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Société.com : L’impact des données ouvertes au quotidien

#4 Comment les données ouvertes transforment le notariat : Témoignage de Félix Desretours sur l'innovation au quotidien

#4 Comment les données ouvertes transforment le notariat : Témoignage de Félix Desretours sur l'innovation au quotidien

44min |19/01/2025|

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Société.com : L’impact des données ouvertes au quotidien

#4 Comment les données ouvertes transforment le notariat : Témoignage de Félix Desretours sur l'innovation au quotidien

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44min |19/01/2025|

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Description

Comment les données ouvertes peuvent-elles révolutionner le secteur du notariat et améliorer l'efficacité des services juridiques ? Dans cet épisode captivant de Société.com : L’impact des données ouvertes au quotidien, Guillaume Berthault reçoit Félix des Rotours, CEO et cofondateur de Claire, une solution innovante dédiée à la gestion des données et au notariat. Félix partage son parcours fascinant, de son éducation à l'IX à ses expériences enrichissantes de recherche en Australie et au Chili, où il a su tirer parti des données cellulaires pour résoudre des problématiques logistiques complexes. Cette approche pragmatique souligne l'importance de l'application concrète des données ouvertes dans nos vies quotidiennes.


Au cœur de cette discussion, Félix met en avant l'objectif de Claire : alléger la charge administrative des notaires, leur permettant ainsi de se concentrer sur ce qui compte vraiment : le conseil aux clients. En intégrant des outils basés sur les données ouvertes, Claire transforme la manière dont les notaires travaillent, rendant leurs pratiques plus efficaces tout en préservant l'élément humain essentiel à cette profession. La conversation aborde également l'importance d'intégrer l'intelligence artificielle (IA) dans le notariat, une étape cruciale pour améliorer la qualité des services offerts.


Les défis et les opportunités liés à l'utilisation des données ouvertes dans le secteur du notariat sont également au centre de cet épisode. Félix partage des insights précieux sur la manière dont ces innovations peuvent transformer les pratiques professionnelles au quotidien, offrant une vision inspirante de l'avenir du notariat. En utilisant des données ouvertes, les notaires peuvent non seulement optimiser leur travail, mais aussi renforcer la confiance des clients en offrant des services plus transparents et accessibles.


Écoutez cet épisode pour découvrir comment l'impact des données ouvertes peut non seulement changer la façon dont les notaires exercent leur métier, mais également contribuer à un changement sociétal positif. Ne manquez pas l'occasion d'explorer les possibilités infinies que les données ouvertes offrent pour améliorer le secteur juridique et au-delà. Rejoignez-nous pour cette conversation enrichissante qui pourrait bien redéfinir votre perception du notariat et des données ouvertes dans notre quotidien.


Retrouvez l'épisode complet sur notre chaine Youtube : https://www.youtube.com/playlist?list=PL6tGAKU401Cll69FHxp7R5x0Db0B_45zB


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tous les gens, dès qu'ils se connectent à Internet, sont triangulés, sont horodatés. J'ai aussi compris ma chance de vivre dans un pays où les données étaient bien protégées, même si toutes les données sont anonymisées, mais c'est assez relatif. En recroisant l'endroit où la personne dort et l'endroit où la personne travaille, on a vite fait le tour, on sait assez vite qui est la personne. Je ne touchais pas vraiment à quelque chose qui changeait vraiment la vie des gens, qui avait un vrai impact.

  • Speaker #1

    Donc toi, tu as vraiment besoin d'applications, métiers, business, avec des gens qui l'utilisent, des clients et tout. Bonjour et bienvenue sur Parlons Data en France, le podcast de Société.com. Chaque mois... nous explorons comment la data transforme notre paysage économique et institutionnel. A chaque épisode, nous recevons un expert avec qui nous allons tenter de découvrir comment la data s'intègre à sa stratégie d'entreprise. Alors que vous soyez passionné de data, que vous soyez marketeux, commercial ou simple curieux, abonnez-vous pour ne rater aucun épisode. Et aujourd'hui, on reçoit Félix Desretours.

  • Speaker #0

    Bonjour. Bonjour.

  • Speaker #1

    Et qui est CEO et cofondateur de Claire, un logiciel autour du notariat et de la data. Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter et peut-être nous expliquer quel est ton parcours et comment tu es arrivé à... Vous fondez Claire ?

  • Speaker #0

    Exactement. Donc moi, je suis ingénieur de formation. J'ai fait l'IX après prépa PCSI. Et à l'IX, j'ai eu la chance d'étudier plein de matières très intéressantes autour de la data. Donc un peu les matières socles pour avoir vraiment bien exploité les données. Typiquement les maths appliquées et l'informatique aujourd'hui, qui est indispensable si on veut faire un vrai process de données at scale. Et à l'IX, j'avais une grande frustration. c'était que je ne voyais pas vraiment où me menaient ces apprentissages que j'avais moi j'ai toujours été quelqu'un de très curieux et ça m'a toujours satisfait en tant que tel l'apprentissage mais je trouve que ça me manquait de porter quand j'étais à l'X d'autant plus qu'en arrivant j'avais eu la chance de faire un stage militaire très tourné vers l'humain j'étais chez les pompiers de Paris et j'avais beaucoup de mal après ce stage à concevoir une manière de travailler, une manière d'étudier qui ne soit pas aussi tournée vers l'humain et tournée vers des...

  • Speaker #1

    C'est trop théorique.

  • Speaker #0

    Exactement, des choses qui n'ont pas vraiment d'application. Et c'est pour ça qu'à Ligue, je me cherchais beaucoup. Je ne trouvais pas exactement vers quoi m'orienter. C'est pendant un stage un peu tourné recherche en Australie où je faisais un truc hyper intéressant. Je faisais de la prédiction de demande énergétique. pour des distributeurs locaux en Australie que j'ai rencontré quelqu'un qui justement avait pour projet de reprendre une boîte et qui m'a dit c'est à ça que tu devrais t'intéresser tu devrais regarder comment reprendre ou créer une boîte parce que je pense que c'est une manière c'est la meilleure manière de combiner vraiment de la R&D sur quelque chose qui te plaît et en même temps un vrai impact concret, peut-être sociétal ce qui est toujours quelque chose qui m'a porté et c'est pour ça que on... quatrième année de l'IX, donc on doit faire une école d'implication et je me suis tourné vers le Master Entrepreneur d'HEC avec l'envie justement de toucher à des choses plus appliquées même s'il y avait toujours eu un peu une sorte de mépris assez mal placé du business et donc j'ai...

  • Speaker #1

    Tu es souvent dans les écoles d'ingénieurs.

  • Speaker #0

    Exactement, une sorte de hauteur qui n'est pas forcément justifiée. Donc j'étais très heureux de découvrir ce monde-là et de découvrir en fait des choses plus appliqués, qui viennent, où ce n'est pas forcément l'ingénieur qui, dans sa chambre, crée un produit et ensuite regarde si ça marche, mais c'est plutôt le citoyen ou le consommateur qui montre la voie de ce qui pourrait lui servir vraiment au quotidien, et l'ingénieur ensuite qui essaye de s'adapter pour résoudre ce problème. Et ça, c'est une approche qui me plaisait beaucoup. Et à la suite de ça, pendant le master, j'avais hyper envie de créer une boîte, ce qui n'est pas forcément le cas de tout le monde dans le master. Et j'ai regardé pas mal de problèmes différents, enfin de problèmes que je pensais être des problèmes et qui en fait n'étaient pas vraiment des problèmes. Des problèmes beaucoup autour du retail, donc autour des marques qui agrègent beaucoup de données aujourd'hui mais qui ne les agrègent pas forcément très bien. Ou alors autour aussi de la cosmétique, j'ai regardé pas mal de choses parce que j'étais assez fasciné par la portée émotionnelle de la cosmétique. Mais finalement, à chaque fois que je traitais ces problèmes-là, j'avais l'impression que... Alors moi j'avais très envie de construire un algorithme, ça c'est sûr. mais que je ne touchais pas vraiment à quelque chose qui changeait vraiment la vie des gens ou qui avait un vrai impact.

  • Speaker #1

    Donc, tu as un vrai besoin d'application, métier, business, avec des gens qui l'utilisent, des clients et tout. C'est vrai qu'en école d'ingénieur, il y a souvent un truc où il y a des très belles solutions, nobles, mais qui servent à peu de monde ou qui serviront dans un temps beaucoup plus long. Là, toi, tu avais un besoin concret très rapide.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et en fait, ce qui m'a motivé aussi, c'est qu'en troisième année de l'IX, on doit faire un stage de recherche. Et moi, j'ai fait ce stage de recherche au Chili. Et au Chili, j'avais... Alors, c'était hyper intéressant. J'avais une énorme base de données, 200 teras de données cellulaires. Alors, pas de données de cellules, mais de données de cellphones, en fait, sur... du plus grand opérateur chilien, donc c'est un peu comme si Free me donnait toutes ces données. Donc tous les gens, dès qu'ils se connectent à internet, sont triangulés, sont horodatés.

  • Speaker #1

    J'allais faire une blague sur Free, j'allais dire en ce moment il y a quelqu'un qui a plus ou moins toute la base de Free.

  • Speaker #0

    Oui, c'est... Alors moi, j'avais la chance d'être dans un pays où il y a un peu moins de réglementation sur la donnée. Alors ça me permettait d'avoir un accès très très intrusif aux données qu'on n'aurait pas pu trop concevoir en France. Alors moi j'avais la chance d'une perspective purement recherche, je pense que c'est bien que les données soient beaucoup mieux protégées que là-bas. J'ai aussi compris ma chance de vivre dans un pays où les données étaient bien protégées. Mais donc là-bas, je pouvais littéralement, un peu pour n'importe qui, savoir où est-ce qu'ils se déplaçaient, quelle page ils consultaient. Même si toutes les données sont anonymisées, mais c'est assez relatif. En recroisant l'endroit où la personne dort et l'endroit où la personne travaille... On a vite fait le tour, on sait assez vite qui est la personne.

  • Speaker #1

    Donc, tu avais les déplacements en triangulation de tous les cellphones ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. En fait, j'avais des données CDR, donc des Call Detail Record. Et en fait, c'est des données de géolocalisation, concrètement. Et un peu de moins bonne qualité que les données GPS. Donc, c'est des données plus bruitées. Il va y avoir pas mal d'effets dus à la triangulation entre antennes. Donc, par exemple, quand on change d'antenne, on a une sorte d'effet ping-pong qui fait que... C'est comme si on se téléportait très rapidement. Il y a un peu de bruit sur ces données. Il y a aussi des données qu'il faut filtrer, qui ne sont pas très pertinentes, qui vont concerner juste des données de machines, par exemple de machines bancaires ou de choses comme ça, qui font des appels au réseau aussi. Mais une fois qu'on a fait un peu le tri et qu'on a accepté le fait que les gens ne se connectaient pas forcément tout le temps et qu'on pouvait avoir une fréquence assez irrégulière de connexion aux données, on a des données, je trouve, à une portée beaucoup plus large. que ce qu'on peut récupérer, sauf si on est Google, en termes de données GPS aujourd'hui. Et donc ça, c'était hyper intéressant. Et le but de mon travail de recherche là-bas, c'était d'identifier les transporteurs de charges lourdes, donc les conducteurs de camions lourds au Chili. Alors sur le papier, il n'y a pas grand-chose à voir. Et même quand je suis arrivé, je me suis dit, c'est pas possible. Si on ne sait pas à quelle hauteur on est, c'est hyper compliqué de trouver cette corrélation-là. En tout cas, ce que j'aimais bien, c'était que c'était un problème très concret, très facile à comprendre. Et c'était un problème aussi qui avait une portée publique, puisque c'était le ministère des Transports chilien qui me le demandait pour un peu dimensionner et visualiser le transport de charges lourdes dans le pays, donc le transport de marchandises, puisque au Chili, il n'y a pas beaucoup de lignes ferrées. En fait, tout se fait par route. La topologie du pays. Exactement, et comme c'est un pays énorme... C'est particulièrement propice à ça. Et donc, ça permet de tirer des conclusions sur les infrastructures routières. Est-ce qu'elles sont suffisantes ? Est-ce qu'elles ne permettent pas ? Est-ce qu'elles ne sont pas optimales ? Ou aussi, est-ce qu'il y a certaines régions qui sont surexploitées pour certaines ressources qu'elles ont ? On peut penser à des ressources en cuivre, en lithium, dont le Chili est assez riche.

  • Speaker #1

    C'est incroyable que vous ayez pris un angle d'attaque qui soit de prendre les datas... téléphones cellulaires pour résoudre un problème de fret pour le ministère des transports. Ouais,

  • Speaker #0

    totalement. Alors, c'est pas du tout mon idée. C'est l'idée du docteur avec qui je travaillais, mais qui avait été assez bien inspiré parce que effectivement, au Chili, il y a 19 000 entreprises de camions différentes. Donc, c'est pas très centralisé. Même en faisant plein de partenariats avec les plus grosses, on aura du mal à trouver des données qui sont représentatives. On sera forcément bloqué géographiquement dans une... par exemple une entreprise qui n'opère qu'au nord du Chili, ça sera dur d'avoir quelque chose qui donne vraiment des conclusions. On avait aussi les données de péage à notre disposition, mais là encore c'était compliqué parce que de mémoire, il y avait des problèmes de recoupement entre les différents péages, on avait du mal à identifier si on était deux fois, enfin on avait du mal à repérer deux fois le même camion, parce que c'est des données qui sont anonymisées après. Et donc c'était les données qui permettaient d'avoir le point de vue le plus représentatif. Et alors moi j'ai adoré faire ce travail de recherche là-bas, qui était super bien pour six mois, et qui m'a permis de... Là j'ai déposé un papier avec ce prof justement, et j'espère qu'on va être publié.

  • Speaker #1

    Donc vous avez fait de la vraie recherche.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, totalement. On a construit un modèle de deep learning assez ambitieux au-dessus, surtout on a construit une méthode. Pour labelliser le dataset qu'on avait, souvent c'est ça le problème, quand il y a des données qui ne sont pas beaucoup exploitées, parce qu'il n'y a pas de dataset labellisé qu'on peut récupérer pour entraîner le modèle. Et donc, c'est surtout cette méthode-là qui a pris le plus de temps. Je pense que ça m'a pris cinq mois sur les six. Ensuite, la constitution du modèle de deep learning en tant que tel, elle ne m'a pris qu'un seul mois. Et ça a été assez rapide, d'autant plus qu'aujourd'hui, on est hyper aidé par les outils d'IA en ligne qui permettent de... de faire de 0 à 100 en termes de connaissances.

  • Speaker #1

    Très rapidement. Du coup, c'est un peu comme souvent dans les projets d'ARD, tu as quand même une énorme partie, tu as un 80 à 20 avec 80% de recherche, de comprendre de la data, de trouver les bons patterns, etc. Pour finalement faire le modèle IA à la fin, dans la dernière ligne droite, on va dire.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #1

    Déjà, l'étude, vous avez réussi, elle a plu au ministère qui l'avait... commandé.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est vers ça que je voulais aller. L'étude, elle nous a beaucoup plu parce que par rapport... Il y avait eu des travaux préalables sur le même type de problème avant et on a beaucoup gagné en précision par rapport à ces travaux. En tout cas, les métriques qu'on trouvait avec notre modèle étaient hyper satisfaisantes. Il y a toujours un sujet de à quel point notre ensemble de tests qu'on avait constitué nous-mêmes était biaisé ou pas. Mais la grosse frustration, c'était que même si le ministère des Transports était toujours très enthousiaste sur nos travaux, moi, je ne sais jamais si... je pense pas qu'ils vont utiliser ce que j'ai fait parce que en fait ce qu'il aurait fallu pour qu'ils l'utilisent ça aurait été vraiment de leur donner un outil clé en main avec une carte qu'ils puissent suivre et même dans ce cas là je sais même pas s'ils l'auraient vraiment consulté je pense qu'ils étaient contents un peu de sentir qu'il y avait une synergie entre quelque chose de très technique et eux et surtout peut-être l'IA commençait à être à la mode donc ils étaient contents de pouvoir dire qu'ils faisaient de l'IA aussi Mais à mon avis, il ne s'en sert pas du tout. Et c'était ça ma grosse frustration en sortie de stage. C'est que je me suis dit, là, je publie quelque chose. Mais à quoi bon ? Et c'est quoi vraiment l'impact de ce que j'ai ? Exactement.

  • Speaker #1

    Depuis la classe prépa, l'IX, etc. Et puis tous tes stages, l'Australie, le Chili, une application directe, business, avec des gens qui vont se servir de ta solution. Finalement, publier un papier, c'est... T'es un peu loin de l'application directe, on va dire. Oui,

  • Speaker #0

    mais alors moi, ça m'aurait suffi de me dire, j'ai un outil qui est très utilisé. Parce que... Je n'avais pas fait ce stage de recherche pour avoir une grosse application business à la fin. Mais j'avais envie que ce soit quelque chose qui permette de résoudre vraiment un problème ou qui soit vraiment utilisé. Et je pense que même si j'avais la chance d'être un chercheur qui cherchait toujours à s'adapter à un problème concret, ce n'est pas le cas de tout le monde dans la recherche. Et ça, j'y étais assez sensible. Et bien, in fine, je ne sais pas vraiment si on est utilisé. Et je peux juste avoir la satisfaction intellectuelle d'avoir résolu un problème théorique. Ok. Mais pratiquement, en fait, ce qui aura de la valeur, surtout aux yeux de ce chercheur, c'est si on est publié ou pas et pas vraiment si on est utilisé ou pas. Utilisé à la fin. Exactement.

  • Speaker #1

    Et du coup, plein de... Enfin, deux, en tout cas, projets sur la data cellulaire.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Aucun rapport avec la partie notaire. Comment t'en arrives à te dire que tu vas monter une boîte dans le notariat ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est vraiment de l'opportunisme. Et je pense qu'à mon âge, on n'a pas du tout assez de recul sur une industrie pour en saisir vraiment les problèmes par défaut.

  • Speaker #1

    J'allais te dire, il y a aussi un truc que je sens chez toi, c'est que... Peu importe la matière d'œuvre qu'il y a sous la data, si de la R&D, l'étude de cette data, du développement, permet de résoudre un problème concret, comme tu le disais, j'ai l'impression que tu as envie d'y aller. Que ce soit la matière d'œuvre derrière, si c'est de la donnée cellulaire ou des règlements de CoPro,

  • Speaker #0

    pas très grave. Oui, totalement. Je suis extrêmement attaché à ce côté résolution de problème et c'est pour ça qu'au moment où j'ai choisi de faire XHC Entrepreneur, J'hésitais beaucoup avec une autre quatrième année qui était dans la fonction publique, où j'avais l'impression qu'il y avait des missions très nobles, où on résolvait beaucoup de problèmes auxquels je suis assez attaché, typiquement des problèmes dans l'éducation, où j'ai toujours très envie de m'impliquer là-dedans à terme. Mais j'avais là aussi l'impression que le fait qu'il y ait une traction business, c'est quand même le signe qu'on résout vraiment un problème, si les gens sont prêts à payer. et moi il y avait quelque chose où je voulais être sûr que je résolvais un problème et aussi j'avais envie de sentir de pouvoir quantifier la valeur que j'apportais et je trouve que la traction business c'est la meilleure manière de le faire en fait parce que pareil il y a beaucoup d'initiatives publiques qui sont motivées par beaucoup d'études de terrain mais qui vont être faites avec énormément d'intuition sur ce qui peut être fait mais comme il n'y a pas vraiment cette notion de traction business en fait ça marche que si les gens nous payent Et bien ensuite, à postériori, on est obligé de faire des études d'impact pour le public. Ils sont là aussi assez biaisés par qui est en poste, est-ce qu'on a envie d'un peu dorer son bilan ou pas ? Et donc ça, j'avoue, c'était quelque chose où j'étais assez réticent et j'étais un peu découragé en appelant plusieurs personnes à fonction publique. J'étais découragé sur le fait de me lancer directement. Moi, à terme, c'est des missions auxquelles j'accorde beaucoup d'importance aussi, mais j'avais envie de commencer par quelque chose à mon échelle. où je puissais être en contrôle de tout et je trouvais que l'entrepreneuriat m'offrait les meilleures conditions pour ça. Mais alors, pour répondre à ta question, effectivement, moi, je n'y connaissais pas grand-chose de notariat. Je n'ai jamais fait de succession, jamais fait de vente. Je crois que mes parents m'avaient mis dans une vente à un moment. Donc, techniquement, je suis peut-être signataire de quelque chose. Non, mais je pense qu'il y a une procuration. Mais je n'avais jamais été en contact avec les notaires. Pour moi, de loin, c'était une profession assez poussiéreuse. Et je n'avais pas vraiment notion de l'impact de leur mission. Pour moi, c'était quelqu'un qui lisait trois dossiers et disait qu'il était d'accord et c'était obligatoire en France. À la rigueur, c'était un percepteur d'impôts, mais ce n'était pas vraiment quelqu'un qui avait, en fait, ce qui fait, je trouve, la noblesse du métier de notaire, un pouvoir de conseil sur les gens et une expertise qui peut transmettre un peu comme un médecin de famille à des gens qui ont toujours une situation très compliquée parce qu'on va voir le notaire que quand on a des situations très importantes de notre vie. On achète l'appart de notre vie, on achète une maison pour nos enfants, ou alors on va avoir une succession au décès de nos parents, ou alors on va avoir un divorce, on va avoir un mariage, on va avoir le notaire qui a des moments centraux de notre vie. Et ça, je n'avais pas du tout perçu ça. Donc le notaire, en plus d'être un expert en droit, c'est censé être quelqu'un qui a de l'empathie et qui a un désir vraiment de comprendre la situation et de la transférer. dans un pattern un peu juridique pour pouvoir conseiller au mieux son client et lui permettre, parce qu'il y a toujours plein d'options, d'utiliser l'outil juridique le plus approprié. Alors moi, je ne connaissais pas du tout ce milieu-là. Ce qui a fait que je me suis lancé dedans, c'est vraiment une opportunité. C'est le fait qu'à la suite d'un concours que j'ai gagné en IA et droit pour le Conseil d'État, j'ai été contacté par le bureau du Conseil supérieur notariat qui est l'organisation en France qui... régie, enfin qui en fait qui est chef de file en fait des notaires en France.

  • Speaker #1

    Donc le conseil d'État organise des concours sur quel sujet ? Enfin c'est quoi le but ?

  • Speaker #0

    C'est le seul qu'ils ont fait. Alors je pense qu'ils ont organisé d'autres concours par ailleurs, mais sur un thème vraiment informatique, IA. C'est le seul qu'ils ont fait vraiment sous un format hackathon, donc un format où on a un problème, on a un temps assez court pour résoudre le problème, ensuite on a une restitution.

  • Speaker #1

    C'était quoi le problème qu'ils vous ont proposé ?

  • Speaker #0

    C'était hyper cool comme problème, j'ai adoré bosser dessus. C'était C'est un problème, donc le Conseil d'État qui est le top de la justice administrative, ils avaient identifié un problème dans la justice administrative qui est un problème pour moi dans toutes les professions juridiques qui est en fait d'une sorte de rupture entre le justiciable, le citoyen et le texte juridique qu'on lui donne parce qu'il n'est pas forcément formé pour le comprendre. Or, en justice administrative, il y a beaucoup de contentieux qui ont lieu sans avocat ou c'est possible d'y aller sans avocat. Et par ailleurs, il y a beaucoup de contentieux qui concernent des gens qui ne sont pas francophones, parce que c'est là où, en particulier, on va gérer toutes les obligations de quitter le territoire et les contestations de ces OQTF. Et donc, il y a beaucoup de gens qui se retrouvent devant le tribunal administratif parce que c'est leur moyen de faire valoir leurs droits par rapport à une administration qui veut les chasser du territoire.

  • Speaker #1

    Et sans comprendre la typologie,

  • Speaker #0

    la langue. Ils ne sont pas du tout...

  • Speaker #1

    Comment tu résouds ça avec un hackathon ?

  • Speaker #0

    C'est très court, deux semaines. On avait de la chance, c'était deux semaines et pas trois jours comme beaucoup de hackathons, mais c'est très court, deux semaines pour sortir quelque chose de satisfaisant. D'autant plus qu'il y avait des exigences budgétaires hyper strictes, qui pour moi n'étaient pas très réalistes, du type, il faut que l'outil coûte moins de 100 euros par mois. Et aujourd'hui, c'est possible, ça serait possible, vu le nombre d'arrêts de la justice administrative chaque jour. Ce n'est pas possible en API ou même avec de l'open source hébergé en local, même juste avec des coups de serveur, d'arriver à ça. Mais nous, ce qu'on avait compris, c'était qu'il fallait faire la solution la plus souveraine possible pour le Conseil d'État. On avait vraiment mis ça au cœur de notre solution. Il y avait deux parties dans la résolution du problème. Il y avait une partie, c'était trouver un média optimal pour communiquer aux justiciables et aux citoyens, aux justiciables en fait, la décision de justice, en quoi elle le concerne. quels sont les next steps pour lui et comment il est impacté et comment ça répond ou pas à la plainte qu'il a déposée. Donc ça, c'était une première chose, c'était un peu une question de design. Donc trouver comment au mieux communiquer et être le plus pédagogue possible vis-à-vis de ces gens. Et l'autre partie, c'était comment automatiser ça pour pas que ce soit quelqu'un dans le tribunal qui en soit chargé et que ça rajoute de la charge aux tribunaux administratifs qui ont déjà beaucoup de missions, qui sont déjà très chargés. un rythme de travail assez énorme, assez impressionnant. Et donc nous...

  • Speaker #1

    J'allais te dire, vous faites une solution.

  • Speaker #0

    Nous, ce qui était non négociable, c'était que dans l'équipe, on voulait vraiment avoir quelqu'un qui venait de la logistique administrative parce que j'avais déjà fait des hackathons où je me retrouvais qu'avec des techos et on se retrouvait à faire une solution totalement hors sol. Nous, on était super contents, mais qui ne servait pas à grand-chose. Enfin, toujours ce même problème-là. Et donc là, on avait la chance d'être avec une juge administrative que j'avais croisée, mais totalement par hasard, à un mariage deux jours avant de créer l'équipe. Enfin, vraiment coup de chance. sans quoi je n'aurais pas du tout participé.

  • Speaker #1

    Et quand tu es du métier, c'est toujours bien.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et en plus, quelqu'un qui est juge, qui a notre âge, qui parle le même langage que nous, c'était génial. Et qui nous apportait juste sur ce côté très pédagogue, compréhension du droit, transcription en langage clair, quelque chose de très à la mode en droit aujourd'hui. Comment on transcrit pour la justice administrative, mais pour tous les types de justice, même pour le notaire.

  • Speaker #1

    Quand tu as lu une décision de justice dans ta vie, tu comprends ce qu'on vient de dire.

  • Speaker #0

    Tu es vacciné, ouais. Tu comprends que, tu te dis, pourquoi il y a des formulations aussi compliquées ? Pourquoi l'acte est aussi long ? Pourquoi il y a des clauses, j'ai l'impression qu'elles ne servent à rien ? Et donc ça, c'est aussi un problème qu'ont les notaires, typiquement.

  • Speaker #1

    Et là, vous gagnez ce hackathon ?

  • Speaker #0

    Oui, on gagne ce hackathon. Et bon, en fait, ce hackathon, on a de la chance parce que c'est le seul du Conseil d'État. Il n'y en a pas beaucoup qui sont faits dans la fonction publique. Il n'y en a pas beaucoup qui recoupent droit et IA. Et donc, en fait, on a eu beaucoup plus de visibilité que ce qu'on pensait. Il y a beaucoup de gens qui m'ont contacté à Bosséori et en particulier le bureau du Conseil supérieur de notre ville. Je voulais te dire,

  • Speaker #1

    du coup, est-ce qu'ils ont utilisé cette solution ? Parce que sinon, ça fait tes deux stages, plus ça, que t'as toujours pas une... développement qui a été utilisé en pratique

  • Speaker #0

    Alors là aussi c'est un peu décevant parce que tu mets le doigt sur le pot rose il y avait vraiment une volonté de l'utiliser donc on nous a demandé notre GitHub on nous a demandé une documentation claire pour pouvoir l'utiliser c'est bien parce qu'au moins dans le but du conseil d'état il y avait vraiment le but de ne pas que ça soit lettres mortes que ça soit juste alors les hackathons servent aussi beaucoup à ça à phosphorer, à trouver des idées un peu en dehors mais... Mais il y avait cette notion de si on peut réutiliser quelque chose, réutilisons-le. Mais moi, je collabore toujours sur certains sujets avec le Conseil d'État et ma solution n'est pas du tout en production chez eux. Après, il faudrait quand même pas mal l'améliorer pour en faire quelque chose à la fois qui soit fiable sur tous les types de décisions, parce qu'il y en avait des types qui ont traité moins bien que d'autres, et aussi qui soit au goût du jour du point de vue IA, parce que depuis, comme vous le savez, ça fait un an maintenant. Il y a eu un rythme d'innovation où tous les jours, il y a 10 corpilles, de nouveaux modèles, exactement, de Mistral, de modèles multimodaux, enfin c'est assez impressionnant. Moi, je suis très jeune encore une fois, mais je n'ai jamais vu un secteur de l'innovation qui allait aussi vite et où il y avait autant d'argent impliqué aussi dans des périodes temporelles aussi réduites.

  • Speaker #1

    Je suis un peu plus vieux, mais j'en ai vu aussi dans le mobile. En revanche, c'est vrai que tu as raison, il y a des moments d'accélération impressionnants dans l'innovation de ton temps. On a eu ça au moment du mobile, on a eu ça au moment de la grosse vague du SaaS dans les entreprises. Tu as quand même des moments de parfois de 2-3 ans, et ce qu'on est en train de vivre là avec l'IA, où d'un coup tout l'argent des investisseurs vont dans ça, tous les gros cerveaux réfléchissent sur ça, et comme tu le dis là avec tes stages, les projets, les études, les hackathons, tout le monde bosse autour de ça. Et ça sort plein de solutions. Et donc du coup là, vous... Gagnez le hackathon, toujours pas d'application, mais c'est pas grave. Et donc là, vous vous faites remarquer par l'institution des notaires en France.

  • Speaker #0

    Alors qu'on n'a pas du tout bien communiqué, nous, on a juste mis un post LinkedIn totalement basique. Et on a eu la chance aussi que le conseil d'État retransmette sur YouTube un peu le résultat de notre projet, notre institution. Et aussi, a posteriori, une interview où on... On discutait un peu de comment on a mis en place la solution, qu'est-ce qu'on avait privilégié. Je ne sais pas sur quoi ils sont tombés, mais ils sont tombés sur quelque chose. Il se trouve qu'à ce moment-là, le Conseil supérieur du notariat, il y avait une vraie réflexion qui était en place depuis quelques mois sur l'IA parce qu'ils avaient le pressentiment tout à fait justifié que le notariat va être affecté très fort par l'IA et un peu à 360. ça ne va pas être juste un chatbot qui va permettre de répondre plus facilement il y a vraiment dans tous les pans d'activité notaria, il y a des choses à faire et il y a tellement de types de données différents qui sont manipulés il y a plein de chantiers à construire.

  • Speaker #1

    Déjà la blockchain pour les notaires ça aurait pu être déjà une solution ça le sera, parce que c'est quand même une sorte d'institution qui fait une blockchain de vérification d'origine des plus, mais l'IA là comme tu le dis c'est vrai que c'est quand même une... Une profession où tu as un nombre de data incroyable à gérer, comme tu disais tout à l'heure, le cœur du métier de notaire, c'est quand même de conseiller son client. Et s'il passe du temps à trier de la data, il ne le passe pas à conseiller son client.

  • Speaker #0

    Exactement. Et nous, c'est exactement le point de départ de notre réflexion sur Claire. C'était que pendant cette mission, rapidement, le but, c'était de faire une sorte de prospective sur ce qu'allait être le notariat à l'ère de LIA à l'horizon 5 ans, 10 ans. Pour le Conseil Supérieur Notarien, ça nous a donné l'occasion d'aller faire des immersions dans plusieurs études qui nous ont accueillis. Et en les voyant travailler, on s'est rendu compte, et aussi en parlant avec eux, mais c'était aussi leur terme que l'administratif prenait depuis une quinzaine d'années. une place grandissante au sein des études et que ça avait décentré toute une partie de l'étude, pas forcément les notaires associés, mais toute une partie de l'étude de cette mission de conseil originale. Et ça faisait qu'en fait, il y a des gens qui sont des masters de droit qui sont hyper brillants, qui se retrouvent à faire des copier-coller des tas de descriptifs de division de règlements de copropriété, qui se retrouvent à copier-coller des conclusions de diagnostic, à lire... des documents, des règlements de copro de 200 pages juste pour trouver s'il y a une servitude. Et on se dit que c'est quand même fou que des gens aussi qualifiés et aussi pointus sur leur domaine se retrouvent à accorder autant de temps de leur travail à des tâches qui ont aussi peu de valeur ajoutée. C'était ça vraiment le point de départ de notre réflexion, et c'était un point de départ qui était partagé par eux et par les notaires. Et en l'occurrence, les outils logiciels qu'utilisent les études aujourd'hui, autant ils répondent... bien, je trouve, à la... Enfin, ils ont bien craqué le problème de la création et de la rédaction des actes.

  • Speaker #1

    Digitalisation du métier.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #1

    Mais ils ne rajoutent pas d'intelligence ou de gain de...

  • Speaker #0

    Non seulement ils ne rajoutent pas d'intelligence, mais aussi, moi, je trouve qu'ils ont des grosses lacunes sur la partie gestion préalable du dossier. Donc, pour faire n'importe quel acte, mais c'est surtout le cas sur les actes, un peu comme ils disent, les actes courants. Donc, ça va être les ventes d'appartements, les ventes de maisons. Les notaires, ils ont quand même une quantité minimale de pièces. Ils vont avoir 30, 40, 50 pièces au minimum. Et ça, c'est pour des dossiers petits. Ensuite, si on parle sur des ventes de bureaux, là, on va avoir 2000 pièces, on va avoir des data rooms énormes. Et donc, ils ont un nombre minimal de pièces qui est assez conséquent. Pour chaque pièce, il y a des vérifications un peu spécifiques pour chaque pièce à faire. Il y a des points de vigilance à essayer de relever dans chaque pièce. Et il y a aussi des points qu'on va devoir extraire des pièces pour les transférer dans l'acte. parce que ça on comprend très bien lorsqu'il s'agit de l'identité du client effectivement il faut que là tu dois avoir son nom mais également au niveau du bien ou au niveau du résultat des diagnostics qui vont être tout aussi pertinents et qui vont permettre d'exercer cette fonction de conseil de dire par exemple au client alors là attention je sais que t'as hyper envie d'acheter ce bien et que c'est un peu t'es tombé amoureux de ce bien en faisant la visite mais va doucement parce que justement nous on a fait tel diagnostic qui dit qu'en fait tu vas devoir faire des travaux... pour le DPE, sinon tu ne pourras pas le louer. Ou alors, on a vu qu'il y avait une servitude qui t'interdisait de faire ça. Et ça pourrait quand même t'embêter. Donc, il y a toujours une part assez émotionnelle dans l'achat d'un bien. Et le notaire, c'est censé être celui qui regarde avec un peu plus de recul ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Faire redescendre le client.

  • Speaker #0

    Exactement. Il conseille son client, lui permettre de prendre le temps nécessaire pour ne pas avoir de mauvaises surprises quand il a acheté le bien.

  • Speaker #1

    Et donc, aujourd'hui, ils le sentent, cette... cette entropie des documents qui sont nécessaires à une vente, eux, quand je dis eux, c'est les notaires, ils passent plus de temps à faire de l'administratif finalement que faire du conseil.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup le terme d'entropie, c'est hyper vrai. Chaque année ou tous les deux ans, il y a un nouveau document qu'il faut remplir. Là, les derniers, c'était dans le cadre de la lutte contre le blanchiment. Ils doivent vérifier que le client, un peu comme ce qu'on avait avec les interdits bancaires, le Ausha, tout ça. il va devoir vérifier que le client n'est pas une personne exposée politiquement, etc.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, ça me fait penser, c'est un point commun avec tous les invités qu'on a reçus sur ce podcast, c'est qu'en fait, et dans plein de domaines différents, à chaque fois, la data et l'open data, et en plus, si tu rajoutes à ça les obligations administratives ou juridiques ou légales, font que tous les métiers où avant il y avait une forte part de réflexion, de conseil, etc., se mettent à avoir une énorme part d'administratif. qui dédoquent, lecturent, vérifient, etc. Et qui leur enlèvent, puisque le temps est quand même à un moment non extensible, ils leur enlèvent cette part de conseil sur laquelle ils apportent leur vraie valeur ajoutée.

  • Speaker #0

    C'est fou que toi,

  • Speaker #1

    tu identifies exactement la même chose sur les notaires aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Ah oui, totalement. Et c'est vraiment criant sur les notaires, et ils le disent eux-mêmes. Ils le disent, ils disent, moi, je sais que le moment où j'apporte le plus de valeur à mon client, c'est quand je suis en face de lui, que je discute, que je peux vraiment comprendre son cas. C'est là où je... Voilà, c'est là où... Je peux le conseiller, je peux aussi le rassurer. Il y a aussi une partie émotionnelle de, comme c'est des actes assez lourds, mettre le client en confiance, lui montrer que c'est la bonne solution. Aussi, souvent résoudre des problèmes, parce qu'une succession, c'est assez fréquent que ça se passe mal entre certains membres de la famille. Et que là, le notaire, qui est un peu le juriste en tant que paix, il a un peu cette fonction médiatrice, et qu'il fasse tout pour éviter qu'on aille au tribunal. donc c'est là qu'il sait qu'il apporte le plus de valeur ajoutée ici et pourtant au sein de l'étude alors comme j'ai dit le notaire associé surtout dans les grosses études il va avoir plutôt tendance à exercer cette tâche d'expertise juridique et de conseil au client mais pour le coup derrière lui il y a 90% de l'étude qui sont les notaires salariés et les collaborateurs qui eux sont les petites mains et qui vont travailler à longueur de journée sur des tâches un peu abrutissantes et qui ont une sorte de... qui ont augmenté exponentiellement ces dernières années et où il pourrait avoir une valeur ajoutée encore plus forte exactement, ou si en fait même le collaborateur à son niveau certes il voit moins le client mais c'est lui qui va résoudre souvent les problèmes de droit sous-jacents et bien si lui il pouvait juste voir en regardant un dossier les points de vigilance principaux qu'il sous-tend et se dire ok là j'ai ce problème là ensuite les parties impliquées elles s'entendent comme ça il y a aussi ça qu'il faut résoudre d'un point de vue plus relationnel entre les parties, quelle est la solution optimale que je vais pouvoir présenter à mon client, quel est le montage intéressant que je vais pouvoir faire, quels sont les outils que je vais mobiliser. Et c'est là qu'il apporte le plus de valeur, et c'est là où il peut mobiliser ses compétences en droit et tous les dossiers qu'il a pu voir pendant son master de droit, mais ensuite ses études notariales à l'INFN après, qui sont l'équivalent du barreau de Paris pour les notaires. Enfin, pas du barreau de Paris, mais d'un barreau en général pour les notaires.

  • Speaker #1

    Et donc, du coup, vous arrivez vous en amont, vous prenez tous les documents nécessaires à la vente. Prenons par exemple une vente d'appartement ou de bureau avec 2000 documents. Et là, vous faites passer votre modèle dessus pour, comme tu disais, voir les points de vigilance, mais aussi prier les docs.

  • Speaker #0

    Alors, il y a plein de tâches qu'on peut faire. C'est ça qui est top, c'est qu'il y a vraiment beaucoup à faire. Et comme je t'ai dit, moi, c'était un des points principaux pour me sentir engagé là-dedans, sentir que je résous un problème. qui n'est pas incrémentale, enfin que je résous un problème qui va vraiment changer la manière de travailler et dans le bien, si possible. Et donc pour les notaires, ce qu'on va faire, en l'occurrence, c'est qu'on va réceptionner toutes les pièces de leur dossier et on va faire un tri automatique des pièces en les identifiant automatiquement et ensuite on va pour chaque pièce qu'on connaît et qu'on sait pour chaque pièce, ce que va chercher le notaire à l'intérieur, ce à quoi il va... prêter attention, avec quelle autre pièce il va la recroiser, quelle pièce est prioritaire sur quelle pièce pour telle information et donc on va faire toute cette extraction d'informations et ce recroisement automatiquement mais sous la supervision du notaire ou du collaborateur c'est très important pour nous que notre outil ce soit un assistant et que ce soit pas un outil qui prenne des décisions à la place du notaire parce que le notaire justement le coeur de son métier c'est aussi la responsabilité c'est de prendre des décisions et donc on va lui dire alors voilà tel document on identifie ça... tu peux naviguer dans le document pour vérifier que c'est les bonnes informations pour essayer de compléter, pour voir si on n'a pas oublié quelque chose et ensuite est-ce que tu valides ces conclusions qu'on te présente, est-ce que tu veux qu'on passe à l'étape d'après ou qu'on recherche j'allais te dire,

  • Speaker #1

    sur les documents tu disais les documents apportés par le client ou l'étude est-ce que tu as aussi de la data qui arrive d'autre part soit en open data soit des bases privées...

  • Speaker #0

    Alors, il y a de la data qui vient de plein, plein d'endroits. Et je pense que c'est aussi pour ça que le notaire, c'est une profession aussi protégée, entre guillemets, par l'État qui dispose d'un monopole aujourd'hui. C'est parce que le notaire, il doit vraiment faire l'entonnoir de toutes les données qui ne sont pas forcément les plus simples, qu'il faut aller demander à plein d'acteurs différents, en particulier des acteurs d'État qui ont des bases données assez compliquées à mobiliser, typiquement la base des États hypothécaires. où le système de retour de la donnée est encore assez archaïque, moi je trouve. Alors que c'est de la donnée publique, il pourrait y avoir un open data là-dessus.

  • Speaker #1

    Il y a les valeurs foncières qui sont en open data ?

  • Speaker #0

    Exactement. Je pense que l'État est vraiment dans une optique d'ouvrir toutes ces bases de données, mais on sait qu'ils sont souvent tributaires de systèmes de stockage et de process de ces données qui sont un peu vieux. Et donc, ce n'est pas facile pour tout. Et je pense qu'en fait, il fait une chose à la fois. Et qu'à terme... Ces données, par exemple, ces données des états hypothécaires ou des règlements de copropriété, qui sont des données publiques, ce sont des données qui seront effectivement publiées et mises, peut-être que ce sera des données qui seront chez vous aussi, d'ailleurs. C'est possible.

  • Speaker #1

    Donc les règlements de copro, aujourd'hui un règlement de copro, c'est public ?

  • Speaker #0

    Moi je peux demander n'importe quel règlement de copro pour n'importe quel copro.

  • Speaker #1

    Mais spécifiquement toi ou toutes les personnes qui nous écoutent aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est de l'open data ?

  • Speaker #0

    Oui. juste c'est un open data ouvert à tous mais c'est pas extrêmement compliqué mais pour quelqu'un qui ne s'y connait pas c'est très compliqué de savoir comment comme il faut remplir un serfa il y a plein de Il y a plein de cases dont on ne connaît pas la signification, qu'il faut remplir impérativement pour avoir un retour. Et puis en plus, chaque document coûte plusieurs dizaines d'euros. Donc c'est bien de ne pas se rater quand on fait la demande. Et moi, pour te donner un exemple, j'ai essayé de faire cette demande moi-même pour vraiment comprendre comment un justiciable comme moi, il pouvait s'y prendre et aussi comment on pouvait automatiser ça. Et ça m'a pris trois visites au service de la publicité foncière à Montreuil. Ça m'a pris... plusieurs échanges de mails, les appels téléphoniques pour comprendre et puis même quand je l'ai rempli j'ai eu l'impression que tout est bien, même je l'ai rempli en physique là-bas il y a quelqu'un de très gentil au service de la publicité foncière qui a accepté de me recevoir et me guider sur comment le faire mais sinon moi je...

  • Speaker #1

    C'est de l'open data mais pas encore très très open avec une grosse barrière à l'entrée Et donc là vous prenez tous ces docs là, tous les docs de l'étude les docs en open data est-ce qu'il y a des bases partagées aussi contre les notaires, des bases on va dire plus privées ? Et à partir de tout ça, vous essayez d'être un assistant, comme tu disais, à la société notaire.

  • Speaker #0

    Alors il y a aussi, heureusement, on peut compter sur des bases publiques en open data qui sont bien exploitées, comme par exemple les KBIS, les statuts qui sont très faciles à trouver sur Internet, ou même la base Ausha ou des choses comme ça qui sont très faciles à aller chercher. Et ensuite, on sait qu'au sein des études... Pour chaque document, il y a plusieurs niveaux d'action qui peuvent être pris. Il y a un niveau de base pour chaque document qui est un niveau de validation. C'est le cas pour la plupart des documents du dossier. Par exemple, on veut vérifier juste que la personne n'est pas interdite bancaire. On va aller faire une requête Ausha et on va prendre la date de la requête. On sait qu'elle est valide tant de temps. Et ça, ça constitue une preuve suffisante pour que le dossier soit valide. Ensuite, il y a un deuxième niveau où on va devoir extraire une partie. du document pour la réinjecter directement dans l'acte, mais sans la changer. Typiquement, on va extraire l'origine de propriété qui est présente dans le titre de propriété pour pouvoir refaire l'origine trentenaire de propriété qui a un devoir du notaire par exemple lors d'une vente. Là, je ne parle que de vente, mais pour cette question, c'est assez transposable. Ensuite, il y a un troisième niveau d'action qui peut être pris à partir d'un document. Ça va être de le vérifier, d'extraire l'information et ensuite de... prendre une action concrète à partir de cette information ou de demander une pièce à partir d'une pièce qui nous a dit que la référence du CERFA pour le règlement de copropriété, c'est celle-là, donc on va demander cette pièce-là. Ou alors de contacter le client parce qu'on se rend compte de devoir de conseil, qu'il y a une servitude qui est peut-être un peu pénalisante et il faudrait avoir l'avis du client, il faudrait qu'il soit au courant de ça. Il faut le porter à connaissance. Ou alors de... ou alors que ça trigger un problème juridique qu'il va falloir résoudre. Et donc là, on se met dessus. Et donc, il y a ces trois niveaux d'action qui peuvent être pris. Et nous, notre but, c'est clair, c'est de leur permettre justement d'arriver directement au niveau des actions à prendre. Et donc, typiquement, de faire les vérifications, les checks automatiquement, de pouvoir traquer les dates de péremption de tous les documents qui sont souvent un problème parce qu'aujourd'hui, dans les logiciels, ce n'est pas une chose qui est faite. Et du coup, il y a... Il y a une quinzaine de documents où la date de péremption est hyper importante et on va devoir vérifier que, par exemple, si la signature se déplace pour une raison X, tout est encore valide et qu'on ne va pas devoir redemander. Et donc souvent, ça occasionne un peu des scénarios de demi-catastrophe où en fait, l'avant-veille, on se rend compte que tel document, en fait, il n'est plus à jour et qu'il faut le demander en urgence. Alors souvent, on s'en sort, bien sûr, mais ça crée du backlog, c'est désagréable pour le notaire et ça crée aussi, parfois, on ne s'en rend juste pas compte et on va devoir repousser la signature, ce qui est super pénible pour le client. Et pour le notaire aussi.

  • Speaker #1

    Et là, avec l'air, vous amenez les notaires jusqu'au niveau 3, comme tu disais, jusqu'à la prise de décision. C'est quoi vos défis d'après au niveau d'une étude classique ?

  • Speaker #0

    Alors, on a mille défis. Il y a mille projets qu'on aimerait faire en plus de ça. Par exemple, je ne rentre pas dans le détail là-dessus, mais sur le traitement de nouveaux points d'entrée de données, typiquement le traitement des consultations. C'est aujourd'hui qu'on y a... on dispose, enfin il y a des modèles très matures qui permettent de traiter de la voix très bien, même de pouvoir sentir les intonations, et ça c'est des modèles qui sont très à la mode en ce moment et qui font des progrès gigantesques.

  • Speaker #1

    Donc ça voudrait dire que le notaire il fait son acte, alors tu vas même le libérer carrément de rentrer des choses à la main sur un clavier, en gros il fait son acte avec son client, il lui parle, il le conseille. Et derrière, il y a une IA qui processe et qui rédige quasiment...

  • Speaker #0

    Alors en fait, ce modèle-là de consultation, c'est quelque chose qui est déjà présent dans d'autres types de professions. Typiquement, les professions médicales. Bon, en France, ce n'est pas le cas de tous les praticiens que vous allez voir. Mais par exemple, aux US, c'est très, très répandu. Il y a une boîte qui s'appelle Nabla qui est assez forte là-dessus, qui a vu un peu les choses avant tout le monde. Donc typiquement, ils vont suivre la consultation de tout le... de toute une consultation médicale et ils vont permettre de remplir automatiquement toutes les formalités pour rédiger justement l'ordonnance et alors ça enlève pas la main au médecin qui va toujours devoir vérifier mais ça lui permet en fait de vraiment avoir une interaction qui est un peu plus directe avec son client parce qu'il va pas être en train de taper pendant toute l'interaction et donc il va vraiment se recentrer sur nous et c'est aussi le cas sur le notaire alors le notaire ce qui se passe c'est qu'il y a un collaborateur ou c'est le notaire qui prend en note et donc là on pense qu'on va lui libérer de l'espace mental pour vraiment se consacrer à son client pour pas être juste est-ce que j'ai bien eu cette information, est-ce que je l'ai bien noté mais ça va aussi libérer dans des études un peu plus grosses ou alors spécialisées dans le droit de la famille on a souvent un collaborateur qui vient prendre en note toute la consultation et qui ensuite va rédiger une note à l'intention du client justement en langage clair pour qu'il puisse comprendre où il en est et va aussi rédiger, va aussi permettre va rédiger une note pour l'étude pour lancer les actions qui vont suivre. Donc typiquement, il faut faire une donation partage. Donc on a telle information. Ah zut, on n'a pas eu cette information, il faut renvoyer un mail au client. Et donc ça, ça prend beaucoup de temps. Et on sait qu'on peut gagner énormément de temps et qu'on peut aussi un peu purifier l'interaction de nos terres clients grâce à ça.

  • Speaker #1

    Mais c'est intéressant, c'est parce qu'on a souvent l'impression que tous les discours qu'on entend aujourd'hui autour de l'IA, c'est plutôt l'IA qui enlève des choses à l'humain. Et en fait, plus on reçoit des invités ici, plus on se rend compte que c'est souvent la data alliée à l'IA qui... permet à l'inverse pas d'enlever quelque chose mais de rajouter quelque chose, de redonner du temps pour une relation beaucoup plus humaine, comme tout à l'heure tu fais une consultation, tu vas parler en langage naturel tu vas être beaucoup plus concentré sur ton patient pour le coup, ou sur ton client si tu es notaire, et en fait derrière l'IA elle va plus t'aider à processer le compte rendu l'ordonnance, enfin tout dépend ce qu'il y a donc c'est hyper intéressant de voir qu'en fait l'IA elle va pas enlever des choses, enfin parfois certaines, mais en tout cas elle va plutôt rajouter du temps sur la partie humaine.

  • Speaker #0

    Exactement et même si je refais ce point mais c'est un point que je trouve important exactement mais en fait ce dont on se rend compte c'est que c'est en fait un impact que moi je n'avais pas du tout identifié quand j'ai commencé à utiliser l'IA parce que moi en tant que développeur j'utilise vraiment l'IA tout le temps, c'est hyper bien intégré en plus à nos outils, il y a un petit fantastique qui s'appelle Cursor qui permet de ça multiplie par 4 ma vitesse de programmation c'est extraordinaire l'impact que ça a sur moi, je suis très très fan de cette application... Mais ce dont on se rend compte, c'est que comme l'IA nous enlève toutes ces tâches un peu parasitaires ou à plus faible valeur ajoutée, on se retrouve à faire que des tâches critiques. Et il y a une manière de retrouver une dynamique de travail, parce que c'est quand même assez épuisant de faire que des tâches critiques, que des tâches de décision à longueur de journée. Et alors le notaire associé, c'est un peu son train de vie de toute façon, parce qu'en fait, il a outsourcé toutes ces tâches parasitaires aux collaborateurs. Mais je trouve qu'il... il faut trouver une nouvelle manière de travailler où on ne sature pas de toutes ces tâches critiques qui nous arrivent dessus parce que moi comme je code beaucoup plus vite typiquement je ne vais faire que du débugage ou alors que de la conception du code mais jamais je vais être un peu dans mon train-train à faire une fonction, regarder que ça marche, avoir un peu un quick win continuer et tout, donc il faut trouver un moyen de de Peut-être avec des pauses qui sont plus des pauses, où on prend vraiment plus de temps, de pouvoir contrebalancer cette espèce de saturation en tâches critiques qui va investir toutes les professions.

  • Speaker #1

    Notre interview arrive à sa fin. Je voulais te poser une question. Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter chez Claire dans les prochains mois ?

  • Speaker #0

    Alors, là, on est super early stage. Ce qu'on peut nous souhaiter, c'est d'être présent dans beaucoup plus d'études. Aujourd'hui, on est en pilote dans un petit nombre d'études. Et ce qu'on aimerait beaucoup, c'est de pouvoir changer le quotidien du plus d'études possible et de pouvoir participer aussi à l'acculturation des notaires à ce nouveau paradigme qu'il y a, sans crainte de se faire remplacer, parce que ça ne va pas être le cas.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Félix,

  • Speaker #0

    c'était super. Merci à toi Guillaume.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Félix Desretours

    00:00

  • Parcours de Félix : de l'IX à l'entrepreneuriat

    00:25

  • Importance des données et impact sociétal

    01:28

  • Utilisation des données cellulaires pour des recherches au Chili

    04:25

  • Défis rencontrés dans le secteur du notariat

    07:54

  • Comment Claire révolutionne le notariat avec l'IA

    16:30

  • Conclusion et perspectives d'avenir pour Claire

    43:33

Description

Comment les données ouvertes peuvent-elles révolutionner le secteur du notariat et améliorer l'efficacité des services juridiques ? Dans cet épisode captivant de Société.com : L’impact des données ouvertes au quotidien, Guillaume Berthault reçoit Félix des Rotours, CEO et cofondateur de Claire, une solution innovante dédiée à la gestion des données et au notariat. Félix partage son parcours fascinant, de son éducation à l'IX à ses expériences enrichissantes de recherche en Australie et au Chili, où il a su tirer parti des données cellulaires pour résoudre des problématiques logistiques complexes. Cette approche pragmatique souligne l'importance de l'application concrète des données ouvertes dans nos vies quotidiennes.


Au cœur de cette discussion, Félix met en avant l'objectif de Claire : alléger la charge administrative des notaires, leur permettant ainsi de se concentrer sur ce qui compte vraiment : le conseil aux clients. En intégrant des outils basés sur les données ouvertes, Claire transforme la manière dont les notaires travaillent, rendant leurs pratiques plus efficaces tout en préservant l'élément humain essentiel à cette profession. La conversation aborde également l'importance d'intégrer l'intelligence artificielle (IA) dans le notariat, une étape cruciale pour améliorer la qualité des services offerts.


Les défis et les opportunités liés à l'utilisation des données ouvertes dans le secteur du notariat sont également au centre de cet épisode. Félix partage des insights précieux sur la manière dont ces innovations peuvent transformer les pratiques professionnelles au quotidien, offrant une vision inspirante de l'avenir du notariat. En utilisant des données ouvertes, les notaires peuvent non seulement optimiser leur travail, mais aussi renforcer la confiance des clients en offrant des services plus transparents et accessibles.


Écoutez cet épisode pour découvrir comment l'impact des données ouvertes peut non seulement changer la façon dont les notaires exercent leur métier, mais également contribuer à un changement sociétal positif. Ne manquez pas l'occasion d'explorer les possibilités infinies que les données ouvertes offrent pour améliorer le secteur juridique et au-delà. Rejoignez-nous pour cette conversation enrichissante qui pourrait bien redéfinir votre perception du notariat et des données ouvertes dans notre quotidien.


Retrouvez l'épisode complet sur notre chaine Youtube : https://www.youtube.com/playlist?list=PL6tGAKU401Cll69FHxp7R5x0Db0B_45zB


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tous les gens, dès qu'ils se connectent à Internet, sont triangulés, sont horodatés. J'ai aussi compris ma chance de vivre dans un pays où les données étaient bien protégées, même si toutes les données sont anonymisées, mais c'est assez relatif. En recroisant l'endroit où la personne dort et l'endroit où la personne travaille, on a vite fait le tour, on sait assez vite qui est la personne. Je ne touchais pas vraiment à quelque chose qui changeait vraiment la vie des gens, qui avait un vrai impact.

  • Speaker #1

    Donc toi, tu as vraiment besoin d'applications, métiers, business, avec des gens qui l'utilisent, des clients et tout. Bonjour et bienvenue sur Parlons Data en France, le podcast de Société.com. Chaque mois... nous explorons comment la data transforme notre paysage économique et institutionnel. A chaque épisode, nous recevons un expert avec qui nous allons tenter de découvrir comment la data s'intègre à sa stratégie d'entreprise. Alors que vous soyez passionné de data, que vous soyez marketeux, commercial ou simple curieux, abonnez-vous pour ne rater aucun épisode. Et aujourd'hui, on reçoit Félix Desretours.

  • Speaker #0

    Bonjour. Bonjour.

  • Speaker #1

    Et qui est CEO et cofondateur de Claire, un logiciel autour du notariat et de la data. Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter et peut-être nous expliquer quel est ton parcours et comment tu es arrivé à... Vous fondez Claire ?

  • Speaker #0

    Exactement. Donc moi, je suis ingénieur de formation. J'ai fait l'IX après prépa PCSI. Et à l'IX, j'ai eu la chance d'étudier plein de matières très intéressantes autour de la data. Donc un peu les matières socles pour avoir vraiment bien exploité les données. Typiquement les maths appliquées et l'informatique aujourd'hui, qui est indispensable si on veut faire un vrai process de données at scale. Et à l'IX, j'avais une grande frustration. c'était que je ne voyais pas vraiment où me menaient ces apprentissages que j'avais moi j'ai toujours été quelqu'un de très curieux et ça m'a toujours satisfait en tant que tel l'apprentissage mais je trouve que ça me manquait de porter quand j'étais à l'X d'autant plus qu'en arrivant j'avais eu la chance de faire un stage militaire très tourné vers l'humain j'étais chez les pompiers de Paris et j'avais beaucoup de mal après ce stage à concevoir une manière de travailler, une manière d'étudier qui ne soit pas aussi tournée vers l'humain et tournée vers des...

  • Speaker #1

    C'est trop théorique.

  • Speaker #0

    Exactement, des choses qui n'ont pas vraiment d'application. Et c'est pour ça qu'à Ligue, je me cherchais beaucoup. Je ne trouvais pas exactement vers quoi m'orienter. C'est pendant un stage un peu tourné recherche en Australie où je faisais un truc hyper intéressant. Je faisais de la prédiction de demande énergétique. pour des distributeurs locaux en Australie que j'ai rencontré quelqu'un qui justement avait pour projet de reprendre une boîte et qui m'a dit c'est à ça que tu devrais t'intéresser tu devrais regarder comment reprendre ou créer une boîte parce que je pense que c'est une manière c'est la meilleure manière de combiner vraiment de la R&D sur quelque chose qui te plaît et en même temps un vrai impact concret, peut-être sociétal ce qui est toujours quelque chose qui m'a porté et c'est pour ça que on... quatrième année de l'IX, donc on doit faire une école d'implication et je me suis tourné vers le Master Entrepreneur d'HEC avec l'envie justement de toucher à des choses plus appliquées même s'il y avait toujours eu un peu une sorte de mépris assez mal placé du business et donc j'ai...

  • Speaker #1

    Tu es souvent dans les écoles d'ingénieurs.

  • Speaker #0

    Exactement, une sorte de hauteur qui n'est pas forcément justifiée. Donc j'étais très heureux de découvrir ce monde-là et de découvrir en fait des choses plus appliqués, qui viennent, où ce n'est pas forcément l'ingénieur qui, dans sa chambre, crée un produit et ensuite regarde si ça marche, mais c'est plutôt le citoyen ou le consommateur qui montre la voie de ce qui pourrait lui servir vraiment au quotidien, et l'ingénieur ensuite qui essaye de s'adapter pour résoudre ce problème. Et ça, c'est une approche qui me plaisait beaucoup. Et à la suite de ça, pendant le master, j'avais hyper envie de créer une boîte, ce qui n'est pas forcément le cas de tout le monde dans le master. Et j'ai regardé pas mal de problèmes différents, enfin de problèmes que je pensais être des problèmes et qui en fait n'étaient pas vraiment des problèmes. Des problèmes beaucoup autour du retail, donc autour des marques qui agrègent beaucoup de données aujourd'hui mais qui ne les agrègent pas forcément très bien. Ou alors autour aussi de la cosmétique, j'ai regardé pas mal de choses parce que j'étais assez fasciné par la portée émotionnelle de la cosmétique. Mais finalement, à chaque fois que je traitais ces problèmes-là, j'avais l'impression que... Alors moi j'avais très envie de construire un algorithme, ça c'est sûr. mais que je ne touchais pas vraiment à quelque chose qui changeait vraiment la vie des gens ou qui avait un vrai impact.

  • Speaker #1

    Donc, tu as un vrai besoin d'application, métier, business, avec des gens qui l'utilisent, des clients et tout. C'est vrai qu'en école d'ingénieur, il y a souvent un truc où il y a des très belles solutions, nobles, mais qui servent à peu de monde ou qui serviront dans un temps beaucoup plus long. Là, toi, tu avais un besoin concret très rapide.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et en fait, ce qui m'a motivé aussi, c'est qu'en troisième année de l'IX, on doit faire un stage de recherche. Et moi, j'ai fait ce stage de recherche au Chili. Et au Chili, j'avais... Alors, c'était hyper intéressant. J'avais une énorme base de données, 200 teras de données cellulaires. Alors, pas de données de cellules, mais de données de cellphones, en fait, sur... du plus grand opérateur chilien, donc c'est un peu comme si Free me donnait toutes ces données. Donc tous les gens, dès qu'ils se connectent à internet, sont triangulés, sont horodatés.

  • Speaker #1

    J'allais faire une blague sur Free, j'allais dire en ce moment il y a quelqu'un qui a plus ou moins toute la base de Free.

  • Speaker #0

    Oui, c'est... Alors moi, j'avais la chance d'être dans un pays où il y a un peu moins de réglementation sur la donnée. Alors ça me permettait d'avoir un accès très très intrusif aux données qu'on n'aurait pas pu trop concevoir en France. Alors moi j'avais la chance d'une perspective purement recherche, je pense que c'est bien que les données soient beaucoup mieux protégées que là-bas. J'ai aussi compris ma chance de vivre dans un pays où les données étaient bien protégées. Mais donc là-bas, je pouvais littéralement, un peu pour n'importe qui, savoir où est-ce qu'ils se déplaçaient, quelle page ils consultaient. Même si toutes les données sont anonymisées, mais c'est assez relatif. En recroisant l'endroit où la personne dort et l'endroit où la personne travaille... On a vite fait le tour, on sait assez vite qui est la personne.

  • Speaker #1

    Donc, tu avais les déplacements en triangulation de tous les cellphones ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. En fait, j'avais des données CDR, donc des Call Detail Record. Et en fait, c'est des données de géolocalisation, concrètement. Et un peu de moins bonne qualité que les données GPS. Donc, c'est des données plus bruitées. Il va y avoir pas mal d'effets dus à la triangulation entre antennes. Donc, par exemple, quand on change d'antenne, on a une sorte d'effet ping-pong qui fait que... C'est comme si on se téléportait très rapidement. Il y a un peu de bruit sur ces données. Il y a aussi des données qu'il faut filtrer, qui ne sont pas très pertinentes, qui vont concerner juste des données de machines, par exemple de machines bancaires ou de choses comme ça, qui font des appels au réseau aussi. Mais une fois qu'on a fait un peu le tri et qu'on a accepté le fait que les gens ne se connectaient pas forcément tout le temps et qu'on pouvait avoir une fréquence assez irrégulière de connexion aux données, on a des données, je trouve, à une portée beaucoup plus large. que ce qu'on peut récupérer, sauf si on est Google, en termes de données GPS aujourd'hui. Et donc ça, c'était hyper intéressant. Et le but de mon travail de recherche là-bas, c'était d'identifier les transporteurs de charges lourdes, donc les conducteurs de camions lourds au Chili. Alors sur le papier, il n'y a pas grand-chose à voir. Et même quand je suis arrivé, je me suis dit, c'est pas possible. Si on ne sait pas à quelle hauteur on est, c'est hyper compliqué de trouver cette corrélation-là. En tout cas, ce que j'aimais bien, c'était que c'était un problème très concret, très facile à comprendre. Et c'était un problème aussi qui avait une portée publique, puisque c'était le ministère des Transports chilien qui me le demandait pour un peu dimensionner et visualiser le transport de charges lourdes dans le pays, donc le transport de marchandises, puisque au Chili, il n'y a pas beaucoup de lignes ferrées. En fait, tout se fait par route. La topologie du pays. Exactement, et comme c'est un pays énorme... C'est particulièrement propice à ça. Et donc, ça permet de tirer des conclusions sur les infrastructures routières. Est-ce qu'elles sont suffisantes ? Est-ce qu'elles ne permettent pas ? Est-ce qu'elles ne sont pas optimales ? Ou aussi, est-ce qu'il y a certaines régions qui sont surexploitées pour certaines ressources qu'elles ont ? On peut penser à des ressources en cuivre, en lithium, dont le Chili est assez riche.

  • Speaker #1

    C'est incroyable que vous ayez pris un angle d'attaque qui soit de prendre les datas... téléphones cellulaires pour résoudre un problème de fret pour le ministère des transports. Ouais,

  • Speaker #0

    totalement. Alors, c'est pas du tout mon idée. C'est l'idée du docteur avec qui je travaillais, mais qui avait été assez bien inspiré parce que effectivement, au Chili, il y a 19 000 entreprises de camions différentes. Donc, c'est pas très centralisé. Même en faisant plein de partenariats avec les plus grosses, on aura du mal à trouver des données qui sont représentatives. On sera forcément bloqué géographiquement dans une... par exemple une entreprise qui n'opère qu'au nord du Chili, ça sera dur d'avoir quelque chose qui donne vraiment des conclusions. On avait aussi les données de péage à notre disposition, mais là encore c'était compliqué parce que de mémoire, il y avait des problèmes de recoupement entre les différents péages, on avait du mal à identifier si on était deux fois, enfin on avait du mal à repérer deux fois le même camion, parce que c'est des données qui sont anonymisées après. Et donc c'était les données qui permettaient d'avoir le point de vue le plus représentatif. Et alors moi j'ai adoré faire ce travail de recherche là-bas, qui était super bien pour six mois, et qui m'a permis de... Là j'ai déposé un papier avec ce prof justement, et j'espère qu'on va être publié.

  • Speaker #1

    Donc vous avez fait de la vraie recherche.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, totalement. On a construit un modèle de deep learning assez ambitieux au-dessus, surtout on a construit une méthode. Pour labelliser le dataset qu'on avait, souvent c'est ça le problème, quand il y a des données qui ne sont pas beaucoup exploitées, parce qu'il n'y a pas de dataset labellisé qu'on peut récupérer pour entraîner le modèle. Et donc, c'est surtout cette méthode-là qui a pris le plus de temps. Je pense que ça m'a pris cinq mois sur les six. Ensuite, la constitution du modèle de deep learning en tant que tel, elle ne m'a pris qu'un seul mois. Et ça a été assez rapide, d'autant plus qu'aujourd'hui, on est hyper aidé par les outils d'IA en ligne qui permettent de... de faire de 0 à 100 en termes de connaissances.

  • Speaker #1

    Très rapidement. Du coup, c'est un peu comme souvent dans les projets d'ARD, tu as quand même une énorme partie, tu as un 80 à 20 avec 80% de recherche, de comprendre de la data, de trouver les bons patterns, etc. Pour finalement faire le modèle IA à la fin, dans la dernière ligne droite, on va dire.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #1

    Déjà, l'étude, vous avez réussi, elle a plu au ministère qui l'avait... commandé.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est vers ça que je voulais aller. L'étude, elle nous a beaucoup plu parce que par rapport... Il y avait eu des travaux préalables sur le même type de problème avant et on a beaucoup gagné en précision par rapport à ces travaux. En tout cas, les métriques qu'on trouvait avec notre modèle étaient hyper satisfaisantes. Il y a toujours un sujet de à quel point notre ensemble de tests qu'on avait constitué nous-mêmes était biaisé ou pas. Mais la grosse frustration, c'était que même si le ministère des Transports était toujours très enthousiaste sur nos travaux, moi, je ne sais jamais si... je pense pas qu'ils vont utiliser ce que j'ai fait parce que en fait ce qu'il aurait fallu pour qu'ils l'utilisent ça aurait été vraiment de leur donner un outil clé en main avec une carte qu'ils puissent suivre et même dans ce cas là je sais même pas s'ils l'auraient vraiment consulté je pense qu'ils étaient contents un peu de sentir qu'il y avait une synergie entre quelque chose de très technique et eux et surtout peut-être l'IA commençait à être à la mode donc ils étaient contents de pouvoir dire qu'ils faisaient de l'IA aussi Mais à mon avis, il ne s'en sert pas du tout. Et c'était ça ma grosse frustration en sortie de stage. C'est que je me suis dit, là, je publie quelque chose. Mais à quoi bon ? Et c'est quoi vraiment l'impact de ce que j'ai ? Exactement.

  • Speaker #1

    Depuis la classe prépa, l'IX, etc. Et puis tous tes stages, l'Australie, le Chili, une application directe, business, avec des gens qui vont se servir de ta solution. Finalement, publier un papier, c'est... T'es un peu loin de l'application directe, on va dire. Oui,

  • Speaker #0

    mais alors moi, ça m'aurait suffi de me dire, j'ai un outil qui est très utilisé. Parce que... Je n'avais pas fait ce stage de recherche pour avoir une grosse application business à la fin. Mais j'avais envie que ce soit quelque chose qui permette de résoudre vraiment un problème ou qui soit vraiment utilisé. Et je pense que même si j'avais la chance d'être un chercheur qui cherchait toujours à s'adapter à un problème concret, ce n'est pas le cas de tout le monde dans la recherche. Et ça, j'y étais assez sensible. Et bien, in fine, je ne sais pas vraiment si on est utilisé. Et je peux juste avoir la satisfaction intellectuelle d'avoir résolu un problème théorique. Ok. Mais pratiquement, en fait, ce qui aura de la valeur, surtout aux yeux de ce chercheur, c'est si on est publié ou pas et pas vraiment si on est utilisé ou pas. Utilisé à la fin. Exactement.

  • Speaker #1

    Et du coup, plein de... Enfin, deux, en tout cas, projets sur la data cellulaire.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Aucun rapport avec la partie notaire. Comment t'en arrives à te dire que tu vas monter une boîte dans le notariat ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est vraiment de l'opportunisme. Et je pense qu'à mon âge, on n'a pas du tout assez de recul sur une industrie pour en saisir vraiment les problèmes par défaut.

  • Speaker #1

    J'allais te dire, il y a aussi un truc que je sens chez toi, c'est que... Peu importe la matière d'œuvre qu'il y a sous la data, si de la R&D, l'étude de cette data, du développement, permet de résoudre un problème concret, comme tu le disais, j'ai l'impression que tu as envie d'y aller. Que ce soit la matière d'œuvre derrière, si c'est de la donnée cellulaire ou des règlements de CoPro,

  • Speaker #0

    pas très grave. Oui, totalement. Je suis extrêmement attaché à ce côté résolution de problème et c'est pour ça qu'au moment où j'ai choisi de faire XHC Entrepreneur, J'hésitais beaucoup avec une autre quatrième année qui était dans la fonction publique, où j'avais l'impression qu'il y avait des missions très nobles, où on résolvait beaucoup de problèmes auxquels je suis assez attaché, typiquement des problèmes dans l'éducation, où j'ai toujours très envie de m'impliquer là-dedans à terme. Mais j'avais là aussi l'impression que le fait qu'il y ait une traction business, c'est quand même le signe qu'on résout vraiment un problème, si les gens sont prêts à payer. et moi il y avait quelque chose où je voulais être sûr que je résolvais un problème et aussi j'avais envie de sentir de pouvoir quantifier la valeur que j'apportais et je trouve que la traction business c'est la meilleure manière de le faire en fait parce que pareil il y a beaucoup d'initiatives publiques qui sont motivées par beaucoup d'études de terrain mais qui vont être faites avec énormément d'intuition sur ce qui peut être fait mais comme il n'y a pas vraiment cette notion de traction business en fait ça marche que si les gens nous payent Et bien ensuite, à postériori, on est obligé de faire des études d'impact pour le public. Ils sont là aussi assez biaisés par qui est en poste, est-ce qu'on a envie d'un peu dorer son bilan ou pas ? Et donc ça, j'avoue, c'était quelque chose où j'étais assez réticent et j'étais un peu découragé en appelant plusieurs personnes à fonction publique. J'étais découragé sur le fait de me lancer directement. Moi, à terme, c'est des missions auxquelles j'accorde beaucoup d'importance aussi, mais j'avais envie de commencer par quelque chose à mon échelle. où je puissais être en contrôle de tout et je trouvais que l'entrepreneuriat m'offrait les meilleures conditions pour ça. Mais alors, pour répondre à ta question, effectivement, moi, je n'y connaissais pas grand-chose de notariat. Je n'ai jamais fait de succession, jamais fait de vente. Je crois que mes parents m'avaient mis dans une vente à un moment. Donc, techniquement, je suis peut-être signataire de quelque chose. Non, mais je pense qu'il y a une procuration. Mais je n'avais jamais été en contact avec les notaires. Pour moi, de loin, c'était une profession assez poussiéreuse. Et je n'avais pas vraiment notion de l'impact de leur mission. Pour moi, c'était quelqu'un qui lisait trois dossiers et disait qu'il était d'accord et c'était obligatoire en France. À la rigueur, c'était un percepteur d'impôts, mais ce n'était pas vraiment quelqu'un qui avait, en fait, ce qui fait, je trouve, la noblesse du métier de notaire, un pouvoir de conseil sur les gens et une expertise qui peut transmettre un peu comme un médecin de famille à des gens qui ont toujours une situation très compliquée parce qu'on va voir le notaire que quand on a des situations très importantes de notre vie. On achète l'appart de notre vie, on achète une maison pour nos enfants, ou alors on va avoir une succession au décès de nos parents, ou alors on va avoir un divorce, on va avoir un mariage, on va avoir le notaire qui a des moments centraux de notre vie. Et ça, je n'avais pas du tout perçu ça. Donc le notaire, en plus d'être un expert en droit, c'est censé être quelqu'un qui a de l'empathie et qui a un désir vraiment de comprendre la situation et de la transférer. dans un pattern un peu juridique pour pouvoir conseiller au mieux son client et lui permettre, parce qu'il y a toujours plein d'options, d'utiliser l'outil juridique le plus approprié. Alors moi, je ne connaissais pas du tout ce milieu-là. Ce qui a fait que je me suis lancé dedans, c'est vraiment une opportunité. C'est le fait qu'à la suite d'un concours que j'ai gagné en IA et droit pour le Conseil d'État, j'ai été contacté par le bureau du Conseil supérieur notariat qui est l'organisation en France qui... régie, enfin qui en fait qui est chef de file en fait des notaires en France.

  • Speaker #1

    Donc le conseil d'État organise des concours sur quel sujet ? Enfin c'est quoi le but ?

  • Speaker #0

    C'est le seul qu'ils ont fait. Alors je pense qu'ils ont organisé d'autres concours par ailleurs, mais sur un thème vraiment informatique, IA. C'est le seul qu'ils ont fait vraiment sous un format hackathon, donc un format où on a un problème, on a un temps assez court pour résoudre le problème, ensuite on a une restitution.

  • Speaker #1

    C'était quoi le problème qu'ils vous ont proposé ?

  • Speaker #0

    C'était hyper cool comme problème, j'ai adoré bosser dessus. C'était C'est un problème, donc le Conseil d'État qui est le top de la justice administrative, ils avaient identifié un problème dans la justice administrative qui est un problème pour moi dans toutes les professions juridiques qui est en fait d'une sorte de rupture entre le justiciable, le citoyen et le texte juridique qu'on lui donne parce qu'il n'est pas forcément formé pour le comprendre. Or, en justice administrative, il y a beaucoup de contentieux qui ont lieu sans avocat ou c'est possible d'y aller sans avocat. Et par ailleurs, il y a beaucoup de contentieux qui concernent des gens qui ne sont pas francophones, parce que c'est là où, en particulier, on va gérer toutes les obligations de quitter le territoire et les contestations de ces OQTF. Et donc, il y a beaucoup de gens qui se retrouvent devant le tribunal administratif parce que c'est leur moyen de faire valoir leurs droits par rapport à une administration qui veut les chasser du territoire.

  • Speaker #1

    Et sans comprendre la typologie,

  • Speaker #0

    la langue. Ils ne sont pas du tout...

  • Speaker #1

    Comment tu résouds ça avec un hackathon ?

  • Speaker #0

    C'est très court, deux semaines. On avait de la chance, c'était deux semaines et pas trois jours comme beaucoup de hackathons, mais c'est très court, deux semaines pour sortir quelque chose de satisfaisant. D'autant plus qu'il y avait des exigences budgétaires hyper strictes, qui pour moi n'étaient pas très réalistes, du type, il faut que l'outil coûte moins de 100 euros par mois. Et aujourd'hui, c'est possible, ça serait possible, vu le nombre d'arrêts de la justice administrative chaque jour. Ce n'est pas possible en API ou même avec de l'open source hébergé en local, même juste avec des coups de serveur, d'arriver à ça. Mais nous, ce qu'on avait compris, c'était qu'il fallait faire la solution la plus souveraine possible pour le Conseil d'État. On avait vraiment mis ça au cœur de notre solution. Il y avait deux parties dans la résolution du problème. Il y avait une partie, c'était trouver un média optimal pour communiquer aux justiciables et aux citoyens, aux justiciables en fait, la décision de justice, en quoi elle le concerne. quels sont les next steps pour lui et comment il est impacté et comment ça répond ou pas à la plainte qu'il a déposée. Donc ça, c'était une première chose, c'était un peu une question de design. Donc trouver comment au mieux communiquer et être le plus pédagogue possible vis-à-vis de ces gens. Et l'autre partie, c'était comment automatiser ça pour pas que ce soit quelqu'un dans le tribunal qui en soit chargé et que ça rajoute de la charge aux tribunaux administratifs qui ont déjà beaucoup de missions, qui sont déjà très chargés. un rythme de travail assez énorme, assez impressionnant. Et donc nous...

  • Speaker #1

    J'allais te dire, vous faites une solution.

  • Speaker #0

    Nous, ce qui était non négociable, c'était que dans l'équipe, on voulait vraiment avoir quelqu'un qui venait de la logistique administrative parce que j'avais déjà fait des hackathons où je me retrouvais qu'avec des techos et on se retrouvait à faire une solution totalement hors sol. Nous, on était super contents, mais qui ne servait pas à grand-chose. Enfin, toujours ce même problème-là. Et donc là, on avait la chance d'être avec une juge administrative que j'avais croisée, mais totalement par hasard, à un mariage deux jours avant de créer l'équipe. Enfin, vraiment coup de chance. sans quoi je n'aurais pas du tout participé.

  • Speaker #1

    Et quand tu es du métier, c'est toujours bien.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et en plus, quelqu'un qui est juge, qui a notre âge, qui parle le même langage que nous, c'était génial. Et qui nous apportait juste sur ce côté très pédagogue, compréhension du droit, transcription en langage clair, quelque chose de très à la mode en droit aujourd'hui. Comment on transcrit pour la justice administrative, mais pour tous les types de justice, même pour le notaire.

  • Speaker #1

    Quand tu as lu une décision de justice dans ta vie, tu comprends ce qu'on vient de dire.

  • Speaker #0

    Tu es vacciné, ouais. Tu comprends que, tu te dis, pourquoi il y a des formulations aussi compliquées ? Pourquoi l'acte est aussi long ? Pourquoi il y a des clauses, j'ai l'impression qu'elles ne servent à rien ? Et donc ça, c'est aussi un problème qu'ont les notaires, typiquement.

  • Speaker #1

    Et là, vous gagnez ce hackathon ?

  • Speaker #0

    Oui, on gagne ce hackathon. Et bon, en fait, ce hackathon, on a de la chance parce que c'est le seul du Conseil d'État. Il n'y en a pas beaucoup qui sont faits dans la fonction publique. Il n'y en a pas beaucoup qui recoupent droit et IA. Et donc, en fait, on a eu beaucoup plus de visibilité que ce qu'on pensait. Il y a beaucoup de gens qui m'ont contacté à Bosséori et en particulier le bureau du Conseil supérieur de notre ville. Je voulais te dire,

  • Speaker #1

    du coup, est-ce qu'ils ont utilisé cette solution ? Parce que sinon, ça fait tes deux stages, plus ça, que t'as toujours pas une... développement qui a été utilisé en pratique

  • Speaker #0

    Alors là aussi c'est un peu décevant parce que tu mets le doigt sur le pot rose il y avait vraiment une volonté de l'utiliser donc on nous a demandé notre GitHub on nous a demandé une documentation claire pour pouvoir l'utiliser c'est bien parce qu'au moins dans le but du conseil d'état il y avait vraiment le but de ne pas que ça soit lettres mortes que ça soit juste alors les hackathons servent aussi beaucoup à ça à phosphorer, à trouver des idées un peu en dehors mais... Mais il y avait cette notion de si on peut réutiliser quelque chose, réutilisons-le. Mais moi, je collabore toujours sur certains sujets avec le Conseil d'État et ma solution n'est pas du tout en production chez eux. Après, il faudrait quand même pas mal l'améliorer pour en faire quelque chose à la fois qui soit fiable sur tous les types de décisions, parce qu'il y en avait des types qui ont traité moins bien que d'autres, et aussi qui soit au goût du jour du point de vue IA, parce que depuis, comme vous le savez, ça fait un an maintenant. Il y a eu un rythme d'innovation où tous les jours, il y a 10 corpilles, de nouveaux modèles, exactement, de Mistral, de modèles multimodaux, enfin c'est assez impressionnant. Moi, je suis très jeune encore une fois, mais je n'ai jamais vu un secteur de l'innovation qui allait aussi vite et où il y avait autant d'argent impliqué aussi dans des périodes temporelles aussi réduites.

  • Speaker #1

    Je suis un peu plus vieux, mais j'en ai vu aussi dans le mobile. En revanche, c'est vrai que tu as raison, il y a des moments d'accélération impressionnants dans l'innovation de ton temps. On a eu ça au moment du mobile, on a eu ça au moment de la grosse vague du SaaS dans les entreprises. Tu as quand même des moments de parfois de 2-3 ans, et ce qu'on est en train de vivre là avec l'IA, où d'un coup tout l'argent des investisseurs vont dans ça, tous les gros cerveaux réfléchissent sur ça, et comme tu le dis là avec tes stages, les projets, les études, les hackathons, tout le monde bosse autour de ça. Et ça sort plein de solutions. Et donc du coup là, vous... Gagnez le hackathon, toujours pas d'application, mais c'est pas grave. Et donc là, vous vous faites remarquer par l'institution des notaires en France.

  • Speaker #0

    Alors qu'on n'a pas du tout bien communiqué, nous, on a juste mis un post LinkedIn totalement basique. Et on a eu la chance aussi que le conseil d'État retransmette sur YouTube un peu le résultat de notre projet, notre institution. Et aussi, a posteriori, une interview où on... On discutait un peu de comment on a mis en place la solution, qu'est-ce qu'on avait privilégié. Je ne sais pas sur quoi ils sont tombés, mais ils sont tombés sur quelque chose. Il se trouve qu'à ce moment-là, le Conseil supérieur du notariat, il y avait une vraie réflexion qui était en place depuis quelques mois sur l'IA parce qu'ils avaient le pressentiment tout à fait justifié que le notariat va être affecté très fort par l'IA et un peu à 360. ça ne va pas être juste un chatbot qui va permettre de répondre plus facilement il y a vraiment dans tous les pans d'activité notaria, il y a des choses à faire et il y a tellement de types de données différents qui sont manipulés il y a plein de chantiers à construire.

  • Speaker #1

    Déjà la blockchain pour les notaires ça aurait pu être déjà une solution ça le sera, parce que c'est quand même une sorte d'institution qui fait une blockchain de vérification d'origine des plus, mais l'IA là comme tu le dis c'est vrai que c'est quand même une... Une profession où tu as un nombre de data incroyable à gérer, comme tu disais tout à l'heure, le cœur du métier de notaire, c'est quand même de conseiller son client. Et s'il passe du temps à trier de la data, il ne le passe pas à conseiller son client.

  • Speaker #0

    Exactement. Et nous, c'est exactement le point de départ de notre réflexion sur Claire. C'était que pendant cette mission, rapidement, le but, c'était de faire une sorte de prospective sur ce qu'allait être le notariat à l'ère de LIA à l'horizon 5 ans, 10 ans. Pour le Conseil Supérieur Notarien, ça nous a donné l'occasion d'aller faire des immersions dans plusieurs études qui nous ont accueillis. Et en les voyant travailler, on s'est rendu compte, et aussi en parlant avec eux, mais c'était aussi leur terme que l'administratif prenait depuis une quinzaine d'années. une place grandissante au sein des études et que ça avait décentré toute une partie de l'étude, pas forcément les notaires associés, mais toute une partie de l'étude de cette mission de conseil originale. Et ça faisait qu'en fait, il y a des gens qui sont des masters de droit qui sont hyper brillants, qui se retrouvent à faire des copier-coller des tas de descriptifs de division de règlements de copropriété, qui se retrouvent à copier-coller des conclusions de diagnostic, à lire... des documents, des règlements de copro de 200 pages juste pour trouver s'il y a une servitude. Et on se dit que c'est quand même fou que des gens aussi qualifiés et aussi pointus sur leur domaine se retrouvent à accorder autant de temps de leur travail à des tâches qui ont aussi peu de valeur ajoutée. C'était ça vraiment le point de départ de notre réflexion, et c'était un point de départ qui était partagé par eux et par les notaires. Et en l'occurrence, les outils logiciels qu'utilisent les études aujourd'hui, autant ils répondent... bien, je trouve, à la... Enfin, ils ont bien craqué le problème de la création et de la rédaction des actes.

  • Speaker #1

    Digitalisation du métier.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #1

    Mais ils ne rajoutent pas d'intelligence ou de gain de...

  • Speaker #0

    Non seulement ils ne rajoutent pas d'intelligence, mais aussi, moi, je trouve qu'ils ont des grosses lacunes sur la partie gestion préalable du dossier. Donc, pour faire n'importe quel acte, mais c'est surtout le cas sur les actes, un peu comme ils disent, les actes courants. Donc, ça va être les ventes d'appartements, les ventes de maisons. Les notaires, ils ont quand même une quantité minimale de pièces. Ils vont avoir 30, 40, 50 pièces au minimum. Et ça, c'est pour des dossiers petits. Ensuite, si on parle sur des ventes de bureaux, là, on va avoir 2000 pièces, on va avoir des data rooms énormes. Et donc, ils ont un nombre minimal de pièces qui est assez conséquent. Pour chaque pièce, il y a des vérifications un peu spécifiques pour chaque pièce à faire. Il y a des points de vigilance à essayer de relever dans chaque pièce. Et il y a aussi des points qu'on va devoir extraire des pièces pour les transférer dans l'acte. parce que ça on comprend très bien lorsqu'il s'agit de l'identité du client effectivement il faut que là tu dois avoir son nom mais également au niveau du bien ou au niveau du résultat des diagnostics qui vont être tout aussi pertinents et qui vont permettre d'exercer cette fonction de conseil de dire par exemple au client alors là attention je sais que t'as hyper envie d'acheter ce bien et que c'est un peu t'es tombé amoureux de ce bien en faisant la visite mais va doucement parce que justement nous on a fait tel diagnostic qui dit qu'en fait tu vas devoir faire des travaux... pour le DPE, sinon tu ne pourras pas le louer. Ou alors, on a vu qu'il y avait une servitude qui t'interdisait de faire ça. Et ça pourrait quand même t'embêter. Donc, il y a toujours une part assez émotionnelle dans l'achat d'un bien. Et le notaire, c'est censé être celui qui regarde avec un peu plus de recul ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Faire redescendre le client.

  • Speaker #0

    Exactement. Il conseille son client, lui permettre de prendre le temps nécessaire pour ne pas avoir de mauvaises surprises quand il a acheté le bien.

  • Speaker #1

    Et donc, aujourd'hui, ils le sentent, cette... cette entropie des documents qui sont nécessaires à une vente, eux, quand je dis eux, c'est les notaires, ils passent plus de temps à faire de l'administratif finalement que faire du conseil.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup le terme d'entropie, c'est hyper vrai. Chaque année ou tous les deux ans, il y a un nouveau document qu'il faut remplir. Là, les derniers, c'était dans le cadre de la lutte contre le blanchiment. Ils doivent vérifier que le client, un peu comme ce qu'on avait avec les interdits bancaires, le Ausha, tout ça. il va devoir vérifier que le client n'est pas une personne exposée politiquement, etc.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, ça me fait penser, c'est un point commun avec tous les invités qu'on a reçus sur ce podcast, c'est qu'en fait, et dans plein de domaines différents, à chaque fois, la data et l'open data, et en plus, si tu rajoutes à ça les obligations administratives ou juridiques ou légales, font que tous les métiers où avant il y avait une forte part de réflexion, de conseil, etc., se mettent à avoir une énorme part d'administratif. qui dédoquent, lecturent, vérifient, etc. Et qui leur enlèvent, puisque le temps est quand même à un moment non extensible, ils leur enlèvent cette part de conseil sur laquelle ils apportent leur vraie valeur ajoutée.

  • Speaker #0

    C'est fou que toi,

  • Speaker #1

    tu identifies exactement la même chose sur les notaires aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Ah oui, totalement. Et c'est vraiment criant sur les notaires, et ils le disent eux-mêmes. Ils le disent, ils disent, moi, je sais que le moment où j'apporte le plus de valeur à mon client, c'est quand je suis en face de lui, que je discute, que je peux vraiment comprendre son cas. C'est là où je... Voilà, c'est là où... Je peux le conseiller, je peux aussi le rassurer. Il y a aussi une partie émotionnelle de, comme c'est des actes assez lourds, mettre le client en confiance, lui montrer que c'est la bonne solution. Aussi, souvent résoudre des problèmes, parce qu'une succession, c'est assez fréquent que ça se passe mal entre certains membres de la famille. Et que là, le notaire, qui est un peu le juriste en tant que paix, il a un peu cette fonction médiatrice, et qu'il fasse tout pour éviter qu'on aille au tribunal. donc c'est là qu'il sait qu'il apporte le plus de valeur ajoutée ici et pourtant au sein de l'étude alors comme j'ai dit le notaire associé surtout dans les grosses études il va avoir plutôt tendance à exercer cette tâche d'expertise juridique et de conseil au client mais pour le coup derrière lui il y a 90% de l'étude qui sont les notaires salariés et les collaborateurs qui eux sont les petites mains et qui vont travailler à longueur de journée sur des tâches un peu abrutissantes et qui ont une sorte de... qui ont augmenté exponentiellement ces dernières années et où il pourrait avoir une valeur ajoutée encore plus forte exactement, ou si en fait même le collaborateur à son niveau certes il voit moins le client mais c'est lui qui va résoudre souvent les problèmes de droit sous-jacents et bien si lui il pouvait juste voir en regardant un dossier les points de vigilance principaux qu'il sous-tend et se dire ok là j'ai ce problème là ensuite les parties impliquées elles s'entendent comme ça il y a aussi ça qu'il faut résoudre d'un point de vue plus relationnel entre les parties, quelle est la solution optimale que je vais pouvoir présenter à mon client, quel est le montage intéressant que je vais pouvoir faire, quels sont les outils que je vais mobiliser. Et c'est là qu'il apporte le plus de valeur, et c'est là où il peut mobiliser ses compétences en droit et tous les dossiers qu'il a pu voir pendant son master de droit, mais ensuite ses études notariales à l'INFN après, qui sont l'équivalent du barreau de Paris pour les notaires. Enfin, pas du barreau de Paris, mais d'un barreau en général pour les notaires.

  • Speaker #1

    Et donc, du coup, vous arrivez vous en amont, vous prenez tous les documents nécessaires à la vente. Prenons par exemple une vente d'appartement ou de bureau avec 2000 documents. Et là, vous faites passer votre modèle dessus pour, comme tu disais, voir les points de vigilance, mais aussi prier les docs.

  • Speaker #0

    Alors, il y a plein de tâches qu'on peut faire. C'est ça qui est top, c'est qu'il y a vraiment beaucoup à faire. Et comme je t'ai dit, moi, c'était un des points principaux pour me sentir engagé là-dedans, sentir que je résous un problème. qui n'est pas incrémentale, enfin que je résous un problème qui va vraiment changer la manière de travailler et dans le bien, si possible. Et donc pour les notaires, ce qu'on va faire, en l'occurrence, c'est qu'on va réceptionner toutes les pièces de leur dossier et on va faire un tri automatique des pièces en les identifiant automatiquement et ensuite on va pour chaque pièce qu'on connaît et qu'on sait pour chaque pièce, ce que va chercher le notaire à l'intérieur, ce à quoi il va... prêter attention, avec quelle autre pièce il va la recroiser, quelle pièce est prioritaire sur quelle pièce pour telle information et donc on va faire toute cette extraction d'informations et ce recroisement automatiquement mais sous la supervision du notaire ou du collaborateur c'est très important pour nous que notre outil ce soit un assistant et que ce soit pas un outil qui prenne des décisions à la place du notaire parce que le notaire justement le coeur de son métier c'est aussi la responsabilité c'est de prendre des décisions et donc on va lui dire alors voilà tel document on identifie ça... tu peux naviguer dans le document pour vérifier que c'est les bonnes informations pour essayer de compléter, pour voir si on n'a pas oublié quelque chose et ensuite est-ce que tu valides ces conclusions qu'on te présente, est-ce que tu veux qu'on passe à l'étape d'après ou qu'on recherche j'allais te dire,

  • Speaker #1

    sur les documents tu disais les documents apportés par le client ou l'étude est-ce que tu as aussi de la data qui arrive d'autre part soit en open data soit des bases privées...

  • Speaker #0

    Alors, il y a de la data qui vient de plein, plein d'endroits. Et je pense que c'est aussi pour ça que le notaire, c'est une profession aussi protégée, entre guillemets, par l'État qui dispose d'un monopole aujourd'hui. C'est parce que le notaire, il doit vraiment faire l'entonnoir de toutes les données qui ne sont pas forcément les plus simples, qu'il faut aller demander à plein d'acteurs différents, en particulier des acteurs d'État qui ont des bases données assez compliquées à mobiliser, typiquement la base des États hypothécaires. où le système de retour de la donnée est encore assez archaïque, moi je trouve. Alors que c'est de la donnée publique, il pourrait y avoir un open data là-dessus.

  • Speaker #1

    Il y a les valeurs foncières qui sont en open data ?

  • Speaker #0

    Exactement. Je pense que l'État est vraiment dans une optique d'ouvrir toutes ces bases de données, mais on sait qu'ils sont souvent tributaires de systèmes de stockage et de process de ces données qui sont un peu vieux. Et donc, ce n'est pas facile pour tout. Et je pense qu'en fait, il fait une chose à la fois. Et qu'à terme... Ces données, par exemple, ces données des états hypothécaires ou des règlements de copropriété, qui sont des données publiques, ce sont des données qui seront effectivement publiées et mises, peut-être que ce sera des données qui seront chez vous aussi, d'ailleurs. C'est possible.

  • Speaker #1

    Donc les règlements de copro, aujourd'hui un règlement de copro, c'est public ?

  • Speaker #0

    Moi je peux demander n'importe quel règlement de copro pour n'importe quel copro.

  • Speaker #1

    Mais spécifiquement toi ou toutes les personnes qui nous écoutent aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est de l'open data ?

  • Speaker #0

    Oui. juste c'est un open data ouvert à tous mais c'est pas extrêmement compliqué mais pour quelqu'un qui ne s'y connait pas c'est très compliqué de savoir comment comme il faut remplir un serfa il y a plein de Il y a plein de cases dont on ne connaît pas la signification, qu'il faut remplir impérativement pour avoir un retour. Et puis en plus, chaque document coûte plusieurs dizaines d'euros. Donc c'est bien de ne pas se rater quand on fait la demande. Et moi, pour te donner un exemple, j'ai essayé de faire cette demande moi-même pour vraiment comprendre comment un justiciable comme moi, il pouvait s'y prendre et aussi comment on pouvait automatiser ça. Et ça m'a pris trois visites au service de la publicité foncière à Montreuil. Ça m'a pris... plusieurs échanges de mails, les appels téléphoniques pour comprendre et puis même quand je l'ai rempli j'ai eu l'impression que tout est bien, même je l'ai rempli en physique là-bas il y a quelqu'un de très gentil au service de la publicité foncière qui a accepté de me recevoir et me guider sur comment le faire mais sinon moi je...

  • Speaker #1

    C'est de l'open data mais pas encore très très open avec une grosse barrière à l'entrée Et donc là vous prenez tous ces docs là, tous les docs de l'étude les docs en open data est-ce qu'il y a des bases partagées aussi contre les notaires, des bases on va dire plus privées ? Et à partir de tout ça, vous essayez d'être un assistant, comme tu disais, à la société notaire.

  • Speaker #0

    Alors il y a aussi, heureusement, on peut compter sur des bases publiques en open data qui sont bien exploitées, comme par exemple les KBIS, les statuts qui sont très faciles à trouver sur Internet, ou même la base Ausha ou des choses comme ça qui sont très faciles à aller chercher. Et ensuite, on sait qu'au sein des études... Pour chaque document, il y a plusieurs niveaux d'action qui peuvent être pris. Il y a un niveau de base pour chaque document qui est un niveau de validation. C'est le cas pour la plupart des documents du dossier. Par exemple, on veut vérifier juste que la personne n'est pas interdite bancaire. On va aller faire une requête Ausha et on va prendre la date de la requête. On sait qu'elle est valide tant de temps. Et ça, ça constitue une preuve suffisante pour que le dossier soit valide. Ensuite, il y a un deuxième niveau où on va devoir extraire une partie. du document pour la réinjecter directement dans l'acte, mais sans la changer. Typiquement, on va extraire l'origine de propriété qui est présente dans le titre de propriété pour pouvoir refaire l'origine trentenaire de propriété qui a un devoir du notaire par exemple lors d'une vente. Là, je ne parle que de vente, mais pour cette question, c'est assez transposable. Ensuite, il y a un troisième niveau d'action qui peut être pris à partir d'un document. Ça va être de le vérifier, d'extraire l'information et ensuite de... prendre une action concrète à partir de cette information ou de demander une pièce à partir d'une pièce qui nous a dit que la référence du CERFA pour le règlement de copropriété, c'est celle-là, donc on va demander cette pièce-là. Ou alors de contacter le client parce qu'on se rend compte de devoir de conseil, qu'il y a une servitude qui est peut-être un peu pénalisante et il faudrait avoir l'avis du client, il faudrait qu'il soit au courant de ça. Il faut le porter à connaissance. Ou alors de... ou alors que ça trigger un problème juridique qu'il va falloir résoudre. Et donc là, on se met dessus. Et donc, il y a ces trois niveaux d'action qui peuvent être pris. Et nous, notre but, c'est clair, c'est de leur permettre justement d'arriver directement au niveau des actions à prendre. Et donc, typiquement, de faire les vérifications, les checks automatiquement, de pouvoir traquer les dates de péremption de tous les documents qui sont souvent un problème parce qu'aujourd'hui, dans les logiciels, ce n'est pas une chose qui est faite. Et du coup, il y a... Il y a une quinzaine de documents où la date de péremption est hyper importante et on va devoir vérifier que, par exemple, si la signature se déplace pour une raison X, tout est encore valide et qu'on ne va pas devoir redemander. Et donc souvent, ça occasionne un peu des scénarios de demi-catastrophe où en fait, l'avant-veille, on se rend compte que tel document, en fait, il n'est plus à jour et qu'il faut le demander en urgence. Alors souvent, on s'en sort, bien sûr, mais ça crée du backlog, c'est désagréable pour le notaire et ça crée aussi, parfois, on ne s'en rend juste pas compte et on va devoir repousser la signature, ce qui est super pénible pour le client. Et pour le notaire aussi.

  • Speaker #1

    Et là, avec l'air, vous amenez les notaires jusqu'au niveau 3, comme tu disais, jusqu'à la prise de décision. C'est quoi vos défis d'après au niveau d'une étude classique ?

  • Speaker #0

    Alors, on a mille défis. Il y a mille projets qu'on aimerait faire en plus de ça. Par exemple, je ne rentre pas dans le détail là-dessus, mais sur le traitement de nouveaux points d'entrée de données, typiquement le traitement des consultations. C'est aujourd'hui qu'on y a... on dispose, enfin il y a des modèles très matures qui permettent de traiter de la voix très bien, même de pouvoir sentir les intonations, et ça c'est des modèles qui sont très à la mode en ce moment et qui font des progrès gigantesques.

  • Speaker #1

    Donc ça voudrait dire que le notaire il fait son acte, alors tu vas même le libérer carrément de rentrer des choses à la main sur un clavier, en gros il fait son acte avec son client, il lui parle, il le conseille. Et derrière, il y a une IA qui processe et qui rédige quasiment...

  • Speaker #0

    Alors en fait, ce modèle-là de consultation, c'est quelque chose qui est déjà présent dans d'autres types de professions. Typiquement, les professions médicales. Bon, en France, ce n'est pas le cas de tous les praticiens que vous allez voir. Mais par exemple, aux US, c'est très, très répandu. Il y a une boîte qui s'appelle Nabla qui est assez forte là-dessus, qui a vu un peu les choses avant tout le monde. Donc typiquement, ils vont suivre la consultation de tout le... de toute une consultation médicale et ils vont permettre de remplir automatiquement toutes les formalités pour rédiger justement l'ordonnance et alors ça enlève pas la main au médecin qui va toujours devoir vérifier mais ça lui permet en fait de vraiment avoir une interaction qui est un peu plus directe avec son client parce qu'il va pas être en train de taper pendant toute l'interaction et donc il va vraiment se recentrer sur nous et c'est aussi le cas sur le notaire alors le notaire ce qui se passe c'est qu'il y a un collaborateur ou c'est le notaire qui prend en note et donc là on pense qu'on va lui libérer de l'espace mental pour vraiment se consacrer à son client pour pas être juste est-ce que j'ai bien eu cette information, est-ce que je l'ai bien noté mais ça va aussi libérer dans des études un peu plus grosses ou alors spécialisées dans le droit de la famille on a souvent un collaborateur qui vient prendre en note toute la consultation et qui ensuite va rédiger une note à l'intention du client justement en langage clair pour qu'il puisse comprendre où il en est et va aussi rédiger, va aussi permettre va rédiger une note pour l'étude pour lancer les actions qui vont suivre. Donc typiquement, il faut faire une donation partage. Donc on a telle information. Ah zut, on n'a pas eu cette information, il faut renvoyer un mail au client. Et donc ça, ça prend beaucoup de temps. Et on sait qu'on peut gagner énormément de temps et qu'on peut aussi un peu purifier l'interaction de nos terres clients grâce à ça.

  • Speaker #1

    Mais c'est intéressant, c'est parce qu'on a souvent l'impression que tous les discours qu'on entend aujourd'hui autour de l'IA, c'est plutôt l'IA qui enlève des choses à l'humain. Et en fait, plus on reçoit des invités ici, plus on se rend compte que c'est souvent la data alliée à l'IA qui... permet à l'inverse pas d'enlever quelque chose mais de rajouter quelque chose, de redonner du temps pour une relation beaucoup plus humaine, comme tout à l'heure tu fais une consultation, tu vas parler en langage naturel tu vas être beaucoup plus concentré sur ton patient pour le coup, ou sur ton client si tu es notaire, et en fait derrière l'IA elle va plus t'aider à processer le compte rendu l'ordonnance, enfin tout dépend ce qu'il y a donc c'est hyper intéressant de voir qu'en fait l'IA elle va pas enlever des choses, enfin parfois certaines, mais en tout cas elle va plutôt rajouter du temps sur la partie humaine.

  • Speaker #0

    Exactement et même si je refais ce point mais c'est un point que je trouve important exactement mais en fait ce dont on se rend compte c'est que c'est en fait un impact que moi je n'avais pas du tout identifié quand j'ai commencé à utiliser l'IA parce que moi en tant que développeur j'utilise vraiment l'IA tout le temps, c'est hyper bien intégré en plus à nos outils, il y a un petit fantastique qui s'appelle Cursor qui permet de ça multiplie par 4 ma vitesse de programmation c'est extraordinaire l'impact que ça a sur moi, je suis très très fan de cette application... Mais ce dont on se rend compte, c'est que comme l'IA nous enlève toutes ces tâches un peu parasitaires ou à plus faible valeur ajoutée, on se retrouve à faire que des tâches critiques. Et il y a une manière de retrouver une dynamique de travail, parce que c'est quand même assez épuisant de faire que des tâches critiques, que des tâches de décision à longueur de journée. Et alors le notaire associé, c'est un peu son train de vie de toute façon, parce qu'en fait, il a outsourcé toutes ces tâches parasitaires aux collaborateurs. Mais je trouve qu'il... il faut trouver une nouvelle manière de travailler où on ne sature pas de toutes ces tâches critiques qui nous arrivent dessus parce que moi comme je code beaucoup plus vite typiquement je ne vais faire que du débugage ou alors que de la conception du code mais jamais je vais être un peu dans mon train-train à faire une fonction, regarder que ça marche, avoir un peu un quick win continuer et tout, donc il faut trouver un moyen de de Peut-être avec des pauses qui sont plus des pauses, où on prend vraiment plus de temps, de pouvoir contrebalancer cette espèce de saturation en tâches critiques qui va investir toutes les professions.

  • Speaker #1

    Notre interview arrive à sa fin. Je voulais te poser une question. Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter chez Claire dans les prochains mois ?

  • Speaker #0

    Alors, là, on est super early stage. Ce qu'on peut nous souhaiter, c'est d'être présent dans beaucoup plus d'études. Aujourd'hui, on est en pilote dans un petit nombre d'études. Et ce qu'on aimerait beaucoup, c'est de pouvoir changer le quotidien du plus d'études possible et de pouvoir participer aussi à l'acculturation des notaires à ce nouveau paradigme qu'il y a, sans crainte de se faire remplacer, parce que ça ne va pas être le cas.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Félix,

  • Speaker #0

    c'était super. Merci à toi Guillaume.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Félix Desretours

    00:00

  • Parcours de Félix : de l'IX à l'entrepreneuriat

    00:25

  • Importance des données et impact sociétal

    01:28

  • Utilisation des données cellulaires pour des recherches au Chili

    04:25

  • Défis rencontrés dans le secteur du notariat

    07:54

  • Comment Claire révolutionne le notariat avec l'IA

    16:30

  • Conclusion et perspectives d'avenir pour Claire

    43:33

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Description

Comment les données ouvertes peuvent-elles révolutionner le secteur du notariat et améliorer l'efficacité des services juridiques ? Dans cet épisode captivant de Société.com : L’impact des données ouvertes au quotidien, Guillaume Berthault reçoit Félix des Rotours, CEO et cofondateur de Claire, une solution innovante dédiée à la gestion des données et au notariat. Félix partage son parcours fascinant, de son éducation à l'IX à ses expériences enrichissantes de recherche en Australie et au Chili, où il a su tirer parti des données cellulaires pour résoudre des problématiques logistiques complexes. Cette approche pragmatique souligne l'importance de l'application concrète des données ouvertes dans nos vies quotidiennes.


Au cœur de cette discussion, Félix met en avant l'objectif de Claire : alléger la charge administrative des notaires, leur permettant ainsi de se concentrer sur ce qui compte vraiment : le conseil aux clients. En intégrant des outils basés sur les données ouvertes, Claire transforme la manière dont les notaires travaillent, rendant leurs pratiques plus efficaces tout en préservant l'élément humain essentiel à cette profession. La conversation aborde également l'importance d'intégrer l'intelligence artificielle (IA) dans le notariat, une étape cruciale pour améliorer la qualité des services offerts.


Les défis et les opportunités liés à l'utilisation des données ouvertes dans le secteur du notariat sont également au centre de cet épisode. Félix partage des insights précieux sur la manière dont ces innovations peuvent transformer les pratiques professionnelles au quotidien, offrant une vision inspirante de l'avenir du notariat. En utilisant des données ouvertes, les notaires peuvent non seulement optimiser leur travail, mais aussi renforcer la confiance des clients en offrant des services plus transparents et accessibles.


Écoutez cet épisode pour découvrir comment l'impact des données ouvertes peut non seulement changer la façon dont les notaires exercent leur métier, mais également contribuer à un changement sociétal positif. Ne manquez pas l'occasion d'explorer les possibilités infinies que les données ouvertes offrent pour améliorer le secteur juridique et au-delà. Rejoignez-nous pour cette conversation enrichissante qui pourrait bien redéfinir votre perception du notariat et des données ouvertes dans notre quotidien.


Retrouvez l'épisode complet sur notre chaine Youtube : https://www.youtube.com/playlist?list=PL6tGAKU401Cll69FHxp7R5x0Db0B_45zB


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tous les gens, dès qu'ils se connectent à Internet, sont triangulés, sont horodatés. J'ai aussi compris ma chance de vivre dans un pays où les données étaient bien protégées, même si toutes les données sont anonymisées, mais c'est assez relatif. En recroisant l'endroit où la personne dort et l'endroit où la personne travaille, on a vite fait le tour, on sait assez vite qui est la personne. Je ne touchais pas vraiment à quelque chose qui changeait vraiment la vie des gens, qui avait un vrai impact.

  • Speaker #1

    Donc toi, tu as vraiment besoin d'applications, métiers, business, avec des gens qui l'utilisent, des clients et tout. Bonjour et bienvenue sur Parlons Data en France, le podcast de Société.com. Chaque mois... nous explorons comment la data transforme notre paysage économique et institutionnel. A chaque épisode, nous recevons un expert avec qui nous allons tenter de découvrir comment la data s'intègre à sa stratégie d'entreprise. Alors que vous soyez passionné de data, que vous soyez marketeux, commercial ou simple curieux, abonnez-vous pour ne rater aucun épisode. Et aujourd'hui, on reçoit Félix Desretours.

  • Speaker #0

    Bonjour. Bonjour.

  • Speaker #1

    Et qui est CEO et cofondateur de Claire, un logiciel autour du notariat et de la data. Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter et peut-être nous expliquer quel est ton parcours et comment tu es arrivé à... Vous fondez Claire ?

  • Speaker #0

    Exactement. Donc moi, je suis ingénieur de formation. J'ai fait l'IX après prépa PCSI. Et à l'IX, j'ai eu la chance d'étudier plein de matières très intéressantes autour de la data. Donc un peu les matières socles pour avoir vraiment bien exploité les données. Typiquement les maths appliquées et l'informatique aujourd'hui, qui est indispensable si on veut faire un vrai process de données at scale. Et à l'IX, j'avais une grande frustration. c'était que je ne voyais pas vraiment où me menaient ces apprentissages que j'avais moi j'ai toujours été quelqu'un de très curieux et ça m'a toujours satisfait en tant que tel l'apprentissage mais je trouve que ça me manquait de porter quand j'étais à l'X d'autant plus qu'en arrivant j'avais eu la chance de faire un stage militaire très tourné vers l'humain j'étais chez les pompiers de Paris et j'avais beaucoup de mal après ce stage à concevoir une manière de travailler, une manière d'étudier qui ne soit pas aussi tournée vers l'humain et tournée vers des...

  • Speaker #1

    C'est trop théorique.

  • Speaker #0

    Exactement, des choses qui n'ont pas vraiment d'application. Et c'est pour ça qu'à Ligue, je me cherchais beaucoup. Je ne trouvais pas exactement vers quoi m'orienter. C'est pendant un stage un peu tourné recherche en Australie où je faisais un truc hyper intéressant. Je faisais de la prédiction de demande énergétique. pour des distributeurs locaux en Australie que j'ai rencontré quelqu'un qui justement avait pour projet de reprendre une boîte et qui m'a dit c'est à ça que tu devrais t'intéresser tu devrais regarder comment reprendre ou créer une boîte parce que je pense que c'est une manière c'est la meilleure manière de combiner vraiment de la R&D sur quelque chose qui te plaît et en même temps un vrai impact concret, peut-être sociétal ce qui est toujours quelque chose qui m'a porté et c'est pour ça que on... quatrième année de l'IX, donc on doit faire une école d'implication et je me suis tourné vers le Master Entrepreneur d'HEC avec l'envie justement de toucher à des choses plus appliquées même s'il y avait toujours eu un peu une sorte de mépris assez mal placé du business et donc j'ai...

  • Speaker #1

    Tu es souvent dans les écoles d'ingénieurs.

  • Speaker #0

    Exactement, une sorte de hauteur qui n'est pas forcément justifiée. Donc j'étais très heureux de découvrir ce monde-là et de découvrir en fait des choses plus appliqués, qui viennent, où ce n'est pas forcément l'ingénieur qui, dans sa chambre, crée un produit et ensuite regarde si ça marche, mais c'est plutôt le citoyen ou le consommateur qui montre la voie de ce qui pourrait lui servir vraiment au quotidien, et l'ingénieur ensuite qui essaye de s'adapter pour résoudre ce problème. Et ça, c'est une approche qui me plaisait beaucoup. Et à la suite de ça, pendant le master, j'avais hyper envie de créer une boîte, ce qui n'est pas forcément le cas de tout le monde dans le master. Et j'ai regardé pas mal de problèmes différents, enfin de problèmes que je pensais être des problèmes et qui en fait n'étaient pas vraiment des problèmes. Des problèmes beaucoup autour du retail, donc autour des marques qui agrègent beaucoup de données aujourd'hui mais qui ne les agrègent pas forcément très bien. Ou alors autour aussi de la cosmétique, j'ai regardé pas mal de choses parce que j'étais assez fasciné par la portée émotionnelle de la cosmétique. Mais finalement, à chaque fois que je traitais ces problèmes-là, j'avais l'impression que... Alors moi j'avais très envie de construire un algorithme, ça c'est sûr. mais que je ne touchais pas vraiment à quelque chose qui changeait vraiment la vie des gens ou qui avait un vrai impact.

  • Speaker #1

    Donc, tu as un vrai besoin d'application, métier, business, avec des gens qui l'utilisent, des clients et tout. C'est vrai qu'en école d'ingénieur, il y a souvent un truc où il y a des très belles solutions, nobles, mais qui servent à peu de monde ou qui serviront dans un temps beaucoup plus long. Là, toi, tu avais un besoin concret très rapide.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et en fait, ce qui m'a motivé aussi, c'est qu'en troisième année de l'IX, on doit faire un stage de recherche. Et moi, j'ai fait ce stage de recherche au Chili. Et au Chili, j'avais... Alors, c'était hyper intéressant. J'avais une énorme base de données, 200 teras de données cellulaires. Alors, pas de données de cellules, mais de données de cellphones, en fait, sur... du plus grand opérateur chilien, donc c'est un peu comme si Free me donnait toutes ces données. Donc tous les gens, dès qu'ils se connectent à internet, sont triangulés, sont horodatés.

  • Speaker #1

    J'allais faire une blague sur Free, j'allais dire en ce moment il y a quelqu'un qui a plus ou moins toute la base de Free.

  • Speaker #0

    Oui, c'est... Alors moi, j'avais la chance d'être dans un pays où il y a un peu moins de réglementation sur la donnée. Alors ça me permettait d'avoir un accès très très intrusif aux données qu'on n'aurait pas pu trop concevoir en France. Alors moi j'avais la chance d'une perspective purement recherche, je pense que c'est bien que les données soient beaucoup mieux protégées que là-bas. J'ai aussi compris ma chance de vivre dans un pays où les données étaient bien protégées. Mais donc là-bas, je pouvais littéralement, un peu pour n'importe qui, savoir où est-ce qu'ils se déplaçaient, quelle page ils consultaient. Même si toutes les données sont anonymisées, mais c'est assez relatif. En recroisant l'endroit où la personne dort et l'endroit où la personne travaille... On a vite fait le tour, on sait assez vite qui est la personne.

  • Speaker #1

    Donc, tu avais les déplacements en triangulation de tous les cellphones ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. En fait, j'avais des données CDR, donc des Call Detail Record. Et en fait, c'est des données de géolocalisation, concrètement. Et un peu de moins bonne qualité que les données GPS. Donc, c'est des données plus bruitées. Il va y avoir pas mal d'effets dus à la triangulation entre antennes. Donc, par exemple, quand on change d'antenne, on a une sorte d'effet ping-pong qui fait que... C'est comme si on se téléportait très rapidement. Il y a un peu de bruit sur ces données. Il y a aussi des données qu'il faut filtrer, qui ne sont pas très pertinentes, qui vont concerner juste des données de machines, par exemple de machines bancaires ou de choses comme ça, qui font des appels au réseau aussi. Mais une fois qu'on a fait un peu le tri et qu'on a accepté le fait que les gens ne se connectaient pas forcément tout le temps et qu'on pouvait avoir une fréquence assez irrégulière de connexion aux données, on a des données, je trouve, à une portée beaucoup plus large. que ce qu'on peut récupérer, sauf si on est Google, en termes de données GPS aujourd'hui. Et donc ça, c'était hyper intéressant. Et le but de mon travail de recherche là-bas, c'était d'identifier les transporteurs de charges lourdes, donc les conducteurs de camions lourds au Chili. Alors sur le papier, il n'y a pas grand-chose à voir. Et même quand je suis arrivé, je me suis dit, c'est pas possible. Si on ne sait pas à quelle hauteur on est, c'est hyper compliqué de trouver cette corrélation-là. En tout cas, ce que j'aimais bien, c'était que c'était un problème très concret, très facile à comprendre. Et c'était un problème aussi qui avait une portée publique, puisque c'était le ministère des Transports chilien qui me le demandait pour un peu dimensionner et visualiser le transport de charges lourdes dans le pays, donc le transport de marchandises, puisque au Chili, il n'y a pas beaucoup de lignes ferrées. En fait, tout se fait par route. La topologie du pays. Exactement, et comme c'est un pays énorme... C'est particulièrement propice à ça. Et donc, ça permet de tirer des conclusions sur les infrastructures routières. Est-ce qu'elles sont suffisantes ? Est-ce qu'elles ne permettent pas ? Est-ce qu'elles ne sont pas optimales ? Ou aussi, est-ce qu'il y a certaines régions qui sont surexploitées pour certaines ressources qu'elles ont ? On peut penser à des ressources en cuivre, en lithium, dont le Chili est assez riche.

  • Speaker #1

    C'est incroyable que vous ayez pris un angle d'attaque qui soit de prendre les datas... téléphones cellulaires pour résoudre un problème de fret pour le ministère des transports. Ouais,

  • Speaker #0

    totalement. Alors, c'est pas du tout mon idée. C'est l'idée du docteur avec qui je travaillais, mais qui avait été assez bien inspiré parce que effectivement, au Chili, il y a 19 000 entreprises de camions différentes. Donc, c'est pas très centralisé. Même en faisant plein de partenariats avec les plus grosses, on aura du mal à trouver des données qui sont représentatives. On sera forcément bloqué géographiquement dans une... par exemple une entreprise qui n'opère qu'au nord du Chili, ça sera dur d'avoir quelque chose qui donne vraiment des conclusions. On avait aussi les données de péage à notre disposition, mais là encore c'était compliqué parce que de mémoire, il y avait des problèmes de recoupement entre les différents péages, on avait du mal à identifier si on était deux fois, enfin on avait du mal à repérer deux fois le même camion, parce que c'est des données qui sont anonymisées après. Et donc c'était les données qui permettaient d'avoir le point de vue le plus représentatif. Et alors moi j'ai adoré faire ce travail de recherche là-bas, qui était super bien pour six mois, et qui m'a permis de... Là j'ai déposé un papier avec ce prof justement, et j'espère qu'on va être publié.

  • Speaker #1

    Donc vous avez fait de la vraie recherche.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, totalement. On a construit un modèle de deep learning assez ambitieux au-dessus, surtout on a construit une méthode. Pour labelliser le dataset qu'on avait, souvent c'est ça le problème, quand il y a des données qui ne sont pas beaucoup exploitées, parce qu'il n'y a pas de dataset labellisé qu'on peut récupérer pour entraîner le modèle. Et donc, c'est surtout cette méthode-là qui a pris le plus de temps. Je pense que ça m'a pris cinq mois sur les six. Ensuite, la constitution du modèle de deep learning en tant que tel, elle ne m'a pris qu'un seul mois. Et ça a été assez rapide, d'autant plus qu'aujourd'hui, on est hyper aidé par les outils d'IA en ligne qui permettent de... de faire de 0 à 100 en termes de connaissances.

  • Speaker #1

    Très rapidement. Du coup, c'est un peu comme souvent dans les projets d'ARD, tu as quand même une énorme partie, tu as un 80 à 20 avec 80% de recherche, de comprendre de la data, de trouver les bons patterns, etc. Pour finalement faire le modèle IA à la fin, dans la dernière ligne droite, on va dire.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #1

    Déjà, l'étude, vous avez réussi, elle a plu au ministère qui l'avait... commandé.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est vers ça que je voulais aller. L'étude, elle nous a beaucoup plu parce que par rapport... Il y avait eu des travaux préalables sur le même type de problème avant et on a beaucoup gagné en précision par rapport à ces travaux. En tout cas, les métriques qu'on trouvait avec notre modèle étaient hyper satisfaisantes. Il y a toujours un sujet de à quel point notre ensemble de tests qu'on avait constitué nous-mêmes était biaisé ou pas. Mais la grosse frustration, c'était que même si le ministère des Transports était toujours très enthousiaste sur nos travaux, moi, je ne sais jamais si... je pense pas qu'ils vont utiliser ce que j'ai fait parce que en fait ce qu'il aurait fallu pour qu'ils l'utilisent ça aurait été vraiment de leur donner un outil clé en main avec une carte qu'ils puissent suivre et même dans ce cas là je sais même pas s'ils l'auraient vraiment consulté je pense qu'ils étaient contents un peu de sentir qu'il y avait une synergie entre quelque chose de très technique et eux et surtout peut-être l'IA commençait à être à la mode donc ils étaient contents de pouvoir dire qu'ils faisaient de l'IA aussi Mais à mon avis, il ne s'en sert pas du tout. Et c'était ça ma grosse frustration en sortie de stage. C'est que je me suis dit, là, je publie quelque chose. Mais à quoi bon ? Et c'est quoi vraiment l'impact de ce que j'ai ? Exactement.

  • Speaker #1

    Depuis la classe prépa, l'IX, etc. Et puis tous tes stages, l'Australie, le Chili, une application directe, business, avec des gens qui vont se servir de ta solution. Finalement, publier un papier, c'est... T'es un peu loin de l'application directe, on va dire. Oui,

  • Speaker #0

    mais alors moi, ça m'aurait suffi de me dire, j'ai un outil qui est très utilisé. Parce que... Je n'avais pas fait ce stage de recherche pour avoir une grosse application business à la fin. Mais j'avais envie que ce soit quelque chose qui permette de résoudre vraiment un problème ou qui soit vraiment utilisé. Et je pense que même si j'avais la chance d'être un chercheur qui cherchait toujours à s'adapter à un problème concret, ce n'est pas le cas de tout le monde dans la recherche. Et ça, j'y étais assez sensible. Et bien, in fine, je ne sais pas vraiment si on est utilisé. Et je peux juste avoir la satisfaction intellectuelle d'avoir résolu un problème théorique. Ok. Mais pratiquement, en fait, ce qui aura de la valeur, surtout aux yeux de ce chercheur, c'est si on est publié ou pas et pas vraiment si on est utilisé ou pas. Utilisé à la fin. Exactement.

  • Speaker #1

    Et du coup, plein de... Enfin, deux, en tout cas, projets sur la data cellulaire.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Aucun rapport avec la partie notaire. Comment t'en arrives à te dire que tu vas monter une boîte dans le notariat ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est vraiment de l'opportunisme. Et je pense qu'à mon âge, on n'a pas du tout assez de recul sur une industrie pour en saisir vraiment les problèmes par défaut.

  • Speaker #1

    J'allais te dire, il y a aussi un truc que je sens chez toi, c'est que... Peu importe la matière d'œuvre qu'il y a sous la data, si de la R&D, l'étude de cette data, du développement, permet de résoudre un problème concret, comme tu le disais, j'ai l'impression que tu as envie d'y aller. Que ce soit la matière d'œuvre derrière, si c'est de la donnée cellulaire ou des règlements de CoPro,

  • Speaker #0

    pas très grave. Oui, totalement. Je suis extrêmement attaché à ce côté résolution de problème et c'est pour ça qu'au moment où j'ai choisi de faire XHC Entrepreneur, J'hésitais beaucoup avec une autre quatrième année qui était dans la fonction publique, où j'avais l'impression qu'il y avait des missions très nobles, où on résolvait beaucoup de problèmes auxquels je suis assez attaché, typiquement des problèmes dans l'éducation, où j'ai toujours très envie de m'impliquer là-dedans à terme. Mais j'avais là aussi l'impression que le fait qu'il y ait une traction business, c'est quand même le signe qu'on résout vraiment un problème, si les gens sont prêts à payer. et moi il y avait quelque chose où je voulais être sûr que je résolvais un problème et aussi j'avais envie de sentir de pouvoir quantifier la valeur que j'apportais et je trouve que la traction business c'est la meilleure manière de le faire en fait parce que pareil il y a beaucoup d'initiatives publiques qui sont motivées par beaucoup d'études de terrain mais qui vont être faites avec énormément d'intuition sur ce qui peut être fait mais comme il n'y a pas vraiment cette notion de traction business en fait ça marche que si les gens nous payent Et bien ensuite, à postériori, on est obligé de faire des études d'impact pour le public. Ils sont là aussi assez biaisés par qui est en poste, est-ce qu'on a envie d'un peu dorer son bilan ou pas ? Et donc ça, j'avoue, c'était quelque chose où j'étais assez réticent et j'étais un peu découragé en appelant plusieurs personnes à fonction publique. J'étais découragé sur le fait de me lancer directement. Moi, à terme, c'est des missions auxquelles j'accorde beaucoup d'importance aussi, mais j'avais envie de commencer par quelque chose à mon échelle. où je puissais être en contrôle de tout et je trouvais que l'entrepreneuriat m'offrait les meilleures conditions pour ça. Mais alors, pour répondre à ta question, effectivement, moi, je n'y connaissais pas grand-chose de notariat. Je n'ai jamais fait de succession, jamais fait de vente. Je crois que mes parents m'avaient mis dans une vente à un moment. Donc, techniquement, je suis peut-être signataire de quelque chose. Non, mais je pense qu'il y a une procuration. Mais je n'avais jamais été en contact avec les notaires. Pour moi, de loin, c'était une profession assez poussiéreuse. Et je n'avais pas vraiment notion de l'impact de leur mission. Pour moi, c'était quelqu'un qui lisait trois dossiers et disait qu'il était d'accord et c'était obligatoire en France. À la rigueur, c'était un percepteur d'impôts, mais ce n'était pas vraiment quelqu'un qui avait, en fait, ce qui fait, je trouve, la noblesse du métier de notaire, un pouvoir de conseil sur les gens et une expertise qui peut transmettre un peu comme un médecin de famille à des gens qui ont toujours une situation très compliquée parce qu'on va voir le notaire que quand on a des situations très importantes de notre vie. On achète l'appart de notre vie, on achète une maison pour nos enfants, ou alors on va avoir une succession au décès de nos parents, ou alors on va avoir un divorce, on va avoir un mariage, on va avoir le notaire qui a des moments centraux de notre vie. Et ça, je n'avais pas du tout perçu ça. Donc le notaire, en plus d'être un expert en droit, c'est censé être quelqu'un qui a de l'empathie et qui a un désir vraiment de comprendre la situation et de la transférer. dans un pattern un peu juridique pour pouvoir conseiller au mieux son client et lui permettre, parce qu'il y a toujours plein d'options, d'utiliser l'outil juridique le plus approprié. Alors moi, je ne connaissais pas du tout ce milieu-là. Ce qui a fait que je me suis lancé dedans, c'est vraiment une opportunité. C'est le fait qu'à la suite d'un concours que j'ai gagné en IA et droit pour le Conseil d'État, j'ai été contacté par le bureau du Conseil supérieur notariat qui est l'organisation en France qui... régie, enfin qui en fait qui est chef de file en fait des notaires en France.

  • Speaker #1

    Donc le conseil d'État organise des concours sur quel sujet ? Enfin c'est quoi le but ?

  • Speaker #0

    C'est le seul qu'ils ont fait. Alors je pense qu'ils ont organisé d'autres concours par ailleurs, mais sur un thème vraiment informatique, IA. C'est le seul qu'ils ont fait vraiment sous un format hackathon, donc un format où on a un problème, on a un temps assez court pour résoudre le problème, ensuite on a une restitution.

  • Speaker #1

    C'était quoi le problème qu'ils vous ont proposé ?

  • Speaker #0

    C'était hyper cool comme problème, j'ai adoré bosser dessus. C'était C'est un problème, donc le Conseil d'État qui est le top de la justice administrative, ils avaient identifié un problème dans la justice administrative qui est un problème pour moi dans toutes les professions juridiques qui est en fait d'une sorte de rupture entre le justiciable, le citoyen et le texte juridique qu'on lui donne parce qu'il n'est pas forcément formé pour le comprendre. Or, en justice administrative, il y a beaucoup de contentieux qui ont lieu sans avocat ou c'est possible d'y aller sans avocat. Et par ailleurs, il y a beaucoup de contentieux qui concernent des gens qui ne sont pas francophones, parce que c'est là où, en particulier, on va gérer toutes les obligations de quitter le territoire et les contestations de ces OQTF. Et donc, il y a beaucoup de gens qui se retrouvent devant le tribunal administratif parce que c'est leur moyen de faire valoir leurs droits par rapport à une administration qui veut les chasser du territoire.

  • Speaker #1

    Et sans comprendre la typologie,

  • Speaker #0

    la langue. Ils ne sont pas du tout...

  • Speaker #1

    Comment tu résouds ça avec un hackathon ?

  • Speaker #0

    C'est très court, deux semaines. On avait de la chance, c'était deux semaines et pas trois jours comme beaucoup de hackathons, mais c'est très court, deux semaines pour sortir quelque chose de satisfaisant. D'autant plus qu'il y avait des exigences budgétaires hyper strictes, qui pour moi n'étaient pas très réalistes, du type, il faut que l'outil coûte moins de 100 euros par mois. Et aujourd'hui, c'est possible, ça serait possible, vu le nombre d'arrêts de la justice administrative chaque jour. Ce n'est pas possible en API ou même avec de l'open source hébergé en local, même juste avec des coups de serveur, d'arriver à ça. Mais nous, ce qu'on avait compris, c'était qu'il fallait faire la solution la plus souveraine possible pour le Conseil d'État. On avait vraiment mis ça au cœur de notre solution. Il y avait deux parties dans la résolution du problème. Il y avait une partie, c'était trouver un média optimal pour communiquer aux justiciables et aux citoyens, aux justiciables en fait, la décision de justice, en quoi elle le concerne. quels sont les next steps pour lui et comment il est impacté et comment ça répond ou pas à la plainte qu'il a déposée. Donc ça, c'était une première chose, c'était un peu une question de design. Donc trouver comment au mieux communiquer et être le plus pédagogue possible vis-à-vis de ces gens. Et l'autre partie, c'était comment automatiser ça pour pas que ce soit quelqu'un dans le tribunal qui en soit chargé et que ça rajoute de la charge aux tribunaux administratifs qui ont déjà beaucoup de missions, qui sont déjà très chargés. un rythme de travail assez énorme, assez impressionnant. Et donc nous...

  • Speaker #1

    J'allais te dire, vous faites une solution.

  • Speaker #0

    Nous, ce qui était non négociable, c'était que dans l'équipe, on voulait vraiment avoir quelqu'un qui venait de la logistique administrative parce que j'avais déjà fait des hackathons où je me retrouvais qu'avec des techos et on se retrouvait à faire une solution totalement hors sol. Nous, on était super contents, mais qui ne servait pas à grand-chose. Enfin, toujours ce même problème-là. Et donc là, on avait la chance d'être avec une juge administrative que j'avais croisée, mais totalement par hasard, à un mariage deux jours avant de créer l'équipe. Enfin, vraiment coup de chance. sans quoi je n'aurais pas du tout participé.

  • Speaker #1

    Et quand tu es du métier, c'est toujours bien.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et en plus, quelqu'un qui est juge, qui a notre âge, qui parle le même langage que nous, c'était génial. Et qui nous apportait juste sur ce côté très pédagogue, compréhension du droit, transcription en langage clair, quelque chose de très à la mode en droit aujourd'hui. Comment on transcrit pour la justice administrative, mais pour tous les types de justice, même pour le notaire.

  • Speaker #1

    Quand tu as lu une décision de justice dans ta vie, tu comprends ce qu'on vient de dire.

  • Speaker #0

    Tu es vacciné, ouais. Tu comprends que, tu te dis, pourquoi il y a des formulations aussi compliquées ? Pourquoi l'acte est aussi long ? Pourquoi il y a des clauses, j'ai l'impression qu'elles ne servent à rien ? Et donc ça, c'est aussi un problème qu'ont les notaires, typiquement.

  • Speaker #1

    Et là, vous gagnez ce hackathon ?

  • Speaker #0

    Oui, on gagne ce hackathon. Et bon, en fait, ce hackathon, on a de la chance parce que c'est le seul du Conseil d'État. Il n'y en a pas beaucoup qui sont faits dans la fonction publique. Il n'y en a pas beaucoup qui recoupent droit et IA. Et donc, en fait, on a eu beaucoup plus de visibilité que ce qu'on pensait. Il y a beaucoup de gens qui m'ont contacté à Bosséori et en particulier le bureau du Conseil supérieur de notre ville. Je voulais te dire,

  • Speaker #1

    du coup, est-ce qu'ils ont utilisé cette solution ? Parce que sinon, ça fait tes deux stages, plus ça, que t'as toujours pas une... développement qui a été utilisé en pratique

  • Speaker #0

    Alors là aussi c'est un peu décevant parce que tu mets le doigt sur le pot rose il y avait vraiment une volonté de l'utiliser donc on nous a demandé notre GitHub on nous a demandé une documentation claire pour pouvoir l'utiliser c'est bien parce qu'au moins dans le but du conseil d'état il y avait vraiment le but de ne pas que ça soit lettres mortes que ça soit juste alors les hackathons servent aussi beaucoup à ça à phosphorer, à trouver des idées un peu en dehors mais... Mais il y avait cette notion de si on peut réutiliser quelque chose, réutilisons-le. Mais moi, je collabore toujours sur certains sujets avec le Conseil d'État et ma solution n'est pas du tout en production chez eux. Après, il faudrait quand même pas mal l'améliorer pour en faire quelque chose à la fois qui soit fiable sur tous les types de décisions, parce qu'il y en avait des types qui ont traité moins bien que d'autres, et aussi qui soit au goût du jour du point de vue IA, parce que depuis, comme vous le savez, ça fait un an maintenant. Il y a eu un rythme d'innovation où tous les jours, il y a 10 corpilles, de nouveaux modèles, exactement, de Mistral, de modèles multimodaux, enfin c'est assez impressionnant. Moi, je suis très jeune encore une fois, mais je n'ai jamais vu un secteur de l'innovation qui allait aussi vite et où il y avait autant d'argent impliqué aussi dans des périodes temporelles aussi réduites.

  • Speaker #1

    Je suis un peu plus vieux, mais j'en ai vu aussi dans le mobile. En revanche, c'est vrai que tu as raison, il y a des moments d'accélération impressionnants dans l'innovation de ton temps. On a eu ça au moment du mobile, on a eu ça au moment de la grosse vague du SaaS dans les entreprises. Tu as quand même des moments de parfois de 2-3 ans, et ce qu'on est en train de vivre là avec l'IA, où d'un coup tout l'argent des investisseurs vont dans ça, tous les gros cerveaux réfléchissent sur ça, et comme tu le dis là avec tes stages, les projets, les études, les hackathons, tout le monde bosse autour de ça. Et ça sort plein de solutions. Et donc du coup là, vous... Gagnez le hackathon, toujours pas d'application, mais c'est pas grave. Et donc là, vous vous faites remarquer par l'institution des notaires en France.

  • Speaker #0

    Alors qu'on n'a pas du tout bien communiqué, nous, on a juste mis un post LinkedIn totalement basique. Et on a eu la chance aussi que le conseil d'État retransmette sur YouTube un peu le résultat de notre projet, notre institution. Et aussi, a posteriori, une interview où on... On discutait un peu de comment on a mis en place la solution, qu'est-ce qu'on avait privilégié. Je ne sais pas sur quoi ils sont tombés, mais ils sont tombés sur quelque chose. Il se trouve qu'à ce moment-là, le Conseil supérieur du notariat, il y avait une vraie réflexion qui était en place depuis quelques mois sur l'IA parce qu'ils avaient le pressentiment tout à fait justifié que le notariat va être affecté très fort par l'IA et un peu à 360. ça ne va pas être juste un chatbot qui va permettre de répondre plus facilement il y a vraiment dans tous les pans d'activité notaria, il y a des choses à faire et il y a tellement de types de données différents qui sont manipulés il y a plein de chantiers à construire.

  • Speaker #1

    Déjà la blockchain pour les notaires ça aurait pu être déjà une solution ça le sera, parce que c'est quand même une sorte d'institution qui fait une blockchain de vérification d'origine des plus, mais l'IA là comme tu le dis c'est vrai que c'est quand même une... Une profession où tu as un nombre de data incroyable à gérer, comme tu disais tout à l'heure, le cœur du métier de notaire, c'est quand même de conseiller son client. Et s'il passe du temps à trier de la data, il ne le passe pas à conseiller son client.

  • Speaker #0

    Exactement. Et nous, c'est exactement le point de départ de notre réflexion sur Claire. C'était que pendant cette mission, rapidement, le but, c'était de faire une sorte de prospective sur ce qu'allait être le notariat à l'ère de LIA à l'horizon 5 ans, 10 ans. Pour le Conseil Supérieur Notarien, ça nous a donné l'occasion d'aller faire des immersions dans plusieurs études qui nous ont accueillis. Et en les voyant travailler, on s'est rendu compte, et aussi en parlant avec eux, mais c'était aussi leur terme que l'administratif prenait depuis une quinzaine d'années. une place grandissante au sein des études et que ça avait décentré toute une partie de l'étude, pas forcément les notaires associés, mais toute une partie de l'étude de cette mission de conseil originale. Et ça faisait qu'en fait, il y a des gens qui sont des masters de droit qui sont hyper brillants, qui se retrouvent à faire des copier-coller des tas de descriptifs de division de règlements de copropriété, qui se retrouvent à copier-coller des conclusions de diagnostic, à lire... des documents, des règlements de copro de 200 pages juste pour trouver s'il y a une servitude. Et on se dit que c'est quand même fou que des gens aussi qualifiés et aussi pointus sur leur domaine se retrouvent à accorder autant de temps de leur travail à des tâches qui ont aussi peu de valeur ajoutée. C'était ça vraiment le point de départ de notre réflexion, et c'était un point de départ qui était partagé par eux et par les notaires. Et en l'occurrence, les outils logiciels qu'utilisent les études aujourd'hui, autant ils répondent... bien, je trouve, à la... Enfin, ils ont bien craqué le problème de la création et de la rédaction des actes.

  • Speaker #1

    Digitalisation du métier.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #1

    Mais ils ne rajoutent pas d'intelligence ou de gain de...

  • Speaker #0

    Non seulement ils ne rajoutent pas d'intelligence, mais aussi, moi, je trouve qu'ils ont des grosses lacunes sur la partie gestion préalable du dossier. Donc, pour faire n'importe quel acte, mais c'est surtout le cas sur les actes, un peu comme ils disent, les actes courants. Donc, ça va être les ventes d'appartements, les ventes de maisons. Les notaires, ils ont quand même une quantité minimale de pièces. Ils vont avoir 30, 40, 50 pièces au minimum. Et ça, c'est pour des dossiers petits. Ensuite, si on parle sur des ventes de bureaux, là, on va avoir 2000 pièces, on va avoir des data rooms énormes. Et donc, ils ont un nombre minimal de pièces qui est assez conséquent. Pour chaque pièce, il y a des vérifications un peu spécifiques pour chaque pièce à faire. Il y a des points de vigilance à essayer de relever dans chaque pièce. Et il y a aussi des points qu'on va devoir extraire des pièces pour les transférer dans l'acte. parce que ça on comprend très bien lorsqu'il s'agit de l'identité du client effectivement il faut que là tu dois avoir son nom mais également au niveau du bien ou au niveau du résultat des diagnostics qui vont être tout aussi pertinents et qui vont permettre d'exercer cette fonction de conseil de dire par exemple au client alors là attention je sais que t'as hyper envie d'acheter ce bien et que c'est un peu t'es tombé amoureux de ce bien en faisant la visite mais va doucement parce que justement nous on a fait tel diagnostic qui dit qu'en fait tu vas devoir faire des travaux... pour le DPE, sinon tu ne pourras pas le louer. Ou alors, on a vu qu'il y avait une servitude qui t'interdisait de faire ça. Et ça pourrait quand même t'embêter. Donc, il y a toujours une part assez émotionnelle dans l'achat d'un bien. Et le notaire, c'est censé être celui qui regarde avec un peu plus de recul ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Faire redescendre le client.

  • Speaker #0

    Exactement. Il conseille son client, lui permettre de prendre le temps nécessaire pour ne pas avoir de mauvaises surprises quand il a acheté le bien.

  • Speaker #1

    Et donc, aujourd'hui, ils le sentent, cette... cette entropie des documents qui sont nécessaires à une vente, eux, quand je dis eux, c'est les notaires, ils passent plus de temps à faire de l'administratif finalement que faire du conseil.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup le terme d'entropie, c'est hyper vrai. Chaque année ou tous les deux ans, il y a un nouveau document qu'il faut remplir. Là, les derniers, c'était dans le cadre de la lutte contre le blanchiment. Ils doivent vérifier que le client, un peu comme ce qu'on avait avec les interdits bancaires, le Ausha, tout ça. il va devoir vérifier que le client n'est pas une personne exposée politiquement, etc.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, ça me fait penser, c'est un point commun avec tous les invités qu'on a reçus sur ce podcast, c'est qu'en fait, et dans plein de domaines différents, à chaque fois, la data et l'open data, et en plus, si tu rajoutes à ça les obligations administratives ou juridiques ou légales, font que tous les métiers où avant il y avait une forte part de réflexion, de conseil, etc., se mettent à avoir une énorme part d'administratif. qui dédoquent, lecturent, vérifient, etc. Et qui leur enlèvent, puisque le temps est quand même à un moment non extensible, ils leur enlèvent cette part de conseil sur laquelle ils apportent leur vraie valeur ajoutée.

  • Speaker #0

    C'est fou que toi,

  • Speaker #1

    tu identifies exactement la même chose sur les notaires aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Ah oui, totalement. Et c'est vraiment criant sur les notaires, et ils le disent eux-mêmes. Ils le disent, ils disent, moi, je sais que le moment où j'apporte le plus de valeur à mon client, c'est quand je suis en face de lui, que je discute, que je peux vraiment comprendre son cas. C'est là où je... Voilà, c'est là où... Je peux le conseiller, je peux aussi le rassurer. Il y a aussi une partie émotionnelle de, comme c'est des actes assez lourds, mettre le client en confiance, lui montrer que c'est la bonne solution. Aussi, souvent résoudre des problèmes, parce qu'une succession, c'est assez fréquent que ça se passe mal entre certains membres de la famille. Et que là, le notaire, qui est un peu le juriste en tant que paix, il a un peu cette fonction médiatrice, et qu'il fasse tout pour éviter qu'on aille au tribunal. donc c'est là qu'il sait qu'il apporte le plus de valeur ajoutée ici et pourtant au sein de l'étude alors comme j'ai dit le notaire associé surtout dans les grosses études il va avoir plutôt tendance à exercer cette tâche d'expertise juridique et de conseil au client mais pour le coup derrière lui il y a 90% de l'étude qui sont les notaires salariés et les collaborateurs qui eux sont les petites mains et qui vont travailler à longueur de journée sur des tâches un peu abrutissantes et qui ont une sorte de... qui ont augmenté exponentiellement ces dernières années et où il pourrait avoir une valeur ajoutée encore plus forte exactement, ou si en fait même le collaborateur à son niveau certes il voit moins le client mais c'est lui qui va résoudre souvent les problèmes de droit sous-jacents et bien si lui il pouvait juste voir en regardant un dossier les points de vigilance principaux qu'il sous-tend et se dire ok là j'ai ce problème là ensuite les parties impliquées elles s'entendent comme ça il y a aussi ça qu'il faut résoudre d'un point de vue plus relationnel entre les parties, quelle est la solution optimale que je vais pouvoir présenter à mon client, quel est le montage intéressant que je vais pouvoir faire, quels sont les outils que je vais mobiliser. Et c'est là qu'il apporte le plus de valeur, et c'est là où il peut mobiliser ses compétences en droit et tous les dossiers qu'il a pu voir pendant son master de droit, mais ensuite ses études notariales à l'INFN après, qui sont l'équivalent du barreau de Paris pour les notaires. Enfin, pas du barreau de Paris, mais d'un barreau en général pour les notaires.

  • Speaker #1

    Et donc, du coup, vous arrivez vous en amont, vous prenez tous les documents nécessaires à la vente. Prenons par exemple une vente d'appartement ou de bureau avec 2000 documents. Et là, vous faites passer votre modèle dessus pour, comme tu disais, voir les points de vigilance, mais aussi prier les docs.

  • Speaker #0

    Alors, il y a plein de tâches qu'on peut faire. C'est ça qui est top, c'est qu'il y a vraiment beaucoup à faire. Et comme je t'ai dit, moi, c'était un des points principaux pour me sentir engagé là-dedans, sentir que je résous un problème. qui n'est pas incrémentale, enfin que je résous un problème qui va vraiment changer la manière de travailler et dans le bien, si possible. Et donc pour les notaires, ce qu'on va faire, en l'occurrence, c'est qu'on va réceptionner toutes les pièces de leur dossier et on va faire un tri automatique des pièces en les identifiant automatiquement et ensuite on va pour chaque pièce qu'on connaît et qu'on sait pour chaque pièce, ce que va chercher le notaire à l'intérieur, ce à quoi il va... prêter attention, avec quelle autre pièce il va la recroiser, quelle pièce est prioritaire sur quelle pièce pour telle information et donc on va faire toute cette extraction d'informations et ce recroisement automatiquement mais sous la supervision du notaire ou du collaborateur c'est très important pour nous que notre outil ce soit un assistant et que ce soit pas un outil qui prenne des décisions à la place du notaire parce que le notaire justement le coeur de son métier c'est aussi la responsabilité c'est de prendre des décisions et donc on va lui dire alors voilà tel document on identifie ça... tu peux naviguer dans le document pour vérifier que c'est les bonnes informations pour essayer de compléter, pour voir si on n'a pas oublié quelque chose et ensuite est-ce que tu valides ces conclusions qu'on te présente, est-ce que tu veux qu'on passe à l'étape d'après ou qu'on recherche j'allais te dire,

  • Speaker #1

    sur les documents tu disais les documents apportés par le client ou l'étude est-ce que tu as aussi de la data qui arrive d'autre part soit en open data soit des bases privées...

  • Speaker #0

    Alors, il y a de la data qui vient de plein, plein d'endroits. Et je pense que c'est aussi pour ça que le notaire, c'est une profession aussi protégée, entre guillemets, par l'État qui dispose d'un monopole aujourd'hui. C'est parce que le notaire, il doit vraiment faire l'entonnoir de toutes les données qui ne sont pas forcément les plus simples, qu'il faut aller demander à plein d'acteurs différents, en particulier des acteurs d'État qui ont des bases données assez compliquées à mobiliser, typiquement la base des États hypothécaires. où le système de retour de la donnée est encore assez archaïque, moi je trouve. Alors que c'est de la donnée publique, il pourrait y avoir un open data là-dessus.

  • Speaker #1

    Il y a les valeurs foncières qui sont en open data ?

  • Speaker #0

    Exactement. Je pense que l'État est vraiment dans une optique d'ouvrir toutes ces bases de données, mais on sait qu'ils sont souvent tributaires de systèmes de stockage et de process de ces données qui sont un peu vieux. Et donc, ce n'est pas facile pour tout. Et je pense qu'en fait, il fait une chose à la fois. Et qu'à terme... Ces données, par exemple, ces données des états hypothécaires ou des règlements de copropriété, qui sont des données publiques, ce sont des données qui seront effectivement publiées et mises, peut-être que ce sera des données qui seront chez vous aussi, d'ailleurs. C'est possible.

  • Speaker #1

    Donc les règlements de copro, aujourd'hui un règlement de copro, c'est public ?

  • Speaker #0

    Moi je peux demander n'importe quel règlement de copro pour n'importe quel copro.

  • Speaker #1

    Mais spécifiquement toi ou toutes les personnes qui nous écoutent aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est de l'open data ?

  • Speaker #0

    Oui. juste c'est un open data ouvert à tous mais c'est pas extrêmement compliqué mais pour quelqu'un qui ne s'y connait pas c'est très compliqué de savoir comment comme il faut remplir un serfa il y a plein de Il y a plein de cases dont on ne connaît pas la signification, qu'il faut remplir impérativement pour avoir un retour. Et puis en plus, chaque document coûte plusieurs dizaines d'euros. Donc c'est bien de ne pas se rater quand on fait la demande. Et moi, pour te donner un exemple, j'ai essayé de faire cette demande moi-même pour vraiment comprendre comment un justiciable comme moi, il pouvait s'y prendre et aussi comment on pouvait automatiser ça. Et ça m'a pris trois visites au service de la publicité foncière à Montreuil. Ça m'a pris... plusieurs échanges de mails, les appels téléphoniques pour comprendre et puis même quand je l'ai rempli j'ai eu l'impression que tout est bien, même je l'ai rempli en physique là-bas il y a quelqu'un de très gentil au service de la publicité foncière qui a accepté de me recevoir et me guider sur comment le faire mais sinon moi je...

  • Speaker #1

    C'est de l'open data mais pas encore très très open avec une grosse barrière à l'entrée Et donc là vous prenez tous ces docs là, tous les docs de l'étude les docs en open data est-ce qu'il y a des bases partagées aussi contre les notaires, des bases on va dire plus privées ? Et à partir de tout ça, vous essayez d'être un assistant, comme tu disais, à la société notaire.

  • Speaker #0

    Alors il y a aussi, heureusement, on peut compter sur des bases publiques en open data qui sont bien exploitées, comme par exemple les KBIS, les statuts qui sont très faciles à trouver sur Internet, ou même la base Ausha ou des choses comme ça qui sont très faciles à aller chercher. Et ensuite, on sait qu'au sein des études... Pour chaque document, il y a plusieurs niveaux d'action qui peuvent être pris. Il y a un niveau de base pour chaque document qui est un niveau de validation. C'est le cas pour la plupart des documents du dossier. Par exemple, on veut vérifier juste que la personne n'est pas interdite bancaire. On va aller faire une requête Ausha et on va prendre la date de la requête. On sait qu'elle est valide tant de temps. Et ça, ça constitue une preuve suffisante pour que le dossier soit valide. Ensuite, il y a un deuxième niveau où on va devoir extraire une partie. du document pour la réinjecter directement dans l'acte, mais sans la changer. Typiquement, on va extraire l'origine de propriété qui est présente dans le titre de propriété pour pouvoir refaire l'origine trentenaire de propriété qui a un devoir du notaire par exemple lors d'une vente. Là, je ne parle que de vente, mais pour cette question, c'est assez transposable. Ensuite, il y a un troisième niveau d'action qui peut être pris à partir d'un document. Ça va être de le vérifier, d'extraire l'information et ensuite de... prendre une action concrète à partir de cette information ou de demander une pièce à partir d'une pièce qui nous a dit que la référence du CERFA pour le règlement de copropriété, c'est celle-là, donc on va demander cette pièce-là. Ou alors de contacter le client parce qu'on se rend compte de devoir de conseil, qu'il y a une servitude qui est peut-être un peu pénalisante et il faudrait avoir l'avis du client, il faudrait qu'il soit au courant de ça. Il faut le porter à connaissance. Ou alors de... ou alors que ça trigger un problème juridique qu'il va falloir résoudre. Et donc là, on se met dessus. Et donc, il y a ces trois niveaux d'action qui peuvent être pris. Et nous, notre but, c'est clair, c'est de leur permettre justement d'arriver directement au niveau des actions à prendre. Et donc, typiquement, de faire les vérifications, les checks automatiquement, de pouvoir traquer les dates de péremption de tous les documents qui sont souvent un problème parce qu'aujourd'hui, dans les logiciels, ce n'est pas une chose qui est faite. Et du coup, il y a... Il y a une quinzaine de documents où la date de péremption est hyper importante et on va devoir vérifier que, par exemple, si la signature se déplace pour une raison X, tout est encore valide et qu'on ne va pas devoir redemander. Et donc souvent, ça occasionne un peu des scénarios de demi-catastrophe où en fait, l'avant-veille, on se rend compte que tel document, en fait, il n'est plus à jour et qu'il faut le demander en urgence. Alors souvent, on s'en sort, bien sûr, mais ça crée du backlog, c'est désagréable pour le notaire et ça crée aussi, parfois, on ne s'en rend juste pas compte et on va devoir repousser la signature, ce qui est super pénible pour le client. Et pour le notaire aussi.

  • Speaker #1

    Et là, avec l'air, vous amenez les notaires jusqu'au niveau 3, comme tu disais, jusqu'à la prise de décision. C'est quoi vos défis d'après au niveau d'une étude classique ?

  • Speaker #0

    Alors, on a mille défis. Il y a mille projets qu'on aimerait faire en plus de ça. Par exemple, je ne rentre pas dans le détail là-dessus, mais sur le traitement de nouveaux points d'entrée de données, typiquement le traitement des consultations. C'est aujourd'hui qu'on y a... on dispose, enfin il y a des modèles très matures qui permettent de traiter de la voix très bien, même de pouvoir sentir les intonations, et ça c'est des modèles qui sont très à la mode en ce moment et qui font des progrès gigantesques.

  • Speaker #1

    Donc ça voudrait dire que le notaire il fait son acte, alors tu vas même le libérer carrément de rentrer des choses à la main sur un clavier, en gros il fait son acte avec son client, il lui parle, il le conseille. Et derrière, il y a une IA qui processe et qui rédige quasiment...

  • Speaker #0

    Alors en fait, ce modèle-là de consultation, c'est quelque chose qui est déjà présent dans d'autres types de professions. Typiquement, les professions médicales. Bon, en France, ce n'est pas le cas de tous les praticiens que vous allez voir. Mais par exemple, aux US, c'est très, très répandu. Il y a une boîte qui s'appelle Nabla qui est assez forte là-dessus, qui a vu un peu les choses avant tout le monde. Donc typiquement, ils vont suivre la consultation de tout le... de toute une consultation médicale et ils vont permettre de remplir automatiquement toutes les formalités pour rédiger justement l'ordonnance et alors ça enlève pas la main au médecin qui va toujours devoir vérifier mais ça lui permet en fait de vraiment avoir une interaction qui est un peu plus directe avec son client parce qu'il va pas être en train de taper pendant toute l'interaction et donc il va vraiment se recentrer sur nous et c'est aussi le cas sur le notaire alors le notaire ce qui se passe c'est qu'il y a un collaborateur ou c'est le notaire qui prend en note et donc là on pense qu'on va lui libérer de l'espace mental pour vraiment se consacrer à son client pour pas être juste est-ce que j'ai bien eu cette information, est-ce que je l'ai bien noté mais ça va aussi libérer dans des études un peu plus grosses ou alors spécialisées dans le droit de la famille on a souvent un collaborateur qui vient prendre en note toute la consultation et qui ensuite va rédiger une note à l'intention du client justement en langage clair pour qu'il puisse comprendre où il en est et va aussi rédiger, va aussi permettre va rédiger une note pour l'étude pour lancer les actions qui vont suivre. Donc typiquement, il faut faire une donation partage. Donc on a telle information. Ah zut, on n'a pas eu cette information, il faut renvoyer un mail au client. Et donc ça, ça prend beaucoup de temps. Et on sait qu'on peut gagner énormément de temps et qu'on peut aussi un peu purifier l'interaction de nos terres clients grâce à ça.

  • Speaker #1

    Mais c'est intéressant, c'est parce qu'on a souvent l'impression que tous les discours qu'on entend aujourd'hui autour de l'IA, c'est plutôt l'IA qui enlève des choses à l'humain. Et en fait, plus on reçoit des invités ici, plus on se rend compte que c'est souvent la data alliée à l'IA qui... permet à l'inverse pas d'enlever quelque chose mais de rajouter quelque chose, de redonner du temps pour une relation beaucoup plus humaine, comme tout à l'heure tu fais une consultation, tu vas parler en langage naturel tu vas être beaucoup plus concentré sur ton patient pour le coup, ou sur ton client si tu es notaire, et en fait derrière l'IA elle va plus t'aider à processer le compte rendu l'ordonnance, enfin tout dépend ce qu'il y a donc c'est hyper intéressant de voir qu'en fait l'IA elle va pas enlever des choses, enfin parfois certaines, mais en tout cas elle va plutôt rajouter du temps sur la partie humaine.

  • Speaker #0

    Exactement et même si je refais ce point mais c'est un point que je trouve important exactement mais en fait ce dont on se rend compte c'est que c'est en fait un impact que moi je n'avais pas du tout identifié quand j'ai commencé à utiliser l'IA parce que moi en tant que développeur j'utilise vraiment l'IA tout le temps, c'est hyper bien intégré en plus à nos outils, il y a un petit fantastique qui s'appelle Cursor qui permet de ça multiplie par 4 ma vitesse de programmation c'est extraordinaire l'impact que ça a sur moi, je suis très très fan de cette application... Mais ce dont on se rend compte, c'est que comme l'IA nous enlève toutes ces tâches un peu parasitaires ou à plus faible valeur ajoutée, on se retrouve à faire que des tâches critiques. Et il y a une manière de retrouver une dynamique de travail, parce que c'est quand même assez épuisant de faire que des tâches critiques, que des tâches de décision à longueur de journée. Et alors le notaire associé, c'est un peu son train de vie de toute façon, parce qu'en fait, il a outsourcé toutes ces tâches parasitaires aux collaborateurs. Mais je trouve qu'il... il faut trouver une nouvelle manière de travailler où on ne sature pas de toutes ces tâches critiques qui nous arrivent dessus parce que moi comme je code beaucoup plus vite typiquement je ne vais faire que du débugage ou alors que de la conception du code mais jamais je vais être un peu dans mon train-train à faire une fonction, regarder que ça marche, avoir un peu un quick win continuer et tout, donc il faut trouver un moyen de de Peut-être avec des pauses qui sont plus des pauses, où on prend vraiment plus de temps, de pouvoir contrebalancer cette espèce de saturation en tâches critiques qui va investir toutes les professions.

  • Speaker #1

    Notre interview arrive à sa fin. Je voulais te poser une question. Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter chez Claire dans les prochains mois ?

  • Speaker #0

    Alors, là, on est super early stage. Ce qu'on peut nous souhaiter, c'est d'être présent dans beaucoup plus d'études. Aujourd'hui, on est en pilote dans un petit nombre d'études. Et ce qu'on aimerait beaucoup, c'est de pouvoir changer le quotidien du plus d'études possible et de pouvoir participer aussi à l'acculturation des notaires à ce nouveau paradigme qu'il y a, sans crainte de se faire remplacer, parce que ça ne va pas être le cas.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Félix,

  • Speaker #0

    c'était super. Merci à toi Guillaume.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Félix Desretours

    00:00

  • Parcours de Félix : de l'IX à l'entrepreneuriat

    00:25

  • Importance des données et impact sociétal

    01:28

  • Utilisation des données cellulaires pour des recherches au Chili

    04:25

  • Défis rencontrés dans le secteur du notariat

    07:54

  • Comment Claire révolutionne le notariat avec l'IA

    16:30

  • Conclusion et perspectives d'avenir pour Claire

    43:33

Description

Comment les données ouvertes peuvent-elles révolutionner le secteur du notariat et améliorer l'efficacité des services juridiques ? Dans cet épisode captivant de Société.com : L’impact des données ouvertes au quotidien, Guillaume Berthault reçoit Félix des Rotours, CEO et cofondateur de Claire, une solution innovante dédiée à la gestion des données et au notariat. Félix partage son parcours fascinant, de son éducation à l'IX à ses expériences enrichissantes de recherche en Australie et au Chili, où il a su tirer parti des données cellulaires pour résoudre des problématiques logistiques complexes. Cette approche pragmatique souligne l'importance de l'application concrète des données ouvertes dans nos vies quotidiennes.


Au cœur de cette discussion, Félix met en avant l'objectif de Claire : alléger la charge administrative des notaires, leur permettant ainsi de se concentrer sur ce qui compte vraiment : le conseil aux clients. En intégrant des outils basés sur les données ouvertes, Claire transforme la manière dont les notaires travaillent, rendant leurs pratiques plus efficaces tout en préservant l'élément humain essentiel à cette profession. La conversation aborde également l'importance d'intégrer l'intelligence artificielle (IA) dans le notariat, une étape cruciale pour améliorer la qualité des services offerts.


Les défis et les opportunités liés à l'utilisation des données ouvertes dans le secteur du notariat sont également au centre de cet épisode. Félix partage des insights précieux sur la manière dont ces innovations peuvent transformer les pratiques professionnelles au quotidien, offrant une vision inspirante de l'avenir du notariat. En utilisant des données ouvertes, les notaires peuvent non seulement optimiser leur travail, mais aussi renforcer la confiance des clients en offrant des services plus transparents et accessibles.


Écoutez cet épisode pour découvrir comment l'impact des données ouvertes peut non seulement changer la façon dont les notaires exercent leur métier, mais également contribuer à un changement sociétal positif. Ne manquez pas l'occasion d'explorer les possibilités infinies que les données ouvertes offrent pour améliorer le secteur juridique et au-delà. Rejoignez-nous pour cette conversation enrichissante qui pourrait bien redéfinir votre perception du notariat et des données ouvertes dans notre quotidien.


Retrouvez l'épisode complet sur notre chaine Youtube : https://www.youtube.com/playlist?list=PL6tGAKU401Cll69FHxp7R5x0Db0B_45zB


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tous les gens, dès qu'ils se connectent à Internet, sont triangulés, sont horodatés. J'ai aussi compris ma chance de vivre dans un pays où les données étaient bien protégées, même si toutes les données sont anonymisées, mais c'est assez relatif. En recroisant l'endroit où la personne dort et l'endroit où la personne travaille, on a vite fait le tour, on sait assez vite qui est la personne. Je ne touchais pas vraiment à quelque chose qui changeait vraiment la vie des gens, qui avait un vrai impact.

  • Speaker #1

    Donc toi, tu as vraiment besoin d'applications, métiers, business, avec des gens qui l'utilisent, des clients et tout. Bonjour et bienvenue sur Parlons Data en France, le podcast de Société.com. Chaque mois... nous explorons comment la data transforme notre paysage économique et institutionnel. A chaque épisode, nous recevons un expert avec qui nous allons tenter de découvrir comment la data s'intègre à sa stratégie d'entreprise. Alors que vous soyez passionné de data, que vous soyez marketeux, commercial ou simple curieux, abonnez-vous pour ne rater aucun épisode. Et aujourd'hui, on reçoit Félix Desretours.

  • Speaker #0

    Bonjour. Bonjour.

  • Speaker #1

    Et qui est CEO et cofondateur de Claire, un logiciel autour du notariat et de la data. Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter et peut-être nous expliquer quel est ton parcours et comment tu es arrivé à... Vous fondez Claire ?

  • Speaker #0

    Exactement. Donc moi, je suis ingénieur de formation. J'ai fait l'IX après prépa PCSI. Et à l'IX, j'ai eu la chance d'étudier plein de matières très intéressantes autour de la data. Donc un peu les matières socles pour avoir vraiment bien exploité les données. Typiquement les maths appliquées et l'informatique aujourd'hui, qui est indispensable si on veut faire un vrai process de données at scale. Et à l'IX, j'avais une grande frustration. c'était que je ne voyais pas vraiment où me menaient ces apprentissages que j'avais moi j'ai toujours été quelqu'un de très curieux et ça m'a toujours satisfait en tant que tel l'apprentissage mais je trouve que ça me manquait de porter quand j'étais à l'X d'autant plus qu'en arrivant j'avais eu la chance de faire un stage militaire très tourné vers l'humain j'étais chez les pompiers de Paris et j'avais beaucoup de mal après ce stage à concevoir une manière de travailler, une manière d'étudier qui ne soit pas aussi tournée vers l'humain et tournée vers des...

  • Speaker #1

    C'est trop théorique.

  • Speaker #0

    Exactement, des choses qui n'ont pas vraiment d'application. Et c'est pour ça qu'à Ligue, je me cherchais beaucoup. Je ne trouvais pas exactement vers quoi m'orienter. C'est pendant un stage un peu tourné recherche en Australie où je faisais un truc hyper intéressant. Je faisais de la prédiction de demande énergétique. pour des distributeurs locaux en Australie que j'ai rencontré quelqu'un qui justement avait pour projet de reprendre une boîte et qui m'a dit c'est à ça que tu devrais t'intéresser tu devrais regarder comment reprendre ou créer une boîte parce que je pense que c'est une manière c'est la meilleure manière de combiner vraiment de la R&D sur quelque chose qui te plaît et en même temps un vrai impact concret, peut-être sociétal ce qui est toujours quelque chose qui m'a porté et c'est pour ça que on... quatrième année de l'IX, donc on doit faire une école d'implication et je me suis tourné vers le Master Entrepreneur d'HEC avec l'envie justement de toucher à des choses plus appliquées même s'il y avait toujours eu un peu une sorte de mépris assez mal placé du business et donc j'ai...

  • Speaker #1

    Tu es souvent dans les écoles d'ingénieurs.

  • Speaker #0

    Exactement, une sorte de hauteur qui n'est pas forcément justifiée. Donc j'étais très heureux de découvrir ce monde-là et de découvrir en fait des choses plus appliqués, qui viennent, où ce n'est pas forcément l'ingénieur qui, dans sa chambre, crée un produit et ensuite regarde si ça marche, mais c'est plutôt le citoyen ou le consommateur qui montre la voie de ce qui pourrait lui servir vraiment au quotidien, et l'ingénieur ensuite qui essaye de s'adapter pour résoudre ce problème. Et ça, c'est une approche qui me plaisait beaucoup. Et à la suite de ça, pendant le master, j'avais hyper envie de créer une boîte, ce qui n'est pas forcément le cas de tout le monde dans le master. Et j'ai regardé pas mal de problèmes différents, enfin de problèmes que je pensais être des problèmes et qui en fait n'étaient pas vraiment des problèmes. Des problèmes beaucoup autour du retail, donc autour des marques qui agrègent beaucoup de données aujourd'hui mais qui ne les agrègent pas forcément très bien. Ou alors autour aussi de la cosmétique, j'ai regardé pas mal de choses parce que j'étais assez fasciné par la portée émotionnelle de la cosmétique. Mais finalement, à chaque fois que je traitais ces problèmes-là, j'avais l'impression que... Alors moi j'avais très envie de construire un algorithme, ça c'est sûr. mais que je ne touchais pas vraiment à quelque chose qui changeait vraiment la vie des gens ou qui avait un vrai impact.

  • Speaker #1

    Donc, tu as un vrai besoin d'application, métier, business, avec des gens qui l'utilisent, des clients et tout. C'est vrai qu'en école d'ingénieur, il y a souvent un truc où il y a des très belles solutions, nobles, mais qui servent à peu de monde ou qui serviront dans un temps beaucoup plus long. Là, toi, tu avais un besoin concret très rapide.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et en fait, ce qui m'a motivé aussi, c'est qu'en troisième année de l'IX, on doit faire un stage de recherche. Et moi, j'ai fait ce stage de recherche au Chili. Et au Chili, j'avais... Alors, c'était hyper intéressant. J'avais une énorme base de données, 200 teras de données cellulaires. Alors, pas de données de cellules, mais de données de cellphones, en fait, sur... du plus grand opérateur chilien, donc c'est un peu comme si Free me donnait toutes ces données. Donc tous les gens, dès qu'ils se connectent à internet, sont triangulés, sont horodatés.

  • Speaker #1

    J'allais faire une blague sur Free, j'allais dire en ce moment il y a quelqu'un qui a plus ou moins toute la base de Free.

  • Speaker #0

    Oui, c'est... Alors moi, j'avais la chance d'être dans un pays où il y a un peu moins de réglementation sur la donnée. Alors ça me permettait d'avoir un accès très très intrusif aux données qu'on n'aurait pas pu trop concevoir en France. Alors moi j'avais la chance d'une perspective purement recherche, je pense que c'est bien que les données soient beaucoup mieux protégées que là-bas. J'ai aussi compris ma chance de vivre dans un pays où les données étaient bien protégées. Mais donc là-bas, je pouvais littéralement, un peu pour n'importe qui, savoir où est-ce qu'ils se déplaçaient, quelle page ils consultaient. Même si toutes les données sont anonymisées, mais c'est assez relatif. En recroisant l'endroit où la personne dort et l'endroit où la personne travaille... On a vite fait le tour, on sait assez vite qui est la personne.

  • Speaker #1

    Donc, tu avais les déplacements en triangulation de tous les cellphones ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. En fait, j'avais des données CDR, donc des Call Detail Record. Et en fait, c'est des données de géolocalisation, concrètement. Et un peu de moins bonne qualité que les données GPS. Donc, c'est des données plus bruitées. Il va y avoir pas mal d'effets dus à la triangulation entre antennes. Donc, par exemple, quand on change d'antenne, on a une sorte d'effet ping-pong qui fait que... C'est comme si on se téléportait très rapidement. Il y a un peu de bruit sur ces données. Il y a aussi des données qu'il faut filtrer, qui ne sont pas très pertinentes, qui vont concerner juste des données de machines, par exemple de machines bancaires ou de choses comme ça, qui font des appels au réseau aussi. Mais une fois qu'on a fait un peu le tri et qu'on a accepté le fait que les gens ne se connectaient pas forcément tout le temps et qu'on pouvait avoir une fréquence assez irrégulière de connexion aux données, on a des données, je trouve, à une portée beaucoup plus large. que ce qu'on peut récupérer, sauf si on est Google, en termes de données GPS aujourd'hui. Et donc ça, c'était hyper intéressant. Et le but de mon travail de recherche là-bas, c'était d'identifier les transporteurs de charges lourdes, donc les conducteurs de camions lourds au Chili. Alors sur le papier, il n'y a pas grand-chose à voir. Et même quand je suis arrivé, je me suis dit, c'est pas possible. Si on ne sait pas à quelle hauteur on est, c'est hyper compliqué de trouver cette corrélation-là. En tout cas, ce que j'aimais bien, c'était que c'était un problème très concret, très facile à comprendre. Et c'était un problème aussi qui avait une portée publique, puisque c'était le ministère des Transports chilien qui me le demandait pour un peu dimensionner et visualiser le transport de charges lourdes dans le pays, donc le transport de marchandises, puisque au Chili, il n'y a pas beaucoup de lignes ferrées. En fait, tout se fait par route. La topologie du pays. Exactement, et comme c'est un pays énorme... C'est particulièrement propice à ça. Et donc, ça permet de tirer des conclusions sur les infrastructures routières. Est-ce qu'elles sont suffisantes ? Est-ce qu'elles ne permettent pas ? Est-ce qu'elles ne sont pas optimales ? Ou aussi, est-ce qu'il y a certaines régions qui sont surexploitées pour certaines ressources qu'elles ont ? On peut penser à des ressources en cuivre, en lithium, dont le Chili est assez riche.

  • Speaker #1

    C'est incroyable que vous ayez pris un angle d'attaque qui soit de prendre les datas... téléphones cellulaires pour résoudre un problème de fret pour le ministère des transports. Ouais,

  • Speaker #0

    totalement. Alors, c'est pas du tout mon idée. C'est l'idée du docteur avec qui je travaillais, mais qui avait été assez bien inspiré parce que effectivement, au Chili, il y a 19 000 entreprises de camions différentes. Donc, c'est pas très centralisé. Même en faisant plein de partenariats avec les plus grosses, on aura du mal à trouver des données qui sont représentatives. On sera forcément bloqué géographiquement dans une... par exemple une entreprise qui n'opère qu'au nord du Chili, ça sera dur d'avoir quelque chose qui donne vraiment des conclusions. On avait aussi les données de péage à notre disposition, mais là encore c'était compliqué parce que de mémoire, il y avait des problèmes de recoupement entre les différents péages, on avait du mal à identifier si on était deux fois, enfin on avait du mal à repérer deux fois le même camion, parce que c'est des données qui sont anonymisées après. Et donc c'était les données qui permettaient d'avoir le point de vue le plus représentatif. Et alors moi j'ai adoré faire ce travail de recherche là-bas, qui était super bien pour six mois, et qui m'a permis de... Là j'ai déposé un papier avec ce prof justement, et j'espère qu'on va être publié.

  • Speaker #1

    Donc vous avez fait de la vraie recherche.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, totalement. On a construit un modèle de deep learning assez ambitieux au-dessus, surtout on a construit une méthode. Pour labelliser le dataset qu'on avait, souvent c'est ça le problème, quand il y a des données qui ne sont pas beaucoup exploitées, parce qu'il n'y a pas de dataset labellisé qu'on peut récupérer pour entraîner le modèle. Et donc, c'est surtout cette méthode-là qui a pris le plus de temps. Je pense que ça m'a pris cinq mois sur les six. Ensuite, la constitution du modèle de deep learning en tant que tel, elle ne m'a pris qu'un seul mois. Et ça a été assez rapide, d'autant plus qu'aujourd'hui, on est hyper aidé par les outils d'IA en ligne qui permettent de... de faire de 0 à 100 en termes de connaissances.

  • Speaker #1

    Très rapidement. Du coup, c'est un peu comme souvent dans les projets d'ARD, tu as quand même une énorme partie, tu as un 80 à 20 avec 80% de recherche, de comprendre de la data, de trouver les bons patterns, etc. Pour finalement faire le modèle IA à la fin, dans la dernière ligne droite, on va dire.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #1

    Déjà, l'étude, vous avez réussi, elle a plu au ministère qui l'avait... commandé.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est vers ça que je voulais aller. L'étude, elle nous a beaucoup plu parce que par rapport... Il y avait eu des travaux préalables sur le même type de problème avant et on a beaucoup gagné en précision par rapport à ces travaux. En tout cas, les métriques qu'on trouvait avec notre modèle étaient hyper satisfaisantes. Il y a toujours un sujet de à quel point notre ensemble de tests qu'on avait constitué nous-mêmes était biaisé ou pas. Mais la grosse frustration, c'était que même si le ministère des Transports était toujours très enthousiaste sur nos travaux, moi, je ne sais jamais si... je pense pas qu'ils vont utiliser ce que j'ai fait parce que en fait ce qu'il aurait fallu pour qu'ils l'utilisent ça aurait été vraiment de leur donner un outil clé en main avec une carte qu'ils puissent suivre et même dans ce cas là je sais même pas s'ils l'auraient vraiment consulté je pense qu'ils étaient contents un peu de sentir qu'il y avait une synergie entre quelque chose de très technique et eux et surtout peut-être l'IA commençait à être à la mode donc ils étaient contents de pouvoir dire qu'ils faisaient de l'IA aussi Mais à mon avis, il ne s'en sert pas du tout. Et c'était ça ma grosse frustration en sortie de stage. C'est que je me suis dit, là, je publie quelque chose. Mais à quoi bon ? Et c'est quoi vraiment l'impact de ce que j'ai ? Exactement.

  • Speaker #1

    Depuis la classe prépa, l'IX, etc. Et puis tous tes stages, l'Australie, le Chili, une application directe, business, avec des gens qui vont se servir de ta solution. Finalement, publier un papier, c'est... T'es un peu loin de l'application directe, on va dire. Oui,

  • Speaker #0

    mais alors moi, ça m'aurait suffi de me dire, j'ai un outil qui est très utilisé. Parce que... Je n'avais pas fait ce stage de recherche pour avoir une grosse application business à la fin. Mais j'avais envie que ce soit quelque chose qui permette de résoudre vraiment un problème ou qui soit vraiment utilisé. Et je pense que même si j'avais la chance d'être un chercheur qui cherchait toujours à s'adapter à un problème concret, ce n'est pas le cas de tout le monde dans la recherche. Et ça, j'y étais assez sensible. Et bien, in fine, je ne sais pas vraiment si on est utilisé. Et je peux juste avoir la satisfaction intellectuelle d'avoir résolu un problème théorique. Ok. Mais pratiquement, en fait, ce qui aura de la valeur, surtout aux yeux de ce chercheur, c'est si on est publié ou pas et pas vraiment si on est utilisé ou pas. Utilisé à la fin. Exactement.

  • Speaker #1

    Et du coup, plein de... Enfin, deux, en tout cas, projets sur la data cellulaire.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Aucun rapport avec la partie notaire. Comment t'en arrives à te dire que tu vas monter une boîte dans le notariat ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est vraiment de l'opportunisme. Et je pense qu'à mon âge, on n'a pas du tout assez de recul sur une industrie pour en saisir vraiment les problèmes par défaut.

  • Speaker #1

    J'allais te dire, il y a aussi un truc que je sens chez toi, c'est que... Peu importe la matière d'œuvre qu'il y a sous la data, si de la R&D, l'étude de cette data, du développement, permet de résoudre un problème concret, comme tu le disais, j'ai l'impression que tu as envie d'y aller. Que ce soit la matière d'œuvre derrière, si c'est de la donnée cellulaire ou des règlements de CoPro,

  • Speaker #0

    pas très grave. Oui, totalement. Je suis extrêmement attaché à ce côté résolution de problème et c'est pour ça qu'au moment où j'ai choisi de faire XHC Entrepreneur, J'hésitais beaucoup avec une autre quatrième année qui était dans la fonction publique, où j'avais l'impression qu'il y avait des missions très nobles, où on résolvait beaucoup de problèmes auxquels je suis assez attaché, typiquement des problèmes dans l'éducation, où j'ai toujours très envie de m'impliquer là-dedans à terme. Mais j'avais là aussi l'impression que le fait qu'il y ait une traction business, c'est quand même le signe qu'on résout vraiment un problème, si les gens sont prêts à payer. et moi il y avait quelque chose où je voulais être sûr que je résolvais un problème et aussi j'avais envie de sentir de pouvoir quantifier la valeur que j'apportais et je trouve que la traction business c'est la meilleure manière de le faire en fait parce que pareil il y a beaucoup d'initiatives publiques qui sont motivées par beaucoup d'études de terrain mais qui vont être faites avec énormément d'intuition sur ce qui peut être fait mais comme il n'y a pas vraiment cette notion de traction business en fait ça marche que si les gens nous payent Et bien ensuite, à postériori, on est obligé de faire des études d'impact pour le public. Ils sont là aussi assez biaisés par qui est en poste, est-ce qu'on a envie d'un peu dorer son bilan ou pas ? Et donc ça, j'avoue, c'était quelque chose où j'étais assez réticent et j'étais un peu découragé en appelant plusieurs personnes à fonction publique. J'étais découragé sur le fait de me lancer directement. Moi, à terme, c'est des missions auxquelles j'accorde beaucoup d'importance aussi, mais j'avais envie de commencer par quelque chose à mon échelle. où je puissais être en contrôle de tout et je trouvais que l'entrepreneuriat m'offrait les meilleures conditions pour ça. Mais alors, pour répondre à ta question, effectivement, moi, je n'y connaissais pas grand-chose de notariat. Je n'ai jamais fait de succession, jamais fait de vente. Je crois que mes parents m'avaient mis dans une vente à un moment. Donc, techniquement, je suis peut-être signataire de quelque chose. Non, mais je pense qu'il y a une procuration. Mais je n'avais jamais été en contact avec les notaires. Pour moi, de loin, c'était une profession assez poussiéreuse. Et je n'avais pas vraiment notion de l'impact de leur mission. Pour moi, c'était quelqu'un qui lisait trois dossiers et disait qu'il était d'accord et c'était obligatoire en France. À la rigueur, c'était un percepteur d'impôts, mais ce n'était pas vraiment quelqu'un qui avait, en fait, ce qui fait, je trouve, la noblesse du métier de notaire, un pouvoir de conseil sur les gens et une expertise qui peut transmettre un peu comme un médecin de famille à des gens qui ont toujours une situation très compliquée parce qu'on va voir le notaire que quand on a des situations très importantes de notre vie. On achète l'appart de notre vie, on achète une maison pour nos enfants, ou alors on va avoir une succession au décès de nos parents, ou alors on va avoir un divorce, on va avoir un mariage, on va avoir le notaire qui a des moments centraux de notre vie. Et ça, je n'avais pas du tout perçu ça. Donc le notaire, en plus d'être un expert en droit, c'est censé être quelqu'un qui a de l'empathie et qui a un désir vraiment de comprendre la situation et de la transférer. dans un pattern un peu juridique pour pouvoir conseiller au mieux son client et lui permettre, parce qu'il y a toujours plein d'options, d'utiliser l'outil juridique le plus approprié. Alors moi, je ne connaissais pas du tout ce milieu-là. Ce qui a fait que je me suis lancé dedans, c'est vraiment une opportunité. C'est le fait qu'à la suite d'un concours que j'ai gagné en IA et droit pour le Conseil d'État, j'ai été contacté par le bureau du Conseil supérieur notariat qui est l'organisation en France qui... régie, enfin qui en fait qui est chef de file en fait des notaires en France.

  • Speaker #1

    Donc le conseil d'État organise des concours sur quel sujet ? Enfin c'est quoi le but ?

  • Speaker #0

    C'est le seul qu'ils ont fait. Alors je pense qu'ils ont organisé d'autres concours par ailleurs, mais sur un thème vraiment informatique, IA. C'est le seul qu'ils ont fait vraiment sous un format hackathon, donc un format où on a un problème, on a un temps assez court pour résoudre le problème, ensuite on a une restitution.

  • Speaker #1

    C'était quoi le problème qu'ils vous ont proposé ?

  • Speaker #0

    C'était hyper cool comme problème, j'ai adoré bosser dessus. C'était C'est un problème, donc le Conseil d'État qui est le top de la justice administrative, ils avaient identifié un problème dans la justice administrative qui est un problème pour moi dans toutes les professions juridiques qui est en fait d'une sorte de rupture entre le justiciable, le citoyen et le texte juridique qu'on lui donne parce qu'il n'est pas forcément formé pour le comprendre. Or, en justice administrative, il y a beaucoup de contentieux qui ont lieu sans avocat ou c'est possible d'y aller sans avocat. Et par ailleurs, il y a beaucoup de contentieux qui concernent des gens qui ne sont pas francophones, parce que c'est là où, en particulier, on va gérer toutes les obligations de quitter le territoire et les contestations de ces OQTF. Et donc, il y a beaucoup de gens qui se retrouvent devant le tribunal administratif parce que c'est leur moyen de faire valoir leurs droits par rapport à une administration qui veut les chasser du territoire.

  • Speaker #1

    Et sans comprendre la typologie,

  • Speaker #0

    la langue. Ils ne sont pas du tout...

  • Speaker #1

    Comment tu résouds ça avec un hackathon ?

  • Speaker #0

    C'est très court, deux semaines. On avait de la chance, c'était deux semaines et pas trois jours comme beaucoup de hackathons, mais c'est très court, deux semaines pour sortir quelque chose de satisfaisant. D'autant plus qu'il y avait des exigences budgétaires hyper strictes, qui pour moi n'étaient pas très réalistes, du type, il faut que l'outil coûte moins de 100 euros par mois. Et aujourd'hui, c'est possible, ça serait possible, vu le nombre d'arrêts de la justice administrative chaque jour. Ce n'est pas possible en API ou même avec de l'open source hébergé en local, même juste avec des coups de serveur, d'arriver à ça. Mais nous, ce qu'on avait compris, c'était qu'il fallait faire la solution la plus souveraine possible pour le Conseil d'État. On avait vraiment mis ça au cœur de notre solution. Il y avait deux parties dans la résolution du problème. Il y avait une partie, c'était trouver un média optimal pour communiquer aux justiciables et aux citoyens, aux justiciables en fait, la décision de justice, en quoi elle le concerne. quels sont les next steps pour lui et comment il est impacté et comment ça répond ou pas à la plainte qu'il a déposée. Donc ça, c'était une première chose, c'était un peu une question de design. Donc trouver comment au mieux communiquer et être le plus pédagogue possible vis-à-vis de ces gens. Et l'autre partie, c'était comment automatiser ça pour pas que ce soit quelqu'un dans le tribunal qui en soit chargé et que ça rajoute de la charge aux tribunaux administratifs qui ont déjà beaucoup de missions, qui sont déjà très chargés. un rythme de travail assez énorme, assez impressionnant. Et donc nous...

  • Speaker #1

    J'allais te dire, vous faites une solution.

  • Speaker #0

    Nous, ce qui était non négociable, c'était que dans l'équipe, on voulait vraiment avoir quelqu'un qui venait de la logistique administrative parce que j'avais déjà fait des hackathons où je me retrouvais qu'avec des techos et on se retrouvait à faire une solution totalement hors sol. Nous, on était super contents, mais qui ne servait pas à grand-chose. Enfin, toujours ce même problème-là. Et donc là, on avait la chance d'être avec une juge administrative que j'avais croisée, mais totalement par hasard, à un mariage deux jours avant de créer l'équipe. Enfin, vraiment coup de chance. sans quoi je n'aurais pas du tout participé.

  • Speaker #1

    Et quand tu es du métier, c'est toujours bien.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et en plus, quelqu'un qui est juge, qui a notre âge, qui parle le même langage que nous, c'était génial. Et qui nous apportait juste sur ce côté très pédagogue, compréhension du droit, transcription en langage clair, quelque chose de très à la mode en droit aujourd'hui. Comment on transcrit pour la justice administrative, mais pour tous les types de justice, même pour le notaire.

  • Speaker #1

    Quand tu as lu une décision de justice dans ta vie, tu comprends ce qu'on vient de dire.

  • Speaker #0

    Tu es vacciné, ouais. Tu comprends que, tu te dis, pourquoi il y a des formulations aussi compliquées ? Pourquoi l'acte est aussi long ? Pourquoi il y a des clauses, j'ai l'impression qu'elles ne servent à rien ? Et donc ça, c'est aussi un problème qu'ont les notaires, typiquement.

  • Speaker #1

    Et là, vous gagnez ce hackathon ?

  • Speaker #0

    Oui, on gagne ce hackathon. Et bon, en fait, ce hackathon, on a de la chance parce que c'est le seul du Conseil d'État. Il n'y en a pas beaucoup qui sont faits dans la fonction publique. Il n'y en a pas beaucoup qui recoupent droit et IA. Et donc, en fait, on a eu beaucoup plus de visibilité que ce qu'on pensait. Il y a beaucoup de gens qui m'ont contacté à Bosséori et en particulier le bureau du Conseil supérieur de notre ville. Je voulais te dire,

  • Speaker #1

    du coup, est-ce qu'ils ont utilisé cette solution ? Parce que sinon, ça fait tes deux stages, plus ça, que t'as toujours pas une... développement qui a été utilisé en pratique

  • Speaker #0

    Alors là aussi c'est un peu décevant parce que tu mets le doigt sur le pot rose il y avait vraiment une volonté de l'utiliser donc on nous a demandé notre GitHub on nous a demandé une documentation claire pour pouvoir l'utiliser c'est bien parce qu'au moins dans le but du conseil d'état il y avait vraiment le but de ne pas que ça soit lettres mortes que ça soit juste alors les hackathons servent aussi beaucoup à ça à phosphorer, à trouver des idées un peu en dehors mais... Mais il y avait cette notion de si on peut réutiliser quelque chose, réutilisons-le. Mais moi, je collabore toujours sur certains sujets avec le Conseil d'État et ma solution n'est pas du tout en production chez eux. Après, il faudrait quand même pas mal l'améliorer pour en faire quelque chose à la fois qui soit fiable sur tous les types de décisions, parce qu'il y en avait des types qui ont traité moins bien que d'autres, et aussi qui soit au goût du jour du point de vue IA, parce que depuis, comme vous le savez, ça fait un an maintenant. Il y a eu un rythme d'innovation où tous les jours, il y a 10 corpilles, de nouveaux modèles, exactement, de Mistral, de modèles multimodaux, enfin c'est assez impressionnant. Moi, je suis très jeune encore une fois, mais je n'ai jamais vu un secteur de l'innovation qui allait aussi vite et où il y avait autant d'argent impliqué aussi dans des périodes temporelles aussi réduites.

  • Speaker #1

    Je suis un peu plus vieux, mais j'en ai vu aussi dans le mobile. En revanche, c'est vrai que tu as raison, il y a des moments d'accélération impressionnants dans l'innovation de ton temps. On a eu ça au moment du mobile, on a eu ça au moment de la grosse vague du SaaS dans les entreprises. Tu as quand même des moments de parfois de 2-3 ans, et ce qu'on est en train de vivre là avec l'IA, où d'un coup tout l'argent des investisseurs vont dans ça, tous les gros cerveaux réfléchissent sur ça, et comme tu le dis là avec tes stages, les projets, les études, les hackathons, tout le monde bosse autour de ça. Et ça sort plein de solutions. Et donc du coup là, vous... Gagnez le hackathon, toujours pas d'application, mais c'est pas grave. Et donc là, vous vous faites remarquer par l'institution des notaires en France.

  • Speaker #0

    Alors qu'on n'a pas du tout bien communiqué, nous, on a juste mis un post LinkedIn totalement basique. Et on a eu la chance aussi que le conseil d'État retransmette sur YouTube un peu le résultat de notre projet, notre institution. Et aussi, a posteriori, une interview où on... On discutait un peu de comment on a mis en place la solution, qu'est-ce qu'on avait privilégié. Je ne sais pas sur quoi ils sont tombés, mais ils sont tombés sur quelque chose. Il se trouve qu'à ce moment-là, le Conseil supérieur du notariat, il y avait une vraie réflexion qui était en place depuis quelques mois sur l'IA parce qu'ils avaient le pressentiment tout à fait justifié que le notariat va être affecté très fort par l'IA et un peu à 360. ça ne va pas être juste un chatbot qui va permettre de répondre plus facilement il y a vraiment dans tous les pans d'activité notaria, il y a des choses à faire et il y a tellement de types de données différents qui sont manipulés il y a plein de chantiers à construire.

  • Speaker #1

    Déjà la blockchain pour les notaires ça aurait pu être déjà une solution ça le sera, parce que c'est quand même une sorte d'institution qui fait une blockchain de vérification d'origine des plus, mais l'IA là comme tu le dis c'est vrai que c'est quand même une... Une profession où tu as un nombre de data incroyable à gérer, comme tu disais tout à l'heure, le cœur du métier de notaire, c'est quand même de conseiller son client. Et s'il passe du temps à trier de la data, il ne le passe pas à conseiller son client.

  • Speaker #0

    Exactement. Et nous, c'est exactement le point de départ de notre réflexion sur Claire. C'était que pendant cette mission, rapidement, le but, c'était de faire une sorte de prospective sur ce qu'allait être le notariat à l'ère de LIA à l'horizon 5 ans, 10 ans. Pour le Conseil Supérieur Notarien, ça nous a donné l'occasion d'aller faire des immersions dans plusieurs études qui nous ont accueillis. Et en les voyant travailler, on s'est rendu compte, et aussi en parlant avec eux, mais c'était aussi leur terme que l'administratif prenait depuis une quinzaine d'années. une place grandissante au sein des études et que ça avait décentré toute une partie de l'étude, pas forcément les notaires associés, mais toute une partie de l'étude de cette mission de conseil originale. Et ça faisait qu'en fait, il y a des gens qui sont des masters de droit qui sont hyper brillants, qui se retrouvent à faire des copier-coller des tas de descriptifs de division de règlements de copropriété, qui se retrouvent à copier-coller des conclusions de diagnostic, à lire... des documents, des règlements de copro de 200 pages juste pour trouver s'il y a une servitude. Et on se dit que c'est quand même fou que des gens aussi qualifiés et aussi pointus sur leur domaine se retrouvent à accorder autant de temps de leur travail à des tâches qui ont aussi peu de valeur ajoutée. C'était ça vraiment le point de départ de notre réflexion, et c'était un point de départ qui était partagé par eux et par les notaires. Et en l'occurrence, les outils logiciels qu'utilisent les études aujourd'hui, autant ils répondent... bien, je trouve, à la... Enfin, ils ont bien craqué le problème de la création et de la rédaction des actes.

  • Speaker #1

    Digitalisation du métier.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #1

    Mais ils ne rajoutent pas d'intelligence ou de gain de...

  • Speaker #0

    Non seulement ils ne rajoutent pas d'intelligence, mais aussi, moi, je trouve qu'ils ont des grosses lacunes sur la partie gestion préalable du dossier. Donc, pour faire n'importe quel acte, mais c'est surtout le cas sur les actes, un peu comme ils disent, les actes courants. Donc, ça va être les ventes d'appartements, les ventes de maisons. Les notaires, ils ont quand même une quantité minimale de pièces. Ils vont avoir 30, 40, 50 pièces au minimum. Et ça, c'est pour des dossiers petits. Ensuite, si on parle sur des ventes de bureaux, là, on va avoir 2000 pièces, on va avoir des data rooms énormes. Et donc, ils ont un nombre minimal de pièces qui est assez conséquent. Pour chaque pièce, il y a des vérifications un peu spécifiques pour chaque pièce à faire. Il y a des points de vigilance à essayer de relever dans chaque pièce. Et il y a aussi des points qu'on va devoir extraire des pièces pour les transférer dans l'acte. parce que ça on comprend très bien lorsqu'il s'agit de l'identité du client effectivement il faut que là tu dois avoir son nom mais également au niveau du bien ou au niveau du résultat des diagnostics qui vont être tout aussi pertinents et qui vont permettre d'exercer cette fonction de conseil de dire par exemple au client alors là attention je sais que t'as hyper envie d'acheter ce bien et que c'est un peu t'es tombé amoureux de ce bien en faisant la visite mais va doucement parce que justement nous on a fait tel diagnostic qui dit qu'en fait tu vas devoir faire des travaux... pour le DPE, sinon tu ne pourras pas le louer. Ou alors, on a vu qu'il y avait une servitude qui t'interdisait de faire ça. Et ça pourrait quand même t'embêter. Donc, il y a toujours une part assez émotionnelle dans l'achat d'un bien. Et le notaire, c'est censé être celui qui regarde avec un peu plus de recul ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Faire redescendre le client.

  • Speaker #0

    Exactement. Il conseille son client, lui permettre de prendre le temps nécessaire pour ne pas avoir de mauvaises surprises quand il a acheté le bien.

  • Speaker #1

    Et donc, aujourd'hui, ils le sentent, cette... cette entropie des documents qui sont nécessaires à une vente, eux, quand je dis eux, c'est les notaires, ils passent plus de temps à faire de l'administratif finalement que faire du conseil.

  • Speaker #0

    J'aime beaucoup le terme d'entropie, c'est hyper vrai. Chaque année ou tous les deux ans, il y a un nouveau document qu'il faut remplir. Là, les derniers, c'était dans le cadre de la lutte contre le blanchiment. Ils doivent vérifier que le client, un peu comme ce qu'on avait avec les interdits bancaires, le Ausha, tout ça. il va devoir vérifier que le client n'est pas une personne exposée politiquement, etc.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, ça me fait penser, c'est un point commun avec tous les invités qu'on a reçus sur ce podcast, c'est qu'en fait, et dans plein de domaines différents, à chaque fois, la data et l'open data, et en plus, si tu rajoutes à ça les obligations administratives ou juridiques ou légales, font que tous les métiers où avant il y avait une forte part de réflexion, de conseil, etc., se mettent à avoir une énorme part d'administratif. qui dédoquent, lecturent, vérifient, etc. Et qui leur enlèvent, puisque le temps est quand même à un moment non extensible, ils leur enlèvent cette part de conseil sur laquelle ils apportent leur vraie valeur ajoutée.

  • Speaker #0

    C'est fou que toi,

  • Speaker #1

    tu identifies exactement la même chose sur les notaires aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Ah oui, totalement. Et c'est vraiment criant sur les notaires, et ils le disent eux-mêmes. Ils le disent, ils disent, moi, je sais que le moment où j'apporte le plus de valeur à mon client, c'est quand je suis en face de lui, que je discute, que je peux vraiment comprendre son cas. C'est là où je... Voilà, c'est là où... Je peux le conseiller, je peux aussi le rassurer. Il y a aussi une partie émotionnelle de, comme c'est des actes assez lourds, mettre le client en confiance, lui montrer que c'est la bonne solution. Aussi, souvent résoudre des problèmes, parce qu'une succession, c'est assez fréquent que ça se passe mal entre certains membres de la famille. Et que là, le notaire, qui est un peu le juriste en tant que paix, il a un peu cette fonction médiatrice, et qu'il fasse tout pour éviter qu'on aille au tribunal. donc c'est là qu'il sait qu'il apporte le plus de valeur ajoutée ici et pourtant au sein de l'étude alors comme j'ai dit le notaire associé surtout dans les grosses études il va avoir plutôt tendance à exercer cette tâche d'expertise juridique et de conseil au client mais pour le coup derrière lui il y a 90% de l'étude qui sont les notaires salariés et les collaborateurs qui eux sont les petites mains et qui vont travailler à longueur de journée sur des tâches un peu abrutissantes et qui ont une sorte de... qui ont augmenté exponentiellement ces dernières années et où il pourrait avoir une valeur ajoutée encore plus forte exactement, ou si en fait même le collaborateur à son niveau certes il voit moins le client mais c'est lui qui va résoudre souvent les problèmes de droit sous-jacents et bien si lui il pouvait juste voir en regardant un dossier les points de vigilance principaux qu'il sous-tend et se dire ok là j'ai ce problème là ensuite les parties impliquées elles s'entendent comme ça il y a aussi ça qu'il faut résoudre d'un point de vue plus relationnel entre les parties, quelle est la solution optimale que je vais pouvoir présenter à mon client, quel est le montage intéressant que je vais pouvoir faire, quels sont les outils que je vais mobiliser. Et c'est là qu'il apporte le plus de valeur, et c'est là où il peut mobiliser ses compétences en droit et tous les dossiers qu'il a pu voir pendant son master de droit, mais ensuite ses études notariales à l'INFN après, qui sont l'équivalent du barreau de Paris pour les notaires. Enfin, pas du barreau de Paris, mais d'un barreau en général pour les notaires.

  • Speaker #1

    Et donc, du coup, vous arrivez vous en amont, vous prenez tous les documents nécessaires à la vente. Prenons par exemple une vente d'appartement ou de bureau avec 2000 documents. Et là, vous faites passer votre modèle dessus pour, comme tu disais, voir les points de vigilance, mais aussi prier les docs.

  • Speaker #0

    Alors, il y a plein de tâches qu'on peut faire. C'est ça qui est top, c'est qu'il y a vraiment beaucoup à faire. Et comme je t'ai dit, moi, c'était un des points principaux pour me sentir engagé là-dedans, sentir que je résous un problème. qui n'est pas incrémentale, enfin que je résous un problème qui va vraiment changer la manière de travailler et dans le bien, si possible. Et donc pour les notaires, ce qu'on va faire, en l'occurrence, c'est qu'on va réceptionner toutes les pièces de leur dossier et on va faire un tri automatique des pièces en les identifiant automatiquement et ensuite on va pour chaque pièce qu'on connaît et qu'on sait pour chaque pièce, ce que va chercher le notaire à l'intérieur, ce à quoi il va... prêter attention, avec quelle autre pièce il va la recroiser, quelle pièce est prioritaire sur quelle pièce pour telle information et donc on va faire toute cette extraction d'informations et ce recroisement automatiquement mais sous la supervision du notaire ou du collaborateur c'est très important pour nous que notre outil ce soit un assistant et que ce soit pas un outil qui prenne des décisions à la place du notaire parce que le notaire justement le coeur de son métier c'est aussi la responsabilité c'est de prendre des décisions et donc on va lui dire alors voilà tel document on identifie ça... tu peux naviguer dans le document pour vérifier que c'est les bonnes informations pour essayer de compléter, pour voir si on n'a pas oublié quelque chose et ensuite est-ce que tu valides ces conclusions qu'on te présente, est-ce que tu veux qu'on passe à l'étape d'après ou qu'on recherche j'allais te dire,

  • Speaker #1

    sur les documents tu disais les documents apportés par le client ou l'étude est-ce que tu as aussi de la data qui arrive d'autre part soit en open data soit des bases privées...

  • Speaker #0

    Alors, il y a de la data qui vient de plein, plein d'endroits. Et je pense que c'est aussi pour ça que le notaire, c'est une profession aussi protégée, entre guillemets, par l'État qui dispose d'un monopole aujourd'hui. C'est parce que le notaire, il doit vraiment faire l'entonnoir de toutes les données qui ne sont pas forcément les plus simples, qu'il faut aller demander à plein d'acteurs différents, en particulier des acteurs d'État qui ont des bases données assez compliquées à mobiliser, typiquement la base des États hypothécaires. où le système de retour de la donnée est encore assez archaïque, moi je trouve. Alors que c'est de la donnée publique, il pourrait y avoir un open data là-dessus.

  • Speaker #1

    Il y a les valeurs foncières qui sont en open data ?

  • Speaker #0

    Exactement. Je pense que l'État est vraiment dans une optique d'ouvrir toutes ces bases de données, mais on sait qu'ils sont souvent tributaires de systèmes de stockage et de process de ces données qui sont un peu vieux. Et donc, ce n'est pas facile pour tout. Et je pense qu'en fait, il fait une chose à la fois. Et qu'à terme... Ces données, par exemple, ces données des états hypothécaires ou des règlements de copropriété, qui sont des données publiques, ce sont des données qui seront effectivement publiées et mises, peut-être que ce sera des données qui seront chez vous aussi, d'ailleurs. C'est possible.

  • Speaker #1

    Donc les règlements de copro, aujourd'hui un règlement de copro, c'est public ?

  • Speaker #0

    Moi je peux demander n'importe quel règlement de copro pour n'importe quel copro.

  • Speaker #1

    Mais spécifiquement toi ou toutes les personnes qui nous écoutent aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est de l'open data ?

  • Speaker #0

    Oui. juste c'est un open data ouvert à tous mais c'est pas extrêmement compliqué mais pour quelqu'un qui ne s'y connait pas c'est très compliqué de savoir comment comme il faut remplir un serfa il y a plein de Il y a plein de cases dont on ne connaît pas la signification, qu'il faut remplir impérativement pour avoir un retour. Et puis en plus, chaque document coûte plusieurs dizaines d'euros. Donc c'est bien de ne pas se rater quand on fait la demande. Et moi, pour te donner un exemple, j'ai essayé de faire cette demande moi-même pour vraiment comprendre comment un justiciable comme moi, il pouvait s'y prendre et aussi comment on pouvait automatiser ça. Et ça m'a pris trois visites au service de la publicité foncière à Montreuil. Ça m'a pris... plusieurs échanges de mails, les appels téléphoniques pour comprendre et puis même quand je l'ai rempli j'ai eu l'impression que tout est bien, même je l'ai rempli en physique là-bas il y a quelqu'un de très gentil au service de la publicité foncière qui a accepté de me recevoir et me guider sur comment le faire mais sinon moi je...

  • Speaker #1

    C'est de l'open data mais pas encore très très open avec une grosse barrière à l'entrée Et donc là vous prenez tous ces docs là, tous les docs de l'étude les docs en open data est-ce qu'il y a des bases partagées aussi contre les notaires, des bases on va dire plus privées ? Et à partir de tout ça, vous essayez d'être un assistant, comme tu disais, à la société notaire.

  • Speaker #0

    Alors il y a aussi, heureusement, on peut compter sur des bases publiques en open data qui sont bien exploitées, comme par exemple les KBIS, les statuts qui sont très faciles à trouver sur Internet, ou même la base Ausha ou des choses comme ça qui sont très faciles à aller chercher. Et ensuite, on sait qu'au sein des études... Pour chaque document, il y a plusieurs niveaux d'action qui peuvent être pris. Il y a un niveau de base pour chaque document qui est un niveau de validation. C'est le cas pour la plupart des documents du dossier. Par exemple, on veut vérifier juste que la personne n'est pas interdite bancaire. On va aller faire une requête Ausha et on va prendre la date de la requête. On sait qu'elle est valide tant de temps. Et ça, ça constitue une preuve suffisante pour que le dossier soit valide. Ensuite, il y a un deuxième niveau où on va devoir extraire une partie. du document pour la réinjecter directement dans l'acte, mais sans la changer. Typiquement, on va extraire l'origine de propriété qui est présente dans le titre de propriété pour pouvoir refaire l'origine trentenaire de propriété qui a un devoir du notaire par exemple lors d'une vente. Là, je ne parle que de vente, mais pour cette question, c'est assez transposable. Ensuite, il y a un troisième niveau d'action qui peut être pris à partir d'un document. Ça va être de le vérifier, d'extraire l'information et ensuite de... prendre une action concrète à partir de cette information ou de demander une pièce à partir d'une pièce qui nous a dit que la référence du CERFA pour le règlement de copropriété, c'est celle-là, donc on va demander cette pièce-là. Ou alors de contacter le client parce qu'on se rend compte de devoir de conseil, qu'il y a une servitude qui est peut-être un peu pénalisante et il faudrait avoir l'avis du client, il faudrait qu'il soit au courant de ça. Il faut le porter à connaissance. Ou alors de... ou alors que ça trigger un problème juridique qu'il va falloir résoudre. Et donc là, on se met dessus. Et donc, il y a ces trois niveaux d'action qui peuvent être pris. Et nous, notre but, c'est clair, c'est de leur permettre justement d'arriver directement au niveau des actions à prendre. Et donc, typiquement, de faire les vérifications, les checks automatiquement, de pouvoir traquer les dates de péremption de tous les documents qui sont souvent un problème parce qu'aujourd'hui, dans les logiciels, ce n'est pas une chose qui est faite. Et du coup, il y a... Il y a une quinzaine de documents où la date de péremption est hyper importante et on va devoir vérifier que, par exemple, si la signature se déplace pour une raison X, tout est encore valide et qu'on ne va pas devoir redemander. Et donc souvent, ça occasionne un peu des scénarios de demi-catastrophe où en fait, l'avant-veille, on se rend compte que tel document, en fait, il n'est plus à jour et qu'il faut le demander en urgence. Alors souvent, on s'en sort, bien sûr, mais ça crée du backlog, c'est désagréable pour le notaire et ça crée aussi, parfois, on ne s'en rend juste pas compte et on va devoir repousser la signature, ce qui est super pénible pour le client. Et pour le notaire aussi.

  • Speaker #1

    Et là, avec l'air, vous amenez les notaires jusqu'au niveau 3, comme tu disais, jusqu'à la prise de décision. C'est quoi vos défis d'après au niveau d'une étude classique ?

  • Speaker #0

    Alors, on a mille défis. Il y a mille projets qu'on aimerait faire en plus de ça. Par exemple, je ne rentre pas dans le détail là-dessus, mais sur le traitement de nouveaux points d'entrée de données, typiquement le traitement des consultations. C'est aujourd'hui qu'on y a... on dispose, enfin il y a des modèles très matures qui permettent de traiter de la voix très bien, même de pouvoir sentir les intonations, et ça c'est des modèles qui sont très à la mode en ce moment et qui font des progrès gigantesques.

  • Speaker #1

    Donc ça voudrait dire que le notaire il fait son acte, alors tu vas même le libérer carrément de rentrer des choses à la main sur un clavier, en gros il fait son acte avec son client, il lui parle, il le conseille. Et derrière, il y a une IA qui processe et qui rédige quasiment...

  • Speaker #0

    Alors en fait, ce modèle-là de consultation, c'est quelque chose qui est déjà présent dans d'autres types de professions. Typiquement, les professions médicales. Bon, en France, ce n'est pas le cas de tous les praticiens que vous allez voir. Mais par exemple, aux US, c'est très, très répandu. Il y a une boîte qui s'appelle Nabla qui est assez forte là-dessus, qui a vu un peu les choses avant tout le monde. Donc typiquement, ils vont suivre la consultation de tout le... de toute une consultation médicale et ils vont permettre de remplir automatiquement toutes les formalités pour rédiger justement l'ordonnance et alors ça enlève pas la main au médecin qui va toujours devoir vérifier mais ça lui permet en fait de vraiment avoir une interaction qui est un peu plus directe avec son client parce qu'il va pas être en train de taper pendant toute l'interaction et donc il va vraiment se recentrer sur nous et c'est aussi le cas sur le notaire alors le notaire ce qui se passe c'est qu'il y a un collaborateur ou c'est le notaire qui prend en note et donc là on pense qu'on va lui libérer de l'espace mental pour vraiment se consacrer à son client pour pas être juste est-ce que j'ai bien eu cette information, est-ce que je l'ai bien noté mais ça va aussi libérer dans des études un peu plus grosses ou alors spécialisées dans le droit de la famille on a souvent un collaborateur qui vient prendre en note toute la consultation et qui ensuite va rédiger une note à l'intention du client justement en langage clair pour qu'il puisse comprendre où il en est et va aussi rédiger, va aussi permettre va rédiger une note pour l'étude pour lancer les actions qui vont suivre. Donc typiquement, il faut faire une donation partage. Donc on a telle information. Ah zut, on n'a pas eu cette information, il faut renvoyer un mail au client. Et donc ça, ça prend beaucoup de temps. Et on sait qu'on peut gagner énormément de temps et qu'on peut aussi un peu purifier l'interaction de nos terres clients grâce à ça.

  • Speaker #1

    Mais c'est intéressant, c'est parce qu'on a souvent l'impression que tous les discours qu'on entend aujourd'hui autour de l'IA, c'est plutôt l'IA qui enlève des choses à l'humain. Et en fait, plus on reçoit des invités ici, plus on se rend compte que c'est souvent la data alliée à l'IA qui... permet à l'inverse pas d'enlever quelque chose mais de rajouter quelque chose, de redonner du temps pour une relation beaucoup plus humaine, comme tout à l'heure tu fais une consultation, tu vas parler en langage naturel tu vas être beaucoup plus concentré sur ton patient pour le coup, ou sur ton client si tu es notaire, et en fait derrière l'IA elle va plus t'aider à processer le compte rendu l'ordonnance, enfin tout dépend ce qu'il y a donc c'est hyper intéressant de voir qu'en fait l'IA elle va pas enlever des choses, enfin parfois certaines, mais en tout cas elle va plutôt rajouter du temps sur la partie humaine.

  • Speaker #0

    Exactement et même si je refais ce point mais c'est un point que je trouve important exactement mais en fait ce dont on se rend compte c'est que c'est en fait un impact que moi je n'avais pas du tout identifié quand j'ai commencé à utiliser l'IA parce que moi en tant que développeur j'utilise vraiment l'IA tout le temps, c'est hyper bien intégré en plus à nos outils, il y a un petit fantastique qui s'appelle Cursor qui permet de ça multiplie par 4 ma vitesse de programmation c'est extraordinaire l'impact que ça a sur moi, je suis très très fan de cette application... Mais ce dont on se rend compte, c'est que comme l'IA nous enlève toutes ces tâches un peu parasitaires ou à plus faible valeur ajoutée, on se retrouve à faire que des tâches critiques. Et il y a une manière de retrouver une dynamique de travail, parce que c'est quand même assez épuisant de faire que des tâches critiques, que des tâches de décision à longueur de journée. Et alors le notaire associé, c'est un peu son train de vie de toute façon, parce qu'en fait, il a outsourcé toutes ces tâches parasitaires aux collaborateurs. Mais je trouve qu'il... il faut trouver une nouvelle manière de travailler où on ne sature pas de toutes ces tâches critiques qui nous arrivent dessus parce que moi comme je code beaucoup plus vite typiquement je ne vais faire que du débugage ou alors que de la conception du code mais jamais je vais être un peu dans mon train-train à faire une fonction, regarder que ça marche, avoir un peu un quick win continuer et tout, donc il faut trouver un moyen de de Peut-être avec des pauses qui sont plus des pauses, où on prend vraiment plus de temps, de pouvoir contrebalancer cette espèce de saturation en tâches critiques qui va investir toutes les professions.

  • Speaker #1

    Notre interview arrive à sa fin. Je voulais te poser une question. Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter chez Claire dans les prochains mois ?

  • Speaker #0

    Alors, là, on est super early stage. Ce qu'on peut nous souhaiter, c'est d'être présent dans beaucoup plus d'études. Aujourd'hui, on est en pilote dans un petit nombre d'études. Et ce qu'on aimerait beaucoup, c'est de pouvoir changer le quotidien du plus d'études possible et de pouvoir participer aussi à l'acculturation des notaires à ce nouveau paradigme qu'il y a, sans crainte de se faire remplacer, parce que ça ne va pas être le cas.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Félix,

  • Speaker #0

    c'était super. Merci à toi Guillaume.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Félix Desretours

    00:00

  • Parcours de Félix : de l'IX à l'entrepreneuriat

    00:25

  • Importance des données et impact sociétal

    01:28

  • Utilisation des données cellulaires pour des recherches au Chili

    04:25

  • Défis rencontrés dans le secteur du notariat

    07:54

  • Comment Claire révolutionne le notariat avec l'IA

    16:30

  • Conclusion et perspectives d'avenir pour Claire

    43:33

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