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Traversée Chamonix–Zermatt à VTT avec Morgane Jonnier | Enduro, VTT féminin, Chamonix-Zermatt, Aventure outdoor, Femme VTTiste, Itinérance cover
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Traversée Chamonix–Zermatt à VTT avec Morgane Jonnier | Enduro, VTT féminin, Chamonix-Zermatt, Aventure outdoor, Femme VTTiste, Itinérance

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43min |02/12/2025
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Traversée Chamonix–Zermatt à VTT avec Morgane Jonnier | Enduro, VTT féminin, Chamonix-Zermatt, Aventure outdoor, Femme VTTiste, Itinérance

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Description

Comment vivre le VTT comme un espace de liberté, du quotidien aux grandes traversées en montagne ?


Dans cet épisode du podcast, je reçois Morgane Jonnier, VTTiste professionnelle en Enduro, qui a traversé Chamonix–Zermatt en cinq jours d’itinérance avec son amie Sophie Riva.


Au programme de l’épisode:

– Comment Morgane a trouvé sa voie dans le VTT, après un début compliqué sur la route ?

– Pourquoi l’Enduro est devenu son terrain de jeu, entre descente, engagement et adaptation ?

– Comment elle a choisi une vie en camping-car pour suivre sa pratique et sa recherche de liberté ?

– Comment on prépare une traversée comme Chamonix–Zermatt quand on veut garder un esprit aventure et du vrai VTT ?

– Qu’est-ce que l’itinérance change dans la relation au corps, au matériel et à la montagne ?

– Comment elle souhaite transmettre, notamment aux femmes qui veulent se lancer en VTT ?


Un beau partage d'une grande championne!


🔗 Liens:


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La Sportive Outdoor est un média dédié aux sports outdoor au féminin. Le magazine a pour but de mettre en avant les femmes sportives de tous niveaux, de leur fournir des conseils adaptés et de les aider à mieux se connaître pour apprendre à oser! Les maître-mots? Plaisir, bien-être et audace!


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast des sports outdoor aux féminins pour s'inspirer, apprendre et oser. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Morgane Jonnier, VTTiste professionnelle et aventurière. Entre vie en camping-car, compétition et grands projets, Morgane va nous parler de son parcours et aussi de son incroyable traversée Chamonix-Hermat à VTT, réalisée en 5 jours avec son amie Sophie Riva. J'ai suivi cette aventure sur Instagram et eu bien envie d'en savoir plus. Bonjour Morgane, bienvenue.

  • Speaker #1

    Salut, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Ça va bien, merci. Est-ce que tu veux bien te présenter déjà ?

  • Speaker #1

    Merci beaucoup de m'accueillir. Alors, Morgane Jonnier, je fais du VTT. J'ai 35 ans, je suis née dans le sud de la France, j'ai vécu un peu en Alsace. Et maintenant, je passe énormément du temps dans les Alpes.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous raconter comment tu as débuté le VTT ?

  • Speaker #1

    J'ai commencé par le vélo de route à l'âge de 4 ans. 30 jusqu'à mes 12-13 ans. C'était vraiment focus compétition, donc ça ne m'a vraiment pas trop plu. Ça a été assez compliqué toutes ces années. Et j'ai complètement quitté le monde du vélo à l'adolescence pour faire de l'équitation et de la course à pied. Et puis, vers l'âge de 17-18 ans, j'ai suivi ma soeur sur une course en Italie, une course régionale. Ma soeur était sportive de haut niveau en VTT descente. Elle a été multiple. championne du monde en vélo et de la voir en vrai, de voir ce qu'elle faisait, ça m'a donné envie de reprendre le vélo et de faire du VTT.

  • Speaker #0

    Excellent et après comment t'es passée de ses débuts à VTT à VTTiste pro ?

  • Speaker #1

    Donc j'ai commencé par la discipline, la descente et puis j'ai eu l'opportunité de participer à une coupe de France d'enduro et là ça a été le coup de foudre, j'ai adoré cette discipline. Et je me suis mise un peu plus sérieusement. Et à côté de ça, j'ai enchaîné des petits jobs. Et puis, à un moment donné, je crois vers l'âge de 23-24 ans, je me suis dit, bon là, il va quand même falloir trouver un métier dans ta vie. Donc, j'ai choisi, j'ai passé le concours de la gendarmerie. J'ai été sous-offre de carrière. Donc, j'ai été gendarme durant cinq ans. Et donc je faisais les deux, je progressais de plus en plus en VTT, en enduro. À côté de ça, je travaillais avec pas mal d'heures évidemment, tant que gendarme. Et ça devenait l'usine à gaz. Et c'est en 2019 où j'ai eu une grave chute sur une Coupe du Monde. Je me suis fracturé les vertèbres dans le dos. Et là je me suis dit, la vie elle est courte et à tout moment elle peut s'arrêter. Mon leitmotiv de tous les jours, c'était de faire du vélo. J'ai décidé d'arrêter la gendarmerie, cette carrière, pour me lancer à temps plein dans le VTT. J'ai eu l'opportunité de signer un contrat professionnel pour faire que du vélo, du vélo tous les jours. C'était mon objectif. Maintenant, ça fait six ans que je fais du VTT, professionnellement en tout cas, tous les jours.

  • Speaker #0

    C'est incroyable, ça a vraiment été un déclic suite à cet accident. Du coup, un accident, c'était peut-être un mal pour un bien, parce qu'au moins, ça te permet d'avoir vraiment pris cette décision et d'en profiter tous les jours.

  • Speaker #1

    Exactement, sur le coup, on ne s'en rend pas compte. Et puis, en se retournant et en prenant du recul, on se dit, c'est peut-être un rêvé. Pour moi, ça a été le déclic en me disant, OK. prioritise ce que t'aimes dans la vie et fais-toi plaisir.

  • Speaker #0

    Génial. Et tu nous parlais des différentes disciplines enduro-descente. Est-ce que tu peux nous expliquer, pour moi déjà, mais pour les auditrices aussi qui ne connaissent pas bien le VTT, les différentes disciplines au sein du VTT ?

  • Speaker #1

    Dans le VTT, on a trois disciplines. Donc, on a le cross-country. C'est peut-être la discipline la plus connue. On a une grande championne. France, Pauline Ferrand-Prévot, qui a été championne olympique l'été dernier au JO de Paris. Donc c'est un parcours, tous les riders partent en même temps et ils ont une boucle en fonction du parcours. Ils vont la faire trois, quatre, cinq fois. Donc ils vont tourner pendant une heure trente, une heure, une heure trente. Et le premier qui franchit la ligne d'arrivée a gagné. Donc ça, c'est vraiment le cross-country. On est sur un vélo très léger avec des toutes petites suspensions. où des fois, seulement la suspension avant et on n'a pas d'amortisseur arrière. Ensuite, il y a la descente, où là, c'est vraiment une discipline spectaculaire. C'est vraiment incroyable. Il y a eu une Coupe du Monde ce week-end. On a un Français qui a gagné à Montrépierron. Donc là, la descente, c'est du très beau spectacle. C'est les riders. Donc là, c'est vraiment une compétition face au chrono. Donc, ils partent d'un point A à un point B. Donc, seulement profil descendant où il y a énormément de sauts, de très gros sauts. et d'engagement de la part du rider. Les riders connaissent au millimètre près la piste, c'est assez incroyable le travail qui est fait. Et là, on est sur un vélo vraiment très gros, avec des grosses suspensions pour pouvoir amortir tous ces chocs. Donc on est sur une descente de 3 à 4 minutes, où vraiment là, le rider se donne à 200% sur son run, et le rider qui fait le meilleur temps sur cette piste a gagné. Et ensuite, il y a l'enduro. Donc l'enduro, c'est une discipline polyvalente. Donc là, on a un vélo polyvalent. Il peut autant monter que descendre. Et le format de course, ça va être un format qui se rapproche du rallye voiture. En gros, on a des liaisons dans un temps à partir. Par exemple, on a deux heures pour monter au sommet de la montagne. Donc hop, on part. Donc là, on n'est pas chronométré. On sait juste qu'on a deux heures pour aller. pour se présenter à notre départ. Donc on pédale, on monte à notre départ et ensuite, on va être chronométré d'un point A à un point B. Donc ça va être une descente profil descendant sur une durée de 3 minutes à 10 minutes, 15 minutes pour les gros runs. Et on peut aussi avoir, par exemple, une minute de pédalage de montée dans ce run là. Et ensuite, quand on arrive au point B, hop, on remonte toujours de temps en temps à partir. Donc ça peut être 500 de dénivelé positif. ou 1000 en 10 niveaux positifs. Et on se représente à un nouveau départ sur une nouvelle descente. Et on est encore chronométré sur un nouveau run de descente. Ainsi de suite, toute la journée. Et on peut avoir 4 à 6 runs de chronométré dans la journée. Et en fin de journée, on fait le cumul de ces runs. Et la personne qui fait le plus petit temps a gagné la course. Donc voilà, sur l'encre, c'est vraiment la discipline. Ouais, On part facilement 5-6 heures sur les jours de course, 5-6 heures sur le vélo. Et notre vélo, vraiment, nous permet de monter et de prendre beaucoup de plaisir en descente et pouvoir engager aussi en descente. Vraiment, l'enduro, ce qui est intéressant au niveau de la préparation physique, c'est qu'on va travailler autant l'endurance pour tenir une journée de vélo et pouvoir être capable de faire 1400 à 1800 dénivelés positifs. tout en étant explosif sur les runs chronométrés où on nous demande pendant 3 ou 5 minutes d'être à fond et de pouvoir relancer sur le vélo. Donc voilà, on travaille l'endurance et l'explosivité dans cette discipline.

  • Speaker #0

    Donc c'est vraiment super complet. Et après, il y a aussi, je crois que toi, tu as fait aussi pas mal ça, notamment l'année dernière, il me semble, des courses sur plusieurs jours. Ça, est-ce que c'est un corps de l'enduro ou c'est un corps quelque chose qui n'a pas ?

  • Speaker #1

    Non, c'est de l'enduro. C'est un autre format de compétition. On a vraiment le format Coupe du Monde où tout se joue sur une journée. Donc, le même format, le rallye voiture où on monte à la pédale, on est chronométré en descente. Et sur les Coupes du Monde, il y a des entraînements les jours avant. Donc, le rider a la possibilité de rouler une fois la descente avec une GoPro. Donc, comme ça, la veille de la course, il peut vraiment mémoriser son... les différents runs et les connaître. Donc, il sait à quoi s'attendre après ce virage. Là, il y a un jump ici. Ici, il faut passer en haut du rocher, passer à gauche, à droite de l'arbre. Donc, toutes les trajectoires sur les 5-6 pistes qui sont choisies pour le jour de course, le rider connaît. Et l'année dernière, je me suis spécialisée dans des courses en itinérance. Donc, c'est de l'enduro. Donc, c'est des courses sur 5-6 jours. Donc, c'est le même format de course à la journée comme la Coupe du Monde, sauf... qu'on n'a pas d'entraînement. Donc en fait, on prend notre départ, on est au départ, et on n'a mais aucune idée de ce qui nous attend. Donc la descente, elle peut durer 3 minutes, 10 minutes, 15 minutes, on n'a aucune idée, et on ne sait pas du tout si on va avoir un coup de cul dans la descente, s'il y a un jump, s'il y a des rochers, des drops, c'est vraiment l'inconnu. Donc il faut être vachement concentré et avoir de très bons réflexes.

  • Speaker #0

    J'imagine.

  • Speaker #1

    Et à la fin de la semaine, on fait le cumul de tous ces runs chronométrés. On peut en avoir 4, 5, 6 à la journée, tous les jours, sur 5, 6 jours. Et ensuite, on fait le cumul de tous ces chronos.

  • Speaker #0

    Ah ouais, sacré truc. Et toi, qu'est-ce qui te plaît particulièrement dans cette discipline par rapport aux autres ?

  • Speaker #1

    Elle est vraiment passionnante, cette discipline, parce qu'on a la chance d'être un sport outdoor, donc de pouvoir rouler à l'extérieur. Et ça nous permet vraiment de voir des paysages vraiment majestueux, grandioses. Et c'est une discipline qui nous demande beaucoup d'adaptation, surtout avec les conditions météorologiques. On peut rouler sur un terrain très gras, boueux, alors que d'autres jours, on peut rouler sur un terrain très rocailleux, poussiéreux. Donc, toujours trouver cette juste balance. Et le partage aussi, la communauté du VTT en enduro, elle est vraiment très, très belle et on a vraiment la chance de pouvoir partager ce sport avec. de très belles personnes.

  • Speaker #0

    Ça fait des bonnes raisons, effectivement, et puis ça a l'air chouette, la variété que t'as, c'est vrai que ça a l'air incroyable. Et on va parler maintenant aussi de ta vie. En général, t'as fait un choix de vie qui n'est pas commun, parce que tu vis désormais à temps plein dans un camping-car. Comment est-ce qu'en fait t'as choisi de vivre comme ça ? Qu'est-ce qui t'a plu ? Et est-ce que t'es toujours contente de ce choix ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est un mode de vie qui me correspond à 100%. Merci. Comme je le disais tout à l'heure, j'ai été gendarme pendant 5 ans avec un logement de fonction. Et j'ai eu l'opportunité de pouvoir quitter mon job pour faire du VTT à temps plein. Donc j'avais pris un petit appart pour pouvoir me poser tout simplement. Et en fin de compte, au bout d'un an, je me suis rendue compte que je payais un loyer, des factures vraiment pour rien parce que sur je pense 12 mois, j'ai dû à peine passer je pense 2 mois sur... dans mon appart. Donc, c'était vraiment ridicule. Il ne me servait à rien, malheureusement, cet appart. Et j'y mets déjà beaucoup passé, des week-ends, mes semaines de vacances. J'avais un petit fiat Scudo. Je l'avais un peu aménagé avec un matelas vraiment très simple. Et ça me plaisait beaucoup. Et puis, c'est vrai que le VTT, on doit être en montagne. On doit toujours être dans des lieux... comment dire, dans des lieux où il y a... On peut reculer peut-être. Ouais, voilà, reculer, merci. Et on est très régulièrement en déplacement. Donc, j'ai fait ce choix d'acheter un camping-car, un beau camping-car, il est vraiment canon. Et ouais, c'est vraiment une vie qui me permet d'être libre. Je pense que c'était ce sentiment aussi que je recherchais en vivant dans le camping-car. Et comme ça, je suis... Je peux me déplacer n'importe où, quand je veux, quand je le décide. Et j'ai un terrain de jeu qui s'offre à moi qui est infini. Ça, c'est assez incroyable.

  • Speaker #0

    C'est clair que c'est chouette. Et comment tu t'organises dans ton quotidien ? Justement, tu as plein de déplacements. Tu te déplaces pour des compétitions, pour des projets. Forcément, tu t'entraînes aussi. Comment est-ce que tu t'organises tous les jours ?

  • Speaker #1

    J'ai la chance, dans ce camping-car, j'ai un grand garage. J'ai une grande soute. Donc l'ensemble de mes vélos, je peux les avoir avec moi. J'ai un gravel, j'ai un vélo de route, j'ai un e-bike aussi, un vélo à assistance électrique. J'ai mon enduro évidemment. Et mes semaines, je jongle entre mes séances d'entraînement. Donc ça va être des séances à la gym pour faire de la musculation. Donc là, tout dépend là où je me trouve. Je regarde sur Google Maps la salle de sport qui est la plus proche et je peux aller faire ma séance. Et ensuite... en fonction des cols qui sont autour de moi en fonction des spots de vélo je me déplace et je vais rouler et puis après je dépose le camping-car j'ai des bons copains avec des bons jardins donc je dépose le camping-car et puis lors de mes déplacements lorsque je vais prendre l'avion etc pour mes voyages puis je le retrouve ensuite Merci. donc franchement c'est vraiment très facile c'est ce que je recherchais, de la liberté, de la facilité et cette vie en camping-car, cette vie de gypsy, c'est une vie qui me correspond et qui a mon image donc il y a tout qui match

  • Speaker #0

    Ouais c'est clair, c'est parfait en fait Oui On va parler de ta traversée Chamonix-Hermat donc une aventure que t'avais partagée notamment sur Insta Et d'où est-ce qu'elle est venue déjà, cette idée de faire cette traversée, avec ton amie Sophie ?

  • Speaker #1

    Alors, elle est venue progressivement, cette idée. Déjà, si je reviens un peu, si je prends un peu de... de recul. J'ai roulé en Coupe du Monde, sur le circuit international pendant vraiment de nombreuses années, quasiment dix ans, je pense. Et l'année dernière, j'ai eu le Diclic où je commençais à en avoir marre et j'avais envie d'explorer d'autres formats. Donc, je me suis lancée dans les courses en itinérance. Donc là, j'ai pu vraiment voyager à travers le monde avec mon vélo et ça a été assez incroyable de pouvoir passer des semaines entières sur le vélo, à courir. Et pour cette nouvelle saison, je me suis dit, j'ai envie de poursuivre ce format-là d'itinérance avec le vélo, mais cette fois-ci avec un petit goût de liberté supplémentaire. Donc sans organisation, sans assistance, juste toute seule. Donc j'avais commencé à avoir des petites idées de projets d'itinérance. Et tout simplement... Sophie Riva qui est aussi athlète qui roule en Coupe du Monde durant l'hiver elle m'a envoyé un message en me disant donc elle est italienne Sophie elle habite dans la vallée d'Aoste je me suis dit ah Morgane j'ai un petit rêve depuis que je suis gamine j'entends parler du Chamonix Hermat c'est assez courant de le faire en ski en VTT un peu moins moi ça passe quasiment chez moi j'ai envie de le faire et puis je cherche une coéquipière J'ai envie de partager cette aventure. Et son message m'a fait énormément plaisir parce qu'avec Sophie, on se connaît, mais sans plus, on se connaît les compétitions. Et c'est tout. On n'a jamais non plus passé trop de temps. Et son message m'a beaucoup touchée. Et là, je me suis dit, bon, allez. Et j'étais dans cette même optique qu'elle, de découvrir encore un nouveau format de vélo, de VTT. j'ai fait, allez, feu, on se bloque une semaine en mois d'août et on part toutes les deux. Et puis, l'aventure a été lancée.

  • Speaker #0

    C'est trop bien comme manière de faire. Vous avez toutes les deux eu la même envie.

  • Speaker #1

    Oui, et très naturellement.

  • Speaker #0

    Et ensuite, comment est-ce que vous avez préparé l'itinéraire ? Comment on fait dans ces cas-là ? J'ai eu des idées à vélo, mais à VTT, je ne sais pas si c'est trop pareil. Est-ce que vous avez tout tracé à l'avance ? Est-ce que c'est facile de savoir par où on passe ? Est-ce que ça nécessite d'adapter à fond au quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors, on a préparé la trace à l'avance. On s'est rapprochés de personnes qui... Mon copain Simon, c'est une traversée qu'il avait déjà faite il y a quatre ans. Donc, il lui est resté quand même pas mal de souvenirs. Donc, tout simplement sur une application d'itinérance. On a tracé notre parcours. Simon nous a beaucoup aidé en nous disant « Voilà, là c'est un point clé, il faut vraiment passer par ici. Ce chemin, il faut vraiment à tout prix passer par ici. » Parce que nous, notre objectif, on reste quand même des vététistes et on adore le pilotage, l'engagement sur le vélo. Donc notre objectif, c'est vraiment d'aller chercher des points culminants pour trouver des belles descentes, pour pouvoir vraiment profiter en VTT et se faire vraiment plaisir. plaisir sur des longs runs. Donc, on a tracé sur l'application le parcours de Cham jusqu'à Zermatt. Et ensuite, tous les jours, il a quand même fallu s'adapter parce qu'on est tombé sur des travaux forestiers, donc chemin bloqué. Donc, on ressort la carte et on regarde les chemins parallèles, les tours qu'il faut faire, etc. Donc voilà, on l'a réfléchi de cette façon-là, on s'était mis étape par étape. Là, ça serait bien qu'on dorme par ici, la deuxième étape, on l'arrêtera par là. Donc ce n'était pas non plus fixé au kilomètre près, on va dire, mais voilà, on avait quand même une idée, on connaissait l'orientation, la vallée, les villages où il fallait qu'on s'arrête, et surtout les chemins où il ne fallait surtout pas rater.

  • Speaker #0

    C'est ça, Outra, c'est vraiment en fonction de la qualité des chemins aussi pour vous. Ce n'est pas juste ça passe. Non, non, non.

  • Speaker #1

    Il fallait que ça reste du vrai VTT, du vrai vélo enduro. Mais bon, après, ça reste de l'itinérance. Donc, il y a des surprises quand même tous les jours.

  • Speaker #0

    Comme toujours. Et qu'est-ce que vous aviez emporté sur vos vélos pour être autonome sur ces cinq jours ?

  • Speaker #1

    Donc, on est parti avec Sac à dos. sac de couchage, un matelas gonflable, un tout petit matelas gonflable, une bâche pour pouvoir tirer au-dessus de nos têtes pour nous protéger de l'humidité. On avait un réchaud. les cartouches de gaz, la nourriture lyophilisée, et ensuite au niveau veste contre la pluie. Et après, oui, l'outillage, c'est vraiment très important en cas de casse. Si on casse une chaîne, si on crève, si on casse un rayon, avoir un peu de matériel avec nous pour pouvoir réparer le vélo en cas de casse mécanique. Donc ça, c'était assez important. Donc ça reste assez primitif, de quoi dormir, de quoi manger et réparer les vélos.

  • Speaker #0

    Ouais, la base indispensable. Et comment est-ce qu'on fait pour mettre tout ça sur un VTT ? Parce que tu vois, sur un gravel, on met des sacoches de bikepacking et tout. Mais est-ce qu'à VTT, vous ne pouvez pas faire exactement pareil parce qu'il y a plus de mouvements du vélo ? Enfin, je n'en sais rien en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est compliqué de pouvoir mettre des sacoches sur les VTT d'enduro. Surtout que nous, on cherchait à faire du profil descendance, aller chercher vraiment de très belles descentes et pouvoir profiter en descente. Donc, il nous fallait quand même un vélo très maniable, qu'on puisse rouler classiquement comme on a l'habitude. Donc, on a décidé de tout mettre sur le dos. Il y a juste Sophie qui a mis son sac de couchage au niveau du guidon avec deux sangles. Elle l'a fixé. Mais moi, j'avais un sac, je crois, de 27 litres. J'ai tout mis dans le sac. J'avais toutes mes affaires sur le dos. Comme ça, j'avais un vélo léger et je pouvais vraiment le manier facilement.

  • Speaker #0

    Ça ne perturbe pas trop d'avoir 27 listes sur le dos. Toi, tu as aussi une notion de défi libre. Ce n'est pas simple à gérer ou ça va parce que tu as de l'expérience ?

  • Speaker #1

    Non, je n'avais pas d'expérience. Je n'avais pas d'expérience avec du poids sur le dos. C'est vrai que quand on fait du VTT, Soir ou On part juste avec le multi-outils dans la poche, la chambre à air ou la scotch sur le cadre. Et c'est tout. Ou quelquefois, on met un petit camelback sur le dos et comme ça, on a de l'eau, les barres, etc. Mais ça reste très léger et on ne le sent pas du tout, le sac. Alors que là, je me suis retrouvée avec un sac de 10 kilos sur le dos et ça change. Le niveau de lourdeur sur les épaules, sur le dos, sur les fesses, ça nous écrase vraiment sur le vélo. Et au niveau du pilotage, pareil, les virages serrés, etc., on se fait emporter par le poids du sac. Donc là, pareil, il a fallu s'adapter, mais on n'avait pas vraiment le choix, donc on l'a fait. Mais c'est vrai que ça a été quelque chose de… On ne s'attendait pas à ce que le sac puisse nous gêner autant, en fin de compte. Alors qu'on avait, entre guillemets, seulement 10 kilos sur le dos, mais c'était assez lourd quand même. à porter et puis on faisait quand même beaucoup de dénivelé. Donc, on était vraiment sèches, avec vos sommets, c'était lourd à porter.

  • Speaker #0

    Oui, je veux bien le croire. Et comment vous avez géré les nuits ? Vous dormiez en bivouac, mais aussi parfois en refuge ? Ou comment est-ce que vous avez fait ?

  • Speaker #1

    Oui, on a mixé. On était partis, donc on voulait bivouaquer, on avait tout ce qu'il fallait. Le réchaud, le matelas, le sec de couchage et puis la boche, tout simplement. Donc, le premier soir, on a trouvé une petite... de cabane en Suisse. Cabane qui n'était pas fermée. Il y avait juste un socle en béton et puis un toit et quatre murs avec des grandes ouvertures. Mais ça nous a permis de nous protéger de l'humidité. Deuxième nuit, on était complètement mais vraiment fatigué. Et au moment où on a eu ce gros coup de fatigue, on a ouvert les yeux et face à nous, on avait un gîte. On s'est présenté au gîte. Par chance, il y avait de la place. Donc, ils nous ont accueillis. On a pu bien manger, bien dormir, prendre une douche. Donc, ça, c'était cool. Troisième nuit, ma meilleure amie, Morgane Char, qui fait également du VTT à haut niveau, elle a passé un été malheureusement blessée. Donc, elle est partie nous rejoindre à pied. Elle a randonné. Donc, le troisième soir, on a rejoint Morgane et elle nous a fourni... tente deux secondes. On a pu passer la soirée, la nuit, puis elle va filer la tente deux secondes. Et puis le lendemain, on lui a laissé la tente et puis on a repris notre chemin. Et le dernier soir, on a campé à la Belle Étoile dans une clairière. C'était incroyable.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Donc on a mixé.

  • Speaker #0

    Et pour manger, pareil, vous avez mixé. T'as dit que vous aviez emporté des lyophilisés. Et puis quand vous avez eu l'occasion, vous vous êtes aussi arrêté pour manger.

  • Speaker #1

    Ouais complètement, matin, soir, nous mettions à lyophiliser, le midi on s'arrêtait soit dans des petites boulangeries ou... petits snacks. Et au gîte, par exemple, on a eu un bon repas avec du fromage fondu, des patates, quelque chose qui tient bien au ventre. Donc voilà, on a mixé en fonction de nos envies et surtout de ce qu'on avait à proximité.

  • Speaker #0

    Oui, ça doit faire du bien les bons repas après, les gros efforts que vous faisiez. Est-ce que tu peux nous raconter un peu, tu vois, jour après jour, cette traversée ?

  • Speaker #1

    On est parti le lundi matin de Chamonix jusqu'à Verbier. On a dormi à la Tzoumaz, derrière Verbier. Ça a été une très belle étape. On a même pris des remontées mécaniques deux fois. Une à Chamonix pour monter au col de Balme et une à Verbier dans le Bike Park. On ne voulait pas juste pédaler pour... pédaler comme je le répète encore une fois mais notre objectif c'était vraiment d'aller chercher les descentes et vraiment se faire plaisir en descente donc si les remontées mécaniques étaient ouvertes et accepter les vélos là on les a pris donc ça a été les deux fois où on a pris les remontées mécaniques donc ça a été cool et nos journées faisaient environ pour tous les jours entre 40 et 60 kilomètres et entre 1600 et 1800 de dénivelé positif donc Premier jour, Chamonix-La Tzoumaz. Ensuite, on a fait La Tzoumaz, c'est les quatre vallées, à Évolène. On a traversé les vallées. À chaque fois, on descend, on remonte. Ensuite, Évolène, on a fait le lac de Moirie. C'est incroyable, un lac qui est près de Saint-Luc. Et on a dormi, évidemment, à Saint-Luc. C'est une très belle traversée. Et ensuite, pour le dernier jour, ça a été... Non, l'avant-dernier jour, c'était Saint-Luc jusqu'à un col avant Saint-Nicolas. Je ne me souviens plus du nom du col. Pas grave.

  • Speaker #0

    Pas grave.

  • Speaker #1

    Donc ça, ça a été le quatrième jour. Et ensuite, la dernière ligne droite, c'était de partir de ce col-là et rejoindre Saint-Nicolas. Donc Saint-Nicolas se situe... C'est le village qui est au pied de Zermatt. Donc là, pareil, ça a été vraiment une très belle traversée. pour aller jusqu'à ce village. Et arrivé à Saint-Nicolas, on a pris le train pour aller directement, entre guillemets, on a triché pour aller à Zermatt. Mais en fait, sur les cartes, il n'y avait pas de chemin joli à faire en VTT. C'était juste de la piste 4-4 ou de la route. Donc, pas vraiment intéressant. Donc, on s'est dit, allez, on va faire Saint-Nicolas-Zermatt. Et à Zermatt, on a repris les vélos et on a fait, on a roulé à Zermatt la journée. Et le soir, tout simplement. On a pris le train et Zermatt, Chamonix. Et en trois heures de train, on s'est retrouvés à Chamonix. Donc, on a mis cinq jours pour aller à Zermatt. Et en trois heures, allez hop, retour à la Casa.

  • Speaker #0

    C'est toujours la beauté du truc. Une fois que tu reprends le train, tu te dis, ah, c'est pas loin.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est fou.

  • Speaker #0

    Et vous avez apprécié alors tout le parcours ? Enfin, je connais juste certains des coins dont tu parles, mais qui sont quand même super beaux. Donc, j'imagine que tout le monde, ça devait être chouette.

  • Speaker #1

    C'était juste incroyable. tous les jours. C'était des paysages vraiment fantastiques. Et puis, il n'y a vraiment pas beaucoup de randonneurs, de piétons. On n'a pas croisé de vélo. On était vraiment à l'état sauvage, à part les villages où on traversait assez rapidement. Mais sinon, on était vraiment toutes les deux en pleine nature. On avait l'impression d'être au bout du monde. Et ça nous a fait un bien fou. C'est assez incroyable cette sensation de « waouh, il n'y a que nous, on ne voit pas d'immeuble, il n'y a pas de fil électrique » . On s'est vraiment sentis libres à l'état naturel. Franchement, ça a été incroyable. À vivre tous les jours, on n'a jamais été déçus. Toutes les journées, elles ont été magnifiques.

  • Speaker #0

    C'est génial, au moins quand ça se passe comme ça, tu ne regrettes pas.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    C'était vraiment ce que vous vouliez.

  • Speaker #1

    Exactement, et puis la météo, on a eu une chance extraordinaire, ni trop chaud, ni trop froid, et du soleil tous les jours, donc on a pu vraiment profiter.

  • Speaker #0

    Génial. Et qu'est-ce qui t'a semblé le plus difficile ? Est-ce que c'est justement le poids du sac ? Est-ce que c'est quand même certains chemins où c'était quand même encore plus dur que prévu ?

  • Speaker #1

    À 100% le poids du sac. Vraiment, ça, ça a été une grosse découverte pour nous de porter un sac lourd sur le dos et de pédaler toute la journée avec ce poids. Et donc voilà, franchement, ça a été le sac. Après, évidemment, on a eu quelques mésaventures sur des chemins où il y avait vraiment beaucoup de... beaucoup d'arbres, il y avait eu des tempêtes, donc on a dû escalader. Mais bon, ça, ça fait partie de l'aventure. Et puis, on est casse-cou avec Sophie, donc pas de problème, on mettait le vélo sur le dos et on portait le dos et on traversait, on escaladait, on tirait les vélos. Donc ça, c'est des parties difficiles, mais qu'on a appris vraiment de bon cœur et puis ça s'est bien passé.

  • Speaker #0

    Et c'était chouette de partager ça à deux, justement.

  • Speaker #1

    Ouais. Ouais, ouais. Déjà, qu'on puisse prendre le temps de se connaître plus avec Sophie. C'est vraiment une très, très, très belle personne. Et franchement, on a tellement rigolé. Et puis, on avait tellement de choses à se dire. On ne se connaissait pas non plus à 100%. Donc, ouais, on a toujours été sur la même longueur d'onde. J'avais faim, elle avait faim. Elle avait faim, j'avais faim. On avait envie de dormir, on a envie de... s'arrêter. A chaque fois, c'était... Il n'y a pas eu... On avait un coup de mou. On a le coup de mou ensemble, mais on ne va pas rester au fond du trou. Allez hop, on remonte. Et vraiment, on s'est tirés par le haut. Ça a été une belle aventure en vélo, de pouvoir faire autant de vélos tous les jours pour aller jusqu'à Zermatt. Mais ça a été vraiment une très belle aventure aussi humaine pour partager tous ces moments. On était tellement excités quand on est arrivé au sommet. On a eu le plus gros sommet, je crois que c'était 3000. Et là-haut, on a éclaté de rire, de joie. Et de pouvoir partager ça avec une personne, c'est vraiment émouvant quand même à vivre.

  • Speaker #0

    Excellent, ça donne vraiment envie. Mais tu le racontes. Est-ce que tu as une anecdote ou un moment particulier que tu as vraiment beaucoup aimé à partager ?

  • Speaker #1

    On s'est retrouvés à longer, c'était le quatrième jour, je crois. On s'est retrouvés, donc en Suisse, il y a des bices. Je ne connaissais pas les bices, donc c'est des ruisseaux qui longent les chemins, des ruisseaux d'irrigation. Donc, on a longé. Ce sentier-là, il n'était pas du tout prévu. On a décidé à la dernière minute, on s'est dit, au lieu de descendre tout au fond de la vallée, peut-être on va rester à un niveau et on va passer par ce sentier. Donc, on s'est dit, bon, allez, on y va. On se pointe à l'entrée et là, il y avait deux personnes qui randonnaient. Ces deux personnes nous arrivaient avec le gros sac à dos et le VTT. Ils nous regardent et nous demandent ce qu'on fait ici. Là, c'est impraticable. En vélo, ça ne passe pas. C'est vraiment très dangereux comme sentier. Ne venez pas ici, ça sera beaucoup trop dangereux pour vous. On est toutes les deux un peu tête de mule. On a décidé de voir par nous-mêmes quand même. On s'est retrouvés sur un bis. très très très étroit et avec du vide mais c'était impressionnant et vraiment sur ce coup là la chute elle était c'était pas une option si on chutait c'était la fin mais vraiment la fin au point donc on s'est retrouvé là on s'est regardé on fait ok on va pas s'enflammer on va y aller tranquillement et puis surtout le chemin il était creusé dans la grotte donc avec nos sacs on touchait aussi le mur. Donc on a vraiment... On a procédé vraiment méticuleusement et on a progressé tout doucement. Et en fin de compte, ça nous a demandé vraiment une très grosse concentration. On a pris soin de l'une de l'autre. On regardait vraiment où l'autre mettait les pieds, où nous on mettait nos pieds et on restait vraiment vigilantes toutes les deux. Mais ça a été incroyable. La beauté du bis, c'était fou. Et puis ce petit côté adrénaline, tension, ça a rajouté du piment. Et en fin de compte, ça a été notre chemin favori. Donc, il y a des sections où on a pu vraiment rouler en faisant très attention. Et d'autres sections où on était vraiment obligé de porter le vélo. Donc, le vélo était dans le vide et nous, on marchait sur le chemin. Donc, ça nous a fourni beaucoup d'émotions. Mais c'est vraiment incroyable. On était vraiment sous tension.

  • Speaker #0

    J'imagine le niveau d'adrénaline.

  • Speaker #1

    Oui, mais ça a été vraiment un highlight. de notre aventure.

  • Speaker #0

    Incroyable. Est-ce que ça t'a donné envie de renouveler ce type de traversée où tu n'as pas de chrono, tu n'as pas de dossard, mais c'est une aventure différente ?

  • Speaker #1

    Oui. J'ai toujours été au cours de ma vie à cette recherche de liberté, donc cette vie de gypsy en camping-car, sur mon vélo à explorer le monde, à voyager. Et là, je découvre encore un format différent où on ne me dit même pas où aller et quoi faire. à quelle heure et de pouvoir me lever et partir avec mon vélo et aller explorer des contrées que je ne connais pas de travailler sur la trace GPS en amont c'est vraiment un process que j'aime beaucoup et il y a tellement de choses à faire en vélo que à 100% ça m'a donné envie d'aller explorer encore plus toute seule ou avec des copains, des copines Et sans organisation, sans dossard, sans chrono, juste face à la nature, avec le vélo.

  • Speaker #0

    Ça doit être super aussi. Et là déjà, tu as fait un tour du Mont-Blanc à VTT ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai fait le tour du Mont-Blanc en VTT sur quatre jours. Donc j'ai plus ou moins utilisé le tracé, le balisage classique du tour du Mont-Blanc. Mais encore une fois, moi je cherche... vraiment des chemins pour le VTT, pour l'enduro. Donc, j'ai fait des petites options à droite, à gauche, pour aller chercher de très belles descentes en VTT. Donc, oui, ça a été vraiment une très belle aventure. Et cette fois-ci, je l'ai vécue toute seule. Donc, ça a été encore une autre expérience, avec un sac plus léger. Cette fois-ci, j'ai choisi d'aller dormir dans les refuges. Donc, ça m'a permis d'être plus légère sur mon vélo et d'apprécier encore d'une manière différente.

  • Speaker #0

    C'est sympa. Et est-ce que tu as d'autres projets ou rêves que tu sais que tu vas faire peut-être dans les mois ou années à venir ?

  • Speaker #1

    Des rêves, j'ai l'impression déjà de rêver tous les jours. J'ai cette chance de pouvoir faire du vélo au quotidien, donc ça c'est assez incroyable. Et des projets, des traversées, oui, je pense que là je suis assez usée de la saison. elle a été vraiment très longue entre les compétitions les projets médias les projets projet aventure aussi. Je suis un peu sèche, donc je vais laisser un peu reposer tout ça, on va dire. Et oui, l'année prochaine, je vais certainement repartir sur de nouvelles traversées. Dans les Alpes, j'ai un petit projet qui me croit dans la tête. Ce serait de faire un jour une crête, aller explorer une crête en BTT et chercher ce côté adréaline en vitesse. lecture de trajectoire sur ces ridges en montagne. Donc, ouais, ça, c'est un projet qui me trotte et je travaille actuellement sur l'itinéraire, mais ça va me prendre un peu de temps.

  • Speaker #0

    Il va y avoir plein de nouvelles aventurations sur Instagram, là, je le sens.

  • Speaker #1

    Ça va être cool.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est quelque chose aussi qui est important pour toi d'inspirer ? tu partages beaucoup de choses justement sur Insta et d'inspirer, peut-être d'accompagner aussi des femmes qui souhaitent se lancer dans le VTT ?

  • Speaker #1

    Ouais, j'ai toujours comment dire, partagé ce que je fais de façon naturelle sans vouloir inspirer, juste je sais pas trop le sentiment que je recherche en faisant ça, mais juste montrer que oui, c'est possible de le faire et surtout le vélo, c'est trop cool et on a vraiment d'avoir Merci. Il ne faut pas hésiter à faire du VTT, ça nous procure tellement d'émotions et ça nous permet d'explorer tellement de choses que j'ai toujours partagé de façon facile, simplement je veux dire. Et là depuis quelques temps, je réfléchis, j'ai envie de transmettre encore plus et c'est pour cette raison que cet hiver je reste en France. pour passer le diplôme d'État, le DEGEPS, pour pouvoir être guide et monitrice en VTT et pouvoir encore plus accompagner et transmettre ce que j'ai vécu et toutes les expériences parce que j'ai appris le vélo sans... Je suis juste montée sur un vélo et j'ai appris sur le tas, surtout en suivant les garçons. Donc, j'ai eu énormément d'expériences, bonnes expériences, mauvaises expériences. mais ça a fait un tout. Donc avec ce diplôme là je vais pouvoir réellement transmettre ce que j'ai appris toutes ces années. C'est un de mes objectifs maintenant. C'est un beau projet. De me tourner un peu plus vers les autres. J'ai toujours fait les choses pour moi parce que je voulais le faire. Et là, maintenant, je prends un peu plus de recul en me disant tout ce que j'ai fait, c'est peut-être cool maintenant de pouvoir le transmettre en direct face à face aux gens.

  • Speaker #0

    Génial. Et pour terminer, est-ce que tu aurais un conseil à donner aux auditrices ?

  • Speaker #1

    Alors, auditrices... Qui veulent se mettre au VTT ?

  • Speaker #0

    Oui, par exemple.

  • Speaker #1

    De ne pas hésiter. Le VTT, c'est vraiment une discipline, mais vraiment incroyable. Il y a de la descente, il y a du cross-country, il y a de l'enduro. Il y en a pour tout le monde, pour tous les goûts. Depuis quelques temps, on voit énormément, énormément. On voit de plus en plus d'associations de fans se créer. Du côté de Grenoble, il y a les Roule-Simon. Sur Annecy, il y a les Biquettes. En Alsace, il y a les... Je ne peux pas prononcer le nom, il est trop compliqué. Les Slackless, un truc comme ça.

  • Speaker #0

    Ah oui, je ne sais pas ce que c'est, mais oui. Je crois peut-être, mais je ne me souviens plus du nom.

  • Speaker #1

    Je pourrais te donner le nom, mais en tout cas, il y a vraiment des associations. Dans le sud de la France, il y a les Spadgirls. Donc, il ne faut vraiment pas hésiter à prendre contact avec ces assos. c'est... tout géré par des femmes incroyables et passionnées. Et il y a des week-ends organisés, des semaines organisées pour tous les niveaux, du débutant à l'intermédiaire ou à la personne qui veut se perfectionner, avec des monitrices. Je pense à Déborah Motch sur Annecy. Dans le Beaufortin, il y a Olivia Kemp. En Alsace, il y a Léa Veil. Donc, il y a vraiment des monitrices passionnées, talentueuses. veulent transmettre et qui ont de quoi raconter de belles histoires et transmettre la passion. Donc vraiment pas hésiter à se rapprocher de ces associations-là pour soit des cours de vélo, soit des week-ends de vélo, soit une sortie le dimanche matin, samedi matin. Vraiment, il y a de tout comme programme et c'est vraiment des femmes qui sont inspirantes et disponibles.

  • Speaker #0

    Et puis ça peut vraiment aider d'être dans des assos pour se lancer. Le collectif, ça aide toujours.

  • Speaker #1

    Complètement. La communauté est vraiment très belle. Et le VTT, ça reste vraiment chill comme discipline. Il n'y a pas de prise de tête. Toutes les personnes sont vraiment très simples. Donc vraiment, ne pas hésiter. Vraiment, le VTT, n'hésitez pas. C'est incroyable.

  • Speaker #0

    Ça donne envie. Franchement, ça donne envie de se lancer. Merci beaucoup Morgane pour tout ce partage c'était vraiment chouette d'échanger avec toi et puis pour les auditrices n'hésitez pas à aller voir tout le contenu posté sur Insta je ne fais pas de VTT mais à chaque fois que je regarde j'ai limite envie de m'y mettre ça m'impressionne quand même à fond de voir ce que tu fais vraiment c'est un niveau qui est hyper impressionnant mais je trouve ça très inspirant et ouais c'est chouette de regarder même quand on n'est pas pratiquante pour les deux, pour les pratiquantes comme non pratiquantes, c'est vraiment très inspirant. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci de m'avoir accueillie et d'avoir eu cet échange. C'était vraiment super cool. Merci à toi.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. À bientôt. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide. À bientôt.

Description

Comment vivre le VTT comme un espace de liberté, du quotidien aux grandes traversées en montagne ?


Dans cet épisode du podcast, je reçois Morgane Jonnier, VTTiste professionnelle en Enduro, qui a traversé Chamonix–Zermatt en cinq jours d’itinérance avec son amie Sophie Riva.


Au programme de l’épisode:

– Comment Morgane a trouvé sa voie dans le VTT, après un début compliqué sur la route ?

– Pourquoi l’Enduro est devenu son terrain de jeu, entre descente, engagement et adaptation ?

– Comment elle a choisi une vie en camping-car pour suivre sa pratique et sa recherche de liberté ?

– Comment on prépare une traversée comme Chamonix–Zermatt quand on veut garder un esprit aventure et du vrai VTT ?

– Qu’est-ce que l’itinérance change dans la relation au corps, au matériel et à la montagne ?

– Comment elle souhaite transmettre, notamment aux femmes qui veulent se lancer en VTT ?


Un beau partage d'une grande championne!


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast des sports outdoor aux féminins pour s'inspirer, apprendre et oser. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Morgane Jonnier, VTTiste professionnelle et aventurière. Entre vie en camping-car, compétition et grands projets, Morgane va nous parler de son parcours et aussi de son incroyable traversée Chamonix-Hermat à VTT, réalisée en 5 jours avec son amie Sophie Riva. J'ai suivi cette aventure sur Instagram et eu bien envie d'en savoir plus. Bonjour Morgane, bienvenue.

  • Speaker #1

    Salut, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Ça va bien, merci. Est-ce que tu veux bien te présenter déjà ?

  • Speaker #1

    Merci beaucoup de m'accueillir. Alors, Morgane Jonnier, je fais du VTT. J'ai 35 ans, je suis née dans le sud de la France, j'ai vécu un peu en Alsace. Et maintenant, je passe énormément du temps dans les Alpes.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous raconter comment tu as débuté le VTT ?

  • Speaker #1

    J'ai commencé par le vélo de route à l'âge de 4 ans. 30 jusqu'à mes 12-13 ans. C'était vraiment focus compétition, donc ça ne m'a vraiment pas trop plu. Ça a été assez compliqué toutes ces années. Et j'ai complètement quitté le monde du vélo à l'adolescence pour faire de l'équitation et de la course à pied. Et puis, vers l'âge de 17-18 ans, j'ai suivi ma soeur sur une course en Italie, une course régionale. Ma soeur était sportive de haut niveau en VTT descente. Elle a été multiple. championne du monde en vélo et de la voir en vrai, de voir ce qu'elle faisait, ça m'a donné envie de reprendre le vélo et de faire du VTT.

  • Speaker #0

    Excellent et après comment t'es passée de ses débuts à VTT à VTTiste pro ?

  • Speaker #1

    Donc j'ai commencé par la discipline, la descente et puis j'ai eu l'opportunité de participer à une coupe de France d'enduro et là ça a été le coup de foudre, j'ai adoré cette discipline. Et je me suis mise un peu plus sérieusement. Et à côté de ça, j'ai enchaîné des petits jobs. Et puis, à un moment donné, je crois vers l'âge de 23-24 ans, je me suis dit, bon là, il va quand même falloir trouver un métier dans ta vie. Donc, j'ai choisi, j'ai passé le concours de la gendarmerie. J'ai été sous-offre de carrière. Donc, j'ai été gendarme durant cinq ans. Et donc je faisais les deux, je progressais de plus en plus en VTT, en enduro. À côté de ça, je travaillais avec pas mal d'heures évidemment, tant que gendarme. Et ça devenait l'usine à gaz. Et c'est en 2019 où j'ai eu une grave chute sur une Coupe du Monde. Je me suis fracturé les vertèbres dans le dos. Et là je me suis dit, la vie elle est courte et à tout moment elle peut s'arrêter. Mon leitmotiv de tous les jours, c'était de faire du vélo. J'ai décidé d'arrêter la gendarmerie, cette carrière, pour me lancer à temps plein dans le VTT. J'ai eu l'opportunité de signer un contrat professionnel pour faire que du vélo, du vélo tous les jours. C'était mon objectif. Maintenant, ça fait six ans que je fais du VTT, professionnellement en tout cas, tous les jours.

  • Speaker #0

    C'est incroyable, ça a vraiment été un déclic suite à cet accident. Du coup, un accident, c'était peut-être un mal pour un bien, parce qu'au moins, ça te permet d'avoir vraiment pris cette décision et d'en profiter tous les jours.

  • Speaker #1

    Exactement, sur le coup, on ne s'en rend pas compte. Et puis, en se retournant et en prenant du recul, on se dit, c'est peut-être un rêvé. Pour moi, ça a été le déclic en me disant, OK. prioritise ce que t'aimes dans la vie et fais-toi plaisir.

  • Speaker #0

    Génial. Et tu nous parlais des différentes disciplines enduro-descente. Est-ce que tu peux nous expliquer, pour moi déjà, mais pour les auditrices aussi qui ne connaissent pas bien le VTT, les différentes disciplines au sein du VTT ?

  • Speaker #1

    Dans le VTT, on a trois disciplines. Donc, on a le cross-country. C'est peut-être la discipline la plus connue. On a une grande championne. France, Pauline Ferrand-Prévot, qui a été championne olympique l'été dernier au JO de Paris. Donc c'est un parcours, tous les riders partent en même temps et ils ont une boucle en fonction du parcours. Ils vont la faire trois, quatre, cinq fois. Donc ils vont tourner pendant une heure trente, une heure, une heure trente. Et le premier qui franchit la ligne d'arrivée a gagné. Donc ça, c'est vraiment le cross-country. On est sur un vélo très léger avec des toutes petites suspensions. où des fois, seulement la suspension avant et on n'a pas d'amortisseur arrière. Ensuite, il y a la descente, où là, c'est vraiment une discipline spectaculaire. C'est vraiment incroyable. Il y a eu une Coupe du Monde ce week-end. On a un Français qui a gagné à Montrépierron. Donc là, la descente, c'est du très beau spectacle. C'est les riders. Donc là, c'est vraiment une compétition face au chrono. Donc, ils partent d'un point A à un point B. Donc, seulement profil descendant où il y a énormément de sauts, de très gros sauts. et d'engagement de la part du rider. Les riders connaissent au millimètre près la piste, c'est assez incroyable le travail qui est fait. Et là, on est sur un vélo vraiment très gros, avec des grosses suspensions pour pouvoir amortir tous ces chocs. Donc on est sur une descente de 3 à 4 minutes, où vraiment là, le rider se donne à 200% sur son run, et le rider qui fait le meilleur temps sur cette piste a gagné. Et ensuite, il y a l'enduro. Donc l'enduro, c'est une discipline polyvalente. Donc là, on a un vélo polyvalent. Il peut autant monter que descendre. Et le format de course, ça va être un format qui se rapproche du rallye voiture. En gros, on a des liaisons dans un temps à partir. Par exemple, on a deux heures pour monter au sommet de la montagne. Donc hop, on part. Donc là, on n'est pas chronométré. On sait juste qu'on a deux heures pour aller. pour se présenter à notre départ. Donc on pédale, on monte à notre départ et ensuite, on va être chronométré d'un point A à un point B. Donc ça va être une descente profil descendant sur une durée de 3 minutes à 10 minutes, 15 minutes pour les gros runs. Et on peut aussi avoir, par exemple, une minute de pédalage de montée dans ce run là. Et ensuite, quand on arrive au point B, hop, on remonte toujours de temps en temps à partir. Donc ça peut être 500 de dénivelé positif. ou 1000 en 10 niveaux positifs. Et on se représente à un nouveau départ sur une nouvelle descente. Et on est encore chronométré sur un nouveau run de descente. Ainsi de suite, toute la journée. Et on peut avoir 4 à 6 runs de chronométré dans la journée. Et en fin de journée, on fait le cumul de ces runs. Et la personne qui fait le plus petit temps a gagné la course. Donc voilà, sur l'encre, c'est vraiment la discipline. Ouais, On part facilement 5-6 heures sur les jours de course, 5-6 heures sur le vélo. Et notre vélo, vraiment, nous permet de monter et de prendre beaucoup de plaisir en descente et pouvoir engager aussi en descente. Vraiment, l'enduro, ce qui est intéressant au niveau de la préparation physique, c'est qu'on va travailler autant l'endurance pour tenir une journée de vélo et pouvoir être capable de faire 1400 à 1800 dénivelés positifs. tout en étant explosif sur les runs chronométrés où on nous demande pendant 3 ou 5 minutes d'être à fond et de pouvoir relancer sur le vélo. Donc voilà, on travaille l'endurance et l'explosivité dans cette discipline.

  • Speaker #0

    Donc c'est vraiment super complet. Et après, il y a aussi, je crois que toi, tu as fait aussi pas mal ça, notamment l'année dernière, il me semble, des courses sur plusieurs jours. Ça, est-ce que c'est un corps de l'enduro ou c'est un corps quelque chose qui n'a pas ?

  • Speaker #1

    Non, c'est de l'enduro. C'est un autre format de compétition. On a vraiment le format Coupe du Monde où tout se joue sur une journée. Donc, le même format, le rallye voiture où on monte à la pédale, on est chronométré en descente. Et sur les Coupes du Monde, il y a des entraînements les jours avant. Donc, le rider a la possibilité de rouler une fois la descente avec une GoPro. Donc, comme ça, la veille de la course, il peut vraiment mémoriser son... les différents runs et les connaître. Donc, il sait à quoi s'attendre après ce virage. Là, il y a un jump ici. Ici, il faut passer en haut du rocher, passer à gauche, à droite de l'arbre. Donc, toutes les trajectoires sur les 5-6 pistes qui sont choisies pour le jour de course, le rider connaît. Et l'année dernière, je me suis spécialisée dans des courses en itinérance. Donc, c'est de l'enduro. Donc, c'est des courses sur 5-6 jours. Donc, c'est le même format de course à la journée comme la Coupe du Monde, sauf... qu'on n'a pas d'entraînement. Donc en fait, on prend notre départ, on est au départ, et on n'a mais aucune idée de ce qui nous attend. Donc la descente, elle peut durer 3 minutes, 10 minutes, 15 minutes, on n'a aucune idée, et on ne sait pas du tout si on va avoir un coup de cul dans la descente, s'il y a un jump, s'il y a des rochers, des drops, c'est vraiment l'inconnu. Donc il faut être vachement concentré et avoir de très bons réflexes.

  • Speaker #0

    J'imagine.

  • Speaker #1

    Et à la fin de la semaine, on fait le cumul de tous ces runs chronométrés. On peut en avoir 4, 5, 6 à la journée, tous les jours, sur 5, 6 jours. Et ensuite, on fait le cumul de tous ces chronos.

  • Speaker #0

    Ah ouais, sacré truc. Et toi, qu'est-ce qui te plaît particulièrement dans cette discipline par rapport aux autres ?

  • Speaker #1

    Elle est vraiment passionnante, cette discipline, parce qu'on a la chance d'être un sport outdoor, donc de pouvoir rouler à l'extérieur. Et ça nous permet vraiment de voir des paysages vraiment majestueux, grandioses. Et c'est une discipline qui nous demande beaucoup d'adaptation, surtout avec les conditions météorologiques. On peut rouler sur un terrain très gras, boueux, alors que d'autres jours, on peut rouler sur un terrain très rocailleux, poussiéreux. Donc, toujours trouver cette juste balance. Et le partage aussi, la communauté du VTT en enduro, elle est vraiment très, très belle et on a vraiment la chance de pouvoir partager ce sport avec. de très belles personnes.

  • Speaker #0

    Ça fait des bonnes raisons, effectivement, et puis ça a l'air chouette, la variété que t'as, c'est vrai que ça a l'air incroyable. Et on va parler maintenant aussi de ta vie. En général, t'as fait un choix de vie qui n'est pas commun, parce que tu vis désormais à temps plein dans un camping-car. Comment est-ce qu'en fait t'as choisi de vivre comme ça ? Qu'est-ce qui t'a plu ? Et est-ce que t'es toujours contente de ce choix ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est un mode de vie qui me correspond à 100%. Merci. Comme je le disais tout à l'heure, j'ai été gendarme pendant 5 ans avec un logement de fonction. Et j'ai eu l'opportunité de pouvoir quitter mon job pour faire du VTT à temps plein. Donc j'avais pris un petit appart pour pouvoir me poser tout simplement. Et en fin de compte, au bout d'un an, je me suis rendue compte que je payais un loyer, des factures vraiment pour rien parce que sur je pense 12 mois, j'ai dû à peine passer je pense 2 mois sur... dans mon appart. Donc, c'était vraiment ridicule. Il ne me servait à rien, malheureusement, cet appart. Et j'y mets déjà beaucoup passé, des week-ends, mes semaines de vacances. J'avais un petit fiat Scudo. Je l'avais un peu aménagé avec un matelas vraiment très simple. Et ça me plaisait beaucoup. Et puis, c'est vrai que le VTT, on doit être en montagne. On doit toujours être dans des lieux... comment dire, dans des lieux où il y a... On peut reculer peut-être. Ouais, voilà, reculer, merci. Et on est très régulièrement en déplacement. Donc, j'ai fait ce choix d'acheter un camping-car, un beau camping-car, il est vraiment canon. Et ouais, c'est vraiment une vie qui me permet d'être libre. Je pense que c'était ce sentiment aussi que je recherchais en vivant dans le camping-car. Et comme ça, je suis... Je peux me déplacer n'importe où, quand je veux, quand je le décide. Et j'ai un terrain de jeu qui s'offre à moi qui est infini. Ça, c'est assez incroyable.

  • Speaker #0

    C'est clair que c'est chouette. Et comment tu t'organises dans ton quotidien ? Justement, tu as plein de déplacements. Tu te déplaces pour des compétitions, pour des projets. Forcément, tu t'entraînes aussi. Comment est-ce que tu t'organises tous les jours ?

  • Speaker #1

    J'ai la chance, dans ce camping-car, j'ai un grand garage. J'ai une grande soute. Donc l'ensemble de mes vélos, je peux les avoir avec moi. J'ai un gravel, j'ai un vélo de route, j'ai un e-bike aussi, un vélo à assistance électrique. J'ai mon enduro évidemment. Et mes semaines, je jongle entre mes séances d'entraînement. Donc ça va être des séances à la gym pour faire de la musculation. Donc là, tout dépend là où je me trouve. Je regarde sur Google Maps la salle de sport qui est la plus proche et je peux aller faire ma séance. Et ensuite... en fonction des cols qui sont autour de moi en fonction des spots de vélo je me déplace et je vais rouler et puis après je dépose le camping-car j'ai des bons copains avec des bons jardins donc je dépose le camping-car et puis lors de mes déplacements lorsque je vais prendre l'avion etc pour mes voyages puis je le retrouve ensuite Merci. donc franchement c'est vraiment très facile c'est ce que je recherchais, de la liberté, de la facilité et cette vie en camping-car, cette vie de gypsy, c'est une vie qui me correspond et qui a mon image donc il y a tout qui match

  • Speaker #0

    Ouais c'est clair, c'est parfait en fait Oui On va parler de ta traversée Chamonix-Hermat donc une aventure que t'avais partagée notamment sur Insta Et d'où est-ce qu'elle est venue déjà, cette idée de faire cette traversée, avec ton amie Sophie ?

  • Speaker #1

    Alors, elle est venue progressivement, cette idée. Déjà, si je reviens un peu, si je prends un peu de... de recul. J'ai roulé en Coupe du Monde, sur le circuit international pendant vraiment de nombreuses années, quasiment dix ans, je pense. Et l'année dernière, j'ai eu le Diclic où je commençais à en avoir marre et j'avais envie d'explorer d'autres formats. Donc, je me suis lancée dans les courses en itinérance. Donc là, j'ai pu vraiment voyager à travers le monde avec mon vélo et ça a été assez incroyable de pouvoir passer des semaines entières sur le vélo, à courir. Et pour cette nouvelle saison, je me suis dit, j'ai envie de poursuivre ce format-là d'itinérance avec le vélo, mais cette fois-ci avec un petit goût de liberté supplémentaire. Donc sans organisation, sans assistance, juste toute seule. Donc j'avais commencé à avoir des petites idées de projets d'itinérance. Et tout simplement... Sophie Riva qui est aussi athlète qui roule en Coupe du Monde durant l'hiver elle m'a envoyé un message en me disant donc elle est italienne Sophie elle habite dans la vallée d'Aoste je me suis dit ah Morgane j'ai un petit rêve depuis que je suis gamine j'entends parler du Chamonix Hermat c'est assez courant de le faire en ski en VTT un peu moins moi ça passe quasiment chez moi j'ai envie de le faire et puis je cherche une coéquipière J'ai envie de partager cette aventure. Et son message m'a fait énormément plaisir parce qu'avec Sophie, on se connaît, mais sans plus, on se connaît les compétitions. Et c'est tout. On n'a jamais non plus passé trop de temps. Et son message m'a beaucoup touchée. Et là, je me suis dit, bon, allez. Et j'étais dans cette même optique qu'elle, de découvrir encore un nouveau format de vélo, de VTT. j'ai fait, allez, feu, on se bloque une semaine en mois d'août et on part toutes les deux. Et puis, l'aventure a été lancée.

  • Speaker #0

    C'est trop bien comme manière de faire. Vous avez toutes les deux eu la même envie.

  • Speaker #1

    Oui, et très naturellement.

  • Speaker #0

    Et ensuite, comment est-ce que vous avez préparé l'itinéraire ? Comment on fait dans ces cas-là ? J'ai eu des idées à vélo, mais à VTT, je ne sais pas si c'est trop pareil. Est-ce que vous avez tout tracé à l'avance ? Est-ce que c'est facile de savoir par où on passe ? Est-ce que ça nécessite d'adapter à fond au quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors, on a préparé la trace à l'avance. On s'est rapprochés de personnes qui... Mon copain Simon, c'est une traversée qu'il avait déjà faite il y a quatre ans. Donc, il lui est resté quand même pas mal de souvenirs. Donc, tout simplement sur une application d'itinérance. On a tracé notre parcours. Simon nous a beaucoup aidé en nous disant « Voilà, là c'est un point clé, il faut vraiment passer par ici. Ce chemin, il faut vraiment à tout prix passer par ici. » Parce que nous, notre objectif, on reste quand même des vététistes et on adore le pilotage, l'engagement sur le vélo. Donc notre objectif, c'est vraiment d'aller chercher des points culminants pour trouver des belles descentes, pour pouvoir vraiment profiter en VTT et se faire vraiment plaisir. plaisir sur des longs runs. Donc, on a tracé sur l'application le parcours de Cham jusqu'à Zermatt. Et ensuite, tous les jours, il a quand même fallu s'adapter parce qu'on est tombé sur des travaux forestiers, donc chemin bloqué. Donc, on ressort la carte et on regarde les chemins parallèles, les tours qu'il faut faire, etc. Donc voilà, on l'a réfléchi de cette façon-là, on s'était mis étape par étape. Là, ça serait bien qu'on dorme par ici, la deuxième étape, on l'arrêtera par là. Donc ce n'était pas non plus fixé au kilomètre près, on va dire, mais voilà, on avait quand même une idée, on connaissait l'orientation, la vallée, les villages où il fallait qu'on s'arrête, et surtout les chemins où il ne fallait surtout pas rater.

  • Speaker #0

    C'est ça, Outra, c'est vraiment en fonction de la qualité des chemins aussi pour vous. Ce n'est pas juste ça passe. Non, non, non.

  • Speaker #1

    Il fallait que ça reste du vrai VTT, du vrai vélo enduro. Mais bon, après, ça reste de l'itinérance. Donc, il y a des surprises quand même tous les jours.

  • Speaker #0

    Comme toujours. Et qu'est-ce que vous aviez emporté sur vos vélos pour être autonome sur ces cinq jours ?

  • Speaker #1

    Donc, on est parti avec Sac à dos. sac de couchage, un matelas gonflable, un tout petit matelas gonflable, une bâche pour pouvoir tirer au-dessus de nos têtes pour nous protéger de l'humidité. On avait un réchaud. les cartouches de gaz, la nourriture lyophilisée, et ensuite au niveau veste contre la pluie. Et après, oui, l'outillage, c'est vraiment très important en cas de casse. Si on casse une chaîne, si on crève, si on casse un rayon, avoir un peu de matériel avec nous pour pouvoir réparer le vélo en cas de casse mécanique. Donc ça, c'était assez important. Donc ça reste assez primitif, de quoi dormir, de quoi manger et réparer les vélos.

  • Speaker #0

    Ouais, la base indispensable. Et comment est-ce qu'on fait pour mettre tout ça sur un VTT ? Parce que tu vois, sur un gravel, on met des sacoches de bikepacking et tout. Mais est-ce qu'à VTT, vous ne pouvez pas faire exactement pareil parce qu'il y a plus de mouvements du vélo ? Enfin, je n'en sais rien en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est compliqué de pouvoir mettre des sacoches sur les VTT d'enduro. Surtout que nous, on cherchait à faire du profil descendance, aller chercher vraiment de très belles descentes et pouvoir profiter en descente. Donc, il nous fallait quand même un vélo très maniable, qu'on puisse rouler classiquement comme on a l'habitude. Donc, on a décidé de tout mettre sur le dos. Il y a juste Sophie qui a mis son sac de couchage au niveau du guidon avec deux sangles. Elle l'a fixé. Mais moi, j'avais un sac, je crois, de 27 litres. J'ai tout mis dans le sac. J'avais toutes mes affaires sur le dos. Comme ça, j'avais un vélo léger et je pouvais vraiment le manier facilement.

  • Speaker #0

    Ça ne perturbe pas trop d'avoir 27 listes sur le dos. Toi, tu as aussi une notion de défi libre. Ce n'est pas simple à gérer ou ça va parce que tu as de l'expérience ?

  • Speaker #1

    Non, je n'avais pas d'expérience. Je n'avais pas d'expérience avec du poids sur le dos. C'est vrai que quand on fait du VTT, Soir ou On part juste avec le multi-outils dans la poche, la chambre à air ou la scotch sur le cadre. Et c'est tout. Ou quelquefois, on met un petit camelback sur le dos et comme ça, on a de l'eau, les barres, etc. Mais ça reste très léger et on ne le sent pas du tout, le sac. Alors que là, je me suis retrouvée avec un sac de 10 kilos sur le dos et ça change. Le niveau de lourdeur sur les épaules, sur le dos, sur les fesses, ça nous écrase vraiment sur le vélo. Et au niveau du pilotage, pareil, les virages serrés, etc., on se fait emporter par le poids du sac. Donc là, pareil, il a fallu s'adapter, mais on n'avait pas vraiment le choix, donc on l'a fait. Mais c'est vrai que ça a été quelque chose de… On ne s'attendait pas à ce que le sac puisse nous gêner autant, en fin de compte. Alors qu'on avait, entre guillemets, seulement 10 kilos sur le dos, mais c'était assez lourd quand même. à porter et puis on faisait quand même beaucoup de dénivelé. Donc, on était vraiment sèches, avec vos sommets, c'était lourd à porter.

  • Speaker #0

    Oui, je veux bien le croire. Et comment vous avez géré les nuits ? Vous dormiez en bivouac, mais aussi parfois en refuge ? Ou comment est-ce que vous avez fait ?

  • Speaker #1

    Oui, on a mixé. On était partis, donc on voulait bivouaquer, on avait tout ce qu'il fallait. Le réchaud, le matelas, le sec de couchage et puis la boche, tout simplement. Donc, le premier soir, on a trouvé une petite... de cabane en Suisse. Cabane qui n'était pas fermée. Il y avait juste un socle en béton et puis un toit et quatre murs avec des grandes ouvertures. Mais ça nous a permis de nous protéger de l'humidité. Deuxième nuit, on était complètement mais vraiment fatigué. Et au moment où on a eu ce gros coup de fatigue, on a ouvert les yeux et face à nous, on avait un gîte. On s'est présenté au gîte. Par chance, il y avait de la place. Donc, ils nous ont accueillis. On a pu bien manger, bien dormir, prendre une douche. Donc, ça, c'était cool. Troisième nuit, ma meilleure amie, Morgane Char, qui fait également du VTT à haut niveau, elle a passé un été malheureusement blessée. Donc, elle est partie nous rejoindre à pied. Elle a randonné. Donc, le troisième soir, on a rejoint Morgane et elle nous a fourni... tente deux secondes. On a pu passer la soirée, la nuit, puis elle va filer la tente deux secondes. Et puis le lendemain, on lui a laissé la tente et puis on a repris notre chemin. Et le dernier soir, on a campé à la Belle Étoile dans une clairière. C'était incroyable.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Donc on a mixé.

  • Speaker #0

    Et pour manger, pareil, vous avez mixé. T'as dit que vous aviez emporté des lyophilisés. Et puis quand vous avez eu l'occasion, vous vous êtes aussi arrêté pour manger.

  • Speaker #1

    Ouais complètement, matin, soir, nous mettions à lyophiliser, le midi on s'arrêtait soit dans des petites boulangeries ou... petits snacks. Et au gîte, par exemple, on a eu un bon repas avec du fromage fondu, des patates, quelque chose qui tient bien au ventre. Donc voilà, on a mixé en fonction de nos envies et surtout de ce qu'on avait à proximité.

  • Speaker #0

    Oui, ça doit faire du bien les bons repas après, les gros efforts que vous faisiez. Est-ce que tu peux nous raconter un peu, tu vois, jour après jour, cette traversée ?

  • Speaker #1

    On est parti le lundi matin de Chamonix jusqu'à Verbier. On a dormi à la Tzoumaz, derrière Verbier. Ça a été une très belle étape. On a même pris des remontées mécaniques deux fois. Une à Chamonix pour monter au col de Balme et une à Verbier dans le Bike Park. On ne voulait pas juste pédaler pour... pédaler comme je le répète encore une fois mais notre objectif c'était vraiment d'aller chercher les descentes et vraiment se faire plaisir en descente donc si les remontées mécaniques étaient ouvertes et accepter les vélos là on les a pris donc ça a été les deux fois où on a pris les remontées mécaniques donc ça a été cool et nos journées faisaient environ pour tous les jours entre 40 et 60 kilomètres et entre 1600 et 1800 de dénivelé positif donc Premier jour, Chamonix-La Tzoumaz. Ensuite, on a fait La Tzoumaz, c'est les quatre vallées, à Évolène. On a traversé les vallées. À chaque fois, on descend, on remonte. Ensuite, Évolène, on a fait le lac de Moirie. C'est incroyable, un lac qui est près de Saint-Luc. Et on a dormi, évidemment, à Saint-Luc. C'est une très belle traversée. Et ensuite, pour le dernier jour, ça a été... Non, l'avant-dernier jour, c'était Saint-Luc jusqu'à un col avant Saint-Nicolas. Je ne me souviens plus du nom du col. Pas grave.

  • Speaker #0

    Pas grave.

  • Speaker #1

    Donc ça, ça a été le quatrième jour. Et ensuite, la dernière ligne droite, c'était de partir de ce col-là et rejoindre Saint-Nicolas. Donc Saint-Nicolas se situe... C'est le village qui est au pied de Zermatt. Donc là, pareil, ça a été vraiment une très belle traversée. pour aller jusqu'à ce village. Et arrivé à Saint-Nicolas, on a pris le train pour aller directement, entre guillemets, on a triché pour aller à Zermatt. Mais en fait, sur les cartes, il n'y avait pas de chemin joli à faire en VTT. C'était juste de la piste 4-4 ou de la route. Donc, pas vraiment intéressant. Donc, on s'est dit, allez, on va faire Saint-Nicolas-Zermatt. Et à Zermatt, on a repris les vélos et on a fait, on a roulé à Zermatt la journée. Et le soir, tout simplement. On a pris le train et Zermatt, Chamonix. Et en trois heures de train, on s'est retrouvés à Chamonix. Donc, on a mis cinq jours pour aller à Zermatt. Et en trois heures, allez hop, retour à la Casa.

  • Speaker #0

    C'est toujours la beauté du truc. Une fois que tu reprends le train, tu te dis, ah, c'est pas loin.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est fou.

  • Speaker #0

    Et vous avez apprécié alors tout le parcours ? Enfin, je connais juste certains des coins dont tu parles, mais qui sont quand même super beaux. Donc, j'imagine que tout le monde, ça devait être chouette.

  • Speaker #1

    C'était juste incroyable. tous les jours. C'était des paysages vraiment fantastiques. Et puis, il n'y a vraiment pas beaucoup de randonneurs, de piétons. On n'a pas croisé de vélo. On était vraiment à l'état sauvage, à part les villages où on traversait assez rapidement. Mais sinon, on était vraiment toutes les deux en pleine nature. On avait l'impression d'être au bout du monde. Et ça nous a fait un bien fou. C'est assez incroyable cette sensation de « waouh, il n'y a que nous, on ne voit pas d'immeuble, il n'y a pas de fil électrique » . On s'est vraiment sentis libres à l'état naturel. Franchement, ça a été incroyable. À vivre tous les jours, on n'a jamais été déçus. Toutes les journées, elles ont été magnifiques.

  • Speaker #0

    C'est génial, au moins quand ça se passe comme ça, tu ne regrettes pas.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    C'était vraiment ce que vous vouliez.

  • Speaker #1

    Exactement, et puis la météo, on a eu une chance extraordinaire, ni trop chaud, ni trop froid, et du soleil tous les jours, donc on a pu vraiment profiter.

  • Speaker #0

    Génial. Et qu'est-ce qui t'a semblé le plus difficile ? Est-ce que c'est justement le poids du sac ? Est-ce que c'est quand même certains chemins où c'était quand même encore plus dur que prévu ?

  • Speaker #1

    À 100% le poids du sac. Vraiment, ça, ça a été une grosse découverte pour nous de porter un sac lourd sur le dos et de pédaler toute la journée avec ce poids. Et donc voilà, franchement, ça a été le sac. Après, évidemment, on a eu quelques mésaventures sur des chemins où il y avait vraiment beaucoup de... beaucoup d'arbres, il y avait eu des tempêtes, donc on a dû escalader. Mais bon, ça, ça fait partie de l'aventure. Et puis, on est casse-cou avec Sophie, donc pas de problème, on mettait le vélo sur le dos et on portait le dos et on traversait, on escaladait, on tirait les vélos. Donc ça, c'est des parties difficiles, mais qu'on a appris vraiment de bon cœur et puis ça s'est bien passé.

  • Speaker #0

    Et c'était chouette de partager ça à deux, justement.

  • Speaker #1

    Ouais. Ouais, ouais. Déjà, qu'on puisse prendre le temps de se connaître plus avec Sophie. C'est vraiment une très, très, très belle personne. Et franchement, on a tellement rigolé. Et puis, on avait tellement de choses à se dire. On ne se connaissait pas non plus à 100%. Donc, ouais, on a toujours été sur la même longueur d'onde. J'avais faim, elle avait faim. Elle avait faim, j'avais faim. On avait envie de dormir, on a envie de... s'arrêter. A chaque fois, c'était... Il n'y a pas eu... On avait un coup de mou. On a le coup de mou ensemble, mais on ne va pas rester au fond du trou. Allez hop, on remonte. Et vraiment, on s'est tirés par le haut. Ça a été une belle aventure en vélo, de pouvoir faire autant de vélos tous les jours pour aller jusqu'à Zermatt. Mais ça a été vraiment une très belle aventure aussi humaine pour partager tous ces moments. On était tellement excités quand on est arrivé au sommet. On a eu le plus gros sommet, je crois que c'était 3000. Et là-haut, on a éclaté de rire, de joie. Et de pouvoir partager ça avec une personne, c'est vraiment émouvant quand même à vivre.

  • Speaker #0

    Excellent, ça donne vraiment envie. Mais tu le racontes. Est-ce que tu as une anecdote ou un moment particulier que tu as vraiment beaucoup aimé à partager ?

  • Speaker #1

    On s'est retrouvés à longer, c'était le quatrième jour, je crois. On s'est retrouvés, donc en Suisse, il y a des bices. Je ne connaissais pas les bices, donc c'est des ruisseaux qui longent les chemins, des ruisseaux d'irrigation. Donc, on a longé. Ce sentier-là, il n'était pas du tout prévu. On a décidé à la dernière minute, on s'est dit, au lieu de descendre tout au fond de la vallée, peut-être on va rester à un niveau et on va passer par ce sentier. Donc, on s'est dit, bon, allez, on y va. On se pointe à l'entrée et là, il y avait deux personnes qui randonnaient. Ces deux personnes nous arrivaient avec le gros sac à dos et le VTT. Ils nous regardent et nous demandent ce qu'on fait ici. Là, c'est impraticable. En vélo, ça ne passe pas. C'est vraiment très dangereux comme sentier. Ne venez pas ici, ça sera beaucoup trop dangereux pour vous. On est toutes les deux un peu tête de mule. On a décidé de voir par nous-mêmes quand même. On s'est retrouvés sur un bis. très très très étroit et avec du vide mais c'était impressionnant et vraiment sur ce coup là la chute elle était c'était pas une option si on chutait c'était la fin mais vraiment la fin au point donc on s'est retrouvé là on s'est regardé on fait ok on va pas s'enflammer on va y aller tranquillement et puis surtout le chemin il était creusé dans la grotte donc avec nos sacs on touchait aussi le mur. Donc on a vraiment... On a procédé vraiment méticuleusement et on a progressé tout doucement. Et en fin de compte, ça nous a demandé vraiment une très grosse concentration. On a pris soin de l'une de l'autre. On regardait vraiment où l'autre mettait les pieds, où nous on mettait nos pieds et on restait vraiment vigilantes toutes les deux. Mais ça a été incroyable. La beauté du bis, c'était fou. Et puis ce petit côté adrénaline, tension, ça a rajouté du piment. Et en fin de compte, ça a été notre chemin favori. Donc, il y a des sections où on a pu vraiment rouler en faisant très attention. Et d'autres sections où on était vraiment obligé de porter le vélo. Donc, le vélo était dans le vide et nous, on marchait sur le chemin. Donc, ça nous a fourni beaucoup d'émotions. Mais c'est vraiment incroyable. On était vraiment sous tension.

  • Speaker #0

    J'imagine le niveau d'adrénaline.

  • Speaker #1

    Oui, mais ça a été vraiment un highlight. de notre aventure.

  • Speaker #0

    Incroyable. Est-ce que ça t'a donné envie de renouveler ce type de traversée où tu n'as pas de chrono, tu n'as pas de dossard, mais c'est une aventure différente ?

  • Speaker #1

    Oui. J'ai toujours été au cours de ma vie à cette recherche de liberté, donc cette vie de gypsy en camping-car, sur mon vélo à explorer le monde, à voyager. Et là, je découvre encore un format différent où on ne me dit même pas où aller et quoi faire. à quelle heure et de pouvoir me lever et partir avec mon vélo et aller explorer des contrées que je ne connais pas de travailler sur la trace GPS en amont c'est vraiment un process que j'aime beaucoup et il y a tellement de choses à faire en vélo que à 100% ça m'a donné envie d'aller explorer encore plus toute seule ou avec des copains, des copines Et sans organisation, sans dossard, sans chrono, juste face à la nature, avec le vélo.

  • Speaker #0

    Ça doit être super aussi. Et là déjà, tu as fait un tour du Mont-Blanc à VTT ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai fait le tour du Mont-Blanc en VTT sur quatre jours. Donc j'ai plus ou moins utilisé le tracé, le balisage classique du tour du Mont-Blanc. Mais encore une fois, moi je cherche... vraiment des chemins pour le VTT, pour l'enduro. Donc, j'ai fait des petites options à droite, à gauche, pour aller chercher de très belles descentes en VTT. Donc, oui, ça a été vraiment une très belle aventure. Et cette fois-ci, je l'ai vécue toute seule. Donc, ça a été encore une autre expérience, avec un sac plus léger. Cette fois-ci, j'ai choisi d'aller dormir dans les refuges. Donc, ça m'a permis d'être plus légère sur mon vélo et d'apprécier encore d'une manière différente.

  • Speaker #0

    C'est sympa. Et est-ce que tu as d'autres projets ou rêves que tu sais que tu vas faire peut-être dans les mois ou années à venir ?

  • Speaker #1

    Des rêves, j'ai l'impression déjà de rêver tous les jours. J'ai cette chance de pouvoir faire du vélo au quotidien, donc ça c'est assez incroyable. Et des projets, des traversées, oui, je pense que là je suis assez usée de la saison. elle a été vraiment très longue entre les compétitions les projets médias les projets projet aventure aussi. Je suis un peu sèche, donc je vais laisser un peu reposer tout ça, on va dire. Et oui, l'année prochaine, je vais certainement repartir sur de nouvelles traversées. Dans les Alpes, j'ai un petit projet qui me croit dans la tête. Ce serait de faire un jour une crête, aller explorer une crête en BTT et chercher ce côté adréaline en vitesse. lecture de trajectoire sur ces ridges en montagne. Donc, ouais, ça, c'est un projet qui me trotte et je travaille actuellement sur l'itinéraire, mais ça va me prendre un peu de temps.

  • Speaker #0

    Il va y avoir plein de nouvelles aventurations sur Instagram, là, je le sens.

  • Speaker #1

    Ça va être cool.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est quelque chose aussi qui est important pour toi d'inspirer ? tu partages beaucoup de choses justement sur Insta et d'inspirer, peut-être d'accompagner aussi des femmes qui souhaitent se lancer dans le VTT ?

  • Speaker #1

    Ouais, j'ai toujours comment dire, partagé ce que je fais de façon naturelle sans vouloir inspirer, juste je sais pas trop le sentiment que je recherche en faisant ça, mais juste montrer que oui, c'est possible de le faire et surtout le vélo, c'est trop cool et on a vraiment d'avoir Merci. Il ne faut pas hésiter à faire du VTT, ça nous procure tellement d'émotions et ça nous permet d'explorer tellement de choses que j'ai toujours partagé de façon facile, simplement je veux dire. Et là depuis quelques temps, je réfléchis, j'ai envie de transmettre encore plus et c'est pour cette raison que cet hiver je reste en France. pour passer le diplôme d'État, le DEGEPS, pour pouvoir être guide et monitrice en VTT et pouvoir encore plus accompagner et transmettre ce que j'ai vécu et toutes les expériences parce que j'ai appris le vélo sans... Je suis juste montée sur un vélo et j'ai appris sur le tas, surtout en suivant les garçons. Donc, j'ai eu énormément d'expériences, bonnes expériences, mauvaises expériences. mais ça a fait un tout. Donc avec ce diplôme là je vais pouvoir réellement transmettre ce que j'ai appris toutes ces années. C'est un de mes objectifs maintenant. C'est un beau projet. De me tourner un peu plus vers les autres. J'ai toujours fait les choses pour moi parce que je voulais le faire. Et là, maintenant, je prends un peu plus de recul en me disant tout ce que j'ai fait, c'est peut-être cool maintenant de pouvoir le transmettre en direct face à face aux gens.

  • Speaker #0

    Génial. Et pour terminer, est-ce que tu aurais un conseil à donner aux auditrices ?

  • Speaker #1

    Alors, auditrices... Qui veulent se mettre au VTT ?

  • Speaker #0

    Oui, par exemple.

  • Speaker #1

    De ne pas hésiter. Le VTT, c'est vraiment une discipline, mais vraiment incroyable. Il y a de la descente, il y a du cross-country, il y a de l'enduro. Il y en a pour tout le monde, pour tous les goûts. Depuis quelques temps, on voit énormément, énormément. On voit de plus en plus d'associations de fans se créer. Du côté de Grenoble, il y a les Roule-Simon. Sur Annecy, il y a les Biquettes. En Alsace, il y a les... Je ne peux pas prononcer le nom, il est trop compliqué. Les Slackless, un truc comme ça.

  • Speaker #0

    Ah oui, je ne sais pas ce que c'est, mais oui. Je crois peut-être, mais je ne me souviens plus du nom.

  • Speaker #1

    Je pourrais te donner le nom, mais en tout cas, il y a vraiment des associations. Dans le sud de la France, il y a les Spadgirls. Donc, il ne faut vraiment pas hésiter à prendre contact avec ces assos. c'est... tout géré par des femmes incroyables et passionnées. Et il y a des week-ends organisés, des semaines organisées pour tous les niveaux, du débutant à l'intermédiaire ou à la personne qui veut se perfectionner, avec des monitrices. Je pense à Déborah Motch sur Annecy. Dans le Beaufortin, il y a Olivia Kemp. En Alsace, il y a Léa Veil. Donc, il y a vraiment des monitrices passionnées, talentueuses. veulent transmettre et qui ont de quoi raconter de belles histoires et transmettre la passion. Donc vraiment pas hésiter à se rapprocher de ces associations-là pour soit des cours de vélo, soit des week-ends de vélo, soit une sortie le dimanche matin, samedi matin. Vraiment, il y a de tout comme programme et c'est vraiment des femmes qui sont inspirantes et disponibles.

  • Speaker #0

    Et puis ça peut vraiment aider d'être dans des assos pour se lancer. Le collectif, ça aide toujours.

  • Speaker #1

    Complètement. La communauté est vraiment très belle. Et le VTT, ça reste vraiment chill comme discipline. Il n'y a pas de prise de tête. Toutes les personnes sont vraiment très simples. Donc vraiment, ne pas hésiter. Vraiment, le VTT, n'hésitez pas. C'est incroyable.

  • Speaker #0

    Ça donne envie. Franchement, ça donne envie de se lancer. Merci beaucoup Morgane pour tout ce partage c'était vraiment chouette d'échanger avec toi et puis pour les auditrices n'hésitez pas à aller voir tout le contenu posté sur Insta je ne fais pas de VTT mais à chaque fois que je regarde j'ai limite envie de m'y mettre ça m'impressionne quand même à fond de voir ce que tu fais vraiment c'est un niveau qui est hyper impressionnant mais je trouve ça très inspirant et ouais c'est chouette de regarder même quand on n'est pas pratiquante pour les deux, pour les pratiquantes comme non pratiquantes, c'est vraiment très inspirant. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci de m'avoir accueillie et d'avoir eu cet échange. C'était vraiment super cool. Merci à toi.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. À bientôt. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide. À bientôt.

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Description

Comment vivre le VTT comme un espace de liberté, du quotidien aux grandes traversées en montagne ?


Dans cet épisode du podcast, je reçois Morgane Jonnier, VTTiste professionnelle en Enduro, qui a traversé Chamonix–Zermatt en cinq jours d’itinérance avec son amie Sophie Riva.


Au programme de l’épisode:

– Comment Morgane a trouvé sa voie dans le VTT, après un début compliqué sur la route ?

– Pourquoi l’Enduro est devenu son terrain de jeu, entre descente, engagement et adaptation ?

– Comment elle a choisi une vie en camping-car pour suivre sa pratique et sa recherche de liberté ?

– Comment on prépare une traversée comme Chamonix–Zermatt quand on veut garder un esprit aventure et du vrai VTT ?

– Qu’est-ce que l’itinérance change dans la relation au corps, au matériel et à la montagne ?

– Comment elle souhaite transmettre, notamment aux femmes qui veulent se lancer en VTT ?


Un beau partage d'une grande championne!


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast des sports outdoor aux féminins pour s'inspirer, apprendre et oser. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Morgane Jonnier, VTTiste professionnelle et aventurière. Entre vie en camping-car, compétition et grands projets, Morgane va nous parler de son parcours et aussi de son incroyable traversée Chamonix-Hermat à VTT, réalisée en 5 jours avec son amie Sophie Riva. J'ai suivi cette aventure sur Instagram et eu bien envie d'en savoir plus. Bonjour Morgane, bienvenue.

  • Speaker #1

    Salut, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Ça va bien, merci. Est-ce que tu veux bien te présenter déjà ?

  • Speaker #1

    Merci beaucoup de m'accueillir. Alors, Morgane Jonnier, je fais du VTT. J'ai 35 ans, je suis née dans le sud de la France, j'ai vécu un peu en Alsace. Et maintenant, je passe énormément du temps dans les Alpes.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous raconter comment tu as débuté le VTT ?

  • Speaker #1

    J'ai commencé par le vélo de route à l'âge de 4 ans. 30 jusqu'à mes 12-13 ans. C'était vraiment focus compétition, donc ça ne m'a vraiment pas trop plu. Ça a été assez compliqué toutes ces années. Et j'ai complètement quitté le monde du vélo à l'adolescence pour faire de l'équitation et de la course à pied. Et puis, vers l'âge de 17-18 ans, j'ai suivi ma soeur sur une course en Italie, une course régionale. Ma soeur était sportive de haut niveau en VTT descente. Elle a été multiple. championne du monde en vélo et de la voir en vrai, de voir ce qu'elle faisait, ça m'a donné envie de reprendre le vélo et de faire du VTT.

  • Speaker #0

    Excellent et après comment t'es passée de ses débuts à VTT à VTTiste pro ?

  • Speaker #1

    Donc j'ai commencé par la discipline, la descente et puis j'ai eu l'opportunité de participer à une coupe de France d'enduro et là ça a été le coup de foudre, j'ai adoré cette discipline. Et je me suis mise un peu plus sérieusement. Et à côté de ça, j'ai enchaîné des petits jobs. Et puis, à un moment donné, je crois vers l'âge de 23-24 ans, je me suis dit, bon là, il va quand même falloir trouver un métier dans ta vie. Donc, j'ai choisi, j'ai passé le concours de la gendarmerie. J'ai été sous-offre de carrière. Donc, j'ai été gendarme durant cinq ans. Et donc je faisais les deux, je progressais de plus en plus en VTT, en enduro. À côté de ça, je travaillais avec pas mal d'heures évidemment, tant que gendarme. Et ça devenait l'usine à gaz. Et c'est en 2019 où j'ai eu une grave chute sur une Coupe du Monde. Je me suis fracturé les vertèbres dans le dos. Et là je me suis dit, la vie elle est courte et à tout moment elle peut s'arrêter. Mon leitmotiv de tous les jours, c'était de faire du vélo. J'ai décidé d'arrêter la gendarmerie, cette carrière, pour me lancer à temps plein dans le VTT. J'ai eu l'opportunité de signer un contrat professionnel pour faire que du vélo, du vélo tous les jours. C'était mon objectif. Maintenant, ça fait six ans que je fais du VTT, professionnellement en tout cas, tous les jours.

  • Speaker #0

    C'est incroyable, ça a vraiment été un déclic suite à cet accident. Du coup, un accident, c'était peut-être un mal pour un bien, parce qu'au moins, ça te permet d'avoir vraiment pris cette décision et d'en profiter tous les jours.

  • Speaker #1

    Exactement, sur le coup, on ne s'en rend pas compte. Et puis, en se retournant et en prenant du recul, on se dit, c'est peut-être un rêvé. Pour moi, ça a été le déclic en me disant, OK. prioritise ce que t'aimes dans la vie et fais-toi plaisir.

  • Speaker #0

    Génial. Et tu nous parlais des différentes disciplines enduro-descente. Est-ce que tu peux nous expliquer, pour moi déjà, mais pour les auditrices aussi qui ne connaissent pas bien le VTT, les différentes disciplines au sein du VTT ?

  • Speaker #1

    Dans le VTT, on a trois disciplines. Donc, on a le cross-country. C'est peut-être la discipline la plus connue. On a une grande championne. France, Pauline Ferrand-Prévot, qui a été championne olympique l'été dernier au JO de Paris. Donc c'est un parcours, tous les riders partent en même temps et ils ont une boucle en fonction du parcours. Ils vont la faire trois, quatre, cinq fois. Donc ils vont tourner pendant une heure trente, une heure, une heure trente. Et le premier qui franchit la ligne d'arrivée a gagné. Donc ça, c'est vraiment le cross-country. On est sur un vélo très léger avec des toutes petites suspensions. où des fois, seulement la suspension avant et on n'a pas d'amortisseur arrière. Ensuite, il y a la descente, où là, c'est vraiment une discipline spectaculaire. C'est vraiment incroyable. Il y a eu une Coupe du Monde ce week-end. On a un Français qui a gagné à Montrépierron. Donc là, la descente, c'est du très beau spectacle. C'est les riders. Donc là, c'est vraiment une compétition face au chrono. Donc, ils partent d'un point A à un point B. Donc, seulement profil descendant où il y a énormément de sauts, de très gros sauts. et d'engagement de la part du rider. Les riders connaissent au millimètre près la piste, c'est assez incroyable le travail qui est fait. Et là, on est sur un vélo vraiment très gros, avec des grosses suspensions pour pouvoir amortir tous ces chocs. Donc on est sur une descente de 3 à 4 minutes, où vraiment là, le rider se donne à 200% sur son run, et le rider qui fait le meilleur temps sur cette piste a gagné. Et ensuite, il y a l'enduro. Donc l'enduro, c'est une discipline polyvalente. Donc là, on a un vélo polyvalent. Il peut autant monter que descendre. Et le format de course, ça va être un format qui se rapproche du rallye voiture. En gros, on a des liaisons dans un temps à partir. Par exemple, on a deux heures pour monter au sommet de la montagne. Donc hop, on part. Donc là, on n'est pas chronométré. On sait juste qu'on a deux heures pour aller. pour se présenter à notre départ. Donc on pédale, on monte à notre départ et ensuite, on va être chronométré d'un point A à un point B. Donc ça va être une descente profil descendant sur une durée de 3 minutes à 10 minutes, 15 minutes pour les gros runs. Et on peut aussi avoir, par exemple, une minute de pédalage de montée dans ce run là. Et ensuite, quand on arrive au point B, hop, on remonte toujours de temps en temps à partir. Donc ça peut être 500 de dénivelé positif. ou 1000 en 10 niveaux positifs. Et on se représente à un nouveau départ sur une nouvelle descente. Et on est encore chronométré sur un nouveau run de descente. Ainsi de suite, toute la journée. Et on peut avoir 4 à 6 runs de chronométré dans la journée. Et en fin de journée, on fait le cumul de ces runs. Et la personne qui fait le plus petit temps a gagné la course. Donc voilà, sur l'encre, c'est vraiment la discipline. Ouais, On part facilement 5-6 heures sur les jours de course, 5-6 heures sur le vélo. Et notre vélo, vraiment, nous permet de monter et de prendre beaucoup de plaisir en descente et pouvoir engager aussi en descente. Vraiment, l'enduro, ce qui est intéressant au niveau de la préparation physique, c'est qu'on va travailler autant l'endurance pour tenir une journée de vélo et pouvoir être capable de faire 1400 à 1800 dénivelés positifs. tout en étant explosif sur les runs chronométrés où on nous demande pendant 3 ou 5 minutes d'être à fond et de pouvoir relancer sur le vélo. Donc voilà, on travaille l'endurance et l'explosivité dans cette discipline.

  • Speaker #0

    Donc c'est vraiment super complet. Et après, il y a aussi, je crois que toi, tu as fait aussi pas mal ça, notamment l'année dernière, il me semble, des courses sur plusieurs jours. Ça, est-ce que c'est un corps de l'enduro ou c'est un corps quelque chose qui n'a pas ?

  • Speaker #1

    Non, c'est de l'enduro. C'est un autre format de compétition. On a vraiment le format Coupe du Monde où tout se joue sur une journée. Donc, le même format, le rallye voiture où on monte à la pédale, on est chronométré en descente. Et sur les Coupes du Monde, il y a des entraînements les jours avant. Donc, le rider a la possibilité de rouler une fois la descente avec une GoPro. Donc, comme ça, la veille de la course, il peut vraiment mémoriser son... les différents runs et les connaître. Donc, il sait à quoi s'attendre après ce virage. Là, il y a un jump ici. Ici, il faut passer en haut du rocher, passer à gauche, à droite de l'arbre. Donc, toutes les trajectoires sur les 5-6 pistes qui sont choisies pour le jour de course, le rider connaît. Et l'année dernière, je me suis spécialisée dans des courses en itinérance. Donc, c'est de l'enduro. Donc, c'est des courses sur 5-6 jours. Donc, c'est le même format de course à la journée comme la Coupe du Monde, sauf... qu'on n'a pas d'entraînement. Donc en fait, on prend notre départ, on est au départ, et on n'a mais aucune idée de ce qui nous attend. Donc la descente, elle peut durer 3 minutes, 10 minutes, 15 minutes, on n'a aucune idée, et on ne sait pas du tout si on va avoir un coup de cul dans la descente, s'il y a un jump, s'il y a des rochers, des drops, c'est vraiment l'inconnu. Donc il faut être vachement concentré et avoir de très bons réflexes.

  • Speaker #0

    J'imagine.

  • Speaker #1

    Et à la fin de la semaine, on fait le cumul de tous ces runs chronométrés. On peut en avoir 4, 5, 6 à la journée, tous les jours, sur 5, 6 jours. Et ensuite, on fait le cumul de tous ces chronos.

  • Speaker #0

    Ah ouais, sacré truc. Et toi, qu'est-ce qui te plaît particulièrement dans cette discipline par rapport aux autres ?

  • Speaker #1

    Elle est vraiment passionnante, cette discipline, parce qu'on a la chance d'être un sport outdoor, donc de pouvoir rouler à l'extérieur. Et ça nous permet vraiment de voir des paysages vraiment majestueux, grandioses. Et c'est une discipline qui nous demande beaucoup d'adaptation, surtout avec les conditions météorologiques. On peut rouler sur un terrain très gras, boueux, alors que d'autres jours, on peut rouler sur un terrain très rocailleux, poussiéreux. Donc, toujours trouver cette juste balance. Et le partage aussi, la communauté du VTT en enduro, elle est vraiment très, très belle et on a vraiment la chance de pouvoir partager ce sport avec. de très belles personnes.

  • Speaker #0

    Ça fait des bonnes raisons, effectivement, et puis ça a l'air chouette, la variété que t'as, c'est vrai que ça a l'air incroyable. Et on va parler maintenant aussi de ta vie. En général, t'as fait un choix de vie qui n'est pas commun, parce que tu vis désormais à temps plein dans un camping-car. Comment est-ce qu'en fait t'as choisi de vivre comme ça ? Qu'est-ce qui t'a plu ? Et est-ce que t'es toujours contente de ce choix ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est un mode de vie qui me correspond à 100%. Merci. Comme je le disais tout à l'heure, j'ai été gendarme pendant 5 ans avec un logement de fonction. Et j'ai eu l'opportunité de pouvoir quitter mon job pour faire du VTT à temps plein. Donc j'avais pris un petit appart pour pouvoir me poser tout simplement. Et en fin de compte, au bout d'un an, je me suis rendue compte que je payais un loyer, des factures vraiment pour rien parce que sur je pense 12 mois, j'ai dû à peine passer je pense 2 mois sur... dans mon appart. Donc, c'était vraiment ridicule. Il ne me servait à rien, malheureusement, cet appart. Et j'y mets déjà beaucoup passé, des week-ends, mes semaines de vacances. J'avais un petit fiat Scudo. Je l'avais un peu aménagé avec un matelas vraiment très simple. Et ça me plaisait beaucoup. Et puis, c'est vrai que le VTT, on doit être en montagne. On doit toujours être dans des lieux... comment dire, dans des lieux où il y a... On peut reculer peut-être. Ouais, voilà, reculer, merci. Et on est très régulièrement en déplacement. Donc, j'ai fait ce choix d'acheter un camping-car, un beau camping-car, il est vraiment canon. Et ouais, c'est vraiment une vie qui me permet d'être libre. Je pense que c'était ce sentiment aussi que je recherchais en vivant dans le camping-car. Et comme ça, je suis... Je peux me déplacer n'importe où, quand je veux, quand je le décide. Et j'ai un terrain de jeu qui s'offre à moi qui est infini. Ça, c'est assez incroyable.

  • Speaker #0

    C'est clair que c'est chouette. Et comment tu t'organises dans ton quotidien ? Justement, tu as plein de déplacements. Tu te déplaces pour des compétitions, pour des projets. Forcément, tu t'entraînes aussi. Comment est-ce que tu t'organises tous les jours ?

  • Speaker #1

    J'ai la chance, dans ce camping-car, j'ai un grand garage. J'ai une grande soute. Donc l'ensemble de mes vélos, je peux les avoir avec moi. J'ai un gravel, j'ai un vélo de route, j'ai un e-bike aussi, un vélo à assistance électrique. J'ai mon enduro évidemment. Et mes semaines, je jongle entre mes séances d'entraînement. Donc ça va être des séances à la gym pour faire de la musculation. Donc là, tout dépend là où je me trouve. Je regarde sur Google Maps la salle de sport qui est la plus proche et je peux aller faire ma séance. Et ensuite... en fonction des cols qui sont autour de moi en fonction des spots de vélo je me déplace et je vais rouler et puis après je dépose le camping-car j'ai des bons copains avec des bons jardins donc je dépose le camping-car et puis lors de mes déplacements lorsque je vais prendre l'avion etc pour mes voyages puis je le retrouve ensuite Merci. donc franchement c'est vraiment très facile c'est ce que je recherchais, de la liberté, de la facilité et cette vie en camping-car, cette vie de gypsy, c'est une vie qui me correspond et qui a mon image donc il y a tout qui match

  • Speaker #0

    Ouais c'est clair, c'est parfait en fait Oui On va parler de ta traversée Chamonix-Hermat donc une aventure que t'avais partagée notamment sur Insta Et d'où est-ce qu'elle est venue déjà, cette idée de faire cette traversée, avec ton amie Sophie ?

  • Speaker #1

    Alors, elle est venue progressivement, cette idée. Déjà, si je reviens un peu, si je prends un peu de... de recul. J'ai roulé en Coupe du Monde, sur le circuit international pendant vraiment de nombreuses années, quasiment dix ans, je pense. Et l'année dernière, j'ai eu le Diclic où je commençais à en avoir marre et j'avais envie d'explorer d'autres formats. Donc, je me suis lancée dans les courses en itinérance. Donc là, j'ai pu vraiment voyager à travers le monde avec mon vélo et ça a été assez incroyable de pouvoir passer des semaines entières sur le vélo, à courir. Et pour cette nouvelle saison, je me suis dit, j'ai envie de poursuivre ce format-là d'itinérance avec le vélo, mais cette fois-ci avec un petit goût de liberté supplémentaire. Donc sans organisation, sans assistance, juste toute seule. Donc j'avais commencé à avoir des petites idées de projets d'itinérance. Et tout simplement... Sophie Riva qui est aussi athlète qui roule en Coupe du Monde durant l'hiver elle m'a envoyé un message en me disant donc elle est italienne Sophie elle habite dans la vallée d'Aoste je me suis dit ah Morgane j'ai un petit rêve depuis que je suis gamine j'entends parler du Chamonix Hermat c'est assez courant de le faire en ski en VTT un peu moins moi ça passe quasiment chez moi j'ai envie de le faire et puis je cherche une coéquipière J'ai envie de partager cette aventure. Et son message m'a fait énormément plaisir parce qu'avec Sophie, on se connaît, mais sans plus, on se connaît les compétitions. Et c'est tout. On n'a jamais non plus passé trop de temps. Et son message m'a beaucoup touchée. Et là, je me suis dit, bon, allez. Et j'étais dans cette même optique qu'elle, de découvrir encore un nouveau format de vélo, de VTT. j'ai fait, allez, feu, on se bloque une semaine en mois d'août et on part toutes les deux. Et puis, l'aventure a été lancée.

  • Speaker #0

    C'est trop bien comme manière de faire. Vous avez toutes les deux eu la même envie.

  • Speaker #1

    Oui, et très naturellement.

  • Speaker #0

    Et ensuite, comment est-ce que vous avez préparé l'itinéraire ? Comment on fait dans ces cas-là ? J'ai eu des idées à vélo, mais à VTT, je ne sais pas si c'est trop pareil. Est-ce que vous avez tout tracé à l'avance ? Est-ce que c'est facile de savoir par où on passe ? Est-ce que ça nécessite d'adapter à fond au quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors, on a préparé la trace à l'avance. On s'est rapprochés de personnes qui... Mon copain Simon, c'est une traversée qu'il avait déjà faite il y a quatre ans. Donc, il lui est resté quand même pas mal de souvenirs. Donc, tout simplement sur une application d'itinérance. On a tracé notre parcours. Simon nous a beaucoup aidé en nous disant « Voilà, là c'est un point clé, il faut vraiment passer par ici. Ce chemin, il faut vraiment à tout prix passer par ici. » Parce que nous, notre objectif, on reste quand même des vététistes et on adore le pilotage, l'engagement sur le vélo. Donc notre objectif, c'est vraiment d'aller chercher des points culminants pour trouver des belles descentes, pour pouvoir vraiment profiter en VTT et se faire vraiment plaisir. plaisir sur des longs runs. Donc, on a tracé sur l'application le parcours de Cham jusqu'à Zermatt. Et ensuite, tous les jours, il a quand même fallu s'adapter parce qu'on est tombé sur des travaux forestiers, donc chemin bloqué. Donc, on ressort la carte et on regarde les chemins parallèles, les tours qu'il faut faire, etc. Donc voilà, on l'a réfléchi de cette façon-là, on s'était mis étape par étape. Là, ça serait bien qu'on dorme par ici, la deuxième étape, on l'arrêtera par là. Donc ce n'était pas non plus fixé au kilomètre près, on va dire, mais voilà, on avait quand même une idée, on connaissait l'orientation, la vallée, les villages où il fallait qu'on s'arrête, et surtout les chemins où il ne fallait surtout pas rater.

  • Speaker #0

    C'est ça, Outra, c'est vraiment en fonction de la qualité des chemins aussi pour vous. Ce n'est pas juste ça passe. Non, non, non.

  • Speaker #1

    Il fallait que ça reste du vrai VTT, du vrai vélo enduro. Mais bon, après, ça reste de l'itinérance. Donc, il y a des surprises quand même tous les jours.

  • Speaker #0

    Comme toujours. Et qu'est-ce que vous aviez emporté sur vos vélos pour être autonome sur ces cinq jours ?

  • Speaker #1

    Donc, on est parti avec Sac à dos. sac de couchage, un matelas gonflable, un tout petit matelas gonflable, une bâche pour pouvoir tirer au-dessus de nos têtes pour nous protéger de l'humidité. On avait un réchaud. les cartouches de gaz, la nourriture lyophilisée, et ensuite au niveau veste contre la pluie. Et après, oui, l'outillage, c'est vraiment très important en cas de casse. Si on casse une chaîne, si on crève, si on casse un rayon, avoir un peu de matériel avec nous pour pouvoir réparer le vélo en cas de casse mécanique. Donc ça, c'était assez important. Donc ça reste assez primitif, de quoi dormir, de quoi manger et réparer les vélos.

  • Speaker #0

    Ouais, la base indispensable. Et comment est-ce qu'on fait pour mettre tout ça sur un VTT ? Parce que tu vois, sur un gravel, on met des sacoches de bikepacking et tout. Mais est-ce qu'à VTT, vous ne pouvez pas faire exactement pareil parce qu'il y a plus de mouvements du vélo ? Enfin, je n'en sais rien en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est compliqué de pouvoir mettre des sacoches sur les VTT d'enduro. Surtout que nous, on cherchait à faire du profil descendance, aller chercher vraiment de très belles descentes et pouvoir profiter en descente. Donc, il nous fallait quand même un vélo très maniable, qu'on puisse rouler classiquement comme on a l'habitude. Donc, on a décidé de tout mettre sur le dos. Il y a juste Sophie qui a mis son sac de couchage au niveau du guidon avec deux sangles. Elle l'a fixé. Mais moi, j'avais un sac, je crois, de 27 litres. J'ai tout mis dans le sac. J'avais toutes mes affaires sur le dos. Comme ça, j'avais un vélo léger et je pouvais vraiment le manier facilement.

  • Speaker #0

    Ça ne perturbe pas trop d'avoir 27 listes sur le dos. Toi, tu as aussi une notion de défi libre. Ce n'est pas simple à gérer ou ça va parce que tu as de l'expérience ?

  • Speaker #1

    Non, je n'avais pas d'expérience. Je n'avais pas d'expérience avec du poids sur le dos. C'est vrai que quand on fait du VTT, Soir ou On part juste avec le multi-outils dans la poche, la chambre à air ou la scotch sur le cadre. Et c'est tout. Ou quelquefois, on met un petit camelback sur le dos et comme ça, on a de l'eau, les barres, etc. Mais ça reste très léger et on ne le sent pas du tout, le sac. Alors que là, je me suis retrouvée avec un sac de 10 kilos sur le dos et ça change. Le niveau de lourdeur sur les épaules, sur le dos, sur les fesses, ça nous écrase vraiment sur le vélo. Et au niveau du pilotage, pareil, les virages serrés, etc., on se fait emporter par le poids du sac. Donc là, pareil, il a fallu s'adapter, mais on n'avait pas vraiment le choix, donc on l'a fait. Mais c'est vrai que ça a été quelque chose de… On ne s'attendait pas à ce que le sac puisse nous gêner autant, en fin de compte. Alors qu'on avait, entre guillemets, seulement 10 kilos sur le dos, mais c'était assez lourd quand même. à porter et puis on faisait quand même beaucoup de dénivelé. Donc, on était vraiment sèches, avec vos sommets, c'était lourd à porter.

  • Speaker #0

    Oui, je veux bien le croire. Et comment vous avez géré les nuits ? Vous dormiez en bivouac, mais aussi parfois en refuge ? Ou comment est-ce que vous avez fait ?

  • Speaker #1

    Oui, on a mixé. On était partis, donc on voulait bivouaquer, on avait tout ce qu'il fallait. Le réchaud, le matelas, le sec de couchage et puis la boche, tout simplement. Donc, le premier soir, on a trouvé une petite... de cabane en Suisse. Cabane qui n'était pas fermée. Il y avait juste un socle en béton et puis un toit et quatre murs avec des grandes ouvertures. Mais ça nous a permis de nous protéger de l'humidité. Deuxième nuit, on était complètement mais vraiment fatigué. Et au moment où on a eu ce gros coup de fatigue, on a ouvert les yeux et face à nous, on avait un gîte. On s'est présenté au gîte. Par chance, il y avait de la place. Donc, ils nous ont accueillis. On a pu bien manger, bien dormir, prendre une douche. Donc, ça, c'était cool. Troisième nuit, ma meilleure amie, Morgane Char, qui fait également du VTT à haut niveau, elle a passé un été malheureusement blessée. Donc, elle est partie nous rejoindre à pied. Elle a randonné. Donc, le troisième soir, on a rejoint Morgane et elle nous a fourni... tente deux secondes. On a pu passer la soirée, la nuit, puis elle va filer la tente deux secondes. Et puis le lendemain, on lui a laissé la tente et puis on a repris notre chemin. Et le dernier soir, on a campé à la Belle Étoile dans une clairière. C'était incroyable.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Donc on a mixé.

  • Speaker #0

    Et pour manger, pareil, vous avez mixé. T'as dit que vous aviez emporté des lyophilisés. Et puis quand vous avez eu l'occasion, vous vous êtes aussi arrêté pour manger.

  • Speaker #1

    Ouais complètement, matin, soir, nous mettions à lyophiliser, le midi on s'arrêtait soit dans des petites boulangeries ou... petits snacks. Et au gîte, par exemple, on a eu un bon repas avec du fromage fondu, des patates, quelque chose qui tient bien au ventre. Donc voilà, on a mixé en fonction de nos envies et surtout de ce qu'on avait à proximité.

  • Speaker #0

    Oui, ça doit faire du bien les bons repas après, les gros efforts que vous faisiez. Est-ce que tu peux nous raconter un peu, tu vois, jour après jour, cette traversée ?

  • Speaker #1

    On est parti le lundi matin de Chamonix jusqu'à Verbier. On a dormi à la Tzoumaz, derrière Verbier. Ça a été une très belle étape. On a même pris des remontées mécaniques deux fois. Une à Chamonix pour monter au col de Balme et une à Verbier dans le Bike Park. On ne voulait pas juste pédaler pour... pédaler comme je le répète encore une fois mais notre objectif c'était vraiment d'aller chercher les descentes et vraiment se faire plaisir en descente donc si les remontées mécaniques étaient ouvertes et accepter les vélos là on les a pris donc ça a été les deux fois où on a pris les remontées mécaniques donc ça a été cool et nos journées faisaient environ pour tous les jours entre 40 et 60 kilomètres et entre 1600 et 1800 de dénivelé positif donc Premier jour, Chamonix-La Tzoumaz. Ensuite, on a fait La Tzoumaz, c'est les quatre vallées, à Évolène. On a traversé les vallées. À chaque fois, on descend, on remonte. Ensuite, Évolène, on a fait le lac de Moirie. C'est incroyable, un lac qui est près de Saint-Luc. Et on a dormi, évidemment, à Saint-Luc. C'est une très belle traversée. Et ensuite, pour le dernier jour, ça a été... Non, l'avant-dernier jour, c'était Saint-Luc jusqu'à un col avant Saint-Nicolas. Je ne me souviens plus du nom du col. Pas grave.

  • Speaker #0

    Pas grave.

  • Speaker #1

    Donc ça, ça a été le quatrième jour. Et ensuite, la dernière ligne droite, c'était de partir de ce col-là et rejoindre Saint-Nicolas. Donc Saint-Nicolas se situe... C'est le village qui est au pied de Zermatt. Donc là, pareil, ça a été vraiment une très belle traversée. pour aller jusqu'à ce village. Et arrivé à Saint-Nicolas, on a pris le train pour aller directement, entre guillemets, on a triché pour aller à Zermatt. Mais en fait, sur les cartes, il n'y avait pas de chemin joli à faire en VTT. C'était juste de la piste 4-4 ou de la route. Donc, pas vraiment intéressant. Donc, on s'est dit, allez, on va faire Saint-Nicolas-Zermatt. Et à Zermatt, on a repris les vélos et on a fait, on a roulé à Zermatt la journée. Et le soir, tout simplement. On a pris le train et Zermatt, Chamonix. Et en trois heures de train, on s'est retrouvés à Chamonix. Donc, on a mis cinq jours pour aller à Zermatt. Et en trois heures, allez hop, retour à la Casa.

  • Speaker #0

    C'est toujours la beauté du truc. Une fois que tu reprends le train, tu te dis, ah, c'est pas loin.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est fou.

  • Speaker #0

    Et vous avez apprécié alors tout le parcours ? Enfin, je connais juste certains des coins dont tu parles, mais qui sont quand même super beaux. Donc, j'imagine que tout le monde, ça devait être chouette.

  • Speaker #1

    C'était juste incroyable. tous les jours. C'était des paysages vraiment fantastiques. Et puis, il n'y a vraiment pas beaucoup de randonneurs, de piétons. On n'a pas croisé de vélo. On était vraiment à l'état sauvage, à part les villages où on traversait assez rapidement. Mais sinon, on était vraiment toutes les deux en pleine nature. On avait l'impression d'être au bout du monde. Et ça nous a fait un bien fou. C'est assez incroyable cette sensation de « waouh, il n'y a que nous, on ne voit pas d'immeuble, il n'y a pas de fil électrique » . On s'est vraiment sentis libres à l'état naturel. Franchement, ça a été incroyable. À vivre tous les jours, on n'a jamais été déçus. Toutes les journées, elles ont été magnifiques.

  • Speaker #0

    C'est génial, au moins quand ça se passe comme ça, tu ne regrettes pas.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    C'était vraiment ce que vous vouliez.

  • Speaker #1

    Exactement, et puis la météo, on a eu une chance extraordinaire, ni trop chaud, ni trop froid, et du soleil tous les jours, donc on a pu vraiment profiter.

  • Speaker #0

    Génial. Et qu'est-ce qui t'a semblé le plus difficile ? Est-ce que c'est justement le poids du sac ? Est-ce que c'est quand même certains chemins où c'était quand même encore plus dur que prévu ?

  • Speaker #1

    À 100% le poids du sac. Vraiment, ça, ça a été une grosse découverte pour nous de porter un sac lourd sur le dos et de pédaler toute la journée avec ce poids. Et donc voilà, franchement, ça a été le sac. Après, évidemment, on a eu quelques mésaventures sur des chemins où il y avait vraiment beaucoup de... beaucoup d'arbres, il y avait eu des tempêtes, donc on a dû escalader. Mais bon, ça, ça fait partie de l'aventure. Et puis, on est casse-cou avec Sophie, donc pas de problème, on mettait le vélo sur le dos et on portait le dos et on traversait, on escaladait, on tirait les vélos. Donc ça, c'est des parties difficiles, mais qu'on a appris vraiment de bon cœur et puis ça s'est bien passé.

  • Speaker #0

    Et c'était chouette de partager ça à deux, justement.

  • Speaker #1

    Ouais. Ouais, ouais. Déjà, qu'on puisse prendre le temps de se connaître plus avec Sophie. C'est vraiment une très, très, très belle personne. Et franchement, on a tellement rigolé. Et puis, on avait tellement de choses à se dire. On ne se connaissait pas non plus à 100%. Donc, ouais, on a toujours été sur la même longueur d'onde. J'avais faim, elle avait faim. Elle avait faim, j'avais faim. On avait envie de dormir, on a envie de... s'arrêter. A chaque fois, c'était... Il n'y a pas eu... On avait un coup de mou. On a le coup de mou ensemble, mais on ne va pas rester au fond du trou. Allez hop, on remonte. Et vraiment, on s'est tirés par le haut. Ça a été une belle aventure en vélo, de pouvoir faire autant de vélos tous les jours pour aller jusqu'à Zermatt. Mais ça a été vraiment une très belle aventure aussi humaine pour partager tous ces moments. On était tellement excités quand on est arrivé au sommet. On a eu le plus gros sommet, je crois que c'était 3000. Et là-haut, on a éclaté de rire, de joie. Et de pouvoir partager ça avec une personne, c'est vraiment émouvant quand même à vivre.

  • Speaker #0

    Excellent, ça donne vraiment envie. Mais tu le racontes. Est-ce que tu as une anecdote ou un moment particulier que tu as vraiment beaucoup aimé à partager ?

  • Speaker #1

    On s'est retrouvés à longer, c'était le quatrième jour, je crois. On s'est retrouvés, donc en Suisse, il y a des bices. Je ne connaissais pas les bices, donc c'est des ruisseaux qui longent les chemins, des ruisseaux d'irrigation. Donc, on a longé. Ce sentier-là, il n'était pas du tout prévu. On a décidé à la dernière minute, on s'est dit, au lieu de descendre tout au fond de la vallée, peut-être on va rester à un niveau et on va passer par ce sentier. Donc, on s'est dit, bon, allez, on y va. On se pointe à l'entrée et là, il y avait deux personnes qui randonnaient. Ces deux personnes nous arrivaient avec le gros sac à dos et le VTT. Ils nous regardent et nous demandent ce qu'on fait ici. Là, c'est impraticable. En vélo, ça ne passe pas. C'est vraiment très dangereux comme sentier. Ne venez pas ici, ça sera beaucoup trop dangereux pour vous. On est toutes les deux un peu tête de mule. On a décidé de voir par nous-mêmes quand même. On s'est retrouvés sur un bis. très très très étroit et avec du vide mais c'était impressionnant et vraiment sur ce coup là la chute elle était c'était pas une option si on chutait c'était la fin mais vraiment la fin au point donc on s'est retrouvé là on s'est regardé on fait ok on va pas s'enflammer on va y aller tranquillement et puis surtout le chemin il était creusé dans la grotte donc avec nos sacs on touchait aussi le mur. Donc on a vraiment... On a procédé vraiment méticuleusement et on a progressé tout doucement. Et en fin de compte, ça nous a demandé vraiment une très grosse concentration. On a pris soin de l'une de l'autre. On regardait vraiment où l'autre mettait les pieds, où nous on mettait nos pieds et on restait vraiment vigilantes toutes les deux. Mais ça a été incroyable. La beauté du bis, c'était fou. Et puis ce petit côté adrénaline, tension, ça a rajouté du piment. Et en fin de compte, ça a été notre chemin favori. Donc, il y a des sections où on a pu vraiment rouler en faisant très attention. Et d'autres sections où on était vraiment obligé de porter le vélo. Donc, le vélo était dans le vide et nous, on marchait sur le chemin. Donc, ça nous a fourni beaucoup d'émotions. Mais c'est vraiment incroyable. On était vraiment sous tension.

  • Speaker #0

    J'imagine le niveau d'adrénaline.

  • Speaker #1

    Oui, mais ça a été vraiment un highlight. de notre aventure.

  • Speaker #0

    Incroyable. Est-ce que ça t'a donné envie de renouveler ce type de traversée où tu n'as pas de chrono, tu n'as pas de dossard, mais c'est une aventure différente ?

  • Speaker #1

    Oui. J'ai toujours été au cours de ma vie à cette recherche de liberté, donc cette vie de gypsy en camping-car, sur mon vélo à explorer le monde, à voyager. Et là, je découvre encore un format différent où on ne me dit même pas où aller et quoi faire. à quelle heure et de pouvoir me lever et partir avec mon vélo et aller explorer des contrées que je ne connais pas de travailler sur la trace GPS en amont c'est vraiment un process que j'aime beaucoup et il y a tellement de choses à faire en vélo que à 100% ça m'a donné envie d'aller explorer encore plus toute seule ou avec des copains, des copines Et sans organisation, sans dossard, sans chrono, juste face à la nature, avec le vélo.

  • Speaker #0

    Ça doit être super aussi. Et là déjà, tu as fait un tour du Mont-Blanc à VTT ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai fait le tour du Mont-Blanc en VTT sur quatre jours. Donc j'ai plus ou moins utilisé le tracé, le balisage classique du tour du Mont-Blanc. Mais encore une fois, moi je cherche... vraiment des chemins pour le VTT, pour l'enduro. Donc, j'ai fait des petites options à droite, à gauche, pour aller chercher de très belles descentes en VTT. Donc, oui, ça a été vraiment une très belle aventure. Et cette fois-ci, je l'ai vécue toute seule. Donc, ça a été encore une autre expérience, avec un sac plus léger. Cette fois-ci, j'ai choisi d'aller dormir dans les refuges. Donc, ça m'a permis d'être plus légère sur mon vélo et d'apprécier encore d'une manière différente.

  • Speaker #0

    C'est sympa. Et est-ce que tu as d'autres projets ou rêves que tu sais que tu vas faire peut-être dans les mois ou années à venir ?

  • Speaker #1

    Des rêves, j'ai l'impression déjà de rêver tous les jours. J'ai cette chance de pouvoir faire du vélo au quotidien, donc ça c'est assez incroyable. Et des projets, des traversées, oui, je pense que là je suis assez usée de la saison. elle a été vraiment très longue entre les compétitions les projets médias les projets projet aventure aussi. Je suis un peu sèche, donc je vais laisser un peu reposer tout ça, on va dire. Et oui, l'année prochaine, je vais certainement repartir sur de nouvelles traversées. Dans les Alpes, j'ai un petit projet qui me croit dans la tête. Ce serait de faire un jour une crête, aller explorer une crête en BTT et chercher ce côté adréaline en vitesse. lecture de trajectoire sur ces ridges en montagne. Donc, ouais, ça, c'est un projet qui me trotte et je travaille actuellement sur l'itinéraire, mais ça va me prendre un peu de temps.

  • Speaker #0

    Il va y avoir plein de nouvelles aventurations sur Instagram, là, je le sens.

  • Speaker #1

    Ça va être cool.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est quelque chose aussi qui est important pour toi d'inspirer ? tu partages beaucoup de choses justement sur Insta et d'inspirer, peut-être d'accompagner aussi des femmes qui souhaitent se lancer dans le VTT ?

  • Speaker #1

    Ouais, j'ai toujours comment dire, partagé ce que je fais de façon naturelle sans vouloir inspirer, juste je sais pas trop le sentiment que je recherche en faisant ça, mais juste montrer que oui, c'est possible de le faire et surtout le vélo, c'est trop cool et on a vraiment d'avoir Merci. Il ne faut pas hésiter à faire du VTT, ça nous procure tellement d'émotions et ça nous permet d'explorer tellement de choses que j'ai toujours partagé de façon facile, simplement je veux dire. Et là depuis quelques temps, je réfléchis, j'ai envie de transmettre encore plus et c'est pour cette raison que cet hiver je reste en France. pour passer le diplôme d'État, le DEGEPS, pour pouvoir être guide et monitrice en VTT et pouvoir encore plus accompagner et transmettre ce que j'ai vécu et toutes les expériences parce que j'ai appris le vélo sans... Je suis juste montée sur un vélo et j'ai appris sur le tas, surtout en suivant les garçons. Donc, j'ai eu énormément d'expériences, bonnes expériences, mauvaises expériences. mais ça a fait un tout. Donc avec ce diplôme là je vais pouvoir réellement transmettre ce que j'ai appris toutes ces années. C'est un de mes objectifs maintenant. C'est un beau projet. De me tourner un peu plus vers les autres. J'ai toujours fait les choses pour moi parce que je voulais le faire. Et là, maintenant, je prends un peu plus de recul en me disant tout ce que j'ai fait, c'est peut-être cool maintenant de pouvoir le transmettre en direct face à face aux gens.

  • Speaker #0

    Génial. Et pour terminer, est-ce que tu aurais un conseil à donner aux auditrices ?

  • Speaker #1

    Alors, auditrices... Qui veulent se mettre au VTT ?

  • Speaker #0

    Oui, par exemple.

  • Speaker #1

    De ne pas hésiter. Le VTT, c'est vraiment une discipline, mais vraiment incroyable. Il y a de la descente, il y a du cross-country, il y a de l'enduro. Il y en a pour tout le monde, pour tous les goûts. Depuis quelques temps, on voit énormément, énormément. On voit de plus en plus d'associations de fans se créer. Du côté de Grenoble, il y a les Roule-Simon. Sur Annecy, il y a les Biquettes. En Alsace, il y a les... Je ne peux pas prononcer le nom, il est trop compliqué. Les Slackless, un truc comme ça.

  • Speaker #0

    Ah oui, je ne sais pas ce que c'est, mais oui. Je crois peut-être, mais je ne me souviens plus du nom.

  • Speaker #1

    Je pourrais te donner le nom, mais en tout cas, il y a vraiment des associations. Dans le sud de la France, il y a les Spadgirls. Donc, il ne faut vraiment pas hésiter à prendre contact avec ces assos. c'est... tout géré par des femmes incroyables et passionnées. Et il y a des week-ends organisés, des semaines organisées pour tous les niveaux, du débutant à l'intermédiaire ou à la personne qui veut se perfectionner, avec des monitrices. Je pense à Déborah Motch sur Annecy. Dans le Beaufortin, il y a Olivia Kemp. En Alsace, il y a Léa Veil. Donc, il y a vraiment des monitrices passionnées, talentueuses. veulent transmettre et qui ont de quoi raconter de belles histoires et transmettre la passion. Donc vraiment pas hésiter à se rapprocher de ces associations-là pour soit des cours de vélo, soit des week-ends de vélo, soit une sortie le dimanche matin, samedi matin. Vraiment, il y a de tout comme programme et c'est vraiment des femmes qui sont inspirantes et disponibles.

  • Speaker #0

    Et puis ça peut vraiment aider d'être dans des assos pour se lancer. Le collectif, ça aide toujours.

  • Speaker #1

    Complètement. La communauté est vraiment très belle. Et le VTT, ça reste vraiment chill comme discipline. Il n'y a pas de prise de tête. Toutes les personnes sont vraiment très simples. Donc vraiment, ne pas hésiter. Vraiment, le VTT, n'hésitez pas. C'est incroyable.

  • Speaker #0

    Ça donne envie. Franchement, ça donne envie de se lancer. Merci beaucoup Morgane pour tout ce partage c'était vraiment chouette d'échanger avec toi et puis pour les auditrices n'hésitez pas à aller voir tout le contenu posté sur Insta je ne fais pas de VTT mais à chaque fois que je regarde j'ai limite envie de m'y mettre ça m'impressionne quand même à fond de voir ce que tu fais vraiment c'est un niveau qui est hyper impressionnant mais je trouve ça très inspirant et ouais c'est chouette de regarder même quand on n'est pas pratiquante pour les deux, pour les pratiquantes comme non pratiquantes, c'est vraiment très inspirant. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci de m'avoir accueillie et d'avoir eu cet échange. C'était vraiment super cool. Merci à toi.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. À bientôt. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide. À bientôt.

Description

Comment vivre le VTT comme un espace de liberté, du quotidien aux grandes traversées en montagne ?


Dans cet épisode du podcast, je reçois Morgane Jonnier, VTTiste professionnelle en Enduro, qui a traversé Chamonix–Zermatt en cinq jours d’itinérance avec son amie Sophie Riva.


Au programme de l’épisode:

– Comment Morgane a trouvé sa voie dans le VTT, après un début compliqué sur la route ?

– Pourquoi l’Enduro est devenu son terrain de jeu, entre descente, engagement et adaptation ?

– Comment elle a choisi une vie en camping-car pour suivre sa pratique et sa recherche de liberté ?

– Comment on prépare une traversée comme Chamonix–Zermatt quand on veut garder un esprit aventure et du vrai VTT ?

– Qu’est-ce que l’itinérance change dans la relation au corps, au matériel et à la montagne ?

– Comment elle souhaite transmettre, notamment aux femmes qui veulent se lancer en VTT ?


Un beau partage d'une grande championne!


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast des sports outdoor aux féminins pour s'inspirer, apprendre et oser. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Morgane Jonnier, VTTiste professionnelle et aventurière. Entre vie en camping-car, compétition et grands projets, Morgane va nous parler de son parcours et aussi de son incroyable traversée Chamonix-Hermat à VTT, réalisée en 5 jours avec son amie Sophie Riva. J'ai suivi cette aventure sur Instagram et eu bien envie d'en savoir plus. Bonjour Morgane, bienvenue.

  • Speaker #1

    Salut, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Ça va bien, merci. Est-ce que tu veux bien te présenter déjà ?

  • Speaker #1

    Merci beaucoup de m'accueillir. Alors, Morgane Jonnier, je fais du VTT. J'ai 35 ans, je suis née dans le sud de la France, j'ai vécu un peu en Alsace. Et maintenant, je passe énormément du temps dans les Alpes.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous raconter comment tu as débuté le VTT ?

  • Speaker #1

    J'ai commencé par le vélo de route à l'âge de 4 ans. 30 jusqu'à mes 12-13 ans. C'était vraiment focus compétition, donc ça ne m'a vraiment pas trop plu. Ça a été assez compliqué toutes ces années. Et j'ai complètement quitté le monde du vélo à l'adolescence pour faire de l'équitation et de la course à pied. Et puis, vers l'âge de 17-18 ans, j'ai suivi ma soeur sur une course en Italie, une course régionale. Ma soeur était sportive de haut niveau en VTT descente. Elle a été multiple. championne du monde en vélo et de la voir en vrai, de voir ce qu'elle faisait, ça m'a donné envie de reprendre le vélo et de faire du VTT.

  • Speaker #0

    Excellent et après comment t'es passée de ses débuts à VTT à VTTiste pro ?

  • Speaker #1

    Donc j'ai commencé par la discipline, la descente et puis j'ai eu l'opportunité de participer à une coupe de France d'enduro et là ça a été le coup de foudre, j'ai adoré cette discipline. Et je me suis mise un peu plus sérieusement. Et à côté de ça, j'ai enchaîné des petits jobs. Et puis, à un moment donné, je crois vers l'âge de 23-24 ans, je me suis dit, bon là, il va quand même falloir trouver un métier dans ta vie. Donc, j'ai choisi, j'ai passé le concours de la gendarmerie. J'ai été sous-offre de carrière. Donc, j'ai été gendarme durant cinq ans. Et donc je faisais les deux, je progressais de plus en plus en VTT, en enduro. À côté de ça, je travaillais avec pas mal d'heures évidemment, tant que gendarme. Et ça devenait l'usine à gaz. Et c'est en 2019 où j'ai eu une grave chute sur une Coupe du Monde. Je me suis fracturé les vertèbres dans le dos. Et là je me suis dit, la vie elle est courte et à tout moment elle peut s'arrêter. Mon leitmotiv de tous les jours, c'était de faire du vélo. J'ai décidé d'arrêter la gendarmerie, cette carrière, pour me lancer à temps plein dans le VTT. J'ai eu l'opportunité de signer un contrat professionnel pour faire que du vélo, du vélo tous les jours. C'était mon objectif. Maintenant, ça fait six ans que je fais du VTT, professionnellement en tout cas, tous les jours.

  • Speaker #0

    C'est incroyable, ça a vraiment été un déclic suite à cet accident. Du coup, un accident, c'était peut-être un mal pour un bien, parce qu'au moins, ça te permet d'avoir vraiment pris cette décision et d'en profiter tous les jours.

  • Speaker #1

    Exactement, sur le coup, on ne s'en rend pas compte. Et puis, en se retournant et en prenant du recul, on se dit, c'est peut-être un rêvé. Pour moi, ça a été le déclic en me disant, OK. prioritise ce que t'aimes dans la vie et fais-toi plaisir.

  • Speaker #0

    Génial. Et tu nous parlais des différentes disciplines enduro-descente. Est-ce que tu peux nous expliquer, pour moi déjà, mais pour les auditrices aussi qui ne connaissent pas bien le VTT, les différentes disciplines au sein du VTT ?

  • Speaker #1

    Dans le VTT, on a trois disciplines. Donc, on a le cross-country. C'est peut-être la discipline la plus connue. On a une grande championne. France, Pauline Ferrand-Prévot, qui a été championne olympique l'été dernier au JO de Paris. Donc c'est un parcours, tous les riders partent en même temps et ils ont une boucle en fonction du parcours. Ils vont la faire trois, quatre, cinq fois. Donc ils vont tourner pendant une heure trente, une heure, une heure trente. Et le premier qui franchit la ligne d'arrivée a gagné. Donc ça, c'est vraiment le cross-country. On est sur un vélo très léger avec des toutes petites suspensions. où des fois, seulement la suspension avant et on n'a pas d'amortisseur arrière. Ensuite, il y a la descente, où là, c'est vraiment une discipline spectaculaire. C'est vraiment incroyable. Il y a eu une Coupe du Monde ce week-end. On a un Français qui a gagné à Montrépierron. Donc là, la descente, c'est du très beau spectacle. C'est les riders. Donc là, c'est vraiment une compétition face au chrono. Donc, ils partent d'un point A à un point B. Donc, seulement profil descendant où il y a énormément de sauts, de très gros sauts. et d'engagement de la part du rider. Les riders connaissent au millimètre près la piste, c'est assez incroyable le travail qui est fait. Et là, on est sur un vélo vraiment très gros, avec des grosses suspensions pour pouvoir amortir tous ces chocs. Donc on est sur une descente de 3 à 4 minutes, où vraiment là, le rider se donne à 200% sur son run, et le rider qui fait le meilleur temps sur cette piste a gagné. Et ensuite, il y a l'enduro. Donc l'enduro, c'est une discipline polyvalente. Donc là, on a un vélo polyvalent. Il peut autant monter que descendre. Et le format de course, ça va être un format qui se rapproche du rallye voiture. En gros, on a des liaisons dans un temps à partir. Par exemple, on a deux heures pour monter au sommet de la montagne. Donc hop, on part. Donc là, on n'est pas chronométré. On sait juste qu'on a deux heures pour aller. pour se présenter à notre départ. Donc on pédale, on monte à notre départ et ensuite, on va être chronométré d'un point A à un point B. Donc ça va être une descente profil descendant sur une durée de 3 minutes à 10 minutes, 15 minutes pour les gros runs. Et on peut aussi avoir, par exemple, une minute de pédalage de montée dans ce run là. Et ensuite, quand on arrive au point B, hop, on remonte toujours de temps en temps à partir. Donc ça peut être 500 de dénivelé positif. ou 1000 en 10 niveaux positifs. Et on se représente à un nouveau départ sur une nouvelle descente. Et on est encore chronométré sur un nouveau run de descente. Ainsi de suite, toute la journée. Et on peut avoir 4 à 6 runs de chronométré dans la journée. Et en fin de journée, on fait le cumul de ces runs. Et la personne qui fait le plus petit temps a gagné la course. Donc voilà, sur l'encre, c'est vraiment la discipline. Ouais, On part facilement 5-6 heures sur les jours de course, 5-6 heures sur le vélo. Et notre vélo, vraiment, nous permet de monter et de prendre beaucoup de plaisir en descente et pouvoir engager aussi en descente. Vraiment, l'enduro, ce qui est intéressant au niveau de la préparation physique, c'est qu'on va travailler autant l'endurance pour tenir une journée de vélo et pouvoir être capable de faire 1400 à 1800 dénivelés positifs. tout en étant explosif sur les runs chronométrés où on nous demande pendant 3 ou 5 minutes d'être à fond et de pouvoir relancer sur le vélo. Donc voilà, on travaille l'endurance et l'explosivité dans cette discipline.

  • Speaker #0

    Donc c'est vraiment super complet. Et après, il y a aussi, je crois que toi, tu as fait aussi pas mal ça, notamment l'année dernière, il me semble, des courses sur plusieurs jours. Ça, est-ce que c'est un corps de l'enduro ou c'est un corps quelque chose qui n'a pas ?

  • Speaker #1

    Non, c'est de l'enduro. C'est un autre format de compétition. On a vraiment le format Coupe du Monde où tout se joue sur une journée. Donc, le même format, le rallye voiture où on monte à la pédale, on est chronométré en descente. Et sur les Coupes du Monde, il y a des entraînements les jours avant. Donc, le rider a la possibilité de rouler une fois la descente avec une GoPro. Donc, comme ça, la veille de la course, il peut vraiment mémoriser son... les différents runs et les connaître. Donc, il sait à quoi s'attendre après ce virage. Là, il y a un jump ici. Ici, il faut passer en haut du rocher, passer à gauche, à droite de l'arbre. Donc, toutes les trajectoires sur les 5-6 pistes qui sont choisies pour le jour de course, le rider connaît. Et l'année dernière, je me suis spécialisée dans des courses en itinérance. Donc, c'est de l'enduro. Donc, c'est des courses sur 5-6 jours. Donc, c'est le même format de course à la journée comme la Coupe du Monde, sauf... qu'on n'a pas d'entraînement. Donc en fait, on prend notre départ, on est au départ, et on n'a mais aucune idée de ce qui nous attend. Donc la descente, elle peut durer 3 minutes, 10 minutes, 15 minutes, on n'a aucune idée, et on ne sait pas du tout si on va avoir un coup de cul dans la descente, s'il y a un jump, s'il y a des rochers, des drops, c'est vraiment l'inconnu. Donc il faut être vachement concentré et avoir de très bons réflexes.

  • Speaker #0

    J'imagine.

  • Speaker #1

    Et à la fin de la semaine, on fait le cumul de tous ces runs chronométrés. On peut en avoir 4, 5, 6 à la journée, tous les jours, sur 5, 6 jours. Et ensuite, on fait le cumul de tous ces chronos.

  • Speaker #0

    Ah ouais, sacré truc. Et toi, qu'est-ce qui te plaît particulièrement dans cette discipline par rapport aux autres ?

  • Speaker #1

    Elle est vraiment passionnante, cette discipline, parce qu'on a la chance d'être un sport outdoor, donc de pouvoir rouler à l'extérieur. Et ça nous permet vraiment de voir des paysages vraiment majestueux, grandioses. Et c'est une discipline qui nous demande beaucoup d'adaptation, surtout avec les conditions météorologiques. On peut rouler sur un terrain très gras, boueux, alors que d'autres jours, on peut rouler sur un terrain très rocailleux, poussiéreux. Donc, toujours trouver cette juste balance. Et le partage aussi, la communauté du VTT en enduro, elle est vraiment très, très belle et on a vraiment la chance de pouvoir partager ce sport avec. de très belles personnes.

  • Speaker #0

    Ça fait des bonnes raisons, effectivement, et puis ça a l'air chouette, la variété que t'as, c'est vrai que ça a l'air incroyable. Et on va parler maintenant aussi de ta vie. En général, t'as fait un choix de vie qui n'est pas commun, parce que tu vis désormais à temps plein dans un camping-car. Comment est-ce qu'en fait t'as choisi de vivre comme ça ? Qu'est-ce qui t'a plu ? Et est-ce que t'es toujours contente de ce choix ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est un mode de vie qui me correspond à 100%. Merci. Comme je le disais tout à l'heure, j'ai été gendarme pendant 5 ans avec un logement de fonction. Et j'ai eu l'opportunité de pouvoir quitter mon job pour faire du VTT à temps plein. Donc j'avais pris un petit appart pour pouvoir me poser tout simplement. Et en fin de compte, au bout d'un an, je me suis rendue compte que je payais un loyer, des factures vraiment pour rien parce que sur je pense 12 mois, j'ai dû à peine passer je pense 2 mois sur... dans mon appart. Donc, c'était vraiment ridicule. Il ne me servait à rien, malheureusement, cet appart. Et j'y mets déjà beaucoup passé, des week-ends, mes semaines de vacances. J'avais un petit fiat Scudo. Je l'avais un peu aménagé avec un matelas vraiment très simple. Et ça me plaisait beaucoup. Et puis, c'est vrai que le VTT, on doit être en montagne. On doit toujours être dans des lieux... comment dire, dans des lieux où il y a... On peut reculer peut-être. Ouais, voilà, reculer, merci. Et on est très régulièrement en déplacement. Donc, j'ai fait ce choix d'acheter un camping-car, un beau camping-car, il est vraiment canon. Et ouais, c'est vraiment une vie qui me permet d'être libre. Je pense que c'était ce sentiment aussi que je recherchais en vivant dans le camping-car. Et comme ça, je suis... Je peux me déplacer n'importe où, quand je veux, quand je le décide. Et j'ai un terrain de jeu qui s'offre à moi qui est infini. Ça, c'est assez incroyable.

  • Speaker #0

    C'est clair que c'est chouette. Et comment tu t'organises dans ton quotidien ? Justement, tu as plein de déplacements. Tu te déplaces pour des compétitions, pour des projets. Forcément, tu t'entraînes aussi. Comment est-ce que tu t'organises tous les jours ?

  • Speaker #1

    J'ai la chance, dans ce camping-car, j'ai un grand garage. J'ai une grande soute. Donc l'ensemble de mes vélos, je peux les avoir avec moi. J'ai un gravel, j'ai un vélo de route, j'ai un e-bike aussi, un vélo à assistance électrique. J'ai mon enduro évidemment. Et mes semaines, je jongle entre mes séances d'entraînement. Donc ça va être des séances à la gym pour faire de la musculation. Donc là, tout dépend là où je me trouve. Je regarde sur Google Maps la salle de sport qui est la plus proche et je peux aller faire ma séance. Et ensuite... en fonction des cols qui sont autour de moi en fonction des spots de vélo je me déplace et je vais rouler et puis après je dépose le camping-car j'ai des bons copains avec des bons jardins donc je dépose le camping-car et puis lors de mes déplacements lorsque je vais prendre l'avion etc pour mes voyages puis je le retrouve ensuite Merci. donc franchement c'est vraiment très facile c'est ce que je recherchais, de la liberté, de la facilité et cette vie en camping-car, cette vie de gypsy, c'est une vie qui me correspond et qui a mon image donc il y a tout qui match

  • Speaker #0

    Ouais c'est clair, c'est parfait en fait Oui On va parler de ta traversée Chamonix-Hermat donc une aventure que t'avais partagée notamment sur Insta Et d'où est-ce qu'elle est venue déjà, cette idée de faire cette traversée, avec ton amie Sophie ?

  • Speaker #1

    Alors, elle est venue progressivement, cette idée. Déjà, si je reviens un peu, si je prends un peu de... de recul. J'ai roulé en Coupe du Monde, sur le circuit international pendant vraiment de nombreuses années, quasiment dix ans, je pense. Et l'année dernière, j'ai eu le Diclic où je commençais à en avoir marre et j'avais envie d'explorer d'autres formats. Donc, je me suis lancée dans les courses en itinérance. Donc là, j'ai pu vraiment voyager à travers le monde avec mon vélo et ça a été assez incroyable de pouvoir passer des semaines entières sur le vélo, à courir. Et pour cette nouvelle saison, je me suis dit, j'ai envie de poursuivre ce format-là d'itinérance avec le vélo, mais cette fois-ci avec un petit goût de liberté supplémentaire. Donc sans organisation, sans assistance, juste toute seule. Donc j'avais commencé à avoir des petites idées de projets d'itinérance. Et tout simplement... Sophie Riva qui est aussi athlète qui roule en Coupe du Monde durant l'hiver elle m'a envoyé un message en me disant donc elle est italienne Sophie elle habite dans la vallée d'Aoste je me suis dit ah Morgane j'ai un petit rêve depuis que je suis gamine j'entends parler du Chamonix Hermat c'est assez courant de le faire en ski en VTT un peu moins moi ça passe quasiment chez moi j'ai envie de le faire et puis je cherche une coéquipière J'ai envie de partager cette aventure. Et son message m'a fait énormément plaisir parce qu'avec Sophie, on se connaît, mais sans plus, on se connaît les compétitions. Et c'est tout. On n'a jamais non plus passé trop de temps. Et son message m'a beaucoup touchée. Et là, je me suis dit, bon, allez. Et j'étais dans cette même optique qu'elle, de découvrir encore un nouveau format de vélo, de VTT. j'ai fait, allez, feu, on se bloque une semaine en mois d'août et on part toutes les deux. Et puis, l'aventure a été lancée.

  • Speaker #0

    C'est trop bien comme manière de faire. Vous avez toutes les deux eu la même envie.

  • Speaker #1

    Oui, et très naturellement.

  • Speaker #0

    Et ensuite, comment est-ce que vous avez préparé l'itinéraire ? Comment on fait dans ces cas-là ? J'ai eu des idées à vélo, mais à VTT, je ne sais pas si c'est trop pareil. Est-ce que vous avez tout tracé à l'avance ? Est-ce que c'est facile de savoir par où on passe ? Est-ce que ça nécessite d'adapter à fond au quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors, on a préparé la trace à l'avance. On s'est rapprochés de personnes qui... Mon copain Simon, c'est une traversée qu'il avait déjà faite il y a quatre ans. Donc, il lui est resté quand même pas mal de souvenirs. Donc, tout simplement sur une application d'itinérance. On a tracé notre parcours. Simon nous a beaucoup aidé en nous disant « Voilà, là c'est un point clé, il faut vraiment passer par ici. Ce chemin, il faut vraiment à tout prix passer par ici. » Parce que nous, notre objectif, on reste quand même des vététistes et on adore le pilotage, l'engagement sur le vélo. Donc notre objectif, c'est vraiment d'aller chercher des points culminants pour trouver des belles descentes, pour pouvoir vraiment profiter en VTT et se faire vraiment plaisir. plaisir sur des longs runs. Donc, on a tracé sur l'application le parcours de Cham jusqu'à Zermatt. Et ensuite, tous les jours, il a quand même fallu s'adapter parce qu'on est tombé sur des travaux forestiers, donc chemin bloqué. Donc, on ressort la carte et on regarde les chemins parallèles, les tours qu'il faut faire, etc. Donc voilà, on l'a réfléchi de cette façon-là, on s'était mis étape par étape. Là, ça serait bien qu'on dorme par ici, la deuxième étape, on l'arrêtera par là. Donc ce n'était pas non plus fixé au kilomètre près, on va dire, mais voilà, on avait quand même une idée, on connaissait l'orientation, la vallée, les villages où il fallait qu'on s'arrête, et surtout les chemins où il ne fallait surtout pas rater.

  • Speaker #0

    C'est ça, Outra, c'est vraiment en fonction de la qualité des chemins aussi pour vous. Ce n'est pas juste ça passe. Non, non, non.

  • Speaker #1

    Il fallait que ça reste du vrai VTT, du vrai vélo enduro. Mais bon, après, ça reste de l'itinérance. Donc, il y a des surprises quand même tous les jours.

  • Speaker #0

    Comme toujours. Et qu'est-ce que vous aviez emporté sur vos vélos pour être autonome sur ces cinq jours ?

  • Speaker #1

    Donc, on est parti avec Sac à dos. sac de couchage, un matelas gonflable, un tout petit matelas gonflable, une bâche pour pouvoir tirer au-dessus de nos têtes pour nous protéger de l'humidité. On avait un réchaud. les cartouches de gaz, la nourriture lyophilisée, et ensuite au niveau veste contre la pluie. Et après, oui, l'outillage, c'est vraiment très important en cas de casse. Si on casse une chaîne, si on crève, si on casse un rayon, avoir un peu de matériel avec nous pour pouvoir réparer le vélo en cas de casse mécanique. Donc ça, c'était assez important. Donc ça reste assez primitif, de quoi dormir, de quoi manger et réparer les vélos.

  • Speaker #0

    Ouais, la base indispensable. Et comment est-ce qu'on fait pour mettre tout ça sur un VTT ? Parce que tu vois, sur un gravel, on met des sacoches de bikepacking et tout. Mais est-ce qu'à VTT, vous ne pouvez pas faire exactement pareil parce qu'il y a plus de mouvements du vélo ? Enfin, je n'en sais rien en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est compliqué de pouvoir mettre des sacoches sur les VTT d'enduro. Surtout que nous, on cherchait à faire du profil descendance, aller chercher vraiment de très belles descentes et pouvoir profiter en descente. Donc, il nous fallait quand même un vélo très maniable, qu'on puisse rouler classiquement comme on a l'habitude. Donc, on a décidé de tout mettre sur le dos. Il y a juste Sophie qui a mis son sac de couchage au niveau du guidon avec deux sangles. Elle l'a fixé. Mais moi, j'avais un sac, je crois, de 27 litres. J'ai tout mis dans le sac. J'avais toutes mes affaires sur le dos. Comme ça, j'avais un vélo léger et je pouvais vraiment le manier facilement.

  • Speaker #0

    Ça ne perturbe pas trop d'avoir 27 listes sur le dos. Toi, tu as aussi une notion de défi libre. Ce n'est pas simple à gérer ou ça va parce que tu as de l'expérience ?

  • Speaker #1

    Non, je n'avais pas d'expérience. Je n'avais pas d'expérience avec du poids sur le dos. C'est vrai que quand on fait du VTT, Soir ou On part juste avec le multi-outils dans la poche, la chambre à air ou la scotch sur le cadre. Et c'est tout. Ou quelquefois, on met un petit camelback sur le dos et comme ça, on a de l'eau, les barres, etc. Mais ça reste très léger et on ne le sent pas du tout, le sac. Alors que là, je me suis retrouvée avec un sac de 10 kilos sur le dos et ça change. Le niveau de lourdeur sur les épaules, sur le dos, sur les fesses, ça nous écrase vraiment sur le vélo. Et au niveau du pilotage, pareil, les virages serrés, etc., on se fait emporter par le poids du sac. Donc là, pareil, il a fallu s'adapter, mais on n'avait pas vraiment le choix, donc on l'a fait. Mais c'est vrai que ça a été quelque chose de… On ne s'attendait pas à ce que le sac puisse nous gêner autant, en fin de compte. Alors qu'on avait, entre guillemets, seulement 10 kilos sur le dos, mais c'était assez lourd quand même. à porter et puis on faisait quand même beaucoup de dénivelé. Donc, on était vraiment sèches, avec vos sommets, c'était lourd à porter.

  • Speaker #0

    Oui, je veux bien le croire. Et comment vous avez géré les nuits ? Vous dormiez en bivouac, mais aussi parfois en refuge ? Ou comment est-ce que vous avez fait ?

  • Speaker #1

    Oui, on a mixé. On était partis, donc on voulait bivouaquer, on avait tout ce qu'il fallait. Le réchaud, le matelas, le sec de couchage et puis la boche, tout simplement. Donc, le premier soir, on a trouvé une petite... de cabane en Suisse. Cabane qui n'était pas fermée. Il y avait juste un socle en béton et puis un toit et quatre murs avec des grandes ouvertures. Mais ça nous a permis de nous protéger de l'humidité. Deuxième nuit, on était complètement mais vraiment fatigué. Et au moment où on a eu ce gros coup de fatigue, on a ouvert les yeux et face à nous, on avait un gîte. On s'est présenté au gîte. Par chance, il y avait de la place. Donc, ils nous ont accueillis. On a pu bien manger, bien dormir, prendre une douche. Donc, ça, c'était cool. Troisième nuit, ma meilleure amie, Morgane Char, qui fait également du VTT à haut niveau, elle a passé un été malheureusement blessée. Donc, elle est partie nous rejoindre à pied. Elle a randonné. Donc, le troisième soir, on a rejoint Morgane et elle nous a fourni... tente deux secondes. On a pu passer la soirée, la nuit, puis elle va filer la tente deux secondes. Et puis le lendemain, on lui a laissé la tente et puis on a repris notre chemin. Et le dernier soir, on a campé à la Belle Étoile dans une clairière. C'était incroyable.

  • Speaker #0

    Trop bien.

  • Speaker #1

    Donc on a mixé.

  • Speaker #0

    Et pour manger, pareil, vous avez mixé. T'as dit que vous aviez emporté des lyophilisés. Et puis quand vous avez eu l'occasion, vous vous êtes aussi arrêté pour manger.

  • Speaker #1

    Ouais complètement, matin, soir, nous mettions à lyophiliser, le midi on s'arrêtait soit dans des petites boulangeries ou... petits snacks. Et au gîte, par exemple, on a eu un bon repas avec du fromage fondu, des patates, quelque chose qui tient bien au ventre. Donc voilà, on a mixé en fonction de nos envies et surtout de ce qu'on avait à proximité.

  • Speaker #0

    Oui, ça doit faire du bien les bons repas après, les gros efforts que vous faisiez. Est-ce que tu peux nous raconter un peu, tu vois, jour après jour, cette traversée ?

  • Speaker #1

    On est parti le lundi matin de Chamonix jusqu'à Verbier. On a dormi à la Tzoumaz, derrière Verbier. Ça a été une très belle étape. On a même pris des remontées mécaniques deux fois. Une à Chamonix pour monter au col de Balme et une à Verbier dans le Bike Park. On ne voulait pas juste pédaler pour... pédaler comme je le répète encore une fois mais notre objectif c'était vraiment d'aller chercher les descentes et vraiment se faire plaisir en descente donc si les remontées mécaniques étaient ouvertes et accepter les vélos là on les a pris donc ça a été les deux fois où on a pris les remontées mécaniques donc ça a été cool et nos journées faisaient environ pour tous les jours entre 40 et 60 kilomètres et entre 1600 et 1800 de dénivelé positif donc Premier jour, Chamonix-La Tzoumaz. Ensuite, on a fait La Tzoumaz, c'est les quatre vallées, à Évolène. On a traversé les vallées. À chaque fois, on descend, on remonte. Ensuite, Évolène, on a fait le lac de Moirie. C'est incroyable, un lac qui est près de Saint-Luc. Et on a dormi, évidemment, à Saint-Luc. C'est une très belle traversée. Et ensuite, pour le dernier jour, ça a été... Non, l'avant-dernier jour, c'était Saint-Luc jusqu'à un col avant Saint-Nicolas. Je ne me souviens plus du nom du col. Pas grave.

  • Speaker #0

    Pas grave.

  • Speaker #1

    Donc ça, ça a été le quatrième jour. Et ensuite, la dernière ligne droite, c'était de partir de ce col-là et rejoindre Saint-Nicolas. Donc Saint-Nicolas se situe... C'est le village qui est au pied de Zermatt. Donc là, pareil, ça a été vraiment une très belle traversée. pour aller jusqu'à ce village. Et arrivé à Saint-Nicolas, on a pris le train pour aller directement, entre guillemets, on a triché pour aller à Zermatt. Mais en fait, sur les cartes, il n'y avait pas de chemin joli à faire en VTT. C'était juste de la piste 4-4 ou de la route. Donc, pas vraiment intéressant. Donc, on s'est dit, allez, on va faire Saint-Nicolas-Zermatt. Et à Zermatt, on a repris les vélos et on a fait, on a roulé à Zermatt la journée. Et le soir, tout simplement. On a pris le train et Zermatt, Chamonix. Et en trois heures de train, on s'est retrouvés à Chamonix. Donc, on a mis cinq jours pour aller à Zermatt. Et en trois heures, allez hop, retour à la Casa.

  • Speaker #0

    C'est toujours la beauté du truc. Une fois que tu reprends le train, tu te dis, ah, c'est pas loin.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est fou.

  • Speaker #0

    Et vous avez apprécié alors tout le parcours ? Enfin, je connais juste certains des coins dont tu parles, mais qui sont quand même super beaux. Donc, j'imagine que tout le monde, ça devait être chouette.

  • Speaker #1

    C'était juste incroyable. tous les jours. C'était des paysages vraiment fantastiques. Et puis, il n'y a vraiment pas beaucoup de randonneurs, de piétons. On n'a pas croisé de vélo. On était vraiment à l'état sauvage, à part les villages où on traversait assez rapidement. Mais sinon, on était vraiment toutes les deux en pleine nature. On avait l'impression d'être au bout du monde. Et ça nous a fait un bien fou. C'est assez incroyable cette sensation de « waouh, il n'y a que nous, on ne voit pas d'immeuble, il n'y a pas de fil électrique » . On s'est vraiment sentis libres à l'état naturel. Franchement, ça a été incroyable. À vivre tous les jours, on n'a jamais été déçus. Toutes les journées, elles ont été magnifiques.

  • Speaker #0

    C'est génial, au moins quand ça se passe comme ça, tu ne regrettes pas.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    C'était vraiment ce que vous vouliez.

  • Speaker #1

    Exactement, et puis la météo, on a eu une chance extraordinaire, ni trop chaud, ni trop froid, et du soleil tous les jours, donc on a pu vraiment profiter.

  • Speaker #0

    Génial. Et qu'est-ce qui t'a semblé le plus difficile ? Est-ce que c'est justement le poids du sac ? Est-ce que c'est quand même certains chemins où c'était quand même encore plus dur que prévu ?

  • Speaker #1

    À 100% le poids du sac. Vraiment, ça, ça a été une grosse découverte pour nous de porter un sac lourd sur le dos et de pédaler toute la journée avec ce poids. Et donc voilà, franchement, ça a été le sac. Après, évidemment, on a eu quelques mésaventures sur des chemins où il y avait vraiment beaucoup de... beaucoup d'arbres, il y avait eu des tempêtes, donc on a dû escalader. Mais bon, ça, ça fait partie de l'aventure. Et puis, on est casse-cou avec Sophie, donc pas de problème, on mettait le vélo sur le dos et on portait le dos et on traversait, on escaladait, on tirait les vélos. Donc ça, c'est des parties difficiles, mais qu'on a appris vraiment de bon cœur et puis ça s'est bien passé.

  • Speaker #0

    Et c'était chouette de partager ça à deux, justement.

  • Speaker #1

    Ouais. Ouais, ouais. Déjà, qu'on puisse prendre le temps de se connaître plus avec Sophie. C'est vraiment une très, très, très belle personne. Et franchement, on a tellement rigolé. Et puis, on avait tellement de choses à se dire. On ne se connaissait pas non plus à 100%. Donc, ouais, on a toujours été sur la même longueur d'onde. J'avais faim, elle avait faim. Elle avait faim, j'avais faim. On avait envie de dormir, on a envie de... s'arrêter. A chaque fois, c'était... Il n'y a pas eu... On avait un coup de mou. On a le coup de mou ensemble, mais on ne va pas rester au fond du trou. Allez hop, on remonte. Et vraiment, on s'est tirés par le haut. Ça a été une belle aventure en vélo, de pouvoir faire autant de vélos tous les jours pour aller jusqu'à Zermatt. Mais ça a été vraiment une très belle aventure aussi humaine pour partager tous ces moments. On était tellement excités quand on est arrivé au sommet. On a eu le plus gros sommet, je crois que c'était 3000. Et là-haut, on a éclaté de rire, de joie. Et de pouvoir partager ça avec une personne, c'est vraiment émouvant quand même à vivre.

  • Speaker #0

    Excellent, ça donne vraiment envie. Mais tu le racontes. Est-ce que tu as une anecdote ou un moment particulier que tu as vraiment beaucoup aimé à partager ?

  • Speaker #1

    On s'est retrouvés à longer, c'était le quatrième jour, je crois. On s'est retrouvés, donc en Suisse, il y a des bices. Je ne connaissais pas les bices, donc c'est des ruisseaux qui longent les chemins, des ruisseaux d'irrigation. Donc, on a longé. Ce sentier-là, il n'était pas du tout prévu. On a décidé à la dernière minute, on s'est dit, au lieu de descendre tout au fond de la vallée, peut-être on va rester à un niveau et on va passer par ce sentier. Donc, on s'est dit, bon, allez, on y va. On se pointe à l'entrée et là, il y avait deux personnes qui randonnaient. Ces deux personnes nous arrivaient avec le gros sac à dos et le VTT. Ils nous regardent et nous demandent ce qu'on fait ici. Là, c'est impraticable. En vélo, ça ne passe pas. C'est vraiment très dangereux comme sentier. Ne venez pas ici, ça sera beaucoup trop dangereux pour vous. On est toutes les deux un peu tête de mule. On a décidé de voir par nous-mêmes quand même. On s'est retrouvés sur un bis. très très très étroit et avec du vide mais c'était impressionnant et vraiment sur ce coup là la chute elle était c'était pas une option si on chutait c'était la fin mais vraiment la fin au point donc on s'est retrouvé là on s'est regardé on fait ok on va pas s'enflammer on va y aller tranquillement et puis surtout le chemin il était creusé dans la grotte donc avec nos sacs on touchait aussi le mur. Donc on a vraiment... On a procédé vraiment méticuleusement et on a progressé tout doucement. Et en fin de compte, ça nous a demandé vraiment une très grosse concentration. On a pris soin de l'une de l'autre. On regardait vraiment où l'autre mettait les pieds, où nous on mettait nos pieds et on restait vraiment vigilantes toutes les deux. Mais ça a été incroyable. La beauté du bis, c'était fou. Et puis ce petit côté adrénaline, tension, ça a rajouté du piment. Et en fin de compte, ça a été notre chemin favori. Donc, il y a des sections où on a pu vraiment rouler en faisant très attention. Et d'autres sections où on était vraiment obligé de porter le vélo. Donc, le vélo était dans le vide et nous, on marchait sur le chemin. Donc, ça nous a fourni beaucoup d'émotions. Mais c'est vraiment incroyable. On était vraiment sous tension.

  • Speaker #0

    J'imagine le niveau d'adrénaline.

  • Speaker #1

    Oui, mais ça a été vraiment un highlight. de notre aventure.

  • Speaker #0

    Incroyable. Est-ce que ça t'a donné envie de renouveler ce type de traversée où tu n'as pas de chrono, tu n'as pas de dossard, mais c'est une aventure différente ?

  • Speaker #1

    Oui. J'ai toujours été au cours de ma vie à cette recherche de liberté, donc cette vie de gypsy en camping-car, sur mon vélo à explorer le monde, à voyager. Et là, je découvre encore un format différent où on ne me dit même pas où aller et quoi faire. à quelle heure et de pouvoir me lever et partir avec mon vélo et aller explorer des contrées que je ne connais pas de travailler sur la trace GPS en amont c'est vraiment un process que j'aime beaucoup et il y a tellement de choses à faire en vélo que à 100% ça m'a donné envie d'aller explorer encore plus toute seule ou avec des copains, des copines Et sans organisation, sans dossard, sans chrono, juste face à la nature, avec le vélo.

  • Speaker #0

    Ça doit être super aussi. Et là déjà, tu as fait un tour du Mont-Blanc à VTT ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai fait le tour du Mont-Blanc en VTT sur quatre jours. Donc j'ai plus ou moins utilisé le tracé, le balisage classique du tour du Mont-Blanc. Mais encore une fois, moi je cherche... vraiment des chemins pour le VTT, pour l'enduro. Donc, j'ai fait des petites options à droite, à gauche, pour aller chercher de très belles descentes en VTT. Donc, oui, ça a été vraiment une très belle aventure. Et cette fois-ci, je l'ai vécue toute seule. Donc, ça a été encore une autre expérience, avec un sac plus léger. Cette fois-ci, j'ai choisi d'aller dormir dans les refuges. Donc, ça m'a permis d'être plus légère sur mon vélo et d'apprécier encore d'une manière différente.

  • Speaker #0

    C'est sympa. Et est-ce que tu as d'autres projets ou rêves que tu sais que tu vas faire peut-être dans les mois ou années à venir ?

  • Speaker #1

    Des rêves, j'ai l'impression déjà de rêver tous les jours. J'ai cette chance de pouvoir faire du vélo au quotidien, donc ça c'est assez incroyable. Et des projets, des traversées, oui, je pense que là je suis assez usée de la saison. elle a été vraiment très longue entre les compétitions les projets médias les projets projet aventure aussi. Je suis un peu sèche, donc je vais laisser un peu reposer tout ça, on va dire. Et oui, l'année prochaine, je vais certainement repartir sur de nouvelles traversées. Dans les Alpes, j'ai un petit projet qui me croit dans la tête. Ce serait de faire un jour une crête, aller explorer une crête en BTT et chercher ce côté adréaline en vitesse. lecture de trajectoire sur ces ridges en montagne. Donc, ouais, ça, c'est un projet qui me trotte et je travaille actuellement sur l'itinéraire, mais ça va me prendre un peu de temps.

  • Speaker #0

    Il va y avoir plein de nouvelles aventurations sur Instagram, là, je le sens.

  • Speaker #1

    Ça va être cool.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est quelque chose aussi qui est important pour toi d'inspirer ? tu partages beaucoup de choses justement sur Insta et d'inspirer, peut-être d'accompagner aussi des femmes qui souhaitent se lancer dans le VTT ?

  • Speaker #1

    Ouais, j'ai toujours comment dire, partagé ce que je fais de façon naturelle sans vouloir inspirer, juste je sais pas trop le sentiment que je recherche en faisant ça, mais juste montrer que oui, c'est possible de le faire et surtout le vélo, c'est trop cool et on a vraiment d'avoir Merci. Il ne faut pas hésiter à faire du VTT, ça nous procure tellement d'émotions et ça nous permet d'explorer tellement de choses que j'ai toujours partagé de façon facile, simplement je veux dire. Et là depuis quelques temps, je réfléchis, j'ai envie de transmettre encore plus et c'est pour cette raison que cet hiver je reste en France. pour passer le diplôme d'État, le DEGEPS, pour pouvoir être guide et monitrice en VTT et pouvoir encore plus accompagner et transmettre ce que j'ai vécu et toutes les expériences parce que j'ai appris le vélo sans... Je suis juste montée sur un vélo et j'ai appris sur le tas, surtout en suivant les garçons. Donc, j'ai eu énormément d'expériences, bonnes expériences, mauvaises expériences. mais ça a fait un tout. Donc avec ce diplôme là je vais pouvoir réellement transmettre ce que j'ai appris toutes ces années. C'est un de mes objectifs maintenant. C'est un beau projet. De me tourner un peu plus vers les autres. J'ai toujours fait les choses pour moi parce que je voulais le faire. Et là, maintenant, je prends un peu plus de recul en me disant tout ce que j'ai fait, c'est peut-être cool maintenant de pouvoir le transmettre en direct face à face aux gens.

  • Speaker #0

    Génial. Et pour terminer, est-ce que tu aurais un conseil à donner aux auditrices ?

  • Speaker #1

    Alors, auditrices... Qui veulent se mettre au VTT ?

  • Speaker #0

    Oui, par exemple.

  • Speaker #1

    De ne pas hésiter. Le VTT, c'est vraiment une discipline, mais vraiment incroyable. Il y a de la descente, il y a du cross-country, il y a de l'enduro. Il y en a pour tout le monde, pour tous les goûts. Depuis quelques temps, on voit énormément, énormément. On voit de plus en plus d'associations de fans se créer. Du côté de Grenoble, il y a les Roule-Simon. Sur Annecy, il y a les Biquettes. En Alsace, il y a les... Je ne peux pas prononcer le nom, il est trop compliqué. Les Slackless, un truc comme ça.

  • Speaker #0

    Ah oui, je ne sais pas ce que c'est, mais oui. Je crois peut-être, mais je ne me souviens plus du nom.

  • Speaker #1

    Je pourrais te donner le nom, mais en tout cas, il y a vraiment des associations. Dans le sud de la France, il y a les Spadgirls. Donc, il ne faut vraiment pas hésiter à prendre contact avec ces assos. c'est... tout géré par des femmes incroyables et passionnées. Et il y a des week-ends organisés, des semaines organisées pour tous les niveaux, du débutant à l'intermédiaire ou à la personne qui veut se perfectionner, avec des monitrices. Je pense à Déborah Motch sur Annecy. Dans le Beaufortin, il y a Olivia Kemp. En Alsace, il y a Léa Veil. Donc, il y a vraiment des monitrices passionnées, talentueuses. veulent transmettre et qui ont de quoi raconter de belles histoires et transmettre la passion. Donc vraiment pas hésiter à se rapprocher de ces associations-là pour soit des cours de vélo, soit des week-ends de vélo, soit une sortie le dimanche matin, samedi matin. Vraiment, il y a de tout comme programme et c'est vraiment des femmes qui sont inspirantes et disponibles.

  • Speaker #0

    Et puis ça peut vraiment aider d'être dans des assos pour se lancer. Le collectif, ça aide toujours.

  • Speaker #1

    Complètement. La communauté est vraiment très belle. Et le VTT, ça reste vraiment chill comme discipline. Il n'y a pas de prise de tête. Toutes les personnes sont vraiment très simples. Donc vraiment, ne pas hésiter. Vraiment, le VTT, n'hésitez pas. C'est incroyable.

  • Speaker #0

    Ça donne envie. Franchement, ça donne envie de se lancer. Merci beaucoup Morgane pour tout ce partage c'était vraiment chouette d'échanger avec toi et puis pour les auditrices n'hésitez pas à aller voir tout le contenu posté sur Insta je ne fais pas de VTT mais à chaque fois que je regarde j'ai limite envie de m'y mettre ça m'impressionne quand même à fond de voir ce que tu fais vraiment c'est un niveau qui est hyper impressionnant mais je trouve ça très inspirant et ouais c'est chouette de regarder même quand on n'est pas pratiquante pour les deux, pour les pratiquantes comme non pratiquantes, c'est vraiment très inspirant. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci de m'avoir accueillie et d'avoir eu cet échange. C'était vraiment super cool. Merci à toi.

  • Speaker #0

    Avec plaisir. À bientôt. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide. À bientôt.

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