- Speaker #0
Bonjour Fanny !
- Speaker #1
Bonjour !
- Speaker #0
Merci d'être avec moi aujourd'hui, on va parler de ton histoire. Déjà, peux-tu nous dire d'où tu viens, quel âge tu as et qu'est-ce que tu fais dans la vie ?
- Speaker #1
Alors, moi c'est Fanny, j'ai 35 ans, je suis responsable comptable dans une entreprise d'immobilier et j'habite à côté de Lille dans le nord de la France.
- Speaker #0
D'accord, très bien. Donc, 35 ans, tu as ce projet bébé ? Donc on va y venir et savoir comment tout ça s'est décidé. Peux-tu nous expliquer un petit peu comment s'est déroulée ton histoire familiale avec tes parents ?
- Speaker #1
Alors j'ai deux petites sœurs, donc on est trois filles à la maison. Mes parents ont divorcé, j'avais 12-13 ans je pense. Et je n'étais pas très proche de mon père et on s'est beaucoup éloigné. En fait j'ai grandi avec ma maman et mes deux sœurs. Donc vraiment une cellule familiale monoparentale. On s'entend très bien. Je suis très très proche de ma maman, je suis très proche d'une de mes sœurs et de l'autre également. Donc j'ai vraiment grandi dans ce système avec une maman, une seule maman. Mon père est présent, mais c'est vrai que je n'ai pas forcément beaucoup d'affinité avec lui. On se voit au moment des Noëls, au moment des anniversaires, mais je ne partage pas forcément beaucoup plus de choses avec lui. dans la vie de tous les jours. Ok. Voilà. Après, j'ai rencontré quelqu'un avec qui je suis restée pendant six ans. On avait un... Lui, il n'était pas forcément prêt à avoir un enfant. On en a beaucoup discuté. À un moment, il m'a dit ok. Donc voilà, on a commencé sans mettre de pression. Et en fait, au final, lui, il avait fait un burn-out. Et en fait, il s'est rendu compte que c'était peut-être un peu trop et il était trop perdu. Et on n'avait plus du tout les mêmes envies dans la vie. Donc, on a pris la décision de se séparer. Ça date d'il y a un an et demi.
- Speaker #0
Ah oui, c'est vrai. Enfin, c'est pas très vieux.
- Speaker #1
Ouais, c'est pas très vieux. En plus, après, on a eu du mal à vendre la maison. Donc, on est resté vraiment en très bon terme. Je l'ai vu hier.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Et moi, de mon côté, ça me trottait dans la tête. Moi, la maternité, c'est quelque chose que je... François, je ne mettrai jamais un terme à ça. J'ai vraiment grandi avec ça. J'ai vécu, entre guillemets, la grossesse de ma maman pour ma deuxième soeur. J'ai 9 ans de différence avec elle. Je me souviens de ma maman enceinte, tout le process et j'avais vraiment adoré. Ma petite soeur, c'était mon petit bébé aussi. Donc, j'ai vraiment grandi avec tout ça. Et je me suis toujours dit dans un coin de ma tête, même quand j'étais avec mon ancien compagnon, si un jour ça ne se fait pas, je fais un bébé toute seule. D'accord. Ouais. Et après, c'est vrai que ça n'allait pas avec lui. Et ça m'est venu un peu dans la tête. Et c'est vrai que j'en ai parlé avec une amie. Je me suis dit, je vais faire ça. Et après, bon, il a fallu aussi digérer un peu la séparation, vendre la maison, racheter une nouvelle maison. Donc, j'ai laissé un peu ça en stand-by. Mais j'ai quand même... Je me suis renseignée. Et en fait, j'ai un couple d'amis de Blandine qui se sont mis ensemble et qui ont fait un parcours PMA en Belgique. Et quand elles m'ont dit qu'elles étaient enceintes, ça a été le déclic en me disant, c'est possible. J'ai des gens, j'ai des amis à côté de moi qui l'ont fait. Donc, elles sont passées en Belgique et elles m'ont donné pas mal d'informations. Et donc, j'ai fait mon petit bout de chemin, je me suis renseignée et donc je fais ma PME en Belgique.
- Speaker #0
Ok, c'était en quelle année ?
- Speaker #1
Ça, ça date... Alors, petit, il a 4 mois. Donc, je dirais il y a à peu près un an parce qu'elle... Enfin, je dirais à peu près il y a un an.
- Speaker #0
D'accord, ok. Puis toi, tu es de côté de l'île aussi,
- Speaker #1
donc tu es à côté de la Belgique. Donc, la Belgique, c'est à 1h20. Le centre est à 1h20. Ma soeur habite à Bruxelles. Donc...
- Speaker #0
Ok. Tu ne t'es pas dit en France puisque la loi a été passée en France. Alors... Qu'est-ce qui fait que ça a motivé ton choix d'aller en Belgique ?
- Speaker #1
Alors, en fait, le fait d'aller en Belgique, c'est que les délais sont beaucoup plus courts.
- Speaker #0
Ok. Là, ça joue.
- Speaker #1
Oui. On en reviendra après, mais typiquement, je suis inscrite en Belgique et en France à la même date. Là, je suis en plein temps en Belgique. En France, je n'ai aucun retour pour l'instant. Je suis en liste d'attente.
- Speaker #0
Ok. Ah oui ?
- Speaker #1
Oui. Donc à Lille, les délais déjà j'ai réussi à avoir un rendez-vous parce qu'il y a eu un désistement mais sinon les emplois du temps ils étaient déjà bookés pour l'année.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Donc, voilà. Et comme j'ai eu la chance de vivre pas très loin de la Belgique, j'ai pris cette décision d'aller en Belgique. Et surtout que mes amis me l'avaient conseillé, cette clinique. Donc, ça a aussi aidé à tout ça. Mais je suis toujours sur liste d'attente en France, mais je n'ai aucun retour.
- Speaker #0
OK. Donc, tu attends pour avoir un premier rendez-vous, en fait.
- Speaker #1
Oui, je suis sur liste d'attente sous séquence de Lille.
- Speaker #0
Et ça fait combien de temps que tu as fait ta demande ? Ah non, c'est ça ?
- Speaker #1
Ça fait au mois d'octobre.
- Speaker #0
Octobre.
- Speaker #1
Au mois d'octobre.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Ah oui,
- Speaker #0
c'est ça. Ok. Et tu n'as toujours pas de nouvelles pour avoir un premier rendez-vous.
- Speaker #1
Oui. Autour de moi, j'ai des amis qui veulent faire des préservations de fertilité.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
C'est vrai que j'ai beaucoup d'amis qui n'ont pas forcément d'enfants. Et à notre âge, on se pose la question de tout ça. Et c'est vrai que moi, c'est mon génie écologue qui m'a dit « Est-ce que vous connaissez la préservation de fertilité non médicale qui est maintenant remboursée ? » J'ai dit non, je ne connais pas. Et c'est là aussi, c'était au moment où j'ai dit… pensé à la PMA. Et je dis non, je ne savais pas, mais comme je pensais à la PMA, c'est à peu près au même endroit. Et je suis allée me renseigner à la clinique Jeanne de Frandes à Lille et j'ai été très bien reçue. Mais là, j'ai une amie qui a appelé. Ils disent là d'appeler début 2026 pour un rendez-vous.
- Speaker #0
Waouh ! Donc même pour pouvoir conseler ses propres ovocytes, il faut s'y prendre plutôt bien en avance et jeune.
- Speaker #1
Le problème, c'est que quand on est jeune, on n'y pense pas.
- Speaker #0
On n'y pense pas, mais non, il n'y a pas cette prévention. Mais je pense que plus ça va aller, plus on va y venir finalement.
- Speaker #1
J'espère.
- Speaker #0
Ok, ok, ok. Et donc, pour la prise en charge en Belgique, parce que tu n'as rien fait du coup en France, est-ce que tu as quand même prise en charge en Belgique ? Alors,
- Speaker #1
c'est vrai qu'en Belgique, ça a un coût qui est pas équitable. Et c'est là aussi que je me rends compte que j'ai de la chance d'avoir les moyens de pouvoir aller en Belgique. On n'a pas forcément... La proportion dans ça, parce que ça reste un coût très important. Donc, j'essaye de faire un maximum d'examens en France. Donc, je vais voir une super sage-femme qui me fait toutes les ordonnances. Comme ça, tout ce qui passe en France, les prises de sang, les échos, tout ça, je me fais rembourser. Après, effectivement, les déplacements, les rendez-vous. En Belgique, on est obligé de passer par un psychologue pour commencer. Donc, ce n'est pas pris en charge, c'est 100 euros. Toutes les consultations, c'est une centaine d'euros. Après, les réservations des paillettes, c'est aussi un coût. Donc, ça, j'ai décidé de l'assumer. J'ai de la chance, ma maman, elle participe. Donc, voilà. Mais c'est vrai que j'essaie de faire un maximum en France. Mais il y a une partie qui n'est pas remboursée. Je sais qu'il y a une possibilité avec la sécu, mais je pense qu'il peut y avoir certaines pathologies en France.
- Speaker #0
Alors, il faudrait en voir. Là, je sais qu'il faut d'abord avoir... commencer le parcours en France. Et que c'est échoué pour pouvoir avoir une prise en charge à l'étranger. Parce qu'on prend aussi complètement. Maintenant, est-ce qu'il y a des pathologies qui rentrent en ligne de compte comme critères pour pouvoir avoir un remboursement ? Il faudrait que je me renseigne plus là-dessus.
- Speaker #1
Je me suis dit, si je me fais rembourser, c'est bien, mais ce n'est pas ça qui va me freiner.
- Speaker #0
Oui. Quand le désir est là.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
Tu lances vraiment, ce n'est plus un frein.
- Speaker #1
Oui. Voilà, c'est un budget, mais je me dis quand c'est dur au travail, je sais pourquoi je le fais.
- Speaker #0
Oui, complètement. Et la réservation des paillettes, ça te coûte combien ?
- Speaker #1
En Belgique, ils obligent plus ou moins à faire trois paillettes. C'est un lot de trois parce que je vais faire une insémination en fait. Je fais une insémination, donc c'est un lot de trois, c'est 2000 euros. D'accord. Avec un an de préservation des paillettes.
- Speaker #0
D'accord. Donc,
- Speaker #1
c'est un coup.
- Speaker #0
Oui, c'est un coup. Et donc, tu es suivie par un gynéco là-bas ?
- Speaker #1
Alors, j'ai eu un premier rendez-vous avec un petit… Dans un premier temps, j'ai eu un questionnaire à remplir. Donc, j'ai pris cet été pour y penser parce que ça m'a fait penser à pas mal de choses auxquelles je n'avais pas pensé. Donc, quand j'ai eu le questionnaire… Comme quoi ? Oui. Oui. Qu'est-ce que vous allez dire à l'enfant quand vous n'avez pas de papa ? Qui garderait l'enfant si vous arrivez quelque chose ? Vraiment plein de questions auxquelles je ne m'étais pas forcément attardée. Et ça m'a vachement aidée dans mon cheminement personnel. Donc, j'ai pris cet été pour... C'est vrai qu'un jour, je me suis mis à la piscine et j'ai pris mon petit carnet. Et puis, j'ai écrit un peu toutes les réponses. Et après, je l'ai envoyé au mois de septembre. Et donc... Ils disent 3 à 4 mois pour étudier la réponse, en deux mois c'était déjà fait. Et j'ai vu un psychologue en Belgique. Donc, cette fois-ci, j'y suis allée toute seule. Et ça s'est très bien passé. En fait, ils reprennent un petit peu le questionnaire. Pourquoi vous avez fait cette démarche ? Tout ça, donc on discute. Et après, ils disent, bon, c'est bon, vous pouvez prendre rendez-vous avec un gynécologue et une conseillère. Donc, j'ai vu le gynéco et la conseillère fin février. Beaucoup, beaucoup, beaucoup d'informations. Donc là, je l'étais allée avec ma maman qui m'a accompagnée. elle, elle était perdue, mais moi, je savais un petit peu...
- Speaker #0
Il y a plein de termes techniques, il y a les examens, tout ça. C'est beaucoup d'informations, oui, oui. Donc, ce n'est pas bête d'y aller à deux.
- Speaker #1
En plus, au début, la conseillère, elle dit, elle n'était pas francophone de nature. Donc, elle dit, ça vous dérange si on parle en anglais ? Je dis, un petit peu, parce que ma maman, une conversation en anglais, ce n'est pas possible. Je dis, s'il y a des parties où c'est plus technique, on le dira en anglais. Donc, mais c'est bon ça s'est fait en français donc heureusement si c'était en anglais on rajoute de la difficulté à ce qui est déjà pas facile donc voilà plein plein d'informations et après bah en fait bah voilà vous réservez les paillettes et et puis bah on attend donc et ils disent de 2 à 4 mois et elles sont arrivées en trois semaines ok ouais Donc, elles sont arrivées là il y a deux semaines. Donc,
- Speaker #0
elles sont arrivées en France ?
- Speaker #1
Non, elles sont arrivées au centre, à la clinique.
- Speaker #0
À la clinique en Belgique.
- Speaker #1
Elles sont disponibles à la clinique en Belgique.
- Speaker #0
Ok. Et ils les commandent sur une banque de sperme aussi comme qui ?
- Speaker #1
Oui. En fait, en Belgique, c'est rémunéré. Les dons d'ovocytes et les dons de sperme, ils rémunèrent les donneurs.
- Speaker #0
D'accord. Ah oui, c'est une compensation financière.
- Speaker #1
Voilà. Oui. et c'est pour ça qu'en Belgique c'est rapide parce qu'en fait il y a cette compensation financière il n'y a pas forcément en France il n'y a pas du tout,
- Speaker #0
c'est interdit mais finalement ça compense les examens pour les femmes qui veulent donner tout le temps du traitement, c'est lourd mais une de rien donc cette compensation pour moi elle est légitime qui incite aussi des jeunes femmes et des jeunes hommes à donner plus facilement Peut-être que la France va y venir à un moment donné.
- Speaker #1
Peut-être, ça serait bien. Moi, c'est vrai que quand j'en parle avec ma maman, on va essayer d'en parler autour de nous, entre guillemets, par exemple, le conjoint de ma sœur. On aurait envie de lui dire, donne... Mais sauf qu'en fait, je pense que les hommes, c'est tellement sensible, cette partie, qu'ils ont peur de plein de choses, alors que non, c'est juste aider des gens qui... qui ont des envies et jamais ils viendront vers vous à vous dire vous devez vous en occuper en fait.
- Speaker #0
C'est ça, oui, oui, oui. Il y a la levée de l'anonymat en France qui est vraiment passée aussi, donc ça va freiner aussi alors que la loi est faite aussi en sorte pour protéger les donneurs et que l'enfant peut avoir accès à ses origines, mais en aucun cas le donneur devient père. Donc il y a une loi qui est cadrée et qui protège aussi les donneurs. Je pense qu'il y a une méconnaissance, il y a de la peur. Et puis, on n'a pas la culture du don non plus en France. Même pour un don du sang, c'est compliqué. Et on galère pour trouver des donneurs.
- Speaker #1
Il n'y a surtout pas du tout de connaissances et d'informations. Et c'est vrai que moi, j'espère qu'un jour, ça va bien se passer. Je me pose la question de donner mes ovocytes. Si je ne suis pas trop vieille, parce que je sais le parcours que c'est pour des femmes. Encore plus les ovocytes, il n'y en a vraiment pas. Donc c'est aussi une réflexion que j'ai en cours parce que quand on connaît le sujet, c'est plus facile de l'aborder. Quand on ne le connaît pas du tout, ce n'est pas pareil.
- Speaker #0
Donc là, la Belgique fait appel à une banque. Ou est-ce qu'ils ont leur propre banque ?
- Speaker #1
Je pense qu'ils ont leur propre banque.
- Speaker #0
C'est possible.
- Speaker #1
Oui, oui, je pense. J'avoue, je n'ai pas forcément demandé. Moi, ils m'ont demandé. Ils ont regardé la couleur de mes yeux, la couleur de mes cheveux et un peu le type de pour. Et j'ai dû envoyer deux, trois photos. Et ils m'ont expliqué, en fait, ils ont le donneur et le receveur. Ils regardent un petit peu si ça matche au niveau physique. Et puis après, c'est tout. On n'a pas de... Il n'y a pas de... C'est anonyme totalement, sauf ces informations.
- Speaker #0
Ok, d'accord.
- Speaker #1
Donc, je ne pourrais rien avoir de plus.
- Speaker #0
Et ça, c'est ok pour toi ?
- Speaker #1
Oui, c'est ok. Oui.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Ça ne me dérange pas. On fera autrement, mais s'il y a besoin plus tard. Mais ce n'était pas quelque chose, ça ne me dérange pas.
- Speaker #0
D'accord. Ok, ça roule. Et donc là, tu en es où ?
- Speaker #1
Donc là, je vais passer dans des inseminations sur cycle naturel. J'ai reçu mes paillettes et j'attendais le début de mon cycle qui est arrivé. Donc là, j'ai fait une première prise de sang. Et donc là, je fais une écho de comptage folliculaire mardi. Et si c'est bon, j'ai une injection. et jeudi, je pourrais peut-être faire l'insémination.
- Speaker #0
Wow !
- Speaker #1
On est vraiment dedans.
- Speaker #0
Dedans et oui, rapidement, puisque là...
- Speaker #1
Improbable. Je ne me tendais pas du tout à que ça soit aussi rapide. Quand j'ai reçu le mail, en plus je l'ai reçu au bureau, en plus j'en ai pas... Enfin au bureau, il n'y a personne qui est au courant, donc j'étais... Plein d'émotions, j'ai appelé ma mère tout de suite pour me faire redescendre un peu la pression.
- Speaker #0
Et pour partager aussi.
- Speaker #1
Oui, et pour partager. Donc voilà, maintenant on croise les doigts pour que ça marche. Mais c'est beaucoup de disponibilité et j'ai de la chance. C'est que je suis cadre, donc je n'ai pas forcément d'horaire. Et c'est vrai que mon responsable, il me fait confiance. Il n'y a pas de souci là-dessus, mais il faut s'assurer. Je marque très facilement des bras, donc j'ai des prises de sang. Donc voilà, je vais faire attention pour ne pas trop les montrer. J'ai peur que mes collègues se disent… Ils aient peur aussi pour moi que j'ai des problèmes.
- Speaker #0
Oui. Il y a une petite huile essentielle que tu peux mettre qui s'appelle de l'hélicryse. avec un peu de l'hémoclard de la crème de l'hémoclard pour les coups, les blessures avec 2-3 gouttes d'édicrise et t'en mets 2 fois par jour et c'est magique l'hématome part beaucoup plus vite petite astuce d'infirmière je prendrais ça ok
- Speaker #1
donc là tu es en pleine stimulation aussi alors j'ai pas forcément de stimulation j'ai un Une stimulation pour déclencher l'ovulation, surtout.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Après, j'ai juste de l'acide folique depuis un mois. Et c'est vrai que ça a été un peu magique sur mes cycles, parce que moi, j'ai des cycles très longs et ça les a vachement raccourcis pour être un peu dans la norme. Et ça, je ne savais pas.
- Speaker #0
OK. Ça les a raccourcis, donc c'est plutôt pas mal.
- Speaker #1
C'est magique aussi. Il y a plein de choses, on découvre plein de trucs.
- Speaker #0
Et oui, et oui, et oui. Et donc, pour revenir, ton premier rendez-vous finalement en Belgique, c'était quand ?
- Speaker #1
Alors, j'ai envoyé ma candidature le 15 septembre et j'ai eu un premier rendez-vous avec le psychologue le 14 décembre.
- Speaker #0
Ok, d'accord. Et là, on est en mars, avril. Oui, depuis avril. Ok. Ouais, ouais, ouais, ouais, ouais. Effectivement. Et c'est ça aussi, c'est que souvent on dit, ah, les parcours PMA sont super longs, nanana. Ça peut être très rapide.
- Speaker #1
Ça peut être très rapide parce qu'on est à l'étranger.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Malheureusement, en France, ce n'est pas pareil.
- Speaker #0
Non, ce n'est pas du tout le même système. Et on est en retard en France, on est en retard sur la PMA. On avance sur d'autres choses, mais sur la PMA, on n'est plus dans ce bar. Ça avance, mais ils ne sont pas encore méga au point et ça viendra.
- Speaker #1
Ça viendra, j'espère.
- Speaker #0
Oui, d'accord. Et donc, tu disais que tu ne l'as pas annoncé. Alors,
- Speaker #1
je l'ai... Je l'ai annoncé à ma maman cet été parce qu'elle m'a beaucoup aidée dans ma nouvelle maison. Je l'ai invitée au resto et je me suis dit que c'était l'occasion de le faire. Elle était très émue, très contente. Elle attend ça depuis des années et elle sait que c'est un désir que j'ai. C'était le désir que j'avais avec mon ancien compagnon et qu'on s'est séparés pour ça. Elle était au courant. Je l'ai aussi annoncé à ma petite sœur pendant les vacances parce que je suis partie en vacances avec elle et ma maman. Donc je me souviens, on était sur une super belle plage avec un coup d'aile et je lui ai dit. Donc elle était aussi très contente. J'en ai parlé à trois, quatre amis qui sont assez proches. Mais sinon, c'est tout. Je ne veux pas forcément le dire à plus de gens parce que quand on a un désir d'enfant dans un couple, les gens ne le disent pas forcément à tout le monde.
- Speaker #0
C'est vrai.
- Speaker #1
C'est vrai que c'est quelque chose que j'ai envie. Moi, je me vois toujours l'annoncer à tous mes copains et qu'ils soient super contents. Mais j'ai quand même besoin d'en parler à des gens très proches parce que c'est vraiment les montagnes russes. Donc, j'ai besoin qu'il y ait des gens qui soient là et qui comprennent ce que je vis. Il y a des amis que je vois moins et qui... Je les vois au moins au quotidien, mais ils seront très contents aussi. Mais j'ai besoin d'en parler à des gens très proches. Donc voilà, les personnes les plus importantes sont au courant. Et par contre, la réservation des paillettes et le fait qu'elles sont arrivées, il n'y a que deux personnes qui sont au courant. Donc voilà, c'est vraiment... Je veux que ça... Si ça marche, c'est bien. Si ça ne marche pas, peut-être que je le dirai à d'autres personnes. Mais pour l'instant, je veux que ça soit un peu mon petit secret aussi.
- Speaker #0
Et puis c'est intime.
- Speaker #1
Ouais, c'est ça. Donc, je veux être un peu normalisée le fait que quand il y a une grossesse, les gens le disent à trois mois, personne n'est au courant avant, c'est un secret, entre guillemets. Je veux aussi garder, me rapprocher de cette situation, je dirais normale, mais enfin...
- Speaker #0
Entre guillemets. Voilà,
- Speaker #1
un peu comme beaucoup de gens. Donc, voilà.
- Speaker #0
D'accord. Et oui, oui, oui, oui, d'accord. Donc à ton travail, ils ne sont pas au courant non plus. Tu as cette flexibilité avec ton métier de pouvoir aller au rendez-vous, de pouvoir te déplacer. Ça, c'est confortable. C'est sacrément confortable.
- Speaker #1
Des gens qui, par exemple, badgent ou ne font que du matin. Déjà que du matin, c'est compliqué parce qu'il faut faire des prises de sang avant. Avant de faire. À jeun, et tout. Là-dessus, j'ai vraiment de la chance. Et j'en parlerai à mon responsable si ça se passe bien. à trois mois ou si il y a des problèmes, je prendrai des arrêts. Là-dessus, j'ai vraiment de la chance.
- Speaker #0
Ok. Et donc, tu as déménagé. Donc là, tu as changé de maison. Qui peut accueillir cet enfant ?
- Speaker #1
Oui, j'ai acheté une maison avec deux chambres. Donc effectivement, je voulais en faire mon bureau, mais finalement, je travaille en bas parce que j'ai plein de soleil dans mon salon. Donc, il y a une chambre disponible. C'est un bureau, mais c'est disponible.
- Speaker #0
Et oui, mais c'est ça, c'est faire la place aussi physiquement ?
- Speaker #1
autour de ça oui donc bah là j'ai ma voiture à rendu lame ah bah tu vois ok bah on en parlait juste avant ah oui et bah c'est pas pour rien tu vois quelque chose donc voilà je ne souhaite que tout s'aligne toi non bon c'était pas forcément le moment non bien sûr mais c'était trois portes et là je me dis bah je ne vais pas forcément remettre de l'argent dans cette voiture et je vais acheter une cinq porte tout de suite donc mais des fois en fait c'est des
- Speaker #0
des signes entre guillemets des brefs faut que je le prenne et moi je le voyais comme ça mais c'est bien de le prendre c'est ainsi c'est un signe je vais prendre en fait ce sont ça peut être on verra ce que ce que donne l'inspiration et puis la suite mais des synchronicités ou la vie en fait bas t'obligent à changer des choses dans ta vie il ya des choses qui s'arrêtent pour accéder à des nouvelles choses pour pouvoir laisser la place tu vois j'aime beaucoup
- Speaker #1
j'essaye d'être dans une démarche positive parce que c'est vrai que la séparation avec mon ancien conjoint est toujours difficile donc j'essaye d'être dans une démarche positive de me dire un peu tous les jours qu'est-ce qui s'est passé de bien et c'est vrai que ça j'aime le plus ah
- Speaker #0
bah prends le mais c'est pas pour rien des fois il y a des choses qui s'arrêtent des fois on perd ses clés, des fois on perd quelque chose bah il y a des fois une signification pas toujours hein Non. Oui, mais... Bien souvent, là, quand on est sur des grandes étapes comme ça, il y a des choses comme ça qui se passent, oui. Alors, tu peux le prendre comme ça. C'est le moment de changer de voiture. C'est un problème d'acteur. Que la poussette rentre bien dans le coffre. Ok, ok, ok, super. Dac, s'il y a quelque chose que tu aurais envie d'échanger, sur laquelle on n'a pas échangé. Je crois qu'on a fait un petit peu le tour de ce parcours. Et là, par rapport à cette déception amoureuse, tu dis que c'est encore difficile pour toi. Est-ce que tu en as parlé avec la psychologue ?
- Speaker #1
Alors, la psychologue que j'ai vue en Belgique, c'était vraiment une psychologue qui revient sur son parcours. Et c'est vrai que là, j'ai pris la décision d'aller voir une psychologue ici. pour gérer aussi les émotions de cette PMA, pour m'accompagner dans la vie de tous les jours. Et c'est vrai aussi pour faire un peu le deuil de cette relation et de m'aider au quotidien. Oui,
- Speaker #0
très bien.
- Speaker #1
J'ai rendez-vous lundi. Je pense que ça va me faire du bien parce que c'est vrai que je décharge beaucoup sur mes amis, mais d'avoir un œil extérieur, je pense que c'est bien.
- Speaker #0
Oui, complètement. Oui, oui, oui. Puis c'est neutre. La personne ne te connaît pas. Ça peut être une autre piste de réflexion également. Parce qu'entre le projet d'avoir un enfant à deux, la séparation... Et d'avoir un projet toute seule, il y a un gap. Ce n'est pas la même chose du tout, du tout. Donc, il y a d'autres deuils aussi à faire.
- Speaker #1
Oui, il faut faire le deuil de ça. Il faut faire le deuil d'être toute seule. Il faut faire le deuil aussi de peut-être mettre aussi sa vie entre parenthèses de femme pour accueillir cet enfant. Donc, voilà, il faut aussi que j'accepte de ne pas être trop déçue si ça ne marche pas tout de suite et de ne pas mettre trop d'attente dans ce futur enfant. C'est quelque chose que j'attends depuis tellement longtemps, mais je sais que ça va pas être facile aussi. Donc voilà, j'ai besoin d'en parler pour accompagner, pour pas être trop déçue et vraiment bien me construire.
- Speaker #0
Oui, et qu'il y a un temps pour tout et que ce petit viendra au moment où c'est bon pour toi.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Et c'est de garder cette foi, cette confiance.
- Speaker #1
Oui, il faut.
- Speaker #0
Et que des fois, les parcours peuvent être tellement longs. Il peut y avoir des déceptions, il peut y avoir des choses qui sont vraiment complexes. Et des fois, on se dit, j'ai envie de tout lâcher. Et puis, on remarque qu'il y a plein de choses. Et puis, des fois, ça peut se déclencher et arriver. Donc, garde ta positivité cette fois. Et puis, il y a des fois où c'est plus difficile. Oui, on a besoin d'être entouré et tu sais t'entourer. Et ça, c'est très, très bien. Félicitations.
- Speaker #1
Il y a des jours durs, il y a des jours moins durs. Voilà, c'est tout. C'est la vie. Et c'est vrai que je trouve qu'autour de nous, avec les réseaux sociaux, on voit moins ce côté difficile. On voit vraiment que les belles choses. Sauf que je pense que toute personne dans sa vie a des moments moins bien, a des bons moments. Et je trouve que dans... C'est vrai qu'on en discute beaucoup avec nos amis. Instagram, c'est pas forcément très bon. De montrer que tout est beau. Non, en fait, il faut accepter que la vie est facile. et d'en parler et je trouve qu'on en parle de plus en plus c'est bien aussi pour les femmes et les hommes en général mais toute cette partie de la maternité décomplexée c'est bien aussi tout ce qui était idéalisé dans le couple idéalisé dans
- Speaker #0
l'enfant la grossesse idéale que tout se passe super bien l'accouchement et puis les premières années des fois c'est pas ça du tout des fois c'est dur
- Speaker #1
Donc... C'est bien de le dire et j'espère que la parole va continuer à bien s'ouvrir, qu'on puisse bien en discuter.
- Speaker #0
Justement, le but du podcast aussi, c'est de partager les joies, mais aussi les difficultés, ce qu'on traverse vraiment dans la vraie vie de tous les jours. Qu'est-ce qui t'a donné envie de répondre à ma demande de témoignage ?
- Speaker #1
Alors, c'est vrai qu'autour de moi, à part mes deux amis qui ont fait une PMA... personne n'est dans ma situation. Et c'est vrai que de se sentir appartenir et de vivre la même chose, ça soulage, entre guillemets. On dit qu'on n'est pas toute seule, on n'est pas un peu bizarre de vouloir faire ça.
- Speaker #0
Oui, parfait.
- Speaker #1
Et c'est vrai que j'ai du mal aussi à trouver des endroits où je peux voir des choses que les personnes ont vécues. Ils ont vécu la même chose que moi, pardon. Oui, oui. Et c'est vrai aussi, moi, de verbaliser mon parcours, ça me fait avancer. Quand je l'ai verbalisé auprès de mes amis et de ma famille, c'était une étape de plus. Ce n'était plus que dans ma tête.
- Speaker #0
Oui, oui, oui. Donc,
- Speaker #1
de verbaliser, moi, ça me fait du bien.
- Speaker #0
Oui, mais ça fait du bien. Oui, oui, en règle générale, c'est je fais un pas, là, j'affirme. Ce qu'il y a dans ma tête, je le sors, je le pose.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
pose en mots et je m'affronte aussi au regard de l'autre et à la pensée de l'autre.
- Speaker #1
Et puis aussi de permettre à d'autres personnes de pouvoir s'identifier. J'ai une amie là qui cherche à faire une préservation de fertilité. On s'est envoyé des vocaux sur « Tiens, j'ai tout ça comme information, je te le donne. Tu n'as pas à le chercher. Il est déjà là et on discute. » Et chacun fait son process. Mais déjà d'avoir une petite ligne d'information qui est déjà là. C'est déjà bien.
- Speaker #0
Oui, complètement. Oui, oui, oui. Ok. Super. Merci beaucoup.
- Speaker #1
De rien.
- Speaker #0
Je te recontacterai dans dix, six mois. Oui,
- Speaker #1
oui.
- Speaker #0
Bien avancé pour tout.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
J'ai hâte de savoir où tu en seras.
- Speaker #1
Moi aussi, j'ai hâte de savoir.
- Speaker #0
Ok. Écoute, je te remercie beaucoup pour ton témoignage.
- Speaker #1
De rien.
- Speaker #0
Et oui, je te dis à très bientôt.
- Speaker #1
À bientôt.
- Speaker #0
Au revoir.