- Speaker #0
La Sportive Outdoor, le podcast. Bonjour à toutes et bienvenue sur La Sportive Outdoor. Aujourd'hui, je reçois Emma Carslake, qui est une aventurière passionnée de bikepacking, mais qui a aussi décidé plus récemment de se lancer dans une aventure toute autre, puisqu'elle a décidé de relier le Mont-Saint-Michel à Grandville, en Normandie, à la nage, en nageant le long des côtes de la Manche durant cinq jours. J'avoue que ça m'a bien intriguée, alors je lui ai demandé de venir partager tout ça avec nous. Est-ce que tu peux te présenter, s'il te plaît ?
- Speaker #1
J'ai grandi en France et j'ai pas mal voyagé après. Donc là, j'habite en Angleterre, mais je suis semi-nomade, on va dire, depuis quelques années. Ce qui a un peu commencé tout mon parcours d'aventure, c'est un voyage en Amérique du Sud à vélo, en fait, qui a pris six mois. C'était vraiment mon tout premier voyage à vélo. On s'était préparés, j'étais avec trois amis. Ouais, d'une certaine façon, on était bien préparés, d'une autre, pas du tout. La première fois que j'ai pris mon vélo... avec les sacoches dessus et il y a beaucoup d'équipements pour six mois. C'était en sortant de l'aéroport de Ushuaïa en Argentine. Et en fait, je les ai mises à l'envers. Donc, je me les ai tapées dans les pieds pendant cinq kilomètres. On a dû s'arrêter direct. C'était vraiment le début d'une grande aventure qui a duré six mois. Donc, on portait toute notre maison. On avait tout le matos de camping, des filtres à eau parce qu'il n'y a vraiment rien. Tu ne peux même pas attendre des robinets, des trucs comme ça. Et voilà, pendant ce voyage-là, j'avais 22 ans. et j'ai rencontré pas mal de cyclo-voyageurs sur la route qui m'ont dit Ah là là, t'as 22 ans, tu fais ça, c'est foutu là, tu vas faire ça toute ta vie. Et je me dis Mais exagère, c'est n'importe quoi. Et en fait, ça fait 7 ans et je n'ai pas du tout arrêté de faire du bikepacking depuis. Je les ai fait sur le même vélo avec des Noms Aventures, des plus petits voyages avec des vélos plus légers. J'ai fait de l'ultra aussi à vélo, mais voilà. Ma vie, en gros, a tourné autour du vélo depuis.
- Speaker #0
Donc, bikepacking, tu fais beaucoup. Mais là, l'aventure est un peu différente avec la nage. Comment est-ce que ça t'est venu, cette idée de nager le long des côtes de la Manche ?
- Speaker #1
Alors, c'est une idée qui s'est formée petit à petit. En fait, il y a deux ans, j'ai demandé pour Noël une bouée de natation. En fait, c'est une bouée fluo, une petite cordelette pour relier. L'idée, c'est d'être visible en eau libre. J'avais découvert ça au... dans un réservoir à Londres où j'allais nager et on est obligé d'en porter un pour que les mètres navires nous voient de loin. Et en fait, il y en a, c'est une grosse bouée, donc c'est de l'air, mais il y en a qui font aussi sac. Donc tu mets tes affaires dedans, après tu gonfles les parois et tu traînes tes affaires dedans. Donc j'avais demandé ça pour Noël et je l'ai utilisé un peu juste pour le fun, pour voir comment c'était. Donc j'avais fait une traversée du lac de Caume avec et je faisais des petits trucs. J'avais nagé 500 mètres. pour aller de mon village au prochain village pour prendre un café dans le camping d'à côté parce que c'est drôle de sortir en vaillot de bain au plein milieu du camping, mettre un t-shirt, aller prendre un café et revenir. Mais voilà, j'avais cette bouée, je me disais il faudrait que je fasse autre chose avec. Je fais beaucoup d'itinérances à pied aussi, en rando, l'itinérance à vélo évidemment. Je me suis dit, je sais aussi nager, pourquoi pas l'itinérance à la nage. Après, j'ai commencé à chercher où et comment. Le truc qui est vraiment important avec ce voyage, c'est que je me suis dit, il me faut quelque chose de simple qui ne me fasse pas peur, parce que c'est quand même un milieu très différent quand tu es au milieu de l'eau. C'est une expérience, ce n'est surtout pas un challenge. Je voudrais m'amuser et avoir une première idée de comment on planifie un voyage à la nage, comment, quand tu es dedans, tes plans changent, et comment planifier le prochain. C'est un petit bébé voyage. pour cette raison et l'autre raison aussi c'est que j'ai eu une saison un peu difficile avec l'ultra en cycliste et j'ai eu des problèmes de blessures, j'ai eu des problèmes aussi psychologiquement, je trouvais ça très difficile, j'ai pas du tout résisté autant que je pensais au manque de sommeil et pourtant ça faisait un an et demi que je me préparais vraiment à fond, toute ma vie tournait autour de l'entraînement pour l'ultra et en fait en août j'avais un ultra, c'était le premier grand ultra que... que j'avais prévu de faire l'année d'avant, que je n'avais pas pu faire parce que j'étais blessée. C'était vraiment le point culminant jusqu'à présent. Et en fait, la veille, j'ai décidé d'abandonner parce que je me suis rendu compte que ça me rendait misérable. Je me suis réveillée avec la boule au ventre. Je me suis dit, vas-y, tu n'as plus que ta tente à accrocher sur ton vélo et après, tout est prêt. Et après, je me suis dit, mais ce n'est pas possible. Je ne peux pas commencer un voyage d'une semaine avec la boule au ventre. Je n'ai même pas commencé, je ne suis pas fatiguée. Ça coûte de l'argent aussi, les épreuves. C'est vraiment, au niveau financier, c'est quelque chose. Je me suis dit... arrête, soit sympa avec toi-même, ça ne sert à rien. Donc j'ai arrêté ça. Et là, j'avais quand même un sentiment de, OK, je fais quoi maintenant ? Je suis super en forme, j'adore le voyage. J'ai abandonné tout ce pour quoi je me suis entraînée. Et donc, je me suis dit, écoute, fais un pas en arrière. Tu ne vas pas arrêter l'aventure parce que de toute façon, c'est ce que tu aimes. Mais fais une aventure différente et surtout une aventure où tu ne te mets pas à une pression de malade. Et si tu n'aimes pas, tu arrêtes. La nage, ça donne aussi un peu un point facile pour ça. Je nageais le long de la côte. Donc, je me suis dit, mais à tout moment, tu as envie d'arrêter de nager. Eh bien, tu fais 100 vers la droite et tu arrêtes de nager. Et ce sera des vacances aventures. Mais avant tout... tu arrêtes de te mettre cette pression constante.
- Speaker #0
C'est courageux comme choix d'avoir décidé d'arrêter, mais tu as très certainement raison pour ta santé physique et mentale. Parce que c'est vrai que si ça te générait tout ce stress, c'est hyper dur, mais c'est franchement chapeau. C'est quand même pas simple comme décision.
- Speaker #1
Il y a beaucoup de gens qui m'ont dit que c'était courageux, et ce n'est vraiment pas une réaction à laquelle je m'attendais. Je m'attendais à avoir à m'expliquer. C'est dommage, tu étais entraîné tellement. Et en fait, les gens comprennent vraiment.
- Speaker #0
ce que c'est de mettre toute son énergie dans quelque chose et le jour d'avant dire stop ouais je pense que c'est plutôt ça en fait plutôt que justement d'aller au bout et d'exploser complètement en plein vol et qu'il y ait des séquelles du coup beaucoup plus longues là au moins t'as arrêté à temps et puis après tu verras ce que tu fais de tout ça sur la natation du coup bon j'imagine quand même que tu nages depuis longtemps tu dois très bien nager non ?
- Speaker #1
En fait, j'ai toujours adoré l'eau. J'étais un peu nageuse moyenne. J'étais à l'aise en brasse. Le crawl, je l'ai appris toute seule en 2021. En 2021, je ne pouvais pas faire 25 sans suffoquer. Je me suis entraînée à un triathlon. Et à l'époque, évidemment, c'était un triathlon qui était une distance demi-aéroman. J'étais vraiment endurance, endurance, endurance pour me faire pour mon premier. Donc, je me suis dit, j'ai six mois pour apprendre le crawl. Ça ne peut pas être bien difficile. C'est difficile. Donc j'ai galéré. Maintenant je suis à un stade où je ne suis pas une bonne nageuse de la technique, mais je suis très à l'aise en crawl. Pour une longue distance, je me mets en crawl maintenant plutôt qu'en brasse. Donc je ne vais pas vite, mais je suis très à l'aise et surtout, surtout, je suis très à l'aise en eau libre. En fait, j'ai appris en piscine et très rapidement, je suis allée nager qu'en eau libre. Et ça, ça change vraiment la donne parce qu'un très bon nageur en piscine peut paniquer en triathlon en eau libre et ça arrive souvent.
- Speaker #0
C'est le classique. Je nage mal, mais je m'étais mise à la natation en piscine et j'ai fait un triathlon S. C'était panique à bord. J'avais l'impression que j'oubliais tout. C'était plus pareil. Ce n'est pas la même eau. L'entraînement spécifique eau libre, ça a dû jouer. Comment est-ce que tu as préparé ton voyage ? Évidemment, tu t'es entraînée à la nage en eau libre, mais est-ce que tu as eu d'autres choses sur lesquelles tu t'es préparée physiquement ou mentalement ?
- Speaker #1
En fait, l'entraînement, ce n'était pas grand-chose parce que récemment, je n'avais pas beaucoup nagé. Donc, j'ai dû faire trois sessions deux semaines avant en piscine. Et après, j'ai fait deux sessions vraiment quelques jours avant où j'avais ma bouée. Je chronométrais, je regardais les courants pour confirmer mes plans. Donc, la partie entraînement, ce n'était pas grand-chose. parce que j'avais choisi des distances jourdanières qui étaient petites, comme c'était vraiment pas pour le challenge. J'avais prévu de faire entre 3 et 4 kilomètres par jour. Donc, c'est pas énorme, sachant que j'avais à priori toute une journée, qui se complique un peu avec les marées dans la région où j'étais. Et puis toujours l'option de, tu sors de l'eau et tu marches. Entraînement physique, pas grand-chose. Alors après, je suis en forme. J'ai eu des courbatures, si tu veux, que je pense qu'un nageur aguerri n'aurait pas eu, mais j'étais en forme, donc ça, ça allait. C'était plutôt la partie de la planification du voyage elle-même que j'ai trouvée difficile pour deux raisons. La première, c'est qu'en France, apparemment, ce n'est pas légal de remonter une rivière à la nage, de la descendre à la nage. En France, et comme dans beaucoup de pays, il y a aussi quelque chose qui n'est pas autorisé, c'est le bivouac sauvage, et je passe ma vie à faire. Il y a beaucoup de lois qui... qui existent mais qui sont très tolérées si tu vas à l'encontre.
- Speaker #0
En bivouac, ça dépend.
- Speaker #1
Moi, en bivouac, je sais ce que tu peux faire, ce que tu ne peux pas faire. Je n'avais pas envie d'avoir une semaine de nage et de m'arrêter à un moment donné. J'ai dit, OK, les fleuves, c'est lent, ça sera la mer. Et après, la mer, j'avais quelques contraintes. Sur les quelques jours, j'avais une vingtaine de kilomètres à faire. Je voulais donc un endroit où il n'y avait pas de... port ou d'écluse, mais ça, je n'ai pas de problème parce que c'était en mer, donc pas de port sur 20 km. Et puis, je ne campais pas cette fois-ci, parce que je n'avais pas de place dans mon sac pour le matos de camping. Donc, il me fallait aussi un endroit où il y avait des AirBnB à 3 km l'un de l'autre. Mais en même temps, un endroit joli, parce que je devrais nager dans un endroit joli. Donc déjà, ça fait pas mal de contraintes. Ensuite, un endroit où la mer est généralement plutôt calme. Moi, la côte française, je connais certains endroits et d'autres endroits, je ne connais pas. Sur la côte atlantique, par exemple, il y a des endroits où c'est rare de pouvoir nager. Il y a des moments où c'est interdit à la nage. Donc, en fait, je me suis retrouvée un peu à demander autour de moi. Et j'ai fini par faire le Mont-Saint-Michel-Grandville parce que ce n'est pas loin d'une région que je connais bien. Mes parents habitent à 20 kilomètres au nord de Grandville. Je connais la côte, je connais les courants. Je ne connaissais pas ce bout-là en particulier, mais je savais comment me repérer. Pour l'itinéraire, tu ne peux pas utiliser Google Maps ou des applis normales, on va dire, ni maritime d'ailleurs. Donc, ce que j'ai fait, c'est que j'ai une montre de triathlon Suunto où tu peux tracer des itinéraires libres. J'ai tracé une ligne dans l'eau. J'ai regardé après les distances journalières où je pouvais m'arrêter dans les villages. J'ai fait comme ça en me disant, c'est très approximatif. En regardant une carte, je ne savais pas à quelle distance du bord je serais, ce qui change énormément la distance que tu vas parcourir. Si tu longes les baies ou si tu les traverses. Et puis, je ne savais pas si je nagerais très droit aussi, parce que d'une part, c'est difficile de nager vraiment droit. Et d'autre part, avec les courants, tu ne fais pas forcément ce que tu veux. Donc, c'était un peu approximatif. Voilà, j'ai dit, on va voir. Après, je voulais aussi éviter les rochers, les trucs comme ça. J'ai essayé de trouver des cartes maritimes. Et quand on ne s'y connaît pas en navigation, trouver une carte où tu as les vents, les courants, les rochers, les zones d'amarrage, c'est super difficile. Donc, je trouvais ça difficile. Mais j'ai fini par utiliser l'appli de Garmin, je crois. Il y a une appli avec un essai gratuit de deux semaines. Et là, c'était top parce que j'avais les vents, les prédictions des vents et des courants tous les jours.
- Speaker #0
Ok, incroyable.
- Speaker #1
Je ne savais pas que tu voulais ça. Ouais, c'était top. En fait, c'était simple parce que c'est ce que je voulais. Parce qu'il y a l'appli ou des cartes maritimes où je ne comprenais rien. Je me suis dit, un voyage d'une semaine, je vais prendre deux semaines à comprendre la carte.
- Speaker #0
C'est un peu technique.
- Speaker #1
Et après, la deuxième chose que je voulais planifier, c'est qu'encore une fois, comme je ne voulais pas galérer pendant deux heures tous les jours, je voulais que ça soit un moment de plaisir. Ce qui n'était pas évident d'autre part, parce que c'est en Normandie, en septembre, que je l'ai fait. Je me doutais bien que le temps ne pourrait pas être top. C'est que j'ai regardé les courants. Alors, les courants, il y a des courants qui varient un peu en surface avec le vent. Mais la baie du Mont-Saint-Michel, c'est la baie en Europe où il y a le plus de marées, les plus grandes marées. Donc, elle se retire tous les jours énormément. Donc, il faut bien planifier l'heure à laquelle tu arrives sur la plage. Parce que si tu peux arriver, il n'y a pas d'eau, mais vraiment pas d'eau à des kilomètres. ça sert à rien d'aller nager. A part le vent et l'horaire des marées, il y a aussi les courants. Le flot et le jusant sont les courants qui vont avec les marées montantes et descendantes. Je me suis calée sur ça. Je me suis dit qu'il faut que je me pointe à une heure où il y a de l'eau et à une heure où le courant me porte pour me faciliter la tâche.
- Speaker #0
Ça fait quand même pas mal de paramètres. C'est vrai qu'on ne se rend pas forcément compte quand on n'y a pas réfléchi. Ce n'est pas simple quand même de planifier tout ça. Et au niveau équipement, tu avais ta bouée, forcément. Mais qu'est-ce que tu avais ? Tu avais une combinaison et qu'est-ce que tu avais emporté aussi dans ta bouée ?
- Speaker #1
J'avais ma bouée. Ma bouée, elle fait une dizaine de litres. Donc, ce n'est pas énorme. Surtout que tu ne peux pas vraiment mettre 10 litres dedans parce que tu veux vraiment qu'elle soit étanche. Moi, j'avais ma combi de natation, des gants et des chaussettes de natation. Donc, en néoprène, comme la combi, qui ne sont pas forcément obligées. Moi, j'ai une mauvaise circulation. Je ne voulais pas prendre de risques. Je n'avais pas de bonnet néoprène parce que ça, c'est un petit peu abusé. La mer était à 18 degrés quand même, ce n'est pas très froid. Dans mon sac, j'avais mes affaires en fait. J'avais mon téléphone, le chargeur, le strict minimum pour me changer. Après, j'avais aussi une amie qui faisait le sentier côtier pendant que je nageais. Donc, je ne pouvais pas tout à fait tout rentrer dans mon sac. Généralement, je lui donnais juste mes chaussures ou un truc qui avait un peu plus de volume. Et le truc que j'ai découvert... pendant cette semaine, moi c'était la vaseline que j'avais prise au cas où et j'ai bien eu raison parce que j'ai une peau assez fragile et même juste une heure par jour dans la mer j'ai passé un peu plus mais même juste une heure par jour dans la mer moi ça m'enlève la couche supérieure de la peau du visage et comme il n'y avait pas de soleil parce que s'il y avait du soleil ça te ferait cuire je pense donc je ne l'aurais pas fait, j'étais recouverte de vaseline et c'était super j'ai adoré l'expérience c'est vraiment très content de la peau ça c'était le bon point pour moi.
- Speaker #0
Intéressant, c'est vrai que c'est un petit détail auquel on ne pense pas. Comment ça se passait tes journées ? Est-ce que tu avais... Du coup, un peu une journée type, tu as répété ça pendant cinq jours, ou est-ce que chaque journée était très différente ? Et tu nageais combien d'heures par jour ? Quand est-ce que tu mangeais ? Comment tu organisais ça ?
- Speaker #1
Alors, il n'y avait pas vraiment de question de ravitaillement, ou quand est-ce que je mangeais, parce qu'en fait, j'ai fait tout d'une traite. Donc, j'avais toujours dans mon sac un petit snack au cas où, pour pouvoir m'arrêter et manger ou boire, mais en fait, je ne l'ai pas utilisé. Parce qu'au maximum, dans la semaine, je nageais 1h45. et je n'allais pas vite, donc je n'ai pas fait de vraie pause pour manger. Journée type, il y avait oui et non, parce que les horaires étaient décalés chaque jour. La marée se décale d'à peu près 45 000 par jour. Et j'avais les contraintes des trains du premier jour et du dernier jour. J'étais avec une amie qui devait arriver et rentrer à certaines heures. Donc en fait, le premier jour, je me suis complètement trompée. Je savais qu'il y avait des chances que quand j'arrive, il n'y ait pas d'eau. Donc je me suis changée sur le sentier côtier et je suis arrivée... sur la plage au niveau du Mont-Saint-Michel. Le coefficient de la marée était petit, donc elle n'était pas censée se retirer trop, mais c'est quand même un endroit avec des grandes marées, donc c'était un peu un pari. Je me suis dit, si ça se trouve, il n'y aura pas d'eau, en espérant évidemment qu'il y ait de l'eau. Donc je me change sur le sentier côtier, j'arrive sur la plage, et là je vois des groupes d'école qui font la marche de la côte au Mont-Saint-Michel, en basket. Je me suis dit, je ne sais pas si je vais pouvoir nager. Je lui ai dit écoute, tu es en combi là, ça prend un quart d'heure de mettre combi et tout le bazar, tu ne vas pas te déshabiller quoi, vas-y vois si tu trouves de l'eau. Bon, donc je marche dans la tangue, c'est une espèce d'argile qui est propre à la manche, c'est comme un sable noir très très gluant. Donc je m'enfonce jusqu'au genou, ce n'est pas grave parce que j'ai ma combi. Et après j'ai trouvé un ruet, vraiment un petit truc d'eau qui allait vaguement dans la bonne direction avec un peu de courant dans la direction. Je me suis dit, bah t'es moitié couverte de vase, t'as chaud parce qu'en fait il y avait un peu de soleil dans la combi, ça a eu chaud. Donc je me suis allongée dans le roulet, j'ai un peu rancré. Donc j'ai fait quelques centaines de mètres comme ça. Je me suis dit, bah au moins jour 1, je pourrais dire, j'étais dans l'eau, j'ai utilisé mes bras. Donc voilà, j'ai un peu rampé dans un peu d'eau le premier jour. Et je suis ressortie, j'ai couvert la distance. Mon GPS me dit que j'ai couvert la distance. Pas grave. Le deuxième jour, j'avais des conditions top, il faisait assez beau. Il me suffisait de sortir de la petite... cabane qu'on avait loué le long de la plage et je d'abord je longe et la plage une grande baie et après il y avait un petit bout de falaise c'est un petit peu peur il y avait juste un point je pouvais ressortir pour le soir c'était une jetée pour le côté de la moire où il y avait des bateaux donc voilà c'était mon plan encore en me disant je peux m'arrêter au bout de la plage avant de commencer la partie falaise et voilà je suis allé dans l'eau mon ami a fait le sentier côté et en fait je suis arrivé sur la jetée juste exactement en même temps qu'elle parce que le courant était tellement fort que j'avais vraiment presque rien à faire. J'ai fait 4 km en une heure, ce qui n'est pas du tout ma vitesse de natation à moi. C'était vraiment rapide. Là, c'est le premier jour où j'ai découvert que les repères que tu prends sur la carte, quand tu regardes la carte, que tu reconnaîtrais à pied ou à vélo, c'est très différent quand tu es dans l'eau. Je pense que la raison principale, c'est que tu as vraiment la tête au niveau du sol, donc tu ne vois rien. Je savais qu'il y avait une espèce de petite péninsule que je devais viser. Mais en fait, tu la vois toutes les cinq respirations. Il suffit qu'il y ait une petite vague devant toi, qui est juste à la hauteur de ta tête et tu ne la vois pas. Les distances sont très difficiles à buller. C'est un peu comme être dans le désert. Tu te dis, à mon avis, si moi je crois que c'est à deux kilomètres, ça doit être à huit kilomètres. Donc c'est difficile de buller. de son progrès, de son avancée. Alors, il y a la montre, mais la montre en natation, c'est pas très précis. En plus, si tu fais des zigzags, si ça se trouve, tu sais pas vraiment où t'en es. Donc, c'est là que j'ai... Le premier jour où j'ai découvert que c'était vraiment plus difficile de naviguer, surtout quand il faut longer une côte et éviter des rochers et des trucs comme ça. Mais bon, très, très bonne journée. On a marché jusqu'à notre B&B qui était en fait à vol doido à 1,5 km de l'air B&B d'avant, quoi. Donc, c'était un peu... Quand on arrivait avec les propriétaires du BNB, ils nous demandaient Ah, vous venez d'où ? Vous allez où ? On disait On vient de jeûner et on va à Juboville. Et on regardait dans quelle bande de flemmardes. Mais bon, c'était très sympa. Le troisième jour, c'était un jour un peu spécial. Ça faisait longtemps que j'y pensais parce que c'était un jour où c'était 4 km de falaises en continu. Et c'est des falaises qui sont abruptes, avec beaucoup de rochers, pas de plages. Et donc, je me disais, bon, là, en fait, je ne peux pas faire de pause. Ça fait 4 km sans faire de pause. Ça va si les conditions sont bonnes. Si les conditions ne sont pas bonnes, ça peut ne pas être marrant. Donc ce que j'avais fait, c'est que là, j'avais vraiment, vraiment étudié la carte. Il y avait une petite rivière qui se jetait dans la mer, à peu près à 2,5 km, qui formait une petite plage. J'avais ça dans la tête comme un point de repère pour un endroit où je pouvais m'arrêter. Et je me suis dit, il faut que j'aille à un marais encore plus descendant que d'habitude, un peu plus basse, parce qu'en bas des falaises, il y a quand même du sable. Il faut que ça soit bien découvert. Donc c'est ce que j'ai essayé de faire. Malheureusement, quand je suis arrivée sur la jetée, pour reprendre ma nage. Il y avait de l'eau jusqu'au rocher, donc ce n'était pas une option. Donc tant pis, je me suis dit que le courant doit être la même qu'hier, j'y vais. Donc je me suis lancée et là, c'était vraiment le jour que j'ai en mémoire comme la grande aventure. Alors que c'était une heure de natation en Normandie, à 25 kilomètres de chez mes parents. Mais j'ai vraiment la vision de Mont-Saint-Michel à gauche et ces grandes falaises noires à droite. En plus, c'était un peu dramatique parce qu'il faisait un peu moche. On sent que ce soit la tempête, mais ça faisait vraiment une grande aventure. J'étais quand même... assez loin du bord parce que j'ai une trouille bleue de me taper dans un rocher. Rationnellement, tu n'as pas besoin d'être à 200 mètres du bord, mais je n'avais pas envie d'être à 50 mètres du bord, je trouvais ça trop proche. Donc je me suis bien éloignée et j'ai nagé. Donc là, il fallait passer une petite péninsule. Et après ça, j'aurais eu la vue de la plage de Jouville un peu plus loin, la petite plage où je pouvais m'arrêter. Donc ça, c'était vraiment ma meilleure journée. C'était la journée que je redoutais un peu. Et en fait, le courant était avec moi. C'était très beau. J'ai vraiment un très, très bon souvenir de ça. En fait, c'est un peu ça. Si je refais un voyage à la nage, je voudrais me sentir comme ça tous les jours. Donc, c'est la journée falaise qui me faisait peur, qui a été ma préférée, mais loin. Troisième et quatrième jour, c'était un peu la même histoire pour les deux. Troisième jour, il y avait eu beaucoup de vent, mais vraiment une petite tempête. Le courant était encore avec moi, mais j'ai eu beaucoup de mal à passer juste à la barrière des vagues. Ça dépend, mais là, il y avait environ 6-7 vagues qui arrivaient au même endroit tout le temps. Et après ça, la mer paraissait un peu plus calme. Mais en fait, j'ai pris très longtemps à rien que passer cette barrière. Une fois que je l'avais passée, j'étais déjà bien essoufflée, ce qui n'est pas vraiment désirable quand tu n'as même pas commencé à nager. En fait, il y avait encore quelques vagues après ça, mais je ne voulais pas non plus aller à 300 mètres parce que dans ces conditions, je ne le sentais pas. Donc, je me suis fait retourner plusieurs fois par les vagues. J'étais à nouveau essoufflée. Je me suis dit, moi, ça, ça... Je suis ressortie de l'eau et j'ai dit je vais voir ce que je fais là parce que ça va pas J'ai marché un tout petit peu, ça me paraissait un peu plus facile, je suis rentrée. Et donc là, j'ai fait ce jour-là 2 km, mais en galérant. J'ai fait de la nage quand je pouvais et j'ai mis à contribution mes skills de longe-côte. Le longe-côte, c'est en fait, on a de l'eau jusqu'au nombril. Avec les bras, tu fais plus ou moins des mouvements de crawl et tu alternes les bras et les jambes. C'est un sport plutôt pratiqué par le troisième âge, en groupe, en combi, ça fait un peu armé de zombies dans l'eau. J'en avais fait une fois avec ma tante qui avait 80 ans et du coup, j'ai mis mon entraînement à profit pour faire des pauses entre la natation et quelque chose d'un peu moins fatigant. Parce que le problème, c'est que nager avec les vagues, Si tu ne te fais pas retourner, ça ne me dérange pas trop. Parce que quand tu as l'habitude, même si tu as la tête dans l'eau, tu sens la mer te tirer d'un côté. Et donc, quand tu sens que tu te fais tirer d'un côté, tu sais que tu ne sors pas la tête dans trois secondes. Parce que si tu sors la tête à ce moment-là, tu vas te prendre la vague dans la tête. Tu ajustes tes respirations. D'ailleurs, je pense que ça, c'est un truc qui est important dans la nage hors de libre. C'est de pouvoir être flexible sur ses respirations. Si t'es bloqué à respirer tous les trois coups, c'est compliqué. Souvent, je respire trois, cinq, sept, quand tu peux, quoi. Le côté que tu peux, c'est le côté plus flexible. Et un truc que j'avais pas trop anticipé, c'est qu'il y a ton corps qui prend la vague, mais il y a aussi, en fait, ta bouée. Donc, ta bouée, elle suit le courant. J'avais la côte à droite, la mer à gauche. Les vagues venaient de la gauche. Donc, les vagues, d'abord, poussaient mon corps. Bon, ça, j'ai pas de problème. je roule sur la vague, mais en fait après, un mètre et demi plus tard, elles atteignent ta bouée, et si c'est une bonne vague, ça tire bien. Donc tu nages, et chaque vague, tu te fais tirer la colonne vertébrale vers la droite. Pareil pour passer des barrières de vagues, tu peux essayer de sauter sous la vague, j'ai essayé, le problème c'est que ton corps va sous la vague, et aussitôt que ta bouée heurte la vague, tu te fais tirer par l'eau par ta bouée. Encore une fois, ton dos n'est pas super content. Donc, tu es obligé de te prendre l'eau dans la tête. Tu n'as pas le choix. Nager avec des vagues, oui. Nager avec des vagues, avec une douée, c'est toute une autre histoire. Et ça, je n'avais pas anticipé. Donc voilà, deuxième jour assez difficile. C'est quand même sympa. Dernier 200 mètres, je crois que je les ai faits. Je suis sortie de l'eau, en fait. Il y avait une averse de grêle. Donc au début, je suis restée dans l'eau parce que ça fait moins mal. Quand la grêle s'est un peu arrêtée, je suis sortie. Je me suis dit, bon, ben là, j'ai pas froid parce que j'ai une bonne combi. Il y avait un brouillard. C'était vraiment l'apocalypse sur la plage. Il y avait des gens sur la plage qui étaient avec leurs chiens. Ils avaient tous disparu. Il n'y avait plus que moi. Mais je me suis dit, ben là, en fait, j'ai trop de chance parce que j'ai chaud. Je suis en combi, je suis protégée, je m'en fiche, si je suis mouillée, je suis bien mouillée. Et donc j'ai marché sur la plage toute seule dans la brume avec la tempête et en fait c'était super sympa. Alors que c'est vraiment le truc, tu sors de ta maison pour te balader, c'est le cauchemar mais c'était pas mal.
- Speaker #0
De l'extérieur ça devait être drôle de te voir déambuler.
- Speaker #1
Qu'est-ce qu'elle fait ? C'est ça. Et donc on arrive au dernier jour, le dernier jour on avait un train à prendre début d'après-midi, ce qui disait que j'étais obligée d'y aller. avec la marée montante et donc le courant contre moi. Et c'était encore un peu la tempête. Donc là, c'était le bazar. Je me suis réveillée, je me suis dit quelle galère, qu'est-ce que je fabrique ? Bon, j'y vais. C'était la marée montée. J'ai pu un peu tricher au début. J'avais en gros deux baies à longer. Mais au lieu de longer la première baie, j'ai visé en ligne droite Grandville où tu vois des bâtiments de loin. Il y a aussi que je suis myope. et que je n'ai pas de correction quand je nage. Donc, sûrement, c'est difficile de se repérer, mais c'est encore plus difficile de mettre des lunettes. Je ne suis pas très myope, mais ça change un peu la donne quand même. Donc, j'ai pu un peu tricher, on va dire, pour la première baie. Et après, j'ai fait un peu pareil. Moitié longe-côte, moitié natation. J'ai fini par nager, encore une fois, dans presque pas d'eau parce que c'est là que les vagues étaient les plus gérables, entre moi et ma bouée. Voilà. Et donc, j'étais peut-être à deux kilomètres. J'étais arrivée au village avant Grandville. C'était juste niveau temps. J'aurais pu finir, je pense, vu la vitesse à laquelle j'allais. C'était juste et j'étais fatiguée. En plus, à ce stade-là, j'avais quand même pas mal de courbatures aux bras, aux épaules. Je me sentais fatiguée. Et là, comme je suis habituée à dépasser un peu mes limites avec l'ultra et le voyage, quand tu es fatiguée, ça arrive souvent, je me suis... surprise à avoir les pensées que j'ai quand je dois me pousser et que j'ai plus envie quoi. Donc je me disais il y a différents trucs, je me dis tu vois, coupe tes sensations, c'est pas toi qui décide, vas-y arrête de regarder le point au loin tu vois, fais trois respirations et des trois respirations d'après, regarde le caillou et après le caillou d'après, tu vois, quand t'as un vélo et des mécanismes juste pour te permettre de continuer d'avancer. Je me suis dit que ce n'était pas du tout pour ça que je suis là. Je suis sortie de l'eau et j'ai dit que c'était fini. Ma copine m'attendait sur la plage. On avait acheté une brioche et du chocolat au lait. On a mangé notre brioche et notre chocolat au lait après ma séance de natation.
- Speaker #0
Meilleure manière de faire.
- Speaker #1
C'est exactement ce qu'on faisait quand on avait 8 ans et qu'on prenait des cours de natation où on n'apprenait rien. D'où le fait que je ne connaissais pas le crawl avant 2021. et en fait je me suis dit c'est exactement pour ça que je suis venue pour prendre des goûters sur la plage avec ma copine après ma session, je suis pas venue ici pour me faire vomir de stress parce que j'ai pas réussi quoi c'est une belle manière de terminer en plus là quand tu parles des courants,
- Speaker #0
des conditions météo ça me semble du coup être un peu le pire de l'organisation d'une telle aventure c'est effectivement le pire ou pour toi c'était autre chose qui était la principale difficulté ouais ouais
- Speaker #1
En fait, les marées, les marées comme elles le sont au Mont-Saint-Michel, les marées importantes, il y a vraiment une fourchette de deux heures dans la journée où tu peux nager sans avoir à marcher beaucoup. Et en sachant que même si tu marchais beaucoup pour atteindre l'eau, en fait, la pente de la plage est telle qu'une fois que tu as atteint l'eau, tu dois encore marcher 200 mètres pour avoir de l'eau au genou, encore 200 mètres pour avoir de l'eau à la taille, ce n'est pas pratique. Tu pourrais choisir les accalmies dans le vent, mais quant à la marée, c'est… c'est maintenant ou jamais et tu choisis pas les autres conditions. Je pense que plus que les courants, dans mon cas, c'était les marais. Mais en même temps, pour moi, c'était un bon endroit parce que je connaissais un peu la côte. Donc, je pense que le mieux, c'est un endroit que tu connais déjà sans y avoir navire, mais tu connais l'eau.
- Speaker #0
Oui, c'est clair. Il ne faut pas se lancer comme ça. Ça reste un milieu qui est quand même compliqué. Et la copine qui suivait sur le sentier côtier, est-ce qu'elle faisait sa balade sans vraiment se préoccuper de toi ou est-ce qu'elle était tout le temps en train de regarder la mer pour voir si tout allait bien ? Comment vous avez géré ça ? Le premier jour,
- Speaker #1
je ne nageais pas, donc elle m'a vu nager dans la vente. Non, le deuxième jour, je pense qu'elle était un peu stressée, ouais. Plus que moi. Et puis bon, en fait, c'est bien d'avoir quelqu'un à 200 mètres sur la côte, mais elle, elle n'est pas sauveteuse en mer. Si jamais elle me voyait en détresse, elle appellait un sauveteur. Mais le troisième jour, le jour des falaises, le fameux jour qui me faisait peur, il se trouve que, je ne sais pas, la façon dont elle sentait côtier, elle m'a dit qu'elle ne m'avait pas vue une seule seconde de planage, alors qu'elle essayait de me voir, mais... Ouais, bah... Euh... Et les deux jours d'après, un peu pareil, en fait. Elle m'a vu galérer dans les vagues, revenir essouffler. Elle s'est dit, bon, je garde un oeil sur toi. Après, je lui ai dit, non, mais là, je vois que si j'allais de nager, nager, je peux me mettre dans une situation dangereuse. Donc, je reste sur le bord. Rentre, va au B&B et mets-toi au chaud. Ça sert à rien que tu marches littéralement deux kilomètres sous la pluie. Donc, un mélange, quoi, en fait. Les moments où on se disait, toutes les deux, c'est un peu chaud. Elle restait plus près. Sinon, elle faisait sa vie.
- Speaker #0
Sinon, en fait,
- Speaker #1
quand tu...
- Speaker #0
les risques en fait toi tu les gérais aussi vraiment en faisant très attention vraiment minute après minute en disant bon bah là par exemple en fait c'est trop chaud je fais plus du long-chocote par exemple ou je sors carrément c'est plus ça ça a plus été ça ta manière de gérer en fait les risques inhérents à la pratique parce que sa présence en fait c'était rassurant mais c'était à moi de gérer mon truc après il faut voir
- Speaker #1
qu'est-ce qui peut se passer, c'était pas un ouragan non plus le truc, je sais que les, alors il y a des courants qui vont sud-nord ou est-ce un petit peu mais sur cette côte les courants si tu fais la planche en gros tu finis sur la plage marée descendante ou montante, et ça je le savais après j'ai ma bouée ma bouée c'est pas une bouée de sauvetage mais si t'as une crampe au bras ou à la jambe tu peux t'accrocher dessus et attendre 10 minutes que ça passe Donc, vraiment, le seul vrai danger que j'avais imaginé, c'est si jamais j'avais un problème et que je ne pouvais plus nager, que j'avais, disons, une crampe, et que c'était un moment où j'étais proche des falaises et que le courant me rapportait aux falaises. Et c'est pour ça que je nageais vraiment loin des falaises. Après, moi, je n'ai jamais eu une crampe de ma vie. Enfin, il n'y avait pas vraiment de risque. Je pense que les risques, ils font peur parce qu'ils sont un peu plus grands s'il y a quelque chose qui se passe mal. Mais en fait, il n'y a aussi que de chance qu'il se passe quelque chose de vraiment mal, surtout si tu fais attention.
- Speaker #0
Oui, et puis tu avais prévu des étapes pas trop longues pour avoir un peu de marge, parce que tu sais que ces distances-là, tu les gères. Et ça, c'est important aussi.
- Speaker #1
Sur la planification, un truc que je n'ai pas dit, c'est que j'avais trouvé des itinéraires de nage, des nages assistées, ou quelqu'un en kayak, ou encore mieux, en bateau à moteur à côté. Mais c'était que... que ou des courses ou des challenges. Alors, il y a un gars qui a fait le tour de la France à la nage. C'est super, mais il nageait 25 km par jour. Il tractait un truc avec toute sa vie dessus. Et lui, c'est un explorateur professionnel. C'était un truc qui lui fait de l'argent. Le tour du lac d'Annecy, par exemple, c'était un tour des lacs. C'est quelque chose que j'aurais aimé faire. Mais c'est difficile de trouver des informations, sauf dans le cadre de courses encadrées où il y a des gens pour te surveiller. Et donc là, je me suis dit, ça va être. Toi, ce que tu vas faire, ça va être complètement différent parce que tu n'as personne pour te surveiller. Tu te débrouilles.
- Speaker #0
Oui, et puis là, c'était effectivement... Enfin, tout l'objet de ça aussi, c'était de ne pas retomber dans un truc de course où tu te mettais une pression. Donc là, au moins, tu faisais ton truc à ton rythme, comme tu voulais. Et est-ce que ça t'a donné envie de recommencer, du coup, ce genre d'aventure aquatique, on va dire ?
- Speaker #1
Oui, énormément. Franchement... Pas un endroit où il y a des marées. C'est vraiment restrictif. Et surtout, ça va pour 4 km par jour. Mais si tu voulais faire des vraies distances, c'est trop chiant. Vraiment, je pense, avec des marées, ça ne vaut pas le coup. Pour des grandes distances, non. Après, encore une fois, c'est vraiment une zone exceptionnelle dans toute l'Europe, là où j'étais. Ça me donne envie. Moi, j'ai très envie de faire des tours de lac. J'ai nagé pas mal dans le lac de Combes, par exemple, où j'ai fait village à village. Mais encore une fois, il y a des zones de baignade interdites. Les trucs sur Internet, c'est très difficile à trouver. En fait, il faudrait faire un tour de repérage à vélo, par exemple, et après planifier une semaine de nage ou alors connaître quelqu'un sur place. Mais c'est vraiment la planification que je trouve le plus difficile.
- Speaker #0
Ouais, ça a l'air super compliqué. C'est vrai qu'on ne se rend pas forcément compte quand on ne s'est pas intéressé à la question. On se dit, bon, il y a de l'eau à pas mal d'endroits, mais au final, tu as plein d'endroits où tu ne peux juste pas le faire. Et pour terminer, si quelqu'un nous écoute et qu'il a envie de se lancer dans ce genre de périple, quels conseils est-ce que tu donnerais ?
- Speaker #1
Je pense que la façon dont j'ai accroché la chose, c'était très bien. J'espère faire des voyages plus longs et des distances journalières plus longues. autant j'ai sauté dans le monde de l'aventure à vélo avec un voyage de 6 mois qui traversait les Andes sans expérience et c'était pas grave, il y a plein de gens qui le font et ça marche, je pense qu'en natation ça marche pas, tu peux pas il faut vraiment y aller doucement et augmenter quand t'es prêt ça m'étonne pas,
- Speaker #0
je pense que c'est un bon conseil où est-ce qu'on peut te retrouver en ligne si on veut suivre tes aventures ?
- Speaker #1
alors j'ai un compte Instagram qui s'appelle emma underscore, je dirais du 8, je sais pas comment on dit hop
- Speaker #0
38 cycles et je je vais avoir un site internet mais mais je ne sais pas quand est-ce qu'il va vraiment arriver ce site donc voilà à suivre mais ça se passe sur mon Instagram déjà sur Instagram je le mettrais merci beaucoup d'avoir partagé cette aventure qui est vraiment originale avec nous je dois dire que ça m'intriguait et je suis vraiment ravie de m'avoir appris davantage parce que c'est chouette aussi de voir ta manière de voir les choses comment t'as organisé tout ça Et puis, on va te suivre. Et puis, peut-être que tu viendras partager d'autres aventures avec nous aussi.
- Speaker #1
Super. Merci beaucoup, en tout cas.
- Speaker #0
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