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Vie de musheuse : chiens, passion et montagne avec Violaine Girard Grau [Portraits de Valaisannes] | Mushing, chiens de traîneau, huskies

Vie de musheuse : chiens, passion et montagne avec Violaine Girard Grau [Portraits de Valaisannes] | Mushing, chiens de traîneau, huskies

33min |27/11/2025
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33min |27/11/2025
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Description

Comment vit-on entourée de vingt huskies ?


Ce deuxième épisode de la série « Portraits de Valaisannes » nous emmène à Champéry, à la rencontre de Violaine Girard Grau, musheuse et fondatrice d’Alpes’Huskies.


Ancienne commandante de police, elle a quitté l’administration pour une vie dehors, en lien constant avec ses chiens et les saisons.


Entre entraînements, compétitions et activités touristiques, Violaine raconte ce quotidien physique, exigeant et profondément vivant.


Un équilibre entre passion, travail et engagement envers ses animaux.


Au programme de cet épisode hors-série :

– Comment Violaine a-t-elle osé changer de vie pour suivre sa passion des chiens de traîneaux ?

– Quelles compétences faut-il pour vivre du mushing en Suisse, toute l’année ?

– Comment se construit la relation de confiance avec une meute ?

– À quoi ressemble une journée d’entraînement avec vingt huskies ?

– Qu’est-ce que cette vie dehors lui apprend sur la patience, la force et la liberté ?


🔗 Liens:


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast des sports outdoors aux féminins pour s'inspirer, apprendre et oser. Bienvenue dans Portrait de Valaisanne, hors série du podcast La Sportive Outdoor. Bonjour à toutes, aujourd'hui on part en Valais, en Suisse, à la rencontre de Violaine Girard-Grau, une meucheuse au palmarès impressionnant et la fondatrice d'Alpes Husky. Elle va nous parler de son parcours, de son quotidien avec la meute, de ses compétitions mais aussi des activités qu'elle organise pour le grand public. Bonjour Violaine, j'ai déjà fait une petite introduction, mais est-ce que tu peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, avec plaisir. Je m'appelle Violaine Girard-Grau et je suis la directrice d'Alpes Huskies, qui est une société qui offre des prestations touristiques 4 saisons, c'est important de le dire, avec des chiens de traîneau.

  • Speaker #0

    Oui, parce que les chiens de traîneau, ce n'est pas que en hiver.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas que en hiver.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu peux nous parler, donc tu as quand même une grande histoire avec le mushing, est-ce que tu peux nous parler déjà de ta toute première expérience ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est vrai que quand j'étais petite, j'adorais lire. paradoxalement. Et je lisais beaucoup les Jack London avec le chien Buck et ça me passionnait, les univers enneigés. Je faisais du ski de fond aussi et je rêvais d'avoir un chien. Je rêvais d'avoir des chiens de traîneau. Je rêvais de cet univers-là. Alors j'ai eu un chien à force d'insister auprès de mes parents. C'était pas un chien de traîneau. Mais j'ai vite compris quand même que je pouvais le mettre au collier pour faire du ski de fond et que ça tirait. Donc du coup, mes parents ont réussi à lui faire faire un petit harnais en cuir. par le coordonnier du village, parce qu'à l'époque, le matériel d'aujourd'hui n'existait pas. Et c'est comme ça que j'ai commencé à faire du ski de fond avec mon chien. Puis après, mon grand-papa m'a construit un traîneau en bois, un petit traîneau en bois qui n'avait pas de frein. Et j'ai commencé à faire un petit peu du traîneau comme ça. Et j'avais même construit un petit chariot. Et je promenais les copines au bord de la route cantonale avec mon petit chariot en été. Voilà. Et je me suis toujours dit, un jour, j'aurai des vrais skis.

  • Speaker #0

    Ah c'est fou, donc c'est quand même vraiment venu très tôt le fait de vouloir en faire ton métier.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et à quel moment est-ce que tu as réalisé quelque part que c'était possible ? Parce qu'il y a toujours une différence entre parfois on a un peu les rêves de petite fille ou on rêve de ça, mais on ne va pas toujours au bout. Et là toi, tu t'es dit si c'est bon, j'y vais quoi.

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est vrai que je m'étais toujours promis de ne pas prendre de chien de traîneau tant que je n'habiterais pas à la montagne. Donc je suis partie longtemps du Valais. Et quand je suis revenue à Morgen, j'ai repris le chalet de mon grand-papa. Et là, je me suis dit, c'est le moment de prendre des huskies. Donc, j'en ai pris deux, qui étaient des chiens retraités des courses, qui avaient déjà 6 et 8 ans, mais qui étaient super bien formés. C'est comme ça que j'ai pris le virus. J'ai commencé à faire mes premières courses avec ces chiens. Et puis, après, je me suis intéressée à la Grande Odyssée. J'ai dit, je veux faire la Grande Odyssée. Du coup, il faut 9 chiens. Donc j'ai commencé à grandir la meute jusqu'à ce qu'un jour j'aie quitté mon travail pour faire plus que ça. J'ai essayé de faire de ma passion mon travail.

  • Speaker #0

    Et ça, c'était il y a combien de temps ?

  • Speaker #1

    Alors quand j'ai tourné la clé, c'était déjà en 2018. À ce moment-là, j'étais chef de service et commandante de police. Et j'avais parlé de ce projet à mon président de ville. qui m'avait laissé travailler une année à 80% pour mettre en place ma société. Et en 2019, j'ai tourné la clé et on a commencé. Et c'était les années, on est arrivés sur les années Covid.

  • Speaker #2

    Ah oui,

  • Speaker #1

    c'est un petit peu compliqué. Les débuts étaient un peu... Et puis bon, on ne sait pas s'organiser. Avant, à 7h30 le matin, je partais au bureau. Donc je me suis retrouvée. À 7h30, on a sorti mes chiens, on a fait tout ce que j'avais à faire. Et puis à savoir, qu'est-ce que je fais maintenant ? C'est quoi le grand majeur ? Où sont les clients ?

  • Speaker #0

    C'est drôle. Il va falloir oser se lancer.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un petit peu... Mais je ne regrette pas.

  • Speaker #0

    En général. Et quelles sont les qualités essentielles, à ton avis, pour être une bonne mocheuse ?

  • Speaker #1

    C'est un métier particulier, parce qu'en Suisse, c'est un métier qui n'existe pas, pour lequel il n'y a pas de formation, contrairement à la France où il y a un diplôme d'État. Il n'y a déjà pas de lâche canin que j'ai, puisque j'ai aussi une succursale sur France. Mais en Suisse, ce n'est pas le cas. En Suisse, c'est une autorisation du vétérinaire cantonal qui autorise la détention d'un certain nombre de chiens. Et on doit se débrouiller avec ça. Alors qu'en fait, le mushing, non seulement il faut savoir s'occuper des chiens, savoir gérer une meute, tout ce qui est les nettoyages aux chiens, quand on a une vingtaine de chiens, c'est un boulot au quotidien. Il y a beaucoup de soins à faire. Il faut savoir gérer les clients. Il faut un peu de psychologie. Il faut être capable de parler en français, mais aussi en langue étrangère, principalement en anglais. Nous, on a 40% de notre clientèle qui parle anglais. Et puis après, on ne peut pas travailler seul. Pour des questions de sécurité, il faut être au moins deux chaque fois qu'on a tel. Donc, il faut pouvoir avoir du personnel. Dès qu'on a du personnel, il faut pouvoir gérer le personnel, gérer les questions RH, faire les salaires, la compta. Il faut faire la communication, le marketing. Parce que les clients, ils ne tombent pas du ciel, il faut aller les chercher. Donc, je pense que c'est un métier qui, si on va en vivre toute l'année et en quatre saisons, c'est un métier qui demande pas mal de... de compétence. Et pas de raccourci au suisse.

  • Speaker #0

    Et comment est-ce que tu te prépares physiquement aussi comme tu fais de la compétition ? Est-ce que tu as une préparation spécifique ? Ou est-ce que, de toute façon, au quotidien, comme tu t'entraînes, tu entraînes les chiens, ça vient naturellement ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est plutôt... Ma discipline fétiche, c'est le ski de fond que j'ai pratiqué en compétition. Donc, la technique, elle est toujours là. Ou j'ai le plus de pente. Techniquement, c'est le vélo. Alors, c'est vrai que le vélo, j'entraîne un peu plus spécifiquement parce que c'est la discipline où j'ai plus d'appréhension, quand c'est vraiment boueux. Donc, j'ai beaucoup travaillé cette année. Autrement, le reste, c'est vraiment l'entraînement avec les chiens. Parce que comme on a des chiens de 4 mois à 11 ans, quand on dit qu'on fait un entraînement vélo, des fois, je vais faire 7 fois ou 10 fois 4 kilomètres. Et ça, c'est tous les jours. Donc l'entraînement physique, il est là. Quand on attelle les chiens, quand on les sort avec le cartes, on les sort tous les jours, tous. Donc il n'y a pas besoin d'aller faire du fitness ou de faire autre chose à côté. L'entraînement, il est constant. Il faut au contraire faire attention à arriver à se reposer justement et reposer un peu le corps pour ne pas partir dans l'extrême et faire trop.

  • Speaker #0

    C'est sûr que c'est aussi une problématique.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et comment est-ce que tu définis ta relation avec les chiens ?

  • Speaker #1

    Bien. j'imagine alors non j'ai une grande complicité avec mes chiens même si j'en ai beaucoup j'ai une relation particulière avec chacun et une histoire avec chacun qui est propre à chaque chien et voilà donc d'ailleurs c'est difficile quand je pars en course parce que tous mes chiens font de la compétition en ont fait ou vont faire mais chaque fois que je pars en course forcément je pars avec ceux qui vont courir plus un ou deux Donc il faut chaque fois faire un choix et c'est toujours un déchirement parce que dès que j'ouvre l'armoire, qu'ils savent qu'on part et puis il faut choisir et puis il faut en laisser quelques-uns au chenil. Donc ce n'est pas facile.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas évident. Et tu es installée à Champéry. Pourquoi est-ce que tu as choisi cet endroit précisément dans le Valais pour t'installer ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, j'ai eu la chance de pouvoir, avec mon mari, acquérir cette ferme avec le terrain. Ce qui nous permet de travailler chez nous, parce que je pense que du chien de traîneau, comme on le connaît sur la neige, ça va disparaître. Malheureusement, vu les conditions météo, l'avenir du chien de traîneau, je pense que c'est vraiment la canille randonnée qui est la marche avec un chien en forêt et le canicard qui est un attelage avec des chariots à roues. Pour pratiquer cette activité, en été, ce n'est pas comme en hiver, il faut des pistes qui soient fermées et balisées pour des questions de sécurité. Quand on a tel, on a tel facilement jusqu'à 12 chiens. On ne peut pas se permettre d'aller en forêt sur des chemins ouverts, avec des promeneurs, des chiens, des vélos. Ça serait trop dangereux.

  • Speaker #0

    C'est sûr.

  • Speaker #1

    C'était ça. Donc moi, l'idée, c'était vraiment de trouver un endroit pour faire cette activité, pour faire du cas de saison et pouvoir en vivre toute l'année. Et c'est vrai qu'on a eu la chance de pouvoir arriver ici. Après, nous, on était déjà sur Morgens. Ma famille vient de la région. Donc, Champéry, c'était une évidence. On est à 1100 m quand même, donc c'est chouette. Pour la région, c'est la petite Sibérie du Valais. Parce que c'est vrai qu'on n'a pas de soleil depuis novembre à février. Alors, pour les chiens, c'est super parce qu'il fait toujours froid. Et plus il fait froid, plus ils ont envie de travailler.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ah oui, ils sont comme ça.

  • Speaker #1

    Ils sont comme ça. Oui, le chien nordique n'aime pas trop le soleil ni le chaud. Donc, c'est vrai que c'était l'endroit idéal. pour garder les chiens, pour qu'ils soient vraiment dans leur élément. Et même en été, on peut atteler au mois d'août, en pleine saison estivale, tôt le matin, jusqu'à à peu près vers 11h, on peut atteler tous les jours. La piste est à l'ombre, on est en bordure de forêt, et c'est des conditions qui sont bien pour les chiens.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super important. Et tu as combien de chiens alors ? Donc tu fais de l'élevage, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. On a toujours une vingtaine. Justement, vu qu'on fait de l'élevage, on a toujours des chiens qui restent, qui partent plus tard. Après, il y a les chiens de mon fils qui sont ici des fois. Des fois, j'ai des chiens qui sont au travail aussi, en entraînement pour les courses. Mais on est toujours autour d'une vingtaine de chiens.

  • Speaker #0

    Et la race de chiens que tu élèves, ce sont des Huskies de Sibérie, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Et pourquoi est-ce que tu as choisi cette race ?

  • Speaker #1

    C'est les plus beaux.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'ils sont très très beaux.

  • Speaker #1

    Ils sont très très beaux. C'est vrai qu'il y a plusieurs races de chiens nordiques. Le husky, c'est le plus petit. C'est des chiens de 17 et 27 kilos. C'est le plus rapide. Et c'est un peu la 4x4 des neiges. C'est-à-dire que plus les conditions sont mauvaises, plus c'est des chiens qui vont révéler leur potentiel et qui vont se montrer meilleurs que d'autres chiens. Ce n'est pas les plus rapides, puisque maintenant on a d'autres races comme les Eurohounds ou les Crysters, qui sont des chiens qui ont moins de poils, qui supportent mieux le chaud, mais qui sont plus rapides, en tout cas sur des épreuves de sprint. Mais je trouvais que le type chien de chasse, pour les clients, ce n'est pas le chien nordique qui fait rêver. Les chiens qui ont les yeux bleus, qui ont plein de poils. qui sont les grosses peluches. Je trouve que le ski, c'est un bon compromis. Parce que c'est un chien qui est... Mes chiens courent facilement en tourisme à 22 km heure en moyenne.

  • Speaker #0

    C'est impressionnant.

  • Speaker #1

    C'est beaucoup. C'est beaucoup. Et c'est un bon compromis. Parce que c'est des chiens très passe-partout. C'est des chiens qui sont magnifiques. Et c'est des chiens super attachants, même s'ils ont un caractère qui est... Ouais, très compliqué. Le chien nordique, il fait un peu ce qu'il veut.

  • Speaker #0

    mais c'est des chiens très attachants et puis tu arrives à faire du coup de la compétition et en fait à les utiliser, en tout cas à faire des activités avec les touristes, ça permet de faire les deux ça permet de faire les deux,

  • Speaker #1

    alors c'est vrai qu'on alterne beaucoup ça faisait partie aussi de mes volontés, on est actifs sur plusieurs stations, on est actifs sur Morgens-Champéry pour le Valais sur France à Châtel et puis sur Villars sur le canton de Vaud Et en fait, ça permet, des fois, c'est un peu compliqué, il faut se déplacer, on perd du temps. Mais d'autre part, ça permet d'avoir des endroits différents de travail. Et pour les chiens, pour la tête des chiens, et même pour nous, c'est super parce qu'il n'y a pas deux journées identiques où on travaille sur les mêmes endroits et où on fait les mêmes choses. Et en fait, c'est ce qui garde cette motivation des chiens et ce will to go. Parce que tout le monde m'a dit, tu ne pourras jamais travailler avec des chiens de course. Soit tu ne feras plus de résultats en course, soit en tourisme, ça n'ira pas. Et puis en fait, non, parce que tant qu'on arrive à les motiver, à leur faire découvrir d'autres trucs, à faire d'autres activités, à les amener sur d'autres pistes, les chiens sont toujours motivés à bosser.

  • Speaker #0

    Donc en fait, c'est quand même un peu comme nous. On a quand même besoin de variété pour être motivé. C'est ça. Et tu disais qu'il n'y a pas de vraie journée type, mais j'allais quand même te demander à quoi ressemble un entraînement quotidien avec les chiens. J'ai du mal à me rendre compte combien d'heures tu les sors, ou combien de kilomètres, ou comment ça se passe.

  • Speaker #1

    Ce qui fait un peu froid, c'est l'agenda. C'est toujours l'agenda et les saisons. c'est-à-dire qu'en période touristique, on va faire les activités touristiques, ce qui signifie qu'à part peut-être avec un ou deux chiens où on travaille quelque chose de précis, on ne va pas faire d'entraînement. Ça va être que le travail avec les clients. Entre saisons, c'est souvent le printemps et l'automne, là on va travailler des choses plus précises et c'est là qu'on va vraiment faire l'entraînement. L'automne, je dirais, c'est la période principale parce qu'on monte en gradation vers l'hiver, donc on doit préparer les chiens pour les courses et pour la saison d'hiver. Et là, c'est très compliqué parce que la saison de course sur terre, c'est du sprint. Donc, c'est des petites distances. Et la saison d'hiver, moi, je fais plutôt de la moyenne distance. Et puis, pour tenir la saison d'hiver avec les clients, il faut des chiens qui sont plus en endurance et en moyenne distance qu'en sprint. Donc, on doit entraîner les deux. Alors, on fait un peu une alternance entre la vitesse et l'endurance. Donc, on travaille beaucoup avec le quad pour la distance. On travaille à la montée sur 15 à 20 kilomètres avec 500 mètres de dénivelé. On les attache au quad et on travaille avec le moteur. On les fait courir le plus vite possible à la montée.

  • Speaker #0

    Ça va se fractionner un peu. Ça ressemble un peu à un entraînement de course à pied.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. Et puis en parallèle, on va essayer de le faire trois fois par semaine pour tous les chiens. Et quand on ne fait pas ça, sur les autres jours, on fait un entraînement aussi. Ça va être soit le pilotage en cartes. Là, c'est nous qui nous entraînons à la reprise des cartes, parce que les cartes de course sont très légères. Quand on met six chiens, c'est 300 kg de force de traction sur une carte qui fait 20 kg. Il vaut mieux s'entraîner avant, sinon c'est un peu plus difficile d'assurer. Donc là, on s'entraîne pour nous. Et puis, en général, on fait ça plutôt en fin de journée. Et puis le matin, c'est les entraînements au vélo. Et là, c'est un chien, un vélo, et là, j'y vais seule. La plupart du temps, je vais seule. Parce que ça me permet de reprendre mes chiens, de les remettre aux ordres avec les directions. Et je fais le même parcours. Alors c'est un peu... Ouais, c'est assez particulier comme entraînement parce que je peux sortir 7 à 10 chiens à la suite. Donc j'ai ma collaboratrice qui me les prépare. J'arrive ici, je change de chien, je repars sur le même parcours et je chronomètre tous les parcours. C'est ce qui me permet de voir quel chien je vais mettre où, qu'est-ce que je vais faire avec mes chiens, comment je monte mon team de course.

  • Speaker #0

    Ça implique de les connaître vraiment parfaitement chacun. Est-ce que tu as des choses spécifiques que tu mets en place ? Du coup, ça ressemble quand même beaucoup à un entraînement sportif humain. Je ne sais pas, pour la récupération par exemple, au niveau de leur alimentation. Quand je suis arrivée tout à l'heure, j'ai vu des gros sacs de poissons. J'imagine que c'est pour eux.

  • Speaker #1

    C'est pour eux. Oui, alors on leur donne, pour tous les chiens, on donne 10 à 15 kilos de poissons par jour. Donc c'est la truite de la pisciculture de Viona. Ils me les conditionnent spécifiquement pour les chiens. Donc c'est les déchets, mais c'est des jolis déchets. C'est les têtes, c'est des bouts de filet du dos. C'est vraiment bien conditionné. Donc ça, on leur donne, c'est pour le gras. Et puis pour le plaisir. Ça leur fait un peu du frais quand même. Donc c'est congelé, puis on décongèle au fur et à mesure, tout le jour. Donc voilà, tous les 10 jours, on va chercher 200 kilos.

  • Speaker #2

    Ça fait un peu de volume.

  • Speaker #1

    Ça fait du volume. Et puis à côté de ça, ils sont nourris aux croquettes. Donc c'est des croquettes Greener Premium. C'est des croquettes très protéines et très grasses. C'est ce qui va leur permettre de donner et de fournir cette énergie, soit pour les courses, soit pour le travail avec les clients. Au début, on donnait ça l'hiver. Maintenant, avec les activités, on donne toute l'année. Dès qu'on arrête, on voit qu'ils ne sont plus aussi performants. On donne tout le temps.

  • Speaker #0

    Il doit y avoir une dépense calorique énorme.

  • Speaker #1

    Enorme, oui. En saison, comme maintenant, on est à 350 grammes de croquettes par jour. Dès qu'on passe en saison hiver, on double les croquettes. On met un peu plus de poissons aussi. Ils mangent énormément.

  • Speaker #0

    Et pour la récupération, est-ce que c'est un peu comme nous ? Il y a des journées où spécifiquement, tu fais des pauses pour qu'ils récupèrent.

  • Speaker #1

    Alors, si on est en saison de course, oui. C'est-à-dire qu'en saison de course, les chiens qui courent le week-end, donc souvent la course, c'est le samedi-dimanche ou vendredi-samedi-dimanche. Donc, on les sort encore le lundi-mardi, éventuellement le mercredi, mais en général, ils ont congé jusqu'à la course.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Voilà. Et autrement, c'est l'ostéo. On fait l'ostéopathe pour chiens. C'est un vétérinaire qui vient, mais qui est ostéopathe. Il vient deux fois par année. Il traite tous les chiens en ostéopathie. Et puis après, le reste, c'est comme quand tu es arrivé. Notre collaboratrice a attaqué le soin des pattes. Donc, on graisse les pattes. C'est un peu comme les abos des chevaux. Tous les deux, trois jours, on met la graisse sur les pattes de tous les chiens. Et on regarde s'il y a des soucis sur les pattes et tout ça. Parce qu'un chien qui n'a pas de pattes, c'est compliqué. C'est long à guérir. Donc, on fait vraiment un soin particulier par rapport à ça. Autrement, c'est tout ce qu'il y a. Les vaccins traditionnels, une fois par année. Plus vermifuge, quatre fois par année. Et puis, en période de course, ceux qui sont en course, ils ont droit au petit massage.

  • Speaker #0

    Ah, sympa !

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    C'est bien, ça !

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et on parlait de compétition. Tu fais plein de disciplines différentes. Est-ce que tu peux nous expliquer les différentes disciplines et en quoi ça consiste, qu'on ne connaît pas toujours bien ? C'est vrai qu'on a en tête, je trouve, le chien de traîneau sur un traîneau en hiver, mais en fait, il y a plein d'autres choses.

  • Speaker #1

    Oui, alors on va commencer par l'hiver, c'est vrai que c'est plus simple. Donc l'hiver, il y a deux disciplines. C'est la période où il y a le moins de disciplines, paradoxalement, parce qu'il y a le chien de traîneau avec des traîneaux, ou bien le skijoring, c'est un ski de fond avec un ou deux chiens selon la distance.

  • Speaker #0

    Ça, je connaissais avec le cheval, mais je ne savais même pas que ça existait avec les chiens.

  • Speaker #1

    Voilà, ça existe la même chose avec les chiens. En traîneau, on peut avoir des courses de sprint de moyenne distance ou de distance en hiver. Donc, ça va d'une course de sprint, ça sera une dizaine de kilomètres. À la course de longue distance, c'est 100 kilomètres par jour, avec parfois des bivouacs. Donc, ça, c'est les courses qu'on a plutôt dans le nord, dans le nord de l'Europe ou en Alaska ou au Canada, comme ça. En été, il y a aussi ce qui correspond au traîneau, ça s'appelle le kart. Donc c'est des chariots à roues, on peut courir en deux, en quatre, en six ou en illimité. Bon, illimité, ça reste huit à dix chiens maximum en général. Et après, on a tout ce qui est monochien. Donc c'est le canicross, la course à pied avec un chien, le vélo avec un chien et la trottinette.

  • Speaker #0

    Ah, il y a la trottinette aussi.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Tout est possible.

  • Speaker #1

    C'est ce qui est le plus casse-gueule à mon avis.

  • Speaker #0

    Ah oui, j'imagine. Et qu'est-ce que t'aimes toi dans le fait ? Est-ce que c'est la variété en fait ? T'aimes bien faire des disciplines ou t'aimes bien changer aussi ?

  • Speaker #1

    Alors c'est ce qui fait que je ne suis pas un athlète traditionnel parce que souvent dans le mushing, certains font que les courses d'été, d'autres font que les courses d'hiver ou certains font que du monochien ou que de l'attelage. Et c'est rare que quelqu'un fasse du mono-chien et de l'attelage sur terre et sur neige. Mais moi, c'est vraiment ce que j'aime, c'est la variété, puis cette adrénaline. Par exemple, l'hiver, en ski de fond, en général, on est en premier, on est en ouverture de course. Donc souvent, je pars dans les premiers skis de fond et j'ai juste le temps de revenir. Je rajoute une veste et puis je change de chaussure et puis je pars en attelage en six chiens en distance pour 40 kilos.

  • Speaker #0

    Ah oui, tu enchaînes les deux en plus ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    Oui, parce que la course, en général, c'est le ski de fond qui commence. Et après, c'est la moyenne distance. Et après, c'est les courses de sprint. Donc moi, comme je fais le ski de fond et la moyenne distance, j'enchaîne à quelques minutes près au départ. Donc je n'ai même pas le temps de me changer souvent.

  • Speaker #0

    Ah ouais, c'est impressionnant.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et ce qui est fou, c'est que du coup, tu arrives à faire plein de disciplines différentes.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais tu arrives aussi à être super performante parce que tu as un super palmarès.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Dont un récent titre de championne du monde, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Après, j'ai la chance d'avoir un team de 20 chiens et de pouvoir choisir dans ces chiens en fonction des courses. Le chien que je prends en vélo, ça ne sera pas le même que celui que je prends en ski de fond. Le team de chiens avec lequel je cours en carte, ce n'est pas le même que celui que j'utilise en hiver en entraînant pour les courses.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça veut quand même dire que tu arrives à entraîner tout ce petit monde-là.

  • Speaker #1

    C'est ça le problème. Toute l'année, des fois, on en était. On entraîne déjà certains chiens pour l'hiver. Et d'autres que pour le quart en été. Donc, c'est vrai qu'il faut... Ça prend facilement une demi-journée par jour d'entraînement, une période d'entraînement pour préparer les chiens pour ça.

  • Speaker #0

    J'imagine. Et est-ce que tu as une victoire ou une course, en tout cas, qui t'a particulièrement marquée ou que tu pourrais nous raconter ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, ça ne sera pas celle où j'ai gagné. C'était en Italie. Course de moyenne distance en traîneau sur neige en six chiens.

  • Speaker #0

    Donc moyenne distance, oui, redis-nous.

  • Speaker #1

    C'est 40 kilos trois fois.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est l'épreuve, à mon avis, qui est la plus compliquée. Parce qu'en moyenne distance, on a les mêmes parcours que pour le sprint, sauf qu'on va boucler deux fois. Donc la plus grande boucle de sprint, c'est qu'ils font en illimité. On va le faire deux fois. Et c'est des courses qui sont très techniques. Souvent, il y a beaucoup de dénivelé. Donc il y a des montées, il faut les faire. Et il y a des descentes, il faut les gérer en six chiens. Et souvent, il y a des virages sur la glace qui sont des fois assez difficiles. Et en Italie, à Vermiglio, c'était très gelé. C'était des conditions de course difficiles. Et là, j'ai réussi à faire deuxième avec mon équipe de chiens. Il faut savoir qu'en moins d'une distance, c'est hommes et femmes confondus. Et souvent, il y a très peu de femmes au départ. On était deux, je crois, en Italie. En Suède, cette année, on était deux aussi. Donc il y a peu de femmes qui se lancent dans la moyenne distance. Et moi, ça reste ma victoire dont je suis le plus fière. Parce qu'arriver deuxième en moyenne distance devant tous les mecs et sur des conditions de piste difficiles, c'était chouette.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Et tu crois qu'il y a une raison particulière qui explique le fait qu'il y ait peu de femmes ?

  • Speaker #1

    C'est trop difficile. C'est plus difficile que de faire une course de sprint. je ne sais pas, 7, 10 kilomètres, où c'est beaucoup plus court, avec moins de dénivelé, moins technique.

  • Speaker #0

    Donc les femmes, s'ils ne sont pas encore mises, peut-être, ça viendra peut-être dans les années qui viennent.

  • Speaker #1

    Non, mais il y en a, il y a des très bonnes mûcheuses, très belles, très très bonnes, mais c'est vrai qu'il y en a forcément moins que les hommes. Ce qu'on n'a pas en monochien ou en vélo, ou vraiment en sprint pur, c'est vraiment quasiment à moitié.

  • Speaker #0

    Ça ressemble même au trade, par exemple, où on allonge les distances et il y a des femmes. C'est la même logique. Et qu'est-ce qui est le plus compliqué, le défi le plus important lors d'une course ? Est-ce que tu as l'aspect technicité du parcours, mais j'imagine qu'il y a gérer les chiens, le fait d'avoir bien choisi qui tu mettais à quel endroit ?

  • Speaker #1

    Il ne faut pas que les chiens se bagarrent entre eux. Il faut vraiment que les pairs soient bien. Moi, j'aime bien avoir la paire du milieu, ce que j'appellerais la paire de rechange de tête. Parce que quand on fait une course de 40 kilos trois jours de suite, et en fait, on fait des boucles, on fait deux fois la même boucle, donc on va la faire six fois, et vous repassez toujours vers le camp de base, donc vers le bus. Donc quand vous repartez sur la deuxième boucle, il faut que les chiens aillent la motivation de repartir. Alors le premier jour, ça va. Le deuxième jour, ils sont en train de regarder où ils étaient sûrs. Le troisième jour, il faut que ça reparte, parce que quand vous repartez pour la sixième fois sur la même boucle, il faut que le mental des chiens soit bon pour que ça reparte. Donc il faut bien gérer les chiens sur cette échéance. Il ne faut pas les mettre dans le rouge sur le premier tour. pour être sûre qu'ils puissent donner encore sur le deuxième.

  • Speaker #0

    Oui, avant la gestion de l'effort.

  • Speaker #1

    Pour vraiment gérer. Oui, puis ça, c'est à moi de le faire, parce que mes chiens, ils ne savent pas. Une fois, on peut partir sur 10 kilos, et puis une fois sur 40. Donc, c'est à moi de leur dire, attention.

  • Speaker #0

    Gardez-en sous la patte.

  • Speaker #1

    Gardez-en sous la patte. Bon, après, les huskies, c'est des tricheurs. Ils ne travaillent toujours qu'à 60 %, mais ils ont toujours des réserves.

  • Speaker #0

    Oui, c'est quand même ton job de les faire un peu s'économiser.

  • Speaker #1

    Et puis justement, si on a devant ce qu'on appelle les timidards, donc c'est les chiens qui obéissent et qui donnent la vitesse. Moi, j'aime bien avoir une deuxième ligne où c'est des chiens que si vraiment je peux changer, parce que des fois, soit le deuxième jour, soit le troisième jour, je change la tête. Parce que c'est eux qui se fatiguent le plus et c'est eux qui vont donner le rythme à l'attelage. Donc des fois, je change. Comme ça, j'ai une tête entre les mains neuves. Puis les autres, ils ont juste à suivre.

  • Speaker #0

    C'est quand même très stratégique en fait aussi.

  • Speaker #1

    C'est très stratégique aussi, oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et quand tu as l'activité aussi touristique, on en parlait avec Alpeski, ça tu peux nous expliquer ce que tu proposes en fait comme activité ?

  • Speaker #1

    Plein de choses pour m'y redécouvrir.

  • Speaker #0

    Ça je peux que vous inviter à le faire parce que c'est vraiment très chouette.

  • Speaker #1

    Voilà, alors on propose vraiment du 4-6 ans, donc toute l'année on propose de l'attelage, donc c'est un bâtiment d'attelage, soit en cartes, soit en traîneau, ça dépend vraiment, c'est la météo qui va nous dire qu'est-ce qu'on va utiliser comme moyen. Moi, c'est vrai que j'aime bien faire connaître le kart et le traîneau d'été parce qu'au final, c'est beaucoup plus impressionnant qu'hiver. On va mettre jusqu'à un maximum de 12 chiens selon les groupes et selon les familles qu'on a. Alors qu'en hiver, on travaille avec 5 chiens par attelage chez nous. Parce que nos chiens sont tellement puissants et rapides.

  • Speaker #0

    Sinon, tu vas perdre tout le monde.

  • Speaker #1

    Moi, plus que 5 chiens en tourisme, c'est too much. Donc voilà, on a ça. Et c'est vraiment chez nous une expérience avec des chiens de course, ce n'est pas seulement une balade en traîneau, c'est-à-dire que c'est vraiment une expérience pédagogique d'une heure, où on apprend aussi l'histoire des chiens de traîneau, on apprend les particularités de cette race de chiens, parce que beaucoup de gens rêvent d'avoir un husky, mais on ne se rend absolument pas compte des contraintes, ce n'est pas un chien de salon, c'est vraiment un chien dit primitif, qui a des besoins particuliers. Donc on explique tout ça. On a un petit film qui montre aux enfants de manière ludique qu'est-ce qu'on fait, qu'est-ce qu'on va faire. On a un petit musée pédagogique aussi avec des automates. Tout ça fait partie de l'expérience. Et puis un moment câlin avec les chiens, évidemment.

  • Speaker #0

    C'est quand même important.

  • Speaker #1

    Ça, c'est vraiment le best.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est chouette de toute l'expérience et de ne pas juste avoir le côté... On utilise les chiens bêtement un peu. L'idée, c'est vraiment d'apprendre à connaître les chiens.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. C'était vraiment ce que je voulais. Donc ça, c'est vraiment l'activité phare qu'on vend le plus. Autrement, on a la canille randonnée qui marche aussi très, très bien. Donc ça, c'est la marche sportive en forêt avec un chien. Et ça, ça va de une heure jusqu'à la journée en été, avec des repas en buvette, avec des itinéraires. On fait de plus en plus du privatif aussi, pour des groupes ou des familles qui sont déjà venues, qui veulent qu'on leur offre une expérience un peu différente et privatise l'éco pour eux. Donc, on fait passablement ça. On fait du coaching compétition ou mise à l'attelage d'un chien privé. Ça, on le fait aussi. C'est moi qui fais. On a une boutique en ligne d'articles pour les sports qu'on a attelé.

  • Speaker #2

    OK.

  • Speaker #1

    On fait un petit peu d'élevage de skis de Sibérie. Mais pour les courses ou pour des gens qui font du mushing, on fait une portée par année. C'est vraiment un élevage familial. Alors qu'on est le seul élevage certifié à Sindor en Suisse pour les chiens nordiques, toute race nordique. C'est-à-dire que ça récompense l'excellence de l'élevage. On est le seul élevage à avoir cette distinction. Mais on reste très très petit au niveau de la production. Et on fait de la médiation aussi en institution avec les chiens. Étant psychologue de formation, j'interviens sans prêts des personnes en situation de handicap. soit beaucoup dans les maisons de retraite aussi, où on vient, mais on ne fait pas que de l'occupationnel, on vient vraiment avec les chiens pour essayer d'apporter quelque chose et de faire un soin un peu plus thérapeutique avec nos chiens.

  • Speaker #0

    C'est génial, ça fait vraiment plein d'activités. Et comment tu arrives à trouver un équilibre entre toutes ces activités ? As-tu 24 heures dans ta journée ?

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    c'est parce que tu fais tellement de choses.

  • Speaker #1

    Je fais que de travailler, en fait. Mais comme c'est un plaisir, ce n'est pas très grave. Et puis, tout ce qui est médiation, on le fait plutôt entre saisons.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on est ouvert 7 jours sur 7 toute l'année. On n'a pas deux jours de fermeture. Après, j'ai aussi une équipe derrière moi. J'ai mon fils qui travaille avec moi, mon mari qui travaille aussi de temps en temps avec moi au week-end. Et on a une employée à plein temps. Et puis, on a encore deux ou trois autres personnes qui viennent à la demande en fonction des besoins. C'est ce qui me permet aussi de partir en course.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    D'avoir une équipe derrière. Et puis, de souffler un peu, et puis de faire du bureau surtout l'hiver. C'est vite compliqué. Il y a beaucoup de téléphones, il y a beaucoup d'administratifs. Et je ne peux pas être à la fois dehors et au bureau.

  • Speaker #1

    C'est vraiment tout un équilibre de vie. Et qu'est-ce qui te fait, ça fait plusieurs années que tu fais ça, qu'est-ce qui te fait encore vibrer dans cette vie avec tes chiens ?

  • Speaker #0

    Toujours ce que je me suis dit au niveau du tourisme. Je l'ai mis sur mon site, c'était mon leitmotiv, c'est de voir les étoiles qui brillent dans les yeux des clients quand ils repartent. Et au final, tant qu'il y a ça et tant que je vois ça, je continuerai. Après la compétition, avec les chiens, c'est la même chose. Mes chiens qui me regardent quand ils montent dans la remorque ou quand ils partent en course ou qu'ils ont fini une course. Et puis que je vois qu'ils sont heureux. J'ai des chiens qui sont, je pense notamment une de mes vieilles chiennes, elle a 9 ans. La compétition, c'est toute sa vie. Partir avec mon VO, ça fait un monstre plaisir de voir le plaisir qu'elle a.

  • Speaker #1

    J'imagine que ça doit être incroyable.

  • Speaker #0

    C'est incroyable,

  • Speaker #1

    oui. Pour terminer, j'ai une petite question traditionnelle. Est-ce que tu as un message à faire passer à des femmes plutôt, mais ça peut être aussi pour des hommes, qui font des sports outdoor, soit un conseil, soit un message ?

  • Speaker #0

    Oser, parce que c'est vrai que le mushing, c'est beaucoup des musheurs qui travaillent. Mais si on prend l'exemple du valet, on a Charlotte en valet qui mûcheur, à Verbier c'est Aline, donc c'est des filles, mais c'est particulier au valet. C'est vrai que si on va sur France, c'est beaucoup des mûcheurs masculins plutôt. C'est vrai que c'est un métier difficile, où on est dehors, où ça demande de la force, mais ce n'est pas impossible et il y a plein de choses qu'on peut faire dans ce travail. On n'est pas obligé de faire de l'attelage avec des crocs-attelages et des chiens qui sont hyper costauds. On peut faire de la rando, on peut faire de l'apprentissage à la candide de traîneau pour les 3 à 7 ans. Nous, on en fait un petit peu, mais je sais que j'ai une connaissance sur France qui fait quasi que ça, qui tourne toute sa saison d'hiver en apprentissage comme des écoles de ski pour les 3 à 7 ans. Il y a plein de choses à faire, il faut juste être un peu créatif et trouver quelque chose qui correspond à sa personnalité et à sa force physique.

  • Speaker #1

    Et être passionné.

  • Speaker #0

    Et être passionné, oui. Non, sinon, il ne faut pas faire ce métier. Non, c'est trop compliqué. C'est sûr. C'est trop compliqué.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Violenne. C'était vraiment chouette d'échanger, de comprendre toute ta philosophie et ton activité. Donc, merci.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    À bientôt.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide. A bientôt !

Description

Comment vit-on entourée de vingt huskies ?


Ce deuxième épisode de la série « Portraits de Valaisannes » nous emmène à Champéry, à la rencontre de Violaine Girard Grau, musheuse et fondatrice d’Alpes’Huskies.


Ancienne commandante de police, elle a quitté l’administration pour une vie dehors, en lien constant avec ses chiens et les saisons.


Entre entraînements, compétitions et activités touristiques, Violaine raconte ce quotidien physique, exigeant et profondément vivant.


Un équilibre entre passion, travail et engagement envers ses animaux.


Au programme de cet épisode hors-série :

– Comment Violaine a-t-elle osé changer de vie pour suivre sa passion des chiens de traîneaux ?

– Quelles compétences faut-il pour vivre du mushing en Suisse, toute l’année ?

– Comment se construit la relation de confiance avec une meute ?

– À quoi ressemble une journée d’entraînement avec vingt huskies ?

– Qu’est-ce que cette vie dehors lui apprend sur la patience, la force et la liberté ?


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast des sports outdoors aux féminins pour s'inspirer, apprendre et oser. Bienvenue dans Portrait de Valaisanne, hors série du podcast La Sportive Outdoor. Bonjour à toutes, aujourd'hui on part en Valais, en Suisse, à la rencontre de Violaine Girard-Grau, une meucheuse au palmarès impressionnant et la fondatrice d'Alpes Husky. Elle va nous parler de son parcours, de son quotidien avec la meute, de ses compétitions mais aussi des activités qu'elle organise pour le grand public. Bonjour Violaine, j'ai déjà fait une petite introduction, mais est-ce que tu peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, avec plaisir. Je m'appelle Violaine Girard-Grau et je suis la directrice d'Alpes Huskies, qui est une société qui offre des prestations touristiques 4 saisons, c'est important de le dire, avec des chiens de traîneau.

  • Speaker #0

    Oui, parce que les chiens de traîneau, ce n'est pas que en hiver.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas que en hiver.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu peux nous parler, donc tu as quand même une grande histoire avec le mushing, est-ce que tu peux nous parler déjà de ta toute première expérience ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est vrai que quand j'étais petite, j'adorais lire. paradoxalement. Et je lisais beaucoup les Jack London avec le chien Buck et ça me passionnait, les univers enneigés. Je faisais du ski de fond aussi et je rêvais d'avoir un chien. Je rêvais d'avoir des chiens de traîneau. Je rêvais de cet univers-là. Alors j'ai eu un chien à force d'insister auprès de mes parents. C'était pas un chien de traîneau. Mais j'ai vite compris quand même que je pouvais le mettre au collier pour faire du ski de fond et que ça tirait. Donc du coup, mes parents ont réussi à lui faire faire un petit harnais en cuir. par le coordonnier du village, parce qu'à l'époque, le matériel d'aujourd'hui n'existait pas. Et c'est comme ça que j'ai commencé à faire du ski de fond avec mon chien. Puis après, mon grand-papa m'a construit un traîneau en bois, un petit traîneau en bois qui n'avait pas de frein. Et j'ai commencé à faire un petit peu du traîneau comme ça. Et j'avais même construit un petit chariot. Et je promenais les copines au bord de la route cantonale avec mon petit chariot en été. Voilà. Et je me suis toujours dit, un jour, j'aurai des vrais skis.

  • Speaker #0

    Ah c'est fou, donc c'est quand même vraiment venu très tôt le fait de vouloir en faire ton métier.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et à quel moment est-ce que tu as réalisé quelque part que c'était possible ? Parce qu'il y a toujours une différence entre parfois on a un peu les rêves de petite fille ou on rêve de ça, mais on ne va pas toujours au bout. Et là toi, tu t'es dit si c'est bon, j'y vais quoi.

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est vrai que je m'étais toujours promis de ne pas prendre de chien de traîneau tant que je n'habiterais pas à la montagne. Donc je suis partie longtemps du Valais. Et quand je suis revenue à Morgen, j'ai repris le chalet de mon grand-papa. Et là, je me suis dit, c'est le moment de prendre des huskies. Donc, j'en ai pris deux, qui étaient des chiens retraités des courses, qui avaient déjà 6 et 8 ans, mais qui étaient super bien formés. C'est comme ça que j'ai pris le virus. J'ai commencé à faire mes premières courses avec ces chiens. Et puis, après, je me suis intéressée à la Grande Odyssée. J'ai dit, je veux faire la Grande Odyssée. Du coup, il faut 9 chiens. Donc j'ai commencé à grandir la meute jusqu'à ce qu'un jour j'aie quitté mon travail pour faire plus que ça. J'ai essayé de faire de ma passion mon travail.

  • Speaker #0

    Et ça, c'était il y a combien de temps ?

  • Speaker #1

    Alors quand j'ai tourné la clé, c'était déjà en 2018. À ce moment-là, j'étais chef de service et commandante de police. Et j'avais parlé de ce projet à mon président de ville. qui m'avait laissé travailler une année à 80% pour mettre en place ma société. Et en 2019, j'ai tourné la clé et on a commencé. Et c'était les années, on est arrivés sur les années Covid.

  • Speaker #2

    Ah oui,

  • Speaker #1

    c'est un petit peu compliqué. Les débuts étaient un peu... Et puis bon, on ne sait pas s'organiser. Avant, à 7h30 le matin, je partais au bureau. Donc je me suis retrouvée. À 7h30, on a sorti mes chiens, on a fait tout ce que j'avais à faire. Et puis à savoir, qu'est-ce que je fais maintenant ? C'est quoi le grand majeur ? Où sont les clients ?

  • Speaker #0

    C'est drôle. Il va falloir oser se lancer.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un petit peu... Mais je ne regrette pas.

  • Speaker #0

    En général. Et quelles sont les qualités essentielles, à ton avis, pour être une bonne mocheuse ?

  • Speaker #1

    C'est un métier particulier, parce qu'en Suisse, c'est un métier qui n'existe pas, pour lequel il n'y a pas de formation, contrairement à la France où il y a un diplôme d'État. Il n'y a déjà pas de lâche canin que j'ai, puisque j'ai aussi une succursale sur France. Mais en Suisse, ce n'est pas le cas. En Suisse, c'est une autorisation du vétérinaire cantonal qui autorise la détention d'un certain nombre de chiens. Et on doit se débrouiller avec ça. Alors qu'en fait, le mushing, non seulement il faut savoir s'occuper des chiens, savoir gérer une meute, tout ce qui est les nettoyages aux chiens, quand on a une vingtaine de chiens, c'est un boulot au quotidien. Il y a beaucoup de soins à faire. Il faut savoir gérer les clients. Il faut un peu de psychologie. Il faut être capable de parler en français, mais aussi en langue étrangère, principalement en anglais. Nous, on a 40% de notre clientèle qui parle anglais. Et puis après, on ne peut pas travailler seul. Pour des questions de sécurité, il faut être au moins deux chaque fois qu'on a tel. Donc, il faut pouvoir avoir du personnel. Dès qu'on a du personnel, il faut pouvoir gérer le personnel, gérer les questions RH, faire les salaires, la compta. Il faut faire la communication, le marketing. Parce que les clients, ils ne tombent pas du ciel, il faut aller les chercher. Donc, je pense que c'est un métier qui, si on va en vivre toute l'année et en quatre saisons, c'est un métier qui demande pas mal de... de compétence. Et pas de raccourci au suisse.

  • Speaker #0

    Et comment est-ce que tu te prépares physiquement aussi comme tu fais de la compétition ? Est-ce que tu as une préparation spécifique ? Ou est-ce que, de toute façon, au quotidien, comme tu t'entraînes, tu entraînes les chiens, ça vient naturellement ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est plutôt... Ma discipline fétiche, c'est le ski de fond que j'ai pratiqué en compétition. Donc, la technique, elle est toujours là. Ou j'ai le plus de pente. Techniquement, c'est le vélo. Alors, c'est vrai que le vélo, j'entraîne un peu plus spécifiquement parce que c'est la discipline où j'ai plus d'appréhension, quand c'est vraiment boueux. Donc, j'ai beaucoup travaillé cette année. Autrement, le reste, c'est vraiment l'entraînement avec les chiens. Parce que comme on a des chiens de 4 mois à 11 ans, quand on dit qu'on fait un entraînement vélo, des fois, je vais faire 7 fois ou 10 fois 4 kilomètres. Et ça, c'est tous les jours. Donc l'entraînement physique, il est là. Quand on attelle les chiens, quand on les sort avec le cartes, on les sort tous les jours, tous. Donc il n'y a pas besoin d'aller faire du fitness ou de faire autre chose à côté. L'entraînement, il est constant. Il faut au contraire faire attention à arriver à se reposer justement et reposer un peu le corps pour ne pas partir dans l'extrême et faire trop.

  • Speaker #0

    C'est sûr que c'est aussi une problématique.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et comment est-ce que tu définis ta relation avec les chiens ?

  • Speaker #1

    Bien. j'imagine alors non j'ai une grande complicité avec mes chiens même si j'en ai beaucoup j'ai une relation particulière avec chacun et une histoire avec chacun qui est propre à chaque chien et voilà donc d'ailleurs c'est difficile quand je pars en course parce que tous mes chiens font de la compétition en ont fait ou vont faire mais chaque fois que je pars en course forcément je pars avec ceux qui vont courir plus un ou deux Donc il faut chaque fois faire un choix et c'est toujours un déchirement parce que dès que j'ouvre l'armoire, qu'ils savent qu'on part et puis il faut choisir et puis il faut en laisser quelques-uns au chenil. Donc ce n'est pas facile.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas évident. Et tu es installée à Champéry. Pourquoi est-ce que tu as choisi cet endroit précisément dans le Valais pour t'installer ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, j'ai eu la chance de pouvoir, avec mon mari, acquérir cette ferme avec le terrain. Ce qui nous permet de travailler chez nous, parce que je pense que du chien de traîneau, comme on le connaît sur la neige, ça va disparaître. Malheureusement, vu les conditions météo, l'avenir du chien de traîneau, je pense que c'est vraiment la canille randonnée qui est la marche avec un chien en forêt et le canicard qui est un attelage avec des chariots à roues. Pour pratiquer cette activité, en été, ce n'est pas comme en hiver, il faut des pistes qui soient fermées et balisées pour des questions de sécurité. Quand on a tel, on a tel facilement jusqu'à 12 chiens. On ne peut pas se permettre d'aller en forêt sur des chemins ouverts, avec des promeneurs, des chiens, des vélos. Ça serait trop dangereux.

  • Speaker #0

    C'est sûr.

  • Speaker #1

    C'était ça. Donc moi, l'idée, c'était vraiment de trouver un endroit pour faire cette activité, pour faire du cas de saison et pouvoir en vivre toute l'année. Et c'est vrai qu'on a eu la chance de pouvoir arriver ici. Après, nous, on était déjà sur Morgens. Ma famille vient de la région. Donc, Champéry, c'était une évidence. On est à 1100 m quand même, donc c'est chouette. Pour la région, c'est la petite Sibérie du Valais. Parce que c'est vrai qu'on n'a pas de soleil depuis novembre à février. Alors, pour les chiens, c'est super parce qu'il fait toujours froid. Et plus il fait froid, plus ils ont envie de travailler.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ah oui, ils sont comme ça.

  • Speaker #1

    Ils sont comme ça. Oui, le chien nordique n'aime pas trop le soleil ni le chaud. Donc, c'est vrai que c'était l'endroit idéal. pour garder les chiens, pour qu'ils soient vraiment dans leur élément. Et même en été, on peut atteler au mois d'août, en pleine saison estivale, tôt le matin, jusqu'à à peu près vers 11h, on peut atteler tous les jours. La piste est à l'ombre, on est en bordure de forêt, et c'est des conditions qui sont bien pour les chiens.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super important. Et tu as combien de chiens alors ? Donc tu fais de l'élevage, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. On a toujours une vingtaine. Justement, vu qu'on fait de l'élevage, on a toujours des chiens qui restent, qui partent plus tard. Après, il y a les chiens de mon fils qui sont ici des fois. Des fois, j'ai des chiens qui sont au travail aussi, en entraînement pour les courses. Mais on est toujours autour d'une vingtaine de chiens.

  • Speaker #0

    Et la race de chiens que tu élèves, ce sont des Huskies de Sibérie, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Et pourquoi est-ce que tu as choisi cette race ?

  • Speaker #1

    C'est les plus beaux.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'ils sont très très beaux.

  • Speaker #1

    Ils sont très très beaux. C'est vrai qu'il y a plusieurs races de chiens nordiques. Le husky, c'est le plus petit. C'est des chiens de 17 et 27 kilos. C'est le plus rapide. Et c'est un peu la 4x4 des neiges. C'est-à-dire que plus les conditions sont mauvaises, plus c'est des chiens qui vont révéler leur potentiel et qui vont se montrer meilleurs que d'autres chiens. Ce n'est pas les plus rapides, puisque maintenant on a d'autres races comme les Eurohounds ou les Crysters, qui sont des chiens qui ont moins de poils, qui supportent mieux le chaud, mais qui sont plus rapides, en tout cas sur des épreuves de sprint. Mais je trouvais que le type chien de chasse, pour les clients, ce n'est pas le chien nordique qui fait rêver. Les chiens qui ont les yeux bleus, qui ont plein de poils. qui sont les grosses peluches. Je trouve que le ski, c'est un bon compromis. Parce que c'est un chien qui est... Mes chiens courent facilement en tourisme à 22 km heure en moyenne.

  • Speaker #0

    C'est impressionnant.

  • Speaker #1

    C'est beaucoup. C'est beaucoup. Et c'est un bon compromis. Parce que c'est des chiens très passe-partout. C'est des chiens qui sont magnifiques. Et c'est des chiens super attachants, même s'ils ont un caractère qui est... Ouais, très compliqué. Le chien nordique, il fait un peu ce qu'il veut.

  • Speaker #0

    mais c'est des chiens très attachants et puis tu arrives à faire du coup de la compétition et en fait à les utiliser, en tout cas à faire des activités avec les touristes, ça permet de faire les deux ça permet de faire les deux,

  • Speaker #1

    alors c'est vrai qu'on alterne beaucoup ça faisait partie aussi de mes volontés, on est actifs sur plusieurs stations, on est actifs sur Morgens-Champéry pour le Valais sur France à Châtel et puis sur Villars sur le canton de Vaud Et en fait, ça permet, des fois, c'est un peu compliqué, il faut se déplacer, on perd du temps. Mais d'autre part, ça permet d'avoir des endroits différents de travail. Et pour les chiens, pour la tête des chiens, et même pour nous, c'est super parce qu'il n'y a pas deux journées identiques où on travaille sur les mêmes endroits et où on fait les mêmes choses. Et en fait, c'est ce qui garde cette motivation des chiens et ce will to go. Parce que tout le monde m'a dit, tu ne pourras jamais travailler avec des chiens de course. Soit tu ne feras plus de résultats en course, soit en tourisme, ça n'ira pas. Et puis en fait, non, parce que tant qu'on arrive à les motiver, à leur faire découvrir d'autres trucs, à faire d'autres activités, à les amener sur d'autres pistes, les chiens sont toujours motivés à bosser.

  • Speaker #0

    Donc en fait, c'est quand même un peu comme nous. On a quand même besoin de variété pour être motivé. C'est ça. Et tu disais qu'il n'y a pas de vraie journée type, mais j'allais quand même te demander à quoi ressemble un entraînement quotidien avec les chiens. J'ai du mal à me rendre compte combien d'heures tu les sors, ou combien de kilomètres, ou comment ça se passe.

  • Speaker #1

    Ce qui fait un peu froid, c'est l'agenda. C'est toujours l'agenda et les saisons. c'est-à-dire qu'en période touristique, on va faire les activités touristiques, ce qui signifie qu'à part peut-être avec un ou deux chiens où on travaille quelque chose de précis, on ne va pas faire d'entraînement. Ça va être que le travail avec les clients. Entre saisons, c'est souvent le printemps et l'automne, là on va travailler des choses plus précises et c'est là qu'on va vraiment faire l'entraînement. L'automne, je dirais, c'est la période principale parce qu'on monte en gradation vers l'hiver, donc on doit préparer les chiens pour les courses et pour la saison d'hiver. Et là, c'est très compliqué parce que la saison de course sur terre, c'est du sprint. Donc, c'est des petites distances. Et la saison d'hiver, moi, je fais plutôt de la moyenne distance. Et puis, pour tenir la saison d'hiver avec les clients, il faut des chiens qui sont plus en endurance et en moyenne distance qu'en sprint. Donc, on doit entraîner les deux. Alors, on fait un peu une alternance entre la vitesse et l'endurance. Donc, on travaille beaucoup avec le quad pour la distance. On travaille à la montée sur 15 à 20 kilomètres avec 500 mètres de dénivelé. On les attache au quad et on travaille avec le moteur. On les fait courir le plus vite possible à la montée.

  • Speaker #0

    Ça va se fractionner un peu. Ça ressemble un peu à un entraînement de course à pied.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. Et puis en parallèle, on va essayer de le faire trois fois par semaine pour tous les chiens. Et quand on ne fait pas ça, sur les autres jours, on fait un entraînement aussi. Ça va être soit le pilotage en cartes. Là, c'est nous qui nous entraînons à la reprise des cartes, parce que les cartes de course sont très légères. Quand on met six chiens, c'est 300 kg de force de traction sur une carte qui fait 20 kg. Il vaut mieux s'entraîner avant, sinon c'est un peu plus difficile d'assurer. Donc là, on s'entraîne pour nous. Et puis, en général, on fait ça plutôt en fin de journée. Et puis le matin, c'est les entraînements au vélo. Et là, c'est un chien, un vélo, et là, j'y vais seule. La plupart du temps, je vais seule. Parce que ça me permet de reprendre mes chiens, de les remettre aux ordres avec les directions. Et je fais le même parcours. Alors c'est un peu... Ouais, c'est assez particulier comme entraînement parce que je peux sortir 7 à 10 chiens à la suite. Donc j'ai ma collaboratrice qui me les prépare. J'arrive ici, je change de chien, je repars sur le même parcours et je chronomètre tous les parcours. C'est ce qui me permet de voir quel chien je vais mettre où, qu'est-ce que je vais faire avec mes chiens, comment je monte mon team de course.

  • Speaker #0

    Ça implique de les connaître vraiment parfaitement chacun. Est-ce que tu as des choses spécifiques que tu mets en place ? Du coup, ça ressemble quand même beaucoup à un entraînement sportif humain. Je ne sais pas, pour la récupération par exemple, au niveau de leur alimentation. Quand je suis arrivée tout à l'heure, j'ai vu des gros sacs de poissons. J'imagine que c'est pour eux.

  • Speaker #1

    C'est pour eux. Oui, alors on leur donne, pour tous les chiens, on donne 10 à 15 kilos de poissons par jour. Donc c'est la truite de la pisciculture de Viona. Ils me les conditionnent spécifiquement pour les chiens. Donc c'est les déchets, mais c'est des jolis déchets. C'est les têtes, c'est des bouts de filet du dos. C'est vraiment bien conditionné. Donc ça, on leur donne, c'est pour le gras. Et puis pour le plaisir. Ça leur fait un peu du frais quand même. Donc c'est congelé, puis on décongèle au fur et à mesure, tout le jour. Donc voilà, tous les 10 jours, on va chercher 200 kilos.

  • Speaker #2

    Ça fait un peu de volume.

  • Speaker #1

    Ça fait du volume. Et puis à côté de ça, ils sont nourris aux croquettes. Donc c'est des croquettes Greener Premium. C'est des croquettes très protéines et très grasses. C'est ce qui va leur permettre de donner et de fournir cette énergie, soit pour les courses, soit pour le travail avec les clients. Au début, on donnait ça l'hiver. Maintenant, avec les activités, on donne toute l'année. Dès qu'on arrête, on voit qu'ils ne sont plus aussi performants. On donne tout le temps.

  • Speaker #0

    Il doit y avoir une dépense calorique énorme.

  • Speaker #1

    Enorme, oui. En saison, comme maintenant, on est à 350 grammes de croquettes par jour. Dès qu'on passe en saison hiver, on double les croquettes. On met un peu plus de poissons aussi. Ils mangent énormément.

  • Speaker #0

    Et pour la récupération, est-ce que c'est un peu comme nous ? Il y a des journées où spécifiquement, tu fais des pauses pour qu'ils récupèrent.

  • Speaker #1

    Alors, si on est en saison de course, oui. C'est-à-dire qu'en saison de course, les chiens qui courent le week-end, donc souvent la course, c'est le samedi-dimanche ou vendredi-samedi-dimanche. Donc, on les sort encore le lundi-mardi, éventuellement le mercredi, mais en général, ils ont congé jusqu'à la course.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Voilà. Et autrement, c'est l'ostéo. On fait l'ostéopathe pour chiens. C'est un vétérinaire qui vient, mais qui est ostéopathe. Il vient deux fois par année. Il traite tous les chiens en ostéopathie. Et puis après, le reste, c'est comme quand tu es arrivé. Notre collaboratrice a attaqué le soin des pattes. Donc, on graisse les pattes. C'est un peu comme les abos des chevaux. Tous les deux, trois jours, on met la graisse sur les pattes de tous les chiens. Et on regarde s'il y a des soucis sur les pattes et tout ça. Parce qu'un chien qui n'a pas de pattes, c'est compliqué. C'est long à guérir. Donc, on fait vraiment un soin particulier par rapport à ça. Autrement, c'est tout ce qu'il y a. Les vaccins traditionnels, une fois par année. Plus vermifuge, quatre fois par année. Et puis, en période de course, ceux qui sont en course, ils ont droit au petit massage.

  • Speaker #0

    Ah, sympa !

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    C'est bien, ça !

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et on parlait de compétition. Tu fais plein de disciplines différentes. Est-ce que tu peux nous expliquer les différentes disciplines et en quoi ça consiste, qu'on ne connaît pas toujours bien ? C'est vrai qu'on a en tête, je trouve, le chien de traîneau sur un traîneau en hiver, mais en fait, il y a plein d'autres choses.

  • Speaker #1

    Oui, alors on va commencer par l'hiver, c'est vrai que c'est plus simple. Donc l'hiver, il y a deux disciplines. C'est la période où il y a le moins de disciplines, paradoxalement, parce qu'il y a le chien de traîneau avec des traîneaux, ou bien le skijoring, c'est un ski de fond avec un ou deux chiens selon la distance.

  • Speaker #0

    Ça, je connaissais avec le cheval, mais je ne savais même pas que ça existait avec les chiens.

  • Speaker #1

    Voilà, ça existe la même chose avec les chiens. En traîneau, on peut avoir des courses de sprint de moyenne distance ou de distance en hiver. Donc, ça va d'une course de sprint, ça sera une dizaine de kilomètres. À la course de longue distance, c'est 100 kilomètres par jour, avec parfois des bivouacs. Donc, ça, c'est les courses qu'on a plutôt dans le nord, dans le nord de l'Europe ou en Alaska ou au Canada, comme ça. En été, il y a aussi ce qui correspond au traîneau, ça s'appelle le kart. Donc c'est des chariots à roues, on peut courir en deux, en quatre, en six ou en illimité. Bon, illimité, ça reste huit à dix chiens maximum en général. Et après, on a tout ce qui est monochien. Donc c'est le canicross, la course à pied avec un chien, le vélo avec un chien et la trottinette.

  • Speaker #0

    Ah, il y a la trottinette aussi.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Tout est possible.

  • Speaker #1

    C'est ce qui est le plus casse-gueule à mon avis.

  • Speaker #0

    Ah oui, j'imagine. Et qu'est-ce que t'aimes toi dans le fait ? Est-ce que c'est la variété en fait ? T'aimes bien faire des disciplines ou t'aimes bien changer aussi ?

  • Speaker #1

    Alors c'est ce qui fait que je ne suis pas un athlète traditionnel parce que souvent dans le mushing, certains font que les courses d'été, d'autres font que les courses d'hiver ou certains font que du monochien ou que de l'attelage. Et c'est rare que quelqu'un fasse du mono-chien et de l'attelage sur terre et sur neige. Mais moi, c'est vraiment ce que j'aime, c'est la variété, puis cette adrénaline. Par exemple, l'hiver, en ski de fond, en général, on est en premier, on est en ouverture de course. Donc souvent, je pars dans les premiers skis de fond et j'ai juste le temps de revenir. Je rajoute une veste et puis je change de chaussure et puis je pars en attelage en six chiens en distance pour 40 kilos.

  • Speaker #0

    Ah oui, tu enchaînes les deux en plus ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    Oui, parce que la course, en général, c'est le ski de fond qui commence. Et après, c'est la moyenne distance. Et après, c'est les courses de sprint. Donc moi, comme je fais le ski de fond et la moyenne distance, j'enchaîne à quelques minutes près au départ. Donc je n'ai même pas le temps de me changer souvent.

  • Speaker #0

    Ah ouais, c'est impressionnant.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et ce qui est fou, c'est que du coup, tu arrives à faire plein de disciplines différentes.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais tu arrives aussi à être super performante parce que tu as un super palmarès.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Dont un récent titre de championne du monde, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Après, j'ai la chance d'avoir un team de 20 chiens et de pouvoir choisir dans ces chiens en fonction des courses. Le chien que je prends en vélo, ça ne sera pas le même que celui que je prends en ski de fond. Le team de chiens avec lequel je cours en carte, ce n'est pas le même que celui que j'utilise en hiver en entraînant pour les courses.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça veut quand même dire que tu arrives à entraîner tout ce petit monde-là.

  • Speaker #1

    C'est ça le problème. Toute l'année, des fois, on en était. On entraîne déjà certains chiens pour l'hiver. Et d'autres que pour le quart en été. Donc, c'est vrai qu'il faut... Ça prend facilement une demi-journée par jour d'entraînement, une période d'entraînement pour préparer les chiens pour ça.

  • Speaker #0

    J'imagine. Et est-ce que tu as une victoire ou une course, en tout cas, qui t'a particulièrement marquée ou que tu pourrais nous raconter ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, ça ne sera pas celle où j'ai gagné. C'était en Italie. Course de moyenne distance en traîneau sur neige en six chiens.

  • Speaker #0

    Donc moyenne distance, oui, redis-nous.

  • Speaker #1

    C'est 40 kilos trois fois.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est l'épreuve, à mon avis, qui est la plus compliquée. Parce qu'en moyenne distance, on a les mêmes parcours que pour le sprint, sauf qu'on va boucler deux fois. Donc la plus grande boucle de sprint, c'est qu'ils font en illimité. On va le faire deux fois. Et c'est des courses qui sont très techniques. Souvent, il y a beaucoup de dénivelé. Donc il y a des montées, il faut les faire. Et il y a des descentes, il faut les gérer en six chiens. Et souvent, il y a des virages sur la glace qui sont des fois assez difficiles. Et en Italie, à Vermiglio, c'était très gelé. C'était des conditions de course difficiles. Et là, j'ai réussi à faire deuxième avec mon équipe de chiens. Il faut savoir qu'en moins d'une distance, c'est hommes et femmes confondus. Et souvent, il y a très peu de femmes au départ. On était deux, je crois, en Italie. En Suède, cette année, on était deux aussi. Donc il y a peu de femmes qui se lancent dans la moyenne distance. Et moi, ça reste ma victoire dont je suis le plus fière. Parce qu'arriver deuxième en moyenne distance devant tous les mecs et sur des conditions de piste difficiles, c'était chouette.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Et tu crois qu'il y a une raison particulière qui explique le fait qu'il y ait peu de femmes ?

  • Speaker #1

    C'est trop difficile. C'est plus difficile que de faire une course de sprint. je ne sais pas, 7, 10 kilomètres, où c'est beaucoup plus court, avec moins de dénivelé, moins technique.

  • Speaker #0

    Donc les femmes, s'ils ne sont pas encore mises, peut-être, ça viendra peut-être dans les années qui viennent.

  • Speaker #1

    Non, mais il y en a, il y a des très bonnes mûcheuses, très belles, très très bonnes, mais c'est vrai qu'il y en a forcément moins que les hommes. Ce qu'on n'a pas en monochien ou en vélo, ou vraiment en sprint pur, c'est vraiment quasiment à moitié.

  • Speaker #0

    Ça ressemble même au trade, par exemple, où on allonge les distances et il y a des femmes. C'est la même logique. Et qu'est-ce qui est le plus compliqué, le défi le plus important lors d'une course ? Est-ce que tu as l'aspect technicité du parcours, mais j'imagine qu'il y a gérer les chiens, le fait d'avoir bien choisi qui tu mettais à quel endroit ?

  • Speaker #1

    Il ne faut pas que les chiens se bagarrent entre eux. Il faut vraiment que les pairs soient bien. Moi, j'aime bien avoir la paire du milieu, ce que j'appellerais la paire de rechange de tête. Parce que quand on fait une course de 40 kilos trois jours de suite, et en fait, on fait des boucles, on fait deux fois la même boucle, donc on va la faire six fois, et vous repassez toujours vers le camp de base, donc vers le bus. Donc quand vous repartez sur la deuxième boucle, il faut que les chiens aillent la motivation de repartir. Alors le premier jour, ça va. Le deuxième jour, ils sont en train de regarder où ils étaient sûrs. Le troisième jour, il faut que ça reparte, parce que quand vous repartez pour la sixième fois sur la même boucle, il faut que le mental des chiens soit bon pour que ça reparte. Donc il faut bien gérer les chiens sur cette échéance. Il ne faut pas les mettre dans le rouge sur le premier tour. pour être sûre qu'ils puissent donner encore sur le deuxième.

  • Speaker #0

    Oui, avant la gestion de l'effort.

  • Speaker #1

    Pour vraiment gérer. Oui, puis ça, c'est à moi de le faire, parce que mes chiens, ils ne savent pas. Une fois, on peut partir sur 10 kilos, et puis une fois sur 40. Donc, c'est à moi de leur dire, attention.

  • Speaker #0

    Gardez-en sous la patte.

  • Speaker #1

    Gardez-en sous la patte. Bon, après, les huskies, c'est des tricheurs. Ils ne travaillent toujours qu'à 60 %, mais ils ont toujours des réserves.

  • Speaker #0

    Oui, c'est quand même ton job de les faire un peu s'économiser.

  • Speaker #1

    Et puis justement, si on a devant ce qu'on appelle les timidards, donc c'est les chiens qui obéissent et qui donnent la vitesse. Moi, j'aime bien avoir une deuxième ligne où c'est des chiens que si vraiment je peux changer, parce que des fois, soit le deuxième jour, soit le troisième jour, je change la tête. Parce que c'est eux qui se fatiguent le plus et c'est eux qui vont donner le rythme à l'attelage. Donc des fois, je change. Comme ça, j'ai une tête entre les mains neuves. Puis les autres, ils ont juste à suivre.

  • Speaker #0

    C'est quand même très stratégique en fait aussi.

  • Speaker #1

    C'est très stratégique aussi, oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et quand tu as l'activité aussi touristique, on en parlait avec Alpeski, ça tu peux nous expliquer ce que tu proposes en fait comme activité ?

  • Speaker #1

    Plein de choses pour m'y redécouvrir.

  • Speaker #0

    Ça je peux que vous inviter à le faire parce que c'est vraiment très chouette.

  • Speaker #1

    Voilà, alors on propose vraiment du 4-6 ans, donc toute l'année on propose de l'attelage, donc c'est un bâtiment d'attelage, soit en cartes, soit en traîneau, ça dépend vraiment, c'est la météo qui va nous dire qu'est-ce qu'on va utiliser comme moyen. Moi, c'est vrai que j'aime bien faire connaître le kart et le traîneau d'été parce qu'au final, c'est beaucoup plus impressionnant qu'hiver. On va mettre jusqu'à un maximum de 12 chiens selon les groupes et selon les familles qu'on a. Alors qu'en hiver, on travaille avec 5 chiens par attelage chez nous. Parce que nos chiens sont tellement puissants et rapides.

  • Speaker #0

    Sinon, tu vas perdre tout le monde.

  • Speaker #1

    Moi, plus que 5 chiens en tourisme, c'est too much. Donc voilà, on a ça. Et c'est vraiment chez nous une expérience avec des chiens de course, ce n'est pas seulement une balade en traîneau, c'est-à-dire que c'est vraiment une expérience pédagogique d'une heure, où on apprend aussi l'histoire des chiens de traîneau, on apprend les particularités de cette race de chiens, parce que beaucoup de gens rêvent d'avoir un husky, mais on ne se rend absolument pas compte des contraintes, ce n'est pas un chien de salon, c'est vraiment un chien dit primitif, qui a des besoins particuliers. Donc on explique tout ça. On a un petit film qui montre aux enfants de manière ludique qu'est-ce qu'on fait, qu'est-ce qu'on va faire. On a un petit musée pédagogique aussi avec des automates. Tout ça fait partie de l'expérience. Et puis un moment câlin avec les chiens, évidemment.

  • Speaker #0

    C'est quand même important.

  • Speaker #1

    Ça, c'est vraiment le best.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est chouette de toute l'expérience et de ne pas juste avoir le côté... On utilise les chiens bêtement un peu. L'idée, c'est vraiment d'apprendre à connaître les chiens.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. C'était vraiment ce que je voulais. Donc ça, c'est vraiment l'activité phare qu'on vend le plus. Autrement, on a la canille randonnée qui marche aussi très, très bien. Donc ça, c'est la marche sportive en forêt avec un chien. Et ça, ça va de une heure jusqu'à la journée en été, avec des repas en buvette, avec des itinéraires. On fait de plus en plus du privatif aussi, pour des groupes ou des familles qui sont déjà venues, qui veulent qu'on leur offre une expérience un peu différente et privatise l'éco pour eux. Donc, on fait passablement ça. On fait du coaching compétition ou mise à l'attelage d'un chien privé. Ça, on le fait aussi. C'est moi qui fais. On a une boutique en ligne d'articles pour les sports qu'on a attelé.

  • Speaker #2

    OK.

  • Speaker #1

    On fait un petit peu d'élevage de skis de Sibérie. Mais pour les courses ou pour des gens qui font du mushing, on fait une portée par année. C'est vraiment un élevage familial. Alors qu'on est le seul élevage certifié à Sindor en Suisse pour les chiens nordiques, toute race nordique. C'est-à-dire que ça récompense l'excellence de l'élevage. On est le seul élevage à avoir cette distinction. Mais on reste très très petit au niveau de la production. Et on fait de la médiation aussi en institution avec les chiens. Étant psychologue de formation, j'interviens sans prêts des personnes en situation de handicap. soit beaucoup dans les maisons de retraite aussi, où on vient, mais on ne fait pas que de l'occupationnel, on vient vraiment avec les chiens pour essayer d'apporter quelque chose et de faire un soin un peu plus thérapeutique avec nos chiens.

  • Speaker #0

    C'est génial, ça fait vraiment plein d'activités. Et comment tu arrives à trouver un équilibre entre toutes ces activités ? As-tu 24 heures dans ta journée ?

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    c'est parce que tu fais tellement de choses.

  • Speaker #1

    Je fais que de travailler, en fait. Mais comme c'est un plaisir, ce n'est pas très grave. Et puis, tout ce qui est médiation, on le fait plutôt entre saisons.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on est ouvert 7 jours sur 7 toute l'année. On n'a pas deux jours de fermeture. Après, j'ai aussi une équipe derrière moi. J'ai mon fils qui travaille avec moi, mon mari qui travaille aussi de temps en temps avec moi au week-end. Et on a une employée à plein temps. Et puis, on a encore deux ou trois autres personnes qui viennent à la demande en fonction des besoins. C'est ce qui me permet aussi de partir en course.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    D'avoir une équipe derrière. Et puis, de souffler un peu, et puis de faire du bureau surtout l'hiver. C'est vite compliqué. Il y a beaucoup de téléphones, il y a beaucoup d'administratifs. Et je ne peux pas être à la fois dehors et au bureau.

  • Speaker #1

    C'est vraiment tout un équilibre de vie. Et qu'est-ce qui te fait, ça fait plusieurs années que tu fais ça, qu'est-ce qui te fait encore vibrer dans cette vie avec tes chiens ?

  • Speaker #0

    Toujours ce que je me suis dit au niveau du tourisme. Je l'ai mis sur mon site, c'était mon leitmotiv, c'est de voir les étoiles qui brillent dans les yeux des clients quand ils repartent. Et au final, tant qu'il y a ça et tant que je vois ça, je continuerai. Après la compétition, avec les chiens, c'est la même chose. Mes chiens qui me regardent quand ils montent dans la remorque ou quand ils partent en course ou qu'ils ont fini une course. Et puis que je vois qu'ils sont heureux. J'ai des chiens qui sont, je pense notamment une de mes vieilles chiennes, elle a 9 ans. La compétition, c'est toute sa vie. Partir avec mon VO, ça fait un monstre plaisir de voir le plaisir qu'elle a.

  • Speaker #1

    J'imagine que ça doit être incroyable.

  • Speaker #0

    C'est incroyable,

  • Speaker #1

    oui. Pour terminer, j'ai une petite question traditionnelle. Est-ce que tu as un message à faire passer à des femmes plutôt, mais ça peut être aussi pour des hommes, qui font des sports outdoor, soit un conseil, soit un message ?

  • Speaker #0

    Oser, parce que c'est vrai que le mushing, c'est beaucoup des musheurs qui travaillent. Mais si on prend l'exemple du valet, on a Charlotte en valet qui mûcheur, à Verbier c'est Aline, donc c'est des filles, mais c'est particulier au valet. C'est vrai que si on va sur France, c'est beaucoup des mûcheurs masculins plutôt. C'est vrai que c'est un métier difficile, où on est dehors, où ça demande de la force, mais ce n'est pas impossible et il y a plein de choses qu'on peut faire dans ce travail. On n'est pas obligé de faire de l'attelage avec des crocs-attelages et des chiens qui sont hyper costauds. On peut faire de la rando, on peut faire de l'apprentissage à la candide de traîneau pour les 3 à 7 ans. Nous, on en fait un petit peu, mais je sais que j'ai une connaissance sur France qui fait quasi que ça, qui tourne toute sa saison d'hiver en apprentissage comme des écoles de ski pour les 3 à 7 ans. Il y a plein de choses à faire, il faut juste être un peu créatif et trouver quelque chose qui correspond à sa personnalité et à sa force physique.

  • Speaker #1

    Et être passionné.

  • Speaker #0

    Et être passionné, oui. Non, sinon, il ne faut pas faire ce métier. Non, c'est trop compliqué. C'est sûr. C'est trop compliqué.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Violenne. C'était vraiment chouette d'échanger, de comprendre toute ta philosophie et ton activité. Donc, merci.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    À bientôt.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide. A bientôt !

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Description

Comment vit-on entourée de vingt huskies ?


Ce deuxième épisode de la série « Portraits de Valaisannes » nous emmène à Champéry, à la rencontre de Violaine Girard Grau, musheuse et fondatrice d’Alpes’Huskies.


Ancienne commandante de police, elle a quitté l’administration pour une vie dehors, en lien constant avec ses chiens et les saisons.


Entre entraînements, compétitions et activités touristiques, Violaine raconte ce quotidien physique, exigeant et profondément vivant.


Un équilibre entre passion, travail et engagement envers ses animaux.


Au programme de cet épisode hors-série :

– Comment Violaine a-t-elle osé changer de vie pour suivre sa passion des chiens de traîneaux ?

– Quelles compétences faut-il pour vivre du mushing en Suisse, toute l’année ?

– Comment se construit la relation de confiance avec une meute ?

– À quoi ressemble une journée d’entraînement avec vingt huskies ?

– Qu’est-ce que cette vie dehors lui apprend sur la patience, la force et la liberté ?


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast des sports outdoors aux féminins pour s'inspirer, apprendre et oser. Bienvenue dans Portrait de Valaisanne, hors série du podcast La Sportive Outdoor. Bonjour à toutes, aujourd'hui on part en Valais, en Suisse, à la rencontre de Violaine Girard-Grau, une meucheuse au palmarès impressionnant et la fondatrice d'Alpes Husky. Elle va nous parler de son parcours, de son quotidien avec la meute, de ses compétitions mais aussi des activités qu'elle organise pour le grand public. Bonjour Violaine, j'ai déjà fait une petite introduction, mais est-ce que tu peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, avec plaisir. Je m'appelle Violaine Girard-Grau et je suis la directrice d'Alpes Huskies, qui est une société qui offre des prestations touristiques 4 saisons, c'est important de le dire, avec des chiens de traîneau.

  • Speaker #0

    Oui, parce que les chiens de traîneau, ce n'est pas que en hiver.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas que en hiver.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu peux nous parler, donc tu as quand même une grande histoire avec le mushing, est-ce que tu peux nous parler déjà de ta toute première expérience ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est vrai que quand j'étais petite, j'adorais lire. paradoxalement. Et je lisais beaucoup les Jack London avec le chien Buck et ça me passionnait, les univers enneigés. Je faisais du ski de fond aussi et je rêvais d'avoir un chien. Je rêvais d'avoir des chiens de traîneau. Je rêvais de cet univers-là. Alors j'ai eu un chien à force d'insister auprès de mes parents. C'était pas un chien de traîneau. Mais j'ai vite compris quand même que je pouvais le mettre au collier pour faire du ski de fond et que ça tirait. Donc du coup, mes parents ont réussi à lui faire faire un petit harnais en cuir. par le coordonnier du village, parce qu'à l'époque, le matériel d'aujourd'hui n'existait pas. Et c'est comme ça que j'ai commencé à faire du ski de fond avec mon chien. Puis après, mon grand-papa m'a construit un traîneau en bois, un petit traîneau en bois qui n'avait pas de frein. Et j'ai commencé à faire un petit peu du traîneau comme ça. Et j'avais même construit un petit chariot. Et je promenais les copines au bord de la route cantonale avec mon petit chariot en été. Voilà. Et je me suis toujours dit, un jour, j'aurai des vrais skis.

  • Speaker #0

    Ah c'est fou, donc c'est quand même vraiment venu très tôt le fait de vouloir en faire ton métier.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et à quel moment est-ce que tu as réalisé quelque part que c'était possible ? Parce qu'il y a toujours une différence entre parfois on a un peu les rêves de petite fille ou on rêve de ça, mais on ne va pas toujours au bout. Et là toi, tu t'es dit si c'est bon, j'y vais quoi.

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est vrai que je m'étais toujours promis de ne pas prendre de chien de traîneau tant que je n'habiterais pas à la montagne. Donc je suis partie longtemps du Valais. Et quand je suis revenue à Morgen, j'ai repris le chalet de mon grand-papa. Et là, je me suis dit, c'est le moment de prendre des huskies. Donc, j'en ai pris deux, qui étaient des chiens retraités des courses, qui avaient déjà 6 et 8 ans, mais qui étaient super bien formés. C'est comme ça que j'ai pris le virus. J'ai commencé à faire mes premières courses avec ces chiens. Et puis, après, je me suis intéressée à la Grande Odyssée. J'ai dit, je veux faire la Grande Odyssée. Du coup, il faut 9 chiens. Donc j'ai commencé à grandir la meute jusqu'à ce qu'un jour j'aie quitté mon travail pour faire plus que ça. J'ai essayé de faire de ma passion mon travail.

  • Speaker #0

    Et ça, c'était il y a combien de temps ?

  • Speaker #1

    Alors quand j'ai tourné la clé, c'était déjà en 2018. À ce moment-là, j'étais chef de service et commandante de police. Et j'avais parlé de ce projet à mon président de ville. qui m'avait laissé travailler une année à 80% pour mettre en place ma société. Et en 2019, j'ai tourné la clé et on a commencé. Et c'était les années, on est arrivés sur les années Covid.

  • Speaker #2

    Ah oui,

  • Speaker #1

    c'est un petit peu compliqué. Les débuts étaient un peu... Et puis bon, on ne sait pas s'organiser. Avant, à 7h30 le matin, je partais au bureau. Donc je me suis retrouvée. À 7h30, on a sorti mes chiens, on a fait tout ce que j'avais à faire. Et puis à savoir, qu'est-ce que je fais maintenant ? C'est quoi le grand majeur ? Où sont les clients ?

  • Speaker #0

    C'est drôle. Il va falloir oser se lancer.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un petit peu... Mais je ne regrette pas.

  • Speaker #0

    En général. Et quelles sont les qualités essentielles, à ton avis, pour être une bonne mocheuse ?

  • Speaker #1

    C'est un métier particulier, parce qu'en Suisse, c'est un métier qui n'existe pas, pour lequel il n'y a pas de formation, contrairement à la France où il y a un diplôme d'État. Il n'y a déjà pas de lâche canin que j'ai, puisque j'ai aussi une succursale sur France. Mais en Suisse, ce n'est pas le cas. En Suisse, c'est une autorisation du vétérinaire cantonal qui autorise la détention d'un certain nombre de chiens. Et on doit se débrouiller avec ça. Alors qu'en fait, le mushing, non seulement il faut savoir s'occuper des chiens, savoir gérer une meute, tout ce qui est les nettoyages aux chiens, quand on a une vingtaine de chiens, c'est un boulot au quotidien. Il y a beaucoup de soins à faire. Il faut savoir gérer les clients. Il faut un peu de psychologie. Il faut être capable de parler en français, mais aussi en langue étrangère, principalement en anglais. Nous, on a 40% de notre clientèle qui parle anglais. Et puis après, on ne peut pas travailler seul. Pour des questions de sécurité, il faut être au moins deux chaque fois qu'on a tel. Donc, il faut pouvoir avoir du personnel. Dès qu'on a du personnel, il faut pouvoir gérer le personnel, gérer les questions RH, faire les salaires, la compta. Il faut faire la communication, le marketing. Parce que les clients, ils ne tombent pas du ciel, il faut aller les chercher. Donc, je pense que c'est un métier qui, si on va en vivre toute l'année et en quatre saisons, c'est un métier qui demande pas mal de... de compétence. Et pas de raccourci au suisse.

  • Speaker #0

    Et comment est-ce que tu te prépares physiquement aussi comme tu fais de la compétition ? Est-ce que tu as une préparation spécifique ? Ou est-ce que, de toute façon, au quotidien, comme tu t'entraînes, tu entraînes les chiens, ça vient naturellement ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est plutôt... Ma discipline fétiche, c'est le ski de fond que j'ai pratiqué en compétition. Donc, la technique, elle est toujours là. Ou j'ai le plus de pente. Techniquement, c'est le vélo. Alors, c'est vrai que le vélo, j'entraîne un peu plus spécifiquement parce que c'est la discipline où j'ai plus d'appréhension, quand c'est vraiment boueux. Donc, j'ai beaucoup travaillé cette année. Autrement, le reste, c'est vraiment l'entraînement avec les chiens. Parce que comme on a des chiens de 4 mois à 11 ans, quand on dit qu'on fait un entraînement vélo, des fois, je vais faire 7 fois ou 10 fois 4 kilomètres. Et ça, c'est tous les jours. Donc l'entraînement physique, il est là. Quand on attelle les chiens, quand on les sort avec le cartes, on les sort tous les jours, tous. Donc il n'y a pas besoin d'aller faire du fitness ou de faire autre chose à côté. L'entraînement, il est constant. Il faut au contraire faire attention à arriver à se reposer justement et reposer un peu le corps pour ne pas partir dans l'extrême et faire trop.

  • Speaker #0

    C'est sûr que c'est aussi une problématique.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et comment est-ce que tu définis ta relation avec les chiens ?

  • Speaker #1

    Bien. j'imagine alors non j'ai une grande complicité avec mes chiens même si j'en ai beaucoup j'ai une relation particulière avec chacun et une histoire avec chacun qui est propre à chaque chien et voilà donc d'ailleurs c'est difficile quand je pars en course parce que tous mes chiens font de la compétition en ont fait ou vont faire mais chaque fois que je pars en course forcément je pars avec ceux qui vont courir plus un ou deux Donc il faut chaque fois faire un choix et c'est toujours un déchirement parce que dès que j'ouvre l'armoire, qu'ils savent qu'on part et puis il faut choisir et puis il faut en laisser quelques-uns au chenil. Donc ce n'est pas facile.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas évident. Et tu es installée à Champéry. Pourquoi est-ce que tu as choisi cet endroit précisément dans le Valais pour t'installer ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, j'ai eu la chance de pouvoir, avec mon mari, acquérir cette ferme avec le terrain. Ce qui nous permet de travailler chez nous, parce que je pense que du chien de traîneau, comme on le connaît sur la neige, ça va disparaître. Malheureusement, vu les conditions météo, l'avenir du chien de traîneau, je pense que c'est vraiment la canille randonnée qui est la marche avec un chien en forêt et le canicard qui est un attelage avec des chariots à roues. Pour pratiquer cette activité, en été, ce n'est pas comme en hiver, il faut des pistes qui soient fermées et balisées pour des questions de sécurité. Quand on a tel, on a tel facilement jusqu'à 12 chiens. On ne peut pas se permettre d'aller en forêt sur des chemins ouverts, avec des promeneurs, des chiens, des vélos. Ça serait trop dangereux.

  • Speaker #0

    C'est sûr.

  • Speaker #1

    C'était ça. Donc moi, l'idée, c'était vraiment de trouver un endroit pour faire cette activité, pour faire du cas de saison et pouvoir en vivre toute l'année. Et c'est vrai qu'on a eu la chance de pouvoir arriver ici. Après, nous, on était déjà sur Morgens. Ma famille vient de la région. Donc, Champéry, c'était une évidence. On est à 1100 m quand même, donc c'est chouette. Pour la région, c'est la petite Sibérie du Valais. Parce que c'est vrai qu'on n'a pas de soleil depuis novembre à février. Alors, pour les chiens, c'est super parce qu'il fait toujours froid. Et plus il fait froid, plus ils ont envie de travailler.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ah oui, ils sont comme ça.

  • Speaker #1

    Ils sont comme ça. Oui, le chien nordique n'aime pas trop le soleil ni le chaud. Donc, c'est vrai que c'était l'endroit idéal. pour garder les chiens, pour qu'ils soient vraiment dans leur élément. Et même en été, on peut atteler au mois d'août, en pleine saison estivale, tôt le matin, jusqu'à à peu près vers 11h, on peut atteler tous les jours. La piste est à l'ombre, on est en bordure de forêt, et c'est des conditions qui sont bien pour les chiens.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super important. Et tu as combien de chiens alors ? Donc tu fais de l'élevage, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. On a toujours une vingtaine. Justement, vu qu'on fait de l'élevage, on a toujours des chiens qui restent, qui partent plus tard. Après, il y a les chiens de mon fils qui sont ici des fois. Des fois, j'ai des chiens qui sont au travail aussi, en entraînement pour les courses. Mais on est toujours autour d'une vingtaine de chiens.

  • Speaker #0

    Et la race de chiens que tu élèves, ce sont des Huskies de Sibérie, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Et pourquoi est-ce que tu as choisi cette race ?

  • Speaker #1

    C'est les plus beaux.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'ils sont très très beaux.

  • Speaker #1

    Ils sont très très beaux. C'est vrai qu'il y a plusieurs races de chiens nordiques. Le husky, c'est le plus petit. C'est des chiens de 17 et 27 kilos. C'est le plus rapide. Et c'est un peu la 4x4 des neiges. C'est-à-dire que plus les conditions sont mauvaises, plus c'est des chiens qui vont révéler leur potentiel et qui vont se montrer meilleurs que d'autres chiens. Ce n'est pas les plus rapides, puisque maintenant on a d'autres races comme les Eurohounds ou les Crysters, qui sont des chiens qui ont moins de poils, qui supportent mieux le chaud, mais qui sont plus rapides, en tout cas sur des épreuves de sprint. Mais je trouvais que le type chien de chasse, pour les clients, ce n'est pas le chien nordique qui fait rêver. Les chiens qui ont les yeux bleus, qui ont plein de poils. qui sont les grosses peluches. Je trouve que le ski, c'est un bon compromis. Parce que c'est un chien qui est... Mes chiens courent facilement en tourisme à 22 km heure en moyenne.

  • Speaker #0

    C'est impressionnant.

  • Speaker #1

    C'est beaucoup. C'est beaucoup. Et c'est un bon compromis. Parce que c'est des chiens très passe-partout. C'est des chiens qui sont magnifiques. Et c'est des chiens super attachants, même s'ils ont un caractère qui est... Ouais, très compliqué. Le chien nordique, il fait un peu ce qu'il veut.

  • Speaker #0

    mais c'est des chiens très attachants et puis tu arrives à faire du coup de la compétition et en fait à les utiliser, en tout cas à faire des activités avec les touristes, ça permet de faire les deux ça permet de faire les deux,

  • Speaker #1

    alors c'est vrai qu'on alterne beaucoup ça faisait partie aussi de mes volontés, on est actifs sur plusieurs stations, on est actifs sur Morgens-Champéry pour le Valais sur France à Châtel et puis sur Villars sur le canton de Vaud Et en fait, ça permet, des fois, c'est un peu compliqué, il faut se déplacer, on perd du temps. Mais d'autre part, ça permet d'avoir des endroits différents de travail. Et pour les chiens, pour la tête des chiens, et même pour nous, c'est super parce qu'il n'y a pas deux journées identiques où on travaille sur les mêmes endroits et où on fait les mêmes choses. Et en fait, c'est ce qui garde cette motivation des chiens et ce will to go. Parce que tout le monde m'a dit, tu ne pourras jamais travailler avec des chiens de course. Soit tu ne feras plus de résultats en course, soit en tourisme, ça n'ira pas. Et puis en fait, non, parce que tant qu'on arrive à les motiver, à leur faire découvrir d'autres trucs, à faire d'autres activités, à les amener sur d'autres pistes, les chiens sont toujours motivés à bosser.

  • Speaker #0

    Donc en fait, c'est quand même un peu comme nous. On a quand même besoin de variété pour être motivé. C'est ça. Et tu disais qu'il n'y a pas de vraie journée type, mais j'allais quand même te demander à quoi ressemble un entraînement quotidien avec les chiens. J'ai du mal à me rendre compte combien d'heures tu les sors, ou combien de kilomètres, ou comment ça se passe.

  • Speaker #1

    Ce qui fait un peu froid, c'est l'agenda. C'est toujours l'agenda et les saisons. c'est-à-dire qu'en période touristique, on va faire les activités touristiques, ce qui signifie qu'à part peut-être avec un ou deux chiens où on travaille quelque chose de précis, on ne va pas faire d'entraînement. Ça va être que le travail avec les clients. Entre saisons, c'est souvent le printemps et l'automne, là on va travailler des choses plus précises et c'est là qu'on va vraiment faire l'entraînement. L'automne, je dirais, c'est la période principale parce qu'on monte en gradation vers l'hiver, donc on doit préparer les chiens pour les courses et pour la saison d'hiver. Et là, c'est très compliqué parce que la saison de course sur terre, c'est du sprint. Donc, c'est des petites distances. Et la saison d'hiver, moi, je fais plutôt de la moyenne distance. Et puis, pour tenir la saison d'hiver avec les clients, il faut des chiens qui sont plus en endurance et en moyenne distance qu'en sprint. Donc, on doit entraîner les deux. Alors, on fait un peu une alternance entre la vitesse et l'endurance. Donc, on travaille beaucoup avec le quad pour la distance. On travaille à la montée sur 15 à 20 kilomètres avec 500 mètres de dénivelé. On les attache au quad et on travaille avec le moteur. On les fait courir le plus vite possible à la montée.

  • Speaker #0

    Ça va se fractionner un peu. Ça ressemble un peu à un entraînement de course à pied.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. Et puis en parallèle, on va essayer de le faire trois fois par semaine pour tous les chiens. Et quand on ne fait pas ça, sur les autres jours, on fait un entraînement aussi. Ça va être soit le pilotage en cartes. Là, c'est nous qui nous entraînons à la reprise des cartes, parce que les cartes de course sont très légères. Quand on met six chiens, c'est 300 kg de force de traction sur une carte qui fait 20 kg. Il vaut mieux s'entraîner avant, sinon c'est un peu plus difficile d'assurer. Donc là, on s'entraîne pour nous. Et puis, en général, on fait ça plutôt en fin de journée. Et puis le matin, c'est les entraînements au vélo. Et là, c'est un chien, un vélo, et là, j'y vais seule. La plupart du temps, je vais seule. Parce que ça me permet de reprendre mes chiens, de les remettre aux ordres avec les directions. Et je fais le même parcours. Alors c'est un peu... Ouais, c'est assez particulier comme entraînement parce que je peux sortir 7 à 10 chiens à la suite. Donc j'ai ma collaboratrice qui me les prépare. J'arrive ici, je change de chien, je repars sur le même parcours et je chronomètre tous les parcours. C'est ce qui me permet de voir quel chien je vais mettre où, qu'est-ce que je vais faire avec mes chiens, comment je monte mon team de course.

  • Speaker #0

    Ça implique de les connaître vraiment parfaitement chacun. Est-ce que tu as des choses spécifiques que tu mets en place ? Du coup, ça ressemble quand même beaucoup à un entraînement sportif humain. Je ne sais pas, pour la récupération par exemple, au niveau de leur alimentation. Quand je suis arrivée tout à l'heure, j'ai vu des gros sacs de poissons. J'imagine que c'est pour eux.

  • Speaker #1

    C'est pour eux. Oui, alors on leur donne, pour tous les chiens, on donne 10 à 15 kilos de poissons par jour. Donc c'est la truite de la pisciculture de Viona. Ils me les conditionnent spécifiquement pour les chiens. Donc c'est les déchets, mais c'est des jolis déchets. C'est les têtes, c'est des bouts de filet du dos. C'est vraiment bien conditionné. Donc ça, on leur donne, c'est pour le gras. Et puis pour le plaisir. Ça leur fait un peu du frais quand même. Donc c'est congelé, puis on décongèle au fur et à mesure, tout le jour. Donc voilà, tous les 10 jours, on va chercher 200 kilos.

  • Speaker #2

    Ça fait un peu de volume.

  • Speaker #1

    Ça fait du volume. Et puis à côté de ça, ils sont nourris aux croquettes. Donc c'est des croquettes Greener Premium. C'est des croquettes très protéines et très grasses. C'est ce qui va leur permettre de donner et de fournir cette énergie, soit pour les courses, soit pour le travail avec les clients. Au début, on donnait ça l'hiver. Maintenant, avec les activités, on donne toute l'année. Dès qu'on arrête, on voit qu'ils ne sont plus aussi performants. On donne tout le temps.

  • Speaker #0

    Il doit y avoir une dépense calorique énorme.

  • Speaker #1

    Enorme, oui. En saison, comme maintenant, on est à 350 grammes de croquettes par jour. Dès qu'on passe en saison hiver, on double les croquettes. On met un peu plus de poissons aussi. Ils mangent énormément.

  • Speaker #0

    Et pour la récupération, est-ce que c'est un peu comme nous ? Il y a des journées où spécifiquement, tu fais des pauses pour qu'ils récupèrent.

  • Speaker #1

    Alors, si on est en saison de course, oui. C'est-à-dire qu'en saison de course, les chiens qui courent le week-end, donc souvent la course, c'est le samedi-dimanche ou vendredi-samedi-dimanche. Donc, on les sort encore le lundi-mardi, éventuellement le mercredi, mais en général, ils ont congé jusqu'à la course.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Voilà. Et autrement, c'est l'ostéo. On fait l'ostéopathe pour chiens. C'est un vétérinaire qui vient, mais qui est ostéopathe. Il vient deux fois par année. Il traite tous les chiens en ostéopathie. Et puis après, le reste, c'est comme quand tu es arrivé. Notre collaboratrice a attaqué le soin des pattes. Donc, on graisse les pattes. C'est un peu comme les abos des chevaux. Tous les deux, trois jours, on met la graisse sur les pattes de tous les chiens. Et on regarde s'il y a des soucis sur les pattes et tout ça. Parce qu'un chien qui n'a pas de pattes, c'est compliqué. C'est long à guérir. Donc, on fait vraiment un soin particulier par rapport à ça. Autrement, c'est tout ce qu'il y a. Les vaccins traditionnels, une fois par année. Plus vermifuge, quatre fois par année. Et puis, en période de course, ceux qui sont en course, ils ont droit au petit massage.

  • Speaker #0

    Ah, sympa !

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    C'est bien, ça !

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et on parlait de compétition. Tu fais plein de disciplines différentes. Est-ce que tu peux nous expliquer les différentes disciplines et en quoi ça consiste, qu'on ne connaît pas toujours bien ? C'est vrai qu'on a en tête, je trouve, le chien de traîneau sur un traîneau en hiver, mais en fait, il y a plein d'autres choses.

  • Speaker #1

    Oui, alors on va commencer par l'hiver, c'est vrai que c'est plus simple. Donc l'hiver, il y a deux disciplines. C'est la période où il y a le moins de disciplines, paradoxalement, parce qu'il y a le chien de traîneau avec des traîneaux, ou bien le skijoring, c'est un ski de fond avec un ou deux chiens selon la distance.

  • Speaker #0

    Ça, je connaissais avec le cheval, mais je ne savais même pas que ça existait avec les chiens.

  • Speaker #1

    Voilà, ça existe la même chose avec les chiens. En traîneau, on peut avoir des courses de sprint de moyenne distance ou de distance en hiver. Donc, ça va d'une course de sprint, ça sera une dizaine de kilomètres. À la course de longue distance, c'est 100 kilomètres par jour, avec parfois des bivouacs. Donc, ça, c'est les courses qu'on a plutôt dans le nord, dans le nord de l'Europe ou en Alaska ou au Canada, comme ça. En été, il y a aussi ce qui correspond au traîneau, ça s'appelle le kart. Donc c'est des chariots à roues, on peut courir en deux, en quatre, en six ou en illimité. Bon, illimité, ça reste huit à dix chiens maximum en général. Et après, on a tout ce qui est monochien. Donc c'est le canicross, la course à pied avec un chien, le vélo avec un chien et la trottinette.

  • Speaker #0

    Ah, il y a la trottinette aussi.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Tout est possible.

  • Speaker #1

    C'est ce qui est le plus casse-gueule à mon avis.

  • Speaker #0

    Ah oui, j'imagine. Et qu'est-ce que t'aimes toi dans le fait ? Est-ce que c'est la variété en fait ? T'aimes bien faire des disciplines ou t'aimes bien changer aussi ?

  • Speaker #1

    Alors c'est ce qui fait que je ne suis pas un athlète traditionnel parce que souvent dans le mushing, certains font que les courses d'été, d'autres font que les courses d'hiver ou certains font que du monochien ou que de l'attelage. Et c'est rare que quelqu'un fasse du mono-chien et de l'attelage sur terre et sur neige. Mais moi, c'est vraiment ce que j'aime, c'est la variété, puis cette adrénaline. Par exemple, l'hiver, en ski de fond, en général, on est en premier, on est en ouverture de course. Donc souvent, je pars dans les premiers skis de fond et j'ai juste le temps de revenir. Je rajoute une veste et puis je change de chaussure et puis je pars en attelage en six chiens en distance pour 40 kilos.

  • Speaker #0

    Ah oui, tu enchaînes les deux en plus ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    Oui, parce que la course, en général, c'est le ski de fond qui commence. Et après, c'est la moyenne distance. Et après, c'est les courses de sprint. Donc moi, comme je fais le ski de fond et la moyenne distance, j'enchaîne à quelques minutes près au départ. Donc je n'ai même pas le temps de me changer souvent.

  • Speaker #0

    Ah ouais, c'est impressionnant.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et ce qui est fou, c'est que du coup, tu arrives à faire plein de disciplines différentes.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais tu arrives aussi à être super performante parce que tu as un super palmarès.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Dont un récent titre de championne du monde, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Après, j'ai la chance d'avoir un team de 20 chiens et de pouvoir choisir dans ces chiens en fonction des courses. Le chien que je prends en vélo, ça ne sera pas le même que celui que je prends en ski de fond. Le team de chiens avec lequel je cours en carte, ce n'est pas le même que celui que j'utilise en hiver en entraînant pour les courses.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça veut quand même dire que tu arrives à entraîner tout ce petit monde-là.

  • Speaker #1

    C'est ça le problème. Toute l'année, des fois, on en était. On entraîne déjà certains chiens pour l'hiver. Et d'autres que pour le quart en été. Donc, c'est vrai qu'il faut... Ça prend facilement une demi-journée par jour d'entraînement, une période d'entraînement pour préparer les chiens pour ça.

  • Speaker #0

    J'imagine. Et est-ce que tu as une victoire ou une course, en tout cas, qui t'a particulièrement marquée ou que tu pourrais nous raconter ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, ça ne sera pas celle où j'ai gagné. C'était en Italie. Course de moyenne distance en traîneau sur neige en six chiens.

  • Speaker #0

    Donc moyenne distance, oui, redis-nous.

  • Speaker #1

    C'est 40 kilos trois fois.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est l'épreuve, à mon avis, qui est la plus compliquée. Parce qu'en moyenne distance, on a les mêmes parcours que pour le sprint, sauf qu'on va boucler deux fois. Donc la plus grande boucle de sprint, c'est qu'ils font en illimité. On va le faire deux fois. Et c'est des courses qui sont très techniques. Souvent, il y a beaucoup de dénivelé. Donc il y a des montées, il faut les faire. Et il y a des descentes, il faut les gérer en six chiens. Et souvent, il y a des virages sur la glace qui sont des fois assez difficiles. Et en Italie, à Vermiglio, c'était très gelé. C'était des conditions de course difficiles. Et là, j'ai réussi à faire deuxième avec mon équipe de chiens. Il faut savoir qu'en moins d'une distance, c'est hommes et femmes confondus. Et souvent, il y a très peu de femmes au départ. On était deux, je crois, en Italie. En Suède, cette année, on était deux aussi. Donc il y a peu de femmes qui se lancent dans la moyenne distance. Et moi, ça reste ma victoire dont je suis le plus fière. Parce qu'arriver deuxième en moyenne distance devant tous les mecs et sur des conditions de piste difficiles, c'était chouette.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Et tu crois qu'il y a une raison particulière qui explique le fait qu'il y ait peu de femmes ?

  • Speaker #1

    C'est trop difficile. C'est plus difficile que de faire une course de sprint. je ne sais pas, 7, 10 kilomètres, où c'est beaucoup plus court, avec moins de dénivelé, moins technique.

  • Speaker #0

    Donc les femmes, s'ils ne sont pas encore mises, peut-être, ça viendra peut-être dans les années qui viennent.

  • Speaker #1

    Non, mais il y en a, il y a des très bonnes mûcheuses, très belles, très très bonnes, mais c'est vrai qu'il y en a forcément moins que les hommes. Ce qu'on n'a pas en monochien ou en vélo, ou vraiment en sprint pur, c'est vraiment quasiment à moitié.

  • Speaker #0

    Ça ressemble même au trade, par exemple, où on allonge les distances et il y a des femmes. C'est la même logique. Et qu'est-ce qui est le plus compliqué, le défi le plus important lors d'une course ? Est-ce que tu as l'aspect technicité du parcours, mais j'imagine qu'il y a gérer les chiens, le fait d'avoir bien choisi qui tu mettais à quel endroit ?

  • Speaker #1

    Il ne faut pas que les chiens se bagarrent entre eux. Il faut vraiment que les pairs soient bien. Moi, j'aime bien avoir la paire du milieu, ce que j'appellerais la paire de rechange de tête. Parce que quand on fait une course de 40 kilos trois jours de suite, et en fait, on fait des boucles, on fait deux fois la même boucle, donc on va la faire six fois, et vous repassez toujours vers le camp de base, donc vers le bus. Donc quand vous repartez sur la deuxième boucle, il faut que les chiens aillent la motivation de repartir. Alors le premier jour, ça va. Le deuxième jour, ils sont en train de regarder où ils étaient sûrs. Le troisième jour, il faut que ça reparte, parce que quand vous repartez pour la sixième fois sur la même boucle, il faut que le mental des chiens soit bon pour que ça reparte. Donc il faut bien gérer les chiens sur cette échéance. Il ne faut pas les mettre dans le rouge sur le premier tour. pour être sûre qu'ils puissent donner encore sur le deuxième.

  • Speaker #0

    Oui, avant la gestion de l'effort.

  • Speaker #1

    Pour vraiment gérer. Oui, puis ça, c'est à moi de le faire, parce que mes chiens, ils ne savent pas. Une fois, on peut partir sur 10 kilos, et puis une fois sur 40. Donc, c'est à moi de leur dire, attention.

  • Speaker #0

    Gardez-en sous la patte.

  • Speaker #1

    Gardez-en sous la patte. Bon, après, les huskies, c'est des tricheurs. Ils ne travaillent toujours qu'à 60 %, mais ils ont toujours des réserves.

  • Speaker #0

    Oui, c'est quand même ton job de les faire un peu s'économiser.

  • Speaker #1

    Et puis justement, si on a devant ce qu'on appelle les timidards, donc c'est les chiens qui obéissent et qui donnent la vitesse. Moi, j'aime bien avoir une deuxième ligne où c'est des chiens que si vraiment je peux changer, parce que des fois, soit le deuxième jour, soit le troisième jour, je change la tête. Parce que c'est eux qui se fatiguent le plus et c'est eux qui vont donner le rythme à l'attelage. Donc des fois, je change. Comme ça, j'ai une tête entre les mains neuves. Puis les autres, ils ont juste à suivre.

  • Speaker #0

    C'est quand même très stratégique en fait aussi.

  • Speaker #1

    C'est très stratégique aussi, oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et quand tu as l'activité aussi touristique, on en parlait avec Alpeski, ça tu peux nous expliquer ce que tu proposes en fait comme activité ?

  • Speaker #1

    Plein de choses pour m'y redécouvrir.

  • Speaker #0

    Ça je peux que vous inviter à le faire parce que c'est vraiment très chouette.

  • Speaker #1

    Voilà, alors on propose vraiment du 4-6 ans, donc toute l'année on propose de l'attelage, donc c'est un bâtiment d'attelage, soit en cartes, soit en traîneau, ça dépend vraiment, c'est la météo qui va nous dire qu'est-ce qu'on va utiliser comme moyen. Moi, c'est vrai que j'aime bien faire connaître le kart et le traîneau d'été parce qu'au final, c'est beaucoup plus impressionnant qu'hiver. On va mettre jusqu'à un maximum de 12 chiens selon les groupes et selon les familles qu'on a. Alors qu'en hiver, on travaille avec 5 chiens par attelage chez nous. Parce que nos chiens sont tellement puissants et rapides.

  • Speaker #0

    Sinon, tu vas perdre tout le monde.

  • Speaker #1

    Moi, plus que 5 chiens en tourisme, c'est too much. Donc voilà, on a ça. Et c'est vraiment chez nous une expérience avec des chiens de course, ce n'est pas seulement une balade en traîneau, c'est-à-dire que c'est vraiment une expérience pédagogique d'une heure, où on apprend aussi l'histoire des chiens de traîneau, on apprend les particularités de cette race de chiens, parce que beaucoup de gens rêvent d'avoir un husky, mais on ne se rend absolument pas compte des contraintes, ce n'est pas un chien de salon, c'est vraiment un chien dit primitif, qui a des besoins particuliers. Donc on explique tout ça. On a un petit film qui montre aux enfants de manière ludique qu'est-ce qu'on fait, qu'est-ce qu'on va faire. On a un petit musée pédagogique aussi avec des automates. Tout ça fait partie de l'expérience. Et puis un moment câlin avec les chiens, évidemment.

  • Speaker #0

    C'est quand même important.

  • Speaker #1

    Ça, c'est vraiment le best.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est chouette de toute l'expérience et de ne pas juste avoir le côté... On utilise les chiens bêtement un peu. L'idée, c'est vraiment d'apprendre à connaître les chiens.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. C'était vraiment ce que je voulais. Donc ça, c'est vraiment l'activité phare qu'on vend le plus. Autrement, on a la canille randonnée qui marche aussi très, très bien. Donc ça, c'est la marche sportive en forêt avec un chien. Et ça, ça va de une heure jusqu'à la journée en été, avec des repas en buvette, avec des itinéraires. On fait de plus en plus du privatif aussi, pour des groupes ou des familles qui sont déjà venues, qui veulent qu'on leur offre une expérience un peu différente et privatise l'éco pour eux. Donc, on fait passablement ça. On fait du coaching compétition ou mise à l'attelage d'un chien privé. Ça, on le fait aussi. C'est moi qui fais. On a une boutique en ligne d'articles pour les sports qu'on a attelé.

  • Speaker #2

    OK.

  • Speaker #1

    On fait un petit peu d'élevage de skis de Sibérie. Mais pour les courses ou pour des gens qui font du mushing, on fait une portée par année. C'est vraiment un élevage familial. Alors qu'on est le seul élevage certifié à Sindor en Suisse pour les chiens nordiques, toute race nordique. C'est-à-dire que ça récompense l'excellence de l'élevage. On est le seul élevage à avoir cette distinction. Mais on reste très très petit au niveau de la production. Et on fait de la médiation aussi en institution avec les chiens. Étant psychologue de formation, j'interviens sans prêts des personnes en situation de handicap. soit beaucoup dans les maisons de retraite aussi, où on vient, mais on ne fait pas que de l'occupationnel, on vient vraiment avec les chiens pour essayer d'apporter quelque chose et de faire un soin un peu plus thérapeutique avec nos chiens.

  • Speaker #0

    C'est génial, ça fait vraiment plein d'activités. Et comment tu arrives à trouver un équilibre entre toutes ces activités ? As-tu 24 heures dans ta journée ?

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    c'est parce que tu fais tellement de choses.

  • Speaker #1

    Je fais que de travailler, en fait. Mais comme c'est un plaisir, ce n'est pas très grave. Et puis, tout ce qui est médiation, on le fait plutôt entre saisons.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on est ouvert 7 jours sur 7 toute l'année. On n'a pas deux jours de fermeture. Après, j'ai aussi une équipe derrière moi. J'ai mon fils qui travaille avec moi, mon mari qui travaille aussi de temps en temps avec moi au week-end. Et on a une employée à plein temps. Et puis, on a encore deux ou trois autres personnes qui viennent à la demande en fonction des besoins. C'est ce qui me permet aussi de partir en course.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    D'avoir une équipe derrière. Et puis, de souffler un peu, et puis de faire du bureau surtout l'hiver. C'est vite compliqué. Il y a beaucoup de téléphones, il y a beaucoup d'administratifs. Et je ne peux pas être à la fois dehors et au bureau.

  • Speaker #1

    C'est vraiment tout un équilibre de vie. Et qu'est-ce qui te fait, ça fait plusieurs années que tu fais ça, qu'est-ce qui te fait encore vibrer dans cette vie avec tes chiens ?

  • Speaker #0

    Toujours ce que je me suis dit au niveau du tourisme. Je l'ai mis sur mon site, c'était mon leitmotiv, c'est de voir les étoiles qui brillent dans les yeux des clients quand ils repartent. Et au final, tant qu'il y a ça et tant que je vois ça, je continuerai. Après la compétition, avec les chiens, c'est la même chose. Mes chiens qui me regardent quand ils montent dans la remorque ou quand ils partent en course ou qu'ils ont fini une course. Et puis que je vois qu'ils sont heureux. J'ai des chiens qui sont, je pense notamment une de mes vieilles chiennes, elle a 9 ans. La compétition, c'est toute sa vie. Partir avec mon VO, ça fait un monstre plaisir de voir le plaisir qu'elle a.

  • Speaker #1

    J'imagine que ça doit être incroyable.

  • Speaker #0

    C'est incroyable,

  • Speaker #1

    oui. Pour terminer, j'ai une petite question traditionnelle. Est-ce que tu as un message à faire passer à des femmes plutôt, mais ça peut être aussi pour des hommes, qui font des sports outdoor, soit un conseil, soit un message ?

  • Speaker #0

    Oser, parce que c'est vrai que le mushing, c'est beaucoup des musheurs qui travaillent. Mais si on prend l'exemple du valet, on a Charlotte en valet qui mûcheur, à Verbier c'est Aline, donc c'est des filles, mais c'est particulier au valet. C'est vrai que si on va sur France, c'est beaucoup des mûcheurs masculins plutôt. C'est vrai que c'est un métier difficile, où on est dehors, où ça demande de la force, mais ce n'est pas impossible et il y a plein de choses qu'on peut faire dans ce travail. On n'est pas obligé de faire de l'attelage avec des crocs-attelages et des chiens qui sont hyper costauds. On peut faire de la rando, on peut faire de l'apprentissage à la candide de traîneau pour les 3 à 7 ans. Nous, on en fait un petit peu, mais je sais que j'ai une connaissance sur France qui fait quasi que ça, qui tourne toute sa saison d'hiver en apprentissage comme des écoles de ski pour les 3 à 7 ans. Il y a plein de choses à faire, il faut juste être un peu créatif et trouver quelque chose qui correspond à sa personnalité et à sa force physique.

  • Speaker #1

    Et être passionné.

  • Speaker #0

    Et être passionné, oui. Non, sinon, il ne faut pas faire ce métier. Non, c'est trop compliqué. C'est sûr. C'est trop compliqué.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Violenne. C'était vraiment chouette d'échanger, de comprendre toute ta philosophie et ton activité. Donc, merci.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    À bientôt.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide. A bientôt !

Description

Comment vit-on entourée de vingt huskies ?


Ce deuxième épisode de la série « Portraits de Valaisannes » nous emmène à Champéry, à la rencontre de Violaine Girard Grau, musheuse et fondatrice d’Alpes’Huskies.


Ancienne commandante de police, elle a quitté l’administration pour une vie dehors, en lien constant avec ses chiens et les saisons.


Entre entraînements, compétitions et activités touristiques, Violaine raconte ce quotidien physique, exigeant et profondément vivant.


Un équilibre entre passion, travail et engagement envers ses animaux.


Au programme de cet épisode hors-série :

– Comment Violaine a-t-elle osé changer de vie pour suivre sa passion des chiens de traîneaux ?

– Quelles compétences faut-il pour vivre du mushing en Suisse, toute l’année ?

– Comment se construit la relation de confiance avec une meute ?

– À quoi ressemble une journée d’entraînement avec vingt huskies ?

– Qu’est-ce que cette vie dehors lui apprend sur la patience, la force et la liberté ?


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast des sports outdoors aux féminins pour s'inspirer, apprendre et oser. Bienvenue dans Portrait de Valaisanne, hors série du podcast La Sportive Outdoor. Bonjour à toutes, aujourd'hui on part en Valais, en Suisse, à la rencontre de Violaine Girard-Grau, une meucheuse au palmarès impressionnant et la fondatrice d'Alpes Husky. Elle va nous parler de son parcours, de son quotidien avec la meute, de ses compétitions mais aussi des activités qu'elle organise pour le grand public. Bonjour Violaine, j'ai déjà fait une petite introduction, mais est-ce que tu peux te présenter ?

  • Speaker #1

    Oui, avec plaisir. Je m'appelle Violaine Girard-Grau et je suis la directrice d'Alpes Huskies, qui est une société qui offre des prestations touristiques 4 saisons, c'est important de le dire, avec des chiens de traîneau.

  • Speaker #0

    Oui, parce que les chiens de traîneau, ce n'est pas que en hiver.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas que en hiver.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu peux nous parler, donc tu as quand même une grande histoire avec le mushing, est-ce que tu peux nous parler déjà de ta toute première expérience ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est vrai que quand j'étais petite, j'adorais lire. paradoxalement. Et je lisais beaucoup les Jack London avec le chien Buck et ça me passionnait, les univers enneigés. Je faisais du ski de fond aussi et je rêvais d'avoir un chien. Je rêvais d'avoir des chiens de traîneau. Je rêvais de cet univers-là. Alors j'ai eu un chien à force d'insister auprès de mes parents. C'était pas un chien de traîneau. Mais j'ai vite compris quand même que je pouvais le mettre au collier pour faire du ski de fond et que ça tirait. Donc du coup, mes parents ont réussi à lui faire faire un petit harnais en cuir. par le coordonnier du village, parce qu'à l'époque, le matériel d'aujourd'hui n'existait pas. Et c'est comme ça que j'ai commencé à faire du ski de fond avec mon chien. Puis après, mon grand-papa m'a construit un traîneau en bois, un petit traîneau en bois qui n'avait pas de frein. Et j'ai commencé à faire un petit peu du traîneau comme ça. Et j'avais même construit un petit chariot. Et je promenais les copines au bord de la route cantonale avec mon petit chariot en été. Voilà. Et je me suis toujours dit, un jour, j'aurai des vrais skis.

  • Speaker #0

    Ah c'est fou, donc c'est quand même vraiment venu très tôt le fait de vouloir en faire ton métier.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et à quel moment est-ce que tu as réalisé quelque part que c'était possible ? Parce qu'il y a toujours une différence entre parfois on a un peu les rêves de petite fille ou on rêve de ça, mais on ne va pas toujours au bout. Et là toi, tu t'es dit si c'est bon, j'y vais quoi.

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est vrai que je m'étais toujours promis de ne pas prendre de chien de traîneau tant que je n'habiterais pas à la montagne. Donc je suis partie longtemps du Valais. Et quand je suis revenue à Morgen, j'ai repris le chalet de mon grand-papa. Et là, je me suis dit, c'est le moment de prendre des huskies. Donc, j'en ai pris deux, qui étaient des chiens retraités des courses, qui avaient déjà 6 et 8 ans, mais qui étaient super bien formés. C'est comme ça que j'ai pris le virus. J'ai commencé à faire mes premières courses avec ces chiens. Et puis, après, je me suis intéressée à la Grande Odyssée. J'ai dit, je veux faire la Grande Odyssée. Du coup, il faut 9 chiens. Donc j'ai commencé à grandir la meute jusqu'à ce qu'un jour j'aie quitté mon travail pour faire plus que ça. J'ai essayé de faire de ma passion mon travail.

  • Speaker #0

    Et ça, c'était il y a combien de temps ?

  • Speaker #1

    Alors quand j'ai tourné la clé, c'était déjà en 2018. À ce moment-là, j'étais chef de service et commandante de police. Et j'avais parlé de ce projet à mon président de ville. qui m'avait laissé travailler une année à 80% pour mettre en place ma société. Et en 2019, j'ai tourné la clé et on a commencé. Et c'était les années, on est arrivés sur les années Covid.

  • Speaker #2

    Ah oui,

  • Speaker #1

    c'est un petit peu compliqué. Les débuts étaient un peu... Et puis bon, on ne sait pas s'organiser. Avant, à 7h30 le matin, je partais au bureau. Donc je me suis retrouvée. À 7h30, on a sorti mes chiens, on a fait tout ce que j'avais à faire. Et puis à savoir, qu'est-ce que je fais maintenant ? C'est quoi le grand majeur ? Où sont les clients ?

  • Speaker #0

    C'est drôle. Il va falloir oser se lancer.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un petit peu... Mais je ne regrette pas.

  • Speaker #0

    En général. Et quelles sont les qualités essentielles, à ton avis, pour être une bonne mocheuse ?

  • Speaker #1

    C'est un métier particulier, parce qu'en Suisse, c'est un métier qui n'existe pas, pour lequel il n'y a pas de formation, contrairement à la France où il y a un diplôme d'État. Il n'y a déjà pas de lâche canin que j'ai, puisque j'ai aussi une succursale sur France. Mais en Suisse, ce n'est pas le cas. En Suisse, c'est une autorisation du vétérinaire cantonal qui autorise la détention d'un certain nombre de chiens. Et on doit se débrouiller avec ça. Alors qu'en fait, le mushing, non seulement il faut savoir s'occuper des chiens, savoir gérer une meute, tout ce qui est les nettoyages aux chiens, quand on a une vingtaine de chiens, c'est un boulot au quotidien. Il y a beaucoup de soins à faire. Il faut savoir gérer les clients. Il faut un peu de psychologie. Il faut être capable de parler en français, mais aussi en langue étrangère, principalement en anglais. Nous, on a 40% de notre clientèle qui parle anglais. Et puis après, on ne peut pas travailler seul. Pour des questions de sécurité, il faut être au moins deux chaque fois qu'on a tel. Donc, il faut pouvoir avoir du personnel. Dès qu'on a du personnel, il faut pouvoir gérer le personnel, gérer les questions RH, faire les salaires, la compta. Il faut faire la communication, le marketing. Parce que les clients, ils ne tombent pas du ciel, il faut aller les chercher. Donc, je pense que c'est un métier qui, si on va en vivre toute l'année et en quatre saisons, c'est un métier qui demande pas mal de... de compétence. Et pas de raccourci au suisse.

  • Speaker #0

    Et comment est-ce que tu te prépares physiquement aussi comme tu fais de la compétition ? Est-ce que tu as une préparation spécifique ? Ou est-ce que, de toute façon, au quotidien, comme tu t'entraînes, tu entraînes les chiens, ça vient naturellement ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est plutôt... Ma discipline fétiche, c'est le ski de fond que j'ai pratiqué en compétition. Donc, la technique, elle est toujours là. Ou j'ai le plus de pente. Techniquement, c'est le vélo. Alors, c'est vrai que le vélo, j'entraîne un peu plus spécifiquement parce que c'est la discipline où j'ai plus d'appréhension, quand c'est vraiment boueux. Donc, j'ai beaucoup travaillé cette année. Autrement, le reste, c'est vraiment l'entraînement avec les chiens. Parce que comme on a des chiens de 4 mois à 11 ans, quand on dit qu'on fait un entraînement vélo, des fois, je vais faire 7 fois ou 10 fois 4 kilomètres. Et ça, c'est tous les jours. Donc l'entraînement physique, il est là. Quand on attelle les chiens, quand on les sort avec le cartes, on les sort tous les jours, tous. Donc il n'y a pas besoin d'aller faire du fitness ou de faire autre chose à côté. L'entraînement, il est constant. Il faut au contraire faire attention à arriver à se reposer justement et reposer un peu le corps pour ne pas partir dans l'extrême et faire trop.

  • Speaker #0

    C'est sûr que c'est aussi une problématique.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et comment est-ce que tu définis ta relation avec les chiens ?

  • Speaker #1

    Bien. j'imagine alors non j'ai une grande complicité avec mes chiens même si j'en ai beaucoup j'ai une relation particulière avec chacun et une histoire avec chacun qui est propre à chaque chien et voilà donc d'ailleurs c'est difficile quand je pars en course parce que tous mes chiens font de la compétition en ont fait ou vont faire mais chaque fois que je pars en course forcément je pars avec ceux qui vont courir plus un ou deux Donc il faut chaque fois faire un choix et c'est toujours un déchirement parce que dès que j'ouvre l'armoire, qu'ils savent qu'on part et puis il faut choisir et puis il faut en laisser quelques-uns au chenil. Donc ce n'est pas facile.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas évident. Et tu es installée à Champéry. Pourquoi est-ce que tu as choisi cet endroit précisément dans le Valais pour t'installer ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, j'ai eu la chance de pouvoir, avec mon mari, acquérir cette ferme avec le terrain. Ce qui nous permet de travailler chez nous, parce que je pense que du chien de traîneau, comme on le connaît sur la neige, ça va disparaître. Malheureusement, vu les conditions météo, l'avenir du chien de traîneau, je pense que c'est vraiment la canille randonnée qui est la marche avec un chien en forêt et le canicard qui est un attelage avec des chariots à roues. Pour pratiquer cette activité, en été, ce n'est pas comme en hiver, il faut des pistes qui soient fermées et balisées pour des questions de sécurité. Quand on a tel, on a tel facilement jusqu'à 12 chiens. On ne peut pas se permettre d'aller en forêt sur des chemins ouverts, avec des promeneurs, des chiens, des vélos. Ça serait trop dangereux.

  • Speaker #0

    C'est sûr.

  • Speaker #1

    C'était ça. Donc moi, l'idée, c'était vraiment de trouver un endroit pour faire cette activité, pour faire du cas de saison et pouvoir en vivre toute l'année. Et c'est vrai qu'on a eu la chance de pouvoir arriver ici. Après, nous, on était déjà sur Morgens. Ma famille vient de la région. Donc, Champéry, c'était une évidence. On est à 1100 m quand même, donc c'est chouette. Pour la région, c'est la petite Sibérie du Valais. Parce que c'est vrai qu'on n'a pas de soleil depuis novembre à février. Alors, pour les chiens, c'est super parce qu'il fait toujours froid. Et plus il fait froid, plus ils ont envie de travailler.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ah oui, ils sont comme ça.

  • Speaker #1

    Ils sont comme ça. Oui, le chien nordique n'aime pas trop le soleil ni le chaud. Donc, c'est vrai que c'était l'endroit idéal. pour garder les chiens, pour qu'ils soient vraiment dans leur élément. Et même en été, on peut atteler au mois d'août, en pleine saison estivale, tôt le matin, jusqu'à à peu près vers 11h, on peut atteler tous les jours. La piste est à l'ombre, on est en bordure de forêt, et c'est des conditions qui sont bien pour les chiens.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super important. Et tu as combien de chiens alors ? Donc tu fais de l'élevage, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. On a toujours une vingtaine. Justement, vu qu'on fait de l'élevage, on a toujours des chiens qui restent, qui partent plus tard. Après, il y a les chiens de mon fils qui sont ici des fois. Des fois, j'ai des chiens qui sont au travail aussi, en entraînement pour les courses. Mais on est toujours autour d'une vingtaine de chiens.

  • Speaker #0

    Et la race de chiens que tu élèves, ce sont des Huskies de Sibérie, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Et pourquoi est-ce que tu as choisi cette race ?

  • Speaker #1

    C'est les plus beaux.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'ils sont très très beaux.

  • Speaker #1

    Ils sont très très beaux. C'est vrai qu'il y a plusieurs races de chiens nordiques. Le husky, c'est le plus petit. C'est des chiens de 17 et 27 kilos. C'est le plus rapide. Et c'est un peu la 4x4 des neiges. C'est-à-dire que plus les conditions sont mauvaises, plus c'est des chiens qui vont révéler leur potentiel et qui vont se montrer meilleurs que d'autres chiens. Ce n'est pas les plus rapides, puisque maintenant on a d'autres races comme les Eurohounds ou les Crysters, qui sont des chiens qui ont moins de poils, qui supportent mieux le chaud, mais qui sont plus rapides, en tout cas sur des épreuves de sprint. Mais je trouvais que le type chien de chasse, pour les clients, ce n'est pas le chien nordique qui fait rêver. Les chiens qui ont les yeux bleus, qui ont plein de poils. qui sont les grosses peluches. Je trouve que le ski, c'est un bon compromis. Parce que c'est un chien qui est... Mes chiens courent facilement en tourisme à 22 km heure en moyenne.

  • Speaker #0

    C'est impressionnant.

  • Speaker #1

    C'est beaucoup. C'est beaucoup. Et c'est un bon compromis. Parce que c'est des chiens très passe-partout. C'est des chiens qui sont magnifiques. Et c'est des chiens super attachants, même s'ils ont un caractère qui est... Ouais, très compliqué. Le chien nordique, il fait un peu ce qu'il veut.

  • Speaker #0

    mais c'est des chiens très attachants et puis tu arrives à faire du coup de la compétition et en fait à les utiliser, en tout cas à faire des activités avec les touristes, ça permet de faire les deux ça permet de faire les deux,

  • Speaker #1

    alors c'est vrai qu'on alterne beaucoup ça faisait partie aussi de mes volontés, on est actifs sur plusieurs stations, on est actifs sur Morgens-Champéry pour le Valais sur France à Châtel et puis sur Villars sur le canton de Vaud Et en fait, ça permet, des fois, c'est un peu compliqué, il faut se déplacer, on perd du temps. Mais d'autre part, ça permet d'avoir des endroits différents de travail. Et pour les chiens, pour la tête des chiens, et même pour nous, c'est super parce qu'il n'y a pas deux journées identiques où on travaille sur les mêmes endroits et où on fait les mêmes choses. Et en fait, c'est ce qui garde cette motivation des chiens et ce will to go. Parce que tout le monde m'a dit, tu ne pourras jamais travailler avec des chiens de course. Soit tu ne feras plus de résultats en course, soit en tourisme, ça n'ira pas. Et puis en fait, non, parce que tant qu'on arrive à les motiver, à leur faire découvrir d'autres trucs, à faire d'autres activités, à les amener sur d'autres pistes, les chiens sont toujours motivés à bosser.

  • Speaker #0

    Donc en fait, c'est quand même un peu comme nous. On a quand même besoin de variété pour être motivé. C'est ça. Et tu disais qu'il n'y a pas de vraie journée type, mais j'allais quand même te demander à quoi ressemble un entraînement quotidien avec les chiens. J'ai du mal à me rendre compte combien d'heures tu les sors, ou combien de kilomètres, ou comment ça se passe.

  • Speaker #1

    Ce qui fait un peu froid, c'est l'agenda. C'est toujours l'agenda et les saisons. c'est-à-dire qu'en période touristique, on va faire les activités touristiques, ce qui signifie qu'à part peut-être avec un ou deux chiens où on travaille quelque chose de précis, on ne va pas faire d'entraînement. Ça va être que le travail avec les clients. Entre saisons, c'est souvent le printemps et l'automne, là on va travailler des choses plus précises et c'est là qu'on va vraiment faire l'entraînement. L'automne, je dirais, c'est la période principale parce qu'on monte en gradation vers l'hiver, donc on doit préparer les chiens pour les courses et pour la saison d'hiver. Et là, c'est très compliqué parce que la saison de course sur terre, c'est du sprint. Donc, c'est des petites distances. Et la saison d'hiver, moi, je fais plutôt de la moyenne distance. Et puis, pour tenir la saison d'hiver avec les clients, il faut des chiens qui sont plus en endurance et en moyenne distance qu'en sprint. Donc, on doit entraîner les deux. Alors, on fait un peu une alternance entre la vitesse et l'endurance. Donc, on travaille beaucoup avec le quad pour la distance. On travaille à la montée sur 15 à 20 kilomètres avec 500 mètres de dénivelé. On les attache au quad et on travaille avec le moteur. On les fait courir le plus vite possible à la montée.

  • Speaker #0

    Ça va se fractionner un peu. Ça ressemble un peu à un entraînement de course à pied.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. Et puis en parallèle, on va essayer de le faire trois fois par semaine pour tous les chiens. Et quand on ne fait pas ça, sur les autres jours, on fait un entraînement aussi. Ça va être soit le pilotage en cartes. Là, c'est nous qui nous entraînons à la reprise des cartes, parce que les cartes de course sont très légères. Quand on met six chiens, c'est 300 kg de force de traction sur une carte qui fait 20 kg. Il vaut mieux s'entraîner avant, sinon c'est un peu plus difficile d'assurer. Donc là, on s'entraîne pour nous. Et puis, en général, on fait ça plutôt en fin de journée. Et puis le matin, c'est les entraînements au vélo. Et là, c'est un chien, un vélo, et là, j'y vais seule. La plupart du temps, je vais seule. Parce que ça me permet de reprendre mes chiens, de les remettre aux ordres avec les directions. Et je fais le même parcours. Alors c'est un peu... Ouais, c'est assez particulier comme entraînement parce que je peux sortir 7 à 10 chiens à la suite. Donc j'ai ma collaboratrice qui me les prépare. J'arrive ici, je change de chien, je repars sur le même parcours et je chronomètre tous les parcours. C'est ce qui me permet de voir quel chien je vais mettre où, qu'est-ce que je vais faire avec mes chiens, comment je monte mon team de course.

  • Speaker #0

    Ça implique de les connaître vraiment parfaitement chacun. Est-ce que tu as des choses spécifiques que tu mets en place ? Du coup, ça ressemble quand même beaucoup à un entraînement sportif humain. Je ne sais pas, pour la récupération par exemple, au niveau de leur alimentation. Quand je suis arrivée tout à l'heure, j'ai vu des gros sacs de poissons. J'imagine que c'est pour eux.

  • Speaker #1

    C'est pour eux. Oui, alors on leur donne, pour tous les chiens, on donne 10 à 15 kilos de poissons par jour. Donc c'est la truite de la pisciculture de Viona. Ils me les conditionnent spécifiquement pour les chiens. Donc c'est les déchets, mais c'est des jolis déchets. C'est les têtes, c'est des bouts de filet du dos. C'est vraiment bien conditionné. Donc ça, on leur donne, c'est pour le gras. Et puis pour le plaisir. Ça leur fait un peu du frais quand même. Donc c'est congelé, puis on décongèle au fur et à mesure, tout le jour. Donc voilà, tous les 10 jours, on va chercher 200 kilos.

  • Speaker #2

    Ça fait un peu de volume.

  • Speaker #1

    Ça fait du volume. Et puis à côté de ça, ils sont nourris aux croquettes. Donc c'est des croquettes Greener Premium. C'est des croquettes très protéines et très grasses. C'est ce qui va leur permettre de donner et de fournir cette énergie, soit pour les courses, soit pour le travail avec les clients. Au début, on donnait ça l'hiver. Maintenant, avec les activités, on donne toute l'année. Dès qu'on arrête, on voit qu'ils ne sont plus aussi performants. On donne tout le temps.

  • Speaker #0

    Il doit y avoir une dépense calorique énorme.

  • Speaker #1

    Enorme, oui. En saison, comme maintenant, on est à 350 grammes de croquettes par jour. Dès qu'on passe en saison hiver, on double les croquettes. On met un peu plus de poissons aussi. Ils mangent énormément.

  • Speaker #0

    Et pour la récupération, est-ce que c'est un peu comme nous ? Il y a des journées où spécifiquement, tu fais des pauses pour qu'ils récupèrent.

  • Speaker #1

    Alors, si on est en saison de course, oui. C'est-à-dire qu'en saison de course, les chiens qui courent le week-end, donc souvent la course, c'est le samedi-dimanche ou vendredi-samedi-dimanche. Donc, on les sort encore le lundi-mardi, éventuellement le mercredi, mais en général, ils ont congé jusqu'à la course.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Voilà. Et autrement, c'est l'ostéo. On fait l'ostéopathe pour chiens. C'est un vétérinaire qui vient, mais qui est ostéopathe. Il vient deux fois par année. Il traite tous les chiens en ostéopathie. Et puis après, le reste, c'est comme quand tu es arrivé. Notre collaboratrice a attaqué le soin des pattes. Donc, on graisse les pattes. C'est un peu comme les abos des chevaux. Tous les deux, trois jours, on met la graisse sur les pattes de tous les chiens. Et on regarde s'il y a des soucis sur les pattes et tout ça. Parce qu'un chien qui n'a pas de pattes, c'est compliqué. C'est long à guérir. Donc, on fait vraiment un soin particulier par rapport à ça. Autrement, c'est tout ce qu'il y a. Les vaccins traditionnels, une fois par année. Plus vermifuge, quatre fois par année. Et puis, en période de course, ceux qui sont en course, ils ont droit au petit massage.

  • Speaker #0

    Ah, sympa !

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    C'est bien, ça !

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et on parlait de compétition. Tu fais plein de disciplines différentes. Est-ce que tu peux nous expliquer les différentes disciplines et en quoi ça consiste, qu'on ne connaît pas toujours bien ? C'est vrai qu'on a en tête, je trouve, le chien de traîneau sur un traîneau en hiver, mais en fait, il y a plein d'autres choses.

  • Speaker #1

    Oui, alors on va commencer par l'hiver, c'est vrai que c'est plus simple. Donc l'hiver, il y a deux disciplines. C'est la période où il y a le moins de disciplines, paradoxalement, parce qu'il y a le chien de traîneau avec des traîneaux, ou bien le skijoring, c'est un ski de fond avec un ou deux chiens selon la distance.

  • Speaker #0

    Ça, je connaissais avec le cheval, mais je ne savais même pas que ça existait avec les chiens.

  • Speaker #1

    Voilà, ça existe la même chose avec les chiens. En traîneau, on peut avoir des courses de sprint de moyenne distance ou de distance en hiver. Donc, ça va d'une course de sprint, ça sera une dizaine de kilomètres. À la course de longue distance, c'est 100 kilomètres par jour, avec parfois des bivouacs. Donc, ça, c'est les courses qu'on a plutôt dans le nord, dans le nord de l'Europe ou en Alaska ou au Canada, comme ça. En été, il y a aussi ce qui correspond au traîneau, ça s'appelle le kart. Donc c'est des chariots à roues, on peut courir en deux, en quatre, en six ou en illimité. Bon, illimité, ça reste huit à dix chiens maximum en général. Et après, on a tout ce qui est monochien. Donc c'est le canicross, la course à pied avec un chien, le vélo avec un chien et la trottinette.

  • Speaker #0

    Ah, il y a la trottinette aussi.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Tout est possible.

  • Speaker #1

    C'est ce qui est le plus casse-gueule à mon avis.

  • Speaker #0

    Ah oui, j'imagine. Et qu'est-ce que t'aimes toi dans le fait ? Est-ce que c'est la variété en fait ? T'aimes bien faire des disciplines ou t'aimes bien changer aussi ?

  • Speaker #1

    Alors c'est ce qui fait que je ne suis pas un athlète traditionnel parce que souvent dans le mushing, certains font que les courses d'été, d'autres font que les courses d'hiver ou certains font que du monochien ou que de l'attelage. Et c'est rare que quelqu'un fasse du mono-chien et de l'attelage sur terre et sur neige. Mais moi, c'est vraiment ce que j'aime, c'est la variété, puis cette adrénaline. Par exemple, l'hiver, en ski de fond, en général, on est en premier, on est en ouverture de course. Donc souvent, je pars dans les premiers skis de fond et j'ai juste le temps de revenir. Je rajoute une veste et puis je change de chaussure et puis je pars en attelage en six chiens en distance pour 40 kilos.

  • Speaker #0

    Ah oui, tu enchaînes les deux en plus ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    Oui, parce que la course, en général, c'est le ski de fond qui commence. Et après, c'est la moyenne distance. Et après, c'est les courses de sprint. Donc moi, comme je fais le ski de fond et la moyenne distance, j'enchaîne à quelques minutes près au départ. Donc je n'ai même pas le temps de me changer souvent.

  • Speaker #0

    Ah ouais, c'est impressionnant.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et ce qui est fou, c'est que du coup, tu arrives à faire plein de disciplines différentes.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Mais tu arrives aussi à être super performante parce que tu as un super palmarès.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Dont un récent titre de championne du monde, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Après, j'ai la chance d'avoir un team de 20 chiens et de pouvoir choisir dans ces chiens en fonction des courses. Le chien que je prends en vélo, ça ne sera pas le même que celui que je prends en ski de fond. Le team de chiens avec lequel je cours en carte, ce n'est pas le même que celui que j'utilise en hiver en entraînant pour les courses.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça veut quand même dire que tu arrives à entraîner tout ce petit monde-là.

  • Speaker #1

    C'est ça le problème. Toute l'année, des fois, on en était. On entraîne déjà certains chiens pour l'hiver. Et d'autres que pour le quart en été. Donc, c'est vrai qu'il faut... Ça prend facilement une demi-journée par jour d'entraînement, une période d'entraînement pour préparer les chiens pour ça.

  • Speaker #0

    J'imagine. Et est-ce que tu as une victoire ou une course, en tout cas, qui t'a particulièrement marquée ou que tu pourrais nous raconter ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, ça ne sera pas celle où j'ai gagné. C'était en Italie. Course de moyenne distance en traîneau sur neige en six chiens.

  • Speaker #0

    Donc moyenne distance, oui, redis-nous.

  • Speaker #1

    C'est 40 kilos trois fois.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est l'épreuve, à mon avis, qui est la plus compliquée. Parce qu'en moyenne distance, on a les mêmes parcours que pour le sprint, sauf qu'on va boucler deux fois. Donc la plus grande boucle de sprint, c'est qu'ils font en illimité. On va le faire deux fois. Et c'est des courses qui sont très techniques. Souvent, il y a beaucoup de dénivelé. Donc il y a des montées, il faut les faire. Et il y a des descentes, il faut les gérer en six chiens. Et souvent, il y a des virages sur la glace qui sont des fois assez difficiles. Et en Italie, à Vermiglio, c'était très gelé. C'était des conditions de course difficiles. Et là, j'ai réussi à faire deuxième avec mon équipe de chiens. Il faut savoir qu'en moins d'une distance, c'est hommes et femmes confondus. Et souvent, il y a très peu de femmes au départ. On était deux, je crois, en Italie. En Suède, cette année, on était deux aussi. Donc il y a peu de femmes qui se lancent dans la moyenne distance. Et moi, ça reste ma victoire dont je suis le plus fière. Parce qu'arriver deuxième en moyenne distance devant tous les mecs et sur des conditions de piste difficiles, c'était chouette.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Et tu crois qu'il y a une raison particulière qui explique le fait qu'il y ait peu de femmes ?

  • Speaker #1

    C'est trop difficile. C'est plus difficile que de faire une course de sprint. je ne sais pas, 7, 10 kilomètres, où c'est beaucoup plus court, avec moins de dénivelé, moins technique.

  • Speaker #0

    Donc les femmes, s'ils ne sont pas encore mises, peut-être, ça viendra peut-être dans les années qui viennent.

  • Speaker #1

    Non, mais il y en a, il y a des très bonnes mûcheuses, très belles, très très bonnes, mais c'est vrai qu'il y en a forcément moins que les hommes. Ce qu'on n'a pas en monochien ou en vélo, ou vraiment en sprint pur, c'est vraiment quasiment à moitié.

  • Speaker #0

    Ça ressemble même au trade, par exemple, où on allonge les distances et il y a des femmes. C'est la même logique. Et qu'est-ce qui est le plus compliqué, le défi le plus important lors d'une course ? Est-ce que tu as l'aspect technicité du parcours, mais j'imagine qu'il y a gérer les chiens, le fait d'avoir bien choisi qui tu mettais à quel endroit ?

  • Speaker #1

    Il ne faut pas que les chiens se bagarrent entre eux. Il faut vraiment que les pairs soient bien. Moi, j'aime bien avoir la paire du milieu, ce que j'appellerais la paire de rechange de tête. Parce que quand on fait une course de 40 kilos trois jours de suite, et en fait, on fait des boucles, on fait deux fois la même boucle, donc on va la faire six fois, et vous repassez toujours vers le camp de base, donc vers le bus. Donc quand vous repartez sur la deuxième boucle, il faut que les chiens aillent la motivation de repartir. Alors le premier jour, ça va. Le deuxième jour, ils sont en train de regarder où ils étaient sûrs. Le troisième jour, il faut que ça reparte, parce que quand vous repartez pour la sixième fois sur la même boucle, il faut que le mental des chiens soit bon pour que ça reparte. Donc il faut bien gérer les chiens sur cette échéance. Il ne faut pas les mettre dans le rouge sur le premier tour. pour être sûre qu'ils puissent donner encore sur le deuxième.

  • Speaker #0

    Oui, avant la gestion de l'effort.

  • Speaker #1

    Pour vraiment gérer. Oui, puis ça, c'est à moi de le faire, parce que mes chiens, ils ne savent pas. Une fois, on peut partir sur 10 kilos, et puis une fois sur 40. Donc, c'est à moi de leur dire, attention.

  • Speaker #0

    Gardez-en sous la patte.

  • Speaker #1

    Gardez-en sous la patte. Bon, après, les huskies, c'est des tricheurs. Ils ne travaillent toujours qu'à 60 %, mais ils ont toujours des réserves.

  • Speaker #0

    Oui, c'est quand même ton job de les faire un peu s'économiser.

  • Speaker #1

    Et puis justement, si on a devant ce qu'on appelle les timidards, donc c'est les chiens qui obéissent et qui donnent la vitesse. Moi, j'aime bien avoir une deuxième ligne où c'est des chiens que si vraiment je peux changer, parce que des fois, soit le deuxième jour, soit le troisième jour, je change la tête. Parce que c'est eux qui se fatiguent le plus et c'est eux qui vont donner le rythme à l'attelage. Donc des fois, je change. Comme ça, j'ai une tête entre les mains neuves. Puis les autres, ils ont juste à suivre.

  • Speaker #0

    C'est quand même très stratégique en fait aussi.

  • Speaker #1

    C'est très stratégique aussi, oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et quand tu as l'activité aussi touristique, on en parlait avec Alpeski, ça tu peux nous expliquer ce que tu proposes en fait comme activité ?

  • Speaker #1

    Plein de choses pour m'y redécouvrir.

  • Speaker #0

    Ça je peux que vous inviter à le faire parce que c'est vraiment très chouette.

  • Speaker #1

    Voilà, alors on propose vraiment du 4-6 ans, donc toute l'année on propose de l'attelage, donc c'est un bâtiment d'attelage, soit en cartes, soit en traîneau, ça dépend vraiment, c'est la météo qui va nous dire qu'est-ce qu'on va utiliser comme moyen. Moi, c'est vrai que j'aime bien faire connaître le kart et le traîneau d'été parce qu'au final, c'est beaucoup plus impressionnant qu'hiver. On va mettre jusqu'à un maximum de 12 chiens selon les groupes et selon les familles qu'on a. Alors qu'en hiver, on travaille avec 5 chiens par attelage chez nous. Parce que nos chiens sont tellement puissants et rapides.

  • Speaker #0

    Sinon, tu vas perdre tout le monde.

  • Speaker #1

    Moi, plus que 5 chiens en tourisme, c'est too much. Donc voilà, on a ça. Et c'est vraiment chez nous une expérience avec des chiens de course, ce n'est pas seulement une balade en traîneau, c'est-à-dire que c'est vraiment une expérience pédagogique d'une heure, où on apprend aussi l'histoire des chiens de traîneau, on apprend les particularités de cette race de chiens, parce que beaucoup de gens rêvent d'avoir un husky, mais on ne se rend absolument pas compte des contraintes, ce n'est pas un chien de salon, c'est vraiment un chien dit primitif, qui a des besoins particuliers. Donc on explique tout ça. On a un petit film qui montre aux enfants de manière ludique qu'est-ce qu'on fait, qu'est-ce qu'on va faire. On a un petit musée pédagogique aussi avec des automates. Tout ça fait partie de l'expérience. Et puis un moment câlin avec les chiens, évidemment.

  • Speaker #0

    C'est quand même important.

  • Speaker #1

    Ça, c'est vraiment le best.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est chouette de toute l'expérience et de ne pas juste avoir le côté... On utilise les chiens bêtement un peu. L'idée, c'est vraiment d'apprendre à connaître les chiens.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. C'était vraiment ce que je voulais. Donc ça, c'est vraiment l'activité phare qu'on vend le plus. Autrement, on a la canille randonnée qui marche aussi très, très bien. Donc ça, c'est la marche sportive en forêt avec un chien. Et ça, ça va de une heure jusqu'à la journée en été, avec des repas en buvette, avec des itinéraires. On fait de plus en plus du privatif aussi, pour des groupes ou des familles qui sont déjà venues, qui veulent qu'on leur offre une expérience un peu différente et privatise l'éco pour eux. Donc, on fait passablement ça. On fait du coaching compétition ou mise à l'attelage d'un chien privé. Ça, on le fait aussi. C'est moi qui fais. On a une boutique en ligne d'articles pour les sports qu'on a attelé.

  • Speaker #2

    OK.

  • Speaker #1

    On fait un petit peu d'élevage de skis de Sibérie. Mais pour les courses ou pour des gens qui font du mushing, on fait une portée par année. C'est vraiment un élevage familial. Alors qu'on est le seul élevage certifié à Sindor en Suisse pour les chiens nordiques, toute race nordique. C'est-à-dire que ça récompense l'excellence de l'élevage. On est le seul élevage à avoir cette distinction. Mais on reste très très petit au niveau de la production. Et on fait de la médiation aussi en institution avec les chiens. Étant psychologue de formation, j'interviens sans prêts des personnes en situation de handicap. soit beaucoup dans les maisons de retraite aussi, où on vient, mais on ne fait pas que de l'occupationnel, on vient vraiment avec les chiens pour essayer d'apporter quelque chose et de faire un soin un peu plus thérapeutique avec nos chiens.

  • Speaker #0

    C'est génial, ça fait vraiment plein d'activités. Et comment tu arrives à trouver un équilibre entre toutes ces activités ? As-tu 24 heures dans ta journée ?

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    c'est parce que tu fais tellement de choses.

  • Speaker #1

    Je fais que de travailler, en fait. Mais comme c'est un plaisir, ce n'est pas très grave. Et puis, tout ce qui est médiation, on le fait plutôt entre saisons.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on est ouvert 7 jours sur 7 toute l'année. On n'a pas deux jours de fermeture. Après, j'ai aussi une équipe derrière moi. J'ai mon fils qui travaille avec moi, mon mari qui travaille aussi de temps en temps avec moi au week-end. Et on a une employée à plein temps. Et puis, on a encore deux ou trois autres personnes qui viennent à la demande en fonction des besoins. C'est ce qui me permet aussi de partir en course.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    D'avoir une équipe derrière. Et puis, de souffler un peu, et puis de faire du bureau surtout l'hiver. C'est vite compliqué. Il y a beaucoup de téléphones, il y a beaucoup d'administratifs. Et je ne peux pas être à la fois dehors et au bureau.

  • Speaker #1

    C'est vraiment tout un équilibre de vie. Et qu'est-ce qui te fait, ça fait plusieurs années que tu fais ça, qu'est-ce qui te fait encore vibrer dans cette vie avec tes chiens ?

  • Speaker #0

    Toujours ce que je me suis dit au niveau du tourisme. Je l'ai mis sur mon site, c'était mon leitmotiv, c'est de voir les étoiles qui brillent dans les yeux des clients quand ils repartent. Et au final, tant qu'il y a ça et tant que je vois ça, je continuerai. Après la compétition, avec les chiens, c'est la même chose. Mes chiens qui me regardent quand ils montent dans la remorque ou quand ils partent en course ou qu'ils ont fini une course. Et puis que je vois qu'ils sont heureux. J'ai des chiens qui sont, je pense notamment une de mes vieilles chiennes, elle a 9 ans. La compétition, c'est toute sa vie. Partir avec mon VO, ça fait un monstre plaisir de voir le plaisir qu'elle a.

  • Speaker #1

    J'imagine que ça doit être incroyable.

  • Speaker #0

    C'est incroyable,

  • Speaker #1

    oui. Pour terminer, j'ai une petite question traditionnelle. Est-ce que tu as un message à faire passer à des femmes plutôt, mais ça peut être aussi pour des hommes, qui font des sports outdoor, soit un conseil, soit un message ?

  • Speaker #0

    Oser, parce que c'est vrai que le mushing, c'est beaucoup des musheurs qui travaillent. Mais si on prend l'exemple du valet, on a Charlotte en valet qui mûcheur, à Verbier c'est Aline, donc c'est des filles, mais c'est particulier au valet. C'est vrai que si on va sur France, c'est beaucoup des mûcheurs masculins plutôt. C'est vrai que c'est un métier difficile, où on est dehors, où ça demande de la force, mais ce n'est pas impossible et il y a plein de choses qu'on peut faire dans ce travail. On n'est pas obligé de faire de l'attelage avec des crocs-attelages et des chiens qui sont hyper costauds. On peut faire de la rando, on peut faire de l'apprentissage à la candide de traîneau pour les 3 à 7 ans. Nous, on en fait un petit peu, mais je sais que j'ai une connaissance sur France qui fait quasi que ça, qui tourne toute sa saison d'hiver en apprentissage comme des écoles de ski pour les 3 à 7 ans. Il y a plein de choses à faire, il faut juste être un peu créatif et trouver quelque chose qui correspond à sa personnalité et à sa force physique.

  • Speaker #1

    Et être passionné.

  • Speaker #0

    Et être passionné, oui. Non, sinon, il ne faut pas faire ce métier. Non, c'est trop compliqué. C'est sûr. C'est trop compliqué.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Violenne. C'était vraiment chouette d'échanger, de comprendre toute ta philosophie et ton activité. Donc, merci.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    À bientôt.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide. A bientôt !

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