Speaker #0Alors tous ces clichés, le gars c'est pour les gens souples, c'est pour les gens calmes, c'est un truc de perché, etc. Même si on les a déjà entendus et démentis mille fois, c'est des sujets qui ont déjà été traités maintes et maintes fois, je crois, je les entends encore, qu'ils continuent de bloquer plein de gens avant même qu'ils essaient. Donc aujourd'hui, j'avais envie qu'on en reparle parce que... tant que j'entendrai des phrases du genre « je ne suis pas souple » , « je ne touche pas mes pieds avec mes mains » ou « c'est une secte » , « c'est un truc trop perché » , c'est qu'on n'en aura pas encore assez parlé, je crois. Donc, le yoga, c'est pour qui ? En vrai, ces idées, ces clichés, ils ne viennent pas de nulle part, ils viennent surtout d'images qu'on a en tête, qui peuvent nous coller un peu à la peau. On a l'habitude de voir des postures acrobatiques. ou presque contorsionnistes sur les réseaux. Des corps souvent jeunes et longilignes, bien que ça ait tendance quand même à évoluer un petit peu. Ou alors des clichés type photos avec statue de Bouddha, quelqu'un assis en tailleur, les mains en forme de moudra ou des doigts. Donc ce sont des images qui existent, bien sûr. Il y a des pratiques très physiques, d'autres très méditatives. Ce n'est pas pour autant que ce n'est pas bien, les images de contorsion, les images acrobatiques ou les images très méditatives. Mais réduire le yoga à ça, c'est passer à côté de tout le reste. Si on attend d'être souple ou calme pour commencer le yoga, on va attendre longtemps. Il y a une phrase de Bernie Clark dans son livre « Votre corps, votre yoga » que j'adore. Il nous dit « Les personnes qui débutent en yoga sont souvent raides. » Beaucoup se demandent même si elles ne seraient pas trop raides pour faire du yoga. Mais c'est un peu comme dire que l'on est trop sale pour prendre une douche ou trop malade pour voir un médecin. On fait du yoga précisément parce qu'on est raide. Derrière ces clichés, il y a un peu cette croyance qu'il faudrait mériter le tapis. Comme si on avait besoin d'un corps particulier ou d'une attitude parfaite pour avoir le droit de pratiquer. Et puis, évidemment, ça décourage plein de gens avant même d'essayer. Sauf que, en réalité... Le yoga n'est pas réservé aux gens qui arrivent à poser leurs mains à plat au sol ou qui arrivent à s'asseoir en lotus. Il n'est pas non plus réservé à des corps jeunes, minces ou athlétiques. Il n'y a pas de minimum requis, il n'y a pas de pré-requis. On commence avec le corps qu'on a aujourd'hui, point. C'est justement ce qui rend cette pratique si riche, c'est que c'est à partir de chaque personne et pas d'une image idéale qu'on démarre. La souplesse, la tempérance et toutes ces choses qui peuvent se développer À travers la pratique du yoga, ça vient parfois, après, parfois pas, et c'est pas grave, les bénéfices du yoga sont ailleurs, bouger mieux, respirer mieux, être plus confortable dans son corps, relâcher certaines tensions, et tout ça on peut en profiter peu importe d'où on part. Ce qui est fou, c'est que même quand on enseigne le yoga, ces comparaisons elles continuent à nous coller à la peau. On voit d'autres profs faire des postures hyper impressionnantes que nous on n'arrive pas à faire et puis on se demande comment est-ce que moi je peux enseigner si j'arrive pas à faire un grand écart, si j'arrive pas à rentrer dans telle posture, est-ce que je suis crédible ? On se compare tout le temps, sauf que je crois que notre légitimité a rien à voir avec ça. Ce qui fait notre légitimité, c'est pas notre amplitude articulaire, c'est notre capacité à comprendre ce qu'on transmet, à observer nos élèves, à les accompagner, les guider au mieux, à expliquer. Je ne crois pas que nos élèves attendent qu'on soit des modèles posturaux de perfection. Je crois qu'ils ont plutôt besoin d'un humain qui les guide, qui les observe et qui arrive à leur proposer quelque chose d'adapté. Le plus drôle, c'est que même parfois les clichés se font surprendre. Il m'est arrivé de voir arriver en cours des personnes très sportives, type crossfitter ou autre. Des gens qui semblent avoir, en dehors de la souplesse, tous les pseudo-prérequis, la force, l'endurance, le cardio. Et ils viennent parfois avec l'idée que le yoga, pardon pour l'expression, mais c'est un truc de gonzesse. Sauf qu'en fait, à la fin de la séance, souvent, enfin souvent pendant la séance, ils se font surprendre et ils ressortent en disant « Waouh, ah ouais, ok, je ne pensais pas que c'était ça, en fait c'est dur et ça fait du bien. » Comme quoi, le yoga finalement, il n'est jamais là où on l'attend vraiment. Pour conclure, est-ce que la souplesse, est-ce que la zen attitude, ce sont des prérequis ou des conséquences ? Je crois que c'est ni l'un ni l'autre. Ça peut être une conséquence parfois. On peut être attiré par le yoga parce qu'on a des prédispositions et qu'on est souple. Ce n'est pas pour autant que c'est que la porte est fermée aux autres personnes. Moi, je crois que la souplesse la plus précieuse à cultiver, c'est celle de l'esprit. C'est de rester curieux, c'est d'explorer, c'est d'essayer. Je crois que le yoga, c'est pour tout le monde qu'il suffit premièrement d'en avoir envie et deuxièmement de trouver chaussure à son pied. C'est-à-dire qu'il existe plein de styles de yoga. Même dans un seul style de yoga, en fonction du professeur, l'expérience peut être complètement différente. Donc ce qui compte finalement, c'est d'essayer et de trouver ce qui nous correspond, ce qui nous apporte, ce qu'on va y chercher et qui va parfois peut-être même nous apporter des surprises. des choses auxquelles on ne s'attendait pas forcément. Si tu hésites à te lancer parce que tu penses que tu ne correspond pas à l'image que tu as du yoga, c'est peut-être exactement pour ça que le yoga peut te faire du bien. Si tu es prof de yoga, que tout ce que je viens de te dire fait écho, syndrome de l'imposteur, la comparaison, tout ça, j'ai lancé une formation pour les profs déjà formés qui ont des doutes, qui se posent des questions, qui ont envie de... de travailler, d'affiner leur posture de prof. C'est trois jours, fin octobre, à Montpellier, pour remettre de la clarté dans ton enseignement, pour t'aider à trouver ton identité de prof, à structurer tes cours et surtout à retrouver confiance, sans te sentir obligée d'être parfaite ou souple ou je ne sais quoi. Si ça t'appelle, tu trouveras le lien avec toutes les infos dans la description de l'épisode. Si tu as envie d'essayer le yoga, j'ai un studio de yoga en ligne sur lequel il y a plein de séances à disposition avec un petit programme débuter le yoga pour les personnes qui débutent. On peut démarrer le yoga à la maison avec des cours en ligne. C'est le cas de plein de personnes qui ont commencé la pratique avec moi il y a quelques années quand j'ai lancé mon studio en ligne, que j'ai rencontré depuis, qui ont une pratique incroyable parce que très à l'écoute de leur corps, parce que très en conscience, parce que... pas dans la comparaison, puisque justement, il n'y a personne à côté à qui se comparer. Et donc, c'est possible et c'est même assez bluffant. En tout cas, ça l'a été pour moi qui pensais que ça allait être des personnes qui auraient des pratiques peut-être un peu moins conscientes ou un peu moins justes. Finalement, j'ai été surprise de voir que c'était l'inverse. Donc, tu peux tester gratuitement. J'offre 7 jours d'essai sur mon studio en ligne pour voir si tu trouves chaussures à ton pied. Donc bienvenue, il y a un programme cet été que j'ai appelé Summer Lab, dans lequel on vient chaque semaine porter un focus sur une partie du corps ou une posture, avec des formats de mini-ateliers, des séances courtes, des vinyasa flow, des séances dynamiques, des séances douces, de yin yoga ou de yoga doux. Donc voilà, j'espère que tu y trouveras ton bonheur. Merci pour ton écoute. on se retrouve très vite la semaine prochaine pour un nouvel épisode dans lequel je vais venir parler un petit peu de yoga moderne versus yoga ancestral. D'ici là, je te souhaite une belle semaine, de belles journées estivales, et je te dis à très bientôt sur Où Sous le Tapis.