- Speaker #0
Bonjour. Aujourd'hui, on aborde un sujet qui nous touche tous potentiellement. Comment une maladie, même une simple gastro ou une grippe, et la déshydratation, on va souvent avec, peuvent influencer nos médicaments ?
- Speaker #1
C'est crucial, surtout quand on prend de l'âge ou qu'on a déjà des soucis de santé chroniques.
- Speaker #0
Tout à fait. Des cours en parler, on va s'appuyer sur des infos fiables, des recommandations de pharmaciens, de sociétés savantes, comme pour l'hypertension au Québec. ou même de l'agence du médicament en France. L'idée, c'est vraiment de comprendre les pièges et surtout de savoir quoi faire, comment gérer ces traitements de façon sûre quand on est malade. Commençons par la base, la déshydratation. Quand on a de la fièvre, qu'on vomit ou qu'on a la diarrhée, forcément, on perd de l'eau. Beaucoup d'eau. Et des sels minéraux aussi.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Et le problème, c'est que chez les personnes plus âgées, parfois, la sensation de soif, elle diminue.
- Speaker #1
Ah oui ?
- Speaker #0
Oui. Et les reins peuvent aussi avoir un peu plus de mal à retenir l'eau. Donc le risque de déshydratation y grimpe plus vite.
- Speaker #1
Et les signes alors ? Ce n'est pas juste avoir soif ?
- Speaker #0
Non, pas seulement. Ça peut être la bouche très sèche, une fatigue vraiment inhabituelle, des vertiges.
- Speaker #1
Même de la confusion parfois ?
- Speaker #0
Oui, confusion ou le fait d'uriner beaucoup moins ou des urines très foncées. Ce sont des signaux d'alerte ça.
- Speaker #1
D'accord. Et pourquoi c'est si important par rapport aux médicaments ? C'est à cause des reins, c'est ça ?
- Speaker #0
Principalement oui. la déshydratation, ça met un stress énorme sur les reins. Imaginez, ils doivent filtrer le sang, mais avec moins de liquide disponible. Si ça devient sévère ou si ça dure et qu'on continue certains médicaments, là, on risque une insuffisance rénale aiguë. C'est vraiment le point critique.
- Speaker #1
Ok. Alors, quels sont ces médicaments qu'il faut surveiller de près dans ces cas-là ? On pense souvent aux diurétiques, non ?
- Speaker #0
Oui, c'est un bon exemple. Les diurétiques, ils aident le corps à éliminer l'eau et le sel. C'est très utile pour la tension ou l'insuffisance cardiaque.
- Speaker #1
Mais du coup, si on est déjà en train de perdre de l'eau à cause de la maladie ?
- Speaker #0
Ben voilà, ça peut empirer la déshydratation et surtout perturber l'équilibre des électrolytes comme le potassium, le sodium, c'est délicat.
- Speaker #1
Donc prudence. Mais attention, j'imagine qu'il ne faut pas les arrêter comme ça, sur un coup de tête. Surtout si on a une insuffisance cardiaque.
- Speaker #0
Ah non, surtout pas. Pour certaines maladies comme l'insuffisance cardiaque ou rénale chronique, arrêter un diurétique sans avis médical, ça peut être dangereux. Il faut absolument un conseil personnalisé là-dessus.
- Speaker #1
D'accord. Et à part les diurétiques, y a-t-il d'autres médicaments à risque ?
- Speaker #0
Oui, il y en a d'autres. Il y a ceux qui peuvent être durs pour les reins, surtout quand ils sont déjà stressés par la déshydratation. Le grand classique, ce sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les ANS, l'ibuprofène, le naproxène.
- Speaker #1
Ah oui, l'ibuprofène qu'on prend souvent pour la fièvre ou les douleurs quand on est malade.
- Speaker #0
Exactement. Et ce qui est important de savoir, c'est que ça concerne aussi ceux qu'on achète sans ordonnance. Beaucoup de gens l'ignorent.
- Speaker #1
C'est bon à savoir ça. Donc si on est malade, fièvreux et un peu déshydraté, mieux vaut éviter l'ibuprofène ? Oui,
- Speaker #0
le conseil pratique c'est de préférer l'acétaminophène, donc le paracétamol, pour gérer la fièvre ou la douleur dans ces moments-là. Il n'a pas cet impact direct sur le rein. Et puis il y a d'autres médicaments sur ordonnance, certains pour la tension artérielle, comme les IEC ou les ARH2, ou même certains pour le diabète, comme les... SGLT2, eux aussi interagissent avec la fonction rénale et l'hydratation.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Il y a aussi des médicaments dont le taux dans le sang peut beaucoup varier si on est déshydraté. Le lithium, par exemple, ou la digoxine, la metformine, le risque de toxicité augmente.
- Speaker #1
Et vous parliez d'une autre classe aussi, les anticollinergiques ?
- Speaker #0
Oui, les anticollinergiques. C'est une famille assez large. On les trouve dans des médicaments pour les allergies, le mal des transports, l'incontinence. Parfois pour dormir ou contre la dépression.
- Speaker #1
Et le problème avec eux, c'est quoi ?
- Speaker #0
Ils peuvent diminuer la transpiration, donc on a plus de mal à réguler notre température, surtout s'il fait chaud ou qu'on a de la fièvre. Et ils peuvent aussi augmenter la confusion, surtout chez les personnes âgées.
- Speaker #1
Et beaucoup sont en vente libre, j'imagine ?
- Speaker #0
Oui, c'est sale piège. Certains antihistaminiques ou médicaments contre la nausée sont concernés et accessibles sans ordonnance. Donc, vigilance.
- Speaker #1
Ok ! Ça fait beaucoup de points d'attention. Alors très concrètement, si on est malade, vomissement, diarrhée, fièvre, qu'est-ce qu'on fait ?
- Speaker #0
La priorité numéro une absolue, s'hydrater. Boire, boire, boire, même sans soif. De l'eau, du bouillon.
- Speaker #1
Oui, de l'eau, du bouillon clair, des tisanes. Par petite quantité, mais très souvent. Si un pharmacien le recommande, une solution de réhydratation orale, c'est encore mieux pour compenser les pertes en sel minéraux. L'objectif, c'est viser, si possible, 1,5 à 2 litres par jour.
- Speaker #0
Et se surveiller, j'imagine ?
- Speaker #1
Bien sûr. Si on est diabétique, vérifier sa glycémie plus souvent. Si on est hyper tendu, surveiller sa tension si on a un appareil. Pour l'insuffisance cardiaque, le poids est un bon indicateur. Et puis, être attentif aux signes de déshydratation dont on a parlé.
- Speaker #0
Et pour les médicaments alors ? On arrête tout ? Non, surtout pas tout ça. C'est là qu'intervient l'idée d'un plan jour de maladie. Le mieux, c'est d'en avoir parlé avant d'être malade, avec son médecin ou son pharmacien.
- Speaker #1
Anticiper donc.
- Speaker #0
Voilà. Identifier ensemble quels médicaments précis pourraient devoir être mis en pousse temporairement. J'insiste sur le temporaire. C'est généralement si on est vraiment malade, déshydraté pendant plus de 24-48 heures.
- Speaker #1
Et on note ça quelque part ? Oui.
- Speaker #0
C'est une bonne idée de l'écrire et de le garder à portée de main. Et quand on se sent mieux... qu'on recommence à boire et manger normalement depuis environ 48 heures, en général, on peut reprendre les médicaments, toujours selon ce qui a été convenu avec le professionnel de santé.
- Speaker #1
Et les signaux d'alerte ? Quand est-ce qu'il faut absolument appeler le médecin ou aller aux urgences ? Alors là, il ne faut pas hésiter si les signes de déshydratation sont vraiment marqués. Une grosse confusion, un vrai malaise, si on urine presque plus, ou si on n'arrive plus à boire du tout.
- Speaker #0
Exactement. Ou si la fièvre persiste plus de deux jours malgré le paracétamol, si la tension est vraiment basse ou s'il y a des difficultés à respirer. Là, c'est une urgence médicale.
- Speaker #1
D'accord, c'est très clair.
- Speaker #0
En résumé, on voit bien qu'une maladie et la déshydratation qui l'accompagnent, ça change vraiment la façon dont notre corps réagit aux médicaments. Il faut être vigilant. Et cette préparation, ce plan jour de maladie discuté à l'avance, c'est vraiment la clé pour éviter des problèmes. Surtout pour les personnes qui prennent plusieurs médicaments ou qui sont... plus fragile. Donc le message essentiel, c'est n'attendez pas d'être malade, parlez-en à votre médecin, à votre pharmacien lors d'une prochaine visite. Mettre en place ces quelques règles simples pour les jours où ça ne va pas fort, ça peut vraiment faire la différence.
- Speaker #1
Absolument. Et peut-être une dernière petite réflexion pour aller plus loin. On a parlé de maladies aiguës là.
- Speaker #0
Oui, mais on pourrait se demander si une hydratation un peu limite au quotidien, même sans être vraiment malade, si ça ne pourrait pas jouer sur la façon dont on tolère nos traitements chroniques. Ou sur certains effets secondaires qu'on met parfois un peu vite sur le compte de l'âge. C'est une piste intéressante, je trouve.
- Speaker #1
Effectivement, une question à garder en tête. Merci beaucoup pour cet éclairage très utile.