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Si Dionysos était une femme

#52 Karine Herrewyn - transformer la vision en réalité – Œnologie de précision et leadership au féminin

#52 Karine Herrewyn - transformer la vision en réalité – Œnologie de précision et leadership au féminin

51min |08/10/2025
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Description

Dans cet épisode de Si Dionysos était une femme, Aurélie Charron reçoit Karine Herrewyn, directrice générale de Vivelys et Boisé France, deux entités du groupe Oeneo pionnières de l'œnologie de précision. Originaire de Dunkerque, Karine nous raconte son parcours exceptionnel, de ses débuts dans le vin à la direction d’un groupe international, tout en brisant les plafonds de verre. Elle partage sa vision du leadership au féminin, son approche innovante de l’œnologie et ses projets ambitieux autour des nouvelles boissons et du vin désalcoolisé. Un portrait inspirant d’une femme qui conjugue science, savoir-faire et audace, tout en gardant le plaisir et le bonheur au cœur de son quotidien.


Suivre l'actualité de mon invité Karine Herrewyn sur Linkedin et le site web de Vivélys et Boisé france


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Avec toute ma gratitude.

Aurélie Charron


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Transcription

  • Speaker #0

    « Si Dionysos était une femme » , le premier podcast dédié aux femmes leaders dans l'univers du vin. Ensemble, découvrons le parcours exceptionnel d'une femme inspirante, d'une femme puissante en toute authenticité. Bienvenue ! Mon invitée du jour est une femme dont le parcours et le nom semblent écrits par le destin. Originaire de Dunkerque, une ville où l'on cultive le sens de la fête et de la convivialité, elle porte un patronyme évocateur, Herrwyn, qui signifie tout simplement « Monsieur Vin » en flamand. Ajoutez à cela les adresses de vie toujours liées aux vignes et l'on comprend que Karine était faite pour évoluer dans cet univers. Aujourd'hui, elle est directrice générale de Vivelys et Boisé France, deux entités du groupe Oneo, pionnières de l'onologie de précision. Son rôle ? transformer une vision en réalité, comme une véritable chef d'orchestre, en accordant innovation, science et savoir-faire pour aider les vignerons du monde entier à révéler l'âme de leur vin. Mais ce qui rend son leadership unique, c'est sa manière de conjuguer force et douceur. Karine parle d'une main de fer dans un gant de velours. Ses équipes voient une femme capable d'embarquer chacun autour d'un projet qui a du sens, avec passion, conviction et optimisme. Et l'anecdote qui dit beaucoup de son caractère au début de sa carrière, un directeur export lui a déclaré que l'export n'était pas un métier pour les femmes. Une phrase qu'elle a transformée en moteur en brisant un plafond de verre après l'autre jusqu'à diriger aujourd'hui une entreprise qui rayonne sur tous les grands vignobles du monde. Bienvenue à toi Karine ! Dans si Dionysos était une femme.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Aurélie, quelle introduction, merci infiniment.

  • Speaker #0

    Je te remercie. Alors, pour commencer, si Dionysos était une femme, cela évoque quoi pour Karine Erwin ?

  • Speaker #1

    Alors, franchement, je ne m'étais pas posé la question avant que tu m'invites dans ton podcast. Et je me suis dit, Dionysos, c'est le dieu du vin, de la fête, de la démesure. Et finalement, c'est probablement une femme. En tout cas, pour moi, ce serait une femme qui ne demanderait pas la permission, une femme qui serait une figure de liberté, une femme qui oserait. et donc je trouve que finalement ça a beaucoup de sens.

  • Speaker #0

    Alors merci, merci pour cette introduction sur si Dionysos aussi était une femme. On va parler de ton parcours. Tu rêvais à quoi à 10 ans quand tu étais enfant ?

  • Speaker #1

    Alors moi j'ai eu un déclic quand j'étais enfant, adolescente. Je voulais absolument être heureuse. Et j'ai fait en sorte, pendant tout mon parcours, de m'entourer de gens optimistes et de gens qui me rendent heureuse. Donc je crois qu'à 10 ans, j'avais envie d'enfoncer des portes, j'avais envie de tracer mon chemin. Mais tout ça avec un équilibre et tout en étant heureuse.

  • Speaker #0

    Merveilleux, c'était une recette à nous partager avec plaisir. C'est peut-être justement parce que tu es attachée aux origines dunkerquoises, qui est cette ville festive et chaleureuse sûrement. En quoi ce nord t'a façonné ?

  • Speaker #1

    Le nord de la France, c'est une région, la chanson qui dit que les gens du nord ont le soleil dans leur cœur, qu'ils n'ont pas dehors, elle est tellement vraie. Moi je me sens comme un poisson dans l'eau à chaque fois que je retourne à Dunkerque. Ça se ressent, je pense, dans l'éducation, ça se ressent, un exemple tout simple, à Dunkerque je prends le bus, parce que le bus c'est gratuit, donc je ne loue plus de voiture pour aller voir ma maman, et quand vous montez dans le bus, vous dites bonjour aux gens. Quand les gens montent dans le bus, ils disent bonjour. Quand ils descendent du bus, ils disent bon, au revoir, bonne journée. Pour moi, mes enfants, mon mari, à chaque fois qu'on va à Dunkerque, on est un peu émerveillé par cet état d'esprit des gens du Nord qui restent et qui est un état d'esprit chaleureux, solidaire. Et je pense des gens qui sont très bien élevés.

  • Speaker #0

    Néanmoins, ton nom, Erwin, veut dire monsieur vin en flamand. Et comme je disais dans l'introduction aussi, tu habitais pas mal de rues avec des noms de vignes. Est-ce que tu y voyais un signe, presque un destin écrit ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, c'est une remarque que je me suis faite il y a quelques années. C'est quelque chose que j'aime beaucoup expliquer. Parce que oui, Erwin en flamand, ça veut dire Monsieur Vin. Et c'est vraiment le hasard. quand j'ai... Commencé à travailler dans le nord de la France, à Douai, j'habitais Quai des Vignes. Quand j'ai pris un poste chez Saint-Gobain-en-Ballage à Chalons-sur-Saône, j'habitais rue Saint-Jean-des-Vignes. Quand on est arrivé à Bordeaux avec mon mari, après quelques années à Paris, on a emménagé dans une maison de vignerons entre Carbogneux et La Louvière, deux chemins des vignerons, et on a acheté une maison, chemin de la source. Et je trouve que quelque part, il y a une... Ça me fait plaisir de me dire que peut-être j'étais faite pour être une femme du vin.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'était une belle synchronicité. Tu as étudié à Angers avant de démarrer dans le groupe Saint-Arnoux, à Saint-Omer, et tu racontes que ce fut une expérience incroyable. Qu'est-ce que cette première immersion dans le vin t'a transmis ?

  • Speaker #1

    Alors, moi j'ai eu la chance de démarrer ma carrière dans le vin, donc juste après mes études, dans le groupe Saint-Arnoux. J'ai eu la chance de travailler à côté d'un monsieur qui s'appelle André Pécoeur, qui est une personne absolument incroyable. Et à cette époque-là, je travaillais très proche de lui. Donc, il m'a vraiment inculqué le goût de l'effort, le sens, le bon sens dans les affaires, le goût du travail. Et j'ai appris un truc avec lui, c'est qu'il y a une justice dans le travail. C'est-à-dire que les gens qui bossent, les bosseurs, récoltent toujours les fruits de leur travail. Et ça, c'est quand même bien de se dire qu'il y a toujours une justice. C'est la valeur travail prime.

  • Speaker #0

    Alors, on t'a dit un jour que l'export n'était pas... pas un métier pour les femmes. Comment as-tu transformé cette phrase en moteur plutôt qu'en frein ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, pour tout te dire, parce que j'ai deux anecdotes sur le sujet, mais quand je suis allée le voir, en fait, quand j'avais 16 ans, j'ai demandé à maman si je pouvais aller passer 4 mois au Canada dans une famille. Je voulais apprendre l'anglais, puis j'avais envie de vivre une expérience. Et donc, à 23 ans, dans les années 90, il se trouve que je... Je parlais très bien anglais, ce qui était quand même encore assez rare à l'époque. Et donc je suis allée voir le directeur export du groupe Saint-Arnoux et je lui ai dit est-ce que je pourrais intégrer ton équipe ? Et c'est vrai qu'à l'époque il m'a dit bah non, l'export c'est pas fait pour les femmes, tu vas avoir des enfants et tu vas t'en occuper. Sur le coup, sincèrement, j'ai pas eu de réaction épidermique. J'ai plutôt passé mon chemin en fait. C'est-à-dire qu'en parallèle, j'ai été... contacté par un cabinet de recrutement, c'était encore le début des cabinets de recrutement, pour un job chez Saint-Gobain Emballage. Et je crois que j'ai fait les choses vraiment très simplement, de façon intuitive. Ça n'a pas été forcément à 24 ans une réflexion très raisonnée, comme on peut le faire peut-être maintenant. J'ai suivi mon instinct et je me suis dit, bon, ok, ce n'est pas l'international, mais c'est un très grand groupe, vas-y, fonce.

  • Speaker #0

    Alors tu as dirigé justement des projets internationaux quand même par la suite et tu as pris les rênes de Vivellis et Boisé France. Déjà, est-ce que tu peux nous présenter Vivellis et Boisé France ?

  • Speaker #1

    Alors Viveys et Boisé, donc Vivelys c'est une société qui est spécialisée dans l'œnologie de précision. C'est une société qui fait partie du groupe Euneo, un groupe français de 1200 personnes qui fait à peu près 300 millions d'euros de chiffre d'affaires. Dans le groupe Euneo, il y a deux divisions, la division bouchage avec ce fabuleux bouchon diam. qui a été lauréat hier à Paris du prix BFM Business Félicitations ! et qui a révolutionné le monde du vin dans les 20 dernières années de façon évidente et puis il y a dans le groupe Eneo une division élevage avec d'un côté les très belles barriques Seguin-Moreau et de l'autre, Vivellis. On est des experts de l'œnologie de précision et on fait ça grâce à notre expertise dans l'interaction du vin, du bois et de l'oxygène et notamment avec une magnifique marque qui s'appelle Bois et France qui est très reconnue dans le monde. Donc c'est des produits, des bois œnologiques qui sont précis, répétables et durables.

  • Speaker #0

    Alors quels ont été justement les tournants qui t'ont... Le plus marqué au sein de cette entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors, quand je suis arrivée en 2017, maintenant c'est facile de faire l'analyse, je suis arrivée au moment où la consommation des vins s'est littéralement effondrée. Quand tu regardes l'évolution de la consommation et le rapport de l'OIV, tu vois bien qu'on a perdu dans les 8 dernières années à peu près 32 millions d'hectos en consommation. C'est l'équivalent de la totalité de la consommation du marché américain. Donc ça veut dire que ça a des changements très structurels avec nos clients. Et en fait, ce qu'on peut constater aujourd'hui, et ça c'est le premier point, et le deuxième point, c'est l'impact des aléas climatiques. Donc depuis 2017-2018, on ne parle plus de changements climatiques, mais d'aléas climatiques et d'impact des aléas climatiques sur le vignoble et donc sur nos clients. Et nous, on s'est quand même très vite rendu compte que ça générait beaucoup d'incertitudes sur le marché et sur nos clients. Et donc, l'impact, c'est que dans les 7 ou 8 dernières années, on a eu de cesse de nous interroger et d'adapter notre stratégie à l'évolution de notre marché. Et donc, on se pose tout le temps la question, comment est-ce qu'on peut aider nos clients ? Alors, notre mantra, c'est aider les clients à prendre les bonnes décisions au bon moment. Et comment on peut aider nos clients à prendre les bonnes décisions au bon moment ? C'est en leur proposant des produits adaptés soit à cette problématique des aléas climatiques, soit à la problématique de la compétitivité. Et donc Vivellis, on intervient à trois moments importants dans la vie d'un vigneron. Le premier, c'est les vendanges, grâce à un outil chez nous qui s'appelle l'Iostem, qui permet de mesurer l'indice de maturité du raisin. Et donc ça permet aux vignerons... d'aider à vendanger parcelle par parcelle au bon moment. Vendanger au bon moment et d'optimiser le potentiel raisin, c'est optimiser la qualité du millésime. On intervient ensuite dans un moment ultra stressant pour le vigneron, c'est la gestion des fermentations, la gestion globale des fermentations. Il faut savoir que dans le monde aujourd'hui, il y a une fermentation sur quatre qui ne se passe pas bien.

  • Speaker #0

    Alors ça, j'étais étonnée de lire ça, effectivement, une sur quatre, c'est quand même beaucoup.

  • Speaker #1

    C'est énorme, c'est un sujet tabou. Et nous, aujourd'hui, chez Vivellis, on a développé deux solutions qui sont très complémentaires, qui permettent, c'est Ecolis, et qui permet d'un côté de multiplier soit des levures indigènes, soit des levures commerciales, pour avoir des levures championnes du monde, fraîches, qui vont être capables de mener les fermentations jusqu'au bout. et qui va permettre de faire des économies très substantielles aux vignerons. Donc ça a aussi un intérêt à la fois en termes de qualité et en termes de compétitivité. Et on a un outil qui est un logiciel qui permet d'établir un modèle, c'est un modèle prédictif qui permet d'injecter les apports d'oxygène aux levures au moment où elles en ont besoin. Et donc en fait ça c'est très important parce que qu'est-ce qui se passe lorsqu'un vigneron est confronté à une fermentation alcoolique ? une langue languissante ou un arrêt de fermentation, on prend le risque que cette cuve puisse être déclassée dans une autre cuvée. Donc c'est potentiellement une perte de chiffre d'affaires, potentiellement une perte de marge. Donc ce sont des solutions qui créent de la valeur.

  • Speaker #0

    Alors j'imagine que le service R&D doit être très très important au sein de Vivellis et en même temps aujourd'hui avec les tendances de consommation qui sont en pleine mutation, est-ce que là aussi Vivellis vous investissez du temps ou est-ce que vous faites également part de l'IA dans vos suggestions d'amélioration de produits futuristes ? Où est-ce que vous en êtes ?

  • Speaker #1

    Chez Vivelys, on investit à peu près 10% de notre chiffre d'affaires tous les ans en R&D. C'est le cœur de notre développement. Et quand vous posez la question à un client, j'ai fait une tournée en Amérique latine récemment, systématiquement, je demande au client, qu'est-ce que vous attendez d'une société comme Vivellis aujourd'hui pour continuer à vous accompagner ? Vraiment tous me disent, Karine... Vive Élise, vous êtes vraiment une société innovante. S'il vous plaît, continuez à innover, continuez à nous apporter des solutions qui vont nous aider demain. Pour donner un exemple par rapport à l'évolution des profils, des boissons. Alors moi, dans ma carrière, j'ai un mot un peu fil rouge. C'est le mot alternatif, puisque j'ai travaillé dans le bouchage alternatif. Aujourd'hui, avec Vivelys, on n'en a pas encore parlé, mais la troisième période où on intervient dans la vie d'un vigneron, c'est l'élevage. Et avec notre expertise entre les apports d'oxygène et boisé, on est capable d'aider les vignerons à transiter d'un élevage traditionnel à un élevage avec des douelles et des apports d'oxygène, ce qui permet aussi de faire des plans d'économie importants en élevage. Donc ça, c'est ce qu'on appelle l'élevage alternatif. Et aujourd'hui, grâce à l'innovation, une innovation qu'on a lancée il y a deux ans, on est en train de travailler comme des dingues sur les nouvelles boissons alternatives. Donc les boissons sans alcool, les boissons à base de vin sans alcool, et les nouvelles boissons à base de thé et d'hydrolat de plantes,

  • Speaker #0

    par exemple. Donc vous allez au-delà du raisin en lui-même, vous allez chercher le thé, d'autres boissons comme les kombuchas, les choses comme ça aussi ?

  • Speaker #1

    Alors oui, en fait, quand on a commencé à travailler sur ce projet Boisé absolu, qui est un extrait naturel de chêne extraordinaire avec une concentration aromatique assez spectaculaire. On appelle ça notre goutte de magie. Tu mets un quart de goutte dans un litre et tu apportes toute la complexité, l'élégance et l'aromatique que tu peux trouver dans le bois. C'est une matière absolument fabuleuse. Au départ, lorsque l'on a développé ce produit, on avait une visée notamment pour le marché américain. l'Amérique latine. Et puis assez rapidement, on s'est rendu compte des bénéfices que ça a apporté sur les boissons sans alcool, sur la bière, sur la bière sans alcool. Et puis là, on ne peut plus nous arrêter aujourd'hui. C'est-à-dire que c'est sûr qu'on est en train d'ouvrir le champ des possibles. Et pour reprendre sur ta question sur l'innovation, quelque chose dont je suis très fière, c'est qu'aujourd'hui, grâce à l'innovation, on est en train d'étendre notre savoir-faire. de l'œnologie de précision à d'autres marchés. Donc le vin restera notre âme, notre cœur et nos poumons. Mais c'est sûr qu'aujourd'hui, il faut être réaliste, le marché des vins est en train de se rétrécir, c'est quand même assez structurel et c'est très important pour nous de nous diversifier.

  • Speaker #0

    Comme un vigneron doit aussi se diversifier.

  • Speaker #1

    Comme un vigneron doit se diversifier et explorer des voies nouvelles.

  • Speaker #0

    D'accord. Je fais juste une petite parenthèse. On entend un petit brouhaha derrière, mais effectivement, on enregistre à l'extérieur parce qu'il fait très, très beau. Et donc, on entend la vie, peut-être des oiseaux, peut-être des véhicules, mais ça fait partie du podcast « Si Dionysos était une femme » qui n'enregistre pas dans des studios, mais vraiment dans un milieu très commun à nous tous. Alors, je reviens sur cette question-là. On parle d'innovation, mais quand tu regardes en arrière, Est-ce qu'il y a un moment clé où tu t'es dit, ah là, j'ai passé un cap en tant que leader ?

  • Speaker #1

    Oh, quelle belle question. Je ne me suis pas posé cette question-là, mais je me suis posé la question, j'ai envie de passer un cap pour devenir leader. Par exemple, lorsque l'un de mes mentors m'a appelé, pour me dire, Karine, la direction générale de Vivelli se libère et vous devriez postuler. Travaillant dans un grand groupe à 50 ans, donner sa démission, il faut quand même bien réfléchir. Et en fait, moi, je l'ai vu comme le début d'un nouveau cycle, le début d'une nouvelle aventure. Je me suis dit quelque part, mais est-ce que je vais y arriver ? Mais très rapidement, je me suis dit, oui, vas-y, fonce, tu peux le faire.

  • Speaker #0

    Merveilleux. On va parler de vin. Quelle est ta relation à l'univers du vin ? Qu'est-ce qui te fascine dans ce vin ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a quelque chose qui me fascine dans le vin, c'est à chaque fois que j'ouvre une bouteille, parce que c'est quand même à la maison toujours moi qui suis à la manœuvre, je suis toujours fascinée par la rencontre entre un vin dans le verre. Donc, ces premières secondes où on découvre un vin, où on découvre l'aromatique, et où on déguste. Moi, quelle que soit la région, quelle que soit la couleur, c'est toujours un moment où j'ai une espèce d'attente, où je suis toujours contente. Après, moi, tout me fascine dans le vin. J'aurais adoré, pardon maman, mais j'aurais adoré être la petite fille d'un vigneron à Chassagne-Montraché. Ça aurait été un rêve. Mais moi j'aime tout, j'aime les vignes, j'aime les baies de raisin, j'aime les feuilles de vignes, j'aime les vignerons, j'aime l'odeur dans l'échée. Voilà, vraiment j'adore.

  • Speaker #0

    Alors tu as des citations fétiches, on va dire, qui sont les quatre accords Toltec. Pour quelles raisons ?

  • Speaker #1

    Parce que, d'abord je ne suis pas forte en citations, mais celles-ci m'ont marquée quand je les ai découvertes. Donc, c'est avoir toujours une parole impeccable, ne pas faire de suppositions, ne pas le prendre à titre personnel et toujours faire de son mieux. Et quand on est face à des situations délicates, mais d'ailleurs aussi bien dans sa vie personnelle que sa vie professionnelle, dans la vie professionnelle ça arrive quand même assez régulièrement c'est des citations quand on s'arrête et qu'on se dit ok allez communique, mais est une parole impeccable. Ça permet vraiment de prendre le contrôle, de maîtriser les choses. Quand on se dit, ok, face à ce problème-là, n'en fais pas une affaire personnelle. C'est toujours bien de se poser la question parce que ça permet de prendre du recul. Quand on se dit, fais de ton mieux, ça permet de toujours se reposer des questions. Pour moi, c'est vraiment quelque chose qui marche et qui m'a apporté... de la sérénité dans mes analyses, qui m'a apporté de la sérénité dans mes prises de décision, une sorte de recul et de prise de hauteur. Et puis ça va vite.

  • Speaker #0

    Je vais rebondir aussi sur... On a parlé de toi en tant que directrice générale, mais tu es aussi membre d'une association à Bordeaux qui s'appelle l'APM. Est-ce que tu peux en parler ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est l'association pour le progrès. C'est le progrès des entreprises par le progrès des managers. Moi je suis rentrée, alors c'est une rencontre merveilleuse, c'est le hasard dans une rencontre de réseau. J'ai rencontré l'animatrice du club APM Les Bonds d'Arguin. Je venais d'être nommée directrice générale, ça faisait moins d'un an que j'étais directrice générale de Vivellis. Et quand on est directrice générale, on est souvent seule face à certaines situations. Et en fait, ça permet de rencontrer un club de 20 ou 25 dirigeants dans d'autres secteurs d'activité. On se rencontre tous les mois et c'est l'occasion de partager nos solitudes, de partager nos réussites, de partager nos difficultés. Et alors, ce qui est merveilleux, c'est de se dire « Ah, je ne suis pas toute seule ! » Et ça, ça remonte le moral. Et on a la chance tous les mois de rencontrer un expert. Alors, ça peut être sur le développement personnel, mais ça peut être la formation sur, par exemple, le management. Moi, j'ai adoré une expertise avec un monsieur qui s'appelle Patrick Dutartre, qui a été leader de la Patrouille de France et que vous entendez sur les plateaux de télé, parce qu'il est conseiller au niveau du gouvernement. C'est un ancien militaire et c'est quelqu'un d'extrêmement brillant. et il fait du coaching en entreprise où il nous met face à nos... à notre réalité. En gros, il explique pourquoi la patrouille de France réussit à faire des figures à Mac2 dans le ciel, sans accident, parce qu'ils ont des checklists, parce qu'ils ont des processus, parce qu'ils font de la préparation, ils font de la simulation, ils font du briefing, ils font du debriefing. Il explique tout ça. Et il transpose en entreprise et il dit « Et alors, et vous, là-dessus, vous cochez quoi comme case ? » Et on s'aperçoit qu'il y a quand même quelques trous dans la raquette. Donc, en fait, non, pour moi, l'APM, c'est un moyen de me former. C'est, à mon avis, complètement nécessaire.

  • Speaker #0

    Et donc, en fait, c'était pour faire le lien avec les quatre accords Toltec, c'est-à-dire que tu viens aussi vérifier que tes quatre accords Toltec sont en adéquation avec aussi tout ce que tu retrouves dans cette association en tant que membre. Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui, tout à fait, tout à fait.

  • Speaker #0

    Concernant le leadership et le management, Tu décris ton style comme une main de fer dans un gant de velours. Alors concrètement, ça veut dire quoi au quotidien ?

  • Speaker #1

    En fait, ça me paraît dur quand je t'entends le dire, alors que moi quand je l'écris, c'est pas dur.

  • Speaker #0

    Non, c'est du velours, c'est tout doux.

  • Speaker #1

    Voilà. Ce que je veux dire par là, c'est que moi j'ai un style de management qui je crois est très participatif et collaboratif. Je sais bien sûr prendre les décisions quand il faut les prendre. J'aime beaucoup laisser mes équipes décider, prendre les décisions qu'ils le souhaitent, donc les faire travailler en autonomie. Et peut-être que je dis ça par rapport à un autre style de management où je pense que les femmes, et c'est la main de velours que je voulais signaler, je pense que les femmes dans le management sur la forme sont probablement plus... plus douce ou en tout cas plus dans l'écoute, plus dans le questionnement et dans l'accompagnement. J'ai rencontré peu de femmes leaders qui pourraient être cassantes, qui pourraient être un peu autoritaires. C'est ça que je voulais dire, une main de fer dans un gant de velours. On est capable de décider quand il faut, il n'y a aucun problème. Mais je pense qu'on n'a pas de style autoritaire. En tout cas, moi, c'est mon cas.

  • Speaker #0

    Dans les questions que j'envoie pour la préparation, Il y a un moment donné, je vous l'aime bien, qu'on parle de doute et d'obstacles. Et je n'en ai pas vu chez Karine Erwin de doute. Est-ce que je suppose que tu en as comme tout le monde ? Mais comment tu fais pour les surmonter ou les combattre ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, moi, je doute beaucoup. Je doute beaucoup. Je me dis souvent, oh là là, comment tu vas y arriver ? Je ne me dis pas, est-ce que tu vas y arriver ? Je me dis, comment tu vas y arriver ? Je pense que ça, ça vient de ma personnalité. Je suis quelqu'un de profondément optimiste et j'aime bien voir les choses de manière positive. Même par rapport à un problème grave, dans la mesure où le problème est arrivé et qu'il est grave, il n'y a pas d'autre choix que de trouver des solutions pour avancer. Je pense que c'est important de douter. Je doute, mais je mets en place des choses après, derrière, pour avancer.

  • Speaker #0

    Pour en revenir au réseau dont on a parlé, il y a l'APM, tu es également bénévole au bureau de l'association Vinceo, dont également je suis membre,

  • Speaker #1

    je m'y pousse cette année,

  • Speaker #0

    et on s'est rencontrés. Donc membre au club APM à Bordeaux, et récemment tu as également été introduite à la chaire de l'INSEC pour participer à un think tank. Qu'est-ce que ces rencontres et ces échanges t'apportent particulièrement ?

  • Speaker #1

    Là, c'est très récent. Je suis rentrée dans la chaire INSEC de l'économie du vin et des spiritueux au mois de mai. C'est encore très récent. On a fait deux rencontres. C'est une démarche réseau qui est inspirante, qui nourrit mes réflexions. Et là, par exemple, on est en train de se projeter sur des exercices de prospective. ... sur ce que pourrait être la filière. Alors, on peut parler de 40 ans comme l'a fait Vincio, mais là, je crois que c'est plus à 10 ou 15 ans. Donc, c'est des exercices intéressants parce qu'avec des paires, ce coup-ci, de la filière, on va échanger et on va partager nos visions. Et au bout du bout, moi, par rapport à Vivellis, c'est sûr que ça va beaucoup m'aider à nourrir la mienne.

  • Speaker #0

    Oui. Et donc, en fait, je pense que ça vient effectivement nourrir aussi l'aspect innovation en RSE au sein des différentes activités auxquelles tu participes.

  • Speaker #1

    Oui, alors après la RSE chez Vivellis et notamment avec Boisé, qui est notre site de production industrielle de nos bois oenologiques, c'est une démarche qui est portée par toute l'équipe. Donc, ce n'est pas que moi. J'ai des gens qui sont très, très engagés. Et la marque Boisé a toujours eu la RSE dans son ADN.

  • Speaker #0

    Et on va en parler dans un autre épisode juste après. Alors on va revenir sur le sujet également qui est très intéressant concernant ton rôle à Vivelys. Tu dis souvent que c'est de transformer une vision en réalité, comme une chef d'orchestre. Comment tu rends ce projet concret pour tes équipes et tes clients ?

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que moi j'aime bien, comme je te l'ai dit, j'aime bien évoquer la fonction de directrice générale comme un chef d'orchestre. Donc mon rôle c'est effectivement de faire en sorte que bien sûr le cap, la vision, la stratégie qui en découle, les plans d'action qui en découlent et les équipes s'accordent entre elles. Et en fait tout ça il faut qu'on arrive à être impactant sur le marché, créer de la valeur pour nos clients. Pour nos équipes et nos actionnaires, je pense que le mot qui est important là, c'est de faire des choses concrètes qui soient impactantes. Donc c'est un peu comme ça qu'aujourd'hui on est dans une situation quand même d'urgence. Le monde du vin tel qu'il était en 2017 et le monde du vin tel qu'il est aujourd'hui n'est plus du tout le même. Donc on ne peut pas se permettre de continuer à appliquer les mêmes solutions ou de faire les mêmes plans d'action aujourd'hui qu'il y a 7 ans. Sinon ça ne va pas marcher. On est en permanence en situation de crise. Et finalement, il faut essayer de faire de chacune des crises une opportunité. C'est ce que nous, par exemple, chez Vivelli, on fait en se disant, sur la partie vinif, comment on peut aider nos clients à être meilleurs, à préserver la qualité de leur vin tout en faisant des économies. Sur la partie élevage, on les accompagne en les aidant à maîtriser, à répliquer leur profil vin. en faisant des économies. Et demain, j'espère qu'on accompagne, on est en train de le faire, qu'on va réussir à accompagner ceux qui vont se diversifier dans d'autres marchés. Et on sera là pour les accompagner en étant capables. Je vais te donner un exemple concret. On est vraiment un spécialiste des apports d'oxygène. On a déposé le premier brevet de micro-oxygénation dans les années 96. C'est Vivellis qui l'a déposé. Et là on est en train de travailler sur comment fabriquer une bière qui va réellement titrer 0.0°C sans passer par le processus de désalcoolisation, en adaptant nos outils, notre maîtrise, notre expertise de la micro-oxygénation.

  • Speaker #0

    au produit bière et on l'a fait ici dans le Languedoc avec des brasseries comme Kisswing, comme Prism et on a réussi. Le résultat est fantastique, on y arrive, on a même vendu les premiers équipements dans deux brasseries dont une en Belgique. Donc voilà, c'est pour répondre à ta question.

  • Speaker #1

    C'est étonnant que vous n'ayez pas fait de test avec les bières belges directement, mais que vous ayez choisi l'Occitanie, c'est merveilleux.

  • Speaker #0

    C'était plus facile aussi pour nous en étant basé à Villeneuve-les-Maguelones. Il fallait faire pas mal d'essais et de production test.

  • Speaker #1

    C'est vrai que le laboratoire finalement est ici à Villeneuve-les-Maguelones. Oui,

  • Speaker #0

    l'usine de production. L'ARLD est aussi chez Boisé, mais on a deux sites qui sont très complémentaires.

  • Speaker #1

    Je voudrais rebondir sur ce que tu disais. Effectivement, la filière est en crise et on n'a pas du tout la même photo qu'en 2017 de la filière. Est-ce que tu penses que la filière entière est lucide par rapport à cette situation de crise ou pas encore ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai ma réponse personnelle, notamment sur les vins sans alcool. Moi, je ne suis pas là. Les boissons à base de vin désalcoolisées, puisqu'on a... pas le droit et je fais très attention. Les boissons à base de vin désalcoolisées, moi, sincèrement, je n'ai pas envie d'émettre d'avis sur est-ce que c'est bien ou est-ce que ce n'est pas bien. Moi, je ne regarde pas les choses comme ça, je regarde les choses par rapport au prisme du consommateur. Et ce que je vois, c'est que moi, dans mes enfants, ma fille, ne boit pas d'alcool. Je me souviens quand j'ai quelqu'un dans mon équipe qui m'a dit au nouvel an « Tiens, comment ça s'est passé ? Alors t'as fait quoi ? » « Mes enfants ont fait le nouvel an entre eux. » Et son fils de 18 ou de 19 ans a fait le nouvel an cette année avec tous ses potes et c'était zéro alcool. Ça c'est des choses pour nous, pour notre génération, qui semblent assez improbables. Mais ça c'est la réalité. Moi j'étais aux Etats-Unis au mois d'avril. J'ai pas un client qui ne m'a pas parlé. de vins sans alcool, qui ne m'a pas demandé comment on pouvait les aider. Au Chili, c'est aussi en train d'arriver. Donc, est-ce que ça va être une niche ? Est-ce que ce que je ressens, c'est que les boissons sans alcool aujourd'hui sont en train de basculer d'une consommation qui était surtout centrée avant sur les femmes enceintes et les seniors qui prenaient des médicaments, et on sent que c'est en train de se prémiumiser. On sent qu'il y a des gens qui font attention à leur santé. Il y a des gens qui font le choix de ne pas consommer d'alcool, peut-être aussi chez les jeunes parce qu'ils consomment un petit peu plus de drogue que nous. Il y a des gens qui adorent le vin comme nous, qui ne boivent peut-être pas la semaine et boivent le week-end. Et peut-être que de temps en temps, le midi ou le soir, apprécieraient de boire un verre qui ressemble à du vin au lieu de boire de l'eau. Finalement, moi, je me dis qu'il y a un océan possible. d'opportunités avec ces nouvelles méthodes et ces nouvelles consommations. Et j'avoue que j'aimerais bien que la filière aille plus vite.

  • Speaker #1

    On est d'accord et c'est vrai que ce n'est pas forcément, je dirais, un reproche par rapport aux producteurs eux-mêmes, parce qu'ils ne peuvent pas être partout. On n'oublie pas que ça vient de la terre et que ça reste des agriculteurs. C'est peut-être au niveau des organismes autour, peut-être des institutions, de prévenir et d'amener parfois des... Des alertes un peu plus soutenues.

  • Speaker #0

    Je pense que ça va se décoincer avec des success stories.

  • Speaker #1

    Exactement. Regarde, j'ai entendu parler, alors je n'ai pas le nom en tête, je suis vraiment désolée pour la coopérative qui le fait, mais on fait du ketchup maintenant.

  • Speaker #0

    Ah oui, oui, j'ai vu. Voilà,

  • Speaker #1

    ça fait sourire. Tu dis, mais oui, c'est une façon de dire, diversifions-nous. Oui, oui. Et on a des vignes et c'est bien de... Que ces produits soient finalement utilisés pour d'autres produits.

  • Speaker #0

    Bien sûr, moi quand je me balade dans l'entre-deux-mers aujourd'hui, le paysage a tellement changé en dix ans, que je me dis que si demain il y a la possibilité de développer des nouvelles boissons à base de vin désalcoolisées, moi je n'ai aucun problème à ce que ça ne s'appelle pas vin, parce que je pense que le consommateur, ce n'est pas ça qu'il cherche. Mais si ça peut permettre à des vignerons de gagner de l'argent, de se développer sur des nouveaux marchés et de préserver les paysages sans arracher la vigne. Je trouve que c'est un truc qu'il faut regarder.

  • Speaker #1

    Alors, on va revenir sur une question concernant justement cette rigueur scientifique, l'innovation technologique et le savoir-faire artisanal. Comment Vivels ou la société arrivent à conjuguer tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors, au niveau de la R&D, on a... On a depuis 5 ans franchi une sorte de virage où on s'est dit le monde va tellement vite. On a développé tout ce qui est partenariat en se disant on va intégrer dans nos solutions d'autres produits qui vont peut-être apporter des bénéfices en oenologie de précision qu'on n'a pas encore développé et plutôt que de développer les mêmes produits, passons des partenariats de façon à aller plus vite et à ne pas tout développer entre guillemets in-house.

  • Speaker #1

    Quand tu dis partenariat, c'est-à-dire trouver des entreprises spécialisées dans un domaine très particulier, très pointu ?

  • Speaker #0

    Oui, je peux en citer deux. On a deux partenariats aujourd'hui. On en a un avec la société Onafis qui a développé un capteur de densité qui est relié dans notre software Kipe qui permet de mesurer automatiquement la densité. Ça c'est quelque chose qui vient compléter notre savoir-faire et apporter de la valeur ajoutée à notre proposition de valeur globale. On a monté un partenariat, on est monté au capital d'une start-up qui s'appelle Bienesis qui est issue de l'Innovation Lab de Michelin qui est en train de développer un système multi-aléa de protection de la vigne. Vivelys a beaucoup travaillé sur tout ce qui concerne le rendement, qui est une vraie problématique, qui est la conséquence des aléas climatiques. On a travaillé avec beaucoup de partenaires et on s'est rendu compte que c'est quand même un sujet qui est très complexe. On a décidé de basculer notre stratégie d'une stratégie de développement vers le rendement et une stratégie de développement et d'innovation vers la protection de la vigne. Et là, on a rencontré ces deux fondateurs qui sont... Deux personnes vraiment brillantes qui sont en train de développer une solution qui est installée à l'IFV dans le Beaujolais et chez deux grands vignerons en Bourgogne. On a eu les premiers résultats qui donnent des résultats très chouettes. Et puis, ça typiquement, c'est pour continuer à avancer. Tout ce qui concerne l'IA chez nous, ça nous aide beaucoup. toutes nos solutions digitales, notamment dans le codage. Donc, on fait évoluer nos solutions digitales. Je pense qu'aujourd'hui, on a une solution de pilotage des fermentations alcooliques qui s'appelle Kipe, qui est probablement la solution la plus performante du marché. Et on l'a développée en faisant appel à l'IA, notamment sur la partie codage. Et après, sur la stratégie d'innovation chez Boisé, On a beaucoup travaillé ces derniers temps sur des sujets spécifiques liés à la consommation et je reviens sur le sans-alcool. On s'est rendu compte que quand tu désalcoolises un vin, un vin équilibré, c'est un vin qui va être stable et équilibré sur quatre grandes dimensions, l'astringence, l'acidité, l'aromatique et la sucrosité. Et quand tu bascules sur la désalcoolisation, tu exploses l'astringence, tu exploses l'acidité, tu perds l'aromatique et le sucre, il faut en mettre beaucoup. Donc on a développé deux choses pour répondre à ces attentes-là. On a réussi à développer deux copeaux ultra-sucrants, qui sont probablement les copeaux qui apportent le plus de sucrosité sans sucre, pour pouvoir préparer les vins à la désalcoolisation. Alors ça ne fait pas des miracles, ça ne rééquilibre pas, mais ça prépare le vin. Et on finit ensuite avec quelques gouttes de notre goutte de magie, boisé absolu, pour pouvoir en fait... Et on a fait des panels consommateurs il y a un an et demi. On avait mis un sauvignon blanc au milieu de notre vin. C'était un sauvignon blanc sans alcool. Et je peux te garantir qu'on n'a eu aucune remarque disant « Oh là là, c'est pas bon, c'est sans alcool » . Non, ça ne s'est pas vu. Parce qu'on amène tous les codes du vin. Donc en fait, l'innovation chez nous, elle est très, très étroitement liée aux besoins de nos clients. Notre équipe R&D passe. beaucoup de temps régulièrement à faire des entretiens avec tous nos clients, les grands, les moyens, les clients entre guillemets plus petits, pour s'assurer que notre feuille de route est bien calée sur les enjeux du moment.

  • Speaker #1

    Et alors quand tu parles des copeaux, on en parlera sûrement dans la partie RSE, mais très très rapidement, ça reste quand même des produits très naturels où il y a quand même beaucoup d'intrants de chimie autour de ça ?

  • Speaker #0

    Dans les copeaux ?

  • Speaker #1

    tout ce qui est copeau ce fameux copeau le copeau sucrant ?

  • Speaker #0

    ah non non non c'est 100% naturel c'est en fait chez Boisé on a une approche qui est très particulière en fait le chêne dans la nature c'est une matière première donc qui met 150 ans à pousser et qui dans une forêt quand tu vas acheter un lot de mérins tu vas avoir une énorme variabilité au niveau de l'ADN et notamment sur l'aromatique donc tu peux avoir Dans un même lot, un tronc, il y aura zéro molécule qui sont intéressantes pour l'élevage du vin et l'autre juste à côté va y en avoir 100. Nous, chez Vivellis, ce qu'on fait, c'est qu'on a mis en place un système où on identifie une centaine de molécules du chêne et on sait... En fonction de la concentration de ces molécules dans notre matière première, on va pouvoir faire soit des bois qui vont apporter de la fraîcheur, soit des bois qui vont apporter du volume, soit des bois qui vont être plus sur des arômes de vanille et de pâtisserie. Et donc chez nous, on s'astreint à faire toutes ces classes pour pouvoir apporter des bois précis au niveau aromatique de façon répétable. Et pour revenir sur ces copeaux, qui ont un taux de sucrosité dans le vin sans apport aromatique, c'est l'analyse du chêne et les tris qu'on fait en amont dans notre usine, avec aussi bien sûr des process, mais il y a zéro intrant. C'est de la matière première naturelle et zéro intrant. C'est juste torréfié.

  • Speaker #1

    D'accord, merci pour cette précision. Alors on va passer à un sujet qui tourne autour de la femme que tu es, Karine. Karine, quel est ton pourquoi le matin ?

  • Speaker #0

    D'être heureuse. C'est ce que je t'ai dit tout à l'heure, d'être heureuse, de m'amuser, de faire plaisir, de progresser, de faire avancer les choses.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des rituels ou pas forcément ?

  • Speaker #0

    Non, je ne suis pas du tout exemplaire sur le sujet.

  • Speaker #1

    Tu n'as pas une routine ?

  • Speaker #0

    Non, je ne fais pas de la méditation, je ne vais pas faire une heure de sport pour me démarrer la journée. je suis pas du tout disciplinée. Moi, mon rituel qui est important dans ma semaine, c'est le vendredi soir, quand je rentre à la maison, c'est d'ouvrir une bouteille de vin ou de bulles avec mon mari pour fêter nos retrouvailles.

  • Speaker #1

    C'en est un, il y a un beau rituel. Est-ce que tu aurais un secret de femme à nous partager ?

  • Speaker #0

    Un secret de femme ? J'ai pas de secret de femme qui ne soit pas déjà connu, genre dormir, manger, équilibrer. Non, moi je crois que ce qui fait que je tiens debout et que j'ai cette énergie, c'est d'oser. Peut-être que c'est ça le secret. Alors notamment dans les éléments que tu avais partagé avec moi, il y avait cette question du syndrome de l'imposteur. Et ça rejoint un secret de femme pour moi. Le syndrome de l'imposteur, c'est vraiment quelque chose qui mérite et qui fait remonter mes instincts féministes. Parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, les femmes sont toujours obligées de prouver dix fois plus que les hommes qu'elles méritent leur place. Et je pense qu'elles sont quand même régulièrement remises en cause, d'une manière générale. Enfin, il faut toujours être dans cette logique-là. Et si ça m'énerve, si ça m'irrite... C'est qu'en fait, ça crée du doute chez les femmes, alors que c'est le monde extérieur qui renvoie quelque chose qui n'a pas lieu d'être. Et donc, pour moi, vraiment, le secret, c'est d'être... c'est d'oser. Voilà. Et on a le droit d'essayer quelque chose. Si on travaille et si on fait ce qu'il faut, les chances de réussir sont élevées. Et puis, si jamais on n'y arrive pas, ce n'est pas grave, on fait autre chose. Voilà.

  • Speaker #1

    Une de tes réussites, c'est ta contribution à l'essor de la capsule à vis entre 2000 et 2015 dans la percée du bouchage alternative. Donc il y a eu un côté quand même assez leader dans cette participation-là. Quel conseil tu donnerais à nos auditeurs qui nous écoutent pour justement devenir leader dans leur domaine ?

  • Speaker #0

    D'oser, parce qu'encore une fois, moi je me souviens très bien qu'en 2003, quand j'ai commencé à les présenter La capsule Stelvin à Bordeaux, à Desvignerons, je me suis pris beaucoup de murs, beaucoup, beaucoup de murs, beaucoup de râteaux. Je n'ai pas eu toujours des réactions très positives et c'est parce que j'ai persévéré et que, bien sûr, on a monté beaucoup de choses, en s'intéressant aux consommateurs, que finalement ça a marché et ça correspondait surtout. surtout à une époque, et c'est aussi pour ça que le bouchon de diam' en parallèle a parfaitement réussi aussi, c'est que ça répondait à une vraie problématique sur le marché, qui était le goût de bouchon, mais pas que, les goûts déviants liés au bouchon naturel, les problèmes d'oxydation, je me souviens d'avoir lu un dossier RVF où c'était l'oxydation des Grands Bourgognes, où il y a eu un ou deux millésimes, où tous les Grands Bourgognes avaient eu des lots de bouchons naturels, ils étaient complètement flingués. Et j'avoue que moi aujourd'hui, par rapport à ça, je suis en tant que consommatrice sur ce sujet-là en particulier. Je trouve que c'est chouette que ça ait fait évoluer les choses parce qu'on prend quand même un peu moins de risques. Mais il n'y a rien de plus qui m'énerve quand j'ouvre une bouteille qui a un goût de bouchon ou que le vin soit oxydé.

  • Speaker #1

    J'aime à dire que les vins de femmes marquent notre époque avec ton expérience qu'ont-elles apporté à ce bel univers.

  • Speaker #0

    Les femmes du vin. On a probablement apporté de la finesse, le sens du partage. On a probablement fait évoluer des profils, peut-être un peu moins bodybuildés, vers des choses peut-être un petit peu plus élégantes. Moi je suis très heureuse que dans les 35 dernières années, le vin il y a 30 ans c'était très masculin. C'était un métier où il y avait des notions de pouvoir qui étaient assez fortes. On aimait les vins très costauds et je pense qu'aujourd'hui on a quand même réussi à évoluer. Moi j'aime bien les vins équilibrés, avec de la finesse, de la longueur en bouche, des tannins soyeux. J'aime bien les choses en bouche qui soient élégantes.

  • Speaker #1

    Alors quelles valeurs aimerais-tu transmettre à celles et ceux qui te suivent, que ce soit dans le vin ou ailleurs ?

  • Speaker #0

    Moi, je crois que j'ai trois valeurs qui ont toujours guidé ma vie. La première valeur dans ma vie professionnelle, bien sûr, c'est la valeur du travail. Je suis convaincue que pour y arriver, il faut bosser. Je veux dire, rien n'arrive sans travail. Je pense qu'il faut être patient, qu'il faut être généreux. J'espère être quelqu'un de généreux. Moi, j'ai ma maman qui m'a toujours appris deux choses. La première, elle m'a toujours dit, quand on était adolescente avec ma sœur, qu'il valait mieux donner que recevoir. Et c'est vrai que c'est toujours agréable quand on offre quelque chose à quelqu'un.

  • Speaker #1

    C'est une personne qui compte beaucoup pour toi ?

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est mon pilier, ma maman. Je suis très fière d'elle. C'est une femme incroyable. C'est une grande dame pour moi dans la vie professionnelle du XXe siècle. Oui,

  • Speaker #1

    parce qu'elle a été la première. Première directrice de Prisunic.

  • Speaker #0

    Exactement. Maman a été la première femme directrice d'un Présunique dans les années 80. Donc, il faut se remettre dans le contexte des années 80, de la grande distribution, manager des équipes de 80 personnes, dont des équipes de bouchers, de charcutiers, des métiers très difficiles. Clairement, elle a fait baisser le plafond de verre, maman.

  • Speaker #1

    Oui, j'imagine. C'est un très, très bel exemple.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Et puis, voilà.

  • Speaker #1

    On va terminer sur des notes légères. Si Dionysos était une femme, qu'écouterait-elle comme musique ?

  • Speaker #0

    Alors moi, parce que ce serait la déesse de la danse, elle danserait sur la table. Donc voilà, on est au mois de septembre. Pour moi, c'est évidemment Earth, Wind & Fire. Ah, merveilleux !

  • Speaker #1

    Do you remember ? Merveilleux. Quel vin boirait-elle ?

  • Speaker #0

    Eh bien, moi, je verrais bien Dionysos boire de magnifiques bulles fines et rosées, que ce soit du champagne ou du crément. Et je la verrais bien aussi boire un magnifique sauvignon exubérant au niveau aromatique. Et au niveau du rouge, je la verrais bien boire... Un Pessac-Léognan, un vin très très équilibré, qui est ma petite Madeleine de Proust.

  • Speaker #1

    Si Dionysos était une femme, quel livre dirait-elle ?

  • Speaker #0

    Alors là, en fait, je me dis que peut-être plutôt que de lire, elle pourrait écrire la bande dessinée de la fabuleuse histoire du vin depuis 10 000 ans. C'est un livre que mes enfants m'ont offert cette année à mon anniversaire. et c'est vraiment une BD un peu documentaire qui est absolument génial. Moi je crois que ça lui irait bien d'être l'écrivain de ce livre, de cette BD.

  • Speaker #1

    Alors pour terminer... Tu avais une personne à qui tu aimerais vraiment rendre hommage, avec beaucoup de gratitude ?

  • Speaker #0

    Alors là, sans aucun doute, la personne à qui j'ai envie de rendre hommage avec une profonde gratitude, c'est le père de mes enfants, sans qui rien n'aurait été possible. Je le remercie depuis 35 ans pour son soutien, pour son amour aussi, et puis surtout, c'est quelqu'un qui a toujours fait passer l'organisation, toujours la logistique. Il a toujours été là pour mes enfants. Moi, j'ai toujours eu des postes avec énormément de déplacements. Et dans l'organisation de la semaine, il a toujours eu la gentillesse de faire passer 80% de mes déplacements dans l'agenda et moi 20% des siens sans jamais, jamais me faire culpabiliser. donc je ne sais pas s'il va écouter ce podcast mais si jamais il l'écoute j'ai un mot à lui dire c'est Landman à la gare et il comprendra ce que ça veut dire alors merci beaucoup pour cet épisode cet entretien Karine alors si les auditeurs souhaitent te contacter il

  • Speaker #1

    y a le site internet de Vivellis vivellis.com et sur les réseaux sociaux et évidemment sur LinkedIn on peut te retrouver absolument,

  • Speaker #0

    merci beaucoup Aurélie c'était un plaisir merci à toi

  • Speaker #1

    Comme toujours, je remercie mon invité pour la qualité d'échange et son authenticité. J'espère que vous avez apprécié comme moi les sujets abordés. N'hésitez pas à laisser vos commentaires. Alors, puisque vous avez aimé cet épisode, mettez plein d'étoiles pour plus de visibilité et partagez-le à au moins trois personnes. Enfin, pour suivre l'actualité du podcast, si Dionysos était une femme, à sa page LinkedIn et sur Instagram. Likez et partagez. Merci. A très vite !

Description

Dans cet épisode de Si Dionysos était une femme, Aurélie Charron reçoit Karine Herrewyn, directrice générale de Vivelys et Boisé France, deux entités du groupe Oeneo pionnières de l'œnologie de précision. Originaire de Dunkerque, Karine nous raconte son parcours exceptionnel, de ses débuts dans le vin à la direction d’un groupe international, tout en brisant les plafonds de verre. Elle partage sa vision du leadership au féminin, son approche innovante de l’œnologie et ses projets ambitieux autour des nouvelles boissons et du vin désalcoolisé. Un portrait inspirant d’une femme qui conjugue science, savoir-faire et audace, tout en gardant le plaisir et le bonheur au cœur de son quotidien.


Suivre l'actualité de mon invité Karine Herrewyn sur Linkedin et le site web de Vivélys et Boisé france


Je remercie mes invités et vous, chers auditeurs. C'est grâce à vous que ce podcast a sa raison d'être depuis 2020.

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Avec toute ma gratitude.

Aurélie Charron


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Transcription

  • Speaker #0

    « Si Dionysos était une femme » , le premier podcast dédié aux femmes leaders dans l'univers du vin. Ensemble, découvrons le parcours exceptionnel d'une femme inspirante, d'une femme puissante en toute authenticité. Bienvenue ! Mon invitée du jour est une femme dont le parcours et le nom semblent écrits par le destin. Originaire de Dunkerque, une ville où l'on cultive le sens de la fête et de la convivialité, elle porte un patronyme évocateur, Herrwyn, qui signifie tout simplement « Monsieur Vin » en flamand. Ajoutez à cela les adresses de vie toujours liées aux vignes et l'on comprend que Karine était faite pour évoluer dans cet univers. Aujourd'hui, elle est directrice générale de Vivelys et Boisé France, deux entités du groupe Oneo, pionnières de l'onologie de précision. Son rôle ? transformer une vision en réalité, comme une véritable chef d'orchestre, en accordant innovation, science et savoir-faire pour aider les vignerons du monde entier à révéler l'âme de leur vin. Mais ce qui rend son leadership unique, c'est sa manière de conjuguer force et douceur. Karine parle d'une main de fer dans un gant de velours. Ses équipes voient une femme capable d'embarquer chacun autour d'un projet qui a du sens, avec passion, conviction et optimisme. Et l'anecdote qui dit beaucoup de son caractère au début de sa carrière, un directeur export lui a déclaré que l'export n'était pas un métier pour les femmes. Une phrase qu'elle a transformée en moteur en brisant un plafond de verre après l'autre jusqu'à diriger aujourd'hui une entreprise qui rayonne sur tous les grands vignobles du monde. Bienvenue à toi Karine ! Dans si Dionysos était une femme.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Aurélie, quelle introduction, merci infiniment.

  • Speaker #0

    Je te remercie. Alors, pour commencer, si Dionysos était une femme, cela évoque quoi pour Karine Erwin ?

  • Speaker #1

    Alors, franchement, je ne m'étais pas posé la question avant que tu m'invites dans ton podcast. Et je me suis dit, Dionysos, c'est le dieu du vin, de la fête, de la démesure. Et finalement, c'est probablement une femme. En tout cas, pour moi, ce serait une femme qui ne demanderait pas la permission, une femme qui serait une figure de liberté, une femme qui oserait. et donc je trouve que finalement ça a beaucoup de sens.

  • Speaker #0

    Alors merci, merci pour cette introduction sur si Dionysos aussi était une femme. On va parler de ton parcours. Tu rêvais à quoi à 10 ans quand tu étais enfant ?

  • Speaker #1

    Alors moi j'ai eu un déclic quand j'étais enfant, adolescente. Je voulais absolument être heureuse. Et j'ai fait en sorte, pendant tout mon parcours, de m'entourer de gens optimistes et de gens qui me rendent heureuse. Donc je crois qu'à 10 ans, j'avais envie d'enfoncer des portes, j'avais envie de tracer mon chemin. Mais tout ça avec un équilibre et tout en étant heureuse.

  • Speaker #0

    Merveilleux, c'était une recette à nous partager avec plaisir. C'est peut-être justement parce que tu es attachée aux origines dunkerquoises, qui est cette ville festive et chaleureuse sûrement. En quoi ce nord t'a façonné ?

  • Speaker #1

    Le nord de la France, c'est une région, la chanson qui dit que les gens du nord ont le soleil dans leur cœur, qu'ils n'ont pas dehors, elle est tellement vraie. Moi je me sens comme un poisson dans l'eau à chaque fois que je retourne à Dunkerque. Ça se ressent, je pense, dans l'éducation, ça se ressent, un exemple tout simple, à Dunkerque je prends le bus, parce que le bus c'est gratuit, donc je ne loue plus de voiture pour aller voir ma maman, et quand vous montez dans le bus, vous dites bonjour aux gens. Quand les gens montent dans le bus, ils disent bonjour. Quand ils descendent du bus, ils disent bon, au revoir, bonne journée. Pour moi, mes enfants, mon mari, à chaque fois qu'on va à Dunkerque, on est un peu émerveillé par cet état d'esprit des gens du Nord qui restent et qui est un état d'esprit chaleureux, solidaire. Et je pense des gens qui sont très bien élevés.

  • Speaker #0

    Néanmoins, ton nom, Erwin, veut dire monsieur vin en flamand. Et comme je disais dans l'introduction aussi, tu habitais pas mal de rues avec des noms de vignes. Est-ce que tu y voyais un signe, presque un destin écrit ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, c'est une remarque que je me suis faite il y a quelques années. C'est quelque chose que j'aime beaucoup expliquer. Parce que oui, Erwin en flamand, ça veut dire Monsieur Vin. Et c'est vraiment le hasard. quand j'ai... Commencé à travailler dans le nord de la France, à Douai, j'habitais Quai des Vignes. Quand j'ai pris un poste chez Saint-Gobain-en-Ballage à Chalons-sur-Saône, j'habitais rue Saint-Jean-des-Vignes. Quand on est arrivé à Bordeaux avec mon mari, après quelques années à Paris, on a emménagé dans une maison de vignerons entre Carbogneux et La Louvière, deux chemins des vignerons, et on a acheté une maison, chemin de la source. Et je trouve que quelque part, il y a une... Ça me fait plaisir de me dire que peut-être j'étais faite pour être une femme du vin.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'était une belle synchronicité. Tu as étudié à Angers avant de démarrer dans le groupe Saint-Arnoux, à Saint-Omer, et tu racontes que ce fut une expérience incroyable. Qu'est-ce que cette première immersion dans le vin t'a transmis ?

  • Speaker #1

    Alors, moi j'ai eu la chance de démarrer ma carrière dans le vin, donc juste après mes études, dans le groupe Saint-Arnoux. J'ai eu la chance de travailler à côté d'un monsieur qui s'appelle André Pécoeur, qui est une personne absolument incroyable. Et à cette époque-là, je travaillais très proche de lui. Donc, il m'a vraiment inculqué le goût de l'effort, le sens, le bon sens dans les affaires, le goût du travail. Et j'ai appris un truc avec lui, c'est qu'il y a une justice dans le travail. C'est-à-dire que les gens qui bossent, les bosseurs, récoltent toujours les fruits de leur travail. Et ça, c'est quand même bien de se dire qu'il y a toujours une justice. C'est la valeur travail prime.

  • Speaker #0

    Alors, on t'a dit un jour que l'export n'était pas... pas un métier pour les femmes. Comment as-tu transformé cette phrase en moteur plutôt qu'en frein ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, pour tout te dire, parce que j'ai deux anecdotes sur le sujet, mais quand je suis allée le voir, en fait, quand j'avais 16 ans, j'ai demandé à maman si je pouvais aller passer 4 mois au Canada dans une famille. Je voulais apprendre l'anglais, puis j'avais envie de vivre une expérience. Et donc, à 23 ans, dans les années 90, il se trouve que je... Je parlais très bien anglais, ce qui était quand même encore assez rare à l'époque. Et donc je suis allée voir le directeur export du groupe Saint-Arnoux et je lui ai dit est-ce que je pourrais intégrer ton équipe ? Et c'est vrai qu'à l'époque il m'a dit bah non, l'export c'est pas fait pour les femmes, tu vas avoir des enfants et tu vas t'en occuper. Sur le coup, sincèrement, j'ai pas eu de réaction épidermique. J'ai plutôt passé mon chemin en fait. C'est-à-dire qu'en parallèle, j'ai été... contacté par un cabinet de recrutement, c'était encore le début des cabinets de recrutement, pour un job chez Saint-Gobain Emballage. Et je crois que j'ai fait les choses vraiment très simplement, de façon intuitive. Ça n'a pas été forcément à 24 ans une réflexion très raisonnée, comme on peut le faire peut-être maintenant. J'ai suivi mon instinct et je me suis dit, bon, ok, ce n'est pas l'international, mais c'est un très grand groupe, vas-y, fonce.

  • Speaker #0

    Alors tu as dirigé justement des projets internationaux quand même par la suite et tu as pris les rênes de Vivellis et Boisé France. Déjà, est-ce que tu peux nous présenter Vivellis et Boisé France ?

  • Speaker #1

    Alors Viveys et Boisé, donc Vivelys c'est une société qui est spécialisée dans l'œnologie de précision. C'est une société qui fait partie du groupe Euneo, un groupe français de 1200 personnes qui fait à peu près 300 millions d'euros de chiffre d'affaires. Dans le groupe Euneo, il y a deux divisions, la division bouchage avec ce fabuleux bouchon diam. qui a été lauréat hier à Paris du prix BFM Business Félicitations ! et qui a révolutionné le monde du vin dans les 20 dernières années de façon évidente et puis il y a dans le groupe Eneo une division élevage avec d'un côté les très belles barriques Seguin-Moreau et de l'autre, Vivellis. On est des experts de l'œnologie de précision et on fait ça grâce à notre expertise dans l'interaction du vin, du bois et de l'oxygène et notamment avec une magnifique marque qui s'appelle Bois et France qui est très reconnue dans le monde. Donc c'est des produits, des bois œnologiques qui sont précis, répétables et durables.

  • Speaker #0

    Alors quels ont été justement les tournants qui t'ont... Le plus marqué au sein de cette entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors, quand je suis arrivée en 2017, maintenant c'est facile de faire l'analyse, je suis arrivée au moment où la consommation des vins s'est littéralement effondrée. Quand tu regardes l'évolution de la consommation et le rapport de l'OIV, tu vois bien qu'on a perdu dans les 8 dernières années à peu près 32 millions d'hectos en consommation. C'est l'équivalent de la totalité de la consommation du marché américain. Donc ça veut dire que ça a des changements très structurels avec nos clients. Et en fait, ce qu'on peut constater aujourd'hui, et ça c'est le premier point, et le deuxième point, c'est l'impact des aléas climatiques. Donc depuis 2017-2018, on ne parle plus de changements climatiques, mais d'aléas climatiques et d'impact des aléas climatiques sur le vignoble et donc sur nos clients. Et nous, on s'est quand même très vite rendu compte que ça générait beaucoup d'incertitudes sur le marché et sur nos clients. Et donc, l'impact, c'est que dans les 7 ou 8 dernières années, on a eu de cesse de nous interroger et d'adapter notre stratégie à l'évolution de notre marché. Et donc, on se pose tout le temps la question, comment est-ce qu'on peut aider nos clients ? Alors, notre mantra, c'est aider les clients à prendre les bonnes décisions au bon moment. Et comment on peut aider nos clients à prendre les bonnes décisions au bon moment ? C'est en leur proposant des produits adaptés soit à cette problématique des aléas climatiques, soit à la problématique de la compétitivité. Et donc Vivellis, on intervient à trois moments importants dans la vie d'un vigneron. Le premier, c'est les vendanges, grâce à un outil chez nous qui s'appelle l'Iostem, qui permet de mesurer l'indice de maturité du raisin. Et donc ça permet aux vignerons... d'aider à vendanger parcelle par parcelle au bon moment. Vendanger au bon moment et d'optimiser le potentiel raisin, c'est optimiser la qualité du millésime. On intervient ensuite dans un moment ultra stressant pour le vigneron, c'est la gestion des fermentations, la gestion globale des fermentations. Il faut savoir que dans le monde aujourd'hui, il y a une fermentation sur quatre qui ne se passe pas bien.

  • Speaker #0

    Alors ça, j'étais étonnée de lire ça, effectivement, une sur quatre, c'est quand même beaucoup.

  • Speaker #1

    C'est énorme, c'est un sujet tabou. Et nous, aujourd'hui, chez Vivellis, on a développé deux solutions qui sont très complémentaires, qui permettent, c'est Ecolis, et qui permet d'un côté de multiplier soit des levures indigènes, soit des levures commerciales, pour avoir des levures championnes du monde, fraîches, qui vont être capables de mener les fermentations jusqu'au bout. et qui va permettre de faire des économies très substantielles aux vignerons. Donc ça a aussi un intérêt à la fois en termes de qualité et en termes de compétitivité. Et on a un outil qui est un logiciel qui permet d'établir un modèle, c'est un modèle prédictif qui permet d'injecter les apports d'oxygène aux levures au moment où elles en ont besoin. Et donc en fait ça c'est très important parce que qu'est-ce qui se passe lorsqu'un vigneron est confronté à une fermentation alcoolique ? une langue languissante ou un arrêt de fermentation, on prend le risque que cette cuve puisse être déclassée dans une autre cuvée. Donc c'est potentiellement une perte de chiffre d'affaires, potentiellement une perte de marge. Donc ce sont des solutions qui créent de la valeur.

  • Speaker #0

    Alors j'imagine que le service R&D doit être très très important au sein de Vivellis et en même temps aujourd'hui avec les tendances de consommation qui sont en pleine mutation, est-ce que là aussi Vivellis vous investissez du temps ou est-ce que vous faites également part de l'IA dans vos suggestions d'amélioration de produits futuristes ? Où est-ce que vous en êtes ?

  • Speaker #1

    Chez Vivelys, on investit à peu près 10% de notre chiffre d'affaires tous les ans en R&D. C'est le cœur de notre développement. Et quand vous posez la question à un client, j'ai fait une tournée en Amérique latine récemment, systématiquement, je demande au client, qu'est-ce que vous attendez d'une société comme Vivellis aujourd'hui pour continuer à vous accompagner ? Vraiment tous me disent, Karine... Vive Élise, vous êtes vraiment une société innovante. S'il vous plaît, continuez à innover, continuez à nous apporter des solutions qui vont nous aider demain. Pour donner un exemple par rapport à l'évolution des profils, des boissons. Alors moi, dans ma carrière, j'ai un mot un peu fil rouge. C'est le mot alternatif, puisque j'ai travaillé dans le bouchage alternatif. Aujourd'hui, avec Vivelys, on n'en a pas encore parlé, mais la troisième période où on intervient dans la vie d'un vigneron, c'est l'élevage. Et avec notre expertise entre les apports d'oxygène et boisé, on est capable d'aider les vignerons à transiter d'un élevage traditionnel à un élevage avec des douelles et des apports d'oxygène, ce qui permet aussi de faire des plans d'économie importants en élevage. Donc ça, c'est ce qu'on appelle l'élevage alternatif. Et aujourd'hui, grâce à l'innovation, une innovation qu'on a lancée il y a deux ans, on est en train de travailler comme des dingues sur les nouvelles boissons alternatives. Donc les boissons sans alcool, les boissons à base de vin sans alcool, et les nouvelles boissons à base de thé et d'hydrolat de plantes,

  • Speaker #0

    par exemple. Donc vous allez au-delà du raisin en lui-même, vous allez chercher le thé, d'autres boissons comme les kombuchas, les choses comme ça aussi ?

  • Speaker #1

    Alors oui, en fait, quand on a commencé à travailler sur ce projet Boisé absolu, qui est un extrait naturel de chêne extraordinaire avec une concentration aromatique assez spectaculaire. On appelle ça notre goutte de magie. Tu mets un quart de goutte dans un litre et tu apportes toute la complexité, l'élégance et l'aromatique que tu peux trouver dans le bois. C'est une matière absolument fabuleuse. Au départ, lorsque l'on a développé ce produit, on avait une visée notamment pour le marché américain. l'Amérique latine. Et puis assez rapidement, on s'est rendu compte des bénéfices que ça a apporté sur les boissons sans alcool, sur la bière, sur la bière sans alcool. Et puis là, on ne peut plus nous arrêter aujourd'hui. C'est-à-dire que c'est sûr qu'on est en train d'ouvrir le champ des possibles. Et pour reprendre sur ta question sur l'innovation, quelque chose dont je suis très fière, c'est qu'aujourd'hui, grâce à l'innovation, on est en train d'étendre notre savoir-faire. de l'œnologie de précision à d'autres marchés. Donc le vin restera notre âme, notre cœur et nos poumons. Mais c'est sûr qu'aujourd'hui, il faut être réaliste, le marché des vins est en train de se rétrécir, c'est quand même assez structurel et c'est très important pour nous de nous diversifier.

  • Speaker #0

    Comme un vigneron doit aussi se diversifier.

  • Speaker #1

    Comme un vigneron doit se diversifier et explorer des voies nouvelles.

  • Speaker #0

    D'accord. Je fais juste une petite parenthèse. On entend un petit brouhaha derrière, mais effectivement, on enregistre à l'extérieur parce qu'il fait très, très beau. Et donc, on entend la vie, peut-être des oiseaux, peut-être des véhicules, mais ça fait partie du podcast « Si Dionysos était une femme » qui n'enregistre pas dans des studios, mais vraiment dans un milieu très commun à nous tous. Alors, je reviens sur cette question-là. On parle d'innovation, mais quand tu regardes en arrière, Est-ce qu'il y a un moment clé où tu t'es dit, ah là, j'ai passé un cap en tant que leader ?

  • Speaker #1

    Oh, quelle belle question. Je ne me suis pas posé cette question-là, mais je me suis posé la question, j'ai envie de passer un cap pour devenir leader. Par exemple, lorsque l'un de mes mentors m'a appelé, pour me dire, Karine, la direction générale de Vivelli se libère et vous devriez postuler. Travaillant dans un grand groupe à 50 ans, donner sa démission, il faut quand même bien réfléchir. Et en fait, moi, je l'ai vu comme le début d'un nouveau cycle, le début d'une nouvelle aventure. Je me suis dit quelque part, mais est-ce que je vais y arriver ? Mais très rapidement, je me suis dit, oui, vas-y, fonce, tu peux le faire.

  • Speaker #0

    Merveilleux. On va parler de vin. Quelle est ta relation à l'univers du vin ? Qu'est-ce qui te fascine dans ce vin ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a quelque chose qui me fascine dans le vin, c'est à chaque fois que j'ouvre une bouteille, parce que c'est quand même à la maison toujours moi qui suis à la manœuvre, je suis toujours fascinée par la rencontre entre un vin dans le verre. Donc, ces premières secondes où on découvre un vin, où on découvre l'aromatique, et où on déguste. Moi, quelle que soit la région, quelle que soit la couleur, c'est toujours un moment où j'ai une espèce d'attente, où je suis toujours contente. Après, moi, tout me fascine dans le vin. J'aurais adoré, pardon maman, mais j'aurais adoré être la petite fille d'un vigneron à Chassagne-Montraché. Ça aurait été un rêve. Mais moi j'aime tout, j'aime les vignes, j'aime les baies de raisin, j'aime les feuilles de vignes, j'aime les vignerons, j'aime l'odeur dans l'échée. Voilà, vraiment j'adore.

  • Speaker #0

    Alors tu as des citations fétiches, on va dire, qui sont les quatre accords Toltec. Pour quelles raisons ?

  • Speaker #1

    Parce que, d'abord je ne suis pas forte en citations, mais celles-ci m'ont marquée quand je les ai découvertes. Donc, c'est avoir toujours une parole impeccable, ne pas faire de suppositions, ne pas le prendre à titre personnel et toujours faire de son mieux. Et quand on est face à des situations délicates, mais d'ailleurs aussi bien dans sa vie personnelle que sa vie professionnelle, dans la vie professionnelle ça arrive quand même assez régulièrement c'est des citations quand on s'arrête et qu'on se dit ok allez communique, mais est une parole impeccable. Ça permet vraiment de prendre le contrôle, de maîtriser les choses. Quand on se dit, ok, face à ce problème-là, n'en fais pas une affaire personnelle. C'est toujours bien de se poser la question parce que ça permet de prendre du recul. Quand on se dit, fais de ton mieux, ça permet de toujours se reposer des questions. Pour moi, c'est vraiment quelque chose qui marche et qui m'a apporté... de la sérénité dans mes analyses, qui m'a apporté de la sérénité dans mes prises de décision, une sorte de recul et de prise de hauteur. Et puis ça va vite.

  • Speaker #0

    Je vais rebondir aussi sur... On a parlé de toi en tant que directrice générale, mais tu es aussi membre d'une association à Bordeaux qui s'appelle l'APM. Est-ce que tu peux en parler ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est l'association pour le progrès. C'est le progrès des entreprises par le progrès des managers. Moi je suis rentrée, alors c'est une rencontre merveilleuse, c'est le hasard dans une rencontre de réseau. J'ai rencontré l'animatrice du club APM Les Bonds d'Arguin. Je venais d'être nommée directrice générale, ça faisait moins d'un an que j'étais directrice générale de Vivellis. Et quand on est directrice générale, on est souvent seule face à certaines situations. Et en fait, ça permet de rencontrer un club de 20 ou 25 dirigeants dans d'autres secteurs d'activité. On se rencontre tous les mois et c'est l'occasion de partager nos solitudes, de partager nos réussites, de partager nos difficultés. Et alors, ce qui est merveilleux, c'est de se dire « Ah, je ne suis pas toute seule ! » Et ça, ça remonte le moral. Et on a la chance tous les mois de rencontrer un expert. Alors, ça peut être sur le développement personnel, mais ça peut être la formation sur, par exemple, le management. Moi, j'ai adoré une expertise avec un monsieur qui s'appelle Patrick Dutartre, qui a été leader de la Patrouille de France et que vous entendez sur les plateaux de télé, parce qu'il est conseiller au niveau du gouvernement. C'est un ancien militaire et c'est quelqu'un d'extrêmement brillant. et il fait du coaching en entreprise où il nous met face à nos... à notre réalité. En gros, il explique pourquoi la patrouille de France réussit à faire des figures à Mac2 dans le ciel, sans accident, parce qu'ils ont des checklists, parce qu'ils ont des processus, parce qu'ils font de la préparation, ils font de la simulation, ils font du briefing, ils font du debriefing. Il explique tout ça. Et il transpose en entreprise et il dit « Et alors, et vous, là-dessus, vous cochez quoi comme case ? » Et on s'aperçoit qu'il y a quand même quelques trous dans la raquette. Donc, en fait, non, pour moi, l'APM, c'est un moyen de me former. C'est, à mon avis, complètement nécessaire.

  • Speaker #0

    Et donc, en fait, c'était pour faire le lien avec les quatre accords Toltec, c'est-à-dire que tu viens aussi vérifier que tes quatre accords Toltec sont en adéquation avec aussi tout ce que tu retrouves dans cette association en tant que membre. Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui, tout à fait, tout à fait.

  • Speaker #0

    Concernant le leadership et le management, Tu décris ton style comme une main de fer dans un gant de velours. Alors concrètement, ça veut dire quoi au quotidien ?

  • Speaker #1

    En fait, ça me paraît dur quand je t'entends le dire, alors que moi quand je l'écris, c'est pas dur.

  • Speaker #0

    Non, c'est du velours, c'est tout doux.

  • Speaker #1

    Voilà. Ce que je veux dire par là, c'est que moi j'ai un style de management qui je crois est très participatif et collaboratif. Je sais bien sûr prendre les décisions quand il faut les prendre. J'aime beaucoup laisser mes équipes décider, prendre les décisions qu'ils le souhaitent, donc les faire travailler en autonomie. Et peut-être que je dis ça par rapport à un autre style de management où je pense que les femmes, et c'est la main de velours que je voulais signaler, je pense que les femmes dans le management sur la forme sont probablement plus... plus douce ou en tout cas plus dans l'écoute, plus dans le questionnement et dans l'accompagnement. J'ai rencontré peu de femmes leaders qui pourraient être cassantes, qui pourraient être un peu autoritaires. C'est ça que je voulais dire, une main de fer dans un gant de velours. On est capable de décider quand il faut, il n'y a aucun problème. Mais je pense qu'on n'a pas de style autoritaire. En tout cas, moi, c'est mon cas.

  • Speaker #0

    Dans les questions que j'envoie pour la préparation, Il y a un moment donné, je vous l'aime bien, qu'on parle de doute et d'obstacles. Et je n'en ai pas vu chez Karine Erwin de doute. Est-ce que je suppose que tu en as comme tout le monde ? Mais comment tu fais pour les surmonter ou les combattre ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, moi, je doute beaucoup. Je doute beaucoup. Je me dis souvent, oh là là, comment tu vas y arriver ? Je ne me dis pas, est-ce que tu vas y arriver ? Je me dis, comment tu vas y arriver ? Je pense que ça, ça vient de ma personnalité. Je suis quelqu'un de profondément optimiste et j'aime bien voir les choses de manière positive. Même par rapport à un problème grave, dans la mesure où le problème est arrivé et qu'il est grave, il n'y a pas d'autre choix que de trouver des solutions pour avancer. Je pense que c'est important de douter. Je doute, mais je mets en place des choses après, derrière, pour avancer.

  • Speaker #0

    Pour en revenir au réseau dont on a parlé, il y a l'APM, tu es également bénévole au bureau de l'association Vinceo, dont également je suis membre,

  • Speaker #1

    je m'y pousse cette année,

  • Speaker #0

    et on s'est rencontrés. Donc membre au club APM à Bordeaux, et récemment tu as également été introduite à la chaire de l'INSEC pour participer à un think tank. Qu'est-ce que ces rencontres et ces échanges t'apportent particulièrement ?

  • Speaker #1

    Là, c'est très récent. Je suis rentrée dans la chaire INSEC de l'économie du vin et des spiritueux au mois de mai. C'est encore très récent. On a fait deux rencontres. C'est une démarche réseau qui est inspirante, qui nourrit mes réflexions. Et là, par exemple, on est en train de se projeter sur des exercices de prospective. ... sur ce que pourrait être la filière. Alors, on peut parler de 40 ans comme l'a fait Vincio, mais là, je crois que c'est plus à 10 ou 15 ans. Donc, c'est des exercices intéressants parce qu'avec des paires, ce coup-ci, de la filière, on va échanger et on va partager nos visions. Et au bout du bout, moi, par rapport à Vivellis, c'est sûr que ça va beaucoup m'aider à nourrir la mienne.

  • Speaker #0

    Oui. Et donc, en fait, je pense que ça vient effectivement nourrir aussi l'aspect innovation en RSE au sein des différentes activités auxquelles tu participes.

  • Speaker #1

    Oui, alors après la RSE chez Vivellis et notamment avec Boisé, qui est notre site de production industrielle de nos bois oenologiques, c'est une démarche qui est portée par toute l'équipe. Donc, ce n'est pas que moi. J'ai des gens qui sont très, très engagés. Et la marque Boisé a toujours eu la RSE dans son ADN.

  • Speaker #0

    Et on va en parler dans un autre épisode juste après. Alors on va revenir sur le sujet également qui est très intéressant concernant ton rôle à Vivelys. Tu dis souvent que c'est de transformer une vision en réalité, comme une chef d'orchestre. Comment tu rends ce projet concret pour tes équipes et tes clients ?

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que moi j'aime bien, comme je te l'ai dit, j'aime bien évoquer la fonction de directrice générale comme un chef d'orchestre. Donc mon rôle c'est effectivement de faire en sorte que bien sûr le cap, la vision, la stratégie qui en découle, les plans d'action qui en découlent et les équipes s'accordent entre elles. Et en fait tout ça il faut qu'on arrive à être impactant sur le marché, créer de la valeur pour nos clients. Pour nos équipes et nos actionnaires, je pense que le mot qui est important là, c'est de faire des choses concrètes qui soient impactantes. Donc c'est un peu comme ça qu'aujourd'hui on est dans une situation quand même d'urgence. Le monde du vin tel qu'il était en 2017 et le monde du vin tel qu'il est aujourd'hui n'est plus du tout le même. Donc on ne peut pas se permettre de continuer à appliquer les mêmes solutions ou de faire les mêmes plans d'action aujourd'hui qu'il y a 7 ans. Sinon ça ne va pas marcher. On est en permanence en situation de crise. Et finalement, il faut essayer de faire de chacune des crises une opportunité. C'est ce que nous, par exemple, chez Vivelli, on fait en se disant, sur la partie vinif, comment on peut aider nos clients à être meilleurs, à préserver la qualité de leur vin tout en faisant des économies. Sur la partie élevage, on les accompagne en les aidant à maîtriser, à répliquer leur profil vin. en faisant des économies. Et demain, j'espère qu'on accompagne, on est en train de le faire, qu'on va réussir à accompagner ceux qui vont se diversifier dans d'autres marchés. Et on sera là pour les accompagner en étant capables. Je vais te donner un exemple concret. On est vraiment un spécialiste des apports d'oxygène. On a déposé le premier brevet de micro-oxygénation dans les années 96. C'est Vivellis qui l'a déposé. Et là on est en train de travailler sur comment fabriquer une bière qui va réellement titrer 0.0°C sans passer par le processus de désalcoolisation, en adaptant nos outils, notre maîtrise, notre expertise de la micro-oxygénation.

  • Speaker #0

    au produit bière et on l'a fait ici dans le Languedoc avec des brasseries comme Kisswing, comme Prism et on a réussi. Le résultat est fantastique, on y arrive, on a même vendu les premiers équipements dans deux brasseries dont une en Belgique. Donc voilà, c'est pour répondre à ta question.

  • Speaker #1

    C'est étonnant que vous n'ayez pas fait de test avec les bières belges directement, mais que vous ayez choisi l'Occitanie, c'est merveilleux.

  • Speaker #0

    C'était plus facile aussi pour nous en étant basé à Villeneuve-les-Maguelones. Il fallait faire pas mal d'essais et de production test.

  • Speaker #1

    C'est vrai que le laboratoire finalement est ici à Villeneuve-les-Maguelones. Oui,

  • Speaker #0

    l'usine de production. L'ARLD est aussi chez Boisé, mais on a deux sites qui sont très complémentaires.

  • Speaker #1

    Je voudrais rebondir sur ce que tu disais. Effectivement, la filière est en crise et on n'a pas du tout la même photo qu'en 2017 de la filière. Est-ce que tu penses que la filière entière est lucide par rapport à cette situation de crise ou pas encore ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai ma réponse personnelle, notamment sur les vins sans alcool. Moi, je ne suis pas là. Les boissons à base de vin désalcoolisées, puisqu'on a... pas le droit et je fais très attention. Les boissons à base de vin désalcoolisées, moi, sincèrement, je n'ai pas envie d'émettre d'avis sur est-ce que c'est bien ou est-ce que ce n'est pas bien. Moi, je ne regarde pas les choses comme ça, je regarde les choses par rapport au prisme du consommateur. Et ce que je vois, c'est que moi, dans mes enfants, ma fille, ne boit pas d'alcool. Je me souviens quand j'ai quelqu'un dans mon équipe qui m'a dit au nouvel an « Tiens, comment ça s'est passé ? Alors t'as fait quoi ? » « Mes enfants ont fait le nouvel an entre eux. » Et son fils de 18 ou de 19 ans a fait le nouvel an cette année avec tous ses potes et c'était zéro alcool. Ça c'est des choses pour nous, pour notre génération, qui semblent assez improbables. Mais ça c'est la réalité. Moi j'étais aux Etats-Unis au mois d'avril. J'ai pas un client qui ne m'a pas parlé. de vins sans alcool, qui ne m'a pas demandé comment on pouvait les aider. Au Chili, c'est aussi en train d'arriver. Donc, est-ce que ça va être une niche ? Est-ce que ce que je ressens, c'est que les boissons sans alcool aujourd'hui sont en train de basculer d'une consommation qui était surtout centrée avant sur les femmes enceintes et les seniors qui prenaient des médicaments, et on sent que c'est en train de se prémiumiser. On sent qu'il y a des gens qui font attention à leur santé. Il y a des gens qui font le choix de ne pas consommer d'alcool, peut-être aussi chez les jeunes parce qu'ils consomment un petit peu plus de drogue que nous. Il y a des gens qui adorent le vin comme nous, qui ne boivent peut-être pas la semaine et boivent le week-end. Et peut-être que de temps en temps, le midi ou le soir, apprécieraient de boire un verre qui ressemble à du vin au lieu de boire de l'eau. Finalement, moi, je me dis qu'il y a un océan possible. d'opportunités avec ces nouvelles méthodes et ces nouvelles consommations. Et j'avoue que j'aimerais bien que la filière aille plus vite.

  • Speaker #1

    On est d'accord et c'est vrai que ce n'est pas forcément, je dirais, un reproche par rapport aux producteurs eux-mêmes, parce qu'ils ne peuvent pas être partout. On n'oublie pas que ça vient de la terre et que ça reste des agriculteurs. C'est peut-être au niveau des organismes autour, peut-être des institutions, de prévenir et d'amener parfois des... Des alertes un peu plus soutenues.

  • Speaker #0

    Je pense que ça va se décoincer avec des success stories.

  • Speaker #1

    Exactement. Regarde, j'ai entendu parler, alors je n'ai pas le nom en tête, je suis vraiment désolée pour la coopérative qui le fait, mais on fait du ketchup maintenant.

  • Speaker #0

    Ah oui, oui, j'ai vu. Voilà,

  • Speaker #1

    ça fait sourire. Tu dis, mais oui, c'est une façon de dire, diversifions-nous. Oui, oui. Et on a des vignes et c'est bien de... Que ces produits soient finalement utilisés pour d'autres produits.

  • Speaker #0

    Bien sûr, moi quand je me balade dans l'entre-deux-mers aujourd'hui, le paysage a tellement changé en dix ans, que je me dis que si demain il y a la possibilité de développer des nouvelles boissons à base de vin désalcoolisées, moi je n'ai aucun problème à ce que ça ne s'appelle pas vin, parce que je pense que le consommateur, ce n'est pas ça qu'il cherche. Mais si ça peut permettre à des vignerons de gagner de l'argent, de se développer sur des nouveaux marchés et de préserver les paysages sans arracher la vigne. Je trouve que c'est un truc qu'il faut regarder.

  • Speaker #1

    Alors, on va revenir sur une question concernant justement cette rigueur scientifique, l'innovation technologique et le savoir-faire artisanal. Comment Vivels ou la société arrivent à conjuguer tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors, au niveau de la R&D, on a... On a depuis 5 ans franchi une sorte de virage où on s'est dit le monde va tellement vite. On a développé tout ce qui est partenariat en se disant on va intégrer dans nos solutions d'autres produits qui vont peut-être apporter des bénéfices en oenologie de précision qu'on n'a pas encore développé et plutôt que de développer les mêmes produits, passons des partenariats de façon à aller plus vite et à ne pas tout développer entre guillemets in-house.

  • Speaker #1

    Quand tu dis partenariat, c'est-à-dire trouver des entreprises spécialisées dans un domaine très particulier, très pointu ?

  • Speaker #0

    Oui, je peux en citer deux. On a deux partenariats aujourd'hui. On en a un avec la société Onafis qui a développé un capteur de densité qui est relié dans notre software Kipe qui permet de mesurer automatiquement la densité. Ça c'est quelque chose qui vient compléter notre savoir-faire et apporter de la valeur ajoutée à notre proposition de valeur globale. On a monté un partenariat, on est monté au capital d'une start-up qui s'appelle Bienesis qui est issue de l'Innovation Lab de Michelin qui est en train de développer un système multi-aléa de protection de la vigne. Vivelys a beaucoup travaillé sur tout ce qui concerne le rendement, qui est une vraie problématique, qui est la conséquence des aléas climatiques. On a travaillé avec beaucoup de partenaires et on s'est rendu compte que c'est quand même un sujet qui est très complexe. On a décidé de basculer notre stratégie d'une stratégie de développement vers le rendement et une stratégie de développement et d'innovation vers la protection de la vigne. Et là, on a rencontré ces deux fondateurs qui sont... Deux personnes vraiment brillantes qui sont en train de développer une solution qui est installée à l'IFV dans le Beaujolais et chez deux grands vignerons en Bourgogne. On a eu les premiers résultats qui donnent des résultats très chouettes. Et puis, ça typiquement, c'est pour continuer à avancer. Tout ce qui concerne l'IA chez nous, ça nous aide beaucoup. toutes nos solutions digitales, notamment dans le codage. Donc, on fait évoluer nos solutions digitales. Je pense qu'aujourd'hui, on a une solution de pilotage des fermentations alcooliques qui s'appelle Kipe, qui est probablement la solution la plus performante du marché. Et on l'a développée en faisant appel à l'IA, notamment sur la partie codage. Et après, sur la stratégie d'innovation chez Boisé, On a beaucoup travaillé ces derniers temps sur des sujets spécifiques liés à la consommation et je reviens sur le sans-alcool. On s'est rendu compte que quand tu désalcoolises un vin, un vin équilibré, c'est un vin qui va être stable et équilibré sur quatre grandes dimensions, l'astringence, l'acidité, l'aromatique et la sucrosité. Et quand tu bascules sur la désalcoolisation, tu exploses l'astringence, tu exploses l'acidité, tu perds l'aromatique et le sucre, il faut en mettre beaucoup. Donc on a développé deux choses pour répondre à ces attentes-là. On a réussi à développer deux copeaux ultra-sucrants, qui sont probablement les copeaux qui apportent le plus de sucrosité sans sucre, pour pouvoir préparer les vins à la désalcoolisation. Alors ça ne fait pas des miracles, ça ne rééquilibre pas, mais ça prépare le vin. Et on finit ensuite avec quelques gouttes de notre goutte de magie, boisé absolu, pour pouvoir en fait... Et on a fait des panels consommateurs il y a un an et demi. On avait mis un sauvignon blanc au milieu de notre vin. C'était un sauvignon blanc sans alcool. Et je peux te garantir qu'on n'a eu aucune remarque disant « Oh là là, c'est pas bon, c'est sans alcool » . Non, ça ne s'est pas vu. Parce qu'on amène tous les codes du vin. Donc en fait, l'innovation chez nous, elle est très, très étroitement liée aux besoins de nos clients. Notre équipe R&D passe. beaucoup de temps régulièrement à faire des entretiens avec tous nos clients, les grands, les moyens, les clients entre guillemets plus petits, pour s'assurer que notre feuille de route est bien calée sur les enjeux du moment.

  • Speaker #1

    Et alors quand tu parles des copeaux, on en parlera sûrement dans la partie RSE, mais très très rapidement, ça reste quand même des produits très naturels où il y a quand même beaucoup d'intrants de chimie autour de ça ?

  • Speaker #0

    Dans les copeaux ?

  • Speaker #1

    tout ce qui est copeau ce fameux copeau le copeau sucrant ?

  • Speaker #0

    ah non non non c'est 100% naturel c'est en fait chez Boisé on a une approche qui est très particulière en fait le chêne dans la nature c'est une matière première donc qui met 150 ans à pousser et qui dans une forêt quand tu vas acheter un lot de mérins tu vas avoir une énorme variabilité au niveau de l'ADN et notamment sur l'aromatique donc tu peux avoir Dans un même lot, un tronc, il y aura zéro molécule qui sont intéressantes pour l'élevage du vin et l'autre juste à côté va y en avoir 100. Nous, chez Vivellis, ce qu'on fait, c'est qu'on a mis en place un système où on identifie une centaine de molécules du chêne et on sait... En fonction de la concentration de ces molécules dans notre matière première, on va pouvoir faire soit des bois qui vont apporter de la fraîcheur, soit des bois qui vont apporter du volume, soit des bois qui vont être plus sur des arômes de vanille et de pâtisserie. Et donc chez nous, on s'astreint à faire toutes ces classes pour pouvoir apporter des bois précis au niveau aromatique de façon répétable. Et pour revenir sur ces copeaux, qui ont un taux de sucrosité dans le vin sans apport aromatique, c'est l'analyse du chêne et les tris qu'on fait en amont dans notre usine, avec aussi bien sûr des process, mais il y a zéro intrant. C'est de la matière première naturelle et zéro intrant. C'est juste torréfié.

  • Speaker #1

    D'accord, merci pour cette précision. Alors on va passer à un sujet qui tourne autour de la femme que tu es, Karine. Karine, quel est ton pourquoi le matin ?

  • Speaker #0

    D'être heureuse. C'est ce que je t'ai dit tout à l'heure, d'être heureuse, de m'amuser, de faire plaisir, de progresser, de faire avancer les choses.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des rituels ou pas forcément ?

  • Speaker #0

    Non, je ne suis pas du tout exemplaire sur le sujet.

  • Speaker #1

    Tu n'as pas une routine ?

  • Speaker #0

    Non, je ne fais pas de la méditation, je ne vais pas faire une heure de sport pour me démarrer la journée. je suis pas du tout disciplinée. Moi, mon rituel qui est important dans ma semaine, c'est le vendredi soir, quand je rentre à la maison, c'est d'ouvrir une bouteille de vin ou de bulles avec mon mari pour fêter nos retrouvailles.

  • Speaker #1

    C'en est un, il y a un beau rituel. Est-ce que tu aurais un secret de femme à nous partager ?

  • Speaker #0

    Un secret de femme ? J'ai pas de secret de femme qui ne soit pas déjà connu, genre dormir, manger, équilibrer. Non, moi je crois que ce qui fait que je tiens debout et que j'ai cette énergie, c'est d'oser. Peut-être que c'est ça le secret. Alors notamment dans les éléments que tu avais partagé avec moi, il y avait cette question du syndrome de l'imposteur. Et ça rejoint un secret de femme pour moi. Le syndrome de l'imposteur, c'est vraiment quelque chose qui mérite et qui fait remonter mes instincts féministes. Parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, les femmes sont toujours obligées de prouver dix fois plus que les hommes qu'elles méritent leur place. Et je pense qu'elles sont quand même régulièrement remises en cause, d'une manière générale. Enfin, il faut toujours être dans cette logique-là. Et si ça m'énerve, si ça m'irrite... C'est qu'en fait, ça crée du doute chez les femmes, alors que c'est le monde extérieur qui renvoie quelque chose qui n'a pas lieu d'être. Et donc, pour moi, vraiment, le secret, c'est d'être... c'est d'oser. Voilà. Et on a le droit d'essayer quelque chose. Si on travaille et si on fait ce qu'il faut, les chances de réussir sont élevées. Et puis, si jamais on n'y arrive pas, ce n'est pas grave, on fait autre chose. Voilà.

  • Speaker #1

    Une de tes réussites, c'est ta contribution à l'essor de la capsule à vis entre 2000 et 2015 dans la percée du bouchage alternative. Donc il y a eu un côté quand même assez leader dans cette participation-là. Quel conseil tu donnerais à nos auditeurs qui nous écoutent pour justement devenir leader dans leur domaine ?

  • Speaker #0

    D'oser, parce qu'encore une fois, moi je me souviens très bien qu'en 2003, quand j'ai commencé à les présenter La capsule Stelvin à Bordeaux, à Desvignerons, je me suis pris beaucoup de murs, beaucoup, beaucoup de murs, beaucoup de râteaux. Je n'ai pas eu toujours des réactions très positives et c'est parce que j'ai persévéré et que, bien sûr, on a monté beaucoup de choses, en s'intéressant aux consommateurs, que finalement ça a marché et ça correspondait surtout. surtout à une époque, et c'est aussi pour ça que le bouchon de diam' en parallèle a parfaitement réussi aussi, c'est que ça répondait à une vraie problématique sur le marché, qui était le goût de bouchon, mais pas que, les goûts déviants liés au bouchon naturel, les problèmes d'oxydation, je me souviens d'avoir lu un dossier RVF où c'était l'oxydation des Grands Bourgognes, où il y a eu un ou deux millésimes, où tous les Grands Bourgognes avaient eu des lots de bouchons naturels, ils étaient complètement flingués. Et j'avoue que moi aujourd'hui, par rapport à ça, je suis en tant que consommatrice sur ce sujet-là en particulier. Je trouve que c'est chouette que ça ait fait évoluer les choses parce qu'on prend quand même un peu moins de risques. Mais il n'y a rien de plus qui m'énerve quand j'ouvre une bouteille qui a un goût de bouchon ou que le vin soit oxydé.

  • Speaker #1

    J'aime à dire que les vins de femmes marquent notre époque avec ton expérience qu'ont-elles apporté à ce bel univers.

  • Speaker #0

    Les femmes du vin. On a probablement apporté de la finesse, le sens du partage. On a probablement fait évoluer des profils, peut-être un peu moins bodybuildés, vers des choses peut-être un petit peu plus élégantes. Moi je suis très heureuse que dans les 35 dernières années, le vin il y a 30 ans c'était très masculin. C'était un métier où il y avait des notions de pouvoir qui étaient assez fortes. On aimait les vins très costauds et je pense qu'aujourd'hui on a quand même réussi à évoluer. Moi j'aime bien les vins équilibrés, avec de la finesse, de la longueur en bouche, des tannins soyeux. J'aime bien les choses en bouche qui soient élégantes.

  • Speaker #1

    Alors quelles valeurs aimerais-tu transmettre à celles et ceux qui te suivent, que ce soit dans le vin ou ailleurs ?

  • Speaker #0

    Moi, je crois que j'ai trois valeurs qui ont toujours guidé ma vie. La première valeur dans ma vie professionnelle, bien sûr, c'est la valeur du travail. Je suis convaincue que pour y arriver, il faut bosser. Je veux dire, rien n'arrive sans travail. Je pense qu'il faut être patient, qu'il faut être généreux. J'espère être quelqu'un de généreux. Moi, j'ai ma maman qui m'a toujours appris deux choses. La première, elle m'a toujours dit, quand on était adolescente avec ma sœur, qu'il valait mieux donner que recevoir. Et c'est vrai que c'est toujours agréable quand on offre quelque chose à quelqu'un.

  • Speaker #1

    C'est une personne qui compte beaucoup pour toi ?

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est mon pilier, ma maman. Je suis très fière d'elle. C'est une femme incroyable. C'est une grande dame pour moi dans la vie professionnelle du XXe siècle. Oui,

  • Speaker #1

    parce qu'elle a été la première. Première directrice de Prisunic.

  • Speaker #0

    Exactement. Maman a été la première femme directrice d'un Présunique dans les années 80. Donc, il faut se remettre dans le contexte des années 80, de la grande distribution, manager des équipes de 80 personnes, dont des équipes de bouchers, de charcutiers, des métiers très difficiles. Clairement, elle a fait baisser le plafond de verre, maman.

  • Speaker #1

    Oui, j'imagine. C'est un très, très bel exemple.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Et puis, voilà.

  • Speaker #1

    On va terminer sur des notes légères. Si Dionysos était une femme, qu'écouterait-elle comme musique ?

  • Speaker #0

    Alors moi, parce que ce serait la déesse de la danse, elle danserait sur la table. Donc voilà, on est au mois de septembre. Pour moi, c'est évidemment Earth, Wind & Fire. Ah, merveilleux !

  • Speaker #1

    Do you remember ? Merveilleux. Quel vin boirait-elle ?

  • Speaker #0

    Eh bien, moi, je verrais bien Dionysos boire de magnifiques bulles fines et rosées, que ce soit du champagne ou du crément. Et je la verrais bien aussi boire un magnifique sauvignon exubérant au niveau aromatique. Et au niveau du rouge, je la verrais bien boire... Un Pessac-Léognan, un vin très très équilibré, qui est ma petite Madeleine de Proust.

  • Speaker #1

    Si Dionysos était une femme, quel livre dirait-elle ?

  • Speaker #0

    Alors là, en fait, je me dis que peut-être plutôt que de lire, elle pourrait écrire la bande dessinée de la fabuleuse histoire du vin depuis 10 000 ans. C'est un livre que mes enfants m'ont offert cette année à mon anniversaire. et c'est vraiment une BD un peu documentaire qui est absolument génial. Moi je crois que ça lui irait bien d'être l'écrivain de ce livre, de cette BD.

  • Speaker #1

    Alors pour terminer... Tu avais une personne à qui tu aimerais vraiment rendre hommage, avec beaucoup de gratitude ?

  • Speaker #0

    Alors là, sans aucun doute, la personne à qui j'ai envie de rendre hommage avec une profonde gratitude, c'est le père de mes enfants, sans qui rien n'aurait été possible. Je le remercie depuis 35 ans pour son soutien, pour son amour aussi, et puis surtout, c'est quelqu'un qui a toujours fait passer l'organisation, toujours la logistique. Il a toujours été là pour mes enfants. Moi, j'ai toujours eu des postes avec énormément de déplacements. Et dans l'organisation de la semaine, il a toujours eu la gentillesse de faire passer 80% de mes déplacements dans l'agenda et moi 20% des siens sans jamais, jamais me faire culpabiliser. donc je ne sais pas s'il va écouter ce podcast mais si jamais il l'écoute j'ai un mot à lui dire c'est Landman à la gare et il comprendra ce que ça veut dire alors merci beaucoup pour cet épisode cet entretien Karine alors si les auditeurs souhaitent te contacter il

  • Speaker #1

    y a le site internet de Vivellis vivellis.com et sur les réseaux sociaux et évidemment sur LinkedIn on peut te retrouver absolument,

  • Speaker #0

    merci beaucoup Aurélie c'était un plaisir merci à toi

  • Speaker #1

    Comme toujours, je remercie mon invité pour la qualité d'échange et son authenticité. J'espère que vous avez apprécié comme moi les sujets abordés. N'hésitez pas à laisser vos commentaires. Alors, puisque vous avez aimé cet épisode, mettez plein d'étoiles pour plus de visibilité et partagez-le à au moins trois personnes. Enfin, pour suivre l'actualité du podcast, si Dionysos était une femme, à sa page LinkedIn et sur Instagram. Likez et partagez. Merci. A très vite !

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Description

Dans cet épisode de Si Dionysos était une femme, Aurélie Charron reçoit Karine Herrewyn, directrice générale de Vivelys et Boisé France, deux entités du groupe Oeneo pionnières de l'œnologie de précision. Originaire de Dunkerque, Karine nous raconte son parcours exceptionnel, de ses débuts dans le vin à la direction d’un groupe international, tout en brisant les plafonds de verre. Elle partage sa vision du leadership au féminin, son approche innovante de l’œnologie et ses projets ambitieux autour des nouvelles boissons et du vin désalcoolisé. Un portrait inspirant d’une femme qui conjugue science, savoir-faire et audace, tout en gardant le plaisir et le bonheur au cœur de son quotidien.


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Transcription

  • Speaker #0

    « Si Dionysos était une femme » , le premier podcast dédié aux femmes leaders dans l'univers du vin. Ensemble, découvrons le parcours exceptionnel d'une femme inspirante, d'une femme puissante en toute authenticité. Bienvenue ! Mon invitée du jour est une femme dont le parcours et le nom semblent écrits par le destin. Originaire de Dunkerque, une ville où l'on cultive le sens de la fête et de la convivialité, elle porte un patronyme évocateur, Herrwyn, qui signifie tout simplement « Monsieur Vin » en flamand. Ajoutez à cela les adresses de vie toujours liées aux vignes et l'on comprend que Karine était faite pour évoluer dans cet univers. Aujourd'hui, elle est directrice générale de Vivelys et Boisé France, deux entités du groupe Oneo, pionnières de l'onologie de précision. Son rôle ? transformer une vision en réalité, comme une véritable chef d'orchestre, en accordant innovation, science et savoir-faire pour aider les vignerons du monde entier à révéler l'âme de leur vin. Mais ce qui rend son leadership unique, c'est sa manière de conjuguer force et douceur. Karine parle d'une main de fer dans un gant de velours. Ses équipes voient une femme capable d'embarquer chacun autour d'un projet qui a du sens, avec passion, conviction et optimisme. Et l'anecdote qui dit beaucoup de son caractère au début de sa carrière, un directeur export lui a déclaré que l'export n'était pas un métier pour les femmes. Une phrase qu'elle a transformée en moteur en brisant un plafond de verre après l'autre jusqu'à diriger aujourd'hui une entreprise qui rayonne sur tous les grands vignobles du monde. Bienvenue à toi Karine ! Dans si Dionysos était une femme.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Aurélie, quelle introduction, merci infiniment.

  • Speaker #0

    Je te remercie. Alors, pour commencer, si Dionysos était une femme, cela évoque quoi pour Karine Erwin ?

  • Speaker #1

    Alors, franchement, je ne m'étais pas posé la question avant que tu m'invites dans ton podcast. Et je me suis dit, Dionysos, c'est le dieu du vin, de la fête, de la démesure. Et finalement, c'est probablement une femme. En tout cas, pour moi, ce serait une femme qui ne demanderait pas la permission, une femme qui serait une figure de liberté, une femme qui oserait. et donc je trouve que finalement ça a beaucoup de sens.

  • Speaker #0

    Alors merci, merci pour cette introduction sur si Dionysos aussi était une femme. On va parler de ton parcours. Tu rêvais à quoi à 10 ans quand tu étais enfant ?

  • Speaker #1

    Alors moi j'ai eu un déclic quand j'étais enfant, adolescente. Je voulais absolument être heureuse. Et j'ai fait en sorte, pendant tout mon parcours, de m'entourer de gens optimistes et de gens qui me rendent heureuse. Donc je crois qu'à 10 ans, j'avais envie d'enfoncer des portes, j'avais envie de tracer mon chemin. Mais tout ça avec un équilibre et tout en étant heureuse.

  • Speaker #0

    Merveilleux, c'était une recette à nous partager avec plaisir. C'est peut-être justement parce que tu es attachée aux origines dunkerquoises, qui est cette ville festive et chaleureuse sûrement. En quoi ce nord t'a façonné ?

  • Speaker #1

    Le nord de la France, c'est une région, la chanson qui dit que les gens du nord ont le soleil dans leur cœur, qu'ils n'ont pas dehors, elle est tellement vraie. Moi je me sens comme un poisson dans l'eau à chaque fois que je retourne à Dunkerque. Ça se ressent, je pense, dans l'éducation, ça se ressent, un exemple tout simple, à Dunkerque je prends le bus, parce que le bus c'est gratuit, donc je ne loue plus de voiture pour aller voir ma maman, et quand vous montez dans le bus, vous dites bonjour aux gens. Quand les gens montent dans le bus, ils disent bonjour. Quand ils descendent du bus, ils disent bon, au revoir, bonne journée. Pour moi, mes enfants, mon mari, à chaque fois qu'on va à Dunkerque, on est un peu émerveillé par cet état d'esprit des gens du Nord qui restent et qui est un état d'esprit chaleureux, solidaire. Et je pense des gens qui sont très bien élevés.

  • Speaker #0

    Néanmoins, ton nom, Erwin, veut dire monsieur vin en flamand. Et comme je disais dans l'introduction aussi, tu habitais pas mal de rues avec des noms de vignes. Est-ce que tu y voyais un signe, presque un destin écrit ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, c'est une remarque que je me suis faite il y a quelques années. C'est quelque chose que j'aime beaucoup expliquer. Parce que oui, Erwin en flamand, ça veut dire Monsieur Vin. Et c'est vraiment le hasard. quand j'ai... Commencé à travailler dans le nord de la France, à Douai, j'habitais Quai des Vignes. Quand j'ai pris un poste chez Saint-Gobain-en-Ballage à Chalons-sur-Saône, j'habitais rue Saint-Jean-des-Vignes. Quand on est arrivé à Bordeaux avec mon mari, après quelques années à Paris, on a emménagé dans une maison de vignerons entre Carbogneux et La Louvière, deux chemins des vignerons, et on a acheté une maison, chemin de la source. Et je trouve que quelque part, il y a une... Ça me fait plaisir de me dire que peut-être j'étais faite pour être une femme du vin.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'était une belle synchronicité. Tu as étudié à Angers avant de démarrer dans le groupe Saint-Arnoux, à Saint-Omer, et tu racontes que ce fut une expérience incroyable. Qu'est-ce que cette première immersion dans le vin t'a transmis ?

  • Speaker #1

    Alors, moi j'ai eu la chance de démarrer ma carrière dans le vin, donc juste après mes études, dans le groupe Saint-Arnoux. J'ai eu la chance de travailler à côté d'un monsieur qui s'appelle André Pécoeur, qui est une personne absolument incroyable. Et à cette époque-là, je travaillais très proche de lui. Donc, il m'a vraiment inculqué le goût de l'effort, le sens, le bon sens dans les affaires, le goût du travail. Et j'ai appris un truc avec lui, c'est qu'il y a une justice dans le travail. C'est-à-dire que les gens qui bossent, les bosseurs, récoltent toujours les fruits de leur travail. Et ça, c'est quand même bien de se dire qu'il y a toujours une justice. C'est la valeur travail prime.

  • Speaker #0

    Alors, on t'a dit un jour que l'export n'était pas... pas un métier pour les femmes. Comment as-tu transformé cette phrase en moteur plutôt qu'en frein ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, pour tout te dire, parce que j'ai deux anecdotes sur le sujet, mais quand je suis allée le voir, en fait, quand j'avais 16 ans, j'ai demandé à maman si je pouvais aller passer 4 mois au Canada dans une famille. Je voulais apprendre l'anglais, puis j'avais envie de vivre une expérience. Et donc, à 23 ans, dans les années 90, il se trouve que je... Je parlais très bien anglais, ce qui était quand même encore assez rare à l'époque. Et donc je suis allée voir le directeur export du groupe Saint-Arnoux et je lui ai dit est-ce que je pourrais intégrer ton équipe ? Et c'est vrai qu'à l'époque il m'a dit bah non, l'export c'est pas fait pour les femmes, tu vas avoir des enfants et tu vas t'en occuper. Sur le coup, sincèrement, j'ai pas eu de réaction épidermique. J'ai plutôt passé mon chemin en fait. C'est-à-dire qu'en parallèle, j'ai été... contacté par un cabinet de recrutement, c'était encore le début des cabinets de recrutement, pour un job chez Saint-Gobain Emballage. Et je crois que j'ai fait les choses vraiment très simplement, de façon intuitive. Ça n'a pas été forcément à 24 ans une réflexion très raisonnée, comme on peut le faire peut-être maintenant. J'ai suivi mon instinct et je me suis dit, bon, ok, ce n'est pas l'international, mais c'est un très grand groupe, vas-y, fonce.

  • Speaker #0

    Alors tu as dirigé justement des projets internationaux quand même par la suite et tu as pris les rênes de Vivellis et Boisé France. Déjà, est-ce que tu peux nous présenter Vivellis et Boisé France ?

  • Speaker #1

    Alors Viveys et Boisé, donc Vivelys c'est une société qui est spécialisée dans l'œnologie de précision. C'est une société qui fait partie du groupe Euneo, un groupe français de 1200 personnes qui fait à peu près 300 millions d'euros de chiffre d'affaires. Dans le groupe Euneo, il y a deux divisions, la division bouchage avec ce fabuleux bouchon diam. qui a été lauréat hier à Paris du prix BFM Business Félicitations ! et qui a révolutionné le monde du vin dans les 20 dernières années de façon évidente et puis il y a dans le groupe Eneo une division élevage avec d'un côté les très belles barriques Seguin-Moreau et de l'autre, Vivellis. On est des experts de l'œnologie de précision et on fait ça grâce à notre expertise dans l'interaction du vin, du bois et de l'oxygène et notamment avec une magnifique marque qui s'appelle Bois et France qui est très reconnue dans le monde. Donc c'est des produits, des bois œnologiques qui sont précis, répétables et durables.

  • Speaker #0

    Alors quels ont été justement les tournants qui t'ont... Le plus marqué au sein de cette entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors, quand je suis arrivée en 2017, maintenant c'est facile de faire l'analyse, je suis arrivée au moment où la consommation des vins s'est littéralement effondrée. Quand tu regardes l'évolution de la consommation et le rapport de l'OIV, tu vois bien qu'on a perdu dans les 8 dernières années à peu près 32 millions d'hectos en consommation. C'est l'équivalent de la totalité de la consommation du marché américain. Donc ça veut dire que ça a des changements très structurels avec nos clients. Et en fait, ce qu'on peut constater aujourd'hui, et ça c'est le premier point, et le deuxième point, c'est l'impact des aléas climatiques. Donc depuis 2017-2018, on ne parle plus de changements climatiques, mais d'aléas climatiques et d'impact des aléas climatiques sur le vignoble et donc sur nos clients. Et nous, on s'est quand même très vite rendu compte que ça générait beaucoup d'incertitudes sur le marché et sur nos clients. Et donc, l'impact, c'est que dans les 7 ou 8 dernières années, on a eu de cesse de nous interroger et d'adapter notre stratégie à l'évolution de notre marché. Et donc, on se pose tout le temps la question, comment est-ce qu'on peut aider nos clients ? Alors, notre mantra, c'est aider les clients à prendre les bonnes décisions au bon moment. Et comment on peut aider nos clients à prendre les bonnes décisions au bon moment ? C'est en leur proposant des produits adaptés soit à cette problématique des aléas climatiques, soit à la problématique de la compétitivité. Et donc Vivellis, on intervient à trois moments importants dans la vie d'un vigneron. Le premier, c'est les vendanges, grâce à un outil chez nous qui s'appelle l'Iostem, qui permet de mesurer l'indice de maturité du raisin. Et donc ça permet aux vignerons... d'aider à vendanger parcelle par parcelle au bon moment. Vendanger au bon moment et d'optimiser le potentiel raisin, c'est optimiser la qualité du millésime. On intervient ensuite dans un moment ultra stressant pour le vigneron, c'est la gestion des fermentations, la gestion globale des fermentations. Il faut savoir que dans le monde aujourd'hui, il y a une fermentation sur quatre qui ne se passe pas bien.

  • Speaker #0

    Alors ça, j'étais étonnée de lire ça, effectivement, une sur quatre, c'est quand même beaucoup.

  • Speaker #1

    C'est énorme, c'est un sujet tabou. Et nous, aujourd'hui, chez Vivellis, on a développé deux solutions qui sont très complémentaires, qui permettent, c'est Ecolis, et qui permet d'un côté de multiplier soit des levures indigènes, soit des levures commerciales, pour avoir des levures championnes du monde, fraîches, qui vont être capables de mener les fermentations jusqu'au bout. et qui va permettre de faire des économies très substantielles aux vignerons. Donc ça a aussi un intérêt à la fois en termes de qualité et en termes de compétitivité. Et on a un outil qui est un logiciel qui permet d'établir un modèle, c'est un modèle prédictif qui permet d'injecter les apports d'oxygène aux levures au moment où elles en ont besoin. Et donc en fait ça c'est très important parce que qu'est-ce qui se passe lorsqu'un vigneron est confronté à une fermentation alcoolique ? une langue languissante ou un arrêt de fermentation, on prend le risque que cette cuve puisse être déclassée dans une autre cuvée. Donc c'est potentiellement une perte de chiffre d'affaires, potentiellement une perte de marge. Donc ce sont des solutions qui créent de la valeur.

  • Speaker #0

    Alors j'imagine que le service R&D doit être très très important au sein de Vivellis et en même temps aujourd'hui avec les tendances de consommation qui sont en pleine mutation, est-ce que là aussi Vivellis vous investissez du temps ou est-ce que vous faites également part de l'IA dans vos suggestions d'amélioration de produits futuristes ? Où est-ce que vous en êtes ?

  • Speaker #1

    Chez Vivelys, on investit à peu près 10% de notre chiffre d'affaires tous les ans en R&D. C'est le cœur de notre développement. Et quand vous posez la question à un client, j'ai fait une tournée en Amérique latine récemment, systématiquement, je demande au client, qu'est-ce que vous attendez d'une société comme Vivellis aujourd'hui pour continuer à vous accompagner ? Vraiment tous me disent, Karine... Vive Élise, vous êtes vraiment une société innovante. S'il vous plaît, continuez à innover, continuez à nous apporter des solutions qui vont nous aider demain. Pour donner un exemple par rapport à l'évolution des profils, des boissons. Alors moi, dans ma carrière, j'ai un mot un peu fil rouge. C'est le mot alternatif, puisque j'ai travaillé dans le bouchage alternatif. Aujourd'hui, avec Vivelys, on n'en a pas encore parlé, mais la troisième période où on intervient dans la vie d'un vigneron, c'est l'élevage. Et avec notre expertise entre les apports d'oxygène et boisé, on est capable d'aider les vignerons à transiter d'un élevage traditionnel à un élevage avec des douelles et des apports d'oxygène, ce qui permet aussi de faire des plans d'économie importants en élevage. Donc ça, c'est ce qu'on appelle l'élevage alternatif. Et aujourd'hui, grâce à l'innovation, une innovation qu'on a lancée il y a deux ans, on est en train de travailler comme des dingues sur les nouvelles boissons alternatives. Donc les boissons sans alcool, les boissons à base de vin sans alcool, et les nouvelles boissons à base de thé et d'hydrolat de plantes,

  • Speaker #0

    par exemple. Donc vous allez au-delà du raisin en lui-même, vous allez chercher le thé, d'autres boissons comme les kombuchas, les choses comme ça aussi ?

  • Speaker #1

    Alors oui, en fait, quand on a commencé à travailler sur ce projet Boisé absolu, qui est un extrait naturel de chêne extraordinaire avec une concentration aromatique assez spectaculaire. On appelle ça notre goutte de magie. Tu mets un quart de goutte dans un litre et tu apportes toute la complexité, l'élégance et l'aromatique que tu peux trouver dans le bois. C'est une matière absolument fabuleuse. Au départ, lorsque l'on a développé ce produit, on avait une visée notamment pour le marché américain. l'Amérique latine. Et puis assez rapidement, on s'est rendu compte des bénéfices que ça a apporté sur les boissons sans alcool, sur la bière, sur la bière sans alcool. Et puis là, on ne peut plus nous arrêter aujourd'hui. C'est-à-dire que c'est sûr qu'on est en train d'ouvrir le champ des possibles. Et pour reprendre sur ta question sur l'innovation, quelque chose dont je suis très fière, c'est qu'aujourd'hui, grâce à l'innovation, on est en train d'étendre notre savoir-faire. de l'œnologie de précision à d'autres marchés. Donc le vin restera notre âme, notre cœur et nos poumons. Mais c'est sûr qu'aujourd'hui, il faut être réaliste, le marché des vins est en train de se rétrécir, c'est quand même assez structurel et c'est très important pour nous de nous diversifier.

  • Speaker #0

    Comme un vigneron doit aussi se diversifier.

  • Speaker #1

    Comme un vigneron doit se diversifier et explorer des voies nouvelles.

  • Speaker #0

    D'accord. Je fais juste une petite parenthèse. On entend un petit brouhaha derrière, mais effectivement, on enregistre à l'extérieur parce qu'il fait très, très beau. Et donc, on entend la vie, peut-être des oiseaux, peut-être des véhicules, mais ça fait partie du podcast « Si Dionysos était une femme » qui n'enregistre pas dans des studios, mais vraiment dans un milieu très commun à nous tous. Alors, je reviens sur cette question-là. On parle d'innovation, mais quand tu regardes en arrière, Est-ce qu'il y a un moment clé où tu t'es dit, ah là, j'ai passé un cap en tant que leader ?

  • Speaker #1

    Oh, quelle belle question. Je ne me suis pas posé cette question-là, mais je me suis posé la question, j'ai envie de passer un cap pour devenir leader. Par exemple, lorsque l'un de mes mentors m'a appelé, pour me dire, Karine, la direction générale de Vivelli se libère et vous devriez postuler. Travaillant dans un grand groupe à 50 ans, donner sa démission, il faut quand même bien réfléchir. Et en fait, moi, je l'ai vu comme le début d'un nouveau cycle, le début d'une nouvelle aventure. Je me suis dit quelque part, mais est-ce que je vais y arriver ? Mais très rapidement, je me suis dit, oui, vas-y, fonce, tu peux le faire.

  • Speaker #0

    Merveilleux. On va parler de vin. Quelle est ta relation à l'univers du vin ? Qu'est-ce qui te fascine dans ce vin ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a quelque chose qui me fascine dans le vin, c'est à chaque fois que j'ouvre une bouteille, parce que c'est quand même à la maison toujours moi qui suis à la manœuvre, je suis toujours fascinée par la rencontre entre un vin dans le verre. Donc, ces premières secondes où on découvre un vin, où on découvre l'aromatique, et où on déguste. Moi, quelle que soit la région, quelle que soit la couleur, c'est toujours un moment où j'ai une espèce d'attente, où je suis toujours contente. Après, moi, tout me fascine dans le vin. J'aurais adoré, pardon maman, mais j'aurais adoré être la petite fille d'un vigneron à Chassagne-Montraché. Ça aurait été un rêve. Mais moi j'aime tout, j'aime les vignes, j'aime les baies de raisin, j'aime les feuilles de vignes, j'aime les vignerons, j'aime l'odeur dans l'échée. Voilà, vraiment j'adore.

  • Speaker #0

    Alors tu as des citations fétiches, on va dire, qui sont les quatre accords Toltec. Pour quelles raisons ?

  • Speaker #1

    Parce que, d'abord je ne suis pas forte en citations, mais celles-ci m'ont marquée quand je les ai découvertes. Donc, c'est avoir toujours une parole impeccable, ne pas faire de suppositions, ne pas le prendre à titre personnel et toujours faire de son mieux. Et quand on est face à des situations délicates, mais d'ailleurs aussi bien dans sa vie personnelle que sa vie professionnelle, dans la vie professionnelle ça arrive quand même assez régulièrement c'est des citations quand on s'arrête et qu'on se dit ok allez communique, mais est une parole impeccable. Ça permet vraiment de prendre le contrôle, de maîtriser les choses. Quand on se dit, ok, face à ce problème-là, n'en fais pas une affaire personnelle. C'est toujours bien de se poser la question parce que ça permet de prendre du recul. Quand on se dit, fais de ton mieux, ça permet de toujours se reposer des questions. Pour moi, c'est vraiment quelque chose qui marche et qui m'a apporté... de la sérénité dans mes analyses, qui m'a apporté de la sérénité dans mes prises de décision, une sorte de recul et de prise de hauteur. Et puis ça va vite.

  • Speaker #0

    Je vais rebondir aussi sur... On a parlé de toi en tant que directrice générale, mais tu es aussi membre d'une association à Bordeaux qui s'appelle l'APM. Est-ce que tu peux en parler ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est l'association pour le progrès. C'est le progrès des entreprises par le progrès des managers. Moi je suis rentrée, alors c'est une rencontre merveilleuse, c'est le hasard dans une rencontre de réseau. J'ai rencontré l'animatrice du club APM Les Bonds d'Arguin. Je venais d'être nommée directrice générale, ça faisait moins d'un an que j'étais directrice générale de Vivellis. Et quand on est directrice générale, on est souvent seule face à certaines situations. Et en fait, ça permet de rencontrer un club de 20 ou 25 dirigeants dans d'autres secteurs d'activité. On se rencontre tous les mois et c'est l'occasion de partager nos solitudes, de partager nos réussites, de partager nos difficultés. Et alors, ce qui est merveilleux, c'est de se dire « Ah, je ne suis pas toute seule ! » Et ça, ça remonte le moral. Et on a la chance tous les mois de rencontrer un expert. Alors, ça peut être sur le développement personnel, mais ça peut être la formation sur, par exemple, le management. Moi, j'ai adoré une expertise avec un monsieur qui s'appelle Patrick Dutartre, qui a été leader de la Patrouille de France et que vous entendez sur les plateaux de télé, parce qu'il est conseiller au niveau du gouvernement. C'est un ancien militaire et c'est quelqu'un d'extrêmement brillant. et il fait du coaching en entreprise où il nous met face à nos... à notre réalité. En gros, il explique pourquoi la patrouille de France réussit à faire des figures à Mac2 dans le ciel, sans accident, parce qu'ils ont des checklists, parce qu'ils ont des processus, parce qu'ils font de la préparation, ils font de la simulation, ils font du briefing, ils font du debriefing. Il explique tout ça. Et il transpose en entreprise et il dit « Et alors, et vous, là-dessus, vous cochez quoi comme case ? » Et on s'aperçoit qu'il y a quand même quelques trous dans la raquette. Donc, en fait, non, pour moi, l'APM, c'est un moyen de me former. C'est, à mon avis, complètement nécessaire.

  • Speaker #0

    Et donc, en fait, c'était pour faire le lien avec les quatre accords Toltec, c'est-à-dire que tu viens aussi vérifier que tes quatre accords Toltec sont en adéquation avec aussi tout ce que tu retrouves dans cette association en tant que membre. Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui, tout à fait, tout à fait.

  • Speaker #0

    Concernant le leadership et le management, Tu décris ton style comme une main de fer dans un gant de velours. Alors concrètement, ça veut dire quoi au quotidien ?

  • Speaker #1

    En fait, ça me paraît dur quand je t'entends le dire, alors que moi quand je l'écris, c'est pas dur.

  • Speaker #0

    Non, c'est du velours, c'est tout doux.

  • Speaker #1

    Voilà. Ce que je veux dire par là, c'est que moi j'ai un style de management qui je crois est très participatif et collaboratif. Je sais bien sûr prendre les décisions quand il faut les prendre. J'aime beaucoup laisser mes équipes décider, prendre les décisions qu'ils le souhaitent, donc les faire travailler en autonomie. Et peut-être que je dis ça par rapport à un autre style de management où je pense que les femmes, et c'est la main de velours que je voulais signaler, je pense que les femmes dans le management sur la forme sont probablement plus... plus douce ou en tout cas plus dans l'écoute, plus dans le questionnement et dans l'accompagnement. J'ai rencontré peu de femmes leaders qui pourraient être cassantes, qui pourraient être un peu autoritaires. C'est ça que je voulais dire, une main de fer dans un gant de velours. On est capable de décider quand il faut, il n'y a aucun problème. Mais je pense qu'on n'a pas de style autoritaire. En tout cas, moi, c'est mon cas.

  • Speaker #0

    Dans les questions que j'envoie pour la préparation, Il y a un moment donné, je vous l'aime bien, qu'on parle de doute et d'obstacles. Et je n'en ai pas vu chez Karine Erwin de doute. Est-ce que je suppose que tu en as comme tout le monde ? Mais comment tu fais pour les surmonter ou les combattre ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, moi, je doute beaucoup. Je doute beaucoup. Je me dis souvent, oh là là, comment tu vas y arriver ? Je ne me dis pas, est-ce que tu vas y arriver ? Je me dis, comment tu vas y arriver ? Je pense que ça, ça vient de ma personnalité. Je suis quelqu'un de profondément optimiste et j'aime bien voir les choses de manière positive. Même par rapport à un problème grave, dans la mesure où le problème est arrivé et qu'il est grave, il n'y a pas d'autre choix que de trouver des solutions pour avancer. Je pense que c'est important de douter. Je doute, mais je mets en place des choses après, derrière, pour avancer.

  • Speaker #0

    Pour en revenir au réseau dont on a parlé, il y a l'APM, tu es également bénévole au bureau de l'association Vinceo, dont également je suis membre,

  • Speaker #1

    je m'y pousse cette année,

  • Speaker #0

    et on s'est rencontrés. Donc membre au club APM à Bordeaux, et récemment tu as également été introduite à la chaire de l'INSEC pour participer à un think tank. Qu'est-ce que ces rencontres et ces échanges t'apportent particulièrement ?

  • Speaker #1

    Là, c'est très récent. Je suis rentrée dans la chaire INSEC de l'économie du vin et des spiritueux au mois de mai. C'est encore très récent. On a fait deux rencontres. C'est une démarche réseau qui est inspirante, qui nourrit mes réflexions. Et là, par exemple, on est en train de se projeter sur des exercices de prospective. ... sur ce que pourrait être la filière. Alors, on peut parler de 40 ans comme l'a fait Vincio, mais là, je crois que c'est plus à 10 ou 15 ans. Donc, c'est des exercices intéressants parce qu'avec des paires, ce coup-ci, de la filière, on va échanger et on va partager nos visions. Et au bout du bout, moi, par rapport à Vivellis, c'est sûr que ça va beaucoup m'aider à nourrir la mienne.

  • Speaker #0

    Oui. Et donc, en fait, je pense que ça vient effectivement nourrir aussi l'aspect innovation en RSE au sein des différentes activités auxquelles tu participes.

  • Speaker #1

    Oui, alors après la RSE chez Vivellis et notamment avec Boisé, qui est notre site de production industrielle de nos bois oenologiques, c'est une démarche qui est portée par toute l'équipe. Donc, ce n'est pas que moi. J'ai des gens qui sont très, très engagés. Et la marque Boisé a toujours eu la RSE dans son ADN.

  • Speaker #0

    Et on va en parler dans un autre épisode juste après. Alors on va revenir sur le sujet également qui est très intéressant concernant ton rôle à Vivelys. Tu dis souvent que c'est de transformer une vision en réalité, comme une chef d'orchestre. Comment tu rends ce projet concret pour tes équipes et tes clients ?

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que moi j'aime bien, comme je te l'ai dit, j'aime bien évoquer la fonction de directrice générale comme un chef d'orchestre. Donc mon rôle c'est effectivement de faire en sorte que bien sûr le cap, la vision, la stratégie qui en découle, les plans d'action qui en découlent et les équipes s'accordent entre elles. Et en fait tout ça il faut qu'on arrive à être impactant sur le marché, créer de la valeur pour nos clients. Pour nos équipes et nos actionnaires, je pense que le mot qui est important là, c'est de faire des choses concrètes qui soient impactantes. Donc c'est un peu comme ça qu'aujourd'hui on est dans une situation quand même d'urgence. Le monde du vin tel qu'il était en 2017 et le monde du vin tel qu'il est aujourd'hui n'est plus du tout le même. Donc on ne peut pas se permettre de continuer à appliquer les mêmes solutions ou de faire les mêmes plans d'action aujourd'hui qu'il y a 7 ans. Sinon ça ne va pas marcher. On est en permanence en situation de crise. Et finalement, il faut essayer de faire de chacune des crises une opportunité. C'est ce que nous, par exemple, chez Vivelli, on fait en se disant, sur la partie vinif, comment on peut aider nos clients à être meilleurs, à préserver la qualité de leur vin tout en faisant des économies. Sur la partie élevage, on les accompagne en les aidant à maîtriser, à répliquer leur profil vin. en faisant des économies. Et demain, j'espère qu'on accompagne, on est en train de le faire, qu'on va réussir à accompagner ceux qui vont se diversifier dans d'autres marchés. Et on sera là pour les accompagner en étant capables. Je vais te donner un exemple concret. On est vraiment un spécialiste des apports d'oxygène. On a déposé le premier brevet de micro-oxygénation dans les années 96. C'est Vivellis qui l'a déposé. Et là on est en train de travailler sur comment fabriquer une bière qui va réellement titrer 0.0°C sans passer par le processus de désalcoolisation, en adaptant nos outils, notre maîtrise, notre expertise de la micro-oxygénation.

  • Speaker #0

    au produit bière et on l'a fait ici dans le Languedoc avec des brasseries comme Kisswing, comme Prism et on a réussi. Le résultat est fantastique, on y arrive, on a même vendu les premiers équipements dans deux brasseries dont une en Belgique. Donc voilà, c'est pour répondre à ta question.

  • Speaker #1

    C'est étonnant que vous n'ayez pas fait de test avec les bières belges directement, mais que vous ayez choisi l'Occitanie, c'est merveilleux.

  • Speaker #0

    C'était plus facile aussi pour nous en étant basé à Villeneuve-les-Maguelones. Il fallait faire pas mal d'essais et de production test.

  • Speaker #1

    C'est vrai que le laboratoire finalement est ici à Villeneuve-les-Maguelones. Oui,

  • Speaker #0

    l'usine de production. L'ARLD est aussi chez Boisé, mais on a deux sites qui sont très complémentaires.

  • Speaker #1

    Je voudrais rebondir sur ce que tu disais. Effectivement, la filière est en crise et on n'a pas du tout la même photo qu'en 2017 de la filière. Est-ce que tu penses que la filière entière est lucide par rapport à cette situation de crise ou pas encore ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai ma réponse personnelle, notamment sur les vins sans alcool. Moi, je ne suis pas là. Les boissons à base de vin désalcoolisées, puisqu'on a... pas le droit et je fais très attention. Les boissons à base de vin désalcoolisées, moi, sincèrement, je n'ai pas envie d'émettre d'avis sur est-ce que c'est bien ou est-ce que ce n'est pas bien. Moi, je ne regarde pas les choses comme ça, je regarde les choses par rapport au prisme du consommateur. Et ce que je vois, c'est que moi, dans mes enfants, ma fille, ne boit pas d'alcool. Je me souviens quand j'ai quelqu'un dans mon équipe qui m'a dit au nouvel an « Tiens, comment ça s'est passé ? Alors t'as fait quoi ? » « Mes enfants ont fait le nouvel an entre eux. » Et son fils de 18 ou de 19 ans a fait le nouvel an cette année avec tous ses potes et c'était zéro alcool. Ça c'est des choses pour nous, pour notre génération, qui semblent assez improbables. Mais ça c'est la réalité. Moi j'étais aux Etats-Unis au mois d'avril. J'ai pas un client qui ne m'a pas parlé. de vins sans alcool, qui ne m'a pas demandé comment on pouvait les aider. Au Chili, c'est aussi en train d'arriver. Donc, est-ce que ça va être une niche ? Est-ce que ce que je ressens, c'est que les boissons sans alcool aujourd'hui sont en train de basculer d'une consommation qui était surtout centrée avant sur les femmes enceintes et les seniors qui prenaient des médicaments, et on sent que c'est en train de se prémiumiser. On sent qu'il y a des gens qui font attention à leur santé. Il y a des gens qui font le choix de ne pas consommer d'alcool, peut-être aussi chez les jeunes parce qu'ils consomment un petit peu plus de drogue que nous. Il y a des gens qui adorent le vin comme nous, qui ne boivent peut-être pas la semaine et boivent le week-end. Et peut-être que de temps en temps, le midi ou le soir, apprécieraient de boire un verre qui ressemble à du vin au lieu de boire de l'eau. Finalement, moi, je me dis qu'il y a un océan possible. d'opportunités avec ces nouvelles méthodes et ces nouvelles consommations. Et j'avoue que j'aimerais bien que la filière aille plus vite.

  • Speaker #1

    On est d'accord et c'est vrai que ce n'est pas forcément, je dirais, un reproche par rapport aux producteurs eux-mêmes, parce qu'ils ne peuvent pas être partout. On n'oublie pas que ça vient de la terre et que ça reste des agriculteurs. C'est peut-être au niveau des organismes autour, peut-être des institutions, de prévenir et d'amener parfois des... Des alertes un peu plus soutenues.

  • Speaker #0

    Je pense que ça va se décoincer avec des success stories.

  • Speaker #1

    Exactement. Regarde, j'ai entendu parler, alors je n'ai pas le nom en tête, je suis vraiment désolée pour la coopérative qui le fait, mais on fait du ketchup maintenant.

  • Speaker #0

    Ah oui, oui, j'ai vu. Voilà,

  • Speaker #1

    ça fait sourire. Tu dis, mais oui, c'est une façon de dire, diversifions-nous. Oui, oui. Et on a des vignes et c'est bien de... Que ces produits soient finalement utilisés pour d'autres produits.

  • Speaker #0

    Bien sûr, moi quand je me balade dans l'entre-deux-mers aujourd'hui, le paysage a tellement changé en dix ans, que je me dis que si demain il y a la possibilité de développer des nouvelles boissons à base de vin désalcoolisées, moi je n'ai aucun problème à ce que ça ne s'appelle pas vin, parce que je pense que le consommateur, ce n'est pas ça qu'il cherche. Mais si ça peut permettre à des vignerons de gagner de l'argent, de se développer sur des nouveaux marchés et de préserver les paysages sans arracher la vigne. Je trouve que c'est un truc qu'il faut regarder.

  • Speaker #1

    Alors, on va revenir sur une question concernant justement cette rigueur scientifique, l'innovation technologique et le savoir-faire artisanal. Comment Vivels ou la société arrivent à conjuguer tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors, au niveau de la R&D, on a... On a depuis 5 ans franchi une sorte de virage où on s'est dit le monde va tellement vite. On a développé tout ce qui est partenariat en se disant on va intégrer dans nos solutions d'autres produits qui vont peut-être apporter des bénéfices en oenologie de précision qu'on n'a pas encore développé et plutôt que de développer les mêmes produits, passons des partenariats de façon à aller plus vite et à ne pas tout développer entre guillemets in-house.

  • Speaker #1

    Quand tu dis partenariat, c'est-à-dire trouver des entreprises spécialisées dans un domaine très particulier, très pointu ?

  • Speaker #0

    Oui, je peux en citer deux. On a deux partenariats aujourd'hui. On en a un avec la société Onafis qui a développé un capteur de densité qui est relié dans notre software Kipe qui permet de mesurer automatiquement la densité. Ça c'est quelque chose qui vient compléter notre savoir-faire et apporter de la valeur ajoutée à notre proposition de valeur globale. On a monté un partenariat, on est monté au capital d'une start-up qui s'appelle Bienesis qui est issue de l'Innovation Lab de Michelin qui est en train de développer un système multi-aléa de protection de la vigne. Vivelys a beaucoup travaillé sur tout ce qui concerne le rendement, qui est une vraie problématique, qui est la conséquence des aléas climatiques. On a travaillé avec beaucoup de partenaires et on s'est rendu compte que c'est quand même un sujet qui est très complexe. On a décidé de basculer notre stratégie d'une stratégie de développement vers le rendement et une stratégie de développement et d'innovation vers la protection de la vigne. Et là, on a rencontré ces deux fondateurs qui sont... Deux personnes vraiment brillantes qui sont en train de développer une solution qui est installée à l'IFV dans le Beaujolais et chez deux grands vignerons en Bourgogne. On a eu les premiers résultats qui donnent des résultats très chouettes. Et puis, ça typiquement, c'est pour continuer à avancer. Tout ce qui concerne l'IA chez nous, ça nous aide beaucoup. toutes nos solutions digitales, notamment dans le codage. Donc, on fait évoluer nos solutions digitales. Je pense qu'aujourd'hui, on a une solution de pilotage des fermentations alcooliques qui s'appelle Kipe, qui est probablement la solution la plus performante du marché. Et on l'a développée en faisant appel à l'IA, notamment sur la partie codage. Et après, sur la stratégie d'innovation chez Boisé, On a beaucoup travaillé ces derniers temps sur des sujets spécifiques liés à la consommation et je reviens sur le sans-alcool. On s'est rendu compte que quand tu désalcoolises un vin, un vin équilibré, c'est un vin qui va être stable et équilibré sur quatre grandes dimensions, l'astringence, l'acidité, l'aromatique et la sucrosité. Et quand tu bascules sur la désalcoolisation, tu exploses l'astringence, tu exploses l'acidité, tu perds l'aromatique et le sucre, il faut en mettre beaucoup. Donc on a développé deux choses pour répondre à ces attentes-là. On a réussi à développer deux copeaux ultra-sucrants, qui sont probablement les copeaux qui apportent le plus de sucrosité sans sucre, pour pouvoir préparer les vins à la désalcoolisation. Alors ça ne fait pas des miracles, ça ne rééquilibre pas, mais ça prépare le vin. Et on finit ensuite avec quelques gouttes de notre goutte de magie, boisé absolu, pour pouvoir en fait... Et on a fait des panels consommateurs il y a un an et demi. On avait mis un sauvignon blanc au milieu de notre vin. C'était un sauvignon blanc sans alcool. Et je peux te garantir qu'on n'a eu aucune remarque disant « Oh là là, c'est pas bon, c'est sans alcool » . Non, ça ne s'est pas vu. Parce qu'on amène tous les codes du vin. Donc en fait, l'innovation chez nous, elle est très, très étroitement liée aux besoins de nos clients. Notre équipe R&D passe. beaucoup de temps régulièrement à faire des entretiens avec tous nos clients, les grands, les moyens, les clients entre guillemets plus petits, pour s'assurer que notre feuille de route est bien calée sur les enjeux du moment.

  • Speaker #1

    Et alors quand tu parles des copeaux, on en parlera sûrement dans la partie RSE, mais très très rapidement, ça reste quand même des produits très naturels où il y a quand même beaucoup d'intrants de chimie autour de ça ?

  • Speaker #0

    Dans les copeaux ?

  • Speaker #1

    tout ce qui est copeau ce fameux copeau le copeau sucrant ?

  • Speaker #0

    ah non non non c'est 100% naturel c'est en fait chez Boisé on a une approche qui est très particulière en fait le chêne dans la nature c'est une matière première donc qui met 150 ans à pousser et qui dans une forêt quand tu vas acheter un lot de mérins tu vas avoir une énorme variabilité au niveau de l'ADN et notamment sur l'aromatique donc tu peux avoir Dans un même lot, un tronc, il y aura zéro molécule qui sont intéressantes pour l'élevage du vin et l'autre juste à côté va y en avoir 100. Nous, chez Vivellis, ce qu'on fait, c'est qu'on a mis en place un système où on identifie une centaine de molécules du chêne et on sait... En fonction de la concentration de ces molécules dans notre matière première, on va pouvoir faire soit des bois qui vont apporter de la fraîcheur, soit des bois qui vont apporter du volume, soit des bois qui vont être plus sur des arômes de vanille et de pâtisserie. Et donc chez nous, on s'astreint à faire toutes ces classes pour pouvoir apporter des bois précis au niveau aromatique de façon répétable. Et pour revenir sur ces copeaux, qui ont un taux de sucrosité dans le vin sans apport aromatique, c'est l'analyse du chêne et les tris qu'on fait en amont dans notre usine, avec aussi bien sûr des process, mais il y a zéro intrant. C'est de la matière première naturelle et zéro intrant. C'est juste torréfié.

  • Speaker #1

    D'accord, merci pour cette précision. Alors on va passer à un sujet qui tourne autour de la femme que tu es, Karine. Karine, quel est ton pourquoi le matin ?

  • Speaker #0

    D'être heureuse. C'est ce que je t'ai dit tout à l'heure, d'être heureuse, de m'amuser, de faire plaisir, de progresser, de faire avancer les choses.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des rituels ou pas forcément ?

  • Speaker #0

    Non, je ne suis pas du tout exemplaire sur le sujet.

  • Speaker #1

    Tu n'as pas une routine ?

  • Speaker #0

    Non, je ne fais pas de la méditation, je ne vais pas faire une heure de sport pour me démarrer la journée. je suis pas du tout disciplinée. Moi, mon rituel qui est important dans ma semaine, c'est le vendredi soir, quand je rentre à la maison, c'est d'ouvrir une bouteille de vin ou de bulles avec mon mari pour fêter nos retrouvailles.

  • Speaker #1

    C'en est un, il y a un beau rituel. Est-ce que tu aurais un secret de femme à nous partager ?

  • Speaker #0

    Un secret de femme ? J'ai pas de secret de femme qui ne soit pas déjà connu, genre dormir, manger, équilibrer. Non, moi je crois que ce qui fait que je tiens debout et que j'ai cette énergie, c'est d'oser. Peut-être que c'est ça le secret. Alors notamment dans les éléments que tu avais partagé avec moi, il y avait cette question du syndrome de l'imposteur. Et ça rejoint un secret de femme pour moi. Le syndrome de l'imposteur, c'est vraiment quelque chose qui mérite et qui fait remonter mes instincts féministes. Parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, les femmes sont toujours obligées de prouver dix fois plus que les hommes qu'elles méritent leur place. Et je pense qu'elles sont quand même régulièrement remises en cause, d'une manière générale. Enfin, il faut toujours être dans cette logique-là. Et si ça m'énerve, si ça m'irrite... C'est qu'en fait, ça crée du doute chez les femmes, alors que c'est le monde extérieur qui renvoie quelque chose qui n'a pas lieu d'être. Et donc, pour moi, vraiment, le secret, c'est d'être... c'est d'oser. Voilà. Et on a le droit d'essayer quelque chose. Si on travaille et si on fait ce qu'il faut, les chances de réussir sont élevées. Et puis, si jamais on n'y arrive pas, ce n'est pas grave, on fait autre chose. Voilà.

  • Speaker #1

    Une de tes réussites, c'est ta contribution à l'essor de la capsule à vis entre 2000 et 2015 dans la percée du bouchage alternative. Donc il y a eu un côté quand même assez leader dans cette participation-là. Quel conseil tu donnerais à nos auditeurs qui nous écoutent pour justement devenir leader dans leur domaine ?

  • Speaker #0

    D'oser, parce qu'encore une fois, moi je me souviens très bien qu'en 2003, quand j'ai commencé à les présenter La capsule Stelvin à Bordeaux, à Desvignerons, je me suis pris beaucoup de murs, beaucoup, beaucoup de murs, beaucoup de râteaux. Je n'ai pas eu toujours des réactions très positives et c'est parce que j'ai persévéré et que, bien sûr, on a monté beaucoup de choses, en s'intéressant aux consommateurs, que finalement ça a marché et ça correspondait surtout. surtout à une époque, et c'est aussi pour ça que le bouchon de diam' en parallèle a parfaitement réussi aussi, c'est que ça répondait à une vraie problématique sur le marché, qui était le goût de bouchon, mais pas que, les goûts déviants liés au bouchon naturel, les problèmes d'oxydation, je me souviens d'avoir lu un dossier RVF où c'était l'oxydation des Grands Bourgognes, où il y a eu un ou deux millésimes, où tous les Grands Bourgognes avaient eu des lots de bouchons naturels, ils étaient complètement flingués. Et j'avoue que moi aujourd'hui, par rapport à ça, je suis en tant que consommatrice sur ce sujet-là en particulier. Je trouve que c'est chouette que ça ait fait évoluer les choses parce qu'on prend quand même un peu moins de risques. Mais il n'y a rien de plus qui m'énerve quand j'ouvre une bouteille qui a un goût de bouchon ou que le vin soit oxydé.

  • Speaker #1

    J'aime à dire que les vins de femmes marquent notre époque avec ton expérience qu'ont-elles apporté à ce bel univers.

  • Speaker #0

    Les femmes du vin. On a probablement apporté de la finesse, le sens du partage. On a probablement fait évoluer des profils, peut-être un peu moins bodybuildés, vers des choses peut-être un petit peu plus élégantes. Moi je suis très heureuse que dans les 35 dernières années, le vin il y a 30 ans c'était très masculin. C'était un métier où il y avait des notions de pouvoir qui étaient assez fortes. On aimait les vins très costauds et je pense qu'aujourd'hui on a quand même réussi à évoluer. Moi j'aime bien les vins équilibrés, avec de la finesse, de la longueur en bouche, des tannins soyeux. J'aime bien les choses en bouche qui soient élégantes.

  • Speaker #1

    Alors quelles valeurs aimerais-tu transmettre à celles et ceux qui te suivent, que ce soit dans le vin ou ailleurs ?

  • Speaker #0

    Moi, je crois que j'ai trois valeurs qui ont toujours guidé ma vie. La première valeur dans ma vie professionnelle, bien sûr, c'est la valeur du travail. Je suis convaincue que pour y arriver, il faut bosser. Je veux dire, rien n'arrive sans travail. Je pense qu'il faut être patient, qu'il faut être généreux. J'espère être quelqu'un de généreux. Moi, j'ai ma maman qui m'a toujours appris deux choses. La première, elle m'a toujours dit, quand on était adolescente avec ma sœur, qu'il valait mieux donner que recevoir. Et c'est vrai que c'est toujours agréable quand on offre quelque chose à quelqu'un.

  • Speaker #1

    C'est une personne qui compte beaucoup pour toi ?

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est mon pilier, ma maman. Je suis très fière d'elle. C'est une femme incroyable. C'est une grande dame pour moi dans la vie professionnelle du XXe siècle. Oui,

  • Speaker #1

    parce qu'elle a été la première. Première directrice de Prisunic.

  • Speaker #0

    Exactement. Maman a été la première femme directrice d'un Présunique dans les années 80. Donc, il faut se remettre dans le contexte des années 80, de la grande distribution, manager des équipes de 80 personnes, dont des équipes de bouchers, de charcutiers, des métiers très difficiles. Clairement, elle a fait baisser le plafond de verre, maman.

  • Speaker #1

    Oui, j'imagine. C'est un très, très bel exemple.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Et puis, voilà.

  • Speaker #1

    On va terminer sur des notes légères. Si Dionysos était une femme, qu'écouterait-elle comme musique ?

  • Speaker #0

    Alors moi, parce que ce serait la déesse de la danse, elle danserait sur la table. Donc voilà, on est au mois de septembre. Pour moi, c'est évidemment Earth, Wind & Fire. Ah, merveilleux !

  • Speaker #1

    Do you remember ? Merveilleux. Quel vin boirait-elle ?

  • Speaker #0

    Eh bien, moi, je verrais bien Dionysos boire de magnifiques bulles fines et rosées, que ce soit du champagne ou du crément. Et je la verrais bien aussi boire un magnifique sauvignon exubérant au niveau aromatique. Et au niveau du rouge, je la verrais bien boire... Un Pessac-Léognan, un vin très très équilibré, qui est ma petite Madeleine de Proust.

  • Speaker #1

    Si Dionysos était une femme, quel livre dirait-elle ?

  • Speaker #0

    Alors là, en fait, je me dis que peut-être plutôt que de lire, elle pourrait écrire la bande dessinée de la fabuleuse histoire du vin depuis 10 000 ans. C'est un livre que mes enfants m'ont offert cette année à mon anniversaire. et c'est vraiment une BD un peu documentaire qui est absolument génial. Moi je crois que ça lui irait bien d'être l'écrivain de ce livre, de cette BD.

  • Speaker #1

    Alors pour terminer... Tu avais une personne à qui tu aimerais vraiment rendre hommage, avec beaucoup de gratitude ?

  • Speaker #0

    Alors là, sans aucun doute, la personne à qui j'ai envie de rendre hommage avec une profonde gratitude, c'est le père de mes enfants, sans qui rien n'aurait été possible. Je le remercie depuis 35 ans pour son soutien, pour son amour aussi, et puis surtout, c'est quelqu'un qui a toujours fait passer l'organisation, toujours la logistique. Il a toujours été là pour mes enfants. Moi, j'ai toujours eu des postes avec énormément de déplacements. Et dans l'organisation de la semaine, il a toujours eu la gentillesse de faire passer 80% de mes déplacements dans l'agenda et moi 20% des siens sans jamais, jamais me faire culpabiliser. donc je ne sais pas s'il va écouter ce podcast mais si jamais il l'écoute j'ai un mot à lui dire c'est Landman à la gare et il comprendra ce que ça veut dire alors merci beaucoup pour cet épisode cet entretien Karine alors si les auditeurs souhaitent te contacter il

  • Speaker #1

    y a le site internet de Vivellis vivellis.com et sur les réseaux sociaux et évidemment sur LinkedIn on peut te retrouver absolument,

  • Speaker #0

    merci beaucoup Aurélie c'était un plaisir merci à toi

  • Speaker #1

    Comme toujours, je remercie mon invité pour la qualité d'échange et son authenticité. J'espère que vous avez apprécié comme moi les sujets abordés. N'hésitez pas à laisser vos commentaires. Alors, puisque vous avez aimé cet épisode, mettez plein d'étoiles pour plus de visibilité et partagez-le à au moins trois personnes. Enfin, pour suivre l'actualité du podcast, si Dionysos était une femme, à sa page LinkedIn et sur Instagram. Likez et partagez. Merci. A très vite !

Description

Dans cet épisode de Si Dionysos était une femme, Aurélie Charron reçoit Karine Herrewyn, directrice générale de Vivelys et Boisé France, deux entités du groupe Oeneo pionnières de l'œnologie de précision. Originaire de Dunkerque, Karine nous raconte son parcours exceptionnel, de ses débuts dans le vin à la direction d’un groupe international, tout en brisant les plafonds de verre. Elle partage sa vision du leadership au féminin, son approche innovante de l’œnologie et ses projets ambitieux autour des nouvelles boissons et du vin désalcoolisé. Un portrait inspirant d’une femme qui conjugue science, savoir-faire et audace, tout en gardant le plaisir et le bonheur au cœur de son quotidien.


Suivre l'actualité de mon invité Karine Herrewyn sur Linkedin et le site web de Vivélys et Boisé france


Je remercie mes invités et vous, chers auditeurs. C'est grâce à vous que ce podcast a sa raison d'être depuis 2020.

Partagez-le, likez, commentez!

Avec toute ma gratitude.

Aurélie Charron


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Transcription

  • Speaker #0

    « Si Dionysos était une femme » , le premier podcast dédié aux femmes leaders dans l'univers du vin. Ensemble, découvrons le parcours exceptionnel d'une femme inspirante, d'une femme puissante en toute authenticité. Bienvenue ! Mon invitée du jour est une femme dont le parcours et le nom semblent écrits par le destin. Originaire de Dunkerque, une ville où l'on cultive le sens de la fête et de la convivialité, elle porte un patronyme évocateur, Herrwyn, qui signifie tout simplement « Monsieur Vin » en flamand. Ajoutez à cela les adresses de vie toujours liées aux vignes et l'on comprend que Karine était faite pour évoluer dans cet univers. Aujourd'hui, elle est directrice générale de Vivelys et Boisé France, deux entités du groupe Oneo, pionnières de l'onologie de précision. Son rôle ? transformer une vision en réalité, comme une véritable chef d'orchestre, en accordant innovation, science et savoir-faire pour aider les vignerons du monde entier à révéler l'âme de leur vin. Mais ce qui rend son leadership unique, c'est sa manière de conjuguer force et douceur. Karine parle d'une main de fer dans un gant de velours. Ses équipes voient une femme capable d'embarquer chacun autour d'un projet qui a du sens, avec passion, conviction et optimisme. Et l'anecdote qui dit beaucoup de son caractère au début de sa carrière, un directeur export lui a déclaré que l'export n'était pas un métier pour les femmes. Une phrase qu'elle a transformée en moteur en brisant un plafond de verre après l'autre jusqu'à diriger aujourd'hui une entreprise qui rayonne sur tous les grands vignobles du monde. Bienvenue à toi Karine ! Dans si Dionysos était une femme.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Aurélie, quelle introduction, merci infiniment.

  • Speaker #0

    Je te remercie. Alors, pour commencer, si Dionysos était une femme, cela évoque quoi pour Karine Erwin ?

  • Speaker #1

    Alors, franchement, je ne m'étais pas posé la question avant que tu m'invites dans ton podcast. Et je me suis dit, Dionysos, c'est le dieu du vin, de la fête, de la démesure. Et finalement, c'est probablement une femme. En tout cas, pour moi, ce serait une femme qui ne demanderait pas la permission, une femme qui serait une figure de liberté, une femme qui oserait. et donc je trouve que finalement ça a beaucoup de sens.

  • Speaker #0

    Alors merci, merci pour cette introduction sur si Dionysos aussi était une femme. On va parler de ton parcours. Tu rêvais à quoi à 10 ans quand tu étais enfant ?

  • Speaker #1

    Alors moi j'ai eu un déclic quand j'étais enfant, adolescente. Je voulais absolument être heureuse. Et j'ai fait en sorte, pendant tout mon parcours, de m'entourer de gens optimistes et de gens qui me rendent heureuse. Donc je crois qu'à 10 ans, j'avais envie d'enfoncer des portes, j'avais envie de tracer mon chemin. Mais tout ça avec un équilibre et tout en étant heureuse.

  • Speaker #0

    Merveilleux, c'était une recette à nous partager avec plaisir. C'est peut-être justement parce que tu es attachée aux origines dunkerquoises, qui est cette ville festive et chaleureuse sûrement. En quoi ce nord t'a façonné ?

  • Speaker #1

    Le nord de la France, c'est une région, la chanson qui dit que les gens du nord ont le soleil dans leur cœur, qu'ils n'ont pas dehors, elle est tellement vraie. Moi je me sens comme un poisson dans l'eau à chaque fois que je retourne à Dunkerque. Ça se ressent, je pense, dans l'éducation, ça se ressent, un exemple tout simple, à Dunkerque je prends le bus, parce que le bus c'est gratuit, donc je ne loue plus de voiture pour aller voir ma maman, et quand vous montez dans le bus, vous dites bonjour aux gens. Quand les gens montent dans le bus, ils disent bonjour. Quand ils descendent du bus, ils disent bon, au revoir, bonne journée. Pour moi, mes enfants, mon mari, à chaque fois qu'on va à Dunkerque, on est un peu émerveillé par cet état d'esprit des gens du Nord qui restent et qui est un état d'esprit chaleureux, solidaire. Et je pense des gens qui sont très bien élevés.

  • Speaker #0

    Néanmoins, ton nom, Erwin, veut dire monsieur vin en flamand. Et comme je disais dans l'introduction aussi, tu habitais pas mal de rues avec des noms de vignes. Est-ce que tu y voyais un signe, presque un destin écrit ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, c'est une remarque que je me suis faite il y a quelques années. C'est quelque chose que j'aime beaucoup expliquer. Parce que oui, Erwin en flamand, ça veut dire Monsieur Vin. Et c'est vraiment le hasard. quand j'ai... Commencé à travailler dans le nord de la France, à Douai, j'habitais Quai des Vignes. Quand j'ai pris un poste chez Saint-Gobain-en-Ballage à Chalons-sur-Saône, j'habitais rue Saint-Jean-des-Vignes. Quand on est arrivé à Bordeaux avec mon mari, après quelques années à Paris, on a emménagé dans une maison de vignerons entre Carbogneux et La Louvière, deux chemins des vignerons, et on a acheté une maison, chemin de la source. Et je trouve que quelque part, il y a une... Ça me fait plaisir de me dire que peut-être j'étais faite pour être une femme du vin.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'était une belle synchronicité. Tu as étudié à Angers avant de démarrer dans le groupe Saint-Arnoux, à Saint-Omer, et tu racontes que ce fut une expérience incroyable. Qu'est-ce que cette première immersion dans le vin t'a transmis ?

  • Speaker #1

    Alors, moi j'ai eu la chance de démarrer ma carrière dans le vin, donc juste après mes études, dans le groupe Saint-Arnoux. J'ai eu la chance de travailler à côté d'un monsieur qui s'appelle André Pécoeur, qui est une personne absolument incroyable. Et à cette époque-là, je travaillais très proche de lui. Donc, il m'a vraiment inculqué le goût de l'effort, le sens, le bon sens dans les affaires, le goût du travail. Et j'ai appris un truc avec lui, c'est qu'il y a une justice dans le travail. C'est-à-dire que les gens qui bossent, les bosseurs, récoltent toujours les fruits de leur travail. Et ça, c'est quand même bien de se dire qu'il y a toujours une justice. C'est la valeur travail prime.

  • Speaker #0

    Alors, on t'a dit un jour que l'export n'était pas... pas un métier pour les femmes. Comment as-tu transformé cette phrase en moteur plutôt qu'en frein ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, pour tout te dire, parce que j'ai deux anecdotes sur le sujet, mais quand je suis allée le voir, en fait, quand j'avais 16 ans, j'ai demandé à maman si je pouvais aller passer 4 mois au Canada dans une famille. Je voulais apprendre l'anglais, puis j'avais envie de vivre une expérience. Et donc, à 23 ans, dans les années 90, il se trouve que je... Je parlais très bien anglais, ce qui était quand même encore assez rare à l'époque. Et donc je suis allée voir le directeur export du groupe Saint-Arnoux et je lui ai dit est-ce que je pourrais intégrer ton équipe ? Et c'est vrai qu'à l'époque il m'a dit bah non, l'export c'est pas fait pour les femmes, tu vas avoir des enfants et tu vas t'en occuper. Sur le coup, sincèrement, j'ai pas eu de réaction épidermique. J'ai plutôt passé mon chemin en fait. C'est-à-dire qu'en parallèle, j'ai été... contacté par un cabinet de recrutement, c'était encore le début des cabinets de recrutement, pour un job chez Saint-Gobain Emballage. Et je crois que j'ai fait les choses vraiment très simplement, de façon intuitive. Ça n'a pas été forcément à 24 ans une réflexion très raisonnée, comme on peut le faire peut-être maintenant. J'ai suivi mon instinct et je me suis dit, bon, ok, ce n'est pas l'international, mais c'est un très grand groupe, vas-y, fonce.

  • Speaker #0

    Alors tu as dirigé justement des projets internationaux quand même par la suite et tu as pris les rênes de Vivellis et Boisé France. Déjà, est-ce que tu peux nous présenter Vivellis et Boisé France ?

  • Speaker #1

    Alors Viveys et Boisé, donc Vivelys c'est une société qui est spécialisée dans l'œnologie de précision. C'est une société qui fait partie du groupe Euneo, un groupe français de 1200 personnes qui fait à peu près 300 millions d'euros de chiffre d'affaires. Dans le groupe Euneo, il y a deux divisions, la division bouchage avec ce fabuleux bouchon diam. qui a été lauréat hier à Paris du prix BFM Business Félicitations ! et qui a révolutionné le monde du vin dans les 20 dernières années de façon évidente et puis il y a dans le groupe Eneo une division élevage avec d'un côté les très belles barriques Seguin-Moreau et de l'autre, Vivellis. On est des experts de l'œnologie de précision et on fait ça grâce à notre expertise dans l'interaction du vin, du bois et de l'oxygène et notamment avec une magnifique marque qui s'appelle Bois et France qui est très reconnue dans le monde. Donc c'est des produits, des bois œnologiques qui sont précis, répétables et durables.

  • Speaker #0

    Alors quels ont été justement les tournants qui t'ont... Le plus marqué au sein de cette entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors, quand je suis arrivée en 2017, maintenant c'est facile de faire l'analyse, je suis arrivée au moment où la consommation des vins s'est littéralement effondrée. Quand tu regardes l'évolution de la consommation et le rapport de l'OIV, tu vois bien qu'on a perdu dans les 8 dernières années à peu près 32 millions d'hectos en consommation. C'est l'équivalent de la totalité de la consommation du marché américain. Donc ça veut dire que ça a des changements très structurels avec nos clients. Et en fait, ce qu'on peut constater aujourd'hui, et ça c'est le premier point, et le deuxième point, c'est l'impact des aléas climatiques. Donc depuis 2017-2018, on ne parle plus de changements climatiques, mais d'aléas climatiques et d'impact des aléas climatiques sur le vignoble et donc sur nos clients. Et nous, on s'est quand même très vite rendu compte que ça générait beaucoup d'incertitudes sur le marché et sur nos clients. Et donc, l'impact, c'est que dans les 7 ou 8 dernières années, on a eu de cesse de nous interroger et d'adapter notre stratégie à l'évolution de notre marché. Et donc, on se pose tout le temps la question, comment est-ce qu'on peut aider nos clients ? Alors, notre mantra, c'est aider les clients à prendre les bonnes décisions au bon moment. Et comment on peut aider nos clients à prendre les bonnes décisions au bon moment ? C'est en leur proposant des produits adaptés soit à cette problématique des aléas climatiques, soit à la problématique de la compétitivité. Et donc Vivellis, on intervient à trois moments importants dans la vie d'un vigneron. Le premier, c'est les vendanges, grâce à un outil chez nous qui s'appelle l'Iostem, qui permet de mesurer l'indice de maturité du raisin. Et donc ça permet aux vignerons... d'aider à vendanger parcelle par parcelle au bon moment. Vendanger au bon moment et d'optimiser le potentiel raisin, c'est optimiser la qualité du millésime. On intervient ensuite dans un moment ultra stressant pour le vigneron, c'est la gestion des fermentations, la gestion globale des fermentations. Il faut savoir que dans le monde aujourd'hui, il y a une fermentation sur quatre qui ne se passe pas bien.

  • Speaker #0

    Alors ça, j'étais étonnée de lire ça, effectivement, une sur quatre, c'est quand même beaucoup.

  • Speaker #1

    C'est énorme, c'est un sujet tabou. Et nous, aujourd'hui, chez Vivellis, on a développé deux solutions qui sont très complémentaires, qui permettent, c'est Ecolis, et qui permet d'un côté de multiplier soit des levures indigènes, soit des levures commerciales, pour avoir des levures championnes du monde, fraîches, qui vont être capables de mener les fermentations jusqu'au bout. et qui va permettre de faire des économies très substantielles aux vignerons. Donc ça a aussi un intérêt à la fois en termes de qualité et en termes de compétitivité. Et on a un outil qui est un logiciel qui permet d'établir un modèle, c'est un modèle prédictif qui permet d'injecter les apports d'oxygène aux levures au moment où elles en ont besoin. Et donc en fait ça c'est très important parce que qu'est-ce qui se passe lorsqu'un vigneron est confronté à une fermentation alcoolique ? une langue languissante ou un arrêt de fermentation, on prend le risque que cette cuve puisse être déclassée dans une autre cuvée. Donc c'est potentiellement une perte de chiffre d'affaires, potentiellement une perte de marge. Donc ce sont des solutions qui créent de la valeur.

  • Speaker #0

    Alors j'imagine que le service R&D doit être très très important au sein de Vivellis et en même temps aujourd'hui avec les tendances de consommation qui sont en pleine mutation, est-ce que là aussi Vivellis vous investissez du temps ou est-ce que vous faites également part de l'IA dans vos suggestions d'amélioration de produits futuristes ? Où est-ce que vous en êtes ?

  • Speaker #1

    Chez Vivelys, on investit à peu près 10% de notre chiffre d'affaires tous les ans en R&D. C'est le cœur de notre développement. Et quand vous posez la question à un client, j'ai fait une tournée en Amérique latine récemment, systématiquement, je demande au client, qu'est-ce que vous attendez d'une société comme Vivellis aujourd'hui pour continuer à vous accompagner ? Vraiment tous me disent, Karine... Vive Élise, vous êtes vraiment une société innovante. S'il vous plaît, continuez à innover, continuez à nous apporter des solutions qui vont nous aider demain. Pour donner un exemple par rapport à l'évolution des profils, des boissons. Alors moi, dans ma carrière, j'ai un mot un peu fil rouge. C'est le mot alternatif, puisque j'ai travaillé dans le bouchage alternatif. Aujourd'hui, avec Vivelys, on n'en a pas encore parlé, mais la troisième période où on intervient dans la vie d'un vigneron, c'est l'élevage. Et avec notre expertise entre les apports d'oxygène et boisé, on est capable d'aider les vignerons à transiter d'un élevage traditionnel à un élevage avec des douelles et des apports d'oxygène, ce qui permet aussi de faire des plans d'économie importants en élevage. Donc ça, c'est ce qu'on appelle l'élevage alternatif. Et aujourd'hui, grâce à l'innovation, une innovation qu'on a lancée il y a deux ans, on est en train de travailler comme des dingues sur les nouvelles boissons alternatives. Donc les boissons sans alcool, les boissons à base de vin sans alcool, et les nouvelles boissons à base de thé et d'hydrolat de plantes,

  • Speaker #0

    par exemple. Donc vous allez au-delà du raisin en lui-même, vous allez chercher le thé, d'autres boissons comme les kombuchas, les choses comme ça aussi ?

  • Speaker #1

    Alors oui, en fait, quand on a commencé à travailler sur ce projet Boisé absolu, qui est un extrait naturel de chêne extraordinaire avec une concentration aromatique assez spectaculaire. On appelle ça notre goutte de magie. Tu mets un quart de goutte dans un litre et tu apportes toute la complexité, l'élégance et l'aromatique que tu peux trouver dans le bois. C'est une matière absolument fabuleuse. Au départ, lorsque l'on a développé ce produit, on avait une visée notamment pour le marché américain. l'Amérique latine. Et puis assez rapidement, on s'est rendu compte des bénéfices que ça a apporté sur les boissons sans alcool, sur la bière, sur la bière sans alcool. Et puis là, on ne peut plus nous arrêter aujourd'hui. C'est-à-dire que c'est sûr qu'on est en train d'ouvrir le champ des possibles. Et pour reprendre sur ta question sur l'innovation, quelque chose dont je suis très fière, c'est qu'aujourd'hui, grâce à l'innovation, on est en train d'étendre notre savoir-faire. de l'œnologie de précision à d'autres marchés. Donc le vin restera notre âme, notre cœur et nos poumons. Mais c'est sûr qu'aujourd'hui, il faut être réaliste, le marché des vins est en train de se rétrécir, c'est quand même assez structurel et c'est très important pour nous de nous diversifier.

  • Speaker #0

    Comme un vigneron doit aussi se diversifier.

  • Speaker #1

    Comme un vigneron doit se diversifier et explorer des voies nouvelles.

  • Speaker #0

    D'accord. Je fais juste une petite parenthèse. On entend un petit brouhaha derrière, mais effectivement, on enregistre à l'extérieur parce qu'il fait très, très beau. Et donc, on entend la vie, peut-être des oiseaux, peut-être des véhicules, mais ça fait partie du podcast « Si Dionysos était une femme » qui n'enregistre pas dans des studios, mais vraiment dans un milieu très commun à nous tous. Alors, je reviens sur cette question-là. On parle d'innovation, mais quand tu regardes en arrière, Est-ce qu'il y a un moment clé où tu t'es dit, ah là, j'ai passé un cap en tant que leader ?

  • Speaker #1

    Oh, quelle belle question. Je ne me suis pas posé cette question-là, mais je me suis posé la question, j'ai envie de passer un cap pour devenir leader. Par exemple, lorsque l'un de mes mentors m'a appelé, pour me dire, Karine, la direction générale de Vivelli se libère et vous devriez postuler. Travaillant dans un grand groupe à 50 ans, donner sa démission, il faut quand même bien réfléchir. Et en fait, moi, je l'ai vu comme le début d'un nouveau cycle, le début d'une nouvelle aventure. Je me suis dit quelque part, mais est-ce que je vais y arriver ? Mais très rapidement, je me suis dit, oui, vas-y, fonce, tu peux le faire.

  • Speaker #0

    Merveilleux. On va parler de vin. Quelle est ta relation à l'univers du vin ? Qu'est-ce qui te fascine dans ce vin ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a quelque chose qui me fascine dans le vin, c'est à chaque fois que j'ouvre une bouteille, parce que c'est quand même à la maison toujours moi qui suis à la manœuvre, je suis toujours fascinée par la rencontre entre un vin dans le verre. Donc, ces premières secondes où on découvre un vin, où on découvre l'aromatique, et où on déguste. Moi, quelle que soit la région, quelle que soit la couleur, c'est toujours un moment où j'ai une espèce d'attente, où je suis toujours contente. Après, moi, tout me fascine dans le vin. J'aurais adoré, pardon maman, mais j'aurais adoré être la petite fille d'un vigneron à Chassagne-Montraché. Ça aurait été un rêve. Mais moi j'aime tout, j'aime les vignes, j'aime les baies de raisin, j'aime les feuilles de vignes, j'aime les vignerons, j'aime l'odeur dans l'échée. Voilà, vraiment j'adore.

  • Speaker #0

    Alors tu as des citations fétiches, on va dire, qui sont les quatre accords Toltec. Pour quelles raisons ?

  • Speaker #1

    Parce que, d'abord je ne suis pas forte en citations, mais celles-ci m'ont marquée quand je les ai découvertes. Donc, c'est avoir toujours une parole impeccable, ne pas faire de suppositions, ne pas le prendre à titre personnel et toujours faire de son mieux. Et quand on est face à des situations délicates, mais d'ailleurs aussi bien dans sa vie personnelle que sa vie professionnelle, dans la vie professionnelle ça arrive quand même assez régulièrement c'est des citations quand on s'arrête et qu'on se dit ok allez communique, mais est une parole impeccable. Ça permet vraiment de prendre le contrôle, de maîtriser les choses. Quand on se dit, ok, face à ce problème-là, n'en fais pas une affaire personnelle. C'est toujours bien de se poser la question parce que ça permet de prendre du recul. Quand on se dit, fais de ton mieux, ça permet de toujours se reposer des questions. Pour moi, c'est vraiment quelque chose qui marche et qui m'a apporté... de la sérénité dans mes analyses, qui m'a apporté de la sérénité dans mes prises de décision, une sorte de recul et de prise de hauteur. Et puis ça va vite.

  • Speaker #0

    Je vais rebondir aussi sur... On a parlé de toi en tant que directrice générale, mais tu es aussi membre d'une association à Bordeaux qui s'appelle l'APM. Est-ce que tu peux en parler ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est l'association pour le progrès. C'est le progrès des entreprises par le progrès des managers. Moi je suis rentrée, alors c'est une rencontre merveilleuse, c'est le hasard dans une rencontre de réseau. J'ai rencontré l'animatrice du club APM Les Bonds d'Arguin. Je venais d'être nommée directrice générale, ça faisait moins d'un an que j'étais directrice générale de Vivellis. Et quand on est directrice générale, on est souvent seule face à certaines situations. Et en fait, ça permet de rencontrer un club de 20 ou 25 dirigeants dans d'autres secteurs d'activité. On se rencontre tous les mois et c'est l'occasion de partager nos solitudes, de partager nos réussites, de partager nos difficultés. Et alors, ce qui est merveilleux, c'est de se dire « Ah, je ne suis pas toute seule ! » Et ça, ça remonte le moral. Et on a la chance tous les mois de rencontrer un expert. Alors, ça peut être sur le développement personnel, mais ça peut être la formation sur, par exemple, le management. Moi, j'ai adoré une expertise avec un monsieur qui s'appelle Patrick Dutartre, qui a été leader de la Patrouille de France et que vous entendez sur les plateaux de télé, parce qu'il est conseiller au niveau du gouvernement. C'est un ancien militaire et c'est quelqu'un d'extrêmement brillant. et il fait du coaching en entreprise où il nous met face à nos... à notre réalité. En gros, il explique pourquoi la patrouille de France réussit à faire des figures à Mac2 dans le ciel, sans accident, parce qu'ils ont des checklists, parce qu'ils ont des processus, parce qu'ils font de la préparation, ils font de la simulation, ils font du briefing, ils font du debriefing. Il explique tout ça. Et il transpose en entreprise et il dit « Et alors, et vous, là-dessus, vous cochez quoi comme case ? » Et on s'aperçoit qu'il y a quand même quelques trous dans la raquette. Donc, en fait, non, pour moi, l'APM, c'est un moyen de me former. C'est, à mon avis, complètement nécessaire.

  • Speaker #0

    Et donc, en fait, c'était pour faire le lien avec les quatre accords Toltec, c'est-à-dire que tu viens aussi vérifier que tes quatre accords Toltec sont en adéquation avec aussi tout ce que tu retrouves dans cette association en tant que membre. Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui, tout à fait, tout à fait.

  • Speaker #0

    Concernant le leadership et le management, Tu décris ton style comme une main de fer dans un gant de velours. Alors concrètement, ça veut dire quoi au quotidien ?

  • Speaker #1

    En fait, ça me paraît dur quand je t'entends le dire, alors que moi quand je l'écris, c'est pas dur.

  • Speaker #0

    Non, c'est du velours, c'est tout doux.

  • Speaker #1

    Voilà. Ce que je veux dire par là, c'est que moi j'ai un style de management qui je crois est très participatif et collaboratif. Je sais bien sûr prendre les décisions quand il faut les prendre. J'aime beaucoup laisser mes équipes décider, prendre les décisions qu'ils le souhaitent, donc les faire travailler en autonomie. Et peut-être que je dis ça par rapport à un autre style de management où je pense que les femmes, et c'est la main de velours que je voulais signaler, je pense que les femmes dans le management sur la forme sont probablement plus... plus douce ou en tout cas plus dans l'écoute, plus dans le questionnement et dans l'accompagnement. J'ai rencontré peu de femmes leaders qui pourraient être cassantes, qui pourraient être un peu autoritaires. C'est ça que je voulais dire, une main de fer dans un gant de velours. On est capable de décider quand il faut, il n'y a aucun problème. Mais je pense qu'on n'a pas de style autoritaire. En tout cas, moi, c'est mon cas.

  • Speaker #0

    Dans les questions que j'envoie pour la préparation, Il y a un moment donné, je vous l'aime bien, qu'on parle de doute et d'obstacles. Et je n'en ai pas vu chez Karine Erwin de doute. Est-ce que je suppose que tu en as comme tout le monde ? Mais comment tu fais pour les surmonter ou les combattre ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, moi, je doute beaucoup. Je doute beaucoup. Je me dis souvent, oh là là, comment tu vas y arriver ? Je ne me dis pas, est-ce que tu vas y arriver ? Je me dis, comment tu vas y arriver ? Je pense que ça, ça vient de ma personnalité. Je suis quelqu'un de profondément optimiste et j'aime bien voir les choses de manière positive. Même par rapport à un problème grave, dans la mesure où le problème est arrivé et qu'il est grave, il n'y a pas d'autre choix que de trouver des solutions pour avancer. Je pense que c'est important de douter. Je doute, mais je mets en place des choses après, derrière, pour avancer.

  • Speaker #0

    Pour en revenir au réseau dont on a parlé, il y a l'APM, tu es également bénévole au bureau de l'association Vinceo, dont également je suis membre,

  • Speaker #1

    je m'y pousse cette année,

  • Speaker #0

    et on s'est rencontrés. Donc membre au club APM à Bordeaux, et récemment tu as également été introduite à la chaire de l'INSEC pour participer à un think tank. Qu'est-ce que ces rencontres et ces échanges t'apportent particulièrement ?

  • Speaker #1

    Là, c'est très récent. Je suis rentrée dans la chaire INSEC de l'économie du vin et des spiritueux au mois de mai. C'est encore très récent. On a fait deux rencontres. C'est une démarche réseau qui est inspirante, qui nourrit mes réflexions. Et là, par exemple, on est en train de se projeter sur des exercices de prospective. ... sur ce que pourrait être la filière. Alors, on peut parler de 40 ans comme l'a fait Vincio, mais là, je crois que c'est plus à 10 ou 15 ans. Donc, c'est des exercices intéressants parce qu'avec des paires, ce coup-ci, de la filière, on va échanger et on va partager nos visions. Et au bout du bout, moi, par rapport à Vivellis, c'est sûr que ça va beaucoup m'aider à nourrir la mienne.

  • Speaker #0

    Oui. Et donc, en fait, je pense que ça vient effectivement nourrir aussi l'aspect innovation en RSE au sein des différentes activités auxquelles tu participes.

  • Speaker #1

    Oui, alors après la RSE chez Vivellis et notamment avec Boisé, qui est notre site de production industrielle de nos bois oenologiques, c'est une démarche qui est portée par toute l'équipe. Donc, ce n'est pas que moi. J'ai des gens qui sont très, très engagés. Et la marque Boisé a toujours eu la RSE dans son ADN.

  • Speaker #0

    Et on va en parler dans un autre épisode juste après. Alors on va revenir sur le sujet également qui est très intéressant concernant ton rôle à Vivelys. Tu dis souvent que c'est de transformer une vision en réalité, comme une chef d'orchestre. Comment tu rends ce projet concret pour tes équipes et tes clients ?

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que moi j'aime bien, comme je te l'ai dit, j'aime bien évoquer la fonction de directrice générale comme un chef d'orchestre. Donc mon rôle c'est effectivement de faire en sorte que bien sûr le cap, la vision, la stratégie qui en découle, les plans d'action qui en découlent et les équipes s'accordent entre elles. Et en fait tout ça il faut qu'on arrive à être impactant sur le marché, créer de la valeur pour nos clients. Pour nos équipes et nos actionnaires, je pense que le mot qui est important là, c'est de faire des choses concrètes qui soient impactantes. Donc c'est un peu comme ça qu'aujourd'hui on est dans une situation quand même d'urgence. Le monde du vin tel qu'il était en 2017 et le monde du vin tel qu'il est aujourd'hui n'est plus du tout le même. Donc on ne peut pas se permettre de continuer à appliquer les mêmes solutions ou de faire les mêmes plans d'action aujourd'hui qu'il y a 7 ans. Sinon ça ne va pas marcher. On est en permanence en situation de crise. Et finalement, il faut essayer de faire de chacune des crises une opportunité. C'est ce que nous, par exemple, chez Vivelli, on fait en se disant, sur la partie vinif, comment on peut aider nos clients à être meilleurs, à préserver la qualité de leur vin tout en faisant des économies. Sur la partie élevage, on les accompagne en les aidant à maîtriser, à répliquer leur profil vin. en faisant des économies. Et demain, j'espère qu'on accompagne, on est en train de le faire, qu'on va réussir à accompagner ceux qui vont se diversifier dans d'autres marchés. Et on sera là pour les accompagner en étant capables. Je vais te donner un exemple concret. On est vraiment un spécialiste des apports d'oxygène. On a déposé le premier brevet de micro-oxygénation dans les années 96. C'est Vivellis qui l'a déposé. Et là on est en train de travailler sur comment fabriquer une bière qui va réellement titrer 0.0°C sans passer par le processus de désalcoolisation, en adaptant nos outils, notre maîtrise, notre expertise de la micro-oxygénation.

  • Speaker #0

    au produit bière et on l'a fait ici dans le Languedoc avec des brasseries comme Kisswing, comme Prism et on a réussi. Le résultat est fantastique, on y arrive, on a même vendu les premiers équipements dans deux brasseries dont une en Belgique. Donc voilà, c'est pour répondre à ta question.

  • Speaker #1

    C'est étonnant que vous n'ayez pas fait de test avec les bières belges directement, mais que vous ayez choisi l'Occitanie, c'est merveilleux.

  • Speaker #0

    C'était plus facile aussi pour nous en étant basé à Villeneuve-les-Maguelones. Il fallait faire pas mal d'essais et de production test.

  • Speaker #1

    C'est vrai que le laboratoire finalement est ici à Villeneuve-les-Maguelones. Oui,

  • Speaker #0

    l'usine de production. L'ARLD est aussi chez Boisé, mais on a deux sites qui sont très complémentaires.

  • Speaker #1

    Je voudrais rebondir sur ce que tu disais. Effectivement, la filière est en crise et on n'a pas du tout la même photo qu'en 2017 de la filière. Est-ce que tu penses que la filière entière est lucide par rapport à cette situation de crise ou pas encore ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai ma réponse personnelle, notamment sur les vins sans alcool. Moi, je ne suis pas là. Les boissons à base de vin désalcoolisées, puisqu'on a... pas le droit et je fais très attention. Les boissons à base de vin désalcoolisées, moi, sincèrement, je n'ai pas envie d'émettre d'avis sur est-ce que c'est bien ou est-ce que ce n'est pas bien. Moi, je ne regarde pas les choses comme ça, je regarde les choses par rapport au prisme du consommateur. Et ce que je vois, c'est que moi, dans mes enfants, ma fille, ne boit pas d'alcool. Je me souviens quand j'ai quelqu'un dans mon équipe qui m'a dit au nouvel an « Tiens, comment ça s'est passé ? Alors t'as fait quoi ? » « Mes enfants ont fait le nouvel an entre eux. » Et son fils de 18 ou de 19 ans a fait le nouvel an cette année avec tous ses potes et c'était zéro alcool. Ça c'est des choses pour nous, pour notre génération, qui semblent assez improbables. Mais ça c'est la réalité. Moi j'étais aux Etats-Unis au mois d'avril. J'ai pas un client qui ne m'a pas parlé. de vins sans alcool, qui ne m'a pas demandé comment on pouvait les aider. Au Chili, c'est aussi en train d'arriver. Donc, est-ce que ça va être une niche ? Est-ce que ce que je ressens, c'est que les boissons sans alcool aujourd'hui sont en train de basculer d'une consommation qui était surtout centrée avant sur les femmes enceintes et les seniors qui prenaient des médicaments, et on sent que c'est en train de se prémiumiser. On sent qu'il y a des gens qui font attention à leur santé. Il y a des gens qui font le choix de ne pas consommer d'alcool, peut-être aussi chez les jeunes parce qu'ils consomment un petit peu plus de drogue que nous. Il y a des gens qui adorent le vin comme nous, qui ne boivent peut-être pas la semaine et boivent le week-end. Et peut-être que de temps en temps, le midi ou le soir, apprécieraient de boire un verre qui ressemble à du vin au lieu de boire de l'eau. Finalement, moi, je me dis qu'il y a un océan possible. d'opportunités avec ces nouvelles méthodes et ces nouvelles consommations. Et j'avoue que j'aimerais bien que la filière aille plus vite.

  • Speaker #1

    On est d'accord et c'est vrai que ce n'est pas forcément, je dirais, un reproche par rapport aux producteurs eux-mêmes, parce qu'ils ne peuvent pas être partout. On n'oublie pas que ça vient de la terre et que ça reste des agriculteurs. C'est peut-être au niveau des organismes autour, peut-être des institutions, de prévenir et d'amener parfois des... Des alertes un peu plus soutenues.

  • Speaker #0

    Je pense que ça va se décoincer avec des success stories.

  • Speaker #1

    Exactement. Regarde, j'ai entendu parler, alors je n'ai pas le nom en tête, je suis vraiment désolée pour la coopérative qui le fait, mais on fait du ketchup maintenant.

  • Speaker #0

    Ah oui, oui, j'ai vu. Voilà,

  • Speaker #1

    ça fait sourire. Tu dis, mais oui, c'est une façon de dire, diversifions-nous. Oui, oui. Et on a des vignes et c'est bien de... Que ces produits soient finalement utilisés pour d'autres produits.

  • Speaker #0

    Bien sûr, moi quand je me balade dans l'entre-deux-mers aujourd'hui, le paysage a tellement changé en dix ans, que je me dis que si demain il y a la possibilité de développer des nouvelles boissons à base de vin désalcoolisées, moi je n'ai aucun problème à ce que ça ne s'appelle pas vin, parce que je pense que le consommateur, ce n'est pas ça qu'il cherche. Mais si ça peut permettre à des vignerons de gagner de l'argent, de se développer sur des nouveaux marchés et de préserver les paysages sans arracher la vigne. Je trouve que c'est un truc qu'il faut regarder.

  • Speaker #1

    Alors, on va revenir sur une question concernant justement cette rigueur scientifique, l'innovation technologique et le savoir-faire artisanal. Comment Vivels ou la société arrivent à conjuguer tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors, au niveau de la R&D, on a... On a depuis 5 ans franchi une sorte de virage où on s'est dit le monde va tellement vite. On a développé tout ce qui est partenariat en se disant on va intégrer dans nos solutions d'autres produits qui vont peut-être apporter des bénéfices en oenologie de précision qu'on n'a pas encore développé et plutôt que de développer les mêmes produits, passons des partenariats de façon à aller plus vite et à ne pas tout développer entre guillemets in-house.

  • Speaker #1

    Quand tu dis partenariat, c'est-à-dire trouver des entreprises spécialisées dans un domaine très particulier, très pointu ?

  • Speaker #0

    Oui, je peux en citer deux. On a deux partenariats aujourd'hui. On en a un avec la société Onafis qui a développé un capteur de densité qui est relié dans notre software Kipe qui permet de mesurer automatiquement la densité. Ça c'est quelque chose qui vient compléter notre savoir-faire et apporter de la valeur ajoutée à notre proposition de valeur globale. On a monté un partenariat, on est monté au capital d'une start-up qui s'appelle Bienesis qui est issue de l'Innovation Lab de Michelin qui est en train de développer un système multi-aléa de protection de la vigne. Vivelys a beaucoup travaillé sur tout ce qui concerne le rendement, qui est une vraie problématique, qui est la conséquence des aléas climatiques. On a travaillé avec beaucoup de partenaires et on s'est rendu compte que c'est quand même un sujet qui est très complexe. On a décidé de basculer notre stratégie d'une stratégie de développement vers le rendement et une stratégie de développement et d'innovation vers la protection de la vigne. Et là, on a rencontré ces deux fondateurs qui sont... Deux personnes vraiment brillantes qui sont en train de développer une solution qui est installée à l'IFV dans le Beaujolais et chez deux grands vignerons en Bourgogne. On a eu les premiers résultats qui donnent des résultats très chouettes. Et puis, ça typiquement, c'est pour continuer à avancer. Tout ce qui concerne l'IA chez nous, ça nous aide beaucoup. toutes nos solutions digitales, notamment dans le codage. Donc, on fait évoluer nos solutions digitales. Je pense qu'aujourd'hui, on a une solution de pilotage des fermentations alcooliques qui s'appelle Kipe, qui est probablement la solution la plus performante du marché. Et on l'a développée en faisant appel à l'IA, notamment sur la partie codage. Et après, sur la stratégie d'innovation chez Boisé, On a beaucoup travaillé ces derniers temps sur des sujets spécifiques liés à la consommation et je reviens sur le sans-alcool. On s'est rendu compte que quand tu désalcoolises un vin, un vin équilibré, c'est un vin qui va être stable et équilibré sur quatre grandes dimensions, l'astringence, l'acidité, l'aromatique et la sucrosité. Et quand tu bascules sur la désalcoolisation, tu exploses l'astringence, tu exploses l'acidité, tu perds l'aromatique et le sucre, il faut en mettre beaucoup. Donc on a développé deux choses pour répondre à ces attentes-là. On a réussi à développer deux copeaux ultra-sucrants, qui sont probablement les copeaux qui apportent le plus de sucrosité sans sucre, pour pouvoir préparer les vins à la désalcoolisation. Alors ça ne fait pas des miracles, ça ne rééquilibre pas, mais ça prépare le vin. Et on finit ensuite avec quelques gouttes de notre goutte de magie, boisé absolu, pour pouvoir en fait... Et on a fait des panels consommateurs il y a un an et demi. On avait mis un sauvignon blanc au milieu de notre vin. C'était un sauvignon blanc sans alcool. Et je peux te garantir qu'on n'a eu aucune remarque disant « Oh là là, c'est pas bon, c'est sans alcool » . Non, ça ne s'est pas vu. Parce qu'on amène tous les codes du vin. Donc en fait, l'innovation chez nous, elle est très, très étroitement liée aux besoins de nos clients. Notre équipe R&D passe. beaucoup de temps régulièrement à faire des entretiens avec tous nos clients, les grands, les moyens, les clients entre guillemets plus petits, pour s'assurer que notre feuille de route est bien calée sur les enjeux du moment.

  • Speaker #1

    Et alors quand tu parles des copeaux, on en parlera sûrement dans la partie RSE, mais très très rapidement, ça reste quand même des produits très naturels où il y a quand même beaucoup d'intrants de chimie autour de ça ?

  • Speaker #0

    Dans les copeaux ?

  • Speaker #1

    tout ce qui est copeau ce fameux copeau le copeau sucrant ?

  • Speaker #0

    ah non non non c'est 100% naturel c'est en fait chez Boisé on a une approche qui est très particulière en fait le chêne dans la nature c'est une matière première donc qui met 150 ans à pousser et qui dans une forêt quand tu vas acheter un lot de mérins tu vas avoir une énorme variabilité au niveau de l'ADN et notamment sur l'aromatique donc tu peux avoir Dans un même lot, un tronc, il y aura zéro molécule qui sont intéressantes pour l'élevage du vin et l'autre juste à côté va y en avoir 100. Nous, chez Vivellis, ce qu'on fait, c'est qu'on a mis en place un système où on identifie une centaine de molécules du chêne et on sait... En fonction de la concentration de ces molécules dans notre matière première, on va pouvoir faire soit des bois qui vont apporter de la fraîcheur, soit des bois qui vont apporter du volume, soit des bois qui vont être plus sur des arômes de vanille et de pâtisserie. Et donc chez nous, on s'astreint à faire toutes ces classes pour pouvoir apporter des bois précis au niveau aromatique de façon répétable. Et pour revenir sur ces copeaux, qui ont un taux de sucrosité dans le vin sans apport aromatique, c'est l'analyse du chêne et les tris qu'on fait en amont dans notre usine, avec aussi bien sûr des process, mais il y a zéro intrant. C'est de la matière première naturelle et zéro intrant. C'est juste torréfié.

  • Speaker #1

    D'accord, merci pour cette précision. Alors on va passer à un sujet qui tourne autour de la femme que tu es, Karine. Karine, quel est ton pourquoi le matin ?

  • Speaker #0

    D'être heureuse. C'est ce que je t'ai dit tout à l'heure, d'être heureuse, de m'amuser, de faire plaisir, de progresser, de faire avancer les choses.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des rituels ou pas forcément ?

  • Speaker #0

    Non, je ne suis pas du tout exemplaire sur le sujet.

  • Speaker #1

    Tu n'as pas une routine ?

  • Speaker #0

    Non, je ne fais pas de la méditation, je ne vais pas faire une heure de sport pour me démarrer la journée. je suis pas du tout disciplinée. Moi, mon rituel qui est important dans ma semaine, c'est le vendredi soir, quand je rentre à la maison, c'est d'ouvrir une bouteille de vin ou de bulles avec mon mari pour fêter nos retrouvailles.

  • Speaker #1

    C'en est un, il y a un beau rituel. Est-ce que tu aurais un secret de femme à nous partager ?

  • Speaker #0

    Un secret de femme ? J'ai pas de secret de femme qui ne soit pas déjà connu, genre dormir, manger, équilibrer. Non, moi je crois que ce qui fait que je tiens debout et que j'ai cette énergie, c'est d'oser. Peut-être que c'est ça le secret. Alors notamment dans les éléments que tu avais partagé avec moi, il y avait cette question du syndrome de l'imposteur. Et ça rejoint un secret de femme pour moi. Le syndrome de l'imposteur, c'est vraiment quelque chose qui mérite et qui fait remonter mes instincts féministes. Parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, les femmes sont toujours obligées de prouver dix fois plus que les hommes qu'elles méritent leur place. Et je pense qu'elles sont quand même régulièrement remises en cause, d'une manière générale. Enfin, il faut toujours être dans cette logique-là. Et si ça m'énerve, si ça m'irrite... C'est qu'en fait, ça crée du doute chez les femmes, alors que c'est le monde extérieur qui renvoie quelque chose qui n'a pas lieu d'être. Et donc, pour moi, vraiment, le secret, c'est d'être... c'est d'oser. Voilà. Et on a le droit d'essayer quelque chose. Si on travaille et si on fait ce qu'il faut, les chances de réussir sont élevées. Et puis, si jamais on n'y arrive pas, ce n'est pas grave, on fait autre chose. Voilà.

  • Speaker #1

    Une de tes réussites, c'est ta contribution à l'essor de la capsule à vis entre 2000 et 2015 dans la percée du bouchage alternative. Donc il y a eu un côté quand même assez leader dans cette participation-là. Quel conseil tu donnerais à nos auditeurs qui nous écoutent pour justement devenir leader dans leur domaine ?

  • Speaker #0

    D'oser, parce qu'encore une fois, moi je me souviens très bien qu'en 2003, quand j'ai commencé à les présenter La capsule Stelvin à Bordeaux, à Desvignerons, je me suis pris beaucoup de murs, beaucoup, beaucoup de murs, beaucoup de râteaux. Je n'ai pas eu toujours des réactions très positives et c'est parce que j'ai persévéré et que, bien sûr, on a monté beaucoup de choses, en s'intéressant aux consommateurs, que finalement ça a marché et ça correspondait surtout. surtout à une époque, et c'est aussi pour ça que le bouchon de diam' en parallèle a parfaitement réussi aussi, c'est que ça répondait à une vraie problématique sur le marché, qui était le goût de bouchon, mais pas que, les goûts déviants liés au bouchon naturel, les problèmes d'oxydation, je me souviens d'avoir lu un dossier RVF où c'était l'oxydation des Grands Bourgognes, où il y a eu un ou deux millésimes, où tous les Grands Bourgognes avaient eu des lots de bouchons naturels, ils étaient complètement flingués. Et j'avoue que moi aujourd'hui, par rapport à ça, je suis en tant que consommatrice sur ce sujet-là en particulier. Je trouve que c'est chouette que ça ait fait évoluer les choses parce qu'on prend quand même un peu moins de risques. Mais il n'y a rien de plus qui m'énerve quand j'ouvre une bouteille qui a un goût de bouchon ou que le vin soit oxydé.

  • Speaker #1

    J'aime à dire que les vins de femmes marquent notre époque avec ton expérience qu'ont-elles apporté à ce bel univers.

  • Speaker #0

    Les femmes du vin. On a probablement apporté de la finesse, le sens du partage. On a probablement fait évoluer des profils, peut-être un peu moins bodybuildés, vers des choses peut-être un petit peu plus élégantes. Moi je suis très heureuse que dans les 35 dernières années, le vin il y a 30 ans c'était très masculin. C'était un métier où il y avait des notions de pouvoir qui étaient assez fortes. On aimait les vins très costauds et je pense qu'aujourd'hui on a quand même réussi à évoluer. Moi j'aime bien les vins équilibrés, avec de la finesse, de la longueur en bouche, des tannins soyeux. J'aime bien les choses en bouche qui soient élégantes.

  • Speaker #1

    Alors quelles valeurs aimerais-tu transmettre à celles et ceux qui te suivent, que ce soit dans le vin ou ailleurs ?

  • Speaker #0

    Moi, je crois que j'ai trois valeurs qui ont toujours guidé ma vie. La première valeur dans ma vie professionnelle, bien sûr, c'est la valeur du travail. Je suis convaincue que pour y arriver, il faut bosser. Je veux dire, rien n'arrive sans travail. Je pense qu'il faut être patient, qu'il faut être généreux. J'espère être quelqu'un de généreux. Moi, j'ai ma maman qui m'a toujours appris deux choses. La première, elle m'a toujours dit, quand on était adolescente avec ma sœur, qu'il valait mieux donner que recevoir. Et c'est vrai que c'est toujours agréable quand on offre quelque chose à quelqu'un.

  • Speaker #1

    C'est une personne qui compte beaucoup pour toi ?

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est mon pilier, ma maman. Je suis très fière d'elle. C'est une femme incroyable. C'est une grande dame pour moi dans la vie professionnelle du XXe siècle. Oui,

  • Speaker #1

    parce qu'elle a été la première. Première directrice de Prisunic.

  • Speaker #0

    Exactement. Maman a été la première femme directrice d'un Présunique dans les années 80. Donc, il faut se remettre dans le contexte des années 80, de la grande distribution, manager des équipes de 80 personnes, dont des équipes de bouchers, de charcutiers, des métiers très difficiles. Clairement, elle a fait baisser le plafond de verre, maman.

  • Speaker #1

    Oui, j'imagine. C'est un très, très bel exemple.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Et puis, voilà.

  • Speaker #1

    On va terminer sur des notes légères. Si Dionysos était une femme, qu'écouterait-elle comme musique ?

  • Speaker #0

    Alors moi, parce que ce serait la déesse de la danse, elle danserait sur la table. Donc voilà, on est au mois de septembre. Pour moi, c'est évidemment Earth, Wind & Fire. Ah, merveilleux !

  • Speaker #1

    Do you remember ? Merveilleux. Quel vin boirait-elle ?

  • Speaker #0

    Eh bien, moi, je verrais bien Dionysos boire de magnifiques bulles fines et rosées, que ce soit du champagne ou du crément. Et je la verrais bien aussi boire un magnifique sauvignon exubérant au niveau aromatique. Et au niveau du rouge, je la verrais bien boire... Un Pessac-Léognan, un vin très très équilibré, qui est ma petite Madeleine de Proust.

  • Speaker #1

    Si Dionysos était une femme, quel livre dirait-elle ?

  • Speaker #0

    Alors là, en fait, je me dis que peut-être plutôt que de lire, elle pourrait écrire la bande dessinée de la fabuleuse histoire du vin depuis 10 000 ans. C'est un livre que mes enfants m'ont offert cette année à mon anniversaire. et c'est vraiment une BD un peu documentaire qui est absolument génial. Moi je crois que ça lui irait bien d'être l'écrivain de ce livre, de cette BD.

  • Speaker #1

    Alors pour terminer... Tu avais une personne à qui tu aimerais vraiment rendre hommage, avec beaucoup de gratitude ?

  • Speaker #0

    Alors là, sans aucun doute, la personne à qui j'ai envie de rendre hommage avec une profonde gratitude, c'est le père de mes enfants, sans qui rien n'aurait été possible. Je le remercie depuis 35 ans pour son soutien, pour son amour aussi, et puis surtout, c'est quelqu'un qui a toujours fait passer l'organisation, toujours la logistique. Il a toujours été là pour mes enfants. Moi, j'ai toujours eu des postes avec énormément de déplacements. Et dans l'organisation de la semaine, il a toujours eu la gentillesse de faire passer 80% de mes déplacements dans l'agenda et moi 20% des siens sans jamais, jamais me faire culpabiliser. donc je ne sais pas s'il va écouter ce podcast mais si jamais il l'écoute j'ai un mot à lui dire c'est Landman à la gare et il comprendra ce que ça veut dire alors merci beaucoup pour cet épisode cet entretien Karine alors si les auditeurs souhaitent te contacter il

  • Speaker #1

    y a le site internet de Vivellis vivellis.com et sur les réseaux sociaux et évidemment sur LinkedIn on peut te retrouver absolument,

  • Speaker #0

    merci beaucoup Aurélie c'était un plaisir merci à toi

  • Speaker #1

    Comme toujours, je remercie mon invité pour la qualité d'échange et son authenticité. J'espère que vous avez apprécié comme moi les sujets abordés. N'hésitez pas à laisser vos commentaires. Alors, puisque vous avez aimé cet épisode, mettez plein d'étoiles pour plus de visibilité et partagez-le à au moins trois personnes. Enfin, pour suivre l'actualité du podcast, si Dionysos était une femme, à sa page LinkedIn et sur Instagram. Likez et partagez. Merci. A très vite !

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