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Super Docteur - médecine générale

2/2 Ce n'est pas la médecine qui soigne, mais les médecins

2/2 Ce n'est pas la médecine qui soigne, mais les médecins

27min |25/09/2025
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Description

On nous a appris que c’est la médecine qui soigne.
Moi, je pense que c’est faux.
Ce n’est pas la médecine qui soigne.
C’est le médecin.

Essayez Medistory ici: https://lc.cx/lNmj58

👉 Abonnez-vous à la newsletter Super Récap’ pour recevoir un mail à lire en 1mn récapitulant les grands points des épisodes de la semaine (c'est gratuit et sans spam!): https://superdocteur.substack.com/


Dans ce double épisode en solo, je partage avec vous une réflexion personnelle, presque un carnet de bord. Une question m’obsède depuis des années : pourquoi des médecins aussi différents – académique, fonctionnel, intégratif, ou centré sur l’alimentation et les interventions non médicamenteuses – peuvent-ils obtenir chacun d’excellents résultats auprès de leurs patients ?


Nous avons exploré le rôle unique du praticien dans la rencontre avec son patient.

  • Ce n’est pas l’outil qui fait le soin, mais celui qui le manie.

  • Les patients ne racontent pas la même histoire selon leur médecin : l’écoute, la reformulation, le storytelling thérapeutique deviennent déjà un soin.

  • Cultiver sa singularité comme médecin est une réponse possible à l’arrivée de l’intelligence artificielle.

Nous avons ensuite parlé de médecine fonctionnelle :

  • Une approche centrée sur le terrain et les causes profondes.

  • Le changement de paradigme : travailler sur la santé plus que sur la maladie

Je poursuis cette réflexion avec trois parties supplémentaires :

  1. Le décalage avec nos confrères
    Être pionnier, sortir du cadre standard de la médecine générale, reste difficile. Beaucoup de pratiques innovantes sont mal comprises. Cela génère parfois méfiance, médisance ou tensions avec nos pairs et le Conseil de l’Ordre. Comment assumer ce rôle tout en restant rigoureux et crédible ?

  2. Accompagner le changement chez nos patients

  • Définir avec eux des objectifs atteignables (SMART).

  • Se concentrer sur ce qu’il faut arrêter plutôt que toujours ajouter.

  • Bannir les étiquettes définitives et parler en termes de conditions évolutives.

  • Adopter un langage positif (“santé” plus que “maladie”).

  • Mettre en valeur leurs forces (“What’s strong with you ?”).

  • Toujours croire les symptômes rapportés par nos patients.

  1. Carnet de bord de ma formation en médecine fonctionnelle
    Quelques notions clés


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html



Instagram:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans Superdocteur, le podcast des soignants qui redonne de la noblesse à notre métier. Dans le premier épisode, que je vous invite à écouter si vous ne l'avez pas déjà fait, j'ai posé une affirmation simple mais qui change tout, ce n'est pas la médecine qui soigne, c'est le médecin. On a exploré ensemble ce rôle unique du praticien dans la rencontre avec son patient et la manière dont chacun, avec sa singularité, ses préférences, sa façon d'écouter, imprime sa marque sur la pratique médicale. On a aussi parlé de ce que la médecine fonctionnelle apporte, selon moi, une autre manière de penser, centrée sur le terrain, sur les causes profondes, sur l'histoire partagée entre le médecin et son patient. Et aujourd'hui, on va prolonger cette réflexion avec trois nouvelles parties. D'abord, le problème du décalage avec nos confrères. Pourquoi être un pionnier reste mal compris dans notre métier et comment gérer ces tensions ? Ensuite, on va voir comment on peut accompagner nos patients dans le changement, avec notamment des objectifs... concrets pour transformer nos consultations en véritables leviers d'action. Enfin, je vous partagerai mes dernières découvertes en médecine fonctionnelle, des notions clés qui ont changé mon regard sur la santé et mon métier. Un épisode plus personnel, en solo, pour continuer à explorer ce qui fait selon moi, le cœur de notre métier. S'il vous plaît, vous pouvez le partager à vos confrères, et vous pouvez également vous abonner à ce podcast pour ne rater aucun épisode, ou vous abonner à sa newsletter. Tout est dans les notes de l'épisode. Je vous souhaite une bonne écoute. Ce qui m'amène à parler et à introduire cette troisième partie de la difficulté d'être un pionnier. Le problème des pratiques médicales méconnues et innovantes. Je vous explique mon problème actuel, c'est que je sens bien que j'ai des choses à faire là-dedans, je me forme de plus en plus, j'engage du temps, de l'énergie, de l'argent, j'ai envie de pratiquer ça. Mais moi je me heurte notamment au regard des autres, au regard de certains confrères. qui ne comprennent pas ça. Et j'ai peur, véritablement, je manque de courage de pratiquer ça à l'heure actuelle parce que je me dis que ça va être pas compris, pas bien compris et que je vais me faire juger parce que c'est pas une médecine standard, c'est quelque chose qui sort du cadre des rocos tout à fait standard. Et même si moi je suis sûr de mon coup, je me sens capable de convaincre mes patients, mais peut-être pas mes confrères et peut-être pas le conseil de l'ordre non plus. C'est une grande difficulté. Pour résumer, il y a beaucoup de... de pratiques qui sont innovantes, intéressantes pour les médecins et les patients. Je pense par exemple à la médecine fonctionnelle, ou à toutes les pratiques de médecine intégrative, à la médecine chinoise, etc. Mais il y a vraiment un décalage face aux confrères qui ne connaissent pas ces pratiques. Ça peut être une source de médisance, une source d'incompréhension. Vous pouvez carrément vous faire juger en direct ou en virtuel. Et puis ça peut même porter préjudice aux patients, parce que les patients vont avoir des avis contradictoires. Je vous donne un exemple, pour le coup très académique. Mon confrère et camarade que je salue, Philippe Imbert, encore lui, qui est un médecin hors pair, un médecin qui a aussi une part, pas sombre, mais évidemment une part d'ombre, parce qu'il a fait face à plusieurs accusations, etc. Parce qu'en fait, il dépasse la médecine traditionnelle, il fait des diagnostics et il teste des thérapeutiques. Il se trouve que la grande majorité de ses patients sont ultra contents. Ils le portent au nu. Je vous invite à lire son livre d'or, à regarder sa page Facebook. Si vous êtes un médecin et que vous avez autant d'avis dithyrambiques de vos patients, je pense que vous pouvez considérer que vous avez réussi votre vie. Il se trouve que lui, il va tellement loin. Et comme un grand médecin, un grand scientifique, il en vient même à élaborer des idées sur l'origine des maladies, les associations, etc. Par exemple, il est très branché sur le gluten. sur l'inflammation digestive, on va en parler. Donc il est amené par exemple à prescrire notamment des antiparasitaires, parce qu'il pense qu'il y a une dysbiose avec des parasites qui restent collés à la muqueuse intestinale, et que ça explique tout un tas de symptômes que l'on ne connaît pas, des symptômes même neurologiques, etc. On en parle dans un prochain podcast avec lui que je vous invite à écouter, il va être incroyable, au mois de septembre, octobre. Et donc ce professeur de médecine, avec tous les diplômes académiques qu'il a, Avec son CV incroyable, son CV, il fait deux pages, il a été directeur de labo, il a des multiples compétences, il a été chef de service, etc. Et bien en fait, il se heurte à ses propres confrères qui, quand ils lisent ses courriers, disent à ses propres patients, mais attendez, c'est n'importe quoi, c'est pas une parasitose que vous avez, vous n'avez pas d'IGE par exemple, vous n'avez pas de polynucléaire et osinophile. Et donc, ils arrêtent même les traitements d'un tel professeur. Et donc, j'illustre ce cas d'école par une telle sommité. pour vous rendre compte du fait que quand vous êtes un médecin beaucoup moins prestigieux, comme moi, peut-être comme vous qui m'écoutez, à quel point ça peut être difficile d'aller contre le mainstream, contre la communauté établie qui, parfois, ne souhaite pas réfléchir un petit peu plus ou alors fait preuve, parfois de mauvaise foi, ou en tout cas d'un manque cruel de curiosité. Et donc, c'est ça être pionnier. Moi, j'estime que les pionniers, c'est par exemple les gens qui font de la médecine chinoise, la médecine fonctionnelle, les gens qui font de la médecine intégrative, qui sortent un peu du cadre. qui font de l'hypnose, qui font de l'acupuncture, qui réfléchissent peut-être un peu hors du cadre, etc. Et c'est difficile d'être pionnier. Et j'aimerais bien avoir votre avis, comment être pionnier, comment assumer ce rôle, comment se comporter vis-à-vis de ses confrères et du conseil de l'ordre, parce que son rôle est de garantir une pratique... équitable de la médecine et une pratique tout à fait standard et il est tout à fait contre ce genre de pratique et j'entends tout à fait qu'il y a des dérives. Je ne dis pas le contraire. Mais je suis très curieux d'avoir votre retour là-dessus. Dites-le-moi en commentaire de la vidéo YouTube, en commentaire de ce podcast. Est-ce que vous pratiquez quelque chose qui sort un petit peu des radars ? Comment vous le vivez ? Quel est votre regard vis-à-vis, quel est le regard de vos confrères vis-à-vis de votre pratique ? Est-ce que vous avez eu des des conflits avec vos confrères ou même avec le Conseil de l'Ordre. En tout cas, je suis très curieux de vos retours là-dessus. Comment être pionnier ? Comment sortir du cadre de la médecine générale standard à l'heure actuelle ? Je ne sais pas, mais c'est difficile. Avant de poursuivre cet épisode, je voulais prendre une minute pour vous parler d'une application médicale que j'ai découvert récemment et dont je voulais absolument vous parler, c'est MediStory. C'est un logiciel conçu en natif pour l'univers Apple et croyez-moi, ça change tout. Parce que ça marche, c'est fluide et c'est super intuitif. Ce que je trouve notamment génial chez eux, c'est leur outil appelé Loki. C'est une IA vocale intégrée qui retranscrit automatiquement soit ce qu'on lui dicte, soit les propos qu'on a échangés avec son patient pendant la consultation. Et en fait, il les intègre directement dans le dossier patient et il propose même de générer des documents. Donc ici, et avec cette solution, on parle de gagner du temps sur la saisie pour recentrer notre consultation sur l'essentiel qui est quand même notre patient. C'est vraiment top, l'interface est épurée, elle est vraiment pensée pour s'adapter à la pratique du médecin et pas l'inverse. Et en plus derrière, cerise sur le gâteau, c'est une équipe française avec un vrai engagement sur la sécurité des données qui sont hébergées en France. Bref, c'est du solide, je vous invite vraiment à le tester. Alors si vous êtes en train de vous installer ou si vous avez envie de changer d'outil et que vous êtes sur Apple, je vous encourage vraiment à y jeter un oeil. Je vous mets comme d'habitude... le lien en description dans les notes de cet épisode et je vous laisse tout de suite pour la suite de cet épisode. On va arriver dans cette quatrième partie et qui est la dernière. C'est une espèce de journal de bord de mes apprentissages récents dans ma formation en médecine fonctionnelle. Donc, je vous en parle. Je fais une formation aux Etats-Unis qui est heureusement principalement en distanciel à l'Institute for Functional Medicine. J'apprends des choses incroyables. Il y a plusieurs modules, je dois en faire 6 ou 7. Je me donne 2 à 3 ans pour faire ça. Et il se trouve qu'à chaque module que je fais, j'apprends vraiment des choses incroyables. Et je me demande à chaque fois, à chaque dizaine d'heures que je passe, comment ça se fait qu'on ne met pas ça en œuvre. Donc là, je vous fais un petit florilège. Je ne vais pas rentrer dans le détail parce que ça peut être très, très deep. Mais je vais vous dire un petit peu, comme ça, pêle-mêle, tout ce que j'ai appris, que je trouve incroyable. Déjà, sur le... le changement, sur le fait de faire changer nos passions. Un truc incroyable, c'est qu'en fait, le changement, ce n'est pas tant l'acquisition de nouvelles idées, mais c'est surtout la transformation, voire l'abandon des anciennes. On a toujours envie de rajouter des choses, rajouter des couches et des couches de médicaments, de lignes d'ordonnance, d'examens complémentaires, etc. Mais dans un souci d'être économe, efficient, efficace, résilient, il peut être extrêmement intéressant de se demander que devrais-je plutôt arrêter chez mon patient ? Ça peut être des médicaments, mais ça peut être aussi des habitudes. Tout simplement lui faire arrêter des sucres dans son café, lui faire arrêter certains comportements toxiques, certains aliments qui ne sont pas bons, des produits transformés, des bonbons, j'en sais rien. Et donc ça, c'est très intéressant, je trouve, se poser ça comme question. Qu'est-ce que je peux faire arrêter à mon patient plutôt que de lui rajouter quelque chose ? C'est aussi lui demander qu'est-ce qu'il souha et lui proposer, dans une relation sur le long cours, un objectif atteignable. En fait, c'est une stratégie à portée du marketing. On peut, et je vous incite à le faire, moi je le fais, c'est de proposer des objectifs à nos patients. Alors il y a un acronyme que j'aime bien, c'est l'acronyme SMART. C'est un objectif qui est spécifique, mesurable, actionnable, réaliste, et le T de TIMELY, ça veut dire avec une durée. Par exemple, vous pouvez lui demander si... Ce qu'il souhaite les trois prochains mois, c'est par exemple, c'est à lui de vous dire, il faut qu'il arrive à jouer avec ses patients sans douleur, il faut qu'il arrive à se remettre à la course à pied. Et donc il faut que cet objectif que vous fixez avec votre patient, il soit spécifique, c'est-à-dire vraiment très clair et spécifique. Vous pouvez le marquer avec lui comme un contrat. Il faut qu'il soit mesurable, il faut que vous ayez des indicateurs pour pouvoir le mesurer, il ne faut pas que ce soit quelque chose de flou. il faut qu'il soit actionnable et réaliste, c'est à dire qu'on va pas proposer un objectif impensable, trop ambitieux, mais quelque chose de réaliste dans la vie et dans la communauté de notre patient, et que ça soit chiffré. Par exemple, on se donne pour dans 3 mois, pour dans 6 mois, pour dans 12 mois. Donc c'est les acronymes de SMART, un objectif spécifique, mesurable, actionnable, réaliste et timeless, c'est-à-dire avec une durée dans le temps. Et comme en remarketing, en fait, on va résoudre un problème. On va résoudre un problème, le problème de notre patient. votre patient qui est souvent fonctionnel. Les patients, ils vont vous dire, je suis emmerdé parce que j'ai mal quand je joue avec mes petits-enfants, parce que j'ai mal quand je fais de la course à pied, parce que j'ai des gaz, parce que je me sens fatigué, etc. Donc en fait, on va essayer de résoudre ce problème qui est souvent fonctionnel. Et ce qui est extrêmement important, c'est de lui proposer un objectif qui est tourné dans des termes positifs. Le fait de ne plus avoir mal, ce n'est pas intéressant parce qu'on se focalise sur le négatif. On peut tourner l'objectif sur être confortable lorsque je joue au football avec mes enfants ou avec mes potes. Être confortable quand je suis au travail, aller moins de fois aux toilettes, etc. C'est tourner l'objectif de façon réaliste et positive. Et surtout, quelque chose que je trouve super important, c'est de célébrer ensemble les résultats. On va voir un médecin quand on est malade, quand on a des problèmes. Et à mon avis, il peut être hyper intéressant de transformer cette relation pour se focaliser sur la santé et célébrer les résultats positifs. Avoir des checkpoints, des étapes comme ça, où on célèbre littéralement ensemble des bonnes nouvelles, des bons résultats. Quelque chose que je suis aussi pêle-mêle comme ça, que je trouve super intéressant, c'est le fait de ne pas étiqueter... une maladie, mais plutôt d'exprimer la condition de santé à l'état donné de son patient et son évolution possible. Ne pas l'enfermer dans un diagnostic, mais lui proposer un état actuel de sa maladie et des évolutions possibles selon les actions qu'on met en place et des choses qui vont être réalisées ou pas. On peut aussi relever les éléments positifs de son patient. Évidemment, ça prend du temps. Il y a une phrase des anglophones, c'est « What's strong with you ? » Ce n'est pas « What's wrong with you ? » Qu'est-ce qui ne va pas avec vous, mais qu'est-ce qui va chez vous. « What's strong ? » Qu'est-ce qui est une source, une ressource chez vous aujourd'hui qu'on va pouvoir mobiliser ? En se focalisant aussi sur des choses comme ça, on mobilise des ressources positives et ça recalibre un peu plus vers quelque chose de désirable chez nos patients. Évidemment, c'est de poser des questions ouvertes à nos patients. Et quelque chose d'hyper important, c'est par défaut de croire ces patients. Alors je sais que j'en fasse une porte ouverte, c'est une grosse lapalisade, mais comme je vois tous les jours des patients qui me disent que certains de médecins, de soignants, leur disent que c'est dans la tête ou ne les croient pas ou disent que c'est une maladie qui n'existe pas, etc. En fait, c'est par défaut, il faut croire nos patients. Il ne faut pas croire leurs hypothèses diagnostiques, etc., leurs hypothèses physiopathologiques, mais croire en leurs symptômes. Ça me paraît inévitable. Et balayer ça d'un revers de main, ou dire que ça n'existe pas, ou dire que c'est dans la tête, c'est quelque chose d'incroyablement toxique. Et si c'est le cas, je vous invite vraiment à changer de métier. En tout cas, vous savez que dans ce podcast, on partage quand même une volonté d'excellence, de faire évoluer les choses. Et je crois que vous partagez comme moi l'idée qu'avoir ce type de relation toxique avec ses patients en disant que c'est dans la tête, c'est n'importe quoi, etc. C'est quand même très très mauvais. Donc bannir ce genre de choses et essayer comme ça ensemble de modifier la condition de notre patient et de l'accompagner. pour la meilleure évolution possible. Autre petite chose que j'ai appris, important, petit paragraphe qu'on va faire sur l'inflammation systémique et ce qu'on n'apprend pas à la fac de médecine. Donc toujours un petit carnet de bord de mes apprentissages en médecine fonctionnelle. Un truc incroyable qui est maintenant ultra mainstream, mais que j'ai pas appris à l'époque, peut-être que vous l'apprenez maintenant dans la fac de médecine, dites-le moi si c'est le cas, parce que moi je l'ai pas appris. C'est qu'en fait, l'inflammation systémique, c'est la source d'innombrables pathologies, pas seulement cardiométaboliques, mais aussi des maladies dégénératives, infectieuses, tumorales, immunologiques, inflammatoires, allergiques, vasculaires, fonctionnelles, psychologiques, psychiatriques. Le spectre est ahurissant. Et on s'en rend compte, il y a plein de gens dans ce podcast, ultra reconnus dans leur domaine, qui m'ont parlé de ça, je pense spontanément à Claire Dayen, qui est rhumatologue spécialiste de la polyarthrite rhumatoïde, et qui m'a parlé de ça elle aussi. En fait, c'est que, pour résumer mon idée, qui n'est pas la mienne, c'est que le tube digestif peut être le siège d'une inflammation locale, notamment à cause du leaky gut, l'intestin poreux, c'est-à-dire les cellules de la barrière intestinale qui sont disjointes, et il y a plein de petites choses qui... passe à travers la muqueuse et qui se retrouve dans le sang. Il y a aussi la dysbiose, les anomalies de proportion et de rapport entre les différentes bactéries et la flore du microbiote qui peut être déséquilibrée, qui explique qu'il peut y avoir une inflammation locale dans le tube digestif et cette inflammation locale peut provoquer une inflammation systémique ou métabolique, source de nombreuses pathologies. Tout ça pour dire que Le tube digestif est une cible privilégiée de la bonne santé. Et à n'importe quelle étape de vos patients, je vous invite à réfléchir à la bonne santé du tube digestif de vos patients. C'est quelque chose qu'on connaissait en médecine ayurvédique il y a des milliers d'années, que beaucoup de gens comprennent de façon spontanée, que beaucoup de médecines ancestrales ont compris. Et maintenant, la science, les chercheurs du monde entier s'accordent. Il n'y a plus de... d'avis alternatifs sur le sujet, que l'inflammation locale digestive peut être le siège d'une inflammation globale, systémique ou métabolique, et être la source d'innombrables pathologies. Donc c'est une source incroyable d'actions thérapeutiques. Donc cette inflammation locale du tube digestif, elle peut être due par plein de choses, la dyspiose, l'équigote, pourvoyure par des infections, par des... toxiques qui passent dans le tube digestif, évidemment, par certains médicaments, par certains aliments, etc. Et donc, il y a de multiples choses pour soulager l'inflammation du tube digestif. Il y a plein de choses, il y a plein d'aliments qu'on peut manger. Il y a toute une branche maintenant que je trouve passionnante et que j'avais envie de vous partager, mais je vais vous en dire deux mots, ce qu'on appelle la phytogénomique, c'est-à-dire que c'est carrément des aliments qui vont pouvoir influencer l'activation de gènes par des voies de signalisation. et diminuer l'inflammation locale et diminuer l'inflammation systémique. Tout ce qu'on mange, c'est de l'information. Rien n'est gratuit dans la vie. Tout ce qu'on mange va activer des voies spécifiques dans votre tube digestif. Et le fait de se rendre compte de ça, c'est extrêmement puissant. Parce que vous vous rendez compte que, effectivement, occasionnellement, on peut se permettre ce qu'on appelle un cheat meal, c'est-à-dire des produits de basse qualité, des fast-foods, des produits ultra transformés, etc. Mais il faut que ça soit hyper rare. Et le fait de savoir ça, c'est qu'on se rend compte à quel point ça a des conséquences directes. Tout ce que vous passez à travers votre bouche, solide, liquide, c'est de l'information. Et ça va avoir une conséquence locale et systémique. Et ça se mesure directement à travers la HSCRP. C'est aussi simple que ça. Donc l'aliment, c'est de l'information et ça active des voies spécifiques. Et en sachant ça, on peut travailler sur des aliments beaucoup plus qualitatifs. des diètes beaucoup plus qualicatives. Rien n'est gratuit, tout a une conséquence, et il faut manger de tout, de bonne qualité, des produits bruts, etc. Des petits leviers thérapeutiques, comme ça, très rapidement, en médecine fonctionnelle, on a ce qu'on appelle l'Elimination Diet, c'est une diète qui est assez difficile à mettre en œuvre, il y a différentes phases, première phase de 6 semaines, on enlève beaucoup de choses du régime alimentaire, c'est un peu pénible, et en fait, grosso modo, on va rajouter... petit à petit les choses. On va noter si ça a un effet ou pas. pour qu'à la fin, on puisse reconnaître avec un goal standard quel était l'aliment responsable des symptômes du patient, et puis peut-être l'enlever définitivement, mais ça va être un ou deux. Il faut faire gaffe aux orthorexies alimentaires, évidemment. Mais sans faire cette elimination diet, il y a plein de thérapeutiques. Vous avez le jeûne intermittent, qui est hypo-inflammatoire. J'en ai parlé avec Gabriel Perle-Mutter dans un épisode de ce podcast que je vous recommande, qui est ultra efficace pour faire baisser l'inflammation globale. Le régime méditerranéen, il y a plein de choses. Bref. essayer, tester, tout le monde est différent, l'important c'est d'avoir une approche personnalisée, mais je voulais faire un focus sur cette inflammation digestive locale qui donne une inflammation globale. Ce que je trouve super important, intéressant, c'est de tester, notamment biologiquement, pour savoir si on est dans les normes, pour pouvoir mesurer précisément les choses et pas partir un petit peu dans le flou. Voilà, tout ça, c'est travailler le terrain qui est au moins aussi important que l'agresseur. Parce qu'en travaillant le terrain, en travaillant une bonne santé, notamment digestive, une bonne santé globale, en fait, vous serez beaucoup moins sensibles, vos patients seront beaucoup moins sensibles à d'autres agresseurs. Vous serez beaucoup moins sensibles aux viroses hivernales, etc. Donc, c'est vraiment très, très élégant. Je vous parle beaucoup de médecine fonctionnelle, mon petit carnet de bord, adopter le changement à nos patients, on vient de le voir. L'inflammation systémique, on vient de le voir. Un petit mot. super intéressant, que je trouve super intéressant sur le concept d'homéostasie et pourquoi c'est intéressant. C'est un concept que j'adore. L'homéostasie, vous savez, c'est la stabilisation, le réglage chez les organismes vivants de certaines caractéristiques biologiques, la pression artérielle, la température, etc. On a appris ça. Bon. On a appris qu'une dérégulation d'homéostasie, c'était la pathologie. En fait, entre les deux, il y a vraiment une nuance qui est ultra intéressante. Il y a des questions à se poser. Il y a déjà le terme L'allostasis, je pense que c'est l'allostase en français, c'est ce qui maintient l'homéostasie, c'est le coût de l'homéostasie. Et donc du coup, il y a un terme introduit qui est hyper important, c'est la charge allostasique, c'est-à-dire c'est le coût de l'homéostasie, ce que ça coûte, c'est-à-dire tous les mécanismes que le corps met en œuvre pour maintenir l'homéostasie. Mais tous ces mécanismes, ça coûte. coûtent de l'énergie. C'est la sueur et ce sont les larmes. C'est-à-dire que toute cette énergie qu'on consomme, qui nous permet de nous maintenir à flot, ça passe inaperçu un certain temps, mais en fait, ça finit par parler. Parce qu'on finit par s'user. C'est ça le concept de charge allostatique. Et c'est hyper intéressant parce que on se rend bien compte qu'entre le normal et le pathologique, il y a toute cette zone grise qu'on peut appeler la charge allostasique de façon scientifique, mais c'est en fait la sueur et les larmes, c'est le coup de se maintenir à flot jusqu'au moment où vraiment ça ne tient plus, et là il y a l'apparition de gros symptômes, maladies physiques, psychiques, etc. Et j'ai une image de ça que j'adore, c'est l'exemple du canard, que vous voyez flotter comme ça sur l'eau, qui en fait dessous se débat incroyablement, ne serait-ce que pour se maintenir à la surface et avancer. et donc ce qui est ultra élégant, c'est de s'intéresser à ce coût-là et essayer de baisser les coûts énergétiques pour se maintenir à flot. Et donc, c'est travailler sur la santé, sur plein de choses. La médecine fonctionnelle en parle beaucoup. Moi, je trouve ça passionnant. Dernier petit mot peut-être sur les hormones avant de conclure. C'est tout un module que j'ai fait sur les hormones. Encore une fois, je vais juste faire un truc très rapidos pour vous donner un apprentissage comme ça, apprendre en snack et pas rentrer dans le détail parce que ça serait beaucoup trop long. Mais on a appris à la fac que les hormones, c'était soit normal, soit pathologique. On a un item, par exemple, insuffisance surrénale aiguë, insuffisance surrénale chronique, mais on n'a pas d'item sur la surrénale qui fatigue, en gros. Mais en fait, la surrénale fatigue souvent. Et comment on la reconnaît ? En fait, il faut avoir des connaissances beaucoup plus fines sur la physiologie de ces hormones. et donc en connaissant... La mode de production, de transport, de sensibilité de ces hormones, de la détoxification, on peut jouer sur cette fameuse charge allostatique et éviter que nos glandes littéralement se fatiguent. Je suis navré, c'est un nom qui est très peu scientifique, mais c'est littéralement ça. C'est qu'avant de passer en insuffisance, il y a toute une zone grise qui peut être super intéressante dans le système hormonal. Et ça, ça s'apprend, ça s'étudie. Moi, j'ai fait un menu là-dessus. Et je trouve ça passionnant. Voilà, je vous invite à découvrir ça, si ça vous plaît. Moi, ça m'a passionné. Voilà, je vais conclure. J'espère ne pas avoir été trop long. Voilà ce que je voulais partager, mes chers confrères, mes chers consœurs, avec vous aujourd'hui. Si je devais résumer... Je dirais que la médecine, ce sont des outils. Ce sont des protocoles, des recommandations, des molécules, et chacun a une pratique différente. Je vous invite évidemment à avoir la meilleure pratique possible. Et ces outils, ils ne prennent vie que dans la rencontre entre un médecin et un patient. Et c'est là que tout se joue, dans notre façon d'écouter, de raconter l'histoire avec notre patient, et de choisir avec lui les leviers qui lui correspondent et nous correspondent. Ce n'est pas la médecine qui soigne, c'est le médecin, j'en suis convaincu. Alors à chacun de trouver sa manière de soigner, de rester exigeant, scientifique, mais aussi profondément humain. Parce qu'un patient ne se souvient pas seulement d'une prescription, il se souvient surtout d'une rencontre. Si cet épisode vous a inspiré, s'il vous a plu, c'est que vous faites déjà partie de ceux qui veulent soigner autrement. Je vous invite à continuer à chercher, à apprendre, à rester libre. Je vous souhaite le meilleur et je vous laisse. Pour finir, ajouter deux petites choses. À partir de septembre, j'ai décidé, comme vous savez que je gagne de l'argent avec ce podcast, de faire un don de 10% de tous les revenus de ce podcast vers une association médicale. J'ai choisi cette année la NPIS, la Non Pharmacological Intervention Society. C'est une société internationale qui promeut l'étude et l'application des interventions non médicamenteuses. J'ai reçu son président Grégory Nino, le podcast va être... être publié ou peut-être a déjà été publié et donc je suis ravi de vous annoncer qu'en fait quand vous m'aidez en cliquant sur les partenaires, les sponsors que je vous propose et que je choisis avec choix toujours et attention dans ce podcast, et bien en fait sachez qu'il y a une part de ces revenus qui vont dans un projet vertueux qui je pense nous défendons dans cette honorable communauté je vous remercie beaucoup, je vous invite à vous abonner à ce podcast, parce que vous êtes beaucoup à écouter ce podcast à ne pas être abonné, donc pour ne rater aucun épisode activez la cloche sur YouTube ou abonnez-vous sur vos plateformes. Je vous invite à m'écrire directement en commentaire YouTube ou sur le podcast sur les plateformes audio pour que je traite les sujets de votre choix pour correspondre toujours plus à votre demande. Quelles sont vos problématiques actuelles ? Dites-le-moi comme ça, on en traite, on invite un invité de référence et on en parle. Et évidemment, abonnez-vous à la newsletter du podcast, les notes sont sous cet épisode. Je vous souhaite le meilleur, à bientôt, portez-vous bien.

Description

On nous a appris que c’est la médecine qui soigne.
Moi, je pense que c’est faux.
Ce n’est pas la médecine qui soigne.
C’est le médecin.

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Dans ce double épisode en solo, je partage avec vous une réflexion personnelle, presque un carnet de bord. Une question m’obsède depuis des années : pourquoi des médecins aussi différents – académique, fonctionnel, intégratif, ou centré sur l’alimentation et les interventions non médicamenteuses – peuvent-ils obtenir chacun d’excellents résultats auprès de leurs patients ?


Nous avons exploré le rôle unique du praticien dans la rencontre avec son patient.

  • Ce n’est pas l’outil qui fait le soin, mais celui qui le manie.

  • Les patients ne racontent pas la même histoire selon leur médecin : l’écoute, la reformulation, le storytelling thérapeutique deviennent déjà un soin.

  • Cultiver sa singularité comme médecin est une réponse possible à l’arrivée de l’intelligence artificielle.

Nous avons ensuite parlé de médecine fonctionnelle :

  • Une approche centrée sur le terrain et les causes profondes.

  • Le changement de paradigme : travailler sur la santé plus que sur la maladie

Je poursuis cette réflexion avec trois parties supplémentaires :

  1. Le décalage avec nos confrères
    Être pionnier, sortir du cadre standard de la médecine générale, reste difficile. Beaucoup de pratiques innovantes sont mal comprises. Cela génère parfois méfiance, médisance ou tensions avec nos pairs et le Conseil de l’Ordre. Comment assumer ce rôle tout en restant rigoureux et crédible ?

  2. Accompagner le changement chez nos patients

  • Définir avec eux des objectifs atteignables (SMART).

  • Se concentrer sur ce qu’il faut arrêter plutôt que toujours ajouter.

  • Bannir les étiquettes définitives et parler en termes de conditions évolutives.

  • Adopter un langage positif (“santé” plus que “maladie”).

  • Mettre en valeur leurs forces (“What’s strong with you ?”).

  • Toujours croire les symptômes rapportés par nos patients.

  1. Carnet de bord de ma formation en médecine fonctionnelle
    Quelques notions clés


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans Superdocteur, le podcast des soignants qui redonne de la noblesse à notre métier. Dans le premier épisode, que je vous invite à écouter si vous ne l'avez pas déjà fait, j'ai posé une affirmation simple mais qui change tout, ce n'est pas la médecine qui soigne, c'est le médecin. On a exploré ensemble ce rôle unique du praticien dans la rencontre avec son patient et la manière dont chacun, avec sa singularité, ses préférences, sa façon d'écouter, imprime sa marque sur la pratique médicale. On a aussi parlé de ce que la médecine fonctionnelle apporte, selon moi, une autre manière de penser, centrée sur le terrain, sur les causes profondes, sur l'histoire partagée entre le médecin et son patient. Et aujourd'hui, on va prolonger cette réflexion avec trois nouvelles parties. D'abord, le problème du décalage avec nos confrères. Pourquoi être un pionnier reste mal compris dans notre métier et comment gérer ces tensions ? Ensuite, on va voir comment on peut accompagner nos patients dans le changement, avec notamment des objectifs... concrets pour transformer nos consultations en véritables leviers d'action. Enfin, je vous partagerai mes dernières découvertes en médecine fonctionnelle, des notions clés qui ont changé mon regard sur la santé et mon métier. Un épisode plus personnel, en solo, pour continuer à explorer ce qui fait selon moi, le cœur de notre métier. S'il vous plaît, vous pouvez le partager à vos confrères, et vous pouvez également vous abonner à ce podcast pour ne rater aucun épisode, ou vous abonner à sa newsletter. Tout est dans les notes de l'épisode. Je vous souhaite une bonne écoute. Ce qui m'amène à parler et à introduire cette troisième partie de la difficulté d'être un pionnier. Le problème des pratiques médicales méconnues et innovantes. Je vous explique mon problème actuel, c'est que je sens bien que j'ai des choses à faire là-dedans, je me forme de plus en plus, j'engage du temps, de l'énergie, de l'argent, j'ai envie de pratiquer ça. Mais moi je me heurte notamment au regard des autres, au regard de certains confrères. qui ne comprennent pas ça. Et j'ai peur, véritablement, je manque de courage de pratiquer ça à l'heure actuelle parce que je me dis que ça va être pas compris, pas bien compris et que je vais me faire juger parce que c'est pas une médecine standard, c'est quelque chose qui sort du cadre des rocos tout à fait standard. Et même si moi je suis sûr de mon coup, je me sens capable de convaincre mes patients, mais peut-être pas mes confrères et peut-être pas le conseil de l'ordre non plus. C'est une grande difficulté. Pour résumer, il y a beaucoup de... de pratiques qui sont innovantes, intéressantes pour les médecins et les patients. Je pense par exemple à la médecine fonctionnelle, ou à toutes les pratiques de médecine intégrative, à la médecine chinoise, etc. Mais il y a vraiment un décalage face aux confrères qui ne connaissent pas ces pratiques. Ça peut être une source de médisance, une source d'incompréhension. Vous pouvez carrément vous faire juger en direct ou en virtuel. Et puis ça peut même porter préjudice aux patients, parce que les patients vont avoir des avis contradictoires. Je vous donne un exemple, pour le coup très académique. Mon confrère et camarade que je salue, Philippe Imbert, encore lui, qui est un médecin hors pair, un médecin qui a aussi une part, pas sombre, mais évidemment une part d'ombre, parce qu'il a fait face à plusieurs accusations, etc. Parce qu'en fait, il dépasse la médecine traditionnelle, il fait des diagnostics et il teste des thérapeutiques. Il se trouve que la grande majorité de ses patients sont ultra contents. Ils le portent au nu. Je vous invite à lire son livre d'or, à regarder sa page Facebook. Si vous êtes un médecin et que vous avez autant d'avis dithyrambiques de vos patients, je pense que vous pouvez considérer que vous avez réussi votre vie. Il se trouve que lui, il va tellement loin. Et comme un grand médecin, un grand scientifique, il en vient même à élaborer des idées sur l'origine des maladies, les associations, etc. Par exemple, il est très branché sur le gluten. sur l'inflammation digestive, on va en parler. Donc il est amené par exemple à prescrire notamment des antiparasitaires, parce qu'il pense qu'il y a une dysbiose avec des parasites qui restent collés à la muqueuse intestinale, et que ça explique tout un tas de symptômes que l'on ne connaît pas, des symptômes même neurologiques, etc. On en parle dans un prochain podcast avec lui que je vous invite à écouter, il va être incroyable, au mois de septembre, octobre. Et donc ce professeur de médecine, avec tous les diplômes académiques qu'il a, Avec son CV incroyable, son CV, il fait deux pages, il a été directeur de labo, il a des multiples compétences, il a été chef de service, etc. Et bien en fait, il se heurte à ses propres confrères qui, quand ils lisent ses courriers, disent à ses propres patients, mais attendez, c'est n'importe quoi, c'est pas une parasitose que vous avez, vous n'avez pas d'IGE par exemple, vous n'avez pas de polynucléaire et osinophile. Et donc, ils arrêtent même les traitements d'un tel professeur. Et donc, j'illustre ce cas d'école par une telle sommité. pour vous rendre compte du fait que quand vous êtes un médecin beaucoup moins prestigieux, comme moi, peut-être comme vous qui m'écoutez, à quel point ça peut être difficile d'aller contre le mainstream, contre la communauté établie qui, parfois, ne souhaite pas réfléchir un petit peu plus ou alors fait preuve, parfois de mauvaise foi, ou en tout cas d'un manque cruel de curiosité. Et donc, c'est ça être pionnier. Moi, j'estime que les pionniers, c'est par exemple les gens qui font de la médecine chinoise, la médecine fonctionnelle, les gens qui font de la médecine intégrative, qui sortent un peu du cadre. qui font de l'hypnose, qui font de l'acupuncture, qui réfléchissent peut-être un peu hors du cadre, etc. Et c'est difficile d'être pionnier. Et j'aimerais bien avoir votre avis, comment être pionnier, comment assumer ce rôle, comment se comporter vis-à-vis de ses confrères et du conseil de l'ordre, parce que son rôle est de garantir une pratique... équitable de la médecine et une pratique tout à fait standard et il est tout à fait contre ce genre de pratique et j'entends tout à fait qu'il y a des dérives. Je ne dis pas le contraire. Mais je suis très curieux d'avoir votre retour là-dessus. Dites-le-moi en commentaire de la vidéo YouTube, en commentaire de ce podcast. Est-ce que vous pratiquez quelque chose qui sort un petit peu des radars ? Comment vous le vivez ? Quel est votre regard vis-à-vis, quel est le regard de vos confrères vis-à-vis de votre pratique ? Est-ce que vous avez eu des des conflits avec vos confrères ou même avec le Conseil de l'Ordre. En tout cas, je suis très curieux de vos retours là-dessus. Comment être pionnier ? Comment sortir du cadre de la médecine générale standard à l'heure actuelle ? Je ne sais pas, mais c'est difficile. Avant de poursuivre cet épisode, je voulais prendre une minute pour vous parler d'une application médicale que j'ai découvert récemment et dont je voulais absolument vous parler, c'est MediStory. C'est un logiciel conçu en natif pour l'univers Apple et croyez-moi, ça change tout. Parce que ça marche, c'est fluide et c'est super intuitif. Ce que je trouve notamment génial chez eux, c'est leur outil appelé Loki. C'est une IA vocale intégrée qui retranscrit automatiquement soit ce qu'on lui dicte, soit les propos qu'on a échangés avec son patient pendant la consultation. Et en fait, il les intègre directement dans le dossier patient et il propose même de générer des documents. Donc ici, et avec cette solution, on parle de gagner du temps sur la saisie pour recentrer notre consultation sur l'essentiel qui est quand même notre patient. C'est vraiment top, l'interface est épurée, elle est vraiment pensée pour s'adapter à la pratique du médecin et pas l'inverse. Et en plus derrière, cerise sur le gâteau, c'est une équipe française avec un vrai engagement sur la sécurité des données qui sont hébergées en France. Bref, c'est du solide, je vous invite vraiment à le tester. Alors si vous êtes en train de vous installer ou si vous avez envie de changer d'outil et que vous êtes sur Apple, je vous encourage vraiment à y jeter un oeil. Je vous mets comme d'habitude... le lien en description dans les notes de cet épisode et je vous laisse tout de suite pour la suite de cet épisode. On va arriver dans cette quatrième partie et qui est la dernière. C'est une espèce de journal de bord de mes apprentissages récents dans ma formation en médecine fonctionnelle. Donc, je vous en parle. Je fais une formation aux Etats-Unis qui est heureusement principalement en distanciel à l'Institute for Functional Medicine. J'apprends des choses incroyables. Il y a plusieurs modules, je dois en faire 6 ou 7. Je me donne 2 à 3 ans pour faire ça. Et il se trouve qu'à chaque module que je fais, j'apprends vraiment des choses incroyables. Et je me demande à chaque fois, à chaque dizaine d'heures que je passe, comment ça se fait qu'on ne met pas ça en œuvre. Donc là, je vous fais un petit florilège. Je ne vais pas rentrer dans le détail parce que ça peut être très, très deep. Mais je vais vous dire un petit peu, comme ça, pêle-mêle, tout ce que j'ai appris, que je trouve incroyable. Déjà, sur le... le changement, sur le fait de faire changer nos passions. Un truc incroyable, c'est qu'en fait, le changement, ce n'est pas tant l'acquisition de nouvelles idées, mais c'est surtout la transformation, voire l'abandon des anciennes. On a toujours envie de rajouter des choses, rajouter des couches et des couches de médicaments, de lignes d'ordonnance, d'examens complémentaires, etc. Mais dans un souci d'être économe, efficient, efficace, résilient, il peut être extrêmement intéressant de se demander que devrais-je plutôt arrêter chez mon patient ? Ça peut être des médicaments, mais ça peut être aussi des habitudes. Tout simplement lui faire arrêter des sucres dans son café, lui faire arrêter certains comportements toxiques, certains aliments qui ne sont pas bons, des produits transformés, des bonbons, j'en sais rien. Et donc ça, c'est très intéressant, je trouve, se poser ça comme question. Qu'est-ce que je peux faire arrêter à mon patient plutôt que de lui rajouter quelque chose ? C'est aussi lui demander qu'est-ce qu'il souha et lui proposer, dans une relation sur le long cours, un objectif atteignable. En fait, c'est une stratégie à portée du marketing. On peut, et je vous incite à le faire, moi je le fais, c'est de proposer des objectifs à nos patients. Alors il y a un acronyme que j'aime bien, c'est l'acronyme SMART. C'est un objectif qui est spécifique, mesurable, actionnable, réaliste, et le T de TIMELY, ça veut dire avec une durée. Par exemple, vous pouvez lui demander si... Ce qu'il souhaite les trois prochains mois, c'est par exemple, c'est à lui de vous dire, il faut qu'il arrive à jouer avec ses patients sans douleur, il faut qu'il arrive à se remettre à la course à pied. Et donc il faut que cet objectif que vous fixez avec votre patient, il soit spécifique, c'est-à-dire vraiment très clair et spécifique. Vous pouvez le marquer avec lui comme un contrat. Il faut qu'il soit mesurable, il faut que vous ayez des indicateurs pour pouvoir le mesurer, il ne faut pas que ce soit quelque chose de flou. il faut qu'il soit actionnable et réaliste, c'est à dire qu'on va pas proposer un objectif impensable, trop ambitieux, mais quelque chose de réaliste dans la vie et dans la communauté de notre patient, et que ça soit chiffré. Par exemple, on se donne pour dans 3 mois, pour dans 6 mois, pour dans 12 mois. Donc c'est les acronymes de SMART, un objectif spécifique, mesurable, actionnable, réaliste et timeless, c'est-à-dire avec une durée dans le temps. Et comme en remarketing, en fait, on va résoudre un problème. On va résoudre un problème, le problème de notre patient. votre patient qui est souvent fonctionnel. Les patients, ils vont vous dire, je suis emmerdé parce que j'ai mal quand je joue avec mes petits-enfants, parce que j'ai mal quand je fais de la course à pied, parce que j'ai des gaz, parce que je me sens fatigué, etc. Donc en fait, on va essayer de résoudre ce problème qui est souvent fonctionnel. Et ce qui est extrêmement important, c'est de lui proposer un objectif qui est tourné dans des termes positifs. Le fait de ne plus avoir mal, ce n'est pas intéressant parce qu'on se focalise sur le négatif. On peut tourner l'objectif sur être confortable lorsque je joue au football avec mes enfants ou avec mes potes. Être confortable quand je suis au travail, aller moins de fois aux toilettes, etc. C'est tourner l'objectif de façon réaliste et positive. Et surtout, quelque chose que je trouve super important, c'est de célébrer ensemble les résultats. On va voir un médecin quand on est malade, quand on a des problèmes. Et à mon avis, il peut être hyper intéressant de transformer cette relation pour se focaliser sur la santé et célébrer les résultats positifs. Avoir des checkpoints, des étapes comme ça, où on célèbre littéralement ensemble des bonnes nouvelles, des bons résultats. Quelque chose que je suis aussi pêle-mêle comme ça, que je trouve super intéressant, c'est le fait de ne pas étiqueter... une maladie, mais plutôt d'exprimer la condition de santé à l'état donné de son patient et son évolution possible. Ne pas l'enfermer dans un diagnostic, mais lui proposer un état actuel de sa maladie et des évolutions possibles selon les actions qu'on met en place et des choses qui vont être réalisées ou pas. On peut aussi relever les éléments positifs de son patient. Évidemment, ça prend du temps. Il y a une phrase des anglophones, c'est « What's strong with you ? » Ce n'est pas « What's wrong with you ? » Qu'est-ce qui ne va pas avec vous, mais qu'est-ce qui va chez vous. « What's strong ? » Qu'est-ce qui est une source, une ressource chez vous aujourd'hui qu'on va pouvoir mobiliser ? En se focalisant aussi sur des choses comme ça, on mobilise des ressources positives et ça recalibre un peu plus vers quelque chose de désirable chez nos patients. Évidemment, c'est de poser des questions ouvertes à nos patients. Et quelque chose d'hyper important, c'est par défaut de croire ces patients. Alors je sais que j'en fasse une porte ouverte, c'est une grosse lapalisade, mais comme je vois tous les jours des patients qui me disent que certains de médecins, de soignants, leur disent que c'est dans la tête ou ne les croient pas ou disent que c'est une maladie qui n'existe pas, etc. En fait, c'est par défaut, il faut croire nos patients. Il ne faut pas croire leurs hypothèses diagnostiques, etc., leurs hypothèses physiopathologiques, mais croire en leurs symptômes. Ça me paraît inévitable. Et balayer ça d'un revers de main, ou dire que ça n'existe pas, ou dire que c'est dans la tête, c'est quelque chose d'incroyablement toxique. Et si c'est le cas, je vous invite vraiment à changer de métier. En tout cas, vous savez que dans ce podcast, on partage quand même une volonté d'excellence, de faire évoluer les choses. Et je crois que vous partagez comme moi l'idée qu'avoir ce type de relation toxique avec ses patients en disant que c'est dans la tête, c'est n'importe quoi, etc. C'est quand même très très mauvais. Donc bannir ce genre de choses et essayer comme ça ensemble de modifier la condition de notre patient et de l'accompagner. pour la meilleure évolution possible. Autre petite chose que j'ai appris, important, petit paragraphe qu'on va faire sur l'inflammation systémique et ce qu'on n'apprend pas à la fac de médecine. Donc toujours un petit carnet de bord de mes apprentissages en médecine fonctionnelle. Un truc incroyable qui est maintenant ultra mainstream, mais que j'ai pas appris à l'époque, peut-être que vous l'apprenez maintenant dans la fac de médecine, dites-le moi si c'est le cas, parce que moi je l'ai pas appris. C'est qu'en fait, l'inflammation systémique, c'est la source d'innombrables pathologies, pas seulement cardiométaboliques, mais aussi des maladies dégénératives, infectieuses, tumorales, immunologiques, inflammatoires, allergiques, vasculaires, fonctionnelles, psychologiques, psychiatriques. Le spectre est ahurissant. Et on s'en rend compte, il y a plein de gens dans ce podcast, ultra reconnus dans leur domaine, qui m'ont parlé de ça, je pense spontanément à Claire Dayen, qui est rhumatologue spécialiste de la polyarthrite rhumatoïde, et qui m'a parlé de ça elle aussi. En fait, c'est que, pour résumer mon idée, qui n'est pas la mienne, c'est que le tube digestif peut être le siège d'une inflammation locale, notamment à cause du leaky gut, l'intestin poreux, c'est-à-dire les cellules de la barrière intestinale qui sont disjointes, et il y a plein de petites choses qui... passe à travers la muqueuse et qui se retrouve dans le sang. Il y a aussi la dysbiose, les anomalies de proportion et de rapport entre les différentes bactéries et la flore du microbiote qui peut être déséquilibrée, qui explique qu'il peut y avoir une inflammation locale dans le tube digestif et cette inflammation locale peut provoquer une inflammation systémique ou métabolique, source de nombreuses pathologies. Tout ça pour dire que Le tube digestif est une cible privilégiée de la bonne santé. Et à n'importe quelle étape de vos patients, je vous invite à réfléchir à la bonne santé du tube digestif de vos patients. C'est quelque chose qu'on connaissait en médecine ayurvédique il y a des milliers d'années, que beaucoup de gens comprennent de façon spontanée, que beaucoup de médecines ancestrales ont compris. Et maintenant, la science, les chercheurs du monde entier s'accordent. Il n'y a plus de... d'avis alternatifs sur le sujet, que l'inflammation locale digestive peut être le siège d'une inflammation globale, systémique ou métabolique, et être la source d'innombrables pathologies. Donc c'est une source incroyable d'actions thérapeutiques. Donc cette inflammation locale du tube digestif, elle peut être due par plein de choses, la dyspiose, l'équigote, pourvoyure par des infections, par des... toxiques qui passent dans le tube digestif, évidemment, par certains médicaments, par certains aliments, etc. Et donc, il y a de multiples choses pour soulager l'inflammation du tube digestif. Il y a plein de choses, il y a plein d'aliments qu'on peut manger. Il y a toute une branche maintenant que je trouve passionnante et que j'avais envie de vous partager, mais je vais vous en dire deux mots, ce qu'on appelle la phytogénomique, c'est-à-dire que c'est carrément des aliments qui vont pouvoir influencer l'activation de gènes par des voies de signalisation. et diminuer l'inflammation locale et diminuer l'inflammation systémique. Tout ce qu'on mange, c'est de l'information. Rien n'est gratuit dans la vie. Tout ce qu'on mange va activer des voies spécifiques dans votre tube digestif. Et le fait de se rendre compte de ça, c'est extrêmement puissant. Parce que vous vous rendez compte que, effectivement, occasionnellement, on peut se permettre ce qu'on appelle un cheat meal, c'est-à-dire des produits de basse qualité, des fast-foods, des produits ultra transformés, etc. Mais il faut que ça soit hyper rare. Et le fait de savoir ça, c'est qu'on se rend compte à quel point ça a des conséquences directes. Tout ce que vous passez à travers votre bouche, solide, liquide, c'est de l'information. Et ça va avoir une conséquence locale et systémique. Et ça se mesure directement à travers la HSCRP. C'est aussi simple que ça. Donc l'aliment, c'est de l'information et ça active des voies spécifiques. Et en sachant ça, on peut travailler sur des aliments beaucoup plus qualitatifs. des diètes beaucoup plus qualicatives. Rien n'est gratuit, tout a une conséquence, et il faut manger de tout, de bonne qualité, des produits bruts, etc. Des petits leviers thérapeutiques, comme ça, très rapidement, en médecine fonctionnelle, on a ce qu'on appelle l'Elimination Diet, c'est une diète qui est assez difficile à mettre en œuvre, il y a différentes phases, première phase de 6 semaines, on enlève beaucoup de choses du régime alimentaire, c'est un peu pénible, et en fait, grosso modo, on va rajouter... petit à petit les choses. On va noter si ça a un effet ou pas. pour qu'à la fin, on puisse reconnaître avec un goal standard quel était l'aliment responsable des symptômes du patient, et puis peut-être l'enlever définitivement, mais ça va être un ou deux. Il faut faire gaffe aux orthorexies alimentaires, évidemment. Mais sans faire cette elimination diet, il y a plein de thérapeutiques. Vous avez le jeûne intermittent, qui est hypo-inflammatoire. J'en ai parlé avec Gabriel Perle-Mutter dans un épisode de ce podcast que je vous recommande, qui est ultra efficace pour faire baisser l'inflammation globale. Le régime méditerranéen, il y a plein de choses. Bref. essayer, tester, tout le monde est différent, l'important c'est d'avoir une approche personnalisée, mais je voulais faire un focus sur cette inflammation digestive locale qui donne une inflammation globale. Ce que je trouve super important, intéressant, c'est de tester, notamment biologiquement, pour savoir si on est dans les normes, pour pouvoir mesurer précisément les choses et pas partir un petit peu dans le flou. Voilà, tout ça, c'est travailler le terrain qui est au moins aussi important que l'agresseur. Parce qu'en travaillant le terrain, en travaillant une bonne santé, notamment digestive, une bonne santé globale, en fait, vous serez beaucoup moins sensibles, vos patients seront beaucoup moins sensibles à d'autres agresseurs. Vous serez beaucoup moins sensibles aux viroses hivernales, etc. Donc, c'est vraiment très, très élégant. Je vous parle beaucoup de médecine fonctionnelle, mon petit carnet de bord, adopter le changement à nos patients, on vient de le voir. L'inflammation systémique, on vient de le voir. Un petit mot. super intéressant, que je trouve super intéressant sur le concept d'homéostasie et pourquoi c'est intéressant. C'est un concept que j'adore. L'homéostasie, vous savez, c'est la stabilisation, le réglage chez les organismes vivants de certaines caractéristiques biologiques, la pression artérielle, la température, etc. On a appris ça. Bon. On a appris qu'une dérégulation d'homéostasie, c'était la pathologie. En fait, entre les deux, il y a vraiment une nuance qui est ultra intéressante. Il y a des questions à se poser. Il y a déjà le terme L'allostasis, je pense que c'est l'allostase en français, c'est ce qui maintient l'homéostasie, c'est le coût de l'homéostasie. Et donc du coup, il y a un terme introduit qui est hyper important, c'est la charge allostasique, c'est-à-dire c'est le coût de l'homéostasie, ce que ça coûte, c'est-à-dire tous les mécanismes que le corps met en œuvre pour maintenir l'homéostasie. Mais tous ces mécanismes, ça coûte. coûtent de l'énergie. C'est la sueur et ce sont les larmes. C'est-à-dire que toute cette énergie qu'on consomme, qui nous permet de nous maintenir à flot, ça passe inaperçu un certain temps, mais en fait, ça finit par parler. Parce qu'on finit par s'user. C'est ça le concept de charge allostatique. Et c'est hyper intéressant parce que on se rend bien compte qu'entre le normal et le pathologique, il y a toute cette zone grise qu'on peut appeler la charge allostasique de façon scientifique, mais c'est en fait la sueur et les larmes, c'est le coup de se maintenir à flot jusqu'au moment où vraiment ça ne tient plus, et là il y a l'apparition de gros symptômes, maladies physiques, psychiques, etc. Et j'ai une image de ça que j'adore, c'est l'exemple du canard, que vous voyez flotter comme ça sur l'eau, qui en fait dessous se débat incroyablement, ne serait-ce que pour se maintenir à la surface et avancer. et donc ce qui est ultra élégant, c'est de s'intéresser à ce coût-là et essayer de baisser les coûts énergétiques pour se maintenir à flot. Et donc, c'est travailler sur la santé, sur plein de choses. La médecine fonctionnelle en parle beaucoup. Moi, je trouve ça passionnant. Dernier petit mot peut-être sur les hormones avant de conclure. C'est tout un module que j'ai fait sur les hormones. Encore une fois, je vais juste faire un truc très rapidos pour vous donner un apprentissage comme ça, apprendre en snack et pas rentrer dans le détail parce que ça serait beaucoup trop long. Mais on a appris à la fac que les hormones, c'était soit normal, soit pathologique. On a un item, par exemple, insuffisance surrénale aiguë, insuffisance surrénale chronique, mais on n'a pas d'item sur la surrénale qui fatigue, en gros. Mais en fait, la surrénale fatigue souvent. Et comment on la reconnaît ? En fait, il faut avoir des connaissances beaucoup plus fines sur la physiologie de ces hormones. et donc en connaissant... La mode de production, de transport, de sensibilité de ces hormones, de la détoxification, on peut jouer sur cette fameuse charge allostatique et éviter que nos glandes littéralement se fatiguent. Je suis navré, c'est un nom qui est très peu scientifique, mais c'est littéralement ça. C'est qu'avant de passer en insuffisance, il y a toute une zone grise qui peut être super intéressante dans le système hormonal. Et ça, ça s'apprend, ça s'étudie. Moi, j'ai fait un menu là-dessus. Et je trouve ça passionnant. Voilà, je vous invite à découvrir ça, si ça vous plaît. Moi, ça m'a passionné. Voilà, je vais conclure. J'espère ne pas avoir été trop long. Voilà ce que je voulais partager, mes chers confrères, mes chers consœurs, avec vous aujourd'hui. Si je devais résumer... Je dirais que la médecine, ce sont des outils. Ce sont des protocoles, des recommandations, des molécules, et chacun a une pratique différente. Je vous invite évidemment à avoir la meilleure pratique possible. Et ces outils, ils ne prennent vie que dans la rencontre entre un médecin et un patient. Et c'est là que tout se joue, dans notre façon d'écouter, de raconter l'histoire avec notre patient, et de choisir avec lui les leviers qui lui correspondent et nous correspondent. Ce n'est pas la médecine qui soigne, c'est le médecin, j'en suis convaincu. Alors à chacun de trouver sa manière de soigner, de rester exigeant, scientifique, mais aussi profondément humain. Parce qu'un patient ne se souvient pas seulement d'une prescription, il se souvient surtout d'une rencontre. Si cet épisode vous a inspiré, s'il vous a plu, c'est que vous faites déjà partie de ceux qui veulent soigner autrement. Je vous invite à continuer à chercher, à apprendre, à rester libre. Je vous souhaite le meilleur et je vous laisse. Pour finir, ajouter deux petites choses. À partir de septembre, j'ai décidé, comme vous savez que je gagne de l'argent avec ce podcast, de faire un don de 10% de tous les revenus de ce podcast vers une association médicale. J'ai choisi cette année la NPIS, la Non Pharmacological Intervention Society. C'est une société internationale qui promeut l'étude et l'application des interventions non médicamenteuses. J'ai reçu son président Grégory Nino, le podcast va être... être publié ou peut-être a déjà été publié et donc je suis ravi de vous annoncer qu'en fait quand vous m'aidez en cliquant sur les partenaires, les sponsors que je vous propose et que je choisis avec choix toujours et attention dans ce podcast, et bien en fait sachez qu'il y a une part de ces revenus qui vont dans un projet vertueux qui je pense nous défendons dans cette honorable communauté je vous remercie beaucoup, je vous invite à vous abonner à ce podcast, parce que vous êtes beaucoup à écouter ce podcast à ne pas être abonné, donc pour ne rater aucun épisode activez la cloche sur YouTube ou abonnez-vous sur vos plateformes. Je vous invite à m'écrire directement en commentaire YouTube ou sur le podcast sur les plateformes audio pour que je traite les sujets de votre choix pour correspondre toujours plus à votre demande. Quelles sont vos problématiques actuelles ? Dites-le-moi comme ça, on en traite, on invite un invité de référence et on en parle. Et évidemment, abonnez-vous à la newsletter du podcast, les notes sont sous cet épisode. Je vous souhaite le meilleur, à bientôt, portez-vous bien.

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On nous a appris que c’est la médecine qui soigne.
Moi, je pense que c’est faux.
Ce n’est pas la médecine qui soigne.
C’est le médecin.

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Dans ce double épisode en solo, je partage avec vous une réflexion personnelle, presque un carnet de bord. Une question m’obsède depuis des années : pourquoi des médecins aussi différents – académique, fonctionnel, intégratif, ou centré sur l’alimentation et les interventions non médicamenteuses – peuvent-ils obtenir chacun d’excellents résultats auprès de leurs patients ?


Nous avons exploré le rôle unique du praticien dans la rencontre avec son patient.

  • Ce n’est pas l’outil qui fait le soin, mais celui qui le manie.

  • Les patients ne racontent pas la même histoire selon leur médecin : l’écoute, la reformulation, le storytelling thérapeutique deviennent déjà un soin.

  • Cultiver sa singularité comme médecin est une réponse possible à l’arrivée de l’intelligence artificielle.

Nous avons ensuite parlé de médecine fonctionnelle :

  • Une approche centrée sur le terrain et les causes profondes.

  • Le changement de paradigme : travailler sur la santé plus que sur la maladie

Je poursuis cette réflexion avec trois parties supplémentaires :

  1. Le décalage avec nos confrères
    Être pionnier, sortir du cadre standard de la médecine générale, reste difficile. Beaucoup de pratiques innovantes sont mal comprises. Cela génère parfois méfiance, médisance ou tensions avec nos pairs et le Conseil de l’Ordre. Comment assumer ce rôle tout en restant rigoureux et crédible ?

  2. Accompagner le changement chez nos patients

  • Définir avec eux des objectifs atteignables (SMART).

  • Se concentrer sur ce qu’il faut arrêter plutôt que toujours ajouter.

  • Bannir les étiquettes définitives et parler en termes de conditions évolutives.

  • Adopter un langage positif (“santé” plus que “maladie”).

  • Mettre en valeur leurs forces (“What’s strong with you ?”).

  • Toujours croire les symptômes rapportés par nos patients.

  1. Carnet de bord de ma formation en médecine fonctionnelle
    Quelques notions clés


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html



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  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans Superdocteur, le podcast des soignants qui redonne de la noblesse à notre métier. Dans le premier épisode, que je vous invite à écouter si vous ne l'avez pas déjà fait, j'ai posé une affirmation simple mais qui change tout, ce n'est pas la médecine qui soigne, c'est le médecin. On a exploré ensemble ce rôle unique du praticien dans la rencontre avec son patient et la manière dont chacun, avec sa singularité, ses préférences, sa façon d'écouter, imprime sa marque sur la pratique médicale. On a aussi parlé de ce que la médecine fonctionnelle apporte, selon moi, une autre manière de penser, centrée sur le terrain, sur les causes profondes, sur l'histoire partagée entre le médecin et son patient. Et aujourd'hui, on va prolonger cette réflexion avec trois nouvelles parties. D'abord, le problème du décalage avec nos confrères. Pourquoi être un pionnier reste mal compris dans notre métier et comment gérer ces tensions ? Ensuite, on va voir comment on peut accompagner nos patients dans le changement, avec notamment des objectifs... concrets pour transformer nos consultations en véritables leviers d'action. Enfin, je vous partagerai mes dernières découvertes en médecine fonctionnelle, des notions clés qui ont changé mon regard sur la santé et mon métier. Un épisode plus personnel, en solo, pour continuer à explorer ce qui fait selon moi, le cœur de notre métier. S'il vous plaît, vous pouvez le partager à vos confrères, et vous pouvez également vous abonner à ce podcast pour ne rater aucun épisode, ou vous abonner à sa newsletter. Tout est dans les notes de l'épisode. Je vous souhaite une bonne écoute. Ce qui m'amène à parler et à introduire cette troisième partie de la difficulté d'être un pionnier. Le problème des pratiques médicales méconnues et innovantes. Je vous explique mon problème actuel, c'est que je sens bien que j'ai des choses à faire là-dedans, je me forme de plus en plus, j'engage du temps, de l'énergie, de l'argent, j'ai envie de pratiquer ça. Mais moi je me heurte notamment au regard des autres, au regard de certains confrères. qui ne comprennent pas ça. Et j'ai peur, véritablement, je manque de courage de pratiquer ça à l'heure actuelle parce que je me dis que ça va être pas compris, pas bien compris et que je vais me faire juger parce que c'est pas une médecine standard, c'est quelque chose qui sort du cadre des rocos tout à fait standard. Et même si moi je suis sûr de mon coup, je me sens capable de convaincre mes patients, mais peut-être pas mes confrères et peut-être pas le conseil de l'ordre non plus. C'est une grande difficulté. Pour résumer, il y a beaucoup de... de pratiques qui sont innovantes, intéressantes pour les médecins et les patients. Je pense par exemple à la médecine fonctionnelle, ou à toutes les pratiques de médecine intégrative, à la médecine chinoise, etc. Mais il y a vraiment un décalage face aux confrères qui ne connaissent pas ces pratiques. Ça peut être une source de médisance, une source d'incompréhension. Vous pouvez carrément vous faire juger en direct ou en virtuel. Et puis ça peut même porter préjudice aux patients, parce que les patients vont avoir des avis contradictoires. Je vous donne un exemple, pour le coup très académique. Mon confrère et camarade que je salue, Philippe Imbert, encore lui, qui est un médecin hors pair, un médecin qui a aussi une part, pas sombre, mais évidemment une part d'ombre, parce qu'il a fait face à plusieurs accusations, etc. Parce qu'en fait, il dépasse la médecine traditionnelle, il fait des diagnostics et il teste des thérapeutiques. Il se trouve que la grande majorité de ses patients sont ultra contents. Ils le portent au nu. Je vous invite à lire son livre d'or, à regarder sa page Facebook. Si vous êtes un médecin et que vous avez autant d'avis dithyrambiques de vos patients, je pense que vous pouvez considérer que vous avez réussi votre vie. Il se trouve que lui, il va tellement loin. Et comme un grand médecin, un grand scientifique, il en vient même à élaborer des idées sur l'origine des maladies, les associations, etc. Par exemple, il est très branché sur le gluten. sur l'inflammation digestive, on va en parler. Donc il est amené par exemple à prescrire notamment des antiparasitaires, parce qu'il pense qu'il y a une dysbiose avec des parasites qui restent collés à la muqueuse intestinale, et que ça explique tout un tas de symptômes que l'on ne connaît pas, des symptômes même neurologiques, etc. On en parle dans un prochain podcast avec lui que je vous invite à écouter, il va être incroyable, au mois de septembre, octobre. Et donc ce professeur de médecine, avec tous les diplômes académiques qu'il a, Avec son CV incroyable, son CV, il fait deux pages, il a été directeur de labo, il a des multiples compétences, il a été chef de service, etc. Et bien en fait, il se heurte à ses propres confrères qui, quand ils lisent ses courriers, disent à ses propres patients, mais attendez, c'est n'importe quoi, c'est pas une parasitose que vous avez, vous n'avez pas d'IGE par exemple, vous n'avez pas de polynucléaire et osinophile. Et donc, ils arrêtent même les traitements d'un tel professeur. Et donc, j'illustre ce cas d'école par une telle sommité. pour vous rendre compte du fait que quand vous êtes un médecin beaucoup moins prestigieux, comme moi, peut-être comme vous qui m'écoutez, à quel point ça peut être difficile d'aller contre le mainstream, contre la communauté établie qui, parfois, ne souhaite pas réfléchir un petit peu plus ou alors fait preuve, parfois de mauvaise foi, ou en tout cas d'un manque cruel de curiosité. Et donc, c'est ça être pionnier. Moi, j'estime que les pionniers, c'est par exemple les gens qui font de la médecine chinoise, la médecine fonctionnelle, les gens qui font de la médecine intégrative, qui sortent un peu du cadre. qui font de l'hypnose, qui font de l'acupuncture, qui réfléchissent peut-être un peu hors du cadre, etc. Et c'est difficile d'être pionnier. Et j'aimerais bien avoir votre avis, comment être pionnier, comment assumer ce rôle, comment se comporter vis-à-vis de ses confrères et du conseil de l'ordre, parce que son rôle est de garantir une pratique... équitable de la médecine et une pratique tout à fait standard et il est tout à fait contre ce genre de pratique et j'entends tout à fait qu'il y a des dérives. Je ne dis pas le contraire. Mais je suis très curieux d'avoir votre retour là-dessus. Dites-le-moi en commentaire de la vidéo YouTube, en commentaire de ce podcast. Est-ce que vous pratiquez quelque chose qui sort un petit peu des radars ? Comment vous le vivez ? Quel est votre regard vis-à-vis, quel est le regard de vos confrères vis-à-vis de votre pratique ? Est-ce que vous avez eu des des conflits avec vos confrères ou même avec le Conseil de l'Ordre. En tout cas, je suis très curieux de vos retours là-dessus. Comment être pionnier ? Comment sortir du cadre de la médecine générale standard à l'heure actuelle ? Je ne sais pas, mais c'est difficile. Avant de poursuivre cet épisode, je voulais prendre une minute pour vous parler d'une application médicale que j'ai découvert récemment et dont je voulais absolument vous parler, c'est MediStory. C'est un logiciel conçu en natif pour l'univers Apple et croyez-moi, ça change tout. Parce que ça marche, c'est fluide et c'est super intuitif. Ce que je trouve notamment génial chez eux, c'est leur outil appelé Loki. C'est une IA vocale intégrée qui retranscrit automatiquement soit ce qu'on lui dicte, soit les propos qu'on a échangés avec son patient pendant la consultation. Et en fait, il les intègre directement dans le dossier patient et il propose même de générer des documents. Donc ici, et avec cette solution, on parle de gagner du temps sur la saisie pour recentrer notre consultation sur l'essentiel qui est quand même notre patient. C'est vraiment top, l'interface est épurée, elle est vraiment pensée pour s'adapter à la pratique du médecin et pas l'inverse. Et en plus derrière, cerise sur le gâteau, c'est une équipe française avec un vrai engagement sur la sécurité des données qui sont hébergées en France. Bref, c'est du solide, je vous invite vraiment à le tester. Alors si vous êtes en train de vous installer ou si vous avez envie de changer d'outil et que vous êtes sur Apple, je vous encourage vraiment à y jeter un oeil. Je vous mets comme d'habitude... le lien en description dans les notes de cet épisode et je vous laisse tout de suite pour la suite de cet épisode. On va arriver dans cette quatrième partie et qui est la dernière. C'est une espèce de journal de bord de mes apprentissages récents dans ma formation en médecine fonctionnelle. Donc, je vous en parle. Je fais une formation aux Etats-Unis qui est heureusement principalement en distanciel à l'Institute for Functional Medicine. J'apprends des choses incroyables. Il y a plusieurs modules, je dois en faire 6 ou 7. Je me donne 2 à 3 ans pour faire ça. Et il se trouve qu'à chaque module que je fais, j'apprends vraiment des choses incroyables. Et je me demande à chaque fois, à chaque dizaine d'heures que je passe, comment ça se fait qu'on ne met pas ça en œuvre. Donc là, je vous fais un petit florilège. Je ne vais pas rentrer dans le détail parce que ça peut être très, très deep. Mais je vais vous dire un petit peu, comme ça, pêle-mêle, tout ce que j'ai appris, que je trouve incroyable. Déjà, sur le... le changement, sur le fait de faire changer nos passions. Un truc incroyable, c'est qu'en fait, le changement, ce n'est pas tant l'acquisition de nouvelles idées, mais c'est surtout la transformation, voire l'abandon des anciennes. On a toujours envie de rajouter des choses, rajouter des couches et des couches de médicaments, de lignes d'ordonnance, d'examens complémentaires, etc. Mais dans un souci d'être économe, efficient, efficace, résilient, il peut être extrêmement intéressant de se demander que devrais-je plutôt arrêter chez mon patient ? Ça peut être des médicaments, mais ça peut être aussi des habitudes. Tout simplement lui faire arrêter des sucres dans son café, lui faire arrêter certains comportements toxiques, certains aliments qui ne sont pas bons, des produits transformés, des bonbons, j'en sais rien. Et donc ça, c'est très intéressant, je trouve, se poser ça comme question. Qu'est-ce que je peux faire arrêter à mon patient plutôt que de lui rajouter quelque chose ? C'est aussi lui demander qu'est-ce qu'il souha et lui proposer, dans une relation sur le long cours, un objectif atteignable. En fait, c'est une stratégie à portée du marketing. On peut, et je vous incite à le faire, moi je le fais, c'est de proposer des objectifs à nos patients. Alors il y a un acronyme que j'aime bien, c'est l'acronyme SMART. C'est un objectif qui est spécifique, mesurable, actionnable, réaliste, et le T de TIMELY, ça veut dire avec une durée. Par exemple, vous pouvez lui demander si... Ce qu'il souhaite les trois prochains mois, c'est par exemple, c'est à lui de vous dire, il faut qu'il arrive à jouer avec ses patients sans douleur, il faut qu'il arrive à se remettre à la course à pied. Et donc il faut que cet objectif que vous fixez avec votre patient, il soit spécifique, c'est-à-dire vraiment très clair et spécifique. Vous pouvez le marquer avec lui comme un contrat. Il faut qu'il soit mesurable, il faut que vous ayez des indicateurs pour pouvoir le mesurer, il ne faut pas que ce soit quelque chose de flou. il faut qu'il soit actionnable et réaliste, c'est à dire qu'on va pas proposer un objectif impensable, trop ambitieux, mais quelque chose de réaliste dans la vie et dans la communauté de notre patient, et que ça soit chiffré. Par exemple, on se donne pour dans 3 mois, pour dans 6 mois, pour dans 12 mois. Donc c'est les acronymes de SMART, un objectif spécifique, mesurable, actionnable, réaliste et timeless, c'est-à-dire avec une durée dans le temps. Et comme en remarketing, en fait, on va résoudre un problème. On va résoudre un problème, le problème de notre patient. votre patient qui est souvent fonctionnel. Les patients, ils vont vous dire, je suis emmerdé parce que j'ai mal quand je joue avec mes petits-enfants, parce que j'ai mal quand je fais de la course à pied, parce que j'ai des gaz, parce que je me sens fatigué, etc. Donc en fait, on va essayer de résoudre ce problème qui est souvent fonctionnel. Et ce qui est extrêmement important, c'est de lui proposer un objectif qui est tourné dans des termes positifs. Le fait de ne plus avoir mal, ce n'est pas intéressant parce qu'on se focalise sur le négatif. On peut tourner l'objectif sur être confortable lorsque je joue au football avec mes enfants ou avec mes potes. Être confortable quand je suis au travail, aller moins de fois aux toilettes, etc. C'est tourner l'objectif de façon réaliste et positive. Et surtout, quelque chose que je trouve super important, c'est de célébrer ensemble les résultats. On va voir un médecin quand on est malade, quand on a des problèmes. Et à mon avis, il peut être hyper intéressant de transformer cette relation pour se focaliser sur la santé et célébrer les résultats positifs. Avoir des checkpoints, des étapes comme ça, où on célèbre littéralement ensemble des bonnes nouvelles, des bons résultats. Quelque chose que je suis aussi pêle-mêle comme ça, que je trouve super intéressant, c'est le fait de ne pas étiqueter... une maladie, mais plutôt d'exprimer la condition de santé à l'état donné de son patient et son évolution possible. Ne pas l'enfermer dans un diagnostic, mais lui proposer un état actuel de sa maladie et des évolutions possibles selon les actions qu'on met en place et des choses qui vont être réalisées ou pas. On peut aussi relever les éléments positifs de son patient. Évidemment, ça prend du temps. Il y a une phrase des anglophones, c'est « What's strong with you ? » Ce n'est pas « What's wrong with you ? » Qu'est-ce qui ne va pas avec vous, mais qu'est-ce qui va chez vous. « What's strong ? » Qu'est-ce qui est une source, une ressource chez vous aujourd'hui qu'on va pouvoir mobiliser ? En se focalisant aussi sur des choses comme ça, on mobilise des ressources positives et ça recalibre un peu plus vers quelque chose de désirable chez nos patients. Évidemment, c'est de poser des questions ouvertes à nos patients. Et quelque chose d'hyper important, c'est par défaut de croire ces patients. Alors je sais que j'en fasse une porte ouverte, c'est une grosse lapalisade, mais comme je vois tous les jours des patients qui me disent que certains de médecins, de soignants, leur disent que c'est dans la tête ou ne les croient pas ou disent que c'est une maladie qui n'existe pas, etc. En fait, c'est par défaut, il faut croire nos patients. Il ne faut pas croire leurs hypothèses diagnostiques, etc., leurs hypothèses physiopathologiques, mais croire en leurs symptômes. Ça me paraît inévitable. Et balayer ça d'un revers de main, ou dire que ça n'existe pas, ou dire que c'est dans la tête, c'est quelque chose d'incroyablement toxique. Et si c'est le cas, je vous invite vraiment à changer de métier. En tout cas, vous savez que dans ce podcast, on partage quand même une volonté d'excellence, de faire évoluer les choses. Et je crois que vous partagez comme moi l'idée qu'avoir ce type de relation toxique avec ses patients en disant que c'est dans la tête, c'est n'importe quoi, etc. C'est quand même très très mauvais. Donc bannir ce genre de choses et essayer comme ça ensemble de modifier la condition de notre patient et de l'accompagner. pour la meilleure évolution possible. Autre petite chose que j'ai appris, important, petit paragraphe qu'on va faire sur l'inflammation systémique et ce qu'on n'apprend pas à la fac de médecine. Donc toujours un petit carnet de bord de mes apprentissages en médecine fonctionnelle. Un truc incroyable qui est maintenant ultra mainstream, mais que j'ai pas appris à l'époque, peut-être que vous l'apprenez maintenant dans la fac de médecine, dites-le moi si c'est le cas, parce que moi je l'ai pas appris. C'est qu'en fait, l'inflammation systémique, c'est la source d'innombrables pathologies, pas seulement cardiométaboliques, mais aussi des maladies dégénératives, infectieuses, tumorales, immunologiques, inflammatoires, allergiques, vasculaires, fonctionnelles, psychologiques, psychiatriques. Le spectre est ahurissant. Et on s'en rend compte, il y a plein de gens dans ce podcast, ultra reconnus dans leur domaine, qui m'ont parlé de ça, je pense spontanément à Claire Dayen, qui est rhumatologue spécialiste de la polyarthrite rhumatoïde, et qui m'a parlé de ça elle aussi. En fait, c'est que, pour résumer mon idée, qui n'est pas la mienne, c'est que le tube digestif peut être le siège d'une inflammation locale, notamment à cause du leaky gut, l'intestin poreux, c'est-à-dire les cellules de la barrière intestinale qui sont disjointes, et il y a plein de petites choses qui... passe à travers la muqueuse et qui se retrouve dans le sang. Il y a aussi la dysbiose, les anomalies de proportion et de rapport entre les différentes bactéries et la flore du microbiote qui peut être déséquilibrée, qui explique qu'il peut y avoir une inflammation locale dans le tube digestif et cette inflammation locale peut provoquer une inflammation systémique ou métabolique, source de nombreuses pathologies. Tout ça pour dire que Le tube digestif est une cible privilégiée de la bonne santé. Et à n'importe quelle étape de vos patients, je vous invite à réfléchir à la bonne santé du tube digestif de vos patients. C'est quelque chose qu'on connaissait en médecine ayurvédique il y a des milliers d'années, que beaucoup de gens comprennent de façon spontanée, que beaucoup de médecines ancestrales ont compris. Et maintenant, la science, les chercheurs du monde entier s'accordent. Il n'y a plus de... d'avis alternatifs sur le sujet, que l'inflammation locale digestive peut être le siège d'une inflammation globale, systémique ou métabolique, et être la source d'innombrables pathologies. Donc c'est une source incroyable d'actions thérapeutiques. Donc cette inflammation locale du tube digestif, elle peut être due par plein de choses, la dyspiose, l'équigote, pourvoyure par des infections, par des... toxiques qui passent dans le tube digestif, évidemment, par certains médicaments, par certains aliments, etc. Et donc, il y a de multiples choses pour soulager l'inflammation du tube digestif. Il y a plein de choses, il y a plein d'aliments qu'on peut manger. Il y a toute une branche maintenant que je trouve passionnante et que j'avais envie de vous partager, mais je vais vous en dire deux mots, ce qu'on appelle la phytogénomique, c'est-à-dire que c'est carrément des aliments qui vont pouvoir influencer l'activation de gènes par des voies de signalisation. et diminuer l'inflammation locale et diminuer l'inflammation systémique. Tout ce qu'on mange, c'est de l'information. Rien n'est gratuit dans la vie. Tout ce qu'on mange va activer des voies spécifiques dans votre tube digestif. Et le fait de se rendre compte de ça, c'est extrêmement puissant. Parce que vous vous rendez compte que, effectivement, occasionnellement, on peut se permettre ce qu'on appelle un cheat meal, c'est-à-dire des produits de basse qualité, des fast-foods, des produits ultra transformés, etc. Mais il faut que ça soit hyper rare. Et le fait de savoir ça, c'est qu'on se rend compte à quel point ça a des conséquences directes. Tout ce que vous passez à travers votre bouche, solide, liquide, c'est de l'information. Et ça va avoir une conséquence locale et systémique. Et ça se mesure directement à travers la HSCRP. C'est aussi simple que ça. Donc l'aliment, c'est de l'information et ça active des voies spécifiques. Et en sachant ça, on peut travailler sur des aliments beaucoup plus qualitatifs. des diètes beaucoup plus qualicatives. Rien n'est gratuit, tout a une conséquence, et il faut manger de tout, de bonne qualité, des produits bruts, etc. Des petits leviers thérapeutiques, comme ça, très rapidement, en médecine fonctionnelle, on a ce qu'on appelle l'Elimination Diet, c'est une diète qui est assez difficile à mettre en œuvre, il y a différentes phases, première phase de 6 semaines, on enlève beaucoup de choses du régime alimentaire, c'est un peu pénible, et en fait, grosso modo, on va rajouter... petit à petit les choses. On va noter si ça a un effet ou pas. pour qu'à la fin, on puisse reconnaître avec un goal standard quel était l'aliment responsable des symptômes du patient, et puis peut-être l'enlever définitivement, mais ça va être un ou deux. Il faut faire gaffe aux orthorexies alimentaires, évidemment. Mais sans faire cette elimination diet, il y a plein de thérapeutiques. Vous avez le jeûne intermittent, qui est hypo-inflammatoire. J'en ai parlé avec Gabriel Perle-Mutter dans un épisode de ce podcast que je vous recommande, qui est ultra efficace pour faire baisser l'inflammation globale. Le régime méditerranéen, il y a plein de choses. Bref. essayer, tester, tout le monde est différent, l'important c'est d'avoir une approche personnalisée, mais je voulais faire un focus sur cette inflammation digestive locale qui donne une inflammation globale. Ce que je trouve super important, intéressant, c'est de tester, notamment biologiquement, pour savoir si on est dans les normes, pour pouvoir mesurer précisément les choses et pas partir un petit peu dans le flou. Voilà, tout ça, c'est travailler le terrain qui est au moins aussi important que l'agresseur. Parce qu'en travaillant le terrain, en travaillant une bonne santé, notamment digestive, une bonne santé globale, en fait, vous serez beaucoup moins sensibles, vos patients seront beaucoup moins sensibles à d'autres agresseurs. Vous serez beaucoup moins sensibles aux viroses hivernales, etc. Donc, c'est vraiment très, très élégant. Je vous parle beaucoup de médecine fonctionnelle, mon petit carnet de bord, adopter le changement à nos patients, on vient de le voir. L'inflammation systémique, on vient de le voir. Un petit mot. super intéressant, que je trouve super intéressant sur le concept d'homéostasie et pourquoi c'est intéressant. C'est un concept que j'adore. L'homéostasie, vous savez, c'est la stabilisation, le réglage chez les organismes vivants de certaines caractéristiques biologiques, la pression artérielle, la température, etc. On a appris ça. Bon. On a appris qu'une dérégulation d'homéostasie, c'était la pathologie. En fait, entre les deux, il y a vraiment une nuance qui est ultra intéressante. Il y a des questions à se poser. Il y a déjà le terme L'allostasis, je pense que c'est l'allostase en français, c'est ce qui maintient l'homéostasie, c'est le coût de l'homéostasie. Et donc du coup, il y a un terme introduit qui est hyper important, c'est la charge allostasique, c'est-à-dire c'est le coût de l'homéostasie, ce que ça coûte, c'est-à-dire tous les mécanismes que le corps met en œuvre pour maintenir l'homéostasie. Mais tous ces mécanismes, ça coûte. coûtent de l'énergie. C'est la sueur et ce sont les larmes. C'est-à-dire que toute cette énergie qu'on consomme, qui nous permet de nous maintenir à flot, ça passe inaperçu un certain temps, mais en fait, ça finit par parler. Parce qu'on finit par s'user. C'est ça le concept de charge allostatique. Et c'est hyper intéressant parce que on se rend bien compte qu'entre le normal et le pathologique, il y a toute cette zone grise qu'on peut appeler la charge allostasique de façon scientifique, mais c'est en fait la sueur et les larmes, c'est le coup de se maintenir à flot jusqu'au moment où vraiment ça ne tient plus, et là il y a l'apparition de gros symptômes, maladies physiques, psychiques, etc. Et j'ai une image de ça que j'adore, c'est l'exemple du canard, que vous voyez flotter comme ça sur l'eau, qui en fait dessous se débat incroyablement, ne serait-ce que pour se maintenir à la surface et avancer. et donc ce qui est ultra élégant, c'est de s'intéresser à ce coût-là et essayer de baisser les coûts énergétiques pour se maintenir à flot. Et donc, c'est travailler sur la santé, sur plein de choses. La médecine fonctionnelle en parle beaucoup. Moi, je trouve ça passionnant. Dernier petit mot peut-être sur les hormones avant de conclure. C'est tout un module que j'ai fait sur les hormones. Encore une fois, je vais juste faire un truc très rapidos pour vous donner un apprentissage comme ça, apprendre en snack et pas rentrer dans le détail parce que ça serait beaucoup trop long. Mais on a appris à la fac que les hormones, c'était soit normal, soit pathologique. On a un item, par exemple, insuffisance surrénale aiguë, insuffisance surrénale chronique, mais on n'a pas d'item sur la surrénale qui fatigue, en gros. Mais en fait, la surrénale fatigue souvent. Et comment on la reconnaît ? En fait, il faut avoir des connaissances beaucoup plus fines sur la physiologie de ces hormones. et donc en connaissant... La mode de production, de transport, de sensibilité de ces hormones, de la détoxification, on peut jouer sur cette fameuse charge allostatique et éviter que nos glandes littéralement se fatiguent. Je suis navré, c'est un nom qui est très peu scientifique, mais c'est littéralement ça. C'est qu'avant de passer en insuffisance, il y a toute une zone grise qui peut être super intéressante dans le système hormonal. Et ça, ça s'apprend, ça s'étudie. Moi, j'ai fait un menu là-dessus. Et je trouve ça passionnant. Voilà, je vous invite à découvrir ça, si ça vous plaît. Moi, ça m'a passionné. Voilà, je vais conclure. J'espère ne pas avoir été trop long. Voilà ce que je voulais partager, mes chers confrères, mes chers consœurs, avec vous aujourd'hui. Si je devais résumer... Je dirais que la médecine, ce sont des outils. Ce sont des protocoles, des recommandations, des molécules, et chacun a une pratique différente. Je vous invite évidemment à avoir la meilleure pratique possible. Et ces outils, ils ne prennent vie que dans la rencontre entre un médecin et un patient. Et c'est là que tout se joue, dans notre façon d'écouter, de raconter l'histoire avec notre patient, et de choisir avec lui les leviers qui lui correspondent et nous correspondent. Ce n'est pas la médecine qui soigne, c'est le médecin, j'en suis convaincu. Alors à chacun de trouver sa manière de soigner, de rester exigeant, scientifique, mais aussi profondément humain. Parce qu'un patient ne se souvient pas seulement d'une prescription, il se souvient surtout d'une rencontre. Si cet épisode vous a inspiré, s'il vous a plu, c'est que vous faites déjà partie de ceux qui veulent soigner autrement. Je vous invite à continuer à chercher, à apprendre, à rester libre. Je vous souhaite le meilleur et je vous laisse. Pour finir, ajouter deux petites choses. À partir de septembre, j'ai décidé, comme vous savez que je gagne de l'argent avec ce podcast, de faire un don de 10% de tous les revenus de ce podcast vers une association médicale. J'ai choisi cette année la NPIS, la Non Pharmacological Intervention Society. C'est une société internationale qui promeut l'étude et l'application des interventions non médicamenteuses. J'ai reçu son président Grégory Nino, le podcast va être... être publié ou peut-être a déjà été publié et donc je suis ravi de vous annoncer qu'en fait quand vous m'aidez en cliquant sur les partenaires, les sponsors que je vous propose et que je choisis avec choix toujours et attention dans ce podcast, et bien en fait sachez qu'il y a une part de ces revenus qui vont dans un projet vertueux qui je pense nous défendons dans cette honorable communauté je vous remercie beaucoup, je vous invite à vous abonner à ce podcast, parce que vous êtes beaucoup à écouter ce podcast à ne pas être abonné, donc pour ne rater aucun épisode activez la cloche sur YouTube ou abonnez-vous sur vos plateformes. Je vous invite à m'écrire directement en commentaire YouTube ou sur le podcast sur les plateformes audio pour que je traite les sujets de votre choix pour correspondre toujours plus à votre demande. Quelles sont vos problématiques actuelles ? Dites-le-moi comme ça, on en traite, on invite un invité de référence et on en parle. Et évidemment, abonnez-vous à la newsletter du podcast, les notes sont sous cet épisode. Je vous souhaite le meilleur, à bientôt, portez-vous bien.

Description

On nous a appris que c’est la médecine qui soigne.
Moi, je pense que c’est faux.
Ce n’est pas la médecine qui soigne.
C’est le médecin.

Essayez Medistory ici: https://lc.cx/lNmj58

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Dans ce double épisode en solo, je partage avec vous une réflexion personnelle, presque un carnet de bord. Une question m’obsède depuis des années : pourquoi des médecins aussi différents – académique, fonctionnel, intégratif, ou centré sur l’alimentation et les interventions non médicamenteuses – peuvent-ils obtenir chacun d’excellents résultats auprès de leurs patients ?


Nous avons exploré le rôle unique du praticien dans la rencontre avec son patient.

  • Ce n’est pas l’outil qui fait le soin, mais celui qui le manie.

  • Les patients ne racontent pas la même histoire selon leur médecin : l’écoute, la reformulation, le storytelling thérapeutique deviennent déjà un soin.

  • Cultiver sa singularité comme médecin est une réponse possible à l’arrivée de l’intelligence artificielle.

Nous avons ensuite parlé de médecine fonctionnelle :

  • Une approche centrée sur le terrain et les causes profondes.

  • Le changement de paradigme : travailler sur la santé plus que sur la maladie

Je poursuis cette réflexion avec trois parties supplémentaires :

  1. Le décalage avec nos confrères
    Être pionnier, sortir du cadre standard de la médecine générale, reste difficile. Beaucoup de pratiques innovantes sont mal comprises. Cela génère parfois méfiance, médisance ou tensions avec nos pairs et le Conseil de l’Ordre. Comment assumer ce rôle tout en restant rigoureux et crédible ?

  2. Accompagner le changement chez nos patients

  • Définir avec eux des objectifs atteignables (SMART).

  • Se concentrer sur ce qu’il faut arrêter plutôt que toujours ajouter.

  • Bannir les étiquettes définitives et parler en termes de conditions évolutives.

  • Adopter un langage positif (“santé” plus que “maladie”).

  • Mettre en valeur leurs forces (“What’s strong with you ?”).

  • Toujours croire les symptômes rapportés par nos patients.

  1. Carnet de bord de ma formation en médecine fonctionnelle
    Quelques notions clés


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html



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    Bonjour à tous et bienvenue dans Superdocteur, le podcast des soignants qui redonne de la noblesse à notre métier. Dans le premier épisode, que je vous invite à écouter si vous ne l'avez pas déjà fait, j'ai posé une affirmation simple mais qui change tout, ce n'est pas la médecine qui soigne, c'est le médecin. On a exploré ensemble ce rôle unique du praticien dans la rencontre avec son patient et la manière dont chacun, avec sa singularité, ses préférences, sa façon d'écouter, imprime sa marque sur la pratique médicale. On a aussi parlé de ce que la médecine fonctionnelle apporte, selon moi, une autre manière de penser, centrée sur le terrain, sur les causes profondes, sur l'histoire partagée entre le médecin et son patient. Et aujourd'hui, on va prolonger cette réflexion avec trois nouvelles parties. D'abord, le problème du décalage avec nos confrères. Pourquoi être un pionnier reste mal compris dans notre métier et comment gérer ces tensions ? Ensuite, on va voir comment on peut accompagner nos patients dans le changement, avec notamment des objectifs... concrets pour transformer nos consultations en véritables leviers d'action. Enfin, je vous partagerai mes dernières découvertes en médecine fonctionnelle, des notions clés qui ont changé mon regard sur la santé et mon métier. Un épisode plus personnel, en solo, pour continuer à explorer ce qui fait selon moi, le cœur de notre métier. S'il vous plaît, vous pouvez le partager à vos confrères, et vous pouvez également vous abonner à ce podcast pour ne rater aucun épisode, ou vous abonner à sa newsletter. Tout est dans les notes de l'épisode. Je vous souhaite une bonne écoute. Ce qui m'amène à parler et à introduire cette troisième partie de la difficulté d'être un pionnier. Le problème des pratiques médicales méconnues et innovantes. Je vous explique mon problème actuel, c'est que je sens bien que j'ai des choses à faire là-dedans, je me forme de plus en plus, j'engage du temps, de l'énergie, de l'argent, j'ai envie de pratiquer ça. Mais moi je me heurte notamment au regard des autres, au regard de certains confrères. qui ne comprennent pas ça. Et j'ai peur, véritablement, je manque de courage de pratiquer ça à l'heure actuelle parce que je me dis que ça va être pas compris, pas bien compris et que je vais me faire juger parce que c'est pas une médecine standard, c'est quelque chose qui sort du cadre des rocos tout à fait standard. Et même si moi je suis sûr de mon coup, je me sens capable de convaincre mes patients, mais peut-être pas mes confrères et peut-être pas le conseil de l'ordre non plus. C'est une grande difficulté. Pour résumer, il y a beaucoup de... de pratiques qui sont innovantes, intéressantes pour les médecins et les patients. Je pense par exemple à la médecine fonctionnelle, ou à toutes les pratiques de médecine intégrative, à la médecine chinoise, etc. Mais il y a vraiment un décalage face aux confrères qui ne connaissent pas ces pratiques. Ça peut être une source de médisance, une source d'incompréhension. Vous pouvez carrément vous faire juger en direct ou en virtuel. Et puis ça peut même porter préjudice aux patients, parce que les patients vont avoir des avis contradictoires. Je vous donne un exemple, pour le coup très académique. Mon confrère et camarade que je salue, Philippe Imbert, encore lui, qui est un médecin hors pair, un médecin qui a aussi une part, pas sombre, mais évidemment une part d'ombre, parce qu'il a fait face à plusieurs accusations, etc. Parce qu'en fait, il dépasse la médecine traditionnelle, il fait des diagnostics et il teste des thérapeutiques. Il se trouve que la grande majorité de ses patients sont ultra contents. Ils le portent au nu. Je vous invite à lire son livre d'or, à regarder sa page Facebook. Si vous êtes un médecin et que vous avez autant d'avis dithyrambiques de vos patients, je pense que vous pouvez considérer que vous avez réussi votre vie. Il se trouve que lui, il va tellement loin. Et comme un grand médecin, un grand scientifique, il en vient même à élaborer des idées sur l'origine des maladies, les associations, etc. Par exemple, il est très branché sur le gluten. sur l'inflammation digestive, on va en parler. Donc il est amené par exemple à prescrire notamment des antiparasitaires, parce qu'il pense qu'il y a une dysbiose avec des parasites qui restent collés à la muqueuse intestinale, et que ça explique tout un tas de symptômes que l'on ne connaît pas, des symptômes même neurologiques, etc. On en parle dans un prochain podcast avec lui que je vous invite à écouter, il va être incroyable, au mois de septembre, octobre. Et donc ce professeur de médecine, avec tous les diplômes académiques qu'il a, Avec son CV incroyable, son CV, il fait deux pages, il a été directeur de labo, il a des multiples compétences, il a été chef de service, etc. Et bien en fait, il se heurte à ses propres confrères qui, quand ils lisent ses courriers, disent à ses propres patients, mais attendez, c'est n'importe quoi, c'est pas une parasitose que vous avez, vous n'avez pas d'IGE par exemple, vous n'avez pas de polynucléaire et osinophile. Et donc, ils arrêtent même les traitements d'un tel professeur. Et donc, j'illustre ce cas d'école par une telle sommité. pour vous rendre compte du fait que quand vous êtes un médecin beaucoup moins prestigieux, comme moi, peut-être comme vous qui m'écoutez, à quel point ça peut être difficile d'aller contre le mainstream, contre la communauté établie qui, parfois, ne souhaite pas réfléchir un petit peu plus ou alors fait preuve, parfois de mauvaise foi, ou en tout cas d'un manque cruel de curiosité. Et donc, c'est ça être pionnier. Moi, j'estime que les pionniers, c'est par exemple les gens qui font de la médecine chinoise, la médecine fonctionnelle, les gens qui font de la médecine intégrative, qui sortent un peu du cadre. qui font de l'hypnose, qui font de l'acupuncture, qui réfléchissent peut-être un peu hors du cadre, etc. Et c'est difficile d'être pionnier. Et j'aimerais bien avoir votre avis, comment être pionnier, comment assumer ce rôle, comment se comporter vis-à-vis de ses confrères et du conseil de l'ordre, parce que son rôle est de garantir une pratique... équitable de la médecine et une pratique tout à fait standard et il est tout à fait contre ce genre de pratique et j'entends tout à fait qu'il y a des dérives. Je ne dis pas le contraire. Mais je suis très curieux d'avoir votre retour là-dessus. Dites-le-moi en commentaire de la vidéo YouTube, en commentaire de ce podcast. Est-ce que vous pratiquez quelque chose qui sort un petit peu des radars ? Comment vous le vivez ? Quel est votre regard vis-à-vis, quel est le regard de vos confrères vis-à-vis de votre pratique ? Est-ce que vous avez eu des des conflits avec vos confrères ou même avec le Conseil de l'Ordre. En tout cas, je suis très curieux de vos retours là-dessus. Comment être pionnier ? Comment sortir du cadre de la médecine générale standard à l'heure actuelle ? Je ne sais pas, mais c'est difficile. Avant de poursuivre cet épisode, je voulais prendre une minute pour vous parler d'une application médicale que j'ai découvert récemment et dont je voulais absolument vous parler, c'est MediStory. C'est un logiciel conçu en natif pour l'univers Apple et croyez-moi, ça change tout. Parce que ça marche, c'est fluide et c'est super intuitif. Ce que je trouve notamment génial chez eux, c'est leur outil appelé Loki. C'est une IA vocale intégrée qui retranscrit automatiquement soit ce qu'on lui dicte, soit les propos qu'on a échangés avec son patient pendant la consultation. Et en fait, il les intègre directement dans le dossier patient et il propose même de générer des documents. Donc ici, et avec cette solution, on parle de gagner du temps sur la saisie pour recentrer notre consultation sur l'essentiel qui est quand même notre patient. C'est vraiment top, l'interface est épurée, elle est vraiment pensée pour s'adapter à la pratique du médecin et pas l'inverse. Et en plus derrière, cerise sur le gâteau, c'est une équipe française avec un vrai engagement sur la sécurité des données qui sont hébergées en France. Bref, c'est du solide, je vous invite vraiment à le tester. Alors si vous êtes en train de vous installer ou si vous avez envie de changer d'outil et que vous êtes sur Apple, je vous encourage vraiment à y jeter un oeil. Je vous mets comme d'habitude... le lien en description dans les notes de cet épisode et je vous laisse tout de suite pour la suite de cet épisode. On va arriver dans cette quatrième partie et qui est la dernière. C'est une espèce de journal de bord de mes apprentissages récents dans ma formation en médecine fonctionnelle. Donc, je vous en parle. Je fais une formation aux Etats-Unis qui est heureusement principalement en distanciel à l'Institute for Functional Medicine. J'apprends des choses incroyables. Il y a plusieurs modules, je dois en faire 6 ou 7. Je me donne 2 à 3 ans pour faire ça. Et il se trouve qu'à chaque module que je fais, j'apprends vraiment des choses incroyables. Et je me demande à chaque fois, à chaque dizaine d'heures que je passe, comment ça se fait qu'on ne met pas ça en œuvre. Donc là, je vous fais un petit florilège. Je ne vais pas rentrer dans le détail parce que ça peut être très, très deep. Mais je vais vous dire un petit peu, comme ça, pêle-mêle, tout ce que j'ai appris, que je trouve incroyable. Déjà, sur le... le changement, sur le fait de faire changer nos passions. Un truc incroyable, c'est qu'en fait, le changement, ce n'est pas tant l'acquisition de nouvelles idées, mais c'est surtout la transformation, voire l'abandon des anciennes. On a toujours envie de rajouter des choses, rajouter des couches et des couches de médicaments, de lignes d'ordonnance, d'examens complémentaires, etc. Mais dans un souci d'être économe, efficient, efficace, résilient, il peut être extrêmement intéressant de se demander que devrais-je plutôt arrêter chez mon patient ? Ça peut être des médicaments, mais ça peut être aussi des habitudes. Tout simplement lui faire arrêter des sucres dans son café, lui faire arrêter certains comportements toxiques, certains aliments qui ne sont pas bons, des produits transformés, des bonbons, j'en sais rien. Et donc ça, c'est très intéressant, je trouve, se poser ça comme question. Qu'est-ce que je peux faire arrêter à mon patient plutôt que de lui rajouter quelque chose ? C'est aussi lui demander qu'est-ce qu'il souha et lui proposer, dans une relation sur le long cours, un objectif atteignable. En fait, c'est une stratégie à portée du marketing. On peut, et je vous incite à le faire, moi je le fais, c'est de proposer des objectifs à nos patients. Alors il y a un acronyme que j'aime bien, c'est l'acronyme SMART. C'est un objectif qui est spécifique, mesurable, actionnable, réaliste, et le T de TIMELY, ça veut dire avec une durée. Par exemple, vous pouvez lui demander si... Ce qu'il souhaite les trois prochains mois, c'est par exemple, c'est à lui de vous dire, il faut qu'il arrive à jouer avec ses patients sans douleur, il faut qu'il arrive à se remettre à la course à pied. Et donc il faut que cet objectif que vous fixez avec votre patient, il soit spécifique, c'est-à-dire vraiment très clair et spécifique. Vous pouvez le marquer avec lui comme un contrat. Il faut qu'il soit mesurable, il faut que vous ayez des indicateurs pour pouvoir le mesurer, il ne faut pas que ce soit quelque chose de flou. il faut qu'il soit actionnable et réaliste, c'est à dire qu'on va pas proposer un objectif impensable, trop ambitieux, mais quelque chose de réaliste dans la vie et dans la communauté de notre patient, et que ça soit chiffré. Par exemple, on se donne pour dans 3 mois, pour dans 6 mois, pour dans 12 mois. Donc c'est les acronymes de SMART, un objectif spécifique, mesurable, actionnable, réaliste et timeless, c'est-à-dire avec une durée dans le temps. Et comme en remarketing, en fait, on va résoudre un problème. On va résoudre un problème, le problème de notre patient. votre patient qui est souvent fonctionnel. Les patients, ils vont vous dire, je suis emmerdé parce que j'ai mal quand je joue avec mes petits-enfants, parce que j'ai mal quand je fais de la course à pied, parce que j'ai des gaz, parce que je me sens fatigué, etc. Donc en fait, on va essayer de résoudre ce problème qui est souvent fonctionnel. Et ce qui est extrêmement important, c'est de lui proposer un objectif qui est tourné dans des termes positifs. Le fait de ne plus avoir mal, ce n'est pas intéressant parce qu'on se focalise sur le négatif. On peut tourner l'objectif sur être confortable lorsque je joue au football avec mes enfants ou avec mes potes. Être confortable quand je suis au travail, aller moins de fois aux toilettes, etc. C'est tourner l'objectif de façon réaliste et positive. Et surtout, quelque chose que je trouve super important, c'est de célébrer ensemble les résultats. On va voir un médecin quand on est malade, quand on a des problèmes. Et à mon avis, il peut être hyper intéressant de transformer cette relation pour se focaliser sur la santé et célébrer les résultats positifs. Avoir des checkpoints, des étapes comme ça, où on célèbre littéralement ensemble des bonnes nouvelles, des bons résultats. Quelque chose que je suis aussi pêle-mêle comme ça, que je trouve super intéressant, c'est le fait de ne pas étiqueter... une maladie, mais plutôt d'exprimer la condition de santé à l'état donné de son patient et son évolution possible. Ne pas l'enfermer dans un diagnostic, mais lui proposer un état actuel de sa maladie et des évolutions possibles selon les actions qu'on met en place et des choses qui vont être réalisées ou pas. On peut aussi relever les éléments positifs de son patient. Évidemment, ça prend du temps. Il y a une phrase des anglophones, c'est « What's strong with you ? » Ce n'est pas « What's wrong with you ? » Qu'est-ce qui ne va pas avec vous, mais qu'est-ce qui va chez vous. « What's strong ? » Qu'est-ce qui est une source, une ressource chez vous aujourd'hui qu'on va pouvoir mobiliser ? En se focalisant aussi sur des choses comme ça, on mobilise des ressources positives et ça recalibre un peu plus vers quelque chose de désirable chez nos patients. Évidemment, c'est de poser des questions ouvertes à nos patients. Et quelque chose d'hyper important, c'est par défaut de croire ces patients. Alors je sais que j'en fasse une porte ouverte, c'est une grosse lapalisade, mais comme je vois tous les jours des patients qui me disent que certains de médecins, de soignants, leur disent que c'est dans la tête ou ne les croient pas ou disent que c'est une maladie qui n'existe pas, etc. En fait, c'est par défaut, il faut croire nos patients. Il ne faut pas croire leurs hypothèses diagnostiques, etc., leurs hypothèses physiopathologiques, mais croire en leurs symptômes. Ça me paraît inévitable. Et balayer ça d'un revers de main, ou dire que ça n'existe pas, ou dire que c'est dans la tête, c'est quelque chose d'incroyablement toxique. Et si c'est le cas, je vous invite vraiment à changer de métier. En tout cas, vous savez que dans ce podcast, on partage quand même une volonté d'excellence, de faire évoluer les choses. Et je crois que vous partagez comme moi l'idée qu'avoir ce type de relation toxique avec ses patients en disant que c'est dans la tête, c'est n'importe quoi, etc. C'est quand même très très mauvais. Donc bannir ce genre de choses et essayer comme ça ensemble de modifier la condition de notre patient et de l'accompagner. pour la meilleure évolution possible. Autre petite chose que j'ai appris, important, petit paragraphe qu'on va faire sur l'inflammation systémique et ce qu'on n'apprend pas à la fac de médecine. Donc toujours un petit carnet de bord de mes apprentissages en médecine fonctionnelle. Un truc incroyable qui est maintenant ultra mainstream, mais que j'ai pas appris à l'époque, peut-être que vous l'apprenez maintenant dans la fac de médecine, dites-le moi si c'est le cas, parce que moi je l'ai pas appris. C'est qu'en fait, l'inflammation systémique, c'est la source d'innombrables pathologies, pas seulement cardiométaboliques, mais aussi des maladies dégénératives, infectieuses, tumorales, immunologiques, inflammatoires, allergiques, vasculaires, fonctionnelles, psychologiques, psychiatriques. Le spectre est ahurissant. Et on s'en rend compte, il y a plein de gens dans ce podcast, ultra reconnus dans leur domaine, qui m'ont parlé de ça, je pense spontanément à Claire Dayen, qui est rhumatologue spécialiste de la polyarthrite rhumatoïde, et qui m'a parlé de ça elle aussi. En fait, c'est que, pour résumer mon idée, qui n'est pas la mienne, c'est que le tube digestif peut être le siège d'une inflammation locale, notamment à cause du leaky gut, l'intestin poreux, c'est-à-dire les cellules de la barrière intestinale qui sont disjointes, et il y a plein de petites choses qui... passe à travers la muqueuse et qui se retrouve dans le sang. Il y a aussi la dysbiose, les anomalies de proportion et de rapport entre les différentes bactéries et la flore du microbiote qui peut être déséquilibrée, qui explique qu'il peut y avoir une inflammation locale dans le tube digestif et cette inflammation locale peut provoquer une inflammation systémique ou métabolique, source de nombreuses pathologies. Tout ça pour dire que Le tube digestif est une cible privilégiée de la bonne santé. Et à n'importe quelle étape de vos patients, je vous invite à réfléchir à la bonne santé du tube digestif de vos patients. C'est quelque chose qu'on connaissait en médecine ayurvédique il y a des milliers d'années, que beaucoup de gens comprennent de façon spontanée, que beaucoup de médecines ancestrales ont compris. Et maintenant, la science, les chercheurs du monde entier s'accordent. Il n'y a plus de... d'avis alternatifs sur le sujet, que l'inflammation locale digestive peut être le siège d'une inflammation globale, systémique ou métabolique, et être la source d'innombrables pathologies. Donc c'est une source incroyable d'actions thérapeutiques. Donc cette inflammation locale du tube digestif, elle peut être due par plein de choses, la dyspiose, l'équigote, pourvoyure par des infections, par des... toxiques qui passent dans le tube digestif, évidemment, par certains médicaments, par certains aliments, etc. Et donc, il y a de multiples choses pour soulager l'inflammation du tube digestif. Il y a plein de choses, il y a plein d'aliments qu'on peut manger. Il y a toute une branche maintenant que je trouve passionnante et que j'avais envie de vous partager, mais je vais vous en dire deux mots, ce qu'on appelle la phytogénomique, c'est-à-dire que c'est carrément des aliments qui vont pouvoir influencer l'activation de gènes par des voies de signalisation. et diminuer l'inflammation locale et diminuer l'inflammation systémique. Tout ce qu'on mange, c'est de l'information. Rien n'est gratuit dans la vie. Tout ce qu'on mange va activer des voies spécifiques dans votre tube digestif. Et le fait de se rendre compte de ça, c'est extrêmement puissant. Parce que vous vous rendez compte que, effectivement, occasionnellement, on peut se permettre ce qu'on appelle un cheat meal, c'est-à-dire des produits de basse qualité, des fast-foods, des produits ultra transformés, etc. Mais il faut que ça soit hyper rare. Et le fait de savoir ça, c'est qu'on se rend compte à quel point ça a des conséquences directes. Tout ce que vous passez à travers votre bouche, solide, liquide, c'est de l'information. Et ça va avoir une conséquence locale et systémique. Et ça se mesure directement à travers la HSCRP. C'est aussi simple que ça. Donc l'aliment, c'est de l'information et ça active des voies spécifiques. Et en sachant ça, on peut travailler sur des aliments beaucoup plus qualitatifs. des diètes beaucoup plus qualicatives. Rien n'est gratuit, tout a une conséquence, et il faut manger de tout, de bonne qualité, des produits bruts, etc. Des petits leviers thérapeutiques, comme ça, très rapidement, en médecine fonctionnelle, on a ce qu'on appelle l'Elimination Diet, c'est une diète qui est assez difficile à mettre en œuvre, il y a différentes phases, première phase de 6 semaines, on enlève beaucoup de choses du régime alimentaire, c'est un peu pénible, et en fait, grosso modo, on va rajouter... petit à petit les choses. On va noter si ça a un effet ou pas. pour qu'à la fin, on puisse reconnaître avec un goal standard quel était l'aliment responsable des symptômes du patient, et puis peut-être l'enlever définitivement, mais ça va être un ou deux. Il faut faire gaffe aux orthorexies alimentaires, évidemment. Mais sans faire cette elimination diet, il y a plein de thérapeutiques. Vous avez le jeûne intermittent, qui est hypo-inflammatoire. J'en ai parlé avec Gabriel Perle-Mutter dans un épisode de ce podcast que je vous recommande, qui est ultra efficace pour faire baisser l'inflammation globale. Le régime méditerranéen, il y a plein de choses. Bref. essayer, tester, tout le monde est différent, l'important c'est d'avoir une approche personnalisée, mais je voulais faire un focus sur cette inflammation digestive locale qui donne une inflammation globale. Ce que je trouve super important, intéressant, c'est de tester, notamment biologiquement, pour savoir si on est dans les normes, pour pouvoir mesurer précisément les choses et pas partir un petit peu dans le flou. Voilà, tout ça, c'est travailler le terrain qui est au moins aussi important que l'agresseur. Parce qu'en travaillant le terrain, en travaillant une bonne santé, notamment digestive, une bonne santé globale, en fait, vous serez beaucoup moins sensibles, vos patients seront beaucoup moins sensibles à d'autres agresseurs. Vous serez beaucoup moins sensibles aux viroses hivernales, etc. Donc, c'est vraiment très, très élégant. Je vous parle beaucoup de médecine fonctionnelle, mon petit carnet de bord, adopter le changement à nos patients, on vient de le voir. L'inflammation systémique, on vient de le voir. Un petit mot. super intéressant, que je trouve super intéressant sur le concept d'homéostasie et pourquoi c'est intéressant. C'est un concept que j'adore. L'homéostasie, vous savez, c'est la stabilisation, le réglage chez les organismes vivants de certaines caractéristiques biologiques, la pression artérielle, la température, etc. On a appris ça. Bon. On a appris qu'une dérégulation d'homéostasie, c'était la pathologie. En fait, entre les deux, il y a vraiment une nuance qui est ultra intéressante. Il y a des questions à se poser. Il y a déjà le terme L'allostasis, je pense que c'est l'allostase en français, c'est ce qui maintient l'homéostasie, c'est le coût de l'homéostasie. Et donc du coup, il y a un terme introduit qui est hyper important, c'est la charge allostasique, c'est-à-dire c'est le coût de l'homéostasie, ce que ça coûte, c'est-à-dire tous les mécanismes que le corps met en œuvre pour maintenir l'homéostasie. Mais tous ces mécanismes, ça coûte. coûtent de l'énergie. C'est la sueur et ce sont les larmes. C'est-à-dire que toute cette énergie qu'on consomme, qui nous permet de nous maintenir à flot, ça passe inaperçu un certain temps, mais en fait, ça finit par parler. Parce qu'on finit par s'user. C'est ça le concept de charge allostatique. Et c'est hyper intéressant parce que on se rend bien compte qu'entre le normal et le pathologique, il y a toute cette zone grise qu'on peut appeler la charge allostasique de façon scientifique, mais c'est en fait la sueur et les larmes, c'est le coup de se maintenir à flot jusqu'au moment où vraiment ça ne tient plus, et là il y a l'apparition de gros symptômes, maladies physiques, psychiques, etc. Et j'ai une image de ça que j'adore, c'est l'exemple du canard, que vous voyez flotter comme ça sur l'eau, qui en fait dessous se débat incroyablement, ne serait-ce que pour se maintenir à la surface et avancer. et donc ce qui est ultra élégant, c'est de s'intéresser à ce coût-là et essayer de baisser les coûts énergétiques pour se maintenir à flot. Et donc, c'est travailler sur la santé, sur plein de choses. La médecine fonctionnelle en parle beaucoup. Moi, je trouve ça passionnant. Dernier petit mot peut-être sur les hormones avant de conclure. C'est tout un module que j'ai fait sur les hormones. Encore une fois, je vais juste faire un truc très rapidos pour vous donner un apprentissage comme ça, apprendre en snack et pas rentrer dans le détail parce que ça serait beaucoup trop long. Mais on a appris à la fac que les hormones, c'était soit normal, soit pathologique. On a un item, par exemple, insuffisance surrénale aiguë, insuffisance surrénale chronique, mais on n'a pas d'item sur la surrénale qui fatigue, en gros. Mais en fait, la surrénale fatigue souvent. Et comment on la reconnaît ? En fait, il faut avoir des connaissances beaucoup plus fines sur la physiologie de ces hormones. et donc en connaissant... La mode de production, de transport, de sensibilité de ces hormones, de la détoxification, on peut jouer sur cette fameuse charge allostatique et éviter que nos glandes littéralement se fatiguent. Je suis navré, c'est un nom qui est très peu scientifique, mais c'est littéralement ça. C'est qu'avant de passer en insuffisance, il y a toute une zone grise qui peut être super intéressante dans le système hormonal. Et ça, ça s'apprend, ça s'étudie. Moi, j'ai fait un menu là-dessus. Et je trouve ça passionnant. Voilà, je vous invite à découvrir ça, si ça vous plaît. Moi, ça m'a passionné. Voilà, je vais conclure. J'espère ne pas avoir été trop long. Voilà ce que je voulais partager, mes chers confrères, mes chers consœurs, avec vous aujourd'hui. Si je devais résumer... Je dirais que la médecine, ce sont des outils. Ce sont des protocoles, des recommandations, des molécules, et chacun a une pratique différente. Je vous invite évidemment à avoir la meilleure pratique possible. Et ces outils, ils ne prennent vie que dans la rencontre entre un médecin et un patient. Et c'est là que tout se joue, dans notre façon d'écouter, de raconter l'histoire avec notre patient, et de choisir avec lui les leviers qui lui correspondent et nous correspondent. Ce n'est pas la médecine qui soigne, c'est le médecin, j'en suis convaincu. Alors à chacun de trouver sa manière de soigner, de rester exigeant, scientifique, mais aussi profondément humain. Parce qu'un patient ne se souvient pas seulement d'une prescription, il se souvient surtout d'une rencontre. Si cet épisode vous a inspiré, s'il vous a plu, c'est que vous faites déjà partie de ceux qui veulent soigner autrement. Je vous invite à continuer à chercher, à apprendre, à rester libre. Je vous souhaite le meilleur et je vous laisse. Pour finir, ajouter deux petites choses. À partir de septembre, j'ai décidé, comme vous savez que je gagne de l'argent avec ce podcast, de faire un don de 10% de tous les revenus de ce podcast vers une association médicale. J'ai choisi cette année la NPIS, la Non Pharmacological Intervention Society. C'est une société internationale qui promeut l'étude et l'application des interventions non médicamenteuses. J'ai reçu son président Grégory Nino, le podcast va être... être publié ou peut-être a déjà été publié et donc je suis ravi de vous annoncer qu'en fait quand vous m'aidez en cliquant sur les partenaires, les sponsors que je vous propose et que je choisis avec choix toujours et attention dans ce podcast, et bien en fait sachez qu'il y a une part de ces revenus qui vont dans un projet vertueux qui je pense nous défendons dans cette honorable communauté je vous remercie beaucoup, je vous invite à vous abonner à ce podcast, parce que vous êtes beaucoup à écouter ce podcast à ne pas être abonné, donc pour ne rater aucun épisode activez la cloche sur YouTube ou abonnez-vous sur vos plateformes. Je vous invite à m'écrire directement en commentaire YouTube ou sur le podcast sur les plateformes audio pour que je traite les sujets de votre choix pour correspondre toujours plus à votre demande. Quelles sont vos problématiques actuelles ? Dites-le-moi comme ça, on en traite, on invite un invité de référence et on en parle. Et évidemment, abonnez-vous à la newsletter du podcast, les notes sont sous cet épisode. Je vous souhaite le meilleur, à bientôt, portez-vous bien.

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