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La Sportive Outdoor - Sport Outdoor au féminin

Ultra Trail du Vercors et féminisation de l'ultra avec Léa Barnel

Ultra Trail du Vercors et féminisation de l'ultra avec Léa Barnel

40min |22/04/2025
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40min |22/04/2025
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Description

Dans cet épisode de La Sportive Outdoor - Sport Outdoor au féminin, Laurène Philippot reçoit Léa Barnel, trailleuse passionnée et ambassadrice de l'Ultra Trail du Vercors. Léa nous plonge dans son parcours inspirant, révélant comment elle a développé une passion pour la course en montagne et pourquoi l'Ultra Trail du Vercors occupe une place si spéciale pour elle.


Au fil de la conversation, Léa évoque ses expériences lors de cette course, qu'elle a courue à plusieurs reprises. Elle nous parle de l'ambiance chaleureuse et familiale qui règne lors de cet événement.


Un des thèmes centraux de cet épisode est aussi la féminisation du trail et les défis liés au sexisme dans le sport. Léa aborde ces questions avec sincérité, soulignant les initiatives mises en place par l'Ultra trail du Vercors pour encourager davantage de femmes à participer à des courses de longue distance. Elle insiste sur l'importance de créer un environnement accueillant et inclusif, où chaque coureuse peut s'épanouir et se sentir à sa place.


Cet épisode a été sponsorisé par l'Ultra Trail du Vercors.


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Léa Barnel, trailleuse et ambassadrice de l'Ultra Trail du Vercors qui a lieu au mois de septembre. Léa a déjà participé plusieurs fois à cette course et va partager avec nous pourquoi cette course est si spéciale à ses yeux et aussi comment elle s'y prépare, puisque oui, elle a re-signé pour le 80 km cette année. J'en profite pour vous dire que cet épisode est sponsorisé par l'Ultra Trail du Vercors, que je remercie vraiment pour son soutien. et pour sa démarche en faveur de la féminisation du trail, on va en reparler. Bienvenue Léa, est-ce que tu veux bien te présenter et nous présenter ton parcours sportif

  • Speaker #1

    Oui bien sûr, bonjour déjà pour commencer. Du coup moi je m'appelle Léa et je suis coureuse depuis très longtemps, depuis à peu près toujours j'ai l'impression parce que ça fait vraiment partie de ma pratique sportive, mais je cours très peu en compétition, c'est-à-dire que moi j'aime courir en montagne. Énormément, je fais ça avec ma maman depuis toute petite et encore maintenant. Et quand je m'inscris en compétition, c'est toujours pour passer un bon moment, me mettre un petit défi et passer un moment chouette avec des copains, défoncer les ravitaux aussi tant qu'à faire. Et du coup, je n'ai pas vraiment de parcours de compétitrice, mais j'ai un parcours amateur assez conséquent. Mes parents sont très sportifs et c'est vraiment un milieu dans lequel je baigne depuis toute petite.

  • Speaker #0

    Et tu fais que de la course à pied ou tu as d'autres sports aussi à côté

  • Speaker #1

    Non, alors du coup, moi j'aime faire beaucoup de choses, ce qui me permet d'être médiocre dans tout et très épanouie de manière générale. Donc du coup, je vais faire de la danse, de la boxe, donc en boxe française, du ski de fond, un petit peu de ski de rando, mais pas trop trop en ce moment parce que sur la période hivernale, c'est toujours un peu chargé pour moi niveau boulot. Et puis voilà, tout ce qui va être vélo aussi, j'essaie d'avoir une pratique variée parce que je trouve que c'est hyper intéressant de pouvoir cumuler les sports et que ça permet... de développer plein de choses, de l'équilibre, de l'explosivité, de l'endurance. Donc ça, ça m'intéresse vachement.

  • Speaker #0

    Totalement d'accord. C'est trop chouette de faire plein de choses différentes. Et qu'est-ce qui t'a donné envie de te lancer dans l'ultra Parce qu'entre quand même courir, aller courir régulièrement, mais disons pas forcément sur des distances comme ça, et se lancer dans un ultra, est-ce que tu as eu un élément déclencheur

  • Speaker #1

    En fait, je pense que ça a toujours fait partie un peu de mes fantasmes de gosse. C'est peut-être bizarre de dire ça, de se dire qu'on a envie d'aller se faire mal sur 80 bornes ou plus. Mais en fait, ma mère court énormément. Et du coup, il y a vraiment eu ce truc-là où j'ai toujours été baignée dans le milieu de la course à pied et surtout dans le milieu de la course à pied en montagne. Et du coup, j'ai commencé assez rapidement à courir des 15-20 kilomètres quand j'étais ado et après jeune adulte. Et en fait, c'est toujours des trucs qui m'ont procuré beaucoup de plaisir. C'est-à-dire que courir longtemps, je trouve que c'est super. Courir longtemps en montagne, c'est encore mieux parce qu'on voit encore plus de choses, encore plus de paysages, plus d'animaux. Voilà, donc c'est vraiment des moments qui sont toujours magiques. Et en fait, j'ai pris goût aussi à ce que ça provoque de façon corporelle, de façon mentale. Et du coup, là où ça nous amène, moi, je trouve qu'il y a un côté... Il y a un côté le fait de se pousser toujours plus loin, de voir si on va arriver à terminer, d'avoir des moments durs, puis après des moments où ça va super bien. Toutes ces gestions-là de course, moi, m'intéressent vachement. Et puis voilà, en fait, ça m'amuse. Ça m'amuse tout simplement. Après, est-ce qu'il y a eu un déclic en particulier J'ai commencé sur du 20 km. Après, je me suis dit, 20 km, c'était bien. Est-ce que je ne serais pas 40 C'est un peu, voilà, c'est l'engrenage finalement. Donc, je n'ai pas encore passé la barre des 100 km. J'ai déjà fait jusqu'à 90 et c'était un beau défi. Je pense que je vais attendre encore un petit peu pour augmenter la distance. Mais voilà, en tout cas, je commence vraiment à prendre du plaisir sur la distance de 80 km. Et ça, c'est déjà pas mal. Je suis contente. C'est cool.

  • Speaker #0

    C'est déjà vraiment énorme. Et pourquoi est-ce que tu avais choisi l'Ultra Trail du Vercors en particulier

  • Speaker #1

    Parce que moi, je suis un produit 100% vertaco. C'est ça la vérité. C'est la course de maison. Donc, c'est rassurant. Tu connais les parcours. Et puis, il y a aussi le fait que... Alors moi j'ai commencé à courir sur l'Ultra Trail du Vercors du coup sur le format quatuor avec des copains et du coup là ça m'a permis de voir que l'ambiance de course elle était super sympa et ça reste une course qui est vachement familiale c'est pas la grosse usine on n'est pas 2000 au départ voilà enfin on croise des copains au ravito il y a les gamins du coin enfin voilà c'est vraiment hyper bonne ambiance et ça c'est un truc que je recherche vraiment sur les courses vu que moi j'ai pas une recherche de performance ultime et que je veux passer un bon moment avoir une course qui est là pour que les coureurs ils passent un bon moment et qui ne vise pas, encore une fois, le... le côté usine, c'est quand même vachement agréable. Et puis le Vercors, c'est beau, c'est hyper agréable à courir parce que c'est très varié. Là, je vais avoir l'air d'une grosse chauvine, mais c'est vrai que j'aime ma maison. Donc voilà. Et puis voilà, il y a ce truc aussi super chouette sur l'Ultra Trail, c'est que moi, je cours sur les sentiers du Vercors depuis mes 11 ans. Et en fait, l'Ultra arrive toujours à me faire découvrir des nouveaux chemins. Et ça, c'est quand même pas rien. Du coup, il y a vraiment ce truc-là, cette curiosité aussi que j'ai du parcours. En général, je ne me spoil pas à l'avance. Je le regarde vraiment. J'essaie de me le réserver secret pour pouvoir voir un petit peu où est-ce qu'on va passer. Et c'est toujours trop chouette de me dire, ah purée, ce chemin est rejoint là. Trop bien. On arrive ici. Donc voilà, il y a toujours des belles surprises et ça, c'est trop cool.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est génial. Et tu as déjà, je précise, tu as déjà participé trois fois aux 80 kilomètres. Je crois que je ne me trompe pas. Et qu'est-ce qui... Alors, je comprends que tu es très revenu. Ah, troisième cette année, d'accord. Déjà participé deux fois, donc pour être troisième. Je comprends que c'est l'ambiance, etc., qui te fait y retourner, mais est-ce qu'il y a aussi autre chose d'un corps spécial Est-ce qu'il n'y a pas, à l'inverse, tu vois, un peu une lassitude Est-ce qu'il y a des chemins qui doivent être en commun Ou du coup, peut-être t'anticipes en disant Ah, là, je sens que ça va être dur ou bon, ça pourrait être un peu freinant

  • Speaker #1

    Non, en fait, pas du tout, parce que je trouve que vivre un chemin en ambiance compétition, c'est pas du tout la même façon de le vivre. Donc du coup en fait ça ça suffit à rendre la course variée et puis voilà c'est une autre ambiance de courir en compétition donc je vais pas du tout chercher la même chose que quand je vais me balader et en fait rien que ça ça suffit à changer le paysage et puis voilà comme je disais comme il change le parcours tous les ans aussi c'est toujours vachement varié donc il n'y a pas cet effet là de se dire ok on passe par la même boucle encore une fois cette année et voilà c'est toujours super varié donc ça c'est trop bien quoi donc j'ai pas d'effet de lassitude pour ça pour bien

  • Speaker #0

    Et là, imagine, tu dois décrire la course en quelques mots à quelqu'un qui ne connaît pas la course et qui ne connaît pas le Vercors. Comment tu nous décris ça

  • Speaker #1

    Alors, je dirais qu'il y a des cailloux. On est bien cailloux, mais un peu moins que dans Belle Donne. Je dirais aussi que c'est une course qui est super conviviale, avec une très bonne ambiance du côté bénévole et du côté des participants. Et moi, je mettrais vraiment l'accent sur la variété du terrain. On va avoir des petites portions de pistes, on va avoir des portions en forêt, des portions plutôt dans du côté pierrier. Et ça, c'est super. Vraiment, on ne peut pas s'ennuyer sur cette course, elle est super variée. Puis, je lisserais quand même un petit mot sur les ravitaux, parce que ça, c'est mon moment préféré. Ça fait un peu plus de trois mois.

  • Speaker #0

    Il y a quoi sur les ravitaux alors Il y a des spécialités locales

  • Speaker #1

    Oui, il y a des spécialités locales. Du coup, le pain qui est sur les ravitaux, typiquement, c'est du pain qui vient du coin. Pareil pour tout ce qui va être fromage. L'UTV, ils ont vraiment un engagement aussi sur ces questions-là qui est assez forte. Et du coup, ils essayent de faire en sorte qu'il y ait à peu près autant que possible des choses locales sur les ravitaux. Et puis voilà, il y a une super ambiance, tout simplement. Donc quand tu arrives au ravitaillement, tu as vraiment plein de gens qui arrivent que tu ne connais pas, qui t'encouragent de fou. Et puis ensuite, tu as des bonnes choses à manger, un petit peu variées, ça c'est bien. et du coup quand tu repars, moi je me sens toujours vachement boostée et pas juste parce que j'ai déglingué l'assiette de biscuits salés, il y a vraiment un truc ça me fait du bien aussi parce que il y a une bonne ambiance ça fait du bien au moral est-ce que,

  • Speaker #0

    alors le parcours il change mais il y a peut-être des parties qui sont quand même communes, est-ce qu'il y a une section vraiment que t'adores et où tu prends vraiment plaisir à chaque fois, t'as un moment de la course tu te dis ah ça c'est trop bien et à l'inverse d'ailleurs une partie où on... que tu redoutes parce que tu sais qu'elle va être dure

  • Speaker #1

    Alors, en fait, il n'y a pas vraiment de partie commune d'une année sur l'autre. En tout cas, sur celle que j'ai faite, c'était toujours vachement varié. Même si, bien évidemment, tu recroises deux, trois petites portions, mais ce n'est pas redondant au point que tu te dises, OK, celle-là, elle va forcément revenir. Je ne sais pas si je peux spoiler un petit peu cette année. Peut-être qu'Adrien va me taper sur les doigts, mais je crois qu'on va avoir une petite partie du balcon Est cette année. qui est un de mes endroits préférés du Vercors parce que ce chemin est magnifique et on l'a eu, je crois que c'était il y a deux ans, il me semble. Et du coup, c'était au lever du soleil et là, la petite spécificité, c'est que je pense que je vais arriver dessus à 14h. Donc à la fois, j'ai hyper envie d'y être et en même temps, je sais que je vais cuire. Je ne supporte pas très bien la chaleur. Du coup, c'est un peu la portion où j'ai hyper envie d'y être et que je redoute un petit peu. Et puis après, grosso modo, il y a toutes les portions de route. Il y en a très, très peu sur le parcours de l'Utratrail. Mais c'est vrai que moi, quand je vois arriver du gondron, je pleure intérieurement parce que je n'avance pas. C'est horrible. Genre vraiment, je fonds sur place et ça prend des heures. C'est toujours très long.

  • Speaker #0

    Heureusement qu'il n'y en a pas trop.

  • Speaker #1

    Heureusement parce que sinon, je finirais pas les courses. Les gens qui courent en marathon, ça m'impressionne de ouf. Je ne suis pas capable de faire ça. Ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux partager avec nous ton meilleur souvenir C'est dur à choisir,

  • Speaker #1

    j'en ai un petit paquet.

  • Speaker #0

    Tu as le droit d'en prendre plusieurs si tu veux.

  • Speaker #1

    Ok, super. En fait, je pense que je vais… Déjà, il y a les 80 km de l'année dernière qui étaient vraiment… Pour moi, j'ai vraiment passé une course exceptionnelle, c'est-à-dire que je n'ai quasiment pas eu de douleur. Je courais même plus vite à la fin qu'au début. Donc soit je suis partie très doucement, soit il s'est passé un truc corporel que je n'ai pas compris. Mais du coup, j'avais vraiment une sensation d'être de plus en plus en mal à la fin. Et en fait, c'était ma première année en tant qu'ambassadrice vraiment sur la course comme ça. Et du coup, on avait publié des stories sur les questions de sexisme. Et en fait, il s'est passé un truc trop bien. C'est que j'ai plein de meufs qui sont venues parler avec moi pendant la course, justement sur ces questions-là, et aussi quelques gars. Et en fait, j'ai passé ma course à discuter en mangeant des cacahuètes. Donc, ça ressemblait un peu à un apéro géant de 80 bornes. Et du coup, on pouvait en partager. Plein de réflexions sur ces questions-là, avoir des retours de femmes sur ce qu'on avait publié, sur ce dont elles auraient un peu plus besoin. Et ça, du coup, ça a rendu la course assez magique parce que moi, la lutte contre le sexisme, ça fait vraiment partie de mon métier. Et du coup, en général, dans mon quotidien, je suis plutôt confrontée à des trucs moins chouettes, moins stimulants. Et là, en fait, avoir autant de retours positifs, ça m'a vraiment portée sur la course. Et je pense que ça a aussi vachement joué sur le fait que j'ai beaucoup moins de douleurs avec eux et que ça se passe bien. Parce que voilà, il y avait vraiment tous ces moments partagés qui étaient trop forts et hyper chouettes. Mais ce n'est pas un souvenir en particulier, c'est un souvenir global. Après, je pense que le passage de la ligne d'arrivée, c'est toujours un moment spécial. Tu as toutes les émotions qui redescendent. Je pense que tu dois sécréter un milliard d'hormones pendant ta course et tu as tout qui arrive. Sans paroxysme, tu as l'impression que tu pourrais renchaîner 80 kilomètres, alors que 10 minutes plus tard, tu es en culot dans ta salle de bain à l'envie de vomir. Donc voilà, les arrivées pour moi, c'est toujours des moments qui sont émotionnellement super forts. Et puis les moments sur la ligne de départ aussi. À te demander ce que tu fais là avec le palpitant qui bat 8 000 et les premières foulées. Donc ça, c'est des moments toujours magiques. Ça ne déçoit jamais.

  • Speaker #0

    Ça fait deux super souvenirs, en tout cas. Enfin deux, un peu plus avec les plusieurs arrivées, départ et arrivée. Et alors cette année, on disait que tu as re-signé pour faire le 80 km. Comment est-ce que tu... prépares physiquement Est-ce que tu as un plan d'entraînement spécifique ou pas Est-ce que tu fais au feeling Alors,

  • Speaker #1

    je pense que je me prépare très mal, mais je fais de mon mieux. Déjà, je vais préparer mes genoux un peu mieux parce que j'ai chopé quelques tendinites l'année dernière parce que j'ai repris trop vite. Donc voilà, je vais faire en sorte de chouchouter un peu mes genoux pour que ce soit plus facile pour eux d'encaisser la distance. Et puis après, voilà, j'ai pas vraiment de plan d'entraînement. Je sais que je vais bosser un peu de VMA, je vais aller faire... des petits fractionnés en côte, ce genre de choses, et puis être beaucoup en montagne aussi, tout simplement. Donc voilà, vu que moi, j'ai pas de... Enfin, mon objectif, c'est vraiment de me faire plaisir sur la course. J'ai jamais eu l'idée de mettre un temps particulier. Du coup, j'ai pas... Voilà, mon entraînement, il vise pas la performance. En fait, il vise vraiment le fait de finir en étant en bon état et d'avoir passé un bon moment. Du coup, je suis pas sûre d'être... C'est pas non plus peut-être le meilleur exemple d'entraînement. Puisque je pense qu'en fait,

  • Speaker #0

    c'est l'objectif de plein de gens, finalement. Tu vois, les vrais objectifs de performance, ça concerne une petite partie, mais le gros des coureurs, c'est ceux et celles qui sont dans le peloton. L'objectif, en général, c'est déjà de finir et idéalement de prendre du plaisir et de ne pas se blesser. Donc, tu es très représentative. Et oui,

  • Speaker #1

    finalement, c'est vrai que vu comme ça.

  • Speaker #0

    Et tu passes beaucoup de temps à t'entraîner. Donc, toutes les semaines, tu vas systématiquement beaucoup en montagne.

  • Speaker #1

    Oui, mais j'y vais aussi parce que mentalement, j'en ai besoin. Sinon, je deviens désagréable. Du coup, mon mec, il me fout dehors en me disant d'aller courir une heure parce que je suis chiante. En fait, moi, je passe beaucoup de temps en montagne parce que ça fait vraiment partie de ma façon de vivre. Et c'est pour ça que j'ai choisi aussi de revenir habiter sur le Vercors parce que j'avais vraiment besoin de ce contact avec l'environnement. Ça dépend quand même de mes... de la quantité de travail que j'ai, fatalement, les semaines où je vais bosser 60 heures, 70 heures, ça va être beaucoup plus compliqué de caler des sorties montagne. Mais j'essaie d'en avoir au moins une, l'avantage étant que la montagne n'est pas très loin de chez moi. Donc du coup, je peux faire une escapade pendant une heure, deux heures, et ensuite revenir et enchaîner sur ma journée. Et du coup, pour les entraînements course à pied, je pense que je dois être entre 3 et 5 entraînements par semaine. Du coup, voilà. Avec un peu de variété, parce que je vais faire de la mobilité, je vais essayer d'avoir du renfort un peu plus spécifique aussi. Et puis parce qu'il faut de la place aussi pour les autres sports que je pratique. Donc voilà, c'est un peu le casse-tête. Mais voilà, en tout cas, j'essaie vraiment de passer autant de temps que possible en montagne, parce que ça me fait du bien et que ça me ressource vraiment.

  • Speaker #0

    Je comprends très bien. Et est-ce que tu as aussi une technique ou en tout cas que tu mets en place certaines choses pour te préparer mentalement Parce qu'il faut quand même les faire, les 80 kilomètres. Forcément, il y a une partie aussi où il faut que la tête, elle, suive.

  • Speaker #1

    Oui, il faut prendre des gens qui vous aiment et qui vous suivent. Ça aide énormément. Moi, j'ai ma maman qui est là sur toutes mes courses et qui fait aussi l'Ultra Trail du Vercors de sa façon. parce que du coup voilà elle va se faire tous les sommets en vélo pour m'attendre et m'encourager et du coup voilà donc en fait je pense qu'elle doit faire à peu près autant de bandes sinon plus de bandes que moi parce qu'en plus quand il y a des copains elle va les voir aussi donc voilà il y a vraiment ce truc là et puis j'ai souvent des copains qui viennent aussi qui viennent soit sur la ligne d'arrivée soit à différents endroits donc ça ça joue énormément sur le mental en vrai ça fait avoir des gens qui vous encouragent et qui vous soutiennent ça fait enfin je pense que ça doit être à 80% du taf Enfin, je n'ai jamais couru encore de course où je ne connaissais personne. Et du coup, je pense que c'est un autre type d'effort mental. Donc voilà. Après, j'ai un petit truc aussi, c'est que je me rappelle que j'ai la majorité de mes copines qui ont des enfants maintenant et que certaines d'entre elles, elles ont mis très longtemps à accoucher. Donc je me rappelle toujours qu'un accouchement, la plupart du temps, ça dure plus longtemps qu'un ultra. Et ça, ça m'aide à relativiser la durée aussi. Voilà, j'ai une copine, elle a mis 17h30 à accoucher. C'est très long. Du coup je me dis voilà, moi je fais un ultra, c'est moins dur qu'un accouchement. Donc ça, ça m'aide à prendre du recul.

  • Speaker #0

    Je n'avais pas pensé à cette technique de gestion de prépa mentale.

  • Speaker #1

    Je me dis franchement en vrai, c'est moins pire en terme de durée donc du coup ça peut passer. Et puis voilà, le fait aussi de me dire que quand il y a un moment qui sera moins bien, c'est qu'une passade et surtout si jamais ce moment qui est moins bien il dure et qu'en fait je n'éprouve plus du tout de plaisir sur la course. En fait, ce n'est pas grave d'abandonner, parce que le but, c'est aussi d'avoir un moment qui est chouette, de pouvoir être fière déjà de là où on est arrivé. Et puis des fois, le jour de la course, ça ne marche pas, c'est comme ça, et ce n'est pas la fin du monde, et ce n'est pas grave d'abandonner. Ce sera pour une prochaine fois, et ça permettra aussi d'apprendre des choses. Parce que moi, je pense qu'on apprend même plus des abandons que des courses qu'on termine. Donc voilà, c'est un truc... Si un jour je suis mal sur une course, j'aimerais vraiment avoir la lucidité de me dire Ok, là j'arrête et je ne pousse pas plus. Ça demande vraiment une belle connaissance de son corps, une belle connaissance aussi mentale. Pour moi, les gens qui arrivent à prendre la décision d'abandonner, qui ne se poussent pas et qui ne se massacrent pas sur une course, ils sont bien plus smarts et bien plus courageux que ceux qui finissent envers et contre tout et qui ne peuvent plus marcher pendant trois semaines. Oui,

  • Speaker #0

    voire pire. Je suis totalement d'accord avec toi. Et est-ce que tu as une stratégie spéciale pour gérer ton alimentation et ton hydratation pendant la course Je suis très très mauvaise pour ça,

  • Speaker #1

    c'est une catastrophe. Cette année par exemple, je me suis découvert que boire et manger du salé, ça marchait vraiment. Donc on part vraiment de très très loin. Mais du coup, j'essaie de me souvenir aussi qu'il faut manger beaucoup plus régulièrement que ce qu'on pense. Et pareil pour l'hydratation. Parce qu'en fait, des fois, moi quand je vais courir sur une compétition, ou même courir de façon générale, Je vais être un peu dans ma bulle, un peu dans mes pensées, et en fait je ne vais pas du tout voir le temps où les bornes passaient. Et en fait je vais complètement oublier de manger, et je vais me retrouver avec une petite hypoglycémie des familles. Et un coup de main bien, me dire tiens c'est marrant, pourquoi je suis mal Et en fait me rendre compte que ça fait une heure et demie que je n'ai pas mangé. Du coup voilà, ce truc-là d'arriver à s'alimenter vraiment régulièrement, et de me dire ok, je me dis que je ne sais pas, à tous les quarts d'heure, toutes les demi-heures, je mange un petit truc, et j'en profite pour boire une ou deux gorgées d'eau. Je pense que c'est un réflexe à prendre, mais qui n'est pas facile. du tout. Surtout, je pense qu'il y a un truc qui joue aussi en tant que meuf, après, ça c'est aussi pour en avoir discuté avec quelques copines, mais il y a vraiment ce truc-là où en tant que meuf, on est tellement habitué aussi à se dire qu'il faut qu'on se prive que le sport, c'est des trucs qui sont faits pour maigrir, que du coup c'est bien, ça va taper dans les graisses. Donc en fait, il y a le fait de reprendre le réflexe de manger des trucs caloriques sur une course et en fait... de se réalimenter régulièrement, il demande aussi un petit peu de déconstruction sur ces questions-là et de se dire que tu ne manges pas trop sur ta course ou tu ne manges pas trop après ou tu ne manges pas trop avant et qu'en fait, si tu n'as pas d'apport calorique, tu n'avances pas. Sur la façon dont le sport est pratiqué, le sport est encore vachement utilisé comme une pratique hygiéniste, ça, à déconstruire, ce n'est pas facile. Je pense que ça joue.

  • Speaker #0

    Très clairement. Est-ce que tu as une stratégie aussi particulière que tu mets en œuvre pendant ta course Par exemple, sur ton rythme, est-ce que tu essaies vraiment de partir doucement, par exemple Ou est-ce que quand tu n'y arrives pas, tu pars comme tu peux et tu vois après Est-ce que tu t'imposes à certains moments où tu te dis non, mais là, je fais un peu une pause, au ravito, je prends le temps Comment tu gères ça, tout ce rythme En fait,

  • Speaker #1

    mon rythme de course, je pense que le fait que je n'ai pas un objectif de performance absolue, et que mon but c'est de finir, ça me permet de pas trop avoir la pression sur ça. Du coup en général je pars pas du tout à bloc parce que déjà il y a 80 bandes donc on a largement le temps de remonter et de faire sa course. Du coup je m'inquiète pas trop. Et puis en plus moi je suis pas du tout quelqu'un de rapide donc partir à bloc de toute façon ça ne me fait rien gagner. Je suis beaucoup trop lente pour ça. Il y a vraiment ce truc aussi où je me dis que dans tous les cas ce qui est important c'est de pas paniquer quand on a un moment de moins bien. et de prendre les choses comme elles viennent. C'est-à-dire que je ne me mets pas, j'essaie de ne pas trop mettre la pression en me disant Ok, là, il y a une grosse partie de D+, est-ce que je vais y arriver Voilà, c'est un pas après l'autre, on recommence et puis en fait, la course, elle passe toute seule. Donc voilà, j'ai toujours un petit moment de panique en général sur la ligne de départ et pendant les dix premiers kilomètres, le temps que je me chauffe, où je suis là genre Putain, mais pourquoi je suis là Ça va être trop dur Je ne vais jamais finir. Et puis après, en fait, je t'apprécie, on discute, il y a le lever du soleil, c'est beau, il y a les copains et puis bim, on a fait 80 bornes. Donc du coup, je ne mets pas trop la pression sur la gestion du rythme. En tout cas, je pense que c'est ça qui est important aussi, de prendre chaque étape comme elle vient. Et en fait, encore une fois, 80 km, c'est 4 à Vito. C'est rien. C'est rien finalement.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Finalement, ça passe tout seul. C'est un super état d'esprit. En tout cas, ça donne envie en le prenant comme ça.

  • Speaker #1

    Oui, ça a l'air facile.

  • Speaker #0

    On va parler maintenant de la place des femmes dans l'Ultra Trail. Enfin, je dis évidemment. En fait, ça me semble évident, mais je remarque que quand je dis des choses comme ça, il y a plein d'hommes qui me disent Ah bon, mais t'es sûre Ça reste quand même majoritairement masculin, je tratterais. Comment tu vis, en fait, toi, cette réalité en tant que femme sur la ligne de départ

  • Speaker #1

    Alors, j'ai envie de dire de mieux en mieux, mais c'est de mieux en mieux beaucoup grâce aux meufs. Parce que le comportement des mecs sur les courses ne change pas tant que ça. Déjà, je pense que c'est important de faire un petit rappel historique. de se rendre compte que les femmes ont le droit de courir depuis pas longtemps du tout. C'est-à-dire que les premiers marathons au JO, c'est en 1984. Et c'est parce qu'il y a Catherine Zwickzer qui s'est vraiment hyper engagée sur ces questions-là, qui a énormément milité pour que ce soit autorisé. Mais en fait, dans les années 70, les femmes n'avaient pas le droit de courir le marathon. Et pendant très longtemps, ce qui était défendu, c'était que si les femmes couraient plus d'un mile, elles risquaient de perdre leur utérus et la pratique sportive. risquait du coup d'entraîner une déféminisation, c'est à dire qu'on risquait de choper des pecs, des poils et de perdre nos fonctions reproductives. Donc ça c'est un truc qui est hyper important à noter c'est qu'en fait la pratique sportive c'est pas quelque chose qui est acquis et qui fait partie en fait de l'imaginaire féminin. En fait et du coup de l'imaginaire du coup pour les questions de sport féminin de l'imaginaire masculin aussi. Le sport c'est encore un endroit qui est hyper sexiste et en tout cas qui est très très genré et ça se voit notamment sur qui sont inscrits dans différents types de sports. Par exemple, le rugby, il y a 97% de licenciés, c'est des hommes, 3% de femmes. Le foot, c'est 94% d'hommes, 6% de femmes. Et encore, ça a augmenté depuis qu'on parle un peu plus de foot féminin. Et puis du côté, par contre, des sports dits plus féminins, comme l'équitation ou la danse, là, on est sur des proportions qui sont inversées. Donc ça, il y a déjà une réalité systémique qui existe et qu'on ne peut pas nier. Pareil au niveau de la diffusion. Du coup, du sport féminin, en 2021, ça a représenté 4,8% des diffusions sportives. Donc en fait, c'est rien, il n'y a pas de visibilité pour le sport féminin. Donc fatalement, il y a moins de femmes, parce qu'il y a un contexte historique, il y a un contexte sociologique, il y a tout ça qui rentre en compte. Et en fait, ça, c'est vachement important. Et puis, il y a le fait aussi que le sport, c'est un endroit qui est sexiste. C'est-à-dire que moi, en tant que meuf, le nombre de mecs qui m'ont mis des bâtons, leurs bâtons dans les jambes pour pas que je les double, le nombre de mecs qui ont essayé de me convaincre d'abandonner, alors que franchement, je suis pas une flèche, je suis pas le genre de meuf, ou alors peut-être que c'est pour ça que ça vexe plus, mais en tout cas, voilà, qui ont essayé de me convaincre d'abandonner parce qu'ils supportaient pas que je les double, qui m'ont expliqué comment courir aussi, ça, ça m'arrive très régulièrement, d'avoir des gars qui me disent, ben voilà, là, je pense que tu devrais ralentir dans la descente parce que tu vas te blesser, d'avoir des mecs qui viennent me draguer, des commentaires sur mes vêtements, des commentaires sur mon short. Le fameux que j'ai eu cette année sur l'UTV à 5h30 du matin, c'était beaucoup trop tôt pour ça. Ah bah je vais me mettre derrière parce que la vue elle est plus belle. Relou. Chiant. Surtout qu'en plus le gars en question a commencé sa phrase par je sais bien que je ne devrais pas le dire. Bah du coup il faut fermer ta gueule.

  • Speaker #0

    Du coup évite si tu le sais.

  • Speaker #1

    Voilà, et en fait, ça, c'est quand même une réalité du sport, en fait, où on est encore sur ce type de relation-là. En même temps, il y a aussi des choses très chouettes qui se passent et qui avancent, mais parce qu'on en parle, parce qu'il y a des femmes et il y a quelques mecs qui s'engagent sur ces questions. Et du coup, ça, ça rend aussi la chose vachement épanouissante. Moi, j'étais hyper contente, encore une fois, je reviens sur ce truc-là, d'avoir eu des discussions sur ces thématiques du sexisme dans le sport avec des coureurs et des coureuses. En fait, c'est hyper important parce que c'est vrai que… Quand on n'a pas les chiffres, quand on n'est pas forcément renseigné, on ne se rend pas forcément compte de ça. Donc voilà, pour la course à pied, encore une fois, il y a plus de femmes qui sont licenciées. Mais par exemple, sur le solo, sur les 80 km ou 100 km, sur les ultras, il y a 10% de femmes au départ. Donc en fait, on a plus de licenciées féminines, mais moins de meufs sur les lignes de départ en compétition. Donc voilà, c'est des choses où en fait, ça, en avoir conscience, ce n'est pas évident. Et puis, c'est des choses à déconstruire, c'est des choses à remettre en question aussi. Et voilà, c'est intéressant. Et puis il y a tout ce truc aussi De se dire qu'en tant que meuf Arriver à se surprendre soi-même d'arriver à faire 80 km Tu te dis bon bah c'est chouette J'ai pas perdu mon utérus J'ai pas chopé des poils sans le temps Tout va bien,

  • Speaker #0

    ça fait plaisir aussi On peut se rassurer

  • Speaker #1

    Et puis voilà il y a aussi vachement Dans le milieu de l'ultra trail en ce moment Il y a quand même énormément de femmes Beaucoup plus de femmes en tout cas Qui sont aussi mises en avant Et du coup il y a des parcours qui sont super inspirants Et voilà qui donnent envie aussi De se faire un peu plus de temps de se pousser, de se dire ok, là on va essayer ça, je vais essayer de repousser cette limite-là. Et du coup ces modèles-là, que ce soit Blandine des rondelles, toutes ces femmes qui font des dingueries en ce moment en sport, elles sont hyper inspirantes. Et ça c'est le côté qui est vachement chouette sur la ligne de départ, c'est qu'il y a une sororité hyper forte entre meufs. On tape beaucoup la discute, on s'encourage, on est trop contentes de voir d'autres meufs aussi sur la ligne de départ parce qu'on se dit qu'on n'est pas toutes seules. Enfin voilà, ça fait des beaux souvenirs aussi. Voilà.

  • Speaker #0

    Je comprends. Et est-ce que tu arrives à identifier les principaux freins qui empêchent les femmes de s'inscrire sur des formats longs Parce qu'en fait, pour rappel, pour nos auditrices et auditeurs, c'est globalement... Évidemment, il y a des femmes en compétition de trail, mais plus on allonge la distance, moins il y a de femmes. Donc, il va y avoir pas mal de femmes sur des formats relativement courts. Et par contre, dès qu'on allonge, la proportion baisse drastiquement.

  • Speaker #1

    Oui. Alors pour moi il y a plusieurs facteurs qui rentrent en jeu. Déjà il y a le facteur historique, c'est-à-dire qu'à partir du moment où historiquement parlant tu n'as pas eu le droit de faire des choses pendant beaucoup plus longtemps que les hommes, ça met plus de temps à se mettre en marche. Parce qu'en fait déjà que ça rentre dans les imaginaires, que ça rentre dans les possibilités, que du coup il y ait des sponsors aussi qui puissent se mettre derrière des athlètes professionnels, qu'il y ait des études qui soient faites sur les fonctionnements du corps féminin, qui n'est pas tout à fait le même. et du coup qui n'a pas non plus tout à fait les mêmes besoins. Voilà, c'est des choses où en fait ça met du temps à se mettre en place. Mine de rien, l'histoire des femmes dans la course à pied, elle est relativement jeune, à l'échelle de 40-50 ans quoi, donc il faut le temps que ça se mette en place. Et puis après, il y a des réalités aussi qui sont vachement sociales, c'est-à-dire que les femmes, elles s'occupent toujours de deux tiers des tâches ménagères et des tâches domestiques, et qu'en fait s'entraîner, ça demande du temps. Et pour ça, il faut... En fait, il faut en avoir, tout simplement. Donc, forcément, quand on va avoir une charge mentale plus importante, qu'on va plus s'occuper des enfants, qu'on va plus s'occuper du ménage à la maison, du fonctionnement du foyer, on a moins de temps pour s'entraîner. Et je pense qu'il y a aussi un autre truc au niveau de l'éducation qui rentre vachement en jeu, c'est qu'on va encourager très tôt les petits garçons à sortir, à faire des trucs en extérieur, en mettant en avant qu'un petit garçon, ça doit bouger. Là, les études récentes, c'est que 80% des espaces des cours de récré sont monopolisés par les garçons qui notamment jouent au foot. Et du coup, les filles sont toutes seules dans un coin et priées d'être bien discrètes. Et du coup, il y a moins de place. Et en fait, cette question-là de l'éducation au sport, elle est aussi vachement importante. En termes de pratiques sportives, on a une équivalence à peu près jusqu'à l'adolescence. Et en fait, là, on va plutôt encourager les mecs à continuer. Les filles vont plus se mettre en retrait. C'est aussi parce qu'on n'est pas sociabilisés de la même manière à la compétition. On va sociabiliser les mecs à la compétition et les filles moins. Ça va moins être ce côté-là de vouloir avoir la gagne, de vouloir être la première, etc. C'est mal vu souvent chez les filles, là où ça va être encouragé chez les garçons. Ça, ça joue énormément dans le développement de quelqu'un et dans l'accès aux pratiques sportives aussi.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça joue et ça se retrouve forcément après à l'âge adulte. Et il y a un dernier truc aussi qui joue énormément, je pense, c'est la question de l'accès à l'extérieur parce qu'en fait, on n'a pas le même accès à l'extérieur si on est un homme ou si on est une femme et ça, ça joue aussi pour l'entraînement. Il y a Adidas qui avait fait il n'y a pas longtemps une étude auprès de 9000 femmes entre 15 et 34 ans si je ne me trompe pas. Et en fait, il y a 92% d'entre elles qui disaient qu'elles avaient peur de sortir parce qu'elles avaient peur de se faire emmerder en fait. De sortir, courir j'entends. Et ça c'est une réalité qu'on retrouve vachement sur les forums. Moi je suis sur pas mal de pages Facebook ou de comptes qui sont dédiées à la pratique de la course féminine. Et en fait ce qui revient souvent c'est qu'est-ce que vous faites pour ne pas avoir peur Comment est-ce que vous vous organisez si jamais vous allez vous faire agresser C'est quand même un truc où sortir en extérieur pour une femme c'est pas anodin. On répète aux filles de bien faire attention, faire attention à qui, faire attention à quoi, on ne le précise jamais mais il faut faire attention. Voilà, il y a vraiment... Moi, je reçois beaucoup de messages sur Instagram aussi de filles qui me demandent Mais t'as pas peur d'aller en montagne toute seule Et en fait, il y a vraiment ce truc-là où... Voilà, il y a... Parce que c'est une réalité aussi, quand on court en ville, quand on court en extérieur, on se fait emmerder, on a des commentaires sur notre physique. Voilà, on subit le regard et les comportements masculins. Et ça, c'est une réalité. Et en fait, fatalement, c'est aussi plus difficile pour ça d'aller s'entraîner. Là, principalement, là, c'est... Voilà, en ce moment... Le soleil se couche plus tard, du coup, ce que je vois popper sur les réseaux, c'est comment est-ce que je fais pour aller courir la nuit en tant que meuf J'y vais avec mon chien, j'y vais avec mon garde du corps, j'y vais en ayant fait 4 ans de taquendo. Donc il y a ce truc-là qui est sous-jacent et je pense qui n'est pas anodin non plus à prendre dans cette pratique-là. Le fait de se réapproprier l'extérieur, c'est encore un grand combat qu'on a à mener, je pense.

  • Speaker #1

    Je pense qu'effectivement, c'est le constat qu'on constate sur la pratique. Pas très féminine du coup de l'Ultra, en fait c'est effectivement révélateur de plein de choses dans notre société et qu'il y a quand même beaucoup de travail là-dessus. On va parler des initiatives du coup, l'Ultra Trail du Vercors met en place des initiatives pour essayer d'attirer plus de participantes. Est-ce que tu peux nous dire ce qui a été mis en place concrètement

  • Speaker #0

    Ouais, alors du coup, cette année on a mis en place un truc qui est super, on a mis en place des quotas. alors pourquoi c'est super les quotas parce que ça marche et ça c'est trop bien donc ça fait vraiment le fait de mettre en place des quotas d'inscription féminine ça permet vraiment d'encourager les femmes à s'inscrire et là ça se voit sur le nombre d'inscrits qui a été alors j'ai pas exactement les nombres d'inscrits par course mais ce que Adrien me disait c'est que pour le solo sur le nombre d'inscrits qu'on avait, on avait déjà 19% de femmes alors qu'habituellement c'est 10% Donc du coup, c'est des choses où on voit directement que ça fonctionne. Le fait de venir parler de ces questions-là, c'est-à-dire que l'année dernière, on n'a pas pu mettre en place les quotas parce que c'est long à mettre en place aussi en termes d'organisation. Donc on essaie d'améliorer les choses petit à petit, année par année. Et en fait, le simple fait d'avoir déjà plus de com sur la participation des femmes, le fait d'avoir aussi des stories qui étaient en lien avec l'histoire de la course à pied et l'histoire du sexisme aussi dans la course à pied. on a aussi augmenté le pourcentage de femmes qui étaient inscrites. Donc ça, c'est des choses qui jouent. Donc voilà, on va miser sur de la com, on va miser sur des quotas. On va aussi, là, c'est l'idée, c'est d'avoir des stands d'expo pour sensibiliser aussi à ces questions-là le jour de la course. Du coup, parce qu'il y a des gens qui attendent et peut-être que ça vous intéressera de venir un petit peu vous renseigner sur ces questions-là. Donc on vous prépare deux, trois petites choses avec Sabine, qui est la deuxième ambassadrice, on travaille dessus. Du coup, il y a aussi le fait de pouvoir mettre à disposition des serviettes hygiéniques et de mieux indiquer les sanitaires. Parce que ça, en fait, sur les courses, c'est aussi une problématique qui est réelle. C'est-à-dire que ça arrive que tes règles débarquent le jour de tes 80 kilomètres. Et ce n'est pas simple à gérer. Et du coup, si tu ne l'as pas prévu, tu es quand même bien content que ta course te propose des serviettes hygiéniques. Et ce n'était pas le cas avant. Pareil, le fait d'indiquer les sanitaires, parce que nous, on ne peut pas pisser contre un arbre en deux spies, c'est un peu plus compliqué. Donc voilà, ça, c'est des choses qui rentrent en jeu. Et puis voilà, après, on réfléchit aussi sur d'autres choses, le fait de mettre en relation éventuellement les coureuses entre elles qui seraient d'accord, notamment pour les questions d'hébergement, les questions d'entraînement. Ça, c'est des choses auxquelles on réfléchit aussi, voir comment est-ce qu'on peut le mettre en place. Parce que voilà, on sait que cette question-là de l'hébergement, ça peut être un frein aussi. Le fait de ne pas avoir spécialement envie d'aller dormir chez quelqu'un qu'on ne connaît pas, si c'est un gars. Et puis en fait, tout simplement, le fait que se dire qu'on va faire la course avec une autre meuf, ça motive. Donc ça aide. Et voilà, tout ce truc-là de comment est-ce qu'on peut faire en sorte que ce soit plus facile d'accès. On caresse aussi le doux rêve de pouvoir mettre en place du babysitting, de façon à ce que, par exemple, les deux parents puissent participer à la course. Et voilà, ça c'est des choses qui sont importantes parce que moi, ça a été le cas par exemple dans ma famille, mais ma mère et mon beau-père, ils faisaient de la compétition aussi. Et même si ma mère s'est vite lassée, n'empêche que comme mon papounet partait faire la course, c'était ma mère qui nous gardait. Et je pense que ça, c'est un peu un truc qu'on retrouve encore vachement. Donc voilà, pouvoir proposer ça et proposer des activités chouettes aux enfants autour de la nature. C'est un truc qu'on aimerait bien mettre en place, mais je pense que ça va demander quelques années. Parce que du coup, il faut s'organiser un peu, voir comment on propose, voir aussi si c'est pertinent. Donc voilà, s'il y a des meufs qui nous écoutent ou des mecs aussi, parce que vous pouvez aussi avoir de bonnes idées là-dessus. Et vous voulez nous envoyer un petit message sur le compte Insta de l'UTV ou sur mon compte Insta, pour savoir ce qui pourrait aussi vous aider à participer sur des courses. C'est des trucs qu'on prend. Parce que moi, j'ai mon expérience en tant que coureuse. Les bénévoles de l'UTV ont leur expérience en tant que coureuse. de coureuses aussi, mais je pense que plus on est ensemble à réfléchir à ces questions-là, et plus on peut faire en sorte que ça avance.

  • Speaker #1

    Totalement. Mais c'est ça aussi que je trouve chouette dans toute votre démarche, c'est que il y a une vraie volonté de prendre le problème à bras-le-corps, donc évidemment vous n'allez pas régler le truc en deux ans, mais il y a vraiment une volonté d'agir, et j'en parlais dans un précédent podcast, j'avais eu Caroline Prigent de Bivouac, c'est des événements de bikepacking. Et elles qui se sont aussi dit, bon, nous, on veut aussi communiquer auprès des femmes. Et bien, qu'est-ce qu'on met en place vraiment pour communiquer auprès des femmes Parce que c'est vrai qu'il y a encore beaucoup d'événements où ils disent juste, ah, ben, on a essayé d'attirer un peu des femmes, mais elles ne viennent pas. Mais en fait, non, il faut mettre en place vraiment des choses spécifiques et concrètes pour réussir à toucher cette population-là. Et vous, là, c'est ce que vous faites en faisant des choses hyper concrètes et en testant aussi. Donc, bon, je tenais à le dire, je trouve ça vraiment chouette. ça fait plaisir et quel conseil on va finir là dessus mais quel conseil est-ce que tu donnerais à une femme qui hésiterait à se lancer déjà dans un ultra trail pour la première fois bon il faut y aller le conseil péter au sol c'est genre en

  • Speaker #0

    vrai go non mais c'est vrai enfin qu'est-ce qui peut mal se passer en fait à partir du moment où tu te dis que tu fais de ton mieux que tu t'amuses et que si ça va pas t'abandonnes voilà dans le pire des cas tu finis et du coup voilà c'est Je pense qu'il faut vraiment y aller sans se mettre la pression. Voilà, il ne faut pas se dire qu'on ne va pas être... Enfin, c'est hyper facile à dire parce qu'en même temps, c'est des trucs... Ce n'est pas facile de se dire, OK, je vais m'inscrire sur un 80 parce que ça fait super peur. Du coup, voilà, en fait, on est capable de beaucoup. Le corps humain est capable de beaucoup. Et en fait, je pense qu'il faut se laisser le droit de se surprendre et d'avoir plus confiance en soi que ce qu'on aurait a priori à premier abord. Donc voilà, je pense qu'essayer. en fait ça coûte pas grand chose d'y aller et d'essayer des heures d'entraînement peut-être éventuellement le prix de l'inscription quelques litres de sueur mais finalement c'est pas grand chose face à la fierté d'avoir terminé et puis ça fait des bons souvenirs ça fait toujours des bons souvenirs même si ça a été dur ça fait des anecdotes à raconter plus tard donc on regrette jamais que ça ait été en vrai faut faire des trucs même si on a peur d'être nul faut y aller on regrette jamais d'avoir essayé des choses Ça apporte forcément de l'expérience, qu'on finisse, qu'on finisse pas, que ça se passe bien ou mal, ça apporte toujours quelque chose.

  • Speaker #1

    C'est très juste. Et si tu devais convaincre une amie de s'inscrire à l'Ultra Trail Ubercourse, qu'est-ce que tu dirais

  • Speaker #0

    Je paye le repas après. Non mais en vrai, il y a une super... En fait, c'est ce que j'ai dit sur la course tout à l'heure, mais vraiment l'ambiance, elle est super. C'est une course qui est familiale, c'est une course qui ne se prend pas la tête. Et du coup, moi je... pense vraiment que pour un premier essai d'ultra c'est une bonne course c'est vraiment une bonne course déjà parce que les prix sont super abordable ça c'est un truc dont on n'a pas parlé mais enfin c'est quand même enfin voilà qu'un berg or il essayait vraiment de garder la course à des tarifs corrects et je trouve que voilà ça c'est aussi une réalité d'ultra c'est que ça coûte cher et que du coup bah là ça fait du bien d'avoir une course qui coûte pas 120 balles pour pour trois bouts d'orange au ravitaillement quoi du coup voilà il ya vraiment voilà ce côté qui est hyper accessible Bonne ambiance et puis ça fait des trop chouettes souvenirs. Moi, je reviens encore là-dessus, mais vraiment, ça permet déjà d'être fière de soi et ça, c'est pas rien. Et puis voilà, d'emmagasiner des souvenirs pour qu'on sera vieux et qu'on ne pourra pas marcher. D'ailleurs, je dis ça, mais je suis tout le temps doublée par des vieux. Méfiez-vous des vieux, les vieux, ils sont hyper forts.

  • Speaker #1

    En pleine forme.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai, je fais tout le temps de me doubler par des gens qui ont 70 ans, ils ont plus de caisses que moi, je suis là genre Waouh, je voudrais être toi plus tard

  • Speaker #1

    Peut-être qu'à 70 ans tu doubleras des gens plus jeunes en disant ouais c'est bon en fait.

  • Speaker #0

    Et je ricanerai comme ça fait.

  • Speaker #1

    L'autre avantage du coup c'est que si vous inscrivez en tant que femme vous ne serez pas seule, puisqu'il y a des quotas donc il y aura plein d'autres femmes, dont Léa sur la ligne de départ.

  • Speaker #0

    Et Sabine aussi qui va tout défoncer. Elle a fait un super content l'année dernière. Mais voilà, en tout cas il y a vraiment une bonne ambiance et moi c'est une course que je recommande pour ça. Voilà, de tout mon cœur. Ce n'est pas pour rien que c'est une course sur laquelle je m'inscris tous les ans depuis mes 19 ans, je crois. C'est parce que c'est une course qui mérite d'être courue. Vraiment, elle est chouette.

  • Speaker #1

    C'est bien. On entend effectivement la passion dans ta voix, dans la manière dont tu la racontes. Et ça donne très envie de venir la découvrir. D'autant qu'effectivement, le Vercors, c'est quand même très beau. Donc, ça fait quand même pas mal d'avantages au total. Merci beaucoup, Léa. pour ton temps, pour cette interview, pour tous ces partages et ta bonne humeur. Tout ça, ça donnait bien envie. C'était intéressant aussi de discuter de la place des femmes, un sujet qui m'est cher, forcément, mais c'est chouette d'en discuter aussi avec quelqu'un d'autre et de voir des actions concrètes qui sont mises en œuvre. Donc merci et puis à bientôt. Bonne course, évidemment. Et à bientôt pour de nouvelles interviews.

  • Speaker #0

    Oui, merci beaucoup, Lorraine. À bientôt. Puis merci à tous et à toutes pour votre écoute. Voilà, j'étais ravie de faire ça.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide.

  • Speaker #0

    À bientôt.

Chapters

  • Introduction et présentation de Léa Barnel

    00:04

  • Le parcours sportif de Léa et ses débuts en course

    00:15

  • Pourquoi se lancer dans l'Ultra Trail ?

    02:05

  • L'Ultra Trail du Vercors : une course familiale et conviviale

    03:51

  • Les défis de la course et l'importance de l'ambiance

    05:28

  • Les souvenirs marquants de Léa lors des courses

    09:40

  • Préparation pour le 80 km : entraînement et mental

    11:55

  • La place des femmes dans l'Ultra Trail et le sexisme

    19:25

  • Initiatives pour attirer plus de femmes dans le trail

    31:09

  • Conseils pour les femmes souhaitant se lancer dans l'Ultra Trail

    35:44

Description

Dans cet épisode de La Sportive Outdoor - Sport Outdoor au féminin, Laurène Philippot reçoit Léa Barnel, trailleuse passionnée et ambassadrice de l'Ultra Trail du Vercors. Léa nous plonge dans son parcours inspirant, révélant comment elle a développé une passion pour la course en montagne et pourquoi l'Ultra Trail du Vercors occupe une place si spéciale pour elle.


Au fil de la conversation, Léa évoque ses expériences lors de cette course, qu'elle a courue à plusieurs reprises. Elle nous parle de l'ambiance chaleureuse et familiale qui règne lors de cet événement.


Un des thèmes centraux de cet épisode est aussi la féminisation du trail et les défis liés au sexisme dans le sport. Léa aborde ces questions avec sincérité, soulignant les initiatives mises en place par l'Ultra trail du Vercors pour encourager davantage de femmes à participer à des courses de longue distance. Elle insiste sur l'importance de créer un environnement accueillant et inclusif, où chaque coureuse peut s'épanouir et se sentir à sa place.


Cet épisode a été sponsorisé par l'Ultra Trail du Vercors.


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Léa Barnel, trailleuse et ambassadrice de l'Ultra Trail du Vercors qui a lieu au mois de septembre. Léa a déjà participé plusieurs fois à cette course et va partager avec nous pourquoi cette course est si spéciale à ses yeux et aussi comment elle s'y prépare, puisque oui, elle a re-signé pour le 80 km cette année. J'en profite pour vous dire que cet épisode est sponsorisé par l'Ultra Trail du Vercors, que je remercie vraiment pour son soutien. et pour sa démarche en faveur de la féminisation du trail, on va en reparler. Bienvenue Léa, est-ce que tu veux bien te présenter et nous présenter ton parcours sportif

  • Speaker #1

    Oui bien sûr, bonjour déjà pour commencer. Du coup moi je m'appelle Léa et je suis coureuse depuis très longtemps, depuis à peu près toujours j'ai l'impression parce que ça fait vraiment partie de ma pratique sportive, mais je cours très peu en compétition, c'est-à-dire que moi j'aime courir en montagne. Énormément, je fais ça avec ma maman depuis toute petite et encore maintenant. Et quand je m'inscris en compétition, c'est toujours pour passer un bon moment, me mettre un petit défi et passer un moment chouette avec des copains, défoncer les ravitaux aussi tant qu'à faire. Et du coup, je n'ai pas vraiment de parcours de compétitrice, mais j'ai un parcours amateur assez conséquent. Mes parents sont très sportifs et c'est vraiment un milieu dans lequel je baigne depuis toute petite.

  • Speaker #0

    Et tu fais que de la course à pied ou tu as d'autres sports aussi à côté

  • Speaker #1

    Non, alors du coup, moi j'aime faire beaucoup de choses, ce qui me permet d'être médiocre dans tout et très épanouie de manière générale. Donc du coup, je vais faire de la danse, de la boxe, donc en boxe française, du ski de fond, un petit peu de ski de rando, mais pas trop trop en ce moment parce que sur la période hivernale, c'est toujours un peu chargé pour moi niveau boulot. Et puis voilà, tout ce qui va être vélo aussi, j'essaie d'avoir une pratique variée parce que je trouve que c'est hyper intéressant de pouvoir cumuler les sports et que ça permet... de développer plein de choses, de l'équilibre, de l'explosivité, de l'endurance. Donc ça, ça m'intéresse vachement.

  • Speaker #0

    Totalement d'accord. C'est trop chouette de faire plein de choses différentes. Et qu'est-ce qui t'a donné envie de te lancer dans l'ultra Parce qu'entre quand même courir, aller courir régulièrement, mais disons pas forcément sur des distances comme ça, et se lancer dans un ultra, est-ce que tu as eu un élément déclencheur

  • Speaker #1

    En fait, je pense que ça a toujours fait partie un peu de mes fantasmes de gosse. C'est peut-être bizarre de dire ça, de se dire qu'on a envie d'aller se faire mal sur 80 bornes ou plus. Mais en fait, ma mère court énormément. Et du coup, il y a vraiment eu ce truc-là où j'ai toujours été baignée dans le milieu de la course à pied et surtout dans le milieu de la course à pied en montagne. Et du coup, j'ai commencé assez rapidement à courir des 15-20 kilomètres quand j'étais ado et après jeune adulte. Et en fait, c'est toujours des trucs qui m'ont procuré beaucoup de plaisir. C'est-à-dire que courir longtemps, je trouve que c'est super. Courir longtemps en montagne, c'est encore mieux parce qu'on voit encore plus de choses, encore plus de paysages, plus d'animaux. Voilà, donc c'est vraiment des moments qui sont toujours magiques. Et en fait, j'ai pris goût aussi à ce que ça provoque de façon corporelle, de façon mentale. Et du coup, là où ça nous amène, moi, je trouve qu'il y a un côté... Il y a un côté le fait de se pousser toujours plus loin, de voir si on va arriver à terminer, d'avoir des moments durs, puis après des moments où ça va super bien. Toutes ces gestions-là de course, moi, m'intéressent vachement. Et puis voilà, en fait, ça m'amuse. Ça m'amuse tout simplement. Après, est-ce qu'il y a eu un déclic en particulier J'ai commencé sur du 20 km. Après, je me suis dit, 20 km, c'était bien. Est-ce que je ne serais pas 40 C'est un peu, voilà, c'est l'engrenage finalement. Donc, je n'ai pas encore passé la barre des 100 km. J'ai déjà fait jusqu'à 90 et c'était un beau défi. Je pense que je vais attendre encore un petit peu pour augmenter la distance. Mais voilà, en tout cas, je commence vraiment à prendre du plaisir sur la distance de 80 km. Et ça, c'est déjà pas mal. Je suis contente. C'est cool.

  • Speaker #0

    C'est déjà vraiment énorme. Et pourquoi est-ce que tu avais choisi l'Ultra Trail du Vercors en particulier

  • Speaker #1

    Parce que moi, je suis un produit 100% vertaco. C'est ça la vérité. C'est la course de maison. Donc, c'est rassurant. Tu connais les parcours. Et puis, il y a aussi le fait que... Alors moi j'ai commencé à courir sur l'Ultra Trail du Vercors du coup sur le format quatuor avec des copains et du coup là ça m'a permis de voir que l'ambiance de course elle était super sympa et ça reste une course qui est vachement familiale c'est pas la grosse usine on n'est pas 2000 au départ voilà enfin on croise des copains au ravito il y a les gamins du coin enfin voilà c'est vraiment hyper bonne ambiance et ça c'est un truc que je recherche vraiment sur les courses vu que moi j'ai pas une recherche de performance ultime et que je veux passer un bon moment avoir une course qui est là pour que les coureurs ils passent un bon moment et qui ne vise pas, encore une fois, le... le côté usine, c'est quand même vachement agréable. Et puis le Vercors, c'est beau, c'est hyper agréable à courir parce que c'est très varié. Là, je vais avoir l'air d'une grosse chauvine, mais c'est vrai que j'aime ma maison. Donc voilà. Et puis voilà, il y a ce truc aussi super chouette sur l'Ultra Trail, c'est que moi, je cours sur les sentiers du Vercors depuis mes 11 ans. Et en fait, l'Ultra arrive toujours à me faire découvrir des nouveaux chemins. Et ça, c'est quand même pas rien. Du coup, il y a vraiment ce truc-là, cette curiosité aussi que j'ai du parcours. En général, je ne me spoil pas à l'avance. Je le regarde vraiment. J'essaie de me le réserver secret pour pouvoir voir un petit peu où est-ce qu'on va passer. Et c'est toujours trop chouette de me dire, ah purée, ce chemin est rejoint là. Trop bien. On arrive ici. Donc voilà, il y a toujours des belles surprises et ça, c'est trop cool.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est génial. Et tu as déjà, je précise, tu as déjà participé trois fois aux 80 kilomètres. Je crois que je ne me trompe pas. Et qu'est-ce qui... Alors, je comprends que tu es très revenu. Ah, troisième cette année, d'accord. Déjà participé deux fois, donc pour être troisième. Je comprends que c'est l'ambiance, etc., qui te fait y retourner, mais est-ce qu'il y a aussi autre chose d'un corps spécial Est-ce qu'il n'y a pas, à l'inverse, tu vois, un peu une lassitude Est-ce qu'il y a des chemins qui doivent être en commun Ou du coup, peut-être t'anticipes en disant Ah, là, je sens que ça va être dur ou bon, ça pourrait être un peu freinant

  • Speaker #1

    Non, en fait, pas du tout, parce que je trouve que vivre un chemin en ambiance compétition, c'est pas du tout la même façon de le vivre. Donc du coup en fait ça ça suffit à rendre la course variée et puis voilà c'est une autre ambiance de courir en compétition donc je vais pas du tout chercher la même chose que quand je vais me balader et en fait rien que ça ça suffit à changer le paysage et puis voilà comme je disais comme il change le parcours tous les ans aussi c'est toujours vachement varié donc il n'y a pas cet effet là de se dire ok on passe par la même boucle encore une fois cette année et voilà c'est toujours super varié donc ça c'est trop bien quoi donc j'ai pas d'effet de lassitude pour ça pour bien

  • Speaker #0

    Et là, imagine, tu dois décrire la course en quelques mots à quelqu'un qui ne connaît pas la course et qui ne connaît pas le Vercors. Comment tu nous décris ça

  • Speaker #1

    Alors, je dirais qu'il y a des cailloux. On est bien cailloux, mais un peu moins que dans Belle Donne. Je dirais aussi que c'est une course qui est super conviviale, avec une très bonne ambiance du côté bénévole et du côté des participants. Et moi, je mettrais vraiment l'accent sur la variété du terrain. On va avoir des petites portions de pistes, on va avoir des portions en forêt, des portions plutôt dans du côté pierrier. Et ça, c'est super. Vraiment, on ne peut pas s'ennuyer sur cette course, elle est super variée. Puis, je lisserais quand même un petit mot sur les ravitaux, parce que ça, c'est mon moment préféré. Ça fait un peu plus de trois mois.

  • Speaker #0

    Il y a quoi sur les ravitaux alors Il y a des spécialités locales

  • Speaker #1

    Oui, il y a des spécialités locales. Du coup, le pain qui est sur les ravitaux, typiquement, c'est du pain qui vient du coin. Pareil pour tout ce qui va être fromage. L'UTV, ils ont vraiment un engagement aussi sur ces questions-là qui est assez forte. Et du coup, ils essayent de faire en sorte qu'il y ait à peu près autant que possible des choses locales sur les ravitaux. Et puis voilà, il y a une super ambiance, tout simplement. Donc quand tu arrives au ravitaillement, tu as vraiment plein de gens qui arrivent que tu ne connais pas, qui t'encouragent de fou. Et puis ensuite, tu as des bonnes choses à manger, un petit peu variées, ça c'est bien. et du coup quand tu repars, moi je me sens toujours vachement boostée et pas juste parce que j'ai déglingué l'assiette de biscuits salés, il y a vraiment un truc ça me fait du bien aussi parce que il y a une bonne ambiance ça fait du bien au moral est-ce que,

  • Speaker #0

    alors le parcours il change mais il y a peut-être des parties qui sont quand même communes, est-ce qu'il y a une section vraiment que t'adores et où tu prends vraiment plaisir à chaque fois, t'as un moment de la course tu te dis ah ça c'est trop bien et à l'inverse d'ailleurs une partie où on... que tu redoutes parce que tu sais qu'elle va être dure

  • Speaker #1

    Alors, en fait, il n'y a pas vraiment de partie commune d'une année sur l'autre. En tout cas, sur celle que j'ai faite, c'était toujours vachement varié. Même si, bien évidemment, tu recroises deux, trois petites portions, mais ce n'est pas redondant au point que tu te dises, OK, celle-là, elle va forcément revenir. Je ne sais pas si je peux spoiler un petit peu cette année. Peut-être qu'Adrien va me taper sur les doigts, mais je crois qu'on va avoir une petite partie du balcon Est cette année. qui est un de mes endroits préférés du Vercors parce que ce chemin est magnifique et on l'a eu, je crois que c'était il y a deux ans, il me semble. Et du coup, c'était au lever du soleil et là, la petite spécificité, c'est que je pense que je vais arriver dessus à 14h. Donc à la fois, j'ai hyper envie d'y être et en même temps, je sais que je vais cuire. Je ne supporte pas très bien la chaleur. Du coup, c'est un peu la portion où j'ai hyper envie d'y être et que je redoute un petit peu. Et puis après, grosso modo, il y a toutes les portions de route. Il y en a très, très peu sur le parcours de l'Utratrail. Mais c'est vrai que moi, quand je vois arriver du gondron, je pleure intérieurement parce que je n'avance pas. C'est horrible. Genre vraiment, je fonds sur place et ça prend des heures. C'est toujours très long.

  • Speaker #0

    Heureusement qu'il n'y en a pas trop.

  • Speaker #1

    Heureusement parce que sinon, je finirais pas les courses. Les gens qui courent en marathon, ça m'impressionne de ouf. Je ne suis pas capable de faire ça. Ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux partager avec nous ton meilleur souvenir C'est dur à choisir,

  • Speaker #1

    j'en ai un petit paquet.

  • Speaker #0

    Tu as le droit d'en prendre plusieurs si tu veux.

  • Speaker #1

    Ok, super. En fait, je pense que je vais… Déjà, il y a les 80 km de l'année dernière qui étaient vraiment… Pour moi, j'ai vraiment passé une course exceptionnelle, c'est-à-dire que je n'ai quasiment pas eu de douleur. Je courais même plus vite à la fin qu'au début. Donc soit je suis partie très doucement, soit il s'est passé un truc corporel que je n'ai pas compris. Mais du coup, j'avais vraiment une sensation d'être de plus en plus en mal à la fin. Et en fait, c'était ma première année en tant qu'ambassadrice vraiment sur la course comme ça. Et du coup, on avait publié des stories sur les questions de sexisme. Et en fait, il s'est passé un truc trop bien. C'est que j'ai plein de meufs qui sont venues parler avec moi pendant la course, justement sur ces questions-là, et aussi quelques gars. Et en fait, j'ai passé ma course à discuter en mangeant des cacahuètes. Donc, ça ressemblait un peu à un apéro géant de 80 bornes. Et du coup, on pouvait en partager. Plein de réflexions sur ces questions-là, avoir des retours de femmes sur ce qu'on avait publié, sur ce dont elles auraient un peu plus besoin. Et ça, du coup, ça a rendu la course assez magique parce que moi, la lutte contre le sexisme, ça fait vraiment partie de mon métier. Et du coup, en général, dans mon quotidien, je suis plutôt confrontée à des trucs moins chouettes, moins stimulants. Et là, en fait, avoir autant de retours positifs, ça m'a vraiment portée sur la course. Et je pense que ça a aussi vachement joué sur le fait que j'ai beaucoup moins de douleurs avec eux et que ça se passe bien. Parce que voilà, il y avait vraiment tous ces moments partagés qui étaient trop forts et hyper chouettes. Mais ce n'est pas un souvenir en particulier, c'est un souvenir global. Après, je pense que le passage de la ligne d'arrivée, c'est toujours un moment spécial. Tu as toutes les émotions qui redescendent. Je pense que tu dois sécréter un milliard d'hormones pendant ta course et tu as tout qui arrive. Sans paroxysme, tu as l'impression que tu pourrais renchaîner 80 kilomètres, alors que 10 minutes plus tard, tu es en culot dans ta salle de bain à l'envie de vomir. Donc voilà, les arrivées pour moi, c'est toujours des moments qui sont émotionnellement super forts. Et puis les moments sur la ligne de départ aussi. À te demander ce que tu fais là avec le palpitant qui bat 8 000 et les premières foulées. Donc ça, c'est des moments toujours magiques. Ça ne déçoit jamais.

  • Speaker #0

    Ça fait deux super souvenirs, en tout cas. Enfin deux, un peu plus avec les plusieurs arrivées, départ et arrivée. Et alors cette année, on disait que tu as re-signé pour faire le 80 km. Comment est-ce que tu... prépares physiquement Est-ce que tu as un plan d'entraînement spécifique ou pas Est-ce que tu fais au feeling Alors,

  • Speaker #1

    je pense que je me prépare très mal, mais je fais de mon mieux. Déjà, je vais préparer mes genoux un peu mieux parce que j'ai chopé quelques tendinites l'année dernière parce que j'ai repris trop vite. Donc voilà, je vais faire en sorte de chouchouter un peu mes genoux pour que ce soit plus facile pour eux d'encaisser la distance. Et puis après, voilà, j'ai pas vraiment de plan d'entraînement. Je sais que je vais bosser un peu de VMA, je vais aller faire... des petits fractionnés en côte, ce genre de choses, et puis être beaucoup en montagne aussi, tout simplement. Donc voilà, vu que moi, j'ai pas de... Enfin, mon objectif, c'est vraiment de me faire plaisir sur la course. J'ai jamais eu l'idée de mettre un temps particulier. Du coup, j'ai pas... Voilà, mon entraînement, il vise pas la performance. En fait, il vise vraiment le fait de finir en étant en bon état et d'avoir passé un bon moment. Du coup, je suis pas sûre d'être... C'est pas non plus peut-être le meilleur exemple d'entraînement. Puisque je pense qu'en fait,

  • Speaker #0

    c'est l'objectif de plein de gens, finalement. Tu vois, les vrais objectifs de performance, ça concerne une petite partie, mais le gros des coureurs, c'est ceux et celles qui sont dans le peloton. L'objectif, en général, c'est déjà de finir et idéalement de prendre du plaisir et de ne pas se blesser. Donc, tu es très représentative. Et oui,

  • Speaker #1

    finalement, c'est vrai que vu comme ça.

  • Speaker #0

    Et tu passes beaucoup de temps à t'entraîner. Donc, toutes les semaines, tu vas systématiquement beaucoup en montagne.

  • Speaker #1

    Oui, mais j'y vais aussi parce que mentalement, j'en ai besoin. Sinon, je deviens désagréable. Du coup, mon mec, il me fout dehors en me disant d'aller courir une heure parce que je suis chiante. En fait, moi, je passe beaucoup de temps en montagne parce que ça fait vraiment partie de ma façon de vivre. Et c'est pour ça que j'ai choisi aussi de revenir habiter sur le Vercors parce que j'avais vraiment besoin de ce contact avec l'environnement. Ça dépend quand même de mes... de la quantité de travail que j'ai, fatalement, les semaines où je vais bosser 60 heures, 70 heures, ça va être beaucoup plus compliqué de caler des sorties montagne. Mais j'essaie d'en avoir au moins une, l'avantage étant que la montagne n'est pas très loin de chez moi. Donc du coup, je peux faire une escapade pendant une heure, deux heures, et ensuite revenir et enchaîner sur ma journée. Et du coup, pour les entraînements course à pied, je pense que je dois être entre 3 et 5 entraînements par semaine. Du coup, voilà. Avec un peu de variété, parce que je vais faire de la mobilité, je vais essayer d'avoir du renfort un peu plus spécifique aussi. Et puis parce qu'il faut de la place aussi pour les autres sports que je pratique. Donc voilà, c'est un peu le casse-tête. Mais voilà, en tout cas, j'essaie vraiment de passer autant de temps que possible en montagne, parce que ça me fait du bien et que ça me ressource vraiment.

  • Speaker #0

    Je comprends très bien. Et est-ce que tu as aussi une technique ou en tout cas que tu mets en place certaines choses pour te préparer mentalement Parce qu'il faut quand même les faire, les 80 kilomètres. Forcément, il y a une partie aussi où il faut que la tête, elle, suive.

  • Speaker #1

    Oui, il faut prendre des gens qui vous aiment et qui vous suivent. Ça aide énormément. Moi, j'ai ma maman qui est là sur toutes mes courses et qui fait aussi l'Ultra Trail du Vercors de sa façon. parce que du coup voilà elle va se faire tous les sommets en vélo pour m'attendre et m'encourager et du coup voilà donc en fait je pense qu'elle doit faire à peu près autant de bandes sinon plus de bandes que moi parce qu'en plus quand il y a des copains elle va les voir aussi donc voilà il y a vraiment ce truc là et puis j'ai souvent des copains qui viennent aussi qui viennent soit sur la ligne d'arrivée soit à différents endroits donc ça ça joue énormément sur le mental en vrai ça fait avoir des gens qui vous encouragent et qui vous soutiennent ça fait enfin je pense que ça doit être à 80% du taf Enfin, je n'ai jamais couru encore de course où je ne connaissais personne. Et du coup, je pense que c'est un autre type d'effort mental. Donc voilà. Après, j'ai un petit truc aussi, c'est que je me rappelle que j'ai la majorité de mes copines qui ont des enfants maintenant et que certaines d'entre elles, elles ont mis très longtemps à accoucher. Donc je me rappelle toujours qu'un accouchement, la plupart du temps, ça dure plus longtemps qu'un ultra. Et ça, ça m'aide à relativiser la durée aussi. Voilà, j'ai une copine, elle a mis 17h30 à accoucher. C'est très long. Du coup je me dis voilà, moi je fais un ultra, c'est moins dur qu'un accouchement. Donc ça, ça m'aide à prendre du recul.

  • Speaker #0

    Je n'avais pas pensé à cette technique de gestion de prépa mentale.

  • Speaker #1

    Je me dis franchement en vrai, c'est moins pire en terme de durée donc du coup ça peut passer. Et puis voilà, le fait aussi de me dire que quand il y a un moment qui sera moins bien, c'est qu'une passade et surtout si jamais ce moment qui est moins bien il dure et qu'en fait je n'éprouve plus du tout de plaisir sur la course. En fait, ce n'est pas grave d'abandonner, parce que le but, c'est aussi d'avoir un moment qui est chouette, de pouvoir être fière déjà de là où on est arrivé. Et puis des fois, le jour de la course, ça ne marche pas, c'est comme ça, et ce n'est pas la fin du monde, et ce n'est pas grave d'abandonner. Ce sera pour une prochaine fois, et ça permettra aussi d'apprendre des choses. Parce que moi, je pense qu'on apprend même plus des abandons que des courses qu'on termine. Donc voilà, c'est un truc... Si un jour je suis mal sur une course, j'aimerais vraiment avoir la lucidité de me dire Ok, là j'arrête et je ne pousse pas plus. Ça demande vraiment une belle connaissance de son corps, une belle connaissance aussi mentale. Pour moi, les gens qui arrivent à prendre la décision d'abandonner, qui ne se poussent pas et qui ne se massacrent pas sur une course, ils sont bien plus smarts et bien plus courageux que ceux qui finissent envers et contre tout et qui ne peuvent plus marcher pendant trois semaines. Oui,

  • Speaker #0

    voire pire. Je suis totalement d'accord avec toi. Et est-ce que tu as une stratégie spéciale pour gérer ton alimentation et ton hydratation pendant la course Je suis très très mauvaise pour ça,

  • Speaker #1

    c'est une catastrophe. Cette année par exemple, je me suis découvert que boire et manger du salé, ça marchait vraiment. Donc on part vraiment de très très loin. Mais du coup, j'essaie de me souvenir aussi qu'il faut manger beaucoup plus régulièrement que ce qu'on pense. Et pareil pour l'hydratation. Parce qu'en fait, des fois, moi quand je vais courir sur une compétition, ou même courir de façon générale, Je vais être un peu dans ma bulle, un peu dans mes pensées, et en fait je ne vais pas du tout voir le temps où les bornes passaient. Et en fait je vais complètement oublier de manger, et je vais me retrouver avec une petite hypoglycémie des familles. Et un coup de main bien, me dire tiens c'est marrant, pourquoi je suis mal Et en fait me rendre compte que ça fait une heure et demie que je n'ai pas mangé. Du coup voilà, ce truc-là d'arriver à s'alimenter vraiment régulièrement, et de me dire ok, je me dis que je ne sais pas, à tous les quarts d'heure, toutes les demi-heures, je mange un petit truc, et j'en profite pour boire une ou deux gorgées d'eau. Je pense que c'est un réflexe à prendre, mais qui n'est pas facile. du tout. Surtout, je pense qu'il y a un truc qui joue aussi en tant que meuf, après, ça c'est aussi pour en avoir discuté avec quelques copines, mais il y a vraiment ce truc-là où en tant que meuf, on est tellement habitué aussi à se dire qu'il faut qu'on se prive que le sport, c'est des trucs qui sont faits pour maigrir, que du coup c'est bien, ça va taper dans les graisses. Donc en fait, il y a le fait de reprendre le réflexe de manger des trucs caloriques sur une course et en fait... de se réalimenter régulièrement, il demande aussi un petit peu de déconstruction sur ces questions-là et de se dire que tu ne manges pas trop sur ta course ou tu ne manges pas trop après ou tu ne manges pas trop avant et qu'en fait, si tu n'as pas d'apport calorique, tu n'avances pas. Sur la façon dont le sport est pratiqué, le sport est encore vachement utilisé comme une pratique hygiéniste, ça, à déconstruire, ce n'est pas facile. Je pense que ça joue.

  • Speaker #0

    Très clairement. Est-ce que tu as une stratégie aussi particulière que tu mets en œuvre pendant ta course Par exemple, sur ton rythme, est-ce que tu essaies vraiment de partir doucement, par exemple Ou est-ce que quand tu n'y arrives pas, tu pars comme tu peux et tu vois après Est-ce que tu t'imposes à certains moments où tu te dis non, mais là, je fais un peu une pause, au ravito, je prends le temps Comment tu gères ça, tout ce rythme En fait,

  • Speaker #1

    mon rythme de course, je pense que le fait que je n'ai pas un objectif de performance absolue, et que mon but c'est de finir, ça me permet de pas trop avoir la pression sur ça. Du coup en général je pars pas du tout à bloc parce que déjà il y a 80 bandes donc on a largement le temps de remonter et de faire sa course. Du coup je m'inquiète pas trop. Et puis en plus moi je suis pas du tout quelqu'un de rapide donc partir à bloc de toute façon ça ne me fait rien gagner. Je suis beaucoup trop lente pour ça. Il y a vraiment ce truc aussi où je me dis que dans tous les cas ce qui est important c'est de pas paniquer quand on a un moment de moins bien. et de prendre les choses comme elles viennent. C'est-à-dire que je ne me mets pas, j'essaie de ne pas trop mettre la pression en me disant Ok, là, il y a une grosse partie de D+, est-ce que je vais y arriver Voilà, c'est un pas après l'autre, on recommence et puis en fait, la course, elle passe toute seule. Donc voilà, j'ai toujours un petit moment de panique en général sur la ligne de départ et pendant les dix premiers kilomètres, le temps que je me chauffe, où je suis là genre Putain, mais pourquoi je suis là Ça va être trop dur Je ne vais jamais finir. Et puis après, en fait, je t'apprécie, on discute, il y a le lever du soleil, c'est beau, il y a les copains et puis bim, on a fait 80 bornes. Donc du coup, je ne mets pas trop la pression sur la gestion du rythme. En tout cas, je pense que c'est ça qui est important aussi, de prendre chaque étape comme elle vient. Et en fait, encore une fois, 80 km, c'est 4 à Vito. C'est rien. C'est rien finalement.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Finalement, ça passe tout seul. C'est un super état d'esprit. En tout cas, ça donne envie en le prenant comme ça.

  • Speaker #1

    Oui, ça a l'air facile.

  • Speaker #0

    On va parler maintenant de la place des femmes dans l'Ultra Trail. Enfin, je dis évidemment. En fait, ça me semble évident, mais je remarque que quand je dis des choses comme ça, il y a plein d'hommes qui me disent Ah bon, mais t'es sûre Ça reste quand même majoritairement masculin, je tratterais. Comment tu vis, en fait, toi, cette réalité en tant que femme sur la ligne de départ

  • Speaker #1

    Alors, j'ai envie de dire de mieux en mieux, mais c'est de mieux en mieux beaucoup grâce aux meufs. Parce que le comportement des mecs sur les courses ne change pas tant que ça. Déjà, je pense que c'est important de faire un petit rappel historique. de se rendre compte que les femmes ont le droit de courir depuis pas longtemps du tout. C'est-à-dire que les premiers marathons au JO, c'est en 1984. Et c'est parce qu'il y a Catherine Zwickzer qui s'est vraiment hyper engagée sur ces questions-là, qui a énormément milité pour que ce soit autorisé. Mais en fait, dans les années 70, les femmes n'avaient pas le droit de courir le marathon. Et pendant très longtemps, ce qui était défendu, c'était que si les femmes couraient plus d'un mile, elles risquaient de perdre leur utérus et la pratique sportive. risquait du coup d'entraîner une déféminisation, c'est à dire qu'on risquait de choper des pecs, des poils et de perdre nos fonctions reproductives. Donc ça c'est un truc qui est hyper important à noter c'est qu'en fait la pratique sportive c'est pas quelque chose qui est acquis et qui fait partie en fait de l'imaginaire féminin. En fait et du coup de l'imaginaire du coup pour les questions de sport féminin de l'imaginaire masculin aussi. Le sport c'est encore un endroit qui est hyper sexiste et en tout cas qui est très très genré et ça se voit notamment sur qui sont inscrits dans différents types de sports. Par exemple, le rugby, il y a 97% de licenciés, c'est des hommes, 3% de femmes. Le foot, c'est 94% d'hommes, 6% de femmes. Et encore, ça a augmenté depuis qu'on parle un peu plus de foot féminin. Et puis du côté, par contre, des sports dits plus féminins, comme l'équitation ou la danse, là, on est sur des proportions qui sont inversées. Donc ça, il y a déjà une réalité systémique qui existe et qu'on ne peut pas nier. Pareil au niveau de la diffusion. Du coup, du sport féminin, en 2021, ça a représenté 4,8% des diffusions sportives. Donc en fait, c'est rien, il n'y a pas de visibilité pour le sport féminin. Donc fatalement, il y a moins de femmes, parce qu'il y a un contexte historique, il y a un contexte sociologique, il y a tout ça qui rentre en compte. Et en fait, ça, c'est vachement important. Et puis, il y a le fait aussi que le sport, c'est un endroit qui est sexiste. C'est-à-dire que moi, en tant que meuf, le nombre de mecs qui m'ont mis des bâtons, leurs bâtons dans les jambes pour pas que je les double, le nombre de mecs qui ont essayé de me convaincre d'abandonner, alors que franchement, je suis pas une flèche, je suis pas le genre de meuf, ou alors peut-être que c'est pour ça que ça vexe plus, mais en tout cas, voilà, qui ont essayé de me convaincre d'abandonner parce qu'ils supportaient pas que je les double, qui m'ont expliqué comment courir aussi, ça, ça m'arrive très régulièrement, d'avoir des gars qui me disent, ben voilà, là, je pense que tu devrais ralentir dans la descente parce que tu vas te blesser, d'avoir des mecs qui viennent me draguer, des commentaires sur mes vêtements, des commentaires sur mon short. Le fameux que j'ai eu cette année sur l'UTV à 5h30 du matin, c'était beaucoup trop tôt pour ça. Ah bah je vais me mettre derrière parce que la vue elle est plus belle. Relou. Chiant. Surtout qu'en plus le gars en question a commencé sa phrase par je sais bien que je ne devrais pas le dire. Bah du coup il faut fermer ta gueule.

  • Speaker #0

    Du coup évite si tu le sais.

  • Speaker #1

    Voilà, et en fait, ça, c'est quand même une réalité du sport, en fait, où on est encore sur ce type de relation-là. En même temps, il y a aussi des choses très chouettes qui se passent et qui avancent, mais parce qu'on en parle, parce qu'il y a des femmes et il y a quelques mecs qui s'engagent sur ces questions. Et du coup, ça, ça rend aussi la chose vachement épanouissante. Moi, j'étais hyper contente, encore une fois, je reviens sur ce truc-là, d'avoir eu des discussions sur ces thématiques du sexisme dans le sport avec des coureurs et des coureuses. En fait, c'est hyper important parce que c'est vrai que… Quand on n'a pas les chiffres, quand on n'est pas forcément renseigné, on ne se rend pas forcément compte de ça. Donc voilà, pour la course à pied, encore une fois, il y a plus de femmes qui sont licenciées. Mais par exemple, sur le solo, sur les 80 km ou 100 km, sur les ultras, il y a 10% de femmes au départ. Donc en fait, on a plus de licenciées féminines, mais moins de meufs sur les lignes de départ en compétition. Donc voilà, c'est des choses où en fait, ça, en avoir conscience, ce n'est pas évident. Et puis, c'est des choses à déconstruire, c'est des choses à remettre en question aussi. Et voilà, c'est intéressant. Et puis il y a tout ce truc aussi De se dire qu'en tant que meuf Arriver à se surprendre soi-même d'arriver à faire 80 km Tu te dis bon bah c'est chouette J'ai pas perdu mon utérus J'ai pas chopé des poils sans le temps Tout va bien,

  • Speaker #0

    ça fait plaisir aussi On peut se rassurer

  • Speaker #1

    Et puis voilà il y a aussi vachement Dans le milieu de l'ultra trail en ce moment Il y a quand même énormément de femmes Beaucoup plus de femmes en tout cas Qui sont aussi mises en avant Et du coup il y a des parcours qui sont super inspirants Et voilà qui donnent envie aussi De se faire un peu plus de temps de se pousser, de se dire ok, là on va essayer ça, je vais essayer de repousser cette limite-là. Et du coup ces modèles-là, que ce soit Blandine des rondelles, toutes ces femmes qui font des dingueries en ce moment en sport, elles sont hyper inspirantes. Et ça c'est le côté qui est vachement chouette sur la ligne de départ, c'est qu'il y a une sororité hyper forte entre meufs. On tape beaucoup la discute, on s'encourage, on est trop contentes de voir d'autres meufs aussi sur la ligne de départ parce qu'on se dit qu'on n'est pas toutes seules. Enfin voilà, ça fait des beaux souvenirs aussi. Voilà.

  • Speaker #0

    Je comprends. Et est-ce que tu arrives à identifier les principaux freins qui empêchent les femmes de s'inscrire sur des formats longs Parce qu'en fait, pour rappel, pour nos auditrices et auditeurs, c'est globalement... Évidemment, il y a des femmes en compétition de trail, mais plus on allonge la distance, moins il y a de femmes. Donc, il va y avoir pas mal de femmes sur des formats relativement courts. Et par contre, dès qu'on allonge, la proportion baisse drastiquement.

  • Speaker #1

    Oui. Alors pour moi il y a plusieurs facteurs qui rentrent en jeu. Déjà il y a le facteur historique, c'est-à-dire qu'à partir du moment où historiquement parlant tu n'as pas eu le droit de faire des choses pendant beaucoup plus longtemps que les hommes, ça met plus de temps à se mettre en marche. Parce qu'en fait déjà que ça rentre dans les imaginaires, que ça rentre dans les possibilités, que du coup il y ait des sponsors aussi qui puissent se mettre derrière des athlètes professionnels, qu'il y ait des études qui soient faites sur les fonctionnements du corps féminin, qui n'est pas tout à fait le même. et du coup qui n'a pas non plus tout à fait les mêmes besoins. Voilà, c'est des choses où en fait ça met du temps à se mettre en place. Mine de rien, l'histoire des femmes dans la course à pied, elle est relativement jeune, à l'échelle de 40-50 ans quoi, donc il faut le temps que ça se mette en place. Et puis après, il y a des réalités aussi qui sont vachement sociales, c'est-à-dire que les femmes, elles s'occupent toujours de deux tiers des tâches ménagères et des tâches domestiques, et qu'en fait s'entraîner, ça demande du temps. Et pour ça, il faut... En fait, il faut en avoir, tout simplement. Donc, forcément, quand on va avoir une charge mentale plus importante, qu'on va plus s'occuper des enfants, qu'on va plus s'occuper du ménage à la maison, du fonctionnement du foyer, on a moins de temps pour s'entraîner. Et je pense qu'il y a aussi un autre truc au niveau de l'éducation qui rentre vachement en jeu, c'est qu'on va encourager très tôt les petits garçons à sortir, à faire des trucs en extérieur, en mettant en avant qu'un petit garçon, ça doit bouger. Là, les études récentes, c'est que 80% des espaces des cours de récré sont monopolisés par les garçons qui notamment jouent au foot. Et du coup, les filles sont toutes seules dans un coin et priées d'être bien discrètes. Et du coup, il y a moins de place. Et en fait, cette question-là de l'éducation au sport, elle est aussi vachement importante. En termes de pratiques sportives, on a une équivalence à peu près jusqu'à l'adolescence. Et en fait, là, on va plutôt encourager les mecs à continuer. Les filles vont plus se mettre en retrait. C'est aussi parce qu'on n'est pas sociabilisés de la même manière à la compétition. On va sociabiliser les mecs à la compétition et les filles moins. Ça va moins être ce côté-là de vouloir avoir la gagne, de vouloir être la première, etc. C'est mal vu souvent chez les filles, là où ça va être encouragé chez les garçons. Ça, ça joue énormément dans le développement de quelqu'un et dans l'accès aux pratiques sportives aussi.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça joue et ça se retrouve forcément après à l'âge adulte. Et il y a un dernier truc aussi qui joue énormément, je pense, c'est la question de l'accès à l'extérieur parce qu'en fait, on n'a pas le même accès à l'extérieur si on est un homme ou si on est une femme et ça, ça joue aussi pour l'entraînement. Il y a Adidas qui avait fait il n'y a pas longtemps une étude auprès de 9000 femmes entre 15 et 34 ans si je ne me trompe pas. Et en fait, il y a 92% d'entre elles qui disaient qu'elles avaient peur de sortir parce qu'elles avaient peur de se faire emmerder en fait. De sortir, courir j'entends. Et ça c'est une réalité qu'on retrouve vachement sur les forums. Moi je suis sur pas mal de pages Facebook ou de comptes qui sont dédiées à la pratique de la course féminine. Et en fait ce qui revient souvent c'est qu'est-ce que vous faites pour ne pas avoir peur Comment est-ce que vous vous organisez si jamais vous allez vous faire agresser C'est quand même un truc où sortir en extérieur pour une femme c'est pas anodin. On répète aux filles de bien faire attention, faire attention à qui, faire attention à quoi, on ne le précise jamais mais il faut faire attention. Voilà, il y a vraiment... Moi, je reçois beaucoup de messages sur Instagram aussi de filles qui me demandent Mais t'as pas peur d'aller en montagne toute seule Et en fait, il y a vraiment ce truc-là où... Voilà, il y a... Parce que c'est une réalité aussi, quand on court en ville, quand on court en extérieur, on se fait emmerder, on a des commentaires sur notre physique. Voilà, on subit le regard et les comportements masculins. Et ça, c'est une réalité. Et en fait, fatalement, c'est aussi plus difficile pour ça d'aller s'entraîner. Là, principalement, là, c'est... Voilà, en ce moment... Le soleil se couche plus tard, du coup, ce que je vois popper sur les réseaux, c'est comment est-ce que je fais pour aller courir la nuit en tant que meuf J'y vais avec mon chien, j'y vais avec mon garde du corps, j'y vais en ayant fait 4 ans de taquendo. Donc il y a ce truc-là qui est sous-jacent et je pense qui n'est pas anodin non plus à prendre dans cette pratique-là. Le fait de se réapproprier l'extérieur, c'est encore un grand combat qu'on a à mener, je pense.

  • Speaker #1

    Je pense qu'effectivement, c'est le constat qu'on constate sur la pratique. Pas très féminine du coup de l'Ultra, en fait c'est effectivement révélateur de plein de choses dans notre société et qu'il y a quand même beaucoup de travail là-dessus. On va parler des initiatives du coup, l'Ultra Trail du Vercors met en place des initiatives pour essayer d'attirer plus de participantes. Est-ce que tu peux nous dire ce qui a été mis en place concrètement

  • Speaker #0

    Ouais, alors du coup, cette année on a mis en place un truc qui est super, on a mis en place des quotas. alors pourquoi c'est super les quotas parce que ça marche et ça c'est trop bien donc ça fait vraiment le fait de mettre en place des quotas d'inscription féminine ça permet vraiment d'encourager les femmes à s'inscrire et là ça se voit sur le nombre d'inscrits qui a été alors j'ai pas exactement les nombres d'inscrits par course mais ce que Adrien me disait c'est que pour le solo sur le nombre d'inscrits qu'on avait, on avait déjà 19% de femmes alors qu'habituellement c'est 10% Donc du coup, c'est des choses où on voit directement que ça fonctionne. Le fait de venir parler de ces questions-là, c'est-à-dire que l'année dernière, on n'a pas pu mettre en place les quotas parce que c'est long à mettre en place aussi en termes d'organisation. Donc on essaie d'améliorer les choses petit à petit, année par année. Et en fait, le simple fait d'avoir déjà plus de com sur la participation des femmes, le fait d'avoir aussi des stories qui étaient en lien avec l'histoire de la course à pied et l'histoire du sexisme aussi dans la course à pied. on a aussi augmenté le pourcentage de femmes qui étaient inscrites. Donc ça, c'est des choses qui jouent. Donc voilà, on va miser sur de la com, on va miser sur des quotas. On va aussi, là, c'est l'idée, c'est d'avoir des stands d'expo pour sensibiliser aussi à ces questions-là le jour de la course. Du coup, parce qu'il y a des gens qui attendent et peut-être que ça vous intéressera de venir un petit peu vous renseigner sur ces questions-là. Donc on vous prépare deux, trois petites choses avec Sabine, qui est la deuxième ambassadrice, on travaille dessus. Du coup, il y a aussi le fait de pouvoir mettre à disposition des serviettes hygiéniques et de mieux indiquer les sanitaires. Parce que ça, en fait, sur les courses, c'est aussi une problématique qui est réelle. C'est-à-dire que ça arrive que tes règles débarquent le jour de tes 80 kilomètres. Et ce n'est pas simple à gérer. Et du coup, si tu ne l'as pas prévu, tu es quand même bien content que ta course te propose des serviettes hygiéniques. Et ce n'était pas le cas avant. Pareil, le fait d'indiquer les sanitaires, parce que nous, on ne peut pas pisser contre un arbre en deux spies, c'est un peu plus compliqué. Donc voilà, ça, c'est des choses qui rentrent en jeu. Et puis voilà, après, on réfléchit aussi sur d'autres choses, le fait de mettre en relation éventuellement les coureuses entre elles qui seraient d'accord, notamment pour les questions d'hébergement, les questions d'entraînement. Ça, c'est des choses auxquelles on réfléchit aussi, voir comment est-ce qu'on peut le mettre en place. Parce que voilà, on sait que cette question-là de l'hébergement, ça peut être un frein aussi. Le fait de ne pas avoir spécialement envie d'aller dormir chez quelqu'un qu'on ne connaît pas, si c'est un gars. Et puis en fait, tout simplement, le fait que se dire qu'on va faire la course avec une autre meuf, ça motive. Donc ça aide. Et voilà, tout ce truc-là de comment est-ce qu'on peut faire en sorte que ce soit plus facile d'accès. On caresse aussi le doux rêve de pouvoir mettre en place du babysitting, de façon à ce que, par exemple, les deux parents puissent participer à la course. Et voilà, ça c'est des choses qui sont importantes parce que moi, ça a été le cas par exemple dans ma famille, mais ma mère et mon beau-père, ils faisaient de la compétition aussi. Et même si ma mère s'est vite lassée, n'empêche que comme mon papounet partait faire la course, c'était ma mère qui nous gardait. Et je pense que ça, c'est un peu un truc qu'on retrouve encore vachement. Donc voilà, pouvoir proposer ça et proposer des activités chouettes aux enfants autour de la nature. C'est un truc qu'on aimerait bien mettre en place, mais je pense que ça va demander quelques années. Parce que du coup, il faut s'organiser un peu, voir comment on propose, voir aussi si c'est pertinent. Donc voilà, s'il y a des meufs qui nous écoutent ou des mecs aussi, parce que vous pouvez aussi avoir de bonnes idées là-dessus. Et vous voulez nous envoyer un petit message sur le compte Insta de l'UTV ou sur mon compte Insta, pour savoir ce qui pourrait aussi vous aider à participer sur des courses. C'est des trucs qu'on prend. Parce que moi, j'ai mon expérience en tant que coureuse. Les bénévoles de l'UTV ont leur expérience en tant que coureuse. de coureuses aussi, mais je pense que plus on est ensemble à réfléchir à ces questions-là, et plus on peut faire en sorte que ça avance.

  • Speaker #1

    Totalement. Mais c'est ça aussi que je trouve chouette dans toute votre démarche, c'est que il y a une vraie volonté de prendre le problème à bras-le-corps, donc évidemment vous n'allez pas régler le truc en deux ans, mais il y a vraiment une volonté d'agir, et j'en parlais dans un précédent podcast, j'avais eu Caroline Prigent de Bivouac, c'est des événements de bikepacking. Et elles qui se sont aussi dit, bon, nous, on veut aussi communiquer auprès des femmes. Et bien, qu'est-ce qu'on met en place vraiment pour communiquer auprès des femmes Parce que c'est vrai qu'il y a encore beaucoup d'événements où ils disent juste, ah, ben, on a essayé d'attirer un peu des femmes, mais elles ne viennent pas. Mais en fait, non, il faut mettre en place vraiment des choses spécifiques et concrètes pour réussir à toucher cette population-là. Et vous, là, c'est ce que vous faites en faisant des choses hyper concrètes et en testant aussi. Donc, bon, je tenais à le dire, je trouve ça vraiment chouette. ça fait plaisir et quel conseil on va finir là dessus mais quel conseil est-ce que tu donnerais à une femme qui hésiterait à se lancer déjà dans un ultra trail pour la première fois bon il faut y aller le conseil péter au sol c'est genre en

  • Speaker #0

    vrai go non mais c'est vrai enfin qu'est-ce qui peut mal se passer en fait à partir du moment où tu te dis que tu fais de ton mieux que tu t'amuses et que si ça va pas t'abandonnes voilà dans le pire des cas tu finis et du coup voilà c'est Je pense qu'il faut vraiment y aller sans se mettre la pression. Voilà, il ne faut pas se dire qu'on ne va pas être... Enfin, c'est hyper facile à dire parce qu'en même temps, c'est des trucs... Ce n'est pas facile de se dire, OK, je vais m'inscrire sur un 80 parce que ça fait super peur. Du coup, voilà, en fait, on est capable de beaucoup. Le corps humain est capable de beaucoup. Et en fait, je pense qu'il faut se laisser le droit de se surprendre et d'avoir plus confiance en soi que ce qu'on aurait a priori à premier abord. Donc voilà, je pense qu'essayer. en fait ça coûte pas grand chose d'y aller et d'essayer des heures d'entraînement peut-être éventuellement le prix de l'inscription quelques litres de sueur mais finalement c'est pas grand chose face à la fierté d'avoir terminé et puis ça fait des bons souvenirs ça fait toujours des bons souvenirs même si ça a été dur ça fait des anecdotes à raconter plus tard donc on regrette jamais que ça ait été en vrai faut faire des trucs même si on a peur d'être nul faut y aller on regrette jamais d'avoir essayé des choses Ça apporte forcément de l'expérience, qu'on finisse, qu'on finisse pas, que ça se passe bien ou mal, ça apporte toujours quelque chose.

  • Speaker #1

    C'est très juste. Et si tu devais convaincre une amie de s'inscrire à l'Ultra Trail Ubercourse, qu'est-ce que tu dirais

  • Speaker #0

    Je paye le repas après. Non mais en vrai, il y a une super... En fait, c'est ce que j'ai dit sur la course tout à l'heure, mais vraiment l'ambiance, elle est super. C'est une course qui est familiale, c'est une course qui ne se prend pas la tête. Et du coup, moi je... pense vraiment que pour un premier essai d'ultra c'est une bonne course c'est vraiment une bonne course déjà parce que les prix sont super abordable ça c'est un truc dont on n'a pas parlé mais enfin c'est quand même enfin voilà qu'un berg or il essayait vraiment de garder la course à des tarifs corrects et je trouve que voilà ça c'est aussi une réalité d'ultra c'est que ça coûte cher et que du coup bah là ça fait du bien d'avoir une course qui coûte pas 120 balles pour pour trois bouts d'orange au ravitaillement quoi du coup voilà il ya vraiment voilà ce côté qui est hyper accessible Bonne ambiance et puis ça fait des trop chouettes souvenirs. Moi, je reviens encore là-dessus, mais vraiment, ça permet déjà d'être fière de soi et ça, c'est pas rien. Et puis voilà, d'emmagasiner des souvenirs pour qu'on sera vieux et qu'on ne pourra pas marcher. D'ailleurs, je dis ça, mais je suis tout le temps doublée par des vieux. Méfiez-vous des vieux, les vieux, ils sont hyper forts.

  • Speaker #1

    En pleine forme.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai, je fais tout le temps de me doubler par des gens qui ont 70 ans, ils ont plus de caisses que moi, je suis là genre Waouh, je voudrais être toi plus tard

  • Speaker #1

    Peut-être qu'à 70 ans tu doubleras des gens plus jeunes en disant ouais c'est bon en fait.

  • Speaker #0

    Et je ricanerai comme ça fait.

  • Speaker #1

    L'autre avantage du coup c'est que si vous inscrivez en tant que femme vous ne serez pas seule, puisqu'il y a des quotas donc il y aura plein d'autres femmes, dont Léa sur la ligne de départ.

  • Speaker #0

    Et Sabine aussi qui va tout défoncer. Elle a fait un super content l'année dernière. Mais voilà, en tout cas il y a vraiment une bonne ambiance et moi c'est une course que je recommande pour ça. Voilà, de tout mon cœur. Ce n'est pas pour rien que c'est une course sur laquelle je m'inscris tous les ans depuis mes 19 ans, je crois. C'est parce que c'est une course qui mérite d'être courue. Vraiment, elle est chouette.

  • Speaker #1

    C'est bien. On entend effectivement la passion dans ta voix, dans la manière dont tu la racontes. Et ça donne très envie de venir la découvrir. D'autant qu'effectivement, le Vercors, c'est quand même très beau. Donc, ça fait quand même pas mal d'avantages au total. Merci beaucoup, Léa. pour ton temps, pour cette interview, pour tous ces partages et ta bonne humeur. Tout ça, ça donnait bien envie. C'était intéressant aussi de discuter de la place des femmes, un sujet qui m'est cher, forcément, mais c'est chouette d'en discuter aussi avec quelqu'un d'autre et de voir des actions concrètes qui sont mises en œuvre. Donc merci et puis à bientôt. Bonne course, évidemment. Et à bientôt pour de nouvelles interviews.

  • Speaker #0

    Oui, merci beaucoup, Lorraine. À bientôt. Puis merci à tous et à toutes pour votre écoute. Voilà, j'étais ravie de faire ça.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide.

  • Speaker #0

    À bientôt.

Chapters

  • Introduction et présentation de Léa Barnel

    00:04

  • Le parcours sportif de Léa et ses débuts en course

    00:15

  • Pourquoi se lancer dans l'Ultra Trail ?

    02:05

  • L'Ultra Trail du Vercors : une course familiale et conviviale

    03:51

  • Les défis de la course et l'importance de l'ambiance

    05:28

  • Les souvenirs marquants de Léa lors des courses

    09:40

  • Préparation pour le 80 km : entraînement et mental

    11:55

  • La place des femmes dans l'Ultra Trail et le sexisme

    19:25

  • Initiatives pour attirer plus de femmes dans le trail

    31:09

  • Conseils pour les femmes souhaitant se lancer dans l'Ultra Trail

    35:44

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Description

Dans cet épisode de La Sportive Outdoor - Sport Outdoor au féminin, Laurène Philippot reçoit Léa Barnel, trailleuse passionnée et ambassadrice de l'Ultra Trail du Vercors. Léa nous plonge dans son parcours inspirant, révélant comment elle a développé une passion pour la course en montagne et pourquoi l'Ultra Trail du Vercors occupe une place si spéciale pour elle.


Au fil de la conversation, Léa évoque ses expériences lors de cette course, qu'elle a courue à plusieurs reprises. Elle nous parle de l'ambiance chaleureuse et familiale qui règne lors de cet événement.


Un des thèmes centraux de cet épisode est aussi la féminisation du trail et les défis liés au sexisme dans le sport. Léa aborde ces questions avec sincérité, soulignant les initiatives mises en place par l'Ultra trail du Vercors pour encourager davantage de femmes à participer à des courses de longue distance. Elle insiste sur l'importance de créer un environnement accueillant et inclusif, où chaque coureuse peut s'épanouir et se sentir à sa place.


Cet épisode a été sponsorisé par l'Ultra Trail du Vercors.


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Léa Barnel, trailleuse et ambassadrice de l'Ultra Trail du Vercors qui a lieu au mois de septembre. Léa a déjà participé plusieurs fois à cette course et va partager avec nous pourquoi cette course est si spéciale à ses yeux et aussi comment elle s'y prépare, puisque oui, elle a re-signé pour le 80 km cette année. J'en profite pour vous dire que cet épisode est sponsorisé par l'Ultra Trail du Vercors, que je remercie vraiment pour son soutien. et pour sa démarche en faveur de la féminisation du trail, on va en reparler. Bienvenue Léa, est-ce que tu veux bien te présenter et nous présenter ton parcours sportif

  • Speaker #1

    Oui bien sûr, bonjour déjà pour commencer. Du coup moi je m'appelle Léa et je suis coureuse depuis très longtemps, depuis à peu près toujours j'ai l'impression parce que ça fait vraiment partie de ma pratique sportive, mais je cours très peu en compétition, c'est-à-dire que moi j'aime courir en montagne. Énormément, je fais ça avec ma maman depuis toute petite et encore maintenant. Et quand je m'inscris en compétition, c'est toujours pour passer un bon moment, me mettre un petit défi et passer un moment chouette avec des copains, défoncer les ravitaux aussi tant qu'à faire. Et du coup, je n'ai pas vraiment de parcours de compétitrice, mais j'ai un parcours amateur assez conséquent. Mes parents sont très sportifs et c'est vraiment un milieu dans lequel je baigne depuis toute petite.

  • Speaker #0

    Et tu fais que de la course à pied ou tu as d'autres sports aussi à côté

  • Speaker #1

    Non, alors du coup, moi j'aime faire beaucoup de choses, ce qui me permet d'être médiocre dans tout et très épanouie de manière générale. Donc du coup, je vais faire de la danse, de la boxe, donc en boxe française, du ski de fond, un petit peu de ski de rando, mais pas trop trop en ce moment parce que sur la période hivernale, c'est toujours un peu chargé pour moi niveau boulot. Et puis voilà, tout ce qui va être vélo aussi, j'essaie d'avoir une pratique variée parce que je trouve que c'est hyper intéressant de pouvoir cumuler les sports et que ça permet... de développer plein de choses, de l'équilibre, de l'explosivité, de l'endurance. Donc ça, ça m'intéresse vachement.

  • Speaker #0

    Totalement d'accord. C'est trop chouette de faire plein de choses différentes. Et qu'est-ce qui t'a donné envie de te lancer dans l'ultra Parce qu'entre quand même courir, aller courir régulièrement, mais disons pas forcément sur des distances comme ça, et se lancer dans un ultra, est-ce que tu as eu un élément déclencheur

  • Speaker #1

    En fait, je pense que ça a toujours fait partie un peu de mes fantasmes de gosse. C'est peut-être bizarre de dire ça, de se dire qu'on a envie d'aller se faire mal sur 80 bornes ou plus. Mais en fait, ma mère court énormément. Et du coup, il y a vraiment eu ce truc-là où j'ai toujours été baignée dans le milieu de la course à pied et surtout dans le milieu de la course à pied en montagne. Et du coup, j'ai commencé assez rapidement à courir des 15-20 kilomètres quand j'étais ado et après jeune adulte. Et en fait, c'est toujours des trucs qui m'ont procuré beaucoup de plaisir. C'est-à-dire que courir longtemps, je trouve que c'est super. Courir longtemps en montagne, c'est encore mieux parce qu'on voit encore plus de choses, encore plus de paysages, plus d'animaux. Voilà, donc c'est vraiment des moments qui sont toujours magiques. Et en fait, j'ai pris goût aussi à ce que ça provoque de façon corporelle, de façon mentale. Et du coup, là où ça nous amène, moi, je trouve qu'il y a un côté... Il y a un côté le fait de se pousser toujours plus loin, de voir si on va arriver à terminer, d'avoir des moments durs, puis après des moments où ça va super bien. Toutes ces gestions-là de course, moi, m'intéressent vachement. Et puis voilà, en fait, ça m'amuse. Ça m'amuse tout simplement. Après, est-ce qu'il y a eu un déclic en particulier J'ai commencé sur du 20 km. Après, je me suis dit, 20 km, c'était bien. Est-ce que je ne serais pas 40 C'est un peu, voilà, c'est l'engrenage finalement. Donc, je n'ai pas encore passé la barre des 100 km. J'ai déjà fait jusqu'à 90 et c'était un beau défi. Je pense que je vais attendre encore un petit peu pour augmenter la distance. Mais voilà, en tout cas, je commence vraiment à prendre du plaisir sur la distance de 80 km. Et ça, c'est déjà pas mal. Je suis contente. C'est cool.

  • Speaker #0

    C'est déjà vraiment énorme. Et pourquoi est-ce que tu avais choisi l'Ultra Trail du Vercors en particulier

  • Speaker #1

    Parce que moi, je suis un produit 100% vertaco. C'est ça la vérité. C'est la course de maison. Donc, c'est rassurant. Tu connais les parcours. Et puis, il y a aussi le fait que... Alors moi j'ai commencé à courir sur l'Ultra Trail du Vercors du coup sur le format quatuor avec des copains et du coup là ça m'a permis de voir que l'ambiance de course elle était super sympa et ça reste une course qui est vachement familiale c'est pas la grosse usine on n'est pas 2000 au départ voilà enfin on croise des copains au ravito il y a les gamins du coin enfin voilà c'est vraiment hyper bonne ambiance et ça c'est un truc que je recherche vraiment sur les courses vu que moi j'ai pas une recherche de performance ultime et que je veux passer un bon moment avoir une course qui est là pour que les coureurs ils passent un bon moment et qui ne vise pas, encore une fois, le... le côté usine, c'est quand même vachement agréable. Et puis le Vercors, c'est beau, c'est hyper agréable à courir parce que c'est très varié. Là, je vais avoir l'air d'une grosse chauvine, mais c'est vrai que j'aime ma maison. Donc voilà. Et puis voilà, il y a ce truc aussi super chouette sur l'Ultra Trail, c'est que moi, je cours sur les sentiers du Vercors depuis mes 11 ans. Et en fait, l'Ultra arrive toujours à me faire découvrir des nouveaux chemins. Et ça, c'est quand même pas rien. Du coup, il y a vraiment ce truc-là, cette curiosité aussi que j'ai du parcours. En général, je ne me spoil pas à l'avance. Je le regarde vraiment. J'essaie de me le réserver secret pour pouvoir voir un petit peu où est-ce qu'on va passer. Et c'est toujours trop chouette de me dire, ah purée, ce chemin est rejoint là. Trop bien. On arrive ici. Donc voilà, il y a toujours des belles surprises et ça, c'est trop cool.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est génial. Et tu as déjà, je précise, tu as déjà participé trois fois aux 80 kilomètres. Je crois que je ne me trompe pas. Et qu'est-ce qui... Alors, je comprends que tu es très revenu. Ah, troisième cette année, d'accord. Déjà participé deux fois, donc pour être troisième. Je comprends que c'est l'ambiance, etc., qui te fait y retourner, mais est-ce qu'il y a aussi autre chose d'un corps spécial Est-ce qu'il n'y a pas, à l'inverse, tu vois, un peu une lassitude Est-ce qu'il y a des chemins qui doivent être en commun Ou du coup, peut-être t'anticipes en disant Ah, là, je sens que ça va être dur ou bon, ça pourrait être un peu freinant

  • Speaker #1

    Non, en fait, pas du tout, parce que je trouve que vivre un chemin en ambiance compétition, c'est pas du tout la même façon de le vivre. Donc du coup en fait ça ça suffit à rendre la course variée et puis voilà c'est une autre ambiance de courir en compétition donc je vais pas du tout chercher la même chose que quand je vais me balader et en fait rien que ça ça suffit à changer le paysage et puis voilà comme je disais comme il change le parcours tous les ans aussi c'est toujours vachement varié donc il n'y a pas cet effet là de se dire ok on passe par la même boucle encore une fois cette année et voilà c'est toujours super varié donc ça c'est trop bien quoi donc j'ai pas d'effet de lassitude pour ça pour bien

  • Speaker #0

    Et là, imagine, tu dois décrire la course en quelques mots à quelqu'un qui ne connaît pas la course et qui ne connaît pas le Vercors. Comment tu nous décris ça

  • Speaker #1

    Alors, je dirais qu'il y a des cailloux. On est bien cailloux, mais un peu moins que dans Belle Donne. Je dirais aussi que c'est une course qui est super conviviale, avec une très bonne ambiance du côté bénévole et du côté des participants. Et moi, je mettrais vraiment l'accent sur la variété du terrain. On va avoir des petites portions de pistes, on va avoir des portions en forêt, des portions plutôt dans du côté pierrier. Et ça, c'est super. Vraiment, on ne peut pas s'ennuyer sur cette course, elle est super variée. Puis, je lisserais quand même un petit mot sur les ravitaux, parce que ça, c'est mon moment préféré. Ça fait un peu plus de trois mois.

  • Speaker #0

    Il y a quoi sur les ravitaux alors Il y a des spécialités locales

  • Speaker #1

    Oui, il y a des spécialités locales. Du coup, le pain qui est sur les ravitaux, typiquement, c'est du pain qui vient du coin. Pareil pour tout ce qui va être fromage. L'UTV, ils ont vraiment un engagement aussi sur ces questions-là qui est assez forte. Et du coup, ils essayent de faire en sorte qu'il y ait à peu près autant que possible des choses locales sur les ravitaux. Et puis voilà, il y a une super ambiance, tout simplement. Donc quand tu arrives au ravitaillement, tu as vraiment plein de gens qui arrivent que tu ne connais pas, qui t'encouragent de fou. Et puis ensuite, tu as des bonnes choses à manger, un petit peu variées, ça c'est bien. et du coup quand tu repars, moi je me sens toujours vachement boostée et pas juste parce que j'ai déglingué l'assiette de biscuits salés, il y a vraiment un truc ça me fait du bien aussi parce que il y a une bonne ambiance ça fait du bien au moral est-ce que,

  • Speaker #0

    alors le parcours il change mais il y a peut-être des parties qui sont quand même communes, est-ce qu'il y a une section vraiment que t'adores et où tu prends vraiment plaisir à chaque fois, t'as un moment de la course tu te dis ah ça c'est trop bien et à l'inverse d'ailleurs une partie où on... que tu redoutes parce que tu sais qu'elle va être dure

  • Speaker #1

    Alors, en fait, il n'y a pas vraiment de partie commune d'une année sur l'autre. En tout cas, sur celle que j'ai faite, c'était toujours vachement varié. Même si, bien évidemment, tu recroises deux, trois petites portions, mais ce n'est pas redondant au point que tu te dises, OK, celle-là, elle va forcément revenir. Je ne sais pas si je peux spoiler un petit peu cette année. Peut-être qu'Adrien va me taper sur les doigts, mais je crois qu'on va avoir une petite partie du balcon Est cette année. qui est un de mes endroits préférés du Vercors parce que ce chemin est magnifique et on l'a eu, je crois que c'était il y a deux ans, il me semble. Et du coup, c'était au lever du soleil et là, la petite spécificité, c'est que je pense que je vais arriver dessus à 14h. Donc à la fois, j'ai hyper envie d'y être et en même temps, je sais que je vais cuire. Je ne supporte pas très bien la chaleur. Du coup, c'est un peu la portion où j'ai hyper envie d'y être et que je redoute un petit peu. Et puis après, grosso modo, il y a toutes les portions de route. Il y en a très, très peu sur le parcours de l'Utratrail. Mais c'est vrai que moi, quand je vois arriver du gondron, je pleure intérieurement parce que je n'avance pas. C'est horrible. Genre vraiment, je fonds sur place et ça prend des heures. C'est toujours très long.

  • Speaker #0

    Heureusement qu'il n'y en a pas trop.

  • Speaker #1

    Heureusement parce que sinon, je finirais pas les courses. Les gens qui courent en marathon, ça m'impressionne de ouf. Je ne suis pas capable de faire ça. Ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux partager avec nous ton meilleur souvenir C'est dur à choisir,

  • Speaker #1

    j'en ai un petit paquet.

  • Speaker #0

    Tu as le droit d'en prendre plusieurs si tu veux.

  • Speaker #1

    Ok, super. En fait, je pense que je vais… Déjà, il y a les 80 km de l'année dernière qui étaient vraiment… Pour moi, j'ai vraiment passé une course exceptionnelle, c'est-à-dire que je n'ai quasiment pas eu de douleur. Je courais même plus vite à la fin qu'au début. Donc soit je suis partie très doucement, soit il s'est passé un truc corporel que je n'ai pas compris. Mais du coup, j'avais vraiment une sensation d'être de plus en plus en mal à la fin. Et en fait, c'était ma première année en tant qu'ambassadrice vraiment sur la course comme ça. Et du coup, on avait publié des stories sur les questions de sexisme. Et en fait, il s'est passé un truc trop bien. C'est que j'ai plein de meufs qui sont venues parler avec moi pendant la course, justement sur ces questions-là, et aussi quelques gars. Et en fait, j'ai passé ma course à discuter en mangeant des cacahuètes. Donc, ça ressemblait un peu à un apéro géant de 80 bornes. Et du coup, on pouvait en partager. Plein de réflexions sur ces questions-là, avoir des retours de femmes sur ce qu'on avait publié, sur ce dont elles auraient un peu plus besoin. Et ça, du coup, ça a rendu la course assez magique parce que moi, la lutte contre le sexisme, ça fait vraiment partie de mon métier. Et du coup, en général, dans mon quotidien, je suis plutôt confrontée à des trucs moins chouettes, moins stimulants. Et là, en fait, avoir autant de retours positifs, ça m'a vraiment portée sur la course. Et je pense que ça a aussi vachement joué sur le fait que j'ai beaucoup moins de douleurs avec eux et que ça se passe bien. Parce que voilà, il y avait vraiment tous ces moments partagés qui étaient trop forts et hyper chouettes. Mais ce n'est pas un souvenir en particulier, c'est un souvenir global. Après, je pense que le passage de la ligne d'arrivée, c'est toujours un moment spécial. Tu as toutes les émotions qui redescendent. Je pense que tu dois sécréter un milliard d'hormones pendant ta course et tu as tout qui arrive. Sans paroxysme, tu as l'impression que tu pourrais renchaîner 80 kilomètres, alors que 10 minutes plus tard, tu es en culot dans ta salle de bain à l'envie de vomir. Donc voilà, les arrivées pour moi, c'est toujours des moments qui sont émotionnellement super forts. Et puis les moments sur la ligne de départ aussi. À te demander ce que tu fais là avec le palpitant qui bat 8 000 et les premières foulées. Donc ça, c'est des moments toujours magiques. Ça ne déçoit jamais.

  • Speaker #0

    Ça fait deux super souvenirs, en tout cas. Enfin deux, un peu plus avec les plusieurs arrivées, départ et arrivée. Et alors cette année, on disait que tu as re-signé pour faire le 80 km. Comment est-ce que tu... prépares physiquement Est-ce que tu as un plan d'entraînement spécifique ou pas Est-ce que tu fais au feeling Alors,

  • Speaker #1

    je pense que je me prépare très mal, mais je fais de mon mieux. Déjà, je vais préparer mes genoux un peu mieux parce que j'ai chopé quelques tendinites l'année dernière parce que j'ai repris trop vite. Donc voilà, je vais faire en sorte de chouchouter un peu mes genoux pour que ce soit plus facile pour eux d'encaisser la distance. Et puis après, voilà, j'ai pas vraiment de plan d'entraînement. Je sais que je vais bosser un peu de VMA, je vais aller faire... des petits fractionnés en côte, ce genre de choses, et puis être beaucoup en montagne aussi, tout simplement. Donc voilà, vu que moi, j'ai pas de... Enfin, mon objectif, c'est vraiment de me faire plaisir sur la course. J'ai jamais eu l'idée de mettre un temps particulier. Du coup, j'ai pas... Voilà, mon entraînement, il vise pas la performance. En fait, il vise vraiment le fait de finir en étant en bon état et d'avoir passé un bon moment. Du coup, je suis pas sûre d'être... C'est pas non plus peut-être le meilleur exemple d'entraînement. Puisque je pense qu'en fait,

  • Speaker #0

    c'est l'objectif de plein de gens, finalement. Tu vois, les vrais objectifs de performance, ça concerne une petite partie, mais le gros des coureurs, c'est ceux et celles qui sont dans le peloton. L'objectif, en général, c'est déjà de finir et idéalement de prendre du plaisir et de ne pas se blesser. Donc, tu es très représentative. Et oui,

  • Speaker #1

    finalement, c'est vrai que vu comme ça.

  • Speaker #0

    Et tu passes beaucoup de temps à t'entraîner. Donc, toutes les semaines, tu vas systématiquement beaucoup en montagne.

  • Speaker #1

    Oui, mais j'y vais aussi parce que mentalement, j'en ai besoin. Sinon, je deviens désagréable. Du coup, mon mec, il me fout dehors en me disant d'aller courir une heure parce que je suis chiante. En fait, moi, je passe beaucoup de temps en montagne parce que ça fait vraiment partie de ma façon de vivre. Et c'est pour ça que j'ai choisi aussi de revenir habiter sur le Vercors parce que j'avais vraiment besoin de ce contact avec l'environnement. Ça dépend quand même de mes... de la quantité de travail que j'ai, fatalement, les semaines où je vais bosser 60 heures, 70 heures, ça va être beaucoup plus compliqué de caler des sorties montagne. Mais j'essaie d'en avoir au moins une, l'avantage étant que la montagne n'est pas très loin de chez moi. Donc du coup, je peux faire une escapade pendant une heure, deux heures, et ensuite revenir et enchaîner sur ma journée. Et du coup, pour les entraînements course à pied, je pense que je dois être entre 3 et 5 entraînements par semaine. Du coup, voilà. Avec un peu de variété, parce que je vais faire de la mobilité, je vais essayer d'avoir du renfort un peu plus spécifique aussi. Et puis parce qu'il faut de la place aussi pour les autres sports que je pratique. Donc voilà, c'est un peu le casse-tête. Mais voilà, en tout cas, j'essaie vraiment de passer autant de temps que possible en montagne, parce que ça me fait du bien et que ça me ressource vraiment.

  • Speaker #0

    Je comprends très bien. Et est-ce que tu as aussi une technique ou en tout cas que tu mets en place certaines choses pour te préparer mentalement Parce qu'il faut quand même les faire, les 80 kilomètres. Forcément, il y a une partie aussi où il faut que la tête, elle, suive.

  • Speaker #1

    Oui, il faut prendre des gens qui vous aiment et qui vous suivent. Ça aide énormément. Moi, j'ai ma maman qui est là sur toutes mes courses et qui fait aussi l'Ultra Trail du Vercors de sa façon. parce que du coup voilà elle va se faire tous les sommets en vélo pour m'attendre et m'encourager et du coup voilà donc en fait je pense qu'elle doit faire à peu près autant de bandes sinon plus de bandes que moi parce qu'en plus quand il y a des copains elle va les voir aussi donc voilà il y a vraiment ce truc là et puis j'ai souvent des copains qui viennent aussi qui viennent soit sur la ligne d'arrivée soit à différents endroits donc ça ça joue énormément sur le mental en vrai ça fait avoir des gens qui vous encouragent et qui vous soutiennent ça fait enfin je pense que ça doit être à 80% du taf Enfin, je n'ai jamais couru encore de course où je ne connaissais personne. Et du coup, je pense que c'est un autre type d'effort mental. Donc voilà. Après, j'ai un petit truc aussi, c'est que je me rappelle que j'ai la majorité de mes copines qui ont des enfants maintenant et que certaines d'entre elles, elles ont mis très longtemps à accoucher. Donc je me rappelle toujours qu'un accouchement, la plupart du temps, ça dure plus longtemps qu'un ultra. Et ça, ça m'aide à relativiser la durée aussi. Voilà, j'ai une copine, elle a mis 17h30 à accoucher. C'est très long. Du coup je me dis voilà, moi je fais un ultra, c'est moins dur qu'un accouchement. Donc ça, ça m'aide à prendre du recul.

  • Speaker #0

    Je n'avais pas pensé à cette technique de gestion de prépa mentale.

  • Speaker #1

    Je me dis franchement en vrai, c'est moins pire en terme de durée donc du coup ça peut passer. Et puis voilà, le fait aussi de me dire que quand il y a un moment qui sera moins bien, c'est qu'une passade et surtout si jamais ce moment qui est moins bien il dure et qu'en fait je n'éprouve plus du tout de plaisir sur la course. En fait, ce n'est pas grave d'abandonner, parce que le but, c'est aussi d'avoir un moment qui est chouette, de pouvoir être fière déjà de là où on est arrivé. Et puis des fois, le jour de la course, ça ne marche pas, c'est comme ça, et ce n'est pas la fin du monde, et ce n'est pas grave d'abandonner. Ce sera pour une prochaine fois, et ça permettra aussi d'apprendre des choses. Parce que moi, je pense qu'on apprend même plus des abandons que des courses qu'on termine. Donc voilà, c'est un truc... Si un jour je suis mal sur une course, j'aimerais vraiment avoir la lucidité de me dire Ok, là j'arrête et je ne pousse pas plus. Ça demande vraiment une belle connaissance de son corps, une belle connaissance aussi mentale. Pour moi, les gens qui arrivent à prendre la décision d'abandonner, qui ne se poussent pas et qui ne se massacrent pas sur une course, ils sont bien plus smarts et bien plus courageux que ceux qui finissent envers et contre tout et qui ne peuvent plus marcher pendant trois semaines. Oui,

  • Speaker #0

    voire pire. Je suis totalement d'accord avec toi. Et est-ce que tu as une stratégie spéciale pour gérer ton alimentation et ton hydratation pendant la course Je suis très très mauvaise pour ça,

  • Speaker #1

    c'est une catastrophe. Cette année par exemple, je me suis découvert que boire et manger du salé, ça marchait vraiment. Donc on part vraiment de très très loin. Mais du coup, j'essaie de me souvenir aussi qu'il faut manger beaucoup plus régulièrement que ce qu'on pense. Et pareil pour l'hydratation. Parce qu'en fait, des fois, moi quand je vais courir sur une compétition, ou même courir de façon générale, Je vais être un peu dans ma bulle, un peu dans mes pensées, et en fait je ne vais pas du tout voir le temps où les bornes passaient. Et en fait je vais complètement oublier de manger, et je vais me retrouver avec une petite hypoglycémie des familles. Et un coup de main bien, me dire tiens c'est marrant, pourquoi je suis mal Et en fait me rendre compte que ça fait une heure et demie que je n'ai pas mangé. Du coup voilà, ce truc-là d'arriver à s'alimenter vraiment régulièrement, et de me dire ok, je me dis que je ne sais pas, à tous les quarts d'heure, toutes les demi-heures, je mange un petit truc, et j'en profite pour boire une ou deux gorgées d'eau. Je pense que c'est un réflexe à prendre, mais qui n'est pas facile. du tout. Surtout, je pense qu'il y a un truc qui joue aussi en tant que meuf, après, ça c'est aussi pour en avoir discuté avec quelques copines, mais il y a vraiment ce truc-là où en tant que meuf, on est tellement habitué aussi à se dire qu'il faut qu'on se prive que le sport, c'est des trucs qui sont faits pour maigrir, que du coup c'est bien, ça va taper dans les graisses. Donc en fait, il y a le fait de reprendre le réflexe de manger des trucs caloriques sur une course et en fait... de se réalimenter régulièrement, il demande aussi un petit peu de déconstruction sur ces questions-là et de se dire que tu ne manges pas trop sur ta course ou tu ne manges pas trop après ou tu ne manges pas trop avant et qu'en fait, si tu n'as pas d'apport calorique, tu n'avances pas. Sur la façon dont le sport est pratiqué, le sport est encore vachement utilisé comme une pratique hygiéniste, ça, à déconstruire, ce n'est pas facile. Je pense que ça joue.

  • Speaker #0

    Très clairement. Est-ce que tu as une stratégie aussi particulière que tu mets en œuvre pendant ta course Par exemple, sur ton rythme, est-ce que tu essaies vraiment de partir doucement, par exemple Ou est-ce que quand tu n'y arrives pas, tu pars comme tu peux et tu vois après Est-ce que tu t'imposes à certains moments où tu te dis non, mais là, je fais un peu une pause, au ravito, je prends le temps Comment tu gères ça, tout ce rythme En fait,

  • Speaker #1

    mon rythme de course, je pense que le fait que je n'ai pas un objectif de performance absolue, et que mon but c'est de finir, ça me permet de pas trop avoir la pression sur ça. Du coup en général je pars pas du tout à bloc parce que déjà il y a 80 bandes donc on a largement le temps de remonter et de faire sa course. Du coup je m'inquiète pas trop. Et puis en plus moi je suis pas du tout quelqu'un de rapide donc partir à bloc de toute façon ça ne me fait rien gagner. Je suis beaucoup trop lente pour ça. Il y a vraiment ce truc aussi où je me dis que dans tous les cas ce qui est important c'est de pas paniquer quand on a un moment de moins bien. et de prendre les choses comme elles viennent. C'est-à-dire que je ne me mets pas, j'essaie de ne pas trop mettre la pression en me disant Ok, là, il y a une grosse partie de D+, est-ce que je vais y arriver Voilà, c'est un pas après l'autre, on recommence et puis en fait, la course, elle passe toute seule. Donc voilà, j'ai toujours un petit moment de panique en général sur la ligne de départ et pendant les dix premiers kilomètres, le temps que je me chauffe, où je suis là genre Putain, mais pourquoi je suis là Ça va être trop dur Je ne vais jamais finir. Et puis après, en fait, je t'apprécie, on discute, il y a le lever du soleil, c'est beau, il y a les copains et puis bim, on a fait 80 bornes. Donc du coup, je ne mets pas trop la pression sur la gestion du rythme. En tout cas, je pense que c'est ça qui est important aussi, de prendre chaque étape comme elle vient. Et en fait, encore une fois, 80 km, c'est 4 à Vito. C'est rien. C'est rien finalement.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Finalement, ça passe tout seul. C'est un super état d'esprit. En tout cas, ça donne envie en le prenant comme ça.

  • Speaker #1

    Oui, ça a l'air facile.

  • Speaker #0

    On va parler maintenant de la place des femmes dans l'Ultra Trail. Enfin, je dis évidemment. En fait, ça me semble évident, mais je remarque que quand je dis des choses comme ça, il y a plein d'hommes qui me disent Ah bon, mais t'es sûre Ça reste quand même majoritairement masculin, je tratterais. Comment tu vis, en fait, toi, cette réalité en tant que femme sur la ligne de départ

  • Speaker #1

    Alors, j'ai envie de dire de mieux en mieux, mais c'est de mieux en mieux beaucoup grâce aux meufs. Parce que le comportement des mecs sur les courses ne change pas tant que ça. Déjà, je pense que c'est important de faire un petit rappel historique. de se rendre compte que les femmes ont le droit de courir depuis pas longtemps du tout. C'est-à-dire que les premiers marathons au JO, c'est en 1984. Et c'est parce qu'il y a Catherine Zwickzer qui s'est vraiment hyper engagée sur ces questions-là, qui a énormément milité pour que ce soit autorisé. Mais en fait, dans les années 70, les femmes n'avaient pas le droit de courir le marathon. Et pendant très longtemps, ce qui était défendu, c'était que si les femmes couraient plus d'un mile, elles risquaient de perdre leur utérus et la pratique sportive. risquait du coup d'entraîner une déféminisation, c'est à dire qu'on risquait de choper des pecs, des poils et de perdre nos fonctions reproductives. Donc ça c'est un truc qui est hyper important à noter c'est qu'en fait la pratique sportive c'est pas quelque chose qui est acquis et qui fait partie en fait de l'imaginaire féminin. En fait et du coup de l'imaginaire du coup pour les questions de sport féminin de l'imaginaire masculin aussi. Le sport c'est encore un endroit qui est hyper sexiste et en tout cas qui est très très genré et ça se voit notamment sur qui sont inscrits dans différents types de sports. Par exemple, le rugby, il y a 97% de licenciés, c'est des hommes, 3% de femmes. Le foot, c'est 94% d'hommes, 6% de femmes. Et encore, ça a augmenté depuis qu'on parle un peu plus de foot féminin. Et puis du côté, par contre, des sports dits plus féminins, comme l'équitation ou la danse, là, on est sur des proportions qui sont inversées. Donc ça, il y a déjà une réalité systémique qui existe et qu'on ne peut pas nier. Pareil au niveau de la diffusion. Du coup, du sport féminin, en 2021, ça a représenté 4,8% des diffusions sportives. Donc en fait, c'est rien, il n'y a pas de visibilité pour le sport féminin. Donc fatalement, il y a moins de femmes, parce qu'il y a un contexte historique, il y a un contexte sociologique, il y a tout ça qui rentre en compte. Et en fait, ça, c'est vachement important. Et puis, il y a le fait aussi que le sport, c'est un endroit qui est sexiste. C'est-à-dire que moi, en tant que meuf, le nombre de mecs qui m'ont mis des bâtons, leurs bâtons dans les jambes pour pas que je les double, le nombre de mecs qui ont essayé de me convaincre d'abandonner, alors que franchement, je suis pas une flèche, je suis pas le genre de meuf, ou alors peut-être que c'est pour ça que ça vexe plus, mais en tout cas, voilà, qui ont essayé de me convaincre d'abandonner parce qu'ils supportaient pas que je les double, qui m'ont expliqué comment courir aussi, ça, ça m'arrive très régulièrement, d'avoir des gars qui me disent, ben voilà, là, je pense que tu devrais ralentir dans la descente parce que tu vas te blesser, d'avoir des mecs qui viennent me draguer, des commentaires sur mes vêtements, des commentaires sur mon short. Le fameux que j'ai eu cette année sur l'UTV à 5h30 du matin, c'était beaucoup trop tôt pour ça. Ah bah je vais me mettre derrière parce que la vue elle est plus belle. Relou. Chiant. Surtout qu'en plus le gars en question a commencé sa phrase par je sais bien que je ne devrais pas le dire. Bah du coup il faut fermer ta gueule.

  • Speaker #0

    Du coup évite si tu le sais.

  • Speaker #1

    Voilà, et en fait, ça, c'est quand même une réalité du sport, en fait, où on est encore sur ce type de relation-là. En même temps, il y a aussi des choses très chouettes qui se passent et qui avancent, mais parce qu'on en parle, parce qu'il y a des femmes et il y a quelques mecs qui s'engagent sur ces questions. Et du coup, ça, ça rend aussi la chose vachement épanouissante. Moi, j'étais hyper contente, encore une fois, je reviens sur ce truc-là, d'avoir eu des discussions sur ces thématiques du sexisme dans le sport avec des coureurs et des coureuses. En fait, c'est hyper important parce que c'est vrai que… Quand on n'a pas les chiffres, quand on n'est pas forcément renseigné, on ne se rend pas forcément compte de ça. Donc voilà, pour la course à pied, encore une fois, il y a plus de femmes qui sont licenciées. Mais par exemple, sur le solo, sur les 80 km ou 100 km, sur les ultras, il y a 10% de femmes au départ. Donc en fait, on a plus de licenciées féminines, mais moins de meufs sur les lignes de départ en compétition. Donc voilà, c'est des choses où en fait, ça, en avoir conscience, ce n'est pas évident. Et puis, c'est des choses à déconstruire, c'est des choses à remettre en question aussi. Et voilà, c'est intéressant. Et puis il y a tout ce truc aussi De se dire qu'en tant que meuf Arriver à se surprendre soi-même d'arriver à faire 80 km Tu te dis bon bah c'est chouette J'ai pas perdu mon utérus J'ai pas chopé des poils sans le temps Tout va bien,

  • Speaker #0

    ça fait plaisir aussi On peut se rassurer

  • Speaker #1

    Et puis voilà il y a aussi vachement Dans le milieu de l'ultra trail en ce moment Il y a quand même énormément de femmes Beaucoup plus de femmes en tout cas Qui sont aussi mises en avant Et du coup il y a des parcours qui sont super inspirants Et voilà qui donnent envie aussi De se faire un peu plus de temps de se pousser, de se dire ok, là on va essayer ça, je vais essayer de repousser cette limite-là. Et du coup ces modèles-là, que ce soit Blandine des rondelles, toutes ces femmes qui font des dingueries en ce moment en sport, elles sont hyper inspirantes. Et ça c'est le côté qui est vachement chouette sur la ligne de départ, c'est qu'il y a une sororité hyper forte entre meufs. On tape beaucoup la discute, on s'encourage, on est trop contentes de voir d'autres meufs aussi sur la ligne de départ parce qu'on se dit qu'on n'est pas toutes seules. Enfin voilà, ça fait des beaux souvenirs aussi. Voilà.

  • Speaker #0

    Je comprends. Et est-ce que tu arrives à identifier les principaux freins qui empêchent les femmes de s'inscrire sur des formats longs Parce qu'en fait, pour rappel, pour nos auditrices et auditeurs, c'est globalement... Évidemment, il y a des femmes en compétition de trail, mais plus on allonge la distance, moins il y a de femmes. Donc, il va y avoir pas mal de femmes sur des formats relativement courts. Et par contre, dès qu'on allonge, la proportion baisse drastiquement.

  • Speaker #1

    Oui. Alors pour moi il y a plusieurs facteurs qui rentrent en jeu. Déjà il y a le facteur historique, c'est-à-dire qu'à partir du moment où historiquement parlant tu n'as pas eu le droit de faire des choses pendant beaucoup plus longtemps que les hommes, ça met plus de temps à se mettre en marche. Parce qu'en fait déjà que ça rentre dans les imaginaires, que ça rentre dans les possibilités, que du coup il y ait des sponsors aussi qui puissent se mettre derrière des athlètes professionnels, qu'il y ait des études qui soient faites sur les fonctionnements du corps féminin, qui n'est pas tout à fait le même. et du coup qui n'a pas non plus tout à fait les mêmes besoins. Voilà, c'est des choses où en fait ça met du temps à se mettre en place. Mine de rien, l'histoire des femmes dans la course à pied, elle est relativement jeune, à l'échelle de 40-50 ans quoi, donc il faut le temps que ça se mette en place. Et puis après, il y a des réalités aussi qui sont vachement sociales, c'est-à-dire que les femmes, elles s'occupent toujours de deux tiers des tâches ménagères et des tâches domestiques, et qu'en fait s'entraîner, ça demande du temps. Et pour ça, il faut... En fait, il faut en avoir, tout simplement. Donc, forcément, quand on va avoir une charge mentale plus importante, qu'on va plus s'occuper des enfants, qu'on va plus s'occuper du ménage à la maison, du fonctionnement du foyer, on a moins de temps pour s'entraîner. Et je pense qu'il y a aussi un autre truc au niveau de l'éducation qui rentre vachement en jeu, c'est qu'on va encourager très tôt les petits garçons à sortir, à faire des trucs en extérieur, en mettant en avant qu'un petit garçon, ça doit bouger. Là, les études récentes, c'est que 80% des espaces des cours de récré sont monopolisés par les garçons qui notamment jouent au foot. Et du coup, les filles sont toutes seules dans un coin et priées d'être bien discrètes. Et du coup, il y a moins de place. Et en fait, cette question-là de l'éducation au sport, elle est aussi vachement importante. En termes de pratiques sportives, on a une équivalence à peu près jusqu'à l'adolescence. Et en fait, là, on va plutôt encourager les mecs à continuer. Les filles vont plus se mettre en retrait. C'est aussi parce qu'on n'est pas sociabilisés de la même manière à la compétition. On va sociabiliser les mecs à la compétition et les filles moins. Ça va moins être ce côté-là de vouloir avoir la gagne, de vouloir être la première, etc. C'est mal vu souvent chez les filles, là où ça va être encouragé chez les garçons. Ça, ça joue énormément dans le développement de quelqu'un et dans l'accès aux pratiques sportives aussi.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça joue et ça se retrouve forcément après à l'âge adulte. Et il y a un dernier truc aussi qui joue énormément, je pense, c'est la question de l'accès à l'extérieur parce qu'en fait, on n'a pas le même accès à l'extérieur si on est un homme ou si on est une femme et ça, ça joue aussi pour l'entraînement. Il y a Adidas qui avait fait il n'y a pas longtemps une étude auprès de 9000 femmes entre 15 et 34 ans si je ne me trompe pas. Et en fait, il y a 92% d'entre elles qui disaient qu'elles avaient peur de sortir parce qu'elles avaient peur de se faire emmerder en fait. De sortir, courir j'entends. Et ça c'est une réalité qu'on retrouve vachement sur les forums. Moi je suis sur pas mal de pages Facebook ou de comptes qui sont dédiées à la pratique de la course féminine. Et en fait ce qui revient souvent c'est qu'est-ce que vous faites pour ne pas avoir peur Comment est-ce que vous vous organisez si jamais vous allez vous faire agresser C'est quand même un truc où sortir en extérieur pour une femme c'est pas anodin. On répète aux filles de bien faire attention, faire attention à qui, faire attention à quoi, on ne le précise jamais mais il faut faire attention. Voilà, il y a vraiment... Moi, je reçois beaucoup de messages sur Instagram aussi de filles qui me demandent Mais t'as pas peur d'aller en montagne toute seule Et en fait, il y a vraiment ce truc-là où... Voilà, il y a... Parce que c'est une réalité aussi, quand on court en ville, quand on court en extérieur, on se fait emmerder, on a des commentaires sur notre physique. Voilà, on subit le regard et les comportements masculins. Et ça, c'est une réalité. Et en fait, fatalement, c'est aussi plus difficile pour ça d'aller s'entraîner. Là, principalement, là, c'est... Voilà, en ce moment... Le soleil se couche plus tard, du coup, ce que je vois popper sur les réseaux, c'est comment est-ce que je fais pour aller courir la nuit en tant que meuf J'y vais avec mon chien, j'y vais avec mon garde du corps, j'y vais en ayant fait 4 ans de taquendo. Donc il y a ce truc-là qui est sous-jacent et je pense qui n'est pas anodin non plus à prendre dans cette pratique-là. Le fait de se réapproprier l'extérieur, c'est encore un grand combat qu'on a à mener, je pense.

  • Speaker #1

    Je pense qu'effectivement, c'est le constat qu'on constate sur la pratique. Pas très féminine du coup de l'Ultra, en fait c'est effectivement révélateur de plein de choses dans notre société et qu'il y a quand même beaucoup de travail là-dessus. On va parler des initiatives du coup, l'Ultra Trail du Vercors met en place des initiatives pour essayer d'attirer plus de participantes. Est-ce que tu peux nous dire ce qui a été mis en place concrètement

  • Speaker #0

    Ouais, alors du coup, cette année on a mis en place un truc qui est super, on a mis en place des quotas. alors pourquoi c'est super les quotas parce que ça marche et ça c'est trop bien donc ça fait vraiment le fait de mettre en place des quotas d'inscription féminine ça permet vraiment d'encourager les femmes à s'inscrire et là ça se voit sur le nombre d'inscrits qui a été alors j'ai pas exactement les nombres d'inscrits par course mais ce que Adrien me disait c'est que pour le solo sur le nombre d'inscrits qu'on avait, on avait déjà 19% de femmes alors qu'habituellement c'est 10% Donc du coup, c'est des choses où on voit directement que ça fonctionne. Le fait de venir parler de ces questions-là, c'est-à-dire que l'année dernière, on n'a pas pu mettre en place les quotas parce que c'est long à mettre en place aussi en termes d'organisation. Donc on essaie d'améliorer les choses petit à petit, année par année. Et en fait, le simple fait d'avoir déjà plus de com sur la participation des femmes, le fait d'avoir aussi des stories qui étaient en lien avec l'histoire de la course à pied et l'histoire du sexisme aussi dans la course à pied. on a aussi augmenté le pourcentage de femmes qui étaient inscrites. Donc ça, c'est des choses qui jouent. Donc voilà, on va miser sur de la com, on va miser sur des quotas. On va aussi, là, c'est l'idée, c'est d'avoir des stands d'expo pour sensibiliser aussi à ces questions-là le jour de la course. Du coup, parce qu'il y a des gens qui attendent et peut-être que ça vous intéressera de venir un petit peu vous renseigner sur ces questions-là. Donc on vous prépare deux, trois petites choses avec Sabine, qui est la deuxième ambassadrice, on travaille dessus. Du coup, il y a aussi le fait de pouvoir mettre à disposition des serviettes hygiéniques et de mieux indiquer les sanitaires. Parce que ça, en fait, sur les courses, c'est aussi une problématique qui est réelle. C'est-à-dire que ça arrive que tes règles débarquent le jour de tes 80 kilomètres. Et ce n'est pas simple à gérer. Et du coup, si tu ne l'as pas prévu, tu es quand même bien content que ta course te propose des serviettes hygiéniques. Et ce n'était pas le cas avant. Pareil, le fait d'indiquer les sanitaires, parce que nous, on ne peut pas pisser contre un arbre en deux spies, c'est un peu plus compliqué. Donc voilà, ça, c'est des choses qui rentrent en jeu. Et puis voilà, après, on réfléchit aussi sur d'autres choses, le fait de mettre en relation éventuellement les coureuses entre elles qui seraient d'accord, notamment pour les questions d'hébergement, les questions d'entraînement. Ça, c'est des choses auxquelles on réfléchit aussi, voir comment est-ce qu'on peut le mettre en place. Parce que voilà, on sait que cette question-là de l'hébergement, ça peut être un frein aussi. Le fait de ne pas avoir spécialement envie d'aller dormir chez quelqu'un qu'on ne connaît pas, si c'est un gars. Et puis en fait, tout simplement, le fait que se dire qu'on va faire la course avec une autre meuf, ça motive. Donc ça aide. Et voilà, tout ce truc-là de comment est-ce qu'on peut faire en sorte que ce soit plus facile d'accès. On caresse aussi le doux rêve de pouvoir mettre en place du babysitting, de façon à ce que, par exemple, les deux parents puissent participer à la course. Et voilà, ça c'est des choses qui sont importantes parce que moi, ça a été le cas par exemple dans ma famille, mais ma mère et mon beau-père, ils faisaient de la compétition aussi. Et même si ma mère s'est vite lassée, n'empêche que comme mon papounet partait faire la course, c'était ma mère qui nous gardait. Et je pense que ça, c'est un peu un truc qu'on retrouve encore vachement. Donc voilà, pouvoir proposer ça et proposer des activités chouettes aux enfants autour de la nature. C'est un truc qu'on aimerait bien mettre en place, mais je pense que ça va demander quelques années. Parce que du coup, il faut s'organiser un peu, voir comment on propose, voir aussi si c'est pertinent. Donc voilà, s'il y a des meufs qui nous écoutent ou des mecs aussi, parce que vous pouvez aussi avoir de bonnes idées là-dessus. Et vous voulez nous envoyer un petit message sur le compte Insta de l'UTV ou sur mon compte Insta, pour savoir ce qui pourrait aussi vous aider à participer sur des courses. C'est des trucs qu'on prend. Parce que moi, j'ai mon expérience en tant que coureuse. Les bénévoles de l'UTV ont leur expérience en tant que coureuse. de coureuses aussi, mais je pense que plus on est ensemble à réfléchir à ces questions-là, et plus on peut faire en sorte que ça avance.

  • Speaker #1

    Totalement. Mais c'est ça aussi que je trouve chouette dans toute votre démarche, c'est que il y a une vraie volonté de prendre le problème à bras-le-corps, donc évidemment vous n'allez pas régler le truc en deux ans, mais il y a vraiment une volonté d'agir, et j'en parlais dans un précédent podcast, j'avais eu Caroline Prigent de Bivouac, c'est des événements de bikepacking. Et elles qui se sont aussi dit, bon, nous, on veut aussi communiquer auprès des femmes. Et bien, qu'est-ce qu'on met en place vraiment pour communiquer auprès des femmes Parce que c'est vrai qu'il y a encore beaucoup d'événements où ils disent juste, ah, ben, on a essayé d'attirer un peu des femmes, mais elles ne viennent pas. Mais en fait, non, il faut mettre en place vraiment des choses spécifiques et concrètes pour réussir à toucher cette population-là. Et vous, là, c'est ce que vous faites en faisant des choses hyper concrètes et en testant aussi. Donc, bon, je tenais à le dire, je trouve ça vraiment chouette. ça fait plaisir et quel conseil on va finir là dessus mais quel conseil est-ce que tu donnerais à une femme qui hésiterait à se lancer déjà dans un ultra trail pour la première fois bon il faut y aller le conseil péter au sol c'est genre en

  • Speaker #0

    vrai go non mais c'est vrai enfin qu'est-ce qui peut mal se passer en fait à partir du moment où tu te dis que tu fais de ton mieux que tu t'amuses et que si ça va pas t'abandonnes voilà dans le pire des cas tu finis et du coup voilà c'est Je pense qu'il faut vraiment y aller sans se mettre la pression. Voilà, il ne faut pas se dire qu'on ne va pas être... Enfin, c'est hyper facile à dire parce qu'en même temps, c'est des trucs... Ce n'est pas facile de se dire, OK, je vais m'inscrire sur un 80 parce que ça fait super peur. Du coup, voilà, en fait, on est capable de beaucoup. Le corps humain est capable de beaucoup. Et en fait, je pense qu'il faut se laisser le droit de se surprendre et d'avoir plus confiance en soi que ce qu'on aurait a priori à premier abord. Donc voilà, je pense qu'essayer. en fait ça coûte pas grand chose d'y aller et d'essayer des heures d'entraînement peut-être éventuellement le prix de l'inscription quelques litres de sueur mais finalement c'est pas grand chose face à la fierté d'avoir terminé et puis ça fait des bons souvenirs ça fait toujours des bons souvenirs même si ça a été dur ça fait des anecdotes à raconter plus tard donc on regrette jamais que ça ait été en vrai faut faire des trucs même si on a peur d'être nul faut y aller on regrette jamais d'avoir essayé des choses Ça apporte forcément de l'expérience, qu'on finisse, qu'on finisse pas, que ça se passe bien ou mal, ça apporte toujours quelque chose.

  • Speaker #1

    C'est très juste. Et si tu devais convaincre une amie de s'inscrire à l'Ultra Trail Ubercourse, qu'est-ce que tu dirais

  • Speaker #0

    Je paye le repas après. Non mais en vrai, il y a une super... En fait, c'est ce que j'ai dit sur la course tout à l'heure, mais vraiment l'ambiance, elle est super. C'est une course qui est familiale, c'est une course qui ne se prend pas la tête. Et du coup, moi je... pense vraiment que pour un premier essai d'ultra c'est une bonne course c'est vraiment une bonne course déjà parce que les prix sont super abordable ça c'est un truc dont on n'a pas parlé mais enfin c'est quand même enfin voilà qu'un berg or il essayait vraiment de garder la course à des tarifs corrects et je trouve que voilà ça c'est aussi une réalité d'ultra c'est que ça coûte cher et que du coup bah là ça fait du bien d'avoir une course qui coûte pas 120 balles pour pour trois bouts d'orange au ravitaillement quoi du coup voilà il ya vraiment voilà ce côté qui est hyper accessible Bonne ambiance et puis ça fait des trop chouettes souvenirs. Moi, je reviens encore là-dessus, mais vraiment, ça permet déjà d'être fière de soi et ça, c'est pas rien. Et puis voilà, d'emmagasiner des souvenirs pour qu'on sera vieux et qu'on ne pourra pas marcher. D'ailleurs, je dis ça, mais je suis tout le temps doublée par des vieux. Méfiez-vous des vieux, les vieux, ils sont hyper forts.

  • Speaker #1

    En pleine forme.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai, je fais tout le temps de me doubler par des gens qui ont 70 ans, ils ont plus de caisses que moi, je suis là genre Waouh, je voudrais être toi plus tard

  • Speaker #1

    Peut-être qu'à 70 ans tu doubleras des gens plus jeunes en disant ouais c'est bon en fait.

  • Speaker #0

    Et je ricanerai comme ça fait.

  • Speaker #1

    L'autre avantage du coup c'est que si vous inscrivez en tant que femme vous ne serez pas seule, puisqu'il y a des quotas donc il y aura plein d'autres femmes, dont Léa sur la ligne de départ.

  • Speaker #0

    Et Sabine aussi qui va tout défoncer. Elle a fait un super content l'année dernière. Mais voilà, en tout cas il y a vraiment une bonne ambiance et moi c'est une course que je recommande pour ça. Voilà, de tout mon cœur. Ce n'est pas pour rien que c'est une course sur laquelle je m'inscris tous les ans depuis mes 19 ans, je crois. C'est parce que c'est une course qui mérite d'être courue. Vraiment, elle est chouette.

  • Speaker #1

    C'est bien. On entend effectivement la passion dans ta voix, dans la manière dont tu la racontes. Et ça donne très envie de venir la découvrir. D'autant qu'effectivement, le Vercors, c'est quand même très beau. Donc, ça fait quand même pas mal d'avantages au total. Merci beaucoup, Léa. pour ton temps, pour cette interview, pour tous ces partages et ta bonne humeur. Tout ça, ça donnait bien envie. C'était intéressant aussi de discuter de la place des femmes, un sujet qui m'est cher, forcément, mais c'est chouette d'en discuter aussi avec quelqu'un d'autre et de voir des actions concrètes qui sont mises en œuvre. Donc merci et puis à bientôt. Bonne course, évidemment. Et à bientôt pour de nouvelles interviews.

  • Speaker #0

    Oui, merci beaucoup, Lorraine. À bientôt. Puis merci à tous et à toutes pour votre écoute. Voilà, j'étais ravie de faire ça.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide.

  • Speaker #0

    À bientôt.

Chapters

  • Introduction et présentation de Léa Barnel

    00:04

  • Le parcours sportif de Léa et ses débuts en course

    00:15

  • Pourquoi se lancer dans l'Ultra Trail ?

    02:05

  • L'Ultra Trail du Vercors : une course familiale et conviviale

    03:51

  • Les défis de la course et l'importance de l'ambiance

    05:28

  • Les souvenirs marquants de Léa lors des courses

    09:40

  • Préparation pour le 80 km : entraînement et mental

    11:55

  • La place des femmes dans l'Ultra Trail et le sexisme

    19:25

  • Initiatives pour attirer plus de femmes dans le trail

    31:09

  • Conseils pour les femmes souhaitant se lancer dans l'Ultra Trail

    35:44

Description

Dans cet épisode de La Sportive Outdoor - Sport Outdoor au féminin, Laurène Philippot reçoit Léa Barnel, trailleuse passionnée et ambassadrice de l'Ultra Trail du Vercors. Léa nous plonge dans son parcours inspirant, révélant comment elle a développé une passion pour la course en montagne et pourquoi l'Ultra Trail du Vercors occupe une place si spéciale pour elle.


Au fil de la conversation, Léa évoque ses expériences lors de cette course, qu'elle a courue à plusieurs reprises. Elle nous parle de l'ambiance chaleureuse et familiale qui règne lors de cet événement.


Un des thèmes centraux de cet épisode est aussi la féminisation du trail et les défis liés au sexisme dans le sport. Léa aborde ces questions avec sincérité, soulignant les initiatives mises en place par l'Ultra trail du Vercors pour encourager davantage de femmes à participer à des courses de longue distance. Elle insiste sur l'importance de créer un environnement accueillant et inclusif, où chaque coureuse peut s'épanouir et se sentir à sa place.


Cet épisode a été sponsorisé par l'Ultra Trail du Vercors.


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Léa Barnel, trailleuse et ambassadrice de l'Ultra Trail du Vercors qui a lieu au mois de septembre. Léa a déjà participé plusieurs fois à cette course et va partager avec nous pourquoi cette course est si spéciale à ses yeux et aussi comment elle s'y prépare, puisque oui, elle a re-signé pour le 80 km cette année. J'en profite pour vous dire que cet épisode est sponsorisé par l'Ultra Trail du Vercors, que je remercie vraiment pour son soutien. et pour sa démarche en faveur de la féminisation du trail, on va en reparler. Bienvenue Léa, est-ce que tu veux bien te présenter et nous présenter ton parcours sportif

  • Speaker #1

    Oui bien sûr, bonjour déjà pour commencer. Du coup moi je m'appelle Léa et je suis coureuse depuis très longtemps, depuis à peu près toujours j'ai l'impression parce que ça fait vraiment partie de ma pratique sportive, mais je cours très peu en compétition, c'est-à-dire que moi j'aime courir en montagne. Énormément, je fais ça avec ma maman depuis toute petite et encore maintenant. Et quand je m'inscris en compétition, c'est toujours pour passer un bon moment, me mettre un petit défi et passer un moment chouette avec des copains, défoncer les ravitaux aussi tant qu'à faire. Et du coup, je n'ai pas vraiment de parcours de compétitrice, mais j'ai un parcours amateur assez conséquent. Mes parents sont très sportifs et c'est vraiment un milieu dans lequel je baigne depuis toute petite.

  • Speaker #0

    Et tu fais que de la course à pied ou tu as d'autres sports aussi à côté

  • Speaker #1

    Non, alors du coup, moi j'aime faire beaucoup de choses, ce qui me permet d'être médiocre dans tout et très épanouie de manière générale. Donc du coup, je vais faire de la danse, de la boxe, donc en boxe française, du ski de fond, un petit peu de ski de rando, mais pas trop trop en ce moment parce que sur la période hivernale, c'est toujours un peu chargé pour moi niveau boulot. Et puis voilà, tout ce qui va être vélo aussi, j'essaie d'avoir une pratique variée parce que je trouve que c'est hyper intéressant de pouvoir cumuler les sports et que ça permet... de développer plein de choses, de l'équilibre, de l'explosivité, de l'endurance. Donc ça, ça m'intéresse vachement.

  • Speaker #0

    Totalement d'accord. C'est trop chouette de faire plein de choses différentes. Et qu'est-ce qui t'a donné envie de te lancer dans l'ultra Parce qu'entre quand même courir, aller courir régulièrement, mais disons pas forcément sur des distances comme ça, et se lancer dans un ultra, est-ce que tu as eu un élément déclencheur

  • Speaker #1

    En fait, je pense que ça a toujours fait partie un peu de mes fantasmes de gosse. C'est peut-être bizarre de dire ça, de se dire qu'on a envie d'aller se faire mal sur 80 bornes ou plus. Mais en fait, ma mère court énormément. Et du coup, il y a vraiment eu ce truc-là où j'ai toujours été baignée dans le milieu de la course à pied et surtout dans le milieu de la course à pied en montagne. Et du coup, j'ai commencé assez rapidement à courir des 15-20 kilomètres quand j'étais ado et après jeune adulte. Et en fait, c'est toujours des trucs qui m'ont procuré beaucoup de plaisir. C'est-à-dire que courir longtemps, je trouve que c'est super. Courir longtemps en montagne, c'est encore mieux parce qu'on voit encore plus de choses, encore plus de paysages, plus d'animaux. Voilà, donc c'est vraiment des moments qui sont toujours magiques. Et en fait, j'ai pris goût aussi à ce que ça provoque de façon corporelle, de façon mentale. Et du coup, là où ça nous amène, moi, je trouve qu'il y a un côté... Il y a un côté le fait de se pousser toujours plus loin, de voir si on va arriver à terminer, d'avoir des moments durs, puis après des moments où ça va super bien. Toutes ces gestions-là de course, moi, m'intéressent vachement. Et puis voilà, en fait, ça m'amuse. Ça m'amuse tout simplement. Après, est-ce qu'il y a eu un déclic en particulier J'ai commencé sur du 20 km. Après, je me suis dit, 20 km, c'était bien. Est-ce que je ne serais pas 40 C'est un peu, voilà, c'est l'engrenage finalement. Donc, je n'ai pas encore passé la barre des 100 km. J'ai déjà fait jusqu'à 90 et c'était un beau défi. Je pense que je vais attendre encore un petit peu pour augmenter la distance. Mais voilà, en tout cas, je commence vraiment à prendre du plaisir sur la distance de 80 km. Et ça, c'est déjà pas mal. Je suis contente. C'est cool.

  • Speaker #0

    C'est déjà vraiment énorme. Et pourquoi est-ce que tu avais choisi l'Ultra Trail du Vercors en particulier

  • Speaker #1

    Parce que moi, je suis un produit 100% vertaco. C'est ça la vérité. C'est la course de maison. Donc, c'est rassurant. Tu connais les parcours. Et puis, il y a aussi le fait que... Alors moi j'ai commencé à courir sur l'Ultra Trail du Vercors du coup sur le format quatuor avec des copains et du coup là ça m'a permis de voir que l'ambiance de course elle était super sympa et ça reste une course qui est vachement familiale c'est pas la grosse usine on n'est pas 2000 au départ voilà enfin on croise des copains au ravito il y a les gamins du coin enfin voilà c'est vraiment hyper bonne ambiance et ça c'est un truc que je recherche vraiment sur les courses vu que moi j'ai pas une recherche de performance ultime et que je veux passer un bon moment avoir une course qui est là pour que les coureurs ils passent un bon moment et qui ne vise pas, encore une fois, le... le côté usine, c'est quand même vachement agréable. Et puis le Vercors, c'est beau, c'est hyper agréable à courir parce que c'est très varié. Là, je vais avoir l'air d'une grosse chauvine, mais c'est vrai que j'aime ma maison. Donc voilà. Et puis voilà, il y a ce truc aussi super chouette sur l'Ultra Trail, c'est que moi, je cours sur les sentiers du Vercors depuis mes 11 ans. Et en fait, l'Ultra arrive toujours à me faire découvrir des nouveaux chemins. Et ça, c'est quand même pas rien. Du coup, il y a vraiment ce truc-là, cette curiosité aussi que j'ai du parcours. En général, je ne me spoil pas à l'avance. Je le regarde vraiment. J'essaie de me le réserver secret pour pouvoir voir un petit peu où est-ce qu'on va passer. Et c'est toujours trop chouette de me dire, ah purée, ce chemin est rejoint là. Trop bien. On arrive ici. Donc voilà, il y a toujours des belles surprises et ça, c'est trop cool.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est génial. Et tu as déjà, je précise, tu as déjà participé trois fois aux 80 kilomètres. Je crois que je ne me trompe pas. Et qu'est-ce qui... Alors, je comprends que tu es très revenu. Ah, troisième cette année, d'accord. Déjà participé deux fois, donc pour être troisième. Je comprends que c'est l'ambiance, etc., qui te fait y retourner, mais est-ce qu'il y a aussi autre chose d'un corps spécial Est-ce qu'il n'y a pas, à l'inverse, tu vois, un peu une lassitude Est-ce qu'il y a des chemins qui doivent être en commun Ou du coup, peut-être t'anticipes en disant Ah, là, je sens que ça va être dur ou bon, ça pourrait être un peu freinant

  • Speaker #1

    Non, en fait, pas du tout, parce que je trouve que vivre un chemin en ambiance compétition, c'est pas du tout la même façon de le vivre. Donc du coup en fait ça ça suffit à rendre la course variée et puis voilà c'est une autre ambiance de courir en compétition donc je vais pas du tout chercher la même chose que quand je vais me balader et en fait rien que ça ça suffit à changer le paysage et puis voilà comme je disais comme il change le parcours tous les ans aussi c'est toujours vachement varié donc il n'y a pas cet effet là de se dire ok on passe par la même boucle encore une fois cette année et voilà c'est toujours super varié donc ça c'est trop bien quoi donc j'ai pas d'effet de lassitude pour ça pour bien

  • Speaker #0

    Et là, imagine, tu dois décrire la course en quelques mots à quelqu'un qui ne connaît pas la course et qui ne connaît pas le Vercors. Comment tu nous décris ça

  • Speaker #1

    Alors, je dirais qu'il y a des cailloux. On est bien cailloux, mais un peu moins que dans Belle Donne. Je dirais aussi que c'est une course qui est super conviviale, avec une très bonne ambiance du côté bénévole et du côté des participants. Et moi, je mettrais vraiment l'accent sur la variété du terrain. On va avoir des petites portions de pistes, on va avoir des portions en forêt, des portions plutôt dans du côté pierrier. Et ça, c'est super. Vraiment, on ne peut pas s'ennuyer sur cette course, elle est super variée. Puis, je lisserais quand même un petit mot sur les ravitaux, parce que ça, c'est mon moment préféré. Ça fait un peu plus de trois mois.

  • Speaker #0

    Il y a quoi sur les ravitaux alors Il y a des spécialités locales

  • Speaker #1

    Oui, il y a des spécialités locales. Du coup, le pain qui est sur les ravitaux, typiquement, c'est du pain qui vient du coin. Pareil pour tout ce qui va être fromage. L'UTV, ils ont vraiment un engagement aussi sur ces questions-là qui est assez forte. Et du coup, ils essayent de faire en sorte qu'il y ait à peu près autant que possible des choses locales sur les ravitaux. Et puis voilà, il y a une super ambiance, tout simplement. Donc quand tu arrives au ravitaillement, tu as vraiment plein de gens qui arrivent que tu ne connais pas, qui t'encouragent de fou. Et puis ensuite, tu as des bonnes choses à manger, un petit peu variées, ça c'est bien. et du coup quand tu repars, moi je me sens toujours vachement boostée et pas juste parce que j'ai déglingué l'assiette de biscuits salés, il y a vraiment un truc ça me fait du bien aussi parce que il y a une bonne ambiance ça fait du bien au moral est-ce que,

  • Speaker #0

    alors le parcours il change mais il y a peut-être des parties qui sont quand même communes, est-ce qu'il y a une section vraiment que t'adores et où tu prends vraiment plaisir à chaque fois, t'as un moment de la course tu te dis ah ça c'est trop bien et à l'inverse d'ailleurs une partie où on... que tu redoutes parce que tu sais qu'elle va être dure

  • Speaker #1

    Alors, en fait, il n'y a pas vraiment de partie commune d'une année sur l'autre. En tout cas, sur celle que j'ai faite, c'était toujours vachement varié. Même si, bien évidemment, tu recroises deux, trois petites portions, mais ce n'est pas redondant au point que tu te dises, OK, celle-là, elle va forcément revenir. Je ne sais pas si je peux spoiler un petit peu cette année. Peut-être qu'Adrien va me taper sur les doigts, mais je crois qu'on va avoir une petite partie du balcon Est cette année. qui est un de mes endroits préférés du Vercors parce que ce chemin est magnifique et on l'a eu, je crois que c'était il y a deux ans, il me semble. Et du coup, c'était au lever du soleil et là, la petite spécificité, c'est que je pense que je vais arriver dessus à 14h. Donc à la fois, j'ai hyper envie d'y être et en même temps, je sais que je vais cuire. Je ne supporte pas très bien la chaleur. Du coup, c'est un peu la portion où j'ai hyper envie d'y être et que je redoute un petit peu. Et puis après, grosso modo, il y a toutes les portions de route. Il y en a très, très peu sur le parcours de l'Utratrail. Mais c'est vrai que moi, quand je vois arriver du gondron, je pleure intérieurement parce que je n'avance pas. C'est horrible. Genre vraiment, je fonds sur place et ça prend des heures. C'est toujours très long.

  • Speaker #0

    Heureusement qu'il n'y en a pas trop.

  • Speaker #1

    Heureusement parce que sinon, je finirais pas les courses. Les gens qui courent en marathon, ça m'impressionne de ouf. Je ne suis pas capable de faire ça. Ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux partager avec nous ton meilleur souvenir C'est dur à choisir,

  • Speaker #1

    j'en ai un petit paquet.

  • Speaker #0

    Tu as le droit d'en prendre plusieurs si tu veux.

  • Speaker #1

    Ok, super. En fait, je pense que je vais… Déjà, il y a les 80 km de l'année dernière qui étaient vraiment… Pour moi, j'ai vraiment passé une course exceptionnelle, c'est-à-dire que je n'ai quasiment pas eu de douleur. Je courais même plus vite à la fin qu'au début. Donc soit je suis partie très doucement, soit il s'est passé un truc corporel que je n'ai pas compris. Mais du coup, j'avais vraiment une sensation d'être de plus en plus en mal à la fin. Et en fait, c'était ma première année en tant qu'ambassadrice vraiment sur la course comme ça. Et du coup, on avait publié des stories sur les questions de sexisme. Et en fait, il s'est passé un truc trop bien. C'est que j'ai plein de meufs qui sont venues parler avec moi pendant la course, justement sur ces questions-là, et aussi quelques gars. Et en fait, j'ai passé ma course à discuter en mangeant des cacahuètes. Donc, ça ressemblait un peu à un apéro géant de 80 bornes. Et du coup, on pouvait en partager. Plein de réflexions sur ces questions-là, avoir des retours de femmes sur ce qu'on avait publié, sur ce dont elles auraient un peu plus besoin. Et ça, du coup, ça a rendu la course assez magique parce que moi, la lutte contre le sexisme, ça fait vraiment partie de mon métier. Et du coup, en général, dans mon quotidien, je suis plutôt confrontée à des trucs moins chouettes, moins stimulants. Et là, en fait, avoir autant de retours positifs, ça m'a vraiment portée sur la course. Et je pense que ça a aussi vachement joué sur le fait que j'ai beaucoup moins de douleurs avec eux et que ça se passe bien. Parce que voilà, il y avait vraiment tous ces moments partagés qui étaient trop forts et hyper chouettes. Mais ce n'est pas un souvenir en particulier, c'est un souvenir global. Après, je pense que le passage de la ligne d'arrivée, c'est toujours un moment spécial. Tu as toutes les émotions qui redescendent. Je pense que tu dois sécréter un milliard d'hormones pendant ta course et tu as tout qui arrive. Sans paroxysme, tu as l'impression que tu pourrais renchaîner 80 kilomètres, alors que 10 minutes plus tard, tu es en culot dans ta salle de bain à l'envie de vomir. Donc voilà, les arrivées pour moi, c'est toujours des moments qui sont émotionnellement super forts. Et puis les moments sur la ligne de départ aussi. À te demander ce que tu fais là avec le palpitant qui bat 8 000 et les premières foulées. Donc ça, c'est des moments toujours magiques. Ça ne déçoit jamais.

  • Speaker #0

    Ça fait deux super souvenirs, en tout cas. Enfin deux, un peu plus avec les plusieurs arrivées, départ et arrivée. Et alors cette année, on disait que tu as re-signé pour faire le 80 km. Comment est-ce que tu... prépares physiquement Est-ce que tu as un plan d'entraînement spécifique ou pas Est-ce que tu fais au feeling Alors,

  • Speaker #1

    je pense que je me prépare très mal, mais je fais de mon mieux. Déjà, je vais préparer mes genoux un peu mieux parce que j'ai chopé quelques tendinites l'année dernière parce que j'ai repris trop vite. Donc voilà, je vais faire en sorte de chouchouter un peu mes genoux pour que ce soit plus facile pour eux d'encaisser la distance. Et puis après, voilà, j'ai pas vraiment de plan d'entraînement. Je sais que je vais bosser un peu de VMA, je vais aller faire... des petits fractionnés en côte, ce genre de choses, et puis être beaucoup en montagne aussi, tout simplement. Donc voilà, vu que moi, j'ai pas de... Enfin, mon objectif, c'est vraiment de me faire plaisir sur la course. J'ai jamais eu l'idée de mettre un temps particulier. Du coup, j'ai pas... Voilà, mon entraînement, il vise pas la performance. En fait, il vise vraiment le fait de finir en étant en bon état et d'avoir passé un bon moment. Du coup, je suis pas sûre d'être... C'est pas non plus peut-être le meilleur exemple d'entraînement. Puisque je pense qu'en fait,

  • Speaker #0

    c'est l'objectif de plein de gens, finalement. Tu vois, les vrais objectifs de performance, ça concerne une petite partie, mais le gros des coureurs, c'est ceux et celles qui sont dans le peloton. L'objectif, en général, c'est déjà de finir et idéalement de prendre du plaisir et de ne pas se blesser. Donc, tu es très représentative. Et oui,

  • Speaker #1

    finalement, c'est vrai que vu comme ça.

  • Speaker #0

    Et tu passes beaucoup de temps à t'entraîner. Donc, toutes les semaines, tu vas systématiquement beaucoup en montagne.

  • Speaker #1

    Oui, mais j'y vais aussi parce que mentalement, j'en ai besoin. Sinon, je deviens désagréable. Du coup, mon mec, il me fout dehors en me disant d'aller courir une heure parce que je suis chiante. En fait, moi, je passe beaucoup de temps en montagne parce que ça fait vraiment partie de ma façon de vivre. Et c'est pour ça que j'ai choisi aussi de revenir habiter sur le Vercors parce que j'avais vraiment besoin de ce contact avec l'environnement. Ça dépend quand même de mes... de la quantité de travail que j'ai, fatalement, les semaines où je vais bosser 60 heures, 70 heures, ça va être beaucoup plus compliqué de caler des sorties montagne. Mais j'essaie d'en avoir au moins une, l'avantage étant que la montagne n'est pas très loin de chez moi. Donc du coup, je peux faire une escapade pendant une heure, deux heures, et ensuite revenir et enchaîner sur ma journée. Et du coup, pour les entraînements course à pied, je pense que je dois être entre 3 et 5 entraînements par semaine. Du coup, voilà. Avec un peu de variété, parce que je vais faire de la mobilité, je vais essayer d'avoir du renfort un peu plus spécifique aussi. Et puis parce qu'il faut de la place aussi pour les autres sports que je pratique. Donc voilà, c'est un peu le casse-tête. Mais voilà, en tout cas, j'essaie vraiment de passer autant de temps que possible en montagne, parce que ça me fait du bien et que ça me ressource vraiment.

  • Speaker #0

    Je comprends très bien. Et est-ce que tu as aussi une technique ou en tout cas que tu mets en place certaines choses pour te préparer mentalement Parce qu'il faut quand même les faire, les 80 kilomètres. Forcément, il y a une partie aussi où il faut que la tête, elle, suive.

  • Speaker #1

    Oui, il faut prendre des gens qui vous aiment et qui vous suivent. Ça aide énormément. Moi, j'ai ma maman qui est là sur toutes mes courses et qui fait aussi l'Ultra Trail du Vercors de sa façon. parce que du coup voilà elle va se faire tous les sommets en vélo pour m'attendre et m'encourager et du coup voilà donc en fait je pense qu'elle doit faire à peu près autant de bandes sinon plus de bandes que moi parce qu'en plus quand il y a des copains elle va les voir aussi donc voilà il y a vraiment ce truc là et puis j'ai souvent des copains qui viennent aussi qui viennent soit sur la ligne d'arrivée soit à différents endroits donc ça ça joue énormément sur le mental en vrai ça fait avoir des gens qui vous encouragent et qui vous soutiennent ça fait enfin je pense que ça doit être à 80% du taf Enfin, je n'ai jamais couru encore de course où je ne connaissais personne. Et du coup, je pense que c'est un autre type d'effort mental. Donc voilà. Après, j'ai un petit truc aussi, c'est que je me rappelle que j'ai la majorité de mes copines qui ont des enfants maintenant et que certaines d'entre elles, elles ont mis très longtemps à accoucher. Donc je me rappelle toujours qu'un accouchement, la plupart du temps, ça dure plus longtemps qu'un ultra. Et ça, ça m'aide à relativiser la durée aussi. Voilà, j'ai une copine, elle a mis 17h30 à accoucher. C'est très long. Du coup je me dis voilà, moi je fais un ultra, c'est moins dur qu'un accouchement. Donc ça, ça m'aide à prendre du recul.

  • Speaker #0

    Je n'avais pas pensé à cette technique de gestion de prépa mentale.

  • Speaker #1

    Je me dis franchement en vrai, c'est moins pire en terme de durée donc du coup ça peut passer. Et puis voilà, le fait aussi de me dire que quand il y a un moment qui sera moins bien, c'est qu'une passade et surtout si jamais ce moment qui est moins bien il dure et qu'en fait je n'éprouve plus du tout de plaisir sur la course. En fait, ce n'est pas grave d'abandonner, parce que le but, c'est aussi d'avoir un moment qui est chouette, de pouvoir être fière déjà de là où on est arrivé. Et puis des fois, le jour de la course, ça ne marche pas, c'est comme ça, et ce n'est pas la fin du monde, et ce n'est pas grave d'abandonner. Ce sera pour une prochaine fois, et ça permettra aussi d'apprendre des choses. Parce que moi, je pense qu'on apprend même plus des abandons que des courses qu'on termine. Donc voilà, c'est un truc... Si un jour je suis mal sur une course, j'aimerais vraiment avoir la lucidité de me dire Ok, là j'arrête et je ne pousse pas plus. Ça demande vraiment une belle connaissance de son corps, une belle connaissance aussi mentale. Pour moi, les gens qui arrivent à prendre la décision d'abandonner, qui ne se poussent pas et qui ne se massacrent pas sur une course, ils sont bien plus smarts et bien plus courageux que ceux qui finissent envers et contre tout et qui ne peuvent plus marcher pendant trois semaines. Oui,

  • Speaker #0

    voire pire. Je suis totalement d'accord avec toi. Et est-ce que tu as une stratégie spéciale pour gérer ton alimentation et ton hydratation pendant la course Je suis très très mauvaise pour ça,

  • Speaker #1

    c'est une catastrophe. Cette année par exemple, je me suis découvert que boire et manger du salé, ça marchait vraiment. Donc on part vraiment de très très loin. Mais du coup, j'essaie de me souvenir aussi qu'il faut manger beaucoup plus régulièrement que ce qu'on pense. Et pareil pour l'hydratation. Parce qu'en fait, des fois, moi quand je vais courir sur une compétition, ou même courir de façon générale, Je vais être un peu dans ma bulle, un peu dans mes pensées, et en fait je ne vais pas du tout voir le temps où les bornes passaient. Et en fait je vais complètement oublier de manger, et je vais me retrouver avec une petite hypoglycémie des familles. Et un coup de main bien, me dire tiens c'est marrant, pourquoi je suis mal Et en fait me rendre compte que ça fait une heure et demie que je n'ai pas mangé. Du coup voilà, ce truc-là d'arriver à s'alimenter vraiment régulièrement, et de me dire ok, je me dis que je ne sais pas, à tous les quarts d'heure, toutes les demi-heures, je mange un petit truc, et j'en profite pour boire une ou deux gorgées d'eau. Je pense que c'est un réflexe à prendre, mais qui n'est pas facile. du tout. Surtout, je pense qu'il y a un truc qui joue aussi en tant que meuf, après, ça c'est aussi pour en avoir discuté avec quelques copines, mais il y a vraiment ce truc-là où en tant que meuf, on est tellement habitué aussi à se dire qu'il faut qu'on se prive que le sport, c'est des trucs qui sont faits pour maigrir, que du coup c'est bien, ça va taper dans les graisses. Donc en fait, il y a le fait de reprendre le réflexe de manger des trucs caloriques sur une course et en fait... de se réalimenter régulièrement, il demande aussi un petit peu de déconstruction sur ces questions-là et de se dire que tu ne manges pas trop sur ta course ou tu ne manges pas trop après ou tu ne manges pas trop avant et qu'en fait, si tu n'as pas d'apport calorique, tu n'avances pas. Sur la façon dont le sport est pratiqué, le sport est encore vachement utilisé comme une pratique hygiéniste, ça, à déconstruire, ce n'est pas facile. Je pense que ça joue.

  • Speaker #0

    Très clairement. Est-ce que tu as une stratégie aussi particulière que tu mets en œuvre pendant ta course Par exemple, sur ton rythme, est-ce que tu essaies vraiment de partir doucement, par exemple Ou est-ce que quand tu n'y arrives pas, tu pars comme tu peux et tu vois après Est-ce que tu t'imposes à certains moments où tu te dis non, mais là, je fais un peu une pause, au ravito, je prends le temps Comment tu gères ça, tout ce rythme En fait,

  • Speaker #1

    mon rythme de course, je pense que le fait que je n'ai pas un objectif de performance absolue, et que mon but c'est de finir, ça me permet de pas trop avoir la pression sur ça. Du coup en général je pars pas du tout à bloc parce que déjà il y a 80 bandes donc on a largement le temps de remonter et de faire sa course. Du coup je m'inquiète pas trop. Et puis en plus moi je suis pas du tout quelqu'un de rapide donc partir à bloc de toute façon ça ne me fait rien gagner. Je suis beaucoup trop lente pour ça. Il y a vraiment ce truc aussi où je me dis que dans tous les cas ce qui est important c'est de pas paniquer quand on a un moment de moins bien. et de prendre les choses comme elles viennent. C'est-à-dire que je ne me mets pas, j'essaie de ne pas trop mettre la pression en me disant Ok, là, il y a une grosse partie de D+, est-ce que je vais y arriver Voilà, c'est un pas après l'autre, on recommence et puis en fait, la course, elle passe toute seule. Donc voilà, j'ai toujours un petit moment de panique en général sur la ligne de départ et pendant les dix premiers kilomètres, le temps que je me chauffe, où je suis là genre Putain, mais pourquoi je suis là Ça va être trop dur Je ne vais jamais finir. Et puis après, en fait, je t'apprécie, on discute, il y a le lever du soleil, c'est beau, il y a les copains et puis bim, on a fait 80 bornes. Donc du coup, je ne mets pas trop la pression sur la gestion du rythme. En tout cas, je pense que c'est ça qui est important aussi, de prendre chaque étape comme elle vient. Et en fait, encore une fois, 80 km, c'est 4 à Vito. C'est rien. C'est rien finalement.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Finalement, ça passe tout seul. C'est un super état d'esprit. En tout cas, ça donne envie en le prenant comme ça.

  • Speaker #1

    Oui, ça a l'air facile.

  • Speaker #0

    On va parler maintenant de la place des femmes dans l'Ultra Trail. Enfin, je dis évidemment. En fait, ça me semble évident, mais je remarque que quand je dis des choses comme ça, il y a plein d'hommes qui me disent Ah bon, mais t'es sûre Ça reste quand même majoritairement masculin, je tratterais. Comment tu vis, en fait, toi, cette réalité en tant que femme sur la ligne de départ

  • Speaker #1

    Alors, j'ai envie de dire de mieux en mieux, mais c'est de mieux en mieux beaucoup grâce aux meufs. Parce que le comportement des mecs sur les courses ne change pas tant que ça. Déjà, je pense que c'est important de faire un petit rappel historique. de se rendre compte que les femmes ont le droit de courir depuis pas longtemps du tout. C'est-à-dire que les premiers marathons au JO, c'est en 1984. Et c'est parce qu'il y a Catherine Zwickzer qui s'est vraiment hyper engagée sur ces questions-là, qui a énormément milité pour que ce soit autorisé. Mais en fait, dans les années 70, les femmes n'avaient pas le droit de courir le marathon. Et pendant très longtemps, ce qui était défendu, c'était que si les femmes couraient plus d'un mile, elles risquaient de perdre leur utérus et la pratique sportive. risquait du coup d'entraîner une déféminisation, c'est à dire qu'on risquait de choper des pecs, des poils et de perdre nos fonctions reproductives. Donc ça c'est un truc qui est hyper important à noter c'est qu'en fait la pratique sportive c'est pas quelque chose qui est acquis et qui fait partie en fait de l'imaginaire féminin. En fait et du coup de l'imaginaire du coup pour les questions de sport féminin de l'imaginaire masculin aussi. Le sport c'est encore un endroit qui est hyper sexiste et en tout cas qui est très très genré et ça se voit notamment sur qui sont inscrits dans différents types de sports. Par exemple, le rugby, il y a 97% de licenciés, c'est des hommes, 3% de femmes. Le foot, c'est 94% d'hommes, 6% de femmes. Et encore, ça a augmenté depuis qu'on parle un peu plus de foot féminin. Et puis du côté, par contre, des sports dits plus féminins, comme l'équitation ou la danse, là, on est sur des proportions qui sont inversées. Donc ça, il y a déjà une réalité systémique qui existe et qu'on ne peut pas nier. Pareil au niveau de la diffusion. Du coup, du sport féminin, en 2021, ça a représenté 4,8% des diffusions sportives. Donc en fait, c'est rien, il n'y a pas de visibilité pour le sport féminin. Donc fatalement, il y a moins de femmes, parce qu'il y a un contexte historique, il y a un contexte sociologique, il y a tout ça qui rentre en compte. Et en fait, ça, c'est vachement important. Et puis, il y a le fait aussi que le sport, c'est un endroit qui est sexiste. C'est-à-dire que moi, en tant que meuf, le nombre de mecs qui m'ont mis des bâtons, leurs bâtons dans les jambes pour pas que je les double, le nombre de mecs qui ont essayé de me convaincre d'abandonner, alors que franchement, je suis pas une flèche, je suis pas le genre de meuf, ou alors peut-être que c'est pour ça que ça vexe plus, mais en tout cas, voilà, qui ont essayé de me convaincre d'abandonner parce qu'ils supportaient pas que je les double, qui m'ont expliqué comment courir aussi, ça, ça m'arrive très régulièrement, d'avoir des gars qui me disent, ben voilà, là, je pense que tu devrais ralentir dans la descente parce que tu vas te blesser, d'avoir des mecs qui viennent me draguer, des commentaires sur mes vêtements, des commentaires sur mon short. Le fameux que j'ai eu cette année sur l'UTV à 5h30 du matin, c'était beaucoup trop tôt pour ça. Ah bah je vais me mettre derrière parce que la vue elle est plus belle. Relou. Chiant. Surtout qu'en plus le gars en question a commencé sa phrase par je sais bien que je ne devrais pas le dire. Bah du coup il faut fermer ta gueule.

  • Speaker #0

    Du coup évite si tu le sais.

  • Speaker #1

    Voilà, et en fait, ça, c'est quand même une réalité du sport, en fait, où on est encore sur ce type de relation-là. En même temps, il y a aussi des choses très chouettes qui se passent et qui avancent, mais parce qu'on en parle, parce qu'il y a des femmes et il y a quelques mecs qui s'engagent sur ces questions. Et du coup, ça, ça rend aussi la chose vachement épanouissante. Moi, j'étais hyper contente, encore une fois, je reviens sur ce truc-là, d'avoir eu des discussions sur ces thématiques du sexisme dans le sport avec des coureurs et des coureuses. En fait, c'est hyper important parce que c'est vrai que… Quand on n'a pas les chiffres, quand on n'est pas forcément renseigné, on ne se rend pas forcément compte de ça. Donc voilà, pour la course à pied, encore une fois, il y a plus de femmes qui sont licenciées. Mais par exemple, sur le solo, sur les 80 km ou 100 km, sur les ultras, il y a 10% de femmes au départ. Donc en fait, on a plus de licenciées féminines, mais moins de meufs sur les lignes de départ en compétition. Donc voilà, c'est des choses où en fait, ça, en avoir conscience, ce n'est pas évident. Et puis, c'est des choses à déconstruire, c'est des choses à remettre en question aussi. Et voilà, c'est intéressant. Et puis il y a tout ce truc aussi De se dire qu'en tant que meuf Arriver à se surprendre soi-même d'arriver à faire 80 km Tu te dis bon bah c'est chouette J'ai pas perdu mon utérus J'ai pas chopé des poils sans le temps Tout va bien,

  • Speaker #0

    ça fait plaisir aussi On peut se rassurer

  • Speaker #1

    Et puis voilà il y a aussi vachement Dans le milieu de l'ultra trail en ce moment Il y a quand même énormément de femmes Beaucoup plus de femmes en tout cas Qui sont aussi mises en avant Et du coup il y a des parcours qui sont super inspirants Et voilà qui donnent envie aussi De se faire un peu plus de temps de se pousser, de se dire ok, là on va essayer ça, je vais essayer de repousser cette limite-là. Et du coup ces modèles-là, que ce soit Blandine des rondelles, toutes ces femmes qui font des dingueries en ce moment en sport, elles sont hyper inspirantes. Et ça c'est le côté qui est vachement chouette sur la ligne de départ, c'est qu'il y a une sororité hyper forte entre meufs. On tape beaucoup la discute, on s'encourage, on est trop contentes de voir d'autres meufs aussi sur la ligne de départ parce qu'on se dit qu'on n'est pas toutes seules. Enfin voilà, ça fait des beaux souvenirs aussi. Voilà.

  • Speaker #0

    Je comprends. Et est-ce que tu arrives à identifier les principaux freins qui empêchent les femmes de s'inscrire sur des formats longs Parce qu'en fait, pour rappel, pour nos auditrices et auditeurs, c'est globalement... Évidemment, il y a des femmes en compétition de trail, mais plus on allonge la distance, moins il y a de femmes. Donc, il va y avoir pas mal de femmes sur des formats relativement courts. Et par contre, dès qu'on allonge, la proportion baisse drastiquement.

  • Speaker #1

    Oui. Alors pour moi il y a plusieurs facteurs qui rentrent en jeu. Déjà il y a le facteur historique, c'est-à-dire qu'à partir du moment où historiquement parlant tu n'as pas eu le droit de faire des choses pendant beaucoup plus longtemps que les hommes, ça met plus de temps à se mettre en marche. Parce qu'en fait déjà que ça rentre dans les imaginaires, que ça rentre dans les possibilités, que du coup il y ait des sponsors aussi qui puissent se mettre derrière des athlètes professionnels, qu'il y ait des études qui soient faites sur les fonctionnements du corps féminin, qui n'est pas tout à fait le même. et du coup qui n'a pas non plus tout à fait les mêmes besoins. Voilà, c'est des choses où en fait ça met du temps à se mettre en place. Mine de rien, l'histoire des femmes dans la course à pied, elle est relativement jeune, à l'échelle de 40-50 ans quoi, donc il faut le temps que ça se mette en place. Et puis après, il y a des réalités aussi qui sont vachement sociales, c'est-à-dire que les femmes, elles s'occupent toujours de deux tiers des tâches ménagères et des tâches domestiques, et qu'en fait s'entraîner, ça demande du temps. Et pour ça, il faut... En fait, il faut en avoir, tout simplement. Donc, forcément, quand on va avoir une charge mentale plus importante, qu'on va plus s'occuper des enfants, qu'on va plus s'occuper du ménage à la maison, du fonctionnement du foyer, on a moins de temps pour s'entraîner. Et je pense qu'il y a aussi un autre truc au niveau de l'éducation qui rentre vachement en jeu, c'est qu'on va encourager très tôt les petits garçons à sortir, à faire des trucs en extérieur, en mettant en avant qu'un petit garçon, ça doit bouger. Là, les études récentes, c'est que 80% des espaces des cours de récré sont monopolisés par les garçons qui notamment jouent au foot. Et du coup, les filles sont toutes seules dans un coin et priées d'être bien discrètes. Et du coup, il y a moins de place. Et en fait, cette question-là de l'éducation au sport, elle est aussi vachement importante. En termes de pratiques sportives, on a une équivalence à peu près jusqu'à l'adolescence. Et en fait, là, on va plutôt encourager les mecs à continuer. Les filles vont plus se mettre en retrait. C'est aussi parce qu'on n'est pas sociabilisés de la même manière à la compétition. On va sociabiliser les mecs à la compétition et les filles moins. Ça va moins être ce côté-là de vouloir avoir la gagne, de vouloir être la première, etc. C'est mal vu souvent chez les filles, là où ça va être encouragé chez les garçons. Ça, ça joue énormément dans le développement de quelqu'un et dans l'accès aux pratiques sportives aussi.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça joue et ça se retrouve forcément après à l'âge adulte. Et il y a un dernier truc aussi qui joue énormément, je pense, c'est la question de l'accès à l'extérieur parce qu'en fait, on n'a pas le même accès à l'extérieur si on est un homme ou si on est une femme et ça, ça joue aussi pour l'entraînement. Il y a Adidas qui avait fait il n'y a pas longtemps une étude auprès de 9000 femmes entre 15 et 34 ans si je ne me trompe pas. Et en fait, il y a 92% d'entre elles qui disaient qu'elles avaient peur de sortir parce qu'elles avaient peur de se faire emmerder en fait. De sortir, courir j'entends. Et ça c'est une réalité qu'on retrouve vachement sur les forums. Moi je suis sur pas mal de pages Facebook ou de comptes qui sont dédiées à la pratique de la course féminine. Et en fait ce qui revient souvent c'est qu'est-ce que vous faites pour ne pas avoir peur Comment est-ce que vous vous organisez si jamais vous allez vous faire agresser C'est quand même un truc où sortir en extérieur pour une femme c'est pas anodin. On répète aux filles de bien faire attention, faire attention à qui, faire attention à quoi, on ne le précise jamais mais il faut faire attention. Voilà, il y a vraiment... Moi, je reçois beaucoup de messages sur Instagram aussi de filles qui me demandent Mais t'as pas peur d'aller en montagne toute seule Et en fait, il y a vraiment ce truc-là où... Voilà, il y a... Parce que c'est une réalité aussi, quand on court en ville, quand on court en extérieur, on se fait emmerder, on a des commentaires sur notre physique. Voilà, on subit le regard et les comportements masculins. Et ça, c'est une réalité. Et en fait, fatalement, c'est aussi plus difficile pour ça d'aller s'entraîner. Là, principalement, là, c'est... Voilà, en ce moment... Le soleil se couche plus tard, du coup, ce que je vois popper sur les réseaux, c'est comment est-ce que je fais pour aller courir la nuit en tant que meuf J'y vais avec mon chien, j'y vais avec mon garde du corps, j'y vais en ayant fait 4 ans de taquendo. Donc il y a ce truc-là qui est sous-jacent et je pense qui n'est pas anodin non plus à prendre dans cette pratique-là. Le fait de se réapproprier l'extérieur, c'est encore un grand combat qu'on a à mener, je pense.

  • Speaker #1

    Je pense qu'effectivement, c'est le constat qu'on constate sur la pratique. Pas très féminine du coup de l'Ultra, en fait c'est effectivement révélateur de plein de choses dans notre société et qu'il y a quand même beaucoup de travail là-dessus. On va parler des initiatives du coup, l'Ultra Trail du Vercors met en place des initiatives pour essayer d'attirer plus de participantes. Est-ce que tu peux nous dire ce qui a été mis en place concrètement

  • Speaker #0

    Ouais, alors du coup, cette année on a mis en place un truc qui est super, on a mis en place des quotas. alors pourquoi c'est super les quotas parce que ça marche et ça c'est trop bien donc ça fait vraiment le fait de mettre en place des quotas d'inscription féminine ça permet vraiment d'encourager les femmes à s'inscrire et là ça se voit sur le nombre d'inscrits qui a été alors j'ai pas exactement les nombres d'inscrits par course mais ce que Adrien me disait c'est que pour le solo sur le nombre d'inscrits qu'on avait, on avait déjà 19% de femmes alors qu'habituellement c'est 10% Donc du coup, c'est des choses où on voit directement que ça fonctionne. Le fait de venir parler de ces questions-là, c'est-à-dire que l'année dernière, on n'a pas pu mettre en place les quotas parce que c'est long à mettre en place aussi en termes d'organisation. Donc on essaie d'améliorer les choses petit à petit, année par année. Et en fait, le simple fait d'avoir déjà plus de com sur la participation des femmes, le fait d'avoir aussi des stories qui étaient en lien avec l'histoire de la course à pied et l'histoire du sexisme aussi dans la course à pied. on a aussi augmenté le pourcentage de femmes qui étaient inscrites. Donc ça, c'est des choses qui jouent. Donc voilà, on va miser sur de la com, on va miser sur des quotas. On va aussi, là, c'est l'idée, c'est d'avoir des stands d'expo pour sensibiliser aussi à ces questions-là le jour de la course. Du coup, parce qu'il y a des gens qui attendent et peut-être que ça vous intéressera de venir un petit peu vous renseigner sur ces questions-là. Donc on vous prépare deux, trois petites choses avec Sabine, qui est la deuxième ambassadrice, on travaille dessus. Du coup, il y a aussi le fait de pouvoir mettre à disposition des serviettes hygiéniques et de mieux indiquer les sanitaires. Parce que ça, en fait, sur les courses, c'est aussi une problématique qui est réelle. C'est-à-dire que ça arrive que tes règles débarquent le jour de tes 80 kilomètres. Et ce n'est pas simple à gérer. Et du coup, si tu ne l'as pas prévu, tu es quand même bien content que ta course te propose des serviettes hygiéniques. Et ce n'était pas le cas avant. Pareil, le fait d'indiquer les sanitaires, parce que nous, on ne peut pas pisser contre un arbre en deux spies, c'est un peu plus compliqué. Donc voilà, ça, c'est des choses qui rentrent en jeu. Et puis voilà, après, on réfléchit aussi sur d'autres choses, le fait de mettre en relation éventuellement les coureuses entre elles qui seraient d'accord, notamment pour les questions d'hébergement, les questions d'entraînement. Ça, c'est des choses auxquelles on réfléchit aussi, voir comment est-ce qu'on peut le mettre en place. Parce que voilà, on sait que cette question-là de l'hébergement, ça peut être un frein aussi. Le fait de ne pas avoir spécialement envie d'aller dormir chez quelqu'un qu'on ne connaît pas, si c'est un gars. Et puis en fait, tout simplement, le fait que se dire qu'on va faire la course avec une autre meuf, ça motive. Donc ça aide. Et voilà, tout ce truc-là de comment est-ce qu'on peut faire en sorte que ce soit plus facile d'accès. On caresse aussi le doux rêve de pouvoir mettre en place du babysitting, de façon à ce que, par exemple, les deux parents puissent participer à la course. Et voilà, ça c'est des choses qui sont importantes parce que moi, ça a été le cas par exemple dans ma famille, mais ma mère et mon beau-père, ils faisaient de la compétition aussi. Et même si ma mère s'est vite lassée, n'empêche que comme mon papounet partait faire la course, c'était ma mère qui nous gardait. Et je pense que ça, c'est un peu un truc qu'on retrouve encore vachement. Donc voilà, pouvoir proposer ça et proposer des activités chouettes aux enfants autour de la nature. C'est un truc qu'on aimerait bien mettre en place, mais je pense que ça va demander quelques années. Parce que du coup, il faut s'organiser un peu, voir comment on propose, voir aussi si c'est pertinent. Donc voilà, s'il y a des meufs qui nous écoutent ou des mecs aussi, parce que vous pouvez aussi avoir de bonnes idées là-dessus. Et vous voulez nous envoyer un petit message sur le compte Insta de l'UTV ou sur mon compte Insta, pour savoir ce qui pourrait aussi vous aider à participer sur des courses. C'est des trucs qu'on prend. Parce que moi, j'ai mon expérience en tant que coureuse. Les bénévoles de l'UTV ont leur expérience en tant que coureuse. de coureuses aussi, mais je pense que plus on est ensemble à réfléchir à ces questions-là, et plus on peut faire en sorte que ça avance.

  • Speaker #1

    Totalement. Mais c'est ça aussi que je trouve chouette dans toute votre démarche, c'est que il y a une vraie volonté de prendre le problème à bras-le-corps, donc évidemment vous n'allez pas régler le truc en deux ans, mais il y a vraiment une volonté d'agir, et j'en parlais dans un précédent podcast, j'avais eu Caroline Prigent de Bivouac, c'est des événements de bikepacking. Et elles qui se sont aussi dit, bon, nous, on veut aussi communiquer auprès des femmes. Et bien, qu'est-ce qu'on met en place vraiment pour communiquer auprès des femmes Parce que c'est vrai qu'il y a encore beaucoup d'événements où ils disent juste, ah, ben, on a essayé d'attirer un peu des femmes, mais elles ne viennent pas. Mais en fait, non, il faut mettre en place vraiment des choses spécifiques et concrètes pour réussir à toucher cette population-là. Et vous, là, c'est ce que vous faites en faisant des choses hyper concrètes et en testant aussi. Donc, bon, je tenais à le dire, je trouve ça vraiment chouette. ça fait plaisir et quel conseil on va finir là dessus mais quel conseil est-ce que tu donnerais à une femme qui hésiterait à se lancer déjà dans un ultra trail pour la première fois bon il faut y aller le conseil péter au sol c'est genre en

  • Speaker #0

    vrai go non mais c'est vrai enfin qu'est-ce qui peut mal se passer en fait à partir du moment où tu te dis que tu fais de ton mieux que tu t'amuses et que si ça va pas t'abandonnes voilà dans le pire des cas tu finis et du coup voilà c'est Je pense qu'il faut vraiment y aller sans se mettre la pression. Voilà, il ne faut pas se dire qu'on ne va pas être... Enfin, c'est hyper facile à dire parce qu'en même temps, c'est des trucs... Ce n'est pas facile de se dire, OK, je vais m'inscrire sur un 80 parce que ça fait super peur. Du coup, voilà, en fait, on est capable de beaucoup. Le corps humain est capable de beaucoup. Et en fait, je pense qu'il faut se laisser le droit de se surprendre et d'avoir plus confiance en soi que ce qu'on aurait a priori à premier abord. Donc voilà, je pense qu'essayer. en fait ça coûte pas grand chose d'y aller et d'essayer des heures d'entraînement peut-être éventuellement le prix de l'inscription quelques litres de sueur mais finalement c'est pas grand chose face à la fierté d'avoir terminé et puis ça fait des bons souvenirs ça fait toujours des bons souvenirs même si ça a été dur ça fait des anecdotes à raconter plus tard donc on regrette jamais que ça ait été en vrai faut faire des trucs même si on a peur d'être nul faut y aller on regrette jamais d'avoir essayé des choses Ça apporte forcément de l'expérience, qu'on finisse, qu'on finisse pas, que ça se passe bien ou mal, ça apporte toujours quelque chose.

  • Speaker #1

    C'est très juste. Et si tu devais convaincre une amie de s'inscrire à l'Ultra Trail Ubercourse, qu'est-ce que tu dirais

  • Speaker #0

    Je paye le repas après. Non mais en vrai, il y a une super... En fait, c'est ce que j'ai dit sur la course tout à l'heure, mais vraiment l'ambiance, elle est super. C'est une course qui est familiale, c'est une course qui ne se prend pas la tête. Et du coup, moi je... pense vraiment que pour un premier essai d'ultra c'est une bonne course c'est vraiment une bonne course déjà parce que les prix sont super abordable ça c'est un truc dont on n'a pas parlé mais enfin c'est quand même enfin voilà qu'un berg or il essayait vraiment de garder la course à des tarifs corrects et je trouve que voilà ça c'est aussi une réalité d'ultra c'est que ça coûte cher et que du coup bah là ça fait du bien d'avoir une course qui coûte pas 120 balles pour pour trois bouts d'orange au ravitaillement quoi du coup voilà il ya vraiment voilà ce côté qui est hyper accessible Bonne ambiance et puis ça fait des trop chouettes souvenirs. Moi, je reviens encore là-dessus, mais vraiment, ça permet déjà d'être fière de soi et ça, c'est pas rien. Et puis voilà, d'emmagasiner des souvenirs pour qu'on sera vieux et qu'on ne pourra pas marcher. D'ailleurs, je dis ça, mais je suis tout le temps doublée par des vieux. Méfiez-vous des vieux, les vieux, ils sont hyper forts.

  • Speaker #1

    En pleine forme.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai, je fais tout le temps de me doubler par des gens qui ont 70 ans, ils ont plus de caisses que moi, je suis là genre Waouh, je voudrais être toi plus tard

  • Speaker #1

    Peut-être qu'à 70 ans tu doubleras des gens plus jeunes en disant ouais c'est bon en fait.

  • Speaker #0

    Et je ricanerai comme ça fait.

  • Speaker #1

    L'autre avantage du coup c'est que si vous inscrivez en tant que femme vous ne serez pas seule, puisqu'il y a des quotas donc il y aura plein d'autres femmes, dont Léa sur la ligne de départ.

  • Speaker #0

    Et Sabine aussi qui va tout défoncer. Elle a fait un super content l'année dernière. Mais voilà, en tout cas il y a vraiment une bonne ambiance et moi c'est une course que je recommande pour ça. Voilà, de tout mon cœur. Ce n'est pas pour rien que c'est une course sur laquelle je m'inscris tous les ans depuis mes 19 ans, je crois. C'est parce que c'est une course qui mérite d'être courue. Vraiment, elle est chouette.

  • Speaker #1

    C'est bien. On entend effectivement la passion dans ta voix, dans la manière dont tu la racontes. Et ça donne très envie de venir la découvrir. D'autant qu'effectivement, le Vercors, c'est quand même très beau. Donc, ça fait quand même pas mal d'avantages au total. Merci beaucoup, Léa. pour ton temps, pour cette interview, pour tous ces partages et ta bonne humeur. Tout ça, ça donnait bien envie. C'était intéressant aussi de discuter de la place des femmes, un sujet qui m'est cher, forcément, mais c'est chouette d'en discuter aussi avec quelqu'un d'autre et de voir des actions concrètes qui sont mises en œuvre. Donc merci et puis à bientôt. Bonne course, évidemment. Et à bientôt pour de nouvelles interviews.

  • Speaker #0

    Oui, merci beaucoup, Lorraine. À bientôt. Puis merci à tous et à toutes pour votre écoute. Voilà, j'étais ravie de faire ça.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide.

  • Speaker #0

    À bientôt.

Chapters

  • Introduction et présentation de Léa Barnel

    00:04

  • Le parcours sportif de Léa et ses débuts en course

    00:15

  • Pourquoi se lancer dans l'Ultra Trail ?

    02:05

  • L'Ultra Trail du Vercors : une course familiale et conviviale

    03:51

  • Les défis de la course et l'importance de l'ambiance

    05:28

  • Les souvenirs marquants de Léa lors des courses

    09:40

  • Préparation pour le 80 km : entraînement et mental

    11:55

  • La place des femmes dans l'Ultra Trail et le sexisme

    19:25

  • Initiatives pour attirer plus de femmes dans le trail

    31:09

  • Conseils pour les femmes souhaitant se lancer dans l'Ultra Trail

    35:44

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