- Speaker #0
Bonjour Laurine !
- Speaker #1
Bonjour !
- Speaker #0
Merci d'être avec moi et avec les auditeurs et auditrices aujourd'hui. Peux-tu déjà nous raconter ton parcours ? Donc on va commencer par qui tu es, tu as quel âge, tu fais quoi dans la vie, d'où tu viens ?
- Speaker #1
Alors je m'appelle Laurine, je viens d'avoir 30 ans et je suis infirmière. J'habite à côté de Nantes, dans le 44.
- Speaker #0
D'accord, très bien. Et tu es infirmière dans quel service ?
- Speaker #1
Je travaille en maladie infectieuse et tropicale.
- Speaker #0
Moi, je me souviens que c'était infectieuse.
- Speaker #1
Oui, alors on a souvent, oui. Mais c'est un petit service.
- Speaker #0
D'accord, ok. Et tu es diplômée depuis quand ? Ça fait longtemps que tu es là ?
- Speaker #1
Ça fait six ans que je suis infirmière et ça fait deux ans et demi que je travaille dans le même service.
- Speaker #0
Ok, ça marche. Alors, on va parler de tout ça, de cette particularité aussi quand on est soignant. on se fait soigner avec un parcours qui demande plein d'examens et tout ça, donc on va évoquer tout ça et avant d'en arriver là, peux-tu nous dire ton environnement familial c'était comment quand tu étais petite ?
- Speaker #1
Alors moi j'ai un grand frère et une petite soeur mes parents, j'ai vécu avec mon frère, ma soeur, mes parents dans une petite ville en campagne, j'ai eu une enfance joyeuse, heureuse de... où j'ai fait du sport, des activités manuelles. J'adorais aller à l'école, j'étais sociable. Non, j'ai eu une adolescence chouette.
- Speaker #0
Ok, et l'adolescence aussi, ouais.
- Speaker #1
Oui, avec les mots, forcément, je n'ai pas eu le sens.
- Speaker #0
Mais ça a été, oui.
- Speaker #1
Oui, globalement, ça s'est très bien passé.
- Speaker #0
Ok. Et tes relations amoureuses et affectives, comment ça s'est déroulé ?
- Speaker #1
Alors, j'ai eu plusieurs relations différentes, qui ne se sont pas toutes bien passées, forcément. mais j'ai eu des petits copains des amoureux des relations plus sérieuses mais je me retrouvais pas forcément dans la vie de couple je me retrouve pas dans la vie de couple c'est à dire que je n'ai pas trouvé la personne où je me suis dit ah oui j'ai envie de vivre tout le temps avec cette personne j'ai envie de vivre tous les jours de toute la semaine, de toute l'année avec cette personne sous le même toit. Non, il y avait toujours quelque chose qui... Non, ça ne m'attire pas. Je n'ai pas envie, en fait. Voilà, c'est ça.
- Speaker #0
Tu n'as pas envie ?
- Speaker #1
Non.
- Speaker #0
Non, en fait, il y a toujours quelque chose qui te dit « Non, je ne peux pas me projeter, en fait. Ce n'est pas ça qui me convient. Ce n'est pas comme ça que je me vois et que j'ai envie de vivre. »
- Speaker #1
Exactement. Ce n'est pas ce dont j'ai envie. Ce n'est pas ce qui me correspond. Ce n'est pas ce qui me tente. Ce n'est pas l'objectif de vie. Toute petite, je ne me disais pas à 30 ans, je vais être mariée, habiter avec mon mari. Non, je crois que je ne me suis jamais dit vraiment ça.
- Speaker #0
Ok, d'accord. Et c'était comment plutôt ? Qu'est-ce que tu te disais ? Comment tu te voyais ? Qu'est-ce que tu imaginais ?
- Speaker #1
Je me voyais déjà travailler dans le soin.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Je me voyais faire toutes les activités que j'avais envie de faire. Je me voyais, oui, plus... Pas en couple, en fait.
- Speaker #0
Pas en couple, ouais. J'imaginais plein d'autres configurations, mais alors celle-ci, non.
- Speaker #1
Non.
- Speaker #0
Elle n'en faisait pas part. Non, non, pas du tout. Ouais, ok. Donc, ce qui est venu déjà un peu confirmé, là, en fait, quand tu grandis, tu deviens adulte, en fait, non, le couple, ce n'est pas pour moi. Enfin, je suis bien toute seule.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
D'accord, ça roule. Et ce désir d'enfant, il est là depuis quand ?
- Speaker #1
Je pense que ça fait très longtemps. Au début, je n'ai pas été honnête avec moi-même. Je ne m'en suis pas rendue compte ou je n'ai pas voulu m'en rendre compte, je ne sais pas trop. Mais en tout cas, j'ai eu un peu ce désir d'enfant. Et je dirais que ça fait peut-être cinq ans que vraiment, je me dis « si, si, j'ai vraiment envie d'avoir un enfant » . Plus j'avançais, plus j'évoluais, plus je grandissais, je veillissais. Je me rendais compte que j'étais de plus en plus prête, que j'avais un environnement… professionnel stable, que j'avais un environnement affectif stable, financièrement, je pouvais me le permettre aussi. Et donc, en fait, petit à petit, ce désir a vraiment évolué. J'ai réfléchi, je me suis renseignée. Et puis, à un moment donné, je me suis lancée en me disant, oui, je veux le faire, je vais le faire.
- Speaker #0
Ok. Et ce truc, en fait, tu disais tout à l'heure, la cœur, tu l'avais mis de côté, tu l'avais tué même ? Tu n'étais pas honnête avec toi-même ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Speaker #1
En fait, je pense qu'à un moment donné, j'ai eu très peur du regard et du jugement des autres, des gens. où je me suis dit, oui, c'est vrai que j'ai envie, je me sentirais prête, mais avoir un enfant toute seule, c'est... Non, non. Donc, je me...
- Speaker #0
Ah, ok. C'est intéressant.
- Speaker #1
Je ne me suis pas écoutée à ce moment-là. Je me suis dit, non, non, ce n'est pas possible. Hop, fais autre chose.
- Speaker #0
Oui, oui, oui. Mais je pense que ça peut parler, toi, d'autres fins, de s'interdire de s'écouter vraiment dans ce désir de maternité par rapport à ce qu'on peut dire sur soi, en fait, et comment ça va être perçu par la société. D'avoir un enfant toute seule. Et quelque part, tu l'as tué, comme tu dis. C'est quand même fort comme mot. Pour ensuite qu'il revienne vers toi et dire « Ah ben finalement, si, je m'écoute là. » Il y a eu un événement particulier qui t'a fait que tu t'es écoutée ?
- Speaker #1
Peut-être que ça coïncide au moment où j'ai eu mes neveux, enfin mon premier neveu et ensuite mon… Mon deuxième mauvais un peu plus tard.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Où là, effectivement, je me suis dit, si, si, c'est vraiment ce dont tu as envie, en fait.
- Speaker #0
Oui, oui. C'est venu te rappeler que c'était là. Si, si, oui, vraiment.
- Speaker #1
Oui, exactement.
- Speaker #0
OK. Waouh. Et donc, comment ça se déroule ensuite ?
- Speaker #1
Alors après, une fois que je me suis dit, bah oui, j'ai envie de le faire, en fait. assez vite j'en ai parlé à mon entourage proche d'abord à mes parents ensuite à ma soeur ma belle soeur mon frère et puis en parallèle j'ai fait des recherches alors moi initialement je me tournais plutôt vers l'étranger parce que j'avais pas forcément toutes les connaissances en fait et toutes les notions sur ce qu'était la pma pour tout en france en fait j'avais pas forcément là c'est en quelle année ? C'était il y a deux ans. Donc, en 2023.
- Speaker #0
Donc, la loi a été passée en France. Et c'est juste pour... Peut-être que les gens peuvent se dire, attends, elle est infirmière, comment ça se fait qu'elle ne sait pas ? On ne sait pas tout.
- Speaker #1
Non.
- Speaker #0
On ne sait pas tout. Il y a plein de spécificités dans plein de domaines de la santé en général. On ne peut pas tout savoir sur tout.
- Speaker #1
Non, et moi, je ne suis pas du tout dans le... Enfin, je ne suis pas dans le... La périnatalité ou tout ce qui est la gynécologie, etc., c'est à milieu de mon domaine et de mon champ de compétences. Du coup, non, non, j'avais... Oui, j'avais entendu parler de cette loi, mais maintenant, dire ce qu'elle définissait exactement, j'en étais incapable. Donc, en fait, je me suis lancée, j'ai fait des recherches sur Internet. Assez vite, très rapidement, il y a des annonces sur différentes cliniques à l'étranger qui apparaissent. Donc j'ai fait des premiers entretiens avec des médecins gynécologues en Espagne, où là ils m'ont expliqué un petit peu les différentes étapes du parcours. Et en fait, en parallèle, j'avais appelé un centre de PMA, qui travaille, enfin, c'est pas le centre de PMA où il y a le sécos de ma région, c'est une clinique, moi je passe par une clinique privée, mais qui travaille effectivement avec le sécos aussi. Et donc, j'ai appelé, j'ai pris un rendez-vous, le premier rendez-vous qu'on me proposait. Et il y avait quand même à peine un an, je pense, de délai d'attente de rendez-vous. Non, à peine en fait, parce que j'ai appelé en fin d'année 2023, en mi-2023 et j'ai eu rendez-vous au mois de mai. Si, ça fait un an.
- Speaker #0
Ok. En 2027. Ok, oui. Oui, oui, oui. D'accord. Pour avoir un premier rendez-vous.
- Speaker #1
Voilà, pour le premier rendez-vous, pour la prise de contact.
- Speaker #0
Ok. Et en même temps, tu fais les deux en parallèle, quoi.
- Speaker #1
Oui, parce que je ne me fermais aucune porte non plus et parce que je ne connaissais pas non plus les délais, les étapes, tout ça du parcours. En France, je ne connaissais pas.
- Speaker #0
Ok. Et donc de là, ton choix va se porter où ?
- Speaker #1
En France. En France. Voilà, je... J'ai fait le premier rendez-vous justement avec cette clinique où ça se passe très bien, le gynécologue est vraiment très humain, le rendez-vous se passe très bien, il m'explique les différentes étapes, il me parle un peu des délais d'attente, on parle de mon âge, du parcours en général. Il y a aussi le fait que c'est pris en charge par la Sécurité sociale en France.
- Speaker #0
Oui, mais de rien, oui.
- Speaker #1
On n'a pas les trajets à faire, parce que, quand on dit PMA à l'étranger, il veut dire forcément plusieurs trajets. Donc, voilà, d'un point de vue organisation. Et puis, ça me laissait aussi plus de temps. je dirais pas pour me préparer parce que j'étais prête, mais pour affiner ce projet, pour me projeter encore plus, en fait.
- Speaker #0
Oui, oui, oui.
- Speaker #1
J'étais sûre de moi, mais j'avais pas forcément besoin que ça se passe.
- Speaker #0
Passe tout de suite maintenant. Voilà, exactement. C'est ce que j'entends aussi avec les autres témoignages, c'est que des fois, ça laisse le temps, justement. Il y a de l'attente, mais tant mieux, parce que ça laisse le temps d'affiner, d'explorer un peu plus la réflexion. De prendre le temps aussi, est-ce que tout ça, ça mûrisse vraiment ? Et que c'est OK de prendre ce temps-là. Et puis, d'autres, ça va être, non, non, mais là, c'est tout de suite. Donc, c'est vraiment indépendant à chacune. OK, donc du coup, tu laisses tomber en Espagne ? Oui. Oui, OK.
- Speaker #1
J'ai juste fait le premier rendez-vous et en fait, assez vite, je me dis, non, non, je vais le faire en France.
- Speaker #0
OK. D'accord. Et donc là, tu as commencé à faire les premiers examens, prise de sang ?
- Speaker #1
Oui. Dès le premier rendez-vous fait, j'ai toutes les ordonnances pour l'échographie, l'hystérosalpingographie, les prises de sang. Et dès le premier cycle, je fais tous les examens.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Et donc oui, un mois après, j'avais fait tous les examens. Et trois mois après, je revoyais le gynécologue pour refaire le point sur... Sur justement les résultats de ces examens. Et puis, avoir un dossier complet qui part aux séquences.
- Speaker #0
Ok. Et là, les examens étaient bons ?
- Speaker #1
Oui, les examens étaient... Alors, montrez au niveau de la prise de sang que... Probablement que j'ai un syndrome des ovaires polycystiques qui n'est pas très... qui n'est pas énorme. Mais voilà, il y a un petit syndrome des ovaires polycystiques. Mais à part ça, tout le reste, la réserve ovarienne est très bien. L'examen des troncs ne montre rien de particulier. Ok.
- Speaker #0
Donc voilà. Les tétos de fertilité sont bons également ?
- Speaker #1
Ils sont très bons, oui.
- Speaker #0
Ok. Tu es à combien là en AMH ?
- Speaker #1
Je suis à quasiment 8, je crois.
- Speaker #0
Waouh ! Ah oui, effectivement. Incroyable.
- Speaker #1
Oui, donc dans les syndromes des ovaires polycystiques, c'est souvent un peu plus élevé. Il y a aussi le fait que j'ai 30 ans et que ça reste jeune quand même.
- Speaker #0
Oui, mais c'est ça. Mais ça crée une vraie différence avec une femme qui va arriver à 35, 38, 40 ans et qui va avoir une AMH à 0,5, à 1. Comparé à 8, évidemment, il y a une grosse différence. C'est sûr. OK, OK. Donc, les examens sont bons. Tout ça, ça part au séquence.
- Speaker #1
Et là ensuite, c'est la tente. La partie où j'ai trouvé qu'il y avait le plus d'attentes, parce que du coup, il faut attendre que le séco se récupère tout le dossier complet. Forcément, ils se font submerger de demandes, que ce soit les couples de femmes, les couples avec un homme et une femme, les femmes célibataires, il y a de plus en plus de demandes. Donc, j'ai envoyé un premier mail deux mois après, je pense. Donc, ça faisait à peu près cinq mois que j'avais débuté le parcours. Et là, on m'a répondu que... que la secrétaire qui s'occupait du parcours de solo-parentalité, donc en tant que femme célibataire, était actuellement en congé, mais qu'elle me contactait la semaine d'après. Effectivement, la semaine d'après, j'ai reçu un mail avec une convocation pour le rendez-vous avec la psychologue, qui est obligatoire du coup en tant que femme célibataire, et dans la même journée, le rendez-vous avec le biologiste pour l'attribution des gamètes.
- Speaker #0
D'accord, donc la même journée, tu as les deux rendez-vous.
- Speaker #1
Oui, la même journée à suivre les deux rendez-vous. C'était top.
- Speaker #0
Ah ben oui, ok. Et là, ces rendez-vous, qu'est-ce qui a découlé ?
- Speaker #1
Donc ce rendez-vous, il a eu lieu le 13 janvier, pardon, 2025 là. Et c'était un rendez-vous que j'ai trouvé hyper intéressant avec la psychologue. J'ai trouvé ça hyper riche, l'échange. Forcément, j'avais une pointe d'appréhension. Je ne savais pas trop comment ça allait se dérouler, quelles allaient être les questions. Je savais que le but n'était pas de juger, mais j'appréhendais un petit peu le rendez-vous. Et en fait, ça a été vraiment un échange sur la parentalité, qu'est-ce que la solo-parentalité, comment en parler à ses proches aussi. Je n'avais pas du tout envisagé le rendez-vous comme ça. Et en fait, j'ai trouvé ça vraiment top. Comment en parler à ses proches, comment en parler à l'enfant qui va naître justement. Comment parler aussi aux enfants que j'avais dans mon entourage ? Comment expliquer ? Et j'ai trouvé ça vraiment... Je suis ressentie de ce rendez-vous vraiment bien. Je crois que ça a duré une heure, mais ça a dû passer en un quart d'heure, même pas dans ma tête.
- Speaker #0
Oui, c'est venu te questionner sur des vrais sujets de réflexion, en dehors même de l'enfant et de la paix à mort en elle-même. C'est de tout ce que ça induit autour de... Oui.
- Speaker #1
Et on a parlé des évolutions de la vision de la société sur la solo-parentalité.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Comment allait potentiellement vivre l'enfant, justement le fait d'avoir une mère, de ne pas avoir de père. Et en fait, oui, j'ai trouvé vraiment l'échange hyper riche.
- Speaker #0
Qu'est-ce qu'elle te disait alors ?
- Speaker #1
En fait, elle m'a expliqué essentiellement que si tout était expliqué, posé, qu'on n'en faisait pas un... tabou et qu'au contraire, on communiquait le plus possible, en fait, ce n'était pas un problème. C'était, oui, l'enfant, il n'aura que moi en maman, mais c'est OK. C'est comme ça. Ce sera sa vie, ce sera sa notion de la famille. Et en fait, il n'existe pas une famille, mais des familles. Et justement, elle m'a expliqué que ça évoluait depuis les 10, 20, 30 dernières années, je ne sais pas trop. Ça avait énormément évolué entre... Les familles monoparentales, les familles homoparentales, les familles recomposées. Il y avait énormément de choses. C'est ça. Il y avait énormément de familles différentes, en fait.
- Speaker #0
Ça soulage, hein ?
- Speaker #1
Oui, en fait, ça m'a soulagée. Je n'avais même pas conscience que ça, c'était quelque chose dont j'avais un peu peur, quand même.
- Speaker #0
Mais oui, tu te rappelles de ta réflexion première, finalement.
- Speaker #1
Et en fait, ça a levé un poids que je ne savais même pas que j'avais, mais en me disant, en fait, non, franchement, c'est OK.
- Speaker #0
C'est ça, oui, complètement. Et puis, c'est dès maintenant, tu vois, ou déjà, tu en parles, c'est durant le parcours, c'est durant la grossesse. parler juste tout simplement du parcours comme ça et quand on en fait dans ton ventre il l'entend il ressent en fait en tout cas oui ce qui se passe tout petit battu continue en fait expliquer son histoire et ça devient quelque chose qui est banalisé en fait pour lui qui est normal qu'il a tout ça son temps donc c'est son histoire est ce quelque chose qu'il aura toujours entendu donc il n'y a pas de tabou va pas sentir que c'est un sujet sur lequel il faut pas trop aller poser de questions parce que là ça va gêner maman tu vois tant que c'est quelque chose assumé pas
- Speaker #1
C'est simple. Et justement, pour pouvoir être transparente aussi et pouvoir me souvenir de différentes étapes, depuis le début du parcours et de ma prise de décision, à chaque fois que j'ai un rendez-vous, une étape particulière, un examen ou quelque chose, j'ai entrepris d'écrire en fait ce qui s'était passé pour pouvoir me souvenir de ce qui s'est passé déjà. Et puis aussi ce que j'ai pu ressentir, ce que j'ai pu... Oui, les émotions que j'ai pu avoir.
- Speaker #0
Super, et ça, ça fait partie de votre histoire. Exactement. Ok. Donc, un échange très intéressant avec la psychologue. Tu dois la revoir ?
- Speaker #1
Non.
- Speaker #0
Non, ok.
- Speaker #1
Non. Alors, si je souhaite, je peux reprendre rendez-vous. Mais voilà, à la fin, elle m'a dit, ça ne posera pas de problème. officiellement le dossier n'était pas validé parce qu'il faut que ça passe en commission. Mais voilà, elle m'a dit non, non, mais il n'y aura pas de souci. D'après elle et son entretien en tout cas, je n'avais pas encore eu le rendez-vous avec la biologiste qui arrivait juste après justement. Mais elle m'a dit non, non, visiblement là il n'y aura pas de souci. On ne sera pas amené à se revoir obligatoirement. S'il y a besoin, la porte est toujours ouverte. Mais il n'y a pas de rendez-vous obligatoire en tout cas pour la suite du parcours.
- Speaker #0
D'accord, ok. Et le rendez-vous avec le biologiste ?
- Speaker #1
Le rendez-vous avec le biologiste s'est très bien passé, juste après... Un quart d'heure après, où là, elle m'a réexpliqué des choses sur le système du don, sur les nouveaux régimes de dons, surtout. Parce que du coup, on a fait un donneur, forcément, nouveau régime avec les origines.
- Speaker #0
Oui, avec la levée de l'anonymat, donc à 18 ans, l'enfant peut avoir accès.
- Speaker #1
Voilà. On a parlé essentiellement de ça. Chose que, forcément, je connaissais un petit peu. Parce qu'on en avait parlé avec mon médecin gynécologue du centre de PMA qui me suivait. Et puis, quand on se lance dans le parcours, on rencontre des personnes qui font le même parcours que nous. Donc, on échange, on se renseigne. Donc voilà, ça a été un échange aussi par rapport à ça. Et puis après, on a parlé des antécédents médicaux que je pouvais avoir ou que personne ne pouvait avoir. Pour en fait, l'attribution du donneur.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Et puis, après, j'ai signé tous les documents légaux en fait. Et puis voilà.
- Speaker #0
D'accord. Ok. Tu as un rendez-vous chez le notaire aussi à prendre ?
- Speaker #1
J'ai déjà fait le rendez-vous. Oui, justement, à ce jour-là, elle m'a rendu... Je ne sais plus comment ça s'appelle exactement, mais avec le numéro du texte de loi. qui expliquait en fait ce que je devais faire chez le notaire.
- Speaker #0
Oui, oui, ok.
- Speaker #1
J'ai pris rendez-vous le lendemain chez le notaire.
- Speaker #0
Oui, oui, on peut dire.
- Speaker #1
Tout s'enchaîne. Et un mois après, c'était une patrache chez le notaire pour signer.
- Speaker #0
D'accord, ok, très bien. Donc là, quand le podcast va sortir, ce sera déjà un peu plus tard. Donc là, on est début avril. Tu en es où là alors ? Ces rendez-vous sont passés maintenant.
- Speaker #1
Tout est passé. J'ai eu le dernier rendez-vous avec le début des essais avec le gynécologue qui me suit dans le centre de PMA. Avec la remise de toutes les ordonnances. Pour... Donc moi, ce sera d'abord des inséminations artificielles avec des stimulations ovariennes que je devrais commencer là, très rapidement.
- Speaker #0
Donc quand ton cycle commence.
- Speaker #1
Voilà. En fait, la commission du SECOS validait la prise en charge de mon dossier à partir du deuxième trimestre 2025. Donc là.
- Speaker #0
Ok. D'accord. Très bien. Bon, donc là, c'est parti, en fait, le prochain cycle. Donc là, tu as commencé le traitement ?
- Speaker #1
Je n'ai pas encore commencé le traitement. J'attends justement mon cycle.
- Speaker #0
Ok, d'accord. De là, tu commences le traitement.
- Speaker #1
Et on y va, c'est parti.
- Speaker #0
Et on y va, c'est parti. D'accord. Et l'insémination, ce sera en fonction ?
- Speaker #1
Dans le mois qui vient.
- Speaker #0
Oui. Ok. Bon, croisons les doigts.
- Speaker #1
Oui, très fort.
- Speaker #0
Donc, si ça se trouve, à la fin de l'année, quand je te réinterview, tu vas me dire, bon, ça y est, ça a pris.
- Speaker #1
J'espère.
- Speaker #0
Je le souhaite. Je le souhaite. OK, d'accord. Et sachant que là, ça peut arriver vite, finalement. Oui. Comment toi, tu te sens ? Est-ce que la mécanique traite, la chambre, la voiture, tous ces trucs un peu matériels ?
- Speaker #1
J'ai réfléchi à beaucoup de choses. J'ai un peu ce côté superstitieux de me dire, je ne vais rien préparer concrètement tant que je ne suis pas enceinte. Mais dans ma tête, tout est déjà... Enfin, je me projette énormément. Que ce soit sur l'organisation de la maison, comment je vais organiser la chambre, le mode de garde, comment je vais pouvoir m'organiser. Parce qu'il y a aussi ce côté où je suis infirmière, j'ai des horaires forcément... pas toujours tu travailles comment ? on est passés en
- Speaker #0
12h tu fais des nuits et des jours ?
- Speaker #1
oui on fait des nuits et des jours après j'ai la chance d'avoir un entourage familial hyper présent hyper soutenant à fond dans le projet génial parfois ils sont hyper présents, hyper vraiment soutenants et c'est ça, ils m'encouragent toujours et ils n'ont qu'une hâte, c'est que je leur annonce que j'ai enceinte aussi Donc, je sais parce que forcément, mon métier d'infirmière a été un questionnement à un moment donné. Mais ce métier-là m'épanouit et j'ai la chance vraiment d'avoir mon entourage familial qui va pouvoir m'aider. Et ils ont envie de m'aider aussi par rapport à ça.
- Speaker #0
Super. Et tu as une crèche à l'hôpital ?
- Speaker #1
Alors, on n'a pas de crèche directement à l'hôpital. Mais il y a différentes crèches qui travaillent en partenariat. Ok,
- Speaker #0
tac.
- Speaker #1
Voilà, après, j'espère vraiment avoir une place.
- Speaker #0
Oui, oui, oui. Alors, conseil, il faut aussi prendre vraiment tout.
- Speaker #1
Oui, ça, je pense que...
- Speaker #0
Je sais que dans la région de Nantes, ça peut être vite compliqué. Ça peut être compliqué. Des traites très longues. Donc, il faut anticiper la PMA et il faut anticiper aussi après les classes en crèche. Wouh ! Donc, c'est dès la grossesse qu'il faut vraiment se mettre dedans. Oui,
- Speaker #1
je pense que... À peine enceinte, je vais faire un dossier.
- Speaker #0
Oui, d'accord. Et tes proches, donc, ils sont à fond avec toi ? Ils ont accepté tout de suite ton projet ? Ils ont compris comment ils l'ont... Oui.
- Speaker #1
Oui, ils l'ont... J'ai eu aucune réaction négative. Ou même des gens qui pouvaient être surpris ou doutés. Non. Globalement, tout le monde a été hyper heureux. Parfois étonné. parce qu'ils ne s'y attendaient pas forcément, mais toujours enthousiaste quand même avec le projet. J'ai essayé d'y réfléchir. Je ne me souviens pas exactement du moment où j'en ai parlé à mes parents pour la première fois, parce que j'ai dû en parler déjà plusieurs fois. J'avais probablement un peu abordé les choses avant. Mais en tout cas, dans mes souvenirs, ce que j'en garde en mémoire, c'est une réaction très positive de leur part. au contraire De me dire, ah oui, c'est chouette comme projet. Ben, carrément, ben non, mais faut le faire, quoi. Vraiment, des... Ah ouais, mais c'est trop bien, mais... Vas-y, fonce, quoi. Ouais.
- Speaker #0
OK. Let's go, feu vert.
- Speaker #1
Exactement. Et ils n'ont qu'une hâte, c'est vraiment que je tombe enceinte aussi.
- Speaker #0
D'accord. Et au niveau du travail ?
- Speaker #1
Alors, je n'en ai pas parlé à tous mes collègues pour le moment.
- Speaker #0
Oui, parce qu'il y a beaucoup de collègues quand on travaille à l'hôpital. Voilà. On ne peut pas en parler à tout le monde.
- Speaker #1
Par contre, toutes mes collègues avec qui je suis le plus proche sont en courant depuis un moment. Que ce soit du parcours, des différentes étapes. Voilà,
- Speaker #0
les personnes les plus importantes sont au courant. Et ta cadre aussi ? Oui. Parce que là, ça demande... Il y aura des prises de son à faire tout le matin, etc. Vérifier les tout, blablabla.
- Speaker #1
Depuis peu, oui, effectivement, j'en ai parlé avec ma cadre. Après, l'avantage du 12h, c'est aussi qu'on a quand même beaucoup de jours de repos.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Donc, j'espère réussir.
- Speaker #0
Que ça tombe. Oui,
- Speaker #1
exactement. Et puis, voilà, j'ai aussi beaucoup de collègues qui sont au courant, qui sont pour la plupart aussi très heureuses de voir.
- Speaker #0
Ok, donc il y aura possibilité de s'arranger sur les plans.
- Speaker #1
Exactement,
- Speaker #0
voilà. D'accord, bon.
- Speaker #1
Je suis très inquiète.
- Speaker #0
Wow, tu as une bonne équipe tout autour de toi. Oui,
- Speaker #1
j'ai de la chance.
- Speaker #0
Ok, mais c'est aussi savoir s'entourer et ne pas être seule quand bébé va arriver aussi. Pour pouvoir trouver du relais, du soutien physique, psychique, émotionnel. Dac ! Super ! Et est-ce que tu peux nous dire pourquoi tu as accepté de témoigner aujourd'hui ?
- Speaker #1
Déjà parce que je trouve que c'est très important. Je pense que la parole des femmes en désir d'enfant ou en parcours de PMA en tant que célibataire se parle... se libèrent de plus en plus. Mais justement, je trouvais ça important de pouvoir apporter mon témoignage. Dans les différents échanges que j'ai pu avoir, on a toutes des profils différents, mais j'ai trouvé quand même que la plupart du temps, c'était des femmes qui étaient un peu plus âgées que moi. Et j'avais envie aussi de pouvoir porter mon histoire en disant que j'ai lancé le parcours, je n'avais pas 30 ans. Et en fait, on peut à tout moment lancer le parcours. quand on est prête, quand on a l'environnement adapté. Et puis, c'était énorme. J'avais envie de pouvoir raconter mon histoire.
- Speaker #0
Super. Et oui, j'ai quelques femmes de 27, 29, 30 ans qui témoignent. Et je trouve ça super chouette quand j'ai des femmes qui ont 48, 50 ans. Je trouve ça assez génial.
- Speaker #1
Et tous les témoignages sont hyper intéressants et hyper enrichissants en plus.
- Speaker #0
Ah oui. Ah oui, oui, complètement. Ok. Je te remercie beaucoup pour ton témoignage.
- Speaker #1
Merci pour la proposition aussi.
- Speaker #0
Je te retrouve dans six mois. Savoir où tu en es dans six mois. D'accord ?
- Speaker #1
Avec plaisir.
- Speaker #0
Merci à toi.
- Speaker #1
De rien, bientôt.