- Speaker #0
La Sportive Outdoor,
- Speaker #1
le podcast.
- Speaker #0
Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Sabine Ehrström, trailleuse athlète du Team CIMALP, coach, enseignante à l'université et docteur en sciences du mouvement humain. De nombreuses casquettes, c'est pourquoi j'ai bien eu envie de recevoir Sabine aujourd'hui, pour qu'elle nous parle aujourd'hui de son parcours professionnel et sportif, de son expérience en tant que trailleuse et en tant que coach, et qu'elle nous parle aussi de sa vision de l'entraînement, particulièrement de l'entraînement au féminin. Bienvenue Sabine, est-ce que tu veux bien te présenter en plus de ce que j'ai déjà dit ?
- Speaker #1
Salut Lorraine, bah oui je trouve que tu vas déjà bien présenter. Qu'est-ce que je pourrais rajouter ? Je pourrais rajouter que j'habite le Vercors et que je suis originaire des Chirols dans la banlieue de Grenoble et que je suis assez curieuse et que j'aime bien discuter donc il faudra que tu me recentres si je pars pendant l'interview.
- Speaker #0
C'est plus ou moins bon problème ça. c'est plus facile et quel a été alors donc j'en ai vu que t'as grandi près des montagnes quel a été ton parcours sportif est-ce que la course à pied ça a toujours fait partie de ton quotidien ou est-ce que c'est venu plus tard ?
- Speaker #1
Ouais quand même je pense que j'aimais bien bouger tout le temps mon grand-père il me disait que j'aimais bien me fatiguer et du coup c'est vrai que nous à Echirol on habitait une barre d'immeubles mais c'était assez bien fait c'était des barres d'immeubles autour d'un parc où dans le parc il y avait l'école et donc on restait jouer au parc Merci à vous. après l'école et puis je me souviens très bien que quand j'étais intenable à la maison, mes parents me disaient de descendre, de faire un tour de parc en courant et puis de revenir. J'ai toujours aimé courir, après je ne faisais pas vraiment de la course à pied. Donc en primaire, je faisais l'école des sports, le sport municipal. J'ai fait surtout de la natation, j'aimais beaucoup ça. Mais après, je ne voulais pas faire de compétition en natation. Donc en passant au collège, j'ai demandé à mes parents si je pouvais faire de la natation. pouvais rejoindre nos clubs de ski de fond et puis finalement j'ai fait de la compétition en ski de fond du coup et j'ai adoré ça et en ski de fond surtout quand tu es petit tu fais pas trop de ski roux tu fais aussi beaucoup de courses à pied l'été et vraiment ça n'a jamais été il a jamais fallu me pousser pour courir j'aimais vraiment ça et même quand on partait se promener le week-end c'était un peu mes soeurs contre moi sur la durée de la balade moi je Je voulais toujours rallonger mes soeurs un tout moins. Je pense que j'ai toujours aimé ça. Après, la découverte du trail, comme tout le monde, c'est quand même plus récent. Je pense que j'ai appris l'existence des grandes épreuves comme l'UTMD ou tout ça il y a 12 ans peut-être. Parce que je dis toujours il y a 10 ans, mais au bout d'un moment, ça fait plus 10 ans quand tu dis ça depuis 3 ans. Je dirais vers 2012, 2013 à peu près.
- Speaker #0
Et là, tu as tout de suite eu envie de te lancer ?
- Speaker #1
Ouais, je pense que le trail, ça correspondait bien à mon caractère parce que j'aime courir, j'aime la nature, j'aime la simplicité de l'activité. J'adore ce qu'ils font, franchement. Les sensations en ski, c'est quand même quelque chose d'exceptionnel. Mais il y a ce problème du matériel et aussi l'inégalité par rapport au matériel. Et là, en trail, c'est quand même un sport hyper simple que tu peux faire après où que tu habites. Parce que c'est vrai qu'après, pendant mes études, j'ai pas mal déménagé. Et en fait, des sentiers, j'ai habité des endroits très bien pour courir, puisque c'était Toulon et Nice, un petit peu Lyon, donc toujours des endroits pas mal pour courir. Une fois ce sport découvert, je ne l'ai plus quitté, j'ai même fait ma thèse dessus, et puis maintenant je travaille dans le domaine.
- Speaker #0
Ça c'est génial, c'est vraiment né du tout jeune, et puis au fur et à mesure, ça a pris de plus en plus de place dans ta vie.
- Speaker #1
Ouais, c'est ça ! Depuis toujours, je faisais peut-être du trail sans le savoir, comme plein de gens. Et puis finalement, maintenant, je fais du trail et ça s'appelle trail, mais je fais toujours la même chose.
- Speaker #0
C'est rigolo. Et tu nous parlais justement de ton parcours professionnel. Donc, quel a été ton parcours et comment tu as décidé, comment c'est venu de mêler cette passion pour le trail à ta carrière ?
- Speaker #1
Long parcours, parce que c'était quelques détours. Dans les découvertes. Oui c'est vrai, des fois je me perds sur les courses, je me suis un peu perdue dans mon orientation. J'étais sportive, au lycée je suis allée à Ady, dans la Drôme, un lycée sport nature, qui n'était pas du coup orienté compétition, mais plus d'apprendre à se débrouiller dans plusieurs sports, et beaucoup apprendre aussi sur l'environnement, sur l'entraide, c'était le paradis. mais j'aimais tout donc c'était compliqué de savoir ce que je voulais faire après Et donc, j'avais commencé par des études de sage-femme, que je n'ai quand même pas persisté dedans, parce que ce n'est pas facile de rentrer. À l'époque, à Grenoble, en tout cas, il fallait passer par médecine et puis ensuite aller dans l'école, où c'est un quotidien pas facile, parce que tu enchaînes des stages, des cours et des grosses responsabilités pour quelqu'un d'aussi jeune. Et pour diverses raisons, je me suis... projetait pas dans ce métier j'étais assez malheureuse dans ses études même si bien sûr il y avait des choses positives comme partout et j'avais énormément d'amis qui étaient allés en stax parce que parce que beaucoup d'entourage sportif et puis je voyais bien que ce qu'ils faisaient en fait c'est ce que moi j'aimais faire pour mon temps libre quoi donc donc j'ai demandé à mes parents s'ils étaient ok que je me réoriente en fait c'était possible de faire une pause dans les études de sage-femme sans vraiment abandonner et de garder sa place quoi et puis d'aller faire autre chose donc j'ai fait ça un peu comme une année de césure et puis en fait une fois en STAPS j'étais vraiment beaucoup plus dans mon élément donc ben après j'ai fait le full parcours licence master doctorat et je savais déjà que je voulais pas faire prof de PS parce que je me voyais pas du tout Faire du sport à des gens qui n'en ont pas envie, c'est vrai que du coup, le fait d'avoir été dans un collège difficile, j'ai vu comme ce n'était pas une vie pour... Enfin, c'était compliqué pour les profs, surtout les profs d'EPS, qui finalement n'étaient valorisés par personne, ni les autres profs, ni les parents, ni les élèves. Donc, ça ne me faisait pas très envie. Par contre, dans mes études médecine, sage-femme, j'aimais vraiment les cours de physio. Donc, moi, c'était plus ça qui m'attirait.
- Speaker #0
Oui, du coup, en fait, tu t'es spécialisée vraiment au fur et à mesure vers les sujets qui t'intéressaient le plus. Est-ce que c'était au moment du doctorat ou même avant en master qu'on se spécialise ?
- Speaker #1
Oui, déjà sur les masters, j'avais fait mes stages à Lyon. Le premier, c'était un master sur une des manips de thèse de Pascal Valducci, qui était sur l'économie de course, donc assez proche du train. Et puis en master 2, j'avais fait sur l'hypoxie aussi quelque chose de très intéressant. Mais ensuite, la thèse, c'est un petit peu, il faut arriver à avoir une bourse. Donc, j'avais postulé à plusieurs choses. Comme je t'ai dit, tout m'intéresse. Donc, j'avais postulé à plein de choses. Et puis finalement, c'était effectivement un sujet sur le trail court distance qui était proposé par Toulon et Nice, pour lequel j'ai pu avoir ma place. Et puis, j'étais assez enthousiasmée. Puis bon, Toulon et Nice, quand on me dit ça, j'avais aussi postulé à Orléans. Donc, à choisir, la localisation était pas mal.
- Speaker #0
Pour le trail, quand même mieux.
- Speaker #1
Ouais, à Orléans, j'aurais sûrement trouvé des choses à faire. Mais c'est sûr qu'il n'y a pas autant de soleil.
- Speaker #0
Ouais, c'est sûr. Et maintenant, donc, là, ta thèse, tu l'as terminée. Et tu continues à enseigner. Est-ce que tu continues à faire de la recherche aussi ?
- Speaker #1
Ouais, alors j'enseigne de moins en moins. parce que Au début, même avant de soutenir ma thèse, j'avais simplement pour vivre parce qu'en fait, la bourse de thèse, elle dure trois ans. Et puis, si tu n'as pas soutenu en trois ans, après, il faut subvenir à ses besoins. Donc, j'ai eu plusieurs CDD à l'Université de Grenoble. Donc, c'était soit Grenoble, soit Valence, en fait. Et après, je suis passée, comme en fait, il n'y avait pas vraiment d'horizon de poste, je leur ai dit que... Plutôt que de demander des dérogations pour avoir de plus en plus de CDD, je préférais passer vacataire et puis commencer à entraîner à côté de mon côté parce que de toute façon, j'aimais bien ça. Je l'avais un peu fait pendant le master. Et puis petit à petit, du coup, l'entraînement prend de plus en plus de place. Et là, je reste vacataire un petit peu à l'université. Mais c'est vrai que je donne beaucoup moins de cours qu'à l'époque où j'étais en CDD là-bas et où c'était mon activité principale. Oui,
- Speaker #0
forcément. Et comment est-ce que tu vois toutes ces connaissances aussi et ce travail de recherche, comment tu penses que ça influence maintenant ton travail en tant que coach et aussi en tant qu'athlète, parce que tu t'entraînes aussi pour toi ?
- Speaker #1
Oui, ça m'influence beaucoup, je pense, parce que je continue à être abonnée. En fait, on peut sur TopMed, là où les études sortent, s'abonner à des mots-clés. Donc, j'ai gardé les abonnements, ce qui me permet de me tenir à jour sur tout ce qui... tout ce qui touche au domaine de l'endurance et de ce qui m'intéresse. Et j'aime beaucoup lire. En plus, quand tu es en thèse, tu lis, mais à chaque fois, tu réfléchis à quoi ça va devoir te servir. Alors que là, je lis juste pour ma culture, pour rester au courant. Donc, j'aime bien. Et puis, ça me permet aussi d'écrire quelques chroniques sur Distance+. Quand j'écris les chroniques, ça me permet de vraiment me mettre à jour, de tout relire sur un sujet pour tout relire. Je vais lire les revues. les principales revues et ce qui m'intéresse sur un sujet parce que bien sûr c'est impossible de tout lire. Donc je continue à beaucoup aimer ça. Après ça reste des conditions expérimentales, donc en fait c'est matière à réflexion, mais bien sûr c'est pas ça qui va dicter tes entraînements parce que la réalité c'est pas du tout la réalité d'un labo. Donc ça permet de donner des idées, de casser des mythes, mais ça permet pas de dicter l'entraînement. ça suffit pas.
- Speaker #0
C'est intéressant, c'est quand même toujours à prendre aussi avec du recul.
- Speaker #1
Ouais, ouais, complètement.
- Speaker #0
Mais toi au moins, ça te permet d'être à jour sur l'état de la science, comment on va dire ?
- Speaker #1
C'est ça. Mais c'est vrai que ne serait-ce que la population étudiée, tu vois, si t'as une étude sur décès dentaire et que toi t'entraînes quelqu'un de très entraîné, l'étude sur décès dentaire, elle va pas forcément être pertinente. Mais justement, pour ça, c'est intéressant d'avoir fait soi-même aussi. un peu de recherche même si du coup pour répondre à ta question, on n'en fait plus parce que ça... des fois tu comprends mieux pourquoi ils ont fait tel ou tel protocole parce que quand on n'en a pas fait, des fois on se dit oh là là il n'y a que 15 sujets mais c'est vraiment pas beaucoup et tout alors qu'en fait quand tu vois le protocole tu te dis bah en fait c'est juste qu'ils pouvaient pas en avoir plus que 15 là.
- Speaker #0
Oui c'est sûr et puis je pense tu comprends mieux aussi vraiment enfin pourquoi ça a été fait de telle manière et... pour le coup, peut-être les limites qu'il peut y avoir dans les résultats. Alors que c'est vrai que quand on n'a pas fait ce travail, qu'on n'a pas eu ce travail de recherche, je pense que c'est compliqué de lire des études.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai.
- Speaker #0
On prend du post-travers, en fait.
- Speaker #1
Oui, ce n'est pas évident à appréhender. Et puis, c'est vrai qu'en test, on lit tellement qu'au bout d'un moment, c'est comme tout. Quand il passe du temps, ça le familiarise.
- Speaker #0
Oui, forcément. Et on va parler, du coup, de ta vision de l'entraînement. Déjà, si tu devais... Disons, présenter ta vision globale en quelques phrases, qu'est-ce que tu dirais ?
- Speaker #1
Pour moi, l'entraînement, c'est très important. Je pense que c'est important d'apprécier ce qu'on fait à l'entraînement. Alors, ça ne veut pas dire de faire que ce qu'on aime à l'entraînement. Bien sûr, il faut travailler aussi ses points faibles, mais de toujours savoir pourquoi on le fait et puis d'avoir, en général, de ne pas y aller à reculons, d'avoir vraiment une vraie satisfaction à l'entraînement. Et donc un entraînement qui s'adapte aussi au caractère et au quotidien de la personne. Ce ne sera jamais l'entraînement idéal pour deux personnes, ce ne sera jamais exactement le même. De ne pas faire l'entraînement que pour la compétition, de ne pas avoir l'impression de faire des sacrifices pour un jour J, mais plutôt que la compétition soit un petit peu la cerise sur le gâteau ou ce qui permet d'orienter des entraînements. et que là il y a déjà une satisfaction dans l'entraînement au quotidien.
- Speaker #0
Sinon ça doit être un peu dur, si on profite que le jour J, c'est vrai que c'est compliqué.
- Speaker #1
Ouais, en tout cas un peu triste parce qu'en fait on passe quand même vraiment beaucoup de temps à l'entraînement. Et puis surtout, je pense que quel que soit le niveau, même s'il y a des champions, par exemple j'avais déjà entendu que Laure Manoudou disait qu'elle aimait pas nager, moi ça me laisse perplexe parce que... Je pense qu'elle aurait pu arriver au même résultat en aimant nager en fait et en aimant ce qu'elle aime, en aimant ce qu'elle fait parce que c'est comme tout, même ton travail tu le fais quand même mieux quand tu trouves une satisfaction, en tout cas sur le long terme quoi.
- Speaker #0
Oui c'est clair. Et tu entraînes des athlètes d'un peu tout niveau ?
- Speaker #1
Oui vraiment tout niveau, j'ai quelques femmes qui sont vraiment bonnes. qui soit un petit peu l'élite de celle que j'entraîne. Et puis après, il y a vraiment tout niveau. Et puis vraiment, j'aime ça. Il y en a même qui ont des périodes où ils ne font pas de compétition. Mais le fait d'avoir une coach, c'est-à-dire qu'ils ne font pas n'importe quoi, que ça va être varié. Et j'aime bien aussi cette vision des choses.
- Speaker #0
Oui, c'est sympa aussi. Et comment tu fais pour justement arriver à avoir... en fonction de la personne, un bon équilibre entre le volume, l'intensité, la récupération et à l'adapter à la vie de chaque personne.
- Speaker #1
C'est toujours une adaptation. C'est vraiment le cœur principal d'arriver à comprendre quelle est la charge qui va être bien tolérée, qui va permettre de progresser encore et de répondre aux attentes. Et puis c'est vrai que là, par exemple, c'est vrai qu'on est au mois de juin. Et j'ai principalement des mamans qui m'ont dit de lever le pied jusqu'aux vacances d'été, donc de faire le strict minimum pour garder l'état de forme parce que tunnel de Kermesse, conseil de classe, machin, toutes les choses du mois de juin quoi. Donc c'est vrai que c'est aussi ça qui est intéressant en fait, c'est d'arriver à faire un programme qui colle aux épreuves préparées aussi parce que... Il faut aussi penser les épreuves préparées par rapport à la réalité. Quand tu sais qu'au mois de juin, ça va être le rush de ne pas prévoir un ULTRA début juillet. Et puis de se faire coller à la vie réelle, aux qualités physiques. Tout le monde ne tolère pas la même charge. C'est une histoire de quotidien et c'est une histoire de physiologie aussi.
- Speaker #0
C'est intéressant que ce soit aussi individuel. J'imagine que ce n'est pas évident à appréhender quand tu commences avec quelqu'un où il doit faire un peu de temps pour vraiment comprendre ce qui fonctionne ou ce qui n'est pas assez.
- Speaker #1
C'est vraiment plus facile avec des gens que tu entraînes depuis déjà deux ans parce que c'est aussi des caractères. Il y en a qui vont vraiment tirer la sonnette d'alarme quand c'est presque déjà un petit peu trop tard. Et puis d'autres qui sont beaucoup plus à l'écoute d'eux-mêmes. J'en ai pas beaucoup qu'il faut pousser parce que c'est pas un caractère qu'on retrouve dans le trail. Et puis même moi, comme je te disais, c'était aussi pour ça que je voulais pas être prof de PS. Au bout d'un moment, c'est pas à moi de pousser les gens, d'être leur source de motivation. Donc ça me va très bien de pas avoir besoin de pousser. Par contre, il y a des gens qu'il faut prener un petit peu.
- Speaker #0
C'est dans le sens inverse. Il faut dire stop.
- Speaker #1
Oui, c'est aussi beaucoup rassuré parce qu'en réalité, souvent, quand on ne veut trop pas en faire, c'est un besoin de se rassurer. Alors qu'en fait, si tu passes ton temps, l'entraînement ne sert pas à se tester pour la compétition. En fait, l'entraînement, il sert à se préparer pour la compétition. Et c'est le jour J que tu te rends compte que oui, ça avait marché.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai que ce n'est pas simple. Je pense qu'avec l'expérience, ça vient,
- Speaker #1
mais on a toujours peur de ne pas être prêt. C'est ça, quand tu es dans le doute, tu vas avoir envie de voir si tu arrives à tenir les allures de l'entraînement et tout, mais sans penser que le jour de la course, tu seras reposé juste avant, alors que les entraînements, souvent, ils s'enchaînent et puis tu les fais dans un état de fatigue plus avancé que ce que tu as le jour J. Et puis pas dans le même état de concentration et d'excitation aussi qu'avec un dossard accroché.
- Speaker #0
C'est clair que ça joue. Et est-ce que tu intègres d'autres sports et du renforcement musculaire en complément du trail ?
- Speaker #1
Oui, pratiquement tout le monde. Alors il y en a qui ne se blessent pas et qui adorent courir. Donc ils font vraiment presque que de la course à pied et puis un petit peu de renforcement musculaire. Et il y en a d'autres au contraire, soit qui se blessent facilement, soit qui aiment faire plusieurs activités. qui aiment beaucoup rouler ou skier l'hiver par exemple. Et ça, moi, je le rajoute avec plaisir vraiment dans l'entraînement parce que je pense que ça apporte d'un point de vue physique et d'un point de vue mental. Donc finalement, quand on voit les performances que peuvent faire des triathlètes en course à pied, en courant un volume de course assez faible relativement à leur temps d'entraînement, je pense qu'il y a vraiment beaucoup à trouver de positif dans les autres sports.
- Speaker #0
T'as raison. Et on va parler de l'entraînement féminin. Quels sont en fait les besoins spécifiques ou les défis qui sont rencontrés par les femmes ?
- Speaker #1
Alors déjà, comme on a dit, l'adaptation se fait à chacun, à chacune. Il n'y a pas une façon d'entraîner les hommes, une façon d'entraîner les femmes. Par contre, comme tu le dis, il y a des spécificités. Je dirais qu'il y a aussi déjà des spécificités dans le quotidien, comme je te dis. Pourtant, les hommes que j'entraîne, ce n'est pas du tout des gros machos parce qu'ils ont choisi d'être entraînés par une femme, souvent une femme plus jeune qu'eux. Donc, ça montre déjà qu'on n'est pas sur des hommes très misogynes. Et pourtant, c'est vrai que je vois que les femmes que j'entraîne, elles ont quand même tendance à plus se soucier de « est-ce que je vais pouvoir laisser ma famille sur ces périodes-là ? » donc c'est... Je pense que la charge mentale se ressent même en temps qu'entre-neuf, même si je ne dis pas que les hommes n'ont pas de charge mentale. Je vois quand même une occupation majeure chez les femmes. Il y a ça et puis il y a bien sûr le cycle menstruel. Il faut savoir deux choses importantes d'abord, si elles sont réglées correctement parce qu'on sait qu'il y a quand même des fois avec des volumes élevés ou une alimentation insuffisante, on peut avoir des troubles du cycle. Donc déjà être sûr. que ça fonctionne bien. De savoir aussi si tu es avec ou sans pilule parce que la pilule contraceptive, comme elle prend le pas sur les hormones naturelles, en fait, elle peut masquer le fait que la physiologie ne marche pas. Donc, il ne s'agit pas d'arrêter la pilule, mais par contre de savoir que... on ne pourra pas se fier à cet indice-là pour savoir si tout va bien. Donc, déjà savoir si les règles sont présentées régulière et ensuite de savoir si le cycle est symptomatique ou pas parce qu'il y en a pour qui ça ne va pas poser souci et puis il y en a d'autres pour qui, soit en syndrome de traitement stupéluel, soit les premiers, deuxièmes, troisième jour de cycle, il va falloir mettre des entraînements un peu plus faciles. Et donc ça, c'est à prendre en compte. Mais c'est à prendre en compte. En fait, je trouve qu'on va dire qu'il y a 20 ans, on s'en foutait complètement et ce n'était pas une bonne chose. Mais je dirais qu'aujourd'hui, des fois, on ne parle que de ça. Et en fait, la vie, elle est bien plus complexe que d'être... Je ne sais pas, tu n'es pas toujours en train de te dire « Ah, là, je suis en phase folliculaire, il faut que je fasse tous mes entraînements intenses. Et puis là, je suis en phase luthéale. » En fait, c'est quand même plus compliqué que ça. C'est aussi... En ce moment, c'est la canicule, par exemple. à part des personnes qui ont un cycle très symptomatique, ça va être beaucoup plus influent sur ce qu'on va pouvoir faire à l'entraînement d'être en canicule que d'être en J13 et que du coup, c'est comme je vais ovuler, je suis en pleine forme, mettons les outils de l'entraînement. Donc, savoir au niveau du cycle, savoir si tout fonctionne bien et s'il est symptomatique ou pas. Et puis après, on sait que les femmes, par exemple, elles sont très riches en fibres de type 1. Donc au Globalma, elles sont assez tolérantes à faire des charges d'entraînement élevé avec cette réserve d'arriver à manger suffisamment. Parce qu'aussi culturellement, on s'attend à ce que les femmes mangent moins que les hommes, donc on ne nous apprend pas forcément à manger suffisamment par rapport à nos besoins énergétiques. Donc c'est un petit peu la limite. Mais je dirais qu'une femme qui arrive à mettre assez d'essence dans son moteur, elle peut vraiment tolérer des charges d'entraînement assez importantes. Par contre, on a des VO2max relativement aux hommes d'un même niveau, enfin d'un même niveau, élite homme ou élite femme. Les élites hommes vont avoir des VO2max plus élevés. Pour les femmes, ça va être aussi de conserver des entraînements pour travailler ses qualités. Globalement, il faut quand même faire attention à ne pas non plus épuiser nerveusement, à mettre trop d'intensité. Je pense que c'est assez... C'est pas encore très conforté par la science parce que malheureusement on manque vraiment encore d'études sur les femmes. Mais j'ai l'impression que pour mettre une femme en surentraînement, ça va plus passer par l'intensité que par le volume. Mais ça reste, j'aimerais beaucoup lire des études plus poussées là-dessus. Je pense qu'il y aurait vraiment... possibilité de faire des études par exemple sur les taux de cortisol ou sur la variabilité de fréquence cardiaque et de comparer comment réagit une population de femmes et une population d'hommes à un entraînement plus ou moins polarisé. Mais donc c'est vrai que moi souvent j'utilise un entraînement qu'on appelle polarisé avec vraiment la majeure partie du volume à basse intensité et ensuite les séances à haute intensité elles sont faites en fait sur un état de de fraîcheur la plupart du temps, à part pour quelques raisons très spécifiques, par exemple, apprendre à continuer à courir à haute intensité à la fin d'année, mais la plupart du temps sur un niveau de fraîcheur suffisamment satisfaisant pour en récupérer correctement de ces séances-là. Je ne sais pas si c'est très clair. Oui,
- Speaker #0
d'accord. Si, si, j'ai tout compris. Je pense que c'est pareil pour les personnes qui écoutent. Mais oui, c'est vraiment intéressant d'avoir... Et justement, ce n'est pas des choses dont on entend forcément tout le temps parler.
- Speaker #1
Oui, on manque vraiment d'études. Donc, c'est vrai qu'on est un petit peu à tâton. Mais rien que le fait de savoir comment le corps féminin fonctionne, ça peut nous permettre de supposer. Et aussi, il y a quelque chose que je vois vraiment sur les sportifs que j'entraîne, c'est l'importance. des activités qui ont été faites entre 10 et 15 ans. Ceux qui viennent d'un sport d'endurance, ils ont vraiment une capacité à faire du volume que les autres n'ont pas et puis d'autres qui viennent d'un sport explosif, ça va être au contraire une récupération beaucoup plus facile des entraînements intenses. Et donc je trouve que ça joue énormément les sports qu'on a fait dans sa jeunesse sur ce qu'on va pouvoir faire à l'entraînement. et puis aussi les qualités qui restent à développer pour devenir un bon trailer.
- Speaker #0
Oui, c'est intéressant. Et on arrive à rattraper le truc si on n'était pas très sportif entre 10 ans et 15 ans.
- Speaker #1
Oui, il y en a énormément. En fait, ce qui est bien avec le trail, c'est que déjà, il y a tellement de facteurs de performance que je dirais que tout le monde arrive à tirer un peu son épingle du jeu. Et puis en plus, les sports d'endurance, c'est des sports qui récompensent vraiment l'entraînement globalement, même si tout le monde ne pourra pas gagner la Western Place, par exemple. n'importe qui qui se met à s'entraîner progresse. Ça c'est une évidence et c'est peut-être moins vrai si par exemple moi demain je me mets à faire du sprint. Je n'atteindrai jamais un bon niveau en sprint quoi parce qu'il y a aussi des qualités innées dans certains sports qui sont importantes. Et en sport d'endurance, oui il y a des surdoués de l'endurance comme il y a des surdoués dans tous les domaines. Mais tout le monde peut progresser.
- Speaker #0
Ça, c'est un côté quand même très satisfaisant. Tu peux progresser à ton niveau, mais tu progresses. Et tu parlais de l'alimentation qui est souvent quelque chose qui est quand même un peu plus compliqué chez les femmes. Est-ce que toi, tu as un peu un processus qui te permet de surveiller ? Enfin, surveiller, évidemment, tu n'es pas le nez dans l'assiette des personnes que tu entraînes. Mais tu vois, des petites questions pour essayer de voir si de ce point de vue-là, c'est OK, si la personne s'alimente assez. Comment est-ce que tu fais pour gérer ça ? Parce que ce n'est pas évident.
- Speaker #1
C'est déjà s'il y a une fatigue persistante ou des douleurs ou des blessures, de vérifier si tu penses que tu manges correctement, comment tu t'alimentes sur tes emprisonnements. Parce que des fois, les gens, en croyant bien faire, ne mangent pas assez. Par exemple, ils vont me dire que le matin, je pars à jeun parce que je n'ai pas le temps. et puis derrière on... On se rend compte que même après l'entraînement ou pendant l'alimentation finalement, elle est déficitaire ou des choses comme ça, des habitudes. Après, moi, je suis apte à donner les conseils de base, mais c'est vrai que s'il y a des soucis particuliers, soit des antécédents de troubles du comportement alimentaire, soit des troubles digestifs qui ne vont pas passer avec les conseils classiques. Je vais demander à la personne d'aller voir un diététicien parce qu'après, chacun son métier, les diététiciens n'ont pas des programmes d'entraînement. Donc, moi, je ne fais pas de programme alimentaire.
- Speaker #0
Oui, bien sûr. Toi, tu peux juste être là pour peut-être tirer la sonnette d'alarme, voir attention pour que vous y alliez.
- Speaker #1
Oui, signal d'alerte parce que c'est vrai qu'aussi, assez souvent, j'ai un mec qui m'écrit dans les commentaires sur nos lieux ou au téléphone qui vont me dire « je me sens lourde, il faudrait que je perde du poids » . En fait, c'est un petit peu, c'est orange, quoi. Est-ce que tu es sûr que tu veux perdre du poids ? Il faudrait voir un médecin pour voir si c'est une bonne idée ou pas. Et puis aussi, des fois, c'est rassurer. Par exemple, tu manges trop de glucides ou je ne sais pas quoi. Et de dire, en fait, vu ce que tu fais à l'entraînement, je ne crois pas que tu manges trop de glucides. En fait, c'est juste...
- Speaker #0
Oui, c'est quand même important, tous ces conseils aussi. On a pas mal parlé d'entraînement, mais on va aussi parler de toi en tant que trailer, parce que tu es aussi une excellente trailer, tu fais partie du team CIMALP. Et qu'est-ce qui te fait le plus vibrer dans ta pratique du trail ?
- Speaker #1
Je pense que j'aime courir, tout simplement. C'est déjà la base. C'est pas mal. Ouais, c'est ça. Même dans des périodes d'entorse, par exemple, où je ne pouvais pas trop aller sur les sentiers. Je suis allée courir sur la route et j'ai aimé ça aussi. Mais le trail, ça reste quand même supérieur parce que, comme tout le monde qui fait ce sport, j'aime la nature. En tout cas, moi, personnellement, j'ai toujours aimé la nature. Avant même d'être sportive, quand je te disais dans le parc, quand j'étais petite, j'observais les oiseaux, j'allais les enregistrer. Enfin, un moineau, ça me mettait en joie. J'avais demandé à mes parents si je pouvais. pouvais partir plutôt pour observer un chat tous les matins super tôt. Vraiment une passion de la vie sauvage et puis je trouve que ce sport il est quand même génial quoi des fois tu te dis bon je suis pas en forme là mais aujourd'hui mais vu l'environnement dans lequel je pratique mon sport c'est pas grave je ralentis et on est quand même mieux là que dans un gymnase quoi et puis j'aime les traders je crois que j'aime bien les gens qu'on rencontre dans ce sport globalement même si des fois on a besoin d'un peu d'auto-dérision parce que comme les genoux dangitent parce qu'il y a des choses assez ridicules dans le sport je vais quand même... ça fait jamais de mal un peu d'auto-dérision je crois dans tous les secteurs ouais surtout quand on commence à y passer un petit peu tout notre temps et puis de fois quand t'as un peu trop de jambes du même monde que soi c'est vrai est ce que tu as des distances de prédilection en trail ou tu fais aussi bien du court que du long ? Ouais, je pense que par rapport à mon temps de pratique, que là ça fait bien 12-13 ans que j'en fais, je fais plutôt des cours de distance parce que la plupart du temps, les gens avec autant d'années dans le trade font de l'ultra et puis moi je ne fais pas d'ultra.
- Speaker #0
Je suis restée souvent, enfin pendant longtemps, sur des distances vraiment courtes et puis petit à petit. Et puis maintenant, c'est vrai que j'aimerais aller sur des choses un petit peu plus longues. À la fin de la saison, par exemple, j'ai prévu l'endurance trail des Tempilliers. Et en fait, comme j'aime courir, maintenant que j'ai progressé, je me sens de courir sur un 100 kilomètres. J'ai pas envie d'un truc où... En fait, quelle que soit la distance, vouloir faire sa meilleure perte, ça fait mal quelque part. Mais je crois que j'aime mieux la douleur d'un cavé ou de quelque chose d'intense et que finalement, en fait, si c'est trop dur, tu ralentis et puis ça va. Que si tu t'en vas dans un ultra, en fait, la douleur, même si tu ralentis, c'est juste que la douleur, elle dure plus longtemps. Et tu vois, par exemple, moi, une diasonalse et fou ou même une hard rock, je trouve que... Je trouve que c'est trop quoi, inventer cette course par étapes et je m'inspirerais. Mais ouais, les courses par étapes j'adore, mais par contre faire aussi long, ce n'est pas quelque chose qui me fait envie. Après en tant que coach, c'est vrai que j'aimerais bien… Là du coup j'ai eu des soucis de genoux cet hiver qui m'empêchent aussi d'envisager des parcours trop longs. Mais j'aimerais bien éprouver ce que c'est un ultra, parce que je pense qu'on est encore meilleur à coacher une fois qu'on l'a vécu soi-même. même si bien sûr chacun a une expérience différente et puis chaque ultra est différent mais ce serait plus de la curiosité que je pense que je suis plus faite pour des distances ouais entre 50 et 100 ouais c'est ça ce qui est ce qui est déjà une pas mal quand
- Speaker #1
on dit court il y a toujours ce truc dans le trail on se retourne à dire c'est court 50 km
- Speaker #0
C'est ça, je fais du trail.
- Speaker #1
C'est déjà bien long. Et est-ce que tu as en tête un souvenir, alors que ce soit une victoire en compétition, mais ça peut aussi être hors compétition, un de tes meilleurs souvenirs de trail à nous raconter ?
- Speaker #0
Oui, j'en ai tellement. Et puis j'espère que j'en ai encore des meilleurs qui sont à venir, parce que j'espère courir encore longtemps. En récent, peut-être que tu avais reçu de l'air à Barnell pour l'Ultra Trail du Vercors. La course me fait très envie de s'inscrire et c'est vrai que moi j'ai vécu une belle journée l'année dernière sur l'Ultra du Vercors parce que c'est une course que j'ai faite beaucoup de fois en relais. J'avais aussi déjà fait le format coupe de 50 km. Mais oui, justement à l'époque déjà, moi quand je m'étais inscrite, c'était un petit peu le plus long que j'ai fait. Et puis ça faisait un moment que je voulais faire ce qui s'appelle l'Ultra. Alors voilà, ça reste un Ultra. où on part le matin et tout le monde est rentré. La dernière barrière au reste, c'est 23h ou 23h30. C'est un parcours qui change chaque année, mais en gros, c'est entre 80 et 85, et puis 4000 et 5000 fêtes de dénivelé. Et justement, c'est un parcours qui change chaque année, donc toutes les personnes qui ont déjà organisé une course se rendent compte de l'ampleur du truc, c'est-à-dire que chaque année, il faut inventer un nouveau parcours, demander les autorisations de passage, etc. Cette année, ça portait de l'Anse en record, c'est mon village, donc j'avais encore plus envie de participer. Et puis, c'est vrai que je m'étais bien préparée. Par contre, j'ai eu une entorse toute bête. En fait, j'avais fait l'Alta Via dans le Val d'Aoste en préparation. J'étais pleine forme et tout. Je rentre chez moi, je réponds à un SMS, je me fais la juillet sur le trottoir. Donc le truc vraiment ridicule. Et puis en fait, ça m'a vraiment... Au début, j'étais dans le déni. Je me disais, pour quelques jours, de toute façon, quand je récupère de l'estavia. Et puis en fait, ça a réveillé une douleur d'un kyste. Donc ça, je l'ai su en faisant une lithographie. Et donc, j'étais quand même vraiment bien gênée. Je n'étais pas sûre du tout de pouvoir courir. Et puis j'ai pu courir. Ça s'est super bien passé. J'étais deuxième pendant assez longtemps de la course. Deuxième ostrache et première femme, donc énormément d'encouragement. Ce qui est trop bien à l'Ultra du Vercors, c'est que chaque ravitaillement se fait dans un village. Donc vraiment, quand tu arrives, tu es reçu chaleureusement. Et ce n'est pas que pour les gens qui habitent le Vercors, c'est vraiment tout le monde. Mais c'est sûr que quand les gens connaissent ton prénom, c'est encore mieux. Et donc, j'ai vécu vraiment une très belle journée là-bas. Du coup, c'est cool parce que souvent, quand je repasse par l'entraînement, par des sentiers de l'UTV, je me dis à ce jour-là, tout allait bien. Il y a des jours comme ça où tu es en forme, il fait beau, tu as envie d'être là, tu as des gens que tu aimes bien, qui sont sur le parcours à l'arrivée. C'est quand même vraiment... Il faut se souvenir des jours comme ça, parce que tout n'est pas toujours aussi facile.
- Speaker #1
Un bel alignement des planètes. Et à l'inverse, est-ce que tu as un souvenir ? Alors évidemment pas un souvenir horrible, mais tu vois, un souvenir où c'était quand même un peu dur à partager.
- Speaker #0
Ouais, en fait, mes souvenirs les plus durs, c'est plus des blessures, ouais. C'est un peu d'arriver à pas se décourager quand... Quand tu enchaînes les bépins, par exemple, l'hiver 2018-2019, j'ai enchaîné de me casser la rotule, plus précisément. J'étais chez mes parents à ce moment-là parce que justement, j'étais entre la fin de mon contrat de thèse et le début de mon travail à Valence. Et donc, il pleut. J'arrive en bas de l'interphone, je fais un slide sur la marche et bim, la rotule, facture de rotule. Donc une facture de rotule, c'est un mois et demi d'Athènes et puis après, tu n'as plus de muscles, tu ne sais plus marcher. C'est une longue rééducation, ça se rapproche pas mal d'éligaments croisés en fait. Donc quand je commence à sortir un peu la tête de l'eau, à refaire, à retrotiner un peu sur le tapis, chétiner, etc. je descends à la cave pour me... pour faire un peu de home trainer pour, dans le processus un peu de réathlétisation. Sauf que je glisse parce que ma rotule, enfin ma jambe n'est encore pas très sûre d'elle-même. Je glisse dans les escaliers et je me casse une vertèbre. Donc là, c'est trois mots de corset. Et franchement, pas le droit de s'asseoir, pas le droit de porter. Donc pour rééduquer une jambe, tu vois, c'est pratique parce que normalement, il faut faire des squats, donc s'asseoir et porter. Là, quand je suis arrivée chez le kiné avec mon corset, franchement, heureusement, ce kiné, j'ai toujours un peu le même à dormir, même si on en a dit bien aussi à l'instant des records, je lui dois tout, parce que là, je ne sais pas comment il a fait pour me consulter effondrée. Et après, oui, c'est l'horreur, c'est l'horreur quand tu as la tête dans le guidon, mais en même temps, après, tu prends du recul et tu te dis, bon, c'est mon horreur, mais en même temps, il y a aussi des gens à qui il arrive des trucs bien plus terribles que ça. La vertèbre était cassée, mais il n'a jamais été question d'être paraplégique, par exemple. Pourquoi ? Ça ne touchait pas du tout la moelle épinière. Après, tu relativises aussi. Tu te dis, bon, ma vie est un peu merdique en ce moment, mais malgré tout, il y a plein de trucs qui vont aussi dans ma vie. Et puis, le corps, il est quand même extraordinaire. Et petit à petit, avec de la patience, tu récupères plus ou moins. Il faut dire la vérité, il y a des blessures desquelles tu ne récupères jamais complètement. Non mais en tout cas... tu peux refaire ce que t'aimes. Et puis après, c'est quand même vraiment... Une fois que t'as eu quelques galères, donc c'est moi et c'est plein d'autres personnes. Franchement, quand t'enlèves les baskets à la fin d'une sortie, que tu sois en forme ou pas, si t'as mal nulle part, tu te dis...
- Speaker #1
Ouais, c'est clair. Tu réalises d'autant mieux que c'est une chance quand même. Et alors, quels sont tes prochains projets pour les mois qui viennent ?
- Speaker #0
Pour les mois... Là, du coup, c'est vrai que... Cet hiver, j'ai fait une chute un peu bête à ski qui m'a fait une douleur de rotule. En fait, j'ai eu une rotule, ce que je ne savais pas jusqu'au moment de faire des imageries, qu'on appelle blipartite. Donc, le fait d'avoir tapé le ski contre cette rotule, ça a créé des lésions. Et c'est un petit peu compliqué de sortir de la douleur. Donc, à la base, là, je devais faire les championnats de France de frêle long, ni vuillet, je ne sais pas quand sortira ton podcast. J'ai demandé à passer sur un trail court et je suis déjà contente de pouvoir faire le trail court parce que cette année, comme on le disait, c'est un trail court, 32 km et 2400 m de dénouvelé. C'est déjà un beau parcours. Après, si tout va bien, ce sera pas mal de montagnes cet été. Au niveau compétition, ce serait d'aller sur le 65 km de l'échappée belle pour changer un code massif, pour regarder le Vercors. d'un peu plus loin et puis surtout me confronter. D'habitude, moi, je fais beaucoup de parcours roulants, donc c'est aussi aller travailler un petit peu ces points faibles parce que ce que je vois en entraînant des gens, c'est que c'est aussi beaucoup de croyances. Tu vois beaucoup de gens qui disent « mais moi, je ne suis pas bon sur le roulant » et tout. Puis en fait, tu regardes les séances et si, en fait, quand tu fais du roulant, tu progresses sur le roulant, donc c'est moi aussi à aller me confronter un petit peu à des parcours. un peu plus montagneux et puis parce que j'aime quand même courir donc retourner au Templiers à la fin de l'année et puis sur l'Endurance Trail plutôt que sur les Templiers parce que en fait je l'ai fait une fois la grande course et ça s'est tellement bien passé que je crois que pour l'instant j'ai envie de rester sur ce souvenir là puis d'aller faire autre chose et peut-être trop bien,
- Speaker #1
dis donc, tu as plein de beaux projets qui arrivent du coup.
- Speaker #0
Ouais c'est ça, il faut juste continuer bien le kiné pour que la rotule assure les projets, mais sinon ouais, super doux.
- Speaker #1
Et pour terminer, ma petite question traditionnelle, est-ce que tu aurais des conseils ou un message à faire passer à des auditrices qui nous écouteraient, qui seraient trailers a priori ?
- Speaker #0
Ben si elles sont trailers, je les félicite et je les encourage. continuer. C'est vrai qu'on n'a pas du tout parlé de ça, mais moi ça me tient vraiment à cœur que les femmes prennent leur place dans nos sports et puis dans tous les sports. En tant que pratiquante, mais aussi dans les stars parce que par exemple, on voit que JO, même s'il y a 50 % d'athlètes féminines et masculines, ben en fait si tu regardes les staffs, les entraîneurs sont tous des hommes, sauf peut-être en gymnastique et en natation synchronisée quoi. Donc c'est vrai que je pense qu'il y a beaucoup de... de progrès à faire. Donc, j'ai remercié de venir participer à un sport. Je leur dirais de ne pas se comparer aux autres et encore moins ceux que tu ne connais pas dans la vraie vie, mais que tu vois que sur les réseaux sociaux. Parce qu'en réalité, moi, ce que je vois en entraînant les gens, c'est que tout le monde a des périodes hautes et des périodes basses et que en général, en période basse, tu ne fais pas beaucoup de bruit, mais que ça existe aussi. trop se comparer à ce qu'on voit sur les réseaux sociaux. Pas décider aussi de distance en fonction de ce qui est prestigieux ou pas, mais de vraiment faire ce qui nous plaît. Et puis, peut-être aussi d'apprendre à lire les cartes parce que ça donne une liberté aussi de pouvoir choisir ses paroles.
- Speaker #1
Ça fait plein de bons messages. J'improuve tout. C'est beaucoup de choses qu'on bat avec. qu'on essaie aussi de faire passer via la sportive outdoor, le podcast, les articles. Donc, c'est chouette aussi de pouvoir dire ça et d'avoir des encouragements.
- Speaker #0
C'est super intéressant, en tout cas, ce que tu fais, d'avoir aussi plein de profils, plein de sports différents, plein de modes de pratique aussi, entre des compétitrices ou des aventurières. Et je trouve ça vraiment sympa à écouter. J'ai commencé par écouter des gens que je savais qui, c'était Marion.
- Speaker #1
Poitvin ou Manon que tu avais reçues et puis après j'en ai écouté super ça fait plaisir merci beaucoup merci pour ton temps pour tous les partages d'expérience les conseils que tu as donné je pense que ça va faire un autre épisode qui sera apprécié donc merci beaucoup et puis on va te suivre tes aventures je te souhaite bon rétablissement pour cette rotule et puis plein de belles expériences en montagne pour cet été
- Speaker #0
Merci Lorraine et puis bonne pratique.
- Speaker #1
Merci, à bientôt. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes, cela nous aide. A bientôt.