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Super Docteur - médecine générale

1/2 Ce n'est pas la médecine qui soigne, mais les médecins

1/2 Ce n'est pas la médecine qui soigne, mais les médecins

21min |23/09/2025
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Description

On nous a appris que c’est la médecine qui soigne.
Moi, je pense que c’est faux.
Ce n’est pas la médecine qui soigne.
C’est le médecin.

Essayez Medistory ici: https://lc.cx/lNmj58

👉 Abonnez-vous à la newsletter Super Récap’ pour recevoir un mail à lire en 1mn récapitulant les grands points des épisodes de la semaine (c'est gratuit et sans spam!): https://superdocteur.substack.com/


Dans ce double épisode en solo, je partage avec vous une réflexion personnelle, presque un carnet de bord. Une question m’obsède depuis des années : pourquoi des médecins aussi différents – académique, fonctionnel, intégratif, ou centré sur l’alimentation et les interventions non médicamenteuses – peuvent-ils obtenir chacun d’excellents résultats auprès de leurs patients ?


Nous avons exploré le rôle unique du praticien dans la rencontre avec son patient.

  • Ce n’est pas l’outil qui fait le soin, mais celui qui le manie.

  • Les patients ne racontent pas la même histoire selon leur médecin : l’écoute, la reformulation, le storytelling thérapeutique deviennent déjà un soin.

  • Cultiver sa singularité comme médecin est une réponse possible à l’arrivée de l’intelligence artificielle.

Nous avons ensuite parlé de médecine fonctionnelle :

  • Une approche centrée sur le terrain et les causes profondes.

  • Le changement de paradigme : travailler sur la santé plus que sur la maladie

Je poursuis cette réflexion avec trois parties supplémentaires :

  1. Le décalage avec nos confrères
    Être pionnier, sortir du cadre standard de la médecine générale, reste difficile. Beaucoup de pratiques innovantes sont mal comprises. Cela génère parfois méfiance, médisance ou tensions avec nos pairs et le Conseil de l’Ordre. Comment assumer ce rôle tout en restant rigoureux et crédible ?

  2. Accompagner le changement chez nos patients

  • Définir avec eux des objectifs atteignables (SMART).

  • Se concentrer sur ce qu’il faut arrêter plutôt que toujours ajouter.

  • Bannir les étiquettes définitives et parler en termes de conditions évolutives.

  • Adopter un langage positif (“santé” plus que “maladie”).

  • Mettre en valeur leurs forces (“What’s strong with you ?”).

  • Toujours croire les symptômes rapportés par nos patients.

  1. Carnet de bord de ma formation en médecine fonctionnelle
    Quelques notions clés


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html



Instagram:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


Linkedin:

https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans Superdocteur, le podcast des médecins généralistes qui redonne de la noblesse à notre métier. On nous a appris que la médecine, elle soigne. Moi, je pense que c'est faux. C'est pas la médecine qui soigne, c'est le médecin. Et aujourd'hui, je vais tenter de vous expliquer pourquoi. C'est un épisode un peu particulier, en solo. Une réflexion personnelle, presque un carnet de bord que j'ai envie de partager avec vous. Parce que depuis des années... Cette question m'obsède. Quelle médecine faut-il apprendre et pratiquer ? Ou en d'autres termes, comment d'excellents médecins, aussi différents soient-ils, peuvent-ils pratiquer de façon complètement différente donc, et pourtant obtenir de très bons résultats auprès de leurs patients ? Dans cet épisode, je vais vous emmener dans quatre grandes parties pour essayer qu'on explore ensemble cette question. D'abord, on parlera de la manière dont nos préférences de médecins façonnent nos pratiques et nos résultats. Dans la première partie, sous ce titre provocateur, c'est le médecin qui soigne, pas la médecine. Puis je vais faire un petit détour vers ce que j'estime être un outil de choix pour mieux prendre soin de nous et nos patients, la médecine fonctionnelle. On va ensuite se permettre une petite parenthèse et je vais aborder dans une troisième partie la difficulté de sortir du cadre de la médecine. allopathiques qu'on a appris à la fac et d'avoir le courage d'être pionnier et de sortir du modèle standard du médecin généraliste. C'est parfois extrêmement difficile, il faut avoir beaucoup de courage, on va essayer d'explorer ça ensemble. Et pour finir, je vais vous confier, comme je l'ai fait précédemment, ce que j'ai appris dans ma formation de médecine fonctionnelle et que j'ai envie de vous partager comme un building public dans ma formation à l'Institut for Functional Medicine. Bref, un épisode. plus personnel pour explorer ensemble ce qui fait, selon moi, le cœur de notre métier. Ce n'est pas la médecine qui soigne, c'est le médecin. On part directement dans la première partie, c'est le médecin qui soigne. Alors pourquoi ce podcast ? Parce que depuis plusieurs années, j'ai cette question qui m'obsède. Pourquoi autant d'excellents médecins, aussi différents soient-ils avec des formations aussi différentes ? ont-ils des résultats aussi importants chacun dans leur domaine ? Je vous donne un exemple très concret. Vous avez d'un côté, par exemple, je vais prendre le docteur Philippe Imbert, que j'aime beaucoup, qui est un médecin hors pair à la formation ultra-académique, professeur de médecine, professeur de dermatologie, professeur de médecine interne, etc. qui reçoit des patients du monde entier, qui reprend le dossier et qui résout des errances diagnostiques depuis plusieurs années. D'un autre côté, je vois des praticiens de médecine fonctionnelle, par exemple, qui ont une démarche qui est différente, qui, eux, vont plutôt faire des gros bilans biologiques, essayer de rechercher la cause profonde physiologique des maladies, peut-être prescrire des interventions non médicamenteuses, et qui vont avoir d'excellents résultats. Et puis, par exemple, je vois aussi des gens qui font de la médecine chinoise, de l'acupuncture, des médecins... qui se qualifient eux-mêmes d'intégratifs, qui font beaucoup de psychologie, beaucoup de bien-être, beaucoup de prévention, avec tout un tas d'arsenals thérapeutiques complètement différents, peut-être avec des plantes, des huiles essentielles, etc. et qui ont aussi des résultats exceptionnels. Alors pourquoi ? Pourquoi autant d'outils différents amènent à des résultats aussi bons ? Eh bien, je pense qu'une de ces réponses, c'est la médecine personnalisée. C'est quoi la médecine personnalisée ? C'est la médecine qui prend du temps, qui nécessite une implication du soignant et une réflexion approfondie. Et en fait, j'en arrive à la conclusion que ce n'est pas l'outil qui est important, c'est celui qui le manie. Il n'y a pas qu'une seule façon de faire. Parce que déjà, les patients ne vont pas raconter la même histoire selon l'interlocuteur. Je vous donne un exemple. Si vous êtes médecin-professeur... Les patients vont peut-être vous raconter quelque chose de très scolaire, avec les symptômes, les antécédents, etc. Ça va être une consultation très codifiée. Mais à l'inverse, si vous êtes un praticien aussi chevronné, soyez-vous, je ne sais pas, en acupuncture, en médecine chinoise, les gens vont peut-être vous raconter une histoire différente, avec une notion peut-être d'énergie, de bien-être, de famille, de ressenti, que sais-je. Mais l'histoire va être différente. Et à mon avis, c'est une des clés de cette efficacité. Dans tous les cas, je remarque qu'il y a quand même une implication importante du soignant. un temps de réflexion et une envie d'aller au bout des choses. On retrouve dans ce cas-là le rapport singulier entre le patient et son médecin. Et ça, c'est de l'Evidence-Based Medicine qu'on a oublié, parce que l'Evidence-Based Medicine, on a tous l'impression maintenant que c'est uniquement le résultat des grandes études, des grands essais thérapeutiques multicentriques, etc. Mais en fait, on a complètement oublié que dans la définition de base de l'EBM, il y avait la préférence du patient et du praticien qui rentrent en compte dans ce qu'on appelle l'Evidence Based Medicine. Et bien, je pense qu'en prenant ce temps, avec cette volonté d'excellence avec nos patients, on revient à une définition tout à fait standard, mais qu'on a oublié, du rapport singulier entre le patient et son médecin. et c'est absolument... passionnant et on a des résultats absolument incroyables à attendre de tout ça. Donc, en EBM, il y a des habitudes et des préférences du praticien. Et c'est là qu'on introduit ça tous. Et c'est là que c'est passionnant parce que si vous êtes un médecin, vous avez une patientelle qui vous correspond et moi, je vous invite à cultiver votre différence. Si vous êtes branché sur les herbes médicinales, c'est un domaine complètement sous-côté. Il faut que je fasse absolument un podcast là-dessus d'ailleurs. D'ailleurs, si vous avez des noms à me donner, dites-le-moi en commentaire. Je suis très preneur, soit sous la vidéo YouTube, soit directement dans cette vidéo de podcast. Vous pouvez me mettre en commentaire si vous avez des praticiens qui sont compétents là-dedans, qui ont une expérience reconnue là-dedans. J'aurais passionné de faire un épisode là-dessus. Petite parenthèse fermée, mais donc, si vous êtes branché sur les herbes médicinales, fouillez le sujet à fond. Vous aurez des patients qui seront intéressés par ça. Et rien qu'avec l'effet placebo, parce qu'ils auront l'impression que c'est quelque chose qui leur correspond, vous aurez déjà 30% de réussite en plus. Donc, si vous avez une patte particulière, si vous êtes plutôt complément alimentaire, si vous êtes plutôt activité physique, si vous êtes plutôt hypnose, si vous êtes plutôt branché sur la méditation, que sais-je ? Ou alors, si vous êtes un médicament tout à fait scolaire, tout à fait standard, et que vous avez une approche tout à fait evidence-based médecine et allopathique, faites-le, mais faites-le à fond, avec les dernières études, et vous aurez des patients qui vous ressemblent, qui sont sensibles à la science et aux grands essais. Peut-être, je ne sais pas, des ingénieurs, des profs, etc. Donc, cultivez votre différence et surtout, fouillez-la à fond. C'est ça qui va faire votre singularité. Et évidemment, il faut toujours avoir une volonté d'excellence, de réflexion, d'aller au bout des choses et de vouloir soigner nos patients. Et donc, de tout ça découle une grande satisfaction, non seulement pour le médecin et son patient, et puis une relation privilégiée. Et encore une fois, J'en parle beaucoup en ce moment, mais c'est une des solutions pour apprivoiser l'intelligence artificielle qui arrive à grands pas, qui est déjà là. Une intelligence artificielle ne va pas avoir de spécificité, ne va pas avoir de subjectivité et d'intérêt particulier pour tel ou tel sujet. Je pense que vous avez compris ce que je veux dire. Et ça peut être une réponse de s'engager à fond dans la passion et dans la relation particulière entre... un médecin et son patient. Donc, pour conclure par une petite phrase cette première partie, c'est le médecin qui soigne et pas la médecine, je vais vous citer cette petite phrase que j'ai vue dans ma formation. You are more than the medicine that you prescribe. C'est-à-dire que vous êtes beaucoup plus que votre médecine ou que les médicaments que vous prescrivez. Les patients vont vous voir pour votre singularité et je vous invite à la cultiver. plus possible et c'est ça qui va vous rendre un médecin exceptionnel. Avant de poursuivre cet épisode, je voulais prendre une minute pour vous parler d'une application médicale que j'ai découvert récemment et dont je voulais absolument vous parler, c'est MediStory. C'est un logiciel conçu en natif pour l'univers Apple et croyez-moi ça change tout parce que ça marche. C'est fluide et c'est super intuitif. Ce que je trouve notamment génial chez eux, c'est leur outil appelé Loki. C'est une IA vocale intégrée qui retranscrit automatiquement soit ce qu'on lui dicte, soit les propos qu'on a échangés avec son patient pendant la consultation. Et en fait, il les intègre directement dans le dossier patient et il propose même de générer des documents. Donc ici, et avec cette solution, on parle de gagner du temps sur la saisie pour recentrer notre consultation sur l'essentiel qui est quand même notre patient. C'est vraiment top, l'interface est épurée, elle est vraiment pensée pour s'adapter à la pratique du médecin et pas l'inverse. Et en plus derrière, cerise sur le gâteau, c'est une équipe française avec un vrai engagement sur la sécurité des données qui sont hébergées en France. Bref, c'est du solide. Je vous invite vraiment à le tester. Alors, si vous êtes en train de vous installer ou si vous avez envie de changer d'outil et que vous êtes sur Apple, je vous encourage vraiment à y jeter un œil. Je vous mets, comme d'habitude, le lien en description dans les notes de cet épisode et je vous laisse tout de suite pour la suite de cet épisode. On arrive dans cette deuxième partie. Mon journal de bord, ma réflexion générale sur la médecine fonctionnelle. Pourquoi je vous parle de ça ? Parce que là, je vous parle d'outils médicaux qui soignent. Et pour moi... La médecine fonctionnelle, c'est une des réponses de choix. C'est la mienne, c'est mon chemin, je suis actuellement dans ce chemin-là. Peut-être que dans 10 ans, ça ne sera pas le cas, peut-être que ça changera. Mais en ce moment, en tout cas ça fait plusieurs années, moi j'y crois beaucoup, alors pourquoi ? Parce que la médecine fonctionnelle, j'en ai déjà parlé dans deux podcasts, je vous y renvoie dans la chaîne Superdocteur, vous tapez médecine fonctionnelle dans la barre de recherche, vous allez les trouver, je crois que j'en ai fait deux dessus, notamment un où je décris précisément ce que c'est. C'est peut-être un préambule à tout ça. Mais donc, pour moi, la médecine fonctionnelle, c'est une des réponses parce qu'elle englobe beaucoup de choses qui font sens. Et une de ses définitions, c'est quand même que ça recherche les causes profondes des maladies. Ce qui oppose à la médecine allopathique standard. On est volontiers dans une médecine symptomatique. On essaie de calmer les symptômes. Ce qui est OK, ce qui peut paraître OK. Mais la médecine fonctionnelle, elle est vraiment beaucoup plus élégante que ça. Son objectif, ça va être d'aller chercher les causes profondes des maladies et évidemment de les rechercher et de les enlever pour que les gens guérissent. C'est une médecine qui s'occupe du terrain, qui est une composante essentielle de la santé. Pourquoi je vous dis ça ? Parce que, par exemple, en infectiologie, vous comprenez que si vous avez un germe dans votre gorge, par exemple, j'en sais rien, un streptococque, un ptomococque, on sait bien que 100% des gens qui ont le germe ne vont pas tomber malade. Et l'inverse est vrai aussi. C'est-à-dire que si vous soignez votre terrain, l'écosystème de votre gorge, votre forme générale, votre état de santé générale, vous avez beaucoup moins de chances que ce streptocoque ou ce pneumocoque vous provoque une angina. En fait, c'est ça que ça propose la médecine fonctionnelle. Ça potentialise la santé, c'est une médecine de la santé et de la physiologie saine. et en fait, en soignant. le terrain, on arrive à arranger beaucoup de choses. Et donc, c'est une composante essentielle. Elle travaille sur la santé, en regard de la médecine allopathique, qui, elle, travaille sur la maladie. Dans nos études de médecine, on a appris les maladies, et on n'a pas appris la santé. J'ai conscience de ce que je raconte, et que ça peut paraître un petit peu absurde, mais réfléchissez-y un moment. Regardez comme sont organisés les items de notre internat. Ce sont des items classés par pathologie, par germe, par maladie. Ce ne sont pas des items de la santé. Il n'y a pas un item sur le sommeil, sur la nutrition normale. Ça serait extrêmement vaste. Et en fait, c'est un changement de paradigme. C'est le fait de se concentrer sur la santé. Qu'est-ce qui fait du bien et qu'est-ce qui prévient des maladies ? C'est ce que propose la médecine fonctionnelle. Donc pour ça, il y a tout un processus en consultation, dont certains outils sont, je vais vous en citer deux. Le premier, c'est la matrice. Qu'est-ce qu'on fait dans la matrice ? C'est qu'en fait, on va essayer de raisonner avec notre patient sur ces grands systèmes physiologiques qui sont atteints au moment T. Alors il y en a plusieurs. Il y a la production d'énergie. On va réfléchir à l'état des mitochondries, etc. le transport, la détoxification, la qualité des hormones, l'intégrité physique de toutes les structures anatomiques qui nous composent. Et en fait, il y a aussi la psychologie, le psychisme, etc. Et au lieu de réfléchir par « ce patient me présente une pathologie, je vais dérouler mon tiroir pour lui donner les bons médicaments » , on va être beaucoup plus fin que ça et on va se poser la question Quels sont les grands systèmes physiologiques chez mon patient qui sont actuellement défaillants ? Et une fois qu'on a mis en regard ces problèmes-là, comme un ingénieur, on va aller jouer sur telle ou telle chose. C'est la matrice, c'est un élément très important, c'est bêtement une feuille de papier A4 que vous remplissez en consultation. Et un autre document qui est très important, c'est ce qu'on appelle la timeline, c'est-à-dire c'est une frise de votre patient qui démarre... De zéro à sa naissance, qui va même un tout petit peu avant, pour étudier un petit peu l'état embryonnaire, j'ai envie de dire, l'état de la maman, etc. Est-ce qu'il y a une césarienne, une voie basse, etc. Il y a la naissance. Et après, de zéro à l'âge de votre patient, sur cette frise, vous remplissez tous les grands événements de sa vie et tous les symptômes, les grands symptômes et toutes les grandes gênes qu'il a présentées. C'est absolument incroyable. Je me demande pourquoi on ne fait pas ça. Alors je le sais, c'est parce qu'on n'a pas le temps. Mais en fait, en faisant ça, vous vous rendez compte déjà d'un truc extraordinaire. C'est qu'en 10 minutes, vous vous rendez compte, avec votre passion, qu'en fait, son problème, il est apparu à 14 ans, quand il a déménagé, et que ses parents se sont séparés, et qu'il a commencé à avoir un régime alimentaire différent, par exemple. Peut-être qu'il ne s'en est même jamais rendu compte. Donc c'est hyper puissant. Cet outil, cette timeline, ça permet... de raconter avec son patient l'histoire qui est la sienne, avec ses antécédents, etc. Et donc, c'est un dialogue. C'est-à-dire qu'on lui raconte ce qu'on a compris de son histoire. Et le patient, il nous corrige en direct. Et donc, je pense que vous vous rendez compte à ce stade de la qualité de la relation qui est en train de se faire à ce moment-là. Quand on fait ça avec son patient, il se dit « On ne m'a jamais pris en considération. » avec une telle importance. Parce qu'on vient rechercher jusqu'à ma naissance. Alors, ça peut paraître incroyable de faire ça, mais en fait, ça peut se faire relativement rapidement. On ne va pas détailler tous les petits symptômes, tous les petits maux, toutes les petites angines, etc. Mais les grandes lignes, on peut faire passer comme ça rapidement. Et surtout, on va raconter l'histoire de son patient. Et en fait, qu'est-ce qui va se passer ? C'est qu'il va se dire, « Waouh, je me sens compris. Je me sens... Je sens que j'intéresse mon médecin. Et je sens qu'il m'a compris. » déjà vous débloquez un truc incroyable. C'est un pas vers la guérison tout simplement. Le fait de raconter l'histoire de votre patient, c'est du storytelling. Et les patients ne sont jamais écoutés comme ça. On essaye de comprendre le profil de chaque patient pour essayer à la fin de comprendre un petit peu aussi qui il est et quels sont les outils qu'on va pouvoir employer avec lui pour lui faire du bien. Je vous donne un exemple. Si vous avez en face de vous une patiente plutôt new age, 68 arde, très branchée, j'allais dire psychédélique, mais herbe, médecine douce, médecine naturelle, etc. Vous allez vous engager dans les interventions non médicamenteuses. Ça va lui parler, lui prescrire des huiles, des herbes, la méditation, etc. A l'inverse, si vous avez un patient ultra cartésien qui vient avec des classeurs remplis, qui est fonctionnaire, qui est ingénieur, qui est très organisé, vous allez faire quelque chose de beaucoup plus académique. Vous allez donner des médicaments parce que vous sentez que ça va peut-être plus lui correspondre. Et donc, cette part de la consultation, elle est hyper importante pour rentrer en connexion. Et c'est, à mon avis, capital. Ce qui peut être intéressant à ce stade aussi en médecine fonctionnelle, et ce que moi j'adore, c'est se demander quelle est mon histoire par rapport à celle de mon patient. Je suis sûr que vous vous rendez compte qu'il y a des patients que vous adorez et d'autres que vous détestez. Vous êtes comme moi un médecin et je suis sûr que quand vous voyez la liste de vos patients, parfois vous vous dites « Oh non, pas celle-ci ou pas celui-là » ou à l'inverse « Ah chouette, il y a tel ou un tel, on va pouvoir discuter de choses et d'autres, pas que de médecine » et c'est plutôt cool. Et donc le fait de se questionner aussi de sa propre histoire par rapport à celle de ses patients, ça permet aussi de travailler dessus. Pourquoi lui me touche ? Pourquoi lui m'agace ? Et puis on va pouvoir se poser des questions peut-être aussi intéressantes, avec les notions de racisme en santé, de... pas de refus, mais d'éviction de certaines catégories de populations de gens qui nous effraient parce qu'on ne les comprend pas, par exemple. et je pense qu'en tant que soignant c'est pas de la politique on fait pas de la politique, on est des soignants, quelqu'un qui vient vous consulter, vous avez je pense un devoir d'absolu soin, transparence et évidemment de l'accueillir comme il est, et minimum c'est pas de faire part de racisme. Et donc c'est de travailler sur ces processus inconscients. Je pense à des gens LGBT, des gens homosexuels, des gens de communautés particulières, voire même de communautés religieuses qui peuvent irriter certains dans la sphère politique. Et bien c'est très intéressant de se poser la question dans le soin. Comment aller au-delà de toutes ces considérations ? La médecine fonctionnelle, pour finir avec ça, c'est sous-côté, je ne comprends pas pourquoi. Ça se base sur des études qui sont extrêmement solides. Toutes les études et les cours que l'on me donne dans ma formation à l'Institut for Functional Medicine aux Etats-Unis sont des études du New England Journal of Medicine, de Nature, de Sales, des études ultra robustes. Et je ne comprends pas pourquoi elles ne sont pas encore... mainstream ? Pourquoi ils ne sont pas encore dans le domaine de la santé publique ? Apprendre cette médecine, c'est pour moi comme apprendre les maths ou essayer d'être dans une startup futuriste. Parce qu'en fait, on apprend des trucs et on sait bien que c'est un petit pari. Je vous donne un exemple. Il y a des analyses de microbiotes, des tests génétiques multiples, des tests hormonaux. Et on sent bien que là, on dépasse un petit peu la médecine traditionnelle. On est un peu dans l'expérimentation. Et en fait, c'est un pari sur l'avenir parce qu'il y a plein de ces petits outils qui vont péricliter. Peut-être l'analyse du microbiome. du microbiote, pardon. Il y a eu un grand boom et maintenant, on se rend compte que c'est peut-être inutile. En tout cas, on ne comprend pas à l'heure actuelle. En fait, dans une startup, vous misez sur des choses et vous vous dites, OK, peut-être que dans 20 ans, ça va être la voie d'un certain succès. Peut-être que ça va complètement se crasher. Mais c'est un peu ça. C'est être dans cet esprit de pionnier. Il y a beaucoup de choses qui sont ultra reconnues par des études ultra robustes. Il y a certains petits outils qui sont ultra originaux. Et j'aime bien, j'aime bien ça. Donc voilà mes petites réflexions sur la médecine fonctionnelle dans cette deuxième partie et pourquoi je pense que c'est vraiment un outil de choix, en tout cas un outil que j'affectionne et pourquoi je me forme là-dedans. Bravo, vous êtes bien arrivé à la fin de cette partie. La suite vous attend dans le prochain épisode. Pour ne rien manquer de Superdocteur, pensez à vous abonner dès maintenant à ce podcast. Et si vous aimez mon travail, le meilleur moyen de me soutenir, c'est d'en parler autour de vous, à vos consoeurs ou vos confrères. Enfin, un petit geste qui fait une grande différence. Laissez-moi une belle note de 5 étoiles sur votre application de podcast préférée. Ça m'encourage énormément et ça aide d'autres médecins à découvrir SuperDocteur et partager ensemble des idées pour améliorer nos soins et enrichir nos pratiques. A très vite sur le podcast !

Description

On nous a appris que c’est la médecine qui soigne.
Moi, je pense que c’est faux.
Ce n’est pas la médecine qui soigne.
C’est le médecin.

Essayez Medistory ici: https://lc.cx/lNmj58

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Dans ce double épisode en solo, je partage avec vous une réflexion personnelle, presque un carnet de bord. Une question m’obsède depuis des années : pourquoi des médecins aussi différents – académique, fonctionnel, intégratif, ou centré sur l’alimentation et les interventions non médicamenteuses – peuvent-ils obtenir chacun d’excellents résultats auprès de leurs patients ?


Nous avons exploré le rôle unique du praticien dans la rencontre avec son patient.

  • Ce n’est pas l’outil qui fait le soin, mais celui qui le manie.

  • Les patients ne racontent pas la même histoire selon leur médecin : l’écoute, la reformulation, le storytelling thérapeutique deviennent déjà un soin.

  • Cultiver sa singularité comme médecin est une réponse possible à l’arrivée de l’intelligence artificielle.

Nous avons ensuite parlé de médecine fonctionnelle :

  • Une approche centrée sur le terrain et les causes profondes.

  • Le changement de paradigme : travailler sur la santé plus que sur la maladie

Je poursuis cette réflexion avec trois parties supplémentaires :

  1. Le décalage avec nos confrères
    Être pionnier, sortir du cadre standard de la médecine générale, reste difficile. Beaucoup de pratiques innovantes sont mal comprises. Cela génère parfois méfiance, médisance ou tensions avec nos pairs et le Conseil de l’Ordre. Comment assumer ce rôle tout en restant rigoureux et crédible ?

  2. Accompagner le changement chez nos patients

  • Définir avec eux des objectifs atteignables (SMART).

  • Se concentrer sur ce qu’il faut arrêter plutôt que toujours ajouter.

  • Bannir les étiquettes définitives et parler en termes de conditions évolutives.

  • Adopter un langage positif (“santé” plus que “maladie”).

  • Mettre en valeur leurs forces (“What’s strong with you ?”).

  • Toujours croire les symptômes rapportés par nos patients.

  1. Carnet de bord de ma formation en médecine fonctionnelle
    Quelques notions clés


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans Superdocteur, le podcast des médecins généralistes qui redonne de la noblesse à notre métier. On nous a appris que la médecine, elle soigne. Moi, je pense que c'est faux. C'est pas la médecine qui soigne, c'est le médecin. Et aujourd'hui, je vais tenter de vous expliquer pourquoi. C'est un épisode un peu particulier, en solo. Une réflexion personnelle, presque un carnet de bord que j'ai envie de partager avec vous. Parce que depuis des années... Cette question m'obsède. Quelle médecine faut-il apprendre et pratiquer ? Ou en d'autres termes, comment d'excellents médecins, aussi différents soient-ils, peuvent-ils pratiquer de façon complètement différente donc, et pourtant obtenir de très bons résultats auprès de leurs patients ? Dans cet épisode, je vais vous emmener dans quatre grandes parties pour essayer qu'on explore ensemble cette question. D'abord, on parlera de la manière dont nos préférences de médecins façonnent nos pratiques et nos résultats. Dans la première partie, sous ce titre provocateur, c'est le médecin qui soigne, pas la médecine. Puis je vais faire un petit détour vers ce que j'estime être un outil de choix pour mieux prendre soin de nous et nos patients, la médecine fonctionnelle. On va ensuite se permettre une petite parenthèse et je vais aborder dans une troisième partie la difficulté de sortir du cadre de la médecine. allopathiques qu'on a appris à la fac et d'avoir le courage d'être pionnier et de sortir du modèle standard du médecin généraliste. C'est parfois extrêmement difficile, il faut avoir beaucoup de courage, on va essayer d'explorer ça ensemble. Et pour finir, je vais vous confier, comme je l'ai fait précédemment, ce que j'ai appris dans ma formation de médecine fonctionnelle et que j'ai envie de vous partager comme un building public dans ma formation à l'Institut for Functional Medicine. Bref, un épisode. plus personnel pour explorer ensemble ce qui fait, selon moi, le cœur de notre métier. Ce n'est pas la médecine qui soigne, c'est le médecin. On part directement dans la première partie, c'est le médecin qui soigne. Alors pourquoi ce podcast ? Parce que depuis plusieurs années, j'ai cette question qui m'obsède. Pourquoi autant d'excellents médecins, aussi différents soient-ils avec des formations aussi différentes ? ont-ils des résultats aussi importants chacun dans leur domaine ? Je vous donne un exemple très concret. Vous avez d'un côté, par exemple, je vais prendre le docteur Philippe Imbert, que j'aime beaucoup, qui est un médecin hors pair à la formation ultra-académique, professeur de médecine, professeur de dermatologie, professeur de médecine interne, etc. qui reçoit des patients du monde entier, qui reprend le dossier et qui résout des errances diagnostiques depuis plusieurs années. D'un autre côté, je vois des praticiens de médecine fonctionnelle, par exemple, qui ont une démarche qui est différente, qui, eux, vont plutôt faire des gros bilans biologiques, essayer de rechercher la cause profonde physiologique des maladies, peut-être prescrire des interventions non médicamenteuses, et qui vont avoir d'excellents résultats. Et puis, par exemple, je vois aussi des gens qui font de la médecine chinoise, de l'acupuncture, des médecins... qui se qualifient eux-mêmes d'intégratifs, qui font beaucoup de psychologie, beaucoup de bien-être, beaucoup de prévention, avec tout un tas d'arsenals thérapeutiques complètement différents, peut-être avec des plantes, des huiles essentielles, etc. et qui ont aussi des résultats exceptionnels. Alors pourquoi ? Pourquoi autant d'outils différents amènent à des résultats aussi bons ? Eh bien, je pense qu'une de ces réponses, c'est la médecine personnalisée. C'est quoi la médecine personnalisée ? C'est la médecine qui prend du temps, qui nécessite une implication du soignant et une réflexion approfondie. Et en fait, j'en arrive à la conclusion que ce n'est pas l'outil qui est important, c'est celui qui le manie. Il n'y a pas qu'une seule façon de faire. Parce que déjà, les patients ne vont pas raconter la même histoire selon l'interlocuteur. Je vous donne un exemple. Si vous êtes médecin-professeur... Les patients vont peut-être vous raconter quelque chose de très scolaire, avec les symptômes, les antécédents, etc. Ça va être une consultation très codifiée. Mais à l'inverse, si vous êtes un praticien aussi chevronné, soyez-vous, je ne sais pas, en acupuncture, en médecine chinoise, les gens vont peut-être vous raconter une histoire différente, avec une notion peut-être d'énergie, de bien-être, de famille, de ressenti, que sais-je. Mais l'histoire va être différente. Et à mon avis, c'est une des clés de cette efficacité. Dans tous les cas, je remarque qu'il y a quand même une implication importante du soignant. un temps de réflexion et une envie d'aller au bout des choses. On retrouve dans ce cas-là le rapport singulier entre le patient et son médecin. Et ça, c'est de l'Evidence-Based Medicine qu'on a oublié, parce que l'Evidence-Based Medicine, on a tous l'impression maintenant que c'est uniquement le résultat des grandes études, des grands essais thérapeutiques multicentriques, etc. Mais en fait, on a complètement oublié que dans la définition de base de l'EBM, il y avait la préférence du patient et du praticien qui rentrent en compte dans ce qu'on appelle l'Evidence Based Medicine. Et bien, je pense qu'en prenant ce temps, avec cette volonté d'excellence avec nos patients, on revient à une définition tout à fait standard, mais qu'on a oublié, du rapport singulier entre le patient et son médecin. et c'est absolument... passionnant et on a des résultats absolument incroyables à attendre de tout ça. Donc, en EBM, il y a des habitudes et des préférences du praticien. Et c'est là qu'on introduit ça tous. Et c'est là que c'est passionnant parce que si vous êtes un médecin, vous avez une patientelle qui vous correspond et moi, je vous invite à cultiver votre différence. Si vous êtes branché sur les herbes médicinales, c'est un domaine complètement sous-côté. Il faut que je fasse absolument un podcast là-dessus d'ailleurs. D'ailleurs, si vous avez des noms à me donner, dites-le-moi en commentaire. Je suis très preneur, soit sous la vidéo YouTube, soit directement dans cette vidéo de podcast. Vous pouvez me mettre en commentaire si vous avez des praticiens qui sont compétents là-dedans, qui ont une expérience reconnue là-dedans. J'aurais passionné de faire un épisode là-dessus. Petite parenthèse fermée, mais donc, si vous êtes branché sur les herbes médicinales, fouillez le sujet à fond. Vous aurez des patients qui seront intéressés par ça. Et rien qu'avec l'effet placebo, parce qu'ils auront l'impression que c'est quelque chose qui leur correspond, vous aurez déjà 30% de réussite en plus. Donc, si vous avez une patte particulière, si vous êtes plutôt complément alimentaire, si vous êtes plutôt activité physique, si vous êtes plutôt hypnose, si vous êtes plutôt branché sur la méditation, que sais-je ? Ou alors, si vous êtes un médicament tout à fait scolaire, tout à fait standard, et que vous avez une approche tout à fait evidence-based médecine et allopathique, faites-le, mais faites-le à fond, avec les dernières études, et vous aurez des patients qui vous ressemblent, qui sont sensibles à la science et aux grands essais. Peut-être, je ne sais pas, des ingénieurs, des profs, etc. Donc, cultivez votre différence et surtout, fouillez-la à fond. C'est ça qui va faire votre singularité. Et évidemment, il faut toujours avoir une volonté d'excellence, de réflexion, d'aller au bout des choses et de vouloir soigner nos patients. Et donc, de tout ça découle une grande satisfaction, non seulement pour le médecin et son patient, et puis une relation privilégiée. Et encore une fois, J'en parle beaucoup en ce moment, mais c'est une des solutions pour apprivoiser l'intelligence artificielle qui arrive à grands pas, qui est déjà là. Une intelligence artificielle ne va pas avoir de spécificité, ne va pas avoir de subjectivité et d'intérêt particulier pour tel ou tel sujet. Je pense que vous avez compris ce que je veux dire. Et ça peut être une réponse de s'engager à fond dans la passion et dans la relation particulière entre... un médecin et son patient. Donc, pour conclure par une petite phrase cette première partie, c'est le médecin qui soigne et pas la médecine, je vais vous citer cette petite phrase que j'ai vue dans ma formation. You are more than the medicine that you prescribe. C'est-à-dire que vous êtes beaucoup plus que votre médecine ou que les médicaments que vous prescrivez. Les patients vont vous voir pour votre singularité et je vous invite à la cultiver. plus possible et c'est ça qui va vous rendre un médecin exceptionnel. Avant de poursuivre cet épisode, je voulais prendre une minute pour vous parler d'une application médicale que j'ai découvert récemment et dont je voulais absolument vous parler, c'est MediStory. C'est un logiciel conçu en natif pour l'univers Apple et croyez-moi ça change tout parce que ça marche. C'est fluide et c'est super intuitif. Ce que je trouve notamment génial chez eux, c'est leur outil appelé Loki. C'est une IA vocale intégrée qui retranscrit automatiquement soit ce qu'on lui dicte, soit les propos qu'on a échangés avec son patient pendant la consultation. Et en fait, il les intègre directement dans le dossier patient et il propose même de générer des documents. Donc ici, et avec cette solution, on parle de gagner du temps sur la saisie pour recentrer notre consultation sur l'essentiel qui est quand même notre patient. C'est vraiment top, l'interface est épurée, elle est vraiment pensée pour s'adapter à la pratique du médecin et pas l'inverse. Et en plus derrière, cerise sur le gâteau, c'est une équipe française avec un vrai engagement sur la sécurité des données qui sont hébergées en France. Bref, c'est du solide. Je vous invite vraiment à le tester. Alors, si vous êtes en train de vous installer ou si vous avez envie de changer d'outil et que vous êtes sur Apple, je vous encourage vraiment à y jeter un œil. Je vous mets, comme d'habitude, le lien en description dans les notes de cet épisode et je vous laisse tout de suite pour la suite de cet épisode. On arrive dans cette deuxième partie. Mon journal de bord, ma réflexion générale sur la médecine fonctionnelle. Pourquoi je vous parle de ça ? Parce que là, je vous parle d'outils médicaux qui soignent. Et pour moi... La médecine fonctionnelle, c'est une des réponses de choix. C'est la mienne, c'est mon chemin, je suis actuellement dans ce chemin-là. Peut-être que dans 10 ans, ça ne sera pas le cas, peut-être que ça changera. Mais en ce moment, en tout cas ça fait plusieurs années, moi j'y crois beaucoup, alors pourquoi ? Parce que la médecine fonctionnelle, j'en ai déjà parlé dans deux podcasts, je vous y renvoie dans la chaîne Superdocteur, vous tapez médecine fonctionnelle dans la barre de recherche, vous allez les trouver, je crois que j'en ai fait deux dessus, notamment un où je décris précisément ce que c'est. C'est peut-être un préambule à tout ça. Mais donc, pour moi, la médecine fonctionnelle, c'est une des réponses parce qu'elle englobe beaucoup de choses qui font sens. Et une de ses définitions, c'est quand même que ça recherche les causes profondes des maladies. Ce qui oppose à la médecine allopathique standard. On est volontiers dans une médecine symptomatique. On essaie de calmer les symptômes. Ce qui est OK, ce qui peut paraître OK. Mais la médecine fonctionnelle, elle est vraiment beaucoup plus élégante que ça. Son objectif, ça va être d'aller chercher les causes profondes des maladies et évidemment de les rechercher et de les enlever pour que les gens guérissent. C'est une médecine qui s'occupe du terrain, qui est une composante essentielle de la santé. Pourquoi je vous dis ça ? Parce que, par exemple, en infectiologie, vous comprenez que si vous avez un germe dans votre gorge, par exemple, j'en sais rien, un streptococque, un ptomococque, on sait bien que 100% des gens qui ont le germe ne vont pas tomber malade. Et l'inverse est vrai aussi. C'est-à-dire que si vous soignez votre terrain, l'écosystème de votre gorge, votre forme générale, votre état de santé générale, vous avez beaucoup moins de chances que ce streptocoque ou ce pneumocoque vous provoque une angina. En fait, c'est ça que ça propose la médecine fonctionnelle. Ça potentialise la santé, c'est une médecine de la santé et de la physiologie saine. et en fait, en soignant. le terrain, on arrive à arranger beaucoup de choses. Et donc, c'est une composante essentielle. Elle travaille sur la santé, en regard de la médecine allopathique, qui, elle, travaille sur la maladie. Dans nos études de médecine, on a appris les maladies, et on n'a pas appris la santé. J'ai conscience de ce que je raconte, et que ça peut paraître un petit peu absurde, mais réfléchissez-y un moment. Regardez comme sont organisés les items de notre internat. Ce sont des items classés par pathologie, par germe, par maladie. Ce ne sont pas des items de la santé. Il n'y a pas un item sur le sommeil, sur la nutrition normale. Ça serait extrêmement vaste. Et en fait, c'est un changement de paradigme. C'est le fait de se concentrer sur la santé. Qu'est-ce qui fait du bien et qu'est-ce qui prévient des maladies ? C'est ce que propose la médecine fonctionnelle. Donc pour ça, il y a tout un processus en consultation, dont certains outils sont, je vais vous en citer deux. Le premier, c'est la matrice. Qu'est-ce qu'on fait dans la matrice ? C'est qu'en fait, on va essayer de raisonner avec notre patient sur ces grands systèmes physiologiques qui sont atteints au moment T. Alors il y en a plusieurs. Il y a la production d'énergie. On va réfléchir à l'état des mitochondries, etc. le transport, la détoxification, la qualité des hormones, l'intégrité physique de toutes les structures anatomiques qui nous composent. Et en fait, il y a aussi la psychologie, le psychisme, etc. Et au lieu de réfléchir par « ce patient me présente une pathologie, je vais dérouler mon tiroir pour lui donner les bons médicaments » , on va être beaucoup plus fin que ça et on va se poser la question Quels sont les grands systèmes physiologiques chez mon patient qui sont actuellement défaillants ? Et une fois qu'on a mis en regard ces problèmes-là, comme un ingénieur, on va aller jouer sur telle ou telle chose. C'est la matrice, c'est un élément très important, c'est bêtement une feuille de papier A4 que vous remplissez en consultation. Et un autre document qui est très important, c'est ce qu'on appelle la timeline, c'est-à-dire c'est une frise de votre patient qui démarre... De zéro à sa naissance, qui va même un tout petit peu avant, pour étudier un petit peu l'état embryonnaire, j'ai envie de dire, l'état de la maman, etc. Est-ce qu'il y a une césarienne, une voie basse, etc. Il y a la naissance. Et après, de zéro à l'âge de votre patient, sur cette frise, vous remplissez tous les grands événements de sa vie et tous les symptômes, les grands symptômes et toutes les grandes gênes qu'il a présentées. C'est absolument incroyable. Je me demande pourquoi on ne fait pas ça. Alors je le sais, c'est parce qu'on n'a pas le temps. Mais en fait, en faisant ça, vous vous rendez compte déjà d'un truc extraordinaire. C'est qu'en 10 minutes, vous vous rendez compte, avec votre passion, qu'en fait, son problème, il est apparu à 14 ans, quand il a déménagé, et que ses parents se sont séparés, et qu'il a commencé à avoir un régime alimentaire différent, par exemple. Peut-être qu'il ne s'en est même jamais rendu compte. Donc c'est hyper puissant. Cet outil, cette timeline, ça permet... de raconter avec son patient l'histoire qui est la sienne, avec ses antécédents, etc. Et donc, c'est un dialogue. C'est-à-dire qu'on lui raconte ce qu'on a compris de son histoire. Et le patient, il nous corrige en direct. Et donc, je pense que vous vous rendez compte à ce stade de la qualité de la relation qui est en train de se faire à ce moment-là. Quand on fait ça avec son patient, il se dit « On ne m'a jamais pris en considération. » avec une telle importance. Parce qu'on vient rechercher jusqu'à ma naissance. Alors, ça peut paraître incroyable de faire ça, mais en fait, ça peut se faire relativement rapidement. On ne va pas détailler tous les petits symptômes, tous les petits maux, toutes les petites angines, etc. Mais les grandes lignes, on peut faire passer comme ça rapidement. Et surtout, on va raconter l'histoire de son patient. Et en fait, qu'est-ce qui va se passer ? C'est qu'il va se dire, « Waouh, je me sens compris. Je me sens... Je sens que j'intéresse mon médecin. Et je sens qu'il m'a compris. » déjà vous débloquez un truc incroyable. C'est un pas vers la guérison tout simplement. Le fait de raconter l'histoire de votre patient, c'est du storytelling. Et les patients ne sont jamais écoutés comme ça. On essaye de comprendre le profil de chaque patient pour essayer à la fin de comprendre un petit peu aussi qui il est et quels sont les outils qu'on va pouvoir employer avec lui pour lui faire du bien. Je vous donne un exemple. Si vous avez en face de vous une patiente plutôt new age, 68 arde, très branchée, j'allais dire psychédélique, mais herbe, médecine douce, médecine naturelle, etc. Vous allez vous engager dans les interventions non médicamenteuses. Ça va lui parler, lui prescrire des huiles, des herbes, la méditation, etc. A l'inverse, si vous avez un patient ultra cartésien qui vient avec des classeurs remplis, qui est fonctionnaire, qui est ingénieur, qui est très organisé, vous allez faire quelque chose de beaucoup plus académique. Vous allez donner des médicaments parce que vous sentez que ça va peut-être plus lui correspondre. Et donc, cette part de la consultation, elle est hyper importante pour rentrer en connexion. Et c'est, à mon avis, capital. Ce qui peut être intéressant à ce stade aussi en médecine fonctionnelle, et ce que moi j'adore, c'est se demander quelle est mon histoire par rapport à celle de mon patient. Je suis sûr que vous vous rendez compte qu'il y a des patients que vous adorez et d'autres que vous détestez. Vous êtes comme moi un médecin et je suis sûr que quand vous voyez la liste de vos patients, parfois vous vous dites « Oh non, pas celle-ci ou pas celui-là » ou à l'inverse « Ah chouette, il y a tel ou un tel, on va pouvoir discuter de choses et d'autres, pas que de médecine » et c'est plutôt cool. Et donc le fait de se questionner aussi de sa propre histoire par rapport à celle de ses patients, ça permet aussi de travailler dessus. Pourquoi lui me touche ? Pourquoi lui m'agace ? Et puis on va pouvoir se poser des questions peut-être aussi intéressantes, avec les notions de racisme en santé, de... pas de refus, mais d'éviction de certaines catégories de populations de gens qui nous effraient parce qu'on ne les comprend pas, par exemple. et je pense qu'en tant que soignant c'est pas de la politique on fait pas de la politique, on est des soignants, quelqu'un qui vient vous consulter, vous avez je pense un devoir d'absolu soin, transparence et évidemment de l'accueillir comme il est, et minimum c'est pas de faire part de racisme. Et donc c'est de travailler sur ces processus inconscients. Je pense à des gens LGBT, des gens homosexuels, des gens de communautés particulières, voire même de communautés religieuses qui peuvent irriter certains dans la sphère politique. Et bien c'est très intéressant de se poser la question dans le soin. Comment aller au-delà de toutes ces considérations ? La médecine fonctionnelle, pour finir avec ça, c'est sous-côté, je ne comprends pas pourquoi. Ça se base sur des études qui sont extrêmement solides. Toutes les études et les cours que l'on me donne dans ma formation à l'Institut for Functional Medicine aux Etats-Unis sont des études du New England Journal of Medicine, de Nature, de Sales, des études ultra robustes. Et je ne comprends pas pourquoi elles ne sont pas encore... mainstream ? Pourquoi ils ne sont pas encore dans le domaine de la santé publique ? Apprendre cette médecine, c'est pour moi comme apprendre les maths ou essayer d'être dans une startup futuriste. Parce qu'en fait, on apprend des trucs et on sait bien que c'est un petit pari. Je vous donne un exemple. Il y a des analyses de microbiotes, des tests génétiques multiples, des tests hormonaux. Et on sent bien que là, on dépasse un petit peu la médecine traditionnelle. On est un peu dans l'expérimentation. Et en fait, c'est un pari sur l'avenir parce qu'il y a plein de ces petits outils qui vont péricliter. Peut-être l'analyse du microbiome. du microbiote, pardon. Il y a eu un grand boom et maintenant, on se rend compte que c'est peut-être inutile. En tout cas, on ne comprend pas à l'heure actuelle. En fait, dans une startup, vous misez sur des choses et vous vous dites, OK, peut-être que dans 20 ans, ça va être la voie d'un certain succès. Peut-être que ça va complètement se crasher. Mais c'est un peu ça. C'est être dans cet esprit de pionnier. Il y a beaucoup de choses qui sont ultra reconnues par des études ultra robustes. Il y a certains petits outils qui sont ultra originaux. Et j'aime bien, j'aime bien ça. Donc voilà mes petites réflexions sur la médecine fonctionnelle dans cette deuxième partie et pourquoi je pense que c'est vraiment un outil de choix, en tout cas un outil que j'affectionne et pourquoi je me forme là-dedans. Bravo, vous êtes bien arrivé à la fin de cette partie. La suite vous attend dans le prochain épisode. Pour ne rien manquer de Superdocteur, pensez à vous abonner dès maintenant à ce podcast. Et si vous aimez mon travail, le meilleur moyen de me soutenir, c'est d'en parler autour de vous, à vos consoeurs ou vos confrères. Enfin, un petit geste qui fait une grande différence. Laissez-moi une belle note de 5 étoiles sur votre application de podcast préférée. Ça m'encourage énormément et ça aide d'autres médecins à découvrir SuperDocteur et partager ensemble des idées pour améliorer nos soins et enrichir nos pratiques. A très vite sur le podcast !

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Description

On nous a appris que c’est la médecine qui soigne.
Moi, je pense que c’est faux.
Ce n’est pas la médecine qui soigne.
C’est le médecin.

Essayez Medistory ici: https://lc.cx/lNmj58

👉 Abonnez-vous à la newsletter Super Récap’ pour recevoir un mail à lire en 1mn récapitulant les grands points des épisodes de la semaine (c'est gratuit et sans spam!): https://superdocteur.substack.com/


Dans ce double épisode en solo, je partage avec vous une réflexion personnelle, presque un carnet de bord. Une question m’obsède depuis des années : pourquoi des médecins aussi différents – académique, fonctionnel, intégratif, ou centré sur l’alimentation et les interventions non médicamenteuses – peuvent-ils obtenir chacun d’excellents résultats auprès de leurs patients ?


Nous avons exploré le rôle unique du praticien dans la rencontre avec son patient.

  • Ce n’est pas l’outil qui fait le soin, mais celui qui le manie.

  • Les patients ne racontent pas la même histoire selon leur médecin : l’écoute, la reformulation, le storytelling thérapeutique deviennent déjà un soin.

  • Cultiver sa singularité comme médecin est une réponse possible à l’arrivée de l’intelligence artificielle.

Nous avons ensuite parlé de médecine fonctionnelle :

  • Une approche centrée sur le terrain et les causes profondes.

  • Le changement de paradigme : travailler sur la santé plus que sur la maladie

Je poursuis cette réflexion avec trois parties supplémentaires :

  1. Le décalage avec nos confrères
    Être pionnier, sortir du cadre standard de la médecine générale, reste difficile. Beaucoup de pratiques innovantes sont mal comprises. Cela génère parfois méfiance, médisance ou tensions avec nos pairs et le Conseil de l’Ordre. Comment assumer ce rôle tout en restant rigoureux et crédible ?

  2. Accompagner le changement chez nos patients

  • Définir avec eux des objectifs atteignables (SMART).

  • Se concentrer sur ce qu’il faut arrêter plutôt que toujours ajouter.

  • Bannir les étiquettes définitives et parler en termes de conditions évolutives.

  • Adopter un langage positif (“santé” plus que “maladie”).

  • Mettre en valeur leurs forces (“What’s strong with you ?”).

  • Toujours croire les symptômes rapportés par nos patients.

  1. Carnet de bord de ma formation en médecine fonctionnelle
    Quelques notions clés


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html



Instagram:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


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https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


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https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans Superdocteur, le podcast des médecins généralistes qui redonne de la noblesse à notre métier. On nous a appris que la médecine, elle soigne. Moi, je pense que c'est faux. C'est pas la médecine qui soigne, c'est le médecin. Et aujourd'hui, je vais tenter de vous expliquer pourquoi. C'est un épisode un peu particulier, en solo. Une réflexion personnelle, presque un carnet de bord que j'ai envie de partager avec vous. Parce que depuis des années... Cette question m'obsède. Quelle médecine faut-il apprendre et pratiquer ? Ou en d'autres termes, comment d'excellents médecins, aussi différents soient-ils, peuvent-ils pratiquer de façon complètement différente donc, et pourtant obtenir de très bons résultats auprès de leurs patients ? Dans cet épisode, je vais vous emmener dans quatre grandes parties pour essayer qu'on explore ensemble cette question. D'abord, on parlera de la manière dont nos préférences de médecins façonnent nos pratiques et nos résultats. Dans la première partie, sous ce titre provocateur, c'est le médecin qui soigne, pas la médecine. Puis je vais faire un petit détour vers ce que j'estime être un outil de choix pour mieux prendre soin de nous et nos patients, la médecine fonctionnelle. On va ensuite se permettre une petite parenthèse et je vais aborder dans une troisième partie la difficulté de sortir du cadre de la médecine. allopathiques qu'on a appris à la fac et d'avoir le courage d'être pionnier et de sortir du modèle standard du médecin généraliste. C'est parfois extrêmement difficile, il faut avoir beaucoup de courage, on va essayer d'explorer ça ensemble. Et pour finir, je vais vous confier, comme je l'ai fait précédemment, ce que j'ai appris dans ma formation de médecine fonctionnelle et que j'ai envie de vous partager comme un building public dans ma formation à l'Institut for Functional Medicine. Bref, un épisode. plus personnel pour explorer ensemble ce qui fait, selon moi, le cœur de notre métier. Ce n'est pas la médecine qui soigne, c'est le médecin. On part directement dans la première partie, c'est le médecin qui soigne. Alors pourquoi ce podcast ? Parce que depuis plusieurs années, j'ai cette question qui m'obsède. Pourquoi autant d'excellents médecins, aussi différents soient-ils avec des formations aussi différentes ? ont-ils des résultats aussi importants chacun dans leur domaine ? Je vous donne un exemple très concret. Vous avez d'un côté, par exemple, je vais prendre le docteur Philippe Imbert, que j'aime beaucoup, qui est un médecin hors pair à la formation ultra-académique, professeur de médecine, professeur de dermatologie, professeur de médecine interne, etc. qui reçoit des patients du monde entier, qui reprend le dossier et qui résout des errances diagnostiques depuis plusieurs années. D'un autre côté, je vois des praticiens de médecine fonctionnelle, par exemple, qui ont une démarche qui est différente, qui, eux, vont plutôt faire des gros bilans biologiques, essayer de rechercher la cause profonde physiologique des maladies, peut-être prescrire des interventions non médicamenteuses, et qui vont avoir d'excellents résultats. Et puis, par exemple, je vois aussi des gens qui font de la médecine chinoise, de l'acupuncture, des médecins... qui se qualifient eux-mêmes d'intégratifs, qui font beaucoup de psychologie, beaucoup de bien-être, beaucoup de prévention, avec tout un tas d'arsenals thérapeutiques complètement différents, peut-être avec des plantes, des huiles essentielles, etc. et qui ont aussi des résultats exceptionnels. Alors pourquoi ? Pourquoi autant d'outils différents amènent à des résultats aussi bons ? Eh bien, je pense qu'une de ces réponses, c'est la médecine personnalisée. C'est quoi la médecine personnalisée ? C'est la médecine qui prend du temps, qui nécessite une implication du soignant et une réflexion approfondie. Et en fait, j'en arrive à la conclusion que ce n'est pas l'outil qui est important, c'est celui qui le manie. Il n'y a pas qu'une seule façon de faire. Parce que déjà, les patients ne vont pas raconter la même histoire selon l'interlocuteur. Je vous donne un exemple. Si vous êtes médecin-professeur... Les patients vont peut-être vous raconter quelque chose de très scolaire, avec les symptômes, les antécédents, etc. Ça va être une consultation très codifiée. Mais à l'inverse, si vous êtes un praticien aussi chevronné, soyez-vous, je ne sais pas, en acupuncture, en médecine chinoise, les gens vont peut-être vous raconter une histoire différente, avec une notion peut-être d'énergie, de bien-être, de famille, de ressenti, que sais-je. Mais l'histoire va être différente. Et à mon avis, c'est une des clés de cette efficacité. Dans tous les cas, je remarque qu'il y a quand même une implication importante du soignant. un temps de réflexion et une envie d'aller au bout des choses. On retrouve dans ce cas-là le rapport singulier entre le patient et son médecin. Et ça, c'est de l'Evidence-Based Medicine qu'on a oublié, parce que l'Evidence-Based Medicine, on a tous l'impression maintenant que c'est uniquement le résultat des grandes études, des grands essais thérapeutiques multicentriques, etc. Mais en fait, on a complètement oublié que dans la définition de base de l'EBM, il y avait la préférence du patient et du praticien qui rentrent en compte dans ce qu'on appelle l'Evidence Based Medicine. Et bien, je pense qu'en prenant ce temps, avec cette volonté d'excellence avec nos patients, on revient à une définition tout à fait standard, mais qu'on a oublié, du rapport singulier entre le patient et son médecin. et c'est absolument... passionnant et on a des résultats absolument incroyables à attendre de tout ça. Donc, en EBM, il y a des habitudes et des préférences du praticien. Et c'est là qu'on introduit ça tous. Et c'est là que c'est passionnant parce que si vous êtes un médecin, vous avez une patientelle qui vous correspond et moi, je vous invite à cultiver votre différence. Si vous êtes branché sur les herbes médicinales, c'est un domaine complètement sous-côté. Il faut que je fasse absolument un podcast là-dessus d'ailleurs. D'ailleurs, si vous avez des noms à me donner, dites-le-moi en commentaire. Je suis très preneur, soit sous la vidéo YouTube, soit directement dans cette vidéo de podcast. Vous pouvez me mettre en commentaire si vous avez des praticiens qui sont compétents là-dedans, qui ont une expérience reconnue là-dedans. J'aurais passionné de faire un épisode là-dessus. Petite parenthèse fermée, mais donc, si vous êtes branché sur les herbes médicinales, fouillez le sujet à fond. Vous aurez des patients qui seront intéressés par ça. Et rien qu'avec l'effet placebo, parce qu'ils auront l'impression que c'est quelque chose qui leur correspond, vous aurez déjà 30% de réussite en plus. Donc, si vous avez une patte particulière, si vous êtes plutôt complément alimentaire, si vous êtes plutôt activité physique, si vous êtes plutôt hypnose, si vous êtes plutôt branché sur la méditation, que sais-je ? Ou alors, si vous êtes un médicament tout à fait scolaire, tout à fait standard, et que vous avez une approche tout à fait evidence-based médecine et allopathique, faites-le, mais faites-le à fond, avec les dernières études, et vous aurez des patients qui vous ressemblent, qui sont sensibles à la science et aux grands essais. Peut-être, je ne sais pas, des ingénieurs, des profs, etc. Donc, cultivez votre différence et surtout, fouillez-la à fond. C'est ça qui va faire votre singularité. Et évidemment, il faut toujours avoir une volonté d'excellence, de réflexion, d'aller au bout des choses et de vouloir soigner nos patients. Et donc, de tout ça découle une grande satisfaction, non seulement pour le médecin et son patient, et puis une relation privilégiée. Et encore une fois, J'en parle beaucoup en ce moment, mais c'est une des solutions pour apprivoiser l'intelligence artificielle qui arrive à grands pas, qui est déjà là. Une intelligence artificielle ne va pas avoir de spécificité, ne va pas avoir de subjectivité et d'intérêt particulier pour tel ou tel sujet. Je pense que vous avez compris ce que je veux dire. Et ça peut être une réponse de s'engager à fond dans la passion et dans la relation particulière entre... un médecin et son patient. Donc, pour conclure par une petite phrase cette première partie, c'est le médecin qui soigne et pas la médecine, je vais vous citer cette petite phrase que j'ai vue dans ma formation. You are more than the medicine that you prescribe. C'est-à-dire que vous êtes beaucoup plus que votre médecine ou que les médicaments que vous prescrivez. Les patients vont vous voir pour votre singularité et je vous invite à la cultiver. plus possible et c'est ça qui va vous rendre un médecin exceptionnel. Avant de poursuivre cet épisode, je voulais prendre une minute pour vous parler d'une application médicale que j'ai découvert récemment et dont je voulais absolument vous parler, c'est MediStory. C'est un logiciel conçu en natif pour l'univers Apple et croyez-moi ça change tout parce que ça marche. C'est fluide et c'est super intuitif. Ce que je trouve notamment génial chez eux, c'est leur outil appelé Loki. C'est une IA vocale intégrée qui retranscrit automatiquement soit ce qu'on lui dicte, soit les propos qu'on a échangés avec son patient pendant la consultation. Et en fait, il les intègre directement dans le dossier patient et il propose même de générer des documents. Donc ici, et avec cette solution, on parle de gagner du temps sur la saisie pour recentrer notre consultation sur l'essentiel qui est quand même notre patient. C'est vraiment top, l'interface est épurée, elle est vraiment pensée pour s'adapter à la pratique du médecin et pas l'inverse. Et en plus derrière, cerise sur le gâteau, c'est une équipe française avec un vrai engagement sur la sécurité des données qui sont hébergées en France. Bref, c'est du solide. Je vous invite vraiment à le tester. Alors, si vous êtes en train de vous installer ou si vous avez envie de changer d'outil et que vous êtes sur Apple, je vous encourage vraiment à y jeter un œil. Je vous mets, comme d'habitude, le lien en description dans les notes de cet épisode et je vous laisse tout de suite pour la suite de cet épisode. On arrive dans cette deuxième partie. Mon journal de bord, ma réflexion générale sur la médecine fonctionnelle. Pourquoi je vous parle de ça ? Parce que là, je vous parle d'outils médicaux qui soignent. Et pour moi... La médecine fonctionnelle, c'est une des réponses de choix. C'est la mienne, c'est mon chemin, je suis actuellement dans ce chemin-là. Peut-être que dans 10 ans, ça ne sera pas le cas, peut-être que ça changera. Mais en ce moment, en tout cas ça fait plusieurs années, moi j'y crois beaucoup, alors pourquoi ? Parce que la médecine fonctionnelle, j'en ai déjà parlé dans deux podcasts, je vous y renvoie dans la chaîne Superdocteur, vous tapez médecine fonctionnelle dans la barre de recherche, vous allez les trouver, je crois que j'en ai fait deux dessus, notamment un où je décris précisément ce que c'est. C'est peut-être un préambule à tout ça. Mais donc, pour moi, la médecine fonctionnelle, c'est une des réponses parce qu'elle englobe beaucoup de choses qui font sens. Et une de ses définitions, c'est quand même que ça recherche les causes profondes des maladies. Ce qui oppose à la médecine allopathique standard. On est volontiers dans une médecine symptomatique. On essaie de calmer les symptômes. Ce qui est OK, ce qui peut paraître OK. Mais la médecine fonctionnelle, elle est vraiment beaucoup plus élégante que ça. Son objectif, ça va être d'aller chercher les causes profondes des maladies et évidemment de les rechercher et de les enlever pour que les gens guérissent. C'est une médecine qui s'occupe du terrain, qui est une composante essentielle de la santé. Pourquoi je vous dis ça ? Parce que, par exemple, en infectiologie, vous comprenez que si vous avez un germe dans votre gorge, par exemple, j'en sais rien, un streptococque, un ptomococque, on sait bien que 100% des gens qui ont le germe ne vont pas tomber malade. Et l'inverse est vrai aussi. C'est-à-dire que si vous soignez votre terrain, l'écosystème de votre gorge, votre forme générale, votre état de santé générale, vous avez beaucoup moins de chances que ce streptocoque ou ce pneumocoque vous provoque une angina. En fait, c'est ça que ça propose la médecine fonctionnelle. Ça potentialise la santé, c'est une médecine de la santé et de la physiologie saine. et en fait, en soignant. le terrain, on arrive à arranger beaucoup de choses. Et donc, c'est une composante essentielle. Elle travaille sur la santé, en regard de la médecine allopathique, qui, elle, travaille sur la maladie. Dans nos études de médecine, on a appris les maladies, et on n'a pas appris la santé. J'ai conscience de ce que je raconte, et que ça peut paraître un petit peu absurde, mais réfléchissez-y un moment. Regardez comme sont organisés les items de notre internat. Ce sont des items classés par pathologie, par germe, par maladie. Ce ne sont pas des items de la santé. Il n'y a pas un item sur le sommeil, sur la nutrition normale. Ça serait extrêmement vaste. Et en fait, c'est un changement de paradigme. C'est le fait de se concentrer sur la santé. Qu'est-ce qui fait du bien et qu'est-ce qui prévient des maladies ? C'est ce que propose la médecine fonctionnelle. Donc pour ça, il y a tout un processus en consultation, dont certains outils sont, je vais vous en citer deux. Le premier, c'est la matrice. Qu'est-ce qu'on fait dans la matrice ? C'est qu'en fait, on va essayer de raisonner avec notre patient sur ces grands systèmes physiologiques qui sont atteints au moment T. Alors il y en a plusieurs. Il y a la production d'énergie. On va réfléchir à l'état des mitochondries, etc. le transport, la détoxification, la qualité des hormones, l'intégrité physique de toutes les structures anatomiques qui nous composent. Et en fait, il y a aussi la psychologie, le psychisme, etc. Et au lieu de réfléchir par « ce patient me présente une pathologie, je vais dérouler mon tiroir pour lui donner les bons médicaments » , on va être beaucoup plus fin que ça et on va se poser la question Quels sont les grands systèmes physiologiques chez mon patient qui sont actuellement défaillants ? Et une fois qu'on a mis en regard ces problèmes-là, comme un ingénieur, on va aller jouer sur telle ou telle chose. C'est la matrice, c'est un élément très important, c'est bêtement une feuille de papier A4 que vous remplissez en consultation. Et un autre document qui est très important, c'est ce qu'on appelle la timeline, c'est-à-dire c'est une frise de votre patient qui démarre... De zéro à sa naissance, qui va même un tout petit peu avant, pour étudier un petit peu l'état embryonnaire, j'ai envie de dire, l'état de la maman, etc. Est-ce qu'il y a une césarienne, une voie basse, etc. Il y a la naissance. Et après, de zéro à l'âge de votre patient, sur cette frise, vous remplissez tous les grands événements de sa vie et tous les symptômes, les grands symptômes et toutes les grandes gênes qu'il a présentées. C'est absolument incroyable. Je me demande pourquoi on ne fait pas ça. Alors je le sais, c'est parce qu'on n'a pas le temps. Mais en fait, en faisant ça, vous vous rendez compte déjà d'un truc extraordinaire. C'est qu'en 10 minutes, vous vous rendez compte, avec votre passion, qu'en fait, son problème, il est apparu à 14 ans, quand il a déménagé, et que ses parents se sont séparés, et qu'il a commencé à avoir un régime alimentaire différent, par exemple. Peut-être qu'il ne s'en est même jamais rendu compte. Donc c'est hyper puissant. Cet outil, cette timeline, ça permet... de raconter avec son patient l'histoire qui est la sienne, avec ses antécédents, etc. Et donc, c'est un dialogue. C'est-à-dire qu'on lui raconte ce qu'on a compris de son histoire. Et le patient, il nous corrige en direct. Et donc, je pense que vous vous rendez compte à ce stade de la qualité de la relation qui est en train de se faire à ce moment-là. Quand on fait ça avec son patient, il se dit « On ne m'a jamais pris en considération. » avec une telle importance. Parce qu'on vient rechercher jusqu'à ma naissance. Alors, ça peut paraître incroyable de faire ça, mais en fait, ça peut se faire relativement rapidement. On ne va pas détailler tous les petits symptômes, tous les petits maux, toutes les petites angines, etc. Mais les grandes lignes, on peut faire passer comme ça rapidement. Et surtout, on va raconter l'histoire de son patient. Et en fait, qu'est-ce qui va se passer ? C'est qu'il va se dire, « Waouh, je me sens compris. Je me sens... Je sens que j'intéresse mon médecin. Et je sens qu'il m'a compris. » déjà vous débloquez un truc incroyable. C'est un pas vers la guérison tout simplement. Le fait de raconter l'histoire de votre patient, c'est du storytelling. Et les patients ne sont jamais écoutés comme ça. On essaye de comprendre le profil de chaque patient pour essayer à la fin de comprendre un petit peu aussi qui il est et quels sont les outils qu'on va pouvoir employer avec lui pour lui faire du bien. Je vous donne un exemple. Si vous avez en face de vous une patiente plutôt new age, 68 arde, très branchée, j'allais dire psychédélique, mais herbe, médecine douce, médecine naturelle, etc. Vous allez vous engager dans les interventions non médicamenteuses. Ça va lui parler, lui prescrire des huiles, des herbes, la méditation, etc. A l'inverse, si vous avez un patient ultra cartésien qui vient avec des classeurs remplis, qui est fonctionnaire, qui est ingénieur, qui est très organisé, vous allez faire quelque chose de beaucoup plus académique. Vous allez donner des médicaments parce que vous sentez que ça va peut-être plus lui correspondre. Et donc, cette part de la consultation, elle est hyper importante pour rentrer en connexion. Et c'est, à mon avis, capital. Ce qui peut être intéressant à ce stade aussi en médecine fonctionnelle, et ce que moi j'adore, c'est se demander quelle est mon histoire par rapport à celle de mon patient. Je suis sûr que vous vous rendez compte qu'il y a des patients que vous adorez et d'autres que vous détestez. Vous êtes comme moi un médecin et je suis sûr que quand vous voyez la liste de vos patients, parfois vous vous dites « Oh non, pas celle-ci ou pas celui-là » ou à l'inverse « Ah chouette, il y a tel ou un tel, on va pouvoir discuter de choses et d'autres, pas que de médecine » et c'est plutôt cool. Et donc le fait de se questionner aussi de sa propre histoire par rapport à celle de ses patients, ça permet aussi de travailler dessus. Pourquoi lui me touche ? Pourquoi lui m'agace ? Et puis on va pouvoir se poser des questions peut-être aussi intéressantes, avec les notions de racisme en santé, de... pas de refus, mais d'éviction de certaines catégories de populations de gens qui nous effraient parce qu'on ne les comprend pas, par exemple. et je pense qu'en tant que soignant c'est pas de la politique on fait pas de la politique, on est des soignants, quelqu'un qui vient vous consulter, vous avez je pense un devoir d'absolu soin, transparence et évidemment de l'accueillir comme il est, et minimum c'est pas de faire part de racisme. Et donc c'est de travailler sur ces processus inconscients. Je pense à des gens LGBT, des gens homosexuels, des gens de communautés particulières, voire même de communautés religieuses qui peuvent irriter certains dans la sphère politique. Et bien c'est très intéressant de se poser la question dans le soin. Comment aller au-delà de toutes ces considérations ? La médecine fonctionnelle, pour finir avec ça, c'est sous-côté, je ne comprends pas pourquoi. Ça se base sur des études qui sont extrêmement solides. Toutes les études et les cours que l'on me donne dans ma formation à l'Institut for Functional Medicine aux Etats-Unis sont des études du New England Journal of Medicine, de Nature, de Sales, des études ultra robustes. Et je ne comprends pas pourquoi elles ne sont pas encore... mainstream ? Pourquoi ils ne sont pas encore dans le domaine de la santé publique ? Apprendre cette médecine, c'est pour moi comme apprendre les maths ou essayer d'être dans une startup futuriste. Parce qu'en fait, on apprend des trucs et on sait bien que c'est un petit pari. Je vous donne un exemple. Il y a des analyses de microbiotes, des tests génétiques multiples, des tests hormonaux. Et on sent bien que là, on dépasse un petit peu la médecine traditionnelle. On est un peu dans l'expérimentation. Et en fait, c'est un pari sur l'avenir parce qu'il y a plein de ces petits outils qui vont péricliter. Peut-être l'analyse du microbiome. du microbiote, pardon. Il y a eu un grand boom et maintenant, on se rend compte que c'est peut-être inutile. En tout cas, on ne comprend pas à l'heure actuelle. En fait, dans une startup, vous misez sur des choses et vous vous dites, OK, peut-être que dans 20 ans, ça va être la voie d'un certain succès. Peut-être que ça va complètement se crasher. Mais c'est un peu ça. C'est être dans cet esprit de pionnier. Il y a beaucoup de choses qui sont ultra reconnues par des études ultra robustes. Il y a certains petits outils qui sont ultra originaux. Et j'aime bien, j'aime bien ça. Donc voilà mes petites réflexions sur la médecine fonctionnelle dans cette deuxième partie et pourquoi je pense que c'est vraiment un outil de choix, en tout cas un outil que j'affectionne et pourquoi je me forme là-dedans. Bravo, vous êtes bien arrivé à la fin de cette partie. La suite vous attend dans le prochain épisode. Pour ne rien manquer de Superdocteur, pensez à vous abonner dès maintenant à ce podcast. Et si vous aimez mon travail, le meilleur moyen de me soutenir, c'est d'en parler autour de vous, à vos consoeurs ou vos confrères. Enfin, un petit geste qui fait une grande différence. Laissez-moi une belle note de 5 étoiles sur votre application de podcast préférée. Ça m'encourage énormément et ça aide d'autres médecins à découvrir SuperDocteur et partager ensemble des idées pour améliorer nos soins et enrichir nos pratiques. A très vite sur le podcast !

Description

On nous a appris que c’est la médecine qui soigne.
Moi, je pense que c’est faux.
Ce n’est pas la médecine qui soigne.
C’est le médecin.

Essayez Medistory ici: https://lc.cx/lNmj58

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Dans ce double épisode en solo, je partage avec vous une réflexion personnelle, presque un carnet de bord. Une question m’obsède depuis des années : pourquoi des médecins aussi différents – académique, fonctionnel, intégratif, ou centré sur l’alimentation et les interventions non médicamenteuses – peuvent-ils obtenir chacun d’excellents résultats auprès de leurs patients ?


Nous avons exploré le rôle unique du praticien dans la rencontre avec son patient.

  • Ce n’est pas l’outil qui fait le soin, mais celui qui le manie.

  • Les patients ne racontent pas la même histoire selon leur médecin : l’écoute, la reformulation, le storytelling thérapeutique deviennent déjà un soin.

  • Cultiver sa singularité comme médecin est une réponse possible à l’arrivée de l’intelligence artificielle.

Nous avons ensuite parlé de médecine fonctionnelle :

  • Une approche centrée sur le terrain et les causes profondes.

  • Le changement de paradigme : travailler sur la santé plus que sur la maladie

Je poursuis cette réflexion avec trois parties supplémentaires :

  1. Le décalage avec nos confrères
    Être pionnier, sortir du cadre standard de la médecine générale, reste difficile. Beaucoup de pratiques innovantes sont mal comprises. Cela génère parfois méfiance, médisance ou tensions avec nos pairs et le Conseil de l’Ordre. Comment assumer ce rôle tout en restant rigoureux et crédible ?

  2. Accompagner le changement chez nos patients

  • Définir avec eux des objectifs atteignables (SMART).

  • Se concentrer sur ce qu’il faut arrêter plutôt que toujours ajouter.

  • Bannir les étiquettes définitives et parler en termes de conditions évolutives.

  • Adopter un langage positif (“santé” plus que “maladie”).

  • Mettre en valeur leurs forces (“What’s strong with you ?”).

  • Toujours croire les symptômes rapportés par nos patients.

  1. Carnet de bord de ma formation en médecine fonctionnelle
    Quelques notions clés


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans Superdocteur, le podcast des médecins généralistes qui redonne de la noblesse à notre métier. On nous a appris que la médecine, elle soigne. Moi, je pense que c'est faux. C'est pas la médecine qui soigne, c'est le médecin. Et aujourd'hui, je vais tenter de vous expliquer pourquoi. C'est un épisode un peu particulier, en solo. Une réflexion personnelle, presque un carnet de bord que j'ai envie de partager avec vous. Parce que depuis des années... Cette question m'obsède. Quelle médecine faut-il apprendre et pratiquer ? Ou en d'autres termes, comment d'excellents médecins, aussi différents soient-ils, peuvent-ils pratiquer de façon complètement différente donc, et pourtant obtenir de très bons résultats auprès de leurs patients ? Dans cet épisode, je vais vous emmener dans quatre grandes parties pour essayer qu'on explore ensemble cette question. D'abord, on parlera de la manière dont nos préférences de médecins façonnent nos pratiques et nos résultats. Dans la première partie, sous ce titre provocateur, c'est le médecin qui soigne, pas la médecine. Puis je vais faire un petit détour vers ce que j'estime être un outil de choix pour mieux prendre soin de nous et nos patients, la médecine fonctionnelle. On va ensuite se permettre une petite parenthèse et je vais aborder dans une troisième partie la difficulté de sortir du cadre de la médecine. allopathiques qu'on a appris à la fac et d'avoir le courage d'être pionnier et de sortir du modèle standard du médecin généraliste. C'est parfois extrêmement difficile, il faut avoir beaucoup de courage, on va essayer d'explorer ça ensemble. Et pour finir, je vais vous confier, comme je l'ai fait précédemment, ce que j'ai appris dans ma formation de médecine fonctionnelle et que j'ai envie de vous partager comme un building public dans ma formation à l'Institut for Functional Medicine. Bref, un épisode. plus personnel pour explorer ensemble ce qui fait, selon moi, le cœur de notre métier. Ce n'est pas la médecine qui soigne, c'est le médecin. On part directement dans la première partie, c'est le médecin qui soigne. Alors pourquoi ce podcast ? Parce que depuis plusieurs années, j'ai cette question qui m'obsède. Pourquoi autant d'excellents médecins, aussi différents soient-ils avec des formations aussi différentes ? ont-ils des résultats aussi importants chacun dans leur domaine ? Je vous donne un exemple très concret. Vous avez d'un côté, par exemple, je vais prendre le docteur Philippe Imbert, que j'aime beaucoup, qui est un médecin hors pair à la formation ultra-académique, professeur de médecine, professeur de dermatologie, professeur de médecine interne, etc. qui reçoit des patients du monde entier, qui reprend le dossier et qui résout des errances diagnostiques depuis plusieurs années. D'un autre côté, je vois des praticiens de médecine fonctionnelle, par exemple, qui ont une démarche qui est différente, qui, eux, vont plutôt faire des gros bilans biologiques, essayer de rechercher la cause profonde physiologique des maladies, peut-être prescrire des interventions non médicamenteuses, et qui vont avoir d'excellents résultats. Et puis, par exemple, je vois aussi des gens qui font de la médecine chinoise, de l'acupuncture, des médecins... qui se qualifient eux-mêmes d'intégratifs, qui font beaucoup de psychologie, beaucoup de bien-être, beaucoup de prévention, avec tout un tas d'arsenals thérapeutiques complètement différents, peut-être avec des plantes, des huiles essentielles, etc. et qui ont aussi des résultats exceptionnels. Alors pourquoi ? Pourquoi autant d'outils différents amènent à des résultats aussi bons ? Eh bien, je pense qu'une de ces réponses, c'est la médecine personnalisée. C'est quoi la médecine personnalisée ? C'est la médecine qui prend du temps, qui nécessite une implication du soignant et une réflexion approfondie. Et en fait, j'en arrive à la conclusion que ce n'est pas l'outil qui est important, c'est celui qui le manie. Il n'y a pas qu'une seule façon de faire. Parce que déjà, les patients ne vont pas raconter la même histoire selon l'interlocuteur. Je vous donne un exemple. Si vous êtes médecin-professeur... Les patients vont peut-être vous raconter quelque chose de très scolaire, avec les symptômes, les antécédents, etc. Ça va être une consultation très codifiée. Mais à l'inverse, si vous êtes un praticien aussi chevronné, soyez-vous, je ne sais pas, en acupuncture, en médecine chinoise, les gens vont peut-être vous raconter une histoire différente, avec une notion peut-être d'énergie, de bien-être, de famille, de ressenti, que sais-je. Mais l'histoire va être différente. Et à mon avis, c'est une des clés de cette efficacité. Dans tous les cas, je remarque qu'il y a quand même une implication importante du soignant. un temps de réflexion et une envie d'aller au bout des choses. On retrouve dans ce cas-là le rapport singulier entre le patient et son médecin. Et ça, c'est de l'Evidence-Based Medicine qu'on a oublié, parce que l'Evidence-Based Medicine, on a tous l'impression maintenant que c'est uniquement le résultat des grandes études, des grands essais thérapeutiques multicentriques, etc. Mais en fait, on a complètement oublié que dans la définition de base de l'EBM, il y avait la préférence du patient et du praticien qui rentrent en compte dans ce qu'on appelle l'Evidence Based Medicine. Et bien, je pense qu'en prenant ce temps, avec cette volonté d'excellence avec nos patients, on revient à une définition tout à fait standard, mais qu'on a oublié, du rapport singulier entre le patient et son médecin. et c'est absolument... passionnant et on a des résultats absolument incroyables à attendre de tout ça. Donc, en EBM, il y a des habitudes et des préférences du praticien. Et c'est là qu'on introduit ça tous. Et c'est là que c'est passionnant parce que si vous êtes un médecin, vous avez une patientelle qui vous correspond et moi, je vous invite à cultiver votre différence. Si vous êtes branché sur les herbes médicinales, c'est un domaine complètement sous-côté. Il faut que je fasse absolument un podcast là-dessus d'ailleurs. D'ailleurs, si vous avez des noms à me donner, dites-le-moi en commentaire. Je suis très preneur, soit sous la vidéo YouTube, soit directement dans cette vidéo de podcast. Vous pouvez me mettre en commentaire si vous avez des praticiens qui sont compétents là-dedans, qui ont une expérience reconnue là-dedans. J'aurais passionné de faire un épisode là-dessus. Petite parenthèse fermée, mais donc, si vous êtes branché sur les herbes médicinales, fouillez le sujet à fond. Vous aurez des patients qui seront intéressés par ça. Et rien qu'avec l'effet placebo, parce qu'ils auront l'impression que c'est quelque chose qui leur correspond, vous aurez déjà 30% de réussite en plus. Donc, si vous avez une patte particulière, si vous êtes plutôt complément alimentaire, si vous êtes plutôt activité physique, si vous êtes plutôt hypnose, si vous êtes plutôt branché sur la méditation, que sais-je ? Ou alors, si vous êtes un médicament tout à fait scolaire, tout à fait standard, et que vous avez une approche tout à fait evidence-based médecine et allopathique, faites-le, mais faites-le à fond, avec les dernières études, et vous aurez des patients qui vous ressemblent, qui sont sensibles à la science et aux grands essais. Peut-être, je ne sais pas, des ingénieurs, des profs, etc. Donc, cultivez votre différence et surtout, fouillez-la à fond. C'est ça qui va faire votre singularité. Et évidemment, il faut toujours avoir une volonté d'excellence, de réflexion, d'aller au bout des choses et de vouloir soigner nos patients. Et donc, de tout ça découle une grande satisfaction, non seulement pour le médecin et son patient, et puis une relation privilégiée. Et encore une fois, J'en parle beaucoup en ce moment, mais c'est une des solutions pour apprivoiser l'intelligence artificielle qui arrive à grands pas, qui est déjà là. Une intelligence artificielle ne va pas avoir de spécificité, ne va pas avoir de subjectivité et d'intérêt particulier pour tel ou tel sujet. Je pense que vous avez compris ce que je veux dire. Et ça peut être une réponse de s'engager à fond dans la passion et dans la relation particulière entre... un médecin et son patient. Donc, pour conclure par une petite phrase cette première partie, c'est le médecin qui soigne et pas la médecine, je vais vous citer cette petite phrase que j'ai vue dans ma formation. You are more than the medicine that you prescribe. C'est-à-dire que vous êtes beaucoup plus que votre médecine ou que les médicaments que vous prescrivez. Les patients vont vous voir pour votre singularité et je vous invite à la cultiver. plus possible et c'est ça qui va vous rendre un médecin exceptionnel. Avant de poursuivre cet épisode, je voulais prendre une minute pour vous parler d'une application médicale que j'ai découvert récemment et dont je voulais absolument vous parler, c'est MediStory. C'est un logiciel conçu en natif pour l'univers Apple et croyez-moi ça change tout parce que ça marche. C'est fluide et c'est super intuitif. Ce que je trouve notamment génial chez eux, c'est leur outil appelé Loki. C'est une IA vocale intégrée qui retranscrit automatiquement soit ce qu'on lui dicte, soit les propos qu'on a échangés avec son patient pendant la consultation. Et en fait, il les intègre directement dans le dossier patient et il propose même de générer des documents. Donc ici, et avec cette solution, on parle de gagner du temps sur la saisie pour recentrer notre consultation sur l'essentiel qui est quand même notre patient. C'est vraiment top, l'interface est épurée, elle est vraiment pensée pour s'adapter à la pratique du médecin et pas l'inverse. Et en plus derrière, cerise sur le gâteau, c'est une équipe française avec un vrai engagement sur la sécurité des données qui sont hébergées en France. Bref, c'est du solide. Je vous invite vraiment à le tester. Alors, si vous êtes en train de vous installer ou si vous avez envie de changer d'outil et que vous êtes sur Apple, je vous encourage vraiment à y jeter un œil. Je vous mets, comme d'habitude, le lien en description dans les notes de cet épisode et je vous laisse tout de suite pour la suite de cet épisode. On arrive dans cette deuxième partie. Mon journal de bord, ma réflexion générale sur la médecine fonctionnelle. Pourquoi je vous parle de ça ? Parce que là, je vous parle d'outils médicaux qui soignent. Et pour moi... La médecine fonctionnelle, c'est une des réponses de choix. C'est la mienne, c'est mon chemin, je suis actuellement dans ce chemin-là. Peut-être que dans 10 ans, ça ne sera pas le cas, peut-être que ça changera. Mais en ce moment, en tout cas ça fait plusieurs années, moi j'y crois beaucoup, alors pourquoi ? Parce que la médecine fonctionnelle, j'en ai déjà parlé dans deux podcasts, je vous y renvoie dans la chaîne Superdocteur, vous tapez médecine fonctionnelle dans la barre de recherche, vous allez les trouver, je crois que j'en ai fait deux dessus, notamment un où je décris précisément ce que c'est. C'est peut-être un préambule à tout ça. Mais donc, pour moi, la médecine fonctionnelle, c'est une des réponses parce qu'elle englobe beaucoup de choses qui font sens. Et une de ses définitions, c'est quand même que ça recherche les causes profondes des maladies. Ce qui oppose à la médecine allopathique standard. On est volontiers dans une médecine symptomatique. On essaie de calmer les symptômes. Ce qui est OK, ce qui peut paraître OK. Mais la médecine fonctionnelle, elle est vraiment beaucoup plus élégante que ça. Son objectif, ça va être d'aller chercher les causes profondes des maladies et évidemment de les rechercher et de les enlever pour que les gens guérissent. C'est une médecine qui s'occupe du terrain, qui est une composante essentielle de la santé. Pourquoi je vous dis ça ? Parce que, par exemple, en infectiologie, vous comprenez que si vous avez un germe dans votre gorge, par exemple, j'en sais rien, un streptococque, un ptomococque, on sait bien que 100% des gens qui ont le germe ne vont pas tomber malade. Et l'inverse est vrai aussi. C'est-à-dire que si vous soignez votre terrain, l'écosystème de votre gorge, votre forme générale, votre état de santé générale, vous avez beaucoup moins de chances que ce streptocoque ou ce pneumocoque vous provoque une angina. En fait, c'est ça que ça propose la médecine fonctionnelle. Ça potentialise la santé, c'est une médecine de la santé et de la physiologie saine. et en fait, en soignant. le terrain, on arrive à arranger beaucoup de choses. Et donc, c'est une composante essentielle. Elle travaille sur la santé, en regard de la médecine allopathique, qui, elle, travaille sur la maladie. Dans nos études de médecine, on a appris les maladies, et on n'a pas appris la santé. J'ai conscience de ce que je raconte, et que ça peut paraître un petit peu absurde, mais réfléchissez-y un moment. Regardez comme sont organisés les items de notre internat. Ce sont des items classés par pathologie, par germe, par maladie. Ce ne sont pas des items de la santé. Il n'y a pas un item sur le sommeil, sur la nutrition normale. Ça serait extrêmement vaste. Et en fait, c'est un changement de paradigme. C'est le fait de se concentrer sur la santé. Qu'est-ce qui fait du bien et qu'est-ce qui prévient des maladies ? C'est ce que propose la médecine fonctionnelle. Donc pour ça, il y a tout un processus en consultation, dont certains outils sont, je vais vous en citer deux. Le premier, c'est la matrice. Qu'est-ce qu'on fait dans la matrice ? C'est qu'en fait, on va essayer de raisonner avec notre patient sur ces grands systèmes physiologiques qui sont atteints au moment T. Alors il y en a plusieurs. Il y a la production d'énergie. On va réfléchir à l'état des mitochondries, etc. le transport, la détoxification, la qualité des hormones, l'intégrité physique de toutes les structures anatomiques qui nous composent. Et en fait, il y a aussi la psychologie, le psychisme, etc. Et au lieu de réfléchir par « ce patient me présente une pathologie, je vais dérouler mon tiroir pour lui donner les bons médicaments » , on va être beaucoup plus fin que ça et on va se poser la question Quels sont les grands systèmes physiologiques chez mon patient qui sont actuellement défaillants ? Et une fois qu'on a mis en regard ces problèmes-là, comme un ingénieur, on va aller jouer sur telle ou telle chose. C'est la matrice, c'est un élément très important, c'est bêtement une feuille de papier A4 que vous remplissez en consultation. Et un autre document qui est très important, c'est ce qu'on appelle la timeline, c'est-à-dire c'est une frise de votre patient qui démarre... De zéro à sa naissance, qui va même un tout petit peu avant, pour étudier un petit peu l'état embryonnaire, j'ai envie de dire, l'état de la maman, etc. Est-ce qu'il y a une césarienne, une voie basse, etc. Il y a la naissance. Et après, de zéro à l'âge de votre patient, sur cette frise, vous remplissez tous les grands événements de sa vie et tous les symptômes, les grands symptômes et toutes les grandes gênes qu'il a présentées. C'est absolument incroyable. Je me demande pourquoi on ne fait pas ça. Alors je le sais, c'est parce qu'on n'a pas le temps. Mais en fait, en faisant ça, vous vous rendez compte déjà d'un truc extraordinaire. C'est qu'en 10 minutes, vous vous rendez compte, avec votre passion, qu'en fait, son problème, il est apparu à 14 ans, quand il a déménagé, et que ses parents se sont séparés, et qu'il a commencé à avoir un régime alimentaire différent, par exemple. Peut-être qu'il ne s'en est même jamais rendu compte. Donc c'est hyper puissant. Cet outil, cette timeline, ça permet... de raconter avec son patient l'histoire qui est la sienne, avec ses antécédents, etc. Et donc, c'est un dialogue. C'est-à-dire qu'on lui raconte ce qu'on a compris de son histoire. Et le patient, il nous corrige en direct. Et donc, je pense que vous vous rendez compte à ce stade de la qualité de la relation qui est en train de se faire à ce moment-là. Quand on fait ça avec son patient, il se dit « On ne m'a jamais pris en considération. » avec une telle importance. Parce qu'on vient rechercher jusqu'à ma naissance. Alors, ça peut paraître incroyable de faire ça, mais en fait, ça peut se faire relativement rapidement. On ne va pas détailler tous les petits symptômes, tous les petits maux, toutes les petites angines, etc. Mais les grandes lignes, on peut faire passer comme ça rapidement. Et surtout, on va raconter l'histoire de son patient. Et en fait, qu'est-ce qui va se passer ? C'est qu'il va se dire, « Waouh, je me sens compris. Je me sens... Je sens que j'intéresse mon médecin. Et je sens qu'il m'a compris. » déjà vous débloquez un truc incroyable. C'est un pas vers la guérison tout simplement. Le fait de raconter l'histoire de votre patient, c'est du storytelling. Et les patients ne sont jamais écoutés comme ça. On essaye de comprendre le profil de chaque patient pour essayer à la fin de comprendre un petit peu aussi qui il est et quels sont les outils qu'on va pouvoir employer avec lui pour lui faire du bien. Je vous donne un exemple. Si vous avez en face de vous une patiente plutôt new age, 68 arde, très branchée, j'allais dire psychédélique, mais herbe, médecine douce, médecine naturelle, etc. Vous allez vous engager dans les interventions non médicamenteuses. Ça va lui parler, lui prescrire des huiles, des herbes, la méditation, etc. A l'inverse, si vous avez un patient ultra cartésien qui vient avec des classeurs remplis, qui est fonctionnaire, qui est ingénieur, qui est très organisé, vous allez faire quelque chose de beaucoup plus académique. Vous allez donner des médicaments parce que vous sentez que ça va peut-être plus lui correspondre. Et donc, cette part de la consultation, elle est hyper importante pour rentrer en connexion. Et c'est, à mon avis, capital. Ce qui peut être intéressant à ce stade aussi en médecine fonctionnelle, et ce que moi j'adore, c'est se demander quelle est mon histoire par rapport à celle de mon patient. Je suis sûr que vous vous rendez compte qu'il y a des patients que vous adorez et d'autres que vous détestez. Vous êtes comme moi un médecin et je suis sûr que quand vous voyez la liste de vos patients, parfois vous vous dites « Oh non, pas celle-ci ou pas celui-là » ou à l'inverse « Ah chouette, il y a tel ou un tel, on va pouvoir discuter de choses et d'autres, pas que de médecine » et c'est plutôt cool. Et donc le fait de se questionner aussi de sa propre histoire par rapport à celle de ses patients, ça permet aussi de travailler dessus. Pourquoi lui me touche ? Pourquoi lui m'agace ? Et puis on va pouvoir se poser des questions peut-être aussi intéressantes, avec les notions de racisme en santé, de... pas de refus, mais d'éviction de certaines catégories de populations de gens qui nous effraient parce qu'on ne les comprend pas, par exemple. et je pense qu'en tant que soignant c'est pas de la politique on fait pas de la politique, on est des soignants, quelqu'un qui vient vous consulter, vous avez je pense un devoir d'absolu soin, transparence et évidemment de l'accueillir comme il est, et minimum c'est pas de faire part de racisme. Et donc c'est de travailler sur ces processus inconscients. Je pense à des gens LGBT, des gens homosexuels, des gens de communautés particulières, voire même de communautés religieuses qui peuvent irriter certains dans la sphère politique. Et bien c'est très intéressant de se poser la question dans le soin. Comment aller au-delà de toutes ces considérations ? La médecine fonctionnelle, pour finir avec ça, c'est sous-côté, je ne comprends pas pourquoi. Ça se base sur des études qui sont extrêmement solides. Toutes les études et les cours que l'on me donne dans ma formation à l'Institut for Functional Medicine aux Etats-Unis sont des études du New England Journal of Medicine, de Nature, de Sales, des études ultra robustes. Et je ne comprends pas pourquoi elles ne sont pas encore... mainstream ? Pourquoi ils ne sont pas encore dans le domaine de la santé publique ? Apprendre cette médecine, c'est pour moi comme apprendre les maths ou essayer d'être dans une startup futuriste. Parce qu'en fait, on apprend des trucs et on sait bien que c'est un petit pari. Je vous donne un exemple. Il y a des analyses de microbiotes, des tests génétiques multiples, des tests hormonaux. Et on sent bien que là, on dépasse un petit peu la médecine traditionnelle. On est un peu dans l'expérimentation. Et en fait, c'est un pari sur l'avenir parce qu'il y a plein de ces petits outils qui vont péricliter. Peut-être l'analyse du microbiome. du microbiote, pardon. Il y a eu un grand boom et maintenant, on se rend compte que c'est peut-être inutile. En tout cas, on ne comprend pas à l'heure actuelle. En fait, dans une startup, vous misez sur des choses et vous vous dites, OK, peut-être que dans 20 ans, ça va être la voie d'un certain succès. Peut-être que ça va complètement se crasher. Mais c'est un peu ça. C'est être dans cet esprit de pionnier. Il y a beaucoup de choses qui sont ultra reconnues par des études ultra robustes. Il y a certains petits outils qui sont ultra originaux. Et j'aime bien, j'aime bien ça. Donc voilà mes petites réflexions sur la médecine fonctionnelle dans cette deuxième partie et pourquoi je pense que c'est vraiment un outil de choix, en tout cas un outil que j'affectionne et pourquoi je me forme là-dedans. Bravo, vous êtes bien arrivé à la fin de cette partie. La suite vous attend dans le prochain épisode. Pour ne rien manquer de Superdocteur, pensez à vous abonner dès maintenant à ce podcast. Et si vous aimez mon travail, le meilleur moyen de me soutenir, c'est d'en parler autour de vous, à vos consoeurs ou vos confrères. Enfin, un petit geste qui fait une grande différence. Laissez-moi une belle note de 5 étoiles sur votre application de podcast préférée. Ça m'encourage énormément et ça aide d'autres médecins à découvrir SuperDocteur et partager ensemble des idées pour améliorer nos soins et enrichir nos pratiques. A très vite sur le podcast !

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