- Speaker #0
La Sportive Outdoor, le podcast. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Claire Verzaux au micro de La Sportive Outdoor. Claire est traileuse, elle est née avec une agénésie de l'avant-bras et elle trouve énormément de force dans la course à pied. Celles qui lisent le magazine auront peut-être déjà vu son nom puisqu'elle partage de remarquables carnets de course sur le site. Son parcours est vraiment inspirant, c'est pourquoi j'ai eu envie d'inviter Claire aujourd'hui pour échanger. Bienvenue Claire.
- Speaker #1
Merci, bonsoir.
- Speaker #0
Est-ce que tu veux bien déjà te présenter brièvement ? Oui,
- Speaker #1
avec plaisir. Je m'appelle Claire, j'ai 38 ans. Je suis, comme tu l'as dit, née avec une agénésie de l'avant-bras droit. Pour ceux qui ne connaissent pas le terme, il me manque du coup l'avant-bras et la main. Sinon, je suis mariée, j'ai trois filles et j'habite à Paris. Je suis passionnée de course à pied, notamment de trail.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux nous expliquer comment tu as découvert la course à pied ? Qu'est-ce qui t'a donné envie de t'y mettre ? Et puis comment tu t'es lancée ?
- Speaker #1
Eh bien, je courais pas mal il y a une dizaine d'années, parce que je fais partie d'une famille de coureurs, principalement des coureurs sur route. Mon papa a fait beaucoup de marathons, mes frères, mon beau-frère. Donc voilà, quand même, j'ai été baignée rapidement dans la course à pied. Après, j'ai fait une petite pause pendant mes grossesses. Et puis, comme beaucoup, après, au moment du... du Covid, je ne pouvais plus aller à la piscine parce que je m'étais mise à la natation. Et du coup, je ne me voyais pas ne plus faire de sport. Donc un jour, j'ai renfilé mes baskets et je suis partie courir. Et tout de suite, instantanément, vraiment, j'ai eu un plaisir fou à courir. Et c'est comme ça. Donc c'était en 2021, très exactement. Je me suis remise à la course à pied et ça ne m'a plus jamais quittée depuis.
- Speaker #0
Ça ne fait pas si longtemps en fait. Et est-ce que tu trouves que ça t'apporte aussi bien sur le plan physique que mental ?
- Speaker #1
Sur le plan principalement mental, je dirais que ça m'apporte une liberté hors normes. Je pense que vraiment, moi, je cours. En fait, quand je me suis remise à courir, j'ai tout de suite eu un sentiment de liberté dans mon corps. corps parce qu'avec ma différence, j'ai beaucoup de déséquilibre dans mes mouvements. Je ne suis jamais très droite. Et quand je cours, c'est le seul moment finalement où j'ai le sentiment d'avoir cette liberté des deux côtés. Et c'est ça qui m'a plu, une liberté aussi d'esprit parce que je suis souvent exposée aux regards, aux questions et parfois ça peut être lourd. et je dirais que le seul moment où j'y pense pas je déconnecte mon esprit c'est quand je cours et c'est vraiment ça qui me fait du bien en fait c'est une parenthèse essentielle dans mon quotidien donc je pense que je cours principalement pour des questions mentales et physiques ça fait jamais de mal au final parce qu'on prend toujours un bon bol d'air et ça permet de... physiquement je dirais que ça me défatigue... Quand je suis fatiguée, bizarrement, je vais courir et je reviens, je suis plus en forme.
- Speaker #0
C'est pas mal, du coup, ça te paraît beaucoup t'entraîner. Ce qu'on va voir, tu as fait des sacrés trucs déjà en trois ans. Et juste pour finir là-dessus, est-ce que du coup, tu dis que ça te fait vraiment beaucoup de bien à tous les niveaux. Est-ce que tu as ressenti aussi une évolution dans ton regard sur toi-même, dans le regard des autres, par la pratique de la course à pied ?
- Speaker #1
Principalement, peut-être sur moi. J'ai beaucoup de mal à me mettre en hanche courte dans ma vie au quotidien, dans ma vie pro, dans la vie en société en règle générale. Ce n'est pas quelque chose qui est facile pour moi. Et le seul moment, encore une fois, où je suis bras nus et en totale liberté d'esprit, c'est ça qui est un peu paradoxal, c'est quand je cours. Donc c'est un regard que j'ai plus doux sur moi quand je cours. bizarrement il devient moins doux quand je reviens à ma vie quotidienne mais voilà je pense que ça a quand même changé mon regard au moins pendant ces parenthèses là sur le regard des autres je suis pas sûre,
- Speaker #0
je fais pas trop attention quand je cours au final et t'as un parcours impressionnant sur les carnets de course qui sont disponibles sur la sportive outdoor tu nous parles déjà dans les deux premiers carnets de tes deux premiers marathons donc en fait déjà Tu as commencé avec des défis quand même assez forts. Tu as couru deux marathons. Et ensuite, tu t'es lancée dans un premier trail. Alors ça, ça m'a vraiment fait rire. Je me suis dit, donc incroyable. Se dire, allez, je fais mon premier trail. Je fais l'éco-trail de Paris. Et tu n'as pas choisi la petite distance. Ça fait 80 kilomètres. Franchement, déjà, hyper impressionnant. Et qu'est-ce qui t'a donné envie d'aller vers le trail plutôt que vers la course sur route ?
- Speaker #1
En fait, après le deuxième marathon, j'ai réalisé que ce qui m'épanouissait le plus, c'était vraiment de courir longtemps, très longtemps. C'est ça qui me plaît, plus que d'aller chercher la performance du chrono et de courir le plus vite possible. Moi, ce n'est pas ce que je viens chercher dans la course à pied. Et ce que j'aime, c'est plus la distance est longue, plus je me sens bien, plus je suis libre d'esprit et plus ma parenthèse est bénéfique pour moi. Donc, en fait, du coup, le marathon, c'est quand même une longue distance, mais qui reste avec un esprit de performance en termes de temps quand même souvent. Au-delà de ça, j'aimais donc longue distance et j'aimais aussi de plus en plus m'évader en nature. C'est très important, je ne vais pas nier de souhaits moins sur la route. J'aime bien en faire de temps en temps, mais ce que j'aime, c'est partir loin, aller en forêt ou en montagne, ou être vraiment dans la nature. Et c'est pour ça que je me suis mise au trail. Et puis voilà, sans pression, il y a des fois, on marche, après on repart en courant, on prend notre temps. C'est ça qui me plaît.
- Speaker #0
C'est vrai que c'est un état d'esprit vraiment différent. Et 80 kilomètres, quand même, c'est vraiment long. Comment est-ce que tu as fait pour te préparer ? Alors, tu t'étais déjà bien préparée pour tes marathons. Tu n'avais pas du tout laissé les choses au hasard. Mais là, c'est encore plus long. Comment est-ce que tu as fait ? Quels changements tu as fait, etc. ?
- Speaker #1
Alors, souvent, je prends toujours un plan d'entraînement quand je prépare une course. Parce que c'est important pour moi d'avoir un cadre sur un minima 8 à 12 semaines. Et comment j'ai fait ? J'ai suivi ce plan, déjà de manière rigoureuse. Et je pense que le plus important, c'était de vraiment psychologiquement scinder la distance. Et je ne me suis jamais dit, je vais faire 80 kilomètres d'un coup. Je pars et c'est parti pour 80 kilomètres. Mais c'était plutôt, je vais faire 4 x 20 km. Et donc, en fait, j'ai décortiqué cette distance. Et pareil, quand je faisais des entraînements, des sorties de 3, 4, 5 heures, je décortiquais et j'avais un itinéraire bien spécifique. Et je pense que c'est ça qui m'a aidée à bien me préparer. Vraiment, voilà. Après, on délai la distance, mais en la supplitant.
- Speaker #0
Oui. technique mentale pour avoir l'impression qu'en fait, c'est pas si dur que ça. C'est ça. Et est-ce que dans ton entraînement, t'as aussi intégré de la préparation physique type renforcement musculaire ou ce genre de choses ?
- Speaker #1
Oui, j'avais pris un coach particulier pendant 12 semaines. Effectivement, une fois par semaine. C'était déjà bien. Pour me discipliner, en effet, un peu de renforcement musculaire. Voilà. encaisser la charge d'entraînement et la charge de jonji pour pas casser mon corps et puis pour terminer surtout, pour être vraiment bien et pas terminer mal à ne plus pouvoir marcher ni courir. Donc oui, je l'ai fait.
- Speaker #0
Et comment ça s'est passé alors cet éco-trail ? Est-ce que tu peux nous raconter la course ?
- Speaker #1
Ouais, ça s'est... C'était assez émouvant au départ. On n'est pas... C'est pas un gros départ. On est 2 ou 3 000. Donc, c'est pas un départ où on est 30 000 comme un semi-marathon ou 20 000. C'est assez, finalement, intimiste comme départ. Donc, assez... Je crois que la plus belle récompense après autant d'entraînement, c'est d'être au départ. Moi, ça me procure toujours une émotion. Et je suis partie bien. J'avais déjà... repérer un peu le parcours. Je dirais que les 40 premiers kilomètres sont assez roulants. Et puis, c'est une distance qu'on connaît. Et après, tout s'est très bien passé. Et puis, je pense qu'on passe un cap à partir du moment où on est dans l'inconnu. Voilà, à partir de 42 kilomètres. Moi, je n'avais jamais été au-delà. Donc, 50, 55, ça se passe bien. 60, je me suis dit, je suis bien, mais je me suis quand même demandé pourquoi. Pourquoi je ne m'étais pas inscrite à un 70, 65 kilomètres ? C'était suffisant. Ça a commencé, je me disais mentalement, il m'en reste quand même une trentaine, ça va être long. Et puis, en fait, je suis restée assez concentrée quand même dans cette course. On ne s'est pas beaucoup parlé avec les autres coureurs. Et je crois que je savais pourquoi intimement j'étais là. Et du coup, ça s'est bien passé. En fait, j'ai pris plaisir à chaque tranche, je dirais, de course, les 10-15 kilomètres. C'est bon, ben voilà, j'étais fière de me dire, j'arrive au ravitaillement des 70 kilomètres. C'est quand même un cap et on se dit, on est vraiment proche de la fin. Mais finalement, les 70 kilomètres, je crois que c'est là que la course commence réellement parce qu'il en reste... En réalité, 12-13, puisqu'ils disent 80, mais on est plutôt sur 83. Et c'est là qu'il faut aller chercher toute l'énergie qu'il nous reste. Il faut aller le chercher. Et je crois que c'est là que je prends le plus de plaisir. d'aller puiser dans ce mental et d'aller chercher l'arrivée. C'était une fin de course extraordinaire. Puis l'arrivée au premier étage de la Tour Eiffel, je le recommande à tous. Je pense que c'est une saveur particulière et unique. Et c'était une émotion exceptionnelle. Je pense que c'est pour ça que je le refais cette année. C'est pour aller rechercher ces mêmes émotions. Donc c'était une belle course.
- Speaker #0
Ah, tu le refais ! Moi, ça a l'air d'être vraiment particulier. Et comment est-ce que tu fais ? Tu disais qu'à partir du 70e, tu allais vraiment chercher dans ton mental. Est-ce que tu as un peu des trucs, toi, que tu mets en place dans ces cas-là pour justement arriver à continuer et à ne pas flancher, à ne pas abandonner ?
- Speaker #1
Je pense qu'à partir du moment où on connaît les raisons sincères de pourquoi on fait ça et ce qu'on vient chercher, je pense que… au final, le mental, il est naturellement présent. Et ça ne demande pas, finalement, tant d'efforts que ça d'aller le chercher, parce que, oui, c'est dur. Oui, il y a des fois, on a moins d'énergie, on a plein d'idées qui se passent en même temps. On se dit, mais pourquoi ? Bien évidemment, on se pose la question de d'où soit, mais pourquoi je fais ça ? Et puis, très rapidement, on a quand même la réponse qui arrive. Et au final... Je n'ai pas vraiment besoin d'en plancher quoi que ce soit. Ça se fait assez naturellement. Parce que je sais que c'est ce qui me fait le plus de bien. C'est pour ça.
- Speaker #0
C'est vraiment ta motivation profonde qui te porte finalement.
- Speaker #1
Exactement. Et en 2024,
- Speaker #0
tu as participé à la MCC. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une des courses de l'UTMB. C'est une quarantaine de kilomètres, il me semble. Et c'était au sein de la team Adaptive. Est-ce que tu peux nous expliquer déjà ce qu'est cette team et comment tu as été sélectionnée aussi pour faire partie de cette équipe ?
- Speaker #1
Oui. Alors la team Adaptive, c'est une équipe, c'est une toute première équipe qui a été créée, qui rassemble 12 athlètes en situation de handicap. Alors il y a différents handicaps, visibles ou invisibles. On a plusieurs sportifs qui sont amputés de la jambe. On a une personne comme moi, on a un autre. autiste, on a quelqu'un qui est vraiment paralysé, donc qui est en joaillette. Voilà, ça rassemble différents cas de handicap. Et le but de cette équipe, c'était de vraiment mettre en avant la diversité et l'inclusion à travers le sport, de prouver que, quelle que soit la différence, on pouvait accéder au trail, en l'occurrence. on peut dire au sport et à la course à pied en général, et que tout est possible et on peut se faire accompagner d'un guide pendant la course, ou non, libre à nous en fonction de comment on gère. Et voilà, je crois que c'était vraiment le but, c'était de mettre en avant cette diversité et l'inclusion à travers le sport. Et comment j'ai été sélectionnée ? En fait, c'est Boris Gérardy qui a été amputé de la jambe suite à un accident de moto en 2019. je ne dis pas de bêtises, qui a créé cette équipe. Après son accident, il a aussi voulu mettre en avant cette inclusion et tout ça à travers le sport, parce que c'était un passionné de sport. Et Boris, en fait, après son accident, il a eu, à travers différentes rencontres, l'opportunité de se faire développer une lame de course à pied pour sa jambe. Et moi, quand j'ai fini mon Eco Trail, je... J'ai tout de suite dit que je voulais faire des courses en montagne, que je voulais m'équiper de bâtons, et je voulais... m'équiper des deux côtés. Je ne voulais pas me résilier à avoir un seul bâton à gauche et pas de bâton à droite. Donc, je me suis dit comment je peux faire pour bricoler quelque chose. Et mon mari qui avait écouté le podcast de Boris, qui est très prenant, m'a dit attends, je vais contacter Boris. Donc, on l'a contacté sur LinkedIn en lui expliquant ma situation et en lui demandant s'il n'avait pas des contacts, voilà, me recommander pour développer un bâton de trail pour ma... pour mon bras, pour mon côté droit. Et c'est comme ça que ça s'est fait, en fait. Du coup, j'ai échangé avec Boris. Boris était en train de finaliser son équipe, et de fil en aiguille, il m'a dit, attends, mais est-ce que tu veux faire partie de mon équipe adaptive ? Parce que, aussi, il cherchait une sportive avec aussi une différence au bras, parce qu'il avait pas mal d'autres sportives qui avaient une différence à la jambe. Et voilà, c'est comme ça que ça s'est fait. Et donc, bien évidemment, j'ai accepté. à sa composition.
- Speaker #0
C'est génial, c'est un super projet. Génial comme projet. C'était une de mes questions que tu expliques sur le bâton par rapport à l'éco-trail. Évidemment, la course, c'est plus court, mais c'est quand même beaucoup plus technique avec beaucoup de dénivelé. Forcément, les bâtons sont très utiles. Et même au niveau de ta technique de course, est-ce que toi, tu dois mettre en place certaines choses pour compenser l'absence de ton avant-bras droit ? Et au niveau bâton, est-ce que tu as trouvé une solution pour ça ?
- Speaker #1
Non, c'est vrai que ce n'est pas simple. Je pense que ça soulage beaucoup, à mon avis, en termes de propulsion et de repos aussi à certains moments et d'équilibre. Je compense malheureusement beaucoup avec mon côté gauche, donc ce n'est pas idéal. Et je n'ai pas encore trouvé de solution. C'est en cours de discussion, de pourquoi pas peut-être me développer une prothèse, dans ce cas-là, qui pourrait me permettre de tenir le bâton. C'est vraiment en phase de début. Je n'ai pas du tout, pour l'instant, de visibilité sur un futur équipement. Mais bon, voilà, c'est l'objectif. C'est de le développer, en tout cas.
- Speaker #0
Pour l'instant, tu as dû faire 100. Franchement, félicitations. D'autant plus de mérite qu'on va en avoir. Et est-ce que tu as mis en place, toujours pour ces conditions qui sont difficiles, les sentiers de l'UTRP, ce n'est pas simple, est-ce que tu as mis en place des choses encore plus spécifiques pour la prépa ? Par exemple, comme toi tu habites Paris, ce n'est pas forcément évident d'aller chercher du dénivelé. Est-ce que tu es allée t'entraîner par exemple en montagne ? Comment est-ce que tu as fait ?
- Speaker #1
Non, j'aurais bien voulu, mais je n'ai pas eu l'occasion de le faire. Donc j'ai été chercher du dénivelé là où je pouvais. Oui, oui. En forêt, il y en a quand même un peu. Je n'habite pas très loin de Meudon, c'est une ville qui monte. Alors, en fait, dès que je voyais, dès que je repérais des grosses montées, je les faisais 10 ou 15 fois. Voilà, tac, tac. Je montais, je descendais, je descendais. Et pareil, dans les forêts avoisinantes, ça a été la technique. C'était vraiment, dès qu'il y avait des grosses montées, je les faisais, c'est ça, je te dis, 10, 15, 20 fois. Des allers-retours. pour aller vraiment chercher le dénivelé. Mais j'ai fait à peu près 1 000 de D+, entre Meudon et Parc de Saint-Glou. C'est possible, il faut juste faire des allers-retours.
- Speaker #0
C'est ça, c'est quand même beaucoup plus dur comme entraînement que si on habite sur un terrain où il y a du dénivelé joli. Là, c'est vrai que la répétition, tu entraînes le mental. Et au niveau nutrition, est-ce que... Tu avais déjà mis en place certaines choses ou est-ce que tu as mis en place de nouvelles choses, tant pour l'éco-trade d'ailleurs que pour la MCC ?
- Speaker #1
En fait, naturellement, j'ai une alimentation qui est assez équilibrée déjà. Je ne suis pas quelqu'un qui est très attiré par les fast-foods ou vraiment les produits hyper gras. Ce n'est pas trop ma nature. Déjà, naturellement, je ne suis pas... attiré par ce type de nourriture. En fait, je n'ai rien adapté de particulier. Je mange équilibré. Je pense que je mange un peu plus quand même à l'éveil de gros entraînements. J'ai fait attention à bien me nourrir, à augmenter un peu les doses parce qu'il faut quand même beaucoup d'énergie. On brûle beaucoup d'énergie sur des longues sorties. Donc, je veille à vraiment bien m'alimenter à l'éveil de ma course. course et même pendant. C'est hyper important. Et je pense que pendant la MCC, par exemple... Je mangeais un petit truc toutes les 10-15 minutes. Et ça, c'est vraiment la clé. Je dirais que ça, c'est important. Parce que j'ai peut-être changé par rapport à mes courses d'avant. Je m'alimentais tout au long de la course.
- Speaker #0
C'est hyper important et c'est super si tu arrives à le faire. Comment s'est passée cette MCC ? Est-ce que tu peux nous raconter ?
- Speaker #1
C'est super bien passé. Alors, super bien passé, oui, ça s'est super bien passé. Après, le début, il est quand même très dur, je trouve. Alors, j'étais avec un... J'avais un guide sur cette course-là. C'était la première fois que j'avais un guide qui l'avait déjà faite, je crois. Ou en tout cas, il avait bien repéré le parcours. Mais il m'avait dit, tu vas voir, pendant quatre heures, ça va monter. Bon, alors, ok, ça laisse partir. Mais en fait, ouais, ça monte vraiment, vraiment beaucoup. pendant 4 heures. Je n'avais jamais vécu ça. C'est-à-dire que pendant 4 heures, il n'y a pas un soupçon de plat. C'est long, 4 heures ? C'est très long. 4 heures sans vraiment un morceau de plat, même pas une micro-descente, rien. Ça monte, ça monte, ça monte. Ça ne fait que monter. Donc là, c'était un peu dur, j'avoue. Au bout de 2 heures de monter, je me suis dit, quand est-ce qu'on arrive ? Et donc, j'ai été assez challengée sur la première partie de course. Et puis, un peu d'altitude, on n'a pas l'habitude finalement. Moi, je n'ai pas l'habitude d'être en altitude. Donc, ça m'a un peu aussi challengée au niveau cardio. Mais voilà, je pense que j'ai fait step by step, encore une fois, sans me mettre la pression de quoi que ce soit. Le but, c'était de prendre du plaisir et puis d'arriver au bout. Et au bout de 4h20, finalement, de monter, on est arrivés en haut du col de la Balme. Et là, en fait, je me suis dit, bon, c'est cool. Délivrance, la montée est finie. Après, on est partis sur de la descente. Et au final, c'est assez dur aussi, finalement, la descente. On a l'impression que c'est cool, mais musculairement, c'est un peu... C'est challenging aussi. Mais au-delà de ça, j'ai vraiment profité. Il y avait des paysages et un environnement extraordinaire. Et donc, ça a été une course qui, finalement, tout au long, est bercée par la montagne, l'environnement, les paysages à couper le souffle. Donc, au final, on est un peu dans le mal, mais on se réconforte avec tout ce qu'on peut voir autour de nous. J'ai été bien, globalement. Ça a été toujours une émotion particulière d'arriver dans Chamonix. Il y a une ambiance, je pense, unique pendant cette semaine à Chamonix. Il y a énormément de monde, il y a plein de supporters. Donc, c'est sympa aussi. C'est agréable d'arriver avec vraiment un esprit de sport et de fête. C'est une vraie célébration, l'UTMB. C'est pour ça.
- Speaker #0
Ça doit être fou d'arriver là, effectivement. Et l'atmosphère, je pense, tout au long de la course, est vraiment sympa.
- Speaker #1
Oui, il y a un vrai esprit supporter. Il y a vraiment du monde à chaque ravitaillement, même pendant le parcours, on se sent vraiment soutenus. Ce n'est pas forcément toutes les courses en montagne qui sont aussi... pleine de supporters, je dirais. C'était chouette. C'était vraiment une super expérience.
- Speaker #0
Donc, on disait que tu as démarré la course en 2021. On est début 2025. Tu as quand même déjà fait des courses incroyables. Alors, quels sont tes prochains projets ?
- Speaker #1
Le tout prochain, c'est fin janvier, je fais le Trail Blanc. C'est dans une petite station au-dessus d'Annecy. Et je le fais avec... toujours avec d'autres athlètes en situation de handicap. Donc, c'est avec la part à Thymes de Salomon. Donc, ça, c'est fin janvier. Après, j'ai fin mars, donc l'Eco Trail à 80 kilomètres de Paris. Puis, en juin, je vais faire le sweat de 60 kilomètres de la Maxi Race d'Annecy. Donc là, c'est le défi, je dirais, le plus important parce que... Il y a 3000 et quelques de D+, donc c'est une nouveauté. Je n'ai pas été au-delà des 2004, donc ça va être le challenge. Mais ça sera en préparation de l'OCC avec la team adaptive, toujours dans le cadre de l'UTMB en août prochain. Et donc l'OCC, c'est sensiblement la même chose. C'est 60 kilomètres, si je ne me trompe pas, et puis 3000, 2000, 3000, 5000 de D+. voilà en fin août et puis après on verra peut-être la Sainte-Express de nouveau que j'ai faite en novembre là why not,
- Speaker #0
on va retenter cela la Sainte-Express ou la Saint-Élion ça fait déjà pas mal de choses ça c'est pas mal pour 2025 ah ouais ça te fait déjà un vraiment super beau programme on va avoir plein de carnets de courses à lire suite à toutes ces courses Et est-ce que dans tout ça, tu prévois du coup à nouveau de changer certaines choses dans ton entraînement, de t'entraîner plus en montagne ? Là, tu vas avoir beaucoup de dénivelé. Ou pour l'instant, tu maintiens les entraînements comme tu l'as déjà fait ? Parce qu'on voit aussi que ça te réussit très bien.
- Speaker #1
Oui, j'aimerais bien. Franchement, j'aimerais bien arriver à faire un week-end ou deux à la montagne. Si j'arrive à les inclure dans la préparation, ce serait super. Et sinon, je pense que j'ai prévu de vraiment travailler au max le dénivelé, en tout cas pour préparer juin. Là, c'est vrai que les côtes-railles, il y a un peu moins de dénivelé. Donc, il faut plus travailler la distance et vraiment courir. C'est une course qui est très courante quand même. Donc, je vais plutôt me concentrer là-dessus sur les 12 prochaines semaines. Et après, vraiment faire beaucoup, beaucoup de montées-descentes. Au max entre avril et juin.
- Speaker #0
Un sacré programme. Pour terminer, j'ai une petite question traditionnelle. Quel message est-ce que tu aimerais transmettre à des personnes qui hésiteraient peut-être à se lancer dans le sport, soit parce qu'elles ont des différences physiques, des limitations aussi dans leur physique ? Est-ce que tu aurais un message à leur adresser ?
- Speaker #1
Le message, c'est que je pense qu'il faut oser. Et surtout, ne pas hésiter à se lancer parce que, je le dis souvent, mais je pense qu'il n'y a pas meilleure thérapie que le sport. Et je pense que la course à pied a une saveur particulière parce que je ne pense pas que tous les sports puissent procurer les mêmes sensations. Et vraiment, ne jamais hésiter parce que c'est la... la meilleure thérapie ever. Donc, il faut y aller.
- Speaker #0
C'est un beau message. Merci beaucoup, Claire. Du coup, on retrouve tes carnets de courses. Il y en a déjà en ligne. Il y en a d'autres à venir et encore d'autres à venir vu ton calendrier de courses qui va bien rempli. Et donc, je vous invite vraiment tous à lire ces carnets qui sont top. Moi, je prends toujours beaucoup de plaisir quand je les reçois, à les publier. Et puis, à bientôt pour de nouvelles interviews sur la Sports Team Outdoor.
- Speaker #1
Merci, à bientôt.
- Speaker #0
Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes, cela nous aide. A bientôt !