- Speaker #0
La Sportive Outdoor, le podcast des sports outdoors aux féminins pour s'inspirer, apprendre et oser. Bienvenue dans Portrait de Valaisanne, hors série du podcast La Sportive Outdoor. Aujourd'hui, je rencontre Rosula Blanc qui vit au cœur du Val d'Hérens dans le canton du Valais en Suisse. Avec ses yaks, Rosula fait des marches au long cours et elle organise aussi des trekking en leur compagnie. J'ai hâte de la rencontrer pour qu'elle nous raconte cette activité hors du commun et sa relation avec les yaks. Bonjour Rosula, merci beaucoup de me recevoir ici chez toi dans un endroit qui est magnifique. Est-ce que tu peux te présenter déjà s'il te plaît ?
- Speaker #1
Bonjour, c'est sympa d'être nue, me voir ici en haut dans la montagne. Pour me présenter, je m'appelle Rosula Blanc, j'habite ici en Valais dans ce petit Mayen à 1800 mètres avec un troupeau de yaks, de dibettes et de chiens. Et je suis bergère caravanière de yaks. Plus un peu paysan, plus un peu artiste, plus prof de Qigong et de Tai Chi.
- Speaker #0
Ça fait pas mal de casquettes différentes.
- Speaker #1
Mais en montagne, en général, on a besoin d'improviser et puis d'être créatif pour se mouiller.
- Speaker #0
Ouais, c'est vrai. Et donc, une de tes particularités, donc effectivement, ta pomme casquette, c'est que tu marches avec tes yaks. Est-ce que c'est quelque chose qui est venu assez tôt ? Est-ce que tu marchais beaucoup avant de rencontrer les yaks ou est-ce que c'est venu en même temps ?
- Speaker #1
Je suis suisse, donc on a un pays de randonneurs. C'est bon. Au sport familial, c'était les randonnées. Donc j'en ai fait depuis tout petit. C'est assez naturel, mais sans plus. Sans plus y penser ou penser que c'était du sport. C'était juste ce qu'on faisait. On allait promener, on avait des chiens à la maison, donc il fallait aussi toujours y promener.
- Speaker #0
Ouais, c'était quelque chose de normal.
- Speaker #1
De normal, sans plus, voilà. Sans plus y réfléchir.
- Speaker #0
Est-ce que tu faisais déjà des grandes randonnées de plusieurs jours, par exemple avec ta famille ?
- Speaker #1
Rarement, on a fait, mais rarement, c'était plutôt à la journée. Mais j'ai toujours eu la fascination pour les voyages au long cours, donc c'est quelque chose qui me plaît, qui me fascine, et surtout en compagnie d'animaux, ça me faisait rêver déjà enfant, même que je n'avais pas la possibilité, mais j'ai fait du cheval, je rêvais de voyages avec des chevaux, ça m'a toujours plu.
- Speaker #0
plus. Donc il y avait déjà ce côté-là.
- Speaker #1
Oui, c'est là depuis tout petit. Après, il fallait juste trouver la place. Ça sort.
- Speaker #0
Développer ça. Et comment t'en es venue au IAC ? Parce que ça ne semble pas très commun comme ça en Europe. Comment est-ce que déjà, tu as été peut-être en contact avec des IAC la première fois. Et qu'est-ce qui t'a donné envie de vraiment en avoir et d'aller marcher avec eux ?
- Speaker #1
Finalement, c'est par le lieu ici. Parce que avec mon ex-partenaire, on s'est installé ici. On a rénové la Maya. Puis il y avait du... de terrain qui allait avec. Donc, l'opportunité d'avoir des animaux, que moi, j'avais toujours rêvé depuis tout petite, mais je n'ai jamais eu la possibilité. Et puis, comme je disais, moi, je viens des chevaux, mais ce n'est pas du tout un terrain à cheval ici. C'est beaucoup trop raide. Les hivers sont trop longs. Ce n'est pas vraiment fait pour. Donc, on a commencé à regarder un peu ce qu'on pourrait avoir comme d'autres animaux. Et comme je disais tout à l'heure, moi, ce que j'aime, c'est vraiment le terrain. Le travail avec les animaux, la communication qui s'installe quand on travaille, quand on partage quelque chose ensemble. Donc c'était plutôt trouver un animal, bouger ensemble, que d'un animal de production. Et comme ça, en fil et aiguille, en regardant de ci, de ça, de laisser mûrir l'idée, je suis tombée sur d'autres éleveurs de yaks. Je ne savais pas que ça existait. Et puis là, il y a eu un déclic en disant, ben voilà, ça c'est les chevaux d'haute altitude, quelque part. C'est les bêtes qui correspondent aux chevaux, mais dans des terrains beaucoup plus difficiles et beaucoup plus rudes. Et mon compagnon qui était guide aussi, ça lui plaisait beaucoup. Les chevaux, ça ne lui parlait pas trop, mais lui surtout, il en avait beaucoup vu des yaks en Himalaya. Moi, je n'ai jamais été en Himalaya, donc c'était plutôt une idée. Comme ça, une idée depuis l'enfance, aussi une fascination pour les grands espaces sauvages, pour l'Himalaya, l'Asie centrale, mais que je n'avais jamais eu l'occasion de visiter. Et voilà, on est tombé sur ce yack et puis de plus en plus, c'est ça, c'est juste, on y va.
- Speaker #0
C'est fou. Et vous en avez acheté un premier ?
- Speaker #1
Deux, il faut un minimum de deux quand même. On a pris deux. Et puis après, assez vite, quelques-uns en plus. Et voilà.
- Speaker #0
Donc assez vite, la connexion s'est faite et tu t'es dit, oui, c'est vraiment l'animal avec lequel j'ai envie d'aller marcher.
- Speaker #1
Oui, oui. Et puis ce qui était fascinant, on les a achetés avec cette idée de travailler avec. Parce que la plupart, sinon, les gens en Suisse, ils font de la viande. Et puis, ça n'a jamais été l'idée de faire de la viande. Mais on s'est vite rendu compte que finalement, personne ne savait comment on les éduque. Parce qu'il n'y a personne qui les travaillait ici en Suisse à l'époque. Donc, il y a eu ce petit moment de « à tiens » . Oui, ce n'était pas aussi facile que ça. Mais une fois passé ce premier petit choc, vraiment, c'est devenu une fascination et puis une recherche, tout un chemin de découverte. et puis c'est vraiment ça que j'adore.
- Speaker #0
J'imagine que ça va être super intéressant. Et le lieu, t'en parlais un petit peu, donc là on est dans le Val des Rhin, pourquoi est-ce que t'avais choisi ce lieu et cet endroit qui est à 1800 mètres, est-ce que c'est aussi particulièrement adapté ? Donc t'as eu les Yaks après, mais qu'est-ce que ça t'apporte et à ton troupeau d'être ici, vraiment au cœur de la montagne ?
- Speaker #1
Je veux dire, c'est un lieu qui est adapté aux Yaks, donc les Yaks sont là parce qu'il y a le lieu. En Suisse, il y a des yaks qui sont en pleine, mais là, c'est plutôt par une idée de yak, pas par le lieu. Là, je crois qu'il y a vraiment cette trouvée d'harmonie entre le lieu et les animaux adaptés avec, parce qu'on a des longs hivers quand même de presque cinq mois où on est ici dans la neige. Donc, il faut des animaux qui sont à l'aise dans la neige et qu'il ne faut pas enfermer dans l'écurie tout le long. Et puis, le lieu nous apporte beaucoup pour moi aussi, comme c'est un lieu qui est plus accessible en voiture en hiver. et qui est un peu, voilà, je suis la dernière qui reste en montagne. Il y a vraiment la nature autour de moi qui m'enseigne et qui m'inspire.
- Speaker #0
C'est d'être incroyable comme atmosphère. Déjà là, on est en automne. Déjà, on sent un peu ce côté isolement en hiver. C'est vrai que ça doit être assez fou d'être là avec tout ton troupeau. Et est-ce que tu as une... Alors, j'imagine que tu n'as pas une vraie journée type, mais est-ce que tu as une journée quand même un peu à raconter ? Dans ta vie, tu vois comment est-ce que tu t'occupes de tes yaks, le matin entre le vent, qu'est-ce que tu décides de faire, quelles sont les choses que tu dois faire de toute façon ? J'imagine aussi que ça dépend des saisons.
- Speaker #1
Oui, il y a une grande différence quand même entre l'hiver et l'été. L'hiver, avec la neige, il faut quand même nourrir les yaks. Donc, une des premières choses le matin, je me lève, je regarde dehors déjà ce qui se passe.
- Speaker #0
Et la lune est belle.
- Speaker #1
Ou rien du tout, si on est dans le brouillard ou dans la tempête, mais ça dit toujours quelque chose. C'est le premier réflexe de regarder ce qui se passe dans la nature autour, s'il y a des animaux sauvages, s'il y a un danger d'avalanche, n'importe. Et puis après, c'est d'aller s'occuper des animaux, de faire l'écurie, de leur redonner du foin. Si j'ai le temps, je fais un peu des choses avec eux. Je fais l'école des yaks avec les jeunes, surtout en hiver. Pour eux, l'école, c'est une fois de pouvoir se laisser toucher. Ce qui est pour un yak, c'est toujours un processus plus long. C'est l'approche, la confiance à l'humain, et puis après, du toucher pour se laisser attacher, pour mettre le licol. Et puis à la base, je leur apprends tous un peu à marcher au licol, même qu'après, ils travaillent en liberté. Mais c'est aussi, oui, c'est une improvisation autour de... où est l'animal, ce qu'il a besoin d'apprendre. Parce que notre temps, on est le plus intensément ensemble. Et puis c'est sûr que ça, au départ, les premières années, c'était beaucoup plus intense. On a travaillé beaucoup plus parce qu'il fallait vraiment... Maintenant, les petits, ils apprennent énormément des grands. Donc l'école est un peu plus relax. Tu as des assistants yaks, en fait. Oui, j'ai des assistants yaks. Et puis, après, de revenir à l'intérieur, voilà, comme je... Je travaille aussi surtout en hiver sur des projets artistiques. Souvent, j'aime travailler là-dessus. Il y a toujours un moment de se consacrer à ça. Après, il faut chauffer au bois, donc il faut rentrer du bois, cuisiner, s'occuper de la maison, puis s'occuper des chiens, aller sortir les chiens. Et une journée s'est vite passée.
- Speaker #0
Ça, c'est sûr. Et comment tu décrirais la personnalité des Yaks ?
- Speaker #1
J'aime bien cette idée de... co-domestication, c'est-à-dire l'idée que ce n'est pas juste l'humain qui domestique l'animal, mais qu'il y a toujours, que ça va dans les deux sens, quand l'humain, il apprend aussi de l'animal. Et puis, en regardant les Tibétains ou les clichés que nous, on a des Tibétains, il y a le côté de bouddhisme, méditation, moine, que les Yaks ont aussi vraiment un côté très calme, très ancré. très présents dans le lieu où ils sont, très liés à la montagne. Mais après, quand on regarde aussi les Tibètes à l'autre côté, que c'était des bandits et des guerriers, un yak est super explosif d'un coup et peut partir.
- Speaker #0
C'est fou, on n'imaginait pas comme ça.
- Speaker #1
Ah oui, il faut se méfier, ça va d'un coup. C'est assez rude quand même, et brusque.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a des traits de personnalité comme ça qui t'étonnent encore, même maintenant alors que tu les fréquentes depuis quand même très longtemps ?
- Speaker #1
Après, la personnalité, c'est chaque Yakuza qui est aussi différent. Donc, il y a toujours des variations là-dedans. On découvre. toujours quelque chose encore avec les animaux. Oui, je crois que c'est jamais fini. Et puis on a aussi, comme on est vraiment des espèces différentes et qu'on voit le monde différent, plus qu'on croit se connaître, c'est aussi comme dans une relation humaine, il y a toujours des surprises. Ah tiens, je ne savais pas que... qu'on est quand même différents. Et puis ça, sur mon dernier voyage, j'ai eu un moment où mon yac principal, que je travaille quand même tellement longtemps ensemble, et puis qu'on a une super collaboration. Il s'est sur le dernier jour, sur un col, il s'est bloqué, il s'est arrêté. Et il ne voulait plus. Et je ne dirais pas qu'il est têtu, parce qu'on travaille bien ensemble. Donc je sais qu'il a une raison. Je peux imaginer des choses, mais je ne sais pas vraiment pourquoi. Ce qui s'est passé dans sa tête, ce qu'il a eu comme information que moi je n'ai pas eu, qui l'a fait que je ne bouge plus et je ne veux pas descendre, ou toi tu veux descendre. Donc oui, on arrive à ça et puis on doit dire, je ne te comprends pas. Et puis, je peux respecter, mais on va quand même descendre ici. Parce que je ne sais pas. Voilà, tu ne peux pas m'expliquer ce qu'il te... On va discuter là-dessus, mais on va y aller. Et on est allés pas, pas, pas.
- Speaker #0
Ça, c'est toujours une bonne leçon du militaire d'une heure avec les animaux.
- Speaker #1
Mais c'est ce qui est beau avec les animaux aussi, oui. Ça nous ramène vers nous-mêmes et à se poser des questions sur nous aussi. Et puis oui, pop. penser qu'on sait tout.
- Speaker #0
Complètement. Et est-ce que justement, tu vois, tu notes que ça t'a apporté vraiment des choses sur toi d'avoir cette relation privilégiée avec ces animaux ?
- Speaker #1
Ah mais non, non, non, c'est un miroir. Dans une situation comme ça, c'est le miroir de tout ce qui arrive en toi. De la patience jusqu'à « je ne comprends pas, mais je suis nulle, mais qu'est-ce qui va encore ? » La rage, l'impatience, pourquoi tu as la résistance en face de toi ? Tout ce qui peut monter, passer, passer en toi, ça te met. le miroir, parce que toi, c'est pas lui, lui, il a juste dit qu'il ne voulait pas bouger. Et puis toi, il y a tout de ton passé, toutes les raisons que... Il y a quelqu'un qui dit qu'il ne veut plus bouger, et puis moi, je dis que oui. Et c'est ça, c'est de pouvoir le reprendre à soi, et puis de pouvoir le prendre comme travail, et puis de pouvoir laisser passer ses émotions et les digérer. Non, non, je trouve qu'ils sont très vrais et très justes, et puis de pouvoir discuter là-dessus.
- Speaker #0
C'est sûr. Et comment, donc tu disais que tu fais l'école des YAC, comment est-ce qu'elle se crée, cette relation de confiance ? Est-ce qu'il y a quand même un certain temps un peu incompressible ? Est-ce que du coup, c'est en les fréquentant vraiment tous les jours, en faisant certaines choses, qu'au fur et à mesure, ça se construit ?
- Speaker #1
C'est le temps. C'est le temps et puis c'est ce qu'on vit ensemble. C'est vraiment le vécu qu'on a ensemble, dans plus qu'on est ensemble. Même dans le conflit ou dans cette incompréhension, on crée un lien. Ce n'est pas de les regarder de l'un. de loin qu'un lien va se créer. Et puis pour moi, c'est absolument pas la nourriture. Je travaille pas avec la nourriture. Bon, ils sont nourris, ils ont toujours assez à manger. C'est pas quelque chose qu'on discute dessus. Moi, je pense, par exemple, voilà, avec Naoulet, que j'ai beaucoup voyagé, c'est Yac dont je parlais, c'est vraiment à travers les voyages. Et puis, tu as aussi intérêt comme berger, voilà, d'être responsable. Toi, tu... pas les amener. Lui, par exemple, s'il ne comprend pas quand on fait demi-tour, quand tu te trompes, tu n'es pas sérieux de te tromper dans le chemin. Eux aussi, ils ne suivraient pas Naudia, qui ne sait pas ce qu'il fait, qui marche juste tête en l'air, et puis après, on revient en arrière. Là, tu as perdu le sérieux pour un bon moment, et puis tu as perdu la confiance pour un bon moment. Donc, c'est la façon comment tu vas guider, qu'ils auront de l'eau, de l'herbe, que ce n'est pas trop dangereux, que c'est fluide, que ça fait du sens. qui va aussi créer leur confiance en général, et puis la volonté de venir avec toi. Moi, je suis toujours étonnée. On a un aulèque sur un bon jour où il se lance dans les difficultés, sans poser de questions, et il vient avec moi. Et puis moi, je l'ai en liberté. Il est 100 mètres derrière moi. Moi, j'aurais bien aimé filmer quelque chose sur notre dernier voyage, parce que tu aurais filmé avec un drone, tu aurais vu Rosula qui monte le petit chemin, qui va comme ça en lacet. Et puis t'as l'aïaque qui suit, et puis il suit, et puis à un moment, il part. Donc tout le monde qui aurait regardé un du Seuil Yag, il fait ce qu'il veut, il a complètement... Il part loin et puis il va chercher une autre voie et il revient vers moi sans que je dois bouger. Moi, je n'ai pas changé mon trajectoire, que je dois dire quelque chose. Il a juste cherché le sien et puis c'est hyper touchant. Parce que voilà, qu'est-ce qu'il y a ? Il y a seulement le lien entre nous. Il n'y a pas de récompense pour ça. Il n'y a rien du tout d'autre.
- Speaker #0
C'est super impressionnant.
- Speaker #1
Et puis ça, c'est super beau.
- Speaker #0
De ressentir ça.
- Speaker #1
Ça, c'est des années qui se créent vraiment en responsabilité, qui te prend au sérieux. Et puis ça, c'est tout ton comportement. Comment tu gères tes émotions quand ça ne va pas. Comment tu vas gérer ça. Comment tu vas prendre une difficulté. Tout ça, ça va faire. Tu vas gagner des points.
- Speaker #0
C'est des petites briques au quotidien qui construisent vraiment une confiance à long terme. Et pour se rendre compte, j'ai du mal à imaginer en fait quelle distance est-ce qu'on peut parcourir, avec quel dénivelé, quel poids aussi ils peuvent porter.
- Speaker #1
J'ai juste mon expérience, comme nous on travaille. Alors déjà juste par le poids que je dois transporter, en général je n'ai pas plus que 40 kilos. 40 kilos c'est déjà quand je suis bien chargée. Disons pour moi, quand je suis toute seule, 40 kg de mettre sur un yaks, c'est hyper lourd. Donc c'est ma limite. Et puis je n'ai pas plus à charger. Avec 40 kg, je suis autonome pour une semaine. Si c'est juste moi. Et puis quand j'ai les clients, c'est les sacs de couchage. Donc voilà, disons autour de 40 kg. Et puis avec ça, on marche. Le plus harmonieux dans mon expérience, c'est autour de 12 km dans un parcours montagnard. Donc, avec du dénivelé, pas mal. Ouais, comme ça, chez nous, pas mal de dénivelé. Je ne peux pas dire combien par jour, mais...
- Speaker #0
Non, mais ouais, ça donne une idée.
- Speaker #1
Et puis, voilà, entre à peu près cinq heures de marche pure. Là, ils vont bien. Ça, ça leur convient très, très bien. Après, ils peuvent faire plus. Je ne sais pas combien ça va à long terme après. Comme c'est aussi des ruminants, ils n'ont besoin pas seulement de brouter, de manger. Ils ont aussi besoin de ruminer et de se reposer. Donc, on ne peut pas... ils peuvent travailler moins long qu'un cheval, quelque part. S'ils veulent rester en bonne santé, ils peuvent faire sur un week-end, oui, ils peuvent faire des journées de 8 heures ou quelque chose, ou 10 heures si c'est nécessaire, mais pas sur deux semaines.
- Speaker #0
Oui, d'accord.
- Speaker #1
Donc, en termes de ça, juste de leur physiologie, c'est des animaux plus longs. Et puis, il me semble aussi, c'est assez rigolo, en regardant un peu ce que j'ai pu entendre des caravanes qui se font en Himalaya, on est un peu sur les mêmes rythmes. Je pense que c'est le plus naturel. En même temps aussi, quand on est en caravane, on doit charger les bêtes, décharger les bêtes, monter le camp aussi. On a besoin d'un peu de temps. Donc c'est ce qui est naturel. Un peu là autour,
- Speaker #0
comme ça. Tu t'adaptes à ce qui est bien pour eux.
- Speaker #1
Après, la montagne, il n'y a pas toujours... Tu ne peux pas toujours t'arrêter à 4 heures. Non, des fois, tu marches jusqu'à 6 heures jusqu'à trouver un camp.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Mais tu n'es pas toujours négocié.
- Speaker #0
Comment est-ce qu'on compose aussi ? Donc tu marches avec eux en caravane. Est-ce qu'ils marchent toujours tous ensemble ou est-ce que tu as des contraintes où tu te dis, pour composer ma caravane, je vais partir par exemple avec ces trois yaks-là, il faut qu'ils s'entendent aussi ? Est-ce que tu disais qu'il y a des personnalités ? Est-ce que tu as des contraintes de groupe en fait ?
- Speaker #1
Alors en général, eux, ils sont le plus à l'aise quand ils sont tous ensemble, parce qu'ils vivent ensemble, donc c'est une famille, c'est un groupe, ils se connaissent, voilà, l'hierarchie, et puis ça, ça se fait. Ou qui est copain avec qui ou qui s'entend un peu moins, mais ça s'équilibre au fur et à mesure. Pour eux, ça, c'est l'idéal. Maintenant, après des années, j'ai deux vieux dans le groupe, surtout un qui ne peut plus suivre, donc automatiquement, lui reste, et puis il doit avoir quelqu'un qui reste avec lui, parce que rester tout seul, ça s'ennuie trop. Sinon, c'est plutôt une punition pour ceux qui restent à la maison, parce qu'ils veulent tous, ils ont le plaisir. Quand c'est dans ce niveau-là, qui n'est pas super fatigant pour eux, ils adorent, c'est des nomades. C'est beaucoup plus intéressant que de rester à la maison et puis rien faire.
- Speaker #0
C'est chouette qu'ils aiment bien.
- Speaker #1
Après, les contraintes que j'ai quand je fais des voyages plus ciblés sur longue distance, vraiment des grandes distances, et puis où c'est juste moi ou moi et une autre personne, je ne peux pas prendre tout le monde. Donc là, je choisis les plus forts, clairement. Et là, il n'y a pas tout le monde qui est adapté. Et puis, il n'y a aussi pas tous les Yaks qui sont courageux d'être seuls ou dans un tout petit groupe. de Yaks, déjà un très petit groupe, et puis ça peut complètement changer le comportement de certains qui, tout à coup, ils ont peur. J'en avais un qui était très bien en troupeau, il était souvent devant aussi, et puis courageux. Et dès qu'on réduisait le troupeau, il se mettait derrière, et le courage avait disparu. Ce qui était super intéressant de voir.
- Speaker #0
C'est vraiment des personnalités. Et donc, tu organises des trekking à la belle saison, de juin à août. Est-ce que tu peux nous expliquer à qui ça s'adresse, comment ça s'organise ?
- Speaker #1
Oui, je fais des treks ici en Valais, partons depuis ici ou depuis l'Alpage ou son Léac, en général sur deux ou trois jours, comme ça un week-end. Et puis, ça s'adresse malgré tout à des gens qui ont l'habitude de randonner, parce que comme on est ici dans les plus hautes montagnes de Suisse, c'est des montagnes, je ne peux pas les aplatir, c'est des montagnes, les yaks sont à l'aise en-dessus de la forêt, idéalement. Donc, quand même sur des chemins, mais des petits chemins. Donc, il faut des gens qui ont l'habitude de randonner en montagne, faire des dénivelés. Mais aussi qui ont l'ouverture de marcher avec une caravane et des animaux. Parce que ça sera un autre rythme que ce qu'on nous dit, standard, qu'il faut marcher, je ne sais pas, 50 minutes, faire 10 minutes de pause, et ça, et puis marcher 8 heures par jour. Je ne sais pas, toutes ces idées que l'humain se fait dans sa tête, pour les animaux, c'est différent. Donc, il y a un rythme différent, ce qui n'est pas toujours régulier non plus. Oui, il faut avoir le plaisir de s'énerger là-dedans.
- Speaker #0
C'est d'autres intérêts, comme expérience de marché. Effectivement, tu t'adaptes quand même au rythme des animaux.
- Speaker #1
C'est une caravane, comment il fonctionne.
- Speaker #0
Et ça ressemble à quoi une journée type, disons, en randonnée comme ça avec les yaks ?
- Speaker #1
En général, le matin, on se lève, on va faire un petit déjeuner, on va plier nos tentes, notre matériel, le mettre dans des sacs, et puis après l'amener vers les yaks. Et là, les yaks sont brossés, battés. Et les bagages, il faut les distribuer, il faut faire les charges. Donc ça, ça prend toujours un peu de temps. Et puis les mettre sur les yaks. Et une fois que toute la caravane est prête, on part et on marche. En général, avec les pauses, ça prend 6-7 heures comme ça d'être en montagne. Avec une belle pause de midi, en général, des petites pauses en deux. Et les gens, là, ils marchent en général plutôt derrière la caravane, mais aussi ceux qui marchent bien devant la caravane. On se distribue un peu comme ça les places. Des fois, il y a aussi des petites choses où on peut aider, où ils peuvent apprendre. Ça dépend de la motivation des gens et puis le terrain où on est. Et finalement, on va arriver peut-être vers 4-5 heures au lieu où on va camper. Donc, on décharge les bêtes. Souvent, je les lâche d'abord et puis les gens montent leur tente. On va chercher de l'eau, on commence à chauffer de l'eau pour faire un... à gratter et puis à cuisiner. Et puis après la nuit, on met les animaux dans un petit paddock où on monte une clôture pour qu'ils restent là autour et puis on va aller se coucher pour repartir le jour après.
- Speaker #0
Ça donne trop envie. Est-ce que tu as un coin un peu favori dans le Val d'Erin où tu adores aller ?
- Speaker #1
C'est beau partout et puis c'est aussi beau de changer et de ne pas toujours faire les mêmes parcours. Quelque chose que j'aime énormément. que je fais rarement et c'est peut-être pour ça que j'adore c'est le col de l'étoile ici en-dessus de la Gouille et du lac bleu ah oui je vois ça c'est plus montagneux c'est un peu voilà c'est vraiment la haute montagne pour les yaks donc c'est c'est chouette ça
- Speaker #0
t'as quand même l'embarras du choix dans le coin c'est magnifique et on a parlé un peu au début de en introduction de tes grands voyages Et tu en as fait un notamment où tu as quand même traversé les Alpes d'Evolène, donc ici dans le Val d'Erin jusqu'à Menton, qu'à la mer quand même. Est-ce que tu peux nous raconter cette expérience ? Déjà, comment tu as eu l'idée de faire ça ?
- Speaker #1
Ça, c'était tout au début, quand on découvrait l'EIAC. Et puis, comme moi qui viens des chevaux, on travaille souvent les animaux sur une place, sur un paddock. Je me suis vite rendu compte que ça ne leur convenait pas du tout. Et puis je pense que c'est aussi, voilà, c'est inné dans un animal de haute montagne de ne pas se fatiguer pour rien du tout. Parce qu'en Himalaya, comme il y a peu de fourrage en hiver, s'il tourne en rond pour rien, il meurt carrément. Donc je pense qu'il y a une sorte de blocage, voilà, dans l'animal de faire comme ça des trucs inutiles. Et par contre, ils étaient toujours motivés pour se déplacer, pour faire des transmences, pour aller découvrir des nouveaux endroits. Là, je n'ai jamais eu des problèmes à les faire marcher. Donc, je me suis vite rendue compte que si je voulais travailler tous les jours, comme je ne pouvais pas tous les jours faire le même parcours, c'était de me déplacer. Ce qui m'arrange énormément parce que, oui, déjà, enfant, je rêvais de ces voyages à long cours que je n'ai jamais eu l'occasion de faire quand j'étais vraiment jeune ou quand j'étais enfant, mais ça m'a toujours fait rêver. Donc, ça venait à pigue. Et de là, après, on a regardé, c'est les yaks qui fonctionnent mal aussi quand il fait trop chaud. Ils supportent mal la chaleur. Donc, c'était l'idée de partir en automne et puis descendre vers la mer avec l'automne. Parce que sinon, si on commence l'automne ici, on est vite bloqué avec la neige que la saison, elle est très courte finalement, la saison qui convient au YAC. Et puis la mer, c'était joli comme but. Et c'était magnifique. Alors, c'était un très, très beau voyage.
- Speaker #0
Et ça s'est bien passé ?
- Speaker #1
Ça s'est assez bien passé, oui. C'était vraiment notre première expérience avec les yaks, mais ça s'est très bien passé. Est-ce que ça interpellait aussi parce que quand on croise quelqu'un qui marche avec des yaks j'imagine que ça devait interpeller les gens que tu croisais Oui c'est très beau les rencontres qu'on fait moi je continue à faire des voyages plus courts toujours avec les yaks et puis je trouve ça vraiment magnifique parce qu'une fois on raconte notre propre histoire, donc on est parti un peu du paysage c'est une paysanne de montagne aussi donc la rencontre avec les autres paysans c'est toujours, on a quelque chose en commun à échanger Merci. En général, c'est très chaleureux. Et puis, ça ouvre vraiment des portes. Donc, c'est très, très chouette, je trouve, de voyager comme ça.
- Speaker #0
Et là, tu continues à faire des traversées comme ça, mais plus courtes, c'est ça ? Tu fais quoi, par exemple ?
- Speaker #1
Alors, moi, j'ai adoré cette expérience. J'ai vraiment trouvé que ça me correspond énormément. Et à la base aussi, à la longue durée, je trouve ça super intéressant. Parce qu'il y a des choses qui ne se manifestent que sur la durée. Quand on commence à lâcher, quand on commence à... à poser tous nos bagages, à oublier. Et ça devient tellement simple, la vie. Et j'aurais bien aimé, moi je voulais vraiment continuer. Ça a été très compliqué en logistique. À chaque fois qu'on traverse les frontières avec les Yaks, c'est un immense travail bureaucratique. La Suisse, elle est assez petite quand même, pour des longues distances. Il n'y a pas tous les massifs montagnés qui sont adaptés aux Yaks. D'autres, et puis après, c'était aussi de retrouver des partenaires qui... pouvait prendre autant qu'on j'ai, qu'il pouvait et voulait. Parce que oui, après, c'est une passion. C'est ce qu'on aime, on fait. Donc, j'ai toujours eu de la peine de refaire ces longs voyages. Et puis, la fois, on est repartis pour un long truc. Après, il y a un yac qui s'est blessé. Donc, on est revenus aussi plus court. Donc, il n'y a pas toujours tout qui est comme ça la vie en rose. Mais j'ai essayé presque tous les années de faire au moins un truc d'une semaine ou quelque chose dans le genre. Et puis, si je pouvais, plus longtemps aussi.
- Speaker #0
Parce que c'est vraiment dans la durée aussi qu'il y a quelque chose qui se passe, aussi avec les animaux bien sûr. Oui. Et ton dernier voyage comme ça d'une semaine, c'était quoi ?
- Speaker #1
Là, c'était juste il y a deux semaines dans les Alpes-Glaronnaises, en Suisse centrale. C'est un endroit où je voulais aller depuis longtemps et c'est un endroit qui n'est pas facile parce qu'en automne, la neige, elle vient très vite et elle vient en beaucoup plus grande quantité qu'on a l'habitude ici en Valais et elle reste en général. Donc c'est un endroit qui m'a échappé longtemps longtemps. Et puis là, il y a eu une magnifique semaine en octobre où on a pu aller se balader là-bas. Un peu sans but spécial. Moi, c'était déjà un tel cadeau de pouvoir y aller que je me dis, moi, je m'en fous. C'est là où ça passe, ça passe. Là où ça ne passe pas, on retournera, on fera des détours. Et puis, ce qui est beau aussi, c'est qu'on peut rester assez en altitude, assez longtemps, sans devoir traverser les villages. Parce que pour moi, vraiment, Meillac, comment on fonctionne ? On aime bien en montagne. mais on n'est pas très bien en civilisation. Ça ne nous correspond pas. Ils ne sont pas vraiment dressés pour marcher sur les routes. Et ça les démotive. Ils sont vraiment lents comme des escargots dès que c'est en bas. Donc c'est assez pénible pour nous, parce que pour nous c'est plus facile, on va aller plus vite. Et eux, ils veulent aller trois fois plus lent. Et puis en plus, il faut regarder tous ces trucs qui sont là, donc ils s'arrêtent encore. On est complètement à contresens là. Quand on est en montagne, oui, pour eux, c'est super. Et puis moi aussi, honnêtement, je préfère.
- Speaker #0
Vous êtes alignés au moins.
- Speaker #1
On est bien alignés. C'est vraiment, oui, tu me demandais ce que j'ai trouvé dans ces animaux, mais on est bien alignés. On se correspond bien.
- Speaker #0
C'est quand même très important, effectivement.
- Speaker #1
C'est pour ça qu'on a resté ensemble.
- Speaker #0
C'est ça, une grande histoire d'amour. Si tu es déjà allé aussi en Himalaya, dans le vallaginaire collectif, dans le Mian, en tout cas, c'est un peu le pays des yaks.
- Speaker #1
Oui, ils viennent de là-bas, d'Achnitine.
- Speaker #0
Est-ce que tu as apprécié quelque chose en particulier là-bas, d'être dans cet environnement ?
- Speaker #1
Là, c'était un pays de rêve de mon enfance où je n'ai jamais été. Parce que finalement, je suis partie au Japon, j'ai passé cinq ans au Japon, puis passé à côté de cette Asie centrale. Et c'est seulement après qu'on a eu les Yaks que j'ai eu une, deux fois, trois fois. peut-être l'occasion d'y aller. Et oui, ça dépend des paysages. C'est des paysages vastes qui sont beaux. Il y a beaucoup plus de place. Mais en même temps, là, j'ai été récemment en Chine. La Chine, il y a beaucoup de restrictions, donc il y a plus de place, mais il y a beaucoup de restrictions d'autres.
- Speaker #0
Oui, et puis pour les yaks là-bas, c'est comme pour les paysans de montagne, c'est l'image des reins ou les vaches. Il y en a partout et puis ils ont leur façon à faire et à vivre avec. C'est absolument rien de spécifique de voir un yak là-bas.
- Speaker #1
C'est pas normal, c'est comme un bras en chien.
- Speaker #0
Oui, pourquoi ? On peut s'exciter tellement pour un yak qu'il y en a juste partout. C'est vrai que c'est drôle.
- Speaker #1
Est-ce que tu as des nouveaux projets de grandes traversées avec tes yaks ? Ou en tout cas des envies ?
- Speaker #0
Alors, moi, j'ai parti cette année en Chine parce qu'on ne m'a pas laissé voyager en Europe. C'est-à-dire que j'avais un projet, je voulais aller dans le Piémont. On avait commencé un voyage avec mon yak principal qui avait été super. L'Italie, c'est quand même encore assez sauvage, c'est pas trop peuplé. J'ai beaucoup aimé ça et je voulais continuer ce voyage en Piémont. Et ils ne m'ont pas laissé partir. Parce que je ne sais pas, vous avez peut-être entendu parler de cette dermatose nodulaire qui a sévi en France. Ça a fait une grosse catastrophe, ça bloque tout, ça ne laisse plus bouger personne. Et c'était très dur de renoncer, je veux dire, parce que je n'ai pas d'hémiliac. qui sont aussi bien que Naoulek. Naoulek, il prend de l'âge, donc c'est pas, vous pouvez aller dans cinq ans ou regarder, peut-être l'année prochaine, peut-être l'année d'après, peut-être ça sera de nouveau tout bon, mais peut-être il y aura une nouvelle maladie qui vient. Et c'était très dur de renoncer à ça parce que, voilà, j'ai Naoulek, je n'ai pas un autre qui peut le faire pour le moment. Et pour moi, c'est très précieux, c'est vraiment quelque chose. Et puis, oui, Finalement, je n'ai pas pu faire ça. Je suis partie en Chine, au Tibet, où il y a beaucoup d'yaks.
- Speaker #1
Mais ce n'est pas la même chose d'être touriste, de regarder de l'extérieur, que de vivre cette aventure avec un animal où on a construit le lien pendant des années.
- Speaker #0
Et je voyais aussi combien c'est précieux ce qu'on fait, parce que les caravanes là-bas, ça se perd. Il n'y a plus personne qui fait un mois comme moi. Ils font une demi-journée, ils font une heure qu'ils déplacent du matériel avec leur yak, mais pas plus. Ils ont... pas ce lien que j'ai moi. Donc d'autant plus, j'étais hyper triste en étant là, je dis, ma place, elle est ici avec Meïac. C'est là où on raconte une histoire. C'est pas de regarder là-bas de l'extérieur quelque chose qui commence à se perdre.
- Speaker #1
Je comprends bien ce que tu veux dire, ouais. J'espère que tu arriveras à en refaire peut-être l'année prochaine.
- Speaker #0
S'il veut encore. Je veux pas, et c'est pas non plus de pousser un animal qui commence à vieillir, à faire des choses qui... qui sont quand même sur la longue distance, c'est beaucoup plus dur de faire un mois. C'est vraiment une endurance qu'il faut que je me rende compte que de longues pas tous les Yacons, de tenir le coup. Et puis après aussi, émotionnellement, d'avoir le courage. Je n'en ai pas beaucoup d'autres. Et puis Naoulek, chaque fois que je lui mets un partenaire, il les use. Ils n'arrivent pas à suivre.
- Speaker #1
Ah, donc lui, en fait, tu le prends tout seul ?
- Speaker #0
Je le prends tout seul l'entretemps. Parce que moi, je suis aussi... Voilà, moi, je n'ai pas de partenaire. lui, il n'a pas de partenaire. qui sont à hauteur, donc on s'est retrouvés tout seuls.
- Speaker #1
Retrouvés. Ça vit combien de temps,
- Speaker #0
Yac ? Ça vit peut-être une vingtaine d'années. Vingt ans pour un mâle, c'est déjà long. Et Naoulet qui va avoir 14 ans l'année prochaine, donc ça commence, voilà, normalement je pense que c'est 16 ans pour un mâle, et puis tout ce qui est le reste du bonus. Et c'est sûr, tu sens qu'il commence à avoir un peu d'arthrose. Donc moi, j'en ai aussi. Je lui dis aussi, on est les deux.
- Speaker #1
Mais m'étiquette, moi, je continue aussi à marcher.
- Speaker #0
Et puis, ça te fait du bien de marcher quand tu as de l'arthrose. Donc lui aussi, mais on ralentit un peu.
- Speaker #1
Ouais, c'est vraiment l'idée de, bien sûr, de respecter.
- Speaker #0
Oui, de ne pas pousser plus.
- Speaker #1
Et j'ai une petite question traditionnelle, toujours, que je pose à la fin du podcast. Si tu avais un message ou un conseil à faire passer à des femmes qui aiment l'extérieur en général.
- Speaker #0
Allez-y ! profitez quand vous pouvez. Pour moi, c'est vraiment profiter de la durée et de découvrir ce que la montagne peut nous enseigner dans la durée. Ou la nature, en général, ce n'est peut-être même pas que la montagne. Je pense que c'est quelque chose qui échappe aux mots, qui sort comme ça, juste à ce contact. Et puis quand on lâche, lâche, lâche et pose derrière soi.
- Speaker #1
Très bon message pour finir. Un grand merci pour cet échange reçu ici, près de Pédiac. Avec plaisir. Et à bientôt.
- Speaker #0
A bientôt.
- Speaker #1
Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide. A bientôt.