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Super Docteur - médecine générale

1/2 Les 8 compétences d'un médecin exceptionnel

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16min |26/11/2024
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Description

Quels sont les secrets des praticiens capables de transformer leurs consultations en véritables expériences de guérison ?


Dans cet épisode, je vous partage les 8 compétences essentielles identifiées dans la fameuse étude de Larry Churchill parue dans les Annals of Internal Medicine (2008).


Ces compétences, techniques et humaines, permettent de tisser des liens profonds avec les patients tout en renforçant la satisfaction dans notre pratique, et semblent rassembler les praticiens d'exceptions.


Quelles sont-elles?


1️⃣ Faire les petites choses : sourire, établir un contact visuel, utiliser le nom du patient. Les premiers gestes comptent !


2️⃣ Prendre le temps et écouter : l’écoute active est un véritable acte thérapeutique. Découvrez pourquoi le silence et l’histoire personnelle du patient sont si précieux.


3️⃣ Être ouvert émotionnellement : ressentir et partager l’émotion renforce la connexion et l’efficacité de la prise en charge.


4️⃣ Trouver quelque chose à aimer chez chaque patient : cultiver l’empathie et la compassion comme outils de soin.


5️⃣ Enlever les barrières : Simplicité et humilité aident à établir un climat de confiance.


6️⃣ Laisser le patient s’exprimer : les questions ouvertes dévoilent bien plus que les tests médicaux.


7️⃣ Partager l’autorité : créer une responsabilité partagée pour des décisions médicales adaptées.


8️⃣ Être engagé et digne de confiance : construire une relation durable basée sur la fidélité et le respect.


Ces compétences ne relèvent pas uniquement de l’art médical, mais forment le socle de l’éthique médicale. Elles améliorent non seulement la qualité des soins, mais aussi notre satisfaction professionnelle, un outil précieux dans la lutte contre le burn-out.


💡 Et si vous choisissiez dès demain une de ces compétences à appliquer dans votre pratique?


La référence de l'étude:

Healing Skills for Medical Practice

Ann Intern Med. 2008;149:720-724.


***


Je suis ravi de vous présenter Pulse Life, une plateforme que j’utilise et recommande vivement.


Dans un contexte où les connaissances médicales doublent tous les 72 jours, Pulse Life met à disposition des soignants des outils puissants : algorithmes interactifs, scores médicaux, recommandations validées, et une base médicamenteuse exhaustive. Ils viennent même de lancer un expert médical conversationnel IA, basé sur les recommandations officielles et la base de données de l’ANSM, garantissant des réponses fiables et sourcées.


Avec Pulse Life, simplifiez vos décisions médicales et restez à la pointe des soins fondés sur les preuves. Un indispensable pour nous, praticiens ! L'appli Pulse Life est disponible sur les stores, et leur site est là: https://360medics.app.link/etMB0G8nJOb


***


Ce podcast est destiné aux médecins. Il incombe aux auditeurs professionnels de santé de vérifier et d'évaluer la pertinence des informations délivrées dans leur pratique médicale. Super Docteur ne saurait être tenu responsable de toute action ou omission faite sur la base des informations fournies dans ce podcast. Nous encourageons les auditeurs à consulter des ressources appropriées pour des conseils médicaux spécifiques à leur pratique.


Abonnez-vous à la newsletter pour recevoir une fois par mois du contenu pour devenir un super docteur:https://superdocteur.substack.com/


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Vous pouvez supporter le podcast par la cagnotte tipeee:

https://fr.tipeee.com/superdocteur


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


Linkedin:

https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous, avant de commencer cet épisode, je souhaite vous présenter Pulse Life, mon partenaire et une plateforme que je recommande chaleureusement. Dans un contexte d'hypercroissance des connaissances médicales, Pulse Life met à disposition des soignants toute la connaissance médicale fiable et à jour pour leur permettre d'exercer une médecine fondée sur les preuves et améliorer la qualité des soins. Je l'utilise moi-même et je trouve cet outil vraiment utile. On y trouve des algorithmes interactifs, des recommandations validées, une base médicamenteuse complète et même un expert médical conversationnel IA qui vient d'être développé. Ce chatbot garantit des réponses fiables et sourcées avec un accès direct aux documents de référence. Pulse Life, c'est donc l'allié indispensable pour rester à jour et simplifier nos prises de décisions médicales. Alors, allez y jeter un œil, ça vaut vraiment le détour. C'est sur le site pulselife.com. Bonjour à tous et bienvenue dans le podcast. Aujourd'hui, je voulais vous parler des compétences à acquérir si on souhaite devenir un médecin exceptionnel, rien que ça. Qu'est-ce qu'un bon médecin ? C'est une question que je me pose, comme beaucoup d'entre vous, et c'est une question qui évolue dans le temps. C'est une question philosophique, c'est une question que je trouve passionnante. J'ai eu l'occasion d'en parler, notamment avec Dan Lipsker sur le podcast. Je vous invite à écouter l'épisode que j'ai fait avec lui. J'en parle avec beaucoup, beaucoup de mes intervenants. Et il ressort quand même deux grands thèmes. Le premier, c'est les compétences techniques qui définissent un bon médecin. Évidemment, un bon médecin, c'est celui qui s'est interrogé, qui s'est posé plein de questions, c'est celui qui s'est examiné, c'est celui qui connaît les signes et les symptômes, c'est celui qui connaît les examens complémentaires, les diagnostics au nom improbable, les noms de syndrome que tout le monde a oubliés, les maladies auto-immunes et inflammatoires, c'est celui qui a la tête remplie de dictionnaires. Mais c'est aussi, et on l'oublie souvent, quelqu'un qui a des compétences humaines fondamentales, et c'est ce que je vous propose de vous exposer dans ce podcast. On sait que la relation médecin-patient a des effets de guérison. Les médecins le savent, et le patient le savent encore plus. Malgré cette reconnaissance, ces compétences relationnelles sont rarement étudiées de manière systématique, et elles sont souvent reléguées à l'art mystifié. voire non scientifique de la médecine. Donc, pour clarifier le sujet et aborder ces compétences humaines de façon scientifique, je vous propose de vous présenter une étude parue dans les Annals of Internal Medicine en décembre 2008 par Larry Churchill. C'est une étude qui est super importante. Et en fait, les auteurs ont été malins. Ils ont interviewé 50 praticiens identifiés par leur père comme des médecins hors-père. La traduction anglaise, c'est des healers. des guérisseurs, je ne sais pas si c'est correct, mais en gros, les auteurs de cet article, ils ont souhaité savoir qu'est-ce qu'un bon médecin, ils ont souhaité explorer les compétences humaines fondamentales, donc ils ont interviewé 50 praticiens, et ils leur ont posé la question, à savoir, comment établissez-vous et maintenez-vous des relations de guérison avec vos patients, ou quelles actions concrètes mettez-vous en œuvre pour cela ? Et donc, il s'est dégagé de ces deux questions, huit thèmes. fondamentaux. Huit thèmes fondamentaux ont émergé de ces deux questions que les auteurs ont posées aux 50 praticiens de médecine allopathique, c'est-à-dire les internistes, les médecins généralistes, les gastro-entérologues, etc. Mais également des praticiens de médecine complémentaire, ce qui est très intéressant. Comment ça marche ? Donc, 50 interviews de praticiens provenant de trois États des États-Unis différents, considérés par leur père professionnels comme étant particulièrement doués pour établir et maintenir d'excellentes relations avec les patients. Parmi les praticiens interrogés, on comptait 40 médecins académiques de diverses spécialités, je vous en parlais, ainsi que 10 praticiens non-médecins en médecine complémentaire et alternative, ce qui est à mon avis super intéressant pour cette étude, parce qu'on sait que les médecins académiques, les médecins allopathiques traditionnels peuvent souffrir parfois d'un manque de qualité humaine, ce que les médecins de médecine complémentaire investissent, on a eu l'occasion d'en parler. C'est pour ça que je trouve cette étude très intéressante. Il faut savoir que dans les matériels et méthodes, les participants étaient âgés de la mi-trentaine à la fin de la soixantaine. Et il faut préciser que la moitié étaient des femmes, la moitié étaient des hommes. Donc, je vais vous présenter ces huit compétences fondamentales qui ont émergé. La première des choses, c'est de faire les petites choses. Qu'est-ce qu'on veut dire par là ? La première compétence. essentiel pour être un excellent médecin, c'est les petites attentions. Les petites attentions font les grands hommes et les grandes femmes. Qu'est-ce que c'est ? C'est sourire. Serrer la main, établir un contact visuel, appeler par le nom complet ses patients par exemple. Ce que les praticiens interrogés ont voulu préciser par là, c'est que ces petites attentions, comme présenter les autres individus présents dans la pièce, toucher ses patients, c'est-à-dire leur serrer la main, leur mettre la main sur l'épaule, etc. C'est essentiel, c'est quelque chose qu'on oublie, je suis presque navré de vous le représenter. Mais c'est vraiment la première chose qui a été dégagée quand on a interviewé 50 praticiens pour savoir pourquoi ils étaient aussi bons. C'est la première impression. Quand vous croisez quelqu'un, que ce soit un soignant ou n'importe qui, vous savez autant que moi que la première impression, elle est fondamentale. Peut-être qu'elle peut être fausse, mais c'est quelqu'un qui vous regarde dans les yeux. C'est quelqu'un qui vous sourit, qui a une attitude bienveillante, c'est qui vous fait comprendre qu'il va être là pour vous. Alors quand on est soignant, c'est quelque chose d'absolument fondamental. Ça commence... immédiatement quand on croise le premier regard de notre patient. C'est la façon dont on le regarde chaleureusement, dont on l'accueille, dont on l'appelle, dont on l'installe, dont on établit un premier contact avec lui. Et il précise quelque chose d'intéressant, c'est par exemple présenter les individus qui se présentent. C'est quelque chose que je n'avais pas en tête, mais effectivement dans un cabinet médical, il y a du monde, il y a du personnel, il peut y avoir un secrétaire ou une secrétaire, il peut y avoir des assistants, etc. c'est de présenter les intervenants en place. C'est fascinant et c'est quelque chose d'absolument important. Pensez à cela, aux petites attentions, à regarder bien dans les yeux, à avoir une relation simple, bienveillante, accueillante pour chacun de vos patients. Donc, première attitude fondamentale, c'est forcer de faire ces petites choses essentielles. La deuxième chose fondamentale, qui sort de cette étude, c'est de prendre le temps et d'écouter. Alors je sépare cette phrase en deux, c'est prendre le temps d'un côté et écouter d'un autre côté. L'écoute active, c'est absolument essentiel. J'en ai parlé notamment avec Solène Blanchin, mon amie, on en a parlé dans un podcast sur la médecine narrative. L'écoute active, c'est le fait de prendre le temps d'écouter le récit de nos patients. Et il faut savoir que c'est un acte thérapeutique en soi. Ça peut même suffire, c'est absolument incroyable, mais le fait de se poser calmement et d'écouter les histoires de nos patients peut avoir un effet curateur. Pourquoi ? Parce que les gens ne vont plus voir le prêtre, ils ne vont plus au moins se confier à leur famille, à leurs amis, et les soignants se retrouvent en première ligne. Et c'est un acte plurimillénaire qui est extrêmement simple, et je le dis souvent, tout le monde. peut le faire. Donc, c'est de se poser et d'écouter activement ses patients en prenant son temps. Je vous cite un des interviewés, un des professeurs de médecine qui a été interviewé dans cette étude. Lors de ma première rencontre, j'essaie de faire connaissance. Et ce que je sais, c'est que cela prend du temps. Je peux avoir des milliers de choses à gérer, mais je dois m'asseoir et essayer de paraître détendu. Je pourrais même enlever ma blouse et essayer de leur montrer avec mon langage corporel que je dis J'ai du temps pour vous. C'est ça que ça veut dire. Cet homme, il a tout compris. C'est une attitude non verbale qui invite à la confidence et qui laisse le temps aux gens. Ce qui est absolument essentiel également, le corollaire à tout ça, c'est de répondre aux questions que les patients nous posent et de laisser le temps à ces questions d'émerger. Je vous cite un autre interviewé. Je passe beaucoup de temps à écouter les réponses aux questions que je pose. Puis j'essaie de laisser un peu de silence, surtout avec les personnes très inquiètes, afin qu'elles puissent me dire ce qui les préoccupe. Prêter attention aux histoires de nos patients, aux récits qui donnent une cohérence à la vie des patients, et à l'histoire derrière l'histoire, c'est capital. Et pour ça, il faut du temps. Vous savez autant que moi qu'un patient qui vient vous voir pour un symptôme, peut venir en fait pour quelque chose de beaucoup plus important qui se cache derrière. Il va peut-être vous parler de son eczéma, mais il ne va pas vous parler de son divorce. Il va peut-être vous parler de son angine, mais il ne va pas vous parler de sa dépression, de sa tristesse. Il va peut-être vous parler d'une douleur abdominale, mais ce qui est important, c'est son histoire familiale, c'est ses difficultés économiques. Je sais bien qu'on n'a pas tous le temps, on n'est pas des psychiatres, on n'est pas des psychologues, néanmoins, faire l'impasse là-dessus, c'est à mon avis faire l'impasse sur l'essentiel. Je vous cite un autre médecin. Interroger. Les interroger sur eux-mêmes, c'est-à-dire les patients, et pas seulement sur leur maladie. Leur permettre de raconter leur propre histoire sans trop d'interruption. Et s'intéresser aux aspects de cette histoire. Voilà encore quelque chose d'essentiel, c'est-à-dire qu'on a tendance dans notre métier à s'intéresser... aux signes, aux symptômes, parce qu'on a envie d'aller vite, de les rapprocher dans nos cases diagnostiques, de prescrire rapidement pour que le patient sorte le plus rapidement possible. Mais ce n'est pas ça l'essentiel. L'essentiel, c'est de laisser les patients dérouler et même d'aller un petit peu plus loin, c'est-à-dire de les faire parler, les faire parler d'eux, parce que c'est à partir de ce moment-là que la confiance va naître, que la bienveillance va naître et que toute la relation va être modifiée. Les patients, ce ne sont pas des choses, ce ne sont pas des diagnostics à remplir, ce ne sont pas des cases à cocher. C'est beaucoup plus profond que ça, et encore une fois, ça prend du temps. On vient de voir les deux premières qualités essentielles. En un, faire les petites choses. En deux, prendre le temps et écouter. Et en trois, le thème qui revient parmi ces praticiens expérimentés, qui confiaient leur recette pour être d'excellents médecins, c'est d'être ouvert émotionnellement. Alors j'étais un petit peu étonné d'entendre ça, mais qu'est-ce que ça veut dire ? Ils ont rapporté, tous ces grands professionnels, que l'ouverture émotionnelle, la sensation, l'intelligence émotionnelle des médecins était primordiale. Les patients apportent leurs blessures en consultation, cela demande de la volonté, cela demande du courage de la part du praticien qui doit être prêt à s'ouvrir à cette vulnérabilité patient après patient. Ça demande des facultés d'intelligence émotionnelle. C'est extrêmement difficile, mais rassurez-vous, ça se travaille. Les praticiens qu'on a interrogés affirment que c'est cette volonté, ce courage dont je vous parle qui rendent la guérison possible. Il faut se rendre vulnérable. On n'est pas des robots. Si on ne veut pas être remplacé, il faut développer ses qualités émotionnelles pour que les gens aient un véritable humain en face de soi. C'est extrêmement difficile. Moi-même, j'ai beaucoup de difficultés là-dedans. J'essaye de travailler dessus. Mais c'est comme dans un couple, c'est comme en amitié. Il faut s'ouvrir émotionnellement, il faut accepter de prendre des coups, il faut accepter de vivre et de recevoir les histoires que les gens nous présentent. Donc ça demande de la volonté, il faut le vouloir, c'est difficile. Ça demande du courage, parce qu'en fait le but c'est pas de se réfiger derrière des arbres diagnostiques, des algorithmes, des prescriptions. C'est du courage pour s'ouvrir aux histoires parfois sordides. et parfois qui se multiplient au cours de la même journée. Il faut être prêt à s'ouvrir à tout ça pour être un bon praticien. Alors c'est extrêmement difficile, on peut y arriver parfois, c'est normal de ne pas y arriver tout le temps, mais je crois que l'essentiel c'est d'avoir un cap et c'est de travailler dessus. Je vais vous citer un des interviewés qui illustre cette capacité. Vous savez, il m'arrive de pleurer ou d'être bouleversé. Et je pense que beaucoup de médecins à ce moment-là se replient, deviennent plus cliniques, Et passe outre, mais si vous vous étendez un peu et que vous vous permettez de ressentir ces émotions, cela aide énormément le patient. C'est en fait très gratifiant, autant que c'est difficile. On est là-dessus, c'est accepter d'être soi-même vulnérable et surtout accepter de raisonner avec l'histoire qui se présente en face de nous. Soyons vulnérables, à mon avis c'est la meilleure chose qu'on puisse souhaiter pour nos patients et pour nous-mêmes. Parce que ça peut nous servir ailleurs. La quatrième compétence que ces brillants praticiens soulèvent, c'est de trouver quelque chose à apprécier et à aimer chez son patient. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que souvent, on peut avoir des patients qu'on apprécie beaucoup, spontanément. Parfois, c'est comme ça. On apprécie des patients plus que d'autres, c'est la vie, il ne faut pas en avoir honte. Et parfois, il y a des gens qui nous rebutent. Parfois, il y a des gens qui nous énervent. Il y a des gens... qu'on n'a pas envie de voir. Je suis sûr que vous êtes comme moi. Et il y a ce patient que vous voyez sur votre liste en début de journée et vous vous dites, oh là là, non, pas lui, j'ai pas envie de le voir. Mais c'est normal, c'est humain. Mais en fait, il faut travailler là-dessus parce que ce que proposent ces praticiens, c'est de trouver chez chaque patient une qualité, un accomplissement ou même juste une manière d'être qui peut être appréciée ou admirée. Ça va nous permettre de nous relier à lui. de lutter contre notre aversion spontanée pour tel ou tel patient et d'essayer de rentrer le plus possible en contact avec lui pour pouvoir l'aider. Donc, il y a le rapport, ces auteurs de l'article, que pour certains praticiens, il est utile d'imaginer le patient comme s'il s'agissait de leurs parents ou conjoints ou de leur enfant ou petit-enfant en fonction de l'âge et du sexe du patient. Bon, c'est vrai que c'est assez étonnant, il faudrait demander aux psychiatres, aux psychologues ce qu'ils en pensent, mais vous voyez l'idée. Il faut savoir qu'une fois que le soignant ressent de l'empathie et s'ouvre à la compassion, un autre domaine de soins devient disponible. Il faut... travailler à ouvrir cette petite porte, aussi minime soit-elle, aussi petite soit-elle, qui va nous permettre de rentrer en relation avec le patient, de ne pas se braquer, de ne pas vouloir se débarrasser de lui, mais de vouloir l'aider parce qu'on est quand même payé pour ça, il faut bien le dire, et c'est quand même notre travail. Alors je vais vous citer, pour clore cette quatrième compétence de trouver quelque chose à apprécier et à aimer chez notre patient, je vais vous citer un des... praticien interviewé, l'amour est un mot difficile à utiliser lorsqu'on parle de relations entre médecins et patients. Aimez-vous vos patients ? Je pense que vous le devez. Certaines personnes ne veulent pas dire qu'ils le font, mais je pense que pour vraiment parvenir à la guérison, vous devez aimer. Vous devez être compatissant et compréhensif, et être prêt à marcher sur le chemin blessé avec eux. Nous venons de voir les 4 premières qualités essentielles. Je vous les rappelle, la première, faire des petites choses. La deuxième, prendre le temps et écouter. La troisième, être ouvert émotionnellement. La quatrième, trouver quelque chose à apprécier et à aimer chez vos patients. C'est la fin de cette première partie. Je vous propose de me retrouver dans le podcast suivant pour aborder les quatre autres compétences que ces praticiens ont révélées. J'espère que vous avez trouvé des éléments qui vont vous permettre peut-être d'être un meilleur médecin, d'appliquer dès demain. Si c'est le cas, vous pouvez me le dire. Si vous avez appris quelque chose. Vous pouvez me le partager aussi sur mes différents réseaux, sur Instagram, sur LinkedIn, voire même sur YouTube. Et puis si vous voulez m'aider, vous pouvez simplement me laisser une note de 5 étoiles sur ce podcast. Ça m'aide simplement à le référencer, à le partager, pour faire grossir l'audience de ce podcast. Et ça nous permet d'avoir des discussions passionnantes. Prenez soin de vous, prenez soin de vos patients et à très bientôt !

Description

Quels sont les secrets des praticiens capables de transformer leurs consultations en véritables expériences de guérison ?


Dans cet épisode, je vous partage les 8 compétences essentielles identifiées dans la fameuse étude de Larry Churchill parue dans les Annals of Internal Medicine (2008).


Ces compétences, techniques et humaines, permettent de tisser des liens profonds avec les patients tout en renforçant la satisfaction dans notre pratique, et semblent rassembler les praticiens d'exceptions.


Quelles sont-elles?


1️⃣ Faire les petites choses : sourire, établir un contact visuel, utiliser le nom du patient. Les premiers gestes comptent !


2️⃣ Prendre le temps et écouter : l’écoute active est un véritable acte thérapeutique. Découvrez pourquoi le silence et l’histoire personnelle du patient sont si précieux.


3️⃣ Être ouvert émotionnellement : ressentir et partager l’émotion renforce la connexion et l’efficacité de la prise en charge.


4️⃣ Trouver quelque chose à aimer chez chaque patient : cultiver l’empathie et la compassion comme outils de soin.


5️⃣ Enlever les barrières : Simplicité et humilité aident à établir un climat de confiance.


6️⃣ Laisser le patient s’exprimer : les questions ouvertes dévoilent bien plus que les tests médicaux.


7️⃣ Partager l’autorité : créer une responsabilité partagée pour des décisions médicales adaptées.


8️⃣ Être engagé et digne de confiance : construire une relation durable basée sur la fidélité et le respect.


Ces compétences ne relèvent pas uniquement de l’art médical, mais forment le socle de l’éthique médicale. Elles améliorent non seulement la qualité des soins, mais aussi notre satisfaction professionnelle, un outil précieux dans la lutte contre le burn-out.


💡 Et si vous choisissiez dès demain une de ces compétences à appliquer dans votre pratique?


La référence de l'étude:

Healing Skills for Medical Practice

Ann Intern Med. 2008;149:720-724.


***


Je suis ravi de vous présenter Pulse Life, une plateforme que j’utilise et recommande vivement.


Dans un contexte où les connaissances médicales doublent tous les 72 jours, Pulse Life met à disposition des soignants des outils puissants : algorithmes interactifs, scores médicaux, recommandations validées, et une base médicamenteuse exhaustive. Ils viennent même de lancer un expert médical conversationnel IA, basé sur les recommandations officielles et la base de données de l’ANSM, garantissant des réponses fiables et sourcées.


Avec Pulse Life, simplifiez vos décisions médicales et restez à la pointe des soins fondés sur les preuves. Un indispensable pour nous, praticiens ! L'appli Pulse Life est disponible sur les stores, et leur site est là: https://360medics.app.link/etMB0G8nJOb


***


Ce podcast est destiné aux médecins. Il incombe aux auditeurs professionnels de santé de vérifier et d'évaluer la pertinence des informations délivrées dans leur pratique médicale. Super Docteur ne saurait être tenu responsable de toute action ou omission faite sur la base des informations fournies dans ce podcast. Nous encourageons les auditeurs à consulter des ressources appropriées pour des conseils médicaux spécifiques à leur pratique.


Abonnez-vous à la newsletter pour recevoir une fois par mois du contenu pour devenir un super docteur:https://superdocteur.substack.com/


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Vous pouvez supporter le podcast par la cagnotte tipeee:

https://fr.tipeee.com/superdocteur


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

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  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous, avant de commencer cet épisode, je souhaite vous présenter Pulse Life, mon partenaire et une plateforme que je recommande chaleureusement. Dans un contexte d'hypercroissance des connaissances médicales, Pulse Life met à disposition des soignants toute la connaissance médicale fiable et à jour pour leur permettre d'exercer une médecine fondée sur les preuves et améliorer la qualité des soins. Je l'utilise moi-même et je trouve cet outil vraiment utile. On y trouve des algorithmes interactifs, des recommandations validées, une base médicamenteuse complète et même un expert médical conversationnel IA qui vient d'être développé. Ce chatbot garantit des réponses fiables et sourcées avec un accès direct aux documents de référence. Pulse Life, c'est donc l'allié indispensable pour rester à jour et simplifier nos prises de décisions médicales. Alors, allez y jeter un œil, ça vaut vraiment le détour. C'est sur le site pulselife.com. Bonjour à tous et bienvenue dans le podcast. Aujourd'hui, je voulais vous parler des compétences à acquérir si on souhaite devenir un médecin exceptionnel, rien que ça. Qu'est-ce qu'un bon médecin ? C'est une question que je me pose, comme beaucoup d'entre vous, et c'est une question qui évolue dans le temps. C'est une question philosophique, c'est une question que je trouve passionnante. J'ai eu l'occasion d'en parler, notamment avec Dan Lipsker sur le podcast. Je vous invite à écouter l'épisode que j'ai fait avec lui. J'en parle avec beaucoup, beaucoup de mes intervenants. Et il ressort quand même deux grands thèmes. Le premier, c'est les compétences techniques qui définissent un bon médecin. Évidemment, un bon médecin, c'est celui qui s'est interrogé, qui s'est posé plein de questions, c'est celui qui s'est examiné, c'est celui qui connaît les signes et les symptômes, c'est celui qui connaît les examens complémentaires, les diagnostics au nom improbable, les noms de syndrome que tout le monde a oubliés, les maladies auto-immunes et inflammatoires, c'est celui qui a la tête remplie de dictionnaires. Mais c'est aussi, et on l'oublie souvent, quelqu'un qui a des compétences humaines fondamentales, et c'est ce que je vous propose de vous exposer dans ce podcast. On sait que la relation médecin-patient a des effets de guérison. Les médecins le savent, et le patient le savent encore plus. Malgré cette reconnaissance, ces compétences relationnelles sont rarement étudiées de manière systématique, et elles sont souvent reléguées à l'art mystifié. voire non scientifique de la médecine. Donc, pour clarifier le sujet et aborder ces compétences humaines de façon scientifique, je vous propose de vous présenter une étude parue dans les Annals of Internal Medicine en décembre 2008 par Larry Churchill. C'est une étude qui est super importante. Et en fait, les auteurs ont été malins. Ils ont interviewé 50 praticiens identifiés par leur père comme des médecins hors-père. La traduction anglaise, c'est des healers. des guérisseurs, je ne sais pas si c'est correct, mais en gros, les auteurs de cet article, ils ont souhaité savoir qu'est-ce qu'un bon médecin, ils ont souhaité explorer les compétences humaines fondamentales, donc ils ont interviewé 50 praticiens, et ils leur ont posé la question, à savoir, comment établissez-vous et maintenez-vous des relations de guérison avec vos patients, ou quelles actions concrètes mettez-vous en œuvre pour cela ? Et donc, il s'est dégagé de ces deux questions, huit thèmes. fondamentaux. Huit thèmes fondamentaux ont émergé de ces deux questions que les auteurs ont posées aux 50 praticiens de médecine allopathique, c'est-à-dire les internistes, les médecins généralistes, les gastro-entérologues, etc. Mais également des praticiens de médecine complémentaire, ce qui est très intéressant. Comment ça marche ? Donc, 50 interviews de praticiens provenant de trois États des États-Unis différents, considérés par leur père professionnels comme étant particulièrement doués pour établir et maintenir d'excellentes relations avec les patients. Parmi les praticiens interrogés, on comptait 40 médecins académiques de diverses spécialités, je vous en parlais, ainsi que 10 praticiens non-médecins en médecine complémentaire et alternative, ce qui est à mon avis super intéressant pour cette étude, parce qu'on sait que les médecins académiques, les médecins allopathiques traditionnels peuvent souffrir parfois d'un manque de qualité humaine, ce que les médecins de médecine complémentaire investissent, on a eu l'occasion d'en parler. C'est pour ça que je trouve cette étude très intéressante. Il faut savoir que dans les matériels et méthodes, les participants étaient âgés de la mi-trentaine à la fin de la soixantaine. Et il faut préciser que la moitié étaient des femmes, la moitié étaient des hommes. Donc, je vais vous présenter ces huit compétences fondamentales qui ont émergé. La première des choses, c'est de faire les petites choses. Qu'est-ce qu'on veut dire par là ? La première compétence. essentiel pour être un excellent médecin, c'est les petites attentions. Les petites attentions font les grands hommes et les grandes femmes. Qu'est-ce que c'est ? C'est sourire. Serrer la main, établir un contact visuel, appeler par le nom complet ses patients par exemple. Ce que les praticiens interrogés ont voulu préciser par là, c'est que ces petites attentions, comme présenter les autres individus présents dans la pièce, toucher ses patients, c'est-à-dire leur serrer la main, leur mettre la main sur l'épaule, etc. C'est essentiel, c'est quelque chose qu'on oublie, je suis presque navré de vous le représenter. Mais c'est vraiment la première chose qui a été dégagée quand on a interviewé 50 praticiens pour savoir pourquoi ils étaient aussi bons. C'est la première impression. Quand vous croisez quelqu'un, que ce soit un soignant ou n'importe qui, vous savez autant que moi que la première impression, elle est fondamentale. Peut-être qu'elle peut être fausse, mais c'est quelqu'un qui vous regarde dans les yeux. C'est quelqu'un qui vous sourit, qui a une attitude bienveillante, c'est qui vous fait comprendre qu'il va être là pour vous. Alors quand on est soignant, c'est quelque chose d'absolument fondamental. Ça commence... immédiatement quand on croise le premier regard de notre patient. C'est la façon dont on le regarde chaleureusement, dont on l'accueille, dont on l'appelle, dont on l'installe, dont on établit un premier contact avec lui. Et il précise quelque chose d'intéressant, c'est par exemple présenter les individus qui se présentent. C'est quelque chose que je n'avais pas en tête, mais effectivement dans un cabinet médical, il y a du monde, il y a du personnel, il peut y avoir un secrétaire ou une secrétaire, il peut y avoir des assistants, etc. c'est de présenter les intervenants en place. C'est fascinant et c'est quelque chose d'absolument important. Pensez à cela, aux petites attentions, à regarder bien dans les yeux, à avoir une relation simple, bienveillante, accueillante pour chacun de vos patients. Donc, première attitude fondamentale, c'est forcer de faire ces petites choses essentielles. La deuxième chose fondamentale, qui sort de cette étude, c'est de prendre le temps et d'écouter. Alors je sépare cette phrase en deux, c'est prendre le temps d'un côté et écouter d'un autre côté. L'écoute active, c'est absolument essentiel. J'en ai parlé notamment avec Solène Blanchin, mon amie, on en a parlé dans un podcast sur la médecine narrative. L'écoute active, c'est le fait de prendre le temps d'écouter le récit de nos patients. Et il faut savoir que c'est un acte thérapeutique en soi. Ça peut même suffire, c'est absolument incroyable, mais le fait de se poser calmement et d'écouter les histoires de nos patients peut avoir un effet curateur. Pourquoi ? Parce que les gens ne vont plus voir le prêtre, ils ne vont plus au moins se confier à leur famille, à leurs amis, et les soignants se retrouvent en première ligne. Et c'est un acte plurimillénaire qui est extrêmement simple, et je le dis souvent, tout le monde. peut le faire. Donc, c'est de se poser et d'écouter activement ses patients en prenant son temps. Je vous cite un des interviewés, un des professeurs de médecine qui a été interviewé dans cette étude. Lors de ma première rencontre, j'essaie de faire connaissance. Et ce que je sais, c'est que cela prend du temps. Je peux avoir des milliers de choses à gérer, mais je dois m'asseoir et essayer de paraître détendu. Je pourrais même enlever ma blouse et essayer de leur montrer avec mon langage corporel que je dis J'ai du temps pour vous. C'est ça que ça veut dire. Cet homme, il a tout compris. C'est une attitude non verbale qui invite à la confidence et qui laisse le temps aux gens. Ce qui est absolument essentiel également, le corollaire à tout ça, c'est de répondre aux questions que les patients nous posent et de laisser le temps à ces questions d'émerger. Je vous cite un autre interviewé. Je passe beaucoup de temps à écouter les réponses aux questions que je pose. Puis j'essaie de laisser un peu de silence, surtout avec les personnes très inquiètes, afin qu'elles puissent me dire ce qui les préoccupe. Prêter attention aux histoires de nos patients, aux récits qui donnent une cohérence à la vie des patients, et à l'histoire derrière l'histoire, c'est capital. Et pour ça, il faut du temps. Vous savez autant que moi qu'un patient qui vient vous voir pour un symptôme, peut venir en fait pour quelque chose de beaucoup plus important qui se cache derrière. Il va peut-être vous parler de son eczéma, mais il ne va pas vous parler de son divorce. Il va peut-être vous parler de son angine, mais il ne va pas vous parler de sa dépression, de sa tristesse. Il va peut-être vous parler d'une douleur abdominale, mais ce qui est important, c'est son histoire familiale, c'est ses difficultés économiques. Je sais bien qu'on n'a pas tous le temps, on n'est pas des psychiatres, on n'est pas des psychologues, néanmoins, faire l'impasse là-dessus, c'est à mon avis faire l'impasse sur l'essentiel. Je vous cite un autre médecin. Interroger. Les interroger sur eux-mêmes, c'est-à-dire les patients, et pas seulement sur leur maladie. Leur permettre de raconter leur propre histoire sans trop d'interruption. Et s'intéresser aux aspects de cette histoire. Voilà encore quelque chose d'essentiel, c'est-à-dire qu'on a tendance dans notre métier à s'intéresser... aux signes, aux symptômes, parce qu'on a envie d'aller vite, de les rapprocher dans nos cases diagnostiques, de prescrire rapidement pour que le patient sorte le plus rapidement possible. Mais ce n'est pas ça l'essentiel. L'essentiel, c'est de laisser les patients dérouler et même d'aller un petit peu plus loin, c'est-à-dire de les faire parler, les faire parler d'eux, parce que c'est à partir de ce moment-là que la confiance va naître, que la bienveillance va naître et que toute la relation va être modifiée. Les patients, ce ne sont pas des choses, ce ne sont pas des diagnostics à remplir, ce ne sont pas des cases à cocher. C'est beaucoup plus profond que ça, et encore une fois, ça prend du temps. On vient de voir les deux premières qualités essentielles. En un, faire les petites choses. En deux, prendre le temps et écouter. Et en trois, le thème qui revient parmi ces praticiens expérimentés, qui confiaient leur recette pour être d'excellents médecins, c'est d'être ouvert émotionnellement. Alors j'étais un petit peu étonné d'entendre ça, mais qu'est-ce que ça veut dire ? Ils ont rapporté, tous ces grands professionnels, que l'ouverture émotionnelle, la sensation, l'intelligence émotionnelle des médecins était primordiale. Les patients apportent leurs blessures en consultation, cela demande de la volonté, cela demande du courage de la part du praticien qui doit être prêt à s'ouvrir à cette vulnérabilité patient après patient. Ça demande des facultés d'intelligence émotionnelle. C'est extrêmement difficile, mais rassurez-vous, ça se travaille. Les praticiens qu'on a interrogés affirment que c'est cette volonté, ce courage dont je vous parle qui rendent la guérison possible. Il faut se rendre vulnérable. On n'est pas des robots. Si on ne veut pas être remplacé, il faut développer ses qualités émotionnelles pour que les gens aient un véritable humain en face de soi. C'est extrêmement difficile. Moi-même, j'ai beaucoup de difficultés là-dedans. J'essaye de travailler dessus. Mais c'est comme dans un couple, c'est comme en amitié. Il faut s'ouvrir émotionnellement, il faut accepter de prendre des coups, il faut accepter de vivre et de recevoir les histoires que les gens nous présentent. Donc ça demande de la volonté, il faut le vouloir, c'est difficile. Ça demande du courage, parce qu'en fait le but c'est pas de se réfiger derrière des arbres diagnostiques, des algorithmes, des prescriptions. C'est du courage pour s'ouvrir aux histoires parfois sordides. et parfois qui se multiplient au cours de la même journée. Il faut être prêt à s'ouvrir à tout ça pour être un bon praticien. Alors c'est extrêmement difficile, on peut y arriver parfois, c'est normal de ne pas y arriver tout le temps, mais je crois que l'essentiel c'est d'avoir un cap et c'est de travailler dessus. Je vais vous citer un des interviewés qui illustre cette capacité. Vous savez, il m'arrive de pleurer ou d'être bouleversé. Et je pense que beaucoup de médecins à ce moment-là se replient, deviennent plus cliniques, Et passe outre, mais si vous vous étendez un peu et que vous vous permettez de ressentir ces émotions, cela aide énormément le patient. C'est en fait très gratifiant, autant que c'est difficile. On est là-dessus, c'est accepter d'être soi-même vulnérable et surtout accepter de raisonner avec l'histoire qui se présente en face de nous. Soyons vulnérables, à mon avis c'est la meilleure chose qu'on puisse souhaiter pour nos patients et pour nous-mêmes. Parce que ça peut nous servir ailleurs. La quatrième compétence que ces brillants praticiens soulèvent, c'est de trouver quelque chose à apprécier et à aimer chez son patient. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que souvent, on peut avoir des patients qu'on apprécie beaucoup, spontanément. Parfois, c'est comme ça. On apprécie des patients plus que d'autres, c'est la vie, il ne faut pas en avoir honte. Et parfois, il y a des gens qui nous rebutent. Parfois, il y a des gens qui nous énervent. Il y a des gens... qu'on n'a pas envie de voir. Je suis sûr que vous êtes comme moi. Et il y a ce patient que vous voyez sur votre liste en début de journée et vous vous dites, oh là là, non, pas lui, j'ai pas envie de le voir. Mais c'est normal, c'est humain. Mais en fait, il faut travailler là-dessus parce que ce que proposent ces praticiens, c'est de trouver chez chaque patient une qualité, un accomplissement ou même juste une manière d'être qui peut être appréciée ou admirée. Ça va nous permettre de nous relier à lui. de lutter contre notre aversion spontanée pour tel ou tel patient et d'essayer de rentrer le plus possible en contact avec lui pour pouvoir l'aider. Donc, il y a le rapport, ces auteurs de l'article, que pour certains praticiens, il est utile d'imaginer le patient comme s'il s'agissait de leurs parents ou conjoints ou de leur enfant ou petit-enfant en fonction de l'âge et du sexe du patient. Bon, c'est vrai que c'est assez étonnant, il faudrait demander aux psychiatres, aux psychologues ce qu'ils en pensent, mais vous voyez l'idée. Il faut savoir qu'une fois que le soignant ressent de l'empathie et s'ouvre à la compassion, un autre domaine de soins devient disponible. Il faut... travailler à ouvrir cette petite porte, aussi minime soit-elle, aussi petite soit-elle, qui va nous permettre de rentrer en relation avec le patient, de ne pas se braquer, de ne pas vouloir se débarrasser de lui, mais de vouloir l'aider parce qu'on est quand même payé pour ça, il faut bien le dire, et c'est quand même notre travail. Alors je vais vous citer, pour clore cette quatrième compétence de trouver quelque chose à apprécier et à aimer chez notre patient, je vais vous citer un des... praticien interviewé, l'amour est un mot difficile à utiliser lorsqu'on parle de relations entre médecins et patients. Aimez-vous vos patients ? Je pense que vous le devez. Certaines personnes ne veulent pas dire qu'ils le font, mais je pense que pour vraiment parvenir à la guérison, vous devez aimer. Vous devez être compatissant et compréhensif, et être prêt à marcher sur le chemin blessé avec eux. Nous venons de voir les 4 premières qualités essentielles. Je vous les rappelle, la première, faire des petites choses. La deuxième, prendre le temps et écouter. La troisième, être ouvert émotionnellement. La quatrième, trouver quelque chose à apprécier et à aimer chez vos patients. C'est la fin de cette première partie. Je vous propose de me retrouver dans le podcast suivant pour aborder les quatre autres compétences que ces praticiens ont révélées. J'espère que vous avez trouvé des éléments qui vont vous permettre peut-être d'être un meilleur médecin, d'appliquer dès demain. Si c'est le cas, vous pouvez me le dire. Si vous avez appris quelque chose. Vous pouvez me le partager aussi sur mes différents réseaux, sur Instagram, sur LinkedIn, voire même sur YouTube. Et puis si vous voulez m'aider, vous pouvez simplement me laisser une note de 5 étoiles sur ce podcast. Ça m'aide simplement à le référencer, à le partager, pour faire grossir l'audience de ce podcast. Et ça nous permet d'avoir des discussions passionnantes. Prenez soin de vous, prenez soin de vos patients et à très bientôt !

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Quels sont les secrets des praticiens capables de transformer leurs consultations en véritables expériences de guérison ?


Dans cet épisode, je vous partage les 8 compétences essentielles identifiées dans la fameuse étude de Larry Churchill parue dans les Annals of Internal Medicine (2008).


Ces compétences, techniques et humaines, permettent de tisser des liens profonds avec les patients tout en renforçant la satisfaction dans notre pratique, et semblent rassembler les praticiens d'exceptions.


Quelles sont-elles?


1️⃣ Faire les petites choses : sourire, établir un contact visuel, utiliser le nom du patient. Les premiers gestes comptent !


2️⃣ Prendre le temps et écouter : l’écoute active est un véritable acte thérapeutique. Découvrez pourquoi le silence et l’histoire personnelle du patient sont si précieux.


3️⃣ Être ouvert émotionnellement : ressentir et partager l’émotion renforce la connexion et l’efficacité de la prise en charge.


4️⃣ Trouver quelque chose à aimer chez chaque patient : cultiver l’empathie et la compassion comme outils de soin.


5️⃣ Enlever les barrières : Simplicité et humilité aident à établir un climat de confiance.


6️⃣ Laisser le patient s’exprimer : les questions ouvertes dévoilent bien plus que les tests médicaux.


7️⃣ Partager l’autorité : créer une responsabilité partagée pour des décisions médicales adaptées.


8️⃣ Être engagé et digne de confiance : construire une relation durable basée sur la fidélité et le respect.


Ces compétences ne relèvent pas uniquement de l’art médical, mais forment le socle de l’éthique médicale. Elles améliorent non seulement la qualité des soins, mais aussi notre satisfaction professionnelle, un outil précieux dans la lutte contre le burn-out.


💡 Et si vous choisissiez dès demain une de ces compétences à appliquer dans votre pratique?


La référence de l'étude:

Healing Skills for Medical Practice

Ann Intern Med. 2008;149:720-724.


***


Je suis ravi de vous présenter Pulse Life, une plateforme que j’utilise et recommande vivement.


Dans un contexte où les connaissances médicales doublent tous les 72 jours, Pulse Life met à disposition des soignants des outils puissants : algorithmes interactifs, scores médicaux, recommandations validées, et une base médicamenteuse exhaustive. Ils viennent même de lancer un expert médical conversationnel IA, basé sur les recommandations officielles et la base de données de l’ANSM, garantissant des réponses fiables et sourcées.


Avec Pulse Life, simplifiez vos décisions médicales et restez à la pointe des soins fondés sur les preuves. Un indispensable pour nous, praticiens ! L'appli Pulse Life est disponible sur les stores, et leur site est là: https://360medics.app.link/etMB0G8nJOb


***


Ce podcast est destiné aux médecins. Il incombe aux auditeurs professionnels de santé de vérifier et d'évaluer la pertinence des informations délivrées dans leur pratique médicale. Super Docteur ne saurait être tenu responsable de toute action ou omission faite sur la base des informations fournies dans ce podcast. Nous encourageons les auditeurs à consulter des ressources appropriées pour des conseils médicaux spécifiques à leur pratique.


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Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous, avant de commencer cet épisode, je souhaite vous présenter Pulse Life, mon partenaire et une plateforme que je recommande chaleureusement. Dans un contexte d'hypercroissance des connaissances médicales, Pulse Life met à disposition des soignants toute la connaissance médicale fiable et à jour pour leur permettre d'exercer une médecine fondée sur les preuves et améliorer la qualité des soins. Je l'utilise moi-même et je trouve cet outil vraiment utile. On y trouve des algorithmes interactifs, des recommandations validées, une base médicamenteuse complète et même un expert médical conversationnel IA qui vient d'être développé. Ce chatbot garantit des réponses fiables et sourcées avec un accès direct aux documents de référence. Pulse Life, c'est donc l'allié indispensable pour rester à jour et simplifier nos prises de décisions médicales. Alors, allez y jeter un œil, ça vaut vraiment le détour. C'est sur le site pulselife.com. Bonjour à tous et bienvenue dans le podcast. Aujourd'hui, je voulais vous parler des compétences à acquérir si on souhaite devenir un médecin exceptionnel, rien que ça. Qu'est-ce qu'un bon médecin ? C'est une question que je me pose, comme beaucoup d'entre vous, et c'est une question qui évolue dans le temps. C'est une question philosophique, c'est une question que je trouve passionnante. J'ai eu l'occasion d'en parler, notamment avec Dan Lipsker sur le podcast. Je vous invite à écouter l'épisode que j'ai fait avec lui. J'en parle avec beaucoup, beaucoup de mes intervenants. Et il ressort quand même deux grands thèmes. Le premier, c'est les compétences techniques qui définissent un bon médecin. Évidemment, un bon médecin, c'est celui qui s'est interrogé, qui s'est posé plein de questions, c'est celui qui s'est examiné, c'est celui qui connaît les signes et les symptômes, c'est celui qui connaît les examens complémentaires, les diagnostics au nom improbable, les noms de syndrome que tout le monde a oubliés, les maladies auto-immunes et inflammatoires, c'est celui qui a la tête remplie de dictionnaires. Mais c'est aussi, et on l'oublie souvent, quelqu'un qui a des compétences humaines fondamentales, et c'est ce que je vous propose de vous exposer dans ce podcast. On sait que la relation médecin-patient a des effets de guérison. Les médecins le savent, et le patient le savent encore plus. Malgré cette reconnaissance, ces compétences relationnelles sont rarement étudiées de manière systématique, et elles sont souvent reléguées à l'art mystifié. voire non scientifique de la médecine. Donc, pour clarifier le sujet et aborder ces compétences humaines de façon scientifique, je vous propose de vous présenter une étude parue dans les Annals of Internal Medicine en décembre 2008 par Larry Churchill. C'est une étude qui est super importante. Et en fait, les auteurs ont été malins. Ils ont interviewé 50 praticiens identifiés par leur père comme des médecins hors-père. La traduction anglaise, c'est des healers. des guérisseurs, je ne sais pas si c'est correct, mais en gros, les auteurs de cet article, ils ont souhaité savoir qu'est-ce qu'un bon médecin, ils ont souhaité explorer les compétences humaines fondamentales, donc ils ont interviewé 50 praticiens, et ils leur ont posé la question, à savoir, comment établissez-vous et maintenez-vous des relations de guérison avec vos patients, ou quelles actions concrètes mettez-vous en œuvre pour cela ? Et donc, il s'est dégagé de ces deux questions, huit thèmes. fondamentaux. Huit thèmes fondamentaux ont émergé de ces deux questions que les auteurs ont posées aux 50 praticiens de médecine allopathique, c'est-à-dire les internistes, les médecins généralistes, les gastro-entérologues, etc. Mais également des praticiens de médecine complémentaire, ce qui est très intéressant. Comment ça marche ? Donc, 50 interviews de praticiens provenant de trois États des États-Unis différents, considérés par leur père professionnels comme étant particulièrement doués pour établir et maintenir d'excellentes relations avec les patients. Parmi les praticiens interrogés, on comptait 40 médecins académiques de diverses spécialités, je vous en parlais, ainsi que 10 praticiens non-médecins en médecine complémentaire et alternative, ce qui est à mon avis super intéressant pour cette étude, parce qu'on sait que les médecins académiques, les médecins allopathiques traditionnels peuvent souffrir parfois d'un manque de qualité humaine, ce que les médecins de médecine complémentaire investissent, on a eu l'occasion d'en parler. C'est pour ça que je trouve cette étude très intéressante. Il faut savoir que dans les matériels et méthodes, les participants étaient âgés de la mi-trentaine à la fin de la soixantaine. Et il faut préciser que la moitié étaient des femmes, la moitié étaient des hommes. Donc, je vais vous présenter ces huit compétences fondamentales qui ont émergé. La première des choses, c'est de faire les petites choses. Qu'est-ce qu'on veut dire par là ? La première compétence. essentiel pour être un excellent médecin, c'est les petites attentions. Les petites attentions font les grands hommes et les grandes femmes. Qu'est-ce que c'est ? C'est sourire. Serrer la main, établir un contact visuel, appeler par le nom complet ses patients par exemple. Ce que les praticiens interrogés ont voulu préciser par là, c'est que ces petites attentions, comme présenter les autres individus présents dans la pièce, toucher ses patients, c'est-à-dire leur serrer la main, leur mettre la main sur l'épaule, etc. C'est essentiel, c'est quelque chose qu'on oublie, je suis presque navré de vous le représenter. Mais c'est vraiment la première chose qui a été dégagée quand on a interviewé 50 praticiens pour savoir pourquoi ils étaient aussi bons. C'est la première impression. Quand vous croisez quelqu'un, que ce soit un soignant ou n'importe qui, vous savez autant que moi que la première impression, elle est fondamentale. Peut-être qu'elle peut être fausse, mais c'est quelqu'un qui vous regarde dans les yeux. C'est quelqu'un qui vous sourit, qui a une attitude bienveillante, c'est qui vous fait comprendre qu'il va être là pour vous. Alors quand on est soignant, c'est quelque chose d'absolument fondamental. Ça commence... immédiatement quand on croise le premier regard de notre patient. C'est la façon dont on le regarde chaleureusement, dont on l'accueille, dont on l'appelle, dont on l'installe, dont on établit un premier contact avec lui. Et il précise quelque chose d'intéressant, c'est par exemple présenter les individus qui se présentent. C'est quelque chose que je n'avais pas en tête, mais effectivement dans un cabinet médical, il y a du monde, il y a du personnel, il peut y avoir un secrétaire ou une secrétaire, il peut y avoir des assistants, etc. c'est de présenter les intervenants en place. C'est fascinant et c'est quelque chose d'absolument important. Pensez à cela, aux petites attentions, à regarder bien dans les yeux, à avoir une relation simple, bienveillante, accueillante pour chacun de vos patients. Donc, première attitude fondamentale, c'est forcer de faire ces petites choses essentielles. La deuxième chose fondamentale, qui sort de cette étude, c'est de prendre le temps et d'écouter. Alors je sépare cette phrase en deux, c'est prendre le temps d'un côté et écouter d'un autre côté. L'écoute active, c'est absolument essentiel. J'en ai parlé notamment avec Solène Blanchin, mon amie, on en a parlé dans un podcast sur la médecine narrative. L'écoute active, c'est le fait de prendre le temps d'écouter le récit de nos patients. Et il faut savoir que c'est un acte thérapeutique en soi. Ça peut même suffire, c'est absolument incroyable, mais le fait de se poser calmement et d'écouter les histoires de nos patients peut avoir un effet curateur. Pourquoi ? Parce que les gens ne vont plus voir le prêtre, ils ne vont plus au moins se confier à leur famille, à leurs amis, et les soignants se retrouvent en première ligne. Et c'est un acte plurimillénaire qui est extrêmement simple, et je le dis souvent, tout le monde. peut le faire. Donc, c'est de se poser et d'écouter activement ses patients en prenant son temps. Je vous cite un des interviewés, un des professeurs de médecine qui a été interviewé dans cette étude. Lors de ma première rencontre, j'essaie de faire connaissance. Et ce que je sais, c'est que cela prend du temps. Je peux avoir des milliers de choses à gérer, mais je dois m'asseoir et essayer de paraître détendu. Je pourrais même enlever ma blouse et essayer de leur montrer avec mon langage corporel que je dis J'ai du temps pour vous. C'est ça que ça veut dire. Cet homme, il a tout compris. C'est une attitude non verbale qui invite à la confidence et qui laisse le temps aux gens. Ce qui est absolument essentiel également, le corollaire à tout ça, c'est de répondre aux questions que les patients nous posent et de laisser le temps à ces questions d'émerger. Je vous cite un autre interviewé. Je passe beaucoup de temps à écouter les réponses aux questions que je pose. Puis j'essaie de laisser un peu de silence, surtout avec les personnes très inquiètes, afin qu'elles puissent me dire ce qui les préoccupe. Prêter attention aux histoires de nos patients, aux récits qui donnent une cohérence à la vie des patients, et à l'histoire derrière l'histoire, c'est capital. Et pour ça, il faut du temps. Vous savez autant que moi qu'un patient qui vient vous voir pour un symptôme, peut venir en fait pour quelque chose de beaucoup plus important qui se cache derrière. Il va peut-être vous parler de son eczéma, mais il ne va pas vous parler de son divorce. Il va peut-être vous parler de son angine, mais il ne va pas vous parler de sa dépression, de sa tristesse. Il va peut-être vous parler d'une douleur abdominale, mais ce qui est important, c'est son histoire familiale, c'est ses difficultés économiques. Je sais bien qu'on n'a pas tous le temps, on n'est pas des psychiatres, on n'est pas des psychologues, néanmoins, faire l'impasse là-dessus, c'est à mon avis faire l'impasse sur l'essentiel. Je vous cite un autre médecin. Interroger. Les interroger sur eux-mêmes, c'est-à-dire les patients, et pas seulement sur leur maladie. Leur permettre de raconter leur propre histoire sans trop d'interruption. Et s'intéresser aux aspects de cette histoire. Voilà encore quelque chose d'essentiel, c'est-à-dire qu'on a tendance dans notre métier à s'intéresser... aux signes, aux symptômes, parce qu'on a envie d'aller vite, de les rapprocher dans nos cases diagnostiques, de prescrire rapidement pour que le patient sorte le plus rapidement possible. Mais ce n'est pas ça l'essentiel. L'essentiel, c'est de laisser les patients dérouler et même d'aller un petit peu plus loin, c'est-à-dire de les faire parler, les faire parler d'eux, parce que c'est à partir de ce moment-là que la confiance va naître, que la bienveillance va naître et que toute la relation va être modifiée. Les patients, ce ne sont pas des choses, ce ne sont pas des diagnostics à remplir, ce ne sont pas des cases à cocher. C'est beaucoup plus profond que ça, et encore une fois, ça prend du temps. On vient de voir les deux premières qualités essentielles. En un, faire les petites choses. En deux, prendre le temps et écouter. Et en trois, le thème qui revient parmi ces praticiens expérimentés, qui confiaient leur recette pour être d'excellents médecins, c'est d'être ouvert émotionnellement. Alors j'étais un petit peu étonné d'entendre ça, mais qu'est-ce que ça veut dire ? Ils ont rapporté, tous ces grands professionnels, que l'ouverture émotionnelle, la sensation, l'intelligence émotionnelle des médecins était primordiale. Les patients apportent leurs blessures en consultation, cela demande de la volonté, cela demande du courage de la part du praticien qui doit être prêt à s'ouvrir à cette vulnérabilité patient après patient. Ça demande des facultés d'intelligence émotionnelle. C'est extrêmement difficile, mais rassurez-vous, ça se travaille. Les praticiens qu'on a interrogés affirment que c'est cette volonté, ce courage dont je vous parle qui rendent la guérison possible. Il faut se rendre vulnérable. On n'est pas des robots. Si on ne veut pas être remplacé, il faut développer ses qualités émotionnelles pour que les gens aient un véritable humain en face de soi. C'est extrêmement difficile. Moi-même, j'ai beaucoup de difficultés là-dedans. J'essaye de travailler dessus. Mais c'est comme dans un couple, c'est comme en amitié. Il faut s'ouvrir émotionnellement, il faut accepter de prendre des coups, il faut accepter de vivre et de recevoir les histoires que les gens nous présentent. Donc ça demande de la volonté, il faut le vouloir, c'est difficile. Ça demande du courage, parce qu'en fait le but c'est pas de se réfiger derrière des arbres diagnostiques, des algorithmes, des prescriptions. C'est du courage pour s'ouvrir aux histoires parfois sordides. et parfois qui se multiplient au cours de la même journée. Il faut être prêt à s'ouvrir à tout ça pour être un bon praticien. Alors c'est extrêmement difficile, on peut y arriver parfois, c'est normal de ne pas y arriver tout le temps, mais je crois que l'essentiel c'est d'avoir un cap et c'est de travailler dessus. Je vais vous citer un des interviewés qui illustre cette capacité. Vous savez, il m'arrive de pleurer ou d'être bouleversé. Et je pense que beaucoup de médecins à ce moment-là se replient, deviennent plus cliniques, Et passe outre, mais si vous vous étendez un peu et que vous vous permettez de ressentir ces émotions, cela aide énormément le patient. C'est en fait très gratifiant, autant que c'est difficile. On est là-dessus, c'est accepter d'être soi-même vulnérable et surtout accepter de raisonner avec l'histoire qui se présente en face de nous. Soyons vulnérables, à mon avis c'est la meilleure chose qu'on puisse souhaiter pour nos patients et pour nous-mêmes. Parce que ça peut nous servir ailleurs. La quatrième compétence que ces brillants praticiens soulèvent, c'est de trouver quelque chose à apprécier et à aimer chez son patient. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que souvent, on peut avoir des patients qu'on apprécie beaucoup, spontanément. Parfois, c'est comme ça. On apprécie des patients plus que d'autres, c'est la vie, il ne faut pas en avoir honte. Et parfois, il y a des gens qui nous rebutent. Parfois, il y a des gens qui nous énervent. Il y a des gens... qu'on n'a pas envie de voir. Je suis sûr que vous êtes comme moi. Et il y a ce patient que vous voyez sur votre liste en début de journée et vous vous dites, oh là là, non, pas lui, j'ai pas envie de le voir. Mais c'est normal, c'est humain. Mais en fait, il faut travailler là-dessus parce que ce que proposent ces praticiens, c'est de trouver chez chaque patient une qualité, un accomplissement ou même juste une manière d'être qui peut être appréciée ou admirée. Ça va nous permettre de nous relier à lui. de lutter contre notre aversion spontanée pour tel ou tel patient et d'essayer de rentrer le plus possible en contact avec lui pour pouvoir l'aider. Donc, il y a le rapport, ces auteurs de l'article, que pour certains praticiens, il est utile d'imaginer le patient comme s'il s'agissait de leurs parents ou conjoints ou de leur enfant ou petit-enfant en fonction de l'âge et du sexe du patient. Bon, c'est vrai que c'est assez étonnant, il faudrait demander aux psychiatres, aux psychologues ce qu'ils en pensent, mais vous voyez l'idée. Il faut savoir qu'une fois que le soignant ressent de l'empathie et s'ouvre à la compassion, un autre domaine de soins devient disponible. Il faut... travailler à ouvrir cette petite porte, aussi minime soit-elle, aussi petite soit-elle, qui va nous permettre de rentrer en relation avec le patient, de ne pas se braquer, de ne pas vouloir se débarrasser de lui, mais de vouloir l'aider parce qu'on est quand même payé pour ça, il faut bien le dire, et c'est quand même notre travail. Alors je vais vous citer, pour clore cette quatrième compétence de trouver quelque chose à apprécier et à aimer chez notre patient, je vais vous citer un des... praticien interviewé, l'amour est un mot difficile à utiliser lorsqu'on parle de relations entre médecins et patients. Aimez-vous vos patients ? Je pense que vous le devez. Certaines personnes ne veulent pas dire qu'ils le font, mais je pense que pour vraiment parvenir à la guérison, vous devez aimer. Vous devez être compatissant et compréhensif, et être prêt à marcher sur le chemin blessé avec eux. Nous venons de voir les 4 premières qualités essentielles. Je vous les rappelle, la première, faire des petites choses. La deuxième, prendre le temps et écouter. La troisième, être ouvert émotionnellement. La quatrième, trouver quelque chose à apprécier et à aimer chez vos patients. C'est la fin de cette première partie. Je vous propose de me retrouver dans le podcast suivant pour aborder les quatre autres compétences que ces praticiens ont révélées. J'espère que vous avez trouvé des éléments qui vont vous permettre peut-être d'être un meilleur médecin, d'appliquer dès demain. Si c'est le cas, vous pouvez me le dire. Si vous avez appris quelque chose. Vous pouvez me le partager aussi sur mes différents réseaux, sur Instagram, sur LinkedIn, voire même sur YouTube. Et puis si vous voulez m'aider, vous pouvez simplement me laisser une note de 5 étoiles sur ce podcast. Ça m'aide simplement à le référencer, à le partager, pour faire grossir l'audience de ce podcast. Et ça nous permet d'avoir des discussions passionnantes. Prenez soin de vous, prenez soin de vos patients et à très bientôt !

Description

Quels sont les secrets des praticiens capables de transformer leurs consultations en véritables expériences de guérison ?


Dans cet épisode, je vous partage les 8 compétences essentielles identifiées dans la fameuse étude de Larry Churchill parue dans les Annals of Internal Medicine (2008).


Ces compétences, techniques et humaines, permettent de tisser des liens profonds avec les patients tout en renforçant la satisfaction dans notre pratique, et semblent rassembler les praticiens d'exceptions.


Quelles sont-elles?


1️⃣ Faire les petites choses : sourire, établir un contact visuel, utiliser le nom du patient. Les premiers gestes comptent !


2️⃣ Prendre le temps et écouter : l’écoute active est un véritable acte thérapeutique. Découvrez pourquoi le silence et l’histoire personnelle du patient sont si précieux.


3️⃣ Être ouvert émotionnellement : ressentir et partager l’émotion renforce la connexion et l’efficacité de la prise en charge.


4️⃣ Trouver quelque chose à aimer chez chaque patient : cultiver l’empathie et la compassion comme outils de soin.


5️⃣ Enlever les barrières : Simplicité et humilité aident à établir un climat de confiance.


6️⃣ Laisser le patient s’exprimer : les questions ouvertes dévoilent bien plus que les tests médicaux.


7️⃣ Partager l’autorité : créer une responsabilité partagée pour des décisions médicales adaptées.


8️⃣ Être engagé et digne de confiance : construire une relation durable basée sur la fidélité et le respect.


Ces compétences ne relèvent pas uniquement de l’art médical, mais forment le socle de l’éthique médicale. Elles améliorent non seulement la qualité des soins, mais aussi notre satisfaction professionnelle, un outil précieux dans la lutte contre le burn-out.


💡 Et si vous choisissiez dès demain une de ces compétences à appliquer dans votre pratique?


La référence de l'étude:

Healing Skills for Medical Practice

Ann Intern Med. 2008;149:720-724.


***


Je suis ravi de vous présenter Pulse Life, une plateforme que j’utilise et recommande vivement.


Dans un contexte où les connaissances médicales doublent tous les 72 jours, Pulse Life met à disposition des soignants des outils puissants : algorithmes interactifs, scores médicaux, recommandations validées, et une base médicamenteuse exhaustive. Ils viennent même de lancer un expert médical conversationnel IA, basé sur les recommandations officielles et la base de données de l’ANSM, garantissant des réponses fiables et sourcées.


Avec Pulse Life, simplifiez vos décisions médicales et restez à la pointe des soins fondés sur les preuves. Un indispensable pour nous, praticiens ! L'appli Pulse Life est disponible sur les stores, et leur site est là: https://360medics.app.link/etMB0G8nJOb


***


Ce podcast est destiné aux médecins. Il incombe aux auditeurs professionnels de santé de vérifier et d'évaluer la pertinence des informations délivrées dans leur pratique médicale. Super Docteur ne saurait être tenu responsable de toute action ou omission faite sur la base des informations fournies dans ce podcast. Nous encourageons les auditeurs à consulter des ressources appropriées pour des conseils médicaux spécifiques à leur pratique.


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  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous, avant de commencer cet épisode, je souhaite vous présenter Pulse Life, mon partenaire et une plateforme que je recommande chaleureusement. Dans un contexte d'hypercroissance des connaissances médicales, Pulse Life met à disposition des soignants toute la connaissance médicale fiable et à jour pour leur permettre d'exercer une médecine fondée sur les preuves et améliorer la qualité des soins. Je l'utilise moi-même et je trouve cet outil vraiment utile. On y trouve des algorithmes interactifs, des recommandations validées, une base médicamenteuse complète et même un expert médical conversationnel IA qui vient d'être développé. Ce chatbot garantit des réponses fiables et sourcées avec un accès direct aux documents de référence. Pulse Life, c'est donc l'allié indispensable pour rester à jour et simplifier nos prises de décisions médicales. Alors, allez y jeter un œil, ça vaut vraiment le détour. C'est sur le site pulselife.com. Bonjour à tous et bienvenue dans le podcast. Aujourd'hui, je voulais vous parler des compétences à acquérir si on souhaite devenir un médecin exceptionnel, rien que ça. Qu'est-ce qu'un bon médecin ? C'est une question que je me pose, comme beaucoup d'entre vous, et c'est une question qui évolue dans le temps. C'est une question philosophique, c'est une question que je trouve passionnante. J'ai eu l'occasion d'en parler, notamment avec Dan Lipsker sur le podcast. Je vous invite à écouter l'épisode que j'ai fait avec lui. J'en parle avec beaucoup, beaucoup de mes intervenants. Et il ressort quand même deux grands thèmes. Le premier, c'est les compétences techniques qui définissent un bon médecin. Évidemment, un bon médecin, c'est celui qui s'est interrogé, qui s'est posé plein de questions, c'est celui qui s'est examiné, c'est celui qui connaît les signes et les symptômes, c'est celui qui connaît les examens complémentaires, les diagnostics au nom improbable, les noms de syndrome que tout le monde a oubliés, les maladies auto-immunes et inflammatoires, c'est celui qui a la tête remplie de dictionnaires. Mais c'est aussi, et on l'oublie souvent, quelqu'un qui a des compétences humaines fondamentales, et c'est ce que je vous propose de vous exposer dans ce podcast. On sait que la relation médecin-patient a des effets de guérison. Les médecins le savent, et le patient le savent encore plus. Malgré cette reconnaissance, ces compétences relationnelles sont rarement étudiées de manière systématique, et elles sont souvent reléguées à l'art mystifié. voire non scientifique de la médecine. Donc, pour clarifier le sujet et aborder ces compétences humaines de façon scientifique, je vous propose de vous présenter une étude parue dans les Annals of Internal Medicine en décembre 2008 par Larry Churchill. C'est une étude qui est super importante. Et en fait, les auteurs ont été malins. Ils ont interviewé 50 praticiens identifiés par leur père comme des médecins hors-père. La traduction anglaise, c'est des healers. des guérisseurs, je ne sais pas si c'est correct, mais en gros, les auteurs de cet article, ils ont souhaité savoir qu'est-ce qu'un bon médecin, ils ont souhaité explorer les compétences humaines fondamentales, donc ils ont interviewé 50 praticiens, et ils leur ont posé la question, à savoir, comment établissez-vous et maintenez-vous des relations de guérison avec vos patients, ou quelles actions concrètes mettez-vous en œuvre pour cela ? Et donc, il s'est dégagé de ces deux questions, huit thèmes. fondamentaux. Huit thèmes fondamentaux ont émergé de ces deux questions que les auteurs ont posées aux 50 praticiens de médecine allopathique, c'est-à-dire les internistes, les médecins généralistes, les gastro-entérologues, etc. Mais également des praticiens de médecine complémentaire, ce qui est très intéressant. Comment ça marche ? Donc, 50 interviews de praticiens provenant de trois États des États-Unis différents, considérés par leur père professionnels comme étant particulièrement doués pour établir et maintenir d'excellentes relations avec les patients. Parmi les praticiens interrogés, on comptait 40 médecins académiques de diverses spécialités, je vous en parlais, ainsi que 10 praticiens non-médecins en médecine complémentaire et alternative, ce qui est à mon avis super intéressant pour cette étude, parce qu'on sait que les médecins académiques, les médecins allopathiques traditionnels peuvent souffrir parfois d'un manque de qualité humaine, ce que les médecins de médecine complémentaire investissent, on a eu l'occasion d'en parler. C'est pour ça que je trouve cette étude très intéressante. Il faut savoir que dans les matériels et méthodes, les participants étaient âgés de la mi-trentaine à la fin de la soixantaine. Et il faut préciser que la moitié étaient des femmes, la moitié étaient des hommes. Donc, je vais vous présenter ces huit compétences fondamentales qui ont émergé. La première des choses, c'est de faire les petites choses. Qu'est-ce qu'on veut dire par là ? La première compétence. essentiel pour être un excellent médecin, c'est les petites attentions. Les petites attentions font les grands hommes et les grandes femmes. Qu'est-ce que c'est ? C'est sourire. Serrer la main, établir un contact visuel, appeler par le nom complet ses patients par exemple. Ce que les praticiens interrogés ont voulu préciser par là, c'est que ces petites attentions, comme présenter les autres individus présents dans la pièce, toucher ses patients, c'est-à-dire leur serrer la main, leur mettre la main sur l'épaule, etc. C'est essentiel, c'est quelque chose qu'on oublie, je suis presque navré de vous le représenter. Mais c'est vraiment la première chose qui a été dégagée quand on a interviewé 50 praticiens pour savoir pourquoi ils étaient aussi bons. C'est la première impression. Quand vous croisez quelqu'un, que ce soit un soignant ou n'importe qui, vous savez autant que moi que la première impression, elle est fondamentale. Peut-être qu'elle peut être fausse, mais c'est quelqu'un qui vous regarde dans les yeux. C'est quelqu'un qui vous sourit, qui a une attitude bienveillante, c'est qui vous fait comprendre qu'il va être là pour vous. Alors quand on est soignant, c'est quelque chose d'absolument fondamental. Ça commence... immédiatement quand on croise le premier regard de notre patient. C'est la façon dont on le regarde chaleureusement, dont on l'accueille, dont on l'appelle, dont on l'installe, dont on établit un premier contact avec lui. Et il précise quelque chose d'intéressant, c'est par exemple présenter les individus qui se présentent. C'est quelque chose que je n'avais pas en tête, mais effectivement dans un cabinet médical, il y a du monde, il y a du personnel, il peut y avoir un secrétaire ou une secrétaire, il peut y avoir des assistants, etc. c'est de présenter les intervenants en place. C'est fascinant et c'est quelque chose d'absolument important. Pensez à cela, aux petites attentions, à regarder bien dans les yeux, à avoir une relation simple, bienveillante, accueillante pour chacun de vos patients. Donc, première attitude fondamentale, c'est forcer de faire ces petites choses essentielles. La deuxième chose fondamentale, qui sort de cette étude, c'est de prendre le temps et d'écouter. Alors je sépare cette phrase en deux, c'est prendre le temps d'un côté et écouter d'un autre côté. L'écoute active, c'est absolument essentiel. J'en ai parlé notamment avec Solène Blanchin, mon amie, on en a parlé dans un podcast sur la médecine narrative. L'écoute active, c'est le fait de prendre le temps d'écouter le récit de nos patients. Et il faut savoir que c'est un acte thérapeutique en soi. Ça peut même suffire, c'est absolument incroyable, mais le fait de se poser calmement et d'écouter les histoires de nos patients peut avoir un effet curateur. Pourquoi ? Parce que les gens ne vont plus voir le prêtre, ils ne vont plus au moins se confier à leur famille, à leurs amis, et les soignants se retrouvent en première ligne. Et c'est un acte plurimillénaire qui est extrêmement simple, et je le dis souvent, tout le monde. peut le faire. Donc, c'est de se poser et d'écouter activement ses patients en prenant son temps. Je vous cite un des interviewés, un des professeurs de médecine qui a été interviewé dans cette étude. Lors de ma première rencontre, j'essaie de faire connaissance. Et ce que je sais, c'est que cela prend du temps. Je peux avoir des milliers de choses à gérer, mais je dois m'asseoir et essayer de paraître détendu. Je pourrais même enlever ma blouse et essayer de leur montrer avec mon langage corporel que je dis J'ai du temps pour vous. C'est ça que ça veut dire. Cet homme, il a tout compris. C'est une attitude non verbale qui invite à la confidence et qui laisse le temps aux gens. Ce qui est absolument essentiel également, le corollaire à tout ça, c'est de répondre aux questions que les patients nous posent et de laisser le temps à ces questions d'émerger. Je vous cite un autre interviewé. Je passe beaucoup de temps à écouter les réponses aux questions que je pose. Puis j'essaie de laisser un peu de silence, surtout avec les personnes très inquiètes, afin qu'elles puissent me dire ce qui les préoccupe. Prêter attention aux histoires de nos patients, aux récits qui donnent une cohérence à la vie des patients, et à l'histoire derrière l'histoire, c'est capital. Et pour ça, il faut du temps. Vous savez autant que moi qu'un patient qui vient vous voir pour un symptôme, peut venir en fait pour quelque chose de beaucoup plus important qui se cache derrière. Il va peut-être vous parler de son eczéma, mais il ne va pas vous parler de son divorce. Il va peut-être vous parler de son angine, mais il ne va pas vous parler de sa dépression, de sa tristesse. Il va peut-être vous parler d'une douleur abdominale, mais ce qui est important, c'est son histoire familiale, c'est ses difficultés économiques. Je sais bien qu'on n'a pas tous le temps, on n'est pas des psychiatres, on n'est pas des psychologues, néanmoins, faire l'impasse là-dessus, c'est à mon avis faire l'impasse sur l'essentiel. Je vous cite un autre médecin. Interroger. Les interroger sur eux-mêmes, c'est-à-dire les patients, et pas seulement sur leur maladie. Leur permettre de raconter leur propre histoire sans trop d'interruption. Et s'intéresser aux aspects de cette histoire. Voilà encore quelque chose d'essentiel, c'est-à-dire qu'on a tendance dans notre métier à s'intéresser... aux signes, aux symptômes, parce qu'on a envie d'aller vite, de les rapprocher dans nos cases diagnostiques, de prescrire rapidement pour que le patient sorte le plus rapidement possible. Mais ce n'est pas ça l'essentiel. L'essentiel, c'est de laisser les patients dérouler et même d'aller un petit peu plus loin, c'est-à-dire de les faire parler, les faire parler d'eux, parce que c'est à partir de ce moment-là que la confiance va naître, que la bienveillance va naître et que toute la relation va être modifiée. Les patients, ce ne sont pas des choses, ce ne sont pas des diagnostics à remplir, ce ne sont pas des cases à cocher. C'est beaucoup plus profond que ça, et encore une fois, ça prend du temps. On vient de voir les deux premières qualités essentielles. En un, faire les petites choses. En deux, prendre le temps et écouter. Et en trois, le thème qui revient parmi ces praticiens expérimentés, qui confiaient leur recette pour être d'excellents médecins, c'est d'être ouvert émotionnellement. Alors j'étais un petit peu étonné d'entendre ça, mais qu'est-ce que ça veut dire ? Ils ont rapporté, tous ces grands professionnels, que l'ouverture émotionnelle, la sensation, l'intelligence émotionnelle des médecins était primordiale. Les patients apportent leurs blessures en consultation, cela demande de la volonté, cela demande du courage de la part du praticien qui doit être prêt à s'ouvrir à cette vulnérabilité patient après patient. Ça demande des facultés d'intelligence émotionnelle. C'est extrêmement difficile, mais rassurez-vous, ça se travaille. Les praticiens qu'on a interrogés affirment que c'est cette volonté, ce courage dont je vous parle qui rendent la guérison possible. Il faut se rendre vulnérable. On n'est pas des robots. Si on ne veut pas être remplacé, il faut développer ses qualités émotionnelles pour que les gens aient un véritable humain en face de soi. C'est extrêmement difficile. Moi-même, j'ai beaucoup de difficultés là-dedans. J'essaye de travailler dessus. Mais c'est comme dans un couple, c'est comme en amitié. Il faut s'ouvrir émotionnellement, il faut accepter de prendre des coups, il faut accepter de vivre et de recevoir les histoires que les gens nous présentent. Donc ça demande de la volonté, il faut le vouloir, c'est difficile. Ça demande du courage, parce qu'en fait le but c'est pas de se réfiger derrière des arbres diagnostiques, des algorithmes, des prescriptions. C'est du courage pour s'ouvrir aux histoires parfois sordides. et parfois qui se multiplient au cours de la même journée. Il faut être prêt à s'ouvrir à tout ça pour être un bon praticien. Alors c'est extrêmement difficile, on peut y arriver parfois, c'est normal de ne pas y arriver tout le temps, mais je crois que l'essentiel c'est d'avoir un cap et c'est de travailler dessus. Je vais vous citer un des interviewés qui illustre cette capacité. Vous savez, il m'arrive de pleurer ou d'être bouleversé. Et je pense que beaucoup de médecins à ce moment-là se replient, deviennent plus cliniques, Et passe outre, mais si vous vous étendez un peu et que vous vous permettez de ressentir ces émotions, cela aide énormément le patient. C'est en fait très gratifiant, autant que c'est difficile. On est là-dessus, c'est accepter d'être soi-même vulnérable et surtout accepter de raisonner avec l'histoire qui se présente en face de nous. Soyons vulnérables, à mon avis c'est la meilleure chose qu'on puisse souhaiter pour nos patients et pour nous-mêmes. Parce que ça peut nous servir ailleurs. La quatrième compétence que ces brillants praticiens soulèvent, c'est de trouver quelque chose à apprécier et à aimer chez son patient. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que souvent, on peut avoir des patients qu'on apprécie beaucoup, spontanément. Parfois, c'est comme ça. On apprécie des patients plus que d'autres, c'est la vie, il ne faut pas en avoir honte. Et parfois, il y a des gens qui nous rebutent. Parfois, il y a des gens qui nous énervent. Il y a des gens... qu'on n'a pas envie de voir. Je suis sûr que vous êtes comme moi. Et il y a ce patient que vous voyez sur votre liste en début de journée et vous vous dites, oh là là, non, pas lui, j'ai pas envie de le voir. Mais c'est normal, c'est humain. Mais en fait, il faut travailler là-dessus parce que ce que proposent ces praticiens, c'est de trouver chez chaque patient une qualité, un accomplissement ou même juste une manière d'être qui peut être appréciée ou admirée. Ça va nous permettre de nous relier à lui. de lutter contre notre aversion spontanée pour tel ou tel patient et d'essayer de rentrer le plus possible en contact avec lui pour pouvoir l'aider. Donc, il y a le rapport, ces auteurs de l'article, que pour certains praticiens, il est utile d'imaginer le patient comme s'il s'agissait de leurs parents ou conjoints ou de leur enfant ou petit-enfant en fonction de l'âge et du sexe du patient. Bon, c'est vrai que c'est assez étonnant, il faudrait demander aux psychiatres, aux psychologues ce qu'ils en pensent, mais vous voyez l'idée. Il faut savoir qu'une fois que le soignant ressent de l'empathie et s'ouvre à la compassion, un autre domaine de soins devient disponible. Il faut... travailler à ouvrir cette petite porte, aussi minime soit-elle, aussi petite soit-elle, qui va nous permettre de rentrer en relation avec le patient, de ne pas se braquer, de ne pas vouloir se débarrasser de lui, mais de vouloir l'aider parce qu'on est quand même payé pour ça, il faut bien le dire, et c'est quand même notre travail. Alors je vais vous citer, pour clore cette quatrième compétence de trouver quelque chose à apprécier et à aimer chez notre patient, je vais vous citer un des... praticien interviewé, l'amour est un mot difficile à utiliser lorsqu'on parle de relations entre médecins et patients. Aimez-vous vos patients ? Je pense que vous le devez. Certaines personnes ne veulent pas dire qu'ils le font, mais je pense que pour vraiment parvenir à la guérison, vous devez aimer. Vous devez être compatissant et compréhensif, et être prêt à marcher sur le chemin blessé avec eux. Nous venons de voir les 4 premières qualités essentielles. Je vous les rappelle, la première, faire des petites choses. La deuxième, prendre le temps et écouter. La troisième, être ouvert émotionnellement. La quatrième, trouver quelque chose à apprécier et à aimer chez vos patients. C'est la fin de cette première partie. Je vous propose de me retrouver dans le podcast suivant pour aborder les quatre autres compétences que ces praticiens ont révélées. J'espère que vous avez trouvé des éléments qui vont vous permettre peut-être d'être un meilleur médecin, d'appliquer dès demain. Si c'est le cas, vous pouvez me le dire. Si vous avez appris quelque chose. Vous pouvez me le partager aussi sur mes différents réseaux, sur Instagram, sur LinkedIn, voire même sur YouTube. Et puis si vous voulez m'aider, vous pouvez simplement me laisser une note de 5 étoiles sur ce podcast. Ça m'aide simplement à le référencer, à le partager, pour faire grossir l'audience de ce podcast. Et ça nous permet d'avoir des discussions passionnantes. Prenez soin de vous, prenez soin de vos patients et à très bientôt !

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