- Speaker #0
Bonjour tout le monde et bienvenue dans ce nouveau numéro de Trek in Storia. Bonjour Arkady.
- Speaker #1
Salut Cyril, tu vas bien ?
- Speaker #0
Nickel, et toi ?
- Speaker #1
Ça se passe, ça se passe, les beaux jours sont là, il fait chaud. Et il y a un marché médiéval près de chez moi, donc après ça va aller bouffer de la Ausha et de la... Et de la cervelle. Et de la cervelle. Donc je suis content, je suis un Kadhi heureux.
- Speaker #0
Ah là là. Et du coup, on parle de quoi aujourd'hui ?
- Speaker #1
Aujourd'hui, on continue notre rétrospective des premiers contacts. Donc après avoir regardé le jour où la Terre s'arrêta... Harry vole, on a fait sphère, on a fait abysse. Voilà, et bien aujourd'hui c'est le tour de Rencontre avec le troisième type, la rencontre du troisième type, je dis pas de bêtises, de Steve Spielberg de 1977. Grand film culte s'il en est.
- Speaker #0
Un an après Star Wars, réalisé par Spielberg avec la musique de John Williams.
- Speaker #1
Et son film qu'il a fait juste après Les Dents de la Mer.
- Speaker #0
Ouais, qui lui a permis le son... Le succès des Dents de la Mer lui a permis d'avoir une vision artistique totalement libérée. Il a pu faire ce qu'il voulut dans le film et on le sent, quoi, qu'il s'est amélioré.
- Speaker #1
Tout à fait. C'est d'ailleurs de ça qu'on va pouvoir parler dans cette émission. Je vous rappelle, chers auditeurs, je vais le rappeler à chaque émission, que nous ne sommes pas des critiques ciné. Nous n'avons pas la prétention d'évaluer la qualité d'un film, de simplement parler de cinéma, principalement de science-fiction, ou de séries ou de concepts de science-fiction. Le but étant tout simplement ces deux nerds qui discutent avec nos avis biaisés, avec nos avis pertinents. Et en aucun cas nous jugeons de la qualité du film, mais surtout ce qu'on a ressenti autour du film. Donc c'est toujours important d'en parler, surtout qu'on parle beaucoup de cinéma en ce moment. Donc voilà.
- Speaker #0
Film que j'ai trouvé long pour ma part.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Oh mais qu'est-ce qu'il est long. Il est dit très dans longueur, mais je n'arrive pas à comprendre alors qu'on le classe comme un chef-d'oeuvre. j'ai trouvé le jour où la Terre s'arrêta beaucoup plus dynamique et beaucoup plus moderne alors il n'y a pas à dire on se fait un peu chier,
- Speaker #1
moi je me suis toujours fait chier devant Rencontre du Troisième Type je me demande si c'est pas surtout pour l'époque quand tu vois que c'est juste après les Dents de la Mer c'est avec Star Wars les films qui ont démocratisé le blockbuster qui ont remis Salette de Noblesse au blockbuster d'été Merci. au cinéma et que étant friand d'un cinéma comme ça il avait parfaitement sa place et mine de rien ce que les rencontres du troisième type essayent de faire il le fait avec Brio on en reparlera plus tard mais c'est long ah putain il dit 130 minutes 131 minutes la version originale 129 minutes je le vois sur la page qui peut dire 129 minutes le film putain mais il y a des longueurs Pourquoi à tes yeux il y a des longueurs ?
- Speaker #0
Parce que du coup Je trouve que La façon dont t'as raconté l'histoire Est mal découpée C'est une sorte de film choral On suit plein de personnages Notamment Roy, je crois qu'il s'appelle Le père de famille Roy Neri Le film est centré sur lui en théorie Mais du coup jamais t'arrives à t'attacher Au personnage ou à te mettre à leur place. Tu es spectateur de leur spectacle.
- Speaker #1
Alors, pour les spectateurs qui ne connaîtraient pas le film, Rencontre du troisième type, ça parle avant tout. Moi, c'est comme ça que je le traduis. Il va y avoir une rencontre extraterrestre, il va y avoir un premier contact et nous suivons les différents aspects, comme Cyril l'explique, c'est un film choral, les différents pôles. où on rassemble des informations qui annoncent l'arrivée de ces extraterrestres. C'est de voir toutes les questions qu'on va relever par rapport à ça, par rapport à ce trouble, parce que pour l'instant, personne ne sait ce que c'est. C'est qu'à la fin, qu'on comprend exactement de quoi il en retourne. Et donc, c'est un film à mystère, moi, en fait. Et je trouve que le mystère, il est trop généreux. Moi, en fait, il est trop généreux en termes de sense of wonder, donc du sens de l'émerveillement. Moi, c'est un peu le truc que je ressors du film. C'est-à-dire qu'en fait, quand je regarde Encom du troisième type, je vois que Spielberg fait ce qu'il fait, un des trucs qu'il fait le mieux à mes yeux, c'est-à-dire qu'il raconte avec la caméra. Pas besoin de personne pour expliquer. La scène qui m'a toujours marqué, c'est la scène dans la bagnole avec les lumières qui passent. Et en fait, il ne montre pas la chose, il montre l'impact de la chose sur les autres, sur l'environnement. La lumière qui passe, la radio qui grésille, tous ces choses-là. Et en fait, il fait un peu ça partout, et en plus, il y a... Mais alors, comme tu dois faire ça avec un peu tous les différents aspects, notamment les gens qui chantent, là... la chanson, les indiens, bah en fait ça marche, chaque scène fonctionne bien, mais tout mis ensemble, il y a un moment c'est ok j'ai compris le propos, crasse, parce qu'en fait c'est juste des gars qui se posent des questions, qui sont un peu balottés, et à la fin ils arrivent et il y a des extraterrestres. Mais la manière dont ils le construis, tu prends chacune des scènes, c'est une leçon de cinéma. Même la manière dont les scènes s'articulent, je trouve que ça reste des leçons de cinéma dans le show d'Hantel. C'est juste que c'est, pour moi c'est un peu une... je le vois un peu comme un film expérimental de la part de Spielberg il s'est essayé avec les dents de la mer là comme tu dis il a eu son contrôle artistique total, le gars il a vraiment fait tout ce qu'il pouvait il a expérimenté toutes les manières de show d'Hontel c'est un peu ça que je ressens et du coup on vient à ce côté presque très lourd en fait,
- Speaker #0
très long décousu j'ai trouvé le film décousu comme tu dis chaque scène c'est une leçon de cinéma alors après peut-être qu'il a voulu faire le kéké des plages en faisant voir qu'il savait faire un beau film vu qu'il avait les moyens mais ce qui tue aussi le visionnage c'est que c'est un film tellement culte tu sais que ça parle d'extraterrestres donc dès le début du film t'es spoilé en fait ça tue le film un peu tu vois s'il y avait eu une révélation à la fin dans le film parce que le final du film est Et c'est un pet sur une toile cirée, quoi.
- Speaker #1
Et du coup, je trouve que si on fait un parallèle à ça, tu peux faire un parallèle avec Sixième Sens. Maintenant, quelqu'un qui regarde... Peut-être que plus maintenant, parce que ça fait quand même très longtemps, donc les gens peuvent encore une fois le découvrir pour la première fois. Mais il y a eu une époque, tu regardais Sixième Sens. Tu ne l'avais pas vu à la salle, tu regardais Sixième Sens, tu connaissais la fin. Mais en fait, la force de Sixième Sens, c'est que tu peux le revoir et voir tous les indices qui t'amenaient à cette révélation. Et c'est ce qui rend le revisionnage du film plus intéressant. Alors que là, tout aussi intéressant. Alors que là, en fait, Rencontre du Célestine, c'est comme tu dis, la révélation, c'est que c'est des extraterrestres. Et quand tu le sais et qu'il n'y a rien de plus, ok, tu peux te refaire avoir par la beauté, par l'expérience cinématographique, au sens noble du terme. C'est-à-dire, l'enchaînement des images, l'enchaînement des ambiances, de la lumière, tout mis ensemble te prend au tri. peut t'embarquer, bah oui, mais une fois que t'as passé ça, voilà, si tu connais la fin, si tu connais la révélation, ce que les... ça tient beaucoup... c'est pas si impressionnant que ça, et ça tient beaucoup du fait que les personnes ne font que décrire ce qui va pas et ne réfléchissent pas à ce que ça implique. Quand tu regardes, j'ai un souvenir comme ça, où quand tu regardes les mecs qui disent tiens, on a retrouvé ça à tel endroit, tiens, il y a des mecs qui chantent, c'est quand même bizarre, quoi. et ils font ah c'est bizarre et à aucun moment on ne fait ok comme dans Sphere peut-être qu'on est en contact avec une entité extraterrestre qu'est-ce que ça implique pour notre civilisation en fait les gars on n'est pas seuls je ne sais pas si je dis une connerie là mais tu vois ce que je veux dire ouais mais c'est vrai que le film n'explore pas trop ce côté là il
- Speaker #0
explore comment est-ce qu'on rentre en contact avec des extraterrestres mais par rapport à The Arrival où on essaye de comment est-ce que je communique avec des extraterrestres Comment je transmets un message, où le film était basé là-dessus, rencontre du troisième type, ça fait plouf,
- Speaker #1
quoi. En fait, je pense que c'est un des trucs qu'on pourrait, pour le défendre, c'est que c'est pas comment est-ce qu'on rentre en contact avec des extraterrestres, mais c'est comment des extraterrestres rentrent en contact avec nous. Quand on regarde les films qu'on a vus depuis le début, ça a toujours été ça. C'était nous, on était là, on n'a rien demandé, et tout d'un coup, les vulcains arrivent, quoi. Et OK, super, on doit faire un truc. Ce qui est intéressant, c'est du coup, si tu le regardes comme ça, c'est tout ce que les extraterrestres ont mis en place pour donner des indices à l'humanité partout, pour éviter de se faire fumer la gueule à la fin, en disant « bonjour, je vous apporte la paix » , notamment avec la musique, tu vois, un moyen de communication. Et que, de fait, ça fait que les humains sont extrêmement passifs. Contrairement à des arrivals où là, il y a une urgence planétaire qui fait que, ok, on doit être profondément actif de ce qui se passe, et donc le fait d'être actif amène des questionnements. tu vois ça amène dire ok je dois faire quelque chose qu'est-ce que je fais et donc là t'analyses la situation là ils sont juste en train d'énumérer tout ce qui est bizarre et de fait je pense qu'il y a aussi ce côté là où t'as les humains qui sont trop balottés à travers le film mais une fois de plus ça reste moi à nouveau la scène le build-up de la dernière scène avec le vaisseau même si c'est comme tu dis un peu sur une toile cirée le truc de la musique où t'as quand même du stress, ouais... T'sais à un moment donné il fait une fausse note, ah mon dieu, ça se trouve il a insulté sa mère sur 4Générations, tu vois ? Là y'a quand même, y'a tout un truc qui est amené, c'est... Mais apparemment quand j'ai lu dans la page Wikipédia... à la base c'est un bouquin et que c'était vu à travers les yeux d'un militaire et Spielberg a décrété qu'il préférait le faire à travers le regard d'un homme du peuple d'un père de famille voilà Richard Dreyfus et surtout c'est un homme du peuple où la question des extraterrestres c'est pas la question des extraterrestres du premier contact, c'est un mec qui est complètement absent de sa famille et tu vois l'impact sur sa famille comment ça, tu sais où il est là en train de faire son truc avec de la purée, là il refait le mont dans l'Indiana il s'engueule avec sa femme, machin, je sais qu'il y a une scène, la scène dans la toilette, dans la baignoire, où t'as le gamin qui tape, c'est une scène que Spielberg a vécue et qu'il a insufflée de son traumatisme de ses parents divorcés. Donc en fait, tu sens que c'est avant tout par rapport à Richard Dreyfus, comment un père absent peut ça impacte une famille, et puis il y a des extraterrestres, ça c'est le sense of wonder. Tu le retrouveras aussi dans E.T., dans le film qui est juste après, si je dis pas de bêtises. Donc, 77, rencontre du troisième type, 82, E.T. l'extraterrestre, où aussi, une fois de plus, E.T. c'est le moyen pour Elliot et la famille, et surtout Elliot, d'accepter le départ du père. Ce n'est pas la question scientifique et philosophique de « Tiens, nous sommes en face d'une entité extraterrestre, qu'est-ce que ça dit sur notre place de l'univers ? » C'est un peu le principe de quand on a découvert, quand on a attesté l'héliocentrisme. C'est Galilée, c'est ça ? Galilée qui a dit que la Terre tournait... Le soleil était au centre de l'univers et non la Terre. Et ça, ça changeait tout parce qu'en une fois, ça mettait l'homme qui n'était plus au centre de la création de Dieu. C'est ça, l'intérêt de la Terre, de cette théorie. C'est pour ça qu'il a eu des problèmes. Alors ça, je ne suis pas assez calé en histoire, mais que... Il a dû répondre de ça qu'il y a cette fameuse légende-histoire avec l'Église, c'est parce que ça met à mal un narratif humain qui est que le monde a été créé pour nous. Si le monde a été créé pour nous, c'est que nous sommes au centre du monde, au centre de la galaxie, et d'un coup t'as un gars qui fait « ben en fait pas du tout » . Et ça promet toutes tes questions philosophiques en perspective. Ce que ne fait pas Rencontre du Troisième Type. Rencontre du troisième type, c'est l'impact c'est surtout l'impact sur la famille de Richard Dreyfus, donc qui devient ce père absent qui est en fait un homme du peuple c'est ce qu'il voulait faire, Spielberg il voulait juste faire l'histoire d'un monsieur tout le monde et les extraterrestres c'est un moyen d'explorer le langage du cinéma dans les années 70 un langage beaucoup plus sensoriel un langage du nouveau du show d'antel du non-dit oui
- Speaker #0
ok Et qu'est-ce que t'as pensé justement, on en parlait à l'instant, du rapport entre science et spiritualité dans le film ?
- Speaker #1
Il y a déjà un truc qui est... Alors ça, à nouveau dans les commandaires, donc je vous dis, on n'est pas des spécialistes. Vous avez vu Galilée, on est à une vache près. J'assume ma part de non-connaissance et au contraire, comme vous voyez, c'est des trucs de nerds. Venez avec vos connaissances, venez nous en expliquer. Mais déjà, il y a un... Alors... Je vais peut-être faire une connexion un peu pétée, mais quand tu sais que Spielberg est juif, et que pour les juifs, entre autres, je veux dire entre autres parce que je ne sais pas la subtilité autour de ça, mais Dieu, c'est le Verbe.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Dieu est la Parole. Dieu dit et le monde est. Que la lumière soit et la lumière fut. Ça ne me surprendrait pas que ce soit sa lecture de la spiritualité. qu'à travers le langage, et que nous parlons tous un langage commun, qui en fait est la musique, qui est un langage qui se libère des structures de son, les A-O-I-O-U, les « the » chez les Anglais, tu as d'autres sonorités. En Afrique, il y a certains peuples, je ne sais pas comment, ils ont des espèces de coups de langue, des trucs comme ça.
- Speaker #0
Des glottes,
- Speaker #1
oui. Des glottes. qui fait que ça crée aussi, rien que cette manière de prononcer les choses, de dire les mots, crée aussi des distances entre les peuples. Et je trouve ça très beau qu'au final, le côté spiritualité, c'est plutôt qu'à travers la musique, c'est-à-dire des sons simples issus d'une émotion commune, qu'on pourrait associer au cinéma, le sense of wonder, le sens du merveilleux, que ça rassemblera les peuples, mais en vrai, j'irais pas plus loin que ça. Je pense pas que... Spielberg, la spiritualité de Spielberg, je ne suis pas un gros connaisseur de son cinéma, mais il a rarement... Je n'ai pas souvenir d'un film où ça a été... le centre même de son récit, la spiritualité. Ne me sortez pas la liste de Schindler. Schindler, c'est son histoire. Quand il fait « Il faut sauver le soldat Ryan » , il parle de son histoire. Mais de la spiritualité de Spielberg, à mon avis, c'est surtout implémenté là. C'est surtout par rapport à ça. Mais une fois de plus, là où tu peux le voir, au niveau de la spiritualité, c'est une notion de communion. de l'humanité. Ça va rassembler, les extraterrestres sont là pour rassembler l'humanité sans même que l'humanité en ait conscience. Si on check un peu dans ce sens-là.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Puisque ça est là, à travers le monde, il y a des indices qui, tous regroupés, donnent la solution, les extraterrestres arrivent. Tu vois, t'as une bande d'indiens qui chantent dans un coin, des avions trouvés dans le désert de la Seconde Guerre mondienne, trouvés au Mexique. Un bateau dans le désert de Gobi. Comme ça, ce sont des éléments isolés qui n'ont aucun lien entre eux comme certains peuples humains avec d'autres. Mais rassembler, ça donne cette notion de communion que pourrait être l'arrivée des extraterrestres. Et l'arrivée des extraterrestres, si tu le lis ça ou dans le film, c'est le merveilleux, l'émotion première. de l'émerveillement que Spielberg met en place à travers toute sa manière de filmer. Il peut aller avec ça. Je ne sais pas non plus où est-ce que je vais avec ça. Mais je trouve qu'il y a un truc à creuser qui est chouette. Et c'est ça le plaisir de Trekking Historia. C'est qu'on n'est peut-être pas les plus fins, mais on le fait avec passion.
- Speaker #0
Mais pour revenir à ce que tu dis, l'émerveillement, est-ce que c'est vraiment de la SF ce film ? On est dans le sense of wonder. On t'explique... Est-ce que c'est de la SF ou est-ce que c'est du Star Wars, de la fantaisie avec des boulons ?
- Speaker #1
La question c'est du coup c'est quoi la SF ? Parce qu'en fait il faudrait revenir à l'origine même de c'est quoi de la SF ? Qu'est-ce que toi tu considérais pour que ce soit de la SF ?
- Speaker #0
Si on prend le terme en anglais science fiction, c'est des fictions qui tournent autour de la science et de son évolution.
- Speaker #1
Et avec la science, viennent les questions scientifiques, même si il y a de la spiritualité, mais les questions scientifiques.
- Speaker #0
Mais là, dans ce film-là, on est dans l'émerveillement. Tu parlais d'enfant. Donc, il y a l'enfant aussi qui est capturé, abduqué, comme on dit. Il y a vraiment un sens de l'émerveillement, mais de l'enfant. Tu sens que Spielberg, ça le travaille, ça a ce côté l'enfance. de voir à travers les yeux d'enfant.
- Speaker #1
C'est le gamin qui n'a pas peur que les humains doivent aller au-delà de ça. Lui, il comprend d'instinct que c'est bien.
- Speaker #0
Et voilà. Est-ce que vraiment, c'est de la SF, Rencontre du troisième type, ou du fantastique ? Tu vois, je le classerais plutôt dans le fantastique, moi, ce film-là. Quand on voit pour la première fois l'extraterrestre filiforme, c'est du merveilleux. On le voit une fois et il disparaît. On nous explique rien, après on voit les petits hommes gris, pareil, on voit, comme tu dis, c'est du Sense of Wonder, on voit et tiens, prends, fais-en ce que tu en veux. C'est la grande force du film.
- Speaker #1
Tu projettes ton truc, tu projettes ce que toi tu veux voir.
- Speaker #0
Tu vois, pour moi les petits gris étaient angoissants à cause d'X-Files. Peut-être qu'à l'époque, c'était moins angoissant de voir des petits gris, quoi.
- Speaker #1
Bah non, puisque les petits gris, en plus, la gueule qu'ils ont, ça vient des trucs des années 60, où c'était les petits gris... Invader for Mars, Red Planet, les rouges, là. Tu vois ? Donc, c'est ça. En fait, c'est comme Paul, en fait. Pour moi, les petits gris, c'est simplement la version... filmé d'un archétype d'alien qu'on a vu et revu. D'ailleurs, pour moi, c'est même la preuve de plus, c'est que Spielberg ne s'intéresse pas à cette vie qui est autre et ce qui la constitue. C'est-à-dire, il ne fait pas du... Tu n'as pas un Spock à côté qui est en train de faire, oui, Captain, c'est une forme de vie à base de silicium hydrocarboné, ce qui veut dire que nous pouvons lui serrer la main. Tu vois, ce genre de choses. Mais avant tout, il te prend l'alien, l'extraterrestre, au sens le plus connu du terme et donc le plus rassurant. Tu n'as pas à t'inquiéter, tu l'en as vu plein sur tes covers de BD. Oui. Il est même retiré de... On lui retire même son aspect étrange, son aspect inconnu, puisqu'il choisit un design qui est parfaitement random. Ce que fait Paul, le film Paul, que j'aime beaucoup. Tu l'as vu ?
- Speaker #0
Non.
- Speaker #1
Ah bah, prochain point de contact alors. Juste après, on regardera Paul. Parce que justement, lui, pareil, utilise ça, mais dans un sens où il dit, bah oui, je suis le premier. on a inondé la pop culture avec ma gueule, parce que si un jour nos espèces venaient à se rencontrer, vous ne paniquiez pas. Qui est en fait un peu ce qui arrive dans Rencontre du Troisième Type.
- Speaker #0
Ok, oui,
- Speaker #1
c'est vrai. Mais pour moi, ça montre à quel point Spielberg ne s'intéresse pas à la question de l'extraterrestre, mais de ce qu'il peut faire avec la question de il y a du phénomène étrange autour de nous qui nous impacte. comment le filmer et comment traduire ça auprès des hommes du peuple. Et au final, aucune question philosophique, juste tu as un gars qui est absent et ça fout son mariage en l'air.
- Speaker #0
Oui, mais tu vois, cette histoire de famille décomposée, je trouve que ça n'a presque rien à foutre dans le film. Ça vient mettre du réel dans du merveilleux.
- Speaker #1
Alors, il faut mettre du réel dans le merveilleux, voyons. Si on ne met pas du réel dans le merveilleux, le merveilleux n'est pas encore plus réel. C'est cette phrase dans The Simpsons qui est fabuleuse. Dans le film The Simpsons, vous prenez des mecs durs et vous les mettez en rang, et vous prenez des mecs mous pour que les mecs durs aient l'air encore plus durs. Et donc vous les mettez durs, mous, durs, mous, durs, mous. C'est ça, tu mets du merveilleux, mais il faut mettre du profondément réel et du profondément humain pour que le réel, le merveilleux, ait l'air encore plus merveilleux.
- Speaker #0
Ça fait très marketing, profondément humain.
- Speaker #1
Ouais, mais à partir du moment où la scène de la baignoire, c'est une scène que Spielberg a vécue, ne peut-on pas dire que c'est profondément humain ? Et ça, c'est beau.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Ah bah oui. Il n'a pas fait du quotidien, il n'a pas fait la vie chiante. Il y a un film comme ça avec une femme qui crie devant une vitre. C'est en automne, elle écrit dans son journal, lundi matin, j'ai mal. Ça, c'est du quotidien chiant, tu vois. Là, c'est, ben non, à cette époque-là, on est en 77, faut pas l'oublier, pas oublier la date. Ça raconte, ça parle de situations aussi, à mon avis, qui à l'époque n'étaient peut-être pas montrées au cinéma. Je pense que ça aussi, ça fait partie de ces films. J'avais un débat là-dessus, sur Dragon Ball. comme pour Superman, comme pour Dragon Ball, je pense que Rencontre du Troisième Type rentre avant tout dans ses premiers nez, où la suite n'est qu'une... Ils sont tellement fondateurs que la suite, c'est soit des miroirs, soit des émules, soit des questionnements, des approfondissements de ce que le film a apporté. Tu vois, on ne peut pas critiquer Superman, parce que si tu ne mets pas de slip à ton super-héros parce que toi, tu es tellement malin, c'est parce que Superman avait un slip sur son pantalon. et de fait ça montre l'importance de Superman je pense que je me demande dans quelle mesure Pancron du troisième type n'est pas fondateur dans tous des genres dans tout ce qu'il a inspiré questionné que quand on fait un film où on va se poser beaucoup plus de questions sur oui mais moi je vais faire un film où là on va vraiment se poser la question sur les conséquences métaphilosophiques et scientifiques de l'arrivée d'une race extraterrestre machin ça devient Merci. c'est une réponse à Troisième Type. Tu vois ? Comme Alien, dans son genre, c'est complètement... Alien, c'est un sacré premier contact aussi. Celle-là, pour le coup, lui-même, il a rien demandé. Il voulait pas. Enfin, donc voilà. Donc, ça reste... Enfin, je vois ça. Le mec, il est âgé de 31 ans quand il fait ce film, quoi.
- Speaker #0
Ouais, ça reste une oeuvre pionnière pour toi.
- Speaker #1
Ben ouais, et puis c'est une oeuvre de gourmande, comme tu dis, il a eu le budget, il fait les dents de la mer, et là il a la liberté artistique dessus, c'est intéressant de voir le film comme ça, en disant, mais voilà, en fait, t'as un gars qui voulait depuis autant d'années, et qui maintenant peut, et il a la folie de la jeunesse, et il se dit, vas-y, j'y vais à fond, et il met tout ce qu'il veut, et en fait, tout ce qu'il veut, c'est pas parler des extraterrestres, c'est de parler de ce que ça implique. au niveau émotionnel de rencontrer des extraterrestres. Et pas au niveau... Oui, en fait, on n'a que 4 ATT, je ne sais pas quoi, 23 porte-avions, vous vous rendez compte que si la France entre en guerre, en fait, on n'est pas assez armé. Pas du tout, tu vois, c'est non. Les gars, on rencontre quelque chose d'incroyable. Mais effectivement, est-ce que du coup, ça devient de la science-fiction ? Alors là, ce n'est pas entre deux bières qu'on redéfinit un genre.
- Speaker #0
On va appeler ça du merveilleux scientifique.
- Speaker #1
Oui, du merveilleux scientifique. Du merveilleux opéra. Du merveilleux scientifique, oui. Ah, attends, Space Wonder. Space Opéra, Space Wonder.
- Speaker #0
Oui, on a redéfini le film. Voilà, on l'a rebaptisé.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça, c'est du Space Wonder. Je garde ce terme parce que je l'aime bien, comme j'aime beaucoup le terme Odyssée, j'avais un terme là à l'époque pour Star Trek. C'est de la science-fiction odysséenne, qui emprunte au code de l'Odyssée où chaque planète est une île sur laquelle gouverne un roi, comme l'Odyssée d'Homer, et là on a le Space Wonder, le Space Odyssée, le Space Wonder, qui rentre dans le grand cadre de la science-fiction.
- Speaker #0
Voilà.
- Speaker #1
on finirait pas là dessus ça reste une petite émission 30 minutes franchement mais voilà après on est pas des très grands pros et je te propose comme prochain premier contact qui pour moi clôturerait bien parce qu'après on peut définir que n'importe quel film où l'humanité rencontre un alien c'est un premier contact donc on finirait pas mais je te propose comme premier contact Paul le prochain film le dernier film de thématique de premier contact c'est Paul qui est un peu la synthèse de tout ça dans le film et qui sera une comédie pour une fois et une bonne comédie où on va se marrer de Simon Pegg et Edgar c'est pas Edgar Wright mais c'est Simon Pegg et son pote oui j'ai oublié son nom je vais quand même le dire Paul Film qui est un film que j'étais mort au cinéma et j'étais très content de l'avoir vu Greg Mottola Scénario, Simon Pegg et Nick Frost
- Speaker #0
Nick Frost,
- Speaker #1
ouais C'était la grande époque, c'était juste après le dernier pub avant la fin du monde donc juste après la trilogie Cornetto ils ont fait leur film d'amour à la science-fiction au genre de la science-fiction et qui parle un peu de tout ça donc voilà, mes chers auditeurs merci à nous avoir suivis
- Speaker #0
Comme d'habitude, si vous avez aimé n'hésitez pas à mettre un petit pouce Merci. à vous abonner, à commenter. Qu'est-ce que vous avez pensé, vous, du film ? Est-ce que pour vous, c'est une oeuvre intemporelle ou est-ce que vous vous êtes fait chier devant ? Dites-le nous.
- Speaker #1
Ou êtes-vous quand vous l'avez découvert aussi ? Oui, aussi. La première fois que je l'ai vu, le film, c'était sur la grosse télé Sony. À un moment donné, il y a eu la très grosse télé Sony cathodique qui a envahi le salon. Moi, c'était là-dessus, chez mon père. Mon père cuisinait. C'était un mercredi après-midi. Tu n'es pas dans les bonnes conditions pour découvrir ça. ou bien même tes enfants tu vois c'est un film de nuit rencontre le troisième type oui oui c'est pas un film de mercredi après-midi c'est un peu chier chez ton père parce que mais faut que tu te dépêches de le mater parce qu'après il y a Roland Garros et que lui il veut regarder c'est
- Speaker #0
extrêmement précis comme définition c'est pas ça donc dites-nous où vous avez découvert le film si vous avez des histoires pareilles racontez-les-nous on sera ravis de les entendre et de les lire
- Speaker #1
Eva, je te dis à bientôt. Et moi, je te dis à bientôt. Et à bientôt dans les étoiles. À bientôt dans les étoiles. Bye.