- Speaker #0
Bonjour à tous et bienvenue dans le Shot de Philo, le podcast proposé par Science Piste et animé par moi-même, Stéphania, et mon camarade Alexandre.
- Speaker #1
Salut à tous !
- Speaker #0
On est là pour vous faire réviser le bac de philo en traitant une des notions de programme en 5 minutes chrono. C'est parti !
- Speaker #1
Aujourd'hui, nous allons traiter le thème du temps.
- Speaker #0
Lorsqu'on parle du temps, on pense tout de suite au passé, au présent et au futur. Ces trois dimensions sont justement au centre des films de Christopher Nolan, comme Inception ou encore Tenet, dans lequel le héros principal a le pouvoir de renverser le temps. Le cinéaste essaie de meuler ces trois dimensions, qui sont en réalité très distinctes.
- Speaker #1
Au bac, on ne doit pas vous demander une définition précise du temps, puisqu'il en existe une multitude. Vous pouvez quand même citer les... Confession de Saint-Augustin, où il met en avant un paradoxe. Alors que nous ressentons très bien les effets du temps, comme le vieillissement par exemple, il reste très difficile de le définir. C'est au moins une dimension du réel, un milieu indéfini et homogène, où se déroulent les événements naturels comme l'existence humaine. Ainsi, les principales tensions que vous pouvez explorer au bac concernent les liens entre l'écoulement du temps et la condition humaine, qui est mortelle. Est-il possible d'échapper au temps ? Doit-on même chercher à échapper au temps ?
- Speaker #0
Tout d'abord, on pourrait se dire que le temps, c'est une mesure objective, quantifiable en jours, en heures et en minutes. Il est tellement régulier que des formules mathématiques et physiques utilisent la mesure du temps. Cet écoulement régulier du temps, il rend l'homme mortel. Le temps empêche l'homme d'avoir une vie infinie. Or, la mort fait peur aux hommes et leur fait se poser des questions. À quoi est-ce que mes actions servent si à la fin on va tous mourir ? Existe-t-il une vie dans l'au-delà ? L'écoulement du temps est un facteur d'angoisse existentielle. La philosophe Simone Weil a beaucoup étudié le sujet. Attention, c'est Simone Weil avec un double V et non pas avec un V, qui est une femme politique. Elle dira, je cite, Toutes les tragédies que l'on peut imaginer reviennent à une seule et unique tragédie, l'écoulement du temps.
- Speaker #1
Mais cette peur n'a pas empêché les hommes d'essayer d'allonger leur durée de vie, non ?
- Speaker #0
Exactement. Les hommes ont tout fait pour rendre leurs existences plus longues. C'est ainsi que, grâce au progrès technique, par exemple, et le développement de vaccins, de médicaments, on est passé en France d'une espérance de vie moyenne de 45 ans en 1900 à une espérance de vie moyenne de 80 ans dans les années 2010. On citait Christopher Nolan, Ces films sont aussi un exemple du désir des hommes à contrôler le temps. Heidegger dira, je cite, que l'on vit en regrettant notre passé et en craignant notre avenir.
- Speaker #1
Ok, mais dans ta description, le temps est quelque chose de stable, est inarrêtable. Pourtant, moi, quand je fais quelque chose qui m'ennuie, donc de la paperasse, une heure me semble très longue. Au contraire, lorsque j'adore ce que je fais, comme écouter des choses de philo, une heure me semble très courte. Nos ressentis influent sur notre perception du temps, n'est-ce pas ?
- Speaker #0
C'est justement les théories de Bergson et de Kant. Les deux philosophes différencient le temps objectif et le temps subjectif. Bergson appelle le temps subjectif la durée. Et pour lui, c'est celui-là le vrai temps, qui n'est pas atteignable par la science. C'est le temps ressenti quand tu fais ta paperasse ou quand tu écoutes nos podcasts. La théorie de Kant va plus loin. Si comme Bergson, il considère qu'il existe un temps subjectif, que chacun ressent donc à sa manière, il précise néanmoins que tout le monde ressent le temps. Ça reste un sentiment universel. Côté scientifique, Albert Einstein a approuvé la relativité du temps, qui remet en cause justement le fait que le temps serait une mesure constante.
- Speaker #1
Très bien, mais cependant, si les hommes ne pensaient qu'au temps et aux angoisses qui lui sont liées, la vie serait impossible. Et pourtant, la plupart des gens vivent une existence paisible. Mais alors comment ça se fait ?
- Speaker #0
Eh bien, Epicure et Arendt vont nous aider à répondre à cette question. Epicure, dans son ouvrage L'être a menacé essaie d'expliquer comment ne plus avoir peur de la mort. Pour lui, il est inutile de fuir les effets du temps, puisque de toute façon ça arrivera. Au contraire, il faut se concentrer sur l'effet que justement, on a beaucoup de chance d'être en vie. On doit en profiter au maximum. Vous connaissez sûrement l'expression du poète Horace, Carpe diem, vie chaque jour comme s'il n'y avait pas de lendemain. Et puis, Arendt nous montre que l'homme peut défier la mortalité en réalisant des œuvres immortelles, comme de grands tableaux ou de grands bâtiments. Ces réalisations nous font exister même après notre mort.
- Speaker #1
Ok, donc si à première vue, le temps peut être défini comme une mesure objective et irréversible,
- Speaker #0
ça c'est Simone Weil et Heidegger.
- Speaker #1
Cependant, il est indubitable qu'en fonction de nos activités, le temps peut nous sembler plus ou moins long.
- Speaker #0
Ça c'est Kant et Bergson.
- Speaker #1
Dès lors, l'homme peut défier le temps en profitant de chaque jour comme le dernier et en construisant des œuvres immortelles.
- Speaker #0
Ça c'est Épicure et Arendt.
- Speaker #1
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. N'hésitez pas à partager ce podcast avec vos amis qui sont en train de réviser. N'oubliez pas de faire un tour sur notre Instagram, pour enregistrer la mini-fiche de synthèse associée à ce podcast. Et à vous abonner !