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Nosferatu (1922) : aux origines de l'histoire du cinéma d’horreur et de l’expressionnisme allemand 🧛🏻‍♂️ Rétro Cinéma Podcast - S2 #6 🍿 cover
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Rétro Cinéma - Histoire du cinéma et des films de patrimoine

Nosferatu (1922) : aux origines de l'histoire du cinéma d’horreur et de l’expressionnisme allemand 🧛🏻‍♂️ Rétro Cinéma Podcast - S2 #6 🍿

Nosferatu (1922) : aux origines de l'histoire du cinéma d’horreur et de l’expressionnisme allemand 🧛🏻‍♂️ Rétro Cinéma Podcast - S2 #6 🍿

14min |11/05/2025
Play
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Nosferatu (1922) : aux origines de l'histoire du cinéma d’horreur et de l’expressionnisme allemand 🧛🏻‍♂️ Rétro Cinéma Podcast - S2 #6 🍿

14min |11/05/2025
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Description

[Rétro Cinéma – Séance 6 : Nosferatu de Murnau et le mouvement expressionniste allemand - Mai 2025] 🍿🎙️

Bienvenue sur Rétro Cinéma, le podcast qui vous plonge au cœur des classiques du cinéma de patrimoine et de l’histoire du 7e art !

Dans cet épisode, nous explorons les origines du cinéma fantastique et du cinéma d’horreur, avec un focus sur le mouvement expressionniste allemand et ses ambiances sombres et torturées.

Au programme de cette nouvelle séance de votre podcast cinéma Rétro Cinéma :
🩸 Nosferatu (1922) de F.W. Murnau — la première apparition iconique du comte Dracula, entre terreur et poésie.
🧠 Le Cabinet du docteur Caligari (1920) de Robert Wiene — un voyage dans la folie et le contrôle mental aux décors déformés.

Nous décryptons ensemble :

  • Les codes visuels et stylistiques de l’expressionnisme allemand

  • Le contexte historique d’après Première Guerre mondiale

  • L’impact durable de ces films sur le cinéma mondial, de Tim Burton à David Lynch, jusqu’au récent remake de Nosferatu par Robert Eggers (2024) et le cinéma d’horreur en général.

🎥 Ces chefs-d’œuvre sont désormais dans le domaine public et accessibles gratuitement sur YouTube :

Pour approfondir, écoutez l’interview de Robert Eggers sur Konbini Video Club et ses inspirations, des classiques du cinéma mondial au cinéma d’horreur : Lien Interview

📲 Suivez Rétro Cinéma sur les réseaux pour prolonger la discussion et ne rien manquer :
Instagram • @newland.cinema
X (Twitter) • @NewLandCinema
YouTube • New Land Cinema

🎧 Abonnez-vous, partagez cet épisode, et laissez une note si vous avez aimé !

Et voilà, c'était Rétro Cinéma, ou Rétro Ciné pour les intimes, votre Podcast d'histoire du Cinéma mondial, qui vous transporte dans l'histoire des films de patrimoine du cinéma mondial avec des chefs d'oeuvres disponibles simplement, sur internet, dans vos médiathèques et cinémathèques, voir festivals de films de cinéma, près de chez vous 🎬🍿

Sources :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Rétro Ciné, votre rendez-vous cinéma qui vous transporte dans les films de patrimoine du cinéma mondial avec des offres disponibles gratuitement ou presque sur internet, dans les festivals, dans vos médiathèques et cinémathèques près de chez vous. Dans la séance d'aujourd'hui, je vous emmène avec moi en Allemagne au début du XXe siècle, à la redécouverte d'un des mouvements cinématographiques les plus célèbres. l'expressionnisme allemand. Et pour cela, nous allons nous intéresser non pas à un, ni deux, mais trois films, dont les deux plus représentatifs du mouvement, à savoir Le cabinet du docteur Caligari de Robert Wiener, sorti en 1920, puis en particulier sur le chef-d'œuvre Nosferatu datant de 1922 de Friedrich Wilhelm Murnau, avec lequel je mets en miroir la proposition de 2024. Je ne On ne reviendrait pas sur Nosferatu le vampire de Werner Herzog, Merci. datant de 1979, car je souhaite vous présenter ce qu'il nous reste aujourd'hui, plus de 100 ans après la sortie de Nosferatu, de l'expressionnisme allemand, et comment Robert Heger a remis au goût du jour ce style, et également certains thèmes, pour nous parler à nous, spectateurs contemporains, dans un monde post-Covid, post-vérité, et anxiogène de tous les conflits armés, ou encore menaces planantes sur nos démocraties. Alors, prêt pour ce voyage dans le temps ? Venez avec moi en Allemagne ! dans les années 1910. L'expressionnisme allemand est donc un mouvement cinématographique majeur qui est apparu dans l'Allemagne dans les années 1910-1920, notamment pendant la République de Weimar, qui a eu lieu de 1919 à 1933. Il s'inscrit dans un courant artistique un peu plus large qui va toucher à la peinture, au théâtre, la littérature, et qui cherchait à exprimer les émotions intérieures plutôt qu'à représenter le monde de manière réaliste. Pour aller plus loin, il faut revenir sur le contexte historique de l'apparition de ce mouvement. Nous sommes donc plutôt après la première guerre mondiale. L'Allemagne est marquée par une instabilité économique, politique et sociale. Le cinéma devient alors un moyen d'exprimer ses angoisses, les troubles psychologiques des gens, une réalité intérieure qui est déformée par le regard subjectif. L'expressionnisme allemand est reconnaissable car il a un style visuel caractéristique. On y retrouve les décors stylisés et irréalistes, qui sont souvent peints à la main, anguleux, déformés avec des perspectives qui vont être exagérées. Vous avez forcément vu ces jeux d'ombre et de lumière, ces clairs obscurs très travaillés, très marqués. Ils ont notamment été influencés par la peinture et vont annoncer ce que va devenir le film noir. Côté maquillage, on va retrouver quelque chose de plus théâtral, des maquillages exagérés, des visages figés. Et évidemment, il faut parler de l'ambiance qui se dégage de ces films avec ce côté très sombre, très étrange, angoissant. En ce qui concerne les thèmes à cette époque-là, on va d'abord aborder ce qui est de la folie, du rêve, cauchemar, de la mort, du double, de l'angoisse existentielle. Les figures d'autorité sont souvent perçues comme oppressives, les médecins, la police, les savants. On a une vision pessimiste du monde, presque parfois cauchemardesque. Au-delà de Nosferatu de Murnau et du cabinet du docteur Caligari de Wiener, On peut également citer Metropolis, évidemment, de Fritz Lang, sorti en 1927, et encore toujours Fritz Lang avec M. Le Maudit en 1931, où il va explorer d'autres genres, à savoir la science-fiction, la lutte des classes et une esthétique monumentale avec Metropolis, et M. Le Maudit, qui est davantage un film noir, qui est parlant, contrairement aux autres qui étaient muets, qui a toujours une influence esthétique et dans les thèmes. Comme dit précédemment, l'expressionnisme allemand va avoir une influence durable et directe sur le style du film noir hollywoodien, ainsi que le cinéma d'horreur. On va avoir des réalisateurs contemporains comme Tim Burton, Guillermo del Toro, et évidemment David Lynch, qui vont reprendre certains codes pour les adapter à leur univers. Il faut savoir que de nombreux cinéastes expressionnistes ont fui l'Allemagne nazie, et ont poursuivi leur carrière aux Etats-Unis, ce qui va contribuer à la naissance du style visuel du cinéma américain dans les années 1930 à 1940. Si je me concentre aujourd'hui sur Le cabinet du docteur Caligari, et Nosferatu, c'est parce que tous deux sont tombés dans le domaine public. En effet, 70 ans étant passés, voici plus d'un siècle que ces deux films sont sortis, et vous pouvez donc les retrouver au lien que je vous mettrai en description. Je souhaite également revenir sur ce comparatif entre le Nosferatu de Murnau de 1922 et le Nosferatu de l'année passée, de 2024, de Robert Heger, où on va avoir justement des contextes similaires. On retrouve donc l'Allemagne post-première guerre mondiale du côté de la version de 1922, mais pour ce qui est de la version de 2024, nous sommes dans un monde post-Covid et anxieux. Avec l'arrivée d'un certain populisme, notamment en Europe, on y retrouve les mêmes figures monstrueuses, donc l'allégorie de la peste et de l'étranger dans le Nosferatu de 1922, et à l'inverse, on aura plutôt cette impression de désir refoulé et de dépression, d'anxiété personnelle dans le Nosferatu de 2024. On va avoir notamment ce désir sexuel refoulé très marqué dans la version de 2024. Dans les thèmes, on a donc la peur de l'autre, la peste et la fatalité dans le Nosferatu de Murnau, et on va avoir plutôt l'obsession, la solitude, l'attraction aussi envers l'immoral. voire le mal. Dans l'évolution du style, on a donc le style expressionniste et muet chez Murnau. En revanche, on va avoir peut-être un style plus poussé de l'expressionnisme qui tend vers le gothique chez Robert Heger. À l'inverse de l'expressionnisme allemand, ce sera beaucoup plus réaliste. Comme je le disais, l'expressionnisme allemand avait ce côté irréaliste. Heger, lui, veut l'ancrer dans le réel, dans un espace et une temporalité que l'on peut croire réelle. ce qui amène quelque chose de bien plus immersif, et donc questionnable sur ce que cela veut dire de notre époque. Le message, pour autant, entre ces deux films, pour moi, reste le même. C'est que l'ordre social est fragile face au chaos. Et c'est justement ce chaos qui a dû donner envie à Robert Eggers de revisiter le Nosferatu de 1922, car notre époque lui parle, et il voulait justement mettre en avant cette inquiétude. Une question peut-être que certains se sont posées, pourquoi parle-t-on de Nosferatu quand on se rend bien compte des similitudes avec le roman Dracula de 1921 ? Et bien tout simplement parce que Murnau et sa société de production Pranafilm n'ont pas obtenu les droits officiels pour adapter l'oeuvre auprès de la veuve de Bram Stoker, Florence Stoker. En l'absence de ces droits, ils ont donc changé les noms, Dracula va devenir Orlok, Jonathan Harker devient Hutter. et Mina devient Hélène. Et ils vont donc renommer le film Nosferatu à une symphonie des Grausen qui se traduit par la symphonie de l'horreur. Pour autant, Florence Tucker, quand même poursuivre la société de production et Murnau en justice pour la violation du droit d'auteur, elle va gagner. La décision de justice va même ordonner que toutes les copies du film soient détruites, purement et simplement. Mais heureusement, certaines ont survécu, ce qui a permis au film de devenir un chef-d'oeuvre du cinéma muet. Le nom Nosferatu est donc resté comme une sorte de symbole, en fait, différent de Dracula. Il évoque une imagerie qui va être plus gothique allemande, moins peut-être ancrée dans l'Angleterre, ou encore l'Irlande, Barham Stoker étant irlandais. Elle est associée vraiment à cet expressionnisme et à cette peur qui est plus métaphysique que celle de Dracula. Le conteur Locke, quant à lui, va avoir un statut moins aristocratique et davantage monstrueux, plus animal. Ce qui fait qu'il va être davantage, comme on le disait, dans cette sexualisation des personnages. Et son nom serait apparemment un terme roumain qui signifierait vampire, mais son origine est quand même assez floue. Certains pensent que c'est une mauvaise transcription de nesuphérite qui signifierait insupportable. ou une invention tout simplement d'un autre écrivain, à savoir que, évidemment, Dracula était plus populaire, puisque le livre de Bram Stoker était sorti un an avant le film de Murnau. Pourquoi est-ce que j'avais envie de revenir justement à ce mouvement du cinéma qui est l'expressionnisme allemand, et vous parler de ces deux œuvres ? à savoir Nosferatu et Le cabinet du docteur Caligari de Robert Vigneux, c'est parce que, évidemment, ce sont deux chefs-d'oeuvre ancrés dans leur époque, mais qui vont avoir cette influence sur le cinéma mondial. Ce sont vraiment deux oeuvres fondatrices pour la suite de ce que va devenir le cinéma, notamment le cinéma d'horreur et tout simplement le langage cinématographique moderne. Donc ces deux oeuvres vont montrer qu'on peut également parler de la folie au cinéma, de la peur. du cauchemar. Nosferatu, c'est l'un des premiers films de vampires où vraiment la peur est mise en scène avec ce jeu sur les ombres également, ce rythme latent et le cabinet du docteur Cagliari, lui, s'intéresse à la psychie humaine. Sa narration est biaisée, ses décors sont tordus comme les esprits malades des personnages. Et évidemment, l'art étant politique, ce sont des films engagés. Car tous deux interviennent après la Première Guerre mondiale, où l'Allemagne a vécu ce climat de peur, d'instabilité et de crise. Ces films vont donc traduire cette angoisse collective avec la montée de l'autoritarisme, qu'Algari peut tout à fait être lu comme une critique du pouvoir abusif, et Nosferatu avec sa métaphore du vampire peste qui reflète la peur de l'autre, la peur de la maladie qui pourrait venir d'ailleurs. de la fin d'un monde plus conservateur, donc des thèmes qui ont parlé à Robert Heger dans sa nouvelle version de Nosferatu et qui nous parlent à tous aujourd'hui, en 2025. Ces films ont donc influencé d'autres chefs-d'oeuvre que sont Frankenstein de 1931, Dracula, toujours 1931, mais également des oeuvres plus proches de nous, plus modernes, comme Psychose, Shining, Édouard Rouen d'Argent. Et pourquoi je pense qu'il est important de les revoir aujourd'hui ? C'est justement pour comprendre l'origine d'un certain cinéma de genre, cette science également du montage, l'impact qu'ont eu ces films d'un point de vue visuel, qui est fascinant toujours cent ans après, et dont Robert Eggers a encore pris certains gimmicks dans son remake du film de Murnau. Une chose intéressante à la différence de Eggers, c'est que les jumpscares n'existaient pas à l'époque de Murnau. Robert Ager va justement les rapporter dans sa version de Nosferatu, on peut se poser la question s'il y en a vraiment besoin. La peur n'a peut-être pas besoin de ces jumpscares. Et surtout, évidemment, c'est pour ces questions, ces questions qu'on devra encore se poser aujourd'hui, qui sont toujours actuelles. Qu'est-ce que le mal ? Où se cache la folie ? Que faire face à la mort ? Et que faire face à la montée de l'autoritarisme ? Je vous invite donc à retrouver ces deux chefs-d'oeuvre sur la chaîne YouTube. que je vous mets en description. Il s'agit de la chaîne Les Classiques, où vous retrouverez d'autres œuvres, justement, libres de droit, en toute légalité. Et je vous souhaite donc une excellente séance. Et voilà, c'est fini pour cette nouvelle séance. Comme d'habitude, je vous invite à nous rejoindre sur nos réseaux sociaux, que ce soit notre compte Instagram, X, ou également notre chaîne YouTube pour retrouver les épisodes, si c'est plus simple pour vous, de nous écouter sur cette chaîne. Partagez également les épisodes de podcast, et si le cœur vous en dit, laissez-nous des étoiles sur Apple Podcast, on vous en remerciera jamais assez, c'est ce qui nous permet justement de continuer de faire ces épisodes en ayant une communauté de plus en plus active, et on vous en remercie. Si vous souhaitez connaître les derniers épisodes, je vous invite également à nous rejoindre sur notre newsletter que vous trouverez directement sur notre site web lié à Ausha. En attendant, merci pour votre écoute. Je vous dis à très très bientôt pour une nouvelle séance de Rétro Ciné.

Chapters

  • Introduction Rétro Cinéma

    00:01

  • Séance du jour

    00:24

  • Musique Thème Nosferatu

    01:34

  • L'expressionisme allemand

    01:53

  • Musique Thème Le Cabinet du docteur Caligari

    02:20

  • Contexte Historique

    02:43

  • Style visuel

    03:12

  • Musique horreur

    03:52

  • Thèmes du film

    03:56

  • Cinéma d'horreur

    04:56

  • Comparatif versions Nosferatu

    05:53

  • Evolution du style

    07:01

  • Nosferatu ou Dracula ?

    07:56

  • Influence sur le cinéma mondial

    10:19

  • Inspiration pour les films

    12:06

  • Où se trouvent ces chefs d'oeuvres ?

    13:18

  • Fin de l'épisode de podcast

    13:36

Description

[Rétro Cinéma – Séance 6 : Nosferatu de Murnau et le mouvement expressionniste allemand - Mai 2025] 🍿🎙️

Bienvenue sur Rétro Cinéma, le podcast qui vous plonge au cœur des classiques du cinéma de patrimoine et de l’histoire du 7e art !

Dans cet épisode, nous explorons les origines du cinéma fantastique et du cinéma d’horreur, avec un focus sur le mouvement expressionniste allemand et ses ambiances sombres et torturées.

Au programme de cette nouvelle séance de votre podcast cinéma Rétro Cinéma :
🩸 Nosferatu (1922) de F.W. Murnau — la première apparition iconique du comte Dracula, entre terreur et poésie.
🧠 Le Cabinet du docteur Caligari (1920) de Robert Wiene — un voyage dans la folie et le contrôle mental aux décors déformés.

Nous décryptons ensemble :

  • Les codes visuels et stylistiques de l’expressionnisme allemand

  • Le contexte historique d’après Première Guerre mondiale

  • L’impact durable de ces films sur le cinéma mondial, de Tim Burton à David Lynch, jusqu’au récent remake de Nosferatu par Robert Eggers (2024) et le cinéma d’horreur en général.

🎥 Ces chefs-d’œuvre sont désormais dans le domaine public et accessibles gratuitement sur YouTube :

Pour approfondir, écoutez l’interview de Robert Eggers sur Konbini Video Club et ses inspirations, des classiques du cinéma mondial au cinéma d’horreur : Lien Interview

📲 Suivez Rétro Cinéma sur les réseaux pour prolonger la discussion et ne rien manquer :
Instagram • @newland.cinema
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YouTube • New Land Cinema

🎧 Abonnez-vous, partagez cet épisode, et laissez une note si vous avez aimé !

Et voilà, c'était Rétro Cinéma, ou Rétro Ciné pour les intimes, votre Podcast d'histoire du Cinéma mondial, qui vous transporte dans l'histoire des films de patrimoine du cinéma mondial avec des chefs d'oeuvres disponibles simplement, sur internet, dans vos médiathèques et cinémathèques, voir festivals de films de cinéma, près de chez vous 🎬🍿

Sources :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Rétro Ciné, votre rendez-vous cinéma qui vous transporte dans les films de patrimoine du cinéma mondial avec des offres disponibles gratuitement ou presque sur internet, dans les festivals, dans vos médiathèques et cinémathèques près de chez vous. Dans la séance d'aujourd'hui, je vous emmène avec moi en Allemagne au début du XXe siècle, à la redécouverte d'un des mouvements cinématographiques les plus célèbres. l'expressionnisme allemand. Et pour cela, nous allons nous intéresser non pas à un, ni deux, mais trois films, dont les deux plus représentatifs du mouvement, à savoir Le cabinet du docteur Caligari de Robert Wiener, sorti en 1920, puis en particulier sur le chef-d'œuvre Nosferatu datant de 1922 de Friedrich Wilhelm Murnau, avec lequel je mets en miroir la proposition de 2024. Je ne On ne reviendrait pas sur Nosferatu le vampire de Werner Herzog, Merci. datant de 1979, car je souhaite vous présenter ce qu'il nous reste aujourd'hui, plus de 100 ans après la sortie de Nosferatu, de l'expressionnisme allemand, et comment Robert Heger a remis au goût du jour ce style, et également certains thèmes, pour nous parler à nous, spectateurs contemporains, dans un monde post-Covid, post-vérité, et anxiogène de tous les conflits armés, ou encore menaces planantes sur nos démocraties. Alors, prêt pour ce voyage dans le temps ? Venez avec moi en Allemagne ! dans les années 1910. L'expressionnisme allemand est donc un mouvement cinématographique majeur qui est apparu dans l'Allemagne dans les années 1910-1920, notamment pendant la République de Weimar, qui a eu lieu de 1919 à 1933. Il s'inscrit dans un courant artistique un peu plus large qui va toucher à la peinture, au théâtre, la littérature, et qui cherchait à exprimer les émotions intérieures plutôt qu'à représenter le monde de manière réaliste. Pour aller plus loin, il faut revenir sur le contexte historique de l'apparition de ce mouvement. Nous sommes donc plutôt après la première guerre mondiale. L'Allemagne est marquée par une instabilité économique, politique et sociale. Le cinéma devient alors un moyen d'exprimer ses angoisses, les troubles psychologiques des gens, une réalité intérieure qui est déformée par le regard subjectif. L'expressionnisme allemand est reconnaissable car il a un style visuel caractéristique. On y retrouve les décors stylisés et irréalistes, qui sont souvent peints à la main, anguleux, déformés avec des perspectives qui vont être exagérées. Vous avez forcément vu ces jeux d'ombre et de lumière, ces clairs obscurs très travaillés, très marqués. Ils ont notamment été influencés par la peinture et vont annoncer ce que va devenir le film noir. Côté maquillage, on va retrouver quelque chose de plus théâtral, des maquillages exagérés, des visages figés. Et évidemment, il faut parler de l'ambiance qui se dégage de ces films avec ce côté très sombre, très étrange, angoissant. En ce qui concerne les thèmes à cette époque-là, on va d'abord aborder ce qui est de la folie, du rêve, cauchemar, de la mort, du double, de l'angoisse existentielle. Les figures d'autorité sont souvent perçues comme oppressives, les médecins, la police, les savants. On a une vision pessimiste du monde, presque parfois cauchemardesque. Au-delà de Nosferatu de Murnau et du cabinet du docteur Caligari de Wiener, On peut également citer Metropolis, évidemment, de Fritz Lang, sorti en 1927, et encore toujours Fritz Lang avec M. Le Maudit en 1931, où il va explorer d'autres genres, à savoir la science-fiction, la lutte des classes et une esthétique monumentale avec Metropolis, et M. Le Maudit, qui est davantage un film noir, qui est parlant, contrairement aux autres qui étaient muets, qui a toujours une influence esthétique et dans les thèmes. Comme dit précédemment, l'expressionnisme allemand va avoir une influence durable et directe sur le style du film noir hollywoodien, ainsi que le cinéma d'horreur. On va avoir des réalisateurs contemporains comme Tim Burton, Guillermo del Toro, et évidemment David Lynch, qui vont reprendre certains codes pour les adapter à leur univers. Il faut savoir que de nombreux cinéastes expressionnistes ont fui l'Allemagne nazie, et ont poursuivi leur carrière aux Etats-Unis, ce qui va contribuer à la naissance du style visuel du cinéma américain dans les années 1930 à 1940. Si je me concentre aujourd'hui sur Le cabinet du docteur Caligari, et Nosferatu, c'est parce que tous deux sont tombés dans le domaine public. En effet, 70 ans étant passés, voici plus d'un siècle que ces deux films sont sortis, et vous pouvez donc les retrouver au lien que je vous mettrai en description. Je souhaite également revenir sur ce comparatif entre le Nosferatu de Murnau de 1922 et le Nosferatu de l'année passée, de 2024, de Robert Heger, où on va avoir justement des contextes similaires. On retrouve donc l'Allemagne post-première guerre mondiale du côté de la version de 1922, mais pour ce qui est de la version de 2024, nous sommes dans un monde post-Covid et anxieux. Avec l'arrivée d'un certain populisme, notamment en Europe, on y retrouve les mêmes figures monstrueuses, donc l'allégorie de la peste et de l'étranger dans le Nosferatu de 1922, et à l'inverse, on aura plutôt cette impression de désir refoulé et de dépression, d'anxiété personnelle dans le Nosferatu de 2024. On va avoir notamment ce désir sexuel refoulé très marqué dans la version de 2024. Dans les thèmes, on a donc la peur de l'autre, la peste et la fatalité dans le Nosferatu de Murnau, et on va avoir plutôt l'obsession, la solitude, l'attraction aussi envers l'immoral. voire le mal. Dans l'évolution du style, on a donc le style expressionniste et muet chez Murnau. En revanche, on va avoir peut-être un style plus poussé de l'expressionnisme qui tend vers le gothique chez Robert Heger. À l'inverse de l'expressionnisme allemand, ce sera beaucoup plus réaliste. Comme je le disais, l'expressionnisme allemand avait ce côté irréaliste. Heger, lui, veut l'ancrer dans le réel, dans un espace et une temporalité que l'on peut croire réelle. ce qui amène quelque chose de bien plus immersif, et donc questionnable sur ce que cela veut dire de notre époque. Le message, pour autant, entre ces deux films, pour moi, reste le même. C'est que l'ordre social est fragile face au chaos. Et c'est justement ce chaos qui a dû donner envie à Robert Eggers de revisiter le Nosferatu de 1922, car notre époque lui parle, et il voulait justement mettre en avant cette inquiétude. Une question peut-être que certains se sont posées, pourquoi parle-t-on de Nosferatu quand on se rend bien compte des similitudes avec le roman Dracula de 1921 ? Et bien tout simplement parce que Murnau et sa société de production Pranafilm n'ont pas obtenu les droits officiels pour adapter l'oeuvre auprès de la veuve de Bram Stoker, Florence Stoker. En l'absence de ces droits, ils ont donc changé les noms, Dracula va devenir Orlok, Jonathan Harker devient Hutter. et Mina devient Hélène. Et ils vont donc renommer le film Nosferatu à une symphonie des Grausen qui se traduit par la symphonie de l'horreur. Pour autant, Florence Tucker, quand même poursuivre la société de production et Murnau en justice pour la violation du droit d'auteur, elle va gagner. La décision de justice va même ordonner que toutes les copies du film soient détruites, purement et simplement. Mais heureusement, certaines ont survécu, ce qui a permis au film de devenir un chef-d'oeuvre du cinéma muet. Le nom Nosferatu est donc resté comme une sorte de symbole, en fait, différent de Dracula. Il évoque une imagerie qui va être plus gothique allemande, moins peut-être ancrée dans l'Angleterre, ou encore l'Irlande, Barham Stoker étant irlandais. Elle est associée vraiment à cet expressionnisme et à cette peur qui est plus métaphysique que celle de Dracula. Le conteur Locke, quant à lui, va avoir un statut moins aristocratique et davantage monstrueux, plus animal. Ce qui fait qu'il va être davantage, comme on le disait, dans cette sexualisation des personnages. Et son nom serait apparemment un terme roumain qui signifierait vampire, mais son origine est quand même assez floue. Certains pensent que c'est une mauvaise transcription de nesuphérite qui signifierait insupportable. ou une invention tout simplement d'un autre écrivain, à savoir que, évidemment, Dracula était plus populaire, puisque le livre de Bram Stoker était sorti un an avant le film de Murnau. Pourquoi est-ce que j'avais envie de revenir justement à ce mouvement du cinéma qui est l'expressionnisme allemand, et vous parler de ces deux œuvres ? à savoir Nosferatu et Le cabinet du docteur Caligari de Robert Vigneux, c'est parce que, évidemment, ce sont deux chefs-d'oeuvre ancrés dans leur époque, mais qui vont avoir cette influence sur le cinéma mondial. Ce sont vraiment deux oeuvres fondatrices pour la suite de ce que va devenir le cinéma, notamment le cinéma d'horreur et tout simplement le langage cinématographique moderne. Donc ces deux oeuvres vont montrer qu'on peut également parler de la folie au cinéma, de la peur. du cauchemar. Nosferatu, c'est l'un des premiers films de vampires où vraiment la peur est mise en scène avec ce jeu sur les ombres également, ce rythme latent et le cabinet du docteur Cagliari, lui, s'intéresse à la psychie humaine. Sa narration est biaisée, ses décors sont tordus comme les esprits malades des personnages. Et évidemment, l'art étant politique, ce sont des films engagés. Car tous deux interviennent après la Première Guerre mondiale, où l'Allemagne a vécu ce climat de peur, d'instabilité et de crise. Ces films vont donc traduire cette angoisse collective avec la montée de l'autoritarisme, qu'Algari peut tout à fait être lu comme une critique du pouvoir abusif, et Nosferatu avec sa métaphore du vampire peste qui reflète la peur de l'autre, la peur de la maladie qui pourrait venir d'ailleurs. de la fin d'un monde plus conservateur, donc des thèmes qui ont parlé à Robert Heger dans sa nouvelle version de Nosferatu et qui nous parlent à tous aujourd'hui, en 2025. Ces films ont donc influencé d'autres chefs-d'oeuvre que sont Frankenstein de 1931, Dracula, toujours 1931, mais également des oeuvres plus proches de nous, plus modernes, comme Psychose, Shining, Édouard Rouen d'Argent. Et pourquoi je pense qu'il est important de les revoir aujourd'hui ? C'est justement pour comprendre l'origine d'un certain cinéma de genre, cette science également du montage, l'impact qu'ont eu ces films d'un point de vue visuel, qui est fascinant toujours cent ans après, et dont Robert Eggers a encore pris certains gimmicks dans son remake du film de Murnau. Une chose intéressante à la différence de Eggers, c'est que les jumpscares n'existaient pas à l'époque de Murnau. Robert Ager va justement les rapporter dans sa version de Nosferatu, on peut se poser la question s'il y en a vraiment besoin. La peur n'a peut-être pas besoin de ces jumpscares. Et surtout, évidemment, c'est pour ces questions, ces questions qu'on devra encore se poser aujourd'hui, qui sont toujours actuelles. Qu'est-ce que le mal ? Où se cache la folie ? Que faire face à la mort ? Et que faire face à la montée de l'autoritarisme ? Je vous invite donc à retrouver ces deux chefs-d'oeuvre sur la chaîne YouTube. que je vous mets en description. Il s'agit de la chaîne Les Classiques, où vous retrouverez d'autres œuvres, justement, libres de droit, en toute légalité. Et je vous souhaite donc une excellente séance. Et voilà, c'est fini pour cette nouvelle séance. Comme d'habitude, je vous invite à nous rejoindre sur nos réseaux sociaux, que ce soit notre compte Instagram, X, ou également notre chaîne YouTube pour retrouver les épisodes, si c'est plus simple pour vous, de nous écouter sur cette chaîne. Partagez également les épisodes de podcast, et si le cœur vous en dit, laissez-nous des étoiles sur Apple Podcast, on vous en remerciera jamais assez, c'est ce qui nous permet justement de continuer de faire ces épisodes en ayant une communauté de plus en plus active, et on vous en remercie. Si vous souhaitez connaître les derniers épisodes, je vous invite également à nous rejoindre sur notre newsletter que vous trouverez directement sur notre site web lié à Ausha. En attendant, merci pour votre écoute. Je vous dis à très très bientôt pour une nouvelle séance de Rétro Ciné.

Chapters

  • Introduction Rétro Cinéma

    00:01

  • Séance du jour

    00:24

  • Musique Thème Nosferatu

    01:34

  • L'expressionisme allemand

    01:53

  • Musique Thème Le Cabinet du docteur Caligari

    02:20

  • Contexte Historique

    02:43

  • Style visuel

    03:12

  • Musique horreur

    03:52

  • Thèmes du film

    03:56

  • Cinéma d'horreur

    04:56

  • Comparatif versions Nosferatu

    05:53

  • Evolution du style

    07:01

  • Nosferatu ou Dracula ?

    07:56

  • Influence sur le cinéma mondial

    10:19

  • Inspiration pour les films

    12:06

  • Où se trouvent ces chefs d'oeuvres ?

    13:18

  • Fin de l'épisode de podcast

    13:36

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Description

[Rétro Cinéma – Séance 6 : Nosferatu de Murnau et le mouvement expressionniste allemand - Mai 2025] 🍿🎙️

Bienvenue sur Rétro Cinéma, le podcast qui vous plonge au cœur des classiques du cinéma de patrimoine et de l’histoire du 7e art !

Dans cet épisode, nous explorons les origines du cinéma fantastique et du cinéma d’horreur, avec un focus sur le mouvement expressionniste allemand et ses ambiances sombres et torturées.

Au programme de cette nouvelle séance de votre podcast cinéma Rétro Cinéma :
🩸 Nosferatu (1922) de F.W. Murnau — la première apparition iconique du comte Dracula, entre terreur et poésie.
🧠 Le Cabinet du docteur Caligari (1920) de Robert Wiene — un voyage dans la folie et le contrôle mental aux décors déformés.

Nous décryptons ensemble :

  • Les codes visuels et stylistiques de l’expressionnisme allemand

  • Le contexte historique d’après Première Guerre mondiale

  • L’impact durable de ces films sur le cinéma mondial, de Tim Burton à David Lynch, jusqu’au récent remake de Nosferatu par Robert Eggers (2024) et le cinéma d’horreur en général.

🎥 Ces chefs-d’œuvre sont désormais dans le domaine public et accessibles gratuitement sur YouTube :

Pour approfondir, écoutez l’interview de Robert Eggers sur Konbini Video Club et ses inspirations, des classiques du cinéma mondial au cinéma d’horreur : Lien Interview

📲 Suivez Rétro Cinéma sur les réseaux pour prolonger la discussion et ne rien manquer :
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🎧 Abonnez-vous, partagez cet épisode, et laissez une note si vous avez aimé !

Et voilà, c'était Rétro Cinéma, ou Rétro Ciné pour les intimes, votre Podcast d'histoire du Cinéma mondial, qui vous transporte dans l'histoire des films de patrimoine du cinéma mondial avec des chefs d'oeuvres disponibles simplement, sur internet, dans vos médiathèques et cinémathèques, voir festivals de films de cinéma, près de chez vous 🎬🍿

Sources :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Rétro Ciné, votre rendez-vous cinéma qui vous transporte dans les films de patrimoine du cinéma mondial avec des offres disponibles gratuitement ou presque sur internet, dans les festivals, dans vos médiathèques et cinémathèques près de chez vous. Dans la séance d'aujourd'hui, je vous emmène avec moi en Allemagne au début du XXe siècle, à la redécouverte d'un des mouvements cinématographiques les plus célèbres. l'expressionnisme allemand. Et pour cela, nous allons nous intéresser non pas à un, ni deux, mais trois films, dont les deux plus représentatifs du mouvement, à savoir Le cabinet du docteur Caligari de Robert Wiener, sorti en 1920, puis en particulier sur le chef-d'œuvre Nosferatu datant de 1922 de Friedrich Wilhelm Murnau, avec lequel je mets en miroir la proposition de 2024. Je ne On ne reviendrait pas sur Nosferatu le vampire de Werner Herzog, Merci. datant de 1979, car je souhaite vous présenter ce qu'il nous reste aujourd'hui, plus de 100 ans après la sortie de Nosferatu, de l'expressionnisme allemand, et comment Robert Heger a remis au goût du jour ce style, et également certains thèmes, pour nous parler à nous, spectateurs contemporains, dans un monde post-Covid, post-vérité, et anxiogène de tous les conflits armés, ou encore menaces planantes sur nos démocraties. Alors, prêt pour ce voyage dans le temps ? Venez avec moi en Allemagne ! dans les années 1910. L'expressionnisme allemand est donc un mouvement cinématographique majeur qui est apparu dans l'Allemagne dans les années 1910-1920, notamment pendant la République de Weimar, qui a eu lieu de 1919 à 1933. Il s'inscrit dans un courant artistique un peu plus large qui va toucher à la peinture, au théâtre, la littérature, et qui cherchait à exprimer les émotions intérieures plutôt qu'à représenter le monde de manière réaliste. Pour aller plus loin, il faut revenir sur le contexte historique de l'apparition de ce mouvement. Nous sommes donc plutôt après la première guerre mondiale. L'Allemagne est marquée par une instabilité économique, politique et sociale. Le cinéma devient alors un moyen d'exprimer ses angoisses, les troubles psychologiques des gens, une réalité intérieure qui est déformée par le regard subjectif. L'expressionnisme allemand est reconnaissable car il a un style visuel caractéristique. On y retrouve les décors stylisés et irréalistes, qui sont souvent peints à la main, anguleux, déformés avec des perspectives qui vont être exagérées. Vous avez forcément vu ces jeux d'ombre et de lumière, ces clairs obscurs très travaillés, très marqués. Ils ont notamment été influencés par la peinture et vont annoncer ce que va devenir le film noir. Côté maquillage, on va retrouver quelque chose de plus théâtral, des maquillages exagérés, des visages figés. Et évidemment, il faut parler de l'ambiance qui se dégage de ces films avec ce côté très sombre, très étrange, angoissant. En ce qui concerne les thèmes à cette époque-là, on va d'abord aborder ce qui est de la folie, du rêve, cauchemar, de la mort, du double, de l'angoisse existentielle. Les figures d'autorité sont souvent perçues comme oppressives, les médecins, la police, les savants. On a une vision pessimiste du monde, presque parfois cauchemardesque. Au-delà de Nosferatu de Murnau et du cabinet du docteur Caligari de Wiener, On peut également citer Metropolis, évidemment, de Fritz Lang, sorti en 1927, et encore toujours Fritz Lang avec M. Le Maudit en 1931, où il va explorer d'autres genres, à savoir la science-fiction, la lutte des classes et une esthétique monumentale avec Metropolis, et M. Le Maudit, qui est davantage un film noir, qui est parlant, contrairement aux autres qui étaient muets, qui a toujours une influence esthétique et dans les thèmes. Comme dit précédemment, l'expressionnisme allemand va avoir une influence durable et directe sur le style du film noir hollywoodien, ainsi que le cinéma d'horreur. On va avoir des réalisateurs contemporains comme Tim Burton, Guillermo del Toro, et évidemment David Lynch, qui vont reprendre certains codes pour les adapter à leur univers. Il faut savoir que de nombreux cinéastes expressionnistes ont fui l'Allemagne nazie, et ont poursuivi leur carrière aux Etats-Unis, ce qui va contribuer à la naissance du style visuel du cinéma américain dans les années 1930 à 1940. Si je me concentre aujourd'hui sur Le cabinet du docteur Caligari, et Nosferatu, c'est parce que tous deux sont tombés dans le domaine public. En effet, 70 ans étant passés, voici plus d'un siècle que ces deux films sont sortis, et vous pouvez donc les retrouver au lien que je vous mettrai en description. Je souhaite également revenir sur ce comparatif entre le Nosferatu de Murnau de 1922 et le Nosferatu de l'année passée, de 2024, de Robert Heger, où on va avoir justement des contextes similaires. On retrouve donc l'Allemagne post-première guerre mondiale du côté de la version de 1922, mais pour ce qui est de la version de 2024, nous sommes dans un monde post-Covid et anxieux. Avec l'arrivée d'un certain populisme, notamment en Europe, on y retrouve les mêmes figures monstrueuses, donc l'allégorie de la peste et de l'étranger dans le Nosferatu de 1922, et à l'inverse, on aura plutôt cette impression de désir refoulé et de dépression, d'anxiété personnelle dans le Nosferatu de 2024. On va avoir notamment ce désir sexuel refoulé très marqué dans la version de 2024. Dans les thèmes, on a donc la peur de l'autre, la peste et la fatalité dans le Nosferatu de Murnau, et on va avoir plutôt l'obsession, la solitude, l'attraction aussi envers l'immoral. voire le mal. Dans l'évolution du style, on a donc le style expressionniste et muet chez Murnau. En revanche, on va avoir peut-être un style plus poussé de l'expressionnisme qui tend vers le gothique chez Robert Heger. À l'inverse de l'expressionnisme allemand, ce sera beaucoup plus réaliste. Comme je le disais, l'expressionnisme allemand avait ce côté irréaliste. Heger, lui, veut l'ancrer dans le réel, dans un espace et une temporalité que l'on peut croire réelle. ce qui amène quelque chose de bien plus immersif, et donc questionnable sur ce que cela veut dire de notre époque. Le message, pour autant, entre ces deux films, pour moi, reste le même. C'est que l'ordre social est fragile face au chaos. Et c'est justement ce chaos qui a dû donner envie à Robert Eggers de revisiter le Nosferatu de 1922, car notre époque lui parle, et il voulait justement mettre en avant cette inquiétude. Une question peut-être que certains se sont posées, pourquoi parle-t-on de Nosferatu quand on se rend bien compte des similitudes avec le roman Dracula de 1921 ? Et bien tout simplement parce que Murnau et sa société de production Pranafilm n'ont pas obtenu les droits officiels pour adapter l'oeuvre auprès de la veuve de Bram Stoker, Florence Stoker. En l'absence de ces droits, ils ont donc changé les noms, Dracula va devenir Orlok, Jonathan Harker devient Hutter. et Mina devient Hélène. Et ils vont donc renommer le film Nosferatu à une symphonie des Grausen qui se traduit par la symphonie de l'horreur. Pour autant, Florence Tucker, quand même poursuivre la société de production et Murnau en justice pour la violation du droit d'auteur, elle va gagner. La décision de justice va même ordonner que toutes les copies du film soient détruites, purement et simplement. Mais heureusement, certaines ont survécu, ce qui a permis au film de devenir un chef-d'oeuvre du cinéma muet. Le nom Nosferatu est donc resté comme une sorte de symbole, en fait, différent de Dracula. Il évoque une imagerie qui va être plus gothique allemande, moins peut-être ancrée dans l'Angleterre, ou encore l'Irlande, Barham Stoker étant irlandais. Elle est associée vraiment à cet expressionnisme et à cette peur qui est plus métaphysique que celle de Dracula. Le conteur Locke, quant à lui, va avoir un statut moins aristocratique et davantage monstrueux, plus animal. Ce qui fait qu'il va être davantage, comme on le disait, dans cette sexualisation des personnages. Et son nom serait apparemment un terme roumain qui signifierait vampire, mais son origine est quand même assez floue. Certains pensent que c'est une mauvaise transcription de nesuphérite qui signifierait insupportable. ou une invention tout simplement d'un autre écrivain, à savoir que, évidemment, Dracula était plus populaire, puisque le livre de Bram Stoker était sorti un an avant le film de Murnau. Pourquoi est-ce que j'avais envie de revenir justement à ce mouvement du cinéma qui est l'expressionnisme allemand, et vous parler de ces deux œuvres ? à savoir Nosferatu et Le cabinet du docteur Caligari de Robert Vigneux, c'est parce que, évidemment, ce sont deux chefs-d'oeuvre ancrés dans leur époque, mais qui vont avoir cette influence sur le cinéma mondial. Ce sont vraiment deux oeuvres fondatrices pour la suite de ce que va devenir le cinéma, notamment le cinéma d'horreur et tout simplement le langage cinématographique moderne. Donc ces deux oeuvres vont montrer qu'on peut également parler de la folie au cinéma, de la peur. du cauchemar. Nosferatu, c'est l'un des premiers films de vampires où vraiment la peur est mise en scène avec ce jeu sur les ombres également, ce rythme latent et le cabinet du docteur Cagliari, lui, s'intéresse à la psychie humaine. Sa narration est biaisée, ses décors sont tordus comme les esprits malades des personnages. Et évidemment, l'art étant politique, ce sont des films engagés. Car tous deux interviennent après la Première Guerre mondiale, où l'Allemagne a vécu ce climat de peur, d'instabilité et de crise. Ces films vont donc traduire cette angoisse collective avec la montée de l'autoritarisme, qu'Algari peut tout à fait être lu comme une critique du pouvoir abusif, et Nosferatu avec sa métaphore du vampire peste qui reflète la peur de l'autre, la peur de la maladie qui pourrait venir d'ailleurs. de la fin d'un monde plus conservateur, donc des thèmes qui ont parlé à Robert Heger dans sa nouvelle version de Nosferatu et qui nous parlent à tous aujourd'hui, en 2025. Ces films ont donc influencé d'autres chefs-d'oeuvre que sont Frankenstein de 1931, Dracula, toujours 1931, mais également des oeuvres plus proches de nous, plus modernes, comme Psychose, Shining, Édouard Rouen d'Argent. Et pourquoi je pense qu'il est important de les revoir aujourd'hui ? C'est justement pour comprendre l'origine d'un certain cinéma de genre, cette science également du montage, l'impact qu'ont eu ces films d'un point de vue visuel, qui est fascinant toujours cent ans après, et dont Robert Eggers a encore pris certains gimmicks dans son remake du film de Murnau. Une chose intéressante à la différence de Eggers, c'est que les jumpscares n'existaient pas à l'époque de Murnau. Robert Ager va justement les rapporter dans sa version de Nosferatu, on peut se poser la question s'il y en a vraiment besoin. La peur n'a peut-être pas besoin de ces jumpscares. Et surtout, évidemment, c'est pour ces questions, ces questions qu'on devra encore se poser aujourd'hui, qui sont toujours actuelles. Qu'est-ce que le mal ? Où se cache la folie ? Que faire face à la mort ? Et que faire face à la montée de l'autoritarisme ? Je vous invite donc à retrouver ces deux chefs-d'oeuvre sur la chaîne YouTube. que je vous mets en description. Il s'agit de la chaîne Les Classiques, où vous retrouverez d'autres œuvres, justement, libres de droit, en toute légalité. Et je vous souhaite donc une excellente séance. Et voilà, c'est fini pour cette nouvelle séance. Comme d'habitude, je vous invite à nous rejoindre sur nos réseaux sociaux, que ce soit notre compte Instagram, X, ou également notre chaîne YouTube pour retrouver les épisodes, si c'est plus simple pour vous, de nous écouter sur cette chaîne. Partagez également les épisodes de podcast, et si le cœur vous en dit, laissez-nous des étoiles sur Apple Podcast, on vous en remerciera jamais assez, c'est ce qui nous permet justement de continuer de faire ces épisodes en ayant une communauté de plus en plus active, et on vous en remercie. Si vous souhaitez connaître les derniers épisodes, je vous invite également à nous rejoindre sur notre newsletter que vous trouverez directement sur notre site web lié à Ausha. En attendant, merci pour votre écoute. Je vous dis à très très bientôt pour une nouvelle séance de Rétro Ciné.

Chapters

  • Introduction Rétro Cinéma

    00:01

  • Séance du jour

    00:24

  • Musique Thème Nosferatu

    01:34

  • L'expressionisme allemand

    01:53

  • Musique Thème Le Cabinet du docteur Caligari

    02:20

  • Contexte Historique

    02:43

  • Style visuel

    03:12

  • Musique horreur

    03:52

  • Thèmes du film

    03:56

  • Cinéma d'horreur

    04:56

  • Comparatif versions Nosferatu

    05:53

  • Evolution du style

    07:01

  • Nosferatu ou Dracula ?

    07:56

  • Influence sur le cinéma mondial

    10:19

  • Inspiration pour les films

    12:06

  • Où se trouvent ces chefs d'oeuvres ?

    13:18

  • Fin de l'épisode de podcast

    13:36

Description

[Rétro Cinéma – Séance 6 : Nosferatu de Murnau et le mouvement expressionniste allemand - Mai 2025] 🍿🎙️

Bienvenue sur Rétro Cinéma, le podcast qui vous plonge au cœur des classiques du cinéma de patrimoine et de l’histoire du 7e art !

Dans cet épisode, nous explorons les origines du cinéma fantastique et du cinéma d’horreur, avec un focus sur le mouvement expressionniste allemand et ses ambiances sombres et torturées.

Au programme de cette nouvelle séance de votre podcast cinéma Rétro Cinéma :
🩸 Nosferatu (1922) de F.W. Murnau — la première apparition iconique du comte Dracula, entre terreur et poésie.
🧠 Le Cabinet du docteur Caligari (1920) de Robert Wiene — un voyage dans la folie et le contrôle mental aux décors déformés.

Nous décryptons ensemble :

  • Les codes visuels et stylistiques de l’expressionnisme allemand

  • Le contexte historique d’après Première Guerre mondiale

  • L’impact durable de ces films sur le cinéma mondial, de Tim Burton à David Lynch, jusqu’au récent remake de Nosferatu par Robert Eggers (2024) et le cinéma d’horreur en général.

🎥 Ces chefs-d’œuvre sont désormais dans le domaine public et accessibles gratuitement sur YouTube :

Pour approfondir, écoutez l’interview de Robert Eggers sur Konbini Video Club et ses inspirations, des classiques du cinéma mondial au cinéma d’horreur : Lien Interview

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Et voilà, c'était Rétro Cinéma, ou Rétro Ciné pour les intimes, votre Podcast d'histoire du Cinéma mondial, qui vous transporte dans l'histoire des films de patrimoine du cinéma mondial avec des chefs d'oeuvres disponibles simplement, sur internet, dans vos médiathèques et cinémathèques, voir festivals de films de cinéma, près de chez vous 🎬🍿

Sources :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Rétro Ciné, votre rendez-vous cinéma qui vous transporte dans les films de patrimoine du cinéma mondial avec des offres disponibles gratuitement ou presque sur internet, dans les festivals, dans vos médiathèques et cinémathèques près de chez vous. Dans la séance d'aujourd'hui, je vous emmène avec moi en Allemagne au début du XXe siècle, à la redécouverte d'un des mouvements cinématographiques les plus célèbres. l'expressionnisme allemand. Et pour cela, nous allons nous intéresser non pas à un, ni deux, mais trois films, dont les deux plus représentatifs du mouvement, à savoir Le cabinet du docteur Caligari de Robert Wiener, sorti en 1920, puis en particulier sur le chef-d'œuvre Nosferatu datant de 1922 de Friedrich Wilhelm Murnau, avec lequel je mets en miroir la proposition de 2024. Je ne On ne reviendrait pas sur Nosferatu le vampire de Werner Herzog, Merci. datant de 1979, car je souhaite vous présenter ce qu'il nous reste aujourd'hui, plus de 100 ans après la sortie de Nosferatu, de l'expressionnisme allemand, et comment Robert Heger a remis au goût du jour ce style, et également certains thèmes, pour nous parler à nous, spectateurs contemporains, dans un monde post-Covid, post-vérité, et anxiogène de tous les conflits armés, ou encore menaces planantes sur nos démocraties. Alors, prêt pour ce voyage dans le temps ? Venez avec moi en Allemagne ! dans les années 1910. L'expressionnisme allemand est donc un mouvement cinématographique majeur qui est apparu dans l'Allemagne dans les années 1910-1920, notamment pendant la République de Weimar, qui a eu lieu de 1919 à 1933. Il s'inscrit dans un courant artistique un peu plus large qui va toucher à la peinture, au théâtre, la littérature, et qui cherchait à exprimer les émotions intérieures plutôt qu'à représenter le monde de manière réaliste. Pour aller plus loin, il faut revenir sur le contexte historique de l'apparition de ce mouvement. Nous sommes donc plutôt après la première guerre mondiale. L'Allemagne est marquée par une instabilité économique, politique et sociale. Le cinéma devient alors un moyen d'exprimer ses angoisses, les troubles psychologiques des gens, une réalité intérieure qui est déformée par le regard subjectif. L'expressionnisme allemand est reconnaissable car il a un style visuel caractéristique. On y retrouve les décors stylisés et irréalistes, qui sont souvent peints à la main, anguleux, déformés avec des perspectives qui vont être exagérées. Vous avez forcément vu ces jeux d'ombre et de lumière, ces clairs obscurs très travaillés, très marqués. Ils ont notamment été influencés par la peinture et vont annoncer ce que va devenir le film noir. Côté maquillage, on va retrouver quelque chose de plus théâtral, des maquillages exagérés, des visages figés. Et évidemment, il faut parler de l'ambiance qui se dégage de ces films avec ce côté très sombre, très étrange, angoissant. En ce qui concerne les thèmes à cette époque-là, on va d'abord aborder ce qui est de la folie, du rêve, cauchemar, de la mort, du double, de l'angoisse existentielle. Les figures d'autorité sont souvent perçues comme oppressives, les médecins, la police, les savants. On a une vision pessimiste du monde, presque parfois cauchemardesque. Au-delà de Nosferatu de Murnau et du cabinet du docteur Caligari de Wiener, On peut également citer Metropolis, évidemment, de Fritz Lang, sorti en 1927, et encore toujours Fritz Lang avec M. Le Maudit en 1931, où il va explorer d'autres genres, à savoir la science-fiction, la lutte des classes et une esthétique monumentale avec Metropolis, et M. Le Maudit, qui est davantage un film noir, qui est parlant, contrairement aux autres qui étaient muets, qui a toujours une influence esthétique et dans les thèmes. Comme dit précédemment, l'expressionnisme allemand va avoir une influence durable et directe sur le style du film noir hollywoodien, ainsi que le cinéma d'horreur. On va avoir des réalisateurs contemporains comme Tim Burton, Guillermo del Toro, et évidemment David Lynch, qui vont reprendre certains codes pour les adapter à leur univers. Il faut savoir que de nombreux cinéastes expressionnistes ont fui l'Allemagne nazie, et ont poursuivi leur carrière aux Etats-Unis, ce qui va contribuer à la naissance du style visuel du cinéma américain dans les années 1930 à 1940. Si je me concentre aujourd'hui sur Le cabinet du docteur Caligari, et Nosferatu, c'est parce que tous deux sont tombés dans le domaine public. En effet, 70 ans étant passés, voici plus d'un siècle que ces deux films sont sortis, et vous pouvez donc les retrouver au lien que je vous mettrai en description. Je souhaite également revenir sur ce comparatif entre le Nosferatu de Murnau de 1922 et le Nosferatu de l'année passée, de 2024, de Robert Heger, où on va avoir justement des contextes similaires. On retrouve donc l'Allemagne post-première guerre mondiale du côté de la version de 1922, mais pour ce qui est de la version de 2024, nous sommes dans un monde post-Covid et anxieux. Avec l'arrivée d'un certain populisme, notamment en Europe, on y retrouve les mêmes figures monstrueuses, donc l'allégorie de la peste et de l'étranger dans le Nosferatu de 1922, et à l'inverse, on aura plutôt cette impression de désir refoulé et de dépression, d'anxiété personnelle dans le Nosferatu de 2024. On va avoir notamment ce désir sexuel refoulé très marqué dans la version de 2024. Dans les thèmes, on a donc la peur de l'autre, la peste et la fatalité dans le Nosferatu de Murnau, et on va avoir plutôt l'obsession, la solitude, l'attraction aussi envers l'immoral. voire le mal. Dans l'évolution du style, on a donc le style expressionniste et muet chez Murnau. En revanche, on va avoir peut-être un style plus poussé de l'expressionnisme qui tend vers le gothique chez Robert Heger. À l'inverse de l'expressionnisme allemand, ce sera beaucoup plus réaliste. Comme je le disais, l'expressionnisme allemand avait ce côté irréaliste. Heger, lui, veut l'ancrer dans le réel, dans un espace et une temporalité que l'on peut croire réelle. ce qui amène quelque chose de bien plus immersif, et donc questionnable sur ce que cela veut dire de notre époque. Le message, pour autant, entre ces deux films, pour moi, reste le même. C'est que l'ordre social est fragile face au chaos. Et c'est justement ce chaos qui a dû donner envie à Robert Eggers de revisiter le Nosferatu de 1922, car notre époque lui parle, et il voulait justement mettre en avant cette inquiétude. Une question peut-être que certains se sont posées, pourquoi parle-t-on de Nosferatu quand on se rend bien compte des similitudes avec le roman Dracula de 1921 ? Et bien tout simplement parce que Murnau et sa société de production Pranafilm n'ont pas obtenu les droits officiels pour adapter l'oeuvre auprès de la veuve de Bram Stoker, Florence Stoker. En l'absence de ces droits, ils ont donc changé les noms, Dracula va devenir Orlok, Jonathan Harker devient Hutter. et Mina devient Hélène. Et ils vont donc renommer le film Nosferatu à une symphonie des Grausen qui se traduit par la symphonie de l'horreur. Pour autant, Florence Tucker, quand même poursuivre la société de production et Murnau en justice pour la violation du droit d'auteur, elle va gagner. La décision de justice va même ordonner que toutes les copies du film soient détruites, purement et simplement. Mais heureusement, certaines ont survécu, ce qui a permis au film de devenir un chef-d'oeuvre du cinéma muet. Le nom Nosferatu est donc resté comme une sorte de symbole, en fait, différent de Dracula. Il évoque une imagerie qui va être plus gothique allemande, moins peut-être ancrée dans l'Angleterre, ou encore l'Irlande, Barham Stoker étant irlandais. Elle est associée vraiment à cet expressionnisme et à cette peur qui est plus métaphysique que celle de Dracula. Le conteur Locke, quant à lui, va avoir un statut moins aristocratique et davantage monstrueux, plus animal. Ce qui fait qu'il va être davantage, comme on le disait, dans cette sexualisation des personnages. Et son nom serait apparemment un terme roumain qui signifierait vampire, mais son origine est quand même assez floue. Certains pensent que c'est une mauvaise transcription de nesuphérite qui signifierait insupportable. ou une invention tout simplement d'un autre écrivain, à savoir que, évidemment, Dracula était plus populaire, puisque le livre de Bram Stoker était sorti un an avant le film de Murnau. Pourquoi est-ce que j'avais envie de revenir justement à ce mouvement du cinéma qui est l'expressionnisme allemand, et vous parler de ces deux œuvres ? à savoir Nosferatu et Le cabinet du docteur Caligari de Robert Vigneux, c'est parce que, évidemment, ce sont deux chefs-d'oeuvre ancrés dans leur époque, mais qui vont avoir cette influence sur le cinéma mondial. Ce sont vraiment deux oeuvres fondatrices pour la suite de ce que va devenir le cinéma, notamment le cinéma d'horreur et tout simplement le langage cinématographique moderne. Donc ces deux oeuvres vont montrer qu'on peut également parler de la folie au cinéma, de la peur. du cauchemar. Nosferatu, c'est l'un des premiers films de vampires où vraiment la peur est mise en scène avec ce jeu sur les ombres également, ce rythme latent et le cabinet du docteur Cagliari, lui, s'intéresse à la psychie humaine. Sa narration est biaisée, ses décors sont tordus comme les esprits malades des personnages. Et évidemment, l'art étant politique, ce sont des films engagés. Car tous deux interviennent après la Première Guerre mondiale, où l'Allemagne a vécu ce climat de peur, d'instabilité et de crise. Ces films vont donc traduire cette angoisse collective avec la montée de l'autoritarisme, qu'Algari peut tout à fait être lu comme une critique du pouvoir abusif, et Nosferatu avec sa métaphore du vampire peste qui reflète la peur de l'autre, la peur de la maladie qui pourrait venir d'ailleurs. de la fin d'un monde plus conservateur, donc des thèmes qui ont parlé à Robert Heger dans sa nouvelle version de Nosferatu et qui nous parlent à tous aujourd'hui, en 2025. Ces films ont donc influencé d'autres chefs-d'oeuvre que sont Frankenstein de 1931, Dracula, toujours 1931, mais également des oeuvres plus proches de nous, plus modernes, comme Psychose, Shining, Édouard Rouen d'Argent. Et pourquoi je pense qu'il est important de les revoir aujourd'hui ? C'est justement pour comprendre l'origine d'un certain cinéma de genre, cette science également du montage, l'impact qu'ont eu ces films d'un point de vue visuel, qui est fascinant toujours cent ans après, et dont Robert Eggers a encore pris certains gimmicks dans son remake du film de Murnau. Une chose intéressante à la différence de Eggers, c'est que les jumpscares n'existaient pas à l'époque de Murnau. Robert Ager va justement les rapporter dans sa version de Nosferatu, on peut se poser la question s'il y en a vraiment besoin. La peur n'a peut-être pas besoin de ces jumpscares. Et surtout, évidemment, c'est pour ces questions, ces questions qu'on devra encore se poser aujourd'hui, qui sont toujours actuelles. Qu'est-ce que le mal ? Où se cache la folie ? Que faire face à la mort ? Et que faire face à la montée de l'autoritarisme ? Je vous invite donc à retrouver ces deux chefs-d'oeuvre sur la chaîne YouTube. que je vous mets en description. Il s'agit de la chaîne Les Classiques, où vous retrouverez d'autres œuvres, justement, libres de droit, en toute légalité. Et je vous souhaite donc une excellente séance. Et voilà, c'est fini pour cette nouvelle séance. Comme d'habitude, je vous invite à nous rejoindre sur nos réseaux sociaux, que ce soit notre compte Instagram, X, ou également notre chaîne YouTube pour retrouver les épisodes, si c'est plus simple pour vous, de nous écouter sur cette chaîne. Partagez également les épisodes de podcast, et si le cœur vous en dit, laissez-nous des étoiles sur Apple Podcast, on vous en remerciera jamais assez, c'est ce qui nous permet justement de continuer de faire ces épisodes en ayant une communauté de plus en plus active, et on vous en remercie. Si vous souhaitez connaître les derniers épisodes, je vous invite également à nous rejoindre sur notre newsletter que vous trouverez directement sur notre site web lié à Ausha. En attendant, merci pour votre écoute. Je vous dis à très très bientôt pour une nouvelle séance de Rétro Ciné.

Chapters

  • Introduction Rétro Cinéma

    00:01

  • Séance du jour

    00:24

  • Musique Thème Nosferatu

    01:34

  • L'expressionisme allemand

    01:53

  • Musique Thème Le Cabinet du docteur Caligari

    02:20

  • Contexte Historique

    02:43

  • Style visuel

    03:12

  • Musique horreur

    03:52

  • Thèmes du film

    03:56

  • Cinéma d'horreur

    04:56

  • Comparatif versions Nosferatu

    05:53

  • Evolution du style

    07:01

  • Nosferatu ou Dracula ?

    07:56

  • Influence sur le cinéma mondial

    10:19

  • Inspiration pour les films

    12:06

  • Où se trouvent ces chefs d'oeuvres ?

    13:18

  • Fin de l'épisode de podcast

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