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La Sportive Outdoor - Sport Outdoor au féminin

De Paris à Abidjan à vélo avec Nelly

De Paris à Abidjan à vélo avec Nelly

48min |15/04/2025
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Description

Dans cet épisode de "La Sportive Outdoor - Sport Outdoor au féminin", Laurène Philippot reçoit Nelly, une femme inspirante de 55 ans, qui a décidé de sillonner les routes à vélo de Paris à Dakar, puis jusqu'à Abidjan.

Nelly partage avec nous ses premiers essais de voyages à vélo et nous dévoile comment elle a préparé cette aventure, tant sur le plan physique que matériel, en choisissant son itinéraire pour privilégier les routes plates et en s'appuyant sur les conseils d'autres cyclistes.

Au fil de son récit, Nelly aborde les défis qu'elle a rencontrés, mais aussi les rencontres enrichissantes avec des habitants des pays traversés et les joies variées rencontrées lors de ce voyage. Un témoignage de sportive plein d'enthousiasme!


𝐒𝐮𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐍𝐞𝐥𝐥𝐲:

https://www.instagram.com/nellyavec2ailes__/


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La Sportive Outdoor est un média dédié aux sports outdoor au féminin. Le magazine a pour but de mettre en avant les femmes sportives de tous niveaux, de leur fournir des conseils adaptés et de les aider à mieux se connaître pour apprendre à oser! Les maître-mots? Plaisir, bien-être et audace!


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Nelly, Nelly avec deux L sur Instagram, qui a décidé lors de sa retraite de partir voyager à vélo, et pas un petit voyage puisqu'elle est partie de Paris à Dakar puis à Bidjan. Elle va nous raconter comment est né ce projet, comment elle s'est préparée, et évidemment comment s'est passée cette traversée d'Afrique de l'Ouest. Bienvenue Nelly, est-ce que tu veux bien te présenter déjà

  • Speaker #1

    Oui, bonjour, merci de me recevoir Lorraine. Du coup, je m'appelle Nelly, j'ai 55 ans, j'ai fait une carrière militaire de 31 ans et à l'issue, je me suis retirée de cette institution pour prendre ma pension et du coup, j'ai trois grands enfants.

  • Speaker #0

    Ok, donc d'où cette retraite tôt puisque tu es encore jeune. Et est-ce que tu as toujours été sportive et adepte du voyage de vélo ou est-ce que c'est quelque chose qui est arrivé plus tard

  • Speaker #1

    Alors le sport fait partie intégrante de ma vie. De mes 12 à 18 ans, j'ai fait de la compétition cycliste. Ensuite, je me suis engagée et moi qui n'aimais pas courir, j'ai commencé la course à pied. J'ai fait quelques semi-marathons, marathons, jusqu'à me blesser il y a une vingtaine d'années quand même, maintenant. Et du coup, j'ai arrêté la compétition de ce fait-là, en tous les cas ces petits challenges sportifs. Mais j'ai quand même gardé une activité physique. Je me suis remise un petit peu au vélo, mais tranquillement, vraiment aléatoirement. En fait, je n'ai pas fait de vélo pendant 30 ans, pour être claire.

  • Speaker #0

    Et avant quand même de faire Paris-Dakar, tu as quand même fait quelques voyages à vélo ou vraiment tu t'es lancée comme ça

  • Speaker #1

    Bon, déjà, depuis que je suis... disponible, on va dire. Je voyage beaucoup en sac à dos, en backpack, un peu partout dans le monde, sur des longs trajets. Et un jour, m'est venue l'idée en me disant, écoute, ma cocotte, ce serait quand même bien de revenir sur tes anciennes amours et pourquoi pas allier un voyage à vélo avec le voyage. Et donc, en revenant d'un voyage en Inde et au Népal, je me suis dit... Allez, achète ton vélo, sinon tu ne partiras jamais. Si tu ne testes pas, tu ne partiras pas. C'est ce que j'ai fait en visant de faire un Paris-Mont-Saint-Michel à vélo, sur la vélocénie. Et donc, ça a été très laborieux le départ. Je me faisais doubler par tout le monde. Je devais rejoindre Versailles, la première étape. Je dis à mes enfants, mais je ne suis même pas sûre d'arriver. Comment je vais arriver jusqu'au Mont-Saint-Michel vu que ça faisait trois ans que je n'avais pas pris de vélo. Et en fin de compte, de fil en aiguille, j'ai fait même plus puisque cette année-là, j'ai fait 1800 km test. Oui, oui, du coup, j'ai rejoint Brest, le canal de Nantes et je suis remontée par la Loire à vélo. Voilà, et donc ça, c'était l'année précédente. Génial,

  • Speaker #0

    ça fait des beaux périples et une belle prépa du coup. Au moins, tu étais sûre que tu aimais bien ça.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. En fait, le but, c'était de savoir déjà. également outre le vélo, est-ce que je pouvais dormir dans une tente Parce qu'en fait je me suis dit si tu n'arrives pas à être à l'aise dans une tente en camping, ça ne sert à rien d'envisager un voyage long, voilà. Parce que c'est vrai que le camping, le bivouac et la tente, ça permet de s'arrêter où que ce soit sans trop préparer le trajet, et pour moi c'est très… primordial de savoir s'il y a 55 ans, justement, je pouvais bien récupérer avec ce mode de logement.

  • Speaker #0

    Bon, du coup, ça a été validé.

  • Speaker #1

    Du coup, je dormais comme un bébé, j'étais dans ma petite cabane. Voilà, et puis quand on a fait du sport 5-6 heures par jour, on dort bien en général, on se pose pas de questions, il faut se reposer.

  • Speaker #0

    Ça aide, c'est vrai. Et qu'est-ce qui t'a donné envie alors de partir à vélo de Paris à Dakar, puis de poursuivre jusqu'à Abidjan Parce que c'est quand même vraiment là un sacré périple et assez original.

  • Speaker #1

    Oui, surtout pour un vraiment premier voyage à vélo, puisque moi je le considère comme mon premier voyage à vélo, à l'autre c'était un test. En fait, quand j'étais jeune, à 20 ans, j'ai fait mon premier voyage en avion vers le Sénégal, et je n'avais jamais remis les pieds en Afrique. Et ce voyage avait été quand même relativement intense, pour moi important, puisque je découvrais un autre pays, et ce n'était pas n'importe lequel, c'était loin aussi pour un premier voyage. Et j'avais toujours eu peur de revenir en Afrique en me disant peut-être que le souvenir que j'en ai, en fait, 33 ans après, je ne vais pas ressentir la même chose. Donc, j'ai décidé de faire quelque chose de plus important, d'avoir une démarche pour ce voyage qui est un petit peu plus d'intensité pour moi. Et voilà, je me suis dit Paris-Dakar, ça sonne bien, on va faire ça. Une fois que je me suis lancé le challenge, je me suis dit bon, ça y est, dans quoi tu te lances encore ma cocotte Tu as quand même des idées à deux balles. Une fois que j'ai appuyé sur le bouton, ça y est, c'est parti.

  • Speaker #0

    Excellent. Et comment tu t'es préparée Physiquement, tu étais déjà en forme, puis tu faisais déjà du vélo, mais après...

  • Speaker #1

    Non, parce qu'en fait, l'idée est venue, je suis partie faire un petit... périple au Pérou, Brésil, je suis retournée en Guyane française pour le carnaval, je suis rentrée en France donc au mois de février et puis bon j'ai profité de la famille, j'ai profité d'un peu tout le monde sans vraiment trop faire de sport. Pour te dire une semaine avant puisque j'avais communiqué un petit peu sur les réseaux, j'avais dit oh là là faudrait que j'aille faire un petit tour. sur le circuit de Vincennes, mais j'ai la flemme, et il y a des gens qui m'ont dit mais on pensait que tu n'allais pas partir Donc je n'étais pas entraînée du tout, et en fait je me suis dit, je me connais, je me suis dit si tu fais trop de vélo avant, tu sais que tu pars sur quelque chose qui va être relativement intense, qui va te prendre du temps, ne sois pas saturée avant. C'est un voyage à vélo, tu as le temps. Tu vas partir de Paris sur des terrains relativement plats, puisque j'ai longé les canaux, les bords de Seine, Bordelois, etc. Et me connaissant, je me suis dit, si tu t'entraînes six mois à l'avance, c'est bon, tu as fait tes six mois, tu n'auras plus envie de monter sur un vélo, tu seras déjà saturé. Donc j'y suis allée un peu, comme on dit, la fleur au fusil, sans entraînement. C'est un peu peut-être de l'inconscience, mais moi je sais comment je fonctionne. Voilà, et ça a bien fonctionné.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est une bonne approche, tu te connais. Effectivement, en plus, le vélo, ça permet aussi. Et puis, tu pouvais adapter tes étapes, donc tu n'étais pas obligée de faire des étapes. Oui,

  • Speaker #1

    et quand même, ce voyage de 1800 kilomètres sans entraînement non plus, je me connais quand même sportivement parlant. Je sais comment je peux retrouver ma ressource et comment, musculairement parlant, en intensité, etc., en y allant tranquillement. Et graduellement, je me connais, je connais mon organisme. Voilà,

  • Speaker #0

    c'est le plus important. Et au niveau du matériel, est-ce que tu avais déjà acheté un vélo quand tu as fait Vélocénie, etc. Et donc, tu as gardé le même ou est-ce que tu as racheté des choses différentes Alors,

  • Speaker #1

    quand l'idée m'est venue de faire le Péricla vélo, je me suis dit de toute manière, tu t'équipes comme si tu pars autour du monde. Donc, j'ai pris un bon vélo parce que me connaissant, si ça n'avait pas... fonctionner, j'aurais dit c'est la faute au vélo j'aurais du j'ai du matériel pourri etc, je me suis dit au moins t'auras pas d'excuses, t'as un bon vélo donc je m'étais déjà équipée des sacoches j'avais pas pris les sacoches avant que j'ai rajouté pour ce périple là j'avais déjà pris ma... j'avais vraiment pris le matériel comme si je pars en voyage à vélo et ton vélo c'est un VSF si je me trompe pas oui oui c'est le TX800 d'ailleurs j'ai eu des petits soucis quand même en Afrique avec pour euh... les changements de pièces et donc j'ai roulé une partie du voyage avec un manque de plateau, de pignons, de chaînes, des trucs qui ont un peu sauté et que je n'arrivais pas à remplacer. Et quand je suis revenue là, j'ai dû tout changer en fin de compte. Ça a été un peu de la bidouille sur les derniers temps.

  • Speaker #0

    Pas évident.

  • Speaker #1

    Mais c'est un bon vélo. Outre ça, c'est un bon vélo parce que j'ai fait quand même beaucoup de routes et moi ayant fait quand même du vélo route étant jeune, j'ai trouvé une bonne position. C'est un bon vélo. Les roues, c'est des grandes roues. Je trouve que c'est un vélo qui, en intensité sur la route, il est génial.

  • Speaker #0

    C'est des super vélos de voyage. Au niveau de l'itinéraire, comment est-ce que tu as choisi l'itinéraire et tracé J'avoue que je n'arrive pas trop à imaginer comment on se dit je vais faire Paris-Dakar, je prends ma petite carte et je trace Comment tu as fait ça Est-ce qu'il y avait des endroits où tu t'étais dit de toute façon, c'est incontournable, je veux vraiment y passer Ou est-ce que... Tu as un peu improvisé, comment tu as fait

  • Speaker #1

    Alors l'itinéraire, si tu veux, moi j'avais quand même dans la tête le fait de me dire je ne suis pas très aguerri, là justement je vais être chargée, puisque le vélo il est déjà lourd, les sacoches aussi, donc j'avais plus d'une vingtaine de kilos sur le dos, plus 16,5 kilos le vélo, je me suis dit, moi je me connais, je ne suis pas une montagnarde, donc je vais essayer d'aller vers le plus plat. Et donc en fait, j'ai pris conseil auprès de personnes qui avaient fait ce trajet-là, notamment, parce qu'à un moment, c'était surtout l'Espagne qui me posait des problèmes. Je me disais, est-ce que je passe milieu d'Espagne en partant vers Bordeaux, ou est-ce que je passe de l'autre côté Et du coup, j'ai privilégié l'autre côté, justement, faire la Viarona, et passer les Pyrénées, rejoindre la côte espagnole, qui me paraissait moins vallonnée. mais qui était quand même très vallonné, donc ça a été assez compliqué. Et ensuite, on va dire que la voie royale, arrivé au Maroc, j'ai longé la côte, il n'y a qu'une route après, pour arriver à Dakar quasiment, donc en fait, moi je n'ai pas commode, je n'ai pas tous ces trucs-là, je ne suis pas très technologie, donc j'ai fonctionné avec ma pimi, mon amie. Voilà, pour suivre la route. Je fonctionne comme ça en voyage en backpack et j'ai fonctionné comme ça également avec ce voyage à vélo.

  • Speaker #0

    Excellent. Est-ce que tu as voyagé, tu étais tout le temps toute seule ou est-ce que tu avais d'autres personnes peut-être qui t'ont accompagnée par moment

  • Speaker #1

    Alors, je suis partie seule. Arrivé à Tangier, j'avais un ami, ancien collègue que j'ai rejoint. Je me suis un peu posée sur Tangier parce que j'ai quand même… Il y a un mois et demi à rejoindre le Maroc. C'était vraiment ma première pause, parce que je n'ai quasiment pas fait de pause. Je roulais tous les jours, tous les jours, tous les jours. J'avais l'objectif d'arriver en Afrique. C'était quand même quelque chose de bien intégré. Même si c'était dur, je me disais tu vas à Dakar, tu vas à Dakar Des fois, j'avais cette petite musique-là dans la tête. Et donc arrivé à Tangier, je me suis arrêtée chez lui, je suis repartie et étonnamment, il m'a rejoint sur quelques étapes où il a pris mes bagages et lui me suivait en voiture. Donc ça, c'était Momo. Et puis à un moment, je me suis dit non, quand même, c'est ton voyage, c'est important, ça a vraiment du sens pour toi. Donc j'ai un petit peu remercié et en disant non, là, il faut vraiment que je… Surtout que j'envoyais un message comme quoi on ne pouvait pas voyager seul au Maroc, alors que le Maroc, il est vraiment… les gens sont charmants, il n'y a aucun souci pour voyager au Maroc. Voilà, c'est vraiment un pays extraordinaire, avec des super belles routes, les paysages magnifiques. Voilà, il n'y a aucune difficulté vraiment à manger la côte espagnole… la côte marocaine, pardon. Et du coup… J'ai continué toute seule, donc mes moments très très intenses c'était forcément... Bon on en parle après. Et puis en cours de voyage, arrivé aux alentours de Nouakchott, j'ai rencontré un jeune Marocain, Redouane, qui faisait le même trajet. Donc on s'est un petit peu croisés, recroisés, et du coup on a vraiment roulé ensemble deux mois et demi. On est arrivés ensemble à Dakar. Et bon, c'était stop ou encore. Et on a dit encore. Et puis du coup, c'est un jeune homme qui est à l'âge de mes enfants, qui a 31 ans. Donc lui, il partait de Marrakech. Et du coup, ça a été une révélation pour moi de me dire, j'arrive à voyager avec quelqu'un.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose que tu n'avais jamais fait en fait Non.

  • Speaker #1

    Et même mes enfants qui me connaissent, au bout de 3-4 jours, ils me disent, mais maman, t'en as pas marre Il ne te saoule pas le gars là C'est vraiment quelqu'un de très gentil et ça s'est fait de façon spontanée. Duane, il est au Maroc. On a vraiment fait ça intelligemment, ça s'est fait naturellement. J'ai beaucoup apprécié également cette découverte du voyage à deux.

  • Speaker #0

    C'est chouette, tu as eu vraiment les deux aspects. Tu as eu des parties en solo et des parties à deux, c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Moi je suis assez indépendante, donc en fait c'est vrai que j'aime bien faire mon voyage, puis j'ai l'habitude de voyager seule, et donc là pour moi ça a été de pouvoir partager ça avec quelqu'un sans prise de tête, où tout s'est vraiment déroulé de façon formidable, et d'ailleurs il m'a beaucoup aidée d'un point de vue technique, parce que j'ai eu des crevaisons, il était là, j'ai eu le vélo qui a eu pas mal de problèmes, comme je t'ai dit, il touche un petit peu mieux que moi la mécanique, donc c'est vrai qu'en fin de voyage, j'ai eu mal. D'ailleurs, c'est lui qui m'a démonté le vélo pour remonter dans l'avion la veille, pour te dire.

  • Speaker #0

    Et au niveau de la logistique, donc, temps, hébergement, ravitaillement, formalité, même parce que tu passes quand même d'un pays à l'autre, comment ça s'est passé

  • Speaker #1

    Ça s'est bien passé. Bon déjà jusqu'au Maroc, il n'y a pas de visa. Le seul visa qui était sur le voyage initial où je m'étais renseignée, c'était la Mauritanie. Donc à l'époque, il y avait un visa à l'arrivée. Donc je sais que c'est 55 euros. Maintenant apparemment, il faut s'inscrire sur une plateforme pour avoir un QR code. Et puis donc ça a un petit peu changé, je crois, pour la Mauritanie. Mais enfin moi, je suis arrivée à la frontière mauritanienne. J'ai payé mon visa et puis voilà. Et puis ensuite, plus loin dans le voyage, il a fallu faire des démarches pour les visas. Mais disons que pour le voyage initial, qui était Paris-Dakar, il n'y avait que la Mauritanie. Moi, j'ai envie de dire que ce voyage, je ne l'ai pas hyper préparé. C'est-à-dire que je savais qu'il fallait que j'avance. Les étapes, je savais que j'avais ma tente pour dormir. Donc en fait... Je me suis quand même dit, essaye de faire tant de kilomètres par jour, mais ce n'était pas une obligation. Je me suis vraiment écoutée. J'ai fait un petit peu une règle des 30-20-20, qui est ma règle propre. 30 kilomètres, je fais une bonne pause. 20 kilomètres, je fais une bonne pause. Et puis, après les 20 derniers kilomètres, je commence à voir un petit peu où je vais pouvoir m'arrêter, ou bivouaquer. Aussi, un camping sur la partie France et Espagne, j'ai fait pas mal de camping. Sur la partie Maroc, j'ai fait quelques hôtels, mais beaucoup de camping et de bivouac. Sur la partie Sénégal, j'ai fait du bivouac et accueil également chez les chefs du village ou chez les habitants. Parce qu'en fait, tu ne plantes pas ta tente n'importe où, il y a des règles. Sur la partie Guinée-Conakry, énormément de bivouac. Et sur la partie Côte d'Ivoire, du bivouac. un peu d'accueil aux chefs de village. Donc, en fait, chaque jour était un nouveau jour. Oui,

  • Speaker #0

    je vois. Et quand tu parles d'accueil aux chefs de village, tu disais qu'il y a des règles. Comment ça se passe, en fait Ça veut dire que quand tu arrives dans le village, tu vas te présenter quelque part pour demander où est-ce que tu peux t'installer Exactement.

  • Speaker #1

    Donc, dès que tu arrives, dès le Sénégal, en fait, tu... demande à voir le chef du village parce que même si tu demandes à quelqu'un est ce que je peux planter ma tante ici on te dit va voir le chef du village donc voilà donc en fait la majorité du temps sauf exception il faut l'aval du chef du village pour pouvoir résider dans le village ou sinon la personne tu accueilles mais prévient le chef du village donc c'est il ya tout un cérémonial en général ce qui se passe c'est que le chef du village où la famille tu amènes deux chaises en plastique les chaises des invités Donc tu t'assoies sur la chaise en plastique et puis là tu discutes. Dans le meilleur des cas, on te dit, il y a une pièce ici où tu pourras loger. On te demande si tu veux te doucher ou quoi que ce soit. On t'amène le repas même. Tu vois, c'est vraiment l'accueil, la Teranga au Sénégal. Et puis ailleurs, c'est la même chose. Et dans le cas le moins sympathique, c'est que tu es déjà fatigué et tu restes trois heures sur ta chaise. et puis tu attends que ça se passe, et tu ne sais pas si tu pourras planter ta tente, si tu auras une pièce, si tu pourras te doucher, etc. Donc c'est vrai qu'à un moment, c'était un peu fatigant de ne pas savoir, de se dire, bon, je vais peut-être rester 3-4 heures sur la chaise, attendre 20 heures, il fait nuit, tu dois monter ta tente, ou tu vas être dans une pièce où tu auras des moustiques aussi, parce que dans ta tente, tu as la moustiquaire, mais quand on te propose une pièce, tu ne sais pas... si ce sera aéré, etc. Donc, c'est ce qui a fait que, par exemple, en Côte d'Ivoire, on a tenté d'aller un petit peu moins vers les chefs du village parce que des fois, c'était fatigant. C'était gentil, c'était généreux.

  • Speaker #0

    C'était hyper gentil, bien sûr.

  • Speaker #1

    Souvent très généreux, c'était très formaté quand même, mais avec de beaux échanges. Il faut savoir que ça se passe comme ça. Même des fois, on faisait du bivouac. Si quelqu'un, le matin, nous voyait partir, on nous demandait Vous êtes allé voir le chef du village Non, non, c'est où le village On faisait un peu les nounouilles pour dire Non, non, mais on n'y est pas allé. Grosso modo, on est arrivé tard.

  • Speaker #0

    C'est impressionnant. C'est hyper organisé, quelque part. Au final, on te disait toujours que tu avais le droit de rester quelque part. Au final,

  • Speaker #1

    oui, toujours.

  • Speaker #0

    Il y a quand même un accueil qui est adorable.

  • Speaker #1

    Et la majorité du temps, ça se passait bien. Les familles étaient très accueillantes. En fait, pour les familles, pour certaines familles, c'est un honneur de te recevoir. Il y a des chefs du village qui ont pris des photos qui m'ont dit je vais développer la photo, je vais l'accrocher chez moi parce que c'était un honneur de nous recevoir. Donc en fait, c'est vrai que les repères sont différents. En plus, je suis arrivée dans une période où l'Afrique et la France, ce n'est pas trop ça. Les gens m'ont demandé quel est l'accueil, etc. La majorité, moi, je n'ai pas eu de souci du tout au niveau de l'accueil. Un petit peu en Côte d'Ivoire, il y avait quelques grincements. Il y a eu quelques petites expériences un petit peu moyennes, on va dire, mais le reste du trajet, pas du tout. On a été vraiment très bien accueillis par la population.

  • Speaker #0

    Et on va passer vraiment au cœur du voyage. Est-ce que tu peux nous dire, j'imagine que quand on part comme ça, il y a des sensations particulières de partir pour un aussi long voyage. Donc, quand tu donnes tes premiers coups de pédale au départ de Paris, tu as quelles sensations Alors déjà,

  • Speaker #1

    c'est la première fois où je communiquais déjà en amont sur le voyage en disant je vais faire un Paris-Dakar. Et puis, une fois que j'ai lancé l'idée, je me suis lancée à faire ma plaque d'immatriculation derrière, à avoir un peu... à imaginer un petit peu tout ça. Et je m'impatientais, j'avais donné une date de départ et je me disais, quand est-ce qu'elle arrive cette date En fait, j'étais impatiente de partir. Et en même temps, j'étais là, mais dans quoi tu te lances Qu'est-ce que t'as encore été raconté que t'allais faire Donc le premier coup de pédale, je suis arrivée, j'avais dit départ de Nation. Donc en fait, c'est le coin que je connais. Je suis partie de chez moi à Nation, puisque j'habite dans le Val-de-Marne. Je voulais vraiment partir de Paris, donc Nation paraissait opportun. Et il faisait beau, et je me suis dit, bon ben ça y est quoi, ça y est, mais en n'y croyant pas vraiment. J'étais un peu, voilà, bon ben ça y est, je vais à Nation, je pars, et puis là je fais mes premiers kilomètres le long de la Seine, qui était quand même, je connaissais, il n'y a rien de fabuleux là-dedans. Et puis le but c'est de se dire, bon ben... Donc, la première étape, j'avais dit, bon, je vais aller vers là, je vais faire à peu près ce nombre de kilomètres, pour être sûre d'avoir un camping, un peu de stress. Et le stress du premier jour, en fait, non, c'est parti dès le deuxième jour. En fait, je me suis dit, bon, allez, tu pédales maintenant. C'est parti, avec de la joie, beaucoup de joie, beaucoup de bonheur. Même découvrir la France à vélo, comme ça. Comme je t'ai dit, j'ai suivi les bords de Seine, les bords de Loire, les bords de Loin, les bords de Tours en fait. Donc j'étais sur des sites en voie propre. Il faisait beau. Je suis partie le 11 août. Moi, j'aime la chaleur. D'ailleurs, il faisait très beau des fois, très chaud même des fois. Moi, je n'ai pas eu de froid du tout pendant six mois. J'ai eu deux fois de la pluie. Je n'aime pas la pluie. Donc heureusement que je n'ai pas eu plus de pluie. J'ai eu deux fois de la pluie en Espagne. Avec les dénivelés, les bagages, je me disais, heureusement que je n'ai pas eu plus de pluie, parce que c'est même dangereux. Mais beaucoup de bonheur, beaucoup de joie, beaucoup de sérénité dans ce voyage. Beaucoup d'émerveillement.

  • Speaker #0

    Et quels ont été les plus grands défis que tu as rencontrés sur la route Alors,

  • Speaker #1

    les plus grands moments en tous les cas, c'est pour moi les plus intenses. Ça a été vraiment la... traversée du Sahara occidental, du Sahara marocain, c'est énorme. Tu es là, mais j'y suis. C'est un truc exceptionnel. Et la traversée du Sahara mauritanien, où tu es seul au monde, en fait, tu as trois, quatre camions qui te dépassent sur la route. Et là, je me suis rendu compte d'être dans quelque chose de vraiment hors norme. C'est vraiment à ce moment-là où je me suis dit tu y es J'avais des sensations de bonheur intense, avec les larmes aux yeux des fois, de me dire tu y es, ça y est, tu es dedans, tu es vraiment dans ton aventure, tu es vraiment dans ton truc Ça, c'était énorme. Et l'autre partie du voyage qui m'a énormément plu, qui a été très intense, c'est la Guinée-Conakry, que je ne connaissais pas. pas du tout... Alors étonnamment, Dakar, c'était l'arrivée, donc j'ai eu beaucoup d'émotions par rapport à ces retrouvailles-là du Sénégal. Mais les endroits qui m'ont le plus émerveillée, le Sahara et la Guinée forestière, où c'est pareil, t'as aucun touriste, les gens sont formidables, ils sont vraiment certains dans des situations assez précaires, sans électricité, d'une simplicité et d'un accueil formidable. Le lit... Les paysages m'ont énormément plu. C'était deux moments très attentes dans le voyage.

  • Speaker #0

    Ça a l'air incroyable. Le Sahara, ça m'est...

  • Speaker #1

    Tu sens que tu vis quelque chose d'exceptionnel.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine. Le Sahara, ça prenait combien de temps de traverser

  • Speaker #1

    Alors, je ne sais pas exactement. La Mauritanie, ça a été assez vite. Étonnamment, j'avais un petit peu peur parce que j'avais des cyclistes qui étaient passés devant moi, qui étaient beaucoup plus aguerris, qui étaient passés par les montagnes, avec qui j'étais en contact parce que c'est tout un réseau. Il faut savoir que je n'étais pas seule à voyager en Afrique de l'Ouest. D'ailleurs, il y en a qui continuent jusque loin, jusque l'Afrique du Sud. Et en fait, il y a certaines personnes avec qui je communiquais. qui m'avait dit, ah là là, je suis au milieu du désert, je vais peut-être prendre un camion, parce que j'ai le vent de fâche, je n'avance pas, je fais du 5 km heure. Je me disais, mais c'est lui, il n'y arrive pas, mais comment ça va être J'ai dit, mais... Et puis moi, j'avais dit, je montrais. Pendant ma tête, le but, c'était d'arriver quand même sans transport. Pour moi, le challenge, c'était, je n'avais pas vraiment un challenge de temps, même si j'avais donné un an d'idées. Mais le but, c'était vraiment d'arriver à vélo, quoi. Du début à la fin, ce que j'ai fait. Et donc, en fait, je me suis lancée dans la Mauritanie. Ça a été exceptionnel parce que j'ai eu du vent de dos tout le temps. Et j'ai fait des tables de 150 kilomètres, ce qui ne m'était jamais arrivé. Même sur les routes pourries et tout ça, avec le sable, la chaleur et tout ça. Et j'ai vraiment mis très, très peu de temps. J'ai mis moins d'une semaine à arriver jusqu'à Nouakchott. Mais c'était exceptionnel.

  • Speaker #0

    Ça doit être bien fou. Et à l'inverse, est-ce que tu as eu des moments vraiment plus difficiles ou même tu as un peu douté et tu avais l'impression que tu l'as arrêté Les moments plus difficiles,

  • Speaker #1

    étonnamment, c'était en Espagne, avec le dénivelé d'une part, et d'autre part, en fin de circuit sur l'Espagne, les routes qui étaient quand même très passantes. Des fois, je me retrouvais justement à me dire, mais je passe où J'arrivais sur des limites des autoroutes et je n'avais pas d'option pour bifurquer. et là c'est là où quelques-uns de mes abonnés qui connaissaient un peu mieux la région m'ont dit mais essaye-la, essaye-la, là il y a des voies piétonnes Et donc je suis arrivée jusqu'à Algeciras, mais il y a un moment, pour te dire, je suis quand même allée voir un bus pour me dire je ne veux pas mourir, je vais monter dans un bus et je me suis dit tant pis c'est pas grave, tu l'auras pas fait tout à fait à vélo. Et le bus, ils m'ont demandé de démonter le vélo, de faire comme dans l'avion. J'ai dit, mais attends, moi, je ne sais pas démonter mon vélo, je ne vais pas faire ça. Et quand on m'a trouvé une espèce de solution vers les bords de mer, sur les voies piétonnes, j'ai dit, bon, allez. Et du coup, je suis arrivée sans prendre ce bus. Et je suis bien contente de ne pas l'avoir pris, mais non, ça a été un moment, un gros moment de doute. Face à la circulation et à ces routes surchargées, Et étonnamment, je pensais avoir des soucis avec la circulation au Maroc ou dans d'autres pays. Pas du tout. Les gens... Enfin, j'ai été relativement sereine tout le temps. Les gens faisaient attention. Oui, j'étais surprise. Je me suis dit, les gens font attention au vélo, quoi. Je ne me suis pas sentie en danger sur la route.

  • Speaker #0

    C'est génial. C'est tellement important.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Parce que je me disais, oh là là, en Espagne, les gens sont très subis. et donc il n'y avait pas de problème pour ça. Il y avait de la circulation, mais les gens faisaient attention malgré tout. Mais pour les autres pays, je n'ai pas eu de soucis non plus.

  • Speaker #0

    Et d'une manière générale, au cours du voyage, est-ce que tu as ressenti vraiment certaines différences en passant d'un pays à l'autre Ah ben oui,

  • Speaker #1

    il y a… Déjà, l'Europe, c'est l'Europe. Comme je dis… temps j'ai toujours une partie dans mes expéditions on va dire c'est une partie c'est du voyage et une partie c'est l'aventure donc pour moi le voyage c'était france espagne je suis rentré en aventure à partir du maroc parce que forcément faire des paysans tu as des cultures différentes à un accueil différent Quand je suis arrivée au Sénégal, ça a encore été différent. Quand je suis passée, ne serait-ce que même du Sénégal jusqu'à Dakar, et ensuite la Casamance, c'était déjà différent également, au niveau des paysages, des accueils, etc. Guinée-Conakry, encore très différent. Côte d'Ivoire, encore très différent. Ah oui, oui, non, c'est tu sens que dès que tu changes de pays, dès que tu changes de région... tu as quand même... Ça se distingue.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous expliquer certaines de ces différences qui t'ont peut-être plus marquée Alors, par exemple, quand je suis arrivée au Sénégal, j'ai été surprise, mais là, pas dans le bon sens du terme. Moi qui retournais au Sénégal, c'est que des gens sollicitaient beaucoup sur l'aspect financier. Donc, en fait, j'étais en vélo et en fait, tout du long, les gens, même les mamans qui ne parlaient pas un mot de français, c'était l'argent, donne l'argent, cadeau, ballon, enfin voilà, toute la journée. De Saint-Louis jusqu'à Dakar, c'était ça. Donc ça, ça m'a... un peu interloqué, je ne me rappelais pas de cet aspect-là. Après, les gens sont très généreux, t'accueilles, etc. Mais il y a quand même cet aspect-là où tu es extrêmement sollicité, parce que je pense que c'est une zone où il y a quand même pas mal de tourisme sur la côte. Et en fait, les gens, je ne sais pas, doivent être habitués à ce qu'on leur donne. Du coup, ils sollicitent. C'est devenu presque normal qu'on donne quelque chose. Donc ça, ça faussait un petit peu les rapports, les contacts humains. J'étais un petit peu contrariée de ce côté-là. Malgré tout, même si c'était un bon accueil, j'étais contente de rentrer au Sénégal, mais c'est vrai que c'est quelque chose qui m'a un petit peu déstabilisée, j'avoue. Je ne savais pas trop comment réagir. Arriver en casement, c'était donne ton vélo Là, c'était pour me donner de l'argent, c'était donne ton vélo sur la route Il y a beaucoup de gens qui font des choses en vélo, des jeunes, ils vont à l'école en vélo, etc. Et je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui voyagent à vélo, qui donnent des vélos ou des associations qui amènent des vélos dans les écoles. Donc en fait, j'ai dit oui, moi si je donne mon vélo, mon voyage, il est fini. Voilà, après, arrivé au Guinée-Conakry, c'était tout babou, tout babou. Alors c'était rigolo parce qu'en fait, là c'était vraiment dans un bon esprit. Tu avais les enfants au début du village qui commençaient à crier tout babou. Et là, tu voyais tous les enfants tout le long du village qui criaient. C'était comme une alarme en fait. Et en fait, Toubab, il criait, il te suivait en courant et tout ça, c'était trop mignon. Sur le coup, il y avait déjà eu un petit peu au Sénégal, c'était Toubab. D'ailleurs, là, à un moment, j'étais avec Redouane, qui est marocain, qui me disait Toubab, Toubab il croyait que ça voulait dire bonjour Il me dit mais ça veut dire quoi, Toubab J'ai dit mais t'es le blanc ou les gens, ils te disaient le blanc Des fois, au bout d'un moment, même ça me... Je dis, mais mince, le blanc, le blanc. Je dis, ben, le noir. Parce qu'ici, en France, tu ne dis plus ça, tu vois. Tu dis, le noir, ça devient machin. Alors, il y a quelqu'un qui m'avait répondu, ben, tu es blanc. Mais j'ai dit, ben, tu es noir. C'est sûr. Il faut réagir en fonction de l'environnement. Oui, il y a des différences par rapport à ça. Après, il y a des différences forcément de paysage. Il y a des différences de langue. C'est-à-dire que chacun a son dialecte. D'un village à l'autre, tu tombes sur des Peuls, des Diolas, des Wolofs. En fait, tu apprends quelques mots et puis quelques kilomètres plus loin, tu n'as pas le même dialecte. Donc, du coup, tu commences à dire Ngarama, machin. Non, en fait, ce n'est pas ça, c'est autre chose.

  • Speaker #1

    Et tu as réussi à avoir justement des échanges. Alors, il y a évidemment toute cette question à direct. Au Sénégal, il y a pas mal de gens qui parlent français, mais quand même. Est-ce que c'est un des points quand même importants du voyage, les échanges que tu as réussi à avoir, malgré aussi cet aspect financier qui n'est pas trop fort Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Bon, j'en parle, mais ce n'était pas l'aspect principal du voyage. J'ai eu énormément d'échanges. Les gens, comme je te dis, sont quand même extrêmement bienveillants, comme partout dans le monde. Et c'était, on va dire, quasiment mon premier voyage où j'étais dans des pays francophones, mis à part l'Espagne. Au Maroc, il y a quand même encore beaucoup de personnes qui parlent français. Mauritanie, pareil. Sénégal, pareil. Guinée-Conakry, pareil. Enfin, c'est les langues officielles. Donc, voilà. Côte d'Ivoire, pareil. Donc, en fait, les échanges, oui, forcément, j'en ai eu très, très intéressants. J'ai eu des gros coups de... de cœur pour des personnes, également des gens qui m'ont vraiment touchée, avec qui j'étais quand même sur du slow travel. J'ai mis six mois à faire le voyage, trois mois à arriver à Dakar. Là, c'était un petit peu plus la course, parce que c'était le challenge. Et après, j'ai vraiment pris le temps, je suis restée une semaine dans les familles. J'ai vraiment pris le temps, à certains moments, pour ce voyage. C'était... pas une compétition du tout. Et le but du voyage, c'était vraiment ces échanges très très forts.

  • Speaker #1

    C'est tellement important. Et une fois que tu es arrivé, pour comprendre, parce que c'est vrai qu'on n'est pas vraiment revenu dessus, une fois que tu es arrivé à Dakar, c'est là, donc, s'il était ton objectif initial, là, finalement, tu as décidé de continuer en allant jusqu'à Abidjan, c'est ça

  • Speaker #0

    Alors, dans ma tête, je m'étais dit, si jamais je suis bien à Dakar, mais c'était vraiment le gros point d'interrogation. Je ne me suis pas laissé la place à l'échec déjà. Je me suis dit, j'irai à Dakar. Coute que coûte, c'était vraiment ancré chez moi. Je ne me suis pas laissé la place au doute. Donc, ça, c'était sûr. Et après, je me suis dit, en fonction de l'état où tu arrives à Dakar, bon... tu aimerais bien faire quand même la Casamance. Moi, je ne connaissais pas la Casamance parce que dans les années 90, on ne pouvait pas y aller. Il y avait des conflits en Casamance. Et donc, en fait, du coup, je m'étais quand même dit ça, si tu n'es pas trop mal, si tu n'en as pas marre, voilà, l'objectif, c'était la Casamance. Et arrivé là-bas, en fait, je me suis dit, non, stop, encore, encore. Je ne me voyais pas rentrer en plein hiver en France. Et du coup, j'aurais pu passer vers la Sierra Leone et le Liberia. Il y avait des histoires de visas aussi. Du coup, comme je voyageais avec Redouane, lui, il n'avait pas de visa pour Guinée-Conakry. On faisait un petit peu attention au budget, notamment aussi sur ce voyage. Puis comme c'était sympathique, on s'est dit qu'on allait faire la Guinée-Conakry. On ne va pas demander les visas pour Sierra Leone et le Liberia. Et donc du coup... Même à un moment, je m'étais dit que je vais aller plus loin. Je m'étais dit que je vais faire Ghana, le Bénin, Togo. Mais en fait, la limite du voyage est arrivée par elle-même. C'est-à-dire que la Guinée-Conakry s'est très vallonnée. J'avais des problèmes mécaniques, comme je t'ai dit, qui sont arrivés au fur et à mesure. Donc, en fait, il y a une fatigue qui s'est accumulée. J'ai arrivé en Côte d'Ivoire. Les bivouacs étaient plus compliqués, l'accès à l'eau était plus compliqué, parce que les fontaines, il y avait des clés sur les fontaines, ce qui n'existait pas sur la Guinée-Conakry, où il y avait des fontaines partout. Et puis le climat était en Côte d'Ivoire très chaud et humide, c'est-à-dire que tu pédalais dix minutes, tu étais trempé. Donc en fait, du coup, les options bivouacs, c'était… moins facile. Donc en fait, il y a eu un moment à 100 km d'Abidjan pour te dire, je commençais à fatiguer et tout ça, et on s'assoit avec Redouane, et là j'ai fait une petite vidéo d'ailleurs en disant, bon, fais quoi, on a commencé à délirer, on va prendre un bus pour les 100 derniers kilomètres. Oui, on le fait, on le fait pas, j'étais là, oui, et puis en fin de compte, tu sais quoi, j'étais arrivée au point de me dire, non, mais ces 100 derniers kilomètres jusqu'à Abidjan, ce ne sera pas du plaisir. Donc moi, j'ai fait tout mon voyage avec plaisir et je me suis dit ça sert à rien pour 100 km et ben on a passé la nuit dans la tente à l'arrêt de bus et on est parti au petit matin en bus voilà le voyage était terminé c'était la fin c'est très bien de s'écouter de toute façon au bout de six mois j'ai dit ben finex c'est bon maintenant il est temps de rentrer et en général mes voyages même en sac à dos au bout de cinq six mois je commence à fatigué, je n'ai plus l'émerveillement comme j'ai au début. Je sais que moi j'ai une limite, un petit peu, c'est 5-6 mois. Alors peut-être qu'un jour je le ferai plus, mais 5-6 mois, je commence à... Moi je suis quand même quelqu'un d'entier, donc il faut que je vive les choses avec passion dans tout ce que je fais. Et voilà, s'il n'y a plus ça, ou s'il y a moins et que ça devient un automatisme, ce n'est pas la peine. Il faut que j'arrête et me relancer pour la suite sur un futur projet.

  • Speaker #1

    C'est super comme ça. Parce que au moins, tu n'es pas... Justement, tu es toujours dans une phase où tu es vraiment contente d'être là. Et dès que tu commences à ressentir que tu as envie de rentrer, tu arrêtes. Et ça se termine. Et du coup, tu n'as pas de regrets. Je reviens juste sur l'eau. C'est vrai que je ne t'en ai pas parlé. Là, tu viens d'en parler. Du coup, forcément, j'ai des questions. Comment tu as géré l'eau dans toute la partie Afrique Parce que ce n'est pas des pays où c'est forcément hyper facile de boire aussi pour nous. Est-ce que tu filtrais l'eau Est-ce que tu avais des pastilles Comment tu as géré ça Et même comment tu y accédais

  • Speaker #0

    Alors, si tu veux, en prévision, j'avais eu une petite collaboration, je peux citer le nom, c'est avec Coco, donc il vient de donner une gourde, tout simplement. Donc j'avais prévu ça, ça m'a servi un petit peu, mais pas tant que ça, parce que je n'ai pas tant que ça filtré l'eau. À certains moments, ça m'a servi, c'était nécessaire. Quand je suis arrivée sur des rivières, etc., j'avais... Mais la plupart du temps, les gens boivent quand même dans les pays, même dans le désert. J'étais très chargée par contre en eau quand je roulais. Je n'ai jamais été en manque d'eau ni de nourriture. Moi, j'ai bien mangé. D'ailleurs, je n'ai pas perdu trop, trop, trop de poids. Par rapport à certains, j'ai mangé les pâtisseries orientales. J'ai mangé bien le riz, la sauce, le machin, le pain, machin. Enfin bon, moi, je n'ai pas eu faim. Et l'eau, je prévoyais. Justement, c'est pour ça que j'avais rajouté mes sacoches avant. J'avais de quoi vraiment transporter des litres et des litres d'eau. Donc en fait, je me suis beaucoup hydratée. Tu as quand même, même dans le désert, des boutiques, des stations-service, en fin de compte, tous les 80 kilomètres. Donc tu peux te ravitailler en eau, soit en eau du robinet, soit en eau minérale. Et comme je t'ai dit, dans le reste de l'Afrique, il y a beaucoup de fontaines qui sont à disposition, ou de puits, qui viennent de la nappe phréatique. Donc l'eau, elle est saine la plupart du temps. Soit j'étais avec ma gourde filtrante, ou soit j'étais sur de l'eau sécurisée, que les gens boivent, et je ne vois pas avoir l'estomac fragile, je ne sais pas, mais en tous les cas, je n'ai pas eu de crainte à ce propos-là.

  • Speaker #1

    Et tu n'as pas été malade non plus Pas du tout,

  • Speaker #0

    j'ai mangé local tout le temps. même dans les petits bouis-bouis et tout ça, mais c'est ça j'ai l'habitude dans tous mes voyages. Donc je pense que mon organisme a l'habitude de changer d'alimentation tous les 5-6 mois. Moi j'aurais vraiment tout mangé dans ma vie.

  • Speaker #1

    C'est quand même rassurant, c'est bien d'avoir l'estomac solide.

  • Speaker #0

    On parle de mythe, je ne sais pas comment et mon probiotique, parce que moi franchement, d'un pays à l'autre, les nourritures sont vraiment... très très différentes.

  • Speaker #1

    Tu as peut-être un super microbiote qui est justement complètement adapté à plein de choses et bien varié.

  • Speaker #0

    Voilà, là c'est varié.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as des envies d'un prochain voyage, projet, à vélo ou à pied alors après ça

  • Speaker #0

    Alors d'habitude comme je dis, le 31 décembre j'ai déjà un pied d'avance sur ce qui va m'arriver. Et là, je me suis retrouvée devant une page blanche. J'étais en cours de voyage, mais ça m'est déjà arrivé aussi d'être en cours de voyage et d'avoir déjà un projet pour l'année suivante. Et là, je me suis dit, je vais accueillir ceux qui viennent vers moi, mais pour tout. Je vais dire oui à tout. Et donc, je sais que je vais rester l'été jusqu'à l'été en France. Je pense que je repartirai vraiment sur un gros voyage septembre, octobre, novembre. Et puis après, mais je ne sais pas encore quoi. Et là, je me lance sur un petit voyage en France au mois de mai avec une association que j'ai rencontrée par une jeune fille qui a fait un petit tour de France en vélo. C'est Une lettre à un sourire. Et donc, je vais aller dans le Finistère, qui est ma région d'origine, où j'ai encore toute ma famille, distribuer des lettres dans les EHPAD. Donc ça, ça s'est joué là en arrivant. Tout s'accélère et donc je vais distribuer des lettres de l'école de gendarmerie de Châtelain dans les EHPAD du Finistère. Ce qui va être l'occasion de rencontrer les anciens, ce qui va être l'occasion également de faire des petits sujets sur le Finistère que je connais peu en fin de compte parce que moi à chaque fois je vais dans la famille et je vais à la plage en face de la maison. Donc en fait je pense que je vais faire des micro-sujets sur ma région avec l'aide des anciens. puisque je vais leur demander ce qu'il y a à voir dans le coin. Et ensuite, je ne sais pas, on verra, on verra bien. Donc tout le mois de mai déjà, je suis prise. Il y a une personne que j'avais rencontrée quand j'avais fait un Paris-Deauville qui n'a jamais fait de voyage en vélo et qui roule sur Vincennes. Et donc du coup, il m'a dit que lui, il aimerait bien faire un jour un voyage en vélo jusqu'à Berlin. Et là, récemment, il m'a dit Ce serait bien que tu le fasses avec moi pour mon premier voyage à vélo. Pourquoi pas, je vais voir. Je vais voir. Ce n'est pas encore calé.

  • Speaker #1

    Bon, ça fait des beaux projets. Et puis pour le reste, tu vas te laisser porter. Tu verras ce qui se présente.

  • Speaker #0

    Et tu sais, une chose importante de ce voyage, que ça m'a appris, et vraiment ça, je tiens à le dire, c'est que tu vis dans un état d'urgence un petit peu. Tu es en mode survie. Ça m'a appris un petit peu ça. Le mode survie pour moi, c'est où tu trouves de l'eau, qu'est-ce que tu manges, où tu vas dormir en sécurité. Et en fait, tu es vraiment dans l'instant présent. Et j'ai eu plein de leçons au cours de mes voyages, puisque des fois, certains étaient borderline, dans des zones perdues. J'ai quand même fait pas mal de choses avant également. Mais ce voyage en particulier, je pense que ça m'a donné cette... cette vision-là, d'être vraiment dans l'instant présent. Et ça, c'est une grande, grande leçon pour moi, parce que j'ai toujours justement un pied d'avant sur l'après, sur l'avant, sur… Voilà, là, quelqu'un qui ne va pas bien dans sa tête, il faut qu'il fasse un voyage à vélo, parce que tu es sur les… Comment dire Sur les gestes essentiels.

  • Speaker #1

    Les fondamentaux, en fait,

  • Speaker #0

    oui. Sur les fondamentaux, tu n'as pas le temps de penser à autre chose. tu penses à toi, à comment tu vas te laver, comment tu vas... Et ça c'est bien, c'est pas mal ça.

  • Speaker #1

    Ça peut faire du bien.

  • Speaker #0

    C'est pour terminer, Baby.

  • Speaker #1

    Pour terminer, quel message est-ce que tu aimerais transmettre à des femmes, jeunes ou moins jeunes, qui rêvent de se lancer à vélo mais qui n'osent pas forcément se lancer

  • Speaker #0

    Oui, alors... Déjà, il faut faire le premier pas, c'est-à-dire s'équiper. Il faut se dire que le voyage à vélo, même si tu as un objectif d'arriver quelque part, c'est du jour le jour au jour le jour. C'est-à-dire que tous les jours, tu te dis je fais tant de kilomètres et en fin de compte, tu es capable de faire 30 kilomètres par jour ou 20 kilomètres par jour ou 10 kilomètres par jour. C'est ça le truc. Il faut penser au jour le jour. avec un objectif qui est celui qu'on décide. Mais faire un petit test, se lancer, et puis voilà, tout se passe bien. Et pour les plus anciennes comme moi qui se lancent en voyage à vélo, ne pas attendre de savoir tout. Moi, je sais qu'on m'a dit, oui, tu ne sais pas changer une roue, tu ne sais pas ce titre, tu ne sais pas cela. Oui, oui, on consulte. parti voyager au Mexique, je ne parlais pas anglais, je ne parlais pas espagnol, s'il a fallu que je sois trilingue pour voyager, je ne serais jamais partie. Et bien là c'est pareil, si j'avais dû savoir techniquement m'occuper d'un vélo, en fait je ne serais jamais partie. Je serais partie peut-être je ne sais pas quand. Donc ne pas se mettre d'obstacle soi-même. C'est-à-dire que si tu as envie de faire les choses, tu fais les choses. Moi... j'ai rencontré des gens qui m'ont changé mes chambres à air, mes machins, qui m'ont démonté mon vélo pour mon... La vie, elle est faite d'opportunités. Je m'étais dit, même si je suis seule dans le désert, qu'il m'arrive un truc, au pire, il y a des camions qui passent, des camions de marchandises, ils te doublent, tu feras du stop sur un camion. En fait, il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions. Ne pas avoir peur des autres, ne pas avoir peur de l'étranger. Les gens sont très bienveillants en général, tu as un très bon accueil. En tant que femme, Tu n'es pas plus exposé que ça, les gens veulent t'aider, ça surprend un petit peu. Dans certaines populations, quand tu es une femme, les gens sont quand même aux petits soins aussi, ils veulent t'aider, les hommes ils veulent tous t'aider, quand tu as un problème, ils veulent tous t'aider, c'est universel. Et il n'y a pas d'âge pour faire les choses, il faut juste… en fait l'âge il est dans ce que tu fais. Il est dans ce que tu fais. Moi, je ne fonctionne pas comme un âge, je fonctionne comme une personnalité qui a envie de faire des choses. Donc, il ne faut pas se mettre d'obstacle. Il ne faut pas se dire Ah oui, je suis une femme, je ne peux pas. J'ai tel âge, je ne peux pas. Jeune ou moins jeune. Il ne faut pas avoir toutes les conditions en main pour partir.

  • Speaker #1

    C'est un beau message pour terminer. Merci beaucoup Nelly pour ce partage. C'était vraiment intéressant. Je suis ravie d'avoir découvert tout ce voyage plus en détail. Je pense que ça m'a inspiré pas mal de monde.

  • Speaker #0

    Il y a plein de choses à raconter. Il y a plein de souvenirs en tous les cas.

  • Speaker #1

    On va continuer à suivre tes aventures sur Nelly avec deux L sur Insta. A très bientôt pour de nouvelles interviews sur la Sportive Outdoor.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide.

  • Speaker #0

    A bientôt

Chapters

  • Introduction au voyage à vélo de Nelly

    00:04

  • Présentation de Nelly et son parcours militaire

    00:08

  • Comment Nelly a décidé de voyager à vélo

    00:20

  • Les débuts du cyclisme et des voyages de Nelly

    00:27

  • Préparation et premiers tests à vélo

    00:52

  • L'idée de Paris-Dakar et sa signification personnelle

    01:44

  • Préparation physique et mentale pour le voyage

    05:30

  • Choix de l'itinéraire et conseils pratiques

    09:13

  • Voyager seule et rencontres en chemin

    11:05

  • Logistique et formalités durant le voyage

    14:38

  • Les sensations au départ et défis rencontrés

    20:29

  • Moments difficiles et doutes sur la route

    26:23

  • Différences culturelles entre les pays traversés

    28:30

  • Arrivée à Dakar et décision de continuer vers Abidjan

    34:20

  • Leçons apprises et conseils pour les futures aventurières

    41:24

Description

Dans cet épisode de "La Sportive Outdoor - Sport Outdoor au féminin", Laurène Philippot reçoit Nelly, une femme inspirante de 55 ans, qui a décidé de sillonner les routes à vélo de Paris à Dakar, puis jusqu'à Abidjan.

Nelly partage avec nous ses premiers essais de voyages à vélo et nous dévoile comment elle a préparé cette aventure, tant sur le plan physique que matériel, en choisissant son itinéraire pour privilégier les routes plates et en s'appuyant sur les conseils d'autres cyclistes.

Au fil de son récit, Nelly aborde les défis qu'elle a rencontrés, mais aussi les rencontres enrichissantes avec des habitants des pays traversés et les joies variées rencontrées lors de ce voyage. Un témoignage de sportive plein d'enthousiasme!


𝐒𝐮𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐍𝐞𝐥𝐥𝐲:

https://www.instagram.com/nellyavec2ailes__/


🙋‍♀️ 𝐐𝐮𝐢 𝐬𝐨𝐦𝐦𝐞𝐬-𝐧𝐨𝐮𝐬?

La Sportive Outdoor est un média dédié aux sports outdoor au féminin. Le magazine a pour but de mettre en avant les femmes sportives de tous niveaux, de leur fournir des conseils adaptés et de les aider à mieux se connaître pour apprendre à oser! Les maître-mots? Plaisir, bien-être et audace!


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Nelly, Nelly avec deux L sur Instagram, qui a décidé lors de sa retraite de partir voyager à vélo, et pas un petit voyage puisqu'elle est partie de Paris à Dakar puis à Bidjan. Elle va nous raconter comment est né ce projet, comment elle s'est préparée, et évidemment comment s'est passée cette traversée d'Afrique de l'Ouest. Bienvenue Nelly, est-ce que tu veux bien te présenter déjà

  • Speaker #1

    Oui, bonjour, merci de me recevoir Lorraine. Du coup, je m'appelle Nelly, j'ai 55 ans, j'ai fait une carrière militaire de 31 ans et à l'issue, je me suis retirée de cette institution pour prendre ma pension et du coup, j'ai trois grands enfants.

  • Speaker #0

    Ok, donc d'où cette retraite tôt puisque tu es encore jeune. Et est-ce que tu as toujours été sportive et adepte du voyage de vélo ou est-ce que c'est quelque chose qui est arrivé plus tard

  • Speaker #1

    Alors le sport fait partie intégrante de ma vie. De mes 12 à 18 ans, j'ai fait de la compétition cycliste. Ensuite, je me suis engagée et moi qui n'aimais pas courir, j'ai commencé la course à pied. J'ai fait quelques semi-marathons, marathons, jusqu'à me blesser il y a une vingtaine d'années quand même, maintenant. Et du coup, j'ai arrêté la compétition de ce fait-là, en tous les cas ces petits challenges sportifs. Mais j'ai quand même gardé une activité physique. Je me suis remise un petit peu au vélo, mais tranquillement, vraiment aléatoirement. En fait, je n'ai pas fait de vélo pendant 30 ans, pour être claire.

  • Speaker #0

    Et avant quand même de faire Paris-Dakar, tu as quand même fait quelques voyages à vélo ou vraiment tu t'es lancée comme ça

  • Speaker #1

    Bon, déjà, depuis que je suis... disponible, on va dire. Je voyage beaucoup en sac à dos, en backpack, un peu partout dans le monde, sur des longs trajets. Et un jour, m'est venue l'idée en me disant, écoute, ma cocotte, ce serait quand même bien de revenir sur tes anciennes amours et pourquoi pas allier un voyage à vélo avec le voyage. Et donc, en revenant d'un voyage en Inde et au Népal, je me suis dit... Allez, achète ton vélo, sinon tu ne partiras jamais. Si tu ne testes pas, tu ne partiras pas. C'est ce que j'ai fait en visant de faire un Paris-Mont-Saint-Michel à vélo, sur la vélocénie. Et donc, ça a été très laborieux le départ. Je me faisais doubler par tout le monde. Je devais rejoindre Versailles, la première étape. Je dis à mes enfants, mais je ne suis même pas sûre d'arriver. Comment je vais arriver jusqu'au Mont-Saint-Michel vu que ça faisait trois ans que je n'avais pas pris de vélo. Et en fin de compte, de fil en aiguille, j'ai fait même plus puisque cette année-là, j'ai fait 1800 km test. Oui, oui, du coup, j'ai rejoint Brest, le canal de Nantes et je suis remontée par la Loire à vélo. Voilà, et donc ça, c'était l'année précédente. Génial,

  • Speaker #0

    ça fait des beaux périples et une belle prépa du coup. Au moins, tu étais sûre que tu aimais bien ça.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. En fait, le but, c'était de savoir déjà. également outre le vélo, est-ce que je pouvais dormir dans une tente Parce qu'en fait je me suis dit si tu n'arrives pas à être à l'aise dans une tente en camping, ça ne sert à rien d'envisager un voyage long, voilà. Parce que c'est vrai que le camping, le bivouac et la tente, ça permet de s'arrêter où que ce soit sans trop préparer le trajet, et pour moi c'est très… primordial de savoir s'il y a 55 ans, justement, je pouvais bien récupérer avec ce mode de logement.

  • Speaker #0

    Bon, du coup, ça a été validé.

  • Speaker #1

    Du coup, je dormais comme un bébé, j'étais dans ma petite cabane. Voilà, et puis quand on a fait du sport 5-6 heures par jour, on dort bien en général, on se pose pas de questions, il faut se reposer.

  • Speaker #0

    Ça aide, c'est vrai. Et qu'est-ce qui t'a donné envie alors de partir à vélo de Paris à Dakar, puis de poursuivre jusqu'à Abidjan Parce que c'est quand même vraiment là un sacré périple et assez original.

  • Speaker #1

    Oui, surtout pour un vraiment premier voyage à vélo, puisque moi je le considère comme mon premier voyage à vélo, à l'autre c'était un test. En fait, quand j'étais jeune, à 20 ans, j'ai fait mon premier voyage en avion vers le Sénégal, et je n'avais jamais remis les pieds en Afrique. Et ce voyage avait été quand même relativement intense, pour moi important, puisque je découvrais un autre pays, et ce n'était pas n'importe lequel, c'était loin aussi pour un premier voyage. Et j'avais toujours eu peur de revenir en Afrique en me disant peut-être que le souvenir que j'en ai, en fait, 33 ans après, je ne vais pas ressentir la même chose. Donc, j'ai décidé de faire quelque chose de plus important, d'avoir une démarche pour ce voyage qui est un petit peu plus d'intensité pour moi. Et voilà, je me suis dit Paris-Dakar, ça sonne bien, on va faire ça. Une fois que je me suis lancé le challenge, je me suis dit bon, ça y est, dans quoi tu te lances encore ma cocotte Tu as quand même des idées à deux balles. Une fois que j'ai appuyé sur le bouton, ça y est, c'est parti.

  • Speaker #0

    Excellent. Et comment tu t'es préparée Physiquement, tu étais déjà en forme, puis tu faisais déjà du vélo, mais après...

  • Speaker #1

    Non, parce qu'en fait, l'idée est venue, je suis partie faire un petit... périple au Pérou, Brésil, je suis retournée en Guyane française pour le carnaval, je suis rentrée en France donc au mois de février et puis bon j'ai profité de la famille, j'ai profité d'un peu tout le monde sans vraiment trop faire de sport. Pour te dire une semaine avant puisque j'avais communiqué un petit peu sur les réseaux, j'avais dit oh là là faudrait que j'aille faire un petit tour. sur le circuit de Vincennes, mais j'ai la flemme, et il y a des gens qui m'ont dit mais on pensait que tu n'allais pas partir Donc je n'étais pas entraînée du tout, et en fait je me suis dit, je me connais, je me suis dit si tu fais trop de vélo avant, tu sais que tu pars sur quelque chose qui va être relativement intense, qui va te prendre du temps, ne sois pas saturée avant. C'est un voyage à vélo, tu as le temps. Tu vas partir de Paris sur des terrains relativement plats, puisque j'ai longé les canaux, les bords de Seine, Bordelois, etc. Et me connaissant, je me suis dit, si tu t'entraînes six mois à l'avance, c'est bon, tu as fait tes six mois, tu n'auras plus envie de monter sur un vélo, tu seras déjà saturé. Donc j'y suis allée un peu, comme on dit, la fleur au fusil, sans entraînement. C'est un peu peut-être de l'inconscience, mais moi je sais comment je fonctionne. Voilà, et ça a bien fonctionné.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est une bonne approche, tu te connais. Effectivement, en plus, le vélo, ça permet aussi. Et puis, tu pouvais adapter tes étapes, donc tu n'étais pas obligée de faire des étapes. Oui,

  • Speaker #1

    et quand même, ce voyage de 1800 kilomètres sans entraînement non plus, je me connais quand même sportivement parlant. Je sais comment je peux retrouver ma ressource et comment, musculairement parlant, en intensité, etc., en y allant tranquillement. Et graduellement, je me connais, je connais mon organisme. Voilà,

  • Speaker #0

    c'est le plus important. Et au niveau du matériel, est-ce que tu avais déjà acheté un vélo quand tu as fait Vélocénie, etc. Et donc, tu as gardé le même ou est-ce que tu as racheté des choses différentes Alors,

  • Speaker #1

    quand l'idée m'est venue de faire le Péricla vélo, je me suis dit de toute manière, tu t'équipes comme si tu pars autour du monde. Donc, j'ai pris un bon vélo parce que me connaissant, si ça n'avait pas... fonctionner, j'aurais dit c'est la faute au vélo j'aurais du j'ai du matériel pourri etc, je me suis dit au moins t'auras pas d'excuses, t'as un bon vélo donc je m'étais déjà équipée des sacoches j'avais pas pris les sacoches avant que j'ai rajouté pour ce périple là j'avais déjà pris ma... j'avais vraiment pris le matériel comme si je pars en voyage à vélo et ton vélo c'est un VSF si je me trompe pas oui oui c'est le TX800 d'ailleurs j'ai eu des petits soucis quand même en Afrique avec pour euh... les changements de pièces et donc j'ai roulé une partie du voyage avec un manque de plateau, de pignons, de chaînes, des trucs qui ont un peu sauté et que je n'arrivais pas à remplacer. Et quand je suis revenue là, j'ai dû tout changer en fin de compte. Ça a été un peu de la bidouille sur les derniers temps.

  • Speaker #0

    Pas évident.

  • Speaker #1

    Mais c'est un bon vélo. Outre ça, c'est un bon vélo parce que j'ai fait quand même beaucoup de routes et moi ayant fait quand même du vélo route étant jeune, j'ai trouvé une bonne position. C'est un bon vélo. Les roues, c'est des grandes roues. Je trouve que c'est un vélo qui, en intensité sur la route, il est génial.

  • Speaker #0

    C'est des super vélos de voyage. Au niveau de l'itinéraire, comment est-ce que tu as choisi l'itinéraire et tracé J'avoue que je n'arrive pas trop à imaginer comment on se dit je vais faire Paris-Dakar, je prends ma petite carte et je trace Comment tu as fait ça Est-ce qu'il y avait des endroits où tu t'étais dit de toute façon, c'est incontournable, je veux vraiment y passer Ou est-ce que... Tu as un peu improvisé, comment tu as fait

  • Speaker #1

    Alors l'itinéraire, si tu veux, moi j'avais quand même dans la tête le fait de me dire je ne suis pas très aguerri, là justement je vais être chargée, puisque le vélo il est déjà lourd, les sacoches aussi, donc j'avais plus d'une vingtaine de kilos sur le dos, plus 16,5 kilos le vélo, je me suis dit, moi je me connais, je ne suis pas une montagnarde, donc je vais essayer d'aller vers le plus plat. Et donc en fait, j'ai pris conseil auprès de personnes qui avaient fait ce trajet-là, notamment, parce qu'à un moment, c'était surtout l'Espagne qui me posait des problèmes. Je me disais, est-ce que je passe milieu d'Espagne en partant vers Bordeaux, ou est-ce que je passe de l'autre côté Et du coup, j'ai privilégié l'autre côté, justement, faire la Viarona, et passer les Pyrénées, rejoindre la côte espagnole, qui me paraissait moins vallonnée. mais qui était quand même très vallonné, donc ça a été assez compliqué. Et ensuite, on va dire que la voie royale, arrivé au Maroc, j'ai longé la côte, il n'y a qu'une route après, pour arriver à Dakar quasiment, donc en fait, moi je n'ai pas commode, je n'ai pas tous ces trucs-là, je ne suis pas très technologie, donc j'ai fonctionné avec ma pimi, mon amie. Voilà, pour suivre la route. Je fonctionne comme ça en voyage en backpack et j'ai fonctionné comme ça également avec ce voyage à vélo.

  • Speaker #0

    Excellent. Est-ce que tu as voyagé, tu étais tout le temps toute seule ou est-ce que tu avais d'autres personnes peut-être qui t'ont accompagnée par moment

  • Speaker #1

    Alors, je suis partie seule. Arrivé à Tangier, j'avais un ami, ancien collègue que j'ai rejoint. Je me suis un peu posée sur Tangier parce que j'ai quand même… Il y a un mois et demi à rejoindre le Maroc. C'était vraiment ma première pause, parce que je n'ai quasiment pas fait de pause. Je roulais tous les jours, tous les jours, tous les jours. J'avais l'objectif d'arriver en Afrique. C'était quand même quelque chose de bien intégré. Même si c'était dur, je me disais tu vas à Dakar, tu vas à Dakar Des fois, j'avais cette petite musique-là dans la tête. Et donc arrivé à Tangier, je me suis arrêtée chez lui, je suis repartie et étonnamment, il m'a rejoint sur quelques étapes où il a pris mes bagages et lui me suivait en voiture. Donc ça, c'était Momo. Et puis à un moment, je me suis dit non, quand même, c'est ton voyage, c'est important, ça a vraiment du sens pour toi. Donc j'ai un petit peu remercié et en disant non, là, il faut vraiment que je… Surtout que j'envoyais un message comme quoi on ne pouvait pas voyager seul au Maroc, alors que le Maroc, il est vraiment… les gens sont charmants, il n'y a aucun souci pour voyager au Maroc. Voilà, c'est vraiment un pays extraordinaire, avec des super belles routes, les paysages magnifiques. Voilà, il n'y a aucune difficulté vraiment à manger la côte espagnole… la côte marocaine, pardon. Et du coup… J'ai continué toute seule, donc mes moments très très intenses c'était forcément... Bon on en parle après. Et puis en cours de voyage, arrivé aux alentours de Nouakchott, j'ai rencontré un jeune Marocain, Redouane, qui faisait le même trajet. Donc on s'est un petit peu croisés, recroisés, et du coup on a vraiment roulé ensemble deux mois et demi. On est arrivés ensemble à Dakar. Et bon, c'était stop ou encore. Et on a dit encore. Et puis du coup, c'est un jeune homme qui est à l'âge de mes enfants, qui a 31 ans. Donc lui, il partait de Marrakech. Et du coup, ça a été une révélation pour moi de me dire, j'arrive à voyager avec quelqu'un.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose que tu n'avais jamais fait en fait Non.

  • Speaker #1

    Et même mes enfants qui me connaissent, au bout de 3-4 jours, ils me disent, mais maman, t'en as pas marre Il ne te saoule pas le gars là C'est vraiment quelqu'un de très gentil et ça s'est fait de façon spontanée. Duane, il est au Maroc. On a vraiment fait ça intelligemment, ça s'est fait naturellement. J'ai beaucoup apprécié également cette découverte du voyage à deux.

  • Speaker #0

    C'est chouette, tu as eu vraiment les deux aspects. Tu as eu des parties en solo et des parties à deux, c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Moi je suis assez indépendante, donc en fait c'est vrai que j'aime bien faire mon voyage, puis j'ai l'habitude de voyager seule, et donc là pour moi ça a été de pouvoir partager ça avec quelqu'un sans prise de tête, où tout s'est vraiment déroulé de façon formidable, et d'ailleurs il m'a beaucoup aidée d'un point de vue technique, parce que j'ai eu des crevaisons, il était là, j'ai eu le vélo qui a eu pas mal de problèmes, comme je t'ai dit, il touche un petit peu mieux que moi la mécanique, donc c'est vrai qu'en fin de voyage, j'ai eu mal. D'ailleurs, c'est lui qui m'a démonté le vélo pour remonter dans l'avion la veille, pour te dire.

  • Speaker #0

    Et au niveau de la logistique, donc, temps, hébergement, ravitaillement, formalité, même parce que tu passes quand même d'un pays à l'autre, comment ça s'est passé

  • Speaker #1

    Ça s'est bien passé. Bon déjà jusqu'au Maroc, il n'y a pas de visa. Le seul visa qui était sur le voyage initial où je m'étais renseignée, c'était la Mauritanie. Donc à l'époque, il y avait un visa à l'arrivée. Donc je sais que c'est 55 euros. Maintenant apparemment, il faut s'inscrire sur une plateforme pour avoir un QR code. Et puis donc ça a un petit peu changé, je crois, pour la Mauritanie. Mais enfin moi, je suis arrivée à la frontière mauritanienne. J'ai payé mon visa et puis voilà. Et puis ensuite, plus loin dans le voyage, il a fallu faire des démarches pour les visas. Mais disons que pour le voyage initial, qui était Paris-Dakar, il n'y avait que la Mauritanie. Moi, j'ai envie de dire que ce voyage, je ne l'ai pas hyper préparé. C'est-à-dire que je savais qu'il fallait que j'avance. Les étapes, je savais que j'avais ma tente pour dormir. Donc en fait... Je me suis quand même dit, essaye de faire tant de kilomètres par jour, mais ce n'était pas une obligation. Je me suis vraiment écoutée. J'ai fait un petit peu une règle des 30-20-20, qui est ma règle propre. 30 kilomètres, je fais une bonne pause. 20 kilomètres, je fais une bonne pause. Et puis, après les 20 derniers kilomètres, je commence à voir un petit peu où je vais pouvoir m'arrêter, ou bivouaquer. Aussi, un camping sur la partie France et Espagne, j'ai fait pas mal de camping. Sur la partie Maroc, j'ai fait quelques hôtels, mais beaucoup de camping et de bivouac. Sur la partie Sénégal, j'ai fait du bivouac et accueil également chez les chefs du village ou chez les habitants. Parce qu'en fait, tu ne plantes pas ta tente n'importe où, il y a des règles. Sur la partie Guinée-Conakry, énormément de bivouac. Et sur la partie Côte d'Ivoire, du bivouac. un peu d'accueil aux chefs de village. Donc, en fait, chaque jour était un nouveau jour. Oui,

  • Speaker #0

    je vois. Et quand tu parles d'accueil aux chefs de village, tu disais qu'il y a des règles. Comment ça se passe, en fait Ça veut dire que quand tu arrives dans le village, tu vas te présenter quelque part pour demander où est-ce que tu peux t'installer Exactement.

  • Speaker #1

    Donc, dès que tu arrives, dès le Sénégal, en fait, tu... demande à voir le chef du village parce que même si tu demandes à quelqu'un est ce que je peux planter ma tante ici on te dit va voir le chef du village donc voilà donc en fait la majorité du temps sauf exception il faut l'aval du chef du village pour pouvoir résider dans le village ou sinon la personne tu accueilles mais prévient le chef du village donc c'est il ya tout un cérémonial en général ce qui se passe c'est que le chef du village où la famille tu amènes deux chaises en plastique les chaises des invités Donc tu t'assoies sur la chaise en plastique et puis là tu discutes. Dans le meilleur des cas, on te dit, il y a une pièce ici où tu pourras loger. On te demande si tu veux te doucher ou quoi que ce soit. On t'amène le repas même. Tu vois, c'est vraiment l'accueil, la Teranga au Sénégal. Et puis ailleurs, c'est la même chose. Et dans le cas le moins sympathique, c'est que tu es déjà fatigué et tu restes trois heures sur ta chaise. et puis tu attends que ça se passe, et tu ne sais pas si tu pourras planter ta tente, si tu auras une pièce, si tu pourras te doucher, etc. Donc c'est vrai qu'à un moment, c'était un peu fatigant de ne pas savoir, de se dire, bon, je vais peut-être rester 3-4 heures sur la chaise, attendre 20 heures, il fait nuit, tu dois monter ta tente, ou tu vas être dans une pièce où tu auras des moustiques aussi, parce que dans ta tente, tu as la moustiquaire, mais quand on te propose une pièce, tu ne sais pas... si ce sera aéré, etc. Donc, c'est ce qui a fait que, par exemple, en Côte d'Ivoire, on a tenté d'aller un petit peu moins vers les chefs du village parce que des fois, c'était fatigant. C'était gentil, c'était généreux.

  • Speaker #0

    C'était hyper gentil, bien sûr.

  • Speaker #1

    Souvent très généreux, c'était très formaté quand même, mais avec de beaux échanges. Il faut savoir que ça se passe comme ça. Même des fois, on faisait du bivouac. Si quelqu'un, le matin, nous voyait partir, on nous demandait Vous êtes allé voir le chef du village Non, non, c'est où le village On faisait un peu les nounouilles pour dire Non, non, mais on n'y est pas allé. Grosso modo, on est arrivé tard.

  • Speaker #0

    C'est impressionnant. C'est hyper organisé, quelque part. Au final, on te disait toujours que tu avais le droit de rester quelque part. Au final,

  • Speaker #1

    oui, toujours.

  • Speaker #0

    Il y a quand même un accueil qui est adorable.

  • Speaker #1

    Et la majorité du temps, ça se passait bien. Les familles étaient très accueillantes. En fait, pour les familles, pour certaines familles, c'est un honneur de te recevoir. Il y a des chefs du village qui ont pris des photos qui m'ont dit je vais développer la photo, je vais l'accrocher chez moi parce que c'était un honneur de nous recevoir. Donc en fait, c'est vrai que les repères sont différents. En plus, je suis arrivée dans une période où l'Afrique et la France, ce n'est pas trop ça. Les gens m'ont demandé quel est l'accueil, etc. La majorité, moi, je n'ai pas eu de souci du tout au niveau de l'accueil. Un petit peu en Côte d'Ivoire, il y avait quelques grincements. Il y a eu quelques petites expériences un petit peu moyennes, on va dire, mais le reste du trajet, pas du tout. On a été vraiment très bien accueillis par la population.

  • Speaker #0

    Et on va passer vraiment au cœur du voyage. Est-ce que tu peux nous dire, j'imagine que quand on part comme ça, il y a des sensations particulières de partir pour un aussi long voyage. Donc, quand tu donnes tes premiers coups de pédale au départ de Paris, tu as quelles sensations Alors déjà,

  • Speaker #1

    c'est la première fois où je communiquais déjà en amont sur le voyage en disant je vais faire un Paris-Dakar. Et puis, une fois que j'ai lancé l'idée, je me suis lancée à faire ma plaque d'immatriculation derrière, à avoir un peu... à imaginer un petit peu tout ça. Et je m'impatientais, j'avais donné une date de départ et je me disais, quand est-ce qu'elle arrive cette date En fait, j'étais impatiente de partir. Et en même temps, j'étais là, mais dans quoi tu te lances Qu'est-ce que t'as encore été raconté que t'allais faire Donc le premier coup de pédale, je suis arrivée, j'avais dit départ de Nation. Donc en fait, c'est le coin que je connais. Je suis partie de chez moi à Nation, puisque j'habite dans le Val-de-Marne. Je voulais vraiment partir de Paris, donc Nation paraissait opportun. Et il faisait beau, et je me suis dit, bon ben ça y est quoi, ça y est, mais en n'y croyant pas vraiment. J'étais un peu, voilà, bon ben ça y est, je vais à Nation, je pars, et puis là je fais mes premiers kilomètres le long de la Seine, qui était quand même, je connaissais, il n'y a rien de fabuleux là-dedans. Et puis le but c'est de se dire, bon ben... Donc, la première étape, j'avais dit, bon, je vais aller vers là, je vais faire à peu près ce nombre de kilomètres, pour être sûre d'avoir un camping, un peu de stress. Et le stress du premier jour, en fait, non, c'est parti dès le deuxième jour. En fait, je me suis dit, bon, allez, tu pédales maintenant. C'est parti, avec de la joie, beaucoup de joie, beaucoup de bonheur. Même découvrir la France à vélo, comme ça. Comme je t'ai dit, j'ai suivi les bords de Seine, les bords de Loire, les bords de Loin, les bords de Tours en fait. Donc j'étais sur des sites en voie propre. Il faisait beau. Je suis partie le 11 août. Moi, j'aime la chaleur. D'ailleurs, il faisait très beau des fois, très chaud même des fois. Moi, je n'ai pas eu de froid du tout pendant six mois. J'ai eu deux fois de la pluie. Je n'aime pas la pluie. Donc heureusement que je n'ai pas eu plus de pluie. J'ai eu deux fois de la pluie en Espagne. Avec les dénivelés, les bagages, je me disais, heureusement que je n'ai pas eu plus de pluie, parce que c'est même dangereux. Mais beaucoup de bonheur, beaucoup de joie, beaucoup de sérénité dans ce voyage. Beaucoup d'émerveillement.

  • Speaker #0

    Et quels ont été les plus grands défis que tu as rencontrés sur la route Alors,

  • Speaker #1

    les plus grands moments en tous les cas, c'est pour moi les plus intenses. Ça a été vraiment la... traversée du Sahara occidental, du Sahara marocain, c'est énorme. Tu es là, mais j'y suis. C'est un truc exceptionnel. Et la traversée du Sahara mauritanien, où tu es seul au monde, en fait, tu as trois, quatre camions qui te dépassent sur la route. Et là, je me suis rendu compte d'être dans quelque chose de vraiment hors norme. C'est vraiment à ce moment-là où je me suis dit tu y es J'avais des sensations de bonheur intense, avec les larmes aux yeux des fois, de me dire tu y es, ça y est, tu es dedans, tu es vraiment dans ton aventure, tu es vraiment dans ton truc Ça, c'était énorme. Et l'autre partie du voyage qui m'a énormément plu, qui a été très intense, c'est la Guinée-Conakry, que je ne connaissais pas. pas du tout... Alors étonnamment, Dakar, c'était l'arrivée, donc j'ai eu beaucoup d'émotions par rapport à ces retrouvailles-là du Sénégal. Mais les endroits qui m'ont le plus émerveillée, le Sahara et la Guinée forestière, où c'est pareil, t'as aucun touriste, les gens sont formidables, ils sont vraiment certains dans des situations assez précaires, sans électricité, d'une simplicité et d'un accueil formidable. Le lit... Les paysages m'ont énormément plu. C'était deux moments très attentes dans le voyage.

  • Speaker #0

    Ça a l'air incroyable. Le Sahara, ça m'est...

  • Speaker #1

    Tu sens que tu vis quelque chose d'exceptionnel.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine. Le Sahara, ça prenait combien de temps de traverser

  • Speaker #1

    Alors, je ne sais pas exactement. La Mauritanie, ça a été assez vite. Étonnamment, j'avais un petit peu peur parce que j'avais des cyclistes qui étaient passés devant moi, qui étaient beaucoup plus aguerris, qui étaient passés par les montagnes, avec qui j'étais en contact parce que c'est tout un réseau. Il faut savoir que je n'étais pas seule à voyager en Afrique de l'Ouest. D'ailleurs, il y en a qui continuent jusque loin, jusque l'Afrique du Sud. Et en fait, il y a certaines personnes avec qui je communiquais. qui m'avait dit, ah là là, je suis au milieu du désert, je vais peut-être prendre un camion, parce que j'ai le vent de fâche, je n'avance pas, je fais du 5 km heure. Je me disais, mais c'est lui, il n'y arrive pas, mais comment ça va être J'ai dit, mais... Et puis moi, j'avais dit, je montrais. Pendant ma tête, le but, c'était d'arriver quand même sans transport. Pour moi, le challenge, c'était, je n'avais pas vraiment un challenge de temps, même si j'avais donné un an d'idées. Mais le but, c'était vraiment d'arriver à vélo, quoi. Du début à la fin, ce que j'ai fait. Et donc, en fait, je me suis lancée dans la Mauritanie. Ça a été exceptionnel parce que j'ai eu du vent de dos tout le temps. Et j'ai fait des tables de 150 kilomètres, ce qui ne m'était jamais arrivé. Même sur les routes pourries et tout ça, avec le sable, la chaleur et tout ça. Et j'ai vraiment mis très, très peu de temps. J'ai mis moins d'une semaine à arriver jusqu'à Nouakchott. Mais c'était exceptionnel.

  • Speaker #0

    Ça doit être bien fou. Et à l'inverse, est-ce que tu as eu des moments vraiment plus difficiles ou même tu as un peu douté et tu avais l'impression que tu l'as arrêté Les moments plus difficiles,

  • Speaker #1

    étonnamment, c'était en Espagne, avec le dénivelé d'une part, et d'autre part, en fin de circuit sur l'Espagne, les routes qui étaient quand même très passantes. Des fois, je me retrouvais justement à me dire, mais je passe où J'arrivais sur des limites des autoroutes et je n'avais pas d'option pour bifurquer. et là c'est là où quelques-uns de mes abonnés qui connaissaient un peu mieux la région m'ont dit mais essaye-la, essaye-la, là il y a des voies piétonnes Et donc je suis arrivée jusqu'à Algeciras, mais il y a un moment, pour te dire, je suis quand même allée voir un bus pour me dire je ne veux pas mourir, je vais monter dans un bus et je me suis dit tant pis c'est pas grave, tu l'auras pas fait tout à fait à vélo. Et le bus, ils m'ont demandé de démonter le vélo, de faire comme dans l'avion. J'ai dit, mais attends, moi, je ne sais pas démonter mon vélo, je ne vais pas faire ça. Et quand on m'a trouvé une espèce de solution vers les bords de mer, sur les voies piétonnes, j'ai dit, bon, allez. Et du coup, je suis arrivée sans prendre ce bus. Et je suis bien contente de ne pas l'avoir pris, mais non, ça a été un moment, un gros moment de doute. Face à la circulation et à ces routes surchargées, Et étonnamment, je pensais avoir des soucis avec la circulation au Maroc ou dans d'autres pays. Pas du tout. Les gens... Enfin, j'ai été relativement sereine tout le temps. Les gens faisaient attention. Oui, j'étais surprise. Je me suis dit, les gens font attention au vélo, quoi. Je ne me suis pas sentie en danger sur la route.

  • Speaker #0

    C'est génial. C'est tellement important.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Parce que je me disais, oh là là, en Espagne, les gens sont très subis. et donc il n'y avait pas de problème pour ça. Il y avait de la circulation, mais les gens faisaient attention malgré tout. Mais pour les autres pays, je n'ai pas eu de soucis non plus.

  • Speaker #0

    Et d'une manière générale, au cours du voyage, est-ce que tu as ressenti vraiment certaines différences en passant d'un pays à l'autre Ah ben oui,

  • Speaker #1

    il y a… Déjà, l'Europe, c'est l'Europe. Comme je dis… temps j'ai toujours une partie dans mes expéditions on va dire c'est une partie c'est du voyage et une partie c'est l'aventure donc pour moi le voyage c'était france espagne je suis rentré en aventure à partir du maroc parce que forcément faire des paysans tu as des cultures différentes à un accueil différent Quand je suis arrivée au Sénégal, ça a encore été différent. Quand je suis passée, ne serait-ce que même du Sénégal jusqu'à Dakar, et ensuite la Casamance, c'était déjà différent également, au niveau des paysages, des accueils, etc. Guinée-Conakry, encore très différent. Côte d'Ivoire, encore très différent. Ah oui, oui, non, c'est tu sens que dès que tu changes de pays, dès que tu changes de région... tu as quand même... Ça se distingue.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous expliquer certaines de ces différences qui t'ont peut-être plus marquée Alors, par exemple, quand je suis arrivée au Sénégal, j'ai été surprise, mais là, pas dans le bon sens du terme. Moi qui retournais au Sénégal, c'est que des gens sollicitaient beaucoup sur l'aspect financier. Donc, en fait, j'étais en vélo et en fait, tout du long, les gens, même les mamans qui ne parlaient pas un mot de français, c'était l'argent, donne l'argent, cadeau, ballon, enfin voilà, toute la journée. De Saint-Louis jusqu'à Dakar, c'était ça. Donc ça, ça m'a... un peu interloqué, je ne me rappelais pas de cet aspect-là. Après, les gens sont très généreux, t'accueilles, etc. Mais il y a quand même cet aspect-là où tu es extrêmement sollicité, parce que je pense que c'est une zone où il y a quand même pas mal de tourisme sur la côte. Et en fait, les gens, je ne sais pas, doivent être habitués à ce qu'on leur donne. Du coup, ils sollicitent. C'est devenu presque normal qu'on donne quelque chose. Donc ça, ça faussait un petit peu les rapports, les contacts humains. J'étais un petit peu contrariée de ce côté-là. Malgré tout, même si c'était un bon accueil, j'étais contente de rentrer au Sénégal, mais c'est vrai que c'est quelque chose qui m'a un petit peu déstabilisée, j'avoue. Je ne savais pas trop comment réagir. Arriver en casement, c'était donne ton vélo Là, c'était pour me donner de l'argent, c'était donne ton vélo sur la route Il y a beaucoup de gens qui font des choses en vélo, des jeunes, ils vont à l'école en vélo, etc. Et je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui voyagent à vélo, qui donnent des vélos ou des associations qui amènent des vélos dans les écoles. Donc en fait, j'ai dit oui, moi si je donne mon vélo, mon voyage, il est fini. Voilà, après, arrivé au Guinée-Conakry, c'était tout babou, tout babou. Alors c'était rigolo parce qu'en fait, là c'était vraiment dans un bon esprit. Tu avais les enfants au début du village qui commençaient à crier tout babou. Et là, tu voyais tous les enfants tout le long du village qui criaient. C'était comme une alarme en fait. Et en fait, Toubab, il criait, il te suivait en courant et tout ça, c'était trop mignon. Sur le coup, il y avait déjà eu un petit peu au Sénégal, c'était Toubab. D'ailleurs, là, à un moment, j'étais avec Redouane, qui est marocain, qui me disait Toubab, Toubab il croyait que ça voulait dire bonjour Il me dit mais ça veut dire quoi, Toubab J'ai dit mais t'es le blanc ou les gens, ils te disaient le blanc Des fois, au bout d'un moment, même ça me... Je dis, mais mince, le blanc, le blanc. Je dis, ben, le noir. Parce qu'ici, en France, tu ne dis plus ça, tu vois. Tu dis, le noir, ça devient machin. Alors, il y a quelqu'un qui m'avait répondu, ben, tu es blanc. Mais j'ai dit, ben, tu es noir. C'est sûr. Il faut réagir en fonction de l'environnement. Oui, il y a des différences par rapport à ça. Après, il y a des différences forcément de paysage. Il y a des différences de langue. C'est-à-dire que chacun a son dialecte. D'un village à l'autre, tu tombes sur des Peuls, des Diolas, des Wolofs. En fait, tu apprends quelques mots et puis quelques kilomètres plus loin, tu n'as pas le même dialecte. Donc, du coup, tu commences à dire Ngarama, machin. Non, en fait, ce n'est pas ça, c'est autre chose.

  • Speaker #1

    Et tu as réussi à avoir justement des échanges. Alors, il y a évidemment toute cette question à direct. Au Sénégal, il y a pas mal de gens qui parlent français, mais quand même. Est-ce que c'est un des points quand même importants du voyage, les échanges que tu as réussi à avoir, malgré aussi cet aspect financier qui n'est pas trop fort Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Bon, j'en parle, mais ce n'était pas l'aspect principal du voyage. J'ai eu énormément d'échanges. Les gens, comme je te dis, sont quand même extrêmement bienveillants, comme partout dans le monde. Et c'était, on va dire, quasiment mon premier voyage où j'étais dans des pays francophones, mis à part l'Espagne. Au Maroc, il y a quand même encore beaucoup de personnes qui parlent français. Mauritanie, pareil. Sénégal, pareil. Guinée-Conakry, pareil. Enfin, c'est les langues officielles. Donc, voilà. Côte d'Ivoire, pareil. Donc, en fait, les échanges, oui, forcément, j'en ai eu très, très intéressants. J'ai eu des gros coups de... de cœur pour des personnes, également des gens qui m'ont vraiment touchée, avec qui j'étais quand même sur du slow travel. J'ai mis six mois à faire le voyage, trois mois à arriver à Dakar. Là, c'était un petit peu plus la course, parce que c'était le challenge. Et après, j'ai vraiment pris le temps, je suis restée une semaine dans les familles. J'ai vraiment pris le temps, à certains moments, pour ce voyage. C'était... pas une compétition du tout. Et le but du voyage, c'était vraiment ces échanges très très forts.

  • Speaker #1

    C'est tellement important. Et une fois que tu es arrivé, pour comprendre, parce que c'est vrai qu'on n'est pas vraiment revenu dessus, une fois que tu es arrivé à Dakar, c'est là, donc, s'il était ton objectif initial, là, finalement, tu as décidé de continuer en allant jusqu'à Abidjan, c'est ça

  • Speaker #0

    Alors, dans ma tête, je m'étais dit, si jamais je suis bien à Dakar, mais c'était vraiment le gros point d'interrogation. Je ne me suis pas laissé la place à l'échec déjà. Je me suis dit, j'irai à Dakar. Coute que coûte, c'était vraiment ancré chez moi. Je ne me suis pas laissé la place au doute. Donc, ça, c'était sûr. Et après, je me suis dit, en fonction de l'état où tu arrives à Dakar, bon... tu aimerais bien faire quand même la Casamance. Moi, je ne connaissais pas la Casamance parce que dans les années 90, on ne pouvait pas y aller. Il y avait des conflits en Casamance. Et donc, en fait, du coup, je m'étais quand même dit ça, si tu n'es pas trop mal, si tu n'en as pas marre, voilà, l'objectif, c'était la Casamance. Et arrivé là-bas, en fait, je me suis dit, non, stop, encore, encore. Je ne me voyais pas rentrer en plein hiver en France. Et du coup, j'aurais pu passer vers la Sierra Leone et le Liberia. Il y avait des histoires de visas aussi. Du coup, comme je voyageais avec Redouane, lui, il n'avait pas de visa pour Guinée-Conakry. On faisait un petit peu attention au budget, notamment aussi sur ce voyage. Puis comme c'était sympathique, on s'est dit qu'on allait faire la Guinée-Conakry. On ne va pas demander les visas pour Sierra Leone et le Liberia. Et donc du coup... Même à un moment, je m'étais dit que je vais aller plus loin. Je m'étais dit que je vais faire Ghana, le Bénin, Togo. Mais en fait, la limite du voyage est arrivée par elle-même. C'est-à-dire que la Guinée-Conakry s'est très vallonnée. J'avais des problèmes mécaniques, comme je t'ai dit, qui sont arrivés au fur et à mesure. Donc, en fait, il y a une fatigue qui s'est accumulée. J'ai arrivé en Côte d'Ivoire. Les bivouacs étaient plus compliqués, l'accès à l'eau était plus compliqué, parce que les fontaines, il y avait des clés sur les fontaines, ce qui n'existait pas sur la Guinée-Conakry, où il y avait des fontaines partout. Et puis le climat était en Côte d'Ivoire très chaud et humide, c'est-à-dire que tu pédalais dix minutes, tu étais trempé. Donc en fait, du coup, les options bivouacs, c'était… moins facile. Donc en fait, il y a eu un moment à 100 km d'Abidjan pour te dire, je commençais à fatiguer et tout ça, et on s'assoit avec Redouane, et là j'ai fait une petite vidéo d'ailleurs en disant, bon, fais quoi, on a commencé à délirer, on va prendre un bus pour les 100 derniers kilomètres. Oui, on le fait, on le fait pas, j'étais là, oui, et puis en fin de compte, tu sais quoi, j'étais arrivée au point de me dire, non, mais ces 100 derniers kilomètres jusqu'à Abidjan, ce ne sera pas du plaisir. Donc moi, j'ai fait tout mon voyage avec plaisir et je me suis dit ça sert à rien pour 100 km et ben on a passé la nuit dans la tente à l'arrêt de bus et on est parti au petit matin en bus voilà le voyage était terminé c'était la fin c'est très bien de s'écouter de toute façon au bout de six mois j'ai dit ben finex c'est bon maintenant il est temps de rentrer et en général mes voyages même en sac à dos au bout de cinq six mois je commence à fatigué, je n'ai plus l'émerveillement comme j'ai au début. Je sais que moi j'ai une limite, un petit peu, c'est 5-6 mois. Alors peut-être qu'un jour je le ferai plus, mais 5-6 mois, je commence à... Moi je suis quand même quelqu'un d'entier, donc il faut que je vive les choses avec passion dans tout ce que je fais. Et voilà, s'il n'y a plus ça, ou s'il y a moins et que ça devient un automatisme, ce n'est pas la peine. Il faut que j'arrête et me relancer pour la suite sur un futur projet.

  • Speaker #1

    C'est super comme ça. Parce que au moins, tu n'es pas... Justement, tu es toujours dans une phase où tu es vraiment contente d'être là. Et dès que tu commences à ressentir que tu as envie de rentrer, tu arrêtes. Et ça se termine. Et du coup, tu n'as pas de regrets. Je reviens juste sur l'eau. C'est vrai que je ne t'en ai pas parlé. Là, tu viens d'en parler. Du coup, forcément, j'ai des questions. Comment tu as géré l'eau dans toute la partie Afrique Parce que ce n'est pas des pays où c'est forcément hyper facile de boire aussi pour nous. Est-ce que tu filtrais l'eau Est-ce que tu avais des pastilles Comment tu as géré ça Et même comment tu y accédais

  • Speaker #0

    Alors, si tu veux, en prévision, j'avais eu une petite collaboration, je peux citer le nom, c'est avec Coco, donc il vient de donner une gourde, tout simplement. Donc j'avais prévu ça, ça m'a servi un petit peu, mais pas tant que ça, parce que je n'ai pas tant que ça filtré l'eau. À certains moments, ça m'a servi, c'était nécessaire. Quand je suis arrivée sur des rivières, etc., j'avais... Mais la plupart du temps, les gens boivent quand même dans les pays, même dans le désert. J'étais très chargée par contre en eau quand je roulais. Je n'ai jamais été en manque d'eau ni de nourriture. Moi, j'ai bien mangé. D'ailleurs, je n'ai pas perdu trop, trop, trop de poids. Par rapport à certains, j'ai mangé les pâtisseries orientales. J'ai mangé bien le riz, la sauce, le machin, le pain, machin. Enfin bon, moi, je n'ai pas eu faim. Et l'eau, je prévoyais. Justement, c'est pour ça que j'avais rajouté mes sacoches avant. J'avais de quoi vraiment transporter des litres et des litres d'eau. Donc en fait, je me suis beaucoup hydratée. Tu as quand même, même dans le désert, des boutiques, des stations-service, en fin de compte, tous les 80 kilomètres. Donc tu peux te ravitailler en eau, soit en eau du robinet, soit en eau minérale. Et comme je t'ai dit, dans le reste de l'Afrique, il y a beaucoup de fontaines qui sont à disposition, ou de puits, qui viennent de la nappe phréatique. Donc l'eau, elle est saine la plupart du temps. Soit j'étais avec ma gourde filtrante, ou soit j'étais sur de l'eau sécurisée, que les gens boivent, et je ne vois pas avoir l'estomac fragile, je ne sais pas, mais en tous les cas, je n'ai pas eu de crainte à ce propos-là.

  • Speaker #1

    Et tu n'as pas été malade non plus Pas du tout,

  • Speaker #0

    j'ai mangé local tout le temps. même dans les petits bouis-bouis et tout ça, mais c'est ça j'ai l'habitude dans tous mes voyages. Donc je pense que mon organisme a l'habitude de changer d'alimentation tous les 5-6 mois. Moi j'aurais vraiment tout mangé dans ma vie.

  • Speaker #1

    C'est quand même rassurant, c'est bien d'avoir l'estomac solide.

  • Speaker #0

    On parle de mythe, je ne sais pas comment et mon probiotique, parce que moi franchement, d'un pays à l'autre, les nourritures sont vraiment... très très différentes.

  • Speaker #1

    Tu as peut-être un super microbiote qui est justement complètement adapté à plein de choses et bien varié.

  • Speaker #0

    Voilà, là c'est varié.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as des envies d'un prochain voyage, projet, à vélo ou à pied alors après ça

  • Speaker #0

    Alors d'habitude comme je dis, le 31 décembre j'ai déjà un pied d'avance sur ce qui va m'arriver. Et là, je me suis retrouvée devant une page blanche. J'étais en cours de voyage, mais ça m'est déjà arrivé aussi d'être en cours de voyage et d'avoir déjà un projet pour l'année suivante. Et là, je me suis dit, je vais accueillir ceux qui viennent vers moi, mais pour tout. Je vais dire oui à tout. Et donc, je sais que je vais rester l'été jusqu'à l'été en France. Je pense que je repartirai vraiment sur un gros voyage septembre, octobre, novembre. Et puis après, mais je ne sais pas encore quoi. Et là, je me lance sur un petit voyage en France au mois de mai avec une association que j'ai rencontrée par une jeune fille qui a fait un petit tour de France en vélo. C'est Une lettre à un sourire. Et donc, je vais aller dans le Finistère, qui est ma région d'origine, où j'ai encore toute ma famille, distribuer des lettres dans les EHPAD. Donc ça, ça s'est joué là en arrivant. Tout s'accélère et donc je vais distribuer des lettres de l'école de gendarmerie de Châtelain dans les EHPAD du Finistère. Ce qui va être l'occasion de rencontrer les anciens, ce qui va être l'occasion également de faire des petits sujets sur le Finistère que je connais peu en fin de compte parce que moi à chaque fois je vais dans la famille et je vais à la plage en face de la maison. Donc en fait je pense que je vais faire des micro-sujets sur ma région avec l'aide des anciens. puisque je vais leur demander ce qu'il y a à voir dans le coin. Et ensuite, je ne sais pas, on verra, on verra bien. Donc tout le mois de mai déjà, je suis prise. Il y a une personne que j'avais rencontrée quand j'avais fait un Paris-Deauville qui n'a jamais fait de voyage en vélo et qui roule sur Vincennes. Et donc du coup, il m'a dit que lui, il aimerait bien faire un jour un voyage en vélo jusqu'à Berlin. Et là, récemment, il m'a dit Ce serait bien que tu le fasses avec moi pour mon premier voyage à vélo. Pourquoi pas, je vais voir. Je vais voir. Ce n'est pas encore calé.

  • Speaker #1

    Bon, ça fait des beaux projets. Et puis pour le reste, tu vas te laisser porter. Tu verras ce qui se présente.

  • Speaker #0

    Et tu sais, une chose importante de ce voyage, que ça m'a appris, et vraiment ça, je tiens à le dire, c'est que tu vis dans un état d'urgence un petit peu. Tu es en mode survie. Ça m'a appris un petit peu ça. Le mode survie pour moi, c'est où tu trouves de l'eau, qu'est-ce que tu manges, où tu vas dormir en sécurité. Et en fait, tu es vraiment dans l'instant présent. Et j'ai eu plein de leçons au cours de mes voyages, puisque des fois, certains étaient borderline, dans des zones perdues. J'ai quand même fait pas mal de choses avant également. Mais ce voyage en particulier, je pense que ça m'a donné cette... cette vision-là, d'être vraiment dans l'instant présent. Et ça, c'est une grande, grande leçon pour moi, parce que j'ai toujours justement un pied d'avant sur l'après, sur l'avant, sur… Voilà, là, quelqu'un qui ne va pas bien dans sa tête, il faut qu'il fasse un voyage à vélo, parce que tu es sur les… Comment dire Sur les gestes essentiels.

  • Speaker #1

    Les fondamentaux, en fait,

  • Speaker #0

    oui. Sur les fondamentaux, tu n'as pas le temps de penser à autre chose. tu penses à toi, à comment tu vas te laver, comment tu vas... Et ça c'est bien, c'est pas mal ça.

  • Speaker #1

    Ça peut faire du bien.

  • Speaker #0

    C'est pour terminer, Baby.

  • Speaker #1

    Pour terminer, quel message est-ce que tu aimerais transmettre à des femmes, jeunes ou moins jeunes, qui rêvent de se lancer à vélo mais qui n'osent pas forcément se lancer

  • Speaker #0

    Oui, alors... Déjà, il faut faire le premier pas, c'est-à-dire s'équiper. Il faut se dire que le voyage à vélo, même si tu as un objectif d'arriver quelque part, c'est du jour le jour au jour le jour. C'est-à-dire que tous les jours, tu te dis je fais tant de kilomètres et en fin de compte, tu es capable de faire 30 kilomètres par jour ou 20 kilomètres par jour ou 10 kilomètres par jour. C'est ça le truc. Il faut penser au jour le jour. avec un objectif qui est celui qu'on décide. Mais faire un petit test, se lancer, et puis voilà, tout se passe bien. Et pour les plus anciennes comme moi qui se lancent en voyage à vélo, ne pas attendre de savoir tout. Moi, je sais qu'on m'a dit, oui, tu ne sais pas changer une roue, tu ne sais pas ce titre, tu ne sais pas cela. Oui, oui, on consulte. parti voyager au Mexique, je ne parlais pas anglais, je ne parlais pas espagnol, s'il a fallu que je sois trilingue pour voyager, je ne serais jamais partie. Et bien là c'est pareil, si j'avais dû savoir techniquement m'occuper d'un vélo, en fait je ne serais jamais partie. Je serais partie peut-être je ne sais pas quand. Donc ne pas se mettre d'obstacle soi-même. C'est-à-dire que si tu as envie de faire les choses, tu fais les choses. Moi... j'ai rencontré des gens qui m'ont changé mes chambres à air, mes machins, qui m'ont démonté mon vélo pour mon... La vie, elle est faite d'opportunités. Je m'étais dit, même si je suis seule dans le désert, qu'il m'arrive un truc, au pire, il y a des camions qui passent, des camions de marchandises, ils te doublent, tu feras du stop sur un camion. En fait, il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions. Ne pas avoir peur des autres, ne pas avoir peur de l'étranger. Les gens sont très bienveillants en général, tu as un très bon accueil. En tant que femme, Tu n'es pas plus exposé que ça, les gens veulent t'aider, ça surprend un petit peu. Dans certaines populations, quand tu es une femme, les gens sont quand même aux petits soins aussi, ils veulent t'aider, les hommes ils veulent tous t'aider, quand tu as un problème, ils veulent tous t'aider, c'est universel. Et il n'y a pas d'âge pour faire les choses, il faut juste… en fait l'âge il est dans ce que tu fais. Il est dans ce que tu fais. Moi, je ne fonctionne pas comme un âge, je fonctionne comme une personnalité qui a envie de faire des choses. Donc, il ne faut pas se mettre d'obstacle. Il ne faut pas se dire Ah oui, je suis une femme, je ne peux pas. J'ai tel âge, je ne peux pas. Jeune ou moins jeune. Il ne faut pas avoir toutes les conditions en main pour partir.

  • Speaker #1

    C'est un beau message pour terminer. Merci beaucoup Nelly pour ce partage. C'était vraiment intéressant. Je suis ravie d'avoir découvert tout ce voyage plus en détail. Je pense que ça m'a inspiré pas mal de monde.

  • Speaker #0

    Il y a plein de choses à raconter. Il y a plein de souvenirs en tous les cas.

  • Speaker #1

    On va continuer à suivre tes aventures sur Nelly avec deux L sur Insta. A très bientôt pour de nouvelles interviews sur la Sportive Outdoor.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide.

  • Speaker #0

    A bientôt

Chapters

  • Introduction au voyage à vélo de Nelly

    00:04

  • Présentation de Nelly et son parcours militaire

    00:08

  • Comment Nelly a décidé de voyager à vélo

    00:20

  • Les débuts du cyclisme et des voyages de Nelly

    00:27

  • Préparation et premiers tests à vélo

    00:52

  • L'idée de Paris-Dakar et sa signification personnelle

    01:44

  • Préparation physique et mentale pour le voyage

    05:30

  • Choix de l'itinéraire et conseils pratiques

    09:13

  • Voyager seule et rencontres en chemin

    11:05

  • Logistique et formalités durant le voyage

    14:38

  • Les sensations au départ et défis rencontrés

    20:29

  • Moments difficiles et doutes sur la route

    26:23

  • Différences culturelles entre les pays traversés

    28:30

  • Arrivée à Dakar et décision de continuer vers Abidjan

    34:20

  • Leçons apprises et conseils pour les futures aventurières

    41:24

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Description

Dans cet épisode de "La Sportive Outdoor - Sport Outdoor au féminin", Laurène Philippot reçoit Nelly, une femme inspirante de 55 ans, qui a décidé de sillonner les routes à vélo de Paris à Dakar, puis jusqu'à Abidjan.

Nelly partage avec nous ses premiers essais de voyages à vélo et nous dévoile comment elle a préparé cette aventure, tant sur le plan physique que matériel, en choisissant son itinéraire pour privilégier les routes plates et en s'appuyant sur les conseils d'autres cyclistes.

Au fil de son récit, Nelly aborde les défis qu'elle a rencontrés, mais aussi les rencontres enrichissantes avec des habitants des pays traversés et les joies variées rencontrées lors de ce voyage. Un témoignage de sportive plein d'enthousiasme!


𝐒𝐮𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐍𝐞𝐥𝐥𝐲:

https://www.instagram.com/nellyavec2ailes__/


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La Sportive Outdoor est un média dédié aux sports outdoor au féminin. Le magazine a pour but de mettre en avant les femmes sportives de tous niveaux, de leur fournir des conseils adaptés et de les aider à mieux se connaître pour apprendre à oser! Les maître-mots? Plaisir, bien-être et audace!


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Nelly, Nelly avec deux L sur Instagram, qui a décidé lors de sa retraite de partir voyager à vélo, et pas un petit voyage puisqu'elle est partie de Paris à Dakar puis à Bidjan. Elle va nous raconter comment est né ce projet, comment elle s'est préparée, et évidemment comment s'est passée cette traversée d'Afrique de l'Ouest. Bienvenue Nelly, est-ce que tu veux bien te présenter déjà

  • Speaker #1

    Oui, bonjour, merci de me recevoir Lorraine. Du coup, je m'appelle Nelly, j'ai 55 ans, j'ai fait une carrière militaire de 31 ans et à l'issue, je me suis retirée de cette institution pour prendre ma pension et du coup, j'ai trois grands enfants.

  • Speaker #0

    Ok, donc d'où cette retraite tôt puisque tu es encore jeune. Et est-ce que tu as toujours été sportive et adepte du voyage de vélo ou est-ce que c'est quelque chose qui est arrivé plus tard

  • Speaker #1

    Alors le sport fait partie intégrante de ma vie. De mes 12 à 18 ans, j'ai fait de la compétition cycliste. Ensuite, je me suis engagée et moi qui n'aimais pas courir, j'ai commencé la course à pied. J'ai fait quelques semi-marathons, marathons, jusqu'à me blesser il y a une vingtaine d'années quand même, maintenant. Et du coup, j'ai arrêté la compétition de ce fait-là, en tous les cas ces petits challenges sportifs. Mais j'ai quand même gardé une activité physique. Je me suis remise un petit peu au vélo, mais tranquillement, vraiment aléatoirement. En fait, je n'ai pas fait de vélo pendant 30 ans, pour être claire.

  • Speaker #0

    Et avant quand même de faire Paris-Dakar, tu as quand même fait quelques voyages à vélo ou vraiment tu t'es lancée comme ça

  • Speaker #1

    Bon, déjà, depuis que je suis... disponible, on va dire. Je voyage beaucoup en sac à dos, en backpack, un peu partout dans le monde, sur des longs trajets. Et un jour, m'est venue l'idée en me disant, écoute, ma cocotte, ce serait quand même bien de revenir sur tes anciennes amours et pourquoi pas allier un voyage à vélo avec le voyage. Et donc, en revenant d'un voyage en Inde et au Népal, je me suis dit... Allez, achète ton vélo, sinon tu ne partiras jamais. Si tu ne testes pas, tu ne partiras pas. C'est ce que j'ai fait en visant de faire un Paris-Mont-Saint-Michel à vélo, sur la vélocénie. Et donc, ça a été très laborieux le départ. Je me faisais doubler par tout le monde. Je devais rejoindre Versailles, la première étape. Je dis à mes enfants, mais je ne suis même pas sûre d'arriver. Comment je vais arriver jusqu'au Mont-Saint-Michel vu que ça faisait trois ans que je n'avais pas pris de vélo. Et en fin de compte, de fil en aiguille, j'ai fait même plus puisque cette année-là, j'ai fait 1800 km test. Oui, oui, du coup, j'ai rejoint Brest, le canal de Nantes et je suis remontée par la Loire à vélo. Voilà, et donc ça, c'était l'année précédente. Génial,

  • Speaker #0

    ça fait des beaux périples et une belle prépa du coup. Au moins, tu étais sûre que tu aimais bien ça.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. En fait, le but, c'était de savoir déjà. également outre le vélo, est-ce que je pouvais dormir dans une tente Parce qu'en fait je me suis dit si tu n'arrives pas à être à l'aise dans une tente en camping, ça ne sert à rien d'envisager un voyage long, voilà. Parce que c'est vrai que le camping, le bivouac et la tente, ça permet de s'arrêter où que ce soit sans trop préparer le trajet, et pour moi c'est très… primordial de savoir s'il y a 55 ans, justement, je pouvais bien récupérer avec ce mode de logement.

  • Speaker #0

    Bon, du coup, ça a été validé.

  • Speaker #1

    Du coup, je dormais comme un bébé, j'étais dans ma petite cabane. Voilà, et puis quand on a fait du sport 5-6 heures par jour, on dort bien en général, on se pose pas de questions, il faut se reposer.

  • Speaker #0

    Ça aide, c'est vrai. Et qu'est-ce qui t'a donné envie alors de partir à vélo de Paris à Dakar, puis de poursuivre jusqu'à Abidjan Parce que c'est quand même vraiment là un sacré périple et assez original.

  • Speaker #1

    Oui, surtout pour un vraiment premier voyage à vélo, puisque moi je le considère comme mon premier voyage à vélo, à l'autre c'était un test. En fait, quand j'étais jeune, à 20 ans, j'ai fait mon premier voyage en avion vers le Sénégal, et je n'avais jamais remis les pieds en Afrique. Et ce voyage avait été quand même relativement intense, pour moi important, puisque je découvrais un autre pays, et ce n'était pas n'importe lequel, c'était loin aussi pour un premier voyage. Et j'avais toujours eu peur de revenir en Afrique en me disant peut-être que le souvenir que j'en ai, en fait, 33 ans après, je ne vais pas ressentir la même chose. Donc, j'ai décidé de faire quelque chose de plus important, d'avoir une démarche pour ce voyage qui est un petit peu plus d'intensité pour moi. Et voilà, je me suis dit Paris-Dakar, ça sonne bien, on va faire ça. Une fois que je me suis lancé le challenge, je me suis dit bon, ça y est, dans quoi tu te lances encore ma cocotte Tu as quand même des idées à deux balles. Une fois que j'ai appuyé sur le bouton, ça y est, c'est parti.

  • Speaker #0

    Excellent. Et comment tu t'es préparée Physiquement, tu étais déjà en forme, puis tu faisais déjà du vélo, mais après...

  • Speaker #1

    Non, parce qu'en fait, l'idée est venue, je suis partie faire un petit... périple au Pérou, Brésil, je suis retournée en Guyane française pour le carnaval, je suis rentrée en France donc au mois de février et puis bon j'ai profité de la famille, j'ai profité d'un peu tout le monde sans vraiment trop faire de sport. Pour te dire une semaine avant puisque j'avais communiqué un petit peu sur les réseaux, j'avais dit oh là là faudrait que j'aille faire un petit tour. sur le circuit de Vincennes, mais j'ai la flemme, et il y a des gens qui m'ont dit mais on pensait que tu n'allais pas partir Donc je n'étais pas entraînée du tout, et en fait je me suis dit, je me connais, je me suis dit si tu fais trop de vélo avant, tu sais que tu pars sur quelque chose qui va être relativement intense, qui va te prendre du temps, ne sois pas saturée avant. C'est un voyage à vélo, tu as le temps. Tu vas partir de Paris sur des terrains relativement plats, puisque j'ai longé les canaux, les bords de Seine, Bordelois, etc. Et me connaissant, je me suis dit, si tu t'entraînes six mois à l'avance, c'est bon, tu as fait tes six mois, tu n'auras plus envie de monter sur un vélo, tu seras déjà saturé. Donc j'y suis allée un peu, comme on dit, la fleur au fusil, sans entraînement. C'est un peu peut-être de l'inconscience, mais moi je sais comment je fonctionne. Voilà, et ça a bien fonctionné.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est une bonne approche, tu te connais. Effectivement, en plus, le vélo, ça permet aussi. Et puis, tu pouvais adapter tes étapes, donc tu n'étais pas obligée de faire des étapes. Oui,

  • Speaker #1

    et quand même, ce voyage de 1800 kilomètres sans entraînement non plus, je me connais quand même sportivement parlant. Je sais comment je peux retrouver ma ressource et comment, musculairement parlant, en intensité, etc., en y allant tranquillement. Et graduellement, je me connais, je connais mon organisme. Voilà,

  • Speaker #0

    c'est le plus important. Et au niveau du matériel, est-ce que tu avais déjà acheté un vélo quand tu as fait Vélocénie, etc. Et donc, tu as gardé le même ou est-ce que tu as racheté des choses différentes Alors,

  • Speaker #1

    quand l'idée m'est venue de faire le Péricla vélo, je me suis dit de toute manière, tu t'équipes comme si tu pars autour du monde. Donc, j'ai pris un bon vélo parce que me connaissant, si ça n'avait pas... fonctionner, j'aurais dit c'est la faute au vélo j'aurais du j'ai du matériel pourri etc, je me suis dit au moins t'auras pas d'excuses, t'as un bon vélo donc je m'étais déjà équipée des sacoches j'avais pas pris les sacoches avant que j'ai rajouté pour ce périple là j'avais déjà pris ma... j'avais vraiment pris le matériel comme si je pars en voyage à vélo et ton vélo c'est un VSF si je me trompe pas oui oui c'est le TX800 d'ailleurs j'ai eu des petits soucis quand même en Afrique avec pour euh... les changements de pièces et donc j'ai roulé une partie du voyage avec un manque de plateau, de pignons, de chaînes, des trucs qui ont un peu sauté et que je n'arrivais pas à remplacer. Et quand je suis revenue là, j'ai dû tout changer en fin de compte. Ça a été un peu de la bidouille sur les derniers temps.

  • Speaker #0

    Pas évident.

  • Speaker #1

    Mais c'est un bon vélo. Outre ça, c'est un bon vélo parce que j'ai fait quand même beaucoup de routes et moi ayant fait quand même du vélo route étant jeune, j'ai trouvé une bonne position. C'est un bon vélo. Les roues, c'est des grandes roues. Je trouve que c'est un vélo qui, en intensité sur la route, il est génial.

  • Speaker #0

    C'est des super vélos de voyage. Au niveau de l'itinéraire, comment est-ce que tu as choisi l'itinéraire et tracé J'avoue que je n'arrive pas trop à imaginer comment on se dit je vais faire Paris-Dakar, je prends ma petite carte et je trace Comment tu as fait ça Est-ce qu'il y avait des endroits où tu t'étais dit de toute façon, c'est incontournable, je veux vraiment y passer Ou est-ce que... Tu as un peu improvisé, comment tu as fait

  • Speaker #1

    Alors l'itinéraire, si tu veux, moi j'avais quand même dans la tête le fait de me dire je ne suis pas très aguerri, là justement je vais être chargée, puisque le vélo il est déjà lourd, les sacoches aussi, donc j'avais plus d'une vingtaine de kilos sur le dos, plus 16,5 kilos le vélo, je me suis dit, moi je me connais, je ne suis pas une montagnarde, donc je vais essayer d'aller vers le plus plat. Et donc en fait, j'ai pris conseil auprès de personnes qui avaient fait ce trajet-là, notamment, parce qu'à un moment, c'était surtout l'Espagne qui me posait des problèmes. Je me disais, est-ce que je passe milieu d'Espagne en partant vers Bordeaux, ou est-ce que je passe de l'autre côté Et du coup, j'ai privilégié l'autre côté, justement, faire la Viarona, et passer les Pyrénées, rejoindre la côte espagnole, qui me paraissait moins vallonnée. mais qui était quand même très vallonné, donc ça a été assez compliqué. Et ensuite, on va dire que la voie royale, arrivé au Maroc, j'ai longé la côte, il n'y a qu'une route après, pour arriver à Dakar quasiment, donc en fait, moi je n'ai pas commode, je n'ai pas tous ces trucs-là, je ne suis pas très technologie, donc j'ai fonctionné avec ma pimi, mon amie. Voilà, pour suivre la route. Je fonctionne comme ça en voyage en backpack et j'ai fonctionné comme ça également avec ce voyage à vélo.

  • Speaker #0

    Excellent. Est-ce que tu as voyagé, tu étais tout le temps toute seule ou est-ce que tu avais d'autres personnes peut-être qui t'ont accompagnée par moment

  • Speaker #1

    Alors, je suis partie seule. Arrivé à Tangier, j'avais un ami, ancien collègue que j'ai rejoint. Je me suis un peu posée sur Tangier parce que j'ai quand même… Il y a un mois et demi à rejoindre le Maroc. C'était vraiment ma première pause, parce que je n'ai quasiment pas fait de pause. Je roulais tous les jours, tous les jours, tous les jours. J'avais l'objectif d'arriver en Afrique. C'était quand même quelque chose de bien intégré. Même si c'était dur, je me disais tu vas à Dakar, tu vas à Dakar Des fois, j'avais cette petite musique-là dans la tête. Et donc arrivé à Tangier, je me suis arrêtée chez lui, je suis repartie et étonnamment, il m'a rejoint sur quelques étapes où il a pris mes bagages et lui me suivait en voiture. Donc ça, c'était Momo. Et puis à un moment, je me suis dit non, quand même, c'est ton voyage, c'est important, ça a vraiment du sens pour toi. Donc j'ai un petit peu remercié et en disant non, là, il faut vraiment que je… Surtout que j'envoyais un message comme quoi on ne pouvait pas voyager seul au Maroc, alors que le Maroc, il est vraiment… les gens sont charmants, il n'y a aucun souci pour voyager au Maroc. Voilà, c'est vraiment un pays extraordinaire, avec des super belles routes, les paysages magnifiques. Voilà, il n'y a aucune difficulté vraiment à manger la côte espagnole… la côte marocaine, pardon. Et du coup… J'ai continué toute seule, donc mes moments très très intenses c'était forcément... Bon on en parle après. Et puis en cours de voyage, arrivé aux alentours de Nouakchott, j'ai rencontré un jeune Marocain, Redouane, qui faisait le même trajet. Donc on s'est un petit peu croisés, recroisés, et du coup on a vraiment roulé ensemble deux mois et demi. On est arrivés ensemble à Dakar. Et bon, c'était stop ou encore. Et on a dit encore. Et puis du coup, c'est un jeune homme qui est à l'âge de mes enfants, qui a 31 ans. Donc lui, il partait de Marrakech. Et du coup, ça a été une révélation pour moi de me dire, j'arrive à voyager avec quelqu'un.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose que tu n'avais jamais fait en fait Non.

  • Speaker #1

    Et même mes enfants qui me connaissent, au bout de 3-4 jours, ils me disent, mais maman, t'en as pas marre Il ne te saoule pas le gars là C'est vraiment quelqu'un de très gentil et ça s'est fait de façon spontanée. Duane, il est au Maroc. On a vraiment fait ça intelligemment, ça s'est fait naturellement. J'ai beaucoup apprécié également cette découverte du voyage à deux.

  • Speaker #0

    C'est chouette, tu as eu vraiment les deux aspects. Tu as eu des parties en solo et des parties à deux, c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Moi je suis assez indépendante, donc en fait c'est vrai que j'aime bien faire mon voyage, puis j'ai l'habitude de voyager seule, et donc là pour moi ça a été de pouvoir partager ça avec quelqu'un sans prise de tête, où tout s'est vraiment déroulé de façon formidable, et d'ailleurs il m'a beaucoup aidée d'un point de vue technique, parce que j'ai eu des crevaisons, il était là, j'ai eu le vélo qui a eu pas mal de problèmes, comme je t'ai dit, il touche un petit peu mieux que moi la mécanique, donc c'est vrai qu'en fin de voyage, j'ai eu mal. D'ailleurs, c'est lui qui m'a démonté le vélo pour remonter dans l'avion la veille, pour te dire.

  • Speaker #0

    Et au niveau de la logistique, donc, temps, hébergement, ravitaillement, formalité, même parce que tu passes quand même d'un pays à l'autre, comment ça s'est passé

  • Speaker #1

    Ça s'est bien passé. Bon déjà jusqu'au Maroc, il n'y a pas de visa. Le seul visa qui était sur le voyage initial où je m'étais renseignée, c'était la Mauritanie. Donc à l'époque, il y avait un visa à l'arrivée. Donc je sais que c'est 55 euros. Maintenant apparemment, il faut s'inscrire sur une plateforme pour avoir un QR code. Et puis donc ça a un petit peu changé, je crois, pour la Mauritanie. Mais enfin moi, je suis arrivée à la frontière mauritanienne. J'ai payé mon visa et puis voilà. Et puis ensuite, plus loin dans le voyage, il a fallu faire des démarches pour les visas. Mais disons que pour le voyage initial, qui était Paris-Dakar, il n'y avait que la Mauritanie. Moi, j'ai envie de dire que ce voyage, je ne l'ai pas hyper préparé. C'est-à-dire que je savais qu'il fallait que j'avance. Les étapes, je savais que j'avais ma tente pour dormir. Donc en fait... Je me suis quand même dit, essaye de faire tant de kilomètres par jour, mais ce n'était pas une obligation. Je me suis vraiment écoutée. J'ai fait un petit peu une règle des 30-20-20, qui est ma règle propre. 30 kilomètres, je fais une bonne pause. 20 kilomètres, je fais une bonne pause. Et puis, après les 20 derniers kilomètres, je commence à voir un petit peu où je vais pouvoir m'arrêter, ou bivouaquer. Aussi, un camping sur la partie France et Espagne, j'ai fait pas mal de camping. Sur la partie Maroc, j'ai fait quelques hôtels, mais beaucoup de camping et de bivouac. Sur la partie Sénégal, j'ai fait du bivouac et accueil également chez les chefs du village ou chez les habitants. Parce qu'en fait, tu ne plantes pas ta tente n'importe où, il y a des règles. Sur la partie Guinée-Conakry, énormément de bivouac. Et sur la partie Côte d'Ivoire, du bivouac. un peu d'accueil aux chefs de village. Donc, en fait, chaque jour était un nouveau jour. Oui,

  • Speaker #0

    je vois. Et quand tu parles d'accueil aux chefs de village, tu disais qu'il y a des règles. Comment ça se passe, en fait Ça veut dire que quand tu arrives dans le village, tu vas te présenter quelque part pour demander où est-ce que tu peux t'installer Exactement.

  • Speaker #1

    Donc, dès que tu arrives, dès le Sénégal, en fait, tu... demande à voir le chef du village parce que même si tu demandes à quelqu'un est ce que je peux planter ma tante ici on te dit va voir le chef du village donc voilà donc en fait la majorité du temps sauf exception il faut l'aval du chef du village pour pouvoir résider dans le village ou sinon la personne tu accueilles mais prévient le chef du village donc c'est il ya tout un cérémonial en général ce qui se passe c'est que le chef du village où la famille tu amènes deux chaises en plastique les chaises des invités Donc tu t'assoies sur la chaise en plastique et puis là tu discutes. Dans le meilleur des cas, on te dit, il y a une pièce ici où tu pourras loger. On te demande si tu veux te doucher ou quoi que ce soit. On t'amène le repas même. Tu vois, c'est vraiment l'accueil, la Teranga au Sénégal. Et puis ailleurs, c'est la même chose. Et dans le cas le moins sympathique, c'est que tu es déjà fatigué et tu restes trois heures sur ta chaise. et puis tu attends que ça se passe, et tu ne sais pas si tu pourras planter ta tente, si tu auras une pièce, si tu pourras te doucher, etc. Donc c'est vrai qu'à un moment, c'était un peu fatigant de ne pas savoir, de se dire, bon, je vais peut-être rester 3-4 heures sur la chaise, attendre 20 heures, il fait nuit, tu dois monter ta tente, ou tu vas être dans une pièce où tu auras des moustiques aussi, parce que dans ta tente, tu as la moustiquaire, mais quand on te propose une pièce, tu ne sais pas... si ce sera aéré, etc. Donc, c'est ce qui a fait que, par exemple, en Côte d'Ivoire, on a tenté d'aller un petit peu moins vers les chefs du village parce que des fois, c'était fatigant. C'était gentil, c'était généreux.

  • Speaker #0

    C'était hyper gentil, bien sûr.

  • Speaker #1

    Souvent très généreux, c'était très formaté quand même, mais avec de beaux échanges. Il faut savoir que ça se passe comme ça. Même des fois, on faisait du bivouac. Si quelqu'un, le matin, nous voyait partir, on nous demandait Vous êtes allé voir le chef du village Non, non, c'est où le village On faisait un peu les nounouilles pour dire Non, non, mais on n'y est pas allé. Grosso modo, on est arrivé tard.

  • Speaker #0

    C'est impressionnant. C'est hyper organisé, quelque part. Au final, on te disait toujours que tu avais le droit de rester quelque part. Au final,

  • Speaker #1

    oui, toujours.

  • Speaker #0

    Il y a quand même un accueil qui est adorable.

  • Speaker #1

    Et la majorité du temps, ça se passait bien. Les familles étaient très accueillantes. En fait, pour les familles, pour certaines familles, c'est un honneur de te recevoir. Il y a des chefs du village qui ont pris des photos qui m'ont dit je vais développer la photo, je vais l'accrocher chez moi parce que c'était un honneur de nous recevoir. Donc en fait, c'est vrai que les repères sont différents. En plus, je suis arrivée dans une période où l'Afrique et la France, ce n'est pas trop ça. Les gens m'ont demandé quel est l'accueil, etc. La majorité, moi, je n'ai pas eu de souci du tout au niveau de l'accueil. Un petit peu en Côte d'Ivoire, il y avait quelques grincements. Il y a eu quelques petites expériences un petit peu moyennes, on va dire, mais le reste du trajet, pas du tout. On a été vraiment très bien accueillis par la population.

  • Speaker #0

    Et on va passer vraiment au cœur du voyage. Est-ce que tu peux nous dire, j'imagine que quand on part comme ça, il y a des sensations particulières de partir pour un aussi long voyage. Donc, quand tu donnes tes premiers coups de pédale au départ de Paris, tu as quelles sensations Alors déjà,

  • Speaker #1

    c'est la première fois où je communiquais déjà en amont sur le voyage en disant je vais faire un Paris-Dakar. Et puis, une fois que j'ai lancé l'idée, je me suis lancée à faire ma plaque d'immatriculation derrière, à avoir un peu... à imaginer un petit peu tout ça. Et je m'impatientais, j'avais donné une date de départ et je me disais, quand est-ce qu'elle arrive cette date En fait, j'étais impatiente de partir. Et en même temps, j'étais là, mais dans quoi tu te lances Qu'est-ce que t'as encore été raconté que t'allais faire Donc le premier coup de pédale, je suis arrivée, j'avais dit départ de Nation. Donc en fait, c'est le coin que je connais. Je suis partie de chez moi à Nation, puisque j'habite dans le Val-de-Marne. Je voulais vraiment partir de Paris, donc Nation paraissait opportun. Et il faisait beau, et je me suis dit, bon ben ça y est quoi, ça y est, mais en n'y croyant pas vraiment. J'étais un peu, voilà, bon ben ça y est, je vais à Nation, je pars, et puis là je fais mes premiers kilomètres le long de la Seine, qui était quand même, je connaissais, il n'y a rien de fabuleux là-dedans. Et puis le but c'est de se dire, bon ben... Donc, la première étape, j'avais dit, bon, je vais aller vers là, je vais faire à peu près ce nombre de kilomètres, pour être sûre d'avoir un camping, un peu de stress. Et le stress du premier jour, en fait, non, c'est parti dès le deuxième jour. En fait, je me suis dit, bon, allez, tu pédales maintenant. C'est parti, avec de la joie, beaucoup de joie, beaucoup de bonheur. Même découvrir la France à vélo, comme ça. Comme je t'ai dit, j'ai suivi les bords de Seine, les bords de Loire, les bords de Loin, les bords de Tours en fait. Donc j'étais sur des sites en voie propre. Il faisait beau. Je suis partie le 11 août. Moi, j'aime la chaleur. D'ailleurs, il faisait très beau des fois, très chaud même des fois. Moi, je n'ai pas eu de froid du tout pendant six mois. J'ai eu deux fois de la pluie. Je n'aime pas la pluie. Donc heureusement que je n'ai pas eu plus de pluie. J'ai eu deux fois de la pluie en Espagne. Avec les dénivelés, les bagages, je me disais, heureusement que je n'ai pas eu plus de pluie, parce que c'est même dangereux. Mais beaucoup de bonheur, beaucoup de joie, beaucoup de sérénité dans ce voyage. Beaucoup d'émerveillement.

  • Speaker #0

    Et quels ont été les plus grands défis que tu as rencontrés sur la route Alors,

  • Speaker #1

    les plus grands moments en tous les cas, c'est pour moi les plus intenses. Ça a été vraiment la... traversée du Sahara occidental, du Sahara marocain, c'est énorme. Tu es là, mais j'y suis. C'est un truc exceptionnel. Et la traversée du Sahara mauritanien, où tu es seul au monde, en fait, tu as trois, quatre camions qui te dépassent sur la route. Et là, je me suis rendu compte d'être dans quelque chose de vraiment hors norme. C'est vraiment à ce moment-là où je me suis dit tu y es J'avais des sensations de bonheur intense, avec les larmes aux yeux des fois, de me dire tu y es, ça y est, tu es dedans, tu es vraiment dans ton aventure, tu es vraiment dans ton truc Ça, c'était énorme. Et l'autre partie du voyage qui m'a énormément plu, qui a été très intense, c'est la Guinée-Conakry, que je ne connaissais pas. pas du tout... Alors étonnamment, Dakar, c'était l'arrivée, donc j'ai eu beaucoup d'émotions par rapport à ces retrouvailles-là du Sénégal. Mais les endroits qui m'ont le plus émerveillée, le Sahara et la Guinée forestière, où c'est pareil, t'as aucun touriste, les gens sont formidables, ils sont vraiment certains dans des situations assez précaires, sans électricité, d'une simplicité et d'un accueil formidable. Le lit... Les paysages m'ont énormément plu. C'était deux moments très attentes dans le voyage.

  • Speaker #0

    Ça a l'air incroyable. Le Sahara, ça m'est...

  • Speaker #1

    Tu sens que tu vis quelque chose d'exceptionnel.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine. Le Sahara, ça prenait combien de temps de traverser

  • Speaker #1

    Alors, je ne sais pas exactement. La Mauritanie, ça a été assez vite. Étonnamment, j'avais un petit peu peur parce que j'avais des cyclistes qui étaient passés devant moi, qui étaient beaucoup plus aguerris, qui étaient passés par les montagnes, avec qui j'étais en contact parce que c'est tout un réseau. Il faut savoir que je n'étais pas seule à voyager en Afrique de l'Ouest. D'ailleurs, il y en a qui continuent jusque loin, jusque l'Afrique du Sud. Et en fait, il y a certaines personnes avec qui je communiquais. qui m'avait dit, ah là là, je suis au milieu du désert, je vais peut-être prendre un camion, parce que j'ai le vent de fâche, je n'avance pas, je fais du 5 km heure. Je me disais, mais c'est lui, il n'y arrive pas, mais comment ça va être J'ai dit, mais... Et puis moi, j'avais dit, je montrais. Pendant ma tête, le but, c'était d'arriver quand même sans transport. Pour moi, le challenge, c'était, je n'avais pas vraiment un challenge de temps, même si j'avais donné un an d'idées. Mais le but, c'était vraiment d'arriver à vélo, quoi. Du début à la fin, ce que j'ai fait. Et donc, en fait, je me suis lancée dans la Mauritanie. Ça a été exceptionnel parce que j'ai eu du vent de dos tout le temps. Et j'ai fait des tables de 150 kilomètres, ce qui ne m'était jamais arrivé. Même sur les routes pourries et tout ça, avec le sable, la chaleur et tout ça. Et j'ai vraiment mis très, très peu de temps. J'ai mis moins d'une semaine à arriver jusqu'à Nouakchott. Mais c'était exceptionnel.

  • Speaker #0

    Ça doit être bien fou. Et à l'inverse, est-ce que tu as eu des moments vraiment plus difficiles ou même tu as un peu douté et tu avais l'impression que tu l'as arrêté Les moments plus difficiles,

  • Speaker #1

    étonnamment, c'était en Espagne, avec le dénivelé d'une part, et d'autre part, en fin de circuit sur l'Espagne, les routes qui étaient quand même très passantes. Des fois, je me retrouvais justement à me dire, mais je passe où J'arrivais sur des limites des autoroutes et je n'avais pas d'option pour bifurquer. et là c'est là où quelques-uns de mes abonnés qui connaissaient un peu mieux la région m'ont dit mais essaye-la, essaye-la, là il y a des voies piétonnes Et donc je suis arrivée jusqu'à Algeciras, mais il y a un moment, pour te dire, je suis quand même allée voir un bus pour me dire je ne veux pas mourir, je vais monter dans un bus et je me suis dit tant pis c'est pas grave, tu l'auras pas fait tout à fait à vélo. Et le bus, ils m'ont demandé de démonter le vélo, de faire comme dans l'avion. J'ai dit, mais attends, moi, je ne sais pas démonter mon vélo, je ne vais pas faire ça. Et quand on m'a trouvé une espèce de solution vers les bords de mer, sur les voies piétonnes, j'ai dit, bon, allez. Et du coup, je suis arrivée sans prendre ce bus. Et je suis bien contente de ne pas l'avoir pris, mais non, ça a été un moment, un gros moment de doute. Face à la circulation et à ces routes surchargées, Et étonnamment, je pensais avoir des soucis avec la circulation au Maroc ou dans d'autres pays. Pas du tout. Les gens... Enfin, j'ai été relativement sereine tout le temps. Les gens faisaient attention. Oui, j'étais surprise. Je me suis dit, les gens font attention au vélo, quoi. Je ne me suis pas sentie en danger sur la route.

  • Speaker #0

    C'est génial. C'est tellement important.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Parce que je me disais, oh là là, en Espagne, les gens sont très subis. et donc il n'y avait pas de problème pour ça. Il y avait de la circulation, mais les gens faisaient attention malgré tout. Mais pour les autres pays, je n'ai pas eu de soucis non plus.

  • Speaker #0

    Et d'une manière générale, au cours du voyage, est-ce que tu as ressenti vraiment certaines différences en passant d'un pays à l'autre Ah ben oui,

  • Speaker #1

    il y a… Déjà, l'Europe, c'est l'Europe. Comme je dis… temps j'ai toujours une partie dans mes expéditions on va dire c'est une partie c'est du voyage et une partie c'est l'aventure donc pour moi le voyage c'était france espagne je suis rentré en aventure à partir du maroc parce que forcément faire des paysans tu as des cultures différentes à un accueil différent Quand je suis arrivée au Sénégal, ça a encore été différent. Quand je suis passée, ne serait-ce que même du Sénégal jusqu'à Dakar, et ensuite la Casamance, c'était déjà différent également, au niveau des paysages, des accueils, etc. Guinée-Conakry, encore très différent. Côte d'Ivoire, encore très différent. Ah oui, oui, non, c'est tu sens que dès que tu changes de pays, dès que tu changes de région... tu as quand même... Ça se distingue.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous expliquer certaines de ces différences qui t'ont peut-être plus marquée Alors, par exemple, quand je suis arrivée au Sénégal, j'ai été surprise, mais là, pas dans le bon sens du terme. Moi qui retournais au Sénégal, c'est que des gens sollicitaient beaucoup sur l'aspect financier. Donc, en fait, j'étais en vélo et en fait, tout du long, les gens, même les mamans qui ne parlaient pas un mot de français, c'était l'argent, donne l'argent, cadeau, ballon, enfin voilà, toute la journée. De Saint-Louis jusqu'à Dakar, c'était ça. Donc ça, ça m'a... un peu interloqué, je ne me rappelais pas de cet aspect-là. Après, les gens sont très généreux, t'accueilles, etc. Mais il y a quand même cet aspect-là où tu es extrêmement sollicité, parce que je pense que c'est une zone où il y a quand même pas mal de tourisme sur la côte. Et en fait, les gens, je ne sais pas, doivent être habitués à ce qu'on leur donne. Du coup, ils sollicitent. C'est devenu presque normal qu'on donne quelque chose. Donc ça, ça faussait un petit peu les rapports, les contacts humains. J'étais un petit peu contrariée de ce côté-là. Malgré tout, même si c'était un bon accueil, j'étais contente de rentrer au Sénégal, mais c'est vrai que c'est quelque chose qui m'a un petit peu déstabilisée, j'avoue. Je ne savais pas trop comment réagir. Arriver en casement, c'était donne ton vélo Là, c'était pour me donner de l'argent, c'était donne ton vélo sur la route Il y a beaucoup de gens qui font des choses en vélo, des jeunes, ils vont à l'école en vélo, etc. Et je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui voyagent à vélo, qui donnent des vélos ou des associations qui amènent des vélos dans les écoles. Donc en fait, j'ai dit oui, moi si je donne mon vélo, mon voyage, il est fini. Voilà, après, arrivé au Guinée-Conakry, c'était tout babou, tout babou. Alors c'était rigolo parce qu'en fait, là c'était vraiment dans un bon esprit. Tu avais les enfants au début du village qui commençaient à crier tout babou. Et là, tu voyais tous les enfants tout le long du village qui criaient. C'était comme une alarme en fait. Et en fait, Toubab, il criait, il te suivait en courant et tout ça, c'était trop mignon. Sur le coup, il y avait déjà eu un petit peu au Sénégal, c'était Toubab. D'ailleurs, là, à un moment, j'étais avec Redouane, qui est marocain, qui me disait Toubab, Toubab il croyait que ça voulait dire bonjour Il me dit mais ça veut dire quoi, Toubab J'ai dit mais t'es le blanc ou les gens, ils te disaient le blanc Des fois, au bout d'un moment, même ça me... Je dis, mais mince, le blanc, le blanc. Je dis, ben, le noir. Parce qu'ici, en France, tu ne dis plus ça, tu vois. Tu dis, le noir, ça devient machin. Alors, il y a quelqu'un qui m'avait répondu, ben, tu es blanc. Mais j'ai dit, ben, tu es noir. C'est sûr. Il faut réagir en fonction de l'environnement. Oui, il y a des différences par rapport à ça. Après, il y a des différences forcément de paysage. Il y a des différences de langue. C'est-à-dire que chacun a son dialecte. D'un village à l'autre, tu tombes sur des Peuls, des Diolas, des Wolofs. En fait, tu apprends quelques mots et puis quelques kilomètres plus loin, tu n'as pas le même dialecte. Donc, du coup, tu commences à dire Ngarama, machin. Non, en fait, ce n'est pas ça, c'est autre chose.

  • Speaker #1

    Et tu as réussi à avoir justement des échanges. Alors, il y a évidemment toute cette question à direct. Au Sénégal, il y a pas mal de gens qui parlent français, mais quand même. Est-ce que c'est un des points quand même importants du voyage, les échanges que tu as réussi à avoir, malgré aussi cet aspect financier qui n'est pas trop fort Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Bon, j'en parle, mais ce n'était pas l'aspect principal du voyage. J'ai eu énormément d'échanges. Les gens, comme je te dis, sont quand même extrêmement bienveillants, comme partout dans le monde. Et c'était, on va dire, quasiment mon premier voyage où j'étais dans des pays francophones, mis à part l'Espagne. Au Maroc, il y a quand même encore beaucoup de personnes qui parlent français. Mauritanie, pareil. Sénégal, pareil. Guinée-Conakry, pareil. Enfin, c'est les langues officielles. Donc, voilà. Côte d'Ivoire, pareil. Donc, en fait, les échanges, oui, forcément, j'en ai eu très, très intéressants. J'ai eu des gros coups de... de cœur pour des personnes, également des gens qui m'ont vraiment touchée, avec qui j'étais quand même sur du slow travel. J'ai mis six mois à faire le voyage, trois mois à arriver à Dakar. Là, c'était un petit peu plus la course, parce que c'était le challenge. Et après, j'ai vraiment pris le temps, je suis restée une semaine dans les familles. J'ai vraiment pris le temps, à certains moments, pour ce voyage. C'était... pas une compétition du tout. Et le but du voyage, c'était vraiment ces échanges très très forts.

  • Speaker #1

    C'est tellement important. Et une fois que tu es arrivé, pour comprendre, parce que c'est vrai qu'on n'est pas vraiment revenu dessus, une fois que tu es arrivé à Dakar, c'est là, donc, s'il était ton objectif initial, là, finalement, tu as décidé de continuer en allant jusqu'à Abidjan, c'est ça

  • Speaker #0

    Alors, dans ma tête, je m'étais dit, si jamais je suis bien à Dakar, mais c'était vraiment le gros point d'interrogation. Je ne me suis pas laissé la place à l'échec déjà. Je me suis dit, j'irai à Dakar. Coute que coûte, c'était vraiment ancré chez moi. Je ne me suis pas laissé la place au doute. Donc, ça, c'était sûr. Et après, je me suis dit, en fonction de l'état où tu arrives à Dakar, bon... tu aimerais bien faire quand même la Casamance. Moi, je ne connaissais pas la Casamance parce que dans les années 90, on ne pouvait pas y aller. Il y avait des conflits en Casamance. Et donc, en fait, du coup, je m'étais quand même dit ça, si tu n'es pas trop mal, si tu n'en as pas marre, voilà, l'objectif, c'était la Casamance. Et arrivé là-bas, en fait, je me suis dit, non, stop, encore, encore. Je ne me voyais pas rentrer en plein hiver en France. Et du coup, j'aurais pu passer vers la Sierra Leone et le Liberia. Il y avait des histoires de visas aussi. Du coup, comme je voyageais avec Redouane, lui, il n'avait pas de visa pour Guinée-Conakry. On faisait un petit peu attention au budget, notamment aussi sur ce voyage. Puis comme c'était sympathique, on s'est dit qu'on allait faire la Guinée-Conakry. On ne va pas demander les visas pour Sierra Leone et le Liberia. Et donc du coup... Même à un moment, je m'étais dit que je vais aller plus loin. Je m'étais dit que je vais faire Ghana, le Bénin, Togo. Mais en fait, la limite du voyage est arrivée par elle-même. C'est-à-dire que la Guinée-Conakry s'est très vallonnée. J'avais des problèmes mécaniques, comme je t'ai dit, qui sont arrivés au fur et à mesure. Donc, en fait, il y a une fatigue qui s'est accumulée. J'ai arrivé en Côte d'Ivoire. Les bivouacs étaient plus compliqués, l'accès à l'eau était plus compliqué, parce que les fontaines, il y avait des clés sur les fontaines, ce qui n'existait pas sur la Guinée-Conakry, où il y avait des fontaines partout. Et puis le climat était en Côte d'Ivoire très chaud et humide, c'est-à-dire que tu pédalais dix minutes, tu étais trempé. Donc en fait, du coup, les options bivouacs, c'était… moins facile. Donc en fait, il y a eu un moment à 100 km d'Abidjan pour te dire, je commençais à fatiguer et tout ça, et on s'assoit avec Redouane, et là j'ai fait une petite vidéo d'ailleurs en disant, bon, fais quoi, on a commencé à délirer, on va prendre un bus pour les 100 derniers kilomètres. Oui, on le fait, on le fait pas, j'étais là, oui, et puis en fin de compte, tu sais quoi, j'étais arrivée au point de me dire, non, mais ces 100 derniers kilomètres jusqu'à Abidjan, ce ne sera pas du plaisir. Donc moi, j'ai fait tout mon voyage avec plaisir et je me suis dit ça sert à rien pour 100 km et ben on a passé la nuit dans la tente à l'arrêt de bus et on est parti au petit matin en bus voilà le voyage était terminé c'était la fin c'est très bien de s'écouter de toute façon au bout de six mois j'ai dit ben finex c'est bon maintenant il est temps de rentrer et en général mes voyages même en sac à dos au bout de cinq six mois je commence à fatigué, je n'ai plus l'émerveillement comme j'ai au début. Je sais que moi j'ai une limite, un petit peu, c'est 5-6 mois. Alors peut-être qu'un jour je le ferai plus, mais 5-6 mois, je commence à... Moi je suis quand même quelqu'un d'entier, donc il faut que je vive les choses avec passion dans tout ce que je fais. Et voilà, s'il n'y a plus ça, ou s'il y a moins et que ça devient un automatisme, ce n'est pas la peine. Il faut que j'arrête et me relancer pour la suite sur un futur projet.

  • Speaker #1

    C'est super comme ça. Parce que au moins, tu n'es pas... Justement, tu es toujours dans une phase où tu es vraiment contente d'être là. Et dès que tu commences à ressentir que tu as envie de rentrer, tu arrêtes. Et ça se termine. Et du coup, tu n'as pas de regrets. Je reviens juste sur l'eau. C'est vrai que je ne t'en ai pas parlé. Là, tu viens d'en parler. Du coup, forcément, j'ai des questions. Comment tu as géré l'eau dans toute la partie Afrique Parce que ce n'est pas des pays où c'est forcément hyper facile de boire aussi pour nous. Est-ce que tu filtrais l'eau Est-ce que tu avais des pastilles Comment tu as géré ça Et même comment tu y accédais

  • Speaker #0

    Alors, si tu veux, en prévision, j'avais eu une petite collaboration, je peux citer le nom, c'est avec Coco, donc il vient de donner une gourde, tout simplement. Donc j'avais prévu ça, ça m'a servi un petit peu, mais pas tant que ça, parce que je n'ai pas tant que ça filtré l'eau. À certains moments, ça m'a servi, c'était nécessaire. Quand je suis arrivée sur des rivières, etc., j'avais... Mais la plupart du temps, les gens boivent quand même dans les pays, même dans le désert. J'étais très chargée par contre en eau quand je roulais. Je n'ai jamais été en manque d'eau ni de nourriture. Moi, j'ai bien mangé. D'ailleurs, je n'ai pas perdu trop, trop, trop de poids. Par rapport à certains, j'ai mangé les pâtisseries orientales. J'ai mangé bien le riz, la sauce, le machin, le pain, machin. Enfin bon, moi, je n'ai pas eu faim. Et l'eau, je prévoyais. Justement, c'est pour ça que j'avais rajouté mes sacoches avant. J'avais de quoi vraiment transporter des litres et des litres d'eau. Donc en fait, je me suis beaucoup hydratée. Tu as quand même, même dans le désert, des boutiques, des stations-service, en fin de compte, tous les 80 kilomètres. Donc tu peux te ravitailler en eau, soit en eau du robinet, soit en eau minérale. Et comme je t'ai dit, dans le reste de l'Afrique, il y a beaucoup de fontaines qui sont à disposition, ou de puits, qui viennent de la nappe phréatique. Donc l'eau, elle est saine la plupart du temps. Soit j'étais avec ma gourde filtrante, ou soit j'étais sur de l'eau sécurisée, que les gens boivent, et je ne vois pas avoir l'estomac fragile, je ne sais pas, mais en tous les cas, je n'ai pas eu de crainte à ce propos-là.

  • Speaker #1

    Et tu n'as pas été malade non plus Pas du tout,

  • Speaker #0

    j'ai mangé local tout le temps. même dans les petits bouis-bouis et tout ça, mais c'est ça j'ai l'habitude dans tous mes voyages. Donc je pense que mon organisme a l'habitude de changer d'alimentation tous les 5-6 mois. Moi j'aurais vraiment tout mangé dans ma vie.

  • Speaker #1

    C'est quand même rassurant, c'est bien d'avoir l'estomac solide.

  • Speaker #0

    On parle de mythe, je ne sais pas comment et mon probiotique, parce que moi franchement, d'un pays à l'autre, les nourritures sont vraiment... très très différentes.

  • Speaker #1

    Tu as peut-être un super microbiote qui est justement complètement adapté à plein de choses et bien varié.

  • Speaker #0

    Voilà, là c'est varié.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as des envies d'un prochain voyage, projet, à vélo ou à pied alors après ça

  • Speaker #0

    Alors d'habitude comme je dis, le 31 décembre j'ai déjà un pied d'avance sur ce qui va m'arriver. Et là, je me suis retrouvée devant une page blanche. J'étais en cours de voyage, mais ça m'est déjà arrivé aussi d'être en cours de voyage et d'avoir déjà un projet pour l'année suivante. Et là, je me suis dit, je vais accueillir ceux qui viennent vers moi, mais pour tout. Je vais dire oui à tout. Et donc, je sais que je vais rester l'été jusqu'à l'été en France. Je pense que je repartirai vraiment sur un gros voyage septembre, octobre, novembre. Et puis après, mais je ne sais pas encore quoi. Et là, je me lance sur un petit voyage en France au mois de mai avec une association que j'ai rencontrée par une jeune fille qui a fait un petit tour de France en vélo. C'est Une lettre à un sourire. Et donc, je vais aller dans le Finistère, qui est ma région d'origine, où j'ai encore toute ma famille, distribuer des lettres dans les EHPAD. Donc ça, ça s'est joué là en arrivant. Tout s'accélère et donc je vais distribuer des lettres de l'école de gendarmerie de Châtelain dans les EHPAD du Finistère. Ce qui va être l'occasion de rencontrer les anciens, ce qui va être l'occasion également de faire des petits sujets sur le Finistère que je connais peu en fin de compte parce que moi à chaque fois je vais dans la famille et je vais à la plage en face de la maison. Donc en fait je pense que je vais faire des micro-sujets sur ma région avec l'aide des anciens. puisque je vais leur demander ce qu'il y a à voir dans le coin. Et ensuite, je ne sais pas, on verra, on verra bien. Donc tout le mois de mai déjà, je suis prise. Il y a une personne que j'avais rencontrée quand j'avais fait un Paris-Deauville qui n'a jamais fait de voyage en vélo et qui roule sur Vincennes. Et donc du coup, il m'a dit que lui, il aimerait bien faire un jour un voyage en vélo jusqu'à Berlin. Et là, récemment, il m'a dit Ce serait bien que tu le fasses avec moi pour mon premier voyage à vélo. Pourquoi pas, je vais voir. Je vais voir. Ce n'est pas encore calé.

  • Speaker #1

    Bon, ça fait des beaux projets. Et puis pour le reste, tu vas te laisser porter. Tu verras ce qui se présente.

  • Speaker #0

    Et tu sais, une chose importante de ce voyage, que ça m'a appris, et vraiment ça, je tiens à le dire, c'est que tu vis dans un état d'urgence un petit peu. Tu es en mode survie. Ça m'a appris un petit peu ça. Le mode survie pour moi, c'est où tu trouves de l'eau, qu'est-ce que tu manges, où tu vas dormir en sécurité. Et en fait, tu es vraiment dans l'instant présent. Et j'ai eu plein de leçons au cours de mes voyages, puisque des fois, certains étaient borderline, dans des zones perdues. J'ai quand même fait pas mal de choses avant également. Mais ce voyage en particulier, je pense que ça m'a donné cette... cette vision-là, d'être vraiment dans l'instant présent. Et ça, c'est une grande, grande leçon pour moi, parce que j'ai toujours justement un pied d'avant sur l'après, sur l'avant, sur… Voilà, là, quelqu'un qui ne va pas bien dans sa tête, il faut qu'il fasse un voyage à vélo, parce que tu es sur les… Comment dire Sur les gestes essentiels.

  • Speaker #1

    Les fondamentaux, en fait,

  • Speaker #0

    oui. Sur les fondamentaux, tu n'as pas le temps de penser à autre chose. tu penses à toi, à comment tu vas te laver, comment tu vas... Et ça c'est bien, c'est pas mal ça.

  • Speaker #1

    Ça peut faire du bien.

  • Speaker #0

    C'est pour terminer, Baby.

  • Speaker #1

    Pour terminer, quel message est-ce que tu aimerais transmettre à des femmes, jeunes ou moins jeunes, qui rêvent de se lancer à vélo mais qui n'osent pas forcément se lancer

  • Speaker #0

    Oui, alors... Déjà, il faut faire le premier pas, c'est-à-dire s'équiper. Il faut se dire que le voyage à vélo, même si tu as un objectif d'arriver quelque part, c'est du jour le jour au jour le jour. C'est-à-dire que tous les jours, tu te dis je fais tant de kilomètres et en fin de compte, tu es capable de faire 30 kilomètres par jour ou 20 kilomètres par jour ou 10 kilomètres par jour. C'est ça le truc. Il faut penser au jour le jour. avec un objectif qui est celui qu'on décide. Mais faire un petit test, se lancer, et puis voilà, tout se passe bien. Et pour les plus anciennes comme moi qui se lancent en voyage à vélo, ne pas attendre de savoir tout. Moi, je sais qu'on m'a dit, oui, tu ne sais pas changer une roue, tu ne sais pas ce titre, tu ne sais pas cela. Oui, oui, on consulte. parti voyager au Mexique, je ne parlais pas anglais, je ne parlais pas espagnol, s'il a fallu que je sois trilingue pour voyager, je ne serais jamais partie. Et bien là c'est pareil, si j'avais dû savoir techniquement m'occuper d'un vélo, en fait je ne serais jamais partie. Je serais partie peut-être je ne sais pas quand. Donc ne pas se mettre d'obstacle soi-même. C'est-à-dire que si tu as envie de faire les choses, tu fais les choses. Moi... j'ai rencontré des gens qui m'ont changé mes chambres à air, mes machins, qui m'ont démonté mon vélo pour mon... La vie, elle est faite d'opportunités. Je m'étais dit, même si je suis seule dans le désert, qu'il m'arrive un truc, au pire, il y a des camions qui passent, des camions de marchandises, ils te doublent, tu feras du stop sur un camion. En fait, il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions. Ne pas avoir peur des autres, ne pas avoir peur de l'étranger. Les gens sont très bienveillants en général, tu as un très bon accueil. En tant que femme, Tu n'es pas plus exposé que ça, les gens veulent t'aider, ça surprend un petit peu. Dans certaines populations, quand tu es une femme, les gens sont quand même aux petits soins aussi, ils veulent t'aider, les hommes ils veulent tous t'aider, quand tu as un problème, ils veulent tous t'aider, c'est universel. Et il n'y a pas d'âge pour faire les choses, il faut juste… en fait l'âge il est dans ce que tu fais. Il est dans ce que tu fais. Moi, je ne fonctionne pas comme un âge, je fonctionne comme une personnalité qui a envie de faire des choses. Donc, il ne faut pas se mettre d'obstacle. Il ne faut pas se dire Ah oui, je suis une femme, je ne peux pas. J'ai tel âge, je ne peux pas. Jeune ou moins jeune. Il ne faut pas avoir toutes les conditions en main pour partir.

  • Speaker #1

    C'est un beau message pour terminer. Merci beaucoup Nelly pour ce partage. C'était vraiment intéressant. Je suis ravie d'avoir découvert tout ce voyage plus en détail. Je pense que ça m'a inspiré pas mal de monde.

  • Speaker #0

    Il y a plein de choses à raconter. Il y a plein de souvenirs en tous les cas.

  • Speaker #1

    On va continuer à suivre tes aventures sur Nelly avec deux L sur Insta. A très bientôt pour de nouvelles interviews sur la Sportive Outdoor.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide.

  • Speaker #0

    A bientôt

Chapters

  • Introduction au voyage à vélo de Nelly

    00:04

  • Présentation de Nelly et son parcours militaire

    00:08

  • Comment Nelly a décidé de voyager à vélo

    00:20

  • Les débuts du cyclisme et des voyages de Nelly

    00:27

  • Préparation et premiers tests à vélo

    00:52

  • L'idée de Paris-Dakar et sa signification personnelle

    01:44

  • Préparation physique et mentale pour le voyage

    05:30

  • Choix de l'itinéraire et conseils pratiques

    09:13

  • Voyager seule et rencontres en chemin

    11:05

  • Logistique et formalités durant le voyage

    14:38

  • Les sensations au départ et défis rencontrés

    20:29

  • Moments difficiles et doutes sur la route

    26:23

  • Différences culturelles entre les pays traversés

    28:30

  • Arrivée à Dakar et décision de continuer vers Abidjan

    34:20

  • Leçons apprises et conseils pour les futures aventurières

    41:24

Description

Dans cet épisode de "La Sportive Outdoor - Sport Outdoor au féminin", Laurène Philippot reçoit Nelly, une femme inspirante de 55 ans, qui a décidé de sillonner les routes à vélo de Paris à Dakar, puis jusqu'à Abidjan.

Nelly partage avec nous ses premiers essais de voyages à vélo et nous dévoile comment elle a préparé cette aventure, tant sur le plan physique que matériel, en choisissant son itinéraire pour privilégier les routes plates et en s'appuyant sur les conseils d'autres cyclistes.

Au fil de son récit, Nelly aborde les défis qu'elle a rencontrés, mais aussi les rencontres enrichissantes avec des habitants des pays traversés et les joies variées rencontrées lors de ce voyage. Un témoignage de sportive plein d'enthousiasme!


𝐒𝐮𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐍𝐞𝐥𝐥𝐲:

https://www.instagram.com/nellyavec2ailes__/


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La Sportive Outdoor est un média dédié aux sports outdoor au féminin. Le magazine a pour but de mettre en avant les femmes sportives de tous niveaux, de leur fournir des conseils adaptés et de les aider à mieux se connaître pour apprendre à oser! Les maître-mots? Plaisir, bien-être et audace!


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Nelly, Nelly avec deux L sur Instagram, qui a décidé lors de sa retraite de partir voyager à vélo, et pas un petit voyage puisqu'elle est partie de Paris à Dakar puis à Bidjan. Elle va nous raconter comment est né ce projet, comment elle s'est préparée, et évidemment comment s'est passée cette traversée d'Afrique de l'Ouest. Bienvenue Nelly, est-ce que tu veux bien te présenter déjà

  • Speaker #1

    Oui, bonjour, merci de me recevoir Lorraine. Du coup, je m'appelle Nelly, j'ai 55 ans, j'ai fait une carrière militaire de 31 ans et à l'issue, je me suis retirée de cette institution pour prendre ma pension et du coup, j'ai trois grands enfants.

  • Speaker #0

    Ok, donc d'où cette retraite tôt puisque tu es encore jeune. Et est-ce que tu as toujours été sportive et adepte du voyage de vélo ou est-ce que c'est quelque chose qui est arrivé plus tard

  • Speaker #1

    Alors le sport fait partie intégrante de ma vie. De mes 12 à 18 ans, j'ai fait de la compétition cycliste. Ensuite, je me suis engagée et moi qui n'aimais pas courir, j'ai commencé la course à pied. J'ai fait quelques semi-marathons, marathons, jusqu'à me blesser il y a une vingtaine d'années quand même, maintenant. Et du coup, j'ai arrêté la compétition de ce fait-là, en tous les cas ces petits challenges sportifs. Mais j'ai quand même gardé une activité physique. Je me suis remise un petit peu au vélo, mais tranquillement, vraiment aléatoirement. En fait, je n'ai pas fait de vélo pendant 30 ans, pour être claire.

  • Speaker #0

    Et avant quand même de faire Paris-Dakar, tu as quand même fait quelques voyages à vélo ou vraiment tu t'es lancée comme ça

  • Speaker #1

    Bon, déjà, depuis que je suis... disponible, on va dire. Je voyage beaucoup en sac à dos, en backpack, un peu partout dans le monde, sur des longs trajets. Et un jour, m'est venue l'idée en me disant, écoute, ma cocotte, ce serait quand même bien de revenir sur tes anciennes amours et pourquoi pas allier un voyage à vélo avec le voyage. Et donc, en revenant d'un voyage en Inde et au Népal, je me suis dit... Allez, achète ton vélo, sinon tu ne partiras jamais. Si tu ne testes pas, tu ne partiras pas. C'est ce que j'ai fait en visant de faire un Paris-Mont-Saint-Michel à vélo, sur la vélocénie. Et donc, ça a été très laborieux le départ. Je me faisais doubler par tout le monde. Je devais rejoindre Versailles, la première étape. Je dis à mes enfants, mais je ne suis même pas sûre d'arriver. Comment je vais arriver jusqu'au Mont-Saint-Michel vu que ça faisait trois ans que je n'avais pas pris de vélo. Et en fin de compte, de fil en aiguille, j'ai fait même plus puisque cette année-là, j'ai fait 1800 km test. Oui, oui, du coup, j'ai rejoint Brest, le canal de Nantes et je suis remontée par la Loire à vélo. Voilà, et donc ça, c'était l'année précédente. Génial,

  • Speaker #0

    ça fait des beaux périples et une belle prépa du coup. Au moins, tu étais sûre que tu aimais bien ça.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. En fait, le but, c'était de savoir déjà. également outre le vélo, est-ce que je pouvais dormir dans une tente Parce qu'en fait je me suis dit si tu n'arrives pas à être à l'aise dans une tente en camping, ça ne sert à rien d'envisager un voyage long, voilà. Parce que c'est vrai que le camping, le bivouac et la tente, ça permet de s'arrêter où que ce soit sans trop préparer le trajet, et pour moi c'est très… primordial de savoir s'il y a 55 ans, justement, je pouvais bien récupérer avec ce mode de logement.

  • Speaker #0

    Bon, du coup, ça a été validé.

  • Speaker #1

    Du coup, je dormais comme un bébé, j'étais dans ma petite cabane. Voilà, et puis quand on a fait du sport 5-6 heures par jour, on dort bien en général, on se pose pas de questions, il faut se reposer.

  • Speaker #0

    Ça aide, c'est vrai. Et qu'est-ce qui t'a donné envie alors de partir à vélo de Paris à Dakar, puis de poursuivre jusqu'à Abidjan Parce que c'est quand même vraiment là un sacré périple et assez original.

  • Speaker #1

    Oui, surtout pour un vraiment premier voyage à vélo, puisque moi je le considère comme mon premier voyage à vélo, à l'autre c'était un test. En fait, quand j'étais jeune, à 20 ans, j'ai fait mon premier voyage en avion vers le Sénégal, et je n'avais jamais remis les pieds en Afrique. Et ce voyage avait été quand même relativement intense, pour moi important, puisque je découvrais un autre pays, et ce n'était pas n'importe lequel, c'était loin aussi pour un premier voyage. Et j'avais toujours eu peur de revenir en Afrique en me disant peut-être que le souvenir que j'en ai, en fait, 33 ans après, je ne vais pas ressentir la même chose. Donc, j'ai décidé de faire quelque chose de plus important, d'avoir une démarche pour ce voyage qui est un petit peu plus d'intensité pour moi. Et voilà, je me suis dit Paris-Dakar, ça sonne bien, on va faire ça. Une fois que je me suis lancé le challenge, je me suis dit bon, ça y est, dans quoi tu te lances encore ma cocotte Tu as quand même des idées à deux balles. Une fois que j'ai appuyé sur le bouton, ça y est, c'est parti.

  • Speaker #0

    Excellent. Et comment tu t'es préparée Physiquement, tu étais déjà en forme, puis tu faisais déjà du vélo, mais après...

  • Speaker #1

    Non, parce qu'en fait, l'idée est venue, je suis partie faire un petit... périple au Pérou, Brésil, je suis retournée en Guyane française pour le carnaval, je suis rentrée en France donc au mois de février et puis bon j'ai profité de la famille, j'ai profité d'un peu tout le monde sans vraiment trop faire de sport. Pour te dire une semaine avant puisque j'avais communiqué un petit peu sur les réseaux, j'avais dit oh là là faudrait que j'aille faire un petit tour. sur le circuit de Vincennes, mais j'ai la flemme, et il y a des gens qui m'ont dit mais on pensait que tu n'allais pas partir Donc je n'étais pas entraînée du tout, et en fait je me suis dit, je me connais, je me suis dit si tu fais trop de vélo avant, tu sais que tu pars sur quelque chose qui va être relativement intense, qui va te prendre du temps, ne sois pas saturée avant. C'est un voyage à vélo, tu as le temps. Tu vas partir de Paris sur des terrains relativement plats, puisque j'ai longé les canaux, les bords de Seine, Bordelois, etc. Et me connaissant, je me suis dit, si tu t'entraînes six mois à l'avance, c'est bon, tu as fait tes six mois, tu n'auras plus envie de monter sur un vélo, tu seras déjà saturé. Donc j'y suis allée un peu, comme on dit, la fleur au fusil, sans entraînement. C'est un peu peut-être de l'inconscience, mais moi je sais comment je fonctionne. Voilà, et ça a bien fonctionné.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est une bonne approche, tu te connais. Effectivement, en plus, le vélo, ça permet aussi. Et puis, tu pouvais adapter tes étapes, donc tu n'étais pas obligée de faire des étapes. Oui,

  • Speaker #1

    et quand même, ce voyage de 1800 kilomètres sans entraînement non plus, je me connais quand même sportivement parlant. Je sais comment je peux retrouver ma ressource et comment, musculairement parlant, en intensité, etc., en y allant tranquillement. Et graduellement, je me connais, je connais mon organisme. Voilà,

  • Speaker #0

    c'est le plus important. Et au niveau du matériel, est-ce que tu avais déjà acheté un vélo quand tu as fait Vélocénie, etc. Et donc, tu as gardé le même ou est-ce que tu as racheté des choses différentes Alors,

  • Speaker #1

    quand l'idée m'est venue de faire le Péricla vélo, je me suis dit de toute manière, tu t'équipes comme si tu pars autour du monde. Donc, j'ai pris un bon vélo parce que me connaissant, si ça n'avait pas... fonctionner, j'aurais dit c'est la faute au vélo j'aurais du j'ai du matériel pourri etc, je me suis dit au moins t'auras pas d'excuses, t'as un bon vélo donc je m'étais déjà équipée des sacoches j'avais pas pris les sacoches avant que j'ai rajouté pour ce périple là j'avais déjà pris ma... j'avais vraiment pris le matériel comme si je pars en voyage à vélo et ton vélo c'est un VSF si je me trompe pas oui oui c'est le TX800 d'ailleurs j'ai eu des petits soucis quand même en Afrique avec pour euh... les changements de pièces et donc j'ai roulé une partie du voyage avec un manque de plateau, de pignons, de chaînes, des trucs qui ont un peu sauté et que je n'arrivais pas à remplacer. Et quand je suis revenue là, j'ai dû tout changer en fin de compte. Ça a été un peu de la bidouille sur les derniers temps.

  • Speaker #0

    Pas évident.

  • Speaker #1

    Mais c'est un bon vélo. Outre ça, c'est un bon vélo parce que j'ai fait quand même beaucoup de routes et moi ayant fait quand même du vélo route étant jeune, j'ai trouvé une bonne position. C'est un bon vélo. Les roues, c'est des grandes roues. Je trouve que c'est un vélo qui, en intensité sur la route, il est génial.

  • Speaker #0

    C'est des super vélos de voyage. Au niveau de l'itinéraire, comment est-ce que tu as choisi l'itinéraire et tracé J'avoue que je n'arrive pas trop à imaginer comment on se dit je vais faire Paris-Dakar, je prends ma petite carte et je trace Comment tu as fait ça Est-ce qu'il y avait des endroits où tu t'étais dit de toute façon, c'est incontournable, je veux vraiment y passer Ou est-ce que... Tu as un peu improvisé, comment tu as fait

  • Speaker #1

    Alors l'itinéraire, si tu veux, moi j'avais quand même dans la tête le fait de me dire je ne suis pas très aguerri, là justement je vais être chargée, puisque le vélo il est déjà lourd, les sacoches aussi, donc j'avais plus d'une vingtaine de kilos sur le dos, plus 16,5 kilos le vélo, je me suis dit, moi je me connais, je ne suis pas une montagnarde, donc je vais essayer d'aller vers le plus plat. Et donc en fait, j'ai pris conseil auprès de personnes qui avaient fait ce trajet-là, notamment, parce qu'à un moment, c'était surtout l'Espagne qui me posait des problèmes. Je me disais, est-ce que je passe milieu d'Espagne en partant vers Bordeaux, ou est-ce que je passe de l'autre côté Et du coup, j'ai privilégié l'autre côté, justement, faire la Viarona, et passer les Pyrénées, rejoindre la côte espagnole, qui me paraissait moins vallonnée. mais qui était quand même très vallonné, donc ça a été assez compliqué. Et ensuite, on va dire que la voie royale, arrivé au Maroc, j'ai longé la côte, il n'y a qu'une route après, pour arriver à Dakar quasiment, donc en fait, moi je n'ai pas commode, je n'ai pas tous ces trucs-là, je ne suis pas très technologie, donc j'ai fonctionné avec ma pimi, mon amie. Voilà, pour suivre la route. Je fonctionne comme ça en voyage en backpack et j'ai fonctionné comme ça également avec ce voyage à vélo.

  • Speaker #0

    Excellent. Est-ce que tu as voyagé, tu étais tout le temps toute seule ou est-ce que tu avais d'autres personnes peut-être qui t'ont accompagnée par moment

  • Speaker #1

    Alors, je suis partie seule. Arrivé à Tangier, j'avais un ami, ancien collègue que j'ai rejoint. Je me suis un peu posée sur Tangier parce que j'ai quand même… Il y a un mois et demi à rejoindre le Maroc. C'était vraiment ma première pause, parce que je n'ai quasiment pas fait de pause. Je roulais tous les jours, tous les jours, tous les jours. J'avais l'objectif d'arriver en Afrique. C'était quand même quelque chose de bien intégré. Même si c'était dur, je me disais tu vas à Dakar, tu vas à Dakar Des fois, j'avais cette petite musique-là dans la tête. Et donc arrivé à Tangier, je me suis arrêtée chez lui, je suis repartie et étonnamment, il m'a rejoint sur quelques étapes où il a pris mes bagages et lui me suivait en voiture. Donc ça, c'était Momo. Et puis à un moment, je me suis dit non, quand même, c'est ton voyage, c'est important, ça a vraiment du sens pour toi. Donc j'ai un petit peu remercié et en disant non, là, il faut vraiment que je… Surtout que j'envoyais un message comme quoi on ne pouvait pas voyager seul au Maroc, alors que le Maroc, il est vraiment… les gens sont charmants, il n'y a aucun souci pour voyager au Maroc. Voilà, c'est vraiment un pays extraordinaire, avec des super belles routes, les paysages magnifiques. Voilà, il n'y a aucune difficulté vraiment à manger la côte espagnole… la côte marocaine, pardon. Et du coup… J'ai continué toute seule, donc mes moments très très intenses c'était forcément... Bon on en parle après. Et puis en cours de voyage, arrivé aux alentours de Nouakchott, j'ai rencontré un jeune Marocain, Redouane, qui faisait le même trajet. Donc on s'est un petit peu croisés, recroisés, et du coup on a vraiment roulé ensemble deux mois et demi. On est arrivés ensemble à Dakar. Et bon, c'était stop ou encore. Et on a dit encore. Et puis du coup, c'est un jeune homme qui est à l'âge de mes enfants, qui a 31 ans. Donc lui, il partait de Marrakech. Et du coup, ça a été une révélation pour moi de me dire, j'arrive à voyager avec quelqu'un.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose que tu n'avais jamais fait en fait Non.

  • Speaker #1

    Et même mes enfants qui me connaissent, au bout de 3-4 jours, ils me disent, mais maman, t'en as pas marre Il ne te saoule pas le gars là C'est vraiment quelqu'un de très gentil et ça s'est fait de façon spontanée. Duane, il est au Maroc. On a vraiment fait ça intelligemment, ça s'est fait naturellement. J'ai beaucoup apprécié également cette découverte du voyage à deux.

  • Speaker #0

    C'est chouette, tu as eu vraiment les deux aspects. Tu as eu des parties en solo et des parties à deux, c'est intéressant.

  • Speaker #1

    Moi je suis assez indépendante, donc en fait c'est vrai que j'aime bien faire mon voyage, puis j'ai l'habitude de voyager seule, et donc là pour moi ça a été de pouvoir partager ça avec quelqu'un sans prise de tête, où tout s'est vraiment déroulé de façon formidable, et d'ailleurs il m'a beaucoup aidée d'un point de vue technique, parce que j'ai eu des crevaisons, il était là, j'ai eu le vélo qui a eu pas mal de problèmes, comme je t'ai dit, il touche un petit peu mieux que moi la mécanique, donc c'est vrai qu'en fin de voyage, j'ai eu mal. D'ailleurs, c'est lui qui m'a démonté le vélo pour remonter dans l'avion la veille, pour te dire.

  • Speaker #0

    Et au niveau de la logistique, donc, temps, hébergement, ravitaillement, formalité, même parce que tu passes quand même d'un pays à l'autre, comment ça s'est passé

  • Speaker #1

    Ça s'est bien passé. Bon déjà jusqu'au Maroc, il n'y a pas de visa. Le seul visa qui était sur le voyage initial où je m'étais renseignée, c'était la Mauritanie. Donc à l'époque, il y avait un visa à l'arrivée. Donc je sais que c'est 55 euros. Maintenant apparemment, il faut s'inscrire sur une plateforme pour avoir un QR code. Et puis donc ça a un petit peu changé, je crois, pour la Mauritanie. Mais enfin moi, je suis arrivée à la frontière mauritanienne. J'ai payé mon visa et puis voilà. Et puis ensuite, plus loin dans le voyage, il a fallu faire des démarches pour les visas. Mais disons que pour le voyage initial, qui était Paris-Dakar, il n'y avait que la Mauritanie. Moi, j'ai envie de dire que ce voyage, je ne l'ai pas hyper préparé. C'est-à-dire que je savais qu'il fallait que j'avance. Les étapes, je savais que j'avais ma tente pour dormir. Donc en fait... Je me suis quand même dit, essaye de faire tant de kilomètres par jour, mais ce n'était pas une obligation. Je me suis vraiment écoutée. J'ai fait un petit peu une règle des 30-20-20, qui est ma règle propre. 30 kilomètres, je fais une bonne pause. 20 kilomètres, je fais une bonne pause. Et puis, après les 20 derniers kilomètres, je commence à voir un petit peu où je vais pouvoir m'arrêter, ou bivouaquer. Aussi, un camping sur la partie France et Espagne, j'ai fait pas mal de camping. Sur la partie Maroc, j'ai fait quelques hôtels, mais beaucoup de camping et de bivouac. Sur la partie Sénégal, j'ai fait du bivouac et accueil également chez les chefs du village ou chez les habitants. Parce qu'en fait, tu ne plantes pas ta tente n'importe où, il y a des règles. Sur la partie Guinée-Conakry, énormément de bivouac. Et sur la partie Côte d'Ivoire, du bivouac. un peu d'accueil aux chefs de village. Donc, en fait, chaque jour était un nouveau jour. Oui,

  • Speaker #0

    je vois. Et quand tu parles d'accueil aux chefs de village, tu disais qu'il y a des règles. Comment ça se passe, en fait Ça veut dire que quand tu arrives dans le village, tu vas te présenter quelque part pour demander où est-ce que tu peux t'installer Exactement.

  • Speaker #1

    Donc, dès que tu arrives, dès le Sénégal, en fait, tu... demande à voir le chef du village parce que même si tu demandes à quelqu'un est ce que je peux planter ma tante ici on te dit va voir le chef du village donc voilà donc en fait la majorité du temps sauf exception il faut l'aval du chef du village pour pouvoir résider dans le village ou sinon la personne tu accueilles mais prévient le chef du village donc c'est il ya tout un cérémonial en général ce qui se passe c'est que le chef du village où la famille tu amènes deux chaises en plastique les chaises des invités Donc tu t'assoies sur la chaise en plastique et puis là tu discutes. Dans le meilleur des cas, on te dit, il y a une pièce ici où tu pourras loger. On te demande si tu veux te doucher ou quoi que ce soit. On t'amène le repas même. Tu vois, c'est vraiment l'accueil, la Teranga au Sénégal. Et puis ailleurs, c'est la même chose. Et dans le cas le moins sympathique, c'est que tu es déjà fatigué et tu restes trois heures sur ta chaise. et puis tu attends que ça se passe, et tu ne sais pas si tu pourras planter ta tente, si tu auras une pièce, si tu pourras te doucher, etc. Donc c'est vrai qu'à un moment, c'était un peu fatigant de ne pas savoir, de se dire, bon, je vais peut-être rester 3-4 heures sur la chaise, attendre 20 heures, il fait nuit, tu dois monter ta tente, ou tu vas être dans une pièce où tu auras des moustiques aussi, parce que dans ta tente, tu as la moustiquaire, mais quand on te propose une pièce, tu ne sais pas... si ce sera aéré, etc. Donc, c'est ce qui a fait que, par exemple, en Côte d'Ivoire, on a tenté d'aller un petit peu moins vers les chefs du village parce que des fois, c'était fatigant. C'était gentil, c'était généreux.

  • Speaker #0

    C'était hyper gentil, bien sûr.

  • Speaker #1

    Souvent très généreux, c'était très formaté quand même, mais avec de beaux échanges. Il faut savoir que ça se passe comme ça. Même des fois, on faisait du bivouac. Si quelqu'un, le matin, nous voyait partir, on nous demandait Vous êtes allé voir le chef du village Non, non, c'est où le village On faisait un peu les nounouilles pour dire Non, non, mais on n'y est pas allé. Grosso modo, on est arrivé tard.

  • Speaker #0

    C'est impressionnant. C'est hyper organisé, quelque part. Au final, on te disait toujours que tu avais le droit de rester quelque part. Au final,

  • Speaker #1

    oui, toujours.

  • Speaker #0

    Il y a quand même un accueil qui est adorable.

  • Speaker #1

    Et la majorité du temps, ça se passait bien. Les familles étaient très accueillantes. En fait, pour les familles, pour certaines familles, c'est un honneur de te recevoir. Il y a des chefs du village qui ont pris des photos qui m'ont dit je vais développer la photo, je vais l'accrocher chez moi parce que c'était un honneur de nous recevoir. Donc en fait, c'est vrai que les repères sont différents. En plus, je suis arrivée dans une période où l'Afrique et la France, ce n'est pas trop ça. Les gens m'ont demandé quel est l'accueil, etc. La majorité, moi, je n'ai pas eu de souci du tout au niveau de l'accueil. Un petit peu en Côte d'Ivoire, il y avait quelques grincements. Il y a eu quelques petites expériences un petit peu moyennes, on va dire, mais le reste du trajet, pas du tout. On a été vraiment très bien accueillis par la population.

  • Speaker #0

    Et on va passer vraiment au cœur du voyage. Est-ce que tu peux nous dire, j'imagine que quand on part comme ça, il y a des sensations particulières de partir pour un aussi long voyage. Donc, quand tu donnes tes premiers coups de pédale au départ de Paris, tu as quelles sensations Alors déjà,

  • Speaker #1

    c'est la première fois où je communiquais déjà en amont sur le voyage en disant je vais faire un Paris-Dakar. Et puis, une fois que j'ai lancé l'idée, je me suis lancée à faire ma plaque d'immatriculation derrière, à avoir un peu... à imaginer un petit peu tout ça. Et je m'impatientais, j'avais donné une date de départ et je me disais, quand est-ce qu'elle arrive cette date En fait, j'étais impatiente de partir. Et en même temps, j'étais là, mais dans quoi tu te lances Qu'est-ce que t'as encore été raconté que t'allais faire Donc le premier coup de pédale, je suis arrivée, j'avais dit départ de Nation. Donc en fait, c'est le coin que je connais. Je suis partie de chez moi à Nation, puisque j'habite dans le Val-de-Marne. Je voulais vraiment partir de Paris, donc Nation paraissait opportun. Et il faisait beau, et je me suis dit, bon ben ça y est quoi, ça y est, mais en n'y croyant pas vraiment. J'étais un peu, voilà, bon ben ça y est, je vais à Nation, je pars, et puis là je fais mes premiers kilomètres le long de la Seine, qui était quand même, je connaissais, il n'y a rien de fabuleux là-dedans. Et puis le but c'est de se dire, bon ben... Donc, la première étape, j'avais dit, bon, je vais aller vers là, je vais faire à peu près ce nombre de kilomètres, pour être sûre d'avoir un camping, un peu de stress. Et le stress du premier jour, en fait, non, c'est parti dès le deuxième jour. En fait, je me suis dit, bon, allez, tu pédales maintenant. C'est parti, avec de la joie, beaucoup de joie, beaucoup de bonheur. Même découvrir la France à vélo, comme ça. Comme je t'ai dit, j'ai suivi les bords de Seine, les bords de Loire, les bords de Loin, les bords de Tours en fait. Donc j'étais sur des sites en voie propre. Il faisait beau. Je suis partie le 11 août. Moi, j'aime la chaleur. D'ailleurs, il faisait très beau des fois, très chaud même des fois. Moi, je n'ai pas eu de froid du tout pendant six mois. J'ai eu deux fois de la pluie. Je n'aime pas la pluie. Donc heureusement que je n'ai pas eu plus de pluie. J'ai eu deux fois de la pluie en Espagne. Avec les dénivelés, les bagages, je me disais, heureusement que je n'ai pas eu plus de pluie, parce que c'est même dangereux. Mais beaucoup de bonheur, beaucoup de joie, beaucoup de sérénité dans ce voyage. Beaucoup d'émerveillement.

  • Speaker #0

    Et quels ont été les plus grands défis que tu as rencontrés sur la route Alors,

  • Speaker #1

    les plus grands moments en tous les cas, c'est pour moi les plus intenses. Ça a été vraiment la... traversée du Sahara occidental, du Sahara marocain, c'est énorme. Tu es là, mais j'y suis. C'est un truc exceptionnel. Et la traversée du Sahara mauritanien, où tu es seul au monde, en fait, tu as trois, quatre camions qui te dépassent sur la route. Et là, je me suis rendu compte d'être dans quelque chose de vraiment hors norme. C'est vraiment à ce moment-là où je me suis dit tu y es J'avais des sensations de bonheur intense, avec les larmes aux yeux des fois, de me dire tu y es, ça y est, tu es dedans, tu es vraiment dans ton aventure, tu es vraiment dans ton truc Ça, c'était énorme. Et l'autre partie du voyage qui m'a énormément plu, qui a été très intense, c'est la Guinée-Conakry, que je ne connaissais pas. pas du tout... Alors étonnamment, Dakar, c'était l'arrivée, donc j'ai eu beaucoup d'émotions par rapport à ces retrouvailles-là du Sénégal. Mais les endroits qui m'ont le plus émerveillée, le Sahara et la Guinée forestière, où c'est pareil, t'as aucun touriste, les gens sont formidables, ils sont vraiment certains dans des situations assez précaires, sans électricité, d'une simplicité et d'un accueil formidable. Le lit... Les paysages m'ont énormément plu. C'était deux moments très attentes dans le voyage.

  • Speaker #0

    Ça a l'air incroyable. Le Sahara, ça m'est...

  • Speaker #1

    Tu sens que tu vis quelque chose d'exceptionnel.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine. Le Sahara, ça prenait combien de temps de traverser

  • Speaker #1

    Alors, je ne sais pas exactement. La Mauritanie, ça a été assez vite. Étonnamment, j'avais un petit peu peur parce que j'avais des cyclistes qui étaient passés devant moi, qui étaient beaucoup plus aguerris, qui étaient passés par les montagnes, avec qui j'étais en contact parce que c'est tout un réseau. Il faut savoir que je n'étais pas seule à voyager en Afrique de l'Ouest. D'ailleurs, il y en a qui continuent jusque loin, jusque l'Afrique du Sud. Et en fait, il y a certaines personnes avec qui je communiquais. qui m'avait dit, ah là là, je suis au milieu du désert, je vais peut-être prendre un camion, parce que j'ai le vent de fâche, je n'avance pas, je fais du 5 km heure. Je me disais, mais c'est lui, il n'y arrive pas, mais comment ça va être J'ai dit, mais... Et puis moi, j'avais dit, je montrais. Pendant ma tête, le but, c'était d'arriver quand même sans transport. Pour moi, le challenge, c'était, je n'avais pas vraiment un challenge de temps, même si j'avais donné un an d'idées. Mais le but, c'était vraiment d'arriver à vélo, quoi. Du début à la fin, ce que j'ai fait. Et donc, en fait, je me suis lancée dans la Mauritanie. Ça a été exceptionnel parce que j'ai eu du vent de dos tout le temps. Et j'ai fait des tables de 150 kilomètres, ce qui ne m'était jamais arrivé. Même sur les routes pourries et tout ça, avec le sable, la chaleur et tout ça. Et j'ai vraiment mis très, très peu de temps. J'ai mis moins d'une semaine à arriver jusqu'à Nouakchott. Mais c'était exceptionnel.

  • Speaker #0

    Ça doit être bien fou. Et à l'inverse, est-ce que tu as eu des moments vraiment plus difficiles ou même tu as un peu douté et tu avais l'impression que tu l'as arrêté Les moments plus difficiles,

  • Speaker #1

    étonnamment, c'était en Espagne, avec le dénivelé d'une part, et d'autre part, en fin de circuit sur l'Espagne, les routes qui étaient quand même très passantes. Des fois, je me retrouvais justement à me dire, mais je passe où J'arrivais sur des limites des autoroutes et je n'avais pas d'option pour bifurquer. et là c'est là où quelques-uns de mes abonnés qui connaissaient un peu mieux la région m'ont dit mais essaye-la, essaye-la, là il y a des voies piétonnes Et donc je suis arrivée jusqu'à Algeciras, mais il y a un moment, pour te dire, je suis quand même allée voir un bus pour me dire je ne veux pas mourir, je vais monter dans un bus et je me suis dit tant pis c'est pas grave, tu l'auras pas fait tout à fait à vélo. Et le bus, ils m'ont demandé de démonter le vélo, de faire comme dans l'avion. J'ai dit, mais attends, moi, je ne sais pas démonter mon vélo, je ne vais pas faire ça. Et quand on m'a trouvé une espèce de solution vers les bords de mer, sur les voies piétonnes, j'ai dit, bon, allez. Et du coup, je suis arrivée sans prendre ce bus. Et je suis bien contente de ne pas l'avoir pris, mais non, ça a été un moment, un gros moment de doute. Face à la circulation et à ces routes surchargées, Et étonnamment, je pensais avoir des soucis avec la circulation au Maroc ou dans d'autres pays. Pas du tout. Les gens... Enfin, j'ai été relativement sereine tout le temps. Les gens faisaient attention. Oui, j'étais surprise. Je me suis dit, les gens font attention au vélo, quoi. Je ne me suis pas sentie en danger sur la route.

  • Speaker #0

    C'est génial. C'est tellement important.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Parce que je me disais, oh là là, en Espagne, les gens sont très subis. et donc il n'y avait pas de problème pour ça. Il y avait de la circulation, mais les gens faisaient attention malgré tout. Mais pour les autres pays, je n'ai pas eu de soucis non plus.

  • Speaker #0

    Et d'une manière générale, au cours du voyage, est-ce que tu as ressenti vraiment certaines différences en passant d'un pays à l'autre Ah ben oui,

  • Speaker #1

    il y a… Déjà, l'Europe, c'est l'Europe. Comme je dis… temps j'ai toujours une partie dans mes expéditions on va dire c'est une partie c'est du voyage et une partie c'est l'aventure donc pour moi le voyage c'était france espagne je suis rentré en aventure à partir du maroc parce que forcément faire des paysans tu as des cultures différentes à un accueil différent Quand je suis arrivée au Sénégal, ça a encore été différent. Quand je suis passée, ne serait-ce que même du Sénégal jusqu'à Dakar, et ensuite la Casamance, c'était déjà différent également, au niveau des paysages, des accueils, etc. Guinée-Conakry, encore très différent. Côte d'Ivoire, encore très différent. Ah oui, oui, non, c'est tu sens que dès que tu changes de pays, dès que tu changes de région... tu as quand même... Ça se distingue.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous expliquer certaines de ces différences qui t'ont peut-être plus marquée Alors, par exemple, quand je suis arrivée au Sénégal, j'ai été surprise, mais là, pas dans le bon sens du terme. Moi qui retournais au Sénégal, c'est que des gens sollicitaient beaucoup sur l'aspect financier. Donc, en fait, j'étais en vélo et en fait, tout du long, les gens, même les mamans qui ne parlaient pas un mot de français, c'était l'argent, donne l'argent, cadeau, ballon, enfin voilà, toute la journée. De Saint-Louis jusqu'à Dakar, c'était ça. Donc ça, ça m'a... un peu interloqué, je ne me rappelais pas de cet aspect-là. Après, les gens sont très généreux, t'accueilles, etc. Mais il y a quand même cet aspect-là où tu es extrêmement sollicité, parce que je pense que c'est une zone où il y a quand même pas mal de tourisme sur la côte. Et en fait, les gens, je ne sais pas, doivent être habitués à ce qu'on leur donne. Du coup, ils sollicitent. C'est devenu presque normal qu'on donne quelque chose. Donc ça, ça faussait un petit peu les rapports, les contacts humains. J'étais un petit peu contrariée de ce côté-là. Malgré tout, même si c'était un bon accueil, j'étais contente de rentrer au Sénégal, mais c'est vrai que c'est quelque chose qui m'a un petit peu déstabilisée, j'avoue. Je ne savais pas trop comment réagir. Arriver en casement, c'était donne ton vélo Là, c'était pour me donner de l'argent, c'était donne ton vélo sur la route Il y a beaucoup de gens qui font des choses en vélo, des jeunes, ils vont à l'école en vélo, etc. Et je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui voyagent à vélo, qui donnent des vélos ou des associations qui amènent des vélos dans les écoles. Donc en fait, j'ai dit oui, moi si je donne mon vélo, mon voyage, il est fini. Voilà, après, arrivé au Guinée-Conakry, c'était tout babou, tout babou. Alors c'était rigolo parce qu'en fait, là c'était vraiment dans un bon esprit. Tu avais les enfants au début du village qui commençaient à crier tout babou. Et là, tu voyais tous les enfants tout le long du village qui criaient. C'était comme une alarme en fait. Et en fait, Toubab, il criait, il te suivait en courant et tout ça, c'était trop mignon. Sur le coup, il y avait déjà eu un petit peu au Sénégal, c'était Toubab. D'ailleurs, là, à un moment, j'étais avec Redouane, qui est marocain, qui me disait Toubab, Toubab il croyait que ça voulait dire bonjour Il me dit mais ça veut dire quoi, Toubab J'ai dit mais t'es le blanc ou les gens, ils te disaient le blanc Des fois, au bout d'un moment, même ça me... Je dis, mais mince, le blanc, le blanc. Je dis, ben, le noir. Parce qu'ici, en France, tu ne dis plus ça, tu vois. Tu dis, le noir, ça devient machin. Alors, il y a quelqu'un qui m'avait répondu, ben, tu es blanc. Mais j'ai dit, ben, tu es noir. C'est sûr. Il faut réagir en fonction de l'environnement. Oui, il y a des différences par rapport à ça. Après, il y a des différences forcément de paysage. Il y a des différences de langue. C'est-à-dire que chacun a son dialecte. D'un village à l'autre, tu tombes sur des Peuls, des Diolas, des Wolofs. En fait, tu apprends quelques mots et puis quelques kilomètres plus loin, tu n'as pas le même dialecte. Donc, du coup, tu commences à dire Ngarama, machin. Non, en fait, ce n'est pas ça, c'est autre chose.

  • Speaker #1

    Et tu as réussi à avoir justement des échanges. Alors, il y a évidemment toute cette question à direct. Au Sénégal, il y a pas mal de gens qui parlent français, mais quand même. Est-ce que c'est un des points quand même importants du voyage, les échanges que tu as réussi à avoir, malgré aussi cet aspect financier qui n'est pas trop fort Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Bon, j'en parle, mais ce n'était pas l'aspect principal du voyage. J'ai eu énormément d'échanges. Les gens, comme je te dis, sont quand même extrêmement bienveillants, comme partout dans le monde. Et c'était, on va dire, quasiment mon premier voyage où j'étais dans des pays francophones, mis à part l'Espagne. Au Maroc, il y a quand même encore beaucoup de personnes qui parlent français. Mauritanie, pareil. Sénégal, pareil. Guinée-Conakry, pareil. Enfin, c'est les langues officielles. Donc, voilà. Côte d'Ivoire, pareil. Donc, en fait, les échanges, oui, forcément, j'en ai eu très, très intéressants. J'ai eu des gros coups de... de cœur pour des personnes, également des gens qui m'ont vraiment touchée, avec qui j'étais quand même sur du slow travel. J'ai mis six mois à faire le voyage, trois mois à arriver à Dakar. Là, c'était un petit peu plus la course, parce que c'était le challenge. Et après, j'ai vraiment pris le temps, je suis restée une semaine dans les familles. J'ai vraiment pris le temps, à certains moments, pour ce voyage. C'était... pas une compétition du tout. Et le but du voyage, c'était vraiment ces échanges très très forts.

  • Speaker #1

    C'est tellement important. Et une fois que tu es arrivé, pour comprendre, parce que c'est vrai qu'on n'est pas vraiment revenu dessus, une fois que tu es arrivé à Dakar, c'est là, donc, s'il était ton objectif initial, là, finalement, tu as décidé de continuer en allant jusqu'à Abidjan, c'est ça

  • Speaker #0

    Alors, dans ma tête, je m'étais dit, si jamais je suis bien à Dakar, mais c'était vraiment le gros point d'interrogation. Je ne me suis pas laissé la place à l'échec déjà. Je me suis dit, j'irai à Dakar. Coute que coûte, c'était vraiment ancré chez moi. Je ne me suis pas laissé la place au doute. Donc, ça, c'était sûr. Et après, je me suis dit, en fonction de l'état où tu arrives à Dakar, bon... tu aimerais bien faire quand même la Casamance. Moi, je ne connaissais pas la Casamance parce que dans les années 90, on ne pouvait pas y aller. Il y avait des conflits en Casamance. Et donc, en fait, du coup, je m'étais quand même dit ça, si tu n'es pas trop mal, si tu n'en as pas marre, voilà, l'objectif, c'était la Casamance. Et arrivé là-bas, en fait, je me suis dit, non, stop, encore, encore. Je ne me voyais pas rentrer en plein hiver en France. Et du coup, j'aurais pu passer vers la Sierra Leone et le Liberia. Il y avait des histoires de visas aussi. Du coup, comme je voyageais avec Redouane, lui, il n'avait pas de visa pour Guinée-Conakry. On faisait un petit peu attention au budget, notamment aussi sur ce voyage. Puis comme c'était sympathique, on s'est dit qu'on allait faire la Guinée-Conakry. On ne va pas demander les visas pour Sierra Leone et le Liberia. Et donc du coup... Même à un moment, je m'étais dit que je vais aller plus loin. Je m'étais dit que je vais faire Ghana, le Bénin, Togo. Mais en fait, la limite du voyage est arrivée par elle-même. C'est-à-dire que la Guinée-Conakry s'est très vallonnée. J'avais des problèmes mécaniques, comme je t'ai dit, qui sont arrivés au fur et à mesure. Donc, en fait, il y a une fatigue qui s'est accumulée. J'ai arrivé en Côte d'Ivoire. Les bivouacs étaient plus compliqués, l'accès à l'eau était plus compliqué, parce que les fontaines, il y avait des clés sur les fontaines, ce qui n'existait pas sur la Guinée-Conakry, où il y avait des fontaines partout. Et puis le climat était en Côte d'Ivoire très chaud et humide, c'est-à-dire que tu pédalais dix minutes, tu étais trempé. Donc en fait, du coup, les options bivouacs, c'était… moins facile. Donc en fait, il y a eu un moment à 100 km d'Abidjan pour te dire, je commençais à fatiguer et tout ça, et on s'assoit avec Redouane, et là j'ai fait une petite vidéo d'ailleurs en disant, bon, fais quoi, on a commencé à délirer, on va prendre un bus pour les 100 derniers kilomètres. Oui, on le fait, on le fait pas, j'étais là, oui, et puis en fin de compte, tu sais quoi, j'étais arrivée au point de me dire, non, mais ces 100 derniers kilomètres jusqu'à Abidjan, ce ne sera pas du plaisir. Donc moi, j'ai fait tout mon voyage avec plaisir et je me suis dit ça sert à rien pour 100 km et ben on a passé la nuit dans la tente à l'arrêt de bus et on est parti au petit matin en bus voilà le voyage était terminé c'était la fin c'est très bien de s'écouter de toute façon au bout de six mois j'ai dit ben finex c'est bon maintenant il est temps de rentrer et en général mes voyages même en sac à dos au bout de cinq six mois je commence à fatigué, je n'ai plus l'émerveillement comme j'ai au début. Je sais que moi j'ai une limite, un petit peu, c'est 5-6 mois. Alors peut-être qu'un jour je le ferai plus, mais 5-6 mois, je commence à... Moi je suis quand même quelqu'un d'entier, donc il faut que je vive les choses avec passion dans tout ce que je fais. Et voilà, s'il n'y a plus ça, ou s'il y a moins et que ça devient un automatisme, ce n'est pas la peine. Il faut que j'arrête et me relancer pour la suite sur un futur projet.

  • Speaker #1

    C'est super comme ça. Parce que au moins, tu n'es pas... Justement, tu es toujours dans une phase où tu es vraiment contente d'être là. Et dès que tu commences à ressentir que tu as envie de rentrer, tu arrêtes. Et ça se termine. Et du coup, tu n'as pas de regrets. Je reviens juste sur l'eau. C'est vrai que je ne t'en ai pas parlé. Là, tu viens d'en parler. Du coup, forcément, j'ai des questions. Comment tu as géré l'eau dans toute la partie Afrique Parce que ce n'est pas des pays où c'est forcément hyper facile de boire aussi pour nous. Est-ce que tu filtrais l'eau Est-ce que tu avais des pastilles Comment tu as géré ça Et même comment tu y accédais

  • Speaker #0

    Alors, si tu veux, en prévision, j'avais eu une petite collaboration, je peux citer le nom, c'est avec Coco, donc il vient de donner une gourde, tout simplement. Donc j'avais prévu ça, ça m'a servi un petit peu, mais pas tant que ça, parce que je n'ai pas tant que ça filtré l'eau. À certains moments, ça m'a servi, c'était nécessaire. Quand je suis arrivée sur des rivières, etc., j'avais... Mais la plupart du temps, les gens boivent quand même dans les pays, même dans le désert. J'étais très chargée par contre en eau quand je roulais. Je n'ai jamais été en manque d'eau ni de nourriture. Moi, j'ai bien mangé. D'ailleurs, je n'ai pas perdu trop, trop, trop de poids. Par rapport à certains, j'ai mangé les pâtisseries orientales. J'ai mangé bien le riz, la sauce, le machin, le pain, machin. Enfin bon, moi, je n'ai pas eu faim. Et l'eau, je prévoyais. Justement, c'est pour ça que j'avais rajouté mes sacoches avant. J'avais de quoi vraiment transporter des litres et des litres d'eau. Donc en fait, je me suis beaucoup hydratée. Tu as quand même, même dans le désert, des boutiques, des stations-service, en fin de compte, tous les 80 kilomètres. Donc tu peux te ravitailler en eau, soit en eau du robinet, soit en eau minérale. Et comme je t'ai dit, dans le reste de l'Afrique, il y a beaucoup de fontaines qui sont à disposition, ou de puits, qui viennent de la nappe phréatique. Donc l'eau, elle est saine la plupart du temps. Soit j'étais avec ma gourde filtrante, ou soit j'étais sur de l'eau sécurisée, que les gens boivent, et je ne vois pas avoir l'estomac fragile, je ne sais pas, mais en tous les cas, je n'ai pas eu de crainte à ce propos-là.

  • Speaker #1

    Et tu n'as pas été malade non plus Pas du tout,

  • Speaker #0

    j'ai mangé local tout le temps. même dans les petits bouis-bouis et tout ça, mais c'est ça j'ai l'habitude dans tous mes voyages. Donc je pense que mon organisme a l'habitude de changer d'alimentation tous les 5-6 mois. Moi j'aurais vraiment tout mangé dans ma vie.

  • Speaker #1

    C'est quand même rassurant, c'est bien d'avoir l'estomac solide.

  • Speaker #0

    On parle de mythe, je ne sais pas comment et mon probiotique, parce que moi franchement, d'un pays à l'autre, les nourritures sont vraiment... très très différentes.

  • Speaker #1

    Tu as peut-être un super microbiote qui est justement complètement adapté à plein de choses et bien varié.

  • Speaker #0

    Voilà, là c'est varié.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu as des envies d'un prochain voyage, projet, à vélo ou à pied alors après ça

  • Speaker #0

    Alors d'habitude comme je dis, le 31 décembre j'ai déjà un pied d'avance sur ce qui va m'arriver. Et là, je me suis retrouvée devant une page blanche. J'étais en cours de voyage, mais ça m'est déjà arrivé aussi d'être en cours de voyage et d'avoir déjà un projet pour l'année suivante. Et là, je me suis dit, je vais accueillir ceux qui viennent vers moi, mais pour tout. Je vais dire oui à tout. Et donc, je sais que je vais rester l'été jusqu'à l'été en France. Je pense que je repartirai vraiment sur un gros voyage septembre, octobre, novembre. Et puis après, mais je ne sais pas encore quoi. Et là, je me lance sur un petit voyage en France au mois de mai avec une association que j'ai rencontrée par une jeune fille qui a fait un petit tour de France en vélo. C'est Une lettre à un sourire. Et donc, je vais aller dans le Finistère, qui est ma région d'origine, où j'ai encore toute ma famille, distribuer des lettres dans les EHPAD. Donc ça, ça s'est joué là en arrivant. Tout s'accélère et donc je vais distribuer des lettres de l'école de gendarmerie de Châtelain dans les EHPAD du Finistère. Ce qui va être l'occasion de rencontrer les anciens, ce qui va être l'occasion également de faire des petits sujets sur le Finistère que je connais peu en fin de compte parce que moi à chaque fois je vais dans la famille et je vais à la plage en face de la maison. Donc en fait je pense que je vais faire des micro-sujets sur ma région avec l'aide des anciens. puisque je vais leur demander ce qu'il y a à voir dans le coin. Et ensuite, je ne sais pas, on verra, on verra bien. Donc tout le mois de mai déjà, je suis prise. Il y a une personne que j'avais rencontrée quand j'avais fait un Paris-Deauville qui n'a jamais fait de voyage en vélo et qui roule sur Vincennes. Et donc du coup, il m'a dit que lui, il aimerait bien faire un jour un voyage en vélo jusqu'à Berlin. Et là, récemment, il m'a dit Ce serait bien que tu le fasses avec moi pour mon premier voyage à vélo. Pourquoi pas, je vais voir. Je vais voir. Ce n'est pas encore calé.

  • Speaker #1

    Bon, ça fait des beaux projets. Et puis pour le reste, tu vas te laisser porter. Tu verras ce qui se présente.

  • Speaker #0

    Et tu sais, une chose importante de ce voyage, que ça m'a appris, et vraiment ça, je tiens à le dire, c'est que tu vis dans un état d'urgence un petit peu. Tu es en mode survie. Ça m'a appris un petit peu ça. Le mode survie pour moi, c'est où tu trouves de l'eau, qu'est-ce que tu manges, où tu vas dormir en sécurité. Et en fait, tu es vraiment dans l'instant présent. Et j'ai eu plein de leçons au cours de mes voyages, puisque des fois, certains étaient borderline, dans des zones perdues. J'ai quand même fait pas mal de choses avant également. Mais ce voyage en particulier, je pense que ça m'a donné cette... cette vision-là, d'être vraiment dans l'instant présent. Et ça, c'est une grande, grande leçon pour moi, parce que j'ai toujours justement un pied d'avant sur l'après, sur l'avant, sur… Voilà, là, quelqu'un qui ne va pas bien dans sa tête, il faut qu'il fasse un voyage à vélo, parce que tu es sur les… Comment dire Sur les gestes essentiels.

  • Speaker #1

    Les fondamentaux, en fait,

  • Speaker #0

    oui. Sur les fondamentaux, tu n'as pas le temps de penser à autre chose. tu penses à toi, à comment tu vas te laver, comment tu vas... Et ça c'est bien, c'est pas mal ça.

  • Speaker #1

    Ça peut faire du bien.

  • Speaker #0

    C'est pour terminer, Baby.

  • Speaker #1

    Pour terminer, quel message est-ce que tu aimerais transmettre à des femmes, jeunes ou moins jeunes, qui rêvent de se lancer à vélo mais qui n'osent pas forcément se lancer

  • Speaker #0

    Oui, alors... Déjà, il faut faire le premier pas, c'est-à-dire s'équiper. Il faut se dire que le voyage à vélo, même si tu as un objectif d'arriver quelque part, c'est du jour le jour au jour le jour. C'est-à-dire que tous les jours, tu te dis je fais tant de kilomètres et en fin de compte, tu es capable de faire 30 kilomètres par jour ou 20 kilomètres par jour ou 10 kilomètres par jour. C'est ça le truc. Il faut penser au jour le jour. avec un objectif qui est celui qu'on décide. Mais faire un petit test, se lancer, et puis voilà, tout se passe bien. Et pour les plus anciennes comme moi qui se lancent en voyage à vélo, ne pas attendre de savoir tout. Moi, je sais qu'on m'a dit, oui, tu ne sais pas changer une roue, tu ne sais pas ce titre, tu ne sais pas cela. Oui, oui, on consulte. parti voyager au Mexique, je ne parlais pas anglais, je ne parlais pas espagnol, s'il a fallu que je sois trilingue pour voyager, je ne serais jamais partie. Et bien là c'est pareil, si j'avais dû savoir techniquement m'occuper d'un vélo, en fait je ne serais jamais partie. Je serais partie peut-être je ne sais pas quand. Donc ne pas se mettre d'obstacle soi-même. C'est-à-dire que si tu as envie de faire les choses, tu fais les choses. Moi... j'ai rencontré des gens qui m'ont changé mes chambres à air, mes machins, qui m'ont démonté mon vélo pour mon... La vie, elle est faite d'opportunités. Je m'étais dit, même si je suis seule dans le désert, qu'il m'arrive un truc, au pire, il y a des camions qui passent, des camions de marchandises, ils te doublent, tu feras du stop sur un camion. En fait, il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions. Ne pas avoir peur des autres, ne pas avoir peur de l'étranger. Les gens sont très bienveillants en général, tu as un très bon accueil. En tant que femme, Tu n'es pas plus exposé que ça, les gens veulent t'aider, ça surprend un petit peu. Dans certaines populations, quand tu es une femme, les gens sont quand même aux petits soins aussi, ils veulent t'aider, les hommes ils veulent tous t'aider, quand tu as un problème, ils veulent tous t'aider, c'est universel. Et il n'y a pas d'âge pour faire les choses, il faut juste… en fait l'âge il est dans ce que tu fais. Il est dans ce que tu fais. Moi, je ne fonctionne pas comme un âge, je fonctionne comme une personnalité qui a envie de faire des choses. Donc, il ne faut pas se mettre d'obstacle. Il ne faut pas se dire Ah oui, je suis une femme, je ne peux pas. J'ai tel âge, je ne peux pas. Jeune ou moins jeune. Il ne faut pas avoir toutes les conditions en main pour partir.

  • Speaker #1

    C'est un beau message pour terminer. Merci beaucoup Nelly pour ce partage. C'était vraiment intéressant. Je suis ravie d'avoir découvert tout ce voyage plus en détail. Je pense que ça m'a inspiré pas mal de monde.

  • Speaker #0

    Il y a plein de choses à raconter. Il y a plein de souvenirs en tous les cas.

  • Speaker #1

    On va continuer à suivre tes aventures sur Nelly avec deux L sur Insta. A très bientôt pour de nouvelles interviews sur la Sportive Outdoor.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide.

  • Speaker #0

    A bientôt

Chapters

  • Introduction au voyage à vélo de Nelly

    00:04

  • Présentation de Nelly et son parcours militaire

    00:08

  • Comment Nelly a décidé de voyager à vélo

    00:20

  • Les débuts du cyclisme et des voyages de Nelly

    00:27

  • Préparation et premiers tests à vélo

    00:52

  • L'idée de Paris-Dakar et sa signification personnelle

    01:44

  • Préparation physique et mentale pour le voyage

    05:30

  • Choix de l'itinéraire et conseils pratiques

    09:13

  • Voyager seule et rencontres en chemin

    11:05

  • Logistique et formalités durant le voyage

    14:38

  • Les sensations au départ et défis rencontrés

    20:29

  • Moments difficiles et doutes sur la route

    26:23

  • Différences culturelles entre les pays traversés

    28:30

  • Arrivée à Dakar et décision de continuer vers Abidjan

    34:20

  • Leçons apprises et conseils pour les futures aventurières

    41:24

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