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#07 Danser avec sa vulnérabilité pour un leadership au service de la relation avec Mathieu Thomé cover
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Soi.s, Vi.e.s, Aime - Oser un leadership authentique et inspirant au service de Soi, des autres, de son écosystème et du vivant.

#07 Danser avec sa vulnérabilité pour un leadership au service de la relation avec Mathieu Thomé

#07 Danser avec sa vulnérabilité pour un leadership au service de la relation avec Mathieu Thomé

39min |07/05/2024
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#07 Danser avec sa vulnérabilité pour un leadership au service de la relation avec Mathieu Thomé

#07 Danser avec sa vulnérabilité pour un leadership au service de la relation avec Mathieu Thomé

39min |07/05/2024
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Description

Dans cet épisode, Mathieu nous partage son expérience professionnelle, son rapport au leadership, au management. 

Il nous confie aussi comment son chemin de vie l’a amené à changer de posture au travail et dans la vie. 

Lui, l'homme fort, celui qui brille, à qui tout réussit. Il brille tant, qu’il court et il court tant, qu’il en oublie de s’écouter pour de vrai. Finalement, à force de tirer, l'élastique finit par casser. L’armure vole en éclat. Burn Out. Première partie.


A partir de là, la vulnérabilité s’invite dans sa vie. C’est un chemin d’initiations, de rites de passage, de traversée des peurs, de courage et d’audace qui vont lui permettre d’apprendre à danser avec la vulnérabilité. 


Il parle de danse, car il visualise une spirale autour de 4 dimensions, qui sont les dimensions mentales, physiques, émotionnelles, spirituelles. Il y en a une cinquième, plus holistique. 

Si il avait hypertrophié les dimensions mentales grâce à un esprit vif et physiques grâce à un corps fort, il n’avait pas réellement accès aux autres dimensions.  

Il va apprendre à aller au contact de ses émotions, apprendre à écouter son corps, apprendre à savoir qu’il ne sait pas … 

Il va s’ouvrir à cette danse, percevoir sa force en traversant sa vulnérabilité.

Et parfois, comme en danse, il peut aussi se prendre les pieds dans le tapis. Et c’est ok. Car apprendre, c’est tomber et se relever. 


En entreprise, dans ses directions commerciales, Mathieu a su laisser exprimer sa vulnérabilité, ce qui lui a permis d’être dans l'authenticité, de créer de nouveaux liens, et d’incarner un leadership par l’exemple, oser, se tromper, réessayer, ne pas savoir et réessayer, créer et cocréer. 


Aujourd'hui, Mathieu est coach, il a cofondé Kalima, une formation aux cercles de parole et il a créé l’école de la relation.  

Il met la relation au cœur de tout, car comme il le dit , nous sommes en relation avec tout, tout le temps, avec soi d’abord, avec l’autre, avec son écosystème et le monde.  Il est un défenseur du développement relationnel. 


Mathieu danse donc avec sa vulnérabilité. Et vous, avez-vous envie de danser ?



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et tous, je suis Stéphanie Pelleret-Delga. Vous écoutez le podcast Sois, vis, aime Osez un leadership authentique et inspirant, au service de soi, des autres, de son écosystème et du vivant. Toutes les deux semaines, je reçois des dirigeantes, dirigeants, experts, expertes, entrepreneurs, entrepreneuses qui ont fait ce chemin entre vulnérabilité et puissance, qui ouvrent leur cœur et partagent leurs expériences professionnelles les plus personnelles. Par leur parcours et personnalité, ils, elles, sèment des graines sources d'inspiration. Et vous ? Quelles graines avez-vous envie de semer ? Quel leadership souhaitez-vous incarner ? À mon micro, aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Mathieu Thaumé. Bonjour Mathieu, bienvenue dans SoaviM.

  • Speaker #1

    Bonjour Stéphanie, merci pour ton invitation.

  • Speaker #0

    Merci à toi, merci d'être là. Nous enregistrons aujourd'hui Mathieu dans mon salon, transformé en studio pour l'occasion, après une petite marche dans la forêt. Je vais parler un peu de toi Mathieu, tu as un parcours, j'ai envie de dire, riche de plusieurs vies. Tu as 20 ans d'expérience en entreprise, tu as notamment été consultant, tu as aussi été à la tête de direction commerciale et aujourd'hui tu es coach. Tu as cofondé Calima, une formation dédiée à la facilitation de cercles. Tu participes à la convention des entreprises pour le climat Nouveaux Imaginaires, tu viens de créer l'école de la relation et tu fais des conférences sur la vulnérabilité. Alors quand je te vois, Mathieu, t'es grand, t'es fort, t'es costaud. Je trouve ça d'autant plus touchant de pouvoir parler de la vulnérabilité. C'est quoi ton rapport à la vulnérabilité dans ta vie ? Qu'est-ce qui fait que tu fais des conférences aujourd'hui sur la vulnérabilité ?

  • Speaker #1

    Mon rapport à la vulnérabilité, il s'est fait en deux temps. Un premier temps qui a duré quand même 40 ans de ma vie où je m'en suis coupé, où j'ai prétendu, où j'ai pensé être invulnérable, insensible, de par les injonctions que j'avais reçues de mon éducation, de la société, du groupe de copains avec qui j'ai grandi. Donc pendant 40 ans, je me suis présenté dans cette carapace, ce costume d'homme étincelant, brillant, sûr de lui, viril quelque part, un peu ce mâle alpha. Peut-être de par la crise de la quarantaine, ou je ne sais pas, certainement aussi dû aux explorations que j'ai pu faire pour aller à la rencontre de moi. En fait, cette carapace a volé en éclats. Du coup, la deuxième phase, c'est que j'ai appris à accueillir cette vulnérabilité, à danser avec elle. Et du coup, ce que je dis maintenant, c'est que je ne me suis jamais senti aussi fort que depuis que j'accueille cette vulnérabilité. Et donc ça, j'ai envie d'aller comme un ambassadeur, comme un porteur de voix, transmettre mon l'esprit. mon histoire, partager mon histoire, en espérant que ça inspirera des hommes, des femmes à se débarrasser de cette carapace, parce que ça a eu des conséquences néfastes pour moi, dans le sens où j'ai pas vraiment pris soin de moi, j'ai pas pris soin des autres et de la relation que je pouvais avoir avec les autres, et j'ai pas pris soin de la nature non plus. Donc ça, ça a eu des conséquences que je juge aujourd'hui néfastes.

  • Speaker #0

    C'est quoi le lien que tu fais dans cette première phase de vie d'invulnérabilité ? C'est quoi le lien que tu fais ? Tu fais entre cette invulnérabilité et le fait de ne pas prendre soin de toi, on peut l'entendre, mais aussi des autres, de la nature. C'est quoi ce lien entre invulnérabilité et le fait de ne pas prendre soin de ce qu'il y a autour ?

  • Speaker #1

    Le lien que je fais là tout de suite, merci pour ta question, c'est un lien de positionnement en fait. Si je ne suis pas... à l'écoute de mes émotions, de mes sensations, de certaines de mes fragilités, du coup je me positionne au-dessus. Et si je me positionne au-dessus, j'ai cette position qui n'est pas alignée, et donc je ne prends pas soin de moi. C'est la même chose pour les relations, je ne me positionne pas forcément au-dessus, je ne me positionnais pas forcément au-dessus de quelqu'un qui était encore moins invulnérable que moi, mais quelqu'un qui se montrait vulnérable, du coup moi j'étais invulnérable. Donc il y avait un jeu de position en fait, c'était pas heureux. nécessairement de la domination. En tout cas, il y avait ce jeu de cette personne ressent ça, mais moi, je n'ai pas accès à ça. Et donc, du coup, je suis mieux qu'elle, puisque c'était en fait une des vertus de cette virilité verticale, d'être toujours au-dessus de l'autre, c'est je suis plus fort que l'autre. Donc, si je suis plus fort que l'autre, je ne me mets pas en lien avec l'autre. Et ça, c'est aussi le pendant dans la nature. Je suis au-dessus de la nature, donc j'utilise la nature, j'utilise les ressources, source de la nature pour mon propre bien-être, pour mon propre pouvoir, pour mon propre déploiement. Et donc, en faisant ça, je me coupais de moi, des autres et de la nature. Donc ça, c'est ma vision des choses.

  • Speaker #0

    Et tu dis, et après j'ai appris à danser avec ma vulnérabilité. Qu'est-ce qui fait que c'est possible de passer d'une phase très forte, mal alpha, tu disais invulnérable, à je peux danser aujourd'hui avec ma vulnérabilité ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est un chemin, c'est des initiations, c'est des rites de passage, c'est le fait d'avoir le courage de traverser ce qui me faisait peur, c'est le fait d'avoir de l'audace. de tenter des choses nouvelles, parce que finalement... ça ne marchait pas. Ça ne fonctionnait pas, en fait. Ça marchait sur un certain plan, parce que, comme je le disais, j'étais un peu mis sur un piédestal pour être cet homme-là. J'avais certaines facilités dans le faire, dans le posséder, dans le fait qu'on confie des missions à forte valeur ajoutée ou avec beaucoup d'enjeux, beaucoup de challenges. Certainement parce qu'il y avait un mal-être intérieur grandissant, il y avait un conflit intérieur entre les différentes parties de moi. Il se trouve que j'ai été... Je n'étais plus à l'écoute des propositions qu'on me faisait depuis longtemps, d'aller vivre telle expérience, d'aller me connecter à la nature, de me reconnecter à mes émotions. Donc ça, c'est des propositions qu'on me faisait depuis longtemps. Je restais sourd à ça, puisque de toute façon, je n'avais pas accès à mes émotions. Comment je pouvais me connecter à ça ? Ça n'existait pas.

  • Speaker #0

    Ça ne t'intéressait pas ?

  • Speaker #1

    Non. Et puis du coup, par le jeu de la vie, je dirais, j'ai eu accès à des voies d'exploration intérieure qui, petit à petit... en fait, ont contribué à ramollir cette armure, à ramollir des parties de moi qui se sont effritées et qui ont laissé passer de la lumière. Jusqu'au jour où j'ai vécu un burn-out caractérisé. Et là, c'est comme si l'armure volait en éclat.

  • Speaker #0

    Donc, une épreuve de la vie qui fait voler en éclat une armure. Un burn-out, c'est une épreuve. Et du coup, toi, un accueil d'un coup, une écoute aux propositions d'expérience. qui te mettent en lien avec qui tu es. C'est ça que tu nous partages ?

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Du coup, aujourd'hui, je vois, et c'est ce qui m'est arrivé, l'être humain axé autour de quatre dimensions. qui sont la dimension mentale, la dimension physique, la dimension émotionnelle et la dimension spirituelle. Il y a une cinquième dimension qui est un peu holistique, qui réunit ces quatre dimensions. Et moi, en tout cas, ce que j'ai fait, c'est que j'ai hypertrophié la partie mentale et la partie physique sans en prendre soin. C'est-à-dire que j'ai un esprit vif, je réfléchis vite, je trouve des solutions rapidement aux problèmes. J'avais un corps fort dont je me servais, mais je n'en prenais pas soin non plus. Et la partie émotionnelle, la partie spirituelle, je n'avais pas. accès à ça. Et du coup, danser avec la vulnérabilité, c'est danser avec ces quatre dimensions. C'est aller, m'autoriser à les explorer, à voir où j'en suis, qu'est-ce qui se passe, déjà en prendre conscience. La première phase pour amener du changement, c'est de prendre conscience de la situation dans laquelle je me trouve. Et puis, une fois que j'ai pris conscience, je peux aller, en fonction de là où j'en suis, en fonction de mes envies, de mes aptitudes, de qui m'entoure, des propositions qu'on me fait, aller et Euh... afin d'affiner le rapport que je peux avoir avec mon cerveau, avec mon corps, avec mes émotions, avec ma part spirituelle. Et donc c'est pour ça que je dis danser, parce que c'est comme une spirale qui tourne autour de ces quatre dimensions. Et puis parfois, quand je danse, ça m'arrive vraiment quand je danse dans une soirée, je marche sur les pieds de ma partenaire. Ça m'arrive où je fais un faux pas. Et ça m'arrive aussi avec la vulnérabilité. Moi, je ne veux pas du tout me montrer ou dire que ça y est, j'y suis arrivé, je sais. Non, je danse et parfois je marche sur les pieds de ma vulnérabilité ou je fais un faux pas. Il m'arrive même de retourner dans l'armure dans laquelle j'étais parce que c'est un lieu où j'ai trouvé de la sécurité quelque part. C'est un lieu que je connais. Et donc je m'autorise aussi ces erreurs de pas de danse pour reprendre cette image.

  • Speaker #0

    Et alors quand tu parles des erreurs de pas de danse, quand tu dis je marche sur ma vulnérabilité, erreur de pas de danse, J'ai pas bien compris, tu parles de quoi à ce moment-là ? C'est que tu subis quelque chose, c'est ça que tu veux dire ? Ou c'est autre chose que tu exprimes ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, ce que je veux dire, c'est que je... Par exemple, je vais dire l'émotion de la tristesse. C'est une belle émotion, elle parle de moi, elle a quelque chose à me dire. L'étymologie de émotion, c'est qui met en mouvement. Donc l'émotion, il faut la laisser passer, il faut la laisser se mettre en mouvement parce qu'elle met en mouvement quelque chose à l'intérieur de moi. Donc ça, quand je le dis comme ça, je me sens aligné, je me sens bien, mais ce n'est pas toujours évident. Il y a des moments où je vais ressentir de la tristesse et je vais avoir ce réflexe de dire, non, moi je ne suis pas triste. Non, moi je sèche mes larmes. Non, moi je ne veux pas qu'on me voit pleurer. Ça m'arrive encore. Et c'est là où je dis marcher sur les... Je n'ai pas de ma vulnérabilité. Mais puisque maintenant j'en ai conscience, je le reconnais. Il est plus facile pour moi de l'admettre et de même le dire, ça m'est arrivé il n'y a pas longtemps devant un film, je regardais un film avec mon fils, il y a une partie du film qui m'a touché et qui m'a ému aux larmes, j'ai caché mes larmes, j'ai séché mes yeux, j'ai respiré un grand coup, j'ai fait comme si de rien n'était. et puis après le film, j'en ai parlé avec mon fils en lui disant, tu sais ce qu'il s'est passé ? il s'est passé ça, et donc j'ai sans me juger, sans dire que c'est bien ou pas bien, j'ai juste admis et donc là c'est une autre façon d'aller honorer cette partie de moi et d'être dans une phase d'apprentissage continu en fait être en lien avec ma vulnérabilité c'est comme tout c'est un apprentissage, donc je fais des erreurs et ces erreurs elles me permettent de grandir elles me permettent d'ajuster mais il faut pouvoir les reconnaître

  • Speaker #0

    D'être au contact de ce qui se joue au moment où ça se joue, là en l'occurrence quand tu regardes le film avec ton fils. Qu'est-ce qui fait que tu as le réflexe de sécher tes larmes d'ailleurs à ce moment-là, tu sais ou pas ?

  • Speaker #1

    C'est le réflexe, je pense que c'est les vieilles injonctions de un garçon ça pleure pas

  • Speaker #0

    Et ça serait dangereux de pleurer devant ton fils ?

  • Speaker #1

    Alors non, ça non. Et j'ai pleuré plusieurs fois devant mon fils. Mais là, ce qui m'interpelle, c'est le fait de lui en parler derrière, de lui montrer que c'est autorisé. Là, je reprends la casquette de papa, de père, qui éduque son fils. en fonction de ses croyances, et donc je veux lui montrer que c'est autorisé ça. Je veux lui montrer que je suis retourné dans l'armure, et que je m'en suis rendu compte, et puis après on a une discussion plutôt ouverte sur qu'est-ce que ça te fait, qu'est-ce que ça me fait, etc. Mais je veux lui montrer ça.

  • Speaker #0

    Merci de le partager. Du coup, être au contact de sa vulnérabilité, c'est être, tu parlais des quatre dimensions, donc mental, corps, émotion, spirituel, et tu en as nommé une cinquième plus ou moins. Et donc, j'entends que d'être au contact de sa vulnérabilité, c'est de pouvoir danser. Et là où, peut-être, dans cette phase d'invulnérabilité, t'étais focus corps-esprit qui marchait bien et c'était facile, c'est de pouvoir aller danser aussi avec les émotions et le spirituel. Donc les émotions, t'en as un peu parlé, ça nous dit quelque chose, les émotions, ça nous met en mouvement. Souvent, ça parle de besoin, d'ailleurs. Et la part spirituelle, comment tu danses avec ?

  • Speaker #1

    Je danse avec en acceptant que je ne sais rien. Je danse avec en étant le plus ouvert possible à l'apprentissage, au voyage en fait, d'aller à l'exploration de quelle est ma place. à moi en tant qu'humain parmi les humains ? Quelle est ma place à moi, humain, dans la biosphère ? Quelle est ma place à moi, être vivant, dans la galaxie ? Et donc tout ça, c'est des questionnements qui font appel à une part invisible, une part vraiment transcendantale de quelle est ma place dans tout ça ? Alors bien sûr, là, j'ai parlé de différents niveaux, mais je pourrais en rajouter encore des niveaux. Et ça, c'est quelque chose que je m'autorise à explorer, tout en sachant que je ne sais pas, en en m'autorisant ça. Alors qu'avant, je savais. Oui, avant je savais, il fallait faire, il fallait produire, il fallait être à tel endroit, il fallait générer tant de choses, il fallait posséder tant de choses. J'étais dans cette croyance, cette fausse croyance que je savais. Et donc, danser avec ma vulnérabilité sur le champ spirituel, c'est juste me dire, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Faire danser avec tes émotions, les accueillir quelles qu'elles soient, ou prendre conscience que tu ne les accueilles pas, mais qu'elles étaient de passage. Et puis savoir qu'il y a peut-être quelque chose de plus grand, c'est ce que j'ai entendu à travers tes mots, et que tu ne sais pas. La vulnérabilité, le leadership, quel lien tu fais entre les deux ?

  • Speaker #1

    Je fais un lien assez fort, en fait. Les dernières années de ma vie en entreprise, donc j'étais manager, directeur commercial, membre de comité de direction, j'ai amené ma vulnérabilité dans l'entreprise. Et pourtant, c'est les années où j'ai eu le plus de challenges, le plus de personnes dont j'avais la responsabilité dans les équipes. dont j'avais la responsabilité, et le plus d'enjeux, non seulement en amenant cette vulnérabilité, c'est-à-dire en osant dire dans une réunion, dans un team building, dans un quarterly review, je ne sais pas, j'ai peur qu'on n'y arrive pas, j'ai pas la solution à cette situation que nous sommes en train de vivre, j'ai peur, j'ai mal, j'ai froid, je me sens mal, je ne sais pas, non seulement je crée des liens différents avec les personnes dans les... des équipes, mais en plus de ça, je créais un lien d'entraide, de collaboration, de soutien, et j'autorisais aussi les personnes de l'équipe à se montrer vulnérables. Donc par le fait de cette autorisation, par le fait de se montrer tel que je suis, c'est un peu le leadership lead by example en fait, j'ai autorisé la création de liens différents dans l'entreprise, ce qui a eu plusieurs vertus, c'est-à-dire que non seulement on était à l'objectif, tous, mais il y a eu un... Un sentiment de bien-être, d'acceptation, d'autorisation qui s'est accru, un turnover qui a été réduit à zéro, et donc ça a toutes les vertus possibles. Quand j'accompagne des managers aujourd'hui dans mon coaching, on va explorer avec eux, je les emmène s'ils le souhaitent bien sûr, le terrain de la vulnérabilité et quelle force la vulnérabilité peut avoir. en tant que leader, en tant que manager dans l'entreprise. Bien sûr, tout a sa juste place. Il ne s'agit pas d'arriver et de jouer le rôle de victime et de se plaindre toute la journée. Ce n'est pas ça, c'est un équilibre en fait. C'est une harmonie. Et comment ramener cette harmonie ? Il y a différentes façons de le faire.

  • Speaker #0

    et en tout cas ça a eu beaucoup de vertu donc la vulnérabilité dans le leadership oui, j'entends qu'elle permet du coup d'être toi d'être au service des liens, de l'authenticité dans ce que tu dis en disant j'ai peur de ça ou j'ai froid tu autorises aussi les autres à être comme ils sont et tu parlais aussi de tout dans une certaine mesure aussi au service d'une harmonie Comment tu la cultives, l'harmonie, dans ton leadership ?

  • Speaker #1

    En acceptant de me tromper, en écoutant, en écoutant ce qui se passe à l'intérieur de moi, en écoutant ce qui se passe chez l'autre, en écoutant ce qui se passe chez les autres dans un collectif, en s'autorisant à... à créer quelque chose de différent sans vraiment être sûr du résultat. Alors ça peut sembler un peu paradoxal parce que dans une entreprise, et surtout dans les directions commerciales, on est très focus résultat. Et je le sais très bien, je l'ai vécu longtemps. Mais pour moi, ce n'est pas du ou c'est du et en fait. J'aime bien dire que nous ne sommes pas des fers humains, nous sommes des êtres humains. Et dans l'entreprise, c'est encore plus vrai. Bien sûr qu'une entreprise, c'est plusieurs personnes qui collaborent pour faire quelque chose. Mais justement, je viens de le dire, Ce sont plusieurs personnes, donc ce sont plusieurs êtres humains. Donc comment ramener les valeurs intrinsèques à l'être humain au service du faire ? Et ça, je n'ai pas les recettes qui marchent dans tous les cas. En tout cas, moi, j'ai ma recette qui a très bien fonctionné. Et donc, j'ai à cœur maintenant de l'appliquer dans l'entreprise et en dehors de l'entreprise le plus souvent possible. Ça m'a tellement transformé, ça m'a tellement apporté que j'ai envie de le partager le plus régulièrement possible. et par différents canaux, par différents véhicules.

  • Speaker #0

    Alors justement, on va en parler. Tu as créé l'école de la relation. Justement, j'imagine que quand tu crées l'école de la relation, cette relation, elle est au cœur de tout. Est-ce que tu peux en dire un peu plus ?

  • Speaker #1

    Tu as tout à fait raison. Cette relation est au cœur de tout. Que ce soit au niveau subatomique, au niveau galactique, au niveau des êtres vivants. En fait, on est en relation, je suis en relation avec tout, tout le temps. Et c'est le jeu des relations qui fait qu'il y a des choses qui m'animent, il y a des choses qui me contrarient, il y a des choses qui me stimulent, il y a des choses qui me font peur, il y a des choses qui m'enthousiasment. Mon propos, c'est qu'on a beaucoup parlé du développement personnel, j'ai été un chantre du développement personnel, mais je trouve que justement le développement personnel serait axé sur la personne, sur une entité. Moi je suis maintenant plutôt défenseur du développement relationnel, et dans le développement personnel. Dans mon relationnel, il y a une part personnelle qui consiste à explorer la façon dont je me mets en relation avec moi-même. Et puis, une fois que j'explore ça, je peux me mettre en relation avec l'autre. Et puis, une fois que je suis en relation avec l'autre, je suis en relation avec l'écosystème. Et puis, une fois que je suis en relation avec l'écosystème, je peux me mettre en relation avec le monde. Donc, ce sont des cercles concentriques. C'est comme une respiration, en fait. Quand j'inspire et quand j'expire, je peux aller explorer ces différents niveaux de relations et à chaque fois me questionner, me passionner pour, tiens, qu'est-ce que me dit la relation là ? Qu'est-ce que... Je me dis le fait que je sois en face de cette personne et que ça se passe comme ça, mais qu'en même temps je pense ça, que là j'ai du jugement sur ça, et que là j'aimerais bien être ailleurs. Et juste le fait de se questionner, le fait d'être honnête avec soi-même, le fait d'être authentique, ça va autoriser la prise de conscience, et de cette prise de conscience je vais pouvoir avoir un levier pour faire bouger telle ou telle chose.

  • Speaker #0

    Et comment tu fais à ce moment-là ? Donc tu te questionnes, tu appelles un peu, un peu une prise de conscience pour que cette conscience, elle soit juste et elle ne soit pas mentale. Qu'est-ce qui fait que tu vas être à l'écoute de toi, ça part de toi-même à l'intérieur, mais que ce n'est pas quelque chose que tu vas te raconter ? Comment tu fais la différence entre ce qui est là et ce que, éventuellement, tu pourrais te raconter à propos d'eux ?

  • Speaker #1

    Parfois, je ne fais pas la différence. Et c'est comme ça. En revanche, je m'autorise à ce que ce soit un apprentissage. Je trouve qu'il y a quelque chose qui se passe quand on devient adulte, c'est qu'on s'autorise moins à le temps de l'apprentissage. Alors que quand on est enfant, tous les enfants du monde, en fait tous, depuis des dizaines, des centaines de milliers d'années, mettent plusieurs mois, voire plusieurs années à marcher. Et ça, ça se passe par 3000 chutes, je crois que c'est ça à peu près, 3000 tentatives avant de savoir marcher. Et puis quand l'enfant... marchent pour le premier pas, c'est un peu incertain, puis ils marchent tout droit, et voilà. Et puis après plusieurs années, la grande majorité, 99% des humains, marchent tout droit, sur le côté, font des pas chassés, marchent en rond, marchent en arrière, etc. Pareil pour l'apprentissage d'une langue, pareil pour apprendre un milliard de choses. Et puis, quand il s'agit d'aller à l'exploration de ses sensations, de ses émotions, là j'ai l'impression qu'on ne s'autorise plus l'apprentissage, on ne s'autorise plus le temps long. Et moi, ma croyance, c'est que le temps humain, c'est du temps long. Le temps du changement, le temps de l'apprentissage, c'est un temps long.

  • Speaker #0

    Et tu as parlé des sensations, et c'est ça que je trouve aussi intéressant. C'est-à-dire que pour ne pas être dans du bavardage intérieur, tu es au contact de tes sensations du corps. Parce que je dis ça par rapport à nos auditeurs et auditrices, c'est peut-être pas... Des fois, on veut aller au contact de soi, mais du coup, on est au contact de sa tête. Alors qu'en fait, ce qui se passe en soi, ça se passe par rapport aux sensations, par rapport au corps.

  • Speaker #1

    Alors là, j'ai une très bonne recette. La recette, c'est en un mot, ralentir. Ralentir, ça permet de ressentir. Il y a plusieurs façons de ralentir. Moi, j'utilise la cohérence cardiaque, une méthode de respiration qui consiste à avoir pendant un temps donné, un temps d'inspiration, un temps d'expiration. Je fais 20 minutes tous les jours avec 8 secondes d'inspiration, 8 secondes d'expiration. Et ça, ça me permet de ralentir, ralentir le flot de mes pensées, ralentir mon influx nerveux, ralentir mes activités. Justement, j'en parlais de l'apprentissage au fur et à mesure. Là, ça fait plusieurs années. Je suis en fait de mieux en mieux en contact avec mes... sensation. C'est-à-dire que j'attends plus spécialement d'avoir un blocage au dos pour me dire Ah tiens, il y a un truc qui se passe dans mon dos Je peux le ressentir plus tôt et donc agir plus tôt. Je peux ressentir que j'ai la peau qui est plus sensible à certains endroits qu'à d'autres. Et donc, est-ce que ça va me parler ? Est-ce que ça ne va pas me parler ? Ça, c'est ma tête qui voudrait que ça me dise quelque chose. Mais juste le fait de le ressentir, ça va me connecter à mon corps. Je peux sentir les pulsations de mon cœur qui vont être plutôt comme ça ou plutôt comme ceci. Je peux sentir mes pieds. qui sont plus ou moins ancrées dans le sol. Et donc, en fait, c'est comme une bibliothèque de ressenti que je vais enrichir au fur et à mesure que je vais ouvrir les portes de cette bibliothèque. Et donc, ma recette, c'est de ralentir. Et ça, on le voit beaucoup dans les cercles de parole aussi, même pour des gens qui ne sont pas du tout initiés à ça. Rien que le fait de ralentir. D'ailleurs, quand je facilite un cercle de parole, je m'autorise à ralentir juste le flot de mes mots, le flot de mes pensées, parce que sinon, je peux parler aussi très, très vite. Rien que le fait de ça, ça crée un espace d'autorisation pour se connecter à ses ressentis corporels ou à ses émotions.

  • Speaker #0

    Et si je suis plus connectée à mes ressentis corporels, à mes émotions, je suis plus facilement à l'écoute de l'autre, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est un autre pas, mais oui, effectivement. Je parlais des cercles de parole, donc il se passe quelque chose dans les cercles de parole qui fait que oui, je suis à l'écoute de l'autre. Parce qu'un cercle de parole parle très mal son nom. Imaginons qu'on soit dix dans un cercle, je vais parler une fois et écouter neuf fois, c'est plutôt un cercle d'écoute, et là aussi c'est un apprentissage. Ça fait dix ans que je fais des cercles de parole, j'ai accompagné plusieurs centaines de personnes, j'ai des retours de personnes qui me disent que la première fois je n'écoutais que moi, ou la première fois je m'ennuyais, ou la première fois je me demandais ce que je faisais là. Et puis au fur et à mesure, comme c'est un apprentissage, je me suis autorisé à ouvrir les portes de l'écoute intérieure, qu'est-ce qui se passe en moi quand je m'ennuie ? Qu'est-ce qui se passe en moi quand je juge ? Qu'est-ce qui se passe en moi quand j'interprète ? Et puis après, on descend. Ah tiens, la personne, en fait, quand elle parle d'elle, elle parle aussi de moi. Et donc, le fait d'écouter, ça parle de moi. Donc là, tu vois, c'est un double lien dans le rapport à l'autre. L'écoute, c'est aussi quelque chose qui est dirigé vers soi. Et je te disais ça parce que du coup, dans les salles de parole notamment, une personne a un temps d'expression. Pendant qu'elle s'exprime, elle est sûre de ne pas être coupée. coupée, et elle est sûre aussi qu'une fois qu'elle aura fini de s'exprimer, il n'y aura pas de rebond, pas de jugement, pas de dialogue, pas de débat, pas de partage de conseils. Et ça, ça autorise une ouverture à l'autre qui est radicalement différente.

  • Speaker #0

    Se sentir entendue et pas jugée, c'est aussi au service du lien.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Ce qui marche en coaching, ce qui marche dans des ateliers d'intelligence collective, ce qui marche dans la façon de se relier dans ces trois niveaux de relations dont je parlais, à soi ou à l'autre, monde, ça passe par là le lien en fait. C'est un peu couper les représentations mentales. un petit peu, en tout cas les amoindrir pour laisser les sensations et les émotions prendre leur juste place. On parle souvent d'alignement tête-coeur-corps. Moi, je parle des trois C. Le cerveau, le corps, le cœur. Comment je peux aligner ces trois ? Ça ne veut pas dire faire disparaître les pensées. C'est-à-dire leur donner leur juste place, en fait. Et donner, du coup, leur juste place au corps et sa juste place aux émotions. Leur juste place aux émotions, pardon.

  • Speaker #0

    Donner la juste place. pour permettre l'alignement et d'avoir du coup un conducteur à l'écoute de qui tu es, sans qu'il y en ait un qui parle plus fort que l'autre. Et dans tout ça, Mathieu, qu'est-ce que tu penses de l'intuition ? Parce qu'on a parlé de vulnérabilité, on a parlé de danser avec sa vulnérabilité, avec ses quatre dimensions, tu disais tête, corps, émotion, spiritualité, un petit cinquième un peu plus holistique. On parlait de la relation, de l'écoute à soi, de l'écoute à l'autre, parce que je m'écoute moi, avec un alignement aussi, avec l'expérience et avec le temps long. Je suis plus en capacité d'être dans cette écoute juste de moi, et puis j'apprends à écouter pour de vrai l'autre, au-delà des jugements, au-delà des interprétations. Dans tout ça, quelle place tu as envie de donner à l'intuition, ou quelle place tu donnes à l'intuition ?

  • Speaker #1

    Alors, je donne une place majeure à l'intuition. Est-ce que moi j'arrive à le faire ? pas tout à fait encore, parce que là aussi je suis en apprentissage. En revanche, pour moi l'intuition c'est l'expression. de canaux sensoriels auxquels j'ai accès. Donc ça peut être par la voie des émotions, par la voie du corps, des sensations, par la voie du mental aussi, et bien sûr par la voie spirituelle. Et du coup, en fait, j'ai à cœur de me dire que tout ça, ça me parle. Ça me parle de mon monde intérieur, ça me parle de ma façon de me représenter le monde, mais là il s'agit de moi donc je vais parler de ça. Et du coup l'intuition elle peut venir par, tiens il y a une idée qui arrive tout de suite. Ou tiens là je sens quand je rentre dans cette pièce que mon corps se crispe. Ou tiens, quand on me parle de tel et tel projet, il y a vraiment une ouverture, je sens mon torse s'ouvrir et des ailes se déployer dans mon dos, je le sens. Et donc, ça va être tout un apprentissage d'écouter ça, en fait. Ça ne veut pas dire que chaque fois que je sens ça, je me jette à l'eau, mais ça veut dire que progressivement, en fait, je donne sa place à ça, pour éviter justement qu'il n'y ait que des représentations mentales, que du jugement, et que certaines parties de moi qui vont s'exprimer, soit le critique, soit l'enthousiaste, il y en a plein d'autres. Et donc c'est comment j'essaye de me connecter à tout ça, et de leur donner un sens. Donc voilà, pour répondre simplement à ta question, place essentielle que je n'ai pas encore tout à fait ciselée de la juste façon.

  • Speaker #0

    Je me permets de te parler de ça parce que je le ressentais comme quelque chose de présent chez toi. Et du coup, je trouvais intéressant d'aller questionner cette place-là aussi par rapport au leadership et à l'entreprise. J'ai l'impression que l'intuition, et comment tu viens de la décrire là, elle permet aussi la créativité.

  • Speaker #1

    Oui. Elle permet la créativité, je suis entièrement d'accord. Et après, l'intuition, c'est un peu comme une enquête. C'est-à-dire que ça se teste. Et tu peux t'autoriser, je m'autorise à me tromper. Dans une équipe, j'ai l'intuition que ça, je ne suis pas seul. Alors oui, même si je suis manager ou même si je suis leader, non, ce n'est pas que moi qui prends la décision d'eux, c'est aussi un collectif. Et donc, je peux aller tester cette intuition. Je peux voir si, comment ça réagit. Je peux autoriser un dialogue ouvert. Je peux autoriser le fait que chacun se sente autorisé à dire comment ça résonne pour lui. Et au fur et à mesure, ça va prendre sa place. alors après peut-être que ça sera juste mon intuition auquel concerne pas l'équipe donc je pourrais m'asseoir dessus ou ça sera vraiment, elle sera très forte donc même s'il y a une petite résistance je vais leur proposer est-ce que vous serez d'accord si on tente ça pendant deux semaines, trois mois six mois et puis on voit sur la base de tel et tel critère ou sur la base de telle et telle observation si on continue ou si on arrête mais du coup je le fais ensemble mais basé sur mes intuitions et je vais du coup aussi autoriser les personnes de l'équipe à avoir leur intuition et à les partager.

  • Speaker #0

    Donc, en quelque sorte, c'est en lien aussi avec l'écoute de soir.

  • Speaker #1

    Mais oui, et c'est essentiel en entreprise. S'il y avait une méthode, une technique qui marchait à tous les coups, ça se saurait. Elle aurait été inventée et puis on serait tous, toutes les entreprises du monde seraient hyper successfulles, là où elles ont décidé d'aller, en rendant heureux non seulement les collaborateurs mais leurs parties prenantes, fournisseurs, clés. clients, investisseurs, je ne sais pas, ça n'existe pas.

  • Speaker #0

    Donc il faut bien ramener quelque chose de différent, il faut bien amener la dimension humaine. Et la dimension humaine, j'en suis convaincu, elle ne se passe pas non plus en appliquant des techniques et des méthodes qui sont supposées être les méthodes idéales. Ça n'existe pas. Comment je fais avec le vivant ? Comment je fais avec ce qui est là ? Comment je fais avec tout ce qui est là, en fait, et tout ce dont on a parlé ?

  • Speaker #1

    Et c'est riche !

  • Speaker #0

    Et c'est riche, et tant mieux ! Et comment je m'autorise à me tromper, aussi ? Si j'autorise l'erreur, je autorise l'apprentissage. Moi, dans les équipes dont j'avais la responsabilité, je disais à des commerciaux, trompez-vous le plus souvent possible et le plus vite possible. C'est comme ça qu'on va apprendre ensemble. En autorisant l'erreur, on s'autorise à grandir, à apprendre et à trouver la juste voie dans le contexte qui était celui de l'époque. Un contexte particulier, je veux dire.

  • Speaker #1

    Être un leader qui invite au fait d'oser se tromper. Ça ouvre pas mal d'autorisations, c'est le cas de le dire. Qu'est-ce que ça permet exactement ?

  • Speaker #0

    Ça permet d'accueillir ce qui est là. Moi, j'ai un vrai problème avec... Alors, j'ai beaucoup évolué dans des start-up qui s'appellent des scale-up, c'est-à-dire qu'il fallait faire l'hypercroissance, donc x5, x10 chaque année. Et j'avais vraiment un problème avec cette supercherie où tout le monde arrivait le matin en disant Ouais, je suis à fond, on est les meilleurs, et c'est génial ! Tous les matins de l'année. Donc non, je n'y crois pas. pas un seul instant en fait. Et de la même façon que, non, on ne s'est pas trompé en fait, on a fait ceci ou fait cela. Et tout ça, c'est beaucoup d'énergie, beaucoup de temps mis au service de quelque chose qui n'est pas harmonieux en fait, qui ne tient pas compte du vivant. Donc comment faire pour que ça se fasse différemment ? C'est en acceptant les émotions telles qu'elles sont, le fait que mon top sales, il puisse se sentir en ce moment démotivé, perdu, qui... Il n'y a pas les recettes ou la recette pour pouvoir traverser un problème qu'il rencontre tout de suite. Donc c'est d'autoriser ça et puis c'est de lui donner la possibilité de se tromper. Parce que sinon c'est beaucoup trop de pression. Non, tu n'as pas le droit à l'erreur. Ça ne veut rien dire en fait. Donc l'autoriser à se tromper, en plus de ça, ça ne lui donne pas la possibilité évidemment de faire n'importe quoi, n'importe quand. Mais en tout cas, ça lui autorise à tester les choses nouvelles et à reconnaître que tiens, là, ce n'est pas forcément la meilleure chose. chose à faire, voilà quelles conséquences ça a eu, voilà comment je pourrais faire les choses différemment, et du coup, pas à pas, comme un cheminement, construire sa propre voie à lui, ou sa propre voie à elle, et que chacun, à travers le fait d'explorer et de trouver sa propre voie, trouve une harmonie commune qui fasse qu'on arrive là où on veut arriver, mais en étant plus serein, en étant plus respecté, en se respectant plus, en étant plus ouvert à ce qu'est le monde et à ce qu'est la vie, tu vois,

  • Speaker #1

    On parle là un peu des vertus de l'échec dans ta propre expérience, est-ce que tu as souvenir d'un échec qui t'a permis quelque chose de beaucoup plus grand ?

  • Speaker #0

    Le fait de ne pas avoir écouté mon corps ? En fait, au moment où il y avait une vraie distance entre ce que je pensais être bien et ce qui était bien pour moi, il y a une vraie distance intérieure. J'étais dans l'entreprise, tout se passait bien, très bonne réputation, des bons salaires, des équipes de plus en plus nombreuses. J'allais à New York une fois par mois, j'allais en Europe tout le temps. Sur un plan, en tout cas, ça se passait très bien, mais à l'intérieur, ça se passait très mal. Le plan,

  • Speaker #1

    c'est celui de la vie ? Sur le plan de la vitrine, quand tu dis sur un plan.

  • Speaker #0

    Sur le plan de la vitrine, sur le plan de ce qui était attendu, de ce que je pensais être attendu. Donc ça, ça se passait très bien, mais sur le plan intérieur, très mal. Et du coup, mon corps s'est rappelé à moi. Au début, c'était un peu de migraine, c'était des insomnies, c'était des douleurs dans le dos. Moi, comme je n'étais pas du tout attentif à mon corps et pas du tout attentif à ce qu'il me disait, je prenais du Doliprane ou je prenais des somnifères. Donc je traitais le symptôme sans m'intéresser à la cause. Et restant sourd à ce que mon corps me disait, il a parlé de plus en plus fort. Jusqu'à ce qu'il éclate, en fait. donc on pourrait dire que c'est une erreur je considère ça comme une erreur de ne pas avoir écouté mon corps et ça m'a amené dans des situations très inconfortables mais du coup j'ai appris de cette erreur alors ça ne veut pas dire qu'aujourd'hui j'écoute mon corps tout le temps, quoi qu'il arrive mais j'ai conscience qu'il me dit quelque chose, en fait le corps il est toujours dans l'instant présent il n'est jamais dans le futur, jamais dans le passé et il parle tous les jours

  • Speaker #1

    Tu veux dire que cette expérience douloureuse que tu avais aussi un petit peu nommée au départ elle t'a permis de te mettre en connexion de toi et un peu

  • Speaker #0

    dans ce que j'entends en ouverture de conscience tout à fait mais des erreurs je le répète j'en fais tous les jours et tant mieux et j'espère en faire tous les jours de ma vie ça libère aussi Ben oui, ça libère, et puis encore une fois, c'est comme ça que j'apprends. Et moi, j'ai envie d'être sur cette voie d'apprentissage, sur différents plans, toute ma vie, jusqu'au dernier jour, en fait. c'est ce qui m'anime, c'est ce qui me motive, c'est ce qui me stimule. Et il y a tellement de plans, en plus, que je suis souvent servi, je dirais.

  • Speaker #1

    Il y a de quoi faire. Du coup, merci de partager. J'entends et je ressens ce leadership qui s'autorise à la vulnérabilité, qui est en authenticité, qui permet aussi d'aller connecter, d'être en conscience, et puis qui autorise les erreurs. Merci pour ça, Mathieu. J'ai envie de te poser une petite question un peu rituelle. Est-ce qu'il y a quelqu'un dans ta vie qui t'a inspiré dans ta façon d'être à la vie ?

  • Speaker #0

    Je dois choisir une seule personne ?

  • Speaker #1

    Non, tu peux en donner plusieurs ou zéro d'ailleurs, c'est comme tu veux.

  • Speaker #0

    Je choisirais mon fils là, tout de suite. Il m'a inspiré le fait d'être dans la transmission. Et pour être dans la transmission, indépendamment de l'amour inconditionnel, mais pour être dans la transmission, ça m'a incité à me questionner en fait, sur ce qui était juste. Pas sur ce que je voulais moi absolument obtenir. Sur ce qui était juste par rapport à un être humain, un être vivant, qui grandit, qui apprend à se connaître, qui apprend à connaître les autres, à explorer les relations avec les autres, qui maintenant, il a 15 ans, cherche sa place dans le monde, Et du coup, cet apprentissage, c'est comme un guide où je l'autorise évidemment à faire ses erreurs. Il a le droit le plus souvent possible. Il a le droit d'avoir accès à ses émotions. C'est jamais dangereux, c'est toujours bienvenu. Il a le droit d'être enthousiaste. Il a le droit de ne pas être enthousiaste. Il a le droit de faire la gueule. Il a le droit, en fait, c'est l'autorisation tout en lui donnant un cadre de sécurité, un cadre d'accueil, de l'amour inconditionnel. Donc ça, c'est quelque chose qui m'inspire beaucoup.

  • Speaker #1

    Être dans le juste.

  • Speaker #0

    Tant que faire se peut.

  • Speaker #1

    Alors, je vais te proposer un petit voyage, Mathieu. Je vais te proposer de fermer les yeux, de pouvoir décroiser tes jambes et de mettre les mains sur ton cœur. Je vais t'inviter à voyager. Voyager en 2035. Et t'as une baguette magique. Tu peux prendre une grande inspiration. On est en 2035, qu'est-ce qui fait battre ton cœur ?

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose qui m'est venu, l'intuition, donc je vais attraper cette idée tout de suite, sans réfléchir. C'est que la Révolution Bleue ait eu lieu. Alors, je vais donner juste un peu de contexte. La Révolution Bleue, c'est un rêve qui est porté par un ami qui s'appelle Jean-Pierre Gou, qui dit qu'en gros, l'humanité est en transformation, l'humanité est arrivée à une phase de croissance. L'humanité en tant qu'organisme, comme un adolescent qui voit son corps grandir, qui voit un flux d'hormones arriver dans son corps, et qui donc est en évolution, en transformation. Et donc l'humanité est en transformation, et qu'une des clés pour réussir cette transformation, c'est l'amour. Et donc ça me parle beaucoup. Vive la révolution bleue. Et donc mon rêve dans 11 ans, c'est que cette révolution bleue soit initiée, soit portée par des enfants. ambassadeur dont je ferai partie, dont je fais déjà partie, parce que ça peut vraiment sembler cucu de dire comme ça et très naïf, mais l'amour, c'est la clé. pas l'amour bête, l'amour de ce qui est, l'amour de ce qui n'est pas, l'amour de ce que j'ai, l'amour de ce que je n'ai pas, l'amour de ce que j'aime chez moi, l'amour de ce que je n'aime pas chez l'autre, l'amour de ce que je n'aime pas chez moi. L'amour, en fait. L'acceptation, la non-dualité.

  • Speaker #1

    Et l'interconnexion aussi, de tous les êtres comme étant un peu des cellules dans mon corps, d'être tous ces êtres interconnectés sur cette planète bleue, je crois que c'est ça l'idée de Jean-Pierre.

  • Speaker #0

    Quand nous sommes interconnectés.

  • Speaker #1

    Merci, merci. Alors plein de cœur bleu.

  • Speaker #0

    Plein de cœur bleu.

  • Speaker #1

    Pour la Révolution Bleue, merci de nous avoir fait voyager dans la Révolution Bleue, Mathieu.

  • Speaker #0

    Merci à toi Stéphanie, merci pour cette magnifique invitation.

  • Speaker #1

    Merci à toi. Si vous avez aimé ce podcast, vous pouvez favoriser sa diffusion en lui donnant 5 étoiles sur Apple Podcasts. Et puis, vous pouvez bien sûr vous abonner sur toutes les plateformes Spotify, Apple Podcasts ou toutes autres plateformes que vous souhaitez. A bientôt sur Sois, Vie, Aime.

Description

Dans cet épisode, Mathieu nous partage son expérience professionnelle, son rapport au leadership, au management. 

Il nous confie aussi comment son chemin de vie l’a amené à changer de posture au travail et dans la vie. 

Lui, l'homme fort, celui qui brille, à qui tout réussit. Il brille tant, qu’il court et il court tant, qu’il en oublie de s’écouter pour de vrai. Finalement, à force de tirer, l'élastique finit par casser. L’armure vole en éclat. Burn Out. Première partie.


A partir de là, la vulnérabilité s’invite dans sa vie. C’est un chemin d’initiations, de rites de passage, de traversée des peurs, de courage et d’audace qui vont lui permettre d’apprendre à danser avec la vulnérabilité. 


Il parle de danse, car il visualise une spirale autour de 4 dimensions, qui sont les dimensions mentales, physiques, émotionnelles, spirituelles. Il y en a une cinquième, plus holistique. 

Si il avait hypertrophié les dimensions mentales grâce à un esprit vif et physiques grâce à un corps fort, il n’avait pas réellement accès aux autres dimensions.  

Il va apprendre à aller au contact de ses émotions, apprendre à écouter son corps, apprendre à savoir qu’il ne sait pas … 

Il va s’ouvrir à cette danse, percevoir sa force en traversant sa vulnérabilité.

Et parfois, comme en danse, il peut aussi se prendre les pieds dans le tapis. Et c’est ok. Car apprendre, c’est tomber et se relever. 


En entreprise, dans ses directions commerciales, Mathieu a su laisser exprimer sa vulnérabilité, ce qui lui a permis d’être dans l'authenticité, de créer de nouveaux liens, et d’incarner un leadership par l’exemple, oser, se tromper, réessayer, ne pas savoir et réessayer, créer et cocréer. 


Aujourd'hui, Mathieu est coach, il a cofondé Kalima, une formation aux cercles de parole et il a créé l’école de la relation.  

Il met la relation au cœur de tout, car comme il le dit , nous sommes en relation avec tout, tout le temps, avec soi d’abord, avec l’autre, avec son écosystème et le monde.  Il est un défenseur du développement relationnel. 


Mathieu danse donc avec sa vulnérabilité. Et vous, avez-vous envie de danser ?



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et tous, je suis Stéphanie Pelleret-Delga. Vous écoutez le podcast Sois, vis, aime Osez un leadership authentique et inspirant, au service de soi, des autres, de son écosystème et du vivant. Toutes les deux semaines, je reçois des dirigeantes, dirigeants, experts, expertes, entrepreneurs, entrepreneuses qui ont fait ce chemin entre vulnérabilité et puissance, qui ouvrent leur cœur et partagent leurs expériences professionnelles les plus personnelles. Par leur parcours et personnalité, ils, elles, sèment des graines sources d'inspiration. Et vous ? Quelles graines avez-vous envie de semer ? Quel leadership souhaitez-vous incarner ? À mon micro, aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Mathieu Thaumé. Bonjour Mathieu, bienvenue dans SoaviM.

  • Speaker #1

    Bonjour Stéphanie, merci pour ton invitation.

  • Speaker #0

    Merci à toi, merci d'être là. Nous enregistrons aujourd'hui Mathieu dans mon salon, transformé en studio pour l'occasion, après une petite marche dans la forêt. Je vais parler un peu de toi Mathieu, tu as un parcours, j'ai envie de dire, riche de plusieurs vies. Tu as 20 ans d'expérience en entreprise, tu as notamment été consultant, tu as aussi été à la tête de direction commerciale et aujourd'hui tu es coach. Tu as cofondé Calima, une formation dédiée à la facilitation de cercles. Tu participes à la convention des entreprises pour le climat Nouveaux Imaginaires, tu viens de créer l'école de la relation et tu fais des conférences sur la vulnérabilité. Alors quand je te vois, Mathieu, t'es grand, t'es fort, t'es costaud. Je trouve ça d'autant plus touchant de pouvoir parler de la vulnérabilité. C'est quoi ton rapport à la vulnérabilité dans ta vie ? Qu'est-ce qui fait que tu fais des conférences aujourd'hui sur la vulnérabilité ?

  • Speaker #1

    Mon rapport à la vulnérabilité, il s'est fait en deux temps. Un premier temps qui a duré quand même 40 ans de ma vie où je m'en suis coupé, où j'ai prétendu, où j'ai pensé être invulnérable, insensible, de par les injonctions que j'avais reçues de mon éducation, de la société, du groupe de copains avec qui j'ai grandi. Donc pendant 40 ans, je me suis présenté dans cette carapace, ce costume d'homme étincelant, brillant, sûr de lui, viril quelque part, un peu ce mâle alpha. Peut-être de par la crise de la quarantaine, ou je ne sais pas, certainement aussi dû aux explorations que j'ai pu faire pour aller à la rencontre de moi. En fait, cette carapace a volé en éclats. Du coup, la deuxième phase, c'est que j'ai appris à accueillir cette vulnérabilité, à danser avec elle. Et du coup, ce que je dis maintenant, c'est que je ne me suis jamais senti aussi fort que depuis que j'accueille cette vulnérabilité. Et donc ça, j'ai envie d'aller comme un ambassadeur, comme un porteur de voix, transmettre mon l'esprit. mon histoire, partager mon histoire, en espérant que ça inspirera des hommes, des femmes à se débarrasser de cette carapace, parce que ça a eu des conséquences néfastes pour moi, dans le sens où j'ai pas vraiment pris soin de moi, j'ai pas pris soin des autres et de la relation que je pouvais avoir avec les autres, et j'ai pas pris soin de la nature non plus. Donc ça, ça a eu des conséquences que je juge aujourd'hui néfastes.

  • Speaker #0

    C'est quoi le lien que tu fais dans cette première phase de vie d'invulnérabilité ? C'est quoi le lien que tu fais ? Tu fais entre cette invulnérabilité et le fait de ne pas prendre soin de toi, on peut l'entendre, mais aussi des autres, de la nature. C'est quoi ce lien entre invulnérabilité et le fait de ne pas prendre soin de ce qu'il y a autour ?

  • Speaker #1

    Le lien que je fais là tout de suite, merci pour ta question, c'est un lien de positionnement en fait. Si je ne suis pas... à l'écoute de mes émotions, de mes sensations, de certaines de mes fragilités, du coup je me positionne au-dessus. Et si je me positionne au-dessus, j'ai cette position qui n'est pas alignée, et donc je ne prends pas soin de moi. C'est la même chose pour les relations, je ne me positionne pas forcément au-dessus, je ne me positionnais pas forcément au-dessus de quelqu'un qui était encore moins invulnérable que moi, mais quelqu'un qui se montrait vulnérable, du coup moi j'étais invulnérable. Donc il y avait un jeu de position en fait, c'était pas heureux. nécessairement de la domination. En tout cas, il y avait ce jeu de cette personne ressent ça, mais moi, je n'ai pas accès à ça. Et donc, du coup, je suis mieux qu'elle, puisque c'était en fait une des vertus de cette virilité verticale, d'être toujours au-dessus de l'autre, c'est je suis plus fort que l'autre. Donc, si je suis plus fort que l'autre, je ne me mets pas en lien avec l'autre. Et ça, c'est aussi le pendant dans la nature. Je suis au-dessus de la nature, donc j'utilise la nature, j'utilise les ressources, source de la nature pour mon propre bien-être, pour mon propre pouvoir, pour mon propre déploiement. Et donc, en faisant ça, je me coupais de moi, des autres et de la nature. Donc ça, c'est ma vision des choses.

  • Speaker #0

    Et tu dis, et après j'ai appris à danser avec ma vulnérabilité. Qu'est-ce qui fait que c'est possible de passer d'une phase très forte, mal alpha, tu disais invulnérable, à je peux danser aujourd'hui avec ma vulnérabilité ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est un chemin, c'est des initiations, c'est des rites de passage, c'est le fait d'avoir le courage de traverser ce qui me faisait peur, c'est le fait d'avoir de l'audace. de tenter des choses nouvelles, parce que finalement... ça ne marchait pas. Ça ne fonctionnait pas, en fait. Ça marchait sur un certain plan, parce que, comme je le disais, j'étais un peu mis sur un piédestal pour être cet homme-là. J'avais certaines facilités dans le faire, dans le posséder, dans le fait qu'on confie des missions à forte valeur ajoutée ou avec beaucoup d'enjeux, beaucoup de challenges. Certainement parce qu'il y avait un mal-être intérieur grandissant, il y avait un conflit intérieur entre les différentes parties de moi. Il se trouve que j'ai été... Je n'étais plus à l'écoute des propositions qu'on me faisait depuis longtemps, d'aller vivre telle expérience, d'aller me connecter à la nature, de me reconnecter à mes émotions. Donc ça, c'est des propositions qu'on me faisait depuis longtemps. Je restais sourd à ça, puisque de toute façon, je n'avais pas accès à mes émotions. Comment je pouvais me connecter à ça ? Ça n'existait pas.

  • Speaker #0

    Ça ne t'intéressait pas ?

  • Speaker #1

    Non. Et puis du coup, par le jeu de la vie, je dirais, j'ai eu accès à des voies d'exploration intérieure qui, petit à petit... en fait, ont contribué à ramollir cette armure, à ramollir des parties de moi qui se sont effritées et qui ont laissé passer de la lumière. Jusqu'au jour où j'ai vécu un burn-out caractérisé. Et là, c'est comme si l'armure volait en éclat.

  • Speaker #0

    Donc, une épreuve de la vie qui fait voler en éclat une armure. Un burn-out, c'est une épreuve. Et du coup, toi, un accueil d'un coup, une écoute aux propositions d'expérience. qui te mettent en lien avec qui tu es. C'est ça que tu nous partages ?

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Du coup, aujourd'hui, je vois, et c'est ce qui m'est arrivé, l'être humain axé autour de quatre dimensions. qui sont la dimension mentale, la dimension physique, la dimension émotionnelle et la dimension spirituelle. Il y a une cinquième dimension qui est un peu holistique, qui réunit ces quatre dimensions. Et moi, en tout cas, ce que j'ai fait, c'est que j'ai hypertrophié la partie mentale et la partie physique sans en prendre soin. C'est-à-dire que j'ai un esprit vif, je réfléchis vite, je trouve des solutions rapidement aux problèmes. J'avais un corps fort dont je me servais, mais je n'en prenais pas soin non plus. Et la partie émotionnelle, la partie spirituelle, je n'avais pas. accès à ça. Et du coup, danser avec la vulnérabilité, c'est danser avec ces quatre dimensions. C'est aller, m'autoriser à les explorer, à voir où j'en suis, qu'est-ce qui se passe, déjà en prendre conscience. La première phase pour amener du changement, c'est de prendre conscience de la situation dans laquelle je me trouve. Et puis, une fois que j'ai pris conscience, je peux aller, en fonction de là où j'en suis, en fonction de mes envies, de mes aptitudes, de qui m'entoure, des propositions qu'on me fait, aller et Euh... afin d'affiner le rapport que je peux avoir avec mon cerveau, avec mon corps, avec mes émotions, avec ma part spirituelle. Et donc c'est pour ça que je dis danser, parce que c'est comme une spirale qui tourne autour de ces quatre dimensions. Et puis parfois, quand je danse, ça m'arrive vraiment quand je danse dans une soirée, je marche sur les pieds de ma partenaire. Ça m'arrive où je fais un faux pas. Et ça m'arrive aussi avec la vulnérabilité. Moi, je ne veux pas du tout me montrer ou dire que ça y est, j'y suis arrivé, je sais. Non, je danse et parfois je marche sur les pieds de ma vulnérabilité ou je fais un faux pas. Il m'arrive même de retourner dans l'armure dans laquelle j'étais parce que c'est un lieu où j'ai trouvé de la sécurité quelque part. C'est un lieu que je connais. Et donc je m'autorise aussi ces erreurs de pas de danse pour reprendre cette image.

  • Speaker #0

    Et alors quand tu parles des erreurs de pas de danse, quand tu dis je marche sur ma vulnérabilité, erreur de pas de danse, J'ai pas bien compris, tu parles de quoi à ce moment-là ? C'est que tu subis quelque chose, c'est ça que tu veux dire ? Ou c'est autre chose que tu exprimes ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, ce que je veux dire, c'est que je... Par exemple, je vais dire l'émotion de la tristesse. C'est une belle émotion, elle parle de moi, elle a quelque chose à me dire. L'étymologie de émotion, c'est qui met en mouvement. Donc l'émotion, il faut la laisser passer, il faut la laisser se mettre en mouvement parce qu'elle met en mouvement quelque chose à l'intérieur de moi. Donc ça, quand je le dis comme ça, je me sens aligné, je me sens bien, mais ce n'est pas toujours évident. Il y a des moments où je vais ressentir de la tristesse et je vais avoir ce réflexe de dire, non, moi je ne suis pas triste. Non, moi je sèche mes larmes. Non, moi je ne veux pas qu'on me voit pleurer. Ça m'arrive encore. Et c'est là où je dis marcher sur les... Je n'ai pas de ma vulnérabilité. Mais puisque maintenant j'en ai conscience, je le reconnais. Il est plus facile pour moi de l'admettre et de même le dire, ça m'est arrivé il n'y a pas longtemps devant un film, je regardais un film avec mon fils, il y a une partie du film qui m'a touché et qui m'a ému aux larmes, j'ai caché mes larmes, j'ai séché mes yeux, j'ai respiré un grand coup, j'ai fait comme si de rien n'était. et puis après le film, j'en ai parlé avec mon fils en lui disant, tu sais ce qu'il s'est passé ? il s'est passé ça, et donc j'ai sans me juger, sans dire que c'est bien ou pas bien, j'ai juste admis et donc là c'est une autre façon d'aller honorer cette partie de moi et d'être dans une phase d'apprentissage continu en fait être en lien avec ma vulnérabilité c'est comme tout c'est un apprentissage, donc je fais des erreurs et ces erreurs elles me permettent de grandir elles me permettent d'ajuster mais il faut pouvoir les reconnaître

  • Speaker #0

    D'être au contact de ce qui se joue au moment où ça se joue, là en l'occurrence quand tu regardes le film avec ton fils. Qu'est-ce qui fait que tu as le réflexe de sécher tes larmes d'ailleurs à ce moment-là, tu sais ou pas ?

  • Speaker #1

    C'est le réflexe, je pense que c'est les vieilles injonctions de un garçon ça pleure pas

  • Speaker #0

    Et ça serait dangereux de pleurer devant ton fils ?

  • Speaker #1

    Alors non, ça non. Et j'ai pleuré plusieurs fois devant mon fils. Mais là, ce qui m'interpelle, c'est le fait de lui en parler derrière, de lui montrer que c'est autorisé. Là, je reprends la casquette de papa, de père, qui éduque son fils. en fonction de ses croyances, et donc je veux lui montrer que c'est autorisé ça. Je veux lui montrer que je suis retourné dans l'armure, et que je m'en suis rendu compte, et puis après on a une discussion plutôt ouverte sur qu'est-ce que ça te fait, qu'est-ce que ça me fait, etc. Mais je veux lui montrer ça.

  • Speaker #0

    Merci de le partager. Du coup, être au contact de sa vulnérabilité, c'est être, tu parlais des quatre dimensions, donc mental, corps, émotion, spirituel, et tu en as nommé une cinquième plus ou moins. Et donc, j'entends que d'être au contact de sa vulnérabilité, c'est de pouvoir danser. Et là où, peut-être, dans cette phase d'invulnérabilité, t'étais focus corps-esprit qui marchait bien et c'était facile, c'est de pouvoir aller danser aussi avec les émotions et le spirituel. Donc les émotions, t'en as un peu parlé, ça nous dit quelque chose, les émotions, ça nous met en mouvement. Souvent, ça parle de besoin, d'ailleurs. Et la part spirituelle, comment tu danses avec ?

  • Speaker #1

    Je danse avec en acceptant que je ne sais rien. Je danse avec en étant le plus ouvert possible à l'apprentissage, au voyage en fait, d'aller à l'exploration de quelle est ma place. à moi en tant qu'humain parmi les humains ? Quelle est ma place à moi, humain, dans la biosphère ? Quelle est ma place à moi, être vivant, dans la galaxie ? Et donc tout ça, c'est des questionnements qui font appel à une part invisible, une part vraiment transcendantale de quelle est ma place dans tout ça ? Alors bien sûr, là, j'ai parlé de différents niveaux, mais je pourrais en rajouter encore des niveaux. Et ça, c'est quelque chose que je m'autorise à explorer, tout en sachant que je ne sais pas, en en m'autorisant ça. Alors qu'avant, je savais. Oui, avant je savais, il fallait faire, il fallait produire, il fallait être à tel endroit, il fallait générer tant de choses, il fallait posséder tant de choses. J'étais dans cette croyance, cette fausse croyance que je savais. Et donc, danser avec ma vulnérabilité sur le champ spirituel, c'est juste me dire, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Faire danser avec tes émotions, les accueillir quelles qu'elles soient, ou prendre conscience que tu ne les accueilles pas, mais qu'elles étaient de passage. Et puis savoir qu'il y a peut-être quelque chose de plus grand, c'est ce que j'ai entendu à travers tes mots, et que tu ne sais pas. La vulnérabilité, le leadership, quel lien tu fais entre les deux ?

  • Speaker #1

    Je fais un lien assez fort, en fait. Les dernières années de ma vie en entreprise, donc j'étais manager, directeur commercial, membre de comité de direction, j'ai amené ma vulnérabilité dans l'entreprise. Et pourtant, c'est les années où j'ai eu le plus de challenges, le plus de personnes dont j'avais la responsabilité dans les équipes. dont j'avais la responsabilité, et le plus d'enjeux, non seulement en amenant cette vulnérabilité, c'est-à-dire en osant dire dans une réunion, dans un team building, dans un quarterly review, je ne sais pas, j'ai peur qu'on n'y arrive pas, j'ai pas la solution à cette situation que nous sommes en train de vivre, j'ai peur, j'ai mal, j'ai froid, je me sens mal, je ne sais pas, non seulement je crée des liens différents avec les personnes dans les... des équipes, mais en plus de ça, je créais un lien d'entraide, de collaboration, de soutien, et j'autorisais aussi les personnes de l'équipe à se montrer vulnérables. Donc par le fait de cette autorisation, par le fait de se montrer tel que je suis, c'est un peu le leadership lead by example en fait, j'ai autorisé la création de liens différents dans l'entreprise, ce qui a eu plusieurs vertus, c'est-à-dire que non seulement on était à l'objectif, tous, mais il y a eu un... Un sentiment de bien-être, d'acceptation, d'autorisation qui s'est accru, un turnover qui a été réduit à zéro, et donc ça a toutes les vertus possibles. Quand j'accompagne des managers aujourd'hui dans mon coaching, on va explorer avec eux, je les emmène s'ils le souhaitent bien sûr, le terrain de la vulnérabilité et quelle force la vulnérabilité peut avoir. en tant que leader, en tant que manager dans l'entreprise. Bien sûr, tout a sa juste place. Il ne s'agit pas d'arriver et de jouer le rôle de victime et de se plaindre toute la journée. Ce n'est pas ça, c'est un équilibre en fait. C'est une harmonie. Et comment ramener cette harmonie ? Il y a différentes façons de le faire.

  • Speaker #0

    et en tout cas ça a eu beaucoup de vertu donc la vulnérabilité dans le leadership oui, j'entends qu'elle permet du coup d'être toi d'être au service des liens, de l'authenticité dans ce que tu dis en disant j'ai peur de ça ou j'ai froid tu autorises aussi les autres à être comme ils sont et tu parlais aussi de tout dans une certaine mesure aussi au service d'une harmonie Comment tu la cultives, l'harmonie, dans ton leadership ?

  • Speaker #1

    En acceptant de me tromper, en écoutant, en écoutant ce qui se passe à l'intérieur de moi, en écoutant ce qui se passe chez l'autre, en écoutant ce qui se passe chez les autres dans un collectif, en s'autorisant à... à créer quelque chose de différent sans vraiment être sûr du résultat. Alors ça peut sembler un peu paradoxal parce que dans une entreprise, et surtout dans les directions commerciales, on est très focus résultat. Et je le sais très bien, je l'ai vécu longtemps. Mais pour moi, ce n'est pas du ou c'est du et en fait. J'aime bien dire que nous ne sommes pas des fers humains, nous sommes des êtres humains. Et dans l'entreprise, c'est encore plus vrai. Bien sûr qu'une entreprise, c'est plusieurs personnes qui collaborent pour faire quelque chose. Mais justement, je viens de le dire, Ce sont plusieurs personnes, donc ce sont plusieurs êtres humains. Donc comment ramener les valeurs intrinsèques à l'être humain au service du faire ? Et ça, je n'ai pas les recettes qui marchent dans tous les cas. En tout cas, moi, j'ai ma recette qui a très bien fonctionné. Et donc, j'ai à cœur maintenant de l'appliquer dans l'entreprise et en dehors de l'entreprise le plus souvent possible. Ça m'a tellement transformé, ça m'a tellement apporté que j'ai envie de le partager le plus régulièrement possible. et par différents canaux, par différents véhicules.

  • Speaker #0

    Alors justement, on va en parler. Tu as créé l'école de la relation. Justement, j'imagine que quand tu crées l'école de la relation, cette relation, elle est au cœur de tout. Est-ce que tu peux en dire un peu plus ?

  • Speaker #1

    Tu as tout à fait raison. Cette relation est au cœur de tout. Que ce soit au niveau subatomique, au niveau galactique, au niveau des êtres vivants. En fait, on est en relation, je suis en relation avec tout, tout le temps. Et c'est le jeu des relations qui fait qu'il y a des choses qui m'animent, il y a des choses qui me contrarient, il y a des choses qui me stimulent, il y a des choses qui me font peur, il y a des choses qui m'enthousiasment. Mon propos, c'est qu'on a beaucoup parlé du développement personnel, j'ai été un chantre du développement personnel, mais je trouve que justement le développement personnel serait axé sur la personne, sur une entité. Moi je suis maintenant plutôt défenseur du développement relationnel, et dans le développement personnel. Dans mon relationnel, il y a une part personnelle qui consiste à explorer la façon dont je me mets en relation avec moi-même. Et puis, une fois que j'explore ça, je peux me mettre en relation avec l'autre. Et puis, une fois que je suis en relation avec l'autre, je suis en relation avec l'écosystème. Et puis, une fois que je suis en relation avec l'écosystème, je peux me mettre en relation avec le monde. Donc, ce sont des cercles concentriques. C'est comme une respiration, en fait. Quand j'inspire et quand j'expire, je peux aller explorer ces différents niveaux de relations et à chaque fois me questionner, me passionner pour, tiens, qu'est-ce que me dit la relation là ? Qu'est-ce que... Je me dis le fait que je sois en face de cette personne et que ça se passe comme ça, mais qu'en même temps je pense ça, que là j'ai du jugement sur ça, et que là j'aimerais bien être ailleurs. Et juste le fait de se questionner, le fait d'être honnête avec soi-même, le fait d'être authentique, ça va autoriser la prise de conscience, et de cette prise de conscience je vais pouvoir avoir un levier pour faire bouger telle ou telle chose.

  • Speaker #0

    Et comment tu fais à ce moment-là ? Donc tu te questionnes, tu appelles un peu, un peu une prise de conscience pour que cette conscience, elle soit juste et elle ne soit pas mentale. Qu'est-ce qui fait que tu vas être à l'écoute de toi, ça part de toi-même à l'intérieur, mais que ce n'est pas quelque chose que tu vas te raconter ? Comment tu fais la différence entre ce qui est là et ce que, éventuellement, tu pourrais te raconter à propos d'eux ?

  • Speaker #1

    Parfois, je ne fais pas la différence. Et c'est comme ça. En revanche, je m'autorise à ce que ce soit un apprentissage. Je trouve qu'il y a quelque chose qui se passe quand on devient adulte, c'est qu'on s'autorise moins à le temps de l'apprentissage. Alors que quand on est enfant, tous les enfants du monde, en fait tous, depuis des dizaines, des centaines de milliers d'années, mettent plusieurs mois, voire plusieurs années à marcher. Et ça, ça se passe par 3000 chutes, je crois que c'est ça à peu près, 3000 tentatives avant de savoir marcher. Et puis quand l'enfant... marchent pour le premier pas, c'est un peu incertain, puis ils marchent tout droit, et voilà. Et puis après plusieurs années, la grande majorité, 99% des humains, marchent tout droit, sur le côté, font des pas chassés, marchent en rond, marchent en arrière, etc. Pareil pour l'apprentissage d'une langue, pareil pour apprendre un milliard de choses. Et puis, quand il s'agit d'aller à l'exploration de ses sensations, de ses émotions, là j'ai l'impression qu'on ne s'autorise plus l'apprentissage, on ne s'autorise plus le temps long. Et moi, ma croyance, c'est que le temps humain, c'est du temps long. Le temps du changement, le temps de l'apprentissage, c'est un temps long.

  • Speaker #0

    Et tu as parlé des sensations, et c'est ça que je trouve aussi intéressant. C'est-à-dire que pour ne pas être dans du bavardage intérieur, tu es au contact de tes sensations du corps. Parce que je dis ça par rapport à nos auditeurs et auditrices, c'est peut-être pas... Des fois, on veut aller au contact de soi, mais du coup, on est au contact de sa tête. Alors qu'en fait, ce qui se passe en soi, ça se passe par rapport aux sensations, par rapport au corps.

  • Speaker #1

    Alors là, j'ai une très bonne recette. La recette, c'est en un mot, ralentir. Ralentir, ça permet de ressentir. Il y a plusieurs façons de ralentir. Moi, j'utilise la cohérence cardiaque, une méthode de respiration qui consiste à avoir pendant un temps donné, un temps d'inspiration, un temps d'expiration. Je fais 20 minutes tous les jours avec 8 secondes d'inspiration, 8 secondes d'expiration. Et ça, ça me permet de ralentir, ralentir le flot de mes pensées, ralentir mon influx nerveux, ralentir mes activités. Justement, j'en parlais de l'apprentissage au fur et à mesure. Là, ça fait plusieurs années. Je suis en fait de mieux en mieux en contact avec mes... sensation. C'est-à-dire que j'attends plus spécialement d'avoir un blocage au dos pour me dire Ah tiens, il y a un truc qui se passe dans mon dos Je peux le ressentir plus tôt et donc agir plus tôt. Je peux ressentir que j'ai la peau qui est plus sensible à certains endroits qu'à d'autres. Et donc, est-ce que ça va me parler ? Est-ce que ça ne va pas me parler ? Ça, c'est ma tête qui voudrait que ça me dise quelque chose. Mais juste le fait de le ressentir, ça va me connecter à mon corps. Je peux sentir les pulsations de mon cœur qui vont être plutôt comme ça ou plutôt comme ceci. Je peux sentir mes pieds. qui sont plus ou moins ancrées dans le sol. Et donc, en fait, c'est comme une bibliothèque de ressenti que je vais enrichir au fur et à mesure que je vais ouvrir les portes de cette bibliothèque. Et donc, ma recette, c'est de ralentir. Et ça, on le voit beaucoup dans les cercles de parole aussi, même pour des gens qui ne sont pas du tout initiés à ça. Rien que le fait de ralentir. D'ailleurs, quand je facilite un cercle de parole, je m'autorise à ralentir juste le flot de mes mots, le flot de mes pensées, parce que sinon, je peux parler aussi très, très vite. Rien que le fait de ça, ça crée un espace d'autorisation pour se connecter à ses ressentis corporels ou à ses émotions.

  • Speaker #0

    Et si je suis plus connectée à mes ressentis corporels, à mes émotions, je suis plus facilement à l'écoute de l'autre, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est un autre pas, mais oui, effectivement. Je parlais des cercles de parole, donc il se passe quelque chose dans les cercles de parole qui fait que oui, je suis à l'écoute de l'autre. Parce qu'un cercle de parole parle très mal son nom. Imaginons qu'on soit dix dans un cercle, je vais parler une fois et écouter neuf fois, c'est plutôt un cercle d'écoute, et là aussi c'est un apprentissage. Ça fait dix ans que je fais des cercles de parole, j'ai accompagné plusieurs centaines de personnes, j'ai des retours de personnes qui me disent que la première fois je n'écoutais que moi, ou la première fois je m'ennuyais, ou la première fois je me demandais ce que je faisais là. Et puis au fur et à mesure, comme c'est un apprentissage, je me suis autorisé à ouvrir les portes de l'écoute intérieure, qu'est-ce qui se passe en moi quand je m'ennuie ? Qu'est-ce qui se passe en moi quand je juge ? Qu'est-ce qui se passe en moi quand j'interprète ? Et puis après, on descend. Ah tiens, la personne, en fait, quand elle parle d'elle, elle parle aussi de moi. Et donc, le fait d'écouter, ça parle de moi. Donc là, tu vois, c'est un double lien dans le rapport à l'autre. L'écoute, c'est aussi quelque chose qui est dirigé vers soi. Et je te disais ça parce que du coup, dans les salles de parole notamment, une personne a un temps d'expression. Pendant qu'elle s'exprime, elle est sûre de ne pas être coupée. coupée, et elle est sûre aussi qu'une fois qu'elle aura fini de s'exprimer, il n'y aura pas de rebond, pas de jugement, pas de dialogue, pas de débat, pas de partage de conseils. Et ça, ça autorise une ouverture à l'autre qui est radicalement différente.

  • Speaker #0

    Se sentir entendue et pas jugée, c'est aussi au service du lien.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Ce qui marche en coaching, ce qui marche dans des ateliers d'intelligence collective, ce qui marche dans la façon de se relier dans ces trois niveaux de relations dont je parlais, à soi ou à l'autre, monde, ça passe par là le lien en fait. C'est un peu couper les représentations mentales. un petit peu, en tout cas les amoindrir pour laisser les sensations et les émotions prendre leur juste place. On parle souvent d'alignement tête-coeur-corps. Moi, je parle des trois C. Le cerveau, le corps, le cœur. Comment je peux aligner ces trois ? Ça ne veut pas dire faire disparaître les pensées. C'est-à-dire leur donner leur juste place, en fait. Et donner, du coup, leur juste place au corps et sa juste place aux émotions. Leur juste place aux émotions, pardon.

  • Speaker #0

    Donner la juste place. pour permettre l'alignement et d'avoir du coup un conducteur à l'écoute de qui tu es, sans qu'il y en ait un qui parle plus fort que l'autre. Et dans tout ça, Mathieu, qu'est-ce que tu penses de l'intuition ? Parce qu'on a parlé de vulnérabilité, on a parlé de danser avec sa vulnérabilité, avec ses quatre dimensions, tu disais tête, corps, émotion, spiritualité, un petit cinquième un peu plus holistique. On parlait de la relation, de l'écoute à soi, de l'écoute à l'autre, parce que je m'écoute moi, avec un alignement aussi, avec l'expérience et avec le temps long. Je suis plus en capacité d'être dans cette écoute juste de moi, et puis j'apprends à écouter pour de vrai l'autre, au-delà des jugements, au-delà des interprétations. Dans tout ça, quelle place tu as envie de donner à l'intuition, ou quelle place tu donnes à l'intuition ?

  • Speaker #1

    Alors, je donne une place majeure à l'intuition. Est-ce que moi j'arrive à le faire ? pas tout à fait encore, parce que là aussi je suis en apprentissage. En revanche, pour moi l'intuition c'est l'expression. de canaux sensoriels auxquels j'ai accès. Donc ça peut être par la voie des émotions, par la voie du corps, des sensations, par la voie du mental aussi, et bien sûr par la voie spirituelle. Et du coup, en fait, j'ai à cœur de me dire que tout ça, ça me parle. Ça me parle de mon monde intérieur, ça me parle de ma façon de me représenter le monde, mais là il s'agit de moi donc je vais parler de ça. Et du coup l'intuition elle peut venir par, tiens il y a une idée qui arrive tout de suite. Ou tiens là je sens quand je rentre dans cette pièce que mon corps se crispe. Ou tiens, quand on me parle de tel et tel projet, il y a vraiment une ouverture, je sens mon torse s'ouvrir et des ailes se déployer dans mon dos, je le sens. Et donc, ça va être tout un apprentissage d'écouter ça, en fait. Ça ne veut pas dire que chaque fois que je sens ça, je me jette à l'eau, mais ça veut dire que progressivement, en fait, je donne sa place à ça, pour éviter justement qu'il n'y ait que des représentations mentales, que du jugement, et que certaines parties de moi qui vont s'exprimer, soit le critique, soit l'enthousiaste, il y en a plein d'autres. Et donc c'est comment j'essaye de me connecter à tout ça, et de leur donner un sens. Donc voilà, pour répondre simplement à ta question, place essentielle que je n'ai pas encore tout à fait ciselée de la juste façon.

  • Speaker #0

    Je me permets de te parler de ça parce que je le ressentais comme quelque chose de présent chez toi. Et du coup, je trouvais intéressant d'aller questionner cette place-là aussi par rapport au leadership et à l'entreprise. J'ai l'impression que l'intuition, et comment tu viens de la décrire là, elle permet aussi la créativité.

  • Speaker #1

    Oui. Elle permet la créativité, je suis entièrement d'accord. Et après, l'intuition, c'est un peu comme une enquête. C'est-à-dire que ça se teste. Et tu peux t'autoriser, je m'autorise à me tromper. Dans une équipe, j'ai l'intuition que ça, je ne suis pas seul. Alors oui, même si je suis manager ou même si je suis leader, non, ce n'est pas que moi qui prends la décision d'eux, c'est aussi un collectif. Et donc, je peux aller tester cette intuition. Je peux voir si, comment ça réagit. Je peux autoriser un dialogue ouvert. Je peux autoriser le fait que chacun se sente autorisé à dire comment ça résonne pour lui. Et au fur et à mesure, ça va prendre sa place. alors après peut-être que ça sera juste mon intuition auquel concerne pas l'équipe donc je pourrais m'asseoir dessus ou ça sera vraiment, elle sera très forte donc même s'il y a une petite résistance je vais leur proposer est-ce que vous serez d'accord si on tente ça pendant deux semaines, trois mois six mois et puis on voit sur la base de tel et tel critère ou sur la base de telle et telle observation si on continue ou si on arrête mais du coup je le fais ensemble mais basé sur mes intuitions et je vais du coup aussi autoriser les personnes de l'équipe à avoir leur intuition et à les partager.

  • Speaker #0

    Donc, en quelque sorte, c'est en lien aussi avec l'écoute de soir.

  • Speaker #1

    Mais oui, et c'est essentiel en entreprise. S'il y avait une méthode, une technique qui marchait à tous les coups, ça se saurait. Elle aurait été inventée et puis on serait tous, toutes les entreprises du monde seraient hyper successfulles, là où elles ont décidé d'aller, en rendant heureux non seulement les collaborateurs mais leurs parties prenantes, fournisseurs, clés. clients, investisseurs, je ne sais pas, ça n'existe pas.

  • Speaker #0

    Donc il faut bien ramener quelque chose de différent, il faut bien amener la dimension humaine. Et la dimension humaine, j'en suis convaincu, elle ne se passe pas non plus en appliquant des techniques et des méthodes qui sont supposées être les méthodes idéales. Ça n'existe pas. Comment je fais avec le vivant ? Comment je fais avec ce qui est là ? Comment je fais avec tout ce qui est là, en fait, et tout ce dont on a parlé ?

  • Speaker #1

    Et c'est riche !

  • Speaker #0

    Et c'est riche, et tant mieux ! Et comment je m'autorise à me tromper, aussi ? Si j'autorise l'erreur, je autorise l'apprentissage. Moi, dans les équipes dont j'avais la responsabilité, je disais à des commerciaux, trompez-vous le plus souvent possible et le plus vite possible. C'est comme ça qu'on va apprendre ensemble. En autorisant l'erreur, on s'autorise à grandir, à apprendre et à trouver la juste voie dans le contexte qui était celui de l'époque. Un contexte particulier, je veux dire.

  • Speaker #1

    Être un leader qui invite au fait d'oser se tromper. Ça ouvre pas mal d'autorisations, c'est le cas de le dire. Qu'est-ce que ça permet exactement ?

  • Speaker #0

    Ça permet d'accueillir ce qui est là. Moi, j'ai un vrai problème avec... Alors, j'ai beaucoup évolué dans des start-up qui s'appellent des scale-up, c'est-à-dire qu'il fallait faire l'hypercroissance, donc x5, x10 chaque année. Et j'avais vraiment un problème avec cette supercherie où tout le monde arrivait le matin en disant Ouais, je suis à fond, on est les meilleurs, et c'est génial ! Tous les matins de l'année. Donc non, je n'y crois pas. pas un seul instant en fait. Et de la même façon que, non, on ne s'est pas trompé en fait, on a fait ceci ou fait cela. Et tout ça, c'est beaucoup d'énergie, beaucoup de temps mis au service de quelque chose qui n'est pas harmonieux en fait, qui ne tient pas compte du vivant. Donc comment faire pour que ça se fasse différemment ? C'est en acceptant les émotions telles qu'elles sont, le fait que mon top sales, il puisse se sentir en ce moment démotivé, perdu, qui... Il n'y a pas les recettes ou la recette pour pouvoir traverser un problème qu'il rencontre tout de suite. Donc c'est d'autoriser ça et puis c'est de lui donner la possibilité de se tromper. Parce que sinon c'est beaucoup trop de pression. Non, tu n'as pas le droit à l'erreur. Ça ne veut rien dire en fait. Donc l'autoriser à se tromper, en plus de ça, ça ne lui donne pas la possibilité évidemment de faire n'importe quoi, n'importe quand. Mais en tout cas, ça lui autorise à tester les choses nouvelles et à reconnaître que tiens, là, ce n'est pas forcément la meilleure chose. chose à faire, voilà quelles conséquences ça a eu, voilà comment je pourrais faire les choses différemment, et du coup, pas à pas, comme un cheminement, construire sa propre voie à lui, ou sa propre voie à elle, et que chacun, à travers le fait d'explorer et de trouver sa propre voie, trouve une harmonie commune qui fasse qu'on arrive là où on veut arriver, mais en étant plus serein, en étant plus respecté, en se respectant plus, en étant plus ouvert à ce qu'est le monde et à ce qu'est la vie, tu vois,

  • Speaker #1

    On parle là un peu des vertus de l'échec dans ta propre expérience, est-ce que tu as souvenir d'un échec qui t'a permis quelque chose de beaucoup plus grand ?

  • Speaker #0

    Le fait de ne pas avoir écouté mon corps ? En fait, au moment où il y avait une vraie distance entre ce que je pensais être bien et ce qui était bien pour moi, il y a une vraie distance intérieure. J'étais dans l'entreprise, tout se passait bien, très bonne réputation, des bons salaires, des équipes de plus en plus nombreuses. J'allais à New York une fois par mois, j'allais en Europe tout le temps. Sur un plan, en tout cas, ça se passait très bien, mais à l'intérieur, ça se passait très mal. Le plan,

  • Speaker #1

    c'est celui de la vie ? Sur le plan de la vitrine, quand tu dis sur un plan.

  • Speaker #0

    Sur le plan de la vitrine, sur le plan de ce qui était attendu, de ce que je pensais être attendu. Donc ça, ça se passait très bien, mais sur le plan intérieur, très mal. Et du coup, mon corps s'est rappelé à moi. Au début, c'était un peu de migraine, c'était des insomnies, c'était des douleurs dans le dos. Moi, comme je n'étais pas du tout attentif à mon corps et pas du tout attentif à ce qu'il me disait, je prenais du Doliprane ou je prenais des somnifères. Donc je traitais le symptôme sans m'intéresser à la cause. Et restant sourd à ce que mon corps me disait, il a parlé de plus en plus fort. Jusqu'à ce qu'il éclate, en fait. donc on pourrait dire que c'est une erreur je considère ça comme une erreur de ne pas avoir écouté mon corps et ça m'a amené dans des situations très inconfortables mais du coup j'ai appris de cette erreur alors ça ne veut pas dire qu'aujourd'hui j'écoute mon corps tout le temps, quoi qu'il arrive mais j'ai conscience qu'il me dit quelque chose, en fait le corps il est toujours dans l'instant présent il n'est jamais dans le futur, jamais dans le passé et il parle tous les jours

  • Speaker #1

    Tu veux dire que cette expérience douloureuse que tu avais aussi un petit peu nommée au départ elle t'a permis de te mettre en connexion de toi et un peu

  • Speaker #0

    dans ce que j'entends en ouverture de conscience tout à fait mais des erreurs je le répète j'en fais tous les jours et tant mieux et j'espère en faire tous les jours de ma vie ça libère aussi Ben oui, ça libère, et puis encore une fois, c'est comme ça que j'apprends. Et moi, j'ai envie d'être sur cette voie d'apprentissage, sur différents plans, toute ma vie, jusqu'au dernier jour, en fait. c'est ce qui m'anime, c'est ce qui me motive, c'est ce qui me stimule. Et il y a tellement de plans, en plus, que je suis souvent servi, je dirais.

  • Speaker #1

    Il y a de quoi faire. Du coup, merci de partager. J'entends et je ressens ce leadership qui s'autorise à la vulnérabilité, qui est en authenticité, qui permet aussi d'aller connecter, d'être en conscience, et puis qui autorise les erreurs. Merci pour ça, Mathieu. J'ai envie de te poser une petite question un peu rituelle. Est-ce qu'il y a quelqu'un dans ta vie qui t'a inspiré dans ta façon d'être à la vie ?

  • Speaker #0

    Je dois choisir une seule personne ?

  • Speaker #1

    Non, tu peux en donner plusieurs ou zéro d'ailleurs, c'est comme tu veux.

  • Speaker #0

    Je choisirais mon fils là, tout de suite. Il m'a inspiré le fait d'être dans la transmission. Et pour être dans la transmission, indépendamment de l'amour inconditionnel, mais pour être dans la transmission, ça m'a incité à me questionner en fait, sur ce qui était juste. Pas sur ce que je voulais moi absolument obtenir. Sur ce qui était juste par rapport à un être humain, un être vivant, qui grandit, qui apprend à se connaître, qui apprend à connaître les autres, à explorer les relations avec les autres, qui maintenant, il a 15 ans, cherche sa place dans le monde, Et du coup, cet apprentissage, c'est comme un guide où je l'autorise évidemment à faire ses erreurs. Il a le droit le plus souvent possible. Il a le droit d'avoir accès à ses émotions. C'est jamais dangereux, c'est toujours bienvenu. Il a le droit d'être enthousiaste. Il a le droit de ne pas être enthousiaste. Il a le droit de faire la gueule. Il a le droit, en fait, c'est l'autorisation tout en lui donnant un cadre de sécurité, un cadre d'accueil, de l'amour inconditionnel. Donc ça, c'est quelque chose qui m'inspire beaucoup.

  • Speaker #1

    Être dans le juste.

  • Speaker #0

    Tant que faire se peut.

  • Speaker #1

    Alors, je vais te proposer un petit voyage, Mathieu. Je vais te proposer de fermer les yeux, de pouvoir décroiser tes jambes et de mettre les mains sur ton cœur. Je vais t'inviter à voyager. Voyager en 2035. Et t'as une baguette magique. Tu peux prendre une grande inspiration. On est en 2035, qu'est-ce qui fait battre ton cœur ?

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose qui m'est venu, l'intuition, donc je vais attraper cette idée tout de suite, sans réfléchir. C'est que la Révolution Bleue ait eu lieu. Alors, je vais donner juste un peu de contexte. La Révolution Bleue, c'est un rêve qui est porté par un ami qui s'appelle Jean-Pierre Gou, qui dit qu'en gros, l'humanité est en transformation, l'humanité est arrivée à une phase de croissance. L'humanité en tant qu'organisme, comme un adolescent qui voit son corps grandir, qui voit un flux d'hormones arriver dans son corps, et qui donc est en évolution, en transformation. Et donc l'humanité est en transformation, et qu'une des clés pour réussir cette transformation, c'est l'amour. Et donc ça me parle beaucoup. Vive la révolution bleue. Et donc mon rêve dans 11 ans, c'est que cette révolution bleue soit initiée, soit portée par des enfants. ambassadeur dont je ferai partie, dont je fais déjà partie, parce que ça peut vraiment sembler cucu de dire comme ça et très naïf, mais l'amour, c'est la clé. pas l'amour bête, l'amour de ce qui est, l'amour de ce qui n'est pas, l'amour de ce que j'ai, l'amour de ce que je n'ai pas, l'amour de ce que j'aime chez moi, l'amour de ce que je n'aime pas chez l'autre, l'amour de ce que je n'aime pas chez moi. L'amour, en fait. L'acceptation, la non-dualité.

  • Speaker #1

    Et l'interconnexion aussi, de tous les êtres comme étant un peu des cellules dans mon corps, d'être tous ces êtres interconnectés sur cette planète bleue, je crois que c'est ça l'idée de Jean-Pierre.

  • Speaker #0

    Quand nous sommes interconnectés.

  • Speaker #1

    Merci, merci. Alors plein de cœur bleu.

  • Speaker #0

    Plein de cœur bleu.

  • Speaker #1

    Pour la Révolution Bleue, merci de nous avoir fait voyager dans la Révolution Bleue, Mathieu.

  • Speaker #0

    Merci à toi Stéphanie, merci pour cette magnifique invitation.

  • Speaker #1

    Merci à toi. Si vous avez aimé ce podcast, vous pouvez favoriser sa diffusion en lui donnant 5 étoiles sur Apple Podcasts. Et puis, vous pouvez bien sûr vous abonner sur toutes les plateformes Spotify, Apple Podcasts ou toutes autres plateformes que vous souhaitez. A bientôt sur Sois, Vie, Aime.

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Description

Dans cet épisode, Mathieu nous partage son expérience professionnelle, son rapport au leadership, au management. 

Il nous confie aussi comment son chemin de vie l’a amené à changer de posture au travail et dans la vie. 

Lui, l'homme fort, celui qui brille, à qui tout réussit. Il brille tant, qu’il court et il court tant, qu’il en oublie de s’écouter pour de vrai. Finalement, à force de tirer, l'élastique finit par casser. L’armure vole en éclat. Burn Out. Première partie.


A partir de là, la vulnérabilité s’invite dans sa vie. C’est un chemin d’initiations, de rites de passage, de traversée des peurs, de courage et d’audace qui vont lui permettre d’apprendre à danser avec la vulnérabilité. 


Il parle de danse, car il visualise une spirale autour de 4 dimensions, qui sont les dimensions mentales, physiques, émotionnelles, spirituelles. Il y en a une cinquième, plus holistique. 

Si il avait hypertrophié les dimensions mentales grâce à un esprit vif et physiques grâce à un corps fort, il n’avait pas réellement accès aux autres dimensions.  

Il va apprendre à aller au contact de ses émotions, apprendre à écouter son corps, apprendre à savoir qu’il ne sait pas … 

Il va s’ouvrir à cette danse, percevoir sa force en traversant sa vulnérabilité.

Et parfois, comme en danse, il peut aussi se prendre les pieds dans le tapis. Et c’est ok. Car apprendre, c’est tomber et se relever. 


En entreprise, dans ses directions commerciales, Mathieu a su laisser exprimer sa vulnérabilité, ce qui lui a permis d’être dans l'authenticité, de créer de nouveaux liens, et d’incarner un leadership par l’exemple, oser, se tromper, réessayer, ne pas savoir et réessayer, créer et cocréer. 


Aujourd'hui, Mathieu est coach, il a cofondé Kalima, une formation aux cercles de parole et il a créé l’école de la relation.  

Il met la relation au cœur de tout, car comme il le dit , nous sommes en relation avec tout, tout le temps, avec soi d’abord, avec l’autre, avec son écosystème et le monde.  Il est un défenseur du développement relationnel. 


Mathieu danse donc avec sa vulnérabilité. Et vous, avez-vous envie de danser ?



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et tous, je suis Stéphanie Pelleret-Delga. Vous écoutez le podcast Sois, vis, aime Osez un leadership authentique et inspirant, au service de soi, des autres, de son écosystème et du vivant. Toutes les deux semaines, je reçois des dirigeantes, dirigeants, experts, expertes, entrepreneurs, entrepreneuses qui ont fait ce chemin entre vulnérabilité et puissance, qui ouvrent leur cœur et partagent leurs expériences professionnelles les plus personnelles. Par leur parcours et personnalité, ils, elles, sèment des graines sources d'inspiration. Et vous ? Quelles graines avez-vous envie de semer ? Quel leadership souhaitez-vous incarner ? À mon micro, aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Mathieu Thaumé. Bonjour Mathieu, bienvenue dans SoaviM.

  • Speaker #1

    Bonjour Stéphanie, merci pour ton invitation.

  • Speaker #0

    Merci à toi, merci d'être là. Nous enregistrons aujourd'hui Mathieu dans mon salon, transformé en studio pour l'occasion, après une petite marche dans la forêt. Je vais parler un peu de toi Mathieu, tu as un parcours, j'ai envie de dire, riche de plusieurs vies. Tu as 20 ans d'expérience en entreprise, tu as notamment été consultant, tu as aussi été à la tête de direction commerciale et aujourd'hui tu es coach. Tu as cofondé Calima, une formation dédiée à la facilitation de cercles. Tu participes à la convention des entreprises pour le climat Nouveaux Imaginaires, tu viens de créer l'école de la relation et tu fais des conférences sur la vulnérabilité. Alors quand je te vois, Mathieu, t'es grand, t'es fort, t'es costaud. Je trouve ça d'autant plus touchant de pouvoir parler de la vulnérabilité. C'est quoi ton rapport à la vulnérabilité dans ta vie ? Qu'est-ce qui fait que tu fais des conférences aujourd'hui sur la vulnérabilité ?

  • Speaker #1

    Mon rapport à la vulnérabilité, il s'est fait en deux temps. Un premier temps qui a duré quand même 40 ans de ma vie où je m'en suis coupé, où j'ai prétendu, où j'ai pensé être invulnérable, insensible, de par les injonctions que j'avais reçues de mon éducation, de la société, du groupe de copains avec qui j'ai grandi. Donc pendant 40 ans, je me suis présenté dans cette carapace, ce costume d'homme étincelant, brillant, sûr de lui, viril quelque part, un peu ce mâle alpha. Peut-être de par la crise de la quarantaine, ou je ne sais pas, certainement aussi dû aux explorations que j'ai pu faire pour aller à la rencontre de moi. En fait, cette carapace a volé en éclats. Du coup, la deuxième phase, c'est que j'ai appris à accueillir cette vulnérabilité, à danser avec elle. Et du coup, ce que je dis maintenant, c'est que je ne me suis jamais senti aussi fort que depuis que j'accueille cette vulnérabilité. Et donc ça, j'ai envie d'aller comme un ambassadeur, comme un porteur de voix, transmettre mon l'esprit. mon histoire, partager mon histoire, en espérant que ça inspirera des hommes, des femmes à se débarrasser de cette carapace, parce que ça a eu des conséquences néfastes pour moi, dans le sens où j'ai pas vraiment pris soin de moi, j'ai pas pris soin des autres et de la relation que je pouvais avoir avec les autres, et j'ai pas pris soin de la nature non plus. Donc ça, ça a eu des conséquences que je juge aujourd'hui néfastes.

  • Speaker #0

    C'est quoi le lien que tu fais dans cette première phase de vie d'invulnérabilité ? C'est quoi le lien que tu fais ? Tu fais entre cette invulnérabilité et le fait de ne pas prendre soin de toi, on peut l'entendre, mais aussi des autres, de la nature. C'est quoi ce lien entre invulnérabilité et le fait de ne pas prendre soin de ce qu'il y a autour ?

  • Speaker #1

    Le lien que je fais là tout de suite, merci pour ta question, c'est un lien de positionnement en fait. Si je ne suis pas... à l'écoute de mes émotions, de mes sensations, de certaines de mes fragilités, du coup je me positionne au-dessus. Et si je me positionne au-dessus, j'ai cette position qui n'est pas alignée, et donc je ne prends pas soin de moi. C'est la même chose pour les relations, je ne me positionne pas forcément au-dessus, je ne me positionnais pas forcément au-dessus de quelqu'un qui était encore moins invulnérable que moi, mais quelqu'un qui se montrait vulnérable, du coup moi j'étais invulnérable. Donc il y avait un jeu de position en fait, c'était pas heureux. nécessairement de la domination. En tout cas, il y avait ce jeu de cette personne ressent ça, mais moi, je n'ai pas accès à ça. Et donc, du coup, je suis mieux qu'elle, puisque c'était en fait une des vertus de cette virilité verticale, d'être toujours au-dessus de l'autre, c'est je suis plus fort que l'autre. Donc, si je suis plus fort que l'autre, je ne me mets pas en lien avec l'autre. Et ça, c'est aussi le pendant dans la nature. Je suis au-dessus de la nature, donc j'utilise la nature, j'utilise les ressources, source de la nature pour mon propre bien-être, pour mon propre pouvoir, pour mon propre déploiement. Et donc, en faisant ça, je me coupais de moi, des autres et de la nature. Donc ça, c'est ma vision des choses.

  • Speaker #0

    Et tu dis, et après j'ai appris à danser avec ma vulnérabilité. Qu'est-ce qui fait que c'est possible de passer d'une phase très forte, mal alpha, tu disais invulnérable, à je peux danser aujourd'hui avec ma vulnérabilité ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est un chemin, c'est des initiations, c'est des rites de passage, c'est le fait d'avoir le courage de traverser ce qui me faisait peur, c'est le fait d'avoir de l'audace. de tenter des choses nouvelles, parce que finalement... ça ne marchait pas. Ça ne fonctionnait pas, en fait. Ça marchait sur un certain plan, parce que, comme je le disais, j'étais un peu mis sur un piédestal pour être cet homme-là. J'avais certaines facilités dans le faire, dans le posséder, dans le fait qu'on confie des missions à forte valeur ajoutée ou avec beaucoup d'enjeux, beaucoup de challenges. Certainement parce qu'il y avait un mal-être intérieur grandissant, il y avait un conflit intérieur entre les différentes parties de moi. Il se trouve que j'ai été... Je n'étais plus à l'écoute des propositions qu'on me faisait depuis longtemps, d'aller vivre telle expérience, d'aller me connecter à la nature, de me reconnecter à mes émotions. Donc ça, c'est des propositions qu'on me faisait depuis longtemps. Je restais sourd à ça, puisque de toute façon, je n'avais pas accès à mes émotions. Comment je pouvais me connecter à ça ? Ça n'existait pas.

  • Speaker #0

    Ça ne t'intéressait pas ?

  • Speaker #1

    Non. Et puis du coup, par le jeu de la vie, je dirais, j'ai eu accès à des voies d'exploration intérieure qui, petit à petit... en fait, ont contribué à ramollir cette armure, à ramollir des parties de moi qui se sont effritées et qui ont laissé passer de la lumière. Jusqu'au jour où j'ai vécu un burn-out caractérisé. Et là, c'est comme si l'armure volait en éclat.

  • Speaker #0

    Donc, une épreuve de la vie qui fait voler en éclat une armure. Un burn-out, c'est une épreuve. Et du coup, toi, un accueil d'un coup, une écoute aux propositions d'expérience. qui te mettent en lien avec qui tu es. C'est ça que tu nous partages ?

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Du coup, aujourd'hui, je vois, et c'est ce qui m'est arrivé, l'être humain axé autour de quatre dimensions. qui sont la dimension mentale, la dimension physique, la dimension émotionnelle et la dimension spirituelle. Il y a une cinquième dimension qui est un peu holistique, qui réunit ces quatre dimensions. Et moi, en tout cas, ce que j'ai fait, c'est que j'ai hypertrophié la partie mentale et la partie physique sans en prendre soin. C'est-à-dire que j'ai un esprit vif, je réfléchis vite, je trouve des solutions rapidement aux problèmes. J'avais un corps fort dont je me servais, mais je n'en prenais pas soin non plus. Et la partie émotionnelle, la partie spirituelle, je n'avais pas. accès à ça. Et du coup, danser avec la vulnérabilité, c'est danser avec ces quatre dimensions. C'est aller, m'autoriser à les explorer, à voir où j'en suis, qu'est-ce qui se passe, déjà en prendre conscience. La première phase pour amener du changement, c'est de prendre conscience de la situation dans laquelle je me trouve. Et puis, une fois que j'ai pris conscience, je peux aller, en fonction de là où j'en suis, en fonction de mes envies, de mes aptitudes, de qui m'entoure, des propositions qu'on me fait, aller et Euh... afin d'affiner le rapport que je peux avoir avec mon cerveau, avec mon corps, avec mes émotions, avec ma part spirituelle. Et donc c'est pour ça que je dis danser, parce que c'est comme une spirale qui tourne autour de ces quatre dimensions. Et puis parfois, quand je danse, ça m'arrive vraiment quand je danse dans une soirée, je marche sur les pieds de ma partenaire. Ça m'arrive où je fais un faux pas. Et ça m'arrive aussi avec la vulnérabilité. Moi, je ne veux pas du tout me montrer ou dire que ça y est, j'y suis arrivé, je sais. Non, je danse et parfois je marche sur les pieds de ma vulnérabilité ou je fais un faux pas. Il m'arrive même de retourner dans l'armure dans laquelle j'étais parce que c'est un lieu où j'ai trouvé de la sécurité quelque part. C'est un lieu que je connais. Et donc je m'autorise aussi ces erreurs de pas de danse pour reprendre cette image.

  • Speaker #0

    Et alors quand tu parles des erreurs de pas de danse, quand tu dis je marche sur ma vulnérabilité, erreur de pas de danse, J'ai pas bien compris, tu parles de quoi à ce moment-là ? C'est que tu subis quelque chose, c'est ça que tu veux dire ? Ou c'est autre chose que tu exprimes ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, ce que je veux dire, c'est que je... Par exemple, je vais dire l'émotion de la tristesse. C'est une belle émotion, elle parle de moi, elle a quelque chose à me dire. L'étymologie de émotion, c'est qui met en mouvement. Donc l'émotion, il faut la laisser passer, il faut la laisser se mettre en mouvement parce qu'elle met en mouvement quelque chose à l'intérieur de moi. Donc ça, quand je le dis comme ça, je me sens aligné, je me sens bien, mais ce n'est pas toujours évident. Il y a des moments où je vais ressentir de la tristesse et je vais avoir ce réflexe de dire, non, moi je ne suis pas triste. Non, moi je sèche mes larmes. Non, moi je ne veux pas qu'on me voit pleurer. Ça m'arrive encore. Et c'est là où je dis marcher sur les... Je n'ai pas de ma vulnérabilité. Mais puisque maintenant j'en ai conscience, je le reconnais. Il est plus facile pour moi de l'admettre et de même le dire, ça m'est arrivé il n'y a pas longtemps devant un film, je regardais un film avec mon fils, il y a une partie du film qui m'a touché et qui m'a ému aux larmes, j'ai caché mes larmes, j'ai séché mes yeux, j'ai respiré un grand coup, j'ai fait comme si de rien n'était. et puis après le film, j'en ai parlé avec mon fils en lui disant, tu sais ce qu'il s'est passé ? il s'est passé ça, et donc j'ai sans me juger, sans dire que c'est bien ou pas bien, j'ai juste admis et donc là c'est une autre façon d'aller honorer cette partie de moi et d'être dans une phase d'apprentissage continu en fait être en lien avec ma vulnérabilité c'est comme tout c'est un apprentissage, donc je fais des erreurs et ces erreurs elles me permettent de grandir elles me permettent d'ajuster mais il faut pouvoir les reconnaître

  • Speaker #0

    D'être au contact de ce qui se joue au moment où ça se joue, là en l'occurrence quand tu regardes le film avec ton fils. Qu'est-ce qui fait que tu as le réflexe de sécher tes larmes d'ailleurs à ce moment-là, tu sais ou pas ?

  • Speaker #1

    C'est le réflexe, je pense que c'est les vieilles injonctions de un garçon ça pleure pas

  • Speaker #0

    Et ça serait dangereux de pleurer devant ton fils ?

  • Speaker #1

    Alors non, ça non. Et j'ai pleuré plusieurs fois devant mon fils. Mais là, ce qui m'interpelle, c'est le fait de lui en parler derrière, de lui montrer que c'est autorisé. Là, je reprends la casquette de papa, de père, qui éduque son fils. en fonction de ses croyances, et donc je veux lui montrer que c'est autorisé ça. Je veux lui montrer que je suis retourné dans l'armure, et que je m'en suis rendu compte, et puis après on a une discussion plutôt ouverte sur qu'est-ce que ça te fait, qu'est-ce que ça me fait, etc. Mais je veux lui montrer ça.

  • Speaker #0

    Merci de le partager. Du coup, être au contact de sa vulnérabilité, c'est être, tu parlais des quatre dimensions, donc mental, corps, émotion, spirituel, et tu en as nommé une cinquième plus ou moins. Et donc, j'entends que d'être au contact de sa vulnérabilité, c'est de pouvoir danser. Et là où, peut-être, dans cette phase d'invulnérabilité, t'étais focus corps-esprit qui marchait bien et c'était facile, c'est de pouvoir aller danser aussi avec les émotions et le spirituel. Donc les émotions, t'en as un peu parlé, ça nous dit quelque chose, les émotions, ça nous met en mouvement. Souvent, ça parle de besoin, d'ailleurs. Et la part spirituelle, comment tu danses avec ?

  • Speaker #1

    Je danse avec en acceptant que je ne sais rien. Je danse avec en étant le plus ouvert possible à l'apprentissage, au voyage en fait, d'aller à l'exploration de quelle est ma place. à moi en tant qu'humain parmi les humains ? Quelle est ma place à moi, humain, dans la biosphère ? Quelle est ma place à moi, être vivant, dans la galaxie ? Et donc tout ça, c'est des questionnements qui font appel à une part invisible, une part vraiment transcendantale de quelle est ma place dans tout ça ? Alors bien sûr, là, j'ai parlé de différents niveaux, mais je pourrais en rajouter encore des niveaux. Et ça, c'est quelque chose que je m'autorise à explorer, tout en sachant que je ne sais pas, en en m'autorisant ça. Alors qu'avant, je savais. Oui, avant je savais, il fallait faire, il fallait produire, il fallait être à tel endroit, il fallait générer tant de choses, il fallait posséder tant de choses. J'étais dans cette croyance, cette fausse croyance que je savais. Et donc, danser avec ma vulnérabilité sur le champ spirituel, c'est juste me dire, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Faire danser avec tes émotions, les accueillir quelles qu'elles soient, ou prendre conscience que tu ne les accueilles pas, mais qu'elles étaient de passage. Et puis savoir qu'il y a peut-être quelque chose de plus grand, c'est ce que j'ai entendu à travers tes mots, et que tu ne sais pas. La vulnérabilité, le leadership, quel lien tu fais entre les deux ?

  • Speaker #1

    Je fais un lien assez fort, en fait. Les dernières années de ma vie en entreprise, donc j'étais manager, directeur commercial, membre de comité de direction, j'ai amené ma vulnérabilité dans l'entreprise. Et pourtant, c'est les années où j'ai eu le plus de challenges, le plus de personnes dont j'avais la responsabilité dans les équipes. dont j'avais la responsabilité, et le plus d'enjeux, non seulement en amenant cette vulnérabilité, c'est-à-dire en osant dire dans une réunion, dans un team building, dans un quarterly review, je ne sais pas, j'ai peur qu'on n'y arrive pas, j'ai pas la solution à cette situation que nous sommes en train de vivre, j'ai peur, j'ai mal, j'ai froid, je me sens mal, je ne sais pas, non seulement je crée des liens différents avec les personnes dans les... des équipes, mais en plus de ça, je créais un lien d'entraide, de collaboration, de soutien, et j'autorisais aussi les personnes de l'équipe à se montrer vulnérables. Donc par le fait de cette autorisation, par le fait de se montrer tel que je suis, c'est un peu le leadership lead by example en fait, j'ai autorisé la création de liens différents dans l'entreprise, ce qui a eu plusieurs vertus, c'est-à-dire que non seulement on était à l'objectif, tous, mais il y a eu un... Un sentiment de bien-être, d'acceptation, d'autorisation qui s'est accru, un turnover qui a été réduit à zéro, et donc ça a toutes les vertus possibles. Quand j'accompagne des managers aujourd'hui dans mon coaching, on va explorer avec eux, je les emmène s'ils le souhaitent bien sûr, le terrain de la vulnérabilité et quelle force la vulnérabilité peut avoir. en tant que leader, en tant que manager dans l'entreprise. Bien sûr, tout a sa juste place. Il ne s'agit pas d'arriver et de jouer le rôle de victime et de se plaindre toute la journée. Ce n'est pas ça, c'est un équilibre en fait. C'est une harmonie. Et comment ramener cette harmonie ? Il y a différentes façons de le faire.

  • Speaker #0

    et en tout cas ça a eu beaucoup de vertu donc la vulnérabilité dans le leadership oui, j'entends qu'elle permet du coup d'être toi d'être au service des liens, de l'authenticité dans ce que tu dis en disant j'ai peur de ça ou j'ai froid tu autorises aussi les autres à être comme ils sont et tu parlais aussi de tout dans une certaine mesure aussi au service d'une harmonie Comment tu la cultives, l'harmonie, dans ton leadership ?

  • Speaker #1

    En acceptant de me tromper, en écoutant, en écoutant ce qui se passe à l'intérieur de moi, en écoutant ce qui se passe chez l'autre, en écoutant ce qui se passe chez les autres dans un collectif, en s'autorisant à... à créer quelque chose de différent sans vraiment être sûr du résultat. Alors ça peut sembler un peu paradoxal parce que dans une entreprise, et surtout dans les directions commerciales, on est très focus résultat. Et je le sais très bien, je l'ai vécu longtemps. Mais pour moi, ce n'est pas du ou c'est du et en fait. J'aime bien dire que nous ne sommes pas des fers humains, nous sommes des êtres humains. Et dans l'entreprise, c'est encore plus vrai. Bien sûr qu'une entreprise, c'est plusieurs personnes qui collaborent pour faire quelque chose. Mais justement, je viens de le dire, Ce sont plusieurs personnes, donc ce sont plusieurs êtres humains. Donc comment ramener les valeurs intrinsèques à l'être humain au service du faire ? Et ça, je n'ai pas les recettes qui marchent dans tous les cas. En tout cas, moi, j'ai ma recette qui a très bien fonctionné. Et donc, j'ai à cœur maintenant de l'appliquer dans l'entreprise et en dehors de l'entreprise le plus souvent possible. Ça m'a tellement transformé, ça m'a tellement apporté que j'ai envie de le partager le plus régulièrement possible. et par différents canaux, par différents véhicules.

  • Speaker #0

    Alors justement, on va en parler. Tu as créé l'école de la relation. Justement, j'imagine que quand tu crées l'école de la relation, cette relation, elle est au cœur de tout. Est-ce que tu peux en dire un peu plus ?

  • Speaker #1

    Tu as tout à fait raison. Cette relation est au cœur de tout. Que ce soit au niveau subatomique, au niveau galactique, au niveau des êtres vivants. En fait, on est en relation, je suis en relation avec tout, tout le temps. Et c'est le jeu des relations qui fait qu'il y a des choses qui m'animent, il y a des choses qui me contrarient, il y a des choses qui me stimulent, il y a des choses qui me font peur, il y a des choses qui m'enthousiasment. Mon propos, c'est qu'on a beaucoup parlé du développement personnel, j'ai été un chantre du développement personnel, mais je trouve que justement le développement personnel serait axé sur la personne, sur une entité. Moi je suis maintenant plutôt défenseur du développement relationnel, et dans le développement personnel. Dans mon relationnel, il y a une part personnelle qui consiste à explorer la façon dont je me mets en relation avec moi-même. Et puis, une fois que j'explore ça, je peux me mettre en relation avec l'autre. Et puis, une fois que je suis en relation avec l'autre, je suis en relation avec l'écosystème. Et puis, une fois que je suis en relation avec l'écosystème, je peux me mettre en relation avec le monde. Donc, ce sont des cercles concentriques. C'est comme une respiration, en fait. Quand j'inspire et quand j'expire, je peux aller explorer ces différents niveaux de relations et à chaque fois me questionner, me passionner pour, tiens, qu'est-ce que me dit la relation là ? Qu'est-ce que... Je me dis le fait que je sois en face de cette personne et que ça se passe comme ça, mais qu'en même temps je pense ça, que là j'ai du jugement sur ça, et que là j'aimerais bien être ailleurs. Et juste le fait de se questionner, le fait d'être honnête avec soi-même, le fait d'être authentique, ça va autoriser la prise de conscience, et de cette prise de conscience je vais pouvoir avoir un levier pour faire bouger telle ou telle chose.

  • Speaker #0

    Et comment tu fais à ce moment-là ? Donc tu te questionnes, tu appelles un peu, un peu une prise de conscience pour que cette conscience, elle soit juste et elle ne soit pas mentale. Qu'est-ce qui fait que tu vas être à l'écoute de toi, ça part de toi-même à l'intérieur, mais que ce n'est pas quelque chose que tu vas te raconter ? Comment tu fais la différence entre ce qui est là et ce que, éventuellement, tu pourrais te raconter à propos d'eux ?

  • Speaker #1

    Parfois, je ne fais pas la différence. Et c'est comme ça. En revanche, je m'autorise à ce que ce soit un apprentissage. Je trouve qu'il y a quelque chose qui se passe quand on devient adulte, c'est qu'on s'autorise moins à le temps de l'apprentissage. Alors que quand on est enfant, tous les enfants du monde, en fait tous, depuis des dizaines, des centaines de milliers d'années, mettent plusieurs mois, voire plusieurs années à marcher. Et ça, ça se passe par 3000 chutes, je crois que c'est ça à peu près, 3000 tentatives avant de savoir marcher. Et puis quand l'enfant... marchent pour le premier pas, c'est un peu incertain, puis ils marchent tout droit, et voilà. Et puis après plusieurs années, la grande majorité, 99% des humains, marchent tout droit, sur le côté, font des pas chassés, marchent en rond, marchent en arrière, etc. Pareil pour l'apprentissage d'une langue, pareil pour apprendre un milliard de choses. Et puis, quand il s'agit d'aller à l'exploration de ses sensations, de ses émotions, là j'ai l'impression qu'on ne s'autorise plus l'apprentissage, on ne s'autorise plus le temps long. Et moi, ma croyance, c'est que le temps humain, c'est du temps long. Le temps du changement, le temps de l'apprentissage, c'est un temps long.

  • Speaker #0

    Et tu as parlé des sensations, et c'est ça que je trouve aussi intéressant. C'est-à-dire que pour ne pas être dans du bavardage intérieur, tu es au contact de tes sensations du corps. Parce que je dis ça par rapport à nos auditeurs et auditrices, c'est peut-être pas... Des fois, on veut aller au contact de soi, mais du coup, on est au contact de sa tête. Alors qu'en fait, ce qui se passe en soi, ça se passe par rapport aux sensations, par rapport au corps.

  • Speaker #1

    Alors là, j'ai une très bonne recette. La recette, c'est en un mot, ralentir. Ralentir, ça permet de ressentir. Il y a plusieurs façons de ralentir. Moi, j'utilise la cohérence cardiaque, une méthode de respiration qui consiste à avoir pendant un temps donné, un temps d'inspiration, un temps d'expiration. Je fais 20 minutes tous les jours avec 8 secondes d'inspiration, 8 secondes d'expiration. Et ça, ça me permet de ralentir, ralentir le flot de mes pensées, ralentir mon influx nerveux, ralentir mes activités. Justement, j'en parlais de l'apprentissage au fur et à mesure. Là, ça fait plusieurs années. Je suis en fait de mieux en mieux en contact avec mes... sensation. C'est-à-dire que j'attends plus spécialement d'avoir un blocage au dos pour me dire Ah tiens, il y a un truc qui se passe dans mon dos Je peux le ressentir plus tôt et donc agir plus tôt. Je peux ressentir que j'ai la peau qui est plus sensible à certains endroits qu'à d'autres. Et donc, est-ce que ça va me parler ? Est-ce que ça ne va pas me parler ? Ça, c'est ma tête qui voudrait que ça me dise quelque chose. Mais juste le fait de le ressentir, ça va me connecter à mon corps. Je peux sentir les pulsations de mon cœur qui vont être plutôt comme ça ou plutôt comme ceci. Je peux sentir mes pieds. qui sont plus ou moins ancrées dans le sol. Et donc, en fait, c'est comme une bibliothèque de ressenti que je vais enrichir au fur et à mesure que je vais ouvrir les portes de cette bibliothèque. Et donc, ma recette, c'est de ralentir. Et ça, on le voit beaucoup dans les cercles de parole aussi, même pour des gens qui ne sont pas du tout initiés à ça. Rien que le fait de ralentir. D'ailleurs, quand je facilite un cercle de parole, je m'autorise à ralentir juste le flot de mes mots, le flot de mes pensées, parce que sinon, je peux parler aussi très, très vite. Rien que le fait de ça, ça crée un espace d'autorisation pour se connecter à ses ressentis corporels ou à ses émotions.

  • Speaker #0

    Et si je suis plus connectée à mes ressentis corporels, à mes émotions, je suis plus facilement à l'écoute de l'autre, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est un autre pas, mais oui, effectivement. Je parlais des cercles de parole, donc il se passe quelque chose dans les cercles de parole qui fait que oui, je suis à l'écoute de l'autre. Parce qu'un cercle de parole parle très mal son nom. Imaginons qu'on soit dix dans un cercle, je vais parler une fois et écouter neuf fois, c'est plutôt un cercle d'écoute, et là aussi c'est un apprentissage. Ça fait dix ans que je fais des cercles de parole, j'ai accompagné plusieurs centaines de personnes, j'ai des retours de personnes qui me disent que la première fois je n'écoutais que moi, ou la première fois je m'ennuyais, ou la première fois je me demandais ce que je faisais là. Et puis au fur et à mesure, comme c'est un apprentissage, je me suis autorisé à ouvrir les portes de l'écoute intérieure, qu'est-ce qui se passe en moi quand je m'ennuie ? Qu'est-ce qui se passe en moi quand je juge ? Qu'est-ce qui se passe en moi quand j'interprète ? Et puis après, on descend. Ah tiens, la personne, en fait, quand elle parle d'elle, elle parle aussi de moi. Et donc, le fait d'écouter, ça parle de moi. Donc là, tu vois, c'est un double lien dans le rapport à l'autre. L'écoute, c'est aussi quelque chose qui est dirigé vers soi. Et je te disais ça parce que du coup, dans les salles de parole notamment, une personne a un temps d'expression. Pendant qu'elle s'exprime, elle est sûre de ne pas être coupée. coupée, et elle est sûre aussi qu'une fois qu'elle aura fini de s'exprimer, il n'y aura pas de rebond, pas de jugement, pas de dialogue, pas de débat, pas de partage de conseils. Et ça, ça autorise une ouverture à l'autre qui est radicalement différente.

  • Speaker #0

    Se sentir entendue et pas jugée, c'est aussi au service du lien.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Ce qui marche en coaching, ce qui marche dans des ateliers d'intelligence collective, ce qui marche dans la façon de se relier dans ces trois niveaux de relations dont je parlais, à soi ou à l'autre, monde, ça passe par là le lien en fait. C'est un peu couper les représentations mentales. un petit peu, en tout cas les amoindrir pour laisser les sensations et les émotions prendre leur juste place. On parle souvent d'alignement tête-coeur-corps. Moi, je parle des trois C. Le cerveau, le corps, le cœur. Comment je peux aligner ces trois ? Ça ne veut pas dire faire disparaître les pensées. C'est-à-dire leur donner leur juste place, en fait. Et donner, du coup, leur juste place au corps et sa juste place aux émotions. Leur juste place aux émotions, pardon.

  • Speaker #0

    Donner la juste place. pour permettre l'alignement et d'avoir du coup un conducteur à l'écoute de qui tu es, sans qu'il y en ait un qui parle plus fort que l'autre. Et dans tout ça, Mathieu, qu'est-ce que tu penses de l'intuition ? Parce qu'on a parlé de vulnérabilité, on a parlé de danser avec sa vulnérabilité, avec ses quatre dimensions, tu disais tête, corps, émotion, spiritualité, un petit cinquième un peu plus holistique. On parlait de la relation, de l'écoute à soi, de l'écoute à l'autre, parce que je m'écoute moi, avec un alignement aussi, avec l'expérience et avec le temps long. Je suis plus en capacité d'être dans cette écoute juste de moi, et puis j'apprends à écouter pour de vrai l'autre, au-delà des jugements, au-delà des interprétations. Dans tout ça, quelle place tu as envie de donner à l'intuition, ou quelle place tu donnes à l'intuition ?

  • Speaker #1

    Alors, je donne une place majeure à l'intuition. Est-ce que moi j'arrive à le faire ? pas tout à fait encore, parce que là aussi je suis en apprentissage. En revanche, pour moi l'intuition c'est l'expression. de canaux sensoriels auxquels j'ai accès. Donc ça peut être par la voie des émotions, par la voie du corps, des sensations, par la voie du mental aussi, et bien sûr par la voie spirituelle. Et du coup, en fait, j'ai à cœur de me dire que tout ça, ça me parle. Ça me parle de mon monde intérieur, ça me parle de ma façon de me représenter le monde, mais là il s'agit de moi donc je vais parler de ça. Et du coup l'intuition elle peut venir par, tiens il y a une idée qui arrive tout de suite. Ou tiens là je sens quand je rentre dans cette pièce que mon corps se crispe. Ou tiens, quand on me parle de tel et tel projet, il y a vraiment une ouverture, je sens mon torse s'ouvrir et des ailes se déployer dans mon dos, je le sens. Et donc, ça va être tout un apprentissage d'écouter ça, en fait. Ça ne veut pas dire que chaque fois que je sens ça, je me jette à l'eau, mais ça veut dire que progressivement, en fait, je donne sa place à ça, pour éviter justement qu'il n'y ait que des représentations mentales, que du jugement, et que certaines parties de moi qui vont s'exprimer, soit le critique, soit l'enthousiaste, il y en a plein d'autres. Et donc c'est comment j'essaye de me connecter à tout ça, et de leur donner un sens. Donc voilà, pour répondre simplement à ta question, place essentielle que je n'ai pas encore tout à fait ciselée de la juste façon.

  • Speaker #0

    Je me permets de te parler de ça parce que je le ressentais comme quelque chose de présent chez toi. Et du coup, je trouvais intéressant d'aller questionner cette place-là aussi par rapport au leadership et à l'entreprise. J'ai l'impression que l'intuition, et comment tu viens de la décrire là, elle permet aussi la créativité.

  • Speaker #1

    Oui. Elle permet la créativité, je suis entièrement d'accord. Et après, l'intuition, c'est un peu comme une enquête. C'est-à-dire que ça se teste. Et tu peux t'autoriser, je m'autorise à me tromper. Dans une équipe, j'ai l'intuition que ça, je ne suis pas seul. Alors oui, même si je suis manager ou même si je suis leader, non, ce n'est pas que moi qui prends la décision d'eux, c'est aussi un collectif. Et donc, je peux aller tester cette intuition. Je peux voir si, comment ça réagit. Je peux autoriser un dialogue ouvert. Je peux autoriser le fait que chacun se sente autorisé à dire comment ça résonne pour lui. Et au fur et à mesure, ça va prendre sa place. alors après peut-être que ça sera juste mon intuition auquel concerne pas l'équipe donc je pourrais m'asseoir dessus ou ça sera vraiment, elle sera très forte donc même s'il y a une petite résistance je vais leur proposer est-ce que vous serez d'accord si on tente ça pendant deux semaines, trois mois six mois et puis on voit sur la base de tel et tel critère ou sur la base de telle et telle observation si on continue ou si on arrête mais du coup je le fais ensemble mais basé sur mes intuitions et je vais du coup aussi autoriser les personnes de l'équipe à avoir leur intuition et à les partager.

  • Speaker #0

    Donc, en quelque sorte, c'est en lien aussi avec l'écoute de soir.

  • Speaker #1

    Mais oui, et c'est essentiel en entreprise. S'il y avait une méthode, une technique qui marchait à tous les coups, ça se saurait. Elle aurait été inventée et puis on serait tous, toutes les entreprises du monde seraient hyper successfulles, là où elles ont décidé d'aller, en rendant heureux non seulement les collaborateurs mais leurs parties prenantes, fournisseurs, clés. clients, investisseurs, je ne sais pas, ça n'existe pas.

  • Speaker #0

    Donc il faut bien ramener quelque chose de différent, il faut bien amener la dimension humaine. Et la dimension humaine, j'en suis convaincu, elle ne se passe pas non plus en appliquant des techniques et des méthodes qui sont supposées être les méthodes idéales. Ça n'existe pas. Comment je fais avec le vivant ? Comment je fais avec ce qui est là ? Comment je fais avec tout ce qui est là, en fait, et tout ce dont on a parlé ?

  • Speaker #1

    Et c'est riche !

  • Speaker #0

    Et c'est riche, et tant mieux ! Et comment je m'autorise à me tromper, aussi ? Si j'autorise l'erreur, je autorise l'apprentissage. Moi, dans les équipes dont j'avais la responsabilité, je disais à des commerciaux, trompez-vous le plus souvent possible et le plus vite possible. C'est comme ça qu'on va apprendre ensemble. En autorisant l'erreur, on s'autorise à grandir, à apprendre et à trouver la juste voie dans le contexte qui était celui de l'époque. Un contexte particulier, je veux dire.

  • Speaker #1

    Être un leader qui invite au fait d'oser se tromper. Ça ouvre pas mal d'autorisations, c'est le cas de le dire. Qu'est-ce que ça permet exactement ?

  • Speaker #0

    Ça permet d'accueillir ce qui est là. Moi, j'ai un vrai problème avec... Alors, j'ai beaucoup évolué dans des start-up qui s'appellent des scale-up, c'est-à-dire qu'il fallait faire l'hypercroissance, donc x5, x10 chaque année. Et j'avais vraiment un problème avec cette supercherie où tout le monde arrivait le matin en disant Ouais, je suis à fond, on est les meilleurs, et c'est génial ! Tous les matins de l'année. Donc non, je n'y crois pas. pas un seul instant en fait. Et de la même façon que, non, on ne s'est pas trompé en fait, on a fait ceci ou fait cela. Et tout ça, c'est beaucoup d'énergie, beaucoup de temps mis au service de quelque chose qui n'est pas harmonieux en fait, qui ne tient pas compte du vivant. Donc comment faire pour que ça se fasse différemment ? C'est en acceptant les émotions telles qu'elles sont, le fait que mon top sales, il puisse se sentir en ce moment démotivé, perdu, qui... Il n'y a pas les recettes ou la recette pour pouvoir traverser un problème qu'il rencontre tout de suite. Donc c'est d'autoriser ça et puis c'est de lui donner la possibilité de se tromper. Parce que sinon c'est beaucoup trop de pression. Non, tu n'as pas le droit à l'erreur. Ça ne veut rien dire en fait. Donc l'autoriser à se tromper, en plus de ça, ça ne lui donne pas la possibilité évidemment de faire n'importe quoi, n'importe quand. Mais en tout cas, ça lui autorise à tester les choses nouvelles et à reconnaître que tiens, là, ce n'est pas forcément la meilleure chose. chose à faire, voilà quelles conséquences ça a eu, voilà comment je pourrais faire les choses différemment, et du coup, pas à pas, comme un cheminement, construire sa propre voie à lui, ou sa propre voie à elle, et que chacun, à travers le fait d'explorer et de trouver sa propre voie, trouve une harmonie commune qui fasse qu'on arrive là où on veut arriver, mais en étant plus serein, en étant plus respecté, en se respectant plus, en étant plus ouvert à ce qu'est le monde et à ce qu'est la vie, tu vois,

  • Speaker #1

    On parle là un peu des vertus de l'échec dans ta propre expérience, est-ce que tu as souvenir d'un échec qui t'a permis quelque chose de beaucoup plus grand ?

  • Speaker #0

    Le fait de ne pas avoir écouté mon corps ? En fait, au moment où il y avait une vraie distance entre ce que je pensais être bien et ce qui était bien pour moi, il y a une vraie distance intérieure. J'étais dans l'entreprise, tout se passait bien, très bonne réputation, des bons salaires, des équipes de plus en plus nombreuses. J'allais à New York une fois par mois, j'allais en Europe tout le temps. Sur un plan, en tout cas, ça se passait très bien, mais à l'intérieur, ça se passait très mal. Le plan,

  • Speaker #1

    c'est celui de la vie ? Sur le plan de la vitrine, quand tu dis sur un plan.

  • Speaker #0

    Sur le plan de la vitrine, sur le plan de ce qui était attendu, de ce que je pensais être attendu. Donc ça, ça se passait très bien, mais sur le plan intérieur, très mal. Et du coup, mon corps s'est rappelé à moi. Au début, c'était un peu de migraine, c'était des insomnies, c'était des douleurs dans le dos. Moi, comme je n'étais pas du tout attentif à mon corps et pas du tout attentif à ce qu'il me disait, je prenais du Doliprane ou je prenais des somnifères. Donc je traitais le symptôme sans m'intéresser à la cause. Et restant sourd à ce que mon corps me disait, il a parlé de plus en plus fort. Jusqu'à ce qu'il éclate, en fait. donc on pourrait dire que c'est une erreur je considère ça comme une erreur de ne pas avoir écouté mon corps et ça m'a amené dans des situations très inconfortables mais du coup j'ai appris de cette erreur alors ça ne veut pas dire qu'aujourd'hui j'écoute mon corps tout le temps, quoi qu'il arrive mais j'ai conscience qu'il me dit quelque chose, en fait le corps il est toujours dans l'instant présent il n'est jamais dans le futur, jamais dans le passé et il parle tous les jours

  • Speaker #1

    Tu veux dire que cette expérience douloureuse que tu avais aussi un petit peu nommée au départ elle t'a permis de te mettre en connexion de toi et un peu

  • Speaker #0

    dans ce que j'entends en ouverture de conscience tout à fait mais des erreurs je le répète j'en fais tous les jours et tant mieux et j'espère en faire tous les jours de ma vie ça libère aussi Ben oui, ça libère, et puis encore une fois, c'est comme ça que j'apprends. Et moi, j'ai envie d'être sur cette voie d'apprentissage, sur différents plans, toute ma vie, jusqu'au dernier jour, en fait. c'est ce qui m'anime, c'est ce qui me motive, c'est ce qui me stimule. Et il y a tellement de plans, en plus, que je suis souvent servi, je dirais.

  • Speaker #1

    Il y a de quoi faire. Du coup, merci de partager. J'entends et je ressens ce leadership qui s'autorise à la vulnérabilité, qui est en authenticité, qui permet aussi d'aller connecter, d'être en conscience, et puis qui autorise les erreurs. Merci pour ça, Mathieu. J'ai envie de te poser une petite question un peu rituelle. Est-ce qu'il y a quelqu'un dans ta vie qui t'a inspiré dans ta façon d'être à la vie ?

  • Speaker #0

    Je dois choisir une seule personne ?

  • Speaker #1

    Non, tu peux en donner plusieurs ou zéro d'ailleurs, c'est comme tu veux.

  • Speaker #0

    Je choisirais mon fils là, tout de suite. Il m'a inspiré le fait d'être dans la transmission. Et pour être dans la transmission, indépendamment de l'amour inconditionnel, mais pour être dans la transmission, ça m'a incité à me questionner en fait, sur ce qui était juste. Pas sur ce que je voulais moi absolument obtenir. Sur ce qui était juste par rapport à un être humain, un être vivant, qui grandit, qui apprend à se connaître, qui apprend à connaître les autres, à explorer les relations avec les autres, qui maintenant, il a 15 ans, cherche sa place dans le monde, Et du coup, cet apprentissage, c'est comme un guide où je l'autorise évidemment à faire ses erreurs. Il a le droit le plus souvent possible. Il a le droit d'avoir accès à ses émotions. C'est jamais dangereux, c'est toujours bienvenu. Il a le droit d'être enthousiaste. Il a le droit de ne pas être enthousiaste. Il a le droit de faire la gueule. Il a le droit, en fait, c'est l'autorisation tout en lui donnant un cadre de sécurité, un cadre d'accueil, de l'amour inconditionnel. Donc ça, c'est quelque chose qui m'inspire beaucoup.

  • Speaker #1

    Être dans le juste.

  • Speaker #0

    Tant que faire se peut.

  • Speaker #1

    Alors, je vais te proposer un petit voyage, Mathieu. Je vais te proposer de fermer les yeux, de pouvoir décroiser tes jambes et de mettre les mains sur ton cœur. Je vais t'inviter à voyager. Voyager en 2035. Et t'as une baguette magique. Tu peux prendre une grande inspiration. On est en 2035, qu'est-ce qui fait battre ton cœur ?

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose qui m'est venu, l'intuition, donc je vais attraper cette idée tout de suite, sans réfléchir. C'est que la Révolution Bleue ait eu lieu. Alors, je vais donner juste un peu de contexte. La Révolution Bleue, c'est un rêve qui est porté par un ami qui s'appelle Jean-Pierre Gou, qui dit qu'en gros, l'humanité est en transformation, l'humanité est arrivée à une phase de croissance. L'humanité en tant qu'organisme, comme un adolescent qui voit son corps grandir, qui voit un flux d'hormones arriver dans son corps, et qui donc est en évolution, en transformation. Et donc l'humanité est en transformation, et qu'une des clés pour réussir cette transformation, c'est l'amour. Et donc ça me parle beaucoup. Vive la révolution bleue. Et donc mon rêve dans 11 ans, c'est que cette révolution bleue soit initiée, soit portée par des enfants. ambassadeur dont je ferai partie, dont je fais déjà partie, parce que ça peut vraiment sembler cucu de dire comme ça et très naïf, mais l'amour, c'est la clé. pas l'amour bête, l'amour de ce qui est, l'amour de ce qui n'est pas, l'amour de ce que j'ai, l'amour de ce que je n'ai pas, l'amour de ce que j'aime chez moi, l'amour de ce que je n'aime pas chez l'autre, l'amour de ce que je n'aime pas chez moi. L'amour, en fait. L'acceptation, la non-dualité.

  • Speaker #1

    Et l'interconnexion aussi, de tous les êtres comme étant un peu des cellules dans mon corps, d'être tous ces êtres interconnectés sur cette planète bleue, je crois que c'est ça l'idée de Jean-Pierre.

  • Speaker #0

    Quand nous sommes interconnectés.

  • Speaker #1

    Merci, merci. Alors plein de cœur bleu.

  • Speaker #0

    Plein de cœur bleu.

  • Speaker #1

    Pour la Révolution Bleue, merci de nous avoir fait voyager dans la Révolution Bleue, Mathieu.

  • Speaker #0

    Merci à toi Stéphanie, merci pour cette magnifique invitation.

  • Speaker #1

    Merci à toi. Si vous avez aimé ce podcast, vous pouvez favoriser sa diffusion en lui donnant 5 étoiles sur Apple Podcasts. Et puis, vous pouvez bien sûr vous abonner sur toutes les plateformes Spotify, Apple Podcasts ou toutes autres plateformes que vous souhaitez. A bientôt sur Sois, Vie, Aime.

Description

Dans cet épisode, Mathieu nous partage son expérience professionnelle, son rapport au leadership, au management. 

Il nous confie aussi comment son chemin de vie l’a amené à changer de posture au travail et dans la vie. 

Lui, l'homme fort, celui qui brille, à qui tout réussit. Il brille tant, qu’il court et il court tant, qu’il en oublie de s’écouter pour de vrai. Finalement, à force de tirer, l'élastique finit par casser. L’armure vole en éclat. Burn Out. Première partie.


A partir de là, la vulnérabilité s’invite dans sa vie. C’est un chemin d’initiations, de rites de passage, de traversée des peurs, de courage et d’audace qui vont lui permettre d’apprendre à danser avec la vulnérabilité. 


Il parle de danse, car il visualise une spirale autour de 4 dimensions, qui sont les dimensions mentales, physiques, émotionnelles, spirituelles. Il y en a une cinquième, plus holistique. 

Si il avait hypertrophié les dimensions mentales grâce à un esprit vif et physiques grâce à un corps fort, il n’avait pas réellement accès aux autres dimensions.  

Il va apprendre à aller au contact de ses émotions, apprendre à écouter son corps, apprendre à savoir qu’il ne sait pas … 

Il va s’ouvrir à cette danse, percevoir sa force en traversant sa vulnérabilité.

Et parfois, comme en danse, il peut aussi se prendre les pieds dans le tapis. Et c’est ok. Car apprendre, c’est tomber et se relever. 


En entreprise, dans ses directions commerciales, Mathieu a su laisser exprimer sa vulnérabilité, ce qui lui a permis d’être dans l'authenticité, de créer de nouveaux liens, et d’incarner un leadership par l’exemple, oser, se tromper, réessayer, ne pas savoir et réessayer, créer et cocréer. 


Aujourd'hui, Mathieu est coach, il a cofondé Kalima, une formation aux cercles de parole et il a créé l’école de la relation.  

Il met la relation au cœur de tout, car comme il le dit , nous sommes en relation avec tout, tout le temps, avec soi d’abord, avec l’autre, avec son écosystème et le monde.  Il est un défenseur du développement relationnel. 


Mathieu danse donc avec sa vulnérabilité. Et vous, avez-vous envie de danser ?



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et tous, je suis Stéphanie Pelleret-Delga. Vous écoutez le podcast Sois, vis, aime Osez un leadership authentique et inspirant, au service de soi, des autres, de son écosystème et du vivant. Toutes les deux semaines, je reçois des dirigeantes, dirigeants, experts, expertes, entrepreneurs, entrepreneuses qui ont fait ce chemin entre vulnérabilité et puissance, qui ouvrent leur cœur et partagent leurs expériences professionnelles les plus personnelles. Par leur parcours et personnalité, ils, elles, sèment des graines sources d'inspiration. Et vous ? Quelles graines avez-vous envie de semer ? Quel leadership souhaitez-vous incarner ? À mon micro, aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Mathieu Thaumé. Bonjour Mathieu, bienvenue dans SoaviM.

  • Speaker #1

    Bonjour Stéphanie, merci pour ton invitation.

  • Speaker #0

    Merci à toi, merci d'être là. Nous enregistrons aujourd'hui Mathieu dans mon salon, transformé en studio pour l'occasion, après une petite marche dans la forêt. Je vais parler un peu de toi Mathieu, tu as un parcours, j'ai envie de dire, riche de plusieurs vies. Tu as 20 ans d'expérience en entreprise, tu as notamment été consultant, tu as aussi été à la tête de direction commerciale et aujourd'hui tu es coach. Tu as cofondé Calima, une formation dédiée à la facilitation de cercles. Tu participes à la convention des entreprises pour le climat Nouveaux Imaginaires, tu viens de créer l'école de la relation et tu fais des conférences sur la vulnérabilité. Alors quand je te vois, Mathieu, t'es grand, t'es fort, t'es costaud. Je trouve ça d'autant plus touchant de pouvoir parler de la vulnérabilité. C'est quoi ton rapport à la vulnérabilité dans ta vie ? Qu'est-ce qui fait que tu fais des conférences aujourd'hui sur la vulnérabilité ?

  • Speaker #1

    Mon rapport à la vulnérabilité, il s'est fait en deux temps. Un premier temps qui a duré quand même 40 ans de ma vie où je m'en suis coupé, où j'ai prétendu, où j'ai pensé être invulnérable, insensible, de par les injonctions que j'avais reçues de mon éducation, de la société, du groupe de copains avec qui j'ai grandi. Donc pendant 40 ans, je me suis présenté dans cette carapace, ce costume d'homme étincelant, brillant, sûr de lui, viril quelque part, un peu ce mâle alpha. Peut-être de par la crise de la quarantaine, ou je ne sais pas, certainement aussi dû aux explorations que j'ai pu faire pour aller à la rencontre de moi. En fait, cette carapace a volé en éclats. Du coup, la deuxième phase, c'est que j'ai appris à accueillir cette vulnérabilité, à danser avec elle. Et du coup, ce que je dis maintenant, c'est que je ne me suis jamais senti aussi fort que depuis que j'accueille cette vulnérabilité. Et donc ça, j'ai envie d'aller comme un ambassadeur, comme un porteur de voix, transmettre mon l'esprit. mon histoire, partager mon histoire, en espérant que ça inspirera des hommes, des femmes à se débarrasser de cette carapace, parce que ça a eu des conséquences néfastes pour moi, dans le sens où j'ai pas vraiment pris soin de moi, j'ai pas pris soin des autres et de la relation que je pouvais avoir avec les autres, et j'ai pas pris soin de la nature non plus. Donc ça, ça a eu des conséquences que je juge aujourd'hui néfastes.

  • Speaker #0

    C'est quoi le lien que tu fais dans cette première phase de vie d'invulnérabilité ? C'est quoi le lien que tu fais ? Tu fais entre cette invulnérabilité et le fait de ne pas prendre soin de toi, on peut l'entendre, mais aussi des autres, de la nature. C'est quoi ce lien entre invulnérabilité et le fait de ne pas prendre soin de ce qu'il y a autour ?

  • Speaker #1

    Le lien que je fais là tout de suite, merci pour ta question, c'est un lien de positionnement en fait. Si je ne suis pas... à l'écoute de mes émotions, de mes sensations, de certaines de mes fragilités, du coup je me positionne au-dessus. Et si je me positionne au-dessus, j'ai cette position qui n'est pas alignée, et donc je ne prends pas soin de moi. C'est la même chose pour les relations, je ne me positionne pas forcément au-dessus, je ne me positionnais pas forcément au-dessus de quelqu'un qui était encore moins invulnérable que moi, mais quelqu'un qui se montrait vulnérable, du coup moi j'étais invulnérable. Donc il y avait un jeu de position en fait, c'était pas heureux. nécessairement de la domination. En tout cas, il y avait ce jeu de cette personne ressent ça, mais moi, je n'ai pas accès à ça. Et donc, du coup, je suis mieux qu'elle, puisque c'était en fait une des vertus de cette virilité verticale, d'être toujours au-dessus de l'autre, c'est je suis plus fort que l'autre. Donc, si je suis plus fort que l'autre, je ne me mets pas en lien avec l'autre. Et ça, c'est aussi le pendant dans la nature. Je suis au-dessus de la nature, donc j'utilise la nature, j'utilise les ressources, source de la nature pour mon propre bien-être, pour mon propre pouvoir, pour mon propre déploiement. Et donc, en faisant ça, je me coupais de moi, des autres et de la nature. Donc ça, c'est ma vision des choses.

  • Speaker #0

    Et tu dis, et après j'ai appris à danser avec ma vulnérabilité. Qu'est-ce qui fait que c'est possible de passer d'une phase très forte, mal alpha, tu disais invulnérable, à je peux danser aujourd'hui avec ma vulnérabilité ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est un chemin, c'est des initiations, c'est des rites de passage, c'est le fait d'avoir le courage de traverser ce qui me faisait peur, c'est le fait d'avoir de l'audace. de tenter des choses nouvelles, parce que finalement... ça ne marchait pas. Ça ne fonctionnait pas, en fait. Ça marchait sur un certain plan, parce que, comme je le disais, j'étais un peu mis sur un piédestal pour être cet homme-là. J'avais certaines facilités dans le faire, dans le posséder, dans le fait qu'on confie des missions à forte valeur ajoutée ou avec beaucoup d'enjeux, beaucoup de challenges. Certainement parce qu'il y avait un mal-être intérieur grandissant, il y avait un conflit intérieur entre les différentes parties de moi. Il se trouve que j'ai été... Je n'étais plus à l'écoute des propositions qu'on me faisait depuis longtemps, d'aller vivre telle expérience, d'aller me connecter à la nature, de me reconnecter à mes émotions. Donc ça, c'est des propositions qu'on me faisait depuis longtemps. Je restais sourd à ça, puisque de toute façon, je n'avais pas accès à mes émotions. Comment je pouvais me connecter à ça ? Ça n'existait pas.

  • Speaker #0

    Ça ne t'intéressait pas ?

  • Speaker #1

    Non. Et puis du coup, par le jeu de la vie, je dirais, j'ai eu accès à des voies d'exploration intérieure qui, petit à petit... en fait, ont contribué à ramollir cette armure, à ramollir des parties de moi qui se sont effritées et qui ont laissé passer de la lumière. Jusqu'au jour où j'ai vécu un burn-out caractérisé. Et là, c'est comme si l'armure volait en éclat.

  • Speaker #0

    Donc, une épreuve de la vie qui fait voler en éclat une armure. Un burn-out, c'est une épreuve. Et du coup, toi, un accueil d'un coup, une écoute aux propositions d'expérience. qui te mettent en lien avec qui tu es. C'est ça que tu nous partages ?

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Du coup, aujourd'hui, je vois, et c'est ce qui m'est arrivé, l'être humain axé autour de quatre dimensions. qui sont la dimension mentale, la dimension physique, la dimension émotionnelle et la dimension spirituelle. Il y a une cinquième dimension qui est un peu holistique, qui réunit ces quatre dimensions. Et moi, en tout cas, ce que j'ai fait, c'est que j'ai hypertrophié la partie mentale et la partie physique sans en prendre soin. C'est-à-dire que j'ai un esprit vif, je réfléchis vite, je trouve des solutions rapidement aux problèmes. J'avais un corps fort dont je me servais, mais je n'en prenais pas soin non plus. Et la partie émotionnelle, la partie spirituelle, je n'avais pas. accès à ça. Et du coup, danser avec la vulnérabilité, c'est danser avec ces quatre dimensions. C'est aller, m'autoriser à les explorer, à voir où j'en suis, qu'est-ce qui se passe, déjà en prendre conscience. La première phase pour amener du changement, c'est de prendre conscience de la situation dans laquelle je me trouve. Et puis, une fois que j'ai pris conscience, je peux aller, en fonction de là où j'en suis, en fonction de mes envies, de mes aptitudes, de qui m'entoure, des propositions qu'on me fait, aller et Euh... afin d'affiner le rapport que je peux avoir avec mon cerveau, avec mon corps, avec mes émotions, avec ma part spirituelle. Et donc c'est pour ça que je dis danser, parce que c'est comme une spirale qui tourne autour de ces quatre dimensions. Et puis parfois, quand je danse, ça m'arrive vraiment quand je danse dans une soirée, je marche sur les pieds de ma partenaire. Ça m'arrive où je fais un faux pas. Et ça m'arrive aussi avec la vulnérabilité. Moi, je ne veux pas du tout me montrer ou dire que ça y est, j'y suis arrivé, je sais. Non, je danse et parfois je marche sur les pieds de ma vulnérabilité ou je fais un faux pas. Il m'arrive même de retourner dans l'armure dans laquelle j'étais parce que c'est un lieu où j'ai trouvé de la sécurité quelque part. C'est un lieu que je connais. Et donc je m'autorise aussi ces erreurs de pas de danse pour reprendre cette image.

  • Speaker #0

    Et alors quand tu parles des erreurs de pas de danse, quand tu dis je marche sur ma vulnérabilité, erreur de pas de danse, J'ai pas bien compris, tu parles de quoi à ce moment-là ? C'est que tu subis quelque chose, c'est ça que tu veux dire ? Ou c'est autre chose que tu exprimes ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, ce que je veux dire, c'est que je... Par exemple, je vais dire l'émotion de la tristesse. C'est une belle émotion, elle parle de moi, elle a quelque chose à me dire. L'étymologie de émotion, c'est qui met en mouvement. Donc l'émotion, il faut la laisser passer, il faut la laisser se mettre en mouvement parce qu'elle met en mouvement quelque chose à l'intérieur de moi. Donc ça, quand je le dis comme ça, je me sens aligné, je me sens bien, mais ce n'est pas toujours évident. Il y a des moments où je vais ressentir de la tristesse et je vais avoir ce réflexe de dire, non, moi je ne suis pas triste. Non, moi je sèche mes larmes. Non, moi je ne veux pas qu'on me voit pleurer. Ça m'arrive encore. Et c'est là où je dis marcher sur les... Je n'ai pas de ma vulnérabilité. Mais puisque maintenant j'en ai conscience, je le reconnais. Il est plus facile pour moi de l'admettre et de même le dire, ça m'est arrivé il n'y a pas longtemps devant un film, je regardais un film avec mon fils, il y a une partie du film qui m'a touché et qui m'a ému aux larmes, j'ai caché mes larmes, j'ai séché mes yeux, j'ai respiré un grand coup, j'ai fait comme si de rien n'était. et puis après le film, j'en ai parlé avec mon fils en lui disant, tu sais ce qu'il s'est passé ? il s'est passé ça, et donc j'ai sans me juger, sans dire que c'est bien ou pas bien, j'ai juste admis et donc là c'est une autre façon d'aller honorer cette partie de moi et d'être dans une phase d'apprentissage continu en fait être en lien avec ma vulnérabilité c'est comme tout c'est un apprentissage, donc je fais des erreurs et ces erreurs elles me permettent de grandir elles me permettent d'ajuster mais il faut pouvoir les reconnaître

  • Speaker #0

    D'être au contact de ce qui se joue au moment où ça se joue, là en l'occurrence quand tu regardes le film avec ton fils. Qu'est-ce qui fait que tu as le réflexe de sécher tes larmes d'ailleurs à ce moment-là, tu sais ou pas ?

  • Speaker #1

    C'est le réflexe, je pense que c'est les vieilles injonctions de un garçon ça pleure pas

  • Speaker #0

    Et ça serait dangereux de pleurer devant ton fils ?

  • Speaker #1

    Alors non, ça non. Et j'ai pleuré plusieurs fois devant mon fils. Mais là, ce qui m'interpelle, c'est le fait de lui en parler derrière, de lui montrer que c'est autorisé. Là, je reprends la casquette de papa, de père, qui éduque son fils. en fonction de ses croyances, et donc je veux lui montrer que c'est autorisé ça. Je veux lui montrer que je suis retourné dans l'armure, et que je m'en suis rendu compte, et puis après on a une discussion plutôt ouverte sur qu'est-ce que ça te fait, qu'est-ce que ça me fait, etc. Mais je veux lui montrer ça.

  • Speaker #0

    Merci de le partager. Du coup, être au contact de sa vulnérabilité, c'est être, tu parlais des quatre dimensions, donc mental, corps, émotion, spirituel, et tu en as nommé une cinquième plus ou moins. Et donc, j'entends que d'être au contact de sa vulnérabilité, c'est de pouvoir danser. Et là où, peut-être, dans cette phase d'invulnérabilité, t'étais focus corps-esprit qui marchait bien et c'était facile, c'est de pouvoir aller danser aussi avec les émotions et le spirituel. Donc les émotions, t'en as un peu parlé, ça nous dit quelque chose, les émotions, ça nous met en mouvement. Souvent, ça parle de besoin, d'ailleurs. Et la part spirituelle, comment tu danses avec ?

  • Speaker #1

    Je danse avec en acceptant que je ne sais rien. Je danse avec en étant le plus ouvert possible à l'apprentissage, au voyage en fait, d'aller à l'exploration de quelle est ma place. à moi en tant qu'humain parmi les humains ? Quelle est ma place à moi, humain, dans la biosphère ? Quelle est ma place à moi, être vivant, dans la galaxie ? Et donc tout ça, c'est des questionnements qui font appel à une part invisible, une part vraiment transcendantale de quelle est ma place dans tout ça ? Alors bien sûr, là, j'ai parlé de différents niveaux, mais je pourrais en rajouter encore des niveaux. Et ça, c'est quelque chose que je m'autorise à explorer, tout en sachant que je ne sais pas, en en m'autorisant ça. Alors qu'avant, je savais. Oui, avant je savais, il fallait faire, il fallait produire, il fallait être à tel endroit, il fallait générer tant de choses, il fallait posséder tant de choses. J'étais dans cette croyance, cette fausse croyance que je savais. Et donc, danser avec ma vulnérabilité sur le champ spirituel, c'est juste me dire, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Faire danser avec tes émotions, les accueillir quelles qu'elles soient, ou prendre conscience que tu ne les accueilles pas, mais qu'elles étaient de passage. Et puis savoir qu'il y a peut-être quelque chose de plus grand, c'est ce que j'ai entendu à travers tes mots, et que tu ne sais pas. La vulnérabilité, le leadership, quel lien tu fais entre les deux ?

  • Speaker #1

    Je fais un lien assez fort, en fait. Les dernières années de ma vie en entreprise, donc j'étais manager, directeur commercial, membre de comité de direction, j'ai amené ma vulnérabilité dans l'entreprise. Et pourtant, c'est les années où j'ai eu le plus de challenges, le plus de personnes dont j'avais la responsabilité dans les équipes. dont j'avais la responsabilité, et le plus d'enjeux, non seulement en amenant cette vulnérabilité, c'est-à-dire en osant dire dans une réunion, dans un team building, dans un quarterly review, je ne sais pas, j'ai peur qu'on n'y arrive pas, j'ai pas la solution à cette situation que nous sommes en train de vivre, j'ai peur, j'ai mal, j'ai froid, je me sens mal, je ne sais pas, non seulement je crée des liens différents avec les personnes dans les... des équipes, mais en plus de ça, je créais un lien d'entraide, de collaboration, de soutien, et j'autorisais aussi les personnes de l'équipe à se montrer vulnérables. Donc par le fait de cette autorisation, par le fait de se montrer tel que je suis, c'est un peu le leadership lead by example en fait, j'ai autorisé la création de liens différents dans l'entreprise, ce qui a eu plusieurs vertus, c'est-à-dire que non seulement on était à l'objectif, tous, mais il y a eu un... Un sentiment de bien-être, d'acceptation, d'autorisation qui s'est accru, un turnover qui a été réduit à zéro, et donc ça a toutes les vertus possibles. Quand j'accompagne des managers aujourd'hui dans mon coaching, on va explorer avec eux, je les emmène s'ils le souhaitent bien sûr, le terrain de la vulnérabilité et quelle force la vulnérabilité peut avoir. en tant que leader, en tant que manager dans l'entreprise. Bien sûr, tout a sa juste place. Il ne s'agit pas d'arriver et de jouer le rôle de victime et de se plaindre toute la journée. Ce n'est pas ça, c'est un équilibre en fait. C'est une harmonie. Et comment ramener cette harmonie ? Il y a différentes façons de le faire.

  • Speaker #0

    et en tout cas ça a eu beaucoup de vertu donc la vulnérabilité dans le leadership oui, j'entends qu'elle permet du coup d'être toi d'être au service des liens, de l'authenticité dans ce que tu dis en disant j'ai peur de ça ou j'ai froid tu autorises aussi les autres à être comme ils sont et tu parlais aussi de tout dans une certaine mesure aussi au service d'une harmonie Comment tu la cultives, l'harmonie, dans ton leadership ?

  • Speaker #1

    En acceptant de me tromper, en écoutant, en écoutant ce qui se passe à l'intérieur de moi, en écoutant ce qui se passe chez l'autre, en écoutant ce qui se passe chez les autres dans un collectif, en s'autorisant à... à créer quelque chose de différent sans vraiment être sûr du résultat. Alors ça peut sembler un peu paradoxal parce que dans une entreprise, et surtout dans les directions commerciales, on est très focus résultat. Et je le sais très bien, je l'ai vécu longtemps. Mais pour moi, ce n'est pas du ou c'est du et en fait. J'aime bien dire que nous ne sommes pas des fers humains, nous sommes des êtres humains. Et dans l'entreprise, c'est encore plus vrai. Bien sûr qu'une entreprise, c'est plusieurs personnes qui collaborent pour faire quelque chose. Mais justement, je viens de le dire, Ce sont plusieurs personnes, donc ce sont plusieurs êtres humains. Donc comment ramener les valeurs intrinsèques à l'être humain au service du faire ? Et ça, je n'ai pas les recettes qui marchent dans tous les cas. En tout cas, moi, j'ai ma recette qui a très bien fonctionné. Et donc, j'ai à cœur maintenant de l'appliquer dans l'entreprise et en dehors de l'entreprise le plus souvent possible. Ça m'a tellement transformé, ça m'a tellement apporté que j'ai envie de le partager le plus régulièrement possible. et par différents canaux, par différents véhicules.

  • Speaker #0

    Alors justement, on va en parler. Tu as créé l'école de la relation. Justement, j'imagine que quand tu crées l'école de la relation, cette relation, elle est au cœur de tout. Est-ce que tu peux en dire un peu plus ?

  • Speaker #1

    Tu as tout à fait raison. Cette relation est au cœur de tout. Que ce soit au niveau subatomique, au niveau galactique, au niveau des êtres vivants. En fait, on est en relation, je suis en relation avec tout, tout le temps. Et c'est le jeu des relations qui fait qu'il y a des choses qui m'animent, il y a des choses qui me contrarient, il y a des choses qui me stimulent, il y a des choses qui me font peur, il y a des choses qui m'enthousiasment. Mon propos, c'est qu'on a beaucoup parlé du développement personnel, j'ai été un chantre du développement personnel, mais je trouve que justement le développement personnel serait axé sur la personne, sur une entité. Moi je suis maintenant plutôt défenseur du développement relationnel, et dans le développement personnel. Dans mon relationnel, il y a une part personnelle qui consiste à explorer la façon dont je me mets en relation avec moi-même. Et puis, une fois que j'explore ça, je peux me mettre en relation avec l'autre. Et puis, une fois que je suis en relation avec l'autre, je suis en relation avec l'écosystème. Et puis, une fois que je suis en relation avec l'écosystème, je peux me mettre en relation avec le monde. Donc, ce sont des cercles concentriques. C'est comme une respiration, en fait. Quand j'inspire et quand j'expire, je peux aller explorer ces différents niveaux de relations et à chaque fois me questionner, me passionner pour, tiens, qu'est-ce que me dit la relation là ? Qu'est-ce que... Je me dis le fait que je sois en face de cette personne et que ça se passe comme ça, mais qu'en même temps je pense ça, que là j'ai du jugement sur ça, et que là j'aimerais bien être ailleurs. Et juste le fait de se questionner, le fait d'être honnête avec soi-même, le fait d'être authentique, ça va autoriser la prise de conscience, et de cette prise de conscience je vais pouvoir avoir un levier pour faire bouger telle ou telle chose.

  • Speaker #0

    Et comment tu fais à ce moment-là ? Donc tu te questionnes, tu appelles un peu, un peu une prise de conscience pour que cette conscience, elle soit juste et elle ne soit pas mentale. Qu'est-ce qui fait que tu vas être à l'écoute de toi, ça part de toi-même à l'intérieur, mais que ce n'est pas quelque chose que tu vas te raconter ? Comment tu fais la différence entre ce qui est là et ce que, éventuellement, tu pourrais te raconter à propos d'eux ?

  • Speaker #1

    Parfois, je ne fais pas la différence. Et c'est comme ça. En revanche, je m'autorise à ce que ce soit un apprentissage. Je trouve qu'il y a quelque chose qui se passe quand on devient adulte, c'est qu'on s'autorise moins à le temps de l'apprentissage. Alors que quand on est enfant, tous les enfants du monde, en fait tous, depuis des dizaines, des centaines de milliers d'années, mettent plusieurs mois, voire plusieurs années à marcher. Et ça, ça se passe par 3000 chutes, je crois que c'est ça à peu près, 3000 tentatives avant de savoir marcher. Et puis quand l'enfant... marchent pour le premier pas, c'est un peu incertain, puis ils marchent tout droit, et voilà. Et puis après plusieurs années, la grande majorité, 99% des humains, marchent tout droit, sur le côté, font des pas chassés, marchent en rond, marchent en arrière, etc. Pareil pour l'apprentissage d'une langue, pareil pour apprendre un milliard de choses. Et puis, quand il s'agit d'aller à l'exploration de ses sensations, de ses émotions, là j'ai l'impression qu'on ne s'autorise plus l'apprentissage, on ne s'autorise plus le temps long. Et moi, ma croyance, c'est que le temps humain, c'est du temps long. Le temps du changement, le temps de l'apprentissage, c'est un temps long.

  • Speaker #0

    Et tu as parlé des sensations, et c'est ça que je trouve aussi intéressant. C'est-à-dire que pour ne pas être dans du bavardage intérieur, tu es au contact de tes sensations du corps. Parce que je dis ça par rapport à nos auditeurs et auditrices, c'est peut-être pas... Des fois, on veut aller au contact de soi, mais du coup, on est au contact de sa tête. Alors qu'en fait, ce qui se passe en soi, ça se passe par rapport aux sensations, par rapport au corps.

  • Speaker #1

    Alors là, j'ai une très bonne recette. La recette, c'est en un mot, ralentir. Ralentir, ça permet de ressentir. Il y a plusieurs façons de ralentir. Moi, j'utilise la cohérence cardiaque, une méthode de respiration qui consiste à avoir pendant un temps donné, un temps d'inspiration, un temps d'expiration. Je fais 20 minutes tous les jours avec 8 secondes d'inspiration, 8 secondes d'expiration. Et ça, ça me permet de ralentir, ralentir le flot de mes pensées, ralentir mon influx nerveux, ralentir mes activités. Justement, j'en parlais de l'apprentissage au fur et à mesure. Là, ça fait plusieurs années. Je suis en fait de mieux en mieux en contact avec mes... sensation. C'est-à-dire que j'attends plus spécialement d'avoir un blocage au dos pour me dire Ah tiens, il y a un truc qui se passe dans mon dos Je peux le ressentir plus tôt et donc agir plus tôt. Je peux ressentir que j'ai la peau qui est plus sensible à certains endroits qu'à d'autres. Et donc, est-ce que ça va me parler ? Est-ce que ça ne va pas me parler ? Ça, c'est ma tête qui voudrait que ça me dise quelque chose. Mais juste le fait de le ressentir, ça va me connecter à mon corps. Je peux sentir les pulsations de mon cœur qui vont être plutôt comme ça ou plutôt comme ceci. Je peux sentir mes pieds. qui sont plus ou moins ancrées dans le sol. Et donc, en fait, c'est comme une bibliothèque de ressenti que je vais enrichir au fur et à mesure que je vais ouvrir les portes de cette bibliothèque. Et donc, ma recette, c'est de ralentir. Et ça, on le voit beaucoup dans les cercles de parole aussi, même pour des gens qui ne sont pas du tout initiés à ça. Rien que le fait de ralentir. D'ailleurs, quand je facilite un cercle de parole, je m'autorise à ralentir juste le flot de mes mots, le flot de mes pensées, parce que sinon, je peux parler aussi très, très vite. Rien que le fait de ça, ça crée un espace d'autorisation pour se connecter à ses ressentis corporels ou à ses émotions.

  • Speaker #0

    Et si je suis plus connectée à mes ressentis corporels, à mes émotions, je suis plus facilement à l'écoute de l'autre, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Alors ça, c'est un autre pas, mais oui, effectivement. Je parlais des cercles de parole, donc il se passe quelque chose dans les cercles de parole qui fait que oui, je suis à l'écoute de l'autre. Parce qu'un cercle de parole parle très mal son nom. Imaginons qu'on soit dix dans un cercle, je vais parler une fois et écouter neuf fois, c'est plutôt un cercle d'écoute, et là aussi c'est un apprentissage. Ça fait dix ans que je fais des cercles de parole, j'ai accompagné plusieurs centaines de personnes, j'ai des retours de personnes qui me disent que la première fois je n'écoutais que moi, ou la première fois je m'ennuyais, ou la première fois je me demandais ce que je faisais là. Et puis au fur et à mesure, comme c'est un apprentissage, je me suis autorisé à ouvrir les portes de l'écoute intérieure, qu'est-ce qui se passe en moi quand je m'ennuie ? Qu'est-ce qui se passe en moi quand je juge ? Qu'est-ce qui se passe en moi quand j'interprète ? Et puis après, on descend. Ah tiens, la personne, en fait, quand elle parle d'elle, elle parle aussi de moi. Et donc, le fait d'écouter, ça parle de moi. Donc là, tu vois, c'est un double lien dans le rapport à l'autre. L'écoute, c'est aussi quelque chose qui est dirigé vers soi. Et je te disais ça parce que du coup, dans les salles de parole notamment, une personne a un temps d'expression. Pendant qu'elle s'exprime, elle est sûre de ne pas être coupée. coupée, et elle est sûre aussi qu'une fois qu'elle aura fini de s'exprimer, il n'y aura pas de rebond, pas de jugement, pas de dialogue, pas de débat, pas de partage de conseils. Et ça, ça autorise une ouverture à l'autre qui est radicalement différente.

  • Speaker #0

    Se sentir entendue et pas jugée, c'est aussi au service du lien.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Ce qui marche en coaching, ce qui marche dans des ateliers d'intelligence collective, ce qui marche dans la façon de se relier dans ces trois niveaux de relations dont je parlais, à soi ou à l'autre, monde, ça passe par là le lien en fait. C'est un peu couper les représentations mentales. un petit peu, en tout cas les amoindrir pour laisser les sensations et les émotions prendre leur juste place. On parle souvent d'alignement tête-coeur-corps. Moi, je parle des trois C. Le cerveau, le corps, le cœur. Comment je peux aligner ces trois ? Ça ne veut pas dire faire disparaître les pensées. C'est-à-dire leur donner leur juste place, en fait. Et donner, du coup, leur juste place au corps et sa juste place aux émotions. Leur juste place aux émotions, pardon.

  • Speaker #0

    Donner la juste place. pour permettre l'alignement et d'avoir du coup un conducteur à l'écoute de qui tu es, sans qu'il y en ait un qui parle plus fort que l'autre. Et dans tout ça, Mathieu, qu'est-ce que tu penses de l'intuition ? Parce qu'on a parlé de vulnérabilité, on a parlé de danser avec sa vulnérabilité, avec ses quatre dimensions, tu disais tête, corps, émotion, spiritualité, un petit cinquième un peu plus holistique. On parlait de la relation, de l'écoute à soi, de l'écoute à l'autre, parce que je m'écoute moi, avec un alignement aussi, avec l'expérience et avec le temps long. Je suis plus en capacité d'être dans cette écoute juste de moi, et puis j'apprends à écouter pour de vrai l'autre, au-delà des jugements, au-delà des interprétations. Dans tout ça, quelle place tu as envie de donner à l'intuition, ou quelle place tu donnes à l'intuition ?

  • Speaker #1

    Alors, je donne une place majeure à l'intuition. Est-ce que moi j'arrive à le faire ? pas tout à fait encore, parce que là aussi je suis en apprentissage. En revanche, pour moi l'intuition c'est l'expression. de canaux sensoriels auxquels j'ai accès. Donc ça peut être par la voie des émotions, par la voie du corps, des sensations, par la voie du mental aussi, et bien sûr par la voie spirituelle. Et du coup, en fait, j'ai à cœur de me dire que tout ça, ça me parle. Ça me parle de mon monde intérieur, ça me parle de ma façon de me représenter le monde, mais là il s'agit de moi donc je vais parler de ça. Et du coup l'intuition elle peut venir par, tiens il y a une idée qui arrive tout de suite. Ou tiens là je sens quand je rentre dans cette pièce que mon corps se crispe. Ou tiens, quand on me parle de tel et tel projet, il y a vraiment une ouverture, je sens mon torse s'ouvrir et des ailes se déployer dans mon dos, je le sens. Et donc, ça va être tout un apprentissage d'écouter ça, en fait. Ça ne veut pas dire que chaque fois que je sens ça, je me jette à l'eau, mais ça veut dire que progressivement, en fait, je donne sa place à ça, pour éviter justement qu'il n'y ait que des représentations mentales, que du jugement, et que certaines parties de moi qui vont s'exprimer, soit le critique, soit l'enthousiaste, il y en a plein d'autres. Et donc c'est comment j'essaye de me connecter à tout ça, et de leur donner un sens. Donc voilà, pour répondre simplement à ta question, place essentielle que je n'ai pas encore tout à fait ciselée de la juste façon.

  • Speaker #0

    Je me permets de te parler de ça parce que je le ressentais comme quelque chose de présent chez toi. Et du coup, je trouvais intéressant d'aller questionner cette place-là aussi par rapport au leadership et à l'entreprise. J'ai l'impression que l'intuition, et comment tu viens de la décrire là, elle permet aussi la créativité.

  • Speaker #1

    Oui. Elle permet la créativité, je suis entièrement d'accord. Et après, l'intuition, c'est un peu comme une enquête. C'est-à-dire que ça se teste. Et tu peux t'autoriser, je m'autorise à me tromper. Dans une équipe, j'ai l'intuition que ça, je ne suis pas seul. Alors oui, même si je suis manager ou même si je suis leader, non, ce n'est pas que moi qui prends la décision d'eux, c'est aussi un collectif. Et donc, je peux aller tester cette intuition. Je peux voir si, comment ça réagit. Je peux autoriser un dialogue ouvert. Je peux autoriser le fait que chacun se sente autorisé à dire comment ça résonne pour lui. Et au fur et à mesure, ça va prendre sa place. alors après peut-être que ça sera juste mon intuition auquel concerne pas l'équipe donc je pourrais m'asseoir dessus ou ça sera vraiment, elle sera très forte donc même s'il y a une petite résistance je vais leur proposer est-ce que vous serez d'accord si on tente ça pendant deux semaines, trois mois six mois et puis on voit sur la base de tel et tel critère ou sur la base de telle et telle observation si on continue ou si on arrête mais du coup je le fais ensemble mais basé sur mes intuitions et je vais du coup aussi autoriser les personnes de l'équipe à avoir leur intuition et à les partager.

  • Speaker #0

    Donc, en quelque sorte, c'est en lien aussi avec l'écoute de soir.

  • Speaker #1

    Mais oui, et c'est essentiel en entreprise. S'il y avait une méthode, une technique qui marchait à tous les coups, ça se saurait. Elle aurait été inventée et puis on serait tous, toutes les entreprises du monde seraient hyper successfulles, là où elles ont décidé d'aller, en rendant heureux non seulement les collaborateurs mais leurs parties prenantes, fournisseurs, clés. clients, investisseurs, je ne sais pas, ça n'existe pas.

  • Speaker #0

    Donc il faut bien ramener quelque chose de différent, il faut bien amener la dimension humaine. Et la dimension humaine, j'en suis convaincu, elle ne se passe pas non plus en appliquant des techniques et des méthodes qui sont supposées être les méthodes idéales. Ça n'existe pas. Comment je fais avec le vivant ? Comment je fais avec ce qui est là ? Comment je fais avec tout ce qui est là, en fait, et tout ce dont on a parlé ?

  • Speaker #1

    Et c'est riche !

  • Speaker #0

    Et c'est riche, et tant mieux ! Et comment je m'autorise à me tromper, aussi ? Si j'autorise l'erreur, je autorise l'apprentissage. Moi, dans les équipes dont j'avais la responsabilité, je disais à des commerciaux, trompez-vous le plus souvent possible et le plus vite possible. C'est comme ça qu'on va apprendre ensemble. En autorisant l'erreur, on s'autorise à grandir, à apprendre et à trouver la juste voie dans le contexte qui était celui de l'époque. Un contexte particulier, je veux dire.

  • Speaker #1

    Être un leader qui invite au fait d'oser se tromper. Ça ouvre pas mal d'autorisations, c'est le cas de le dire. Qu'est-ce que ça permet exactement ?

  • Speaker #0

    Ça permet d'accueillir ce qui est là. Moi, j'ai un vrai problème avec... Alors, j'ai beaucoup évolué dans des start-up qui s'appellent des scale-up, c'est-à-dire qu'il fallait faire l'hypercroissance, donc x5, x10 chaque année. Et j'avais vraiment un problème avec cette supercherie où tout le monde arrivait le matin en disant Ouais, je suis à fond, on est les meilleurs, et c'est génial ! Tous les matins de l'année. Donc non, je n'y crois pas. pas un seul instant en fait. Et de la même façon que, non, on ne s'est pas trompé en fait, on a fait ceci ou fait cela. Et tout ça, c'est beaucoup d'énergie, beaucoup de temps mis au service de quelque chose qui n'est pas harmonieux en fait, qui ne tient pas compte du vivant. Donc comment faire pour que ça se fasse différemment ? C'est en acceptant les émotions telles qu'elles sont, le fait que mon top sales, il puisse se sentir en ce moment démotivé, perdu, qui... Il n'y a pas les recettes ou la recette pour pouvoir traverser un problème qu'il rencontre tout de suite. Donc c'est d'autoriser ça et puis c'est de lui donner la possibilité de se tromper. Parce que sinon c'est beaucoup trop de pression. Non, tu n'as pas le droit à l'erreur. Ça ne veut rien dire en fait. Donc l'autoriser à se tromper, en plus de ça, ça ne lui donne pas la possibilité évidemment de faire n'importe quoi, n'importe quand. Mais en tout cas, ça lui autorise à tester les choses nouvelles et à reconnaître que tiens, là, ce n'est pas forcément la meilleure chose. chose à faire, voilà quelles conséquences ça a eu, voilà comment je pourrais faire les choses différemment, et du coup, pas à pas, comme un cheminement, construire sa propre voie à lui, ou sa propre voie à elle, et que chacun, à travers le fait d'explorer et de trouver sa propre voie, trouve une harmonie commune qui fasse qu'on arrive là où on veut arriver, mais en étant plus serein, en étant plus respecté, en se respectant plus, en étant plus ouvert à ce qu'est le monde et à ce qu'est la vie, tu vois,

  • Speaker #1

    On parle là un peu des vertus de l'échec dans ta propre expérience, est-ce que tu as souvenir d'un échec qui t'a permis quelque chose de beaucoup plus grand ?

  • Speaker #0

    Le fait de ne pas avoir écouté mon corps ? En fait, au moment où il y avait une vraie distance entre ce que je pensais être bien et ce qui était bien pour moi, il y a une vraie distance intérieure. J'étais dans l'entreprise, tout se passait bien, très bonne réputation, des bons salaires, des équipes de plus en plus nombreuses. J'allais à New York une fois par mois, j'allais en Europe tout le temps. Sur un plan, en tout cas, ça se passait très bien, mais à l'intérieur, ça se passait très mal. Le plan,

  • Speaker #1

    c'est celui de la vie ? Sur le plan de la vitrine, quand tu dis sur un plan.

  • Speaker #0

    Sur le plan de la vitrine, sur le plan de ce qui était attendu, de ce que je pensais être attendu. Donc ça, ça se passait très bien, mais sur le plan intérieur, très mal. Et du coup, mon corps s'est rappelé à moi. Au début, c'était un peu de migraine, c'était des insomnies, c'était des douleurs dans le dos. Moi, comme je n'étais pas du tout attentif à mon corps et pas du tout attentif à ce qu'il me disait, je prenais du Doliprane ou je prenais des somnifères. Donc je traitais le symptôme sans m'intéresser à la cause. Et restant sourd à ce que mon corps me disait, il a parlé de plus en plus fort. Jusqu'à ce qu'il éclate, en fait. donc on pourrait dire que c'est une erreur je considère ça comme une erreur de ne pas avoir écouté mon corps et ça m'a amené dans des situations très inconfortables mais du coup j'ai appris de cette erreur alors ça ne veut pas dire qu'aujourd'hui j'écoute mon corps tout le temps, quoi qu'il arrive mais j'ai conscience qu'il me dit quelque chose, en fait le corps il est toujours dans l'instant présent il n'est jamais dans le futur, jamais dans le passé et il parle tous les jours

  • Speaker #1

    Tu veux dire que cette expérience douloureuse que tu avais aussi un petit peu nommée au départ elle t'a permis de te mettre en connexion de toi et un peu

  • Speaker #0

    dans ce que j'entends en ouverture de conscience tout à fait mais des erreurs je le répète j'en fais tous les jours et tant mieux et j'espère en faire tous les jours de ma vie ça libère aussi Ben oui, ça libère, et puis encore une fois, c'est comme ça que j'apprends. Et moi, j'ai envie d'être sur cette voie d'apprentissage, sur différents plans, toute ma vie, jusqu'au dernier jour, en fait. c'est ce qui m'anime, c'est ce qui me motive, c'est ce qui me stimule. Et il y a tellement de plans, en plus, que je suis souvent servi, je dirais.

  • Speaker #1

    Il y a de quoi faire. Du coup, merci de partager. J'entends et je ressens ce leadership qui s'autorise à la vulnérabilité, qui est en authenticité, qui permet aussi d'aller connecter, d'être en conscience, et puis qui autorise les erreurs. Merci pour ça, Mathieu. J'ai envie de te poser une petite question un peu rituelle. Est-ce qu'il y a quelqu'un dans ta vie qui t'a inspiré dans ta façon d'être à la vie ?

  • Speaker #0

    Je dois choisir une seule personne ?

  • Speaker #1

    Non, tu peux en donner plusieurs ou zéro d'ailleurs, c'est comme tu veux.

  • Speaker #0

    Je choisirais mon fils là, tout de suite. Il m'a inspiré le fait d'être dans la transmission. Et pour être dans la transmission, indépendamment de l'amour inconditionnel, mais pour être dans la transmission, ça m'a incité à me questionner en fait, sur ce qui était juste. Pas sur ce que je voulais moi absolument obtenir. Sur ce qui était juste par rapport à un être humain, un être vivant, qui grandit, qui apprend à se connaître, qui apprend à connaître les autres, à explorer les relations avec les autres, qui maintenant, il a 15 ans, cherche sa place dans le monde, Et du coup, cet apprentissage, c'est comme un guide où je l'autorise évidemment à faire ses erreurs. Il a le droit le plus souvent possible. Il a le droit d'avoir accès à ses émotions. C'est jamais dangereux, c'est toujours bienvenu. Il a le droit d'être enthousiaste. Il a le droit de ne pas être enthousiaste. Il a le droit de faire la gueule. Il a le droit, en fait, c'est l'autorisation tout en lui donnant un cadre de sécurité, un cadre d'accueil, de l'amour inconditionnel. Donc ça, c'est quelque chose qui m'inspire beaucoup.

  • Speaker #1

    Être dans le juste.

  • Speaker #0

    Tant que faire se peut.

  • Speaker #1

    Alors, je vais te proposer un petit voyage, Mathieu. Je vais te proposer de fermer les yeux, de pouvoir décroiser tes jambes et de mettre les mains sur ton cœur. Je vais t'inviter à voyager. Voyager en 2035. Et t'as une baguette magique. Tu peux prendre une grande inspiration. On est en 2035, qu'est-ce qui fait battre ton cœur ?

  • Speaker #0

    Il y a quelque chose qui m'est venu, l'intuition, donc je vais attraper cette idée tout de suite, sans réfléchir. C'est que la Révolution Bleue ait eu lieu. Alors, je vais donner juste un peu de contexte. La Révolution Bleue, c'est un rêve qui est porté par un ami qui s'appelle Jean-Pierre Gou, qui dit qu'en gros, l'humanité est en transformation, l'humanité est arrivée à une phase de croissance. L'humanité en tant qu'organisme, comme un adolescent qui voit son corps grandir, qui voit un flux d'hormones arriver dans son corps, et qui donc est en évolution, en transformation. Et donc l'humanité est en transformation, et qu'une des clés pour réussir cette transformation, c'est l'amour. Et donc ça me parle beaucoup. Vive la révolution bleue. Et donc mon rêve dans 11 ans, c'est que cette révolution bleue soit initiée, soit portée par des enfants. ambassadeur dont je ferai partie, dont je fais déjà partie, parce que ça peut vraiment sembler cucu de dire comme ça et très naïf, mais l'amour, c'est la clé. pas l'amour bête, l'amour de ce qui est, l'amour de ce qui n'est pas, l'amour de ce que j'ai, l'amour de ce que je n'ai pas, l'amour de ce que j'aime chez moi, l'amour de ce que je n'aime pas chez l'autre, l'amour de ce que je n'aime pas chez moi. L'amour, en fait. L'acceptation, la non-dualité.

  • Speaker #1

    Et l'interconnexion aussi, de tous les êtres comme étant un peu des cellules dans mon corps, d'être tous ces êtres interconnectés sur cette planète bleue, je crois que c'est ça l'idée de Jean-Pierre.

  • Speaker #0

    Quand nous sommes interconnectés.

  • Speaker #1

    Merci, merci. Alors plein de cœur bleu.

  • Speaker #0

    Plein de cœur bleu.

  • Speaker #1

    Pour la Révolution Bleue, merci de nous avoir fait voyager dans la Révolution Bleue, Mathieu.

  • Speaker #0

    Merci à toi Stéphanie, merci pour cette magnifique invitation.

  • Speaker #1

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