- Speaker #0
Bienvenue dans le podcast Soignant Entrepreneur. Je suis Solène, orthophoniste entrepreneur, et tous les vendredis à 8h, je te partage, seule ou en compagnie de mes invités, les clés essentielles de la réussite entrepreneuriale et de l'épanouissement en tant que soignant libéral. Si le podcast te plaît, n'oublie pas de le noter avec 5 étoiles et de le partager à un ami soignant entrepreneur qui en a besoin. Salut et bienvenue dans un nouvel épisode de Soignant Entrepreneur. Cette semaine, je suis avec Chloé. ergothérapeute et entrepreneur. Salut Chloé !
- Speaker #1
Salut Solène !
- Speaker #0
Comment tu vas ?
- Speaker #1
Écoute, impec, hormis le réveil un peu tôt ce matin exceptionnel. J'ai dû accompagner une amie à la gare, donc je me suis levée légèrement tôt à 4h45. J'ai pu faire une petite sieste, donc je suis en forme pour discuter avec toi.
- Speaker #0
C'est ce qu'on appelle une amie dévouée, ça, à 4h.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Chloé, je te laisse te présenter ton parcours en tant qu'ergo, en tant qu'entrepreneur. Qui es-tu ? Que fais-tu ? Présente-toi comme tu le souhaites.
- Speaker #1
Yes. Je m'appelle Chloé Sanchis, j'ai 27 ans. J'habite dans le sud de la France, près de la mer et toujours proche du soleil. Je suis ergothérapeute, donc j'ai été diplômée à l'école d'ergo de Montpellier. Et très rapidement, c'est-à-dire dès que j'ai été diplômée, je me suis installée en libérale à Nice, dans un cabinet qui existait déjà depuis une dizaine d'années, qui existe toujours d'ailleurs. Coucou aux copains du cabinet Ergo 3A. J'ai commencé à bosser direct à 100% en libéral. Je suis restée là-bas deux ans. J'ai eu aussi des périodes où j'exerçais en activité mixte, c'est-à-dire que j'avais un temps partiel au CHU de Nice. J'ai fait aussi plusieurs vacations, que ce soit pour de l'aménagement de domicile ou pour des services, des unités mobiles dans le pôle handicap. Donc, en fait, mes deux premières années de libéral, Ça a été beaucoup d'expérimentations dans le sens où j'ai voulu me confronter à tous les publics. Beaucoup de pédiatrie, mais aussi j'ai été dans des services de psychiatrie, secteur fermé, secteur ouvert, en neurologie. J'ai fait aussi de la recherche clinique dans un service de maladies rares. Donc ça aussi, c'était une expérience assez inédite en tant qu'ergo. de pouvoir se confronter au monde de la recherche, bosser avec des grands professeurs, des grands médecins, des attachés de recherche clinique, donc voilà, un staff un peu différent de celui qu'on peut avoir à l'hôpital classique en tant qu'ergot. Et disons que toutes ces expériences m'ont permis rapidement de savoir ce qui était important pour moi, ce que j'appréciais dans... dans le domaine de l'ergothérapie qui est très vaste et surtout de savoir ce que je ne voulais pas. Et de fil en aiguille, en discutant aussi avec des amis qui n'étaient pas du tout dans le monde de la santé, qui étaient plutôt dans le business, dans l'entreprenariat, dans tous ces secteurs qui étaient très éloignés de moi, de mon parcours, même dans ma sphère familiale, ce n'est pas trop ce qui domine, on va dire. je me suis dit, vas-y, pourquoi pas essayer d'apprendre d'autres compétences. Ma porte d'entrée dans l'entrepreneuriat, ça a été par une formation dans le copywriting. Le copywriting, pour être synthétique, c'est l'art d'écrire pour vendre un truc, que ce soit un bien, un service, c'est comment on utilise les mots pour donner envie d'acheter. Mettre en avant les bénéfices d'un produit, d'une offre. Donc, j'ai commencé par ce prisme-là. Et je me suis dit, merde, bon, OK, c'est intéressant, mais c'est quand même loin de ce que j'aime. Moi, j'aime quand même bosser avec l'humain. Donc, j'en ai suivi d'autres questionnements, etc. Et j'ai fait d'autres formations sur des compétences que j'appelle extra-ergo, donc du marketing, de la communication, de la vente. Est-ce qu'il y a d'autres encore que j'ai oubliées ? Bref, tout un tas de compétences qui, aujourd'hui, sont utiles, nécessaires pour l'activité d'ergothérapeute que je développe, mais qui sont juste des moyens, ce n'est pas la finalité. Je pense que ça donne déjà un bel aperçu de qui je suis et de ce que je fais. Juste pour en revenir à là maintenant. Donc maintenant, mon idée, c'est d'utiliser ma boîte à outils d'ergothérapeute au service des professionnels de santé qui exercent en libéral. Donc, c'est-à-dire que j'ai observé, et je pense que Solène, tu as fait les mêmes constats, les libéraux sont en PLS sur... plusieurs aspects, que ce soit la charge mentale, l'organisation, leur façon de fonctionner. Il y en a beaucoup qui sont encore un peu dans cette mentalité de salariat. J'aime bien dire que le libéral, ce n'est pas l'extension du salariat en dehors des murs. C'est un tout autre univers. Certes, on peut avoir la même finalité, qui est d'accompagner des patients, des clients, des personnes. Mais on n'est pas dans le même contexte, pas dans le même environnement.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui t'a donné, toi, envie, justement, de t'extraire un petit peu de la pratique uniquement libérale, faire autre chose et notamment entreprendre ?
- Speaker #1
Je pense qu'il y a eu plusieurs moteurs. Le métier d'ergot, ça fait une dizaine d'années que je voulais faire ça. Et c'est vrai que j'aime bien explorer. Je suis quelqu'un de curieux, de très optimiste. J'aime bien... J'aime bien l'innovation, en fait. J'aime bien me différencier, ne pas faire comme tout le monde. Et donc, en fait, très tôt, même dans mes stages, mon gros dada, ça a toujours été la santé mentale, la psychiatrie, donc vraiment tout ce côté psychologie d'être humain. Et qu'est-ce qui, après, m'a poussée à faire plus que du libéral classique, entre guillemets ? Je pense qu'il y a eu cette envie aussi de me dire, attends, merde, peut-être que je peux fonctionner différemment, que je peux concevoir ma propre façon de vivre l'ergothérapie. C'est-à-dire qu'en ergot, on parle beaucoup de capacité d'adaptation, d'aménager l'environnement, de questionner les activités ressources pour la personne, les activités signifiantes. C'est-à-dire, qu'est-ce que tu fais dans ton quotidien qui a vraiment du sens ? Alors bien sûr, ça peut passer par le travail, mais ça passe par toutes les activités finalement. Et donc, moi, ça a été de me dire, OK, je veux quand même promouvoir l'ergot. Je veux quand même bien gagner ma vie parce que franchement, quand je voyais les grilles de salaire, que ce soit les ergots à l'hôpital, dans le privé, dans le public ou même mes collègues libéraux. Oui, en apparence, il y a des... Tu peux faire des beaux CA, mais bon, c'est bien que le CA, voilà, tu coupes la moitié, à peu près. Donc, je me suis dit, merde, comment je peux un peu réunir deux mondes ? Tu vois, j'ai un peu souvent cette métaphore du pont entre le monde de la santé et le monde de l'entrepreneuriat. Comment on mixe les deux pour que l'un vienne répondre à l'autre ? Et en gros, moi, je veux faire de la santé en utilisant des outils qui ont déjà fait leur... preuves dans l'entrepreneuriat, dans le business pour d'une part mieux faire connaître l'ergotherapie en public et d'autre part pour moi, kiffer ma vie quoi,
- Speaker #0
merde ok merci pour cette réponse là et du coup est-ce que tu penses que quand t'es libérale parce que souvent dans libéral on a un peu cette notion de de liberté, je me mets en libéral pour être autonome, pour être à mon compte, pour ne pas avoir justement à rendre compte à qui que ce soit. Est-ce que tu penses qu'on peut s'y épanouir ? Ou qu'au contraire, c'est un peu comme une prison, et que si on ne s'émancipe pas un petit peu du cadre comme toi tu l'as fait, on reste soumis à des contraintes, et que la liberté du libéral par rapport au salariat, en réalité, elle est un petit peu illusoire.
- Speaker #1
Je dis souvent que le libéral... Ok, ça peut être égal à liberté, mais qui dit liberté dit responsabilité, notamment responsabilité individuelle. Qui dit responsabilité dit contrainte. Et donc, finalement, que ce soit le salariat ou le libéral, je pense que la question, c'est plutôt je choisis mes contraintes. Quelles contraintes je choisis ? Qu'est-ce que j'accepte ? Qu'est-ce que je tolère ? Et qu'est-ce qui est... Comment dire ? Qui est inacceptable. Vraiment, je ne veux plus. Donc, j'imagine que chaque professionnel de santé a ses raisons, a ses motivations de s'installer en libéral. Il y en a certains qui s'y installent et qui même en reviennent, et qui disent « non, en fait, j'avais un fantasme de l'activité libérale, et finalement, ça ne marche pas, ce n'est pas adapté pour moi. » Pourquoi ce n'est pas adapté pour eux, ça, c'est encore une autre question. Mais je pense que c'est ça que je trouve génial en libéral, c'est que justement, on a plus de marge de manœuvre sur notre façon d'exercer notre profession, mais c'est à nous de nous en saisir. Je ne sais pas si en orthophonie, vous parlez un peu de ce concept d'empowerment, du pouvoir d'agir, qui n'est pas spécifique à l'ergo, mais en tout cas, c'est quand même un concept qui est assez central dans nos accompagnements, c'est de redonner du pouvoir d'agir à l'autre. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire, en fait, je décide de m'installer en libéral, donc je peux décider de comment je vais travailler. Comment je vais aménager mon temps de travail ? Comment je vais aménager mon environnement, mon cabinet, si j'exerce en cabinet ? Donc, on a une marge de manœuvre, à mon sens, qui est plus importante qu'en étant en salariat.
- Speaker #0
C'est rigolo que tu parles d'un power month, parce que c'est le nom de ma société, Empower Your Happiness, et ma toute première offre que j'avais lancée, justement pour les libéraux stressés, débordés, qui voulaient mieux gérer leur temps, leur énergie, c'était Empower Your Time, et d'ailleurs, ça restait le nom de mon compte Insta. Pendant longtemps, jusqu'à ce que ça devienne soignant entrepreneur, comme ce podcast. Mais du coup, c'est une notion qui me parle beaucoup. Mais là, maintenant que j'ai basculé dans le côté un peu plus des soignants qui veulent sortir du libéral, et ça a été mon cas aussi, qui se rendent compte que même si tu arrives à faire en sorte de ne pas subir ton quotidien, ce n'est pas ça qui t'épanouit. Est-ce qu'on peut vraiment aller repousser peut-être les murs de la cage ? Est-ce qu'au bout d'un moment, tu penses qu'on se heurte à des limites ?
- Speaker #1
Si on reprend nos deux professions de base, il y a quand même un gros écart qui est entre les professionnels de santé réglementés conventionnés et celles qui sont non conventionnées. Juste avant de discuter avec toi, j'étais au téléphone avec une collègue ergo, qui est en libéral, et justement, on parlait de ça. Vous parlez du fait que nous, les ergots, et j'inclue les collègues psychomotes avec, finalement, OK, on n'est pas conventionnés avec la sécu, mais vraiment, ça, c'est un avis très personnel. Mais en fait, merci. Merci dans le sens où, bon, bien sûr, on a la liberté de fixer des tarifs. Ce n'est pas pour autant que, quand je regarde les grilles tarifaires des... collègues qui vont faire des trucs monstrueux, tu vois. Ça, quand même, ça s'autorégule. Bon, ça, c'est un autre sujet, la question de fixer ses tarifs, mais il y a quand même cette différence entre d'un côté les kinés, les orthophonistes, les orthoptistes, les podologues qui ont une grande partie de leurs actes qui sont conventionnés sécu. Après, je sais qu'il y a de plus en plus Je le vois notamment sur les réseaux sociaux, beaucoup de kinés qui développent leur offre de soins. Donc, j'imagine que tu en as aussi dans les accompagnements que tu proposes, qui vont créer une activité complémentaire en lien avec leur profession de base, un kiné, et qui vont développer du coaching sportif, que ce soit en ligne, en visio, ou même au sein de leur cabinet, de faire du groupe, plus que du one-one. Donc, il y a quand même pas mal de marges de manœuvre. Je pense aussi à d'autres kinés qui proposent une offre en mode « je t'apprends à investir dans ton cabinet, dans les murs » , ou qui vont croiser de l'investissement IMO, mais qui s'adaptent à un public kiné. Parce que quand tu t'adresses à un kiné, tu ne vas pas t'adresser de la même façon que si tu es face à des gens qui sont déjà dans des raisonnements d'investissement, qui sont… qui sont dans le milieu de l'entrepreneuriat, en fait. Vraiment.
- Speaker #0
Et c'est un peu un paradoxe parce que, quand t'es libérale, t'es entrepreneur individuel et peu de soignants libéraux ont la conscience d'être chef d'entreprise. C'est vrai que, d'un point de vue de gestion, ça doit être géré comme une entreprise, mais c'est vrai que dans l'état d'esprit, être entrepreneur individuel en tant que libérale et... être entrepreneur, tu crées ton business en partant de zéro, que ce soit, comme tu disais, avec pourquoi pas Limo ou un business en ligne ou que sais-je. En fait, c'est quand même un tout autre état d'esprit, un tout autre monde.
- Speaker #1
Carrément. De toute façon, je pense que c'est le point numéro un, finalement. C'est un peu la porte d'entrée quand on s'adresse... aux pros de santé libérale, c'est d'aller un peu les titiller sur leur état d'esprit. C'est de comprendre, eux, quelles sont leurs... Alors, je n'aime pas l'expression, mais bon, elle est assez éloquente, leurs croyances limitantes, slash idées reçues, slash préjugées. Et en fait, ils en sont bourrés. Vraiment, c'est assez... Ouais, enfin... En fait, là où moi, des fois, ça me questionne, c'est que bon... J'ai cheminé sur tous ces trucs-là. Alors, bien sûr que j'ai encore plein de croyances, et on en a tous, mais c'est vrai que parfois, quand je discute avec un libéral, je me dis « Waouh ! » En fait, je sens qu'il y a des… Parfois, il y a des fossés, quoi. Et en fait, on ne peut pas leur en vouloir. Je ne peux pas en vouloir aux libéraux avec qui je discute de me dire que « Ben non, mais je n'ai pas décidé d'être ergot pour rouler sur l'or ou… » Non, mais c'est normal, je suis ergot. Bref, j'en ai à la pelle, là, mais je n'ai pas énormément d'exemples qui me viennent. Mais tout ça pour dire que dans nos études, c'est des choses qu'on n'aborde pas. Même je pense à ce fameux syndrome de l'imposteur, à toutes ces questions de légitimité, le perfectionnisme, la culpabilité, c'est toutes ces choses-là qu'on aborde. Pas vraiment. Franchement, je serais curieuse si dans tes auditeurs, il y en a qui, pendant leurs études, sauf si vous êtes en psycho, ont abordé ces sujets-là, mais d'un point de vue de leur posture professionnelle. C'est ça, parce qu'on aborde plein de choses sur la psychologie des patients, des personnes qu'on accompagne, mais sur nous, concrètement, sur notre posture, en tout cas, ce ne sont pas des sujets qui m'ont marquée pendant mes études. Même, tu vois, gros, gros sujet aussi de la relation à l'argent. Quel rapport j'entretiens avec l'argent ? Mais de façon générale. Là, on ne parle même pas de j'optimise ma compta, etc. Non, déjà, qu'est-ce que ça veut dire l'argent pour toi ? Qu'est-ce que ça veut dire la valeur ? C'est quoi quelque chose qui a de la valeur ? Tous ces trucs-là qui sont… Après, tu fais un peu des formations, des accompagnements sur des domaines du business. Voilà, c'est la base. Si déjà, tu n'es pas au clair avec ça ou que tu ne viens pas ne serait-ce que le questionner, tu ne peux rien faire derrière. Ça va merder.
- Speaker #0
C'est la base. Moi, dans Evolve, il y a toute la première partie, c'est vraiment travailler tout ça. Parce que ce n'est pas instinctif. Mais toi, du coup, est-ce que c'est quelque chose qui était assez inné chez toi ou justement, tu l'as travaillé ?
- Speaker #1
Non, moi, ce n'était pas du tout inné. Je me souviens, quand je me suis installée en libéral, les premiers devis que j'ai dû faire. mais j'étais en panique, j'étais là mais comment puis-je facturer 250 euros pour un bilan, enfin vraiment je me souviens ça m'avait mis tellement mal à l'aise de me retrouver face à une famille le gamin, les deux parents et leur tendre la feuille et dire bon bah voilà mon bilan il coûte tant machin blabla, et ah ouais non mais c'était vraiment ça a été un gros truc quoi, et moi les quelques cours que j'ai eu sur le libéral En fait, c'était juste te parler un peu des obligations légales. Il faut s'inscrire à l'URSSAF, à l'ARS et compagnie. Ok, cool. Mais bon, je n'étais pas du tout préparée aux libérales. En tout cas, moi, les études d'ergot que j'ai faites à Montpellier, j'ai eu des super cours, des super intervenants. Vraiment, je ne crache pas du tout sur mes études, mais je n'étais absolument pas préparée aux libérales. C'est d'ailleurs pour ça aussi qu'il y a des collègues ergo qui, après, proposent des formations pour s'installer en libéral. Bon, moi, je n'en avais pas fait. Après, j'ai été pas mal mentorée par les ergos et par le gérant, notamment, du cabinet où j'étais. Mais oui, donc non, ce n'était pas du tout inné chez moi. Et au début, avant cette fameuse porte d'entrée du copywriting, Je me disais qu'il n'y a aucun rapport entre une relation client et une relation patient. Moi, je ne connais rien dans une relation client, je ne connais rien au business. Je ne suis pas légitime, je suis qui pour aller vers ces trucs-là ? Et finalement, maintenant, avec deux ans, deux ans et demi après, il y a un truc qui m'amuse beaucoup, c'est que l'ergotherapie est très développée au Canada. Vraiment, c'est un peu nos papes, tu vois. Et donc là-bas... le terme patient n'existe pas. Il parle de client. Je ne sais pas pour la pratique privée, donc la pratique libérale, c'est sûr que c'est le terme client. Après, quand ils sont dans les hôpitaux, j'avoue, je ne sais pas. Je ne veux pas dire de bêtises. Mais tout ça pour dire que déjà, dans la mentalité, pour moi, le terme client, il y a une notion où tu es actif, tu es proactif. Tu payes un service, un bien, etc. oui, c'est bien un service de santé. Et alors, voilà. C'est vrai que moi, le terme patient, j'ai un peu du mal. Et même déjà dans mes études, je me souviens, je préférais écrire la personne accompagnée, même si ça faisait rallonge, quoi. Et c'est vrai que dans le terme patient, il y a cette idée de maladie, de handicap et... Et de passivité. Pardon ?
- Speaker #0
Et de passivité, un petit peu, le patient, celui qui attend.
- Speaker #1
Ouais, 100 %, dans la racine bio. Et ça aussi, cette volonté d'extraire l'ergothérapie, vraiment le côté médical, handicap, maladie, ça aussi, ça a été un truc important pour moi. Non pas que je rejette tous mes collègues ergos qui bossent au quotidien avec ces publics-là. Franchement, il en faut. Clairement, il en faut. Maintenant, ce qui me fait kiffer, c'est d'aller m'adresser à monsieur et madame tout le monde. Monsieur et madame tout le monde se sont allés pour une santé en libéral, mais je pense que l'Ergo a beaucoup à apporter en santé publique, dans tout ce qui est autour de la prévention. Oui, on est très bon dans le handicap, dans les situations déjà bien difficiles, mais on a aussi... Je vends mon truc pour un ergot, mais on a beaucoup à apporter aussi dans la santé de M. et Mme Foumont.
- Speaker #0
Et justement, à quel moment l'ergot intervient dans la santé des libéraux ?
- Speaker #1
Eh bien, écoute, c'est une excellente question. Je dirais qu'en fait, tu peux voir le professionnel de santé libéral avec sa casquette. de libéral, tu peux aussi lui enlever sa casquette et voilà, il finit par être comme quelqu'un de lambda qui va rencontrer des difficultés dans son boulot, ça va avoir des impacts dans son quotidien, sur sa famille, sur ses proches, sur ses relations, sur le fait qu'il ait moins de temps pour faire des activités qu'il aime et qui sont quand même importantes pour lui, qu'il ait moins de temps pour se reposer, etc. Donc, il peut totalement correspondre à... En fait, là, à l'heure où je te parle, je ne connais pas beaucoup d'ergots qui se sont spécialisés sur ce public-là. Si tu prends même tout confondu, oui, quand j'ai fait mon étude de marché, tu as des coachs, des thérapeutes, des psychologues qui se spécialisent sur ce public-là. Souvent, j'ai l'impression que c'est quand même des soignants de base, des personnes qui... soit qui ont fait des burn-out, soit qui continuent de bosser aussi en parallèle à l'hôpital, à leur compte, qui ont une patientèle et qui en même temps développent une activité complémentaire. Moi, je trouve qu'avec mon regard ergo, c'est un élément de différenciation, dans le sens où j'ai ma vision, mes outils, mes modèles conceptuels d'ergo, ma façon d'appréhender la situation de la personne. Donc, quelle est la plus-value par rapport à un autre professionnel ? Après, j'ai envie de dire que c'est une question de préférence. Et c'est chacun qui va aussi vers le professionnel avec qui il se sent en confiance. Je ne sais pas si ça répond vraiment à ta question. Je me suis un peu emmêlée moi-même.
- Speaker #0
J'ai compris l'essentiel. Et c'est vrai que là, ça vient de me... De me popper quand j'y repense. Quand j'avais construit ma première formation, justement, bon, moi, je ne suis pas ergot, je suis orto, mais j'avais fait quand même des petites recherches sur les outils que je pouvais proposer à mes clientes à ce moment-là. Et c'est vrai que j'étais tombée sur des documents qui avaient été créés par des ergots et que je m'étais pas mal inspirée de ça aussi pour travailler notamment... Tout à l'heure, tu parlais d'activités ressources ou faire un peu un bilan des activités de sa vie, vibrer les différents domaines de sa vie, etc. C'est vrai que ça, il me semble que c'est pas mal une spécialité des ergots, travailler ça en profondeur, c'est ça ?
- Speaker #1
Oui, tout à fait. En fait, si tu veux, en ergot, on a... Donc, tu as l'ergotherapie et, étroitement liée, tu as ce qu'on appelle la science de l'occupation. Alors, c'est pas l'occupation... des guerres mondiales, rien à voir. L'occupation, en trois mots, c'est l'ensemble des activités qu'un être humain réalise dans son quotidien, dans un environnement donné. Donc ça va aller des activités de soins personnels aux activités de productivité, ton travail, l'école, les tâches domestiques, tes activités de loisirs, donc tout ce que tu vas faire qui n'est pas forcément productif mais qui te fait kiffer, si tu fais du sport, si tu fais de la pâte à modeler, d'écriture, bref. et aussi toutes les activités de repos. Donc le sommeil, mais aussi, par exemple, juste des fois glander sur son canapé et scroller. Ouais, OK, vas-y, tu te reposes. Donc, ces activités que tu vas faire dans ton quotidien, nous, on a ce gros concept d'équilibre occupationnel. L'équilibre occupationnel, c'est dans notre jargon, c'est vraiment un peu un truc de base. On pourrait le traduire par l'équilibre de vie. pour ceux qui ne connaissent pas trop l'ergot, ça va au-delà d'équilibre pro-perso. C'est un terme qui est assez simpliste. L'équilibre occupationnel, c'est un peu comment... Il y a deux composantes. Il y a à la fois le côté la diversité des activités de ton quotidien et la quantité et la qualité. Quelqu'un, par exemple, qui serait au chômage, Il peut être en déséquilibre occupationnel parce que finalement, la famille activité-productivité, elle est un peu en stand-by. A priori, il a beaucoup de temps libre, etc. Bon, peut-être qu'il peut s'ennuyer, machin, bref. Et à terme, ça peut aller créer des difficultés. À l'inverse, quelqu'un qui serait work-alcoolique, donc qui donnerait tout. pour le boulot, forcément, le reste va être un peu négligé. Donc, pareil, ça va créer un autre type de déséquilibre occupationnel. Et ça, bien sûr qu'on n'a pas tous les mêmes besoins. Il y a des personnes qui vont pouvoir bosser 60 heures par semaine et qui vont avoir un équilibre occupationnel satisfaisant. Ils vont se sentir bien, etc. Et c'est OK. Il y en a d'autres, avec ne serait-ce qu'un mi-temps, ils vont être totalement dépassés et ça ne va pas le faire pour eux. Donc, c'est un concept qui est quand même très… à aller évaluer au cas par cas.
- Speaker #0
Je pense que c'est très personne dépendant et aussi peut-être activité dépendante. Je te prends mon exemple personnel. Quand j'étais au cabinet, parce qu'il y a été un temps plein pour moi et je mets des guillemets parce que… Je n'ai jamais dépassé les 40 rendez-vous semaine en temps corto, sachant que j'ai des collègues qui en font 80. Il y en a qui le vivent mal, mais il y en a qui le vivent très bien. C'est purement incapable. À 40 déjà, j'étais un peu au bout de ma vie. Par contre, aujourd'hui, dans mon business qui me fait kiffer, je peux travailler sans problème 60 heures par semaine. Ça ne me fait pas peur. Est-ce que c'est possible que ce soit activité dépendante aussi chez une même personne ?
- Speaker #1
100%. C'est clairement activité dépendante. Quand justement tout à l'heure, tu sais, je te parlais des activités signifiantes, dès lors que tu trouves du sens dans ce que tu fais, forcément tu vas être plus engagé dans l'activité. On a un autre terme, on va parler d'engagement occupationnel. En gros non, mais le terme occupationnel a toutes les sauces, tu vois. Tu as une activité professionnelle qui te plaît, tu vas avoir envie de plus la faire. de mieux la faire, de l'améliorer. Ça vient répondre à différents besoins d'épanouissement. En plus, ça vient te nourrir au sens propre comme figuré. Donc, tu vas être super engagé. Après, il y a toujours cette limite du surengagement. Et c'est là où on pourrait parler d'épuisement professionnel, etc. Parce que souvent, le fameux burn-out, les gens, en fait, c'est des gens qui souvent... qui aiment leur taf quand même. Ce n'est pas forcément des personnes qui n'en ont rien à foutre de ce qu'ils font. Et voilà, donc, toujours ce truc-là. Après, tout à l'heure, tu parlais un peu d'outils que tu avais remarqués en ergot. Il en existe plusieurs. Moi, j'en utilise plusieurs pour un peu aller questionner justement cet équilibre occupationnel. D'ailleurs, la plupart sont disponibles. gratuitement et facilement sur internet. Il y a l'OBQ, l'OBQ c'est l'Occupational Balance Questionnaire.
- Speaker #0
C'est en 13 questions, donc c'est assez rapide à faire. Et ça va te donner un score. Alors, je crois que c'est sur 39. Et plus le score est élevé, meilleur est ton équilibre. Après, encore une fois, tu peux avoir un score haut et ne pas être d'accord. Il suffit que tu passes le test un jour où tu es trop content, tu le repasses trois jours après. Bon, tu n'auras peut-être pas le même score, mais voilà. C'est des outils comme ça. Il y a aussi l'inventaire de l'équilibre de vie qui est très bien fait. Un peu plus long, un peu plus technique, mais… ultra intéressants. Sur les activités ressources, il y a aussi Rachel Thibault, c'est une ergo et psychologue qui a fait des travaux très intéressants sur la résilience, notamment, et qui parle, elle a conceptualisé un truc qui s'appelle les 5 C, donc c'est 5 catégories d'activités. En ergo, on a plein de façons de catégoriser les activités. Et elle, elle explique que ces cinq catégories d'activités, donc tu as les activités, je crois, de connexion, de communion, de machin, bon, je ne les connais pas par cœur, mais elle explique qu'avec ces cinq C, ça rend les personnes plus résilientes, en fait. Et après, elle fait le parallèle, notamment avec des populations qui traversent des périodes de guerre, de famine, et qui, malgré tout, arrivent en fait à... à trouver du sens dans leur quotidien, même s'ils sont dans un contexte horrible.
- Speaker #1
Et du coup, si grâce à ces outils, on arrive à identifier un déséquilibre occupationnel, à partir de là, qu'est-ce qu'on fait de cette information ? C'est quoi la première chose à faire quand on est en déséquilibre occupationnel pour avancer, pour rééquilibrer,
- Speaker #0
justement ? En fait, le process, il est simple, la démarche d'évaluation en ergot. Je pense que c'est la même pour énormément de professionnels de santé. Phase 1, tu évalues, tu bilances avec les outils dont tu as besoin. Là, en l'occurrence, ça pourrait être les outils que je t'ai cités. Phase 2, tu vas avec la personne fixer des objectifs. C'est-à-dire, on voit qu'il y a différents trucs, il y a le feu un peu partout. On ne peut pas aller éteindre le feu partout. Donc, on va se questionner comment on priorise et comment on rend ça concret. Qu'est-ce qu'on veut ? C'est quoi le but ? Il y a aussi cette question d'avoir plus de clarté sur ce qu'on aimerait. On utilise, nous, par exemple, la MCRO. La MCRO, c'est un outil où on va pouvoir coter. C'est intéressant parce qu'on va avoir des données chiffrées. Et on pourra donc les comparer, par exemple, six mois après, voir où on en est. Est-ce que ça va évaluer ton engagement dans les activités ? Comment on appelle ça ? La rentabilité ? Le rendement. Le rendement aussi, il y a cette question d'efficacité, entre guillemets, de est-ce que toi, tu es satisfait de la façon de faire les activités ? Parce qu'il y a ça aussi. C'est bien d'être engagé dans une activité. C'est bien de kiffer son boulot. Mais c'est bien aussi d'être satisfait de la façon avec laquelle tu fais ton boulot. Tu vois, ça, c'est deux choses qui peuvent ne pas être cohérentes, en fait. Et donc, voilà, on a défini... Pareil, pour définir des objectifs, tu as plein de méthodes. Je pense qu'une des plus connues, c'est Smart. Après, selon la personne que tu accompagnes, je pense qu'il y en a qui vont avoir besoin d'objectifs très précis, c'est-à-dire... Avant le 31 mars 2025, je voudrais m'avoir dégagé une heure par semaine pour aller à mon cours de ping-pong le mardi soir. Et tu en as d'autres où ça va être OK pour eux de juste dire « moi j'aimerais avoir une heure de temps libre avant la fin de mon accompagnement » . En fait, c'est encore une fois le pouvoir d'agir. Si ça leur suffit, si ça leur semble satisfaisant de s'arrêter là, Quand on se fixe un objectif, c'est OK. Et après, la troisième phase, c'est « vas-y, let's go » , mise en action. Et je donnais cet exemple à une ergo que j'avais en appel il y a quelques jours. Je lui prenais l'exemple que, par exemple, nous, en ergo, en libéral, on a une pédiatrie, il y a une partie, enfin, il y a beaucoup de collègues. qui travaillent sur la mise en place des outils informatiques, que ce soit un ordi, une tablette, etc., pour que le gamin soit opérationnel à l'école, d'utiliser la prise de notes avec l'ordi ou de suivre les cours sur sa tablette, etc. Il y a deux options. Soit les parents peuvent juste faire le bilan de l'ergot, donc ils ont le diagnostic, c'est-à-dire, oui, votre gamin aurait besoin de ça, ça et ça, ça pourrait l'aider parce qu'il a telle et telle difficulté. OK, très bien. Donc soit les parents et le gamin décident de faire ça de leur côté, auquel cas c'est totalement le droit, tu vois. Soit ils peuvent décider de se faire accompagner par un ergot. Et donc ça va être des accompagnements, en général c'est au moins six mois, un an. En général c'est l'année scolaire. Certains ont besoin de deux ans, bref ça dépend des enfants. Avec l'ergot, ok, ils vont voir l'ergot qu'une heure par semaine. Si l'ergot est plutôt bon, il a son plan d'action. Il sait de quoi le gamin va avoir besoin. Il va pouvoir accélérer son apprentissage parce qu'il connaît déjà les erreurs. Il sait ce qui est le plus important à apprendre en premier. Et surtout, il va pouvoir après faire de la guidance parentale et dire aux parents « Allez, venez, je vous montre ce qu'on a travaillé avec votre enfant aujourd'hui. » Ça, il faudrait le refaire à l'école. quand il fait ses devoirs, c'est bien d'utiliser l'ordi. Comme ça, il commence déjà à encore plus pratiquer. Parce que c'est sûr que ce n'est pas avec une heure d'ergot par semaine que le gamin va devenir le MacGyver de l'ordi. Ça dépend aussi de sa motivation, de son implication, de s'il est pas du sens. Ça, ça fait aussi partie du thème de l'ergot. Mais tout ça pour dire qu'il y a toujours deux choix. Et donc, c'est là où moi, je le transpose après dans les accompagnements qu'on me propose, que ce soit toi ou moi. Tu peux faire la méthode par toi-même, en mode je vais y arriver seule, je veux essayer, je veux faire toutes les erreurs qu'il y a à faire. Ok, tu peux. Mais effectivement, si tu te fais accompagner, tu as ce cadre-là. Et en fait, le cadre, c'est ce qui fait vraiment la différence. Tous les outils que j'utilise, je veux dire, je n'ai rien inventé. Ils sont gratuits, ils sont accessibles et c'est valable pour tous les domaines. Je veux dire, maintenant, à notre époque, on a une quantité d'informations, l'information est très accessible. Par contre, l'implémentation, le fait de réduire l'écart entre la théorie, je sais ce que je dois faire, et la pratique, je fais ce que je sais, c'est ça qu'on vient chercher dans un accompagnement. Que ça soit avec un ergot, avec un orthophoniste, avec un coach business, je ne sais pas quoi, machin. C'est ça, finalement.
- Speaker #1
Oui, carrément. Et puis, en fait, le revers de la médaille de ce que tu disais aussi, c'est que oui, il y a plein d'infos partout sur Internet. Mais justement, comment est-ce qu'on les croise ? Comment est-ce qu'on les synthétise ? Lesquelles prendre ? Lesquelles garder ? Lesquelles suivre ? Comment ne pas se disperser ? C'est ça aussi, d'avoir quelqu'un qui a déjà digéré toutes ces informations avant nous, pour nous les retransmettre. C'est ça aussi qui fait que... On évite de perdre du temps et de se perdre un petit peu en chemin. Et justement, toi, qu'est-ce que tu proposes aujourd'hui comme accompagnement aux libéraux et à qui, comment, pourquoi ?
- Speaker #0
Alors, tu vois, la question de à qui je m'adresse, déjà, ça a été très difficile pour moi, parce que dans les études d'Ergo, on m'a un peu dit, bon, potentiellement, tu as les outils pour accompagner qui tu veux, en fait. Tu mets n'importe qui en face. qui a une difficulté dans son quotidien, eh bien, ouais, je vais pouvoir faire des trucs. OK. Donc, quand je suis passée en mode entrepreneuriale, il faut choisir un avatar, un client idéal, un machin. Bref, ça a vraiment pris du temps. Et j'avais déjà eu, en fait, il y a un peu plus d'un an, l'idée de proposer un truc pour les pros de santé. J'avais réfléchi à une sorte de... plateforme en ligne, une sorte de site un peu ressource où il y aurait toutes les infos nécessaires réunies pour les pros de santé, particulièrement pour ceux en libéral, pour que justement, il n'y ait pas à les grappiller de l'information partout. J'avais cette idée, après entre-temps, j'ai cheminé, j'ai essayé d'autres trucs, machin, bref. Et donc là... début, enfin vers fin 2024 quoi la rentrée 2024 j'ai à nouveau eu cette idée de ouais faute de santé j'aime bien quand même ça me parle quoi et en fait je m'adresse un peu à moi il y a quelques années voilà c'est ça donc même si j'ai pas tu vois j'ai pas pour moi il n'y a pas besoin de vivre de Un burn-out, une dépression, un truc grave par rapport à ton taf pour comprendre les enjeux. Parce que sinon, à ce compte-là, en tant qu'herbeau, moi j'aurais dû avoir Alzheimer, j'aurais dû avoir un enfant polyhandicapé, j'aurais dû avoir... une dépression chronique et avoir une dyslexie, dysgraphie, TDAH, tu vois. Donc, bon, digression.
- Speaker #1
Non, mais je la trouve intéressante ta digression, parce que dans les personnes que j'accompagne, il y en a qui ont vécu la transformation qu'elles proposent maintenant, et d'autres non, et elles culpabilisent de ça. Je dis, mais dans ton travail de base, heureusement que tu n'as pas vécu ce que vivent tes patients, sinon ce serait quand même assez compliqué.
- Speaker #0
100%.
- Speaker #1
Ce n'est pas une obligation.
- Speaker #0
Oui. Aujourd'hui, l'idée, c'est vraiment d'accompagner des professionnels de santé en libéral. J'ai une connaissance plus aguerrie des professions de rééducation, de réadaptation, des paramètres. Il n'empêche que les sages-femmes, les médecins, les psychologues, on ne sait pas trop où les classer, parce que je crois qu'ils sont un peu à cheval entre plusieurs catégories. Mais il n'empêche que c'est… profils-là rencontrent des difficultés similaires, qui sont des difficultés dans leur relation à l'argent, au temps aussi. Quand je dis relation au temps, ça va au-delà de juste gérer son planning, son agenda. C'est, ok, en fait, comment je fonctionne au quotidien ? Est-ce que quand je fais un truc, je le fais vraiment ? Ou est-ce que je pense à la suite ? Ce délire des personnes un peu anxieuses qui vont toujours, enfin, c'est pas inventer des problèmes, mais un petit peu, qui vont être dans ce truc-là d'anticipation, ça, par exemple, ça peut littéralement te bouffer la vie au quotidien. Complètement. Donc, on est sur ces questions-là, en fait, à la fois de « j'ai une grosse charge mentale » , etc. Il y a aussi les questions de « qu'est-ce qu'on délègue ou pas ? » Mais vraiment, je dirais que, comme on disait tout à l'heure, la porte d'entrée, c'est vraiment se questionner déjà sur comment je raisonne, comment je fonctionne, qu'est-ce que c'est le libéral pour moi ? Je voudrais que mon quotidien puisse ressembler à quoi ? C'est quoi les idées reçues que j'ai emmagasinées depuis toutes ces années et qui continuent de me faire penser que c'est normal d'être libéral ? être pro de santé en libéral et d'en chier au quotidien. Et puis en plus, les charges, elles augmentent, mais mon CA, il n'augmente pas, etc. On en revient à ce que je disais tout à l'heure. Responsabilité individuelle. Si tu attends que les choses viennent de l'extérieur, tu peux attendre longtemps. Alors, je sais que pour certains, c'est parfois violent. J'en ai déjà eu qui... En fait, quand tu leur dis certaines choses, tu vas leur poser certaines choses. Tu vois, cette question de « Mais est-ce que tu te considères comme un chef d'entreprise ? » « Est-ce que tu peux me parler de ton rapport à l'argent ? » « C'est quoi pour toi l'argent ? » Il y en a, ils buguent, parce qu'ils ne se sont jamais posés la question et personne ne leur a jamais posé. Donc, c'est normal. C'est normal qu'il y ait un bug.
- Speaker #1
Et encore, par rapport à ça, tout à l'heure, tu parlais du fait Dès qu'en ergot, la première fois que tu as dû poser ton devis à 250 euros, tu as buggé. Mais encore, vous, les professionnels non conventionnés, vous avez la chance, si je peux dire, justement, de devoir annoncer des tarifs à des gens qui vont payer de leur poche. Mais nous, les conventionnés, tout en plus quand on fait le tiers payant, et encore pire, le tiers payant intégral, on s'en fout de demain. Et encore, il y en a qui hésitent à demander la carte d'hétale, qui ne sont pas à l'aise de la demander. On ne demande pas d'argent aux patients. on lui demande juste sa petite carte vitale, quand il veut bien nous l'amener, sinon c'est pas grave monsieur, vous nous l'amènerez la semaine prochaine, c'est pas grave, vraiment, vous inquiétez pas. Et quand le patient nous dit je repasse cet après-midi, non, non, non, vous dérangez pas, tu vas pas au supermarché sans ta carte bleue, donc tu vas pas chez un pro de santé sans ta carte vitale. Bref, c'est un autre débat, mais on demande pas d'argent au patient, en fait. Ou alors, à la limite, certains demandent la part mutuelle, moi je l'ai jamais fait, j'avoue, par flemme, d'aller encaisser derrière la... mais à la limite je demande la part mutuelle mais le patient sait qu'il va être remboursé en quelques jours et du coup le jour où il faut vraiment demander à quelqu'un de payer pour ses soins enfin pour ses soins ou du coup pas pour ses soins, pour une autre prestation c'est encore plus compliqué quoi à ton avis il y a un problème avec l'argent ?
- Speaker #0
pardon ?
- Speaker #1
à ton avis il vient d'où ce problème avec l'argent ?
- Speaker #0
Je pense qu'il y a plusieurs origines possibles. Je pense que ça dépend aussi du milieu dans lequel tu as grandi, de ton cercle proche, de ta famille. Après, dans les études aussi, moi j'ai souvenir... Dans mes études, on me disait, de toute façon, vous savez que vous faites ergo, ce n'est pas pour rouler sur l'or, c'est un métier humain, on fait ça pour être... Comment dire ? Bref, je pense que la famille, les études, et puis après, même dans le monde professionnel, tu vas bosser à l'hôpital, et bien à l'hôpital, c'est... C'est toujours des histoires, des problèmes d'argent, de machins. Je pense qu'en fait, beaucoup de professionnels de santé ont une image très néfaste de l'argent. Pour moi, l'argent, il est neutre. C'est un outil. Il y a une métaphore que j'aime bien, de dire que l'argent, c'est un tournevis, c'est un marteau. C'est-à-dire... Voilà. tu as besoin de construire un meuble chez toi, tu vas aller au magasin où il y a les outils, tu vas prendre ton tournevis, ton marteau, une perceuse si tu as besoin, tu les ramènes chez toi, tu construis ton meuble, et puis après, si jamais ton voisin a besoin que tu lui prêtes un outil, tu peux le prêter, ou tu peux le revendre, tu peux revendre tes outils, et le jour où tu as à nouveau besoin de l'outil, d'aller prendre un tournevis, un marteau, tu sais où il y en a, en fait. Donc, tu deviens plus serein par rapport à ton rapport à l'argent parce que tu sais comment en créer, en générer, etc. Et que finalement, avec un marteau, tu peux fabriquer des meubles d'exception comme tu peux faire un massacre.
- Speaker #1
Exactement. C'est un outil, c'est selon comment tu t'en sers.
- Speaker #0
Voilà. Et je pense qu'à partir du moment où... vraiment moi j'ai intégré ça, déjà je me suis bien détendu le slip. Je me suis dit ok, en fait cool quoi. Alors c'est sûr.
- Speaker #1
C'est vrai que quand j'ai des personnes en appel et que je leur dis c'est quoi ton objectif à un an, préparez-vous d'ailleurs, si un jour vous êtes en appel avec moi, c'est les questions que je pose un peu tout le temps, la personne me dit par exemple avoir trois clients. Mais alors, mais trois clients, mais d'accord. mais trois clients à 5 euros, trois clients à 3000 euros, tu veux faire combien de chiffre d'affaires ? Ah bah je sais pas. Ok, mais tu veux réduire de combien ton temps au cabinet ? Et pour ça, il te faut combien de revenus ? Et donc, il te faut combien de chiffre d'affaires ? Et ok, et ensuite, pourquoi tu veux ce chiffre d'affaires ? Parce que personne ne veut de l'argent sur son compte. Pour avoir de l'argent sur son compte, c'est pour pouvoir travailler moins, passer plus de temps avec sa famille, s'offrir des vacances, payer sa maison, que sais-je. Mais c'est des questions que les gens n'ont absolument pas l'habitude de se poser et quand je leur pose un appel, en général, ils tombent des nues, ils n'ont pas la réponse en fait.
- Speaker #0
Moi, j'ai beaucoup de profils écureuils. Tu sais, alors, j'ai l'impression que c'est un comportement assez culturel aussi, assez français. Je ne veux pas dire de bêtises parce que, voilà, ce n'est pas mon domaine, mais il me semble qu'en France, on est connu pour être un pays qui épargne beaucoup. Contrairement au Royaume-Uni, où l'épargne, rien à foutre. Et donc, voilà, ça arrive souvent que je sois en appel avec des personnes. qui sont OK de te dire qu'elles ont 5 000 euros qui dorment d'épargne, plus peut-être d'autres trucs ailleurs, d'autres comptes et tout. Et en fait, non, tu vois, c'est vraiment un sentiment de sécurité pour elles d'avoir ces 5 000 euros qui dorment au cas où. Oui. Au cas où. Mais en attendant, la personne, elle va continuer à s'épuiser, à avoir un quotidien de merde, quoi. Et en fait, ton... au cas où, pourquoi ton au cas où, tu t'en servirais pas pour toi c'est ça qui est assez ouf, c'est que beaucoup de pros de santé vont culpabiliser de prendre du temps pour eux ils se négligent clairement ils sont un peu la dernière roue du carrosse entre le rôle de maman ou de papa le rôle de soignant il n'y a plus vraiment de place à eux en tant qu'individus et pourquoi je disais ça ? oui donc en fait ils vont culpabiliser s'ils s'octroient trop de ressources tu sais donc s'ils se donnent du temps s'ils se donnent de l'énergie donc se donner de l'énergie je sais pas par exemple tu vas te faire masser tu te ressources bon bref s'ils se donnent du temps de l'argent laisse tomber quoi moi j'ai déjà eu quelqu'un en appel qui me disait en fait moi j'attends 3 mois avant de m'acheter une nouvelle paire de chaussures donc potentiellement je marche avec des chaussures trouées pendant prend moi parce que ben ça et moi le ce que j'essaie de leur faire prendre conscience c'est que en fait si toi tu es une loque En fait, tes patients, ils le captent. Moi, j'ai déjà eu, je pense qu'on a déjà tous fait l'expérience d'aller voir un pro de santé et de voir que la personne, elle n'est pas bien. Le pro de santé, soit il est agité, il court partout, ou alors il n'en a rien à foutre de ce que tu dis. Il n'est pas dans une posture de quelqu'un qui va t'écouter, qui va pouvoir t'accompagner, qui va pouvoir t'aider. Donc, en fait, si toi-même, tu n'es pas bien, comment est-ce que tu veux... aider d'autres personnes qui ne sont pas bien. Et vraiment, ce switch-là, pour moi, il est capital. Moi, je n'ai pas envie d'aller voir un pro de santé qui est à la limite du burn-out. Je me dis, j'arrive à lui dire, mais vas-y, prends une semaine, fous-toi en arrêt, fais un truc. Mais en fait, qu'est-ce que tu fais ? Je suis plus en forme que toi.
- Speaker #1
Au tout début de mon installation, Enfin, j'ai failli faire un burn-out. Et c'est vraiment un truc qui a fait partie de mes déclics. C'est quand j'ai eu une de mes patientes, c'était une femme jeune, c'était un Covid long. Elle avait un peu des problèmes attentionnels, etc. Suite à ça, mais en soi, c'était quelqu'un de plutôt bien en forme de baisse. Et un jour, elle arrive, elle me voit, elle me dit « ça va ? Vous avez vraiment une sale tête ? » Je me suis dit « ah ! » Ok, bon, il va peut-être falloir faire un truc. Après, par rapport à ce que tu disais, je comprends que certaines personnes, et moi j'en fais partie aussi, aient envie d'avoir quand même un petit matelas de sécurité de côté, parce que demain ta voiture est lâche, t'as des enfants, il y a un problème, ou je prends mon exemple, j'ai un chien, demain il faut l'opérer pour x, y, raison, les frais vétos ça coûte très cher. Bref, je comprends qu'il faille avoir un minimum de matelas de sécurité, mais moi ça m'arrive d'avoir des personnes, quand elles me disent, ah mais investir sur moi ça va être chaud et tout, je dis ok. c'est ok que je te pose 2-3 questions sur tes finances, voir si on trouve une solution. Et quand je demande t'as combien de cotés, qu'elle me dit pas beaucoup, ok non mais combien ? Bah 15 000. Pas beaucoup, 15 000 de cotés. Donc pour certains c'est pas beaucoup, puis c'est vraiment une notion de perception. Et en vrai aussi je comprends, parce que j'aime bien, ça me sécurise aussi d'avoir l'épargne, et je sais que je peux me stresser aussi par rapport à ça, mais je pense que c'est important ce que tu disais, si vraiment t'as quelque chose de douloureux et tu sais que ça va te pénaliser toute ta vie, en fait ta santé mentale, ton bien-être, ton épanouissement il peut pas être repoussé éternellement à cause de au cas où et au bout d'un moment investir à la fois de l'argent mais aussi du temps et de l'énergie sur soi parce que c'est pas juste tu payes et ça va résoudre ton problème, il faut s'investir derrière et avoir envie de le faire je pense qu'au bout d'un moment effectivement c'est indispensable quelle que soit la problématique
- Speaker #0
Ouais et puis il y a un gros sujet sur le fait de Donc, investir au sens très large, mais investir sur soi, ça, c'est encore une autre affaire. Des fois, je prends l'exemple aussi de... Parce que pour moi, l'investissement sur soi, ça commence, ne serait-ce que, je ne sais pas, tu vas au supermarché ou tu vas, par exemple, tes fruits et légumes, tu vas décider de les acheter un peu plus cher aux petits producteurs du coin. Pour moi, c'est déjà une façon d'investir sur soi, tu investis dans ta santé. La personne qui va souscrire à son cours de Zumba mensuellement ou annuellement, c'est aussi une façon d'investir sur soi. Je pense que ce qu'on propose dans nos accompagnements respectifs, c'est un cran au-dessus. C'est-à-dire qu'il s'agit d'avoir une vision moyen-long terme. C'est-à-dire que oui, ça va faire un peu mal au porte-monnaie parce qu'on va te demander plus de 1000 balles d'un coup. ou en facilité de paiement, machin. Mais en fait, ça ne te coûte quoi, déjà, là, maintenant, d'être dans ta situation de merde ? Pour parler franchement. Oui, il y a le coût financier, mais en fait, toi, tu payes déjà des coûts... Moraux ? Oui, moraux, j'allais dire physiques, mais ce n'est pas... Là, on parle de coûts avec un T à la fin, pas... Coups émotionnels, enfin... Tu es déjà en train de perdre plein de trucs et de subir ton quotidien. Tu reviens à l'empowerment. Est-ce que je subis mon quotidien ? Je suis spectateur ? Ou est-ce que je veux reprendre ma place d'acteur ? Et OK, c'est moi qui prends un peu le lead. Exactement.
- Speaker #1
Et c'est vrai que je pense qu'on est dans une société où on consomme beaucoup, mais où on n'investit pas assez. Ça me rappelle, ça fait quelques années maintenant, à l'époque du Covid, tu sais, où on n'avait pas accès aux salles de sport, etc. Parce qu'elles étaient fermées, je m'étais payée un abonnement sur une application de sport. Je crois que je payais quelque chose comme 15 balles par mois. C'est pas un truc de ouf, quoi. Et j'avais dit ça à une copine, elle m'avait dit « Ah ouais, c'est un peu cher quand même. Attends, c'est un peu cher pour faire du sport. » alors que je sors avec toi tous les vendredis, tous les vendredis, tu payes trois tournées. Voilà, c'est un peu fort, quoi. Je pense qu'on consomme beaucoup sans s'en rendre compte parce que c'est normal, parce qu'on pense que c'est comme ça que ça va nous rendre heureux, en fait. Mais sauf qu'en fait, au bout d'un moment, oui, il faut faire un travail un peu plus de fond sur soi à tous les niveaux. Comme tu disais, ça commence par l'hygiène de vie, ça commence par se faire aider pour faire des changements quand c'est nécessaire. Et justement, toi, c'est quoi la transformation que tu proposes aux personnes que tu accompagnes, du coup ?
- Speaker #0
Alors, vu que c'est de l'individuel, au moment en tout cas, l'idée, ça va vraiment être de partir des besoins de la personne. C'est-à-dire, déjà, d'aller évaluer ce qu'il en est et donc d'aller travailler ce dont elle a besoin, en priorité. Il y a des personnes où vraiment, ça va être retrouver du temps pour soi. ou faire ses activités signifiantes sans culpabiliser. Après, il va y avoir des problématiques plus spécifiques. Par exemple, il y a des personnes où ça va vraiment être plus des questions d'organisation, de productivité. Je pense notamment à beaucoup d'ergots qui ont ce problème de la rédaction des bilans. Alors, quand je dis problème, c'est problème chronophage. Je ne sais pas si en orthophonie, c'est quelque chose aussi que vous avez. Donc, voilà. aller questionner ça aussi. Il y en a où ça va être vraiment cette question de comment je repose mon cadre, mes limites, pour justement ne pas me faire bouffer par le boulot. L'idée, c'est vraiment d'apporter plus de clarté à la personne sur ce qu'elle voudrait. Je veux que mon quotidien ressemble à quoi ? Et à lui dire, ok, vas-y, go, on y va ensemble. Il n'y a pas de promesse style Allez avec moi, en quatre mois, tu vas gagner quatre heures de temps libre et tu vas légérer ta charge mentale tout en te sentant plus affirmée auprès de tes patients. Je pourrais, je pourrais en décliner plein, des trucs comme ça. Mais pour le moment, vu que je suis dans une approche très au cas par cas, individuelle, ça va vraiment être, OK, on part des enjeux de la personne et de là où elle veut aller. OK.
- Speaker #1
En parlant de... où la personne veut aller, ça me fait une bonne transition vers une question que j'adore poser. Tu te vois où dans 5 ans ? C'est quoi la Chloé dans 5 ans ?
- Speaker #0
Alors, il n'y a pas longtemps, je me suis posée, je me suis fait une petite mind map, mais moi je l'ai fait dans 10 ans. On peut dire que c'est comme si je l'avais fait sur 5, on va être ambitieux. Mon idée, moi, c'est vraiment de pouvoir développer le labo des libéraux. C'est le petit nom de mon accompagnement. et de pouvoir justement collaborer, créer des partenariats avec d'autres professionnels, que ce soit des professionnels de santé ou des professionnels style, je ne sais pas, experts comptables, en coaching, et de vraiment pouvoir répondre aux différents enjeux des pros de santé en libéral. Par exemple, pourquoi pas bosser avec un psychiatre qui serait sur une expertise sur l'épuisement professionnel. ou psychologue qui aurait vraiment axé son travail sur l'anxiété, sur tout ce que ça peut amener d'être dans une posture pro en libéral. Tout ce qui est expert comptable aussi, parce que clairement, ce n'est vraiment pas ma zone de génie. Comme chaque libéral, je m'y suis intéressée, mais pour moi, mon cas, je serais incapable de me donner... Je me donne les bilans comptables d'un kiné, je ne sais rien, je ne comprends rien. Donc en fait, mon idée, ça serait de recréer un peu un écosystème qui puisse répondre à différentes problématiques que peuvent rencontrer un pro de santé libéral. Et après, je sais que j'aime beaucoup l'idée de promouvoir l'ergot, donc on va voir comment ça se passera. Je sais que j'aime bien parler en public, donc peut-être, je ne sais pas, tourner vers de la formation après. Les pistes sont variées, mais en tout cas, je prends beaucoup de plaisir dans mon quotidien professionnel et personnel. Et c'est chouette, vraiment, toutes les opportunités que peuvent offrir les réseaux sociaux, que ce soit ne serait-ce que là ce qu'on est en train de faire. Si j'étais restée tranquillement dans mon cabinet physique à bosser en tant qu'ergot, ce qui était bien, ce qui n'était plus suffisant pour moi, je ne serais pas là en train de te parler.
- Speaker #1
Carrément, c'est la magie des réseaux. Et je trouve ça trop cool, justement, de pouvoir faire intervenir des personnes comme ça, qui ont des visions complémentaires. Et c'est cool. À long terme, je pense que c'est quelque chose qui tend à se développer et qui peut être bénéficieux, au final, pour tout le monde. Donc, trop bien.
- Speaker #0
Carrément.
- Speaker #1
Trop, trop bien. Et pour conclure cet épisode, c'est quoi le conseil que tu donnerais à un libéral qui ne se sent pas épanoui aujourd'hui dans sa pratique, dans son cabinet, dans sa vie ?
- Speaker #0
Alors, ça ne serait pas vraiment un conseil, mais plus une réflexion. En tant que pro de santé, on conseille souvent plein de choses à nos patients, aux familles, aux autres pros. On est souvent en train de dire « Ah, mais vous devriez faire comme ci, vous devriez faire comme ça. Est-ce que vous avez pensé à ça ? » Ok. C'est génial d'avoir et de transmettre des principes, des conseils de santé en hygiène, etc. Mais j'ai envie de vous inviter à vous questionner est-ce que vous les appliquez à vous-même déjà ? Ça, c'est un truc, à mon sens, qui est... assez important et sur lequel j'essaie vraiment de mettre un point d'honneur, c'est-à-dire d'être cohérente entre ce que je dis, ce que je fais, ce que je pense, même si on ne contrôle pas toujours les pensées, on le sait bien. Mais en tout cas, je me verrais mal être ergothérapeute, parler d'équilibre occupationnel, parler de santé au travail, et moi-même être dans une situation de taf complètement catastrophique. Alors, c'est OK qu'il y ait des semaines qui soient plus chargées ou des jours où vraiment on a la flemme, etc. On en a tous. Mais voilà, d'essayer de se questionner. OK, est-ce que je suis cohérent entre ce que je conseille à mes patients et ce que je me le conseille à moi-même ? Est-ce que je l'applique ?
- Speaker #1
OK. Est-ce que je pense qu'un soignant épanoui est un meilleur soignant du groupe ?
- Speaker #0
100%. OK.
- Speaker #1
On va écouter. Cherchez plus d'épanouissement dans votre travail. Si ce n'est pas le cas, que vous n'y arrivez pas tout seul, Chloé est là pour vous aider, justement. Je mettrai tes réseaux dans la description du podcast pour retrouver Chloé, essentiellement sur Instagram, il me semble.
- Speaker #0
Yes.
- Speaker #1
Ok, super. En tout cas, merci beaucoup, Chloé, pour cet épisode que j'ai adoré enregistrer avec toi. C'était vraiment très, très intéressant. Donc, merci beaucoup. J'espère que ça t'a plu également d'être ici.
- Speaker #0
Merci beaucoup, Solène. Merci à vous, Chloé. Je n'ai pas vu le temps passer. C'est vrai que c'est agréable. D'habitude, c'est moi qui écoute. Donc, c'est chouette quand les rôles s'inversent aussi. Merci beaucoup, en tout cas, pour ton invitation.
- Speaker #1
Merci à toi. Merci à vous de nous avoir écoutés jusqu'ici. Si le podcast vous a plu, n'oubliez pas de mettre 5 étoiles, de laisser un petit commentaire et de le partager à un ami soignant entrepreneur qui en a besoin. Et moi, je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode.