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SPIRITS CAST : Comment devenir distillateur en 2025

SPIRITS CAST : Comment devenir distillateur en 2025

1h00 |08/03/2025
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1h00 |08/03/2025
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Description

Dans cet épisode exceptionnel de Spirits Cast, nous avons l'honneur d'accueillir Léa, distillatrice passionnée et talentueuse de la célèbre distillerie Montjoie. Ensemble, nous plongeons dans l'univers fascinant de la distillation et découvrons les secrets de ce métier artisanal en constante évolution.

Léa nous raconte son parcours inspirant, les défis qu'elle a surmontés et les compétences nécessaires pour devenir distillateur en 2025. Nous discuterons également des tendances actuelles dans le monde des spiritueux, des innovations technologiques qui transforment le métier, et de l'importance de préserver les savoir-faire traditionnels tout en s'adaptant à un marché en pleine mutation.

Que vous soyez un amateur de spiritueux curieux ou un aspirant distillateur, cet épisode est une mine d'informations et d'inspiration. Préparez-vous à découvrir les coulisses d'une distillerie et à explorer les possibilités infinies qu'offre cet univers captivant !

À vos écouteurs, et santé !

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le SpiritCast, le podcast où on parle de spiritueux avec passion, bonne humeur et parfois un verre à la main. Chaque mois, on décortique l'actualité, on débat, on rigole et on explore le monde des distilleries avec nos invités. Aujourd'hui, on vous propose un épisode spécial, comment devenir distillateur en 2025. Vous êtes prêts à parler d'alambic, de cuivre rutilant et de ce qu'il faut pour transformer une idée en bouteille qui claque. Et pour ça, on a l'immense plaisir d'accueillir Léa de la distillerie Monjoie qui va tout nous raconter. Mais avant de plonger dans le sujet, laissez-moi vous présenter l'équipe de chocs de Spirit Cask. Parce que soyons honnêtes, sans eux, ce podcast ressemblerait à une bouteille vide, triste et inutile. On commence avec Kevin, c'est le propriétaire du Radabinch, un bar où la bière craft française est reine, mais où les spiritueux ont aussi une place de choix. Il connaît tout ce qu'il y a à savoir sur les microbrasseries françaises, et depuis qu'il s'est découvert un goût pour les spiritueux, il passe plus de temps à parler de rhum et de whisky qu'à servir des aïpiers. Bref, c'est un passionné qui pourrait vous convaincre... que bière et spiritueux, c'est la même famille après tout. Ensuite, on continue avec Marie. C'est notre caviste indépendante et grande défenseuse des spiritueux artisanaux. Elle a le don de toujours découvrir des bouteilles incroyables avant tout le monde et elle peut parler avec autant d'enthousiasme d'un gin infusé aux Alpes bretonnes que d'un calvados vieux de 20 ans. Mais attention si vous me prononcez « je veux un Bordeaux à moins de 10 euros » avec un ton de mépris, elle risque de vous corriger avec un sourire légèrement passif-agressif. Et moi-même, votre hôte, guide et parfois arbitre dans cette joyeuse bande. Mon rôle ? poser les bonnes questions, relancer les débats et m'assurer que ça ne parte pas totalement en freestyle. Amateur de spiritueux depuis toujours, j'adore explorer les histoires et le savoir-faire derrière chaque bouteille. Et accessoirement, je suis aussi celui qui doit couper les blagues douteuses de Kevin au montage.

  • Speaker #1

    J'en ai une ! Je te coupe la parole comme ça tu ne pourras pas la couper.

  • Speaker #0

    Voilà, ça y est, ça commence.

  • Speaker #1

    Tout le monde sait qu'il faut boire environ 1,5 litre d'eau par jour. J'ai fait mes petits calculs. En bière, ça équivaut à à peu près 1,6 litre pour une bière à 7 degrés. Pour du pinard à 12 degrés, il faut boire 1,7 litre pour avoir sa quantité d'eau. Et si tu veux la version extrême, tu as 2,5 litres de vodka à 40 degrés pour avoir ton litre 5 de flotte par jour. Voilà, bonne journée à tous. Merci !

  • Speaker #2

    On y va tellement plus clair,

  • Speaker #0

    on a pas... Sans déconner, Kevin qui relance l'économie. Oh là là, on a des problèmes d'eau, buvez de la vodka !

  • Speaker #1

    Mais mec,

  • Speaker #0

    c'est de la science ! Ouais mais alors attends, ta vodka à 40 degrés, d'accord, même pas dit qu'il fallait 3 litres par jour, ça veut dire qu'il faudrait consommer une moyenne d'eau minimum 6,5 litres de vodka Red Bull pour être hydraté.

  • Speaker #1

    Non mais le Red Bull c'est interdit.

  • Speaker #0

    Oui c'est vrai que le Red Bull c'est interdit. Il n'y a pas de débat. Oui c'est vrai qu'il n'y a pas de débat. Et notre invité ce mois-ci c'est Léa de la distillerie Monjoie. Léa c'est une véritable artiste des alambics. Elle transforme des ingrédients bruts en spiritueux d'exception. Elle va partager avec nous son parcours, ses conseils et ce qu'il faut vraiment pour devenir un distillateur en 2025. Et voilà l'équipe est au complet pour aujourd'hui. Alors installez-vous, servez-vous un verre ou prenez des notes si vous voulez devenir distillateur. Et c'est parti pour cet épisode du SpiritCast. Ça va les copains ?

  • Speaker #1

    Salut, ça va, bien ?

  • Speaker #0

    Alors on commence cette édition par les actus habituelles. Cette année, retour sur le Wine Spirit 2025 qui a eu lieu il y a 15 jours et c'est quelques petites nouveautés qu'on a pu repérer. T'y étais ? Non mais j'ai regardé sur internet.

  • Speaker #1

    Le charlatan !

  • Speaker #0

    Alors on commence avec Armoric qui prépare la sortie d'un whisky typiquement breton élevé dans des fûts en chaîne locale et d'hydromel. À suivre, on a la distillerie des Menhirs qui lancera le 3 avril un petit lot de whisky édu ayant bénéficié d'une double maturation en fût de cognac, puis enfin respectivement de Bordeaux, de Bourgogne et de Côte-du-Rhône.

  • Speaker #1

    C'est qui sera bon celui-là ?

  • Speaker #2

    Est-ce que c'est pas un peu poudre aux yeux ?

  • Speaker #0

    Voilà, on vient encore de déclarer notre amour à la distillerie des Menhirs.

  • Speaker #2

    Mais moi j'aime bien le silver là, c'est cool, c'est bon, c'est facile tu vois.

  • Speaker #0

    Le blé noir c'est pas une céréale.

  • Speaker #1

    C'est pour faire des crêpes.

  • Speaker #2

    Mais non, moi je parle du finish. Bordeaux, Bourgogne et Côte-du-Rhône, c'est quoi l'intérêt ?

  • Speaker #1

    Tu fais soit un, mais tu ne fais pas les trois.

  • Speaker #2

    Je choisis ton camp, tu vois.

  • Speaker #1

    De toute façon, tu ne pourras pas les différencier à la dégustation,

  • Speaker #2

    c'est impressionnant. Oui, oui.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'à la dégustation, du coup, toi qui es plus calé que nous sur le vin, on peut avoir un profil aromatique vraiment différent entre le Bordeaux, le Bourgogne et le Côte-du-Rhône ?

  • Speaker #2

    Après, ça dépend. C'est toujours la même question. Si c'est du premier remplissage, ça dépend de plein de choses. Mais... Je pense pas avoir la prétention de te dire là, ouais, finish Syrah sur ou finish Pinot Noir sur. Honnêtement, c'est hyper difficile à dire. Et puis en plus, j'ai jamais eu l'occasion de faire un comparatif, tu vois.

  • Speaker #0

    Va falloir qu'on descende voir.

  • Speaker #2

    Autant du STR ou de l'ex-fus de vin rouge du Bordelais, il y en a quand même pas mal. Mais ex-fus de Pinot Noir, j'en ai déjà bu chez Haute Glace, je pense. Côte du Rhône, c'était des ex-chutes chondrieux, je crois, donc en blanc. Ouais, je sais pas, c'est dur à dire. En vrai, c'est dur.

  • Speaker #0

    Ensuite, on a le domaine de Fontagar, qui élargit sa gamme avec une édition élevée en fûts de cognac et de pinot d'écharante 100% folle blanche.

  • Speaker #2

    Ouais, moi je trouve ça chouette. Là, pour le coup, il se démarque avec un mono-sépage. Folle blanche en 100%, c'est assez rare quand même, parce que c'est... C'est un cépage qu'on trouve un peu dans le pays nantais et vachement dans le cognacé. Mais une eau de vie 100% base de folle blanche, moi, je n'en ai jamais vu.

  • Speaker #0

    Et ensuite, on a la distillerie du Vercors qui a présenté L21H-5. Je n'en veux pas,

  • Speaker #1

    direct. Le nom m'a cassé les couilles.

  • Speaker #0

    Non, moi, ce qui me fait marrer, c'est qu'on a tous dit que Domaine des Hauts-de-Glace, les noms étaient imbuvables. Et comme ils sont super cotés, toutes les distilleries en ce moment sont en train de sortir des noms.

  • Speaker #1

    Non mais on dirait des plaques d'immatriculation sauf que sur la voiture il y a la plaque d'immatriculation et ils mettent quand même un vrai nom. Tu vois, il y a l'Opel Corsa et en dessous il y a la plaque.

  • Speaker #0

    On dirait le nom donné à un enfant d'Elon Musk.

  • Speaker #1

    Il l'a fait, il l'a fait. Mais est-ce que ça a l'air bon quand même ? Est-ce que c'est un peu sexy ? Parce que le nom franchement c'est imbuvable.

  • Speaker #0

    C'est leur première expression d'une collection intitulée Craft by Sequoia, élaborée à partir d'un même lot d'orges maltés, brassés, fermentés et distillés. dans la même fenêtre de tir et logé en différents types de fûts dont une partie servira à cet assemblage. Ouais, en gros, c'est un whisky. Voilà. Parce que j'adore le principe de orge malté, brassé, fermenté sur la même fenêtre de tir. Bah, c'est le un process. C'est un whisky, en fait.

  • Speaker #1

    Il devait être très, très bon en résumé à l'école. Ouais, ouais,

  • Speaker #0

    ouais. Moi, je marquais à la fin et voilà. Alors, à suivre, après Branforman, et alors que le groupe a enregistré une baisse de moins 18,2% de son résultat opérationnel au troisième trimestre, C'est au tour de Camp Paris Group d'annoncer une restructuration globale laquelle pourrait entraîner une réduction de 10% de ses effectifs, soit environ 500 personnes. Et à côté de ça, on a The Avant Gardist, la plateforme digitale de la maison du whisky qui célèbre ses 3 ans avec un chiffre d'affaires en hausse de 52,2% en 2024. TAG indique que le gin représente une bouteille vendue sur 3, soit 32% de son chiffre d'affaires et que les whisky français représentent 10,5%. Pour information, TAG, c'est la plateforme de la maison du whisky qui permet aux petits producteurs et aux petits distillateurs émergents de pouvoir s'inscrire sur une plateforme de vente avec un rayonnement national et international pour faire connaître au mieux ces marques. Et si vous êtes intéressé, les produits Spirit Explorer viennent d'arriver chez The Avant Gardiste.

  • Speaker #2

    Félicitations ! Ils prennent combien déjà ? 18% ?

  • Speaker #0

    Non, alors non. Alors pour le coup, tu vois... de... Je vais faire l'avocat du diable, pas parce que on est rentré chez eux, mais parce que c'est les seuls à avoir ce système-là. La plateforme The Avant-Garnis ne prend pas un pourcentage de marge sur la vente des produits. Ce sont les seuls. Tu prends tous les autres grands sites de vente spiritueux, tu payes un pourcentage comme Twill ou n'importe quoi, c'est au pourcentage. Tu payes un forfait à l'année qui est de l'ordre de, je veux pas dire de conneries, je crois que c'est 500 ou 600 euros pour un produit. Et après, alors c'est beaucoup moins cher, c'est digressif au nombre de produits. Et en fait, en intégrant leur plateforme, tu rentres dans le même système de calcul de coût d'achat et de coût de vente que tous les autres produits. Par contre, tu ne peux pas décider du prix d'achat de tes produits. Eux, ils ont un logiciel, parce que c'est tellement gros, où tu dis, moi, je veux vendre mes produits à tel prix. Eux, le rentrent à l'intérieur, ça calcule les droits d'alcool, les droits d'assises, tout le machin, et ils te disent, nous, on vous achète le produit à tel prix. Donc, c'est à toi de ne pas te tromper. Et si tu dis, non, moi, ça ne me correspond pas. Donc, dans ces cas-là, ton prix de vente va augmenter sur leur site Internet. Mais pour le coup, c'est totalement transparent. Ils ne se cachent de rien sur leur site. Mais...

  • Speaker #2

    Le prix d'achat qu'eux vont te proposer, il est forcément vu à la baisse ? C'est toujours le même plus ou moins pourcentage de baisse ?

  • Speaker #0

    Non, c'est un savant calcul où ils vont te calculer le prix des vignettes douanières, le prix de la vignette sociale, le prix que toi tu veux vendre le produit. Parce qu'en fait, ce n'est pas eux qui disent ton produit, je vais le vendre tant. Ils te disent à combien tu veux vendre le produit. C'est toi qui décides du prix. Et une fois que tu as dit, moi je veux vendre le produit à tel prix, eux vont dire non, te l'achète à tel prix. Et leur coef est vraiment pas déconnant. On arrive dans un coef à peu près rentable. Oui, mais rentable à une échelle d'une entreprise qui brase des millions de quilles à l'année. Donc forcément, tu gagnes moins bien ta vie à vendre chez la maison du whisky qu'à vendre chez des cavistes comme toi indépendants, par exemple.

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Mais après, parce que c'est vrai que je trouve que chez la maison du whisky, ils ont toujours des prix de vente conseillés qui sont dégueulasses, en fait. et c'est en lien avec ça du coup vu qu'ils se gavent sur... Non,

  • Speaker #0

    en fait, le prix de vente conseillé, tu regarderas, c'est le prix de vente qui vendent les produits sur la plateforme pour les particuliers sur leur site internet.

  • Speaker #2

    Ah oui, oui, oui, ok. Oui, d'accord.

  • Speaker #0

    Donc, ils te disent, ne vendez pas plus cher que nous parce que du coup, vous serez plus cher que nous pour un meilleur rayonnement. Alors, moi, ce que j'ai vu, ce qui est vrai et pas vrai parce que la majorité quand même des cavistes indépendants vendent plus cher que la maison du husky. De toute façon, tu n'as pas le choix. Actuellement, à un moment, tu ne peux pas gagner. 3€ sur une bouteille. La distillerie du Goéland a présenté lors de Wine Paris, tiens on y revient, j'ai oublié de la mettre avant, son Boréal Dry Gin, élaboré à partir de baies de plantes locales de Saint-Pierre-et-Miquelon, dont notamment des bourgeons de sapins baumiers et des feuilles de du Labrador. Là, pour le coup, moi, ça me chauffe à moitié, parce que déjà, faire un gin à Saint-Pierre-et-Miquelon, vu qu'il s'est éloigné de tout et qu'il n'y a rien sur place, ça doit être cool. L'English Whisky Guild a déposé une demande d'indication géographique pour le whisky anglais, ouvrant pour cela une consultation publique jusqu'au 19 mai prochain. Dans la foulée, la Scotch Whisky Association a exprimé des préoccupations sur celle-ci, car selon elle, la proposition de définir le whisky anglais single malt en ne nécessitant pas que la distillation... soit sur un même site et non l'ensemble du processus de production, menacerait la réputation du whisky single malt plus généralement. Et donc le scotch. La SWA prévoit ainsi de répondre formellement à cette consultation afin de défendre sa vision sur la catégorie single malt. Donc en gros, c'est une demande de réduction du cahier des charges de l'appellation single malt anglais pour que... la production de matière première distillation-vieillissement ne soit plus obligatoirement faite en Angleterre. C'est un retour en arrière. Je ne suis pas convaincu que ce soit vachement bien pour l'appellation qu'elle s'ouvre plus, sachant que les Etats-Unis viennent de valider l'American Single Malt, qui, elle, oblige les producteurs à avoir une matière première, une distillation, un vieillissement sur le territoire américain.

  • Speaker #2

    Un peu façon les jus japonais qui ne sont pas distillés au Japon.

  • Speaker #0

    C'est ça que je ne comprends pas. Pourquoi est-ce qu'ils demandent une réduction de leur cahier des charges alors que le Japon a fait des pieds et des mains l'année dernière ? Justement parce qu'il s'est rendu compte que des marques comme Toguchi, dont le jus en fait était du jus écossais. Et il faisait que le vieillissement et l'embouteillage au Japon. Et c'était marqué « Whisky japonais tu » quoi. Sazerac a mis en vente un fût de bourbon Papa Van Winkle, 15 ans d'âge, au profit des victimes des incendies de Los Angeles. L'enchaire, débutée à 10 000 dollars, a d'ores et déjà dépassé ce mardi les 3,1. millions. Les fonds récoltés iront à la World Fundal Chain.

  • Speaker #1

    Ça va commencer à 10 000 dollars. Pour acheter quoi ?

  • Speaker #0

    Pour acheter un whisky américain, un bourbon, de la marque Papa Van Winkle, qui est la marque de bourbon la plus appréciée aux Etats-Unis et la plus chère. Une bouteille de Papa Van Winkle, en général, ils les mettent en vente aux enchères parce que c'est des petits lots. Une bouteille vaut dans les 1200 dollars à peu près. Et donc là, ils ont mis un fût aux enchères à 10 000 dollars. Donc l'enchaire n'est pas terminée Et ce mardi Elle a atteint les 3,1 millions de dollars Et l'enchaire n'est pas terminée Mais c'est énorme Ouais alors après c'est aussi du lobbying américain Où ils aiment bien des fois dépenser des stommes astronomiques Quand ça va dans des associations Parce que là c'est au profit d'une association Donc c'est de la défiscalisation américaine En achetant de la tise En achetant de la tise Cosewall Distillery a sorti sa première édition limitée The Single Cast de 2025 Banyuls 1742 Ils auraient dû s'arrêter à Banyuls Qui sort à 50 degrés Un whisky élaboré à partir d'orge maltais local et vieilli dans des fûts de chênes français ayant contenu, comme son nom l'indique, du bagnoules. Et moi, perso, ça, ça me chauffe.

  • Speaker #2

    50 chevaux, j'avoue.

  • Speaker #0

    L'Angleterre va abandonner à partir du 1er mai prochain ses timbres fiscaux, qui avaient été introduits en 2006 pour contrer une fraude qui avait apparemment été surestimée de plus de 600 millions de livres par an. Ils nous ont cassé les couilles en 2006. a rajouté une petite vignette rouge dégueulasse sur les bouteilles pour lutter contre la contrebande d'alcool. On parle d'anglais, donc déjà c'est dans leur gêne au départ. Et maintenant ils te disent « Oui, mais finalement on va l'enlever parce qu'on s'est peut-être trompé de 600 millions de livres. »

  • Speaker #1

    « Vous avez dû filer le dossier à un stagiaire. »

  • Speaker #2

    « Ou à la CAF. »

  • Speaker #0

    Roselier a développé un nouveau rhum sous le nom Naska, un pur jus sourcé à la distillerie du Simon en Martinique, vieilli dans des fûts de whisky lorrain et embouteillé à... La Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux a publié les données des exportations 2024 de spiritueux français, révélant une baisse en valeur de 6,5% à 4,5 milliards de ventes, avec des chutes notables de Cognac qui ont diminué de presque 11%, de Calvados qui ont diminué de presque 15% et d'Armagnac qui ont diminué de presque 16%. A l'approche de la Saint-Patrick, Bushmill a présenté 4 nouveaux single malt dans la série Private Réserve. Les whisky âgés de 10 et 12 ans, élaborés à partir d'orges non tourbées et affinés en fûts d'amaron, de moscatel, de bordeaux et de tequila. Moi perso, les finitions Bushmill, j'aime bien. Ça sort à des prix qui sont en général assez corrects, donc ça me chauffe assez moi. La distillerie Paul Desvoiles en Haute-Saône a présenté à Bispirit son premier single casque, né d'une double distillation d'orge maltais et élevé durant plus de 36 mois dans un fût et en contenu du vin rouge de Sancerre.

  • Speaker #2

    Mignon noir. C'est juste des pinots noirs moins chers qu'en Bourgogne.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est bon ? Oui ! Probablement. Ça n'a pas l'air de te chauffer du tout.

  • Speaker #1

    Mais non, mais les finiches en fût de pinard, c'est cool, mais...

  • Speaker #0

    Oui, les fûts, ça ne coûte pas cher.

  • Speaker #2

    Si ils peuvent faire du pas cher, il reste les fûts de bourbon.

  • Speaker #0

    Une news d'aujourd'hui que j'ai appris ce matin. Jack Daniels, ils ont un entrepôt qui s'est effondré. Dans l'article, c'est marqué, Jack Daniels a fait appel à son assurance. Ils n'ont pas encore chiffré la perte liée à l'effondrement de ce hangar. Et tu vois la photo, le hangar est à moitié foutu en l'air. Et tu as les fûts sur... 17 ou 18 auteurs qui sont en train de se péter la gueule avec des marres de whisky par terre. Ah vache, il y en a pour des dizaines et dizaines de milliers de dollars quoi.

  • Speaker #2

    Est-ce que ça va faire augmenter le prix des bouteilles ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y aura moins de celui au miel en vente en grande surface ?

  • Speaker #0

    C'est pas des whisky !

  • Speaker #2

    Est-ce qu'ils peuvent en même temps supprimer celui à la pomme s'il vous plaît ? Parce que c'est vraiment un fait que ça a goût de vomi.

  • Speaker #0

    Selon Reuters, Pernod Ricard étudierait la session... De sa marque de champagne, GH MUM, la valeur est estimée à plus de 600 millions. Après Clancambel, Pernod Ricard a l'air de vouloir sortir de son catalogue ses marques de grande distribution, faisant certes du volume, mais des chiffres d'affaires assez médiocres. La spiriterie française Château du Breuil a dévoilé le Breuil Single Cask Finition Palo Cortado, un nouveau single mat issu d'orge Golden Promise et affiné en fût de Palo Cortado.

  • Speaker #1

    Le Palo Cortado, du coup, c'est un Jerez.

  • Speaker #2

    Tu le vois pas, mais il se fout de ta gueule, Marie. Parce que tu sais dire avec l'accent. Thomas, c'est le mec en anglais ancien, mais il disait deux.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Thomas, répète après moi. A berlour.

  • Speaker #0

    A berlour.

  • Speaker #1

    Vous avez montré les vidéos de la nana qu'elle est. Les michalères, elle est là, genre...

  • Speaker #0

    A berlour. Elle était géniale. La nana, sur YouTube, elle a gagné des milliers d'euros juste en prononçant correctement le nom des whisky écossais. Et pour finir, on a Drink Intel, qui a publié un petit focus sur le marché des spiritueux en France, soulignant les défis économiques et politiques de la filière. tout en mettant en valeur certains de ses segments les plus résilients. Son analyse révèle notamment que les whisky français, avec environ 110 distilleries et 115 marques sur le marché, connaît une croissance prometteuse, portée par l'attrait du terroir et de soutien aux producteurs locaux, et que les biters apéritifs et liqueurs bénéficient d'un soutien via la tendance de la consommation responsable et la diminution du marché des cocktails. Elle a noté par ailleurs un ralentissement de l'inflation au second semestre 2024, laissant entrevoir une possibilité de stabilisation des prix, favorable à la consommation de spiritueux en 2025. En gros, consommons français.

  • Speaker #2

    Mais dis-moi Thomas, c'est une super transition ça !

  • Speaker #0

    Eh t'as vu, elle est belle la transition !

  • Speaker #2

    Elle est très très belle !

  • Speaker #0

    Attends, attends, attends ! Jingle ! L'alcool c'est pas cool ! Non c'est pas cool !

  • Speaker #2

    Alors pourquoi il y a le mot cool dans l'alcool ?

  • Speaker #0

    Ouais ! Bonjour Léa ! Salut ! Et aujourd'hui, comme indiqué dans le titre, on plonge dans les coulisses du métier de distillateur parce qu'on a un invité de choix, Léa, qui est à la tête de la distillerie Monjoie. Elle va nous raconter son... parcours, mais surtout comment on passe d'une idée un peu folle de « et si je faisais mes propres six spiritueux » à une distillerie qui tourne avec des bouteilles qui font rêver. Léa, encore merci d'être avec nous. Alors, pour commencer, est-ce que tu te souviens du moment où cette idée a germé dans ta tête ?

  • Speaker #3

    Oui, je me rappelle, j'étais encore à l'école.

  • Speaker #0

    Alors, à l'école primaire ? Non,

  • Speaker #3

    à l'école d'Angers.

  • Speaker #0

    École d'Angers ? Voilà. Mais t'es déjà vieille !

  • Speaker #3

    Ouais, ouais, ouais, déjà vieille.

  • Speaker #0

    Elle n'a pas connu comme nous les shooters de tequila à 4h30 du matin en troisième ?

  • Speaker #2

    Alors, moi non plus, je n'ai pas connu Thomas.

  • Speaker #3

    Thomas s'est confié sur un passé compliqué Voilà

  • Speaker #0

    C'était pas compliqué Tu rigoles c'était trop bien Tu sais pourquoi je buvais de la tequila à l'époque ? C'est comme quand je me suis mis au gin tonic Pourquoi est-ce que je suis un gros consommateur de gin tonic ? Parce que c'était pas cher Non parce que quand j'ai commencé à aller en boîte de nuit Tu avais pas de palais Alors j'avais pas de palais à l'époque Palais de Labrador Quand t'as 18 ans et que tu vas en boîte de nuit Moi j'avais déjà rodé Que si je prenais une bouteille de whisky J'allais avoir tous mes potes qui allaient taper dedans Alors que si je prenais une gin Tout le monde disait C'est pas bon c'est amer Du coup j'ai acheté ma bouteille de gin Elle était safe sur la table Elle ne bougeait pas Et voilà j'ai ma bouteille pour ma soirée Putain le mec est perso C'est intelligent Mais non mais je fais pareil avec mes bouteilles de vin d'adlure 80 balles la bouteille de gin en boîte à l'époque 80 balles Elle est en boîte Thomas C'est pas faux Mais j'y travaillais je te rappelle Bonjour Léa

  • Speaker #2

    Alors Donc tu étais pas en 3ème Tu étais en école d'ingé Alors Et tu sais quoi on va échanger Fais mes blagues et moi je vais faire ton texte Parce que sinon on passe en sortir

  • Speaker #3

    Donc moi, j'étais en école d'ingé. En fait, il y a deux choses qui m'ont amenée, entre guillemets, sur l'alcool. C'est que déjà, de un, je voulais être à mon compte. Ça, c'était hyper important pour moi. Et en fait, à la base, tout mon cursus était plutôt orienté sur le lait. Dans Normandie, c'est pas très original.

  • Speaker #0

    Oui, alors parce que c'était ma grande question, t'étais en école d'ingé, mais t'étais pas en école d'ingé anglais LV2.

  • Speaker #3

    Non, j'étais en école d'ingé dans l'agroalimentaire.

  • Speaker #2

    J'ai une question, j'ai une question, j'ai une question. Parce que tu dis que t'étais dans le lait. Ouais. On peut faire fermenter du lait ?

  • Speaker #3

    Exactement.

  • Speaker #2

    Est-ce qu'on peut faire de l'alcool de lait ?

  • Speaker #0

    Oui, moi j'ai du lactalium, c'est fait à base de lait de chèvre fait en Savoie, c'est de la vodka, c'est absolument immonde.

  • Speaker #3

    Voilà, en fait c'est ça qui m'a amenée sur le... ça tombe bien qu'on en parle. En fait, moi d'un moment je me suis dit, bon le lait c'est un peu vu et revu, j'ai pas forcément envie de partir là-dedans. Et c'est une personne qui m'a dit, mais tu sais ça existe la liqueur de lait. Je me suis dit, quelle idée de merde.

  • Speaker #2

    Il faut le dire plus fort Léa.

  • Speaker #3

    Quelle mauvaise idée, quelle idée de merde ! Je sais même pas comment on fait de l'alcool, enfin je sais, j'ai eu quelques cours de distillation mais je savais pas plus que ça, vraiment l'aspect pratique. Et donc je me suis dit tiens c'est intéressant, je veux voir ce qui existe comme expérience, comment je peux me former etc. Et j'ai trouvé une distillerie qui proposait justement un partage d'expérience, donc on était entre le stage et la formation. Et je me suis dit vas-y je tente, je veux voir ce que c'est. Et j'ai adoré, vraiment coup de coeur sur la distillation. L'alambic, mais vraiment, il y avait un côté poétique. C'était vraiment magique. Et du coup, là, j'ai eu le déclic. Quand l'alambic fonctionne, quand tu vois la goutte qui coule, je ne sais pas comment expliquer.

  • Speaker #2

    Vous n'avez pas vu, mais en fait, Léa, quand elle a dit quand l'alambic fonctionne, elle avait les mains jointes, genre révélation divine.

  • Speaker #3

    C'était presque ça, vraiment. C'était magique. J'ai trouvé ça magnifique. J'ai adoré et je me suis dit, j'y vais.

  • Speaker #0

    Au moment où tu te dis, j'y vais, tu as le feu en toi. Passer d'une idée... à un projet concret, toujours une grosse étape dans n'importe quel type d'entreprise, mais surtout quand tu veux devenir distillateur. Qu'est-ce qui a fait que tu t'es dit, je vais me mettre à mon compte ? Parce que tu aurais pu aller bosser dans une distillerie.

  • Speaker #2

    Elle a déjà répondu, Thomas. Dans ces deux critères, elle voulait être à son compte.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'elle voulait être à son compte.

  • Speaker #3

    C'est vrai que, de base, moi, je voulais être à mon compte. Après l'école, bon, après, moi, c'était une question... Il n'y avait pas de risque. Me lancer après l'école, si je me loupe, ça peut arriver, ce n'est pas très grave. Les dégâts seront minimaux. À part mon égo, il n'y aura pas grand-chose de cassé.

  • Speaker #0

    L'égo, ça compte beaucoup ?

  • Speaker #3

    Ça compte, mais ce n'est pas trop grave. Je voulais être à mon compte tout de suite après l'école. J'ai bossé un tout petit peu après, mais voilà. Du coup, je fais quoi ? Je découvre la distillerie. Gros coup de cœur. Direct après, j'ai arrêté l'école en septembre. Ça a mis un peu plus d'un an pour vendre mes premières bouteilles.

  • Speaker #2

    J'ai une petite précision. Est-ce que avant... J'ai l'impression que tu as le coup de cœur vraiment sur le process du fait de distiller. Est-ce qu'avant ça, tu avais quand même ce côté épicurien, curiosité, dégustation de l'hypérons spiritueux ? Non, c'était mieux après.

  • Speaker #3

    Moi, je suis vraiment... Alors, on ne peut pas dire ça à trouver dans la licorne, ce n'est pas le terme, mais j'ai vraiment découvert le monde du spiritueux par le biais du process et de la distillation. Ah ouais, vraiment.

  • Speaker #1

    Et quand tu parles avec... plein d'amour comme ça de waouh c'était merveilleux et tout c'était vraiment le la pa la prouesse chimique ou technique mais c'était waouh c'est incroyable comme machine un alambic ou le processus en fait le fait que l'alcool viennent capter les propriétés chimiques dans les macérations le fait que physiquement voilà

  • Speaker #3

    les pas l'évaporation c'est un principe tout bête mais le donc le procédé de l'alcool est tout bête et pourtant tu fais des produits mais il ya une palette de possible qui est infini et je trouvais ça incroyable en termes de créativité et à très peu de limites, si ce n'est réglementairement parlant, mais ça c'est autre chose. Je me suis dit que c'est un métier super complet, très beau, qui est ancestral, qui remonte à nos racines, donc vraiment ça m'a parlé, ça a vibré en moi, c'était presque poétique. Du coup, il y a eu un coup de cœur sur le métier.

  • Speaker #2

    C'est chouette parce qu'on aurait tendance à penser de manière assez facile qu'on se lance dans la distillation parce qu'on est d'abord... passionnés par le produit.

  • Speaker #3

    Et j'aurais tendance à dire qu'il vaut mieux mon biais qu'un autre biais parce que moi, par exemple, là où j'ai été me former, il y a des gens, le gars a refusé de les former parce qu'il y avait quand même une tendance, il voyait bien que... Il y a quand même, il faut voir quand la lambie qui coule pendant toute une journée, tu as de l'alcool à 80% qui coule, qui sent dans toute la distillerie. Si on prend en paillard, mais si on est quand même un tant soit peu, un petit peu trop... attirer vers le produit, ça peut être pour quelqu'un dont c'est le métier un problème.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on appelle boire le fond de commerce.

  • Speaker #2

    Après, quand on parle de gens qui sont passionnés par le produit, on parle de passionnés par le goût, pas par les quantités.

  • Speaker #3

    Et moi, tu vois, ce que tu fais, normalement, tu l'adores. Tu vas goûter par curiosité, etc. Et en fait, si tu ne prends pas garde, il faut quand même faire attention.

  • Speaker #0

    Ce qui nous permet de placer le petit, l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec matération.

  • Speaker #3

    Mais malgré ça, c'est vrai que les gens qui sont dans ce domaine, on sent bien qu'au fur et à mesure, c'est le goût et c'est la dégustation qui plaît plus que de se boire un coup le soir, etc. Donc moi, c'est vraiment venu... par le process que j'ai découvert le produit plus que ça, parce qu'avant j'avais une consommation tout à fait lambda, j'aimais bien boire un coup entre amis, mais j'avais pas de... la culture du spiritueux etc, je l'avais pas.

  • Speaker #2

    Et alors qu'est-ce que tu buvais en soirée Léa ?

  • Speaker #3

    Qu'est-ce que je buvais en soirée ? Alors j'étais très bière.

  • Speaker #2

    On veut des noms parce que là du coup tu vas nous sortir des noms de bière, on va peut-être être obligés de te sortir de ce podcast.

  • Speaker #3

    Non en vrai après moi j'aime bien le gin voilà donc j'aime... J'étais très jean. Et le whisky, tu vois, c'est venu après. Maintenant, j'aime bien le whisky. Mais c'est venu après. Je ne buvais pas beaucoup de whisky avant.

  • Speaker #0

    Et donc, du coup, on imagine que créer une distillerie, ça ne se fait pas en un claquement de doigts, entre les autorisations, les taxes, les douanes. Ça doit être un vrai parcours du combattant. Comment ça s'est passé pour toi entre le moment où tu t'es dit je me lance, j'ouvre ma distillerie et je sors ma première bouteille ?

  • Speaker #3

    Alors, première étape déjà, c'est tu prends contact avec les douanes de ton secteur. Donc, nous, c'est quand ? Donc en fait, pour ma part, même s'il y a toujours des choses à dire, les douanes de camp sont plutôt sympas, sont plutôt réactifs. Et donc du coup, la création de statues, parce qu'en fait, moi j'ai un statut de distillateur allégé, donc il y a plein de statuts différents, mais en fait, c'est tout ça pour dire que j'ai le droit de distiller que à ma distillerie. Je ne peux pas me trimballer de fermes. Oui,

  • Speaker #0

    tu n'as pas le statut de distillateur ambulant. Voilà,

  • Speaker #3

    exactement. Donc ce statut, il est assez léger finalement, parce que c'est beaucoup plus facile à surveiller. Donc du coup, ils ne sont pas trop prises de tête là-dessus. Donc en fait, le statut avec les douanes, c'est plutôt créé facilement. Ensuite, il a fallu prendre contact avec la ville une fois que j'ai trouvé le local. Parce que déjà, il faut trouver le local. Donc ça aussi, c'est un bon moment quand même. Et une fois que le local est trouvé, il faut prendre contact avec la ville. Parce que tu ne peux pas implanter une distillerie comme ça. Il faut une autorisation de ta ville. Donc ça, ça a été un peu plus long. Parce qu'en fait, les villes, elles ne savent pas faire. C'est des procédures, des démarches administratives que tu... qu'elles ne connaissaient pas. Et en fait, du coup, il faut remonter à la préfecture. Donc ça, ça a pris un peu de temps.

  • Speaker #2

    Ça veut dire que tu as fait une démarche envers ta ville qu'elles ne connaissaient pas. Donc, ça veut dire que globalement, ils ne seraient quand même pas venus de faire chier puisque de toute façon, ils ne savaient pas qu'il fallait leur demander.

  • Speaker #3

    Oui, exactement. C'est ça.

  • Speaker #2

    C'est génial. Mais bravo Léa pour ton intégrité. C'est super.

  • Speaker #1

    Et tu es tombée sur une Corinne à l'accueil de la mairie qui a fait... c'est quoi ?

  • Speaker #3

    C'est ça, alors bonjour Corinne mais non non j'ai dû relancer plusieurs fois parce qu'en fait c'est des dossiers qui sont pas importants pour eux et sauf que toi ça urge quoi. Mais en fait en parallèle moi j'avais quand même des travaux à faire dans le local plus fallait trouver l'alambic donc en fait c'était pas pressé à la semaine. Mais en fait ces démarches administratives si tu les pousses pas un petit peu et si tu les suis pas de près ça peut prendre des mois donc en fait voilà.

  • Speaker #0

    Donc en gros on peut dire ? Première étape avant de faire quoi que ce soit. Douane, douane, douane. On passe un petit coup de téléphone aux douanes. On va les voir. On dit bonjour monsieur, madame. Oui, oui, je veux faire de l'alcool. Oui, ça va me coûter cher. Ensuite, on trouve un local. On fait en sorte que le local soit administrativement et de façon sécuritaire utilisable pour faire une distillerie. Parce qu'on ne peut pas monter une distillerie n'importe où.

  • Speaker #2

    Ils ont le droit de refuser. La ville a le droit de refuser.

  • Speaker #0

    Au norme de sécurité, oui.

  • Speaker #2

    Que tu installes une distillerie.

  • Speaker #1

    Si tu es à côté d'une usine qui produit des trucs inflammables, j'en sais rien. Parfois. Ça dépend de ces trucs là ou pas ?

  • Speaker #3

    Alors je sais que les douanes peuvent refuser par exemple si ton local est chez toi. Ah ouais ? Parce qu'il y a un côté propriété privée alors que les douanes doivent pouvoir rentrer quand ils veulent ou ils veulent à n'importe quel moment la nuit le jour. Enfin voilà. Donc ça ils peuvent te le refuser.

  • Speaker #1

    Et j'ai une question con mais t'as besoin d'énormément d'eau pour le brassage ?

  • Speaker #3

    Alors moi je n'ai brassé que récemment et j'ai pas les installations pour brasser. Brasser et distiller c'est vraiment deux choses différentes. Donc moi je vais chez un brasseur pour brasser. Mais dans ce cas là oui, mais par contre pour tout ce qui est processus par exemple de refroidissement, moi j'ai des cuves de stockage, donc en fait c'est une eau qui tourne, donc en gros j'ai 1000 litres qui tournent, qui circulent et ça me permet justement de ne pas avoir une consommation d'eau énorme. Sur les consommations d'énergie, moi c'est plus le gaz puisque j'ai fait le choix d'être au gaz, donc pour tout ce qui est brûleur, alambic etc, là c'est énorme mais sinon moi en eau ça va.

  • Speaker #0

    Et bien justement en parlant de ça du coup, quand tu arrives, donc c'est bon, tu as le local, tu as tout ce qu'il te faut, pour distiller il nous faut bien un alambic.

  • Speaker #3

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et des alambics ? Alors nous, on le sait, je pense que les gens qui nous écoutent doivent s'en douter. Des alambics, il y en a une multitude de modèles différents. Il y en a abordables, il y en a qui sont hors de prix, il y en a qui sont, on va dire, de technologies anciennes, comme les alambics Charentais. Il y en a qui sont de technologies toutes nouvelles, comme les nouveaux alambics hybrides qui apparaissent un peu partout. Qu'est-ce qui motive le type d'alambic que toi, tu vas utiliser ? C'est le type de produit que tu veux sortir ? Est-ce que c'est plus un côté économique ?

  • Speaker #3

    Si ! un peu multifactorielles, c'est-à-dire que déjà, moi j'ai appris sur des vieilles machines, des vieilles marmites, il y a un peu l'aspect tradition, authentique, moi j'ai appris sur un truc qu'on trouvait dans les fermes ou dans les bourgs, je trouvais ça incroyable, donc j'avais pas cet appel pour les machines beaucoup plus modernes, beaucoup plus performantes, donc c'est ces premiers rappels. Comment on se forme ? Qu'est-ce qui nous plaît ? Après, il y avait le côté, quand même, il faut le dire, investissement. Ce n'est pas du tout le même investissement. On parle quand même de x10 pour le même volume de distillation. Une machine comme la mienne, on va être autour... Moi, quand je l'ai acheté, on était autour de 7000 euros.

  • Speaker #0

    Ah ouais, alors que moi, je viens de recevoir un devis pour un Alambic Hybrid de chez Müller en Allemagne. C'est x10. C'est 75 000 euros.

  • Speaker #3

    Voilà, c'est x10.

  • Speaker #0

    C'est 75 000 euros et un an et demi d'attente pour l'avoir. Par contre... Mueller, il est à la Côte-Alain International. C'est lui qui est à l'initiative des alambics hybrides. On ne va pas dire qu'il l'a créé, mais c'est lui qui a vraiment adapté ce système-là. Sauf que, je pense que Léa va être d'accord avec moi, le problème d'un alambic, c'est que tu as beaucoup de facteurs à prendre en compte dans le sens où, certes, l'alambic te coûte moins cher, mais plus tu vas prendre un alambic qui ne va te coûter pas cher, plus ton plan énergétique va te coûter cher.

  • Speaker #3

    Ton procès, c'est cher.

  • Speaker #0

    Alors que si tu prends un alambic Mueller, par exemple, comme c'est à Bain-Marie, donc tu peux passer plusieurs prods à l'intérieur, Donc forcément, ton coût de production, lui, va diminuer. Mais quand tu te lances, à un moment, il faut réussir à faire la balance entre tout ça.

  • Speaker #2

    En combien de temps tu l'as morti ton truc Muller ?

  • Speaker #0

    Alors ça, je n'ai pas la réponse malheureusement.

  • Speaker #3

    Après, il y avait aussi le fait que, par exemple, j'ai eu des devis pour des alambics qui font en une passe. Moi, j'ai appris en deux passes. Alors, il y a deux équipes là-dessus aussi. C'est comme tout. Il y en a qui disent qu'une seule passe, c'est le mieux. Et puis, il y en a qui disent que pour faire la meilleure goutte, il faut deux passes parce qu'il y a la main du distillateur, etc. C'est une question de philosophie, c'est une question de coût, c'est une question d'authenticité. Et moi, c'est tout ce choix qui a fait que je me suis tournée vers un Alambic Charentais. Après, là-dessus, il y a vraiment deux équipes. Il y a les une-passes, plus modernes, plus performantes, qui te permettent d'avoir des coûts de production beaucoup plus limités. Mais pour ma taille de distillerie et pour les micro-distilleries comme les miennes, je pense que c'est... pas envisageable au début.

  • Speaker #0

    Tu conseilles plus de prendre un apic.

  • Speaker #3

    Même pour te former, c'est comme ça que tu apprends à faire tes coupes. Il n'y a pas de maintenance dessus. C'est des machines à moins de taper dessus et de faire un trou dedans.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas longtemps. J'ai vu une belle photo.

  • Speaker #3

    Je n'ai pas fait de trou, je l'ai cabossé.

  • Speaker #0

    Tu sais que quand j'ai vu ça, j'ai failli t'envoyer un message parce qu'il y a une histoire justement chez Mac... Non, ce n'est pas chez Macallan. Je crois que c'est chez Macallan. Où en fait, le col de l'alambic, quand ils l'ont installé au début des années 20 ou des années 30, ils l'ont choqué. Du coup, tu as un énorme creux dans l'alambic. Et maintenant, quand ils font la maintenance, ils ont changé la tête il n'y a pas longtemps. Ils ont demandé aux fabricants de refaire exactement le même choc sur l'alambic parce qu'ils ont tellement peur que le profil aromatique change en enlevant la bosse. que maintenant leur alambic reste avec la bosse systématiquement.

  • Speaker #2

    C'est du storytelling mec !

  • Speaker #0

    C'est du storytelling, je sais pas ! Oui,

  • Speaker #2

    bien sûr !

  • Speaker #0

    Moi j'ai vu la vidéo, j'ai dit « Oh quand même ! » Ah non ! C'est une belle histoire !

  • Speaker #3

    Je pense pas... Après, c'est une belle histoire mais... C'est pareil, y'en a qui te font des... des quais sur la forme, le type et tout. Ce qu'il y a de plus important, c'est ce que tu mets dans ta cuve. Si t'as un mot de merde, tu vas distiller de la merde, voilà.

  • Speaker #1

    J'ai juste une question... Le... Sauf si je dis des conneries, l'alambic le plus ancestral, le plus primitif, c'est le pot de style. Est-ce que toi, tu as été séduite ? Est-ce que tu as eu envie d'apprendre la plus ancienne machine qui existait ? Ou tu t'es surtout dit, ok, j'ai appris à bosser sur cette machine-là, c'est un truc que je maîtrise le charanté. Pour l'instant, est-ce que tu as voulu approfondir les différents alambics ou tu t'es dit non ?

  • Speaker #3

    Non. honnêtement j'ai appris là dessus et j'ai adoré. C'est confortable sur ça et je trouve que l'outil est incroyable vraiment par sa simplicité et son efficacité alors pas en termes de rendement mais en termes de conception c'est juste il n'y a pas besoin de faire compliqué quoi tu peux sortir un produit d'exception avec une grosse marmite et un serpentin c'est tout quoi il n'y a pas besoin de capteurs de trucs qui vont tomber en panne de machin voilà c'est ma philosophie après en soit je sais que il y en a qui qui ne prêchent pas du tout comme moi et qui au contraire vont avoir des ambis qui sont capables de te faire les coupes tout seul, qui avec la densité... Enfin, il y a deux équipes. Après ça, moi c'était une question de choix aussi, c'est-à-dire que moi je ne bricole pas pour un sou. Si j'ai un truc qui tombe en panne, il faut que j'appelle le gus, il faut qu'il y ait un gus, parce que mine de rien, pour des petites boutiques comme nous, les gars ils ne passent pas tout de suite quoi. Donc c'était une question de philosophie et franchement, ça me paraissait cohérent. Je n'ai pas cherché à me former sur autre chose, voilà.

  • Speaker #1

    Ça devait être fou le... le... le... quand il... quand il... plomb livré.

  • Speaker #3

    Genre.

  • Speaker #0

    Parce que du coup, tu l'as trouvé où ton alambic ?

  • Speaker #3

    Portugal.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, une fois que tout est en place, que l'alambic est là, que tu as les ingrédients, etc. Comment ça s'est passé les premières semaines et les premiers mois ? Tu te souviens de ta première production ?

  • Speaker #3

    Oui. C'est pas encore trop vieux, donc oui, je m'en rappelle. Oui, oui, je m'en rappelle. Donc moi, je travaille avec du cidre, donc distillation de cidre. Il y a l'excitation, il y a un petit peu l'appréhension de foirer.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as eu peur de tout faire péter ?

  • Speaker #3

    Péter, non. Cramer, oui. Parce que bon, on manipule quand même un produit qui est... Alors le cidre, non, on est à 3-4%. Ce n'est pas inflammable. Mais quand tu es sur ta deuxième passe, là, on tape déjà plus haut. On est autour de 40%. Bon, là, il faut manipuler avec déjà plus de précautions. Donc, mais oui, je me rappelle, les essais, c'était à fond. Parce que moi, j'avais prévu quand même au bout d'un moment, il faut quand même vendre. Le temps passe, mine de rien, les mois passent. Et bon, bah...

  • Speaker #0

    Tami, alors entre le moment où tu as reçu la lambique, tu as commencé à distiller. Et t'as sorti ta première bouteille, il t'a fallu combien de temps à peu près ?

  • Speaker #3

    Alors moi, l'entreprise a été créée en janvier 2022 et j'ai vendu mes premières bouteilles en décembre.

  • Speaker #0

    Ah ouais, donc un an de taf pour sortir les premières bouteilles.

  • Speaker #1

    Donc le premier, pardon je t'ai interrompu, le premier foiret du coup ?

  • Speaker #3

    Non.

  • Speaker #0

    Alors c'était ma première question, est-ce que ta foiret est ta première distillation ? Du tout. Oh là là,

  • Speaker #3

    t'es tellement magnifique ! Et bah, alors merveilleux je ne sais pas, mais non non, ça s'est bien passé. Les foirets que j'ai eus sont venus plus tard.

  • Speaker #0

    T'as eu un an de R&D ? Ouais. pour arriver au produit que tu voulais ? Parce que quand tu t'as la lambique, t'as les idées, etc. tu fais des tests, quand tu on va prendre un exemple très con, tu sors un jean tu penses d'abord à un truc que toi tu vas aimer ou on reste quand même dans une économie de vente ou t'essaies de sortir un produit qui va se vendre ?

  • Speaker #3

    Je vais te faire un peu une réponse à la normande, je dirais un peu des deux c'est-à-dire que moi, déjà je réfléchis au produit que j'ai envie de travailler parce qu'il y a quand même une base de matière que j'ai envie de bosser donc ... Qu'est-ce que j'ai autour de moi ? J'ai du cidre, j'ai de la menthe, j'ai des châtaigniers, j'ai un mec qui fait des super fraises. Qu'est-ce que j'ai autour de moi ? Est-ce que ça me plaît ? Ouais. Après, est-ce que ça va me plaire ? Par exemple, je sais que sur les liqueurs, on est plutôt sur une tendance moins fort, moins alcool. Je ne vais pas aller sur des liqueurs à 40%. Je vais faire plus doux. Mais en même temps, il ne faut pas trop sucrer. Donc, tu vois, il y a tout cet aspect quand même recherche. Et puis après, quand même, tu prends aussi les demandes. Je veux dire, les gens, une fois, on te parle de liqueur de citron, deux fois, trois fois, quatre fois, bon, je vais faire des tests. Après, on te parle de whisky, une fois, dix fois, quinze fois, bon, il faut que j'y aille, quoi. Donc, il y a un côté, il y a des produits que tu as envie de travailler, et un autre côté, il y a quand même un appel du client, du consommateur final que tu ne peux pas ignorer parce que c'est quand même eux qui te font vivre, quoi.

  • Speaker #1

    J'ai une question. Parce que je me mets vraiment à la place du gars, je sais pas, passionné par le whisky, il a, je sais pas, 20 ans, 22, t'as quel âge d'ailleurs ? J'ai 26. 26, ok. Le gars qui a une vingtaine d'années, qui se dit putain, je veux me lancer. Financièrement parlant, t'es allé voir la banque, t'avais des sous de côté, on t'a filé la main. Si c'est pas trop indiscret, mais je me dis que c'est le truc qui fait le plus barrière pour quelqu'un qui veut se lancer.

  • Speaker #3

    Bah alors moi j'ai mis toutes mes économies dedans. Alors, toutes mes économies, ça fait un peu...

  • Speaker #2

    Et 2,50 euros.

  • Speaker #3

    Non, mais voilà, j'ai bossé six ans, donc je n'étais pas du genre à tout claquer, donc j'avais mes salaires. Et puis après, j'ai eu des prêts.

  • Speaker #0

    En disant qu'un bon spiritueux, c'est aussi une belle bouteille. Aujourd'hui, l'image joue un rôle énorme. Toi, est-ce que ça a été quelque chose de fondamental dans ta réflexion de créer des spiritueux, de je veux une belle bouteille, je veux une belle étiquette ? Et comment tu as... aborder en fait ce côté-là qui est un des, on dit toujours, 80% d'une vente chez un caviste, c'est à la bouteille. Comment est-ce que toi tu l'as imaginé ce truc-là ?

  • Speaker #3

    Alors déjà oui, forcément tu veux une belle bouteille. C'est-à-dire quand tu as tout le travail qui remonte et puis après à la fin tu as une bouteille qui ne te plaît pas, c'est un peu bête quand même. Donc non, tu veux une bouteille qui est le plus joyeux possible. Après tu ne peux pas rivaliser avec les boutiques qui ont des bouteilles gravées, des designs de bouteilles incroyables. spécialement pour elle. Donc moi déjà quand j'ai dû choisir ma bouteille c'était la période Ukraine. Disons que quand il a fallu choisir ma gamme de bouteilles c'était bon bah je l'ai commandé en mai, je l'ai reçu en octobre déjà en payant en mai donc déjà en fait donc déjà il ya le choix de la bouteille donc c'est assez long tu reçois des échantillons donc tu remets tout en caisse, enfin voilà tu prends un temps fou pour choisir entre quatre bouteilles quoi Après, globalement, il y a quand même des gammes. Je veux dire, il y a de la gamme basse et puis il y a du premium. Donc, il y a quand même une différence de gamme de bouteilles. Mais nous, on reste quand même dans un catalogue. Moi, je ne peux pas me permettre de faire graver ma bouteille ou je ne sais pas quoi.

  • Speaker #0

    La fameuse question qu'on dit, tu veux faire faire un moule sur mesure ? Voilà,

  • Speaker #3

    c'est ça. Il faut juste acheter 200 000 bouteilles. D'accord, ok. Déjà, j'en ai acheté 1000 et puis on verra. Et après, il y a l'étiquette. Alors, l'étiquette... Euh... Moi, j'ai la chance, c'est que je me débrouille un peu en graphisme. Les graphismes pros, ça va chez les cheveux. En tout cas, j'ai des petites bases.

  • Speaker #0

    On ne pourrait jamais rivaliser avec un graphisme professionnel qui est fait, que tu payes, etc. On fait avec ce qu'on a.

  • Speaker #3

    Exactement. J'ai quelqu'un qui est graphiste qui m'a dit, tiens, on peut réfléchir. On a pris un peu de temps pour réfléchir et je me suis lancée. D'ailleurs, j'ai fait une erreur parce que j'ai fait une étiquette et une contre-étiquette. et je voulais que l'étiquette soit magnifique donc que les éléments essentiels et beaux et derrière les éléments dont on s'en fout un peu l'adresse et en fait vu que j'étiquette à la main c'est une énorme erreur moi je l'ai pas faite parce que tu me l'as dit mais il y a plein d'erreurs comme ça par exemple j'ai choisi une bouteille que je trouve magnifique mais qui n'est pas cylindrique, elle est conique donc c'est pareil pour choisir ta forme d'étiquette ... Au final, tu ne peux pas choisir un rectangle que tu ne payes pas au moule. Donc, tu prends une forme d'étiquette spécifique. Donc, tu réfléchis sur la forme d'étiquette que tu payes à l'imprimeur. Donc, tout ça, c'est des choses. Moi, j'ai fait des erreurs. J'apprends au fur et à mesure. Et puis du coup, là, par exemple, toutes mes étiquettes sont en train de changer parce que j'en ai marre de coller une étiquette, retourner et recoller une étiquette. À la main,

  • Speaker #0

    c'est très long. Je te rassure, je rechange encore mes étiquettes. C'est la troisième itération depuis un an et demi.

  • Speaker #3

    C'est sympa aussi. Je sais que j'ai toutes mes gammes. J'ai mes bouteilles, les évolutions, les étiquettes. Moi, je trouve qu'elles sont de plus en plus belles. Donc, c'est chouette aussi de faire évoluer la chose.

  • Speaker #0

    Ce qui va nous amener à un des derniers sujets très importants, tu as ton alambic. Tu fais le meilleur produit de la terre. Tu as une bouteille qui claque. Maintenant, il va bien falloir la vendre parce que si elle reste dans l'entrepôt, ça ne va pas servir à grand-chose. Toi, distillatrice qui commence, on peut dire petite distillatrice, micro-distillerie. On est d'accord que tu n'as pas les moyens de te payer un commercial qui va parcourir la France pour vendre tes produits. On a du mal en ce moment à trouver des agents multicartes pour vendre nos produits parce qu'ils sont de plus en plus exigents aussi. Donc quand on n'est pas connu, on n'arrive pas à rentrer dans des catalogues. Comment tu as lancé le fait de se dire je vais vendre mes produits ? Comment tu fais en fait ?

  • Speaker #3

    Alors, comment j'ai fait ? Déjà, j'ai fait une porte ouverte. C'est con, c'est bête, mais déjà, il faut se faire connaître au niveau ultra local. Donc déjà... Les portes ouvertes, j'étais étonnée parce qu'il n'y avait pas que des proches. Moi, je m'étais dit, il va y avoir mes potes, ma famille et puis basta. Mais non, non, ça a attiré du monde. Enfin, ça a plu.

  • Speaker #0

    L'alcool gratuit, ça ramène du monde.

  • Speaker #3

    Ce n'était pas gratuit. Non, non. C'était le lancement, donc non. Mais non, non, ça a intéressé. Et ensuite, aujourd'hui, on a quand même les réseaux. Alors, ce n'est pas évident de se faire connaître par les réseaux, mais c'est un outil en plus. Je ne dis pas que c'est tout là-dessus, mais bon, il faut en faire un peu. Et après, moi, je trouve qu'on a de la chance et qu'on a une presse. qui s'intéressent aux projets comme les nôtres. Et en fait, moi, au début, quand la presse me contactait, je disais oui, parce que c'est toujours intéressant, etc. Mais je me disais, bon, ça va rien. Je ne vais pas y avoir de retombées, je veux dire.

  • Speaker #0

    Les médias locaux papiers qui relaient encore et qui sont maintenant sur les réseaux sociaux, etc. Donc, qui relaient aussi dessus.

  • Speaker #3

    Moi, Kevin et Thomas, c'est comme ça qu'ils m'ont contacté. Ils m'ont trouvé un article sur ma distillerie. Et ça m'a amené à un monde fou. Et donc, du coup, c'est comme ça que l'aventure, c'est vraiment le début. Et après, comme tout le monde, je vais toquer.

  • Speaker #0

    Tu sacs et puis bonjour !

  • Speaker #3

    Donc ça, c'est ce qu'il y a de plus en plus grave, franchement. Et c'est pour moi ce qui marche le moins bien. Parce que les gens ne savent jamais le bon moment. C'est pas forcément... Et puis,

  • Speaker #0

    une commerciale, c'est un métier.

  • Speaker #3

    Ah oui, aussi, mais... Mais il faut le faire, voilà. Il faut y passer. Donc, je n'en fais pas tout le temps. Je l'en fais en période creuse. Je me dis, vas-y, je vais sur cette ville. Et puis, j'appelle. Et puis, OK, je peux prendre rendez-vous. Et puis, j'y vais.

  • Speaker #0

    Et du coup, à l'heure actuelle, ton vecteur de vente principal, c'est lequel ? C'est plus dans des catalogues de distributeurs, chez des cavistes, des réseaux sociaux ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est cave, bar, resto. Et après, la vente en direct, j'en fais très peu. Au début, je voulais faire que ça. Mais en fait, j'en fais très peu. Parce que les gens, ils veulent que tu sois au vert tout le temps, ce que je comprends. Mais en fait, des fois, je vais cuire les châtaignes, les machins. Des fois, je vais livrer. Donc, ça m'a saoulée. Donc là, revirement de stratégie, je dis, avant la vente directe, ça sera ponctuel. Donc, c'est lors des visites ou des choses comme ça. Parce que par contre, les visites de groupe, c'est sympa. Et aussi, j'essaye de faire un maximum quand même d'événements locaux. Enfin, pas les marchés hebdomadaires, mais déjà sous les pommiers. Enfin voilà, on a quand même un territoire. qui est dynamique, qui cherche des producteurs comme moi, qui se lancent et qui font des produits artisanaux. Il y a moyen de se faire connaître et du coup, c'est comme ça que ça s'est lancé petit à petit.

  • Speaker #0

    Pour le développement, on commence par l'ultra-local et puis on augmente le rayon au fur et à mesure du temps.

  • Speaker #3

    Et puis moi, j'ai envie de dire pour l'instant, je ne vise vraiment qu'autour de la distillerie parce que déjà, rien que pour la livraison, c'est moi qui livre parce que les frais de port des bouteilles, je pense que tout le monde connaît ici. C'est lourd.

  • Speaker #0

    On se porte à nos assassines.

  • Speaker #3

    Non, puis c'est lourd, donc c'est fragile. Donc en fait, pour l'instant, tant que je peux. Après, si un jour, j'ai un gars à Paris qui m'est intéressé, je ne vais pas dire, ah non, vous êtes à Paris, je prendrai un transporteur. Mais pour l'instant, moi, à mon échelle, c'est moi qui livre. Donc en fait, c'est au local. Et puis si j'arrive à m'implanter bien dans le territoire, je serai déjà contente, honnêtement.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, moi, j'étais très étonné pour finir sur les réseaux sociaux. Moi, quand j'ai lancé la marque il y a un an, je m'étais dit, je vais aller à fond sur les réseaux sociaux, je vais aller à fond sur Internet. Tu payes de la pub Meta, tu payes de la pub Google, etc. Et en fait, tu ne fais pas tant de ventes que ça. par Internet. Et je me suis rendu compte, et ça c'est un conseil que je donne à tout le monde qui veut se lancer dans la distillerie sur la partie vente, ne pensez pas parce que vous avez un beau branding, un beau site Internet et que vous payez de la pub sur Internet que ça va vous apporter de la vente. En fait, les clients, étonnamment, je ne pensais pas, sont plus intéressés à aller acheter leurs produits en cave et dans des magasins spécialisés et n'achètent pas tant d'alcool que ça sur Internet.

  • Speaker #1

    Oui, mais par contre, ça rassure, tu vois.

  • Speaker #0

    Ah bah par contre c'est de la visibilité Voilà,

  • Speaker #1

    moi mon site internet c'est un scandale Enfin clairement, voilà Si si, mais c'est pas grave, j'assume Non mais ça rassure quand même Tu vois, mais même sur les réseaux, moi par exemple J'ai jamais payé de pub, mais le client Qui est vraiment intéressé parce que Notre cible c'est quand même les gens qui sont Intéressés par le profil de soit de la personne Du projet, des produits, etc Bah ça peut l'intéresser, alors ça va pas forcément Déclencher des ventes Mais voilà,

  • Speaker #0

    ça a créé une profondeur Je suis d'accord avec toi que les réseaux sociaux ... Moi je l'ai vu tu sais même avec des agents multicartes qui te disent bah moi je vais pas vendre vos produits parce que vous êtes pas connus. Je dis bah oui mais si vous vendez pas mes produits je peux pas être connu. Donc en fait faut plus utiliser les réseaux sociaux et internet pour donner de la visibilité sur tes produits et rassurer le client final. Mais faut pas compter sur le site internet pour faire de la vente en gros volume.

  • Speaker #2

    Ouais moi je pense que tu vois moi j'ai un compte pro. Alors toi j'ai vu que t'avais 400 ou 500 abonnés sur ta page. Non mais c'est déjà super chouette. Non mais parce que tu dis que c'est que des gens, alors forcément il y a une petite partie c'est les familles, c'est la famille, c'est les copains tout ça, mais t'as quand même je suppose une grosse partie où c'est que des professionnels qui suivent ton travail. Moi voilà je viens de m'abonner, sur ma page pro j'ai 116 abonnés, t'as beau taguer des vignerons, t'as beau taguer des... mais personne m'envoie des messages en mode waouh c'est stylé ce que tu fais, waouh elle est où la cave, où tu bosses, enfin moi je pense que les réseaux sociaux c'est bien. d'être présent, de montrer qu'on est plus ou moins actif, qu'on poste un peu et tout. Mais je trouve que payer pour être mis en avant, perso, je pense que c'est de l'argent mis dans le vent. Et si demain, je devais faire un business plan, c'est de l'argent que je ne mettrais pas dans mon prévis.

  • Speaker #0

    Alors, tu vois, moi qui le fais en ce moment, je ne suis pas forcément d'accord avec toi. Parce que le problème, c'est que quand tu es sur les réseaux sociaux, les réseaux sociaux, ça reste des entreprises privées qui sont là pour gagner de l'argent. Donc malheureusement, si tu veux une visibilité large, par exemple Instagram, tu peux choisir entre la région, la France, les types de clients. Tu peux vraiment cibler ton client type. Et quand tu payes, tu vois vraiment la différence de visibilité. Par contre, c'est bien ce que je dis. Attention, ce n'est pas parce que tu as de la visibilité que ça va déclencher de la vente. Mais par contre, ça met dans la tête des gens que tu existes. Donc quand tu te lances. C'est comme tout, comme payer un article dans la presse de la Manche, de la presse papier ou n'importe quoi. Moi, j'ai été contacté par Le Figaro, parce qu'il voulait faire un article sur les produits régionaux, je ne sais pas trop quoi. Je leur ai dit, non, je ne suis pas intéressé. Ah oui, mais on fait les produits régionaux. Je lui ai dit, oui, mais je sais, vous allez me demander de l'argent. Donc non, en fait, je ne vais pas payer. Je serais très content d'être dans Le Figaro, mais le jour où, ça sera gratuit.

  • Speaker #2

    C'est comme pour apparaître dans Le Petit Futé ou les trucs comme ça. De toute façon,

  • Speaker #0

    tout coûte de l'argent. Des trucs gratuits, ça n'existe pas. Alors, sauf... cas exceptionnels où on a vu des distilleries péter du jour au lendemain, pour qui, pourquoi, il y a eu un engouement qui a été fait que, mais dans la majorité des cas, tu prends des pagaies et puis tu vas ramer pendant un moment.

  • Speaker #2

    Après, c'est pareil, on en a parlé ensemble il n'y a pas si longtemps que ça, entre un commerce de passage et un commerce de destination, il y a une énorme différence. Toi, tu as un commerce de destination, on ne vient pas à gavrer sur Sienne, par hasard. Moi, j'ai mis une fois les pieds à gavrer parce que j'avais un gars parce que j'étais au lycée à Marlant. Je connais bien les alentours de Grandville. Je connais bien les alentours de Grandville. Gavray, c'est le trou. Tu as une église, je ne sais même pas si tu as une boulangerie. Et puis, tu n'as que des agriculteurs.

  • Speaker #1

    Tu as trois boulangeries.

  • Speaker #2

    Ah, pardon ! Mais pas dans ça,

  • Speaker #3

    par contre, c'est vrai.

  • Speaker #2

    Commerce de destination. Et pour le coup, les réseaux, si tu n'es pas sur les réseaux, tandis que tu es en plein milieu des rues piétonnes, là, à Cherbourg ou dans une autre ville, les réseaux, tu t'en fous.

  • Speaker #0

    Non, toi, tu te destines vraiment à être une zone de production, en fait.

  • Speaker #1

    Ah ouais, ouais. Et de visite. Visite programmée.

  • Speaker #0

    Et puis, le spiritourisme, c'est un truc qui est non négligeable de plus en plus.

  • Speaker #1

    Mais au début...

  • Speaker #0

    Le spiritourisme. Oui, alors, c'est un vrai nom. C'est classifié. Ça s'appelle le spiritourisme. Et moi, je l'ai vu dans le Pays d'Auge, par exemple, avec toutes les distilleries de Calvados. Elles se mettent toutes, en fait, à avoir un petit restaurant à coller à la distillerie. Enfin, ils misent de plus en plus, en fait, sur le côté régional, tu vois, très typique. Et à générer du passage et de la vente. par des animations autres.

  • Speaker #3

    Je voudrais revenir, c'est très intéressant ce que tu dis, je voudrais revenir sur un point que vous avez abordé juste avant par rapport aux réseaux sociaux. Effectivement, je trouve qu'on ne déclenche pas de vente via les réseaux sociaux. Éventuellement, tu peux te déclencher du passage. Mais si vous vendez peu en direct les distilleries, c'est parce qu'on aime bien en tant que client avoir le choix et que tu vas te référer à ton caviste préféré pour savoir ce que tu as envie de boire ce soir ou dimanche par rapport à tes habitudes de consommation. et que peut-être qu'il va vendre une bouteille de chez toi, et peut-être qu'il va vendre une bouteille d'un mec en Bretagne, ou j'en sais rien. En revanche, et c'est là où je trouve que tu le fais très bien, parce que même moi ça m'amuse, c'est qu'une fois que la vente est faite, et que peut-être le mec est parti avec une bouteille de chez toi, il va s'abonner à ton compte, et ensuite ça entretient la relation de proximité entre toi et les gens qui consomment tes produits. Et je trouve que tu utilises ton humour, tu parles de tes problèmes, tu fais les choses avec beaucoup de dérision, Et je trouve que ça a créé des fois de l'émotion, en tout cas de l'attachement, parce que ça nous amuse, l'espace d'une story ou machin, et je trouve que tu fais ça très bien. Je trouve que c'est plus important pour moi d'utiliser les réseaux sociaux comme ça pour entretenir le lien entre le fabricant et le consommateur, plutôt que pour vendre tout le temps. Et même justement, c'est cool de temps en temps qu'une entreprise n'ait rien à nous vendre, qu'il y ait un peu de distraction. Moi je trouve ça hyper important, et pour le coup tu le fais très bien sur le réseau.

  • Speaker #1

    C'est gentil, merci. Mais je rebondis parce que moi, comme vous, j'utilise les réseaux à titre perso. Et c'est pareil, quand je suis dans des entreprises où chaque story, c'est pour vendre son produit ou nous dire que c'est les meilleurs ou machin, au bout d'un moment, on s'en fout. Il y a toujours des liens vers le web,

  • Speaker #3

    machin. En fait, si ton produit est super, avant de vouloir me vendre, parle-moi-en un peu.

  • Speaker #2

    Un type de communication que je kiffe, et ce n'est pas parce que c'est vraiment une très bonne amie à moi, mais c'est le restaurant Le Tipouilleur Villeneuve-Ville. Chacha, je la connais depuis une bonne dizaine d'années maintenant et elle, tu vois elle est patronne du restaurant mais elle va poster bien sûr une photo de sa nouvelle carte, une photo de ses assiettes mais la plupart du temps, elle va filmer la sale gueule de son chef ou de sa responsable de salle en mode et ça, ça rapproche ça fait marrer les gens c'est un type de communication, je trouve qu'il on se sent plus proche du gars qui produit

  • Speaker #0

    Donc ce qui va nous amener à la dernière question de ce podcast Si quelqu'un nous écoute et rêve de monter sa propre distillerie, en 2025 à l'heure actuelle, est-ce que tu considères que c'est une bonne idée ou est-ce que c'est quelque chose qu'il faut éviter pour le moment ? Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aurais aimé savoir avant de te lancer ?

  • Speaker #1

    Si la personne est passionnée, oui. Par contre, il faut être passionné parce qu'il faut savoir que le monde du spiritueux, c'est quand même... T'es écrasé par les règles, par les restrictions, par...

  • Speaker #3

    Les déclarations douanières !

  • Speaker #1

    Exactement ! Non mais vraiment, c'est le jeu, mais il faut le savoir, quand tu veux bosser... Dans notre milieu, c'est compliqué. C'est-à-dire, moi, je voulais distiller de la bière pour un brasseur qui me l'a demandé. J'ai pas le droit parce que machin. Je veux juste bosser, les gars. Je veux bosser. Donc voilà, faut le savoir. Quand tu veux te lancer dans le monde du spiritueux, faut en vouloir, faut avoir la niaque. Parce que... Voilà. Et ensuite, en termes de concurrence, je pense qu'il y a encore de la marge. Après, j'en discutais avec un brasseur qui disait, nous, les brasseries, le mot, c'est il y a trop de concurrence. C'est vrai que moi, en tant que... Je ne fais pas partie de ce monde-là. Elle me disait, il y a énormément de brasseries, ça se trouve, ça doit être dur. Elle me disait, mais non, il y a beaucoup plus de vignerons. On ne dit pas ça. Pour le monde de l'alcool, pour le monde du spiritueux, je ne pense pas qu'on puisse avoir le même raisonnement parce que les quantités achetées, les volumes consommés de spiritueux, ce ne sont quand même pas les mêmes volumes que de la bière, du vin ou du cidre. Et en plus,

  • Speaker #3

    ils ont drastiquement baissé sur les 30-50 dernières années.

  • Speaker #1

    Voilà, on est quand même sur une tendance qui n'est pas magnifique en termes de chiffres, de consommation, etc. Mais... Pour les petits comme nous, c'est pour ça que moi, mon conseil, ce serait démarrer petit. Il y a une place parce que les gens sont quand même super intéressés. Le peu d'amateurs cas, mais il y en a. Ils sont hyper intéressés, friands et prêts à acheter et à mettre le prix parce qu'on ne peut pas s'aligner sur des grosses marques comme on a cité précédemment.

  • Speaker #0

    Ça, c'est un enfer,

  • Speaker #1

    ça. Voilà, donc je pense que si la personne est passionnée... il faut y aller. Mais si c'est juste pour se faire un business parce qu'on ne sait pas trop quoi faire, vas-y, j'aime bien, les spirituels, c'est cool, là, je dirais faites gaffe quand même. Parce qu'il faut vous voir. Et puis c'est pareil, quand tu vas vendre tes bouteilles, il faut se retrousser les manches, puis il faut se faire sa place. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'en fait, le maître mot, c'est de dire que si demain quelqu'un veut devenir distillateur, il va devoir être et distillateur, et chef d'entreprise, et commercial, et designer, et en fait, tout faire.

  • Speaker #1

    Ouais, bon, ça après, c'est comme... J'ai envie de dire tous les artisans. Dans n'importe quel métier, quand tu démarres en petite échelle, tu as tout à la fois, tu as toutes les casquettes. Mais c'est vrai qu'il y a quand même un poids juridique, réglementaire qui est lourd et qui fait que des fois, tu veux juste bosser et qu'en fait, non, on ne t'autorise pas. Tu ne peux pas bosser. Donc, il faut être patient, il faut du temps. Et donc, conseil, faites des produits qui vous ressemblent parce que quand il faut aller vendre ta bouteille... Après, c'est un conseil, c'est logique. Je veux dire, quand tu fais quelque chose à ton compte, c'est quelque chose qui te ressemble. Mais voilà, c'est un métier d'aller vendre ton produit. Donc, il faut transmettre cette passion, cette énergie. Et du coup, voilà. Commencez petit et avec des produits qui vous ressemblent. C'est les deux conseils que je donnerais.

  • Speaker #2

    J'aurais juste une petite parenthèse à faire. En tant que femme, petite nana toute mimi... ça a donné quoi ? Est-ce que tu as eu des problèmes par rapport à ça ou pas ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. Alors ça, c'est un truc que vraiment à chaque fois... Enfin, c'est vrai que c'est une question qui remonte. Le fait d'être une fille, c'est presque un atout. Parce que justement, on n'est pas beaucoup, beaucoup. Et du coup, ça interpelle. Les gens disent « Ah, une femme dans le monde de l'alcool, c'est rare. » Alors qu'en fait, c'est de moins en moins rare. Mais voilà, donc du coup, non, moi, c'est pas du tout... À chaque fois, les gens, ils mettent en avant que je suis une fille, mais c'est pas ça qui définit la réussite de ma boîte, à mon sens, tu vois. Enfin, genre le fait que je suis... Le fait que je sois une fille n'implique en rien le succès ou l'échec de ce qui va se passer pour mon entreprise. Donc, en termes par contre de physique, il y a des choses qui sont physiques, etc. Donc, forcément, des fois, il faut s'adapter. Moi, je n'ai pas autant de force que par exemple mon voisin d'entreprise qui est mon frère. Forcément, si j'ai besoin d'un coup de main, je peux lui demander. Mais ça fait partie des choses qui vraiment n'ont aucun impact sur mon entreprise.

  • Speaker #3

    Ta réponse, elle est rassurante quand même. Ça va dans le bon sens et ça fait plaisir à entendre.

  • Speaker #2

    Non mais carrément, moi j'aurais limite parié 50 balles sur le fait que t'aurais dit « Ouais, bon, il y a Michel qui m'a déjà dit « Ouais, moi je fais de l'agnol depuis 50 piges, c'est pas une nana qui va… »

  • Speaker #1

    Non, c'est plus une question de génération par contre, ça je suis d'accord. Genre voilà, ce que tu dis, le gars qui fait son alcool depuis 30 ans, c'est bien, tant mieux pour toi. Et si t'as des trucs à me raconter, à m'apprendre, moi je suis hyper preneuse. Au contraire, je bois les expériences. Mais ça va plus être une question d'âge qu'une question de sexe. Et encore une fois, la question d'âge, je peux la comprendre aussi parce que vu que je suis plus jeune, j'ai peut-être moins appris au cours de ma vie qu'un mec qui a 50 piges et qui fait ça depuis 30 ans. Donc, je ne le prends pas forcément mal.

  • Speaker #3

    J'avais une petite question aussi parce que moi, je suis un peu le mec qui défend la bière. Et il y a des passerelles qui se créent entre la distillation et le fait de brasser de la bière. Et on constate qu'aujourd'hui, il y a de plus en plus de brasseries qui se lancent dans la distillation. Est-ce que tu peux justement nous parler des synergies ? qui font que certaines brasseries se rendent dans la distillerie et l'inverse également ?

  • Speaker #1

    Alors, je ne suis pas sûre de bien répondre. Tu me dis si je suis complètement à côté de la plaque. En fait, la base de la distillation, c'est la fermentation. Pour faire de l'alcool, il faut qu'il y ait une fermentation à la base. Et les brasseries sont équipées pour faire des produits qui ont fermenté par définition. La bière, c'est un produit fermenté. Donc du coup, en fait, de façon logique, l'investissement est déjà fait au niveau de la fermentation. Et donc, l'investissement au niveau de la distillation, il est presque moindre parce que tu n'as plus qu'un alambic à acheter. Du coup, les brasseries, pour valoriser, parce que derrière, il y a quand même une valorisation du spiritueux qui est possible, si tu as une marque forte en tant que brasserie, etc. C'est logique, c'est un moyen de se diversifier. Après, à l'inverse, c'est que la bière, ça a quand même la cote, en ce moment, c'est depuis quelques années, mais c'est quand même consommé de façon beaucoup plus importante que le spiritueux. Et du coup, les distilleries, elles font les grosses boîtes, généralement. Elles font l'investissement inverse, c'est-à-dire qu'on s'est distillé, on va aussi brasser. Comme ça, derrière, on pourra faire notre whisky à partir de ce que nous, on a brassé, etc. Et puis du coup, si on s'est brassé du whisky, on va brasser de la bière.

  • Speaker #2

    Oui, c'est d'être en plus un maximum auto-suffisant.

  • Speaker #1

    Indépendant, voilà, autonome.

  • Speaker #2

    Et là, le top, ce serait d'avoir aussi sa malterie et de...

  • Speaker #1

    Ouais, là, par contre, on est sur...

  • Speaker #2

    Un gros délire, quoi.

  • Speaker #0

    Parce que malter, c'est pas le même taf. Ah,

  • Speaker #1

    puis tu peux pas avoir une micro-malterie. Celle de Bayeux. pour moi je pense que c'est une petite malterie et il faut voir ce que c'est, c'est des installations de malades, c'est pas comparable à ce que par exemple moi en tant que micro distillerie c'est tout à fait de faire une entreprise viable en micro distillerie c'est complètement possible une micro malterie je sais même pas si ça existe parce qu'il faut des installations,

  • Speaker #3

    c'est quand même le procès c'est très long très complexe, même si ça paraît très simple mais les machines pour prendre celle de Bayeux ... C'est un couple qui tient ça et le mec a intellectualisé l'intégralité de ces machines lui-même. C'est-à-dire qu'en fait, ils ont été au Canada, ils se sont rendus compte qu'il y avait beaucoup de malterie là-bas, artisanale, etc. Alors, micro et artisanale, il n'y a pas toujours à mettre dans le même panier, c'est pas toujours la même chose. Et donc, il s'est inspiré de ce qu'il a vu là-bas. Mais lui, à la base, son boulot avant ça, c'était de construire des machines. Et donc, il a conçu de toutes pièces sa malterie. Je ne vais pas faire un instant promo, mais il y a un épisode qu'on a fait là-dessus sur la malterie de Bayeux sur la chaîne Rad & Binge, où on parle de ça, on présente leur travail. C'est absolument incroyable.

  • Speaker #0

    Si vous voulez voir à quoi ressemble une malterie et comment ça fonctionne, on vous encourage vraiment à aller voir l'épisode de Kevin sur sa chaîne Rad & Binge, qui ont fait un épisode exclusif sur le fonctionnement d'une malterie. Mais bon, on va éviter de digresser. Il est déjà assez tard comme ça et puis on a déjà... Deux, trois petits verres bu parce que Léa nous a ramené des petits produits super sympas. On vous encourage absolument à, si vous êtes du côté de Gavray en Normandie, allez lui faire un petit coucou. Elle sera super contente de vous voir. Ou elle a un site internet aussi de vente de ses produits. Et petit instant promo, si vous voulez goûter ses produits, nous avons, en partenariat avec elle, sorti un jean en édition limitée qui est une dinguerie. Il ne reste encore pas beaucoup de bouteilles. On arrive vraiment sur la fin. Merci beaucoup, Léa.

  • Speaker #1

    Merci à vous. C'était super chouette.

  • Speaker #3

    Merci, Léa.

  • Speaker #0

    Nous, on vous laisse pour ce soir. On espère que cet épisode vous a plu. Et n'oubliez pas, consommez moins, mais consommez mieux.

Description

Dans cet épisode exceptionnel de Spirits Cast, nous avons l'honneur d'accueillir Léa, distillatrice passionnée et talentueuse de la célèbre distillerie Montjoie. Ensemble, nous plongeons dans l'univers fascinant de la distillation et découvrons les secrets de ce métier artisanal en constante évolution.

Léa nous raconte son parcours inspirant, les défis qu'elle a surmontés et les compétences nécessaires pour devenir distillateur en 2025. Nous discuterons également des tendances actuelles dans le monde des spiritueux, des innovations technologiques qui transforment le métier, et de l'importance de préserver les savoir-faire traditionnels tout en s'adaptant à un marché en pleine mutation.

Que vous soyez un amateur de spiritueux curieux ou un aspirant distillateur, cet épisode est une mine d'informations et d'inspiration. Préparez-vous à découvrir les coulisses d'une distillerie et à explorer les possibilités infinies qu'offre cet univers captivant !

À vos écouteurs, et santé !

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le SpiritCast, le podcast où on parle de spiritueux avec passion, bonne humeur et parfois un verre à la main. Chaque mois, on décortique l'actualité, on débat, on rigole et on explore le monde des distilleries avec nos invités. Aujourd'hui, on vous propose un épisode spécial, comment devenir distillateur en 2025. Vous êtes prêts à parler d'alambic, de cuivre rutilant et de ce qu'il faut pour transformer une idée en bouteille qui claque. Et pour ça, on a l'immense plaisir d'accueillir Léa de la distillerie Monjoie qui va tout nous raconter. Mais avant de plonger dans le sujet, laissez-moi vous présenter l'équipe de chocs de Spirit Cask. Parce que soyons honnêtes, sans eux, ce podcast ressemblerait à une bouteille vide, triste et inutile. On commence avec Kevin, c'est le propriétaire du Radabinch, un bar où la bière craft française est reine, mais où les spiritueux ont aussi une place de choix. Il connaît tout ce qu'il y a à savoir sur les microbrasseries françaises, et depuis qu'il s'est découvert un goût pour les spiritueux, il passe plus de temps à parler de rhum et de whisky qu'à servir des aïpiers. Bref, c'est un passionné qui pourrait vous convaincre... que bière et spiritueux, c'est la même famille après tout. Ensuite, on continue avec Marie. C'est notre caviste indépendante et grande défenseuse des spiritueux artisanaux. Elle a le don de toujours découvrir des bouteilles incroyables avant tout le monde et elle peut parler avec autant d'enthousiasme d'un gin infusé aux Alpes bretonnes que d'un calvados vieux de 20 ans. Mais attention si vous me prononcez « je veux un Bordeaux à moins de 10 euros » avec un ton de mépris, elle risque de vous corriger avec un sourire légèrement passif-agressif. Et moi-même, votre hôte, guide et parfois arbitre dans cette joyeuse bande. Mon rôle ? poser les bonnes questions, relancer les débats et m'assurer que ça ne parte pas totalement en freestyle. Amateur de spiritueux depuis toujours, j'adore explorer les histoires et le savoir-faire derrière chaque bouteille. Et accessoirement, je suis aussi celui qui doit couper les blagues douteuses de Kevin au montage.

  • Speaker #1

    J'en ai une ! Je te coupe la parole comme ça tu ne pourras pas la couper.

  • Speaker #0

    Voilà, ça y est, ça commence.

  • Speaker #1

    Tout le monde sait qu'il faut boire environ 1,5 litre d'eau par jour. J'ai fait mes petits calculs. En bière, ça équivaut à à peu près 1,6 litre pour une bière à 7 degrés. Pour du pinard à 12 degrés, il faut boire 1,7 litre pour avoir sa quantité d'eau. Et si tu veux la version extrême, tu as 2,5 litres de vodka à 40 degrés pour avoir ton litre 5 de flotte par jour. Voilà, bonne journée à tous. Merci !

  • Speaker #2

    On y va tellement plus clair,

  • Speaker #0

    on a pas... Sans déconner, Kevin qui relance l'économie. Oh là là, on a des problèmes d'eau, buvez de la vodka !

  • Speaker #1

    Mais mec,

  • Speaker #0

    c'est de la science ! Ouais mais alors attends, ta vodka à 40 degrés, d'accord, même pas dit qu'il fallait 3 litres par jour, ça veut dire qu'il faudrait consommer une moyenne d'eau minimum 6,5 litres de vodka Red Bull pour être hydraté.

  • Speaker #1

    Non mais le Red Bull c'est interdit.

  • Speaker #0

    Oui c'est vrai que le Red Bull c'est interdit. Il n'y a pas de débat. Oui c'est vrai qu'il n'y a pas de débat. Et notre invité ce mois-ci c'est Léa de la distillerie Monjoie. Léa c'est une véritable artiste des alambics. Elle transforme des ingrédients bruts en spiritueux d'exception. Elle va partager avec nous son parcours, ses conseils et ce qu'il faut vraiment pour devenir un distillateur en 2025. Et voilà l'équipe est au complet pour aujourd'hui. Alors installez-vous, servez-vous un verre ou prenez des notes si vous voulez devenir distillateur. Et c'est parti pour cet épisode du SpiritCast. Ça va les copains ?

  • Speaker #1

    Salut, ça va, bien ?

  • Speaker #0

    Alors on commence cette édition par les actus habituelles. Cette année, retour sur le Wine Spirit 2025 qui a eu lieu il y a 15 jours et c'est quelques petites nouveautés qu'on a pu repérer. T'y étais ? Non mais j'ai regardé sur internet.

  • Speaker #1

    Le charlatan !

  • Speaker #0

    Alors on commence avec Armoric qui prépare la sortie d'un whisky typiquement breton élevé dans des fûts en chaîne locale et d'hydromel. À suivre, on a la distillerie des Menhirs qui lancera le 3 avril un petit lot de whisky édu ayant bénéficié d'une double maturation en fût de cognac, puis enfin respectivement de Bordeaux, de Bourgogne et de Côte-du-Rhône.

  • Speaker #1

    C'est qui sera bon celui-là ?

  • Speaker #2

    Est-ce que c'est pas un peu poudre aux yeux ?

  • Speaker #0

    Voilà, on vient encore de déclarer notre amour à la distillerie des Menhirs.

  • Speaker #2

    Mais moi j'aime bien le silver là, c'est cool, c'est bon, c'est facile tu vois.

  • Speaker #0

    Le blé noir c'est pas une céréale.

  • Speaker #1

    C'est pour faire des crêpes.

  • Speaker #2

    Mais non, moi je parle du finish. Bordeaux, Bourgogne et Côte-du-Rhône, c'est quoi l'intérêt ?

  • Speaker #1

    Tu fais soit un, mais tu ne fais pas les trois.

  • Speaker #2

    Je choisis ton camp, tu vois.

  • Speaker #1

    De toute façon, tu ne pourras pas les différencier à la dégustation,

  • Speaker #2

    c'est impressionnant. Oui, oui.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'à la dégustation, du coup, toi qui es plus calé que nous sur le vin, on peut avoir un profil aromatique vraiment différent entre le Bordeaux, le Bourgogne et le Côte-du-Rhône ?

  • Speaker #2

    Après, ça dépend. C'est toujours la même question. Si c'est du premier remplissage, ça dépend de plein de choses. Mais... Je pense pas avoir la prétention de te dire là, ouais, finish Syrah sur ou finish Pinot Noir sur. Honnêtement, c'est hyper difficile à dire. Et puis en plus, j'ai jamais eu l'occasion de faire un comparatif, tu vois.

  • Speaker #0

    Va falloir qu'on descende voir.

  • Speaker #2

    Autant du STR ou de l'ex-fus de vin rouge du Bordelais, il y en a quand même pas mal. Mais ex-fus de Pinot Noir, j'en ai déjà bu chez Haute Glace, je pense. Côte du Rhône, c'était des ex-chutes chondrieux, je crois, donc en blanc. Ouais, je sais pas, c'est dur à dire. En vrai, c'est dur.

  • Speaker #0

    Ensuite, on a le domaine de Fontagar, qui élargit sa gamme avec une édition élevée en fûts de cognac et de pinot d'écharante 100% folle blanche.

  • Speaker #2

    Ouais, moi je trouve ça chouette. Là, pour le coup, il se démarque avec un mono-sépage. Folle blanche en 100%, c'est assez rare quand même, parce que c'est... C'est un cépage qu'on trouve un peu dans le pays nantais et vachement dans le cognacé. Mais une eau de vie 100% base de folle blanche, moi, je n'en ai jamais vu.

  • Speaker #0

    Et ensuite, on a la distillerie du Vercors qui a présenté L21H-5. Je n'en veux pas,

  • Speaker #1

    direct. Le nom m'a cassé les couilles.

  • Speaker #0

    Non, moi, ce qui me fait marrer, c'est qu'on a tous dit que Domaine des Hauts-de-Glace, les noms étaient imbuvables. Et comme ils sont super cotés, toutes les distilleries en ce moment sont en train de sortir des noms.

  • Speaker #1

    Non mais on dirait des plaques d'immatriculation sauf que sur la voiture il y a la plaque d'immatriculation et ils mettent quand même un vrai nom. Tu vois, il y a l'Opel Corsa et en dessous il y a la plaque.

  • Speaker #0

    On dirait le nom donné à un enfant d'Elon Musk.

  • Speaker #1

    Il l'a fait, il l'a fait. Mais est-ce que ça a l'air bon quand même ? Est-ce que c'est un peu sexy ? Parce que le nom franchement c'est imbuvable.

  • Speaker #0

    C'est leur première expression d'une collection intitulée Craft by Sequoia, élaborée à partir d'un même lot d'orges maltés, brassés, fermentés et distillés. dans la même fenêtre de tir et logé en différents types de fûts dont une partie servira à cet assemblage. Ouais, en gros, c'est un whisky. Voilà. Parce que j'adore le principe de orge malté, brassé, fermenté sur la même fenêtre de tir. Bah, c'est le un process. C'est un whisky, en fait.

  • Speaker #1

    Il devait être très, très bon en résumé à l'école. Ouais, ouais,

  • Speaker #0

    ouais. Moi, je marquais à la fin et voilà. Alors, à suivre, après Branforman, et alors que le groupe a enregistré une baisse de moins 18,2% de son résultat opérationnel au troisième trimestre, C'est au tour de Camp Paris Group d'annoncer une restructuration globale laquelle pourrait entraîner une réduction de 10% de ses effectifs, soit environ 500 personnes. Et à côté de ça, on a The Avant Gardist, la plateforme digitale de la maison du whisky qui célèbre ses 3 ans avec un chiffre d'affaires en hausse de 52,2% en 2024. TAG indique que le gin représente une bouteille vendue sur 3, soit 32% de son chiffre d'affaires et que les whisky français représentent 10,5%. Pour information, TAG, c'est la plateforme de la maison du whisky qui permet aux petits producteurs et aux petits distillateurs émergents de pouvoir s'inscrire sur une plateforme de vente avec un rayonnement national et international pour faire connaître au mieux ces marques. Et si vous êtes intéressé, les produits Spirit Explorer viennent d'arriver chez The Avant Gardiste.

  • Speaker #2

    Félicitations ! Ils prennent combien déjà ? 18% ?

  • Speaker #0

    Non, alors non. Alors pour le coup, tu vois... de... Je vais faire l'avocat du diable, pas parce que on est rentré chez eux, mais parce que c'est les seuls à avoir ce système-là. La plateforme The Avant-Garnis ne prend pas un pourcentage de marge sur la vente des produits. Ce sont les seuls. Tu prends tous les autres grands sites de vente spiritueux, tu payes un pourcentage comme Twill ou n'importe quoi, c'est au pourcentage. Tu payes un forfait à l'année qui est de l'ordre de, je veux pas dire de conneries, je crois que c'est 500 ou 600 euros pour un produit. Et après, alors c'est beaucoup moins cher, c'est digressif au nombre de produits. Et en fait, en intégrant leur plateforme, tu rentres dans le même système de calcul de coût d'achat et de coût de vente que tous les autres produits. Par contre, tu ne peux pas décider du prix d'achat de tes produits. Eux, ils ont un logiciel, parce que c'est tellement gros, où tu dis, moi, je veux vendre mes produits à tel prix. Eux, le rentrent à l'intérieur, ça calcule les droits d'alcool, les droits d'assises, tout le machin, et ils te disent, nous, on vous achète le produit à tel prix. Donc, c'est à toi de ne pas te tromper. Et si tu dis, non, moi, ça ne me correspond pas. Donc, dans ces cas-là, ton prix de vente va augmenter sur leur site Internet. Mais pour le coup, c'est totalement transparent. Ils ne se cachent de rien sur leur site. Mais...

  • Speaker #2

    Le prix d'achat qu'eux vont te proposer, il est forcément vu à la baisse ? C'est toujours le même plus ou moins pourcentage de baisse ?

  • Speaker #0

    Non, c'est un savant calcul où ils vont te calculer le prix des vignettes douanières, le prix de la vignette sociale, le prix que toi tu veux vendre le produit. Parce qu'en fait, ce n'est pas eux qui disent ton produit, je vais le vendre tant. Ils te disent à combien tu veux vendre le produit. C'est toi qui décides du prix. Et une fois que tu as dit, moi je veux vendre le produit à tel prix, eux vont dire non, te l'achète à tel prix. Et leur coef est vraiment pas déconnant. On arrive dans un coef à peu près rentable. Oui, mais rentable à une échelle d'une entreprise qui brase des millions de quilles à l'année. Donc forcément, tu gagnes moins bien ta vie à vendre chez la maison du whisky qu'à vendre chez des cavistes comme toi indépendants, par exemple.

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Mais après, parce que c'est vrai que je trouve que chez la maison du whisky, ils ont toujours des prix de vente conseillés qui sont dégueulasses, en fait. et c'est en lien avec ça du coup vu qu'ils se gavent sur... Non,

  • Speaker #0

    en fait, le prix de vente conseillé, tu regarderas, c'est le prix de vente qui vendent les produits sur la plateforme pour les particuliers sur leur site internet.

  • Speaker #2

    Ah oui, oui, oui, ok. Oui, d'accord.

  • Speaker #0

    Donc, ils te disent, ne vendez pas plus cher que nous parce que du coup, vous serez plus cher que nous pour un meilleur rayonnement. Alors, moi, ce que j'ai vu, ce qui est vrai et pas vrai parce que la majorité quand même des cavistes indépendants vendent plus cher que la maison du husky. De toute façon, tu n'as pas le choix. Actuellement, à un moment, tu ne peux pas gagner. 3€ sur une bouteille. La distillerie du Goéland a présenté lors de Wine Paris, tiens on y revient, j'ai oublié de la mettre avant, son Boréal Dry Gin, élaboré à partir de baies de plantes locales de Saint-Pierre-et-Miquelon, dont notamment des bourgeons de sapins baumiers et des feuilles de du Labrador. Là, pour le coup, moi, ça me chauffe à moitié, parce que déjà, faire un gin à Saint-Pierre-et-Miquelon, vu qu'il s'est éloigné de tout et qu'il n'y a rien sur place, ça doit être cool. L'English Whisky Guild a déposé une demande d'indication géographique pour le whisky anglais, ouvrant pour cela une consultation publique jusqu'au 19 mai prochain. Dans la foulée, la Scotch Whisky Association a exprimé des préoccupations sur celle-ci, car selon elle, la proposition de définir le whisky anglais single malt en ne nécessitant pas que la distillation... soit sur un même site et non l'ensemble du processus de production, menacerait la réputation du whisky single malt plus généralement. Et donc le scotch. La SWA prévoit ainsi de répondre formellement à cette consultation afin de défendre sa vision sur la catégorie single malt. Donc en gros, c'est une demande de réduction du cahier des charges de l'appellation single malt anglais pour que... la production de matière première distillation-vieillissement ne soit plus obligatoirement faite en Angleterre. C'est un retour en arrière. Je ne suis pas convaincu que ce soit vachement bien pour l'appellation qu'elle s'ouvre plus, sachant que les Etats-Unis viennent de valider l'American Single Malt, qui, elle, oblige les producteurs à avoir une matière première, une distillation, un vieillissement sur le territoire américain.

  • Speaker #2

    Un peu façon les jus japonais qui ne sont pas distillés au Japon.

  • Speaker #0

    C'est ça que je ne comprends pas. Pourquoi est-ce qu'ils demandent une réduction de leur cahier des charges alors que le Japon a fait des pieds et des mains l'année dernière ? Justement parce qu'il s'est rendu compte que des marques comme Toguchi, dont le jus en fait était du jus écossais. Et il faisait que le vieillissement et l'embouteillage au Japon. Et c'était marqué « Whisky japonais tu » quoi. Sazerac a mis en vente un fût de bourbon Papa Van Winkle, 15 ans d'âge, au profit des victimes des incendies de Los Angeles. L'enchaire, débutée à 10 000 dollars, a d'ores et déjà dépassé ce mardi les 3,1. millions. Les fonds récoltés iront à la World Fundal Chain.

  • Speaker #1

    Ça va commencer à 10 000 dollars. Pour acheter quoi ?

  • Speaker #0

    Pour acheter un whisky américain, un bourbon, de la marque Papa Van Winkle, qui est la marque de bourbon la plus appréciée aux Etats-Unis et la plus chère. Une bouteille de Papa Van Winkle, en général, ils les mettent en vente aux enchères parce que c'est des petits lots. Une bouteille vaut dans les 1200 dollars à peu près. Et donc là, ils ont mis un fût aux enchères à 10 000 dollars. Donc l'enchaire n'est pas terminée Et ce mardi Elle a atteint les 3,1 millions de dollars Et l'enchaire n'est pas terminée Mais c'est énorme Ouais alors après c'est aussi du lobbying américain Où ils aiment bien des fois dépenser des stommes astronomiques Quand ça va dans des associations Parce que là c'est au profit d'une association Donc c'est de la défiscalisation américaine En achetant de la tise En achetant de la tise Cosewall Distillery a sorti sa première édition limitée The Single Cast de 2025 Banyuls 1742 Ils auraient dû s'arrêter à Banyuls Qui sort à 50 degrés Un whisky élaboré à partir d'orge maltais local et vieilli dans des fûts de chênes français ayant contenu, comme son nom l'indique, du bagnoules. Et moi, perso, ça, ça me chauffe.

  • Speaker #2

    50 chevaux, j'avoue.

  • Speaker #0

    L'Angleterre va abandonner à partir du 1er mai prochain ses timbres fiscaux, qui avaient été introduits en 2006 pour contrer une fraude qui avait apparemment été surestimée de plus de 600 millions de livres par an. Ils nous ont cassé les couilles en 2006. a rajouté une petite vignette rouge dégueulasse sur les bouteilles pour lutter contre la contrebande d'alcool. On parle d'anglais, donc déjà c'est dans leur gêne au départ. Et maintenant ils te disent « Oui, mais finalement on va l'enlever parce qu'on s'est peut-être trompé de 600 millions de livres. »

  • Speaker #1

    « Vous avez dû filer le dossier à un stagiaire. »

  • Speaker #2

    « Ou à la CAF. »

  • Speaker #0

    Roselier a développé un nouveau rhum sous le nom Naska, un pur jus sourcé à la distillerie du Simon en Martinique, vieilli dans des fûts de whisky lorrain et embouteillé à... La Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux a publié les données des exportations 2024 de spiritueux français, révélant une baisse en valeur de 6,5% à 4,5 milliards de ventes, avec des chutes notables de Cognac qui ont diminué de presque 11%, de Calvados qui ont diminué de presque 15% et d'Armagnac qui ont diminué de presque 16%. A l'approche de la Saint-Patrick, Bushmill a présenté 4 nouveaux single malt dans la série Private Réserve. Les whisky âgés de 10 et 12 ans, élaborés à partir d'orges non tourbées et affinés en fûts d'amaron, de moscatel, de bordeaux et de tequila. Moi perso, les finitions Bushmill, j'aime bien. Ça sort à des prix qui sont en général assez corrects, donc ça me chauffe assez moi. La distillerie Paul Desvoiles en Haute-Saône a présenté à Bispirit son premier single casque, né d'une double distillation d'orge maltais et élevé durant plus de 36 mois dans un fût et en contenu du vin rouge de Sancerre.

  • Speaker #2

    Mignon noir. C'est juste des pinots noirs moins chers qu'en Bourgogne.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est bon ? Oui ! Probablement. Ça n'a pas l'air de te chauffer du tout.

  • Speaker #1

    Mais non, mais les finiches en fût de pinard, c'est cool, mais...

  • Speaker #0

    Oui, les fûts, ça ne coûte pas cher.

  • Speaker #2

    Si ils peuvent faire du pas cher, il reste les fûts de bourbon.

  • Speaker #0

    Une news d'aujourd'hui que j'ai appris ce matin. Jack Daniels, ils ont un entrepôt qui s'est effondré. Dans l'article, c'est marqué, Jack Daniels a fait appel à son assurance. Ils n'ont pas encore chiffré la perte liée à l'effondrement de ce hangar. Et tu vois la photo, le hangar est à moitié foutu en l'air. Et tu as les fûts sur... 17 ou 18 auteurs qui sont en train de se péter la gueule avec des marres de whisky par terre. Ah vache, il y en a pour des dizaines et dizaines de milliers de dollars quoi.

  • Speaker #2

    Est-ce que ça va faire augmenter le prix des bouteilles ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y aura moins de celui au miel en vente en grande surface ?

  • Speaker #0

    C'est pas des whisky !

  • Speaker #2

    Est-ce qu'ils peuvent en même temps supprimer celui à la pomme s'il vous plaît ? Parce que c'est vraiment un fait que ça a goût de vomi.

  • Speaker #0

    Selon Reuters, Pernod Ricard étudierait la session... De sa marque de champagne, GH MUM, la valeur est estimée à plus de 600 millions. Après Clancambel, Pernod Ricard a l'air de vouloir sortir de son catalogue ses marques de grande distribution, faisant certes du volume, mais des chiffres d'affaires assez médiocres. La spiriterie française Château du Breuil a dévoilé le Breuil Single Cask Finition Palo Cortado, un nouveau single mat issu d'orge Golden Promise et affiné en fût de Palo Cortado.

  • Speaker #1

    Le Palo Cortado, du coup, c'est un Jerez.

  • Speaker #2

    Tu le vois pas, mais il se fout de ta gueule, Marie. Parce que tu sais dire avec l'accent. Thomas, c'est le mec en anglais ancien, mais il disait deux.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Thomas, répète après moi. A berlour.

  • Speaker #0

    A berlour.

  • Speaker #1

    Vous avez montré les vidéos de la nana qu'elle est. Les michalères, elle est là, genre...

  • Speaker #0

    A berlour. Elle était géniale. La nana, sur YouTube, elle a gagné des milliers d'euros juste en prononçant correctement le nom des whisky écossais. Et pour finir, on a Drink Intel, qui a publié un petit focus sur le marché des spiritueux en France, soulignant les défis économiques et politiques de la filière. tout en mettant en valeur certains de ses segments les plus résilients. Son analyse révèle notamment que les whisky français, avec environ 110 distilleries et 115 marques sur le marché, connaît une croissance prometteuse, portée par l'attrait du terroir et de soutien aux producteurs locaux, et que les biters apéritifs et liqueurs bénéficient d'un soutien via la tendance de la consommation responsable et la diminution du marché des cocktails. Elle a noté par ailleurs un ralentissement de l'inflation au second semestre 2024, laissant entrevoir une possibilité de stabilisation des prix, favorable à la consommation de spiritueux en 2025. En gros, consommons français.

  • Speaker #2

    Mais dis-moi Thomas, c'est une super transition ça !

  • Speaker #0

    Eh t'as vu, elle est belle la transition !

  • Speaker #2

    Elle est très très belle !

  • Speaker #0

    Attends, attends, attends ! Jingle ! L'alcool c'est pas cool ! Non c'est pas cool !

  • Speaker #2

    Alors pourquoi il y a le mot cool dans l'alcool ?

  • Speaker #0

    Ouais ! Bonjour Léa ! Salut ! Et aujourd'hui, comme indiqué dans le titre, on plonge dans les coulisses du métier de distillateur parce qu'on a un invité de choix, Léa, qui est à la tête de la distillerie Monjoie. Elle va nous raconter son... parcours, mais surtout comment on passe d'une idée un peu folle de « et si je faisais mes propres six spiritueux » à une distillerie qui tourne avec des bouteilles qui font rêver. Léa, encore merci d'être avec nous. Alors, pour commencer, est-ce que tu te souviens du moment où cette idée a germé dans ta tête ?

  • Speaker #3

    Oui, je me rappelle, j'étais encore à l'école.

  • Speaker #0

    Alors, à l'école primaire ? Non,

  • Speaker #3

    à l'école d'Angers.

  • Speaker #0

    École d'Angers ? Voilà. Mais t'es déjà vieille !

  • Speaker #3

    Ouais, ouais, ouais, déjà vieille.

  • Speaker #0

    Elle n'a pas connu comme nous les shooters de tequila à 4h30 du matin en troisième ?

  • Speaker #2

    Alors, moi non plus, je n'ai pas connu Thomas.

  • Speaker #3

    Thomas s'est confié sur un passé compliqué Voilà

  • Speaker #0

    C'était pas compliqué Tu rigoles c'était trop bien Tu sais pourquoi je buvais de la tequila à l'époque ? C'est comme quand je me suis mis au gin tonic Pourquoi est-ce que je suis un gros consommateur de gin tonic ? Parce que c'était pas cher Non parce que quand j'ai commencé à aller en boîte de nuit Tu avais pas de palais Alors j'avais pas de palais à l'époque Palais de Labrador Quand t'as 18 ans et que tu vas en boîte de nuit Moi j'avais déjà rodé Que si je prenais une bouteille de whisky J'allais avoir tous mes potes qui allaient taper dedans Alors que si je prenais une gin Tout le monde disait C'est pas bon c'est amer Du coup j'ai acheté ma bouteille de gin Elle était safe sur la table Elle ne bougeait pas Et voilà j'ai ma bouteille pour ma soirée Putain le mec est perso C'est intelligent Mais non mais je fais pareil avec mes bouteilles de vin d'adlure 80 balles la bouteille de gin en boîte à l'époque 80 balles Elle est en boîte Thomas C'est pas faux Mais j'y travaillais je te rappelle Bonjour Léa

  • Speaker #2

    Alors Donc tu étais pas en 3ème Tu étais en école d'ingé Alors Et tu sais quoi on va échanger Fais mes blagues et moi je vais faire ton texte Parce que sinon on passe en sortir

  • Speaker #3

    Donc moi, j'étais en école d'ingé. En fait, il y a deux choses qui m'ont amenée, entre guillemets, sur l'alcool. C'est que déjà, de un, je voulais être à mon compte. Ça, c'était hyper important pour moi. Et en fait, à la base, tout mon cursus était plutôt orienté sur le lait. Dans Normandie, c'est pas très original.

  • Speaker #0

    Oui, alors parce que c'était ma grande question, t'étais en école d'ingé, mais t'étais pas en école d'ingé anglais LV2.

  • Speaker #3

    Non, j'étais en école d'ingé dans l'agroalimentaire.

  • Speaker #2

    J'ai une question, j'ai une question, j'ai une question. Parce que tu dis que t'étais dans le lait. Ouais. On peut faire fermenter du lait ?

  • Speaker #3

    Exactement.

  • Speaker #2

    Est-ce qu'on peut faire de l'alcool de lait ?

  • Speaker #0

    Oui, moi j'ai du lactalium, c'est fait à base de lait de chèvre fait en Savoie, c'est de la vodka, c'est absolument immonde.

  • Speaker #3

    Voilà, en fait c'est ça qui m'a amenée sur le... ça tombe bien qu'on en parle. En fait, moi d'un moment je me suis dit, bon le lait c'est un peu vu et revu, j'ai pas forcément envie de partir là-dedans. Et c'est une personne qui m'a dit, mais tu sais ça existe la liqueur de lait. Je me suis dit, quelle idée de merde.

  • Speaker #2

    Il faut le dire plus fort Léa.

  • Speaker #3

    Quelle mauvaise idée, quelle idée de merde ! Je sais même pas comment on fait de l'alcool, enfin je sais, j'ai eu quelques cours de distillation mais je savais pas plus que ça, vraiment l'aspect pratique. Et donc je me suis dit tiens c'est intéressant, je veux voir ce qui existe comme expérience, comment je peux me former etc. Et j'ai trouvé une distillerie qui proposait justement un partage d'expérience, donc on était entre le stage et la formation. Et je me suis dit vas-y je tente, je veux voir ce que c'est. Et j'ai adoré, vraiment coup de coeur sur la distillation. L'alambic, mais vraiment, il y avait un côté poétique. C'était vraiment magique. Et du coup, là, j'ai eu le déclic. Quand l'alambic fonctionne, quand tu vois la goutte qui coule, je ne sais pas comment expliquer.

  • Speaker #2

    Vous n'avez pas vu, mais en fait, Léa, quand elle a dit quand l'alambic fonctionne, elle avait les mains jointes, genre révélation divine.

  • Speaker #3

    C'était presque ça, vraiment. C'était magique. J'ai trouvé ça magnifique. J'ai adoré et je me suis dit, j'y vais.

  • Speaker #0

    Au moment où tu te dis, j'y vais, tu as le feu en toi. Passer d'une idée... à un projet concret, toujours une grosse étape dans n'importe quel type d'entreprise, mais surtout quand tu veux devenir distillateur. Qu'est-ce qui a fait que tu t'es dit, je vais me mettre à mon compte ? Parce que tu aurais pu aller bosser dans une distillerie.

  • Speaker #2

    Elle a déjà répondu, Thomas. Dans ces deux critères, elle voulait être à son compte.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'elle voulait être à son compte.

  • Speaker #3

    C'est vrai que, de base, moi, je voulais être à mon compte. Après l'école, bon, après, moi, c'était une question... Il n'y avait pas de risque. Me lancer après l'école, si je me loupe, ça peut arriver, ce n'est pas très grave. Les dégâts seront minimaux. À part mon égo, il n'y aura pas grand-chose de cassé.

  • Speaker #0

    L'égo, ça compte beaucoup ?

  • Speaker #3

    Ça compte, mais ce n'est pas trop grave. Je voulais être à mon compte tout de suite après l'école. J'ai bossé un tout petit peu après, mais voilà. Du coup, je fais quoi ? Je découvre la distillerie. Gros coup de cœur. Direct après, j'ai arrêté l'école en septembre. Ça a mis un peu plus d'un an pour vendre mes premières bouteilles.

  • Speaker #2

    J'ai une petite précision. Est-ce que avant... J'ai l'impression que tu as le coup de cœur vraiment sur le process du fait de distiller. Est-ce qu'avant ça, tu avais quand même ce côté épicurien, curiosité, dégustation de l'hypérons spiritueux ? Non, c'était mieux après.

  • Speaker #3

    Moi, je suis vraiment... Alors, on ne peut pas dire ça à trouver dans la licorne, ce n'est pas le terme, mais j'ai vraiment découvert le monde du spiritueux par le biais du process et de la distillation. Ah ouais, vraiment.

  • Speaker #1

    Et quand tu parles avec... plein d'amour comme ça de waouh c'était merveilleux et tout c'était vraiment le la pa la prouesse chimique ou technique mais c'était waouh c'est incroyable comme machine un alambic ou le processus en fait le fait que l'alcool viennent capter les propriétés chimiques dans les macérations le fait que physiquement voilà

  • Speaker #3

    les pas l'évaporation c'est un principe tout bête mais le donc le procédé de l'alcool est tout bête et pourtant tu fais des produits mais il ya une palette de possible qui est infini et je trouvais ça incroyable en termes de créativité et à très peu de limites, si ce n'est réglementairement parlant, mais ça c'est autre chose. Je me suis dit que c'est un métier super complet, très beau, qui est ancestral, qui remonte à nos racines, donc vraiment ça m'a parlé, ça a vibré en moi, c'était presque poétique. Du coup, il y a eu un coup de cœur sur le métier.

  • Speaker #2

    C'est chouette parce qu'on aurait tendance à penser de manière assez facile qu'on se lance dans la distillation parce qu'on est d'abord... passionnés par le produit.

  • Speaker #3

    Et j'aurais tendance à dire qu'il vaut mieux mon biais qu'un autre biais parce que moi, par exemple, là où j'ai été me former, il y a des gens, le gars a refusé de les former parce qu'il y avait quand même une tendance, il voyait bien que... Il y a quand même, il faut voir quand la lambie qui coule pendant toute une journée, tu as de l'alcool à 80% qui coule, qui sent dans toute la distillerie. Si on prend en paillard, mais si on est quand même un tant soit peu, un petit peu trop... attirer vers le produit, ça peut être pour quelqu'un dont c'est le métier un problème.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on appelle boire le fond de commerce.

  • Speaker #2

    Après, quand on parle de gens qui sont passionnés par le produit, on parle de passionnés par le goût, pas par les quantités.

  • Speaker #3

    Et moi, tu vois, ce que tu fais, normalement, tu l'adores. Tu vas goûter par curiosité, etc. Et en fait, si tu ne prends pas garde, il faut quand même faire attention.

  • Speaker #0

    Ce qui nous permet de placer le petit, l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec matération.

  • Speaker #3

    Mais malgré ça, c'est vrai que les gens qui sont dans ce domaine, on sent bien qu'au fur et à mesure, c'est le goût et c'est la dégustation qui plaît plus que de se boire un coup le soir, etc. Donc moi, c'est vraiment venu... par le process que j'ai découvert le produit plus que ça, parce qu'avant j'avais une consommation tout à fait lambda, j'aimais bien boire un coup entre amis, mais j'avais pas de... la culture du spiritueux etc, je l'avais pas.

  • Speaker #2

    Et alors qu'est-ce que tu buvais en soirée Léa ?

  • Speaker #3

    Qu'est-ce que je buvais en soirée ? Alors j'étais très bière.

  • Speaker #2

    On veut des noms parce que là du coup tu vas nous sortir des noms de bière, on va peut-être être obligés de te sortir de ce podcast.

  • Speaker #3

    Non en vrai après moi j'aime bien le gin voilà donc j'aime... J'étais très jean. Et le whisky, tu vois, c'est venu après. Maintenant, j'aime bien le whisky. Mais c'est venu après. Je ne buvais pas beaucoup de whisky avant.

  • Speaker #0

    Et donc, du coup, on imagine que créer une distillerie, ça ne se fait pas en un claquement de doigts, entre les autorisations, les taxes, les douanes. Ça doit être un vrai parcours du combattant. Comment ça s'est passé pour toi entre le moment où tu t'es dit je me lance, j'ouvre ma distillerie et je sors ma première bouteille ?

  • Speaker #3

    Alors, première étape déjà, c'est tu prends contact avec les douanes de ton secteur. Donc, nous, c'est quand ? Donc en fait, pour ma part, même s'il y a toujours des choses à dire, les douanes de camp sont plutôt sympas, sont plutôt réactifs. Et donc du coup, la création de statues, parce qu'en fait, moi j'ai un statut de distillateur allégé, donc il y a plein de statuts différents, mais en fait, c'est tout ça pour dire que j'ai le droit de distiller que à ma distillerie. Je ne peux pas me trimballer de fermes. Oui,

  • Speaker #0

    tu n'as pas le statut de distillateur ambulant. Voilà,

  • Speaker #3

    exactement. Donc ce statut, il est assez léger finalement, parce que c'est beaucoup plus facile à surveiller. Donc du coup, ils ne sont pas trop prises de tête là-dessus. Donc en fait, le statut avec les douanes, c'est plutôt créé facilement. Ensuite, il a fallu prendre contact avec la ville une fois que j'ai trouvé le local. Parce que déjà, il faut trouver le local. Donc ça aussi, c'est un bon moment quand même. Et une fois que le local est trouvé, il faut prendre contact avec la ville. Parce que tu ne peux pas implanter une distillerie comme ça. Il faut une autorisation de ta ville. Donc ça, ça a été un peu plus long. Parce qu'en fait, les villes, elles ne savent pas faire. C'est des procédures, des démarches administratives que tu... qu'elles ne connaissaient pas. Et en fait, du coup, il faut remonter à la préfecture. Donc ça, ça a pris un peu de temps.

  • Speaker #2

    Ça veut dire que tu as fait une démarche envers ta ville qu'elles ne connaissaient pas. Donc, ça veut dire que globalement, ils ne seraient quand même pas venus de faire chier puisque de toute façon, ils ne savaient pas qu'il fallait leur demander.

  • Speaker #3

    Oui, exactement. C'est ça.

  • Speaker #2

    C'est génial. Mais bravo Léa pour ton intégrité. C'est super.

  • Speaker #1

    Et tu es tombée sur une Corinne à l'accueil de la mairie qui a fait... c'est quoi ?

  • Speaker #3

    C'est ça, alors bonjour Corinne mais non non j'ai dû relancer plusieurs fois parce qu'en fait c'est des dossiers qui sont pas importants pour eux et sauf que toi ça urge quoi. Mais en fait en parallèle moi j'avais quand même des travaux à faire dans le local plus fallait trouver l'alambic donc en fait c'était pas pressé à la semaine. Mais en fait ces démarches administratives si tu les pousses pas un petit peu et si tu les suis pas de près ça peut prendre des mois donc en fait voilà.

  • Speaker #0

    Donc en gros on peut dire ? Première étape avant de faire quoi que ce soit. Douane, douane, douane. On passe un petit coup de téléphone aux douanes. On va les voir. On dit bonjour monsieur, madame. Oui, oui, je veux faire de l'alcool. Oui, ça va me coûter cher. Ensuite, on trouve un local. On fait en sorte que le local soit administrativement et de façon sécuritaire utilisable pour faire une distillerie. Parce qu'on ne peut pas monter une distillerie n'importe où.

  • Speaker #2

    Ils ont le droit de refuser. La ville a le droit de refuser.

  • Speaker #0

    Au norme de sécurité, oui.

  • Speaker #2

    Que tu installes une distillerie.

  • Speaker #1

    Si tu es à côté d'une usine qui produit des trucs inflammables, j'en sais rien. Parfois. Ça dépend de ces trucs là ou pas ?

  • Speaker #3

    Alors je sais que les douanes peuvent refuser par exemple si ton local est chez toi. Ah ouais ? Parce qu'il y a un côté propriété privée alors que les douanes doivent pouvoir rentrer quand ils veulent ou ils veulent à n'importe quel moment la nuit le jour. Enfin voilà. Donc ça ils peuvent te le refuser.

  • Speaker #1

    Et j'ai une question con mais t'as besoin d'énormément d'eau pour le brassage ?

  • Speaker #3

    Alors moi je n'ai brassé que récemment et j'ai pas les installations pour brasser. Brasser et distiller c'est vraiment deux choses différentes. Donc moi je vais chez un brasseur pour brasser. Mais dans ce cas là oui, mais par contre pour tout ce qui est processus par exemple de refroidissement, moi j'ai des cuves de stockage, donc en fait c'est une eau qui tourne, donc en gros j'ai 1000 litres qui tournent, qui circulent et ça me permet justement de ne pas avoir une consommation d'eau énorme. Sur les consommations d'énergie, moi c'est plus le gaz puisque j'ai fait le choix d'être au gaz, donc pour tout ce qui est brûleur, alambic etc, là c'est énorme mais sinon moi en eau ça va.

  • Speaker #0

    Et bien justement en parlant de ça du coup, quand tu arrives, donc c'est bon, tu as le local, tu as tout ce qu'il te faut, pour distiller il nous faut bien un alambic.

  • Speaker #3

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et des alambics ? Alors nous, on le sait, je pense que les gens qui nous écoutent doivent s'en douter. Des alambics, il y en a une multitude de modèles différents. Il y en a abordables, il y en a qui sont hors de prix, il y en a qui sont, on va dire, de technologies anciennes, comme les alambics Charentais. Il y en a qui sont de technologies toutes nouvelles, comme les nouveaux alambics hybrides qui apparaissent un peu partout. Qu'est-ce qui motive le type d'alambic que toi, tu vas utiliser ? C'est le type de produit que tu veux sortir ? Est-ce que c'est plus un côté économique ?

  • Speaker #3

    Si ! un peu multifactorielles, c'est-à-dire que déjà, moi j'ai appris sur des vieilles machines, des vieilles marmites, il y a un peu l'aspect tradition, authentique, moi j'ai appris sur un truc qu'on trouvait dans les fermes ou dans les bourgs, je trouvais ça incroyable, donc j'avais pas cet appel pour les machines beaucoup plus modernes, beaucoup plus performantes, donc c'est ces premiers rappels. Comment on se forme ? Qu'est-ce qui nous plaît ? Après, il y avait le côté, quand même, il faut le dire, investissement. Ce n'est pas du tout le même investissement. On parle quand même de x10 pour le même volume de distillation. Une machine comme la mienne, on va être autour... Moi, quand je l'ai acheté, on était autour de 7000 euros.

  • Speaker #0

    Ah ouais, alors que moi, je viens de recevoir un devis pour un Alambic Hybrid de chez Müller en Allemagne. C'est x10. C'est 75 000 euros.

  • Speaker #3

    Voilà, c'est x10.

  • Speaker #0

    C'est 75 000 euros et un an et demi d'attente pour l'avoir. Par contre... Mueller, il est à la Côte-Alain International. C'est lui qui est à l'initiative des alambics hybrides. On ne va pas dire qu'il l'a créé, mais c'est lui qui a vraiment adapté ce système-là. Sauf que, je pense que Léa va être d'accord avec moi, le problème d'un alambic, c'est que tu as beaucoup de facteurs à prendre en compte dans le sens où, certes, l'alambic te coûte moins cher, mais plus tu vas prendre un alambic qui ne va te coûter pas cher, plus ton plan énergétique va te coûter cher.

  • Speaker #3

    Ton procès, c'est cher.

  • Speaker #0

    Alors que si tu prends un alambic Mueller, par exemple, comme c'est à Bain-Marie, donc tu peux passer plusieurs prods à l'intérieur, Donc forcément, ton coût de production, lui, va diminuer. Mais quand tu te lances, à un moment, il faut réussir à faire la balance entre tout ça.

  • Speaker #2

    En combien de temps tu l'as morti ton truc Muller ?

  • Speaker #0

    Alors ça, je n'ai pas la réponse malheureusement.

  • Speaker #3

    Après, il y avait aussi le fait que, par exemple, j'ai eu des devis pour des alambics qui font en une passe. Moi, j'ai appris en deux passes. Alors, il y a deux équipes là-dessus aussi. C'est comme tout. Il y en a qui disent qu'une seule passe, c'est le mieux. Et puis, il y en a qui disent que pour faire la meilleure goutte, il faut deux passes parce qu'il y a la main du distillateur, etc. C'est une question de philosophie, c'est une question de coût, c'est une question d'authenticité. Et moi, c'est tout ce choix qui a fait que je me suis tournée vers un Alambic Charentais. Après, là-dessus, il y a vraiment deux équipes. Il y a les une-passes, plus modernes, plus performantes, qui te permettent d'avoir des coûts de production beaucoup plus limités. Mais pour ma taille de distillerie et pour les micro-distilleries comme les miennes, je pense que c'est... pas envisageable au début.

  • Speaker #0

    Tu conseilles plus de prendre un apic.

  • Speaker #3

    Même pour te former, c'est comme ça que tu apprends à faire tes coupes. Il n'y a pas de maintenance dessus. C'est des machines à moins de taper dessus et de faire un trou dedans.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas longtemps. J'ai vu une belle photo.

  • Speaker #3

    Je n'ai pas fait de trou, je l'ai cabossé.

  • Speaker #0

    Tu sais que quand j'ai vu ça, j'ai failli t'envoyer un message parce qu'il y a une histoire justement chez Mac... Non, ce n'est pas chez Macallan. Je crois que c'est chez Macallan. Où en fait, le col de l'alambic, quand ils l'ont installé au début des années 20 ou des années 30, ils l'ont choqué. Du coup, tu as un énorme creux dans l'alambic. Et maintenant, quand ils font la maintenance, ils ont changé la tête il n'y a pas longtemps. Ils ont demandé aux fabricants de refaire exactement le même choc sur l'alambic parce qu'ils ont tellement peur que le profil aromatique change en enlevant la bosse. que maintenant leur alambic reste avec la bosse systématiquement.

  • Speaker #2

    C'est du storytelling mec !

  • Speaker #0

    C'est du storytelling, je sais pas ! Oui,

  • Speaker #2

    bien sûr !

  • Speaker #0

    Moi j'ai vu la vidéo, j'ai dit « Oh quand même ! » Ah non ! C'est une belle histoire !

  • Speaker #3

    Je pense pas... Après, c'est une belle histoire mais... C'est pareil, y'en a qui te font des... des quais sur la forme, le type et tout. Ce qu'il y a de plus important, c'est ce que tu mets dans ta cuve. Si t'as un mot de merde, tu vas distiller de la merde, voilà.

  • Speaker #1

    J'ai juste une question... Le... Sauf si je dis des conneries, l'alambic le plus ancestral, le plus primitif, c'est le pot de style. Est-ce que toi, tu as été séduite ? Est-ce que tu as eu envie d'apprendre la plus ancienne machine qui existait ? Ou tu t'es surtout dit, ok, j'ai appris à bosser sur cette machine-là, c'est un truc que je maîtrise le charanté. Pour l'instant, est-ce que tu as voulu approfondir les différents alambics ou tu t'es dit non ?

  • Speaker #3

    Non. honnêtement j'ai appris là dessus et j'ai adoré. C'est confortable sur ça et je trouve que l'outil est incroyable vraiment par sa simplicité et son efficacité alors pas en termes de rendement mais en termes de conception c'est juste il n'y a pas besoin de faire compliqué quoi tu peux sortir un produit d'exception avec une grosse marmite et un serpentin c'est tout quoi il n'y a pas besoin de capteurs de trucs qui vont tomber en panne de machin voilà c'est ma philosophie après en soit je sais que il y en a qui qui ne prêchent pas du tout comme moi et qui au contraire vont avoir des ambis qui sont capables de te faire les coupes tout seul, qui avec la densité... Enfin, il y a deux équipes. Après ça, moi c'était une question de choix aussi, c'est-à-dire que moi je ne bricole pas pour un sou. Si j'ai un truc qui tombe en panne, il faut que j'appelle le gus, il faut qu'il y ait un gus, parce que mine de rien, pour des petites boutiques comme nous, les gars ils ne passent pas tout de suite quoi. Donc c'était une question de philosophie et franchement, ça me paraissait cohérent. Je n'ai pas cherché à me former sur autre chose, voilà.

  • Speaker #1

    Ça devait être fou le... le... le... quand il... quand il... plomb livré.

  • Speaker #3

    Genre.

  • Speaker #0

    Parce que du coup, tu l'as trouvé où ton alambic ?

  • Speaker #3

    Portugal.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, une fois que tout est en place, que l'alambic est là, que tu as les ingrédients, etc. Comment ça s'est passé les premières semaines et les premiers mois ? Tu te souviens de ta première production ?

  • Speaker #3

    Oui. C'est pas encore trop vieux, donc oui, je m'en rappelle. Oui, oui, je m'en rappelle. Donc moi, je travaille avec du cidre, donc distillation de cidre. Il y a l'excitation, il y a un petit peu l'appréhension de foirer.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as eu peur de tout faire péter ?

  • Speaker #3

    Péter, non. Cramer, oui. Parce que bon, on manipule quand même un produit qui est... Alors le cidre, non, on est à 3-4%. Ce n'est pas inflammable. Mais quand tu es sur ta deuxième passe, là, on tape déjà plus haut. On est autour de 40%. Bon, là, il faut manipuler avec déjà plus de précautions. Donc, mais oui, je me rappelle, les essais, c'était à fond. Parce que moi, j'avais prévu quand même au bout d'un moment, il faut quand même vendre. Le temps passe, mine de rien, les mois passent. Et bon, bah...

  • Speaker #0

    Tami, alors entre le moment où tu as reçu la lambique, tu as commencé à distiller. Et t'as sorti ta première bouteille, il t'a fallu combien de temps à peu près ?

  • Speaker #3

    Alors moi, l'entreprise a été créée en janvier 2022 et j'ai vendu mes premières bouteilles en décembre.

  • Speaker #0

    Ah ouais, donc un an de taf pour sortir les premières bouteilles.

  • Speaker #1

    Donc le premier, pardon je t'ai interrompu, le premier foiret du coup ?

  • Speaker #3

    Non.

  • Speaker #0

    Alors c'était ma première question, est-ce que ta foiret est ta première distillation ? Du tout. Oh là là,

  • Speaker #3

    t'es tellement magnifique ! Et bah, alors merveilleux je ne sais pas, mais non non, ça s'est bien passé. Les foirets que j'ai eus sont venus plus tard.

  • Speaker #0

    T'as eu un an de R&D ? Ouais. pour arriver au produit que tu voulais ? Parce que quand tu t'as la lambique, t'as les idées, etc. tu fais des tests, quand tu on va prendre un exemple très con, tu sors un jean tu penses d'abord à un truc que toi tu vas aimer ou on reste quand même dans une économie de vente ou t'essaies de sortir un produit qui va se vendre ?

  • Speaker #3

    Je vais te faire un peu une réponse à la normande, je dirais un peu des deux c'est-à-dire que moi, déjà je réfléchis au produit que j'ai envie de travailler parce qu'il y a quand même une base de matière que j'ai envie de bosser donc ... Qu'est-ce que j'ai autour de moi ? J'ai du cidre, j'ai de la menthe, j'ai des châtaigniers, j'ai un mec qui fait des super fraises. Qu'est-ce que j'ai autour de moi ? Est-ce que ça me plaît ? Ouais. Après, est-ce que ça va me plaire ? Par exemple, je sais que sur les liqueurs, on est plutôt sur une tendance moins fort, moins alcool. Je ne vais pas aller sur des liqueurs à 40%. Je vais faire plus doux. Mais en même temps, il ne faut pas trop sucrer. Donc, tu vois, il y a tout cet aspect quand même recherche. Et puis après, quand même, tu prends aussi les demandes. Je veux dire, les gens, une fois, on te parle de liqueur de citron, deux fois, trois fois, quatre fois, bon, je vais faire des tests. Après, on te parle de whisky, une fois, dix fois, quinze fois, bon, il faut que j'y aille, quoi. Donc, il y a un côté, il y a des produits que tu as envie de travailler, et un autre côté, il y a quand même un appel du client, du consommateur final que tu ne peux pas ignorer parce que c'est quand même eux qui te font vivre, quoi.

  • Speaker #1

    J'ai une question. Parce que je me mets vraiment à la place du gars, je sais pas, passionné par le whisky, il a, je sais pas, 20 ans, 22, t'as quel âge d'ailleurs ? J'ai 26. 26, ok. Le gars qui a une vingtaine d'années, qui se dit putain, je veux me lancer. Financièrement parlant, t'es allé voir la banque, t'avais des sous de côté, on t'a filé la main. Si c'est pas trop indiscret, mais je me dis que c'est le truc qui fait le plus barrière pour quelqu'un qui veut se lancer.

  • Speaker #3

    Bah alors moi j'ai mis toutes mes économies dedans. Alors, toutes mes économies, ça fait un peu...

  • Speaker #2

    Et 2,50 euros.

  • Speaker #3

    Non, mais voilà, j'ai bossé six ans, donc je n'étais pas du genre à tout claquer, donc j'avais mes salaires. Et puis après, j'ai eu des prêts.

  • Speaker #0

    En disant qu'un bon spiritueux, c'est aussi une belle bouteille. Aujourd'hui, l'image joue un rôle énorme. Toi, est-ce que ça a été quelque chose de fondamental dans ta réflexion de créer des spiritueux, de je veux une belle bouteille, je veux une belle étiquette ? Et comment tu as... aborder en fait ce côté-là qui est un des, on dit toujours, 80% d'une vente chez un caviste, c'est à la bouteille. Comment est-ce que toi tu l'as imaginé ce truc-là ?

  • Speaker #3

    Alors déjà oui, forcément tu veux une belle bouteille. C'est-à-dire quand tu as tout le travail qui remonte et puis après à la fin tu as une bouteille qui ne te plaît pas, c'est un peu bête quand même. Donc non, tu veux une bouteille qui est le plus joyeux possible. Après tu ne peux pas rivaliser avec les boutiques qui ont des bouteilles gravées, des designs de bouteilles incroyables. spécialement pour elle. Donc moi déjà quand j'ai dû choisir ma bouteille c'était la période Ukraine. Disons que quand il a fallu choisir ma gamme de bouteilles c'était bon bah je l'ai commandé en mai, je l'ai reçu en octobre déjà en payant en mai donc déjà en fait donc déjà il ya le choix de la bouteille donc c'est assez long tu reçois des échantillons donc tu remets tout en caisse, enfin voilà tu prends un temps fou pour choisir entre quatre bouteilles quoi Après, globalement, il y a quand même des gammes. Je veux dire, il y a de la gamme basse et puis il y a du premium. Donc, il y a quand même une différence de gamme de bouteilles. Mais nous, on reste quand même dans un catalogue. Moi, je ne peux pas me permettre de faire graver ma bouteille ou je ne sais pas quoi.

  • Speaker #0

    La fameuse question qu'on dit, tu veux faire faire un moule sur mesure ? Voilà,

  • Speaker #3

    c'est ça. Il faut juste acheter 200 000 bouteilles. D'accord, ok. Déjà, j'en ai acheté 1000 et puis on verra. Et après, il y a l'étiquette. Alors, l'étiquette... Euh... Moi, j'ai la chance, c'est que je me débrouille un peu en graphisme. Les graphismes pros, ça va chez les cheveux. En tout cas, j'ai des petites bases.

  • Speaker #0

    On ne pourrait jamais rivaliser avec un graphisme professionnel qui est fait, que tu payes, etc. On fait avec ce qu'on a.

  • Speaker #3

    Exactement. J'ai quelqu'un qui est graphiste qui m'a dit, tiens, on peut réfléchir. On a pris un peu de temps pour réfléchir et je me suis lancée. D'ailleurs, j'ai fait une erreur parce que j'ai fait une étiquette et une contre-étiquette. et je voulais que l'étiquette soit magnifique donc que les éléments essentiels et beaux et derrière les éléments dont on s'en fout un peu l'adresse et en fait vu que j'étiquette à la main c'est une énorme erreur moi je l'ai pas faite parce que tu me l'as dit mais il y a plein d'erreurs comme ça par exemple j'ai choisi une bouteille que je trouve magnifique mais qui n'est pas cylindrique, elle est conique donc c'est pareil pour choisir ta forme d'étiquette ... Au final, tu ne peux pas choisir un rectangle que tu ne payes pas au moule. Donc, tu prends une forme d'étiquette spécifique. Donc, tu réfléchis sur la forme d'étiquette que tu payes à l'imprimeur. Donc, tout ça, c'est des choses. Moi, j'ai fait des erreurs. J'apprends au fur et à mesure. Et puis du coup, là, par exemple, toutes mes étiquettes sont en train de changer parce que j'en ai marre de coller une étiquette, retourner et recoller une étiquette. À la main,

  • Speaker #0

    c'est très long. Je te rassure, je rechange encore mes étiquettes. C'est la troisième itération depuis un an et demi.

  • Speaker #3

    C'est sympa aussi. Je sais que j'ai toutes mes gammes. J'ai mes bouteilles, les évolutions, les étiquettes. Moi, je trouve qu'elles sont de plus en plus belles. Donc, c'est chouette aussi de faire évoluer la chose.

  • Speaker #0

    Ce qui va nous amener à un des derniers sujets très importants, tu as ton alambic. Tu fais le meilleur produit de la terre. Tu as une bouteille qui claque. Maintenant, il va bien falloir la vendre parce que si elle reste dans l'entrepôt, ça ne va pas servir à grand-chose. Toi, distillatrice qui commence, on peut dire petite distillatrice, micro-distillerie. On est d'accord que tu n'as pas les moyens de te payer un commercial qui va parcourir la France pour vendre tes produits. On a du mal en ce moment à trouver des agents multicartes pour vendre nos produits parce qu'ils sont de plus en plus exigents aussi. Donc quand on n'est pas connu, on n'arrive pas à rentrer dans des catalogues. Comment tu as lancé le fait de se dire je vais vendre mes produits ? Comment tu fais en fait ?

  • Speaker #3

    Alors, comment j'ai fait ? Déjà, j'ai fait une porte ouverte. C'est con, c'est bête, mais déjà, il faut se faire connaître au niveau ultra local. Donc déjà... Les portes ouvertes, j'étais étonnée parce qu'il n'y avait pas que des proches. Moi, je m'étais dit, il va y avoir mes potes, ma famille et puis basta. Mais non, non, ça a attiré du monde. Enfin, ça a plu.

  • Speaker #0

    L'alcool gratuit, ça ramène du monde.

  • Speaker #3

    Ce n'était pas gratuit. Non, non. C'était le lancement, donc non. Mais non, non, ça a intéressé. Et ensuite, aujourd'hui, on a quand même les réseaux. Alors, ce n'est pas évident de se faire connaître par les réseaux, mais c'est un outil en plus. Je ne dis pas que c'est tout là-dessus, mais bon, il faut en faire un peu. Et après, moi, je trouve qu'on a de la chance et qu'on a une presse. qui s'intéressent aux projets comme les nôtres. Et en fait, moi, au début, quand la presse me contactait, je disais oui, parce que c'est toujours intéressant, etc. Mais je me disais, bon, ça va rien. Je ne vais pas y avoir de retombées, je veux dire.

  • Speaker #0

    Les médias locaux papiers qui relaient encore et qui sont maintenant sur les réseaux sociaux, etc. Donc, qui relaient aussi dessus.

  • Speaker #3

    Moi, Kevin et Thomas, c'est comme ça qu'ils m'ont contacté. Ils m'ont trouvé un article sur ma distillerie. Et ça m'a amené à un monde fou. Et donc, du coup, c'est comme ça que l'aventure, c'est vraiment le début. Et après, comme tout le monde, je vais toquer.

  • Speaker #0

    Tu sacs et puis bonjour !

  • Speaker #3

    Donc ça, c'est ce qu'il y a de plus en plus grave, franchement. Et c'est pour moi ce qui marche le moins bien. Parce que les gens ne savent jamais le bon moment. C'est pas forcément... Et puis,

  • Speaker #0

    une commerciale, c'est un métier.

  • Speaker #3

    Ah oui, aussi, mais... Mais il faut le faire, voilà. Il faut y passer. Donc, je n'en fais pas tout le temps. Je l'en fais en période creuse. Je me dis, vas-y, je vais sur cette ville. Et puis, j'appelle. Et puis, OK, je peux prendre rendez-vous. Et puis, j'y vais.

  • Speaker #0

    Et du coup, à l'heure actuelle, ton vecteur de vente principal, c'est lequel ? C'est plus dans des catalogues de distributeurs, chez des cavistes, des réseaux sociaux ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est cave, bar, resto. Et après, la vente en direct, j'en fais très peu. Au début, je voulais faire que ça. Mais en fait, j'en fais très peu. Parce que les gens, ils veulent que tu sois au vert tout le temps, ce que je comprends. Mais en fait, des fois, je vais cuire les châtaignes, les machins. Des fois, je vais livrer. Donc, ça m'a saoulée. Donc là, revirement de stratégie, je dis, avant la vente directe, ça sera ponctuel. Donc, c'est lors des visites ou des choses comme ça. Parce que par contre, les visites de groupe, c'est sympa. Et aussi, j'essaye de faire un maximum quand même d'événements locaux. Enfin, pas les marchés hebdomadaires, mais déjà sous les pommiers. Enfin voilà, on a quand même un territoire. qui est dynamique, qui cherche des producteurs comme moi, qui se lancent et qui font des produits artisanaux. Il y a moyen de se faire connaître et du coup, c'est comme ça que ça s'est lancé petit à petit.

  • Speaker #0

    Pour le développement, on commence par l'ultra-local et puis on augmente le rayon au fur et à mesure du temps.

  • Speaker #3

    Et puis moi, j'ai envie de dire pour l'instant, je ne vise vraiment qu'autour de la distillerie parce que déjà, rien que pour la livraison, c'est moi qui livre parce que les frais de port des bouteilles, je pense que tout le monde connaît ici. C'est lourd.

  • Speaker #0

    On se porte à nos assassines.

  • Speaker #3

    Non, puis c'est lourd, donc c'est fragile. Donc en fait, pour l'instant, tant que je peux. Après, si un jour, j'ai un gars à Paris qui m'est intéressé, je ne vais pas dire, ah non, vous êtes à Paris, je prendrai un transporteur. Mais pour l'instant, moi, à mon échelle, c'est moi qui livre. Donc en fait, c'est au local. Et puis si j'arrive à m'implanter bien dans le territoire, je serai déjà contente, honnêtement.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, moi, j'étais très étonné pour finir sur les réseaux sociaux. Moi, quand j'ai lancé la marque il y a un an, je m'étais dit, je vais aller à fond sur les réseaux sociaux, je vais aller à fond sur Internet. Tu payes de la pub Meta, tu payes de la pub Google, etc. Et en fait, tu ne fais pas tant de ventes que ça. par Internet. Et je me suis rendu compte, et ça c'est un conseil que je donne à tout le monde qui veut se lancer dans la distillerie sur la partie vente, ne pensez pas parce que vous avez un beau branding, un beau site Internet et que vous payez de la pub sur Internet que ça va vous apporter de la vente. En fait, les clients, étonnamment, je ne pensais pas, sont plus intéressés à aller acheter leurs produits en cave et dans des magasins spécialisés et n'achètent pas tant d'alcool que ça sur Internet.

  • Speaker #1

    Oui, mais par contre, ça rassure, tu vois.

  • Speaker #0

    Ah bah par contre c'est de la visibilité Voilà,

  • Speaker #1

    moi mon site internet c'est un scandale Enfin clairement, voilà Si si, mais c'est pas grave, j'assume Non mais ça rassure quand même Tu vois, mais même sur les réseaux, moi par exemple J'ai jamais payé de pub, mais le client Qui est vraiment intéressé parce que Notre cible c'est quand même les gens qui sont Intéressés par le profil de soit de la personne Du projet, des produits, etc Bah ça peut l'intéresser, alors ça va pas forcément Déclencher des ventes Mais voilà,

  • Speaker #0

    ça a créé une profondeur Je suis d'accord avec toi que les réseaux sociaux ... Moi je l'ai vu tu sais même avec des agents multicartes qui te disent bah moi je vais pas vendre vos produits parce que vous êtes pas connus. Je dis bah oui mais si vous vendez pas mes produits je peux pas être connu. Donc en fait faut plus utiliser les réseaux sociaux et internet pour donner de la visibilité sur tes produits et rassurer le client final. Mais faut pas compter sur le site internet pour faire de la vente en gros volume.

  • Speaker #2

    Ouais moi je pense que tu vois moi j'ai un compte pro. Alors toi j'ai vu que t'avais 400 ou 500 abonnés sur ta page. Non mais c'est déjà super chouette. Non mais parce que tu dis que c'est que des gens, alors forcément il y a une petite partie c'est les familles, c'est la famille, c'est les copains tout ça, mais t'as quand même je suppose une grosse partie où c'est que des professionnels qui suivent ton travail. Moi voilà je viens de m'abonner, sur ma page pro j'ai 116 abonnés, t'as beau taguer des vignerons, t'as beau taguer des... mais personne m'envoie des messages en mode waouh c'est stylé ce que tu fais, waouh elle est où la cave, où tu bosses, enfin moi je pense que les réseaux sociaux c'est bien. d'être présent, de montrer qu'on est plus ou moins actif, qu'on poste un peu et tout. Mais je trouve que payer pour être mis en avant, perso, je pense que c'est de l'argent mis dans le vent. Et si demain, je devais faire un business plan, c'est de l'argent que je ne mettrais pas dans mon prévis.

  • Speaker #0

    Alors, tu vois, moi qui le fais en ce moment, je ne suis pas forcément d'accord avec toi. Parce que le problème, c'est que quand tu es sur les réseaux sociaux, les réseaux sociaux, ça reste des entreprises privées qui sont là pour gagner de l'argent. Donc malheureusement, si tu veux une visibilité large, par exemple Instagram, tu peux choisir entre la région, la France, les types de clients. Tu peux vraiment cibler ton client type. Et quand tu payes, tu vois vraiment la différence de visibilité. Par contre, c'est bien ce que je dis. Attention, ce n'est pas parce que tu as de la visibilité que ça va déclencher de la vente. Mais par contre, ça met dans la tête des gens que tu existes. Donc quand tu te lances. C'est comme tout, comme payer un article dans la presse de la Manche, de la presse papier ou n'importe quoi. Moi, j'ai été contacté par Le Figaro, parce qu'il voulait faire un article sur les produits régionaux, je ne sais pas trop quoi. Je leur ai dit, non, je ne suis pas intéressé. Ah oui, mais on fait les produits régionaux. Je lui ai dit, oui, mais je sais, vous allez me demander de l'argent. Donc non, en fait, je ne vais pas payer. Je serais très content d'être dans Le Figaro, mais le jour où, ça sera gratuit.

  • Speaker #2

    C'est comme pour apparaître dans Le Petit Futé ou les trucs comme ça. De toute façon,

  • Speaker #0

    tout coûte de l'argent. Des trucs gratuits, ça n'existe pas. Alors, sauf... cas exceptionnels où on a vu des distilleries péter du jour au lendemain, pour qui, pourquoi, il y a eu un engouement qui a été fait que, mais dans la majorité des cas, tu prends des pagaies et puis tu vas ramer pendant un moment.

  • Speaker #2

    Après, c'est pareil, on en a parlé ensemble il n'y a pas si longtemps que ça, entre un commerce de passage et un commerce de destination, il y a une énorme différence. Toi, tu as un commerce de destination, on ne vient pas à gavrer sur Sienne, par hasard. Moi, j'ai mis une fois les pieds à gavrer parce que j'avais un gars parce que j'étais au lycée à Marlant. Je connais bien les alentours de Grandville. Je connais bien les alentours de Grandville. Gavray, c'est le trou. Tu as une église, je ne sais même pas si tu as une boulangerie. Et puis, tu n'as que des agriculteurs.

  • Speaker #1

    Tu as trois boulangeries.

  • Speaker #2

    Ah, pardon ! Mais pas dans ça,

  • Speaker #3

    par contre, c'est vrai.

  • Speaker #2

    Commerce de destination. Et pour le coup, les réseaux, si tu n'es pas sur les réseaux, tandis que tu es en plein milieu des rues piétonnes, là, à Cherbourg ou dans une autre ville, les réseaux, tu t'en fous.

  • Speaker #0

    Non, toi, tu te destines vraiment à être une zone de production, en fait.

  • Speaker #1

    Ah ouais, ouais. Et de visite. Visite programmée.

  • Speaker #0

    Et puis, le spiritourisme, c'est un truc qui est non négligeable de plus en plus.

  • Speaker #1

    Mais au début...

  • Speaker #0

    Le spiritourisme. Oui, alors, c'est un vrai nom. C'est classifié. Ça s'appelle le spiritourisme. Et moi, je l'ai vu dans le Pays d'Auge, par exemple, avec toutes les distilleries de Calvados. Elles se mettent toutes, en fait, à avoir un petit restaurant à coller à la distillerie. Enfin, ils misent de plus en plus, en fait, sur le côté régional, tu vois, très typique. Et à générer du passage et de la vente. par des animations autres.

  • Speaker #3

    Je voudrais revenir, c'est très intéressant ce que tu dis, je voudrais revenir sur un point que vous avez abordé juste avant par rapport aux réseaux sociaux. Effectivement, je trouve qu'on ne déclenche pas de vente via les réseaux sociaux. Éventuellement, tu peux te déclencher du passage. Mais si vous vendez peu en direct les distilleries, c'est parce qu'on aime bien en tant que client avoir le choix et que tu vas te référer à ton caviste préféré pour savoir ce que tu as envie de boire ce soir ou dimanche par rapport à tes habitudes de consommation. et que peut-être qu'il va vendre une bouteille de chez toi, et peut-être qu'il va vendre une bouteille d'un mec en Bretagne, ou j'en sais rien. En revanche, et c'est là où je trouve que tu le fais très bien, parce que même moi ça m'amuse, c'est qu'une fois que la vente est faite, et que peut-être le mec est parti avec une bouteille de chez toi, il va s'abonner à ton compte, et ensuite ça entretient la relation de proximité entre toi et les gens qui consomment tes produits. Et je trouve que tu utilises ton humour, tu parles de tes problèmes, tu fais les choses avec beaucoup de dérision, Et je trouve que ça a créé des fois de l'émotion, en tout cas de l'attachement, parce que ça nous amuse, l'espace d'une story ou machin, et je trouve que tu fais ça très bien. Je trouve que c'est plus important pour moi d'utiliser les réseaux sociaux comme ça pour entretenir le lien entre le fabricant et le consommateur, plutôt que pour vendre tout le temps. Et même justement, c'est cool de temps en temps qu'une entreprise n'ait rien à nous vendre, qu'il y ait un peu de distraction. Moi je trouve ça hyper important, et pour le coup tu le fais très bien sur le réseau.

  • Speaker #1

    C'est gentil, merci. Mais je rebondis parce que moi, comme vous, j'utilise les réseaux à titre perso. Et c'est pareil, quand je suis dans des entreprises où chaque story, c'est pour vendre son produit ou nous dire que c'est les meilleurs ou machin, au bout d'un moment, on s'en fout. Il y a toujours des liens vers le web,

  • Speaker #3

    machin. En fait, si ton produit est super, avant de vouloir me vendre, parle-moi-en un peu.

  • Speaker #2

    Un type de communication que je kiffe, et ce n'est pas parce que c'est vraiment une très bonne amie à moi, mais c'est le restaurant Le Tipouilleur Villeneuve-Ville. Chacha, je la connais depuis une bonne dizaine d'années maintenant et elle, tu vois elle est patronne du restaurant mais elle va poster bien sûr une photo de sa nouvelle carte, une photo de ses assiettes mais la plupart du temps, elle va filmer la sale gueule de son chef ou de sa responsable de salle en mode et ça, ça rapproche ça fait marrer les gens c'est un type de communication, je trouve qu'il on se sent plus proche du gars qui produit

  • Speaker #0

    Donc ce qui va nous amener à la dernière question de ce podcast Si quelqu'un nous écoute et rêve de monter sa propre distillerie, en 2025 à l'heure actuelle, est-ce que tu considères que c'est une bonne idée ou est-ce que c'est quelque chose qu'il faut éviter pour le moment ? Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aurais aimé savoir avant de te lancer ?

  • Speaker #1

    Si la personne est passionnée, oui. Par contre, il faut être passionné parce qu'il faut savoir que le monde du spiritueux, c'est quand même... T'es écrasé par les règles, par les restrictions, par...

  • Speaker #3

    Les déclarations douanières !

  • Speaker #1

    Exactement ! Non mais vraiment, c'est le jeu, mais il faut le savoir, quand tu veux bosser... Dans notre milieu, c'est compliqué. C'est-à-dire, moi, je voulais distiller de la bière pour un brasseur qui me l'a demandé. J'ai pas le droit parce que machin. Je veux juste bosser, les gars. Je veux bosser. Donc voilà, faut le savoir. Quand tu veux te lancer dans le monde du spiritueux, faut en vouloir, faut avoir la niaque. Parce que... Voilà. Et ensuite, en termes de concurrence, je pense qu'il y a encore de la marge. Après, j'en discutais avec un brasseur qui disait, nous, les brasseries, le mot, c'est il y a trop de concurrence. C'est vrai que moi, en tant que... Je ne fais pas partie de ce monde-là. Elle me disait, il y a énormément de brasseries, ça se trouve, ça doit être dur. Elle me disait, mais non, il y a beaucoup plus de vignerons. On ne dit pas ça. Pour le monde de l'alcool, pour le monde du spiritueux, je ne pense pas qu'on puisse avoir le même raisonnement parce que les quantités achetées, les volumes consommés de spiritueux, ce ne sont quand même pas les mêmes volumes que de la bière, du vin ou du cidre. Et en plus,

  • Speaker #3

    ils ont drastiquement baissé sur les 30-50 dernières années.

  • Speaker #1

    Voilà, on est quand même sur une tendance qui n'est pas magnifique en termes de chiffres, de consommation, etc. Mais... Pour les petits comme nous, c'est pour ça que moi, mon conseil, ce serait démarrer petit. Il y a une place parce que les gens sont quand même super intéressés. Le peu d'amateurs cas, mais il y en a. Ils sont hyper intéressés, friands et prêts à acheter et à mettre le prix parce qu'on ne peut pas s'aligner sur des grosses marques comme on a cité précédemment.

  • Speaker #0

    Ça, c'est un enfer,

  • Speaker #1

    ça. Voilà, donc je pense que si la personne est passionnée... il faut y aller. Mais si c'est juste pour se faire un business parce qu'on ne sait pas trop quoi faire, vas-y, j'aime bien, les spirituels, c'est cool, là, je dirais faites gaffe quand même. Parce qu'il faut vous voir. Et puis c'est pareil, quand tu vas vendre tes bouteilles, il faut se retrousser les manches, puis il faut se faire sa place. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'en fait, le maître mot, c'est de dire que si demain quelqu'un veut devenir distillateur, il va devoir être et distillateur, et chef d'entreprise, et commercial, et designer, et en fait, tout faire.

  • Speaker #1

    Ouais, bon, ça après, c'est comme... J'ai envie de dire tous les artisans. Dans n'importe quel métier, quand tu démarres en petite échelle, tu as tout à la fois, tu as toutes les casquettes. Mais c'est vrai qu'il y a quand même un poids juridique, réglementaire qui est lourd et qui fait que des fois, tu veux juste bosser et qu'en fait, non, on ne t'autorise pas. Tu ne peux pas bosser. Donc, il faut être patient, il faut du temps. Et donc, conseil, faites des produits qui vous ressemblent parce que quand il faut aller vendre ta bouteille... Après, c'est un conseil, c'est logique. Je veux dire, quand tu fais quelque chose à ton compte, c'est quelque chose qui te ressemble. Mais voilà, c'est un métier d'aller vendre ton produit. Donc, il faut transmettre cette passion, cette énergie. Et du coup, voilà. Commencez petit et avec des produits qui vous ressemblent. C'est les deux conseils que je donnerais.

  • Speaker #2

    J'aurais juste une petite parenthèse à faire. En tant que femme, petite nana toute mimi... ça a donné quoi ? Est-ce que tu as eu des problèmes par rapport à ça ou pas ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. Alors ça, c'est un truc que vraiment à chaque fois... Enfin, c'est vrai que c'est une question qui remonte. Le fait d'être une fille, c'est presque un atout. Parce que justement, on n'est pas beaucoup, beaucoup. Et du coup, ça interpelle. Les gens disent « Ah, une femme dans le monde de l'alcool, c'est rare. » Alors qu'en fait, c'est de moins en moins rare. Mais voilà, donc du coup, non, moi, c'est pas du tout... À chaque fois, les gens, ils mettent en avant que je suis une fille, mais c'est pas ça qui définit la réussite de ma boîte, à mon sens, tu vois. Enfin, genre le fait que je suis... Le fait que je sois une fille n'implique en rien le succès ou l'échec de ce qui va se passer pour mon entreprise. Donc, en termes par contre de physique, il y a des choses qui sont physiques, etc. Donc, forcément, des fois, il faut s'adapter. Moi, je n'ai pas autant de force que par exemple mon voisin d'entreprise qui est mon frère. Forcément, si j'ai besoin d'un coup de main, je peux lui demander. Mais ça fait partie des choses qui vraiment n'ont aucun impact sur mon entreprise.

  • Speaker #3

    Ta réponse, elle est rassurante quand même. Ça va dans le bon sens et ça fait plaisir à entendre.

  • Speaker #2

    Non mais carrément, moi j'aurais limite parié 50 balles sur le fait que t'aurais dit « Ouais, bon, il y a Michel qui m'a déjà dit « Ouais, moi je fais de l'agnol depuis 50 piges, c'est pas une nana qui va… »

  • Speaker #1

    Non, c'est plus une question de génération par contre, ça je suis d'accord. Genre voilà, ce que tu dis, le gars qui fait son alcool depuis 30 ans, c'est bien, tant mieux pour toi. Et si t'as des trucs à me raconter, à m'apprendre, moi je suis hyper preneuse. Au contraire, je bois les expériences. Mais ça va plus être une question d'âge qu'une question de sexe. Et encore une fois, la question d'âge, je peux la comprendre aussi parce que vu que je suis plus jeune, j'ai peut-être moins appris au cours de ma vie qu'un mec qui a 50 piges et qui fait ça depuis 30 ans. Donc, je ne le prends pas forcément mal.

  • Speaker #3

    J'avais une petite question aussi parce que moi, je suis un peu le mec qui défend la bière. Et il y a des passerelles qui se créent entre la distillation et le fait de brasser de la bière. Et on constate qu'aujourd'hui, il y a de plus en plus de brasseries qui se lancent dans la distillation. Est-ce que tu peux justement nous parler des synergies ? qui font que certaines brasseries se rendent dans la distillerie et l'inverse également ?

  • Speaker #1

    Alors, je ne suis pas sûre de bien répondre. Tu me dis si je suis complètement à côté de la plaque. En fait, la base de la distillation, c'est la fermentation. Pour faire de l'alcool, il faut qu'il y ait une fermentation à la base. Et les brasseries sont équipées pour faire des produits qui ont fermenté par définition. La bière, c'est un produit fermenté. Donc du coup, en fait, de façon logique, l'investissement est déjà fait au niveau de la fermentation. Et donc, l'investissement au niveau de la distillation, il est presque moindre parce que tu n'as plus qu'un alambic à acheter. Du coup, les brasseries, pour valoriser, parce que derrière, il y a quand même une valorisation du spiritueux qui est possible, si tu as une marque forte en tant que brasserie, etc. C'est logique, c'est un moyen de se diversifier. Après, à l'inverse, c'est que la bière, ça a quand même la cote, en ce moment, c'est depuis quelques années, mais c'est quand même consommé de façon beaucoup plus importante que le spiritueux. Et du coup, les distilleries, elles font les grosses boîtes, généralement. Elles font l'investissement inverse, c'est-à-dire qu'on s'est distillé, on va aussi brasser. Comme ça, derrière, on pourra faire notre whisky à partir de ce que nous, on a brassé, etc. Et puis du coup, si on s'est brassé du whisky, on va brasser de la bière.

  • Speaker #2

    Oui, c'est d'être en plus un maximum auto-suffisant.

  • Speaker #1

    Indépendant, voilà, autonome.

  • Speaker #2

    Et là, le top, ce serait d'avoir aussi sa malterie et de...

  • Speaker #1

    Ouais, là, par contre, on est sur...

  • Speaker #2

    Un gros délire, quoi.

  • Speaker #0

    Parce que malter, c'est pas le même taf. Ah,

  • Speaker #1

    puis tu peux pas avoir une micro-malterie. Celle de Bayeux. pour moi je pense que c'est une petite malterie et il faut voir ce que c'est, c'est des installations de malades, c'est pas comparable à ce que par exemple moi en tant que micro distillerie c'est tout à fait de faire une entreprise viable en micro distillerie c'est complètement possible une micro malterie je sais même pas si ça existe parce qu'il faut des installations,

  • Speaker #3

    c'est quand même le procès c'est très long très complexe, même si ça paraît très simple mais les machines pour prendre celle de Bayeux ... C'est un couple qui tient ça et le mec a intellectualisé l'intégralité de ces machines lui-même. C'est-à-dire qu'en fait, ils ont été au Canada, ils se sont rendus compte qu'il y avait beaucoup de malterie là-bas, artisanale, etc. Alors, micro et artisanale, il n'y a pas toujours à mettre dans le même panier, c'est pas toujours la même chose. Et donc, il s'est inspiré de ce qu'il a vu là-bas. Mais lui, à la base, son boulot avant ça, c'était de construire des machines. Et donc, il a conçu de toutes pièces sa malterie. Je ne vais pas faire un instant promo, mais il y a un épisode qu'on a fait là-dessus sur la malterie de Bayeux sur la chaîne Rad & Binge, où on parle de ça, on présente leur travail. C'est absolument incroyable.

  • Speaker #0

    Si vous voulez voir à quoi ressemble une malterie et comment ça fonctionne, on vous encourage vraiment à aller voir l'épisode de Kevin sur sa chaîne Rad & Binge, qui ont fait un épisode exclusif sur le fonctionnement d'une malterie. Mais bon, on va éviter de digresser. Il est déjà assez tard comme ça et puis on a déjà... Deux, trois petits verres bu parce que Léa nous a ramené des petits produits super sympas. On vous encourage absolument à, si vous êtes du côté de Gavray en Normandie, allez lui faire un petit coucou. Elle sera super contente de vous voir. Ou elle a un site internet aussi de vente de ses produits. Et petit instant promo, si vous voulez goûter ses produits, nous avons, en partenariat avec elle, sorti un jean en édition limitée qui est une dinguerie. Il ne reste encore pas beaucoup de bouteilles. On arrive vraiment sur la fin. Merci beaucoup, Léa.

  • Speaker #1

    Merci à vous. C'était super chouette.

  • Speaker #3

    Merci, Léa.

  • Speaker #0

    Nous, on vous laisse pour ce soir. On espère que cet épisode vous a plu. Et n'oubliez pas, consommez moins, mais consommez mieux.

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Description

Dans cet épisode exceptionnel de Spirits Cast, nous avons l'honneur d'accueillir Léa, distillatrice passionnée et talentueuse de la célèbre distillerie Montjoie. Ensemble, nous plongeons dans l'univers fascinant de la distillation et découvrons les secrets de ce métier artisanal en constante évolution.

Léa nous raconte son parcours inspirant, les défis qu'elle a surmontés et les compétences nécessaires pour devenir distillateur en 2025. Nous discuterons également des tendances actuelles dans le monde des spiritueux, des innovations technologiques qui transforment le métier, et de l'importance de préserver les savoir-faire traditionnels tout en s'adaptant à un marché en pleine mutation.

Que vous soyez un amateur de spiritueux curieux ou un aspirant distillateur, cet épisode est une mine d'informations et d'inspiration. Préparez-vous à découvrir les coulisses d'une distillerie et à explorer les possibilités infinies qu'offre cet univers captivant !

À vos écouteurs, et santé !

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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le SpiritCast, le podcast où on parle de spiritueux avec passion, bonne humeur et parfois un verre à la main. Chaque mois, on décortique l'actualité, on débat, on rigole et on explore le monde des distilleries avec nos invités. Aujourd'hui, on vous propose un épisode spécial, comment devenir distillateur en 2025. Vous êtes prêts à parler d'alambic, de cuivre rutilant et de ce qu'il faut pour transformer une idée en bouteille qui claque. Et pour ça, on a l'immense plaisir d'accueillir Léa de la distillerie Monjoie qui va tout nous raconter. Mais avant de plonger dans le sujet, laissez-moi vous présenter l'équipe de chocs de Spirit Cask. Parce que soyons honnêtes, sans eux, ce podcast ressemblerait à une bouteille vide, triste et inutile. On commence avec Kevin, c'est le propriétaire du Radabinch, un bar où la bière craft française est reine, mais où les spiritueux ont aussi une place de choix. Il connaît tout ce qu'il y a à savoir sur les microbrasseries françaises, et depuis qu'il s'est découvert un goût pour les spiritueux, il passe plus de temps à parler de rhum et de whisky qu'à servir des aïpiers. Bref, c'est un passionné qui pourrait vous convaincre... que bière et spiritueux, c'est la même famille après tout. Ensuite, on continue avec Marie. C'est notre caviste indépendante et grande défenseuse des spiritueux artisanaux. Elle a le don de toujours découvrir des bouteilles incroyables avant tout le monde et elle peut parler avec autant d'enthousiasme d'un gin infusé aux Alpes bretonnes que d'un calvados vieux de 20 ans. Mais attention si vous me prononcez « je veux un Bordeaux à moins de 10 euros » avec un ton de mépris, elle risque de vous corriger avec un sourire légèrement passif-agressif. Et moi-même, votre hôte, guide et parfois arbitre dans cette joyeuse bande. Mon rôle ? poser les bonnes questions, relancer les débats et m'assurer que ça ne parte pas totalement en freestyle. Amateur de spiritueux depuis toujours, j'adore explorer les histoires et le savoir-faire derrière chaque bouteille. Et accessoirement, je suis aussi celui qui doit couper les blagues douteuses de Kevin au montage.

  • Speaker #1

    J'en ai une ! Je te coupe la parole comme ça tu ne pourras pas la couper.

  • Speaker #0

    Voilà, ça y est, ça commence.

  • Speaker #1

    Tout le monde sait qu'il faut boire environ 1,5 litre d'eau par jour. J'ai fait mes petits calculs. En bière, ça équivaut à à peu près 1,6 litre pour une bière à 7 degrés. Pour du pinard à 12 degrés, il faut boire 1,7 litre pour avoir sa quantité d'eau. Et si tu veux la version extrême, tu as 2,5 litres de vodka à 40 degrés pour avoir ton litre 5 de flotte par jour. Voilà, bonne journée à tous. Merci !

  • Speaker #2

    On y va tellement plus clair,

  • Speaker #0

    on a pas... Sans déconner, Kevin qui relance l'économie. Oh là là, on a des problèmes d'eau, buvez de la vodka !

  • Speaker #1

    Mais mec,

  • Speaker #0

    c'est de la science ! Ouais mais alors attends, ta vodka à 40 degrés, d'accord, même pas dit qu'il fallait 3 litres par jour, ça veut dire qu'il faudrait consommer une moyenne d'eau minimum 6,5 litres de vodka Red Bull pour être hydraté.

  • Speaker #1

    Non mais le Red Bull c'est interdit.

  • Speaker #0

    Oui c'est vrai que le Red Bull c'est interdit. Il n'y a pas de débat. Oui c'est vrai qu'il n'y a pas de débat. Et notre invité ce mois-ci c'est Léa de la distillerie Monjoie. Léa c'est une véritable artiste des alambics. Elle transforme des ingrédients bruts en spiritueux d'exception. Elle va partager avec nous son parcours, ses conseils et ce qu'il faut vraiment pour devenir un distillateur en 2025. Et voilà l'équipe est au complet pour aujourd'hui. Alors installez-vous, servez-vous un verre ou prenez des notes si vous voulez devenir distillateur. Et c'est parti pour cet épisode du SpiritCast. Ça va les copains ?

  • Speaker #1

    Salut, ça va, bien ?

  • Speaker #0

    Alors on commence cette édition par les actus habituelles. Cette année, retour sur le Wine Spirit 2025 qui a eu lieu il y a 15 jours et c'est quelques petites nouveautés qu'on a pu repérer. T'y étais ? Non mais j'ai regardé sur internet.

  • Speaker #1

    Le charlatan !

  • Speaker #0

    Alors on commence avec Armoric qui prépare la sortie d'un whisky typiquement breton élevé dans des fûts en chaîne locale et d'hydromel. À suivre, on a la distillerie des Menhirs qui lancera le 3 avril un petit lot de whisky édu ayant bénéficié d'une double maturation en fût de cognac, puis enfin respectivement de Bordeaux, de Bourgogne et de Côte-du-Rhône.

  • Speaker #1

    C'est qui sera bon celui-là ?

  • Speaker #2

    Est-ce que c'est pas un peu poudre aux yeux ?

  • Speaker #0

    Voilà, on vient encore de déclarer notre amour à la distillerie des Menhirs.

  • Speaker #2

    Mais moi j'aime bien le silver là, c'est cool, c'est bon, c'est facile tu vois.

  • Speaker #0

    Le blé noir c'est pas une céréale.

  • Speaker #1

    C'est pour faire des crêpes.

  • Speaker #2

    Mais non, moi je parle du finish. Bordeaux, Bourgogne et Côte-du-Rhône, c'est quoi l'intérêt ?

  • Speaker #1

    Tu fais soit un, mais tu ne fais pas les trois.

  • Speaker #2

    Je choisis ton camp, tu vois.

  • Speaker #1

    De toute façon, tu ne pourras pas les différencier à la dégustation,

  • Speaker #2

    c'est impressionnant. Oui, oui.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'à la dégustation, du coup, toi qui es plus calé que nous sur le vin, on peut avoir un profil aromatique vraiment différent entre le Bordeaux, le Bourgogne et le Côte-du-Rhône ?

  • Speaker #2

    Après, ça dépend. C'est toujours la même question. Si c'est du premier remplissage, ça dépend de plein de choses. Mais... Je pense pas avoir la prétention de te dire là, ouais, finish Syrah sur ou finish Pinot Noir sur. Honnêtement, c'est hyper difficile à dire. Et puis en plus, j'ai jamais eu l'occasion de faire un comparatif, tu vois.

  • Speaker #0

    Va falloir qu'on descende voir.

  • Speaker #2

    Autant du STR ou de l'ex-fus de vin rouge du Bordelais, il y en a quand même pas mal. Mais ex-fus de Pinot Noir, j'en ai déjà bu chez Haute Glace, je pense. Côte du Rhône, c'était des ex-chutes chondrieux, je crois, donc en blanc. Ouais, je sais pas, c'est dur à dire. En vrai, c'est dur.

  • Speaker #0

    Ensuite, on a le domaine de Fontagar, qui élargit sa gamme avec une édition élevée en fûts de cognac et de pinot d'écharante 100% folle blanche.

  • Speaker #2

    Ouais, moi je trouve ça chouette. Là, pour le coup, il se démarque avec un mono-sépage. Folle blanche en 100%, c'est assez rare quand même, parce que c'est... C'est un cépage qu'on trouve un peu dans le pays nantais et vachement dans le cognacé. Mais une eau de vie 100% base de folle blanche, moi, je n'en ai jamais vu.

  • Speaker #0

    Et ensuite, on a la distillerie du Vercors qui a présenté L21H-5. Je n'en veux pas,

  • Speaker #1

    direct. Le nom m'a cassé les couilles.

  • Speaker #0

    Non, moi, ce qui me fait marrer, c'est qu'on a tous dit que Domaine des Hauts-de-Glace, les noms étaient imbuvables. Et comme ils sont super cotés, toutes les distilleries en ce moment sont en train de sortir des noms.

  • Speaker #1

    Non mais on dirait des plaques d'immatriculation sauf que sur la voiture il y a la plaque d'immatriculation et ils mettent quand même un vrai nom. Tu vois, il y a l'Opel Corsa et en dessous il y a la plaque.

  • Speaker #0

    On dirait le nom donné à un enfant d'Elon Musk.

  • Speaker #1

    Il l'a fait, il l'a fait. Mais est-ce que ça a l'air bon quand même ? Est-ce que c'est un peu sexy ? Parce que le nom franchement c'est imbuvable.

  • Speaker #0

    C'est leur première expression d'une collection intitulée Craft by Sequoia, élaborée à partir d'un même lot d'orges maltés, brassés, fermentés et distillés. dans la même fenêtre de tir et logé en différents types de fûts dont une partie servira à cet assemblage. Ouais, en gros, c'est un whisky. Voilà. Parce que j'adore le principe de orge malté, brassé, fermenté sur la même fenêtre de tir. Bah, c'est le un process. C'est un whisky, en fait.

  • Speaker #1

    Il devait être très, très bon en résumé à l'école. Ouais, ouais,

  • Speaker #0

    ouais. Moi, je marquais à la fin et voilà. Alors, à suivre, après Branforman, et alors que le groupe a enregistré une baisse de moins 18,2% de son résultat opérationnel au troisième trimestre, C'est au tour de Camp Paris Group d'annoncer une restructuration globale laquelle pourrait entraîner une réduction de 10% de ses effectifs, soit environ 500 personnes. Et à côté de ça, on a The Avant Gardist, la plateforme digitale de la maison du whisky qui célèbre ses 3 ans avec un chiffre d'affaires en hausse de 52,2% en 2024. TAG indique que le gin représente une bouteille vendue sur 3, soit 32% de son chiffre d'affaires et que les whisky français représentent 10,5%. Pour information, TAG, c'est la plateforme de la maison du whisky qui permet aux petits producteurs et aux petits distillateurs émergents de pouvoir s'inscrire sur une plateforme de vente avec un rayonnement national et international pour faire connaître au mieux ces marques. Et si vous êtes intéressé, les produits Spirit Explorer viennent d'arriver chez The Avant Gardiste.

  • Speaker #2

    Félicitations ! Ils prennent combien déjà ? 18% ?

  • Speaker #0

    Non, alors non. Alors pour le coup, tu vois... de... Je vais faire l'avocat du diable, pas parce que on est rentré chez eux, mais parce que c'est les seuls à avoir ce système-là. La plateforme The Avant-Garnis ne prend pas un pourcentage de marge sur la vente des produits. Ce sont les seuls. Tu prends tous les autres grands sites de vente spiritueux, tu payes un pourcentage comme Twill ou n'importe quoi, c'est au pourcentage. Tu payes un forfait à l'année qui est de l'ordre de, je veux pas dire de conneries, je crois que c'est 500 ou 600 euros pour un produit. Et après, alors c'est beaucoup moins cher, c'est digressif au nombre de produits. Et en fait, en intégrant leur plateforme, tu rentres dans le même système de calcul de coût d'achat et de coût de vente que tous les autres produits. Par contre, tu ne peux pas décider du prix d'achat de tes produits. Eux, ils ont un logiciel, parce que c'est tellement gros, où tu dis, moi, je veux vendre mes produits à tel prix. Eux, le rentrent à l'intérieur, ça calcule les droits d'alcool, les droits d'assises, tout le machin, et ils te disent, nous, on vous achète le produit à tel prix. Donc, c'est à toi de ne pas te tromper. Et si tu dis, non, moi, ça ne me correspond pas. Donc, dans ces cas-là, ton prix de vente va augmenter sur leur site Internet. Mais pour le coup, c'est totalement transparent. Ils ne se cachent de rien sur leur site. Mais...

  • Speaker #2

    Le prix d'achat qu'eux vont te proposer, il est forcément vu à la baisse ? C'est toujours le même plus ou moins pourcentage de baisse ?

  • Speaker #0

    Non, c'est un savant calcul où ils vont te calculer le prix des vignettes douanières, le prix de la vignette sociale, le prix que toi tu veux vendre le produit. Parce qu'en fait, ce n'est pas eux qui disent ton produit, je vais le vendre tant. Ils te disent à combien tu veux vendre le produit. C'est toi qui décides du prix. Et une fois que tu as dit, moi je veux vendre le produit à tel prix, eux vont dire non, te l'achète à tel prix. Et leur coef est vraiment pas déconnant. On arrive dans un coef à peu près rentable. Oui, mais rentable à une échelle d'une entreprise qui brase des millions de quilles à l'année. Donc forcément, tu gagnes moins bien ta vie à vendre chez la maison du whisky qu'à vendre chez des cavistes comme toi indépendants, par exemple.

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Mais après, parce que c'est vrai que je trouve que chez la maison du whisky, ils ont toujours des prix de vente conseillés qui sont dégueulasses, en fait. et c'est en lien avec ça du coup vu qu'ils se gavent sur... Non,

  • Speaker #0

    en fait, le prix de vente conseillé, tu regarderas, c'est le prix de vente qui vendent les produits sur la plateforme pour les particuliers sur leur site internet.

  • Speaker #2

    Ah oui, oui, oui, ok. Oui, d'accord.

  • Speaker #0

    Donc, ils te disent, ne vendez pas plus cher que nous parce que du coup, vous serez plus cher que nous pour un meilleur rayonnement. Alors, moi, ce que j'ai vu, ce qui est vrai et pas vrai parce que la majorité quand même des cavistes indépendants vendent plus cher que la maison du husky. De toute façon, tu n'as pas le choix. Actuellement, à un moment, tu ne peux pas gagner. 3€ sur une bouteille. La distillerie du Goéland a présenté lors de Wine Paris, tiens on y revient, j'ai oublié de la mettre avant, son Boréal Dry Gin, élaboré à partir de baies de plantes locales de Saint-Pierre-et-Miquelon, dont notamment des bourgeons de sapins baumiers et des feuilles de du Labrador. Là, pour le coup, moi, ça me chauffe à moitié, parce que déjà, faire un gin à Saint-Pierre-et-Miquelon, vu qu'il s'est éloigné de tout et qu'il n'y a rien sur place, ça doit être cool. L'English Whisky Guild a déposé une demande d'indication géographique pour le whisky anglais, ouvrant pour cela une consultation publique jusqu'au 19 mai prochain. Dans la foulée, la Scotch Whisky Association a exprimé des préoccupations sur celle-ci, car selon elle, la proposition de définir le whisky anglais single malt en ne nécessitant pas que la distillation... soit sur un même site et non l'ensemble du processus de production, menacerait la réputation du whisky single malt plus généralement. Et donc le scotch. La SWA prévoit ainsi de répondre formellement à cette consultation afin de défendre sa vision sur la catégorie single malt. Donc en gros, c'est une demande de réduction du cahier des charges de l'appellation single malt anglais pour que... la production de matière première distillation-vieillissement ne soit plus obligatoirement faite en Angleterre. C'est un retour en arrière. Je ne suis pas convaincu que ce soit vachement bien pour l'appellation qu'elle s'ouvre plus, sachant que les Etats-Unis viennent de valider l'American Single Malt, qui, elle, oblige les producteurs à avoir une matière première, une distillation, un vieillissement sur le territoire américain.

  • Speaker #2

    Un peu façon les jus japonais qui ne sont pas distillés au Japon.

  • Speaker #0

    C'est ça que je ne comprends pas. Pourquoi est-ce qu'ils demandent une réduction de leur cahier des charges alors que le Japon a fait des pieds et des mains l'année dernière ? Justement parce qu'il s'est rendu compte que des marques comme Toguchi, dont le jus en fait était du jus écossais. Et il faisait que le vieillissement et l'embouteillage au Japon. Et c'était marqué « Whisky japonais tu » quoi. Sazerac a mis en vente un fût de bourbon Papa Van Winkle, 15 ans d'âge, au profit des victimes des incendies de Los Angeles. L'enchaire, débutée à 10 000 dollars, a d'ores et déjà dépassé ce mardi les 3,1. millions. Les fonds récoltés iront à la World Fundal Chain.

  • Speaker #1

    Ça va commencer à 10 000 dollars. Pour acheter quoi ?

  • Speaker #0

    Pour acheter un whisky américain, un bourbon, de la marque Papa Van Winkle, qui est la marque de bourbon la plus appréciée aux Etats-Unis et la plus chère. Une bouteille de Papa Van Winkle, en général, ils les mettent en vente aux enchères parce que c'est des petits lots. Une bouteille vaut dans les 1200 dollars à peu près. Et donc là, ils ont mis un fût aux enchères à 10 000 dollars. Donc l'enchaire n'est pas terminée Et ce mardi Elle a atteint les 3,1 millions de dollars Et l'enchaire n'est pas terminée Mais c'est énorme Ouais alors après c'est aussi du lobbying américain Où ils aiment bien des fois dépenser des stommes astronomiques Quand ça va dans des associations Parce que là c'est au profit d'une association Donc c'est de la défiscalisation américaine En achetant de la tise En achetant de la tise Cosewall Distillery a sorti sa première édition limitée The Single Cast de 2025 Banyuls 1742 Ils auraient dû s'arrêter à Banyuls Qui sort à 50 degrés Un whisky élaboré à partir d'orge maltais local et vieilli dans des fûts de chênes français ayant contenu, comme son nom l'indique, du bagnoules. Et moi, perso, ça, ça me chauffe.

  • Speaker #2

    50 chevaux, j'avoue.

  • Speaker #0

    L'Angleterre va abandonner à partir du 1er mai prochain ses timbres fiscaux, qui avaient été introduits en 2006 pour contrer une fraude qui avait apparemment été surestimée de plus de 600 millions de livres par an. Ils nous ont cassé les couilles en 2006. a rajouté une petite vignette rouge dégueulasse sur les bouteilles pour lutter contre la contrebande d'alcool. On parle d'anglais, donc déjà c'est dans leur gêne au départ. Et maintenant ils te disent « Oui, mais finalement on va l'enlever parce qu'on s'est peut-être trompé de 600 millions de livres. »

  • Speaker #1

    « Vous avez dû filer le dossier à un stagiaire. »

  • Speaker #2

    « Ou à la CAF. »

  • Speaker #0

    Roselier a développé un nouveau rhum sous le nom Naska, un pur jus sourcé à la distillerie du Simon en Martinique, vieilli dans des fûts de whisky lorrain et embouteillé à... La Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux a publié les données des exportations 2024 de spiritueux français, révélant une baisse en valeur de 6,5% à 4,5 milliards de ventes, avec des chutes notables de Cognac qui ont diminué de presque 11%, de Calvados qui ont diminué de presque 15% et d'Armagnac qui ont diminué de presque 16%. A l'approche de la Saint-Patrick, Bushmill a présenté 4 nouveaux single malt dans la série Private Réserve. Les whisky âgés de 10 et 12 ans, élaborés à partir d'orges non tourbées et affinés en fûts d'amaron, de moscatel, de bordeaux et de tequila. Moi perso, les finitions Bushmill, j'aime bien. Ça sort à des prix qui sont en général assez corrects, donc ça me chauffe assez moi. La distillerie Paul Desvoiles en Haute-Saône a présenté à Bispirit son premier single casque, né d'une double distillation d'orge maltais et élevé durant plus de 36 mois dans un fût et en contenu du vin rouge de Sancerre.

  • Speaker #2

    Mignon noir. C'est juste des pinots noirs moins chers qu'en Bourgogne.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est bon ? Oui ! Probablement. Ça n'a pas l'air de te chauffer du tout.

  • Speaker #1

    Mais non, mais les finiches en fût de pinard, c'est cool, mais...

  • Speaker #0

    Oui, les fûts, ça ne coûte pas cher.

  • Speaker #2

    Si ils peuvent faire du pas cher, il reste les fûts de bourbon.

  • Speaker #0

    Une news d'aujourd'hui que j'ai appris ce matin. Jack Daniels, ils ont un entrepôt qui s'est effondré. Dans l'article, c'est marqué, Jack Daniels a fait appel à son assurance. Ils n'ont pas encore chiffré la perte liée à l'effondrement de ce hangar. Et tu vois la photo, le hangar est à moitié foutu en l'air. Et tu as les fûts sur... 17 ou 18 auteurs qui sont en train de se péter la gueule avec des marres de whisky par terre. Ah vache, il y en a pour des dizaines et dizaines de milliers de dollars quoi.

  • Speaker #2

    Est-ce que ça va faire augmenter le prix des bouteilles ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y aura moins de celui au miel en vente en grande surface ?

  • Speaker #0

    C'est pas des whisky !

  • Speaker #2

    Est-ce qu'ils peuvent en même temps supprimer celui à la pomme s'il vous plaît ? Parce que c'est vraiment un fait que ça a goût de vomi.

  • Speaker #0

    Selon Reuters, Pernod Ricard étudierait la session... De sa marque de champagne, GH MUM, la valeur est estimée à plus de 600 millions. Après Clancambel, Pernod Ricard a l'air de vouloir sortir de son catalogue ses marques de grande distribution, faisant certes du volume, mais des chiffres d'affaires assez médiocres. La spiriterie française Château du Breuil a dévoilé le Breuil Single Cask Finition Palo Cortado, un nouveau single mat issu d'orge Golden Promise et affiné en fût de Palo Cortado.

  • Speaker #1

    Le Palo Cortado, du coup, c'est un Jerez.

  • Speaker #2

    Tu le vois pas, mais il se fout de ta gueule, Marie. Parce que tu sais dire avec l'accent. Thomas, c'est le mec en anglais ancien, mais il disait deux.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Thomas, répète après moi. A berlour.

  • Speaker #0

    A berlour.

  • Speaker #1

    Vous avez montré les vidéos de la nana qu'elle est. Les michalères, elle est là, genre...

  • Speaker #0

    A berlour. Elle était géniale. La nana, sur YouTube, elle a gagné des milliers d'euros juste en prononçant correctement le nom des whisky écossais. Et pour finir, on a Drink Intel, qui a publié un petit focus sur le marché des spiritueux en France, soulignant les défis économiques et politiques de la filière. tout en mettant en valeur certains de ses segments les plus résilients. Son analyse révèle notamment que les whisky français, avec environ 110 distilleries et 115 marques sur le marché, connaît une croissance prometteuse, portée par l'attrait du terroir et de soutien aux producteurs locaux, et que les biters apéritifs et liqueurs bénéficient d'un soutien via la tendance de la consommation responsable et la diminution du marché des cocktails. Elle a noté par ailleurs un ralentissement de l'inflation au second semestre 2024, laissant entrevoir une possibilité de stabilisation des prix, favorable à la consommation de spiritueux en 2025. En gros, consommons français.

  • Speaker #2

    Mais dis-moi Thomas, c'est une super transition ça !

  • Speaker #0

    Eh t'as vu, elle est belle la transition !

  • Speaker #2

    Elle est très très belle !

  • Speaker #0

    Attends, attends, attends ! Jingle ! L'alcool c'est pas cool ! Non c'est pas cool !

  • Speaker #2

    Alors pourquoi il y a le mot cool dans l'alcool ?

  • Speaker #0

    Ouais ! Bonjour Léa ! Salut ! Et aujourd'hui, comme indiqué dans le titre, on plonge dans les coulisses du métier de distillateur parce qu'on a un invité de choix, Léa, qui est à la tête de la distillerie Monjoie. Elle va nous raconter son... parcours, mais surtout comment on passe d'une idée un peu folle de « et si je faisais mes propres six spiritueux » à une distillerie qui tourne avec des bouteilles qui font rêver. Léa, encore merci d'être avec nous. Alors, pour commencer, est-ce que tu te souviens du moment où cette idée a germé dans ta tête ?

  • Speaker #3

    Oui, je me rappelle, j'étais encore à l'école.

  • Speaker #0

    Alors, à l'école primaire ? Non,

  • Speaker #3

    à l'école d'Angers.

  • Speaker #0

    École d'Angers ? Voilà. Mais t'es déjà vieille !

  • Speaker #3

    Ouais, ouais, ouais, déjà vieille.

  • Speaker #0

    Elle n'a pas connu comme nous les shooters de tequila à 4h30 du matin en troisième ?

  • Speaker #2

    Alors, moi non plus, je n'ai pas connu Thomas.

  • Speaker #3

    Thomas s'est confié sur un passé compliqué Voilà

  • Speaker #0

    C'était pas compliqué Tu rigoles c'était trop bien Tu sais pourquoi je buvais de la tequila à l'époque ? C'est comme quand je me suis mis au gin tonic Pourquoi est-ce que je suis un gros consommateur de gin tonic ? Parce que c'était pas cher Non parce que quand j'ai commencé à aller en boîte de nuit Tu avais pas de palais Alors j'avais pas de palais à l'époque Palais de Labrador Quand t'as 18 ans et que tu vas en boîte de nuit Moi j'avais déjà rodé Que si je prenais une bouteille de whisky J'allais avoir tous mes potes qui allaient taper dedans Alors que si je prenais une gin Tout le monde disait C'est pas bon c'est amer Du coup j'ai acheté ma bouteille de gin Elle était safe sur la table Elle ne bougeait pas Et voilà j'ai ma bouteille pour ma soirée Putain le mec est perso C'est intelligent Mais non mais je fais pareil avec mes bouteilles de vin d'adlure 80 balles la bouteille de gin en boîte à l'époque 80 balles Elle est en boîte Thomas C'est pas faux Mais j'y travaillais je te rappelle Bonjour Léa

  • Speaker #2

    Alors Donc tu étais pas en 3ème Tu étais en école d'ingé Alors Et tu sais quoi on va échanger Fais mes blagues et moi je vais faire ton texte Parce que sinon on passe en sortir

  • Speaker #3

    Donc moi, j'étais en école d'ingé. En fait, il y a deux choses qui m'ont amenée, entre guillemets, sur l'alcool. C'est que déjà, de un, je voulais être à mon compte. Ça, c'était hyper important pour moi. Et en fait, à la base, tout mon cursus était plutôt orienté sur le lait. Dans Normandie, c'est pas très original.

  • Speaker #0

    Oui, alors parce que c'était ma grande question, t'étais en école d'ingé, mais t'étais pas en école d'ingé anglais LV2.

  • Speaker #3

    Non, j'étais en école d'ingé dans l'agroalimentaire.

  • Speaker #2

    J'ai une question, j'ai une question, j'ai une question. Parce que tu dis que t'étais dans le lait. Ouais. On peut faire fermenter du lait ?

  • Speaker #3

    Exactement.

  • Speaker #2

    Est-ce qu'on peut faire de l'alcool de lait ?

  • Speaker #0

    Oui, moi j'ai du lactalium, c'est fait à base de lait de chèvre fait en Savoie, c'est de la vodka, c'est absolument immonde.

  • Speaker #3

    Voilà, en fait c'est ça qui m'a amenée sur le... ça tombe bien qu'on en parle. En fait, moi d'un moment je me suis dit, bon le lait c'est un peu vu et revu, j'ai pas forcément envie de partir là-dedans. Et c'est une personne qui m'a dit, mais tu sais ça existe la liqueur de lait. Je me suis dit, quelle idée de merde.

  • Speaker #2

    Il faut le dire plus fort Léa.

  • Speaker #3

    Quelle mauvaise idée, quelle idée de merde ! Je sais même pas comment on fait de l'alcool, enfin je sais, j'ai eu quelques cours de distillation mais je savais pas plus que ça, vraiment l'aspect pratique. Et donc je me suis dit tiens c'est intéressant, je veux voir ce qui existe comme expérience, comment je peux me former etc. Et j'ai trouvé une distillerie qui proposait justement un partage d'expérience, donc on était entre le stage et la formation. Et je me suis dit vas-y je tente, je veux voir ce que c'est. Et j'ai adoré, vraiment coup de coeur sur la distillation. L'alambic, mais vraiment, il y avait un côté poétique. C'était vraiment magique. Et du coup, là, j'ai eu le déclic. Quand l'alambic fonctionne, quand tu vois la goutte qui coule, je ne sais pas comment expliquer.

  • Speaker #2

    Vous n'avez pas vu, mais en fait, Léa, quand elle a dit quand l'alambic fonctionne, elle avait les mains jointes, genre révélation divine.

  • Speaker #3

    C'était presque ça, vraiment. C'était magique. J'ai trouvé ça magnifique. J'ai adoré et je me suis dit, j'y vais.

  • Speaker #0

    Au moment où tu te dis, j'y vais, tu as le feu en toi. Passer d'une idée... à un projet concret, toujours une grosse étape dans n'importe quel type d'entreprise, mais surtout quand tu veux devenir distillateur. Qu'est-ce qui a fait que tu t'es dit, je vais me mettre à mon compte ? Parce que tu aurais pu aller bosser dans une distillerie.

  • Speaker #2

    Elle a déjà répondu, Thomas. Dans ces deux critères, elle voulait être à son compte.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'elle voulait être à son compte.

  • Speaker #3

    C'est vrai que, de base, moi, je voulais être à mon compte. Après l'école, bon, après, moi, c'était une question... Il n'y avait pas de risque. Me lancer après l'école, si je me loupe, ça peut arriver, ce n'est pas très grave. Les dégâts seront minimaux. À part mon égo, il n'y aura pas grand-chose de cassé.

  • Speaker #0

    L'égo, ça compte beaucoup ?

  • Speaker #3

    Ça compte, mais ce n'est pas trop grave. Je voulais être à mon compte tout de suite après l'école. J'ai bossé un tout petit peu après, mais voilà. Du coup, je fais quoi ? Je découvre la distillerie. Gros coup de cœur. Direct après, j'ai arrêté l'école en septembre. Ça a mis un peu plus d'un an pour vendre mes premières bouteilles.

  • Speaker #2

    J'ai une petite précision. Est-ce que avant... J'ai l'impression que tu as le coup de cœur vraiment sur le process du fait de distiller. Est-ce qu'avant ça, tu avais quand même ce côté épicurien, curiosité, dégustation de l'hypérons spiritueux ? Non, c'était mieux après.

  • Speaker #3

    Moi, je suis vraiment... Alors, on ne peut pas dire ça à trouver dans la licorne, ce n'est pas le terme, mais j'ai vraiment découvert le monde du spiritueux par le biais du process et de la distillation. Ah ouais, vraiment.

  • Speaker #1

    Et quand tu parles avec... plein d'amour comme ça de waouh c'était merveilleux et tout c'était vraiment le la pa la prouesse chimique ou technique mais c'était waouh c'est incroyable comme machine un alambic ou le processus en fait le fait que l'alcool viennent capter les propriétés chimiques dans les macérations le fait que physiquement voilà

  • Speaker #3

    les pas l'évaporation c'est un principe tout bête mais le donc le procédé de l'alcool est tout bête et pourtant tu fais des produits mais il ya une palette de possible qui est infini et je trouvais ça incroyable en termes de créativité et à très peu de limites, si ce n'est réglementairement parlant, mais ça c'est autre chose. Je me suis dit que c'est un métier super complet, très beau, qui est ancestral, qui remonte à nos racines, donc vraiment ça m'a parlé, ça a vibré en moi, c'était presque poétique. Du coup, il y a eu un coup de cœur sur le métier.

  • Speaker #2

    C'est chouette parce qu'on aurait tendance à penser de manière assez facile qu'on se lance dans la distillation parce qu'on est d'abord... passionnés par le produit.

  • Speaker #3

    Et j'aurais tendance à dire qu'il vaut mieux mon biais qu'un autre biais parce que moi, par exemple, là où j'ai été me former, il y a des gens, le gars a refusé de les former parce qu'il y avait quand même une tendance, il voyait bien que... Il y a quand même, il faut voir quand la lambie qui coule pendant toute une journée, tu as de l'alcool à 80% qui coule, qui sent dans toute la distillerie. Si on prend en paillard, mais si on est quand même un tant soit peu, un petit peu trop... attirer vers le produit, ça peut être pour quelqu'un dont c'est le métier un problème.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on appelle boire le fond de commerce.

  • Speaker #2

    Après, quand on parle de gens qui sont passionnés par le produit, on parle de passionnés par le goût, pas par les quantités.

  • Speaker #3

    Et moi, tu vois, ce que tu fais, normalement, tu l'adores. Tu vas goûter par curiosité, etc. Et en fait, si tu ne prends pas garde, il faut quand même faire attention.

  • Speaker #0

    Ce qui nous permet de placer le petit, l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec matération.

  • Speaker #3

    Mais malgré ça, c'est vrai que les gens qui sont dans ce domaine, on sent bien qu'au fur et à mesure, c'est le goût et c'est la dégustation qui plaît plus que de se boire un coup le soir, etc. Donc moi, c'est vraiment venu... par le process que j'ai découvert le produit plus que ça, parce qu'avant j'avais une consommation tout à fait lambda, j'aimais bien boire un coup entre amis, mais j'avais pas de... la culture du spiritueux etc, je l'avais pas.

  • Speaker #2

    Et alors qu'est-ce que tu buvais en soirée Léa ?

  • Speaker #3

    Qu'est-ce que je buvais en soirée ? Alors j'étais très bière.

  • Speaker #2

    On veut des noms parce que là du coup tu vas nous sortir des noms de bière, on va peut-être être obligés de te sortir de ce podcast.

  • Speaker #3

    Non en vrai après moi j'aime bien le gin voilà donc j'aime... J'étais très jean. Et le whisky, tu vois, c'est venu après. Maintenant, j'aime bien le whisky. Mais c'est venu après. Je ne buvais pas beaucoup de whisky avant.

  • Speaker #0

    Et donc, du coup, on imagine que créer une distillerie, ça ne se fait pas en un claquement de doigts, entre les autorisations, les taxes, les douanes. Ça doit être un vrai parcours du combattant. Comment ça s'est passé pour toi entre le moment où tu t'es dit je me lance, j'ouvre ma distillerie et je sors ma première bouteille ?

  • Speaker #3

    Alors, première étape déjà, c'est tu prends contact avec les douanes de ton secteur. Donc, nous, c'est quand ? Donc en fait, pour ma part, même s'il y a toujours des choses à dire, les douanes de camp sont plutôt sympas, sont plutôt réactifs. Et donc du coup, la création de statues, parce qu'en fait, moi j'ai un statut de distillateur allégé, donc il y a plein de statuts différents, mais en fait, c'est tout ça pour dire que j'ai le droit de distiller que à ma distillerie. Je ne peux pas me trimballer de fermes. Oui,

  • Speaker #0

    tu n'as pas le statut de distillateur ambulant. Voilà,

  • Speaker #3

    exactement. Donc ce statut, il est assez léger finalement, parce que c'est beaucoup plus facile à surveiller. Donc du coup, ils ne sont pas trop prises de tête là-dessus. Donc en fait, le statut avec les douanes, c'est plutôt créé facilement. Ensuite, il a fallu prendre contact avec la ville une fois que j'ai trouvé le local. Parce que déjà, il faut trouver le local. Donc ça aussi, c'est un bon moment quand même. Et une fois que le local est trouvé, il faut prendre contact avec la ville. Parce que tu ne peux pas implanter une distillerie comme ça. Il faut une autorisation de ta ville. Donc ça, ça a été un peu plus long. Parce qu'en fait, les villes, elles ne savent pas faire. C'est des procédures, des démarches administratives que tu... qu'elles ne connaissaient pas. Et en fait, du coup, il faut remonter à la préfecture. Donc ça, ça a pris un peu de temps.

  • Speaker #2

    Ça veut dire que tu as fait une démarche envers ta ville qu'elles ne connaissaient pas. Donc, ça veut dire que globalement, ils ne seraient quand même pas venus de faire chier puisque de toute façon, ils ne savaient pas qu'il fallait leur demander.

  • Speaker #3

    Oui, exactement. C'est ça.

  • Speaker #2

    C'est génial. Mais bravo Léa pour ton intégrité. C'est super.

  • Speaker #1

    Et tu es tombée sur une Corinne à l'accueil de la mairie qui a fait... c'est quoi ?

  • Speaker #3

    C'est ça, alors bonjour Corinne mais non non j'ai dû relancer plusieurs fois parce qu'en fait c'est des dossiers qui sont pas importants pour eux et sauf que toi ça urge quoi. Mais en fait en parallèle moi j'avais quand même des travaux à faire dans le local plus fallait trouver l'alambic donc en fait c'était pas pressé à la semaine. Mais en fait ces démarches administratives si tu les pousses pas un petit peu et si tu les suis pas de près ça peut prendre des mois donc en fait voilà.

  • Speaker #0

    Donc en gros on peut dire ? Première étape avant de faire quoi que ce soit. Douane, douane, douane. On passe un petit coup de téléphone aux douanes. On va les voir. On dit bonjour monsieur, madame. Oui, oui, je veux faire de l'alcool. Oui, ça va me coûter cher. Ensuite, on trouve un local. On fait en sorte que le local soit administrativement et de façon sécuritaire utilisable pour faire une distillerie. Parce qu'on ne peut pas monter une distillerie n'importe où.

  • Speaker #2

    Ils ont le droit de refuser. La ville a le droit de refuser.

  • Speaker #0

    Au norme de sécurité, oui.

  • Speaker #2

    Que tu installes une distillerie.

  • Speaker #1

    Si tu es à côté d'une usine qui produit des trucs inflammables, j'en sais rien. Parfois. Ça dépend de ces trucs là ou pas ?

  • Speaker #3

    Alors je sais que les douanes peuvent refuser par exemple si ton local est chez toi. Ah ouais ? Parce qu'il y a un côté propriété privée alors que les douanes doivent pouvoir rentrer quand ils veulent ou ils veulent à n'importe quel moment la nuit le jour. Enfin voilà. Donc ça ils peuvent te le refuser.

  • Speaker #1

    Et j'ai une question con mais t'as besoin d'énormément d'eau pour le brassage ?

  • Speaker #3

    Alors moi je n'ai brassé que récemment et j'ai pas les installations pour brasser. Brasser et distiller c'est vraiment deux choses différentes. Donc moi je vais chez un brasseur pour brasser. Mais dans ce cas là oui, mais par contre pour tout ce qui est processus par exemple de refroidissement, moi j'ai des cuves de stockage, donc en fait c'est une eau qui tourne, donc en gros j'ai 1000 litres qui tournent, qui circulent et ça me permet justement de ne pas avoir une consommation d'eau énorme. Sur les consommations d'énergie, moi c'est plus le gaz puisque j'ai fait le choix d'être au gaz, donc pour tout ce qui est brûleur, alambic etc, là c'est énorme mais sinon moi en eau ça va.

  • Speaker #0

    Et bien justement en parlant de ça du coup, quand tu arrives, donc c'est bon, tu as le local, tu as tout ce qu'il te faut, pour distiller il nous faut bien un alambic.

  • Speaker #3

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et des alambics ? Alors nous, on le sait, je pense que les gens qui nous écoutent doivent s'en douter. Des alambics, il y en a une multitude de modèles différents. Il y en a abordables, il y en a qui sont hors de prix, il y en a qui sont, on va dire, de technologies anciennes, comme les alambics Charentais. Il y en a qui sont de technologies toutes nouvelles, comme les nouveaux alambics hybrides qui apparaissent un peu partout. Qu'est-ce qui motive le type d'alambic que toi, tu vas utiliser ? C'est le type de produit que tu veux sortir ? Est-ce que c'est plus un côté économique ?

  • Speaker #3

    Si ! un peu multifactorielles, c'est-à-dire que déjà, moi j'ai appris sur des vieilles machines, des vieilles marmites, il y a un peu l'aspect tradition, authentique, moi j'ai appris sur un truc qu'on trouvait dans les fermes ou dans les bourgs, je trouvais ça incroyable, donc j'avais pas cet appel pour les machines beaucoup plus modernes, beaucoup plus performantes, donc c'est ces premiers rappels. Comment on se forme ? Qu'est-ce qui nous plaît ? Après, il y avait le côté, quand même, il faut le dire, investissement. Ce n'est pas du tout le même investissement. On parle quand même de x10 pour le même volume de distillation. Une machine comme la mienne, on va être autour... Moi, quand je l'ai acheté, on était autour de 7000 euros.

  • Speaker #0

    Ah ouais, alors que moi, je viens de recevoir un devis pour un Alambic Hybrid de chez Müller en Allemagne. C'est x10. C'est 75 000 euros.

  • Speaker #3

    Voilà, c'est x10.

  • Speaker #0

    C'est 75 000 euros et un an et demi d'attente pour l'avoir. Par contre... Mueller, il est à la Côte-Alain International. C'est lui qui est à l'initiative des alambics hybrides. On ne va pas dire qu'il l'a créé, mais c'est lui qui a vraiment adapté ce système-là. Sauf que, je pense que Léa va être d'accord avec moi, le problème d'un alambic, c'est que tu as beaucoup de facteurs à prendre en compte dans le sens où, certes, l'alambic te coûte moins cher, mais plus tu vas prendre un alambic qui ne va te coûter pas cher, plus ton plan énergétique va te coûter cher.

  • Speaker #3

    Ton procès, c'est cher.

  • Speaker #0

    Alors que si tu prends un alambic Mueller, par exemple, comme c'est à Bain-Marie, donc tu peux passer plusieurs prods à l'intérieur, Donc forcément, ton coût de production, lui, va diminuer. Mais quand tu te lances, à un moment, il faut réussir à faire la balance entre tout ça.

  • Speaker #2

    En combien de temps tu l'as morti ton truc Muller ?

  • Speaker #0

    Alors ça, je n'ai pas la réponse malheureusement.

  • Speaker #3

    Après, il y avait aussi le fait que, par exemple, j'ai eu des devis pour des alambics qui font en une passe. Moi, j'ai appris en deux passes. Alors, il y a deux équipes là-dessus aussi. C'est comme tout. Il y en a qui disent qu'une seule passe, c'est le mieux. Et puis, il y en a qui disent que pour faire la meilleure goutte, il faut deux passes parce qu'il y a la main du distillateur, etc. C'est une question de philosophie, c'est une question de coût, c'est une question d'authenticité. Et moi, c'est tout ce choix qui a fait que je me suis tournée vers un Alambic Charentais. Après, là-dessus, il y a vraiment deux équipes. Il y a les une-passes, plus modernes, plus performantes, qui te permettent d'avoir des coûts de production beaucoup plus limités. Mais pour ma taille de distillerie et pour les micro-distilleries comme les miennes, je pense que c'est... pas envisageable au début.

  • Speaker #0

    Tu conseilles plus de prendre un apic.

  • Speaker #3

    Même pour te former, c'est comme ça que tu apprends à faire tes coupes. Il n'y a pas de maintenance dessus. C'est des machines à moins de taper dessus et de faire un trou dedans.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas longtemps. J'ai vu une belle photo.

  • Speaker #3

    Je n'ai pas fait de trou, je l'ai cabossé.

  • Speaker #0

    Tu sais que quand j'ai vu ça, j'ai failli t'envoyer un message parce qu'il y a une histoire justement chez Mac... Non, ce n'est pas chez Macallan. Je crois que c'est chez Macallan. Où en fait, le col de l'alambic, quand ils l'ont installé au début des années 20 ou des années 30, ils l'ont choqué. Du coup, tu as un énorme creux dans l'alambic. Et maintenant, quand ils font la maintenance, ils ont changé la tête il n'y a pas longtemps. Ils ont demandé aux fabricants de refaire exactement le même choc sur l'alambic parce qu'ils ont tellement peur que le profil aromatique change en enlevant la bosse. que maintenant leur alambic reste avec la bosse systématiquement.

  • Speaker #2

    C'est du storytelling mec !

  • Speaker #0

    C'est du storytelling, je sais pas ! Oui,

  • Speaker #2

    bien sûr !

  • Speaker #0

    Moi j'ai vu la vidéo, j'ai dit « Oh quand même ! » Ah non ! C'est une belle histoire !

  • Speaker #3

    Je pense pas... Après, c'est une belle histoire mais... C'est pareil, y'en a qui te font des... des quais sur la forme, le type et tout. Ce qu'il y a de plus important, c'est ce que tu mets dans ta cuve. Si t'as un mot de merde, tu vas distiller de la merde, voilà.

  • Speaker #1

    J'ai juste une question... Le... Sauf si je dis des conneries, l'alambic le plus ancestral, le plus primitif, c'est le pot de style. Est-ce que toi, tu as été séduite ? Est-ce que tu as eu envie d'apprendre la plus ancienne machine qui existait ? Ou tu t'es surtout dit, ok, j'ai appris à bosser sur cette machine-là, c'est un truc que je maîtrise le charanté. Pour l'instant, est-ce que tu as voulu approfondir les différents alambics ou tu t'es dit non ?

  • Speaker #3

    Non. honnêtement j'ai appris là dessus et j'ai adoré. C'est confortable sur ça et je trouve que l'outil est incroyable vraiment par sa simplicité et son efficacité alors pas en termes de rendement mais en termes de conception c'est juste il n'y a pas besoin de faire compliqué quoi tu peux sortir un produit d'exception avec une grosse marmite et un serpentin c'est tout quoi il n'y a pas besoin de capteurs de trucs qui vont tomber en panne de machin voilà c'est ma philosophie après en soit je sais que il y en a qui qui ne prêchent pas du tout comme moi et qui au contraire vont avoir des ambis qui sont capables de te faire les coupes tout seul, qui avec la densité... Enfin, il y a deux équipes. Après ça, moi c'était une question de choix aussi, c'est-à-dire que moi je ne bricole pas pour un sou. Si j'ai un truc qui tombe en panne, il faut que j'appelle le gus, il faut qu'il y ait un gus, parce que mine de rien, pour des petites boutiques comme nous, les gars ils ne passent pas tout de suite quoi. Donc c'était une question de philosophie et franchement, ça me paraissait cohérent. Je n'ai pas cherché à me former sur autre chose, voilà.

  • Speaker #1

    Ça devait être fou le... le... le... quand il... quand il... plomb livré.

  • Speaker #3

    Genre.

  • Speaker #0

    Parce que du coup, tu l'as trouvé où ton alambic ?

  • Speaker #3

    Portugal.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, une fois que tout est en place, que l'alambic est là, que tu as les ingrédients, etc. Comment ça s'est passé les premières semaines et les premiers mois ? Tu te souviens de ta première production ?

  • Speaker #3

    Oui. C'est pas encore trop vieux, donc oui, je m'en rappelle. Oui, oui, je m'en rappelle. Donc moi, je travaille avec du cidre, donc distillation de cidre. Il y a l'excitation, il y a un petit peu l'appréhension de foirer.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as eu peur de tout faire péter ?

  • Speaker #3

    Péter, non. Cramer, oui. Parce que bon, on manipule quand même un produit qui est... Alors le cidre, non, on est à 3-4%. Ce n'est pas inflammable. Mais quand tu es sur ta deuxième passe, là, on tape déjà plus haut. On est autour de 40%. Bon, là, il faut manipuler avec déjà plus de précautions. Donc, mais oui, je me rappelle, les essais, c'était à fond. Parce que moi, j'avais prévu quand même au bout d'un moment, il faut quand même vendre. Le temps passe, mine de rien, les mois passent. Et bon, bah...

  • Speaker #0

    Tami, alors entre le moment où tu as reçu la lambique, tu as commencé à distiller. Et t'as sorti ta première bouteille, il t'a fallu combien de temps à peu près ?

  • Speaker #3

    Alors moi, l'entreprise a été créée en janvier 2022 et j'ai vendu mes premières bouteilles en décembre.

  • Speaker #0

    Ah ouais, donc un an de taf pour sortir les premières bouteilles.

  • Speaker #1

    Donc le premier, pardon je t'ai interrompu, le premier foiret du coup ?

  • Speaker #3

    Non.

  • Speaker #0

    Alors c'était ma première question, est-ce que ta foiret est ta première distillation ? Du tout. Oh là là,

  • Speaker #3

    t'es tellement magnifique ! Et bah, alors merveilleux je ne sais pas, mais non non, ça s'est bien passé. Les foirets que j'ai eus sont venus plus tard.

  • Speaker #0

    T'as eu un an de R&D ? Ouais. pour arriver au produit que tu voulais ? Parce que quand tu t'as la lambique, t'as les idées, etc. tu fais des tests, quand tu on va prendre un exemple très con, tu sors un jean tu penses d'abord à un truc que toi tu vas aimer ou on reste quand même dans une économie de vente ou t'essaies de sortir un produit qui va se vendre ?

  • Speaker #3

    Je vais te faire un peu une réponse à la normande, je dirais un peu des deux c'est-à-dire que moi, déjà je réfléchis au produit que j'ai envie de travailler parce qu'il y a quand même une base de matière que j'ai envie de bosser donc ... Qu'est-ce que j'ai autour de moi ? J'ai du cidre, j'ai de la menthe, j'ai des châtaigniers, j'ai un mec qui fait des super fraises. Qu'est-ce que j'ai autour de moi ? Est-ce que ça me plaît ? Ouais. Après, est-ce que ça va me plaire ? Par exemple, je sais que sur les liqueurs, on est plutôt sur une tendance moins fort, moins alcool. Je ne vais pas aller sur des liqueurs à 40%. Je vais faire plus doux. Mais en même temps, il ne faut pas trop sucrer. Donc, tu vois, il y a tout cet aspect quand même recherche. Et puis après, quand même, tu prends aussi les demandes. Je veux dire, les gens, une fois, on te parle de liqueur de citron, deux fois, trois fois, quatre fois, bon, je vais faire des tests. Après, on te parle de whisky, une fois, dix fois, quinze fois, bon, il faut que j'y aille, quoi. Donc, il y a un côté, il y a des produits que tu as envie de travailler, et un autre côté, il y a quand même un appel du client, du consommateur final que tu ne peux pas ignorer parce que c'est quand même eux qui te font vivre, quoi.

  • Speaker #1

    J'ai une question. Parce que je me mets vraiment à la place du gars, je sais pas, passionné par le whisky, il a, je sais pas, 20 ans, 22, t'as quel âge d'ailleurs ? J'ai 26. 26, ok. Le gars qui a une vingtaine d'années, qui se dit putain, je veux me lancer. Financièrement parlant, t'es allé voir la banque, t'avais des sous de côté, on t'a filé la main. Si c'est pas trop indiscret, mais je me dis que c'est le truc qui fait le plus barrière pour quelqu'un qui veut se lancer.

  • Speaker #3

    Bah alors moi j'ai mis toutes mes économies dedans. Alors, toutes mes économies, ça fait un peu...

  • Speaker #2

    Et 2,50 euros.

  • Speaker #3

    Non, mais voilà, j'ai bossé six ans, donc je n'étais pas du genre à tout claquer, donc j'avais mes salaires. Et puis après, j'ai eu des prêts.

  • Speaker #0

    En disant qu'un bon spiritueux, c'est aussi une belle bouteille. Aujourd'hui, l'image joue un rôle énorme. Toi, est-ce que ça a été quelque chose de fondamental dans ta réflexion de créer des spiritueux, de je veux une belle bouteille, je veux une belle étiquette ? Et comment tu as... aborder en fait ce côté-là qui est un des, on dit toujours, 80% d'une vente chez un caviste, c'est à la bouteille. Comment est-ce que toi tu l'as imaginé ce truc-là ?

  • Speaker #3

    Alors déjà oui, forcément tu veux une belle bouteille. C'est-à-dire quand tu as tout le travail qui remonte et puis après à la fin tu as une bouteille qui ne te plaît pas, c'est un peu bête quand même. Donc non, tu veux une bouteille qui est le plus joyeux possible. Après tu ne peux pas rivaliser avec les boutiques qui ont des bouteilles gravées, des designs de bouteilles incroyables. spécialement pour elle. Donc moi déjà quand j'ai dû choisir ma bouteille c'était la période Ukraine. Disons que quand il a fallu choisir ma gamme de bouteilles c'était bon bah je l'ai commandé en mai, je l'ai reçu en octobre déjà en payant en mai donc déjà en fait donc déjà il ya le choix de la bouteille donc c'est assez long tu reçois des échantillons donc tu remets tout en caisse, enfin voilà tu prends un temps fou pour choisir entre quatre bouteilles quoi Après, globalement, il y a quand même des gammes. Je veux dire, il y a de la gamme basse et puis il y a du premium. Donc, il y a quand même une différence de gamme de bouteilles. Mais nous, on reste quand même dans un catalogue. Moi, je ne peux pas me permettre de faire graver ma bouteille ou je ne sais pas quoi.

  • Speaker #0

    La fameuse question qu'on dit, tu veux faire faire un moule sur mesure ? Voilà,

  • Speaker #3

    c'est ça. Il faut juste acheter 200 000 bouteilles. D'accord, ok. Déjà, j'en ai acheté 1000 et puis on verra. Et après, il y a l'étiquette. Alors, l'étiquette... Euh... Moi, j'ai la chance, c'est que je me débrouille un peu en graphisme. Les graphismes pros, ça va chez les cheveux. En tout cas, j'ai des petites bases.

  • Speaker #0

    On ne pourrait jamais rivaliser avec un graphisme professionnel qui est fait, que tu payes, etc. On fait avec ce qu'on a.

  • Speaker #3

    Exactement. J'ai quelqu'un qui est graphiste qui m'a dit, tiens, on peut réfléchir. On a pris un peu de temps pour réfléchir et je me suis lancée. D'ailleurs, j'ai fait une erreur parce que j'ai fait une étiquette et une contre-étiquette. et je voulais que l'étiquette soit magnifique donc que les éléments essentiels et beaux et derrière les éléments dont on s'en fout un peu l'adresse et en fait vu que j'étiquette à la main c'est une énorme erreur moi je l'ai pas faite parce que tu me l'as dit mais il y a plein d'erreurs comme ça par exemple j'ai choisi une bouteille que je trouve magnifique mais qui n'est pas cylindrique, elle est conique donc c'est pareil pour choisir ta forme d'étiquette ... Au final, tu ne peux pas choisir un rectangle que tu ne payes pas au moule. Donc, tu prends une forme d'étiquette spécifique. Donc, tu réfléchis sur la forme d'étiquette que tu payes à l'imprimeur. Donc, tout ça, c'est des choses. Moi, j'ai fait des erreurs. J'apprends au fur et à mesure. Et puis du coup, là, par exemple, toutes mes étiquettes sont en train de changer parce que j'en ai marre de coller une étiquette, retourner et recoller une étiquette. À la main,

  • Speaker #0

    c'est très long. Je te rassure, je rechange encore mes étiquettes. C'est la troisième itération depuis un an et demi.

  • Speaker #3

    C'est sympa aussi. Je sais que j'ai toutes mes gammes. J'ai mes bouteilles, les évolutions, les étiquettes. Moi, je trouve qu'elles sont de plus en plus belles. Donc, c'est chouette aussi de faire évoluer la chose.

  • Speaker #0

    Ce qui va nous amener à un des derniers sujets très importants, tu as ton alambic. Tu fais le meilleur produit de la terre. Tu as une bouteille qui claque. Maintenant, il va bien falloir la vendre parce que si elle reste dans l'entrepôt, ça ne va pas servir à grand-chose. Toi, distillatrice qui commence, on peut dire petite distillatrice, micro-distillerie. On est d'accord que tu n'as pas les moyens de te payer un commercial qui va parcourir la France pour vendre tes produits. On a du mal en ce moment à trouver des agents multicartes pour vendre nos produits parce qu'ils sont de plus en plus exigents aussi. Donc quand on n'est pas connu, on n'arrive pas à rentrer dans des catalogues. Comment tu as lancé le fait de se dire je vais vendre mes produits ? Comment tu fais en fait ?

  • Speaker #3

    Alors, comment j'ai fait ? Déjà, j'ai fait une porte ouverte. C'est con, c'est bête, mais déjà, il faut se faire connaître au niveau ultra local. Donc déjà... Les portes ouvertes, j'étais étonnée parce qu'il n'y avait pas que des proches. Moi, je m'étais dit, il va y avoir mes potes, ma famille et puis basta. Mais non, non, ça a attiré du monde. Enfin, ça a plu.

  • Speaker #0

    L'alcool gratuit, ça ramène du monde.

  • Speaker #3

    Ce n'était pas gratuit. Non, non. C'était le lancement, donc non. Mais non, non, ça a intéressé. Et ensuite, aujourd'hui, on a quand même les réseaux. Alors, ce n'est pas évident de se faire connaître par les réseaux, mais c'est un outil en plus. Je ne dis pas que c'est tout là-dessus, mais bon, il faut en faire un peu. Et après, moi, je trouve qu'on a de la chance et qu'on a une presse. qui s'intéressent aux projets comme les nôtres. Et en fait, moi, au début, quand la presse me contactait, je disais oui, parce que c'est toujours intéressant, etc. Mais je me disais, bon, ça va rien. Je ne vais pas y avoir de retombées, je veux dire.

  • Speaker #0

    Les médias locaux papiers qui relaient encore et qui sont maintenant sur les réseaux sociaux, etc. Donc, qui relaient aussi dessus.

  • Speaker #3

    Moi, Kevin et Thomas, c'est comme ça qu'ils m'ont contacté. Ils m'ont trouvé un article sur ma distillerie. Et ça m'a amené à un monde fou. Et donc, du coup, c'est comme ça que l'aventure, c'est vraiment le début. Et après, comme tout le monde, je vais toquer.

  • Speaker #0

    Tu sacs et puis bonjour !

  • Speaker #3

    Donc ça, c'est ce qu'il y a de plus en plus grave, franchement. Et c'est pour moi ce qui marche le moins bien. Parce que les gens ne savent jamais le bon moment. C'est pas forcément... Et puis,

  • Speaker #0

    une commerciale, c'est un métier.

  • Speaker #3

    Ah oui, aussi, mais... Mais il faut le faire, voilà. Il faut y passer. Donc, je n'en fais pas tout le temps. Je l'en fais en période creuse. Je me dis, vas-y, je vais sur cette ville. Et puis, j'appelle. Et puis, OK, je peux prendre rendez-vous. Et puis, j'y vais.

  • Speaker #0

    Et du coup, à l'heure actuelle, ton vecteur de vente principal, c'est lequel ? C'est plus dans des catalogues de distributeurs, chez des cavistes, des réseaux sociaux ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est cave, bar, resto. Et après, la vente en direct, j'en fais très peu. Au début, je voulais faire que ça. Mais en fait, j'en fais très peu. Parce que les gens, ils veulent que tu sois au vert tout le temps, ce que je comprends. Mais en fait, des fois, je vais cuire les châtaignes, les machins. Des fois, je vais livrer. Donc, ça m'a saoulée. Donc là, revirement de stratégie, je dis, avant la vente directe, ça sera ponctuel. Donc, c'est lors des visites ou des choses comme ça. Parce que par contre, les visites de groupe, c'est sympa. Et aussi, j'essaye de faire un maximum quand même d'événements locaux. Enfin, pas les marchés hebdomadaires, mais déjà sous les pommiers. Enfin voilà, on a quand même un territoire. qui est dynamique, qui cherche des producteurs comme moi, qui se lancent et qui font des produits artisanaux. Il y a moyen de se faire connaître et du coup, c'est comme ça que ça s'est lancé petit à petit.

  • Speaker #0

    Pour le développement, on commence par l'ultra-local et puis on augmente le rayon au fur et à mesure du temps.

  • Speaker #3

    Et puis moi, j'ai envie de dire pour l'instant, je ne vise vraiment qu'autour de la distillerie parce que déjà, rien que pour la livraison, c'est moi qui livre parce que les frais de port des bouteilles, je pense que tout le monde connaît ici. C'est lourd.

  • Speaker #0

    On se porte à nos assassines.

  • Speaker #3

    Non, puis c'est lourd, donc c'est fragile. Donc en fait, pour l'instant, tant que je peux. Après, si un jour, j'ai un gars à Paris qui m'est intéressé, je ne vais pas dire, ah non, vous êtes à Paris, je prendrai un transporteur. Mais pour l'instant, moi, à mon échelle, c'est moi qui livre. Donc en fait, c'est au local. Et puis si j'arrive à m'implanter bien dans le territoire, je serai déjà contente, honnêtement.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, moi, j'étais très étonné pour finir sur les réseaux sociaux. Moi, quand j'ai lancé la marque il y a un an, je m'étais dit, je vais aller à fond sur les réseaux sociaux, je vais aller à fond sur Internet. Tu payes de la pub Meta, tu payes de la pub Google, etc. Et en fait, tu ne fais pas tant de ventes que ça. par Internet. Et je me suis rendu compte, et ça c'est un conseil que je donne à tout le monde qui veut se lancer dans la distillerie sur la partie vente, ne pensez pas parce que vous avez un beau branding, un beau site Internet et que vous payez de la pub sur Internet que ça va vous apporter de la vente. En fait, les clients, étonnamment, je ne pensais pas, sont plus intéressés à aller acheter leurs produits en cave et dans des magasins spécialisés et n'achètent pas tant d'alcool que ça sur Internet.

  • Speaker #1

    Oui, mais par contre, ça rassure, tu vois.

  • Speaker #0

    Ah bah par contre c'est de la visibilité Voilà,

  • Speaker #1

    moi mon site internet c'est un scandale Enfin clairement, voilà Si si, mais c'est pas grave, j'assume Non mais ça rassure quand même Tu vois, mais même sur les réseaux, moi par exemple J'ai jamais payé de pub, mais le client Qui est vraiment intéressé parce que Notre cible c'est quand même les gens qui sont Intéressés par le profil de soit de la personne Du projet, des produits, etc Bah ça peut l'intéresser, alors ça va pas forcément Déclencher des ventes Mais voilà,

  • Speaker #0

    ça a créé une profondeur Je suis d'accord avec toi que les réseaux sociaux ... Moi je l'ai vu tu sais même avec des agents multicartes qui te disent bah moi je vais pas vendre vos produits parce que vous êtes pas connus. Je dis bah oui mais si vous vendez pas mes produits je peux pas être connu. Donc en fait faut plus utiliser les réseaux sociaux et internet pour donner de la visibilité sur tes produits et rassurer le client final. Mais faut pas compter sur le site internet pour faire de la vente en gros volume.

  • Speaker #2

    Ouais moi je pense que tu vois moi j'ai un compte pro. Alors toi j'ai vu que t'avais 400 ou 500 abonnés sur ta page. Non mais c'est déjà super chouette. Non mais parce que tu dis que c'est que des gens, alors forcément il y a une petite partie c'est les familles, c'est la famille, c'est les copains tout ça, mais t'as quand même je suppose une grosse partie où c'est que des professionnels qui suivent ton travail. Moi voilà je viens de m'abonner, sur ma page pro j'ai 116 abonnés, t'as beau taguer des vignerons, t'as beau taguer des... mais personne m'envoie des messages en mode waouh c'est stylé ce que tu fais, waouh elle est où la cave, où tu bosses, enfin moi je pense que les réseaux sociaux c'est bien. d'être présent, de montrer qu'on est plus ou moins actif, qu'on poste un peu et tout. Mais je trouve que payer pour être mis en avant, perso, je pense que c'est de l'argent mis dans le vent. Et si demain, je devais faire un business plan, c'est de l'argent que je ne mettrais pas dans mon prévis.

  • Speaker #0

    Alors, tu vois, moi qui le fais en ce moment, je ne suis pas forcément d'accord avec toi. Parce que le problème, c'est que quand tu es sur les réseaux sociaux, les réseaux sociaux, ça reste des entreprises privées qui sont là pour gagner de l'argent. Donc malheureusement, si tu veux une visibilité large, par exemple Instagram, tu peux choisir entre la région, la France, les types de clients. Tu peux vraiment cibler ton client type. Et quand tu payes, tu vois vraiment la différence de visibilité. Par contre, c'est bien ce que je dis. Attention, ce n'est pas parce que tu as de la visibilité que ça va déclencher de la vente. Mais par contre, ça met dans la tête des gens que tu existes. Donc quand tu te lances. C'est comme tout, comme payer un article dans la presse de la Manche, de la presse papier ou n'importe quoi. Moi, j'ai été contacté par Le Figaro, parce qu'il voulait faire un article sur les produits régionaux, je ne sais pas trop quoi. Je leur ai dit, non, je ne suis pas intéressé. Ah oui, mais on fait les produits régionaux. Je lui ai dit, oui, mais je sais, vous allez me demander de l'argent. Donc non, en fait, je ne vais pas payer. Je serais très content d'être dans Le Figaro, mais le jour où, ça sera gratuit.

  • Speaker #2

    C'est comme pour apparaître dans Le Petit Futé ou les trucs comme ça. De toute façon,

  • Speaker #0

    tout coûte de l'argent. Des trucs gratuits, ça n'existe pas. Alors, sauf... cas exceptionnels où on a vu des distilleries péter du jour au lendemain, pour qui, pourquoi, il y a eu un engouement qui a été fait que, mais dans la majorité des cas, tu prends des pagaies et puis tu vas ramer pendant un moment.

  • Speaker #2

    Après, c'est pareil, on en a parlé ensemble il n'y a pas si longtemps que ça, entre un commerce de passage et un commerce de destination, il y a une énorme différence. Toi, tu as un commerce de destination, on ne vient pas à gavrer sur Sienne, par hasard. Moi, j'ai mis une fois les pieds à gavrer parce que j'avais un gars parce que j'étais au lycée à Marlant. Je connais bien les alentours de Grandville. Je connais bien les alentours de Grandville. Gavray, c'est le trou. Tu as une église, je ne sais même pas si tu as une boulangerie. Et puis, tu n'as que des agriculteurs.

  • Speaker #1

    Tu as trois boulangeries.

  • Speaker #2

    Ah, pardon ! Mais pas dans ça,

  • Speaker #3

    par contre, c'est vrai.

  • Speaker #2

    Commerce de destination. Et pour le coup, les réseaux, si tu n'es pas sur les réseaux, tandis que tu es en plein milieu des rues piétonnes, là, à Cherbourg ou dans une autre ville, les réseaux, tu t'en fous.

  • Speaker #0

    Non, toi, tu te destines vraiment à être une zone de production, en fait.

  • Speaker #1

    Ah ouais, ouais. Et de visite. Visite programmée.

  • Speaker #0

    Et puis, le spiritourisme, c'est un truc qui est non négligeable de plus en plus.

  • Speaker #1

    Mais au début...

  • Speaker #0

    Le spiritourisme. Oui, alors, c'est un vrai nom. C'est classifié. Ça s'appelle le spiritourisme. Et moi, je l'ai vu dans le Pays d'Auge, par exemple, avec toutes les distilleries de Calvados. Elles se mettent toutes, en fait, à avoir un petit restaurant à coller à la distillerie. Enfin, ils misent de plus en plus, en fait, sur le côté régional, tu vois, très typique. Et à générer du passage et de la vente. par des animations autres.

  • Speaker #3

    Je voudrais revenir, c'est très intéressant ce que tu dis, je voudrais revenir sur un point que vous avez abordé juste avant par rapport aux réseaux sociaux. Effectivement, je trouve qu'on ne déclenche pas de vente via les réseaux sociaux. Éventuellement, tu peux te déclencher du passage. Mais si vous vendez peu en direct les distilleries, c'est parce qu'on aime bien en tant que client avoir le choix et que tu vas te référer à ton caviste préféré pour savoir ce que tu as envie de boire ce soir ou dimanche par rapport à tes habitudes de consommation. et que peut-être qu'il va vendre une bouteille de chez toi, et peut-être qu'il va vendre une bouteille d'un mec en Bretagne, ou j'en sais rien. En revanche, et c'est là où je trouve que tu le fais très bien, parce que même moi ça m'amuse, c'est qu'une fois que la vente est faite, et que peut-être le mec est parti avec une bouteille de chez toi, il va s'abonner à ton compte, et ensuite ça entretient la relation de proximité entre toi et les gens qui consomment tes produits. Et je trouve que tu utilises ton humour, tu parles de tes problèmes, tu fais les choses avec beaucoup de dérision, Et je trouve que ça a créé des fois de l'émotion, en tout cas de l'attachement, parce que ça nous amuse, l'espace d'une story ou machin, et je trouve que tu fais ça très bien. Je trouve que c'est plus important pour moi d'utiliser les réseaux sociaux comme ça pour entretenir le lien entre le fabricant et le consommateur, plutôt que pour vendre tout le temps. Et même justement, c'est cool de temps en temps qu'une entreprise n'ait rien à nous vendre, qu'il y ait un peu de distraction. Moi je trouve ça hyper important, et pour le coup tu le fais très bien sur le réseau.

  • Speaker #1

    C'est gentil, merci. Mais je rebondis parce que moi, comme vous, j'utilise les réseaux à titre perso. Et c'est pareil, quand je suis dans des entreprises où chaque story, c'est pour vendre son produit ou nous dire que c'est les meilleurs ou machin, au bout d'un moment, on s'en fout. Il y a toujours des liens vers le web,

  • Speaker #3

    machin. En fait, si ton produit est super, avant de vouloir me vendre, parle-moi-en un peu.

  • Speaker #2

    Un type de communication que je kiffe, et ce n'est pas parce que c'est vraiment une très bonne amie à moi, mais c'est le restaurant Le Tipouilleur Villeneuve-Ville. Chacha, je la connais depuis une bonne dizaine d'années maintenant et elle, tu vois elle est patronne du restaurant mais elle va poster bien sûr une photo de sa nouvelle carte, une photo de ses assiettes mais la plupart du temps, elle va filmer la sale gueule de son chef ou de sa responsable de salle en mode et ça, ça rapproche ça fait marrer les gens c'est un type de communication, je trouve qu'il on se sent plus proche du gars qui produit

  • Speaker #0

    Donc ce qui va nous amener à la dernière question de ce podcast Si quelqu'un nous écoute et rêve de monter sa propre distillerie, en 2025 à l'heure actuelle, est-ce que tu considères que c'est une bonne idée ou est-ce que c'est quelque chose qu'il faut éviter pour le moment ? Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aurais aimé savoir avant de te lancer ?

  • Speaker #1

    Si la personne est passionnée, oui. Par contre, il faut être passionné parce qu'il faut savoir que le monde du spiritueux, c'est quand même... T'es écrasé par les règles, par les restrictions, par...

  • Speaker #3

    Les déclarations douanières !

  • Speaker #1

    Exactement ! Non mais vraiment, c'est le jeu, mais il faut le savoir, quand tu veux bosser... Dans notre milieu, c'est compliqué. C'est-à-dire, moi, je voulais distiller de la bière pour un brasseur qui me l'a demandé. J'ai pas le droit parce que machin. Je veux juste bosser, les gars. Je veux bosser. Donc voilà, faut le savoir. Quand tu veux te lancer dans le monde du spiritueux, faut en vouloir, faut avoir la niaque. Parce que... Voilà. Et ensuite, en termes de concurrence, je pense qu'il y a encore de la marge. Après, j'en discutais avec un brasseur qui disait, nous, les brasseries, le mot, c'est il y a trop de concurrence. C'est vrai que moi, en tant que... Je ne fais pas partie de ce monde-là. Elle me disait, il y a énormément de brasseries, ça se trouve, ça doit être dur. Elle me disait, mais non, il y a beaucoup plus de vignerons. On ne dit pas ça. Pour le monde de l'alcool, pour le monde du spiritueux, je ne pense pas qu'on puisse avoir le même raisonnement parce que les quantités achetées, les volumes consommés de spiritueux, ce ne sont quand même pas les mêmes volumes que de la bière, du vin ou du cidre. Et en plus,

  • Speaker #3

    ils ont drastiquement baissé sur les 30-50 dernières années.

  • Speaker #1

    Voilà, on est quand même sur une tendance qui n'est pas magnifique en termes de chiffres, de consommation, etc. Mais... Pour les petits comme nous, c'est pour ça que moi, mon conseil, ce serait démarrer petit. Il y a une place parce que les gens sont quand même super intéressés. Le peu d'amateurs cas, mais il y en a. Ils sont hyper intéressés, friands et prêts à acheter et à mettre le prix parce qu'on ne peut pas s'aligner sur des grosses marques comme on a cité précédemment.

  • Speaker #0

    Ça, c'est un enfer,

  • Speaker #1

    ça. Voilà, donc je pense que si la personne est passionnée... il faut y aller. Mais si c'est juste pour se faire un business parce qu'on ne sait pas trop quoi faire, vas-y, j'aime bien, les spirituels, c'est cool, là, je dirais faites gaffe quand même. Parce qu'il faut vous voir. Et puis c'est pareil, quand tu vas vendre tes bouteilles, il faut se retrousser les manches, puis il faut se faire sa place. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'en fait, le maître mot, c'est de dire que si demain quelqu'un veut devenir distillateur, il va devoir être et distillateur, et chef d'entreprise, et commercial, et designer, et en fait, tout faire.

  • Speaker #1

    Ouais, bon, ça après, c'est comme... J'ai envie de dire tous les artisans. Dans n'importe quel métier, quand tu démarres en petite échelle, tu as tout à la fois, tu as toutes les casquettes. Mais c'est vrai qu'il y a quand même un poids juridique, réglementaire qui est lourd et qui fait que des fois, tu veux juste bosser et qu'en fait, non, on ne t'autorise pas. Tu ne peux pas bosser. Donc, il faut être patient, il faut du temps. Et donc, conseil, faites des produits qui vous ressemblent parce que quand il faut aller vendre ta bouteille... Après, c'est un conseil, c'est logique. Je veux dire, quand tu fais quelque chose à ton compte, c'est quelque chose qui te ressemble. Mais voilà, c'est un métier d'aller vendre ton produit. Donc, il faut transmettre cette passion, cette énergie. Et du coup, voilà. Commencez petit et avec des produits qui vous ressemblent. C'est les deux conseils que je donnerais.

  • Speaker #2

    J'aurais juste une petite parenthèse à faire. En tant que femme, petite nana toute mimi... ça a donné quoi ? Est-ce que tu as eu des problèmes par rapport à ça ou pas ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. Alors ça, c'est un truc que vraiment à chaque fois... Enfin, c'est vrai que c'est une question qui remonte. Le fait d'être une fille, c'est presque un atout. Parce que justement, on n'est pas beaucoup, beaucoup. Et du coup, ça interpelle. Les gens disent « Ah, une femme dans le monde de l'alcool, c'est rare. » Alors qu'en fait, c'est de moins en moins rare. Mais voilà, donc du coup, non, moi, c'est pas du tout... À chaque fois, les gens, ils mettent en avant que je suis une fille, mais c'est pas ça qui définit la réussite de ma boîte, à mon sens, tu vois. Enfin, genre le fait que je suis... Le fait que je sois une fille n'implique en rien le succès ou l'échec de ce qui va se passer pour mon entreprise. Donc, en termes par contre de physique, il y a des choses qui sont physiques, etc. Donc, forcément, des fois, il faut s'adapter. Moi, je n'ai pas autant de force que par exemple mon voisin d'entreprise qui est mon frère. Forcément, si j'ai besoin d'un coup de main, je peux lui demander. Mais ça fait partie des choses qui vraiment n'ont aucun impact sur mon entreprise.

  • Speaker #3

    Ta réponse, elle est rassurante quand même. Ça va dans le bon sens et ça fait plaisir à entendre.

  • Speaker #2

    Non mais carrément, moi j'aurais limite parié 50 balles sur le fait que t'aurais dit « Ouais, bon, il y a Michel qui m'a déjà dit « Ouais, moi je fais de l'agnol depuis 50 piges, c'est pas une nana qui va… »

  • Speaker #1

    Non, c'est plus une question de génération par contre, ça je suis d'accord. Genre voilà, ce que tu dis, le gars qui fait son alcool depuis 30 ans, c'est bien, tant mieux pour toi. Et si t'as des trucs à me raconter, à m'apprendre, moi je suis hyper preneuse. Au contraire, je bois les expériences. Mais ça va plus être une question d'âge qu'une question de sexe. Et encore une fois, la question d'âge, je peux la comprendre aussi parce que vu que je suis plus jeune, j'ai peut-être moins appris au cours de ma vie qu'un mec qui a 50 piges et qui fait ça depuis 30 ans. Donc, je ne le prends pas forcément mal.

  • Speaker #3

    J'avais une petite question aussi parce que moi, je suis un peu le mec qui défend la bière. Et il y a des passerelles qui se créent entre la distillation et le fait de brasser de la bière. Et on constate qu'aujourd'hui, il y a de plus en plus de brasseries qui se lancent dans la distillation. Est-ce que tu peux justement nous parler des synergies ? qui font que certaines brasseries se rendent dans la distillerie et l'inverse également ?

  • Speaker #1

    Alors, je ne suis pas sûre de bien répondre. Tu me dis si je suis complètement à côté de la plaque. En fait, la base de la distillation, c'est la fermentation. Pour faire de l'alcool, il faut qu'il y ait une fermentation à la base. Et les brasseries sont équipées pour faire des produits qui ont fermenté par définition. La bière, c'est un produit fermenté. Donc du coup, en fait, de façon logique, l'investissement est déjà fait au niveau de la fermentation. Et donc, l'investissement au niveau de la distillation, il est presque moindre parce que tu n'as plus qu'un alambic à acheter. Du coup, les brasseries, pour valoriser, parce que derrière, il y a quand même une valorisation du spiritueux qui est possible, si tu as une marque forte en tant que brasserie, etc. C'est logique, c'est un moyen de se diversifier. Après, à l'inverse, c'est que la bière, ça a quand même la cote, en ce moment, c'est depuis quelques années, mais c'est quand même consommé de façon beaucoup plus importante que le spiritueux. Et du coup, les distilleries, elles font les grosses boîtes, généralement. Elles font l'investissement inverse, c'est-à-dire qu'on s'est distillé, on va aussi brasser. Comme ça, derrière, on pourra faire notre whisky à partir de ce que nous, on a brassé, etc. Et puis du coup, si on s'est brassé du whisky, on va brasser de la bière.

  • Speaker #2

    Oui, c'est d'être en plus un maximum auto-suffisant.

  • Speaker #1

    Indépendant, voilà, autonome.

  • Speaker #2

    Et là, le top, ce serait d'avoir aussi sa malterie et de...

  • Speaker #1

    Ouais, là, par contre, on est sur...

  • Speaker #2

    Un gros délire, quoi.

  • Speaker #0

    Parce que malter, c'est pas le même taf. Ah,

  • Speaker #1

    puis tu peux pas avoir une micro-malterie. Celle de Bayeux. pour moi je pense que c'est une petite malterie et il faut voir ce que c'est, c'est des installations de malades, c'est pas comparable à ce que par exemple moi en tant que micro distillerie c'est tout à fait de faire une entreprise viable en micro distillerie c'est complètement possible une micro malterie je sais même pas si ça existe parce qu'il faut des installations,

  • Speaker #3

    c'est quand même le procès c'est très long très complexe, même si ça paraît très simple mais les machines pour prendre celle de Bayeux ... C'est un couple qui tient ça et le mec a intellectualisé l'intégralité de ces machines lui-même. C'est-à-dire qu'en fait, ils ont été au Canada, ils se sont rendus compte qu'il y avait beaucoup de malterie là-bas, artisanale, etc. Alors, micro et artisanale, il n'y a pas toujours à mettre dans le même panier, c'est pas toujours la même chose. Et donc, il s'est inspiré de ce qu'il a vu là-bas. Mais lui, à la base, son boulot avant ça, c'était de construire des machines. Et donc, il a conçu de toutes pièces sa malterie. Je ne vais pas faire un instant promo, mais il y a un épisode qu'on a fait là-dessus sur la malterie de Bayeux sur la chaîne Rad & Binge, où on parle de ça, on présente leur travail. C'est absolument incroyable.

  • Speaker #0

    Si vous voulez voir à quoi ressemble une malterie et comment ça fonctionne, on vous encourage vraiment à aller voir l'épisode de Kevin sur sa chaîne Rad & Binge, qui ont fait un épisode exclusif sur le fonctionnement d'une malterie. Mais bon, on va éviter de digresser. Il est déjà assez tard comme ça et puis on a déjà... Deux, trois petits verres bu parce que Léa nous a ramené des petits produits super sympas. On vous encourage absolument à, si vous êtes du côté de Gavray en Normandie, allez lui faire un petit coucou. Elle sera super contente de vous voir. Ou elle a un site internet aussi de vente de ses produits. Et petit instant promo, si vous voulez goûter ses produits, nous avons, en partenariat avec elle, sorti un jean en édition limitée qui est une dinguerie. Il ne reste encore pas beaucoup de bouteilles. On arrive vraiment sur la fin. Merci beaucoup, Léa.

  • Speaker #1

    Merci à vous. C'était super chouette.

  • Speaker #3

    Merci, Léa.

  • Speaker #0

    Nous, on vous laisse pour ce soir. On espère que cet épisode vous a plu. Et n'oubliez pas, consommez moins, mais consommez mieux.

Description

Dans cet épisode exceptionnel de Spirits Cast, nous avons l'honneur d'accueillir Léa, distillatrice passionnée et talentueuse de la célèbre distillerie Montjoie. Ensemble, nous plongeons dans l'univers fascinant de la distillation et découvrons les secrets de ce métier artisanal en constante évolution.

Léa nous raconte son parcours inspirant, les défis qu'elle a surmontés et les compétences nécessaires pour devenir distillateur en 2025. Nous discuterons également des tendances actuelles dans le monde des spiritueux, des innovations technologiques qui transforment le métier, et de l'importance de préserver les savoir-faire traditionnels tout en s'adaptant à un marché en pleine mutation.

Que vous soyez un amateur de spiritueux curieux ou un aspirant distillateur, cet épisode est une mine d'informations et d'inspiration. Préparez-vous à découvrir les coulisses d'une distillerie et à explorer les possibilités infinies qu'offre cet univers captivant !

À vos écouteurs, et santé !

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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le SpiritCast, le podcast où on parle de spiritueux avec passion, bonne humeur et parfois un verre à la main. Chaque mois, on décortique l'actualité, on débat, on rigole et on explore le monde des distilleries avec nos invités. Aujourd'hui, on vous propose un épisode spécial, comment devenir distillateur en 2025. Vous êtes prêts à parler d'alambic, de cuivre rutilant et de ce qu'il faut pour transformer une idée en bouteille qui claque. Et pour ça, on a l'immense plaisir d'accueillir Léa de la distillerie Monjoie qui va tout nous raconter. Mais avant de plonger dans le sujet, laissez-moi vous présenter l'équipe de chocs de Spirit Cask. Parce que soyons honnêtes, sans eux, ce podcast ressemblerait à une bouteille vide, triste et inutile. On commence avec Kevin, c'est le propriétaire du Radabinch, un bar où la bière craft française est reine, mais où les spiritueux ont aussi une place de choix. Il connaît tout ce qu'il y a à savoir sur les microbrasseries françaises, et depuis qu'il s'est découvert un goût pour les spiritueux, il passe plus de temps à parler de rhum et de whisky qu'à servir des aïpiers. Bref, c'est un passionné qui pourrait vous convaincre... que bière et spiritueux, c'est la même famille après tout. Ensuite, on continue avec Marie. C'est notre caviste indépendante et grande défenseuse des spiritueux artisanaux. Elle a le don de toujours découvrir des bouteilles incroyables avant tout le monde et elle peut parler avec autant d'enthousiasme d'un gin infusé aux Alpes bretonnes que d'un calvados vieux de 20 ans. Mais attention si vous me prononcez « je veux un Bordeaux à moins de 10 euros » avec un ton de mépris, elle risque de vous corriger avec un sourire légèrement passif-agressif. Et moi-même, votre hôte, guide et parfois arbitre dans cette joyeuse bande. Mon rôle ? poser les bonnes questions, relancer les débats et m'assurer que ça ne parte pas totalement en freestyle. Amateur de spiritueux depuis toujours, j'adore explorer les histoires et le savoir-faire derrière chaque bouteille. Et accessoirement, je suis aussi celui qui doit couper les blagues douteuses de Kevin au montage.

  • Speaker #1

    J'en ai une ! Je te coupe la parole comme ça tu ne pourras pas la couper.

  • Speaker #0

    Voilà, ça y est, ça commence.

  • Speaker #1

    Tout le monde sait qu'il faut boire environ 1,5 litre d'eau par jour. J'ai fait mes petits calculs. En bière, ça équivaut à à peu près 1,6 litre pour une bière à 7 degrés. Pour du pinard à 12 degrés, il faut boire 1,7 litre pour avoir sa quantité d'eau. Et si tu veux la version extrême, tu as 2,5 litres de vodka à 40 degrés pour avoir ton litre 5 de flotte par jour. Voilà, bonne journée à tous. Merci !

  • Speaker #2

    On y va tellement plus clair,

  • Speaker #0

    on a pas... Sans déconner, Kevin qui relance l'économie. Oh là là, on a des problèmes d'eau, buvez de la vodka !

  • Speaker #1

    Mais mec,

  • Speaker #0

    c'est de la science ! Ouais mais alors attends, ta vodka à 40 degrés, d'accord, même pas dit qu'il fallait 3 litres par jour, ça veut dire qu'il faudrait consommer une moyenne d'eau minimum 6,5 litres de vodka Red Bull pour être hydraté.

  • Speaker #1

    Non mais le Red Bull c'est interdit.

  • Speaker #0

    Oui c'est vrai que le Red Bull c'est interdit. Il n'y a pas de débat. Oui c'est vrai qu'il n'y a pas de débat. Et notre invité ce mois-ci c'est Léa de la distillerie Monjoie. Léa c'est une véritable artiste des alambics. Elle transforme des ingrédients bruts en spiritueux d'exception. Elle va partager avec nous son parcours, ses conseils et ce qu'il faut vraiment pour devenir un distillateur en 2025. Et voilà l'équipe est au complet pour aujourd'hui. Alors installez-vous, servez-vous un verre ou prenez des notes si vous voulez devenir distillateur. Et c'est parti pour cet épisode du SpiritCast. Ça va les copains ?

  • Speaker #1

    Salut, ça va, bien ?

  • Speaker #0

    Alors on commence cette édition par les actus habituelles. Cette année, retour sur le Wine Spirit 2025 qui a eu lieu il y a 15 jours et c'est quelques petites nouveautés qu'on a pu repérer. T'y étais ? Non mais j'ai regardé sur internet.

  • Speaker #1

    Le charlatan !

  • Speaker #0

    Alors on commence avec Armoric qui prépare la sortie d'un whisky typiquement breton élevé dans des fûts en chaîne locale et d'hydromel. À suivre, on a la distillerie des Menhirs qui lancera le 3 avril un petit lot de whisky édu ayant bénéficié d'une double maturation en fût de cognac, puis enfin respectivement de Bordeaux, de Bourgogne et de Côte-du-Rhône.

  • Speaker #1

    C'est qui sera bon celui-là ?

  • Speaker #2

    Est-ce que c'est pas un peu poudre aux yeux ?

  • Speaker #0

    Voilà, on vient encore de déclarer notre amour à la distillerie des Menhirs.

  • Speaker #2

    Mais moi j'aime bien le silver là, c'est cool, c'est bon, c'est facile tu vois.

  • Speaker #0

    Le blé noir c'est pas une céréale.

  • Speaker #1

    C'est pour faire des crêpes.

  • Speaker #2

    Mais non, moi je parle du finish. Bordeaux, Bourgogne et Côte-du-Rhône, c'est quoi l'intérêt ?

  • Speaker #1

    Tu fais soit un, mais tu ne fais pas les trois.

  • Speaker #2

    Je choisis ton camp, tu vois.

  • Speaker #1

    De toute façon, tu ne pourras pas les différencier à la dégustation,

  • Speaker #2

    c'est impressionnant. Oui, oui.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'à la dégustation, du coup, toi qui es plus calé que nous sur le vin, on peut avoir un profil aromatique vraiment différent entre le Bordeaux, le Bourgogne et le Côte-du-Rhône ?

  • Speaker #2

    Après, ça dépend. C'est toujours la même question. Si c'est du premier remplissage, ça dépend de plein de choses. Mais... Je pense pas avoir la prétention de te dire là, ouais, finish Syrah sur ou finish Pinot Noir sur. Honnêtement, c'est hyper difficile à dire. Et puis en plus, j'ai jamais eu l'occasion de faire un comparatif, tu vois.

  • Speaker #0

    Va falloir qu'on descende voir.

  • Speaker #2

    Autant du STR ou de l'ex-fus de vin rouge du Bordelais, il y en a quand même pas mal. Mais ex-fus de Pinot Noir, j'en ai déjà bu chez Haute Glace, je pense. Côte du Rhône, c'était des ex-chutes chondrieux, je crois, donc en blanc. Ouais, je sais pas, c'est dur à dire. En vrai, c'est dur.

  • Speaker #0

    Ensuite, on a le domaine de Fontagar, qui élargit sa gamme avec une édition élevée en fûts de cognac et de pinot d'écharante 100% folle blanche.

  • Speaker #2

    Ouais, moi je trouve ça chouette. Là, pour le coup, il se démarque avec un mono-sépage. Folle blanche en 100%, c'est assez rare quand même, parce que c'est... C'est un cépage qu'on trouve un peu dans le pays nantais et vachement dans le cognacé. Mais une eau de vie 100% base de folle blanche, moi, je n'en ai jamais vu.

  • Speaker #0

    Et ensuite, on a la distillerie du Vercors qui a présenté L21H-5. Je n'en veux pas,

  • Speaker #1

    direct. Le nom m'a cassé les couilles.

  • Speaker #0

    Non, moi, ce qui me fait marrer, c'est qu'on a tous dit que Domaine des Hauts-de-Glace, les noms étaient imbuvables. Et comme ils sont super cotés, toutes les distilleries en ce moment sont en train de sortir des noms.

  • Speaker #1

    Non mais on dirait des plaques d'immatriculation sauf que sur la voiture il y a la plaque d'immatriculation et ils mettent quand même un vrai nom. Tu vois, il y a l'Opel Corsa et en dessous il y a la plaque.

  • Speaker #0

    On dirait le nom donné à un enfant d'Elon Musk.

  • Speaker #1

    Il l'a fait, il l'a fait. Mais est-ce que ça a l'air bon quand même ? Est-ce que c'est un peu sexy ? Parce que le nom franchement c'est imbuvable.

  • Speaker #0

    C'est leur première expression d'une collection intitulée Craft by Sequoia, élaborée à partir d'un même lot d'orges maltés, brassés, fermentés et distillés. dans la même fenêtre de tir et logé en différents types de fûts dont une partie servira à cet assemblage. Ouais, en gros, c'est un whisky. Voilà. Parce que j'adore le principe de orge malté, brassé, fermenté sur la même fenêtre de tir. Bah, c'est le un process. C'est un whisky, en fait.

  • Speaker #1

    Il devait être très, très bon en résumé à l'école. Ouais, ouais,

  • Speaker #0

    ouais. Moi, je marquais à la fin et voilà. Alors, à suivre, après Branforman, et alors que le groupe a enregistré une baisse de moins 18,2% de son résultat opérationnel au troisième trimestre, C'est au tour de Camp Paris Group d'annoncer une restructuration globale laquelle pourrait entraîner une réduction de 10% de ses effectifs, soit environ 500 personnes. Et à côté de ça, on a The Avant Gardist, la plateforme digitale de la maison du whisky qui célèbre ses 3 ans avec un chiffre d'affaires en hausse de 52,2% en 2024. TAG indique que le gin représente une bouteille vendue sur 3, soit 32% de son chiffre d'affaires et que les whisky français représentent 10,5%. Pour information, TAG, c'est la plateforme de la maison du whisky qui permet aux petits producteurs et aux petits distillateurs émergents de pouvoir s'inscrire sur une plateforme de vente avec un rayonnement national et international pour faire connaître au mieux ces marques. Et si vous êtes intéressé, les produits Spirit Explorer viennent d'arriver chez The Avant Gardiste.

  • Speaker #2

    Félicitations ! Ils prennent combien déjà ? 18% ?

  • Speaker #0

    Non, alors non. Alors pour le coup, tu vois... de... Je vais faire l'avocat du diable, pas parce que on est rentré chez eux, mais parce que c'est les seuls à avoir ce système-là. La plateforme The Avant-Garnis ne prend pas un pourcentage de marge sur la vente des produits. Ce sont les seuls. Tu prends tous les autres grands sites de vente spiritueux, tu payes un pourcentage comme Twill ou n'importe quoi, c'est au pourcentage. Tu payes un forfait à l'année qui est de l'ordre de, je veux pas dire de conneries, je crois que c'est 500 ou 600 euros pour un produit. Et après, alors c'est beaucoup moins cher, c'est digressif au nombre de produits. Et en fait, en intégrant leur plateforme, tu rentres dans le même système de calcul de coût d'achat et de coût de vente que tous les autres produits. Par contre, tu ne peux pas décider du prix d'achat de tes produits. Eux, ils ont un logiciel, parce que c'est tellement gros, où tu dis, moi, je veux vendre mes produits à tel prix. Eux, le rentrent à l'intérieur, ça calcule les droits d'alcool, les droits d'assises, tout le machin, et ils te disent, nous, on vous achète le produit à tel prix. Donc, c'est à toi de ne pas te tromper. Et si tu dis, non, moi, ça ne me correspond pas. Donc, dans ces cas-là, ton prix de vente va augmenter sur leur site Internet. Mais pour le coup, c'est totalement transparent. Ils ne se cachent de rien sur leur site. Mais...

  • Speaker #2

    Le prix d'achat qu'eux vont te proposer, il est forcément vu à la baisse ? C'est toujours le même plus ou moins pourcentage de baisse ?

  • Speaker #0

    Non, c'est un savant calcul où ils vont te calculer le prix des vignettes douanières, le prix de la vignette sociale, le prix que toi tu veux vendre le produit. Parce qu'en fait, ce n'est pas eux qui disent ton produit, je vais le vendre tant. Ils te disent à combien tu veux vendre le produit. C'est toi qui décides du prix. Et une fois que tu as dit, moi je veux vendre le produit à tel prix, eux vont dire non, te l'achète à tel prix. Et leur coef est vraiment pas déconnant. On arrive dans un coef à peu près rentable. Oui, mais rentable à une échelle d'une entreprise qui brase des millions de quilles à l'année. Donc forcément, tu gagnes moins bien ta vie à vendre chez la maison du whisky qu'à vendre chez des cavistes comme toi indépendants, par exemple.

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Mais après, parce que c'est vrai que je trouve que chez la maison du whisky, ils ont toujours des prix de vente conseillés qui sont dégueulasses, en fait. et c'est en lien avec ça du coup vu qu'ils se gavent sur... Non,

  • Speaker #0

    en fait, le prix de vente conseillé, tu regarderas, c'est le prix de vente qui vendent les produits sur la plateforme pour les particuliers sur leur site internet.

  • Speaker #2

    Ah oui, oui, oui, ok. Oui, d'accord.

  • Speaker #0

    Donc, ils te disent, ne vendez pas plus cher que nous parce que du coup, vous serez plus cher que nous pour un meilleur rayonnement. Alors, moi, ce que j'ai vu, ce qui est vrai et pas vrai parce que la majorité quand même des cavistes indépendants vendent plus cher que la maison du husky. De toute façon, tu n'as pas le choix. Actuellement, à un moment, tu ne peux pas gagner. 3€ sur une bouteille. La distillerie du Goéland a présenté lors de Wine Paris, tiens on y revient, j'ai oublié de la mettre avant, son Boréal Dry Gin, élaboré à partir de baies de plantes locales de Saint-Pierre-et-Miquelon, dont notamment des bourgeons de sapins baumiers et des feuilles de du Labrador. Là, pour le coup, moi, ça me chauffe à moitié, parce que déjà, faire un gin à Saint-Pierre-et-Miquelon, vu qu'il s'est éloigné de tout et qu'il n'y a rien sur place, ça doit être cool. L'English Whisky Guild a déposé une demande d'indication géographique pour le whisky anglais, ouvrant pour cela une consultation publique jusqu'au 19 mai prochain. Dans la foulée, la Scotch Whisky Association a exprimé des préoccupations sur celle-ci, car selon elle, la proposition de définir le whisky anglais single malt en ne nécessitant pas que la distillation... soit sur un même site et non l'ensemble du processus de production, menacerait la réputation du whisky single malt plus généralement. Et donc le scotch. La SWA prévoit ainsi de répondre formellement à cette consultation afin de défendre sa vision sur la catégorie single malt. Donc en gros, c'est une demande de réduction du cahier des charges de l'appellation single malt anglais pour que... la production de matière première distillation-vieillissement ne soit plus obligatoirement faite en Angleterre. C'est un retour en arrière. Je ne suis pas convaincu que ce soit vachement bien pour l'appellation qu'elle s'ouvre plus, sachant que les Etats-Unis viennent de valider l'American Single Malt, qui, elle, oblige les producteurs à avoir une matière première, une distillation, un vieillissement sur le territoire américain.

  • Speaker #2

    Un peu façon les jus japonais qui ne sont pas distillés au Japon.

  • Speaker #0

    C'est ça que je ne comprends pas. Pourquoi est-ce qu'ils demandent une réduction de leur cahier des charges alors que le Japon a fait des pieds et des mains l'année dernière ? Justement parce qu'il s'est rendu compte que des marques comme Toguchi, dont le jus en fait était du jus écossais. Et il faisait que le vieillissement et l'embouteillage au Japon. Et c'était marqué « Whisky japonais tu » quoi. Sazerac a mis en vente un fût de bourbon Papa Van Winkle, 15 ans d'âge, au profit des victimes des incendies de Los Angeles. L'enchaire, débutée à 10 000 dollars, a d'ores et déjà dépassé ce mardi les 3,1. millions. Les fonds récoltés iront à la World Fundal Chain.

  • Speaker #1

    Ça va commencer à 10 000 dollars. Pour acheter quoi ?

  • Speaker #0

    Pour acheter un whisky américain, un bourbon, de la marque Papa Van Winkle, qui est la marque de bourbon la plus appréciée aux Etats-Unis et la plus chère. Une bouteille de Papa Van Winkle, en général, ils les mettent en vente aux enchères parce que c'est des petits lots. Une bouteille vaut dans les 1200 dollars à peu près. Et donc là, ils ont mis un fût aux enchères à 10 000 dollars. Donc l'enchaire n'est pas terminée Et ce mardi Elle a atteint les 3,1 millions de dollars Et l'enchaire n'est pas terminée Mais c'est énorme Ouais alors après c'est aussi du lobbying américain Où ils aiment bien des fois dépenser des stommes astronomiques Quand ça va dans des associations Parce que là c'est au profit d'une association Donc c'est de la défiscalisation américaine En achetant de la tise En achetant de la tise Cosewall Distillery a sorti sa première édition limitée The Single Cast de 2025 Banyuls 1742 Ils auraient dû s'arrêter à Banyuls Qui sort à 50 degrés Un whisky élaboré à partir d'orge maltais local et vieilli dans des fûts de chênes français ayant contenu, comme son nom l'indique, du bagnoules. Et moi, perso, ça, ça me chauffe.

  • Speaker #2

    50 chevaux, j'avoue.

  • Speaker #0

    L'Angleterre va abandonner à partir du 1er mai prochain ses timbres fiscaux, qui avaient été introduits en 2006 pour contrer une fraude qui avait apparemment été surestimée de plus de 600 millions de livres par an. Ils nous ont cassé les couilles en 2006. a rajouté une petite vignette rouge dégueulasse sur les bouteilles pour lutter contre la contrebande d'alcool. On parle d'anglais, donc déjà c'est dans leur gêne au départ. Et maintenant ils te disent « Oui, mais finalement on va l'enlever parce qu'on s'est peut-être trompé de 600 millions de livres. »

  • Speaker #1

    « Vous avez dû filer le dossier à un stagiaire. »

  • Speaker #2

    « Ou à la CAF. »

  • Speaker #0

    Roselier a développé un nouveau rhum sous le nom Naska, un pur jus sourcé à la distillerie du Simon en Martinique, vieilli dans des fûts de whisky lorrain et embouteillé à... La Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux a publié les données des exportations 2024 de spiritueux français, révélant une baisse en valeur de 6,5% à 4,5 milliards de ventes, avec des chutes notables de Cognac qui ont diminué de presque 11%, de Calvados qui ont diminué de presque 15% et d'Armagnac qui ont diminué de presque 16%. A l'approche de la Saint-Patrick, Bushmill a présenté 4 nouveaux single malt dans la série Private Réserve. Les whisky âgés de 10 et 12 ans, élaborés à partir d'orges non tourbées et affinés en fûts d'amaron, de moscatel, de bordeaux et de tequila. Moi perso, les finitions Bushmill, j'aime bien. Ça sort à des prix qui sont en général assez corrects, donc ça me chauffe assez moi. La distillerie Paul Desvoiles en Haute-Saône a présenté à Bispirit son premier single casque, né d'une double distillation d'orge maltais et élevé durant plus de 36 mois dans un fût et en contenu du vin rouge de Sancerre.

  • Speaker #2

    Mignon noir. C'est juste des pinots noirs moins chers qu'en Bourgogne.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est bon ? Oui ! Probablement. Ça n'a pas l'air de te chauffer du tout.

  • Speaker #1

    Mais non, mais les finiches en fût de pinard, c'est cool, mais...

  • Speaker #0

    Oui, les fûts, ça ne coûte pas cher.

  • Speaker #2

    Si ils peuvent faire du pas cher, il reste les fûts de bourbon.

  • Speaker #0

    Une news d'aujourd'hui que j'ai appris ce matin. Jack Daniels, ils ont un entrepôt qui s'est effondré. Dans l'article, c'est marqué, Jack Daniels a fait appel à son assurance. Ils n'ont pas encore chiffré la perte liée à l'effondrement de ce hangar. Et tu vois la photo, le hangar est à moitié foutu en l'air. Et tu as les fûts sur... 17 ou 18 auteurs qui sont en train de se péter la gueule avec des marres de whisky par terre. Ah vache, il y en a pour des dizaines et dizaines de milliers de dollars quoi.

  • Speaker #2

    Est-ce que ça va faire augmenter le prix des bouteilles ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y aura moins de celui au miel en vente en grande surface ?

  • Speaker #0

    C'est pas des whisky !

  • Speaker #2

    Est-ce qu'ils peuvent en même temps supprimer celui à la pomme s'il vous plaît ? Parce que c'est vraiment un fait que ça a goût de vomi.

  • Speaker #0

    Selon Reuters, Pernod Ricard étudierait la session... De sa marque de champagne, GH MUM, la valeur est estimée à plus de 600 millions. Après Clancambel, Pernod Ricard a l'air de vouloir sortir de son catalogue ses marques de grande distribution, faisant certes du volume, mais des chiffres d'affaires assez médiocres. La spiriterie française Château du Breuil a dévoilé le Breuil Single Cask Finition Palo Cortado, un nouveau single mat issu d'orge Golden Promise et affiné en fût de Palo Cortado.

  • Speaker #1

    Le Palo Cortado, du coup, c'est un Jerez.

  • Speaker #2

    Tu le vois pas, mais il se fout de ta gueule, Marie. Parce que tu sais dire avec l'accent. Thomas, c'est le mec en anglais ancien, mais il disait deux.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Thomas, répète après moi. A berlour.

  • Speaker #0

    A berlour.

  • Speaker #1

    Vous avez montré les vidéos de la nana qu'elle est. Les michalères, elle est là, genre...

  • Speaker #0

    A berlour. Elle était géniale. La nana, sur YouTube, elle a gagné des milliers d'euros juste en prononçant correctement le nom des whisky écossais. Et pour finir, on a Drink Intel, qui a publié un petit focus sur le marché des spiritueux en France, soulignant les défis économiques et politiques de la filière. tout en mettant en valeur certains de ses segments les plus résilients. Son analyse révèle notamment que les whisky français, avec environ 110 distilleries et 115 marques sur le marché, connaît une croissance prometteuse, portée par l'attrait du terroir et de soutien aux producteurs locaux, et que les biters apéritifs et liqueurs bénéficient d'un soutien via la tendance de la consommation responsable et la diminution du marché des cocktails. Elle a noté par ailleurs un ralentissement de l'inflation au second semestre 2024, laissant entrevoir une possibilité de stabilisation des prix, favorable à la consommation de spiritueux en 2025. En gros, consommons français.

  • Speaker #2

    Mais dis-moi Thomas, c'est une super transition ça !

  • Speaker #0

    Eh t'as vu, elle est belle la transition !

  • Speaker #2

    Elle est très très belle !

  • Speaker #0

    Attends, attends, attends ! Jingle ! L'alcool c'est pas cool ! Non c'est pas cool !

  • Speaker #2

    Alors pourquoi il y a le mot cool dans l'alcool ?

  • Speaker #0

    Ouais ! Bonjour Léa ! Salut ! Et aujourd'hui, comme indiqué dans le titre, on plonge dans les coulisses du métier de distillateur parce qu'on a un invité de choix, Léa, qui est à la tête de la distillerie Monjoie. Elle va nous raconter son... parcours, mais surtout comment on passe d'une idée un peu folle de « et si je faisais mes propres six spiritueux » à une distillerie qui tourne avec des bouteilles qui font rêver. Léa, encore merci d'être avec nous. Alors, pour commencer, est-ce que tu te souviens du moment où cette idée a germé dans ta tête ?

  • Speaker #3

    Oui, je me rappelle, j'étais encore à l'école.

  • Speaker #0

    Alors, à l'école primaire ? Non,

  • Speaker #3

    à l'école d'Angers.

  • Speaker #0

    École d'Angers ? Voilà. Mais t'es déjà vieille !

  • Speaker #3

    Ouais, ouais, ouais, déjà vieille.

  • Speaker #0

    Elle n'a pas connu comme nous les shooters de tequila à 4h30 du matin en troisième ?

  • Speaker #2

    Alors, moi non plus, je n'ai pas connu Thomas.

  • Speaker #3

    Thomas s'est confié sur un passé compliqué Voilà

  • Speaker #0

    C'était pas compliqué Tu rigoles c'était trop bien Tu sais pourquoi je buvais de la tequila à l'époque ? C'est comme quand je me suis mis au gin tonic Pourquoi est-ce que je suis un gros consommateur de gin tonic ? Parce que c'était pas cher Non parce que quand j'ai commencé à aller en boîte de nuit Tu avais pas de palais Alors j'avais pas de palais à l'époque Palais de Labrador Quand t'as 18 ans et que tu vas en boîte de nuit Moi j'avais déjà rodé Que si je prenais une bouteille de whisky J'allais avoir tous mes potes qui allaient taper dedans Alors que si je prenais une gin Tout le monde disait C'est pas bon c'est amer Du coup j'ai acheté ma bouteille de gin Elle était safe sur la table Elle ne bougeait pas Et voilà j'ai ma bouteille pour ma soirée Putain le mec est perso C'est intelligent Mais non mais je fais pareil avec mes bouteilles de vin d'adlure 80 balles la bouteille de gin en boîte à l'époque 80 balles Elle est en boîte Thomas C'est pas faux Mais j'y travaillais je te rappelle Bonjour Léa

  • Speaker #2

    Alors Donc tu étais pas en 3ème Tu étais en école d'ingé Alors Et tu sais quoi on va échanger Fais mes blagues et moi je vais faire ton texte Parce que sinon on passe en sortir

  • Speaker #3

    Donc moi, j'étais en école d'ingé. En fait, il y a deux choses qui m'ont amenée, entre guillemets, sur l'alcool. C'est que déjà, de un, je voulais être à mon compte. Ça, c'était hyper important pour moi. Et en fait, à la base, tout mon cursus était plutôt orienté sur le lait. Dans Normandie, c'est pas très original.

  • Speaker #0

    Oui, alors parce que c'était ma grande question, t'étais en école d'ingé, mais t'étais pas en école d'ingé anglais LV2.

  • Speaker #3

    Non, j'étais en école d'ingé dans l'agroalimentaire.

  • Speaker #2

    J'ai une question, j'ai une question, j'ai une question. Parce que tu dis que t'étais dans le lait. Ouais. On peut faire fermenter du lait ?

  • Speaker #3

    Exactement.

  • Speaker #2

    Est-ce qu'on peut faire de l'alcool de lait ?

  • Speaker #0

    Oui, moi j'ai du lactalium, c'est fait à base de lait de chèvre fait en Savoie, c'est de la vodka, c'est absolument immonde.

  • Speaker #3

    Voilà, en fait c'est ça qui m'a amenée sur le... ça tombe bien qu'on en parle. En fait, moi d'un moment je me suis dit, bon le lait c'est un peu vu et revu, j'ai pas forcément envie de partir là-dedans. Et c'est une personne qui m'a dit, mais tu sais ça existe la liqueur de lait. Je me suis dit, quelle idée de merde.

  • Speaker #2

    Il faut le dire plus fort Léa.

  • Speaker #3

    Quelle mauvaise idée, quelle idée de merde ! Je sais même pas comment on fait de l'alcool, enfin je sais, j'ai eu quelques cours de distillation mais je savais pas plus que ça, vraiment l'aspect pratique. Et donc je me suis dit tiens c'est intéressant, je veux voir ce qui existe comme expérience, comment je peux me former etc. Et j'ai trouvé une distillerie qui proposait justement un partage d'expérience, donc on était entre le stage et la formation. Et je me suis dit vas-y je tente, je veux voir ce que c'est. Et j'ai adoré, vraiment coup de coeur sur la distillation. L'alambic, mais vraiment, il y avait un côté poétique. C'était vraiment magique. Et du coup, là, j'ai eu le déclic. Quand l'alambic fonctionne, quand tu vois la goutte qui coule, je ne sais pas comment expliquer.

  • Speaker #2

    Vous n'avez pas vu, mais en fait, Léa, quand elle a dit quand l'alambic fonctionne, elle avait les mains jointes, genre révélation divine.

  • Speaker #3

    C'était presque ça, vraiment. C'était magique. J'ai trouvé ça magnifique. J'ai adoré et je me suis dit, j'y vais.

  • Speaker #0

    Au moment où tu te dis, j'y vais, tu as le feu en toi. Passer d'une idée... à un projet concret, toujours une grosse étape dans n'importe quel type d'entreprise, mais surtout quand tu veux devenir distillateur. Qu'est-ce qui a fait que tu t'es dit, je vais me mettre à mon compte ? Parce que tu aurais pu aller bosser dans une distillerie.

  • Speaker #2

    Elle a déjà répondu, Thomas. Dans ces deux critères, elle voulait être à son compte.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai qu'elle voulait être à son compte.

  • Speaker #3

    C'est vrai que, de base, moi, je voulais être à mon compte. Après l'école, bon, après, moi, c'était une question... Il n'y avait pas de risque. Me lancer après l'école, si je me loupe, ça peut arriver, ce n'est pas très grave. Les dégâts seront minimaux. À part mon égo, il n'y aura pas grand-chose de cassé.

  • Speaker #0

    L'égo, ça compte beaucoup ?

  • Speaker #3

    Ça compte, mais ce n'est pas trop grave. Je voulais être à mon compte tout de suite après l'école. J'ai bossé un tout petit peu après, mais voilà. Du coup, je fais quoi ? Je découvre la distillerie. Gros coup de cœur. Direct après, j'ai arrêté l'école en septembre. Ça a mis un peu plus d'un an pour vendre mes premières bouteilles.

  • Speaker #2

    J'ai une petite précision. Est-ce que avant... J'ai l'impression que tu as le coup de cœur vraiment sur le process du fait de distiller. Est-ce qu'avant ça, tu avais quand même ce côté épicurien, curiosité, dégustation de l'hypérons spiritueux ? Non, c'était mieux après.

  • Speaker #3

    Moi, je suis vraiment... Alors, on ne peut pas dire ça à trouver dans la licorne, ce n'est pas le terme, mais j'ai vraiment découvert le monde du spiritueux par le biais du process et de la distillation. Ah ouais, vraiment.

  • Speaker #1

    Et quand tu parles avec... plein d'amour comme ça de waouh c'était merveilleux et tout c'était vraiment le la pa la prouesse chimique ou technique mais c'était waouh c'est incroyable comme machine un alambic ou le processus en fait le fait que l'alcool viennent capter les propriétés chimiques dans les macérations le fait que physiquement voilà

  • Speaker #3

    les pas l'évaporation c'est un principe tout bête mais le donc le procédé de l'alcool est tout bête et pourtant tu fais des produits mais il ya une palette de possible qui est infini et je trouvais ça incroyable en termes de créativité et à très peu de limites, si ce n'est réglementairement parlant, mais ça c'est autre chose. Je me suis dit que c'est un métier super complet, très beau, qui est ancestral, qui remonte à nos racines, donc vraiment ça m'a parlé, ça a vibré en moi, c'était presque poétique. Du coup, il y a eu un coup de cœur sur le métier.

  • Speaker #2

    C'est chouette parce qu'on aurait tendance à penser de manière assez facile qu'on se lance dans la distillation parce qu'on est d'abord... passionnés par le produit.

  • Speaker #3

    Et j'aurais tendance à dire qu'il vaut mieux mon biais qu'un autre biais parce que moi, par exemple, là où j'ai été me former, il y a des gens, le gars a refusé de les former parce qu'il y avait quand même une tendance, il voyait bien que... Il y a quand même, il faut voir quand la lambie qui coule pendant toute une journée, tu as de l'alcool à 80% qui coule, qui sent dans toute la distillerie. Si on prend en paillard, mais si on est quand même un tant soit peu, un petit peu trop... attirer vers le produit, ça peut être pour quelqu'un dont c'est le métier un problème.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on appelle boire le fond de commerce.

  • Speaker #2

    Après, quand on parle de gens qui sont passionnés par le produit, on parle de passionnés par le goût, pas par les quantités.

  • Speaker #3

    Et moi, tu vois, ce que tu fais, normalement, tu l'adores. Tu vas goûter par curiosité, etc. Et en fait, si tu ne prends pas garde, il faut quand même faire attention.

  • Speaker #0

    Ce qui nous permet de placer le petit, l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec matération.

  • Speaker #3

    Mais malgré ça, c'est vrai que les gens qui sont dans ce domaine, on sent bien qu'au fur et à mesure, c'est le goût et c'est la dégustation qui plaît plus que de se boire un coup le soir, etc. Donc moi, c'est vraiment venu... par le process que j'ai découvert le produit plus que ça, parce qu'avant j'avais une consommation tout à fait lambda, j'aimais bien boire un coup entre amis, mais j'avais pas de... la culture du spiritueux etc, je l'avais pas.

  • Speaker #2

    Et alors qu'est-ce que tu buvais en soirée Léa ?

  • Speaker #3

    Qu'est-ce que je buvais en soirée ? Alors j'étais très bière.

  • Speaker #2

    On veut des noms parce que là du coup tu vas nous sortir des noms de bière, on va peut-être être obligés de te sortir de ce podcast.

  • Speaker #3

    Non en vrai après moi j'aime bien le gin voilà donc j'aime... J'étais très jean. Et le whisky, tu vois, c'est venu après. Maintenant, j'aime bien le whisky. Mais c'est venu après. Je ne buvais pas beaucoup de whisky avant.

  • Speaker #0

    Et donc, du coup, on imagine que créer une distillerie, ça ne se fait pas en un claquement de doigts, entre les autorisations, les taxes, les douanes. Ça doit être un vrai parcours du combattant. Comment ça s'est passé pour toi entre le moment où tu t'es dit je me lance, j'ouvre ma distillerie et je sors ma première bouteille ?

  • Speaker #3

    Alors, première étape déjà, c'est tu prends contact avec les douanes de ton secteur. Donc, nous, c'est quand ? Donc en fait, pour ma part, même s'il y a toujours des choses à dire, les douanes de camp sont plutôt sympas, sont plutôt réactifs. Et donc du coup, la création de statues, parce qu'en fait, moi j'ai un statut de distillateur allégé, donc il y a plein de statuts différents, mais en fait, c'est tout ça pour dire que j'ai le droit de distiller que à ma distillerie. Je ne peux pas me trimballer de fermes. Oui,

  • Speaker #0

    tu n'as pas le statut de distillateur ambulant. Voilà,

  • Speaker #3

    exactement. Donc ce statut, il est assez léger finalement, parce que c'est beaucoup plus facile à surveiller. Donc du coup, ils ne sont pas trop prises de tête là-dessus. Donc en fait, le statut avec les douanes, c'est plutôt créé facilement. Ensuite, il a fallu prendre contact avec la ville une fois que j'ai trouvé le local. Parce que déjà, il faut trouver le local. Donc ça aussi, c'est un bon moment quand même. Et une fois que le local est trouvé, il faut prendre contact avec la ville. Parce que tu ne peux pas implanter une distillerie comme ça. Il faut une autorisation de ta ville. Donc ça, ça a été un peu plus long. Parce qu'en fait, les villes, elles ne savent pas faire. C'est des procédures, des démarches administratives que tu... qu'elles ne connaissaient pas. Et en fait, du coup, il faut remonter à la préfecture. Donc ça, ça a pris un peu de temps.

  • Speaker #2

    Ça veut dire que tu as fait une démarche envers ta ville qu'elles ne connaissaient pas. Donc, ça veut dire que globalement, ils ne seraient quand même pas venus de faire chier puisque de toute façon, ils ne savaient pas qu'il fallait leur demander.

  • Speaker #3

    Oui, exactement. C'est ça.

  • Speaker #2

    C'est génial. Mais bravo Léa pour ton intégrité. C'est super.

  • Speaker #1

    Et tu es tombée sur une Corinne à l'accueil de la mairie qui a fait... c'est quoi ?

  • Speaker #3

    C'est ça, alors bonjour Corinne mais non non j'ai dû relancer plusieurs fois parce qu'en fait c'est des dossiers qui sont pas importants pour eux et sauf que toi ça urge quoi. Mais en fait en parallèle moi j'avais quand même des travaux à faire dans le local plus fallait trouver l'alambic donc en fait c'était pas pressé à la semaine. Mais en fait ces démarches administratives si tu les pousses pas un petit peu et si tu les suis pas de près ça peut prendre des mois donc en fait voilà.

  • Speaker #0

    Donc en gros on peut dire ? Première étape avant de faire quoi que ce soit. Douane, douane, douane. On passe un petit coup de téléphone aux douanes. On va les voir. On dit bonjour monsieur, madame. Oui, oui, je veux faire de l'alcool. Oui, ça va me coûter cher. Ensuite, on trouve un local. On fait en sorte que le local soit administrativement et de façon sécuritaire utilisable pour faire une distillerie. Parce qu'on ne peut pas monter une distillerie n'importe où.

  • Speaker #2

    Ils ont le droit de refuser. La ville a le droit de refuser.

  • Speaker #0

    Au norme de sécurité, oui.

  • Speaker #2

    Que tu installes une distillerie.

  • Speaker #1

    Si tu es à côté d'une usine qui produit des trucs inflammables, j'en sais rien. Parfois. Ça dépend de ces trucs là ou pas ?

  • Speaker #3

    Alors je sais que les douanes peuvent refuser par exemple si ton local est chez toi. Ah ouais ? Parce qu'il y a un côté propriété privée alors que les douanes doivent pouvoir rentrer quand ils veulent ou ils veulent à n'importe quel moment la nuit le jour. Enfin voilà. Donc ça ils peuvent te le refuser.

  • Speaker #1

    Et j'ai une question con mais t'as besoin d'énormément d'eau pour le brassage ?

  • Speaker #3

    Alors moi je n'ai brassé que récemment et j'ai pas les installations pour brasser. Brasser et distiller c'est vraiment deux choses différentes. Donc moi je vais chez un brasseur pour brasser. Mais dans ce cas là oui, mais par contre pour tout ce qui est processus par exemple de refroidissement, moi j'ai des cuves de stockage, donc en fait c'est une eau qui tourne, donc en gros j'ai 1000 litres qui tournent, qui circulent et ça me permet justement de ne pas avoir une consommation d'eau énorme. Sur les consommations d'énergie, moi c'est plus le gaz puisque j'ai fait le choix d'être au gaz, donc pour tout ce qui est brûleur, alambic etc, là c'est énorme mais sinon moi en eau ça va.

  • Speaker #0

    Et bien justement en parlant de ça du coup, quand tu arrives, donc c'est bon, tu as le local, tu as tout ce qu'il te faut, pour distiller il nous faut bien un alambic.

  • Speaker #3

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et des alambics ? Alors nous, on le sait, je pense que les gens qui nous écoutent doivent s'en douter. Des alambics, il y en a une multitude de modèles différents. Il y en a abordables, il y en a qui sont hors de prix, il y en a qui sont, on va dire, de technologies anciennes, comme les alambics Charentais. Il y en a qui sont de technologies toutes nouvelles, comme les nouveaux alambics hybrides qui apparaissent un peu partout. Qu'est-ce qui motive le type d'alambic que toi, tu vas utiliser ? C'est le type de produit que tu veux sortir ? Est-ce que c'est plus un côté économique ?

  • Speaker #3

    Si ! un peu multifactorielles, c'est-à-dire que déjà, moi j'ai appris sur des vieilles machines, des vieilles marmites, il y a un peu l'aspect tradition, authentique, moi j'ai appris sur un truc qu'on trouvait dans les fermes ou dans les bourgs, je trouvais ça incroyable, donc j'avais pas cet appel pour les machines beaucoup plus modernes, beaucoup plus performantes, donc c'est ces premiers rappels. Comment on se forme ? Qu'est-ce qui nous plaît ? Après, il y avait le côté, quand même, il faut le dire, investissement. Ce n'est pas du tout le même investissement. On parle quand même de x10 pour le même volume de distillation. Une machine comme la mienne, on va être autour... Moi, quand je l'ai acheté, on était autour de 7000 euros.

  • Speaker #0

    Ah ouais, alors que moi, je viens de recevoir un devis pour un Alambic Hybrid de chez Müller en Allemagne. C'est x10. C'est 75 000 euros.

  • Speaker #3

    Voilà, c'est x10.

  • Speaker #0

    C'est 75 000 euros et un an et demi d'attente pour l'avoir. Par contre... Mueller, il est à la Côte-Alain International. C'est lui qui est à l'initiative des alambics hybrides. On ne va pas dire qu'il l'a créé, mais c'est lui qui a vraiment adapté ce système-là. Sauf que, je pense que Léa va être d'accord avec moi, le problème d'un alambic, c'est que tu as beaucoup de facteurs à prendre en compte dans le sens où, certes, l'alambic te coûte moins cher, mais plus tu vas prendre un alambic qui ne va te coûter pas cher, plus ton plan énergétique va te coûter cher.

  • Speaker #3

    Ton procès, c'est cher.

  • Speaker #0

    Alors que si tu prends un alambic Mueller, par exemple, comme c'est à Bain-Marie, donc tu peux passer plusieurs prods à l'intérieur, Donc forcément, ton coût de production, lui, va diminuer. Mais quand tu te lances, à un moment, il faut réussir à faire la balance entre tout ça.

  • Speaker #2

    En combien de temps tu l'as morti ton truc Muller ?

  • Speaker #0

    Alors ça, je n'ai pas la réponse malheureusement.

  • Speaker #3

    Après, il y avait aussi le fait que, par exemple, j'ai eu des devis pour des alambics qui font en une passe. Moi, j'ai appris en deux passes. Alors, il y a deux équipes là-dessus aussi. C'est comme tout. Il y en a qui disent qu'une seule passe, c'est le mieux. Et puis, il y en a qui disent que pour faire la meilleure goutte, il faut deux passes parce qu'il y a la main du distillateur, etc. C'est une question de philosophie, c'est une question de coût, c'est une question d'authenticité. Et moi, c'est tout ce choix qui a fait que je me suis tournée vers un Alambic Charentais. Après, là-dessus, il y a vraiment deux équipes. Il y a les une-passes, plus modernes, plus performantes, qui te permettent d'avoir des coûts de production beaucoup plus limités. Mais pour ma taille de distillerie et pour les micro-distilleries comme les miennes, je pense que c'est... pas envisageable au début.

  • Speaker #0

    Tu conseilles plus de prendre un apic.

  • Speaker #3

    Même pour te former, c'est comme ça que tu apprends à faire tes coupes. Il n'y a pas de maintenance dessus. C'est des machines à moins de taper dessus et de faire un trou dedans.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas longtemps. J'ai vu une belle photo.

  • Speaker #3

    Je n'ai pas fait de trou, je l'ai cabossé.

  • Speaker #0

    Tu sais que quand j'ai vu ça, j'ai failli t'envoyer un message parce qu'il y a une histoire justement chez Mac... Non, ce n'est pas chez Macallan. Je crois que c'est chez Macallan. Où en fait, le col de l'alambic, quand ils l'ont installé au début des années 20 ou des années 30, ils l'ont choqué. Du coup, tu as un énorme creux dans l'alambic. Et maintenant, quand ils font la maintenance, ils ont changé la tête il n'y a pas longtemps. Ils ont demandé aux fabricants de refaire exactement le même choc sur l'alambic parce qu'ils ont tellement peur que le profil aromatique change en enlevant la bosse. que maintenant leur alambic reste avec la bosse systématiquement.

  • Speaker #2

    C'est du storytelling mec !

  • Speaker #0

    C'est du storytelling, je sais pas ! Oui,

  • Speaker #2

    bien sûr !

  • Speaker #0

    Moi j'ai vu la vidéo, j'ai dit « Oh quand même ! » Ah non ! C'est une belle histoire !

  • Speaker #3

    Je pense pas... Après, c'est une belle histoire mais... C'est pareil, y'en a qui te font des... des quais sur la forme, le type et tout. Ce qu'il y a de plus important, c'est ce que tu mets dans ta cuve. Si t'as un mot de merde, tu vas distiller de la merde, voilà.

  • Speaker #1

    J'ai juste une question... Le... Sauf si je dis des conneries, l'alambic le plus ancestral, le plus primitif, c'est le pot de style. Est-ce que toi, tu as été séduite ? Est-ce que tu as eu envie d'apprendre la plus ancienne machine qui existait ? Ou tu t'es surtout dit, ok, j'ai appris à bosser sur cette machine-là, c'est un truc que je maîtrise le charanté. Pour l'instant, est-ce que tu as voulu approfondir les différents alambics ou tu t'es dit non ?

  • Speaker #3

    Non. honnêtement j'ai appris là dessus et j'ai adoré. C'est confortable sur ça et je trouve que l'outil est incroyable vraiment par sa simplicité et son efficacité alors pas en termes de rendement mais en termes de conception c'est juste il n'y a pas besoin de faire compliqué quoi tu peux sortir un produit d'exception avec une grosse marmite et un serpentin c'est tout quoi il n'y a pas besoin de capteurs de trucs qui vont tomber en panne de machin voilà c'est ma philosophie après en soit je sais que il y en a qui qui ne prêchent pas du tout comme moi et qui au contraire vont avoir des ambis qui sont capables de te faire les coupes tout seul, qui avec la densité... Enfin, il y a deux équipes. Après ça, moi c'était une question de choix aussi, c'est-à-dire que moi je ne bricole pas pour un sou. Si j'ai un truc qui tombe en panne, il faut que j'appelle le gus, il faut qu'il y ait un gus, parce que mine de rien, pour des petites boutiques comme nous, les gars ils ne passent pas tout de suite quoi. Donc c'était une question de philosophie et franchement, ça me paraissait cohérent. Je n'ai pas cherché à me former sur autre chose, voilà.

  • Speaker #1

    Ça devait être fou le... le... le... quand il... quand il... plomb livré.

  • Speaker #3

    Genre.

  • Speaker #0

    Parce que du coup, tu l'as trouvé où ton alambic ?

  • Speaker #3

    Portugal.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, une fois que tout est en place, que l'alambic est là, que tu as les ingrédients, etc. Comment ça s'est passé les premières semaines et les premiers mois ? Tu te souviens de ta première production ?

  • Speaker #3

    Oui. C'est pas encore trop vieux, donc oui, je m'en rappelle. Oui, oui, je m'en rappelle. Donc moi, je travaille avec du cidre, donc distillation de cidre. Il y a l'excitation, il y a un petit peu l'appréhension de foirer.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as eu peur de tout faire péter ?

  • Speaker #3

    Péter, non. Cramer, oui. Parce que bon, on manipule quand même un produit qui est... Alors le cidre, non, on est à 3-4%. Ce n'est pas inflammable. Mais quand tu es sur ta deuxième passe, là, on tape déjà plus haut. On est autour de 40%. Bon, là, il faut manipuler avec déjà plus de précautions. Donc, mais oui, je me rappelle, les essais, c'était à fond. Parce que moi, j'avais prévu quand même au bout d'un moment, il faut quand même vendre. Le temps passe, mine de rien, les mois passent. Et bon, bah...

  • Speaker #0

    Tami, alors entre le moment où tu as reçu la lambique, tu as commencé à distiller. Et t'as sorti ta première bouteille, il t'a fallu combien de temps à peu près ?

  • Speaker #3

    Alors moi, l'entreprise a été créée en janvier 2022 et j'ai vendu mes premières bouteilles en décembre.

  • Speaker #0

    Ah ouais, donc un an de taf pour sortir les premières bouteilles.

  • Speaker #1

    Donc le premier, pardon je t'ai interrompu, le premier foiret du coup ?

  • Speaker #3

    Non.

  • Speaker #0

    Alors c'était ma première question, est-ce que ta foiret est ta première distillation ? Du tout. Oh là là,

  • Speaker #3

    t'es tellement magnifique ! Et bah, alors merveilleux je ne sais pas, mais non non, ça s'est bien passé. Les foirets que j'ai eus sont venus plus tard.

  • Speaker #0

    T'as eu un an de R&D ? Ouais. pour arriver au produit que tu voulais ? Parce que quand tu t'as la lambique, t'as les idées, etc. tu fais des tests, quand tu on va prendre un exemple très con, tu sors un jean tu penses d'abord à un truc que toi tu vas aimer ou on reste quand même dans une économie de vente ou t'essaies de sortir un produit qui va se vendre ?

  • Speaker #3

    Je vais te faire un peu une réponse à la normande, je dirais un peu des deux c'est-à-dire que moi, déjà je réfléchis au produit que j'ai envie de travailler parce qu'il y a quand même une base de matière que j'ai envie de bosser donc ... Qu'est-ce que j'ai autour de moi ? J'ai du cidre, j'ai de la menthe, j'ai des châtaigniers, j'ai un mec qui fait des super fraises. Qu'est-ce que j'ai autour de moi ? Est-ce que ça me plaît ? Ouais. Après, est-ce que ça va me plaire ? Par exemple, je sais que sur les liqueurs, on est plutôt sur une tendance moins fort, moins alcool. Je ne vais pas aller sur des liqueurs à 40%. Je vais faire plus doux. Mais en même temps, il ne faut pas trop sucrer. Donc, tu vois, il y a tout cet aspect quand même recherche. Et puis après, quand même, tu prends aussi les demandes. Je veux dire, les gens, une fois, on te parle de liqueur de citron, deux fois, trois fois, quatre fois, bon, je vais faire des tests. Après, on te parle de whisky, une fois, dix fois, quinze fois, bon, il faut que j'y aille, quoi. Donc, il y a un côté, il y a des produits que tu as envie de travailler, et un autre côté, il y a quand même un appel du client, du consommateur final que tu ne peux pas ignorer parce que c'est quand même eux qui te font vivre, quoi.

  • Speaker #1

    J'ai une question. Parce que je me mets vraiment à la place du gars, je sais pas, passionné par le whisky, il a, je sais pas, 20 ans, 22, t'as quel âge d'ailleurs ? J'ai 26. 26, ok. Le gars qui a une vingtaine d'années, qui se dit putain, je veux me lancer. Financièrement parlant, t'es allé voir la banque, t'avais des sous de côté, on t'a filé la main. Si c'est pas trop indiscret, mais je me dis que c'est le truc qui fait le plus barrière pour quelqu'un qui veut se lancer.

  • Speaker #3

    Bah alors moi j'ai mis toutes mes économies dedans. Alors, toutes mes économies, ça fait un peu...

  • Speaker #2

    Et 2,50 euros.

  • Speaker #3

    Non, mais voilà, j'ai bossé six ans, donc je n'étais pas du genre à tout claquer, donc j'avais mes salaires. Et puis après, j'ai eu des prêts.

  • Speaker #0

    En disant qu'un bon spiritueux, c'est aussi une belle bouteille. Aujourd'hui, l'image joue un rôle énorme. Toi, est-ce que ça a été quelque chose de fondamental dans ta réflexion de créer des spiritueux, de je veux une belle bouteille, je veux une belle étiquette ? Et comment tu as... aborder en fait ce côté-là qui est un des, on dit toujours, 80% d'une vente chez un caviste, c'est à la bouteille. Comment est-ce que toi tu l'as imaginé ce truc-là ?

  • Speaker #3

    Alors déjà oui, forcément tu veux une belle bouteille. C'est-à-dire quand tu as tout le travail qui remonte et puis après à la fin tu as une bouteille qui ne te plaît pas, c'est un peu bête quand même. Donc non, tu veux une bouteille qui est le plus joyeux possible. Après tu ne peux pas rivaliser avec les boutiques qui ont des bouteilles gravées, des designs de bouteilles incroyables. spécialement pour elle. Donc moi déjà quand j'ai dû choisir ma bouteille c'était la période Ukraine. Disons que quand il a fallu choisir ma gamme de bouteilles c'était bon bah je l'ai commandé en mai, je l'ai reçu en octobre déjà en payant en mai donc déjà en fait donc déjà il ya le choix de la bouteille donc c'est assez long tu reçois des échantillons donc tu remets tout en caisse, enfin voilà tu prends un temps fou pour choisir entre quatre bouteilles quoi Après, globalement, il y a quand même des gammes. Je veux dire, il y a de la gamme basse et puis il y a du premium. Donc, il y a quand même une différence de gamme de bouteilles. Mais nous, on reste quand même dans un catalogue. Moi, je ne peux pas me permettre de faire graver ma bouteille ou je ne sais pas quoi.

  • Speaker #0

    La fameuse question qu'on dit, tu veux faire faire un moule sur mesure ? Voilà,

  • Speaker #3

    c'est ça. Il faut juste acheter 200 000 bouteilles. D'accord, ok. Déjà, j'en ai acheté 1000 et puis on verra. Et après, il y a l'étiquette. Alors, l'étiquette... Euh... Moi, j'ai la chance, c'est que je me débrouille un peu en graphisme. Les graphismes pros, ça va chez les cheveux. En tout cas, j'ai des petites bases.

  • Speaker #0

    On ne pourrait jamais rivaliser avec un graphisme professionnel qui est fait, que tu payes, etc. On fait avec ce qu'on a.

  • Speaker #3

    Exactement. J'ai quelqu'un qui est graphiste qui m'a dit, tiens, on peut réfléchir. On a pris un peu de temps pour réfléchir et je me suis lancée. D'ailleurs, j'ai fait une erreur parce que j'ai fait une étiquette et une contre-étiquette. et je voulais que l'étiquette soit magnifique donc que les éléments essentiels et beaux et derrière les éléments dont on s'en fout un peu l'adresse et en fait vu que j'étiquette à la main c'est une énorme erreur moi je l'ai pas faite parce que tu me l'as dit mais il y a plein d'erreurs comme ça par exemple j'ai choisi une bouteille que je trouve magnifique mais qui n'est pas cylindrique, elle est conique donc c'est pareil pour choisir ta forme d'étiquette ... Au final, tu ne peux pas choisir un rectangle que tu ne payes pas au moule. Donc, tu prends une forme d'étiquette spécifique. Donc, tu réfléchis sur la forme d'étiquette que tu payes à l'imprimeur. Donc, tout ça, c'est des choses. Moi, j'ai fait des erreurs. J'apprends au fur et à mesure. Et puis du coup, là, par exemple, toutes mes étiquettes sont en train de changer parce que j'en ai marre de coller une étiquette, retourner et recoller une étiquette. À la main,

  • Speaker #0

    c'est très long. Je te rassure, je rechange encore mes étiquettes. C'est la troisième itération depuis un an et demi.

  • Speaker #3

    C'est sympa aussi. Je sais que j'ai toutes mes gammes. J'ai mes bouteilles, les évolutions, les étiquettes. Moi, je trouve qu'elles sont de plus en plus belles. Donc, c'est chouette aussi de faire évoluer la chose.

  • Speaker #0

    Ce qui va nous amener à un des derniers sujets très importants, tu as ton alambic. Tu fais le meilleur produit de la terre. Tu as une bouteille qui claque. Maintenant, il va bien falloir la vendre parce que si elle reste dans l'entrepôt, ça ne va pas servir à grand-chose. Toi, distillatrice qui commence, on peut dire petite distillatrice, micro-distillerie. On est d'accord que tu n'as pas les moyens de te payer un commercial qui va parcourir la France pour vendre tes produits. On a du mal en ce moment à trouver des agents multicartes pour vendre nos produits parce qu'ils sont de plus en plus exigents aussi. Donc quand on n'est pas connu, on n'arrive pas à rentrer dans des catalogues. Comment tu as lancé le fait de se dire je vais vendre mes produits ? Comment tu fais en fait ?

  • Speaker #3

    Alors, comment j'ai fait ? Déjà, j'ai fait une porte ouverte. C'est con, c'est bête, mais déjà, il faut se faire connaître au niveau ultra local. Donc déjà... Les portes ouvertes, j'étais étonnée parce qu'il n'y avait pas que des proches. Moi, je m'étais dit, il va y avoir mes potes, ma famille et puis basta. Mais non, non, ça a attiré du monde. Enfin, ça a plu.

  • Speaker #0

    L'alcool gratuit, ça ramène du monde.

  • Speaker #3

    Ce n'était pas gratuit. Non, non. C'était le lancement, donc non. Mais non, non, ça a intéressé. Et ensuite, aujourd'hui, on a quand même les réseaux. Alors, ce n'est pas évident de se faire connaître par les réseaux, mais c'est un outil en plus. Je ne dis pas que c'est tout là-dessus, mais bon, il faut en faire un peu. Et après, moi, je trouve qu'on a de la chance et qu'on a une presse. qui s'intéressent aux projets comme les nôtres. Et en fait, moi, au début, quand la presse me contactait, je disais oui, parce que c'est toujours intéressant, etc. Mais je me disais, bon, ça va rien. Je ne vais pas y avoir de retombées, je veux dire.

  • Speaker #0

    Les médias locaux papiers qui relaient encore et qui sont maintenant sur les réseaux sociaux, etc. Donc, qui relaient aussi dessus.

  • Speaker #3

    Moi, Kevin et Thomas, c'est comme ça qu'ils m'ont contacté. Ils m'ont trouvé un article sur ma distillerie. Et ça m'a amené à un monde fou. Et donc, du coup, c'est comme ça que l'aventure, c'est vraiment le début. Et après, comme tout le monde, je vais toquer.

  • Speaker #0

    Tu sacs et puis bonjour !

  • Speaker #3

    Donc ça, c'est ce qu'il y a de plus en plus grave, franchement. Et c'est pour moi ce qui marche le moins bien. Parce que les gens ne savent jamais le bon moment. C'est pas forcément... Et puis,

  • Speaker #0

    une commerciale, c'est un métier.

  • Speaker #3

    Ah oui, aussi, mais... Mais il faut le faire, voilà. Il faut y passer. Donc, je n'en fais pas tout le temps. Je l'en fais en période creuse. Je me dis, vas-y, je vais sur cette ville. Et puis, j'appelle. Et puis, OK, je peux prendre rendez-vous. Et puis, j'y vais.

  • Speaker #0

    Et du coup, à l'heure actuelle, ton vecteur de vente principal, c'est lequel ? C'est plus dans des catalogues de distributeurs, chez des cavistes, des réseaux sociaux ?

  • Speaker #3

    Oui, c'est cave, bar, resto. Et après, la vente en direct, j'en fais très peu. Au début, je voulais faire que ça. Mais en fait, j'en fais très peu. Parce que les gens, ils veulent que tu sois au vert tout le temps, ce que je comprends. Mais en fait, des fois, je vais cuire les châtaignes, les machins. Des fois, je vais livrer. Donc, ça m'a saoulée. Donc là, revirement de stratégie, je dis, avant la vente directe, ça sera ponctuel. Donc, c'est lors des visites ou des choses comme ça. Parce que par contre, les visites de groupe, c'est sympa. Et aussi, j'essaye de faire un maximum quand même d'événements locaux. Enfin, pas les marchés hebdomadaires, mais déjà sous les pommiers. Enfin voilà, on a quand même un territoire. qui est dynamique, qui cherche des producteurs comme moi, qui se lancent et qui font des produits artisanaux. Il y a moyen de se faire connaître et du coup, c'est comme ça que ça s'est lancé petit à petit.

  • Speaker #0

    Pour le développement, on commence par l'ultra-local et puis on augmente le rayon au fur et à mesure du temps.

  • Speaker #3

    Et puis moi, j'ai envie de dire pour l'instant, je ne vise vraiment qu'autour de la distillerie parce que déjà, rien que pour la livraison, c'est moi qui livre parce que les frais de port des bouteilles, je pense que tout le monde connaît ici. C'est lourd.

  • Speaker #0

    On se porte à nos assassines.

  • Speaker #3

    Non, puis c'est lourd, donc c'est fragile. Donc en fait, pour l'instant, tant que je peux. Après, si un jour, j'ai un gars à Paris qui m'est intéressé, je ne vais pas dire, ah non, vous êtes à Paris, je prendrai un transporteur. Mais pour l'instant, moi, à mon échelle, c'est moi qui livre. Donc en fait, c'est au local. Et puis si j'arrive à m'implanter bien dans le territoire, je serai déjà contente, honnêtement.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, moi, j'étais très étonné pour finir sur les réseaux sociaux. Moi, quand j'ai lancé la marque il y a un an, je m'étais dit, je vais aller à fond sur les réseaux sociaux, je vais aller à fond sur Internet. Tu payes de la pub Meta, tu payes de la pub Google, etc. Et en fait, tu ne fais pas tant de ventes que ça. par Internet. Et je me suis rendu compte, et ça c'est un conseil que je donne à tout le monde qui veut se lancer dans la distillerie sur la partie vente, ne pensez pas parce que vous avez un beau branding, un beau site Internet et que vous payez de la pub sur Internet que ça va vous apporter de la vente. En fait, les clients, étonnamment, je ne pensais pas, sont plus intéressés à aller acheter leurs produits en cave et dans des magasins spécialisés et n'achètent pas tant d'alcool que ça sur Internet.

  • Speaker #1

    Oui, mais par contre, ça rassure, tu vois.

  • Speaker #0

    Ah bah par contre c'est de la visibilité Voilà,

  • Speaker #1

    moi mon site internet c'est un scandale Enfin clairement, voilà Si si, mais c'est pas grave, j'assume Non mais ça rassure quand même Tu vois, mais même sur les réseaux, moi par exemple J'ai jamais payé de pub, mais le client Qui est vraiment intéressé parce que Notre cible c'est quand même les gens qui sont Intéressés par le profil de soit de la personne Du projet, des produits, etc Bah ça peut l'intéresser, alors ça va pas forcément Déclencher des ventes Mais voilà,

  • Speaker #0

    ça a créé une profondeur Je suis d'accord avec toi que les réseaux sociaux ... Moi je l'ai vu tu sais même avec des agents multicartes qui te disent bah moi je vais pas vendre vos produits parce que vous êtes pas connus. Je dis bah oui mais si vous vendez pas mes produits je peux pas être connu. Donc en fait faut plus utiliser les réseaux sociaux et internet pour donner de la visibilité sur tes produits et rassurer le client final. Mais faut pas compter sur le site internet pour faire de la vente en gros volume.

  • Speaker #2

    Ouais moi je pense que tu vois moi j'ai un compte pro. Alors toi j'ai vu que t'avais 400 ou 500 abonnés sur ta page. Non mais c'est déjà super chouette. Non mais parce que tu dis que c'est que des gens, alors forcément il y a une petite partie c'est les familles, c'est la famille, c'est les copains tout ça, mais t'as quand même je suppose une grosse partie où c'est que des professionnels qui suivent ton travail. Moi voilà je viens de m'abonner, sur ma page pro j'ai 116 abonnés, t'as beau taguer des vignerons, t'as beau taguer des... mais personne m'envoie des messages en mode waouh c'est stylé ce que tu fais, waouh elle est où la cave, où tu bosses, enfin moi je pense que les réseaux sociaux c'est bien. d'être présent, de montrer qu'on est plus ou moins actif, qu'on poste un peu et tout. Mais je trouve que payer pour être mis en avant, perso, je pense que c'est de l'argent mis dans le vent. Et si demain, je devais faire un business plan, c'est de l'argent que je ne mettrais pas dans mon prévis.

  • Speaker #0

    Alors, tu vois, moi qui le fais en ce moment, je ne suis pas forcément d'accord avec toi. Parce que le problème, c'est que quand tu es sur les réseaux sociaux, les réseaux sociaux, ça reste des entreprises privées qui sont là pour gagner de l'argent. Donc malheureusement, si tu veux une visibilité large, par exemple Instagram, tu peux choisir entre la région, la France, les types de clients. Tu peux vraiment cibler ton client type. Et quand tu payes, tu vois vraiment la différence de visibilité. Par contre, c'est bien ce que je dis. Attention, ce n'est pas parce que tu as de la visibilité que ça va déclencher de la vente. Mais par contre, ça met dans la tête des gens que tu existes. Donc quand tu te lances. C'est comme tout, comme payer un article dans la presse de la Manche, de la presse papier ou n'importe quoi. Moi, j'ai été contacté par Le Figaro, parce qu'il voulait faire un article sur les produits régionaux, je ne sais pas trop quoi. Je leur ai dit, non, je ne suis pas intéressé. Ah oui, mais on fait les produits régionaux. Je lui ai dit, oui, mais je sais, vous allez me demander de l'argent. Donc non, en fait, je ne vais pas payer. Je serais très content d'être dans Le Figaro, mais le jour où, ça sera gratuit.

  • Speaker #2

    C'est comme pour apparaître dans Le Petit Futé ou les trucs comme ça. De toute façon,

  • Speaker #0

    tout coûte de l'argent. Des trucs gratuits, ça n'existe pas. Alors, sauf... cas exceptionnels où on a vu des distilleries péter du jour au lendemain, pour qui, pourquoi, il y a eu un engouement qui a été fait que, mais dans la majorité des cas, tu prends des pagaies et puis tu vas ramer pendant un moment.

  • Speaker #2

    Après, c'est pareil, on en a parlé ensemble il n'y a pas si longtemps que ça, entre un commerce de passage et un commerce de destination, il y a une énorme différence. Toi, tu as un commerce de destination, on ne vient pas à gavrer sur Sienne, par hasard. Moi, j'ai mis une fois les pieds à gavrer parce que j'avais un gars parce que j'étais au lycée à Marlant. Je connais bien les alentours de Grandville. Je connais bien les alentours de Grandville. Gavray, c'est le trou. Tu as une église, je ne sais même pas si tu as une boulangerie. Et puis, tu n'as que des agriculteurs.

  • Speaker #1

    Tu as trois boulangeries.

  • Speaker #2

    Ah, pardon ! Mais pas dans ça,

  • Speaker #3

    par contre, c'est vrai.

  • Speaker #2

    Commerce de destination. Et pour le coup, les réseaux, si tu n'es pas sur les réseaux, tandis que tu es en plein milieu des rues piétonnes, là, à Cherbourg ou dans une autre ville, les réseaux, tu t'en fous.

  • Speaker #0

    Non, toi, tu te destines vraiment à être une zone de production, en fait.

  • Speaker #1

    Ah ouais, ouais. Et de visite. Visite programmée.

  • Speaker #0

    Et puis, le spiritourisme, c'est un truc qui est non négligeable de plus en plus.

  • Speaker #1

    Mais au début...

  • Speaker #0

    Le spiritourisme. Oui, alors, c'est un vrai nom. C'est classifié. Ça s'appelle le spiritourisme. Et moi, je l'ai vu dans le Pays d'Auge, par exemple, avec toutes les distilleries de Calvados. Elles se mettent toutes, en fait, à avoir un petit restaurant à coller à la distillerie. Enfin, ils misent de plus en plus, en fait, sur le côté régional, tu vois, très typique. Et à générer du passage et de la vente. par des animations autres.

  • Speaker #3

    Je voudrais revenir, c'est très intéressant ce que tu dis, je voudrais revenir sur un point que vous avez abordé juste avant par rapport aux réseaux sociaux. Effectivement, je trouve qu'on ne déclenche pas de vente via les réseaux sociaux. Éventuellement, tu peux te déclencher du passage. Mais si vous vendez peu en direct les distilleries, c'est parce qu'on aime bien en tant que client avoir le choix et que tu vas te référer à ton caviste préféré pour savoir ce que tu as envie de boire ce soir ou dimanche par rapport à tes habitudes de consommation. et que peut-être qu'il va vendre une bouteille de chez toi, et peut-être qu'il va vendre une bouteille d'un mec en Bretagne, ou j'en sais rien. En revanche, et c'est là où je trouve que tu le fais très bien, parce que même moi ça m'amuse, c'est qu'une fois que la vente est faite, et que peut-être le mec est parti avec une bouteille de chez toi, il va s'abonner à ton compte, et ensuite ça entretient la relation de proximité entre toi et les gens qui consomment tes produits. Et je trouve que tu utilises ton humour, tu parles de tes problèmes, tu fais les choses avec beaucoup de dérision, Et je trouve que ça a créé des fois de l'émotion, en tout cas de l'attachement, parce que ça nous amuse, l'espace d'une story ou machin, et je trouve que tu fais ça très bien. Je trouve que c'est plus important pour moi d'utiliser les réseaux sociaux comme ça pour entretenir le lien entre le fabricant et le consommateur, plutôt que pour vendre tout le temps. Et même justement, c'est cool de temps en temps qu'une entreprise n'ait rien à nous vendre, qu'il y ait un peu de distraction. Moi je trouve ça hyper important, et pour le coup tu le fais très bien sur le réseau.

  • Speaker #1

    C'est gentil, merci. Mais je rebondis parce que moi, comme vous, j'utilise les réseaux à titre perso. Et c'est pareil, quand je suis dans des entreprises où chaque story, c'est pour vendre son produit ou nous dire que c'est les meilleurs ou machin, au bout d'un moment, on s'en fout. Il y a toujours des liens vers le web,

  • Speaker #3

    machin. En fait, si ton produit est super, avant de vouloir me vendre, parle-moi-en un peu.

  • Speaker #2

    Un type de communication que je kiffe, et ce n'est pas parce que c'est vraiment une très bonne amie à moi, mais c'est le restaurant Le Tipouilleur Villeneuve-Ville. Chacha, je la connais depuis une bonne dizaine d'années maintenant et elle, tu vois elle est patronne du restaurant mais elle va poster bien sûr une photo de sa nouvelle carte, une photo de ses assiettes mais la plupart du temps, elle va filmer la sale gueule de son chef ou de sa responsable de salle en mode et ça, ça rapproche ça fait marrer les gens c'est un type de communication, je trouve qu'il on se sent plus proche du gars qui produit

  • Speaker #0

    Donc ce qui va nous amener à la dernière question de ce podcast Si quelqu'un nous écoute et rêve de monter sa propre distillerie, en 2025 à l'heure actuelle, est-ce que tu considères que c'est une bonne idée ou est-ce que c'est quelque chose qu'il faut éviter pour le moment ? Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aurais aimé savoir avant de te lancer ?

  • Speaker #1

    Si la personne est passionnée, oui. Par contre, il faut être passionné parce qu'il faut savoir que le monde du spiritueux, c'est quand même... T'es écrasé par les règles, par les restrictions, par...

  • Speaker #3

    Les déclarations douanières !

  • Speaker #1

    Exactement ! Non mais vraiment, c'est le jeu, mais il faut le savoir, quand tu veux bosser... Dans notre milieu, c'est compliqué. C'est-à-dire, moi, je voulais distiller de la bière pour un brasseur qui me l'a demandé. J'ai pas le droit parce que machin. Je veux juste bosser, les gars. Je veux bosser. Donc voilà, faut le savoir. Quand tu veux te lancer dans le monde du spiritueux, faut en vouloir, faut avoir la niaque. Parce que... Voilà. Et ensuite, en termes de concurrence, je pense qu'il y a encore de la marge. Après, j'en discutais avec un brasseur qui disait, nous, les brasseries, le mot, c'est il y a trop de concurrence. C'est vrai que moi, en tant que... Je ne fais pas partie de ce monde-là. Elle me disait, il y a énormément de brasseries, ça se trouve, ça doit être dur. Elle me disait, mais non, il y a beaucoup plus de vignerons. On ne dit pas ça. Pour le monde de l'alcool, pour le monde du spiritueux, je ne pense pas qu'on puisse avoir le même raisonnement parce que les quantités achetées, les volumes consommés de spiritueux, ce ne sont quand même pas les mêmes volumes que de la bière, du vin ou du cidre. Et en plus,

  • Speaker #3

    ils ont drastiquement baissé sur les 30-50 dernières années.

  • Speaker #1

    Voilà, on est quand même sur une tendance qui n'est pas magnifique en termes de chiffres, de consommation, etc. Mais... Pour les petits comme nous, c'est pour ça que moi, mon conseil, ce serait démarrer petit. Il y a une place parce que les gens sont quand même super intéressés. Le peu d'amateurs cas, mais il y en a. Ils sont hyper intéressés, friands et prêts à acheter et à mettre le prix parce qu'on ne peut pas s'aligner sur des grosses marques comme on a cité précédemment.

  • Speaker #0

    Ça, c'est un enfer,

  • Speaker #1

    ça. Voilà, donc je pense que si la personne est passionnée... il faut y aller. Mais si c'est juste pour se faire un business parce qu'on ne sait pas trop quoi faire, vas-y, j'aime bien, les spirituels, c'est cool, là, je dirais faites gaffe quand même. Parce qu'il faut vous voir. Et puis c'est pareil, quand tu vas vendre tes bouteilles, il faut se retrousser les manches, puis il faut se faire sa place. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'en fait, le maître mot, c'est de dire que si demain quelqu'un veut devenir distillateur, il va devoir être et distillateur, et chef d'entreprise, et commercial, et designer, et en fait, tout faire.

  • Speaker #1

    Ouais, bon, ça après, c'est comme... J'ai envie de dire tous les artisans. Dans n'importe quel métier, quand tu démarres en petite échelle, tu as tout à la fois, tu as toutes les casquettes. Mais c'est vrai qu'il y a quand même un poids juridique, réglementaire qui est lourd et qui fait que des fois, tu veux juste bosser et qu'en fait, non, on ne t'autorise pas. Tu ne peux pas bosser. Donc, il faut être patient, il faut du temps. Et donc, conseil, faites des produits qui vous ressemblent parce que quand il faut aller vendre ta bouteille... Après, c'est un conseil, c'est logique. Je veux dire, quand tu fais quelque chose à ton compte, c'est quelque chose qui te ressemble. Mais voilà, c'est un métier d'aller vendre ton produit. Donc, il faut transmettre cette passion, cette énergie. Et du coup, voilà. Commencez petit et avec des produits qui vous ressemblent. C'est les deux conseils que je donnerais.

  • Speaker #2

    J'aurais juste une petite parenthèse à faire. En tant que femme, petite nana toute mimi... ça a donné quoi ? Est-ce que tu as eu des problèmes par rapport à ça ou pas ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. Alors ça, c'est un truc que vraiment à chaque fois... Enfin, c'est vrai que c'est une question qui remonte. Le fait d'être une fille, c'est presque un atout. Parce que justement, on n'est pas beaucoup, beaucoup. Et du coup, ça interpelle. Les gens disent « Ah, une femme dans le monde de l'alcool, c'est rare. » Alors qu'en fait, c'est de moins en moins rare. Mais voilà, donc du coup, non, moi, c'est pas du tout... À chaque fois, les gens, ils mettent en avant que je suis une fille, mais c'est pas ça qui définit la réussite de ma boîte, à mon sens, tu vois. Enfin, genre le fait que je suis... Le fait que je sois une fille n'implique en rien le succès ou l'échec de ce qui va se passer pour mon entreprise. Donc, en termes par contre de physique, il y a des choses qui sont physiques, etc. Donc, forcément, des fois, il faut s'adapter. Moi, je n'ai pas autant de force que par exemple mon voisin d'entreprise qui est mon frère. Forcément, si j'ai besoin d'un coup de main, je peux lui demander. Mais ça fait partie des choses qui vraiment n'ont aucun impact sur mon entreprise.

  • Speaker #3

    Ta réponse, elle est rassurante quand même. Ça va dans le bon sens et ça fait plaisir à entendre.

  • Speaker #2

    Non mais carrément, moi j'aurais limite parié 50 balles sur le fait que t'aurais dit « Ouais, bon, il y a Michel qui m'a déjà dit « Ouais, moi je fais de l'agnol depuis 50 piges, c'est pas une nana qui va… »

  • Speaker #1

    Non, c'est plus une question de génération par contre, ça je suis d'accord. Genre voilà, ce que tu dis, le gars qui fait son alcool depuis 30 ans, c'est bien, tant mieux pour toi. Et si t'as des trucs à me raconter, à m'apprendre, moi je suis hyper preneuse. Au contraire, je bois les expériences. Mais ça va plus être une question d'âge qu'une question de sexe. Et encore une fois, la question d'âge, je peux la comprendre aussi parce que vu que je suis plus jeune, j'ai peut-être moins appris au cours de ma vie qu'un mec qui a 50 piges et qui fait ça depuis 30 ans. Donc, je ne le prends pas forcément mal.

  • Speaker #3

    J'avais une petite question aussi parce que moi, je suis un peu le mec qui défend la bière. Et il y a des passerelles qui se créent entre la distillation et le fait de brasser de la bière. Et on constate qu'aujourd'hui, il y a de plus en plus de brasseries qui se lancent dans la distillation. Est-ce que tu peux justement nous parler des synergies ? qui font que certaines brasseries se rendent dans la distillerie et l'inverse également ?

  • Speaker #1

    Alors, je ne suis pas sûre de bien répondre. Tu me dis si je suis complètement à côté de la plaque. En fait, la base de la distillation, c'est la fermentation. Pour faire de l'alcool, il faut qu'il y ait une fermentation à la base. Et les brasseries sont équipées pour faire des produits qui ont fermenté par définition. La bière, c'est un produit fermenté. Donc du coup, en fait, de façon logique, l'investissement est déjà fait au niveau de la fermentation. Et donc, l'investissement au niveau de la distillation, il est presque moindre parce que tu n'as plus qu'un alambic à acheter. Du coup, les brasseries, pour valoriser, parce que derrière, il y a quand même une valorisation du spiritueux qui est possible, si tu as une marque forte en tant que brasserie, etc. C'est logique, c'est un moyen de se diversifier. Après, à l'inverse, c'est que la bière, ça a quand même la cote, en ce moment, c'est depuis quelques années, mais c'est quand même consommé de façon beaucoup plus importante que le spiritueux. Et du coup, les distilleries, elles font les grosses boîtes, généralement. Elles font l'investissement inverse, c'est-à-dire qu'on s'est distillé, on va aussi brasser. Comme ça, derrière, on pourra faire notre whisky à partir de ce que nous, on a brassé, etc. Et puis du coup, si on s'est brassé du whisky, on va brasser de la bière.

  • Speaker #2

    Oui, c'est d'être en plus un maximum auto-suffisant.

  • Speaker #1

    Indépendant, voilà, autonome.

  • Speaker #2

    Et là, le top, ce serait d'avoir aussi sa malterie et de...

  • Speaker #1

    Ouais, là, par contre, on est sur...

  • Speaker #2

    Un gros délire, quoi.

  • Speaker #0

    Parce que malter, c'est pas le même taf. Ah,

  • Speaker #1

    puis tu peux pas avoir une micro-malterie. Celle de Bayeux. pour moi je pense que c'est une petite malterie et il faut voir ce que c'est, c'est des installations de malades, c'est pas comparable à ce que par exemple moi en tant que micro distillerie c'est tout à fait de faire une entreprise viable en micro distillerie c'est complètement possible une micro malterie je sais même pas si ça existe parce qu'il faut des installations,

  • Speaker #3

    c'est quand même le procès c'est très long très complexe, même si ça paraît très simple mais les machines pour prendre celle de Bayeux ... C'est un couple qui tient ça et le mec a intellectualisé l'intégralité de ces machines lui-même. C'est-à-dire qu'en fait, ils ont été au Canada, ils se sont rendus compte qu'il y avait beaucoup de malterie là-bas, artisanale, etc. Alors, micro et artisanale, il n'y a pas toujours à mettre dans le même panier, c'est pas toujours la même chose. Et donc, il s'est inspiré de ce qu'il a vu là-bas. Mais lui, à la base, son boulot avant ça, c'était de construire des machines. Et donc, il a conçu de toutes pièces sa malterie. Je ne vais pas faire un instant promo, mais il y a un épisode qu'on a fait là-dessus sur la malterie de Bayeux sur la chaîne Rad & Binge, où on parle de ça, on présente leur travail. C'est absolument incroyable.

  • Speaker #0

    Si vous voulez voir à quoi ressemble une malterie et comment ça fonctionne, on vous encourage vraiment à aller voir l'épisode de Kevin sur sa chaîne Rad & Binge, qui ont fait un épisode exclusif sur le fonctionnement d'une malterie. Mais bon, on va éviter de digresser. Il est déjà assez tard comme ça et puis on a déjà... Deux, trois petits verres bu parce que Léa nous a ramené des petits produits super sympas. On vous encourage absolument à, si vous êtes du côté de Gavray en Normandie, allez lui faire un petit coucou. Elle sera super contente de vous voir. Ou elle a un site internet aussi de vente de ses produits. Et petit instant promo, si vous voulez goûter ses produits, nous avons, en partenariat avec elle, sorti un jean en édition limitée qui est une dinguerie. Il ne reste encore pas beaucoup de bouteilles. On arrive vraiment sur la fin. Merci beaucoup, Léa.

  • Speaker #1

    Merci à vous. C'était super chouette.

  • Speaker #3

    Merci, Léa.

  • Speaker #0

    Nous, on vous laisse pour ce soir. On espère que cet épisode vous a plu. Et n'oubliez pas, consommez moins, mais consommez mieux.

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