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SYNAPS, connectons-nous au monde de demain - Témoignages d'engagements sur les enjeux de transition

Yannick Le Breton, directeur Transformation et RSE de la Belle-Iloise

Yannick Le Breton, directeur Transformation et RSE de la Belle-Iloise

19min |18/09/2025
Play
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19min |18/09/2025
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Description

Yannick Le Breton travaille au sein de l'entreprise familiale La Belle-Iloise

Basée dans le Morbihan depuis 1932, la conserverie de poissons a évolué au fil des décennies, tout en restant fidèle à ses valeurs d’origine. Aujourd’hui, elle continue de fabriquer ses produits à Quiberon, et les distribue à travers son réseau de 92 boutiques, en France et en Belgique. 

Etape marquante de son histoire récente : La Belle-Iloise est devenue société à mission en 2023. 


Dirigée par Caroline Hilliet Le Branchu, la petite fille du fondateur, La Belle-Iloise est une ETI qui compte entre 400 et 600 collaborateurs, selon les saisons. 


Parmi eux, donc : Yannick Le Breton.

Il a rejoint La Belle-Iloise il y a bientôt 20 ans, d’abord en travaillant dans le domaine de la performance industrielle, puis à la qualité, jusqu’à prendre en main la direction Transformation et RSE. 

Une vaste mission, face émergée d’une démarche forte et engagée.


Parmi les sujets abordés dans cet épisode :

➡️ La différence entre les notions de transformation et de RSE

➡️ Le chemin qui a conduit La Belle-Iloise vers la statut d'entreprise à mission

➡️ Les réflexions de l'entreprise bretonne sur la meilleure manière de continuer à produire des conserves à partir d’une ressource, le poisson, de plus en plus fragile.



🟠 Synaps est un podcast proposé par :

Hippocampe - Brest
Agence créatrice de métamorphose

www.hippocampe.com 

Linkedin 

Facebook 

Instagram


Créée à Brest en 1995, l'agence Hippocampe, spécialiste en communication, a très tôt intégré à son fonctionnement les enjeux liés à l'environnement, au respect de la planète et plus largement au développement durable. Aujourd’hui, elle place la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) au coeur de son projet et s’impose comme une référence en matière d’accompagnement vers les transitions et les transformations.


L'objectif de Synaps : mettre en lumière les femmes et les hommes qui s’engagent, en Bretagne, sur les enjeux de transitions ; donner à entendre des parcours inspirants, des convictions fortes, des visions réalistes et optimistes.

Pourquoi Synaps ? Parce qu’il s’agit de créer des connexions et de faire du lien entre ces acteurs, avec l’idée d’encourager d’autres personnes à agir à leur tour.


Réalisation (Interview / voix off / montage / mixage) : Marion Watras

Musique : Max van Thun


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    On a cette chance d'être dans une entreprise familiale qui a pris ce parti du temps long et qui est beaucoup plus focalisée sur la pérennité de l'entreprise que sur la capacité de l'entreprise à croître rapidement.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    L'entreprise familiale dans laquelle travaille Yannick Le Breton, notre invité du jour, c'est la Belle-Iloise. Basée dans le Morbihan depuis 1932, la conserverie de poissons a évolué au fil des décennies, tout en restant fidèle à ses valeurs d'origine. Aujourd'hui, elle continue de fabriquer ses produits à Quiberon et les distribue à travers son réseau de 92 boutiques en France et en Belgique. Étape marquante de son histoire récente, La Belle-Îloise est devenue société à mission en 2023. Dirigée par Caroline Hillier-Lebranchu, la petite-fille du fondateur, La Belle-Îloise est une TI qui compte entre 400 et 600 collaborateurs selon les saisons. Parmi eux donc, Yannick Le Breton. Il a rejoint La Belle-Îloise il y a bientôt 20 ans, d'abord en travaillant dans le domaine de la performance industrielle, puis de la qualité, jusqu'à prendre en main la direction Transformation et RSE, une vaste mission face émergée d'une démarche forte et engagée que nous allons prendre le temps de détailler dans ce nouvel épisode de Synapse. Et pour commencer, arrêtons-nous sur le terme de transformation.

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    Il s'agit surtout d'accompagner l'ensemble des équipes, je dirais, au travailler différemment, de façon à ce qu'on se prépare, on rentre dans cette période de transition qui est à la fois environnementale, sociétale, mais en prenant en compte tous les aspects, qu'ils soient économiques, qu'ils soient le bien-être au travail, que ce soit aussi les jeux de posture, d'organisation, d'agilité de l'entreprise pour adresser de la meilleure des manières le futur. La RSE est très orientée environnement et social-sociétal, mais il y a aussi la pérennité économique de l'entreprise. Et dans les aspects de transformation, nous ce qu'on veut, c'est que l'RSE soit partie intégrante de la stratégie globale. Et pour adresser cette stratégie globale, il faut donner beaucoup de sens aux équipes, de façon à ce que l'ensemble prenne vie. et qu'on n'ait pas une démarche RSE, une politique de développement commercial, une politique d'optimisation de performance industrielle. On souhaite que l'ensemble puisse vivre dans un tout et c'est à travers ça, cette réflexion, que la fonction de transformation prend vie. Donc il y a un lien fort forcément avec la RSE, mais pas que. C'est aussi comment les équipes arrivent. au travers de différentes postures, à prendre en main le futur de l'entreprise, dans la mesure où on a donné le sens de ce que l'on veut faire, qu'eux soient en capacité de déployer le comment, et d'aller le plus loin possible en autonomie, et donc de créer un maximum d'émulation au sein des équipes.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    Voilà donc pour les grandes lignes. Mais comment fait-on au sein d'une entreprise presque centenaire pour concilier l'héritage et les valeurs fondatrices aux grands enjeux de la société de demain ? J'ai posé la question à Yannick Le Breton.

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    Quand on parle de transformation, justement, c'est de se nourrir de tout ce passé pour engager le futur. Et vous avez raison, quand vous dites qu'on est bientôt centenaire, c'est... On a une date, 2032, puisque l'entreprise a été créée en 1932. Et c'est ce qui nous anime aujourd'hui. C'est l'ambition d'adresser 2032 et donc de mettre l'entreprise dans les meilleures dispositions pour qu'elle puisse rentrer dans son deuxième siècle d'existence. C'est un vrai challenge. C'est pour ça qu'aujourd'hui, on travaille beaucoup sur ces aspects de transformation. Et puis, il y a une culture forte, un ancrage fort à un territoire, une culture familiale. qui fait que voilà on se connaît tous chaque personne en fait est un individu et donc du coup on vit dans cette culture familiale en tout cas moi quand je suis arrivé elle était très présente ont été beaucoup moins nombreux mais elle perdure et justement c'est aussi ça cette volonté d'embarquer les équipes c'est de pouvoir s'appuyer un maximum sur sur les collaborateurs qui Ce sont des entreprises qui font l'entreprise depuis plusieurs années pour aller vers le futur.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    Sur son site internet, la Belle-Iloise affiche ses ambitions. Il est rappelé que l'entreprise souhaite faire sa part dans la construction d'une société plus vertueuse et d'un monde meilleur. Une volonté qui l'a conduite à faire le choix de devenir société à mission en 2023.

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    Beaucoup de labels autour de la RSE, et déjà il nous semblait très fort d'aller inscrire dans les statuts nos piliers RSE, et que ça donnait une autre dimension, puisque comme vous disiez, c'est une entreprise familiale avec un actionnariat familial, on a un management qui est présent sur un même site, et le fait de rassembler déjà ces parties prenantes autour de ce sujet, en l'inscrivant dans les statuts c'est très fort ça veut dire que comme l'entreprise a toujours fait, on est dans du temps long, et on accepte de se dire que ça va être des sujets sur lesquels il va falloir qu'on travaille. Et donc du coup, ça fait complètement lien, et on le voit déjà au bout de deux ans, que ce soit dans les statuts, ça nous oblige, quand on travaille sur la stratégie globale de l'entreprise, à regarder ce qu'on a inscrit dans notre mission, et donc de ne pas être déconnecté. Donc en termes de gouvernance, c'est très fort, mais le premier levier, c'est que c'était surtout la volonté de notre dirigeante, Caroline Ligny et Lebranchu, de vouloir inscrire cette démarche RSE au plus profond de l'entreprise. Et de cette volonté est né le passage à l'entreprise à mission. On en voit déjà les bénéfices, puisqu'on s'est doté d'un comité de mission, et donc on a des regards extérieurs qui viennent challenger la démarche. On a des échanges entre le comité de mission, le comité de direction et notre comité opérationnel RSE. Ça nous permet de regarder les points sur lesquels on avance, les points qu'on a adressés et sur lesquels on a du mal. On est vraiment dans une démarche que je trouve relativement vertueuse puisqu'il y a toujours de la bienveillance dans l'ensemble des remarques, mais on a des comptes à rendre. On doit montrer que chaque année, on progresse dans ce que l'on fait et que c'est en lien toujours avec la stratégie globale. Et puis, l'entreprise à mission, il y a un audit par un OTI qui a eu lieu pour nous cette année, puisque c'est le bout de la deuxième année. Et ça aussi, c'est Challenger, parce qu'on vient regarder la cohésion, en tout cas l'OTI vient regarder la cohésion de la mission, de l'engagement de l'entreprise. mais vient aussi regarder si dans les faits, il y a plus que de l'engagement, il y a aussi des preuves de la véracité de ce qui a été écrit. Et donc du coup, c'est très motivant pour les équipes, parce que les efforts qui peuvent être faits au sein des services, je ne vais pas dire sont récompensés, mais en tout cas sont identifiés, sont valorisés au travers de ces différents audits. Et ça nous permet donc d'aller peut-être pas plus vite, mais plus loin dans la mesure où on embarque beaucoup de monde.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    Les engagements de la Belle-Îloise sont nombreux et concrets, ils se déclinent en grands objectifs réunis dans une démarche globale que l'entreprise a baptisée « Agir en conscience » .

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    Historiquement, on est conserveur de poissons et il y a un des piliers qui est limiter l'impact sur les ressources. La première, c'est la ressource poisson. Et donc du coup, c'est une vraie réflexion et ça nous oblige à prendre conscience de l'état des stocks. de l'état de la filière amont, de la pêche, en se disant que ce n'est pas une ressource infinie, qu'on doit en avoir conscience. Et du coup, on a notre rôle à jouer sur ce sujet-là. Donc ça, c'est le premier pilier, je dirais, à limiter notre impact avec deux pans. La ressource poisson, et puis aussi, comme toutes les entreprises aujourd'hui, toutes les activités, l'impact de carbone. Et donc, comment est-ce qu'on arrive, nous, à décarboner nos offres, comme tout le monde le fait, par rapport au réchauffement climatique. Le Le deuxième est plus autour de notre offre produit. Ce qu'on a pris l'esprit de bien faire, on veut proposer des produits qui soient bons pour soi, mais aussi bons pour la planète. Et donc, on a des démarches qui sont de ne pas trop transformer des produits. On a quelques produits élaborés, mais ça reste quand même des produits qui ne sont pas très transformés. On veut aussi regarder les apports nutritionnels. On s'est mis une contrainte, c'est qu'on veut aussi la notion de plaisir, nous, quand les produits... les gens mangent nos produits et donc comment est-ce qu'on arrive à lier le plaisir avec la nutrition. Donc c'est un sujet que nos équipes de recherche et développement travaillent en permanence. Et puis on intègre aussi tout ce qui est éco-conception de façon à ce qu'on ait déroulé des analyses de cycles de vie de nos produits et qu'on puisse agir là où on peut améliorer encore une fois l'impact environnemental de nos produits. On a un troisième axe qu'on a appelé « prendre soin des hommes » et donc là c'est vraiment l'axe qui est orienté sur nos collaborateurs et collaboratrices où on travaille sur la santé et la sécurité, les conditions de travail, la qualité de vie au travail, toutes les démarches de diversité et d'équité. On a aussi intégré, et là c'est plus un aspect transformation, l'innovation managériale, comment on va faire vivre... Dans le futur, nos équipes, avec des gens qui ont des positions d'experts, d'autres de managers, d'autres de leaders. Et donc, on travaille sur ces sujets-là avec l'ensemble des équipes. Et le dernier sujet, le dernier pilier de notre démarche, agir en conscience, il est en lien avec la dynamique de territoire. Comment est-ce qu'on arrive à être acteur de notre territoire, donc de notre écosystème, que ce soit au travers des achats ? On prône une proximité dans nos achats, que ce soit une proximité géographique le plus près possible, que ce soit une proximité culturelle, économique, avec des fournisseurs avec qui on travaille depuis des années, voire des dizaines d'années. Et puis à côté de ça, on est aussi dans une démarche de collaboration, de partenariat, où ça c'est nouveau pour l'entreprise qui a construit son système en étant à la fois transformateur, distributeur. Un système très intégré. Aujourd'hui, on est aussi convaincus que face aux périodes de transition qui s'adressent à nous, la collaboration, le partenariat, ce sont des sujets qui vont être des facteurs clés dans l'avenir. Et puis, il y a un soutien aux dynamiques locales parce que l'entreprise est ancrée à Quiberon depuis le début, depuis 1932. Et voilà, notre écosystème très local, on souhaite être un acteur et accompagner. Le monde associatif est lié avec les élus du territoire pour comprendre comment on peut faire vivre et faire bouger ce territoire dans le futur. Ces quatre grands piliers, ça c'est quelque chose qui est stabilisé et qui ne bouge pas. Ce sont nos quatre piliers et autour de ça on travaille les équipes, les objectifs opérationnels. qui vont vivre et qui vivent chaque année. On a un comité opérationnel qui regroupe à peu près des représentants de quasi tous les métiers de l'entreprise. Et c'est avec eux que je travaille à faire des propositions qui sont échangées avec le comité de direction aussi par rapport à une feuille de route plus globale sur l'entreprise. Et donc ça peut être en termes d'exemples. Ça peut être justement comment dérouler et inscrire une feuille de route sur l'éco-conception des emballages pour qu'on utilise un minimum de plastique, qu'on soit conforme aux évolutions réglementaires, mais qu'on soit aussi conscient que dans nos emballages en fer, on s'assure qu'il y a aussi une partie qui est réintégration de recyclage, issue de recyclage. Donc il y a du très concret sur l'éco-conception. Et puis, sur les collaborateurs, on vient de créer une communauté des managers où, en fin de compte, on va proposer des temps d'échange à l'ensemble des managers d'entreprise pour qu'ils puissent échanger sur leurs pratiques avec des apports extérieurs, mais aussi des temps de partage entre pairs pour créer des dynamiques aussi. Donc voilà, il y a plein de choses qui sont possibles. qui se mettent en place, mais je dirais que le principal pour nous, c'est que ça émerge de l'intérieur et que ce ne soit pas descendant.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    Revenons à l'une des grandes questions que se pose la Belle-Iloise pour les prochaines années. Comment continuer à produire des conserves à partir d'une ressource, le poisson, de plus en plus fragile ? La direction Transformation et RSE réfléchit d'ores et déjà aux premières pistes.

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    On a tenté de sortir du poisson parce qu'on veut continuer à se développer, mais on voit bien que la ressource poisson, ça devient de plus en plus tendu. Nous on travaille trois poissons, principalement la sardine, le mackerel et le thon. Sur les enjeux de biodiversité, il y a quand même le macro qui a de fortes tensions avec des quotas qui diminuent chaque année. Donc un accès à la ressource de plus en plus compliqué, mais en même temps préservation de la ressource. Et puis la sardine, aujourd'hui il y a beaucoup de discussions entre scientifiques, pêcheurs, conserveurs et autres professionnels. notamment sur le stock du golfe de Gascogne, où il n'y a pas de mesure et on voit que soit la sardine est moins nombreuse ou soit en tout cas elle diminue de taille. Donc il se passe quelque chose. Et quand vous êtes conserveur, un poisson qui est plus petit, est-ce qu'on est toujours en capacité dans le futur, on sera toujours en capacité de le mettre en boîte ? Donc c'est des questions qu'on s'autorise en tout cas et qu'on ouvre en interne. Au travers de ça, on imagine peut-être plus notre développement autour de... d'une offre alimentaire hors poissons dans le futur. On continuera à faire de la sardine, du mackerel et du thon, mais on ne veut pas mettre beaucoup plus de pression sur les stocks et donc assurer un développement avec des produits peut-être plus végétaux. Depuis 2-3 ans, on a déjà une dizaine de produits sans poissons, à base d'algues, de végétaux, et donc on commence à amorcer ce virage et on souhaite accélérer. Après, on se pose aussi la question de la marque, la Bélilloise, qui est très associée au monde de la mer. Et donc, on doit accompagner aussi les clients, leur faire comprendre pourquoi on propose autre chose que de la sardine, du thon ou du macro aujourd'hui et demain. Et donc, tout ça, ce sont des gros chantiers qu'on engage dans l'entreprise. et cette année on s'est beaucoup appuyé sur... La démarche de décarbonation de l'ADEME acte pas à pas justement pour travailler sur ce sujet-là et à la fois être en capacité de dire comment on peut décarboner notre offre-produit, comment on peut décarboner nos sites de production, de distribution et naturellement on a viré au-delà de l'impact carbone sur l'état de la ressource.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    Chef d'orchestre de la démarche Agir en Conscience, Yannick Le Breton a pour mission première d'embarquer les équipes. Car il le sait et il ne cesse de le répéter, sans les femmes et les hommes qui composent l'entreprise, la transformation ne pourra advenir.

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    C'est sûr que quand on a beaucoup de métiers, chacun a envie d'aller un peu plus vite dans son métier. Mais il ne faut pas que ce soit au détriment de la démarche collective. Et donc c'est là qu'on a des arbitrages à faire. Et le principal levier pour faire des arbitrages, c'est redonner le sens de ce que l'on fait et d'avoir des temps de discussion qui sont importants, je pense, aujourd'hui, pour qu'on se réaligne, puisque le monde va très vite, et donc il peut y avoir des tendances qui émergent très vite, et si on ne garde pas un alignement en interne, c'est là que ça peut être un peu plus compliqué. On est dans une période où... de doute. Tous les matins, on ouvre un journal, on voit bien qu'il se passe plein de choses, qu'il y a plein de choses qui bougent, il y a très peu de stabilité. Maintenant, c'est comment on fait pour ne pas tomber dans la peur et l'immobilisme, et comment on fait en sorte que ce doute soit plutôt générateur d'idées, d'envie d'aller de l'avant.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    C'était Synapse. Le podcast de l'agence brestoise Hippocampe qui met sa créativité au service des transformations. Cet épisode vous a plu ? Abonnez-vous !

Description

Yannick Le Breton travaille au sein de l'entreprise familiale La Belle-Iloise

Basée dans le Morbihan depuis 1932, la conserverie de poissons a évolué au fil des décennies, tout en restant fidèle à ses valeurs d’origine. Aujourd’hui, elle continue de fabriquer ses produits à Quiberon, et les distribue à travers son réseau de 92 boutiques, en France et en Belgique. 

Etape marquante de son histoire récente : La Belle-Iloise est devenue société à mission en 2023. 


Dirigée par Caroline Hilliet Le Branchu, la petite fille du fondateur, La Belle-Iloise est une ETI qui compte entre 400 et 600 collaborateurs, selon les saisons. 


Parmi eux, donc : Yannick Le Breton.

Il a rejoint La Belle-Iloise il y a bientôt 20 ans, d’abord en travaillant dans le domaine de la performance industrielle, puis à la qualité, jusqu’à prendre en main la direction Transformation et RSE. 

Une vaste mission, face émergée d’une démarche forte et engagée.


Parmi les sujets abordés dans cet épisode :

➡️ La différence entre les notions de transformation et de RSE

➡️ Le chemin qui a conduit La Belle-Iloise vers la statut d'entreprise à mission

➡️ Les réflexions de l'entreprise bretonne sur la meilleure manière de continuer à produire des conserves à partir d’une ressource, le poisson, de plus en plus fragile.



🟠 Synaps est un podcast proposé par :

Hippocampe - Brest
Agence créatrice de métamorphose

www.hippocampe.com 

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Créée à Brest en 1995, l'agence Hippocampe, spécialiste en communication, a très tôt intégré à son fonctionnement les enjeux liés à l'environnement, au respect de la planète et plus largement au développement durable. Aujourd’hui, elle place la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) au coeur de son projet et s’impose comme une référence en matière d’accompagnement vers les transitions et les transformations.


L'objectif de Synaps : mettre en lumière les femmes et les hommes qui s’engagent, en Bretagne, sur les enjeux de transitions ; donner à entendre des parcours inspirants, des convictions fortes, des visions réalistes et optimistes.

Pourquoi Synaps ? Parce qu’il s’agit de créer des connexions et de faire du lien entre ces acteurs, avec l’idée d’encourager d’autres personnes à agir à leur tour.


Réalisation (Interview / voix off / montage / mixage) : Marion Watras

Musique : Max van Thun


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    On a cette chance d'être dans une entreprise familiale qui a pris ce parti du temps long et qui est beaucoup plus focalisée sur la pérennité de l'entreprise que sur la capacité de l'entreprise à croître rapidement.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    L'entreprise familiale dans laquelle travaille Yannick Le Breton, notre invité du jour, c'est la Belle-Iloise. Basée dans le Morbihan depuis 1932, la conserverie de poissons a évolué au fil des décennies, tout en restant fidèle à ses valeurs d'origine. Aujourd'hui, elle continue de fabriquer ses produits à Quiberon et les distribue à travers son réseau de 92 boutiques en France et en Belgique. Étape marquante de son histoire récente, La Belle-Îloise est devenue société à mission en 2023. Dirigée par Caroline Hillier-Lebranchu, la petite-fille du fondateur, La Belle-Îloise est une TI qui compte entre 400 et 600 collaborateurs selon les saisons. Parmi eux donc, Yannick Le Breton. Il a rejoint La Belle-Îloise il y a bientôt 20 ans, d'abord en travaillant dans le domaine de la performance industrielle, puis de la qualité, jusqu'à prendre en main la direction Transformation et RSE, une vaste mission face émergée d'une démarche forte et engagée que nous allons prendre le temps de détailler dans ce nouvel épisode de Synapse. Et pour commencer, arrêtons-nous sur le terme de transformation.

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    Il s'agit surtout d'accompagner l'ensemble des équipes, je dirais, au travailler différemment, de façon à ce qu'on se prépare, on rentre dans cette période de transition qui est à la fois environnementale, sociétale, mais en prenant en compte tous les aspects, qu'ils soient économiques, qu'ils soient le bien-être au travail, que ce soit aussi les jeux de posture, d'organisation, d'agilité de l'entreprise pour adresser de la meilleure des manières le futur. La RSE est très orientée environnement et social-sociétal, mais il y a aussi la pérennité économique de l'entreprise. Et dans les aspects de transformation, nous ce qu'on veut, c'est que l'RSE soit partie intégrante de la stratégie globale. Et pour adresser cette stratégie globale, il faut donner beaucoup de sens aux équipes, de façon à ce que l'ensemble prenne vie. et qu'on n'ait pas une démarche RSE, une politique de développement commercial, une politique d'optimisation de performance industrielle. On souhaite que l'ensemble puisse vivre dans un tout et c'est à travers ça, cette réflexion, que la fonction de transformation prend vie. Donc il y a un lien fort forcément avec la RSE, mais pas que. C'est aussi comment les équipes arrivent. au travers de différentes postures, à prendre en main le futur de l'entreprise, dans la mesure où on a donné le sens de ce que l'on veut faire, qu'eux soient en capacité de déployer le comment, et d'aller le plus loin possible en autonomie, et donc de créer un maximum d'émulation au sein des équipes.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    Voilà donc pour les grandes lignes. Mais comment fait-on au sein d'une entreprise presque centenaire pour concilier l'héritage et les valeurs fondatrices aux grands enjeux de la société de demain ? J'ai posé la question à Yannick Le Breton.

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    Quand on parle de transformation, justement, c'est de se nourrir de tout ce passé pour engager le futur. Et vous avez raison, quand vous dites qu'on est bientôt centenaire, c'est... On a une date, 2032, puisque l'entreprise a été créée en 1932. Et c'est ce qui nous anime aujourd'hui. C'est l'ambition d'adresser 2032 et donc de mettre l'entreprise dans les meilleures dispositions pour qu'elle puisse rentrer dans son deuxième siècle d'existence. C'est un vrai challenge. C'est pour ça qu'aujourd'hui, on travaille beaucoup sur ces aspects de transformation. Et puis, il y a une culture forte, un ancrage fort à un territoire, une culture familiale. qui fait que voilà on se connaît tous chaque personne en fait est un individu et donc du coup on vit dans cette culture familiale en tout cas moi quand je suis arrivé elle était très présente ont été beaucoup moins nombreux mais elle perdure et justement c'est aussi ça cette volonté d'embarquer les équipes c'est de pouvoir s'appuyer un maximum sur sur les collaborateurs qui Ce sont des entreprises qui font l'entreprise depuis plusieurs années pour aller vers le futur.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    Sur son site internet, la Belle-Iloise affiche ses ambitions. Il est rappelé que l'entreprise souhaite faire sa part dans la construction d'une société plus vertueuse et d'un monde meilleur. Une volonté qui l'a conduite à faire le choix de devenir société à mission en 2023.

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    Beaucoup de labels autour de la RSE, et déjà il nous semblait très fort d'aller inscrire dans les statuts nos piliers RSE, et que ça donnait une autre dimension, puisque comme vous disiez, c'est une entreprise familiale avec un actionnariat familial, on a un management qui est présent sur un même site, et le fait de rassembler déjà ces parties prenantes autour de ce sujet, en l'inscrivant dans les statuts c'est très fort ça veut dire que comme l'entreprise a toujours fait, on est dans du temps long, et on accepte de se dire que ça va être des sujets sur lesquels il va falloir qu'on travaille. Et donc du coup, ça fait complètement lien, et on le voit déjà au bout de deux ans, que ce soit dans les statuts, ça nous oblige, quand on travaille sur la stratégie globale de l'entreprise, à regarder ce qu'on a inscrit dans notre mission, et donc de ne pas être déconnecté. Donc en termes de gouvernance, c'est très fort, mais le premier levier, c'est que c'était surtout la volonté de notre dirigeante, Caroline Ligny et Lebranchu, de vouloir inscrire cette démarche RSE au plus profond de l'entreprise. Et de cette volonté est né le passage à l'entreprise à mission. On en voit déjà les bénéfices, puisqu'on s'est doté d'un comité de mission, et donc on a des regards extérieurs qui viennent challenger la démarche. On a des échanges entre le comité de mission, le comité de direction et notre comité opérationnel RSE. Ça nous permet de regarder les points sur lesquels on avance, les points qu'on a adressés et sur lesquels on a du mal. On est vraiment dans une démarche que je trouve relativement vertueuse puisqu'il y a toujours de la bienveillance dans l'ensemble des remarques, mais on a des comptes à rendre. On doit montrer que chaque année, on progresse dans ce que l'on fait et que c'est en lien toujours avec la stratégie globale. Et puis, l'entreprise à mission, il y a un audit par un OTI qui a eu lieu pour nous cette année, puisque c'est le bout de la deuxième année. Et ça aussi, c'est Challenger, parce qu'on vient regarder la cohésion, en tout cas l'OTI vient regarder la cohésion de la mission, de l'engagement de l'entreprise. mais vient aussi regarder si dans les faits, il y a plus que de l'engagement, il y a aussi des preuves de la véracité de ce qui a été écrit. Et donc du coup, c'est très motivant pour les équipes, parce que les efforts qui peuvent être faits au sein des services, je ne vais pas dire sont récompensés, mais en tout cas sont identifiés, sont valorisés au travers de ces différents audits. Et ça nous permet donc d'aller peut-être pas plus vite, mais plus loin dans la mesure où on embarque beaucoup de monde.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    Les engagements de la Belle-Îloise sont nombreux et concrets, ils se déclinent en grands objectifs réunis dans une démarche globale que l'entreprise a baptisée « Agir en conscience » .

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    Historiquement, on est conserveur de poissons et il y a un des piliers qui est limiter l'impact sur les ressources. La première, c'est la ressource poisson. Et donc du coup, c'est une vraie réflexion et ça nous oblige à prendre conscience de l'état des stocks. de l'état de la filière amont, de la pêche, en se disant que ce n'est pas une ressource infinie, qu'on doit en avoir conscience. Et du coup, on a notre rôle à jouer sur ce sujet-là. Donc ça, c'est le premier pilier, je dirais, à limiter notre impact avec deux pans. La ressource poisson, et puis aussi, comme toutes les entreprises aujourd'hui, toutes les activités, l'impact de carbone. Et donc, comment est-ce qu'on arrive, nous, à décarboner nos offres, comme tout le monde le fait, par rapport au réchauffement climatique. Le Le deuxième est plus autour de notre offre produit. Ce qu'on a pris l'esprit de bien faire, on veut proposer des produits qui soient bons pour soi, mais aussi bons pour la planète. Et donc, on a des démarches qui sont de ne pas trop transformer des produits. On a quelques produits élaborés, mais ça reste quand même des produits qui ne sont pas très transformés. On veut aussi regarder les apports nutritionnels. On s'est mis une contrainte, c'est qu'on veut aussi la notion de plaisir, nous, quand les produits... les gens mangent nos produits et donc comment est-ce qu'on arrive à lier le plaisir avec la nutrition. Donc c'est un sujet que nos équipes de recherche et développement travaillent en permanence. Et puis on intègre aussi tout ce qui est éco-conception de façon à ce qu'on ait déroulé des analyses de cycles de vie de nos produits et qu'on puisse agir là où on peut améliorer encore une fois l'impact environnemental de nos produits. On a un troisième axe qu'on a appelé « prendre soin des hommes » et donc là c'est vraiment l'axe qui est orienté sur nos collaborateurs et collaboratrices où on travaille sur la santé et la sécurité, les conditions de travail, la qualité de vie au travail, toutes les démarches de diversité et d'équité. On a aussi intégré, et là c'est plus un aspect transformation, l'innovation managériale, comment on va faire vivre... Dans le futur, nos équipes, avec des gens qui ont des positions d'experts, d'autres de managers, d'autres de leaders. Et donc, on travaille sur ces sujets-là avec l'ensemble des équipes. Et le dernier sujet, le dernier pilier de notre démarche, agir en conscience, il est en lien avec la dynamique de territoire. Comment est-ce qu'on arrive à être acteur de notre territoire, donc de notre écosystème, que ce soit au travers des achats ? On prône une proximité dans nos achats, que ce soit une proximité géographique le plus près possible, que ce soit une proximité culturelle, économique, avec des fournisseurs avec qui on travaille depuis des années, voire des dizaines d'années. Et puis à côté de ça, on est aussi dans une démarche de collaboration, de partenariat, où ça c'est nouveau pour l'entreprise qui a construit son système en étant à la fois transformateur, distributeur. Un système très intégré. Aujourd'hui, on est aussi convaincus que face aux périodes de transition qui s'adressent à nous, la collaboration, le partenariat, ce sont des sujets qui vont être des facteurs clés dans l'avenir. Et puis, il y a un soutien aux dynamiques locales parce que l'entreprise est ancrée à Quiberon depuis le début, depuis 1932. Et voilà, notre écosystème très local, on souhaite être un acteur et accompagner. Le monde associatif est lié avec les élus du territoire pour comprendre comment on peut faire vivre et faire bouger ce territoire dans le futur. Ces quatre grands piliers, ça c'est quelque chose qui est stabilisé et qui ne bouge pas. Ce sont nos quatre piliers et autour de ça on travaille les équipes, les objectifs opérationnels. qui vont vivre et qui vivent chaque année. On a un comité opérationnel qui regroupe à peu près des représentants de quasi tous les métiers de l'entreprise. Et c'est avec eux que je travaille à faire des propositions qui sont échangées avec le comité de direction aussi par rapport à une feuille de route plus globale sur l'entreprise. Et donc ça peut être en termes d'exemples. Ça peut être justement comment dérouler et inscrire une feuille de route sur l'éco-conception des emballages pour qu'on utilise un minimum de plastique, qu'on soit conforme aux évolutions réglementaires, mais qu'on soit aussi conscient que dans nos emballages en fer, on s'assure qu'il y a aussi une partie qui est réintégration de recyclage, issue de recyclage. Donc il y a du très concret sur l'éco-conception. Et puis, sur les collaborateurs, on vient de créer une communauté des managers où, en fin de compte, on va proposer des temps d'échange à l'ensemble des managers d'entreprise pour qu'ils puissent échanger sur leurs pratiques avec des apports extérieurs, mais aussi des temps de partage entre pairs pour créer des dynamiques aussi. Donc voilà, il y a plein de choses qui sont possibles. qui se mettent en place, mais je dirais que le principal pour nous, c'est que ça émerge de l'intérieur et que ce ne soit pas descendant.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    Revenons à l'une des grandes questions que se pose la Belle-Iloise pour les prochaines années. Comment continuer à produire des conserves à partir d'une ressource, le poisson, de plus en plus fragile ? La direction Transformation et RSE réfléchit d'ores et déjà aux premières pistes.

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    On a tenté de sortir du poisson parce qu'on veut continuer à se développer, mais on voit bien que la ressource poisson, ça devient de plus en plus tendu. Nous on travaille trois poissons, principalement la sardine, le mackerel et le thon. Sur les enjeux de biodiversité, il y a quand même le macro qui a de fortes tensions avec des quotas qui diminuent chaque année. Donc un accès à la ressource de plus en plus compliqué, mais en même temps préservation de la ressource. Et puis la sardine, aujourd'hui il y a beaucoup de discussions entre scientifiques, pêcheurs, conserveurs et autres professionnels. notamment sur le stock du golfe de Gascogne, où il n'y a pas de mesure et on voit que soit la sardine est moins nombreuse ou soit en tout cas elle diminue de taille. Donc il se passe quelque chose. Et quand vous êtes conserveur, un poisson qui est plus petit, est-ce qu'on est toujours en capacité dans le futur, on sera toujours en capacité de le mettre en boîte ? Donc c'est des questions qu'on s'autorise en tout cas et qu'on ouvre en interne. Au travers de ça, on imagine peut-être plus notre développement autour de... d'une offre alimentaire hors poissons dans le futur. On continuera à faire de la sardine, du mackerel et du thon, mais on ne veut pas mettre beaucoup plus de pression sur les stocks et donc assurer un développement avec des produits peut-être plus végétaux. Depuis 2-3 ans, on a déjà une dizaine de produits sans poissons, à base d'algues, de végétaux, et donc on commence à amorcer ce virage et on souhaite accélérer. Après, on se pose aussi la question de la marque, la Bélilloise, qui est très associée au monde de la mer. Et donc, on doit accompagner aussi les clients, leur faire comprendre pourquoi on propose autre chose que de la sardine, du thon ou du macro aujourd'hui et demain. Et donc, tout ça, ce sont des gros chantiers qu'on engage dans l'entreprise. et cette année on s'est beaucoup appuyé sur... La démarche de décarbonation de l'ADEME acte pas à pas justement pour travailler sur ce sujet-là et à la fois être en capacité de dire comment on peut décarboner notre offre-produit, comment on peut décarboner nos sites de production, de distribution et naturellement on a viré au-delà de l'impact carbone sur l'état de la ressource.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    Chef d'orchestre de la démarche Agir en Conscience, Yannick Le Breton a pour mission première d'embarquer les équipes. Car il le sait et il ne cesse de le répéter, sans les femmes et les hommes qui composent l'entreprise, la transformation ne pourra advenir.

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    C'est sûr que quand on a beaucoup de métiers, chacun a envie d'aller un peu plus vite dans son métier. Mais il ne faut pas que ce soit au détriment de la démarche collective. Et donc c'est là qu'on a des arbitrages à faire. Et le principal levier pour faire des arbitrages, c'est redonner le sens de ce que l'on fait et d'avoir des temps de discussion qui sont importants, je pense, aujourd'hui, pour qu'on se réaligne, puisque le monde va très vite, et donc il peut y avoir des tendances qui émergent très vite, et si on ne garde pas un alignement en interne, c'est là que ça peut être un peu plus compliqué. On est dans une période où... de doute. Tous les matins, on ouvre un journal, on voit bien qu'il se passe plein de choses, qu'il y a plein de choses qui bougent, il y a très peu de stabilité. Maintenant, c'est comment on fait pour ne pas tomber dans la peur et l'immobilisme, et comment on fait en sorte que ce doute soit plutôt générateur d'idées, d'envie d'aller de l'avant.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    C'était Synapse. Le podcast de l'agence brestoise Hippocampe qui met sa créativité au service des transformations. Cet épisode vous a plu ? Abonnez-vous !

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Description

Yannick Le Breton travaille au sein de l'entreprise familiale La Belle-Iloise

Basée dans le Morbihan depuis 1932, la conserverie de poissons a évolué au fil des décennies, tout en restant fidèle à ses valeurs d’origine. Aujourd’hui, elle continue de fabriquer ses produits à Quiberon, et les distribue à travers son réseau de 92 boutiques, en France et en Belgique. 

Etape marquante de son histoire récente : La Belle-Iloise est devenue société à mission en 2023. 


Dirigée par Caroline Hilliet Le Branchu, la petite fille du fondateur, La Belle-Iloise est une ETI qui compte entre 400 et 600 collaborateurs, selon les saisons. 


Parmi eux, donc : Yannick Le Breton.

Il a rejoint La Belle-Iloise il y a bientôt 20 ans, d’abord en travaillant dans le domaine de la performance industrielle, puis à la qualité, jusqu’à prendre en main la direction Transformation et RSE. 

Une vaste mission, face émergée d’une démarche forte et engagée.


Parmi les sujets abordés dans cet épisode :

➡️ La différence entre les notions de transformation et de RSE

➡️ Le chemin qui a conduit La Belle-Iloise vers la statut d'entreprise à mission

➡️ Les réflexions de l'entreprise bretonne sur la meilleure manière de continuer à produire des conserves à partir d’une ressource, le poisson, de plus en plus fragile.



🟠 Synaps est un podcast proposé par :

Hippocampe - Brest
Agence créatrice de métamorphose

www.hippocampe.com 

Linkedin 

Facebook 

Instagram


Créée à Brest en 1995, l'agence Hippocampe, spécialiste en communication, a très tôt intégré à son fonctionnement les enjeux liés à l'environnement, au respect de la planète et plus largement au développement durable. Aujourd’hui, elle place la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) au coeur de son projet et s’impose comme une référence en matière d’accompagnement vers les transitions et les transformations.


L'objectif de Synaps : mettre en lumière les femmes et les hommes qui s’engagent, en Bretagne, sur les enjeux de transitions ; donner à entendre des parcours inspirants, des convictions fortes, des visions réalistes et optimistes.

Pourquoi Synaps ? Parce qu’il s’agit de créer des connexions et de faire du lien entre ces acteurs, avec l’idée d’encourager d’autres personnes à agir à leur tour.


Réalisation (Interview / voix off / montage / mixage) : Marion Watras

Musique : Max van Thun


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    On a cette chance d'être dans une entreprise familiale qui a pris ce parti du temps long et qui est beaucoup plus focalisée sur la pérennité de l'entreprise que sur la capacité de l'entreprise à croître rapidement.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    L'entreprise familiale dans laquelle travaille Yannick Le Breton, notre invité du jour, c'est la Belle-Iloise. Basée dans le Morbihan depuis 1932, la conserverie de poissons a évolué au fil des décennies, tout en restant fidèle à ses valeurs d'origine. Aujourd'hui, elle continue de fabriquer ses produits à Quiberon et les distribue à travers son réseau de 92 boutiques en France et en Belgique. Étape marquante de son histoire récente, La Belle-Îloise est devenue société à mission en 2023. Dirigée par Caroline Hillier-Lebranchu, la petite-fille du fondateur, La Belle-Îloise est une TI qui compte entre 400 et 600 collaborateurs selon les saisons. Parmi eux donc, Yannick Le Breton. Il a rejoint La Belle-Îloise il y a bientôt 20 ans, d'abord en travaillant dans le domaine de la performance industrielle, puis de la qualité, jusqu'à prendre en main la direction Transformation et RSE, une vaste mission face émergée d'une démarche forte et engagée que nous allons prendre le temps de détailler dans ce nouvel épisode de Synapse. Et pour commencer, arrêtons-nous sur le terme de transformation.

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    Il s'agit surtout d'accompagner l'ensemble des équipes, je dirais, au travailler différemment, de façon à ce qu'on se prépare, on rentre dans cette période de transition qui est à la fois environnementale, sociétale, mais en prenant en compte tous les aspects, qu'ils soient économiques, qu'ils soient le bien-être au travail, que ce soit aussi les jeux de posture, d'organisation, d'agilité de l'entreprise pour adresser de la meilleure des manières le futur. La RSE est très orientée environnement et social-sociétal, mais il y a aussi la pérennité économique de l'entreprise. Et dans les aspects de transformation, nous ce qu'on veut, c'est que l'RSE soit partie intégrante de la stratégie globale. Et pour adresser cette stratégie globale, il faut donner beaucoup de sens aux équipes, de façon à ce que l'ensemble prenne vie. et qu'on n'ait pas une démarche RSE, une politique de développement commercial, une politique d'optimisation de performance industrielle. On souhaite que l'ensemble puisse vivre dans un tout et c'est à travers ça, cette réflexion, que la fonction de transformation prend vie. Donc il y a un lien fort forcément avec la RSE, mais pas que. C'est aussi comment les équipes arrivent. au travers de différentes postures, à prendre en main le futur de l'entreprise, dans la mesure où on a donné le sens de ce que l'on veut faire, qu'eux soient en capacité de déployer le comment, et d'aller le plus loin possible en autonomie, et donc de créer un maximum d'émulation au sein des équipes.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    Voilà donc pour les grandes lignes. Mais comment fait-on au sein d'une entreprise presque centenaire pour concilier l'héritage et les valeurs fondatrices aux grands enjeux de la société de demain ? J'ai posé la question à Yannick Le Breton.

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    Quand on parle de transformation, justement, c'est de se nourrir de tout ce passé pour engager le futur. Et vous avez raison, quand vous dites qu'on est bientôt centenaire, c'est... On a une date, 2032, puisque l'entreprise a été créée en 1932. Et c'est ce qui nous anime aujourd'hui. C'est l'ambition d'adresser 2032 et donc de mettre l'entreprise dans les meilleures dispositions pour qu'elle puisse rentrer dans son deuxième siècle d'existence. C'est un vrai challenge. C'est pour ça qu'aujourd'hui, on travaille beaucoup sur ces aspects de transformation. Et puis, il y a une culture forte, un ancrage fort à un territoire, une culture familiale. qui fait que voilà on se connaît tous chaque personne en fait est un individu et donc du coup on vit dans cette culture familiale en tout cas moi quand je suis arrivé elle était très présente ont été beaucoup moins nombreux mais elle perdure et justement c'est aussi ça cette volonté d'embarquer les équipes c'est de pouvoir s'appuyer un maximum sur sur les collaborateurs qui Ce sont des entreprises qui font l'entreprise depuis plusieurs années pour aller vers le futur.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    Sur son site internet, la Belle-Iloise affiche ses ambitions. Il est rappelé que l'entreprise souhaite faire sa part dans la construction d'une société plus vertueuse et d'un monde meilleur. Une volonté qui l'a conduite à faire le choix de devenir société à mission en 2023.

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    Beaucoup de labels autour de la RSE, et déjà il nous semblait très fort d'aller inscrire dans les statuts nos piliers RSE, et que ça donnait une autre dimension, puisque comme vous disiez, c'est une entreprise familiale avec un actionnariat familial, on a un management qui est présent sur un même site, et le fait de rassembler déjà ces parties prenantes autour de ce sujet, en l'inscrivant dans les statuts c'est très fort ça veut dire que comme l'entreprise a toujours fait, on est dans du temps long, et on accepte de se dire que ça va être des sujets sur lesquels il va falloir qu'on travaille. Et donc du coup, ça fait complètement lien, et on le voit déjà au bout de deux ans, que ce soit dans les statuts, ça nous oblige, quand on travaille sur la stratégie globale de l'entreprise, à regarder ce qu'on a inscrit dans notre mission, et donc de ne pas être déconnecté. Donc en termes de gouvernance, c'est très fort, mais le premier levier, c'est que c'était surtout la volonté de notre dirigeante, Caroline Ligny et Lebranchu, de vouloir inscrire cette démarche RSE au plus profond de l'entreprise. Et de cette volonté est né le passage à l'entreprise à mission. On en voit déjà les bénéfices, puisqu'on s'est doté d'un comité de mission, et donc on a des regards extérieurs qui viennent challenger la démarche. On a des échanges entre le comité de mission, le comité de direction et notre comité opérationnel RSE. Ça nous permet de regarder les points sur lesquels on avance, les points qu'on a adressés et sur lesquels on a du mal. On est vraiment dans une démarche que je trouve relativement vertueuse puisqu'il y a toujours de la bienveillance dans l'ensemble des remarques, mais on a des comptes à rendre. On doit montrer que chaque année, on progresse dans ce que l'on fait et que c'est en lien toujours avec la stratégie globale. Et puis, l'entreprise à mission, il y a un audit par un OTI qui a eu lieu pour nous cette année, puisque c'est le bout de la deuxième année. Et ça aussi, c'est Challenger, parce qu'on vient regarder la cohésion, en tout cas l'OTI vient regarder la cohésion de la mission, de l'engagement de l'entreprise. mais vient aussi regarder si dans les faits, il y a plus que de l'engagement, il y a aussi des preuves de la véracité de ce qui a été écrit. Et donc du coup, c'est très motivant pour les équipes, parce que les efforts qui peuvent être faits au sein des services, je ne vais pas dire sont récompensés, mais en tout cas sont identifiés, sont valorisés au travers de ces différents audits. Et ça nous permet donc d'aller peut-être pas plus vite, mais plus loin dans la mesure où on embarque beaucoup de monde.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    Les engagements de la Belle-Îloise sont nombreux et concrets, ils se déclinent en grands objectifs réunis dans une démarche globale que l'entreprise a baptisée « Agir en conscience » .

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    Historiquement, on est conserveur de poissons et il y a un des piliers qui est limiter l'impact sur les ressources. La première, c'est la ressource poisson. Et donc du coup, c'est une vraie réflexion et ça nous oblige à prendre conscience de l'état des stocks. de l'état de la filière amont, de la pêche, en se disant que ce n'est pas une ressource infinie, qu'on doit en avoir conscience. Et du coup, on a notre rôle à jouer sur ce sujet-là. Donc ça, c'est le premier pilier, je dirais, à limiter notre impact avec deux pans. La ressource poisson, et puis aussi, comme toutes les entreprises aujourd'hui, toutes les activités, l'impact de carbone. Et donc, comment est-ce qu'on arrive, nous, à décarboner nos offres, comme tout le monde le fait, par rapport au réchauffement climatique. Le Le deuxième est plus autour de notre offre produit. Ce qu'on a pris l'esprit de bien faire, on veut proposer des produits qui soient bons pour soi, mais aussi bons pour la planète. Et donc, on a des démarches qui sont de ne pas trop transformer des produits. On a quelques produits élaborés, mais ça reste quand même des produits qui ne sont pas très transformés. On veut aussi regarder les apports nutritionnels. On s'est mis une contrainte, c'est qu'on veut aussi la notion de plaisir, nous, quand les produits... les gens mangent nos produits et donc comment est-ce qu'on arrive à lier le plaisir avec la nutrition. Donc c'est un sujet que nos équipes de recherche et développement travaillent en permanence. Et puis on intègre aussi tout ce qui est éco-conception de façon à ce qu'on ait déroulé des analyses de cycles de vie de nos produits et qu'on puisse agir là où on peut améliorer encore une fois l'impact environnemental de nos produits. On a un troisième axe qu'on a appelé « prendre soin des hommes » et donc là c'est vraiment l'axe qui est orienté sur nos collaborateurs et collaboratrices où on travaille sur la santé et la sécurité, les conditions de travail, la qualité de vie au travail, toutes les démarches de diversité et d'équité. On a aussi intégré, et là c'est plus un aspect transformation, l'innovation managériale, comment on va faire vivre... Dans le futur, nos équipes, avec des gens qui ont des positions d'experts, d'autres de managers, d'autres de leaders. Et donc, on travaille sur ces sujets-là avec l'ensemble des équipes. Et le dernier sujet, le dernier pilier de notre démarche, agir en conscience, il est en lien avec la dynamique de territoire. Comment est-ce qu'on arrive à être acteur de notre territoire, donc de notre écosystème, que ce soit au travers des achats ? On prône une proximité dans nos achats, que ce soit une proximité géographique le plus près possible, que ce soit une proximité culturelle, économique, avec des fournisseurs avec qui on travaille depuis des années, voire des dizaines d'années. Et puis à côté de ça, on est aussi dans une démarche de collaboration, de partenariat, où ça c'est nouveau pour l'entreprise qui a construit son système en étant à la fois transformateur, distributeur. Un système très intégré. Aujourd'hui, on est aussi convaincus que face aux périodes de transition qui s'adressent à nous, la collaboration, le partenariat, ce sont des sujets qui vont être des facteurs clés dans l'avenir. Et puis, il y a un soutien aux dynamiques locales parce que l'entreprise est ancrée à Quiberon depuis le début, depuis 1932. Et voilà, notre écosystème très local, on souhaite être un acteur et accompagner. Le monde associatif est lié avec les élus du territoire pour comprendre comment on peut faire vivre et faire bouger ce territoire dans le futur. Ces quatre grands piliers, ça c'est quelque chose qui est stabilisé et qui ne bouge pas. Ce sont nos quatre piliers et autour de ça on travaille les équipes, les objectifs opérationnels. qui vont vivre et qui vivent chaque année. On a un comité opérationnel qui regroupe à peu près des représentants de quasi tous les métiers de l'entreprise. Et c'est avec eux que je travaille à faire des propositions qui sont échangées avec le comité de direction aussi par rapport à une feuille de route plus globale sur l'entreprise. Et donc ça peut être en termes d'exemples. Ça peut être justement comment dérouler et inscrire une feuille de route sur l'éco-conception des emballages pour qu'on utilise un minimum de plastique, qu'on soit conforme aux évolutions réglementaires, mais qu'on soit aussi conscient que dans nos emballages en fer, on s'assure qu'il y a aussi une partie qui est réintégration de recyclage, issue de recyclage. Donc il y a du très concret sur l'éco-conception. Et puis, sur les collaborateurs, on vient de créer une communauté des managers où, en fin de compte, on va proposer des temps d'échange à l'ensemble des managers d'entreprise pour qu'ils puissent échanger sur leurs pratiques avec des apports extérieurs, mais aussi des temps de partage entre pairs pour créer des dynamiques aussi. Donc voilà, il y a plein de choses qui sont possibles. qui se mettent en place, mais je dirais que le principal pour nous, c'est que ça émerge de l'intérieur et que ce ne soit pas descendant.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    Revenons à l'une des grandes questions que se pose la Belle-Iloise pour les prochaines années. Comment continuer à produire des conserves à partir d'une ressource, le poisson, de plus en plus fragile ? La direction Transformation et RSE réfléchit d'ores et déjà aux premières pistes.

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    On a tenté de sortir du poisson parce qu'on veut continuer à se développer, mais on voit bien que la ressource poisson, ça devient de plus en plus tendu. Nous on travaille trois poissons, principalement la sardine, le mackerel et le thon. Sur les enjeux de biodiversité, il y a quand même le macro qui a de fortes tensions avec des quotas qui diminuent chaque année. Donc un accès à la ressource de plus en plus compliqué, mais en même temps préservation de la ressource. Et puis la sardine, aujourd'hui il y a beaucoup de discussions entre scientifiques, pêcheurs, conserveurs et autres professionnels. notamment sur le stock du golfe de Gascogne, où il n'y a pas de mesure et on voit que soit la sardine est moins nombreuse ou soit en tout cas elle diminue de taille. Donc il se passe quelque chose. Et quand vous êtes conserveur, un poisson qui est plus petit, est-ce qu'on est toujours en capacité dans le futur, on sera toujours en capacité de le mettre en boîte ? Donc c'est des questions qu'on s'autorise en tout cas et qu'on ouvre en interne. Au travers de ça, on imagine peut-être plus notre développement autour de... d'une offre alimentaire hors poissons dans le futur. On continuera à faire de la sardine, du mackerel et du thon, mais on ne veut pas mettre beaucoup plus de pression sur les stocks et donc assurer un développement avec des produits peut-être plus végétaux. Depuis 2-3 ans, on a déjà une dizaine de produits sans poissons, à base d'algues, de végétaux, et donc on commence à amorcer ce virage et on souhaite accélérer. Après, on se pose aussi la question de la marque, la Bélilloise, qui est très associée au monde de la mer. Et donc, on doit accompagner aussi les clients, leur faire comprendre pourquoi on propose autre chose que de la sardine, du thon ou du macro aujourd'hui et demain. Et donc, tout ça, ce sont des gros chantiers qu'on engage dans l'entreprise. et cette année on s'est beaucoup appuyé sur... La démarche de décarbonation de l'ADEME acte pas à pas justement pour travailler sur ce sujet-là et à la fois être en capacité de dire comment on peut décarboner notre offre-produit, comment on peut décarboner nos sites de production, de distribution et naturellement on a viré au-delà de l'impact carbone sur l'état de la ressource.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    Chef d'orchestre de la démarche Agir en Conscience, Yannick Le Breton a pour mission première d'embarquer les équipes. Car il le sait et il ne cesse de le répéter, sans les femmes et les hommes qui composent l'entreprise, la transformation ne pourra advenir.

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    C'est sûr que quand on a beaucoup de métiers, chacun a envie d'aller un peu plus vite dans son métier. Mais il ne faut pas que ce soit au détriment de la démarche collective. Et donc c'est là qu'on a des arbitrages à faire. Et le principal levier pour faire des arbitrages, c'est redonner le sens de ce que l'on fait et d'avoir des temps de discussion qui sont importants, je pense, aujourd'hui, pour qu'on se réaligne, puisque le monde va très vite, et donc il peut y avoir des tendances qui émergent très vite, et si on ne garde pas un alignement en interne, c'est là que ça peut être un peu plus compliqué. On est dans une période où... de doute. Tous les matins, on ouvre un journal, on voit bien qu'il se passe plein de choses, qu'il y a plein de choses qui bougent, il y a très peu de stabilité. Maintenant, c'est comment on fait pour ne pas tomber dans la peur et l'immobilisme, et comment on fait en sorte que ce doute soit plutôt générateur d'idées, d'envie d'aller de l'avant.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    C'était Synapse. Le podcast de l'agence brestoise Hippocampe qui met sa créativité au service des transformations. Cet épisode vous a plu ? Abonnez-vous !

Description

Yannick Le Breton travaille au sein de l'entreprise familiale La Belle-Iloise

Basée dans le Morbihan depuis 1932, la conserverie de poissons a évolué au fil des décennies, tout en restant fidèle à ses valeurs d’origine. Aujourd’hui, elle continue de fabriquer ses produits à Quiberon, et les distribue à travers son réseau de 92 boutiques, en France et en Belgique. 

Etape marquante de son histoire récente : La Belle-Iloise est devenue société à mission en 2023. 


Dirigée par Caroline Hilliet Le Branchu, la petite fille du fondateur, La Belle-Iloise est une ETI qui compte entre 400 et 600 collaborateurs, selon les saisons. 


Parmi eux, donc : Yannick Le Breton.

Il a rejoint La Belle-Iloise il y a bientôt 20 ans, d’abord en travaillant dans le domaine de la performance industrielle, puis à la qualité, jusqu’à prendre en main la direction Transformation et RSE. 

Une vaste mission, face émergée d’une démarche forte et engagée.


Parmi les sujets abordés dans cet épisode :

➡️ La différence entre les notions de transformation et de RSE

➡️ Le chemin qui a conduit La Belle-Iloise vers la statut d'entreprise à mission

➡️ Les réflexions de l'entreprise bretonne sur la meilleure manière de continuer à produire des conserves à partir d’une ressource, le poisson, de plus en plus fragile.



🟠 Synaps est un podcast proposé par :

Hippocampe - Brest
Agence créatrice de métamorphose

www.hippocampe.com 

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Créée à Brest en 1995, l'agence Hippocampe, spécialiste en communication, a très tôt intégré à son fonctionnement les enjeux liés à l'environnement, au respect de la planète et plus largement au développement durable. Aujourd’hui, elle place la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) au coeur de son projet et s’impose comme une référence en matière d’accompagnement vers les transitions et les transformations.


L'objectif de Synaps : mettre en lumière les femmes et les hommes qui s’engagent, en Bretagne, sur les enjeux de transitions ; donner à entendre des parcours inspirants, des convictions fortes, des visions réalistes et optimistes.

Pourquoi Synaps ? Parce qu’il s’agit de créer des connexions et de faire du lien entre ces acteurs, avec l’idée d’encourager d’autres personnes à agir à leur tour.


Réalisation (Interview / voix off / montage / mixage) : Marion Watras

Musique : Max van Thun


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    On a cette chance d'être dans une entreprise familiale qui a pris ce parti du temps long et qui est beaucoup plus focalisée sur la pérennité de l'entreprise que sur la capacité de l'entreprise à croître rapidement.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    L'entreprise familiale dans laquelle travaille Yannick Le Breton, notre invité du jour, c'est la Belle-Iloise. Basée dans le Morbihan depuis 1932, la conserverie de poissons a évolué au fil des décennies, tout en restant fidèle à ses valeurs d'origine. Aujourd'hui, elle continue de fabriquer ses produits à Quiberon et les distribue à travers son réseau de 92 boutiques en France et en Belgique. Étape marquante de son histoire récente, La Belle-Îloise est devenue société à mission en 2023. Dirigée par Caroline Hillier-Lebranchu, la petite-fille du fondateur, La Belle-Îloise est une TI qui compte entre 400 et 600 collaborateurs selon les saisons. Parmi eux donc, Yannick Le Breton. Il a rejoint La Belle-Îloise il y a bientôt 20 ans, d'abord en travaillant dans le domaine de la performance industrielle, puis de la qualité, jusqu'à prendre en main la direction Transformation et RSE, une vaste mission face émergée d'une démarche forte et engagée que nous allons prendre le temps de détailler dans ce nouvel épisode de Synapse. Et pour commencer, arrêtons-nous sur le terme de transformation.

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    Il s'agit surtout d'accompagner l'ensemble des équipes, je dirais, au travailler différemment, de façon à ce qu'on se prépare, on rentre dans cette période de transition qui est à la fois environnementale, sociétale, mais en prenant en compte tous les aspects, qu'ils soient économiques, qu'ils soient le bien-être au travail, que ce soit aussi les jeux de posture, d'organisation, d'agilité de l'entreprise pour adresser de la meilleure des manières le futur. La RSE est très orientée environnement et social-sociétal, mais il y a aussi la pérennité économique de l'entreprise. Et dans les aspects de transformation, nous ce qu'on veut, c'est que l'RSE soit partie intégrante de la stratégie globale. Et pour adresser cette stratégie globale, il faut donner beaucoup de sens aux équipes, de façon à ce que l'ensemble prenne vie. et qu'on n'ait pas une démarche RSE, une politique de développement commercial, une politique d'optimisation de performance industrielle. On souhaite que l'ensemble puisse vivre dans un tout et c'est à travers ça, cette réflexion, que la fonction de transformation prend vie. Donc il y a un lien fort forcément avec la RSE, mais pas que. C'est aussi comment les équipes arrivent. au travers de différentes postures, à prendre en main le futur de l'entreprise, dans la mesure où on a donné le sens de ce que l'on veut faire, qu'eux soient en capacité de déployer le comment, et d'aller le plus loin possible en autonomie, et donc de créer un maximum d'émulation au sein des équipes.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    Voilà donc pour les grandes lignes. Mais comment fait-on au sein d'une entreprise presque centenaire pour concilier l'héritage et les valeurs fondatrices aux grands enjeux de la société de demain ? J'ai posé la question à Yannick Le Breton.

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    Quand on parle de transformation, justement, c'est de se nourrir de tout ce passé pour engager le futur. Et vous avez raison, quand vous dites qu'on est bientôt centenaire, c'est... On a une date, 2032, puisque l'entreprise a été créée en 1932. Et c'est ce qui nous anime aujourd'hui. C'est l'ambition d'adresser 2032 et donc de mettre l'entreprise dans les meilleures dispositions pour qu'elle puisse rentrer dans son deuxième siècle d'existence. C'est un vrai challenge. C'est pour ça qu'aujourd'hui, on travaille beaucoup sur ces aspects de transformation. Et puis, il y a une culture forte, un ancrage fort à un territoire, une culture familiale. qui fait que voilà on se connaît tous chaque personne en fait est un individu et donc du coup on vit dans cette culture familiale en tout cas moi quand je suis arrivé elle était très présente ont été beaucoup moins nombreux mais elle perdure et justement c'est aussi ça cette volonté d'embarquer les équipes c'est de pouvoir s'appuyer un maximum sur sur les collaborateurs qui Ce sont des entreprises qui font l'entreprise depuis plusieurs années pour aller vers le futur.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    Sur son site internet, la Belle-Iloise affiche ses ambitions. Il est rappelé que l'entreprise souhaite faire sa part dans la construction d'une société plus vertueuse et d'un monde meilleur. Une volonté qui l'a conduite à faire le choix de devenir société à mission en 2023.

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    Beaucoup de labels autour de la RSE, et déjà il nous semblait très fort d'aller inscrire dans les statuts nos piliers RSE, et que ça donnait une autre dimension, puisque comme vous disiez, c'est une entreprise familiale avec un actionnariat familial, on a un management qui est présent sur un même site, et le fait de rassembler déjà ces parties prenantes autour de ce sujet, en l'inscrivant dans les statuts c'est très fort ça veut dire que comme l'entreprise a toujours fait, on est dans du temps long, et on accepte de se dire que ça va être des sujets sur lesquels il va falloir qu'on travaille. Et donc du coup, ça fait complètement lien, et on le voit déjà au bout de deux ans, que ce soit dans les statuts, ça nous oblige, quand on travaille sur la stratégie globale de l'entreprise, à regarder ce qu'on a inscrit dans notre mission, et donc de ne pas être déconnecté. Donc en termes de gouvernance, c'est très fort, mais le premier levier, c'est que c'était surtout la volonté de notre dirigeante, Caroline Ligny et Lebranchu, de vouloir inscrire cette démarche RSE au plus profond de l'entreprise. Et de cette volonté est né le passage à l'entreprise à mission. On en voit déjà les bénéfices, puisqu'on s'est doté d'un comité de mission, et donc on a des regards extérieurs qui viennent challenger la démarche. On a des échanges entre le comité de mission, le comité de direction et notre comité opérationnel RSE. Ça nous permet de regarder les points sur lesquels on avance, les points qu'on a adressés et sur lesquels on a du mal. On est vraiment dans une démarche que je trouve relativement vertueuse puisqu'il y a toujours de la bienveillance dans l'ensemble des remarques, mais on a des comptes à rendre. On doit montrer que chaque année, on progresse dans ce que l'on fait et que c'est en lien toujours avec la stratégie globale. Et puis, l'entreprise à mission, il y a un audit par un OTI qui a eu lieu pour nous cette année, puisque c'est le bout de la deuxième année. Et ça aussi, c'est Challenger, parce qu'on vient regarder la cohésion, en tout cas l'OTI vient regarder la cohésion de la mission, de l'engagement de l'entreprise. mais vient aussi regarder si dans les faits, il y a plus que de l'engagement, il y a aussi des preuves de la véracité de ce qui a été écrit. Et donc du coup, c'est très motivant pour les équipes, parce que les efforts qui peuvent être faits au sein des services, je ne vais pas dire sont récompensés, mais en tout cas sont identifiés, sont valorisés au travers de ces différents audits. Et ça nous permet donc d'aller peut-être pas plus vite, mais plus loin dans la mesure où on embarque beaucoup de monde.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    Les engagements de la Belle-Îloise sont nombreux et concrets, ils se déclinent en grands objectifs réunis dans une démarche globale que l'entreprise a baptisée « Agir en conscience » .

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    Historiquement, on est conserveur de poissons et il y a un des piliers qui est limiter l'impact sur les ressources. La première, c'est la ressource poisson. Et donc du coup, c'est une vraie réflexion et ça nous oblige à prendre conscience de l'état des stocks. de l'état de la filière amont, de la pêche, en se disant que ce n'est pas une ressource infinie, qu'on doit en avoir conscience. Et du coup, on a notre rôle à jouer sur ce sujet-là. Donc ça, c'est le premier pilier, je dirais, à limiter notre impact avec deux pans. La ressource poisson, et puis aussi, comme toutes les entreprises aujourd'hui, toutes les activités, l'impact de carbone. Et donc, comment est-ce qu'on arrive, nous, à décarboner nos offres, comme tout le monde le fait, par rapport au réchauffement climatique. Le Le deuxième est plus autour de notre offre produit. Ce qu'on a pris l'esprit de bien faire, on veut proposer des produits qui soient bons pour soi, mais aussi bons pour la planète. Et donc, on a des démarches qui sont de ne pas trop transformer des produits. On a quelques produits élaborés, mais ça reste quand même des produits qui ne sont pas très transformés. On veut aussi regarder les apports nutritionnels. On s'est mis une contrainte, c'est qu'on veut aussi la notion de plaisir, nous, quand les produits... les gens mangent nos produits et donc comment est-ce qu'on arrive à lier le plaisir avec la nutrition. Donc c'est un sujet que nos équipes de recherche et développement travaillent en permanence. Et puis on intègre aussi tout ce qui est éco-conception de façon à ce qu'on ait déroulé des analyses de cycles de vie de nos produits et qu'on puisse agir là où on peut améliorer encore une fois l'impact environnemental de nos produits. On a un troisième axe qu'on a appelé « prendre soin des hommes » et donc là c'est vraiment l'axe qui est orienté sur nos collaborateurs et collaboratrices où on travaille sur la santé et la sécurité, les conditions de travail, la qualité de vie au travail, toutes les démarches de diversité et d'équité. On a aussi intégré, et là c'est plus un aspect transformation, l'innovation managériale, comment on va faire vivre... Dans le futur, nos équipes, avec des gens qui ont des positions d'experts, d'autres de managers, d'autres de leaders. Et donc, on travaille sur ces sujets-là avec l'ensemble des équipes. Et le dernier sujet, le dernier pilier de notre démarche, agir en conscience, il est en lien avec la dynamique de territoire. Comment est-ce qu'on arrive à être acteur de notre territoire, donc de notre écosystème, que ce soit au travers des achats ? On prône une proximité dans nos achats, que ce soit une proximité géographique le plus près possible, que ce soit une proximité culturelle, économique, avec des fournisseurs avec qui on travaille depuis des années, voire des dizaines d'années. Et puis à côté de ça, on est aussi dans une démarche de collaboration, de partenariat, où ça c'est nouveau pour l'entreprise qui a construit son système en étant à la fois transformateur, distributeur. Un système très intégré. Aujourd'hui, on est aussi convaincus que face aux périodes de transition qui s'adressent à nous, la collaboration, le partenariat, ce sont des sujets qui vont être des facteurs clés dans l'avenir. Et puis, il y a un soutien aux dynamiques locales parce que l'entreprise est ancrée à Quiberon depuis le début, depuis 1932. Et voilà, notre écosystème très local, on souhaite être un acteur et accompagner. Le monde associatif est lié avec les élus du territoire pour comprendre comment on peut faire vivre et faire bouger ce territoire dans le futur. Ces quatre grands piliers, ça c'est quelque chose qui est stabilisé et qui ne bouge pas. Ce sont nos quatre piliers et autour de ça on travaille les équipes, les objectifs opérationnels. qui vont vivre et qui vivent chaque année. On a un comité opérationnel qui regroupe à peu près des représentants de quasi tous les métiers de l'entreprise. Et c'est avec eux que je travaille à faire des propositions qui sont échangées avec le comité de direction aussi par rapport à une feuille de route plus globale sur l'entreprise. Et donc ça peut être en termes d'exemples. Ça peut être justement comment dérouler et inscrire une feuille de route sur l'éco-conception des emballages pour qu'on utilise un minimum de plastique, qu'on soit conforme aux évolutions réglementaires, mais qu'on soit aussi conscient que dans nos emballages en fer, on s'assure qu'il y a aussi une partie qui est réintégration de recyclage, issue de recyclage. Donc il y a du très concret sur l'éco-conception. Et puis, sur les collaborateurs, on vient de créer une communauté des managers où, en fin de compte, on va proposer des temps d'échange à l'ensemble des managers d'entreprise pour qu'ils puissent échanger sur leurs pratiques avec des apports extérieurs, mais aussi des temps de partage entre pairs pour créer des dynamiques aussi. Donc voilà, il y a plein de choses qui sont possibles. qui se mettent en place, mais je dirais que le principal pour nous, c'est que ça émerge de l'intérieur et que ce ne soit pas descendant.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    Revenons à l'une des grandes questions que se pose la Belle-Iloise pour les prochaines années. Comment continuer à produire des conserves à partir d'une ressource, le poisson, de plus en plus fragile ? La direction Transformation et RSE réfléchit d'ores et déjà aux premières pistes.

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    On a tenté de sortir du poisson parce qu'on veut continuer à se développer, mais on voit bien que la ressource poisson, ça devient de plus en plus tendu. Nous on travaille trois poissons, principalement la sardine, le mackerel et le thon. Sur les enjeux de biodiversité, il y a quand même le macro qui a de fortes tensions avec des quotas qui diminuent chaque année. Donc un accès à la ressource de plus en plus compliqué, mais en même temps préservation de la ressource. Et puis la sardine, aujourd'hui il y a beaucoup de discussions entre scientifiques, pêcheurs, conserveurs et autres professionnels. notamment sur le stock du golfe de Gascogne, où il n'y a pas de mesure et on voit que soit la sardine est moins nombreuse ou soit en tout cas elle diminue de taille. Donc il se passe quelque chose. Et quand vous êtes conserveur, un poisson qui est plus petit, est-ce qu'on est toujours en capacité dans le futur, on sera toujours en capacité de le mettre en boîte ? Donc c'est des questions qu'on s'autorise en tout cas et qu'on ouvre en interne. Au travers de ça, on imagine peut-être plus notre développement autour de... d'une offre alimentaire hors poissons dans le futur. On continuera à faire de la sardine, du mackerel et du thon, mais on ne veut pas mettre beaucoup plus de pression sur les stocks et donc assurer un développement avec des produits peut-être plus végétaux. Depuis 2-3 ans, on a déjà une dizaine de produits sans poissons, à base d'algues, de végétaux, et donc on commence à amorcer ce virage et on souhaite accélérer. Après, on se pose aussi la question de la marque, la Bélilloise, qui est très associée au monde de la mer. Et donc, on doit accompagner aussi les clients, leur faire comprendre pourquoi on propose autre chose que de la sardine, du thon ou du macro aujourd'hui et demain. Et donc, tout ça, ce sont des gros chantiers qu'on engage dans l'entreprise. et cette année on s'est beaucoup appuyé sur... La démarche de décarbonation de l'ADEME acte pas à pas justement pour travailler sur ce sujet-là et à la fois être en capacité de dire comment on peut décarboner notre offre-produit, comment on peut décarboner nos sites de production, de distribution et naturellement on a viré au-delà de l'impact carbone sur l'état de la ressource.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    Chef d'orchestre de la démarche Agir en Conscience, Yannick Le Breton a pour mission première d'embarquer les équipes. Car il le sait et il ne cesse de le répéter, sans les femmes et les hommes qui composent l'entreprise, la transformation ne pourra advenir.

  • Yannick Le Breton - directeur Transformation et RSE de La Belle-Iloise

    C'est sûr que quand on a beaucoup de métiers, chacun a envie d'aller un peu plus vite dans son métier. Mais il ne faut pas que ce soit au détriment de la démarche collective. Et donc c'est là qu'on a des arbitrages à faire. Et le principal levier pour faire des arbitrages, c'est redonner le sens de ce que l'on fait et d'avoir des temps de discussion qui sont importants, je pense, aujourd'hui, pour qu'on se réaligne, puisque le monde va très vite, et donc il peut y avoir des tendances qui émergent très vite, et si on ne garde pas un alignement en interne, c'est là que ça peut être un peu plus compliqué. On est dans une période où... de doute. Tous les matins, on ouvre un journal, on voit bien qu'il se passe plein de choses, qu'il y a plein de choses qui bougent, il y a très peu de stabilité. Maintenant, c'est comment on fait pour ne pas tomber dans la peur et l'immobilisme, et comment on fait en sorte que ce doute soit plutôt générateur d'idées, d'envie d'aller de l'avant.

  • Marion Watras - animatrice du podcast

    C'était Synapse. Le podcast de l'agence brestoise Hippocampe qui met sa créativité au service des transformations. Cet épisode vous a plu ? Abonnez-vous !

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