- Lucie
Salut, c'est Lucie.
- Alban
Salut, c'est Alban.
- Lucie
Trentenaire et parent de deux petites filles.
- Alban
Bienvenue dans Sous les Aurores.
- Lucie
Le premier podcast réalisé par un couple de Français en Norvège.
- Alban
Sous les Aurores, c'est le podcast haut en couleur qui vous emmène vivre toutes les nuances de l'expatriation et de l'immigration en Norvège et bien au-delà.
- Lucie
Que vous soyez déjà expatrié, immigré, que vous rêviez de le devenir ou que vous soyez simplement curieux de découvrir d'autres façons de vivre, ce podcast est fait pour vous.
- Alban
Alors, mettez-vous à l'aise, servez-vous une bonne tasse de thé ou un verre de vin. et rejoignez-nous sous les aurores. Au menu, discussion sincère,
- Lucie
moment de rire et d'émotion,
- Alban
et surtout, beaucoup de belles découvertes.
- Lucie
Alors, bienvenue chez nous sur un nouvel épisode de Sous les aurores.
- Alban
Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de Sous les aurores. Aujourd'hui, nous allons explorer ce que signifie représenter les Français établis à l'étranger. les défis et les joies que cela peut comporter, mais aussi découvrir la personne derrière le titre officiel, dont nous sommes très heureux de te recevoir aujourd'hui.
- Lucie
Bonjour à toi, merci d'être là. Est-ce que tu pourrais d'abord te présenter en nous disant comment tu t'appelles, dans quel domaine travailles-tu et s'il y a quelque chose qui t'a interloqué quand t'es arrivé en Norvège, quelque chose que t'as remarqué, une différence culturelle déjà qui t'a interloqué ?
- Vincent Caure
Bonjour à tous, je m'appelle Vincent, Vincent Corr, j'ai 31 ans, je suis député, je représente les Français qui vivent en Europe du Nord. Et s'il y a... Une chose qui m'a interloqué la première fois où je suis venu en Norvège, il y a maintenant six mois, c'est quand j'ai essayé de faire la bise à un Norvégien.
- Alban
Ah oui ? Oui.
- Vincent Caure
Et personne ne m'avait prévenu.
- Alban
Ah oui, ça c'est...
- Lucie
Ouais, ouais, ouais. Il a dû rester... Ça m'est arrivé dans mon premier boulot, il a dû un peu rester de marre, non ? Oui,
- Vincent Caure
complètement. Il a fait un peu le mort et je ne m'y reprendrai pas.
- Lucie
Alors Vincent, on est très content de te recevoir parce que c'est vraiment une fonction qui nous parle parce que ça fait longtemps qu'on vit à l'étranger, qu'on en entend parler. Mais c'est vrai que ça reste quand même un peu flou pour nous. Et du coup, on se dit qu'il y a peut-être des personnes dans notre cas et on est super content d'explorer ce que ça représente. Mais avant, est-ce que tu pourrais nous parler un peu plus de ton parcours personnel et professionnel et ce qui t'a amené à devenir député ?
- Vincent Caure
Bien sûr. Moi, comme je vous disais, j'ai 31 ans. J'ai étudié à Sciences Po après mon baccalauréat. à Toulouse puis à Paris. Et à l'issue de mes études...
- Alban
Est-ce que tu viens de Toulouse ?
- Vincent Caure
Je viens de Castres, exactement. Mon papa était à Toulouse. Je viens d'une terre de rugby. J'ai étudié l'histoire au début à Toulouse, puis les sciences politiques à Toulouse, et j'ai terminé à Sciences Po à Paris. Et à l'issue de mes études à Sciences Po à Paris, je me suis engagé en politique. Je militais, comme on voit plein de gens militer, c'est-à-dire distribuer des tracts à la sortie du métro, participer à des réunions, vous discuter. Et je me suis retrouvé embarqué dans la campagne d'un certain Emmanuel Macron, on était en 2015-2016. Et en fait, j'ai abandonné ce qui était mon projet professionnel à l'époque, qui était de préparer les concours pour être fonctionnaire, par exemple rejoindre le corps des ambassadeurs. Et j'ai changé de voie pour une voie plus militante, je me suis engagé en politique à ce moment-là, j'ai fait la campagne d'Emmanuel Macron. Et j'ai été à l'issue de la campagne recruté comme jeune conseiller technique, qui est le grade le moins élevé, si vous voulez, à l'Elysée, au cabinet du président de la République en 2017.
- Lucie
Ah ouais ?
- Vincent Caure
Sur la relation avec les élus, donc avec les députés. Donc en fait, la première manière dont j'ai approché les élus, dont les députés qui représentent les Français qui vivent à l'étranger, c'est de l'autre côté de la barrière, en fait, en tant que conseiller du président de la République. Et après tout le quinquennat d'Emmanuel Macron, jusqu'en 2022, même 2024, j'ai occupé diverses fonctions en cabinet ministériel, donc soit à l'Élysée, soit auprès de ministres, ministres des Transports et ministres d'Affaires étrangères. Et en 2024, j'ai décidé, mais je pense qu'on y reviendra, de passer le pas et en tout cas de me présenter à une élection.
- Lucie
Et donc tu disais que tu avais un projet un peu différent et finalement tu t'es vraiment engagé politiquement. Qu'est-ce qui t'a inspiré à entrer en politique ?
- Vincent Caure
C'est vraiment une très bonne question. Moi à l'époque, quand j'étais étudiant, je militais mon premier parti politique, c'était le Parti Socialiste. Emmanuel Macron n'était pas encore lancé. Ce qui m'a plu chez Emmanuel Macron, quand je me suis engagé, c'était le constat de dire qu'il y a des gens qui, au Parti Socialiste, Merci. ou à l'époque à l'UMP, dans le parti de droite, pourraient sur certains sujets travailler ensemble ou en tout cas trouver des compromis. et sont en réalité beaucoup plus proches que ne le sont les gens les plus opposés au sein du parti de droite ou au sein du parti de gauche. Et donc ce constat de dire qu'on pouvait dépasser certaines postures et faire travailler ensemble ponctuellement les gens au-delà des partis politiques, ça c'est quelque chose qui moi me touchait à titre personnel. Au final, quand je vois les pays scandinaves ou les démocraties d'Europe du Nord, je vois que le constat était juste parce qu'en réalité des coalitions on peut en faire. que des compromis, ce n'est pas forcément des compromissions, qu'en tout cas, on peut dialoguer sans abandonner toutes ces valeurs et ces convictions. Et donc, à l'époque, moi, jeune étudiant, jeune militant en Parti socialiste, j'étais assez séduit par ça. Et par ailleurs, il y avait la figure d'un président de la République, d'un candidat à l'élection en devenir, qui était plutôt jeune, qui parlait anglais, qu'il y avait quelque chose qu'on pouvait incarner sur la scène internationale pour montrer que la France, c'était aussi un pays qui n'était pas juste... Il y avait une forme de modernité incarnée, et ça, c'est quelque chose qui, moi, m'avait beaucoup séduit à l'époque.
- Alban
Avant de te retrouver vraiment dans ce parcours politique, tu as vécu à l'étranger. Comment ça s'est fait, ça ?
- Vincent Caure
Ma première expérience à l'étranger, seule, c'est-à-dire quand on part sans les parents, ça a été pendant mes années à Sciences Po, parce que Sciences Po a une force, c'est que l'année à l'étranger n'est pas une option. L'année Erasmus, par exemple, est formidable dans le parcours aujourd'hui des étudiants en France et partout en Europe. Mais ça reste une option, vous n'êtes pas obligé d'activer ce moment qui pourtant je pense décisif et j'aimerais bien qu'on le généralise. Sciences Po, ce n'est pas une option. Et moi du coup, je me suis retrouvé pendant cette troisième année, qui est l'année où on doit partir, à partir à Hong Kong. Donc je suis parti en Asie. Pourquoi Hong Kong ? C'est parce que moi j'avais envie de partir loin. Parce que j'ai eu plutôt une famille modeste dans le sud de la France et j'avais un peu voyagé en Europe, mais je n'étais jamais sorti d'Europe réellement. Pour moi, c'était vraiment l'occasion de voir très, très loin ce qui pouvait se passer. Hong Kong, de mémoire, les exigences en termes de notes, de moyennes pour faire le dossier, correspondaient à peu près à ce qu'il y avait de moyennes à Sciences Po. Et les études étaient en anglais. Donc pour moi, ça Ausha toutes les cases. Et c'est comme ça que je me suis retrouvé à Hong Kong, ville qui m'a passionné. Par ailleurs, parce que c'est un hub régional et que de là, j'ai pu beaucoup voyager en Chine. Enfin, j'ai découvert plusieurs cultures. Et pour moi, ça a été une grande passion. J'aimerais beaucoup y retourner, ça fait dix ans maintenant. Parce que je suis parti quelques mois, voire semaines, avant le début de la révolte des parapluies. Donc je pense que ça a aussi beaucoup, beaucoup bougé politiquement la société. Un jour, j'aimerais beaucoup y retourner. Ça, ça a été ma vraie expérience seule. Et pour revenir à votre question, je voulais que ma première expérience seule, ça ne soit pas... Ce n'est pas méchant, ce n'est pas un jugement du tout, mais je ne voulais pas aller à Bruxelles ou à Rome. Je voulais me challenger, je voulais vraiment essayer de s'impliquer avec la casse.
- Lucie
Je m'identifie complètement à ce que tu dis parce que moi, j'ai fait une école de commerce. J'avais aussi un an à faire en double diplôme quelque part. Et j'ai choisi aussi quelque chose de très loin, mais à l'opposé de toi. C'est-à-dire, j'ai choisi le Chili en premier choix et c'est celui que j'ai eu. Et voilà, je m'identifie complètement. Je voulais être complètement dépaysée, vivre dans une autre culture espagnole à fond. Et voilà, donc je comprends tout à fait ce que tu dis.
- Alban
Oui, ça rejoint. C'est rigolo d'entendre ça parce que tous les deux avec Lucie, on s'est rencontrés en volonté internationale entreprise, un VIE qu'on a fait au Panama. Ce VIE, tu ne peux le faire qu'une fois. Donc quand je postulais, pareil, je voyais potentiellement des postes qui pourraient être intéressants à Bruxelles, comme tu dis, des choses comme ça. Pour moi, c'était hors de question parce qu'en plus, après les études, ça aurait pu être facile en termes d'administratif d'aller travailler à Bruxelles. Mais l'administratif pour aller peut-être voyager, non, travailler, pardon, en Amérique latine, était plus délicat. Et je voulais pareil un truc qui me secoue. Et donc, je n'ai pas été déçu.
- Lucie
Et est-ce que c'est cette expérience à Hong Kong qui t'a donné plus tard envie de t'orienter vers le député à l'étranger ?
- Vincent Caure
Ce n'est pas ça qui m'a donné l'envie de faire de la politique ou de représenter les gens. Et ça, je pense que de toute manière, ou que tu représentes des Français. Si tu aimes discuter, si tu aimes parler, si tu aimes confronter tes idées, tu t'y retrouveras et tu vas apprécier ce que tu fais. Néanmoins, je pense que dès lors que tu as eu une expérience à l'étranger, VIE, étudiant, tout ce qui existe, ou même pour le boulot, tu découvres la diversité des Français à l'étranger et en fait, tu sors des clichés. Donc il y avait aussi pour moi, après, dans la députation, un plaisir, en représentant les Français à l'étranger, de participer à casser un peu les clichés qui peuvent exister. à Paris. Donc il y avait un double intérêt. D'abord, l'intérêt que je peux trouver partout, quand vous aimez la politique, vous représentez des gens. Mais en plus, les Français à l'étranger, ce n'est pas que des gens qui partent pour des raisons fiscales au Royaume-Uni. Aujourd'hui, les Français à l'étranger, c'est comme notre société. Il y a des jeunes, il y a des vieux, il y a des gars, il y a des filles. Il y en a, c'est pour fonder une famille. Il y en a d'autres, c'est pour fonder une boîte.
- Lucie
C'est très divers.
- Vincent Caure
Cette diversité, elle est très intéressante à saisir et elle est très intéressante à représenter.
- Lucie
Pour nos auditeurs qui ne connaissent pas bien le rôle d'un député des Français de l'étranger, peux-tu nous en expliquer les grandes lignes ?
- Vincent Caure
Bien sûr. Donc les députés, il y en a 577. Ils représentent les Françaises et les Français de l'Hexagone, des Outre-mer. Et depuis 2012, les Français établis hors de France. On est 11 à représenter les Français établis hors de France. Donc si vous voulez, il faut imaginer que le monde est découpé en 11 circonscriptions qui chacune comportent autant de Français. Donc vous avez des petites circonscriptions, là où il y a beaucoup de Français implantés. Par exemple, il y a une circonscription qui couvre Luxembourg, Belgique, Pays-Bas. Moi, la troisième circonscription, elle couvre dix pays, de l'Islande au Pays-Balt, en passant par les quatre Scandinaves et les îles britanniques et l'Irlande. Et ça, ça rassemble autant de Français. Et après, vous en avez des plus grandes, l'Amérique latine, par exemple, ou l'Asie, parce que vous avez des plus petites communautés. Donc, il faut agréger plus de pays ensemble pour avoir le même nombre de Français. Et après, c'est le même travail qu'un député, C'est-à-dire que c'est beaucoup d'échanges avec les Français de votre circonscription. Vous leur écrivez, souvent ils vous écrivent proactivement, pour les bons moments de leur vie, quand ils ont des idées, des choses à proposer, mais aussi pour les moments plus difficiles, quand il y a des problèmes. Et à Paris, à l'Assemblée nationale, vous votez des lois qui s'appliquent à la fois aux Français installés, par exemple en Norvège, mais aussi aux Français de Paris, de Toulouse ou de Marseille. Donc, ce n'est sur un pied d'égalité avec les autres députés. Le premier travail, c'est de voter la loi à l'Assemblée nationale.
- Alban
Donc, un des rôles principaux, c'est de... Il y a un rôle de représentation, comme tu disais. Et ensuite, de cette représentation et de cette connaissance que tu, peut-être, as déjà acquis ou vacu... ou que tu vas continuer d'acquérir, tu vas traduire, c'est peut-être certains besoins, pour la création de lois. Comment tu dirais que se fait ce processus un peu ?
- Vincent Caure
Je pense que dans le travail de faire la loi, les députés sont tous influencés par la circonscription où ils sont. Comment dire ? Un député qui a... qu'il y a des stations balnéaires en France, forcément, quand il y a des choses sur le tourisme qui vont être étudiées, il va y avoir un regard particulier. Mais encore une fois, la Semaine Nationale, elle fonctionne quand on est 577 et que chacune de nos voix vaut la même chose. Mais moi, je vais avoir un regard spécifique quand on va parler de certains sujets qui peuvent concerner les Français de l'étranger, qui peuvent concerner l'expatriation, qui peuvent concerner plein de choses. Mais je dirais surtout que c'est de manière assez transversal. J'ai la chance d'avoir encore une fois dix pays, dont les pays scandinaves, qui sont des démocraties matures, anciennes, des économies très développées. Mais il y a surtout beaucoup de choses à regarder qui peuvent nous inspirer. Donc moi, là où c'est très intéressant si on croise les perspectives, et très inspirant, c'est sur beaucoup de textes ou de sujets à Paris, j'essaye au maximum de regarder ce qui peut se faire dans les pays de la circonscription, on va dire les bonnes pratiques qu'on peut ramener en France ou qui peuvent nous inspirer. Si on regarde la manière dont sont organisés les services publics, par exemple en Estonie, il y a un très haut niveau de numérisation de l'État. C'est un pays qui est très en avance. En France, on a des débats sur la carte vitale numérique ou avoir un portefeuille numérique de l'État pour que toutes les administrations, il y ait un seul numéro, si vous voulez monter une boîte. Je ne dis pas que c'est forcément ce qu'il faut faire, mais en tout cas, ce qui est vachement intéressant pour moi, c'est qu'il y a des pays dans la circonscription où je peux croiser avec un retour d'expérience de ce qui a été fait. Ça, c'est une vraie différence, je pense, pour les députés qui représentent les... les Français et l'étranger, parce que sinon, d'où vous veniez en France, si vous êtes député de Bretagne ou de Paris, bon bah, vous n'avez pas ce, comment dire, vous n'avez pas cette capacité de comparer avec d'autres pays, enfin, en tout cas vous pouvez, mais c'est un travail qui est plus dur à faire, vous n'avez pas forcément, vous ne connaissez pas ces sociétés, vous n'avez pas les contacts, vous ne connaissez pas des Français qui y vivent, ou des gens avec qui à qui d'y envoyer un email et dire, bon bah alors, toi qui as eu une réforme comme celle-ci, comment ça s'est passé pour ton entreprise,
- Lucie
Et tu connaissais déjà les pays nordiques ou c'est en y allant, en rencontrant les gens, que tu as appris comment ces sociétés fonctionnaient ?
- Vincent Caure
Moi, j'étais déjà venu en Scandinavie, mais réellement, je me rends compte qu'à chaque déplacement, j'ai l'impression qu'en fait... j'ouvre une nouvelle porte et que cette porte donne sur une pièce encore plus grande. Et à force de rencontres, d'échanges, on découvre la complexité, mais qui est normale. C'est ça qui fait le plaisir aussi de ces échanges et de ces déplacements. C'est qu'en fait, derrière la vitrine, il y a des choses bien, il y a des choses moins bien, il y a une immense diversité de situations. Mais c'est que si j'avais été dans les pays de la circonscription, pas tous, Mais à titre personnel, avant dans ma vie, je ne les connaissais pas du tout comme je les connais aujourd'hui. Et aussi parce qu'aujourd'hui, je parle avec des gens qui y vivent. Donc, c'est toujours très différent de parler avec des gens qui ont été confrontés au quotidien que de les voir à travers des expériences plus ponctuelles, soit des déplacements pro ou perso, privés.
- Lucie
Quelles sont les problématiques principales auxquelles les Français d'Europe du Nord, notamment en Norvège, font face aujourd'hui ?
- Vincent Caure
Ça dépend si on parle vis-à-vis de la Norvège ou vis-à-vis de la France.
- Lucie
On peut commencer. Est-ce que tu sais vis-à-vis de la Norvège ou des pays scandinaves ?
- Vincent Caure
Je vois des... Comment dire ? C'est des situations différentes si on regarde sur les dix pays. Parce que, par exemple, si je fais un comparatif, ça intéressera peut-être moins les auditeurs, mais la communauté... Moi, la plus importante des communautés françaises, elle est au Royaume-Uni. Parce que, historiquement, il y a eu une proximité, il y a eu l'Union européenne pendant longtemps. Pour le coup, la communauté française au Royaume-Uni, il y a des défis aujourd'hui, parce qu'il y a des lois qui sont en train de passer qui vont faire que scolariser ses enfants dans les écoles françaises sera beaucoup plus cher. Mais au-delà de ça, le vrai défi de la décennie et des quinze prochaines années, c'est les conséquences du Brexit. Il y a des gens qui sont repartis, il y a une modification de la forme de la communauté, de la sociologie, c'est pas la même chose. Donc il n'y a pas eu cette grande rupture, on va dire, qu'a été le Brexit. Je ne vois pas de parallèle à faire avec ce qui se passe en Scandinavie. Ce que je vois dans les communautés françaises en Scandinavie, c'est des communautés relativement jeunes, relativement dynamiques, et qui sont en croissance. Il y a des Français qui viennent et qui s'installent. Moi, ce que je note, c'est donc le caractère attractif de ces pays et de ces sociétés, et ça, c'est un plaisir chaque jour à renouveler. je vois que vous souriez donc l'un des principaux défis et c'est celui que j'avais eu à gérer avec une sollicitation individuelle c'est plus les gens qui décident sur un coup de tête de partir et qui parfois se retrouvent confrontés derrière le mythe de la Scandinavie, le fait que ça reste une société le coût de la vie est cher il faut quand même s'organiser, il faut trouver un travail certes l'anglais est omniprésent, on en parlait mais pour autant il y a aussi des emplois et des boîtes où il faut parler la langue, c'est des langues qui sont éloignées du français, donc quand on a 30 berges, on n'y rentre pas en deux semaines. Donc je pense que l'un des principaux défis que j'avais eu moins à ressentir en tant que député, parce que parfois les gens vous écrivent quand ils sont dans des situations très difficiles, c'est un peu comme l'ambassade ou le consulat, ils ne vous contactent pas, c'est la même chose qu'avec votre opérateur, votre Freebox, vous appelez rarement parce que vous avez un travail.
- Alban
Tout va bien, oui.
- Vincent Caure
Vous appelez rarement pour dire c'est super, la Freebox ça marche très bien. Quand vous n'avez plus de réseau et que ça ne marche plus, là, généralement, vous appelez. Les députés, c'est un peu comme parfois le consulat. Si les gens vous écrivent, c'est qu'ils sont parfois dans des vraies difficultés. Et alors là, on essaye de les orienter et de les aider. Ça fait un prisme déformant pour moi, mais effectivement, la manière dont j'ai ressenti parfois les défis auxquels étaient confrontés les Français, ça pouvait être ça. En tout cas, ça pouvait être ces Français-là qui étaient venus un peu en se disant « ça sera forcément facile et formidable » . Et en fait, c'est très beau, c'est magnifique. Les sociétés sont très accueillantes. On peut y faire des choses formidables et y construire sa vie. Mais il ne faut pas non plus prendre à la légère l'expatriation, si on veut la réussir.
- Alban
Et quelles sont tes ressources pour essayer d'aider ces gens ? Parce que je me dis, c'est rigolo parce qu'on te reçoit, on va dire seul, et te confronter à des situations délicates comme ça, comment tu arrives à faire face, à conseiller, à orienter ces personnes qui parfois sont peut-être en détresse quelque part ?
- Vincent Caure
Je dirais que la première des ressources, c'est qu'entre guillemets j'ai du temps, et donc je peux écouter. Ça ne fait pas tout, mais ça fait déjà un début. En tout cas, ça permet de comprendre. Une fois qu'on a compris, c'est vrai que moi, je ne délivre pas des bourses scolaires, je ne délivre pas des visas. Néanmoins, en étant député, je peux me mettre en contact, c'est-à-dire que je peux établir le lien direct avec la section consulaire concernée dans un pays pour faciliter les choses. Dans les ambassades, il y a aussi des sections et des budgets qui permettent d'avoir parfois des actions sociales. Donc il peut y avoir un accompagnement s'il y a des gens qui sont dans une situation sociale très difficile. Et après, en réalité, c'est aussi beaucoup de gens qui, parfois, ont des problèmes, par exemple, pour des droits à la retraite, dans des jugements. Et donc, en réalité, c'est aussi les mettre en lien à Paris, avec soit des avocats, soit l'administration concernée, soit la caisse de retraite. C'est très divers. En fait, c'est très dur à résumer, mais généralement, c'est plus de la mise en relation. Je pense qu'on peut l'avoir tous vécu, parfois, quand on est dans une forme d'impasse ou de problèmes qui s'accumulent dans la vie, on n'arrive plus à prendre le recul nécessaire pour se dire, en fait, calmement, c'est c'est où est la solution et le bon contact. L'avantage d'être extérieur, c'est qu'on peut essayer, ça ne veut pas dire qu'on a toujours la réponse ni la bonne solution, mais on peut essayer d'aiguiller la personne vers la meilleure structure ou vers le meilleur point de contact.
- Alban
C'est super intéressant parce que parfois, on a souvent abordé sur le podcast la notion d'identité. Est-ce qu'on se sent norvégien ? Est-ce qu'on est français ? Est-ce qu'on est français en Norvège ? Quand on est en France, est-ce qu'on est français ou est-ce qu'on est norvégien ? Et dans des cas de détresse, je pense qu'on a besoin de rapidement pouvoir se sentir peut-être français et donc avoir accès à l'aide.
- Vincent Caure
La bonne comparaison, je pense, c'est la même chose que quand on peut être immergé dans une société et parler parfaitement la langue. Si vous cognez le petit orteil dans le pied du canapé, généralement, vous allez jurer en français.
- Alban
Oui, c'est un peu ça.
- Vincent Caure
La langue maternelle revient dans ce genre de situation très vite. Et je pense que c'est la même chose quand vous êtes en situation difficile ou de détresse, vous vous tournez vers votre pays natal ou le pays d'origine.
- Lucie
Bien sûr. Et je pense que quand tu es dans une situation comme ça, tu te sens parfois isolée.
- Alban
Complètement.
- Lucie
Et c'est vrai que c'est bien de pouvoir se dire qu'on a déjà une oreille. Et en plus, si quelqu'un peut nous mettre en relation, je pense que... Et je trouve ça super bien qu'on en parle parce que je pense déjà à des invités qu'on a eus qui sont dans des situations parfois pas faciles. Et je ne sais pas s'ils ont fait la démarche.
- Vincent Caure
qui étaient même au courant exactement qui pouvaient donc je vous ai dit tout à l'heure qu'il y avait les 11 députés mais en dessous moi dans la circonscription il y a 10 pays et donc je ne veux pas être forcément en lien constant avec tous les consulats ou avec toutes les associations et donc dans chacun des pays il y a des élus consulaires qui sont des élus qui pour le coup vivent parmi la communauté française qui sont implantés qui ne couvrent pas plusieurs pays qui même généralement ne couvrent pas plusieurs villes donc qui sont dans une ville eux sont une première porte d'entrée après généralement effectivement Quand vous êtes dans la panade, vous multipliez les portes d'entrée et vous toquez un peu partout. Moi, l'avantage, c'est que le poids d'une sollicitation faite par un député permet d'activer peut-être parfois plus facilement, ou que si je signale directement au consulat ou à n'importe quelle structure, le problème soit peut-être remonté plus vite.
- Alban
Pour revenir sur l'identité, comment se sent un député représentant des Français d'Europe du Nord ? parmi les autres députés France-France. Chanceux. C'est vrai ?
- Vincent Caure
Je me sens très chanceux. Alors déjà, je me sens très chanceux parmi mes collègues qui représentent les Français établis hors de France. Et ensuite, je me sens chanceux en général. D'abord, chanceux en général, c'est un peu ce que je vous disais tout à l'heure. C'est parce qu'on a tous un endroit dont on est peut-être originaire en France et on aimerait le représenter, ça nous tient à cœur. Moi, c'est le cas, ça serait Letarn et Castres. Mais ce n'est pas la même chose... Enfin... Le mandat, on ne sait jamais combien de temps ça va durer. Je ne ferai pas ça toute ma vie, mais j'ai une chance inouïe parce que le fait d'être à l'étranger vous fait rencontrer des gens qui ont des parcours d'une telle diversité que vous croisez des perspectives, vous croisez des histoires, vous croisez aussi des idées beaucoup plus diverses. Parfois, c'est aussi beaucoup plus exigeant sur vous remettez vous-même en cause. Parfois, je suis confronté au fait que ah oui, you got the point. Ce que vous dit la personne, son parcours, ce qu'elle a vécu, ça ça Parfois, ça challenge, ça bat en brèche un peu les argumentaires ou en tout cas les idées qui sont dans le parti dans lequel je suis. Donc ça, c'est un travail intellectuel agréable à mener parce qu'il vous oblige à vous remettre en cause, entre guillemets. Mais en tout cas, c'est un travail permanent. Et ensuite, parmi les autres députés, les 11 députés qui représentent les Français et l'étranger, je dirais parce que d'abord, je trouve que l'Europe du Nord est magnifique, que ce sont des pays qui, encore une fois, ont une histoire des démocraties très anciennes. des économies développées, des entreprises avec de très belles histoires. Alors après, je pense que je ne convaincrai aucun de mes collègues. Si je demande à la collègue qui représente l'Amérique latine, elle vous dira et elle aura une liste d'arguments qui démontre qu'elle est la plus chanceuse.
- Lucie
C'est rassurant, ça veut dire que vous êtes passionné chacun.
- Vincent Caure
Vraiment, là où je touche du bois, c'est plutôt qu'en Europe du Nord, il y a aujourd'hui et depuis longtemps, et j'espère encore pour longtemps, aucune crise majeure dans ces pays-là. C'est-à-dire que, contrairement à des collègues qui, par exemple, doivent gérer, qui sont en lien avec les communautés de pays où, par exemple, il y a des États faillis, où il faut évacuer les Français, avec tout ce que ça apporte. Ma collègue qui, par exemple, a dans sa circonscription le Liban.
- Lucie
Oui,
- Vincent Caure
en ce moment. En ce moment, ou le Proche-Orient, ou certains États en Afrique. C'est d'autres sources de stress et ça percute complètement votre action au quotidien. Si vous essayez de mener une réflexion ou des projets au long cours, vous vous mettez un peu de côté quand vous gérez l'urgence humanitaire.
- Lucie
As-tu des initiatives ou projets récents dont tu aimerais parler qui touchent directement les Français d'Europe du Nord ?
- Vincent Caure
Alors, moi, je renverse un peu le truc, ce que j'ai essayé de passer comme message et que je pense que je vais repasser dans une newsletter aux Français d'Europe du Nord, c'est plutôt, moi, je suis à la recherche d'initiatives ou d'idées qu'on pourrait implémenter, en tout cas importer en France. qui relèvent soit du politique, soit pas du politique, mais en tout cas que je puisse les passer ou essayer de les populariser, parce que je pense qu'il y a plein de choses qui se déroulent et que des gens voudraient recommander, faire connaître, dire aux Français en France « Mais regardez, ça marche, faites-le, essayez. » Donc c'est plus, n'hésitez pas à envoyer vos projets ou ce que vous avez pu, si ce n'est pas vos projets, ce que vous avez pu voir dans les pays qui concernent la politique ou autres, qui fonctionnent. Et on essaiera, dès que je peux, moi je le passerai soit aux collègues à l'Assemblée nationale qui bossent sur tel ou tel sujet, parce qu'on a chacun un peu notre sujet de prédilection. donc là dessus moi c'est plus dans ce sens là s'il y a un projet maintenant sur lequel moi je travaille j'ai un projet en réflexion mais c'est trop tôt pour en parler Stay tuned la prochaine fois je vais en parler d'accord
- Lucie
mais c'est hyper intéressant parce qu'au final on se rendait pas compte qu'on pouvait que tu étais autant accessible et qu'on pouvait soumettre nos idées comme ça donc je pense que c'est bien de faire Cette pub aux auditeurs, leur dire n'hésitez pas à contacter et soumettre vos idées.
- Vincent Caure
En même temps, je ne veux pas être déceptif, c'est-à-dire que je ne peux pas, et c'est normal, il faut changer, mais je pense que c'est step by step et par,
- Lucie
on va dire... Commencer à initier des choses, quoi. Et un mindset aussi, peut-être, parler de ce qui se fait ailleurs, c'est déjà...
- Alban
Mais d'un côté, moi, ce qui là me percute dans ce que tu dis, c'est que... En tant que Français établi à l'étranger, quelle légitimité j'ai de pouvoir peut-être influencer la France ? Tu vois, je me dis, et parce que derrière ce à quoi je pense aussi fortement, quand tu dis quelque chose qu'on peut prendre de la Norvège, par exemple, et l'implémenter en France, tout de suite, pour qu'on arrive à se rencontrer comme ça, je suis en congé paternité. Bien sûr. Ça fait déjà deux mois et j'ai encore deux mois et je pourrais en faire plus. Et ça, je trouve que ce serait forcément génial pour la France. Mais est-ce que la France a envie de le...
- Vincent Caure
Nous, on a changé... Enfin, ça, pour le coup, après l'élection d'Emmanuel Macron, il y a eu des changements. Alors moi, je n'étais pas encore député, donc je n'ai pas participé à ça. Mais du coup, exactement. C'est-à-dire que si demain, à nouveau, à Paris, il y a des débats là-dessus, moi, parce que c'est ma position, je défendrais le fait qu'on puisse étendre les droits, les rendre plus égaux entre père, mère, enfin, quels que soient les types de familles, ou en tout cas qu'on puisse avoir un accès aux droits le plus universel possible en la matière. Mais c'est beaucoup plus puissant si j'interviens dans les travaux préparatoires ou dans l'hémicycle en disant, et c'est pas en se prévalant, mais c'est en montrant de manière assez humble, regardez ce qui se fait ailleurs, regardez en Norvège, regardez en Suède ou au Danemark, vous avez des Français installés là-bas, voilà ce qu'ils m'ont dit, parce qu'ils ont accès aux mêmes droits que les Norvégiens, et c'est un régime qui est beaucoup plus intéressant pour deux jeunes parents. passionnant, je pense, et pour répondre à la question quelle est la légitimité d'un Français qui est installé n'importe où dans le monde à participer comme ça ou à influencer le débat public en France, je pense qu'il est légitime à 1000%. En tout cas, il est autant que n'importe quel Français ailleurs parce qu'il est tout simplement citoyen. C'est la même logique de... Si les citoyens qui votent pour les élections législatives pour avoir un représentant... qui représente les Français établis hors de France, il est aussi légitime que n'importe quel Français pour donner son avis sur les droits au congé paternité, pour la manière dont on doit ou pas remettre, je dis n'importe quoi, le service militaire, ou en tout cas, organiser notre société.
- Lucie
Moi, direct, là, effectivement, j'ai direct pensé au congé paternité-maternité, parce que nous, on est toujours très proches de nos amis qui sont en France. Et on se sent extrêmement chanceux parce que quand moi, j'ai mes copines qui ont des enfants du même âge et qui, au bout de trois mois, retournent travailler avec des enfants qui ne font pas leur nuit. Enfin, toute une gestion à faire. Et je me dis mais punaise, moi, au bout de trois mois, j'étais encore dans le brouillard et tout. Et je me dis mais c'est une chance. Et pourquoi ça fonctionne en Norvège et pourquoi ça ne fonctionnerait pas en France ? Et c'est vraiment... Une chance qu'on a de vivre ce congé d'un an, qu'on se répartit de manière égale. Et surtout, je trouve aussi qu'il y a un impact, le fait que les pères... et autant de congés paternité que maternité je trouve que le fait qu'ils se retrouvent seuls avec leur enfant pendant 4 mois ou plus je trouve que ça décide beaucoup de choses pour le futur, ils prennent un rôle, ils prennent leur place qu'ils devraient avoir depuis le début mais au final avec les inégalités de congés je pense que ça aussi influence beaucoup le futur sur sur... Le rôle des parents, même si bien sûr, ça dépend des personnes, mais quand même...
- Alban
Je pense que pendant le congé paternité-maternité, ça influence le développement de l'enfant et l'équilibre dans le couple. Oui,
- Vincent Caure
voilà.
- Alban
Mais après, de manière plus profonde dans la société, ça modifie l'équilibre. dans les couples, le rôle de chacun, la manière dont l'homme vit son rapport à la paternité. Il y a des modifications très micro dans chaque couple et il y a des conséquences très macro pour la société et pour l'égalité entre les sexes.
- Lucie
C'est clair. Et puis nous, on travaille dans des entreprises pour nos chefs, que ce soit Alban ou moi, à partir du moment où ils savent qu'on attend un enfant, ils savent qu'Alban va partir quelques mois et c'est complètement OK et on s'en garnit d'autant. autour de ça. Et ça leur viendrait pas une seconde à l'idée de te dire, bon, est-ce que ça serait un... Tu peux faire un peu moins, ou est-ce que...
- Vincent Caure
Et attention, si tu ne prends pas ton congé paternité,
- Lucie
là,
- Vincent Caure
tu vas être très très mal perçu, y compris dans ton entreprise.
- Alban
Pour le coup, on parlait de ce qui peut inspirer en Europe, ce qu'on nous dit, c'est les pratiques au travail. La manière dont on voit la présence au travail, la déconnexion, le rapport de soi à l'entreprise, le rapport de l'entreprise à... aux gens qui y travaillent. Il y a plein de choses. Au-delà des... Comment dire ? J'allais dire du bullshit, mais en tout cas, au-delà du simple livre de management qui amènerait juste un peu des idées reçues. Je pense qu'il y a vraiment une culture qui influence toute la société et pour le coup, dont on aurait... Enfin, la manière dont on organise une journée de travail.
- Lucie
Mais exactement. Et j'imagine que dans les autres pays d'Europe du Nord, c'est assez similaire. En tout cas, tu peux nous confirmer, mais... Est-ce que tu vois dans les pays d'Europe du Nord, parce que nous, c'est ce qu'on ressent vraiment en Norvège, qu'il y a une place faite à la vie privée, à la famille ? On trouve, en tout cas, de notre expérience qu'en Norvège, c'est beaucoup, on ne vit pas pour travailler, mais on travaille pour vivre. Et quand on entend nos amis en France, on a l'impression que c'est beaucoup l'inverse. Est-ce que tu ressens ça dans la plupart des pays d'Europe du Nord ?
- Alban
Alors, oui et non. Quand je dis Europe du Nord, c'est la phrase la plus simple qu'on a trouvée avec mon équipe pour parler de la circonscription. S'il n'y avait que la Scandinavie, je dirais député des Français de Scandinavie, ce serait plus simple. Mais comme l'Europe du Nord, il y a, on va dire, un ensemble Islande et Scandinavie. qu'effectivement, il y a... de vraies convergences, de vrais points communs, notamment sur le rapport au travail et l'organisation de la société. Les Pays-Bas, je les mettrais encore à part, parce que même s'ils partagent des traits avec la Scandinavie, leur indépendance est très récente. La seconde indépendance, ça date de la fin de l'URSS. C'est encore des sociétés par en devenir, parce qu'elles sont très anciennes, mais c'est des sociétés qui elles-mêmes se vivent comme très jeunes, qui sont encore beaucoup plus mobiles à plein d'égards, et même dans la manière dont elles s'organisent, que la Scandinavie. Et après, je dis Europe du Nord, mais je mets le Royaume-Uni et l'Irlande. Et alors là, on va se retrouver sur des modèles de boulot beaucoup plus proches de ce qu'on va trouver en France. Voir si vous êtes dans la finance à Londres, on ne peut pas dire qu'on soit dans un équilibre de vie perso. Pour qu'il soit fait quelque chose de préservé. On ne parle même pas d'un congé pour paternité maternelle.
- Vincent Caure
Donc, ouais. Voilà.
- Alban
Mais bien sûr. Et par ailleurs, je pense que l'exigence des générations qui arrivent, Sur ce point, elles sont immenses. Et je trouve ça très intéressant qu'on commence à ouvrir, et pour le coup, moi je ne sais pas comment ça s'organise en Norvège, mais en France, les débats sur la semaine de 4 jours, si des gens acceptent de travailler le même volume d'heures, mais sur 4 jours, que l'entreprise leur dise le vendredi, du coup, c'est un jour non travaillé. Bon, après, je vais faire mon méchant député, mais je pense qu'il faut ouvrir tous les débats et tous les sujets sur l'organisation de nos... nos modes de vie et du travail, parce que, je vous l'ai dit, encore une fois, les jeunes sont très demandeurs là-dessus, et c'est eux qui vont rentrer sur le marché du travail, et qui sont les citoyens de demain, ou les jeunes actifs qui y sont déjà. Mais en même temps, il ne faut pas qu'on réduise, je pense, mais ça c'est ma position politique pour le coup, le temps de travail en France qui est, si on regarde par rapport à d'autres pays dans l'OCDE, parmi les grandes économies déjà... un peu plus bas, et où par ailleurs, on a un système, notamment entre autres de retraite, financé par répartition, donc par le travail des autres, qui a déjà des problèmes d'équilibre. Donc je pense qu'il faut tout ouvrir comme champ du débat. Par exemple, on n'en a pas parlé, mais le droit à la déconnexion. Tout ça, c'est fondamental. Moi, je me mets à part parce que vraiment, je travaille H24 sur mon téléphone. Si j'exerce mon droit à la déconnexion, mais qu'il y a une urgence en Norvège, si pendant trois jours, je ne regarde pas mes mails, ce n'est pas en venant à pied que je vais pouvoir être mis au courant. Mais le rapport à la déconnexion, le télétravail, par exemple, c'est des sujets fondamentaux.
- Lucie
C'est exactement ça. Parce que j'allais dire, en Norvège, nous, je crois qu'on a plus d'heures à travailler parce qu'on a des contrats de 37 heures. Mais pour autant, on a un ressenti... complètement différent par rapport à si on travaillait dans nos mêmes jobs à Paris. Mais parce que ici, c'est vraiment admis qu'on part d'eau du travail pour aller chercher nos enfants à l'école. Il n'y a aucune babysitter à la sortie de l'école. Ce ne sont que des parents, grands extrêmes, les grands-parents. Mais sinon, ce sont les parents qui vont chercher leurs enfants à l'école. Et c'est complètement OK. On a reçu des invités qui, eux, s'organisent de façon à ce que leur journée finisse. à 15h, 15h30 max. Il y en a qui se reconnectent plus tard, une fois que leurs enfants sont couchés. Mais je trouve que cette flexibilité, c'est un luxe. C'est un luxe. Et je me dis, mais pourquoi on ne le fait pas déjà en France ? Ce truc de rester au travail jusqu'à 18h, 19h, et de ne pas pouvoir profiter de ce moment avec ta famille, ou même nous, avant d'avoir des enfants, profiter de notre vie à deux, aller faire du sport, faire des choses pour soi. quoi hum hum Ouais, on se dit mais c'est ça qu'il faudrait faire en France. Et nous, on le dit à nos amis, on leur montre comment c'est notre truc et ils nous disent non mais c'est incroyable, on aimerait trop faire comme ça. Est-ce qu'il y a des débats en ce moment-là pour changer un peu le mindset ? Parce que ce ne serait pas pour réduire les heures, mais plus la vision en fait de comment on travaille.
- Alban
Le problème, je pense, c'est qu'en France, c'est très dur de rentrer dans ce débat en sortant de l'opposition entre les gens qui disent il faut travailler moins. parce qu'en réalité, c'est le sens de l'histoire. Il y a eu les 40 heures, les 39 heures, les 35 heures. En fait, c'est un combat de la gauche historique de travailler moins. Parfois, et moi qui ai milité à Ausha une époque dans ma vie, sans se poser la question de travailler moins, mais pourquoi faire ? Parce que si c'est pour qu'il n'y ait pas d'augmentation de salaire et qu'à côté, ça soit devoir payer une babysitter parce qu'en fait, on ne peut pas les récupérer, qu'on n'ait pas accès à des services publics ou qu'on n'ait pas accès à des installations de sport. Enfin, si autour, il n'y a rien qui va. C'est très sympa d'avoir du temps libre, mais c'est très frustrant de ne pas pouvoir en profiter ou de ne pas pouvoir se réaliser en faisant les projets auxquels on est attaché. Et à l'autre bout, il y a ceux qui disent, non, de toute manière, tous les gens qui veulent moins travailler et partir à 15h, c'est des fainéants. Dans les faits, une vie accomplie, c'est une vie au travail et une vie au travail, ce n'est pas avant 20h qu'on s'en va. Donc, sortir de cette opposition, en réalité, sortir d'une vision où la seule, on va dire, ligne de partage, c'est le volume horaire et essayer de penser le... le travail comme quelque chose qui est intégré à la société. Et donc, en fait, ça vient questionner la place de la parentalité, la place des enfants, la place des services publics, enfin, plein de choses autour. Ce débat, aujourd'hui, ce n'est pas le premier des débats en France. Il y a des gens qui le portent. En tout cas, il y a des gens qui essayent d'élargir un peu, de dézoomer, d'élargir la focale pour qu'on pense tout ce qu'il y a autour. Mais ce n'est pas effectivement, malheureusement, le premier débat. Ou en tout cas, ce n'est pas un débat qui occupe le devant de la scène. encore moins avec une perspective, j'allais dire, à la norvégienne. C'est-à-dire avec tout ce qu'il y a autour, et vraiment de se dire, le but, ce n'est pas plus ou moins travailler, c'est ce que tu disais tout à l'heure, c'est que tu travailles hebdomadairement, tu travailles plus qu'en France, mais ton ressenti, il est que vous êtes heureux tous les deux, je pense, dans ce que vous faites, au boulot, mais parce qu'il y a tous les à côté, il y a un équilibre de vie.
- Lucie
Complètement.
- Vincent Caure
On va aller à l'hémicycle nous aussi
- Lucie
On parlait que parfois, il y avait des gens qui te contactaient parce qu'ils faisaient face à certains problèmes ou certaines réalités en arrivant en Europe du Nord. Quel conseil tu donnerais à un Français qui envisage de s'installer en Europe du Nord ?
- Alban
De faire la bise en arrivant. Généralement, ça permet d'être confronté. Si tu dépasses cette première difficulté, après, je pense que tout est faisable.
- Lucie
Premier conseil, ne faites pas la bise, serrez la main.
- Alban
exactement Non, le premier conseil, il est global, il s'appliquerait n'importe où, mais peut-être encore plus en Scandinavie, où je pense qu'il y a... Et c'est très bien. Aujourd'hui, il y a un mythe, en France, un peu, de la Scandinavie. C'est, si vous avez envie de partir en Scandinavie, mais foncez. C'est des sociétés d'une richesse à plein d'égards qui modifient votre perception du monde et votre manière d'être, je pense. En tout cas, moi, c'est comme ça que je les vois. Et la confidence, je pense, à vous faire, c'est que si je devais Si demain tout s'arrête et que je ne suis plus député et que je refais le choix de l'expatriation, je pense que ce serait plutôt vers l'Europe du Nord-Nord que je partirais. Maintenant, le Conseil, c'est comme partout, l'expatriation, ce n'est pas anodin. Donc c'est quelque chose qu'il faut penser, mais quand je dis penser, il ne faut pas se faire des nœuds au cerveau, il faut juste poser calmement et simplement les difficultés, ou en tout cas lister ce que sont les éléments à penser nécessairement pour partir à l'étranger. c'est le travail, le logement, il y a des situations diverses, ce n'est pas les mêmes marchés du logement si vous êtes à Copenhague ou à Oslo, ce ne sont pas les mêmes exigences en termes de revenus, parfois il y a des pays qui demandent des exigences de revenus, soit de fournir un contrat de travail, soit de fournir une certaine somme qui justifie, qui montre que vous allez être en... capacité de vous installer dans le pays sans être une charge pour la société. Et je pense, mais vous le savez mieux que moi, c'est aussi des sociétés très accueillantes, mais où en même temps, il n'y a pas une envie d'avoir des gens qui arrivent et qui vont être de manière assez passive, on va dire, au crochet d'une société qui se vit déjà comme très homogène, qui se vit comme très dynamique. Donc, le projet d'expatriation, il doit quand même être nourri par un... C'est pas juste une fascination pour les fjords ou pour la nature. Si c'est ça, il faut venir en été. Il y a plein de moyens. Il faut revenir pour des week-ends. Mais il ne faut pas venir, sinon c'est le risque du crash, c'est de se confronter à une mauvaise expérience. Au risque de se dégoûter de l'expatriation, ce qui est encore plus drama, et de revenir un peu à Paris ou ailleurs en France, sans jamais avoir plus envie de retenter l'expérience.
- Lucie
C'est vrai que c'est un sujet qui revient, ça se prépare un minimum, et surtout il faut se poser un peu les bonnes questions, pourquoi on vient, et être sûr du pourquoi.
- Vincent Caure
Et aussi je pense que ça ne correspond pas à tout le monde, il y a plein de bons côtés. Et toi d'ailleurs, je voulais te poser la question, est-ce que tu as déjà perçu peut-être des côtés plus difficiles, en tout cas l'Europe du Grand Nord, on va dire, dans Scandinavie ? Parce que nous, pour t'en donner des exemples, parfois on trouve qu'il y a trop de règles. Les gens sont... C'était tout bête, mais tu te prends des micro-agressions sur comment tu promènes ton chien, parce qu'il ne faut pas le lâcher, il faut le mettre en laisse, il ne faut pas qu'il dise bonjour à un autre. Et c'est ça sur le chien, mais c'est ça parfois sur les enfants. Tu montes dans le bus, fais attention à ton enfant. On vient de monter dans le bus, on va s'asseoir, tout va bien. Et en tant que Français, c'est des trucs en général que tu ne vis pas forcément. Bon, peut-être une personne âgée par-ci par-là qui va te faire un commentaire, mais nous, ça fait partie des choses qui, avec le temps, parfois peuvent devenir un peu lourdes. Pendant le Covid, on a trouvé ça aussi au début. Quand on était à l'aéroport, on s'est fait débarquer d'un avion à cause du chien, justement. On avait l'impression d'être des pestiférés. C'était terrible de vivre ça. Est-ce que toi, tu as des ressentis aussi sur les limitations, peut-être, ou des choses qui peuvent décevoir sur le long terme, notamment des Français qui souhaitent s'établir en Scandinavie ?
- Alban
C'est clair que si, parmi les gens qui nous écoutent, il y a des gens qui sont intéressés pour aller s'installer en Scandinavie, il ne faut pas sous-estimer le côté contrôle social, collectif, qui s'exerce sur vous. Ça, on le retrouve partout. Après, il n'y a pas besoin de monter de temps au nord. Moi, la première fois où j'ai vécu ça, c'était à Laé. au Pays-Bas en faisant du vélo. À un moment, je me suis arrêté. J'ai mis pied à terre parce que je pensais avoir mon bon comportement. C'est que pour trouver ma route, j'ai regardé Google Maps et du coup, sur mon téléphone, je me suis arrêté. Je pense que c'était déjà un énorme tabou que de regarder mon téléphone en même temps que je pédalais. Donc, il y a un contact, je m'arrête. Et alors là, toutes les personnes, parce qu'il y a un flux de vélos très important, mais tout le monde me klaxonne, me sonne, me parle en néerlandais pour me dire que... En fait, j'avais un pied sur la piste. alors j'étais à l'arrêt Alors là, vraiment, je sentais que j'étais...
- Lucie
Il a faute ultime, là.
- Alban
Il a faute ultime, j'étais en train de menacer la piste cyclable, de créer un bouchon, alors qu'en réalité, il y avait la place de passer. Quiconque a déjà fait du Vélib à Londres ou Paris se dit...
- Lucie
C'est un peu plus rock'n'roll.
- Alban
C'est un peu plus rock'n'roll. Donc bien sûr, la Scandinavie, je pense qu'il y a à la fois des éléments à prendre en compte objectifs qui sont le climat... le caractère rude de l'hiver et dès lors qu'on quitte les grands centres urbains je pense qu'il ne faut pas mésestimer ce que peut être un sentiment de solitude ou en tout cas d'isolement et si vous n'aimez pas enfin ça c'est les tempéraments de chacun, s'il y a peut-être crainte ou que vous êtes très très social ou que vous avez besoin d'être entouré de lumière et de bruit il y a peut-être certaines villes un peu plus petites ou même si vous allez en forêt qu'il faut peut-être éviter si vous ne voulez pas que l'expérience soit très décevante voire un peu trauma le contrôle social Ça m'avait un peu moins marqué, ou en tout cas je m'y étais fait, mais je pense effectivement que c'est quelque chose qui est très très prégnant. Si on cherche quelque chose de beaucoup plus rock'n'roll, il vaut mieux aller à Londres, où pour le coup on trouve dans l'expatriation quelque chose qui est beaucoup plus proche de Paris, c'est la ville-monde, alors là, personne, dans le métro vous trouvez tout, vous trouvez des gens qui jonglent, en même temps vous trouvez des gens avec des chapeaux melons et des costumes trois pièces. Ce que je noterais en Scandinavie, c'est que c'est des villes beaucoup plus... Mais parce qu'elles sont plus petites, parce que c'est des sociétés qui historiquement ont été plus fermées et moins ouvertes sur l'extérieur pendant très longtemps C'est des villes effectivement plus uniformes. Si vous cherchez encore une fois quelque chose de plus ville-monde, vous allez pouvoir exprimer à chaque coin de rue et en permanence votre différence et de manière un peu, on va dire, vocale ou visuelle. C'est peut-être pas au slow qu'il faut choisir en premier. Ici, je pense que si vous voulez vous faire copain-copain avec vos voisins, plutôt se conformer, en tout cas se mettre dans le moule de ce que sont les fêtes du pays et la culture du pays.
- Lucie
Faire du ski de fond. Même si maintenant, on interview des Norvégiens qui parlent français, qui ne font pas du ce qu'ils te font au final. Il y a certains Norvégiens qui ne sont pas très Norvégiens. On n'est pas très Norvégiens. Mais juste pour revenir, et on ne va pas durer trop longtemps là-dessus, mais pour certains problèmes ou réalités auxquelles on fait face, on entend beaucoup parler aussi du système norvégien concernant les enfants. Les enfants, ça a une place, on l'a dit, très importante. Et nous, en tant qu'étrangers, on entend beaucoup de dérives. sur les services sociaux en Norvège. Je voudrais savoir si c'est un sujet, parce que nous, on en a entendu parler plus, une mise en garde. Faites attention, conformez-vous, parce que les services sociaux sont très actifs. Comparé à la France, ils sont proactifs. Ils n'attendent pas qu'il se passe quelque chose pour retirer vos enfants. C'est quelque chose qui nous a un peu peur. Et récemment, malheureusement, c'est arrivé dans notre entourage. Nous-mêmes et notre entourage, si on est dans les pays nordiques, c'est qu'on est dans une démarche hyper bienveillante. que ce soit même avec nos enfants. Mais pour autant, on entend ces dérives par rapport aux étrangers et même les Français, où les services sociaux peuvent avoir des... Voilà, on peut être plus visé par eux. Est-ce que tu as déjà entendu parler de ces problèmes ?
- Alban
Moi, j'en ai déjà entendu parler. J'en ai entendu parler quand je parlais avec des Français ici, en venant à Oslo ou en discutant avec les personnels du consulat. En six mois de mandat, je n'ai jamais été saisi par mail, par téléphone ou par les réseaux sociaux. d'un ou d'une française ou d'un couple binational, quoi qu'est-ce, qui m'aurait dit « j'ai besoin d'aide » ou en tout cas « je suis confronté à cette situation » . Les services sociaux sont intervenus, comment je fais maintenant ? Je n'ai entendu parler. Et donc je sais que le sujet existe, qui peut inquiéter surtout. Mais je n'ai encore jamais été confronté au fait d'aider quelqu'un d'intervenir à un moment où le problème s'est déjà réalisé.
- Lucie
C'est super intéressant et c'est trop bien qu'on en parle aujourd'hui parce que je pense que ces personnes-là ne savent pas. pas qu'elles peuvent te contacter et sont dans le plus grand des arrois.
- Vincent Caure
Ou un de tes représentants va te dire.
- Lucie
Bien sûr. Donc voilà, c'est hyper intéressant de savoir que sur ces sujets-là, on peut avoir une écoute au moins.
- Alban
Ça, il ne faut pas hésiter. En fait, moi, il y a une adresse mail qui est publique sur le site de l'Assemblée nationale. C'est prénom.nom.assemblée-nationale.fr Donc, elle est facile à retenir et à retrouver. Après, je suis présent sur les réseaux sociaux, donc ça, on peut nous contacter facilement. On veille avec l'équipe à répondre à tout le monde, à accuser réception à minima et à revenir vers les gens, à leur dire aussi rapidement si jamais, enfin, je ne vais pas vendre du rêve, c'est-à-dire si moi, je ne peux rien faire, d'abord, je le dis, et derrière, on essaye concrètement de dire à la personne, le bon contact pour vous, c'est la section consulaire à Oslo, voilà le mail, voilà l'adresse. Parfois aussi, comme on peut, on suggère, vous devriez, d'après les informations que nous, on a à récolter en passant deux, trois coups de fil. Vous orientez vers tel ministère norvégien, on a traduit la page pour vous, on vous conseille de vous présenter à tel endroit, il y a une permanence en anglais tel jour. On essaye de faciliter.
- Lucie
On n'hésitera pas, du coup, dans la description du podcast, à mettre les contacts pour trouver tout ça. On a dit que c'était souvent quand on a besoin d'aide, mais tu disais que c'était aussi bien d'envoyer quand ça se passe bien ?
- Alban
Complètement. Les idées, généralement, on répond un peu moins vite parce qu'on donne la priorité aux gens qui, parfois, sont en difficulté. Mais les idées, il y a plusieurs choses. D'abord, moi, j'ai une newsletter dans laquelle on essaye de mettre à chaque fois la belle histoire de la circo qui est de highlight la personne ou la boîte ou l'association, en tout cas, un projet quel qu'il soit, qui fait bouger les lignes, qui met en avant les Français, qui permet de montrer le dynamisme de la communauté et en même temps, toutes les bonnes idées. Et après, il y a ce qu'on se disait au début, tout ce qu'on peut voir dans les différents pays, dans nos expériences, qui pourrait nourrir le travail à Paris sur des projets de loi, des changements de la société. Moi, je suis toujours intéressé, parce qu'il y a plein de choses maintenant avec Internet qui est disponible. L'ensemble du savoir humain est disponible sur Internet. Mais c'est toujours différent quand on reçoit une note ou un papier d'une page Word ou Page de quelqu'un qui explique, voilà, ça se passe comme ci, comme ça. Parce qu'en fait, c'est humanisé et ça permet de se rendre beaucoup plus... compte de la réalité concrète des droits ou des possibilités qu'offrent certaines sociétés et qu'on pourrait développer en France.
- Vincent Caure
Notre podcast touche bientôt à sa fin, mais j'aimerais te poser une question à nouveau pour un peu résumer tout ce dont on a parlé. Si j'étais un enfant de 7-8 ans qui arrive en Norvège, comment doit-il comprendre ou que doit-il comprendre du rôle du député qui représente les Français d'Europe du Nord ?
- Alban
Il doit comprendre que le député qui représente les Français d'Europe du Nord, c'est une sorte de trait d'union entre Paris, l'Assemblée nationale où on vote les lois et les règles, et les Français d'Europe du Nord. Et donc moi, à la fois, je vote des lois et je veux que ce jeune qui viendrait s'installer en Norvège puisse me dire ce qui se passe de bien et ce qui se passe de mal, lui, dans sa vie et notamment en Norvège, pour que moi, ça m'aide à faire les lois à Paris.
- Vincent Caure
Ok, super. C'est très clair.
- Lucie
Merci beaucoup.
- Alban
Merci à vous.
- Lucie
Je pense que, nous, ça nous a vachement éclairés.
- Vincent Caure
On sort les premiers super-instructs, donc très heureux de t'avoir reçu.
- Lucie
Je pense que ça aura le même effet sur beaucoup de monde,
- Vincent Caure
on l'espère.
- Lucie
Beaucoup de personnes. Et on mettra tous les contacts que tu vas nous donner sur la description du podcast. Et puis, peut-être à bientôt. Oui,
- Vincent Caure
c'est ce qu'on espère.
- Lucie
Quand il y aura notre mission en Norvège.
- Alban
Avec grand plaisir. J'aimerais revenir vers... puisque moi aussi j'essaye de... de respecter l'ensemble des traditions, des us et coutumes. Donc, j'aimerais revenir vers le 17 mai. Ah oui !
- Lucie
Fête nationale en Angleterre. D'ailleurs,
- Vincent Caure
si on reçoit à nouveau le matin, ce sera déjà des bulles.
- Lucie
Ouais, parce que c'est... C'est un petit lège.
- Alban
Avec plaisir, alors.
- Lucie
Ça sera podcast...
- Alban
Là, on prend le rendez-vous.
- Lucie
C'est noté pour le 17 mai. Non, mais en plus, c'est vrai que c'est... Nous, c'est une tradition pour le coup qu'on y va à fond, quoi. On y vient avec les drapeaux, on met le drapeau sur la terrasse on part aller saluer le roi parce que c'est vraiment une effervescence. On sent que c'est...
- Vincent Caure
Puis les gens sont fiers, ils ont le droit de l'être.
- Lucie
Ça, c'est vraiment un truc comparé à notre 14 juillet où moi, ce qui m'excite un peu, c'est les feux d'artifice. Ils ballent des pompiers, peut-être, à une époque. Mais là, on sent que c'est vraiment... On va voir le roi, on est content. On fait... Ils sont tous habillés en habit traditionnel. Nous, on se met aux couleurs. On n'a pas d'habit traditionnel parce que ça coûte beaucoup trop cher. Bon, ça serait quand même un peu poussé. Mais on se met aux couleurs et c'est vraiment une belle journée. Franchement,
- Alban
avec plaisir pour te recevoir. Avec plaisir, oui.
- Vincent Caure
Super. Merci beaucoup, Vincent. Merci à vous. On se dit à très bientôt et on te souhaite bon courage pour tout ce qui va se passer avec toi.
- Alban
Merci beaucoup.
- Lucie
Et pour les auditeurs, on vous dit à très bientôt chez nous.
- Vincent Caure
Sous les aurores.
- Lucie
Si cet épisode vous a plu, pensez à nous laisser une note et un avis sur votre application d'écoute préférée.
- Vincent Caure
Ou un commentaire sur YouTube, ça nous aide énormément à faire grandir le podcast.
- Lucie
Merci et à très vite pour le prochain épisode.