- Laurène
Bonjour à toutes et bienvenue sur La Sportive Outdoor. Aujourd'hui, je reçois Candice Baroux. Avec Candice, on s'est rencontré à un stage de cyclisme où elle donnait des cours de yoga, elle encadrait aussi des groupes. Et depuis, je suis les aventures de cette sportive passionnée, acharnée, qui fait plein de trucs incroyables. Depuis, je lui ai demandé aussi d'écrire pour La Sportive Outdoor. Et aujourd'hui, de présenter une de ses dernières aventures, son premier ultra en cyclisme sur la Race Across France 300. Candice, est-ce que déjà tu peux te présenter ?
- Candice
Oui, merci du coup de m'avoir invitée. Du coup, je ne suis pas sûre que c'est important mais j'ai 34 ans. Je suis basée à Annecy, je suis professeure de yoga, aussi professeure de danse, même si je n'enseigne pas trop la danse en ce moment. J'essaie de danser un peu professionnellement à côté et je fais un peu de freelance. Mais on va dire que mon activité principale, c'est le yoga. Je suis multi-passionnés, principalement on va dire le surf, triathlon et du coup dans le triathlon, le vélo qui prend une grande place dans ma vie... il prend beaucoup d'heures aussi!
- Laurène
Bon ça fait déjà pas mal de trucs! Tu as déjà une bonne expérience à vélo, ça remonte à quand ça ?
- Candice
En vrai, c'est vraiment lié à mon emménagement à Annecy, j'ai toujours fait un peu de vélo. Il faut dire aussi que quand j'étais petite, j'avais 7 ans, je suis partie en tour du monde à vélo avec mes parents, même si j'étais en tandem je n'ai pas trop pédalé je pense pendant un an mais du coup c'est vrai que je pense que ça a planté la petite graine, et après sinon c'est vrai que le vélo c'était un peu mon moyen de transport dès que j'étais dans des villes. J'ai vécu deux ans à Londres et j'utilisais pas mal le vélo: j'avais un fixie et j'aimais trop faire plein de kilomètres! Mais on va dire le vrai vélo, c'est vraiment Annecy et du coup c'était il y a quatre ans en 2020. J'ai aménagé en octobre et c'est là où j'ai acheté un vélo de route, un peu comme ça sur un coup de coeur, c'était un Bianchi et depuis ça a été de pire en pire, j'ai passé de plus en plus d'heures dessus et là je peux dire que je suis vraiment mordue et je trouve ça trop chouette comme sport, comme moyen de locomotion, raison de vivre... ! Ca me parait être une bonne manière de voir les choses! Et alors, tu t'es lancée dans un beau défi qui était ta première course d'ultra cyclisme sur la Race Across France (la RAF pour les intimes) sur le format 300. Pour ceux qui ne connaissent pas la course, est-ce que tu peux nous présenter la course en elle-même ? Je sais qu'il y a plusieurs épreuves. Et comment tu as choisi aussi? Du coup, la RAF, il y a plusieurs formats. Il y a la 2500, on traverse vraiment toute la France. Il y a la 1000, il y a la 500, la 300. Et quand je me suis inscrite, il n'y avait pas de 200 encore. Sinon peut-être que j'aurais craqué pour la 200. Mais du coup, je me suis dit, commençons déjà par la 300. J'avais bien envie de faire la 500. Le problème, c'est que 500, c'est beaucoup plus long et ça demande peut-être de dormir. Je ne suis pas très à l'aise de dormir sur le bord de la route pour l'instant. Je ne sais pas si je le serai un jour. Je me suis dit que 300, c'est déjà bien. Surtout dans les 300, ce qui est important de dire, c'est qu'il y a 6000 de dénive, donc positif. Ça monte pas mal. C'était un peu ça le défi fou. J'avais un ami qui avait déjà fait la 1000 et je me suis dit peut-être que...testons la 300!
- Laurène
Oui, c'est raisonnable si on veut! En tout cas, c'est déjà une sacrée distance! Qu'est-ce qui t'a donné envie de te lancer là-dedans,? Alors je comprends bien le "bon allez je vais pas tout de suite traverser toute la France" mais même 300km en fait, c'est déjà énorme! Est-ce parce que t'avais vraiment envie de dépassement,d'autre chose?
- Candice
Mon challenge de l'année d'avant, c'était l'étape du Tour, l'étape du Tour de France, ce qui était déjà pas mal, c'était 150 et 4000m de dénivelé et ça s'est super bien passé, j'ai vraiment aimé et je me suis dit pourquoi pas tester plus long, sans aller non plus dans l'excès. Mais en plus, la RAF, ce qu'il faut préciser, c'est que c'est en autonomie, en fait. Donc, il n'y a pas de ravito, et du coup, il faut vraiment se débrouiller. On a un tracé GPS quand même, une balise pour suivre du coup le tracé, mais c'est tout, quoi.V oilà, c'était un peu le goût de l'aventure, de voir ce que ça donne sur du plus long, sans être dans l'ultra-ultra, et tester un peu ma forme physique, et surtout ma force mentale, je pense.
- Laurène
Oui, effectivement, ça me paraît être un bon challenge! Alors, on va parler de ta préparation, si tu veux bien, parce que je pense que pas mal de filles vont avoir des questions aussi là-dessus. En fait, comment est-ce qu'on se prépare à ça ? Est-ce que tu t'es préparée toute seule ? Est-ce que tu as pris quelqu'un ? Est-ce que tu as fait une préparation à la fois sur les plans physique et mental ? Est-ce que tu t'es fait aider aussi pour la nutrition, par exemple ? En fait, comment tu as fait pour te préparer à cette épreuve ?
- Candice
Alors, oui, c'était un beau challenge. Déjà pour l'année d'avant, je me suis dit que je ne pouvais pas faire ça toute seule. Donc, je me suis bien entourée d'un coach. Donc là, c'était une coach cette année. Aussi, je préparais en parallèle le triathlon de l'Alpes d'Huez qui était en gros format. Donc, je me suis dit, pour ces deux grosses épreuves, je vais pouvoir avoir un entraînement guidé du coup et encadré. La prépa était assez courte. On s'est rencontré en Lozère, c'était fin mars. Là, je commençais tout juste la prépa, on va dire. Et à partir de ce moment-là, j'ai vraiment attaqué. C'était avril-mai-juin. C'était à base de séances fractionnées. On essayait de faire monter le cardio, travailler la puissance. Et aussi après de longues sorties, vraiment il fallait passer des heures sur la selle pour que le corps s'habitue. Et pour tester aussi la nutrition. J'ai fait pas mal de bike trips où je suis partie. J'ai fait, par exemple, la distance de la RAF, donc les 300 kilomètres et 6000m de dénivelé sur deux jours. Ça s'est bien passé, mais je me suis dit, il va falloir faire ça en un jour la prochaine fois, donc ça va être dur.
- Laurène
Pour les personnes qui nous suivent, c'est quand tu avais fait Annecy Embrun.
- Candice
Oui, c'est ça.
- Laurène
Et tu en parles dans un article sur le site, où tu racontes déjà cette belle petite aventure.
- Candice
Exactement, oui. Oui, c'était un beau challenge, j'ai fait ça avec une copine. Après, c'était en mode sportif quand même, mais on ne s'est pas mis la pression. Donc, j'ai fait ça comme entraînement. J'ai aussi fait la reconnaissance du Mont Ventoux. Parce qu'en fait, à savoir que la RAF, on commence à Malaucène, au pied du Mont Ventoux, et on commence à 4h du matin. Donc, on roule de nuit et je me suis dit qu'autant voir le paysage une fois de jour et aussi de tester l'ascension parce que c'est, de mémoire, je crois que c'est 25 km avec au moins 1200 de dénivelé. Donc c'est une belle montée pour commencer et du coup je voulais au moins l'avoir fait une fois pour avoir un peu des repères, me dire ok en fait ça va c'est faisable, ou ça va vraiment être dur. Donc j'ai fait ça là pendant deux jours, j'ai fait aussi un bike trip avec mon copain en sacoche. Donc ça c'était un peu les entraînements. Sur le ravito, l'alimentation, je me suis pas fait aider mais j'ai une amie qui développe une marque là de choses salées, plutôt des styles houmous. Donc elle m'a pas mal fourni des tests, j'ai pu tester ça sur l'entraînement. Et le mental, pas du tout, mais en vrai, très intéressant de le mentionner parce que peut-être ce serait bien pour les prochains challenges d'avoir une préparatrice mentale parce que c'est vraiment le mental qui fait tout dans ce genre de distance.
- Laurène
Oui, j'imagine que c'est vraiment important. Et tu avais quoi en fait comme vélo ? Parce que c'est des vélos de route sur ces épreuves, c'est pas du gravel ?
- Candice
Ouais, je suis partie vraiment sur un route, même si on a un peu tout vu sur la RAF. A savoir qu'il y a un mec qui avait un cargo, un vélo cargo. Et il y en a qui sont partis en tandem. Moi, j'ai choisi la simplicité. J'ai un vélo, un cube axial C62. Je me suis mis une petite mission parce que j'ai juste acheté en juin. Donc, j'ai eu à peine trois semaines pour le tester. Mais je ne pouvais pas partir sur mon ancien vélo parce que j'ai vraiment pris un vélo trois pas trop grand pour moi. Donc là, je me disais, je préfère avoir ma taille, même s'il est un peu récent sur mon corps. Et j'ai fait aussi un bike fitting. J'ai réglé la position avec un kiné qui m'a bien positionnée sur le vélo pour être vraiment bien. Parce que l'enfer sur un ultra, c'est d'être mal positionnée et rapidement, c'est oublier le genou, oublier le dos, ou un peu tout le corps, laisser avec les épaules qui peuvent être pénalisées.
- Laurène
Ah oui, c'est tellement important, ça. C'est vrai que même quand on fait des distances relativement courtes, ça fait vite mal quand on est mal positionnée. Donc, sur un ultra, ça doit être décuplé. Tu as bien fait de faire ça!
- Candice
Ça a bien fait de faire ça.
- Laurène
Et en parlant, du coup, de matériel, j'imagine que c'est aussi une des questions qu'on se pose, parce que, du coup, tu nous disais, c'est en autonomie. Il faut vraiment avoir tout avec soi. Et qu'est-ce que tu as emporté ? Déjà, comment tu t'es préparée ? Est-ce que tu as demandé conseil, justement, à quelqu'un, savoir quoi emporter ? J'imagine qu'on va se poser mille questions, parce qu'on veut être léger, et en même temps, il ne va pas avoir froid, par exemple. C'est ça. Donc, est-ce que tu as demandé des conseils ? Et puis, au final, qu'est-ce que tu as emporté comme équipement ?
- Candice
Ouais, jusqu'à vraiment la veille du départ, je n'ai que de changer. Ce que de base, je m'étais dit, alors déjà, c'est sûr que j'avais besoin d'une sacoche avant pour mettre l'électronique. Parce que du coup, on est parti sur... Alors idéalement, ce format, on a 24 heures pour le faire, les 300 kilomètres. Moi, je visais 20 heures. Et en 20 heures, en fait, la montre, le GPS, le portable, ça ne va pas durer la batterie. Enfin, la batterie, elle aura besoin d'être rechargée. Donc il faut une batterie externe, après on a tout un kit de lumière, de rechange, on a une frontale, une lampe avant, de lampe arrière. Donc l'électronique prend vraiment beaucoup de place, donc j'avais une sacoche de guidon avec tout ça. Après, une sacoche top cadre, donc sur le dessus du cadre, là il y avait toute mon alimentation, parce qu'on ne sait pas ce qu'on va croiser, et j'ai bien fait parce qu'on n'a pas croisé grand chose sur la route. Donc du coup, vraiment, alimentation, aussi des pastilles d'électrolyte, parce qu'en fait, sur ce genre d'effort, on va beaucoup transpirer quand même. Donc perdre beaucoup de minéraux, c'est important d'avoir des pastilles pour essayer de refaire l'apport en minéraux. Et après, c'est là où j'hésitais, c'était la sacoche arrière. J'étais partie pour vraiment prendre ma sacoche arrière sur mes bike trips, c'est-à-dire assez volumineuses, 8 litres, en me disant je ne veux pas avoir froid. Parce qu'en fait, quand j'ai fait le Mont Ventoux en début juin, j'ai eu vraiment super froid à la descente. Et je me suis dit c'est stupide, c'est quand même une demi-heure de descente à peu près. C'est stupide en début de course d'avoir froid parce qu'en fait, on crame de l'énergie et après c'est irrécupérable. Donc voilà, j'ai pris pas mal de choses et je me suis dit ça fait vraiment lourd. Et surtout, j'ai vu les autres vélos qui étaient très légers, je me suis dit non. C'est pas grave, on va remplir encore plus les autres sacoches et on va prendre juste une toute petite sacoche de kit de réparation avec le matériel obligatoire. Donc c'est les démonte- pneu, il y avait deux chambres à air, couverture de survie, un sifflet au cas où on tombe dans un ravin, il faut siffler. Qu'est-ce qu'il y avait d'autre ? Des rustines, chose que je ne sais même pas utiliser. Je me suis dit bon je vais prendre parce que c'est obligatoire. Et deux couvertures de survie. Donc voilà, tout ça, ça prend beaucoup de place. Donc on était assez équipés quand même, ouais. En termes de matériel.
- Laurène
En parlant de ces petits soucis mécaniques potentiels, comment tu as fait ? J'imagine que ça peut quand même être une source de stress. Est-ce que tu sais que de toute façon, tu gères et que s'il y a des soucis, c'est bon, hop, tu remets ton vélo comme il faut ? Ou est-ce que tu as pris des cours avant ? Ou en fait, comment tu t'es débrouillée ?
- Candice
Oui, alors je ne peux pas dire que je gère. J'aimerais bien dire ça. Non, je pense que ça va. J'ai déjà fait changer des choses assez simples. Si je crève, je pense que je peux changer, ça me prendra peut-être un peu de temps, mais je me dis au pire, un tuto YouTube, ça peut toujours le faire, j'ai déjà fait comme ça. Je comptais beaucoup sur ma chance de ne pas crever, de ne pas avoir de problème technique, et ça a fonctionné, je n'ai rien eu, aucun souci technique. Mais bon, après, c'est vrai qu'on est quand même… Ouais, c'est trop bien. Mais c'est vrai qu'après, en fait, on était la RAF 300, mais on avait aussi les gens de la 2500 ou la 1000, je ne sais plus, qui étaient encore sur la route avec nous. Donc c'est vrai qu'on n'était pas tout seul sur la route et je me suis dit, je pourrais toujours demander à quelqu'un ou m'arrêter dans un village, tout ça. Mais j'avais, on va dire, tout ce qu'il faut pour changer, un peu moins les connaissances.
- Laurène
Bon, disons que tu as les connaissances de base, tu peux changer une chambre à air. Après, c'est sûr que tu as un souci de dérailleur, c'est toujours plus compliqué.
- Candice
C'est ça.
- Laurène
Bon, on va passer au jour de la course maintenant. Alors déjà, tout simplement la question, comment ça s'est passé ?
- Candice
Alors... Franchement c'était une très belle expérience. Il y a un élément qui n'était pas du tout prévu au programme, j'avais un peu peur qu'il soit là, mais il est bien venu, ça s'appelle le vent. Et en fait on partait d'un point A à un point B, c'était pas une boucle, et en fait on a eu le vent de face tout le long. Donc c'était très dur mentalement, physiquement. Donc en fait on est partis à 4h30 du matin, enfin le départ c'était toutes les 30 secondes, donc c'était un départ échelonné. Moi je suis partie à 4h37 exactement. Et voilà, parti dans le Mont Ventoux, donc là, super, l'ascension se passe super bien, j'étais en forme, j'ai doublé plein de personnes, j'étais trop bien. Et un kilomètre avant d'arriver au sommet, là, on sent le vent qui se réveille et l'enfer, vraiment l'enfer, à finir à pousser le vélo à bout de bras. Toutes les filles, les poids plumes, on se faisait vraiment pousser, c'était un peu dur. Et donc là, me voilà au sommet et je me dis, mais comment je vais faire ? Enfin, vraiment, en fait, je ne me vois pas redescendre, en fait, je suis terrorisée. Du coup, il y avait un gars, je lui dis, mais c'est horrible, comment on fait ? Il me dit, t'inquiète, il y a le col des tempêtes qui porte bien son nom, un kilomètre en dessous, et à partir de là, ça ira un peu mieux. Et donc là, on redescend, vraiment tétanisée, il y en a qui portaient le vélo, ils se mettaient à l'horizontale. Il faut savoir que c'est des rafales de plus de 100 kilomètres rares quand même. Donc voilà. Après, ils ont arrêté la course. Certains ont été détournés, ils n'ont pas monté du moins en tout, parce que ça devenait trop dangereux. Donc voilà, c'était dur. Donc là, je recommence à descendre à pied. Et puis en fait, je me dis non, mais je vais monter sur mon vélo. Avec moi, il y a plus de poids. Je clippe les deux pédales et là, hop, je fais la crêpe directement. En plus, les pieds clippés encore, donc vraiment au sol comme ça. Donc ouais, un peu mal à l'ego et puis un peu peur. Donc je remonte dessus. Enfin, je ne remonte pas dessus. Je marche encore un peu. Et puis après, je descends jusqu'au col des tempêtes. Et là, ça va mieux. Mais j'avoue que j'étais tétanisée sur la descente, j'étais crispée comme ça, des épaules aux oreilles, les mâchoires contractées. Et je me suis dit, mais c'est quoi cet enfer ? Et c'est le début de la course. C'est ça, la première difficulté, enfin c'est la grosse difficulté, c'est le Mont Ventoux, mais vraiment le pire, c'était la descente pour moi. Et en fait, après, en bas, du coup, c'était à Sceaux, il y avait une base de vie qui était plutôt pour les 500, les 1000, les 2005, mais nous, on y avait accès. Mais il fallait remonter un petit dans le village et je me suis dit non, non, là je ne m'arrête pas, je ne monte pas, tout ça. Et c'était l'erreur que j'ai commise, que j'ai commise vraiment sur ma course. C'est parce que je n'avais plus d'eau à ce moment-là. Et je me suis dit ça va, je vais trouver un village, un cimetière, mais il y en a plein quoi. Et en fait, il est 6h du matin, donc déjà tout est fermé. Et puis en fait, il n'y avait pas vraiment de cimetière, ni de fontaine sur la route. En tout cas, vraiment sur le bord de la route. Et donc là, j'ai pédalé longtemps sans eau. Et du coup, je n'ai pas mangé parce que je n'avais pas d'eau. Je me suis dit, voilà. Et en plus, en fait, j'ai tétanisé l'estomac noué. Donc c'est qu'au bout de 4h30 que je me suis enfin arrêtée. Et là, j'ai fait le ravito en eau. Là, ça allait à peu près. Petit café, même si je n'en bois pas, je me suis dit, j'ai besoin d'un Pepsi. Et je repars. Et en fait, je n'ai pas plus mangé que ça. Pas plus bu que ça. Et six heures après, enfin du coup, au bout de six heures de course, j'ai fait une belle hypo. Donc une hypo, c'est juste le corps ne réagit plus. On n'a plus de jus. Juste on est vidé, quoi. Donc là, je me suis arrêtée dans un petit supermarché. J'ai acheté ce que je pouvais acheter, qui me faisait plus ou moins envie, du houmous, du pain, des fruits. Les fruits, c'est ce qui m'a sauvée parce que c'est le seul truc dont j'avais envie et que je pouvais manger. Mais tout le reste... Alors... le houmous, c'est vraiment ma vie, ma passion, ça passait pas du tout. Et là, je pense que je suis restée une demi-heure, trois quarts d'heure, juste assise sur mon banc en mode...
- Laurène
C'est un truc horrible en plus avec l'hypo, parce que déjà, ça fait vraiment la sensation, c'est l'essence qui n'a plus de moteur, ça fait que ça reste net. Et en plus, plus on est en hypo, et plus on a du mal à manger. Ah ouais.
- Candice
Alors que vraiment, je suis une bonne mangeuse, mais là, j'étais là, mais je sais pas, j'ai acheté des noix de cajou, le truc que j'adore, et ça passait pas. J'ai fait des visios avec ma famille, mes potes. J'étais là, je ne sais pas. Et là, j'en étais à même pas 100 kilomètres. Tu t'es un peu demandé ce que tu faisais là? Oui, je me suis dit que ça allait être vraiment long. Et c'était drôle parce qu'il y avait des habitants qui faisaient leur course normalement. Ils me disaient, mais qu'est-ce que tu fais ? Pourquoi tu es là ? Et j'en disais, là, je vais jusqu'à Mandeulieul-la-Napoule, à côté de Cannes. Donc, ça va être long. Et voilà. Donc, je suis repartie au bout de trois quarts d'heure. cette année ça allait mieux mais ça m'a jamais la sensation d'estomac noué ne m'a jamais abandonné quoi donc du coup c'était hyper dur à manger pendant tout le long alors j'avais plein de choses trop cool à manger mais ça passait pas et à partir de ce moment là les pauses étaient très régulières et puis ouais j'ai acheté un panini mais je crois qu'il y avait deux crocs dedans et je me disais c'est pas pour moi, y'a que les fruits, vraiment les fruits ça allait donc ça c'était dur, mais je me disais mentalement le fruit c'est pas un truc qui va garder enfin rester dans le corps quoi l'eau par contre ça passait bien donc j'ai bu des quantités astronomiques et après j'ai développé une technique c'était de croquer dans une barre et d'avaler tout rond niveau digestion c'était pas fou donc ouais c'était très dur après j'avançais à mon rythme avec le vent toujours de face donc dans chaque descente c'était... En plus, ça venait un peu en rafale, donc on était tétanisés dans chaque descente. A plat, on n'avance pas et en montée on recule. C'était très sympa.
- Laurène
Un moment de bonheur finalement!,Oui, vraiment, c'était dur. Et puis, vers 17h, j'arrive au pied des Gorges du Verdon. Et là, on est à Higuine et puis il y a une montée assez dure et longue. Et je me dis, allez, tu fais celle-là. Et après, c'est plus ou moins que de la descente, même s'il reste quand même un peu de dénive. Et en fait, je commence à monter, là je reçois un appel du PC course qui me dit Candice, tu dois t'arrêter au bord de la route Je dis Ah bon, mais comment ça ? Là je suis en plein monté, c'est pas possible. Si, si, en fait il y a des rafales à nouveau énormes de 100 km heure dans les Gorges-et-Berdon et quelqu'un s'est fait super peur juste au-dessus là, donc stop. Et t'arrêtes tous les gens qui sont derrière toi et tout le monde s'arrête jusqu'à Nouvelle-Orde. Donc là c'est un peu dur parce que déjà, c'est à partir de moi qu'on arrête, donc tous les gens derrière, mentalement c'est pas agréable de se faire rattraper. Et puis voilà, il y a le vent qui nous souffle dans les oreilles, j'ai un peu froid. En plus, mon panini, je l'ai jeté juste avant parce que je ne voulais jamais le manger. Là, j'avais le temps de le manger. Et du coup, on attend, on attend, on attend. Au fur et à mesure, c'est la connexion de vacances au bord de la route. Il y en a assez nombreux. Je pense qu'à la fin, on était une petite cinquantaine. Et puis, on est resté... Enfin, moi, je suis restée une heure et demie. Donc là, vraiment, c'est long. Et puis surtout, je n'ai plus envie. C'est fini. J'en suis déjà à 200 km, un peu plus, 4000-4500 de dénibe. Et je me dis, c'est bon, j'ai fait ma sortie, j'ai pire aussi. Et puis en fait, pas le choix, parce qu'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de plan B. Pour arriver à Mandoulé-la-Napoule, il faut y aller avec nos jambes. Donc à 19h, il nous appelle, il nous dit, c'est bon, la course repart. Et là, du coup, pas du tout envie, mais on y va. Et puis en fait, finalement, c'est là que j'ai apprécié, parce que du coup... la raf normalement c'est vraiment solo sauf si on a choisi de s'inscrire à l'avance du coup en duo, si on est en duo le drafting est autorisé donc on peut prendre l'inspiration de suite devant et c'est ok d'être ensemble si on est en solo, non c'est interdit et on n'a pas le droit de rouler je crois plus d'une heure avec quelqu'un même en n'étant pas l'un derrière l'autre donc là en fait.
- Candice
Ouais ouais et donc là je me dis bon franchement maintenant c'est chacun, c'est juste je veux arriver quoi, tant pis les règles et du coup on a roulé en groupe de quatre, enfin c'était quatre, cinq et c'était trop bien vraiment de pouvoir déjà partager tout ce qu'on avait vécu, de se remonter à l'oral, de s'entraîner, de s'attendre donc là il y a eu vraiment c'est là pour moi la vraie rafle a commencé et puis surtout on commence à être déjà à quelques heures de salle et c'est là où ça devient intéressant physiquement et mentalement quoi. Donc là, c'était dur. Après, le paysage a commencé à être sympa aussi. Les gorges du Verdon, c'était trop beau. Et après, la nuit arrive. Et là, c'est encore un nouveau chapitre qui saute parce que rouler de nuit aussi longtemps, je crois que je ne l'avais pas fait. Surtout avec la fatigue, la lucidité qui commence à diminuer aussi. Donc, le froid aussi qui arrive. Et donc là, il y a eu beaucoup de descente, ce qui faisait un peu peur parce que, franchement, juste avec la petite lumière, la frontale, il y en a qui commençaient à ne plus avoir de batterie aussi. Donc ça devenait un peu dur, mais en groupe c'était chouette. Et voilà, et puis il y avait une dernière grosse montée là, avant de basculer sur Mandeliana Pool, et ça c'était trop bien, parce que là tu poses le cerveau et tu y vas, et tu sais qu'il faut la monter quoi. Et c'était vraiment un moment hyper chouette. Et puis l'arrivée à Mandelieu, je suis arrivée à 1h30 du matin, un peu défasée quoi, de dire ah ça y est c'est fini, ok bon bah... Et ouais, c'était chouette. J'ai pas eu tout de suite les émotions. Enfin, tu réalises pas ce qui vient de se passer, en fait. Mais c'est trop bien de finir en plus ensemble avec les gars. Enfin, on était trop contents, quoi. Donc ouais, voilà la rave. Et du coup, Objectif Attente m'a pris 19h40. Donc j'étais trop contente de passer sous les 20h. Ouais, mais en enlevant la pause d'une heure et demie obligatoire, j'aurais bien passé l'affaire,
- Laurène
franchement. Ouais, bien sûr. Et à la base, tu avais prévu de faire un peu au feeling ? Donc tu t'étais fixé cet objectif de moins de 20 heures, mais est-ce que tu t'étais noté par exemple des points où il fallait que tu arrives à telle heure pour respecter ces moins de 20 heures ou tu t'étais dit, bon, on verra bien, je fais comme ça vient ?
- Candice
Alors je dis l'objectif moins de 20 heures, en vrai, l'objectif c'était de finir déjà. Je me suis dit, je serais très contente et fière de moi si je faisais moins de 20 heures sur les trucs que j'ai un peu calculés. Mais après, non, je ne m'étais pas du tout dit, à telle heure tu dois être là-bas. Je m'étais noté un peu les... fameux point d'eau. Finalement, je n'ai pas du tout cherché ni quoi que ce soit. C'était vraiment sur le début de la course et c'était compliqué. Après, le supermarché était ouvert, donc ça allait, on pouvait s'arrêter, tout ça, facilement. Mais non, non, c'était vraiment au feeling et je savais, enfin, je ne savais pas du tout, c'était vraiment l'inconnu de voir comment mon corps allait réagir et le mental, est-ce qu'il allait suivre ou pas, quoi.
- Laurène
Ouais, c'est sûr. Et le... Au niveau de la gestion, du coup, donc, tu as fait des pauses, mais il n'y a aucun moment où tu as dormi ou tu as fait, je ne sais pas, une petite sieste. que le long du long de la route ou... Ouais,
- Candice
non. Alors, l'année d'avant, ils étaient partis, je crois, à 23h. Et du coup, cette année, nous, on est partis à 4h du matin et j'ai trouvé ça trop chouette parce que, bon, même si, clairement, j'ai absolument pas fermé l'œil la nuit d'avant, enfin, du coup, tu essaies de te coucher à 21h, 22h, mais en fait, entre l'excitation, le stress, l'adrénaline, tu sais que ton réveil va sonner à 2h, donc, enfin, bref. Donc, non, j'ai pas dormi la nuit d'avant, mais au moins, j'étais allongée. Je me disais, t'es allongée, c'est le principal. Et donc du coup, en partant à 4h30, franchement, c'est passé jusqu'à 1h30. Ouais, si on avait fait comme l'année d'avant, je ne suis pas sûre que j'aurais réussi à garder les yeux ouverts tout le long. Mais vu que je ne bois pas de café, là, je me suis shootée au café, ça marchait bien.
- Laurène
Et est-ce que tu réussis à profiter un peu des paysages quand tu es sur une telle course, que c'est tellement long que j'imagine avec la fatigue et le fait d'être quand même très longue d'heure sur la selle ? Est-ce qu'on regarde encore un peu autour de soi ou est-ce qu'on est un peu la tête dans le guidon en train de se dire bon, il faut que ça se termine
- Candice
Oui. Alors j'avoue que le lever de soleil sur le Mont de Ventoux, c'était trop chouette. Et là, en plus, en montée, tu as le temps, le vent n'était pas encore là, donc ça, c'était vraiment trop bien. Alors je ne sais pas si le tracé n'était pas extraordinaire ou si vraiment, du coup, j'avais la tête dans le guidon face au vent, mais je n'ai pas vu les paysages, clairement, jusqu'à l'égorge du Verdon. Et les Gorges du Verdon, là, c'était trop chouette. Mais encore une fois, on était remontées, c'est le coucher du soleil. Donc, on va dire le lever du soleil, le coucher du soleil, c'est le seul moment où j'ai vu les paysages. Mais je pense que...
- Laurène
On s'en foutait les deux.
- Candice
C'est ça. Mais par exemple, le triathlon de la Peudieuse, c'était pas aussi long. C'était 6-7 heures de vélo. Mais là, pour le coup, c'était trop beau. J'étais dans un autre état d'esprit. J'ai eu le temps de lever les yeux et d'apprécier même l'étape du tour. Je trouve qu'en montée aussi, on a plus le temps de prendre le temps. Du coup, on est un peu lent. Mais là, pour le coup, on va dire gorge du verre de moins, moins bon tous, c'est tout.
- Laurène
Et au niveau de ton équipement, est-ce qu'il y a des choses après coup que tu as regretté d'avoir emporté ? Ou au contraire, est-ce que finalement, par exemple, tu as eu froid et tu t'es dit, mais j'aurais trop dû emmener quand même une sacoche un peu plus grosse avec ? C'est pas un coupe-vent supplémentaire en plus ?
- Candice
Ouais. Du coup, au final, j'avais pris juste un coupe-vent, un cache-cou et des gants. Je pense qu'une petite épaisseur en plus, ça aurait pu être bien, mais ça va, j'étais pas tétanisée de froid. Si, je crois que j'avais pris... Ah oui, c'est ça. Non, en vrai, j'étais assez smart. J'avais pris un T-shirt en plus et j'étais trop contente de changer de T-shirt parce que justement, dans les gorges du Verdon, pendant toute la journée, on avait transpiré. J'avais le T-shirt vraiment mouillé et de mettre le T-shirt mouillé et par-dessus le coupe-vent, c'est vraiment... C'est pas le bon deal. Donc du coup, c'était bien de pouvoir changer de t-shirt. Après, dans un monde idéal, peut-être une brassière de rechange, vraiment pour le confort. Mais c'est vrai que le froid, ça a été. Et encore, ça en était fin juin. Je pense que si on était dans une autre période de l'année, clairement, la sacoche 8 litres aurait été bien pour être sûre d'avoir vraiment chaud.
- Laurène
Ouais, c'est sûr. Et donc, tu disais qu'avec les autres cyclistes, en fait, vous n'avez pas le droit forcément de rouler vraiment ensemble. Mais tu peux quand même rouler avec les gens sur un temps un peu court, disons. ça donne quoi au niveau de l'ambiance ? Est-ce que les gens sont un peu en mode compète, j'y vais à fond et je regarde pas trop les autres ou au contraire est-ce que ça discute pendant les potes, sur le vélo ? Ça donne quoi au niveau de l'ambiance ?
- Candice
Non, franchement c'était chouette de pouvoir partager justement, échanger. C'est assez drôle de croiser des 1000 ou des 1500 parce que eux ils étaient plus trop lucides. T'as l'impression qu'ils venaient d'une autre planète. Mais c'était trop bien d'avoir un peu leur vécu, tout ça, qu'ils nous racontent la course. Et après, il n'y avait plus vraiment de café où on a pu se croiser. Les autres cyclistes, dès qu'il y avait un café, il y avait tout le monde. Donc ça, c'était chouette de pouvoir discuter un peu et échanger. Et non, non, pour le coup, je trouve que l'ultra, ce n'est pas une compétition avec les autres, c'est juste avec soi-même. Et ça, c'est trop chouette. C'est de se dire, moi vraiment, avancez plus vite si vous voulez. Moi, je suis au max en fait. Donc non, ça, c'est bien. Ce n'est pas comme l'ambiance triathlon. Non, non, il y a plus de partage et d'échange.
- Laurène
C'est quand même un des trucs sympas. Et qu'est-ce qui t'a le plus plu finalement dans la course ? Sur le coup on va dire, après on fera un bilan quelques mois plus tard, mais sur le coup est-ce que c'est justement se lever du soleil dans les gorges du Verbon ou est-ce que c'est autre chose ?
- Candice
Ouais ouais du coup c'était le coucher de soleil et ça c'était clairement le... Ouais ouais je pense que c'était ma partie préférée parce que c'était bon bah ça y est là c'est un nouveau chapitre qui s'ouvre de cette aventure et on est ensemble et... Et puis c'était trop sympa les mecs avec qui je roulais, on s'est vraiment marré. Et rapidement tu crées des liens super forts, tu les connais pas et en fait t'es dans la même galère, donc là tu deviens le meilleur pote quoi. Et le paysage était trop chouette, et puis ouais je pense déjà de ne plus avoir de vent en fait, c'était incroyable. T'avais vraiment ce truc apaisant en fait de se dire il n'y a plus de bruit, t'avances comme t'avances mais t'as pas quelque chose qui te freine comme ça devant toi. Donc ouais ça c'était vraiment le meilleur moment, et l'arrivée aussi c'était chouette quand même.
- Laurène
Ouais j'imagine. ça doit être incroyable même si tu réalises pas tout de suite quand même tu te dis c'est bon je l'ai fait je suis allée au bout c'est génial maintenant on va passer à ton après course déjà comment t'as récupéré dans les jours suivants alors c'était un peu problématique parce que du coup bah déjà arrivé
- Candice
une heure et demie du temps de manger un peu tout ça enfin de manger non j'arrivais toujours pas à manger alors qu'il y avait vraiment du moelleux au chocolat tout ça à l'arrivée mais J'ai rien pu manger, mais juste déjà d'arriver à ce Airbnb, de se toucher, tout ça, de discuter. Du coup, j'étais avec une amie. Ça a pris le temps de se coucher. Donc, du coup, en fait, coucher à 4h du matin, sachant qu'à l'année d'avant, on n'a déjà pas dormi. Donc là, le capital sommeil, pas top. Et en fait, tu te lèves naturellement quand même assez tôt. Donc, je pense que j'ai dormi 3h, 4h. Donc, ça faisait peu d'heures de sommeil. Et le dimanche, c'était vraiment repos. Fardian, c'était cool à la plage. Mais le lundi... On est remonté sur le vélo avec mon amie parce qu'il fallait qu'on retourne à notre voiture. Donc la logistique était un peu compliquée. Donc en fait, on a de moins de lieux, on est allé jusqu'à Cannes. Donc là, ça va, il y avait 15 kilomètres. Et on s'est dit, ah ben ça va, ça déroule les jambes et tout. Et de Cannes, on a pris du coup un train jusqu'à Marseille, puis de Marseille jusqu'à Avignon. Et de Avignon, il fallait revenir à... On avait... Sur le papier, ça a l'air, on avait 40, 50 et puis pas tant de dénivelé que ça, 500 je pense. En fait, ça s'est avéré... En fait, c'était beaucoup plus. C'était bien 55, bien 700, je crois. Et le vent avait tourné et on a eu le vent de face à nouveau. Et là, vraiment, c'était plus possible. Enfin, le vent, je sais pas. Et en plus, on avait nos sacs à dos. Et du coup, on s'est dit, mais là, ouais. Je pense que ça a été la... Est-ce qu'on avait une autre façon de revenir à nos voitures ? Je sais pas, mais c'était vraiment la mauvaise récupération. Parce que du coup, de se remettre sur de la fatigue en plus, sachant qu'on était déjà bien fatigué.
- Laurène
Donc ouais, ça a été long à reprendre de l'énergie. Il n'y avait pas de douleur particulière, mais juste vidé quoi. J'avais perdu pas mal de poids aussi, juste séché en fait. Donc ouais, c'était dur. Et surtout, j'avais mon objectif trois semaines après du triathlon de la Peu de Vieille. Donc je me disais, ma récupération doit être efficace en fait. Et cette phase entre les deux, en fait, sur le papier, je me suis dit que c'était pas mal d'avoir un mois. Et en fait, une semaine de récupération, il y a une semaine de décharge juste avant l'événement. Ça laisse que deux semaines d'entraînement pour revenir et c'était un peu compliqué. Franchement, la fatigue, elle était là.
- Candice
Et tu n'avais pas de courbature ?
- Laurène
Si, on ne va pas se mentir que le lendemain, descendre l'escalier, c'était un peu compliqué. Oui, oui. Mais c'est l'avantage du vélo, c'est que c'est quand même, ce n'est pas un sport à impact, c'est un truc d'endurance. Et voilà, les cuisses, les ischios à l'arrière des jambes, les fessiers, c'est un peu dur, mais rapidement, ça va. Après, du coup, j'ai l'avantage d'être... de yoga, donc rapidement j'étais dans le mouvement, j'étais un peu forcée de reprendre mes cours. Et du coup, le mouvement fait que les courbatures disparaissent aussi.
- Candice
Intéressant. J'aurais imaginé qu'on pouvait vraiment plus marcher comme après un marathon où on peut pas donner l'escalier.
- Laurène
C'est vraiment l'avantage du vélo versus la course à pied.
- Candice
Et là maintenant, Stéphane, ça fait un petit moment, t'as eu le temps de mûrir toute cette expérience. Qu'est-ce que tu retiens de cette aventure ? Qu'est-ce qui t'a le plus marquée ?
- Laurène
Je retiens que ce que j'aime dans les aventures, c'est le partage avec l'humain. Donc ça me va moins bien la règle de ne pas pouvoir rouler avec les autres. À savoir qu'ils sont très stricts sur la rafle, surtout sur les têtes de course. Enfin, la tête de course, moi je n'étais pas en tête de course, donc ça va. Quand tu lis, je m'étais pas mal renseignée, j'ai lu plein d'avis, de récits de rafle. Et souvent les autres parlaient de ah, j'ai roulé avec un tel tout ça. Donc ça, c'est vraiment ce qui me plaît. le format de l'ultra aussi est ce que je suis capable de faire plus peut-être mais jusqu'à quel point je sais pas donc ouais non j'en tire de la fierté j'étais très contente d'avoir réussi d'avoir fait après juste en colère contre le vent quoi j'aurais trop aimé enfin voilà vraiment refaire sans le vent je me dis mon expérience aurait été autre je pense que mon alimentation était différente et ouais s'il y a un p... points à travailler, c'était vraiment mon alimentation, c'était la première fois que j'ai une hypo, j'en fais jamais, normalement, vraiment, tous les 20 minutes je mange, et c'est juste que là, mauvais concours de circonstance, en tout cas, le fait de ne pas être arrêtée à saut, de ne pas avoir trouvé d'eau, et puis juste d'être stressée par la descente du moment tout avec les rafales.
- Candice
Oui, c'est sûr que là, t'as toujours tout un contexte qui fait que, au moins, t'auras appris des choses. Je pense que de pouvoir commencer, alors pas forcément plus long, d'ailleurs, ça peut être un peu... Le 300, c'est déjà beaucoup. Ça peut être à la même distance. Tu as envie de recommencer ou pour l'instant, tu ne sais pas trop et tu verras bien ?
- Laurène
Oui, je pense que je n'ai pas dit mon dernier mot. Je suis plus dans l'endurance. Après, comme beaucoup de femmes en général, les hommes sont plus explosifs. Souvent, les femmes aiment plus le plus long. On a une chine musculaire qui est plus faite à ça. Je me vois bien faire d'autres challenges comme ça. Après, le côté challenge, Est-ce que j'ai besoin de m'inscrire à ce genre de course ? Pas forcément. J'ai vraiment apprécié par exemple avec mon amie Antti Ambrin, même deux jours dans la Drume, de pousser quand même la vitesse et de faire un beau challenge sportif, mais pas forcément en prenant un dossard. Mais à voir, parce que le dossard te stimule quand même et te permet d'avoir des trucs avec d'autres personnes. Après, là, je suis en réflexion sur mes objectifs 2025. J'aime beaucoup le triathlon et j'aime bien du coup... la variété aussi d'entrée à l'encre, il n'y a pas que le vélo. J'hésite à m'inscrire sur un format plutôt Ironman.
- Candice
On va suivre tout ça. En plus, il y a des articles sur la sportive outdoor à lire sur toutes ces aventures. Je ne peux pas la lire, même quand on ne fait pas du tout ce genre de distance comme moi. J'adore lire ça, c'est le plus ricard intéressant. Et est-ce que pour finir, tu aurais des conseils à donner à des filles qui voudraient se lancer dans ce genre de distance ?
- Laurène
Déjà, s'inscrire, parce qu'une fois que c'est inscrit, c'est trop tard. Mais j'aime bien faire comme ça, de m'inscrire en début d'année. Souvent, je m'inscris là à l'automne, quand le météo est moins top et que vous y offre. On a un peu de démotivation, donc on s'inscrit et puis on se dit, bon, on verra. Et une fois qu'on a l'inscription, souvent, c'est quand même pas donné. Donc, il n'y a plus qu'après mettre les choses en place. Je trouve que vraiment, de prendre un coach, c'est pas mal. Ou d'être dans un club, parce que ça permet de mettre un cadre, de voir un peu. En fait, ça ne sert à rien d'aller rouler tous les jours. Il y a vraiment des entraînements à faire spécifiques pour développer de la force ou de l'endurance. Donc, c'est intéressant d'être encadré, coaché. Et puis, de commencer peut-être juste à un peu plus petit. Moi, j'aime bien l'idée de progressivité. Je comprends qu'il y en a qui ont envie de s'y mettre tout de suite à un challenge. Et souvent, d'ailleurs, pas mal de mes amis m'ont dit Mais pourquoi tu ne fais pas tout de suite la 1000 ? J'ai dit J'aime bien d'abord faire par étapes. et ouais et en vrai c'est vraiment accessible et je trouve que le corps est incroyable et le corps peut toujours aller plus loin par contre c'est vraiment la tête et après pourquoi pas de se faire de se faire coacher aussi mentalement parce que quand la tête elle lâche, le corps lâche mais souvent c'est d'abord la tête qui lâche en premier et je trouve qu'on a plein de ressources et le corps est vraiment capable de faire des choses dont on n'a pas idée quoi et je l'ai vu là sur ces challenges là ouais et donc Donc, vraiment, ne pas hésiter si on a envie de se lancer dans l'aventure. Et puis, même si on n'a fini pas, ce n'est pas grave. Au moins, on a testé, on comprend des choses, et puis on y retourne et d'après, si on a envie. Mais se lancer...
- Candice
Avec un esprit. Mais la progressivité dont tu parles, en plus, ça paraît quand même très logique parce que tu as quand même moins de risques de blessures en faisant ça. Puis après, il faut aussi aimer. Donc, quelque part, j'imagine que ça permet aussi de tester, de voir 300. Est-ce que... j'ai bien aimé, au contraire, t'aurais pu détester aussi et te dire plus jamais ça.
- Laurène
C'est ça.
- Candice
Et puis là, ça t'a plu, du coup, tu peux réfléchir à la suivante. Mais au moins, ça permet de tester les choses.
- Laurène
Exactement. Et tester le matériel aussi, de voir comment on réagit sans dormir, sans trop manger, tout ça. Parce que le risque de faire un gros challenge tout de suite, c'est qu'on peut se dégoûter du sport ou se dégoûter de la discipline, en tout cas. Et c'est dommage, parce que des bases, on trouve ça. Donc, tout ce qui m'en est sur moi, c'est mieux.
- Candice
Bonne philosophie. Merci beaucoup d'avoir partagé tout ça avec nous. Est-ce qu'on peut te suivre quelque part sur des réseaux sociaux type Strava ?
- Laurène
Oui, je suis sur Strava, je mets pas mal de choses. Et je ne sais même pas comment je m'appelle sur Strava, qu'on me dise BX peut-être, comme sur Instagram, un lien. C'est ça, je pourrais donner le lien. Et sur Insta, j'aime bien partager les entraînements, ma vie de danseuse, de prof de yoga, ou juste tout et n'importe quoi. Donc voilà.
- Candice
sur Instagram pas mal quand je te suis sur Instagram c'est vrai que t'es bien active c'est toujours sympa à voir parce qu'en plus c'est varié c'est ça bah merci beaucoup c'était la première interview de la sportive outdoor donc vraiment ravie de t'avoir accueillie puis on peut retrouver ma tête d'article sur le site et puis bientôt d'autres interviews merci beaucoup merci à toi à bientôt à bientôt Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide. A bientôt !