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Sortir le droit de sa caverne technologique

1 - L'originalité de l'oeuvre à l'ère de l'IA : présentation, enjeux

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08min |28/12/2024
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Description

Cette attaque nous permet de présenter nos deux questions et nos trois perspectives, c'est-à-dire :

- la question de l'originalité de l’œuvre de l'esprit produite, en mobilisant une IAg quelconque, par un et plusieurs êtres humains,

- la question, plus large, de l'impact sur nos vies de ces formes actuelles d'activités et de productions créatives,

- à Arnaud et Antoine de se présenter, de présenter leurs travaux et d'annoncer ce qu'ils viennent dire ici.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et à tous nos auditeurs. Alors, chose promise, chose due, nous allons parler de l'œuvre de l'esprit, de l'œuvre d'art, le tout confronté à ce que l'on nomme intelligence artificielle. Et alors comme ça, en tant qu'indépendant ou employé pour ses clients, pour son employeur, il ne faut pas le cacher, on utilise le chat GPT pour rédiger des comptes rendus, Canva pour faire de beaux logos, et puis Gamma, par exemple, pour de belles présentations et de beaux PowerPoints. Et vous l'aurez remarqué comme moi, n'est-ce pas ? Ce n'est pas, en tout cas, de prime abord, ce n'est pas si simple. C'est presque un art. Cela dit, le soir, ou le week-end... lorsque nous sommes en congé, et qu'on peut enfin s'adonner à nos loisirs, à nos activités d'amateurs éclairés, voire d'artistes, est-ce que cela nous viendrait à l'esprit d'utiliser ces logiciels ? Après tout, pourquoi pas, cela peut rendre des services. Et quoi qu'il en soit, si cela peut vous rassurer, nous rassurer, de grands artistes utilisent ces logiciels qui implémentent des algorithmes d'intelligence artificielle. Il y en a même qui le revendiquent comme une démarche proprement artistique et valorisable à ce titre. Et figurez-vous que toutes ces personnes, artistes ou nous autres sombres travailleurs, eh bien, nous pouvons nous poser la même question, à savoir, est-ce que, ainsi, j'ai créé une œuvre de l'esprit au sens du droit, c'est-à-dire au sens du code de la propriété intellectuelle ? Est-ce que je suis titulaire de droit d'auteur sur ma production ? ce que j'estime être le résultat de mon travail. Alors voilà, dans tous les cas, en nous servant d'un logiciel d'intelligence artificielle, en particulier générative, pour être reconnu par le droit d'auteur comme l'auteur d'une œuvre de l'esprit, Cette œuvre doit être caractérisée comme originale. Elle doit être originale. L'originalité, c'est l'un des principaux critères que l'on retient en droit d'auteur, selon la loi. doctrine de la jurisprudence, pour qu'une simple chose immatérielle, eh bien, soit qualifiée d'œuvre de l'esprit, sur laquelle un auteur ou des auteurs sont titulaires, est utile. de droits exclusifs, celui de représenter, de reproduire cette œuvre qui est d'abord une chose immatérielle. Mais lorsqu'intervient l'IA, ce n'est pas forcément une mince affaire que cette caractérisation d'originalité, on le sent bien de l'intuition. Et heureusement, pour débrouiller cette affaire, j'ai la chance immense et cela n'arrête pas. rien d'une exagération, d'être accompagné d'Antoine Moreau, de l'université de Franche-Comté et de Arnaud Billon, qui est directeur de l'équipe Techno-Réalisme. Alors, je n'en dis pas plus, puisque je vais les laisser se présenter, mais avant tout, deux petits points. Alors oui, la protection par le droit d'auteur et la question de l'originalité de l'œuvre créée par un être humain qui mobilise une IA générale. est une question qui, quelque part, imprime l'ensemble de nos échanges qui vont suivre. Cette question réduite, pur positivisme juridique, vous le constaterez, soit ce n'est même pas une question, soit c'est une question sans issue. Pour autant, cette question, nous l'affrontons. Nous l'affrontons de front, mais... Surtout, nous la posons pour en examiner les limites, les fonctions et surtout les formes sur lesquelles elle peut ouvrir.

  • Speaker #1

    Bonjour Raphaël, merci de votre accueil. Je suis enseignant-chercheur en art à l'Université de Franche-Comté, au département multimédia de Montbéliard. Mon enseignement concerne la création numérique visuelle et les techniques de communication. Mes recherches concernent l'art à l'ère du numérique, de l'internet et des IA. Je suis sans doute un artiste, sans doute au sens de peut-être ou sans aucun doute, c'est à voir. Je réalise des œuvres multimédia, pas simplement numériques. Je me suis intéressé, je m'intéresse toujours aux logiciels libres, et en 2000, j'ai été à l'initiative de la licence Art Libre, qui est une licence de type copyleft, appliquée à toute production de l'esprit hors logiciel.

  • Speaker #2

    Alors, bonjour à tous les deux. Pour ma part, je vais parler comme je viste, puisque ma thèse... s'intitulait la production artificielle comme objet du droit d'auteur. Et il s'agissait donc pour moi de mesurer la distance entre ce que propose ce qui sort de la machine et à l'époque, j'ai soutenu un tout petit peu après l'apparition d'annonce de chat GPT. Je travaillais donc plutôt sur le paradigme d'un... qu'on appelle dans un esprit plutôt de machine learning, c'est-à-dire d'ingénieurs qui mobilisent de la programmation pour, dans un mode de projet, produire une forme. Ce qui est un petit peu différent, et le produire assez laborieusement, ce qui est un petit peu différent évidemment de la situation du prompting. Pourtant la réalité est toujours la même. Et donc, je ne crois pas que ma thèse soit totalement obsolète à cet égard. C'était donc mon sujet comme doctorant, et avec l'enjeu de comprendre cette distance entre, d'une part, ce qui sort de la machine, et d'autre part, ce qu'attend le juge, finalement, comme œuvre de l'esprit. Et en effet, comme il était simulé tout à l'heure, en utilisant largement ce critère d'originalité. Et après cette thèse, j'ai eu le besoin de me rapprocher d'autres personnes qui s'intéressaient à l'ordinateur. L'ordinateur est un objet, à certains égards, tout à fait fascinant, et nous avons du mal, avec nos mots, à englober sa réalité, la réalité de ce qu'il fait dans un monde humain. C'est à ce titre que j'ai fondé, co-fondé avec des amis, ce mouvement techno-réaliste qui se répand maintenant, en langue française, le techno-réalisme en langue française. Et nous voulons nous rendre capables de signaler ce que l'innovation numérique fait, en particulier nos institutions.

Description

Cette attaque nous permet de présenter nos deux questions et nos trois perspectives, c'est-à-dire :

- la question de l'originalité de l’œuvre de l'esprit produite, en mobilisant une IAg quelconque, par un et plusieurs êtres humains,

- la question, plus large, de l'impact sur nos vies de ces formes actuelles d'activités et de productions créatives,

- à Arnaud et Antoine de se présenter, de présenter leurs travaux et d'annoncer ce qu'ils viennent dire ici.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et à tous nos auditeurs. Alors, chose promise, chose due, nous allons parler de l'œuvre de l'esprit, de l'œuvre d'art, le tout confronté à ce que l'on nomme intelligence artificielle. Et alors comme ça, en tant qu'indépendant ou employé pour ses clients, pour son employeur, il ne faut pas le cacher, on utilise le chat GPT pour rédiger des comptes rendus, Canva pour faire de beaux logos, et puis Gamma, par exemple, pour de belles présentations et de beaux PowerPoints. Et vous l'aurez remarqué comme moi, n'est-ce pas ? Ce n'est pas, en tout cas, de prime abord, ce n'est pas si simple. C'est presque un art. Cela dit, le soir, ou le week-end... lorsque nous sommes en congé, et qu'on peut enfin s'adonner à nos loisirs, à nos activités d'amateurs éclairés, voire d'artistes, est-ce que cela nous viendrait à l'esprit d'utiliser ces logiciels ? Après tout, pourquoi pas, cela peut rendre des services. Et quoi qu'il en soit, si cela peut vous rassurer, nous rassurer, de grands artistes utilisent ces logiciels qui implémentent des algorithmes d'intelligence artificielle. Il y en a même qui le revendiquent comme une démarche proprement artistique et valorisable à ce titre. Et figurez-vous que toutes ces personnes, artistes ou nous autres sombres travailleurs, eh bien, nous pouvons nous poser la même question, à savoir, est-ce que, ainsi, j'ai créé une œuvre de l'esprit au sens du droit, c'est-à-dire au sens du code de la propriété intellectuelle ? Est-ce que je suis titulaire de droit d'auteur sur ma production ? ce que j'estime être le résultat de mon travail. Alors voilà, dans tous les cas, en nous servant d'un logiciel d'intelligence artificielle, en particulier générative, pour être reconnu par le droit d'auteur comme l'auteur d'une œuvre de l'esprit, Cette œuvre doit être caractérisée comme originale. Elle doit être originale. L'originalité, c'est l'un des principaux critères que l'on retient en droit d'auteur, selon la loi. doctrine de la jurisprudence, pour qu'une simple chose immatérielle, eh bien, soit qualifiée d'œuvre de l'esprit, sur laquelle un auteur ou des auteurs sont titulaires, est utile. de droits exclusifs, celui de représenter, de reproduire cette œuvre qui est d'abord une chose immatérielle. Mais lorsqu'intervient l'IA, ce n'est pas forcément une mince affaire que cette caractérisation d'originalité, on le sent bien de l'intuition. Et heureusement, pour débrouiller cette affaire, j'ai la chance immense et cela n'arrête pas. rien d'une exagération, d'être accompagné d'Antoine Moreau, de l'université de Franche-Comté et de Arnaud Billon, qui est directeur de l'équipe Techno-Réalisme. Alors, je n'en dis pas plus, puisque je vais les laisser se présenter, mais avant tout, deux petits points. Alors oui, la protection par le droit d'auteur et la question de l'originalité de l'œuvre créée par un être humain qui mobilise une IA générale. est une question qui, quelque part, imprime l'ensemble de nos échanges qui vont suivre. Cette question réduite, pur positivisme juridique, vous le constaterez, soit ce n'est même pas une question, soit c'est une question sans issue. Pour autant, cette question, nous l'affrontons. Nous l'affrontons de front, mais... Surtout, nous la posons pour en examiner les limites, les fonctions et surtout les formes sur lesquelles elle peut ouvrir.

  • Speaker #1

    Bonjour Raphaël, merci de votre accueil. Je suis enseignant-chercheur en art à l'Université de Franche-Comté, au département multimédia de Montbéliard. Mon enseignement concerne la création numérique visuelle et les techniques de communication. Mes recherches concernent l'art à l'ère du numérique, de l'internet et des IA. Je suis sans doute un artiste, sans doute au sens de peut-être ou sans aucun doute, c'est à voir. Je réalise des œuvres multimédia, pas simplement numériques. Je me suis intéressé, je m'intéresse toujours aux logiciels libres, et en 2000, j'ai été à l'initiative de la licence Art Libre, qui est une licence de type copyleft, appliquée à toute production de l'esprit hors logiciel.

  • Speaker #2

    Alors, bonjour à tous les deux. Pour ma part, je vais parler comme je viste, puisque ma thèse... s'intitulait la production artificielle comme objet du droit d'auteur. Et il s'agissait donc pour moi de mesurer la distance entre ce que propose ce qui sort de la machine et à l'époque, j'ai soutenu un tout petit peu après l'apparition d'annonce de chat GPT. Je travaillais donc plutôt sur le paradigme d'un... qu'on appelle dans un esprit plutôt de machine learning, c'est-à-dire d'ingénieurs qui mobilisent de la programmation pour, dans un mode de projet, produire une forme. Ce qui est un petit peu différent, et le produire assez laborieusement, ce qui est un petit peu différent évidemment de la situation du prompting. Pourtant la réalité est toujours la même. Et donc, je ne crois pas que ma thèse soit totalement obsolète à cet égard. C'était donc mon sujet comme doctorant, et avec l'enjeu de comprendre cette distance entre, d'une part, ce qui sort de la machine, et d'autre part, ce qu'attend le juge, finalement, comme œuvre de l'esprit. Et en effet, comme il était simulé tout à l'heure, en utilisant largement ce critère d'originalité. Et après cette thèse, j'ai eu le besoin de me rapprocher d'autres personnes qui s'intéressaient à l'ordinateur. L'ordinateur est un objet, à certains égards, tout à fait fascinant, et nous avons du mal, avec nos mots, à englober sa réalité, la réalité de ce qu'il fait dans un monde humain. C'est à ce titre que j'ai fondé, co-fondé avec des amis, ce mouvement techno-réaliste qui se répand maintenant, en langue française, le techno-réalisme en langue française. Et nous voulons nous rendre capables de signaler ce que l'innovation numérique fait, en particulier nos institutions.

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Cette attaque nous permet de présenter nos deux questions et nos trois perspectives, c'est-à-dire :

- la question de l'originalité de l’œuvre de l'esprit produite, en mobilisant une IAg quelconque, par un et plusieurs êtres humains,

- la question, plus large, de l'impact sur nos vies de ces formes actuelles d'activités et de productions créatives,

- à Arnaud et Antoine de se présenter, de présenter leurs travaux et d'annoncer ce qu'ils viennent dire ici.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et à tous nos auditeurs. Alors, chose promise, chose due, nous allons parler de l'œuvre de l'esprit, de l'œuvre d'art, le tout confronté à ce que l'on nomme intelligence artificielle. Et alors comme ça, en tant qu'indépendant ou employé pour ses clients, pour son employeur, il ne faut pas le cacher, on utilise le chat GPT pour rédiger des comptes rendus, Canva pour faire de beaux logos, et puis Gamma, par exemple, pour de belles présentations et de beaux PowerPoints. Et vous l'aurez remarqué comme moi, n'est-ce pas ? Ce n'est pas, en tout cas, de prime abord, ce n'est pas si simple. C'est presque un art. Cela dit, le soir, ou le week-end... lorsque nous sommes en congé, et qu'on peut enfin s'adonner à nos loisirs, à nos activités d'amateurs éclairés, voire d'artistes, est-ce que cela nous viendrait à l'esprit d'utiliser ces logiciels ? Après tout, pourquoi pas, cela peut rendre des services. Et quoi qu'il en soit, si cela peut vous rassurer, nous rassurer, de grands artistes utilisent ces logiciels qui implémentent des algorithmes d'intelligence artificielle. Il y en a même qui le revendiquent comme une démarche proprement artistique et valorisable à ce titre. Et figurez-vous que toutes ces personnes, artistes ou nous autres sombres travailleurs, eh bien, nous pouvons nous poser la même question, à savoir, est-ce que, ainsi, j'ai créé une œuvre de l'esprit au sens du droit, c'est-à-dire au sens du code de la propriété intellectuelle ? Est-ce que je suis titulaire de droit d'auteur sur ma production ? ce que j'estime être le résultat de mon travail. Alors voilà, dans tous les cas, en nous servant d'un logiciel d'intelligence artificielle, en particulier générative, pour être reconnu par le droit d'auteur comme l'auteur d'une œuvre de l'esprit, Cette œuvre doit être caractérisée comme originale. Elle doit être originale. L'originalité, c'est l'un des principaux critères que l'on retient en droit d'auteur, selon la loi. doctrine de la jurisprudence, pour qu'une simple chose immatérielle, eh bien, soit qualifiée d'œuvre de l'esprit, sur laquelle un auteur ou des auteurs sont titulaires, est utile. de droits exclusifs, celui de représenter, de reproduire cette œuvre qui est d'abord une chose immatérielle. Mais lorsqu'intervient l'IA, ce n'est pas forcément une mince affaire que cette caractérisation d'originalité, on le sent bien de l'intuition. Et heureusement, pour débrouiller cette affaire, j'ai la chance immense et cela n'arrête pas. rien d'une exagération, d'être accompagné d'Antoine Moreau, de l'université de Franche-Comté et de Arnaud Billon, qui est directeur de l'équipe Techno-Réalisme. Alors, je n'en dis pas plus, puisque je vais les laisser se présenter, mais avant tout, deux petits points. Alors oui, la protection par le droit d'auteur et la question de l'originalité de l'œuvre créée par un être humain qui mobilise une IA générale. est une question qui, quelque part, imprime l'ensemble de nos échanges qui vont suivre. Cette question réduite, pur positivisme juridique, vous le constaterez, soit ce n'est même pas une question, soit c'est une question sans issue. Pour autant, cette question, nous l'affrontons. Nous l'affrontons de front, mais... Surtout, nous la posons pour en examiner les limites, les fonctions et surtout les formes sur lesquelles elle peut ouvrir.

  • Speaker #1

    Bonjour Raphaël, merci de votre accueil. Je suis enseignant-chercheur en art à l'Université de Franche-Comté, au département multimédia de Montbéliard. Mon enseignement concerne la création numérique visuelle et les techniques de communication. Mes recherches concernent l'art à l'ère du numérique, de l'internet et des IA. Je suis sans doute un artiste, sans doute au sens de peut-être ou sans aucun doute, c'est à voir. Je réalise des œuvres multimédia, pas simplement numériques. Je me suis intéressé, je m'intéresse toujours aux logiciels libres, et en 2000, j'ai été à l'initiative de la licence Art Libre, qui est une licence de type copyleft, appliquée à toute production de l'esprit hors logiciel.

  • Speaker #2

    Alors, bonjour à tous les deux. Pour ma part, je vais parler comme je viste, puisque ma thèse... s'intitulait la production artificielle comme objet du droit d'auteur. Et il s'agissait donc pour moi de mesurer la distance entre ce que propose ce qui sort de la machine et à l'époque, j'ai soutenu un tout petit peu après l'apparition d'annonce de chat GPT. Je travaillais donc plutôt sur le paradigme d'un... qu'on appelle dans un esprit plutôt de machine learning, c'est-à-dire d'ingénieurs qui mobilisent de la programmation pour, dans un mode de projet, produire une forme. Ce qui est un petit peu différent, et le produire assez laborieusement, ce qui est un petit peu différent évidemment de la situation du prompting. Pourtant la réalité est toujours la même. Et donc, je ne crois pas que ma thèse soit totalement obsolète à cet égard. C'était donc mon sujet comme doctorant, et avec l'enjeu de comprendre cette distance entre, d'une part, ce qui sort de la machine, et d'autre part, ce qu'attend le juge, finalement, comme œuvre de l'esprit. Et en effet, comme il était simulé tout à l'heure, en utilisant largement ce critère d'originalité. Et après cette thèse, j'ai eu le besoin de me rapprocher d'autres personnes qui s'intéressaient à l'ordinateur. L'ordinateur est un objet, à certains égards, tout à fait fascinant, et nous avons du mal, avec nos mots, à englober sa réalité, la réalité de ce qu'il fait dans un monde humain. C'est à ce titre que j'ai fondé, co-fondé avec des amis, ce mouvement techno-réaliste qui se répand maintenant, en langue française, le techno-réalisme en langue française. Et nous voulons nous rendre capables de signaler ce que l'innovation numérique fait, en particulier nos institutions.

Description

Cette attaque nous permet de présenter nos deux questions et nos trois perspectives, c'est-à-dire :

- la question de l'originalité de l’œuvre de l'esprit produite, en mobilisant une IAg quelconque, par un et plusieurs êtres humains,

- la question, plus large, de l'impact sur nos vies de ces formes actuelles d'activités et de productions créatives,

- à Arnaud et Antoine de se présenter, de présenter leurs travaux et d'annoncer ce qu'ils viennent dire ici.


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  • Speaker #0

    Bonjour à tous et à tous nos auditeurs. Alors, chose promise, chose due, nous allons parler de l'œuvre de l'esprit, de l'œuvre d'art, le tout confronté à ce que l'on nomme intelligence artificielle. Et alors comme ça, en tant qu'indépendant ou employé pour ses clients, pour son employeur, il ne faut pas le cacher, on utilise le chat GPT pour rédiger des comptes rendus, Canva pour faire de beaux logos, et puis Gamma, par exemple, pour de belles présentations et de beaux PowerPoints. Et vous l'aurez remarqué comme moi, n'est-ce pas ? Ce n'est pas, en tout cas, de prime abord, ce n'est pas si simple. C'est presque un art. Cela dit, le soir, ou le week-end... lorsque nous sommes en congé, et qu'on peut enfin s'adonner à nos loisirs, à nos activités d'amateurs éclairés, voire d'artistes, est-ce que cela nous viendrait à l'esprit d'utiliser ces logiciels ? Après tout, pourquoi pas, cela peut rendre des services. Et quoi qu'il en soit, si cela peut vous rassurer, nous rassurer, de grands artistes utilisent ces logiciels qui implémentent des algorithmes d'intelligence artificielle. Il y en a même qui le revendiquent comme une démarche proprement artistique et valorisable à ce titre. Et figurez-vous que toutes ces personnes, artistes ou nous autres sombres travailleurs, eh bien, nous pouvons nous poser la même question, à savoir, est-ce que, ainsi, j'ai créé une œuvre de l'esprit au sens du droit, c'est-à-dire au sens du code de la propriété intellectuelle ? Est-ce que je suis titulaire de droit d'auteur sur ma production ? ce que j'estime être le résultat de mon travail. Alors voilà, dans tous les cas, en nous servant d'un logiciel d'intelligence artificielle, en particulier générative, pour être reconnu par le droit d'auteur comme l'auteur d'une œuvre de l'esprit, Cette œuvre doit être caractérisée comme originale. Elle doit être originale. L'originalité, c'est l'un des principaux critères que l'on retient en droit d'auteur, selon la loi. doctrine de la jurisprudence, pour qu'une simple chose immatérielle, eh bien, soit qualifiée d'œuvre de l'esprit, sur laquelle un auteur ou des auteurs sont titulaires, est utile. de droits exclusifs, celui de représenter, de reproduire cette œuvre qui est d'abord une chose immatérielle. Mais lorsqu'intervient l'IA, ce n'est pas forcément une mince affaire que cette caractérisation d'originalité, on le sent bien de l'intuition. Et heureusement, pour débrouiller cette affaire, j'ai la chance immense et cela n'arrête pas. rien d'une exagération, d'être accompagné d'Antoine Moreau, de l'université de Franche-Comté et de Arnaud Billon, qui est directeur de l'équipe Techno-Réalisme. Alors, je n'en dis pas plus, puisque je vais les laisser se présenter, mais avant tout, deux petits points. Alors oui, la protection par le droit d'auteur et la question de l'originalité de l'œuvre créée par un être humain qui mobilise une IA générale. est une question qui, quelque part, imprime l'ensemble de nos échanges qui vont suivre. Cette question réduite, pur positivisme juridique, vous le constaterez, soit ce n'est même pas une question, soit c'est une question sans issue. Pour autant, cette question, nous l'affrontons. Nous l'affrontons de front, mais... Surtout, nous la posons pour en examiner les limites, les fonctions et surtout les formes sur lesquelles elle peut ouvrir.

  • Speaker #1

    Bonjour Raphaël, merci de votre accueil. Je suis enseignant-chercheur en art à l'Université de Franche-Comté, au département multimédia de Montbéliard. Mon enseignement concerne la création numérique visuelle et les techniques de communication. Mes recherches concernent l'art à l'ère du numérique, de l'internet et des IA. Je suis sans doute un artiste, sans doute au sens de peut-être ou sans aucun doute, c'est à voir. Je réalise des œuvres multimédia, pas simplement numériques. Je me suis intéressé, je m'intéresse toujours aux logiciels libres, et en 2000, j'ai été à l'initiative de la licence Art Libre, qui est une licence de type copyleft, appliquée à toute production de l'esprit hors logiciel.

  • Speaker #2

    Alors, bonjour à tous les deux. Pour ma part, je vais parler comme je viste, puisque ma thèse... s'intitulait la production artificielle comme objet du droit d'auteur. Et il s'agissait donc pour moi de mesurer la distance entre ce que propose ce qui sort de la machine et à l'époque, j'ai soutenu un tout petit peu après l'apparition d'annonce de chat GPT. Je travaillais donc plutôt sur le paradigme d'un... qu'on appelle dans un esprit plutôt de machine learning, c'est-à-dire d'ingénieurs qui mobilisent de la programmation pour, dans un mode de projet, produire une forme. Ce qui est un petit peu différent, et le produire assez laborieusement, ce qui est un petit peu différent évidemment de la situation du prompting. Pourtant la réalité est toujours la même. Et donc, je ne crois pas que ma thèse soit totalement obsolète à cet égard. C'était donc mon sujet comme doctorant, et avec l'enjeu de comprendre cette distance entre, d'une part, ce qui sort de la machine, et d'autre part, ce qu'attend le juge, finalement, comme œuvre de l'esprit. Et en effet, comme il était simulé tout à l'heure, en utilisant largement ce critère d'originalité. Et après cette thèse, j'ai eu le besoin de me rapprocher d'autres personnes qui s'intéressaient à l'ordinateur. L'ordinateur est un objet, à certains égards, tout à fait fascinant, et nous avons du mal, avec nos mots, à englober sa réalité, la réalité de ce qu'il fait dans un monde humain. C'est à ce titre que j'ai fondé, co-fondé avec des amis, ce mouvement techno-réaliste qui se répand maintenant, en langue française, le techno-réalisme en langue française. Et nous voulons nous rendre capables de signaler ce que l'innovation numérique fait, en particulier nos institutions.

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