- Speaker #0
Je n'ai plus pas sur enregistré. Bonjour Marie !
- Speaker #1
Bonjour Émilie !
- Speaker #0
Merci d'être avec moi aujourd'hui. Tu vas nous raconter ton histoire. D'abord, peux-tu nous dire d'où tu viens ? Quel âge tu as ? Qu'est-ce que tu fais dans la vie ?
- Speaker #1
Alors, oui, je m'appelle Marie, j'ai 37 ans. Je suis parisienne d'origine et installée à Chambéry en Savoie depuis deux ans. Et donc, j'ai... refais toute ma vie à Chambéry et j'ai changé totalement de vie puisque j'étais responsable administratif et financier avant et je me suis reconvertie en tant que praticienne en médecine traditionnelle chinoise.
- Speaker #0
Ok, un grand changement, rien à voir. Oui,
- Speaker #1
tout à fait.
- Speaker #0
Ok, là tu es arrivée à Chambéry, c'est un retour, tu étais déjà originaire de Chambéry ?
- Speaker #1
Pas du tout, je ne connaissais quasiment pas.
- Speaker #0
D'accord, qu'est-ce qui fait que tu es arrivée à Chambéry ?
- Speaker #1
Alors ça c'est tout un autre parcours, mais beaucoup de choses qui sont mises ensemble. Il y a un souhait de quitter Paris depuis longtemps, le Covid qui est passé par là, et une envie de m'installer dans un lieu un peu plus calme. Là, disons que j'ai cherché un endroit, je connais des gens un petit peu dans la région, mais pas forcément à Chambéry. Mais c'est un endroit avec... des lacs, des montagnes et une ambiance plutôt très chouette avec beaucoup de gens très sympas.
- Speaker #0
D'accord, ok. Et tu es originaire d'où à la base ?
- Speaker #1
De Paris.
- Speaker #0
De Paris, ah oui d'accord, de Paris même. Ah oui, donc beaucoup de changements. D'accord, d'accord. Et ta famille est sur Paris ?
- Speaker #1
Ma famille était sur Paris, entre Paris et New York et maintenant mes parents sont tous les deux en Charente.
- Speaker #0
Ok, d'accord, d'accord. Et ça rentre sur Beryl, ça fait combien de routes,
- Speaker #1
tout ça ? 6-7 heures de route, oui.
- Speaker #0
6-7 heures de route, ok, d'accord. Et comment ça se passe avec eux ? C'était quoi ton histoire familiale ?
- Speaker #1
Alors j'ai une histoire familiale un peu atypique parce que j'ai grandi à Paris, mes parents se sont séparés et ont divorcé quand j'avais 5 ans. Et mon père s'est remarié avec une Américaine et est parti s'installer aux Etats-Unis quand j'avais... une dizaine d'années. Et donc moi j'ai un frère plus jeune et on a fait, on va dire qu'on a été pas mal, toutes les vacances en fait, il nous prenait toutes les vacances, il s'occupait beaucoup de nous mais surtout pendant les vacances. Donc on partait là-bas ou il venait en France, donc à New York et donc on a été vraiment, on a appris l'anglais, on a beaucoup... beaucoup visiter ces endroits. Et on a un frère et une sœur américains par alliance, les enfants de ma belle-mère.
- Speaker #0
Ok, d'accord. Et tu as toujours des liens avec eux ?
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Et du coup, moi, je suis partie m'installer, enfin, je suis partie étudier à New York en première terminale. Je fais mon lycée en première terminale chez mon père. Et après, je suis partie étudier au Canada.
- Speaker #0
D'accord. Wow, sacré parcours.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Ok. Et là, ton père, il est revenu en France, c'est ça ?
- Speaker #1
Oui, c'est ça. En Charente.
- Speaker #0
En Charente. Et ta maman est aussi en Charente ?
- Speaker #1
Oui, en fait, ils sont originaires de là-bas tous les deux. Et ils sont tous les deux revenus un peu aux sources depuis leur retraite.
- Speaker #0
Ok. Et ils sont toujours ensemble ? Ils se sont remis ensemble ?
- Speaker #1
Non, non, non. En fait, mon père est toujours avec sa nouvelle femme, qui fait toujours des allers-retours entre New York et la Charente. Et ma mère... et habite à 3 km de chez mon père. Mais ils s'entendent bien, ils sont toujours bien l'entendu. Et donc, on a des relations familiales assez apaisées. Et ça a toujours des petits soucis. Mais globalement, entre mes parents, mes parents s'entendent bien.
- Speaker #0
Et ton frère, il est où ?
- Speaker #1
Et mon frère, il habite au Mans. Il a parcouru le monde aussi un petit peu et il s'est installé au Mans.
- Speaker #0
D'accord. Donc toi, en fait, le fait d'être loin d'eux, ça a toujours été une famille qui était un petit peu, ce qu'on appelle, éclatée. Et donc, Chambéry, finalement, pour toi, c'est quelque chose d'un peu normal d'être un peu éloignée d'eux.
- Speaker #1
Oui, c'est-à-dire qu'on n'a jamais été tous aussi proches.
- Speaker #0
Même.
- Speaker #1
Finalement. Voilà.
- Speaker #0
Ok, ok, ok, ça marche. Et donc, à Chambéry, là, tu as des amis, tu as pu découvrir, ça fait deux ans que tu es là-bas. Là, tu commences à t'installer. à prendre tes repères là.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. J'ai recréé toute ma vie sociale et puis professionnelle également. Donc, ça a été tout recréé depuis le début, mais ça se met en place. Et aujourd'hui, je suis très bien entourée et j'aime beaucoup ma nouvelle vie.
- Speaker #0
Ok, c'est important. D'accord. Et alors, on va maintenant parler de tes relations amoureuses et affectives, parce qu'en fait, tout ça, tout notre parcours familial et amoureux, ont décidé de la suite de notre vie. Pour devenir maman, peux-tu nous expliquer comment se sont déroulées tes relations amoureuses et affectives ?
- Speaker #1
Alors, globalement, elles se sont... Je dirais, globalement, j'ai eu quand même... de la chance ou en tout cas j'ai choisi des partenaires avec qui ça s'est plutôt bien passé dans l'ensemble. J'ai eu, on va dire, cinq relations sérieuses de deux ans chacune. Donc, je n'ai jamais réussi à dépasser les deux ans. Oui, tu as fait deux ans à chaque fois quand même. Mais voilà, j'ai fait deux ans à chaque fois avec des périodes de célibat entre et des petites histoires. Mais voilà, chacune était assez différente, mais avec des personnes que j'apprécie. toujours beaucoup, avec qui j'ai pu forcément tous des contacts, mais j'ai gardé globalement des bonnes relations avec mes ex-copains et chacun m'enrichit aussi de leur personnalité, de leur hobby. Ok.
- Speaker #0
À ton avis, qu'est-ce qui fait que ces relations n'ont pas été plus loin dans la durée, dans la vie de couple, dans la vie après de créer sa vie familiale ?
- Speaker #1
Alors... On va dire que moi déjà, créer la vie familiale, ce n'était pas du tout un sujet jeune. Je n'étais pas dans cette optique-là. J'étais dans cette optique-là plus tard, mais pas maintenant. Et j'ai fait beaucoup d'études. J'ai fait huit ans d'études avant de commencer ma vie active. J'ai commencé ma vie active à 26 ans. J'ai beaucoup bougé géographique. Donc il y a eu des relations qui se sont terminées pour ces raisons-là, il y a eu des relations qui se sont terminées parce que des histoires arrivent à leur fin et que je ne me projetais pas forcément plus que ça, plus rapidement, mais on va dire que je n'avais pas forcément cette optique de fonder une famille tout de suite et je souhaitais rester assez libre, je n'avais pas vraiment cette envie très rapidement. Sauf les deux dernières relations où j'avais plus de souhaits de fonder une famille et où ça n'a pas fonctionné au final. L'avant-dernier, qui finalement, au bout de deux ans, a fini par me tromper et partir. Avec une autre fille avec qui il est resté et avec qui il est toujours. Avec qui ils ont eu un enfant et avec qui on avait déjà parlé d'enfant à ce moment-là. et le dernier avec qui je voilà c'était pas forcément le cadre et l'environnement dans lequel je me projetais c'était projeté plus forcément dans ce cadre là lui ne souhaitait pas d'enfants j'ai réussi à le convaincre d'en avoir et puis finalement je me suis aperçu que je ne souhaitais pas qu'on ne pouvait pas en tout cas moi je ne souhaitais pas avoir un enfant avec quelqu'un que j'avais dû convaincre on va dire que je ne souhaitais pas imposer ce choix et Et Je pense que si on a des enfants, il faut que ce soit souhaité. En tout cas, pour que ça se passe dans les bonnes conditions, j'ai envie que ce soit quelqu'un qui le désire profondément de lui-même et pas quelqu'un qui le fait pour moi. C'est une des raisons, pas du tout la seule, mais une des raisons pour lesquelles j'ai mis un terme à cette relation et aussi pour vivre ma vie parce qu'il habitait dans le sud de la France. Je me suis installée chez lui et je n'avais aucune relation. Je devais habiter chez lui avec sa famille autour. Ce n'était pas du tout un environnement qui...
- Speaker #0
qui te correspondait.
- Speaker #1
Qui me correspondait, donc j'ai décidé de choisir moi, ma vie, d'aller choisir l'endroit où j'habitais, d'aller choisir ma profession, de créer mon cercle d'amis et de peut-être à un moment donné ensuite d'intégrer quelqu'un dans ma vie, mais pas dans le temps. Et donc,
- Speaker #0
c'est ce qu'il y a aujourd'hui. Combien de temps ça t'a pris, cette réflexion en fait, et de dire finalement ce couple-là, c'est pas ce que j'ambitionne, c'est pas ce qui me correspond et je décide. de partir, de faire ma propre vie, de créer mon propre environnement.
- Speaker #1
Alors, on est restés deux ans ensemble, donc on va dire que la première année s'est très bien passée. Mais bon, moi j'étais à Paris, donc je faisais de la retour chez lui. C'était en plein Covid, donc c'était très particulier comme circonstance. J'ai découvert la vie dans un domaine agricole, sans rien. Enfin voilà, pas du tout dans la ville. On faisait notre jardin propotagé, on avait 100 hectares de terrain autour de nous. C'était à 5 minutes de la mer, c'était incroyable. Donc j'ai adoré. Enfin, j'ai découvert cet environnement, enfin je me retrouvais dans un lieu qui m'apaisait. Mais avec lui, au bout d'un moment, je sentais qu'on n'avait pas forcément les mêmes modes de vie, les mêmes ambitions. Et puis c'était, je pense, quelqu'un qui était encore peut-être un petit peu jeune dans sa tête. Des choses que je peux retrouver aujourd'hui, beaucoup dans des relations que je peux y mettre. Voir, peut-être de maturité ou de se projeter. Pas forcément le même stade d'avancement. Et donc, on va dire que ça s'est fait dans les derniers mois, parce que j'ai fini par quitter mon appartement à Paris pour m'installer chez lui. Et à ce moment-là, en fait, ça a commencé à un peu mal se passer. Je pense que moi aussi, j'avais des soucis personnels. j'avais des soucis aussi j'avais commencé à être mis sous antidépresseur je sentais que ma vie n'était pas forcément celle que je souhaitais et donc l'un dans l'autre faisait que je n'étais
- Speaker #0
pas sereine dans cette relation il y avait plusieurs paramètres qui étaient en train de se jouer j'ai encore besoin de me construire moi en fait Oui, ok. Et tu as été accompagnée durant cette période par un psychologue, par un compagnon ?
- Speaker #1
Alors moi je suis en psychothérapie depuis mes 25 ans, parce que j'ai un parcours assez particulier, notamment au niveau de l'errance médicale et des difficultés de sommeil depuis que j'ai 10 ans. Donc des gros problèmes, des troubles du sommeil importants, ce qui fait que ça a engendré de l'anxiodépression, et plus tard... plus tard de ce que je caractérise aujourd'hui, et j'ai été diagnostiquée, mais en fibromyalgie, donc avec des grosses douleurs de la post-fatigue chronique, etc. Donc des gros problèmes de santé qui ont été diagnostiqués récemment parce que je m'y suis attelée. Donc ça n'a pas facilité non plus mes relations amoureuses. Oui,
- Speaker #0
bien sûr. Oui, oui, ok. Donc là, tu viens juste d'être diagnostiquée par rapport à la fibromyalgie.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Et récemment, par rapport du coup aussi aux troubles du spectre autistique qui expliquent en fait un peu tout. tous ces paramètres, toutes ces problématiques de santé que je vis depuis l'enfance.
- Speaker #0
C'est-à-dire, quels liens tu fais entre les deux ?
- Speaker #1
Alors, il y a beaucoup de liens, en fait. Mais il y a… Ce sont des comorbidités qui commencent à être associées au trouble du spectre autistique. C'est-à-dire que… Alors, il y a plusieurs raisons, mais j'ai appris que les personnes du trouble du spectre autistique, notamment à l'adolescence avaient moins de mélatonine par exemple sécrétée donc plus de problèmes de sommeil il y a aussi la suradaptation et la compensation qui génèrent des problématiques surtout chez les femmes juste pour préciser que l'autisme chez les femmes est moins
- Speaker #0
souvent perçu et diagnostiqué rapidement et facilement même plus tard parce que les femmes vont compenser d'autant plus pour s'adapter et donc ça peut passer inaperçu en fait, ça s'invibilise
- Speaker #1
Et cette surcompensation génère du coup de l'anxiodépression, souvent, et une fibromyalgie est dans, je crois que c'est 40% des cas, c'est assez élevé, parce que pour moi, le syndrome de fibromyalgie, dans beaucoup de cas, c'est un syndrome d'épuisement, donc le corps a surcompensé, et moi je ne me reposais pas la nuit, donc au bout de 20 ans, avec plus des troubles, on va dire plus des petits accidents partis par là, physiques, qui ont fait que j'ai des douleurs. partout et ce qui engendre de la fatigue. Et c'est un cercle vicieux ensuite qui est difficile de rompre.
- Speaker #0
Ok. Et donc, tu as été diagnostiquée dans un centre de recherche et de diagnostic, ce qu'on appelle ECRA. Alors,
- Speaker #1
je n'ai pas pu faire ça parce que l'attente était trop importante aujourd'hui. Il y avait 12 mois d'attente. Et j'avais envie d'avoir un diagnostic plus rapidement. Donc, ça s'est fait au bout de six mois. Mais j'ai trouvé une neuropsychologue qui m'a permis de faire ça. Voilà.
- Speaker #0
Ok, ok. Et là tu, enfin on dévie un petit peu mais parce que ça fait partie aussi, c'est intéressant. Oui. Tu as fait du coup un dossier auprès de la MDPH, de la maison départementale des personnes handicapées ?
- Speaker #1
Tout à fait. Alors en fait ça je l'avais fait au préalable parce que ma décision de venir m'installer à Chambéry est aussi liée à ma condition physique, c'est-à-dire que ma vie à Paris avec le stress, la pression de… qu'on n'en est plus et donc j'ai accepté de redéfinir ma vie en fonction de ça aussi sauf que en arrivant à chambéry je pensais que tout allait s'améliorer et en fait j'ai fait j'ai eu un contre-coup énorme qui fait que je me remets encore en fait de situation alors j'ai fait ce qu'on peut dire un burn out accentué par un coffre long et c'est donc voilà cet état d'épuisement qui a persisté donc là ça fait trois ans que j'essaye de me remettre de pardon jury mais non non non non non mais c'est voilà c'est lui en fait ça va plus on est fragile plus les choses nous attaquent.
- Speaker #0
Parce que je me reconnais beaucoup dans ce pays.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
Le Covid long, j'en ai eu un aussi. Voilà.
- Speaker #1
Donc, ça accentue toutes les petites faiblesses, les fragilités. Tout ça pour dire que l'année dernière, à partir du moment où j'ai été mon dernier travail début 2022, j'ai entamé tout un travail médical pour comprendre un petit peu mes problèmes de sommeil et mes problèmes de santé de manière générale. Et qu'en arrivant à Chambéry, je n'étais plus en capacité de travailler du tout. Je ne savais pas que je voulais reprendre mes études en médecine chinoise, mais j'ai décidé de le faire. Et en fait, pas de perspective de pouvoir reprendre un travail tout court ou d'avoir l'énergie. Donc j'ai à ce moment-là été encouragée par mon médecin traitant à faire les demandes à la MDPH. Et la pension d'invalidité de niveau 1 que j'ai obtenue en juin dernier 2024 et la RQTH que j'ai reçue fin 2024 avant d'avoir le diagnostic de TSA.
- Speaker #0
Ah ok, alors la RQTH en fait la reconnaissance en qualité de travailleur handicapé. Ok, et donc avant d'avoir le diagnostic, tu as pu mettre tout ça en place, ok ? Oui. Tant mieux, tu as gagné un petit peu de temps, entre guillemets.
- Speaker #1
C'est ça, sauf qu'aujourd'hui je travaille à mon compte, je vais même me mettre à mon compte, et qu'aujourd'hui la RQTH n'a pas forcément grand intérêt, mais je pensais que c'était important, par contre la pension d'invalidité, je ne pensais pas forcément l'obtenir du tout, et ça permet de gagner quand même, d'avoir une pension qui n'est pas négligeable, une pension financière.
- Speaker #0
C'est-à-dire ? Est-ce que tu peux nous dire à combien ça s'élève ?
- Speaker #1
Je crois que c'est entre 600 et 700 euros.
- Speaker #0
Ok, ça soulève quand même.
- Speaker #1
Et c'est ta vie, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de fin tant qu'on ne le demande pas ou qu'on est soi-même à la démarche de l'arrêter.
- Speaker #0
Ok, et donc il s'est quand même passé beaucoup de choses, c'est important qu'on soulève tout ça aussi. par rapport à la réflexion d'avoir un enfant avec toutes ces problématiques, enfin, problématiques, je n'ai pas envie de dire problématiques, ce n'est pas le bon mot.
- Speaker #1
Oui, mais si, moi, ça me va bien. Ce sont des problématiques auxquelles on fait face tous les jours. Et dans ces conditions-là, c'est...
- Speaker #0
Oui, alors justement, comment tu projettes ça, en fait ? Qu'est-ce qui fait que là, tu t'es dit, je vais quand même mettre dans une démarche pour avoir un enfant ?
- Speaker #1
Alors cette démarche pour avoir un enfant, du coup je l'ai depuis une dizaine d'années, depuis mes 28 ans, où j'ai commencé à émettre l'idée à mes ex. C'est dans ma tête depuis mes 20 ans à peu près, quand j'étais quelqu'un qui avait 10 ans de plus que moi et qui a commencé à avoir des amis qui avaient des enfants. Et donc je me suis toujours occupée des enfants quand j'étais petite, j'étais fait du babysitting, je gardais des bébés, j'ai toujours été fascinée. Donc c'est dans ma tête depuis longtemps, mais ça a mis beaucoup de temps on va dire à ce que je me sente. capable de concrétiser le projet et trouver le partenaire pour. Et donc, comme j'ai évoqué tout à l'heure, ces deux tentatives avec mes ex-copains n'ont pas été jusqu'au bout, enfin, ne se sont pas concrétisées, et je pense que c'est pour le meilleur. Et donc, le fait de me retrouver seule à 32, 33 ans, fait qu'à ce moment-là, j'ai souhaité congeler mes ovocytes. Et j'ai décidé, c'était juste au moment, c'est quelques temps après que la loi bioéthique de 2021 soit passée. Donc, j'ai remis les démarches en 2023. Pardon, fin 2022, début 2023. Et j'ai réalisé deux préservations d'ovocytes parce que j'avais peu d'ovocytes. Et en fait, tout ce parcours m'a permis de comprendre un petit peu comment... fertilité fonctionnait, de me rendre compte que ma propre fertilité était en déclin et était beaucoup plus faible que ce que ça aurait pu être, donc des problèmes de fertilité. Avec un taux d'AMH à 34 de 0,9, aujourd'hui 0,8. Je crois que j'avais quand même 7 ou 8 follicules qui me restent, mais c'est très faible par rapport à...
- Speaker #0
Et à ton âge, à ce moment-là, tu avais 35 ans.
- Speaker #1
C'est ça. Donc, on va dire que j'ai compris, et j'ai compris aussi que la préservation de vos sites n'était pas du tout une assurance de pouvoir obtenir une naissance au final, avec les pertes qui se font à chaque étape du cycle de la tentative de procréation. Donc, on va dire qu'à ce moment-là, je me suis... J'ai eu des amis autour de moi qui ont eu des enfants plus ou moins toutes seules, pas exactement dans la même démarche, mais il y a eu des femmes autour de moi qui ont eu des enfants toutes seules ou qui sont parties à l'étranger. C'est vrai que cette idée au départ n'était pas du tout la mienne. Et avec une réflexion un peu rationnelle, parce qu'on est obligé de passer par là déjà, l'envie de devenir maman est là, mais on n'a pas le partenaire, et la fertilité fait qu'on arrive un petit peu… C'est l'horloge biologique, mais là, en l'occurrence, c'est quelque chose qui…
- Speaker #0
Qui spécifie de plus en plus. Donc là, il y a une réflexion rationnelle qui doit se faire. C'est sur bon, est-ce que… qu'est-ce que je fais pour devenir maman ? Est-ce que j'en ai vraiment envie ? Ou est-ce que je décide aussi de faire ma vie sans enfant ? Il y a plein de questions qui se posent à ce moment-là.
- Speaker #1
Exactement. Moi, ce qui se posait en plus, c'est qu'à ce moment-là, je faisais la transition à Chambéry. Donc, j'arrivais en plus dans un nouvel environnement que je ne connaissais pas. En colocation, je n'avais pas de cercle d'amis. Ma famille était à 7 heures de route et je n'avais pas de... de travail et j'avais tous mes problèmes de santé.
- Speaker #0
Oui, c'était vraiment le moment, mais les choses étaient en train de changer.
- Speaker #1
C'est ça. C'est-à-dire que je décide quand même, un peu moins d'un an après m'être installée à Chambéry et avoir fait ma deuxième préservation, de me lancer dans le parcours parce que je sais qu'il y a des délais assez importants. Et qu'en fait, je me sens... je sens que j'ai besoin de me mettre dans le parcours pour que ma réflexion avance plus concrètement. C'est-à-dire que je sens que j'ai besoin de ça.
- Speaker #0
Pour avancer psychiquement. Ok.
- Speaker #1
Donc, je m'inscris cette fois-ci à Grenoble, au Sécosse de Grenoble. J'ai les premiers rendez-vous quelques mois après. Et on m'annonce un délai d'à peu près un an après les premiers rendez-vous pour obtenir... les paillettes. Moi, ce qui me convient tout à fait, parce que je ne suis pas pressée, encore une fois, j'ai beaucoup d'autres choses à construire avant d'en arriver là. Donc, ça va tout à fait dans le parcours. Et puis, je me laisse aussi, c'est-à-dire que ce n'est pas du tout... Ma démarche, elle n'est pas du tout... Je n'ai pas pris de décision, en fait. J'ai pris la décision de me lancer dans cette démarche, mais sans m'empêcher de rencontrer quelqu'un ou de... d'imaginer potentiellement à Chambéry rencontrer quelqu'un avec qui ça peut se passer. Donc je me lance quand même, ça me prend beaucoup d'énergie. Enfin, disons que ma réflexion est quand même assez importante. En tant qu'autiste, j'ai des intérêts restreints. Donc ça devient évidemment un intérêt, ce qu'on appelle restreint ou en tout cas spécifique. Donc j'écoute à peu près tous les podcasts sur le sujet qui existent. Je découvre Bliss et j'écoute les 290 épisodes de Bliss. je m'interroge beaucoup je lis beaucoup sur le sujet sur la maternité de manière générale et sur la parentalité solo et puis j'essaye aussi de creuser un petit peu plus ce questionnement en moi de pourquoi je veux un enfant pourquoi maintenant qu'est-ce qui fait que vraiment c'est indispensable et en parallèle je me dis que c'est important pour moi aussi de faire un travail de ... d'acceptation de peut-être ne pas avoir d'enfant un jour c'est à dire que pour moi c'est important d'être dans ce dans ce parcours en me disant que c'est pas que je ne peux comment dire je j'essaye de me projeter aussi sans enfants parce que sinon la pression est trop forte en fait on pense que j'y arrivais sereinement c'est important de se revaloriser contrebalancé et me dire ok c un projet, c'est une option. Si je ne me lance pas là-dedans, je vais le regretter plus tard. Mais au final, si ça ne se fait pas, parce qu'on sait qu'il y a quand même des possibilités pour que ça n'arrive pas, même si j'essaie, je ne serai pas malheureuse toute ma vie pour autant. Et voilà ce que je pourrais...
- Speaker #0
Oui, complètement. Oui, oui, oui. J'avais posé aussi les différents chemins, en fait, dans ma tête aussi, me dire, bon, alors, qu'est-ce que je fais ? Je mets tout en place pour que ça fonctionne. Il n'y a pas moyen que ça ne fonctionne pas, mais il y a quand même l'option où ça ne marche pas. Et dans ce cas, comment je m'imaginais aussi ma vie sans enfants également. Bon, alors, et j'avais vraiment étudié chaque branche.
- Speaker #1
C'est ça, en fait, on a vraiment une réflexion assez intensive. On se rend compte qu'on y réfléchit beaucoup, beaucoup, beaucoup plus que les couples autour de nous qui ont des enfants et qui n'ont pas forcément trop réfléchi à tout ça. Et voilà, ça vient naturellement. Et du coup,
- Speaker #0
ils ont sur des années. C'est ça. C'est pas arrivé en un jour.
- Speaker #1
Et donc en parallèle, chez moi, je fais un travail aussi, ce qu'on appelle aujourd'hui un peu un travail de déconstruction, mais en tout cas... réinventer ou de réimaginer d'autres modèles que celui qu'on connaît. C'est ça,
- Speaker #0
ça va avec, c'est l'idée du podcast.
- Speaker #1
Faire le deuil du couple famille nucléaire idéalisé et de se rendre compte qu'au final, moi ce qui m'a poussé aussi à me lancer dans ce projet, c'est aussi parce que je vois et j'ai vu beaucoup de couples autour de moi se déchirer avec des enfants au milieu. J'ai l'impression que parfois, on poursuit... un schéma idéalisé qui n'est pas forcément celui qui nous convient et dans ma vie j'ai poursuivi beaucoup d'objectifs que j'idéalisais parce que la société m'encouragait à aller là et une fois que j'y étais j'étais pas du tout heureuse peut-être que finalement j'ai envie de quelque chose qui n'est pas forcément pour moi donc je vais voir ce qui potentiellement pourrait aussi me correspondre et j'ai vu que en couple c'était compliqué pour moi d'être épanouie parce que je me donnais trop, je m'oubliais, je n'arrivais pas forcément à rester qui j'étais. On va dire que depuis que je suis célibataire, maintenant ça va faire trois ans et demi, je me sens hyper bien en fait, je me sens hyper épanouie et je ne sais plus ce que je suis, ce que je veux. Donc potentiellement, je pourrais aussi maintenant trouver quelqu'un et l'intégrer dans ma vie, je pense de manière plus sereine, mais je sais que j'ai quand même cette tendance à m'oublier dans une relation. Et voilà, avec aussi toutes les pressions, toutes l'énergie en fait à mettre dans le couple. Et que finalement, peut-être que la partie couple, la partie conjoint à gérer, si on l'enlève, peut-être que gérer un enfant seul, finalement ça peut être aussi plus simple que de le gérer en couple. Alors ce n'est pas tout le temps le cas. Oui,
- Speaker #0
oui, mais complètement.
- Speaker #1
Et c'est aussi possible.
- Speaker #0
Et de revoir le couple, ça peut être. remis à un peu plus tard mais c'est de se dire aussi il ya des moments dans ma vie où là j'ai besoin de traiter tel sujet tel sujet mais en tout cas je ne ferme pas la porte à l'amour et à l'homme mais en tout cas j'ai besoin de traverser la autre chose et que si je veux pas remettre dans ma tête en même temps et dans ma vie oui autre chose et
- Speaker #1
puis donc voilà de séparer le couple de la parentalité d'imaginer une famille peut-être composé plus tard enfin voilà sans mettre l'homme de côté complètement, mais en tout cas dans ce projet-là, parce que ça devient de la gestion de projet, en fait, c'est vraiment ça.
- Speaker #0
Mais oui. Complètement.
- Speaker #1
De, en tout cas, l'associer différemment et peut-être avec moins de pression parce que, en fait, aussi en essayant justement aussi de rencontrer des hommes depuis deux ans que je suis là, je me suis rendu compte que ce projet, c'était le projet, en fait, c'était Next, c'était le projet. plus important, prioritaire pour moi et que je ne pouvais pas aborder une relation sereinement en mettant cette pression-là. Et que je ne souhaitais pas non plus. Donc là, je vais dire que je m'imagine quand même avoir un enfant avant 40 ans. Et en fait, rentrer dans une relation, je ne peux pas m'imaginer non plus avoir un enfant au bout de six mois après une relation. J'ai bien vu dans mes relations précédentes qu'il me fallait au moins deux ans pour bien connaître quelqu'un et pouvoir me lancer. Et que là, je ne souhaite plus prendre le risque qu'une relation échoue et qu'au bout de deux ans, je me retrouve au point de départ. Donc, c'est un peu voir un petit peu toutes les options et les conséquences des options qui se présentent et voir celle qui est la plus propice à ce que je puisse réaliser. Exactement.
- Speaker #0
Et l'urgence du moment aussi, qui est cette horloge biologique là aussi, de la prendre en considération. Et qu'est-ce qui est le plus important à ce moment-là dans ta vie ?
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Et c'est vrai que ça soulage quelque part dans la future rencontre amoureuse, puisqu'on n'est pas dans la pression à mettre sur l'autre. Moi, là, j'arrive à 40 ans, j'ai absolument besoin de devenir maman. Et même pour l'homme aussi. Ça enlève une pression à lui aussi. Oh là là, je rencontre une femme, elle n'a pas encore d'enfant. Ça va me tomber dessus.
- Speaker #1
C'est-à-dire qu'en fait...
- Speaker #0
En fait, je me suis aperçue, même quand je n'avais pas ce projet-là, que mes relations échouaient pour ça aussi. Si je n'avais pas ce projet et que c'était qu'à partir de 34-35 ans, les hommes qu'on rencontre, alors je ne peux pas faire de généralité encore une fois, mais moi dans mon expérience, on a eu plusieurs qui ont pris peur et qui m'ont projeté des intentions que je n'avais pas. Et de toute façon, c'est là, ce sujet-là, il est présent à cet âge-là. Donc en fait... C'est normal et moi je ne souhaite pas imposer ce choix-là à un homme parce que je pense qu'on doit effectivement choisir sa paternité ou sa maternité. Le fait de devenir parent, ce n'est pas une réflexion à la légère, ce n'est pas une décision à la légère et qu'en fait on ne peut pas mettre une pression sur une relation. Donc moi je préfère faire ça toute seule et encore une fois c'est difficile parce que j'ai notamment mon père qui me dit que je dis que tous les hommes sont des connards et que du coup je l'insulte lui. en faisant ce projet parce que du coup j'enlève l'homme parce que je ne souhaite pas avoir d'homme dans ma vie etc. Il y a une démonisation un petit peu de mon projet alors qu'il n'est pas du tout l'objet.
- Speaker #1
Et ce n'est pas ton propos finalement ?
- Speaker #0
Voilà, ce n'est pas du tout mon propos. Au contraire, je souhaite préserver l'homme et je souhaite l'intégrer de manière plus saine parce que je vois aussi beaucoup de choses malsaines autour de moi et je n'ai pas envie de ça. Donc c'est parfois difficile de pouvoir faire comprendre à l'entourage l'essence du projet.
- Speaker #1
Ils sont au courant ?
- Speaker #0
Oui, du coup, moi, je les ai... En tout cas, j'en ai parlé très vite quand je me suis... Même avant même de me lancer dans le projet et notamment par rapport à mon père parce que je savais que ça allait être plus compliqué pour lui que pour ma mère. Ma mère m'ayant toujours soutenue dans mes projets quoi qu'il arrive. Même si ce n'était pas ce qu'elle aurait fait, mais mon père s'est un peu compliqué avec une vision un peu plus traditionnaliste, je pense, de la famille. Et donc, c'est toujours l'objet de discussions et de... parfois de tension. Mais j'entends aussi ce qu'il dit et j'essaye de ne pas balayer ça. Je pense que c'est important de prendre en considération les choses, mais je pense qu'il y a une énorme différence de génération qui fait qu'il n'y a pas une incompréhension totale de là où on en est arrivé au niveau des relations amoureuses aujourd'hui et de la manière dont ça se passe.
- Speaker #1
Oui, dans les autres générations, comment eux, ils se projettent sur nous. Et que des fois, c'était juste pas envisageable. Même dans la génération. Mais pour certains, ce n'est pas du tout envisageable. C'est ça. Mais qu'est-ce que tu fais, en fait ? C'est ça. Ça ne va pas du tout. Tu vas faire un parcours médicalisé pour un enfant. Non mais, allô ? Ça fait ça. Et ça vient perturber, finalement, certaines croyances et réflexions. Oui,
- Speaker #0
exactement.
- Speaker #1
Ok. Pour avancer un petit peu dans tout ça, parce que c'est quand même très très riche et puis c'est beaucoup de réflexion avec tout ce que tu traverses. Là, tu en es où alors dans ton parcours à Grenoble ?
- Speaker #0
Alors dans mon parcours à Grenoble, j'ai fait une bonne partie des rendez-vous puisqu'on a trois rendez-vous avec un psychologue obligatoire. Et je tiens à préciser que c'est des rendez-vous qui sont... qui sont là pour nous aider, nous accompagner, et ce qu'on peut en solide citer plus si on le souhaite, c'est-à-dire que c'est vraiment là pour nous aider dans notre réflexion. Donc j'ai fait deux rendez-vous psy, j'ai fait un rendez-vous biologiste, et je suis suivie à Chambéry en gynéco. J'ai aussi fait tous les examens, j'ai eu plusieurs examens, de sang, des prises de sang, mais aussi, là je vais faire une stéroscopie, j'ai fait d'autres examens également. Et il me reste un rendez-vous psy, un rendez-vous biologiste en fin mai, début juin. Et ensuite, à priori, j'ai le go pour commencer les essais, sachant que j'ai eu l'acceptation de la commission en novembre dernier pour passer directement en FIV au vu de mes résultats.
- Speaker #1
D'accord. Donc, tu ne passes pas par les inséminations artificielles. Ok, directement en FIV. Ok, d'accord.
- Speaker #0
J'ai fait aussi la démarche auprès du notaire, puisqu'il y a une petite démarche auprès de lui.
- Speaker #1
Est-ce que tu peux en parler, cette démarche ?
- Speaker #0
Cette démarche consiste à contacter un notaire pour lui demander de rédiger un document qui sépare bien juridiquement le donneur de l'enfant futur, et donc de s'assurer pour la mère comme pour le donneur. qu'il n'y ait pas de demande particulière ou de lien possible juridiquement, de demande de pension ou de... du donneur qui pourrait clamer la paternité. C'est vraiment bien séparé juridiquement. C'est encadré légalement cette démarche de PMA avec un don qui, aujourd'hui, sera non anonyme. C'est-à-dire que l'enfant, à partir de ses 18 ans, aura la possibilité de demander l'accès à l'identité du donneur.
- Speaker #1
Tout en sachant que le donneur est protégé.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
C'est très important aussi à rappeler qu'on a besoin de donneurs aussi.
- Speaker #0
Tout à fait. Puisqu'aujourd'hui, il y a une grande pénurie, c'est pour ça que les délais s'allongent. Moi, j'ai eu de la chance d'avoir qu'un an d'attente. Moi, aujourd'hui, je crois que c'est plus autour de deux ou trois ans d'attente. Oui,
- Speaker #1
on est sur 200. Effectivement. Oui, oui. OK. Et donc, FIV qui démarre en fin d'année.
- Speaker #0
Alors, la FIV, elle aura lieu à l'automne a priori. Sachant que, il y a des jours où je suis toujours partante pour le projet, il y a des jours où je me dis que c'est de la folie et que j'ai déjà du mal à m'assurer ma propre santé, je suis dans des états parfois qui sont compliqués et donc c'est très difficile de me projeter aussi. comme maman, en tout cas, de pouvoir m'occuper d'un enfant en ayant tous ses problèmes de santé. C'est vraiment le problème principal. Le reste, j'ai à peu près réussi à me préparer pour être maman solo et à mettre en place ce qui pourrait me permettre de faire ça. J'ai une petite interrogation quand même sur le fait que c'est difficile pour moi d'envisager de priver un enfant de son père, on va dire que c'est une question qui persiste. Mais ce qui me pose le plus de soucis, c'est ma capacité en termes de santé de pouvoir élever correctement un enfant. Oui,
- Speaker #1
c'est surtout ça. Tu en as parlé avec... Tu es toujours suivie en psychothérapie. Et puis, tu as la psychologue au centre. Tu as pu partager ces réflexions-là, j'imagine ?
- Speaker #0
Alors, j'ai partagé ces réflexions-là, mais c'est vrai que les rendez-vous sont quand même assez courts. Et j'ai... pas forcément avancé là dessus enfin ça n'a pas forcément fait avancer là dessus je pense que voilà c'était dernier rendez vous d'une petite demi heure donc je vais faire avec ses terres à mais il n'y a pas de vraiment ça n'a pas pratiquement aidé là dessus peut-être que je demanderai à avoir plus de temps avec elle pour envisager ça et c'est vrai que c'est toujours un petit peu délicat quand même de soumettre tous ces doutes encore plus sachant qu'ils ont quand même voilà la capacité de dire oui il faut un peu délicat oui et que ça peut faire
- Speaker #1
traîner encore un peu plus. C'est ça. Oui. Et attention aussi à ça. Oui, oui, oui.
- Speaker #0
À côté, oui, je suis suivie en psychothérapie sachant que j'ai un peu moins de psychothérapie ces derniers temps. Voilà.
- Speaker #1
Après, tes guillemots sont légitimes. Tout à fait. Ça me paraît quelque part un peu normal de se les poser, d'être vraiment consciente aussi de ce que tu traverses, de tes problématiques et de comment tu vas faire avec en ajoutant un enfant en plus. Et oui, et bien sûr. Donc, c'est complètement normal de se poser toutes ces questions-là. Après, ce que je dis souvent, c'est de revenir à ce qui est le plus fondamental à l'intérieur de toi, ce qui est le plus important dans ton cœur.
- Speaker #0
En fait, ce qui est difficile, c'est que j'ai l'impression que je vais devoir me, entre guillemets, je n'aime pas ce terme, mais un peu me sacrifier pour élever mon enfant. C'est-à-dire que j'ai du mal à m'imaginer. pouvoir à la fois assurer une bonne éducation à mon enfant et me préserver au niveau de mon enfant. Et c'est ça qui est difficile parce que ce choix, je ne peux pas le faire. Et j'ai l'impression que si je choisis d'avoir un enfant, je ne me choisis pas moi en fait.
- Speaker #1
Alors en fait, c'est un peu les deux. C'est un peu les deux. C'est aussi de choisir toi profondément dans la mère, la maman qui est dans ton cœur. Et cet enfant va venir la révéler aussi. vraiment il y a cette... révélations qui arrivent au moment de... quand un bébé arrive. Et c'est aussi pouvoir, c'est pour ça que je te posais des questions, savoir comment là tu étais à Chambéry, si tu étais entouré. C'est aussi savoir s'entourer. C'est aussi savoir s'isoler par moments parce que tu en as toujours besoin. Trouver de l'aide, trouver aussi des moments où tu peux souffler, tu peux respirer, d'avoir des moyens de garde aussi. Alors que l'enfant va venir nourrir quelque chose et révéler qu'il te fait aussi profondément. Mais aussi sans tout oublier, tu vois, ça va être de conjuguer les deux, trouver cet équilibre-là, qui va se faire au fur et à mesure.
- Speaker #0
Oui, c'est difficile de se projeter et surtout que c'est quelque chose qui…
- Speaker #1
Mais oui, tu ne peux pas vraiment le savoir à l'avance,
- Speaker #0
tu vois. Oui, tu ne peux pas tester six mois et puis finalement dire…
- Speaker #1
Ah non !
- Speaker #0
Voilà, donc voilà, et puis c'est… Voilà, donc c'est quelque chose où on s'engage.
- Speaker #1
Ah oui, et tu t'engages pour tout le restant de tes jours, en fait. Bon, après, jusqu'à sa majorité, puis ses études et qu'il s'en aille. Mais il y a quand même toutes ces premières années qui sont à prendre en considération. Et comment je fais avec mon moi qui est déjà en difficulté pour gérer un autre moi ? Mais finalement, l'équilibre se trouve au fur et à mesure. d'être entourée et tu ne pourras pas être 24h sur 24 avec lui parce que tu auras besoin aussi de t'aider. C'est très important.
- Speaker #0
Il y a aussi la question qui s'est posée quand j'ai eu le diagnostic de potentiellement avoir un enfant qui a un trouble du spectre autistique.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Plus lourd que moi. En plus de ça, d'avoir un enfant avec des difficultés. Oui,
- Speaker #1
j'allais y venir. Et là, est-ce que tu as fait des tests génétiques avec la biologiste par rapport à ça ? Comment ça s'est déroulé, les rendez-vous ?
- Speaker #0
Ah non, mais je ne savais même pas qu'on pouvait faire des tests. Enfin, je savais qu'on pouvait faire des tests biologiques sur des pathologies, mais pas sur ce trouble-là. Je ne savais pas que c'était une maladie.
- Speaker #1
Oui, mais c'est quand même une maladie génétique.
- Speaker #0
Oui. Je pense qu'il faudrait que je le demande, effectivement. Je vais faire cette demande au Sécos, parce que je sais qu'ils m'ont proposé pour d'autres choses de le faire.
- Speaker #1
ils sont au courant sur ton TSA ? alors j'en ai parlé à la psychologue au dernier rendez-vous mais j'ai pas eu de c'est mon coup je pense toi de poser la question je sais pas si je sais que c'est génétique mais je suis pas sûre qu'on puisse déceler ça, c'est un trouble du neurodéveloppement et je sais pas si ça se transcrit au niveau génétique c'est une question à poser parce que effectivement si après tu peux retrouver ou même en termes de statistiques Merci. Si tu as un enfant qui a un autisme, si c'est à 20, à 50, à 80%, ce n'est pas la même chose. Si c'est une forme d'autisme également, si c'est un léger, modéré, sévère, ce n'est pas les mêmes choses, ce n'est pas les mêmes enjeux non plus qui sont là.
- Speaker #0
Je pense que ça, on ne pourra pas le savoir à l'avance malheureusement, et pas malheureusement parce que ce n'est pas forcément une tare non plus. Mais je pense qu'en étant maman solo, soi-même avec des difficultés, on se pose de pouvoir en plus aider un enfant avec des difficultés.
- Speaker #1
Tout à fait, et ça aussi mine de rien de dire bon si mon enfant présente des difficultés est-ce que je suis prête aussi à l'assumer ?
- Speaker #0
C'est ça, mais pour te dire je me dis presque maintenant est-ce que je pourrais pas plutôt m'inscrire en double don parce que finalement ma génétique moi elle me plaît pas tant C'est une vraie réflexion Oui c'est une vraie réflexion mais je sais pas si on y a accès comme ça en fait Alors je sais qu'en France actuellement en France Merci.
- Speaker #1
Quand tu as commencé un parcours en France et si ça n'a pas fonctionné et que tu souhaites partir à l'étranger, mettons pour un double don, là il y a une prise en charge de sécu. Maintenant, parle-en avec le centre, tu vois, par rapport à tes caissements, tes doutes, peut-être que tu serais éligible pour un double don. Un double don, c'est un don d'ovocytes et un don de spermatozoïdes. C'est ce qu'on appelle un double don. Et là, tu aurais une donneuse qui n'a pas cette génétique-là. Ce sont des questions vraiment à soulever, je pense. Peut-être qu'ils n'auront pas forcément de réponse, je ne sais pas. Peut-être que tu passeras quand même par une fille.
- Speaker #0
Voilà, c'est des réflexions. Et puis moi, j'ai fait tout un travail transgénérationnel aussi pour aller voir pour d'autres problématiques. Mais on va dire, de voir un petit peu qu'est-ce qui s'est joué aussi dans ma famille, tout ça. Et c'est vrai qu'il y a des fragilités. psychologique, il y a des problématiques de différents ce genre de choses et ça, ça me passionne.
- Speaker #1
Même la fibromyalgie, tu vois, donc ça peut valoir le coup, tu vois, d'aller creuser peut-être un peu plus le sujet. Tout à fait. Ok. Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on n'a pas échangé sur lequel tu aimerais parler ? On a parlé de pas mal de choses là déjà.
- Speaker #0
Oui, après il y a plein d'autres sujets qu'on pourrait creuser. Mais c'est le fait de ne pas forcément être seule plus tard. C'est-à-dire de comment on s'entoure et d'envisager, moi j'ai envisagé beaucoup aussi, d'autres possibilités de vivre en colloque de mère célibataire ou d'autres choses, de ne pas être forcément isolée. de pouvoir réintégrer des personnes, des compétences plus tard. bien insister sur le fait que ce ne sont pas des projets qui visent à exclure l'homme, en fait.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
À l'incidérer autrement et à l'inclure différemment. Oui,
- Speaker #1
tout à fait.
- Speaker #0
Aujourd'hui, par rapport au sujet qui se pose sur le féminisme, etc., je trouve qu'il y a un discours un peu particulier et que ça peut amener les hommes à ne pas forcément comprendre ces projets-là. Oui. Je pense qu'il est important de clarifier ça.
- Speaker #1
Exactement. Oui, tout à fait. C'est l'idée de ma démarche. Oui, complètement. Une petite dernière question. Pourquoi tu as accepté d'être interviewée, de poser ton témoignage ?
- Speaker #0
Alors, parce que je suis vraiment dans une démarche pour plein de choses différentes, de faire connaître les sujets qui m'animent, qui me touchent. Et que moi-même, les podcasts ont été vraiment une révélation pour moi, que ça m'a vraiment aidée dans mon parcours, dans mon parcours à moi, que ce soit sur cette thématique ou d'autres thématiques, et que je trouve que d'entendre des témoignages d'autres personnes, c'est vraiment rassurant. Et puis, un petit peu dans cette démarche de, je ne sais pas si on peut dire de militantisme, mais en tout cas de faire connaître cette possibilité, parce qu'aujourd'hui, je pense qu'il y a énormément de souffrance par rapport à ça. de femmes qui ne peuvent pas forcément avoir d'enfants, de femmes pour de mauvaises raisons. Et je pense que cette ouverture, en fait, elle permet peut-être d'avoir une maternité plus apaisée et justement d'avoir des rapports et des relations de couple plus apaisées. Et voilà, parce que ça me tient à cœur de partager mon expérience et je pense que ça fait des bénéfices du partage, de parler, en fait, de nos interrogations et nos parcours.
- Speaker #1
Tout à fait. Ok. Écoute Marie, je te remercie beaucoup pour ton témoignage et toutes ces pistes de réflexion qui vont aider beaucoup de femmes, j'en suis persuadée.
- Speaker #0
Merci à toi de faire ce podcast et merci de m'avoir interviewée.
- Speaker #1
Et je te dis peut-être à bientôt. Au revoir.
- Speaker #0
À bientôt. Au revoir.