- Speaker #0
George Reeves, Christopher Reeve, Brandon Roof, Henry Cavill, David Cornswith, mais encore au petit écran, Tom Welling, Tyler Hoechlin, ou voir le projet avorté de Tim Burton avec Nicolas Cage, Superman a eu de nombreux visages d'acteurs. Mais est-il toujours ce même personnage, surpuissant, surhumain, infiltré au sein de l'humanité sous les traits de Clark Kent, auquel presque rien ne peut arriver, à part de tomber sur un morceau de kryptonite verte ? Ces différents films montrent-ils une évolution dans notre perception de ce personnage iconique de la pop culture ? Quel est l'impact de la parentalité et de l'éducation reçue par ce quasi-dieu ou ce Moïse des temps modernes ? Qu'avons-nous pensé du Superman de James Gunn ? Comment se défend-il dans le match des blockbusters de l'été 2025 contre les 4 fantastiques de Marvel ? C'est ce que je vous propose de suivre dans cet épisode hors séance où je suis accompagné de mon frère Maxime et où nous remontons le temps Sans faire tourner la Terre en sens inverse, pour revenir en 1978 tout d'abord, avec la sortie au cinéma d'un certain film, Superman 1 de Richard Donner. Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue sur RetroCiné, votre rendez-vous. podcast cinéma qui vous transporte dans les films de patrimoine du cinéma mondial avec des oeuvres disponibles simplement sur internet, dans vos cinémathèques ou encore festivals près de chez vous. Aujourd'hui, une petite entorse, on va parler un petit peu de l'actualité cinéma et je vous propose donc cet épisode hors séance consacré aux différentes itérations du personnage de Superman dans l'histoire du cinéma dans un échange débat avec Maxime avec qui j'ai enregistré l'épisode consacré au diabolique d'Henri-Georges Clouseau. Bonjour Maxime. Bonjour. T'es content de revenir sur le podcast ?
- Speaker #1
Oui, pour parler d'un personnage intéressant.
- Speaker #0
Justement, tu me lances, tu parles du personnage, on va parler de Superman. Une petite question, c'est quoi ton rapport à Superman de manière générale ?
- Speaker #1
Je préfère Batman.
- Speaker #0
Ah oui, d'accord, ça commence bien. Alors moi, à titre personnel, c'est vrai que Superman, c'est peut-être mon super-héros préféré, parce que j'ai notamment beaucoup regardé, quand j'étais adolescent, la série Smallville. Et j'ai bien aimé cet arc d'adolescence de Superman. Et j'avais la VHS que j'ai regardée au moins une vingtaine de fois depuis mes huit ans, et je l'ai bien usée. Ce que je te propose, c'est qu'on va repartir un petit peu de la création de Superman en 1938 et essayer de comprendre un petit peu ce qu'il représente de manière générale dans les comics et qu'est-ce qu'il symbolise au final.
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Je pense que c'est peut-être le super-héros le plus emblématique qui existe. C'est limite le super-héros cliché, en fait, par excellence. Le plus américain. Et de ce super-héros ont découlé plein d'autres variantes après, je pense.
- Speaker #0
Tu dis qu'il est américain. Pourquoi est-ce qu'il est américain selon toi ?
- Speaker #1
Déjà, il a été créé par, il me semble que c'est deux auteurs juifs. Donc, il est fruit de l'immigration. L'Amérique est une terre d'immigration. Donc, par là, je pense qu'il est très américain en ce sens-là puisqu'il est créé par des immigrés. et il est immigré lui-même.
- Speaker #0
Parce que c'est un alien. En anglais, ça marche mieux encore, je crois.
- Speaker #1
Un alien.
- Speaker #0
Il faut voir aussi, peut-être, à travers Superman, des valeurs. Il est symbole d'espoir, symbole de morale, de puissance aussi. On a plusieurs itérations de Superman qui vont être très militaires. Mais pour cet épisode, on va se concentrer vraiment sur les premiers films. Celui de Christopher Reeve de 1978. le Superman Returns de Bryan Singer en 2006, la version plus militaire, plus soldate de Zack Snyder, Man of Steel, sortie en 2013, et donc la toute dernière mouture, toute dernière représentation de Superman de James Gunn, qui est sortie il y a quelques semaines en 2025. Je peux évoquer aussi brièvement toutes les versions qui ont existé de Superman. Un petit hommage en 1959 à George Reeves, évidemment. Petit hommage à Tom Welling, qui était mon Superman adolescent dans la série Smallville. On aura également le Superman de Dean Cain dans Louis et Clark, les nouvelles aventures de Superman, qui était début des années 90. Je ne sais pas si tu as connu. Il y avait même un Superboy et un Supergirl à l'époque. C'était assez contemporain de K2000. Je me regardais, tu passais de K2000 à Superman, Louis et Clark. Voilà, il y en a d'autres, mais voici un petit peu pour les principales, et on ne va pas forcément s'intéresser aux séries, même si parfois, comme Smallville, elles sont assez connectées avec les univers cinématographiques, notamment la version de 2006 de Singer. Tom Welling était pressenti pour faire Superman, mais je crois que lui-même ne souhaitait pas porter la cape. Je crois que c'est pour ça qu'il avait accepté Smallville, à la condition de ne jamais vraiment porter le costume. Et bon, sans spoil, maintenant le temps est un petit peu passé, mais c'est ou d La toute dernière séquence de la dixième saison de Smallville, on le voit enfin déchirer sa chemise et voir le S apparaître. Mais à part ça, c'est uniquement dans des rêves. Et donc, on va se concentrer sur les personnages interprétés par Christopher Reeve, Brandon Roof, Henry Cavill et le nouveau David. Alors, corrige ma prononciation, Cornswit.
- Speaker #1
Cornswit. Cornswit.
- Speaker #0
Donc, toi, tu n'as pas été trop série Superman. Comment est-ce que tu l'as découvert en film ? C'était au cinéma, c'était VHS, c'était DVD ?
- Speaker #1
C'était la VHS de Superman, le film de Christopher Reeve qu'on avait à la maison. Et c'est comme ça que j'ai découvert l'univers de Superman avec Lex Luthor qui était joué par Gene Hackman.
- Speaker #0
Et t'en gardes quels souvenirs ? Est-ce que tu l'as revu récemment ? Et si tu ne l'as pas revu, quels souvenirs, quelles images te sont restées ?
- Speaker #1
Alors, oui, oui, je l'ai revu récemment pour étudier, pour comparer après aux autres versions, bien sûr. Mais moi, ce que j'avais beaucoup aimé, déjà quand j'étais petit, c'était la musique de John Williams. Je trouve que c'est peut-être un de ses plus beaux morceaux. Donc, toujours, voilà, j'avais beaucoup retenu la musique. Après, j'avais aussi beaucoup retenu le côté gaguesque de Clark Kent quand j'étais petit. Il me faisait rire.
- Speaker #0
Les mucs ?
- Speaker #1
Il était maladroit, le personnage de Clark est maladroit et il était plus marrant finalement que le personnage de Superman qui venait là pour résoudre les problèmes.
- Speaker #0
Et ça, on se dit que ça venait de Christopher Reeve ? Est-ce que c'était une direction artistique ? Est-ce qu'on a des éléments ?
- Speaker #1
Non, je ne sais pas du tout, mais je pense que oui, c'est pour différencier le personnage de Superman de celui de Clark Kent.
- Speaker #0
vraiment marquer les différences lorsqu'il est undercover bien sûr,
- Speaker #1
il n'y a pas que les lunettes qui font le personnage de Clark Kent mais aussi son côté maladroit, son côté un peu stupide voilà pour le Superman de Christopher Reeve de 78 et du coup après tu as enchaîné directement avec le Returns alors du coup après il me semble qu'on a eu un coffret DVD avec les 4 DVD de Christopher Reeve Et c'est là où j'ai regardé après le 2,
- Speaker #0
le 3,
- Speaker #1
le 4. J'avais beaucoup aimé le 2 aussi quand j'étais petit. Mais les suites 3 et 4, je me rappelle qu'il me semble que j'avais apprécié le 4. Je ne l'ai pas revu depuis. Il y en a beaucoup qui disent que c'est le pire. Mais pour moi, le pire quand j'étais petit, c'était vraiment le 3.
- Speaker #0
Pourquoi ?
- Speaker #1
Je pense que c'est l'acteur qui... Il y a un duo. Il y a Christopher Reeve qui joue avec un acteur, un humoriste. Oui, alors le Superman 3, j'avais eu beaucoup de mal parce qu'en plus d'avoir Christopher Reeves, c'est un duo avec le personnage de Richard Pryor. Il est très burlesque. J'ai pas beaucoup de souvenirs.
- Speaker #0
Il t'a pas marqué, quoi ? Non. Et le 4, un peu plus ?
- Speaker #1
Oui, parce que Superman se retrouve face à une sorte d'Ultraman, quelque chose comme ça.
- Speaker #0
Et tu parlais de Superman 2, que tu as apprécié. Il a été un peu décrié ces dernières années, notamment avec la version de Richard Donner qui a fait son cut à lui. Est-ce que tu as vu cette version ?
- Speaker #1
Non, je n'ai pas vu la version de Richard Donner qui était sortie en même temps que Superman Returns en 2006. Mais j'avais quand même beaucoup aimé le Superman de Richard Lester.
- Speaker #0
Là, tu parles de Returns. On l'a revu ensemble aussi pour pouvoir préparer cet épisode. Qu'est-ce qui a été tenté par Bryan Singer en 2006 ? C'était une forme de reboot ? C'était une suite de Superman 2 ? Qu'est-ce que c'était ?
- Speaker #1
On aurait dit une sorte de soft reboot, mais avant l'heure des soft reboots, quelque part. Ça m'a fait beaucoup penser à ce qui s'est passé avec Halloween, quelques années plus tard, ou avec X-Men Days of Future Past aussi.
- Speaker #0
Deux genres de singers,
- Speaker #1
d'ailleurs. Oui, c'est vrai.
- Speaker #0
Il a fait les X-Men et il s'est, entre guillemets, rebooté lui-même. Ce que je te propose, c'est d'enchaîner un petit peu avec la perception de Superman au cinéma. Quelle place pour toi est-ce que Superman il a dans l'histoire du cinéma de super-héros ?
- Speaker #1
Comme pour les comics, c'est un pionnier, je pense. Je pense que c'est un pionnier qui après a permis au Batman de Tim Burton de se faire et ensuite a enchaîné avec le Spider-Man de Sam Raimi.
- Speaker #0
Il montrait la voie un petit peu aux autres.
- Speaker #1
Je pense, oui.
- Speaker #0
Et qu'est-ce qu'on retient justement de Christopher Reeve qui est devenu vraiment le mythe et la représentation quand même, je pense, qui parlera à tout le monde de Superman, tout de suite, ça va être son visage à lui. Je pense qu'il va popper encore. malgré Calville, malgré les derniers, je pense qu'on pense toujours à Reeves quelque part. Pourquoi ? Est-ce que c'est que dû à Superman ? Est-ce qu'il y a autre chose ? Je me demande si l'accident aussi, malheureux, ne fait pas partie de tout ce côté mythique de l'acteur.
- Speaker #1
Christopher Reeves, c'était aussi un colosse quand même. Il faut se remettre en mémoire la taille, la musculature. C'était vraiment quelqu'un de musclé, de grand. Et oui, effectivement, son accident... à rapporter quelque chose de terrible. Un peu comme les accidents qui arrivent aux acteurs qui jouent le personnage de Jésus-Christ.
- Speaker #0
Forme de malédiction.
- Speaker #1
Il y avait une sorte de forme de malédiction à l'époque sur le personnage de Superman.
- Speaker #0
On l'a vu avec certains autres qui vont l'interpréter, qui ont du mal à trouver des rôles après aussi, mais c'est compliqué. Même les séries télé, Dean Keane, Tom Welling, je crois qu'il a fait 13 à la douzaine. Ça a été compliqué la suite des carrières. Puisque j'aime bien Smallville, je veux aussi souligner l'hommage qui a été rendu à Christopher Reeve en donnant... Je n'ai plus le titre du personnage, mais c'est un scientifique interprété par Christopher Reeve dans Smallville qui va aider Tom Welling à trouver ses origines.
- Speaker #1
C'est marrant. Oui,
- Speaker #0
c'était chouette à voir. C'est une bonne surprise et ça t'installe un petit peu cet effet multiverse à cette époque-là sur la télé. C'est un truc un peu dingue, je pense. Il y avait aussi d'autres super-héros qui étaient autour de Clark, Superman, quand il était jeune. Je trouve que c'était un petit peu des prémices dont DC aurait peut-être pu s'inspirer à certains moments parce qu'il y avait des idées. Ce n'était pas toujours très beau, certains trucs ont mal vieilli, mais il y avait déjà cette idée de créer un multiverse et de rendre hommage. Pour cet épisode, j'avais envie de focus aussi sur un intérêt de comparaison entre le premier Superman Et c'est ces reboots un petit peu à répétition qu'on a eu depuis 2006, du coup, avec le Returns, puis le Man of Steel, puis aujourd'hui, le Superman de James Gunn. Quelles sont les différences, on va dire déjà, dans le style un peu visuel, dans le style de réalisation, selon toi, et dans la vision peut-être qu'avaient les studios ? Qu'est-ce qu'ils ont essayé de faire ? C'est quoi ton avis là-dessus ? Et qu'est-ce qui a marché et pas marché ? Et je parle pas seulement d'un point de vue... entrer en salle. Je parle aussi d'un point de vue peut-être esthétique, au niveau de l'histoire, ou même de la manière dont étaient interprétés ces Super-Man. Et est-ce que ça a enlevé un petit peu le caractère iconique des premiers films ?
- Speaker #1
En fait, pourquoi le premier Super-Man a été une vraie révolution ? Parce que c'est ça, on est tous, je pense que tout le monde est d'accord que le premier Super-Man est une vraie révolution, mais pourquoi ?
- Speaker #0
Oui, parce qu'il y a eu une version encore plus vieille, avant.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui a changé avec lui ? Est-ce que c'est par... est-ce que c'est l'incarnation de Reeve qui fait que les gens y croyaient encore plus ?
- Speaker #1
Je pense aussi que c'est parce que Richard Donner avait une idée de trilogie. Il y avait un vrai réalisateur qui était derrière et qui avait une ambition.
- Speaker #0
Donc, un auteur.
- Speaker #1
Il y avait un auteur.
- Speaker #0
Et sur la suite, tu as l'impression qu'il y a moins ce côté auteur ? Parce que pourtant, c'est des grands noms.
- Speaker #1
Non, je ne dirais pas ça. Mais peut-être que pour les versions de Christopher Reeve, c'est plus compliqué. Les suites... de Superman, après, ça devient très commercial, alors qu'à la base, il y avait quelqu'un qui voulait raconter une histoire, qui voulait mettre sur grand écran un morceau de culture américaine. Mais oui, donc le Superman de Reeve, en quelques points, comment est-ce qu'on peut le caractériser, finalement ?
- Speaker #0
On va faire film par film. Qu'est-ce qui t'a marqué dans le premier Superman ? Et qu'est-ce qu'on peut dire de l'interprétation de Christopher Reeve ?
- Speaker #1
Alors ce qui était très marquant dans le premier Superman, pour moi c'était vraiment cette dualité entre Superman et Clark Kent. Clark Kent qui est très maladroit, qui joue à l'idiot, et pourtant qui est à la fois un excellent journaliste, parce qu'il tape ses papiers très très rapidement apparemment. en même temps il se fait Il se fait balader par Loïs Lane, qui n'est pas particulièrement sympathique.
- Speaker #0
C'est vrai.
- Speaker #1
Un personnage assez détestable.
- Speaker #0
Assez égocentrique, même.
- Speaker #1
Oui, exactement. Très égocentrique. Très égocentrique, oui. Et en même temps, on a un personnage qui est bon, qui est... pur, qui est pur et bon, mais qui, d'une autre façon que, parce qu'on parle beaucoup de James Gunn, de la version de James Gunn très lumineuse en ce moment, mais, donc, il est bon, mais pas exactement de la même manière. Il a l'air d'être, en plus, d'être sage, je trouve, le Superman de Christopher Reeve.
- Speaker #0
Et ça, je pense qu'on va y revenir en détail, parce que beaucoup de choses, me semble-t-il, sont passées par l'éducation. C'est-à-dire que dans Christopher Reeve, le film commence où déjà tu découvres Krypton, tu découvres le père, interprété par Marlon Brando, c'est quand même quelque chose, et sa vision à lui du monde, sa vision qui va même à l'encontre des Kryptoniens, il veut sauver son fils, et pendant son voyage jusqu'à la Terre, Superman va être abreuvé d'images, je ne sais pas comment fonctionne cette technologie, mais qui vont le cultiver, lui donner un point de vue, mais quand même de Kryptonien. Et à l'inverse, c'est encore assez frais dans nos têtes, la version de 2025 de Gunn, on a vraiment ce sentiment qu'il a été intégré à notre planète, au terrien, et qu'il est profondément humain à la différence. C'est pour ça que l'un est sage et l'autre est peut-être humain, tout simplement.
- Speaker #1
Oui, oui, oui. Dans la version de Reeve, après, il va encore retourner dans sa forteresse de solitude et il me semble qu'il passe encore. un certain moment à étudier encore là-bas, avant de pouvoir porter sa cape et d'aller en ville, à Métropolis.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a d'autres éléments qui, tu penses, participent à la grandeur de cette première version de Superman ?
- Speaker #1
Bien sûr, il y a évidemment le côté évident de dire que Superman, c'est un parallèle avec Jésus et de rappeler toujours cette origine divine à Superman, déjà là. parce qu'on a aussi beaucoup dit que Snyder avait fait ça mais c'était déjà présent dans cette version avec des phrases du style le fils devient le père et le père le fils qui fait très christique bon après on va avancer passer les Superman 2 la version de Donner Superman 3 et Superman 4 et on arrive donc en 2006 avec la version de Bryan Singer
- Speaker #0
Superman Returns je me souviens je l'ai découvert en Angleterre Il était à l'affiche contre la guerre des mondes de Spielberg. Et je crois que ça n'a pas été un grand succès commercial, il me semble, ce Superman. Et c'est pour ça qu'ils avaient prévu, je crois, une trilogie. Et ça n'a pas marché. À cause de ce Superman Returns qui a fait des entrées. C'était honorable, mais ce n'était pas ce qu'ils espéraient en ressortant ce personnage un peu oublié de dernière léphago. Un peu kitsch encore, parce que... le costume reste assez proche. Je crois que le S, par contre, il est inspiré du S de Smallville. Il me semble.
- Speaker #1
C'est marrant que tu dises que la Guerre des Mondes était en même temps en salle, parce que du coup, on a le tout premier, enfin, un des films post-11 septembre les plus marquants, face à Superman, vieille version, finalement, qui n'a pas encore été touché par Nolan. qui n'a pas encore révolutionné l'approche super-héroïque post-11 septembre. Et puis oui, on reprend exactement le même personnage de Superman, et on essaye de continuer la saga en supprimant les Superman 3 et Superman 4 de la timeline, avec ce soft reboot. Donc ça donne un personnage de Superman qui est le même, mais avec un acteur différent, un acteur qui finalement est coincé à devoir imiter Christopher Reeve qui joue Superman. Ça doit être un rôle encore plus dur que de simplement interpréter Superman.
- Speaker #0
On ne lui a pas laissé la place pour faire sa propre version, tu penses ?
- Speaker #1
Non, je ne pense pas. Déjà, on lui a mis... Il a des lentilles, il me semble, d'un bleu assez fort, si je me souviens bien. Il reprend quand même très bien les mimiques de Christopher Reeve, je trouve, à certains moments. Après, on reprend aussi tous les mêmes personnages, mais c'est moins marquant pour Loïs Lane, parce que là, c'est plus exactement la même typologie. Mais au niveau de son caractère, ce qui était marrant, c'est que Loïs Lane a beaucoup, dans la version de Christopher Reeve. Loïs Lane a beaucoup de mal avec l'orthographe dans la version de 1978. Et là c'est marrant, c'est quelque chose qui est repris dans la version de 2006 où elle demande encore à Jimmy Olsen de la corriger sur certains mots.
- Speaker #0
Donc il y a une envie de continuité, et ils vont chercher aussi un grand acteur pour mettre en face de Superman et interpréter Lex Luthor, c'est quand même Kevin Spacey, qui est un peu au sommet de sa gloire à ce moment-là, avant qu'il tombe en désuétude et qu'il soit con de seul, mais à ce moment-là il sort de American Beauty, il est dans son grand moment, avant House of Cards certes, un petit peu un parallèle aussi avec Gene Hackman quand tu vas chercher ce genre d'acteur. Et est-ce que ça fait pas de l'ombre un petit peu, justement, à
- Speaker #1
Roof ? C'est vrai que moi, j'ai toujours trouvé que Gene Hackman et Kevin Spacey se ressemblaient physiquement, déjà. Et oui, il a cet humour un peu pain sans rire, je trouve, Kevin Spacey, qui fait qu'il est encore plus agréable à suivre dans ce Superman Returns que le principal intéressé. et du coup il passe un peu au second plan malheureusement il a Voilà. Le Superman de Superman Returns est plus intéressant pour les questions qu'il va apporter sur la parentalité, plutôt que par son personnage propre. Il est plus intéressant pour la légende qu'il évoque, plutôt que par ses actions en elles-mêmes. Ce qui est intéressant quand même, je trouve, dans la version de Singer, c'est que déjà on parle d'un film qui se veut héritier des films de Richard Donner. Donc tout le thème, ça va être la parentalité, le fait que Superman a un enfant. Et donc là, la phrase « le fils devient le père » et « le père, le fils » a encore plus de poids.
- Speaker #0
Oui, tout le long du scénario, en fait, on a, avec spoil évidemment, Superman et en parallèle Lois Lane qui ont chacun leur vie séparée. Superman revient après, je crois, cinq ans d'absence.
- Speaker #1
Il était parti à la recherche de ses origines et il revient de Krypton, 5 ans après. Ce qui est marrant, il y a eu deux films entre Superman 2 et le Superman de Singer. Et voilà, c'est le moment où il est parti finalement. C'est intéressant.
- Speaker #0
Mais justement, tu as les deux trajectoires des personnages. Donc Superman, il fait sa formation, je ne sais pas ce qu'il fait là-haut. Et on a Lois Lane qui... a oublié un peu Superman. Elle refait sa vie. Elle est en couple avec Jimmy ?
- Speaker #1
Non, avec un aviateur. Je ne me souviens plus du nom, mais c'est un aviateur.
- Speaker #0
Par contre, elle a un enfant.
- Speaker #1
Oui, elle a un enfant et c'est l'enfant de Superman dans Superman 2. Qui est conçu dans Superman 2. Mais tout d'un coup, ça devient un peu bizarre parce que dans Superman 2, après, Superman fait un super baiser. Il fait un super baiser qui va faire... oublier à Loïs Lane sa relation avec lui. Étrange relation.
- Speaker #0
Mais oui, du coup, c'est pas forcément ultra raccord. Mais ils ont voulu créer ce parallèle un petit peu aussi et présenter le fils de Superman, déjà. Donc là, on filigrane un petit peu au début du film et ça s'accentue vers la fin, où on aura la révélation. Loïs va dire que c'est son fils. On le comprend, nous, spectateurs, parce qu'il pousse un piano à un moment pour protéger sa mère avec une force surhumaine. De toute façon, on a déjà ce feeling. On sent bien que ça ne va pas être le fils de l'aviateur. Et on aura une jolie scène, en vrai, dans la chambre.
- Speaker #1
Oui, oui, oui. Superman est mort, en fait, à ce moment-là. Ce que le film veut nous faire croire, à un moment, c'est que le baiser de Loïs va le réanimer. Mais en fait, ce n'est pas ce baiser-là qui va le réanimer, c'est le baiser de son fils directement. Et là, on rejoint encore la thématique de la parentalité qui est très chère à la saga de Reeve finalement. Puisque j'estime que ça rentre quasiment dans la saga de Reeve, ce dernier film de Singer, qui est un hommage, qui veut bâtir une suite qui ne se fera pas.
- Speaker #0
C'était le pont en fait, il voulait créer le pont. Justement, on part sur la parentalité. Je pense que ça va être un fil conducteur, un petit peu, la parentalité, l'éducation. Et ça me fait le pont avec la version de Snyder. Parce que le film de Snyder, il s'ouvre sur ça. Il s'ouvre sur, pareil, vos reboots. On est à nouveau sur Krypton, à nouveau avec Jor-El et sa femme qui accouchent dans un monde, par contre, beaucoup plus sombre, beaucoup plus réaliste. Un film guerrier. à l'esthétique très jaunâtre sur cette planète Krypton, dorée, un petit peu délavée. Et on a cette technologie biomécanique,
- Speaker #1
organique.
- Speaker #0
Des fois, ça me fait penser à Alien. C'est bête, mais je pense un peu à Alien, en moins, en plus lumineux.
- Speaker #1
Oui, c'est les formes très géométriques, les courbes surtout.
- Speaker #0
Et on retrouve ce personnage de Jor-El qu'on utilise déjà dans les bandes-annonces avec cette voix-off, qui veut transmettre à Kal-El qu'il est un dieu, et qu'il va être un dieu, qu'il est le dernier représentant des Kryptoniens, et qu'il est envoyé sur Terre tel le Messie. Donc là, on repart sur la thématique religieuse, derrière les paroles du Père.
- Speaker #1
Alors on peut voir la thématique religieuse par les paroles de Jor-El, mais aussi par les paroles de Jonathan Kent, qui finalement se prend vraiment pour Joseph dans la Bible, qui doit éduquer Jésus. Moi je vois ça, c'est Jonathan Kent qui explique que Superman, enfin que Kal-El va avoir une grande destinée, qu'il doit choisir... s'il veut faire le bien ou le mal, mais qu'il aura un impact sur le monde, quoi qu'il en soit. Il y a un poids énorme de la destinée dans ce Man of Steel.
- Speaker #0
Il est prêt à sacrifier sa propre vie pour protéger le secret de Clark.
- Speaker #1
C'est vrai.
- Speaker #0
C'est une scène assez décriée, parce qu'on sait tous qu'il est capable d'aller le sauver, et qu'elle n'est pas forcément utile, sauf si on voit par le prisme de « Non, tu as un destin plus grand que moi, fils. » Oui, exactement. Aussi, tu n'as pas dit, mais c'est quand même produit par Christopher Nolan. C'est produit par Christopher Nolan. Et là, on rentre vraiment dans l'ère des super-héros post-11 septembre. D'ailleurs, avec des scènes d'action qui rappellent vraiment l'attentat des deux tours du 11 septembre. Beaucoup de poussière. Enfin bref, des images terribles.
- Speaker #1
Nolan, il a vraiment changé notre rapport aux super-héros avec son Batman. Et là, il passe le flambeau aussi. à Zack Snyder, qui nous vient de 300, qui nous vient de Watchmen, il me semble, et qui l'a fait juste avant. Donc certains ont pris peur, et après il y a eu une première bande-annonce, avec une musique, par contre, moi elle m'a marqué. La musique des bandes-annonces, je la trouve assez incroyable, et tu sens que ça ne va pas être justement qu'une reprise de ce qui a été fait auparavant, il veut proposer quelque chose de nouveau. Mais c'est la vision de qui, du coup ? C'est la vision de Nolan, c'est la vision de Snyder, c'est une version des deux mixés. Ça va être quoi ce Superman, du coup ? Et comment est-ce qu'il va être interprété par Cavill ?
- Speaker #0
Moi, je pense que c'est quand même la vision de Snyder. Je pense qu'il avait l'air assez libre, puisqu'on retrouve quand même les thèmes martiaux, le thème de l'armée, qui est quand même assez cher à son cinéma.
- Speaker #1
Est-ce que tu trouves ça trop réaliste, trop martial ?
- Speaker #0
Non, je ne pense pas que ce soit trop réaliste. C'est intéressant d'avoir creusé cette ligne-là aussi. Maintenant, ce n'est pas sûr que ce soit celle que le grand public ait appréciée le plus. Quand on regarde aujourd'hui où on est Marvel et où on est DC, les choix qui ont été faits n'ont peut-être pas été les plus judicieux. Mais c'était hyper intéressant de regarder ça. C'est une vision d'un auteur aussi, mais une autre vision très... très centré sur la puissance. En fait, c'est post-11 septembre. C'est-à-dire que l'armée vient sauver. Superman est vraiment reconnu par les soldats. Il y a beaucoup de scènes comme ça où ils se reconnaissent mutuellement.
- Speaker #1
Oui, c'est très juste ce que tu dis, cette vision martiale, etc. Mais il y a certaines personnes qui, aujourd'hui, vont regretter cette vision très puissante de Superman, de cette masse de muscles. Il y a même d'autres youtubeurs qui en parlent, qui expliquent qu'on nous a peut-être un petit peu habitués à cette version très réaliste, très forte.
- Speaker #0
Moi, le gros souci que j'ai, qui n'est pas présent dans Man of Steel, parce que Man of Steel, je trouve qu'il se tient plutôt bien. Mais c'est après, avec les suites Batman contre Superman, et encore plus avec Justice League, c'est qu'on me vend un personnage ultra réaliste, et après... On commence à avoir des technologies aliennes qui ressemblent à de la magie. Des choses qui me sortent du film, où j'ai une dissonance avec le film. Et où j'ai l'impression qu'on me montre des choses très sérieuses qui au final ne sont pas vraiment.
- Speaker #1
Et c'est plus vraiment cohérent avec l'univers réaliste qui se voulait au début.
- Speaker #0
Oui, de mon point de vue en tout cas.
- Speaker #1
Et pourtant, Batman vs Superman, il s'ouvre. Avec cette image de Ben Affleck, Batman, qui sillonne les rues de Métropolis pendant l'attaque alien contre Superman du général Zod. Et là, bon, 11 septembre à fond. On commence quand même à nouveau par quelque chose de très concret pour les Américains en tout cas.
- Speaker #0
Oui, oui. Moi, je pense que les problèmes de dissonance, pour moi, ils viennent vraiment avec Justice League. Mais Batman vs Superman est encore très ancré 11 septembre. Et puis oui, on a la cité de la solitude, non la forteresse de la solitude, elle est beaucoup plus organique. Là on a vraiment, c'est marrant, on a eu des décisions un peu miroir avec ce qui s'est fait initialement. On était dans une forteresse minérale avant, avec des cristaux, tandis que maintenant on est vraiment dans de l'alien. Et puis, des images qu'on reverra, de nanoparticules qu'on reverra un peu plus tard dans la saga, enfin, dans la saga, dans Superman. Et puis, bien sûr, il n'a plus de slip.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai. Les changements de costumes, on n'en a pas beaucoup parlé. Mais on était vraiment sur du classique jusqu'à Singer. Et là, par contre, on est sur un attirail. On sent que c'est des matières presque de sportif, de haut niveau, son maillot.
- Speaker #0
Oui, il y a des reflets un peu bizarres aussi, ça se veut, nouveaux matériaux, c'est juste.
- Speaker #1
Et du coup, là, on en arrive à la version plus 2025 de James Gunn. Par contre, lui, un autre parti pris. Tout le monde connaît Superman, tout le monde connaît comment il est arrivé sur Terre, on va pas s'embarrasser de ça. Et cette intro, qui dure, je sais pas, à peine deux minutes, où on nous répète, il y a trois siècles, il y a trois mois, il y a trois semaines, trois minutes, peut-être même trois secondes, je sais plus. Hop, on nous accélère l'origin story de Superman, parce qu'on n'a pas que ça à faire, en gros. Tout le monde connaît, on doit passer aux choses sérieuses, Superman est déjà installé, et... On zappe un petit peu tout ce côté avènement de l'héros.
- Speaker #0
On a une introduction in medias res, directement dans l'action à la Star Wars. Et moi, c'est quelque chose que je trouve très efficace. Ça permet d'être directement impliqué dans ce qui arrive au personnage. Moi, en tout cas, directement dans l'empathie parce que je vois quelqu'un qui est en train de souffrir.
- Speaker #1
Et sans spoil, comme vu dans la bande-annonce, il prend cher, Superman, dans cette version de James Gunn. Les premières scènes, c'est ça. Il a des coups, il est blessé, et c'est Crypto qui va venir l'aider.
- Speaker #0
Il est surtout méfié au visage.
- Speaker #1
On va faire quelques spoils. Je préfère prévenir les gens avant pour essayer de comparer cette version de 2025 avec les versions précédentes. On a parlé de parentalité. J'aimerais bien y revenir, parce que c'est aussi un des premiers axes que va prendre le film. Il va y avoir plein. Il va y avoir plein d'idées dans Superman. Et l'un des premiers axes aussi, c'est les parents. Jor-El Merci. et sa femme, je ne sais pas comment elle s'appelle d'ailleurs, qui ont un message dans leur langue natale qui est brouillé, il manque un morceau, mais qui s'adresse directement à Kal-El, à Superman, et on sent qu'il a envie de connaître ses origines, qu'il en attend beaucoup de ce message. Mais qu'est-ce qui va se transmettre à ce niveau-là ?
- Speaker #0
Il y a peut-être une idéalisation de ce qu'est le monde de Krypton pour Superman. Et peut-être même des parents. Et même des parents, oui. En fait, une des thématiques de ce Superman, c'est aussi un peu, sans dire renier ses origines, en tout cas, ça peut être un peu tuer le père, en tout cas, d'une certaine façon. Bien qu'il soit déjà mort, Superman va devoir faire ses propres choix et rasser sa propre voix.
- Speaker #1
Là, on va avoir un Jonathan Kent aussi un peu plus en retrait, peut-être, plus dans l'émotion et le côté sentimental, davantage qu'en tant que vrai guide, j'ai envie de dire. Oui, il est confronté à ses propres choix, comme nous tous, comme un humain. On veut vraiment traiter Superman comme il est intégré à l'humanité et il a des réactions encore plus humaines, un vocabulaire aussi très humain. On l'a vu en anglais, souvent il s'adresse à Crypto en disant « dude » . Voilà, venant d'un alien, c'est étonnant justement à quel point il s'est adapté à nous. Il est nous.
- Speaker #0
Son monologue de fin face à Lex Luthor, moi, il m'a vraiment touché beaucoup. J'ai trouvé que c'était assez déchirant, où il démontre qu'il est humain plus que Dieu, en fait. Donc là, on a vraiment l'inverse de ce qui a été fait avec Snyder. En fait, Superman a notre âge. On ne s'en rend pas compte, mais maintenant, on commence à vieillir, nous aussi, Nicolas. Superman a notre âge dans cette version. En fait, ça fait 3 ans qu'il est journaliste, et il doit avoir 25 ans, quelque chose comme ça, 26 ans, 27 ans. Donc il parle comme nous.
- Speaker #1
Un Superman jeune qui cherche encore sa voix, qui cherche sa place, à la fois professionnellement, ça n'a pas l'air d'être un grand journaliste. Son couple, c'est un peu compliqué, il est avec une Lois Lane qui semble quand même beaucoup plus libre, qui n'en attend pas forcément énormément de choses de Superman. mais qu'on attend beaucoup de Clark Kent, et lui qui essaye de se démener dans sa vie d'humain de tous les jours, il revêt les habits de Clark Kent, mais par contre, lui, il ne change pas. C'est Superman. Il ne joue pas un rôle.
- Speaker #0
Oui, en fait, la transition entre Clark Kent et Superman, bien qu'elle existe, l'acteur fait un changement au niveau vocal, et puis aussi au niveau de la coiffure, et puis bien sûr, il y a les fameuses lunettes hypnotisantes, mais... La transition est quand même beaucoup plus... Dans sa personnalité, en tout cas, je trouve que la transition est plus floue. Ce qui fait que c'est intéressant parce qu'on se rend compte que toute l'humanité qu'il a apprise au contact de sa famille Kent et l'importance que cette famille a pour lui. Et du coup, ça remet en perspective aussi son attachement à ses origines. Mais oui, c'est ce qu'on disait avec Nicolas, c'est que de mon point de vue, je trouve que c'est un Superman qui est traité comme si c'était un Spider-Man, en fait, qui est très humain et qui a beaucoup de choses à gérer. il est jeune, il doit gérer son couple, son job le fait que sa vie de super-héros comme dans Spider-Man 2 de Sam Raimi qui parle de dépression en fait Spider-Man 2 de Sam Raimi avec Il doit faire les études de physique en même temps. Il est photographe en même temps. Avec Mary Jane Watson, c'est compliqué. Donc, il n'arrive plus à suivre. Il n'arrive plus à gérer sa partie super-héroïque qui va finir par abandonner avant de la retrouver. Mais là, je trouve qu'on a des thématiques qui sont assez parallèles à ce qu'on avait pu voir dans la version de Sam Raimi en 2004. voilà par rapport à Voilà, il y a beaucoup de parallèles qui peuvent être faits, je trouve, entre ce Superman et le Spider-Man 2 de Sam Raimi, qui a été fait en... en 2004.
- Speaker #1
Voilà un petit peu les premières impressions qu'on a eu au niveau du ton. Je veux préciser qu'on a eu un visionnage du coup en anglais, en IMAX 3D. C'est quoi ton premier avis à chaud avant qu'on rentre dans le détail vraiment esthétique, etc.
- Speaker #0
Moi j'ai été très emballé et je ne comprends pas trop pourquoi les gens sont un peu déçus. Moi ce que j'apprécie beaucoup c'est tout ce côté très optimiste, tout le monde en a parlé. Mais ce côté aussi très faillible de Superman, parce que Superman, en vrai, c'est un personnage un peu chiant. Il a trop de pouvoir. Tandis que maintenant, c'est une vraie trahison avec le personnage de base. On a un Superman qui est faillible. On a un Superman qui est colérique, idéaliste. Il n'est pas sage. Il n'est pas sage du tout, contrairement à Christopher Reeve. Et tu le dis, c'est par rapport à l'éducation qu'il n'a pas reçu. Il n'a pas reçu l'éducation des Kryptoniens. Il a eu juste ce message détérioré. Et moi, ce que je vois, c'est aussi... J'y vois une version optimiste de ce qu'était l'Amérique. C'est-à-dire le fait de dire, oui, l'Amérique, c'est un melting pot de plein de cultures différentes. Nous, les Américains, on est une terre d'opportunités. L'American Dream. Voilà ce que j'ai perçu dans ce film, c'était le thème de l'américain optimiste en fait.
- Speaker #1
Je trouve qu'il y a une multitude de thèmes qui sont abordés par ce Superman cru 2025. Certains disent qu'il y en a même trop, mais je pense qu'il faut souligner aussi l'importance de parler de notre époque. On a les conflits, certains on peut les interpréter comme l'Ukraine, celui qui est évident pour moi c'est la bande de Gaza versus Israël. avec une représentation même de Netanyahou un peu quelque part, mais mélangée avec des accents russes, est, on ne sait pas trop. On a les réseaux sociaux, on a les écrans, pas uniquement les réseaux sociaux, mais vraiment l'impact d'être filmé, l'impact de faire partie d'un film, de se filmer soi-même, de se mettre en scène. On a les jeux vidéo, on a l'amitié, on a la relation de couple. On a le capitalisme aussi. Le capitalisme, évidemment, avec le personnage formidablement interprété par Nicolas Hoult. À quoi on pense directement quand on voit l'exclu-tor ?
- Speaker #0
Oui, on peut penser à Elon Musk, mais je ne pense pas que les scénaristes y aient pensé à ce moment-là, puisqu'il n'avait pas encore lancé de parti politique. Mais là maintenant c'est vrai qu'avec son lancement politique... En tout cas,
- Speaker #1
le spectateur peut se dire que ça lui ressemble beaucoup. Je trouve qu'il y a une vraie proximité avec notre actualité mondiale. C'est ça, je pense, qui fait qu'on peut encore plus rentrer dans ce Superman. Ça nous parle, tout ce qui se passe dedans.
- Speaker #0
Ça parle de l'Amérique, assez globalement. Ça parle de notre époque et des États-Unis, je trouve.
- Speaker #1
Une époque désenchantée, mais avec ce personnage optimiste. Tu veux pas rebondir ? Tu veux laisser en rebond ?
- Speaker #0
Non, c'est bien dire ça comme ça. En fait, James Gunn fait des personnages optimistes toujours. Même dans la galère, ça n'abandonne pas.
- Speaker #1
Il fait des magnifiques losers, je trouve.
- Speaker #0
Oui, bien sûr. Mais de toute façon, il n'y a que dans l'échec qu'on peut se révéler. Mais oui, forcément optimiste parce que c'est Superman. Mais quand même, il y a beaucoup de raisons d'être pessimiste. Le monde est dur. Même pour Superman, le monde est dur. Il a du mal à... à faire en sorte que tout le monde survive, à sauver tout le monde. Il a du mal, il le dit.
- Speaker #1
Mais il le fait quand même.
- Speaker #0
Il fait au mieux.
- Speaker #1
C'est un peu ça le message du film d'ailleurs. On devrait tous essayer de faire de notre mieux pour que ça aille mieux. Pourquoi les gens réagissent mal à ce genre de message ?
- Speaker #0
Tu penses vraiment que les gens ont mal réagi à ce message-là ? Moi j'ai l'impression...
- Speaker #1
Certains le... Certains ont une vision arrogante de Superman, on s'est dit. Certains ont une vision qu'il est très naïf, peut-être, mais pourquoi c'est mal ?
- Speaker #0
Oui, c'est vrai, j'ai entendu dire que... J'ai vu des gens qui disaient que Superman était très arrogant de croire qu'il était capable d'arrêter une guerre en attaquant le leader et en le plantant sur un cactus, parce que c'est ce qu'il fait. Mais en fait, ce n'est pas ça. il cherche juste à empêcher que des gens meurent, en fait. Donc, ce n'est pas de l'arrogance, c'est... Il a les armes qu'il a, et il essaye de se dépêtrer avec pour s'en sortir, mais par contre, il est colérique, ça c'est vrai. Et là, du coup, ce n'est pas un parangon de vertu, comme on dit.
- Speaker #1
Ce n'est pas un parangon de vertu. Néanmoins, c'est là où c'est intéressant, c'est qu'il a ses valeurs profondément humaines. On y revient à cette question de la parentalité, de l'éducation. Lui, il a pris nos traits humains. C'est le seul, pour l'instant... qui prend autant nos traits humains, j'ai envie de dire, au cinéma.
- Speaker #0
Ce film, c'est quand même, comme tous les films, c'est un rite initiatique quand même. Il y a toujours un point de départ et un point d'arrivée. Et oui, ce qui est marrant, c'est qu'au début du film, on est avec... Les premiers parents qu'on voit, ce sont les parents kryptoniens de Kal-El. Et puis, en fait, à un moment, les parents déçoivent le père des soies. Il va être amené à devoir tuer le père kryptonien, d'un point de vue, je ne sais pas, psychanalytique, on peut dire, pour ensuite se tourner vers sa famille d'accueil. Et là, moi, ça m'a beaucoup... Ce qui était intéressant, ce n'est pas l'image des parents, en fait. À la fin du film, il va se ressourcer en voyant des images de sa jeunesse. Encore plus que l'image de ses parents. C'est l'image de la culture américaine qu'il a vécue quand il était... Dans la ferme, c'est encore plus que simplement les parents. C'était le mode de vie américain, exactement. C'est aussi ça, l'américain optimiste.
- Speaker #1
Et au niveau de la réalisation en elle-même, ce côté très coloré qu'on connaît à James Gunn, ce côté très pop, ils vont faire une variante aussi de l'OST. Qu'est-ce que tu retiens ? Est-ce que la 3D, c'est pertinent ? D'un point de vue formel.
- Speaker #0
Très rapidement, par rapport à la musique, ils ont repris le thème de John Williams, mais ils ne se sont pas du tout... Enfin, ils ont réactualisé le thème, ou ils l'ont rendu un peu plus rock, je pense. Le nouveau punk. C'est assez décevant, je trouve. Enfin, il n'y a pas de travail à part ça. Ce qui est, par contre... Moi, ce qui m'a plu, c'est... Étonnamment, les effets spéciaux, bien qu'il y ait beaucoup de CGI, Ça marche plutôt très bien dans cet univers-là. On accepte assez facilement les effets spéciaux. Moi, j'avais beaucoup plus de mal dans les versions de Snyder, parce que, justement, ça se voulait réaliste. Et donc, là, je vois des effets spéciaux de partout. Et déjà, en plus, tout est sombre, on ne comprend rien. Tandis que là, on est dans des effets spéciaux beaucoup plus colorés. On est dans le comics, donc on pourrait plus interpréter ça carrément à du dessin de BD. Du cartoon. Du cartoon, oui exactement. On retrouve un côté très cartoonesque.
- Speaker #1
Avec aussi de l'humour. Chose disparue un peu sous Snyder.
- Speaker #0
Il y avait de l'humour, mais de l'humour un peu des one-liners dans Snyder. Punchline.
- Speaker #1
Il y a moins de punchline, en tout cas de la part de Superman, mais par contre on a beaucoup plus d'humour et de gags visuels.
- Speaker #0
Oui, il y a des gags de montage. Par contre, il y a quelque chose qui m'a pas plu du tout, c'est le grand angle dans les scènes de vol. Alors, on n'a jamais vu ça, effectivement, donc c'est intéressant de le voir, mais est-ce que c'est vraiment iconisant ? Je suis pas sûr.
- Speaker #1
Ça déforme trop ?
- Speaker #0
Ouais, ça déforme beaucoup le visage de David Coren Sweat, mais... Ouais, il y en a qui disent, on est directement avec le personnage de Superman et on vole. Je sais pas, moi j'arrive pas à rentrer dedans quand c'est ça. Sinon, le grand angle, je trouve que c'est intéressant parce qu'on est proche des personnages. Et ça les humanise encore plus finalement, puisqu'on est avec eux. Quand on est dans l'appartement de Loïs Lane, dans leur discussion de couple, le grand angle, j'ai l'impression que je suis avec eux. Il y a une petite déformation qui, moi, me plaît plutôt.
- Speaker #1
Et je réfléchis aussi au rapport d'échelle. Parce qu'on est... comme tu dis, avec le grand-oncle, au niveau des personnages humains. Mais on affronte souvent des Kaijus dans ce film. Il y en a au moins deux, des Kaijus géants. Non, il y en a même trois, je crois, de Kaijus. Dont un, il laisse ses potes, Green Lantern et Oak Girl, s'en occuper, avec des effets lumineux, que je trouve assez beaux, pour créer aussi de l'émotion, que l'action passe finalement. Au second plan, littéralement, c'est ça qu'il nous dit en filmant. L'action passe au second plan de Claire Kent qui essaye de résoudre un conflit avec Louis Slane.
- Speaker #0
Oui, et puis ce qui est intéressant, effectivement, c'est tous les jeux de lumière que le combat peut créer en background.
- Speaker #1
Et la 3D, ça a apporté quelque chose pour toi ?
- Speaker #0
Moi, j'ai beaucoup aimé voir le film en IMAX parce que je me sentais à l'intérieur de la bobine. Mais pour la 3D, je suis... Je n'ai toujours été très impressionné par les films d'Avatar, mais après la 3D, je ne suis pas très...
- Speaker #1
Pas très friand, forcément. Non. Et il faut qu'on en parle de Crypto. Oui,
- Speaker #0
Crypto le chien.
- Speaker #1
Est-ce que c'est seulement des blagues ? Après, on a vu évidemment que c'était un hommage au chien de James Gunn. Est-ce qu'il rajoute vraiment quelque chose, ce chien ?
- Speaker #0
Non, mais tu l'as dit justement, ça rajoute encore de l'humanité. Oui, oui. ça rajoute beaucoup d'humanité au personnage de Superman qui parle à son chien comme un être humain on sent bien que c'est pas son chien et qu'il a du mal avec lui mais il l'apprécie quand même j'ai l'impression en tout cas leur relation évolue je crois qu'il y a une
- Speaker #1
ligne de dialogue c'est ça, il est un peu bête, il sert pas à grand chose mais je l'aime quand même et tout ça, vu que ça vient aussi de l'expérience de James Gunn personnel, ça fait que rajouter des couches Merci. d'émotion. Alors après, on peut toujours argumenter. Je crois qu'il est entièrement en CGI, ce chien. Je crois qu'on peut argumenter que ça donne un côté irréaliste, mais l'émotion, elle est quand même bien là. Et elle fonctionne à plusieurs niveaux, à chaque fois.
- Speaker #0
En fait, si tu acceptes que Crypto soit en CGI, t'acceptes tout le reste de CGI, tout simplement. Si t'acceptes pas, si tu crois pas en Crypto, par contre, tu ne pourras pas croire au film, j'ai l'impression.
- Speaker #1
Donc, si on résume... Qu'est-ce que cette mouture 2025 reprend de l'héritage de Superman ? Et qu'est-ce qu'il a décidé d'enterrer ?
- Speaker #0
Alors, on reprend quand même beaucoup de marqueurs esthétiques. On a de nouveau la Fortress de Solitude, cette fois-ci en cristaux. On a de nouveau le slip. Et puis, Far Life is Back. Par contre, on a vraiment cette volonté de faire de Superman un personnage faillible. malgré son caractère surpuissant. D'ailleurs, là, peut-être aussi qu'il est un peu moins puissant que dans les autres versions. Il reste quand même très puissant, mais on a un personnage qui fait des erreurs, on a un personnage qui est colérique, on a un personnage qui... Voilà, très humain. Et moi, ça me plaît, mais pour le coup, c'est une trahison.
- Speaker #1
Où est-ce qu'on le situe si on devait faire une tier liste des films Superman ? et aussi des interprétations de Superman. Où est-ce que tu le situerais, celui-ci ?
- Speaker #0
Je ne suis pas sûr que je le situerais sur la même ligne. J'ai l'impression que c'est... Il faut le voir comme... Moi, je le mettrais sur une perpendiculaire. Je n'ai pas envie de le comparer aux autres versions. Je trouve que c'est plus intéressant de comparer Christopher Reeve, Henry Cavill et Brandon Roof que ce personnage-là de David Corenswett qui, pour moi, est finalement un personnage un peu différent quand même.
- Speaker #1
Et donc vu que c'est l'été, les blockbusters s'enchaînent, je te propose de toucher à un mot, parce que nous sommes également allés voir les 4 Fantastiques, le dernier Marvel, les 4 Fantastiques, premier pas. On aime bien faire ce genre de guéguerre entre les films de l'été, on avait Barbenheimer, Oppenheimer contre Barbie, ben ça y est, là on a le retour des super-héros, Superman de James Gunn versus les 4 Fantastiques, deux reboots de licence iconique quand même, en même temps. Donc on peut vraiment les comparer pour le coup. Même si les héros n'ont peut-être pas la même aura, je pense que Superman a peut-être un coup d'avance vis-à-vis des fantastiques.
- Speaker #0
Je n'en suis pas si sûr.
- Speaker #1
Pourquoi tu n'en es pas sûr ?
- Speaker #0
Parce que pour les 4 Fantastiques, c'est quand même un comics qui était très lu aux Etats-Unis, il me semble. Je ne sais pas trop.
- Speaker #1
En France, il me semble moins connu.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
À l'époque, c'était moins connu.
- Speaker #0
On a été toupé par les films de la Fox, mais après, est-ce qu'on apprécie vraiment les films 4 Fantastiques ? Je ne suis pas sûr. Mais aux Etats-Unis, je pense que c'est différent.
- Speaker #1
D'accord. Et du coup, on va peut-être résumer brièvement les 4 Fantastiques. Donc oui, c'est à nouveau une sorte de soft reboot, on pourrait dire, mais sur une terre éloignée, sur une terre un peu du multiverse, avec ce côté rétro, vintage, qu'on nous vend bien dans la bande-annonce d'ailleurs. Et on retrouve un joli casting. Par contre, au niveau de l'histoire, comment tu résumerais ce qui se passe ?
- Speaker #0
Je pense qu'il y a beaucoup moins d'enjeux. Déjà de thèmes différents, j'allais dire. Je trouve qu'on est très sur la narration. C'est basique. On ne va pas commencer à parler... On parle très peu des enjeux de notre ère. On ne parle pas trop de notre monde. On va être beaucoup sur des enjeux interne au récit, finalement. Moi, je n'ai pas vu d'autres degrés de lecture, contrairement à ce Superman.
- Speaker #1
Je trouve qu'il y a une différence fondamentale entre le Superman et les 4 Fantastiques, c'est que Superman, c'est un film qui est politique, parce que des parties prises, les fucks de Green Lantern au tank de Netanyahou, c'est très clair, tandis que l'autre parle de politique. Il parle un petit peu quand même de sujets contemporains, un petit peu d'écologie, etc. Mais il n'y a pas de parties prises, à aucun moment.
- Speaker #0
Oui, alors voilà, en fait, la menace de Galactus, on peut l'apprendre, on peut l'interpréter comme étant le désastre écologique de notre monde. Mais à part ça, effectivement, ça parle de politique parce que le personnage de la femme invisible est très ancré politiquement. Les cas de Fantastique ont un impact politique énorme. Mais en même temps, oui, ce n'est pas du tout politique ce film. Il n'y a pas de point de vue politique.
- Speaker #1
Est-ce que tu avais des attentes vis-à-vis de ces 4 fantastiques, supérieurs, égales, inférieurs à Superman ? Non,
- Speaker #0
moi je n'avais pas beaucoup d'attentes. J'avais apprécié les précédents films de la Fox quand j'étais plus jeune. Aujourd'hui, je pense qu'ils sont difficiles à regarder. Je pense que c'est le meilleur film des 4 fantastiques, après. Mais après, j'ai bien aimé aussi le casting. Je trouve que le casting est très bien. Un petit souci de script de temps en temps avec des dialogues un peu... Enfin, qui expliquent énormément.
- Speaker #1
Pour toi, celui qui a gagné la bataille, c'est Superman, entre les deux ?
- Speaker #0
Oui, d'un point de vue réalisation, je pense qu'il n'y a pas photo que le Superman de James Gunn est beaucoup plus intéressant, beaucoup plus de couches de lecture. beaucoup plus de prise d'opposition. Tandis que pour les 4 Fantastiques, c'est un énième chapitre. C'est encore un truc introductif au prochain Avengers.
- Speaker #1
Je ne trouve même pas que ce soit un chapitre. Un chapitre, c'est comme si tu avais déjà ouvert le livre et que tu avançais. Là, c'est la bande-annonce de ce qui va arriver dans les suites, dans Doomsday notamment.
- Speaker #0
C'est ça. En fait, Superman, c'est un peu... C'est un peu l'anti-Quatre Fantastiques, parce qu'on a justement un film qui a voulu s'échapper, ou qui n'a pas voulu tomber dans cet écueil-là de la surexplication, en voulant supprimer l'origin story.
- Speaker #1
Quand on préparait l'épisode aussi, on a repensé à Chronicles.
- Speaker #0
Oui, bien sûr. En fait, ce qui se passe, c'est que... Oui, quand on a vu le Superman de James Gunn, il y a beaucoup de scènes où il y a des petits robots qui volent autour de Superman pour pouvoir filmer l'action au plus proche. Et ça, c'est très utile pour l'ex-Luthor qui ensuite contrôle. Et donc tous ces petits robots, moi ça m'a fait penser à Chronicles qui était un film de found footage de Josh Trank. et dont la scène finale ressemble un peu à ça. Il y a un moment où un des personnages principaux est capable de faire léviter plein d'appareils électroniques autour de lui. Et donc, il y a une multiplicité de points de vue sur l'action qui est filmée par des téléphones portables. Et vu que c'est un found footage, c'est marrant. En fait, c'est marrant d'avoir un montage dans un found footage. et comment il a réussi à le faire. Et pourquoi on parle de Josh Trank ? Parce que c'est lui qui a ensuite réalisé les 4 Fantastiques.
- Speaker #1
Deuxième.
- Speaker #0
Oui, la version maudite. Les fancastiques. C'était écrit comme ça, je me rappelle, dans la publicité.
- Speaker #1
Et juste pour terminer aussi sur ce rapport à l'image, on a un personnage dans Superman 2025 d'une influenceuse. On a un personnage de Lex Luthor qui veut avoir la... Une attention constante de la part de ses employés, qui traite vraiment comme des esclaves. Il fait tomber son pot à crayon, trois fois, les trois fois, ils viennent ramasser vis-à-vis de Dieu Luthor. Ce personnage-ci est extrêmement frustré. Dès qu'on n'est pas d'accord avec lui, il met les gens dans des boîtes et va les stocker dans son coffre à jouets, notamment ses ex. Je crois qu'il y a deux de ses ex qui vont être là-bas. Mais j'aime bien aussi ce rapport à la caméra et comment on est perçu de cette jalousie de l'ex-Luthor vis-à-vis de Superman qui a toute l'attention sur lui alors qu'il ne construit rien, il est Superman. Tandis que Luthor, tu sens qu'il a ce côté revanchard de « moi j'essaie de construire une boîte, moi j'essaie de faire des choses, j'ai construit un logiciel proche d'un jeu vidéo qui est capable de battre Superman avec son clone. » Donc c'est déjà la jalousie constante de l'esprit humain qui est censée l'emporter sur le muscle. D'ailleurs, il le dit, je crois.
- Speaker #0
Oui, oui, c'est marrant. On a une haine qui est... En fait, la haine que Lex Luthor a contre Superman, c'est une haine qui est, comment dire, un peu viscérale, mystique, qui est très profonde, en fait, qui est la haine de l'altérité, la haine de l'autre, en fait, de quelque chose qu'on ne peut pas comprendre. C'est ça qui était intéressant. Moi, ça m'a plu, en tout cas, cette vision-là. C'est pas « Ah, Superman est surpuissant, il faut le contrôler » . En fait, Superman est tellement différent de moi que je le déteste.
- Speaker #1
Et à l'inverse, les enjeux du côté 4 Fantastiques, j'ai trouvé le film très sage, justement, sur Thème. On y retrouve un peu la parentalité, mais surtout la famille, au sens large, la famille humaine, la famille de ces 4 Fantastiques, on a la sœur Lefrère, et l'enfant aussi, à naître. avec les super-pouvoirs. Mais par contre, l'antagoniste, qui est une sorte de dieu cosmique qui vient des profondeurs de Jun Seizu, qui est censé nous effrayer, finalement, il postpone un petit peu la vraie bataille, j'ai l'impression, dans ce film. Il n'y a pas de vraie victoire. La victoire, c'est qu'on remet ça à plus tard.
- Speaker #0
Oui, on gagne du temps. C'est ce que fait Marvel tout le temps. Il ne fait que gagner du temps.
- Speaker #1
C'est marrant, je me rappelle, je crois que c'était l'une des critiques contre The Last Jedi, le Star Wars 8, que c'était un film qui servait à gagner du temps, à repousser l'échéance, et tiens, démerde-toi avec ça, J.J. Abrams.
- Speaker #0
J'ai l'impression que Marvel, ça navigue de film Avengers en film Avengers, et qu'entre les deux, on essaye de créer du lore pour faire monter les enjeux dans les films Avengers.
- Speaker #1
Qu'est-ce qu'on retient du coup de ce dernier film Marvel ?
- Speaker #0
Eh bien qu'au début de la séance, il y avait les images de Avatar, bien sûr. Non, mais il était très sympathique.
- Speaker #1
En vrai, on ne passe pas un mauvais moment. Mais on ne nous a pas donné la même câble.
- Speaker #0
En fait, c'est un film qui n'a pas trop de personnalité à la réalisation. Tandis que là où le film Superman a toute sa personnalité vient de sa réalisation.
- Speaker #1
Tu crois un petit peu du coup au nouveau DCU qui essaye de construire James Gunn ?
- Speaker #0
Je pense que la réponse ce sera quand ils feront Batman. Parce qu'on va voir comment ils réussissent à...
- Speaker #1
Ils nous disent déjà Supergirl. Oui,
- Speaker #0
oui, oui. Je pense que ça sera Superman. Supergirl ça devrait être assez ok. Puisqu'elle fera des aventures de son côté je pense. De planète en planète. Parce que c'est ça le comics il me semble. Tandis que quand il y aura... Batman avec tout le passif très sombre des ennemis de Batman et puis la version de Nolan comment est-ce qu'ils vont réussir à rendre ça cohérent avec le Superman marier
- Speaker #1
un univers sombre et de l'autre côté un univers optimiste je pense qu'il ne sera pas si sombre que ça du coup,
- Speaker #0
ce qui peut être intéressant la dernière fois qu'on a vu ça c'était avec les films de Schumacher Rires
- Speaker #1
mais du coup est-ce que tu penses que ce superman c'était le bon point de départ ?
- Speaker #0
Oui, enfin moi c'est mon point de vue, mais oui, c'était agréable de ne pas suivre une origin story et de rentrer directement dans l'univers.
- Speaker #1
Tu y crois plus du coup que le Snyderverse, le James Gunnverse ?
- Speaker #0
Visuellement, moi je suis plus attiré par cette version-là, que je trouve plus lisible. Pourtant Man of Steel, moi j'avais beaucoup aimé aussi à l'époque, ce qui m'avait un peu plus... C'était un peu plus compliqué déjà avec Batman v Superman, en réalité tout va se décanter au... au prochain film de cet univers DCU.
- Speaker #1
Et du coup, je te propose de conclure sur cette hors-séance dédiée au personnage de Superman et avec cette mouture 2025 de James Gunn. Qu'est-ce que tu en retiens, du coup, de cette évolution du personnage ? À quoi est-ce qu'il correspond aujourd'hui ? C'est quoi le symbole ? Vers quoi tu aimerais que ça aille ? Où est-ce qu'on va pouvoir le retrouver, tu penses, ce personnage ? Comment est-ce que ça pourrait s'imbriquer ?
- Speaker #0
C'est marrant, on est parti d'un personnage très classique, enfin classique dans le sens proche du comics, je pense, puis on l'a encore plus déifié en allant chez Snyder, pour ensuite le faire revenir à son miroir inverse en l'humanisant énormément. Alors qu'est-ce que ça dit de l'humanité, ou de notre génération, ou de notre époque ? Je sais pas, peut-être que... Peut-être qu'on a besoin de croire que nos petites actions quotidiennes ont un poids, peut-être plus, je ne sais pas.
- Speaker #1
Oui, c'est ça le message, c'est faisons ce qu'on peut à notre échelle, si on peut le faire, et faisons-le en pensant à l'autre, je pense aussi.
- Speaker #0
Voilà la trajectoire du super-héros de Superman, c'est vrai qu'on a eu, mine de rien, pour un personnage qui est assez inintéressant, finalement, on a eu quand même pas mal de... de versions différentes, ce qui en fait un personnage plus profond, maintenant, de mon point de vue. Moi, ça m'a ouvert là-dessus.
- Speaker #1
Je pense que c'est un bon mot de la fin. Tu veux rajouter quelque chose ?
- Speaker #0
Non, merci beaucoup.
- Speaker #1
Je suis très content d'avoir réalisé ce nouvel épisode avec toi. On recommande, du coup, d'aller découvrir en salle le nouveau Superman et de redécouvrir les premières versions en DVD.
- Speaker #0
Oui, surtout la version de Christopher Reeve qui reste un classique immense.
- Speaker #1
Merci Max, à très bientôt.
- Speaker #0
Merci, au revoir.
- Speaker #1
Et voilà, cette nouvelle séance hors séance consacrée aux différentes itérations du personnage de Superman touche à sa fin. J'espère que ce débat vous aura intéressé. On a pris beaucoup de plaisir avec Maxime à le tourner en tout cas. Si cet épisode vous a plu, je vous encourage à nous mettre un commentaire et une note sur Apple Podcasts ou encore un petit mot d'encouragement dans nos DM ou en commentaire sur notre compte Instagram Retro Cinéma. Vous pouvez également nous retrouver sur TikTok. Et pour être sûr de ne manquer aucun épisode, vous pouvez souscrire à notre newsletter. Voici qui amorce donc nos épisodes de cet été. Je vais vous accompagner jusqu'à la rentrée. Encore un merci à Maxime pour avoir échangé avec moi sur ce sujet, et je vous prépare encore plein d'autres surprises et plein d'invités. Et donc je vous dis à très bientôt sur RetroCiné !