- Speaker #0
Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Aujourd'hui, je vous propose de partir à la découverte d'un lieu unique au monde où la science et la religion se rencontrent, c'est la ville de Lourdes. Depuis les célèbres apparitions de 1858, ce site attire des millions de pèlerins de partout dans le monde. Certains d'entre eux s'estiment bénéficier d'une guérison miraculeuse de leur état de santé lorsqu'ils se rendent à la fameuse grotte de Massabielle située dans le sanctuaire de Lourdes. Depuis, cette ville est le seul endroit au monde où le processus de validation des miracles est rigoureusement confié à la médecine. En effet, sur plus de 7000 dossiers de guérison déposés depuis les apparitions, seulement 70 cas ont été officiellement reconnus comme miraculeuses par l'Église catholique. Alors pour comprendre le fonctionnement de ce processus exceptionnel, j'ai eu le plaisir de m'entretenir avec le docteur Alessandro De Francisis à l'été 2024. Notre confrère est pédiatre de renommée internationale et c'est le 15e président du Bureau des constatations médicales de Lourdes. En poste depuis 2009, il se décrit comme le médecin le plus inutile du monde parce que les patients qu'il examine ont déjà tous été guéris avant même de le rencontrer. Alors dans cet épisode, je vous propose d'explorer le rôle fascinant de ce bureau unique au monde, les critères médicaux rigoureux qui encadrent la reconnaissance des miracles, et les témoignages cliniques de guérisons extraordinaires. Notre confrère va aussi me parler des médecins et des scientifiques qui participent à ce processus d'expertise, et il va me livrer des exemples précis de miracles validés. Je vous souhaite à tous une excellente écoute, il s'agit d'un épisode exceptionnel, et j'ai pris beaucoup de plaisir à m'entretenir avec notre confrère. Et comme toujours, je vous invite dès à présent à vous abonner à ce podcast, si ce n'est pas déjà fait, pour ne rater aucun de ces épisodes. Docteur Alessandro De Franchis, bonjour. Nous sommes ici au sanctuaire de Lourdes, dans le bureau des constatations médicales. Vous êtes médecin, et si je peux me permettre d'énoncer votre travail médical, ici, avant que vous le complétiez vous-même, vous êtes en charge d'étudier médicalement les dossiers de personnes ayant présenté à un moment donné de leur vie une maladie grave, voire incurable. qui se sont présentés au sanctuaire de Lourdes et ont présenté une guérison inexpliquée de leur état. Vous allez compléter cette description, mais votre rôle, à ce que j'ai compris, c'est d'étudier scientifiquement, avec l'aide de collègues, notamment d'un comité médical international dont on va être amené à parler, d'étudier ces dossiers, disais-je, et comme tout médecin, vous revenez sur l'histoire clinique, sur les bilans biologiques. sur les examens d'imagerie pour avérer d'une guérison inexpliquée par la science. Alors, j'ai pour l'habitude de présenter longuement mes invités sur ce podcast et compte tenu de votre activité singulière ici au Sanctuaire de Lourdes, je vais vous demander exceptionnellement de bien vouloir vous présenter de la façon dont vous le souhaitez à nos confrères médecins qui écoutent le podcast, peut-être pour revenir sur les grands moments de votre carrière médicale de Naples en passant par Harvard jusqu'à Lourdes, notamment avec votre arrivée en 2009 au Bureau des constatations médicales. Et surtout, j'aimerais que vous nous expliquiez votre rôle médical ici au sanctuaire de Lourdes, s'il vous plaît.
- Speaker #1
D'abord, merci à vous, chers confrères et aux confrères qui nous écoutent. Moi, je suis né en Apel, Italie, et l'aventure de la vie m'a porté à l'âge de 17 ans. d'arriver à Lourdes comme brancardier bénévole d'un périnage de ma ville de Naples. Je tombe, c'était foudroyant, je tombe amoureux de la ville de Lourdes, du périnage à Lourdes, de l'assistance et de l'aide, de la vie en commun avec les personnes malades et handicapées. J'y ferai tout, j'y ferai tout. Et c'est pour cette cause qu'à la fin du lycée, j'ai décidé d'essayer la faculté de médecine. Je suis devenu médecin en 1980. J'étais spécialiste en pédiatrie en 1984 et après j'avais cette envie de faire mieux et de connaître mieux la société, la qualité de vie de mes patients. Par exemple, pour laquelle d'une part je suis parti effectivement aux États-Unis pour mieux apprendre l'épidémiologie et comment sortir des grands systèmes et commencer à mesurer les choses. Et d'autre part, donc j'ai fait un master en épidémiologie à Harvard et d'autre part j'ai commencé à être attentif aux réformes dans le monde de la santé. et de la santé publique, surtout pour mon attention aux personnes plus pauvres et diminuées, qui effectivement m'étaient à cœur. Dans ce double rythme de ma vie, il a toujours marché. D'une part, le périnage à Lourdes annuel, le stage pour l'hospitalité et l'entraînement de Lourdes au moins une fois par an, et d'autre part, mûrir dans la vie et dans la carrière. Je suis devenu chercheur universitaire. universitaire, j'avais mon budget, j'avais un nombre d'assistants, d'antennes, etc. Et moi, j'ai toujours aimé beaucoup la clinique pratique. Moi, j'ai toujours dit qu'il y a entre écrire un article scientifique et aider ou apprendre à des jeunes collègues à examiner un enfant et à formuler un diagnostic approprié, à interroger sa mère et tout ça, c'était sans doute. Plus important pour moi de donner assistance au petit que non l'article. Voilà, donc ça c'est le cadre général, dans lequel, y compris des expériences dans la vie publique, comme député à l'Assemblée nationale de mon pays et président de conseil général d'une Provence compliquée à côté de Naples, en certains moments, je reçois une lettre absolument inattendue de la part de l'évêque de ce diocèse, Mgr Jacques Perrier, jamais vue dans ma vie précédente. qui avait entendu parler de moi et qui me proposait de venir à Lourdes, de déménager à Lourdes et d'y venir le président, le médecin permanent du sanctuaire et donc le président du bureau des constatations médicales et de l'association médicale internationale de Lourdes. Évidemment, cette lettre qui n'était pas attendue a créé beaucoup de surprises. Après un moment de choc, j'ai pris quelques mois de réflexion et finalement j'ai dit à septembre 2008 mon oui. Et j'ai démissionné de toutes mes charges en Italie, professionnelles et de services publics. Et j'ai déménagé à Lourdes et pris mes fonctions le 1er avril 2009.
- Speaker #0
Est-ce que vous pouvez m'expliquer quelle est la procédure médicale pour attester d'un miracle et quels sont les critères médicaux et scientifiques utilisés pour approuver un miracle à Lourdes ?
- Speaker #1
Alors, la première chose, on a besoin d'une déclaration en totale liberté d'une guérison supposée. Moi, jusqu'en 2019, l'année avant la COVID, j'ai reçu, soit par lettre, soit en personne, en présence, entre 100 et 120 déclarations de guérison par an. L'année COVID, zéro. L'année 2021, zéro. Et dès l'immédiat après, lentement, on répand. Aujourd'hui, on est en plein été 2024, autour déjà d'une trentaine de personnes qui m'ont déclaré une guérison supposée. La première chose, il y a à voir ça. Donc la liberté de la personne qui vient. Ça m'est arrivé hier, une dame a voulu me dire de la disparition l'année passée de tous ces symptômes d'une sclérose en plaques et dans le couloir il y avait les soignants dans cet impérinage français, et t'en es la dame à francophone, vous invitez les conflères, on a écouté ensemble le récit que la dame a donné et les détails médicaux, elle s'est engagée. à m'envoyer la semaine prochaine ou plus tard la documentation par Imagery, et notamment de son cerveau et les rapports de ses admissions. Donc on commence à mettre ensemble, dans la mesure du possible, un dossier médical. La plus grande différence, je dirais, comparée au passé, c'est exactement ça. Aujourd'hui, pour vous donner un exemple, le dossier de la dernière guérison de l'eau de reconnu miracle, celle de la religieuse française Sère Bernadette Moriot. du département de l'Oise au nord de la France. Il s'agit de la disparition brutale, inattendue, d'un syndrome de la queue de cheval. Bernadette Moriot est venue me déclarer sa guérison supposée en 2009. Elle était venue lourdement handicapée pour être accompagnée comme malade en 2008, l'année jubilée à Dolou. L'année suivante, elle est venue comme aidante, comme bénévole brancardière. Et elle vient déclarer sa guérison en compagnie de son médecin de traitement, le docteur Christophe Fuméry, de Brel, dans l'Oise. Et Christophe Fuméry avait déjà des documents. La sœur m'a relaté son histoire, qui est une histoire plutôt compliquée, de presque 40 ans de souffrance, de douleur, de désormais des années et des années aussi d'emploi de la morphine. Elle faisait 300 mg de Skenan plusieurs fois par jour, un syndrome accompagné par incontinence rectale, incontinence vésicale. Elle avait l'application d'un neurostimulateur médulaire pour chercher d'apaiser un peu la douleur. Son pied s'était déformé en équine déjà depuis presque deux ans. Dans ces conditions, elle arrive à Lourdes et trois jours après, elle s'est rentrée chez elle d'un moment de prière dans lequel il semblait de se rappeler de l'expérience de la bénédiction des malades l'après-midi de l'avant-dernier jour de périnage à Lourdes. Elle a entendu comme une voix intérieure qui lui disait Lève-toi tes appareils. Elle rentre dans sa petite chambre et elle détache la tête du pied déformé. Elle voit que son pied gauche est parfaitement mobilisé. Elle a fait réto à sa normalité. Elle détache la minerve d'abord de le corset rigide après. Elle n'a pas de douleur. Elle se tourne sur le dos. Elle n'a pas de douleur. Elle étend le neurostimulateur médulaire. Pas de douleur. À ce moment, elle a envie de faire pipi et assise sous le WC, elle se rend compte qu'elle ne faisait pas plus pipi depuis des années parce qu'elle avait appris à s'auto-sonder plusieurs fois par jour pour éviter une kystite ou des infections des vies urinaires. Et à ce moment, elle éclate en larmes et les larmes sont entendues par l'une des sœurs qui passent dans le couloir. Et ce soir-là, elle n'a pas pris de la morphine. Je n'ai eu aucun symptôme de syndrome de sevrage. et basta, le lendemain matin arrive sa soeur donc cette histoire m'était racontée dès qu'elle partait, je croisais ce que je me disais avec les critères de Lambertini que je gardais dans ma tête ce sont les critères donnés par Rome que nous suivons d'une manière très rigoureuse présentés par un évêque italien le cardinal Lambertini qui deviendra pape Benoît XIV et ce sont des critères, évidemment rien de médical, mais très rigoureux établis, imaginez-vous, en 1734 Deux critères sont liés à la maladie, quatre à la guérison et un critère général. D'abord, pour moi et pour nous à l'Aude, le collège des médecins présent aujourd'hui, pour exemple, il serait impératif d'avoir un diagnostic de précision. Et après, qu'il s'agisse d'une maladie avec un pronostic grave, en tout cas une maladie importante. Vous n'avez pas l'idée de combien de gens viennent me dire, et je les écoute, et je prends le nom de chacun, mais qui me disent, docteur, l'année passée, j'avais douleur, je ne vais pas trop marcher. j'avais une douleur dans mon genou, j'écoute, ce sont des gens qui veulent de quelque manière remercier une entité super naturelle. Moi, je suis là, simple médecin, je prends des notes. Comment on ferait lorsqu'on parle de l'histoire clinique d'un patient qui vient à la clinique faire un test ? Après, il y a quatre critères liés à la guérison. Pour moi, c'est impératif, et pour nous, en tant qu'écoles, c'est impératif d'avoir preuve que la guérison soit élevée. 5 signes prémonitoires. Donc, en délire français contemporain, à manière soudaine, à manière instantanée, à manière complète, à manière durable dans le temps. Déjà, ma rencontre avec la sœur Bernadette, c'était un an après la guérison supposée. Et donc, c'était pas mal un an. Et finalement, le septième et dernier critère, pour nous, c'est qu'il doit s'agir d'une guérison sans aucune explication possible. On dit désormais, depuis 15 ans ici à Lourdes, guérison, il faut prouver une guérison inexpliquée à l'État. de nos connaissances. Du fait qu'elle me semblait... Je n'avais pas le diagnostic de précision. J'étais pédiatre de formation, médecin passionné. Je vais encore aujourd'hui souvent chercher dans la littérature médicale, sous Medline, etc. Mais je comprenais que j'étais devant quelque chose d'important. Donc je demande à la religieuse, si elle avait vu disponible, à répondre à des questions. Je convoque une union de bureaux. Elle m'a dit oui. Elle m'a signé un papier comme quoi elle me donnait une sorte de libératoire. Aujourd'hui, dans nos pays européens, ce ne sont plus, comme je peux dire, les constrictions. C'est très compliqué, la confidentialité, le CNIL, etc. Donc, elle m'a signé cette chose. Et effectivement, c'était un vendredi. Donc, on a convoqué, et c'était ma première réunion du bureau de constatation à la Lourdes, pour le dimanche suivant, à la fin de la messe, à 11h, dans une salle. On a mis des affiches un peu partout dans le sanctuaire et justement là, on a discuté de ce cas. Dans l'entretemps, c'est intéressant parce que j'essaie de parler à des conflits médecins français. Sachez que moi, inscrit à l'Ordre des médecins dans mon pays, dans mon département, dans l'entretemps, je faisais les papiers pour m'inscrire aussi. Donc, je suis inscrit au Conseil de l'Ordre ici en France pour le département des Hautes-Pyrénées. Et pour la troisième et dernière réunion de bureau des constatations sur le cas de la sœur Bernadette, je sais d'avoir envoyé par e-mail... La nouvelle de la convocation le joue-t-elle à l'heure telle ? Aussi, au Conseil de l'Ordre des eaux-pyrénées, et dans mon total étonnement, l'alors président du Conseil départemental de l'Ordre, qui était un chirurgien orthopédiste, je l'ignorais, est venu avec un conflit à l'éologue du Centre hospitalier d'État. Ils sont venus et c'était justement qu'ils ont participé, et j'ai donné une manière très constructive à notre discussion sur ce cas. Donc, en 2016, juillet 2016, troisième et dernière réunion, collégiales, qui s'appellent bureaux, évidemment, sont changées, peut-être, de personnes. On a constaté que la serbe en adhète était effectivement guérie de manière inexpliquée. Elle avait eu une énorme valeur parmi les plusieurs expertises que j'avais demandées d'ordre psychiatrique, d'ordre rhumatologique, d'ordre orthopédique, d'ordre psychiatrique. Deux évaluations de psychiatrie. À Paris,
- Speaker #0
je crois.
- Speaker #1
Une était à Paris, je vois que vous êtes en Forme. Il a joué énormément, je dirais, parmi toutes, l'expertise du professeur Jean Pouget. À l'époque, il avait la chaire de neurologie à la faculté de Marseille. Il était le président sortant de la Société française de neurologie. Et donc, il s'agissait d'une guérison d'une patiente, d'une ex-patiente française. Et c'est lui qui a formulé le diagnostic de précision de syndrome de la queue de cheval.
- Speaker #0
Alors, si je peux me permettre, pour m'assurer d'avoir bien compris, pour valider médicalement d'un miracle, vous avez des critères précis, c'est-à-dire c'est le fait d'avoir un diagnostic médical posé, avec un pronostic grave, et il faut que la guérison soit brutale, instantanée, inattendue, qu'elle soit complète, qu'elle soit persistante et qu'elle soit... non expliquée en l'état actuel de la science.
- Speaker #1
Tout à fait. C'est brutal, c'est courageux, mais oui, c'est... Rapide. Rapide.
- Speaker #0
Donc, vous pouvez, dans ce cas-là, vous-même, en tant que président du comité des constatations médicales, recevoir le récit de ces gens. Vous pouvez convoquer un bureau auquel peuvent assister, a priori, n'importe quel médecin lourdé, c'est bien ça ?
- Speaker #1
Quelqu'un de ces médecins présents à l'eau.
- Speaker #0
Très bien. Et alors, OK. Et, si besoin, vous pouvez également demander l'avis d'un... comité médical aujourd'hui international, c'est ça ?
- Speaker #1
Le comité médical, c'est la deuxième instance.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
On est comme au tribunal, si vous voulez.
- Speaker #0
Quel est le rapport entre le bureau des constatations ?
- Speaker #1
Encore une fois, c'est l'histoire qui nous aide. Il faut que vous sachiez que autour des célébrations du cinquantenaire de l'eau, dans 1908, entre 1908 et 1912, bien 33 évêques ont reconnu des guérisons qui étaient étudiées avec la méthode du bureau de constatation, être pour eux l'évêque, pour eux ou lui, l'évêque, la personne guérie, être un miracle. Là, ce n'est pas médical. Le miracle, c'est une interprétation d'Église. Donc, on arrive à 1912 avec... On est arrivé maintenant à 40 guérisons miraculeuses. Sept au moment du mandement de l'évêque du temps des apparitions et 33 entre 1908 et 1912. Donc, autour... Donc c'est évident qu'il y a des évêques, pour la plus grande part en France, aussi en Belgique, qui ont cru rendre hommage à Notre-Dame-de-l'Aude en reconnaissant comme un miracle, une guérison, que le bureau de constatation avait constaté être inexplicable. Après déclenche la première guerre mondiale et après la deuxième guerre mondiale. Et on arrive donc à la deuxième guerre mondiale, la fin des années 40, début années 50, du siècle passé, il n'y a pas plus de guérison miraculeuse. L'évêque nommé à Lourdes à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, c'est un monseigneur Théas. Ce monseigneur Théas, c'est vraiment un grand monsieur qui connaît la vie et qui aime énormément Lourdes. Et il se pose une question que les confrères trouvent intéressante. Quelle était la cause la plus fréquente des maladies guéries à Lourdes dans les miracles précédents ? C'était la tuberculose. Et maintenant, voilà que depuis quelques années, deux ans, trois ans, à la fin de la guerre, les Américains, les autres chercheurs, ont commencé à avoir sur le marché quelque chose qui peut battre des maladies infectieuses bactériennes, les pénicillines. L'évêque non-médecin se demande, mais les médecins qui accompagnent les pèlerinages à Lourdes, sont-ils forcément à jour sur tous les progrès et les avancements de la recherche médicale ? Peut-être oui, peut-être non. Dans le doute, j'aimerais avoir une deuxième instance, un conseil, imaginez-vous, qui commence comme Comité national médical de Lourdes. C'était un groupe d'une vingtaine d'éminents professeurs, ou chefs de départements cliniques en France, qui étaient disponibles à être consultés pour donner un avis final sur quelque chose qui était étudié par le bureau de consultation. Et donc, avec la création du comité national, qui délèvera 54 comités internationaux, 1000 comités médicaux internationaux, on a finalement la procédure qui est bien définie. La déclaration des guérisons au médecin permanent. Dans quelques cas, s'il y a matière, la convocation d'une ou plusieurs réunions du bureau de constatation pour arriver à constater une guérison comme inexpliquée à l'état de nos connaissances. Et à ce moment, celui qui précide les réunions du bureau de constatation est ex officio le secrétaire du comité médical international. C'est-à-dire moi, dans les derniers 15 ans. Le secrétaire du comité présente quant au président du comité médical, les cas à mettre à l'ordre du jour de la réunion annuelle du Comité médical international, qui aujourd'hui est devenue composée par une trentaine de professeurs des différents pays du monde, dont la majorité est sans doute française, parce que nous y sommes. Mais évidemment, il y a des Américains, des Allemands, un Autrichien, un Espagnol, deux Italiens, trois. Or, c'est évident que lorsque le permanent à l'aude a besoin d'une expertise, expertise particulière et de niveau, je m'adresse avec grande liberté aux membres du QMIL pour donner des avis. Pour exemple, sous le cas de Saint-Bernadette, il m'a été conseillé de la part du même professeur Jean Pouget de la chaire de neurologie de Marseille, de m'adresser à un certain psychiatre. Vous voyez, je peux demander un avis, mais c'est un niveau, je dirais universitaire, c'est un niveau académique où il y a une grande liberté.
- Speaker #0
Donc en fait, c'est une véritable...
- Speaker #1
procédure au sens du procès. Et c'était dans la réunion annuelle du QMIL que, s'il y a à l'ordre du jour, la discussion sur le cas de Sir Bernadette en 2016, novembre 2016, à l'ordre du jour, il y avait le dossier. Le professeur Jean Pouget a présenté le dossier comme rapporteur au QMIL. Une discussion s'est ouverte et après, les membres du QMIL, différemment qu'au bureau de constatation où on vote et décide à la main levée, à totale liberté, on est compte rendu. Au QMIL, le vote est pas scrutin secret. Et nous donnons aux membres du QMIL deux bulletins de vote. Un se dit oui, l'autre se dit non. De manière que le prof met un oui ou un non avec son stylo et reste totalement anonyme. Il y avait un seul membre qui s'était dit dans la discussion générale, méfiant et ne croyait pas dans la guérison. de la sœur Bernadette qui a déclaré sa position. Et effectivement, après le vote secret, au comptage de vote, il n'y avait qu'un seul non et tout le reste sous les 27 votants, 26 oui. C'est à ce moment qu'on peut dire que la lourde médicale a écouté, étudié, constaté une guérison, soumise après à l'approbation ou à la réjection de la part du Comité médical international qui est d'un niveau différent. C'est au niveau universitaire. À cette dernière réunion, la réunion du QMIL, participe aussi l'évêque de Tarbeloud. Il ne vote pas, il n'est pas médecin, il ne comprend rien de cette, disons, voilà, élégance de nos débats cliniques et médicaux. Mais il est là pour témoigner avec ses propres yeux à l'honnêteté de la discussion, à la présentation des différentes opinions et au résultat du vote final. Et donc, en 2016, Mgr l'évêque, c'était à l'époque Mgr Nicolas Brouvet. Mgr Brouvet a donc assisté à ça. Et à février, janvier ou février 17, a écrit un courrier, dont je garde copie dans le dossier de la sœur Bernadette, un dossier d'ailleurs très lourd, à lequel la sœur Bernadette a collaboré. Autre problème que j'ai, mais je suis sûr de là, je suis fraternellement et confraternellement dans la même boîte de tous mes amis confrères médecins. je me considère inutile, parce que jamais chez moi, lorsque tout est fini, je suis tout à fait inutile. Mais en tout cas, lorsqu'un médecin de médecine générale, un médecin de famille, un pédiatre de base, doit monter un dossier avec la collaboration de la famille, la plupart des fois, il manque quelque chose, l'hôpital est fermé, la biopsie, on ne la trouve pas, il y a un incendie qui est détruit. Donc, la CERB a vraiment collaboré. Et donc, Monseigneur, il crie à son confrère, l'évêque du diocèse d'appartenance à Saint-Bernadette. C'était le diocèse de... le diocèse de Beauvais et l'évêque de Beauvais, Mgr l'évêque de Beauvais, avait la liberté de faire ce qu'il voulait. Et ça m'est arrivé dans mes années du mandat que certains évêques ont reçu la lettre de l'aude mais après ils n'ont rien fait. Par contre, l'évêque de Beauvais, un an après, il a médité, il a discerné et un an après, en 2000, à la fin de 2017, en décembre 2017, Il a cru, au pourtant, constituer une commission diocésaine, encore une fois avec la présence d'un médecin de sa confiance, un chirurgien de l'hôpital du centre hospitalier de Beauvais. Et finalement, il a décidé, à février 2018, d'annoncer comme évêque que la guérison constatée et reconnue comme inexpliquée à l'état de nos connaissances scientifiques de la sœur Bernadette Mourou avait pour lui évêque les caractères d'un prodige et d'un miracle. Par intercès sur Notre-Dame-de-Loup. Voilà les deux plans. complètement différents, le plan médical et le plan de l'Église.
- Speaker #0
On va y venir justement. Et là, on comprend bien que vous vous occupez du côté médical.
- Speaker #1
Que du côté médical.
- Speaker #0
Que du côté médical et que vous vous investiguez, vous allez chercher dans le dossier des patients, parfois partout dans le monde, toute la documentation qui peut vous concourir à votre analyse. Félicitations, vous êtes bien arrivé à la fin de cet épisode du podcast. S'il vous a plu, si vous avez appris des choses utiles et que vous souhaitez que je poursuive ce travail, Vous pouvez vous abonner à ce podcast et en parler à un de vos confrères ou une de vos consoeurs. Et si vraiment vous voulez m'aider, vous pouvez me laisser une note de 5 étoiles sur vos applis et un petit avis sympa pour référencer ce podcast. Pensez également à vous abonner à la newsletter. Je vous envoie chaque mois un mail à haute valeur ajoutée pour la médecine générale. Vous trouverez le lien dans les notes de l'épisode. A bientôt !