- Speaker #0
La Sportive Outdoor, le podcast des sports outdoor aux féminins pour s'inspirer, apprendre et oser. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Estelle Hemery, passionnée de cyclisme et d'ultra distance, qui a récemment participé à la course French Road 66, une course de 1066 km à travers la France. Estelle va nous parler de son parcours, de ce qu'elle aime dans le cyclisme, dans l'ultra, mais aussi de ses entraînements et évidemment de la course elle-même. Bienvenue Estelle, est-ce que tu veux bien te présenter déjà ?
- Speaker #1
bonjour lorraine bonjour à toutes merci de m'accueillir dans le podcast donc je m'appelle estelle j'ai 29 ans j'habite depuis moins d'un an à grenoble avant j'étais à paris et je travaille dans le droit d'asile j'aime la montagne depuis que je suis à grenoble je connaissais pas trop avant mais ça me plaît beaucoup
- Speaker #0
Ah donc t'as pas déménagé à Grenoble pour être en montagne en fait, parce que souvent c'est ça ?
- Speaker #1
Oui c'est souvent ça, mais non j'ai rejoint mon copain qui lui aimait beaucoup la montagne et a déménagé à Grenoble pour ça.
- Speaker #0
Et du coup toi tu y as pris goût par la même occasion ? Oui,
- Speaker #1
complètement.
- Speaker #0
Ah c'est un chouette coin. Et comment est-ce que t'as découvert déjà le vélo ?
- Speaker #1
J'ai découvert le vélo vers le confinement, comme beaucoup de personnes je pense, en tout cas à Paris. Mon copain faisait déjà du vélo, il faisait du vélo en club, j'allais l'accompagner sur les courses, j'étais un peu spectatrice. Et à un moment, j'ai eu envie d'essayer aussi et on s'est mis en tête de faire des vacances à vélo. Donc ça a été l'élément déclencheur, d'abord le Covid pour faire mes trajets au quotidien et ensuite les vacances à vélo. C'était le point de départ. du sport dans ma vie.
- Speaker #0
C'est rigolo. Et tu faisais d'autres sports avant ?
- Speaker #1
Non, pas tellement.
- Speaker #0
Incroyable. Donc, tu es passée du vélo post-Covid, comme plein de gens, à de l'ultra-distance. Qu'est-ce qui t'a amenée après vers l'ultra ?
- Speaker #1
Le fait de voir plus de femmes sur les réseaux se mettre à l'ultra, ça m'a un peu attirée. Je n'avais pas du tout envie de faire du vélo pour faire des courses, tu sais, où les cyclistes tournent en rond avec une vitesse moyenne incroyable. Ce n'était pas mon objectif et ça ne m'attirait pas tellement. Mais de voir plus de paysages, d'aller voir un peu plus loin, de rouler longtemps, ça m'attirait davantage, oui.
- Speaker #0
C'est rigolo. Et en fait, quand vous avez fait le voyage, est-ce que déjà vous avez fait des étapes assez longues ? qui peut-être t'ont donné un peu un aperçu ou en tout cas envie d'aller faire un peu plus ou comment est-ce que vous avez fait ?
- Speaker #1
Oui, le premier voyage qu'on avait fait, c'était le tour de l'Auvergne. Et c'est vrai qu'on avait des étapes quand même assez élevées. 100 kilomètres ? On faisait plus de 100 kilomètres par jour. C'est vrai qu'en bikepacking, on a déjà un niveau assez... que tout le monde ne fait pas en bikepacking tout simplement. Donc oui, je pense que c'est aussi ça qui m'a mis un peu le pied à l'étrier.
- Speaker #0
Et c'est allé assez vite du coup, parce que tu disais que tu ne faisais pas spécialement de sport. Comment est-ce que tu es passée de, tu vois, je ne fais pas vraiment de sport, à même, tu vois, là sans parler de ta course de 1000 bornes, mais même faire justement des étapes en bikepacking à 100 bornes par jour. C'est déjà super costaud. C'est aller vite ? T'es entraînée spécialement pour ou juste c'est bien passé direct ?
- Speaker #1
Oui, je m'entraînais pour ces vacances en tout cas. Donc je m'entraînais, je faisais beaucoup de... En fait, j'ai jamais suivi de programme particulier, sauf un hiver je crois où j'ai essayé. Puis ça me plaisait pas trop. Je m'entraînais assez régulièrement. Je pense que c'est surtout ça, c'est la régularité qui fait que j'arrivais à enchaîner des distances assez... Enfin, à faire un 100 km sans trop de difficultés. Après, je n'étais pas du tout entraînée au dénivelé, par contre, au début. Donc, bon, ça, c'était très lent. Mais oui, au début, on avait notre rythme qui était... inférieur à celui qu'on a actuellement mais on aimait ça aussi.
- Speaker #0
Et quelle a été ta première expérience en ultra ? Est-ce que c'était cette course, la French Road, ou est-ce que tu avais déjà fait avant ?
- Speaker #1
L'année dernière, j'ai fait la Race Cross France 300 avec Candice que tu as déjà interviewée du coup.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Et c'était ma première expérience ultra. dans le sens chronométré. L'année d'avant, j'avais déjà fait aussi une Poco Loco de 780 km. Ah oui. Donc après, selon moi, l'ultra, ça dépend aussi de chacun. La distance, pour moi, 300, c'était un ultra, mais pour certaines personnes, 300, ce n'est pas un ultra.
- Speaker #0
Oui, bon, c'est long quand même. C'est une distance que personne ne fait. Normalement, enfin disons de manière très classique, les gens qui vont faire du vélo, s'ils en font juste un peu, ils vont pas se faire 350 bornes. Oui, oui,
- Speaker #1
c'est ce que j'ai fait. Donc j'avais pas beaucoup d'expériences, j'avais que celle-ci. Et aussi les bikepackings, là où c'est pas chronométré non plus, mais où on fait quand même beaucoup de kilomètres sur un week-end ou plus.
- Speaker #0
Ouais, ça du coup c'est quelque chose que tu faisais déjà régulièrement en fait. Enfin une fois que vous aviez fait le premier voyage à vélo, vous avez continué.
- Speaker #1
Oui, oui. J'adore le bikepacking, c'est ce que je préfère, je crois. Oui ou non, je faisais assez régulièrement des bikepackings. Et sinon, le 1000 kilomètres, c'était la French Road 66, c'était mon premier 1000 kilomètres, vraiment.
- Speaker #0
Oui, effectivement. Et juste la Poco Loco, qui était ta première très grande distance, on va dire. Qu'est-ce qui t'avait motivée à t'inscrire ? Tu disais le fait de voir d'autres femmes sur les réseaux. Ça t'attirait un peu, mais tu vois, quel est le déclencheur qui fait qu'on se dit « Ah ouais, pourquoi pas, c'est bon, je prends un dossard, il faut que je m'inscris » .
- Speaker #1
Sur la Poco Loco, ce qui m'attirait, c'était d'abord que ce n'était pas chronométré. On avait un temps de jour, je ne sais plus exactement combien c'était, mais on n'avait pas de classement à la fin. Et aussi le fait que parmi les organisateurs, il y avait une femme qui est Caroline.
- Speaker #0
Ah oui, qui maintenant est Caroline de Bivouac.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça. Et je ne sais pas, en fait, de me dire qu'il y avait une femme qui avait fait ou au moins reconnu l'itinéraire, que c'était aussi un peu pensé pour moi, peut-être, tu vois.
- Speaker #0
C'est intéressant.
- Speaker #1
Ça me rassurait un peu, plutôt que les grosses courses qu'on connaît, où ce sont des hommes. Ouais,
- Speaker #0
c'est vrai que t'es un écriveur, en fait.
- Speaker #1
Pour les hommes, tu vois. Et ça, ça m'avait rassurée qu'il y ait Caroline, du coup. Et que ce ne soit pas chronométré. Et puis que l'ambiance vendue était quand même plutôt bonne et joviale.
- Speaker #0
Et c'était le cas ?
- Speaker #1
Oui, oui, carrément. Voilà, c'était cool.
- Speaker #0
Et du coup, sur la French Road 66, déjà, est-ce que tu peux nous expliquer le concept de la course ? J'ai juste dit que ça traversait la France, mais est-ce que tu peux nous en dire plus en détail ?
- Speaker #1
La French Road de 66, elle partait cette année de la forêt de Compiègne. Et elle arrivait à Carnon-Plage, en dessous de Montpellier. Donc c'était 1066 kilomètres à peu près, parce que c'est chacun qui fait sa trace. Ok. On a des passages obligatoires et des checkpoints obligatoires, mais pour le reste de la trace, on est libre. Et l'organisateur de la French Road 66, il organise aussi deux autres courses, je crois. Non, même plus. Notamment la Desertus Baicus.
- Speaker #0
Ah oui, j'allais dire, c'est le même concept où tu traces. Voilà. Donc, c'est les mêmes. OK.
- Speaker #1
Et c'était donc 1066 kilomètres environ et environ 10666 mètres de déplu.
- Speaker #0
Waouh, c'est énorme. Ils sont bien amusés, en tout cas, avec le distance. Oui. Et le dénivelé. Et pourquoi tu as choisi de participer à cette course en particulier ? Qu'est-ce qui t'a attiré ?
- Speaker #1
Alors moi je suis une stressée de la logistique donc les courses à l'étranger, en fait c'est pas la course en elle-même qui me stresse, c'est d'aller au point de départ ou de revenir après l'arrivée, de prendre 3000 changements de train ou de bus, de trouver un logement pas trop loin, ça me stresse énormément. Donc ce qui était bien avec la French Road c'est que c'était assez accessible, enfin même très accessible en train. L'autre. avantage que je trouvais dans cette course c'est que c'était plutôt plat selon moi ça va on fait un ratio de la réponse pour moi c'est assez plat ok je note cette info ta définition du plat et le plat je sais que je maîtrise assez bien le plat donc je voulais pas une course avec beaucoup beaucoup de dénivelé pour mon premier 1000 donc voilà ça m'a attiré aussi parce que l'organisateur peut-être pu le voir pour la Desertus Baecus, il aide vraiment à promouvoir le cyclisme féminin et donc j'avais envie de participer à ça, à cet événement.
- Speaker #0
C'est clair, c'est trop bien ce qu'ils font. J'ai fait une interview avec Geneviève qui a fait les Desertus Byclus, où on en a déjà un peu parlé, mais c'est impressionnant. Ils ont un vrai travail pour arriver à féminiser. C'est trop chouette de soutenir ça aussi, clairement. Il y a un point qui m'interpelle. Tu dis que tu es stressée de la logistique, avant-après, mais pendant la course. Pour le coup, ça ne te stresse pas de devoir tracer toute ta map ? Et du coup, aussi de décider quand est-ce que tu t'arrêtes ou tu t'arrêtes, etc. Moi, j'avoue que pour le coup, ça me stresserait plus, en fait.
- Speaker #1
Non, ça, j'avoue que j'ai moins de stress. Je me pose moins de questions aussi parce que sur la course, il faut que je m'arrête parce que je suis fatiguée. Bon, je m'arrête. Pour prendre le départ, ça me stresse d'arriver la veille à telle heure, de bien avoir le temps de me reposer un peu, de trouver à manger. Franchement, j'ai une stress.
- Speaker #0
C'est intéressant, c'est hyper intéressant de voir qu'on n'a pas du tout les mêmes, on est toutes différentes et on n'a pas les mêmes points qui nous font peur. Pour la trace, est-ce que tu as tracé à l'avance vraiment tes mille bornes ? J'ai fait une méga trace GPS en disant, voilà, je passe précisément par là. Ou est-ce que tu as réadapté des choses une fois que tu étais sur place ?
- Speaker #1
Alors, j'ai tout tracé à l'avance. Enfin, mon compagnon a tout tracé à l'avance parce que lui aussi faisait la course. Et on s'est séparé le travail. Il a tout tracé à l'avance. Et moi, j'ai tout reconnu sur Google Street View, tu sais. J'ai fait une bille borne sur Google Street View où j'ai tout repéré, les boulanges, les toilettes, les lieux où on pouvait bivouaquer.
- Speaker #0
Ça doit être un boulot de malade, ça prend...
- Speaker #1
Oui, ça prend des heures. Mais après, c'est la première fois que je faisais ça vraiment pour aussi long, parce que sinon, sur beaucoup de bivouacs aussi, je fais ça, ou de bikepacking. Mais sur 1000 kilomètres, c'était hyper drôle quand j'arrivais avec mon vélo, pour de vrai, lors de la course, sur des ronds-points que j'avais repérés. sur Google Street View, tu vois, ça, c'était vraiment drôle. Ça me faisait rire toute seule.
- Speaker #0
Genre, tu te souvenais hyper précisément. Oui, oui. Ça devait être trop marrant, genre, si on te croise. C'est ça, genre, tu peux...
- Speaker #1
On gagne un temps aussi important, par exemple, de repérer les fontaines. Parfois, les fontaines, elles sont un peu cachées ou de savoir exactement où est-ce qu'elle était sur la place du village, par exemple. Je pense qu'on gagne... Peut-être quelques minutes, mais qui peuvent être importantes quand ça arrive à toutes les 3h pour trouver de l'eau. Voilà.
- Speaker #0
Ah ouais, c'est trop marrant.
- Speaker #1
Pour la map, ouais.
- Speaker #0
Donc maintenant, en fait, tu as une carte de France dans la tête avec des fontaines, des boulangeries.
- Speaker #1
Oui. Par contre, j'ai suivi ma map tout du long. Ça, je suis un peu, je ne sais pas, peut-être rigide, mais la map, c'est la map, quoi. Sauf à 30 ans, mais au moins, ça me rassure. Et aussi parce que je l'avais reconnu sur Google Street View, je savais ce qui m'attendait. Donc non, j'ai suivi la map tout du long.
- Speaker #0
C'est trop classe. Je ne pensais pas qu'on pouvait reconnaître 1000 kilomètres. Évidemment qu'on peut, mais c'est vrai qu'il faut avoir le courage de le faire. Et physiquement, comment tu t'es préparée pour faire 1000 bornes ? En plus, faire 1000 bornes rapidement.
- Speaker #1
Oui, j'ai pas de plan d'entraînement. J'ai déjà essayé d'en suivre un, un hiver passé. L'hiver, ça peut un peu amuser. Enfin, moi, ça m'amuse un peu plus l'hiver, mais quand il fait beau, suivre un plan d'entraînement, j'aime pas du tout. Donc, j'avais pas de plan d'entraînement, mais par contre, je savais que je devais être très régulière. Donc, j'allais quand même rouler. pas forcément des 100 km tous les deux jours, mais au moins 50 km. J'essayais de rouler au moins tous les deux jours et le week-end, tous les jours. Et je n'ai pas mis d'intervalle. Tu sais, les exercices, les intervalles, tout ça, je n'en ai pas vraiment mis, non. J'ai vraiment roulé au feeling cet hiver. Mais par contre, j'ai roulé l'hiver. Ça, c'est sûr. Je ne m'y suis pas mise dès qu'il a commencé à refaire beau parce que... Certes, la course n'est qu'en juin, mais il faut quand même encaisser un peu de kilomètres avant d'y arriver.
- Speaker #0
Oui, c'est clair. Est-ce que tu faisais plus à l'envie, en sachant qu'il fallait que tu fasses un certain nombre de séances, mais tu décidais ce que tu allais faire comme parcours en fonction de ton humeur ? Oui.
- Speaker #1
Après, j'ai aussi une routine qui s'est installée. c'est parfait Enfin, je pense que je faisais le même parcours. Ça m'arrivait de faire le même parcours tous les deux jours, mais c'est une routine qui s'installe. Tu sais que tu vas... Faire ses 50 km dans Belle Donne ou dans le Vercors, tu connais le chemin par cœur, mais au moins, c'est fait. Ça s'inscrit dans une routine, en fait.
- Speaker #0
Et en plus, tu as des parcours quand même hyper sympas au départ de Grenoble, j'imagine. Oui, tu peux varier. Et est-ce que tu avais un volume un peu type par semaine ?
- Speaker #1
Je ne me rappelle pas vraiment combien d'heures, mais au moins... au moins 200 par semaine peut-être.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Je ne sais plus. Je ne faisais pas des très longues sorties.
- Speaker #0
Oui, mais souvent quoi.
- Speaker #1
Souvent, ça c'est sûr.
- Speaker #0
Et avec du dénivelé à chaque fois, donc j'imagine.
- Speaker #1
Moi, je fais partie de ceux qui considèrent que faire que du dénivelé, ça n'aide pas forcément à progresser en dénivelé. Et comme j'ai fait ma course, c'était plate. À Grenoble, on a des berges qui sont hyper plates, mais au moins, ça t'entraîne à avoir la position. ou sur le plat, tu traces, tu traces, tu traces. Donc je vais varier. Je fais des séances que de plat et des séances plus de dénivelé, oui.
- Speaker #0
Ok, ah oui, c'est intéressant. Et après, les séances de plat, ça t'aide ? Pardon, vas-y.
- Speaker #1
Je trouve que c'est important de développer sa force sur le plat aussi plutôt que de se fatiguer tout le temps à faire que du dénivelé. Mais après, c'est personnel. J'ai juste l'impression que moi, ça me fait du bien de faire des séances de plat aussi.
- Speaker #0
C'est hyper intéressant d'entendre ça. Et est-ce que mentalement, tu savais que de toute façon, ça pour toi, c'est facile et tu peux rouler pendant des heures et tout va bien ? Ou est-ce que quand même, tu sais aussi que tu as des moments où ça va être compliqué, donc tu as préparé un peu mentalement d'une manière ou d'une autre ?
- Speaker #1
Alors je sais que je sais rouler une sortie toute seule sur la matinée. Enfin faire un 100 km toute seule c'est quelque chose limite dont j'ai besoin aussi. J'adore rouler seule en fait. Mais pas que, j'adore aussi rouler en groupe mais j'ai besoin de mes sorties seules. Donc ça, ça ne me faisait pas trop peur. Mais sur autant de jours je ne savais pas du tout. En fait, parce que les... Par exemple, à Pocoloco, comme je te disais, je me suis inscrite avec des amis. Donc, faire plusieurs jours seule, je ne savais pas ce que ça allait donner. J'avais un peu peur de ça. J'avais peur de mon moi mental, en fait. Surtout la French Roll, je savais à peu près que 1000 kilomètres, j'allais réussir à les faire. Je ne savais pas en combien de jours, mais je savais que j'allais réussir à les faire. Mais mentalement, je ne savais pas si j'allais être capable... de les faire en bon état ou pas. Donc ça, c'était un peu le test. Et j'ai regardé... Enfin, j'ai écouté aussi les podcasts, puisque tu fais aussi des articles sur la prépa mentale.
- Speaker #0
Je les ai suivis. Exact, avec Sandra, mon colloque du sport et préparatrice mentale.
- Speaker #1
Ah oui, je les ai tous lus. J'ai essayé de mettre en place un peu des exercices. Mais je sais que le moindre inattendu, ça pouvait me faire... M'arrêter, j'avais un peu peur de moi. Je sais que je suis un peu mon propre frein aussi dans ma pratique cycliste.
- Speaker #0
Et ça t'a aidé alors pendant la course que tu as mis en place ?
- Speaker #1
Oui, ça m'a aidé. Il y a une phrase, je ne sais plus si c'est dans l'un de tes articles que je l'avais lu ou bêtement sur Instagram, qui disait que dans tous les cas, j'étais mieux sur mon vélo qu'au boulot. donc quand ça n'allait pas j'essayais de me dire ça je crois pas que ce soit dans nos articles mais je crois que c'est Elise Caron qui disait ça une fois dans une de ses stories Instagram j'étais allée la voir aussi, j'étais allée à plusieurs conférences de Elise ou de Nathalie Bayon sur l'Ultra pour choper des tips en fait partout et donc voilà j'avais essayé alors le plus important pour moi ça a été la playlist Ah c'est important ! J'avais déjà préparé ma playlist l'année dernière pour la RAF 300, que j'ai reprise, et mentalement, moi la playlist ça m'aide mais vraiment de fou, genre ça joue sur mon mental je pense. Déjà je mets pas de musique triste, et je mets des musiques que j'aurais un peu honte d'écouter peut-être avec des gens, mais dont je connais les paroles par cœur, ou qui me mettent la pêche. Et ça vraiment c'était... j'ai écouté de la musique tout du long quoi.
- Speaker #0
Excellent ! Est-ce que justement, est-ce que tu peux nous raconter la course, comment ça s'est passé, du départ à l'arrivée ?
- Speaker #1
Du coup, ça s'est très bien passé, beaucoup mieux que ce que j'espérais. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, mais je m'attendais à tout sauf à ça. Du coup, j'ai... J'ai réussi à finir en 2 jours et 21 heures, je crois, mais en gros ça fait 3 jours. Et ça s'est bien passé. Je m'attendais à ce que la météo soit pire que ce qu'elle n'a été. Du coup, ça aussi mentalement, ça m'a aidée. Je m'attendais à ce qu'on ait énormément de pluie et du vent de face. On a eu du vent de face les deux premiers jours. Mais on a eu de la pluie par intermittence. Donc c'était bon.
- Speaker #0
Pour les jours sur trois.
- Speaker #1
Oui. Et sinon, ça s'est bien passé. J'étais en forme. Après, comme je t'ai dit, je m'étais entraînée pour être en forme à cette date-là. En particulier. Je n'ai pas eu de douleur. C'était incroyable. Franchement, je ne réalisais pas que je suis arrivée. C'était... très bien et tout s'est bien passé en fait ça c'était beau quoi c'est fou que ce soit aussi fluide quoi quelque part ah ouais c'était incroyable ça s'est enchaîné en fait après dans ma tête j'étais là pour pédaler j'ai pédalé tout du long ah
- Speaker #0
oui ça t'a pédalé ouais mais je pensais pas que ça irait aussi vite quoi c'est impressionnant et comment est-ce que t'as géré tu vois l'aspect logistique donc on a dit t'avais repéré l'itinéraire Merci. Mais comment est-ce que tu gères après, justement, tu vois, les moments où tu es fatiguée, où est-ce que tu dormais, comment tu faisais pour manger, enfin, tous ces petits points logistiques ?
- Speaker #1
Alors, pour manger, j'avais... Bon, je n'avais pas particulièrement de technique quand je suis allée non plus, vu que c'était ma première course du trash, je ne savais pas comment faire. Mais ce que j'ai assez rapidement mis en place, c'est que le matin, j'allais dans une boulangerie, je déjeunais dans la boulange ou... où j'achetais de quoi déjeuner, de quoi petit déjeuner, de quoi déjeuner et aussi de quoi dîner. Donc dans mon petit sac à dos, je trimballais tous mes repas jusqu'au soir. Comme ça, tout le reste de la journée, par contre, j'avais pas besoin de faire d'arrêt sauf les petits arrêts techniques. Donc ça, ça m'évitait de faire des très longues pauses. Et au niveau de la logistique pour dormir... Je m'arrêtais quand... J'avais repéré des endroits, comme je t'ai dit, sur Google Maps, où c'était un petit peu sécure, où il y avait un préau, au moins, pour m'abriter si jamais il pleuvait. Donc, la première nuit, j'ai fait comme ça. Je me suis arrêtée là où... Un endroit que j'avais repéré.
- Speaker #0
Et tu dormais quoi ? Genre dans un sac de couchage ?
- Speaker #1
Moi, j'avais amené tout. Oui, comme c'était ma première course, j'avais tout amené pour dormir. J'avais mon matelas, mon duvet. et mon bivi. Et donc, j'ai dormi comme ça la première nuit. Et la deuxième nuit, par contre, j'ai pris un hôtel parce que j'avais envie d'une douche. C'était genre rêver toute la journée. Donc, j'ai pris un hôtel pour prendre une douche, pouvoir réellement me laver parce que sinon, tu peux utiliser des lingettes. Enfin, la première nuit, j'avais fait ça. Mais ça ne fait pas pareil quand même. Surtout qu'on a eu de la pluie le premier et le deuxième jour. Donc la transpiration plus la pluie, ça ne fait pas forcément des très belles choses avec le cuissard.
- Speaker #0
J'imagine.
- Speaker #1
Voilà,
- Speaker #0
il fallait les laver. Et ça doit être cool aussi de dormir dans un vrai lit quand même.
- Speaker #1
Oui, oui, c'est pas mal. Même si on n'y dort pas très longtemps finalement, ça fait plaisir.
- Speaker #0
Et au niveau matériel, tu avais quoi avec toi ? Déjà, tu avais quoi comme vélo ? C'était un vélo de route ?
- Speaker #1
J'avais un vélo de route. Un vélo que je connais par cœur, c'est mon vélo sur lequel je suis hyper bien. C'est un Leaf Langma en mécanique. Rien d'extraordinaire, mais que je connais par cœur et sur lequel je suis très bien. Le seul truc que je n'avais peut-être pas assez travaillé, c'est les prolongateurs. J'avais installé des prolongateurs parce que maintenant on voit tout le monde sur les photos. Moi j'ai regardé Insta, bêtement je ne connaissais pas, donc j'ai regardé ce que les gens faisaient sur Insta. Ils mettaient tous des prolongateurs, je me suis dit bon on va mettre des prolongateurs. Et en fait, déjà comme il y avait beaucoup de vent, je pense que je ne m'en suis pas assez servie des prolongateurs. Mais c'était pratique pour mettre de la nourriture,
- Speaker #0
des trucs comme ça.
- Speaker #1
C'était plus un espace de stockage qu'un espace de repos pour mes bras, réellement. Mais sinon, j'avais ça comme vélo, j'avais une sacoche de sel où j'avais mis mon matériel pour dormir et un change de vélo et un change pour la nuit. Et devant, j'avais trois faute-pouches avec que de la bouffe. J'ai aussi ce problème, je ne sais pas si c'est un problème, mais j'avais peur de manquer de nourriture. Donc, j'avais amené plein, plein de nourriture. Et je suis arrivée à Carnon, j'avais encore des barres énergétiques du départ. C'est mieux dans ce sens-là. Oui, voilà.
- Speaker #0
J'ai envie de dire que vu comme ça, c'est bien passé, tu vois. C'est.
- Speaker #1
ce que tu as fait c'est que c'était bien en tout cas ça a bien fonctionné pour toi c'est trop cool il y a eu des réparations aussi évidemment et de soins, crème solaire même si les deux premiers jours on en a pas eu vraiment besoin mais voilà c'est tout la base finalement quand même assez léger l'ensemble même s'il y a quand même le matos de Et d'un côté, les gens avec qui j'étais sur la route, je n'en ai pas croisé beaucoup, mais la plupart de ceux que j'ai croisés, ils n'avaient pas de matériel pour dormir. Donc tous, ils savaient qu'ils dormaient à l'hôtel le soir. Moi, ça me stressait parce que tous les gens que je croisais, je me disais, putain, mais ça se trouve, c'est eux qui ont raison. Je suis deux fois plus lourde qu'eux. Du coup, finalement, ça s'est bien passé. Et ça me rassurait. En fait, psychologiquement, ça me rassurait au départ de partir avec de quoi dormir n'importe où. Je pense que ce n'était peut-être pas leur première fois. Je ne sais pas. J'ai fait un setup, certes, pas hyper léger, mais au moins, j'étais rassurée avec ce que je partais.
- Speaker #0
Et si tu voulais refaire, tu penses que tu t'enlèverais justement ce matos-là ou tu garderais quand même ?
- Speaker #1
Si tu vises de la performance, je pense que plus tu es léger, mieux c'est. Après, moi, je ne vise pas non plus une performance extraordinaire.
- Speaker #0
Bon après quand même, tu as fini, je ne l'ai pas encore dit, mais tu as fini 4ème femme, ce qui est quand même super performant. Oui,
- Speaker #1
oui, oui, je ne sais pas, par exemple il y en a qui partent avec des moitiés de matelas, bon je me dis, je ne sais pas ce que ça change, ça doit sûrement enlever un peu de place dans ta sac, je ne sais pas, je pense que sur le matériel tu peux sans cesse te poser des questions. Jusqu'à la veille du départ, tu vois qu'il pleut, finalement il ne pleut pas. Moi, par exemple, j'avais pris le pantalon de pluie et les surchaussures de pluie. La moitié des autres concurrents n'en avaient pas. Ça me prenait un peu de place, forcément. Mais au moins, je me disais... Parce que moi, par exemple, rouler les pieds trempés, je n'aime pas. Voilà, j'avais pris quand même un certain confort, tu vois.
- Speaker #0
Bah ouais, en même temps, si toi, ça te met dans le confort et que du coup, ça te permet de mieux rouler. Enfin, je ne sais pas. J'ai tendance à me dire que ce truc-là, c'est hyper individuel, en fait.
- Speaker #1
Oui, oui, carrément.
- Speaker #0
Et tu t'en es servie en plus ?
- Speaker #1
Je m'en suis servie parce que je ne voulais pas les trimballer pour rien. Mais en vrai, ce n'était pas des très gros spiffs. Ceux qui n'avaient pas de couvre-chaussures s'en sont très bien sortis aussi, je pense. Je les ai juste mis parce que je les avais. Mais au départ, tout le monde était... Tu vas vraiment garder ton pantalon de pluie ? Bah oui, je l'ai emmené !
- Speaker #0
Maintenant qu'il est là. Est-ce que tu as quand même eu des imprévus ou des moments un peu difficiles ? Ou pas du tout ?
- Speaker #1
Oui, j'ai eu un moment difficile. J'ai été un peu préparée parce que dans beaucoup de podcasts ou de récits, on entend tout le temps un moment particulièrement dur. Je ne savais pas quand est-ce qu'il allait arriver. Il est arrivé d'un coup et il a fait très mal. C'était sur une route qui apparemment, à l'arrivée, on m'a dit non, mais ce n'est plus une nationale, c'est une départementale. Sauf que tout du long, il y avait des panneaux nationales et cette nationale, elle a... ou 7 départementales, je ne sais pas finalement ce que c'est. Elle n'a pas duré beaucoup de kilomètres, je ne pense pas, mais moi, ça m'a paru une éternité avec un trafic assez dense. Et chaque rond-point, je ne savais pas si j'allais atterrir sur une autoroute ou pas. C'était très stressant pour moi. Vraiment, j'ai eu peur, tout simplement. Du coup, à un moment, je me suis dit, c'est bon, je sors de cette route. Je prends la prochaine sortie peu importe où je vais, je referai un autre bout de map s'il faut, tant pis, mais là j'ai trop peur. J'étais vraiment crispée sur mon sein, tu vois, pour pas que chaque camion me fasse bouger comme ça, c'était très stressant pour moi. C'est l'horreur ça. Et finalement, j'ai pris une sortie et j'ai pas trouvé d'alternative pour regagner ma route, donc j'ai compris qu'il fallait que je retourne sur la nationale.
- Speaker #0
Et là, il y a un concurrent qui est passé. Donc, j'ai vite rangé mon portable et je me suis mise dans sa roue parce que j'avais moins peur sur cette route d'être à deux plutôt que toute seule, en fait. Ça me rassurait. Et donc, je me suis mise vers lui dans sa roue. Et là, il m'a vue et il s'est mis en danseuse et il s'est barré. Et là, ça a été horrible pour moi.
- Speaker #1
C'est sympa.
- Speaker #0
Oui, ça a été vraiment... Je l'ai insulté dans ma tête, évidemment. Peut-être à haute voix, j'en sais rien. Je ne me rappelle plus, j'étais vraiment dans un sale état. Là, j'ai eu très peur. J'ai quitté la nationale, enfin j'ai fini la nationale ou départementale. Et je suis sortie sur une aire de camping-car. Et là, j'ai craqué d'un coup, je me suis mise à pleurer. Vraiment, je pense que tout est retombé. J'étais très stressée. Une fois que je suis sortie de cette route, tout est tombé. Je me suis mise à pleurer devant un camping-cariste qui était super heureux d'être là. lui-même. J'ai pleuré et après il y avait des toilettes, il y avait un petit banc et c'était cool. Je suis allée aux toilettes, j'ai pu aller aux toilettes et j'ai pris, j'avais du coup dans mon sac à dos, je trimballe toutes mes choses, j'ai pris un pépito, j'adore les pépitos. Ça m'a remonté le bord. Ça t'a remonté le bord. J'ai pris mon pépito et... et tout de suite ça allait mieux mais c'était juste je sais même pas si ça a duré 5 km j'en ai aucun souvenir et j'ai pas regardé sur Komoot parce que pour moi c'est pas simple mais là c'était vraiment dur mentalement et c'est un peu à ce moment là aussi que je me suis mise dans la course parce qu'en fait avant moi je m'en fichais d'être 4ème 6ème voire de redescendre encore plus après le top 3 il était fait depuis très longtemps quand même et je le visais pas particulièrement mais après cette nationale là je me suis dit non mais là j'ai trop souffert sur cette route de merde c'est pas possible c'est bon j'y vais j'ai voulu garder ma place à partir de ce moment là en fait où je me suis dit j'ai trop souffert c'est
- Speaker #1
pas pour rien quoi voilà c'est ça c'est marrant c'était le déclic quoi c'était du coup la fin du deuxième jour je crois et tu l'as revu après le concurrent qui s'est paré en danseuse là ?
- Speaker #0
non
- Speaker #1
Non, tu ne sais pas qui c'était.
- Speaker #0
Je ne sais pas qui c'était, tant mieux pour lui.
- Speaker #1
Et avant de démarrer la course, est-ce que tu t'étais fixée quand même un objectif, je ne sais pas, top 10 ou quelque chose comme ça ? Est-ce que tu t'attendais en fait à aller aussi vite ou est-ce que c'est arrivé un peu comme ça ?
- Speaker #0
Mon objectif avant mon départ, c'était de finir la course. En fait, on partait le vendredi matin à 6 heures. Et on avait jusqu'au mardi matin à 6h. Et moi, pour tout te dire, j'avais pris mon train le mercredi après-midi. Genre dans ma tête, je pensais que j'allais arriver le mardi soir. Ou au mieux, selon moi, c'était le lundi soir. Et c'était, si je finis le lundi soir, je serais super fière. Et voilà, finalement, ça s'est déroulé beaucoup plus rapidement que prévu.
- Speaker #1
C'est excellent. C'était inattendu. Ça doit être chouette aussi quand ça arrive comme ça.
- Speaker #0
Oui, il vaut mieux dans ce sens-là, tu me dis.
- Speaker #1
Oui. Et quelle a été ta plus grande satisfaction alors, ou fierté, après cette course ?
- Speaker #0
D'avoir fini, c'était mon objectif, j'ai fini. Évidemment, j'étais contente. Quand je suis arrivée dans la nuit, je suis arrivée à 3h du matin, du coup. Je ne sais plus quelle nuit, attends, je calcule. Dimanche, je crois.
- Speaker #1
Le dimanche ?
- Speaker #0
Oui. Et Yvan, l'organisateur, était là pour m'accueillir. Je m'attendais. Il y avait plusieurs personnes qui étaient là pour m'accueillir. Et il me dit, ouais, il me félicite. J'étais trop heureuse, mais je ne réalisais toujours pas. Et il m'a dit que les filles étaient arrivées dans l'après-midi. Et là, j'étais... Mais je n'en revenais pas d'être arrivée que... C'est énorme, des heures à vélo. Mais après les trois premières, c'était incroyable. Je n'y croyais pas, je ne comprenais rien de ce qui se passait. J'étais fière, j'étais fière d'avoir réussi. Finalement, j'étais fière d'être arrivée quatrième. C'était incroyable pour moi.
- Speaker #1
C'est clair, il y a de quoi être fière. C'est une performance de fou. Tu disais que tu as roulé beaucoup toute seule. Est-ce qu'il y a des moments où tu as croisé d'autres personnes ou tu as pu rouler avec d'autres personnes ? D'autres cyclistes ou pas du tout ? J'imagine qu'en plus, quand on est en tête comme ça, du coup, il n'y a pas grand monde, en fait.
- Speaker #0
Oui. J'ai roulé avec un petit peloton au départ, je pense les 50 premiers kilomètres. Peut-être 70, on était en peloton au départ, c'était un départ groupé, tout le monde part en même temps. Et donc je pense les 50 premiers kilomètres j'étais dans un peloton et après j'ai peut-être fait 30 kilomètres avec un groupe de 3 qui est finalement devenu un duo. Et après comme on sait chacun un map, la personne avec qui j'étais on s'est séparé, on s'est jamais revu. Je pense que j'ai fait peut-être 70 kilomètres avec... des personnes, le premier jour. Et après, j'ai croisé une seule personne, qui s'appelle Jonathan, qui lui aussi m'a beaucoup remonté le moral, parce que pour le coup, j'adore rouler seule, mais quand tu croises quelqu'un, t'es quand même content, et surtout un participant, ça fait plaisir. Donc j'ai croisé Jonathan, on a roulé quelques heures ensemble, parce que lui, il avait mappé l'opposé de ma map, il avait mappé non pas les grosses routes, plate mais que du dénivelé et des plus petites routes du coup sa map était sans doute plus sécure mais aussi plus usante donc à un moment il a dit je vais te suivre sur quelques kilomètres parce que sa map elle était trop dure c'était usant le dénivelé forcément et il ne voulait pas prendre des grosses routes seul, il avait un peu peur je pense, je ne sais pas donc à deux c'est vrai qu'on a pris des grosses routes Peut-être qu'on a roulé ensemble, je ne sais pas, peut-être 50 kilomètres, je dirais, c'est tout. Oui,
- Speaker #1
la communauté, très spécialement.
- Speaker #0
Oui, principalement celle. Et je pense que le fait que... Je pense que j'étais derrière les 50 premiers. Je suis arrivée cinquantième, je crois, à peu près. Donc, je pense que j'étais derrière les beaucoup plus rapides que moi. Et trop en avance du peloton un peu... Enfin, j'étais entre les deux, j'avais... Au milieu.
- Speaker #1
des personnes ouais c'est ça le loup solitaire et puis et puis après j'ai fait un map aussi donc peut-être que peut-être qu'ils avaient une map différente de la mienne j'ai pas trop comparé des maps à la fin finalement c'est vrai que t'as ce critère qui fait que les gens peuvent partir un peu dans tous les sens et après la course comment s'est passé la récupération comment est-ce qu'on récupère après avoir fait 1000 bornes en deux quasi trois jours j'ai
- Speaker #0
mangé mais Merci. J'ai jamais autant mangé de ma vie. Pourtant, j'ai mangé tout du long de la course. Je pense que j'ai plutôt bien mangé. Ça a été... Je n'avais pas faim, en tout cas, sur la course. Mais quand je suis arrivée à Carnon, j'ai mangé. Pendant une semaine, ça a duré que je pouvais manger le double de mes plats habituels. Par contre, au niveau du sommeil, je n'ai pas trouvé trop de différence. La première nuit, évidemment, j'ai fait une grosse nuit. Mais comme je dormais pendant la course... À mes heures de sommeil, je dormais beaucoup moins, mais j'ai gardé le sommeil la nuit. Je n'ai pas fait le truc des micro-siestes ou des choses comme ça parce que je ne l'ai jamais fait. Mais je dormais grosso modo de minuit à 3h, voire 4h. Donc, je n'étais pas tant décalée que ça au niveau des horaires. J'avais juste besoin de sommeil, mais la nuit, je dormais. Donc, ça, ça a été le sommeil, ça s'est réparé assez vite. Mais par contre, la nourriture, j'ai... ça c'était vrai j'ai mangé beaucoup beaucoup après la course et sinon j'avais pas de douleur particulière j'ai juste perdu un peu de sensibilité à une main au bout des doigts on m'a dit que c'était un classique donc voilà et c'est revenu après ça revient petit à petit oui mais ça c'est long ça du coup je m'attendais pas ce que ça dure si longtemps mais c'est à cas une seule main en plus voilà
- Speaker #1
Donc tu n'avais pas de courbature en fait ?
- Speaker #0
Non, ça ça a été.
- Speaker #1
Incroyable. Et au niveau énergie, tu te sentais quand même fatiguée ou même pas spécialement ?
- Speaker #0
Pas trop, non. Je dormais, je faisais des bonnes nuits. Mais de manière générale, je suis quelqu'un qui dort beaucoup. Ça c'est un peu ce que j'avais peur aussi sur la course. Parce que je dors vraiment beaucoup en temps normal. Et finalement, j'ai rattrapé mon sommeil. Je ne faisais pas de sieste par exemple quand je suis rentrée. J'ai juste fait des nuits. Ça arrive que je fasse 23h, 8h du matin. Mais bon, ça se...
- Speaker #1
Oui, mais c'est pas déconnant, en fait. Voilà. Ah ouais, mon low-core, il a bien encaissé, quoi.
- Speaker #0
Oui, j'étais assez étonnée. Oui, ça a été.
- Speaker #1
C'est d'autant plus chouette, en fait. Oui. T'as déjà la course qui se passe bien. Et puis après, tu ne dis pas que tu t'es flinguée, quoi. Et qu'est-ce que ça t'a appris, cette expérience, sur toi ?
- Speaker #0
Bah, écoute, j'étais cap. ça c'est vraiment c'était mon plus gros apprentissage de capable de faire presque une traversée de la France toute seule. Ça, c'était... Après, il faut aussi dire qu'on n'est pas vraiment tout seul. Il y en a des messages de nos proches et ça aide énormément. Parce que moi, j'avais fait un petit groupe WhatsApp où j'avais tout désactivé, toutes les autres notifications, j'avais tout désactivé, sauf ce groupe WhatsApp qui t'envoie des petits messages que tu vois s'afficher sur ton GPS et forcément, ça aide. Mais oui, que j'étais capable toute seule. C'était mon plus gros apprentissage.
- Speaker #1
C'est clair, se rendre compte de ça, c'est vraiment incroyable. Et est-ce que tu as déjà prévu, tu as un autre objectif en tête ? C'est quoi, des courses ou pas courses ?
- Speaker #0
Non, non, je n'ai pas pris d'autres dossards. Je ne suis pas quelqu'un qui prend énormément de dossards non plus. Je ne suis pas une folle de course, je ne pense pas. Après... J'ai prévu des bikepacking. Ça, ça m'a aidée aussi quand j'ai fini la French Road, je pense, d'avoir déjà des bikepacking de prévu. Parce que j'avais peur de cette après-course qu'on entend beaucoup sur les podcasts ou quoi, qu'après la course, t'as un petit peu un coup de mou. Je pense que ça m'a aidée d'avoir déjà des bikepacking de prévu en rentrant avec mes copines. Donc, j'ai pas eu ce coup de mou finalement, comme je suis repartie assez vite. à une intensité vraiment, vacances là par exemple, mais bikepacking, bah voilà, moi ce que je préfère c'est le bikepacking où on prend notre temps, on va manger des glaces et voilà. La base ? Oui, j'ai ça, j'en ai de nouveau de prévu, bah ce week-end par exemple, et j'ai un peu en tête peut-être d'aller, oui peut-être en Alsace, il y a la costaude au mois de septembre qui me trouve dans la tête. Ah,
- Speaker #1
je ne sais pas, quoi, c'est chez moi ?
- Speaker #0
Oui. Pour le coup, ce n'est pas non plus chronométré, mais tu as tant d'heures pour finir. Ça, ça a l'air trop chouette.
- Speaker #1
Excellent.
- Speaker #0
Femmes seulement et des minorités de genre, donc j'adore.
- Speaker #1
Ah, trop bien. Ah bah, chouette programme si tu as ça en tête. Ça peut être sympa. Et pour terminer, est-ce que tu aurais un conseil à donner à des femmes qui aimeraient peut-être se lancer, même sans parler d'ultra, mais juste se lancer dans la pratique du vélo, on va dire ?
- Speaker #0
Je pense que le premier pas, c'est toujours difficile. Il y a de plus en plus, j'ai l'impression, de communautés qui permettent de se lancer en groupe ou entre femmes. Moi, ça m'avait beaucoup aidée. À Grenoble, on a les dérailleuses, on organise plein de trucs pour permettre aux nouvelles de se lancer. Même sur 20 kilomètres, c'est le début. Il faut commencer par là, il faut être entouré de personnes bienveillantes. J'ai l'impression qu'il y a des communautés comme ça qui s'organisent un peu partout. Et que ce soit entre femmes ou pas, d'ailleurs, il y a des hommes aussi hyper bienveillants maintenant. Donc, il faut peut-être se renseigner aussi. Aller peut-être rouler seule, c'est toujours difficile. Moi, au début, j'avais trop peur d'aller rouler toute seule parce que j'ai découvert le vélo avec mon copain. Et du coup, de me dire que je pouvais aller rouler toute seule, c'était vraiment pas une évidence pour moi au début. mais en fait une fois qu'on se lance et qu'on découvre que ça se passe bien même si on fait toujours le même trajet en fait c'est pas grave juste on se lance il faut peut-être oser se lancer que ça soit seul ou au début avec l'aide de copines pour
- Speaker #1
pas mettre toutes les difficultés d'un coup aussi ah bah trop bien merci beaucoup Estelle c'était vraiment chouette de t'avoir Pour tout ce retour d'expérience, je trouve ça vraiment hyper intéressant. Enfin, toute ton histoire avec le vélo, ça montre aussi que, même si on n'est pas issu d'une famille de cyclistes, et qu'on n'avait pas été sur un vélo de manière acharnée depuis ces trois ans, on peut y prendre goût et puis après faire ce qu'on veut. On n'est pas obligé du tout d'aller vers d'ultra distance, mais toi, tu sens y prendre plaisir. Aussi bien d'ailleurs qu'ultra et bikepacking. Donc, c'est chouette aussi de voir que ça coexiste. Oui, oui. J'ai l'habitude d'être acharnée sur un seul type de pratique.
- Speaker #0
Ça coexiste bien ensemble, oui.
- Speaker #1
Eh bien, trop bien. Eh bien, merci beaucoup et à bientôt.
- Speaker #0
Merci à toi.
- Speaker #1
Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide. À bientôt.