- Speaker #0
Je pense que le sens a eu énormément d'impact sur mon choix d'arrêter de travailler pour une entreprise où j'étais très bien, où le travail me plaisait, mes collègues me plaisaient, tout était ouvert. Et à un moment, par contre, ça n'a plus servi de valeur personnelle. J'ai acquis du coup un pavillon, j'ai entièrement réhabilité pour accueillir du coup la crèche. J'étais arrivée à me dire, ok, le rêve est abouti, il est entre mes mains, j'avais besoin. d'aller me sourcer et d'avoir de l'aide sur comment faire ou comment faire mieux ce que je faisais déjà. J'étais prête à me dire ça va faire bouger beaucoup de choses, beaucoup de lignes, beaucoup de points à revoir, du travail sur moi, etc. J'étais prête. À ce point-là, non.
- Speaker #1
Bonjour à tous et bienvenue sur Références Petite Enfance. Aujourd'hui, si vous nous regardez en vidéo, vous n'allez peut-être pas m'en reconnaître, mais c'est bien moi et je suis avec mon invité du jour qui n'est autre qu'une gestionnaire coachée. On entre dans le détail de ce qui vous aide à passer de gérant débordé à dirigeant qui maîtrise son activité. Et aujourd'hui, la gestionnaire que je vais vous présenter, c'est Laurence. Et nous avons eu la chance, Aurélie et moi, de l'accompagner dans ce processus, dans cette transformation. C'est une gestionnaire de crèche incroyable. Elle est passée en quelques mois de la gestion de problèmes à la gestion de projets. Bonjour Laurence.
- Speaker #0
Je ramène.
- Speaker #1
Alors, Laurence, je viens de le dire, tu es gestionnaire de crèche. Mais qu'est-ce que c'est que ce métier ? Déjà, je voulais te poser cette question. On appelle les patrons des gestionnaires et les salariés des professionnels. Gestionnaire de crèche, professionnel de la petite enfance. Et puis, parfois aussi, on les appelle par leur diplôme. C'est le CAP, AEP ou le JE. C'est comme si on appelait un avocat. Je vais appeler mon bac plus 5 en droit de la famille pour mon divorce.
- Speaker #0
C'est un des rares métiers où on s'appelle par nos titres, exactement.
- Speaker #1
T'en penses quoi ? Tu aimes bien dire que t'es gestionnaire de crèche ? Tu trouves que c'est le bon mot ?
- Speaker #0
Je ne suis pas sûre que ce soit le bon mot. Je dirais bien caméléon, ou multicasquette, ou couteau suisse.
- Speaker #1
Moi, je suis hyper contente de te recevoir. J'aimerais que tu te présentes, que tu nous dises un petit peu d'où tu viens, qui tu es, c'était quoi ton métier, bien sûr. Aujourd'hui, on va parler de ta situation. Chaque gestionnaire a des situations spécifiques. On n'a pas tous exactement les mêmes problématiques, etc. Mais on va voir comment toi, tu as fait pour faire une transformation assez radicale cette année. Et c'était quoi les difficultés que tu as dû surmonter, donc les obstacles que tu as dû surmonter pour en être là où tu en es aujourd'hui avec tes nouveaux projets. Donc, let's go. Est-ce que tu peux te présenter et me dire qui tu es ? Qu'est-ce que tu voulais faire quand tu étais petite ? D'où tu viens ?
- Speaker #0
Je suis donc Laurence et j'ai ouvert ma première micro-crèche en septembre 2023. Donc je ne suis pas si vieux, mais c'est plutôt récent. Et je viens d'un tout autre milieu, parce que je viens des cosmétiques, historiquement. Petite, je voulais être maquilleuse au cinéma.
- Speaker #1
Ah ! Original !
- Speaker #0
Voilà, exactement. C'était mon rêve d'enfant. Donc j'ai fait mes études de l'esthétique. J'ai fait six ans d'études, j'ai fait différentes structures et j'ai fini par travailler pendant 19 ans chez L'Oréal.
- Speaker #1
Une belle boîte.
- Speaker #0
Voilà, une très jolie entreprise. J'ai fait énormément de choses, c'était extrêmement satisfaisant et j'ai pu vraiment aller sur plein, plein, plein de métiers différents dans la même entreprise. Et j'ai vraiment eu la culture entrepreneuriale via cette expérience-là. Donc, toute la gestion de projet que j'ai pu conduire sur des fois des échelles locales ou nationales, ça m'a donné le goût finalement à un moment de me dire, toute cette expérience-là, je peux la mettre au profit d'une valeur que j'ai eu besoin de servir à un moment. J'ai eu besoin que mes actions, mes compétences aillent servir des besoins vraiment personnels.
- Speaker #1
Comme beaucoup de gestionnaires, c'est une reconversion.
- Speaker #0
Oui, exactement.
- Speaker #1
et ce que tu es en train de me dire, c'est que tu cherchais quelque chose dans peut-être la recherche de sens dans ton travail, c'est ça ? C'était quoi qui ne te plaisait plus en fait dans ton ancien métier ?
- Speaker #0
Je pense que le sens a eu énormément d'impact sur mon choix d'arrêter de travailler pour une entreprise où j'étais très bien, où le travail me plaisait, mes collègues me plaisaient, enfin tout était ouvert. Et à un moment par contre, ça n'a plus servi mes valeurs personnelles et j'ai eu vraiment besoin d'aller. relier le pro et ses envies personnelles, d'être utile sociétalement parlant.
- Speaker #1
C'était quoi à ce moment-là ta spécialité, on va dire, dans quoi tu excellais en tant que Laurence chez L'Oréal ?
- Speaker #0
Je ne sais pas si j'excellais, mais là où en tout cas où j'aimais réaliser les choses, c'était toutes les gestions de projets. Du coup, les développements de nouveaux outils, où je gère aussi des fois toute la... enfin pas des fois, souvent, tout le temps, la distribution. de tout ce qui était moyen moteur pour la France sur différentes marques de cosmétiques.
- Speaker #1
Gestion de projet, moi, ça me parle. Je me dis, bon, elle a déjà des compétences intéressantes pour gérer une micro-crèche. Il y a beaucoup de gestion de projet à faire, mais je ne vais pas spoiler, on va voir après. Alors, tu as ouvert la micro-crèche Les Enfants du Moulin. Est-ce que tu peux décrire un peu cette crèche ? Elle est où ? Est-ce que c'est plutôt rural, plutôt urbain ? Quelle est ta typologie de famille ? Est-ce que c'est plutôt des populations modestes ou aisées ou moyens ? Enfin, voilà, donne un peu de contexte.
- Speaker #0
Alors, on a ouvert la micro-crèche à Beaumont-sur-Oise. Donc, c'est dans le Val d'Oise. J'ai acquis du coup un pavillon que j'ai entièrement réhabilité pour accueillir du coup la crèche. On a fait du coup de gros travaux et on a un espace d'accueil qui est vraiment écosy et pratique, donc c'était chouette. On a du coup vraiment une belle mixité sociale au sein de la crèche puisqu'on est dans une ville qui vient d'atteindre les 10 000 habitants et qui est entourée vraiment de communes plus rurales et de communes plutôt... urbaine et du coup des catégories socio-professionnelles hyper variées. Donc on a du libéral, on a du CSP+, on a des gens au chômage, on recherche d'emploi, enfin voilà, on est très riche culturellement parlant et de manière sociétale.
- Speaker #1
Et au niveau des salariés, on est dans quel contexte, dans quelle ambiance ? Il y a du monde, il n'y a pas trop de monde ?
- Speaker #0
Écoute, je croise les doigts, je touche du bois, de la peau de singe, tout ce que tu veux, on a la chance d'avoir une équipe qui est stable. Donc, on est quatre en tout, en me comptant, parce que je suis aussi partie du taux d'encadrement pour l'instant. Donc, une éducatrice de jeunes enfants, une auxiliaire de puériculture et une titulaire du bac à SSP. Et moi-même qui me suis formée et qui est donc le CAP à UPE. Et on a la plus jeune arrivée à un an et demi maintenant.
- Speaker #1
Elle a un an et demi d'historique chez nous. Tu ne parles pas des enfants là ?
- Speaker #0
Elle a un an et demi d'arrivée. Et sinon, le reste de l'équipe, les deux autres personnes sont là depuis l'ouverture.
- Speaker #1
Alors, tu nous as appelé au mois de mai 2025. Est-ce que tu peux me dire à peu près comment tu te sentais à ce moment-là ? C'est quoi les problématiques que tu avais, ton quotidien ? Qu'est-ce qui pouvait te gêner en fait dans ta situation à ce moment-là ?
- Speaker #0
J'étais arrivée à me dire, OK, mon rêve est abouti. Il est entre mes mains et pour l'instant, il vit. Et là, à un moment, c'est mon historique aussi qui me parle en me disant, on sait très bien que la vie d'une entreprise, elle doit évoluer, elle doit vivre et donc avancer. Et j'étais plutôt sans ressources pour me dire comment je conduis cette entreprise à se développer et à continuer à vivre sereinement. On sait bien que c'est toujours des business models qui sont tendus au niveau des micro-crèches. C'est un vrai travail que de les maintenir à l'équilibre et de pouvoir les développer. Si je veux accompagner mon équipe, si je veux pouvoir conduire des projets annexes, etc., j'avais besoin d'aller me sourcer et d'avoir de l'aide sur comment faire ou comment faire mieux ce que je faisais déjà.
- Speaker #1
Tu avais l'impression qu'il te manquait des outils peut-être ?
- Speaker #0
Totalement. J'avais ma boîte à outils vide. Voilà. Les poches. Ce que j'ai dans mes poches. Et en effet, là, de mon expérience du coup, qui n'était plus du métier. J'étais arrivée, si tu veux, avec un manque à combler sur ce que j'avais envie d'entreprendre, mais sans savoir comment le faire et quand le faire. Et j'ai commencé à acheter des livres en me disant, ok, je vais aller chercher des infos comme ce que j'avais fait pour ouvrir la crèche au début. Et en fait, ça ne me nourrissait pas assez. Et je suis tombée sur ton podcast, je suis tombée sur ton podcast sur les pros de la petite enfance sur LinkedIn. Et du coup, je me suis dit... Allez, contactons ces charmantes dames et voyons ce qu'elles proposent.
- Speaker #1
C'est vrai que dans notre secteur, moi, j'ai ressenti beaucoup ce manque de ressources techniques. En fait, il y a beaucoup de ressources qui sont plutôt sur le développement de l'enfant ou des formations. C'est vrai qu'il y a du contenu sur plein de choses. Mais par contre, sur vraiment la façon dont on peut... gérer au mieux son équipe, soutenir vraiment le travail de l'équipe, faire de la qualité d'accueil, etc. Pour le gestionnaire, c'est plus flou, je pense, surtout qu'on est beaucoup à se reconvertir dans ce métier et il n'y a pas d'école du gestionnaire de micro-crèches.
- Speaker #0
Il n'y a pas d'école du gestionnaire, et c'est vraiment beaucoup d'expérience finalement.
- Speaker #1
C'est beaucoup d'expérience. Donc on est tous à essayer de réinventer un peu l'eau tiède.
- Speaker #0
J'avais ou j'ai encore la tête dans le guidon. Mais c'est-à-dire que tu n'as même pas la capacité de prendre ce recul nécessaire pour avoir cette vision globale d'analyse et d'être pertinent sur les actions que tu veux mener pour être efficace auprès de ton équipe, proposer quelque chose de qualité.
- Speaker #1
C'est un métier où tu trouves qu'on a beaucoup la tête dans le guison ?
- Speaker #0
C'est un métier. Tu es partout à la fois et en fait, quand tu es partout à la fois, c'est difficile de faire les choses entièrement. Le fait d'avoir des outils efficaces au bon endroit, au bon moment, permet en fait de compenser ça. C'est-à-dire qu'en fait, dès que tu fais une action, tu es tout de suite efficace et pertinente et c'est là où tu gagnes.
- Speaker #1
Donc, tu sentais une sorte de frustration à ce moment-là en te disant, mais en fait, je pourrais faire mieux quoi, si je comprends bien.
- Speaker #0
Absolument.
- Speaker #1
Tu savais qu'il y avait un autre possible.
- Speaker #0
Il y avait un delta à aller chercher qui était énorme. Je savais que le gap à mettre en place était... C'était totalement jouable, totalement nécessaire. Et j'en avais besoin, personnellement et pour la crèche.
- Speaker #1
Mais c'est ça que je trouve assez incroyable chez toi, c'est que tu as cette croyance, cette assurance. Tu sais que ça peut marcher, en fait. Pourquoi ? Qu'est-ce qui fait que tu t'es dit « Je sais qu'il y a autre chose de possible, ce n'est pas forcément comme ça, et il me manque peut-être juste les outils. » Pourquoi tu t'es pas juste dit « En fait, c'est horrible ce métier. J'ai la tête dans le guidon, je n'en peux plus. »
- Speaker #0
Ce n'est pas ma façon de voir les choses en général. Quand il y a un problème, il y a une solution. S'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème.
- Speaker #1
Pour toi, c'est vraiment un état d'esprit qui est en toi. Est-ce que ça vient aussi peut-être de ton expérience dans un grand groupe où il y avait beaucoup d'outils ?
- Speaker #0
Oui, honnêtement, c'est vrai que l'historique faisant que tu as toujours la ressource nécessaire quand tu es dans un immeuble où il y a 1500 personnes, tu ne peux pas te dire qu'il n'y a pas une personne ici qui ne va pas pouvoir répondre à ta question. Sauf que là, t'es 4 et que potentiellement, t'as pas toujours la réponse à ta question. Et que même si ici, on a mis beaucoup de choses en place de manière collective, il y a un moment où ton job de gestionnaire, c'est de conduire, c'est de l'aider, c'est de nourrir. Et si je ne l'ai pas en stock, c'est difficile de l'apporter. Et c'est vraiment ce que je suis venue chercher.
- Speaker #1
Surtout que c'est à toi qu'on vient demander. Du coup, tu disais, chez L'Oréal, il y avait toujours quelqu'un à qui je pouvais demander quelque chose, sauf que là... Tout le monde vient te demander à toi en fin de compte.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
C'est toi la personne ressource.
- Speaker #0
Voilà, c'est ça. C'est tuer le phare.
- Speaker #1
Le phare, oui. Tu t'es sentie quand même leader ? Tu t'es sentie phare ?
- Speaker #0
Oui, parce que j'ai pas eu de... Si tu veux, j'ai fait 15 ans de management, d'équipe. Et du coup, je me sentais légitime dans ce rôle-là. Après, tout le savoir-faire et les compétences professionnelles... En effet, c'est là où je laisse la place à l'équipe et où j'ai une formidable référente technique et une EGE de longue date qui vient du coup apporter tout ce savoir-faire, métier, cette connaissance professionnelle et qui du coup est très complémentaire. Donc j'ai vraiment ma casquette de gestionnaire et elle a sa casquette de référente technique.
- Speaker #1
Je me souviens que dès le début, tu nous disais, moi j'ai une EGE qui a beaucoup de bouteilles, donc on peut vraiment travailler en binôme. Est-ce que là-dessus, tu as aussi l'impression d'avoir évolué quand même ? Parce que je me souviens d'avoir dit, oui, c'est vrai qu'elle a son savoir de J.E., mais toi, tu as ta vision aussi de dirigeant et tu peux aussi assumer le fait que, même si tu n'es pas du métier depuis 20 ans, tu as aussi une vision en tant que dirigeant.
- Speaker #0
En fait, tu apportes la vision entrepreneuriale, tu apportes la vision de l'entreprise, finalement, de la pérennité du job que tu leur as donné. Donc à partir du moment où tu arrives à partager l'objectif qui est d'un intérêt commun, tu as l'adhésion puisque finalement tout le monde marche dans le même sens. Mais il y a bien sûr le besoin d'adhésion à ces idées-là. Après c'est la chance et c'est la force de l'équipe, on a une vision commune de l'enfance. On partage si tu veux des valeurs qui font qu'aujourd'hui... S'il y a un souci, on en discute. Ou s'il y a un désaccord ou une vision qui diffère, on arrive à conduire une réflexion. Et c'est ça qui nous fait aussi avancer.
- Speaker #1
Bien sûr. Alors, effectivement, ton expérience de management, qui est quand même assez dense, assez longue, et dans une grande boîte où tu as eu beaucoup d'outils, elle a sûrement été un vrai plus pour toi. On sait que dans les crèches, il y a vraiment un gros enjeu sur le management. Donc, toi, tu avais cet atout-là. Donc, ce n'est probablement pas ce qui a été le plus... plus douloureux pour toi. Est-ce que tu peux me dire c'était quoi le plus... Tu t'as déjà dit le fait d'être un peu femme orchestre, ça c'est dur parce que tu as l'impression de faire un peu de tout, de jamais finir une tâche, d'être comme un poulet sans tête qui court à droite et à gauche. Mais plus précisément, ce n'était pas le management. Tu n'as pas eu non plus énormément de turnover pour l'instant. Est-ce que c'était plutôt un aspect... commercial ou financier ? C'était quoi tes problématiques ? Est-ce que tu les avais un petit peu identifiées quand même ?
- Speaker #0
Je savais très bien, en effet, que j'avais besoin d'améliorer le modèle économique. C'était nécessaire, puisque pour l'instant, je me suis... Vraiment concentrer sur le principe d'être au sein des enfants. Et je savais très bien qu'à long terme, ça ne serait pas possible de garder ça. Sauf que pour estimer une sortie du taux d'encadrement, il fallait que je puisse recruter. Et pour recruter, il faut faire de l'argent. Et c'est là où je me suis dit, mon business model actuel va s'essouffler et ce ne sera pas possible. Il fallait absolument que j'aille chercher. des outils ou du moins une façon de faire différente. Et c'est vraiment là où j'avais un souci et je ne trouvais pas la solution autonomie.
- Speaker #1
Tu ne trouvais pas la source de rentabilité pour pouvoir développer ?
- Speaker #0
Je ne trouvais pas le levier de croissance, exactement.
- Speaker #1
Le levier de croissance pour développer ton activité. Donc tu avais quand même cette idée déjà de développement de l'entreprise.
- Speaker #0
Développement de l'entreprise et après mon deuxième point, c'était tout ce qui était organisationnel. C'est-à-dire qu'aujourd'hui on avait un fonctionnement type. mais concrètement qui pouvaient être encore professionnalisés et certainement encore plus pointus, si tu veux. Et c'est pareil, là, en termes de modèle, je n'avais pas de ressources. Je n'arrivais pas à réinventer quelque chose qui soit peut-être plus efficace ou plus pertinent.
- Speaker #1
On réinvente tous un peu le modèle, c'est ce que je trouve assez dommage. C'est pour ça que nous, on a voulu vraiment créer cette méthode avec Aurélie. Elle a publié, surtout parce qu'au début du podcast, tu sais, les premiers épisodes, j'avais publié pas mal de méthodes en disant, voilà, le planning. comment faire, comment organiser le travail, comment recruter, etc. En me disant, en fait, c'est dommage. Moi, je suis partie de zéro. Comme toi, j'ai tout réinventé. On est, je ne sais pas combien de milliers de gestionnaires à repartir à zéro à chaque fois. Je me suis dit, bon, allez, je vais publier ça. Et puis ça, après, voilà, ça s'est développé un peu. En effet, boule de neige, il y a plein de gens qui m'ont appelé pour me demander des conseils et tout. Et on a fini par bosser avec les gestionnaires. Mais au début, c'était vraiment juste... Voilà, du contenu gratuit en ligne. Mais je comprends très bien ce que tu veux dire. C'est-à-dire cette impression de te dire, bon, j'ai fait un truc, j'ai l'impression que ça colle à peu près, en plus j'ai dû voir ça sur Facebook, il y a des gens qui m'ont dit qu'ils faisaient comme ça, etc. Mon égée, elle n'a pas l'air de trouver ça délirant non plus. Mais en fait, ça se trouve, il y a un truc beaucoup mieux à faire, beaucoup plus utile pour les enfants, beaucoup plus vertueux, sauf que je ne sais pas.
- Speaker #0
Ça, et puis plus... C'est-à-dire vraiment la volonté de professionnaliser, tu vois, les actions et le quotidien.
- Speaker #1
Oui, que ce ne soit pas approximatif, que ce ne soit pas amateur.
- Speaker #0
Alors, on ne l'était pas, heureusement, parce que tout le monde avait de l'expérience. Mais en fait, c'est vraiment dans un souci, pareil, d'évolution, tu vois, de pouvoir aussi accompagner les équipes. Oui,
- Speaker #1
qu'elles aillent plus loin, tu peux les tirer vers le haut.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Que ce soit plus intéressant pour elles également. Oui, ça, c'est... C'est vraiment ce que je trouve très important dans notre métier, c'est de pouvoir tirer les équipes vers le haut et leur apporter quelque chose de beaucoup plus intéressant à l'heure où aujourd'hui, on a tendance à rendre les gens polyvalents et puis les traiter un peu comme des pions sur un échiquier puisque tout le monde peut faire à peu près la même chose et on a même tendance à dire que voilà... On s'occupe des enfants. Bon, ce n'est pas sorcier. Il suffit d'être maman. Enfin, ce n'est pas technique, tu vois. Comme si c'était un métier naturel, inné, que ça n'avait rien de technique. Alors que toi, tu savais, tu avais cette intuition que non, en fait, on peut vraiment faire plus. On peut les emmener vers leur maximum et qu'elles puissent, elles aussi, évoluer dans leur travail.
- Speaker #0
Évoluer, s'accomplir, être satisfaites, prendre plaisir. C'est des notions qui sont hyper importantes. Si tous les matins, tu arrives et tu sais qu'à 9h28, c'est la couche de Thyméo, qu'à 10h32, c'est le biberon de Tom, etc. Il n'y a aucun plaisir dans tout ça.
- Speaker #1
Tu dirais qu'il te manquait des outils, tu nous as dit, et de l'argent, si j'ai bien compris.
- Speaker #0
Tout à fait.
- Speaker #1
Il te manquait ces deux choses-là essentielles. Est-ce que tu avais essayé, tu as dit que tu avais essayé de trouver des bouquins. Est-ce que tu as essayé d'autres choses pour surmonter ces obstacles, pour trouver des solutions ?
- Speaker #0
Je me suis beaucoup torturée l'esprit, la nuit, le jour, etc. J'avais besoin de ces deux choses-là, donc j'avais besoin en effet de sous. de ressources, d'outils, mais j'avais aussi, je pense, besoin, sans le savoir, de soutien humain.
- Speaker #1
Tu ne le savais pas ? Tu ne le sentais pas encore ?
- Speaker #0
Je ne sais pas si je l'avais identifié, en tout cas. Se sentir seule, c'était évident. Après, est-ce que c'était insurmontable ? Je ne sais pas si je l'avais en tête. Mais l'apport de soutien humain, moral même, des fois en se disant « Allez, il y a plein de choses à faire, il y a des solutions. » C'est comment on va faire. Ça fait du bien.
- Speaker #1
Oui, mais tu ne le savais pas. Mais c'est aussi peut-être parce que tu as été très rapide. C'est-à-dire que toi, au bout d'un peu plus d'un an, tu t'es dit, il me manque des trucs. Je ne vais pas rester comme ça. Plus longtemps, ça suffit. Alors que c'est vrai que souvent, ça peut être très long. Mais moi, j'ai fait un peu le même parcours que toi. Quand j'ai créé la Giraffe étoilée en janvier 2014, j'ai ouvert en janvier 2014, au bout d'un an à peu près, J'ai dit stop, ça ne peut plus durer. Donc un peu comme toi, je pense que j'étais très réactive aussi. Et je me suis dit, si c'est comme ça, j'arrête tout. Je ne sais pas si toi, tu as été tentée de te dire, non, mais ce n'est pas drôle en fait. Si c'est comme ça, moi, ce n'est pas que je voulais. Mais moi, je me suis dit ça.
- Speaker #0
J'ai la chance de ne pas m'être vraiment remise en question sur ce choix professionnel. D'ailleurs, j'ai eu plusieurs amis souvent qui me demandent, alors ça va, tu ne regrettes pas ? Je dis jamais, jamais. Pas une seule fois.
- Speaker #1
Ça, c'est génial. C'est vrai que ça fait plaisir dans cette ambiance morose qu'il y a en ce moment de voir quelqu'un qui est vraiment positif sur son choix. Tu le sais, tu fais partie du secteur, donc tu sais qu'en ce moment, ce n'est pas drôle tous les jours. C'est très difficile. Alors toi, c'était difficile. C'est-à-dire que tu avais ce manque d'outils, la tête dans le guidon, manque de sous pour pouvoir développer ton projet, sortir du taux d'encadrement. Mais qu'est-ce qui fonctionnait bien ? Pour toi, tu avais un bon remplissage, par exemple ? Tu avais beaucoup de demandes ?
- Speaker #0
J'avais pas mal de demandes. On a la chance d'avoir des gens sur liste d'attente. Après, on avait un fonctionnement qui était au tarif horaire. Et comme je te disais, on avait pas mal de mixité sociale, et notamment des familles qui n'avaient pas besoin de grandes amplitudes horaires. Et du coup, c'est-à-dire qu'en remplissage de taux horaires, en effet, on n'était pas forcément plein. C'était des taux qui restaient quand même assez faibles et qui nous permettaient, si tu veux, d'être très juste au niveau de l'équilibre.
- Speaker #1
Je me souviens que tu avais, il y a quelques jours,
- Speaker #0
le gouffre du mercredi.
- Speaker #1
Le gouffre du mercredi. Donc, à ce moment-là, tu te dis, bon, il y a des trucs qui marchent, il y a des trucs qui ne marchent pas, mais il faut que j'avance, il faut que je fasse un pas. En gros, c'est ça. Et ce qui t'a poussé à nous appeler, donc tu disais, c'est le podcast, c'est que tu nous as entendus.
- Speaker #0
J'ai entendu un podcast d'une gestionnaire qui venait d'ouvrir et qui avait travaillé avec vous. Et je trouvais cette approche... très humaine, très authentique et j'aime le côté direct, sans intervenant, intermédiaire, etc. Vraiment, du coup, d'action directe, je trouvais ça vraiment très chouette et je me suis dit, pourquoi pas moi ?
- Speaker #1
C'était Barbara, je pense. Est-ce que tu as essayé peut-être de contacter d'autres personnes ou tu as vu que nous ? Est-ce que tu as connu d'autres personnes qui faisaient...
- Speaker #0
J'ai vu, j'avais vu d'autres sites de formation, j'avais vu d'autres personnes qui proposaient des coachings, etc. Et c'est vraiment ce partage d'expérience qui m'a motivée à le faire.
- Speaker #1
Mais c'est quoi qui faisait que tu trouvais que ça avait l'air pertinent ? C'est dans ce qu'elle a dit, c'est quoi l'idée des outils ?
- Speaker #0
Je me suis retrouvée dans son histoire, je me suis retrouvée dans le cas de la gestionnaire où c'était trop difficile, c'était très difficile et c'est était d'aller chercher de l'aide ailleurs et d'avoir quelque chose qui apporte des résultats concrètement à court terme.
- Speaker #1
Qui apporte des résultats à court terme, oui.
- Speaker #0
Exactement, des résultats à court terme et quelque chose qui est plug and play, qui est déjà prêt à mettre en place.
- Speaker #1
Qui est déjà prêt à mettre en place, oui. Effectivement, nous, c'est un peu ce qu'on a voulu créer. C'est vraiment cette méthodologie avec déjà tous les outils en ligne. On a cette plateforme qu'on partage avec toi. On te dépose les comptes rendus de réunion. Ça n'a pas toujours été simple, je pense, non plus. Il y a eu des sessions de travail où peut-être ça t'a chamboulé.
- Speaker #0
Il y a eu des sessions où j'étais prête à me dire que ça allait faire bouger beaucoup de choses. Beaucoup de lignes, beaucoup de points à revoir, du travail sur moi, etc. J'étais prête. À ce point-là, non. Je ne pensais pas devoir aller si loin.
- Speaker #1
Ah oui ?
- Speaker #0
Oui, mais après, ce n'est pas est-ce que je laisse la place, c'est ce que je venais chercher, donc j'accueille. Ça y est, des sessions qui ont été très difficiles. Une particulièrement, qui m'a fait bouger mes valeurs, ma position de gestionnaire. Et c'est celle-ci, je pense, qui m'a fait switcher.
- Speaker #1
Oui, tu as eu un déclic. On a vu, nous, avec Aurélie, que tu avais basculé. Alors, c'est vrai que tu es déjà très dynamique à la base, mais tu as changé d'état d'esprit, en fait, à un moment.
- Speaker #0
Oui. mais je pense que c'est cette session où j'ai raccroché et je me suis dit qu'est-ce que je vais faire t'as failli abandonner ? pas abandonner, mais alors là j'étais en feuille blanche posture de l'imposteur syndrome de l'imposteur total qu'est-ce que j'ai fait ? est-ce que je suis légitime ? est-ce que je vais y arriver ? tout le week-end j'ai marmonné tout ça le lundi j'ai dit c'est parti, on y va sur les démarches. C'est du bête. Voilà, mais moi, j'étais martie.
- Speaker #1
À ton avis, pourquoi ça t'a autant chamboulé, cette session de travail ?
- Speaker #0
Parce que je me suis rendue compte que je n'étais pas à la hauteur de ce que j'aurais aimé déjà savoir faire. C'est difficile. Quand tu accouches de ton bébé, tu te dis, j'ai les compétences, je vais y arriver. Je me suis formée. J'ai essayé de tout mettre de mon côté. Je peux le faire. Je le fais. Et après, tu te dis, en fait, ce que j'ai fait, ça a permis de démarrer, mais ça ne permettra pas de vivre 15 ans, 20 ans, 30 ans.
- Speaker #1
Ouais, c'est pas suffisant, tu peux aller plus loin. Mais en même temps, c'est motivant.
- Speaker #0
Oui, tout à fait.
- Speaker #1
De se dire que t'es pas au bout, une fois que t'as accepté l'idée.
- Speaker #0
Ouais, tout à fait. Et du coup, c'était vraiment juste de se dire, ok, je suis pas encore à la hauteur de ce que je veux faire, de ce que je veux être au travail. Et puis finalement, de se dire, en fait, là, j'ai deux super personnes qui vont m'aider à le faire. Et voilà, c'est vous, référence petite enfance. Aurélie et Amal.
- Speaker #1
Ça fait plaisir. On est ravis.
- Speaker #0
J'ai vraiment vécu une renaissance professionnelle avec cet accompagnement. Ça m'a permis de me repositionner. C'est-à-dire que moi, en tant que gestionnaire, je ne suis pas une imposteur. Je peux le faire parce que j'ai les capacités, mais non seulement maintenant, j'ai la bonne boîte à outils. Je peux apporter des choses qui sont bénéfiques pour l'entreprise, bénéfiques pour l'équipe, bénéfiques pour les enfants, bénéfiques pour les familles. Et à partir de là, je suis prête.
- Speaker #1
C'est génial ce que tu racontes là. J'en ai des étoiles dans les yeux.
- Speaker #0
Je pense que c'est un petit peu...
- Speaker #1
C'est un peu le but.
- Speaker #0
C'est le but et puis je trouve que si ce n'est pas un peu magique, c'est moins drôle le quotidien. C'est moins drôle.
- Speaker #1
C'est vrai. Et toi, pour le coup, tu apportes beaucoup de magie. Nous, on adore aussi travailler avec toi.
- Speaker #0
Est-ce que tu penses que ça s'est ressenti en dehors du huis clos de notre travail ? Est-ce que tu penses que ton équipe ou les familles ou même dans ton entourage, dans ta famille, j'en sais rien, est-ce que tu penses que ce basculement a été perceptible pour d'autres ?
- Speaker #1
Il a été perceptible plus au niveau de l'équipe que pour les familles parce que les actions auprès des enfants, les travails... Au fil de l'eau, au cours de l'année, on s'adapte aux enfants qu'on a, aux familles qu'on rencontre. Donc ça, ça se fait vraiment progressivement. Là où il y a vraiment eu des différences notables, c'est sur tout ce qui va être organisation quotidienne, le suivi de l'équipe, des réunions, l'organisation, l'anticipation. Tout ça, ça a été vraiment des différences concrètes et rapides. C'est-à-dire qu'en quelques semaines, quelques mois, ça s'est mis en place.
- Speaker #0
Et c'est ça qui t'a permis de lancer plein d'actions de qualité, de projets, de redynamiser aussi le projet pour toi et pour l'équipe.
- Speaker #1
Ça met une autre énergie, ça professionnalise beaucoup d'actions, ça engage l'équipe. Quand tu fais une réunion, oui, sauf que c'est bien beau de se partager des informations. sauf que maintenant Les ordres du jour sont partagés en amont. Chacun sait ce qu'il doit faire à quel moment dans la journée.
- Speaker #0
C'est ça, on a mis en place vraiment l'organisation de travail précise qui te permet aussi, toi, d'apporter quelque chose de beaucoup plus tangible à ton équipe en termes de qualité de travail.
- Speaker #1
Tout à fait. Ça et de faire du coup responsabiliser, engager l'équipe. Et c'est de la cohésion en même temps.
- Speaker #0
Et c'est de la cohésion, mais est-ce qu'elles l'ont bien vécu tout de suite ? Parce que je me souviens qu'il y a eu aussi, on disait tout à l'heure, ce n'est pas toujours facile les séances de travail. Et puis, il y a tout ce temps aussi entre les séances où on mature le projet. Est-ce que tu as eu l'impression que... Moi, je me souviens qu'il y a eu des moments où tu t'es dit, non, mais je ne peux pas leur dire ça. Comment elles vont réagir ? Elles ne vont plus me reconnaître, etc. Est-ce que tu as l'impression que ça a été dur pour elles de changer, d'accepter le changement finalement ?
- Speaker #1
Je ne sais pas si ça a été difficile. Voilà, tout ce que je peux avancer aujourd'hui, parce que ça, ça leur appartient, mais c'est que l'organisation a été adoptée, qu'elle marche et que ça s'est passé sans heurts. Ça a été présenté, ça a été aussi inclus dans un objectif, tu vois, pédagogique, inclus dans une organisation pour que ce soit équitable, pour que ce soit intéressant. Et à partir de là, du coup, on a réussi à obtenir de l'adhésion de l'équipe. Oui,
- Speaker #0
c'est ça. En fait, c'est très important. C'est que pour l'équipe, c'est un plus, mais il faut réussir à le montrer qu'on fait quelque chose qui va être positif pour tout le monde.
- Speaker #1
C'est dans l'intérêt commun.
- Speaker #0
Dans l'intérêt commun, voilà. On part de l'intérêt de l'enfant. Nous, chez Références Petite Enfance, et là-dessus, je pense qu'on s'est bien retrouvés.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
On part de l'intérêt de l'enfant qui va ruisseler, en fait, sur toute la... toute la structure. Donc l'équipe, normalement, c'est ce que je t'avais dit à ce moment-là quand on parlait du changement, l'équipe ne peut qu'adhérer. C'est vrai qu'on a toujours peur de la lever de bouclier, mais une équipe de crèche, si tu lui dis qu'elle fait les choses dans l'intérêt de l'enfant, c'est quand même assez rare qu'elle se braque. Alors après, il y a ton expérience de management qui fait que tu arrives aussi peut-être à présenter les choses, mais nous, on est là pour... Te donner les outils, comment... C'est vrai, comme tu dis, dans la petite enfance, il y a cette gestion de projet, on ne peut pas arriver et bim, on change tout du jour au lendemain.
- Speaker #1
Non, dans aucun métier, je pense que c'est jouable. Encore moins quand tu fais de l'humain. Et en effet, mais tu vois, c'est le fait d'avoir eu les bons outils. Parce que du coup, tu arrives sur quelque chose qui a déjà fait ses preuves. C'est-à-dire que tu arrives avec une équipe où tu leur dis, en effet, là, on va changer un peu nos habitudes. Donc, ça bouscule. ça bouscule tout le monde mais pourquoi c'est intéressant, comment on va y arriver, qui va faire quoi. Et ça, c'est vraiment grâce à l'accompagnement référence petit-enfant, ce qui fait que tu arrives avec quelque chose de solide.
- Speaker #0
C'est vrai que c'est solide, je suis d'accord avec toi. Ça a été vraiment le fruit de plusieurs années de travail et de beaucoup d'accompagnement aussi pour nous. Moi, j'ai été accompagnée, puis Aurélie est arrivée dans la boîte aussi et elle a professionnalisé beaucoup. tout l'aspect remplissage, commercial, etc. que moi, j'étais comme toi, j'étais la femme orchestre au début. Il y a eu ce volet vraiment organisationnel, management, opérationnel, on va dire terrain. Et puis, on a beaucoup travaillé sur le pilotage financier. Est-ce que ça, c'était quelque chose auquel tu t'attendais ?
- Speaker #1
Alors ça, oui, je m'y attendais parce que j'en avais besoin. Ça, par contre, c'est quelque chose que j'avais bien identifié et où j'avais vraiment besoin d'elle. Et en fait, comme par magie, je suis arrivée avec. Le super tableau que j'attendais depuis l'ouverture. Parce qu'en effet, je me suis dit, il faut que j'arrive à piloter tout ça. Mais le faire au doigt mouillé, ce n'est juste pas possible. Et je me suis dit, en fait, j'attends un petit peu ça de mon comptable au final. C'est lui qui a mes chiffres.
- Speaker #0
Tu n'es pas la seule à penser ça.
- Speaker #1
Eh oui. Et c'est ce que j'ai découvert aussi. C'est-à-dire de me dire, oui, mais c'est lui qui a tous mes chiffres. Donc, à la fin de l'année, il me fait mon bilan. Bon, j'ai tant d'euros pour ci, tant d'euros pour ça. Non, mais pas du tout. c'est à dire que je voyais bien que du coup j'y arrivais pas à identifier plein de choses où j'avais besoin de déterminer des budgets fixes ou d'anticiper ces dépenses. Et là, tu arrives avec ce super tableau où tu m'expliques tout de A à Z. Et je me suis dit, il est là, ça y est, il est là, cet outil.
- Speaker #0
Attends. Alors moi, c'est vrai que j'aime beaucoup mon petit tableau.
- Speaker #1
Il n'est pas petit, mais il est extraordinaire.
- Speaker #0
Il est quand même très petit, malgré tout. Si tu regardes ce qui existe, si tu compares avec ce qu'on peut te proposer sur Internet et tout. On a quand même réduit au maximum pour que ce soit, qu'il n'y ait que les bonnes cases en fait, qu'il n'y ait pas des trucs.
- Speaker #1
C'est juste, c'est exactement ça.
- Speaker #0
C'est juste ce qu'il faut pour notre activité. Je le dis souvent, on a une activité quand même assez linéaire en crèche. Donc, ce n'est pas la peine non plus de couper les cheveux en quatre. C'est simple, c'est assez simple comme activité. Normalement,
- Speaker #1
c'est une chose qu'il nous faut du simple et efficace.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Donc, ça, tu savais qu'il te le fallait, mais... Et je crois que ce que tu as découvert, c'est que finalement, tu aimais ça.
- Speaker #1
Alors, tu m'as présenté cette petite chose. Tu m'as demandé du coup, tu m'as dit où est-ce que j'allais trouver les chiffres à mettre dedans. Et là, je me suis dit, j'en ai pour au moins une semaine. Je ne vais pas rigoler.
- Speaker #0
Tu ne me l'avais pas dit comme ça.
- Speaker #1
Bon, tu sais quoi ? Et au bout de 20 minutes, je me suis dit, mais c'est génial. Mais c'est formidable, cette petite chose. J'ai réussi à tout imbriquer très simplement, très rapidement. C'était lisible, c'était fluide. Et en fait, tu arrives avec une copie lisible de ton activité. Et en plus, tu arrives à dire, ce budget-là, il ne va pas du tout. Et celui-là, il va très, très bien. Voilà. Du coup, tu peux tout de suite activer les bons curseurs, les bons leviers.
- Speaker #0
Et tu as fait tout de suite des changements, ça, je m'en souviens. donc aujourd'hui c'est Je trouve qu'il y a plusieurs changements qui ont été vraiment visibles chez toi et qui sont assez impressionnants. Il y a à la fois ce côté pilote où tu dis, moi maintenant j'ai une vision de ce que je veux faire avec mon équipe, je les emmène vers un résultat, etc. Donc tu es plus précise, tu sais mieux ce que tu veux faire sur le terrain pour que ce soit plus professionnel. mais il y a aussi ce pilotage financier. que tu arrives à faire maintenant avec plaisir. Donc ça, c'est génial. Et on voit que tu as réussi à faire, je crois que là, on est à plus 30% de chiffre d'affaires sur tes prévisions pour l'année prochaine. Donc je pense que pour nous, c'est vraiment une réussite parce qu'on se dit qu'elle va enfin avoir les moyens de mener son projet et de ne plus gérer que des problèmes, mais de gérer vraiment un projet. Et je sais que tu aimes la gestion de projet. Donc, c'est le but aussi. Donc, là-dessus aussi, est-ce que les outils sur le côté commercial et remplissage, ça t'a surprise ? Est-ce que tu t'attendais aussi à ça ou pas ?
- Speaker #1
Ça m'a surprise dans le sens où, en fait, quand tu m'as donné ton outil, par exemple, pour le remplissage, tout de suite, tu as vu ton tableau, tu as mis une seconde et demie à me dire... Là, il te manque tant d'euros à l'année, juste avec un enfant, là, ici, comme ça, là, là, là. Voilà, tu as identifié le manque à gagner ou quand en deux secondes.
- Speaker #0
Il me semble que c'était Aurélie, mais bon, peut-être Aurélie. Alors, pardon. C'était peut-être Aurélie, parce que moi, je trouve qu'elle a plus l'œil que moi là-dessus. Mais effectivement, oui, je m'en souviens. Et ça, ça t'a surpris. C'est-à-dire que tu pensais que tu maîtrisais cet aspect-là.
- Speaker #1
Je ne l'aurais jamais mesuré. le manque à gagner avec une seule place vacante. Tout simplement, tu vois.
- Speaker #0
Place par place, jour par jour.
- Speaker #1
Et je n'avais jamais quantifié le nombre de jours à vendre. On n'aime pas ce mot-là, je sais, dans ce métier-là. Moi, il est complètement dédramatisé. Je ne vois pas de négatif à commercialiser un berceau. Donc, j'utilise volontairement ce mot.
- Speaker #0
Ce n'est pas de ta faute. C'est le code du commerce. sans nous... On nous a sortis du service public et on applique. Ce n'est pas nous qui faisons la loi. Les crèches sont dans le code de commerce.
- Speaker #1
Je l'assume et il n'y a rien de mal à vendre une place à aujourd'hui. On a tous besoin de travailler et les familles ont besoin de faire garder les enfants. Il y a des dramatismes en ce moment. Tu as raison, tu as complètement raison. En attendant, je trouve que ça nous a été bénéfique de pouvoir identifier ce manque à gagner très rapidement, d'où l'intérêt aussi du jeu du puzzle pour les places.
- Speaker #0
Le petit puzzle de places que maintenant tu maîtrises beaucoup mieux.
- Speaker #1
Qui s'améliore.
- Speaker #0
Maintenant, tu as des objectifs qui sont un petit peu différents, puisqu'on a bien bossé et tu étais hyper rapide. Donc toi, en deux, trois mois, ça y est, tu étais déjà sur une autoroute. Donc, tu es passée de, au départ, dirigeante, mais quand même, ton salaire venait uniquement de ton travail sur le terrain. Tu étais payée comme accueillante et pas comme dirigeante. Et tu te disais, de toute façon, je n'ai pas du tout les moyens de prendre quelqu'un d'autre et de payer ma fonction de gérant, qui pourtant est un vrai travail. Donc, tu avais très peu de temps aussi, je me souviens, puisque tu avais ton temps plein sur le terrain. Donc, pour trouver un temps de rendez-vous aussi avec toi entre tout ce que tu as à faire après ta journée de boulot sur le terrain, plus les factures, le remplissage, etc. Donc, tu étais dans cette dynamique-là à te dire, bon... Comment je vais faire pour avancer ? J'ai tout juste le budget. Ah, maintenant, de nouveaux objectifs, de nouveaux projets ? C'est quoi maintenant tes objectifs ?
- Speaker #1
Grâce à ce magnifique tableau de gestion, j'ai réussi à projeter le nouveau business model qu'on va mettre en place à la rentrée, projeter ma sortie de l'effectif pour pouvoir me consacrer, comme tu dis, à ma mission de gestionnaire et de pouvoir vraiment être plus engagée et conduire plus de projets, plus de choses. et de pouvoir recruter pour me remplacer sur le taux d'encadrement auprès des enfants. Voilà, donc courant de l'année prochaine, ça va être une nouvelle personne à accueillir.
- Speaker #0
Ouais, 2026, c'est la nouvelle Laurence.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
Bon, on a vu que ce n'était pas forcément un long fleuve tranquille. Ce n'est pas si simple de tout changer, mais il faut prendre le taureau par les cornes. Il y a eu des montagnes russes. Chez toi, c'est très rapide. En deux, trois mois, je disais tout à l'heure, on a lancé... vraiment beaucoup de chantiers, mais il y a encore plein de potentiel. Et d'ailleurs, on continue à travailler ensemble en ce moment. Donc, comment tu dirais, ce serait quoi ton conseil pour gérer ces montagnes russes et ne pas lâcher le fil et continuer à avancer ?
- Speaker #1
Je pense que la clé, c'est d'arriver à prendre un peu de recul et de se rappeler pourquoi on le fait au quotidien et qu'est-ce qui nous fait plaisir. C'est quoi ma petite étoile de la journée qui va faire que cette... pile de paperasse qui est à côté de moi va se faire dans la douceur et la joie.
- Speaker #0
Ouais. Et puis, c'est vrai que toi, je le dis aussi aux auditeurs, tu as été très réactive. Moi, ça me parle parce que, comme je t'ai dit, au bout d'un an, j'avais déjà mis plein de trucs en place pour sortir la tête du guidon. Je pense qu'il y a beaucoup de gestionnaires qui se laissent quand même bien embarquer. Et ça peut être très douloureux quand on se sent seule, quand il y a beaucoup de choses à faire et qu'on n'a plus trop l'énergie. Donc, je trouve que c'est vraiment cool que tu réagis très vite. Et je le dis aussi pour les auditeurs, si ça fait des années que vous subissez, peut-être que c'est le moment de réagir. Il ne faut pas attendre non plus à l'être surmené.
- Speaker #1
Je pense vraiment comme toi. À partir du moment où il y a une sensation de subir une situation ou un système, il faut absolument réagir, mettre des choses en place, puisque c'est de l'épuisement professionnel après, quand on subit une situation. C'est important et il y a forcément plein de choses qu'on peut mettre en place, comme tu disais. Moi, ça fait partie de mes piliers. Quand il y a un problème, il y a une solution.
- Speaker #0
Oui, ça, je sais que tu dis souvent ça et moi aussi. On se retrouve bien là-dessus. Moi, je suis très pragmatique. Il y a des choses, parfois les gens me posent des questions sur la politique, la géopolitique, la natalité. Ça, j'y peux rien en fait. La convention, j'y peux rien. Il faut aller voir les fédérations. Nous, on fait avec ce qu'on a et il y a des choses à faire et il y a des solutions. Donc, je pense qu'il faut vraiment y aller. Il ne faut pas baisser les bras.
- Speaker #1
Non, c'est sûr que la période est morose, mais c'est un beau métier. C'est un métier qui reste d'avenir puisque des enfants, il y en aura toujours. Et qu'on a besoin de professionnels de la petite enfance pour apporter quelque chose de différent. de complémentaire à ce que se passe dans la vie, dans la famille.
- Speaker #0
C'est vrai, il ne faut pas oublier, parce que souvent, en ce moment, on tacle un peu les modes d'accueil. Il ne faut pas oublier qu'il y a des gens qui en ont besoin. C'est-à-dire que ce n'est pas uniquement parce que les femmes travaillent. En plus, moi, je travaillais, mais aussi j'avais besoin, je pense, d'avoir ces moments où je n'étais pas avec mon bébé, parce que ce n'était pas aussi simple que ça. Ce n'était pas juste merveilleux pour moi d'avoir un bébé. Je pense que je n'aurais pas pu. Moi, en tant que maman, je n'étais pas forcément dans le grand bonheur, tu vois, si j'avais eu un an ou deux ans ou trois ans avec mon enfant à la maison, ce n'était pas facile pour moi. Je pense qu'il y a des gens qui sont plus ou moins à l'aise avec cette position. Et donc, il ne faut pas oublier qu'on aide aussi. si on soutient aussi la parentalité.
- Speaker #1
Totalement, et nous, on le répète souvent aux parents, pas forcément qu'aux mamans, papa aussi, de déculpabiliser le fait d'avoir besoin de temps pour soi. C'est-à-dire que votre enfant, il ne vient pas le lundi, par exemple. Oui, le lundi, ce jour-là, vous avez absolument besoin de passer deux heures à la piscine pour aller vous détendre. Apportez-moi votre petit deux heures sans problème. Faites-vous plaisir, vous serez tellement bien. Je suis bien de leur dire.
- Speaker #0
Tu as bien raison. Et les cordonniers sont les plus mal chaussés. Toi, par contre, tu ne t'accorderas jamais ce temps-là, n'est-ce pas ?
- Speaker #1
Il faut trouver de l'équilibre, ça va bien.
- Speaker #0
Voilà, il faut vraiment s'accorder ce temps-là, faire du sport. En tant que gestionnaire de crèche aussi, pas qu'en tant que parent. Tiens, j'ai une question pour toi. Parce qu'en fait, toi, tu as vu Aurélie au début, moi je t'ai vue après coup. Quand vous avez discuté de notre proposition pour t'aider, Est-ce que tu as hésité ? Est-ce que tu t'es dit, c'est quand même un gros montant ? Ou est-ce que tu t'es dit, est-ce qu'elles sont vraiment pros ? Comment tu as accueilli notre proposition au début avant de signer ?
- Speaker #1
Alors, c'est un vrai investissement si tu veux faire sur ton entreprise. Je ne me suis pas du tout posé la question sur l'efficacité. C'est-à-dire qu'on a un simple rendez-vous. C'est rapide, Aurélie a tout de suite mis le doigt sur les trois axes de progression qui étaient nécessaires de mettre en place. Donc à partir de là, je me suis dit que c'était hyper pertinent. Elle me propose de travailler sur ça, ça, ça. Je trouve que c'est totalement cohérent avec là où je veux aller. Après, ça a été de me dire, est-ce que je peux me l'offrir ? C'était plus la question. En fait, je me suis dit, à part quelques euros, j'ai pas grand chose à perdre de toute façon il faut aller chercher la ressource et je tout a gagné tout a gagné et je pense que j'en ai déjà gagné 70%
- Speaker #0
Même peut-être plus peut-être que j'arrive à 110 c'est pour ça que je prône aussi cette vision de la rentabilité de dire il faut que la boîte elle soit rentable c'est parce que tu peux faire plein de trucs géniaux quand tu as de l'argent et quand on n'a pas quand tu es tout le temps à l'économie c'est pas du tout intéressant,
- Speaker #1
c'est pas drôle c'est pas qualitatif et c'est pénible en fait et je pense qu'on a pas envie de travailler comme ça en tout cas moi c'est pas comme ça que je vois ce métier là je pense que si tu vas à l'économie tu vas faire de moins en moins de choses finalement puisque finalement tout augmente et toi tu veux économiser alors que si tu te dis j'ai envie de faire plein de choses il faut qu'on aille sur sur du développement et donc forcément aller chercher de la rentabilité et encore une fois c'est pas un gros mot d'être rentable c'est un besoin d'une entreprise aujourd'hui on n'est pas un service public le service public quand ils projettent leurs années combien je vais perdre cette année nous
- Speaker #0
en entreprise on n'a pas le droit on ne peut pas tout simplement on oublie souvent que le service public quand il se dit qu'il peut perdre encore de l'argent en fait c'est notre argent c'est Ça ne devrait pas non plus être possible, mais effectivement, les crèches, elles fonctionnent à perte dans le service public, alors que nous, on ne peut pas.
- Speaker #1
Exactement. Je suis capable de l'assumer, de le dire droit dans les yeux. Je suis plutôt fière d'avoir fait cette entreprise parce qu'elle répond à un vrai besoin.
- Speaker #0
Bon, bah, Laurence, on arrive à la fin de cet épisode. Moi, j'ai passé un super bon moment avec toi. J'espère que je n'ai rien oublié, mais je pense que tu as peut-être quelque chose à ajouter pour les auditeurs.
- Speaker #1
Je te remercie infiniment Amal ainsi qu'Aurélie pour la qualité de votre accompagnement. J'ai vraiment, vraiment vécu un accompagnement professionnel qui a été au-delà de mes objectifs. Donc je suis ravie d'avoir pu travailler avec vous. C'est une belle rencontre professionnelle et humaine. Merci beaucoup.
- Speaker #0
Écoute, c'est une très belle rencontre pour nous aussi. On adore travailler avec toi et j'en profite pour te dire bravo. bravo parce que je suis hyper fière de tout ce que tu as fait de tout ce chemin parcouru je trouve que c'est extraordinaire de ce débordement d'énergie que tu as pu déployer les résultats sont là, c'est hyper clair hyper lisible tu es efficace, tu mets les choses en oeuvre donc continue comme ça nous on a hâte de continuer avec toi et de voir le développement de ce projet donc on se retrouve très bientôt hors antenne, toutes les deux toutes les trois merci Amal,
- Speaker #1
je suis ravie de continuer aussi
- Speaker #0
Allez, ciao, bonne semaine à tous les auditeurs.