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Référence Petite Enfance: les clés du travail en micro-crèche

68. Crèches plein-air, relever le défi du grand air ? Cécile Couderc

68. Crèches plein-air, relever le défi du grand air ? Cécile Couderc

45min |14/10/2024
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Description

Chez Plantine, Cécile Couderc a osé créer des micro-crèches plein air, un modèle inspiré des pays nordiques.

Dans cet épisode, elle partage les défis et les succès de cette approche innovante, basée sur la nature et le bien-être des enfants.


Mais le plein air c'est aussi plein de contraintes :

  • Un défi pour les pros, peu habitués à passer 80% du temps dehors, même l'hiver

  • Un projet plus couteux en matériel et en surface globale d’accueil

  • Des parents à rassurer quand les rhumes pointent leur nez


Pour y arriver, une seule solution : l’engagement profond et sincère.

Alors si toi aussi tu aimes avoir les mains dans la terre, écoute notre invitée et découvre si le défi a été relevé :)

Pour ma part, j’en suis convaincue, ce modèle alternatif pourrait bien devenir un des standards de demain.


Bonne écoute !

...              ...              ...              ...


Ressources de l'invité :

Le site de Plantine

Cécile Couderc sur Linkedin

...              ...              ...              ...


Envie d'écouter un autre épisode ?

56. J'ouvre ma 1ère micro-crèche, Barbara Ollivier

...              ...              ...              ...


Bienvenue sur le podcast Référence Petite Enfance.

Pour aller plus loin, tu peux me contacter sur LinkedIn


Pense à nous laisser une note 5 étoiles :)

MERCI ❤️


Écriture & Voix & Montage : Amale Cosma et Aurélie Clément

Visuel : Emmanuel Perez agence cmondada.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    A quoi ressemblerait ta crèche si tu pouvais t'entourer des meilleurs ? Moi, c'est ce que j'ai fait. Pendant les 15 dernières années, de la crèche collective associative à la micro-crèche privée, j'ai tout expérimenté. La petite enfance est un métier à forte contrainte, mais aussi à forte valeur ajoutée. Avec les meilleurs psys, pédiatres, directeurs pédagogiques et les meilleures formations, j'ai pu développer la qualité d'accueil et la qualité de vie au travail. Alors si toi aussi tu es motivé par la qualité, Bienvenue dans Références Petite Enfance, bienvenue dans ton podcast. Si tu es un auditeur fidèle du podcast, tu as peut-être remarqué que je suis hyper écolo. J'adore la nature et je cherche en permanence des solutions pour vivre en harmonie avec elle. Pourtant, quand je regarde en arrière sur mon parcours de gestionnaire de crèche, je n'aurais jamais osé créer une crèche en semi-pleinaire, comme j'en ai entendu parler pourtant dès le début quand j'ai commencé en 2007. Ça m'avait l'air d'être un projet un peu farfelu porté par des illuminés et surtout très compliqué. Mais j'ai complètement changé d'avis et je ne suis pas la seule. Et comme j'ai l'impression que ce modèle pourrait devenir un modèle majeur de l'accueil, j'ai décidé d'interroger une gestionnaire qui a mis les pieds dans la boue, contrairement à moi. C'est Cécile Coudert qui a fondé avec son associé Plantine. Bonjour Cécile.

  • Speaker #1

    Bonjour Amal.

  • Speaker #0

    Ravi de pouvoir accueillir une spécialiste du semi-plein air ou du plein air, tu vas me dire déjà la différence. Tu vas pouvoir nous en mettre plein les yeux et nous faire rêver avec ce projet incroyable que tu as concrétisé, puisque chez Plantin, vous avez, je crois, trois micro-crèches.

  • Speaker #1

    On a aujourd'hui trois micro-crèches ouvertes. La première a ouvert en septembre 2021. Et donc, on vient de faire notre quatrième rentrée.

  • Speaker #0

    C'est incroyable. Et vous en avez ouvert trois. Donc, ça s'est échelonné comment ?

  • Speaker #1

    Une première a ouvert en septembre 2021, la deuxième c'était septembre 2022 et la troisième en juin 2023. Ça nous a permis à chaque fois de tirer les enseignements de la première pour essayer toujours dans cette quête d'amélioration, pour du coup continuer à faire progresser le projet et tirer les enseignements des structures précédentes.

  • Speaker #0

    Ça j'aime bien parce que c'est un développement... Un peu slow life, on n'est pas dans l'hyper-développement. En même temps, c'est un vrai développement quand même, une crèche par an, ce n'est pas rien. Donc bravo. Est-ce que vous avez un objectif ? Vous voulez ouvrir combien de crèches comme ça ?

  • Speaker #1

    C'est rigolo que tu utilises le terme de slow parce qu'on aura l'occasion d'en reparler. Mais en effet, c'est quelque chose qui est hyper important pour nous, de prendre le temps au même titre que les enfants prennent le temps chez Plantine, prendre le temps d'observer, de tirer les enseignements, de progresser. Et du coup, oui, on a d'autres projets de développement. En fait, pour nous, l'objectif, c'est surtout de se dire, mais s'il y a le maximum d'enfants qui peuvent bénéficier de ce type d'accueil et de ces spécificités, on sera ravis. Donc, du coup, on aimerait continuer à se développer au local, là où on est, c'est-à-dire dans le sud des Landes, dans le sud-ouest de la France.

  • Speaker #0

    J'ai vu que tu étais surtout proche de Seigneau, Sosgor par là. C'est une région que j'adore, que je connais bien parce que j'y vais très, très souvent en vacances dans un camping un peu sauvage que j'aime beaucoup. Et là, j'en reviens, donc complètement déconnectée là-bas. On ne reçoit pas trop le réseau. On se ressource, on fait du sport. C'est vraiment une autre vie. Et du coup, je me demande si le fait d'être dans cette région, ça a vraiment un impact, une importance sur le projet. Parce que forcément, moi, je suis en région parisienne. Est-ce que déjà, tu penses que c'est lié à ta localisation que tu aies pu faire ce projet ? Ou tu penses que moi aussi, je peux me lancer dans la banlieue parisienne avec ce projet ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, je pense qu'il n'y a aucune contre-indication géographique, on va dire, et du coup, climato-dépendant pour se lancer dans un projet plein air. Ce qui est important, c'est de penser le projet, de le réfléchir, d'écrire un projet pédagogique qui permet de réfléchir à tous les scénarios. Et après, c'est surtout un point qui est absolument essentiel, c'est l'équipement. C'est-à-dire qu'à la fois les pros et les enfants soient équipés pour vivre les expérimentations à l'extérieur dans les meilleures conditions. Donc à Paris... ou dans le sud-ouest ou n'importe où en France, allez-y, il n'y a aucun problème.

  • Speaker #0

    Je sens que je vais me relancer dans les grèches. Je vais réouvrir des grèches dans très peu de temps.

  • Speaker #1

    Il n'est jamais trop tard à Mal.

  • Speaker #0

    Pour finir ta présentation, est-ce que tu peux me dire un peu en deux mots ce qui a été le déclic pour toi ? Parce que tu as une vie avant plantine, donc c'est quoi ton déclic ? Est-ce que c'est justement le plein air ? Est-ce que c'est la petite enfance ? Est-ce que c'est une reconversion qui a été motivée par un événement particulier ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    Plantin, c'est en effet une reconversion. Avec Clémence, mon associée, on a toutes les deux un premier pan de notre vie professionnelle qui était sur des fonctions commerciales. On a fait des écoles de commerce, on a occupé des jobs de commercial, ça a été des périodes... Hyper intéressante, hyper challenging, mais à un moment donné, clairement, on s'est toutes les deux retrouvées en rupture de sens. On n'était plus du tout alignées avec les valeurs des boîtes dans lesquelles on exerçait, on s'ennuyait et on avait le sentiment de ne plus être actrice. On a toutes les deux vécu nos maternités en parallèle, ce qui a mis le sujet de la petite enfance au cœur de nos préoccupations. On a découvert avec émerveillement le secteur de la petite enfance, on s'y est plongé dedans avec passion. Et c'est là qu'on s'est rendu compte que finalement, il y avait un gros décalage entre nos aspirations personnelles, ce que nous on aimait en tant que femmes, en tant qu'êtres vivants, c'est-à-dire être dehors, respirer le grand air, vivre des moments simples dans la forêt, à la plage, etc. Et que finalement, ça allait être à s'éloigner du quotidien de nos futurs enfants. Et là, on s'est dit, mais il y a probablement quelque chose à faire. Donc, Plantines, c'est un projet à la fois... C'est un challenge entrepreneurial, puisque du coup on a aujourd'hui cette responsabilité entrepreneuriale de développer la boîte pour qu'elle soit dans les meilleures conditions d'un point de vue économique, pour avoir des moyens pour développer encore des projets et mettre à disposition des moyens aussi aux équipes, bien sûr. Et c'est aussi un projet de sens, puisque pour nous, faire vivre les enfants dehors, c'est essentiel, c'est les meilleures conditions pour leur épanouissement et pour leur développement. Et ça, c'est vraiment ce qu'on a dans le ventre et ce qui nous porte.

  • Speaker #0

    Écoute, j'adore ces histoires de reconversion. Tu sais que moi, c'est la même chose. Alors, ce qui est vraiment différent dans nos parcours, c'est cette notion de vie à l'extérieur que moi, je n'avais pas encore à l'époque. En même temps, on se posait moins la question. Quand j'ai démarré, moi, je suis arrivée, pareil que toi, en rupture de sens, suite à une carrière dans une grande entreprise où j'étais fiscaliste. Donc, un job qui a de l'intérêt, mais qui, pour moi, n'avait plus beaucoup de sens et où je m'ennuyais beaucoup. Et puis, une maternité. qui m'a fait découvrir un monde que j'ai trouvé incroyable et tellement plein de potentiel, et beaucoup plus concret surtout, avec des enjeux beaucoup plus directs où on pouvait avoir un impact tout de suite sur la vie des autres. Donc ça me parle, et c'est souvent aussi ce que me disent les personnes qui me consultent, qui sont en train de créer leur crèche, c'est vraiment ce parcours de reconversion souvent où il y a une quête de sens. Ce qui est intéressant aussi dans ton parcours à toi, c'est ce lien que tu as fait avec la vie en plein air. Du coup, vous avez créé Plantine et ça fait ?

  • Speaker #1

    Trois ans. On ouvre la première en septembre 2021, mais on fait un an et demi de travail en amont, où vraiment, on va toquer à la porte de tout le monde. On sollicite à la fois des professionnels qui travaillent dans des structures dites classiques, des gens qui sont déjà dans des projets beaucoup plus en lien avec ce qu'on veut faire, du coup, essentiellement à l'étranger. Et là, du coup, on rencontre, on échange. La volonté pour nous, c'est vraiment... comprendre ce qui se passe, comprendre comment ils font, quelles sont les difficultés, qu'est-ce qu'il faut qu'on appréhende et qu'on anticipe pour offrir les meilleures conditions d'accueil. Cette phase-là, elle est hyper intéressante, vraiment. Ce sont des merveilleux souvenirs où on a rencontré des gens extraordinaires qui nous ont ouvert les portes, qui nous ont raconté quel était leur quotidien. Elle nous a beaucoup appris et elle a été fondatrice pour la suite.

  • Speaker #0

    Oui, c'est-à-dire que, justement, pour présenter un petit peu ce système qu'on appelle le semi-plénaire. Alors toi, je crois que tu dis plein air. Donc ça déjà, tu vas me dire un peu pourquoi on dit semi plein air. Pour en parler un peu plus en détail et présenter un peu ce que c'est aux auditeurs. Depuis combien de temps est-ce que c'est arrivé en France ? C'est vrai qu'on n'en voit pas beaucoup pour l'instant. Où est-ce que c'est né ? Est-ce que toi, tu sais d'où ça vient ? Est-ce qu'il y a des pays où c'est beaucoup plus répandu que chez nous ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qu'on va appeler la pédagogie du dehors, la pédagogie nature, c'est d'inspiration scandinave. ça a émergé à peu près dans les années 50 La problématique de base, ça avait été en fait que les écoles étaient saturées et que du coup, il fallait trouver des solutions pour accueillir les enfants. Et finalement, ils se sont dit, aussi parce que c'était leur mode de vie, mais pourquoi on n'irait pas en forêt ? On a plein d'espaces disponibles, allons-y. Donc du coup, ils se sont organisés pour d'abord faire l'école, du coup, comme ça, dans la forêt. Ensuite, ça a été décliné à la petite enfance. C'est assez rigolo parce que, en fait, c'est une pédagogie qui vient des pays froids. On a souvent hyper peur du froid. Et dans les pays scandinaves, il fait encore plus froid. Et finalement, ça se passe très bien. C'est arrivé en France dans les années à peu près 70. Aujourd'hui, il y a encore très, très peu d'initiatives. Mais on sent que les choses vont bouger, notamment par rapport à des évolutions législatives assez récentes. Et on est ravis que ça bouge et que les initiatives se multiplient.

  • Speaker #0

    Donc, on parle de la loi Norma d'août 2021, du référentiel bâtimentaire qui est inclus dans cette... et de la FAQ du gouvernement qui mentionne aussi le semi-plein air. Quel impact ? Comment tu as vécu ça ?

  • Speaker #1

    On trouve que c'est une super nouvelle. Déjà, ça permet aussi d'apporter un cadre normatif. communs auxquels se référer quand on a des interrogations et quand on s'adresse à des tiers. Ça a beaucoup de sens et ça va vers la qualité de l'accueil et ça c'est profondément ancré dans notre ADN et ce qui est le plus important pour nous. Et ça a permis d'apporter un regard nouveau finalement sur le semi-plein air puisque ça a permis officiellement l'autorisation de l'accueil en semi-plein air. En effet désormais aujourd'hui tout établissement ou service d'accueil de jeunes enfants peut proposer un accueil en semi-plein air. et permettre du coup l'accueil des enfants dans un espace extérieur et accessoirement dans un espace couvert. Ça, c'est écrit noir sur blanc dans les textes en France. Ça permettra aussi du coup d'aller plus loin, puisque des projets pédagogiques qui intègrent le vivre dehors peuvent du coup se référer à cette norme quand ils vont aller voir les tiers pour porter des projets novateurs.

  • Speaker #0

    Bon, pour autant, ce texte n'est pas très développé, on est d'accord. On n'a pas énormément d'informations. Un plus pour toi ? C'est-à-dire que du coup, ça laisse le champ libre ? Ou est-ce que toi, tu penses que tu aurais eu besoin d'être un peu plus guidée ? Parce que quand tu as ouvert ta première micro-crèche, il n'y avait pas encore Norma. Donc, vous avez fait tout le projet sans avoir eu encore cette... Je pense que vous ne saviez pas trop ce qu'il y allait y avoir dans Norma. Vous avez fait votre projet, puis ensuite, hop, c'est sorti. Est-ce que ça a fait une différence entre l'ouverture de ta première crèche et l'ouverture des deux suivantes ?

  • Speaker #1

    En effet, comme tu dis très bien Amal, il n'y avait pas Norma et cette inscription dans les textes au partir du moment où on a ouvert la première micro-crèche plantine. Il n'y a pas eu de différence pour nous entre la première et la troisième, mais par contre, ça ouvre une vraie opportunité pour la suite du développement parce que du coup, on va se servir de ce texte pour pouvoir aller encore plus loin dans l'aboutissement du projet, pour aller vers quelque chose d'encore plus... d'encore plus wild, d'encore plus connecté aux espaces extérieurs, avec des habitats, du coup, avec moins d'impact, pour vraiment avoir une vision encore plus 360 et plus poussée du projet Plantin.

  • Speaker #0

    Donc pour toi, c'est une opportunité, mais pour l'instant, il n'y a pas encore d'impact réel sur votre projet. Est-ce que ça veut dire que la PMI et tes interlocuteurs, la banque, etc., quand tu faisais ton projet, ont été tout aussi ouverts au projet avant août 2021 qu'après ? Les interlocuteurs n'étaient pas réticents ?

  • Speaker #1

    On a vraiment fait des belles rencontres. On a eu de la chance de tomber sur les interlocuteurs qui ont de suite été très sensibles au projet. C'est quelque chose qui leur parlait. Ils nous ont tous dit à un moment donné ou à un autre que finalement, ça leur rappelait leur enfance. Ça leur rappelait la façon dont eux ont grandi. Et ça, du coup, c'était souvent lié à de beaux souvenirs. Donc ça, ça nous a beaucoup aidés. Pour la partie PMI, parce qu'on reste quand même dans quelque chose qui devait rentrer dans un cadre légal. On s'est beaucoup servi de la phase amont du projet où on a rencontré énormément de gens. Ça, ça a permis de crédibiliser notre discours. On leur a fourni aussi beaucoup de références bibliographiques. On avait inventorié les structures en France et dans les pays limitrophes qui avaient ce genre de pratiques, de façon à ce qu'elles puissent rentrer en contact si elles avaient besoin d'être rassurées. Donc on a vraiment construit un discours et un argumentaire et aussi mis en avant les bienfaits des enfants. À la PMI, finalement, quand on leur explique que tout ce qu'on fait, c'est dans l'objectif du bien-être des enfants et aussi des professionnels, ils ont quand même une écoute et une oreille attentive.

  • Speaker #0

    Ok, donc toi, tu avais pris les devants avec Clémence, vous aviez vraiment rédigé tout cet argumentaire, donc il n'y a pas eu de méfiance du tout, ou tu penses qu'il a fallu quand même les rassurer ?

  • Speaker #1

    Il a fallu les rassurer parce qu'on venait quand même casser les codes, proposer quelque chose de différent. Il a fallu les rassurer, mais on sent quand même qu'au fond, ils étaient convaincus. Et ils sentaient aussi qu'il était essentiel aujourd'hui de faire bouger les choses.

  • Speaker #0

    Donc vous avez eu plutôt un très bon accueil, si je comprends bien. Ce n'est pas ça en tout cas qui a été un problème. Est-ce que vous avez eu d'autres difficultés sur votre parcours ? Est-ce que tu as quelque chose à nous citer qui t'a marqué, qui a été vraiment une difficulté sur le parcours de création et de développement des micro-crèches plantines ?

  • Speaker #1

    Je pense à deux choses. On va dire que sur la phase montage du projet, et aujourd'hui encore, c'est autant une difficulté qu'un vrai plaisir, c'est qu'en fait, il y a plein de choses qui n'existent pas. C'est-à-dire, quand on se dit, on va proposer les siestes à l'extérieur parce que ça nous semble être plein de bénéfices pour les enfants et aussi qu'aujourd'hui, quand même, il est prouvé que ça a plein de bénéfices pour les enfants. OK, mais comment on fait ? Quand on ouvre un catalogue WESCO, il n'y a pas le matériel pour faire dormir les enfants dehors. Donc du coup, les difficultés, ça va plutôt être comment on fait, qu'est-ce qu'on propose comme solution pour que ce soit sécurisé pour les enfants, confortable pour eux, pratique pour les professionnels, et puis par rapport à l'emplacement qu'on imagine aussi pour la sieste à l'extérieur. Donc dans les jardins de nos crèches, ce n'est pas forcément pareil, parce qu'il faut prendre en considération l'exposition au soleil, l'éventuelle problématique de vent. Donc en fait, les difficultés, c'est à la fois une difficulté et à la fois un énorme plaisir au quotidien. C'est ce challenge qu'il y a, le challenge de relever finalement et de trouver et d'inventer des solutions pour mettre en œuvre le projet.

  • Speaker #0

    Oui, donc ça, c'est un peu de la recherche dans l'aménagement de l'espace.

  • Speaker #1

    Notre mini R&D plantine.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et tu disais qu'il y avait une deuxième problématique ?

  • Speaker #1

    L'autre difficulté, du coup, c'est l'accompagnement des familles. La majorité des familles vient chez Plantine parce que c'est le type de projet qu'elle souhaite pour l'accueil de son enfant. Mais pour autant, parfois, il peut y avoir un décalage entre ce qu'elle a idéalisé et la réalité de ce qui se passe. C'est-à-dire qu'un enfant chez Plantine, il va passer à peu près 80% de l'année dehors. Quand l'enfant a 6 mois, qu'au cœur de l'hiver il est un peu malade, le parent va très facilement dire aux équipes « aujourd'hui, je n'ai pas trop envie qu'il aille dehors, il a le nez qui coule, j'ai peur qu'il attrape froid. » Alors qu'au contraire, aller dehors quand un enfant est malade, c'est génial parce qu'il n'y a pas de prolifération des microbes, parce qu'il va respirer une air de meilleure qualité à l'extérieur. Donc là, les équipes sont formées et sont hyper compétentes pour accompagner les familles, les rassurer. Faire preuve de pédagogie envers elles, c'est aussi une des difficultés qu'on rencontre.

  • Speaker #0

    En fait, c'est une difficulté qu'on a dans toutes les crèches parce qu'on doit argumenter avec les familles de toute façon, quel que soit notre projet pédagogique. Donc finalement, je pense que tu l'aurais en fait, même si tu n'avais pas cette différenciation du plein air. Je me demandais aussi sur ces difficultés, on va dire, de mise en place du projet, s'il y avait des coûts. Plus élevé ou moins élevé ? Est-ce qu'on peut se dire, de toute façon, c'est dans le jardin, donc ça coûte moins cher. Je vais moins construire, je vais moins rénover de bâtiments, etc. Ou alors, est-ce qu'il y a des surcoûts ? Est-ce que je vais devoir prendre un paysagiste ? Est-ce que pour toi, on va dire, c'est le même budget ? Moi, je dis toujours que pour ouvrir une crèche de qualité, il faut quand même avoir un budget de 200 000 euros. Quelle est ton expérience là-dessus ?

  • Speaker #1

    Le sujet du budget, il est central. Ouvrir une micro-crèche avec un projet de pédagogie du dehors, dans le cas d'un accueil en semi-plein air qui a également un bâtiment, ça coûte plus cher. En tout cas, tel qu'on le pense chez Plantin, parce qu'en fait, déjà, on met à disposition le matériel en double. L'objectif, c'est vraiment que les professionnels aient le moins de manutention possible pour rendre leur quotidien plus facile, pour encourager aussi, bien sûr, le vivre dehors. Donc du coup, tout le matériel est disponible en double. Tous nos extérieurs sont exactement pensés comme un intérieur. C'est-à-dire qu'on trouve les différents pôles que l'on retrouve traditionnellement dans une crèche, dans un espace de vie intérieur. Donc un espace imitation, un espace repos, des espaces qui vont permettre des moments de patouillage, par exemple. Donc cette organisation-là demande du coup de l'argent. On a aussi mis à disposition dans chacune de nos crèches une cabane de change à l'extérieur, de façon à éviter aux professionnels... le fait d'être obligé de devoir rentrer pour pratiquer un change. Tout le petit équipement, les tables sont disponibles dedans, dehors. On accueille aussi des animaux de façon permanente, donc nourrir les animaux, les faire soigner par les vétérinaires, ça c'est aussi un surcoût. Et après il y a aussi toute la notion de l'équipement, c'est-à-dire que pour que, on l'a déjà évoqué, mais pour que les professionnels vivent le projet Plantin dans les meilleures conditions. On leur fournit une tenue complète qui se compose du coup de bottes de pluie, d'après-ski, d'un ciré, d'un pantalon de pluie et d'une doudoune. Et tout ça, ça a un surcoût. Donc j'aurais plutôt tendance à...

  • Speaker #0

    Pour les pros, là tu parles.

  • Speaker #1

    Pour les pros, tout à fait.

  • Speaker #0

    Vous ne fournissez pas les tenues des enfants.

  • Speaker #1

    Et on fournit également les tenues des enfants. C'est des combinaisons de pluie intégrales. Il y a différents modèles par rapport à l'âge et au niveau de motricité des enfants. De marques françaises, c'est l'agadou, je peux les citer. C'est pour avoir tout testé.

  • Speaker #0

    Oui, je les connais, ils sont super sympas. Donc il y a quand même des vrais surcoûts. Après, je pense aussi qu'il peut y avoir des choix, parce que là, tu dis, nous, on a des animaux, le vétérinaire, etc. Je sais qu'il y a des tas de choses qui sont très alléchantes, qu'on voit sur les catalogues, les réseaux sociaux, etc., qu'on peut avoir envie de mettre, des serres pédagogiques, des trucs comme ça. Mais est-ce qu'on ne peut pas juste commencer avec un jardin et puis enrichir le truc après ? Ou est-ce que tu penses qu'il faut vraiment, dès le début, mettre le paquet ?

  • Speaker #1

    Je pense que ce qui est... Tempral, capital, c'est de penser aux pros et il faut que ce soit facile pour les pros, il faut que ce soit ergonomique pour elles. Le rôle des professionnels, il est central, il est essentiel. Avec Clémence, le projet, on l'a rêvé, on l'a écrit, mais au quotidien, c'est elle qui le porte. C'est elle qui est dehors toute l'année, par tous les temps. avec les enfants. Donc, il faut que pour elles, ce soit agréable, il faut que ce soit confortable, il faut que ce soit pensé pour.

  • Speaker #0

    Ça, tu vois, ça me parle complètement. C'est ce que j'ai voulu transmettre sur ce podcast depuis le début. C'est vraiment comment faciliter la vie des professionnels. Donc, tu vois, moi, je sais que tu nous écoutes. On essaye de donner toujours des process, des solutions et surtout de rappeler à nos gestionnaires qui nous écoutent et aux créateurs de crèches qui nous suivent et avec qui on travaille, c'est de dire, on est là. pour soutenir le travail des professionnels, le faciliter et puis faire en sorte qu'elle soit vraiment disponible pour les enfants. Donc là, je pense qu'en étant dehors, ça doit favoriser justement cette disponibilité, cette connexion aux enfants. Parce que souvent, quand on est un peu confiné à l'intérieur, on peut avoir tendance, je l'ai déjà observé, je ne vais pas faire de langue de bois, on peut avoir tendance à se dire, c'est bon, c'est clos, il y a des coussins partout. Ils sont en sécurité, donc je vais aller faire le ménage et puis il ne va rien se passer. De toute façon, l'enfant, il ne peut rien lui arriver. Il est dans un espace clos. Et en fait, quand tu es dehors avec les enfants, ça, ça ne peut pas arriver. Tu vas forcément être disponible pour lui. Donc ça, c'est un point que je trouve hyper intéressant. Et ce que je comprends de ton discours aussi, c'est que pour favoriser leur travail, tu vas beaucoup miser sur le matériel en double en tout. Donc ça, c'est vrai que c'était une question que je m'étais posée. C'est-à-dire qu'on va éviter la manutention. Donc finalement, quand je suis en plein air, je n'ai pas besoin d'avoir des chariots à roulettes, des choses comme ça. C'est juste que je vais doubler mon matériel.

  • Speaker #1

    En effet, on leur met à disposition le même matériel qu'on retrouve à l'intérieur, mais à l'extérieur. Là, pour faire écho à la question des difficultés, il y a plein de choses qui n'existent pas. Donc là, du coup, on travaille de concert avec quelqu'un qui nous accompagne pour... soit pimper du matériel qui existe déjà et pour l'adapter à nos problématiques et à notre réalité d'accueil de jeunes enfants. Et après, il y a aussi un point qui est important par rapport au matériel, c'est que dehors, ça s'abîme beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. En fait, quand tu dis ça n'existe pas, ce que tu veux dire, c'est que si je prends un lit que j'ai payé 500 euros chez Oesco et que je le mets dehors, il ne va pas durer très longtemps.

  • Speaker #1

    Ah non, ça c'est sûr. On a pu faire quelques tests, ce qui est pour l'intérieur et pour l'intérieur, ce qui est pour l'extérieur et pour l'extérieur. Mais du coup... Comme on le disait, c'est hyper intéressant parce qu'on recueille les observations des professionnels pour essayer d'améliorer le matériel qu'on a créé pour vivre au mieux le projet à l'extérieur. Donc ça nous permet aussi de les solliciter et d'être dans cette démarche d'intelligence collective pour progresser ensemble et que les conditions soient meilleures pour elles et donc bien évidemment par rebond pour les enfants, ce qui est notre motif.

  • Speaker #0

    Je vais te poser une question un peu naïve, mais moi, dans mon imaginaire, je mets un auvent, une sorte de préau couvert dans mon jardin. Et puis le soir, on met tout sous le préau, c'est protégé pour la nuit et le week-end. Et du coup, mon matériel ne va pas se détériorer. Mais peut-être que j'idéalise complètement.

  • Speaker #1

    Ça me simplifierait pas mal la tâche, à mal, mais en effet, ça ne suffit pas. Non, avoir du matériel vraiment qui est dédié à l'intérieur et du matériel qui est dédié à l'extérieur et qui est conçu pour... L'extérieur, c'est essentiel. Mais la présence du préau, par contre, elle est aussi absolument capitale. Tous nos bâtiments sont adossés à une partie couverte qui permet une transition dedans-dehors la plus fluide possible. Et ça, c'est aussi un élément central de notre cahier des charges.

  • Speaker #0

    Oui, pour le déshabillage, le rhabillage, pas entrer avec les bottes pleines de boue, tout ça.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et puis aussi... Dans le sud-ouest, malgré tout, on a aussi de la pluie, aux Pays-Basques et dans les Landes. Du coup, pendant une forte pluie, pouvoir s'abriter sous le préau, c'est essentiel, et pour pouvoir après repartir dans les flaques à la recherche d'îles masses, et aussi par rapport au soleil. Les premières objections viennent plutôt par rapport à la pluie et par rapport au froid, mais en fait, le soleil est beaucoup plus dangereux. Donc, pouvoir se protéger, se mettre à l'ombre dans les périodes où il fait chaud. c'est aussi hyper important et c'est là que le préau prend aussi tout son sens.

  • Speaker #0

    Justement, je me demandais, est-ce qu'il y a une sorte de limite quand tu disais toute météo, etc. Mais est-ce qu'il y a un stade où tu te dis, bon là, c'est terminé, on rentre ? Est-ce qu'il y a des conditions météorologiques qui sont vraiment rédhibitoires ou il faut rester à l'intérieur ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, il y a des conditions météorologiques dites un peu extrêmes qui nous poussent à l'intérieur. Ça peut être par exemple les pics de pollution. Là, du coup, on peut être amené à rentrer à l'intérieur. Les périodes de canicule, bien sûr. Et justement, ça me fait penser à une anecdote par rapport aux pros. Il y a deux ans, on a vécu chez nous de très, très fortes périodes de canicule. Et pendant une semaine, elles étaient, je reprends leur mot, un petit peu confinées à l'intérieur avec la clim. Parce que les conditions à l'extérieur n'étaient pas du tout possibles. Et là, après cette semaine... C'est les pros qui sont venus nous voir, Clémence et moi, et qui nous ont dit « mais on vient de passer une semaine à l'intérieur sous la clim, mais en fait, on ne pourrait plus repartir en crèche traditionnelle. Les conditions, les niveaux de bruit, les problématiques liées à un accueil à l'intérieur, on n'est plus habitués à ça. » Et là, c'est vrai que nous, on était hyper heureuses parce qu'elles, finalement, éprouvent et mentalisent le fait que, pour elles aussi, leurs conditions de travail… était probablement meilleure à partir du moment où on adhère au projet.

  • Speaker #0

    Ça, c'est vraiment génial. C'est vrai que nous aussi, à la Giraffe étoilée, on détestait la clim et quand on s'est mis à devoir les installer à cause des canicules et qu'on a tout essayé pour lutter contre les canicules et il n'y avait rien à faire, on finissait toujours à prévoir toutes les solutions possibles et imaginables. On finissait avec la clim et on n'aimait pas ça. Être enfermé dans un espace climatisé, c'est vraiment pas le rêve. Est-ce qu'il y a des choses impossibles à faire dehors ? Ou bien est-ce que tu arrives à tout faire d'un point de vue pratique, organisationnel ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on est hyper heureuse de se dire que finalement, tout ce à quoi on avait rêvé, on arrive à le concrétiser. Les enfants en tirent les bénéfices, les pros aussi. Donc avec de l'anticipation et à partir du moment où on s'est pensé pour, on éprouve le fait que finalement, tout peut se vivre dehors. Ce que je veux quand même rajouter, c'est que ce n'est pas le dehors pour le dehors. C'est-à-dire que parfois, bien évidemment, si l'équipe observe que le groupe a envie de quelque chose de plus coucouning, de s'installer par exemple dans une chambre pour un temps de lecture, etc., bien évidemment que le groupe va rentrer à l'intérieur et passer un temps dedans. Les professionnels sont toujours en alerte vraiment sur le besoin du groupe.

  • Speaker #0

    Oui, mais justement, on n'est pas qu'avec un groupe, on est avec des individus. Est-ce que tu n'as pas des enfants ? te disent « j'en ai marre d'être dehors, j'aime pas ça, etc. » Moi, je me souviens par exemple de ma fille, quand elle était petite, il y a 17 ans, c'était il y a très longtemps, le soir, souvent à la crèche, on me disait « les autres, ils sont tous allés dehors, jouer au ballon, au cerceau, etc. » Mais Juliette, elle, elle veut toujours rester lire à l'intérieur, dans le coin de lecture. Et en fait, je sais pas, j'imagine qu'il y a peut-être des enfants qui aiment moins que les autres ces activités extérieures très motrices, etc.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à une discussion qu'on avait cette semaine avec Émilie, une de nos référentes techniques, qui disait « Mais là, en fait, on a un problème maintenant, c'est qu'ils veulent tous, tout le temps, dormir dehors. Et du coup, ils ne veulent plus dormir dedans. Mais comment on fait pour les moments où ce n'est pas possible par rapport aux conditions météo ? » Donc, tu vois, le revers de la médaille va plutôt dans ce sens.

  • Speaker #0

    Donc, vous, c'est plutôt l'inverse. Vous avez plutôt les enfants veulent être tout le temps dehors. Et donc, quand vous avez besoin de rentrer... C'est plus difficile quand il y en a quelques-uns qui ont envie de rentrer. Ils ne sont pas en majorité et le groupe reste plutôt dehors.

  • Speaker #1

    En effet, généralement, c'est ce qu'on observe. Et en fonction de l'âge à laquelle l'enfant arrive chez Plantine et en fonction aussi de ses habitudes familiales, il y a des enfants pour qui ça va prendre un peu plus de temps. Mais on est là pour les accompagner, prendre le temps avec eux de les observer et de voir comment faire pour leur proposer les meilleures options possibles pour qu'ils se sentent... bien dans le groupe et dans ce qui est proposé chez Plantino.

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu les accueilles dès deux mois et demi, comme dans toutes les crèches, ou tu les prends plus tard ? Est-ce que ça change quelque chose, le projet semi-plénaire, par rapport à l'âge des enfants accueillis ?

  • Speaker #1

    Non, en effet, on est vraiment sur un agrément micro-crèche, donc du coup, les enfants peuvent arriver chez nous et arrivent chez nous dès deux mois et demi. Les bénéfices du dehors sont à éprouver même pour les petits, parce qu'ils vont se réjouir de voir les feuilles de l'arbre bouger, de sentir le vent leur passer sur le visage, mettre leur petite main dans l'herbe avec la rosée du matin, ils peuvent déjà eux-mêmes éprouver les bénéfices et ils adorent les siestes à l'extérieur.

  • Speaker #0

    Mais du coup, les bébés sont au sol en général dans les crèches. Donc ça veut dire que tu les mets au sol directement ou ils ont un parquet, ils ont des tapis, ils ont des trucs spéciaux ?

  • Speaker #1

    Alors pour accueillir les bébés dès deux mois et demi dans les meilleures conditions, il y a plusieurs possibilités. Déjà, il y a toujours la notion de l'équipement, comme je te disais, donc fonction de la météo. Soit la petite combinaison intégrale imperméable ou alors la gigoteuse et la petite combi pilote. Soit ils sont installés sur des tapis. Et là, on peut leur faire des petites propositions pédagogiques avec du coup du sensoriel, donc de l'herbe du matin humide qui a été ramassée dans le jardin, des petites pommes de pin, du petit sable. Et après, on peut aussi leur proposer de commencer à ramper pour ceux qui sont à cette phase-là, déjà dans l'herbe, avec leur petite combinaison imperméable. Ils seront protégés et pourront vivre ça dans les meilleures conditions pour eux, avec beaucoup de plaisir.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, est-ce que ça demande beaucoup d'entretien ? C'est-à-dire, est-ce qu'il faut faire plus de lessive, etc. ? Et est-ce que du coup, vous avez du personnel en plus ? Je me suis posé cette question de la masse salariale dans le sens où j'ai eu dans le temps une crèche à étage où on avait aussi deux jardins d'ailleurs. Donc, on était beaucoup dehors. Et dans cette crèche-là, on était obligé d'avoir un peu plus de personnel du fait de devoir avoir quelqu'un à l'étage, quelqu'un en bas, etc. Là, tu m'as répondu en me disant qu'en fait, tu doublais tout. Donc, on pouvait faire l'échange dehors, etc. Donc, je ne suis pas obligé d'avoir quelqu'un en plus qui est à l'intérieur pendant que je suis dehors. Donc, j'imagine que tu n'as pas de sureffectif dû à ça. Mais par contre, pour l'entretien, comment ça marche ? Vous êtes quoi ? Vous êtes 4 pro à temps plein et vous avez quelqu'un qui vient vous aider ?

  • Speaker #1

    Chaque micro-cache plantine, c'est des équipes composées de 5 professionnels de la petite enfance, une JE qui est du coup la référente technique et une équipe de 4 professionnels diplômés. Ça, c'est notre standard de qualité. Pour nous, c'est essentiel pour aller vers la qualité d'accueil et pour faire vivre un projet dehors qui nécessite... Un peu plus de manutention, en effet, puisque les temps de change des enfants sont à rajouter par rapport, on va dire, au standard d'une journée en crèche.

  • Speaker #0

    Oui, donc vous avez à chaque fois quatre professionnels diplômés plus la référente technique. Bon, donc déjà au niveau de l'investissement, tu m'as dit que ça allait me coûter plus cher parce que je vais devoir doubler mon matériel et quand même faire les travaux d'intérieur. et puis maintenant tu me dis qu'en plus Tu as besoin d'un peu plus de professionnels. Enfin, un peu plus, c'est quand même beaucoup plus, en fait, parce que cinq par rapport à quatre, ça fait quand même un personnel de plus qui est quand même important. Donc, comment tu finances tout ça ? Est-ce que tes prix sont plus élevés ? Comment tu fais pour équilibrer tes comptes avec tout ça ?

  • Speaker #1

    On met au service de Plantin, du coup, nos formations initiales d'école de commerce et nos expériences professionnelles passées pour être, du coup, dans une gestion fine. dans une gestion optimisée au service de la qualité d'accueil et du projet. Et après, on propose également des berceaux d'entreprise qui sont un vecteur de croissance complémentaire.

  • Speaker #0

    Tu travailles beaucoup là-dessus, j'imagine, sur le remplissage. Tu as combien de berceaux d'entreprise ? En gros, en pourcentage, c'est 20 %, 30 %, 50 %, 60 % ?

  • Speaker #1

    On est à peu près à 30 %, un gros 30 % par crèche.

  • Speaker #0

    30% d'entreprise, ok. Et vous accueillez combien d'enfants par jour dans chaque crèche ?

  • Speaker #1

    On a des agréments pour 12 enfants, on est sur la nouvelle norme, donc agrément pour 12 enfants dans chacune des crèches. Et on a la chance d'être sur un territoire où les indicateurs démographiques sont hyper positifs, hyper favorables. Tout le monde veut venir vivre dans le Sud-Ouest pour la qualité de vie. Donc c'est vrai que du coup, le remplissage n'est pas un sujet.

  • Speaker #0

    Et avec les possibilités de suroccupation, vu que tu as 5 professionnels, tu peux prendre 13 ou 14 enfants, j'imagine, par jour.

  • Speaker #1

    En effet, on peut accueillir entre 12 et 14 enfants, la taille de notre équipe étant largement suffisante pour respecter le cadre légal.

  • Speaker #0

    Oui, ça c'est vraiment un plus et c'est important. Donc ça veut dire que si je t'écoute bien, en fait vous arrivez à vraiment avoir des finances saines et à pérenniser votre petit groupe, c'est ça ? Pourtant c'est sur coût.

  • Speaker #1

    Tout à fait, on s'en sort bien, on est dans une gestion saine, mesurée.

  • Speaker #0

    Donc aujourd'hui vous arrivez même à vous... vous payez un salaire, toi et ton associé, tout le monde s'y retrouve.

  • Speaker #1

    Tout à fait. L'équilibre économique est sain et juste pour nous par rapport à nos aspirations et à ce projet de cœur.

  • Speaker #0

    Incroyable. Avec tout ce que tu m'as décrit, je trouve ça assez formidable. Alors, pour continuer sur ces questions de faisabilité, je me demandais s'il y avait eu des points d'attention particuliers pour la sécurité aussi. Est-ce que vous avez dû faire des... des choses particulières pour éviter, je ne sais pas moi, est-ce que vous avez eu des cas de blessures, d'allergies, des incidents, des choses comme ça ? Est-ce que finalement c'est plus compliqué d'assurer la sécurité des enfants dehors ?

  • Speaker #1

    L'aspect sécurité, il est appréhendé dans nos protocoles. Donc on retrouve tout le listing des protocoles, on va dire, classiques. Et après, on a rajouté toute une série de protocoles en lien avec notre projet et ses spécificités. Donc par rapport aux animaux, par rapport aux végétaux, par exemple, par rapport aux siestes à l'extérieur. Donc on a une attention bien particulière, en effet, par rapport à la sécurité. Mais on accompagne aussi au quotidien les enfants. à la prise de risque de façon mesurée. Et ça, c'est assez essentiel et central dans notre projet.

  • Speaker #0

    Donc pour l'instant, pas de problème particulier, pas d'incident particulier chez Plantine. Tout se passe bien ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors après, on a déjà eu la petite piqûre de guêpe qui est très douloureuse quand elle arrive. On a tous ce souvenir-là. Mais on rassure les enfants, on les soigne, on les accompagne. Et après, ça se passe bien. Et ils repartent jouer avec un grand plaisir dans le jardin.

  • Speaker #0

    Une question sur le déroulé de journée. Est-ce qu'il est différent chez Plantine ou est-ce que finalement, on est des pros de la petite enfance chez Plantine comme dans une autre crèche ? C'est-à-dire, exemple, on sait que dans beaucoup de crèches, il y a des échanges qu'on appelle un peu systématiques parce qu'il faut qu'on ait le temps de changer tous les enfants au moins une fois le matin, au moins une fois l'après-midi, etc. En plus d'échanges qui viennent en fonction des besoins. Est-ce que c'est pareil chez vous ? Est-ce que dans la cabane de change qui est à l'extérieur, les pros vont faire l'échange tous les jours à 10h par exemple ? Est-ce que vous avez un peu le même déroulé de journée que dans une crèche classique ?

  • Speaker #1

    Déjà, ce que j'ai envie de souligner, c'est qu'à partir du moment où les conditions le permettent, l'accueil se fait déjà à l'extérieur. Les familles arrivent, accompagnent leur enfant vers les professionnels, déposent des petites affaires à l'extérieur. Et là, elles retrouvent les patères ou le casier en fonction de la crèche. Donc ça, c'est déjà quand même un élément bien différenciant. Après, chaque crèche a aussi ses spécificités, a rédigé son propre projet d'établissement, propre aux aspirations aussi de l'équipe. Donc, on retrouve des déroulés de journée avec des organisations qui peuvent être tout à fait similaires à des crèches dites traditionnelles, sauf que finalement, ça se fait dehors.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est la même chose. En fait, finalement, si je t'écoute bien, la plus grosse différence, c'est que je vais devoir doubler mon matériel. que ce soit pour des lits, des tables, etc., ou pour des vêtements. Il va falloir investir aussi dans toute la panoplie pour chaque personne. D'ailleurs, en parlant de panoplie, du coup, ça me fait penser aux pros. Est-ce que c'est facile de recruter en semi-plein air ? Est-ce qu'elles sont plutôt partantes, plutôt réticentes ? Est-ce que tu as du turnover ? Comment ça se passe au niveau équipe ?

  • Speaker #1

    Pour les pros, nous, on le voit vraiment comme un vrai outil de fidélisation. On est bien évidemment complètement conscientes de... des problématiques liées au secteur actuellement. Et c'est vrai que des pros qui adhèrent au projet, qui en partagent les valeurs, qui ont ce besoin, elles aussi, viscéral, d'aller dehors, vont se retrouver chez Plantin et vont être dans un vrai épanouissement. Ça leur permet aussi de repenser leurs pratiques. Une professionnelle qui arrive chez Plantin, elle va devoir pas mal déconstruire, changer ses habitudes de travail pour en apprendre de nouvelles. Et ça, du coup, c'est hyper intéressant dans une vie professionnelle, d'avoir ce challenge-là, cette remise en question. Donc c'est vrai que quand on adhère au projet, pas mal nous ont dit que retourner dans d'autres types de structures, pour elles, ce n'est pas entendable. Après, être une professionnelle de la petite enfance chez Plantine, ce n'est pas non plus fait pour tout le monde. Parce qu'il faut accepter, mettre les mains dans la boue, se mouiller, être parfois équipée un peu comme un cosmonaute avec sa grosse doune et son ciré pour aller sauter dans les flaques et ramasser les limaces. et chercher les escargots avec les enfants. Voilà, ça, il faut vraiment l'avoir en tête et il faut aimer ça. Il faut y trouver du plaisir. Parce que sinon, en effet, ça devient beaucoup moins sympa.

  • Speaker #0

    Il y a des gens qui n'aiment pas ça, je pense. En fait, moi, ça me fait rêver ce que tu décris avec les pros, parce que c'est vrai qu'on a souvent quand même, on voit souvent, moi j'en ai croisé beaucoup, des pros qui ont la flemme, entre guillemets, de sortir ou qui appréhendent et qui sont réticentes en tout cas. Je ne sais pas pour quelle raison, je ne veux pas en préjuger, Mais c'est vrai qu'on est souvent quand même dans ce cas où il faut insister, batailler, etc. Moi, je pense que c'est beaucoup une question d'organisation du travail. Ce n'est pas qu'une question de flemme parce que souvent, elles ne savent pas comment s'organiser. Et j'ai fait un épisode d'ailleurs sur ce sujet-là pour les gestionnaires qui ont cette question-là des sorties quotidiennes. Parce que contrairement à chez Plantine, dans les crèches un peu plus traditionnelles, on va dire standards, il faut organiser une sortie au moins une fois par jour. Et du coup, ça chamboule tout. Parce qu'il faut que les enfants soient prêts, qu'ils aient déjà été changés, qu'ils n'aient pas faim, qu'ils ne soient pas sur le point de s'endormir. Donc, trouver le bon moment, que tout le monde soit prêt, avoir remis les manteaux, etc. Et ça demande en fait toute une organisation. Donc, je pense que... Bien souvent, les pros, quand elles sont réticentes, c'est peut-être parce qu'elles ne savent pas trop par quel bout prendre la sortie. Et puis, ça fait des sorties assez speed, en fait, parce que comme on n'a pas, nous, la cabane dehors pour faire le change, ni les tables pour faire le repas, il faut être habillé, sorti et rentré de nouveau, déshabillé, etc. Entre, en gros, entre le change et le repas. Ça ne nous laisse pas beaucoup de temps. Donc voilà, c'est vrai que le fait de pouvoir tout faire dehors, je pense que ça fait toute la différence à ce niveau-là.

  • Speaker #1

    Ce que tu dis, c'est très juste et je pense qu'on peut aussi rajouter d'autres points. Il y a des pros qui ont peur aussi, qui ont peur d'aller dehors. La peur du dehors, elle est présente aujourd'hui chez beaucoup de gens. La peur de se salir, la peur de bouiller, la peur du coup de tomber malade. Tout ça, c'est très ancré. Et autant, il y a toute une partie des pros et de la population qui a envie de bouleverser ça et d'aller vraiment vers quelque chose de différent. Autant il y en a pour qui ça reste encore une vraie problématique.

  • Speaker #0

    Alors dans le référentiel bâtimentaire et dans la FAQ du gouvernement, il est écrit de mémoire que c'est la même surface qu'on doit avoir dans une crèche standard et dans une crèche semi-plénaire pour chaque enfant. Donc on parle de 7 mètres carrés par enfant. Mais que par contre, quand je suis en semi-plénaire, je peux mettre cet espace-là, je peux le répartir entre intérieur et extérieur. Moi, je trouve ça un peu flou. Comment je fais pour savoir ? Si à l'intérieur, j'ai besoin de 20 mètres carrés, de 30 ou de 70, parce que si j'accueille 12 enfants et qu'il me faut 7 mètres carrés par enfant, en gros, je vais être sur 84 mètres carrés d'espaces dédiés aux enfants. Mais en fait, si j'ai un jardin de 400 mètres carrés et un local de 50, tu vois, comment tu fais pour définir de quoi tu as besoin à l'intérieur, même si tu es en semi-plein air ? Si tu fais quand même une crèche complète de 150 m² à l'intérieur, alors qu'en fait, on ne va presque jamais y être, ça va faire beaucoup d'investissements pour pas grand-chose.

  • Speaker #1

    Le conseil que je pourrais donner aux auditeurs qui nous écoutent et qui se disent « mais moi aussi, je veux faire ça » , etc., déjà, je les encourage de tout mon cœur à le faire, mais en fait, je les encouragerais aussi à se rapprocher de la PMI. Je pense que construire des projets comme ça en partenariat avec son interlocuteur PMI... C'est essentiel, nous c'est vraiment ce qu'on a fait et je pense que ça a aussi fait partie de ce pourquoi nos relations aujourd'hui sont très jolies et ça se passe bien. Parce que même s'il y a ce texte et qu'il est aidant, il peut aussi y avoir des interprétations différentes en fonction des interlocuteurs. Et j'encouragerais vraiment à avoir cet échange ouvert sur, ok, qu'est-ce qu'on fait et comment on le fait, avec après bien sûr la volonté ferme de défendre un projet semi-plein air et ses spécificités.

  • Speaker #0

    Et ça, de toute façon, c'est valable pour tout projet. Nous, on a toujours eu de très bons rapports à la Giraffe étoilée avec les PMI. C'était vraiment des partenaires. Et j'ai toujours été étonnée d'entendre parfois d'autres gestionnaires, des confrères qui disaient « Oh là là, la PMI, elle m'a cassé les pieds » , etc. Alors que pour moi, c'était plutôt le contraire. C'était faire alliance et travailler vraiment ensemble pour avoir de la cohérence dans nos projets. Donc, je suis complètement dans la même ligne que toi. Écoute Cécile, je suis ravie de t'avoir invitée. C'était un épisode hyper riche. Est-ce que tu as quelque chose à ajouter pour clôturer cet épisode avant de dire au revoir aux auditeurs de Références Petite Enfance ?

  • Speaker #1

    Je voudrais dire qu'au-delà d'un nuageux en plein air, etc., à tous ceux qui nous écoutent, n'oubliez pas que finalement, on est tous des mammifères et que nous, les adultes, les enfants, on a besoin de vivre dans des environnements complexes. naturel, en connexion avec la nature et que les bienfaits, ils sont pour tout le monde. Allez-y, mettez vos bottes, mettez votre ciré, allez vous promener dans la forêt, ramassez des escargots. Pour les enfants, pour vous, c'est merveilleux et vous verrez que vous aurez beaucoup de plaisir à faire ça. Et je voulais aussi te remercier, Amal, pour ton invitation. On t'écoute beaucoup et c'est trop chouette aujourd'hui d'être derrière le micro avec toi. Merci beaucoup pour...

  • Speaker #0

    ton indication. Ah, je suis trop contente, Cécile. Ça me fait hyper plaisir d'entendre ça. Tu sais que le podcast, c'est un travail un peu solitaire. Alors, on est deux, je suis avec Aurélie, Aurélie Clément, on est toutes les deux, mais c'est vrai qu'on ne voit pas souvent nos auditeurs. Donc, on essaye d'avoir des occasions de pouvoir échanger quand on a des messages sur LinkedIn ou par mail, ou voilà, des témoignages comme tu viens de le faire, qui nous disent qu'ils écoutent, que les auditeurs écoutent, qu'ils sont contents, que ça leur plaît. Quand on a des notes sur Spotify, Apple Podcasts, quand on a des avis sur Google ou aussi sur Apple Podcasts, les gens écrivent des mots. pour nous dire, voilà, tel épisode, je l'ai aimé, ça, ça me plaît, etc. Ben, ça ne peut pas nous faire plus plaisir. Donc, je te remercie beaucoup de me faire part de ça, de me dire que tu écoutes le podcast. En tout cas, ça me donne envie de continuer. Et d'ailleurs, je pense que sur le sujet du plein air, on pourrait faire un autre épisode parce que là, je t'ai posé mille questions et j'en ai encore mille autres. Et on n'a pas encore beaucoup parlé de la pédagogie et de ce qui se passe à l'extérieur et même à l'intérieur. dans ces crèches avec les enfants. Donc, je pense qu'on pourrait tourner un deuxième épisode sur ce sujet. Qu'est-ce que t'en penses ? Est-ce que tu crois qu'il y a encore matière ?

  • Speaker #1

    On aurait pu doubler, tripler le temps de parole que j'aurais aussi eu encore plein de choses à dire. Donc, avec grand plaisir pour un second épisode sur les aspects plus pédagogiques.

  • Speaker #0

    Eh bien, génial, Cécile. Je te souhaite plein de succès à toi et à Clémence et à toute l'équipe de Plantine. Et puis, je te dis à bientôt sur le podcast.

  • Speaker #1

    À bientôt, Amal. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Ciao, ciao.

  • Speaker #1

    Salut !

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il t'a plu et que tu en ressors inspiré. Si c'est le cas, abonne-toi pour ne rater aucun épisode. Parle-en autour de toi et surtout laisse-moi une note 5 étoiles et un avis sur Apple Podcasts ou Spotify. A la semaine prochaine !

Description

Chez Plantine, Cécile Couderc a osé créer des micro-crèches plein air, un modèle inspiré des pays nordiques.

Dans cet épisode, elle partage les défis et les succès de cette approche innovante, basée sur la nature et le bien-être des enfants.


Mais le plein air c'est aussi plein de contraintes :

  • Un défi pour les pros, peu habitués à passer 80% du temps dehors, même l'hiver

  • Un projet plus couteux en matériel et en surface globale d’accueil

  • Des parents à rassurer quand les rhumes pointent leur nez


Pour y arriver, une seule solution : l’engagement profond et sincère.

Alors si toi aussi tu aimes avoir les mains dans la terre, écoute notre invitée et découvre si le défi a été relevé :)

Pour ma part, j’en suis convaincue, ce modèle alternatif pourrait bien devenir un des standards de demain.


Bonne écoute !

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Ressources de l'invité :

Le site de Plantine

Cécile Couderc sur Linkedin

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Envie d'écouter un autre épisode ?

56. J'ouvre ma 1ère micro-crèche, Barbara Ollivier

...              ...              ...              ...


Bienvenue sur le podcast Référence Petite Enfance.

Pour aller plus loin, tu peux me contacter sur LinkedIn


Pense à nous laisser une note 5 étoiles :)

MERCI ❤️


Écriture & Voix & Montage : Amale Cosma et Aurélie Clément

Visuel : Emmanuel Perez agence cmondada.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    A quoi ressemblerait ta crèche si tu pouvais t'entourer des meilleurs ? Moi, c'est ce que j'ai fait. Pendant les 15 dernières années, de la crèche collective associative à la micro-crèche privée, j'ai tout expérimenté. La petite enfance est un métier à forte contrainte, mais aussi à forte valeur ajoutée. Avec les meilleurs psys, pédiatres, directeurs pédagogiques et les meilleures formations, j'ai pu développer la qualité d'accueil et la qualité de vie au travail. Alors si toi aussi tu es motivé par la qualité, Bienvenue dans Références Petite Enfance, bienvenue dans ton podcast. Si tu es un auditeur fidèle du podcast, tu as peut-être remarqué que je suis hyper écolo. J'adore la nature et je cherche en permanence des solutions pour vivre en harmonie avec elle. Pourtant, quand je regarde en arrière sur mon parcours de gestionnaire de crèche, je n'aurais jamais osé créer une crèche en semi-pleinaire, comme j'en ai entendu parler pourtant dès le début quand j'ai commencé en 2007. Ça m'avait l'air d'être un projet un peu farfelu porté par des illuminés et surtout très compliqué. Mais j'ai complètement changé d'avis et je ne suis pas la seule. Et comme j'ai l'impression que ce modèle pourrait devenir un modèle majeur de l'accueil, j'ai décidé d'interroger une gestionnaire qui a mis les pieds dans la boue, contrairement à moi. C'est Cécile Coudert qui a fondé avec son associé Plantine. Bonjour Cécile.

  • Speaker #1

    Bonjour Amal.

  • Speaker #0

    Ravi de pouvoir accueillir une spécialiste du semi-plein air ou du plein air, tu vas me dire déjà la différence. Tu vas pouvoir nous en mettre plein les yeux et nous faire rêver avec ce projet incroyable que tu as concrétisé, puisque chez Plantin, vous avez, je crois, trois micro-crèches.

  • Speaker #1

    On a aujourd'hui trois micro-crèches ouvertes. La première a ouvert en septembre 2021. Et donc, on vient de faire notre quatrième rentrée.

  • Speaker #0

    C'est incroyable. Et vous en avez ouvert trois. Donc, ça s'est échelonné comment ?

  • Speaker #1

    Une première a ouvert en septembre 2021, la deuxième c'était septembre 2022 et la troisième en juin 2023. Ça nous a permis à chaque fois de tirer les enseignements de la première pour essayer toujours dans cette quête d'amélioration, pour du coup continuer à faire progresser le projet et tirer les enseignements des structures précédentes.

  • Speaker #0

    Ça j'aime bien parce que c'est un développement... Un peu slow life, on n'est pas dans l'hyper-développement. En même temps, c'est un vrai développement quand même, une crèche par an, ce n'est pas rien. Donc bravo. Est-ce que vous avez un objectif ? Vous voulez ouvrir combien de crèches comme ça ?

  • Speaker #1

    C'est rigolo que tu utilises le terme de slow parce qu'on aura l'occasion d'en reparler. Mais en effet, c'est quelque chose qui est hyper important pour nous, de prendre le temps au même titre que les enfants prennent le temps chez Plantine, prendre le temps d'observer, de tirer les enseignements, de progresser. Et du coup, oui, on a d'autres projets de développement. En fait, pour nous, l'objectif, c'est surtout de se dire, mais s'il y a le maximum d'enfants qui peuvent bénéficier de ce type d'accueil et de ces spécificités, on sera ravis. Donc, du coup, on aimerait continuer à se développer au local, là où on est, c'est-à-dire dans le sud des Landes, dans le sud-ouest de la France.

  • Speaker #0

    J'ai vu que tu étais surtout proche de Seigneau, Sosgor par là. C'est une région que j'adore, que je connais bien parce que j'y vais très, très souvent en vacances dans un camping un peu sauvage que j'aime beaucoup. Et là, j'en reviens, donc complètement déconnectée là-bas. On ne reçoit pas trop le réseau. On se ressource, on fait du sport. C'est vraiment une autre vie. Et du coup, je me demande si le fait d'être dans cette région, ça a vraiment un impact, une importance sur le projet. Parce que forcément, moi, je suis en région parisienne. Est-ce que déjà, tu penses que c'est lié à ta localisation que tu aies pu faire ce projet ? Ou tu penses que moi aussi, je peux me lancer dans la banlieue parisienne avec ce projet ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, je pense qu'il n'y a aucune contre-indication géographique, on va dire, et du coup, climato-dépendant pour se lancer dans un projet plein air. Ce qui est important, c'est de penser le projet, de le réfléchir, d'écrire un projet pédagogique qui permet de réfléchir à tous les scénarios. Et après, c'est surtout un point qui est absolument essentiel, c'est l'équipement. C'est-à-dire qu'à la fois les pros et les enfants soient équipés pour vivre les expérimentations à l'extérieur dans les meilleures conditions. Donc à Paris... ou dans le sud-ouest ou n'importe où en France, allez-y, il n'y a aucun problème.

  • Speaker #0

    Je sens que je vais me relancer dans les grèches. Je vais réouvrir des grèches dans très peu de temps.

  • Speaker #1

    Il n'est jamais trop tard à Mal.

  • Speaker #0

    Pour finir ta présentation, est-ce que tu peux me dire un peu en deux mots ce qui a été le déclic pour toi ? Parce que tu as une vie avant plantine, donc c'est quoi ton déclic ? Est-ce que c'est justement le plein air ? Est-ce que c'est la petite enfance ? Est-ce que c'est une reconversion qui a été motivée par un événement particulier ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    Plantin, c'est en effet une reconversion. Avec Clémence, mon associée, on a toutes les deux un premier pan de notre vie professionnelle qui était sur des fonctions commerciales. On a fait des écoles de commerce, on a occupé des jobs de commercial, ça a été des périodes... Hyper intéressante, hyper challenging, mais à un moment donné, clairement, on s'est toutes les deux retrouvées en rupture de sens. On n'était plus du tout alignées avec les valeurs des boîtes dans lesquelles on exerçait, on s'ennuyait et on avait le sentiment de ne plus être actrice. On a toutes les deux vécu nos maternités en parallèle, ce qui a mis le sujet de la petite enfance au cœur de nos préoccupations. On a découvert avec émerveillement le secteur de la petite enfance, on s'y est plongé dedans avec passion. Et c'est là qu'on s'est rendu compte que finalement, il y avait un gros décalage entre nos aspirations personnelles, ce que nous on aimait en tant que femmes, en tant qu'êtres vivants, c'est-à-dire être dehors, respirer le grand air, vivre des moments simples dans la forêt, à la plage, etc. Et que finalement, ça allait être à s'éloigner du quotidien de nos futurs enfants. Et là, on s'est dit, mais il y a probablement quelque chose à faire. Donc, Plantines, c'est un projet à la fois... C'est un challenge entrepreneurial, puisque du coup on a aujourd'hui cette responsabilité entrepreneuriale de développer la boîte pour qu'elle soit dans les meilleures conditions d'un point de vue économique, pour avoir des moyens pour développer encore des projets et mettre à disposition des moyens aussi aux équipes, bien sûr. Et c'est aussi un projet de sens, puisque pour nous, faire vivre les enfants dehors, c'est essentiel, c'est les meilleures conditions pour leur épanouissement et pour leur développement. Et ça, c'est vraiment ce qu'on a dans le ventre et ce qui nous porte.

  • Speaker #0

    Écoute, j'adore ces histoires de reconversion. Tu sais que moi, c'est la même chose. Alors, ce qui est vraiment différent dans nos parcours, c'est cette notion de vie à l'extérieur que moi, je n'avais pas encore à l'époque. En même temps, on se posait moins la question. Quand j'ai démarré, moi, je suis arrivée, pareil que toi, en rupture de sens, suite à une carrière dans une grande entreprise où j'étais fiscaliste. Donc, un job qui a de l'intérêt, mais qui, pour moi, n'avait plus beaucoup de sens et où je m'ennuyais beaucoup. Et puis, une maternité. qui m'a fait découvrir un monde que j'ai trouvé incroyable et tellement plein de potentiel, et beaucoup plus concret surtout, avec des enjeux beaucoup plus directs où on pouvait avoir un impact tout de suite sur la vie des autres. Donc ça me parle, et c'est souvent aussi ce que me disent les personnes qui me consultent, qui sont en train de créer leur crèche, c'est vraiment ce parcours de reconversion souvent où il y a une quête de sens. Ce qui est intéressant aussi dans ton parcours à toi, c'est ce lien que tu as fait avec la vie en plein air. Du coup, vous avez créé Plantine et ça fait ?

  • Speaker #1

    Trois ans. On ouvre la première en septembre 2021, mais on fait un an et demi de travail en amont, où vraiment, on va toquer à la porte de tout le monde. On sollicite à la fois des professionnels qui travaillent dans des structures dites classiques, des gens qui sont déjà dans des projets beaucoup plus en lien avec ce qu'on veut faire, du coup, essentiellement à l'étranger. Et là, du coup, on rencontre, on échange. La volonté pour nous, c'est vraiment... comprendre ce qui se passe, comprendre comment ils font, quelles sont les difficultés, qu'est-ce qu'il faut qu'on appréhende et qu'on anticipe pour offrir les meilleures conditions d'accueil. Cette phase-là, elle est hyper intéressante, vraiment. Ce sont des merveilleux souvenirs où on a rencontré des gens extraordinaires qui nous ont ouvert les portes, qui nous ont raconté quel était leur quotidien. Elle nous a beaucoup appris et elle a été fondatrice pour la suite.

  • Speaker #0

    Oui, c'est-à-dire que, justement, pour présenter un petit peu ce système qu'on appelle le semi-plénaire. Alors toi, je crois que tu dis plein air. Donc ça déjà, tu vas me dire un peu pourquoi on dit semi plein air. Pour en parler un peu plus en détail et présenter un peu ce que c'est aux auditeurs. Depuis combien de temps est-ce que c'est arrivé en France ? C'est vrai qu'on n'en voit pas beaucoup pour l'instant. Où est-ce que c'est né ? Est-ce que toi, tu sais d'où ça vient ? Est-ce qu'il y a des pays où c'est beaucoup plus répandu que chez nous ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qu'on va appeler la pédagogie du dehors, la pédagogie nature, c'est d'inspiration scandinave. ça a émergé à peu près dans les années 50 La problématique de base, ça avait été en fait que les écoles étaient saturées et que du coup, il fallait trouver des solutions pour accueillir les enfants. Et finalement, ils se sont dit, aussi parce que c'était leur mode de vie, mais pourquoi on n'irait pas en forêt ? On a plein d'espaces disponibles, allons-y. Donc du coup, ils se sont organisés pour d'abord faire l'école, du coup, comme ça, dans la forêt. Ensuite, ça a été décliné à la petite enfance. C'est assez rigolo parce que, en fait, c'est une pédagogie qui vient des pays froids. On a souvent hyper peur du froid. Et dans les pays scandinaves, il fait encore plus froid. Et finalement, ça se passe très bien. C'est arrivé en France dans les années à peu près 70. Aujourd'hui, il y a encore très, très peu d'initiatives. Mais on sent que les choses vont bouger, notamment par rapport à des évolutions législatives assez récentes. Et on est ravis que ça bouge et que les initiatives se multiplient.

  • Speaker #0

    Donc, on parle de la loi Norma d'août 2021, du référentiel bâtimentaire qui est inclus dans cette... et de la FAQ du gouvernement qui mentionne aussi le semi-plein air. Quel impact ? Comment tu as vécu ça ?

  • Speaker #1

    On trouve que c'est une super nouvelle. Déjà, ça permet aussi d'apporter un cadre normatif. communs auxquels se référer quand on a des interrogations et quand on s'adresse à des tiers. Ça a beaucoup de sens et ça va vers la qualité de l'accueil et ça c'est profondément ancré dans notre ADN et ce qui est le plus important pour nous. Et ça a permis d'apporter un regard nouveau finalement sur le semi-plein air puisque ça a permis officiellement l'autorisation de l'accueil en semi-plein air. En effet désormais aujourd'hui tout établissement ou service d'accueil de jeunes enfants peut proposer un accueil en semi-plein air. et permettre du coup l'accueil des enfants dans un espace extérieur et accessoirement dans un espace couvert. Ça, c'est écrit noir sur blanc dans les textes en France. Ça permettra aussi du coup d'aller plus loin, puisque des projets pédagogiques qui intègrent le vivre dehors peuvent du coup se référer à cette norme quand ils vont aller voir les tiers pour porter des projets novateurs.

  • Speaker #0

    Bon, pour autant, ce texte n'est pas très développé, on est d'accord. On n'a pas énormément d'informations. Un plus pour toi ? C'est-à-dire que du coup, ça laisse le champ libre ? Ou est-ce que toi, tu penses que tu aurais eu besoin d'être un peu plus guidée ? Parce que quand tu as ouvert ta première micro-crèche, il n'y avait pas encore Norma. Donc, vous avez fait tout le projet sans avoir eu encore cette... Je pense que vous ne saviez pas trop ce qu'il y allait y avoir dans Norma. Vous avez fait votre projet, puis ensuite, hop, c'est sorti. Est-ce que ça a fait une différence entre l'ouverture de ta première crèche et l'ouverture des deux suivantes ?

  • Speaker #1

    En effet, comme tu dis très bien Amal, il n'y avait pas Norma et cette inscription dans les textes au partir du moment où on a ouvert la première micro-crèche plantine. Il n'y a pas eu de différence pour nous entre la première et la troisième, mais par contre, ça ouvre une vraie opportunité pour la suite du développement parce que du coup, on va se servir de ce texte pour pouvoir aller encore plus loin dans l'aboutissement du projet, pour aller vers quelque chose d'encore plus... d'encore plus wild, d'encore plus connecté aux espaces extérieurs, avec des habitats, du coup, avec moins d'impact, pour vraiment avoir une vision encore plus 360 et plus poussée du projet Plantin.

  • Speaker #0

    Donc pour toi, c'est une opportunité, mais pour l'instant, il n'y a pas encore d'impact réel sur votre projet. Est-ce que ça veut dire que la PMI et tes interlocuteurs, la banque, etc., quand tu faisais ton projet, ont été tout aussi ouverts au projet avant août 2021 qu'après ? Les interlocuteurs n'étaient pas réticents ?

  • Speaker #1

    On a vraiment fait des belles rencontres. On a eu de la chance de tomber sur les interlocuteurs qui ont de suite été très sensibles au projet. C'est quelque chose qui leur parlait. Ils nous ont tous dit à un moment donné ou à un autre que finalement, ça leur rappelait leur enfance. Ça leur rappelait la façon dont eux ont grandi. Et ça, du coup, c'était souvent lié à de beaux souvenirs. Donc ça, ça nous a beaucoup aidés. Pour la partie PMI, parce qu'on reste quand même dans quelque chose qui devait rentrer dans un cadre légal. On s'est beaucoup servi de la phase amont du projet où on a rencontré énormément de gens. Ça, ça a permis de crédibiliser notre discours. On leur a fourni aussi beaucoup de références bibliographiques. On avait inventorié les structures en France et dans les pays limitrophes qui avaient ce genre de pratiques, de façon à ce qu'elles puissent rentrer en contact si elles avaient besoin d'être rassurées. Donc on a vraiment construit un discours et un argumentaire et aussi mis en avant les bienfaits des enfants. À la PMI, finalement, quand on leur explique que tout ce qu'on fait, c'est dans l'objectif du bien-être des enfants et aussi des professionnels, ils ont quand même une écoute et une oreille attentive.

  • Speaker #0

    Ok, donc toi, tu avais pris les devants avec Clémence, vous aviez vraiment rédigé tout cet argumentaire, donc il n'y a pas eu de méfiance du tout, ou tu penses qu'il a fallu quand même les rassurer ?

  • Speaker #1

    Il a fallu les rassurer parce qu'on venait quand même casser les codes, proposer quelque chose de différent. Il a fallu les rassurer, mais on sent quand même qu'au fond, ils étaient convaincus. Et ils sentaient aussi qu'il était essentiel aujourd'hui de faire bouger les choses.

  • Speaker #0

    Donc vous avez eu plutôt un très bon accueil, si je comprends bien. Ce n'est pas ça en tout cas qui a été un problème. Est-ce que vous avez eu d'autres difficultés sur votre parcours ? Est-ce que tu as quelque chose à nous citer qui t'a marqué, qui a été vraiment une difficulté sur le parcours de création et de développement des micro-crèches plantines ?

  • Speaker #1

    Je pense à deux choses. On va dire que sur la phase montage du projet, et aujourd'hui encore, c'est autant une difficulté qu'un vrai plaisir, c'est qu'en fait, il y a plein de choses qui n'existent pas. C'est-à-dire, quand on se dit, on va proposer les siestes à l'extérieur parce que ça nous semble être plein de bénéfices pour les enfants et aussi qu'aujourd'hui, quand même, il est prouvé que ça a plein de bénéfices pour les enfants. OK, mais comment on fait ? Quand on ouvre un catalogue WESCO, il n'y a pas le matériel pour faire dormir les enfants dehors. Donc du coup, les difficultés, ça va plutôt être comment on fait, qu'est-ce qu'on propose comme solution pour que ce soit sécurisé pour les enfants, confortable pour eux, pratique pour les professionnels, et puis par rapport à l'emplacement qu'on imagine aussi pour la sieste à l'extérieur. Donc dans les jardins de nos crèches, ce n'est pas forcément pareil, parce qu'il faut prendre en considération l'exposition au soleil, l'éventuelle problématique de vent. Donc en fait, les difficultés, c'est à la fois une difficulté et à la fois un énorme plaisir au quotidien. C'est ce challenge qu'il y a, le challenge de relever finalement et de trouver et d'inventer des solutions pour mettre en œuvre le projet.

  • Speaker #0

    Oui, donc ça, c'est un peu de la recherche dans l'aménagement de l'espace.

  • Speaker #1

    Notre mini R&D plantine.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et tu disais qu'il y avait une deuxième problématique ?

  • Speaker #1

    L'autre difficulté, du coup, c'est l'accompagnement des familles. La majorité des familles vient chez Plantine parce que c'est le type de projet qu'elle souhaite pour l'accueil de son enfant. Mais pour autant, parfois, il peut y avoir un décalage entre ce qu'elle a idéalisé et la réalité de ce qui se passe. C'est-à-dire qu'un enfant chez Plantine, il va passer à peu près 80% de l'année dehors. Quand l'enfant a 6 mois, qu'au cœur de l'hiver il est un peu malade, le parent va très facilement dire aux équipes « aujourd'hui, je n'ai pas trop envie qu'il aille dehors, il a le nez qui coule, j'ai peur qu'il attrape froid. » Alors qu'au contraire, aller dehors quand un enfant est malade, c'est génial parce qu'il n'y a pas de prolifération des microbes, parce qu'il va respirer une air de meilleure qualité à l'extérieur. Donc là, les équipes sont formées et sont hyper compétentes pour accompagner les familles, les rassurer. Faire preuve de pédagogie envers elles, c'est aussi une des difficultés qu'on rencontre.

  • Speaker #0

    En fait, c'est une difficulté qu'on a dans toutes les crèches parce qu'on doit argumenter avec les familles de toute façon, quel que soit notre projet pédagogique. Donc finalement, je pense que tu l'aurais en fait, même si tu n'avais pas cette différenciation du plein air. Je me demandais aussi sur ces difficultés, on va dire, de mise en place du projet, s'il y avait des coûts. Plus élevé ou moins élevé ? Est-ce qu'on peut se dire, de toute façon, c'est dans le jardin, donc ça coûte moins cher. Je vais moins construire, je vais moins rénover de bâtiments, etc. Ou alors, est-ce qu'il y a des surcoûts ? Est-ce que je vais devoir prendre un paysagiste ? Est-ce que pour toi, on va dire, c'est le même budget ? Moi, je dis toujours que pour ouvrir une crèche de qualité, il faut quand même avoir un budget de 200 000 euros. Quelle est ton expérience là-dessus ?

  • Speaker #1

    Le sujet du budget, il est central. Ouvrir une micro-crèche avec un projet de pédagogie du dehors, dans le cas d'un accueil en semi-plein air qui a également un bâtiment, ça coûte plus cher. En tout cas, tel qu'on le pense chez Plantin, parce qu'en fait, déjà, on met à disposition le matériel en double. L'objectif, c'est vraiment que les professionnels aient le moins de manutention possible pour rendre leur quotidien plus facile, pour encourager aussi, bien sûr, le vivre dehors. Donc du coup, tout le matériel est disponible en double. Tous nos extérieurs sont exactement pensés comme un intérieur. C'est-à-dire qu'on trouve les différents pôles que l'on retrouve traditionnellement dans une crèche, dans un espace de vie intérieur. Donc un espace imitation, un espace repos, des espaces qui vont permettre des moments de patouillage, par exemple. Donc cette organisation-là demande du coup de l'argent. On a aussi mis à disposition dans chacune de nos crèches une cabane de change à l'extérieur, de façon à éviter aux professionnels... le fait d'être obligé de devoir rentrer pour pratiquer un change. Tout le petit équipement, les tables sont disponibles dedans, dehors. On accueille aussi des animaux de façon permanente, donc nourrir les animaux, les faire soigner par les vétérinaires, ça c'est aussi un surcoût. Et après il y a aussi toute la notion de l'équipement, c'est-à-dire que pour que, on l'a déjà évoqué, mais pour que les professionnels vivent le projet Plantin dans les meilleures conditions. On leur fournit une tenue complète qui se compose du coup de bottes de pluie, d'après-ski, d'un ciré, d'un pantalon de pluie et d'une doudoune. Et tout ça, ça a un surcoût. Donc j'aurais plutôt tendance à...

  • Speaker #0

    Pour les pros, là tu parles.

  • Speaker #1

    Pour les pros, tout à fait.

  • Speaker #0

    Vous ne fournissez pas les tenues des enfants.

  • Speaker #1

    Et on fournit également les tenues des enfants. C'est des combinaisons de pluie intégrales. Il y a différents modèles par rapport à l'âge et au niveau de motricité des enfants. De marques françaises, c'est l'agadou, je peux les citer. C'est pour avoir tout testé.

  • Speaker #0

    Oui, je les connais, ils sont super sympas. Donc il y a quand même des vrais surcoûts. Après, je pense aussi qu'il peut y avoir des choix, parce que là, tu dis, nous, on a des animaux, le vétérinaire, etc. Je sais qu'il y a des tas de choses qui sont très alléchantes, qu'on voit sur les catalogues, les réseaux sociaux, etc., qu'on peut avoir envie de mettre, des serres pédagogiques, des trucs comme ça. Mais est-ce qu'on ne peut pas juste commencer avec un jardin et puis enrichir le truc après ? Ou est-ce que tu penses qu'il faut vraiment, dès le début, mettre le paquet ?

  • Speaker #1

    Je pense que ce qui est... Tempral, capital, c'est de penser aux pros et il faut que ce soit facile pour les pros, il faut que ce soit ergonomique pour elles. Le rôle des professionnels, il est central, il est essentiel. Avec Clémence, le projet, on l'a rêvé, on l'a écrit, mais au quotidien, c'est elle qui le porte. C'est elle qui est dehors toute l'année, par tous les temps. avec les enfants. Donc, il faut que pour elles, ce soit agréable, il faut que ce soit confortable, il faut que ce soit pensé pour.

  • Speaker #0

    Ça, tu vois, ça me parle complètement. C'est ce que j'ai voulu transmettre sur ce podcast depuis le début. C'est vraiment comment faciliter la vie des professionnels. Donc, tu vois, moi, je sais que tu nous écoutes. On essaye de donner toujours des process, des solutions et surtout de rappeler à nos gestionnaires qui nous écoutent et aux créateurs de crèches qui nous suivent et avec qui on travaille, c'est de dire, on est là. pour soutenir le travail des professionnels, le faciliter et puis faire en sorte qu'elle soit vraiment disponible pour les enfants. Donc là, je pense qu'en étant dehors, ça doit favoriser justement cette disponibilité, cette connexion aux enfants. Parce que souvent, quand on est un peu confiné à l'intérieur, on peut avoir tendance, je l'ai déjà observé, je ne vais pas faire de langue de bois, on peut avoir tendance à se dire, c'est bon, c'est clos, il y a des coussins partout. Ils sont en sécurité, donc je vais aller faire le ménage et puis il ne va rien se passer. De toute façon, l'enfant, il ne peut rien lui arriver. Il est dans un espace clos. Et en fait, quand tu es dehors avec les enfants, ça, ça ne peut pas arriver. Tu vas forcément être disponible pour lui. Donc ça, c'est un point que je trouve hyper intéressant. Et ce que je comprends de ton discours aussi, c'est que pour favoriser leur travail, tu vas beaucoup miser sur le matériel en double en tout. Donc ça, c'est vrai que c'était une question que je m'étais posée. C'est-à-dire qu'on va éviter la manutention. Donc finalement, quand je suis en plein air, je n'ai pas besoin d'avoir des chariots à roulettes, des choses comme ça. C'est juste que je vais doubler mon matériel.

  • Speaker #1

    En effet, on leur met à disposition le même matériel qu'on retrouve à l'intérieur, mais à l'extérieur. Là, pour faire écho à la question des difficultés, il y a plein de choses qui n'existent pas. Donc là, du coup, on travaille de concert avec quelqu'un qui nous accompagne pour... soit pimper du matériel qui existe déjà et pour l'adapter à nos problématiques et à notre réalité d'accueil de jeunes enfants. Et après, il y a aussi un point qui est important par rapport au matériel, c'est que dehors, ça s'abîme beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. En fait, quand tu dis ça n'existe pas, ce que tu veux dire, c'est que si je prends un lit que j'ai payé 500 euros chez Oesco et que je le mets dehors, il ne va pas durer très longtemps.

  • Speaker #1

    Ah non, ça c'est sûr. On a pu faire quelques tests, ce qui est pour l'intérieur et pour l'intérieur, ce qui est pour l'extérieur et pour l'extérieur. Mais du coup... Comme on le disait, c'est hyper intéressant parce qu'on recueille les observations des professionnels pour essayer d'améliorer le matériel qu'on a créé pour vivre au mieux le projet à l'extérieur. Donc ça nous permet aussi de les solliciter et d'être dans cette démarche d'intelligence collective pour progresser ensemble et que les conditions soient meilleures pour elles et donc bien évidemment par rebond pour les enfants, ce qui est notre motif.

  • Speaker #0

    Je vais te poser une question un peu naïve, mais moi, dans mon imaginaire, je mets un auvent, une sorte de préau couvert dans mon jardin. Et puis le soir, on met tout sous le préau, c'est protégé pour la nuit et le week-end. Et du coup, mon matériel ne va pas se détériorer. Mais peut-être que j'idéalise complètement.

  • Speaker #1

    Ça me simplifierait pas mal la tâche, à mal, mais en effet, ça ne suffit pas. Non, avoir du matériel vraiment qui est dédié à l'intérieur et du matériel qui est dédié à l'extérieur et qui est conçu pour... L'extérieur, c'est essentiel. Mais la présence du préau, par contre, elle est aussi absolument capitale. Tous nos bâtiments sont adossés à une partie couverte qui permet une transition dedans-dehors la plus fluide possible. Et ça, c'est aussi un élément central de notre cahier des charges.

  • Speaker #0

    Oui, pour le déshabillage, le rhabillage, pas entrer avec les bottes pleines de boue, tout ça.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et puis aussi... Dans le sud-ouest, malgré tout, on a aussi de la pluie, aux Pays-Basques et dans les Landes. Du coup, pendant une forte pluie, pouvoir s'abriter sous le préau, c'est essentiel, et pour pouvoir après repartir dans les flaques à la recherche d'îles masses, et aussi par rapport au soleil. Les premières objections viennent plutôt par rapport à la pluie et par rapport au froid, mais en fait, le soleil est beaucoup plus dangereux. Donc, pouvoir se protéger, se mettre à l'ombre dans les périodes où il fait chaud. c'est aussi hyper important et c'est là que le préau prend aussi tout son sens.

  • Speaker #0

    Justement, je me demandais, est-ce qu'il y a une sorte de limite quand tu disais toute météo, etc. Mais est-ce qu'il y a un stade où tu te dis, bon là, c'est terminé, on rentre ? Est-ce qu'il y a des conditions météorologiques qui sont vraiment rédhibitoires ou il faut rester à l'intérieur ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, il y a des conditions météorologiques dites un peu extrêmes qui nous poussent à l'intérieur. Ça peut être par exemple les pics de pollution. Là, du coup, on peut être amené à rentrer à l'intérieur. Les périodes de canicule, bien sûr. Et justement, ça me fait penser à une anecdote par rapport aux pros. Il y a deux ans, on a vécu chez nous de très, très fortes périodes de canicule. Et pendant une semaine, elles étaient, je reprends leur mot, un petit peu confinées à l'intérieur avec la clim. Parce que les conditions à l'extérieur n'étaient pas du tout possibles. Et là, après cette semaine... C'est les pros qui sont venus nous voir, Clémence et moi, et qui nous ont dit « mais on vient de passer une semaine à l'intérieur sous la clim, mais en fait, on ne pourrait plus repartir en crèche traditionnelle. Les conditions, les niveaux de bruit, les problématiques liées à un accueil à l'intérieur, on n'est plus habitués à ça. » Et là, c'est vrai que nous, on était hyper heureuses parce qu'elles, finalement, éprouvent et mentalisent le fait que, pour elles aussi, leurs conditions de travail… était probablement meilleure à partir du moment où on adhère au projet.

  • Speaker #0

    Ça, c'est vraiment génial. C'est vrai que nous aussi, à la Giraffe étoilée, on détestait la clim et quand on s'est mis à devoir les installer à cause des canicules et qu'on a tout essayé pour lutter contre les canicules et il n'y avait rien à faire, on finissait toujours à prévoir toutes les solutions possibles et imaginables. On finissait avec la clim et on n'aimait pas ça. Être enfermé dans un espace climatisé, c'est vraiment pas le rêve. Est-ce qu'il y a des choses impossibles à faire dehors ? Ou bien est-ce que tu arrives à tout faire d'un point de vue pratique, organisationnel ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on est hyper heureuse de se dire que finalement, tout ce à quoi on avait rêvé, on arrive à le concrétiser. Les enfants en tirent les bénéfices, les pros aussi. Donc avec de l'anticipation et à partir du moment où on s'est pensé pour, on éprouve le fait que finalement, tout peut se vivre dehors. Ce que je veux quand même rajouter, c'est que ce n'est pas le dehors pour le dehors. C'est-à-dire que parfois, bien évidemment, si l'équipe observe que le groupe a envie de quelque chose de plus coucouning, de s'installer par exemple dans une chambre pour un temps de lecture, etc., bien évidemment que le groupe va rentrer à l'intérieur et passer un temps dedans. Les professionnels sont toujours en alerte vraiment sur le besoin du groupe.

  • Speaker #0

    Oui, mais justement, on n'est pas qu'avec un groupe, on est avec des individus. Est-ce que tu n'as pas des enfants ? te disent « j'en ai marre d'être dehors, j'aime pas ça, etc. » Moi, je me souviens par exemple de ma fille, quand elle était petite, il y a 17 ans, c'était il y a très longtemps, le soir, souvent à la crèche, on me disait « les autres, ils sont tous allés dehors, jouer au ballon, au cerceau, etc. » Mais Juliette, elle, elle veut toujours rester lire à l'intérieur, dans le coin de lecture. Et en fait, je sais pas, j'imagine qu'il y a peut-être des enfants qui aiment moins que les autres ces activités extérieures très motrices, etc.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à une discussion qu'on avait cette semaine avec Émilie, une de nos référentes techniques, qui disait « Mais là, en fait, on a un problème maintenant, c'est qu'ils veulent tous, tout le temps, dormir dehors. Et du coup, ils ne veulent plus dormir dedans. Mais comment on fait pour les moments où ce n'est pas possible par rapport aux conditions météo ? » Donc, tu vois, le revers de la médaille va plutôt dans ce sens.

  • Speaker #0

    Donc, vous, c'est plutôt l'inverse. Vous avez plutôt les enfants veulent être tout le temps dehors. Et donc, quand vous avez besoin de rentrer... C'est plus difficile quand il y en a quelques-uns qui ont envie de rentrer. Ils ne sont pas en majorité et le groupe reste plutôt dehors.

  • Speaker #1

    En effet, généralement, c'est ce qu'on observe. Et en fonction de l'âge à laquelle l'enfant arrive chez Plantine et en fonction aussi de ses habitudes familiales, il y a des enfants pour qui ça va prendre un peu plus de temps. Mais on est là pour les accompagner, prendre le temps avec eux de les observer et de voir comment faire pour leur proposer les meilleures options possibles pour qu'ils se sentent... bien dans le groupe et dans ce qui est proposé chez Plantino.

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu les accueilles dès deux mois et demi, comme dans toutes les crèches, ou tu les prends plus tard ? Est-ce que ça change quelque chose, le projet semi-plénaire, par rapport à l'âge des enfants accueillis ?

  • Speaker #1

    Non, en effet, on est vraiment sur un agrément micro-crèche, donc du coup, les enfants peuvent arriver chez nous et arrivent chez nous dès deux mois et demi. Les bénéfices du dehors sont à éprouver même pour les petits, parce qu'ils vont se réjouir de voir les feuilles de l'arbre bouger, de sentir le vent leur passer sur le visage, mettre leur petite main dans l'herbe avec la rosée du matin, ils peuvent déjà eux-mêmes éprouver les bénéfices et ils adorent les siestes à l'extérieur.

  • Speaker #0

    Mais du coup, les bébés sont au sol en général dans les crèches. Donc ça veut dire que tu les mets au sol directement ou ils ont un parquet, ils ont des tapis, ils ont des trucs spéciaux ?

  • Speaker #1

    Alors pour accueillir les bébés dès deux mois et demi dans les meilleures conditions, il y a plusieurs possibilités. Déjà, il y a toujours la notion de l'équipement, comme je te disais, donc fonction de la météo. Soit la petite combinaison intégrale imperméable ou alors la gigoteuse et la petite combi pilote. Soit ils sont installés sur des tapis. Et là, on peut leur faire des petites propositions pédagogiques avec du coup du sensoriel, donc de l'herbe du matin humide qui a été ramassée dans le jardin, des petites pommes de pin, du petit sable. Et après, on peut aussi leur proposer de commencer à ramper pour ceux qui sont à cette phase-là, déjà dans l'herbe, avec leur petite combinaison imperméable. Ils seront protégés et pourront vivre ça dans les meilleures conditions pour eux, avec beaucoup de plaisir.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, est-ce que ça demande beaucoup d'entretien ? C'est-à-dire, est-ce qu'il faut faire plus de lessive, etc. ? Et est-ce que du coup, vous avez du personnel en plus ? Je me suis posé cette question de la masse salariale dans le sens où j'ai eu dans le temps une crèche à étage où on avait aussi deux jardins d'ailleurs. Donc, on était beaucoup dehors. Et dans cette crèche-là, on était obligé d'avoir un peu plus de personnel du fait de devoir avoir quelqu'un à l'étage, quelqu'un en bas, etc. Là, tu m'as répondu en me disant qu'en fait, tu doublais tout. Donc, on pouvait faire l'échange dehors, etc. Donc, je ne suis pas obligé d'avoir quelqu'un en plus qui est à l'intérieur pendant que je suis dehors. Donc, j'imagine que tu n'as pas de sureffectif dû à ça. Mais par contre, pour l'entretien, comment ça marche ? Vous êtes quoi ? Vous êtes 4 pro à temps plein et vous avez quelqu'un qui vient vous aider ?

  • Speaker #1

    Chaque micro-cache plantine, c'est des équipes composées de 5 professionnels de la petite enfance, une JE qui est du coup la référente technique et une équipe de 4 professionnels diplômés. Ça, c'est notre standard de qualité. Pour nous, c'est essentiel pour aller vers la qualité d'accueil et pour faire vivre un projet dehors qui nécessite... Un peu plus de manutention, en effet, puisque les temps de change des enfants sont à rajouter par rapport, on va dire, au standard d'une journée en crèche.

  • Speaker #0

    Oui, donc vous avez à chaque fois quatre professionnels diplômés plus la référente technique. Bon, donc déjà au niveau de l'investissement, tu m'as dit que ça allait me coûter plus cher parce que je vais devoir doubler mon matériel et quand même faire les travaux d'intérieur. et puis maintenant tu me dis qu'en plus Tu as besoin d'un peu plus de professionnels. Enfin, un peu plus, c'est quand même beaucoup plus, en fait, parce que cinq par rapport à quatre, ça fait quand même un personnel de plus qui est quand même important. Donc, comment tu finances tout ça ? Est-ce que tes prix sont plus élevés ? Comment tu fais pour équilibrer tes comptes avec tout ça ?

  • Speaker #1

    On met au service de Plantin, du coup, nos formations initiales d'école de commerce et nos expériences professionnelles passées pour être, du coup, dans une gestion fine. dans une gestion optimisée au service de la qualité d'accueil et du projet. Et après, on propose également des berceaux d'entreprise qui sont un vecteur de croissance complémentaire.

  • Speaker #0

    Tu travailles beaucoup là-dessus, j'imagine, sur le remplissage. Tu as combien de berceaux d'entreprise ? En gros, en pourcentage, c'est 20 %, 30 %, 50 %, 60 % ?

  • Speaker #1

    On est à peu près à 30 %, un gros 30 % par crèche.

  • Speaker #0

    30% d'entreprise, ok. Et vous accueillez combien d'enfants par jour dans chaque crèche ?

  • Speaker #1

    On a des agréments pour 12 enfants, on est sur la nouvelle norme, donc agrément pour 12 enfants dans chacune des crèches. Et on a la chance d'être sur un territoire où les indicateurs démographiques sont hyper positifs, hyper favorables. Tout le monde veut venir vivre dans le Sud-Ouest pour la qualité de vie. Donc c'est vrai que du coup, le remplissage n'est pas un sujet.

  • Speaker #0

    Et avec les possibilités de suroccupation, vu que tu as 5 professionnels, tu peux prendre 13 ou 14 enfants, j'imagine, par jour.

  • Speaker #1

    En effet, on peut accueillir entre 12 et 14 enfants, la taille de notre équipe étant largement suffisante pour respecter le cadre légal.

  • Speaker #0

    Oui, ça c'est vraiment un plus et c'est important. Donc ça veut dire que si je t'écoute bien, en fait vous arrivez à vraiment avoir des finances saines et à pérenniser votre petit groupe, c'est ça ? Pourtant c'est sur coût.

  • Speaker #1

    Tout à fait, on s'en sort bien, on est dans une gestion saine, mesurée.

  • Speaker #0

    Donc aujourd'hui vous arrivez même à vous... vous payez un salaire, toi et ton associé, tout le monde s'y retrouve.

  • Speaker #1

    Tout à fait. L'équilibre économique est sain et juste pour nous par rapport à nos aspirations et à ce projet de cœur.

  • Speaker #0

    Incroyable. Avec tout ce que tu m'as décrit, je trouve ça assez formidable. Alors, pour continuer sur ces questions de faisabilité, je me demandais s'il y avait eu des points d'attention particuliers pour la sécurité aussi. Est-ce que vous avez dû faire des... des choses particulières pour éviter, je ne sais pas moi, est-ce que vous avez eu des cas de blessures, d'allergies, des incidents, des choses comme ça ? Est-ce que finalement c'est plus compliqué d'assurer la sécurité des enfants dehors ?

  • Speaker #1

    L'aspect sécurité, il est appréhendé dans nos protocoles. Donc on retrouve tout le listing des protocoles, on va dire, classiques. Et après, on a rajouté toute une série de protocoles en lien avec notre projet et ses spécificités. Donc par rapport aux animaux, par rapport aux végétaux, par exemple, par rapport aux siestes à l'extérieur. Donc on a une attention bien particulière, en effet, par rapport à la sécurité. Mais on accompagne aussi au quotidien les enfants. à la prise de risque de façon mesurée. Et ça, c'est assez essentiel et central dans notre projet.

  • Speaker #0

    Donc pour l'instant, pas de problème particulier, pas d'incident particulier chez Plantine. Tout se passe bien ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors après, on a déjà eu la petite piqûre de guêpe qui est très douloureuse quand elle arrive. On a tous ce souvenir-là. Mais on rassure les enfants, on les soigne, on les accompagne. Et après, ça se passe bien. Et ils repartent jouer avec un grand plaisir dans le jardin.

  • Speaker #0

    Une question sur le déroulé de journée. Est-ce qu'il est différent chez Plantine ou est-ce que finalement, on est des pros de la petite enfance chez Plantine comme dans une autre crèche ? C'est-à-dire, exemple, on sait que dans beaucoup de crèches, il y a des échanges qu'on appelle un peu systématiques parce qu'il faut qu'on ait le temps de changer tous les enfants au moins une fois le matin, au moins une fois l'après-midi, etc. En plus d'échanges qui viennent en fonction des besoins. Est-ce que c'est pareil chez vous ? Est-ce que dans la cabane de change qui est à l'extérieur, les pros vont faire l'échange tous les jours à 10h par exemple ? Est-ce que vous avez un peu le même déroulé de journée que dans une crèche classique ?

  • Speaker #1

    Déjà, ce que j'ai envie de souligner, c'est qu'à partir du moment où les conditions le permettent, l'accueil se fait déjà à l'extérieur. Les familles arrivent, accompagnent leur enfant vers les professionnels, déposent des petites affaires à l'extérieur. Et là, elles retrouvent les patères ou le casier en fonction de la crèche. Donc ça, c'est déjà quand même un élément bien différenciant. Après, chaque crèche a aussi ses spécificités, a rédigé son propre projet d'établissement, propre aux aspirations aussi de l'équipe. Donc, on retrouve des déroulés de journée avec des organisations qui peuvent être tout à fait similaires à des crèches dites traditionnelles, sauf que finalement, ça se fait dehors.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est la même chose. En fait, finalement, si je t'écoute bien, la plus grosse différence, c'est que je vais devoir doubler mon matériel. que ce soit pour des lits, des tables, etc., ou pour des vêtements. Il va falloir investir aussi dans toute la panoplie pour chaque personne. D'ailleurs, en parlant de panoplie, du coup, ça me fait penser aux pros. Est-ce que c'est facile de recruter en semi-plein air ? Est-ce qu'elles sont plutôt partantes, plutôt réticentes ? Est-ce que tu as du turnover ? Comment ça se passe au niveau équipe ?

  • Speaker #1

    Pour les pros, nous, on le voit vraiment comme un vrai outil de fidélisation. On est bien évidemment complètement conscientes de... des problématiques liées au secteur actuellement. Et c'est vrai que des pros qui adhèrent au projet, qui en partagent les valeurs, qui ont ce besoin, elles aussi, viscéral, d'aller dehors, vont se retrouver chez Plantin et vont être dans un vrai épanouissement. Ça leur permet aussi de repenser leurs pratiques. Une professionnelle qui arrive chez Plantin, elle va devoir pas mal déconstruire, changer ses habitudes de travail pour en apprendre de nouvelles. Et ça, du coup, c'est hyper intéressant dans une vie professionnelle, d'avoir ce challenge-là, cette remise en question. Donc c'est vrai que quand on adhère au projet, pas mal nous ont dit que retourner dans d'autres types de structures, pour elles, ce n'est pas entendable. Après, être une professionnelle de la petite enfance chez Plantine, ce n'est pas non plus fait pour tout le monde. Parce qu'il faut accepter, mettre les mains dans la boue, se mouiller, être parfois équipée un peu comme un cosmonaute avec sa grosse doune et son ciré pour aller sauter dans les flaques et ramasser les limaces. et chercher les escargots avec les enfants. Voilà, ça, il faut vraiment l'avoir en tête et il faut aimer ça. Il faut y trouver du plaisir. Parce que sinon, en effet, ça devient beaucoup moins sympa.

  • Speaker #0

    Il y a des gens qui n'aiment pas ça, je pense. En fait, moi, ça me fait rêver ce que tu décris avec les pros, parce que c'est vrai qu'on a souvent quand même, on voit souvent, moi j'en ai croisé beaucoup, des pros qui ont la flemme, entre guillemets, de sortir ou qui appréhendent et qui sont réticentes en tout cas. Je ne sais pas pour quelle raison, je ne veux pas en préjuger, Mais c'est vrai qu'on est souvent quand même dans ce cas où il faut insister, batailler, etc. Moi, je pense que c'est beaucoup une question d'organisation du travail. Ce n'est pas qu'une question de flemme parce que souvent, elles ne savent pas comment s'organiser. Et j'ai fait un épisode d'ailleurs sur ce sujet-là pour les gestionnaires qui ont cette question-là des sorties quotidiennes. Parce que contrairement à chez Plantine, dans les crèches un peu plus traditionnelles, on va dire standards, il faut organiser une sortie au moins une fois par jour. Et du coup, ça chamboule tout. Parce qu'il faut que les enfants soient prêts, qu'ils aient déjà été changés, qu'ils n'aient pas faim, qu'ils ne soient pas sur le point de s'endormir. Donc, trouver le bon moment, que tout le monde soit prêt, avoir remis les manteaux, etc. Et ça demande en fait toute une organisation. Donc, je pense que... Bien souvent, les pros, quand elles sont réticentes, c'est peut-être parce qu'elles ne savent pas trop par quel bout prendre la sortie. Et puis, ça fait des sorties assez speed, en fait, parce que comme on n'a pas, nous, la cabane dehors pour faire le change, ni les tables pour faire le repas, il faut être habillé, sorti et rentré de nouveau, déshabillé, etc. Entre, en gros, entre le change et le repas. Ça ne nous laisse pas beaucoup de temps. Donc voilà, c'est vrai que le fait de pouvoir tout faire dehors, je pense que ça fait toute la différence à ce niveau-là.

  • Speaker #1

    Ce que tu dis, c'est très juste et je pense qu'on peut aussi rajouter d'autres points. Il y a des pros qui ont peur aussi, qui ont peur d'aller dehors. La peur du dehors, elle est présente aujourd'hui chez beaucoup de gens. La peur de se salir, la peur de bouiller, la peur du coup de tomber malade. Tout ça, c'est très ancré. Et autant, il y a toute une partie des pros et de la population qui a envie de bouleverser ça et d'aller vraiment vers quelque chose de différent. Autant il y en a pour qui ça reste encore une vraie problématique.

  • Speaker #0

    Alors dans le référentiel bâtimentaire et dans la FAQ du gouvernement, il est écrit de mémoire que c'est la même surface qu'on doit avoir dans une crèche standard et dans une crèche semi-plénaire pour chaque enfant. Donc on parle de 7 mètres carrés par enfant. Mais que par contre, quand je suis en semi-plénaire, je peux mettre cet espace-là, je peux le répartir entre intérieur et extérieur. Moi, je trouve ça un peu flou. Comment je fais pour savoir ? Si à l'intérieur, j'ai besoin de 20 mètres carrés, de 30 ou de 70, parce que si j'accueille 12 enfants et qu'il me faut 7 mètres carrés par enfant, en gros, je vais être sur 84 mètres carrés d'espaces dédiés aux enfants. Mais en fait, si j'ai un jardin de 400 mètres carrés et un local de 50, tu vois, comment tu fais pour définir de quoi tu as besoin à l'intérieur, même si tu es en semi-plein air ? Si tu fais quand même une crèche complète de 150 m² à l'intérieur, alors qu'en fait, on ne va presque jamais y être, ça va faire beaucoup d'investissements pour pas grand-chose.

  • Speaker #1

    Le conseil que je pourrais donner aux auditeurs qui nous écoutent et qui se disent « mais moi aussi, je veux faire ça » , etc., déjà, je les encourage de tout mon cœur à le faire, mais en fait, je les encouragerais aussi à se rapprocher de la PMI. Je pense que construire des projets comme ça en partenariat avec son interlocuteur PMI... C'est essentiel, nous c'est vraiment ce qu'on a fait et je pense que ça a aussi fait partie de ce pourquoi nos relations aujourd'hui sont très jolies et ça se passe bien. Parce que même s'il y a ce texte et qu'il est aidant, il peut aussi y avoir des interprétations différentes en fonction des interlocuteurs. Et j'encouragerais vraiment à avoir cet échange ouvert sur, ok, qu'est-ce qu'on fait et comment on le fait, avec après bien sûr la volonté ferme de défendre un projet semi-plein air et ses spécificités.

  • Speaker #0

    Et ça, de toute façon, c'est valable pour tout projet. Nous, on a toujours eu de très bons rapports à la Giraffe étoilée avec les PMI. C'était vraiment des partenaires. Et j'ai toujours été étonnée d'entendre parfois d'autres gestionnaires, des confrères qui disaient « Oh là là, la PMI, elle m'a cassé les pieds » , etc. Alors que pour moi, c'était plutôt le contraire. C'était faire alliance et travailler vraiment ensemble pour avoir de la cohérence dans nos projets. Donc, je suis complètement dans la même ligne que toi. Écoute Cécile, je suis ravie de t'avoir invitée. C'était un épisode hyper riche. Est-ce que tu as quelque chose à ajouter pour clôturer cet épisode avant de dire au revoir aux auditeurs de Références Petite Enfance ?

  • Speaker #1

    Je voudrais dire qu'au-delà d'un nuageux en plein air, etc., à tous ceux qui nous écoutent, n'oubliez pas que finalement, on est tous des mammifères et que nous, les adultes, les enfants, on a besoin de vivre dans des environnements complexes. naturel, en connexion avec la nature et que les bienfaits, ils sont pour tout le monde. Allez-y, mettez vos bottes, mettez votre ciré, allez vous promener dans la forêt, ramassez des escargots. Pour les enfants, pour vous, c'est merveilleux et vous verrez que vous aurez beaucoup de plaisir à faire ça. Et je voulais aussi te remercier, Amal, pour ton invitation. On t'écoute beaucoup et c'est trop chouette aujourd'hui d'être derrière le micro avec toi. Merci beaucoup pour...

  • Speaker #0

    ton indication. Ah, je suis trop contente, Cécile. Ça me fait hyper plaisir d'entendre ça. Tu sais que le podcast, c'est un travail un peu solitaire. Alors, on est deux, je suis avec Aurélie, Aurélie Clément, on est toutes les deux, mais c'est vrai qu'on ne voit pas souvent nos auditeurs. Donc, on essaye d'avoir des occasions de pouvoir échanger quand on a des messages sur LinkedIn ou par mail, ou voilà, des témoignages comme tu viens de le faire, qui nous disent qu'ils écoutent, que les auditeurs écoutent, qu'ils sont contents, que ça leur plaît. Quand on a des notes sur Spotify, Apple Podcasts, quand on a des avis sur Google ou aussi sur Apple Podcasts, les gens écrivent des mots. pour nous dire, voilà, tel épisode, je l'ai aimé, ça, ça me plaît, etc. Ben, ça ne peut pas nous faire plus plaisir. Donc, je te remercie beaucoup de me faire part de ça, de me dire que tu écoutes le podcast. En tout cas, ça me donne envie de continuer. Et d'ailleurs, je pense que sur le sujet du plein air, on pourrait faire un autre épisode parce que là, je t'ai posé mille questions et j'en ai encore mille autres. Et on n'a pas encore beaucoup parlé de la pédagogie et de ce qui se passe à l'extérieur et même à l'intérieur. dans ces crèches avec les enfants. Donc, je pense qu'on pourrait tourner un deuxième épisode sur ce sujet. Qu'est-ce que t'en penses ? Est-ce que tu crois qu'il y a encore matière ?

  • Speaker #1

    On aurait pu doubler, tripler le temps de parole que j'aurais aussi eu encore plein de choses à dire. Donc, avec grand plaisir pour un second épisode sur les aspects plus pédagogiques.

  • Speaker #0

    Eh bien, génial, Cécile. Je te souhaite plein de succès à toi et à Clémence et à toute l'équipe de Plantine. Et puis, je te dis à bientôt sur le podcast.

  • Speaker #1

    À bientôt, Amal. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Ciao, ciao.

  • Speaker #1

    Salut !

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il t'a plu et que tu en ressors inspiré. Si c'est le cas, abonne-toi pour ne rater aucun épisode. Parle-en autour de toi et surtout laisse-moi une note 5 étoiles et un avis sur Apple Podcasts ou Spotify. A la semaine prochaine !

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Description

Chez Plantine, Cécile Couderc a osé créer des micro-crèches plein air, un modèle inspiré des pays nordiques.

Dans cet épisode, elle partage les défis et les succès de cette approche innovante, basée sur la nature et le bien-être des enfants.


Mais le plein air c'est aussi plein de contraintes :

  • Un défi pour les pros, peu habitués à passer 80% du temps dehors, même l'hiver

  • Un projet plus couteux en matériel et en surface globale d’accueil

  • Des parents à rassurer quand les rhumes pointent leur nez


Pour y arriver, une seule solution : l’engagement profond et sincère.

Alors si toi aussi tu aimes avoir les mains dans la terre, écoute notre invitée et découvre si le défi a été relevé :)

Pour ma part, j’en suis convaincue, ce modèle alternatif pourrait bien devenir un des standards de demain.


Bonne écoute !

...              ...              ...              ...


Ressources de l'invité :

Le site de Plantine

Cécile Couderc sur Linkedin

...              ...              ...              ...


Envie d'écouter un autre épisode ?

56. J'ouvre ma 1ère micro-crèche, Barbara Ollivier

...              ...              ...              ...


Bienvenue sur le podcast Référence Petite Enfance.

Pour aller plus loin, tu peux me contacter sur LinkedIn


Pense à nous laisser une note 5 étoiles :)

MERCI ❤️


Écriture & Voix & Montage : Amale Cosma et Aurélie Clément

Visuel : Emmanuel Perez agence cmondada.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    A quoi ressemblerait ta crèche si tu pouvais t'entourer des meilleurs ? Moi, c'est ce que j'ai fait. Pendant les 15 dernières années, de la crèche collective associative à la micro-crèche privée, j'ai tout expérimenté. La petite enfance est un métier à forte contrainte, mais aussi à forte valeur ajoutée. Avec les meilleurs psys, pédiatres, directeurs pédagogiques et les meilleures formations, j'ai pu développer la qualité d'accueil et la qualité de vie au travail. Alors si toi aussi tu es motivé par la qualité, Bienvenue dans Références Petite Enfance, bienvenue dans ton podcast. Si tu es un auditeur fidèle du podcast, tu as peut-être remarqué que je suis hyper écolo. J'adore la nature et je cherche en permanence des solutions pour vivre en harmonie avec elle. Pourtant, quand je regarde en arrière sur mon parcours de gestionnaire de crèche, je n'aurais jamais osé créer une crèche en semi-pleinaire, comme j'en ai entendu parler pourtant dès le début quand j'ai commencé en 2007. Ça m'avait l'air d'être un projet un peu farfelu porté par des illuminés et surtout très compliqué. Mais j'ai complètement changé d'avis et je ne suis pas la seule. Et comme j'ai l'impression que ce modèle pourrait devenir un modèle majeur de l'accueil, j'ai décidé d'interroger une gestionnaire qui a mis les pieds dans la boue, contrairement à moi. C'est Cécile Coudert qui a fondé avec son associé Plantine. Bonjour Cécile.

  • Speaker #1

    Bonjour Amal.

  • Speaker #0

    Ravi de pouvoir accueillir une spécialiste du semi-plein air ou du plein air, tu vas me dire déjà la différence. Tu vas pouvoir nous en mettre plein les yeux et nous faire rêver avec ce projet incroyable que tu as concrétisé, puisque chez Plantin, vous avez, je crois, trois micro-crèches.

  • Speaker #1

    On a aujourd'hui trois micro-crèches ouvertes. La première a ouvert en septembre 2021. Et donc, on vient de faire notre quatrième rentrée.

  • Speaker #0

    C'est incroyable. Et vous en avez ouvert trois. Donc, ça s'est échelonné comment ?

  • Speaker #1

    Une première a ouvert en septembre 2021, la deuxième c'était septembre 2022 et la troisième en juin 2023. Ça nous a permis à chaque fois de tirer les enseignements de la première pour essayer toujours dans cette quête d'amélioration, pour du coup continuer à faire progresser le projet et tirer les enseignements des structures précédentes.

  • Speaker #0

    Ça j'aime bien parce que c'est un développement... Un peu slow life, on n'est pas dans l'hyper-développement. En même temps, c'est un vrai développement quand même, une crèche par an, ce n'est pas rien. Donc bravo. Est-ce que vous avez un objectif ? Vous voulez ouvrir combien de crèches comme ça ?

  • Speaker #1

    C'est rigolo que tu utilises le terme de slow parce qu'on aura l'occasion d'en reparler. Mais en effet, c'est quelque chose qui est hyper important pour nous, de prendre le temps au même titre que les enfants prennent le temps chez Plantine, prendre le temps d'observer, de tirer les enseignements, de progresser. Et du coup, oui, on a d'autres projets de développement. En fait, pour nous, l'objectif, c'est surtout de se dire, mais s'il y a le maximum d'enfants qui peuvent bénéficier de ce type d'accueil et de ces spécificités, on sera ravis. Donc, du coup, on aimerait continuer à se développer au local, là où on est, c'est-à-dire dans le sud des Landes, dans le sud-ouest de la France.

  • Speaker #0

    J'ai vu que tu étais surtout proche de Seigneau, Sosgor par là. C'est une région que j'adore, que je connais bien parce que j'y vais très, très souvent en vacances dans un camping un peu sauvage que j'aime beaucoup. Et là, j'en reviens, donc complètement déconnectée là-bas. On ne reçoit pas trop le réseau. On se ressource, on fait du sport. C'est vraiment une autre vie. Et du coup, je me demande si le fait d'être dans cette région, ça a vraiment un impact, une importance sur le projet. Parce que forcément, moi, je suis en région parisienne. Est-ce que déjà, tu penses que c'est lié à ta localisation que tu aies pu faire ce projet ? Ou tu penses que moi aussi, je peux me lancer dans la banlieue parisienne avec ce projet ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, je pense qu'il n'y a aucune contre-indication géographique, on va dire, et du coup, climato-dépendant pour se lancer dans un projet plein air. Ce qui est important, c'est de penser le projet, de le réfléchir, d'écrire un projet pédagogique qui permet de réfléchir à tous les scénarios. Et après, c'est surtout un point qui est absolument essentiel, c'est l'équipement. C'est-à-dire qu'à la fois les pros et les enfants soient équipés pour vivre les expérimentations à l'extérieur dans les meilleures conditions. Donc à Paris... ou dans le sud-ouest ou n'importe où en France, allez-y, il n'y a aucun problème.

  • Speaker #0

    Je sens que je vais me relancer dans les grèches. Je vais réouvrir des grèches dans très peu de temps.

  • Speaker #1

    Il n'est jamais trop tard à Mal.

  • Speaker #0

    Pour finir ta présentation, est-ce que tu peux me dire un peu en deux mots ce qui a été le déclic pour toi ? Parce que tu as une vie avant plantine, donc c'est quoi ton déclic ? Est-ce que c'est justement le plein air ? Est-ce que c'est la petite enfance ? Est-ce que c'est une reconversion qui a été motivée par un événement particulier ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    Plantin, c'est en effet une reconversion. Avec Clémence, mon associée, on a toutes les deux un premier pan de notre vie professionnelle qui était sur des fonctions commerciales. On a fait des écoles de commerce, on a occupé des jobs de commercial, ça a été des périodes... Hyper intéressante, hyper challenging, mais à un moment donné, clairement, on s'est toutes les deux retrouvées en rupture de sens. On n'était plus du tout alignées avec les valeurs des boîtes dans lesquelles on exerçait, on s'ennuyait et on avait le sentiment de ne plus être actrice. On a toutes les deux vécu nos maternités en parallèle, ce qui a mis le sujet de la petite enfance au cœur de nos préoccupations. On a découvert avec émerveillement le secteur de la petite enfance, on s'y est plongé dedans avec passion. Et c'est là qu'on s'est rendu compte que finalement, il y avait un gros décalage entre nos aspirations personnelles, ce que nous on aimait en tant que femmes, en tant qu'êtres vivants, c'est-à-dire être dehors, respirer le grand air, vivre des moments simples dans la forêt, à la plage, etc. Et que finalement, ça allait être à s'éloigner du quotidien de nos futurs enfants. Et là, on s'est dit, mais il y a probablement quelque chose à faire. Donc, Plantines, c'est un projet à la fois... C'est un challenge entrepreneurial, puisque du coup on a aujourd'hui cette responsabilité entrepreneuriale de développer la boîte pour qu'elle soit dans les meilleures conditions d'un point de vue économique, pour avoir des moyens pour développer encore des projets et mettre à disposition des moyens aussi aux équipes, bien sûr. Et c'est aussi un projet de sens, puisque pour nous, faire vivre les enfants dehors, c'est essentiel, c'est les meilleures conditions pour leur épanouissement et pour leur développement. Et ça, c'est vraiment ce qu'on a dans le ventre et ce qui nous porte.

  • Speaker #0

    Écoute, j'adore ces histoires de reconversion. Tu sais que moi, c'est la même chose. Alors, ce qui est vraiment différent dans nos parcours, c'est cette notion de vie à l'extérieur que moi, je n'avais pas encore à l'époque. En même temps, on se posait moins la question. Quand j'ai démarré, moi, je suis arrivée, pareil que toi, en rupture de sens, suite à une carrière dans une grande entreprise où j'étais fiscaliste. Donc, un job qui a de l'intérêt, mais qui, pour moi, n'avait plus beaucoup de sens et où je m'ennuyais beaucoup. Et puis, une maternité. qui m'a fait découvrir un monde que j'ai trouvé incroyable et tellement plein de potentiel, et beaucoup plus concret surtout, avec des enjeux beaucoup plus directs où on pouvait avoir un impact tout de suite sur la vie des autres. Donc ça me parle, et c'est souvent aussi ce que me disent les personnes qui me consultent, qui sont en train de créer leur crèche, c'est vraiment ce parcours de reconversion souvent où il y a une quête de sens. Ce qui est intéressant aussi dans ton parcours à toi, c'est ce lien que tu as fait avec la vie en plein air. Du coup, vous avez créé Plantine et ça fait ?

  • Speaker #1

    Trois ans. On ouvre la première en septembre 2021, mais on fait un an et demi de travail en amont, où vraiment, on va toquer à la porte de tout le monde. On sollicite à la fois des professionnels qui travaillent dans des structures dites classiques, des gens qui sont déjà dans des projets beaucoup plus en lien avec ce qu'on veut faire, du coup, essentiellement à l'étranger. Et là, du coup, on rencontre, on échange. La volonté pour nous, c'est vraiment... comprendre ce qui se passe, comprendre comment ils font, quelles sont les difficultés, qu'est-ce qu'il faut qu'on appréhende et qu'on anticipe pour offrir les meilleures conditions d'accueil. Cette phase-là, elle est hyper intéressante, vraiment. Ce sont des merveilleux souvenirs où on a rencontré des gens extraordinaires qui nous ont ouvert les portes, qui nous ont raconté quel était leur quotidien. Elle nous a beaucoup appris et elle a été fondatrice pour la suite.

  • Speaker #0

    Oui, c'est-à-dire que, justement, pour présenter un petit peu ce système qu'on appelle le semi-plénaire. Alors toi, je crois que tu dis plein air. Donc ça déjà, tu vas me dire un peu pourquoi on dit semi plein air. Pour en parler un peu plus en détail et présenter un peu ce que c'est aux auditeurs. Depuis combien de temps est-ce que c'est arrivé en France ? C'est vrai qu'on n'en voit pas beaucoup pour l'instant. Où est-ce que c'est né ? Est-ce que toi, tu sais d'où ça vient ? Est-ce qu'il y a des pays où c'est beaucoup plus répandu que chez nous ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qu'on va appeler la pédagogie du dehors, la pédagogie nature, c'est d'inspiration scandinave. ça a émergé à peu près dans les années 50 La problématique de base, ça avait été en fait que les écoles étaient saturées et que du coup, il fallait trouver des solutions pour accueillir les enfants. Et finalement, ils se sont dit, aussi parce que c'était leur mode de vie, mais pourquoi on n'irait pas en forêt ? On a plein d'espaces disponibles, allons-y. Donc du coup, ils se sont organisés pour d'abord faire l'école, du coup, comme ça, dans la forêt. Ensuite, ça a été décliné à la petite enfance. C'est assez rigolo parce que, en fait, c'est une pédagogie qui vient des pays froids. On a souvent hyper peur du froid. Et dans les pays scandinaves, il fait encore plus froid. Et finalement, ça se passe très bien. C'est arrivé en France dans les années à peu près 70. Aujourd'hui, il y a encore très, très peu d'initiatives. Mais on sent que les choses vont bouger, notamment par rapport à des évolutions législatives assez récentes. Et on est ravis que ça bouge et que les initiatives se multiplient.

  • Speaker #0

    Donc, on parle de la loi Norma d'août 2021, du référentiel bâtimentaire qui est inclus dans cette... et de la FAQ du gouvernement qui mentionne aussi le semi-plein air. Quel impact ? Comment tu as vécu ça ?

  • Speaker #1

    On trouve que c'est une super nouvelle. Déjà, ça permet aussi d'apporter un cadre normatif. communs auxquels se référer quand on a des interrogations et quand on s'adresse à des tiers. Ça a beaucoup de sens et ça va vers la qualité de l'accueil et ça c'est profondément ancré dans notre ADN et ce qui est le plus important pour nous. Et ça a permis d'apporter un regard nouveau finalement sur le semi-plein air puisque ça a permis officiellement l'autorisation de l'accueil en semi-plein air. En effet désormais aujourd'hui tout établissement ou service d'accueil de jeunes enfants peut proposer un accueil en semi-plein air. et permettre du coup l'accueil des enfants dans un espace extérieur et accessoirement dans un espace couvert. Ça, c'est écrit noir sur blanc dans les textes en France. Ça permettra aussi du coup d'aller plus loin, puisque des projets pédagogiques qui intègrent le vivre dehors peuvent du coup se référer à cette norme quand ils vont aller voir les tiers pour porter des projets novateurs.

  • Speaker #0

    Bon, pour autant, ce texte n'est pas très développé, on est d'accord. On n'a pas énormément d'informations. Un plus pour toi ? C'est-à-dire que du coup, ça laisse le champ libre ? Ou est-ce que toi, tu penses que tu aurais eu besoin d'être un peu plus guidée ? Parce que quand tu as ouvert ta première micro-crèche, il n'y avait pas encore Norma. Donc, vous avez fait tout le projet sans avoir eu encore cette... Je pense que vous ne saviez pas trop ce qu'il y allait y avoir dans Norma. Vous avez fait votre projet, puis ensuite, hop, c'est sorti. Est-ce que ça a fait une différence entre l'ouverture de ta première crèche et l'ouverture des deux suivantes ?

  • Speaker #1

    En effet, comme tu dis très bien Amal, il n'y avait pas Norma et cette inscription dans les textes au partir du moment où on a ouvert la première micro-crèche plantine. Il n'y a pas eu de différence pour nous entre la première et la troisième, mais par contre, ça ouvre une vraie opportunité pour la suite du développement parce que du coup, on va se servir de ce texte pour pouvoir aller encore plus loin dans l'aboutissement du projet, pour aller vers quelque chose d'encore plus... d'encore plus wild, d'encore plus connecté aux espaces extérieurs, avec des habitats, du coup, avec moins d'impact, pour vraiment avoir une vision encore plus 360 et plus poussée du projet Plantin.

  • Speaker #0

    Donc pour toi, c'est une opportunité, mais pour l'instant, il n'y a pas encore d'impact réel sur votre projet. Est-ce que ça veut dire que la PMI et tes interlocuteurs, la banque, etc., quand tu faisais ton projet, ont été tout aussi ouverts au projet avant août 2021 qu'après ? Les interlocuteurs n'étaient pas réticents ?

  • Speaker #1

    On a vraiment fait des belles rencontres. On a eu de la chance de tomber sur les interlocuteurs qui ont de suite été très sensibles au projet. C'est quelque chose qui leur parlait. Ils nous ont tous dit à un moment donné ou à un autre que finalement, ça leur rappelait leur enfance. Ça leur rappelait la façon dont eux ont grandi. Et ça, du coup, c'était souvent lié à de beaux souvenirs. Donc ça, ça nous a beaucoup aidés. Pour la partie PMI, parce qu'on reste quand même dans quelque chose qui devait rentrer dans un cadre légal. On s'est beaucoup servi de la phase amont du projet où on a rencontré énormément de gens. Ça, ça a permis de crédibiliser notre discours. On leur a fourni aussi beaucoup de références bibliographiques. On avait inventorié les structures en France et dans les pays limitrophes qui avaient ce genre de pratiques, de façon à ce qu'elles puissent rentrer en contact si elles avaient besoin d'être rassurées. Donc on a vraiment construit un discours et un argumentaire et aussi mis en avant les bienfaits des enfants. À la PMI, finalement, quand on leur explique que tout ce qu'on fait, c'est dans l'objectif du bien-être des enfants et aussi des professionnels, ils ont quand même une écoute et une oreille attentive.

  • Speaker #0

    Ok, donc toi, tu avais pris les devants avec Clémence, vous aviez vraiment rédigé tout cet argumentaire, donc il n'y a pas eu de méfiance du tout, ou tu penses qu'il a fallu quand même les rassurer ?

  • Speaker #1

    Il a fallu les rassurer parce qu'on venait quand même casser les codes, proposer quelque chose de différent. Il a fallu les rassurer, mais on sent quand même qu'au fond, ils étaient convaincus. Et ils sentaient aussi qu'il était essentiel aujourd'hui de faire bouger les choses.

  • Speaker #0

    Donc vous avez eu plutôt un très bon accueil, si je comprends bien. Ce n'est pas ça en tout cas qui a été un problème. Est-ce que vous avez eu d'autres difficultés sur votre parcours ? Est-ce que tu as quelque chose à nous citer qui t'a marqué, qui a été vraiment une difficulté sur le parcours de création et de développement des micro-crèches plantines ?

  • Speaker #1

    Je pense à deux choses. On va dire que sur la phase montage du projet, et aujourd'hui encore, c'est autant une difficulté qu'un vrai plaisir, c'est qu'en fait, il y a plein de choses qui n'existent pas. C'est-à-dire, quand on se dit, on va proposer les siestes à l'extérieur parce que ça nous semble être plein de bénéfices pour les enfants et aussi qu'aujourd'hui, quand même, il est prouvé que ça a plein de bénéfices pour les enfants. OK, mais comment on fait ? Quand on ouvre un catalogue WESCO, il n'y a pas le matériel pour faire dormir les enfants dehors. Donc du coup, les difficultés, ça va plutôt être comment on fait, qu'est-ce qu'on propose comme solution pour que ce soit sécurisé pour les enfants, confortable pour eux, pratique pour les professionnels, et puis par rapport à l'emplacement qu'on imagine aussi pour la sieste à l'extérieur. Donc dans les jardins de nos crèches, ce n'est pas forcément pareil, parce qu'il faut prendre en considération l'exposition au soleil, l'éventuelle problématique de vent. Donc en fait, les difficultés, c'est à la fois une difficulté et à la fois un énorme plaisir au quotidien. C'est ce challenge qu'il y a, le challenge de relever finalement et de trouver et d'inventer des solutions pour mettre en œuvre le projet.

  • Speaker #0

    Oui, donc ça, c'est un peu de la recherche dans l'aménagement de l'espace.

  • Speaker #1

    Notre mini R&D plantine.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et tu disais qu'il y avait une deuxième problématique ?

  • Speaker #1

    L'autre difficulté, du coup, c'est l'accompagnement des familles. La majorité des familles vient chez Plantine parce que c'est le type de projet qu'elle souhaite pour l'accueil de son enfant. Mais pour autant, parfois, il peut y avoir un décalage entre ce qu'elle a idéalisé et la réalité de ce qui se passe. C'est-à-dire qu'un enfant chez Plantine, il va passer à peu près 80% de l'année dehors. Quand l'enfant a 6 mois, qu'au cœur de l'hiver il est un peu malade, le parent va très facilement dire aux équipes « aujourd'hui, je n'ai pas trop envie qu'il aille dehors, il a le nez qui coule, j'ai peur qu'il attrape froid. » Alors qu'au contraire, aller dehors quand un enfant est malade, c'est génial parce qu'il n'y a pas de prolifération des microbes, parce qu'il va respirer une air de meilleure qualité à l'extérieur. Donc là, les équipes sont formées et sont hyper compétentes pour accompagner les familles, les rassurer. Faire preuve de pédagogie envers elles, c'est aussi une des difficultés qu'on rencontre.

  • Speaker #0

    En fait, c'est une difficulté qu'on a dans toutes les crèches parce qu'on doit argumenter avec les familles de toute façon, quel que soit notre projet pédagogique. Donc finalement, je pense que tu l'aurais en fait, même si tu n'avais pas cette différenciation du plein air. Je me demandais aussi sur ces difficultés, on va dire, de mise en place du projet, s'il y avait des coûts. Plus élevé ou moins élevé ? Est-ce qu'on peut se dire, de toute façon, c'est dans le jardin, donc ça coûte moins cher. Je vais moins construire, je vais moins rénover de bâtiments, etc. Ou alors, est-ce qu'il y a des surcoûts ? Est-ce que je vais devoir prendre un paysagiste ? Est-ce que pour toi, on va dire, c'est le même budget ? Moi, je dis toujours que pour ouvrir une crèche de qualité, il faut quand même avoir un budget de 200 000 euros. Quelle est ton expérience là-dessus ?

  • Speaker #1

    Le sujet du budget, il est central. Ouvrir une micro-crèche avec un projet de pédagogie du dehors, dans le cas d'un accueil en semi-plein air qui a également un bâtiment, ça coûte plus cher. En tout cas, tel qu'on le pense chez Plantin, parce qu'en fait, déjà, on met à disposition le matériel en double. L'objectif, c'est vraiment que les professionnels aient le moins de manutention possible pour rendre leur quotidien plus facile, pour encourager aussi, bien sûr, le vivre dehors. Donc du coup, tout le matériel est disponible en double. Tous nos extérieurs sont exactement pensés comme un intérieur. C'est-à-dire qu'on trouve les différents pôles que l'on retrouve traditionnellement dans une crèche, dans un espace de vie intérieur. Donc un espace imitation, un espace repos, des espaces qui vont permettre des moments de patouillage, par exemple. Donc cette organisation-là demande du coup de l'argent. On a aussi mis à disposition dans chacune de nos crèches une cabane de change à l'extérieur, de façon à éviter aux professionnels... le fait d'être obligé de devoir rentrer pour pratiquer un change. Tout le petit équipement, les tables sont disponibles dedans, dehors. On accueille aussi des animaux de façon permanente, donc nourrir les animaux, les faire soigner par les vétérinaires, ça c'est aussi un surcoût. Et après il y a aussi toute la notion de l'équipement, c'est-à-dire que pour que, on l'a déjà évoqué, mais pour que les professionnels vivent le projet Plantin dans les meilleures conditions. On leur fournit une tenue complète qui se compose du coup de bottes de pluie, d'après-ski, d'un ciré, d'un pantalon de pluie et d'une doudoune. Et tout ça, ça a un surcoût. Donc j'aurais plutôt tendance à...

  • Speaker #0

    Pour les pros, là tu parles.

  • Speaker #1

    Pour les pros, tout à fait.

  • Speaker #0

    Vous ne fournissez pas les tenues des enfants.

  • Speaker #1

    Et on fournit également les tenues des enfants. C'est des combinaisons de pluie intégrales. Il y a différents modèles par rapport à l'âge et au niveau de motricité des enfants. De marques françaises, c'est l'agadou, je peux les citer. C'est pour avoir tout testé.

  • Speaker #0

    Oui, je les connais, ils sont super sympas. Donc il y a quand même des vrais surcoûts. Après, je pense aussi qu'il peut y avoir des choix, parce que là, tu dis, nous, on a des animaux, le vétérinaire, etc. Je sais qu'il y a des tas de choses qui sont très alléchantes, qu'on voit sur les catalogues, les réseaux sociaux, etc., qu'on peut avoir envie de mettre, des serres pédagogiques, des trucs comme ça. Mais est-ce qu'on ne peut pas juste commencer avec un jardin et puis enrichir le truc après ? Ou est-ce que tu penses qu'il faut vraiment, dès le début, mettre le paquet ?

  • Speaker #1

    Je pense que ce qui est... Tempral, capital, c'est de penser aux pros et il faut que ce soit facile pour les pros, il faut que ce soit ergonomique pour elles. Le rôle des professionnels, il est central, il est essentiel. Avec Clémence, le projet, on l'a rêvé, on l'a écrit, mais au quotidien, c'est elle qui le porte. C'est elle qui est dehors toute l'année, par tous les temps. avec les enfants. Donc, il faut que pour elles, ce soit agréable, il faut que ce soit confortable, il faut que ce soit pensé pour.

  • Speaker #0

    Ça, tu vois, ça me parle complètement. C'est ce que j'ai voulu transmettre sur ce podcast depuis le début. C'est vraiment comment faciliter la vie des professionnels. Donc, tu vois, moi, je sais que tu nous écoutes. On essaye de donner toujours des process, des solutions et surtout de rappeler à nos gestionnaires qui nous écoutent et aux créateurs de crèches qui nous suivent et avec qui on travaille, c'est de dire, on est là. pour soutenir le travail des professionnels, le faciliter et puis faire en sorte qu'elle soit vraiment disponible pour les enfants. Donc là, je pense qu'en étant dehors, ça doit favoriser justement cette disponibilité, cette connexion aux enfants. Parce que souvent, quand on est un peu confiné à l'intérieur, on peut avoir tendance, je l'ai déjà observé, je ne vais pas faire de langue de bois, on peut avoir tendance à se dire, c'est bon, c'est clos, il y a des coussins partout. Ils sont en sécurité, donc je vais aller faire le ménage et puis il ne va rien se passer. De toute façon, l'enfant, il ne peut rien lui arriver. Il est dans un espace clos. Et en fait, quand tu es dehors avec les enfants, ça, ça ne peut pas arriver. Tu vas forcément être disponible pour lui. Donc ça, c'est un point que je trouve hyper intéressant. Et ce que je comprends de ton discours aussi, c'est que pour favoriser leur travail, tu vas beaucoup miser sur le matériel en double en tout. Donc ça, c'est vrai que c'était une question que je m'étais posée. C'est-à-dire qu'on va éviter la manutention. Donc finalement, quand je suis en plein air, je n'ai pas besoin d'avoir des chariots à roulettes, des choses comme ça. C'est juste que je vais doubler mon matériel.

  • Speaker #1

    En effet, on leur met à disposition le même matériel qu'on retrouve à l'intérieur, mais à l'extérieur. Là, pour faire écho à la question des difficultés, il y a plein de choses qui n'existent pas. Donc là, du coup, on travaille de concert avec quelqu'un qui nous accompagne pour... soit pimper du matériel qui existe déjà et pour l'adapter à nos problématiques et à notre réalité d'accueil de jeunes enfants. Et après, il y a aussi un point qui est important par rapport au matériel, c'est que dehors, ça s'abîme beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. En fait, quand tu dis ça n'existe pas, ce que tu veux dire, c'est que si je prends un lit que j'ai payé 500 euros chez Oesco et que je le mets dehors, il ne va pas durer très longtemps.

  • Speaker #1

    Ah non, ça c'est sûr. On a pu faire quelques tests, ce qui est pour l'intérieur et pour l'intérieur, ce qui est pour l'extérieur et pour l'extérieur. Mais du coup... Comme on le disait, c'est hyper intéressant parce qu'on recueille les observations des professionnels pour essayer d'améliorer le matériel qu'on a créé pour vivre au mieux le projet à l'extérieur. Donc ça nous permet aussi de les solliciter et d'être dans cette démarche d'intelligence collective pour progresser ensemble et que les conditions soient meilleures pour elles et donc bien évidemment par rebond pour les enfants, ce qui est notre motif.

  • Speaker #0

    Je vais te poser une question un peu naïve, mais moi, dans mon imaginaire, je mets un auvent, une sorte de préau couvert dans mon jardin. Et puis le soir, on met tout sous le préau, c'est protégé pour la nuit et le week-end. Et du coup, mon matériel ne va pas se détériorer. Mais peut-être que j'idéalise complètement.

  • Speaker #1

    Ça me simplifierait pas mal la tâche, à mal, mais en effet, ça ne suffit pas. Non, avoir du matériel vraiment qui est dédié à l'intérieur et du matériel qui est dédié à l'extérieur et qui est conçu pour... L'extérieur, c'est essentiel. Mais la présence du préau, par contre, elle est aussi absolument capitale. Tous nos bâtiments sont adossés à une partie couverte qui permet une transition dedans-dehors la plus fluide possible. Et ça, c'est aussi un élément central de notre cahier des charges.

  • Speaker #0

    Oui, pour le déshabillage, le rhabillage, pas entrer avec les bottes pleines de boue, tout ça.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et puis aussi... Dans le sud-ouest, malgré tout, on a aussi de la pluie, aux Pays-Basques et dans les Landes. Du coup, pendant une forte pluie, pouvoir s'abriter sous le préau, c'est essentiel, et pour pouvoir après repartir dans les flaques à la recherche d'îles masses, et aussi par rapport au soleil. Les premières objections viennent plutôt par rapport à la pluie et par rapport au froid, mais en fait, le soleil est beaucoup plus dangereux. Donc, pouvoir se protéger, se mettre à l'ombre dans les périodes où il fait chaud. c'est aussi hyper important et c'est là que le préau prend aussi tout son sens.

  • Speaker #0

    Justement, je me demandais, est-ce qu'il y a une sorte de limite quand tu disais toute météo, etc. Mais est-ce qu'il y a un stade où tu te dis, bon là, c'est terminé, on rentre ? Est-ce qu'il y a des conditions météorologiques qui sont vraiment rédhibitoires ou il faut rester à l'intérieur ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, il y a des conditions météorologiques dites un peu extrêmes qui nous poussent à l'intérieur. Ça peut être par exemple les pics de pollution. Là, du coup, on peut être amené à rentrer à l'intérieur. Les périodes de canicule, bien sûr. Et justement, ça me fait penser à une anecdote par rapport aux pros. Il y a deux ans, on a vécu chez nous de très, très fortes périodes de canicule. Et pendant une semaine, elles étaient, je reprends leur mot, un petit peu confinées à l'intérieur avec la clim. Parce que les conditions à l'extérieur n'étaient pas du tout possibles. Et là, après cette semaine... C'est les pros qui sont venus nous voir, Clémence et moi, et qui nous ont dit « mais on vient de passer une semaine à l'intérieur sous la clim, mais en fait, on ne pourrait plus repartir en crèche traditionnelle. Les conditions, les niveaux de bruit, les problématiques liées à un accueil à l'intérieur, on n'est plus habitués à ça. » Et là, c'est vrai que nous, on était hyper heureuses parce qu'elles, finalement, éprouvent et mentalisent le fait que, pour elles aussi, leurs conditions de travail… était probablement meilleure à partir du moment où on adhère au projet.

  • Speaker #0

    Ça, c'est vraiment génial. C'est vrai que nous aussi, à la Giraffe étoilée, on détestait la clim et quand on s'est mis à devoir les installer à cause des canicules et qu'on a tout essayé pour lutter contre les canicules et il n'y avait rien à faire, on finissait toujours à prévoir toutes les solutions possibles et imaginables. On finissait avec la clim et on n'aimait pas ça. Être enfermé dans un espace climatisé, c'est vraiment pas le rêve. Est-ce qu'il y a des choses impossibles à faire dehors ? Ou bien est-ce que tu arrives à tout faire d'un point de vue pratique, organisationnel ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on est hyper heureuse de se dire que finalement, tout ce à quoi on avait rêvé, on arrive à le concrétiser. Les enfants en tirent les bénéfices, les pros aussi. Donc avec de l'anticipation et à partir du moment où on s'est pensé pour, on éprouve le fait que finalement, tout peut se vivre dehors. Ce que je veux quand même rajouter, c'est que ce n'est pas le dehors pour le dehors. C'est-à-dire que parfois, bien évidemment, si l'équipe observe que le groupe a envie de quelque chose de plus coucouning, de s'installer par exemple dans une chambre pour un temps de lecture, etc., bien évidemment que le groupe va rentrer à l'intérieur et passer un temps dedans. Les professionnels sont toujours en alerte vraiment sur le besoin du groupe.

  • Speaker #0

    Oui, mais justement, on n'est pas qu'avec un groupe, on est avec des individus. Est-ce que tu n'as pas des enfants ? te disent « j'en ai marre d'être dehors, j'aime pas ça, etc. » Moi, je me souviens par exemple de ma fille, quand elle était petite, il y a 17 ans, c'était il y a très longtemps, le soir, souvent à la crèche, on me disait « les autres, ils sont tous allés dehors, jouer au ballon, au cerceau, etc. » Mais Juliette, elle, elle veut toujours rester lire à l'intérieur, dans le coin de lecture. Et en fait, je sais pas, j'imagine qu'il y a peut-être des enfants qui aiment moins que les autres ces activités extérieures très motrices, etc.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à une discussion qu'on avait cette semaine avec Émilie, une de nos référentes techniques, qui disait « Mais là, en fait, on a un problème maintenant, c'est qu'ils veulent tous, tout le temps, dormir dehors. Et du coup, ils ne veulent plus dormir dedans. Mais comment on fait pour les moments où ce n'est pas possible par rapport aux conditions météo ? » Donc, tu vois, le revers de la médaille va plutôt dans ce sens.

  • Speaker #0

    Donc, vous, c'est plutôt l'inverse. Vous avez plutôt les enfants veulent être tout le temps dehors. Et donc, quand vous avez besoin de rentrer... C'est plus difficile quand il y en a quelques-uns qui ont envie de rentrer. Ils ne sont pas en majorité et le groupe reste plutôt dehors.

  • Speaker #1

    En effet, généralement, c'est ce qu'on observe. Et en fonction de l'âge à laquelle l'enfant arrive chez Plantine et en fonction aussi de ses habitudes familiales, il y a des enfants pour qui ça va prendre un peu plus de temps. Mais on est là pour les accompagner, prendre le temps avec eux de les observer et de voir comment faire pour leur proposer les meilleures options possibles pour qu'ils se sentent... bien dans le groupe et dans ce qui est proposé chez Plantino.

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu les accueilles dès deux mois et demi, comme dans toutes les crèches, ou tu les prends plus tard ? Est-ce que ça change quelque chose, le projet semi-plénaire, par rapport à l'âge des enfants accueillis ?

  • Speaker #1

    Non, en effet, on est vraiment sur un agrément micro-crèche, donc du coup, les enfants peuvent arriver chez nous et arrivent chez nous dès deux mois et demi. Les bénéfices du dehors sont à éprouver même pour les petits, parce qu'ils vont se réjouir de voir les feuilles de l'arbre bouger, de sentir le vent leur passer sur le visage, mettre leur petite main dans l'herbe avec la rosée du matin, ils peuvent déjà eux-mêmes éprouver les bénéfices et ils adorent les siestes à l'extérieur.

  • Speaker #0

    Mais du coup, les bébés sont au sol en général dans les crèches. Donc ça veut dire que tu les mets au sol directement ou ils ont un parquet, ils ont des tapis, ils ont des trucs spéciaux ?

  • Speaker #1

    Alors pour accueillir les bébés dès deux mois et demi dans les meilleures conditions, il y a plusieurs possibilités. Déjà, il y a toujours la notion de l'équipement, comme je te disais, donc fonction de la météo. Soit la petite combinaison intégrale imperméable ou alors la gigoteuse et la petite combi pilote. Soit ils sont installés sur des tapis. Et là, on peut leur faire des petites propositions pédagogiques avec du coup du sensoriel, donc de l'herbe du matin humide qui a été ramassée dans le jardin, des petites pommes de pin, du petit sable. Et après, on peut aussi leur proposer de commencer à ramper pour ceux qui sont à cette phase-là, déjà dans l'herbe, avec leur petite combinaison imperméable. Ils seront protégés et pourront vivre ça dans les meilleures conditions pour eux, avec beaucoup de plaisir.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, est-ce que ça demande beaucoup d'entretien ? C'est-à-dire, est-ce qu'il faut faire plus de lessive, etc. ? Et est-ce que du coup, vous avez du personnel en plus ? Je me suis posé cette question de la masse salariale dans le sens où j'ai eu dans le temps une crèche à étage où on avait aussi deux jardins d'ailleurs. Donc, on était beaucoup dehors. Et dans cette crèche-là, on était obligé d'avoir un peu plus de personnel du fait de devoir avoir quelqu'un à l'étage, quelqu'un en bas, etc. Là, tu m'as répondu en me disant qu'en fait, tu doublais tout. Donc, on pouvait faire l'échange dehors, etc. Donc, je ne suis pas obligé d'avoir quelqu'un en plus qui est à l'intérieur pendant que je suis dehors. Donc, j'imagine que tu n'as pas de sureffectif dû à ça. Mais par contre, pour l'entretien, comment ça marche ? Vous êtes quoi ? Vous êtes 4 pro à temps plein et vous avez quelqu'un qui vient vous aider ?

  • Speaker #1

    Chaque micro-cache plantine, c'est des équipes composées de 5 professionnels de la petite enfance, une JE qui est du coup la référente technique et une équipe de 4 professionnels diplômés. Ça, c'est notre standard de qualité. Pour nous, c'est essentiel pour aller vers la qualité d'accueil et pour faire vivre un projet dehors qui nécessite... Un peu plus de manutention, en effet, puisque les temps de change des enfants sont à rajouter par rapport, on va dire, au standard d'une journée en crèche.

  • Speaker #0

    Oui, donc vous avez à chaque fois quatre professionnels diplômés plus la référente technique. Bon, donc déjà au niveau de l'investissement, tu m'as dit que ça allait me coûter plus cher parce que je vais devoir doubler mon matériel et quand même faire les travaux d'intérieur. et puis maintenant tu me dis qu'en plus Tu as besoin d'un peu plus de professionnels. Enfin, un peu plus, c'est quand même beaucoup plus, en fait, parce que cinq par rapport à quatre, ça fait quand même un personnel de plus qui est quand même important. Donc, comment tu finances tout ça ? Est-ce que tes prix sont plus élevés ? Comment tu fais pour équilibrer tes comptes avec tout ça ?

  • Speaker #1

    On met au service de Plantin, du coup, nos formations initiales d'école de commerce et nos expériences professionnelles passées pour être, du coup, dans une gestion fine. dans une gestion optimisée au service de la qualité d'accueil et du projet. Et après, on propose également des berceaux d'entreprise qui sont un vecteur de croissance complémentaire.

  • Speaker #0

    Tu travailles beaucoup là-dessus, j'imagine, sur le remplissage. Tu as combien de berceaux d'entreprise ? En gros, en pourcentage, c'est 20 %, 30 %, 50 %, 60 % ?

  • Speaker #1

    On est à peu près à 30 %, un gros 30 % par crèche.

  • Speaker #0

    30% d'entreprise, ok. Et vous accueillez combien d'enfants par jour dans chaque crèche ?

  • Speaker #1

    On a des agréments pour 12 enfants, on est sur la nouvelle norme, donc agrément pour 12 enfants dans chacune des crèches. Et on a la chance d'être sur un territoire où les indicateurs démographiques sont hyper positifs, hyper favorables. Tout le monde veut venir vivre dans le Sud-Ouest pour la qualité de vie. Donc c'est vrai que du coup, le remplissage n'est pas un sujet.

  • Speaker #0

    Et avec les possibilités de suroccupation, vu que tu as 5 professionnels, tu peux prendre 13 ou 14 enfants, j'imagine, par jour.

  • Speaker #1

    En effet, on peut accueillir entre 12 et 14 enfants, la taille de notre équipe étant largement suffisante pour respecter le cadre légal.

  • Speaker #0

    Oui, ça c'est vraiment un plus et c'est important. Donc ça veut dire que si je t'écoute bien, en fait vous arrivez à vraiment avoir des finances saines et à pérenniser votre petit groupe, c'est ça ? Pourtant c'est sur coût.

  • Speaker #1

    Tout à fait, on s'en sort bien, on est dans une gestion saine, mesurée.

  • Speaker #0

    Donc aujourd'hui vous arrivez même à vous... vous payez un salaire, toi et ton associé, tout le monde s'y retrouve.

  • Speaker #1

    Tout à fait. L'équilibre économique est sain et juste pour nous par rapport à nos aspirations et à ce projet de cœur.

  • Speaker #0

    Incroyable. Avec tout ce que tu m'as décrit, je trouve ça assez formidable. Alors, pour continuer sur ces questions de faisabilité, je me demandais s'il y avait eu des points d'attention particuliers pour la sécurité aussi. Est-ce que vous avez dû faire des... des choses particulières pour éviter, je ne sais pas moi, est-ce que vous avez eu des cas de blessures, d'allergies, des incidents, des choses comme ça ? Est-ce que finalement c'est plus compliqué d'assurer la sécurité des enfants dehors ?

  • Speaker #1

    L'aspect sécurité, il est appréhendé dans nos protocoles. Donc on retrouve tout le listing des protocoles, on va dire, classiques. Et après, on a rajouté toute une série de protocoles en lien avec notre projet et ses spécificités. Donc par rapport aux animaux, par rapport aux végétaux, par exemple, par rapport aux siestes à l'extérieur. Donc on a une attention bien particulière, en effet, par rapport à la sécurité. Mais on accompagne aussi au quotidien les enfants. à la prise de risque de façon mesurée. Et ça, c'est assez essentiel et central dans notre projet.

  • Speaker #0

    Donc pour l'instant, pas de problème particulier, pas d'incident particulier chez Plantine. Tout se passe bien ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors après, on a déjà eu la petite piqûre de guêpe qui est très douloureuse quand elle arrive. On a tous ce souvenir-là. Mais on rassure les enfants, on les soigne, on les accompagne. Et après, ça se passe bien. Et ils repartent jouer avec un grand plaisir dans le jardin.

  • Speaker #0

    Une question sur le déroulé de journée. Est-ce qu'il est différent chez Plantine ou est-ce que finalement, on est des pros de la petite enfance chez Plantine comme dans une autre crèche ? C'est-à-dire, exemple, on sait que dans beaucoup de crèches, il y a des échanges qu'on appelle un peu systématiques parce qu'il faut qu'on ait le temps de changer tous les enfants au moins une fois le matin, au moins une fois l'après-midi, etc. En plus d'échanges qui viennent en fonction des besoins. Est-ce que c'est pareil chez vous ? Est-ce que dans la cabane de change qui est à l'extérieur, les pros vont faire l'échange tous les jours à 10h par exemple ? Est-ce que vous avez un peu le même déroulé de journée que dans une crèche classique ?

  • Speaker #1

    Déjà, ce que j'ai envie de souligner, c'est qu'à partir du moment où les conditions le permettent, l'accueil se fait déjà à l'extérieur. Les familles arrivent, accompagnent leur enfant vers les professionnels, déposent des petites affaires à l'extérieur. Et là, elles retrouvent les patères ou le casier en fonction de la crèche. Donc ça, c'est déjà quand même un élément bien différenciant. Après, chaque crèche a aussi ses spécificités, a rédigé son propre projet d'établissement, propre aux aspirations aussi de l'équipe. Donc, on retrouve des déroulés de journée avec des organisations qui peuvent être tout à fait similaires à des crèches dites traditionnelles, sauf que finalement, ça se fait dehors.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est la même chose. En fait, finalement, si je t'écoute bien, la plus grosse différence, c'est que je vais devoir doubler mon matériel. que ce soit pour des lits, des tables, etc., ou pour des vêtements. Il va falloir investir aussi dans toute la panoplie pour chaque personne. D'ailleurs, en parlant de panoplie, du coup, ça me fait penser aux pros. Est-ce que c'est facile de recruter en semi-plein air ? Est-ce qu'elles sont plutôt partantes, plutôt réticentes ? Est-ce que tu as du turnover ? Comment ça se passe au niveau équipe ?

  • Speaker #1

    Pour les pros, nous, on le voit vraiment comme un vrai outil de fidélisation. On est bien évidemment complètement conscientes de... des problématiques liées au secteur actuellement. Et c'est vrai que des pros qui adhèrent au projet, qui en partagent les valeurs, qui ont ce besoin, elles aussi, viscéral, d'aller dehors, vont se retrouver chez Plantin et vont être dans un vrai épanouissement. Ça leur permet aussi de repenser leurs pratiques. Une professionnelle qui arrive chez Plantin, elle va devoir pas mal déconstruire, changer ses habitudes de travail pour en apprendre de nouvelles. Et ça, du coup, c'est hyper intéressant dans une vie professionnelle, d'avoir ce challenge-là, cette remise en question. Donc c'est vrai que quand on adhère au projet, pas mal nous ont dit que retourner dans d'autres types de structures, pour elles, ce n'est pas entendable. Après, être une professionnelle de la petite enfance chez Plantine, ce n'est pas non plus fait pour tout le monde. Parce qu'il faut accepter, mettre les mains dans la boue, se mouiller, être parfois équipée un peu comme un cosmonaute avec sa grosse doune et son ciré pour aller sauter dans les flaques et ramasser les limaces. et chercher les escargots avec les enfants. Voilà, ça, il faut vraiment l'avoir en tête et il faut aimer ça. Il faut y trouver du plaisir. Parce que sinon, en effet, ça devient beaucoup moins sympa.

  • Speaker #0

    Il y a des gens qui n'aiment pas ça, je pense. En fait, moi, ça me fait rêver ce que tu décris avec les pros, parce que c'est vrai qu'on a souvent quand même, on voit souvent, moi j'en ai croisé beaucoup, des pros qui ont la flemme, entre guillemets, de sortir ou qui appréhendent et qui sont réticentes en tout cas. Je ne sais pas pour quelle raison, je ne veux pas en préjuger, Mais c'est vrai qu'on est souvent quand même dans ce cas où il faut insister, batailler, etc. Moi, je pense que c'est beaucoup une question d'organisation du travail. Ce n'est pas qu'une question de flemme parce que souvent, elles ne savent pas comment s'organiser. Et j'ai fait un épisode d'ailleurs sur ce sujet-là pour les gestionnaires qui ont cette question-là des sorties quotidiennes. Parce que contrairement à chez Plantine, dans les crèches un peu plus traditionnelles, on va dire standards, il faut organiser une sortie au moins une fois par jour. Et du coup, ça chamboule tout. Parce qu'il faut que les enfants soient prêts, qu'ils aient déjà été changés, qu'ils n'aient pas faim, qu'ils ne soient pas sur le point de s'endormir. Donc, trouver le bon moment, que tout le monde soit prêt, avoir remis les manteaux, etc. Et ça demande en fait toute une organisation. Donc, je pense que... Bien souvent, les pros, quand elles sont réticentes, c'est peut-être parce qu'elles ne savent pas trop par quel bout prendre la sortie. Et puis, ça fait des sorties assez speed, en fait, parce que comme on n'a pas, nous, la cabane dehors pour faire le change, ni les tables pour faire le repas, il faut être habillé, sorti et rentré de nouveau, déshabillé, etc. Entre, en gros, entre le change et le repas. Ça ne nous laisse pas beaucoup de temps. Donc voilà, c'est vrai que le fait de pouvoir tout faire dehors, je pense que ça fait toute la différence à ce niveau-là.

  • Speaker #1

    Ce que tu dis, c'est très juste et je pense qu'on peut aussi rajouter d'autres points. Il y a des pros qui ont peur aussi, qui ont peur d'aller dehors. La peur du dehors, elle est présente aujourd'hui chez beaucoup de gens. La peur de se salir, la peur de bouiller, la peur du coup de tomber malade. Tout ça, c'est très ancré. Et autant, il y a toute une partie des pros et de la population qui a envie de bouleverser ça et d'aller vraiment vers quelque chose de différent. Autant il y en a pour qui ça reste encore une vraie problématique.

  • Speaker #0

    Alors dans le référentiel bâtimentaire et dans la FAQ du gouvernement, il est écrit de mémoire que c'est la même surface qu'on doit avoir dans une crèche standard et dans une crèche semi-plénaire pour chaque enfant. Donc on parle de 7 mètres carrés par enfant. Mais que par contre, quand je suis en semi-plénaire, je peux mettre cet espace-là, je peux le répartir entre intérieur et extérieur. Moi, je trouve ça un peu flou. Comment je fais pour savoir ? Si à l'intérieur, j'ai besoin de 20 mètres carrés, de 30 ou de 70, parce que si j'accueille 12 enfants et qu'il me faut 7 mètres carrés par enfant, en gros, je vais être sur 84 mètres carrés d'espaces dédiés aux enfants. Mais en fait, si j'ai un jardin de 400 mètres carrés et un local de 50, tu vois, comment tu fais pour définir de quoi tu as besoin à l'intérieur, même si tu es en semi-plein air ? Si tu fais quand même une crèche complète de 150 m² à l'intérieur, alors qu'en fait, on ne va presque jamais y être, ça va faire beaucoup d'investissements pour pas grand-chose.

  • Speaker #1

    Le conseil que je pourrais donner aux auditeurs qui nous écoutent et qui se disent « mais moi aussi, je veux faire ça » , etc., déjà, je les encourage de tout mon cœur à le faire, mais en fait, je les encouragerais aussi à se rapprocher de la PMI. Je pense que construire des projets comme ça en partenariat avec son interlocuteur PMI... C'est essentiel, nous c'est vraiment ce qu'on a fait et je pense que ça a aussi fait partie de ce pourquoi nos relations aujourd'hui sont très jolies et ça se passe bien. Parce que même s'il y a ce texte et qu'il est aidant, il peut aussi y avoir des interprétations différentes en fonction des interlocuteurs. Et j'encouragerais vraiment à avoir cet échange ouvert sur, ok, qu'est-ce qu'on fait et comment on le fait, avec après bien sûr la volonté ferme de défendre un projet semi-plein air et ses spécificités.

  • Speaker #0

    Et ça, de toute façon, c'est valable pour tout projet. Nous, on a toujours eu de très bons rapports à la Giraffe étoilée avec les PMI. C'était vraiment des partenaires. Et j'ai toujours été étonnée d'entendre parfois d'autres gestionnaires, des confrères qui disaient « Oh là là, la PMI, elle m'a cassé les pieds » , etc. Alors que pour moi, c'était plutôt le contraire. C'était faire alliance et travailler vraiment ensemble pour avoir de la cohérence dans nos projets. Donc, je suis complètement dans la même ligne que toi. Écoute Cécile, je suis ravie de t'avoir invitée. C'était un épisode hyper riche. Est-ce que tu as quelque chose à ajouter pour clôturer cet épisode avant de dire au revoir aux auditeurs de Références Petite Enfance ?

  • Speaker #1

    Je voudrais dire qu'au-delà d'un nuageux en plein air, etc., à tous ceux qui nous écoutent, n'oubliez pas que finalement, on est tous des mammifères et que nous, les adultes, les enfants, on a besoin de vivre dans des environnements complexes. naturel, en connexion avec la nature et que les bienfaits, ils sont pour tout le monde. Allez-y, mettez vos bottes, mettez votre ciré, allez vous promener dans la forêt, ramassez des escargots. Pour les enfants, pour vous, c'est merveilleux et vous verrez que vous aurez beaucoup de plaisir à faire ça. Et je voulais aussi te remercier, Amal, pour ton invitation. On t'écoute beaucoup et c'est trop chouette aujourd'hui d'être derrière le micro avec toi. Merci beaucoup pour...

  • Speaker #0

    ton indication. Ah, je suis trop contente, Cécile. Ça me fait hyper plaisir d'entendre ça. Tu sais que le podcast, c'est un travail un peu solitaire. Alors, on est deux, je suis avec Aurélie, Aurélie Clément, on est toutes les deux, mais c'est vrai qu'on ne voit pas souvent nos auditeurs. Donc, on essaye d'avoir des occasions de pouvoir échanger quand on a des messages sur LinkedIn ou par mail, ou voilà, des témoignages comme tu viens de le faire, qui nous disent qu'ils écoutent, que les auditeurs écoutent, qu'ils sont contents, que ça leur plaît. Quand on a des notes sur Spotify, Apple Podcasts, quand on a des avis sur Google ou aussi sur Apple Podcasts, les gens écrivent des mots. pour nous dire, voilà, tel épisode, je l'ai aimé, ça, ça me plaît, etc. Ben, ça ne peut pas nous faire plus plaisir. Donc, je te remercie beaucoup de me faire part de ça, de me dire que tu écoutes le podcast. En tout cas, ça me donne envie de continuer. Et d'ailleurs, je pense que sur le sujet du plein air, on pourrait faire un autre épisode parce que là, je t'ai posé mille questions et j'en ai encore mille autres. Et on n'a pas encore beaucoup parlé de la pédagogie et de ce qui se passe à l'extérieur et même à l'intérieur. dans ces crèches avec les enfants. Donc, je pense qu'on pourrait tourner un deuxième épisode sur ce sujet. Qu'est-ce que t'en penses ? Est-ce que tu crois qu'il y a encore matière ?

  • Speaker #1

    On aurait pu doubler, tripler le temps de parole que j'aurais aussi eu encore plein de choses à dire. Donc, avec grand plaisir pour un second épisode sur les aspects plus pédagogiques.

  • Speaker #0

    Eh bien, génial, Cécile. Je te souhaite plein de succès à toi et à Clémence et à toute l'équipe de Plantine. Et puis, je te dis à bientôt sur le podcast.

  • Speaker #1

    À bientôt, Amal. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Ciao, ciao.

  • Speaker #1

    Salut !

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il t'a plu et que tu en ressors inspiré. Si c'est le cas, abonne-toi pour ne rater aucun épisode. Parle-en autour de toi et surtout laisse-moi une note 5 étoiles et un avis sur Apple Podcasts ou Spotify. A la semaine prochaine !

Description

Chez Plantine, Cécile Couderc a osé créer des micro-crèches plein air, un modèle inspiré des pays nordiques.

Dans cet épisode, elle partage les défis et les succès de cette approche innovante, basée sur la nature et le bien-être des enfants.


Mais le plein air c'est aussi plein de contraintes :

  • Un défi pour les pros, peu habitués à passer 80% du temps dehors, même l'hiver

  • Un projet plus couteux en matériel et en surface globale d’accueil

  • Des parents à rassurer quand les rhumes pointent leur nez


Pour y arriver, une seule solution : l’engagement profond et sincère.

Alors si toi aussi tu aimes avoir les mains dans la terre, écoute notre invitée et découvre si le défi a été relevé :)

Pour ma part, j’en suis convaincue, ce modèle alternatif pourrait bien devenir un des standards de demain.


Bonne écoute !

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Ressources de l'invité :

Le site de Plantine

Cécile Couderc sur Linkedin

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Envie d'écouter un autre épisode ?

56. J'ouvre ma 1ère micro-crèche, Barbara Ollivier

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Bienvenue sur le podcast Référence Petite Enfance.

Pour aller plus loin, tu peux me contacter sur LinkedIn


Pense à nous laisser une note 5 étoiles :)

MERCI ❤️


Écriture & Voix & Montage : Amale Cosma et Aurélie Clément

Visuel : Emmanuel Perez agence cmondada.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    A quoi ressemblerait ta crèche si tu pouvais t'entourer des meilleurs ? Moi, c'est ce que j'ai fait. Pendant les 15 dernières années, de la crèche collective associative à la micro-crèche privée, j'ai tout expérimenté. La petite enfance est un métier à forte contrainte, mais aussi à forte valeur ajoutée. Avec les meilleurs psys, pédiatres, directeurs pédagogiques et les meilleures formations, j'ai pu développer la qualité d'accueil et la qualité de vie au travail. Alors si toi aussi tu es motivé par la qualité, Bienvenue dans Références Petite Enfance, bienvenue dans ton podcast. Si tu es un auditeur fidèle du podcast, tu as peut-être remarqué que je suis hyper écolo. J'adore la nature et je cherche en permanence des solutions pour vivre en harmonie avec elle. Pourtant, quand je regarde en arrière sur mon parcours de gestionnaire de crèche, je n'aurais jamais osé créer une crèche en semi-pleinaire, comme j'en ai entendu parler pourtant dès le début quand j'ai commencé en 2007. Ça m'avait l'air d'être un projet un peu farfelu porté par des illuminés et surtout très compliqué. Mais j'ai complètement changé d'avis et je ne suis pas la seule. Et comme j'ai l'impression que ce modèle pourrait devenir un modèle majeur de l'accueil, j'ai décidé d'interroger une gestionnaire qui a mis les pieds dans la boue, contrairement à moi. C'est Cécile Coudert qui a fondé avec son associé Plantine. Bonjour Cécile.

  • Speaker #1

    Bonjour Amal.

  • Speaker #0

    Ravi de pouvoir accueillir une spécialiste du semi-plein air ou du plein air, tu vas me dire déjà la différence. Tu vas pouvoir nous en mettre plein les yeux et nous faire rêver avec ce projet incroyable que tu as concrétisé, puisque chez Plantin, vous avez, je crois, trois micro-crèches.

  • Speaker #1

    On a aujourd'hui trois micro-crèches ouvertes. La première a ouvert en septembre 2021. Et donc, on vient de faire notre quatrième rentrée.

  • Speaker #0

    C'est incroyable. Et vous en avez ouvert trois. Donc, ça s'est échelonné comment ?

  • Speaker #1

    Une première a ouvert en septembre 2021, la deuxième c'était septembre 2022 et la troisième en juin 2023. Ça nous a permis à chaque fois de tirer les enseignements de la première pour essayer toujours dans cette quête d'amélioration, pour du coup continuer à faire progresser le projet et tirer les enseignements des structures précédentes.

  • Speaker #0

    Ça j'aime bien parce que c'est un développement... Un peu slow life, on n'est pas dans l'hyper-développement. En même temps, c'est un vrai développement quand même, une crèche par an, ce n'est pas rien. Donc bravo. Est-ce que vous avez un objectif ? Vous voulez ouvrir combien de crèches comme ça ?

  • Speaker #1

    C'est rigolo que tu utilises le terme de slow parce qu'on aura l'occasion d'en reparler. Mais en effet, c'est quelque chose qui est hyper important pour nous, de prendre le temps au même titre que les enfants prennent le temps chez Plantine, prendre le temps d'observer, de tirer les enseignements, de progresser. Et du coup, oui, on a d'autres projets de développement. En fait, pour nous, l'objectif, c'est surtout de se dire, mais s'il y a le maximum d'enfants qui peuvent bénéficier de ce type d'accueil et de ces spécificités, on sera ravis. Donc, du coup, on aimerait continuer à se développer au local, là où on est, c'est-à-dire dans le sud des Landes, dans le sud-ouest de la France.

  • Speaker #0

    J'ai vu que tu étais surtout proche de Seigneau, Sosgor par là. C'est une région que j'adore, que je connais bien parce que j'y vais très, très souvent en vacances dans un camping un peu sauvage que j'aime beaucoup. Et là, j'en reviens, donc complètement déconnectée là-bas. On ne reçoit pas trop le réseau. On se ressource, on fait du sport. C'est vraiment une autre vie. Et du coup, je me demande si le fait d'être dans cette région, ça a vraiment un impact, une importance sur le projet. Parce que forcément, moi, je suis en région parisienne. Est-ce que déjà, tu penses que c'est lié à ta localisation que tu aies pu faire ce projet ? Ou tu penses que moi aussi, je peux me lancer dans la banlieue parisienne avec ce projet ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, je pense qu'il n'y a aucune contre-indication géographique, on va dire, et du coup, climato-dépendant pour se lancer dans un projet plein air. Ce qui est important, c'est de penser le projet, de le réfléchir, d'écrire un projet pédagogique qui permet de réfléchir à tous les scénarios. Et après, c'est surtout un point qui est absolument essentiel, c'est l'équipement. C'est-à-dire qu'à la fois les pros et les enfants soient équipés pour vivre les expérimentations à l'extérieur dans les meilleures conditions. Donc à Paris... ou dans le sud-ouest ou n'importe où en France, allez-y, il n'y a aucun problème.

  • Speaker #0

    Je sens que je vais me relancer dans les grèches. Je vais réouvrir des grèches dans très peu de temps.

  • Speaker #1

    Il n'est jamais trop tard à Mal.

  • Speaker #0

    Pour finir ta présentation, est-ce que tu peux me dire un peu en deux mots ce qui a été le déclic pour toi ? Parce que tu as une vie avant plantine, donc c'est quoi ton déclic ? Est-ce que c'est justement le plein air ? Est-ce que c'est la petite enfance ? Est-ce que c'est une reconversion qui a été motivée par un événement particulier ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    Plantin, c'est en effet une reconversion. Avec Clémence, mon associée, on a toutes les deux un premier pan de notre vie professionnelle qui était sur des fonctions commerciales. On a fait des écoles de commerce, on a occupé des jobs de commercial, ça a été des périodes... Hyper intéressante, hyper challenging, mais à un moment donné, clairement, on s'est toutes les deux retrouvées en rupture de sens. On n'était plus du tout alignées avec les valeurs des boîtes dans lesquelles on exerçait, on s'ennuyait et on avait le sentiment de ne plus être actrice. On a toutes les deux vécu nos maternités en parallèle, ce qui a mis le sujet de la petite enfance au cœur de nos préoccupations. On a découvert avec émerveillement le secteur de la petite enfance, on s'y est plongé dedans avec passion. Et c'est là qu'on s'est rendu compte que finalement, il y avait un gros décalage entre nos aspirations personnelles, ce que nous on aimait en tant que femmes, en tant qu'êtres vivants, c'est-à-dire être dehors, respirer le grand air, vivre des moments simples dans la forêt, à la plage, etc. Et que finalement, ça allait être à s'éloigner du quotidien de nos futurs enfants. Et là, on s'est dit, mais il y a probablement quelque chose à faire. Donc, Plantines, c'est un projet à la fois... C'est un challenge entrepreneurial, puisque du coup on a aujourd'hui cette responsabilité entrepreneuriale de développer la boîte pour qu'elle soit dans les meilleures conditions d'un point de vue économique, pour avoir des moyens pour développer encore des projets et mettre à disposition des moyens aussi aux équipes, bien sûr. Et c'est aussi un projet de sens, puisque pour nous, faire vivre les enfants dehors, c'est essentiel, c'est les meilleures conditions pour leur épanouissement et pour leur développement. Et ça, c'est vraiment ce qu'on a dans le ventre et ce qui nous porte.

  • Speaker #0

    Écoute, j'adore ces histoires de reconversion. Tu sais que moi, c'est la même chose. Alors, ce qui est vraiment différent dans nos parcours, c'est cette notion de vie à l'extérieur que moi, je n'avais pas encore à l'époque. En même temps, on se posait moins la question. Quand j'ai démarré, moi, je suis arrivée, pareil que toi, en rupture de sens, suite à une carrière dans une grande entreprise où j'étais fiscaliste. Donc, un job qui a de l'intérêt, mais qui, pour moi, n'avait plus beaucoup de sens et où je m'ennuyais beaucoup. Et puis, une maternité. qui m'a fait découvrir un monde que j'ai trouvé incroyable et tellement plein de potentiel, et beaucoup plus concret surtout, avec des enjeux beaucoup plus directs où on pouvait avoir un impact tout de suite sur la vie des autres. Donc ça me parle, et c'est souvent aussi ce que me disent les personnes qui me consultent, qui sont en train de créer leur crèche, c'est vraiment ce parcours de reconversion souvent où il y a une quête de sens. Ce qui est intéressant aussi dans ton parcours à toi, c'est ce lien que tu as fait avec la vie en plein air. Du coup, vous avez créé Plantine et ça fait ?

  • Speaker #1

    Trois ans. On ouvre la première en septembre 2021, mais on fait un an et demi de travail en amont, où vraiment, on va toquer à la porte de tout le monde. On sollicite à la fois des professionnels qui travaillent dans des structures dites classiques, des gens qui sont déjà dans des projets beaucoup plus en lien avec ce qu'on veut faire, du coup, essentiellement à l'étranger. Et là, du coup, on rencontre, on échange. La volonté pour nous, c'est vraiment... comprendre ce qui se passe, comprendre comment ils font, quelles sont les difficultés, qu'est-ce qu'il faut qu'on appréhende et qu'on anticipe pour offrir les meilleures conditions d'accueil. Cette phase-là, elle est hyper intéressante, vraiment. Ce sont des merveilleux souvenirs où on a rencontré des gens extraordinaires qui nous ont ouvert les portes, qui nous ont raconté quel était leur quotidien. Elle nous a beaucoup appris et elle a été fondatrice pour la suite.

  • Speaker #0

    Oui, c'est-à-dire que, justement, pour présenter un petit peu ce système qu'on appelle le semi-plénaire. Alors toi, je crois que tu dis plein air. Donc ça déjà, tu vas me dire un peu pourquoi on dit semi plein air. Pour en parler un peu plus en détail et présenter un peu ce que c'est aux auditeurs. Depuis combien de temps est-ce que c'est arrivé en France ? C'est vrai qu'on n'en voit pas beaucoup pour l'instant. Où est-ce que c'est né ? Est-ce que toi, tu sais d'où ça vient ? Est-ce qu'il y a des pays où c'est beaucoup plus répandu que chez nous ?

  • Speaker #1

    Alors, ce qu'on va appeler la pédagogie du dehors, la pédagogie nature, c'est d'inspiration scandinave. ça a émergé à peu près dans les années 50 La problématique de base, ça avait été en fait que les écoles étaient saturées et que du coup, il fallait trouver des solutions pour accueillir les enfants. Et finalement, ils se sont dit, aussi parce que c'était leur mode de vie, mais pourquoi on n'irait pas en forêt ? On a plein d'espaces disponibles, allons-y. Donc du coup, ils se sont organisés pour d'abord faire l'école, du coup, comme ça, dans la forêt. Ensuite, ça a été décliné à la petite enfance. C'est assez rigolo parce que, en fait, c'est une pédagogie qui vient des pays froids. On a souvent hyper peur du froid. Et dans les pays scandinaves, il fait encore plus froid. Et finalement, ça se passe très bien. C'est arrivé en France dans les années à peu près 70. Aujourd'hui, il y a encore très, très peu d'initiatives. Mais on sent que les choses vont bouger, notamment par rapport à des évolutions législatives assez récentes. Et on est ravis que ça bouge et que les initiatives se multiplient.

  • Speaker #0

    Donc, on parle de la loi Norma d'août 2021, du référentiel bâtimentaire qui est inclus dans cette... et de la FAQ du gouvernement qui mentionne aussi le semi-plein air. Quel impact ? Comment tu as vécu ça ?

  • Speaker #1

    On trouve que c'est une super nouvelle. Déjà, ça permet aussi d'apporter un cadre normatif. communs auxquels se référer quand on a des interrogations et quand on s'adresse à des tiers. Ça a beaucoup de sens et ça va vers la qualité de l'accueil et ça c'est profondément ancré dans notre ADN et ce qui est le plus important pour nous. Et ça a permis d'apporter un regard nouveau finalement sur le semi-plein air puisque ça a permis officiellement l'autorisation de l'accueil en semi-plein air. En effet désormais aujourd'hui tout établissement ou service d'accueil de jeunes enfants peut proposer un accueil en semi-plein air. et permettre du coup l'accueil des enfants dans un espace extérieur et accessoirement dans un espace couvert. Ça, c'est écrit noir sur blanc dans les textes en France. Ça permettra aussi du coup d'aller plus loin, puisque des projets pédagogiques qui intègrent le vivre dehors peuvent du coup se référer à cette norme quand ils vont aller voir les tiers pour porter des projets novateurs.

  • Speaker #0

    Bon, pour autant, ce texte n'est pas très développé, on est d'accord. On n'a pas énormément d'informations. Un plus pour toi ? C'est-à-dire que du coup, ça laisse le champ libre ? Ou est-ce que toi, tu penses que tu aurais eu besoin d'être un peu plus guidée ? Parce que quand tu as ouvert ta première micro-crèche, il n'y avait pas encore Norma. Donc, vous avez fait tout le projet sans avoir eu encore cette... Je pense que vous ne saviez pas trop ce qu'il y allait y avoir dans Norma. Vous avez fait votre projet, puis ensuite, hop, c'est sorti. Est-ce que ça a fait une différence entre l'ouverture de ta première crèche et l'ouverture des deux suivantes ?

  • Speaker #1

    En effet, comme tu dis très bien Amal, il n'y avait pas Norma et cette inscription dans les textes au partir du moment où on a ouvert la première micro-crèche plantine. Il n'y a pas eu de différence pour nous entre la première et la troisième, mais par contre, ça ouvre une vraie opportunité pour la suite du développement parce que du coup, on va se servir de ce texte pour pouvoir aller encore plus loin dans l'aboutissement du projet, pour aller vers quelque chose d'encore plus... d'encore plus wild, d'encore plus connecté aux espaces extérieurs, avec des habitats, du coup, avec moins d'impact, pour vraiment avoir une vision encore plus 360 et plus poussée du projet Plantin.

  • Speaker #0

    Donc pour toi, c'est une opportunité, mais pour l'instant, il n'y a pas encore d'impact réel sur votre projet. Est-ce que ça veut dire que la PMI et tes interlocuteurs, la banque, etc., quand tu faisais ton projet, ont été tout aussi ouverts au projet avant août 2021 qu'après ? Les interlocuteurs n'étaient pas réticents ?

  • Speaker #1

    On a vraiment fait des belles rencontres. On a eu de la chance de tomber sur les interlocuteurs qui ont de suite été très sensibles au projet. C'est quelque chose qui leur parlait. Ils nous ont tous dit à un moment donné ou à un autre que finalement, ça leur rappelait leur enfance. Ça leur rappelait la façon dont eux ont grandi. Et ça, du coup, c'était souvent lié à de beaux souvenirs. Donc ça, ça nous a beaucoup aidés. Pour la partie PMI, parce qu'on reste quand même dans quelque chose qui devait rentrer dans un cadre légal. On s'est beaucoup servi de la phase amont du projet où on a rencontré énormément de gens. Ça, ça a permis de crédibiliser notre discours. On leur a fourni aussi beaucoup de références bibliographiques. On avait inventorié les structures en France et dans les pays limitrophes qui avaient ce genre de pratiques, de façon à ce qu'elles puissent rentrer en contact si elles avaient besoin d'être rassurées. Donc on a vraiment construit un discours et un argumentaire et aussi mis en avant les bienfaits des enfants. À la PMI, finalement, quand on leur explique que tout ce qu'on fait, c'est dans l'objectif du bien-être des enfants et aussi des professionnels, ils ont quand même une écoute et une oreille attentive.

  • Speaker #0

    Ok, donc toi, tu avais pris les devants avec Clémence, vous aviez vraiment rédigé tout cet argumentaire, donc il n'y a pas eu de méfiance du tout, ou tu penses qu'il a fallu quand même les rassurer ?

  • Speaker #1

    Il a fallu les rassurer parce qu'on venait quand même casser les codes, proposer quelque chose de différent. Il a fallu les rassurer, mais on sent quand même qu'au fond, ils étaient convaincus. Et ils sentaient aussi qu'il était essentiel aujourd'hui de faire bouger les choses.

  • Speaker #0

    Donc vous avez eu plutôt un très bon accueil, si je comprends bien. Ce n'est pas ça en tout cas qui a été un problème. Est-ce que vous avez eu d'autres difficultés sur votre parcours ? Est-ce que tu as quelque chose à nous citer qui t'a marqué, qui a été vraiment une difficulté sur le parcours de création et de développement des micro-crèches plantines ?

  • Speaker #1

    Je pense à deux choses. On va dire que sur la phase montage du projet, et aujourd'hui encore, c'est autant une difficulté qu'un vrai plaisir, c'est qu'en fait, il y a plein de choses qui n'existent pas. C'est-à-dire, quand on se dit, on va proposer les siestes à l'extérieur parce que ça nous semble être plein de bénéfices pour les enfants et aussi qu'aujourd'hui, quand même, il est prouvé que ça a plein de bénéfices pour les enfants. OK, mais comment on fait ? Quand on ouvre un catalogue WESCO, il n'y a pas le matériel pour faire dormir les enfants dehors. Donc du coup, les difficultés, ça va plutôt être comment on fait, qu'est-ce qu'on propose comme solution pour que ce soit sécurisé pour les enfants, confortable pour eux, pratique pour les professionnels, et puis par rapport à l'emplacement qu'on imagine aussi pour la sieste à l'extérieur. Donc dans les jardins de nos crèches, ce n'est pas forcément pareil, parce qu'il faut prendre en considération l'exposition au soleil, l'éventuelle problématique de vent. Donc en fait, les difficultés, c'est à la fois une difficulté et à la fois un énorme plaisir au quotidien. C'est ce challenge qu'il y a, le challenge de relever finalement et de trouver et d'inventer des solutions pour mettre en œuvre le projet.

  • Speaker #0

    Oui, donc ça, c'est un peu de la recherche dans l'aménagement de l'espace.

  • Speaker #1

    Notre mini R&D plantine.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et tu disais qu'il y avait une deuxième problématique ?

  • Speaker #1

    L'autre difficulté, du coup, c'est l'accompagnement des familles. La majorité des familles vient chez Plantine parce que c'est le type de projet qu'elle souhaite pour l'accueil de son enfant. Mais pour autant, parfois, il peut y avoir un décalage entre ce qu'elle a idéalisé et la réalité de ce qui se passe. C'est-à-dire qu'un enfant chez Plantine, il va passer à peu près 80% de l'année dehors. Quand l'enfant a 6 mois, qu'au cœur de l'hiver il est un peu malade, le parent va très facilement dire aux équipes « aujourd'hui, je n'ai pas trop envie qu'il aille dehors, il a le nez qui coule, j'ai peur qu'il attrape froid. » Alors qu'au contraire, aller dehors quand un enfant est malade, c'est génial parce qu'il n'y a pas de prolifération des microbes, parce qu'il va respirer une air de meilleure qualité à l'extérieur. Donc là, les équipes sont formées et sont hyper compétentes pour accompagner les familles, les rassurer. Faire preuve de pédagogie envers elles, c'est aussi une des difficultés qu'on rencontre.

  • Speaker #0

    En fait, c'est une difficulté qu'on a dans toutes les crèches parce qu'on doit argumenter avec les familles de toute façon, quel que soit notre projet pédagogique. Donc finalement, je pense que tu l'aurais en fait, même si tu n'avais pas cette différenciation du plein air. Je me demandais aussi sur ces difficultés, on va dire, de mise en place du projet, s'il y avait des coûts. Plus élevé ou moins élevé ? Est-ce qu'on peut se dire, de toute façon, c'est dans le jardin, donc ça coûte moins cher. Je vais moins construire, je vais moins rénover de bâtiments, etc. Ou alors, est-ce qu'il y a des surcoûts ? Est-ce que je vais devoir prendre un paysagiste ? Est-ce que pour toi, on va dire, c'est le même budget ? Moi, je dis toujours que pour ouvrir une crèche de qualité, il faut quand même avoir un budget de 200 000 euros. Quelle est ton expérience là-dessus ?

  • Speaker #1

    Le sujet du budget, il est central. Ouvrir une micro-crèche avec un projet de pédagogie du dehors, dans le cas d'un accueil en semi-plein air qui a également un bâtiment, ça coûte plus cher. En tout cas, tel qu'on le pense chez Plantin, parce qu'en fait, déjà, on met à disposition le matériel en double. L'objectif, c'est vraiment que les professionnels aient le moins de manutention possible pour rendre leur quotidien plus facile, pour encourager aussi, bien sûr, le vivre dehors. Donc du coup, tout le matériel est disponible en double. Tous nos extérieurs sont exactement pensés comme un intérieur. C'est-à-dire qu'on trouve les différents pôles que l'on retrouve traditionnellement dans une crèche, dans un espace de vie intérieur. Donc un espace imitation, un espace repos, des espaces qui vont permettre des moments de patouillage, par exemple. Donc cette organisation-là demande du coup de l'argent. On a aussi mis à disposition dans chacune de nos crèches une cabane de change à l'extérieur, de façon à éviter aux professionnels... le fait d'être obligé de devoir rentrer pour pratiquer un change. Tout le petit équipement, les tables sont disponibles dedans, dehors. On accueille aussi des animaux de façon permanente, donc nourrir les animaux, les faire soigner par les vétérinaires, ça c'est aussi un surcoût. Et après il y a aussi toute la notion de l'équipement, c'est-à-dire que pour que, on l'a déjà évoqué, mais pour que les professionnels vivent le projet Plantin dans les meilleures conditions. On leur fournit une tenue complète qui se compose du coup de bottes de pluie, d'après-ski, d'un ciré, d'un pantalon de pluie et d'une doudoune. Et tout ça, ça a un surcoût. Donc j'aurais plutôt tendance à...

  • Speaker #0

    Pour les pros, là tu parles.

  • Speaker #1

    Pour les pros, tout à fait.

  • Speaker #0

    Vous ne fournissez pas les tenues des enfants.

  • Speaker #1

    Et on fournit également les tenues des enfants. C'est des combinaisons de pluie intégrales. Il y a différents modèles par rapport à l'âge et au niveau de motricité des enfants. De marques françaises, c'est l'agadou, je peux les citer. C'est pour avoir tout testé.

  • Speaker #0

    Oui, je les connais, ils sont super sympas. Donc il y a quand même des vrais surcoûts. Après, je pense aussi qu'il peut y avoir des choix, parce que là, tu dis, nous, on a des animaux, le vétérinaire, etc. Je sais qu'il y a des tas de choses qui sont très alléchantes, qu'on voit sur les catalogues, les réseaux sociaux, etc., qu'on peut avoir envie de mettre, des serres pédagogiques, des trucs comme ça. Mais est-ce qu'on ne peut pas juste commencer avec un jardin et puis enrichir le truc après ? Ou est-ce que tu penses qu'il faut vraiment, dès le début, mettre le paquet ?

  • Speaker #1

    Je pense que ce qui est... Tempral, capital, c'est de penser aux pros et il faut que ce soit facile pour les pros, il faut que ce soit ergonomique pour elles. Le rôle des professionnels, il est central, il est essentiel. Avec Clémence, le projet, on l'a rêvé, on l'a écrit, mais au quotidien, c'est elle qui le porte. C'est elle qui est dehors toute l'année, par tous les temps. avec les enfants. Donc, il faut que pour elles, ce soit agréable, il faut que ce soit confortable, il faut que ce soit pensé pour.

  • Speaker #0

    Ça, tu vois, ça me parle complètement. C'est ce que j'ai voulu transmettre sur ce podcast depuis le début. C'est vraiment comment faciliter la vie des professionnels. Donc, tu vois, moi, je sais que tu nous écoutes. On essaye de donner toujours des process, des solutions et surtout de rappeler à nos gestionnaires qui nous écoutent et aux créateurs de crèches qui nous suivent et avec qui on travaille, c'est de dire, on est là. pour soutenir le travail des professionnels, le faciliter et puis faire en sorte qu'elle soit vraiment disponible pour les enfants. Donc là, je pense qu'en étant dehors, ça doit favoriser justement cette disponibilité, cette connexion aux enfants. Parce que souvent, quand on est un peu confiné à l'intérieur, on peut avoir tendance, je l'ai déjà observé, je ne vais pas faire de langue de bois, on peut avoir tendance à se dire, c'est bon, c'est clos, il y a des coussins partout. Ils sont en sécurité, donc je vais aller faire le ménage et puis il ne va rien se passer. De toute façon, l'enfant, il ne peut rien lui arriver. Il est dans un espace clos. Et en fait, quand tu es dehors avec les enfants, ça, ça ne peut pas arriver. Tu vas forcément être disponible pour lui. Donc ça, c'est un point que je trouve hyper intéressant. Et ce que je comprends de ton discours aussi, c'est que pour favoriser leur travail, tu vas beaucoup miser sur le matériel en double en tout. Donc ça, c'est vrai que c'était une question que je m'étais posée. C'est-à-dire qu'on va éviter la manutention. Donc finalement, quand je suis en plein air, je n'ai pas besoin d'avoir des chariots à roulettes, des choses comme ça. C'est juste que je vais doubler mon matériel.

  • Speaker #1

    En effet, on leur met à disposition le même matériel qu'on retrouve à l'intérieur, mais à l'extérieur. Là, pour faire écho à la question des difficultés, il y a plein de choses qui n'existent pas. Donc là, du coup, on travaille de concert avec quelqu'un qui nous accompagne pour... soit pimper du matériel qui existe déjà et pour l'adapter à nos problématiques et à notre réalité d'accueil de jeunes enfants. Et après, il y a aussi un point qui est important par rapport au matériel, c'est que dehors, ça s'abîme beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. En fait, quand tu dis ça n'existe pas, ce que tu veux dire, c'est que si je prends un lit que j'ai payé 500 euros chez Oesco et que je le mets dehors, il ne va pas durer très longtemps.

  • Speaker #1

    Ah non, ça c'est sûr. On a pu faire quelques tests, ce qui est pour l'intérieur et pour l'intérieur, ce qui est pour l'extérieur et pour l'extérieur. Mais du coup... Comme on le disait, c'est hyper intéressant parce qu'on recueille les observations des professionnels pour essayer d'améliorer le matériel qu'on a créé pour vivre au mieux le projet à l'extérieur. Donc ça nous permet aussi de les solliciter et d'être dans cette démarche d'intelligence collective pour progresser ensemble et que les conditions soient meilleures pour elles et donc bien évidemment par rebond pour les enfants, ce qui est notre motif.

  • Speaker #0

    Je vais te poser une question un peu naïve, mais moi, dans mon imaginaire, je mets un auvent, une sorte de préau couvert dans mon jardin. Et puis le soir, on met tout sous le préau, c'est protégé pour la nuit et le week-end. Et du coup, mon matériel ne va pas se détériorer. Mais peut-être que j'idéalise complètement.

  • Speaker #1

    Ça me simplifierait pas mal la tâche, à mal, mais en effet, ça ne suffit pas. Non, avoir du matériel vraiment qui est dédié à l'intérieur et du matériel qui est dédié à l'extérieur et qui est conçu pour... L'extérieur, c'est essentiel. Mais la présence du préau, par contre, elle est aussi absolument capitale. Tous nos bâtiments sont adossés à une partie couverte qui permet une transition dedans-dehors la plus fluide possible. Et ça, c'est aussi un élément central de notre cahier des charges.

  • Speaker #0

    Oui, pour le déshabillage, le rhabillage, pas entrer avec les bottes pleines de boue, tout ça.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et puis aussi... Dans le sud-ouest, malgré tout, on a aussi de la pluie, aux Pays-Basques et dans les Landes. Du coup, pendant une forte pluie, pouvoir s'abriter sous le préau, c'est essentiel, et pour pouvoir après repartir dans les flaques à la recherche d'îles masses, et aussi par rapport au soleil. Les premières objections viennent plutôt par rapport à la pluie et par rapport au froid, mais en fait, le soleil est beaucoup plus dangereux. Donc, pouvoir se protéger, se mettre à l'ombre dans les périodes où il fait chaud. c'est aussi hyper important et c'est là que le préau prend aussi tout son sens.

  • Speaker #0

    Justement, je me demandais, est-ce qu'il y a une sorte de limite quand tu disais toute météo, etc. Mais est-ce qu'il y a un stade où tu te dis, bon là, c'est terminé, on rentre ? Est-ce qu'il y a des conditions météorologiques qui sont vraiment rédhibitoires ou il faut rester à l'intérieur ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, il y a des conditions météorologiques dites un peu extrêmes qui nous poussent à l'intérieur. Ça peut être par exemple les pics de pollution. Là, du coup, on peut être amené à rentrer à l'intérieur. Les périodes de canicule, bien sûr. Et justement, ça me fait penser à une anecdote par rapport aux pros. Il y a deux ans, on a vécu chez nous de très, très fortes périodes de canicule. Et pendant une semaine, elles étaient, je reprends leur mot, un petit peu confinées à l'intérieur avec la clim. Parce que les conditions à l'extérieur n'étaient pas du tout possibles. Et là, après cette semaine... C'est les pros qui sont venus nous voir, Clémence et moi, et qui nous ont dit « mais on vient de passer une semaine à l'intérieur sous la clim, mais en fait, on ne pourrait plus repartir en crèche traditionnelle. Les conditions, les niveaux de bruit, les problématiques liées à un accueil à l'intérieur, on n'est plus habitués à ça. » Et là, c'est vrai que nous, on était hyper heureuses parce qu'elles, finalement, éprouvent et mentalisent le fait que, pour elles aussi, leurs conditions de travail… était probablement meilleure à partir du moment où on adhère au projet.

  • Speaker #0

    Ça, c'est vraiment génial. C'est vrai que nous aussi, à la Giraffe étoilée, on détestait la clim et quand on s'est mis à devoir les installer à cause des canicules et qu'on a tout essayé pour lutter contre les canicules et il n'y avait rien à faire, on finissait toujours à prévoir toutes les solutions possibles et imaginables. On finissait avec la clim et on n'aimait pas ça. Être enfermé dans un espace climatisé, c'est vraiment pas le rêve. Est-ce qu'il y a des choses impossibles à faire dehors ? Ou bien est-ce que tu arrives à tout faire d'un point de vue pratique, organisationnel ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on est hyper heureuse de se dire que finalement, tout ce à quoi on avait rêvé, on arrive à le concrétiser. Les enfants en tirent les bénéfices, les pros aussi. Donc avec de l'anticipation et à partir du moment où on s'est pensé pour, on éprouve le fait que finalement, tout peut se vivre dehors. Ce que je veux quand même rajouter, c'est que ce n'est pas le dehors pour le dehors. C'est-à-dire que parfois, bien évidemment, si l'équipe observe que le groupe a envie de quelque chose de plus coucouning, de s'installer par exemple dans une chambre pour un temps de lecture, etc., bien évidemment que le groupe va rentrer à l'intérieur et passer un temps dedans. Les professionnels sont toujours en alerte vraiment sur le besoin du groupe.

  • Speaker #0

    Oui, mais justement, on n'est pas qu'avec un groupe, on est avec des individus. Est-ce que tu n'as pas des enfants ? te disent « j'en ai marre d'être dehors, j'aime pas ça, etc. » Moi, je me souviens par exemple de ma fille, quand elle était petite, il y a 17 ans, c'était il y a très longtemps, le soir, souvent à la crèche, on me disait « les autres, ils sont tous allés dehors, jouer au ballon, au cerceau, etc. » Mais Juliette, elle, elle veut toujours rester lire à l'intérieur, dans le coin de lecture. Et en fait, je sais pas, j'imagine qu'il y a peut-être des enfants qui aiment moins que les autres ces activités extérieures très motrices, etc.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à une discussion qu'on avait cette semaine avec Émilie, une de nos référentes techniques, qui disait « Mais là, en fait, on a un problème maintenant, c'est qu'ils veulent tous, tout le temps, dormir dehors. Et du coup, ils ne veulent plus dormir dedans. Mais comment on fait pour les moments où ce n'est pas possible par rapport aux conditions météo ? » Donc, tu vois, le revers de la médaille va plutôt dans ce sens.

  • Speaker #0

    Donc, vous, c'est plutôt l'inverse. Vous avez plutôt les enfants veulent être tout le temps dehors. Et donc, quand vous avez besoin de rentrer... C'est plus difficile quand il y en a quelques-uns qui ont envie de rentrer. Ils ne sont pas en majorité et le groupe reste plutôt dehors.

  • Speaker #1

    En effet, généralement, c'est ce qu'on observe. Et en fonction de l'âge à laquelle l'enfant arrive chez Plantine et en fonction aussi de ses habitudes familiales, il y a des enfants pour qui ça va prendre un peu plus de temps. Mais on est là pour les accompagner, prendre le temps avec eux de les observer et de voir comment faire pour leur proposer les meilleures options possibles pour qu'ils se sentent... bien dans le groupe et dans ce qui est proposé chez Plantino.

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu les accueilles dès deux mois et demi, comme dans toutes les crèches, ou tu les prends plus tard ? Est-ce que ça change quelque chose, le projet semi-plénaire, par rapport à l'âge des enfants accueillis ?

  • Speaker #1

    Non, en effet, on est vraiment sur un agrément micro-crèche, donc du coup, les enfants peuvent arriver chez nous et arrivent chez nous dès deux mois et demi. Les bénéfices du dehors sont à éprouver même pour les petits, parce qu'ils vont se réjouir de voir les feuilles de l'arbre bouger, de sentir le vent leur passer sur le visage, mettre leur petite main dans l'herbe avec la rosée du matin, ils peuvent déjà eux-mêmes éprouver les bénéfices et ils adorent les siestes à l'extérieur.

  • Speaker #0

    Mais du coup, les bébés sont au sol en général dans les crèches. Donc ça veut dire que tu les mets au sol directement ou ils ont un parquet, ils ont des tapis, ils ont des trucs spéciaux ?

  • Speaker #1

    Alors pour accueillir les bébés dès deux mois et demi dans les meilleures conditions, il y a plusieurs possibilités. Déjà, il y a toujours la notion de l'équipement, comme je te disais, donc fonction de la météo. Soit la petite combinaison intégrale imperméable ou alors la gigoteuse et la petite combi pilote. Soit ils sont installés sur des tapis. Et là, on peut leur faire des petites propositions pédagogiques avec du coup du sensoriel, donc de l'herbe du matin humide qui a été ramassée dans le jardin, des petites pommes de pin, du petit sable. Et après, on peut aussi leur proposer de commencer à ramper pour ceux qui sont à cette phase-là, déjà dans l'herbe, avec leur petite combinaison imperméable. Ils seront protégés et pourront vivre ça dans les meilleures conditions pour eux, avec beaucoup de plaisir.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, est-ce que ça demande beaucoup d'entretien ? C'est-à-dire, est-ce qu'il faut faire plus de lessive, etc. ? Et est-ce que du coup, vous avez du personnel en plus ? Je me suis posé cette question de la masse salariale dans le sens où j'ai eu dans le temps une crèche à étage où on avait aussi deux jardins d'ailleurs. Donc, on était beaucoup dehors. Et dans cette crèche-là, on était obligé d'avoir un peu plus de personnel du fait de devoir avoir quelqu'un à l'étage, quelqu'un en bas, etc. Là, tu m'as répondu en me disant qu'en fait, tu doublais tout. Donc, on pouvait faire l'échange dehors, etc. Donc, je ne suis pas obligé d'avoir quelqu'un en plus qui est à l'intérieur pendant que je suis dehors. Donc, j'imagine que tu n'as pas de sureffectif dû à ça. Mais par contre, pour l'entretien, comment ça marche ? Vous êtes quoi ? Vous êtes 4 pro à temps plein et vous avez quelqu'un qui vient vous aider ?

  • Speaker #1

    Chaque micro-cache plantine, c'est des équipes composées de 5 professionnels de la petite enfance, une JE qui est du coup la référente technique et une équipe de 4 professionnels diplômés. Ça, c'est notre standard de qualité. Pour nous, c'est essentiel pour aller vers la qualité d'accueil et pour faire vivre un projet dehors qui nécessite... Un peu plus de manutention, en effet, puisque les temps de change des enfants sont à rajouter par rapport, on va dire, au standard d'une journée en crèche.

  • Speaker #0

    Oui, donc vous avez à chaque fois quatre professionnels diplômés plus la référente technique. Bon, donc déjà au niveau de l'investissement, tu m'as dit que ça allait me coûter plus cher parce que je vais devoir doubler mon matériel et quand même faire les travaux d'intérieur. et puis maintenant tu me dis qu'en plus Tu as besoin d'un peu plus de professionnels. Enfin, un peu plus, c'est quand même beaucoup plus, en fait, parce que cinq par rapport à quatre, ça fait quand même un personnel de plus qui est quand même important. Donc, comment tu finances tout ça ? Est-ce que tes prix sont plus élevés ? Comment tu fais pour équilibrer tes comptes avec tout ça ?

  • Speaker #1

    On met au service de Plantin, du coup, nos formations initiales d'école de commerce et nos expériences professionnelles passées pour être, du coup, dans une gestion fine. dans une gestion optimisée au service de la qualité d'accueil et du projet. Et après, on propose également des berceaux d'entreprise qui sont un vecteur de croissance complémentaire.

  • Speaker #0

    Tu travailles beaucoup là-dessus, j'imagine, sur le remplissage. Tu as combien de berceaux d'entreprise ? En gros, en pourcentage, c'est 20 %, 30 %, 50 %, 60 % ?

  • Speaker #1

    On est à peu près à 30 %, un gros 30 % par crèche.

  • Speaker #0

    30% d'entreprise, ok. Et vous accueillez combien d'enfants par jour dans chaque crèche ?

  • Speaker #1

    On a des agréments pour 12 enfants, on est sur la nouvelle norme, donc agrément pour 12 enfants dans chacune des crèches. Et on a la chance d'être sur un territoire où les indicateurs démographiques sont hyper positifs, hyper favorables. Tout le monde veut venir vivre dans le Sud-Ouest pour la qualité de vie. Donc c'est vrai que du coup, le remplissage n'est pas un sujet.

  • Speaker #0

    Et avec les possibilités de suroccupation, vu que tu as 5 professionnels, tu peux prendre 13 ou 14 enfants, j'imagine, par jour.

  • Speaker #1

    En effet, on peut accueillir entre 12 et 14 enfants, la taille de notre équipe étant largement suffisante pour respecter le cadre légal.

  • Speaker #0

    Oui, ça c'est vraiment un plus et c'est important. Donc ça veut dire que si je t'écoute bien, en fait vous arrivez à vraiment avoir des finances saines et à pérenniser votre petit groupe, c'est ça ? Pourtant c'est sur coût.

  • Speaker #1

    Tout à fait, on s'en sort bien, on est dans une gestion saine, mesurée.

  • Speaker #0

    Donc aujourd'hui vous arrivez même à vous... vous payez un salaire, toi et ton associé, tout le monde s'y retrouve.

  • Speaker #1

    Tout à fait. L'équilibre économique est sain et juste pour nous par rapport à nos aspirations et à ce projet de cœur.

  • Speaker #0

    Incroyable. Avec tout ce que tu m'as décrit, je trouve ça assez formidable. Alors, pour continuer sur ces questions de faisabilité, je me demandais s'il y avait eu des points d'attention particuliers pour la sécurité aussi. Est-ce que vous avez dû faire des... des choses particulières pour éviter, je ne sais pas moi, est-ce que vous avez eu des cas de blessures, d'allergies, des incidents, des choses comme ça ? Est-ce que finalement c'est plus compliqué d'assurer la sécurité des enfants dehors ?

  • Speaker #1

    L'aspect sécurité, il est appréhendé dans nos protocoles. Donc on retrouve tout le listing des protocoles, on va dire, classiques. Et après, on a rajouté toute une série de protocoles en lien avec notre projet et ses spécificités. Donc par rapport aux animaux, par rapport aux végétaux, par exemple, par rapport aux siestes à l'extérieur. Donc on a une attention bien particulière, en effet, par rapport à la sécurité. Mais on accompagne aussi au quotidien les enfants. à la prise de risque de façon mesurée. Et ça, c'est assez essentiel et central dans notre projet.

  • Speaker #0

    Donc pour l'instant, pas de problème particulier, pas d'incident particulier chez Plantine. Tout se passe bien ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors après, on a déjà eu la petite piqûre de guêpe qui est très douloureuse quand elle arrive. On a tous ce souvenir-là. Mais on rassure les enfants, on les soigne, on les accompagne. Et après, ça se passe bien. Et ils repartent jouer avec un grand plaisir dans le jardin.

  • Speaker #0

    Une question sur le déroulé de journée. Est-ce qu'il est différent chez Plantine ou est-ce que finalement, on est des pros de la petite enfance chez Plantine comme dans une autre crèche ? C'est-à-dire, exemple, on sait que dans beaucoup de crèches, il y a des échanges qu'on appelle un peu systématiques parce qu'il faut qu'on ait le temps de changer tous les enfants au moins une fois le matin, au moins une fois l'après-midi, etc. En plus d'échanges qui viennent en fonction des besoins. Est-ce que c'est pareil chez vous ? Est-ce que dans la cabane de change qui est à l'extérieur, les pros vont faire l'échange tous les jours à 10h par exemple ? Est-ce que vous avez un peu le même déroulé de journée que dans une crèche classique ?

  • Speaker #1

    Déjà, ce que j'ai envie de souligner, c'est qu'à partir du moment où les conditions le permettent, l'accueil se fait déjà à l'extérieur. Les familles arrivent, accompagnent leur enfant vers les professionnels, déposent des petites affaires à l'extérieur. Et là, elles retrouvent les patères ou le casier en fonction de la crèche. Donc ça, c'est déjà quand même un élément bien différenciant. Après, chaque crèche a aussi ses spécificités, a rédigé son propre projet d'établissement, propre aux aspirations aussi de l'équipe. Donc, on retrouve des déroulés de journée avec des organisations qui peuvent être tout à fait similaires à des crèches dites traditionnelles, sauf que finalement, ça se fait dehors.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est la même chose. En fait, finalement, si je t'écoute bien, la plus grosse différence, c'est que je vais devoir doubler mon matériel. que ce soit pour des lits, des tables, etc., ou pour des vêtements. Il va falloir investir aussi dans toute la panoplie pour chaque personne. D'ailleurs, en parlant de panoplie, du coup, ça me fait penser aux pros. Est-ce que c'est facile de recruter en semi-plein air ? Est-ce qu'elles sont plutôt partantes, plutôt réticentes ? Est-ce que tu as du turnover ? Comment ça se passe au niveau équipe ?

  • Speaker #1

    Pour les pros, nous, on le voit vraiment comme un vrai outil de fidélisation. On est bien évidemment complètement conscientes de... des problématiques liées au secteur actuellement. Et c'est vrai que des pros qui adhèrent au projet, qui en partagent les valeurs, qui ont ce besoin, elles aussi, viscéral, d'aller dehors, vont se retrouver chez Plantin et vont être dans un vrai épanouissement. Ça leur permet aussi de repenser leurs pratiques. Une professionnelle qui arrive chez Plantin, elle va devoir pas mal déconstruire, changer ses habitudes de travail pour en apprendre de nouvelles. Et ça, du coup, c'est hyper intéressant dans une vie professionnelle, d'avoir ce challenge-là, cette remise en question. Donc c'est vrai que quand on adhère au projet, pas mal nous ont dit que retourner dans d'autres types de structures, pour elles, ce n'est pas entendable. Après, être une professionnelle de la petite enfance chez Plantine, ce n'est pas non plus fait pour tout le monde. Parce qu'il faut accepter, mettre les mains dans la boue, se mouiller, être parfois équipée un peu comme un cosmonaute avec sa grosse doune et son ciré pour aller sauter dans les flaques et ramasser les limaces. et chercher les escargots avec les enfants. Voilà, ça, il faut vraiment l'avoir en tête et il faut aimer ça. Il faut y trouver du plaisir. Parce que sinon, en effet, ça devient beaucoup moins sympa.

  • Speaker #0

    Il y a des gens qui n'aiment pas ça, je pense. En fait, moi, ça me fait rêver ce que tu décris avec les pros, parce que c'est vrai qu'on a souvent quand même, on voit souvent, moi j'en ai croisé beaucoup, des pros qui ont la flemme, entre guillemets, de sortir ou qui appréhendent et qui sont réticentes en tout cas. Je ne sais pas pour quelle raison, je ne veux pas en préjuger, Mais c'est vrai qu'on est souvent quand même dans ce cas où il faut insister, batailler, etc. Moi, je pense que c'est beaucoup une question d'organisation du travail. Ce n'est pas qu'une question de flemme parce que souvent, elles ne savent pas comment s'organiser. Et j'ai fait un épisode d'ailleurs sur ce sujet-là pour les gestionnaires qui ont cette question-là des sorties quotidiennes. Parce que contrairement à chez Plantine, dans les crèches un peu plus traditionnelles, on va dire standards, il faut organiser une sortie au moins une fois par jour. Et du coup, ça chamboule tout. Parce qu'il faut que les enfants soient prêts, qu'ils aient déjà été changés, qu'ils n'aient pas faim, qu'ils ne soient pas sur le point de s'endormir. Donc, trouver le bon moment, que tout le monde soit prêt, avoir remis les manteaux, etc. Et ça demande en fait toute une organisation. Donc, je pense que... Bien souvent, les pros, quand elles sont réticentes, c'est peut-être parce qu'elles ne savent pas trop par quel bout prendre la sortie. Et puis, ça fait des sorties assez speed, en fait, parce que comme on n'a pas, nous, la cabane dehors pour faire le change, ni les tables pour faire le repas, il faut être habillé, sorti et rentré de nouveau, déshabillé, etc. Entre, en gros, entre le change et le repas. Ça ne nous laisse pas beaucoup de temps. Donc voilà, c'est vrai que le fait de pouvoir tout faire dehors, je pense que ça fait toute la différence à ce niveau-là.

  • Speaker #1

    Ce que tu dis, c'est très juste et je pense qu'on peut aussi rajouter d'autres points. Il y a des pros qui ont peur aussi, qui ont peur d'aller dehors. La peur du dehors, elle est présente aujourd'hui chez beaucoup de gens. La peur de se salir, la peur de bouiller, la peur du coup de tomber malade. Tout ça, c'est très ancré. Et autant, il y a toute une partie des pros et de la population qui a envie de bouleverser ça et d'aller vraiment vers quelque chose de différent. Autant il y en a pour qui ça reste encore une vraie problématique.

  • Speaker #0

    Alors dans le référentiel bâtimentaire et dans la FAQ du gouvernement, il est écrit de mémoire que c'est la même surface qu'on doit avoir dans une crèche standard et dans une crèche semi-plénaire pour chaque enfant. Donc on parle de 7 mètres carrés par enfant. Mais que par contre, quand je suis en semi-plénaire, je peux mettre cet espace-là, je peux le répartir entre intérieur et extérieur. Moi, je trouve ça un peu flou. Comment je fais pour savoir ? Si à l'intérieur, j'ai besoin de 20 mètres carrés, de 30 ou de 70, parce que si j'accueille 12 enfants et qu'il me faut 7 mètres carrés par enfant, en gros, je vais être sur 84 mètres carrés d'espaces dédiés aux enfants. Mais en fait, si j'ai un jardin de 400 mètres carrés et un local de 50, tu vois, comment tu fais pour définir de quoi tu as besoin à l'intérieur, même si tu es en semi-plein air ? Si tu fais quand même une crèche complète de 150 m² à l'intérieur, alors qu'en fait, on ne va presque jamais y être, ça va faire beaucoup d'investissements pour pas grand-chose.

  • Speaker #1

    Le conseil que je pourrais donner aux auditeurs qui nous écoutent et qui se disent « mais moi aussi, je veux faire ça » , etc., déjà, je les encourage de tout mon cœur à le faire, mais en fait, je les encouragerais aussi à se rapprocher de la PMI. Je pense que construire des projets comme ça en partenariat avec son interlocuteur PMI... C'est essentiel, nous c'est vraiment ce qu'on a fait et je pense que ça a aussi fait partie de ce pourquoi nos relations aujourd'hui sont très jolies et ça se passe bien. Parce que même s'il y a ce texte et qu'il est aidant, il peut aussi y avoir des interprétations différentes en fonction des interlocuteurs. Et j'encouragerais vraiment à avoir cet échange ouvert sur, ok, qu'est-ce qu'on fait et comment on le fait, avec après bien sûr la volonté ferme de défendre un projet semi-plein air et ses spécificités.

  • Speaker #0

    Et ça, de toute façon, c'est valable pour tout projet. Nous, on a toujours eu de très bons rapports à la Giraffe étoilée avec les PMI. C'était vraiment des partenaires. Et j'ai toujours été étonnée d'entendre parfois d'autres gestionnaires, des confrères qui disaient « Oh là là, la PMI, elle m'a cassé les pieds » , etc. Alors que pour moi, c'était plutôt le contraire. C'était faire alliance et travailler vraiment ensemble pour avoir de la cohérence dans nos projets. Donc, je suis complètement dans la même ligne que toi. Écoute Cécile, je suis ravie de t'avoir invitée. C'était un épisode hyper riche. Est-ce que tu as quelque chose à ajouter pour clôturer cet épisode avant de dire au revoir aux auditeurs de Références Petite Enfance ?

  • Speaker #1

    Je voudrais dire qu'au-delà d'un nuageux en plein air, etc., à tous ceux qui nous écoutent, n'oubliez pas que finalement, on est tous des mammifères et que nous, les adultes, les enfants, on a besoin de vivre dans des environnements complexes. naturel, en connexion avec la nature et que les bienfaits, ils sont pour tout le monde. Allez-y, mettez vos bottes, mettez votre ciré, allez vous promener dans la forêt, ramassez des escargots. Pour les enfants, pour vous, c'est merveilleux et vous verrez que vous aurez beaucoup de plaisir à faire ça. Et je voulais aussi te remercier, Amal, pour ton invitation. On t'écoute beaucoup et c'est trop chouette aujourd'hui d'être derrière le micro avec toi. Merci beaucoup pour...

  • Speaker #0

    ton indication. Ah, je suis trop contente, Cécile. Ça me fait hyper plaisir d'entendre ça. Tu sais que le podcast, c'est un travail un peu solitaire. Alors, on est deux, je suis avec Aurélie, Aurélie Clément, on est toutes les deux, mais c'est vrai qu'on ne voit pas souvent nos auditeurs. Donc, on essaye d'avoir des occasions de pouvoir échanger quand on a des messages sur LinkedIn ou par mail, ou voilà, des témoignages comme tu viens de le faire, qui nous disent qu'ils écoutent, que les auditeurs écoutent, qu'ils sont contents, que ça leur plaît. Quand on a des notes sur Spotify, Apple Podcasts, quand on a des avis sur Google ou aussi sur Apple Podcasts, les gens écrivent des mots. pour nous dire, voilà, tel épisode, je l'ai aimé, ça, ça me plaît, etc. Ben, ça ne peut pas nous faire plus plaisir. Donc, je te remercie beaucoup de me faire part de ça, de me dire que tu écoutes le podcast. En tout cas, ça me donne envie de continuer. Et d'ailleurs, je pense que sur le sujet du plein air, on pourrait faire un autre épisode parce que là, je t'ai posé mille questions et j'en ai encore mille autres. Et on n'a pas encore beaucoup parlé de la pédagogie et de ce qui se passe à l'extérieur et même à l'intérieur. dans ces crèches avec les enfants. Donc, je pense qu'on pourrait tourner un deuxième épisode sur ce sujet. Qu'est-ce que t'en penses ? Est-ce que tu crois qu'il y a encore matière ?

  • Speaker #1

    On aurait pu doubler, tripler le temps de parole que j'aurais aussi eu encore plein de choses à dire. Donc, avec grand plaisir pour un second épisode sur les aspects plus pédagogiques.

  • Speaker #0

    Eh bien, génial, Cécile. Je te souhaite plein de succès à toi et à Clémence et à toute l'équipe de Plantine. Et puis, je te dis à bientôt sur le podcast.

  • Speaker #1

    À bientôt, Amal. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Ciao, ciao.

  • Speaker #1

    Salut !

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il t'a plu et que tu en ressors inspiré. Si c'est le cas, abonne-toi pour ne rater aucun épisode. Parle-en autour de toi et surtout laisse-moi une note 5 étoiles et un avis sur Apple Podcasts ou Spotify. A la semaine prochaine !

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