- Speaker #0
Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Vous voyez ce moment en consultation où l'on se rend compte qu'un patient est en insuffisance rénale et que chaque médicament peut devenir un casse-tête ? Ça m'arrive plus souvent qu'on ne le croit. Dernièrement, j'ai reçu un patient dont la clérance rénale était en baisse et j'avais besoin de vérifier en un clin d'œil quelle posologie serait la plus sûre pour lui. Jusqu'ici, il fallait fouiller dans les données, comparer plusieurs sources, jongler entre les fiches produits et les recommandations. Une vraie gymnastique intellectuelle, surtout quand on est déjà pressé. Mais aujourd'hui, avec l'outil GPR intégré dans Vidal Mobile, je peux adapter la dose de mes traitements à l'insuffisance rénale en quelques secondes. GPR rassemble les informations fondées sur des référentiels internationaux et une analyse médico-scientifique experte, ce qui me permet de sécuriser efficacement ma prescription. Plus de doute ? je sais que je respecte les bonnes pratiques et que je prends soin de mon patient du mieux possible. Le mieux dans tout ça, c'est que l'appli Vidal Mobile est gratuite pour nous, professionnels de santé, si vous entrez votre numéro RPPS. Vous trouverez le lien dans les notes de cet épisode. Pour ma part, je ne peux plus m'en passer, alors à vous de tester. Bonjour à tous et bienvenue dans Superdocteur, le podcast des médecins généralistes. Cette semaine, on retrouve le docteur Aymeric Roche, radiologue passionné par la pédagogie de sa spécialité et notamment l'auteur du livre de la martingale Imagerie Médicale. Dans la première partie de notre échange, on a exploré ensemble les erreurs fréquentes en imagerie des médecins généralistes et les clés à connaître pour une collaboration plus efficace entre les médecins généralistes et les radiologues. Dans cette seconde partie, on va aborder ensemble des sujets tout aussi passionnants qu'est-ce qu'il faut se former à la lecture d'images en tant que généraliste ou encore comment l'intelligence artificielle change déjà notre métier et comment se préparer au futur de l'IA. C'est un épisode riche et j'espère qu'il va vous plaire. et puis si vous voulez m'aider, c'est très simple, il vous suffit de mettre... pose dès à présent pour me mettre une belle note de 5 étoiles sur votre appli de podcast préférée.
- Speaker #1
Est-ce que les radiologues sont de bons cliniciens ?
- Speaker #2
Encore une question piège, ça Mathieu ! Propre à chacun, j'ai envie de dire. Avant même d'être clinicien dans le sens de l'examen clinique, je pense que déjà, parler aux patients aide beaucoup, parce que là, dans ce cadre-là, je me souviens très bien que l'échographie et l'échopalpation étaient extrêmement douloureuses et suffisamment pour que ce soit marquant. Mais même sans ça, rien que parler à la patiente et qu'elle raconte la chronologie exacte des faits, forte douleur, impossibilité d'uriner, etc., ne serait-ce que parler déjà aide beaucoup. Donc effectivement, moi j'encourage toujours les confrères à parler aux patients. Et en échographie, on le voit souvent, ça permet de relever et de redresser de nombreux diagnostics.
- Speaker #1
Bien sûr, c'était une question piège. Je connais des radiologues qui sont tombés dedans. Tu n'es pas tombé dedans. Je connais des radios qui sont d'excellents cliniciens, notamment l'équipe d'Ostoarticulaires, de la Péticelle Pétrière, de la Sims, qui nous donnent plein de cours, qui eux sont des cliniciens hors pair et connaissent des vieux signes cliniques qu'on n'emploie plus. Et tu n'es pas tombé dans le panneau, Aymeric. Merci pour cette anecdote. Est-ce que tu penses que d'autres médecins, a fortiori les médecins généralistes, doivent se former à l'imagerie médicale ? Pas forcément pour en réaliser eux-mêmes, quoique maintenant, certains généralistes peuvent faire des échographies, notamment, mais est-ce que l'on doit, en tant que clinicien ou médecin généraliste, se former la lecture ou la réalisation de certains actes d'imagerie ?
- Speaker #2
Pourquoi pas ? Moi, je dirais, chacun est libre de le faire. Après, chacun a son domaine d'expertise, donc quand on se forme dans un domaine, notre cerveau est limité, nos capacités... d'apprentissage et de compréhension et d'intégration sont limités. Notre temps d'exercice est limité. Donc après, à chacun de voir comment est-ce qu'il utilise son temps. Si notre métier est d'être médecin généraliste et qu'on apprécie l'imagerie, pourquoi pas se former à comprendre un petit peu ce qu'on peut voir sur les imageries. Après, évidemment, à partir du moment où on a l'expertise d'un radiologue en face, il n'y aura peut-être pas de plus-value sur la prise en charge médicale. Mais évidemment, on libre à chacun de s'intéresser, bien entendu, à la discipline. Et a fortiori, pour ceux qui pratiquent, bien entendu, l'échographie, là, pour le coup, bien sûr, c'est obligatoire.
- Speaker #1
Ton livre, d'ailleurs, est super pour ça, parce qu'il est initialement destiné aux étudiants. Mais il est super intéressant pour les médecins en activité, pour comprendre ce que l'on voit précisément dans les demandes qu'on formule. À quoi ressemble un pancréas sur une IRM ? À quoi ressemble un kyste, etc. ? Le canal de Wirzung. Et pour ça, c'est très intéressant. Et ça permet aussi de se remettre à l'anatomie, qu'on oublie peut-être un petit peu au fur et à mesure de notre cursus quand on n'est pas professionnel
- Speaker #2
Merci pour le compliquement. C'est vrai que j'ai fait un gros travail de vulgarisation de la chose pour que les images soient le plus accessibles possible et aussi pour montrer des images normales. Parce que c'est vrai que, bien entendu, dans les livres d'imagerie, on montre de la pathologie. Mais là, l'objectif, c'était aussi de montrer qu'est-ce qu'on peut attendre d'une imagerie normale. Donc, effectivement, c'est suffisamment complexe. Et quand on a 50 légendes sur l'image, on est souvent un peu perdu. donc L'objectif du livre, il était de pointer les éléments importants et de pouvoir les différencier assez facilement, effectivement.
- Speaker #1
Oui, et puis c'est vraiment réussi. Emric, j'ai reçu sur ce podcast il n'y a pas longtemps Laurent Alexandre, avec qui j'ai pu faire deux épisodes passionnants, assez effrayants. Il m'a longuement parlé de l'IA dans le futur de l'imagerie, et notamment du fait que beaucoup de médecins, selon lui, seraient obsolètes dans un futur assez proche. est-ce que tu peux me parler de l'IA ? dans ta spécialité ? Où en est l'état de la science en imagerie ? Et comment tu vois le futur de la radiologie, toutes modalités d'imagerie différentes, ces prochaines années, ces prochains mois ?
- Speaker #2
Alors, combien on a d'heures pour traiter cette question-là, Mathieu ?
- Speaker #1
Tu as précisément deux minutes, Éric, pour répondre à cette vaste question.
- Speaker #2
Écoute, nous, dans le centre dans lequel je travaille, on surfe sur la vague de l'IA. De toute façon, on n'a pas le choix, c'est clair. Ceux qui ne surfent pas sur la vague se feront dépasser. L'idée est de co-créer ces outils. Nous, on le voit plutôt comme un outil d'aide pour tout ce qui est chronophage, fastidieux et qui consomme du cerveau humain inutilement. Typiquement, comparer 5 nodules de 3 à 6 mm d'un examen à un autre ou sur 10 examens différents, à faire manuellement, ça prend beaucoup de temps et il n'y a pas forcément de très grosse plus-value intellectuelle à comparer des millimètres entre des millimètres. Par exemple, ce sont des outils qui existent, qui sont au cours de développement, mais qui existent déjà, et qui permettent de gagner un temps de cerveau disponible pour à la fois la conclusion, à la fois la communication patient ou d'autres choses. Mais nous, on le voit vraiment comme un gain dans le sens d'une diminution des activités intellectuelles un petit peu pénibles ou fastidieuses. Et puis l'autre élément, c'est toute l'IA sur laquelle on communique moins, mais qui concerne la... productivité ou le circuit patient, c'est-à-dire la priorisation des examens, parce qu'aujourd'hui, sur une vacation, par exemple, où on va faire 30 scanners, eh bien, s'il y a une urgence absolue sur le 24e scanner, eh bien, bien évidemment, l'idéal est de se rendre compte le plus tôt possible, sauf que si on en est au 15e scanner en termes de lecture, à ce moment-là, il peut y avoir un différentiel de temps de s'en rendre compte. Donc, l'IA pourrait permettre de faire des tris comme ça, de priorisation, ça existe déjà. Et donc une amélioration de la productivité, mais surtout de la pertinence d'un point de vue médical. Donc il y a aussi tout cet écosystème d'amélioration du circuit patient en fait, et du service rendu au patient qui est très intéressant, et dont on parle un petit peu moins parce qu'en l'espèce c'est moins impressionnant.
- Speaker #1
Intéressant. À titre personnel, est-ce que ça t'inquiète pour ton avenir ?
- Speaker #2
Ça ne m'inquiète pas. Ça ne m'inquiète pas parce que j'ai intégré l'information depuis longtemps. Et puis parce que les technologies, les nouvelles technologies en imagerie médicale sont très présentes. et sont très dynamiques, évoluent très vite. Et c'est aussi ce qui fait que le métier est passionnant. C'est aussi ce qui fait que le métier n'est pas plat. Tout est passionnant, toutes les semaines, tous les mois, toutes les années. Ça change très vite. Alors, il ne faut pas s'en effrayer. Il faut vivre avec son temps. Moi, non, je ne suis pas effrayé, mais je considère que c'est un outil plutôt d'épanouissement intellectuel. Mais effectivement, il faut l'apprivoiser tant qu'il est encore temps, je dirais.
- Speaker #1
Excellent. Outre l'IA dont on parle beaucoup, est-ce qu'il y a dans ta spécialité d'autres projets d'avenir, d'autres modalités d'imagerie, d'autres techniques d'interventionnel ou que sais-je, qui vont modifier ta spécialité dans les années qui viennent ?
- Speaker #2
Je pense que quelque chose qui existe déjà, effectivement, dont on parle encore un CPE ou en tout cas qui est peu médiatisé, c'est la radiologie interventionnelle qui a une place très importante pour la prise en charge des patients, que ce soit la prise en charge des douleurs notamment, bien sûr. ou la prise en charge en oncologie, traitement de cancer, prélèvement, traitement, etc. Ça, c'est la radiologie interventionnelle. Il y a beaucoup de techniques qui se développent, qui sont déjà existantes, qui sont déjà très assises, très confirmées, et qui sont encore peu utilisées, sur lesquelles on communique peu, et qui rendent énormément de services, qui sont parfois difficilement accessibles pour le patient en fonction des centres dans lesquels on se situe. Donc, avant de parler d'avancées significatives, je ne vois pas, en dehors de tout ce qui touche à l'IA, qu'est-ce qui, là, à très court terme, va pouvoir changer très rapidement pour le médecin généraliste qui exerce. En revanche, peut-être utiliser davantage des moyens qui existent déjà, mais qui sont peut-être méconnus. Je pense, par exemple, à l'estimentoplastie vertébrale pour la douleur de fracture tasson vertébrale ostéoporotique, qui est extrêmement fréquente, même si, bien sûr, il faut peser à chaque fois les indications, les contre-indications, mais mieux utiliser ce qu'on a déjà, mais qui est sous-estimé, sous-évalué, ça sera déjà très très bien, je pense.
- Speaker #1
Excellent. Emric, je te remercie infiniment. On va arriver à la fin de notre entretien. Est-ce que tu aurais un message final, quelque chose que tu aimerais transmettre à nos confrères au sujet de cet épisode, de ce dont on a parlé, avant de te remercier chaleureusement et puis de nous quitter ?
- Speaker #2
Écoute, j'aurais peut-être envie d'insister sur l'importance de la communication et de la collaboration entre confrères. Parce qu'en fait, quand on est dans une situation médicale délicate, complexe, on se rend compte qu'en fait... communiquer entre nous change souvent la donne. Ça peut être aussi le cas quand il y a des difficultés, des ratés. Et on se rend compte que vraiment, on ne communique pas assez entre nous. On n'a pas assez de temps pour ça. Tout le monde a des consultations extrêmement chargées. Et parfois, échanger quelques mots au téléphone peut changer beaucoup de choses. Au-delà du fait que ce soit très sympathique. Donc, je nous encourage tous à davantage communiquer et mieux communiquer pour la prise en charge de nos patients, évidemment, principalement.
- Speaker #1
Le message est passé. Merci infiniment. A bientôt.
- Speaker #2
A bientôt, Mathieu. Ciao.
- Speaker #1
Bravo,
- Speaker #0
vous êtes bien arrivé à la fin de cet entretien. J'espère qu'il vous a inspiré et apporté des clés utiles pour votre pratique. Pour ne rien manquer des prochains épisodes de Superdocteur, pensez à vous abonner dès maintenant.
- Speaker #1
Si mon travail vous plaît, parlez-en autour de vous,
- Speaker #0
à vos consoeurs, vos confrères et même à vos internes. Et si vous voulez me soutenir, laissez-moi une belle note de 5 étoiles sur votre application de podcast préférée. C'est rapide, ça m'aide énormément. Et surtout, ça permet à d'autres médecins de découvrir ce contenu pour que l'on partage ensemble nos idées et améliorer nos pratiques. Merci pour votre écoute et à très bientôt !