- Speaker #0
Bonjour à tous, c'est Olivier sur le podcast T'as vu avec ton comptable. Après trois saisons de notre podcast, on a décidé de prendre un virage à 90° et switcher de format. Pour cette nouvelle saison, on passe sur un format beaucoup plus court, 15 minutes par épisode environ. Dans chaque épisode, on va traiter d'une question technique. Vous aurez des réponses claires et pédagogiques sur ces questions auxquelles sont confrontés tous les dirigeants. Pour chacun de ces sujets, je serai accompagné d'un expert à qui je poserai 5 questions clés qui vous permettront de mieux comprendre le sujet et ses enjeux. Cet échange vous guidera dans votre réflexion ou tout simplement améliorera votre culture professionnelle. J'espère que ça vous plaira. Bienvenue dans ce nouveau format et place à l'épisode. Hop hop hop, deux minutes pour vous dire que cette nouvelle saison est rendue possible grâce à notre partenaire ACD. ACD c'est quoi ? C'est tout simplement l'un des meilleurs logiciels métiers pour les cabinets d'expertise comptable. On a changé de logiciel au cabinet Bell Eden il y a maintenant deux ans et on a choisi ACD pour plein de raisons. Mais si je dois essayer de vous convaincre, je vais vous en citer deux. Déjà, il est possible d'installer le logiciel en local sur son propre serveur. Bien sûr, vous pouvez également l'avoir en mode SaaS avec un hébergeur, mais vous pouvez aussi l'installer sur votre serveur, en physique, chez vous. C'est le choix que nous avons fait, entre autres pour garder la main sur nos données. Ensuite, comme vous le savez, je défends souvent l'interprofessionnalité derrière ce micro. Eh bien ACD, ils sont comme nous. Ils ont ouvert leur infrastructure pour collaborer avec les meilleurs outils professionnels. Ils sont connectés avec de nombreux partenaires. comme Je Déclare, Mon Expérience Gestion, Jury Act ou encore Chain Trust. Dans une époque où l'outil de production reste un enjeu majeur pour les cabinets, ACD est le partenaire qu'il vous faut. Alors n'hésitez plus que vous soyez un créateur ex-Nilo ou un cabinet déjà implanté. Contactez Dan Amar de notre part, c'est le directeur commercial de chez ACD, et vous serez accueillis comme il se doit. Allez, je ne vous embête pas plus, place à l'épisode, bonne écoute. Merci déjà d'avoir répondu présent à l'invite et d'avoir proposé cette thématique.
- Speaker #1
Avec plaisir, c'est une thématique qui me tient effectivement à cœur, donc quand j'ai l'occasion de partager, ça me fait plaisir.
- Speaker #0
Juste parce que pour resituer dans le contexte et poser tout de suite la question de l'épisode aujourd'hui, tu as vu avec ton comptable, plus qu'une question, c'est une thématique, le mandat de gestion futur. Qu'est-ce que c'est ? Quelle utilité pour le chef d'entreprise ? Tu vas nous détailler ça dans la foulée de notre échange. Donc toi Stéphane, tu es expert comptable. Avant de te présenter, tu as peut-être fait ton mémoire d'expertise comptable là-dessus ou pas ?
- Speaker #1
Pas du tout. Non, pas du tout. Effectivement, en plus c'est un sujet qui m'est venu comme ça en 2019 en rencontre de vacances, alors que je n'avais pas forcément de cadre parmi mes clients de décès ou de capacité. Je n'étais pas vraiment concerné par le sujet. Et puis, je ne sais pas, en rencontre de vacances, j'ai eu une sorte d'illumination. Je me suis dit... qui manque quelque chose et qui a peut-être un raccord à faire entre la mission d'expert comptable et la nomination d'un mandataire pour remplacer le dirigeant. C'est comme ça que j'ai fait le lien. Et puis, petit à petit, j'ai construit une mission. J'ai construit une mission que je diffuse maintenant.
- Speaker #0
OK, très clair. Alors, une fois n'est pas coutume, je vais te laisser beaucoup parler parce que c'est un sujet, moi, que je ne maîtrise pas ou très peu. Donc, je vais te laisser nous présenter tout ça, mais juste pour resituer un petit peu dans le contexte. Donc, l'objectif du mandat de gestion futur, et tu diras si je me trompe, c'est justement de prévoir l'incapacité du dirigeant et de prévoir des modalités qui permettront à l'entreprise de perdurer avec l'aide de quelqu'un qu'on va mettre à la tête dans ce cadre-là quand le dirigeant, il est incapable ou décédé.
- Speaker #1
C'est ça ? Exactement. C'est exactement ça. C'est exactement ça.
- Speaker #0
Ok, alors comment... Parce qu'en fait, on accompagne beaucoup de chefs d'entreprise au cabinet Bel Eden. Et c'est vrai que souvent, la question, c'est qu'est-ce qu'il arrive de mes parts et de la valeur de mes parts si jamais il m'arrive quelque chose ? Mais c'est vrai que souvent, les gens sont moins préoccupés par qu'est-ce qui va arriver à l'entreprise s'il m'arrive quelque chose. C'est peut-être là-dessus que ça inscrit ton intervention et ce conseil.
- Speaker #1
C'est exactement ça. Parce qu'en fait, si on part du principe que... en cas d'incapacité ou de décès du dirigeant, dans 70% des cas, l'entreprise va être liquidée dans le mois qui suit. Ça veut dire que la préoccupation, c'est de pouvoir protéger le patrimoine professionnel du dirigeant et surtout d'éviter à la famille, parce qu'en fait, c'est ce qui se passe dans la plupart des cas, d'éviter à la famille d'avoir à gérer l'entreprise au pied levé alors qu'ils n'ont pas forcément la compétence et le temps nécessaire. Donc, ce qui se passe en général, en cas justement de capacité ou de décès du dirigeant. La famille va se tourner vers qui ? Vers l'expert comptable, pour savoir justement comment procéder. Et puis l'expert comptable, malheureusement, il n'a pas de quoi agir au nom de… Donc on va orienter souvent vers le tribunal de commerce et la nomination d'un mandataire judiciaire. Donc ça, ça va être long, ça va faire perdre de la valeur à l'entreprise, parce que le mandataire judiciaire, lui, il n'a pas forcément intérêt à revaloriser la boîte. Donc en fait, il va faire quoi ? Il va souvent, en tout cas dans la plupart des cas, aller vers une utilisation judiciaire.
- Speaker #0
Comme tu le disais juste avant, 70% des entreprises, suite à la mort du dirigeant, sont liquidées. C'est vrai que clairement, en termes d'optimisation du patrimoine, alors pas forcément pour le dirigeant puisque lui est décédé,
- Speaker #1
mais pour les véritiers,
- Speaker #0
ce n'est pas topissime. Il y aurait bien mieux valu mettre en place quelque chose qui permettrait à l'entreprise de perdurer et donc de facto d'être mieux valorisée qu'une liquidation pure et simple.
- Speaker #1
Exactement, donc du coup l'idée du mandat de gestion future, alors le mandat de gestion future ça n'existe pas en tant que tel, c'est la mission que j'ai baptisée comme ça, c'est en fait la mise en place d'un mandat à effet posthume, donc en cas de décès, et d'un mandat de protection de futur en cas d'incapacité, donc on va faire les deux mandats, on va signer les deux mandats chez le notaire, et on va prévoir le remplacement du dirigeant par la nomination d'un dirigeant de remplacement. qui peut être l'expert comptable de l'entreprise, soit qui va être nommé comme mandataire pour préserver les droits des héritiers, soit pour être nommé comme mandataire de transition, comme dirigeant de transition, pour soit liquider la boîte, vider bien et donc faire en sorte que ça ne dure pas trop longtemps, soit faire en sorte de maintenir l'activité le temps d'une session éventuelle, parce qu'on aura identifié au préalable d'éventuels acquéreurs ou d'éventuels repreneurs. Et donc, le moment venu, et donc on va faire vivre tout ça, on va actualiser les informations, mais le moment venu, nous, on va juste faire la transition. Donc, l'idée, ce n'est pas de rester plusieurs années à la tête de la boîte. L'idée, c'est de faire cette transition et de passer le relais le plus vite possible.
- Speaker #0
Comme tu disais tout à l'heure, c'est un mandataire de transition. C'est pour faire avancer les choses rapidement et pas que tout soit sclérosé. C'est toujours dans l'intérêt des héritiers. Donc, on a deux situations. On a donc le décès et l'incapacité. Et tu travailles généralement les deux paires, enfin, de concert, en fait.
- Speaker #1
Oui, parce qu'en fait, c'est pareil. On entend souvent parler du mandat de protection future comme quelque chose qui est mis en place. Sauf que, pour moi, on ne fait qu'à moitié du chemin parce qu'effectivement, l'incapacité, c'est un sujet. Mais le décès, c'en est un aussi. Et en plus, ça peut être successif. Quelqu'un peut avoir un accident, être dans le coma et puis décéder. Donc, l'idée, c'est de justement tout prévoir et surtout faire en sorte que... Là dans la mission, c'est ça d'ailleurs qui est l'essentiel de la mission, c'est qu'on va préparer un plan de continuité d'activité, donc on va recueillir toutes les informations stratégiques de l'entreprise au préalable, on va mettre tout ça dans un coffre-fort numérique, on va actualiser les informations au fil de l'eau, donc par des contrôles de procédure réguliers, on va dire tous les trois mois, et puis une fois par an on va actualiser aussi le plan de continuité d'activité, donc on va faire vivre tout ça. Et du coup, cette mission-là, on va la facturer sous forme d'un abonnement. J'ai proposé un abonnement annuel pour l'entreprise. Et comme ça, le moment venu, on a toutes les informations nécessaires et on peut vraiment agir plus un.
- Speaker #0
En fait, le parallèle est peut-être un petit peu mal choisi, mais ça me fait penser au plan de continuité d'activité pour une attaque cyber. C'est-à-dire qu'en amont, je vais mettre sur papier... qui est noir sur blanc, ce qu'il faut faire et ce qu'il va falloir faire si jamais ça se passe mal.
- Speaker #1
Exactement ça. Sauf que du coup, là, le sujet, ce n'est pas d'attaque cyber, c'est incapacité d'essayer du dirigeant, absence du dirigeant à la tête de sa boîte. C'est quand même un sujet essentiel parce qu'en plus, on le sait, là, ça s'adresse quand même plutôt au TPE avec solopreneur, donc en gros dirigeant associé unique. Du coup, qui sont omniprésents, omnipotents. Donc en fait, ils gèrent tout dans la boîte, ils ne délèguent rien. Et en fait, le fait d'ailleurs de se poser la question, de savoir si demain tu n'étais plus là, qu'est-ce qu'on fait ? En fait, le dirigeant va commencer à mettre en place des procédures, à mettre en place des délégations, va faire en sorte que justement, la boîte puisse tourner sans lui. Et en fait, on va l'aider justement, on va le sensibiliser à ce sujet-là, ce qui va lui permettre justement d'anticiper au maximum. son absence à la tête de l'entreprise.
- Speaker #0
Oui, d'accord. Alors justement, on se disait, est-ce qu'il y aurait deux, trois, enfin, pas points clés, mais typologies d'entreprises clés qui doivent vraiment se poser la question ? Là, tu nous donnais un élément de réponse en disant le dirigeant un peu omnipotent qui est un peu partout et où on voit très clairement que si jamais il n'est pas là, l'entreprise s'arrête. Est-ce qu'il y a, pour les gens qui nous écoutent, des entreprises type sur lesquelles il faut vraiment se poser la question ? Parce que ça peut arriver, quoi.
- Speaker #1
Alors, en général, j'introduis toujours mon propos en disant qu'il y a deux seules choses dont on est sûr dans la vie. La première, c'est qu'on va mourir et la deuxième, c'est qu'on ne sait pas quand. Et donc, je dirais qu'a priori, tous les dirigeants potentiellement sont concernés. Maintenant, effectivement, le consultant en informatique qui a une facture par mois, ce n'est pas trop un sujet, d'accord ? Même s'il faudrait liquider sa boîte, de toute façon, ça serait à la famille de le faire. Donc on va dire que plutôt les entreprises qui ont des salariés, sur lesquelles il y a une valeur de patrimoine conséquente, parce que parfois aussi le patrimoine professionnel occupe une part très importante dans le patrimoine du dirigeant, donc ceux-là effectivement sont une cible. On peut avoir aussi les dirigeants qui ont un mode de vie qui fait qu'on sait qu'ils peuvent être à risque, parce que les gens d'entreprise quand même sont des gens stressés. beaucoup de choses, etc. Donc c'est pareil, là je ne l'évoque pas, mais il y a des chiffres assez importants sur les causes de décès, les causes de décès qui peuvent toucher les chefs d'entreprise, les crises cardiaques, les ABC, les accidents de la route, tout ça, effectivement, les suicides aussi, les suicides qui peuvent être quand même des sujets pour les chefs d'entreprise. Et ce que j'essaye aussi de dire, c'est que lorsqu'on a un dirigeant qui a une boîte qui tourne, qui a des enfants mineurs, peut-être même qui est divorté, Ça, ça peut être aussi un cas parce que quand on fait comprendre au dirigeant que s'il lui arrive quelque chose, c'est son ex-conjoint qui va devoir gérer la boîte avec les enfants mineurs, avec le juge des tutelles, etc. Ce qui complique énormément les choses. Le juge des tutelles, il faut savoir qu'il manque 6 et 18 mois pour prendre une décision. Donc, dès lors qu'il y a des enfants mineurs, c'est insulé. Alors que là, si on a un mandataire de transition, du coup, c'est le mandataire qui va prendre les décisions à la place des ayants droit. Donc, il fera en sorte que la boîte fasse ce qu'on a dit. qu'elle soit fermée vite et bien, soit qu'elle perdure pour une session. Donc la cible, c'est pas évident parce que c'est assez large, j'ai même des surprises, j'ai un client de 35 ans qui a une boîte de diététique, il n'y a même pas de salarié ni rien, et l'autre jour il m'a dit, je préfère que ce soit vous qui vous occupiez de ça, s'il me reste quelque chose, plutôt que mes parents, il n'est pas marié, il n'a pas d'enfant, donc en fait, voilà, typiquement ce n'était pas dans ma cible.
- Speaker #0
Non, mais très clair. Et pour rebondir sur cette histoire de divorce, de pièces rapportées, de second mariage, etc., les conditions sociétales font qu'on est amené de plus en plus à rencontrer cette typologie de problème, passe-moi le terme. Et c'est vrai que, de facto, ce genre de mission sera amené à être d'utilité publique. C'est toi qui utilisais le terme, en plus souvent dans les années à venir.
- Speaker #1
exactement parce qu'en fait Je pense que tous les dirigeants sont concernés. Au final, c'est vrai que même si on peut cibler certains, tous les dirigeants sont concernés parce que quand on prend conscience que s'il nous arrive quelque chose, c'est nos ayants droit qui vont devoir gérer la boîte. En fait, c'est des sujets qu'on n'aborde jamais parce que finalement, nous-mêmes en tant qu'experts comptables, je ne sais pas si toi c'est ton cas, si tu as beaucoup de décès parmi tes clients ou des cas comme ça, mais on aborde très peu finalement ce sujet-là, de se dire qu'est-ce qui va se passer de ma boîte si jamais je ne suis plus là. On a la partie assurantielle souvent qui va être prise en compte. D'ailleurs, aujourd'hui, il y a des clients, beaucoup d'entre eux souscrivent des contrats homme-clé. Le contrat homme-clé, pour moi, un contrat homme-clé aujourd'hui sans mandataire, ça ne sert à rien.
- Speaker #0
Ça permet d'absorber les charges fixes, entre guillemets, mais la boîte est rosée quand même.
- Speaker #1
Exactement, et ça ne résout pas le problème. Ça apporte de l'argent à la société. Si en plus l'argent n'est pas utilisé, notamment par le mandataire, ça va être fiscalisé une fois l'IS, une fois le droit de succession.
- Speaker #0
À l'inverse d'ailleurs, tu vas me dire si je me trompe, mais ça doit peut-être là aussi être envisagé de pair, c'est-à-dire cette assurance homme-clé qui va permettre d'un point de vue assuranciel de récupérer des fonds pour la boîte en cas de problème. Mais justement, ces fonds devraient, pourraient être alloués justement aux mandataires pour gérer la boîte en fait.
- Speaker #1
Exactement. Et donc là, moi, je suis en discussion avec ça. certaines assurances, justement pour coupler les deux. Pour coupler les deux, pour que le bénéficiaire finalement de l'assurance, une partie en tout cas du bénéficiaire, peut être tout à fait le mandataire, justement pour le rémunérer. Parce qu'on prévoit dans le plan, dans la mission, on prévoit la rémunération du mandataire évidemment. En cas de difficulté.
- Speaker #0
Tout à fait logique. Alors justement, comment se déroule la mise en place ? On parlait tout à l'heure que le mandataire pouvait être l'expert comptable. Comment on met en place tout ça ? Comment on choisit le mandataire ? Est-ce que c'est long ? Est-ce que c'est compliqué ? Dis-nous tout.
- Speaker #1
Alors en fait, ce qu'on va préconiser, soit on se met en avant en tant qu'expert comptable, et effectivement on va se proposer comme mandataire de gestion, et donc nous on aurait vraiment une mission de gestion de l'entreprise. On va faire en sorte de nommer un commandataire, un commandataire qui va être plutôt quelqu'un qui aura des fonctions techniques. Ça peut être un salarié d'entreprise, un bien d'entreprise, ou ça peut être un ami, ça peut être quelqu'un d'autre, mais en tout cas, qui aura plus des fonctions techniques. Donc, on va faire en sorte que, dans la plupart des cas, si c'est utile, il y a un commandataire ou des commandataires. Il peut y en avoir plusieurs, évidemment. Donc, on va choisir les mandataires. Oui ? Non ? On va choisir les mandataires.
- Speaker #0
Je voudrais dire le commandataire. pourrait être le collaborateur qui suivait le dossier par exemple ? Avec le comptable derrière ?
- Speaker #1
Non, parce que là, le commandataire, si on choisit un commandataire, ça va être plutôt quelqu'un avec des fonctions techniques. Ça va être quelqu'un qui va prendre la place du plombier sur les chantiers.
- Speaker #0
J'allais te dire, c'est lui qui va faire les pizzas.
- Speaker #1
Exactement. Donc là, ça va être quelqu'un qui vraiment aura des fonctions techniques pour justement faire en sorte que la boîte continue à tourner. Parce que nous, forcément, on ne va pas remplacer le plombier sur les chantiers. Ça, c'est évident. ou le cuisinier dans la cuisine. Donc le commandataire, on va choisir toutes ces personnes-là, qui peuvent être aussi des membres de la famille, ça peut être un enfant majeur, ça peut être le conjoint. Donc on va choisir les commandataires. On va ensuite, dans le processus, on va prendre connaissance des informations stratégiques, on va faire un entretien avec le client, on va recueillir toutes ces informations-là et les mettre dans un coffre-fort. On va établir le plan de continuité d'activité, donc en fait c'est les volontés finalement du dirigeant, donc qu'est-ce qu'on fait finalement dans le mandat ? Est-ce qu'on vend ? Est-ce qu'on fait une cessation d'activité ? Donc si on vend à qui ? Donc on va identifier préalablement des personnes. Donc tout ça, on fait le plan de continuité d'activité qui est aussi mis dans le coffre-fond numérique. Et ensuite, donc là, une fois que tout ça s'est mis en place, on va chez le notaire pour signer les mandats, les deux mandats, mandat de protection future, mandat effet posthume. et ensuite... On va avoir un abonnement qui fait que le client va recevoir tous les mois un mail en lui disant « Est-ce que tu as bien pensé à mettre à jour tes informations ? » parce que c'est à lui qu'il revient la responsabilité de mettre à jour ses informations. Et nous, on va faire un contrôle de procédure tous les trois mois. On va se connecter pour voir si le coffre a bougé, si les informations ont bien été mises à jour. Donc ça, c'est assez rapide. Je me connecte le premier lundi du mois et je regarde rapidement si ça s'est fait. Et puis ensuite, ça va perdurer. Régulièrement on va faire une mise à jour parce que l'entreprise elle vit. Peut-être que le salarié clé sur lequel on voulait s'appeler, qui était nommé comme commandataire, il n'est plus dans la boîte, il y en a peut-être un autre. Voilà, donc tout ça, ça va vivre évidemment. Si on a besoin d'aménager les mandats, on peut le faire, on peut régler les mandats et les dénoncer avant qu'ils soient activés. Et ensuite, on attend et en cas de décès ou d'incapacité, là on active les mandats. assez simplement puisqu'avec le mandat et les certificats de décès ou le certificat médical on va pouvoir activer les mandats et là on intervient après en tant que mandataire et là on fait notre job enfin ce qui était prévu dans le plan en tant que mandataire voilà ok
- Speaker #0
bon bah c'est très clair je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi limpide mais c'est peut-être parce que justement tu maîtrises bien ton idée j'ai deux points clés qui m'interpellent cette histoire de coffre-fort numérique et puis de mise à jour régulière alors ... Sur le profil numérique, même si ce n'est pas forcément l'objectif, quelles solutions technologiques tu utilises ? Comment ça se passe ?
- Speaker #1
Moi, aujourd'hui, j'utilise une solution qui s'appelle Security. C-E-C-U-R-I-T-Y, Security. Il y a d'autres solutions qui existent, évidemment. L'intérêt, c'est que les paramétrages sont assez faciles. On a des droits, on voit qui a alimenté le coffre, etc. Donc voilà, ça, c'est une solution. Mais il y en a d'autres, évidemment. Le client peut avoir lui-même déjà mis en place son propre coffre-reformes numériques. En tout cas, il faut qu'on ait un accès pour pouvoir justement vérifier que tout est OK. Est-ce que j'allais dire qu'il y a accès au final,
- Speaker #0
le notaire, le mandataire ?
- Speaker #1
Exactement. Alors, le notaire, on ne lui donne pas forcément accès parce que lui, il n'en aura pas besoin. Là, on est vraiment sur… La personne concernée. C'est permanent. C'est toutes les informations dont on a besoin pour reprendre la gestion de la boîte. Donc c'est le mandataire qui lui va avoir des droits. d'ajout, enfin de visualisation et d'ajout de documents, pas de retrait par contre c'est le client le mandant donc qui lui pourra ajouter, retirer les informations comme il le souhaite Ok,
- Speaker #0
et justement, Maj mise à jour des informations régulièrement, donc tu disais un mail automatique chaque mois, je m'imagine que sur la mise en place de cette mission en fait il y a un gros boulot initial pour paramétrer tout ça, décider réfléchir et puis consigner tout ça Et puis après, comme tu le disais, une mise à jour des informations, s'il y a des changements importants qui impacteraient ce mandat de gestion future. Quel est le type d'informations qu'on va être amené à mettre à jour ou à se dire qu'il faut qu'on fasse un changement parce qu'il y a du nouveau ?
- Speaker #1
Alors, la situation des commandataires éventuellement, donc c'est ce que je disais, si on a nommé quelqu'un comme commandataire et que finalement, cette personne-là n'est plus habilitée ou en tout cas, si elle n'est plus choisie, donc voilà, mise à jour du mandataire. Et sinon, ça va être toutes les informations relatives à l'entreprise. Tu vois, si on a fait le plan de contenu d'activité à aujourd'hui et que la boîte a très peu de valeur, finalement, On s'est dit, voilà, on va faire une cessation d'activité parce que finalement, et que dans 3 ans, 4 ans, 5 ans, la boîte, elle a évolué. Finalement, elle a de la valeur. On peut la céder et donc, on va trouver un acquéreur et pré-identifier des acquéreurs. Donc ça, il va falloir le faire vivre. Parce que le plan de départ, c'était cessation d'activité. Si le plan évolue sur cession de l'entreprise, effectivement, il faut mettre à jour le mandat.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Et donc ça, ça va être la vie de l'entreprise qui va décider aussi. Alors la vie de l'entreprise, son évolution, qui va décider qu'on a ou pas à mettre à jour les mandats.
- Speaker #0
Très clair. Alors, pour essayer de tenir le timing, on va avoir encore deux questions sur lesquelles on va pouvoir s'attarder une ou deux minutes. On a déjà partiellement répondu à la première, c'est-à-dire le dirigeant, c'est le dirigeant quand même qui choisit son mandataire avant tout.
- Speaker #1
Oui, alors nous, on l'aide à choisir, évidemment. propositions, mais c'est lui qui doit choisir. Alors nous, on l'aide parce qu'on va lui donner des pistes, une typologie de personnes à choisir. C'est lui qui choisit, effectivement.
- Speaker #0
Et une autre question qui nous intéresse forcément tous et qui intéresse souvent le chef d'entreprise, c'est quand même combien ça coûte tout ça, à peu près. Est-ce que tu peux nous donner un ordre d'idée du mode de facturation et puis de combien ça coûte pour une... une TPE à taille humaine.
- Speaker #1
Voilà. Alors moi, j'ai fait un système d'abonnement 800 euros hors taxes par an. D'accord. Même au moment de la mise à jour. C'est-à-dire qu'en fait, je n'ai pas fait un tarif spécifique pour le lancement de la mission. À force d'en parler, certains me disent qu'effectivement, il faudrait peut-être la première année facturer quelque chose d'un peu plus conséquent. Après, comme moi, je me suis dit que finalement, c'était lissé sur plusieurs années sous forme d'un abonnement. Donc, c'est 800 euros par an. Et après, effectivement, il y a la rémunération du mandataire si le mandat est activé. Là, on facture la rémunération du dirigeant avec, j'ai prévu, une rémunération planchée, une rémunération plafond. Donc effectivement, si on a un dirigeant qui n'est pas rémunéré, qu'on puisse quand même se rémunérer. Et au contrario, si c'est sur des missions qui sont un petit peu plus complexes, qu'on puisse aussi peut-être voir la rémunération qui soit en adéquation avec le travail qu'il y aura à faire. Il faut prévoir aussi la signature des mandats chez le notaire. Donc ça, c'est payant aussi. C'est plus ou moins normé. En gros, c'est 250 euros pour les deux mandats. Il y a des notaires qui facturent un petit peu plus, notamment parce que c'est dans le cadre de l'entreprise. Donc moi, les mandats que j'ai signés jusqu'à présent, le notaire prenait plutôt entre 600 et 1 000 euros. D'accord. Donc c'est à mettre la première année. Voilà, la première année uniquement. Et puis, il peut y avoir aussi des mises à jour de statut. Parce qu'il faut évidemment adapter les statuts à cette situation-là. Donc, s'il y a des mises à jour de statut, à l'intermédiaire d'un avocat ou du cabinet qui fait du juridique, il faut prévoir aussi des honoraires pour ça.
- Speaker #0
D'accord. Quand tu dis mises à jour de statut, j'ai du mal à visualiser. Parce qu'en fait,
- Speaker #1
comme on va prévoir la nomination aussi d'un mandataire de remplacement, d'un dirigeant de remplacement, on va devoir intégrer dans les statuts la possibilité d'avoir un dirigeant de remplacement, parce que ce n'est pas toujours prévu. Et en général, ce qu'on va faire, c'est qu'on va faire aussi un PV de nomination de ce dirigeant de remplacement, qui va permettre justement que la personne puisse avoir toute l'attitude pour intervenir à la tête de l'entreprise. Parce qu'en fait, le mandataire, il devient gérant, enfin il devient gérant au président, il devient le mandataire social.
- Speaker #0
Oui, on est d'accord. Mais donc la personne... Oui, d'un autre côté, c'est mieux d'avoir recueilli son accord au préalable et que la personne ne le découvre pas le jour où, justement, il y a quelque chose.
- Speaker #1
Oui, oui.
- Speaker #0
Ok. Pour revenir deux secondes sur le mode de rémunération, c'est vrai que spontanément, la remarque que je me faisais, c'est qu'en effet, ça ne me paraît pas cher pour l'année de mise en place, parce qu'il y a quand même du taf et on le voit via notre échange, il y a quand même beaucoup de choses à modifier, à mettre en place, à réfléchir. Et c'est vrai que spontanément, je serais… Alors, c'est un échange, ce n'est pas du tout un forfait de mise en place un peu plus conséquent. quitte à avoir d'ailleurs une mise à jour annuelle moindre. Bon après c'est un débat.
- Speaker #1
Oui en fait c'est des discussions que j'ai avec d'autres confrères, c'est sûr qu'après chacun fait ce qu'il veut. Moi c'est la manière dont je l'ai packagé, après chacun fait ce qu'il veut. En fait par contre, c'est vrai que ce qu'il faut voir là, c'est que nous en tant qu'experts comptables, c'est quand même une mission qu'on peut déployer à l'échelle quasi industrielle. Parce qu'en fait ce qu'il faut bien savoir aussi, c'est que là le client il nous fait absolument confiance. Oui. quand on lui trouve une solution, en lui disant si vous arrive quelque chose, c'est moi, votre expert comptable qui vais prendre la tête de votre entreprise pour faire en sorte que tout se passe bien pour vos ayants droit, là je te dis, le client, il dort sur ses deux oreilles après. Et en plus, ça augmente le niveau de confiance et ça peut même faire en sorte que notre mission perdure encore plus longtemps.
- Speaker #0
C'est tout à fait pertinent ce que tu dis là et d'ailleurs, ça sera presque le mot de la fin parce qu'on a la chance, nous, experts comptables, de... de jouir d'une confiance relativement forte de nos clients. Je l'espère mériter. Mais c'est vrai que je pense qu'on… Enfin, ce n'est pas toi que je vais convaincre. On serait l'interlocuteur privilégié pour la mise en place d'un tel truc. Parce que là, on est vraiment en plus du très personnel. Je veux dire, on parle de décès, d'incapacité. On est sur un truc très personnel où le client ne va pas se confier aux premiers venus.
- Speaker #1
Exactement. Et on est bien placé pour pouvoir aborder ces sujets-là avec le client. On est bien placé et en plus on lui apporte une solution, c'est-à-dire qu'en fait on lui fait part d'un problème, on va mettre le problème sur le tapis et on lui apporte immédiatement une solution.
- Speaker #0
On va mettre le problème sur la table, sur le tapis justement.
- Speaker #1
Sur la table, on va mettre le problème sur la table et on va apporter immédiatement une solution qu'il n'avait pas du tout envisagée. Petite parenthèse, parfois si même on a l'occasion de rencontrer les conjoints des dirigeants, et qu'on leur parle de ce sujet-là, alors là, ça va encore plus vite. Parce que quand le conjoint réalise que son conjoint dirigeant d'entreprise n'est plus là et qu'en fait, c'est lui qui va devoir gérer la boîte, là, il se sensibilise très, très vite.
- Speaker #0
C'est sûr. Tu viens de dire en effet que c'est quelque chose qu'on peut déployer de manière industrielle. Alors, le terme, moi, je le comprends, même s'il est un peu particulier, ce terme. Mais c'est tout à fait vrai. C'est vrai qu'on a une... Il n'y a qu'à se baisser pour récupérer des missions, comme disait mon ancien prof expert comptable. Il n'y a qu'à se baisser pour ramasser des missions. Et il y a un élément que je n'avais pas en tête forcément, c'est que c'est vrai que ça peut permettre aussi au cabinet de conserver à terme certains dossiers qui auraient fait partie des 70% liquidés, comme on le disait en introduction.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Seul bémol, comme toujours, comment déployer du temps, dégager du temps pour prendre ce sujet à le blâre à le corps et le déployer. il faut que ça soit
- Speaker #1
Il faut structurer ça dans le cabinet pour que quelqu'un puisse s'en occuper à part entière. Mais c'est une belle mission, honnêtement, c'est une belle mission et ça a une vraie valeur ajoutée, perçue par le client en tout cas. C'est vrai que j'ai des super retours par rapport à ça, les clients sont vraiment satisfaits. Ça c'est sûr que…
- Speaker #0
Super. Merci beaucoup Stéphane pour cet échange sur ce sujet passionnant. sujet atypique et un peu méconnu mais j'espère qu'on aura fourni à nos auditeurs un peu de matière première pour bien comprendre et puis pourquoi pas y aller lancez-vous,
- Speaker #1
je pense que les gens peuvent potentiellement te contacter j'imagine pour échanger sur le sujet se faire conseiller entre confrères on se rend service là-dessus j'en profite pour dire que du coup je diffuse cette offre mais en fait ce que je fais maintenant depuis presque quelques mois en tout cas, je forme les experts comptables pour qu'eux-mêmes puissent déployer cette mission. Je les forme et je leur donne les outils. C'est-à-dire que le soir, à la fin de la formation, ils ont tous les outils, le lendemain matin, ils peuvent mettre en place la mission. Il y a les modèles de contrat, les modèles de mandat, la plaquette commerciale, il y a tout ce qu'il faut. Dans la formation qui dure à peu près une journée, où on détaille un petit peu tout ça, à la fin de la journée, ils peuvent mettre en place la mission. J'ai déjà formé presque une centaine d'experts comptables depuis le mi-novembre. Donc là, c'est mon cheval de bataille. J'ai l'intention de former 1000 experts comptables. Et c'est mon activité quasiment à temps plein. en ce moment. Pour ceux qui voudraient avoir des informations, vous pouvez aller sur le site mandat-formation.fr et là vous aurez les informations concernant tout ça.
- Speaker #0
Impec, c'est très clair, tu maîtrises le sujet et tu as en plus envie de le partager via ces formations et pour la profession. Merci pour la profession Stéphane,
- Speaker #1
je n'ai pas d'autres mots.
- Speaker #0
Merci pour le passage également sur notre podcast, c'est un sujet bien technique qui a été bien vulgarisé, donc perso je suis très content, je ne sais pas si tu l'es également.
- Speaker #1
Je suis super content de pouvoir en tout cas m'exprimer sur le sujet, donc avec grand plaisir.
- Speaker #0
super merci merci beaucoup bonne journée à tous les auditeurs bonne fin de semaine je ne sais pas quand l'épisode sera diffusé mais en tout cas ça sera une réussite j'en suis sûr merci Stéphane merci beaucoup merci bonne journée au revoir bravo
- Speaker #2
vous êtes arrivé au bout de cette capsule technique t'as vu avec ton comptable j'espère que cet épisode vous aura plu que vous aurez appris des choses et peut-être qu'il aura éveillé votre curiosité N'hésitez pas à contacter l'expert qui m'accompagne aujourd'hui. Si vous avez des questions complémentaires ou d'autres sujets que vous aimeriez voir abordés dans le podcast, n'hésitez pas non plus à m'en faire part, par mail ou par message. Enfin, pour nous aider dans le développement de notre podcast « T'as vu avec ton comptable » , partagez cet épisode et mettez un commentaire ou 5 étoiles, ou même les deux. Allez, à très bientôt, portez-vous bien.