Speaker #0Bienvenue chez Reset Your Mind,  vous écoutez le  73ème épisode.  Dans l'épisode précédent,  l'incertitude by design,  nous avons évoqué la situation actuelle,  ce marasme anxiogène relayé et amplifié par les médias,  qui met à rude épreuve nos nerfs,  notre optimisme et notre foi en l'avenir,  il faut bien le reconnaître.  Actuellement,  la prédictibilité des différents modèles politiques,  sociétaux,  économiques semble plus se rapprocher de l'art divinatoire du Moyen-Âge que d'une pratique mathématique et statistique.  Il faut bien le reconnaître.  À peine le premier pas d'un plan d'action mis en œuvre que tout a déjà été revu,  changé,  amendé.  Et je ne parle pas de la politique là.  Si tout a toujours bougé,  tremblé,  tout s'accélère sacrément vite ces dernières années,  au point de nous en faire...  perdre le nord.  Et ça,  perdre le nord,  notre cerveau,  il faut bien le reconnaître,  il déteste.  Dans ce même précédent épisode,  j'avais à cœur de revenir sur cette incertitude qui finalement fait partie du deal.  Et que nous avons eu tendance à oublier,  voire à gommer complètement.  Que cette incertitude n'était pas une anomalie finalement,  mais une composante de notre condition humaine,  tout simplement.  Et tous nos efforts pour la dompter,  les efforts des organisations,  des...  gouvernance ou des gouvernements,  des marchés ou des relations humaines restent tout simplement non exhaustives.  Alors aujourd'hui,  j'ai envie d'aller un cran plus loin,  pour creuser certains de nos comportements qui sont exacerbés face à cette incertitude.  Car nous avons tendance à glisser souvent dans autre chose lorsqu'on est dans l'inconfort.  Quelque chose de plus insidieux,  une certaine victimisation,  ce fameux victim mindset.  Ici.  Je suis certaine que tu vois ce dont je veux parler.  Lorsque tu passes du  « je m'adapte »  à  « je subis » .  Lorsque tu passes du  « je choisis »  à « je n'ai plus le choix » .  De « j'avance malgré tout »  à  « pourquoi ça n'arrive qu'à moi ? »  Tu le sens ce moment ?  Ce point de bascule,  celui où tu commences à ruminer,  à raconter,  à rejouer la scène dans ta tête encore et encore.  Celui où tu veux comprendre,  justifier,  trouver une cause,  une raison,  voir un coupable.  C'est humain.  C'est ton cerveau qui cherche à reprendre du contrôle justement.  Parce que lorsque tout vacille autour de lui,  il panique.  Le cerveau est une machine à créer du sens et à anticiper les risques.  Donc là,  en ce moment,  il faut bien le reconnaître,  avec le contexte actuel,  eh bien,  il s'emballe un peu.  Enfin,  beaucoup pour certains.  Ou certaines.  Alors qu'est-ce qu'il fait à ce moment-là ?  Eh bien,  il fabrique une histoire.  Et dans cette histoire,  tu deviens le personnage à qui tout arrive.  Tu deviens ce centre du microcosme,  de ton microcosme,  sur qui tout tombe.  Et le monde devient le méchant de l'histoire.  Les autres ont plus de chance.  Et toi,  le ou la protagoniste,  fatigué,  épuisé,  surchargé.  Je suis certaine que tu vois où je t'emmène.  Et je suis certaine que tu vois aussi le piège.  Mais c'est plus fort que toi.  Que nous tous,  d'ailleurs.  C'est doux.  C'est presque rassurant,  en fait.  Parce qu'être victime,  c'est aussi une manière de dire  « Bah, je n'y peux rien. »  Et tant que tu n'y peux rien,  eh bien,  il n'y a plus ni à agir,  ni à décider.  C'est ça la bascule.  Celle que l'on ne voit pas forcément venir,  celle qui transforme le stress en inertie,  la colère en résignation et la lucidité en épuisement.  Pourtant,  c'est à ce moment précis que tu perds ton pouvoir,  que tu perds toute ta puissance,  ton pouvoir de décision.  Alors aujourd'hui,  parlons de ce mode de fonctionnement.  Ce mode de protection,  cette mentalité de victime qui s'installe souvent à ton insu.  Parlons de ce que cela fait à l'intérieur,  des mécanismes que ton cerveau met en place pour te protéger et de comment tu peux,  petit à petit,  reprendre le lead.  Car oui,  il existe des solutions pour en sortir.  Car oui,  il y a d'autres options possibles.  Alors oui,  la vie est parfois injuste,  souvent,  ok,  mais c'est pas ça le sujet.  Tout d'abord,  posons les bases.  Je ne vais pas essayer de redéfinir ce qui est juste ou injuste ici dans cet épisode.  L'avis est injuste.  Point.  Parfois c'est même violent.  Les plans sociaux,  c'est injuste,  oui.  Les divorces,  c'est injuste,  oui.  Les partenaires qui ne jouent pas leur part,  qui te laissent tout porter,  c'est injuste,  oui.  Les réorganisations absurdes où tu dois te repositionner sans qu'on s'ait vraiment demandé ton avis,  c'est injuste,  oui.  Les projets que tu as fait naître,  que l'on stoppe du jour au lendemain sans même un merci,  Ça aussi,  c'est injuste.  La vraie question à se poser ici,  ne serait-elle pas plutôt de qu'est-ce que tu gagnes,  toi ?  à rester dans cette histoire de  « la vie est injuste » .  Parce que ton cerveau lui croit sincèrement de protéger.  Face à l'injustice,  il cherche à reprendre du contrôle,  à remettre de l'ordre dans le chaos,  à trouver du rationnel dans l'irrationnel,  à combler les manques en fait,  à combler les vignes.  Je l'ai vu tellement de fois dans les entreprises,  des équipes entières se raccrocher au nom de leur ancienne société,  comme si changer de logo revenait à trahir leur identité.  Des managers en déni complet d'un rachat,  pourtant annoncé de longue date.  persuadé que rien n'allait changer et que l'on allait continuer de faire comme avant.  Tes collaborateurs aussi tétanisés à l'idée de changer de rôle,  préférant s'accrocher à une fonction vide de sens qui n'existait déjà plus.  C'est humain,  c'est biologique,  c'est notre système nerveux qui se défend contre l'incertitude.  Donc inutile de s'autoflageller en plus de la difficulté de la situation.  T'es-tu déjà demandé ce qui te poussait à fonctionner ainsi ?  Qu'est-ce qui te pousse,  à ton avis,  à...  reporter systématiquement sur les autres.  Ou te dire qu'il n'y a qu'à toi que ça arrive.  Il n'y a qu'à toi qu'on enlève ce projet.  Il n'y a qu'à toi finalement que l'on ne promeut pas.  Il n'y a qu'à toi que l'on ne propose pas de participer à cette conférence,  de participer à cette table ronde.  D'un point de vue neuroscientifique,  ce qui se passe c'est assez limpide.  Ton amygdale,  pas celle que tu as dans la gorge,  cette petite partie du cerveau en forme d'amande qui scanne en permanence les menaces de ton environnement.  pour t'aider à y réagir.  Donc,  cette amygdale,  lorsqu'elle s'active,  elle inonde ton corps d'adrénaline et de cortisol.  Elle te met en mode survie.  C'est ça le stress à la base.  Une réaction qui booste ton organisme pour survivre.  Mais pendant ce temps,  ton cortex préfrontal,  lui,  la zone qui est plus dans la stratégie,  le discernement,  le recul,  le rationnel,  si je puis dire,  se met en veille.  C'est comme si ton cerveau rationnel partait en vacances c'est que ton cerveau  de survie animale,  prenait le volant.  Alors ce n'est pas néfaste en soi.  Ça n'est peut-être pas toujours adapté à la situation,  tout simplement.  Mais lui,  ton cerveau,  il déteste le vide.  Il déteste le rien.  Et c'est là qu'il va chercher à combler les trous.  Dans un premier temps pour se reconnecter,  pour faire la jointure.  Mais il va aussi chercher une histoire à se raconter.  Une histoire même bancale,  même douloureuse.  Pour lui,  ça vaut toujours mieux.  que le silence du câble.  Alors il fabrique des scénarii.  C'est la faute du système,  du gouvernement.  C'est la faute de mon boss,  si je n'ai pas cette promotion.  C'est de la faute de mon ex,  si c'est si difficile actuellement.  C'est de la faute du marché,  du contexte,  du monde.  Ce n'est pas rationnel ici,  c'est chimique.  Et le cerveau a besoin d'un coupable pour réduire la tension entre ce qu'il vit et ce qu'il croit juste.  C'est ce que l'on appelle la réduction de la dissonance cognitive.  Il préférera toujours une injustice explicable Merci.  Une situation toxique a une situation,  une incertitude inexpliquée.  Et si tu le prends le temps d'y réfléchir,  regarde un peu autour de toi ou dans ta propre vie.  Parce que pour ne pas savoir pourquoi ça arrive,  c'est bien trop insupportable pour lui.  C'est comme une boucle qui tourne sans fin.  Et c'est ça qui t'amène dans cette position de victime qui peu à peu te déresponsabilise aussi.  T'enlèves ton pouvoir,  t'enlèves ta puissance.  Alors ça vous ?  Et bien il continue,  il comble les villes,  il fabrique du sens,  même bancal.  Regardons un instant des entreprises en crise.  Que se passe-t-il lorsque la direction tarde à communiquer ?  Les couloirs se remplissent de rumeurs,  les gens inventent des scénarios.  Ça devient même le sport national.  Certains font des paris sur la prochaine nomination,  le prochain organigramme.  Et crois-moi,  je l'ai vécu plus d'une fois.  Avec le recul,  j'ai compris que ce n'était pas de la malveillance.  C'est plus un besoin de cohérence.  cohérence.  Parce qu'une mauvaise nouvelle  vaut toujours mieux que pas de nouvelles du tout.  Vaut toujours mieux que du silence.  Et ce qui est vrai dans le contexte professionnel l'est tout autant à titre personnel.  Lorsqu'une relation s'arrête sans explication,  ben,  que fais-tu ?  Tu refais le film,  c'est en foi.  Tu interprètes chaque mot,  chaque message,  chaque silence.  Tu cherches à comprendre ce que tu as raté dans cette relation.  Je me trompe ?  Ce n'est pas de la faiblesse,  c'est juste ton cerveau qui tente désespérément de remettre de la logique là où il n'y en a plus.  Toutefois ici,  dans cette incohérence,  il y a un piège.  Plus tu racontes cette histoire et plus tu la renforces.  Chaque répétition consolide les connexions neuronales de la plainte.  Pour les transformer en autoroutes neuronales et donc en comportements ou en modes de pensée,  réflexes.  Tu n'as même plus conscience.  qu'une autre façon de faire est peut-être possible.  Ton cerveau apprend à faire ce qu'il répète,  comme un muscle que l'on entraîne.  C'est aussi pour ça qu'on parle souvent de remédiation cognitive ou de modélisation du cerveau.  Autre point qui favorise ce mécanisme,  dont tu n'as peut-être pas conscience non plus,  c'est que se plaindre crée aussi un shoot de dopamine.  Se plaindre,  c'est être entendu,  c'est être reconnu dans son incompréhension,  c'est être validé,  être rassuré.  Tu fais toujours partie du groupe,  donc ton cerveau l'interprète comme une micro-récompense.  Et c'est pour cette raison qu'il recommence toujours et encore.  Et petit à petit,  ton énergie passe de la création à la justification.  Tu défends ton malheur comme un territoire.  Tu protèges ton histoire au lieu d'en écrire une nouvelle.  Tu n'es plus celui ou celle qui traverse une injustice temporaire.  Tu deviens celui ou celle à qui c'est arrivé et qui est défini,  qui laisse cet événement le ou la définir.  Tu ne racontes plus ton histoire et tu es tout ce que tu es aussi à côté.  Tu te l'appropries cette histoire et ça devient ton histoire.  Et c'est là que le vrai danger commence en fait.  Quand tu cesses de traverser et que tu commences à t'y installer,  quand tu commences à en faire ton chez-toi.  Parce que l'on croit souvent que cette posture est ponctuelle,  une réaction passagère à la douleur.  Mais non,  elle s'installe.  Ça devient un mode de pensée,  un mode de défense,  de protection.  Ce mode de fonctionnement se tisse dans le quotidien,  dans les conversations,  dans le langage.  Et c'est là que ça devient un mode vraiment de fonctionnement réflexe,  une sorte de filtre invisible à travers lequel  Tout est lu,  tout passe.  Imagine un tamis qui est je ne suis pas aux commandes.  Un tamis où les autres sont méchants,  où le contexte est responsable,  mais pas toi.  Alors,  concrètement,  ça ressemble à quoi ?  Comment savoir si tu es tombé dedans sans t'en rendre compte ?  C'est ce qu'on va voir maintenant.  Quand tu es dans cet état d'esprit,  tu ressens d'abord un soulagement face aux situations.  Parce qu'après tout,  ce n'est pas de ta faute,  tu n'es pas responsable.  Tout est de la faute de quelqu'un d'autre,  quelque part,  de l'autre avec un grand A.  Donc tu n'as ni besoin de décider,  ni besoin d'agir.  Parce que de toute façon,  tu ne peux rien y faire.  Parce que c'est comme ça.  Parce que tu n'as pas le choix.  Et ton cerveau,  lui,  eh bien il le croit.  Il te croit.  Il se met en mode économie d'énergie.  Il se met en mode je me préserve,  je me protège.  C'est ce qu'on appelle l'impuissance acquise.  J'en ai déjà parlé dans un épisode,  le numéro 23,  lorsque la peur décide à ta place.  Je te remets le lien en commentaire si tu as envie de l'écouter ou de le réécouter.  J'en parle souvent de cette impuissance apprise ou de cette impuissance acquise.  Elle est tellement ancrée en nous depuis longtemps,  voire même depuis l'enfance pour certains d'entre nous,  que ça devient une vérité,  une réalité.  Je te donne un exemple peut-être un peu bête.  Je ne suis pas sportive.  Non,  non,  non,  non,  moi je ne fais pas de sport,  ok ?  Je te partage mon expérience personnelle.  J'ai commencé à courir à plus de 40 ans,  ok ?  Et j'étais incapable de courir plus de 10 minutes.  Aujourd'hui,  je cours une heure et demie,  deux heures,  sans problème.  L'impuissance apprise,  c'est vraiment lorsqu'un être humain subit trop longtemps une situation sans issue visible.  On finit par désactiver ce mode action,  ce mode pouvoir de décision.  Et résultat,  tu restes coincé dans la même situation.  Et tu crois véritablement,  fondamentalement,  littéralement que t'as pas le choix.  Que t'es pas bon au sport.  Que tu sais pas cuisiner peut-être.  Que tu sais pas parler anglais.  Que tu seras jamais capable de pêcher,  de tricoter,  de...  D'atteindre ce poste-là.  De postuler.  De prendre la parole en public.  Et à côté de ça,  il y a le biais de victimisation.  Ton cerveau,  par anticipation,  à force...  avec le temps.  Il surestime et il anticipe la douleur que cela lui procure.  Il sous-estime sa propre part de responsabilité.  Et il fait tout pour te protéger de cette culpabilité.  Mais ce faisant,  il te prie du levier principal de ta transfo,  ta responsabilité personnelle.  Parce que là,  tu commences à raconter une histoire autrement,  quand tu prends ta part.  Je suis telle à qui on a fait ça.  Parce que là,  tu commences à raconter ton histoire autrement.  Je suis celle à qui on a fait ça.  Ou je suis celui que l'on oublie systématiquement pendant les promotions.  Je suis victime d'un système.  Tu n'es plus acteur ou actrice.  Tu deviens narrateur,  narratrice d'une histoire,  depuis l'extérieur.  Mais pas la tienne,  celle d'un autre.  Et tant que tu te racontes ça,  tu n'agis plus.  Et puis il y a aussi le gossip.  Cette anesthésiant collective,  cette drogue douce de l'entreprise.  Tu as vu ?  Ils ont encore changé la stratégie.  Oh,  apparemment le directeur a dit que.  Ou tiens,  tel boss a laissé sous-entendre que tu prendrais ce poste-là.  On commente,  on analyse,  on décortique.  Ça rassure,  ça comble les vides,  on se sent compris.  Ça crée du lien aussi.  Mais c'est un lien de surface.  Et surtout,  c'est un anesthésiant collectif.  Parce que là encore,  le cerveau,  il libère de la dopamine,  certes,  lorsqu'on partage une émotion.  Mais se plaindre ensemble...  a tendance à procurer un plaisir momentané,  une impression de solidarité,  dans l'esprit  « je te vois,  je te comprends,  je te reconnais dans ton désarroi »  et c'est exactement ce que l'on cherche dans ces situations d'incertitude,  d'être reconnu,  d'être compris.  C'est chouette sur le coup,  mais c'est trompeur.  Car ce shoot de dopamine,  s'il appelle le malaise,  il ne le résout pas pour autant.  Et à force de répéter la culture de la plainte ou du gossiping,  eh bien ça finit par remplacer la culture d'entreprise.  Tout le monde est puisé et personne n'agit.  Idem,  je ne jette la pierre à personne.  J'ai moi-même traversé des périodes où j'y ai contribué activement.  Mais quel dommage !  Et avec le recul,  je me dis que j'ai énormément perdu de temps,  énormément perdu d'énergie à essayer de comprendre,  à essayer d'être comprise.  Dans une situation où il n'y avait rien à comprendre et qui ne me concernait pas que moi,  que ma petite personne.  Alors la prochaine fois que tu n'es pas dans une réunion,  ou que tu n'as pas le poste que tu voulais,  ou qu'un collègue bien intentionné vient te demander si ça va,  et qu'il ne comprend pas pourquoi tu n'es pas à ce poste,  nommé à ce poste dans cette réunion,  reste aligné avec toi.  Et ne laisse pas ces mots prendre plus d'ampleur ou de sens qu'ils n'en ont réellement.  Ils sont simplement la preuve d'une non-empathie,  maladroite ou non,  peu importe.  Et surtout,  ce n'est pas un argument de plus.  que la terre entière est contre toi.  Lorsqu'on est dans cet état d'esprit-là,  la première étape,  tu t'en doutes,  c'est d'en prendre conscience.  Mais parfois,  c'est beaucoup plus compliqué qu'on ne le pense d'identifier ce comportement-là.  Encore une fois,  parce qu'il est ancré longtemps.  Mais récemment,  une réflexion de l'un de mes fils m'a fait beaucoup cogiter.  L'un de mes fils a tout simplement renvoyé son frère dans ses 15 mètres en lui disant cette phrase  « Oh, ça suffit,  arrête ton drama,  passe à autre chose » .  Avec beaucoup d'empathie,  de gentillesse,  n'est-ce pas ?  J'ai trouvé cette phrase,  sur le coup,  peut-être un peu dure,  parce que je ne te reconnais pas,  je ne t'entends pas dans ton inconfort,  dans ta détresse.  En revanche,  avec le recul et face à la situation que je t'ai raie,  j'ai trouvé cette phrase quelque part assez juste.  Et si nous,  aussi,  adultes,  arrêtions d'alimenter le drama ?  Sortir du drama,  ce n'est pas juste positiver,  entendons bien.  Ce n'est pas se répéter tout va bien quand tout brûle autour de toi.  C'est arrêter d'envenimer les choses.  En arrêtant de se répéter cette histoire justement,  et toutes les interprétations possibles qui en découlent,  c'est retrouver de la clarté.  C'est redevenir capable de dire  « Ok, ça je ne contrôle pas du tout,  mais ça en revanche,  je contrôle.  Ça je peux agir dessus. »  J'ai accompagné récemment un dirigeant qui...  pendant une réorganisation,  avaient littéralement perdu le sommeil.  Et dans la solue,  je comprends plutôt bien ces problématiques-là,  puisque j'y suis passée aussi.  Il passait ses nuits à rejouer les décisions,  les conversations,  les injustices.  Et un jour,  il m'a dit,  tu sais,  je viens de comprendre un truc,  c'est que c'est pas la charge de travail qui m'épuise.  Je suis fatiguée,  épuisée par le nombre de choses sur lesquelles je n'ai aucun contrôle,  et que pourtant je m'encharne.  à essayer de contrôler coûte que coûte.  Et c'est exactement ça.  L'épuisement vient rarement de ce que l'on fait,  mais plutôt de ce que l'on ne fait pas,  et que l'on rumine.  Alors j'ai envie de te partager quelques outils,  tu t'en doutes,  pour sortir de ce mode de fonctionnement,  pour reprendre le lead,  quand tout paraît flou,  justement,  quand tout est instable et surtout injuste.  La première chose,  c'est écrit.  Le  Thought Download.  Tu sais,  ce...  téléchargement,  déchargement de tes pensées.  La dernière fois,  j'ai une coachée qui m'a dit « Ah ouais,  j'adore sortir mes poubelles mentales. »  Ça m'a fait beaucoup rire.  Et en fait,  je crois que c'est ça.  Laissez Downloads écrire chaque jour un petit peu,  pas pour faire joli,  pas pour bien faire,  mais juste pour se vider la tête.  En te vidant la tête,  déjà,  tu verras que tu te sentiras beaucoup plus allégée,  tu sentiras aussi une prise de recul,  mais surtout  Dites d'un gay ce qui est du ressort du fait et de ce qui est du ressort du ressenti,  de l'émotion.  Il n'a pas payé la pension alimentaire ?  C'est un fait.  C'est injuste et c'est très dur pour moi de finir les fins de mois.  Ça,  c'est une émotion.  Je ne suis pas dans cette réunion.  Ça,  c'est un fait.  C'est inadmissible que l'on m'ait sortie de cette réunion.  Ça,  c'est une émotion.  Une pensée qui génère,  elle,  ton émotion derrière.  Lorsque tu mets les deux côte à côte,  ton cerveau,  lui,  recalcule.  Il sort de la confusion émotionnelle engendrée par cette pensée de  « c'était inadmissible que l'on m'ait sortie de cette réunion » ,  par exemple.  pour redonner plus de place,  plus d'espace à ton cortex préfrontal et qui reprend doucement la main sur la mygdale qui,  elle,  était en panique.  À ce moment-là,  même si tu as tout à fait le droit de ressentir cette émotion,  soyons d'accord,  tu sens déjà une différence,  normalement.  Ta respiration,  déjà,  elle s'appelle.  Tu respires beaucoup plus profondément.  Tu retrouves ton pouvoir de discernement,  aussi,  assez rapidement.  Et tu cesses de subir.  Tu cesses d'être cette victime.  Sur qui ?  Touton,  sur qui tout le monde s'acharne.  Faire la distinction entre ce qui est du ressort des faits et des émotions neutralise quelque part cette circonstance,  ce contexte.  Et petit à petit,  t'amène à reprendre le lead au lieu de te cantonner encore une fois à subir.  Tu veux quelques exemples de plus ?  Alors,  je ne suis pas consultée sur ce dossier.  Ça ne veut pas dire que je n'ai plus de valeur.  Mon boss ne va pas remercier.  Ça ne veut pas dire mon travail ne compte pas.  Ton ressenti est ton alarme,  ok,  mais ce n'est pas la vérité.  Et cette distinction,  elle change tout.  Parce que tant que tu confonds les deux,  tu te bats contre des illusions,  contre des mirages.  Je dis souvent à mes coachés,  tu ne souffres pas de ce qui est,  tu souffres de ce que tu t'en racontes,  de ce que tu t'en racontes à toi,  de l'histoire que tu t'en racontes autour de ce simple fait qui n'est pas...  A priori,  diriger contre toi.  Donc t'as sorti d'une réunion,  ok,  et so what ?  Et à ce moment-là,  le cerveau commence à s'apaiser,  parce que tu retires le drama ajouté à la situation.  Le deuxième outil que j'aide beaucoup à entraîner,  c'est la zone de contrôle.  Alors,  reprendre conscience de ce que l'on peut contrôler versus ce que l'on ne contrôle pas.  Et focus,  concentrer son attention et son énergie.  sur ce que tu as en ton pouvoir déjà.  Parce que souvent,  on est tellement onibulé par tout ce que l'on ne contrôle pas que l'on en oublie tout ce qui est en notre pouvoir.  Alors,  tu ne contrôles pas les décisions du comité de direction.  Ok,  mais tu peux décider d'en tirer de la clarté.  Qu'est-ce que cette expérience m'apprend sur mes limites,  sur la gestion de la communication,  sur la gestion de la politique et de l'influence justement dans ce comité de direction ?  Qu'est-ce que cette expérience t'apprend sur la manière dont tu veux être considéré ?  Sur ce que tu veux créer ensuite,  à partir de ces enseignements ?  Alors ce que tu peux contrôler,  c'est ton énergie,  ta manière de répondre,  la qualité de ton intention,  la manière dont tu choisis de te parler à toi-même et surtout l'importance que tu décides d'accorder à une situation ou à une autre.  L'énergie que tu as envie d'y consacrer ou non.  Tout le reste.  Ça appartient aux aléas de la vie.  Mon troisième outil que je t'invite à investir,  c'est processer l'inconfort.  On a oublié que l'inconfort fait partie de notre quotidien.  Je suis assez convaincue que la vie c'est 50-50,  sauf qu'on nous a tellement appris à être focalisés,  concentrés sur tout ce qui ne va pas,  sur tout ce qui manque,  et notre cerveau nous y aide aussi quand même beaucoup,  qu'on ne voit plus tout le 50%  positif.  Alors oui,  Réapprendre à traverser,  à processer l'inconfort,  surtout dans des périodes de changement qui nous secouent,  qui nous mettent à mal,  eh bien,  c'est ce qui peut faire la différence.  Alors oui,  parfois il faut faire le deuil.  Le deuil d'un projet,  d'une équipe,  d'une version de toi longuement travaillée durant des années.  Un futur potentiel aussi idéalisé.  Ceci ne se réalisera pas.  Mais cela ne veut pas dire que c'est contre toi.  que tu as démérité,  et surtout cela ne veut pas dire qu'il n'y aura plus rien au-delà.  Le deuil,  ce n'est pas juste tourner la page.  C'est apprendre à lire autrement.  Tant que tu résistes à cet inconfort,  à cette douleur,  elle reste.  Et dès que tu l'accueilles,  elle se transforme.  Faire le deuil,  ce n'est pas renoncer.  C'est accepter de perdre une forme pour retrouver une direction.  C'est accepter de se délester d'un costume qui était celui d'hier.  mais pas forcément celui de demain.  Et lorsque tu es dans ce mindset de victime,  tu restes bloqué.  Tu restes bloqué parce que...  Ce n'est pas ta faute.  Tu attends que l'on te reconnaisse,  tu attends que l'on te propose que l'on te tende la main.  Et pourquoi tu ne te tendrais pas la main à toi tout seul ?  Tu vois,  lorsque l'on accepte cette résonance,  cette prise de conscience,  eh bien c'est souvent là que le shift s'opère.  Ce moment précis où tu cesses de vouloir comprendre,  convaincre ou réparer,  où tu décides simplement de revenir à toi.  Parce qu'au fond c'est ça,  sortir du drama,  du rôle de la victime,  ce n'est pas faire la paix.  avec le monde,  il y aurait beaucoup trop de monde et beaucoup trop de paix à faire.  C'est faire la paix avec toi,  déjà.  Tu arrêtes de vouloir que tout soit juste.  Que tu arrêtes de vouloir que tout le monde te comprenne.  Tu arrêtes de t'épuiser à prouver toujours et encore que toi,  tu as raison.  Ok,  tu as raison.  Et so what ?  Avoir raison selon quel principe,  selon quelle éducation ?  Et puis avoir raison ou non,  in fine.  C'est n'importe quoi.  Sortir du drama,  c'est recommencer à respirer,  à sentir ce qui est vivant en toi,  là,  maintenant.  Revenir à soi,  c'est d'abord faire silence pour écouter ce qu'il y a à l'intérieur.  C'est redressant du mental au corps,  du bruit,  du brouhaha,  où on est tiraillé dans tous les sens,  au cœur.  C'est se demander de quoi est-ce que j'ai vraiment besoin,  là,  pour moi,  aujourd'hui.  Qu'est-ce que je veux garder ?  Et qu'est-ce que je veux laisser partir ?  Je vous vois arriver souvent en coaching avec une colère brûlante,  une fatigue accumulée,  et grâce à ça,  repartir plus calme.  Pas parce que le problème est réglé,  mais parce que vous avez repris la main,  et que vous sortez justement de cette impression de victime et d'impuissance imposée.  Alors non,  tu ne contrôles pas les décisions,  les comportements,  les départs,  les silences.  Mais tu peux contrôler ta respiration,  ton énergie,  ta manière de répondre.  Et ça,  c'est déjà pas si mal.  C'est à partir de cet espace-là que tu vas aussi pouvoir sortir de ces injustices,  de cette terre entière contre toi.  Non,  je t'assure,  personne n'a de dents contre toi,  au point de vouloir te nuire à tout prix.  Juste à toi,  tout le monde a bien d'autres choses à penser.  Et souvent,  ce sont leurs propres peurs,  leurs propres angoisses non gérées qui les font réagir de cette manière.  Alors...  Si tu pensais un peu à toi,  et à ce qui est en ton pouvoir,  qu'est-ce que cette injustice t'a appris ?  Quelles limites t'a-t-elle révélées ?  Que tu t'es oublié en route ?  Que tu as toujours voulu plaire à tout le monde et qu'in fine,  tu as tendu un retour que tu n'as pas eu ?  Quelle part de moi cette injustice m'a obligée à regarder ?  Parce que souvent,  nos parts d'ombre,  nos attentes,  on a toujours du mal à les regarder.  Alors tu peux continuer de te raconter cette histoire,  depuis la baissure,  ou tu...  tu peux commencer à la raconter depuis la conscience.  Tu peux continuer à subir le récit des autres,  ou tu peux reprendre le stylo.  Et peut-être qu'au fond,  ce que la vie essayait de te dire à travers tout ça,  ce n'était pas « tu dois être plus fort,  plus forte,  plus courageuse,  tu ne dois rien lâcher » .  Mais peut-être que c'est aussi un message de  « hey, ralentis,  respire,  reviens à toi » .  Ce que tu cherches à l'extérieur,  Tu l'as déjà à l'intérieur.  Parce que oui,  ton énergie est sacrée et elle n'appartient qu'à toi.  Donc tu as le droit de décider où est-ce que tu l'investis.  Et surtout,  tu es déjà assez,  tel que tu es.  Merci mille fois d'avoir écouté cet épisode.  J'espère qu'il vous a plu.  Si vous avez 5 minutes,  prenez-les pour noter ou commenter cet épisode.  Grâce à vos avis,  vous le savez,Reset Your Mind  commence à être connu.  Et j'avoue que j'ai très envie de voir jusqu'où nous pouvons aller ensemble.  A très vite !