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Ep#74 - "Si j'avais su...". 4 clés pour s'en sortir cover
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Reset Your Mind

Ep#74 - "Si j'avais su...". 4 clés pour s'en sortir

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20min |23/10/2025
Play
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20min |23/10/2025
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Description

Même avec la meilleure formation en management, il y a des choses que l’on apprend uniquement sur le terrain.
Et souvent… à la dure.


Dans cet épisode de Reset Your Mind, Stéphanie Martin, executive coach et ex-dirigeante dans le digital, revient sur les mythes persistants du leadership qu’elle aurait aimé déconstruire plus tôt :

  • croire que les résultats parlent d’eux-mêmes,

  • penser qu’il faut tout savoir pour être légitime,

  • attendre qu’un manager reconnaisse ton travail pour évoluer.

  • ou encore ne pas investir elle même dans sa propre carrière


Avec lucidité et bienveillance, elle explore ces illusions qui freinent les dirigeant·es et les cadres à haut potentiel :
les pièges de la surperformance, le faux contrôle, la peur de la visibilité, l’ego qui isole, et la difficulté d’investir réellement en soi.

Un épisode fort, incarné, qui invite à désapprendre pour mieux diriger,
à réconcilier puissance et imperfection,
et à remettre la clarté — plutôt que la performance — au cœur du leadership.

Parce que le vrai leadership ne se mesure pas à ce que tu maîtrises,
mais à ce que tu es prêt·e à questionner.


Le podcast évoqué : N°12 - Non, les résultats ne parlerons pas d’eux même . https://smartlink.ausha.co/reset-your-mind/ep-12-non-les-resultats-ne-parleront-pas-d-eux-memes


🎧 À propos de ce podcast :
Reset Your Mind est le podcast de Stéphanie Martin, Executive Coach, fondatrice du programme Reset Your Mind, et ancienne directrice du digital et du e-commerce.
Chaque épisode propose un pas de côté pour repenser nos manières de travailler, diriger, décider et influencer avec lucidité, exigence et humanité.


En savoir plus 👉 https://reset-yourmind.com/liens/

Instagram 👉🏻 https://www.instagram.com/by_reset_yourmind?igsh=azV3ZTllaGd0b2py

Linkedin 👉🏻 www.linkedin.com/in/stéphanie-martin-executivecoach


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue chez Reset Your Mind, vous écoutez le 74e épisode. Cette semaine, j'avais envie de revenir sur quelques basiques, revenir sur ces prises de conscience, pour ne pas dire ces claques, qui ont composé mon parcours professionnel. Ces fameux moments où l'on se dit « Ouch ! » Ça, on ne m'avait pas prévenu que ça piquerait autant. Car même avec les meilleures formations du monde, en management, en leadership, les MBA et autres, il y a une grande partie que l'on apprend sur le tas, dans la vraie vie. Piloter sa carrière, piloter une équipe, un département, un business, c'est tous les jours. C'est tous les jours avec son lot de surprises et son lot d'inattendus, de stress, de situations impromptues et inimaginables. J'aime cette phrase, le leadership c'est gérer des humains imparfaits, avec toute sa propre... imperfection. Prenez un instant pour y réfléchir. Le leadership, c'est gérer des humains imparfaits avec toute sa propre imperfection. Alors, ne nous le rompons pas. Toi aussi, tu t'es certainement dit la première fois que tu as pris des fonctions de leadership ou de management, c'est une question de travail, une question de résultat, une question de compétence. Et peut-être même que tu te l'es dit une deuxième fois, voire même une troisième fois lors d'une troisième prise de poste. Alors, tu es convaincu que si tu livres, si tu coche les cases, cela parlera pour toi. Spoiler, non. Le leadership, c'est beaucoup plus que cela. C'est un sport mental avant tout. Le plus dur, ce n'est pas ce que l'on t'apprend. C'est tout ce que l'on t'a fait croire avant. Et aujourd'hui, j'avais vraiment envie de partager avec toi ces mythes-là, ceux que j'aurais aimé craquer beaucoup plus tôt. Pas pour le plaisir de casser des codes, non. Plutôt parce que ces croyances nous coûtent cher. Bien trop cher. en énergie, en liberté et en impact. Alors, allons creuser ces quatre mythes du leadership que j'aurais vraiment aimé brûler avant de me brûler les ailes. Le premier de ce top 4, c'est les résultats parleront d'eux-mêmes. J'ai d'ailleurs dédié un épisode à ce sujet-là, le numéro 12. Je t'invite vraiment à aller l'écouter si tu n'as pas eu l'occasion jusqu'à présent de l'écouter. Celui-là, je le mets en tête de liste parce que c'est un des plus insidieux, je trouve. J'y ai cru. Moi aussi, longtemps et dur comme fer. Je croyais que si je travaillais bien, si je performais, si je faisais le job, les choses parleraient d'elles-mêmes. Mes résultats parleraient d'eux-mêmes. Mais non, les résultats ne parlent pas. Les résultats, ils chuchotent. Et souvent, pas grand monde n'est disponible pour les écouter. C'est sans doute une des grandes désillusions du leadership de nos jours. En tout cas, l'une des miennes. Parce qu'on confond valeur et reconnaissance. Mais les deux n'ont rien à voir. Ce n'est pas parce que tu es légitime que tu seras visible. Et ce n'est pas parce que tu es brillant ou brillante que ton impact sera reconnu. Le leadership, ce n'est pas un concours de méritocratie. Sinon, ça se saurait. Je pense que cela, il y a vraiment à loter de notre tête. C'est un travail de positionnement. C'est un travail d'influence et de clarté. De vision, de visibilité. Surtout, Si tu ne racontes pas ton propre récit, quelqu'un d'autre le fera à ta place, pour ne pas dire en prenant ta place. Souvent on se cache derrière l'arrogance tranquille du « moi je laisse parler mes résultats » , on se dit que prendre la parole c'est du temps perdu, que c'est faire de la politique, ou pire, que cela manque de modestie. Je l'ai pensé, vraiment, et je ne jette la pierre à personne, je l'ai pensé souvent, longtemps. Mais un, c'est une erreur. et 2 Ne serait-ce pas aussi un peu de l'arrogance de se croire tellement fantastique, autocentré, que tout le monde sait à quel point vous êtes parfait ? Que tout le monde sait à quel point vous êtes brillant ou brillante ? Parce que la parole, en interne comme en externe, n'est pas un supplément de communication. Vraiment, c'est une part essentielle du leadership. Prendre la parole, c'est donner du poids aussi à ces réalisations, à ces convictions, à ces équipes aussi, au travail réalisé par nos équipes. C'est donner de la consistance à ce que l'on porte, ce pour quoi on se bat au quotidien tous les jours. C'est permettre aux autres aussi de comprendre la difficulté à créer cette valeur et pourquoi est-ce qu'elle compte tant. Ne pas le faire, c'est laisser aussi invisibiliser son travail. Et l'invisibilité, dans une organisation, ça a un coût. Dans notre société actuelle, qui est une société d'information, de communication, de représentation, ça a un coût. énorme. Elle retarde les arbitrages, elle freine les validations, elle complique les soutiens aussi, les sponsors internes ou externes sur des projets ou c'est sur des décisions importantes. Parce que tu penses que parler de tes réussites te fera perdre du temps. En réalité, c'est tout l'inverse. Cela t'en fera gagner. Pourquoi ? Parce que le jour où tu devras défendre une décision, un projet ou une vision, un arbitrage, soutenir un arbitrage, les gens se souviendront de la clarté et de la cohérence de ton message parce que jusqu'à présent, tu l'as porté, tu l'as incarné. Ce n'est pas prétentieux de parler de ce que tu fais. C'est stratégique, c'est utile et c'est profondément responsable. Donc ne néglige pas l'importance de donner du poids à ta parole, à tes propos. Je pense que c'est vraiment capital parce que non, les résultats ne sont pas autoportants toujours et surtout ils ne parlent pas d'eux-mêmes. En deuxième position, il y a un autre mécanisme, plus insidieux encore, surtout pour nous les femmes. On nous a longtemps appris qu'il n'y avait de la place que pour une. Que si l'une réussissait, c'était forcément au détriment des autres. Comme s'il fallait choisir entre être solidaire ou être visible. C'est faux. Et si c'était justement tout l'inverse ? Honnêtement, c'est ce que je me dis à chaque fois que je m'installe derrière ce micro. Chaque fois que je publie un contenu, que ce soit un podcast, une vidéo ou un post, chaque fois que je me rends visible. Certes, c'est mon nom qui s'affiche, c'est vrai. Mais c'est aussi et surtout pour que chacune de nous, pour que notre présence devienne une normalité. Et ça, ça m'a toujours... énormément driver, y compris avant dans ma carrière professionnelle plus corporate, pour que nos voix ne soient plus des exceptions, mais une normalité. Le deuxième topic que j'aimerais donc évoquer ici, c'est celui de demander de l'aide ou s'appuyer sur les autres, c'est une faiblesse. Ça, c'est un mythe tenace. Celui de la leader indépendante, forte, autosuffisante, celle qui n'a besoin de personne, qui sait mieux que les autres. Le vrai leadership ne se construit jamais, jamais seul. L'exemple que j'aime citer, c'est celui des femmes du gouvernement d'Obama. Tu l'as déjà certainement entendu. Lorsque l'une d'entre elles s'exprimait et que ses propos n'étaient pas entendus, gaslighting ou mansplaining, donc pas entendus, pas compris dans leur quintessence, et bien une autre du gouvernement d'Obama reprenait ses mots, ses propos, les reformulait, certes, les renforçait, jusqu'à ce qu'ils soient pris. en compte pour le message, le fond qu'ils avaient à véhiculer. Elles appelaient ça l'amplification. Ce n'est pas une tactique de communication, c'est une stratégie d'influence collective, de mutualisation, d'amplification. C'est ce que vous faites à chaque fois que vous likez, à chaque fois que vous commentez un post, une vidéo. C'est, je me reconnais dans ce que tu évoques, dans le message que tu portes, et oui, je l'amplifie. Je souhaite qu'il soit diffusé plus largement. Elles faisaient cela parce qu'elles avaient compris que le pouvoir individuel ne suffit pas, que la voix d'une femme seule peut être contestée, encore aujourd'hui, mais que la cohérence de plusieurs devient beaucoup plus difficile à ignorer. Et c'est exactement cela que nous devons réapprendre à faire, dans nos entreprises, dans nos comités, dans nos boards. Amplifier, relayer, soutenir. Pas pour plaire, pas pour se montrer, et uniquement sur le principe de se montrer, mais pour faire avancer. parce que le vrai leadership n'est pas se battre pour une place, c'est ancrer pour d'autres. Et surtout, donc, pour nous, mesdames. Le succès des uns ne retire rien aux autres. Au contraire, il agrandit le terrain de jeu pour chacun et chacune de nous. Justement, lorsqu'on commence à s'appuyer davantage sur les autres, un autre réflexe peut surgir assez rapidement. Celui de vouloir tout comprendre. tout maîtriser. Comme si la légitimité devait se prouver par la connaissance absolue. Comme si, sans expertise, on risquait d'être démasqué. Et c'est là qu'apparaît le troisième mythe pour moi. Celui du leader qui doit tout savoir. Ah, celui-là. Est-il vraiment encore besoin de lui faire la peau ? Oui. Toujours et encore. Ce mythe est coriace. Le syndrome du « je dois être plus expert ou experte dans la pièce, sinon je perd ma légitimité. Si je n'ai pas la réponse, je ne suis pas à ma place. Erreur stratégique. Soyons honnêtes, piège redoutable. Je te vois en coaching téchiné à tout analyser, à tout valider, à vouloir tout comprendre, au point parfois de devenir le goulot des tranquements sans même t'en rendre compte. Et tu te retrouves coincé dans les détails, enfermé dans l'opérationnel alors que paradoxalement, ce à quoi tu aspires, c'est précisément l'inverse, reprendre de la hauteur. Ton rôle de leader, ce n'est pas de tout savoir. C'est de créer un espace où les meilleurs peuvent s'exprimer. De poser le cadre, de poser la vision, de poser le cap. Un leader omniscient, c'est un leader isolé, et un leader isolé, c'est un leader vulnérable. Mais surtout, ce n'est pas un leader, ou une leader. Le leadership, c'est accepter de ne pas tout maîtriser, c'est faire confiance à l'intelligence collective, même lorsqu'elle ne correspond pas exactement à ta façon de penser. Honnêtement, devenir leader, c'est avoir cette humilité, cette compréhension que non, notre rôle n'est pas de tout savoir mieux que chacun et chacune des membres de nos équipes. mais plutôt, au contraire, de t'entourer de plus experts que toi, sur chacun des domaines dont tu as besoin. Un, tu t'épuiseras moins. Deux, tu seras beaucoup plus lucide. Et trois, tu seras beaucoup plus capable, du coup, de donner de la hauteur, de donner de la vision, plutôt que de t'aginer à essayer de maîtriser des compétences dont tu n'as que peu d'intérêt. Personnellement, j'ai appris à faire confiance à des personnes bien plus brillantes que moi sur des sujets vraiment très pointus, et c'est ce qui m'a permis de grandir. On ne t'écoute pas parce que tu sais tout en tant que leader, et en tout cas ce n'est pas ce qu'on attend, on t'écoute parce que tu inspires. On t'écoute parce que tu donnes confiance. Et cette confiance, elle ne n'est pas de la démonstration que tu sais mieux que tout le monde, ce qui n'est de toute façon pas vrai et ce qui finit toujours par se voir. Mais plutôt du calme que l'on incarne lorsqu'on en sort de l'ego, justement. Il y a vraiment cet enjeu de travailler à sortir de l'ego et de nourrir cette confiance en soi au-delà de... Je sais et j'ai réponse à tous. Sortir de l'ego, ce n'est pas une perte de pouvoir. C'est au contraire une preuve de leadership, d'être focus sur l'objectif plutôt que soi-même. D'ailleurs, la question à se poser quand tu pars dans ce genre de choses ne serait-elle pas de est-ce que je cherche à prouver que je sais, donc sous-entendu je sais mieux que les membres de la pièce, ou à comprendre ce qui m'échappe ? Et si tu réponds oui à la deuxième partie de cette question, alors tu es au bon endroit. Est-ce que je cherche à prouver que je sais ou à comprendre ce qui m'échappe ? Et puis, on va enchaîner avec le quatrième de ce top. Il y a un sept autres pièges plus discrets mais tout aussi coûteux. Celui qui consiste à croire que notre évolution, notre évolution, notre carrière dépend des autres. Après avoir voulu tout savoir, on finit souvent par vouloir être reconnu. pour tout ce que l'on a fait. Et l'on attend, parfois longtemps, qu'un regard extérieur vienne enfin valider ce que nous, nous savons déjà de nous-mêmes. Ce quatrième mythe, c'est « mon boss gérera mon évolution » . Non, non et non. Ce n'est pas son job. Votre boss n'est pas là pour gérer votre carrière. Votre boss n'est pas là pour gérer votre évolution, votre plan de formation. Il est certes là pour en parler, Mais même les meilleurs managers ont leurs propres contraintes, ont leurs propres angles morts, ont leur propre plafond de verre et leur propre biais de pensée aussi. Et surtout, ton boss a ses propres objectifs à atteindre. Des objectifs business, la plupart du temps, qui n'ont rien à voir avec toi. J'ai longtemps cru, moi aussi, que ma progression dépendrait de mon manager ou du plan de carrière défini par mon entreprise ou des possibilités. des opportunités que mon entreprise pouvait me proposer. Et bien, j'ai compris. Ma carrière, c'est mon entreprise. Mon parcours professionnel, c'est mon entreprise à moi. C'est à moi de la piloter, d'en définir le cap, d'investir en moi quand j'ai besoin pour compléter des compétences. Et surtout, parfois aussi, en dehors du cadre professionnel, d'investir en moi pour me nourrir intellectuellement, pour me redonner de l'énergie quand j'ai besoin, pour m'aider à... à comprendre certains modes de fonctionnement, certaines évolutions. Investir en soi, ce n'est jamais un luxe. C'est une stratégie. Pendant des années, j'ai attendu le plan de formation, les validations RH, les budgets, pour au final me retrouver avec une énième formation Excel ou un cours d'anglais qui ne changeait pas grand-chose à la donne, à mes interrogations, à mes aspirations ou mes besoins. Je ne dis pas que c'est inutile. Attention ! Et il y a des entreprises, encore une fois, qui essayent de faire vraiment très très bien les choses. Mais personnellement, ce n'était pas ce dont j'avais besoin. C'est là que j'ai commencé à choisir autrement, à reprendre le lead sur cet aspect-là aussi. J'ai investi dans des formations, dans des lectures, dans du coaching, tu le sais maintenant. Pas forcément toujours d'ailleurs estampillé corporate ou professionnel. Et à chaque fois, ça ne m'a fait que grandir. Pas uniquement sur le plan professionnel, mais... humainement, profondément, les rencontres. Aussi. Alors oui, c'est un budget, mais aujourd'hui, avec le web, on trouve des formations en e-learning ou en distance qui sont hyper pertinentes et pas si coûteuses que cela. Alors oui, il y a aussi des grandes entreprises et des grandes universités qui proposent tout un tas de formations à distance ou en combinaison qui sont franchement très, très complètes et vraiment passionnantes, mais qui coûtent aussi beaucoup, beaucoup plus cher. Quoi qu'il en soit, J'ai vraiment investi beaucoup d'argent dans les formations depuis plusieurs années à titre personnel, quasiment une à deux minimum par an, mais c'est un budget que je n'ai jamais regretté. De ce point de vue-là, du point de vue financier, c'est un budget que je n'ai jamais regretté. Parce qu'il m'a donné ce que les entreprises dans lesquelles j'évoluais ne pouvaient pas m'offrir. Une vision plus claire de moi, une vision plus claire de mes aspirations, une vision plus claire de pourquoi je fonctionnais comme ça, de ma place, de ma posture. où j'avais envie d'aller moi. Je me souviens d'une cliente brillante qui était cadre dirigeante dans une grande entreprise, qui me disait j'ai très envie de me faire coacher et je veux que ce soit avec vous, mais j'attends de voir si mon entreprise le prend en charge. Cette femme étant cadre dirigeante dans une grande entreprise internationale, sur le coup, j'ai été un peu dubitative et je lui ai tout simplement posé la question avec beaucoup de bienveillance et vraiment de curiosité. Et si c'était ton premier acte de leadership ? De ne pas attendre de validation. Ça l'a heurté sur le coup. Mais elle l'a entendu. Et elle l'a fait. Et six mois plus tard, elle ne parlait plus de plan de carrière. Elle parlait de stratégie d'impact. Elle le parlait d'ailleurs pour elle-même, mais aussi pour ses collaborateurs et collaboratrices. Depuis, j'avoue que c'est entré en moi comme une règle. C'est vrai que... que chaque décision de formation est accompagnée de un engagement moral envers moi-même. Depuis, moi, c'est vraiment devenu ma règle. Si je décide d'investir dans une formation, dans un accompagnement, je le fais à fond. Je ne laisse pas les emails dormir dans une boîte de réception, ni les vidéos tournées en fond d'écran, ou pendant que je fais autre chose. Je l'intègre, je pratique, et j'en tire tout ce que je peux, toute la quintessence de cette formation. Je ne le fais pas à moitié, sinon c'est trop facile. Et surtout, ça ne transforme rien. La vraie question à se poser ici serait plutôt, est-ce que j'attends encore que quelqu'un me valide ? Valide mes aspirations, valide mes envies. D'ailleurs, est-ce que j'en ai besoin ? Ou est-ce que je me choisis ? Peu importe. Juste pour le chemin, juste pour l'exploration, juste pour l'apprentissage de nouveau. Alors voilà, mon petit top 4 de mythes à aller déconstruire de nouveau. Les quatre qui m'ont vraiment plombé. Les résultats ne parleront pas d'eux-mêmes. Demander de l'aide ou s'appuyer sur les autres n'est pas une faiblesse. Et un leader doit tout savoir. Mon Dieu, non, surtout, surtout pas. Au contraire, il doit s'entourer de plus sachants. Et enfin, ton évolution, ton plan de carrière n'appartient qu'à toi. Tu n'as à attendre après personne. Si je devais résumer tout cela en une phrase, ce serait celle-ci, je pense. Le leadership, ce n'est pas ce que l'on t'a appris. C'est ce que tu choisis de désapprendre. Désapprendre à tout contrôler. Désapprendre à toujours dire oui. Désapprendre à confondre puissance et perfection aussi. Et surtout, désapprendre à croire que ton rôle, c'est de plaire, c'est de convenir aux uns et aux autres. Ton rôle, c'est d'élever. Ton rôle, c'est de créer, d'inspirer. Mais ça, j'avoue que je ne l'ai pas forcément compris toute seule. L'expérience, bien sûr, m'y a amené. Les claques, les murs, les épreuves, les succès aussi, les chutes. les reprises, les réinventions. Puis il y a bien évidemment eu celle où j'ai enfin accepté de ne plus tout porter toute seule, d'apprendre à m'entourer, d'apprendre à écouter différemment, et puis me faire coacher, très très clairement. Le coaching est entré dans ma vie un peu par hasard, tu le sais maintenant, mais il a clairement tout bousculé. Il m'a permis de mettre en mots ce que je pressentais intuitivement que je n'arrivais pas à formuler et que je n'arrivais pas encore à incarner. Il a été vraiment ce miroir, parfois inconfortable, qui m'a obligée à garder mes propres angles morts, mes certitudes, mes peurs. Et c'est là que j'ai vraiment compris ce qu'était pour moi, en tout cas, le leadership. Ce n'est pas un sommet à atteindre. C'est une pratique quotidienne de lucidité et de courage. Alors bien évidemment, cette liste est loin d'être exhaustive, tu t'en doutes, et peut-être que je referai un épisode dans les mois à venir sur un top 4 ou un top 5 un peu différent, mais je pense qu'il est important de revenir à soi, sans les filtres, sans les injonctions, sans la peur, et ça c'est déjà un sacré acte de leadership. Alors je vais te laisser sur cette phrase, le leadership c'est accompagner des humains imparfaits avec ses propres imperfections. J'espère que tu l'emporteras avec toi et que la prochaine fois que tu commences à douter, que tu commences à ne pas oser prendre la parole, que tu commences à ne pas oser demander de l'aide, ça reviendra te chatouiller dans les oreilles. J'espère que cet épisode t'aura offert ce pas de côté dont on a tous besoin régulièrement. Si c'est le cas, je t'invite à le noter, à commenter ou à le... partagées. C'est ainsi que ces sujets de lucidité, de responsabilité trouvent leur chemin jusqu'à celles et ceux qui ont besoin de l'entendre, ce petit rappel. A la semaine prochaine !

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Même avec la meilleure formation en management, il y a des choses que l’on apprend uniquement sur le terrain.
Et souvent… à la dure.


Dans cet épisode de Reset Your Mind, Stéphanie Martin, executive coach et ex-dirigeante dans le digital, revient sur les mythes persistants du leadership qu’elle aurait aimé déconstruire plus tôt :

  • croire que les résultats parlent d’eux-mêmes,

  • penser qu’il faut tout savoir pour être légitime,

  • attendre qu’un manager reconnaisse ton travail pour évoluer.

  • ou encore ne pas investir elle même dans sa propre carrière


Avec lucidité et bienveillance, elle explore ces illusions qui freinent les dirigeant·es et les cadres à haut potentiel :
les pièges de la surperformance, le faux contrôle, la peur de la visibilité, l’ego qui isole, et la difficulté d’investir réellement en soi.

Un épisode fort, incarné, qui invite à désapprendre pour mieux diriger,
à réconcilier puissance et imperfection,
et à remettre la clarté — plutôt que la performance — au cœur du leadership.

Parce que le vrai leadership ne se mesure pas à ce que tu maîtrises,
mais à ce que tu es prêt·e à questionner.


Le podcast évoqué : N°12 - Non, les résultats ne parlerons pas d’eux même . https://smartlink.ausha.co/reset-your-mind/ep-12-non-les-resultats-ne-parleront-pas-d-eux-memes


🎧 À propos de ce podcast :
Reset Your Mind est le podcast de Stéphanie Martin, Executive Coach, fondatrice du programme Reset Your Mind, et ancienne directrice du digital et du e-commerce.
Chaque épisode propose un pas de côté pour repenser nos manières de travailler, diriger, décider et influencer avec lucidité, exigence et humanité.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue chez Reset Your Mind, vous écoutez le 74e épisode. Cette semaine, j'avais envie de revenir sur quelques basiques, revenir sur ces prises de conscience, pour ne pas dire ces claques, qui ont composé mon parcours professionnel. Ces fameux moments où l'on se dit « Ouch ! » Ça, on ne m'avait pas prévenu que ça piquerait autant. Car même avec les meilleures formations du monde, en management, en leadership, les MBA et autres, il y a une grande partie que l'on apprend sur le tas, dans la vraie vie. Piloter sa carrière, piloter une équipe, un département, un business, c'est tous les jours. C'est tous les jours avec son lot de surprises et son lot d'inattendus, de stress, de situations impromptues et inimaginables. J'aime cette phrase, le leadership c'est gérer des humains imparfaits, avec toute sa propre... imperfection. Prenez un instant pour y réfléchir. Le leadership, c'est gérer des humains imparfaits avec toute sa propre imperfection. Alors, ne nous le rompons pas. Toi aussi, tu t'es certainement dit la première fois que tu as pris des fonctions de leadership ou de management, c'est une question de travail, une question de résultat, une question de compétence. Et peut-être même que tu te l'es dit une deuxième fois, voire même une troisième fois lors d'une troisième prise de poste. Alors, tu es convaincu que si tu livres, si tu coche les cases, cela parlera pour toi. Spoiler, non. Le leadership, c'est beaucoup plus que cela. C'est un sport mental avant tout. Le plus dur, ce n'est pas ce que l'on t'apprend. C'est tout ce que l'on t'a fait croire avant. Et aujourd'hui, j'avais vraiment envie de partager avec toi ces mythes-là, ceux que j'aurais aimé craquer beaucoup plus tôt. Pas pour le plaisir de casser des codes, non. Plutôt parce que ces croyances nous coûtent cher. Bien trop cher. en énergie, en liberté et en impact. Alors, allons creuser ces quatre mythes du leadership que j'aurais vraiment aimé brûler avant de me brûler les ailes. Le premier de ce top 4, c'est les résultats parleront d'eux-mêmes. J'ai d'ailleurs dédié un épisode à ce sujet-là, le numéro 12. Je t'invite vraiment à aller l'écouter si tu n'as pas eu l'occasion jusqu'à présent de l'écouter. Celui-là, je le mets en tête de liste parce que c'est un des plus insidieux, je trouve. J'y ai cru. Moi aussi, longtemps et dur comme fer. Je croyais que si je travaillais bien, si je performais, si je faisais le job, les choses parleraient d'elles-mêmes. Mes résultats parleraient d'eux-mêmes. Mais non, les résultats ne parlent pas. Les résultats, ils chuchotent. Et souvent, pas grand monde n'est disponible pour les écouter. C'est sans doute une des grandes désillusions du leadership de nos jours. En tout cas, l'une des miennes. Parce qu'on confond valeur et reconnaissance. Mais les deux n'ont rien à voir. Ce n'est pas parce que tu es légitime que tu seras visible. Et ce n'est pas parce que tu es brillant ou brillante que ton impact sera reconnu. Le leadership, ce n'est pas un concours de méritocratie. Sinon, ça se saurait. Je pense que cela, il y a vraiment à loter de notre tête. C'est un travail de positionnement. C'est un travail d'influence et de clarté. De vision, de visibilité. Surtout, Si tu ne racontes pas ton propre récit, quelqu'un d'autre le fera à ta place, pour ne pas dire en prenant ta place. Souvent on se cache derrière l'arrogance tranquille du « moi je laisse parler mes résultats » , on se dit que prendre la parole c'est du temps perdu, que c'est faire de la politique, ou pire, que cela manque de modestie. Je l'ai pensé, vraiment, et je ne jette la pierre à personne, je l'ai pensé souvent, longtemps. Mais un, c'est une erreur. et 2 Ne serait-ce pas aussi un peu de l'arrogance de se croire tellement fantastique, autocentré, que tout le monde sait à quel point vous êtes parfait ? Que tout le monde sait à quel point vous êtes brillant ou brillante ? Parce que la parole, en interne comme en externe, n'est pas un supplément de communication. Vraiment, c'est une part essentielle du leadership. Prendre la parole, c'est donner du poids aussi à ces réalisations, à ces convictions, à ces équipes aussi, au travail réalisé par nos équipes. C'est donner de la consistance à ce que l'on porte, ce pour quoi on se bat au quotidien tous les jours. C'est permettre aux autres aussi de comprendre la difficulté à créer cette valeur et pourquoi est-ce qu'elle compte tant. Ne pas le faire, c'est laisser aussi invisibiliser son travail. Et l'invisibilité, dans une organisation, ça a un coût. Dans notre société actuelle, qui est une société d'information, de communication, de représentation, ça a un coût. énorme. Elle retarde les arbitrages, elle freine les validations, elle complique les soutiens aussi, les sponsors internes ou externes sur des projets ou c'est sur des décisions importantes. Parce que tu penses que parler de tes réussites te fera perdre du temps. En réalité, c'est tout l'inverse. Cela t'en fera gagner. Pourquoi ? Parce que le jour où tu devras défendre une décision, un projet ou une vision, un arbitrage, soutenir un arbitrage, les gens se souviendront de la clarté et de la cohérence de ton message parce que jusqu'à présent, tu l'as porté, tu l'as incarné. Ce n'est pas prétentieux de parler de ce que tu fais. C'est stratégique, c'est utile et c'est profondément responsable. Donc ne néglige pas l'importance de donner du poids à ta parole, à tes propos. Je pense que c'est vraiment capital parce que non, les résultats ne sont pas autoportants toujours et surtout ils ne parlent pas d'eux-mêmes. En deuxième position, il y a un autre mécanisme, plus insidieux encore, surtout pour nous les femmes. On nous a longtemps appris qu'il n'y avait de la place que pour une. Que si l'une réussissait, c'était forcément au détriment des autres. Comme s'il fallait choisir entre être solidaire ou être visible. C'est faux. Et si c'était justement tout l'inverse ? Honnêtement, c'est ce que je me dis à chaque fois que je m'installe derrière ce micro. Chaque fois que je publie un contenu, que ce soit un podcast, une vidéo ou un post, chaque fois que je me rends visible. Certes, c'est mon nom qui s'affiche, c'est vrai. Mais c'est aussi et surtout pour que chacune de nous, pour que notre présence devienne une normalité. Et ça, ça m'a toujours... énormément driver, y compris avant dans ma carrière professionnelle plus corporate, pour que nos voix ne soient plus des exceptions, mais une normalité. Le deuxième topic que j'aimerais donc évoquer ici, c'est celui de demander de l'aide ou s'appuyer sur les autres, c'est une faiblesse. Ça, c'est un mythe tenace. Celui de la leader indépendante, forte, autosuffisante, celle qui n'a besoin de personne, qui sait mieux que les autres. Le vrai leadership ne se construit jamais, jamais seul. L'exemple que j'aime citer, c'est celui des femmes du gouvernement d'Obama. Tu l'as déjà certainement entendu. Lorsque l'une d'entre elles s'exprimait et que ses propos n'étaient pas entendus, gaslighting ou mansplaining, donc pas entendus, pas compris dans leur quintessence, et bien une autre du gouvernement d'Obama reprenait ses mots, ses propos, les reformulait, certes, les renforçait, jusqu'à ce qu'ils soient pris. en compte pour le message, le fond qu'ils avaient à véhiculer. Elles appelaient ça l'amplification. Ce n'est pas une tactique de communication, c'est une stratégie d'influence collective, de mutualisation, d'amplification. C'est ce que vous faites à chaque fois que vous likez, à chaque fois que vous commentez un post, une vidéo. C'est, je me reconnais dans ce que tu évoques, dans le message que tu portes, et oui, je l'amplifie. Je souhaite qu'il soit diffusé plus largement. Elles faisaient cela parce qu'elles avaient compris que le pouvoir individuel ne suffit pas, que la voix d'une femme seule peut être contestée, encore aujourd'hui, mais que la cohérence de plusieurs devient beaucoup plus difficile à ignorer. Et c'est exactement cela que nous devons réapprendre à faire, dans nos entreprises, dans nos comités, dans nos boards. Amplifier, relayer, soutenir. Pas pour plaire, pas pour se montrer, et uniquement sur le principe de se montrer, mais pour faire avancer. parce que le vrai leadership n'est pas se battre pour une place, c'est ancrer pour d'autres. Et surtout, donc, pour nous, mesdames. Le succès des uns ne retire rien aux autres. Au contraire, il agrandit le terrain de jeu pour chacun et chacune de nous. Justement, lorsqu'on commence à s'appuyer davantage sur les autres, un autre réflexe peut surgir assez rapidement. Celui de vouloir tout comprendre. tout maîtriser. Comme si la légitimité devait se prouver par la connaissance absolue. Comme si, sans expertise, on risquait d'être démasqué. Et c'est là qu'apparaît le troisième mythe pour moi. Celui du leader qui doit tout savoir. Ah, celui-là. Est-il vraiment encore besoin de lui faire la peau ? Oui. Toujours et encore. Ce mythe est coriace. Le syndrome du « je dois être plus expert ou experte dans la pièce, sinon je perd ma légitimité. Si je n'ai pas la réponse, je ne suis pas à ma place. Erreur stratégique. Soyons honnêtes, piège redoutable. Je te vois en coaching téchiné à tout analyser, à tout valider, à vouloir tout comprendre, au point parfois de devenir le goulot des tranquements sans même t'en rendre compte. Et tu te retrouves coincé dans les détails, enfermé dans l'opérationnel alors que paradoxalement, ce à quoi tu aspires, c'est précisément l'inverse, reprendre de la hauteur. Ton rôle de leader, ce n'est pas de tout savoir. C'est de créer un espace où les meilleurs peuvent s'exprimer. De poser le cadre, de poser la vision, de poser le cap. Un leader omniscient, c'est un leader isolé, et un leader isolé, c'est un leader vulnérable. Mais surtout, ce n'est pas un leader, ou une leader. Le leadership, c'est accepter de ne pas tout maîtriser, c'est faire confiance à l'intelligence collective, même lorsqu'elle ne correspond pas exactement à ta façon de penser. Honnêtement, devenir leader, c'est avoir cette humilité, cette compréhension que non, notre rôle n'est pas de tout savoir mieux que chacun et chacune des membres de nos équipes. mais plutôt, au contraire, de t'entourer de plus experts que toi, sur chacun des domaines dont tu as besoin. Un, tu t'épuiseras moins. Deux, tu seras beaucoup plus lucide. Et trois, tu seras beaucoup plus capable, du coup, de donner de la hauteur, de donner de la vision, plutôt que de t'aginer à essayer de maîtriser des compétences dont tu n'as que peu d'intérêt. Personnellement, j'ai appris à faire confiance à des personnes bien plus brillantes que moi sur des sujets vraiment très pointus, et c'est ce qui m'a permis de grandir. On ne t'écoute pas parce que tu sais tout en tant que leader, et en tout cas ce n'est pas ce qu'on attend, on t'écoute parce que tu inspires. On t'écoute parce que tu donnes confiance. Et cette confiance, elle ne n'est pas de la démonstration que tu sais mieux que tout le monde, ce qui n'est de toute façon pas vrai et ce qui finit toujours par se voir. Mais plutôt du calme que l'on incarne lorsqu'on en sort de l'ego, justement. Il y a vraiment cet enjeu de travailler à sortir de l'ego et de nourrir cette confiance en soi au-delà de... Je sais et j'ai réponse à tous. Sortir de l'ego, ce n'est pas une perte de pouvoir. C'est au contraire une preuve de leadership, d'être focus sur l'objectif plutôt que soi-même. D'ailleurs, la question à se poser quand tu pars dans ce genre de choses ne serait-elle pas de est-ce que je cherche à prouver que je sais, donc sous-entendu je sais mieux que les membres de la pièce, ou à comprendre ce qui m'échappe ? Et si tu réponds oui à la deuxième partie de cette question, alors tu es au bon endroit. Est-ce que je cherche à prouver que je sais ou à comprendre ce qui m'échappe ? Et puis, on va enchaîner avec le quatrième de ce top. Il y a un sept autres pièges plus discrets mais tout aussi coûteux. Celui qui consiste à croire que notre évolution, notre évolution, notre carrière dépend des autres. Après avoir voulu tout savoir, on finit souvent par vouloir être reconnu. pour tout ce que l'on a fait. Et l'on attend, parfois longtemps, qu'un regard extérieur vienne enfin valider ce que nous, nous savons déjà de nous-mêmes. Ce quatrième mythe, c'est « mon boss gérera mon évolution » . Non, non et non. Ce n'est pas son job. Votre boss n'est pas là pour gérer votre carrière. Votre boss n'est pas là pour gérer votre évolution, votre plan de formation. Il est certes là pour en parler, Mais même les meilleurs managers ont leurs propres contraintes, ont leurs propres angles morts, ont leur propre plafond de verre et leur propre biais de pensée aussi. Et surtout, ton boss a ses propres objectifs à atteindre. Des objectifs business, la plupart du temps, qui n'ont rien à voir avec toi. J'ai longtemps cru, moi aussi, que ma progression dépendrait de mon manager ou du plan de carrière défini par mon entreprise ou des possibilités. des opportunités que mon entreprise pouvait me proposer. Et bien, j'ai compris. Ma carrière, c'est mon entreprise. Mon parcours professionnel, c'est mon entreprise à moi. C'est à moi de la piloter, d'en définir le cap, d'investir en moi quand j'ai besoin pour compléter des compétences. Et surtout, parfois aussi, en dehors du cadre professionnel, d'investir en moi pour me nourrir intellectuellement, pour me redonner de l'énergie quand j'ai besoin, pour m'aider à... à comprendre certains modes de fonctionnement, certaines évolutions. Investir en soi, ce n'est jamais un luxe. C'est une stratégie. Pendant des années, j'ai attendu le plan de formation, les validations RH, les budgets, pour au final me retrouver avec une énième formation Excel ou un cours d'anglais qui ne changeait pas grand-chose à la donne, à mes interrogations, à mes aspirations ou mes besoins. Je ne dis pas que c'est inutile. Attention ! Et il y a des entreprises, encore une fois, qui essayent de faire vraiment très très bien les choses. Mais personnellement, ce n'était pas ce dont j'avais besoin. C'est là que j'ai commencé à choisir autrement, à reprendre le lead sur cet aspect-là aussi. J'ai investi dans des formations, dans des lectures, dans du coaching, tu le sais maintenant. Pas forcément toujours d'ailleurs estampillé corporate ou professionnel. Et à chaque fois, ça ne m'a fait que grandir. Pas uniquement sur le plan professionnel, mais... humainement, profondément, les rencontres. Aussi. Alors oui, c'est un budget, mais aujourd'hui, avec le web, on trouve des formations en e-learning ou en distance qui sont hyper pertinentes et pas si coûteuses que cela. Alors oui, il y a aussi des grandes entreprises et des grandes universités qui proposent tout un tas de formations à distance ou en combinaison qui sont franchement très, très complètes et vraiment passionnantes, mais qui coûtent aussi beaucoup, beaucoup plus cher. Quoi qu'il en soit, J'ai vraiment investi beaucoup d'argent dans les formations depuis plusieurs années à titre personnel, quasiment une à deux minimum par an, mais c'est un budget que je n'ai jamais regretté. De ce point de vue-là, du point de vue financier, c'est un budget que je n'ai jamais regretté. Parce qu'il m'a donné ce que les entreprises dans lesquelles j'évoluais ne pouvaient pas m'offrir. Une vision plus claire de moi, une vision plus claire de mes aspirations, une vision plus claire de pourquoi je fonctionnais comme ça, de ma place, de ma posture. où j'avais envie d'aller moi. Je me souviens d'une cliente brillante qui était cadre dirigeante dans une grande entreprise, qui me disait j'ai très envie de me faire coacher et je veux que ce soit avec vous, mais j'attends de voir si mon entreprise le prend en charge. Cette femme étant cadre dirigeante dans une grande entreprise internationale, sur le coup, j'ai été un peu dubitative et je lui ai tout simplement posé la question avec beaucoup de bienveillance et vraiment de curiosité. Et si c'était ton premier acte de leadership ? De ne pas attendre de validation. Ça l'a heurté sur le coup. Mais elle l'a entendu. Et elle l'a fait. Et six mois plus tard, elle ne parlait plus de plan de carrière. Elle parlait de stratégie d'impact. Elle le parlait d'ailleurs pour elle-même, mais aussi pour ses collaborateurs et collaboratrices. Depuis, j'avoue que c'est entré en moi comme une règle. C'est vrai que... que chaque décision de formation est accompagnée de un engagement moral envers moi-même. Depuis, moi, c'est vraiment devenu ma règle. Si je décide d'investir dans une formation, dans un accompagnement, je le fais à fond. Je ne laisse pas les emails dormir dans une boîte de réception, ni les vidéos tournées en fond d'écran, ou pendant que je fais autre chose. Je l'intègre, je pratique, et j'en tire tout ce que je peux, toute la quintessence de cette formation. Je ne le fais pas à moitié, sinon c'est trop facile. Et surtout, ça ne transforme rien. La vraie question à se poser ici serait plutôt, est-ce que j'attends encore que quelqu'un me valide ? Valide mes aspirations, valide mes envies. D'ailleurs, est-ce que j'en ai besoin ? Ou est-ce que je me choisis ? Peu importe. Juste pour le chemin, juste pour l'exploration, juste pour l'apprentissage de nouveau. Alors voilà, mon petit top 4 de mythes à aller déconstruire de nouveau. Les quatre qui m'ont vraiment plombé. Les résultats ne parleront pas d'eux-mêmes. Demander de l'aide ou s'appuyer sur les autres n'est pas une faiblesse. Et un leader doit tout savoir. Mon Dieu, non, surtout, surtout pas. Au contraire, il doit s'entourer de plus sachants. Et enfin, ton évolution, ton plan de carrière n'appartient qu'à toi. Tu n'as à attendre après personne. Si je devais résumer tout cela en une phrase, ce serait celle-ci, je pense. Le leadership, ce n'est pas ce que l'on t'a appris. C'est ce que tu choisis de désapprendre. Désapprendre à tout contrôler. Désapprendre à toujours dire oui. Désapprendre à confondre puissance et perfection aussi. Et surtout, désapprendre à croire que ton rôle, c'est de plaire, c'est de convenir aux uns et aux autres. Ton rôle, c'est d'élever. Ton rôle, c'est de créer, d'inspirer. Mais ça, j'avoue que je ne l'ai pas forcément compris toute seule. L'expérience, bien sûr, m'y a amené. Les claques, les murs, les épreuves, les succès aussi, les chutes. les reprises, les réinventions. Puis il y a bien évidemment eu celle où j'ai enfin accepté de ne plus tout porter toute seule, d'apprendre à m'entourer, d'apprendre à écouter différemment, et puis me faire coacher, très très clairement. Le coaching est entré dans ma vie un peu par hasard, tu le sais maintenant, mais il a clairement tout bousculé. Il m'a permis de mettre en mots ce que je pressentais intuitivement que je n'arrivais pas à formuler et que je n'arrivais pas encore à incarner. Il a été vraiment ce miroir, parfois inconfortable, qui m'a obligée à garder mes propres angles morts, mes certitudes, mes peurs. Et c'est là que j'ai vraiment compris ce qu'était pour moi, en tout cas, le leadership. Ce n'est pas un sommet à atteindre. C'est une pratique quotidienne de lucidité et de courage. Alors bien évidemment, cette liste est loin d'être exhaustive, tu t'en doutes, et peut-être que je referai un épisode dans les mois à venir sur un top 4 ou un top 5 un peu différent, mais je pense qu'il est important de revenir à soi, sans les filtres, sans les injonctions, sans la peur, et ça c'est déjà un sacré acte de leadership. Alors je vais te laisser sur cette phrase, le leadership c'est accompagner des humains imparfaits avec ses propres imperfections. J'espère que tu l'emporteras avec toi et que la prochaine fois que tu commences à douter, que tu commences à ne pas oser prendre la parole, que tu commences à ne pas oser demander de l'aide, ça reviendra te chatouiller dans les oreilles. J'espère que cet épisode t'aura offert ce pas de côté dont on a tous besoin régulièrement. Si c'est le cas, je t'invite à le noter, à commenter ou à le... partagées. C'est ainsi que ces sujets de lucidité, de responsabilité trouvent leur chemin jusqu'à celles et ceux qui ont besoin de l'entendre, ce petit rappel. A la semaine prochaine !

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Description

Même avec la meilleure formation en management, il y a des choses que l’on apprend uniquement sur le terrain.
Et souvent… à la dure.


Dans cet épisode de Reset Your Mind, Stéphanie Martin, executive coach et ex-dirigeante dans le digital, revient sur les mythes persistants du leadership qu’elle aurait aimé déconstruire plus tôt :

  • croire que les résultats parlent d’eux-mêmes,

  • penser qu’il faut tout savoir pour être légitime,

  • attendre qu’un manager reconnaisse ton travail pour évoluer.

  • ou encore ne pas investir elle même dans sa propre carrière


Avec lucidité et bienveillance, elle explore ces illusions qui freinent les dirigeant·es et les cadres à haut potentiel :
les pièges de la surperformance, le faux contrôle, la peur de la visibilité, l’ego qui isole, et la difficulté d’investir réellement en soi.

Un épisode fort, incarné, qui invite à désapprendre pour mieux diriger,
à réconcilier puissance et imperfection,
et à remettre la clarté — plutôt que la performance — au cœur du leadership.

Parce que le vrai leadership ne se mesure pas à ce que tu maîtrises,
mais à ce que tu es prêt·e à questionner.


Le podcast évoqué : N°12 - Non, les résultats ne parlerons pas d’eux même . https://smartlink.ausha.co/reset-your-mind/ep-12-non-les-resultats-ne-parleront-pas-d-eux-memes


🎧 À propos de ce podcast :
Reset Your Mind est le podcast de Stéphanie Martin, Executive Coach, fondatrice du programme Reset Your Mind, et ancienne directrice du digital et du e-commerce.
Chaque épisode propose un pas de côté pour repenser nos manières de travailler, diriger, décider et influencer avec lucidité, exigence et humanité.


En savoir plus 👉 https://reset-yourmind.com/liens/

Instagram 👉🏻 https://www.instagram.com/by_reset_yourmind?igsh=azV3ZTllaGd0b2py

Linkedin 👉🏻 www.linkedin.com/in/stéphanie-martin-executivecoach


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue chez Reset Your Mind, vous écoutez le 74e épisode. Cette semaine, j'avais envie de revenir sur quelques basiques, revenir sur ces prises de conscience, pour ne pas dire ces claques, qui ont composé mon parcours professionnel. Ces fameux moments où l'on se dit « Ouch ! » Ça, on ne m'avait pas prévenu que ça piquerait autant. Car même avec les meilleures formations du monde, en management, en leadership, les MBA et autres, il y a une grande partie que l'on apprend sur le tas, dans la vraie vie. Piloter sa carrière, piloter une équipe, un département, un business, c'est tous les jours. C'est tous les jours avec son lot de surprises et son lot d'inattendus, de stress, de situations impromptues et inimaginables. J'aime cette phrase, le leadership c'est gérer des humains imparfaits, avec toute sa propre... imperfection. Prenez un instant pour y réfléchir. Le leadership, c'est gérer des humains imparfaits avec toute sa propre imperfection. Alors, ne nous le rompons pas. Toi aussi, tu t'es certainement dit la première fois que tu as pris des fonctions de leadership ou de management, c'est une question de travail, une question de résultat, une question de compétence. Et peut-être même que tu te l'es dit une deuxième fois, voire même une troisième fois lors d'une troisième prise de poste. Alors, tu es convaincu que si tu livres, si tu coche les cases, cela parlera pour toi. Spoiler, non. Le leadership, c'est beaucoup plus que cela. C'est un sport mental avant tout. Le plus dur, ce n'est pas ce que l'on t'apprend. C'est tout ce que l'on t'a fait croire avant. Et aujourd'hui, j'avais vraiment envie de partager avec toi ces mythes-là, ceux que j'aurais aimé craquer beaucoup plus tôt. Pas pour le plaisir de casser des codes, non. Plutôt parce que ces croyances nous coûtent cher. Bien trop cher. en énergie, en liberté et en impact. Alors, allons creuser ces quatre mythes du leadership que j'aurais vraiment aimé brûler avant de me brûler les ailes. Le premier de ce top 4, c'est les résultats parleront d'eux-mêmes. J'ai d'ailleurs dédié un épisode à ce sujet-là, le numéro 12. Je t'invite vraiment à aller l'écouter si tu n'as pas eu l'occasion jusqu'à présent de l'écouter. Celui-là, je le mets en tête de liste parce que c'est un des plus insidieux, je trouve. J'y ai cru. Moi aussi, longtemps et dur comme fer. Je croyais que si je travaillais bien, si je performais, si je faisais le job, les choses parleraient d'elles-mêmes. Mes résultats parleraient d'eux-mêmes. Mais non, les résultats ne parlent pas. Les résultats, ils chuchotent. Et souvent, pas grand monde n'est disponible pour les écouter. C'est sans doute une des grandes désillusions du leadership de nos jours. En tout cas, l'une des miennes. Parce qu'on confond valeur et reconnaissance. Mais les deux n'ont rien à voir. Ce n'est pas parce que tu es légitime que tu seras visible. Et ce n'est pas parce que tu es brillant ou brillante que ton impact sera reconnu. Le leadership, ce n'est pas un concours de méritocratie. Sinon, ça se saurait. Je pense que cela, il y a vraiment à loter de notre tête. C'est un travail de positionnement. C'est un travail d'influence et de clarté. De vision, de visibilité. Surtout, Si tu ne racontes pas ton propre récit, quelqu'un d'autre le fera à ta place, pour ne pas dire en prenant ta place. Souvent on se cache derrière l'arrogance tranquille du « moi je laisse parler mes résultats » , on se dit que prendre la parole c'est du temps perdu, que c'est faire de la politique, ou pire, que cela manque de modestie. Je l'ai pensé, vraiment, et je ne jette la pierre à personne, je l'ai pensé souvent, longtemps. Mais un, c'est une erreur. et 2 Ne serait-ce pas aussi un peu de l'arrogance de se croire tellement fantastique, autocentré, que tout le monde sait à quel point vous êtes parfait ? Que tout le monde sait à quel point vous êtes brillant ou brillante ? Parce que la parole, en interne comme en externe, n'est pas un supplément de communication. Vraiment, c'est une part essentielle du leadership. Prendre la parole, c'est donner du poids aussi à ces réalisations, à ces convictions, à ces équipes aussi, au travail réalisé par nos équipes. C'est donner de la consistance à ce que l'on porte, ce pour quoi on se bat au quotidien tous les jours. C'est permettre aux autres aussi de comprendre la difficulté à créer cette valeur et pourquoi est-ce qu'elle compte tant. Ne pas le faire, c'est laisser aussi invisibiliser son travail. Et l'invisibilité, dans une organisation, ça a un coût. Dans notre société actuelle, qui est une société d'information, de communication, de représentation, ça a un coût. énorme. Elle retarde les arbitrages, elle freine les validations, elle complique les soutiens aussi, les sponsors internes ou externes sur des projets ou c'est sur des décisions importantes. Parce que tu penses que parler de tes réussites te fera perdre du temps. En réalité, c'est tout l'inverse. Cela t'en fera gagner. Pourquoi ? Parce que le jour où tu devras défendre une décision, un projet ou une vision, un arbitrage, soutenir un arbitrage, les gens se souviendront de la clarté et de la cohérence de ton message parce que jusqu'à présent, tu l'as porté, tu l'as incarné. Ce n'est pas prétentieux de parler de ce que tu fais. C'est stratégique, c'est utile et c'est profondément responsable. Donc ne néglige pas l'importance de donner du poids à ta parole, à tes propos. Je pense que c'est vraiment capital parce que non, les résultats ne sont pas autoportants toujours et surtout ils ne parlent pas d'eux-mêmes. En deuxième position, il y a un autre mécanisme, plus insidieux encore, surtout pour nous les femmes. On nous a longtemps appris qu'il n'y avait de la place que pour une. Que si l'une réussissait, c'était forcément au détriment des autres. Comme s'il fallait choisir entre être solidaire ou être visible. C'est faux. Et si c'était justement tout l'inverse ? Honnêtement, c'est ce que je me dis à chaque fois que je m'installe derrière ce micro. Chaque fois que je publie un contenu, que ce soit un podcast, une vidéo ou un post, chaque fois que je me rends visible. Certes, c'est mon nom qui s'affiche, c'est vrai. Mais c'est aussi et surtout pour que chacune de nous, pour que notre présence devienne une normalité. Et ça, ça m'a toujours... énormément driver, y compris avant dans ma carrière professionnelle plus corporate, pour que nos voix ne soient plus des exceptions, mais une normalité. Le deuxième topic que j'aimerais donc évoquer ici, c'est celui de demander de l'aide ou s'appuyer sur les autres, c'est une faiblesse. Ça, c'est un mythe tenace. Celui de la leader indépendante, forte, autosuffisante, celle qui n'a besoin de personne, qui sait mieux que les autres. Le vrai leadership ne se construit jamais, jamais seul. L'exemple que j'aime citer, c'est celui des femmes du gouvernement d'Obama. Tu l'as déjà certainement entendu. Lorsque l'une d'entre elles s'exprimait et que ses propos n'étaient pas entendus, gaslighting ou mansplaining, donc pas entendus, pas compris dans leur quintessence, et bien une autre du gouvernement d'Obama reprenait ses mots, ses propos, les reformulait, certes, les renforçait, jusqu'à ce qu'ils soient pris. en compte pour le message, le fond qu'ils avaient à véhiculer. Elles appelaient ça l'amplification. Ce n'est pas une tactique de communication, c'est une stratégie d'influence collective, de mutualisation, d'amplification. C'est ce que vous faites à chaque fois que vous likez, à chaque fois que vous commentez un post, une vidéo. C'est, je me reconnais dans ce que tu évoques, dans le message que tu portes, et oui, je l'amplifie. Je souhaite qu'il soit diffusé plus largement. Elles faisaient cela parce qu'elles avaient compris que le pouvoir individuel ne suffit pas, que la voix d'une femme seule peut être contestée, encore aujourd'hui, mais que la cohérence de plusieurs devient beaucoup plus difficile à ignorer. Et c'est exactement cela que nous devons réapprendre à faire, dans nos entreprises, dans nos comités, dans nos boards. Amplifier, relayer, soutenir. Pas pour plaire, pas pour se montrer, et uniquement sur le principe de se montrer, mais pour faire avancer. parce que le vrai leadership n'est pas se battre pour une place, c'est ancrer pour d'autres. Et surtout, donc, pour nous, mesdames. Le succès des uns ne retire rien aux autres. Au contraire, il agrandit le terrain de jeu pour chacun et chacune de nous. Justement, lorsqu'on commence à s'appuyer davantage sur les autres, un autre réflexe peut surgir assez rapidement. Celui de vouloir tout comprendre. tout maîtriser. Comme si la légitimité devait se prouver par la connaissance absolue. Comme si, sans expertise, on risquait d'être démasqué. Et c'est là qu'apparaît le troisième mythe pour moi. Celui du leader qui doit tout savoir. Ah, celui-là. Est-il vraiment encore besoin de lui faire la peau ? Oui. Toujours et encore. Ce mythe est coriace. Le syndrome du « je dois être plus expert ou experte dans la pièce, sinon je perd ma légitimité. Si je n'ai pas la réponse, je ne suis pas à ma place. Erreur stratégique. Soyons honnêtes, piège redoutable. Je te vois en coaching téchiné à tout analyser, à tout valider, à vouloir tout comprendre, au point parfois de devenir le goulot des tranquements sans même t'en rendre compte. Et tu te retrouves coincé dans les détails, enfermé dans l'opérationnel alors que paradoxalement, ce à quoi tu aspires, c'est précisément l'inverse, reprendre de la hauteur. Ton rôle de leader, ce n'est pas de tout savoir. C'est de créer un espace où les meilleurs peuvent s'exprimer. De poser le cadre, de poser la vision, de poser le cap. Un leader omniscient, c'est un leader isolé, et un leader isolé, c'est un leader vulnérable. Mais surtout, ce n'est pas un leader, ou une leader. Le leadership, c'est accepter de ne pas tout maîtriser, c'est faire confiance à l'intelligence collective, même lorsqu'elle ne correspond pas exactement à ta façon de penser. Honnêtement, devenir leader, c'est avoir cette humilité, cette compréhension que non, notre rôle n'est pas de tout savoir mieux que chacun et chacune des membres de nos équipes. mais plutôt, au contraire, de t'entourer de plus experts que toi, sur chacun des domaines dont tu as besoin. Un, tu t'épuiseras moins. Deux, tu seras beaucoup plus lucide. Et trois, tu seras beaucoup plus capable, du coup, de donner de la hauteur, de donner de la vision, plutôt que de t'aginer à essayer de maîtriser des compétences dont tu n'as que peu d'intérêt. Personnellement, j'ai appris à faire confiance à des personnes bien plus brillantes que moi sur des sujets vraiment très pointus, et c'est ce qui m'a permis de grandir. On ne t'écoute pas parce que tu sais tout en tant que leader, et en tout cas ce n'est pas ce qu'on attend, on t'écoute parce que tu inspires. On t'écoute parce que tu donnes confiance. Et cette confiance, elle ne n'est pas de la démonstration que tu sais mieux que tout le monde, ce qui n'est de toute façon pas vrai et ce qui finit toujours par se voir. Mais plutôt du calme que l'on incarne lorsqu'on en sort de l'ego, justement. Il y a vraiment cet enjeu de travailler à sortir de l'ego et de nourrir cette confiance en soi au-delà de... Je sais et j'ai réponse à tous. Sortir de l'ego, ce n'est pas une perte de pouvoir. C'est au contraire une preuve de leadership, d'être focus sur l'objectif plutôt que soi-même. D'ailleurs, la question à se poser quand tu pars dans ce genre de choses ne serait-elle pas de est-ce que je cherche à prouver que je sais, donc sous-entendu je sais mieux que les membres de la pièce, ou à comprendre ce qui m'échappe ? Et si tu réponds oui à la deuxième partie de cette question, alors tu es au bon endroit. Est-ce que je cherche à prouver que je sais ou à comprendre ce qui m'échappe ? Et puis, on va enchaîner avec le quatrième de ce top. Il y a un sept autres pièges plus discrets mais tout aussi coûteux. Celui qui consiste à croire que notre évolution, notre évolution, notre carrière dépend des autres. Après avoir voulu tout savoir, on finit souvent par vouloir être reconnu. pour tout ce que l'on a fait. Et l'on attend, parfois longtemps, qu'un regard extérieur vienne enfin valider ce que nous, nous savons déjà de nous-mêmes. Ce quatrième mythe, c'est « mon boss gérera mon évolution » . Non, non et non. Ce n'est pas son job. Votre boss n'est pas là pour gérer votre carrière. Votre boss n'est pas là pour gérer votre évolution, votre plan de formation. Il est certes là pour en parler, Mais même les meilleurs managers ont leurs propres contraintes, ont leurs propres angles morts, ont leur propre plafond de verre et leur propre biais de pensée aussi. Et surtout, ton boss a ses propres objectifs à atteindre. Des objectifs business, la plupart du temps, qui n'ont rien à voir avec toi. J'ai longtemps cru, moi aussi, que ma progression dépendrait de mon manager ou du plan de carrière défini par mon entreprise ou des possibilités. des opportunités que mon entreprise pouvait me proposer. Et bien, j'ai compris. Ma carrière, c'est mon entreprise. Mon parcours professionnel, c'est mon entreprise à moi. C'est à moi de la piloter, d'en définir le cap, d'investir en moi quand j'ai besoin pour compléter des compétences. Et surtout, parfois aussi, en dehors du cadre professionnel, d'investir en moi pour me nourrir intellectuellement, pour me redonner de l'énergie quand j'ai besoin, pour m'aider à... à comprendre certains modes de fonctionnement, certaines évolutions. Investir en soi, ce n'est jamais un luxe. C'est une stratégie. Pendant des années, j'ai attendu le plan de formation, les validations RH, les budgets, pour au final me retrouver avec une énième formation Excel ou un cours d'anglais qui ne changeait pas grand-chose à la donne, à mes interrogations, à mes aspirations ou mes besoins. Je ne dis pas que c'est inutile. Attention ! Et il y a des entreprises, encore une fois, qui essayent de faire vraiment très très bien les choses. Mais personnellement, ce n'était pas ce dont j'avais besoin. C'est là que j'ai commencé à choisir autrement, à reprendre le lead sur cet aspect-là aussi. J'ai investi dans des formations, dans des lectures, dans du coaching, tu le sais maintenant. Pas forcément toujours d'ailleurs estampillé corporate ou professionnel. Et à chaque fois, ça ne m'a fait que grandir. Pas uniquement sur le plan professionnel, mais... humainement, profondément, les rencontres. Aussi. Alors oui, c'est un budget, mais aujourd'hui, avec le web, on trouve des formations en e-learning ou en distance qui sont hyper pertinentes et pas si coûteuses que cela. Alors oui, il y a aussi des grandes entreprises et des grandes universités qui proposent tout un tas de formations à distance ou en combinaison qui sont franchement très, très complètes et vraiment passionnantes, mais qui coûtent aussi beaucoup, beaucoup plus cher. Quoi qu'il en soit, J'ai vraiment investi beaucoup d'argent dans les formations depuis plusieurs années à titre personnel, quasiment une à deux minimum par an, mais c'est un budget que je n'ai jamais regretté. De ce point de vue-là, du point de vue financier, c'est un budget que je n'ai jamais regretté. Parce qu'il m'a donné ce que les entreprises dans lesquelles j'évoluais ne pouvaient pas m'offrir. Une vision plus claire de moi, une vision plus claire de mes aspirations, une vision plus claire de pourquoi je fonctionnais comme ça, de ma place, de ma posture. où j'avais envie d'aller moi. Je me souviens d'une cliente brillante qui était cadre dirigeante dans une grande entreprise, qui me disait j'ai très envie de me faire coacher et je veux que ce soit avec vous, mais j'attends de voir si mon entreprise le prend en charge. Cette femme étant cadre dirigeante dans une grande entreprise internationale, sur le coup, j'ai été un peu dubitative et je lui ai tout simplement posé la question avec beaucoup de bienveillance et vraiment de curiosité. Et si c'était ton premier acte de leadership ? De ne pas attendre de validation. Ça l'a heurté sur le coup. Mais elle l'a entendu. Et elle l'a fait. Et six mois plus tard, elle ne parlait plus de plan de carrière. Elle parlait de stratégie d'impact. Elle le parlait d'ailleurs pour elle-même, mais aussi pour ses collaborateurs et collaboratrices. Depuis, j'avoue que c'est entré en moi comme une règle. C'est vrai que... que chaque décision de formation est accompagnée de un engagement moral envers moi-même. Depuis, moi, c'est vraiment devenu ma règle. Si je décide d'investir dans une formation, dans un accompagnement, je le fais à fond. Je ne laisse pas les emails dormir dans une boîte de réception, ni les vidéos tournées en fond d'écran, ou pendant que je fais autre chose. Je l'intègre, je pratique, et j'en tire tout ce que je peux, toute la quintessence de cette formation. Je ne le fais pas à moitié, sinon c'est trop facile. Et surtout, ça ne transforme rien. La vraie question à se poser ici serait plutôt, est-ce que j'attends encore que quelqu'un me valide ? Valide mes aspirations, valide mes envies. D'ailleurs, est-ce que j'en ai besoin ? Ou est-ce que je me choisis ? Peu importe. Juste pour le chemin, juste pour l'exploration, juste pour l'apprentissage de nouveau. Alors voilà, mon petit top 4 de mythes à aller déconstruire de nouveau. Les quatre qui m'ont vraiment plombé. Les résultats ne parleront pas d'eux-mêmes. Demander de l'aide ou s'appuyer sur les autres n'est pas une faiblesse. Et un leader doit tout savoir. Mon Dieu, non, surtout, surtout pas. Au contraire, il doit s'entourer de plus sachants. Et enfin, ton évolution, ton plan de carrière n'appartient qu'à toi. Tu n'as à attendre après personne. Si je devais résumer tout cela en une phrase, ce serait celle-ci, je pense. Le leadership, ce n'est pas ce que l'on t'a appris. C'est ce que tu choisis de désapprendre. Désapprendre à tout contrôler. Désapprendre à toujours dire oui. Désapprendre à confondre puissance et perfection aussi. Et surtout, désapprendre à croire que ton rôle, c'est de plaire, c'est de convenir aux uns et aux autres. Ton rôle, c'est d'élever. Ton rôle, c'est de créer, d'inspirer. Mais ça, j'avoue que je ne l'ai pas forcément compris toute seule. L'expérience, bien sûr, m'y a amené. Les claques, les murs, les épreuves, les succès aussi, les chutes. les reprises, les réinventions. Puis il y a bien évidemment eu celle où j'ai enfin accepté de ne plus tout porter toute seule, d'apprendre à m'entourer, d'apprendre à écouter différemment, et puis me faire coacher, très très clairement. Le coaching est entré dans ma vie un peu par hasard, tu le sais maintenant, mais il a clairement tout bousculé. Il m'a permis de mettre en mots ce que je pressentais intuitivement que je n'arrivais pas à formuler et que je n'arrivais pas encore à incarner. Il a été vraiment ce miroir, parfois inconfortable, qui m'a obligée à garder mes propres angles morts, mes certitudes, mes peurs. Et c'est là que j'ai vraiment compris ce qu'était pour moi, en tout cas, le leadership. Ce n'est pas un sommet à atteindre. C'est une pratique quotidienne de lucidité et de courage. Alors bien évidemment, cette liste est loin d'être exhaustive, tu t'en doutes, et peut-être que je referai un épisode dans les mois à venir sur un top 4 ou un top 5 un peu différent, mais je pense qu'il est important de revenir à soi, sans les filtres, sans les injonctions, sans la peur, et ça c'est déjà un sacré acte de leadership. Alors je vais te laisser sur cette phrase, le leadership c'est accompagner des humains imparfaits avec ses propres imperfections. J'espère que tu l'emporteras avec toi et que la prochaine fois que tu commences à douter, que tu commences à ne pas oser prendre la parole, que tu commences à ne pas oser demander de l'aide, ça reviendra te chatouiller dans les oreilles. J'espère que cet épisode t'aura offert ce pas de côté dont on a tous besoin régulièrement. Si c'est le cas, je t'invite à le noter, à commenter ou à le... partagées. C'est ainsi que ces sujets de lucidité, de responsabilité trouvent leur chemin jusqu'à celles et ceux qui ont besoin de l'entendre, ce petit rappel. A la semaine prochaine !

Description

Même avec la meilleure formation en management, il y a des choses que l’on apprend uniquement sur le terrain.
Et souvent… à la dure.


Dans cet épisode de Reset Your Mind, Stéphanie Martin, executive coach et ex-dirigeante dans le digital, revient sur les mythes persistants du leadership qu’elle aurait aimé déconstruire plus tôt :

  • croire que les résultats parlent d’eux-mêmes,

  • penser qu’il faut tout savoir pour être légitime,

  • attendre qu’un manager reconnaisse ton travail pour évoluer.

  • ou encore ne pas investir elle même dans sa propre carrière


Avec lucidité et bienveillance, elle explore ces illusions qui freinent les dirigeant·es et les cadres à haut potentiel :
les pièges de la surperformance, le faux contrôle, la peur de la visibilité, l’ego qui isole, et la difficulté d’investir réellement en soi.

Un épisode fort, incarné, qui invite à désapprendre pour mieux diriger,
à réconcilier puissance et imperfection,
et à remettre la clarté — plutôt que la performance — au cœur du leadership.

Parce que le vrai leadership ne se mesure pas à ce que tu maîtrises,
mais à ce que tu es prêt·e à questionner.


Le podcast évoqué : N°12 - Non, les résultats ne parlerons pas d’eux même . https://smartlink.ausha.co/reset-your-mind/ep-12-non-les-resultats-ne-parleront-pas-d-eux-memes


🎧 À propos de ce podcast :
Reset Your Mind est le podcast de Stéphanie Martin, Executive Coach, fondatrice du programme Reset Your Mind, et ancienne directrice du digital et du e-commerce.
Chaque épisode propose un pas de côté pour repenser nos manières de travailler, diriger, décider et influencer avec lucidité, exigence et humanité.


En savoir plus 👉 https://reset-yourmind.com/liens/

Instagram 👉🏻 https://www.instagram.com/by_reset_yourmind?igsh=azV3ZTllaGd0b2py

Linkedin 👉🏻 www.linkedin.com/in/stéphanie-martin-executivecoach


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue chez Reset Your Mind, vous écoutez le 74e épisode. Cette semaine, j'avais envie de revenir sur quelques basiques, revenir sur ces prises de conscience, pour ne pas dire ces claques, qui ont composé mon parcours professionnel. Ces fameux moments où l'on se dit « Ouch ! » Ça, on ne m'avait pas prévenu que ça piquerait autant. Car même avec les meilleures formations du monde, en management, en leadership, les MBA et autres, il y a une grande partie que l'on apprend sur le tas, dans la vraie vie. Piloter sa carrière, piloter une équipe, un département, un business, c'est tous les jours. C'est tous les jours avec son lot de surprises et son lot d'inattendus, de stress, de situations impromptues et inimaginables. J'aime cette phrase, le leadership c'est gérer des humains imparfaits, avec toute sa propre... imperfection. Prenez un instant pour y réfléchir. Le leadership, c'est gérer des humains imparfaits avec toute sa propre imperfection. Alors, ne nous le rompons pas. Toi aussi, tu t'es certainement dit la première fois que tu as pris des fonctions de leadership ou de management, c'est une question de travail, une question de résultat, une question de compétence. Et peut-être même que tu te l'es dit une deuxième fois, voire même une troisième fois lors d'une troisième prise de poste. Alors, tu es convaincu que si tu livres, si tu coche les cases, cela parlera pour toi. Spoiler, non. Le leadership, c'est beaucoup plus que cela. C'est un sport mental avant tout. Le plus dur, ce n'est pas ce que l'on t'apprend. C'est tout ce que l'on t'a fait croire avant. Et aujourd'hui, j'avais vraiment envie de partager avec toi ces mythes-là, ceux que j'aurais aimé craquer beaucoup plus tôt. Pas pour le plaisir de casser des codes, non. Plutôt parce que ces croyances nous coûtent cher. Bien trop cher. en énergie, en liberté et en impact. Alors, allons creuser ces quatre mythes du leadership que j'aurais vraiment aimé brûler avant de me brûler les ailes. Le premier de ce top 4, c'est les résultats parleront d'eux-mêmes. J'ai d'ailleurs dédié un épisode à ce sujet-là, le numéro 12. Je t'invite vraiment à aller l'écouter si tu n'as pas eu l'occasion jusqu'à présent de l'écouter. Celui-là, je le mets en tête de liste parce que c'est un des plus insidieux, je trouve. J'y ai cru. Moi aussi, longtemps et dur comme fer. Je croyais que si je travaillais bien, si je performais, si je faisais le job, les choses parleraient d'elles-mêmes. Mes résultats parleraient d'eux-mêmes. Mais non, les résultats ne parlent pas. Les résultats, ils chuchotent. Et souvent, pas grand monde n'est disponible pour les écouter. C'est sans doute une des grandes désillusions du leadership de nos jours. En tout cas, l'une des miennes. Parce qu'on confond valeur et reconnaissance. Mais les deux n'ont rien à voir. Ce n'est pas parce que tu es légitime que tu seras visible. Et ce n'est pas parce que tu es brillant ou brillante que ton impact sera reconnu. Le leadership, ce n'est pas un concours de méritocratie. Sinon, ça se saurait. Je pense que cela, il y a vraiment à loter de notre tête. C'est un travail de positionnement. C'est un travail d'influence et de clarté. De vision, de visibilité. Surtout, Si tu ne racontes pas ton propre récit, quelqu'un d'autre le fera à ta place, pour ne pas dire en prenant ta place. Souvent on se cache derrière l'arrogance tranquille du « moi je laisse parler mes résultats » , on se dit que prendre la parole c'est du temps perdu, que c'est faire de la politique, ou pire, que cela manque de modestie. Je l'ai pensé, vraiment, et je ne jette la pierre à personne, je l'ai pensé souvent, longtemps. Mais un, c'est une erreur. et 2 Ne serait-ce pas aussi un peu de l'arrogance de se croire tellement fantastique, autocentré, que tout le monde sait à quel point vous êtes parfait ? Que tout le monde sait à quel point vous êtes brillant ou brillante ? Parce que la parole, en interne comme en externe, n'est pas un supplément de communication. Vraiment, c'est une part essentielle du leadership. Prendre la parole, c'est donner du poids aussi à ces réalisations, à ces convictions, à ces équipes aussi, au travail réalisé par nos équipes. C'est donner de la consistance à ce que l'on porte, ce pour quoi on se bat au quotidien tous les jours. C'est permettre aux autres aussi de comprendre la difficulté à créer cette valeur et pourquoi est-ce qu'elle compte tant. Ne pas le faire, c'est laisser aussi invisibiliser son travail. Et l'invisibilité, dans une organisation, ça a un coût. Dans notre société actuelle, qui est une société d'information, de communication, de représentation, ça a un coût. énorme. Elle retarde les arbitrages, elle freine les validations, elle complique les soutiens aussi, les sponsors internes ou externes sur des projets ou c'est sur des décisions importantes. Parce que tu penses que parler de tes réussites te fera perdre du temps. En réalité, c'est tout l'inverse. Cela t'en fera gagner. Pourquoi ? Parce que le jour où tu devras défendre une décision, un projet ou une vision, un arbitrage, soutenir un arbitrage, les gens se souviendront de la clarté et de la cohérence de ton message parce que jusqu'à présent, tu l'as porté, tu l'as incarné. Ce n'est pas prétentieux de parler de ce que tu fais. C'est stratégique, c'est utile et c'est profondément responsable. Donc ne néglige pas l'importance de donner du poids à ta parole, à tes propos. Je pense que c'est vraiment capital parce que non, les résultats ne sont pas autoportants toujours et surtout ils ne parlent pas d'eux-mêmes. En deuxième position, il y a un autre mécanisme, plus insidieux encore, surtout pour nous les femmes. On nous a longtemps appris qu'il n'y avait de la place que pour une. Que si l'une réussissait, c'était forcément au détriment des autres. Comme s'il fallait choisir entre être solidaire ou être visible. C'est faux. Et si c'était justement tout l'inverse ? Honnêtement, c'est ce que je me dis à chaque fois que je m'installe derrière ce micro. Chaque fois que je publie un contenu, que ce soit un podcast, une vidéo ou un post, chaque fois que je me rends visible. Certes, c'est mon nom qui s'affiche, c'est vrai. Mais c'est aussi et surtout pour que chacune de nous, pour que notre présence devienne une normalité. Et ça, ça m'a toujours... énormément driver, y compris avant dans ma carrière professionnelle plus corporate, pour que nos voix ne soient plus des exceptions, mais une normalité. Le deuxième topic que j'aimerais donc évoquer ici, c'est celui de demander de l'aide ou s'appuyer sur les autres, c'est une faiblesse. Ça, c'est un mythe tenace. Celui de la leader indépendante, forte, autosuffisante, celle qui n'a besoin de personne, qui sait mieux que les autres. Le vrai leadership ne se construit jamais, jamais seul. L'exemple que j'aime citer, c'est celui des femmes du gouvernement d'Obama. Tu l'as déjà certainement entendu. Lorsque l'une d'entre elles s'exprimait et que ses propos n'étaient pas entendus, gaslighting ou mansplaining, donc pas entendus, pas compris dans leur quintessence, et bien une autre du gouvernement d'Obama reprenait ses mots, ses propos, les reformulait, certes, les renforçait, jusqu'à ce qu'ils soient pris. en compte pour le message, le fond qu'ils avaient à véhiculer. Elles appelaient ça l'amplification. Ce n'est pas une tactique de communication, c'est une stratégie d'influence collective, de mutualisation, d'amplification. C'est ce que vous faites à chaque fois que vous likez, à chaque fois que vous commentez un post, une vidéo. C'est, je me reconnais dans ce que tu évoques, dans le message que tu portes, et oui, je l'amplifie. Je souhaite qu'il soit diffusé plus largement. Elles faisaient cela parce qu'elles avaient compris que le pouvoir individuel ne suffit pas, que la voix d'une femme seule peut être contestée, encore aujourd'hui, mais que la cohérence de plusieurs devient beaucoup plus difficile à ignorer. Et c'est exactement cela que nous devons réapprendre à faire, dans nos entreprises, dans nos comités, dans nos boards. Amplifier, relayer, soutenir. Pas pour plaire, pas pour se montrer, et uniquement sur le principe de se montrer, mais pour faire avancer. parce que le vrai leadership n'est pas se battre pour une place, c'est ancrer pour d'autres. Et surtout, donc, pour nous, mesdames. Le succès des uns ne retire rien aux autres. Au contraire, il agrandit le terrain de jeu pour chacun et chacune de nous. Justement, lorsqu'on commence à s'appuyer davantage sur les autres, un autre réflexe peut surgir assez rapidement. Celui de vouloir tout comprendre. tout maîtriser. Comme si la légitimité devait se prouver par la connaissance absolue. Comme si, sans expertise, on risquait d'être démasqué. Et c'est là qu'apparaît le troisième mythe pour moi. Celui du leader qui doit tout savoir. Ah, celui-là. Est-il vraiment encore besoin de lui faire la peau ? Oui. Toujours et encore. Ce mythe est coriace. Le syndrome du « je dois être plus expert ou experte dans la pièce, sinon je perd ma légitimité. Si je n'ai pas la réponse, je ne suis pas à ma place. Erreur stratégique. Soyons honnêtes, piège redoutable. Je te vois en coaching téchiné à tout analyser, à tout valider, à vouloir tout comprendre, au point parfois de devenir le goulot des tranquements sans même t'en rendre compte. Et tu te retrouves coincé dans les détails, enfermé dans l'opérationnel alors que paradoxalement, ce à quoi tu aspires, c'est précisément l'inverse, reprendre de la hauteur. Ton rôle de leader, ce n'est pas de tout savoir. C'est de créer un espace où les meilleurs peuvent s'exprimer. De poser le cadre, de poser la vision, de poser le cap. Un leader omniscient, c'est un leader isolé, et un leader isolé, c'est un leader vulnérable. Mais surtout, ce n'est pas un leader, ou une leader. Le leadership, c'est accepter de ne pas tout maîtriser, c'est faire confiance à l'intelligence collective, même lorsqu'elle ne correspond pas exactement à ta façon de penser. Honnêtement, devenir leader, c'est avoir cette humilité, cette compréhension que non, notre rôle n'est pas de tout savoir mieux que chacun et chacune des membres de nos équipes. mais plutôt, au contraire, de t'entourer de plus experts que toi, sur chacun des domaines dont tu as besoin. Un, tu t'épuiseras moins. Deux, tu seras beaucoup plus lucide. Et trois, tu seras beaucoup plus capable, du coup, de donner de la hauteur, de donner de la vision, plutôt que de t'aginer à essayer de maîtriser des compétences dont tu n'as que peu d'intérêt. Personnellement, j'ai appris à faire confiance à des personnes bien plus brillantes que moi sur des sujets vraiment très pointus, et c'est ce qui m'a permis de grandir. On ne t'écoute pas parce que tu sais tout en tant que leader, et en tout cas ce n'est pas ce qu'on attend, on t'écoute parce que tu inspires. On t'écoute parce que tu donnes confiance. Et cette confiance, elle ne n'est pas de la démonstration que tu sais mieux que tout le monde, ce qui n'est de toute façon pas vrai et ce qui finit toujours par se voir. Mais plutôt du calme que l'on incarne lorsqu'on en sort de l'ego, justement. Il y a vraiment cet enjeu de travailler à sortir de l'ego et de nourrir cette confiance en soi au-delà de... Je sais et j'ai réponse à tous. Sortir de l'ego, ce n'est pas une perte de pouvoir. C'est au contraire une preuve de leadership, d'être focus sur l'objectif plutôt que soi-même. D'ailleurs, la question à se poser quand tu pars dans ce genre de choses ne serait-elle pas de est-ce que je cherche à prouver que je sais, donc sous-entendu je sais mieux que les membres de la pièce, ou à comprendre ce qui m'échappe ? Et si tu réponds oui à la deuxième partie de cette question, alors tu es au bon endroit. Est-ce que je cherche à prouver que je sais ou à comprendre ce qui m'échappe ? Et puis, on va enchaîner avec le quatrième de ce top. Il y a un sept autres pièges plus discrets mais tout aussi coûteux. Celui qui consiste à croire que notre évolution, notre évolution, notre carrière dépend des autres. Après avoir voulu tout savoir, on finit souvent par vouloir être reconnu. pour tout ce que l'on a fait. Et l'on attend, parfois longtemps, qu'un regard extérieur vienne enfin valider ce que nous, nous savons déjà de nous-mêmes. Ce quatrième mythe, c'est « mon boss gérera mon évolution » . Non, non et non. Ce n'est pas son job. Votre boss n'est pas là pour gérer votre carrière. Votre boss n'est pas là pour gérer votre évolution, votre plan de formation. Il est certes là pour en parler, Mais même les meilleurs managers ont leurs propres contraintes, ont leurs propres angles morts, ont leur propre plafond de verre et leur propre biais de pensée aussi. Et surtout, ton boss a ses propres objectifs à atteindre. Des objectifs business, la plupart du temps, qui n'ont rien à voir avec toi. J'ai longtemps cru, moi aussi, que ma progression dépendrait de mon manager ou du plan de carrière défini par mon entreprise ou des possibilités. des opportunités que mon entreprise pouvait me proposer. Et bien, j'ai compris. Ma carrière, c'est mon entreprise. Mon parcours professionnel, c'est mon entreprise à moi. C'est à moi de la piloter, d'en définir le cap, d'investir en moi quand j'ai besoin pour compléter des compétences. Et surtout, parfois aussi, en dehors du cadre professionnel, d'investir en moi pour me nourrir intellectuellement, pour me redonner de l'énergie quand j'ai besoin, pour m'aider à... à comprendre certains modes de fonctionnement, certaines évolutions. Investir en soi, ce n'est jamais un luxe. C'est une stratégie. Pendant des années, j'ai attendu le plan de formation, les validations RH, les budgets, pour au final me retrouver avec une énième formation Excel ou un cours d'anglais qui ne changeait pas grand-chose à la donne, à mes interrogations, à mes aspirations ou mes besoins. Je ne dis pas que c'est inutile. Attention ! Et il y a des entreprises, encore une fois, qui essayent de faire vraiment très très bien les choses. Mais personnellement, ce n'était pas ce dont j'avais besoin. C'est là que j'ai commencé à choisir autrement, à reprendre le lead sur cet aspect-là aussi. J'ai investi dans des formations, dans des lectures, dans du coaching, tu le sais maintenant. Pas forcément toujours d'ailleurs estampillé corporate ou professionnel. Et à chaque fois, ça ne m'a fait que grandir. Pas uniquement sur le plan professionnel, mais... humainement, profondément, les rencontres. Aussi. Alors oui, c'est un budget, mais aujourd'hui, avec le web, on trouve des formations en e-learning ou en distance qui sont hyper pertinentes et pas si coûteuses que cela. Alors oui, il y a aussi des grandes entreprises et des grandes universités qui proposent tout un tas de formations à distance ou en combinaison qui sont franchement très, très complètes et vraiment passionnantes, mais qui coûtent aussi beaucoup, beaucoup plus cher. Quoi qu'il en soit, J'ai vraiment investi beaucoup d'argent dans les formations depuis plusieurs années à titre personnel, quasiment une à deux minimum par an, mais c'est un budget que je n'ai jamais regretté. De ce point de vue-là, du point de vue financier, c'est un budget que je n'ai jamais regretté. Parce qu'il m'a donné ce que les entreprises dans lesquelles j'évoluais ne pouvaient pas m'offrir. Une vision plus claire de moi, une vision plus claire de mes aspirations, une vision plus claire de pourquoi je fonctionnais comme ça, de ma place, de ma posture. où j'avais envie d'aller moi. Je me souviens d'une cliente brillante qui était cadre dirigeante dans une grande entreprise, qui me disait j'ai très envie de me faire coacher et je veux que ce soit avec vous, mais j'attends de voir si mon entreprise le prend en charge. Cette femme étant cadre dirigeante dans une grande entreprise internationale, sur le coup, j'ai été un peu dubitative et je lui ai tout simplement posé la question avec beaucoup de bienveillance et vraiment de curiosité. Et si c'était ton premier acte de leadership ? De ne pas attendre de validation. Ça l'a heurté sur le coup. Mais elle l'a entendu. Et elle l'a fait. Et six mois plus tard, elle ne parlait plus de plan de carrière. Elle parlait de stratégie d'impact. Elle le parlait d'ailleurs pour elle-même, mais aussi pour ses collaborateurs et collaboratrices. Depuis, j'avoue que c'est entré en moi comme une règle. C'est vrai que... que chaque décision de formation est accompagnée de un engagement moral envers moi-même. Depuis, moi, c'est vraiment devenu ma règle. Si je décide d'investir dans une formation, dans un accompagnement, je le fais à fond. Je ne laisse pas les emails dormir dans une boîte de réception, ni les vidéos tournées en fond d'écran, ou pendant que je fais autre chose. Je l'intègre, je pratique, et j'en tire tout ce que je peux, toute la quintessence de cette formation. Je ne le fais pas à moitié, sinon c'est trop facile. Et surtout, ça ne transforme rien. La vraie question à se poser ici serait plutôt, est-ce que j'attends encore que quelqu'un me valide ? Valide mes aspirations, valide mes envies. D'ailleurs, est-ce que j'en ai besoin ? Ou est-ce que je me choisis ? Peu importe. Juste pour le chemin, juste pour l'exploration, juste pour l'apprentissage de nouveau. Alors voilà, mon petit top 4 de mythes à aller déconstruire de nouveau. Les quatre qui m'ont vraiment plombé. Les résultats ne parleront pas d'eux-mêmes. Demander de l'aide ou s'appuyer sur les autres n'est pas une faiblesse. Et un leader doit tout savoir. Mon Dieu, non, surtout, surtout pas. Au contraire, il doit s'entourer de plus sachants. Et enfin, ton évolution, ton plan de carrière n'appartient qu'à toi. Tu n'as à attendre après personne. Si je devais résumer tout cela en une phrase, ce serait celle-ci, je pense. Le leadership, ce n'est pas ce que l'on t'a appris. C'est ce que tu choisis de désapprendre. Désapprendre à tout contrôler. Désapprendre à toujours dire oui. Désapprendre à confondre puissance et perfection aussi. Et surtout, désapprendre à croire que ton rôle, c'est de plaire, c'est de convenir aux uns et aux autres. Ton rôle, c'est d'élever. Ton rôle, c'est de créer, d'inspirer. Mais ça, j'avoue que je ne l'ai pas forcément compris toute seule. L'expérience, bien sûr, m'y a amené. Les claques, les murs, les épreuves, les succès aussi, les chutes. les reprises, les réinventions. Puis il y a bien évidemment eu celle où j'ai enfin accepté de ne plus tout porter toute seule, d'apprendre à m'entourer, d'apprendre à écouter différemment, et puis me faire coacher, très très clairement. Le coaching est entré dans ma vie un peu par hasard, tu le sais maintenant, mais il a clairement tout bousculé. Il m'a permis de mettre en mots ce que je pressentais intuitivement que je n'arrivais pas à formuler et que je n'arrivais pas encore à incarner. Il a été vraiment ce miroir, parfois inconfortable, qui m'a obligée à garder mes propres angles morts, mes certitudes, mes peurs. Et c'est là que j'ai vraiment compris ce qu'était pour moi, en tout cas, le leadership. Ce n'est pas un sommet à atteindre. C'est une pratique quotidienne de lucidité et de courage. Alors bien évidemment, cette liste est loin d'être exhaustive, tu t'en doutes, et peut-être que je referai un épisode dans les mois à venir sur un top 4 ou un top 5 un peu différent, mais je pense qu'il est important de revenir à soi, sans les filtres, sans les injonctions, sans la peur, et ça c'est déjà un sacré acte de leadership. Alors je vais te laisser sur cette phrase, le leadership c'est accompagner des humains imparfaits avec ses propres imperfections. J'espère que tu l'emporteras avec toi et que la prochaine fois que tu commences à douter, que tu commences à ne pas oser prendre la parole, que tu commences à ne pas oser demander de l'aide, ça reviendra te chatouiller dans les oreilles. J'espère que cet épisode t'aura offert ce pas de côté dont on a tous besoin régulièrement. Si c'est le cas, je t'invite à le noter, à commenter ou à le... partagées. C'est ainsi que ces sujets de lucidité, de responsabilité trouvent leur chemin jusqu'à celles et ceux qui ont besoin de l'entendre, ce petit rappel. A la semaine prochaine !

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