- Speaker #0
Bonjour à tous et bienvenue dans le Shot de Philo, le podcast proposé par Science Piste et animé par moi-même, Stéphania, et mon camarade Alexandre.
- Speaker #1
Salut à tous !
- Speaker #0
On est là pour vous faire réviser le bac de philo en traitant une des notions de programme en 5 minutes chrono. C'est parti ! Aujourd'hui, nous allons traiter le thème de la conscience et de l'inconscient.
- Speaker #1
Vous avez certainement déjà vu la saga Matrix. Eh bien, ces films explorent l'ambiguïté entre la réalité et l'illusion, c'est la pilule rouge ou la pilule bleue.
- Speaker #0
On pourrait définir la conscience comme étant la faculté de se prendre soi-même comme objet de pensée. Pour reprendre ton exemple, Alex, les gens dans la Matrix ne savent pas qu'ils sont dans la Matrix. On peut donc dire qu'ils ne sont pas conscients d'eux-mêmes. Cette notion explore en fait ce que l'homme est capable de comprendre et de savoir réellement. L'inconscient, de l'autre côté, c'est donc l'absence de conscience, ce qui est en nous et que l'on ignore. Ce qu'il faut développer le jour du bac, c'est d'abord les différentes justifications de l'existence de la consciente et de l'inconscient. Puis, il faudra réfléchir aux liens entre conscience, inconscient et liberté humaine. Ainsi, l'homme a-t-il une partie de lui qui nous est inconsciente ? Est-ce que la conscience rend l'homme libre ?
- Speaker #1
Alors l'homme est conscient de lui-même, ça nous paraît presque intuitif. On sait tous qu'on existe, on a conscience donc de notre existence. Je sais que je suis, je sais que je suis en train d'enregistrer ce podcast là maintenant.
- Speaker #0
Mais alors comment est-ce qu'on pourrait démontrer que l'on est conscient alors que c'est quelque chose de très abstrait ?
- Speaker #1
Alors c'est ce que fait Descartes. Essayons de retracer un peu son raisonnement. Il va arriver à une certitude et donc il va douter de tout ce qui est incertain. C'est la méthode du doute méthodique. Donc il va commencer par dire que nos sens peuvent nous décevoir. Par exemple, si on s'en tenait qu'à nos yeux ou à notre vue, on dirait que la Terre est plate.
- Speaker #0
Mais en fait, quand il doute, la seule chose dont il peut être véritablement certain, c'est justement le fait qu'il doute, et donc qu'il pense, ce qui est bien là la preuve qu'il existe. Ainsi, il finit sa démonstration par je pense, donc je suis Descartes expose la preuve que l'homme est conscient de lui-même. Alors soit, mais souvent, quand l'homme agit, il le fait inconsciemment, par réflexe, comme quand on dit quelque chose qu'on regrette immédiatement après. On dit qu'on l'a fait sans réfléchir. On pourrait donc se dire qu'il y a une partie de nous-mêmes qu'on ne connaît pas, mais qui influence tout de même nos actions.
- Speaker #1
C'est exactement ce qu'avance Freud. En fait, pour lui, quand l'homme agit, les raisons qui le poussent à agir lui sont étrangères. Ses actions sont en fait déterminées par une partie de l'esprit qui lui échappe et dans lequel il refoule tout ce dont il n'a pas envie de penser, comme une espèce de tiroir dans notre cerveau auquel on n'aurait pas accès. Et cet inconscient, c'est ce qu'il appelle le ça C'est ce qui va véritablement déterminer mon action et qui est composé de plein de pulsions et d'envie. Il y a ensuite le sur moi Donc un autre tiroir qui rassemble les règles morales d'une société qu'on intègre au fur et à mesure et qui est une zone entre le conscient et l'inconscient. Il y a enfin le moi qui est totalement conscient. Grosso modo pour Freud, nos actions vont être le résultat du jeu entre ces trois tiroirs.
- Speaker #0
Par exemple, si j'ai très envie d'une glace, c'est le ça qui va me donner la pulsion gourmande qui fait que j'ai envie de cette glace. Le surmoi va me dire qu'il faut quand même que je fasse la queue et payer ma glace si je la veux. Et le moi, c'est l'action finale.
- Speaker #1
Voilà. Comme le dit Freud, l'homme n'est pas maître dans sa propre maison.
- Speaker #0
D'accord, mais cette affirmation pose problème, parce qu'elle revient à dire qu'on ne contrôle pas soi-même. Or, le fait qu'on est en contrôle de ce que l'on fait est un des fondements de beaucoup d'autres notions, comme la liberté ou la justice.
- Speaker #1
Alors oui, tout à fait. C'est ce qui explique d'ailleurs que la thèse de Freud soit largement débattue et contestée, notamment par Sartre. En fait, si on était totalement contrôlé par un inconscient, on ne serait donc pas libre, et par conséquent pas responsable de nos actes, puisque la justice suppose qu'on ait agi en connaissance de cause. A l'opposé de Freud, donc pour Sartre, l'homme est toujours responsable de ses actes, il n'a aucune excuse. D'un point de vue plus scientifique, le gros souci de la théorie freudienne, c'est en fait qu'elle manque d'observations concrètes de l'inconscient. Mais en fait ça par définition, parce que l'inconscient n'est pas atteignable.
- Speaker #0
Ok, donc pour résumer, si certains philosophes ont essayé de démontrer que l'homme est nécessairement conscient de lui-même,
- Speaker #1
ça c'est Descartes.
- Speaker #0
Cependant, on peut aussi considérer qu'il y a une partie de l'homme qui lui échappe et qui influence ses actions malgré lui, c'est l'inconscient.
- Speaker #1
Ça c'est Freud.
- Speaker #0
Dès lors, s'il y a véritablement une part de notre conscience qui nous est étrangère, l'inconscient ne doit pas être un prétexte pour déresponsabiliser l'homme.
- Speaker #1
Ça c'est Sartre. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. N'hésitez pas à partager ce podcast avec vos amis qui sont en train de réviser. N'oubliez pas de faire un tour sur notre Instagram, pour enregistrer la mini-fiche de synthèse associée à ce podcast. Et à vous abonner !