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Société.com : L’impact des données ouvertes au quotidien

#2 Parlons Data en France avec Luc Chouzy (Ancoris)

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47min |07/11/2024|

20

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#2 Parlons Data en France avec Luc Chouzy (Ancoris)

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47min |07/11/2024|

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Description

Dans cet épisode, Guillaume Berthault accueille Luc Chouzy, Directeur Général Délégué d’Ancoris spécialiste dans l'accompagnement des territoires dans leur stratégie de développement économique et valorisons l’ancrage local des entreprises. Ils discutent de la manière dont les données ouvertes sont utilisées dans leur quotidien, en particulier dans la détection de signaux faibles et forts pour la mise en oeuvre de leur stratégie.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur Parlons Data, le podcast de Société.com. Tous les mois, nous recevons un expert pour explorer comment l'open data transforme l'économie et modifie notre paysage institutionnel et économique. Donc que vous soyez entrepreneur, responsable marketing, commercial ou simple curieux d'en emprunter plus sur l'open data, abonnez-vous pour voir nos futures vidéos. Aujourd'hui, nous recevons Luc Chouzy, directeur général délégué d'Ancoris. Salut Luc.

  • Speaker #1

    Salut Guillaume.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pourrais commencer déjà par nous présenter peut-être un peu qui tu es, ton parcours et qu'est-ce qui t'a amené à devenir directeur général délégué d'Ancoris ?

  • Speaker #1

    Alors du coup effectivement tu as pas mal introduit le propos, donc moi je suis directeur général délégué d'une boîte qui s'appelle Ancoris. On se définit comme un opérateur privé de développement économique. Qu'est-ce que ça signifie concrètement ? Nous nos clients c'est les collectivités territoriales, beaucoup. On travaille avec tous les échelons, depuis la petite commune, la mairie, jusqu'à la grande région, les agences d'attractivité entre les deux. Enfin, je pense que tu connais un petit peu le millefeuille administratif français. Et selon les responsabilités de chaque échelon, nous, on va intervenir sur différents segments. Pourquoi je suis arrivé chez Ancoris et qu'est-ce qui m'a amené à faire ça ? J'ai fait des études dans l'économie. En fait, à la base, j'ai fait des études en partie dans l'économie avec des cours de microéconomie, des cours de macroéconomie. Et j'ai trouvé ça hyper intéressant. Et je pense que, en tout cas, moi, ça a été mon ressenti. Et peut-être les personnes qui ont fait ces études-là vont s'identifier à ça aussi. Mais j'ai trouvé ça à la fois hyper intéressant et aussi intéressant qu'intangible. Et ce qui, moi, m'a poussé à faire mon métier de développeur territorial, c'était justement de... d'appliquer la chose économique, l'intérêt général, mais au sens de comment on arrive à développer l'économie de la France, à un échelon qui est appréhendable. Et pour moi, qu'est-ce qui est le plus appréciable que le local, le territoire ? Je pense que tu as vécu dans une ville, tu es né dans une ville, tu as grandi dans une ville. Moi, c'est pareil, il y a des personnes qui vivent dans la ruralité, d'autres personnes qui vivent dans tous les contextes français. Et... Et je suis assez convaincu que finalement, l'économie, pour développer et stimuler l'économie de la France, il faut partir du territoire, partir de la maille la plus fine. Et donc, c'est pour ça que ça fait une dizaine d'années que je fais ce métier. J'ai fait plein de choses. J'ai fait d'abord tout ce qui touche aux enjeux de revitalisation de centre-ville, de centre-bourg. Puis après, j'ai évolué plutôt sur le conseil stratégique. C'est-à-dire comment tu accompagnes une collectivité territoriale, quelle qu'elle soit. sur sa stratégie de développement économique. Et l'aboutissement des deux, ça a été en Corée, c'est-à-dire de marier le volet opérationnel de mon début de carrière avec le volet plus conseil, plus stratégique de ce que j'avais connu chez EY. Et en Corée, effectivement, c'est son positionnement. Nous, on intervient sur les deux échelons. Donc, on travaille pour les territoires, effectivement, puisque c'est comme ça qu'on... qu'on résume nos clients. On travaille pour les territoires majoritairement, mais en réalité, on a trois grands métiers. Notre premier métier, c'est celui de la recherche d'investisseurs. Donc concrètement, ça consiste à aller identifier des opérateurs, des entreprises, pour les implanter sur les territoires, des collectivités avec lesquelles on va travailler. Le deuxième grand métier de la boîte, c'est de définir la stratégie amont, c'est-à-dire avant de lancer ses actions de recherche d'opérateurs et d'investisseurs. De comprendre justement, et d'où le sujet de la donnée, c'est-à-dire de comprendre quel est son potentiel en tant que territoire, sur quoi je peux miser, quelles sont les typologies de filières ou d'activités que je dois aller chercher, sur lesquelles moi j'ai du potentiel, pour lesquelles je peux me démarquer d'autres territoires. Et le troisième grand métier, lui, s'adresse au privé. Donc là, on va accompagner les entreprises dans leur décision d'implantation. la stratégie, c'est-à-dire où est-ce que je m'implante, qu'est-ce qui fait sens par rapport à mon business model et mon modèle d'affaires, jusqu'au montage de l'opération immobilière et ou foncière. Et on accompagne jusqu'à la création d'un nouveau site.

  • Speaker #0

    Donc en fait, vous mettez en relation des territoires d'un côté qui ne savent pas trop comment faire, pour convaincre des entreprises de venir s'interrompre chez eux. Et côté entreprise, vous trouvez des entreprises qui ont une envie de s'implanter dans un territoire ou du moins qui parfois ont... peut-être pas l'envie de ce territoire-là, mais en tout cas, on cherche un territoire qui correspond à leurs contraintes ou attentes.

  • Speaker #1

    Exactement, ouais. En fait, c'est vraiment ce qui est le fait générateur de la naissance d'Anchoris, c'est pour employer un anglicisme, du matching, qui existe dans notre vie et du quotidien, c'est le matching d'une offre et d'une demande. Les territoires ont une offre.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est à la fois une offre foncière, c'est une offre immobilière, c'est une solution d'accueil pour une boîte. Mais ce n'est pas que ça, un territoire, c'est aussi des compétences. Quelle typologie d'emplois sont présents sur le territoire ? C'est aussi une accessibilité, c'est une localisation. C'est certaines entreprises qui sont déjà sur un territoire donné, avec des filières qui sont plus ou moins représentées. Donc lorsqu'on parle d'une offre, en fait, c'est tout ça. Et c'est autant de critères que va regarder une entreprise avant de s'implanter. Évidemment, il y a des enjeux de jauge. Certaines entreprises vont chercher, et c'est notamment vrai pour les entreprises tertiaires comme les nôtres, vont principalement chercher à s'implanter dans des bassins d'emploi hyper denses parce que ça va être plus simple de recruter. D'autres boîtes vont plutôt chercher des solutions foncières parce que concrètement, elles vont avoir besoin de dizaines de milliers de mètres carrés pour se développer. Et en face, effectivement, on a des entreprises qui ont des demandes spécifiques. qui ont des critères de localisation qui sont spécifiques et dans la tête des décideurs, des dirigeants d'entreprise, on va avoir des décisions d'investissement qui vont être très dépendantes de la nature de l'activité qui est propre aux décideurs économiques en question. Nous, le but du jeu, c'est de faire marier cette offre territoriale avec une demande qui n'est pas la même selon la typologie de secteur d'activité. Et comme on s'y prend, on a deux grandes méthodes. On a une première méthode qui est celui de faire venir à nous des dirigeants d'entreprise. Donc concrètement, on a des plateformes web dans lesquelles on va recenser l'ensemble des opportunités d'accueil de nos clients. Donc c'est à la fois des terrains, c'est à la fois des biens immobiliers, ça peut être des friches, ça peut être des usines, ça peut être des bureaux. Bref, tout ce qui consiste en une solution d'accueil pour un territoire, on va les propulser sur nos plateformes. Et là, le but du jeu, c'est de travailler à mort les enjeux de marketing web, c'est-à-dire le référencement naturel, le référencement payant, pour que le bon prospect tombe sur notre plateforme. Typiquement, un dirigeant d'entreprise pharmaceutique qui va chercher un terrain, X hectares, pour faire une usine, dans sa recherche web, il va tomber sur notre plateforme. Et ensuite, le but du jeu, c'est que nos équipes qualifient son cahier des charges. et que son cahier des charges corresponde à ce que veut le territoire pour lequel on va travailler. L'idée évidemment, ce n'est pas d'envoyer du projet d'implantation pour envoyer du projet d'implantation auprès des territoires avec lesquels on bosse, mais vraiment qu'on leur envoie des projets qui font sens par rapport à la stratégie de développement économique.

  • Speaker #0

    J'allais te dire, le territoire, lui, il attend quoi de l'arrivée d'une entreprise ? Parfois, de ce que tu disais, une friche pas utilisée ou un terrain qu'il aimerait bien valoriser, ça peut le faire de l'emploi, de la redynamisation ? Il attend quoi généralement ? Ou c'est juste une demande de son côté et une offre de l'autre ? Ou est-ce que lui aussi, il attend quelque chose de cette implantation ? Il cherche à l'hôtel entreprise, il voudrait une entreprise pharmaceutique ?

  • Speaker #1

    Non mais concrètement, c'est un peu tout ça. Et je ne vais pas caricaturer le propos non plus, parce que finalement, je ne peux pas te donner autant de réponses qu'il y a de ce qu'on appelle de territoire pour le coup. On va dire qu'il y a... Peut-être dans les grandes tendances de fond, il y a une dizaine, quinzaine d'années, il y avait vraiment ce ratio de l'emploi à l'hectare, c'est-à-dire je vais implanter une activité, combien ça va créer d'emplois sur mon territoire. C'était peut-être aussi lié au fait que c'était une époque où la conjoncture française était peut-être un petit peu moins favorable. Le taux de chômage était un petit peu plus haut, désormais il a baissé, il est plus aux alentours des 7%. On a une situation où on a beaucoup de territoires qui, il y a certains territoires effectivement qui sont dans des situations de plein emploi. Il y a beaucoup d'activités dans les territoires qui ont des très grandes difficultés de recrutement. Donc le ratio, en tout cas l'indicateur de l'emploi reste toujours intéressant, mais ce n'est pas l'alpha et l'oméga de pourquoi en tant que territoire je veux implanter de nouvelles activités. Il y a différents sous-jacents derrière. Il y a à la fois l'attractivité, c'est-à-dire en tant que territoire français, puisque c'est effectivement la majorité de nos clients, notamment... quelles sont les typologies de filières ou d'actifs que je vais pouvoir implanter et qui, quelque part, vont faire rayonner mon territoire. Si j'ai réussi à faire venir sur mon territoire le projet de localisation français à 500 ou à 1 000 emplois internationaux, forcément, c'est hyper intéressant. Ça permet de communiquer de manière ultra positive sur son territoire. Donc, il y a cette dimension de marketing territorial qui, évidemment, va jouer. Après, il y a une dimension qui est aussi très, on va dire, pratico-pratique, qui est... Des territoires qui sont très spécialisés sur certaines activités économiques, typiquement, tu as le gros employeur du coin qui spécialise les automobiles avec tout le contexte qu'on peut connaître, peut-être que le territoire va chercher à se dire... par rapport à ce qui existe, l'écosystème économique qui est présent, quelles sont les activités qui vont s'intéresser à moi et qui vont vouloir s'implanter chez moi. Et diversifier son économie, c'est aussi renforcer sa résilience, c'est-à-dire être moins exposé aux chocs externes. Nous, on a beaucoup travaillé dans les contextes industriels. travailler dans les contextes de territoires qui avaient des fortes proportions automobiles. Et ça, c'est un sujet qui est très prégnant. Et à la maille encore plus fine, tu vas avoir des territoires qui sont confrontés à, je ne sais pas...

  • Speaker #0

    Je vais te dire, à l'échelle d'une ville.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est à l'échelle d'une ville, mais même à l'échelle micro. C'est-à-dire qu'une ville, c'est un espace économique dans lequel tu vas avoir des sous-espaces économiques, des zones d'activité, des zones industrielles, des parcs d'activité. Et à l'intérieur même de ces zones-là, tu vas avoir parfois des biens déqualifiés, délaissés, des friches. Et là, le but du jeu pour un territoire, c'est comment je peux faire en sorte que cette verrue qui ternit l'image de mon territoire soit revitalisée, que je remette de l'activité dedans, que je réinjecte de la vie économique dedans. Et une des raisons pour lesquelles effectivement, nous, on peut être amené à intervenir, ça peut être à l'échelle... très macro, c'est-à-dire je fais venir des boîtes, et puis après ça peut être à l'échelle un peu plus micro, une zone d'activité à redynamiser, voire même une friche, un site complexe, pour tout simplement réinjecter de la vie économique.

  • Speaker #0

    Et généralement, c'est le territoire qui vous suggère la friche ou en tout cas la roadmap qu'il a dans sa tête pour trouver une entreprise en face, ou est-ce que c'est vous qui identifiez qu'il y a une friche là, et vous allez voir le territoire en lui disant, t'as ça qui n'est pas très bien utilisé, ça serait bien de le... On a peut-être le bon matching pour cette partie-là.

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. On va intervenir dans les deux cas de figure. À la fois le cas de figure où le territoire a défini sa stratégie économique et foncière. J'ai telle friche, j'ai telle zone, j'ai un positionnement qui est défini sur telle filière, la fabrication d'aliments pour les animaux ou telle dimension. Moi, je veux que vous, l'opérateur, vous alliez me chercher des entreprises. Et après, on peut avoir effectivement des territoires qui sont plus dans cette phase de réflexion de quel est mon bon positionnement, c'est-à-dire quelles sont les activités économiques qui ont du potentiel pour moi et à l'inverse que je vais intéresser. Parce que ça peut être dans un sens, mais pas forcément dans l'autre. C'est toujours une histoire de matching. Et à l'inverse, des territoires qui vont avoir 30, 40, 50 zones d'activité, mais qui ne connaissent pas forcément bien leur zone. C'est-à-dire... Quels sont les espaces économiques potentiellement vacants ou qui commencent à être déqualifiés, qui ont du potentiel mais pour lequel effectivement la communauté d'agglomération, la communauté de communes n'est pas en lien avec le propriétaire et celui-ci pourrait avoir un projet de valorisation de son bien. Ce qui est intéressant par rapport au sujet de la donnée c'est que Aujourd'hui, notamment sur le foncier et l'économique, on a énormément de données.

  • Speaker #0

    J'allais te dire, les datas de bâtiments de France, du cadastre, tout qui est passé en opérateur récemment.

  • Speaker #1

    Les bases d'EVF, il y a un outil Géoportail qui est absolument magnifique, où tu peux avoir sur l'échelle d'un territoire, des zones très précises, la densité économique, etc.

  • Speaker #0

    Les valeurs concrètes.

  • Speaker #1

    Tout ça est hyper intéressant. Mais en fait, là... On trouve qu'on est finalement dans une espèce de contradiction où le plus on a de data, le moins on arrive à la comprendre et à la faire parler. Et typiquement pour un territoire qui veut se positionner sur une certaine filière ou une typologie d'activité pour l'attirer et développer son économie en attirant effectivement cette typologie d'acteur, en fait ce n'est pas évident de savoir quel est son vrai potentiel. Nous chez Anchoris, la méthode qu'on a pour... Pour déterminer justement assez finement ça, c'est déjà de comprendre effectivement ce qui se passe, c'est-à-dire qu'est-ce qui existe sur un territoire, les typologies d'entreprises, la nature de ces entreprises, les activités, comment elles fonctionnent entre elles, et la demande. Et ça, effectivement, pour le sujet de la demande, c'est peut-être l'un des points les plus complexes, je trouve, pour un territoire, c'est de comprendre la demande d'implantation, comment elle est structurée. Donc c'est à la fois effectivement des entreprises. typologie d'entreprises qui vont s'intéresser au territoire mais aussi la nature de leur recherche, de la demande et de croiser effectivement cette donnée publique avec des données d'opérateurs privés. Typiquement, nous chaque année on échange avec 8000 entre 8000 et 10 000 dirigeants d'entreprise chaque année sur leur cahier des charges, c'est à dire je recherche telle typologie de biens, je suis plutôt locataire, je suis plutôt acheteur, la typologie d'activité, enfin la typologie d'entreprise dans laquelle moi je veux m'inscrire. Donc on va essayer de faire marier toutes les données de ces cahiers des charges de ces opérateurs avec les données qui sont publiquement accessibles. pour les faire communiquer.

  • Speaker #0

    Vous êtes producteur même de votre propre donnée sur le retour de vos 8 à 10 000 entreprises. Exactement. Mais ça, on y revient souvent, nous, dans ce podcast, c'est le fait que l'open data, ça a le super côté de pouvoir faire émerger plein de nouveaux projets, mais tu as aussi ce que tu disais, c'est qu'à la fin, tu as tellement de data, et c'est là où on comprend comment un groupe comme Encoris vient se positionner. En gros, le territoire a tellement de data sur lui-même qu'il ne sait même plus s'il est attractif ou pas. L'entreprise en face, cette data-là, fois une centaine de territoires, un millier de territoires, il ne sait même pas où s'implanter. Et c'est là où vous venez aider à visualiser tout ça, à mettre au clair tout ça ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Et c'est aussi une question, comme tu l'as expliqué, de concurrence territoriale. Aujourd'hui, il y a beaucoup de territoires qui se positionnent exactement sur les mêmes segments. Typiquement, quelque chose qui n'était plus du tout... en vogue qu'étaient les bureaux, les activités tertiaires dans le sillage du Covid parce qu'il y a eu une transformation des modes de travail et donc du coup il y a beaucoup de territoires qui se sont dit je ne vais peut-être pas créer des milliers de mètres carrés de bureaux parce que si c'est pour qu'ils soient vides, ce n'est pas forcément très intéressant. Et là, il y a une petite musique que je trouve qui est assez intéressante de territoires qui se disent peut-être finalement, vu que les entreprises rappellent leurs collaborateurs dans les bureaux et sont en train de revoir leur politique de télétravail, peut-être que ça fait sens. de redévelopper des actifs tertiaires. Mais après, ça peut être un cran plus loin, c'est-à-dire que typiquement, les activités tertiaires innovantes, les startups innovantes, les biotechnologies, enfin tous ces termes qui ont une connotation marketing assez forte, beaucoup de territoires vont chercher à se positionner exactement sur les mêmes segments de marché. Et là, la question, c'est effectivement toujours, qu'est-ce qui... qu'est-ce qui fait intrinsèquement ta valeur différenciante ? Qu'est-ce qui fait ton potentiel ? Nous, on a développé, avec un chercheur en économie spatiale qui s'appelle Arnaud Florentin, un outil qui s'appelle Spatialis, qui s'appuie sur la donnée publique, pour le coup, de dizaines de millions d'implantations en France, dans 300 bassins d'emploi, pour comprendre qu'est-ce qui fait qu'une implantation, qu'une activité économique est à côté de telle autre, concrètement. Et derrière, en fait, c'est un système de probabilité. C'est si je suis, je prenais l'exemple tout à l'heure de la fabrication de produits alimentaires pour animaux. Si je suis un dirigeant d'entreprise de cette activité, j'ai vachement plus de chances de m'applanter à côté d'activités qui font des boîtes pour animaux. C'est bête et simple à dire comme ça, mais en fait, c'est une question de probabilité. Et je trouve ça vachement intéressant de se dire que par rapport à toute cette donnée publique qui existe, qui est accessible, on a un des meilleurs systèmes français aujourd'hui avec l'INSEE, avec toutes ces bases de données accessibles. Comment justement on arrive à y mettre de l'intelligence derrière pour comprendre, en l'occurrence, nous notre métier, les probabilités d'implantation.

  • Speaker #0

    J'allais te dire, demain je suis une entreprise, je veux m'implanter dans un territoire, tu disais, je fabrique de la nourriture pour animaux, je vais chercher des gens qui, autour de nous, font des boîtes pour animaux, comme ça au moins je peux emballer facilement. Est-ce qu'il y a d'autres critères qui peuvent rentrer en compte ? Par exemple, je pensais à un truc, c'est si jamais je viens créer une usine et je viens créer 1000 emplois dans un bassin d'emploi comme Paris ou je vais créer 1000 emplois dans un bassin d'emploi comme la Corse ou la Creuse, je n'ai pas non plus le même intérêt à y aller et le territoire en face n'aura pas le même intérêt à m'accueillir. Vous, vous matchez aussi ces types de données sur l'emploi, sur l'impact qu'il va y avoir territorial, fiscal, de l'implantation d'une entreprise ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors sur l'impact en tant que tel fiscal et tout, ce n'est pas quelque chose que nous, on va regarder. Mais par contre, en fait, c'est toujours une histoire de comprendre qu'est-ce que va rechercher un opérateur. Typiquement, tu parles de création de 1000 emplois. C'est énorme. Aujourd'hui, un projet d'implantation qui va créer 1000 emplois. Je ne dis pas que ça n'existe pas en France. Il y a des gros projets qui circulent chaque année, mais c'est vraiment considéré comme le haut du panier. Et là, pour un projet de cette nature, je pense que la difficulté numéro un. Ça va être de recruter des personnes. C'est très bête, mais tu as peut-être entendu parler de ces grands projets de Gigafactory, de Batterie, avec des entreprises comme Envision, ACC, avec tout le pôle qui se passe en ce moment à Dunkerque, de ces entreprises qui s'implantent sur ce pôle dunkerquois. Et l'une des difficultés principales de la réussite de ce type de projet, c'est de recruter les bonnes compétences, notamment lorsqu'on parle de centaines ou... milliers d'emplois, c'est autant de métiers différents qu'il faut recruter sur un même bassin d'emploi qui, par définition, est plutôt contraint. Donc ça, tu vas avoir effectivement cette typologie d'acteurs qui va prioriser absolument le critère emploi. D'autres typologies d'acteurs vont plutôt regarder du côté très prosaïquement, est-ce que j'ai une solution d'accueil ? Aujourd'hui, on a beaucoup de débats en France sur le zéro artificialisation net, donc concrètement... La capacité pour les territoires à générer du foncier pour l'économique. On parle beaucoup de la création de logements, du foncier pour les logements, du foncier pour les infrastructures. Aujourd'hui, on estime que le foncier pour l'économique, l'industrie, ça représente 4-5% de la consommation foncière. Donc c'est très restreint. Mais toutes ces réflexions et tous ces débats sur le zéro artificialisation net ont un impact hyper concret sur la capacité des territoires à générer du foncier économique. pour implanter des boîtes et la conséquence première et très directe que nous on a vu auprès de nos clients ces dernières années, ça a été de dire, vu que maintenant ça va être plus difficile d'implanter des entreprises, en tout cas tendanciellement ce sera plus difficile demain d'implanter des entreprises que ça ne l'était hier, je vais être beaucoup plus sélectif. Ok, moi en tant que territoire, je vais regarder des activités à très forte valeur ajoutée, je vais regarder des activités qui vont créer beaucoup d'emplois, je vais regarder des activités aussi, ça je trouve ça intéressant qui... ont des synergies intrinsèques avec des entreprises qui sont déjà sur le territoire. Parce que je vais chercher à justement...

  • Speaker #0

    Créer de la concurrence, créer plutôt des synergies entre les entreprises dans le territoire. Vous devez avoir plein de matchings un peu évidents qui se font généralement. Votre data remonte, vous voyez que ça matche des deux côtés pour la data entreprise, la data territoire. Tu as des exemples peut-être concrets, soit de territoires qui voulaient absolument une boîte et qui n'ont jamais voulu s'implanter là, ou à l'inverse. une boîte qui voulait absolument aller s'implanter là et le territoire ne voulait surtout pas les avoir. Vous avez des cas comme ça, vous êtes obligé de faire des pieds et des mains.

  • Speaker #1

    Alors oui, j'en ai, mais je ne vais pas pointer d'une part. En fait, ce qui est amusant, c'est ce que je te disais tout à l'heure, c'est qu'il y a des territoires qui vont chercher...

  • Speaker #0

    Qui rêvent d'une boîte.

  • Speaker #1

    Qui vont rêver d'une boîte, mais en fait, c'est plutôt rêver d'une typologie d'activité. C'est-à-dire que...

  • Speaker #0

    C'est pas une marque, c'est généralement une typologie d'activité. Exactement. Les rêves de pharmaceutique, mais pas de tel ou tel labo.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est d'ailleurs, c'est vrai que maintenant que tu me poses la question, ça m'interpelle, parce que c'est vrai que je ne pense pas avoir eu le cas d'un territoire qui nous a dit je veux absolument que vous allez me chercher à l'usine Sanofi, mais plutôt effectivement, je me positionne sur le secteur de la santé, des sciences du vivant, des biotechnologies. C'est plutôt comme ça que résonnent les territoires, parce que... En fait, ils ne résonnent pas en termes de grands comptes ou de grands acteurs ou de grandes implantations étrangères. C'est plutôt une typologie d'acteurs. Mais par contre, effectivement, c'est là la limite de l'exercice. C'est qu'ils vont se positionner un peu tous sur les mêmes segments. Donc, parfois, oui, pour répondre à ta question, oui, ça nous arrive de convaincre des entreprises de s'implanter sur les territoires avec lesquels on travaille. Sur ce segment de notre métier, donc la recherche d'investisseurs, la prospection d'entreprise, on estime qu'on a une cinquantaine de collectivités partenaires. Encore une fois, ça va de la commune jusqu'à la région, mais notre client moyen, c'est la communauté d'agglomération, donc c'est plutôt le gros territoire. Mais je dirais qu'on n'aura aucune valeur, nous, ni pour l'entreprise, ni pour le territoire, si on pousse un matching. En fait, je vais prendre une allégorie parce qu'on parle de matching, c'est comme tu es sur une application de rencontre entre deux personnes. Si tu as à côté de toi un pote qui te dit non mais si, il faut absolument que tu swipes du bon côté alors que toi tu n'en as pas envie, concrètement ça ne va pas se faire. Et nous c'est un petit peu pareil. Si on force la main d'une entreprise en disant vous voyez, il faut absolument que vous implantiez à tel endroit parce qu'il y a du foncier, c'est hyper intéressant. Mais en fait... L'entreprise ne pourra pas trouver de fournisseur, elle ne pourra pas trouver de sous-traitant. La typologie d'emploi qu'elle va rechercher à recruter va être trop spécifique. Ça ne correspond pas non plus à ce qui existe sur le bassin d'emploi. Ça ne va pas fonctionner pour elle, ça ne va pas permettre de réussir l'implantation. Et à l'inverse, le territoire n'a aucun intérêt à se faire partir un coup.

  • Speaker #0

    Mais vous, votre promesse, c'est que ça matche pour le mieux, pas que ça matche le coup de coude. Ça ne sert à rien de faire le coup de coude.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs... Là, ça fait partie de ces lames de fond aussi qui ont fait changer le marché ces dernières années. C'est qu'on est vraiment passé d'une logique de quantité à une logique de qualité. Alors, c'est un peu caricatural dans le propos. Et évidemment, les collectivités avec lesquelles on travaille sont toujours intéressées d'avoir un volume important de projets d'entreprise qui eux-mêmes vont créer beaucoup d'emplois. Évidemment, il y a toujours ces dimensions-là qui existent. Mais on est beaucoup plus sur une logique de regarder finement. la nature des activités qui s'implantent. On accompagne pas mal de clients en ce moment sur la définition de leur grille. Ça, c'est quelque chose qui est très récent pour le coup. C'est des grilles de critères pour valider les projets d'implantation. C'est-à-dire là où avant, la grille de critères, c'était un critère. Est-ce que le projet va créer de l'emploi ? Là, désormais, c'est est-ce que le projet va créer de l'emploi ? Est-ce qu'il va pouvoir travailler avec d'autres entreprises du territoire ? Est-ce que l'entreprise a une politique RSE définie, responsable ? Est-ce que l'entreprise peut montrer patte blanche en termes de labels écoresponsables ou autres ? Est-ce que l'entreprise prévoit de créer un site vertueux environnementalement parlant ? Et donc c'est ça aussi que je trouve assez intéressant, c'est qu'au-delà même de la dimension directement économique, des emplois, de la fiscalité directe, des investissements sur le territoire, c'est toute cette dimension, on va dire, annexe de ces infrastructures financières qui...

  • Speaker #0

    Nous, on le voit aussi, là où on jugeait une boîte à sa seule performance financière encore il y a quelques années, aujourd'hui, on le voit de plus en plus. J'allais dire le jugement de boîte, mais ce n'est pas vraiment le jugement, mais l'évaluation en tout cas d'une entreprise, elle ne se fait plus à la partie financière, elle se fait à la partie financière et extra-financière. Dans la partie extra-financière, je le disais tout à l'heure, tu as une partie, l'impact que tu vas avoir sur ton territoire, faire 1000 emplois dans un bassin avec beaucoup d'emplois ou dans un bassin plus vide en emploi. Tu as un impact fiscal, est-ce que tu vas payer tes impôts aussi quand même, mine de rien ? Et puis, tu as aussi un impact, un deuxième niveau induit dans les boîtes qui vont travailler avec des boîtes du territoire et qui, elles, du coup, vont aussi faire un peu plus d'emplois parce que tu t'es implanté. Je vois plutôt bien le truc. Et en France, je pense que, comme tu le disais tout à l'heure, on a trop de chance. On a plein, plein d'open data. Comment vous faites si c'est une boîte étrangère qui veut venir s'implanter ? Est-ce que toi, tu vois déjà, enfin, quand tu vois un candidat, on va dire français, où tu sais que tu vas avoir beaucoup, beaucoup, beaucoup de data à traiter, tu vas pouvoir voir si ta grille de matching correspond ? Si tu as une boîte qui vient d'un pays où il y a très très peu d'open data, comment vous débrouillez ?

  • Speaker #1

    C'est intéressant effectivement la question parce qu'on a commencé à se poser la question, pour être très transparent, à l'été. Parce qu'on a eu effectivement un grand projet d'implantation en France qu'on devait traiter. Et là, ils nous ont posé effectivement cette question de où est-ce que je dois m'implanter. Et qu'est-ce qui fait sens par rapport à mon modèle d'affaires, mon activité, etc. Donc, en fait, on a inversé notre métier. On s'est dit, on est parti de ces critères à lui. Et on a construit toute une grille de critères d'implantation. Et ensuite, on a cherché toute la data pour localisation par localisation, remplir la donnée et travailler avec ce grand porteur de projet-là, justement, sur... tel critère pour moi il est hyper important donc il faut le pondérer de telle manière, tel autre il n'est pas trop important donc vous pouvez le supprimer, tel autre vous pouvez le pondérer moyennement, etc. Pour qu'en fait à la fin il ait des critères objectifs de localisation. Et ça je trouve que c'est ce qui est intéressant par rapport à toutes ces évolutions sur la donnée, c'est que de plus en plus de nos clients, que ce soit pour le public ou pour le privé, vont chercher à objectiver les choses en fait. À la fin des fins c'est... Ce n'est pas que la donnée pour la donnée, mais c'est la donnée pour traduire une situation. On a besoin d'objectiver les choses. Donc ça, c'était effectivement par rapport à un projet qui s'implantait en France. Aujourd'hui, on n'a pas encore eu le cas ou assez peu de projets qui s'implantaient dans un pays européen qu'on ne connaissait pas du tout. Globalement, nos gros marchés, ça va être l'Amérique du Nord et l'Europe. C'est des zones pour lesquelles on va avoir généralement des... des outils et des systèmes statistiques assez denses. Donc, on va toujours réussir à rattacher avec de la donnée. En fait, les questions qu'on s'est posées en France, concrètement, les autres pays se la sont aussi posées. Après, nous, on n'a pas travaillé sur des pays en voie de développement où peut-être que la donnée est un petit peu plus compliquée à recomposer. Mais encore que, je pense que si on avait eu à faire ce type de mission il y a une dizaine d'années versus maintenant, je pense que c'est quand même beaucoup plus simple.

  • Speaker #0

    Et donc... Tu vois, comme tu dis, sur les dix dernières années, il y a eu beaucoup de data. Toi, comment tu vois le truc dans les quatre, cinq prochaines années ? Parce qu'il y a des bases qui, aujourd'hui, passent en open data tous les jours. On le disait tout à l'heure, à un moment, la densité d'infos déborde aujourd'hui les acteurs avec lesquels vous travaillez, côté privé, entreprise qui veulent s'implanter, côté territoire qui veulent recevoir une entreprise. Eux sont déjà débordés par la densité de data actuelle et du coup, il y a une place pour vous pour essayer de les matcher, d'analyser, de faire des grilles de décision, etc. Dans 4-5 ans, est-ce que ce ne sont pas les acteurs comme vous, comme nous, qui seront dépassés par tellement de data que finalement, on n'arrivera même plus à... Elle ne servira même plus à une aide à la décision. Comment toi tu vois l'open data dans 4-5 ans ?

  • Speaker #1

    Je vois deux principales évolutions possibles. La première, c'est en fait de rajouter de l'intelligence à cette donnée. Comme tu l'as dit, finalement, la donnée va être de plus en plus importante. Il va y avoir une inflation de données disponibles. Des données qui peuvent même parfois, sur les mêmes segments ou les mêmes indicateurs, vont parfois se contredire entre elles selon les sources. Je pense que le... Le premier sujet pour des acteurs comme nous, c'est d'y mettre de l'expertise et de l'intelligence parce qu'on connaît nos marchés, donc de savoir aussi discriminer entre la bonne et la mauvaise donnée et je dirais d'aller un cran plus loin dans la nature prédictive aussi de la donnée. Et c'est un peu ce que je te disais tout à l'heure par rapport à l'outil qu'on a développé avec Arnaud Florentin, un outil d'intelligence artificielle, c'est de faire parler des indicateurs et des données qui en fait ne parlaient pas intuitivement entre elles. Pour justement générer... de nouvelles données et de la valeur, de la sur-valeur auprès de nos clients pour avoir des convictions qui sont appuyées justement sur cette sur-valeur qu'on aura généré avec cette donnée-là. Je pense que ça c'est un premier sujet et je pense qu'il y a un deuxième sujet mais là qui est très propre à notre métier aussi du marketing territorial. C'est en gros le marketing territorial, c'est comme le marketing pour une entreprise, c'est comment je communique positivement sur mes atouts auprès du marché, en l'occurrence le marché de l'implantation et le marché des entreprises. Et là, je pense que l'un des sujets assez principaux, ça va être de choisir la bonne donnée. Aujourd'hui, on voit beaucoup de collectivités territoriales qui vont communiquer exactement sur la même chose. J'ai 130 000 établissements, j'ai 45 000 emplois, je suis à deux heures de Paris, je suis à côté d'une autoroute. Et finalement, tous ces arguments qui sont repris encore et encore ne permettent pas pour un opérateur économique. pour une entreprise de discriminer entre un territoire et un autre. Et donc, je pense qu'en termes de marketing territorial, dans toute cette inflation de données qu'on va avoir dans les prochaines années, l'un des gros axes de travail, c'est comment finalement je fais moins, c'est-à-dire je communique sur peut-être moins de données, mais je choisis la bonne donnée pour m'adresser à mon bon segment. Typiquement, on reprenait l'exemple tout à l'heure de l'industrie pharmaceutique. Peut-être que plutôt que parler du fait que tu sois à deux heures de Paris ou... ou que tu es à côté de l'autoroute, ou que tu as un aéroport. En fait, il faut peut-être que tu communiques sur la typologie d'entreprise qui est sur ton territoire et qui va intéresser un acteur pharmaceutique parce que ça va être ses sous-traitants de main, ça va être ses fournisseurs, voire même il va se dire qu'il va recruter plus facilement parce que certaines activités embauchent les mêmes compétences que lui va rechercher aussi sur ce même territoire. Et donc, je pense que c'est plutôt, en termes de marketing territorial, la question de choisir la bonne donnée sur laquelle communiquer.

  • Speaker #0

    Oui, nous, on a toujours eu ça. Moi, je dis souvent qu'il faut qu'on... On arrive dans les prochaines années à donner la bonne data au bon moment et à la bonne personne, mais à mon avis, tous les acteurs aujourd'hui qui utilisent de la data quelle qu'elle soit, ils vont devoir à un moment faire cette sélection-là, parce que l'inflation de données à laquelle on est confronté en ce moment... Alors tu disais qu'il y avait une partie d'IA qui permettra peut-être de simplifier la chose, mais pour moi, il y a aussi une partie de simplification à un moment, de ce qu'on présente à nos clients, à nos fournisseurs, etc.

  • Speaker #1

    Exactement. Il y a aussi... Une partie à laquelle il faut s'attendre, il ne faut pas forcément la rejeter, mais qui est une évolution fondamentale du métier, enfin de nos métiers. Et c'est juste le sens de l'histoire. Enfin, typiquement, je te parlais tout à l'heure de notre activité. Donc, nous, on a une fila qui s'appelle Témélis, qui fait du conseil en immobilier privé, donc là, qui accompagne des opérateurs dans leur localisation. Et c'est le métier des commercialisateurs immobiliers derrière, c'est le métier du brokerage. Et là où les commercialisateurs, les brokers avant passaient énormément de temps à collecter la donnée, aujourd'hui le sujet n'est plus là. Parce qu'en fait, tu vas sur la base des VF, tu vas avoir toutes les informations sur la typologie d'occupant qu'il va y avoir sur un territoire, sur les dernières transactions. Donc concrètement, la valeur et la sur-valeur, tu ne vas pas la générer en tant que commercialisateur immobilier sur la recherche, la collecte d'informations. Pour travailler auprès de tes clients, en fait, tu vas repositionner... repositionner ton métier là où tu vas avoir le plus de valeur c'est à dire en fait à comprendre si un occupant un propriétaire foncier et vendeurs ou pas vendeurs donc Et c'est pareil pour notre métier du conseil. Le métier va changer. Il faut se dire que l'enjeu n'est plus sur la collecte de données comme ça l'a été dans les cabinets de conseil ces 20 dernières années, de constituer ces énormes masses de données.

  • Speaker #0

    J'allais te dire, tu as vu ça évoluer toi aussi. Tu étais BPI, puis tu étais en conseil. Il y a 10 ans, il n'y avait pas de data. On était finalement des producteurs de data. Aujourd'hui, de ce que tu dis, on devient plus des utilisateurs de data, mais du coup, des agrégateurs, simplificateurs, visualisateurs de cette data-là. Tu as vu le... Tu as vu les choses évoluer par rapport à il y a peut-être 7, 8, 10 ans.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et puis l'évolution, c'est ça qui est assez étonnant, c'est qu'elle a été ultra rapide aussi. Je ne veux pas le cacher, je suis jeune, ça se voit. Ça fait une dizaine d'années que je travaille dans le secteur du développement économique, entre ce que je faisais quand j'ai démarré dans ce métier-là et ce qu'on donne comme typologie de mission. où les activités de nos jeunes collaborateurs qui rentrent dans la société aujourd'hui, ce n'est plus du tout le même métier. Parce que justement, passer des heures et des heures et des heures sur un fichier Excel, à remplir des cellules dans tous les sens, des tableaux, et à constituer ces bases de données, ce n'est plus trop l'enjeu. L'idée, c'est plutôt que tu as beaucoup de data, tu as beaucoup de data qui est automatiquement disponible. Tu as aussi des data qui sont propres à ton client. Et c'est ça aussi qui est intéressant, c'est de faire parler et communiquer ces deux formes de données. Typiquement... En tant que territoire, qu'est-ce que tu as comme données ? Tu vas avoir des données sur tes espaces fonciers disponibles, ou tes espaces, enfin tes biens immobiliers disponibles, tu vas avoir ce type de données-là, qui sont parfois dans le marché caché, qui ne sont pas disponibles automatiquement en ligne. Donc c'est comment tu fais parler finalement ces jeux de données, et c'est là où je trouve que le métier, enfin déjà moi il me passionne, mais il devient encore plus intéressant pour un jeune collaborateur qui rejoint une boîte comme la nôtre, c'est qu'en fait, concrètement c'est du temps de cerveau humain. disponible sur des sujets d'analyse plus que de constitution de base de données comme ça a pu être le cas ces dernières années.

  • Speaker #0

    C'est ce que je vois aujourd'hui dans les métiers de la data, c'est que c'est de plus en plus intéressant. Avant, tu passais du temps à la collecter, à la cliner, à la mettre en forme, etc. Et là, aujourd'hui, t'es obligé de mettre ton cerveau à juste la pure utilisation de cette data pour en sortir la substantifique moelle pour essayer de donner la bonne décision ou en tout cas la bonne aide à la décision pour ton client. À chaque invité, je demande toujours la... La base que tu adorais avoir en open data qui n'existe pas encore, qui simplifierait demain votre quotidien si vous l'aviez, ou plein de fois quand vous avez tenté de faire une étude pour un territoire, pour une entreprise, vous vous êtes dit tard si on avait cette data, ça changerait tout

  • Speaker #1

    Je te dirais la base de données en Coris, mes versions open et plus plus, c'est-à-dire la demande d'implantation en temps réel en France, c'est-à-dire qu'est-ce qui se passe en temps réel, toutes les boîtes qui ont une demande, qui ont émis une demande, qui ont un projet. Je suis assez convaincu que c'est compliqué de constituer cette donnée, mais en fait, quelque part, si tu fais l'addition de toutes les données que peuvent collecter des opérateurs comme nous, de toutes les données dont les brokers peuvent avoir connaissance, de toutes les données que les collectivités territoriales peuvent avoir connaissance, quelque part, l'addition de tout ça, c'est cette base dont je te parle, c'est la demande en temps réel, qu'ensuite tu peux décliner à tout le monde. tous les échelons possibles et imaginables.

  • Speaker #0

    Mais moi, je suis comme toi, je reste persuadé que si tu ouvres la data, de toute façon, si tu la donnes à tout le monde, il y a aussi une petite question qui me revient sur la partie temps réel. On pourra revenir tout à l'heure. C'est qu'en gros, entre une data que tu collectes et qui, à un moment, est dépassée ou a commencé un peu à s'user avec le temps. Mais en gros, toute cette data-là, les gens ont souvent peur qu'elle passe en open data parce qu'ils se disent, mon concurrent va avoir la même data que moi et tout. Moi j'aime bien votre réaction, c'est de se dire que même si tout le monde a la même data et cette data en temps réel, on fera mieux le taf que les autres parce qu'on est meilleurs. Et moi je reste persuadé que c'est ça, il y a plein de gens qui ont essayé de garder la data à des moments et je pense qu'au contraire tout le travail politique qui a été fait pour ouvrir la data, c'est top parce que ça permet à plein de projets et ça évite les barrières à l'entrée pour les gens qui auraient eu des idées mais qui n'auraient pas pu s'introduire sur ces métiers-là. Vous aujourd'hui... Tu sens que cette open data a accéléré aussi votre métier, vous a permis de convaincre plus de territoires, plus d'entreprises ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'elle nous a aussi beaucoup permis de gagner en pertinence. C'est-à-dire qu'on avait cette donnée unique qui était chez nous, c'est-à-dire qualifier des projets d'implantation, des cahiers des charges de porteurs de projets, de dirigeants d'entreprises. Mais le fait d'avoir accès finalement à cette donnée sur qu'est-ce qui se passe, Sur un territoire donné, son tissu économique, la typologie des entreprises, des emplois, les ouvertures, les fermetures, enfin nous, typiquement, c'est pour ça que c'est hyper intéressant de travailler avec la solution Infrance, de comprendre ce qui se passe de mouvements d'entreprise sur un territoire. Effectivement, il y a des secteurs d'activité qui vont moins bien, qui vont fermer. Il y a des secteurs d'activité, au contraire, qui sont plus dynamiques sur certains territoires, qui ont tendance à ouvrir des sites. Donc, de croiser à la fin des fins... Les ouvertures, les fermetures, la demande d'implantation, le stock des entreprises, les emplois. En fait, je te dirais presque que tu as la photographie intégrale des dynamiques économiques à l'échelle d'un territoire. Et donc là, en tant que d'appuyer la décision pour un décideur politique et d'élu local de dire moi j'ai envie de me positionner sur tel segment, j'ai envie de lancer tel projet parce qu'en fait ça fait sens nous on va être d'autant plus pertinent. de faire ces recommandations, qu'en fait, on va avoir cette capacité à mettre en musique la donnée. Et derrière, les enjeux sont quand même forts, parce qu'un projet d'une collectivité territoriale, notamment, je ne sais pas, si tu lances un parc d'activité, si tu lances un nouveau bâtiment tertiaire de plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés, c'est des dizaines et des dizaines de millions d'euros d'argent public qui sont en jeu. Et c'est là où je trouve que le sujet, il n'est pas que d'un point de vue... de celui de l'attractivité économique, et aussi d'un point de vue de la bonne utilisation du denier public, et d'avoir un éclairage du décideur public à l'aune justement de cette donnée qui est intelligente et qui va lui permettre d'aboutir à la meilleure décision.

  • Speaker #0

    Du coup, ça veut dire que le territoire qui en donne le plus, mais c'est un peu la boucle qu'on fait nous au niveau national avec l'Open Data actuellement, c'est plus tu donnes de data, et sur toi-même tu as l'impression de parfois un peu trop en donner ou de t'ouvrir en tant que territoire, ou même nous en France sur l'Open Data. Et en fait, à un moment de ce que tu dis, c'est que ça te reviendra parce qu'en fait, les gens pourront faire des analyses sur ton territoire, pourront le mieux le présenter. Et est-ce que parfois, vous avez eu aussi à bâtir un peu de data qui était obsolète ou de la qualité des datas ? Comment vous traitez ce sujet-là ?

  • Speaker #1

    Je te dirais que le sujet le plus fort ces derniers mois, ces dernières années, c'était sur la question du foncier vraiment économique. C'est-à-dire ? Qu'est-ce qui se passe dans les zones d'activité économique ? Qu'est-ce qui se passe dans les zones industrielles ? Est-ce qu'il y a des marges de manœuvre pour requalifier, pour densifier le foncier ? Mais qui finalement est occupant de quoi ? Qui est propriétaire de quoi ? Tu as des zones d'activité en France où tu as des biens, objectivement, pour avoir fait beaucoup de missions sur ces thématiques-là, tu ne sais pas ce qu'il y a dedans. Et je pense que le sujet, effectivement, de la donnée,

  • Speaker #0

    En temps réel ?

  • Speaker #1

    En temps réel, il est très fort sur la question du foncier économique. C'est peut-être un peu moins vrai aujourd'hui sur les emplois ou sur les établissements, parce qu'on a quand même, notamment, je parlais d'une fois tout à l'heure, on a quand même beaucoup de données là-dessus qui nous aident, qui éclairent de ce point de vue-là. Mais la question effectivement de la compréhension de dynamique foncière sur un territoire, d'ailleurs c'est tout l'objet de ce pourquoi les collectivités territoriales ont été invitées fortement par... les pouvoirs publics nationaux à faire leur inventaire des zones d'activité. C'est déjà de comprendre combien j'ai d'espace économique et qu'est-ce qui se passe dedans.

  • Speaker #0

    Parce que déjà, une des attaques qu'on fait beaucoup chez S&P, c'est l'emploi pour le coup. L'emploi, tu as une tranche INSEE ou dans les bilans publiés par les entreprises, mais de moins en moins beaucoup de publications en confidentialité, etc. Donc nous, l'emploi, c'est finalement à une échelle de résolution de tous les ans. Aujourd'hui, la base des valeurs foncières, c'est quoi ? Tu as un delta de combien de temps ? sur qui occupe un bâtiment, combien il a payé, la transaction, elle ressort combien de temps après en open data aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Pour être honnête, je n'ai pas fait l'exercice de voir en temps réel sur un bien spécifique, mais je te dirais que franchement, c'est hyper rapide. En fait, nous, la manière dont on a de faire le métier aussi, c'est comme ce sujet est trop central pour nous, on vérifie. Enfin, comment dire ? On a une équipe qui est dédiée à ça, c'est-à-dire... Tu vois l'exemple que je te prenais tout à l'heure par rapport aux commercialisateurs, aux brokers, où la valeur de leur métier ça va être de parler en fait à des propriétaires ou des porteurs de projets. Nous quelque part c'est un petit peu la même chose, c'est qu'à la fin des fins, si tu veux vérifier l'information, le plus simple c'est que tu prends ton téléphone et tu appelles.

  • Speaker #0

    Donc de ce côté-là, vous êtes encore producteur de cette data-là, vous êtes encore agrégateur de...

  • Speaker #1

    Jusqu'à présent en tout cas. Je ne dis pas qu'on a forcément toutes les clés, mais jusqu'à présent, et en réalité, je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose non plus, parce que... Je ne fais pas partie de ceux qui disent que demain, en fait, on aura toute la donnée. On aura beaucoup de données, ça c'est sûr, mais déjà, il va falloir choisir la bonne donnée. Et surtout, il y a quelque chose qui relève du contact de deux personnes, entre un propriétaire, entre un occupant, entre un porteur de projet, entre une collectivité territoriale. Il y a quand même un non-dit, il y a un sous-jacent avant de décider d'un investissement, d'investir en tant que dirigeant d'entreprise. ton argent sur un territoire. Et toi, en tant que collectivité, tu sais que tendanciellement, tu auras de moins en moins d'offres. Donc vraiment, tu vas être de plus en plus sélectif sur la nature des activités. Et ça, en fait, tu ne le sais pas au travers de lignes, de codes ou d'Excel ou quoi que ce soit. Donc je pense que cette dimension-là d'aller qualifier ce qui se passe sur un territoire, de parler à des propriétaires, de parler à des occupants, de parler à des boîtes, je ne suis pas sûr qu'elle disparaîtra de notre média, en tout cas pas tout de suite.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, on parle un peu d'avenir, là, vous, chez Ancouris, c'est quoi les prochains gros projets, sans dévoiler de l'indévoilable, mais c'est quoi les prochains gros projets qu'ils attendent dans les prochaines années ?

  • Speaker #1

    Les prochains gros projets, ça va être beaucoup l'international pour nous, tu l'évoquais tout à l'heure. Aujourd'hui, on a trois bureaux en France et on en a quatre à l'étranger. Donc on est présent à Barcelone, Milan, Francfort et à New York. Mais on a conscience aussi que... On gratte du doigt ce marché-là des investissements directs étrangers. Donc pourquoi un Américain va venir investir en Europe et vice versa ? Et le cran d'après pour nous, c'est de faire de l'US to US ou de l'Allemagne vers l'Allemagne. Aujourd'hui, on est leader en France sur ce marché-là de la détection de porteurs de projets d'implantation en France. Mais en réalité, on pourrait faire ce même métier dans d'autres pays. au-delà même de la dimension transnationale des investissements, mais au sein même d'un pays, on est en contact avec beaucoup d'États américains ou de provinces canadiennes qui cherchent à attirer des entreprises de leurs petits copains à côté, pas forcément des porteurs de projets européens, mais juste je suis l'idéal, j'ai envie d'implanter des boîtes du Montana ou vice-versa. Donc ça, c'est un gros axe de développement. On a envie de pousser ces sujets d'intelligence artificielle, de comprendre encore plus loin les drivers de l'implantation pour chacune des filières économiques, des segments, des sous-segments. Et je pense que là-dessus, on a un univers de choses qu'on peut faire en fonction de la taille de l'entreprise, de l'âge du dirigeant. Et tout ça, c'est des données, finalement, qui permettent d'un point de vue un peu prédictif de se dire, finalement, t'es telle entreprise, t'es tel secteur d'activité, t'as vachement plus de chances de t'implanter sur tel territoire. Donc ça. Et... Et de renforcer, dans le troisième pilier, le volet stratégie de localisation pour les entreprises privées. C'est quelque chose qu'on a pas mal accéléré en 2024. Et pareil, je pense que la décision d'investissement devenant de plus en plus complexe, multifactorielle pour les entreprises, je pense qu'il y a un marché qui est assez conséquent là-dessus et sur lequel on peut bien se positionner.

  • Speaker #0

    Super, merci Luc.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Guillaume.

Description

Dans cet épisode, Guillaume Berthault accueille Luc Chouzy, Directeur Général Délégué d’Ancoris spécialiste dans l'accompagnement des territoires dans leur stratégie de développement économique et valorisons l’ancrage local des entreprises. Ils discutent de la manière dont les données ouvertes sont utilisées dans leur quotidien, en particulier dans la détection de signaux faibles et forts pour la mise en oeuvre de leur stratégie.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur Parlons Data, le podcast de Société.com. Tous les mois, nous recevons un expert pour explorer comment l'open data transforme l'économie et modifie notre paysage institutionnel et économique. Donc que vous soyez entrepreneur, responsable marketing, commercial ou simple curieux d'en emprunter plus sur l'open data, abonnez-vous pour voir nos futures vidéos. Aujourd'hui, nous recevons Luc Chouzy, directeur général délégué d'Ancoris. Salut Luc.

  • Speaker #1

    Salut Guillaume.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pourrais commencer déjà par nous présenter peut-être un peu qui tu es, ton parcours et qu'est-ce qui t'a amené à devenir directeur général délégué d'Ancoris ?

  • Speaker #1

    Alors du coup effectivement tu as pas mal introduit le propos, donc moi je suis directeur général délégué d'une boîte qui s'appelle Ancoris. On se définit comme un opérateur privé de développement économique. Qu'est-ce que ça signifie concrètement ? Nous nos clients c'est les collectivités territoriales, beaucoup. On travaille avec tous les échelons, depuis la petite commune, la mairie, jusqu'à la grande région, les agences d'attractivité entre les deux. Enfin, je pense que tu connais un petit peu le millefeuille administratif français. Et selon les responsabilités de chaque échelon, nous, on va intervenir sur différents segments. Pourquoi je suis arrivé chez Ancoris et qu'est-ce qui m'a amené à faire ça ? J'ai fait des études dans l'économie. En fait, à la base, j'ai fait des études en partie dans l'économie avec des cours de microéconomie, des cours de macroéconomie. Et j'ai trouvé ça hyper intéressant. Et je pense que, en tout cas, moi, ça a été mon ressenti. Et peut-être les personnes qui ont fait ces études-là vont s'identifier à ça aussi. Mais j'ai trouvé ça à la fois hyper intéressant et aussi intéressant qu'intangible. Et ce qui, moi, m'a poussé à faire mon métier de développeur territorial, c'était justement de... d'appliquer la chose économique, l'intérêt général, mais au sens de comment on arrive à développer l'économie de la France, à un échelon qui est appréhendable. Et pour moi, qu'est-ce qui est le plus appréciable que le local, le territoire ? Je pense que tu as vécu dans une ville, tu es né dans une ville, tu as grandi dans une ville. Moi, c'est pareil, il y a des personnes qui vivent dans la ruralité, d'autres personnes qui vivent dans tous les contextes français. Et... Et je suis assez convaincu que finalement, l'économie, pour développer et stimuler l'économie de la France, il faut partir du territoire, partir de la maille la plus fine. Et donc, c'est pour ça que ça fait une dizaine d'années que je fais ce métier. J'ai fait plein de choses. J'ai fait d'abord tout ce qui touche aux enjeux de revitalisation de centre-ville, de centre-bourg. Puis après, j'ai évolué plutôt sur le conseil stratégique. C'est-à-dire comment tu accompagnes une collectivité territoriale, quelle qu'elle soit. sur sa stratégie de développement économique. Et l'aboutissement des deux, ça a été en Corée, c'est-à-dire de marier le volet opérationnel de mon début de carrière avec le volet plus conseil, plus stratégique de ce que j'avais connu chez EY. Et en Corée, effectivement, c'est son positionnement. Nous, on intervient sur les deux échelons. Donc, on travaille pour les territoires, effectivement, puisque c'est comme ça qu'on... qu'on résume nos clients. On travaille pour les territoires majoritairement, mais en réalité, on a trois grands métiers. Notre premier métier, c'est celui de la recherche d'investisseurs. Donc concrètement, ça consiste à aller identifier des opérateurs, des entreprises, pour les implanter sur les territoires, des collectivités avec lesquelles on va travailler. Le deuxième grand métier de la boîte, c'est de définir la stratégie amont, c'est-à-dire avant de lancer ses actions de recherche d'opérateurs et d'investisseurs. De comprendre justement, et d'où le sujet de la donnée, c'est-à-dire de comprendre quel est son potentiel en tant que territoire, sur quoi je peux miser, quelles sont les typologies de filières ou d'activités que je dois aller chercher, sur lesquelles moi j'ai du potentiel, pour lesquelles je peux me démarquer d'autres territoires. Et le troisième grand métier, lui, s'adresse au privé. Donc là, on va accompagner les entreprises dans leur décision d'implantation. la stratégie, c'est-à-dire où est-ce que je m'implante, qu'est-ce qui fait sens par rapport à mon business model et mon modèle d'affaires, jusqu'au montage de l'opération immobilière et ou foncière. Et on accompagne jusqu'à la création d'un nouveau site.

  • Speaker #0

    Donc en fait, vous mettez en relation des territoires d'un côté qui ne savent pas trop comment faire, pour convaincre des entreprises de venir s'interrompre chez eux. Et côté entreprise, vous trouvez des entreprises qui ont une envie de s'implanter dans un territoire ou du moins qui parfois ont... peut-être pas l'envie de ce territoire-là, mais en tout cas, on cherche un territoire qui correspond à leurs contraintes ou attentes.

  • Speaker #1

    Exactement, ouais. En fait, c'est vraiment ce qui est le fait générateur de la naissance d'Anchoris, c'est pour employer un anglicisme, du matching, qui existe dans notre vie et du quotidien, c'est le matching d'une offre et d'une demande. Les territoires ont une offre.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est à la fois une offre foncière, c'est une offre immobilière, c'est une solution d'accueil pour une boîte. Mais ce n'est pas que ça, un territoire, c'est aussi des compétences. Quelle typologie d'emplois sont présents sur le territoire ? C'est aussi une accessibilité, c'est une localisation. C'est certaines entreprises qui sont déjà sur un territoire donné, avec des filières qui sont plus ou moins représentées. Donc lorsqu'on parle d'une offre, en fait, c'est tout ça. Et c'est autant de critères que va regarder une entreprise avant de s'implanter. Évidemment, il y a des enjeux de jauge. Certaines entreprises vont chercher, et c'est notamment vrai pour les entreprises tertiaires comme les nôtres, vont principalement chercher à s'implanter dans des bassins d'emploi hyper denses parce que ça va être plus simple de recruter. D'autres boîtes vont plutôt chercher des solutions foncières parce que concrètement, elles vont avoir besoin de dizaines de milliers de mètres carrés pour se développer. Et en face, effectivement, on a des entreprises qui ont des demandes spécifiques. qui ont des critères de localisation qui sont spécifiques et dans la tête des décideurs, des dirigeants d'entreprise, on va avoir des décisions d'investissement qui vont être très dépendantes de la nature de l'activité qui est propre aux décideurs économiques en question. Nous, le but du jeu, c'est de faire marier cette offre territoriale avec une demande qui n'est pas la même selon la typologie de secteur d'activité. Et comme on s'y prend, on a deux grandes méthodes. On a une première méthode qui est celui de faire venir à nous des dirigeants d'entreprise. Donc concrètement, on a des plateformes web dans lesquelles on va recenser l'ensemble des opportunités d'accueil de nos clients. Donc c'est à la fois des terrains, c'est à la fois des biens immobiliers, ça peut être des friches, ça peut être des usines, ça peut être des bureaux. Bref, tout ce qui consiste en une solution d'accueil pour un territoire, on va les propulser sur nos plateformes. Et là, le but du jeu, c'est de travailler à mort les enjeux de marketing web, c'est-à-dire le référencement naturel, le référencement payant, pour que le bon prospect tombe sur notre plateforme. Typiquement, un dirigeant d'entreprise pharmaceutique qui va chercher un terrain, X hectares, pour faire une usine, dans sa recherche web, il va tomber sur notre plateforme. Et ensuite, le but du jeu, c'est que nos équipes qualifient son cahier des charges. et que son cahier des charges corresponde à ce que veut le territoire pour lequel on va travailler. L'idée évidemment, ce n'est pas d'envoyer du projet d'implantation pour envoyer du projet d'implantation auprès des territoires avec lesquels on bosse, mais vraiment qu'on leur envoie des projets qui font sens par rapport à la stratégie de développement économique.

  • Speaker #0

    J'allais te dire, le territoire, lui, il attend quoi de l'arrivée d'une entreprise ? Parfois, de ce que tu disais, une friche pas utilisée ou un terrain qu'il aimerait bien valoriser, ça peut le faire de l'emploi, de la redynamisation ? Il attend quoi généralement ? Ou c'est juste une demande de son côté et une offre de l'autre ? Ou est-ce que lui aussi, il attend quelque chose de cette implantation ? Il cherche à l'hôtel entreprise, il voudrait une entreprise pharmaceutique ?

  • Speaker #1

    Non mais concrètement, c'est un peu tout ça. Et je ne vais pas caricaturer le propos non plus, parce que finalement, je ne peux pas te donner autant de réponses qu'il y a de ce qu'on appelle de territoire pour le coup. On va dire qu'il y a... Peut-être dans les grandes tendances de fond, il y a une dizaine, quinzaine d'années, il y avait vraiment ce ratio de l'emploi à l'hectare, c'est-à-dire je vais implanter une activité, combien ça va créer d'emplois sur mon territoire. C'était peut-être aussi lié au fait que c'était une époque où la conjoncture française était peut-être un petit peu moins favorable. Le taux de chômage était un petit peu plus haut, désormais il a baissé, il est plus aux alentours des 7%. On a une situation où on a beaucoup de territoires qui, il y a certains territoires effectivement qui sont dans des situations de plein emploi. Il y a beaucoup d'activités dans les territoires qui ont des très grandes difficultés de recrutement. Donc le ratio, en tout cas l'indicateur de l'emploi reste toujours intéressant, mais ce n'est pas l'alpha et l'oméga de pourquoi en tant que territoire je veux implanter de nouvelles activités. Il y a différents sous-jacents derrière. Il y a à la fois l'attractivité, c'est-à-dire en tant que territoire français, puisque c'est effectivement la majorité de nos clients, notamment... quelles sont les typologies de filières ou d'actifs que je vais pouvoir implanter et qui, quelque part, vont faire rayonner mon territoire. Si j'ai réussi à faire venir sur mon territoire le projet de localisation français à 500 ou à 1 000 emplois internationaux, forcément, c'est hyper intéressant. Ça permet de communiquer de manière ultra positive sur son territoire. Donc, il y a cette dimension de marketing territorial qui, évidemment, va jouer. Après, il y a une dimension qui est aussi très, on va dire, pratico-pratique, qui est... Des territoires qui sont très spécialisés sur certaines activités économiques, typiquement, tu as le gros employeur du coin qui spécialise les automobiles avec tout le contexte qu'on peut connaître, peut-être que le territoire va chercher à se dire... par rapport à ce qui existe, l'écosystème économique qui est présent, quelles sont les activités qui vont s'intéresser à moi et qui vont vouloir s'implanter chez moi. Et diversifier son économie, c'est aussi renforcer sa résilience, c'est-à-dire être moins exposé aux chocs externes. Nous, on a beaucoup travaillé dans les contextes industriels. travailler dans les contextes de territoires qui avaient des fortes proportions automobiles. Et ça, c'est un sujet qui est très prégnant. Et à la maille encore plus fine, tu vas avoir des territoires qui sont confrontés à, je ne sais pas...

  • Speaker #0

    Je vais te dire, à l'échelle d'une ville.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est à l'échelle d'une ville, mais même à l'échelle micro. C'est-à-dire qu'une ville, c'est un espace économique dans lequel tu vas avoir des sous-espaces économiques, des zones d'activité, des zones industrielles, des parcs d'activité. Et à l'intérieur même de ces zones-là, tu vas avoir parfois des biens déqualifiés, délaissés, des friches. Et là, le but du jeu pour un territoire, c'est comment je peux faire en sorte que cette verrue qui ternit l'image de mon territoire soit revitalisée, que je remette de l'activité dedans, que je réinjecte de la vie économique dedans. Et une des raisons pour lesquelles effectivement, nous, on peut être amené à intervenir, ça peut être à l'échelle... très macro, c'est-à-dire je fais venir des boîtes, et puis après ça peut être à l'échelle un peu plus micro, une zone d'activité à redynamiser, voire même une friche, un site complexe, pour tout simplement réinjecter de la vie économique.

  • Speaker #0

    Et généralement, c'est le territoire qui vous suggère la friche ou en tout cas la roadmap qu'il a dans sa tête pour trouver une entreprise en face, ou est-ce que c'est vous qui identifiez qu'il y a une friche là, et vous allez voir le territoire en lui disant, t'as ça qui n'est pas très bien utilisé, ça serait bien de le... On a peut-être le bon matching pour cette partie-là.

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. On va intervenir dans les deux cas de figure. À la fois le cas de figure où le territoire a défini sa stratégie économique et foncière. J'ai telle friche, j'ai telle zone, j'ai un positionnement qui est défini sur telle filière, la fabrication d'aliments pour les animaux ou telle dimension. Moi, je veux que vous, l'opérateur, vous alliez me chercher des entreprises. Et après, on peut avoir effectivement des territoires qui sont plus dans cette phase de réflexion de quel est mon bon positionnement, c'est-à-dire quelles sont les activités économiques qui ont du potentiel pour moi et à l'inverse que je vais intéresser. Parce que ça peut être dans un sens, mais pas forcément dans l'autre. C'est toujours une histoire de matching. Et à l'inverse, des territoires qui vont avoir 30, 40, 50 zones d'activité, mais qui ne connaissent pas forcément bien leur zone. C'est-à-dire... Quels sont les espaces économiques potentiellement vacants ou qui commencent à être déqualifiés, qui ont du potentiel mais pour lequel effectivement la communauté d'agglomération, la communauté de communes n'est pas en lien avec le propriétaire et celui-ci pourrait avoir un projet de valorisation de son bien. Ce qui est intéressant par rapport au sujet de la donnée c'est que Aujourd'hui, notamment sur le foncier et l'économique, on a énormément de données.

  • Speaker #0

    J'allais te dire, les datas de bâtiments de France, du cadastre, tout qui est passé en opérateur récemment.

  • Speaker #1

    Les bases d'EVF, il y a un outil Géoportail qui est absolument magnifique, où tu peux avoir sur l'échelle d'un territoire, des zones très précises, la densité économique, etc.

  • Speaker #0

    Les valeurs concrètes.

  • Speaker #1

    Tout ça est hyper intéressant. Mais en fait, là... On trouve qu'on est finalement dans une espèce de contradiction où le plus on a de data, le moins on arrive à la comprendre et à la faire parler. Et typiquement pour un territoire qui veut se positionner sur une certaine filière ou une typologie d'activité pour l'attirer et développer son économie en attirant effectivement cette typologie d'acteur, en fait ce n'est pas évident de savoir quel est son vrai potentiel. Nous chez Anchoris, la méthode qu'on a pour... Pour déterminer justement assez finement ça, c'est déjà de comprendre effectivement ce qui se passe, c'est-à-dire qu'est-ce qui existe sur un territoire, les typologies d'entreprises, la nature de ces entreprises, les activités, comment elles fonctionnent entre elles, et la demande. Et ça, effectivement, pour le sujet de la demande, c'est peut-être l'un des points les plus complexes, je trouve, pour un territoire, c'est de comprendre la demande d'implantation, comment elle est structurée. Donc c'est à la fois effectivement des entreprises. typologie d'entreprises qui vont s'intéresser au territoire mais aussi la nature de leur recherche, de la demande et de croiser effectivement cette donnée publique avec des données d'opérateurs privés. Typiquement, nous chaque année on échange avec 8000 entre 8000 et 10 000 dirigeants d'entreprise chaque année sur leur cahier des charges, c'est à dire je recherche telle typologie de biens, je suis plutôt locataire, je suis plutôt acheteur, la typologie d'activité, enfin la typologie d'entreprise dans laquelle moi je veux m'inscrire. Donc on va essayer de faire marier toutes les données de ces cahiers des charges de ces opérateurs avec les données qui sont publiquement accessibles. pour les faire communiquer.

  • Speaker #0

    Vous êtes producteur même de votre propre donnée sur le retour de vos 8 à 10 000 entreprises. Exactement. Mais ça, on y revient souvent, nous, dans ce podcast, c'est le fait que l'open data, ça a le super côté de pouvoir faire émerger plein de nouveaux projets, mais tu as aussi ce que tu disais, c'est qu'à la fin, tu as tellement de data, et c'est là où on comprend comment un groupe comme Encoris vient se positionner. En gros, le territoire a tellement de data sur lui-même qu'il ne sait même plus s'il est attractif ou pas. L'entreprise en face, cette data-là, fois une centaine de territoires, un millier de territoires, il ne sait même pas où s'implanter. Et c'est là où vous venez aider à visualiser tout ça, à mettre au clair tout ça ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Et c'est aussi une question, comme tu l'as expliqué, de concurrence territoriale. Aujourd'hui, il y a beaucoup de territoires qui se positionnent exactement sur les mêmes segments. Typiquement, quelque chose qui n'était plus du tout... en vogue qu'étaient les bureaux, les activités tertiaires dans le sillage du Covid parce qu'il y a eu une transformation des modes de travail et donc du coup il y a beaucoup de territoires qui se sont dit je ne vais peut-être pas créer des milliers de mètres carrés de bureaux parce que si c'est pour qu'ils soient vides, ce n'est pas forcément très intéressant. Et là, il y a une petite musique que je trouve qui est assez intéressante de territoires qui se disent peut-être finalement, vu que les entreprises rappellent leurs collaborateurs dans les bureaux et sont en train de revoir leur politique de télétravail, peut-être que ça fait sens. de redévelopper des actifs tertiaires. Mais après, ça peut être un cran plus loin, c'est-à-dire que typiquement, les activités tertiaires innovantes, les startups innovantes, les biotechnologies, enfin tous ces termes qui ont une connotation marketing assez forte, beaucoup de territoires vont chercher à se positionner exactement sur les mêmes segments de marché. Et là, la question, c'est effectivement toujours, qu'est-ce qui... qu'est-ce qui fait intrinsèquement ta valeur différenciante ? Qu'est-ce qui fait ton potentiel ? Nous, on a développé, avec un chercheur en économie spatiale qui s'appelle Arnaud Florentin, un outil qui s'appelle Spatialis, qui s'appuie sur la donnée publique, pour le coup, de dizaines de millions d'implantations en France, dans 300 bassins d'emploi, pour comprendre qu'est-ce qui fait qu'une implantation, qu'une activité économique est à côté de telle autre, concrètement. Et derrière, en fait, c'est un système de probabilité. C'est si je suis, je prenais l'exemple tout à l'heure de la fabrication de produits alimentaires pour animaux. Si je suis un dirigeant d'entreprise de cette activité, j'ai vachement plus de chances de m'applanter à côté d'activités qui font des boîtes pour animaux. C'est bête et simple à dire comme ça, mais en fait, c'est une question de probabilité. Et je trouve ça vachement intéressant de se dire que par rapport à toute cette donnée publique qui existe, qui est accessible, on a un des meilleurs systèmes français aujourd'hui avec l'INSEE, avec toutes ces bases de données accessibles. Comment justement on arrive à y mettre de l'intelligence derrière pour comprendre, en l'occurrence, nous notre métier, les probabilités d'implantation.

  • Speaker #0

    J'allais te dire, demain je suis une entreprise, je veux m'implanter dans un territoire, tu disais, je fabrique de la nourriture pour animaux, je vais chercher des gens qui, autour de nous, font des boîtes pour animaux, comme ça au moins je peux emballer facilement. Est-ce qu'il y a d'autres critères qui peuvent rentrer en compte ? Par exemple, je pensais à un truc, c'est si jamais je viens créer une usine et je viens créer 1000 emplois dans un bassin d'emploi comme Paris ou je vais créer 1000 emplois dans un bassin d'emploi comme la Corse ou la Creuse, je n'ai pas non plus le même intérêt à y aller et le territoire en face n'aura pas le même intérêt à m'accueillir. Vous, vous matchez aussi ces types de données sur l'emploi, sur l'impact qu'il va y avoir territorial, fiscal, de l'implantation d'une entreprise ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors sur l'impact en tant que tel fiscal et tout, ce n'est pas quelque chose que nous, on va regarder. Mais par contre, en fait, c'est toujours une histoire de comprendre qu'est-ce que va rechercher un opérateur. Typiquement, tu parles de création de 1000 emplois. C'est énorme. Aujourd'hui, un projet d'implantation qui va créer 1000 emplois. Je ne dis pas que ça n'existe pas en France. Il y a des gros projets qui circulent chaque année, mais c'est vraiment considéré comme le haut du panier. Et là, pour un projet de cette nature, je pense que la difficulté numéro un. Ça va être de recruter des personnes. C'est très bête, mais tu as peut-être entendu parler de ces grands projets de Gigafactory, de Batterie, avec des entreprises comme Envision, ACC, avec tout le pôle qui se passe en ce moment à Dunkerque, de ces entreprises qui s'implantent sur ce pôle dunkerquois. Et l'une des difficultés principales de la réussite de ce type de projet, c'est de recruter les bonnes compétences, notamment lorsqu'on parle de centaines ou... milliers d'emplois, c'est autant de métiers différents qu'il faut recruter sur un même bassin d'emploi qui, par définition, est plutôt contraint. Donc ça, tu vas avoir effectivement cette typologie d'acteurs qui va prioriser absolument le critère emploi. D'autres typologies d'acteurs vont plutôt regarder du côté très prosaïquement, est-ce que j'ai une solution d'accueil ? Aujourd'hui, on a beaucoup de débats en France sur le zéro artificialisation net, donc concrètement... La capacité pour les territoires à générer du foncier pour l'économique. On parle beaucoup de la création de logements, du foncier pour les logements, du foncier pour les infrastructures. Aujourd'hui, on estime que le foncier pour l'économique, l'industrie, ça représente 4-5% de la consommation foncière. Donc c'est très restreint. Mais toutes ces réflexions et tous ces débats sur le zéro artificialisation net ont un impact hyper concret sur la capacité des territoires à générer du foncier économique. pour implanter des boîtes et la conséquence première et très directe que nous on a vu auprès de nos clients ces dernières années, ça a été de dire, vu que maintenant ça va être plus difficile d'implanter des entreprises, en tout cas tendanciellement ce sera plus difficile demain d'implanter des entreprises que ça ne l'était hier, je vais être beaucoup plus sélectif. Ok, moi en tant que territoire, je vais regarder des activités à très forte valeur ajoutée, je vais regarder des activités qui vont créer beaucoup d'emplois, je vais regarder des activités aussi, ça je trouve ça intéressant qui... ont des synergies intrinsèques avec des entreprises qui sont déjà sur le territoire. Parce que je vais chercher à justement...

  • Speaker #0

    Créer de la concurrence, créer plutôt des synergies entre les entreprises dans le territoire. Vous devez avoir plein de matchings un peu évidents qui se font généralement. Votre data remonte, vous voyez que ça matche des deux côtés pour la data entreprise, la data territoire. Tu as des exemples peut-être concrets, soit de territoires qui voulaient absolument une boîte et qui n'ont jamais voulu s'implanter là, ou à l'inverse. une boîte qui voulait absolument aller s'implanter là et le territoire ne voulait surtout pas les avoir. Vous avez des cas comme ça, vous êtes obligé de faire des pieds et des mains.

  • Speaker #1

    Alors oui, j'en ai, mais je ne vais pas pointer d'une part. En fait, ce qui est amusant, c'est ce que je te disais tout à l'heure, c'est qu'il y a des territoires qui vont chercher...

  • Speaker #0

    Qui rêvent d'une boîte.

  • Speaker #1

    Qui vont rêver d'une boîte, mais en fait, c'est plutôt rêver d'une typologie d'activité. C'est-à-dire que...

  • Speaker #0

    C'est pas une marque, c'est généralement une typologie d'activité. Exactement. Les rêves de pharmaceutique, mais pas de tel ou tel labo.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est d'ailleurs, c'est vrai que maintenant que tu me poses la question, ça m'interpelle, parce que c'est vrai que je ne pense pas avoir eu le cas d'un territoire qui nous a dit je veux absolument que vous allez me chercher à l'usine Sanofi, mais plutôt effectivement, je me positionne sur le secteur de la santé, des sciences du vivant, des biotechnologies. C'est plutôt comme ça que résonnent les territoires, parce que... En fait, ils ne résonnent pas en termes de grands comptes ou de grands acteurs ou de grandes implantations étrangères. C'est plutôt une typologie d'acteurs. Mais par contre, effectivement, c'est là la limite de l'exercice. C'est qu'ils vont se positionner un peu tous sur les mêmes segments. Donc, parfois, oui, pour répondre à ta question, oui, ça nous arrive de convaincre des entreprises de s'implanter sur les territoires avec lesquels on travaille. Sur ce segment de notre métier, donc la recherche d'investisseurs, la prospection d'entreprise, on estime qu'on a une cinquantaine de collectivités partenaires. Encore une fois, ça va de la commune jusqu'à la région, mais notre client moyen, c'est la communauté d'agglomération, donc c'est plutôt le gros territoire. Mais je dirais qu'on n'aura aucune valeur, nous, ni pour l'entreprise, ni pour le territoire, si on pousse un matching. En fait, je vais prendre une allégorie parce qu'on parle de matching, c'est comme tu es sur une application de rencontre entre deux personnes. Si tu as à côté de toi un pote qui te dit non mais si, il faut absolument que tu swipes du bon côté alors que toi tu n'en as pas envie, concrètement ça ne va pas se faire. Et nous c'est un petit peu pareil. Si on force la main d'une entreprise en disant vous voyez, il faut absolument que vous implantiez à tel endroit parce qu'il y a du foncier, c'est hyper intéressant. Mais en fait... L'entreprise ne pourra pas trouver de fournisseur, elle ne pourra pas trouver de sous-traitant. La typologie d'emploi qu'elle va rechercher à recruter va être trop spécifique. Ça ne correspond pas non plus à ce qui existe sur le bassin d'emploi. Ça ne va pas fonctionner pour elle, ça ne va pas permettre de réussir l'implantation. Et à l'inverse, le territoire n'a aucun intérêt à se faire partir un coup.

  • Speaker #0

    Mais vous, votre promesse, c'est que ça matche pour le mieux, pas que ça matche le coup de coude. Ça ne sert à rien de faire le coup de coude.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs... Là, ça fait partie de ces lames de fond aussi qui ont fait changer le marché ces dernières années. C'est qu'on est vraiment passé d'une logique de quantité à une logique de qualité. Alors, c'est un peu caricatural dans le propos. Et évidemment, les collectivités avec lesquelles on travaille sont toujours intéressées d'avoir un volume important de projets d'entreprise qui eux-mêmes vont créer beaucoup d'emplois. Évidemment, il y a toujours ces dimensions-là qui existent. Mais on est beaucoup plus sur une logique de regarder finement. la nature des activités qui s'implantent. On accompagne pas mal de clients en ce moment sur la définition de leur grille. Ça, c'est quelque chose qui est très récent pour le coup. C'est des grilles de critères pour valider les projets d'implantation. C'est-à-dire là où avant, la grille de critères, c'était un critère. Est-ce que le projet va créer de l'emploi ? Là, désormais, c'est est-ce que le projet va créer de l'emploi ? Est-ce qu'il va pouvoir travailler avec d'autres entreprises du territoire ? Est-ce que l'entreprise a une politique RSE définie, responsable ? Est-ce que l'entreprise peut montrer patte blanche en termes de labels écoresponsables ou autres ? Est-ce que l'entreprise prévoit de créer un site vertueux environnementalement parlant ? Et donc c'est ça aussi que je trouve assez intéressant, c'est qu'au-delà même de la dimension directement économique, des emplois, de la fiscalité directe, des investissements sur le territoire, c'est toute cette dimension, on va dire, annexe de ces infrastructures financières qui...

  • Speaker #0

    Nous, on le voit aussi, là où on jugeait une boîte à sa seule performance financière encore il y a quelques années, aujourd'hui, on le voit de plus en plus. J'allais dire le jugement de boîte, mais ce n'est pas vraiment le jugement, mais l'évaluation en tout cas d'une entreprise, elle ne se fait plus à la partie financière, elle se fait à la partie financière et extra-financière. Dans la partie extra-financière, je le disais tout à l'heure, tu as une partie, l'impact que tu vas avoir sur ton territoire, faire 1000 emplois dans un bassin avec beaucoup d'emplois ou dans un bassin plus vide en emploi. Tu as un impact fiscal, est-ce que tu vas payer tes impôts aussi quand même, mine de rien ? Et puis, tu as aussi un impact, un deuxième niveau induit dans les boîtes qui vont travailler avec des boîtes du territoire et qui, elles, du coup, vont aussi faire un peu plus d'emplois parce que tu t'es implanté. Je vois plutôt bien le truc. Et en France, je pense que, comme tu le disais tout à l'heure, on a trop de chance. On a plein, plein d'open data. Comment vous faites si c'est une boîte étrangère qui veut venir s'implanter ? Est-ce que toi, tu vois déjà, enfin, quand tu vois un candidat, on va dire français, où tu sais que tu vas avoir beaucoup, beaucoup, beaucoup de data à traiter, tu vas pouvoir voir si ta grille de matching correspond ? Si tu as une boîte qui vient d'un pays où il y a très très peu d'open data, comment vous débrouillez ?

  • Speaker #1

    C'est intéressant effectivement la question parce qu'on a commencé à se poser la question, pour être très transparent, à l'été. Parce qu'on a eu effectivement un grand projet d'implantation en France qu'on devait traiter. Et là, ils nous ont posé effectivement cette question de où est-ce que je dois m'implanter. Et qu'est-ce qui fait sens par rapport à mon modèle d'affaires, mon activité, etc. Donc, en fait, on a inversé notre métier. On s'est dit, on est parti de ces critères à lui. Et on a construit toute une grille de critères d'implantation. Et ensuite, on a cherché toute la data pour localisation par localisation, remplir la donnée et travailler avec ce grand porteur de projet-là, justement, sur... tel critère pour moi il est hyper important donc il faut le pondérer de telle manière, tel autre il n'est pas trop important donc vous pouvez le supprimer, tel autre vous pouvez le pondérer moyennement, etc. Pour qu'en fait à la fin il ait des critères objectifs de localisation. Et ça je trouve que c'est ce qui est intéressant par rapport à toutes ces évolutions sur la donnée, c'est que de plus en plus de nos clients, que ce soit pour le public ou pour le privé, vont chercher à objectiver les choses en fait. À la fin des fins c'est... Ce n'est pas que la donnée pour la donnée, mais c'est la donnée pour traduire une situation. On a besoin d'objectiver les choses. Donc ça, c'était effectivement par rapport à un projet qui s'implantait en France. Aujourd'hui, on n'a pas encore eu le cas ou assez peu de projets qui s'implantaient dans un pays européen qu'on ne connaissait pas du tout. Globalement, nos gros marchés, ça va être l'Amérique du Nord et l'Europe. C'est des zones pour lesquelles on va avoir généralement des... des outils et des systèmes statistiques assez denses. Donc, on va toujours réussir à rattacher avec de la donnée. En fait, les questions qu'on s'est posées en France, concrètement, les autres pays se la sont aussi posées. Après, nous, on n'a pas travaillé sur des pays en voie de développement où peut-être que la donnée est un petit peu plus compliquée à recomposer. Mais encore que, je pense que si on avait eu à faire ce type de mission il y a une dizaine d'années versus maintenant, je pense que c'est quand même beaucoup plus simple.

  • Speaker #0

    Et donc... Tu vois, comme tu dis, sur les dix dernières années, il y a eu beaucoup de data. Toi, comment tu vois le truc dans les quatre, cinq prochaines années ? Parce qu'il y a des bases qui, aujourd'hui, passent en open data tous les jours. On le disait tout à l'heure, à un moment, la densité d'infos déborde aujourd'hui les acteurs avec lesquels vous travaillez, côté privé, entreprise qui veulent s'implanter, côté territoire qui veulent recevoir une entreprise. Eux sont déjà débordés par la densité de data actuelle et du coup, il y a une place pour vous pour essayer de les matcher, d'analyser, de faire des grilles de décision, etc. Dans 4-5 ans, est-ce que ce ne sont pas les acteurs comme vous, comme nous, qui seront dépassés par tellement de data que finalement, on n'arrivera même plus à... Elle ne servira même plus à une aide à la décision. Comment toi tu vois l'open data dans 4-5 ans ?

  • Speaker #1

    Je vois deux principales évolutions possibles. La première, c'est en fait de rajouter de l'intelligence à cette donnée. Comme tu l'as dit, finalement, la donnée va être de plus en plus importante. Il va y avoir une inflation de données disponibles. Des données qui peuvent même parfois, sur les mêmes segments ou les mêmes indicateurs, vont parfois se contredire entre elles selon les sources. Je pense que le... Le premier sujet pour des acteurs comme nous, c'est d'y mettre de l'expertise et de l'intelligence parce qu'on connaît nos marchés, donc de savoir aussi discriminer entre la bonne et la mauvaise donnée et je dirais d'aller un cran plus loin dans la nature prédictive aussi de la donnée. Et c'est un peu ce que je te disais tout à l'heure par rapport à l'outil qu'on a développé avec Arnaud Florentin, un outil d'intelligence artificielle, c'est de faire parler des indicateurs et des données qui en fait ne parlaient pas intuitivement entre elles. Pour justement générer... de nouvelles données et de la valeur, de la sur-valeur auprès de nos clients pour avoir des convictions qui sont appuyées justement sur cette sur-valeur qu'on aura généré avec cette donnée-là. Je pense que ça c'est un premier sujet et je pense qu'il y a un deuxième sujet mais là qui est très propre à notre métier aussi du marketing territorial. C'est en gros le marketing territorial, c'est comme le marketing pour une entreprise, c'est comment je communique positivement sur mes atouts auprès du marché, en l'occurrence le marché de l'implantation et le marché des entreprises. Et là, je pense que l'un des sujets assez principaux, ça va être de choisir la bonne donnée. Aujourd'hui, on voit beaucoup de collectivités territoriales qui vont communiquer exactement sur la même chose. J'ai 130 000 établissements, j'ai 45 000 emplois, je suis à deux heures de Paris, je suis à côté d'une autoroute. Et finalement, tous ces arguments qui sont repris encore et encore ne permettent pas pour un opérateur économique. pour une entreprise de discriminer entre un territoire et un autre. Et donc, je pense qu'en termes de marketing territorial, dans toute cette inflation de données qu'on va avoir dans les prochaines années, l'un des gros axes de travail, c'est comment finalement je fais moins, c'est-à-dire je communique sur peut-être moins de données, mais je choisis la bonne donnée pour m'adresser à mon bon segment. Typiquement, on reprenait l'exemple tout à l'heure de l'industrie pharmaceutique. Peut-être que plutôt que parler du fait que tu sois à deux heures de Paris ou... ou que tu es à côté de l'autoroute, ou que tu as un aéroport. En fait, il faut peut-être que tu communiques sur la typologie d'entreprise qui est sur ton territoire et qui va intéresser un acteur pharmaceutique parce que ça va être ses sous-traitants de main, ça va être ses fournisseurs, voire même il va se dire qu'il va recruter plus facilement parce que certaines activités embauchent les mêmes compétences que lui va rechercher aussi sur ce même territoire. Et donc, je pense que c'est plutôt, en termes de marketing territorial, la question de choisir la bonne donnée sur laquelle communiquer.

  • Speaker #0

    Oui, nous, on a toujours eu ça. Moi, je dis souvent qu'il faut qu'on... On arrive dans les prochaines années à donner la bonne data au bon moment et à la bonne personne, mais à mon avis, tous les acteurs aujourd'hui qui utilisent de la data quelle qu'elle soit, ils vont devoir à un moment faire cette sélection-là, parce que l'inflation de données à laquelle on est confronté en ce moment... Alors tu disais qu'il y avait une partie d'IA qui permettra peut-être de simplifier la chose, mais pour moi, il y a aussi une partie de simplification à un moment, de ce qu'on présente à nos clients, à nos fournisseurs, etc.

  • Speaker #1

    Exactement. Il y a aussi... Une partie à laquelle il faut s'attendre, il ne faut pas forcément la rejeter, mais qui est une évolution fondamentale du métier, enfin de nos métiers. Et c'est juste le sens de l'histoire. Enfin, typiquement, je te parlais tout à l'heure de notre activité. Donc, nous, on a une fila qui s'appelle Témélis, qui fait du conseil en immobilier privé, donc là, qui accompagne des opérateurs dans leur localisation. Et c'est le métier des commercialisateurs immobiliers derrière, c'est le métier du brokerage. Et là où les commercialisateurs, les brokers avant passaient énormément de temps à collecter la donnée, aujourd'hui le sujet n'est plus là. Parce qu'en fait, tu vas sur la base des VF, tu vas avoir toutes les informations sur la typologie d'occupant qu'il va y avoir sur un territoire, sur les dernières transactions. Donc concrètement, la valeur et la sur-valeur, tu ne vas pas la générer en tant que commercialisateur immobilier sur la recherche, la collecte d'informations. Pour travailler auprès de tes clients, en fait, tu vas repositionner... repositionner ton métier là où tu vas avoir le plus de valeur c'est à dire en fait à comprendre si un occupant un propriétaire foncier et vendeurs ou pas vendeurs donc Et c'est pareil pour notre métier du conseil. Le métier va changer. Il faut se dire que l'enjeu n'est plus sur la collecte de données comme ça l'a été dans les cabinets de conseil ces 20 dernières années, de constituer ces énormes masses de données.

  • Speaker #0

    J'allais te dire, tu as vu ça évoluer toi aussi. Tu étais BPI, puis tu étais en conseil. Il y a 10 ans, il n'y avait pas de data. On était finalement des producteurs de data. Aujourd'hui, de ce que tu dis, on devient plus des utilisateurs de data, mais du coup, des agrégateurs, simplificateurs, visualisateurs de cette data-là. Tu as vu le... Tu as vu les choses évoluer par rapport à il y a peut-être 7, 8, 10 ans.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et puis l'évolution, c'est ça qui est assez étonnant, c'est qu'elle a été ultra rapide aussi. Je ne veux pas le cacher, je suis jeune, ça se voit. Ça fait une dizaine d'années que je travaille dans le secteur du développement économique, entre ce que je faisais quand j'ai démarré dans ce métier-là et ce qu'on donne comme typologie de mission. où les activités de nos jeunes collaborateurs qui rentrent dans la société aujourd'hui, ce n'est plus du tout le même métier. Parce que justement, passer des heures et des heures et des heures sur un fichier Excel, à remplir des cellules dans tous les sens, des tableaux, et à constituer ces bases de données, ce n'est plus trop l'enjeu. L'idée, c'est plutôt que tu as beaucoup de data, tu as beaucoup de data qui est automatiquement disponible. Tu as aussi des data qui sont propres à ton client. Et c'est ça aussi qui est intéressant, c'est de faire parler et communiquer ces deux formes de données. Typiquement... En tant que territoire, qu'est-ce que tu as comme données ? Tu vas avoir des données sur tes espaces fonciers disponibles, ou tes espaces, enfin tes biens immobiliers disponibles, tu vas avoir ce type de données-là, qui sont parfois dans le marché caché, qui ne sont pas disponibles automatiquement en ligne. Donc c'est comment tu fais parler finalement ces jeux de données, et c'est là où je trouve que le métier, enfin déjà moi il me passionne, mais il devient encore plus intéressant pour un jeune collaborateur qui rejoint une boîte comme la nôtre, c'est qu'en fait, concrètement c'est du temps de cerveau humain. disponible sur des sujets d'analyse plus que de constitution de base de données comme ça a pu être le cas ces dernières années.

  • Speaker #0

    C'est ce que je vois aujourd'hui dans les métiers de la data, c'est que c'est de plus en plus intéressant. Avant, tu passais du temps à la collecter, à la cliner, à la mettre en forme, etc. Et là, aujourd'hui, t'es obligé de mettre ton cerveau à juste la pure utilisation de cette data pour en sortir la substantifique moelle pour essayer de donner la bonne décision ou en tout cas la bonne aide à la décision pour ton client. À chaque invité, je demande toujours la... La base que tu adorais avoir en open data qui n'existe pas encore, qui simplifierait demain votre quotidien si vous l'aviez, ou plein de fois quand vous avez tenté de faire une étude pour un territoire, pour une entreprise, vous vous êtes dit tard si on avait cette data, ça changerait tout

  • Speaker #1

    Je te dirais la base de données en Coris, mes versions open et plus plus, c'est-à-dire la demande d'implantation en temps réel en France, c'est-à-dire qu'est-ce qui se passe en temps réel, toutes les boîtes qui ont une demande, qui ont émis une demande, qui ont un projet. Je suis assez convaincu que c'est compliqué de constituer cette donnée, mais en fait, quelque part, si tu fais l'addition de toutes les données que peuvent collecter des opérateurs comme nous, de toutes les données dont les brokers peuvent avoir connaissance, de toutes les données que les collectivités territoriales peuvent avoir connaissance, quelque part, l'addition de tout ça, c'est cette base dont je te parle, c'est la demande en temps réel, qu'ensuite tu peux décliner à tout le monde. tous les échelons possibles et imaginables.

  • Speaker #0

    Mais moi, je suis comme toi, je reste persuadé que si tu ouvres la data, de toute façon, si tu la donnes à tout le monde, il y a aussi une petite question qui me revient sur la partie temps réel. On pourra revenir tout à l'heure. C'est qu'en gros, entre une data que tu collectes et qui, à un moment, est dépassée ou a commencé un peu à s'user avec le temps. Mais en gros, toute cette data-là, les gens ont souvent peur qu'elle passe en open data parce qu'ils se disent, mon concurrent va avoir la même data que moi et tout. Moi j'aime bien votre réaction, c'est de se dire que même si tout le monde a la même data et cette data en temps réel, on fera mieux le taf que les autres parce qu'on est meilleurs. Et moi je reste persuadé que c'est ça, il y a plein de gens qui ont essayé de garder la data à des moments et je pense qu'au contraire tout le travail politique qui a été fait pour ouvrir la data, c'est top parce que ça permet à plein de projets et ça évite les barrières à l'entrée pour les gens qui auraient eu des idées mais qui n'auraient pas pu s'introduire sur ces métiers-là. Vous aujourd'hui... Tu sens que cette open data a accéléré aussi votre métier, vous a permis de convaincre plus de territoires, plus d'entreprises ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'elle nous a aussi beaucoup permis de gagner en pertinence. C'est-à-dire qu'on avait cette donnée unique qui était chez nous, c'est-à-dire qualifier des projets d'implantation, des cahiers des charges de porteurs de projets, de dirigeants d'entreprises. Mais le fait d'avoir accès finalement à cette donnée sur qu'est-ce qui se passe, Sur un territoire donné, son tissu économique, la typologie des entreprises, des emplois, les ouvertures, les fermetures, enfin nous, typiquement, c'est pour ça que c'est hyper intéressant de travailler avec la solution Infrance, de comprendre ce qui se passe de mouvements d'entreprise sur un territoire. Effectivement, il y a des secteurs d'activité qui vont moins bien, qui vont fermer. Il y a des secteurs d'activité, au contraire, qui sont plus dynamiques sur certains territoires, qui ont tendance à ouvrir des sites. Donc, de croiser à la fin des fins... Les ouvertures, les fermetures, la demande d'implantation, le stock des entreprises, les emplois. En fait, je te dirais presque que tu as la photographie intégrale des dynamiques économiques à l'échelle d'un territoire. Et donc là, en tant que d'appuyer la décision pour un décideur politique et d'élu local de dire moi j'ai envie de me positionner sur tel segment, j'ai envie de lancer tel projet parce qu'en fait ça fait sens nous on va être d'autant plus pertinent. de faire ces recommandations, qu'en fait, on va avoir cette capacité à mettre en musique la donnée. Et derrière, les enjeux sont quand même forts, parce qu'un projet d'une collectivité territoriale, notamment, je ne sais pas, si tu lances un parc d'activité, si tu lances un nouveau bâtiment tertiaire de plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés, c'est des dizaines et des dizaines de millions d'euros d'argent public qui sont en jeu. Et c'est là où je trouve que le sujet, il n'est pas que d'un point de vue... de celui de l'attractivité économique, et aussi d'un point de vue de la bonne utilisation du denier public, et d'avoir un éclairage du décideur public à l'aune justement de cette donnée qui est intelligente et qui va lui permettre d'aboutir à la meilleure décision.

  • Speaker #0

    Du coup, ça veut dire que le territoire qui en donne le plus, mais c'est un peu la boucle qu'on fait nous au niveau national avec l'Open Data actuellement, c'est plus tu donnes de data, et sur toi-même tu as l'impression de parfois un peu trop en donner ou de t'ouvrir en tant que territoire, ou même nous en France sur l'Open Data. Et en fait, à un moment de ce que tu dis, c'est que ça te reviendra parce qu'en fait, les gens pourront faire des analyses sur ton territoire, pourront le mieux le présenter. Et est-ce que parfois, vous avez eu aussi à bâtir un peu de data qui était obsolète ou de la qualité des datas ? Comment vous traitez ce sujet-là ?

  • Speaker #1

    Je te dirais que le sujet le plus fort ces derniers mois, ces dernières années, c'était sur la question du foncier vraiment économique. C'est-à-dire ? Qu'est-ce qui se passe dans les zones d'activité économique ? Qu'est-ce qui se passe dans les zones industrielles ? Est-ce qu'il y a des marges de manœuvre pour requalifier, pour densifier le foncier ? Mais qui finalement est occupant de quoi ? Qui est propriétaire de quoi ? Tu as des zones d'activité en France où tu as des biens, objectivement, pour avoir fait beaucoup de missions sur ces thématiques-là, tu ne sais pas ce qu'il y a dedans. Et je pense que le sujet, effectivement, de la donnée,

  • Speaker #0

    En temps réel ?

  • Speaker #1

    En temps réel, il est très fort sur la question du foncier économique. C'est peut-être un peu moins vrai aujourd'hui sur les emplois ou sur les établissements, parce qu'on a quand même, notamment, je parlais d'une fois tout à l'heure, on a quand même beaucoup de données là-dessus qui nous aident, qui éclairent de ce point de vue-là. Mais la question effectivement de la compréhension de dynamique foncière sur un territoire, d'ailleurs c'est tout l'objet de ce pourquoi les collectivités territoriales ont été invitées fortement par... les pouvoirs publics nationaux à faire leur inventaire des zones d'activité. C'est déjà de comprendre combien j'ai d'espace économique et qu'est-ce qui se passe dedans.

  • Speaker #0

    Parce que déjà, une des attaques qu'on fait beaucoup chez S&P, c'est l'emploi pour le coup. L'emploi, tu as une tranche INSEE ou dans les bilans publiés par les entreprises, mais de moins en moins beaucoup de publications en confidentialité, etc. Donc nous, l'emploi, c'est finalement à une échelle de résolution de tous les ans. Aujourd'hui, la base des valeurs foncières, c'est quoi ? Tu as un delta de combien de temps ? sur qui occupe un bâtiment, combien il a payé, la transaction, elle ressort combien de temps après en open data aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Pour être honnête, je n'ai pas fait l'exercice de voir en temps réel sur un bien spécifique, mais je te dirais que franchement, c'est hyper rapide. En fait, nous, la manière dont on a de faire le métier aussi, c'est comme ce sujet est trop central pour nous, on vérifie. Enfin, comment dire ? On a une équipe qui est dédiée à ça, c'est-à-dire... Tu vois l'exemple que je te prenais tout à l'heure par rapport aux commercialisateurs, aux brokers, où la valeur de leur métier ça va être de parler en fait à des propriétaires ou des porteurs de projets. Nous quelque part c'est un petit peu la même chose, c'est qu'à la fin des fins, si tu veux vérifier l'information, le plus simple c'est que tu prends ton téléphone et tu appelles.

  • Speaker #0

    Donc de ce côté-là, vous êtes encore producteur de cette data-là, vous êtes encore agrégateur de...

  • Speaker #1

    Jusqu'à présent en tout cas. Je ne dis pas qu'on a forcément toutes les clés, mais jusqu'à présent, et en réalité, je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose non plus, parce que... Je ne fais pas partie de ceux qui disent que demain, en fait, on aura toute la donnée. On aura beaucoup de données, ça c'est sûr, mais déjà, il va falloir choisir la bonne donnée. Et surtout, il y a quelque chose qui relève du contact de deux personnes, entre un propriétaire, entre un occupant, entre un porteur de projet, entre une collectivité territoriale. Il y a quand même un non-dit, il y a un sous-jacent avant de décider d'un investissement, d'investir en tant que dirigeant d'entreprise. ton argent sur un territoire. Et toi, en tant que collectivité, tu sais que tendanciellement, tu auras de moins en moins d'offres. Donc vraiment, tu vas être de plus en plus sélectif sur la nature des activités. Et ça, en fait, tu ne le sais pas au travers de lignes, de codes ou d'Excel ou quoi que ce soit. Donc je pense que cette dimension-là d'aller qualifier ce qui se passe sur un territoire, de parler à des propriétaires, de parler à des occupants, de parler à des boîtes, je ne suis pas sûr qu'elle disparaîtra de notre média, en tout cas pas tout de suite.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, on parle un peu d'avenir, là, vous, chez Ancouris, c'est quoi les prochains gros projets, sans dévoiler de l'indévoilable, mais c'est quoi les prochains gros projets qu'ils attendent dans les prochaines années ?

  • Speaker #1

    Les prochains gros projets, ça va être beaucoup l'international pour nous, tu l'évoquais tout à l'heure. Aujourd'hui, on a trois bureaux en France et on en a quatre à l'étranger. Donc on est présent à Barcelone, Milan, Francfort et à New York. Mais on a conscience aussi que... On gratte du doigt ce marché-là des investissements directs étrangers. Donc pourquoi un Américain va venir investir en Europe et vice versa ? Et le cran d'après pour nous, c'est de faire de l'US to US ou de l'Allemagne vers l'Allemagne. Aujourd'hui, on est leader en France sur ce marché-là de la détection de porteurs de projets d'implantation en France. Mais en réalité, on pourrait faire ce même métier dans d'autres pays. au-delà même de la dimension transnationale des investissements, mais au sein même d'un pays, on est en contact avec beaucoup d'États américains ou de provinces canadiennes qui cherchent à attirer des entreprises de leurs petits copains à côté, pas forcément des porteurs de projets européens, mais juste je suis l'idéal, j'ai envie d'implanter des boîtes du Montana ou vice-versa. Donc ça, c'est un gros axe de développement. On a envie de pousser ces sujets d'intelligence artificielle, de comprendre encore plus loin les drivers de l'implantation pour chacune des filières économiques, des segments, des sous-segments. Et je pense que là-dessus, on a un univers de choses qu'on peut faire en fonction de la taille de l'entreprise, de l'âge du dirigeant. Et tout ça, c'est des données, finalement, qui permettent d'un point de vue un peu prédictif de se dire, finalement, t'es telle entreprise, t'es tel secteur d'activité, t'as vachement plus de chances de t'implanter sur tel territoire. Donc ça. Et... Et de renforcer, dans le troisième pilier, le volet stratégie de localisation pour les entreprises privées. C'est quelque chose qu'on a pas mal accéléré en 2024. Et pareil, je pense que la décision d'investissement devenant de plus en plus complexe, multifactorielle pour les entreprises, je pense qu'il y a un marché qui est assez conséquent là-dessus et sur lequel on peut bien se positionner.

  • Speaker #0

    Super, merci Luc.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Guillaume.

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Description

Dans cet épisode, Guillaume Berthault accueille Luc Chouzy, Directeur Général Délégué d’Ancoris spécialiste dans l'accompagnement des territoires dans leur stratégie de développement économique et valorisons l’ancrage local des entreprises. Ils discutent de la manière dont les données ouvertes sont utilisées dans leur quotidien, en particulier dans la détection de signaux faibles et forts pour la mise en oeuvre de leur stratégie.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur Parlons Data, le podcast de Société.com. Tous les mois, nous recevons un expert pour explorer comment l'open data transforme l'économie et modifie notre paysage institutionnel et économique. Donc que vous soyez entrepreneur, responsable marketing, commercial ou simple curieux d'en emprunter plus sur l'open data, abonnez-vous pour voir nos futures vidéos. Aujourd'hui, nous recevons Luc Chouzy, directeur général délégué d'Ancoris. Salut Luc.

  • Speaker #1

    Salut Guillaume.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pourrais commencer déjà par nous présenter peut-être un peu qui tu es, ton parcours et qu'est-ce qui t'a amené à devenir directeur général délégué d'Ancoris ?

  • Speaker #1

    Alors du coup effectivement tu as pas mal introduit le propos, donc moi je suis directeur général délégué d'une boîte qui s'appelle Ancoris. On se définit comme un opérateur privé de développement économique. Qu'est-ce que ça signifie concrètement ? Nous nos clients c'est les collectivités territoriales, beaucoup. On travaille avec tous les échelons, depuis la petite commune, la mairie, jusqu'à la grande région, les agences d'attractivité entre les deux. Enfin, je pense que tu connais un petit peu le millefeuille administratif français. Et selon les responsabilités de chaque échelon, nous, on va intervenir sur différents segments. Pourquoi je suis arrivé chez Ancoris et qu'est-ce qui m'a amené à faire ça ? J'ai fait des études dans l'économie. En fait, à la base, j'ai fait des études en partie dans l'économie avec des cours de microéconomie, des cours de macroéconomie. Et j'ai trouvé ça hyper intéressant. Et je pense que, en tout cas, moi, ça a été mon ressenti. Et peut-être les personnes qui ont fait ces études-là vont s'identifier à ça aussi. Mais j'ai trouvé ça à la fois hyper intéressant et aussi intéressant qu'intangible. Et ce qui, moi, m'a poussé à faire mon métier de développeur territorial, c'était justement de... d'appliquer la chose économique, l'intérêt général, mais au sens de comment on arrive à développer l'économie de la France, à un échelon qui est appréhendable. Et pour moi, qu'est-ce qui est le plus appréciable que le local, le territoire ? Je pense que tu as vécu dans une ville, tu es né dans une ville, tu as grandi dans une ville. Moi, c'est pareil, il y a des personnes qui vivent dans la ruralité, d'autres personnes qui vivent dans tous les contextes français. Et... Et je suis assez convaincu que finalement, l'économie, pour développer et stimuler l'économie de la France, il faut partir du territoire, partir de la maille la plus fine. Et donc, c'est pour ça que ça fait une dizaine d'années que je fais ce métier. J'ai fait plein de choses. J'ai fait d'abord tout ce qui touche aux enjeux de revitalisation de centre-ville, de centre-bourg. Puis après, j'ai évolué plutôt sur le conseil stratégique. C'est-à-dire comment tu accompagnes une collectivité territoriale, quelle qu'elle soit. sur sa stratégie de développement économique. Et l'aboutissement des deux, ça a été en Corée, c'est-à-dire de marier le volet opérationnel de mon début de carrière avec le volet plus conseil, plus stratégique de ce que j'avais connu chez EY. Et en Corée, effectivement, c'est son positionnement. Nous, on intervient sur les deux échelons. Donc, on travaille pour les territoires, effectivement, puisque c'est comme ça qu'on... qu'on résume nos clients. On travaille pour les territoires majoritairement, mais en réalité, on a trois grands métiers. Notre premier métier, c'est celui de la recherche d'investisseurs. Donc concrètement, ça consiste à aller identifier des opérateurs, des entreprises, pour les implanter sur les territoires, des collectivités avec lesquelles on va travailler. Le deuxième grand métier de la boîte, c'est de définir la stratégie amont, c'est-à-dire avant de lancer ses actions de recherche d'opérateurs et d'investisseurs. De comprendre justement, et d'où le sujet de la donnée, c'est-à-dire de comprendre quel est son potentiel en tant que territoire, sur quoi je peux miser, quelles sont les typologies de filières ou d'activités que je dois aller chercher, sur lesquelles moi j'ai du potentiel, pour lesquelles je peux me démarquer d'autres territoires. Et le troisième grand métier, lui, s'adresse au privé. Donc là, on va accompagner les entreprises dans leur décision d'implantation. la stratégie, c'est-à-dire où est-ce que je m'implante, qu'est-ce qui fait sens par rapport à mon business model et mon modèle d'affaires, jusqu'au montage de l'opération immobilière et ou foncière. Et on accompagne jusqu'à la création d'un nouveau site.

  • Speaker #0

    Donc en fait, vous mettez en relation des territoires d'un côté qui ne savent pas trop comment faire, pour convaincre des entreprises de venir s'interrompre chez eux. Et côté entreprise, vous trouvez des entreprises qui ont une envie de s'implanter dans un territoire ou du moins qui parfois ont... peut-être pas l'envie de ce territoire-là, mais en tout cas, on cherche un territoire qui correspond à leurs contraintes ou attentes.

  • Speaker #1

    Exactement, ouais. En fait, c'est vraiment ce qui est le fait générateur de la naissance d'Anchoris, c'est pour employer un anglicisme, du matching, qui existe dans notre vie et du quotidien, c'est le matching d'une offre et d'une demande. Les territoires ont une offre.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est à la fois une offre foncière, c'est une offre immobilière, c'est une solution d'accueil pour une boîte. Mais ce n'est pas que ça, un territoire, c'est aussi des compétences. Quelle typologie d'emplois sont présents sur le territoire ? C'est aussi une accessibilité, c'est une localisation. C'est certaines entreprises qui sont déjà sur un territoire donné, avec des filières qui sont plus ou moins représentées. Donc lorsqu'on parle d'une offre, en fait, c'est tout ça. Et c'est autant de critères que va regarder une entreprise avant de s'implanter. Évidemment, il y a des enjeux de jauge. Certaines entreprises vont chercher, et c'est notamment vrai pour les entreprises tertiaires comme les nôtres, vont principalement chercher à s'implanter dans des bassins d'emploi hyper denses parce que ça va être plus simple de recruter. D'autres boîtes vont plutôt chercher des solutions foncières parce que concrètement, elles vont avoir besoin de dizaines de milliers de mètres carrés pour se développer. Et en face, effectivement, on a des entreprises qui ont des demandes spécifiques. qui ont des critères de localisation qui sont spécifiques et dans la tête des décideurs, des dirigeants d'entreprise, on va avoir des décisions d'investissement qui vont être très dépendantes de la nature de l'activité qui est propre aux décideurs économiques en question. Nous, le but du jeu, c'est de faire marier cette offre territoriale avec une demande qui n'est pas la même selon la typologie de secteur d'activité. Et comme on s'y prend, on a deux grandes méthodes. On a une première méthode qui est celui de faire venir à nous des dirigeants d'entreprise. Donc concrètement, on a des plateformes web dans lesquelles on va recenser l'ensemble des opportunités d'accueil de nos clients. Donc c'est à la fois des terrains, c'est à la fois des biens immobiliers, ça peut être des friches, ça peut être des usines, ça peut être des bureaux. Bref, tout ce qui consiste en une solution d'accueil pour un territoire, on va les propulser sur nos plateformes. Et là, le but du jeu, c'est de travailler à mort les enjeux de marketing web, c'est-à-dire le référencement naturel, le référencement payant, pour que le bon prospect tombe sur notre plateforme. Typiquement, un dirigeant d'entreprise pharmaceutique qui va chercher un terrain, X hectares, pour faire une usine, dans sa recherche web, il va tomber sur notre plateforme. Et ensuite, le but du jeu, c'est que nos équipes qualifient son cahier des charges. et que son cahier des charges corresponde à ce que veut le territoire pour lequel on va travailler. L'idée évidemment, ce n'est pas d'envoyer du projet d'implantation pour envoyer du projet d'implantation auprès des territoires avec lesquels on bosse, mais vraiment qu'on leur envoie des projets qui font sens par rapport à la stratégie de développement économique.

  • Speaker #0

    J'allais te dire, le territoire, lui, il attend quoi de l'arrivée d'une entreprise ? Parfois, de ce que tu disais, une friche pas utilisée ou un terrain qu'il aimerait bien valoriser, ça peut le faire de l'emploi, de la redynamisation ? Il attend quoi généralement ? Ou c'est juste une demande de son côté et une offre de l'autre ? Ou est-ce que lui aussi, il attend quelque chose de cette implantation ? Il cherche à l'hôtel entreprise, il voudrait une entreprise pharmaceutique ?

  • Speaker #1

    Non mais concrètement, c'est un peu tout ça. Et je ne vais pas caricaturer le propos non plus, parce que finalement, je ne peux pas te donner autant de réponses qu'il y a de ce qu'on appelle de territoire pour le coup. On va dire qu'il y a... Peut-être dans les grandes tendances de fond, il y a une dizaine, quinzaine d'années, il y avait vraiment ce ratio de l'emploi à l'hectare, c'est-à-dire je vais implanter une activité, combien ça va créer d'emplois sur mon territoire. C'était peut-être aussi lié au fait que c'était une époque où la conjoncture française était peut-être un petit peu moins favorable. Le taux de chômage était un petit peu plus haut, désormais il a baissé, il est plus aux alentours des 7%. On a une situation où on a beaucoup de territoires qui, il y a certains territoires effectivement qui sont dans des situations de plein emploi. Il y a beaucoup d'activités dans les territoires qui ont des très grandes difficultés de recrutement. Donc le ratio, en tout cas l'indicateur de l'emploi reste toujours intéressant, mais ce n'est pas l'alpha et l'oméga de pourquoi en tant que territoire je veux implanter de nouvelles activités. Il y a différents sous-jacents derrière. Il y a à la fois l'attractivité, c'est-à-dire en tant que territoire français, puisque c'est effectivement la majorité de nos clients, notamment... quelles sont les typologies de filières ou d'actifs que je vais pouvoir implanter et qui, quelque part, vont faire rayonner mon territoire. Si j'ai réussi à faire venir sur mon territoire le projet de localisation français à 500 ou à 1 000 emplois internationaux, forcément, c'est hyper intéressant. Ça permet de communiquer de manière ultra positive sur son territoire. Donc, il y a cette dimension de marketing territorial qui, évidemment, va jouer. Après, il y a une dimension qui est aussi très, on va dire, pratico-pratique, qui est... Des territoires qui sont très spécialisés sur certaines activités économiques, typiquement, tu as le gros employeur du coin qui spécialise les automobiles avec tout le contexte qu'on peut connaître, peut-être que le territoire va chercher à se dire... par rapport à ce qui existe, l'écosystème économique qui est présent, quelles sont les activités qui vont s'intéresser à moi et qui vont vouloir s'implanter chez moi. Et diversifier son économie, c'est aussi renforcer sa résilience, c'est-à-dire être moins exposé aux chocs externes. Nous, on a beaucoup travaillé dans les contextes industriels. travailler dans les contextes de territoires qui avaient des fortes proportions automobiles. Et ça, c'est un sujet qui est très prégnant. Et à la maille encore plus fine, tu vas avoir des territoires qui sont confrontés à, je ne sais pas...

  • Speaker #0

    Je vais te dire, à l'échelle d'une ville.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est à l'échelle d'une ville, mais même à l'échelle micro. C'est-à-dire qu'une ville, c'est un espace économique dans lequel tu vas avoir des sous-espaces économiques, des zones d'activité, des zones industrielles, des parcs d'activité. Et à l'intérieur même de ces zones-là, tu vas avoir parfois des biens déqualifiés, délaissés, des friches. Et là, le but du jeu pour un territoire, c'est comment je peux faire en sorte que cette verrue qui ternit l'image de mon territoire soit revitalisée, que je remette de l'activité dedans, que je réinjecte de la vie économique dedans. Et une des raisons pour lesquelles effectivement, nous, on peut être amené à intervenir, ça peut être à l'échelle... très macro, c'est-à-dire je fais venir des boîtes, et puis après ça peut être à l'échelle un peu plus micro, une zone d'activité à redynamiser, voire même une friche, un site complexe, pour tout simplement réinjecter de la vie économique.

  • Speaker #0

    Et généralement, c'est le territoire qui vous suggère la friche ou en tout cas la roadmap qu'il a dans sa tête pour trouver une entreprise en face, ou est-ce que c'est vous qui identifiez qu'il y a une friche là, et vous allez voir le territoire en lui disant, t'as ça qui n'est pas très bien utilisé, ça serait bien de le... On a peut-être le bon matching pour cette partie-là.

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. On va intervenir dans les deux cas de figure. À la fois le cas de figure où le territoire a défini sa stratégie économique et foncière. J'ai telle friche, j'ai telle zone, j'ai un positionnement qui est défini sur telle filière, la fabrication d'aliments pour les animaux ou telle dimension. Moi, je veux que vous, l'opérateur, vous alliez me chercher des entreprises. Et après, on peut avoir effectivement des territoires qui sont plus dans cette phase de réflexion de quel est mon bon positionnement, c'est-à-dire quelles sont les activités économiques qui ont du potentiel pour moi et à l'inverse que je vais intéresser. Parce que ça peut être dans un sens, mais pas forcément dans l'autre. C'est toujours une histoire de matching. Et à l'inverse, des territoires qui vont avoir 30, 40, 50 zones d'activité, mais qui ne connaissent pas forcément bien leur zone. C'est-à-dire... Quels sont les espaces économiques potentiellement vacants ou qui commencent à être déqualifiés, qui ont du potentiel mais pour lequel effectivement la communauté d'agglomération, la communauté de communes n'est pas en lien avec le propriétaire et celui-ci pourrait avoir un projet de valorisation de son bien. Ce qui est intéressant par rapport au sujet de la donnée c'est que Aujourd'hui, notamment sur le foncier et l'économique, on a énormément de données.

  • Speaker #0

    J'allais te dire, les datas de bâtiments de France, du cadastre, tout qui est passé en opérateur récemment.

  • Speaker #1

    Les bases d'EVF, il y a un outil Géoportail qui est absolument magnifique, où tu peux avoir sur l'échelle d'un territoire, des zones très précises, la densité économique, etc.

  • Speaker #0

    Les valeurs concrètes.

  • Speaker #1

    Tout ça est hyper intéressant. Mais en fait, là... On trouve qu'on est finalement dans une espèce de contradiction où le plus on a de data, le moins on arrive à la comprendre et à la faire parler. Et typiquement pour un territoire qui veut se positionner sur une certaine filière ou une typologie d'activité pour l'attirer et développer son économie en attirant effectivement cette typologie d'acteur, en fait ce n'est pas évident de savoir quel est son vrai potentiel. Nous chez Anchoris, la méthode qu'on a pour... Pour déterminer justement assez finement ça, c'est déjà de comprendre effectivement ce qui se passe, c'est-à-dire qu'est-ce qui existe sur un territoire, les typologies d'entreprises, la nature de ces entreprises, les activités, comment elles fonctionnent entre elles, et la demande. Et ça, effectivement, pour le sujet de la demande, c'est peut-être l'un des points les plus complexes, je trouve, pour un territoire, c'est de comprendre la demande d'implantation, comment elle est structurée. Donc c'est à la fois effectivement des entreprises. typologie d'entreprises qui vont s'intéresser au territoire mais aussi la nature de leur recherche, de la demande et de croiser effectivement cette donnée publique avec des données d'opérateurs privés. Typiquement, nous chaque année on échange avec 8000 entre 8000 et 10 000 dirigeants d'entreprise chaque année sur leur cahier des charges, c'est à dire je recherche telle typologie de biens, je suis plutôt locataire, je suis plutôt acheteur, la typologie d'activité, enfin la typologie d'entreprise dans laquelle moi je veux m'inscrire. Donc on va essayer de faire marier toutes les données de ces cahiers des charges de ces opérateurs avec les données qui sont publiquement accessibles. pour les faire communiquer.

  • Speaker #0

    Vous êtes producteur même de votre propre donnée sur le retour de vos 8 à 10 000 entreprises. Exactement. Mais ça, on y revient souvent, nous, dans ce podcast, c'est le fait que l'open data, ça a le super côté de pouvoir faire émerger plein de nouveaux projets, mais tu as aussi ce que tu disais, c'est qu'à la fin, tu as tellement de data, et c'est là où on comprend comment un groupe comme Encoris vient se positionner. En gros, le territoire a tellement de data sur lui-même qu'il ne sait même plus s'il est attractif ou pas. L'entreprise en face, cette data-là, fois une centaine de territoires, un millier de territoires, il ne sait même pas où s'implanter. Et c'est là où vous venez aider à visualiser tout ça, à mettre au clair tout ça ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Et c'est aussi une question, comme tu l'as expliqué, de concurrence territoriale. Aujourd'hui, il y a beaucoup de territoires qui se positionnent exactement sur les mêmes segments. Typiquement, quelque chose qui n'était plus du tout... en vogue qu'étaient les bureaux, les activités tertiaires dans le sillage du Covid parce qu'il y a eu une transformation des modes de travail et donc du coup il y a beaucoup de territoires qui se sont dit je ne vais peut-être pas créer des milliers de mètres carrés de bureaux parce que si c'est pour qu'ils soient vides, ce n'est pas forcément très intéressant. Et là, il y a une petite musique que je trouve qui est assez intéressante de territoires qui se disent peut-être finalement, vu que les entreprises rappellent leurs collaborateurs dans les bureaux et sont en train de revoir leur politique de télétravail, peut-être que ça fait sens. de redévelopper des actifs tertiaires. Mais après, ça peut être un cran plus loin, c'est-à-dire que typiquement, les activités tertiaires innovantes, les startups innovantes, les biotechnologies, enfin tous ces termes qui ont une connotation marketing assez forte, beaucoup de territoires vont chercher à se positionner exactement sur les mêmes segments de marché. Et là, la question, c'est effectivement toujours, qu'est-ce qui... qu'est-ce qui fait intrinsèquement ta valeur différenciante ? Qu'est-ce qui fait ton potentiel ? Nous, on a développé, avec un chercheur en économie spatiale qui s'appelle Arnaud Florentin, un outil qui s'appelle Spatialis, qui s'appuie sur la donnée publique, pour le coup, de dizaines de millions d'implantations en France, dans 300 bassins d'emploi, pour comprendre qu'est-ce qui fait qu'une implantation, qu'une activité économique est à côté de telle autre, concrètement. Et derrière, en fait, c'est un système de probabilité. C'est si je suis, je prenais l'exemple tout à l'heure de la fabrication de produits alimentaires pour animaux. Si je suis un dirigeant d'entreprise de cette activité, j'ai vachement plus de chances de m'applanter à côté d'activités qui font des boîtes pour animaux. C'est bête et simple à dire comme ça, mais en fait, c'est une question de probabilité. Et je trouve ça vachement intéressant de se dire que par rapport à toute cette donnée publique qui existe, qui est accessible, on a un des meilleurs systèmes français aujourd'hui avec l'INSEE, avec toutes ces bases de données accessibles. Comment justement on arrive à y mettre de l'intelligence derrière pour comprendre, en l'occurrence, nous notre métier, les probabilités d'implantation.

  • Speaker #0

    J'allais te dire, demain je suis une entreprise, je veux m'implanter dans un territoire, tu disais, je fabrique de la nourriture pour animaux, je vais chercher des gens qui, autour de nous, font des boîtes pour animaux, comme ça au moins je peux emballer facilement. Est-ce qu'il y a d'autres critères qui peuvent rentrer en compte ? Par exemple, je pensais à un truc, c'est si jamais je viens créer une usine et je viens créer 1000 emplois dans un bassin d'emploi comme Paris ou je vais créer 1000 emplois dans un bassin d'emploi comme la Corse ou la Creuse, je n'ai pas non plus le même intérêt à y aller et le territoire en face n'aura pas le même intérêt à m'accueillir. Vous, vous matchez aussi ces types de données sur l'emploi, sur l'impact qu'il va y avoir territorial, fiscal, de l'implantation d'une entreprise ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors sur l'impact en tant que tel fiscal et tout, ce n'est pas quelque chose que nous, on va regarder. Mais par contre, en fait, c'est toujours une histoire de comprendre qu'est-ce que va rechercher un opérateur. Typiquement, tu parles de création de 1000 emplois. C'est énorme. Aujourd'hui, un projet d'implantation qui va créer 1000 emplois. Je ne dis pas que ça n'existe pas en France. Il y a des gros projets qui circulent chaque année, mais c'est vraiment considéré comme le haut du panier. Et là, pour un projet de cette nature, je pense que la difficulté numéro un. Ça va être de recruter des personnes. C'est très bête, mais tu as peut-être entendu parler de ces grands projets de Gigafactory, de Batterie, avec des entreprises comme Envision, ACC, avec tout le pôle qui se passe en ce moment à Dunkerque, de ces entreprises qui s'implantent sur ce pôle dunkerquois. Et l'une des difficultés principales de la réussite de ce type de projet, c'est de recruter les bonnes compétences, notamment lorsqu'on parle de centaines ou... milliers d'emplois, c'est autant de métiers différents qu'il faut recruter sur un même bassin d'emploi qui, par définition, est plutôt contraint. Donc ça, tu vas avoir effectivement cette typologie d'acteurs qui va prioriser absolument le critère emploi. D'autres typologies d'acteurs vont plutôt regarder du côté très prosaïquement, est-ce que j'ai une solution d'accueil ? Aujourd'hui, on a beaucoup de débats en France sur le zéro artificialisation net, donc concrètement... La capacité pour les territoires à générer du foncier pour l'économique. On parle beaucoup de la création de logements, du foncier pour les logements, du foncier pour les infrastructures. Aujourd'hui, on estime que le foncier pour l'économique, l'industrie, ça représente 4-5% de la consommation foncière. Donc c'est très restreint. Mais toutes ces réflexions et tous ces débats sur le zéro artificialisation net ont un impact hyper concret sur la capacité des territoires à générer du foncier économique. pour implanter des boîtes et la conséquence première et très directe que nous on a vu auprès de nos clients ces dernières années, ça a été de dire, vu que maintenant ça va être plus difficile d'implanter des entreprises, en tout cas tendanciellement ce sera plus difficile demain d'implanter des entreprises que ça ne l'était hier, je vais être beaucoup plus sélectif. Ok, moi en tant que territoire, je vais regarder des activités à très forte valeur ajoutée, je vais regarder des activités qui vont créer beaucoup d'emplois, je vais regarder des activités aussi, ça je trouve ça intéressant qui... ont des synergies intrinsèques avec des entreprises qui sont déjà sur le territoire. Parce que je vais chercher à justement...

  • Speaker #0

    Créer de la concurrence, créer plutôt des synergies entre les entreprises dans le territoire. Vous devez avoir plein de matchings un peu évidents qui se font généralement. Votre data remonte, vous voyez que ça matche des deux côtés pour la data entreprise, la data territoire. Tu as des exemples peut-être concrets, soit de territoires qui voulaient absolument une boîte et qui n'ont jamais voulu s'implanter là, ou à l'inverse. une boîte qui voulait absolument aller s'implanter là et le territoire ne voulait surtout pas les avoir. Vous avez des cas comme ça, vous êtes obligé de faire des pieds et des mains.

  • Speaker #1

    Alors oui, j'en ai, mais je ne vais pas pointer d'une part. En fait, ce qui est amusant, c'est ce que je te disais tout à l'heure, c'est qu'il y a des territoires qui vont chercher...

  • Speaker #0

    Qui rêvent d'une boîte.

  • Speaker #1

    Qui vont rêver d'une boîte, mais en fait, c'est plutôt rêver d'une typologie d'activité. C'est-à-dire que...

  • Speaker #0

    C'est pas une marque, c'est généralement une typologie d'activité. Exactement. Les rêves de pharmaceutique, mais pas de tel ou tel labo.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est d'ailleurs, c'est vrai que maintenant que tu me poses la question, ça m'interpelle, parce que c'est vrai que je ne pense pas avoir eu le cas d'un territoire qui nous a dit je veux absolument que vous allez me chercher à l'usine Sanofi, mais plutôt effectivement, je me positionne sur le secteur de la santé, des sciences du vivant, des biotechnologies. C'est plutôt comme ça que résonnent les territoires, parce que... En fait, ils ne résonnent pas en termes de grands comptes ou de grands acteurs ou de grandes implantations étrangères. C'est plutôt une typologie d'acteurs. Mais par contre, effectivement, c'est là la limite de l'exercice. C'est qu'ils vont se positionner un peu tous sur les mêmes segments. Donc, parfois, oui, pour répondre à ta question, oui, ça nous arrive de convaincre des entreprises de s'implanter sur les territoires avec lesquels on travaille. Sur ce segment de notre métier, donc la recherche d'investisseurs, la prospection d'entreprise, on estime qu'on a une cinquantaine de collectivités partenaires. Encore une fois, ça va de la commune jusqu'à la région, mais notre client moyen, c'est la communauté d'agglomération, donc c'est plutôt le gros territoire. Mais je dirais qu'on n'aura aucune valeur, nous, ni pour l'entreprise, ni pour le territoire, si on pousse un matching. En fait, je vais prendre une allégorie parce qu'on parle de matching, c'est comme tu es sur une application de rencontre entre deux personnes. Si tu as à côté de toi un pote qui te dit non mais si, il faut absolument que tu swipes du bon côté alors que toi tu n'en as pas envie, concrètement ça ne va pas se faire. Et nous c'est un petit peu pareil. Si on force la main d'une entreprise en disant vous voyez, il faut absolument que vous implantiez à tel endroit parce qu'il y a du foncier, c'est hyper intéressant. Mais en fait... L'entreprise ne pourra pas trouver de fournisseur, elle ne pourra pas trouver de sous-traitant. La typologie d'emploi qu'elle va rechercher à recruter va être trop spécifique. Ça ne correspond pas non plus à ce qui existe sur le bassin d'emploi. Ça ne va pas fonctionner pour elle, ça ne va pas permettre de réussir l'implantation. Et à l'inverse, le territoire n'a aucun intérêt à se faire partir un coup.

  • Speaker #0

    Mais vous, votre promesse, c'est que ça matche pour le mieux, pas que ça matche le coup de coude. Ça ne sert à rien de faire le coup de coude.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs... Là, ça fait partie de ces lames de fond aussi qui ont fait changer le marché ces dernières années. C'est qu'on est vraiment passé d'une logique de quantité à une logique de qualité. Alors, c'est un peu caricatural dans le propos. Et évidemment, les collectivités avec lesquelles on travaille sont toujours intéressées d'avoir un volume important de projets d'entreprise qui eux-mêmes vont créer beaucoup d'emplois. Évidemment, il y a toujours ces dimensions-là qui existent. Mais on est beaucoup plus sur une logique de regarder finement. la nature des activités qui s'implantent. On accompagne pas mal de clients en ce moment sur la définition de leur grille. Ça, c'est quelque chose qui est très récent pour le coup. C'est des grilles de critères pour valider les projets d'implantation. C'est-à-dire là où avant, la grille de critères, c'était un critère. Est-ce que le projet va créer de l'emploi ? Là, désormais, c'est est-ce que le projet va créer de l'emploi ? Est-ce qu'il va pouvoir travailler avec d'autres entreprises du territoire ? Est-ce que l'entreprise a une politique RSE définie, responsable ? Est-ce que l'entreprise peut montrer patte blanche en termes de labels écoresponsables ou autres ? Est-ce que l'entreprise prévoit de créer un site vertueux environnementalement parlant ? Et donc c'est ça aussi que je trouve assez intéressant, c'est qu'au-delà même de la dimension directement économique, des emplois, de la fiscalité directe, des investissements sur le territoire, c'est toute cette dimension, on va dire, annexe de ces infrastructures financières qui...

  • Speaker #0

    Nous, on le voit aussi, là où on jugeait une boîte à sa seule performance financière encore il y a quelques années, aujourd'hui, on le voit de plus en plus. J'allais dire le jugement de boîte, mais ce n'est pas vraiment le jugement, mais l'évaluation en tout cas d'une entreprise, elle ne se fait plus à la partie financière, elle se fait à la partie financière et extra-financière. Dans la partie extra-financière, je le disais tout à l'heure, tu as une partie, l'impact que tu vas avoir sur ton territoire, faire 1000 emplois dans un bassin avec beaucoup d'emplois ou dans un bassin plus vide en emploi. Tu as un impact fiscal, est-ce que tu vas payer tes impôts aussi quand même, mine de rien ? Et puis, tu as aussi un impact, un deuxième niveau induit dans les boîtes qui vont travailler avec des boîtes du territoire et qui, elles, du coup, vont aussi faire un peu plus d'emplois parce que tu t'es implanté. Je vois plutôt bien le truc. Et en France, je pense que, comme tu le disais tout à l'heure, on a trop de chance. On a plein, plein d'open data. Comment vous faites si c'est une boîte étrangère qui veut venir s'implanter ? Est-ce que toi, tu vois déjà, enfin, quand tu vois un candidat, on va dire français, où tu sais que tu vas avoir beaucoup, beaucoup, beaucoup de data à traiter, tu vas pouvoir voir si ta grille de matching correspond ? Si tu as une boîte qui vient d'un pays où il y a très très peu d'open data, comment vous débrouillez ?

  • Speaker #1

    C'est intéressant effectivement la question parce qu'on a commencé à se poser la question, pour être très transparent, à l'été. Parce qu'on a eu effectivement un grand projet d'implantation en France qu'on devait traiter. Et là, ils nous ont posé effectivement cette question de où est-ce que je dois m'implanter. Et qu'est-ce qui fait sens par rapport à mon modèle d'affaires, mon activité, etc. Donc, en fait, on a inversé notre métier. On s'est dit, on est parti de ces critères à lui. Et on a construit toute une grille de critères d'implantation. Et ensuite, on a cherché toute la data pour localisation par localisation, remplir la donnée et travailler avec ce grand porteur de projet-là, justement, sur... tel critère pour moi il est hyper important donc il faut le pondérer de telle manière, tel autre il n'est pas trop important donc vous pouvez le supprimer, tel autre vous pouvez le pondérer moyennement, etc. Pour qu'en fait à la fin il ait des critères objectifs de localisation. Et ça je trouve que c'est ce qui est intéressant par rapport à toutes ces évolutions sur la donnée, c'est que de plus en plus de nos clients, que ce soit pour le public ou pour le privé, vont chercher à objectiver les choses en fait. À la fin des fins c'est... Ce n'est pas que la donnée pour la donnée, mais c'est la donnée pour traduire une situation. On a besoin d'objectiver les choses. Donc ça, c'était effectivement par rapport à un projet qui s'implantait en France. Aujourd'hui, on n'a pas encore eu le cas ou assez peu de projets qui s'implantaient dans un pays européen qu'on ne connaissait pas du tout. Globalement, nos gros marchés, ça va être l'Amérique du Nord et l'Europe. C'est des zones pour lesquelles on va avoir généralement des... des outils et des systèmes statistiques assez denses. Donc, on va toujours réussir à rattacher avec de la donnée. En fait, les questions qu'on s'est posées en France, concrètement, les autres pays se la sont aussi posées. Après, nous, on n'a pas travaillé sur des pays en voie de développement où peut-être que la donnée est un petit peu plus compliquée à recomposer. Mais encore que, je pense que si on avait eu à faire ce type de mission il y a une dizaine d'années versus maintenant, je pense que c'est quand même beaucoup plus simple.

  • Speaker #0

    Et donc... Tu vois, comme tu dis, sur les dix dernières années, il y a eu beaucoup de data. Toi, comment tu vois le truc dans les quatre, cinq prochaines années ? Parce qu'il y a des bases qui, aujourd'hui, passent en open data tous les jours. On le disait tout à l'heure, à un moment, la densité d'infos déborde aujourd'hui les acteurs avec lesquels vous travaillez, côté privé, entreprise qui veulent s'implanter, côté territoire qui veulent recevoir une entreprise. Eux sont déjà débordés par la densité de data actuelle et du coup, il y a une place pour vous pour essayer de les matcher, d'analyser, de faire des grilles de décision, etc. Dans 4-5 ans, est-ce que ce ne sont pas les acteurs comme vous, comme nous, qui seront dépassés par tellement de data que finalement, on n'arrivera même plus à... Elle ne servira même plus à une aide à la décision. Comment toi tu vois l'open data dans 4-5 ans ?

  • Speaker #1

    Je vois deux principales évolutions possibles. La première, c'est en fait de rajouter de l'intelligence à cette donnée. Comme tu l'as dit, finalement, la donnée va être de plus en plus importante. Il va y avoir une inflation de données disponibles. Des données qui peuvent même parfois, sur les mêmes segments ou les mêmes indicateurs, vont parfois se contredire entre elles selon les sources. Je pense que le... Le premier sujet pour des acteurs comme nous, c'est d'y mettre de l'expertise et de l'intelligence parce qu'on connaît nos marchés, donc de savoir aussi discriminer entre la bonne et la mauvaise donnée et je dirais d'aller un cran plus loin dans la nature prédictive aussi de la donnée. Et c'est un peu ce que je te disais tout à l'heure par rapport à l'outil qu'on a développé avec Arnaud Florentin, un outil d'intelligence artificielle, c'est de faire parler des indicateurs et des données qui en fait ne parlaient pas intuitivement entre elles. Pour justement générer... de nouvelles données et de la valeur, de la sur-valeur auprès de nos clients pour avoir des convictions qui sont appuyées justement sur cette sur-valeur qu'on aura généré avec cette donnée-là. Je pense que ça c'est un premier sujet et je pense qu'il y a un deuxième sujet mais là qui est très propre à notre métier aussi du marketing territorial. C'est en gros le marketing territorial, c'est comme le marketing pour une entreprise, c'est comment je communique positivement sur mes atouts auprès du marché, en l'occurrence le marché de l'implantation et le marché des entreprises. Et là, je pense que l'un des sujets assez principaux, ça va être de choisir la bonne donnée. Aujourd'hui, on voit beaucoup de collectivités territoriales qui vont communiquer exactement sur la même chose. J'ai 130 000 établissements, j'ai 45 000 emplois, je suis à deux heures de Paris, je suis à côté d'une autoroute. Et finalement, tous ces arguments qui sont repris encore et encore ne permettent pas pour un opérateur économique. pour une entreprise de discriminer entre un territoire et un autre. Et donc, je pense qu'en termes de marketing territorial, dans toute cette inflation de données qu'on va avoir dans les prochaines années, l'un des gros axes de travail, c'est comment finalement je fais moins, c'est-à-dire je communique sur peut-être moins de données, mais je choisis la bonne donnée pour m'adresser à mon bon segment. Typiquement, on reprenait l'exemple tout à l'heure de l'industrie pharmaceutique. Peut-être que plutôt que parler du fait que tu sois à deux heures de Paris ou... ou que tu es à côté de l'autoroute, ou que tu as un aéroport. En fait, il faut peut-être que tu communiques sur la typologie d'entreprise qui est sur ton territoire et qui va intéresser un acteur pharmaceutique parce que ça va être ses sous-traitants de main, ça va être ses fournisseurs, voire même il va se dire qu'il va recruter plus facilement parce que certaines activités embauchent les mêmes compétences que lui va rechercher aussi sur ce même territoire. Et donc, je pense que c'est plutôt, en termes de marketing territorial, la question de choisir la bonne donnée sur laquelle communiquer.

  • Speaker #0

    Oui, nous, on a toujours eu ça. Moi, je dis souvent qu'il faut qu'on... On arrive dans les prochaines années à donner la bonne data au bon moment et à la bonne personne, mais à mon avis, tous les acteurs aujourd'hui qui utilisent de la data quelle qu'elle soit, ils vont devoir à un moment faire cette sélection-là, parce que l'inflation de données à laquelle on est confronté en ce moment... Alors tu disais qu'il y avait une partie d'IA qui permettra peut-être de simplifier la chose, mais pour moi, il y a aussi une partie de simplification à un moment, de ce qu'on présente à nos clients, à nos fournisseurs, etc.

  • Speaker #1

    Exactement. Il y a aussi... Une partie à laquelle il faut s'attendre, il ne faut pas forcément la rejeter, mais qui est une évolution fondamentale du métier, enfin de nos métiers. Et c'est juste le sens de l'histoire. Enfin, typiquement, je te parlais tout à l'heure de notre activité. Donc, nous, on a une fila qui s'appelle Témélis, qui fait du conseil en immobilier privé, donc là, qui accompagne des opérateurs dans leur localisation. Et c'est le métier des commercialisateurs immobiliers derrière, c'est le métier du brokerage. Et là où les commercialisateurs, les brokers avant passaient énormément de temps à collecter la donnée, aujourd'hui le sujet n'est plus là. Parce qu'en fait, tu vas sur la base des VF, tu vas avoir toutes les informations sur la typologie d'occupant qu'il va y avoir sur un territoire, sur les dernières transactions. Donc concrètement, la valeur et la sur-valeur, tu ne vas pas la générer en tant que commercialisateur immobilier sur la recherche, la collecte d'informations. Pour travailler auprès de tes clients, en fait, tu vas repositionner... repositionner ton métier là où tu vas avoir le plus de valeur c'est à dire en fait à comprendre si un occupant un propriétaire foncier et vendeurs ou pas vendeurs donc Et c'est pareil pour notre métier du conseil. Le métier va changer. Il faut se dire que l'enjeu n'est plus sur la collecte de données comme ça l'a été dans les cabinets de conseil ces 20 dernières années, de constituer ces énormes masses de données.

  • Speaker #0

    J'allais te dire, tu as vu ça évoluer toi aussi. Tu étais BPI, puis tu étais en conseil. Il y a 10 ans, il n'y avait pas de data. On était finalement des producteurs de data. Aujourd'hui, de ce que tu dis, on devient plus des utilisateurs de data, mais du coup, des agrégateurs, simplificateurs, visualisateurs de cette data-là. Tu as vu le... Tu as vu les choses évoluer par rapport à il y a peut-être 7, 8, 10 ans.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et puis l'évolution, c'est ça qui est assez étonnant, c'est qu'elle a été ultra rapide aussi. Je ne veux pas le cacher, je suis jeune, ça se voit. Ça fait une dizaine d'années que je travaille dans le secteur du développement économique, entre ce que je faisais quand j'ai démarré dans ce métier-là et ce qu'on donne comme typologie de mission. où les activités de nos jeunes collaborateurs qui rentrent dans la société aujourd'hui, ce n'est plus du tout le même métier. Parce que justement, passer des heures et des heures et des heures sur un fichier Excel, à remplir des cellules dans tous les sens, des tableaux, et à constituer ces bases de données, ce n'est plus trop l'enjeu. L'idée, c'est plutôt que tu as beaucoup de data, tu as beaucoup de data qui est automatiquement disponible. Tu as aussi des data qui sont propres à ton client. Et c'est ça aussi qui est intéressant, c'est de faire parler et communiquer ces deux formes de données. Typiquement... En tant que territoire, qu'est-ce que tu as comme données ? Tu vas avoir des données sur tes espaces fonciers disponibles, ou tes espaces, enfin tes biens immobiliers disponibles, tu vas avoir ce type de données-là, qui sont parfois dans le marché caché, qui ne sont pas disponibles automatiquement en ligne. Donc c'est comment tu fais parler finalement ces jeux de données, et c'est là où je trouve que le métier, enfin déjà moi il me passionne, mais il devient encore plus intéressant pour un jeune collaborateur qui rejoint une boîte comme la nôtre, c'est qu'en fait, concrètement c'est du temps de cerveau humain. disponible sur des sujets d'analyse plus que de constitution de base de données comme ça a pu être le cas ces dernières années.

  • Speaker #0

    C'est ce que je vois aujourd'hui dans les métiers de la data, c'est que c'est de plus en plus intéressant. Avant, tu passais du temps à la collecter, à la cliner, à la mettre en forme, etc. Et là, aujourd'hui, t'es obligé de mettre ton cerveau à juste la pure utilisation de cette data pour en sortir la substantifique moelle pour essayer de donner la bonne décision ou en tout cas la bonne aide à la décision pour ton client. À chaque invité, je demande toujours la... La base que tu adorais avoir en open data qui n'existe pas encore, qui simplifierait demain votre quotidien si vous l'aviez, ou plein de fois quand vous avez tenté de faire une étude pour un territoire, pour une entreprise, vous vous êtes dit tard si on avait cette data, ça changerait tout

  • Speaker #1

    Je te dirais la base de données en Coris, mes versions open et plus plus, c'est-à-dire la demande d'implantation en temps réel en France, c'est-à-dire qu'est-ce qui se passe en temps réel, toutes les boîtes qui ont une demande, qui ont émis une demande, qui ont un projet. Je suis assez convaincu que c'est compliqué de constituer cette donnée, mais en fait, quelque part, si tu fais l'addition de toutes les données que peuvent collecter des opérateurs comme nous, de toutes les données dont les brokers peuvent avoir connaissance, de toutes les données que les collectivités territoriales peuvent avoir connaissance, quelque part, l'addition de tout ça, c'est cette base dont je te parle, c'est la demande en temps réel, qu'ensuite tu peux décliner à tout le monde. tous les échelons possibles et imaginables.

  • Speaker #0

    Mais moi, je suis comme toi, je reste persuadé que si tu ouvres la data, de toute façon, si tu la donnes à tout le monde, il y a aussi une petite question qui me revient sur la partie temps réel. On pourra revenir tout à l'heure. C'est qu'en gros, entre une data que tu collectes et qui, à un moment, est dépassée ou a commencé un peu à s'user avec le temps. Mais en gros, toute cette data-là, les gens ont souvent peur qu'elle passe en open data parce qu'ils se disent, mon concurrent va avoir la même data que moi et tout. Moi j'aime bien votre réaction, c'est de se dire que même si tout le monde a la même data et cette data en temps réel, on fera mieux le taf que les autres parce qu'on est meilleurs. Et moi je reste persuadé que c'est ça, il y a plein de gens qui ont essayé de garder la data à des moments et je pense qu'au contraire tout le travail politique qui a été fait pour ouvrir la data, c'est top parce que ça permet à plein de projets et ça évite les barrières à l'entrée pour les gens qui auraient eu des idées mais qui n'auraient pas pu s'introduire sur ces métiers-là. Vous aujourd'hui... Tu sens que cette open data a accéléré aussi votre métier, vous a permis de convaincre plus de territoires, plus d'entreprises ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'elle nous a aussi beaucoup permis de gagner en pertinence. C'est-à-dire qu'on avait cette donnée unique qui était chez nous, c'est-à-dire qualifier des projets d'implantation, des cahiers des charges de porteurs de projets, de dirigeants d'entreprises. Mais le fait d'avoir accès finalement à cette donnée sur qu'est-ce qui se passe, Sur un territoire donné, son tissu économique, la typologie des entreprises, des emplois, les ouvertures, les fermetures, enfin nous, typiquement, c'est pour ça que c'est hyper intéressant de travailler avec la solution Infrance, de comprendre ce qui se passe de mouvements d'entreprise sur un territoire. Effectivement, il y a des secteurs d'activité qui vont moins bien, qui vont fermer. Il y a des secteurs d'activité, au contraire, qui sont plus dynamiques sur certains territoires, qui ont tendance à ouvrir des sites. Donc, de croiser à la fin des fins... Les ouvertures, les fermetures, la demande d'implantation, le stock des entreprises, les emplois. En fait, je te dirais presque que tu as la photographie intégrale des dynamiques économiques à l'échelle d'un territoire. Et donc là, en tant que d'appuyer la décision pour un décideur politique et d'élu local de dire moi j'ai envie de me positionner sur tel segment, j'ai envie de lancer tel projet parce qu'en fait ça fait sens nous on va être d'autant plus pertinent. de faire ces recommandations, qu'en fait, on va avoir cette capacité à mettre en musique la donnée. Et derrière, les enjeux sont quand même forts, parce qu'un projet d'une collectivité territoriale, notamment, je ne sais pas, si tu lances un parc d'activité, si tu lances un nouveau bâtiment tertiaire de plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés, c'est des dizaines et des dizaines de millions d'euros d'argent public qui sont en jeu. Et c'est là où je trouve que le sujet, il n'est pas que d'un point de vue... de celui de l'attractivité économique, et aussi d'un point de vue de la bonne utilisation du denier public, et d'avoir un éclairage du décideur public à l'aune justement de cette donnée qui est intelligente et qui va lui permettre d'aboutir à la meilleure décision.

  • Speaker #0

    Du coup, ça veut dire que le territoire qui en donne le plus, mais c'est un peu la boucle qu'on fait nous au niveau national avec l'Open Data actuellement, c'est plus tu donnes de data, et sur toi-même tu as l'impression de parfois un peu trop en donner ou de t'ouvrir en tant que territoire, ou même nous en France sur l'Open Data. Et en fait, à un moment de ce que tu dis, c'est que ça te reviendra parce qu'en fait, les gens pourront faire des analyses sur ton territoire, pourront le mieux le présenter. Et est-ce que parfois, vous avez eu aussi à bâtir un peu de data qui était obsolète ou de la qualité des datas ? Comment vous traitez ce sujet-là ?

  • Speaker #1

    Je te dirais que le sujet le plus fort ces derniers mois, ces dernières années, c'était sur la question du foncier vraiment économique. C'est-à-dire ? Qu'est-ce qui se passe dans les zones d'activité économique ? Qu'est-ce qui se passe dans les zones industrielles ? Est-ce qu'il y a des marges de manœuvre pour requalifier, pour densifier le foncier ? Mais qui finalement est occupant de quoi ? Qui est propriétaire de quoi ? Tu as des zones d'activité en France où tu as des biens, objectivement, pour avoir fait beaucoup de missions sur ces thématiques-là, tu ne sais pas ce qu'il y a dedans. Et je pense que le sujet, effectivement, de la donnée,

  • Speaker #0

    En temps réel ?

  • Speaker #1

    En temps réel, il est très fort sur la question du foncier économique. C'est peut-être un peu moins vrai aujourd'hui sur les emplois ou sur les établissements, parce qu'on a quand même, notamment, je parlais d'une fois tout à l'heure, on a quand même beaucoup de données là-dessus qui nous aident, qui éclairent de ce point de vue-là. Mais la question effectivement de la compréhension de dynamique foncière sur un territoire, d'ailleurs c'est tout l'objet de ce pourquoi les collectivités territoriales ont été invitées fortement par... les pouvoirs publics nationaux à faire leur inventaire des zones d'activité. C'est déjà de comprendre combien j'ai d'espace économique et qu'est-ce qui se passe dedans.

  • Speaker #0

    Parce que déjà, une des attaques qu'on fait beaucoup chez S&P, c'est l'emploi pour le coup. L'emploi, tu as une tranche INSEE ou dans les bilans publiés par les entreprises, mais de moins en moins beaucoup de publications en confidentialité, etc. Donc nous, l'emploi, c'est finalement à une échelle de résolution de tous les ans. Aujourd'hui, la base des valeurs foncières, c'est quoi ? Tu as un delta de combien de temps ? sur qui occupe un bâtiment, combien il a payé, la transaction, elle ressort combien de temps après en open data aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Pour être honnête, je n'ai pas fait l'exercice de voir en temps réel sur un bien spécifique, mais je te dirais que franchement, c'est hyper rapide. En fait, nous, la manière dont on a de faire le métier aussi, c'est comme ce sujet est trop central pour nous, on vérifie. Enfin, comment dire ? On a une équipe qui est dédiée à ça, c'est-à-dire... Tu vois l'exemple que je te prenais tout à l'heure par rapport aux commercialisateurs, aux brokers, où la valeur de leur métier ça va être de parler en fait à des propriétaires ou des porteurs de projets. Nous quelque part c'est un petit peu la même chose, c'est qu'à la fin des fins, si tu veux vérifier l'information, le plus simple c'est que tu prends ton téléphone et tu appelles.

  • Speaker #0

    Donc de ce côté-là, vous êtes encore producteur de cette data-là, vous êtes encore agrégateur de...

  • Speaker #1

    Jusqu'à présent en tout cas. Je ne dis pas qu'on a forcément toutes les clés, mais jusqu'à présent, et en réalité, je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose non plus, parce que... Je ne fais pas partie de ceux qui disent que demain, en fait, on aura toute la donnée. On aura beaucoup de données, ça c'est sûr, mais déjà, il va falloir choisir la bonne donnée. Et surtout, il y a quelque chose qui relève du contact de deux personnes, entre un propriétaire, entre un occupant, entre un porteur de projet, entre une collectivité territoriale. Il y a quand même un non-dit, il y a un sous-jacent avant de décider d'un investissement, d'investir en tant que dirigeant d'entreprise. ton argent sur un territoire. Et toi, en tant que collectivité, tu sais que tendanciellement, tu auras de moins en moins d'offres. Donc vraiment, tu vas être de plus en plus sélectif sur la nature des activités. Et ça, en fait, tu ne le sais pas au travers de lignes, de codes ou d'Excel ou quoi que ce soit. Donc je pense que cette dimension-là d'aller qualifier ce qui se passe sur un territoire, de parler à des propriétaires, de parler à des occupants, de parler à des boîtes, je ne suis pas sûr qu'elle disparaîtra de notre média, en tout cas pas tout de suite.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, on parle un peu d'avenir, là, vous, chez Ancouris, c'est quoi les prochains gros projets, sans dévoiler de l'indévoilable, mais c'est quoi les prochains gros projets qu'ils attendent dans les prochaines années ?

  • Speaker #1

    Les prochains gros projets, ça va être beaucoup l'international pour nous, tu l'évoquais tout à l'heure. Aujourd'hui, on a trois bureaux en France et on en a quatre à l'étranger. Donc on est présent à Barcelone, Milan, Francfort et à New York. Mais on a conscience aussi que... On gratte du doigt ce marché-là des investissements directs étrangers. Donc pourquoi un Américain va venir investir en Europe et vice versa ? Et le cran d'après pour nous, c'est de faire de l'US to US ou de l'Allemagne vers l'Allemagne. Aujourd'hui, on est leader en France sur ce marché-là de la détection de porteurs de projets d'implantation en France. Mais en réalité, on pourrait faire ce même métier dans d'autres pays. au-delà même de la dimension transnationale des investissements, mais au sein même d'un pays, on est en contact avec beaucoup d'États américains ou de provinces canadiennes qui cherchent à attirer des entreprises de leurs petits copains à côté, pas forcément des porteurs de projets européens, mais juste je suis l'idéal, j'ai envie d'implanter des boîtes du Montana ou vice-versa. Donc ça, c'est un gros axe de développement. On a envie de pousser ces sujets d'intelligence artificielle, de comprendre encore plus loin les drivers de l'implantation pour chacune des filières économiques, des segments, des sous-segments. Et je pense que là-dessus, on a un univers de choses qu'on peut faire en fonction de la taille de l'entreprise, de l'âge du dirigeant. Et tout ça, c'est des données, finalement, qui permettent d'un point de vue un peu prédictif de se dire, finalement, t'es telle entreprise, t'es tel secteur d'activité, t'as vachement plus de chances de t'implanter sur tel territoire. Donc ça. Et... Et de renforcer, dans le troisième pilier, le volet stratégie de localisation pour les entreprises privées. C'est quelque chose qu'on a pas mal accéléré en 2024. Et pareil, je pense que la décision d'investissement devenant de plus en plus complexe, multifactorielle pour les entreprises, je pense qu'il y a un marché qui est assez conséquent là-dessus et sur lequel on peut bien se positionner.

  • Speaker #0

    Super, merci Luc.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Guillaume.

Description

Dans cet épisode, Guillaume Berthault accueille Luc Chouzy, Directeur Général Délégué d’Ancoris spécialiste dans l'accompagnement des territoires dans leur stratégie de développement économique et valorisons l’ancrage local des entreprises. Ils discutent de la manière dont les données ouvertes sont utilisées dans leur quotidien, en particulier dans la détection de signaux faibles et forts pour la mise en oeuvre de leur stratégie.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur Parlons Data, le podcast de Société.com. Tous les mois, nous recevons un expert pour explorer comment l'open data transforme l'économie et modifie notre paysage institutionnel et économique. Donc que vous soyez entrepreneur, responsable marketing, commercial ou simple curieux d'en emprunter plus sur l'open data, abonnez-vous pour voir nos futures vidéos. Aujourd'hui, nous recevons Luc Chouzy, directeur général délégué d'Ancoris. Salut Luc.

  • Speaker #1

    Salut Guillaume.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pourrais commencer déjà par nous présenter peut-être un peu qui tu es, ton parcours et qu'est-ce qui t'a amené à devenir directeur général délégué d'Ancoris ?

  • Speaker #1

    Alors du coup effectivement tu as pas mal introduit le propos, donc moi je suis directeur général délégué d'une boîte qui s'appelle Ancoris. On se définit comme un opérateur privé de développement économique. Qu'est-ce que ça signifie concrètement ? Nous nos clients c'est les collectivités territoriales, beaucoup. On travaille avec tous les échelons, depuis la petite commune, la mairie, jusqu'à la grande région, les agences d'attractivité entre les deux. Enfin, je pense que tu connais un petit peu le millefeuille administratif français. Et selon les responsabilités de chaque échelon, nous, on va intervenir sur différents segments. Pourquoi je suis arrivé chez Ancoris et qu'est-ce qui m'a amené à faire ça ? J'ai fait des études dans l'économie. En fait, à la base, j'ai fait des études en partie dans l'économie avec des cours de microéconomie, des cours de macroéconomie. Et j'ai trouvé ça hyper intéressant. Et je pense que, en tout cas, moi, ça a été mon ressenti. Et peut-être les personnes qui ont fait ces études-là vont s'identifier à ça aussi. Mais j'ai trouvé ça à la fois hyper intéressant et aussi intéressant qu'intangible. Et ce qui, moi, m'a poussé à faire mon métier de développeur territorial, c'était justement de... d'appliquer la chose économique, l'intérêt général, mais au sens de comment on arrive à développer l'économie de la France, à un échelon qui est appréhendable. Et pour moi, qu'est-ce qui est le plus appréciable que le local, le territoire ? Je pense que tu as vécu dans une ville, tu es né dans une ville, tu as grandi dans une ville. Moi, c'est pareil, il y a des personnes qui vivent dans la ruralité, d'autres personnes qui vivent dans tous les contextes français. Et... Et je suis assez convaincu que finalement, l'économie, pour développer et stimuler l'économie de la France, il faut partir du territoire, partir de la maille la plus fine. Et donc, c'est pour ça que ça fait une dizaine d'années que je fais ce métier. J'ai fait plein de choses. J'ai fait d'abord tout ce qui touche aux enjeux de revitalisation de centre-ville, de centre-bourg. Puis après, j'ai évolué plutôt sur le conseil stratégique. C'est-à-dire comment tu accompagnes une collectivité territoriale, quelle qu'elle soit. sur sa stratégie de développement économique. Et l'aboutissement des deux, ça a été en Corée, c'est-à-dire de marier le volet opérationnel de mon début de carrière avec le volet plus conseil, plus stratégique de ce que j'avais connu chez EY. Et en Corée, effectivement, c'est son positionnement. Nous, on intervient sur les deux échelons. Donc, on travaille pour les territoires, effectivement, puisque c'est comme ça qu'on... qu'on résume nos clients. On travaille pour les territoires majoritairement, mais en réalité, on a trois grands métiers. Notre premier métier, c'est celui de la recherche d'investisseurs. Donc concrètement, ça consiste à aller identifier des opérateurs, des entreprises, pour les implanter sur les territoires, des collectivités avec lesquelles on va travailler. Le deuxième grand métier de la boîte, c'est de définir la stratégie amont, c'est-à-dire avant de lancer ses actions de recherche d'opérateurs et d'investisseurs. De comprendre justement, et d'où le sujet de la donnée, c'est-à-dire de comprendre quel est son potentiel en tant que territoire, sur quoi je peux miser, quelles sont les typologies de filières ou d'activités que je dois aller chercher, sur lesquelles moi j'ai du potentiel, pour lesquelles je peux me démarquer d'autres territoires. Et le troisième grand métier, lui, s'adresse au privé. Donc là, on va accompagner les entreprises dans leur décision d'implantation. la stratégie, c'est-à-dire où est-ce que je m'implante, qu'est-ce qui fait sens par rapport à mon business model et mon modèle d'affaires, jusqu'au montage de l'opération immobilière et ou foncière. Et on accompagne jusqu'à la création d'un nouveau site.

  • Speaker #0

    Donc en fait, vous mettez en relation des territoires d'un côté qui ne savent pas trop comment faire, pour convaincre des entreprises de venir s'interrompre chez eux. Et côté entreprise, vous trouvez des entreprises qui ont une envie de s'implanter dans un territoire ou du moins qui parfois ont... peut-être pas l'envie de ce territoire-là, mais en tout cas, on cherche un territoire qui correspond à leurs contraintes ou attentes.

  • Speaker #1

    Exactement, ouais. En fait, c'est vraiment ce qui est le fait générateur de la naissance d'Anchoris, c'est pour employer un anglicisme, du matching, qui existe dans notre vie et du quotidien, c'est le matching d'une offre et d'une demande. Les territoires ont une offre.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est à la fois une offre foncière, c'est une offre immobilière, c'est une solution d'accueil pour une boîte. Mais ce n'est pas que ça, un territoire, c'est aussi des compétences. Quelle typologie d'emplois sont présents sur le territoire ? C'est aussi une accessibilité, c'est une localisation. C'est certaines entreprises qui sont déjà sur un territoire donné, avec des filières qui sont plus ou moins représentées. Donc lorsqu'on parle d'une offre, en fait, c'est tout ça. Et c'est autant de critères que va regarder une entreprise avant de s'implanter. Évidemment, il y a des enjeux de jauge. Certaines entreprises vont chercher, et c'est notamment vrai pour les entreprises tertiaires comme les nôtres, vont principalement chercher à s'implanter dans des bassins d'emploi hyper denses parce que ça va être plus simple de recruter. D'autres boîtes vont plutôt chercher des solutions foncières parce que concrètement, elles vont avoir besoin de dizaines de milliers de mètres carrés pour se développer. Et en face, effectivement, on a des entreprises qui ont des demandes spécifiques. qui ont des critères de localisation qui sont spécifiques et dans la tête des décideurs, des dirigeants d'entreprise, on va avoir des décisions d'investissement qui vont être très dépendantes de la nature de l'activité qui est propre aux décideurs économiques en question. Nous, le but du jeu, c'est de faire marier cette offre territoriale avec une demande qui n'est pas la même selon la typologie de secteur d'activité. Et comme on s'y prend, on a deux grandes méthodes. On a une première méthode qui est celui de faire venir à nous des dirigeants d'entreprise. Donc concrètement, on a des plateformes web dans lesquelles on va recenser l'ensemble des opportunités d'accueil de nos clients. Donc c'est à la fois des terrains, c'est à la fois des biens immobiliers, ça peut être des friches, ça peut être des usines, ça peut être des bureaux. Bref, tout ce qui consiste en une solution d'accueil pour un territoire, on va les propulser sur nos plateformes. Et là, le but du jeu, c'est de travailler à mort les enjeux de marketing web, c'est-à-dire le référencement naturel, le référencement payant, pour que le bon prospect tombe sur notre plateforme. Typiquement, un dirigeant d'entreprise pharmaceutique qui va chercher un terrain, X hectares, pour faire une usine, dans sa recherche web, il va tomber sur notre plateforme. Et ensuite, le but du jeu, c'est que nos équipes qualifient son cahier des charges. et que son cahier des charges corresponde à ce que veut le territoire pour lequel on va travailler. L'idée évidemment, ce n'est pas d'envoyer du projet d'implantation pour envoyer du projet d'implantation auprès des territoires avec lesquels on bosse, mais vraiment qu'on leur envoie des projets qui font sens par rapport à la stratégie de développement économique.

  • Speaker #0

    J'allais te dire, le territoire, lui, il attend quoi de l'arrivée d'une entreprise ? Parfois, de ce que tu disais, une friche pas utilisée ou un terrain qu'il aimerait bien valoriser, ça peut le faire de l'emploi, de la redynamisation ? Il attend quoi généralement ? Ou c'est juste une demande de son côté et une offre de l'autre ? Ou est-ce que lui aussi, il attend quelque chose de cette implantation ? Il cherche à l'hôtel entreprise, il voudrait une entreprise pharmaceutique ?

  • Speaker #1

    Non mais concrètement, c'est un peu tout ça. Et je ne vais pas caricaturer le propos non plus, parce que finalement, je ne peux pas te donner autant de réponses qu'il y a de ce qu'on appelle de territoire pour le coup. On va dire qu'il y a... Peut-être dans les grandes tendances de fond, il y a une dizaine, quinzaine d'années, il y avait vraiment ce ratio de l'emploi à l'hectare, c'est-à-dire je vais implanter une activité, combien ça va créer d'emplois sur mon territoire. C'était peut-être aussi lié au fait que c'était une époque où la conjoncture française était peut-être un petit peu moins favorable. Le taux de chômage était un petit peu plus haut, désormais il a baissé, il est plus aux alentours des 7%. On a une situation où on a beaucoup de territoires qui, il y a certains territoires effectivement qui sont dans des situations de plein emploi. Il y a beaucoup d'activités dans les territoires qui ont des très grandes difficultés de recrutement. Donc le ratio, en tout cas l'indicateur de l'emploi reste toujours intéressant, mais ce n'est pas l'alpha et l'oméga de pourquoi en tant que territoire je veux implanter de nouvelles activités. Il y a différents sous-jacents derrière. Il y a à la fois l'attractivité, c'est-à-dire en tant que territoire français, puisque c'est effectivement la majorité de nos clients, notamment... quelles sont les typologies de filières ou d'actifs que je vais pouvoir implanter et qui, quelque part, vont faire rayonner mon territoire. Si j'ai réussi à faire venir sur mon territoire le projet de localisation français à 500 ou à 1 000 emplois internationaux, forcément, c'est hyper intéressant. Ça permet de communiquer de manière ultra positive sur son territoire. Donc, il y a cette dimension de marketing territorial qui, évidemment, va jouer. Après, il y a une dimension qui est aussi très, on va dire, pratico-pratique, qui est... Des territoires qui sont très spécialisés sur certaines activités économiques, typiquement, tu as le gros employeur du coin qui spécialise les automobiles avec tout le contexte qu'on peut connaître, peut-être que le territoire va chercher à se dire... par rapport à ce qui existe, l'écosystème économique qui est présent, quelles sont les activités qui vont s'intéresser à moi et qui vont vouloir s'implanter chez moi. Et diversifier son économie, c'est aussi renforcer sa résilience, c'est-à-dire être moins exposé aux chocs externes. Nous, on a beaucoup travaillé dans les contextes industriels. travailler dans les contextes de territoires qui avaient des fortes proportions automobiles. Et ça, c'est un sujet qui est très prégnant. Et à la maille encore plus fine, tu vas avoir des territoires qui sont confrontés à, je ne sais pas...

  • Speaker #0

    Je vais te dire, à l'échelle d'une ville.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est à l'échelle d'une ville, mais même à l'échelle micro. C'est-à-dire qu'une ville, c'est un espace économique dans lequel tu vas avoir des sous-espaces économiques, des zones d'activité, des zones industrielles, des parcs d'activité. Et à l'intérieur même de ces zones-là, tu vas avoir parfois des biens déqualifiés, délaissés, des friches. Et là, le but du jeu pour un territoire, c'est comment je peux faire en sorte que cette verrue qui ternit l'image de mon territoire soit revitalisée, que je remette de l'activité dedans, que je réinjecte de la vie économique dedans. Et une des raisons pour lesquelles effectivement, nous, on peut être amené à intervenir, ça peut être à l'échelle... très macro, c'est-à-dire je fais venir des boîtes, et puis après ça peut être à l'échelle un peu plus micro, une zone d'activité à redynamiser, voire même une friche, un site complexe, pour tout simplement réinjecter de la vie économique.

  • Speaker #0

    Et généralement, c'est le territoire qui vous suggère la friche ou en tout cas la roadmap qu'il a dans sa tête pour trouver une entreprise en face, ou est-ce que c'est vous qui identifiez qu'il y a une friche là, et vous allez voir le territoire en lui disant, t'as ça qui n'est pas très bien utilisé, ça serait bien de le... On a peut-être le bon matching pour cette partie-là.

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. On va intervenir dans les deux cas de figure. À la fois le cas de figure où le territoire a défini sa stratégie économique et foncière. J'ai telle friche, j'ai telle zone, j'ai un positionnement qui est défini sur telle filière, la fabrication d'aliments pour les animaux ou telle dimension. Moi, je veux que vous, l'opérateur, vous alliez me chercher des entreprises. Et après, on peut avoir effectivement des territoires qui sont plus dans cette phase de réflexion de quel est mon bon positionnement, c'est-à-dire quelles sont les activités économiques qui ont du potentiel pour moi et à l'inverse que je vais intéresser. Parce que ça peut être dans un sens, mais pas forcément dans l'autre. C'est toujours une histoire de matching. Et à l'inverse, des territoires qui vont avoir 30, 40, 50 zones d'activité, mais qui ne connaissent pas forcément bien leur zone. C'est-à-dire... Quels sont les espaces économiques potentiellement vacants ou qui commencent à être déqualifiés, qui ont du potentiel mais pour lequel effectivement la communauté d'agglomération, la communauté de communes n'est pas en lien avec le propriétaire et celui-ci pourrait avoir un projet de valorisation de son bien. Ce qui est intéressant par rapport au sujet de la donnée c'est que Aujourd'hui, notamment sur le foncier et l'économique, on a énormément de données.

  • Speaker #0

    J'allais te dire, les datas de bâtiments de France, du cadastre, tout qui est passé en opérateur récemment.

  • Speaker #1

    Les bases d'EVF, il y a un outil Géoportail qui est absolument magnifique, où tu peux avoir sur l'échelle d'un territoire, des zones très précises, la densité économique, etc.

  • Speaker #0

    Les valeurs concrètes.

  • Speaker #1

    Tout ça est hyper intéressant. Mais en fait, là... On trouve qu'on est finalement dans une espèce de contradiction où le plus on a de data, le moins on arrive à la comprendre et à la faire parler. Et typiquement pour un territoire qui veut se positionner sur une certaine filière ou une typologie d'activité pour l'attirer et développer son économie en attirant effectivement cette typologie d'acteur, en fait ce n'est pas évident de savoir quel est son vrai potentiel. Nous chez Anchoris, la méthode qu'on a pour... Pour déterminer justement assez finement ça, c'est déjà de comprendre effectivement ce qui se passe, c'est-à-dire qu'est-ce qui existe sur un territoire, les typologies d'entreprises, la nature de ces entreprises, les activités, comment elles fonctionnent entre elles, et la demande. Et ça, effectivement, pour le sujet de la demande, c'est peut-être l'un des points les plus complexes, je trouve, pour un territoire, c'est de comprendre la demande d'implantation, comment elle est structurée. Donc c'est à la fois effectivement des entreprises. typologie d'entreprises qui vont s'intéresser au territoire mais aussi la nature de leur recherche, de la demande et de croiser effectivement cette donnée publique avec des données d'opérateurs privés. Typiquement, nous chaque année on échange avec 8000 entre 8000 et 10 000 dirigeants d'entreprise chaque année sur leur cahier des charges, c'est à dire je recherche telle typologie de biens, je suis plutôt locataire, je suis plutôt acheteur, la typologie d'activité, enfin la typologie d'entreprise dans laquelle moi je veux m'inscrire. Donc on va essayer de faire marier toutes les données de ces cahiers des charges de ces opérateurs avec les données qui sont publiquement accessibles. pour les faire communiquer.

  • Speaker #0

    Vous êtes producteur même de votre propre donnée sur le retour de vos 8 à 10 000 entreprises. Exactement. Mais ça, on y revient souvent, nous, dans ce podcast, c'est le fait que l'open data, ça a le super côté de pouvoir faire émerger plein de nouveaux projets, mais tu as aussi ce que tu disais, c'est qu'à la fin, tu as tellement de data, et c'est là où on comprend comment un groupe comme Encoris vient se positionner. En gros, le territoire a tellement de data sur lui-même qu'il ne sait même plus s'il est attractif ou pas. L'entreprise en face, cette data-là, fois une centaine de territoires, un millier de territoires, il ne sait même pas où s'implanter. Et c'est là où vous venez aider à visualiser tout ça, à mettre au clair tout ça ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Et c'est aussi une question, comme tu l'as expliqué, de concurrence territoriale. Aujourd'hui, il y a beaucoup de territoires qui se positionnent exactement sur les mêmes segments. Typiquement, quelque chose qui n'était plus du tout... en vogue qu'étaient les bureaux, les activités tertiaires dans le sillage du Covid parce qu'il y a eu une transformation des modes de travail et donc du coup il y a beaucoup de territoires qui se sont dit je ne vais peut-être pas créer des milliers de mètres carrés de bureaux parce que si c'est pour qu'ils soient vides, ce n'est pas forcément très intéressant. Et là, il y a une petite musique que je trouve qui est assez intéressante de territoires qui se disent peut-être finalement, vu que les entreprises rappellent leurs collaborateurs dans les bureaux et sont en train de revoir leur politique de télétravail, peut-être que ça fait sens. de redévelopper des actifs tertiaires. Mais après, ça peut être un cran plus loin, c'est-à-dire que typiquement, les activités tertiaires innovantes, les startups innovantes, les biotechnologies, enfin tous ces termes qui ont une connotation marketing assez forte, beaucoup de territoires vont chercher à se positionner exactement sur les mêmes segments de marché. Et là, la question, c'est effectivement toujours, qu'est-ce qui... qu'est-ce qui fait intrinsèquement ta valeur différenciante ? Qu'est-ce qui fait ton potentiel ? Nous, on a développé, avec un chercheur en économie spatiale qui s'appelle Arnaud Florentin, un outil qui s'appelle Spatialis, qui s'appuie sur la donnée publique, pour le coup, de dizaines de millions d'implantations en France, dans 300 bassins d'emploi, pour comprendre qu'est-ce qui fait qu'une implantation, qu'une activité économique est à côté de telle autre, concrètement. Et derrière, en fait, c'est un système de probabilité. C'est si je suis, je prenais l'exemple tout à l'heure de la fabrication de produits alimentaires pour animaux. Si je suis un dirigeant d'entreprise de cette activité, j'ai vachement plus de chances de m'applanter à côté d'activités qui font des boîtes pour animaux. C'est bête et simple à dire comme ça, mais en fait, c'est une question de probabilité. Et je trouve ça vachement intéressant de se dire que par rapport à toute cette donnée publique qui existe, qui est accessible, on a un des meilleurs systèmes français aujourd'hui avec l'INSEE, avec toutes ces bases de données accessibles. Comment justement on arrive à y mettre de l'intelligence derrière pour comprendre, en l'occurrence, nous notre métier, les probabilités d'implantation.

  • Speaker #0

    J'allais te dire, demain je suis une entreprise, je veux m'implanter dans un territoire, tu disais, je fabrique de la nourriture pour animaux, je vais chercher des gens qui, autour de nous, font des boîtes pour animaux, comme ça au moins je peux emballer facilement. Est-ce qu'il y a d'autres critères qui peuvent rentrer en compte ? Par exemple, je pensais à un truc, c'est si jamais je viens créer une usine et je viens créer 1000 emplois dans un bassin d'emploi comme Paris ou je vais créer 1000 emplois dans un bassin d'emploi comme la Corse ou la Creuse, je n'ai pas non plus le même intérêt à y aller et le territoire en face n'aura pas le même intérêt à m'accueillir. Vous, vous matchez aussi ces types de données sur l'emploi, sur l'impact qu'il va y avoir territorial, fiscal, de l'implantation d'une entreprise ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors sur l'impact en tant que tel fiscal et tout, ce n'est pas quelque chose que nous, on va regarder. Mais par contre, en fait, c'est toujours une histoire de comprendre qu'est-ce que va rechercher un opérateur. Typiquement, tu parles de création de 1000 emplois. C'est énorme. Aujourd'hui, un projet d'implantation qui va créer 1000 emplois. Je ne dis pas que ça n'existe pas en France. Il y a des gros projets qui circulent chaque année, mais c'est vraiment considéré comme le haut du panier. Et là, pour un projet de cette nature, je pense que la difficulté numéro un. Ça va être de recruter des personnes. C'est très bête, mais tu as peut-être entendu parler de ces grands projets de Gigafactory, de Batterie, avec des entreprises comme Envision, ACC, avec tout le pôle qui se passe en ce moment à Dunkerque, de ces entreprises qui s'implantent sur ce pôle dunkerquois. Et l'une des difficultés principales de la réussite de ce type de projet, c'est de recruter les bonnes compétences, notamment lorsqu'on parle de centaines ou... milliers d'emplois, c'est autant de métiers différents qu'il faut recruter sur un même bassin d'emploi qui, par définition, est plutôt contraint. Donc ça, tu vas avoir effectivement cette typologie d'acteurs qui va prioriser absolument le critère emploi. D'autres typologies d'acteurs vont plutôt regarder du côté très prosaïquement, est-ce que j'ai une solution d'accueil ? Aujourd'hui, on a beaucoup de débats en France sur le zéro artificialisation net, donc concrètement... La capacité pour les territoires à générer du foncier pour l'économique. On parle beaucoup de la création de logements, du foncier pour les logements, du foncier pour les infrastructures. Aujourd'hui, on estime que le foncier pour l'économique, l'industrie, ça représente 4-5% de la consommation foncière. Donc c'est très restreint. Mais toutes ces réflexions et tous ces débats sur le zéro artificialisation net ont un impact hyper concret sur la capacité des territoires à générer du foncier économique. pour implanter des boîtes et la conséquence première et très directe que nous on a vu auprès de nos clients ces dernières années, ça a été de dire, vu que maintenant ça va être plus difficile d'implanter des entreprises, en tout cas tendanciellement ce sera plus difficile demain d'implanter des entreprises que ça ne l'était hier, je vais être beaucoup plus sélectif. Ok, moi en tant que territoire, je vais regarder des activités à très forte valeur ajoutée, je vais regarder des activités qui vont créer beaucoup d'emplois, je vais regarder des activités aussi, ça je trouve ça intéressant qui... ont des synergies intrinsèques avec des entreprises qui sont déjà sur le territoire. Parce que je vais chercher à justement...

  • Speaker #0

    Créer de la concurrence, créer plutôt des synergies entre les entreprises dans le territoire. Vous devez avoir plein de matchings un peu évidents qui se font généralement. Votre data remonte, vous voyez que ça matche des deux côtés pour la data entreprise, la data territoire. Tu as des exemples peut-être concrets, soit de territoires qui voulaient absolument une boîte et qui n'ont jamais voulu s'implanter là, ou à l'inverse. une boîte qui voulait absolument aller s'implanter là et le territoire ne voulait surtout pas les avoir. Vous avez des cas comme ça, vous êtes obligé de faire des pieds et des mains.

  • Speaker #1

    Alors oui, j'en ai, mais je ne vais pas pointer d'une part. En fait, ce qui est amusant, c'est ce que je te disais tout à l'heure, c'est qu'il y a des territoires qui vont chercher...

  • Speaker #0

    Qui rêvent d'une boîte.

  • Speaker #1

    Qui vont rêver d'une boîte, mais en fait, c'est plutôt rêver d'une typologie d'activité. C'est-à-dire que...

  • Speaker #0

    C'est pas une marque, c'est généralement une typologie d'activité. Exactement. Les rêves de pharmaceutique, mais pas de tel ou tel labo.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est d'ailleurs, c'est vrai que maintenant que tu me poses la question, ça m'interpelle, parce que c'est vrai que je ne pense pas avoir eu le cas d'un territoire qui nous a dit je veux absolument que vous allez me chercher à l'usine Sanofi, mais plutôt effectivement, je me positionne sur le secteur de la santé, des sciences du vivant, des biotechnologies. C'est plutôt comme ça que résonnent les territoires, parce que... En fait, ils ne résonnent pas en termes de grands comptes ou de grands acteurs ou de grandes implantations étrangères. C'est plutôt une typologie d'acteurs. Mais par contre, effectivement, c'est là la limite de l'exercice. C'est qu'ils vont se positionner un peu tous sur les mêmes segments. Donc, parfois, oui, pour répondre à ta question, oui, ça nous arrive de convaincre des entreprises de s'implanter sur les territoires avec lesquels on travaille. Sur ce segment de notre métier, donc la recherche d'investisseurs, la prospection d'entreprise, on estime qu'on a une cinquantaine de collectivités partenaires. Encore une fois, ça va de la commune jusqu'à la région, mais notre client moyen, c'est la communauté d'agglomération, donc c'est plutôt le gros territoire. Mais je dirais qu'on n'aura aucune valeur, nous, ni pour l'entreprise, ni pour le territoire, si on pousse un matching. En fait, je vais prendre une allégorie parce qu'on parle de matching, c'est comme tu es sur une application de rencontre entre deux personnes. Si tu as à côté de toi un pote qui te dit non mais si, il faut absolument que tu swipes du bon côté alors que toi tu n'en as pas envie, concrètement ça ne va pas se faire. Et nous c'est un petit peu pareil. Si on force la main d'une entreprise en disant vous voyez, il faut absolument que vous implantiez à tel endroit parce qu'il y a du foncier, c'est hyper intéressant. Mais en fait... L'entreprise ne pourra pas trouver de fournisseur, elle ne pourra pas trouver de sous-traitant. La typologie d'emploi qu'elle va rechercher à recruter va être trop spécifique. Ça ne correspond pas non plus à ce qui existe sur le bassin d'emploi. Ça ne va pas fonctionner pour elle, ça ne va pas permettre de réussir l'implantation. Et à l'inverse, le territoire n'a aucun intérêt à se faire partir un coup.

  • Speaker #0

    Mais vous, votre promesse, c'est que ça matche pour le mieux, pas que ça matche le coup de coude. Ça ne sert à rien de faire le coup de coude.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs... Là, ça fait partie de ces lames de fond aussi qui ont fait changer le marché ces dernières années. C'est qu'on est vraiment passé d'une logique de quantité à une logique de qualité. Alors, c'est un peu caricatural dans le propos. Et évidemment, les collectivités avec lesquelles on travaille sont toujours intéressées d'avoir un volume important de projets d'entreprise qui eux-mêmes vont créer beaucoup d'emplois. Évidemment, il y a toujours ces dimensions-là qui existent. Mais on est beaucoup plus sur une logique de regarder finement. la nature des activités qui s'implantent. On accompagne pas mal de clients en ce moment sur la définition de leur grille. Ça, c'est quelque chose qui est très récent pour le coup. C'est des grilles de critères pour valider les projets d'implantation. C'est-à-dire là où avant, la grille de critères, c'était un critère. Est-ce que le projet va créer de l'emploi ? Là, désormais, c'est est-ce que le projet va créer de l'emploi ? Est-ce qu'il va pouvoir travailler avec d'autres entreprises du territoire ? Est-ce que l'entreprise a une politique RSE définie, responsable ? Est-ce que l'entreprise peut montrer patte blanche en termes de labels écoresponsables ou autres ? Est-ce que l'entreprise prévoit de créer un site vertueux environnementalement parlant ? Et donc c'est ça aussi que je trouve assez intéressant, c'est qu'au-delà même de la dimension directement économique, des emplois, de la fiscalité directe, des investissements sur le territoire, c'est toute cette dimension, on va dire, annexe de ces infrastructures financières qui...

  • Speaker #0

    Nous, on le voit aussi, là où on jugeait une boîte à sa seule performance financière encore il y a quelques années, aujourd'hui, on le voit de plus en plus. J'allais dire le jugement de boîte, mais ce n'est pas vraiment le jugement, mais l'évaluation en tout cas d'une entreprise, elle ne se fait plus à la partie financière, elle se fait à la partie financière et extra-financière. Dans la partie extra-financière, je le disais tout à l'heure, tu as une partie, l'impact que tu vas avoir sur ton territoire, faire 1000 emplois dans un bassin avec beaucoup d'emplois ou dans un bassin plus vide en emploi. Tu as un impact fiscal, est-ce que tu vas payer tes impôts aussi quand même, mine de rien ? Et puis, tu as aussi un impact, un deuxième niveau induit dans les boîtes qui vont travailler avec des boîtes du territoire et qui, elles, du coup, vont aussi faire un peu plus d'emplois parce que tu t'es implanté. Je vois plutôt bien le truc. Et en France, je pense que, comme tu le disais tout à l'heure, on a trop de chance. On a plein, plein d'open data. Comment vous faites si c'est une boîte étrangère qui veut venir s'implanter ? Est-ce que toi, tu vois déjà, enfin, quand tu vois un candidat, on va dire français, où tu sais que tu vas avoir beaucoup, beaucoup, beaucoup de data à traiter, tu vas pouvoir voir si ta grille de matching correspond ? Si tu as une boîte qui vient d'un pays où il y a très très peu d'open data, comment vous débrouillez ?

  • Speaker #1

    C'est intéressant effectivement la question parce qu'on a commencé à se poser la question, pour être très transparent, à l'été. Parce qu'on a eu effectivement un grand projet d'implantation en France qu'on devait traiter. Et là, ils nous ont posé effectivement cette question de où est-ce que je dois m'implanter. Et qu'est-ce qui fait sens par rapport à mon modèle d'affaires, mon activité, etc. Donc, en fait, on a inversé notre métier. On s'est dit, on est parti de ces critères à lui. Et on a construit toute une grille de critères d'implantation. Et ensuite, on a cherché toute la data pour localisation par localisation, remplir la donnée et travailler avec ce grand porteur de projet-là, justement, sur... tel critère pour moi il est hyper important donc il faut le pondérer de telle manière, tel autre il n'est pas trop important donc vous pouvez le supprimer, tel autre vous pouvez le pondérer moyennement, etc. Pour qu'en fait à la fin il ait des critères objectifs de localisation. Et ça je trouve que c'est ce qui est intéressant par rapport à toutes ces évolutions sur la donnée, c'est que de plus en plus de nos clients, que ce soit pour le public ou pour le privé, vont chercher à objectiver les choses en fait. À la fin des fins c'est... Ce n'est pas que la donnée pour la donnée, mais c'est la donnée pour traduire une situation. On a besoin d'objectiver les choses. Donc ça, c'était effectivement par rapport à un projet qui s'implantait en France. Aujourd'hui, on n'a pas encore eu le cas ou assez peu de projets qui s'implantaient dans un pays européen qu'on ne connaissait pas du tout. Globalement, nos gros marchés, ça va être l'Amérique du Nord et l'Europe. C'est des zones pour lesquelles on va avoir généralement des... des outils et des systèmes statistiques assez denses. Donc, on va toujours réussir à rattacher avec de la donnée. En fait, les questions qu'on s'est posées en France, concrètement, les autres pays se la sont aussi posées. Après, nous, on n'a pas travaillé sur des pays en voie de développement où peut-être que la donnée est un petit peu plus compliquée à recomposer. Mais encore que, je pense que si on avait eu à faire ce type de mission il y a une dizaine d'années versus maintenant, je pense que c'est quand même beaucoup plus simple.

  • Speaker #0

    Et donc... Tu vois, comme tu dis, sur les dix dernières années, il y a eu beaucoup de data. Toi, comment tu vois le truc dans les quatre, cinq prochaines années ? Parce qu'il y a des bases qui, aujourd'hui, passent en open data tous les jours. On le disait tout à l'heure, à un moment, la densité d'infos déborde aujourd'hui les acteurs avec lesquels vous travaillez, côté privé, entreprise qui veulent s'implanter, côté territoire qui veulent recevoir une entreprise. Eux sont déjà débordés par la densité de data actuelle et du coup, il y a une place pour vous pour essayer de les matcher, d'analyser, de faire des grilles de décision, etc. Dans 4-5 ans, est-ce que ce ne sont pas les acteurs comme vous, comme nous, qui seront dépassés par tellement de data que finalement, on n'arrivera même plus à... Elle ne servira même plus à une aide à la décision. Comment toi tu vois l'open data dans 4-5 ans ?

  • Speaker #1

    Je vois deux principales évolutions possibles. La première, c'est en fait de rajouter de l'intelligence à cette donnée. Comme tu l'as dit, finalement, la donnée va être de plus en plus importante. Il va y avoir une inflation de données disponibles. Des données qui peuvent même parfois, sur les mêmes segments ou les mêmes indicateurs, vont parfois se contredire entre elles selon les sources. Je pense que le... Le premier sujet pour des acteurs comme nous, c'est d'y mettre de l'expertise et de l'intelligence parce qu'on connaît nos marchés, donc de savoir aussi discriminer entre la bonne et la mauvaise donnée et je dirais d'aller un cran plus loin dans la nature prédictive aussi de la donnée. Et c'est un peu ce que je te disais tout à l'heure par rapport à l'outil qu'on a développé avec Arnaud Florentin, un outil d'intelligence artificielle, c'est de faire parler des indicateurs et des données qui en fait ne parlaient pas intuitivement entre elles. Pour justement générer... de nouvelles données et de la valeur, de la sur-valeur auprès de nos clients pour avoir des convictions qui sont appuyées justement sur cette sur-valeur qu'on aura généré avec cette donnée-là. Je pense que ça c'est un premier sujet et je pense qu'il y a un deuxième sujet mais là qui est très propre à notre métier aussi du marketing territorial. C'est en gros le marketing territorial, c'est comme le marketing pour une entreprise, c'est comment je communique positivement sur mes atouts auprès du marché, en l'occurrence le marché de l'implantation et le marché des entreprises. Et là, je pense que l'un des sujets assez principaux, ça va être de choisir la bonne donnée. Aujourd'hui, on voit beaucoup de collectivités territoriales qui vont communiquer exactement sur la même chose. J'ai 130 000 établissements, j'ai 45 000 emplois, je suis à deux heures de Paris, je suis à côté d'une autoroute. Et finalement, tous ces arguments qui sont repris encore et encore ne permettent pas pour un opérateur économique. pour une entreprise de discriminer entre un territoire et un autre. Et donc, je pense qu'en termes de marketing territorial, dans toute cette inflation de données qu'on va avoir dans les prochaines années, l'un des gros axes de travail, c'est comment finalement je fais moins, c'est-à-dire je communique sur peut-être moins de données, mais je choisis la bonne donnée pour m'adresser à mon bon segment. Typiquement, on reprenait l'exemple tout à l'heure de l'industrie pharmaceutique. Peut-être que plutôt que parler du fait que tu sois à deux heures de Paris ou... ou que tu es à côté de l'autoroute, ou que tu as un aéroport. En fait, il faut peut-être que tu communiques sur la typologie d'entreprise qui est sur ton territoire et qui va intéresser un acteur pharmaceutique parce que ça va être ses sous-traitants de main, ça va être ses fournisseurs, voire même il va se dire qu'il va recruter plus facilement parce que certaines activités embauchent les mêmes compétences que lui va rechercher aussi sur ce même territoire. Et donc, je pense que c'est plutôt, en termes de marketing territorial, la question de choisir la bonne donnée sur laquelle communiquer.

  • Speaker #0

    Oui, nous, on a toujours eu ça. Moi, je dis souvent qu'il faut qu'on... On arrive dans les prochaines années à donner la bonne data au bon moment et à la bonne personne, mais à mon avis, tous les acteurs aujourd'hui qui utilisent de la data quelle qu'elle soit, ils vont devoir à un moment faire cette sélection-là, parce que l'inflation de données à laquelle on est confronté en ce moment... Alors tu disais qu'il y avait une partie d'IA qui permettra peut-être de simplifier la chose, mais pour moi, il y a aussi une partie de simplification à un moment, de ce qu'on présente à nos clients, à nos fournisseurs, etc.

  • Speaker #1

    Exactement. Il y a aussi... Une partie à laquelle il faut s'attendre, il ne faut pas forcément la rejeter, mais qui est une évolution fondamentale du métier, enfin de nos métiers. Et c'est juste le sens de l'histoire. Enfin, typiquement, je te parlais tout à l'heure de notre activité. Donc, nous, on a une fila qui s'appelle Témélis, qui fait du conseil en immobilier privé, donc là, qui accompagne des opérateurs dans leur localisation. Et c'est le métier des commercialisateurs immobiliers derrière, c'est le métier du brokerage. Et là où les commercialisateurs, les brokers avant passaient énormément de temps à collecter la donnée, aujourd'hui le sujet n'est plus là. Parce qu'en fait, tu vas sur la base des VF, tu vas avoir toutes les informations sur la typologie d'occupant qu'il va y avoir sur un territoire, sur les dernières transactions. Donc concrètement, la valeur et la sur-valeur, tu ne vas pas la générer en tant que commercialisateur immobilier sur la recherche, la collecte d'informations. Pour travailler auprès de tes clients, en fait, tu vas repositionner... repositionner ton métier là où tu vas avoir le plus de valeur c'est à dire en fait à comprendre si un occupant un propriétaire foncier et vendeurs ou pas vendeurs donc Et c'est pareil pour notre métier du conseil. Le métier va changer. Il faut se dire que l'enjeu n'est plus sur la collecte de données comme ça l'a été dans les cabinets de conseil ces 20 dernières années, de constituer ces énormes masses de données.

  • Speaker #0

    J'allais te dire, tu as vu ça évoluer toi aussi. Tu étais BPI, puis tu étais en conseil. Il y a 10 ans, il n'y avait pas de data. On était finalement des producteurs de data. Aujourd'hui, de ce que tu dis, on devient plus des utilisateurs de data, mais du coup, des agrégateurs, simplificateurs, visualisateurs de cette data-là. Tu as vu le... Tu as vu les choses évoluer par rapport à il y a peut-être 7, 8, 10 ans.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et puis l'évolution, c'est ça qui est assez étonnant, c'est qu'elle a été ultra rapide aussi. Je ne veux pas le cacher, je suis jeune, ça se voit. Ça fait une dizaine d'années que je travaille dans le secteur du développement économique, entre ce que je faisais quand j'ai démarré dans ce métier-là et ce qu'on donne comme typologie de mission. où les activités de nos jeunes collaborateurs qui rentrent dans la société aujourd'hui, ce n'est plus du tout le même métier. Parce que justement, passer des heures et des heures et des heures sur un fichier Excel, à remplir des cellules dans tous les sens, des tableaux, et à constituer ces bases de données, ce n'est plus trop l'enjeu. L'idée, c'est plutôt que tu as beaucoup de data, tu as beaucoup de data qui est automatiquement disponible. Tu as aussi des data qui sont propres à ton client. Et c'est ça aussi qui est intéressant, c'est de faire parler et communiquer ces deux formes de données. Typiquement... En tant que territoire, qu'est-ce que tu as comme données ? Tu vas avoir des données sur tes espaces fonciers disponibles, ou tes espaces, enfin tes biens immobiliers disponibles, tu vas avoir ce type de données-là, qui sont parfois dans le marché caché, qui ne sont pas disponibles automatiquement en ligne. Donc c'est comment tu fais parler finalement ces jeux de données, et c'est là où je trouve que le métier, enfin déjà moi il me passionne, mais il devient encore plus intéressant pour un jeune collaborateur qui rejoint une boîte comme la nôtre, c'est qu'en fait, concrètement c'est du temps de cerveau humain. disponible sur des sujets d'analyse plus que de constitution de base de données comme ça a pu être le cas ces dernières années.

  • Speaker #0

    C'est ce que je vois aujourd'hui dans les métiers de la data, c'est que c'est de plus en plus intéressant. Avant, tu passais du temps à la collecter, à la cliner, à la mettre en forme, etc. Et là, aujourd'hui, t'es obligé de mettre ton cerveau à juste la pure utilisation de cette data pour en sortir la substantifique moelle pour essayer de donner la bonne décision ou en tout cas la bonne aide à la décision pour ton client. À chaque invité, je demande toujours la... La base que tu adorais avoir en open data qui n'existe pas encore, qui simplifierait demain votre quotidien si vous l'aviez, ou plein de fois quand vous avez tenté de faire une étude pour un territoire, pour une entreprise, vous vous êtes dit tard si on avait cette data, ça changerait tout

  • Speaker #1

    Je te dirais la base de données en Coris, mes versions open et plus plus, c'est-à-dire la demande d'implantation en temps réel en France, c'est-à-dire qu'est-ce qui se passe en temps réel, toutes les boîtes qui ont une demande, qui ont émis une demande, qui ont un projet. Je suis assez convaincu que c'est compliqué de constituer cette donnée, mais en fait, quelque part, si tu fais l'addition de toutes les données que peuvent collecter des opérateurs comme nous, de toutes les données dont les brokers peuvent avoir connaissance, de toutes les données que les collectivités territoriales peuvent avoir connaissance, quelque part, l'addition de tout ça, c'est cette base dont je te parle, c'est la demande en temps réel, qu'ensuite tu peux décliner à tout le monde. tous les échelons possibles et imaginables.

  • Speaker #0

    Mais moi, je suis comme toi, je reste persuadé que si tu ouvres la data, de toute façon, si tu la donnes à tout le monde, il y a aussi une petite question qui me revient sur la partie temps réel. On pourra revenir tout à l'heure. C'est qu'en gros, entre une data que tu collectes et qui, à un moment, est dépassée ou a commencé un peu à s'user avec le temps. Mais en gros, toute cette data-là, les gens ont souvent peur qu'elle passe en open data parce qu'ils se disent, mon concurrent va avoir la même data que moi et tout. Moi j'aime bien votre réaction, c'est de se dire que même si tout le monde a la même data et cette data en temps réel, on fera mieux le taf que les autres parce qu'on est meilleurs. Et moi je reste persuadé que c'est ça, il y a plein de gens qui ont essayé de garder la data à des moments et je pense qu'au contraire tout le travail politique qui a été fait pour ouvrir la data, c'est top parce que ça permet à plein de projets et ça évite les barrières à l'entrée pour les gens qui auraient eu des idées mais qui n'auraient pas pu s'introduire sur ces métiers-là. Vous aujourd'hui... Tu sens que cette open data a accéléré aussi votre métier, vous a permis de convaincre plus de territoires, plus d'entreprises ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'elle nous a aussi beaucoup permis de gagner en pertinence. C'est-à-dire qu'on avait cette donnée unique qui était chez nous, c'est-à-dire qualifier des projets d'implantation, des cahiers des charges de porteurs de projets, de dirigeants d'entreprises. Mais le fait d'avoir accès finalement à cette donnée sur qu'est-ce qui se passe, Sur un territoire donné, son tissu économique, la typologie des entreprises, des emplois, les ouvertures, les fermetures, enfin nous, typiquement, c'est pour ça que c'est hyper intéressant de travailler avec la solution Infrance, de comprendre ce qui se passe de mouvements d'entreprise sur un territoire. Effectivement, il y a des secteurs d'activité qui vont moins bien, qui vont fermer. Il y a des secteurs d'activité, au contraire, qui sont plus dynamiques sur certains territoires, qui ont tendance à ouvrir des sites. Donc, de croiser à la fin des fins... Les ouvertures, les fermetures, la demande d'implantation, le stock des entreprises, les emplois. En fait, je te dirais presque que tu as la photographie intégrale des dynamiques économiques à l'échelle d'un territoire. Et donc là, en tant que d'appuyer la décision pour un décideur politique et d'élu local de dire moi j'ai envie de me positionner sur tel segment, j'ai envie de lancer tel projet parce qu'en fait ça fait sens nous on va être d'autant plus pertinent. de faire ces recommandations, qu'en fait, on va avoir cette capacité à mettre en musique la donnée. Et derrière, les enjeux sont quand même forts, parce qu'un projet d'une collectivité territoriale, notamment, je ne sais pas, si tu lances un parc d'activité, si tu lances un nouveau bâtiment tertiaire de plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés, c'est des dizaines et des dizaines de millions d'euros d'argent public qui sont en jeu. Et c'est là où je trouve que le sujet, il n'est pas que d'un point de vue... de celui de l'attractivité économique, et aussi d'un point de vue de la bonne utilisation du denier public, et d'avoir un éclairage du décideur public à l'aune justement de cette donnée qui est intelligente et qui va lui permettre d'aboutir à la meilleure décision.

  • Speaker #0

    Du coup, ça veut dire que le territoire qui en donne le plus, mais c'est un peu la boucle qu'on fait nous au niveau national avec l'Open Data actuellement, c'est plus tu donnes de data, et sur toi-même tu as l'impression de parfois un peu trop en donner ou de t'ouvrir en tant que territoire, ou même nous en France sur l'Open Data. Et en fait, à un moment de ce que tu dis, c'est que ça te reviendra parce qu'en fait, les gens pourront faire des analyses sur ton territoire, pourront le mieux le présenter. Et est-ce que parfois, vous avez eu aussi à bâtir un peu de data qui était obsolète ou de la qualité des datas ? Comment vous traitez ce sujet-là ?

  • Speaker #1

    Je te dirais que le sujet le plus fort ces derniers mois, ces dernières années, c'était sur la question du foncier vraiment économique. C'est-à-dire ? Qu'est-ce qui se passe dans les zones d'activité économique ? Qu'est-ce qui se passe dans les zones industrielles ? Est-ce qu'il y a des marges de manœuvre pour requalifier, pour densifier le foncier ? Mais qui finalement est occupant de quoi ? Qui est propriétaire de quoi ? Tu as des zones d'activité en France où tu as des biens, objectivement, pour avoir fait beaucoup de missions sur ces thématiques-là, tu ne sais pas ce qu'il y a dedans. Et je pense que le sujet, effectivement, de la donnée,

  • Speaker #0

    En temps réel ?

  • Speaker #1

    En temps réel, il est très fort sur la question du foncier économique. C'est peut-être un peu moins vrai aujourd'hui sur les emplois ou sur les établissements, parce qu'on a quand même, notamment, je parlais d'une fois tout à l'heure, on a quand même beaucoup de données là-dessus qui nous aident, qui éclairent de ce point de vue-là. Mais la question effectivement de la compréhension de dynamique foncière sur un territoire, d'ailleurs c'est tout l'objet de ce pourquoi les collectivités territoriales ont été invitées fortement par... les pouvoirs publics nationaux à faire leur inventaire des zones d'activité. C'est déjà de comprendre combien j'ai d'espace économique et qu'est-ce qui se passe dedans.

  • Speaker #0

    Parce que déjà, une des attaques qu'on fait beaucoup chez S&P, c'est l'emploi pour le coup. L'emploi, tu as une tranche INSEE ou dans les bilans publiés par les entreprises, mais de moins en moins beaucoup de publications en confidentialité, etc. Donc nous, l'emploi, c'est finalement à une échelle de résolution de tous les ans. Aujourd'hui, la base des valeurs foncières, c'est quoi ? Tu as un delta de combien de temps ? sur qui occupe un bâtiment, combien il a payé, la transaction, elle ressort combien de temps après en open data aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Pour être honnête, je n'ai pas fait l'exercice de voir en temps réel sur un bien spécifique, mais je te dirais que franchement, c'est hyper rapide. En fait, nous, la manière dont on a de faire le métier aussi, c'est comme ce sujet est trop central pour nous, on vérifie. Enfin, comment dire ? On a une équipe qui est dédiée à ça, c'est-à-dire... Tu vois l'exemple que je te prenais tout à l'heure par rapport aux commercialisateurs, aux brokers, où la valeur de leur métier ça va être de parler en fait à des propriétaires ou des porteurs de projets. Nous quelque part c'est un petit peu la même chose, c'est qu'à la fin des fins, si tu veux vérifier l'information, le plus simple c'est que tu prends ton téléphone et tu appelles.

  • Speaker #0

    Donc de ce côté-là, vous êtes encore producteur de cette data-là, vous êtes encore agrégateur de...

  • Speaker #1

    Jusqu'à présent en tout cas. Je ne dis pas qu'on a forcément toutes les clés, mais jusqu'à présent, et en réalité, je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose non plus, parce que... Je ne fais pas partie de ceux qui disent que demain, en fait, on aura toute la donnée. On aura beaucoup de données, ça c'est sûr, mais déjà, il va falloir choisir la bonne donnée. Et surtout, il y a quelque chose qui relève du contact de deux personnes, entre un propriétaire, entre un occupant, entre un porteur de projet, entre une collectivité territoriale. Il y a quand même un non-dit, il y a un sous-jacent avant de décider d'un investissement, d'investir en tant que dirigeant d'entreprise. ton argent sur un territoire. Et toi, en tant que collectivité, tu sais que tendanciellement, tu auras de moins en moins d'offres. Donc vraiment, tu vas être de plus en plus sélectif sur la nature des activités. Et ça, en fait, tu ne le sais pas au travers de lignes, de codes ou d'Excel ou quoi que ce soit. Donc je pense que cette dimension-là d'aller qualifier ce qui se passe sur un territoire, de parler à des propriétaires, de parler à des occupants, de parler à des boîtes, je ne suis pas sûr qu'elle disparaîtra de notre média, en tout cas pas tout de suite.

  • Speaker #0

    Ok. Et du coup, on parle un peu d'avenir, là, vous, chez Ancouris, c'est quoi les prochains gros projets, sans dévoiler de l'indévoilable, mais c'est quoi les prochains gros projets qu'ils attendent dans les prochaines années ?

  • Speaker #1

    Les prochains gros projets, ça va être beaucoup l'international pour nous, tu l'évoquais tout à l'heure. Aujourd'hui, on a trois bureaux en France et on en a quatre à l'étranger. Donc on est présent à Barcelone, Milan, Francfort et à New York. Mais on a conscience aussi que... On gratte du doigt ce marché-là des investissements directs étrangers. Donc pourquoi un Américain va venir investir en Europe et vice versa ? Et le cran d'après pour nous, c'est de faire de l'US to US ou de l'Allemagne vers l'Allemagne. Aujourd'hui, on est leader en France sur ce marché-là de la détection de porteurs de projets d'implantation en France. Mais en réalité, on pourrait faire ce même métier dans d'autres pays. au-delà même de la dimension transnationale des investissements, mais au sein même d'un pays, on est en contact avec beaucoup d'États américains ou de provinces canadiennes qui cherchent à attirer des entreprises de leurs petits copains à côté, pas forcément des porteurs de projets européens, mais juste je suis l'idéal, j'ai envie d'implanter des boîtes du Montana ou vice-versa. Donc ça, c'est un gros axe de développement. On a envie de pousser ces sujets d'intelligence artificielle, de comprendre encore plus loin les drivers de l'implantation pour chacune des filières économiques, des segments, des sous-segments. Et je pense que là-dessus, on a un univers de choses qu'on peut faire en fonction de la taille de l'entreprise, de l'âge du dirigeant. Et tout ça, c'est des données, finalement, qui permettent d'un point de vue un peu prédictif de se dire, finalement, t'es telle entreprise, t'es tel secteur d'activité, t'as vachement plus de chances de t'implanter sur tel territoire. Donc ça. Et... Et de renforcer, dans le troisième pilier, le volet stratégie de localisation pour les entreprises privées. C'est quelque chose qu'on a pas mal accéléré en 2024. Et pareil, je pense que la décision d'investissement devenant de plus en plus complexe, multifactorielle pour les entreprises, je pense qu'il y a un marché qui est assez conséquent là-dessus et sur lequel on peut bien se positionner.

  • Speaker #0

    Super, merci Luc.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Guillaume.

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