- Speaker #0
La Sportive Outdoor, le podcast. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Gala Merlène qui a parcouru 2300 km sur l'Exatrack, un sentier de grande randonnée qui traverse la France. Alors avec Gala c'est assez rigolo parce qu'on s'est rencontré complètement par hasard. Elle était vraiment au début de son aventure, c'était au Grand Ballon en Alsace. Moi j'étais là pour une randonnée à la journée et on s'est retrouvés à prendre un café au même endroit et à commencer à discuter. Quand elle m'a parlé de son projet je me suis dit « Waouh, c'est trop bien ! » trop cool, hyper intéressant. Et en fait, la vie a fait qu'on s'est retrouvés après via les réseaux sociaux et que du coup, elle est là pour le podcast et avec plein de choses à nous raconter que je vais découvrir en même temps que vous. Donc, j'ai très hâte. Bienvenue, Gala. Est-ce que tu veux bien te présenter ?
- Speaker #1
Merci, Lorraine. Merci pour l'invitation. C'est vrai que c'était rigolo de te croiser et de te retrouver sur les réseaux. Et aujourd'hui, maintenant que l'aventure est terminée. Donc, merci pour l'invitation. Du coup, je m'appelle Gala, j'ai 44 ans, j'habite en Alsace à Colmar. Donc on peut dire que je suis presque partie de la maison. Et voilà, l'exatrec, ça a marqué la fin d'une année sabbatique.
- Speaker #0
Ah oui, alors tu vas nous expliquer, qu'est-ce qui t'a donné envie de te lancer déjà dans une grande rando en solo comme ça ?
- Speaker #1
Alors en fait, j'avais l'idée de terminer cette année sabbatique par une rando. Pour te dire, au début, j'étais partie sur le chemin de Stevenson, donc ce n'était pas vraiment le même genre. Et en fait, il se trouve qu'à l'automne 2023, j'étais au Canada en voyage avec ma fille. Et on était partie marcher au Canada pendant deux mois. Et c'est un gardien de refuge au fin fond des Rocheuses qui m'a dit « j'aimerais tellement venir en France pour faire l'exatrec » . Et du coup, je lui ai dit « mais qu'est-ce que c'est ? » Et de ce jour où il m'a présenté l'exatrec, je me suis dit, ah mais c'est ça qu'il faut que je fasse, j'ai trop envie de faire ça. Et ça ne m'est plus sorti de la tête. Et du coup, six mois après, j'étais sur l'exatrec.
- Speaker #0
Est-ce que pour celles qui ne connaîtraient pas l'exatrec, tu veux bien nous présenter ce sentier ?
- Speaker #1
Oui. Alors l'exatrec, en fait, c'est une grande randonnée qui fait 3000 kilomètres, qui part de Vissembourg en Alsace et qui traverse la France par les montagnes. Du coup, on fait la traversée des Vosges, du Jura, des Alpes, des Hautes-Alpes, de tous les coasts massifs des Cévennes, et ensuite la traversée des Pyrénées jusqu'à l'océan Atlantique. Donc, c'est une traversée qui est assez ardue, parce qu'il y a quand même pas mal de dénivelé, et puis qu'il faut avoir quand même un peu de temps devant soi si on veut la faire, en tout cas,
- Speaker #0
ici. Oui, c'est carrément costaud. Et est-ce que tu avais déjà fait des longues randonnées comme ça avant l'exatrec ?
- Speaker #1
Non, pas du tout. J'avoue que je suis un peu partie la fleur au fusil, en me disant, essaye et vois jusqu'où tu arrives. Honnêtement, je n'étais pas du tout persuadée de réussir à arriver jusqu'à Handail, même si j'ai squeezé les Alpes à cause de la neige. Je suis partie plutôt comme un défi qu'on se lance, et puis en me disant, essaye, il n'y a pas de raison, l'humain est fait pour marcher et tu verras bien.
- Speaker #0
C'est génial ! Est-ce que tu avais vraiment des choses qui te faisaient plus peur ou des doutes avant de partir ?
- Speaker #1
Je pense que comme j'étais un peu naïve, je n'avais pas tant d'appréhension, si ce n'est celle que mon corps ne suive pas, que physiquement je rame et que ce soit ça qui me fasse arrêter. Et effectivement, de manière générale, pour moi en tout cas, plus que le mental, c'était le physique qui était le plus difficile.
- Speaker #0
Tu vas nous raconter ça. Est-ce que tu avais fait une préparation physique spécifique ? Déjà, est-ce que tu avais l'habitude de marcher ? Sans parler forcément de randos hyper longs, mais est-ce que tu marchais déjà régulièrement ? Et est-ce que tu as mis en place des choses pour te préparer ?
- Speaker #1
Alors oui, j'ai toujours marché, mais j'ai plutôt fait des randos à la journée ou sur deux, trois jours. Alors est-ce que je me suis préparée ? Je pense honnêtement pas suffisamment. Enfin, en tout cas... En tout cas, je ne peux pas conseiller aux gens d'y aller forcément comme j'y suis allée. Mais qu'est-ce que j'ai fait pour me préparer ? Deux mois avant l'exatrec, j'ai un peu amplifié les randos en essayant d'avoir un sac un peu plus beau que d'habitude. Et j'ai fait pas mal de natation. Mais à part ça, je ne me suis pas plus préparée que ça. Surtout que comme j'étais en année sabbatique, j'ai aussi pas mal bougé avant l'exatrec. Donc, voilà, j'y suis allée un peu comme ça, la fleur au fusil. Et je sais qu'il y a d'autres gens qui se sont... d'autres exatrackers ou exatraqueuses qui se sentent plus entraînées ou qui ont plus des habitudes vraiment ultra-sportives, qui font du trail ou de la course d'alerte. Moi, ce n'est pas mon cas. En dehors de la marche qui est vraiment mon dada, je ne me sens pas… Enfin, je n'étais pas en tout cas une sportive acharnée. C'était aussi pour ça que j'avais des doutes.
- Speaker #0
Ouais, normal. Et si tu devais refaire, tu penses que tu te préparais quand même un peu plus physiquement ?
- Speaker #1
Alors, je pense que si je devais changer un truc, oui, peut-être que je me préparais un petit peu plus physiquement. Mais pour moi, le nerf de la guerre, c'est le poids, clairement, de ton sac à dos. Surtout que bon, là, on ne me voit pas, mais je suis un tout petit gabarit, je fais 1m53. Un sac à dos de 10 kg quand on fait 1,53 m ou quand on fait 1,80 m, clairement, ce n'est pas la même chose. Et du coup, même si j'avais essayé d'optimiser au max le poids du sac à dos, je pense que j'ai eu au démarrage quand même pas mal de douleurs au niveau des pieds. Pour dire, je me suis arrêtée à Saverne. Donc vraiment, j'étais à peine partie de Lissambourg et quelques jours après, je suis arrivée à Saverne en larmes dans la pharmacie en disant mais en fait, je ne peux pas continuer, je n'arrête plus à poser les pieds par terre. Donc oui, le poids. Et puis les chaussures, vraiment. Moi, j'ai changé de chaussures. J'ai fait d'abord une pause à Saverne pendant quelques jours, histoire de me masser les pieds, de renvoyer encore des trucs par la poste qui étaient dans mon sac à dos. Et puis, les chaussures, des chaussures adaptées. Alors, il n'y a pas, je pense, de bonnes ou de mauvaises chaussures. C'est vraiment trouver la chaussure qui nous correspond. Et puis, moi, j'avais fait l'erreur aussi d'avoir une paire de chaussures à ma pointure. Alors que vraiment, voilà. ça fait partie des choses qu'on nous dit. Je me dis, oh mais non, je ne vais pas prendre au-dessus de ma pointure. En fait, j'ai pris, j'ai du 37 et finalement, j'avais du 39 et c'était le pied.
- Speaker #0
C'est vrai que c'est assez fou comme ça peut jouer et on ne se rend pas trop compte si on ne répète pas l'exercice. Il y a des chaussures, on arrive très bien à marcher avec une journée, deux journées, mais au bout de quatre, en fait, je n'ai pas le pied. On a l'impression qu'il a doublé de volume.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
C'est très bizarre.
- Speaker #1
Et puis, c'est vrai que on est au départ dans les Vosges. Les premières semaines, il y a eu quand même des... énormément de pluie. Donc, c'était... J'avais les pieds bien trempés. Je pense que j'avais autant d'ampoules que d'orteils. Donc, ça n'a pas aidé non plus.
- Speaker #0
Et est-ce que tu avais un peu une vournette type, tu vois, un peu sur l'exatrec ou est-ce que finalement ça ne se ressemblait pas trop ? Est-ce que tu prenais du jour de pause ? Combien de kilomètres tu marchais par jour ? Est-ce que tu peux nous raconter un peu le déroulement de cette randonnée ?
- Speaker #1
Alors des journées type, c'est vrai que tu passes quand même beaucoup de temps à marcher, on va pas se mentir. Mais globalement, j'étais réveillée très tôt. Je partais en général au lever du soleil, voire même avant pendant la canicule pour éviter les grosses chaleurs qui arrivaient très vite. Donc là, je partais à la frontale encore un peu plus tôt. J'étais plutôt couchée avec les poules. Et après, c'est vrai que... Voilà, si je traversais un petit village avec une belle petite terrasse ensoleillée, l'appel de la bière, il était toujours là en général. Et pareil, s'il y a un coin où je me disais « tiens, c'est vraiment sympa ici, tiens, je vais me faire une journée de pause et je vais rester là aujourd'hui. » En général, j'essayais quand même de me faire au moins une journée de pause par semaine. Et après, à la fin aussi, j'avoue que dans les Pyrénées, dès qu'il pleuvait, vraiment, je me faisais une journée de pause parce que j'en avais marre de marcher sous la pluie. Après, chacun son truc. Moi, dans les Vosges, il a beaucoup plu au début. Et à la fin, vraiment, je me suis dit… Après, je n'avais pas non plus une date de reprise de boulot. Donc, je pouvais aussi me permettre un peu plus de souplesse dans ma gestion du temps. Mais c'était aussi assez agréable de se dire, bon, il ne fait pas beau, je reste là, je boucline, je me trouve un refuge ou même dans une cabane. Et puis, voilà, je reste au calme. Après, pour les kilomètres par jour, c'est vrai que j'étais… Je ne suis pas une acharnée, surtout qu'au début, j'avais quand même beaucoup mal au pied au démarrage. Donc là, j'y suis allée vraiment progressivement. Mais en moyenne, je pense que j'étais entre 20 et 25 km par jour. Et il y a juste la partie un peu avant l'arrivée sur Carcassonne et tout, où là, du coup, c'était assez roulant. Donc, j'étais plutôt autour de 35. Mais voilà, je ne marche pas très vite. J'ai même d'ailleurs un ex-attraqueur qui a marché une journée avec moi, qui m'a dit « La vache, mais je ne pensais pas qu'on pouvait marcher aussi lentement » .
- Speaker #0
Ce n'est pas ce qu'elle veut.
- Speaker #1
Donc oui, je suis lente. J'adore m'arrêter, regarder, faire des photos, me poser dans un endroit où je me dis, tiens, là, je vais me faire une tisane. Mais oui, j'avais envie en tout cas de le prendre, de faire cet exatrec, de me l'approprier, de le faire comme moi. J'avais envie de le faire et que ce soit surtout le... le plaisir qui l'importe en fait. Les jours où je n'avais pas envie, je m'arrêtais. Les jours où j'avais une énergie dedans, je faisais 30 bornes. Et puis voilà, s'écouter en fait. Je pensais vraiment, le maître mot, c'est de s'écouter parce que de toute façon, ton corps se rappelle vite à toi si tu forces. Et c'est aussi pour ça que c'est l'avantage quand tu marches seul, même si bon, je marchais aussi avec des gens ici ou là, mais tu marches à ton rythme en fait. Tu ne te forces pas à courir derrière quelqu'un. ou à attendre quelqu'un, mais bon, ça, très honnêtement, je pense que ça ne serait pas trop arrivé,
- Speaker #0
je pense. Ça paraît tellement plus logique de le prendre comme ça plutôt que de chercher, enfin, t'as pas de record à battre, quoi. L'idée, c'est vraiment d'en profiter et de profiter à ton rythme. Il n'y a pas de bon rythme qui serait d'aller plus vite ou... Enfin, et puis, je ne fais pas à titre perso, je trouve ça cool de prendre le temps aussi de faire des pauses que t'as envie de faire des pauses. Enfin, c'est ça aussi la liberté, quoi. C'est pas juste de se dire, il faut que je marche comme une brute pendant des kilomètres tous les jours. Enfin, ça aurait... pas un intérêt fou, pourquoi pas, mais bon, c'est pas... Je pense que c'est pas l'idée d'une expérience comme ça, en tout cas. Et où est-ce que tu dormais en général ? Est-ce que t'avais ta tente, mais est-ce que t'as bivouaqué tout le temps ? Est-ce que parfois t'allais en camping, parfois tu prenais un hébergement en dur, des refuges ? Comment tu faisais ?
- Speaker #1
Alors, je pense que sur tout l'exatrec, je dois être à 60% de bivouac, et le reste, soit en refuge, soit en... soit en gîte d'étape, soit en camping. Des AirBnB, je crois que j'en ai pris deux fois. C'était vraiment particulier, un après une insolation, et un autre parce que j'ai fait un détour à Belfort. Mais sinon, bivouac, 60%, je pense. À la fin, dans les Pyrénées, comme il faisait vraiment froid, j'ai fait plus de refuges. Et sinon, bivouac, cabane, voilà. C'est vrai que c'était le... C'est aussi ce qu'il y a de génial. dans l'exatrec c'est que je crois que c'est 70% ou 75% du trajet où on peut bivouaquer où le bivouac est toléré donc du coup c'est c'est vrai que c'est une sensation de liberté qui est absolument géniale quoi. La première nuit sur l'exatrec où j'ai mis ma tente dans la forêt je n'ai pas fait souvent de faire du bivouac comme ça toute seule ... Et du coup, j'étais comme une gosse, j'étais surexcitée, j'écoutais tous les bruits, je n'allais pas dormir. C'est vraiment… Alors, c'est sûr que ça peut aussi faire un peu flipper, parce qu'en fait, il y a vraiment plein, plein de bruit la nuit dans la forêt. Mais vraiment, moi, j'adore ça. Il y a un truc de… Oui, je pense qu'il y a un sentiment presque d'aventure qui a un lien avec l'enfance, où vraiment, on est… On va se cacher dans la forêt. Il y a un truc de joie de gosse que je trouvais vraiment génial. Et après, par contre, j'avoue que avec l'habitude et aussi pour bien dormir, même en bivouac, je mettais mes boucliesses. Parce que c'est vrai que quand il y avait vraiment du potin ou quand il y avait le brame du cerf, je me disais, bon, je vais quand même roupiller.
- Speaker #0
Oui, il y a un moment, la fatigue l'emporte. L'excitation de tous ces bruits est passée. Et comment tu le faisais pour te ravitailler ? Est-ce que c'était facile de trouver des choses ou acheter à manger régulièrement ?
- Speaker #1
Oui, globalement, sur l'Exatrec, on traverse quand même beaucoup de villages, de petites épiceries. Et selon les endroits, je pense notamment à la partie dans les Pyrénées où on emprunte le GR10, il y a aussi vraiment des lieux spécifiques de ravito pour les randonneurs. Après, parfois, il faut qu'on ait, on va dire, trois jours de réserve. mais globalement on trouve facilement. Moi j'avais eu une petite galère autour du 15 août parce que j'avais pas très bien anticipé et à la fin dans les Pyrénées comme c'était la fin de saison, il y avait les refuges et même les petites épiceries de randonneurs qui fermaient mais on trouve toujours des solutions et surtout, bon ça c'est tout le monde, l'exatrec est pour tout, mais les gens sont tellement sympas, enfin les habitants. Le nombre de gens qui m'ont invité à manger, à dormir, qui m'ont dit « Venez, je vous amène au supermarché, on va faire des courses. » En fait, la vie est hyper facile. Finalement, il y a toujours une solution. Au pire, tu fais du stop et après, tu ne manges pas. Il y a des randonneurs qui cuisinent ultra bien pendant les longs randos. Moi, j'avoue que j'ai principalement mangé de la soupe en sachet et des coquillettes 3 minutes. Quand je suis rentrée, quand j'ai arrêté de marcher, j'étais comme une dingue. pour faire la cuisine. Mais oui, ce n'est pas de la grande gastronomie. C'est aussi pour ça qu'à la fin, quand il commençait à faire froid dans les Pyrénées, j'étais aussi contente d'être en refuge pour me dire que le soir, j'ai au moins un vrai repas. et du rab et encore du rab. Donc, mais non...
- Speaker #0
Ça doit quand même être réconfortant. Et c'est chouette de se rendre compte aussi qu'en fait, il y a aussi toujours des solutions qui peuvent venir de l'extérieur parfois, où au final, tu as des gens qui t'aident bien volontiers, quoi. Ça, c'est toujours rassurant, je pense.
- Speaker #1
Oui, mais clairement. Et alors là, j'ai envie de dire que pour une fois, être une femme dans l'espace public, c'est plutôt un avantage. Moi, j'avoue que je l'ai vraiment saisie et j'ai... J'étais prudente, mais les gens sont vraiment hyper chouettes, très curieux de ce que tu fais. Et puis vraiment, toujours à aider, à t'inviter. C'est dingue, vraiment. Ça a été, je pense, ma plus grande surprise de l'Exatrex. Vraiment, ça m'a consolée de l'humanité. Je me suis dit, les gens sont hyper cools, en fait, partout. C'était vraiment agréable. Et du coup, tu es relax, tu te dis qu'il n'y a rien à manger, mais je suis sûre que je vais trouver et que quelqu'un va m'inviter. Je partais comme ça des fois, et ça marche.
- Speaker #0
Excellent. Et comment tu as géré, tu en parlais un petit peu, ce côté sécurité ? J'imagine que c'est une question qui te revient tout le temps. La sécurité quand on est en rando, en solo, en tant que femme. Comment tu as perçu cet aspect-là et géré éventuellement ?
- Speaker #1
En fait, je pense qu'il y a deux choses. Je pense que la montagne en solo, en soi, il faut déjà être prudent. Qu'on soit une femme ou qu'on soit un homme, je pense qu'il faut faire gaffe à la météo. Il faut pouvoir appeler les secours même si on n'a pas de réseau. Donc si on a un téléphone ou on a une connexion satellite, au moins on est rassuré de ce côté-là. Ou avoir une valise. Je pense qu'il faut quand même être prudent. On voit chaque année que la montagne est quand même bien plus grande que nous. Et après, en tant que femme, c'est sûr que c'est d'autres questionnements. C'est vrai que c'est une question qui revient souvent, la question de la peur, d'être seule dans ta tente. Après, je pense que le risque, il n'est pas… Moi, je dis souvent, le gars, il faut qu'il y aille, il va se taper 2000 mètres de dénivelé pour éventuellement tomber sur une petite meuf à emmerder. Bon, ça peut arriver, mais je pense que ce n'est pas forcément… C'est plutôt quand tu te rapproches des villes ou quand tu traverses les villes. Tu fais un peu plus gaffe. Mais globalement, je pense qu'il ne faut pas que la peur te fige. Il faut que la sécurité te fasse des bonnes décisions. Mais globalement, les gens sont vraiment cool, bienveillants. Et ça fait plaisir, franchement. C'est vraiment cool.
- Speaker #0
Carrément. Et est-ce que tu rencontrais au fur et à mesure beaucoup d'autres randonneurs ou randonneuses, ou est-ce que tu étais vraiment seule la plupart du temps ?
- Speaker #1
En fait, c'était assez différent. Au début, quand je suis partie de Vissembourg, j'ai marché finalement assez peu seule, parce que d'abord, j'ai rencontré un gars qui faisait le GR10, donc j'ai marché avec lui pendant une semaine. Ensuite, j'étais de nouveau un peu toute seule. Ensuite, j'ai marché avec un Suisse qui faisait l'exatrec. pendant au moins 15 jours, je pense. Et après, à partir du moment où j'ai repris l'exatrec dans le Vercors, et jusque dans les Pyrénées, là, j'étais beaucoup plus seule. J'étais quasiment tout le temps seule. J'ai eu... Voilà, j'ai marché... Parfois, tu marches une journée avec quelqu'un qui fait un bout, ou les gens qui faisaient Stevenson. J'ai marché deux jours avec des copains qui faisaient Stevenson. Mais là, j'étais vraiment plus seule. Et dans les Pyrénées, j'ai aussi... J'étais moite-moite.
- Speaker #0
J'ai marché une semaine avec une nana avec qui c'était super bien entendu et à la fin aussi avec un autre gars qui faisait l'exatrec mais je dirais que je pense que la majeure partie de l'exatrec j'étais plutôt seule Et quel a été ton rapport justement avec la solitude t'as quand même du coup pas mal marché seule est-ce que c'est quelque chose que t'as bien vécu ou au contraire que t'as trouvé un peu difficile ?
- Speaker #1
Alors globalement je le vis assez bien j'aime assez bien être seule comme j'aime bien être en compagnie mais... C'est vrai que j'ai un rapport assez serein en tout cas avec la solitude. Je trouve que c'est plutôt un luxe d'avoir de longues journées devant soi en solo pour penser. C'est assez rare finalement. Moi, j'aime assez bien. Après, il y a des moments où tu as un peu plus le blues. C'est comme dans la vie en fait. C'est comme dans la vie de tous les jours. Il y a des jours où tu as un peu moins la patate que d'autres. Du coup, c'est comme avec le corps. de s'écouter et de se dire, bon, là, je n'ai pas trop le moral, j'ai plutôt envie d'aller voir des gens, je me pose et puis je m'arrête dans un village. Et puis en fait, il y a toujours plein de gens qui viennent vers toi, tu discutes, tu vas au café du coin, et tu rencontres plein de gens, ou d'autres points d'honneur, ou des locaux. Et du coup, finalement, la solitude, je trouve, permet aussi la rencontre. parce que d'ailleurs quand je voyage c'est aussi pareil, quand je voyage toute seule t'as pas le choix que d'aller vers les autres quand t'es toute seule si t'en as marre de l'être et les autres viennent aussi beaucoup plus facilement vers toi que quand t'es un groupe et que du coup tu restes il y a plus d'entre soi là les gens vraiment viennent facilement vers toi donc en fait si t'as pas envie d'être seule, tu l'es pas clairement c'est plutôt chouette ouais carrément ça donne hum
- Speaker #0
Quels ont été les moments les plus difficiles pour toi lors de cette traversée ?
- Speaker #1
Clairement, cette année, la météo, ce n'était quand même pas simple parce qu'on a traversé un peu toutes les saisons. On rencontre la pluie au début, le froid, la neige dans les Pyrénées. La météo, c'était des fois un peu pénible, mais ça fait aussi partie du jeu. Et puis, du coup, tu acceptes. De toute façon, j'ai vraiment lâché prise sur une longue rando. Comme ça, tu n'as pas le choix que de prendre comme ça vient. Et après, les moments les plus difficiles. Alors, j'ai fait une insolation. J'ai fait une méga gastro en bivouac sans point d'eau. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais c'était vraiment… Je pense que ce n'est pas loin de la pire nuit de ma vie.
- Speaker #0
Ah oui, je comprends.
- Speaker #1
Voilà. Et à la fin, j'ai eu un peu de flip sur la HRP dans les Pyrénées, où j'étais dans un pierrier au milieu de nulle part, et la météo a changé. Le brouillard est monté, il faisait hyper froid. J'avais encore cinq heures de marche pour arriver au premier refuge. Le soir, ils annonçaient une tempête. Là, j'ai vraiment eu un moment où je me suis sentie super vulnérable. Et du coup, j'ai fait une petite séance. de respiration ventrale. Et puis, j'y suis allée. J'ai réussi à atteindre le refuge. Et une autre fois, au tout début, maintenant, j'en rigole, mais sur ma main, je n'étais pas hyper rassurée. J'avais fait une grosse journée de marche et je suis arrivée dans une espèce de cabane où je pensais bivouaquer, planter ma tente derrière la cabane. Et en fait, il y avait 20 à 25 chasseurs qui faisaient la fête. Ils étaient tous bien. Déjà, il n'y avait que des mecs. bien alcoolisé. Et du coup, moi, je suis arrivée avec mon sac à dos. Bonsoir, ça ne vous embête pas si je mets ma tante là ? Moi, je n'ai pas été à bien dormir, c'était très sympa. Mais voilà, naturellement, on parlait du sentiment d'insécurité quand on est une nana. Là, je ne me suis pas sentie super sereine. Mais bon, le matin, je n'ai pas été confondue avec un sanguignet. Donc, j'ai pu repartir tranquillement.
- Speaker #0
Effectivement, c'est très stressant. Et à l'inverse, est-ce que tu peux... partager avec nous les moments qui ont été les plus marquants dans ton périple ?
- Speaker #1
Alors, d'un point de vue paysage, on va dire, j'ai été complètement hypnotisée, moi, par les Pyrénées. C'est la partie de l'exatrec que j'ai vraiment préférée. C'était la plus difficile aussi physiquement pour moi, mais la plus intense, la plus... Enfin, voilà, c'est immense, c'est sauvage. vraiment pas grand monde puisqu'en plus on était en fin de saison et j'ai eu du soleil, de la neige, enfin vraiment c'était les Pyrénées. J'ai aussi beaucoup aimé le Vercors, donc ça c'est plutôt d'un point de vue paysage. Après globalement, on en parlait un peu avant, j'ai fait de très chouettes rencontres et je pense que voilà le rapport humain sur des... J'ai découvert l'univers de la... de la rondeau comme ça et de l'attention des gens. Je trouve que ça fait vraiment du bien. Et après, j'ai eu rien à voir. J'ai eu une surprise. J'ai eu la visite de mes enfants en Ardèche, mais vraiment surprise. C'est-à-dire qu'ils m'ont géolocalisée et ils m'ont retrouvée. Et c'était vraiment chouette.
- Speaker #0
Ça devait être génial. Ça, c'est la bonne surprise. Tu nous l'as un peu dit au départ, mais tu n'as pas fait la totalité de l'exatrec parce que tu as dû renoncer à la partie dans les Alpes à cause de la neige. Est-ce que tu peux nous expliquer les circonstances et nous dire aussi comment tu as vécu cette décision ?
- Speaker #1
Effectivement, je suis arrivée dans les Alpes fin juin et il y avait encore plein de neige, surtout que l'exatrec emprunte les sommets. Et étant donné que c'est pas vraiment ma spécialité, je fais pas d'alpinisme, je me disais c'est encore autre chose d'aller avec des crampons. Donc voilà, finalement le renoncement fait aussi partie, je trouve, au début c'est pas hyper agréable de se dire « bon, c'est un peu bête » parce que je savais que si je faisais pas les Alpes maintenant, je le mettrais pas. Et avec le recul, je n'ai aucun regret parce que du coup, j'ai aussi pu voir que je ne marchais pas hyper vite et que si j'avais fait les Alpes, je n'aurais sans doute pas réussi à faire les Pyrénées. Et les Alpes, je connaissais déjà un peu. Normalement, c'était un petit deuil à faire, mais je pense que ça va avec le fait de se faire une aventure qui te correspond. Et moi, je n'ai pas senti d'aller dans les Alpes avec cette neige. Il y en a d'autres qui l'ont fait. Et voilà, en fait, je pense que c'est encore une fois, chacun s'écoute, chacun fait ce qu'il a, comment est-ce qu'il le sent. Moi, je ne le sentais pas et je me suis dit si c'est pour... que je sois un peu stressée alors que c'est un truc qui doit rester juste de démarre le plaisir donc voilà donc du coup j'ai pris en fait le train de genève à grenoble et j'ai repris l'exatrec dans le vercors donc j'ai fait quand même tout le vercors mais mais voilà mais d'ailleurs je ferai peut-être les alpes prochaine fois peut-être
- Speaker #0
un jour tu vas y retourner mais dans tous les cas ça semble tellement logique ce que tu dis enfin tu juste à Tu t'es adapté à ce que déjà la nature faisait, ce que la neige tient pour rien, et puis ensuite à ce que tu juges bon de faire pour toi, c'est vraiment le plus important. Et au niveau de ton corps, tu l'as dit un peu en intro, c'était quand même un peu dur, mais est-ce qu'au fur et à mesure, ça s'améliorait, ou est-ce que c'est vraiment au début où tu as eu les moments les plus difficiles physiquement, ou est-ce que ça revenait de temps en temps ? Je ne sais pas comment ça fonctionne sur une rando aussi longue.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai que le démarrage était quand même hardcore. Quand je suis partie de Bissambourg, les 15 premiers jours, c'était vraiment difficile. J'avais en fait une facite plantaire, après médecin. D'ailleurs, le pharmacien m'a dit « mais il faut que vous arrêtiez, faites du vélo, faites de la natation » . Quand on vient de commenter, je me suis dit « bon, super, ça fait 10 jours, une semaine que t'es partie » . Là, j'aurais eu un peu de mal à renoncer, vraiment, j'avoue. Donc, je me suis dit, en fait, j'ai fait des heures de massage, j'ai changé de chaussure. J'ai été doucement les premiers jours. Et puis, j'avais pendant longtemps une balle de tennis dans mon sac à dos pour me masser les pieds quand je m'arrêtais. Mais oui, ça va être… Alors, j'ai toujours eu une petite douleur au pied quand même qui est restée jusqu'à la fin. Aujourd'hui, j'ai un peu mal au genou, mais globalement, le corps est hyper résilient. Vraiment, moi qui n'étais pas une sportive de dingue, j'ai beaucoup de reconnaissance pour mon corps de m'avoir fait marcher comme ça pendant 4 mois et demi et d'avoir été d'accord de suivre mon idée. Oui, c'est sûr que c'est assez engageant. J'ai perdu, je crois, 8 kilos. Bon, que j'ai pris, que j'ai récupéré, je pense, direct en rentrant. Mais... Mais oui, c'est sûr qu'après, on est tous différents. C'est sûr que si on a plus l'habitude de faire de la montagne... Moi, la question du poids de mon sac, je pense que ça a quand même joué beaucoup, ce que disait Tchoubib, sur mes pieds. Donc, si c'était à refaire, je pense que je me rachèterais du matos encore plus léger pour vraiment partir avec... Pourtant, je n'avais vraiment pas grand-chose.
- Speaker #0
Oui, mais ça reste complètement différent. Je pense que même si on est sportif de base, Oui, bien sûr, ça va aider. Mais n'empêche que là, tu répètes, tu répètes, tu répètes quasi tous les jours. Ça, c'est un truc qu'on n'a jamais l'habitude de faire. Enfin, à moins de ne pas avoir une vie vraiment, disons, hors normes. Mais à mon avis, tu as toujours quand même une phase où c'est un peu compliqué. Mais c'est fascinant de voir que le corps s'adapte. Ça, c'est quand même super passionnant.
- Speaker #1
Vraiment. Et puis, il y a un autre truc aussi. Il y a des soirs où je me couchais dans ma tente et puis je me disais, non, mais je n'y arriverai plus. « Dommage, ce n'est pas possible, j'arrête, j'en peux plus, j'ai du mal à… » Et la nuit aussi, elle est miraculeuse, la nuit. Parce qu'on dort, on est éreinté, on se dit « on n'a un peu plus » , on se réveille le matin, on se dit « oh bien, j'y retourne ! » Et tout est revenu, parce que ça fait vraiment… La nuit est vraiment réparatrice dans tous les sens du terme, et physiquement, et moralement.
- Speaker #0
C'est génial. Est-ce que tu as appris vraiment des choses sur toi-même en marchant ? Parce que 2300 kilomètres, je le répète, c'est quand même bien long. Il y a un peu d'introspection peut-être qui se fait ?
- Speaker #1
Oui, c'est sûr qu'il y en a pas mal. Et puis, c'est assez rare les moments où on en a autant devant soi. Enfin, la possibilité de... Et après, voilà, c'est quelque chose en lien avec la confiance, le lâcher prise. Et puis, j'ai aussi eu... Alors là, c'est plutôt par rapport à... Enfin... à mon rôle de mère. J'ai deux enfants qui sont grands aujourd'hui.
- Speaker #0
De toute ma vie, je n'ai jamais eu aussi peu de charge mentale. C'est-à-dire que mes enfants, ils sont étudiants tous les deux, mais ils avaient leur vie. Je n'avais plus aucun... Ma journée, mes pensées, c'était où est-ce que je vais dormir, où est-ce que je vais manger, qu'est-ce que je vais trouver à manger. Eux, vraiment, la charge mentale de mère, elle est totalement disparue. Et du coup, j'ai trouvé ça assez agréable. Je pense que ça m'a fait beaucoup de bien. Je pense qu'à eux, ça leur a fait beaucoup de bien aussi. Et après, ce que ça m'a appris aussi globalement, c'est que je dirais que c'est toujours assez agréable de laisser ses rêves remonter à la surface et que l'aventure est potentiellement au coin de la rue pour qui a envie de la saisir. Moi, j'avais vraiment envie de me faire une crise de la quarantaine assez joyeuse et pleine d'aventures. Et je crois que j'y suis vraiment arrivée. Je suis revenue pleine d'énergie et je ne peux que conseiller, si vous avez envie, les nanas qui nous écoutent, on m'a dit foncez. C'est vraiment, ça m'habite encore aujourd'hui et je pense que ça va m'habiter longtemps.
- Speaker #1
J'aime bien l'idée de la crise de la quarantaine, mais version positive et joyeuse. C'est quand même plus sympa comme manière de voir les choses. Et est-ce que ça te donne envie de refaire d'autres aventures de ce type ? Peut-être pas aussi long parce que ce n'est pas toujours facile à caser, mais même de repartir sur les sentiers en tout cas pour marcher ou pas marcher. D'ailleurs, ça pourrait être avec un autre mode de déplacement.
- Speaker #0
Oui, je pense que quand on y a goûté, c'est un peu difficile de se dire qu'on n'y regoûtera plus. Déjà, j'aimerais bien faire la traversée des Alpes pour me dire que j'ai celle exatérée dans sa totalité. Donc ça, on verra quand. Et après, j'aimerais bien faire une petite aventure à vélo aussi. Mais bon, pour l'instant, il faut quand même que je travaille et que je fasse bouillir la marmite. Mais oui, j'y songe et j'aimerais bien que ça ne reste qu'un songe.
- Speaker #1
Génial. Et tu nous en as parlé un petit peu côté équipement, mais tu évoquais surtout les problèmes de poids. Est-ce que tu as des choses à conseiller, les indispensables à importer pour faire l'exatrec ? D'ailleurs, les indispensables à emporter et à ne pas emporter. Parce que du coup, pour le poids, c'est important aussi.
- Speaker #0
Oui, c'est sûr. En fait, je pense qu'il faut vraiment y aller avec le minimum, quitte à se faire envoyer des colis. Moi, je me suis fait envoyer un colis dans les Pyrénées parce qu'il allait faire plus froid. Mais globalement, tout ce que vous emportez, en vous disant au cas où, je pense qu'on peut laisser à la maison. Et après, j'avais aussi des petites choses auxquelles je tenais. J'avais une miseuse, j'avais un carnet. Mais je n'avais pas de déo, par contre. Ça, c'est le genre de truc où ça ne sert à rien. De toute façon, tu pues, donc ça ne sert à rien d'amener du déo. Et en termes de fringues, c'est pareil. Tu as un short, un t-shirt. Ça ne sert à rien d'avoir plein de rechanges. Tu trouves toujours des endroits. Le soir, tu te rinces ton t-shirt. Mais la question du poids, en tout cas, pour moi, c'est hyper important. Je pense qu'il faut y aller minimaliste. Même si, quand j'ai eu ma gastro, j'ai regretté de ne pas avoir d'immodium sur moi, mais bon, ça m'apprendra.
- Speaker #1
L'immodium, ce n'est pas encore trop lourd à la limite. Et comment c'était le fait de revenir après ces cinq mois ? C'était bien ça, le temps que tu as mis ?
- Speaker #0
Moi, j'ai mis quatre mois et demi. Et ensuite, je suis revenue assez… Je suis revenue assez progressivement. Après, on ne va pas se mentir, le retour au quotidien, il n'est pas simple. Alors, on m'avait très venue, puis je l'avais un peu deviné aussi. Mais c'est vrai que quand tu rentres, tu as un peu l'impression d'être à Haïti au milieu de l'autoroute. Tu as la boum, ou tu as envie de monter ta tente dans le salon. Mais en même temps, c'est aussi… Il y a aussi beaucoup de joie de retrouver ses proches, ses amis. Les gens sont très curieux aussi. Du coup, tu passes aussi pas mal de temps à raconter ce que tu as fait. Même si le retour peut être un peu vertigineux, on le voit surtout comme une grande chance d'avoir vécu ça. Oui,
- Speaker #1
bien sûr. Est-ce que ça a changé carrément ta vision de la vie, de ton rapport au travail, au temps, à la nature ? Est-ce qu'il y a eu vraiment un changement fondamental ?
- Speaker #0
Je ne suis pas sûre qu'il y ait eu un changement fondamental, parce que j'avais déjà la conviction que c'était bien de vivre les choses maintenant, et pas forcément attendre sa retraite avant de vivre ce qu'on a envie de vivre. Donc, ça m'a plutôt confirmée. Et puis, globalement, je pense que d'oser, en fait, d'avoir vraiment, de prendre le pari, de se lancer. Puis, on verra. Après, je ne peux que recommander à ceux qui peuvent s'offrir comme ça le luxe d'une petite pause, même professionnelle. Ça religore. Vraiment, ça fait du bien physiquement, ça fait du bien mentalement. Ça fait aller à la rencontre de l'autre, à la rencontre de soi. C'est vraiment ultra riche.
- Speaker #1
Ouais, effectivement, ça a l'air d'être tellement concentré. Au final, tout ce que tu vis, finalement, c'est que quatre mois et demi. Et tu as vécu tout un tas d'expériences, traversé plein de droits différents, rencontré plein de gens. C'est vraiment impressionnant. Et est-ce que tu vois encore d'autres choses sur l'exatrec, tu vois, que tu aurais envie de partager ? Tu n'aurais pas forcément posé la question.
- Speaker #0
Non, alors moi, je me dis souvent que... Et le retour que j'ai eu de quelques copines, je me dis si, voilà, s'il y a des... S'il y a des femmes qui nous écoutent et qui ont envie de se lancer ou qui hésitent, je pense que j'ai un seul mot à leur dire, c'est foncez, tentez, même si c'est 15 jours, 3 semaines ou l'exatrec en entier. Et puis, voilà, c'est une expérience vraiment géniale. Et un conseil que je donnerais, c'est d'écouter les conseils que vous allez chercher. et de fermer un peu les écoutilles à tous les conseils non sollicités que vous allez recevoir, et avant, et pendant, et allez, mais comment ça, mais t'es partie toute seule, mais t'es folle, mais t'as pas peur, mais voilà, il y a plein de gens qui vous donnent tout le temps plein de conseils que vous n'avez pas demandé, et des fois c'est un peu usant, donc allez les chercher auprès des gens qui l'ont déjà fait, il y a une vraie communauté autour de l'exatrec, il y a un groupe Facebook qui s'appelle les ExaGirls, avec plein de... où il y a d'anciennes exatrèqueuses qui sont là, qui répondent vraiment bien volontiers aux questions des personnes qui auront envie de le faire. Le site de l'exatrèque est super bien fait aussi, il y a une SAQ, il y a plein de témoignages de gens qui l'ont fait, donc vraiment, allez vous rapprocher de gens qui l'ont fait, et moi je sais que ça m'a encore plus donné envie. Quand on voit le smile des nanas qui l'avaient fait deux ans avant et qui en parlaient encore avec des étoiles dans les yeux, je me suis dit que ça allait pas mal. Donc oui,
- Speaker #1
c'est super motivant.
- Speaker #0
Oui, exactement. Vraiment. Puis du coup, ça rassure aussi. C'est-à-dire qu'on peut aussi poser des questions très terre-à-terre. On l'évoquait avant sur la question de la sécurité. C'est aussi d'avoir des nanas d'expérience qui nous fait, qui partagent avec nous. C'est riche. Et après, pendant l'exatrec, il y a aussi... un Discord dédié aux Exatrakers, qui est aussi hyper pratique, où tout le monde se refile les infos, ceux qui sont devant, derrière, attention, la source elle est à Rie. C'est une mine d'informations et aussi de gens qui sont sur le chemin en même temps que toi, qui peuvent être de précieux conseils ou t'attendre s'il y a un problème. C'est une belle communauté aussi.
- Speaker #1
C'est génial d'avoir ça. C'est vrai que c'est un côté aussi très rassurant, en amont pour toutes les questions qu'on se pose. Mais c'est vrai que pendant, c'est chouette de pouvoir échanger des petits tips en temps réel avec ce génial qui est ça.
- Speaker #0
Oui, ça vit vraiment bien. Il y a un dossier par étape. Il y a du coup les bénévoles aussi de l'Exatrec qui répondent, qui sont ultra réactifs. C'est vraiment chouette. Et même si tu marches seule, tu sais que tu n'es pas tout seul si tu as un souci ou si tu as des questions. C'est aussi rassurant pour celles et ceux qui voudraient se lancer en solo.
- Speaker #1
Ça donne super envie. Merci, Gala, pour ton partage d'expérience. C'était super intéressant. Je suis bien contente qu'on ait réussi à faire ce podcast. J'ai découvert l'histoire au tout début et là, j'ai eu toute l'aventure et le résultat qui donne vraiment envie. Ça avait l'air top, une belle expérience. Merci et à bientôt sur la Sportive Modern.
- Speaker #0
Merci beaucoup.
- Speaker #1
Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes, cela nous aide. A bientôt !