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Retour au réel

💪🏻 "Pas question de capituler" : diagnostic et solutions pour la France 🇫🇷 - avec Jean-Eudes Gannat

💪🏻 "Pas question de capituler" : diagnostic et solutions pour la France 🇫🇷 - avec Jean-Eudes Gannat

1h09 |15/11/2024
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💪🏻 "Pas question de capituler" : diagnostic et solutions pour la France 🇫🇷 - avec Jean-Eudes Gannat

💪🏻 "Pas question de capituler" : diagnostic et solutions pour la France 🇫🇷 - avec Jean-Eudes Gannat

1h09 |15/11/2024
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Description

Dans ce nouvel épisode du Retour au Réel, j’ai invité Jean-Eudes Gannat, militant catholique et patriote, ancien responsable de l’Alvarium et ancien membre du Front National de la jeunesse, pour une conversation franche sur l’état de la France en 2024.


À partir des commémorations du 11 novembre, nous explorons ce que ces événements historiques symbolisent aujourd’hui et comment ils éclairent la situation actuelle de notre pays. Ensemble, nous dressons un tableau sans concession : sentiment de guerre civile, déliquescence des partis politiques, montée du totalitarisme d’État, recrudescence de la violence, et tensions internationales, en Ukraine et au Proche-Orient.


Face à ces défis, Jean-Eudes partage des pistes d’action concrètes.


Peut-on encore espérer des partis politiques ? Comment s’engager de manière efficace dans une société où les forces technocratiques et les idéologies destructrices menacent à la fois nos traditions et nos libertés ? Nous discutons aussi du rôle des minorités agissantes et des idées fortes dans le redressement de la France.


L’épisode aborde également la philosophie du Mouvement Chouan, ancré dans une triple exigence de Tradition, Libertés et Justice. Jean-Eudes explique comment ces principes pourraient offrir une réponse aux maux actuels :


  • Tradition, pour raviver un héritage civilisationnel menacé par l’acculturation et la déshumanisation.

  • Libertés, pour défendre une société où les communautés locales, les familles et les travailleurs reprennent leur destin en main face au centralisme oppressif.

  • Justice, pour exiger un traitement équitable entre citoyens et entreprises, et restaurer l’ordre face à la délinquance et l’assistanat.


Nous terminons sur une présentation du Mouvement Chouan et sur des conseils adressés à toutes les générations, pour mener une action enracinée dans le réel et résister aux dangers d’une société postmoderne en déclin.


Un épisode riche en réflexions et en espoir, pour ceux qui refusent de capituler face à l’adversité.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le Retour au Réel, le podcast de ceux qui ne veulent pas seulement critiquer, mais aussi créer. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir Jean-Eude Gana. Salut Jean-Eude.

  • Speaker #1

    Salut Victor.

  • Speaker #0

    Jean-Eude, on se connaît depuis de longues dates, on a même été dans la même école, puisque je crois que tu étais au quatrième ou troisième quand moi j'étais en terminale. Et on travaille ensemble sur plein de projets depuis des années. Et c'est la première fois que je t'accueille dans le retour au réel. Tu as lancé toi-même un excellent podcast qui s'appelle Radio Ghana. Je ne sais pas où tu en es.

  • Speaker #1

    J'ai un peu honte, faute de temps et de rigueur. probablement, c'est un peu en stand-by, mais j'ai bien l'intention de reprendre.

  • Speaker #0

    Je vais te présenter un petit peu à ceux qui nous écoutent et qui ne te connaissent pas, même si tu es connu. Tu es père de trois enfants, tu as comme profession entre autres, mais principale, d'être traiteur. Tu as eu des engagements militants depuis, je pense, à peu près ton adolescence, en commençant par le... le Front National au début, et puis ensuite, après, l'Alvarium que tu as créé, on en reparlera dans l'émission. Est-ce que tu vois peut-être des choses à ajouter que j'aurais pu oublier dans cette présentation très succincte ?

  • Speaker #1

    Non, rien, comme toi, je suis père de famille, et enraciné dans l'ouest de la France.

  • Speaker #0

    Ok, alors je voudrais qu'on commence un petit peu, j'ai prévu des questions, je pense que nos auditeurs vont se rendre compte, on est souvent d'accord sur plein de choses, et comme tout. Tout le monde, évidemment, on ne peut jamais être d'accord à 100% sur tout avec quelqu'un. Donc on a parfois des points de... En tout cas, des certitudes qu'on ne partage pas forcément au même degré tous les deux. Du coup, ça a été un peu l'occasion. J'ai préparé des questions que je t'avais déjà envoyées. Donc ça va nous faire un peu un fil pour discuter. Et puis j'essaierai parfois peut-être de faire un peu l'avocat du diable en essayant de me mettre à la place de personnes qui ne seraient pas forcément d'accord ou qui trouveraient nos propos saugrenus, étranges. en vue d'essayer justement de pousser un peu l'explication, la justification un peu plus loin et que l'on soit moins dans la superficialité, autant que faire se peut.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    on va commencer du coup, c'était ma première question, on célébrait ce triste anniversaire du 11 novembre, enfin triste et en même temps qui a mis fin à beaucoup d'atrocités, donc le 11 novembre, l'armistice. Je voulais savoir un peu pour toi ce qu'évoquent ces commémorations.

  • Speaker #1

    Écoute, c'est un sentiment mêlé de fierté et d'horreur. Tous les ans, je me dis qu'il faudrait écrire un petit texte là-dessus. Cette année, j'ai conduit un tout petit texte sur ma chaîne Telegram pour essayer de décrire un petit peu cela. Je dis de fierté et d'horreur, je devrais dire aussi un peu de reconnaissance. C'est-à-dire que je ne suis pas comme la plupart des élus municipaux qui vous expliquent que... Le 11 novembre, nos aïeux se sont battus pour la liberté et pour la République. Donc la reconnaissance que j'ai, ce n'est pas d'avoir échappé au pire, etc. C'est plutôt la reconnaissance pour les aïeux en général qui se sont battus à nos frontières pour défendre notre pays sans questionnement idéologique. Ensuite, la fierté parce qu'on est issu d'une lignée, on est issu d'un peuple, d'un pays qui est, je crois, celui qui a mené le plus de batailles et remporté le plus de victoires. même quand on fait les ratios. Et enfin, d'horreur, et surtout d'horreur quand même, je dois dire, parce que tous les 11 novembre, j'essaye d'emmener mes enfants au Monument aux Morts ou au cimetière. Et en fait, je vois surtout un immense gâchis. Je vois un peuple français d'abord saigné à blanc, mais les peuples européens en général saignés à blanc, jetés les uns contre les autres, au profit... dont on ne sait trop quoi, c'est-à-dire d'intérêts mêlés financiers, idéologiques, politiques. Et le résultat de cette armistice du 11 novembre, c'est qu'il y a un certain nombre de questions qui restent en suspens en Europe. On évoquera forcément le livre de Dominique Wehner, Le siècle de 14, et que ces questions, ces contradictions vont se résoudre dans des chocs plus grands encore, et plus monstrueux, et accouchés du monde qui est le nôtre.

  • Speaker #0

    Je partage ça. Surtout qu'en fait, je vois un peu les choses de manière double, à la fois les conséquences politiques de cette guerre, et effectivement, je renvoie ceux qui nous écoutent au livre que tu as évoqué, le siècle de 14, et puis finalement, le fait qu'on est tous... Quand on est la plupart des Français, des Européens, dans nos ancêtres, des gens qui ont été touchés de près ou de loin dans cette guerre. Et moi, en tout cas, en particulier, ce qui me touche, c'est que ma mère m'avait fait suivre une partie de la correspondance de mon arrière-grand-père durant cette guerre. Et je me dis, en fait, que les hommes qui ont vécu cette guerre n'ont plus grand-chose en commun avec nous, au sens où ils ont été exposés à de telles difficultés physiques, de telles épreuves. physique et même moral. Moi en particulier, le cas de mon arrière-grand-père, il partit à la guerre dès août 1914, en étant père d'un jeune enfant, mon grand-père, et qu'il n'a pas vu jusqu'en 1918, voire même fin 1918, puisque je crois que la démobilisation a été assez longue. Et il est revenu vivant de cette guerre, mais marqué à jamais, et il s'en est jamais remis d'ailleurs de... tout ce qui s'était passé durant cette guerre. Et moi, c'est toujours un peu le contraste, ce que ça évoquait sur moi, en tout cas en particulier cette année, quand je réfléchissais à tout ça et que je reparlais à mes enfants, c'est le contraste de type humain, en fait, entre le poilu de 14 et même la société dans son ensemble à cette époque-là et ce qu'on est devenu aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Et d'ailleurs, indépendamment de la guerre de 14, c'est-à-dire que cette génération-là, c'est un peu comme... Elle est beaucoup plus proche du légionnaire romain que de la nôtre. C'est-à-dire qu'indépendamment de la guerre elle-même, ce sont des gens qui ont grandi dans des pays avec des valeurs morales très fortes, avec une discipline de fer, avec un service militaire obligatoire, avec des moyens technologiques qui avaient peu changé. Même si le 19e, il y a la révolution industrielle, finalement le paysan de 1914 a peu de choses prées. il n'a pas d'électricité, il a un sol en terre battue, il n'a pas d'eau courante, eh bien il vit dans les mêmes conditions de vie que celui de l'ère et de l'époque romaine. Et il faut voir le bond vertigineux qui a été fait par l'humanité, en bien et en mal d'ailleurs, depuis ces pharaons.

  • Speaker #0

    Alors je voudrais maintenant un peu te poser une question sur notre pays, parce que je pense qu'en fait la manière dont on regarde notre pays et dont on regarde aussi l'actualité, son évolution, de cette question-là dépend aussi notre engagement et je pense en particulier dans ton parcours et dans ta vie c'est quelque chose d'important et de fort et puis justement par rapport au titre de ce podcast, le retour au réel il est question justement aussi dans la manière dont on regarde notre pays de ne pas s'aveugler en fait d'être capable d'avoir aussi un regard le plus juste possible qui ne s'illusionne pas sur l'état de notre pays et je voudrais poser la question suivante Comment est-ce que tu vois cette France aujourd'hui, en 2024, et qu'est-ce que tu analyses comme changement depuis le début des années 2000 ?

  • Speaker #1

    Alors, comment vois-je cette France de 2024 ? Tu sais, il y a une chanson de Jean-Paix Sméfré, Le pays qui n'existe plus Eh bien, j'ai beaucoup de mal à l'écouter sans être remué profondément, parce qu'en fait, ce sentiment des Français d'Algérie qui rêvent d'un pays qui n'existe plus... c'est celui que notre génération a bien souvent. C'est-à-dire que tout ce qui faisait la France, ses arts, sa culture, ses terroirs, son peuple, la composition ethnique de son peuple, ses régions, ses cultures locales, ses petites patries chères à Maurras, tout ça semble avoir quasiment disparu. J'ai parfois le sentiment qu'on se raccroche à des choses qui n'existent quasiment plus. Et en même temps, pour contrebalancer cette grande dépossession, ce sentiment de dépossession qui n'est pas qu'un sentiment, je vois qu'il existe quand même un certain nombre de choses qui reviennent. J'ai parlé des cultures locales, les langues régionales reviennent. Il y a un retour à la foi quand même. Il y a un retour au réel, donc un retour à la foi, dont les sociologues parleront dans 20 ou 30 ans avec beaucoup d'étonnement, je crois. Ça, c'est ma prédiction, puisque j'ai la... conviction, enfin on va pas débattre de ça, mais c'est assez rationnel, c'est pas seulement un vœu pieux, que dans 30 ans je pense que 30% des des européens de souche en Europe de l'Ouest et en particulier en France seront à nouveau des catholiques pratiquants. Voilà, situation des années 50 grosso modo. Donc il y a des choses qui reviennent et puis un pays c'est comme une bande d'amis en fait. Quand on décide que ça existe, tant qu'il reste des gens pour considérer que ça doit exister. Et bien il existe et en fait il y a quand même des catégories sociales dans notre pays. Il y a bien sûr les militants, les idéalistes, les franches conservatrices, catholiques et tout, qui ont une vision très intellectualisée de ce pays et qui existent de fait grâce à ça. Mais il y a aussi... les classes populaires qui, malgré une forme d'acculturation, de soumission à la culture rap, à l'américanisation, au vide, finalement, ambiant de notre époque, croient en la France et votent massivement, d'ailleurs, pour des élus, pour des représentants patriotes, quel que soit notre niveau de décadence, le leurre est d'ailleurs celui de cette France populaire qu'il ne faut pas idéaliser, et notamment celle des campagnes. Et en fait... Ces gens-là, pour beaucoup, ils n'ont plus que ça. D'ailleurs, c'est mon cas. Ces gens restent dits, à ceux qui n'ont plus rien, ils restent la patrie. Je crois que pour tous ces gens, il ne reste que la patrie. Et donc, on a beau avoir le sentiment assez terrifiant, attristant, qu'il n'en reste pas grand-chose, le peu qu'il en reste, les petites braises qui restent sous la cendre, j'ai l'intime conviction qu'il suffira de souffler dessus, avec patience, pour que le feu reprenne à nouveau.

  • Speaker #0

    Oui, il y a de l'espoir dans tout ça, mais... Tu vois, les questions que je me pose, je me souviens, il y a une époque, je ne sais pas si tu te souviens, c'était un débat qu'il y avait eu avec Académie Christiana et Dextra, sur justement, est-ce que la France est morte ? Je suis assez d'accord avec toi, cette comparaison avec l'amitié, tant qu'on décide de faire en sorte que le lien existe et qu'on y croit, et bien finalement, comme il y a quelque chose de spirituel, il peut exister par la volonté, c'est vrai. Mais du coup, je pense qu'effectivement, comme tu dis, en France, il y a des gens qui veulent encore y croire. Mais en même temps, l'étendue du désastre autour me paraît quelque chose d'assez profond. Et puis, je me pose une question, on va parler de la question aussi un peu de la guerre, de la guerre civile après. Mais tu vois, dans quelle mesure l'État, on va dire des institutions, va faire des choses un peu fortes ? des restes de l'état de nation finalement ce qui était vraiment propre au 20e siècle n'a pas disparu toi et on a parfois un peu le sentiment d'être d'être en apesanteur en quelque sorte dans notre époque où d'un côté on n'a plus enfin tout ce qui reste de l'état c'est que finalement une forme de grosse bureaucratie qui est toujours là pour coller des amendes, vérifier qu'on paye bien nos impôts, et donc fait amant d'une grosse lourdeur. Alors même s'il faut aussi quand même reconnaître à cet État qu'on peut quand même être soigné en ayant un certain nombre de soins qui sont pris en charge par la sécurité sociale, etc. Donc il y a encore des restes, d'une certaine manière, des acquis sociaux propres au 19e, 20e siècle. Mais tout ça semble être en train de s'effondrer petit à petit. Les références culturelles de la France, même si tu dis qu'il y a un retour à des attachements régionaux, que je constate aussi, néanmoins, qu'est-ce que c'est à l'échelle du pays ? Même ces conversions, qu'est-ce que c'est à l'échelle nationale ? J'en sais rien, mais je me demande. Est-ce qu'on n'est pas, en quelque sorte, un peu à bout de souffle, enfin, en tout cas, à la fin d'un cycle, à un changement d'époque ? Ah si ! Et que ce changement d'époque fait qu'en gros, tous les paramètres dans lesquels on s'est représenté la France jusqu'au XXe siècle sont pas forcément entièrement et totalement dépassés, mais en tout cas, ont considérablement changé, et une partie d'entre eux sont même dépassés.

  • Speaker #1

    Si, si, mais tout à fait. Mais en fait, comment te dire ? Plusieurs choses. D'abord, l'Empire romain est mort avant la fin officielle de l'Empire romain, au 5e siècle, si je ne me trompe pas, si mes cours d'histoire ne me tombent pas, enfin, me sont encore en mémoire, et pourtant il a perduré. Il a perduré à travers nous, à travers un certain nombre de choses, il y a même eu le grand rêve du Saint-Empire romain germanique, et donc la civilisation romaine a continué à irriguer d'autres choses par la suite. Et en fait, j'ai un peu le même sentiment pour la France, la France de papa. qui est globalement l'aboutissement de la France dès 19e et 20e siècle, parce qu'en fait la conception de la France au 18e n'a rien à voir avec celle des siècles qui vont suivre. Donc ce cycle-là de la France état-nation, nation souveraine, civilisation à elle toute seule, colonisatrice, ce cycle-là est évidemment terminé là-dessus, et il faut sortir du 20e siècle, et je suis contre. la nostalgie incapacitante et donc ça ne... Il y a forcément un peu de nostalgie mais disons qu'il faut en sortir, c'est comme ça le siècle de 14 est en train de toucher à sa fin et donc en avant quoi, à l'assaut du futur. Maintenant il y a quand même des permanences ethniques et culturelles qui vont subsister et c'est pour ça que je parle de braise. et qui vont produire des choses un peu différentes, mais qui vont perdurer et prolonger un peu ce rêve français. Il en restera quelque chose.

  • Speaker #0

    Alors j'en viens avec cette question que j'ai évoquée tout à l'heure, celle de la guerre. Est-ce que d'après toi on est en guerre aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Qui ça ?

  • Speaker #0

    Je pose la question volontairement de manière un petit peu ouverte, parce qu'en fait ça veut dire plein de choses. En fait il y a la guerre, typiquement en ce moment il y a une guerre entre la Russie et l'Ukraine, il y a une guerre entre la Palestine... et Israël, qui est en train de dégénérer en conflit global au Moyen-Orient. Il y a des coups de couteau en France tous les jours. Il y a un État qui nous a privés d'un certain nombre de libertés ces dernières années. Bref, le mot guerre c'est peut-être ça l'intérêt de la discussion, peut vouloir dire plein de choses. être des réalités à des degrés différents. Qu'est-ce que ça évoque pour toi, la guerre, aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    En fait, je pense qu'on sort du siècle de 14. La guerre de 14-18 bouleverse les sociétés européennes, c'est la fin de l'aristocratie, c'est la fin même de la liberté commerciale entre les Européens, c'est la fin de tout un monde, la guerre de 14-18, et il y a beaucoup de choses en ébullition. qui vont donner les régimes totalitaires, etc. Et toutes ces frictions aboutissent en 1945 à une sorte de Pax Americana, un nouveau monde, avec bien sûr le bloc soviétique, mais qui s'effondre peu à peu à la fin des années 80. Et puis le monde américain en paix, le monde occidental en fait, qui se retrouve en paix, qui domine le reste du monde, qui sert de... de normes et d'exemples morales, technologiques, d'innovation, etc. Et en gros, ce cycle-là est clairement en train de se terminer avec en sus un certain nombre de contradictions internes qu'on a notamment en France liées à l'immigration et à plein de choses. Et alors, on a le sentiment qu'on est en guerre permanente, qu'en fait d'abord la guerre froide n'était peut-être pas terminée. que le Proche-Orient en effet s'apprête à exploser, que sur notre propre sol, comme tu l'as dit, il y a des gens qui sont en guerre contre nous. Mais en fait, il nous reste à définir, notamment la définition du nous C'est-à-dire qu'en fait, je pense qu'il y a une guerre qui est menée au peuple français sur son propre sol, mais on n'est pas en guerre parce que le peuple français ne mène pas la guerre. Il est encore dans une position attentiste. Il y a évidemment une guerre mondiale qui se profile, qui peut-être a déjà commencé, qui peut-être n'aura lieu que dans 20, 30, 30 ans. 40, 50 ans, mais qui, à mon avis, est en cours. Tu sais, la guerre de 100 ans, en réalité, c'est une succession de guerres avec des trêves, etc. Je pense, il faut se méfier des prophéties en politique, mais je pense qu'on est dans une forme de guerre longue et peut-être que les historiens, dans 400 ans, analyseront 1945 en une seule et même guerre. Je ne sais pas. Mais en tout cas, sans être en guerre avec des fronts ouverts comme au temps jadis, on est en période de trouble. tous les échelons mondiaux et de notre société, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Alors, pour revenir à la guerre sur notre sol, j'ai vu que tu avais suivi de près ce qui s'est passé en Grande-Bretagne cet été. On va le rappeler brièvement pour ceux qui n'auraient pas suivi cette actualité parce que ça a été finalement assez peu médiatisé par les médias français. Mais donc, il y a eu en Grande-Bretagne, durant l'été...... plusieurs jeunes filles, je crois, qui ont été des enfants, assassinées par une personne issue de l'immigration, je ne sais plus si c'était un Africain.

  • Speaker #1

    Un Galois, selon BFM TV.

  • Speaker #0

    Voilà. Qui, je crois, se revendiquait de l'islam. Et en tout cas, ça a déclenché, en fait, dans... Dans les quartiers populaires britanniques, deux véritables manifestations pour réclamer justice et la sécurité, parce qu'en Angleterre, ce type d'événement fait écho à des événements passés. Il y a eu notamment toute l'affaire des gangs pakistanais de violeurs d'enfants, etc. Donc, ce n'est pas la première fois, et justement, c'est souvent ce qui se passe en fait dans ces... dans ces moments-là, et ça peut faire aussi écho à ce qui se passe en France, avec tous ces jeunes Français qui sont tués au couteau ou par balle, etc., et qui sont des victimes innocentes, et dont les agresseurs sont issus d'une immigration extra-européenne. Donc voilà, ça a déclenché des soulèvements, des manifestations. Mais ce qui est particulièrement original dans ce qui s'est passé en Angleterre, c'est que l'État britannique, l'État anglais, a pris partie contre son propre peuple, contre son propre peuple autochtone, a décidé de prendre le parti des minorités ethniques et a même, en gros, vidé des places de prison occupées par des délinquants issus de l'immigration pour mettre à la place... des anglais patriotes. Il y a eu des répressions pour des tweets, pour des messages sur les réseaux sociaux. Et il y a eu, le chef de la police à Londres a pris ouvertement parti contre ces bandes qu'il qualifiait de nationalistes, mais en fait qui dépassaient très largement le phénomène militant nationaliste, puisque même le leader... d'un groupe, d'un mouvement nationaliste anglais, qu'on a accusé d'être derrière tout ça, n'était même pas présent en Angleterre à ce moment-là, il était en vacances. Et donc voilà, bref, ce qu'il faut retenir de ça, en fait, c'est quelque chose d'assez fou, c'est qu'en gros, le gouvernement britannique, c'est totalement, en gros, a pris parti contre les autochtones, contre les Anglais de souche. et au nom de la défense des minorités ici islamiques et même vraiment en soutenant parfois des bandes armées qui sont allées vraiment chasser des Anglais dans la rue. Qu'est-ce que ça a évoqué pour toi ?

  • Speaker #1

    D'abord, un aspect de la guerre qu'on n'a pas mentionné ni toi ni moi au début, c'est que dans la guerre qui est menée aux peuples européens, il y a un pays gérant qui est contre eux, et que généralement c'est leur gouvernement. Les gens en ont très peu conscience, c'est-à-dire qu'en fait les gens continuent d'attendre, à attendre de la part de régimes qui leur sont hostiles, des solutions par le haut. Donc là on l'a bien vu avec la Grande-Bretagne, c'est évidemment quelque chose de déchirant, c'est un peu l'équivalent de leur gilet jaune. Nous en France, la question sociale est assez importante, d'autant plus qu'on a une longue tradition de... d'État-providence et puis l'État français est l'un des plus vieux du monde, donc les Français sont très attachés à leur État et donc attendent beaucoup de réponses de l'État. Ce qui explique que nous, ce soit une question sociale qui a mis le feu aux poudres au moment des Gilets jaunes. Et on a connu une répression incroyable avec 300 yeux crevés, des gens aussi qui ont été embastillés, etc. Là, en Grande-Bretagne, c'est parti sur une question ethnique. La Grande-Bretagne est encore plus ou moins un empire multi-ethnique quand même. Il y a quand même le Commonwealth. et elle est très envahie, mais alors beaucoup plus communautarisée que nous, puisque en France, on croit à l'assimilation, en Grande-Bretagne, personne ne se réclame de cette farce. Donc, comme c'est un pays plus communautarisé et donc plus lucide, c'est parti sur la question ethnique. Qu'est-ce que ça évoque ? D'abord, même la monarchie anglaise joue contre son peuple, parce qu'en réalité, quel que soit... le rôle très constitutionnel du roi, enfin de la reine et du roi, enfin du souverain d'Angleterre, ils ne sont pas intervenus du tout. Et ensuite, une grande pitié pour tous ces pauvres anglais qui ont été embastillés, qui sont souvent des white trashs minés par la drogue et le chômage, et qui se retrouvent à la fois grand remplacés et complètement persécutés, puisque à ma connaissance, il n'y a pas eu de peine de prison ou de… de poursuites systématiques contre les bandes ethniques, pour parler de manière très pudique, qui, elles, ont fait la chasse aux patriotes anglais. Et je ne vais pas spécialement ramener ça à nous, mais ça m'a un peu rappelé, en grandeur, nous c'était une toute petite échelle, mais nos affrontements de la rue du Cornet l'été d'avant, durant les émeutes pour Naël, où en fait on s'est retrouvés à quelques dizaines de jeunes blancs à faire face à toutes les banlieues d'Angers, qui nous attaquaient armés, etc. Et à l'issue de quoi, c'est notre local qui a été fermé et nous qui avons été poursuivis le plus durement, puisqu'on attend encore des jugements et d'ailleurs des procès à partir de janvier prochain.

  • Speaker #0

    Alors ça pose pour moi un peu la question de comment est-ce qu'on peut imaginer une issue à ça. D'ailleurs, ça se trouve, il n'y a même pas d'issue en fait. Mais moi, je trouve que souvent quand on emploie le mot guerre civile, je trouve que ce n'est pas forcément très approprié, au sens où la guerre civile, ça fait écho à des camps très définis. Et comme tu l'as dit toi-même, il n'y a pas de camp en soi, c'est même pas, les dimensions ethniques ou religieuses, elles sont même divisées au sein d'elles-mêmes. La preuve, le gouvernement est quand même composé à grande majorité de personnes d'origine française, ethniquement française, et une grande partie d'entre eux sont des ennemis politiques et persécutent d'autres Français. Et puis, même au sein de l'immigration, il y a aussi tout. Il y a des gens qui sont issus de l'immigration et qui se sont retournés en soi contre l'islam. Il y a des gens qui sont issus de l'immigration et qui se disent patriotes, etc. Donc, tout ça est complexe. C'est difficile d'identifier des camps particuliers. Et voilà, je ne sais pas toi, comment tu vois peut-être l'avenir ? de ces tensions en France. Il y a quand même ce fait en France qui se déroule depuis déjà quelques années, où vraiment, en fait, il y a plein d'agressions qui sont totalement passées sous silence, qui sont décrites par les médias comme des faits divers. Les préfectures interdisent des rassemblements d'hommages aux victimes. Enfin, il y a quand même quelque chose de curieux. Toi, comment est-ce que tu vois un peu, enfin c'est difficile, on ne peut pas prédire l'avenir, mais comment est-ce que tu pressens l'issue, le futur de ce phénomène ?

  • Speaker #1

    J'en ai aucune idée parce que je ne peux pas me jouer au prophète, ni faire l'expert en collapsologie, mais il y a quand même un certain nombre d'aspects qui sont très inquiétants. Il y a bien sûr la fracture ethnique, en plus tu dis pour guerre civile... Tu n'aimes pas trop le terme moi non plus, parce qu'encore faudrait-il que ce soit un même peuple qui se fasse la guerre. Or, on a une myriade de peuples sur notre sol. Et le bloc migratoire, si je puis dire, justement, n'est pas un bloc. C'est-à-dire qu'il y a une immigration catholique, il y a une immigration africaine noire, il y a une immigration maghrébine, il y a plein de types d'immigration. Et je l'ai vu notamment dans les camps à Lesbos. Eh bien, il y avait des conflits interethniques et ça existe dans nos banlieues françaises. Mais voilà, entre un Afghan et un Rwandais. il n'y a pas d'intérêt commun automatique contre les Français. Ça ne forme pas un camp anti-français de manière automatique, il ne faut pas trop schématiser. Donc, guerre civile, non. Grosse tension, oui. J'aime assez le terme de Jean-Yves Le Gallou, d'anarcho-tyranie. C'est-à-dire qu'en fait, il y a un État en haut qui est en phase d'écroulement à bien des égards, mais qui utilise en grande partie ses dernières forces pour maintenir un pouvoir fort sur les autochtones qui sont liés. les plus dociles et qui sont habitués par plusieurs siècles de domestication, si je puis dire, avec toute l'histoire de la centralisation. L'avenir, je ne sais pas. Est-ce que l'État français peut s'écrouler ? C'est quand même la sixième puissance mondiale. Et en même temps, est-ce que ça peut durer comme ça, entre le déficit, les tensions ethniques, le facteur religieux très puissant de l'islamisme ? Je n'en ai aucune idée. Une chose est certaine. c'est que ça ne va pas bien se passer. Et que ça ne va pas se régler. J'aimerais que ça se règle avec une élection et hop, un coup de baguette magique, mais je n'y crois pas du tout.

  • Speaker #0

    Alors si nous, en soi, on se définissait comme appartenant à un camp, le camp catholique, plutôt dans la frange tradie, le camp des patriotes, et qu'on considère que ce camp peut être une solution, apporter des réponses... En tout cas, des morceaux de réponses, parce qu'effectivement, comme tu l'as évoqué, la situation est complexe et tu as une part de pessimisme sur laquelle je te rejoins. Et quand on regarde notre camp, qui parfois en plus, je trouve, prétend un peu avoir toutes les réponses aux problèmes, avoir presque un logiciel clé en main pour résoudre tout. On est quand même forcé de constater que ce camp, enfin tu partages peut-être pas ça avec moi, mais perd un peu toutes les batailles depuis 1789, depuis la Révolution française finalement, tout ce qu'il y a pu avoir en France de royalistes, de catholiques, de patriotes, etc., n'a pas vraiment remporté de batailles, enfin je me trompe peut-être, tu vas peut-être trouver des batailles qui ont été remportées, et si tu partages ce constat, ou si tu partages pas d'ailleurs, Pourquoi ?

  • Speaker #1

    En fait, il y a eu des phases quand même, à la fois au XIXe siècle, de restauration ou de majorité monarchiste. Il y a eu des régimes ou des philosophies qui étaient quand même l'anti-89, au XXe siècle, en Europe. Donc le camp progressiste, si je puis dire, a reflué parfois. Maintenant, est-ce que c'était notre camp à nous ? Je ne pense pas. Moi, j'avoue que le seul camp auquel je suis sûr d'appartenir... et en tout cas j'espère en être digne, c'est celui de la foi catholique.

  • Speaker #0

    Et après, bien sûr, il y a des traductions politiques et des explications politiques auxquelles je souscris. Mais ce camp-là, qui est celui plutôt du bien, de la vie, de la joie et donc de la foi catholique, les deux s'interpénètrent ou sont interéchangeables, en effet, il a beaucoup, beaucoup, beaucoup reculé. Je pense que sans croire au sens de l'histoire, il fallait que la folie progressiste aille au bout. de sa logique, que là on est quand même un peu en train de toucher le fond. Maintenant, est-ce qu'on a gagné la bataille des idées pour autant ? Je ne crois pas. C'est-à-dire qu'en fait, la modernité va quand même au bout de ses contradictions. Donc de moins en moins de gens ont envie d'y adhérer en tant que projet et donc se tournent vers le camp patriote, plutôt conservateur, ou vers la foi catholique d'ailleurs aussi. Est-ce que ça veut dire que dans les mentalités en général, on est sorti de la philosophie des Limières ? Je n'en suis pas certain. Et maintenant, pourquoi est-ce qu'on perd en règle générale ? C'est difficile de résumer deux ou trois siècles, au moins trois siècles même. Mais disons qu'il y a une forme d'individualisme à droite qui est évidente. Il y a un refus du sacrifice, en tout cas au moins ces 50 dernières années, 60 dernières années. Il y a quand même un camp de droite qui est assez matérialiste et qui pense d'abord à sa carrière plutôt qu'à changer un peu les choses. il y a aussi un pessimisme, d'ailleurs ta question en est d'illustration, c'est-à-dire que les gens s'autocensurent et considèrent quasiment qu'ils sont ringards par eux-mêmes du fait de leurs idées et que donc il ne sert à rien de mener la bataille politique au sens très large. Voilà quelques explications, et puis une explication qui ne parlera peut-être pas à tous nos auditeurs, mais que j'estimerais pour autant, je pense que… nous ne sommes pas assez sains, sans doute, et que ceci explique au moins une partie de nos défaites.

  • Speaker #1

    Alors, je te propose, ça me semblerait intéressant, qu'on essaye peut-être de se lancer, pas forcément en faisant une demi-heure de podcast, mais juste en peut-être 5-10 minutes, de faire un petit peu un diagnostic, justement, de ce qu'on pourrait reprocher à... Quand je dis la génération de nos parents, c'est pas nos parents, et l'idée c'est pas d'accuser si tu veux, dire ah c'est les boomers, tout est de leur faute, etc. Mais tu vas analyser en fait, qu'est-ce qui au-delà, enfin ce sur quoi on a prise, qu'est-ce qui fait partie des défauts qu'il faudrait changer dans notre famille au sens très large. Moi je te donne quelques exemples d'idées comme ça qui me viennent à l'esprit, t'as évoqué l'absence de sens de sacrifice. Tu vois, les évêques français, et en fait, on pourrait presque transposer ça à toutes les élites du camp catholique ou du camp même patriote, en tout cas, pas le camp du progrès, de la déconstruction, etc. Toutes les élites se croient à la fois d'une importance particulière. qu'ils n'ont plus. En gros, tu vois, typiquement, les évêques, en gros, se prennent encore pour des évêques, comme s'ils avaient une importance, etc. Et en même temps, et ce qui est assez paradoxal, et qui semble être vraiment une contradiction, ils sont quasiment persuadés, justement, comme tu dis, d'avoir déjà perdu, et que de toute façon, plus personne ne nous comprend, donc en gros, finalement, il faut presque renoncer à combattre. Il faut, dans le cas des évêques, accepter l'esprit du monde, vivre entre soi, s'éteindre lentement. Je ne sais pas toi, qu'est-ce que ça évoque pour toi, si tu devais essayer de faire une critique positive des générations précédentes ? dans la manière dont elles ont mené leur combat pour le bien commun.

  • Speaker #0

    D'abord, dans tout le monde catholique, comme tu l'as dit, il y a eu cette espèce de volonté de s'adapter, ou d'adapter le message, ce qui est encore pire. Parce qu'en fait, les catholiques d'antan auraient pu dire bon, on s'adapte au monde et à la rigueur, on arrête d'être catholiques Il y a toute une génération de catholiques qui, elles, a cru qu'on allait adapter le message du Christ. Et donc là, ça donne certaines situations extrêmement... malaisantes comme certaines messes de campagne ou certaines choses qu'on voit sur internet qui montrent bien que voilà on ne peut pas adapter le message du christ ou totalement la liturgie à l'esprit du monde parce que loin de faire quelque chose de moderne le modernisme fait plutôt l'impression de d'être quelque chose d'absolument ringard aux jeunes générations ce qui explique d'ailleurs le l'engouement pour la tradition pour le catholicisme conservateur en tout cas et ensuite d'un point de vue politique en général, en dehors du monde politique, en dehors du monde catholique, pardon, eh bien, la génération de nos parents, enfin, les générations qui ont précédé, en effet, comme tu le dis, n'avaient pas conscience du changement et pensaient encore représenter quelque chose. Donc, il y a une forme d'absence de lucidité, c'est-à-dire on continue comme on l'a toujours fait et puis on verra bien ce que ça donne ou après nous le déluge. Et dans des sphères plus militantes, à l'inverse, il y a eu un refus de s'adapter, peut-être parfois. aux enjeux de l'époque. C'est-à-dire que moi j'ai quand même en tête, comme toi d'ailleurs, le début de nos années militantes où on voyait à la fois dans le look, dans les discours, dans la manière de présenter les choses aux gens, très souvent une façon de faire et d'être qui ne visait absolument pas à convaincre nos contemporains, nos concitoyens, mais juste à affirmer quelque chose envers et contre tout. sans même croire que ça pouvait avoir de l'effet, quoi, juste pour le principe.

  • Speaker #1

    Je suis assez d'accord, c'est dommage, j'étais censé te trouver des arguments pour te repousser dans tes retranchements. Autre chose que ça évoque pour moi, c'est que j'ai quand même toujours l'impression qu'il y a cette obsession pour les élections, je crois que c'était avec toi qu'on disait ça l'autre jour là. que les élections c'est quand même toujours un truc qui passionne les français.

  • Speaker #0

    Oui, c'est tout deux.

  • Speaker #1

    Et du coup, ça rejoint ce que tu disais, cette fascination de l'État. En gros, j'ai toujours l'impression qu'on ne peut pas s'empêcher en France de tout mettre dans la corbeille, dans le panier. pour reprendre l'expression, mettre ses oeufs dans le même panier, des partis politiques. Systématiquement, on a beau cette fait avoir, je ne sais pas combien de fois, par les mêmes partis, ou en tout cas être déçus par tous ces partis-là, mais on continue à leur donner leur vote. Moi, à la rigueur, ça ne me choque pas plus que ça, au sens où, je vais dire sincèrement, je pense que j'ai toujours voté pour le Front National, puis le Rassemblement National. Si au début, je pense, dans les années quand j'ai eu le droit de vote, à 18 ans, j'y croyais, assez vite j'ai déchanté, mais voilà, d'une certaine manière, j'ai gardé sans doute ce réflexe de vote, enfin, ce m'est arrivé de voter pour d'autres partis patriotes ou des candidats sans étiquette dans des circonstances locales, mais aujourd'hui j'y crois plus. Enfin, c'est-à-dire que je le fais toujours, mais sans aucune foi, parce que justement, je trouve qu'il y a... plein d'autres choses qui se jouent ailleurs, et qu'il y a plein d'autres terrains d'action que celui de la politique électorale. Mais pour beaucoup de gens, à part commenter cette politique électorale, c'est un peu le néant. Oui,

  • Speaker #0

    mais en fait, ce qui est fou, c'est qu'il y a 50% d'abstention, quand même. Que parmi les 50% de votants, je pense qu'il y en a au moins 20% qui n'y croient pas du tout, qui font ça comme toi, qui faut de mieux. Alors que traduit cette passion pour les élections ? Parce qu'elle est véritable. Quand tu vas dans un PMU, la plupart des gens s'abstiennent, mais ils regardent quand même la télévision et les débats pour beaucoup. Donc je pense que cette passion pour les élections traduit une volonté de communion nationale. En fait, il y a de moins en moins de rites populaires, il y a de moins en moins de grandes traditions, de grands moments de communion au point de vue national ou local. Et donc l'élection, malgré tout, même quand on n'y croit pas, C'est quand même un moment où on se sent français. C'est un moment où on se sent français et donc on suit ça. Moi, tu vois, je n'ai pas beaucoup voté ces dernières années. Voire si, je ne vais pas le dire du tout, mais j'ai un petit peu voté. Et pourtant, je continue à suivre les élections. Alors, pas comme dans mes jeunes années, mais quand même. Parce qu'on a le sentiment que c'est quand même un thermomètre. C'est quand même un thermomètre. Donc même les gens qui n'y croient plus, ils aiment bien savoir ce que pensent les autres français et à quelle sauce on va être mangé.

  • Speaker #1

    Juste la petite question sur le Rassens National Est-ce que tu penses que c'est un parti Qui a encore un avenir Qui peut jouer encore un rôle Ou tu penses qu'on atteint la fin Ou ça va finir de manière tragique tout ça

  • Speaker #0

    Écoute je n'en sais rien En plus je ne voudrais pas être trop dur Parce que bien souvent Je laisse paraître une vision extrêmement acerbe et très négative du Rassemblement national parce que j'ai été au Front national autrefois et qu'il est vrai que c'est comme toujours dans la vie, je n'ai pas envie, ils n'en ont pas besoin de donner les bons points à Jordan Berdella ou à Marine Le Pen. Donc souvent, quand je m'exprime concernant les partis politiques et concernant le Rassemblement national en particulier, c'est très souvent pour critiquer. Donc maintenant, est-ce que le Rassemblement national a un avenir ? Si on en croit les dernières réussites électorales, oui. On voit que là, Marine Le Pen est en passe d'être inéligible. Donc en fait, tout est possible. Est-ce que si c'est Jordan Bardella le candidat en 2027, ça va être une réussite ? Je ne sais pas. Moi, si j'en crois à titre personnel, son débat face à Attal, il y a quand même un manque de maturité politique, il y a une forme de jeunesse. Et on ne peut pas le lui reprocher. Jordan Bardella a un an de moins que moi, je crois qu'il a 29 ans. Donc, est-ce qu'il a un avenir politique ? Oui, maintenant, qui se souvient aujourd'hui de Baladur ou même de Chirac ? Pas grand monde. Donc, en fait, avoir un avenir politique, est-ce que c'est laisser une trace dans l'histoire ? Et est-ce que c'est vraiment influencer la politique française en bien, ou en tout cas marquer le pays ? J'en suis moins certain. Et quand je vois les extraits, je n'ai pas lu les mémoires de Bardella, mais en ce moment, ça fait beaucoup d'actualité. Je n'ai pas le sentiment qu'il y ait un projet de rupture, même partielle. avec ce que nous connaissons actuellement, c'est-à-dire que les extraits que j'en ai lus, donc encore une fois, il faut que je m'attelle à cette lecture, mais sur un peu les clés de voûte et les paradigmes principaux de la politique actuelle, avortement, gaullisme, tu vois, tous ces vieux sujets que je trouve dépassés en plus, je ne vois rien de nouveau, donc je ne sais pas si ça va révolutionner la France en tout cas.

  • Speaker #1

    Alors. Si justement on n'attend pas tout des partis politiques, on peut faire des choses aussi dans la société civile, dans la sphère militante. Et toi, tu avais lancé une aventure, celle de l'Alvarium, qui s'est finie par une dissolution. Je dis juste un mot pour moi, faire part de mon expérience de l'Alvarium. Moi, j'avais trouvé que c'était sans doute une des plus belles choses qui s'étaient lancées ces dernières années en dehors de la sphère des parties. Parce que c'était à la fois une expérience de l'alvarium, mais aussi une expérience de l'alvarium. à la fois une communauté, c'était à la fois un lieu qui était présent dans une ville, c'était une multitude de projets qui allaient du ciné-club au potager communautaire, à des maraudes avec une dimension chrétienne, avec plein de conversions, de baptêmes qui ont lieu à travers l'alvarium. C'était quelque chose qui redonnait espoir à une jeunesse. Alors, voilà, on ne va pas pleurnicher et être dans la nostalgie en disant qu'est-ce que c'était bien. C'est vrai que c'était vraiment génial. Je voulais juste te poser la question, est-ce que toi, tu vois des choses par rapport à l'alvarium que tu regrettes d'avoir faites ? Ou voilà, des choses, si c'était à refaire, est-ce que tu ferais différemment ?

  • Speaker #0

    Écoute, c'est une question que je me pose extrêmement souvent quand même. Je pense que dans les circonstances dans lesquelles on était, on a agi dans 95% du temps, on a agi comme il fallait le faire. Mais c'est sûr qu'a posteriori... Après, on se dit qu'on aurait pu être plus professionnels, notamment dans le fonctionnement. Nous aurions pu essayer de nous implanter un peu plus à la campagne. Nous aurions pu essayer d'avoir moins d'initiatives pour les faire mieux et mieux les inscrire dans la durée, dans le temps. Nous aurions pu peut-être, je dis bien peut-être parce que très franchement, je n'en suis pas convaincu. Peut-être lisser notre image sans nous renier, mais franchement je vois même pas trop, mais peut-être éviter parfois de braquer mes voitures, je ne vois même pas vraiment comment, parce qu'en fait pour que nos auditeurs comprennent, je ne vais pas m'étaler sur l'albarium, j'y suis revenu beaucoup de fois et puis je n'ai pas envie de jouer l'ancien combattant à 30 ans. Mais en fait à l'origine on ouvre un local à Angers, pas loin du centre mais plutôt dans une banlieue pourrie. à partir duquel, grâce à l'argent récolté par une buvette, on achète de la nourriture pour des SDF ou des foyers précaires. Et très très vite, du fait que j'étais connu à Angers déjà en partie, et puis d'autres militants également, alors moi comme ancien responsable du Front National de la Jeunesse, et d'autres comme ayant appartenu à Génération Identitaire, très très vite on devient la cible d'attaques à la fois de banlieusards du coin, de l'extrême gauche, et même de la ville d'Angers, qui au bout de deux mois d'existence, vote un vœu en conseil municipal. une agglomération de 165 000 habitants, pour condamner, etc., ce que nous faisons. Et donc, on se retrouve projetés dans le champ politique malgré nous, et peu à peu, de communiqués de presse pour se défendre, en petites actions pour expliquer qui on est, ou alors dénoncer l'hypocrisie ambiante, on se retrouve à constituer un vrai groupe politique local, à être rejoint par de plus en plus de gens, à multiplier les initiatives, tu les as décrites, culturelles, associatives, religieuses, bref. sociale et on a eu en fait pendant, c'est aussi pour ça que ces années ont été aussi exaltantes, mais pendant quatre cinq ans perpétuellement la tête dans le guidon parce que l'actualité venait sans cesse à nous, que l'actualité politique angeline a beaucoup tourné autour de nous. Pour ceux qui veulent s'en convaincre, il faut se souvenir qu'en 2020, par exemple, la mesure numéro un de la gauche municipale sur son programme aux élections municipales, c'est la fermeture de notre local. C'est-à-dire que c'est la priorité pour la gauche municipale avant toute autre question sur la politique locale. Donc bref, on a tellement été le centre de toute la tension, on a tellement eu à gérer les emmerdes du quotidien, agressions, tentatives d'incendie, diffamation, etc. qui nous a été difficile de penser une stratégie. On a grandi, malgré nous, ça a été un peu le cas d'Academia, d'ailleurs, je crois. On en a parlé plusieurs fois, mais on navigue à vue. Et un beau jour, on se retrouve dissous. On se retrouve dissous pour des motifs qui sont en même temps tellement futiles. Je le dis souvent, il faudrait que je revienne là-dessus, mais pour la petite anecdote, le rapporteur public au Conseil d'État, parce qu'on fait un recours devant le Conseil d'État, demande au début... la réhabilitation de l'alvarium et la condamnation de l'État français à une amende pour dommages d'intérêt et dans une mesure qui n'existe pas de l'aveu de certains avocats au Conseil d'État qui ont 30 ans de carrière, on se retrouve rejugé pour un deuxième passage au Conseil d'État avec une autre chambre pour ce coup-ci arriver à un résultat qui est conforme à la volonté du ministère de l'Intérieur, mais avec le même rapporteur public qui l'a dit tout l'inverse de ce qu'il a dit lors du premier jugement. C'est dire comme... comme il n'y avait pas grand-chose finalement contre nous, puisque grosso modo, ce qui a été retenu, c'était que nous étions violents. Or, même dans le deuxième passage, ce motif-là pour nous dissoudre saute. Et aussi qu'on incitait à la haine parce qu'on faisait le lien entre immigration et insécurité. Et alors, c'est là-dessus qu'on a été dissous. Alors que bon, même Valérie Pécresse a parlé du grand remplacement et de l'insécurité liée à l'immigration. Même Darmanin, d'ailleurs, qui nous a dissous. Donc voilà, si je peux donner un conseil à des gens qui s'engageraient comme ça... notamment on était très jeunes mais aujourd'hui contrairement à nous il y a 8 ans il y a une génération de militants plus âgés qui est encore dans le coup qui est encore dans la partie donc demander conseil professionnaliser au maximum à la fois le fonctionnement, la gestion des ressources et même penser véritablement le militantisme comme être un moyen de convaincre notre peuple il faut toujours avoir cette obsession là je te coupe parce que justement je voudrais qu'on parle de ça plus en détail

  • Speaker #1

    Comme je le dis, le slogan du podcast, c'est ne pas seulement critiquer, mais aussi créer. Et du coup, tu vois, en plus, tu sais, ça a été souvent l'objet de nos discussions ces derniers mois. Ça m'est arrivé parfois d'avoir des propos ou des avis un peu critiques sur ce qui se faisait en matière de militantisme. Alors déjà, je tiens à dire pour ceux qui m'écoutent. qu'il s'agit en aucun cas pour moi de condamner ceux qui agissent. J'encouragerai toujours ceux qui s'engagent, ceux qui font des choses à faire, et je ne me permettrai jamais de faire des critiques publiques pour les décourager de faire ce qu'ils font. Je pense qu'il faut toujours encourager ce qui se fait, et j'invite tous ceux qui nous écoutent à le faire, surtout si vous êtes plus âgés, que vous avez des plus jeunes autour de vous qui s'engagent, et bien soutenez-les, ne les critiquez pas. Mais néanmoins, Il est important aussi de ne pas regarder les choses de manière béate et d'être capable de pouvoir aussi chercher à améliorer les choses. Et du coup, tu disais, premier point, je reviens sur ce que tu disais, dans ce qu'on peut améliorer, tu évoquais du coup la professionnalisation.

  • Speaker #0

    Oui, à savoir... avoir des modes de gouvernance de nos milieux militants qui soient moins centralisés, essayer de bien utiliser les ressources humaines. Là, je parle vraiment comme un manager, mais il y a de ça. Utiliser mieux les ressources humaines. On a des graphistes, on a des gens qui sont des artistes. Bref, comme dans toute société, il y a plein de compétences des uns et des autres. Il faut apprendre à bien les utiliser. et puis par professionnalisation j'entends aussi avoir des vrais statuts carrés avoir un vrai fonctionnement avec des vraies assemblées générales etc.

  • Speaker #1

    Moi souvent, et justement j'attends un peu que tu rebondisses sur ce que je vais dire, peut-être en t'opposant à ce que je vais dire, mais une des faiblesses que je vois dans les structures militantes, en particulier jeunes, qui existent, c'est d'une part que déjà la mentalité militante en elle-même peut parfois être un peu trop simpliste. et du coup en présentant une vision du monde militante donc forcément un peu parfois simplifiée on se met des verrous qui empêche d'agir, qui empêche de parler à certaines personnes, qui empêche d'adapter son discours au réel. C'est toute la question simplificatrice du slogan en politique, même tout simplement du côté partisan de la politique, qui, je me pose la question, est-ce que parfois, ce n'est pas quelque chose qui empêche de bien servir le bien commun ?

  • Speaker #0

    Je réfléchis. Si, c'est évident. Alors après, il faut prendre en compte la réalité militante, c'est que pour fédérer, on ne fédère pas autour d'un colloque philosophique. Et donc, il y a forcément des slogans, etc. Maintenant, il est clair qu'il faut, comme tout dans l'existence, c'est une question de tension, il y a une ligne de crête à tenir. Et il est vrai que dans les mouvements militants, il faut réussir à avoir un juste équilibre entre le slogan qui doit être l'expression d'une idée vraie. formulée de manière convaincante et entraînante, et le slogan qui est juste une manière de se faire plaisir pour choquer. Par exemple, puisqu'on parle des slogans, et dans les modes d'action c'est pareil, faire en sorte de toujours réfléchir à la fin de tout ce qu'on fait d'un point de vue militant, même une fin qui n'est pas immédiate, même une fin un peu lointaine, je veux dire typiquement ne faire que des actions avec une banderole et une bâche. ça n'est pas forcément utile, mais en faire ça peut être utile, ne serait-ce que pour fédérer un groupe militant ou faire entendre un message sur les réseaux sociaux. Maintenant il ne faut pas que la fin en soit, ce soit les réseaux sociaux. Voilà et c'est vrai qu'il faut remettre en question perpétuellement nos modes d'action et notamment parfois on voit qu'en rendant plein de choses publiques on s'attire des ennuis alors qu'on convainc peu de gens du fait des algorithmes des réseaux sociaux ou de de la presse. Peut-être une partie des choses qu'on peut faire dans un groupe militant. qui n'a pas forcément vocation à la publicité.

  • Speaker #1

    Mais ouais, autre question que je me pose, c'est... Est-ce qu'en fait, finalement, il n'y a pas un effet bulle ? Tu as évoqué ça, justement, avec cet effet d'algorithme, où parfois on a l'impression que certaines actions, certains slogans, finalement, ne sont faites que pour s'adresser aux autres groupes militants, ou en tout cas pour parler à des jeunes qui pourraient potentiellement être des militants, mais du coup, plus du tout à notre peuple.

  • Speaker #0

    Oui, il y a de ça, mais c'est indispensable aussi, parce qu'encore une fois, il faut fédérer un groupe, etc. Maintenant, il ne faut pas faire que ça. Il ne faut pas faire que ça, et c'est vrai qu'on a le sentiment, parfois, notamment de la part d'organisations jeunes, qu'il manque l'autre dimension, c'est-à-dire parler au nombre le plus large possible, sans ce qui ne signifie pas forcément se renier, etc. Mais voilà, avoir une manière de s'exprimer et d'agir qui ait un maximum d'influence.

  • Speaker #1

    Et puis, sur la question du militantisme, il y a aussi souvent, et ça c'est plutôt la critique que font les aînés, moi c'est ce que j'entends souvent autour de moi avec des gens de mon âge, qui eux sont allés à quelques... quelques activités de l'Action Française ou de je ne sais quel groupe militant quand ils avaient entre 20 et 25 ans, mais qui dit finalement, je n'en ai retenu que, finalement, de l'amusement où, tu vois, voilà, on a joué un peu au gros dur, on a bu des bières entre copains, mais tout ça, finalement, ne mène à rien. Qu'est-ce que tu répondrais ?

  • Speaker #0

    Comment le dire sans trop de mépris ? En fait, je comprends ça. Et il est vrai qu'il y a eu plein de groupes militants qui, du coup, laissent un goût un peu amer à beaucoup de gens dans les dernières décennies, ou un sentiment d'inutilité, etc. Mais ce n'est pas de la faute des jeunes générations. C'est de la faute des gens qui ont participé à ces choses-là. Et la réalité, c'est que, je l'observe personnellement, je crois que tu l'observes également, on a vu ces 15 dernières années, les milieux militants s'assainir, se professionnaliser et changer de paradigme et de vision. Et donc, les gens qui vous disent Oui, nous, il y a 20 ans, en plus, souvent, ce sont les mêmes qui donnent des leçons. C'est-à-dire, oui, nous, il y a 20 ans, au moins, on faisait ça, au moins, on faisait ça. Et qui, en même temps, disent Ouais, j'ai quand même passé l'âge pour ces conneries. Il faut savoir, est-ce que c'est des conneries ou alors est-ce que vous étiez des types super ? D'une. Et de deux, je pense que dans les gens qui nous écoutent, il y a des gens qui ont 30, 40, 50 ans peut-être, qui ont forcément des choses à apporter aux plus jeunes. Et que précisément, s'ils voient des groupes militants un peu jeunes, un peu immatures sur certains aspects, Ils peuvent avoir des choses à apporter, à la fois financièrement, à la fois en termes de compétences graphiques, compétences pour écrire, compétences pour donner des conférences, compétences même pour des savoir-faires artisanaux. Bref, il y a forcément quelque chose à apporter. Et ceux qui disent que ça ne sert à rien se trompent, puisque quand bien même il y a beaucoup de groupes militants qui n'ont été que des bandes d'amis, ce qui n'est pas toujours le cas. puisqu'il y a un certain nombre de choses issues des groupes militants, des termes, des manières d'agir, etc., qui ont eu de vrais impacts sur la société. Quand bien même ce ne serait qu'une histoire de bande d'amis, ce qui n'est pas le cas, je le répète, une bande d'amis, ça peut forger des destinées, ça peut avoir un impact sur toute une vie, sur des familles, bref, sur beaucoup de choses. Et donc, même si, comme le prétendent certains aigris, les milieux militaires... militants ne sont que des bandes de potes, eh bien si déjà ce sont des bandes de potes saines qui permettent de faire des mariages sains, des relations amicales saines, des entreprises saines, ce serait déjà énorme. Mais en plus, je pense, vraiment, surtout avec le contexte actuel, que les groupes militants ont une influence et qu'ils sont amenés à en avoir de plus en plus. Je participais ce week-end à une marche en hommage à Saint-Martin organisée par Des Tours et Des Lys, qui est donc, on reviendra après sur ce sujet-là, mais voilà, l'une des... L'une des organisations qui participent à l'aventure du mouvement Chouan, nous étions 200 personnes, au moins, dans la rue, ça avait beaucoup de gueules, c'était beau, il y a eu un aspect religieux, il y avait des petites vieilles au balcon qui applaudissaient, des gens qui n'avaient absolument rien à voir avec nous. Et tout cela, à la fois, redonne espoir à une partie de notre peuple, montre aussi à notre peuple, qui est désespéré par les élections, qu'il y a d'autres choses à faire, beaucoup plus concrètes, pour renouer avec notre identité. participent à la conversion des âmes, participent à beaucoup de choses extrêmement utiles.

  • Speaker #1

    Donc moi, tu vois, une des choses qui me... Enfin, ouais, pas désespère, mais que je trouve un peu triste quand je regarde autour de moi et je fais le constat. Alors, c'est effectivement ce que tu as dit, c'est que l'engagement, c'est quand même souvent quelque chose qui est plutôt réservé à la jeunesse et qui a un fort désengagement après 30 ans. qui a, comme tu l'as évoqué, parfois une forme de mépris. de la part des plus âgés vis-à-vis de l'engagement des jeunes, comme si on avait oublié sa jeunesse, et qu'il n'y a pas de volonté finalement des plus âgés d'aller aider les plus jeunes. Et puis même, je trouve qu'il y a un cloisonnement de l'engagement. Alors je ne dis pas encore une fois qu'on doit tout mélanger et que tous les engagements peuvent forcément s'afficher publiquement ensemble, mais j'ai l'impression qu'il y a un fort engagement qui va être purement religieux. et qu'à côté de ces gens-là, qui vont participer aux événements paroissiaux, etc., on ne les retrouvera jamais pour dénoncer de véritables injustices. Je t'ai entendu plusieurs fois faire ce reproche-là, en disant en gros, dans telle ville, on sait très bien qu'au rassemblement qu'il pourrait y avoir en hommage, en commémoration, après la mort de la jeune Lola... Oh, dude ! Thomas, il pourrait y avoir des centaines et des centaines de personnes et ces gens-là ne sont pas là, ne sont jamais là. Et quand on leur demande pourquoi ils n'étaient pas là, ils nous envoient promener. En fait, je rêverais, si tu veux, dis-moi ce que tu en penses, si mon rêve te paraît totalement immature et ridicule, mais d'une mouvance où on serait capable davantage de... de connecter les différents fronts, sans forcément les mélanger pour autant, et de manière plus intergénérationnelle aussi.

  • Speaker #0

    Alors déjà, une remarque sur ce que tu as dit, c'est que d'abord je te trouve optimiste sur le fait que beaucoup de gens sont engagés dans leur paroisse, parce qu'en fait, si déjà tous ces gens qui ont milité autrefois ou qui seraient susceptibles de militer parce qu'ils ont beaucoup reçu étaient engagés à fond dans leur paroisse ou dans les mouvements scout, tous seraient déjà énormes. Or, je n'en suis pas certain. Et il est vrai qu'une question que j'essaie de me poser à moi-même et que du coup je n'hésite pas à poser à d'autres, c'est, tu sais, Jean-Paul II a dit, France, qu'as-tu fait de ton baptême ? Voilà, un certain nombre de gens, peut-être même dans ceux qui nous écoutent, Qu'avez-vous fait de votre baptême ? Qu'avez-vous fait de votre promesse scoute ? Promesse scoute dont je rappelle que c'est bien d'emmener ses enfants au scout, c'est même essentiel, mais que la promesse scoute, c'est sur mon honneur, avec la grâce de Dieu, je m'engage à servir de mon mieux, Dieu, l'Église, ma patrie. Après, il y a des variantes. et à aider mon prochain en toutes circonstances, etc. Il y a des variantes, ma patrie, l'Europe, etc. Et donc, il y a une dimension politique. En fait, on est dans la religion de l'incarnation. Se contenter d'être dans son coin, d'être la lampe sous le boisseau, vous savez, dont parle le Christ, eh bien, ça ne sert absolument à rien. Et donc, être le sel de la terre pour soi-même, c'est totalement inutile. Maintenant, comment faire ? D'abord, très franchement, il y a eu des hommages, tu as parlé, c'était un très bon exemple, des hommages ou des manifestations organisées suite à la mort de Thomas, de Lola, de Philippine et tant d'autres. Je veux dire, participer à une manifestation qui demande à ce que des OQTF, c'est-à-dire des gens qui ne devraient pas être sur notre territoire, soient vraiment renvoyés chez eux pour éviter le meurtre de notre peuple, de jeunes de notre peuple, il me semble que ce n'est pas non plus la promotion de la pédophilie. Et que donc, ça n'a rien de délirant d'aller se montrer à visage découvert dans ces trucs-là. A fortiori, quand il y a plein de manifestations qui se passent très bien, avec des gens à visage découvert, etc. Nous, on en organisait en Angers. La dernière, nous étions 250. Il y avait des dizaines de gens, des dizaines, plus que bien plus de la majorité de gens que je ne connaissais pas, qui étaient extérieurs à toute mouvance militante, des retraités, etc. Et il n'y avait pas un quart de ma paroisse. Je veux bien que la mouvance militante doive se réinventer, être plus attirante pour les gens qui sont déjà insérés socialement, qui sont des adultes, etc. Mais je pense plutôt que c'est aux gens de notre génération et des générations antérieures que c'est à eux de se bouger. Il y en a d'ailleurs beaucoup. Pour aller à la rencontre des plus jeunes et proposer de se professionnaliser, de faire mieux, de faire moins ghetto, pour utiliser une expression à la mode. Et moi aussi, je rêve du... du moment où il y aura une véritable jonction entre ces milieux militants et le monde réel. Mais pour ça, il faudrait que les générations de militants, les unes après les autres, ne s'embourgeoissent pas. N'enfilent pas leurs pantoufles pour ne penser qu'à leur boulot et à la sortie du dimanche.

  • Speaker #1

    J'espère qu'ils nous auront entendus.

  • Speaker #0

    On me dit souvent que le moralisateur, ce sujet, eh bien... Voilà, c'est le serment de Fergana.

  • Speaker #1

    Alors Jean-Edouard, juste pour finir un petit peu avant de nous quitter, tu as prononcé justement le mot du mouvement Chouin. Est-ce que tu peux nous dire un petit mot sur ce mouvement ?

  • Speaker #0

    C'est une idée que nous sommes plusieurs à avoir eue bien avant la dissolution de l'Alvarium d'ailleurs, où on se rendait compte qu'il y avait l'éclosion de plusieurs communautés militantes, un peu partout, notamment dans l'Ouest. avec des gens très sérieux qui étaient déjà des pères de famille pour certains, des chefs d'entreprise, etc. Mais que ces communautés militantes n'avaient pas toujours ni l'impact, ni les ressources qu'elles méritaient, ni l'impact politique, médiatique, ni les ressources financières ou les ressources humaines dont elles avaient besoin. Et donc le projet du mouvement Chouan, qui est un mouvement mal né, comme l'a très bien souligné la Horde, j'invite... Les gens à toujours lire les sites antifascistes parce qu'en fait, dans les critiques, même caricaturales et ridicules de nos adversaires et de mauvaise foi, il y a toujours un petit fond de vérité. Et donc, la Horde a écrit un article en disant je naisse d'un mouvement mal né, le mouvement chouant. Et je bats ma coupe. C'est vrai que c'est un mouvement mal né parce qu'on n'a pas bien pensé en le lançant à la fin ultime, le but. On n'a pas bien pensé à l'organisation, etc. Donc, tout cela est en restructuration. Dans l'ouest de la France, qui est un territoire qui a plusieurs spécificités, on dit toujours que l'ouest de la France, je ne parle pas de la Bretagne, mais notamment les pays de la Loire, la Touraine, sont des régions à très faible identité. Même la Normandie, on n'en parle pas forcément comme un territoire très identitaire avec beaucoup de particularisme, je mets à part la Bretagne. Et en tout cas, toutes ces régions-là d'abord ont des particularismes plus importants que ce qu'on croit, et des cultures locales plus importantes que ce que l'on croit. et elles ont des points communs, donc Touraine, Anjou, Vendée, enfin bref, Pays de la Loire, Normandie, Bretagne, d'être des zones avec, bien sûr, il existe des zones avec beaucoup de cas sociaux, de campagnes abandonnées, de populations en difficulté financière, spirituelle et tout, mais ce sont quand même des zones, ce n'est pas le Nord-Pas-de-Calais, qui sont un peu préservées de ce phénomène de cassocisation, beaucoup plus préservées qu'ailleurs dans la plupart de... des campagnes et des villes par l'immigration et d'ailleurs ça s'en ressent sur les résultats électoraux avec de très faibles résultats électoraux pour même si c'est en progression pour le rassemblement national ou eric zemmour alors qu'en parallèle c'est des régions qui sont quand même assez conservatrice c'est des régions qui envoyait le plus de bus par exemple à le manif pour tous c'est le maine et loire et le département de france dans lequel les gens se scolarise le plus dans les écoles privées il ya plein de petites caractéristiques comme ça qui montre que le catholicisme est resté assez enraciné Et un des autres points communs, c'est le mépris de Paris, à la fois du gouvernement pour ces régions-là, qui par exemple nous renvoie les migrants, comme toutes les autres régions sont saturées par la migration, on nous envoie massivement les migrants de dernière génération. Et puis bien sûr le mépris de la part des états-majors parisiens, des partis politiques de droite. Voilà, pour vous donner des exemples, en Pays de la Loire, il n'y a pas un seul élu. qui a été élue deux mandats d'affilée pour le Rassemblement national, par exemple. Les secrétaires départementaux changent sans arrêt. Il n'y a aucune figure locale. On fait du parachutage. On a parachuté Marie-Caroline Le Pen dans une circonscription, par exemple en Sarthe, qui aurait dû être gagnée. Bref, il n'y a aucun travail de terrain. Et elle a perdu à 120 voix près, ce qui est vraiment dommage. Donc, il n'y a aucun travail de terrain. Il y a une identité commune. Il y a certaines choses à préserver avant de connaître certaines difficultés du reste de la France. Et donc, l'objectif du mouvement Chouan, c'est de... coordonner l'action des communautés militantes locales pour leur donner une expression politique, peut-être même électorale parfois, localement, pour peser sur les scrutins, et faire en sorte de préserver un maximum nos régions, nos identités, avec trois axes majeurs, la justice sociale, qui est donc à la fois la justice pour les plus pauvres, mais aussi la lutte contre le fiscalisme spoliateur, la défense de nos identités, et un discours anti-jacobins et contre la centralisation, qui fait partie des mots dont on parle très peu, moras c'est très loin aujourd'hui, mais qui sont quand même, d'ailleurs que ce soit à l'échelle parisienne ou à l'échelle bruxelloise, la centralisation, cet éloignement du politique des citoyens, fait partie des mots terribles de notre époque. Et les stratégies à mettre en place pour ça, c'est bien sûr développer un maximum sur les réseaux sociaux. mais pas seulement, parce que je suis contre la virtualisation de la politique, nous sommes contre, également développer des communautés locales, des locaux, des associations, des initiatives, qui permettent de peser sur le réel, indépendamment des élections, et même des idées politiques, puisqu'en fait, une brasserie ouverte à la campagne, une épicerie en ville, un petit bar associatif, bref, plein de choses, un local pour des conférences, permettent d'agir sur le réel, indépendamment de la politique politicienne ou des grandes fractures idéologiques.

  • Speaker #1

    Merci Jean-Luc pour cette présentation. Je pense que ce sera l'occasion de réévoquer peut-être plus en détail des idées concrètes, notamment sur la question de la projection. en termes de racinement local, de projets qui reposent sur des communautés. On n'a pas évoqué aussi un sujet dont on a souvent parlé, la question des tiers-lieux, d'avoir un local et de pouvoir l'animer avec une animation à la fois associative et aussi professionnelle, parce qu'il faut payer un loyer, etc. Bref, tout ça, c'est des sujets sur lesquels j'espère qu'on aura l'occasion de revenir et puis avec des exemples concrets. Ce sont des sujets aussi sur lesquels lesquels j'invite tous ceux qui écoutent le retour au réel de se pencher sur ces sujets-là, parce que je pense qu'il y a vraiment, comme l'a montré Jean-Eude, comme on a essayé un peu de l'évoquer, je pense une brèche dans le domaine du possible, dans ce qu'on peut faire sur le réel, pour essayer de reprendre une partie du réel entre nos mains et agir à petite échelle de mais agir quand même. Encore merci Jean-Eude, je te laisse dire un dernier mot avant de nous quitter, et puis j'espère qu'on se retrouvera bien vite dans le réel.

  • Speaker #0

    Merci Victor, un dernier mot, engagez-vous, et donc l'engagement, Victor tu l'as dit, tu as parlé des tiers-lieux, ça consiste aussi parfois en des initiatives qui semblent anodines, mais qui ont énormément d'impact, un pèlerinage organisé, une épicerie associative, en ville ou à la campagne, bref, plein de choses. dans un monde où les gens manquent de liens et d'esprit communautaire et sont très demandeurs, ça peut avoir un impact que l'on n'imagine pas, notamment en termes de conversion.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Jean-Eude. Je vous invite à commenter cet épisode, à nous envoyer des messages, je mettrai les liens des réseaux sociaux de Jean-Eude, son canal Telegram, si vous voulez suivre aussi les différentes... les différentes activités et projets de Jean-Eudes. Je m'exploite aussi sur le mouvement Chouan. Je vous invite à aimer ce podcast, à le partager, à lui mettre une bonne note sur les plateformes d'écoute parce que ça va améliorer son référencement et ça va soutenir mon travail. Donc, je vous remercie à tous et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine dans Retour au Réel. À bientôt.

Description

Dans ce nouvel épisode du Retour au Réel, j’ai invité Jean-Eudes Gannat, militant catholique et patriote, ancien responsable de l’Alvarium et ancien membre du Front National de la jeunesse, pour une conversation franche sur l’état de la France en 2024.


À partir des commémorations du 11 novembre, nous explorons ce que ces événements historiques symbolisent aujourd’hui et comment ils éclairent la situation actuelle de notre pays. Ensemble, nous dressons un tableau sans concession : sentiment de guerre civile, déliquescence des partis politiques, montée du totalitarisme d’État, recrudescence de la violence, et tensions internationales, en Ukraine et au Proche-Orient.


Face à ces défis, Jean-Eudes partage des pistes d’action concrètes.


Peut-on encore espérer des partis politiques ? Comment s’engager de manière efficace dans une société où les forces technocratiques et les idéologies destructrices menacent à la fois nos traditions et nos libertés ? Nous discutons aussi du rôle des minorités agissantes et des idées fortes dans le redressement de la France.


L’épisode aborde également la philosophie du Mouvement Chouan, ancré dans une triple exigence de Tradition, Libertés et Justice. Jean-Eudes explique comment ces principes pourraient offrir une réponse aux maux actuels :


  • Tradition, pour raviver un héritage civilisationnel menacé par l’acculturation et la déshumanisation.

  • Libertés, pour défendre une société où les communautés locales, les familles et les travailleurs reprennent leur destin en main face au centralisme oppressif.

  • Justice, pour exiger un traitement équitable entre citoyens et entreprises, et restaurer l’ordre face à la délinquance et l’assistanat.


Nous terminons sur une présentation du Mouvement Chouan et sur des conseils adressés à toutes les générations, pour mener une action enracinée dans le réel et résister aux dangers d’une société postmoderne en déclin.


Un épisode riche en réflexions et en espoir, pour ceux qui refusent de capituler face à l’adversité.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le Retour au Réel, le podcast de ceux qui ne veulent pas seulement critiquer, mais aussi créer. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir Jean-Eude Gana. Salut Jean-Eude.

  • Speaker #1

    Salut Victor.

  • Speaker #0

    Jean-Eude, on se connaît depuis de longues dates, on a même été dans la même école, puisque je crois que tu étais au quatrième ou troisième quand moi j'étais en terminale. Et on travaille ensemble sur plein de projets depuis des années. Et c'est la première fois que je t'accueille dans le retour au réel. Tu as lancé toi-même un excellent podcast qui s'appelle Radio Ghana. Je ne sais pas où tu en es.

  • Speaker #1

    J'ai un peu honte, faute de temps et de rigueur. probablement, c'est un peu en stand-by, mais j'ai bien l'intention de reprendre.

  • Speaker #0

    Je vais te présenter un petit peu à ceux qui nous écoutent et qui ne te connaissent pas, même si tu es connu. Tu es père de trois enfants, tu as comme profession entre autres, mais principale, d'être traiteur. Tu as eu des engagements militants depuis, je pense, à peu près ton adolescence, en commençant par le... le Front National au début, et puis ensuite, après, l'Alvarium que tu as créé, on en reparlera dans l'émission. Est-ce que tu vois peut-être des choses à ajouter que j'aurais pu oublier dans cette présentation très succincte ?

  • Speaker #1

    Non, rien, comme toi, je suis père de famille, et enraciné dans l'ouest de la France.

  • Speaker #0

    Ok, alors je voudrais qu'on commence un petit peu, j'ai prévu des questions, je pense que nos auditeurs vont se rendre compte, on est souvent d'accord sur plein de choses, et comme tout. Tout le monde, évidemment, on ne peut jamais être d'accord à 100% sur tout avec quelqu'un. Donc on a parfois des points de... En tout cas, des certitudes qu'on ne partage pas forcément au même degré tous les deux. Du coup, ça a été un peu l'occasion. J'ai préparé des questions que je t'avais déjà envoyées. Donc ça va nous faire un peu un fil pour discuter. Et puis j'essaierai parfois peut-être de faire un peu l'avocat du diable en essayant de me mettre à la place de personnes qui ne seraient pas forcément d'accord ou qui trouveraient nos propos saugrenus, étranges. en vue d'essayer justement de pousser un peu l'explication, la justification un peu plus loin et que l'on soit moins dans la superficialité, autant que faire se peut.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    on va commencer du coup, c'était ma première question, on célébrait ce triste anniversaire du 11 novembre, enfin triste et en même temps qui a mis fin à beaucoup d'atrocités, donc le 11 novembre, l'armistice. Je voulais savoir un peu pour toi ce qu'évoquent ces commémorations.

  • Speaker #1

    Écoute, c'est un sentiment mêlé de fierté et d'horreur. Tous les ans, je me dis qu'il faudrait écrire un petit texte là-dessus. Cette année, j'ai conduit un tout petit texte sur ma chaîne Telegram pour essayer de décrire un petit peu cela. Je dis de fierté et d'horreur, je devrais dire aussi un peu de reconnaissance. C'est-à-dire que je ne suis pas comme la plupart des élus municipaux qui vous expliquent que... Le 11 novembre, nos aïeux se sont battus pour la liberté et pour la République. Donc la reconnaissance que j'ai, ce n'est pas d'avoir échappé au pire, etc. C'est plutôt la reconnaissance pour les aïeux en général qui se sont battus à nos frontières pour défendre notre pays sans questionnement idéologique. Ensuite, la fierté parce qu'on est issu d'une lignée, on est issu d'un peuple, d'un pays qui est, je crois, celui qui a mené le plus de batailles et remporté le plus de victoires. même quand on fait les ratios. Et enfin, d'horreur, et surtout d'horreur quand même, je dois dire, parce que tous les 11 novembre, j'essaye d'emmener mes enfants au Monument aux Morts ou au cimetière. Et en fait, je vois surtout un immense gâchis. Je vois un peuple français d'abord saigné à blanc, mais les peuples européens en général saignés à blanc, jetés les uns contre les autres, au profit... dont on ne sait trop quoi, c'est-à-dire d'intérêts mêlés financiers, idéologiques, politiques. Et le résultat de cette armistice du 11 novembre, c'est qu'il y a un certain nombre de questions qui restent en suspens en Europe. On évoquera forcément le livre de Dominique Wehner, Le siècle de 14, et que ces questions, ces contradictions vont se résoudre dans des chocs plus grands encore, et plus monstrueux, et accouchés du monde qui est le nôtre.

  • Speaker #0

    Je partage ça. Surtout qu'en fait, je vois un peu les choses de manière double, à la fois les conséquences politiques de cette guerre, et effectivement, je renvoie ceux qui nous écoutent au livre que tu as évoqué, le siècle de 14, et puis finalement, le fait qu'on est tous... Quand on est la plupart des Français, des Européens, dans nos ancêtres, des gens qui ont été touchés de près ou de loin dans cette guerre. Et moi, en tout cas, en particulier, ce qui me touche, c'est que ma mère m'avait fait suivre une partie de la correspondance de mon arrière-grand-père durant cette guerre. Et je me dis, en fait, que les hommes qui ont vécu cette guerre n'ont plus grand-chose en commun avec nous, au sens où ils ont été exposés à de telles difficultés physiques, de telles épreuves. physique et même moral. Moi en particulier, le cas de mon arrière-grand-père, il partit à la guerre dès août 1914, en étant père d'un jeune enfant, mon grand-père, et qu'il n'a pas vu jusqu'en 1918, voire même fin 1918, puisque je crois que la démobilisation a été assez longue. Et il est revenu vivant de cette guerre, mais marqué à jamais, et il s'en est jamais remis d'ailleurs de... tout ce qui s'était passé durant cette guerre. Et moi, c'est toujours un peu le contraste, ce que ça évoquait sur moi, en tout cas en particulier cette année, quand je réfléchissais à tout ça et que je reparlais à mes enfants, c'est le contraste de type humain, en fait, entre le poilu de 14 et même la société dans son ensemble à cette époque-là et ce qu'on est devenu aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Et d'ailleurs, indépendamment de la guerre de 14, c'est-à-dire que cette génération-là, c'est un peu comme... Elle est beaucoup plus proche du légionnaire romain que de la nôtre. C'est-à-dire qu'indépendamment de la guerre elle-même, ce sont des gens qui ont grandi dans des pays avec des valeurs morales très fortes, avec une discipline de fer, avec un service militaire obligatoire, avec des moyens technologiques qui avaient peu changé. Même si le 19e, il y a la révolution industrielle, finalement le paysan de 1914 a peu de choses prées. il n'a pas d'électricité, il a un sol en terre battue, il n'a pas d'eau courante, eh bien il vit dans les mêmes conditions de vie que celui de l'ère et de l'époque romaine. Et il faut voir le bond vertigineux qui a été fait par l'humanité, en bien et en mal d'ailleurs, depuis ces pharaons.

  • Speaker #0

    Alors je voudrais maintenant un peu te poser une question sur notre pays, parce que je pense qu'en fait la manière dont on regarde notre pays et dont on regarde aussi l'actualité, son évolution, de cette question-là dépend aussi notre engagement et je pense en particulier dans ton parcours et dans ta vie c'est quelque chose d'important et de fort et puis justement par rapport au titre de ce podcast, le retour au réel il est question justement aussi dans la manière dont on regarde notre pays de ne pas s'aveugler en fait d'être capable d'avoir aussi un regard le plus juste possible qui ne s'illusionne pas sur l'état de notre pays et je voudrais poser la question suivante Comment est-ce que tu vois cette France aujourd'hui, en 2024, et qu'est-ce que tu analyses comme changement depuis le début des années 2000 ?

  • Speaker #1

    Alors, comment vois-je cette France de 2024 ? Tu sais, il y a une chanson de Jean-Paix Sméfré, Le pays qui n'existe plus Eh bien, j'ai beaucoup de mal à l'écouter sans être remué profondément, parce qu'en fait, ce sentiment des Français d'Algérie qui rêvent d'un pays qui n'existe plus... c'est celui que notre génération a bien souvent. C'est-à-dire que tout ce qui faisait la France, ses arts, sa culture, ses terroirs, son peuple, la composition ethnique de son peuple, ses régions, ses cultures locales, ses petites patries chères à Maurras, tout ça semble avoir quasiment disparu. J'ai parfois le sentiment qu'on se raccroche à des choses qui n'existent quasiment plus. Et en même temps, pour contrebalancer cette grande dépossession, ce sentiment de dépossession qui n'est pas qu'un sentiment, je vois qu'il existe quand même un certain nombre de choses qui reviennent. J'ai parlé des cultures locales, les langues régionales reviennent. Il y a un retour à la foi quand même. Il y a un retour au réel, donc un retour à la foi, dont les sociologues parleront dans 20 ou 30 ans avec beaucoup d'étonnement, je crois. Ça, c'est ma prédiction, puisque j'ai la... conviction, enfin on va pas débattre de ça, mais c'est assez rationnel, c'est pas seulement un vœu pieux, que dans 30 ans je pense que 30% des des européens de souche en Europe de l'Ouest et en particulier en France seront à nouveau des catholiques pratiquants. Voilà, situation des années 50 grosso modo. Donc il y a des choses qui reviennent et puis un pays c'est comme une bande d'amis en fait. Quand on décide que ça existe, tant qu'il reste des gens pour considérer que ça doit exister. Et bien il existe et en fait il y a quand même des catégories sociales dans notre pays. Il y a bien sûr les militants, les idéalistes, les franches conservatrices, catholiques et tout, qui ont une vision très intellectualisée de ce pays et qui existent de fait grâce à ça. Mais il y a aussi... les classes populaires qui, malgré une forme d'acculturation, de soumission à la culture rap, à l'américanisation, au vide, finalement, ambiant de notre époque, croient en la France et votent massivement, d'ailleurs, pour des élus, pour des représentants patriotes, quel que soit notre niveau de décadence, le leurre est d'ailleurs celui de cette France populaire qu'il ne faut pas idéaliser, et notamment celle des campagnes. Et en fait... Ces gens-là, pour beaucoup, ils n'ont plus que ça. D'ailleurs, c'est mon cas. Ces gens restent dits, à ceux qui n'ont plus rien, ils restent la patrie. Je crois que pour tous ces gens, il ne reste que la patrie. Et donc, on a beau avoir le sentiment assez terrifiant, attristant, qu'il n'en reste pas grand-chose, le peu qu'il en reste, les petites braises qui restent sous la cendre, j'ai l'intime conviction qu'il suffira de souffler dessus, avec patience, pour que le feu reprenne à nouveau.

  • Speaker #0

    Oui, il y a de l'espoir dans tout ça, mais... Tu vois, les questions que je me pose, je me souviens, il y a une époque, je ne sais pas si tu te souviens, c'était un débat qu'il y avait eu avec Académie Christiana et Dextra, sur justement, est-ce que la France est morte ? Je suis assez d'accord avec toi, cette comparaison avec l'amitié, tant qu'on décide de faire en sorte que le lien existe et qu'on y croit, et bien finalement, comme il y a quelque chose de spirituel, il peut exister par la volonté, c'est vrai. Mais du coup, je pense qu'effectivement, comme tu dis, en France, il y a des gens qui veulent encore y croire. Mais en même temps, l'étendue du désastre autour me paraît quelque chose d'assez profond. Et puis, je me pose une question, on va parler de la question aussi un peu de la guerre, de la guerre civile après. Mais tu vois, dans quelle mesure l'État, on va dire des institutions, va faire des choses un peu fortes ? des restes de l'état de nation finalement ce qui était vraiment propre au 20e siècle n'a pas disparu toi et on a parfois un peu le sentiment d'être d'être en apesanteur en quelque sorte dans notre époque où d'un côté on n'a plus enfin tout ce qui reste de l'état c'est que finalement une forme de grosse bureaucratie qui est toujours là pour coller des amendes, vérifier qu'on paye bien nos impôts, et donc fait amant d'une grosse lourdeur. Alors même s'il faut aussi quand même reconnaître à cet État qu'on peut quand même être soigné en ayant un certain nombre de soins qui sont pris en charge par la sécurité sociale, etc. Donc il y a encore des restes, d'une certaine manière, des acquis sociaux propres au 19e, 20e siècle. Mais tout ça semble être en train de s'effondrer petit à petit. Les références culturelles de la France, même si tu dis qu'il y a un retour à des attachements régionaux, que je constate aussi, néanmoins, qu'est-ce que c'est à l'échelle du pays ? Même ces conversions, qu'est-ce que c'est à l'échelle nationale ? J'en sais rien, mais je me demande. Est-ce qu'on n'est pas, en quelque sorte, un peu à bout de souffle, enfin, en tout cas, à la fin d'un cycle, à un changement d'époque ? Ah si ! Et que ce changement d'époque fait qu'en gros, tous les paramètres dans lesquels on s'est représenté la France jusqu'au XXe siècle sont pas forcément entièrement et totalement dépassés, mais en tout cas, ont considérablement changé, et une partie d'entre eux sont même dépassés.

  • Speaker #1

    Si, si, mais tout à fait. Mais en fait, comment te dire ? Plusieurs choses. D'abord, l'Empire romain est mort avant la fin officielle de l'Empire romain, au 5e siècle, si je ne me trompe pas, si mes cours d'histoire ne me tombent pas, enfin, me sont encore en mémoire, et pourtant il a perduré. Il a perduré à travers nous, à travers un certain nombre de choses, il y a même eu le grand rêve du Saint-Empire romain germanique, et donc la civilisation romaine a continué à irriguer d'autres choses par la suite. Et en fait, j'ai un peu le même sentiment pour la France, la France de papa. qui est globalement l'aboutissement de la France dès 19e et 20e siècle, parce qu'en fait la conception de la France au 18e n'a rien à voir avec celle des siècles qui vont suivre. Donc ce cycle-là de la France état-nation, nation souveraine, civilisation à elle toute seule, colonisatrice, ce cycle-là est évidemment terminé là-dessus, et il faut sortir du 20e siècle, et je suis contre. la nostalgie incapacitante et donc ça ne... Il y a forcément un peu de nostalgie mais disons qu'il faut en sortir, c'est comme ça le siècle de 14 est en train de toucher à sa fin et donc en avant quoi, à l'assaut du futur. Maintenant il y a quand même des permanences ethniques et culturelles qui vont subsister et c'est pour ça que je parle de braise. et qui vont produire des choses un peu différentes, mais qui vont perdurer et prolonger un peu ce rêve français. Il en restera quelque chose.

  • Speaker #0

    Alors j'en viens avec cette question que j'ai évoquée tout à l'heure, celle de la guerre. Est-ce que d'après toi on est en guerre aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Qui ça ?

  • Speaker #0

    Je pose la question volontairement de manière un petit peu ouverte, parce qu'en fait ça veut dire plein de choses. En fait il y a la guerre, typiquement en ce moment il y a une guerre entre la Russie et l'Ukraine, il y a une guerre entre la Palestine... et Israël, qui est en train de dégénérer en conflit global au Moyen-Orient. Il y a des coups de couteau en France tous les jours. Il y a un État qui nous a privés d'un certain nombre de libertés ces dernières années. Bref, le mot guerre c'est peut-être ça l'intérêt de la discussion, peut vouloir dire plein de choses. être des réalités à des degrés différents. Qu'est-ce que ça évoque pour toi, la guerre, aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    En fait, je pense qu'on sort du siècle de 14. La guerre de 14-18 bouleverse les sociétés européennes, c'est la fin de l'aristocratie, c'est la fin même de la liberté commerciale entre les Européens, c'est la fin de tout un monde, la guerre de 14-18, et il y a beaucoup de choses en ébullition. qui vont donner les régimes totalitaires, etc. Et toutes ces frictions aboutissent en 1945 à une sorte de Pax Americana, un nouveau monde, avec bien sûr le bloc soviétique, mais qui s'effondre peu à peu à la fin des années 80. Et puis le monde américain en paix, le monde occidental en fait, qui se retrouve en paix, qui domine le reste du monde, qui sert de... de normes et d'exemples morales, technologiques, d'innovation, etc. Et en gros, ce cycle-là est clairement en train de se terminer avec en sus un certain nombre de contradictions internes qu'on a notamment en France liées à l'immigration et à plein de choses. Et alors, on a le sentiment qu'on est en guerre permanente, qu'en fait d'abord la guerre froide n'était peut-être pas terminée. que le Proche-Orient en effet s'apprête à exploser, que sur notre propre sol, comme tu l'as dit, il y a des gens qui sont en guerre contre nous. Mais en fait, il nous reste à définir, notamment la définition du nous C'est-à-dire qu'en fait, je pense qu'il y a une guerre qui est menée au peuple français sur son propre sol, mais on n'est pas en guerre parce que le peuple français ne mène pas la guerre. Il est encore dans une position attentiste. Il y a évidemment une guerre mondiale qui se profile, qui peut-être a déjà commencé, qui peut-être n'aura lieu que dans 20, 30, 30 ans. 40, 50 ans, mais qui, à mon avis, est en cours. Tu sais, la guerre de 100 ans, en réalité, c'est une succession de guerres avec des trêves, etc. Je pense, il faut se méfier des prophéties en politique, mais je pense qu'on est dans une forme de guerre longue et peut-être que les historiens, dans 400 ans, analyseront 1945 en une seule et même guerre. Je ne sais pas. Mais en tout cas, sans être en guerre avec des fronts ouverts comme au temps jadis, on est en période de trouble. tous les échelons mondiaux et de notre société, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Alors, pour revenir à la guerre sur notre sol, j'ai vu que tu avais suivi de près ce qui s'est passé en Grande-Bretagne cet été. On va le rappeler brièvement pour ceux qui n'auraient pas suivi cette actualité parce que ça a été finalement assez peu médiatisé par les médias français. Mais donc, il y a eu en Grande-Bretagne, durant l'été...... plusieurs jeunes filles, je crois, qui ont été des enfants, assassinées par une personne issue de l'immigration, je ne sais plus si c'était un Africain.

  • Speaker #1

    Un Galois, selon BFM TV.

  • Speaker #0

    Voilà. Qui, je crois, se revendiquait de l'islam. Et en tout cas, ça a déclenché, en fait, dans... Dans les quartiers populaires britanniques, deux véritables manifestations pour réclamer justice et la sécurité, parce qu'en Angleterre, ce type d'événement fait écho à des événements passés. Il y a eu notamment toute l'affaire des gangs pakistanais de violeurs d'enfants, etc. Donc, ce n'est pas la première fois, et justement, c'est souvent ce qui se passe en fait dans ces... dans ces moments-là, et ça peut faire aussi écho à ce qui se passe en France, avec tous ces jeunes Français qui sont tués au couteau ou par balle, etc., et qui sont des victimes innocentes, et dont les agresseurs sont issus d'une immigration extra-européenne. Donc voilà, ça a déclenché des soulèvements, des manifestations. Mais ce qui est particulièrement original dans ce qui s'est passé en Angleterre, c'est que l'État britannique, l'État anglais, a pris partie contre son propre peuple, contre son propre peuple autochtone, a décidé de prendre le parti des minorités ethniques et a même, en gros, vidé des places de prison occupées par des délinquants issus de l'immigration pour mettre à la place... des anglais patriotes. Il y a eu des répressions pour des tweets, pour des messages sur les réseaux sociaux. Et il y a eu, le chef de la police à Londres a pris ouvertement parti contre ces bandes qu'il qualifiait de nationalistes, mais en fait qui dépassaient très largement le phénomène militant nationaliste, puisque même le leader... d'un groupe, d'un mouvement nationaliste anglais, qu'on a accusé d'être derrière tout ça, n'était même pas présent en Angleterre à ce moment-là, il était en vacances. Et donc voilà, bref, ce qu'il faut retenir de ça, en fait, c'est quelque chose d'assez fou, c'est qu'en gros, le gouvernement britannique, c'est totalement, en gros, a pris parti contre les autochtones, contre les Anglais de souche. et au nom de la défense des minorités ici islamiques et même vraiment en soutenant parfois des bandes armées qui sont allées vraiment chasser des Anglais dans la rue. Qu'est-ce que ça a évoqué pour toi ?

  • Speaker #1

    D'abord, un aspect de la guerre qu'on n'a pas mentionné ni toi ni moi au début, c'est que dans la guerre qui est menée aux peuples européens, il y a un pays gérant qui est contre eux, et que généralement c'est leur gouvernement. Les gens en ont très peu conscience, c'est-à-dire qu'en fait les gens continuent d'attendre, à attendre de la part de régimes qui leur sont hostiles, des solutions par le haut. Donc là on l'a bien vu avec la Grande-Bretagne, c'est évidemment quelque chose de déchirant, c'est un peu l'équivalent de leur gilet jaune. Nous en France, la question sociale est assez importante, d'autant plus qu'on a une longue tradition de... d'État-providence et puis l'État français est l'un des plus vieux du monde, donc les Français sont très attachés à leur État et donc attendent beaucoup de réponses de l'État. Ce qui explique que nous, ce soit une question sociale qui a mis le feu aux poudres au moment des Gilets jaunes. Et on a connu une répression incroyable avec 300 yeux crevés, des gens aussi qui ont été embastillés, etc. Là, en Grande-Bretagne, c'est parti sur une question ethnique. La Grande-Bretagne est encore plus ou moins un empire multi-ethnique quand même. Il y a quand même le Commonwealth. et elle est très envahie, mais alors beaucoup plus communautarisée que nous, puisque en France, on croit à l'assimilation, en Grande-Bretagne, personne ne se réclame de cette farce. Donc, comme c'est un pays plus communautarisé et donc plus lucide, c'est parti sur la question ethnique. Qu'est-ce que ça évoque ? D'abord, même la monarchie anglaise joue contre son peuple, parce qu'en réalité, quel que soit... le rôle très constitutionnel du roi, enfin de la reine et du roi, enfin du souverain d'Angleterre, ils ne sont pas intervenus du tout. Et ensuite, une grande pitié pour tous ces pauvres anglais qui ont été embastillés, qui sont souvent des white trashs minés par la drogue et le chômage, et qui se retrouvent à la fois grand remplacés et complètement persécutés, puisque à ma connaissance, il n'y a pas eu de peine de prison ou de… de poursuites systématiques contre les bandes ethniques, pour parler de manière très pudique, qui, elles, ont fait la chasse aux patriotes anglais. Et je ne vais pas spécialement ramener ça à nous, mais ça m'a un peu rappelé, en grandeur, nous c'était une toute petite échelle, mais nos affrontements de la rue du Cornet l'été d'avant, durant les émeutes pour Naël, où en fait on s'est retrouvés à quelques dizaines de jeunes blancs à faire face à toutes les banlieues d'Angers, qui nous attaquaient armés, etc. Et à l'issue de quoi, c'est notre local qui a été fermé et nous qui avons été poursuivis le plus durement, puisqu'on attend encore des jugements et d'ailleurs des procès à partir de janvier prochain.

  • Speaker #0

    Alors ça pose pour moi un peu la question de comment est-ce qu'on peut imaginer une issue à ça. D'ailleurs, ça se trouve, il n'y a même pas d'issue en fait. Mais moi, je trouve que souvent quand on emploie le mot guerre civile, je trouve que ce n'est pas forcément très approprié, au sens où la guerre civile, ça fait écho à des camps très définis. Et comme tu l'as dit toi-même, il n'y a pas de camp en soi, c'est même pas, les dimensions ethniques ou religieuses, elles sont même divisées au sein d'elles-mêmes. La preuve, le gouvernement est quand même composé à grande majorité de personnes d'origine française, ethniquement française, et une grande partie d'entre eux sont des ennemis politiques et persécutent d'autres Français. Et puis, même au sein de l'immigration, il y a aussi tout. Il y a des gens qui sont issus de l'immigration et qui se sont retournés en soi contre l'islam. Il y a des gens qui sont issus de l'immigration et qui se disent patriotes, etc. Donc, tout ça est complexe. C'est difficile d'identifier des camps particuliers. Et voilà, je ne sais pas toi, comment tu vois peut-être l'avenir ? de ces tensions en France. Il y a quand même ce fait en France qui se déroule depuis déjà quelques années, où vraiment, en fait, il y a plein d'agressions qui sont totalement passées sous silence, qui sont décrites par les médias comme des faits divers. Les préfectures interdisent des rassemblements d'hommages aux victimes. Enfin, il y a quand même quelque chose de curieux. Toi, comment est-ce que tu vois un peu, enfin c'est difficile, on ne peut pas prédire l'avenir, mais comment est-ce que tu pressens l'issue, le futur de ce phénomène ?

  • Speaker #1

    J'en ai aucune idée parce que je ne peux pas me jouer au prophète, ni faire l'expert en collapsologie, mais il y a quand même un certain nombre d'aspects qui sont très inquiétants. Il y a bien sûr la fracture ethnique, en plus tu dis pour guerre civile... Tu n'aimes pas trop le terme moi non plus, parce qu'encore faudrait-il que ce soit un même peuple qui se fasse la guerre. Or, on a une myriade de peuples sur notre sol. Et le bloc migratoire, si je puis dire, justement, n'est pas un bloc. C'est-à-dire qu'il y a une immigration catholique, il y a une immigration africaine noire, il y a une immigration maghrébine, il y a plein de types d'immigration. Et je l'ai vu notamment dans les camps à Lesbos. Eh bien, il y avait des conflits interethniques et ça existe dans nos banlieues françaises. Mais voilà, entre un Afghan et un Rwandais. il n'y a pas d'intérêt commun automatique contre les Français. Ça ne forme pas un camp anti-français de manière automatique, il ne faut pas trop schématiser. Donc, guerre civile, non. Grosse tension, oui. J'aime assez le terme de Jean-Yves Le Gallou, d'anarcho-tyranie. C'est-à-dire qu'en fait, il y a un État en haut qui est en phase d'écroulement à bien des égards, mais qui utilise en grande partie ses dernières forces pour maintenir un pouvoir fort sur les autochtones qui sont liés. les plus dociles et qui sont habitués par plusieurs siècles de domestication, si je puis dire, avec toute l'histoire de la centralisation. L'avenir, je ne sais pas. Est-ce que l'État français peut s'écrouler ? C'est quand même la sixième puissance mondiale. Et en même temps, est-ce que ça peut durer comme ça, entre le déficit, les tensions ethniques, le facteur religieux très puissant de l'islamisme ? Je n'en ai aucune idée. Une chose est certaine. c'est que ça ne va pas bien se passer. Et que ça ne va pas se régler. J'aimerais que ça se règle avec une élection et hop, un coup de baguette magique, mais je n'y crois pas du tout.

  • Speaker #0

    Alors si nous, en soi, on se définissait comme appartenant à un camp, le camp catholique, plutôt dans la frange tradie, le camp des patriotes, et qu'on considère que ce camp peut être une solution, apporter des réponses... En tout cas, des morceaux de réponses, parce qu'effectivement, comme tu l'as évoqué, la situation est complexe et tu as une part de pessimisme sur laquelle je te rejoins. Et quand on regarde notre camp, qui parfois en plus, je trouve, prétend un peu avoir toutes les réponses aux problèmes, avoir presque un logiciel clé en main pour résoudre tout. On est quand même forcé de constater que ce camp, enfin tu partages peut-être pas ça avec moi, mais perd un peu toutes les batailles depuis 1789, depuis la Révolution française finalement, tout ce qu'il y a pu avoir en France de royalistes, de catholiques, de patriotes, etc., n'a pas vraiment remporté de batailles, enfin je me trompe peut-être, tu vas peut-être trouver des batailles qui ont été remportées, et si tu partages ce constat, ou si tu partages pas d'ailleurs, Pourquoi ?

  • Speaker #1

    En fait, il y a eu des phases quand même, à la fois au XIXe siècle, de restauration ou de majorité monarchiste. Il y a eu des régimes ou des philosophies qui étaient quand même l'anti-89, au XXe siècle, en Europe. Donc le camp progressiste, si je puis dire, a reflué parfois. Maintenant, est-ce que c'était notre camp à nous ? Je ne pense pas. Moi, j'avoue que le seul camp auquel je suis sûr d'appartenir... et en tout cas j'espère en être digne, c'est celui de la foi catholique.

  • Speaker #0

    Et après, bien sûr, il y a des traductions politiques et des explications politiques auxquelles je souscris. Mais ce camp-là, qui est celui plutôt du bien, de la vie, de la joie et donc de la foi catholique, les deux s'interpénètrent ou sont interéchangeables, en effet, il a beaucoup, beaucoup, beaucoup reculé. Je pense que sans croire au sens de l'histoire, il fallait que la folie progressiste aille au bout. de sa logique, que là on est quand même un peu en train de toucher le fond. Maintenant, est-ce qu'on a gagné la bataille des idées pour autant ? Je ne crois pas. C'est-à-dire qu'en fait, la modernité va quand même au bout de ses contradictions. Donc de moins en moins de gens ont envie d'y adhérer en tant que projet et donc se tournent vers le camp patriote, plutôt conservateur, ou vers la foi catholique d'ailleurs aussi. Est-ce que ça veut dire que dans les mentalités en général, on est sorti de la philosophie des Limières ? Je n'en suis pas certain. Et maintenant, pourquoi est-ce qu'on perd en règle générale ? C'est difficile de résumer deux ou trois siècles, au moins trois siècles même. Mais disons qu'il y a une forme d'individualisme à droite qui est évidente. Il y a un refus du sacrifice, en tout cas au moins ces 50 dernières années, 60 dernières années. Il y a quand même un camp de droite qui est assez matérialiste et qui pense d'abord à sa carrière plutôt qu'à changer un peu les choses. il y a aussi un pessimisme, d'ailleurs ta question en est d'illustration, c'est-à-dire que les gens s'autocensurent et considèrent quasiment qu'ils sont ringards par eux-mêmes du fait de leurs idées et que donc il ne sert à rien de mener la bataille politique au sens très large. Voilà quelques explications, et puis une explication qui ne parlera peut-être pas à tous nos auditeurs, mais que j'estimerais pour autant, je pense que… nous ne sommes pas assez sains, sans doute, et que ceci explique au moins une partie de nos défaites.

  • Speaker #1

    Alors, je te propose, ça me semblerait intéressant, qu'on essaye peut-être de se lancer, pas forcément en faisant une demi-heure de podcast, mais juste en peut-être 5-10 minutes, de faire un petit peu un diagnostic, justement, de ce qu'on pourrait reprocher à... Quand je dis la génération de nos parents, c'est pas nos parents, et l'idée c'est pas d'accuser si tu veux, dire ah c'est les boomers, tout est de leur faute, etc. Mais tu vas analyser en fait, qu'est-ce qui au-delà, enfin ce sur quoi on a prise, qu'est-ce qui fait partie des défauts qu'il faudrait changer dans notre famille au sens très large. Moi je te donne quelques exemples d'idées comme ça qui me viennent à l'esprit, t'as évoqué l'absence de sens de sacrifice. Tu vois, les évêques français, et en fait, on pourrait presque transposer ça à toutes les élites du camp catholique ou du camp même patriote, en tout cas, pas le camp du progrès, de la déconstruction, etc. Toutes les élites se croient à la fois d'une importance particulière. qu'ils n'ont plus. En gros, tu vois, typiquement, les évêques, en gros, se prennent encore pour des évêques, comme s'ils avaient une importance, etc. Et en même temps, et ce qui est assez paradoxal, et qui semble être vraiment une contradiction, ils sont quasiment persuadés, justement, comme tu dis, d'avoir déjà perdu, et que de toute façon, plus personne ne nous comprend, donc en gros, finalement, il faut presque renoncer à combattre. Il faut, dans le cas des évêques, accepter l'esprit du monde, vivre entre soi, s'éteindre lentement. Je ne sais pas toi, qu'est-ce que ça évoque pour toi, si tu devais essayer de faire une critique positive des générations précédentes ? dans la manière dont elles ont mené leur combat pour le bien commun.

  • Speaker #0

    D'abord, dans tout le monde catholique, comme tu l'as dit, il y a eu cette espèce de volonté de s'adapter, ou d'adapter le message, ce qui est encore pire. Parce qu'en fait, les catholiques d'antan auraient pu dire bon, on s'adapte au monde et à la rigueur, on arrête d'être catholiques Il y a toute une génération de catholiques qui, elles, a cru qu'on allait adapter le message du Christ. Et donc là, ça donne certaines situations extrêmement... malaisantes comme certaines messes de campagne ou certaines choses qu'on voit sur internet qui montrent bien que voilà on ne peut pas adapter le message du christ ou totalement la liturgie à l'esprit du monde parce que loin de faire quelque chose de moderne le modernisme fait plutôt l'impression de d'être quelque chose d'absolument ringard aux jeunes générations ce qui explique d'ailleurs le l'engouement pour la tradition pour le catholicisme conservateur en tout cas et ensuite d'un point de vue politique en général, en dehors du monde politique, en dehors du monde catholique, pardon, eh bien, la génération de nos parents, enfin, les générations qui ont précédé, en effet, comme tu le dis, n'avaient pas conscience du changement et pensaient encore représenter quelque chose. Donc, il y a une forme d'absence de lucidité, c'est-à-dire on continue comme on l'a toujours fait et puis on verra bien ce que ça donne ou après nous le déluge. Et dans des sphères plus militantes, à l'inverse, il y a eu un refus de s'adapter, peut-être parfois. aux enjeux de l'époque. C'est-à-dire que moi j'ai quand même en tête, comme toi d'ailleurs, le début de nos années militantes où on voyait à la fois dans le look, dans les discours, dans la manière de présenter les choses aux gens, très souvent une façon de faire et d'être qui ne visait absolument pas à convaincre nos contemporains, nos concitoyens, mais juste à affirmer quelque chose envers et contre tout. sans même croire que ça pouvait avoir de l'effet, quoi, juste pour le principe.

  • Speaker #1

    Je suis assez d'accord, c'est dommage, j'étais censé te trouver des arguments pour te repousser dans tes retranchements. Autre chose que ça évoque pour moi, c'est que j'ai quand même toujours l'impression qu'il y a cette obsession pour les élections, je crois que c'était avec toi qu'on disait ça l'autre jour là. que les élections c'est quand même toujours un truc qui passionne les français.

  • Speaker #0

    Oui, c'est tout deux.

  • Speaker #1

    Et du coup, ça rejoint ce que tu disais, cette fascination de l'État. En gros, j'ai toujours l'impression qu'on ne peut pas s'empêcher en France de tout mettre dans la corbeille, dans le panier. pour reprendre l'expression, mettre ses oeufs dans le même panier, des partis politiques. Systématiquement, on a beau cette fait avoir, je ne sais pas combien de fois, par les mêmes partis, ou en tout cas être déçus par tous ces partis-là, mais on continue à leur donner leur vote. Moi, à la rigueur, ça ne me choque pas plus que ça, au sens où, je vais dire sincèrement, je pense que j'ai toujours voté pour le Front National, puis le Rassemblement National. Si au début, je pense, dans les années quand j'ai eu le droit de vote, à 18 ans, j'y croyais, assez vite j'ai déchanté, mais voilà, d'une certaine manière, j'ai gardé sans doute ce réflexe de vote, enfin, ce m'est arrivé de voter pour d'autres partis patriotes ou des candidats sans étiquette dans des circonstances locales, mais aujourd'hui j'y crois plus. Enfin, c'est-à-dire que je le fais toujours, mais sans aucune foi, parce que justement, je trouve qu'il y a... plein d'autres choses qui se jouent ailleurs, et qu'il y a plein d'autres terrains d'action que celui de la politique électorale. Mais pour beaucoup de gens, à part commenter cette politique électorale, c'est un peu le néant. Oui,

  • Speaker #0

    mais en fait, ce qui est fou, c'est qu'il y a 50% d'abstention, quand même. Que parmi les 50% de votants, je pense qu'il y en a au moins 20% qui n'y croient pas du tout, qui font ça comme toi, qui faut de mieux. Alors que traduit cette passion pour les élections ? Parce qu'elle est véritable. Quand tu vas dans un PMU, la plupart des gens s'abstiennent, mais ils regardent quand même la télévision et les débats pour beaucoup. Donc je pense que cette passion pour les élections traduit une volonté de communion nationale. En fait, il y a de moins en moins de rites populaires, il y a de moins en moins de grandes traditions, de grands moments de communion au point de vue national ou local. Et donc l'élection, malgré tout, même quand on n'y croit pas, C'est quand même un moment où on se sent français. C'est un moment où on se sent français et donc on suit ça. Moi, tu vois, je n'ai pas beaucoup voté ces dernières années. Voire si, je ne vais pas le dire du tout, mais j'ai un petit peu voté. Et pourtant, je continue à suivre les élections. Alors, pas comme dans mes jeunes années, mais quand même. Parce qu'on a le sentiment que c'est quand même un thermomètre. C'est quand même un thermomètre. Donc même les gens qui n'y croient plus, ils aiment bien savoir ce que pensent les autres français et à quelle sauce on va être mangé.

  • Speaker #1

    Juste la petite question sur le Rassens National Est-ce que tu penses que c'est un parti Qui a encore un avenir Qui peut jouer encore un rôle Ou tu penses qu'on atteint la fin Ou ça va finir de manière tragique tout ça

  • Speaker #0

    Écoute je n'en sais rien En plus je ne voudrais pas être trop dur Parce que bien souvent Je laisse paraître une vision extrêmement acerbe et très négative du Rassemblement national parce que j'ai été au Front national autrefois et qu'il est vrai que c'est comme toujours dans la vie, je n'ai pas envie, ils n'en ont pas besoin de donner les bons points à Jordan Berdella ou à Marine Le Pen. Donc souvent, quand je m'exprime concernant les partis politiques et concernant le Rassemblement national en particulier, c'est très souvent pour critiquer. Donc maintenant, est-ce que le Rassemblement national a un avenir ? Si on en croit les dernières réussites électorales, oui. On voit que là, Marine Le Pen est en passe d'être inéligible. Donc en fait, tout est possible. Est-ce que si c'est Jordan Bardella le candidat en 2027, ça va être une réussite ? Je ne sais pas. Moi, si j'en crois à titre personnel, son débat face à Attal, il y a quand même un manque de maturité politique, il y a une forme de jeunesse. Et on ne peut pas le lui reprocher. Jordan Bardella a un an de moins que moi, je crois qu'il a 29 ans. Donc, est-ce qu'il a un avenir politique ? Oui, maintenant, qui se souvient aujourd'hui de Baladur ou même de Chirac ? Pas grand monde. Donc, en fait, avoir un avenir politique, est-ce que c'est laisser une trace dans l'histoire ? Et est-ce que c'est vraiment influencer la politique française en bien, ou en tout cas marquer le pays ? J'en suis moins certain. Et quand je vois les extraits, je n'ai pas lu les mémoires de Bardella, mais en ce moment, ça fait beaucoup d'actualité. Je n'ai pas le sentiment qu'il y ait un projet de rupture, même partielle. avec ce que nous connaissons actuellement, c'est-à-dire que les extraits que j'en ai lus, donc encore une fois, il faut que je m'attelle à cette lecture, mais sur un peu les clés de voûte et les paradigmes principaux de la politique actuelle, avortement, gaullisme, tu vois, tous ces vieux sujets que je trouve dépassés en plus, je ne vois rien de nouveau, donc je ne sais pas si ça va révolutionner la France en tout cas.

  • Speaker #1

    Alors. Si justement on n'attend pas tout des partis politiques, on peut faire des choses aussi dans la société civile, dans la sphère militante. Et toi, tu avais lancé une aventure, celle de l'Alvarium, qui s'est finie par une dissolution. Je dis juste un mot pour moi, faire part de mon expérience de l'Alvarium. Moi, j'avais trouvé que c'était sans doute une des plus belles choses qui s'étaient lancées ces dernières années en dehors de la sphère des parties. Parce que c'était à la fois une expérience de l'alvarium, mais aussi une expérience de l'alvarium. à la fois une communauté, c'était à la fois un lieu qui était présent dans une ville, c'était une multitude de projets qui allaient du ciné-club au potager communautaire, à des maraudes avec une dimension chrétienne, avec plein de conversions, de baptêmes qui ont lieu à travers l'alvarium. C'était quelque chose qui redonnait espoir à une jeunesse. Alors, voilà, on ne va pas pleurnicher et être dans la nostalgie en disant qu'est-ce que c'était bien. C'est vrai que c'était vraiment génial. Je voulais juste te poser la question, est-ce que toi, tu vois des choses par rapport à l'alvarium que tu regrettes d'avoir faites ? Ou voilà, des choses, si c'était à refaire, est-ce que tu ferais différemment ?

  • Speaker #0

    Écoute, c'est une question que je me pose extrêmement souvent quand même. Je pense que dans les circonstances dans lesquelles on était, on a agi dans 95% du temps, on a agi comme il fallait le faire. Mais c'est sûr qu'a posteriori... Après, on se dit qu'on aurait pu être plus professionnels, notamment dans le fonctionnement. Nous aurions pu essayer de nous implanter un peu plus à la campagne. Nous aurions pu essayer d'avoir moins d'initiatives pour les faire mieux et mieux les inscrire dans la durée, dans le temps. Nous aurions pu peut-être, je dis bien peut-être parce que très franchement, je n'en suis pas convaincu. Peut-être lisser notre image sans nous renier, mais franchement je vois même pas trop, mais peut-être éviter parfois de braquer mes voitures, je ne vois même pas vraiment comment, parce qu'en fait pour que nos auditeurs comprennent, je ne vais pas m'étaler sur l'albarium, j'y suis revenu beaucoup de fois et puis je n'ai pas envie de jouer l'ancien combattant à 30 ans. Mais en fait à l'origine on ouvre un local à Angers, pas loin du centre mais plutôt dans une banlieue pourrie. à partir duquel, grâce à l'argent récolté par une buvette, on achète de la nourriture pour des SDF ou des foyers précaires. Et très très vite, du fait que j'étais connu à Angers déjà en partie, et puis d'autres militants également, alors moi comme ancien responsable du Front National de la Jeunesse, et d'autres comme ayant appartenu à Génération Identitaire, très très vite on devient la cible d'attaques à la fois de banlieusards du coin, de l'extrême gauche, et même de la ville d'Angers, qui au bout de deux mois d'existence, vote un vœu en conseil municipal. une agglomération de 165 000 habitants, pour condamner, etc., ce que nous faisons. Et donc, on se retrouve projetés dans le champ politique malgré nous, et peu à peu, de communiqués de presse pour se défendre, en petites actions pour expliquer qui on est, ou alors dénoncer l'hypocrisie ambiante, on se retrouve à constituer un vrai groupe politique local, à être rejoint par de plus en plus de gens, à multiplier les initiatives, tu les as décrites, culturelles, associatives, religieuses, bref. sociale et on a eu en fait pendant, c'est aussi pour ça que ces années ont été aussi exaltantes, mais pendant quatre cinq ans perpétuellement la tête dans le guidon parce que l'actualité venait sans cesse à nous, que l'actualité politique angeline a beaucoup tourné autour de nous. Pour ceux qui veulent s'en convaincre, il faut se souvenir qu'en 2020, par exemple, la mesure numéro un de la gauche municipale sur son programme aux élections municipales, c'est la fermeture de notre local. C'est-à-dire que c'est la priorité pour la gauche municipale avant toute autre question sur la politique locale. Donc bref, on a tellement été le centre de toute la tension, on a tellement eu à gérer les emmerdes du quotidien, agressions, tentatives d'incendie, diffamation, etc. qui nous a été difficile de penser une stratégie. On a grandi, malgré nous, ça a été un peu le cas d'Academia, d'ailleurs, je crois. On en a parlé plusieurs fois, mais on navigue à vue. Et un beau jour, on se retrouve dissous. On se retrouve dissous pour des motifs qui sont en même temps tellement futiles. Je le dis souvent, il faudrait que je revienne là-dessus, mais pour la petite anecdote, le rapporteur public au Conseil d'État, parce qu'on fait un recours devant le Conseil d'État, demande au début... la réhabilitation de l'alvarium et la condamnation de l'État français à une amende pour dommages d'intérêt et dans une mesure qui n'existe pas de l'aveu de certains avocats au Conseil d'État qui ont 30 ans de carrière, on se retrouve rejugé pour un deuxième passage au Conseil d'État avec une autre chambre pour ce coup-ci arriver à un résultat qui est conforme à la volonté du ministère de l'Intérieur, mais avec le même rapporteur public qui l'a dit tout l'inverse de ce qu'il a dit lors du premier jugement. C'est dire comme... comme il n'y avait pas grand-chose finalement contre nous, puisque grosso modo, ce qui a été retenu, c'était que nous étions violents. Or, même dans le deuxième passage, ce motif-là pour nous dissoudre saute. Et aussi qu'on incitait à la haine parce qu'on faisait le lien entre immigration et insécurité. Et alors, c'est là-dessus qu'on a été dissous. Alors que bon, même Valérie Pécresse a parlé du grand remplacement et de l'insécurité liée à l'immigration. Même Darmanin, d'ailleurs, qui nous a dissous. Donc voilà, si je peux donner un conseil à des gens qui s'engageraient comme ça... notamment on était très jeunes mais aujourd'hui contrairement à nous il y a 8 ans il y a une génération de militants plus âgés qui est encore dans le coup qui est encore dans la partie donc demander conseil professionnaliser au maximum à la fois le fonctionnement, la gestion des ressources et même penser véritablement le militantisme comme être un moyen de convaincre notre peuple il faut toujours avoir cette obsession là je te coupe parce que justement je voudrais qu'on parle de ça plus en détail

  • Speaker #1

    Comme je le dis, le slogan du podcast, c'est ne pas seulement critiquer, mais aussi créer. Et du coup, tu vois, en plus, tu sais, ça a été souvent l'objet de nos discussions ces derniers mois. Ça m'est arrivé parfois d'avoir des propos ou des avis un peu critiques sur ce qui se faisait en matière de militantisme. Alors déjà, je tiens à dire pour ceux qui m'écoutent. qu'il s'agit en aucun cas pour moi de condamner ceux qui agissent. J'encouragerai toujours ceux qui s'engagent, ceux qui font des choses à faire, et je ne me permettrai jamais de faire des critiques publiques pour les décourager de faire ce qu'ils font. Je pense qu'il faut toujours encourager ce qui se fait, et j'invite tous ceux qui nous écoutent à le faire, surtout si vous êtes plus âgés, que vous avez des plus jeunes autour de vous qui s'engagent, et bien soutenez-les, ne les critiquez pas. Mais néanmoins, Il est important aussi de ne pas regarder les choses de manière béate et d'être capable de pouvoir aussi chercher à améliorer les choses. Et du coup, tu disais, premier point, je reviens sur ce que tu disais, dans ce qu'on peut améliorer, tu évoquais du coup la professionnalisation.

  • Speaker #0

    Oui, à savoir... avoir des modes de gouvernance de nos milieux militants qui soient moins centralisés, essayer de bien utiliser les ressources humaines. Là, je parle vraiment comme un manager, mais il y a de ça. Utiliser mieux les ressources humaines. On a des graphistes, on a des gens qui sont des artistes. Bref, comme dans toute société, il y a plein de compétences des uns et des autres. Il faut apprendre à bien les utiliser. et puis par professionnalisation j'entends aussi avoir des vrais statuts carrés avoir un vrai fonctionnement avec des vraies assemblées générales etc.

  • Speaker #1

    Moi souvent, et justement j'attends un peu que tu rebondisses sur ce que je vais dire, peut-être en t'opposant à ce que je vais dire, mais une des faiblesses que je vois dans les structures militantes, en particulier jeunes, qui existent, c'est d'une part que déjà la mentalité militante en elle-même peut parfois être un peu trop simpliste. et du coup en présentant une vision du monde militante donc forcément un peu parfois simplifiée on se met des verrous qui empêche d'agir, qui empêche de parler à certaines personnes, qui empêche d'adapter son discours au réel. C'est toute la question simplificatrice du slogan en politique, même tout simplement du côté partisan de la politique, qui, je me pose la question, est-ce que parfois, ce n'est pas quelque chose qui empêche de bien servir le bien commun ?

  • Speaker #0

    Je réfléchis. Si, c'est évident. Alors après, il faut prendre en compte la réalité militante, c'est que pour fédérer, on ne fédère pas autour d'un colloque philosophique. Et donc, il y a forcément des slogans, etc. Maintenant, il est clair qu'il faut, comme tout dans l'existence, c'est une question de tension, il y a une ligne de crête à tenir. Et il est vrai que dans les mouvements militants, il faut réussir à avoir un juste équilibre entre le slogan qui doit être l'expression d'une idée vraie. formulée de manière convaincante et entraînante, et le slogan qui est juste une manière de se faire plaisir pour choquer. Par exemple, puisqu'on parle des slogans, et dans les modes d'action c'est pareil, faire en sorte de toujours réfléchir à la fin de tout ce qu'on fait d'un point de vue militant, même une fin qui n'est pas immédiate, même une fin un peu lointaine, je veux dire typiquement ne faire que des actions avec une banderole et une bâche. ça n'est pas forcément utile, mais en faire ça peut être utile, ne serait-ce que pour fédérer un groupe militant ou faire entendre un message sur les réseaux sociaux. Maintenant il ne faut pas que la fin en soit, ce soit les réseaux sociaux. Voilà et c'est vrai qu'il faut remettre en question perpétuellement nos modes d'action et notamment parfois on voit qu'en rendant plein de choses publiques on s'attire des ennuis alors qu'on convainc peu de gens du fait des algorithmes des réseaux sociaux ou de de la presse. Peut-être une partie des choses qu'on peut faire dans un groupe militant. qui n'a pas forcément vocation à la publicité.

  • Speaker #1

    Mais ouais, autre question que je me pose, c'est... Est-ce qu'en fait, finalement, il n'y a pas un effet bulle ? Tu as évoqué ça, justement, avec cet effet d'algorithme, où parfois on a l'impression que certaines actions, certains slogans, finalement, ne sont faites que pour s'adresser aux autres groupes militants, ou en tout cas pour parler à des jeunes qui pourraient potentiellement être des militants, mais du coup, plus du tout à notre peuple.

  • Speaker #0

    Oui, il y a de ça, mais c'est indispensable aussi, parce qu'encore une fois, il faut fédérer un groupe, etc. Maintenant, il ne faut pas faire que ça. Il ne faut pas faire que ça, et c'est vrai qu'on a le sentiment, parfois, notamment de la part d'organisations jeunes, qu'il manque l'autre dimension, c'est-à-dire parler au nombre le plus large possible, sans ce qui ne signifie pas forcément se renier, etc. Mais voilà, avoir une manière de s'exprimer et d'agir qui ait un maximum d'influence.

  • Speaker #1

    Et puis, sur la question du militantisme, il y a aussi souvent, et ça c'est plutôt la critique que font les aînés, moi c'est ce que j'entends souvent autour de moi avec des gens de mon âge, qui eux sont allés à quelques... quelques activités de l'Action Française ou de je ne sais quel groupe militant quand ils avaient entre 20 et 25 ans, mais qui dit finalement, je n'en ai retenu que, finalement, de l'amusement où, tu vois, voilà, on a joué un peu au gros dur, on a bu des bières entre copains, mais tout ça, finalement, ne mène à rien. Qu'est-ce que tu répondrais ?

  • Speaker #0

    Comment le dire sans trop de mépris ? En fait, je comprends ça. Et il est vrai qu'il y a eu plein de groupes militants qui, du coup, laissent un goût un peu amer à beaucoup de gens dans les dernières décennies, ou un sentiment d'inutilité, etc. Mais ce n'est pas de la faute des jeunes générations. C'est de la faute des gens qui ont participé à ces choses-là. Et la réalité, c'est que, je l'observe personnellement, je crois que tu l'observes également, on a vu ces 15 dernières années, les milieux militants s'assainir, se professionnaliser et changer de paradigme et de vision. Et donc, les gens qui vous disent Oui, nous, il y a 20 ans, en plus, souvent, ce sont les mêmes qui donnent des leçons. C'est-à-dire, oui, nous, il y a 20 ans, au moins, on faisait ça, au moins, on faisait ça. Et qui, en même temps, disent Ouais, j'ai quand même passé l'âge pour ces conneries. Il faut savoir, est-ce que c'est des conneries ou alors est-ce que vous étiez des types super ? D'une. Et de deux, je pense que dans les gens qui nous écoutent, il y a des gens qui ont 30, 40, 50 ans peut-être, qui ont forcément des choses à apporter aux plus jeunes. Et que précisément, s'ils voient des groupes militants un peu jeunes, un peu immatures sur certains aspects, Ils peuvent avoir des choses à apporter, à la fois financièrement, à la fois en termes de compétences graphiques, compétences pour écrire, compétences pour donner des conférences, compétences même pour des savoir-faires artisanaux. Bref, il y a forcément quelque chose à apporter. Et ceux qui disent que ça ne sert à rien se trompent, puisque quand bien même il y a beaucoup de groupes militants qui n'ont été que des bandes d'amis, ce qui n'est pas toujours le cas. puisqu'il y a un certain nombre de choses issues des groupes militants, des termes, des manières d'agir, etc., qui ont eu de vrais impacts sur la société. Quand bien même ce ne serait qu'une histoire de bande d'amis, ce qui n'est pas le cas, je le répète, une bande d'amis, ça peut forger des destinées, ça peut avoir un impact sur toute une vie, sur des familles, bref, sur beaucoup de choses. Et donc, même si, comme le prétendent certains aigris, les milieux militaires... militants ne sont que des bandes de potes, eh bien si déjà ce sont des bandes de potes saines qui permettent de faire des mariages sains, des relations amicales saines, des entreprises saines, ce serait déjà énorme. Mais en plus, je pense, vraiment, surtout avec le contexte actuel, que les groupes militants ont une influence et qu'ils sont amenés à en avoir de plus en plus. Je participais ce week-end à une marche en hommage à Saint-Martin organisée par Des Tours et Des Lys, qui est donc, on reviendra après sur ce sujet-là, mais voilà, l'une des... L'une des organisations qui participent à l'aventure du mouvement Chouan, nous étions 200 personnes, au moins, dans la rue, ça avait beaucoup de gueules, c'était beau, il y a eu un aspect religieux, il y avait des petites vieilles au balcon qui applaudissaient, des gens qui n'avaient absolument rien à voir avec nous. Et tout cela, à la fois, redonne espoir à une partie de notre peuple, montre aussi à notre peuple, qui est désespéré par les élections, qu'il y a d'autres choses à faire, beaucoup plus concrètes, pour renouer avec notre identité. participent à la conversion des âmes, participent à beaucoup de choses extrêmement utiles.

  • Speaker #1

    Donc moi, tu vois, une des choses qui me... Enfin, ouais, pas désespère, mais que je trouve un peu triste quand je regarde autour de moi et je fais le constat. Alors, c'est effectivement ce que tu as dit, c'est que l'engagement, c'est quand même souvent quelque chose qui est plutôt réservé à la jeunesse et qui a un fort désengagement après 30 ans. qui a, comme tu l'as évoqué, parfois une forme de mépris. de la part des plus âgés vis-à-vis de l'engagement des jeunes, comme si on avait oublié sa jeunesse, et qu'il n'y a pas de volonté finalement des plus âgés d'aller aider les plus jeunes. Et puis même, je trouve qu'il y a un cloisonnement de l'engagement. Alors je ne dis pas encore une fois qu'on doit tout mélanger et que tous les engagements peuvent forcément s'afficher publiquement ensemble, mais j'ai l'impression qu'il y a un fort engagement qui va être purement religieux. et qu'à côté de ces gens-là, qui vont participer aux événements paroissiaux, etc., on ne les retrouvera jamais pour dénoncer de véritables injustices. Je t'ai entendu plusieurs fois faire ce reproche-là, en disant en gros, dans telle ville, on sait très bien qu'au rassemblement qu'il pourrait y avoir en hommage, en commémoration, après la mort de la jeune Lola... Oh, dude ! Thomas, il pourrait y avoir des centaines et des centaines de personnes et ces gens-là ne sont pas là, ne sont jamais là. Et quand on leur demande pourquoi ils n'étaient pas là, ils nous envoient promener. En fait, je rêverais, si tu veux, dis-moi ce que tu en penses, si mon rêve te paraît totalement immature et ridicule, mais d'une mouvance où on serait capable davantage de... de connecter les différents fronts, sans forcément les mélanger pour autant, et de manière plus intergénérationnelle aussi.

  • Speaker #0

    Alors déjà, une remarque sur ce que tu as dit, c'est que d'abord je te trouve optimiste sur le fait que beaucoup de gens sont engagés dans leur paroisse, parce qu'en fait, si déjà tous ces gens qui ont milité autrefois ou qui seraient susceptibles de militer parce qu'ils ont beaucoup reçu étaient engagés à fond dans leur paroisse ou dans les mouvements scout, tous seraient déjà énormes. Or, je n'en suis pas certain. Et il est vrai qu'une question que j'essaie de me poser à moi-même et que du coup je n'hésite pas à poser à d'autres, c'est, tu sais, Jean-Paul II a dit, France, qu'as-tu fait de ton baptême ? Voilà, un certain nombre de gens, peut-être même dans ceux qui nous écoutent, Qu'avez-vous fait de votre baptême ? Qu'avez-vous fait de votre promesse scoute ? Promesse scoute dont je rappelle que c'est bien d'emmener ses enfants au scout, c'est même essentiel, mais que la promesse scoute, c'est sur mon honneur, avec la grâce de Dieu, je m'engage à servir de mon mieux, Dieu, l'Église, ma patrie. Après, il y a des variantes. et à aider mon prochain en toutes circonstances, etc. Il y a des variantes, ma patrie, l'Europe, etc. Et donc, il y a une dimension politique. En fait, on est dans la religion de l'incarnation. Se contenter d'être dans son coin, d'être la lampe sous le boisseau, vous savez, dont parle le Christ, eh bien, ça ne sert absolument à rien. Et donc, être le sel de la terre pour soi-même, c'est totalement inutile. Maintenant, comment faire ? D'abord, très franchement, il y a eu des hommages, tu as parlé, c'était un très bon exemple, des hommages ou des manifestations organisées suite à la mort de Thomas, de Lola, de Philippine et tant d'autres. Je veux dire, participer à une manifestation qui demande à ce que des OQTF, c'est-à-dire des gens qui ne devraient pas être sur notre territoire, soient vraiment renvoyés chez eux pour éviter le meurtre de notre peuple, de jeunes de notre peuple, il me semble que ce n'est pas non plus la promotion de la pédophilie. Et que donc, ça n'a rien de délirant d'aller se montrer à visage découvert dans ces trucs-là. A fortiori, quand il y a plein de manifestations qui se passent très bien, avec des gens à visage découvert, etc. Nous, on en organisait en Angers. La dernière, nous étions 250. Il y avait des dizaines de gens, des dizaines, plus que bien plus de la majorité de gens que je ne connaissais pas, qui étaient extérieurs à toute mouvance militante, des retraités, etc. Et il n'y avait pas un quart de ma paroisse. Je veux bien que la mouvance militante doive se réinventer, être plus attirante pour les gens qui sont déjà insérés socialement, qui sont des adultes, etc. Mais je pense plutôt que c'est aux gens de notre génération et des générations antérieures que c'est à eux de se bouger. Il y en a d'ailleurs beaucoup. Pour aller à la rencontre des plus jeunes et proposer de se professionnaliser, de faire mieux, de faire moins ghetto, pour utiliser une expression à la mode. Et moi aussi, je rêve du... du moment où il y aura une véritable jonction entre ces milieux militants et le monde réel. Mais pour ça, il faudrait que les générations de militants, les unes après les autres, ne s'embourgeoissent pas. N'enfilent pas leurs pantoufles pour ne penser qu'à leur boulot et à la sortie du dimanche.

  • Speaker #1

    J'espère qu'ils nous auront entendus.

  • Speaker #0

    On me dit souvent que le moralisateur, ce sujet, eh bien... Voilà, c'est le serment de Fergana.

  • Speaker #1

    Alors Jean-Edouard, juste pour finir un petit peu avant de nous quitter, tu as prononcé justement le mot du mouvement Chouin. Est-ce que tu peux nous dire un petit mot sur ce mouvement ?

  • Speaker #0

    C'est une idée que nous sommes plusieurs à avoir eue bien avant la dissolution de l'Alvarium d'ailleurs, où on se rendait compte qu'il y avait l'éclosion de plusieurs communautés militantes, un peu partout, notamment dans l'Ouest. avec des gens très sérieux qui étaient déjà des pères de famille pour certains, des chefs d'entreprise, etc. Mais que ces communautés militantes n'avaient pas toujours ni l'impact, ni les ressources qu'elles méritaient, ni l'impact politique, médiatique, ni les ressources financières ou les ressources humaines dont elles avaient besoin. Et donc le projet du mouvement Chouan, qui est un mouvement mal né, comme l'a très bien souligné la Horde, j'invite... Les gens à toujours lire les sites antifascistes parce qu'en fait, dans les critiques, même caricaturales et ridicules de nos adversaires et de mauvaise foi, il y a toujours un petit fond de vérité. Et donc, la Horde a écrit un article en disant je naisse d'un mouvement mal né, le mouvement chouant. Et je bats ma coupe. C'est vrai que c'est un mouvement mal né parce qu'on n'a pas bien pensé en le lançant à la fin ultime, le but. On n'a pas bien pensé à l'organisation, etc. Donc, tout cela est en restructuration. Dans l'ouest de la France, qui est un territoire qui a plusieurs spécificités, on dit toujours que l'ouest de la France, je ne parle pas de la Bretagne, mais notamment les pays de la Loire, la Touraine, sont des régions à très faible identité. Même la Normandie, on n'en parle pas forcément comme un territoire très identitaire avec beaucoup de particularisme, je mets à part la Bretagne. Et en tout cas, toutes ces régions-là d'abord ont des particularismes plus importants que ce qu'on croit, et des cultures locales plus importantes que ce que l'on croit. et elles ont des points communs, donc Touraine, Anjou, Vendée, enfin bref, Pays de la Loire, Normandie, Bretagne, d'être des zones avec, bien sûr, il existe des zones avec beaucoup de cas sociaux, de campagnes abandonnées, de populations en difficulté financière, spirituelle et tout, mais ce sont quand même des zones, ce n'est pas le Nord-Pas-de-Calais, qui sont un peu préservées de ce phénomène de cassocisation, beaucoup plus préservées qu'ailleurs dans la plupart de... des campagnes et des villes par l'immigration et d'ailleurs ça s'en ressent sur les résultats électoraux avec de très faibles résultats électoraux pour même si c'est en progression pour le rassemblement national ou eric zemmour alors qu'en parallèle c'est des régions qui sont quand même assez conservatrice c'est des régions qui envoyait le plus de bus par exemple à le manif pour tous c'est le maine et loire et le département de france dans lequel les gens se scolarise le plus dans les écoles privées il ya plein de petites caractéristiques comme ça qui montre que le catholicisme est resté assez enraciné Et un des autres points communs, c'est le mépris de Paris, à la fois du gouvernement pour ces régions-là, qui par exemple nous renvoie les migrants, comme toutes les autres régions sont saturées par la migration, on nous envoie massivement les migrants de dernière génération. Et puis bien sûr le mépris de la part des états-majors parisiens, des partis politiques de droite. Voilà, pour vous donner des exemples, en Pays de la Loire, il n'y a pas un seul élu. qui a été élue deux mandats d'affilée pour le Rassemblement national, par exemple. Les secrétaires départementaux changent sans arrêt. Il n'y a aucune figure locale. On fait du parachutage. On a parachuté Marie-Caroline Le Pen dans une circonscription, par exemple en Sarthe, qui aurait dû être gagnée. Bref, il n'y a aucun travail de terrain. Et elle a perdu à 120 voix près, ce qui est vraiment dommage. Donc, il n'y a aucun travail de terrain. Il y a une identité commune. Il y a certaines choses à préserver avant de connaître certaines difficultés du reste de la France. Et donc, l'objectif du mouvement Chouan, c'est de... coordonner l'action des communautés militantes locales pour leur donner une expression politique, peut-être même électorale parfois, localement, pour peser sur les scrutins, et faire en sorte de préserver un maximum nos régions, nos identités, avec trois axes majeurs, la justice sociale, qui est donc à la fois la justice pour les plus pauvres, mais aussi la lutte contre le fiscalisme spoliateur, la défense de nos identités, et un discours anti-jacobins et contre la centralisation, qui fait partie des mots dont on parle très peu, moras c'est très loin aujourd'hui, mais qui sont quand même, d'ailleurs que ce soit à l'échelle parisienne ou à l'échelle bruxelloise, la centralisation, cet éloignement du politique des citoyens, fait partie des mots terribles de notre époque. Et les stratégies à mettre en place pour ça, c'est bien sûr développer un maximum sur les réseaux sociaux. mais pas seulement, parce que je suis contre la virtualisation de la politique, nous sommes contre, également développer des communautés locales, des locaux, des associations, des initiatives, qui permettent de peser sur le réel, indépendamment des élections, et même des idées politiques, puisqu'en fait, une brasserie ouverte à la campagne, une épicerie en ville, un petit bar associatif, bref, plein de choses, un local pour des conférences, permettent d'agir sur le réel, indépendamment de la politique politicienne ou des grandes fractures idéologiques.

  • Speaker #1

    Merci Jean-Luc pour cette présentation. Je pense que ce sera l'occasion de réévoquer peut-être plus en détail des idées concrètes, notamment sur la question de la projection. en termes de racinement local, de projets qui reposent sur des communautés. On n'a pas évoqué aussi un sujet dont on a souvent parlé, la question des tiers-lieux, d'avoir un local et de pouvoir l'animer avec une animation à la fois associative et aussi professionnelle, parce qu'il faut payer un loyer, etc. Bref, tout ça, c'est des sujets sur lesquels j'espère qu'on aura l'occasion de revenir et puis avec des exemples concrets. Ce sont des sujets aussi sur lesquels lesquels j'invite tous ceux qui écoutent le retour au réel de se pencher sur ces sujets-là, parce que je pense qu'il y a vraiment, comme l'a montré Jean-Eude, comme on a essayé un peu de l'évoquer, je pense une brèche dans le domaine du possible, dans ce qu'on peut faire sur le réel, pour essayer de reprendre une partie du réel entre nos mains et agir à petite échelle de mais agir quand même. Encore merci Jean-Eude, je te laisse dire un dernier mot avant de nous quitter, et puis j'espère qu'on se retrouvera bien vite dans le réel.

  • Speaker #0

    Merci Victor, un dernier mot, engagez-vous, et donc l'engagement, Victor tu l'as dit, tu as parlé des tiers-lieux, ça consiste aussi parfois en des initiatives qui semblent anodines, mais qui ont énormément d'impact, un pèlerinage organisé, une épicerie associative, en ville ou à la campagne, bref, plein de choses. dans un monde où les gens manquent de liens et d'esprit communautaire et sont très demandeurs, ça peut avoir un impact que l'on n'imagine pas, notamment en termes de conversion.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Jean-Eude. Je vous invite à commenter cet épisode, à nous envoyer des messages, je mettrai les liens des réseaux sociaux de Jean-Eude, son canal Telegram, si vous voulez suivre aussi les différentes... les différentes activités et projets de Jean-Eudes. Je m'exploite aussi sur le mouvement Chouan. Je vous invite à aimer ce podcast, à le partager, à lui mettre une bonne note sur les plateformes d'écoute parce que ça va améliorer son référencement et ça va soutenir mon travail. Donc, je vous remercie à tous et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine dans Retour au Réel. À bientôt.

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Description

Dans ce nouvel épisode du Retour au Réel, j’ai invité Jean-Eudes Gannat, militant catholique et patriote, ancien responsable de l’Alvarium et ancien membre du Front National de la jeunesse, pour une conversation franche sur l’état de la France en 2024.


À partir des commémorations du 11 novembre, nous explorons ce que ces événements historiques symbolisent aujourd’hui et comment ils éclairent la situation actuelle de notre pays. Ensemble, nous dressons un tableau sans concession : sentiment de guerre civile, déliquescence des partis politiques, montée du totalitarisme d’État, recrudescence de la violence, et tensions internationales, en Ukraine et au Proche-Orient.


Face à ces défis, Jean-Eudes partage des pistes d’action concrètes.


Peut-on encore espérer des partis politiques ? Comment s’engager de manière efficace dans une société où les forces technocratiques et les idéologies destructrices menacent à la fois nos traditions et nos libertés ? Nous discutons aussi du rôle des minorités agissantes et des idées fortes dans le redressement de la France.


L’épisode aborde également la philosophie du Mouvement Chouan, ancré dans une triple exigence de Tradition, Libertés et Justice. Jean-Eudes explique comment ces principes pourraient offrir une réponse aux maux actuels :


  • Tradition, pour raviver un héritage civilisationnel menacé par l’acculturation et la déshumanisation.

  • Libertés, pour défendre une société où les communautés locales, les familles et les travailleurs reprennent leur destin en main face au centralisme oppressif.

  • Justice, pour exiger un traitement équitable entre citoyens et entreprises, et restaurer l’ordre face à la délinquance et l’assistanat.


Nous terminons sur une présentation du Mouvement Chouan et sur des conseils adressés à toutes les générations, pour mener une action enracinée dans le réel et résister aux dangers d’une société postmoderne en déclin.


Un épisode riche en réflexions et en espoir, pour ceux qui refusent de capituler face à l’adversité.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le Retour au Réel, le podcast de ceux qui ne veulent pas seulement critiquer, mais aussi créer. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir Jean-Eude Gana. Salut Jean-Eude.

  • Speaker #1

    Salut Victor.

  • Speaker #0

    Jean-Eude, on se connaît depuis de longues dates, on a même été dans la même école, puisque je crois que tu étais au quatrième ou troisième quand moi j'étais en terminale. Et on travaille ensemble sur plein de projets depuis des années. Et c'est la première fois que je t'accueille dans le retour au réel. Tu as lancé toi-même un excellent podcast qui s'appelle Radio Ghana. Je ne sais pas où tu en es.

  • Speaker #1

    J'ai un peu honte, faute de temps et de rigueur. probablement, c'est un peu en stand-by, mais j'ai bien l'intention de reprendre.

  • Speaker #0

    Je vais te présenter un petit peu à ceux qui nous écoutent et qui ne te connaissent pas, même si tu es connu. Tu es père de trois enfants, tu as comme profession entre autres, mais principale, d'être traiteur. Tu as eu des engagements militants depuis, je pense, à peu près ton adolescence, en commençant par le... le Front National au début, et puis ensuite, après, l'Alvarium que tu as créé, on en reparlera dans l'émission. Est-ce que tu vois peut-être des choses à ajouter que j'aurais pu oublier dans cette présentation très succincte ?

  • Speaker #1

    Non, rien, comme toi, je suis père de famille, et enraciné dans l'ouest de la France.

  • Speaker #0

    Ok, alors je voudrais qu'on commence un petit peu, j'ai prévu des questions, je pense que nos auditeurs vont se rendre compte, on est souvent d'accord sur plein de choses, et comme tout. Tout le monde, évidemment, on ne peut jamais être d'accord à 100% sur tout avec quelqu'un. Donc on a parfois des points de... En tout cas, des certitudes qu'on ne partage pas forcément au même degré tous les deux. Du coup, ça a été un peu l'occasion. J'ai préparé des questions que je t'avais déjà envoyées. Donc ça va nous faire un peu un fil pour discuter. Et puis j'essaierai parfois peut-être de faire un peu l'avocat du diable en essayant de me mettre à la place de personnes qui ne seraient pas forcément d'accord ou qui trouveraient nos propos saugrenus, étranges. en vue d'essayer justement de pousser un peu l'explication, la justification un peu plus loin et que l'on soit moins dans la superficialité, autant que faire se peut.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    on va commencer du coup, c'était ma première question, on célébrait ce triste anniversaire du 11 novembre, enfin triste et en même temps qui a mis fin à beaucoup d'atrocités, donc le 11 novembre, l'armistice. Je voulais savoir un peu pour toi ce qu'évoquent ces commémorations.

  • Speaker #1

    Écoute, c'est un sentiment mêlé de fierté et d'horreur. Tous les ans, je me dis qu'il faudrait écrire un petit texte là-dessus. Cette année, j'ai conduit un tout petit texte sur ma chaîne Telegram pour essayer de décrire un petit peu cela. Je dis de fierté et d'horreur, je devrais dire aussi un peu de reconnaissance. C'est-à-dire que je ne suis pas comme la plupart des élus municipaux qui vous expliquent que... Le 11 novembre, nos aïeux se sont battus pour la liberté et pour la République. Donc la reconnaissance que j'ai, ce n'est pas d'avoir échappé au pire, etc. C'est plutôt la reconnaissance pour les aïeux en général qui se sont battus à nos frontières pour défendre notre pays sans questionnement idéologique. Ensuite, la fierté parce qu'on est issu d'une lignée, on est issu d'un peuple, d'un pays qui est, je crois, celui qui a mené le plus de batailles et remporté le plus de victoires. même quand on fait les ratios. Et enfin, d'horreur, et surtout d'horreur quand même, je dois dire, parce que tous les 11 novembre, j'essaye d'emmener mes enfants au Monument aux Morts ou au cimetière. Et en fait, je vois surtout un immense gâchis. Je vois un peuple français d'abord saigné à blanc, mais les peuples européens en général saignés à blanc, jetés les uns contre les autres, au profit... dont on ne sait trop quoi, c'est-à-dire d'intérêts mêlés financiers, idéologiques, politiques. Et le résultat de cette armistice du 11 novembre, c'est qu'il y a un certain nombre de questions qui restent en suspens en Europe. On évoquera forcément le livre de Dominique Wehner, Le siècle de 14, et que ces questions, ces contradictions vont se résoudre dans des chocs plus grands encore, et plus monstrueux, et accouchés du monde qui est le nôtre.

  • Speaker #0

    Je partage ça. Surtout qu'en fait, je vois un peu les choses de manière double, à la fois les conséquences politiques de cette guerre, et effectivement, je renvoie ceux qui nous écoutent au livre que tu as évoqué, le siècle de 14, et puis finalement, le fait qu'on est tous... Quand on est la plupart des Français, des Européens, dans nos ancêtres, des gens qui ont été touchés de près ou de loin dans cette guerre. Et moi, en tout cas, en particulier, ce qui me touche, c'est que ma mère m'avait fait suivre une partie de la correspondance de mon arrière-grand-père durant cette guerre. Et je me dis, en fait, que les hommes qui ont vécu cette guerre n'ont plus grand-chose en commun avec nous, au sens où ils ont été exposés à de telles difficultés physiques, de telles épreuves. physique et même moral. Moi en particulier, le cas de mon arrière-grand-père, il partit à la guerre dès août 1914, en étant père d'un jeune enfant, mon grand-père, et qu'il n'a pas vu jusqu'en 1918, voire même fin 1918, puisque je crois que la démobilisation a été assez longue. Et il est revenu vivant de cette guerre, mais marqué à jamais, et il s'en est jamais remis d'ailleurs de... tout ce qui s'était passé durant cette guerre. Et moi, c'est toujours un peu le contraste, ce que ça évoquait sur moi, en tout cas en particulier cette année, quand je réfléchissais à tout ça et que je reparlais à mes enfants, c'est le contraste de type humain, en fait, entre le poilu de 14 et même la société dans son ensemble à cette époque-là et ce qu'on est devenu aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Et d'ailleurs, indépendamment de la guerre de 14, c'est-à-dire que cette génération-là, c'est un peu comme... Elle est beaucoup plus proche du légionnaire romain que de la nôtre. C'est-à-dire qu'indépendamment de la guerre elle-même, ce sont des gens qui ont grandi dans des pays avec des valeurs morales très fortes, avec une discipline de fer, avec un service militaire obligatoire, avec des moyens technologiques qui avaient peu changé. Même si le 19e, il y a la révolution industrielle, finalement le paysan de 1914 a peu de choses prées. il n'a pas d'électricité, il a un sol en terre battue, il n'a pas d'eau courante, eh bien il vit dans les mêmes conditions de vie que celui de l'ère et de l'époque romaine. Et il faut voir le bond vertigineux qui a été fait par l'humanité, en bien et en mal d'ailleurs, depuis ces pharaons.

  • Speaker #0

    Alors je voudrais maintenant un peu te poser une question sur notre pays, parce que je pense qu'en fait la manière dont on regarde notre pays et dont on regarde aussi l'actualité, son évolution, de cette question-là dépend aussi notre engagement et je pense en particulier dans ton parcours et dans ta vie c'est quelque chose d'important et de fort et puis justement par rapport au titre de ce podcast, le retour au réel il est question justement aussi dans la manière dont on regarde notre pays de ne pas s'aveugler en fait d'être capable d'avoir aussi un regard le plus juste possible qui ne s'illusionne pas sur l'état de notre pays et je voudrais poser la question suivante Comment est-ce que tu vois cette France aujourd'hui, en 2024, et qu'est-ce que tu analyses comme changement depuis le début des années 2000 ?

  • Speaker #1

    Alors, comment vois-je cette France de 2024 ? Tu sais, il y a une chanson de Jean-Paix Sméfré, Le pays qui n'existe plus Eh bien, j'ai beaucoup de mal à l'écouter sans être remué profondément, parce qu'en fait, ce sentiment des Français d'Algérie qui rêvent d'un pays qui n'existe plus... c'est celui que notre génération a bien souvent. C'est-à-dire que tout ce qui faisait la France, ses arts, sa culture, ses terroirs, son peuple, la composition ethnique de son peuple, ses régions, ses cultures locales, ses petites patries chères à Maurras, tout ça semble avoir quasiment disparu. J'ai parfois le sentiment qu'on se raccroche à des choses qui n'existent quasiment plus. Et en même temps, pour contrebalancer cette grande dépossession, ce sentiment de dépossession qui n'est pas qu'un sentiment, je vois qu'il existe quand même un certain nombre de choses qui reviennent. J'ai parlé des cultures locales, les langues régionales reviennent. Il y a un retour à la foi quand même. Il y a un retour au réel, donc un retour à la foi, dont les sociologues parleront dans 20 ou 30 ans avec beaucoup d'étonnement, je crois. Ça, c'est ma prédiction, puisque j'ai la... conviction, enfin on va pas débattre de ça, mais c'est assez rationnel, c'est pas seulement un vœu pieux, que dans 30 ans je pense que 30% des des européens de souche en Europe de l'Ouest et en particulier en France seront à nouveau des catholiques pratiquants. Voilà, situation des années 50 grosso modo. Donc il y a des choses qui reviennent et puis un pays c'est comme une bande d'amis en fait. Quand on décide que ça existe, tant qu'il reste des gens pour considérer que ça doit exister. Et bien il existe et en fait il y a quand même des catégories sociales dans notre pays. Il y a bien sûr les militants, les idéalistes, les franches conservatrices, catholiques et tout, qui ont une vision très intellectualisée de ce pays et qui existent de fait grâce à ça. Mais il y a aussi... les classes populaires qui, malgré une forme d'acculturation, de soumission à la culture rap, à l'américanisation, au vide, finalement, ambiant de notre époque, croient en la France et votent massivement, d'ailleurs, pour des élus, pour des représentants patriotes, quel que soit notre niveau de décadence, le leurre est d'ailleurs celui de cette France populaire qu'il ne faut pas idéaliser, et notamment celle des campagnes. Et en fait... Ces gens-là, pour beaucoup, ils n'ont plus que ça. D'ailleurs, c'est mon cas. Ces gens restent dits, à ceux qui n'ont plus rien, ils restent la patrie. Je crois que pour tous ces gens, il ne reste que la patrie. Et donc, on a beau avoir le sentiment assez terrifiant, attristant, qu'il n'en reste pas grand-chose, le peu qu'il en reste, les petites braises qui restent sous la cendre, j'ai l'intime conviction qu'il suffira de souffler dessus, avec patience, pour que le feu reprenne à nouveau.

  • Speaker #0

    Oui, il y a de l'espoir dans tout ça, mais... Tu vois, les questions que je me pose, je me souviens, il y a une époque, je ne sais pas si tu te souviens, c'était un débat qu'il y avait eu avec Académie Christiana et Dextra, sur justement, est-ce que la France est morte ? Je suis assez d'accord avec toi, cette comparaison avec l'amitié, tant qu'on décide de faire en sorte que le lien existe et qu'on y croit, et bien finalement, comme il y a quelque chose de spirituel, il peut exister par la volonté, c'est vrai. Mais du coup, je pense qu'effectivement, comme tu dis, en France, il y a des gens qui veulent encore y croire. Mais en même temps, l'étendue du désastre autour me paraît quelque chose d'assez profond. Et puis, je me pose une question, on va parler de la question aussi un peu de la guerre, de la guerre civile après. Mais tu vois, dans quelle mesure l'État, on va dire des institutions, va faire des choses un peu fortes ? des restes de l'état de nation finalement ce qui était vraiment propre au 20e siècle n'a pas disparu toi et on a parfois un peu le sentiment d'être d'être en apesanteur en quelque sorte dans notre époque où d'un côté on n'a plus enfin tout ce qui reste de l'état c'est que finalement une forme de grosse bureaucratie qui est toujours là pour coller des amendes, vérifier qu'on paye bien nos impôts, et donc fait amant d'une grosse lourdeur. Alors même s'il faut aussi quand même reconnaître à cet État qu'on peut quand même être soigné en ayant un certain nombre de soins qui sont pris en charge par la sécurité sociale, etc. Donc il y a encore des restes, d'une certaine manière, des acquis sociaux propres au 19e, 20e siècle. Mais tout ça semble être en train de s'effondrer petit à petit. Les références culturelles de la France, même si tu dis qu'il y a un retour à des attachements régionaux, que je constate aussi, néanmoins, qu'est-ce que c'est à l'échelle du pays ? Même ces conversions, qu'est-ce que c'est à l'échelle nationale ? J'en sais rien, mais je me demande. Est-ce qu'on n'est pas, en quelque sorte, un peu à bout de souffle, enfin, en tout cas, à la fin d'un cycle, à un changement d'époque ? Ah si ! Et que ce changement d'époque fait qu'en gros, tous les paramètres dans lesquels on s'est représenté la France jusqu'au XXe siècle sont pas forcément entièrement et totalement dépassés, mais en tout cas, ont considérablement changé, et une partie d'entre eux sont même dépassés.

  • Speaker #1

    Si, si, mais tout à fait. Mais en fait, comment te dire ? Plusieurs choses. D'abord, l'Empire romain est mort avant la fin officielle de l'Empire romain, au 5e siècle, si je ne me trompe pas, si mes cours d'histoire ne me tombent pas, enfin, me sont encore en mémoire, et pourtant il a perduré. Il a perduré à travers nous, à travers un certain nombre de choses, il y a même eu le grand rêve du Saint-Empire romain germanique, et donc la civilisation romaine a continué à irriguer d'autres choses par la suite. Et en fait, j'ai un peu le même sentiment pour la France, la France de papa. qui est globalement l'aboutissement de la France dès 19e et 20e siècle, parce qu'en fait la conception de la France au 18e n'a rien à voir avec celle des siècles qui vont suivre. Donc ce cycle-là de la France état-nation, nation souveraine, civilisation à elle toute seule, colonisatrice, ce cycle-là est évidemment terminé là-dessus, et il faut sortir du 20e siècle, et je suis contre. la nostalgie incapacitante et donc ça ne... Il y a forcément un peu de nostalgie mais disons qu'il faut en sortir, c'est comme ça le siècle de 14 est en train de toucher à sa fin et donc en avant quoi, à l'assaut du futur. Maintenant il y a quand même des permanences ethniques et culturelles qui vont subsister et c'est pour ça que je parle de braise. et qui vont produire des choses un peu différentes, mais qui vont perdurer et prolonger un peu ce rêve français. Il en restera quelque chose.

  • Speaker #0

    Alors j'en viens avec cette question que j'ai évoquée tout à l'heure, celle de la guerre. Est-ce que d'après toi on est en guerre aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Qui ça ?

  • Speaker #0

    Je pose la question volontairement de manière un petit peu ouverte, parce qu'en fait ça veut dire plein de choses. En fait il y a la guerre, typiquement en ce moment il y a une guerre entre la Russie et l'Ukraine, il y a une guerre entre la Palestine... et Israël, qui est en train de dégénérer en conflit global au Moyen-Orient. Il y a des coups de couteau en France tous les jours. Il y a un État qui nous a privés d'un certain nombre de libertés ces dernières années. Bref, le mot guerre c'est peut-être ça l'intérêt de la discussion, peut vouloir dire plein de choses. être des réalités à des degrés différents. Qu'est-ce que ça évoque pour toi, la guerre, aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    En fait, je pense qu'on sort du siècle de 14. La guerre de 14-18 bouleverse les sociétés européennes, c'est la fin de l'aristocratie, c'est la fin même de la liberté commerciale entre les Européens, c'est la fin de tout un monde, la guerre de 14-18, et il y a beaucoup de choses en ébullition. qui vont donner les régimes totalitaires, etc. Et toutes ces frictions aboutissent en 1945 à une sorte de Pax Americana, un nouveau monde, avec bien sûr le bloc soviétique, mais qui s'effondre peu à peu à la fin des années 80. Et puis le monde américain en paix, le monde occidental en fait, qui se retrouve en paix, qui domine le reste du monde, qui sert de... de normes et d'exemples morales, technologiques, d'innovation, etc. Et en gros, ce cycle-là est clairement en train de se terminer avec en sus un certain nombre de contradictions internes qu'on a notamment en France liées à l'immigration et à plein de choses. Et alors, on a le sentiment qu'on est en guerre permanente, qu'en fait d'abord la guerre froide n'était peut-être pas terminée. que le Proche-Orient en effet s'apprête à exploser, que sur notre propre sol, comme tu l'as dit, il y a des gens qui sont en guerre contre nous. Mais en fait, il nous reste à définir, notamment la définition du nous C'est-à-dire qu'en fait, je pense qu'il y a une guerre qui est menée au peuple français sur son propre sol, mais on n'est pas en guerre parce que le peuple français ne mène pas la guerre. Il est encore dans une position attentiste. Il y a évidemment une guerre mondiale qui se profile, qui peut-être a déjà commencé, qui peut-être n'aura lieu que dans 20, 30, 30 ans. 40, 50 ans, mais qui, à mon avis, est en cours. Tu sais, la guerre de 100 ans, en réalité, c'est une succession de guerres avec des trêves, etc. Je pense, il faut se méfier des prophéties en politique, mais je pense qu'on est dans une forme de guerre longue et peut-être que les historiens, dans 400 ans, analyseront 1945 en une seule et même guerre. Je ne sais pas. Mais en tout cas, sans être en guerre avec des fronts ouverts comme au temps jadis, on est en période de trouble. tous les échelons mondiaux et de notre société, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Alors, pour revenir à la guerre sur notre sol, j'ai vu que tu avais suivi de près ce qui s'est passé en Grande-Bretagne cet été. On va le rappeler brièvement pour ceux qui n'auraient pas suivi cette actualité parce que ça a été finalement assez peu médiatisé par les médias français. Mais donc, il y a eu en Grande-Bretagne, durant l'été...... plusieurs jeunes filles, je crois, qui ont été des enfants, assassinées par une personne issue de l'immigration, je ne sais plus si c'était un Africain.

  • Speaker #1

    Un Galois, selon BFM TV.

  • Speaker #0

    Voilà. Qui, je crois, se revendiquait de l'islam. Et en tout cas, ça a déclenché, en fait, dans... Dans les quartiers populaires britanniques, deux véritables manifestations pour réclamer justice et la sécurité, parce qu'en Angleterre, ce type d'événement fait écho à des événements passés. Il y a eu notamment toute l'affaire des gangs pakistanais de violeurs d'enfants, etc. Donc, ce n'est pas la première fois, et justement, c'est souvent ce qui se passe en fait dans ces... dans ces moments-là, et ça peut faire aussi écho à ce qui se passe en France, avec tous ces jeunes Français qui sont tués au couteau ou par balle, etc., et qui sont des victimes innocentes, et dont les agresseurs sont issus d'une immigration extra-européenne. Donc voilà, ça a déclenché des soulèvements, des manifestations. Mais ce qui est particulièrement original dans ce qui s'est passé en Angleterre, c'est que l'État britannique, l'État anglais, a pris partie contre son propre peuple, contre son propre peuple autochtone, a décidé de prendre le parti des minorités ethniques et a même, en gros, vidé des places de prison occupées par des délinquants issus de l'immigration pour mettre à la place... des anglais patriotes. Il y a eu des répressions pour des tweets, pour des messages sur les réseaux sociaux. Et il y a eu, le chef de la police à Londres a pris ouvertement parti contre ces bandes qu'il qualifiait de nationalistes, mais en fait qui dépassaient très largement le phénomène militant nationaliste, puisque même le leader... d'un groupe, d'un mouvement nationaliste anglais, qu'on a accusé d'être derrière tout ça, n'était même pas présent en Angleterre à ce moment-là, il était en vacances. Et donc voilà, bref, ce qu'il faut retenir de ça, en fait, c'est quelque chose d'assez fou, c'est qu'en gros, le gouvernement britannique, c'est totalement, en gros, a pris parti contre les autochtones, contre les Anglais de souche. et au nom de la défense des minorités ici islamiques et même vraiment en soutenant parfois des bandes armées qui sont allées vraiment chasser des Anglais dans la rue. Qu'est-ce que ça a évoqué pour toi ?

  • Speaker #1

    D'abord, un aspect de la guerre qu'on n'a pas mentionné ni toi ni moi au début, c'est que dans la guerre qui est menée aux peuples européens, il y a un pays gérant qui est contre eux, et que généralement c'est leur gouvernement. Les gens en ont très peu conscience, c'est-à-dire qu'en fait les gens continuent d'attendre, à attendre de la part de régimes qui leur sont hostiles, des solutions par le haut. Donc là on l'a bien vu avec la Grande-Bretagne, c'est évidemment quelque chose de déchirant, c'est un peu l'équivalent de leur gilet jaune. Nous en France, la question sociale est assez importante, d'autant plus qu'on a une longue tradition de... d'État-providence et puis l'État français est l'un des plus vieux du monde, donc les Français sont très attachés à leur État et donc attendent beaucoup de réponses de l'État. Ce qui explique que nous, ce soit une question sociale qui a mis le feu aux poudres au moment des Gilets jaunes. Et on a connu une répression incroyable avec 300 yeux crevés, des gens aussi qui ont été embastillés, etc. Là, en Grande-Bretagne, c'est parti sur une question ethnique. La Grande-Bretagne est encore plus ou moins un empire multi-ethnique quand même. Il y a quand même le Commonwealth. et elle est très envahie, mais alors beaucoup plus communautarisée que nous, puisque en France, on croit à l'assimilation, en Grande-Bretagne, personne ne se réclame de cette farce. Donc, comme c'est un pays plus communautarisé et donc plus lucide, c'est parti sur la question ethnique. Qu'est-ce que ça évoque ? D'abord, même la monarchie anglaise joue contre son peuple, parce qu'en réalité, quel que soit... le rôle très constitutionnel du roi, enfin de la reine et du roi, enfin du souverain d'Angleterre, ils ne sont pas intervenus du tout. Et ensuite, une grande pitié pour tous ces pauvres anglais qui ont été embastillés, qui sont souvent des white trashs minés par la drogue et le chômage, et qui se retrouvent à la fois grand remplacés et complètement persécutés, puisque à ma connaissance, il n'y a pas eu de peine de prison ou de… de poursuites systématiques contre les bandes ethniques, pour parler de manière très pudique, qui, elles, ont fait la chasse aux patriotes anglais. Et je ne vais pas spécialement ramener ça à nous, mais ça m'a un peu rappelé, en grandeur, nous c'était une toute petite échelle, mais nos affrontements de la rue du Cornet l'été d'avant, durant les émeutes pour Naël, où en fait on s'est retrouvés à quelques dizaines de jeunes blancs à faire face à toutes les banlieues d'Angers, qui nous attaquaient armés, etc. Et à l'issue de quoi, c'est notre local qui a été fermé et nous qui avons été poursuivis le plus durement, puisqu'on attend encore des jugements et d'ailleurs des procès à partir de janvier prochain.

  • Speaker #0

    Alors ça pose pour moi un peu la question de comment est-ce qu'on peut imaginer une issue à ça. D'ailleurs, ça se trouve, il n'y a même pas d'issue en fait. Mais moi, je trouve que souvent quand on emploie le mot guerre civile, je trouve que ce n'est pas forcément très approprié, au sens où la guerre civile, ça fait écho à des camps très définis. Et comme tu l'as dit toi-même, il n'y a pas de camp en soi, c'est même pas, les dimensions ethniques ou religieuses, elles sont même divisées au sein d'elles-mêmes. La preuve, le gouvernement est quand même composé à grande majorité de personnes d'origine française, ethniquement française, et une grande partie d'entre eux sont des ennemis politiques et persécutent d'autres Français. Et puis, même au sein de l'immigration, il y a aussi tout. Il y a des gens qui sont issus de l'immigration et qui se sont retournés en soi contre l'islam. Il y a des gens qui sont issus de l'immigration et qui se disent patriotes, etc. Donc, tout ça est complexe. C'est difficile d'identifier des camps particuliers. Et voilà, je ne sais pas toi, comment tu vois peut-être l'avenir ? de ces tensions en France. Il y a quand même ce fait en France qui se déroule depuis déjà quelques années, où vraiment, en fait, il y a plein d'agressions qui sont totalement passées sous silence, qui sont décrites par les médias comme des faits divers. Les préfectures interdisent des rassemblements d'hommages aux victimes. Enfin, il y a quand même quelque chose de curieux. Toi, comment est-ce que tu vois un peu, enfin c'est difficile, on ne peut pas prédire l'avenir, mais comment est-ce que tu pressens l'issue, le futur de ce phénomène ?

  • Speaker #1

    J'en ai aucune idée parce que je ne peux pas me jouer au prophète, ni faire l'expert en collapsologie, mais il y a quand même un certain nombre d'aspects qui sont très inquiétants. Il y a bien sûr la fracture ethnique, en plus tu dis pour guerre civile... Tu n'aimes pas trop le terme moi non plus, parce qu'encore faudrait-il que ce soit un même peuple qui se fasse la guerre. Or, on a une myriade de peuples sur notre sol. Et le bloc migratoire, si je puis dire, justement, n'est pas un bloc. C'est-à-dire qu'il y a une immigration catholique, il y a une immigration africaine noire, il y a une immigration maghrébine, il y a plein de types d'immigration. Et je l'ai vu notamment dans les camps à Lesbos. Eh bien, il y avait des conflits interethniques et ça existe dans nos banlieues françaises. Mais voilà, entre un Afghan et un Rwandais. il n'y a pas d'intérêt commun automatique contre les Français. Ça ne forme pas un camp anti-français de manière automatique, il ne faut pas trop schématiser. Donc, guerre civile, non. Grosse tension, oui. J'aime assez le terme de Jean-Yves Le Gallou, d'anarcho-tyranie. C'est-à-dire qu'en fait, il y a un État en haut qui est en phase d'écroulement à bien des égards, mais qui utilise en grande partie ses dernières forces pour maintenir un pouvoir fort sur les autochtones qui sont liés. les plus dociles et qui sont habitués par plusieurs siècles de domestication, si je puis dire, avec toute l'histoire de la centralisation. L'avenir, je ne sais pas. Est-ce que l'État français peut s'écrouler ? C'est quand même la sixième puissance mondiale. Et en même temps, est-ce que ça peut durer comme ça, entre le déficit, les tensions ethniques, le facteur religieux très puissant de l'islamisme ? Je n'en ai aucune idée. Une chose est certaine. c'est que ça ne va pas bien se passer. Et que ça ne va pas se régler. J'aimerais que ça se règle avec une élection et hop, un coup de baguette magique, mais je n'y crois pas du tout.

  • Speaker #0

    Alors si nous, en soi, on se définissait comme appartenant à un camp, le camp catholique, plutôt dans la frange tradie, le camp des patriotes, et qu'on considère que ce camp peut être une solution, apporter des réponses... En tout cas, des morceaux de réponses, parce qu'effectivement, comme tu l'as évoqué, la situation est complexe et tu as une part de pessimisme sur laquelle je te rejoins. Et quand on regarde notre camp, qui parfois en plus, je trouve, prétend un peu avoir toutes les réponses aux problèmes, avoir presque un logiciel clé en main pour résoudre tout. On est quand même forcé de constater que ce camp, enfin tu partages peut-être pas ça avec moi, mais perd un peu toutes les batailles depuis 1789, depuis la Révolution française finalement, tout ce qu'il y a pu avoir en France de royalistes, de catholiques, de patriotes, etc., n'a pas vraiment remporté de batailles, enfin je me trompe peut-être, tu vas peut-être trouver des batailles qui ont été remportées, et si tu partages ce constat, ou si tu partages pas d'ailleurs, Pourquoi ?

  • Speaker #1

    En fait, il y a eu des phases quand même, à la fois au XIXe siècle, de restauration ou de majorité monarchiste. Il y a eu des régimes ou des philosophies qui étaient quand même l'anti-89, au XXe siècle, en Europe. Donc le camp progressiste, si je puis dire, a reflué parfois. Maintenant, est-ce que c'était notre camp à nous ? Je ne pense pas. Moi, j'avoue que le seul camp auquel je suis sûr d'appartenir... et en tout cas j'espère en être digne, c'est celui de la foi catholique.

  • Speaker #0

    Et après, bien sûr, il y a des traductions politiques et des explications politiques auxquelles je souscris. Mais ce camp-là, qui est celui plutôt du bien, de la vie, de la joie et donc de la foi catholique, les deux s'interpénètrent ou sont interéchangeables, en effet, il a beaucoup, beaucoup, beaucoup reculé. Je pense que sans croire au sens de l'histoire, il fallait que la folie progressiste aille au bout. de sa logique, que là on est quand même un peu en train de toucher le fond. Maintenant, est-ce qu'on a gagné la bataille des idées pour autant ? Je ne crois pas. C'est-à-dire qu'en fait, la modernité va quand même au bout de ses contradictions. Donc de moins en moins de gens ont envie d'y adhérer en tant que projet et donc se tournent vers le camp patriote, plutôt conservateur, ou vers la foi catholique d'ailleurs aussi. Est-ce que ça veut dire que dans les mentalités en général, on est sorti de la philosophie des Limières ? Je n'en suis pas certain. Et maintenant, pourquoi est-ce qu'on perd en règle générale ? C'est difficile de résumer deux ou trois siècles, au moins trois siècles même. Mais disons qu'il y a une forme d'individualisme à droite qui est évidente. Il y a un refus du sacrifice, en tout cas au moins ces 50 dernières années, 60 dernières années. Il y a quand même un camp de droite qui est assez matérialiste et qui pense d'abord à sa carrière plutôt qu'à changer un peu les choses. il y a aussi un pessimisme, d'ailleurs ta question en est d'illustration, c'est-à-dire que les gens s'autocensurent et considèrent quasiment qu'ils sont ringards par eux-mêmes du fait de leurs idées et que donc il ne sert à rien de mener la bataille politique au sens très large. Voilà quelques explications, et puis une explication qui ne parlera peut-être pas à tous nos auditeurs, mais que j'estimerais pour autant, je pense que… nous ne sommes pas assez sains, sans doute, et que ceci explique au moins une partie de nos défaites.

  • Speaker #1

    Alors, je te propose, ça me semblerait intéressant, qu'on essaye peut-être de se lancer, pas forcément en faisant une demi-heure de podcast, mais juste en peut-être 5-10 minutes, de faire un petit peu un diagnostic, justement, de ce qu'on pourrait reprocher à... Quand je dis la génération de nos parents, c'est pas nos parents, et l'idée c'est pas d'accuser si tu veux, dire ah c'est les boomers, tout est de leur faute, etc. Mais tu vas analyser en fait, qu'est-ce qui au-delà, enfin ce sur quoi on a prise, qu'est-ce qui fait partie des défauts qu'il faudrait changer dans notre famille au sens très large. Moi je te donne quelques exemples d'idées comme ça qui me viennent à l'esprit, t'as évoqué l'absence de sens de sacrifice. Tu vois, les évêques français, et en fait, on pourrait presque transposer ça à toutes les élites du camp catholique ou du camp même patriote, en tout cas, pas le camp du progrès, de la déconstruction, etc. Toutes les élites se croient à la fois d'une importance particulière. qu'ils n'ont plus. En gros, tu vois, typiquement, les évêques, en gros, se prennent encore pour des évêques, comme s'ils avaient une importance, etc. Et en même temps, et ce qui est assez paradoxal, et qui semble être vraiment une contradiction, ils sont quasiment persuadés, justement, comme tu dis, d'avoir déjà perdu, et que de toute façon, plus personne ne nous comprend, donc en gros, finalement, il faut presque renoncer à combattre. Il faut, dans le cas des évêques, accepter l'esprit du monde, vivre entre soi, s'éteindre lentement. Je ne sais pas toi, qu'est-ce que ça évoque pour toi, si tu devais essayer de faire une critique positive des générations précédentes ? dans la manière dont elles ont mené leur combat pour le bien commun.

  • Speaker #0

    D'abord, dans tout le monde catholique, comme tu l'as dit, il y a eu cette espèce de volonté de s'adapter, ou d'adapter le message, ce qui est encore pire. Parce qu'en fait, les catholiques d'antan auraient pu dire bon, on s'adapte au monde et à la rigueur, on arrête d'être catholiques Il y a toute une génération de catholiques qui, elles, a cru qu'on allait adapter le message du Christ. Et donc là, ça donne certaines situations extrêmement... malaisantes comme certaines messes de campagne ou certaines choses qu'on voit sur internet qui montrent bien que voilà on ne peut pas adapter le message du christ ou totalement la liturgie à l'esprit du monde parce que loin de faire quelque chose de moderne le modernisme fait plutôt l'impression de d'être quelque chose d'absolument ringard aux jeunes générations ce qui explique d'ailleurs le l'engouement pour la tradition pour le catholicisme conservateur en tout cas et ensuite d'un point de vue politique en général, en dehors du monde politique, en dehors du monde catholique, pardon, eh bien, la génération de nos parents, enfin, les générations qui ont précédé, en effet, comme tu le dis, n'avaient pas conscience du changement et pensaient encore représenter quelque chose. Donc, il y a une forme d'absence de lucidité, c'est-à-dire on continue comme on l'a toujours fait et puis on verra bien ce que ça donne ou après nous le déluge. Et dans des sphères plus militantes, à l'inverse, il y a eu un refus de s'adapter, peut-être parfois. aux enjeux de l'époque. C'est-à-dire que moi j'ai quand même en tête, comme toi d'ailleurs, le début de nos années militantes où on voyait à la fois dans le look, dans les discours, dans la manière de présenter les choses aux gens, très souvent une façon de faire et d'être qui ne visait absolument pas à convaincre nos contemporains, nos concitoyens, mais juste à affirmer quelque chose envers et contre tout. sans même croire que ça pouvait avoir de l'effet, quoi, juste pour le principe.

  • Speaker #1

    Je suis assez d'accord, c'est dommage, j'étais censé te trouver des arguments pour te repousser dans tes retranchements. Autre chose que ça évoque pour moi, c'est que j'ai quand même toujours l'impression qu'il y a cette obsession pour les élections, je crois que c'était avec toi qu'on disait ça l'autre jour là. que les élections c'est quand même toujours un truc qui passionne les français.

  • Speaker #0

    Oui, c'est tout deux.

  • Speaker #1

    Et du coup, ça rejoint ce que tu disais, cette fascination de l'État. En gros, j'ai toujours l'impression qu'on ne peut pas s'empêcher en France de tout mettre dans la corbeille, dans le panier. pour reprendre l'expression, mettre ses oeufs dans le même panier, des partis politiques. Systématiquement, on a beau cette fait avoir, je ne sais pas combien de fois, par les mêmes partis, ou en tout cas être déçus par tous ces partis-là, mais on continue à leur donner leur vote. Moi, à la rigueur, ça ne me choque pas plus que ça, au sens où, je vais dire sincèrement, je pense que j'ai toujours voté pour le Front National, puis le Rassemblement National. Si au début, je pense, dans les années quand j'ai eu le droit de vote, à 18 ans, j'y croyais, assez vite j'ai déchanté, mais voilà, d'une certaine manière, j'ai gardé sans doute ce réflexe de vote, enfin, ce m'est arrivé de voter pour d'autres partis patriotes ou des candidats sans étiquette dans des circonstances locales, mais aujourd'hui j'y crois plus. Enfin, c'est-à-dire que je le fais toujours, mais sans aucune foi, parce que justement, je trouve qu'il y a... plein d'autres choses qui se jouent ailleurs, et qu'il y a plein d'autres terrains d'action que celui de la politique électorale. Mais pour beaucoup de gens, à part commenter cette politique électorale, c'est un peu le néant. Oui,

  • Speaker #0

    mais en fait, ce qui est fou, c'est qu'il y a 50% d'abstention, quand même. Que parmi les 50% de votants, je pense qu'il y en a au moins 20% qui n'y croient pas du tout, qui font ça comme toi, qui faut de mieux. Alors que traduit cette passion pour les élections ? Parce qu'elle est véritable. Quand tu vas dans un PMU, la plupart des gens s'abstiennent, mais ils regardent quand même la télévision et les débats pour beaucoup. Donc je pense que cette passion pour les élections traduit une volonté de communion nationale. En fait, il y a de moins en moins de rites populaires, il y a de moins en moins de grandes traditions, de grands moments de communion au point de vue national ou local. Et donc l'élection, malgré tout, même quand on n'y croit pas, C'est quand même un moment où on se sent français. C'est un moment où on se sent français et donc on suit ça. Moi, tu vois, je n'ai pas beaucoup voté ces dernières années. Voire si, je ne vais pas le dire du tout, mais j'ai un petit peu voté. Et pourtant, je continue à suivre les élections. Alors, pas comme dans mes jeunes années, mais quand même. Parce qu'on a le sentiment que c'est quand même un thermomètre. C'est quand même un thermomètre. Donc même les gens qui n'y croient plus, ils aiment bien savoir ce que pensent les autres français et à quelle sauce on va être mangé.

  • Speaker #1

    Juste la petite question sur le Rassens National Est-ce que tu penses que c'est un parti Qui a encore un avenir Qui peut jouer encore un rôle Ou tu penses qu'on atteint la fin Ou ça va finir de manière tragique tout ça

  • Speaker #0

    Écoute je n'en sais rien En plus je ne voudrais pas être trop dur Parce que bien souvent Je laisse paraître une vision extrêmement acerbe et très négative du Rassemblement national parce que j'ai été au Front national autrefois et qu'il est vrai que c'est comme toujours dans la vie, je n'ai pas envie, ils n'en ont pas besoin de donner les bons points à Jordan Berdella ou à Marine Le Pen. Donc souvent, quand je m'exprime concernant les partis politiques et concernant le Rassemblement national en particulier, c'est très souvent pour critiquer. Donc maintenant, est-ce que le Rassemblement national a un avenir ? Si on en croit les dernières réussites électorales, oui. On voit que là, Marine Le Pen est en passe d'être inéligible. Donc en fait, tout est possible. Est-ce que si c'est Jordan Bardella le candidat en 2027, ça va être une réussite ? Je ne sais pas. Moi, si j'en crois à titre personnel, son débat face à Attal, il y a quand même un manque de maturité politique, il y a une forme de jeunesse. Et on ne peut pas le lui reprocher. Jordan Bardella a un an de moins que moi, je crois qu'il a 29 ans. Donc, est-ce qu'il a un avenir politique ? Oui, maintenant, qui se souvient aujourd'hui de Baladur ou même de Chirac ? Pas grand monde. Donc, en fait, avoir un avenir politique, est-ce que c'est laisser une trace dans l'histoire ? Et est-ce que c'est vraiment influencer la politique française en bien, ou en tout cas marquer le pays ? J'en suis moins certain. Et quand je vois les extraits, je n'ai pas lu les mémoires de Bardella, mais en ce moment, ça fait beaucoup d'actualité. Je n'ai pas le sentiment qu'il y ait un projet de rupture, même partielle. avec ce que nous connaissons actuellement, c'est-à-dire que les extraits que j'en ai lus, donc encore une fois, il faut que je m'attelle à cette lecture, mais sur un peu les clés de voûte et les paradigmes principaux de la politique actuelle, avortement, gaullisme, tu vois, tous ces vieux sujets que je trouve dépassés en plus, je ne vois rien de nouveau, donc je ne sais pas si ça va révolutionner la France en tout cas.

  • Speaker #1

    Alors. Si justement on n'attend pas tout des partis politiques, on peut faire des choses aussi dans la société civile, dans la sphère militante. Et toi, tu avais lancé une aventure, celle de l'Alvarium, qui s'est finie par une dissolution. Je dis juste un mot pour moi, faire part de mon expérience de l'Alvarium. Moi, j'avais trouvé que c'était sans doute une des plus belles choses qui s'étaient lancées ces dernières années en dehors de la sphère des parties. Parce que c'était à la fois une expérience de l'alvarium, mais aussi une expérience de l'alvarium. à la fois une communauté, c'était à la fois un lieu qui était présent dans une ville, c'était une multitude de projets qui allaient du ciné-club au potager communautaire, à des maraudes avec une dimension chrétienne, avec plein de conversions, de baptêmes qui ont lieu à travers l'alvarium. C'était quelque chose qui redonnait espoir à une jeunesse. Alors, voilà, on ne va pas pleurnicher et être dans la nostalgie en disant qu'est-ce que c'était bien. C'est vrai que c'était vraiment génial. Je voulais juste te poser la question, est-ce que toi, tu vois des choses par rapport à l'alvarium que tu regrettes d'avoir faites ? Ou voilà, des choses, si c'était à refaire, est-ce que tu ferais différemment ?

  • Speaker #0

    Écoute, c'est une question que je me pose extrêmement souvent quand même. Je pense que dans les circonstances dans lesquelles on était, on a agi dans 95% du temps, on a agi comme il fallait le faire. Mais c'est sûr qu'a posteriori... Après, on se dit qu'on aurait pu être plus professionnels, notamment dans le fonctionnement. Nous aurions pu essayer de nous implanter un peu plus à la campagne. Nous aurions pu essayer d'avoir moins d'initiatives pour les faire mieux et mieux les inscrire dans la durée, dans le temps. Nous aurions pu peut-être, je dis bien peut-être parce que très franchement, je n'en suis pas convaincu. Peut-être lisser notre image sans nous renier, mais franchement je vois même pas trop, mais peut-être éviter parfois de braquer mes voitures, je ne vois même pas vraiment comment, parce qu'en fait pour que nos auditeurs comprennent, je ne vais pas m'étaler sur l'albarium, j'y suis revenu beaucoup de fois et puis je n'ai pas envie de jouer l'ancien combattant à 30 ans. Mais en fait à l'origine on ouvre un local à Angers, pas loin du centre mais plutôt dans une banlieue pourrie. à partir duquel, grâce à l'argent récolté par une buvette, on achète de la nourriture pour des SDF ou des foyers précaires. Et très très vite, du fait que j'étais connu à Angers déjà en partie, et puis d'autres militants également, alors moi comme ancien responsable du Front National de la Jeunesse, et d'autres comme ayant appartenu à Génération Identitaire, très très vite on devient la cible d'attaques à la fois de banlieusards du coin, de l'extrême gauche, et même de la ville d'Angers, qui au bout de deux mois d'existence, vote un vœu en conseil municipal. une agglomération de 165 000 habitants, pour condamner, etc., ce que nous faisons. Et donc, on se retrouve projetés dans le champ politique malgré nous, et peu à peu, de communiqués de presse pour se défendre, en petites actions pour expliquer qui on est, ou alors dénoncer l'hypocrisie ambiante, on se retrouve à constituer un vrai groupe politique local, à être rejoint par de plus en plus de gens, à multiplier les initiatives, tu les as décrites, culturelles, associatives, religieuses, bref. sociale et on a eu en fait pendant, c'est aussi pour ça que ces années ont été aussi exaltantes, mais pendant quatre cinq ans perpétuellement la tête dans le guidon parce que l'actualité venait sans cesse à nous, que l'actualité politique angeline a beaucoup tourné autour de nous. Pour ceux qui veulent s'en convaincre, il faut se souvenir qu'en 2020, par exemple, la mesure numéro un de la gauche municipale sur son programme aux élections municipales, c'est la fermeture de notre local. C'est-à-dire que c'est la priorité pour la gauche municipale avant toute autre question sur la politique locale. Donc bref, on a tellement été le centre de toute la tension, on a tellement eu à gérer les emmerdes du quotidien, agressions, tentatives d'incendie, diffamation, etc. qui nous a été difficile de penser une stratégie. On a grandi, malgré nous, ça a été un peu le cas d'Academia, d'ailleurs, je crois. On en a parlé plusieurs fois, mais on navigue à vue. Et un beau jour, on se retrouve dissous. On se retrouve dissous pour des motifs qui sont en même temps tellement futiles. Je le dis souvent, il faudrait que je revienne là-dessus, mais pour la petite anecdote, le rapporteur public au Conseil d'État, parce qu'on fait un recours devant le Conseil d'État, demande au début... la réhabilitation de l'alvarium et la condamnation de l'État français à une amende pour dommages d'intérêt et dans une mesure qui n'existe pas de l'aveu de certains avocats au Conseil d'État qui ont 30 ans de carrière, on se retrouve rejugé pour un deuxième passage au Conseil d'État avec une autre chambre pour ce coup-ci arriver à un résultat qui est conforme à la volonté du ministère de l'Intérieur, mais avec le même rapporteur public qui l'a dit tout l'inverse de ce qu'il a dit lors du premier jugement. C'est dire comme... comme il n'y avait pas grand-chose finalement contre nous, puisque grosso modo, ce qui a été retenu, c'était que nous étions violents. Or, même dans le deuxième passage, ce motif-là pour nous dissoudre saute. Et aussi qu'on incitait à la haine parce qu'on faisait le lien entre immigration et insécurité. Et alors, c'est là-dessus qu'on a été dissous. Alors que bon, même Valérie Pécresse a parlé du grand remplacement et de l'insécurité liée à l'immigration. Même Darmanin, d'ailleurs, qui nous a dissous. Donc voilà, si je peux donner un conseil à des gens qui s'engageraient comme ça... notamment on était très jeunes mais aujourd'hui contrairement à nous il y a 8 ans il y a une génération de militants plus âgés qui est encore dans le coup qui est encore dans la partie donc demander conseil professionnaliser au maximum à la fois le fonctionnement, la gestion des ressources et même penser véritablement le militantisme comme être un moyen de convaincre notre peuple il faut toujours avoir cette obsession là je te coupe parce que justement je voudrais qu'on parle de ça plus en détail

  • Speaker #1

    Comme je le dis, le slogan du podcast, c'est ne pas seulement critiquer, mais aussi créer. Et du coup, tu vois, en plus, tu sais, ça a été souvent l'objet de nos discussions ces derniers mois. Ça m'est arrivé parfois d'avoir des propos ou des avis un peu critiques sur ce qui se faisait en matière de militantisme. Alors déjà, je tiens à dire pour ceux qui m'écoutent. qu'il s'agit en aucun cas pour moi de condamner ceux qui agissent. J'encouragerai toujours ceux qui s'engagent, ceux qui font des choses à faire, et je ne me permettrai jamais de faire des critiques publiques pour les décourager de faire ce qu'ils font. Je pense qu'il faut toujours encourager ce qui se fait, et j'invite tous ceux qui nous écoutent à le faire, surtout si vous êtes plus âgés, que vous avez des plus jeunes autour de vous qui s'engagent, et bien soutenez-les, ne les critiquez pas. Mais néanmoins, Il est important aussi de ne pas regarder les choses de manière béate et d'être capable de pouvoir aussi chercher à améliorer les choses. Et du coup, tu disais, premier point, je reviens sur ce que tu disais, dans ce qu'on peut améliorer, tu évoquais du coup la professionnalisation.

  • Speaker #0

    Oui, à savoir... avoir des modes de gouvernance de nos milieux militants qui soient moins centralisés, essayer de bien utiliser les ressources humaines. Là, je parle vraiment comme un manager, mais il y a de ça. Utiliser mieux les ressources humaines. On a des graphistes, on a des gens qui sont des artistes. Bref, comme dans toute société, il y a plein de compétences des uns et des autres. Il faut apprendre à bien les utiliser. et puis par professionnalisation j'entends aussi avoir des vrais statuts carrés avoir un vrai fonctionnement avec des vraies assemblées générales etc.

  • Speaker #1

    Moi souvent, et justement j'attends un peu que tu rebondisses sur ce que je vais dire, peut-être en t'opposant à ce que je vais dire, mais une des faiblesses que je vois dans les structures militantes, en particulier jeunes, qui existent, c'est d'une part que déjà la mentalité militante en elle-même peut parfois être un peu trop simpliste. et du coup en présentant une vision du monde militante donc forcément un peu parfois simplifiée on se met des verrous qui empêche d'agir, qui empêche de parler à certaines personnes, qui empêche d'adapter son discours au réel. C'est toute la question simplificatrice du slogan en politique, même tout simplement du côté partisan de la politique, qui, je me pose la question, est-ce que parfois, ce n'est pas quelque chose qui empêche de bien servir le bien commun ?

  • Speaker #0

    Je réfléchis. Si, c'est évident. Alors après, il faut prendre en compte la réalité militante, c'est que pour fédérer, on ne fédère pas autour d'un colloque philosophique. Et donc, il y a forcément des slogans, etc. Maintenant, il est clair qu'il faut, comme tout dans l'existence, c'est une question de tension, il y a une ligne de crête à tenir. Et il est vrai que dans les mouvements militants, il faut réussir à avoir un juste équilibre entre le slogan qui doit être l'expression d'une idée vraie. formulée de manière convaincante et entraînante, et le slogan qui est juste une manière de se faire plaisir pour choquer. Par exemple, puisqu'on parle des slogans, et dans les modes d'action c'est pareil, faire en sorte de toujours réfléchir à la fin de tout ce qu'on fait d'un point de vue militant, même une fin qui n'est pas immédiate, même une fin un peu lointaine, je veux dire typiquement ne faire que des actions avec une banderole et une bâche. ça n'est pas forcément utile, mais en faire ça peut être utile, ne serait-ce que pour fédérer un groupe militant ou faire entendre un message sur les réseaux sociaux. Maintenant il ne faut pas que la fin en soit, ce soit les réseaux sociaux. Voilà et c'est vrai qu'il faut remettre en question perpétuellement nos modes d'action et notamment parfois on voit qu'en rendant plein de choses publiques on s'attire des ennuis alors qu'on convainc peu de gens du fait des algorithmes des réseaux sociaux ou de de la presse. Peut-être une partie des choses qu'on peut faire dans un groupe militant. qui n'a pas forcément vocation à la publicité.

  • Speaker #1

    Mais ouais, autre question que je me pose, c'est... Est-ce qu'en fait, finalement, il n'y a pas un effet bulle ? Tu as évoqué ça, justement, avec cet effet d'algorithme, où parfois on a l'impression que certaines actions, certains slogans, finalement, ne sont faites que pour s'adresser aux autres groupes militants, ou en tout cas pour parler à des jeunes qui pourraient potentiellement être des militants, mais du coup, plus du tout à notre peuple.

  • Speaker #0

    Oui, il y a de ça, mais c'est indispensable aussi, parce qu'encore une fois, il faut fédérer un groupe, etc. Maintenant, il ne faut pas faire que ça. Il ne faut pas faire que ça, et c'est vrai qu'on a le sentiment, parfois, notamment de la part d'organisations jeunes, qu'il manque l'autre dimension, c'est-à-dire parler au nombre le plus large possible, sans ce qui ne signifie pas forcément se renier, etc. Mais voilà, avoir une manière de s'exprimer et d'agir qui ait un maximum d'influence.

  • Speaker #1

    Et puis, sur la question du militantisme, il y a aussi souvent, et ça c'est plutôt la critique que font les aînés, moi c'est ce que j'entends souvent autour de moi avec des gens de mon âge, qui eux sont allés à quelques... quelques activités de l'Action Française ou de je ne sais quel groupe militant quand ils avaient entre 20 et 25 ans, mais qui dit finalement, je n'en ai retenu que, finalement, de l'amusement où, tu vois, voilà, on a joué un peu au gros dur, on a bu des bières entre copains, mais tout ça, finalement, ne mène à rien. Qu'est-ce que tu répondrais ?

  • Speaker #0

    Comment le dire sans trop de mépris ? En fait, je comprends ça. Et il est vrai qu'il y a eu plein de groupes militants qui, du coup, laissent un goût un peu amer à beaucoup de gens dans les dernières décennies, ou un sentiment d'inutilité, etc. Mais ce n'est pas de la faute des jeunes générations. C'est de la faute des gens qui ont participé à ces choses-là. Et la réalité, c'est que, je l'observe personnellement, je crois que tu l'observes également, on a vu ces 15 dernières années, les milieux militants s'assainir, se professionnaliser et changer de paradigme et de vision. Et donc, les gens qui vous disent Oui, nous, il y a 20 ans, en plus, souvent, ce sont les mêmes qui donnent des leçons. C'est-à-dire, oui, nous, il y a 20 ans, au moins, on faisait ça, au moins, on faisait ça. Et qui, en même temps, disent Ouais, j'ai quand même passé l'âge pour ces conneries. Il faut savoir, est-ce que c'est des conneries ou alors est-ce que vous étiez des types super ? D'une. Et de deux, je pense que dans les gens qui nous écoutent, il y a des gens qui ont 30, 40, 50 ans peut-être, qui ont forcément des choses à apporter aux plus jeunes. Et que précisément, s'ils voient des groupes militants un peu jeunes, un peu immatures sur certains aspects, Ils peuvent avoir des choses à apporter, à la fois financièrement, à la fois en termes de compétences graphiques, compétences pour écrire, compétences pour donner des conférences, compétences même pour des savoir-faires artisanaux. Bref, il y a forcément quelque chose à apporter. Et ceux qui disent que ça ne sert à rien se trompent, puisque quand bien même il y a beaucoup de groupes militants qui n'ont été que des bandes d'amis, ce qui n'est pas toujours le cas. puisqu'il y a un certain nombre de choses issues des groupes militants, des termes, des manières d'agir, etc., qui ont eu de vrais impacts sur la société. Quand bien même ce ne serait qu'une histoire de bande d'amis, ce qui n'est pas le cas, je le répète, une bande d'amis, ça peut forger des destinées, ça peut avoir un impact sur toute une vie, sur des familles, bref, sur beaucoup de choses. Et donc, même si, comme le prétendent certains aigris, les milieux militaires... militants ne sont que des bandes de potes, eh bien si déjà ce sont des bandes de potes saines qui permettent de faire des mariages sains, des relations amicales saines, des entreprises saines, ce serait déjà énorme. Mais en plus, je pense, vraiment, surtout avec le contexte actuel, que les groupes militants ont une influence et qu'ils sont amenés à en avoir de plus en plus. Je participais ce week-end à une marche en hommage à Saint-Martin organisée par Des Tours et Des Lys, qui est donc, on reviendra après sur ce sujet-là, mais voilà, l'une des... L'une des organisations qui participent à l'aventure du mouvement Chouan, nous étions 200 personnes, au moins, dans la rue, ça avait beaucoup de gueules, c'était beau, il y a eu un aspect religieux, il y avait des petites vieilles au balcon qui applaudissaient, des gens qui n'avaient absolument rien à voir avec nous. Et tout cela, à la fois, redonne espoir à une partie de notre peuple, montre aussi à notre peuple, qui est désespéré par les élections, qu'il y a d'autres choses à faire, beaucoup plus concrètes, pour renouer avec notre identité. participent à la conversion des âmes, participent à beaucoup de choses extrêmement utiles.

  • Speaker #1

    Donc moi, tu vois, une des choses qui me... Enfin, ouais, pas désespère, mais que je trouve un peu triste quand je regarde autour de moi et je fais le constat. Alors, c'est effectivement ce que tu as dit, c'est que l'engagement, c'est quand même souvent quelque chose qui est plutôt réservé à la jeunesse et qui a un fort désengagement après 30 ans. qui a, comme tu l'as évoqué, parfois une forme de mépris. de la part des plus âgés vis-à-vis de l'engagement des jeunes, comme si on avait oublié sa jeunesse, et qu'il n'y a pas de volonté finalement des plus âgés d'aller aider les plus jeunes. Et puis même, je trouve qu'il y a un cloisonnement de l'engagement. Alors je ne dis pas encore une fois qu'on doit tout mélanger et que tous les engagements peuvent forcément s'afficher publiquement ensemble, mais j'ai l'impression qu'il y a un fort engagement qui va être purement religieux. et qu'à côté de ces gens-là, qui vont participer aux événements paroissiaux, etc., on ne les retrouvera jamais pour dénoncer de véritables injustices. Je t'ai entendu plusieurs fois faire ce reproche-là, en disant en gros, dans telle ville, on sait très bien qu'au rassemblement qu'il pourrait y avoir en hommage, en commémoration, après la mort de la jeune Lola... Oh, dude ! Thomas, il pourrait y avoir des centaines et des centaines de personnes et ces gens-là ne sont pas là, ne sont jamais là. Et quand on leur demande pourquoi ils n'étaient pas là, ils nous envoient promener. En fait, je rêverais, si tu veux, dis-moi ce que tu en penses, si mon rêve te paraît totalement immature et ridicule, mais d'une mouvance où on serait capable davantage de... de connecter les différents fronts, sans forcément les mélanger pour autant, et de manière plus intergénérationnelle aussi.

  • Speaker #0

    Alors déjà, une remarque sur ce que tu as dit, c'est que d'abord je te trouve optimiste sur le fait que beaucoup de gens sont engagés dans leur paroisse, parce qu'en fait, si déjà tous ces gens qui ont milité autrefois ou qui seraient susceptibles de militer parce qu'ils ont beaucoup reçu étaient engagés à fond dans leur paroisse ou dans les mouvements scout, tous seraient déjà énormes. Or, je n'en suis pas certain. Et il est vrai qu'une question que j'essaie de me poser à moi-même et que du coup je n'hésite pas à poser à d'autres, c'est, tu sais, Jean-Paul II a dit, France, qu'as-tu fait de ton baptême ? Voilà, un certain nombre de gens, peut-être même dans ceux qui nous écoutent, Qu'avez-vous fait de votre baptême ? Qu'avez-vous fait de votre promesse scoute ? Promesse scoute dont je rappelle que c'est bien d'emmener ses enfants au scout, c'est même essentiel, mais que la promesse scoute, c'est sur mon honneur, avec la grâce de Dieu, je m'engage à servir de mon mieux, Dieu, l'Église, ma patrie. Après, il y a des variantes. et à aider mon prochain en toutes circonstances, etc. Il y a des variantes, ma patrie, l'Europe, etc. Et donc, il y a une dimension politique. En fait, on est dans la religion de l'incarnation. Se contenter d'être dans son coin, d'être la lampe sous le boisseau, vous savez, dont parle le Christ, eh bien, ça ne sert absolument à rien. Et donc, être le sel de la terre pour soi-même, c'est totalement inutile. Maintenant, comment faire ? D'abord, très franchement, il y a eu des hommages, tu as parlé, c'était un très bon exemple, des hommages ou des manifestations organisées suite à la mort de Thomas, de Lola, de Philippine et tant d'autres. Je veux dire, participer à une manifestation qui demande à ce que des OQTF, c'est-à-dire des gens qui ne devraient pas être sur notre territoire, soient vraiment renvoyés chez eux pour éviter le meurtre de notre peuple, de jeunes de notre peuple, il me semble que ce n'est pas non plus la promotion de la pédophilie. Et que donc, ça n'a rien de délirant d'aller se montrer à visage découvert dans ces trucs-là. A fortiori, quand il y a plein de manifestations qui se passent très bien, avec des gens à visage découvert, etc. Nous, on en organisait en Angers. La dernière, nous étions 250. Il y avait des dizaines de gens, des dizaines, plus que bien plus de la majorité de gens que je ne connaissais pas, qui étaient extérieurs à toute mouvance militante, des retraités, etc. Et il n'y avait pas un quart de ma paroisse. Je veux bien que la mouvance militante doive se réinventer, être plus attirante pour les gens qui sont déjà insérés socialement, qui sont des adultes, etc. Mais je pense plutôt que c'est aux gens de notre génération et des générations antérieures que c'est à eux de se bouger. Il y en a d'ailleurs beaucoup. Pour aller à la rencontre des plus jeunes et proposer de se professionnaliser, de faire mieux, de faire moins ghetto, pour utiliser une expression à la mode. Et moi aussi, je rêve du... du moment où il y aura une véritable jonction entre ces milieux militants et le monde réel. Mais pour ça, il faudrait que les générations de militants, les unes après les autres, ne s'embourgeoissent pas. N'enfilent pas leurs pantoufles pour ne penser qu'à leur boulot et à la sortie du dimanche.

  • Speaker #1

    J'espère qu'ils nous auront entendus.

  • Speaker #0

    On me dit souvent que le moralisateur, ce sujet, eh bien... Voilà, c'est le serment de Fergana.

  • Speaker #1

    Alors Jean-Edouard, juste pour finir un petit peu avant de nous quitter, tu as prononcé justement le mot du mouvement Chouin. Est-ce que tu peux nous dire un petit mot sur ce mouvement ?

  • Speaker #0

    C'est une idée que nous sommes plusieurs à avoir eue bien avant la dissolution de l'Alvarium d'ailleurs, où on se rendait compte qu'il y avait l'éclosion de plusieurs communautés militantes, un peu partout, notamment dans l'Ouest. avec des gens très sérieux qui étaient déjà des pères de famille pour certains, des chefs d'entreprise, etc. Mais que ces communautés militantes n'avaient pas toujours ni l'impact, ni les ressources qu'elles méritaient, ni l'impact politique, médiatique, ni les ressources financières ou les ressources humaines dont elles avaient besoin. Et donc le projet du mouvement Chouan, qui est un mouvement mal né, comme l'a très bien souligné la Horde, j'invite... Les gens à toujours lire les sites antifascistes parce qu'en fait, dans les critiques, même caricaturales et ridicules de nos adversaires et de mauvaise foi, il y a toujours un petit fond de vérité. Et donc, la Horde a écrit un article en disant je naisse d'un mouvement mal né, le mouvement chouant. Et je bats ma coupe. C'est vrai que c'est un mouvement mal né parce qu'on n'a pas bien pensé en le lançant à la fin ultime, le but. On n'a pas bien pensé à l'organisation, etc. Donc, tout cela est en restructuration. Dans l'ouest de la France, qui est un territoire qui a plusieurs spécificités, on dit toujours que l'ouest de la France, je ne parle pas de la Bretagne, mais notamment les pays de la Loire, la Touraine, sont des régions à très faible identité. Même la Normandie, on n'en parle pas forcément comme un territoire très identitaire avec beaucoup de particularisme, je mets à part la Bretagne. Et en tout cas, toutes ces régions-là d'abord ont des particularismes plus importants que ce qu'on croit, et des cultures locales plus importantes que ce que l'on croit. et elles ont des points communs, donc Touraine, Anjou, Vendée, enfin bref, Pays de la Loire, Normandie, Bretagne, d'être des zones avec, bien sûr, il existe des zones avec beaucoup de cas sociaux, de campagnes abandonnées, de populations en difficulté financière, spirituelle et tout, mais ce sont quand même des zones, ce n'est pas le Nord-Pas-de-Calais, qui sont un peu préservées de ce phénomène de cassocisation, beaucoup plus préservées qu'ailleurs dans la plupart de... des campagnes et des villes par l'immigration et d'ailleurs ça s'en ressent sur les résultats électoraux avec de très faibles résultats électoraux pour même si c'est en progression pour le rassemblement national ou eric zemmour alors qu'en parallèle c'est des régions qui sont quand même assez conservatrice c'est des régions qui envoyait le plus de bus par exemple à le manif pour tous c'est le maine et loire et le département de france dans lequel les gens se scolarise le plus dans les écoles privées il ya plein de petites caractéristiques comme ça qui montre que le catholicisme est resté assez enraciné Et un des autres points communs, c'est le mépris de Paris, à la fois du gouvernement pour ces régions-là, qui par exemple nous renvoie les migrants, comme toutes les autres régions sont saturées par la migration, on nous envoie massivement les migrants de dernière génération. Et puis bien sûr le mépris de la part des états-majors parisiens, des partis politiques de droite. Voilà, pour vous donner des exemples, en Pays de la Loire, il n'y a pas un seul élu. qui a été élue deux mandats d'affilée pour le Rassemblement national, par exemple. Les secrétaires départementaux changent sans arrêt. Il n'y a aucune figure locale. On fait du parachutage. On a parachuté Marie-Caroline Le Pen dans une circonscription, par exemple en Sarthe, qui aurait dû être gagnée. Bref, il n'y a aucun travail de terrain. Et elle a perdu à 120 voix près, ce qui est vraiment dommage. Donc, il n'y a aucun travail de terrain. Il y a une identité commune. Il y a certaines choses à préserver avant de connaître certaines difficultés du reste de la France. Et donc, l'objectif du mouvement Chouan, c'est de... coordonner l'action des communautés militantes locales pour leur donner une expression politique, peut-être même électorale parfois, localement, pour peser sur les scrutins, et faire en sorte de préserver un maximum nos régions, nos identités, avec trois axes majeurs, la justice sociale, qui est donc à la fois la justice pour les plus pauvres, mais aussi la lutte contre le fiscalisme spoliateur, la défense de nos identités, et un discours anti-jacobins et contre la centralisation, qui fait partie des mots dont on parle très peu, moras c'est très loin aujourd'hui, mais qui sont quand même, d'ailleurs que ce soit à l'échelle parisienne ou à l'échelle bruxelloise, la centralisation, cet éloignement du politique des citoyens, fait partie des mots terribles de notre époque. Et les stratégies à mettre en place pour ça, c'est bien sûr développer un maximum sur les réseaux sociaux. mais pas seulement, parce que je suis contre la virtualisation de la politique, nous sommes contre, également développer des communautés locales, des locaux, des associations, des initiatives, qui permettent de peser sur le réel, indépendamment des élections, et même des idées politiques, puisqu'en fait, une brasserie ouverte à la campagne, une épicerie en ville, un petit bar associatif, bref, plein de choses, un local pour des conférences, permettent d'agir sur le réel, indépendamment de la politique politicienne ou des grandes fractures idéologiques.

  • Speaker #1

    Merci Jean-Luc pour cette présentation. Je pense que ce sera l'occasion de réévoquer peut-être plus en détail des idées concrètes, notamment sur la question de la projection. en termes de racinement local, de projets qui reposent sur des communautés. On n'a pas évoqué aussi un sujet dont on a souvent parlé, la question des tiers-lieux, d'avoir un local et de pouvoir l'animer avec une animation à la fois associative et aussi professionnelle, parce qu'il faut payer un loyer, etc. Bref, tout ça, c'est des sujets sur lesquels j'espère qu'on aura l'occasion de revenir et puis avec des exemples concrets. Ce sont des sujets aussi sur lesquels lesquels j'invite tous ceux qui écoutent le retour au réel de se pencher sur ces sujets-là, parce que je pense qu'il y a vraiment, comme l'a montré Jean-Eude, comme on a essayé un peu de l'évoquer, je pense une brèche dans le domaine du possible, dans ce qu'on peut faire sur le réel, pour essayer de reprendre une partie du réel entre nos mains et agir à petite échelle de mais agir quand même. Encore merci Jean-Eude, je te laisse dire un dernier mot avant de nous quitter, et puis j'espère qu'on se retrouvera bien vite dans le réel.

  • Speaker #0

    Merci Victor, un dernier mot, engagez-vous, et donc l'engagement, Victor tu l'as dit, tu as parlé des tiers-lieux, ça consiste aussi parfois en des initiatives qui semblent anodines, mais qui ont énormément d'impact, un pèlerinage organisé, une épicerie associative, en ville ou à la campagne, bref, plein de choses. dans un monde où les gens manquent de liens et d'esprit communautaire et sont très demandeurs, ça peut avoir un impact que l'on n'imagine pas, notamment en termes de conversion.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Jean-Eude. Je vous invite à commenter cet épisode, à nous envoyer des messages, je mettrai les liens des réseaux sociaux de Jean-Eude, son canal Telegram, si vous voulez suivre aussi les différentes... les différentes activités et projets de Jean-Eudes. Je m'exploite aussi sur le mouvement Chouan. Je vous invite à aimer ce podcast, à le partager, à lui mettre une bonne note sur les plateformes d'écoute parce que ça va améliorer son référencement et ça va soutenir mon travail. Donc, je vous remercie à tous et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine dans Retour au Réel. À bientôt.

Description

Dans ce nouvel épisode du Retour au Réel, j’ai invité Jean-Eudes Gannat, militant catholique et patriote, ancien responsable de l’Alvarium et ancien membre du Front National de la jeunesse, pour une conversation franche sur l’état de la France en 2024.


À partir des commémorations du 11 novembre, nous explorons ce que ces événements historiques symbolisent aujourd’hui et comment ils éclairent la situation actuelle de notre pays. Ensemble, nous dressons un tableau sans concession : sentiment de guerre civile, déliquescence des partis politiques, montée du totalitarisme d’État, recrudescence de la violence, et tensions internationales, en Ukraine et au Proche-Orient.


Face à ces défis, Jean-Eudes partage des pistes d’action concrètes.


Peut-on encore espérer des partis politiques ? Comment s’engager de manière efficace dans une société où les forces technocratiques et les idéologies destructrices menacent à la fois nos traditions et nos libertés ? Nous discutons aussi du rôle des minorités agissantes et des idées fortes dans le redressement de la France.


L’épisode aborde également la philosophie du Mouvement Chouan, ancré dans une triple exigence de Tradition, Libertés et Justice. Jean-Eudes explique comment ces principes pourraient offrir une réponse aux maux actuels :


  • Tradition, pour raviver un héritage civilisationnel menacé par l’acculturation et la déshumanisation.

  • Libertés, pour défendre une société où les communautés locales, les familles et les travailleurs reprennent leur destin en main face au centralisme oppressif.

  • Justice, pour exiger un traitement équitable entre citoyens et entreprises, et restaurer l’ordre face à la délinquance et l’assistanat.


Nous terminons sur une présentation du Mouvement Chouan et sur des conseils adressés à toutes les générations, pour mener une action enracinée dans le réel et résister aux dangers d’une société postmoderne en déclin.


Un épisode riche en réflexions et en espoir, pour ceux qui refusent de capituler face à l’adversité.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le Retour au Réel, le podcast de ceux qui ne veulent pas seulement critiquer, mais aussi créer. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir Jean-Eude Gana. Salut Jean-Eude.

  • Speaker #1

    Salut Victor.

  • Speaker #0

    Jean-Eude, on se connaît depuis de longues dates, on a même été dans la même école, puisque je crois que tu étais au quatrième ou troisième quand moi j'étais en terminale. Et on travaille ensemble sur plein de projets depuis des années. Et c'est la première fois que je t'accueille dans le retour au réel. Tu as lancé toi-même un excellent podcast qui s'appelle Radio Ghana. Je ne sais pas où tu en es.

  • Speaker #1

    J'ai un peu honte, faute de temps et de rigueur. probablement, c'est un peu en stand-by, mais j'ai bien l'intention de reprendre.

  • Speaker #0

    Je vais te présenter un petit peu à ceux qui nous écoutent et qui ne te connaissent pas, même si tu es connu. Tu es père de trois enfants, tu as comme profession entre autres, mais principale, d'être traiteur. Tu as eu des engagements militants depuis, je pense, à peu près ton adolescence, en commençant par le... le Front National au début, et puis ensuite, après, l'Alvarium que tu as créé, on en reparlera dans l'émission. Est-ce que tu vois peut-être des choses à ajouter que j'aurais pu oublier dans cette présentation très succincte ?

  • Speaker #1

    Non, rien, comme toi, je suis père de famille, et enraciné dans l'ouest de la France.

  • Speaker #0

    Ok, alors je voudrais qu'on commence un petit peu, j'ai prévu des questions, je pense que nos auditeurs vont se rendre compte, on est souvent d'accord sur plein de choses, et comme tout. Tout le monde, évidemment, on ne peut jamais être d'accord à 100% sur tout avec quelqu'un. Donc on a parfois des points de... En tout cas, des certitudes qu'on ne partage pas forcément au même degré tous les deux. Du coup, ça a été un peu l'occasion. J'ai préparé des questions que je t'avais déjà envoyées. Donc ça va nous faire un peu un fil pour discuter. Et puis j'essaierai parfois peut-être de faire un peu l'avocat du diable en essayant de me mettre à la place de personnes qui ne seraient pas forcément d'accord ou qui trouveraient nos propos saugrenus, étranges. en vue d'essayer justement de pousser un peu l'explication, la justification un peu plus loin et que l'on soit moins dans la superficialité, autant que faire se peut.

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    on va commencer du coup, c'était ma première question, on célébrait ce triste anniversaire du 11 novembre, enfin triste et en même temps qui a mis fin à beaucoup d'atrocités, donc le 11 novembre, l'armistice. Je voulais savoir un peu pour toi ce qu'évoquent ces commémorations.

  • Speaker #1

    Écoute, c'est un sentiment mêlé de fierté et d'horreur. Tous les ans, je me dis qu'il faudrait écrire un petit texte là-dessus. Cette année, j'ai conduit un tout petit texte sur ma chaîne Telegram pour essayer de décrire un petit peu cela. Je dis de fierté et d'horreur, je devrais dire aussi un peu de reconnaissance. C'est-à-dire que je ne suis pas comme la plupart des élus municipaux qui vous expliquent que... Le 11 novembre, nos aïeux se sont battus pour la liberté et pour la République. Donc la reconnaissance que j'ai, ce n'est pas d'avoir échappé au pire, etc. C'est plutôt la reconnaissance pour les aïeux en général qui se sont battus à nos frontières pour défendre notre pays sans questionnement idéologique. Ensuite, la fierté parce qu'on est issu d'une lignée, on est issu d'un peuple, d'un pays qui est, je crois, celui qui a mené le plus de batailles et remporté le plus de victoires. même quand on fait les ratios. Et enfin, d'horreur, et surtout d'horreur quand même, je dois dire, parce que tous les 11 novembre, j'essaye d'emmener mes enfants au Monument aux Morts ou au cimetière. Et en fait, je vois surtout un immense gâchis. Je vois un peuple français d'abord saigné à blanc, mais les peuples européens en général saignés à blanc, jetés les uns contre les autres, au profit... dont on ne sait trop quoi, c'est-à-dire d'intérêts mêlés financiers, idéologiques, politiques. Et le résultat de cette armistice du 11 novembre, c'est qu'il y a un certain nombre de questions qui restent en suspens en Europe. On évoquera forcément le livre de Dominique Wehner, Le siècle de 14, et que ces questions, ces contradictions vont se résoudre dans des chocs plus grands encore, et plus monstrueux, et accouchés du monde qui est le nôtre.

  • Speaker #0

    Je partage ça. Surtout qu'en fait, je vois un peu les choses de manière double, à la fois les conséquences politiques de cette guerre, et effectivement, je renvoie ceux qui nous écoutent au livre que tu as évoqué, le siècle de 14, et puis finalement, le fait qu'on est tous... Quand on est la plupart des Français, des Européens, dans nos ancêtres, des gens qui ont été touchés de près ou de loin dans cette guerre. Et moi, en tout cas, en particulier, ce qui me touche, c'est que ma mère m'avait fait suivre une partie de la correspondance de mon arrière-grand-père durant cette guerre. Et je me dis, en fait, que les hommes qui ont vécu cette guerre n'ont plus grand-chose en commun avec nous, au sens où ils ont été exposés à de telles difficultés physiques, de telles épreuves. physique et même moral. Moi en particulier, le cas de mon arrière-grand-père, il partit à la guerre dès août 1914, en étant père d'un jeune enfant, mon grand-père, et qu'il n'a pas vu jusqu'en 1918, voire même fin 1918, puisque je crois que la démobilisation a été assez longue. Et il est revenu vivant de cette guerre, mais marqué à jamais, et il s'en est jamais remis d'ailleurs de... tout ce qui s'était passé durant cette guerre. Et moi, c'est toujours un peu le contraste, ce que ça évoquait sur moi, en tout cas en particulier cette année, quand je réfléchissais à tout ça et que je reparlais à mes enfants, c'est le contraste de type humain, en fait, entre le poilu de 14 et même la société dans son ensemble à cette époque-là et ce qu'on est devenu aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Et d'ailleurs, indépendamment de la guerre de 14, c'est-à-dire que cette génération-là, c'est un peu comme... Elle est beaucoup plus proche du légionnaire romain que de la nôtre. C'est-à-dire qu'indépendamment de la guerre elle-même, ce sont des gens qui ont grandi dans des pays avec des valeurs morales très fortes, avec une discipline de fer, avec un service militaire obligatoire, avec des moyens technologiques qui avaient peu changé. Même si le 19e, il y a la révolution industrielle, finalement le paysan de 1914 a peu de choses prées. il n'a pas d'électricité, il a un sol en terre battue, il n'a pas d'eau courante, eh bien il vit dans les mêmes conditions de vie que celui de l'ère et de l'époque romaine. Et il faut voir le bond vertigineux qui a été fait par l'humanité, en bien et en mal d'ailleurs, depuis ces pharaons.

  • Speaker #0

    Alors je voudrais maintenant un peu te poser une question sur notre pays, parce que je pense qu'en fait la manière dont on regarde notre pays et dont on regarde aussi l'actualité, son évolution, de cette question-là dépend aussi notre engagement et je pense en particulier dans ton parcours et dans ta vie c'est quelque chose d'important et de fort et puis justement par rapport au titre de ce podcast, le retour au réel il est question justement aussi dans la manière dont on regarde notre pays de ne pas s'aveugler en fait d'être capable d'avoir aussi un regard le plus juste possible qui ne s'illusionne pas sur l'état de notre pays et je voudrais poser la question suivante Comment est-ce que tu vois cette France aujourd'hui, en 2024, et qu'est-ce que tu analyses comme changement depuis le début des années 2000 ?

  • Speaker #1

    Alors, comment vois-je cette France de 2024 ? Tu sais, il y a une chanson de Jean-Paix Sméfré, Le pays qui n'existe plus Eh bien, j'ai beaucoup de mal à l'écouter sans être remué profondément, parce qu'en fait, ce sentiment des Français d'Algérie qui rêvent d'un pays qui n'existe plus... c'est celui que notre génération a bien souvent. C'est-à-dire que tout ce qui faisait la France, ses arts, sa culture, ses terroirs, son peuple, la composition ethnique de son peuple, ses régions, ses cultures locales, ses petites patries chères à Maurras, tout ça semble avoir quasiment disparu. J'ai parfois le sentiment qu'on se raccroche à des choses qui n'existent quasiment plus. Et en même temps, pour contrebalancer cette grande dépossession, ce sentiment de dépossession qui n'est pas qu'un sentiment, je vois qu'il existe quand même un certain nombre de choses qui reviennent. J'ai parlé des cultures locales, les langues régionales reviennent. Il y a un retour à la foi quand même. Il y a un retour au réel, donc un retour à la foi, dont les sociologues parleront dans 20 ou 30 ans avec beaucoup d'étonnement, je crois. Ça, c'est ma prédiction, puisque j'ai la... conviction, enfin on va pas débattre de ça, mais c'est assez rationnel, c'est pas seulement un vœu pieux, que dans 30 ans je pense que 30% des des européens de souche en Europe de l'Ouest et en particulier en France seront à nouveau des catholiques pratiquants. Voilà, situation des années 50 grosso modo. Donc il y a des choses qui reviennent et puis un pays c'est comme une bande d'amis en fait. Quand on décide que ça existe, tant qu'il reste des gens pour considérer que ça doit exister. Et bien il existe et en fait il y a quand même des catégories sociales dans notre pays. Il y a bien sûr les militants, les idéalistes, les franches conservatrices, catholiques et tout, qui ont une vision très intellectualisée de ce pays et qui existent de fait grâce à ça. Mais il y a aussi... les classes populaires qui, malgré une forme d'acculturation, de soumission à la culture rap, à l'américanisation, au vide, finalement, ambiant de notre époque, croient en la France et votent massivement, d'ailleurs, pour des élus, pour des représentants patriotes, quel que soit notre niveau de décadence, le leurre est d'ailleurs celui de cette France populaire qu'il ne faut pas idéaliser, et notamment celle des campagnes. Et en fait... Ces gens-là, pour beaucoup, ils n'ont plus que ça. D'ailleurs, c'est mon cas. Ces gens restent dits, à ceux qui n'ont plus rien, ils restent la patrie. Je crois que pour tous ces gens, il ne reste que la patrie. Et donc, on a beau avoir le sentiment assez terrifiant, attristant, qu'il n'en reste pas grand-chose, le peu qu'il en reste, les petites braises qui restent sous la cendre, j'ai l'intime conviction qu'il suffira de souffler dessus, avec patience, pour que le feu reprenne à nouveau.

  • Speaker #0

    Oui, il y a de l'espoir dans tout ça, mais... Tu vois, les questions que je me pose, je me souviens, il y a une époque, je ne sais pas si tu te souviens, c'était un débat qu'il y avait eu avec Académie Christiana et Dextra, sur justement, est-ce que la France est morte ? Je suis assez d'accord avec toi, cette comparaison avec l'amitié, tant qu'on décide de faire en sorte que le lien existe et qu'on y croit, et bien finalement, comme il y a quelque chose de spirituel, il peut exister par la volonté, c'est vrai. Mais du coup, je pense qu'effectivement, comme tu dis, en France, il y a des gens qui veulent encore y croire. Mais en même temps, l'étendue du désastre autour me paraît quelque chose d'assez profond. Et puis, je me pose une question, on va parler de la question aussi un peu de la guerre, de la guerre civile après. Mais tu vois, dans quelle mesure l'État, on va dire des institutions, va faire des choses un peu fortes ? des restes de l'état de nation finalement ce qui était vraiment propre au 20e siècle n'a pas disparu toi et on a parfois un peu le sentiment d'être d'être en apesanteur en quelque sorte dans notre époque où d'un côté on n'a plus enfin tout ce qui reste de l'état c'est que finalement une forme de grosse bureaucratie qui est toujours là pour coller des amendes, vérifier qu'on paye bien nos impôts, et donc fait amant d'une grosse lourdeur. Alors même s'il faut aussi quand même reconnaître à cet État qu'on peut quand même être soigné en ayant un certain nombre de soins qui sont pris en charge par la sécurité sociale, etc. Donc il y a encore des restes, d'une certaine manière, des acquis sociaux propres au 19e, 20e siècle. Mais tout ça semble être en train de s'effondrer petit à petit. Les références culturelles de la France, même si tu dis qu'il y a un retour à des attachements régionaux, que je constate aussi, néanmoins, qu'est-ce que c'est à l'échelle du pays ? Même ces conversions, qu'est-ce que c'est à l'échelle nationale ? J'en sais rien, mais je me demande. Est-ce qu'on n'est pas, en quelque sorte, un peu à bout de souffle, enfin, en tout cas, à la fin d'un cycle, à un changement d'époque ? Ah si ! Et que ce changement d'époque fait qu'en gros, tous les paramètres dans lesquels on s'est représenté la France jusqu'au XXe siècle sont pas forcément entièrement et totalement dépassés, mais en tout cas, ont considérablement changé, et une partie d'entre eux sont même dépassés.

  • Speaker #1

    Si, si, mais tout à fait. Mais en fait, comment te dire ? Plusieurs choses. D'abord, l'Empire romain est mort avant la fin officielle de l'Empire romain, au 5e siècle, si je ne me trompe pas, si mes cours d'histoire ne me tombent pas, enfin, me sont encore en mémoire, et pourtant il a perduré. Il a perduré à travers nous, à travers un certain nombre de choses, il y a même eu le grand rêve du Saint-Empire romain germanique, et donc la civilisation romaine a continué à irriguer d'autres choses par la suite. Et en fait, j'ai un peu le même sentiment pour la France, la France de papa. qui est globalement l'aboutissement de la France dès 19e et 20e siècle, parce qu'en fait la conception de la France au 18e n'a rien à voir avec celle des siècles qui vont suivre. Donc ce cycle-là de la France état-nation, nation souveraine, civilisation à elle toute seule, colonisatrice, ce cycle-là est évidemment terminé là-dessus, et il faut sortir du 20e siècle, et je suis contre. la nostalgie incapacitante et donc ça ne... Il y a forcément un peu de nostalgie mais disons qu'il faut en sortir, c'est comme ça le siècle de 14 est en train de toucher à sa fin et donc en avant quoi, à l'assaut du futur. Maintenant il y a quand même des permanences ethniques et culturelles qui vont subsister et c'est pour ça que je parle de braise. et qui vont produire des choses un peu différentes, mais qui vont perdurer et prolonger un peu ce rêve français. Il en restera quelque chose.

  • Speaker #0

    Alors j'en viens avec cette question que j'ai évoquée tout à l'heure, celle de la guerre. Est-ce que d'après toi on est en guerre aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Qui ça ?

  • Speaker #0

    Je pose la question volontairement de manière un petit peu ouverte, parce qu'en fait ça veut dire plein de choses. En fait il y a la guerre, typiquement en ce moment il y a une guerre entre la Russie et l'Ukraine, il y a une guerre entre la Palestine... et Israël, qui est en train de dégénérer en conflit global au Moyen-Orient. Il y a des coups de couteau en France tous les jours. Il y a un État qui nous a privés d'un certain nombre de libertés ces dernières années. Bref, le mot guerre c'est peut-être ça l'intérêt de la discussion, peut vouloir dire plein de choses. être des réalités à des degrés différents. Qu'est-ce que ça évoque pour toi, la guerre, aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    En fait, je pense qu'on sort du siècle de 14. La guerre de 14-18 bouleverse les sociétés européennes, c'est la fin de l'aristocratie, c'est la fin même de la liberté commerciale entre les Européens, c'est la fin de tout un monde, la guerre de 14-18, et il y a beaucoup de choses en ébullition. qui vont donner les régimes totalitaires, etc. Et toutes ces frictions aboutissent en 1945 à une sorte de Pax Americana, un nouveau monde, avec bien sûr le bloc soviétique, mais qui s'effondre peu à peu à la fin des années 80. Et puis le monde américain en paix, le monde occidental en fait, qui se retrouve en paix, qui domine le reste du monde, qui sert de... de normes et d'exemples morales, technologiques, d'innovation, etc. Et en gros, ce cycle-là est clairement en train de se terminer avec en sus un certain nombre de contradictions internes qu'on a notamment en France liées à l'immigration et à plein de choses. Et alors, on a le sentiment qu'on est en guerre permanente, qu'en fait d'abord la guerre froide n'était peut-être pas terminée. que le Proche-Orient en effet s'apprête à exploser, que sur notre propre sol, comme tu l'as dit, il y a des gens qui sont en guerre contre nous. Mais en fait, il nous reste à définir, notamment la définition du nous C'est-à-dire qu'en fait, je pense qu'il y a une guerre qui est menée au peuple français sur son propre sol, mais on n'est pas en guerre parce que le peuple français ne mène pas la guerre. Il est encore dans une position attentiste. Il y a évidemment une guerre mondiale qui se profile, qui peut-être a déjà commencé, qui peut-être n'aura lieu que dans 20, 30, 30 ans. 40, 50 ans, mais qui, à mon avis, est en cours. Tu sais, la guerre de 100 ans, en réalité, c'est une succession de guerres avec des trêves, etc. Je pense, il faut se méfier des prophéties en politique, mais je pense qu'on est dans une forme de guerre longue et peut-être que les historiens, dans 400 ans, analyseront 1945 en une seule et même guerre. Je ne sais pas. Mais en tout cas, sans être en guerre avec des fronts ouverts comme au temps jadis, on est en période de trouble. tous les échelons mondiaux et de notre société, c'est sûr.

  • Speaker #0

    Alors, pour revenir à la guerre sur notre sol, j'ai vu que tu avais suivi de près ce qui s'est passé en Grande-Bretagne cet été. On va le rappeler brièvement pour ceux qui n'auraient pas suivi cette actualité parce que ça a été finalement assez peu médiatisé par les médias français. Mais donc, il y a eu en Grande-Bretagne, durant l'été...... plusieurs jeunes filles, je crois, qui ont été des enfants, assassinées par une personne issue de l'immigration, je ne sais plus si c'était un Africain.

  • Speaker #1

    Un Galois, selon BFM TV.

  • Speaker #0

    Voilà. Qui, je crois, se revendiquait de l'islam. Et en tout cas, ça a déclenché, en fait, dans... Dans les quartiers populaires britanniques, deux véritables manifestations pour réclamer justice et la sécurité, parce qu'en Angleterre, ce type d'événement fait écho à des événements passés. Il y a eu notamment toute l'affaire des gangs pakistanais de violeurs d'enfants, etc. Donc, ce n'est pas la première fois, et justement, c'est souvent ce qui se passe en fait dans ces... dans ces moments-là, et ça peut faire aussi écho à ce qui se passe en France, avec tous ces jeunes Français qui sont tués au couteau ou par balle, etc., et qui sont des victimes innocentes, et dont les agresseurs sont issus d'une immigration extra-européenne. Donc voilà, ça a déclenché des soulèvements, des manifestations. Mais ce qui est particulièrement original dans ce qui s'est passé en Angleterre, c'est que l'État britannique, l'État anglais, a pris partie contre son propre peuple, contre son propre peuple autochtone, a décidé de prendre le parti des minorités ethniques et a même, en gros, vidé des places de prison occupées par des délinquants issus de l'immigration pour mettre à la place... des anglais patriotes. Il y a eu des répressions pour des tweets, pour des messages sur les réseaux sociaux. Et il y a eu, le chef de la police à Londres a pris ouvertement parti contre ces bandes qu'il qualifiait de nationalistes, mais en fait qui dépassaient très largement le phénomène militant nationaliste, puisque même le leader... d'un groupe, d'un mouvement nationaliste anglais, qu'on a accusé d'être derrière tout ça, n'était même pas présent en Angleterre à ce moment-là, il était en vacances. Et donc voilà, bref, ce qu'il faut retenir de ça, en fait, c'est quelque chose d'assez fou, c'est qu'en gros, le gouvernement britannique, c'est totalement, en gros, a pris parti contre les autochtones, contre les Anglais de souche. et au nom de la défense des minorités ici islamiques et même vraiment en soutenant parfois des bandes armées qui sont allées vraiment chasser des Anglais dans la rue. Qu'est-ce que ça a évoqué pour toi ?

  • Speaker #1

    D'abord, un aspect de la guerre qu'on n'a pas mentionné ni toi ni moi au début, c'est que dans la guerre qui est menée aux peuples européens, il y a un pays gérant qui est contre eux, et que généralement c'est leur gouvernement. Les gens en ont très peu conscience, c'est-à-dire qu'en fait les gens continuent d'attendre, à attendre de la part de régimes qui leur sont hostiles, des solutions par le haut. Donc là on l'a bien vu avec la Grande-Bretagne, c'est évidemment quelque chose de déchirant, c'est un peu l'équivalent de leur gilet jaune. Nous en France, la question sociale est assez importante, d'autant plus qu'on a une longue tradition de... d'État-providence et puis l'État français est l'un des plus vieux du monde, donc les Français sont très attachés à leur État et donc attendent beaucoup de réponses de l'État. Ce qui explique que nous, ce soit une question sociale qui a mis le feu aux poudres au moment des Gilets jaunes. Et on a connu une répression incroyable avec 300 yeux crevés, des gens aussi qui ont été embastillés, etc. Là, en Grande-Bretagne, c'est parti sur une question ethnique. La Grande-Bretagne est encore plus ou moins un empire multi-ethnique quand même. Il y a quand même le Commonwealth. et elle est très envahie, mais alors beaucoup plus communautarisée que nous, puisque en France, on croit à l'assimilation, en Grande-Bretagne, personne ne se réclame de cette farce. Donc, comme c'est un pays plus communautarisé et donc plus lucide, c'est parti sur la question ethnique. Qu'est-ce que ça évoque ? D'abord, même la monarchie anglaise joue contre son peuple, parce qu'en réalité, quel que soit... le rôle très constitutionnel du roi, enfin de la reine et du roi, enfin du souverain d'Angleterre, ils ne sont pas intervenus du tout. Et ensuite, une grande pitié pour tous ces pauvres anglais qui ont été embastillés, qui sont souvent des white trashs minés par la drogue et le chômage, et qui se retrouvent à la fois grand remplacés et complètement persécutés, puisque à ma connaissance, il n'y a pas eu de peine de prison ou de… de poursuites systématiques contre les bandes ethniques, pour parler de manière très pudique, qui, elles, ont fait la chasse aux patriotes anglais. Et je ne vais pas spécialement ramener ça à nous, mais ça m'a un peu rappelé, en grandeur, nous c'était une toute petite échelle, mais nos affrontements de la rue du Cornet l'été d'avant, durant les émeutes pour Naël, où en fait on s'est retrouvés à quelques dizaines de jeunes blancs à faire face à toutes les banlieues d'Angers, qui nous attaquaient armés, etc. Et à l'issue de quoi, c'est notre local qui a été fermé et nous qui avons été poursuivis le plus durement, puisqu'on attend encore des jugements et d'ailleurs des procès à partir de janvier prochain.

  • Speaker #0

    Alors ça pose pour moi un peu la question de comment est-ce qu'on peut imaginer une issue à ça. D'ailleurs, ça se trouve, il n'y a même pas d'issue en fait. Mais moi, je trouve que souvent quand on emploie le mot guerre civile, je trouve que ce n'est pas forcément très approprié, au sens où la guerre civile, ça fait écho à des camps très définis. Et comme tu l'as dit toi-même, il n'y a pas de camp en soi, c'est même pas, les dimensions ethniques ou religieuses, elles sont même divisées au sein d'elles-mêmes. La preuve, le gouvernement est quand même composé à grande majorité de personnes d'origine française, ethniquement française, et une grande partie d'entre eux sont des ennemis politiques et persécutent d'autres Français. Et puis, même au sein de l'immigration, il y a aussi tout. Il y a des gens qui sont issus de l'immigration et qui se sont retournés en soi contre l'islam. Il y a des gens qui sont issus de l'immigration et qui se disent patriotes, etc. Donc, tout ça est complexe. C'est difficile d'identifier des camps particuliers. Et voilà, je ne sais pas toi, comment tu vois peut-être l'avenir ? de ces tensions en France. Il y a quand même ce fait en France qui se déroule depuis déjà quelques années, où vraiment, en fait, il y a plein d'agressions qui sont totalement passées sous silence, qui sont décrites par les médias comme des faits divers. Les préfectures interdisent des rassemblements d'hommages aux victimes. Enfin, il y a quand même quelque chose de curieux. Toi, comment est-ce que tu vois un peu, enfin c'est difficile, on ne peut pas prédire l'avenir, mais comment est-ce que tu pressens l'issue, le futur de ce phénomène ?

  • Speaker #1

    J'en ai aucune idée parce que je ne peux pas me jouer au prophète, ni faire l'expert en collapsologie, mais il y a quand même un certain nombre d'aspects qui sont très inquiétants. Il y a bien sûr la fracture ethnique, en plus tu dis pour guerre civile... Tu n'aimes pas trop le terme moi non plus, parce qu'encore faudrait-il que ce soit un même peuple qui se fasse la guerre. Or, on a une myriade de peuples sur notre sol. Et le bloc migratoire, si je puis dire, justement, n'est pas un bloc. C'est-à-dire qu'il y a une immigration catholique, il y a une immigration africaine noire, il y a une immigration maghrébine, il y a plein de types d'immigration. Et je l'ai vu notamment dans les camps à Lesbos. Eh bien, il y avait des conflits interethniques et ça existe dans nos banlieues françaises. Mais voilà, entre un Afghan et un Rwandais. il n'y a pas d'intérêt commun automatique contre les Français. Ça ne forme pas un camp anti-français de manière automatique, il ne faut pas trop schématiser. Donc, guerre civile, non. Grosse tension, oui. J'aime assez le terme de Jean-Yves Le Gallou, d'anarcho-tyranie. C'est-à-dire qu'en fait, il y a un État en haut qui est en phase d'écroulement à bien des égards, mais qui utilise en grande partie ses dernières forces pour maintenir un pouvoir fort sur les autochtones qui sont liés. les plus dociles et qui sont habitués par plusieurs siècles de domestication, si je puis dire, avec toute l'histoire de la centralisation. L'avenir, je ne sais pas. Est-ce que l'État français peut s'écrouler ? C'est quand même la sixième puissance mondiale. Et en même temps, est-ce que ça peut durer comme ça, entre le déficit, les tensions ethniques, le facteur religieux très puissant de l'islamisme ? Je n'en ai aucune idée. Une chose est certaine. c'est que ça ne va pas bien se passer. Et que ça ne va pas se régler. J'aimerais que ça se règle avec une élection et hop, un coup de baguette magique, mais je n'y crois pas du tout.

  • Speaker #0

    Alors si nous, en soi, on se définissait comme appartenant à un camp, le camp catholique, plutôt dans la frange tradie, le camp des patriotes, et qu'on considère que ce camp peut être une solution, apporter des réponses... En tout cas, des morceaux de réponses, parce qu'effectivement, comme tu l'as évoqué, la situation est complexe et tu as une part de pessimisme sur laquelle je te rejoins. Et quand on regarde notre camp, qui parfois en plus, je trouve, prétend un peu avoir toutes les réponses aux problèmes, avoir presque un logiciel clé en main pour résoudre tout. On est quand même forcé de constater que ce camp, enfin tu partages peut-être pas ça avec moi, mais perd un peu toutes les batailles depuis 1789, depuis la Révolution française finalement, tout ce qu'il y a pu avoir en France de royalistes, de catholiques, de patriotes, etc., n'a pas vraiment remporté de batailles, enfin je me trompe peut-être, tu vas peut-être trouver des batailles qui ont été remportées, et si tu partages ce constat, ou si tu partages pas d'ailleurs, Pourquoi ?

  • Speaker #1

    En fait, il y a eu des phases quand même, à la fois au XIXe siècle, de restauration ou de majorité monarchiste. Il y a eu des régimes ou des philosophies qui étaient quand même l'anti-89, au XXe siècle, en Europe. Donc le camp progressiste, si je puis dire, a reflué parfois. Maintenant, est-ce que c'était notre camp à nous ? Je ne pense pas. Moi, j'avoue que le seul camp auquel je suis sûr d'appartenir... et en tout cas j'espère en être digne, c'est celui de la foi catholique.

  • Speaker #0

    Et après, bien sûr, il y a des traductions politiques et des explications politiques auxquelles je souscris. Mais ce camp-là, qui est celui plutôt du bien, de la vie, de la joie et donc de la foi catholique, les deux s'interpénètrent ou sont interéchangeables, en effet, il a beaucoup, beaucoup, beaucoup reculé. Je pense que sans croire au sens de l'histoire, il fallait que la folie progressiste aille au bout. de sa logique, que là on est quand même un peu en train de toucher le fond. Maintenant, est-ce qu'on a gagné la bataille des idées pour autant ? Je ne crois pas. C'est-à-dire qu'en fait, la modernité va quand même au bout de ses contradictions. Donc de moins en moins de gens ont envie d'y adhérer en tant que projet et donc se tournent vers le camp patriote, plutôt conservateur, ou vers la foi catholique d'ailleurs aussi. Est-ce que ça veut dire que dans les mentalités en général, on est sorti de la philosophie des Limières ? Je n'en suis pas certain. Et maintenant, pourquoi est-ce qu'on perd en règle générale ? C'est difficile de résumer deux ou trois siècles, au moins trois siècles même. Mais disons qu'il y a une forme d'individualisme à droite qui est évidente. Il y a un refus du sacrifice, en tout cas au moins ces 50 dernières années, 60 dernières années. Il y a quand même un camp de droite qui est assez matérialiste et qui pense d'abord à sa carrière plutôt qu'à changer un peu les choses. il y a aussi un pessimisme, d'ailleurs ta question en est d'illustration, c'est-à-dire que les gens s'autocensurent et considèrent quasiment qu'ils sont ringards par eux-mêmes du fait de leurs idées et que donc il ne sert à rien de mener la bataille politique au sens très large. Voilà quelques explications, et puis une explication qui ne parlera peut-être pas à tous nos auditeurs, mais que j'estimerais pour autant, je pense que… nous ne sommes pas assez sains, sans doute, et que ceci explique au moins une partie de nos défaites.

  • Speaker #1

    Alors, je te propose, ça me semblerait intéressant, qu'on essaye peut-être de se lancer, pas forcément en faisant une demi-heure de podcast, mais juste en peut-être 5-10 minutes, de faire un petit peu un diagnostic, justement, de ce qu'on pourrait reprocher à... Quand je dis la génération de nos parents, c'est pas nos parents, et l'idée c'est pas d'accuser si tu veux, dire ah c'est les boomers, tout est de leur faute, etc. Mais tu vas analyser en fait, qu'est-ce qui au-delà, enfin ce sur quoi on a prise, qu'est-ce qui fait partie des défauts qu'il faudrait changer dans notre famille au sens très large. Moi je te donne quelques exemples d'idées comme ça qui me viennent à l'esprit, t'as évoqué l'absence de sens de sacrifice. Tu vois, les évêques français, et en fait, on pourrait presque transposer ça à toutes les élites du camp catholique ou du camp même patriote, en tout cas, pas le camp du progrès, de la déconstruction, etc. Toutes les élites se croient à la fois d'une importance particulière. qu'ils n'ont plus. En gros, tu vois, typiquement, les évêques, en gros, se prennent encore pour des évêques, comme s'ils avaient une importance, etc. Et en même temps, et ce qui est assez paradoxal, et qui semble être vraiment une contradiction, ils sont quasiment persuadés, justement, comme tu dis, d'avoir déjà perdu, et que de toute façon, plus personne ne nous comprend, donc en gros, finalement, il faut presque renoncer à combattre. Il faut, dans le cas des évêques, accepter l'esprit du monde, vivre entre soi, s'éteindre lentement. Je ne sais pas toi, qu'est-ce que ça évoque pour toi, si tu devais essayer de faire une critique positive des générations précédentes ? dans la manière dont elles ont mené leur combat pour le bien commun.

  • Speaker #0

    D'abord, dans tout le monde catholique, comme tu l'as dit, il y a eu cette espèce de volonté de s'adapter, ou d'adapter le message, ce qui est encore pire. Parce qu'en fait, les catholiques d'antan auraient pu dire bon, on s'adapte au monde et à la rigueur, on arrête d'être catholiques Il y a toute une génération de catholiques qui, elles, a cru qu'on allait adapter le message du Christ. Et donc là, ça donne certaines situations extrêmement... malaisantes comme certaines messes de campagne ou certaines choses qu'on voit sur internet qui montrent bien que voilà on ne peut pas adapter le message du christ ou totalement la liturgie à l'esprit du monde parce que loin de faire quelque chose de moderne le modernisme fait plutôt l'impression de d'être quelque chose d'absolument ringard aux jeunes générations ce qui explique d'ailleurs le l'engouement pour la tradition pour le catholicisme conservateur en tout cas et ensuite d'un point de vue politique en général, en dehors du monde politique, en dehors du monde catholique, pardon, eh bien, la génération de nos parents, enfin, les générations qui ont précédé, en effet, comme tu le dis, n'avaient pas conscience du changement et pensaient encore représenter quelque chose. Donc, il y a une forme d'absence de lucidité, c'est-à-dire on continue comme on l'a toujours fait et puis on verra bien ce que ça donne ou après nous le déluge. Et dans des sphères plus militantes, à l'inverse, il y a eu un refus de s'adapter, peut-être parfois. aux enjeux de l'époque. C'est-à-dire que moi j'ai quand même en tête, comme toi d'ailleurs, le début de nos années militantes où on voyait à la fois dans le look, dans les discours, dans la manière de présenter les choses aux gens, très souvent une façon de faire et d'être qui ne visait absolument pas à convaincre nos contemporains, nos concitoyens, mais juste à affirmer quelque chose envers et contre tout. sans même croire que ça pouvait avoir de l'effet, quoi, juste pour le principe.

  • Speaker #1

    Je suis assez d'accord, c'est dommage, j'étais censé te trouver des arguments pour te repousser dans tes retranchements. Autre chose que ça évoque pour moi, c'est que j'ai quand même toujours l'impression qu'il y a cette obsession pour les élections, je crois que c'était avec toi qu'on disait ça l'autre jour là. que les élections c'est quand même toujours un truc qui passionne les français.

  • Speaker #0

    Oui, c'est tout deux.

  • Speaker #1

    Et du coup, ça rejoint ce que tu disais, cette fascination de l'État. En gros, j'ai toujours l'impression qu'on ne peut pas s'empêcher en France de tout mettre dans la corbeille, dans le panier. pour reprendre l'expression, mettre ses oeufs dans le même panier, des partis politiques. Systématiquement, on a beau cette fait avoir, je ne sais pas combien de fois, par les mêmes partis, ou en tout cas être déçus par tous ces partis-là, mais on continue à leur donner leur vote. Moi, à la rigueur, ça ne me choque pas plus que ça, au sens où, je vais dire sincèrement, je pense que j'ai toujours voté pour le Front National, puis le Rassemblement National. Si au début, je pense, dans les années quand j'ai eu le droit de vote, à 18 ans, j'y croyais, assez vite j'ai déchanté, mais voilà, d'une certaine manière, j'ai gardé sans doute ce réflexe de vote, enfin, ce m'est arrivé de voter pour d'autres partis patriotes ou des candidats sans étiquette dans des circonstances locales, mais aujourd'hui j'y crois plus. Enfin, c'est-à-dire que je le fais toujours, mais sans aucune foi, parce que justement, je trouve qu'il y a... plein d'autres choses qui se jouent ailleurs, et qu'il y a plein d'autres terrains d'action que celui de la politique électorale. Mais pour beaucoup de gens, à part commenter cette politique électorale, c'est un peu le néant. Oui,

  • Speaker #0

    mais en fait, ce qui est fou, c'est qu'il y a 50% d'abstention, quand même. Que parmi les 50% de votants, je pense qu'il y en a au moins 20% qui n'y croient pas du tout, qui font ça comme toi, qui faut de mieux. Alors que traduit cette passion pour les élections ? Parce qu'elle est véritable. Quand tu vas dans un PMU, la plupart des gens s'abstiennent, mais ils regardent quand même la télévision et les débats pour beaucoup. Donc je pense que cette passion pour les élections traduit une volonté de communion nationale. En fait, il y a de moins en moins de rites populaires, il y a de moins en moins de grandes traditions, de grands moments de communion au point de vue national ou local. Et donc l'élection, malgré tout, même quand on n'y croit pas, C'est quand même un moment où on se sent français. C'est un moment où on se sent français et donc on suit ça. Moi, tu vois, je n'ai pas beaucoup voté ces dernières années. Voire si, je ne vais pas le dire du tout, mais j'ai un petit peu voté. Et pourtant, je continue à suivre les élections. Alors, pas comme dans mes jeunes années, mais quand même. Parce qu'on a le sentiment que c'est quand même un thermomètre. C'est quand même un thermomètre. Donc même les gens qui n'y croient plus, ils aiment bien savoir ce que pensent les autres français et à quelle sauce on va être mangé.

  • Speaker #1

    Juste la petite question sur le Rassens National Est-ce que tu penses que c'est un parti Qui a encore un avenir Qui peut jouer encore un rôle Ou tu penses qu'on atteint la fin Ou ça va finir de manière tragique tout ça

  • Speaker #0

    Écoute je n'en sais rien En plus je ne voudrais pas être trop dur Parce que bien souvent Je laisse paraître une vision extrêmement acerbe et très négative du Rassemblement national parce que j'ai été au Front national autrefois et qu'il est vrai que c'est comme toujours dans la vie, je n'ai pas envie, ils n'en ont pas besoin de donner les bons points à Jordan Berdella ou à Marine Le Pen. Donc souvent, quand je m'exprime concernant les partis politiques et concernant le Rassemblement national en particulier, c'est très souvent pour critiquer. Donc maintenant, est-ce que le Rassemblement national a un avenir ? Si on en croit les dernières réussites électorales, oui. On voit que là, Marine Le Pen est en passe d'être inéligible. Donc en fait, tout est possible. Est-ce que si c'est Jordan Bardella le candidat en 2027, ça va être une réussite ? Je ne sais pas. Moi, si j'en crois à titre personnel, son débat face à Attal, il y a quand même un manque de maturité politique, il y a une forme de jeunesse. Et on ne peut pas le lui reprocher. Jordan Bardella a un an de moins que moi, je crois qu'il a 29 ans. Donc, est-ce qu'il a un avenir politique ? Oui, maintenant, qui se souvient aujourd'hui de Baladur ou même de Chirac ? Pas grand monde. Donc, en fait, avoir un avenir politique, est-ce que c'est laisser une trace dans l'histoire ? Et est-ce que c'est vraiment influencer la politique française en bien, ou en tout cas marquer le pays ? J'en suis moins certain. Et quand je vois les extraits, je n'ai pas lu les mémoires de Bardella, mais en ce moment, ça fait beaucoup d'actualité. Je n'ai pas le sentiment qu'il y ait un projet de rupture, même partielle. avec ce que nous connaissons actuellement, c'est-à-dire que les extraits que j'en ai lus, donc encore une fois, il faut que je m'attelle à cette lecture, mais sur un peu les clés de voûte et les paradigmes principaux de la politique actuelle, avortement, gaullisme, tu vois, tous ces vieux sujets que je trouve dépassés en plus, je ne vois rien de nouveau, donc je ne sais pas si ça va révolutionner la France en tout cas.

  • Speaker #1

    Alors. Si justement on n'attend pas tout des partis politiques, on peut faire des choses aussi dans la société civile, dans la sphère militante. Et toi, tu avais lancé une aventure, celle de l'Alvarium, qui s'est finie par une dissolution. Je dis juste un mot pour moi, faire part de mon expérience de l'Alvarium. Moi, j'avais trouvé que c'était sans doute une des plus belles choses qui s'étaient lancées ces dernières années en dehors de la sphère des parties. Parce que c'était à la fois une expérience de l'alvarium, mais aussi une expérience de l'alvarium. à la fois une communauté, c'était à la fois un lieu qui était présent dans une ville, c'était une multitude de projets qui allaient du ciné-club au potager communautaire, à des maraudes avec une dimension chrétienne, avec plein de conversions, de baptêmes qui ont lieu à travers l'alvarium. C'était quelque chose qui redonnait espoir à une jeunesse. Alors, voilà, on ne va pas pleurnicher et être dans la nostalgie en disant qu'est-ce que c'était bien. C'est vrai que c'était vraiment génial. Je voulais juste te poser la question, est-ce que toi, tu vois des choses par rapport à l'alvarium que tu regrettes d'avoir faites ? Ou voilà, des choses, si c'était à refaire, est-ce que tu ferais différemment ?

  • Speaker #0

    Écoute, c'est une question que je me pose extrêmement souvent quand même. Je pense que dans les circonstances dans lesquelles on était, on a agi dans 95% du temps, on a agi comme il fallait le faire. Mais c'est sûr qu'a posteriori... Après, on se dit qu'on aurait pu être plus professionnels, notamment dans le fonctionnement. Nous aurions pu essayer de nous implanter un peu plus à la campagne. Nous aurions pu essayer d'avoir moins d'initiatives pour les faire mieux et mieux les inscrire dans la durée, dans le temps. Nous aurions pu peut-être, je dis bien peut-être parce que très franchement, je n'en suis pas convaincu. Peut-être lisser notre image sans nous renier, mais franchement je vois même pas trop, mais peut-être éviter parfois de braquer mes voitures, je ne vois même pas vraiment comment, parce qu'en fait pour que nos auditeurs comprennent, je ne vais pas m'étaler sur l'albarium, j'y suis revenu beaucoup de fois et puis je n'ai pas envie de jouer l'ancien combattant à 30 ans. Mais en fait à l'origine on ouvre un local à Angers, pas loin du centre mais plutôt dans une banlieue pourrie. à partir duquel, grâce à l'argent récolté par une buvette, on achète de la nourriture pour des SDF ou des foyers précaires. Et très très vite, du fait que j'étais connu à Angers déjà en partie, et puis d'autres militants également, alors moi comme ancien responsable du Front National de la Jeunesse, et d'autres comme ayant appartenu à Génération Identitaire, très très vite on devient la cible d'attaques à la fois de banlieusards du coin, de l'extrême gauche, et même de la ville d'Angers, qui au bout de deux mois d'existence, vote un vœu en conseil municipal. une agglomération de 165 000 habitants, pour condamner, etc., ce que nous faisons. Et donc, on se retrouve projetés dans le champ politique malgré nous, et peu à peu, de communiqués de presse pour se défendre, en petites actions pour expliquer qui on est, ou alors dénoncer l'hypocrisie ambiante, on se retrouve à constituer un vrai groupe politique local, à être rejoint par de plus en plus de gens, à multiplier les initiatives, tu les as décrites, culturelles, associatives, religieuses, bref. sociale et on a eu en fait pendant, c'est aussi pour ça que ces années ont été aussi exaltantes, mais pendant quatre cinq ans perpétuellement la tête dans le guidon parce que l'actualité venait sans cesse à nous, que l'actualité politique angeline a beaucoup tourné autour de nous. Pour ceux qui veulent s'en convaincre, il faut se souvenir qu'en 2020, par exemple, la mesure numéro un de la gauche municipale sur son programme aux élections municipales, c'est la fermeture de notre local. C'est-à-dire que c'est la priorité pour la gauche municipale avant toute autre question sur la politique locale. Donc bref, on a tellement été le centre de toute la tension, on a tellement eu à gérer les emmerdes du quotidien, agressions, tentatives d'incendie, diffamation, etc. qui nous a été difficile de penser une stratégie. On a grandi, malgré nous, ça a été un peu le cas d'Academia, d'ailleurs, je crois. On en a parlé plusieurs fois, mais on navigue à vue. Et un beau jour, on se retrouve dissous. On se retrouve dissous pour des motifs qui sont en même temps tellement futiles. Je le dis souvent, il faudrait que je revienne là-dessus, mais pour la petite anecdote, le rapporteur public au Conseil d'État, parce qu'on fait un recours devant le Conseil d'État, demande au début... la réhabilitation de l'alvarium et la condamnation de l'État français à une amende pour dommages d'intérêt et dans une mesure qui n'existe pas de l'aveu de certains avocats au Conseil d'État qui ont 30 ans de carrière, on se retrouve rejugé pour un deuxième passage au Conseil d'État avec une autre chambre pour ce coup-ci arriver à un résultat qui est conforme à la volonté du ministère de l'Intérieur, mais avec le même rapporteur public qui l'a dit tout l'inverse de ce qu'il a dit lors du premier jugement. C'est dire comme... comme il n'y avait pas grand-chose finalement contre nous, puisque grosso modo, ce qui a été retenu, c'était que nous étions violents. Or, même dans le deuxième passage, ce motif-là pour nous dissoudre saute. Et aussi qu'on incitait à la haine parce qu'on faisait le lien entre immigration et insécurité. Et alors, c'est là-dessus qu'on a été dissous. Alors que bon, même Valérie Pécresse a parlé du grand remplacement et de l'insécurité liée à l'immigration. Même Darmanin, d'ailleurs, qui nous a dissous. Donc voilà, si je peux donner un conseil à des gens qui s'engageraient comme ça... notamment on était très jeunes mais aujourd'hui contrairement à nous il y a 8 ans il y a une génération de militants plus âgés qui est encore dans le coup qui est encore dans la partie donc demander conseil professionnaliser au maximum à la fois le fonctionnement, la gestion des ressources et même penser véritablement le militantisme comme être un moyen de convaincre notre peuple il faut toujours avoir cette obsession là je te coupe parce que justement je voudrais qu'on parle de ça plus en détail

  • Speaker #1

    Comme je le dis, le slogan du podcast, c'est ne pas seulement critiquer, mais aussi créer. Et du coup, tu vois, en plus, tu sais, ça a été souvent l'objet de nos discussions ces derniers mois. Ça m'est arrivé parfois d'avoir des propos ou des avis un peu critiques sur ce qui se faisait en matière de militantisme. Alors déjà, je tiens à dire pour ceux qui m'écoutent. qu'il s'agit en aucun cas pour moi de condamner ceux qui agissent. J'encouragerai toujours ceux qui s'engagent, ceux qui font des choses à faire, et je ne me permettrai jamais de faire des critiques publiques pour les décourager de faire ce qu'ils font. Je pense qu'il faut toujours encourager ce qui se fait, et j'invite tous ceux qui nous écoutent à le faire, surtout si vous êtes plus âgés, que vous avez des plus jeunes autour de vous qui s'engagent, et bien soutenez-les, ne les critiquez pas. Mais néanmoins, Il est important aussi de ne pas regarder les choses de manière béate et d'être capable de pouvoir aussi chercher à améliorer les choses. Et du coup, tu disais, premier point, je reviens sur ce que tu disais, dans ce qu'on peut améliorer, tu évoquais du coup la professionnalisation.

  • Speaker #0

    Oui, à savoir... avoir des modes de gouvernance de nos milieux militants qui soient moins centralisés, essayer de bien utiliser les ressources humaines. Là, je parle vraiment comme un manager, mais il y a de ça. Utiliser mieux les ressources humaines. On a des graphistes, on a des gens qui sont des artistes. Bref, comme dans toute société, il y a plein de compétences des uns et des autres. Il faut apprendre à bien les utiliser. et puis par professionnalisation j'entends aussi avoir des vrais statuts carrés avoir un vrai fonctionnement avec des vraies assemblées générales etc.

  • Speaker #1

    Moi souvent, et justement j'attends un peu que tu rebondisses sur ce que je vais dire, peut-être en t'opposant à ce que je vais dire, mais une des faiblesses que je vois dans les structures militantes, en particulier jeunes, qui existent, c'est d'une part que déjà la mentalité militante en elle-même peut parfois être un peu trop simpliste. et du coup en présentant une vision du monde militante donc forcément un peu parfois simplifiée on se met des verrous qui empêche d'agir, qui empêche de parler à certaines personnes, qui empêche d'adapter son discours au réel. C'est toute la question simplificatrice du slogan en politique, même tout simplement du côté partisan de la politique, qui, je me pose la question, est-ce que parfois, ce n'est pas quelque chose qui empêche de bien servir le bien commun ?

  • Speaker #0

    Je réfléchis. Si, c'est évident. Alors après, il faut prendre en compte la réalité militante, c'est que pour fédérer, on ne fédère pas autour d'un colloque philosophique. Et donc, il y a forcément des slogans, etc. Maintenant, il est clair qu'il faut, comme tout dans l'existence, c'est une question de tension, il y a une ligne de crête à tenir. Et il est vrai que dans les mouvements militants, il faut réussir à avoir un juste équilibre entre le slogan qui doit être l'expression d'une idée vraie. formulée de manière convaincante et entraînante, et le slogan qui est juste une manière de se faire plaisir pour choquer. Par exemple, puisqu'on parle des slogans, et dans les modes d'action c'est pareil, faire en sorte de toujours réfléchir à la fin de tout ce qu'on fait d'un point de vue militant, même une fin qui n'est pas immédiate, même une fin un peu lointaine, je veux dire typiquement ne faire que des actions avec une banderole et une bâche. ça n'est pas forcément utile, mais en faire ça peut être utile, ne serait-ce que pour fédérer un groupe militant ou faire entendre un message sur les réseaux sociaux. Maintenant il ne faut pas que la fin en soit, ce soit les réseaux sociaux. Voilà et c'est vrai qu'il faut remettre en question perpétuellement nos modes d'action et notamment parfois on voit qu'en rendant plein de choses publiques on s'attire des ennuis alors qu'on convainc peu de gens du fait des algorithmes des réseaux sociaux ou de de la presse. Peut-être une partie des choses qu'on peut faire dans un groupe militant. qui n'a pas forcément vocation à la publicité.

  • Speaker #1

    Mais ouais, autre question que je me pose, c'est... Est-ce qu'en fait, finalement, il n'y a pas un effet bulle ? Tu as évoqué ça, justement, avec cet effet d'algorithme, où parfois on a l'impression que certaines actions, certains slogans, finalement, ne sont faites que pour s'adresser aux autres groupes militants, ou en tout cas pour parler à des jeunes qui pourraient potentiellement être des militants, mais du coup, plus du tout à notre peuple.

  • Speaker #0

    Oui, il y a de ça, mais c'est indispensable aussi, parce qu'encore une fois, il faut fédérer un groupe, etc. Maintenant, il ne faut pas faire que ça. Il ne faut pas faire que ça, et c'est vrai qu'on a le sentiment, parfois, notamment de la part d'organisations jeunes, qu'il manque l'autre dimension, c'est-à-dire parler au nombre le plus large possible, sans ce qui ne signifie pas forcément se renier, etc. Mais voilà, avoir une manière de s'exprimer et d'agir qui ait un maximum d'influence.

  • Speaker #1

    Et puis, sur la question du militantisme, il y a aussi souvent, et ça c'est plutôt la critique que font les aînés, moi c'est ce que j'entends souvent autour de moi avec des gens de mon âge, qui eux sont allés à quelques... quelques activités de l'Action Française ou de je ne sais quel groupe militant quand ils avaient entre 20 et 25 ans, mais qui dit finalement, je n'en ai retenu que, finalement, de l'amusement où, tu vois, voilà, on a joué un peu au gros dur, on a bu des bières entre copains, mais tout ça, finalement, ne mène à rien. Qu'est-ce que tu répondrais ?

  • Speaker #0

    Comment le dire sans trop de mépris ? En fait, je comprends ça. Et il est vrai qu'il y a eu plein de groupes militants qui, du coup, laissent un goût un peu amer à beaucoup de gens dans les dernières décennies, ou un sentiment d'inutilité, etc. Mais ce n'est pas de la faute des jeunes générations. C'est de la faute des gens qui ont participé à ces choses-là. Et la réalité, c'est que, je l'observe personnellement, je crois que tu l'observes également, on a vu ces 15 dernières années, les milieux militants s'assainir, se professionnaliser et changer de paradigme et de vision. Et donc, les gens qui vous disent Oui, nous, il y a 20 ans, en plus, souvent, ce sont les mêmes qui donnent des leçons. C'est-à-dire, oui, nous, il y a 20 ans, au moins, on faisait ça, au moins, on faisait ça. Et qui, en même temps, disent Ouais, j'ai quand même passé l'âge pour ces conneries. Il faut savoir, est-ce que c'est des conneries ou alors est-ce que vous étiez des types super ? D'une. Et de deux, je pense que dans les gens qui nous écoutent, il y a des gens qui ont 30, 40, 50 ans peut-être, qui ont forcément des choses à apporter aux plus jeunes. Et que précisément, s'ils voient des groupes militants un peu jeunes, un peu immatures sur certains aspects, Ils peuvent avoir des choses à apporter, à la fois financièrement, à la fois en termes de compétences graphiques, compétences pour écrire, compétences pour donner des conférences, compétences même pour des savoir-faires artisanaux. Bref, il y a forcément quelque chose à apporter. Et ceux qui disent que ça ne sert à rien se trompent, puisque quand bien même il y a beaucoup de groupes militants qui n'ont été que des bandes d'amis, ce qui n'est pas toujours le cas. puisqu'il y a un certain nombre de choses issues des groupes militants, des termes, des manières d'agir, etc., qui ont eu de vrais impacts sur la société. Quand bien même ce ne serait qu'une histoire de bande d'amis, ce qui n'est pas le cas, je le répète, une bande d'amis, ça peut forger des destinées, ça peut avoir un impact sur toute une vie, sur des familles, bref, sur beaucoup de choses. Et donc, même si, comme le prétendent certains aigris, les milieux militaires... militants ne sont que des bandes de potes, eh bien si déjà ce sont des bandes de potes saines qui permettent de faire des mariages sains, des relations amicales saines, des entreprises saines, ce serait déjà énorme. Mais en plus, je pense, vraiment, surtout avec le contexte actuel, que les groupes militants ont une influence et qu'ils sont amenés à en avoir de plus en plus. Je participais ce week-end à une marche en hommage à Saint-Martin organisée par Des Tours et Des Lys, qui est donc, on reviendra après sur ce sujet-là, mais voilà, l'une des... L'une des organisations qui participent à l'aventure du mouvement Chouan, nous étions 200 personnes, au moins, dans la rue, ça avait beaucoup de gueules, c'était beau, il y a eu un aspect religieux, il y avait des petites vieilles au balcon qui applaudissaient, des gens qui n'avaient absolument rien à voir avec nous. Et tout cela, à la fois, redonne espoir à une partie de notre peuple, montre aussi à notre peuple, qui est désespéré par les élections, qu'il y a d'autres choses à faire, beaucoup plus concrètes, pour renouer avec notre identité. participent à la conversion des âmes, participent à beaucoup de choses extrêmement utiles.

  • Speaker #1

    Donc moi, tu vois, une des choses qui me... Enfin, ouais, pas désespère, mais que je trouve un peu triste quand je regarde autour de moi et je fais le constat. Alors, c'est effectivement ce que tu as dit, c'est que l'engagement, c'est quand même souvent quelque chose qui est plutôt réservé à la jeunesse et qui a un fort désengagement après 30 ans. qui a, comme tu l'as évoqué, parfois une forme de mépris. de la part des plus âgés vis-à-vis de l'engagement des jeunes, comme si on avait oublié sa jeunesse, et qu'il n'y a pas de volonté finalement des plus âgés d'aller aider les plus jeunes. Et puis même, je trouve qu'il y a un cloisonnement de l'engagement. Alors je ne dis pas encore une fois qu'on doit tout mélanger et que tous les engagements peuvent forcément s'afficher publiquement ensemble, mais j'ai l'impression qu'il y a un fort engagement qui va être purement religieux. et qu'à côté de ces gens-là, qui vont participer aux événements paroissiaux, etc., on ne les retrouvera jamais pour dénoncer de véritables injustices. Je t'ai entendu plusieurs fois faire ce reproche-là, en disant en gros, dans telle ville, on sait très bien qu'au rassemblement qu'il pourrait y avoir en hommage, en commémoration, après la mort de la jeune Lola... Oh, dude ! Thomas, il pourrait y avoir des centaines et des centaines de personnes et ces gens-là ne sont pas là, ne sont jamais là. Et quand on leur demande pourquoi ils n'étaient pas là, ils nous envoient promener. En fait, je rêverais, si tu veux, dis-moi ce que tu en penses, si mon rêve te paraît totalement immature et ridicule, mais d'une mouvance où on serait capable davantage de... de connecter les différents fronts, sans forcément les mélanger pour autant, et de manière plus intergénérationnelle aussi.

  • Speaker #0

    Alors déjà, une remarque sur ce que tu as dit, c'est que d'abord je te trouve optimiste sur le fait que beaucoup de gens sont engagés dans leur paroisse, parce qu'en fait, si déjà tous ces gens qui ont milité autrefois ou qui seraient susceptibles de militer parce qu'ils ont beaucoup reçu étaient engagés à fond dans leur paroisse ou dans les mouvements scout, tous seraient déjà énormes. Or, je n'en suis pas certain. Et il est vrai qu'une question que j'essaie de me poser à moi-même et que du coup je n'hésite pas à poser à d'autres, c'est, tu sais, Jean-Paul II a dit, France, qu'as-tu fait de ton baptême ? Voilà, un certain nombre de gens, peut-être même dans ceux qui nous écoutent, Qu'avez-vous fait de votre baptême ? Qu'avez-vous fait de votre promesse scoute ? Promesse scoute dont je rappelle que c'est bien d'emmener ses enfants au scout, c'est même essentiel, mais que la promesse scoute, c'est sur mon honneur, avec la grâce de Dieu, je m'engage à servir de mon mieux, Dieu, l'Église, ma patrie. Après, il y a des variantes. et à aider mon prochain en toutes circonstances, etc. Il y a des variantes, ma patrie, l'Europe, etc. Et donc, il y a une dimension politique. En fait, on est dans la religion de l'incarnation. Se contenter d'être dans son coin, d'être la lampe sous le boisseau, vous savez, dont parle le Christ, eh bien, ça ne sert absolument à rien. Et donc, être le sel de la terre pour soi-même, c'est totalement inutile. Maintenant, comment faire ? D'abord, très franchement, il y a eu des hommages, tu as parlé, c'était un très bon exemple, des hommages ou des manifestations organisées suite à la mort de Thomas, de Lola, de Philippine et tant d'autres. Je veux dire, participer à une manifestation qui demande à ce que des OQTF, c'est-à-dire des gens qui ne devraient pas être sur notre territoire, soient vraiment renvoyés chez eux pour éviter le meurtre de notre peuple, de jeunes de notre peuple, il me semble que ce n'est pas non plus la promotion de la pédophilie. Et que donc, ça n'a rien de délirant d'aller se montrer à visage découvert dans ces trucs-là. A fortiori, quand il y a plein de manifestations qui se passent très bien, avec des gens à visage découvert, etc. Nous, on en organisait en Angers. La dernière, nous étions 250. Il y avait des dizaines de gens, des dizaines, plus que bien plus de la majorité de gens que je ne connaissais pas, qui étaient extérieurs à toute mouvance militante, des retraités, etc. Et il n'y avait pas un quart de ma paroisse. Je veux bien que la mouvance militante doive se réinventer, être plus attirante pour les gens qui sont déjà insérés socialement, qui sont des adultes, etc. Mais je pense plutôt que c'est aux gens de notre génération et des générations antérieures que c'est à eux de se bouger. Il y en a d'ailleurs beaucoup. Pour aller à la rencontre des plus jeunes et proposer de se professionnaliser, de faire mieux, de faire moins ghetto, pour utiliser une expression à la mode. Et moi aussi, je rêve du... du moment où il y aura une véritable jonction entre ces milieux militants et le monde réel. Mais pour ça, il faudrait que les générations de militants, les unes après les autres, ne s'embourgeoissent pas. N'enfilent pas leurs pantoufles pour ne penser qu'à leur boulot et à la sortie du dimanche.

  • Speaker #1

    J'espère qu'ils nous auront entendus.

  • Speaker #0

    On me dit souvent que le moralisateur, ce sujet, eh bien... Voilà, c'est le serment de Fergana.

  • Speaker #1

    Alors Jean-Edouard, juste pour finir un petit peu avant de nous quitter, tu as prononcé justement le mot du mouvement Chouin. Est-ce que tu peux nous dire un petit mot sur ce mouvement ?

  • Speaker #0

    C'est une idée que nous sommes plusieurs à avoir eue bien avant la dissolution de l'Alvarium d'ailleurs, où on se rendait compte qu'il y avait l'éclosion de plusieurs communautés militantes, un peu partout, notamment dans l'Ouest. avec des gens très sérieux qui étaient déjà des pères de famille pour certains, des chefs d'entreprise, etc. Mais que ces communautés militantes n'avaient pas toujours ni l'impact, ni les ressources qu'elles méritaient, ni l'impact politique, médiatique, ni les ressources financières ou les ressources humaines dont elles avaient besoin. Et donc le projet du mouvement Chouan, qui est un mouvement mal né, comme l'a très bien souligné la Horde, j'invite... Les gens à toujours lire les sites antifascistes parce qu'en fait, dans les critiques, même caricaturales et ridicules de nos adversaires et de mauvaise foi, il y a toujours un petit fond de vérité. Et donc, la Horde a écrit un article en disant je naisse d'un mouvement mal né, le mouvement chouant. Et je bats ma coupe. C'est vrai que c'est un mouvement mal né parce qu'on n'a pas bien pensé en le lançant à la fin ultime, le but. On n'a pas bien pensé à l'organisation, etc. Donc, tout cela est en restructuration. Dans l'ouest de la France, qui est un territoire qui a plusieurs spécificités, on dit toujours que l'ouest de la France, je ne parle pas de la Bretagne, mais notamment les pays de la Loire, la Touraine, sont des régions à très faible identité. Même la Normandie, on n'en parle pas forcément comme un territoire très identitaire avec beaucoup de particularisme, je mets à part la Bretagne. Et en tout cas, toutes ces régions-là d'abord ont des particularismes plus importants que ce qu'on croit, et des cultures locales plus importantes que ce que l'on croit. et elles ont des points communs, donc Touraine, Anjou, Vendée, enfin bref, Pays de la Loire, Normandie, Bretagne, d'être des zones avec, bien sûr, il existe des zones avec beaucoup de cas sociaux, de campagnes abandonnées, de populations en difficulté financière, spirituelle et tout, mais ce sont quand même des zones, ce n'est pas le Nord-Pas-de-Calais, qui sont un peu préservées de ce phénomène de cassocisation, beaucoup plus préservées qu'ailleurs dans la plupart de... des campagnes et des villes par l'immigration et d'ailleurs ça s'en ressent sur les résultats électoraux avec de très faibles résultats électoraux pour même si c'est en progression pour le rassemblement national ou eric zemmour alors qu'en parallèle c'est des régions qui sont quand même assez conservatrice c'est des régions qui envoyait le plus de bus par exemple à le manif pour tous c'est le maine et loire et le département de france dans lequel les gens se scolarise le plus dans les écoles privées il ya plein de petites caractéristiques comme ça qui montre que le catholicisme est resté assez enraciné Et un des autres points communs, c'est le mépris de Paris, à la fois du gouvernement pour ces régions-là, qui par exemple nous renvoie les migrants, comme toutes les autres régions sont saturées par la migration, on nous envoie massivement les migrants de dernière génération. Et puis bien sûr le mépris de la part des états-majors parisiens, des partis politiques de droite. Voilà, pour vous donner des exemples, en Pays de la Loire, il n'y a pas un seul élu. qui a été élue deux mandats d'affilée pour le Rassemblement national, par exemple. Les secrétaires départementaux changent sans arrêt. Il n'y a aucune figure locale. On fait du parachutage. On a parachuté Marie-Caroline Le Pen dans une circonscription, par exemple en Sarthe, qui aurait dû être gagnée. Bref, il n'y a aucun travail de terrain. Et elle a perdu à 120 voix près, ce qui est vraiment dommage. Donc, il n'y a aucun travail de terrain. Il y a une identité commune. Il y a certaines choses à préserver avant de connaître certaines difficultés du reste de la France. Et donc, l'objectif du mouvement Chouan, c'est de... coordonner l'action des communautés militantes locales pour leur donner une expression politique, peut-être même électorale parfois, localement, pour peser sur les scrutins, et faire en sorte de préserver un maximum nos régions, nos identités, avec trois axes majeurs, la justice sociale, qui est donc à la fois la justice pour les plus pauvres, mais aussi la lutte contre le fiscalisme spoliateur, la défense de nos identités, et un discours anti-jacobins et contre la centralisation, qui fait partie des mots dont on parle très peu, moras c'est très loin aujourd'hui, mais qui sont quand même, d'ailleurs que ce soit à l'échelle parisienne ou à l'échelle bruxelloise, la centralisation, cet éloignement du politique des citoyens, fait partie des mots terribles de notre époque. Et les stratégies à mettre en place pour ça, c'est bien sûr développer un maximum sur les réseaux sociaux. mais pas seulement, parce que je suis contre la virtualisation de la politique, nous sommes contre, également développer des communautés locales, des locaux, des associations, des initiatives, qui permettent de peser sur le réel, indépendamment des élections, et même des idées politiques, puisqu'en fait, une brasserie ouverte à la campagne, une épicerie en ville, un petit bar associatif, bref, plein de choses, un local pour des conférences, permettent d'agir sur le réel, indépendamment de la politique politicienne ou des grandes fractures idéologiques.

  • Speaker #1

    Merci Jean-Luc pour cette présentation. Je pense que ce sera l'occasion de réévoquer peut-être plus en détail des idées concrètes, notamment sur la question de la projection. en termes de racinement local, de projets qui reposent sur des communautés. On n'a pas évoqué aussi un sujet dont on a souvent parlé, la question des tiers-lieux, d'avoir un local et de pouvoir l'animer avec une animation à la fois associative et aussi professionnelle, parce qu'il faut payer un loyer, etc. Bref, tout ça, c'est des sujets sur lesquels j'espère qu'on aura l'occasion de revenir et puis avec des exemples concrets. Ce sont des sujets aussi sur lesquels lesquels j'invite tous ceux qui écoutent le retour au réel de se pencher sur ces sujets-là, parce que je pense qu'il y a vraiment, comme l'a montré Jean-Eude, comme on a essayé un peu de l'évoquer, je pense une brèche dans le domaine du possible, dans ce qu'on peut faire sur le réel, pour essayer de reprendre une partie du réel entre nos mains et agir à petite échelle de mais agir quand même. Encore merci Jean-Eude, je te laisse dire un dernier mot avant de nous quitter, et puis j'espère qu'on se retrouvera bien vite dans le réel.

  • Speaker #0

    Merci Victor, un dernier mot, engagez-vous, et donc l'engagement, Victor tu l'as dit, tu as parlé des tiers-lieux, ça consiste aussi parfois en des initiatives qui semblent anodines, mais qui ont énormément d'impact, un pèlerinage organisé, une épicerie associative, en ville ou à la campagne, bref, plein de choses. dans un monde où les gens manquent de liens et d'esprit communautaire et sont très demandeurs, ça peut avoir un impact que l'on n'imagine pas, notamment en termes de conversion.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Jean-Eude. Je vous invite à commenter cet épisode, à nous envoyer des messages, je mettrai les liens des réseaux sociaux de Jean-Eude, son canal Telegram, si vous voulez suivre aussi les différentes... les différentes activités et projets de Jean-Eudes. Je m'exploite aussi sur le mouvement Chouan. Je vous invite à aimer ce podcast, à le partager, à lui mettre une bonne note sur les plateformes d'écoute parce que ça va améliorer son référencement et ça va soutenir mon travail. Donc, je vous remercie à tous et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine dans Retour au Réel. À bientôt.

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