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Space Opera - Star Trek Historia

Trek In Storia S04E9 : Premier contact (The Arrival) ou quand le langage change le temps 🛸

Trek In Storia S04E9 : Premier contact (The Arrival) ou quand le langage change le temps 🛸

33min |06/04/2025|

69

Play
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33min |06/04/2025|

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Description

Émission présentée par Arcady Picardi et Cyril Mickaël


🎙️ Trek In Storia — Épisode spécial : The Arrival, ou quand le langage change le temps 🛸

Dans cet épisode de Trek In Storia, on plonge dans l’univers fascinant de The Arrival (ou Premier Contact), réalisé par Denis Villeneuve. À mi-chemin entre la science-fiction intimiste et la réflexion philosophique, le film explore la puissance du langage, le rapport au temps, et notre manière de communiquer avec l’inconnu.

📚 Que nous dit The Arrival sur l’humanité ? 🌌 Comment l'approche de Villeneuve bouleverse les codes classiques du genre ? 🧠 Et en quoi ce film résonne-t-il avec les thématiques de Star Trek et la SF humaniste ?

On analyse la structure du film, la symbolique du langage heptapode, les choix narratifs et émotionnels… et pourquoi ce film est bien plus qu’un simple "contact alien".

💬 Un épisode à écouter si vous aimez la science-fiction intelligente, les récits profonds et les réflexions sur le temps, le deuil, et le destin.

🖖 Abonne-toi à Trek In Storia pour plus de contenu où la pop culture rencontre la réflexion !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour tout le monde et bienvenue dans ce nouveau Trekking Storial, le podcast qui parle de science-fiction, de Star Trek et pas que. Salut Arkady

  • Speaker #1

    Salut Cyril, tu vas bien

  • Speaker #0

    Eh ben je vais très très bien, et toi,

  • Speaker #1

    quoi de neuf Eh ben ça se passe, ça se passe, il y a des bonnes choses, du coup c'est cool. Et je suis trop content du moment dont on va parler aujourd'hui, parce que ça va ouvrir une thématique de vidéo, et ça c'est bien.

  • Speaker #0

    Et oui, on est sur The Arrival, premier contact de Denis Villeneuve. sur une oeuvre de Ted Chiang. Grand classique. Hier, c'était la journée du premier contact pour tous les trekkies, au jour où on enregistre, le 5 avril.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc, c'était un peu fait exprès.

  • Speaker #1

    Oh putain, bien joué.

  • Speaker #0

    Et puis, on va parler du film Premier Contact, qui, en français, c'est Premier Contact, et en anglais, c'est The Arrival. Si tu pouvais voir ta vie entière, tu ferais les mêmes choix,

  • Speaker #1

    toi Putain, c'est toujours compliqué, parce que... Tu es le résultat de ta vie entière, donc du coup, c'est d'office, tu sais. C'est le diable que tu connais, et préférable à celui dont tu ignores tout. Tu vois, si tu changes un élément, ça va changer la personne que tu es. Ou, parce que je crois aussi pas mal au déterminisme, de la puissance du déterminisme sur le libre-arbitre, je pense que tu feras autre chose qui te ramènera dans la même situation, mais différemment. Mais donc voilà, je sais pas... Il y a des conseils que je donnerais à un moi du passé. Tu vois, il y a des conseils que je donnerais à un moi du passé, mais je ne sais pas. C'est chaud, en fait. C'est tellement chaud, parce que du coup, tu te tues, en fait. Tu te détruis, puisque tu es le résultat de toutes tes expériences.

  • Speaker #0

    Et toi En effet, c'est vrai. Moi aussi, je ferais des conseils à mon moi du passé, mais je ne changerais rien. Parce que ce ne serait plus moi du futur.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc, voilà. C'est dur. Alors, premier contact. Arrival. Ça raconte quoi Ça raconte quoi Alors, je vais lire le synopsis Wikipédia, parce que c'est vrai que je me suis rendu compte qu'on ne disait jamais... On parlait des films comme ça. Douze vaisseaux extraterrestres en forme de coq se positionnent à différents endroits du monde, provoquant la panique au sein de la population et l'inquiétude des gouvernements. Pour ce faire, l'Amérique, elle, appelle Louise Banks, qui est une experte en traduction, et possédant déjà une habilitation secrète défense, pour être amenée dans la base temporaire. Et en fait, l'idée, ça va être que deux scientifiques, Louise et Yann, je crois que c'est le nom que ça s'appelle, vont tenter d'entrer en contact avec les aliens et d'apprendre à se parler. Et en fait, autour de ça, aborde la question de la communication, aborde ce que sous-entend un mot, ce que sous-entend une phrase, la complexité de la communication, en fait, tout simplement. Et en même temps, il faut quand même aller assez vite parce que comme il y a 12 vaisseaux éparpillés sur la planète, par exemple, les Chinois et les Russes, ils ne font pas la même chose. Eux, il y a tout un climat extrêmement instable mondial, extrêmement instable. Donc, on ne peut pas se permettre de prendre toute notre vie pour réussir à discuter avec eux. Donc voilà, quelle est la question C'est que veulent ces étrangers venus d'ailleurs et comment faire pour leur demander Et je trouve que la thématique de base est facile.

  • Speaker #0

    Et oui. Le premier contact, c'est une pièce majeure du Space Opera en général. Dans tout le Space Opera, que ce soit Star Wars, Star Trek, Stargate, on se pose toujours la question de comment est-ce qu'ils arrivent à communiquer avec les autres. Stargate faisait cet effort au début d'avoir besoin du traducteur en la personne d'Anne Jackson pour parler aux autres espèces et décrypter le langage. Et ça, c'est un truc qui s'oublie assez rapidement dans le Space Opera. C'est normal, tout le monde parle anglais. Alors que non, si il y a un premier contact avec les extraterrestres, la première chose qu'on va essayer de savoir, c'est qui ils sont et qu'est-ce qu'ils veulent. Et ça, l'avait très bien fait Babylon 5 avec les Vorlons et les créatures des ombres, qui posaient la question, chacun, qui êtes-vous ou qu'est-ce que vous voulez Pour essayer de déterminer qui est, qu'est-ce que tu es, quoi. Est-ce que tu es quelqu'un qui est... basé sur le développement personnel et développé sur le développement des autres Ou est-ce que tu es quelqu'un qui a, fortiori, plutôt l'intention dans la conquête et la domination des autres Tout à fait. J'ai trouvé que ce film était assez intéressant sur ça, sur cette question. Quels sont les premiers mots qu'on essaye de faire deviner, comprendre à une race extraterrestre dont on ne connaît rien, qui est différente de nous, qui n'est pas humanoïde C'est des hectapodes, c'est des créatures à sept pieds. Donc, on peut se rattacher à rien pour communiquer.

  • Speaker #1

    Pour ceux qui nous écoutent, nous ne faisons pas des critiques. des films, c'est simplement du blabla sur ce qu'on a kiffé, ce qu'on a moins kiffé. En aucun cas, ça va parler de la véritable qualité intrinsèque de l'œuvre cinématographique, pour parler un peu de pèteux. Et du coup, on ne se prive pas de spoiler. Parce que moi, je vais... Surtout pour un film où, justement, la linéarité, on s'en branle un peu.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    On est obligé de parler de... On va sauter sur plusieurs aspects du film et tout. Donc, si vous n'avez pas vu le film, moi, je vous conseille... vivement d'aller voir ça a été mon premier 2009 déjà après prisonners mais je savais pas que c'était lui et ça m'avait vraiment marqué donc je vous invite à aller voir le film et sérieusement surtout si vous avez aimé d'une vous irez vous y trouverez pour moi le proto d'une il fait un peu tout c'est à l'impression que est ce qu'il fait ses tests en vue de dune ou est ce qu'il a proposé ça et on lui a dit on a dit c'est lui qu'il faut pour d'une ça c'est vraiment je me pose ma question ça il a une vidéo de Guillaume Cazard sur le sujet qui est très bonne parce qu'entre temps il a eu Premier Contact puis il a eu Blade Runner et puis il a fait les dunes donc il y a quand même eu Blade Runner donc voilà c'est hyper intéressant à voir c'est un peu une espèce de papier carbone vous pourriez dire ça comme ça de papier carbone de dune celui-là est Blade Runner 2049 voilà ça c'est pour ceux qui n'ont pas envie d'être spoilés alors déjà de base

  • Speaker #0

    c'est quoi ton rapport avec ce film moi j'ai été le voir au cinéma j'ai été le voir deux fois ça m'avait vraiment marqué moi c'est la vidéo de Dion Kazar qui m'a ouvert les yeux de ce film là que j'avais pas vu que j'avais pris pour un remake de Premier Contact avec Jodie Foster et du coup j'avais fait l'impasse dessus surtout que moi Denis Villeneuve sa réalisation assez minimaliste j'ai du mal ok C'est quelque chose d'hyperactif que je suis, a du mal à rester concentré sur des longs plans séquences comme le fait de Nuit Ville Neuve. Et la vidéo de Guillaume Cazard, de Sinistrement Objectif, m'a ouvert les yeux sur ce film-là. C'est pour ça que je voulais en parler. Il y a un vrai travail sur tout. Ce film, il a bossé sur la linguistique, il a bossé sur... sur tout un tas de choses, la sonorité, le son est quand même fou je l'ai écouté avec mon son 5.1 hier j'avais la chair de poule alors,

  • Speaker #1

    moi il y a eu ça donc déjà il y a le travail de la linguistique il y a deux choses il ne faut pas oublier qu'à la base le film est basé sur un roman court de science-fiction écrit par Ausha, comme tu as dit l'histoire de ta vie donc il ne faut pas oublier que les trois quarts des thèmes et des des réflexions abordées viennent probablement du bouquin. Je reprends un exemple avec Jurassic Park, si tu lis le bouquin de Michael Christen, toutes les théories scientifiques brièvement évoquées et philosophiques brièvement évoquées dans le film, on n'a pas le temps dans le film, donc c'est normal, mais du coup, vont être beaucoup plus développées dans le bouquin. Après, effectivement, c'est un film qui est complet. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas, il est complet. Pour moi, ça qui m'avait marqué, c'était... Je trouve qu'il tient vraiment de la fable. C'est une fable de science-fiction, c'est comme ça que je le vois. Après, je me rappelle plus comment ça se résolvait à la fin, de pourquoi les Heptapodes étaient venus leur filer un coup de main, et ils disaient Ouais, mais dans 3000 ans, on aura besoin de vous. Je me suis fait Ah, ok. Mais t'as un peu ce truc... Désolé. En fait, j'avais la fable en tête depuis le début, et puis après, quand ils disaient En fait, dans 3000 ans, on va avoir besoin de vous, donc on a besoin que vous alliez à ce niveau-là. Parce que si c'était juste l'histoire de gentils extraterrestres qui venaient apprendre à parler, à communiquer, ça faisait très fable. ça se libérait d'une forme de réalisme que l'histoire pourrait apporter, les conflits à part qu'on est juste en c'est tendu sur la terre mais ça se libère un peu de ça bref ça se pose pas la question donc je suis allé voir ce film et visuellement moi ça m'avait vraiment marqué ce côté le son était extrêmement léché l'image était léchée J'avais adoré Prisoners à l'époque. Il avait fait le film Prisoners, mais je ne savais pas que c'était lui. Ce que j'aimais aussi, c'était cette science-fiction qui ne s'embarrassait pas d'une forme de réalisme. Tu sais, les vaisseaux, c'est des gros galets.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Je trouve que ça, on va parler... Déjà, on va commencer avec les aliens. Ce que j'aime avec les septapodes, c'est que c'est une forme de vie incompréhensible. plus ou moins incompréhensible. C'est-à-dire qu'on anthropomorphise extrêmement fort les aliens parce que c'est juste un reflet de l'humanité, d'une forme de l'humanité, tu vois.

  • Speaker #0

    Dans la science-fiction, c'est une centralisation de notre caractère.

  • Speaker #1

    Voilà. Et là, les Heptapodes sont plutôt une... Je vais dire une opposition de notre caractère, un peu comme les Vulcains avec les humains. Les Vulcains sont pétrides logiques, les humains vivent intensément leurs émotions. Les Heptapodes, nous pensons le temps de manière linéaire, là où les Heptapodes le pensent comme un tout. Qui a... complètement, qui est constamment interconnecté auquel tu as tout le temps accès en fait et même accès c'est pas ça, c'est qu'il existe en permanence le passé et le présent sont et le passé, le présent, le futur sont tout le temps au même moment, on va dire ça comme ça et du coup c'est un peu l'inverse mais bon, ils restent quand même, ils ont des vaisseaux spatiaux ils ont des patounes pour marcher etc et ils savent parler ils savent communiquer D'ailleurs, ça, c'est un truc avec lequel j'avais des difficultés au niveau de l'écriture. Mais bon, déjà, t'as toute la théorie. Déjà, il y a une question fondamentale, et ça, on va en parler. Le film y répond, mais... C'est quoi le pilier angulaire de toute civilisation Est-ce que c'est la technologie comme l'assure Yann, ou est-ce que c'est le langage comme l'assure Louise Voilà. Pour moi, le film, clairement, on dit que c'est le langage, et je suis assez d'accord avec lui. Je ne sais pas si toi, tu as amusé à débriefer cette question-là.

  • Speaker #0

    Ça m'a fait penser à... Moi, je suis bilingue en portugais. Et ma façon de penser en portugais est complètement différente de ma façon de parler en français. Et ça m'a fait beaucoup rire que le film commence par un cours sur le portugais.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai. Sachant que c'est une langue romane assez ancienne. Et la façon de penser, des fois, en portugais, est intraduisible en français. Et ça dénote... un état d'esprit typiquement portugais comparé à ma culture française. Des fois, j'ai du mal à traduire certains concepts. Il y a le plus connu de tous qui est la saudade, le concept de la nostalgie en portugais qui est un seul mot, qui est d'une puissance terrible, d'une nostalgie qui te déchire les entrailles, qui te fait mourir à petit feu. Et en français, on va dire nostalgie. Mais le mot français nostalgie est galvaudé, quoi. Et j'ai trouvé ça très intéressant parce qu'effectivement, je vais vous donner une anecdote. Le premier mot que j'ai appris en portugais quand j'étais petit, c'est le mot gâteau. Simplement gâteau en français, ça veut dire un biscuit. Sauf qu'en portugais, gâteau, ça veut dire le chat. Et donc, le premier mot que j'ai su sortir, c'est Ausha. qui veut dire gâteau en portugais, le biscuit. Et ça te demande une réflexion. Quand je suis au Portugal, mon cerveau change, ma façon de penser change, ma façon d'entrevoir le temps change. C'est vraiment l'hypothèse du film qui est là.

  • Speaker #1

    Qui, pour moi, est totalement véritable, puisqu'à partir du moment où tu donnes des mots sur les choses, ça te permet de réfléchir dessus. Et c'est de cette manière de réfléchir que découle ta technologie.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc pour revenir sur la thématique qui était proposée par Yann au début, où il dit non, la technologie est la pierre angulaire de toute civilisation, pour moi ce n'est pas le cas. C'est la manière dont tu vas... Parce qu'elle découle de la manière dont tu réfléchis à la technologie, qui découle de la manière dont tu parles, en fait simplement, dont tu penses le monde. C'est-à-dire la manière dont tu vas apporter les mots sur les choses qui t'entourent et sur ce que tu vis. Donc voilà, déjà, moi, ce genre de truc, j'adore ce genre de débat, ce genre de réflexion, c'est le genre de choses qui me parlent profondément. Donc quand t'as un rival qui se pointe et que je suis là-dedans, je fais Ah putain, mais ouais, c'est trop bien, on est en 2016 à ce moment-là. Et moi, j'ai 26 ans, donc à ce moment-là, je me fais Ouais, quand même, c'est trop bien, c'est pas pour ça, je suis d'accord. Et c'est intéressant, surtout à une époque, d'avoir conscience de ça. Et surtout à une époque où aujourd'hui, depuis très longtemps déjà, mais c'est quand même démocratisé, on joue facilement avec les éléments de langage. On joue facilement avec le sens. Je ne parle même pas de fake news et tout, je parle juste d'un sans-abri. Avant, on disait un clochard. Puisqu'un sans-abri, puis c'est un sans-domicile fixe. puis c'est un SDF, et ça change la manière dont tu le perçois. Il y avait, à l'époque, il y avait les conférences gesticulées d'Antoine Lepage. que j'aimais beaucoup et qui parlait de comment les mots ont changé à l'époque les gros communistes anarchistes et tout en 68 ils parlaient des comment ils disaient les exploités oui pour les pauvres et maintenant on dit un défavorisé et en fait ça change tout parce qu'un exploité sous-entend un exploiteur un défavorisé il a pas de bol et si tu t'entraînes à dire défavorisé tu considères que naturellement tu ne penseras pas que il est lui le défavorisé découle d'un manque de chance d'une fatalité sur laquelle tu ne peux rien alors qu'un exploité découle d'une action volontaire.

  • Speaker #0

    D'un système.

  • Speaker #1

    Et donc d'un système sur lequel tu peux agir. Et donc ça, moi, ce genre de choses, j'adore. Pareil, il y a un truc, je vais un peu partir dans tous les sens, mais le film le permet de tout exister en même temps.

  • Speaker #0

    J'ai un déroulé, t'inquiète pas. Ah,

  • Speaker #1

    super. Pareil, il y a ce truc, je trouve que Denis Villeneuve arrive vraiment à filmer des humains, des êtres humains. même des Jeremy Renner au même moment tu le vois dans les Marvel où il est un super héros à ce moment là tu revois l'être humain qu'il est à la base tu vois ce que je veux dire Louise, l'actrice qui fait Louise Amy Adams qui va jouer Lois Lane dans Man of Steel pareil là où dans Man of Steel elle est star hollywoodienne euh redevient humaine à travers la caméra de Nivelle 9 et ça je trouve que c'est un vrai tour de force parce que c'est le plus important quand t'as dit ouais on est des humains c'est de ça que le film parle c'est autour de l'humanité et donc pas autour de figures de beauté qui vont capter l'attention, captiver la caméra tu vois ce que je veux dire ça c'est un truc qui m'avait vraiment marqué

  • Speaker #0

    Mais dans ce côté des humains, il y a aussi Forrest Whitaker qui a un rôle que j'ai eu plaisir à retrouver, il est toujours charismatique.

  • Speaker #1

    Tout à fait, et en plus moi ça fait partie des trucs que je kiffe parce qu'il y a un des tropes qui me saoule souvent, c'est ces connards de militaires qui comprennent rien à la science et à la vie et là t'as des militaires qui disent bon ok, nous on a une réalité militaire on a des questions à poser et t'as un gars qui est pas là pour foutre la merde mais qui est là pour son métier de diriger les situations et il doit essayer de comprendre etc etc et je trouvais ça ça fait du bien ça m'a rappelé en un sens justement O'Neill dans Stargate où le corps militaire c'est le corps militaire comme il est censé réagir de manière je vais dire neutre avec ses logiques à lui tu vois ce que je veux dire Et généralement, les militaires, dans des films scientifiques, c'est souvent des gros gueux, des gros bœufs, quoi. Tu vois ce que je veux dire

  • Speaker #0

    Ils sont là pour défendre les intérêts de la nation. Le côté militaire dans le film est exploité de façon plus ou moins intelligente. C'est-à-dire que les militaires, presque les scientifiques, pour savoir ce que veulent les extraterrestres avant les autres, quoi.

  • Speaker #1

    C'est ça. Mais ce qui est intéressant, c'est que du coup, tu as deux choses. Tu as les militaires, c'est-à-dire Forest Whitaker, les personnes... faisant intégralement partie du corps de l'armée qui, à ce moment-là, pour moi, Denis Villeneuve, te montre que ce sont des humains qui doivent gérer avec ce qu'ils ont. Et puis, tu as le corps militaire qui est représenté au niveau international avec les Chinois, les Russes, où ça peut péter, en fait. Tu vois ce que je veux dire C'est le danger. Mais ce n'est pas un retournement de situation. Un nombre de situations où, en fait, le militaire, c'est une espèce de connard complètement obtus qui ne comprend rien à la science. Tu sais, qui va dire des phrases du genre Je me moque de ce que c'est, ce qui m'intéresse. C'est savoir comment on peut buter cette chose et ce qu'elle est dangereuse, même si c'est ce qu'ils font. Mais ils ne le font pas comme ça, en fait. Tu vois ce que je veux dire Ils font quand même... Le fait qu'il y ait ce... Avec le personnage de Forest Whitaker, c'est dû, on travaille tous ensemble pour essayer de piger ce qui se passe, quoi.

  • Speaker #0

    Le film prend son temps. Il a des lenteurs là-dessus et il amène via les lenteurs et l'horizontalité des événements qu'il propose. te permet de développer ces arcs narratifs. Donc le côté militaire qui ne sont pas patients, à la différence de Louise qui est là pour apprendre une langue. Et donc ça va prendre un mois, deux mois, trois mois. Il y a le général Cheng côté chinois qui lui décide de parler avec les extraterrestres en jouant au jeu de go. Ce qui est d'une façon aussi, une approche différente d'amener un premier contact. Savoir... échanger, mais le film est lent. Et il casse les codes des films et bon, tu me diras, c'est un proto d'une, tu le disais quoi, mais il casse les codes du film hollywoodien intense avec son montage hyper accéléré. Tu prends le temps de savourer. tu prends le temps de comprendre ce qui se passe, comme les personnages.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est pas pour rien que Louise est presque dans tous les plans du film. On est vraiment du point de vue de Louise tout le temps, qui prend le temps de comprendre ce qui se passe, quoi.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord. Et en plus, il y a un petit truc là, je pose la pierre peut-être pour en parler un peu après, mais je trouve qu'il y a, de la part de Denis Villeneuve, un discours méta sur le cinéma. la fenêtre d'interaction avec les septapodes c'est un écran de cinéma je me demande même si les proportions c'est pas un 16 neuvième ou autre comme ça oui vous avez question aussi et le travail du son est pareil le moyen de faire passer cette notion du temps il ne le fait que de la seule manière que le cinéma qui est exclusive au cinéma c'est le découpage c'est le montage les choses apparaissent au même moment, tu vois ce que je veux dire Surtout vers la fin, où toute sa vie se mélange, il ne la met pas de manière linéaire, il la met de manière fragmentaire, et c'est simplement le découpage qui va unifier le tout. Et ça, je trouvais ça assez beau, c'est vraiment ce rapport qu'il a pu insuffler au récit, parce qu'au final, le cinéma, ça reste de la communication, c'est de la communication d'émotions. et du coup d'avoir utilisé le moindre aspect que le cinéma pouvait apporter le gros plan par rapport à l'opposition du théâtre par exemple au théâtre tu les vois de loin le cinéma te permet de voir en gros plan la moindre émotion d'un acteur comme tu dis le son 5.1 qui peut t'envelopper moi je me rappelle cette sensation de C'est pour ça que ça m'avait marqué cet été avec eux dans la pièce. Tellement le son t'enveloppe, tellement l'image t'enveloppe. Et donc voilà, il y a eu tout ce rapport-là en plus sur le cinéma que j'ai vraiment, vraiment kiffé.

  • Speaker #0

    Et puis là, tu as raison sur la photographie. Quand ils rentrent dans le vaisseau, ils sont en croix-cars. Et quand ils arrivent face à la baie vitrée des hectapodes, c'est du 16 neuvième, voire de l'I-Max. C'est vraiment une ouverture sur le monde que te propose Denis Villeneuve en disant élargissez vos horizons et vous allez comprendre mieux la temporalité des choses.

  • Speaker #1

    Et en plus, avec toute la réflexion derrière autour de l'écriture des Heptapodes et puis ouais, c'est un truc, quand je l'ai revu hier, j'ai fait putain, mais en fait, il y a tout un truc sur le cinéma. qui est conscient, moi j'aime bien ça en plus, quand tu sens que le gars il savait ce qu'il faisait, qu'il veut vraiment te faire passer un message, plutôt que les gars qui te font, ah non je sais pas ce que je voulais dire, le film a son sens, c'est à toi de le prouver, ok, travaille un peu aussi si tu veux, ce serait bien, mais non non il y avait ça qui m'avait marqué, alors il y a un truc par rapport à toute la réflexion, qui moi m'a un peu dérangé, c'est en gros, Toute la question, c'est comment ils communiquent et ils font une distinction entre l'écriture et le langage, les heptapodes. Et donc, il y a l'analyse du langage. Et ils expliquent qu'à force, ils arrivent à comprendre ce que le langage va signifier au point de pouvoir créer une espèce d'appli qui va... Tu sais, tu choisis tel mot, tel mot, tel mot, et ça fait un symbole que les heptapodes peuvent comprendre. Tu vois Et là, je trouve qu'il y a un peu de la faiblesse, parce que quand on te propose la richesse de la proposition du langage des Heptapodes qui est riche, en fait, après, quand tu vois les sous-titres, quand tu y parles, c'est un peu Golemon, quoi. Tu vois, Louis...

  • Speaker #0

    Avec les films.

  • Speaker #1

    Ouais, mais en fait, je suis d'accord. Et en fait, je ne pense pas qu'il y ait d'autres options possibles. Mais cette manière de sous-titrer le vocabulaire avec des phrases extrêmement rudimentaires, ce qui est parfaitement cohérent, tu essaies de parler, tu ne vas pas commencer à faire des grosses phrases avec quelqu'un alors que c'est difficile d'entrer en contact avec eux. Mais j'ai du mal à imaginer, quand tout ce qu'on propose sur leur écriture, j'ai du mal à imaginer qu'il y a moyen d'entrer dans ce genre de simplification extrême de... Arkady, fin, manger, tu vois. Et tu fais, ah, wow, ok, super. Tu vois, c'est ça, leur écriture, ça permet ça aussi. Alors que ça a l'air aussi complexe que tout le reste. Donc, en fait, les gars, est-ce qu'ils parlaient de manière... néandertalienne depuis le début ou pas, j'en sais rien. Mais du coup, moi, c'est un petit truc qui m'a gêné. Et encore, c'est tu rentres dans un appart qui a été refait, tout est impeccable et t'as juste dit, ah, vous avez mis blanc cru, je voulais du blanc cassé sur les murs, tu vois. Donc c'est juste du chipotage à mes yeux par rapport à la qualité du film.

  • Speaker #0

    Bon, et par rapport à d'autres op' de SF, tu le verrais comment par rapport à 2001 justement, qui traitait aussi de ce thème de... Alors,

  • Speaker #1

    je suis pas fan de 2001.

  • Speaker #0

    Pareil.

  • Speaker #1

    Je préfère 2010. Alors, c'est pour ça que je suis dit que ça, au début, j'ai dit, ouais, ça va ouvrir sur des nouvelles vidéos. C'est parce qu'en fait, moi, j'aime bien les trucs de premiers contacts. J'adore Sphère. Oui. J'adore, et on va se les faire, Sphère, Abyss. Abyss. Contact, tout court, premiers contacts. En termes de premier contact, ce que j'aime, c'est surtout là-dedans, c'est le travail que Denis Villeneuve a apporté pour l'étrangeté. Comme on retrouve dans Sphère, comme on retrouve dans Abyss, qu'on ne retrouve absolument pas, mais c'était normal, c'était but, dans Le jour où la Terre s'arrêta. Mais c'est... C'est cette étrangeté, et qu'on retrouvera dans Dune plus tard, c'est-à-dire que les vaisseaux n'ont pas forcément besoin d'être avec des gros réacteurs et de formes de vaisseaux spatiaux, que toi tu comprends, en forme de jets, tu vois.

  • Speaker #0

    Oui, ils sont vaporeux les vaisseaux, dans le premier contexte.

  • Speaker #1

    Et ils ont une forme de galets. C'est con, mais c'est tellement étrange, tu vois. Même s'il y a plein de choses sur lesquelles toi tu peux te rattacher, comme j'expliquais. le fait que les Heptapodes c'est un peu des gros poulpes ils ont un langage donc un peu comme nous mais la forme du vaisseau la forme de l'écriture la manière dont ils sont filmés où effectivement une fois de plus c'est un tout c'est pas juste on va vous montrer l'alien c'est l'alien existe dans son environnement son environnement est régi par certaines lois cinématographiques le son, le cadrage l'ambiance lumineuse hum C'était vraiment chouette. Et en fait, j'ai pas grand-chose à dire de plus, tu vois. C'est un film qui t'invite à la mélancolie.

  • Speaker #0

    Tu vois, je trouve que moi, j'avais fini ça, j'étais mélancolique. Une fois de plus, il n'y a que le cinéma qui peut t'apporter, entre guillemets, par le montage, en fait, simplement. Donc, il n'y a que le cinéma, ce petit jeu où on te perd, en fait, dans la temporalité. Et ouais, ouais, je trouve ça très, très fort. J'ai quand même du mal avec le choix que la fille a fait consciemment. Alors, je comprends que... connaissant sa fille et ayant vécu sa fille, elle décide de garder l'enfant en sachant toutes les épreuves qu'elle va traverser. Mais il y a quand même un autre gars qui était dans le lot et qui aurait peut-être pu être mis au courant au début, quoi. En gros, le mec, il lui a reproché d'avoir pris cette décision, et déjà de ne pas lui avoir tenu au courant. Et même si on peut dire, oui, mais elle lui demande si tu connaissais toute ta vie, je changerais quelque chose. Le mec, il dit, ouais, je sais pas, je pense que je m'exprimerais un petit peu plus. Mais c'est pas... Le gars, il pense pas à Je vais trouver l'amour de ma vie, être heureux, être père et voir mon enfant crever, quoi. En sachant qu'il va mourir. Donc j'ai un petit peu du mal avec ça. Mais c'est vrai que le twist, il est assez beau. Et pareil, même, le twist avec le général. Pour moi, là, il utilise vraiment toute la force du montage. Tu sais, quand elle lui parle, il dit Ouais, vous avez donné les derniers mots de ma femme. Et il lui murmure. Et comme elle lui murmure en parallèle, elle, elle peut... dire les derniers mots de sa femme alors qu'elle parle pas forcément chinois tu vois tout ça moi ça c'est un truc que j'avais trouvé vachement vachement beau vachement chouette quoi ça que j'aime bien c'est qu'elle voit pas le futur elle voit l'ensemble de son existence à aucun moment on te parle de l'avenir à force moi je sais les états pas d'afforcement elle et les centres elle est égocentrée autour d'elle donc c'est sa vie qu'elle va voir c'est pas une critique un an donc elle est centrée autour de sa personne donc c'est autour de cette toute sa vie qu'elle va voir elle va pas voir les 3 millions dans le futur l'humanité qui aura accompli des prouesses elle voit juste ce qui va lui arriver et tout existe en même temps et après elle commence à pouvoir et en fait elle c'est intéressant parce que c'est le personnage qui c'est un personnage qui à la base Qui est passif entre guillemets qui va devenir extrêmement proactive en termes de développement. Vous savez, au début, bon, elle est compétente, mais elle dépend un peu de ce que les militaires qui imposent le cadre d'action lui disent. Et à force, elle va commencer à prendre de plus en plus de contacts parce qu'elle commence à être à l'aise. Le premier mouvement de rébellion face au système, c'est quand même de retirer la sécurité. Parce qu'une fois de plus, c'est intéressant, c'est que les militaires ne sont pas là pour foutre la merde, les militaires sont là pour... accorder une sécurité, un cadre sécuritaire. Et donc, le cadre sécuritaire, c'est la chambre de décontamination, c'est la combi. Et en fait, après, tu la vois devenir de plus en plus proactive, et notamment, ça se voit aussi avec son pouvoir. Cette capacité, au début, qu'elle commence à subir et qu'elle n'arrive pas à comprendre, il y a un moment où elle va le comprendre jusqu'à l'exploiter, jusqu'à savoir l'exploiter, qui est cette espèce de résolution finale, en fait, où elle prend conscience de ce qui se passe, et du coup, avec la scène, avec... le général chinois. Tu vois Je trouve d'ailleurs qu'il est en un sens plus intéressant que ce que propose Denis Villeneuve avec Dune. Mais, faudrait du coup que je revoie Dune à l'aune de ce muséalage. Le problème qu'il y a, c'est que toi, t'as lu Dune. Voilà. En gros, de ce que je sais, qu'à chaque fois, les gens disent, c'est ouais, mais Dune, c'est tellement complexe, c'est tellement riche et machin. Forcément, le cinéma est obligé de faire des coupes. T'es obligé de ne pas parler de certaines choses. Et je me demande si Premier Contact n'est pas beaucoup plus efficace simplement parce que le propos initial est beaucoup pas aussi vaste que dans Dune. Et que du coup, ça laisse le temps au montage, au cinéma, à la photographie, au son, d'embellir ce propos initial. Tu vois ce que je veux dire Alors que dans Dune, c'est un peu plus compliqué. Il y a tellement de choses à mettre en place, tellement de personnages que tu n'as pas vraiment le temps de flex avec Zendaya dans le désert. C'est bon, OK, d'accord, mais... Tu vois ce que je veux dire Je me demande s'il n'y a pas un truc comme ça. Pour moi, Premier Contact est infiniment plus efficace que Dune. Et tu sens vraiment le... le pré-shot, le début de ce que va devenir Dune. Et je suis curieux du coup de revoir Blade Runner 2049, parce qu'avec ces deux-là, t'as vraiment Dune. Tu as une esthétique extraterrestre qui invite au rêve, qui invite comme Abyss en son temps l'avait fait, comme Sphere le fait, même s'il est beaucoup plus pragmatique. Donc cette étrangeté indéfinissable. Et Blade Runner, c'est comment tu gères une licence sur laquelle tout le monde te tient avec un shotgun sur la tente parce que t'as pas intérêt à briser le sacro-saint Blade Runner originel, film culte, tu vois. Donc je suis curieux de voir ça, quoi. Ben voilà.

  • Speaker #1

    Et bien voilà, c'est tout pour nous aujourd'hui. Et vous, qu'est-ce que vous feriez si vous connaissiez le futur Bonne question. Pensez-vous que le langage peut changer notre réalité Une autre bonne question à laquelle vous pouvez répondre en commentaire. Et quel est pour vous le vrai message du film On vous attend dans les commentaires. Vous pouvez me laisser une note audio. Je réponds. Voilà, n'oubliez pas de vous abonner, de liker, d'aimer la vidéo, de laisser un petit commentaire sur les forums podcast. Désolé pour la qualité de son de ma côté. J'y travaille. et puis à très bientôt Arkady ciao ciao gros bisous ciao

Description

Émission présentée par Arcady Picardi et Cyril Mickaël


🎙️ Trek In Storia — Épisode spécial : The Arrival, ou quand le langage change le temps 🛸

Dans cet épisode de Trek In Storia, on plonge dans l’univers fascinant de The Arrival (ou Premier Contact), réalisé par Denis Villeneuve. À mi-chemin entre la science-fiction intimiste et la réflexion philosophique, le film explore la puissance du langage, le rapport au temps, et notre manière de communiquer avec l’inconnu.

📚 Que nous dit The Arrival sur l’humanité ? 🌌 Comment l'approche de Villeneuve bouleverse les codes classiques du genre ? 🧠 Et en quoi ce film résonne-t-il avec les thématiques de Star Trek et la SF humaniste ?

On analyse la structure du film, la symbolique du langage heptapode, les choix narratifs et émotionnels… et pourquoi ce film est bien plus qu’un simple "contact alien".

💬 Un épisode à écouter si vous aimez la science-fiction intelligente, les récits profonds et les réflexions sur le temps, le deuil, et le destin.

🖖 Abonne-toi à Trek In Storia pour plus de contenu où la pop culture rencontre la réflexion !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour tout le monde et bienvenue dans ce nouveau Trekking Storial, le podcast qui parle de science-fiction, de Star Trek et pas que. Salut Arkady

  • Speaker #1

    Salut Cyril, tu vas bien

  • Speaker #0

    Eh ben je vais très très bien, et toi,

  • Speaker #1

    quoi de neuf Eh ben ça se passe, ça se passe, il y a des bonnes choses, du coup c'est cool. Et je suis trop content du moment dont on va parler aujourd'hui, parce que ça va ouvrir une thématique de vidéo, et ça c'est bien.

  • Speaker #0

    Et oui, on est sur The Arrival, premier contact de Denis Villeneuve. sur une oeuvre de Ted Chiang. Grand classique. Hier, c'était la journée du premier contact pour tous les trekkies, au jour où on enregistre, le 5 avril.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc, c'était un peu fait exprès.

  • Speaker #1

    Oh putain, bien joué.

  • Speaker #0

    Et puis, on va parler du film Premier Contact, qui, en français, c'est Premier Contact, et en anglais, c'est The Arrival. Si tu pouvais voir ta vie entière, tu ferais les mêmes choix,

  • Speaker #1

    toi Putain, c'est toujours compliqué, parce que... Tu es le résultat de ta vie entière, donc du coup, c'est d'office, tu sais. C'est le diable que tu connais, et préférable à celui dont tu ignores tout. Tu vois, si tu changes un élément, ça va changer la personne que tu es. Ou, parce que je crois aussi pas mal au déterminisme, de la puissance du déterminisme sur le libre-arbitre, je pense que tu feras autre chose qui te ramènera dans la même situation, mais différemment. Mais donc voilà, je sais pas... Il y a des conseils que je donnerais à un moi du passé. Tu vois, il y a des conseils que je donnerais à un moi du passé, mais je ne sais pas. C'est chaud, en fait. C'est tellement chaud, parce que du coup, tu te tues, en fait. Tu te détruis, puisque tu es le résultat de toutes tes expériences.

  • Speaker #0

    Et toi En effet, c'est vrai. Moi aussi, je ferais des conseils à mon moi du passé, mais je ne changerais rien. Parce que ce ne serait plus moi du futur.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc, voilà. C'est dur. Alors, premier contact. Arrival. Ça raconte quoi Ça raconte quoi Alors, je vais lire le synopsis Wikipédia, parce que c'est vrai que je me suis rendu compte qu'on ne disait jamais... On parlait des films comme ça. Douze vaisseaux extraterrestres en forme de coq se positionnent à différents endroits du monde, provoquant la panique au sein de la population et l'inquiétude des gouvernements. Pour ce faire, l'Amérique, elle, appelle Louise Banks, qui est une experte en traduction, et possédant déjà une habilitation secrète défense, pour être amenée dans la base temporaire. Et en fait, l'idée, ça va être que deux scientifiques, Louise et Yann, je crois que c'est le nom que ça s'appelle, vont tenter d'entrer en contact avec les aliens et d'apprendre à se parler. Et en fait, autour de ça, aborde la question de la communication, aborde ce que sous-entend un mot, ce que sous-entend une phrase, la complexité de la communication, en fait, tout simplement. Et en même temps, il faut quand même aller assez vite parce que comme il y a 12 vaisseaux éparpillés sur la planète, par exemple, les Chinois et les Russes, ils ne font pas la même chose. Eux, il y a tout un climat extrêmement instable mondial, extrêmement instable. Donc, on ne peut pas se permettre de prendre toute notre vie pour réussir à discuter avec eux. Donc voilà, quelle est la question C'est que veulent ces étrangers venus d'ailleurs et comment faire pour leur demander Et je trouve que la thématique de base est facile.

  • Speaker #0

    Et oui. Le premier contact, c'est une pièce majeure du Space Opera en général. Dans tout le Space Opera, que ce soit Star Wars, Star Trek, Stargate, on se pose toujours la question de comment est-ce qu'ils arrivent à communiquer avec les autres. Stargate faisait cet effort au début d'avoir besoin du traducteur en la personne d'Anne Jackson pour parler aux autres espèces et décrypter le langage. Et ça, c'est un truc qui s'oublie assez rapidement dans le Space Opera. C'est normal, tout le monde parle anglais. Alors que non, si il y a un premier contact avec les extraterrestres, la première chose qu'on va essayer de savoir, c'est qui ils sont et qu'est-ce qu'ils veulent. Et ça, l'avait très bien fait Babylon 5 avec les Vorlons et les créatures des ombres, qui posaient la question, chacun, qui êtes-vous ou qu'est-ce que vous voulez Pour essayer de déterminer qui est, qu'est-ce que tu es, quoi. Est-ce que tu es quelqu'un qui est... basé sur le développement personnel et développé sur le développement des autres Ou est-ce que tu es quelqu'un qui a, fortiori, plutôt l'intention dans la conquête et la domination des autres Tout à fait. J'ai trouvé que ce film était assez intéressant sur ça, sur cette question. Quels sont les premiers mots qu'on essaye de faire deviner, comprendre à une race extraterrestre dont on ne connaît rien, qui est différente de nous, qui n'est pas humanoïde C'est des hectapodes, c'est des créatures à sept pieds. Donc, on peut se rattacher à rien pour communiquer.

  • Speaker #1

    Pour ceux qui nous écoutent, nous ne faisons pas des critiques. des films, c'est simplement du blabla sur ce qu'on a kiffé, ce qu'on a moins kiffé. En aucun cas, ça va parler de la véritable qualité intrinsèque de l'œuvre cinématographique, pour parler un peu de pèteux. Et du coup, on ne se prive pas de spoiler. Parce que moi, je vais... Surtout pour un film où, justement, la linéarité, on s'en branle un peu.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    On est obligé de parler de... On va sauter sur plusieurs aspects du film et tout. Donc, si vous n'avez pas vu le film, moi, je vous conseille... vivement d'aller voir ça a été mon premier 2009 déjà après prisonners mais je savais pas que c'était lui et ça m'avait vraiment marqué donc je vous invite à aller voir le film et sérieusement surtout si vous avez aimé d'une vous irez vous y trouverez pour moi le proto d'une il fait un peu tout c'est à l'impression que est ce qu'il fait ses tests en vue de dune ou est ce qu'il a proposé ça et on lui a dit on a dit c'est lui qu'il faut pour d'une ça c'est vraiment je me pose ma question ça il a une vidéo de Guillaume Cazard sur le sujet qui est très bonne parce qu'entre temps il a eu Premier Contact puis il a eu Blade Runner et puis il a fait les dunes donc il y a quand même eu Blade Runner donc voilà c'est hyper intéressant à voir c'est un peu une espèce de papier carbone vous pourriez dire ça comme ça de papier carbone de dune celui-là est Blade Runner 2049 voilà ça c'est pour ceux qui n'ont pas envie d'être spoilés alors déjà de base

  • Speaker #0

    c'est quoi ton rapport avec ce film moi j'ai été le voir au cinéma j'ai été le voir deux fois ça m'avait vraiment marqué moi c'est la vidéo de Dion Kazar qui m'a ouvert les yeux de ce film là que j'avais pas vu que j'avais pris pour un remake de Premier Contact avec Jodie Foster et du coup j'avais fait l'impasse dessus surtout que moi Denis Villeneuve sa réalisation assez minimaliste j'ai du mal ok C'est quelque chose d'hyperactif que je suis, a du mal à rester concentré sur des longs plans séquences comme le fait de Nuit Ville Neuve. Et la vidéo de Guillaume Cazard, de Sinistrement Objectif, m'a ouvert les yeux sur ce film-là. C'est pour ça que je voulais en parler. Il y a un vrai travail sur tout. Ce film, il a bossé sur la linguistique, il a bossé sur... sur tout un tas de choses, la sonorité, le son est quand même fou je l'ai écouté avec mon son 5.1 hier j'avais la chair de poule alors,

  • Speaker #1

    moi il y a eu ça donc déjà il y a le travail de la linguistique il y a deux choses il ne faut pas oublier qu'à la base le film est basé sur un roman court de science-fiction écrit par Ausha, comme tu as dit l'histoire de ta vie donc il ne faut pas oublier que les trois quarts des thèmes et des des réflexions abordées viennent probablement du bouquin. Je reprends un exemple avec Jurassic Park, si tu lis le bouquin de Michael Christen, toutes les théories scientifiques brièvement évoquées et philosophiques brièvement évoquées dans le film, on n'a pas le temps dans le film, donc c'est normal, mais du coup, vont être beaucoup plus développées dans le bouquin. Après, effectivement, c'est un film qui est complet. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas, il est complet. Pour moi, ça qui m'avait marqué, c'était... Je trouve qu'il tient vraiment de la fable. C'est une fable de science-fiction, c'est comme ça que je le vois. Après, je me rappelle plus comment ça se résolvait à la fin, de pourquoi les Heptapodes étaient venus leur filer un coup de main, et ils disaient Ouais, mais dans 3000 ans, on aura besoin de vous. Je me suis fait Ah, ok. Mais t'as un peu ce truc... Désolé. En fait, j'avais la fable en tête depuis le début, et puis après, quand ils disaient En fait, dans 3000 ans, on va avoir besoin de vous, donc on a besoin que vous alliez à ce niveau-là. Parce que si c'était juste l'histoire de gentils extraterrestres qui venaient apprendre à parler, à communiquer, ça faisait très fable. ça se libérait d'une forme de réalisme que l'histoire pourrait apporter, les conflits à part qu'on est juste en c'est tendu sur la terre mais ça se libère un peu de ça bref ça se pose pas la question donc je suis allé voir ce film et visuellement moi ça m'avait vraiment marqué ce côté le son était extrêmement léché l'image était léchée J'avais adoré Prisoners à l'époque. Il avait fait le film Prisoners, mais je ne savais pas que c'était lui. Ce que j'aimais aussi, c'était cette science-fiction qui ne s'embarrassait pas d'une forme de réalisme. Tu sais, les vaisseaux, c'est des gros galets.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Je trouve que ça, on va parler... Déjà, on va commencer avec les aliens. Ce que j'aime avec les septapodes, c'est que c'est une forme de vie incompréhensible. plus ou moins incompréhensible. C'est-à-dire qu'on anthropomorphise extrêmement fort les aliens parce que c'est juste un reflet de l'humanité, d'une forme de l'humanité, tu vois.

  • Speaker #0

    Dans la science-fiction, c'est une centralisation de notre caractère.

  • Speaker #1

    Voilà. Et là, les Heptapodes sont plutôt une... Je vais dire une opposition de notre caractère, un peu comme les Vulcains avec les humains. Les Vulcains sont pétrides logiques, les humains vivent intensément leurs émotions. Les Heptapodes, nous pensons le temps de manière linéaire, là où les Heptapodes le pensent comme un tout. Qui a... complètement, qui est constamment interconnecté auquel tu as tout le temps accès en fait et même accès c'est pas ça, c'est qu'il existe en permanence le passé et le présent sont et le passé, le présent, le futur sont tout le temps au même moment, on va dire ça comme ça et du coup c'est un peu l'inverse mais bon, ils restent quand même, ils ont des vaisseaux spatiaux ils ont des patounes pour marcher etc et ils savent parler ils savent communiquer D'ailleurs, ça, c'est un truc avec lequel j'avais des difficultés au niveau de l'écriture. Mais bon, déjà, t'as toute la théorie. Déjà, il y a une question fondamentale, et ça, on va en parler. Le film y répond, mais... C'est quoi le pilier angulaire de toute civilisation Est-ce que c'est la technologie comme l'assure Yann, ou est-ce que c'est le langage comme l'assure Louise Voilà. Pour moi, le film, clairement, on dit que c'est le langage, et je suis assez d'accord avec lui. Je ne sais pas si toi, tu as amusé à débriefer cette question-là.

  • Speaker #0

    Ça m'a fait penser à... Moi, je suis bilingue en portugais. Et ma façon de penser en portugais est complètement différente de ma façon de parler en français. Et ça m'a fait beaucoup rire que le film commence par un cours sur le portugais.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai. Sachant que c'est une langue romane assez ancienne. Et la façon de penser, des fois, en portugais, est intraduisible en français. Et ça dénote... un état d'esprit typiquement portugais comparé à ma culture française. Des fois, j'ai du mal à traduire certains concepts. Il y a le plus connu de tous qui est la saudade, le concept de la nostalgie en portugais qui est un seul mot, qui est d'une puissance terrible, d'une nostalgie qui te déchire les entrailles, qui te fait mourir à petit feu. Et en français, on va dire nostalgie. Mais le mot français nostalgie est galvaudé, quoi. Et j'ai trouvé ça très intéressant parce qu'effectivement, je vais vous donner une anecdote. Le premier mot que j'ai appris en portugais quand j'étais petit, c'est le mot gâteau. Simplement gâteau en français, ça veut dire un biscuit. Sauf qu'en portugais, gâteau, ça veut dire le chat. Et donc, le premier mot que j'ai su sortir, c'est Ausha. qui veut dire gâteau en portugais, le biscuit. Et ça te demande une réflexion. Quand je suis au Portugal, mon cerveau change, ma façon de penser change, ma façon d'entrevoir le temps change. C'est vraiment l'hypothèse du film qui est là.

  • Speaker #1

    Qui, pour moi, est totalement véritable, puisqu'à partir du moment où tu donnes des mots sur les choses, ça te permet de réfléchir dessus. Et c'est de cette manière de réfléchir que découle ta technologie.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc pour revenir sur la thématique qui était proposée par Yann au début, où il dit non, la technologie est la pierre angulaire de toute civilisation, pour moi ce n'est pas le cas. C'est la manière dont tu vas... Parce qu'elle découle de la manière dont tu réfléchis à la technologie, qui découle de la manière dont tu parles, en fait simplement, dont tu penses le monde. C'est-à-dire la manière dont tu vas apporter les mots sur les choses qui t'entourent et sur ce que tu vis. Donc voilà, déjà, moi, ce genre de truc, j'adore ce genre de débat, ce genre de réflexion, c'est le genre de choses qui me parlent profondément. Donc quand t'as un rival qui se pointe et que je suis là-dedans, je fais Ah putain, mais ouais, c'est trop bien, on est en 2016 à ce moment-là. Et moi, j'ai 26 ans, donc à ce moment-là, je me fais Ouais, quand même, c'est trop bien, c'est pas pour ça, je suis d'accord. Et c'est intéressant, surtout à une époque, d'avoir conscience de ça. Et surtout à une époque où aujourd'hui, depuis très longtemps déjà, mais c'est quand même démocratisé, on joue facilement avec les éléments de langage. On joue facilement avec le sens. Je ne parle même pas de fake news et tout, je parle juste d'un sans-abri. Avant, on disait un clochard. Puisqu'un sans-abri, puis c'est un sans-domicile fixe. puis c'est un SDF, et ça change la manière dont tu le perçois. Il y avait, à l'époque, il y avait les conférences gesticulées d'Antoine Lepage. que j'aimais beaucoup et qui parlait de comment les mots ont changé à l'époque les gros communistes anarchistes et tout en 68 ils parlaient des comment ils disaient les exploités oui pour les pauvres et maintenant on dit un défavorisé et en fait ça change tout parce qu'un exploité sous-entend un exploiteur un défavorisé il a pas de bol et si tu t'entraînes à dire défavorisé tu considères que naturellement tu ne penseras pas que il est lui le défavorisé découle d'un manque de chance d'une fatalité sur laquelle tu ne peux rien alors qu'un exploité découle d'une action volontaire.

  • Speaker #0

    D'un système.

  • Speaker #1

    Et donc d'un système sur lequel tu peux agir. Et donc ça, moi, ce genre de choses, j'adore. Pareil, il y a un truc, je vais un peu partir dans tous les sens, mais le film le permet de tout exister en même temps.

  • Speaker #0

    J'ai un déroulé, t'inquiète pas. Ah,

  • Speaker #1

    super. Pareil, il y a ce truc, je trouve que Denis Villeneuve arrive vraiment à filmer des humains, des êtres humains. même des Jeremy Renner au même moment tu le vois dans les Marvel où il est un super héros à ce moment là tu revois l'être humain qu'il est à la base tu vois ce que je veux dire Louise, l'actrice qui fait Louise Amy Adams qui va jouer Lois Lane dans Man of Steel pareil là où dans Man of Steel elle est star hollywoodienne euh redevient humaine à travers la caméra de Nivelle 9 et ça je trouve que c'est un vrai tour de force parce que c'est le plus important quand t'as dit ouais on est des humains c'est de ça que le film parle c'est autour de l'humanité et donc pas autour de figures de beauté qui vont capter l'attention, captiver la caméra tu vois ce que je veux dire ça c'est un truc qui m'avait vraiment marqué

  • Speaker #0

    Mais dans ce côté des humains, il y a aussi Forrest Whitaker qui a un rôle que j'ai eu plaisir à retrouver, il est toujours charismatique.

  • Speaker #1

    Tout à fait, et en plus moi ça fait partie des trucs que je kiffe parce qu'il y a un des tropes qui me saoule souvent, c'est ces connards de militaires qui comprennent rien à la science et à la vie et là t'as des militaires qui disent bon ok, nous on a une réalité militaire on a des questions à poser et t'as un gars qui est pas là pour foutre la merde mais qui est là pour son métier de diriger les situations et il doit essayer de comprendre etc etc et je trouvais ça ça fait du bien ça m'a rappelé en un sens justement O'Neill dans Stargate où le corps militaire c'est le corps militaire comme il est censé réagir de manière je vais dire neutre avec ses logiques à lui tu vois ce que je veux dire Et généralement, les militaires, dans des films scientifiques, c'est souvent des gros gueux, des gros bœufs, quoi. Tu vois ce que je veux dire

  • Speaker #0

    Ils sont là pour défendre les intérêts de la nation. Le côté militaire dans le film est exploité de façon plus ou moins intelligente. C'est-à-dire que les militaires, presque les scientifiques, pour savoir ce que veulent les extraterrestres avant les autres, quoi.

  • Speaker #1

    C'est ça. Mais ce qui est intéressant, c'est que du coup, tu as deux choses. Tu as les militaires, c'est-à-dire Forest Whitaker, les personnes... faisant intégralement partie du corps de l'armée qui, à ce moment-là, pour moi, Denis Villeneuve, te montre que ce sont des humains qui doivent gérer avec ce qu'ils ont. Et puis, tu as le corps militaire qui est représenté au niveau international avec les Chinois, les Russes, où ça peut péter, en fait. Tu vois ce que je veux dire C'est le danger. Mais ce n'est pas un retournement de situation. Un nombre de situations où, en fait, le militaire, c'est une espèce de connard complètement obtus qui ne comprend rien à la science. Tu sais, qui va dire des phrases du genre Je me moque de ce que c'est, ce qui m'intéresse. C'est savoir comment on peut buter cette chose et ce qu'elle est dangereuse, même si c'est ce qu'ils font. Mais ils ne le font pas comme ça, en fait. Tu vois ce que je veux dire Ils font quand même... Le fait qu'il y ait ce... Avec le personnage de Forest Whitaker, c'est dû, on travaille tous ensemble pour essayer de piger ce qui se passe, quoi.

  • Speaker #0

    Le film prend son temps. Il a des lenteurs là-dessus et il amène via les lenteurs et l'horizontalité des événements qu'il propose. te permet de développer ces arcs narratifs. Donc le côté militaire qui ne sont pas patients, à la différence de Louise qui est là pour apprendre une langue. Et donc ça va prendre un mois, deux mois, trois mois. Il y a le général Cheng côté chinois qui lui décide de parler avec les extraterrestres en jouant au jeu de go. Ce qui est d'une façon aussi, une approche différente d'amener un premier contact. Savoir... échanger, mais le film est lent. Et il casse les codes des films et bon, tu me diras, c'est un proto d'une, tu le disais quoi, mais il casse les codes du film hollywoodien intense avec son montage hyper accéléré. Tu prends le temps de savourer. tu prends le temps de comprendre ce qui se passe, comme les personnages.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est pas pour rien que Louise est presque dans tous les plans du film. On est vraiment du point de vue de Louise tout le temps, qui prend le temps de comprendre ce qui se passe, quoi.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord. Et en plus, il y a un petit truc là, je pose la pierre peut-être pour en parler un peu après, mais je trouve qu'il y a, de la part de Denis Villeneuve, un discours méta sur le cinéma. la fenêtre d'interaction avec les septapodes c'est un écran de cinéma je me demande même si les proportions c'est pas un 16 neuvième ou autre comme ça oui vous avez question aussi et le travail du son est pareil le moyen de faire passer cette notion du temps il ne le fait que de la seule manière que le cinéma qui est exclusive au cinéma c'est le découpage c'est le montage les choses apparaissent au même moment, tu vois ce que je veux dire Surtout vers la fin, où toute sa vie se mélange, il ne la met pas de manière linéaire, il la met de manière fragmentaire, et c'est simplement le découpage qui va unifier le tout. Et ça, je trouvais ça assez beau, c'est vraiment ce rapport qu'il a pu insuffler au récit, parce qu'au final, le cinéma, ça reste de la communication, c'est de la communication d'émotions. et du coup d'avoir utilisé le moindre aspect que le cinéma pouvait apporter le gros plan par rapport à l'opposition du théâtre par exemple au théâtre tu les vois de loin le cinéma te permet de voir en gros plan la moindre émotion d'un acteur comme tu dis le son 5.1 qui peut t'envelopper moi je me rappelle cette sensation de C'est pour ça que ça m'avait marqué cet été avec eux dans la pièce. Tellement le son t'enveloppe, tellement l'image t'enveloppe. Et donc voilà, il y a eu tout ce rapport-là en plus sur le cinéma que j'ai vraiment, vraiment kiffé.

  • Speaker #0

    Et puis là, tu as raison sur la photographie. Quand ils rentrent dans le vaisseau, ils sont en croix-cars. Et quand ils arrivent face à la baie vitrée des hectapodes, c'est du 16 neuvième, voire de l'I-Max. C'est vraiment une ouverture sur le monde que te propose Denis Villeneuve en disant élargissez vos horizons et vous allez comprendre mieux la temporalité des choses.

  • Speaker #1

    Et en plus, avec toute la réflexion derrière autour de l'écriture des Heptapodes et puis ouais, c'est un truc, quand je l'ai revu hier, j'ai fait putain, mais en fait, il y a tout un truc sur le cinéma. qui est conscient, moi j'aime bien ça en plus, quand tu sens que le gars il savait ce qu'il faisait, qu'il veut vraiment te faire passer un message, plutôt que les gars qui te font, ah non je sais pas ce que je voulais dire, le film a son sens, c'est à toi de le prouver, ok, travaille un peu aussi si tu veux, ce serait bien, mais non non il y avait ça qui m'avait marqué, alors il y a un truc par rapport à toute la réflexion, qui moi m'a un peu dérangé, c'est en gros, Toute la question, c'est comment ils communiquent et ils font une distinction entre l'écriture et le langage, les heptapodes. Et donc, il y a l'analyse du langage. Et ils expliquent qu'à force, ils arrivent à comprendre ce que le langage va signifier au point de pouvoir créer une espèce d'appli qui va... Tu sais, tu choisis tel mot, tel mot, tel mot, et ça fait un symbole que les heptapodes peuvent comprendre. Tu vois Et là, je trouve qu'il y a un peu de la faiblesse, parce que quand on te propose la richesse de la proposition du langage des Heptapodes qui est riche, en fait, après, quand tu vois les sous-titres, quand tu y parles, c'est un peu Golemon, quoi. Tu vois, Louis...

  • Speaker #0

    Avec les films.

  • Speaker #1

    Ouais, mais en fait, je suis d'accord. Et en fait, je ne pense pas qu'il y ait d'autres options possibles. Mais cette manière de sous-titrer le vocabulaire avec des phrases extrêmement rudimentaires, ce qui est parfaitement cohérent, tu essaies de parler, tu ne vas pas commencer à faire des grosses phrases avec quelqu'un alors que c'est difficile d'entrer en contact avec eux. Mais j'ai du mal à imaginer, quand tout ce qu'on propose sur leur écriture, j'ai du mal à imaginer qu'il y a moyen d'entrer dans ce genre de simplification extrême de... Arkady, fin, manger, tu vois. Et tu fais, ah, wow, ok, super. Tu vois, c'est ça, leur écriture, ça permet ça aussi. Alors que ça a l'air aussi complexe que tout le reste. Donc, en fait, les gars, est-ce qu'ils parlaient de manière... néandertalienne depuis le début ou pas, j'en sais rien. Mais du coup, moi, c'est un petit truc qui m'a gêné. Et encore, c'est tu rentres dans un appart qui a été refait, tout est impeccable et t'as juste dit, ah, vous avez mis blanc cru, je voulais du blanc cassé sur les murs, tu vois. Donc c'est juste du chipotage à mes yeux par rapport à la qualité du film.

  • Speaker #0

    Bon, et par rapport à d'autres op' de SF, tu le verrais comment par rapport à 2001 justement, qui traitait aussi de ce thème de... Alors,

  • Speaker #1

    je suis pas fan de 2001.

  • Speaker #0

    Pareil.

  • Speaker #1

    Je préfère 2010. Alors, c'est pour ça que je suis dit que ça, au début, j'ai dit, ouais, ça va ouvrir sur des nouvelles vidéos. C'est parce qu'en fait, moi, j'aime bien les trucs de premiers contacts. J'adore Sphère. Oui. J'adore, et on va se les faire, Sphère, Abyss. Abyss. Contact, tout court, premiers contacts. En termes de premier contact, ce que j'aime, c'est surtout là-dedans, c'est le travail que Denis Villeneuve a apporté pour l'étrangeté. Comme on retrouve dans Sphère, comme on retrouve dans Abyss, qu'on ne retrouve absolument pas, mais c'était normal, c'était but, dans Le jour où la Terre s'arrêta. Mais c'est... C'est cette étrangeté, et qu'on retrouvera dans Dune plus tard, c'est-à-dire que les vaisseaux n'ont pas forcément besoin d'être avec des gros réacteurs et de formes de vaisseaux spatiaux, que toi tu comprends, en forme de jets, tu vois.

  • Speaker #0

    Oui, ils sont vaporeux les vaisseaux, dans le premier contexte.

  • Speaker #1

    Et ils ont une forme de galets. C'est con, mais c'est tellement étrange, tu vois. Même s'il y a plein de choses sur lesquelles toi tu peux te rattacher, comme j'expliquais. le fait que les Heptapodes c'est un peu des gros poulpes ils ont un langage donc un peu comme nous mais la forme du vaisseau la forme de l'écriture la manière dont ils sont filmés où effectivement une fois de plus c'est un tout c'est pas juste on va vous montrer l'alien c'est l'alien existe dans son environnement son environnement est régi par certaines lois cinématographiques le son, le cadrage l'ambiance lumineuse hum C'était vraiment chouette. Et en fait, j'ai pas grand-chose à dire de plus, tu vois. C'est un film qui t'invite à la mélancolie.

  • Speaker #0

    Tu vois, je trouve que moi, j'avais fini ça, j'étais mélancolique. Une fois de plus, il n'y a que le cinéma qui peut t'apporter, entre guillemets, par le montage, en fait, simplement. Donc, il n'y a que le cinéma, ce petit jeu où on te perd, en fait, dans la temporalité. Et ouais, ouais, je trouve ça très, très fort. J'ai quand même du mal avec le choix que la fille a fait consciemment. Alors, je comprends que... connaissant sa fille et ayant vécu sa fille, elle décide de garder l'enfant en sachant toutes les épreuves qu'elle va traverser. Mais il y a quand même un autre gars qui était dans le lot et qui aurait peut-être pu être mis au courant au début, quoi. En gros, le mec, il lui a reproché d'avoir pris cette décision, et déjà de ne pas lui avoir tenu au courant. Et même si on peut dire, oui, mais elle lui demande si tu connaissais toute ta vie, je changerais quelque chose. Le mec, il dit, ouais, je sais pas, je pense que je m'exprimerais un petit peu plus. Mais c'est pas... Le gars, il pense pas à Je vais trouver l'amour de ma vie, être heureux, être père et voir mon enfant crever, quoi. En sachant qu'il va mourir. Donc j'ai un petit peu du mal avec ça. Mais c'est vrai que le twist, il est assez beau. Et pareil, même, le twist avec le général. Pour moi, là, il utilise vraiment toute la force du montage. Tu sais, quand elle lui parle, il dit Ouais, vous avez donné les derniers mots de ma femme. Et il lui murmure. Et comme elle lui murmure en parallèle, elle, elle peut... dire les derniers mots de sa femme alors qu'elle parle pas forcément chinois tu vois tout ça moi ça c'est un truc que j'avais trouvé vachement vachement beau vachement chouette quoi ça que j'aime bien c'est qu'elle voit pas le futur elle voit l'ensemble de son existence à aucun moment on te parle de l'avenir à force moi je sais les états pas d'afforcement elle et les centres elle est égocentrée autour d'elle donc c'est sa vie qu'elle va voir c'est pas une critique un an donc elle est centrée autour de sa personne donc c'est autour de cette toute sa vie qu'elle va voir elle va pas voir les 3 millions dans le futur l'humanité qui aura accompli des prouesses elle voit juste ce qui va lui arriver et tout existe en même temps et après elle commence à pouvoir et en fait elle c'est intéressant parce que c'est le personnage qui c'est un personnage qui à la base Qui est passif entre guillemets qui va devenir extrêmement proactive en termes de développement. Vous savez, au début, bon, elle est compétente, mais elle dépend un peu de ce que les militaires qui imposent le cadre d'action lui disent. Et à force, elle va commencer à prendre de plus en plus de contacts parce qu'elle commence à être à l'aise. Le premier mouvement de rébellion face au système, c'est quand même de retirer la sécurité. Parce qu'une fois de plus, c'est intéressant, c'est que les militaires ne sont pas là pour foutre la merde, les militaires sont là pour... accorder une sécurité, un cadre sécuritaire. Et donc, le cadre sécuritaire, c'est la chambre de décontamination, c'est la combi. Et en fait, après, tu la vois devenir de plus en plus proactive, et notamment, ça se voit aussi avec son pouvoir. Cette capacité, au début, qu'elle commence à subir et qu'elle n'arrive pas à comprendre, il y a un moment où elle va le comprendre jusqu'à l'exploiter, jusqu'à savoir l'exploiter, qui est cette espèce de résolution finale, en fait, où elle prend conscience de ce qui se passe, et du coup, avec la scène, avec... le général chinois. Tu vois Je trouve d'ailleurs qu'il est en un sens plus intéressant que ce que propose Denis Villeneuve avec Dune. Mais, faudrait du coup que je revoie Dune à l'aune de ce muséalage. Le problème qu'il y a, c'est que toi, t'as lu Dune. Voilà. En gros, de ce que je sais, qu'à chaque fois, les gens disent, c'est ouais, mais Dune, c'est tellement complexe, c'est tellement riche et machin. Forcément, le cinéma est obligé de faire des coupes. T'es obligé de ne pas parler de certaines choses. Et je me demande si Premier Contact n'est pas beaucoup plus efficace simplement parce que le propos initial est beaucoup pas aussi vaste que dans Dune. Et que du coup, ça laisse le temps au montage, au cinéma, à la photographie, au son, d'embellir ce propos initial. Tu vois ce que je veux dire Alors que dans Dune, c'est un peu plus compliqué. Il y a tellement de choses à mettre en place, tellement de personnages que tu n'as pas vraiment le temps de flex avec Zendaya dans le désert. C'est bon, OK, d'accord, mais... Tu vois ce que je veux dire Je me demande s'il n'y a pas un truc comme ça. Pour moi, Premier Contact est infiniment plus efficace que Dune. Et tu sens vraiment le... le pré-shot, le début de ce que va devenir Dune. Et je suis curieux du coup de revoir Blade Runner 2049, parce qu'avec ces deux-là, t'as vraiment Dune. Tu as une esthétique extraterrestre qui invite au rêve, qui invite comme Abyss en son temps l'avait fait, comme Sphere le fait, même s'il est beaucoup plus pragmatique. Donc cette étrangeté indéfinissable. Et Blade Runner, c'est comment tu gères une licence sur laquelle tout le monde te tient avec un shotgun sur la tente parce que t'as pas intérêt à briser le sacro-saint Blade Runner originel, film culte, tu vois. Donc je suis curieux de voir ça, quoi. Ben voilà.

  • Speaker #1

    Et bien voilà, c'est tout pour nous aujourd'hui. Et vous, qu'est-ce que vous feriez si vous connaissiez le futur Bonne question. Pensez-vous que le langage peut changer notre réalité Une autre bonne question à laquelle vous pouvez répondre en commentaire. Et quel est pour vous le vrai message du film On vous attend dans les commentaires. Vous pouvez me laisser une note audio. Je réponds. Voilà, n'oubliez pas de vous abonner, de liker, d'aimer la vidéo, de laisser un petit commentaire sur les forums podcast. Désolé pour la qualité de son de ma côté. J'y travaille. et puis à très bientôt Arkady ciao ciao gros bisous ciao

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Description

Émission présentée par Arcady Picardi et Cyril Mickaël


🎙️ Trek In Storia — Épisode spécial : The Arrival, ou quand le langage change le temps 🛸

Dans cet épisode de Trek In Storia, on plonge dans l’univers fascinant de The Arrival (ou Premier Contact), réalisé par Denis Villeneuve. À mi-chemin entre la science-fiction intimiste et la réflexion philosophique, le film explore la puissance du langage, le rapport au temps, et notre manière de communiquer avec l’inconnu.

📚 Que nous dit The Arrival sur l’humanité ? 🌌 Comment l'approche de Villeneuve bouleverse les codes classiques du genre ? 🧠 Et en quoi ce film résonne-t-il avec les thématiques de Star Trek et la SF humaniste ?

On analyse la structure du film, la symbolique du langage heptapode, les choix narratifs et émotionnels… et pourquoi ce film est bien plus qu’un simple "contact alien".

💬 Un épisode à écouter si vous aimez la science-fiction intelligente, les récits profonds et les réflexions sur le temps, le deuil, et le destin.

🖖 Abonne-toi à Trek In Storia pour plus de contenu où la pop culture rencontre la réflexion !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour tout le monde et bienvenue dans ce nouveau Trekking Storial, le podcast qui parle de science-fiction, de Star Trek et pas que. Salut Arkady

  • Speaker #1

    Salut Cyril, tu vas bien

  • Speaker #0

    Eh ben je vais très très bien, et toi,

  • Speaker #1

    quoi de neuf Eh ben ça se passe, ça se passe, il y a des bonnes choses, du coup c'est cool. Et je suis trop content du moment dont on va parler aujourd'hui, parce que ça va ouvrir une thématique de vidéo, et ça c'est bien.

  • Speaker #0

    Et oui, on est sur The Arrival, premier contact de Denis Villeneuve. sur une oeuvre de Ted Chiang. Grand classique. Hier, c'était la journée du premier contact pour tous les trekkies, au jour où on enregistre, le 5 avril.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc, c'était un peu fait exprès.

  • Speaker #1

    Oh putain, bien joué.

  • Speaker #0

    Et puis, on va parler du film Premier Contact, qui, en français, c'est Premier Contact, et en anglais, c'est The Arrival. Si tu pouvais voir ta vie entière, tu ferais les mêmes choix,

  • Speaker #1

    toi Putain, c'est toujours compliqué, parce que... Tu es le résultat de ta vie entière, donc du coup, c'est d'office, tu sais. C'est le diable que tu connais, et préférable à celui dont tu ignores tout. Tu vois, si tu changes un élément, ça va changer la personne que tu es. Ou, parce que je crois aussi pas mal au déterminisme, de la puissance du déterminisme sur le libre-arbitre, je pense que tu feras autre chose qui te ramènera dans la même situation, mais différemment. Mais donc voilà, je sais pas... Il y a des conseils que je donnerais à un moi du passé. Tu vois, il y a des conseils que je donnerais à un moi du passé, mais je ne sais pas. C'est chaud, en fait. C'est tellement chaud, parce que du coup, tu te tues, en fait. Tu te détruis, puisque tu es le résultat de toutes tes expériences.

  • Speaker #0

    Et toi En effet, c'est vrai. Moi aussi, je ferais des conseils à mon moi du passé, mais je ne changerais rien. Parce que ce ne serait plus moi du futur.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc, voilà. C'est dur. Alors, premier contact. Arrival. Ça raconte quoi Ça raconte quoi Alors, je vais lire le synopsis Wikipédia, parce que c'est vrai que je me suis rendu compte qu'on ne disait jamais... On parlait des films comme ça. Douze vaisseaux extraterrestres en forme de coq se positionnent à différents endroits du monde, provoquant la panique au sein de la population et l'inquiétude des gouvernements. Pour ce faire, l'Amérique, elle, appelle Louise Banks, qui est une experte en traduction, et possédant déjà une habilitation secrète défense, pour être amenée dans la base temporaire. Et en fait, l'idée, ça va être que deux scientifiques, Louise et Yann, je crois que c'est le nom que ça s'appelle, vont tenter d'entrer en contact avec les aliens et d'apprendre à se parler. Et en fait, autour de ça, aborde la question de la communication, aborde ce que sous-entend un mot, ce que sous-entend une phrase, la complexité de la communication, en fait, tout simplement. Et en même temps, il faut quand même aller assez vite parce que comme il y a 12 vaisseaux éparpillés sur la planète, par exemple, les Chinois et les Russes, ils ne font pas la même chose. Eux, il y a tout un climat extrêmement instable mondial, extrêmement instable. Donc, on ne peut pas se permettre de prendre toute notre vie pour réussir à discuter avec eux. Donc voilà, quelle est la question C'est que veulent ces étrangers venus d'ailleurs et comment faire pour leur demander Et je trouve que la thématique de base est facile.

  • Speaker #0

    Et oui. Le premier contact, c'est une pièce majeure du Space Opera en général. Dans tout le Space Opera, que ce soit Star Wars, Star Trek, Stargate, on se pose toujours la question de comment est-ce qu'ils arrivent à communiquer avec les autres. Stargate faisait cet effort au début d'avoir besoin du traducteur en la personne d'Anne Jackson pour parler aux autres espèces et décrypter le langage. Et ça, c'est un truc qui s'oublie assez rapidement dans le Space Opera. C'est normal, tout le monde parle anglais. Alors que non, si il y a un premier contact avec les extraterrestres, la première chose qu'on va essayer de savoir, c'est qui ils sont et qu'est-ce qu'ils veulent. Et ça, l'avait très bien fait Babylon 5 avec les Vorlons et les créatures des ombres, qui posaient la question, chacun, qui êtes-vous ou qu'est-ce que vous voulez Pour essayer de déterminer qui est, qu'est-ce que tu es, quoi. Est-ce que tu es quelqu'un qui est... basé sur le développement personnel et développé sur le développement des autres Ou est-ce que tu es quelqu'un qui a, fortiori, plutôt l'intention dans la conquête et la domination des autres Tout à fait. J'ai trouvé que ce film était assez intéressant sur ça, sur cette question. Quels sont les premiers mots qu'on essaye de faire deviner, comprendre à une race extraterrestre dont on ne connaît rien, qui est différente de nous, qui n'est pas humanoïde C'est des hectapodes, c'est des créatures à sept pieds. Donc, on peut se rattacher à rien pour communiquer.

  • Speaker #1

    Pour ceux qui nous écoutent, nous ne faisons pas des critiques. des films, c'est simplement du blabla sur ce qu'on a kiffé, ce qu'on a moins kiffé. En aucun cas, ça va parler de la véritable qualité intrinsèque de l'œuvre cinématographique, pour parler un peu de pèteux. Et du coup, on ne se prive pas de spoiler. Parce que moi, je vais... Surtout pour un film où, justement, la linéarité, on s'en branle un peu.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    On est obligé de parler de... On va sauter sur plusieurs aspects du film et tout. Donc, si vous n'avez pas vu le film, moi, je vous conseille... vivement d'aller voir ça a été mon premier 2009 déjà après prisonners mais je savais pas que c'était lui et ça m'avait vraiment marqué donc je vous invite à aller voir le film et sérieusement surtout si vous avez aimé d'une vous irez vous y trouverez pour moi le proto d'une il fait un peu tout c'est à l'impression que est ce qu'il fait ses tests en vue de dune ou est ce qu'il a proposé ça et on lui a dit on a dit c'est lui qu'il faut pour d'une ça c'est vraiment je me pose ma question ça il a une vidéo de Guillaume Cazard sur le sujet qui est très bonne parce qu'entre temps il a eu Premier Contact puis il a eu Blade Runner et puis il a fait les dunes donc il y a quand même eu Blade Runner donc voilà c'est hyper intéressant à voir c'est un peu une espèce de papier carbone vous pourriez dire ça comme ça de papier carbone de dune celui-là est Blade Runner 2049 voilà ça c'est pour ceux qui n'ont pas envie d'être spoilés alors déjà de base

  • Speaker #0

    c'est quoi ton rapport avec ce film moi j'ai été le voir au cinéma j'ai été le voir deux fois ça m'avait vraiment marqué moi c'est la vidéo de Dion Kazar qui m'a ouvert les yeux de ce film là que j'avais pas vu que j'avais pris pour un remake de Premier Contact avec Jodie Foster et du coup j'avais fait l'impasse dessus surtout que moi Denis Villeneuve sa réalisation assez minimaliste j'ai du mal ok C'est quelque chose d'hyperactif que je suis, a du mal à rester concentré sur des longs plans séquences comme le fait de Nuit Ville Neuve. Et la vidéo de Guillaume Cazard, de Sinistrement Objectif, m'a ouvert les yeux sur ce film-là. C'est pour ça que je voulais en parler. Il y a un vrai travail sur tout. Ce film, il a bossé sur la linguistique, il a bossé sur... sur tout un tas de choses, la sonorité, le son est quand même fou je l'ai écouté avec mon son 5.1 hier j'avais la chair de poule alors,

  • Speaker #1

    moi il y a eu ça donc déjà il y a le travail de la linguistique il y a deux choses il ne faut pas oublier qu'à la base le film est basé sur un roman court de science-fiction écrit par Ausha, comme tu as dit l'histoire de ta vie donc il ne faut pas oublier que les trois quarts des thèmes et des des réflexions abordées viennent probablement du bouquin. Je reprends un exemple avec Jurassic Park, si tu lis le bouquin de Michael Christen, toutes les théories scientifiques brièvement évoquées et philosophiques brièvement évoquées dans le film, on n'a pas le temps dans le film, donc c'est normal, mais du coup, vont être beaucoup plus développées dans le bouquin. Après, effectivement, c'est un film qui est complet. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas, il est complet. Pour moi, ça qui m'avait marqué, c'était... Je trouve qu'il tient vraiment de la fable. C'est une fable de science-fiction, c'est comme ça que je le vois. Après, je me rappelle plus comment ça se résolvait à la fin, de pourquoi les Heptapodes étaient venus leur filer un coup de main, et ils disaient Ouais, mais dans 3000 ans, on aura besoin de vous. Je me suis fait Ah, ok. Mais t'as un peu ce truc... Désolé. En fait, j'avais la fable en tête depuis le début, et puis après, quand ils disaient En fait, dans 3000 ans, on va avoir besoin de vous, donc on a besoin que vous alliez à ce niveau-là. Parce que si c'était juste l'histoire de gentils extraterrestres qui venaient apprendre à parler, à communiquer, ça faisait très fable. ça se libérait d'une forme de réalisme que l'histoire pourrait apporter, les conflits à part qu'on est juste en c'est tendu sur la terre mais ça se libère un peu de ça bref ça se pose pas la question donc je suis allé voir ce film et visuellement moi ça m'avait vraiment marqué ce côté le son était extrêmement léché l'image était léchée J'avais adoré Prisoners à l'époque. Il avait fait le film Prisoners, mais je ne savais pas que c'était lui. Ce que j'aimais aussi, c'était cette science-fiction qui ne s'embarrassait pas d'une forme de réalisme. Tu sais, les vaisseaux, c'est des gros galets.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Je trouve que ça, on va parler... Déjà, on va commencer avec les aliens. Ce que j'aime avec les septapodes, c'est que c'est une forme de vie incompréhensible. plus ou moins incompréhensible. C'est-à-dire qu'on anthropomorphise extrêmement fort les aliens parce que c'est juste un reflet de l'humanité, d'une forme de l'humanité, tu vois.

  • Speaker #0

    Dans la science-fiction, c'est une centralisation de notre caractère.

  • Speaker #1

    Voilà. Et là, les Heptapodes sont plutôt une... Je vais dire une opposition de notre caractère, un peu comme les Vulcains avec les humains. Les Vulcains sont pétrides logiques, les humains vivent intensément leurs émotions. Les Heptapodes, nous pensons le temps de manière linéaire, là où les Heptapodes le pensent comme un tout. Qui a... complètement, qui est constamment interconnecté auquel tu as tout le temps accès en fait et même accès c'est pas ça, c'est qu'il existe en permanence le passé et le présent sont et le passé, le présent, le futur sont tout le temps au même moment, on va dire ça comme ça et du coup c'est un peu l'inverse mais bon, ils restent quand même, ils ont des vaisseaux spatiaux ils ont des patounes pour marcher etc et ils savent parler ils savent communiquer D'ailleurs, ça, c'est un truc avec lequel j'avais des difficultés au niveau de l'écriture. Mais bon, déjà, t'as toute la théorie. Déjà, il y a une question fondamentale, et ça, on va en parler. Le film y répond, mais... C'est quoi le pilier angulaire de toute civilisation Est-ce que c'est la technologie comme l'assure Yann, ou est-ce que c'est le langage comme l'assure Louise Voilà. Pour moi, le film, clairement, on dit que c'est le langage, et je suis assez d'accord avec lui. Je ne sais pas si toi, tu as amusé à débriefer cette question-là.

  • Speaker #0

    Ça m'a fait penser à... Moi, je suis bilingue en portugais. Et ma façon de penser en portugais est complètement différente de ma façon de parler en français. Et ça m'a fait beaucoup rire que le film commence par un cours sur le portugais.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai. Sachant que c'est une langue romane assez ancienne. Et la façon de penser, des fois, en portugais, est intraduisible en français. Et ça dénote... un état d'esprit typiquement portugais comparé à ma culture française. Des fois, j'ai du mal à traduire certains concepts. Il y a le plus connu de tous qui est la saudade, le concept de la nostalgie en portugais qui est un seul mot, qui est d'une puissance terrible, d'une nostalgie qui te déchire les entrailles, qui te fait mourir à petit feu. Et en français, on va dire nostalgie. Mais le mot français nostalgie est galvaudé, quoi. Et j'ai trouvé ça très intéressant parce qu'effectivement, je vais vous donner une anecdote. Le premier mot que j'ai appris en portugais quand j'étais petit, c'est le mot gâteau. Simplement gâteau en français, ça veut dire un biscuit. Sauf qu'en portugais, gâteau, ça veut dire le chat. Et donc, le premier mot que j'ai su sortir, c'est Ausha. qui veut dire gâteau en portugais, le biscuit. Et ça te demande une réflexion. Quand je suis au Portugal, mon cerveau change, ma façon de penser change, ma façon d'entrevoir le temps change. C'est vraiment l'hypothèse du film qui est là.

  • Speaker #1

    Qui, pour moi, est totalement véritable, puisqu'à partir du moment où tu donnes des mots sur les choses, ça te permet de réfléchir dessus. Et c'est de cette manière de réfléchir que découle ta technologie.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc pour revenir sur la thématique qui était proposée par Yann au début, où il dit non, la technologie est la pierre angulaire de toute civilisation, pour moi ce n'est pas le cas. C'est la manière dont tu vas... Parce qu'elle découle de la manière dont tu réfléchis à la technologie, qui découle de la manière dont tu parles, en fait simplement, dont tu penses le monde. C'est-à-dire la manière dont tu vas apporter les mots sur les choses qui t'entourent et sur ce que tu vis. Donc voilà, déjà, moi, ce genre de truc, j'adore ce genre de débat, ce genre de réflexion, c'est le genre de choses qui me parlent profondément. Donc quand t'as un rival qui se pointe et que je suis là-dedans, je fais Ah putain, mais ouais, c'est trop bien, on est en 2016 à ce moment-là. Et moi, j'ai 26 ans, donc à ce moment-là, je me fais Ouais, quand même, c'est trop bien, c'est pas pour ça, je suis d'accord. Et c'est intéressant, surtout à une époque, d'avoir conscience de ça. Et surtout à une époque où aujourd'hui, depuis très longtemps déjà, mais c'est quand même démocratisé, on joue facilement avec les éléments de langage. On joue facilement avec le sens. Je ne parle même pas de fake news et tout, je parle juste d'un sans-abri. Avant, on disait un clochard. Puisqu'un sans-abri, puis c'est un sans-domicile fixe. puis c'est un SDF, et ça change la manière dont tu le perçois. Il y avait, à l'époque, il y avait les conférences gesticulées d'Antoine Lepage. que j'aimais beaucoup et qui parlait de comment les mots ont changé à l'époque les gros communistes anarchistes et tout en 68 ils parlaient des comment ils disaient les exploités oui pour les pauvres et maintenant on dit un défavorisé et en fait ça change tout parce qu'un exploité sous-entend un exploiteur un défavorisé il a pas de bol et si tu t'entraînes à dire défavorisé tu considères que naturellement tu ne penseras pas que il est lui le défavorisé découle d'un manque de chance d'une fatalité sur laquelle tu ne peux rien alors qu'un exploité découle d'une action volontaire.

  • Speaker #0

    D'un système.

  • Speaker #1

    Et donc d'un système sur lequel tu peux agir. Et donc ça, moi, ce genre de choses, j'adore. Pareil, il y a un truc, je vais un peu partir dans tous les sens, mais le film le permet de tout exister en même temps.

  • Speaker #0

    J'ai un déroulé, t'inquiète pas. Ah,

  • Speaker #1

    super. Pareil, il y a ce truc, je trouve que Denis Villeneuve arrive vraiment à filmer des humains, des êtres humains. même des Jeremy Renner au même moment tu le vois dans les Marvel où il est un super héros à ce moment là tu revois l'être humain qu'il est à la base tu vois ce que je veux dire Louise, l'actrice qui fait Louise Amy Adams qui va jouer Lois Lane dans Man of Steel pareil là où dans Man of Steel elle est star hollywoodienne euh redevient humaine à travers la caméra de Nivelle 9 et ça je trouve que c'est un vrai tour de force parce que c'est le plus important quand t'as dit ouais on est des humains c'est de ça que le film parle c'est autour de l'humanité et donc pas autour de figures de beauté qui vont capter l'attention, captiver la caméra tu vois ce que je veux dire ça c'est un truc qui m'avait vraiment marqué

  • Speaker #0

    Mais dans ce côté des humains, il y a aussi Forrest Whitaker qui a un rôle que j'ai eu plaisir à retrouver, il est toujours charismatique.

  • Speaker #1

    Tout à fait, et en plus moi ça fait partie des trucs que je kiffe parce qu'il y a un des tropes qui me saoule souvent, c'est ces connards de militaires qui comprennent rien à la science et à la vie et là t'as des militaires qui disent bon ok, nous on a une réalité militaire on a des questions à poser et t'as un gars qui est pas là pour foutre la merde mais qui est là pour son métier de diriger les situations et il doit essayer de comprendre etc etc et je trouvais ça ça fait du bien ça m'a rappelé en un sens justement O'Neill dans Stargate où le corps militaire c'est le corps militaire comme il est censé réagir de manière je vais dire neutre avec ses logiques à lui tu vois ce que je veux dire Et généralement, les militaires, dans des films scientifiques, c'est souvent des gros gueux, des gros bœufs, quoi. Tu vois ce que je veux dire

  • Speaker #0

    Ils sont là pour défendre les intérêts de la nation. Le côté militaire dans le film est exploité de façon plus ou moins intelligente. C'est-à-dire que les militaires, presque les scientifiques, pour savoir ce que veulent les extraterrestres avant les autres, quoi.

  • Speaker #1

    C'est ça. Mais ce qui est intéressant, c'est que du coup, tu as deux choses. Tu as les militaires, c'est-à-dire Forest Whitaker, les personnes... faisant intégralement partie du corps de l'armée qui, à ce moment-là, pour moi, Denis Villeneuve, te montre que ce sont des humains qui doivent gérer avec ce qu'ils ont. Et puis, tu as le corps militaire qui est représenté au niveau international avec les Chinois, les Russes, où ça peut péter, en fait. Tu vois ce que je veux dire C'est le danger. Mais ce n'est pas un retournement de situation. Un nombre de situations où, en fait, le militaire, c'est une espèce de connard complètement obtus qui ne comprend rien à la science. Tu sais, qui va dire des phrases du genre Je me moque de ce que c'est, ce qui m'intéresse. C'est savoir comment on peut buter cette chose et ce qu'elle est dangereuse, même si c'est ce qu'ils font. Mais ils ne le font pas comme ça, en fait. Tu vois ce que je veux dire Ils font quand même... Le fait qu'il y ait ce... Avec le personnage de Forest Whitaker, c'est dû, on travaille tous ensemble pour essayer de piger ce qui se passe, quoi.

  • Speaker #0

    Le film prend son temps. Il a des lenteurs là-dessus et il amène via les lenteurs et l'horizontalité des événements qu'il propose. te permet de développer ces arcs narratifs. Donc le côté militaire qui ne sont pas patients, à la différence de Louise qui est là pour apprendre une langue. Et donc ça va prendre un mois, deux mois, trois mois. Il y a le général Cheng côté chinois qui lui décide de parler avec les extraterrestres en jouant au jeu de go. Ce qui est d'une façon aussi, une approche différente d'amener un premier contact. Savoir... échanger, mais le film est lent. Et il casse les codes des films et bon, tu me diras, c'est un proto d'une, tu le disais quoi, mais il casse les codes du film hollywoodien intense avec son montage hyper accéléré. Tu prends le temps de savourer. tu prends le temps de comprendre ce qui se passe, comme les personnages.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est pas pour rien que Louise est presque dans tous les plans du film. On est vraiment du point de vue de Louise tout le temps, qui prend le temps de comprendre ce qui se passe, quoi.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord. Et en plus, il y a un petit truc là, je pose la pierre peut-être pour en parler un peu après, mais je trouve qu'il y a, de la part de Denis Villeneuve, un discours méta sur le cinéma. la fenêtre d'interaction avec les septapodes c'est un écran de cinéma je me demande même si les proportions c'est pas un 16 neuvième ou autre comme ça oui vous avez question aussi et le travail du son est pareil le moyen de faire passer cette notion du temps il ne le fait que de la seule manière que le cinéma qui est exclusive au cinéma c'est le découpage c'est le montage les choses apparaissent au même moment, tu vois ce que je veux dire Surtout vers la fin, où toute sa vie se mélange, il ne la met pas de manière linéaire, il la met de manière fragmentaire, et c'est simplement le découpage qui va unifier le tout. Et ça, je trouvais ça assez beau, c'est vraiment ce rapport qu'il a pu insuffler au récit, parce qu'au final, le cinéma, ça reste de la communication, c'est de la communication d'émotions. et du coup d'avoir utilisé le moindre aspect que le cinéma pouvait apporter le gros plan par rapport à l'opposition du théâtre par exemple au théâtre tu les vois de loin le cinéma te permet de voir en gros plan la moindre émotion d'un acteur comme tu dis le son 5.1 qui peut t'envelopper moi je me rappelle cette sensation de C'est pour ça que ça m'avait marqué cet été avec eux dans la pièce. Tellement le son t'enveloppe, tellement l'image t'enveloppe. Et donc voilà, il y a eu tout ce rapport-là en plus sur le cinéma que j'ai vraiment, vraiment kiffé.

  • Speaker #0

    Et puis là, tu as raison sur la photographie. Quand ils rentrent dans le vaisseau, ils sont en croix-cars. Et quand ils arrivent face à la baie vitrée des hectapodes, c'est du 16 neuvième, voire de l'I-Max. C'est vraiment une ouverture sur le monde que te propose Denis Villeneuve en disant élargissez vos horizons et vous allez comprendre mieux la temporalité des choses.

  • Speaker #1

    Et en plus, avec toute la réflexion derrière autour de l'écriture des Heptapodes et puis ouais, c'est un truc, quand je l'ai revu hier, j'ai fait putain, mais en fait, il y a tout un truc sur le cinéma. qui est conscient, moi j'aime bien ça en plus, quand tu sens que le gars il savait ce qu'il faisait, qu'il veut vraiment te faire passer un message, plutôt que les gars qui te font, ah non je sais pas ce que je voulais dire, le film a son sens, c'est à toi de le prouver, ok, travaille un peu aussi si tu veux, ce serait bien, mais non non il y avait ça qui m'avait marqué, alors il y a un truc par rapport à toute la réflexion, qui moi m'a un peu dérangé, c'est en gros, Toute la question, c'est comment ils communiquent et ils font une distinction entre l'écriture et le langage, les heptapodes. Et donc, il y a l'analyse du langage. Et ils expliquent qu'à force, ils arrivent à comprendre ce que le langage va signifier au point de pouvoir créer une espèce d'appli qui va... Tu sais, tu choisis tel mot, tel mot, tel mot, et ça fait un symbole que les heptapodes peuvent comprendre. Tu vois Et là, je trouve qu'il y a un peu de la faiblesse, parce que quand on te propose la richesse de la proposition du langage des Heptapodes qui est riche, en fait, après, quand tu vois les sous-titres, quand tu y parles, c'est un peu Golemon, quoi. Tu vois, Louis...

  • Speaker #0

    Avec les films.

  • Speaker #1

    Ouais, mais en fait, je suis d'accord. Et en fait, je ne pense pas qu'il y ait d'autres options possibles. Mais cette manière de sous-titrer le vocabulaire avec des phrases extrêmement rudimentaires, ce qui est parfaitement cohérent, tu essaies de parler, tu ne vas pas commencer à faire des grosses phrases avec quelqu'un alors que c'est difficile d'entrer en contact avec eux. Mais j'ai du mal à imaginer, quand tout ce qu'on propose sur leur écriture, j'ai du mal à imaginer qu'il y a moyen d'entrer dans ce genre de simplification extrême de... Arkady, fin, manger, tu vois. Et tu fais, ah, wow, ok, super. Tu vois, c'est ça, leur écriture, ça permet ça aussi. Alors que ça a l'air aussi complexe que tout le reste. Donc, en fait, les gars, est-ce qu'ils parlaient de manière... néandertalienne depuis le début ou pas, j'en sais rien. Mais du coup, moi, c'est un petit truc qui m'a gêné. Et encore, c'est tu rentres dans un appart qui a été refait, tout est impeccable et t'as juste dit, ah, vous avez mis blanc cru, je voulais du blanc cassé sur les murs, tu vois. Donc c'est juste du chipotage à mes yeux par rapport à la qualité du film.

  • Speaker #0

    Bon, et par rapport à d'autres op' de SF, tu le verrais comment par rapport à 2001 justement, qui traitait aussi de ce thème de... Alors,

  • Speaker #1

    je suis pas fan de 2001.

  • Speaker #0

    Pareil.

  • Speaker #1

    Je préfère 2010. Alors, c'est pour ça que je suis dit que ça, au début, j'ai dit, ouais, ça va ouvrir sur des nouvelles vidéos. C'est parce qu'en fait, moi, j'aime bien les trucs de premiers contacts. J'adore Sphère. Oui. J'adore, et on va se les faire, Sphère, Abyss. Abyss. Contact, tout court, premiers contacts. En termes de premier contact, ce que j'aime, c'est surtout là-dedans, c'est le travail que Denis Villeneuve a apporté pour l'étrangeté. Comme on retrouve dans Sphère, comme on retrouve dans Abyss, qu'on ne retrouve absolument pas, mais c'était normal, c'était but, dans Le jour où la Terre s'arrêta. Mais c'est... C'est cette étrangeté, et qu'on retrouvera dans Dune plus tard, c'est-à-dire que les vaisseaux n'ont pas forcément besoin d'être avec des gros réacteurs et de formes de vaisseaux spatiaux, que toi tu comprends, en forme de jets, tu vois.

  • Speaker #0

    Oui, ils sont vaporeux les vaisseaux, dans le premier contexte.

  • Speaker #1

    Et ils ont une forme de galets. C'est con, mais c'est tellement étrange, tu vois. Même s'il y a plein de choses sur lesquelles toi tu peux te rattacher, comme j'expliquais. le fait que les Heptapodes c'est un peu des gros poulpes ils ont un langage donc un peu comme nous mais la forme du vaisseau la forme de l'écriture la manière dont ils sont filmés où effectivement une fois de plus c'est un tout c'est pas juste on va vous montrer l'alien c'est l'alien existe dans son environnement son environnement est régi par certaines lois cinématographiques le son, le cadrage l'ambiance lumineuse hum C'était vraiment chouette. Et en fait, j'ai pas grand-chose à dire de plus, tu vois. C'est un film qui t'invite à la mélancolie.

  • Speaker #0

    Tu vois, je trouve que moi, j'avais fini ça, j'étais mélancolique. Une fois de plus, il n'y a que le cinéma qui peut t'apporter, entre guillemets, par le montage, en fait, simplement. Donc, il n'y a que le cinéma, ce petit jeu où on te perd, en fait, dans la temporalité. Et ouais, ouais, je trouve ça très, très fort. J'ai quand même du mal avec le choix que la fille a fait consciemment. Alors, je comprends que... connaissant sa fille et ayant vécu sa fille, elle décide de garder l'enfant en sachant toutes les épreuves qu'elle va traverser. Mais il y a quand même un autre gars qui était dans le lot et qui aurait peut-être pu être mis au courant au début, quoi. En gros, le mec, il lui a reproché d'avoir pris cette décision, et déjà de ne pas lui avoir tenu au courant. Et même si on peut dire, oui, mais elle lui demande si tu connaissais toute ta vie, je changerais quelque chose. Le mec, il dit, ouais, je sais pas, je pense que je m'exprimerais un petit peu plus. Mais c'est pas... Le gars, il pense pas à Je vais trouver l'amour de ma vie, être heureux, être père et voir mon enfant crever, quoi. En sachant qu'il va mourir. Donc j'ai un petit peu du mal avec ça. Mais c'est vrai que le twist, il est assez beau. Et pareil, même, le twist avec le général. Pour moi, là, il utilise vraiment toute la force du montage. Tu sais, quand elle lui parle, il dit Ouais, vous avez donné les derniers mots de ma femme. Et il lui murmure. Et comme elle lui murmure en parallèle, elle, elle peut... dire les derniers mots de sa femme alors qu'elle parle pas forcément chinois tu vois tout ça moi ça c'est un truc que j'avais trouvé vachement vachement beau vachement chouette quoi ça que j'aime bien c'est qu'elle voit pas le futur elle voit l'ensemble de son existence à aucun moment on te parle de l'avenir à force moi je sais les états pas d'afforcement elle et les centres elle est égocentrée autour d'elle donc c'est sa vie qu'elle va voir c'est pas une critique un an donc elle est centrée autour de sa personne donc c'est autour de cette toute sa vie qu'elle va voir elle va pas voir les 3 millions dans le futur l'humanité qui aura accompli des prouesses elle voit juste ce qui va lui arriver et tout existe en même temps et après elle commence à pouvoir et en fait elle c'est intéressant parce que c'est le personnage qui c'est un personnage qui à la base Qui est passif entre guillemets qui va devenir extrêmement proactive en termes de développement. Vous savez, au début, bon, elle est compétente, mais elle dépend un peu de ce que les militaires qui imposent le cadre d'action lui disent. Et à force, elle va commencer à prendre de plus en plus de contacts parce qu'elle commence à être à l'aise. Le premier mouvement de rébellion face au système, c'est quand même de retirer la sécurité. Parce qu'une fois de plus, c'est intéressant, c'est que les militaires ne sont pas là pour foutre la merde, les militaires sont là pour... accorder une sécurité, un cadre sécuritaire. Et donc, le cadre sécuritaire, c'est la chambre de décontamination, c'est la combi. Et en fait, après, tu la vois devenir de plus en plus proactive, et notamment, ça se voit aussi avec son pouvoir. Cette capacité, au début, qu'elle commence à subir et qu'elle n'arrive pas à comprendre, il y a un moment où elle va le comprendre jusqu'à l'exploiter, jusqu'à savoir l'exploiter, qui est cette espèce de résolution finale, en fait, où elle prend conscience de ce qui se passe, et du coup, avec la scène, avec... le général chinois. Tu vois Je trouve d'ailleurs qu'il est en un sens plus intéressant que ce que propose Denis Villeneuve avec Dune. Mais, faudrait du coup que je revoie Dune à l'aune de ce muséalage. Le problème qu'il y a, c'est que toi, t'as lu Dune. Voilà. En gros, de ce que je sais, qu'à chaque fois, les gens disent, c'est ouais, mais Dune, c'est tellement complexe, c'est tellement riche et machin. Forcément, le cinéma est obligé de faire des coupes. T'es obligé de ne pas parler de certaines choses. Et je me demande si Premier Contact n'est pas beaucoup plus efficace simplement parce que le propos initial est beaucoup pas aussi vaste que dans Dune. Et que du coup, ça laisse le temps au montage, au cinéma, à la photographie, au son, d'embellir ce propos initial. Tu vois ce que je veux dire Alors que dans Dune, c'est un peu plus compliqué. Il y a tellement de choses à mettre en place, tellement de personnages que tu n'as pas vraiment le temps de flex avec Zendaya dans le désert. C'est bon, OK, d'accord, mais... Tu vois ce que je veux dire Je me demande s'il n'y a pas un truc comme ça. Pour moi, Premier Contact est infiniment plus efficace que Dune. Et tu sens vraiment le... le pré-shot, le début de ce que va devenir Dune. Et je suis curieux du coup de revoir Blade Runner 2049, parce qu'avec ces deux-là, t'as vraiment Dune. Tu as une esthétique extraterrestre qui invite au rêve, qui invite comme Abyss en son temps l'avait fait, comme Sphere le fait, même s'il est beaucoup plus pragmatique. Donc cette étrangeté indéfinissable. Et Blade Runner, c'est comment tu gères une licence sur laquelle tout le monde te tient avec un shotgun sur la tente parce que t'as pas intérêt à briser le sacro-saint Blade Runner originel, film culte, tu vois. Donc je suis curieux de voir ça, quoi. Ben voilà.

  • Speaker #1

    Et bien voilà, c'est tout pour nous aujourd'hui. Et vous, qu'est-ce que vous feriez si vous connaissiez le futur Bonne question. Pensez-vous que le langage peut changer notre réalité Une autre bonne question à laquelle vous pouvez répondre en commentaire. Et quel est pour vous le vrai message du film On vous attend dans les commentaires. Vous pouvez me laisser une note audio. Je réponds. Voilà, n'oubliez pas de vous abonner, de liker, d'aimer la vidéo, de laisser un petit commentaire sur les forums podcast. Désolé pour la qualité de son de ma côté. J'y travaille. et puis à très bientôt Arkady ciao ciao gros bisous ciao

Description

Émission présentée par Arcady Picardi et Cyril Mickaël


🎙️ Trek In Storia — Épisode spécial : The Arrival, ou quand le langage change le temps 🛸

Dans cet épisode de Trek In Storia, on plonge dans l’univers fascinant de The Arrival (ou Premier Contact), réalisé par Denis Villeneuve. À mi-chemin entre la science-fiction intimiste et la réflexion philosophique, le film explore la puissance du langage, le rapport au temps, et notre manière de communiquer avec l’inconnu.

📚 Que nous dit The Arrival sur l’humanité ? 🌌 Comment l'approche de Villeneuve bouleverse les codes classiques du genre ? 🧠 Et en quoi ce film résonne-t-il avec les thématiques de Star Trek et la SF humaniste ?

On analyse la structure du film, la symbolique du langage heptapode, les choix narratifs et émotionnels… et pourquoi ce film est bien plus qu’un simple "contact alien".

💬 Un épisode à écouter si vous aimez la science-fiction intelligente, les récits profonds et les réflexions sur le temps, le deuil, et le destin.

🖖 Abonne-toi à Trek In Storia pour plus de contenu où la pop culture rencontre la réflexion !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour tout le monde et bienvenue dans ce nouveau Trekking Storial, le podcast qui parle de science-fiction, de Star Trek et pas que. Salut Arkady

  • Speaker #1

    Salut Cyril, tu vas bien

  • Speaker #0

    Eh ben je vais très très bien, et toi,

  • Speaker #1

    quoi de neuf Eh ben ça se passe, ça se passe, il y a des bonnes choses, du coup c'est cool. Et je suis trop content du moment dont on va parler aujourd'hui, parce que ça va ouvrir une thématique de vidéo, et ça c'est bien.

  • Speaker #0

    Et oui, on est sur The Arrival, premier contact de Denis Villeneuve. sur une oeuvre de Ted Chiang. Grand classique. Hier, c'était la journée du premier contact pour tous les trekkies, au jour où on enregistre, le 5 avril.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc, c'était un peu fait exprès.

  • Speaker #1

    Oh putain, bien joué.

  • Speaker #0

    Et puis, on va parler du film Premier Contact, qui, en français, c'est Premier Contact, et en anglais, c'est The Arrival. Si tu pouvais voir ta vie entière, tu ferais les mêmes choix,

  • Speaker #1

    toi Putain, c'est toujours compliqué, parce que... Tu es le résultat de ta vie entière, donc du coup, c'est d'office, tu sais. C'est le diable que tu connais, et préférable à celui dont tu ignores tout. Tu vois, si tu changes un élément, ça va changer la personne que tu es. Ou, parce que je crois aussi pas mal au déterminisme, de la puissance du déterminisme sur le libre-arbitre, je pense que tu feras autre chose qui te ramènera dans la même situation, mais différemment. Mais donc voilà, je sais pas... Il y a des conseils que je donnerais à un moi du passé. Tu vois, il y a des conseils que je donnerais à un moi du passé, mais je ne sais pas. C'est chaud, en fait. C'est tellement chaud, parce que du coup, tu te tues, en fait. Tu te détruis, puisque tu es le résultat de toutes tes expériences.

  • Speaker #0

    Et toi En effet, c'est vrai. Moi aussi, je ferais des conseils à mon moi du passé, mais je ne changerais rien. Parce que ce ne serait plus moi du futur.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc, voilà. C'est dur. Alors, premier contact. Arrival. Ça raconte quoi Ça raconte quoi Alors, je vais lire le synopsis Wikipédia, parce que c'est vrai que je me suis rendu compte qu'on ne disait jamais... On parlait des films comme ça. Douze vaisseaux extraterrestres en forme de coq se positionnent à différents endroits du monde, provoquant la panique au sein de la population et l'inquiétude des gouvernements. Pour ce faire, l'Amérique, elle, appelle Louise Banks, qui est une experte en traduction, et possédant déjà une habilitation secrète défense, pour être amenée dans la base temporaire. Et en fait, l'idée, ça va être que deux scientifiques, Louise et Yann, je crois que c'est le nom que ça s'appelle, vont tenter d'entrer en contact avec les aliens et d'apprendre à se parler. Et en fait, autour de ça, aborde la question de la communication, aborde ce que sous-entend un mot, ce que sous-entend une phrase, la complexité de la communication, en fait, tout simplement. Et en même temps, il faut quand même aller assez vite parce que comme il y a 12 vaisseaux éparpillés sur la planète, par exemple, les Chinois et les Russes, ils ne font pas la même chose. Eux, il y a tout un climat extrêmement instable mondial, extrêmement instable. Donc, on ne peut pas se permettre de prendre toute notre vie pour réussir à discuter avec eux. Donc voilà, quelle est la question C'est que veulent ces étrangers venus d'ailleurs et comment faire pour leur demander Et je trouve que la thématique de base est facile.

  • Speaker #0

    Et oui. Le premier contact, c'est une pièce majeure du Space Opera en général. Dans tout le Space Opera, que ce soit Star Wars, Star Trek, Stargate, on se pose toujours la question de comment est-ce qu'ils arrivent à communiquer avec les autres. Stargate faisait cet effort au début d'avoir besoin du traducteur en la personne d'Anne Jackson pour parler aux autres espèces et décrypter le langage. Et ça, c'est un truc qui s'oublie assez rapidement dans le Space Opera. C'est normal, tout le monde parle anglais. Alors que non, si il y a un premier contact avec les extraterrestres, la première chose qu'on va essayer de savoir, c'est qui ils sont et qu'est-ce qu'ils veulent. Et ça, l'avait très bien fait Babylon 5 avec les Vorlons et les créatures des ombres, qui posaient la question, chacun, qui êtes-vous ou qu'est-ce que vous voulez Pour essayer de déterminer qui est, qu'est-ce que tu es, quoi. Est-ce que tu es quelqu'un qui est... basé sur le développement personnel et développé sur le développement des autres Ou est-ce que tu es quelqu'un qui a, fortiori, plutôt l'intention dans la conquête et la domination des autres Tout à fait. J'ai trouvé que ce film était assez intéressant sur ça, sur cette question. Quels sont les premiers mots qu'on essaye de faire deviner, comprendre à une race extraterrestre dont on ne connaît rien, qui est différente de nous, qui n'est pas humanoïde C'est des hectapodes, c'est des créatures à sept pieds. Donc, on peut se rattacher à rien pour communiquer.

  • Speaker #1

    Pour ceux qui nous écoutent, nous ne faisons pas des critiques. des films, c'est simplement du blabla sur ce qu'on a kiffé, ce qu'on a moins kiffé. En aucun cas, ça va parler de la véritable qualité intrinsèque de l'œuvre cinématographique, pour parler un peu de pèteux. Et du coup, on ne se prive pas de spoiler. Parce que moi, je vais... Surtout pour un film où, justement, la linéarité, on s'en branle un peu.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    On est obligé de parler de... On va sauter sur plusieurs aspects du film et tout. Donc, si vous n'avez pas vu le film, moi, je vous conseille... vivement d'aller voir ça a été mon premier 2009 déjà après prisonners mais je savais pas que c'était lui et ça m'avait vraiment marqué donc je vous invite à aller voir le film et sérieusement surtout si vous avez aimé d'une vous irez vous y trouverez pour moi le proto d'une il fait un peu tout c'est à l'impression que est ce qu'il fait ses tests en vue de dune ou est ce qu'il a proposé ça et on lui a dit on a dit c'est lui qu'il faut pour d'une ça c'est vraiment je me pose ma question ça il a une vidéo de Guillaume Cazard sur le sujet qui est très bonne parce qu'entre temps il a eu Premier Contact puis il a eu Blade Runner et puis il a fait les dunes donc il y a quand même eu Blade Runner donc voilà c'est hyper intéressant à voir c'est un peu une espèce de papier carbone vous pourriez dire ça comme ça de papier carbone de dune celui-là est Blade Runner 2049 voilà ça c'est pour ceux qui n'ont pas envie d'être spoilés alors déjà de base

  • Speaker #0

    c'est quoi ton rapport avec ce film moi j'ai été le voir au cinéma j'ai été le voir deux fois ça m'avait vraiment marqué moi c'est la vidéo de Dion Kazar qui m'a ouvert les yeux de ce film là que j'avais pas vu que j'avais pris pour un remake de Premier Contact avec Jodie Foster et du coup j'avais fait l'impasse dessus surtout que moi Denis Villeneuve sa réalisation assez minimaliste j'ai du mal ok C'est quelque chose d'hyperactif que je suis, a du mal à rester concentré sur des longs plans séquences comme le fait de Nuit Ville Neuve. Et la vidéo de Guillaume Cazard, de Sinistrement Objectif, m'a ouvert les yeux sur ce film-là. C'est pour ça que je voulais en parler. Il y a un vrai travail sur tout. Ce film, il a bossé sur la linguistique, il a bossé sur... sur tout un tas de choses, la sonorité, le son est quand même fou je l'ai écouté avec mon son 5.1 hier j'avais la chair de poule alors,

  • Speaker #1

    moi il y a eu ça donc déjà il y a le travail de la linguistique il y a deux choses il ne faut pas oublier qu'à la base le film est basé sur un roman court de science-fiction écrit par Ausha, comme tu as dit l'histoire de ta vie donc il ne faut pas oublier que les trois quarts des thèmes et des des réflexions abordées viennent probablement du bouquin. Je reprends un exemple avec Jurassic Park, si tu lis le bouquin de Michael Christen, toutes les théories scientifiques brièvement évoquées et philosophiques brièvement évoquées dans le film, on n'a pas le temps dans le film, donc c'est normal, mais du coup, vont être beaucoup plus développées dans le bouquin. Après, effectivement, c'est un film qui est complet. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas, il est complet. Pour moi, ça qui m'avait marqué, c'était... Je trouve qu'il tient vraiment de la fable. C'est une fable de science-fiction, c'est comme ça que je le vois. Après, je me rappelle plus comment ça se résolvait à la fin, de pourquoi les Heptapodes étaient venus leur filer un coup de main, et ils disaient Ouais, mais dans 3000 ans, on aura besoin de vous. Je me suis fait Ah, ok. Mais t'as un peu ce truc... Désolé. En fait, j'avais la fable en tête depuis le début, et puis après, quand ils disaient En fait, dans 3000 ans, on va avoir besoin de vous, donc on a besoin que vous alliez à ce niveau-là. Parce que si c'était juste l'histoire de gentils extraterrestres qui venaient apprendre à parler, à communiquer, ça faisait très fable. ça se libérait d'une forme de réalisme que l'histoire pourrait apporter, les conflits à part qu'on est juste en c'est tendu sur la terre mais ça se libère un peu de ça bref ça se pose pas la question donc je suis allé voir ce film et visuellement moi ça m'avait vraiment marqué ce côté le son était extrêmement léché l'image était léchée J'avais adoré Prisoners à l'époque. Il avait fait le film Prisoners, mais je ne savais pas que c'était lui. Ce que j'aimais aussi, c'était cette science-fiction qui ne s'embarrassait pas d'une forme de réalisme. Tu sais, les vaisseaux, c'est des gros galets.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Je trouve que ça, on va parler... Déjà, on va commencer avec les aliens. Ce que j'aime avec les septapodes, c'est que c'est une forme de vie incompréhensible. plus ou moins incompréhensible. C'est-à-dire qu'on anthropomorphise extrêmement fort les aliens parce que c'est juste un reflet de l'humanité, d'une forme de l'humanité, tu vois.

  • Speaker #0

    Dans la science-fiction, c'est une centralisation de notre caractère.

  • Speaker #1

    Voilà. Et là, les Heptapodes sont plutôt une... Je vais dire une opposition de notre caractère, un peu comme les Vulcains avec les humains. Les Vulcains sont pétrides logiques, les humains vivent intensément leurs émotions. Les Heptapodes, nous pensons le temps de manière linéaire, là où les Heptapodes le pensent comme un tout. Qui a... complètement, qui est constamment interconnecté auquel tu as tout le temps accès en fait et même accès c'est pas ça, c'est qu'il existe en permanence le passé et le présent sont et le passé, le présent, le futur sont tout le temps au même moment, on va dire ça comme ça et du coup c'est un peu l'inverse mais bon, ils restent quand même, ils ont des vaisseaux spatiaux ils ont des patounes pour marcher etc et ils savent parler ils savent communiquer D'ailleurs, ça, c'est un truc avec lequel j'avais des difficultés au niveau de l'écriture. Mais bon, déjà, t'as toute la théorie. Déjà, il y a une question fondamentale, et ça, on va en parler. Le film y répond, mais... C'est quoi le pilier angulaire de toute civilisation Est-ce que c'est la technologie comme l'assure Yann, ou est-ce que c'est le langage comme l'assure Louise Voilà. Pour moi, le film, clairement, on dit que c'est le langage, et je suis assez d'accord avec lui. Je ne sais pas si toi, tu as amusé à débriefer cette question-là.

  • Speaker #0

    Ça m'a fait penser à... Moi, je suis bilingue en portugais. Et ma façon de penser en portugais est complètement différente de ma façon de parler en français. Et ça m'a fait beaucoup rire que le film commence par un cours sur le portugais.

  • Speaker #1

    Ah oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai. Sachant que c'est une langue romane assez ancienne. Et la façon de penser, des fois, en portugais, est intraduisible en français. Et ça dénote... un état d'esprit typiquement portugais comparé à ma culture française. Des fois, j'ai du mal à traduire certains concepts. Il y a le plus connu de tous qui est la saudade, le concept de la nostalgie en portugais qui est un seul mot, qui est d'une puissance terrible, d'une nostalgie qui te déchire les entrailles, qui te fait mourir à petit feu. Et en français, on va dire nostalgie. Mais le mot français nostalgie est galvaudé, quoi. Et j'ai trouvé ça très intéressant parce qu'effectivement, je vais vous donner une anecdote. Le premier mot que j'ai appris en portugais quand j'étais petit, c'est le mot gâteau. Simplement gâteau en français, ça veut dire un biscuit. Sauf qu'en portugais, gâteau, ça veut dire le chat. Et donc, le premier mot que j'ai su sortir, c'est Ausha. qui veut dire gâteau en portugais, le biscuit. Et ça te demande une réflexion. Quand je suis au Portugal, mon cerveau change, ma façon de penser change, ma façon d'entrevoir le temps change. C'est vraiment l'hypothèse du film qui est là.

  • Speaker #1

    Qui, pour moi, est totalement véritable, puisqu'à partir du moment où tu donnes des mots sur les choses, ça te permet de réfléchir dessus. Et c'est de cette manière de réfléchir que découle ta technologie.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc pour revenir sur la thématique qui était proposée par Yann au début, où il dit non, la technologie est la pierre angulaire de toute civilisation, pour moi ce n'est pas le cas. C'est la manière dont tu vas... Parce qu'elle découle de la manière dont tu réfléchis à la technologie, qui découle de la manière dont tu parles, en fait simplement, dont tu penses le monde. C'est-à-dire la manière dont tu vas apporter les mots sur les choses qui t'entourent et sur ce que tu vis. Donc voilà, déjà, moi, ce genre de truc, j'adore ce genre de débat, ce genre de réflexion, c'est le genre de choses qui me parlent profondément. Donc quand t'as un rival qui se pointe et que je suis là-dedans, je fais Ah putain, mais ouais, c'est trop bien, on est en 2016 à ce moment-là. Et moi, j'ai 26 ans, donc à ce moment-là, je me fais Ouais, quand même, c'est trop bien, c'est pas pour ça, je suis d'accord. Et c'est intéressant, surtout à une époque, d'avoir conscience de ça. Et surtout à une époque où aujourd'hui, depuis très longtemps déjà, mais c'est quand même démocratisé, on joue facilement avec les éléments de langage. On joue facilement avec le sens. Je ne parle même pas de fake news et tout, je parle juste d'un sans-abri. Avant, on disait un clochard. Puisqu'un sans-abri, puis c'est un sans-domicile fixe. puis c'est un SDF, et ça change la manière dont tu le perçois. Il y avait, à l'époque, il y avait les conférences gesticulées d'Antoine Lepage. que j'aimais beaucoup et qui parlait de comment les mots ont changé à l'époque les gros communistes anarchistes et tout en 68 ils parlaient des comment ils disaient les exploités oui pour les pauvres et maintenant on dit un défavorisé et en fait ça change tout parce qu'un exploité sous-entend un exploiteur un défavorisé il a pas de bol et si tu t'entraînes à dire défavorisé tu considères que naturellement tu ne penseras pas que il est lui le défavorisé découle d'un manque de chance d'une fatalité sur laquelle tu ne peux rien alors qu'un exploité découle d'une action volontaire.

  • Speaker #0

    D'un système.

  • Speaker #1

    Et donc d'un système sur lequel tu peux agir. Et donc ça, moi, ce genre de choses, j'adore. Pareil, il y a un truc, je vais un peu partir dans tous les sens, mais le film le permet de tout exister en même temps.

  • Speaker #0

    J'ai un déroulé, t'inquiète pas. Ah,

  • Speaker #1

    super. Pareil, il y a ce truc, je trouve que Denis Villeneuve arrive vraiment à filmer des humains, des êtres humains. même des Jeremy Renner au même moment tu le vois dans les Marvel où il est un super héros à ce moment là tu revois l'être humain qu'il est à la base tu vois ce que je veux dire Louise, l'actrice qui fait Louise Amy Adams qui va jouer Lois Lane dans Man of Steel pareil là où dans Man of Steel elle est star hollywoodienne euh redevient humaine à travers la caméra de Nivelle 9 et ça je trouve que c'est un vrai tour de force parce que c'est le plus important quand t'as dit ouais on est des humains c'est de ça que le film parle c'est autour de l'humanité et donc pas autour de figures de beauté qui vont capter l'attention, captiver la caméra tu vois ce que je veux dire ça c'est un truc qui m'avait vraiment marqué

  • Speaker #0

    Mais dans ce côté des humains, il y a aussi Forrest Whitaker qui a un rôle que j'ai eu plaisir à retrouver, il est toujours charismatique.

  • Speaker #1

    Tout à fait, et en plus moi ça fait partie des trucs que je kiffe parce qu'il y a un des tropes qui me saoule souvent, c'est ces connards de militaires qui comprennent rien à la science et à la vie et là t'as des militaires qui disent bon ok, nous on a une réalité militaire on a des questions à poser et t'as un gars qui est pas là pour foutre la merde mais qui est là pour son métier de diriger les situations et il doit essayer de comprendre etc etc et je trouvais ça ça fait du bien ça m'a rappelé en un sens justement O'Neill dans Stargate où le corps militaire c'est le corps militaire comme il est censé réagir de manière je vais dire neutre avec ses logiques à lui tu vois ce que je veux dire Et généralement, les militaires, dans des films scientifiques, c'est souvent des gros gueux, des gros bœufs, quoi. Tu vois ce que je veux dire

  • Speaker #0

    Ils sont là pour défendre les intérêts de la nation. Le côté militaire dans le film est exploité de façon plus ou moins intelligente. C'est-à-dire que les militaires, presque les scientifiques, pour savoir ce que veulent les extraterrestres avant les autres, quoi.

  • Speaker #1

    C'est ça. Mais ce qui est intéressant, c'est que du coup, tu as deux choses. Tu as les militaires, c'est-à-dire Forest Whitaker, les personnes... faisant intégralement partie du corps de l'armée qui, à ce moment-là, pour moi, Denis Villeneuve, te montre que ce sont des humains qui doivent gérer avec ce qu'ils ont. Et puis, tu as le corps militaire qui est représenté au niveau international avec les Chinois, les Russes, où ça peut péter, en fait. Tu vois ce que je veux dire C'est le danger. Mais ce n'est pas un retournement de situation. Un nombre de situations où, en fait, le militaire, c'est une espèce de connard complètement obtus qui ne comprend rien à la science. Tu sais, qui va dire des phrases du genre Je me moque de ce que c'est, ce qui m'intéresse. C'est savoir comment on peut buter cette chose et ce qu'elle est dangereuse, même si c'est ce qu'ils font. Mais ils ne le font pas comme ça, en fait. Tu vois ce que je veux dire Ils font quand même... Le fait qu'il y ait ce... Avec le personnage de Forest Whitaker, c'est dû, on travaille tous ensemble pour essayer de piger ce qui se passe, quoi.

  • Speaker #0

    Le film prend son temps. Il a des lenteurs là-dessus et il amène via les lenteurs et l'horizontalité des événements qu'il propose. te permet de développer ces arcs narratifs. Donc le côté militaire qui ne sont pas patients, à la différence de Louise qui est là pour apprendre une langue. Et donc ça va prendre un mois, deux mois, trois mois. Il y a le général Cheng côté chinois qui lui décide de parler avec les extraterrestres en jouant au jeu de go. Ce qui est d'une façon aussi, une approche différente d'amener un premier contact. Savoir... échanger, mais le film est lent. Et il casse les codes des films et bon, tu me diras, c'est un proto d'une, tu le disais quoi, mais il casse les codes du film hollywoodien intense avec son montage hyper accéléré. Tu prends le temps de savourer. tu prends le temps de comprendre ce qui se passe, comme les personnages.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est pas pour rien que Louise est presque dans tous les plans du film. On est vraiment du point de vue de Louise tout le temps, qui prend le temps de comprendre ce qui se passe, quoi.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord. Et en plus, il y a un petit truc là, je pose la pierre peut-être pour en parler un peu après, mais je trouve qu'il y a, de la part de Denis Villeneuve, un discours méta sur le cinéma. la fenêtre d'interaction avec les septapodes c'est un écran de cinéma je me demande même si les proportions c'est pas un 16 neuvième ou autre comme ça oui vous avez question aussi et le travail du son est pareil le moyen de faire passer cette notion du temps il ne le fait que de la seule manière que le cinéma qui est exclusive au cinéma c'est le découpage c'est le montage les choses apparaissent au même moment, tu vois ce que je veux dire Surtout vers la fin, où toute sa vie se mélange, il ne la met pas de manière linéaire, il la met de manière fragmentaire, et c'est simplement le découpage qui va unifier le tout. Et ça, je trouvais ça assez beau, c'est vraiment ce rapport qu'il a pu insuffler au récit, parce qu'au final, le cinéma, ça reste de la communication, c'est de la communication d'émotions. et du coup d'avoir utilisé le moindre aspect que le cinéma pouvait apporter le gros plan par rapport à l'opposition du théâtre par exemple au théâtre tu les vois de loin le cinéma te permet de voir en gros plan la moindre émotion d'un acteur comme tu dis le son 5.1 qui peut t'envelopper moi je me rappelle cette sensation de C'est pour ça que ça m'avait marqué cet été avec eux dans la pièce. Tellement le son t'enveloppe, tellement l'image t'enveloppe. Et donc voilà, il y a eu tout ce rapport-là en plus sur le cinéma que j'ai vraiment, vraiment kiffé.

  • Speaker #0

    Et puis là, tu as raison sur la photographie. Quand ils rentrent dans le vaisseau, ils sont en croix-cars. Et quand ils arrivent face à la baie vitrée des hectapodes, c'est du 16 neuvième, voire de l'I-Max. C'est vraiment une ouverture sur le monde que te propose Denis Villeneuve en disant élargissez vos horizons et vous allez comprendre mieux la temporalité des choses.

  • Speaker #1

    Et en plus, avec toute la réflexion derrière autour de l'écriture des Heptapodes et puis ouais, c'est un truc, quand je l'ai revu hier, j'ai fait putain, mais en fait, il y a tout un truc sur le cinéma. qui est conscient, moi j'aime bien ça en plus, quand tu sens que le gars il savait ce qu'il faisait, qu'il veut vraiment te faire passer un message, plutôt que les gars qui te font, ah non je sais pas ce que je voulais dire, le film a son sens, c'est à toi de le prouver, ok, travaille un peu aussi si tu veux, ce serait bien, mais non non il y avait ça qui m'avait marqué, alors il y a un truc par rapport à toute la réflexion, qui moi m'a un peu dérangé, c'est en gros, Toute la question, c'est comment ils communiquent et ils font une distinction entre l'écriture et le langage, les heptapodes. Et donc, il y a l'analyse du langage. Et ils expliquent qu'à force, ils arrivent à comprendre ce que le langage va signifier au point de pouvoir créer une espèce d'appli qui va... Tu sais, tu choisis tel mot, tel mot, tel mot, et ça fait un symbole que les heptapodes peuvent comprendre. Tu vois Et là, je trouve qu'il y a un peu de la faiblesse, parce que quand on te propose la richesse de la proposition du langage des Heptapodes qui est riche, en fait, après, quand tu vois les sous-titres, quand tu y parles, c'est un peu Golemon, quoi. Tu vois, Louis...

  • Speaker #0

    Avec les films.

  • Speaker #1

    Ouais, mais en fait, je suis d'accord. Et en fait, je ne pense pas qu'il y ait d'autres options possibles. Mais cette manière de sous-titrer le vocabulaire avec des phrases extrêmement rudimentaires, ce qui est parfaitement cohérent, tu essaies de parler, tu ne vas pas commencer à faire des grosses phrases avec quelqu'un alors que c'est difficile d'entrer en contact avec eux. Mais j'ai du mal à imaginer, quand tout ce qu'on propose sur leur écriture, j'ai du mal à imaginer qu'il y a moyen d'entrer dans ce genre de simplification extrême de... Arkady, fin, manger, tu vois. Et tu fais, ah, wow, ok, super. Tu vois, c'est ça, leur écriture, ça permet ça aussi. Alors que ça a l'air aussi complexe que tout le reste. Donc, en fait, les gars, est-ce qu'ils parlaient de manière... néandertalienne depuis le début ou pas, j'en sais rien. Mais du coup, moi, c'est un petit truc qui m'a gêné. Et encore, c'est tu rentres dans un appart qui a été refait, tout est impeccable et t'as juste dit, ah, vous avez mis blanc cru, je voulais du blanc cassé sur les murs, tu vois. Donc c'est juste du chipotage à mes yeux par rapport à la qualité du film.

  • Speaker #0

    Bon, et par rapport à d'autres op' de SF, tu le verrais comment par rapport à 2001 justement, qui traitait aussi de ce thème de... Alors,

  • Speaker #1

    je suis pas fan de 2001.

  • Speaker #0

    Pareil.

  • Speaker #1

    Je préfère 2010. Alors, c'est pour ça que je suis dit que ça, au début, j'ai dit, ouais, ça va ouvrir sur des nouvelles vidéos. C'est parce qu'en fait, moi, j'aime bien les trucs de premiers contacts. J'adore Sphère. Oui. J'adore, et on va se les faire, Sphère, Abyss. Abyss. Contact, tout court, premiers contacts. En termes de premier contact, ce que j'aime, c'est surtout là-dedans, c'est le travail que Denis Villeneuve a apporté pour l'étrangeté. Comme on retrouve dans Sphère, comme on retrouve dans Abyss, qu'on ne retrouve absolument pas, mais c'était normal, c'était but, dans Le jour où la Terre s'arrêta. Mais c'est... C'est cette étrangeté, et qu'on retrouvera dans Dune plus tard, c'est-à-dire que les vaisseaux n'ont pas forcément besoin d'être avec des gros réacteurs et de formes de vaisseaux spatiaux, que toi tu comprends, en forme de jets, tu vois.

  • Speaker #0

    Oui, ils sont vaporeux les vaisseaux, dans le premier contexte.

  • Speaker #1

    Et ils ont une forme de galets. C'est con, mais c'est tellement étrange, tu vois. Même s'il y a plein de choses sur lesquelles toi tu peux te rattacher, comme j'expliquais. le fait que les Heptapodes c'est un peu des gros poulpes ils ont un langage donc un peu comme nous mais la forme du vaisseau la forme de l'écriture la manière dont ils sont filmés où effectivement une fois de plus c'est un tout c'est pas juste on va vous montrer l'alien c'est l'alien existe dans son environnement son environnement est régi par certaines lois cinématographiques le son, le cadrage l'ambiance lumineuse hum C'était vraiment chouette. Et en fait, j'ai pas grand-chose à dire de plus, tu vois. C'est un film qui t'invite à la mélancolie.

  • Speaker #0

    Tu vois, je trouve que moi, j'avais fini ça, j'étais mélancolique. Une fois de plus, il n'y a que le cinéma qui peut t'apporter, entre guillemets, par le montage, en fait, simplement. Donc, il n'y a que le cinéma, ce petit jeu où on te perd, en fait, dans la temporalité. Et ouais, ouais, je trouve ça très, très fort. J'ai quand même du mal avec le choix que la fille a fait consciemment. Alors, je comprends que... connaissant sa fille et ayant vécu sa fille, elle décide de garder l'enfant en sachant toutes les épreuves qu'elle va traverser. Mais il y a quand même un autre gars qui était dans le lot et qui aurait peut-être pu être mis au courant au début, quoi. En gros, le mec, il lui a reproché d'avoir pris cette décision, et déjà de ne pas lui avoir tenu au courant. Et même si on peut dire, oui, mais elle lui demande si tu connaissais toute ta vie, je changerais quelque chose. Le mec, il dit, ouais, je sais pas, je pense que je m'exprimerais un petit peu plus. Mais c'est pas... Le gars, il pense pas à Je vais trouver l'amour de ma vie, être heureux, être père et voir mon enfant crever, quoi. En sachant qu'il va mourir. Donc j'ai un petit peu du mal avec ça. Mais c'est vrai que le twist, il est assez beau. Et pareil, même, le twist avec le général. Pour moi, là, il utilise vraiment toute la force du montage. Tu sais, quand elle lui parle, il dit Ouais, vous avez donné les derniers mots de ma femme. Et il lui murmure. Et comme elle lui murmure en parallèle, elle, elle peut... dire les derniers mots de sa femme alors qu'elle parle pas forcément chinois tu vois tout ça moi ça c'est un truc que j'avais trouvé vachement vachement beau vachement chouette quoi ça que j'aime bien c'est qu'elle voit pas le futur elle voit l'ensemble de son existence à aucun moment on te parle de l'avenir à force moi je sais les états pas d'afforcement elle et les centres elle est égocentrée autour d'elle donc c'est sa vie qu'elle va voir c'est pas une critique un an donc elle est centrée autour de sa personne donc c'est autour de cette toute sa vie qu'elle va voir elle va pas voir les 3 millions dans le futur l'humanité qui aura accompli des prouesses elle voit juste ce qui va lui arriver et tout existe en même temps et après elle commence à pouvoir et en fait elle c'est intéressant parce que c'est le personnage qui c'est un personnage qui à la base Qui est passif entre guillemets qui va devenir extrêmement proactive en termes de développement. Vous savez, au début, bon, elle est compétente, mais elle dépend un peu de ce que les militaires qui imposent le cadre d'action lui disent. Et à force, elle va commencer à prendre de plus en plus de contacts parce qu'elle commence à être à l'aise. Le premier mouvement de rébellion face au système, c'est quand même de retirer la sécurité. Parce qu'une fois de plus, c'est intéressant, c'est que les militaires ne sont pas là pour foutre la merde, les militaires sont là pour... accorder une sécurité, un cadre sécuritaire. Et donc, le cadre sécuritaire, c'est la chambre de décontamination, c'est la combi. Et en fait, après, tu la vois devenir de plus en plus proactive, et notamment, ça se voit aussi avec son pouvoir. Cette capacité, au début, qu'elle commence à subir et qu'elle n'arrive pas à comprendre, il y a un moment où elle va le comprendre jusqu'à l'exploiter, jusqu'à savoir l'exploiter, qui est cette espèce de résolution finale, en fait, où elle prend conscience de ce qui se passe, et du coup, avec la scène, avec... le général chinois. Tu vois Je trouve d'ailleurs qu'il est en un sens plus intéressant que ce que propose Denis Villeneuve avec Dune. Mais, faudrait du coup que je revoie Dune à l'aune de ce muséalage. Le problème qu'il y a, c'est que toi, t'as lu Dune. Voilà. En gros, de ce que je sais, qu'à chaque fois, les gens disent, c'est ouais, mais Dune, c'est tellement complexe, c'est tellement riche et machin. Forcément, le cinéma est obligé de faire des coupes. T'es obligé de ne pas parler de certaines choses. Et je me demande si Premier Contact n'est pas beaucoup plus efficace simplement parce que le propos initial est beaucoup pas aussi vaste que dans Dune. Et que du coup, ça laisse le temps au montage, au cinéma, à la photographie, au son, d'embellir ce propos initial. Tu vois ce que je veux dire Alors que dans Dune, c'est un peu plus compliqué. Il y a tellement de choses à mettre en place, tellement de personnages que tu n'as pas vraiment le temps de flex avec Zendaya dans le désert. C'est bon, OK, d'accord, mais... Tu vois ce que je veux dire Je me demande s'il n'y a pas un truc comme ça. Pour moi, Premier Contact est infiniment plus efficace que Dune. Et tu sens vraiment le... le pré-shot, le début de ce que va devenir Dune. Et je suis curieux du coup de revoir Blade Runner 2049, parce qu'avec ces deux-là, t'as vraiment Dune. Tu as une esthétique extraterrestre qui invite au rêve, qui invite comme Abyss en son temps l'avait fait, comme Sphere le fait, même s'il est beaucoup plus pragmatique. Donc cette étrangeté indéfinissable. Et Blade Runner, c'est comment tu gères une licence sur laquelle tout le monde te tient avec un shotgun sur la tente parce que t'as pas intérêt à briser le sacro-saint Blade Runner originel, film culte, tu vois. Donc je suis curieux de voir ça, quoi. Ben voilà.

  • Speaker #1

    Et bien voilà, c'est tout pour nous aujourd'hui. Et vous, qu'est-ce que vous feriez si vous connaissiez le futur Bonne question. Pensez-vous que le langage peut changer notre réalité Une autre bonne question à laquelle vous pouvez répondre en commentaire. Et quel est pour vous le vrai message du film On vous attend dans les commentaires. Vous pouvez me laisser une note audio. Je réponds. Voilà, n'oubliez pas de vous abonner, de liker, d'aimer la vidéo, de laisser un petit commentaire sur les forums podcast. Désolé pour la qualité de son de ma côté. J'y travaille. et puis à très bientôt Arkady ciao ciao gros bisous ciao

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