Speaker #0Dans cette pause aujourd'hui, nous allons parler d'un thème abordé dans l'épisode de la semaine dernière, à savoir la peur du jugement. Donc c'est cette peur qui drive un peu... Nos décisions concernant la sexualité, et notamment quand il s'agit d'exploration, de savoir s'il vaut mieux explorer avec un amant ou un amour. Et si tu vois pas du tout de quoi je te parle, je t'invite à aller écouter l'épisode de la semaine dernière où je mentionne tout ce sujet, et je te mettrai le lien dans la description de ce podcast. La peur du jugement, en fait, c'est cette peur un peu viscérale que tu peux ressentir dans ta sexualité. Ça se manifeste souvent par de la honte, par du tabou, par des désirs que tu vas réprimer... que tu vas pas oser dire ou demander, voire même pas oser penser. Et c'est intéressant de voir d'où ça vient. Donc si on fait un petit retour en arrière, chez nos amis les Romains et les Grecs, s'il y a une chose qu'on peut dire chez eux, c'est qu'ils avaient l'habitude de s'amuser. Ils organisaient des banquets, des festins, etc., mais aussi beaucoup d'orgies. Et du coup, ils avaient quand même cette sexualité qui était assez libre, qui n'était pas forcément genrée, assez queer au final. Et en regardant les gravures antiques, on voit bien qu'il y avait vraiment cette porosité quand il s'agissait de sexualité, où il y avait moins de distinction, plus de permission quelque part. Et c'était pas forcément monogame. C'est après, avec l'apparition des religions monothéistes, et là je vais plutôt parler de la culture judéo-chrétienne avec laquelle je suis beaucoup plus familière, n'étant pas très familière du monde arabe et de la religion musulmane, je voudrais pas dire de bêtises, Donc je dirais que c'est à partir de l'arrivée des religions monothéistes que la donne a un petit peu changé et qui a amené plus de culpabilité concernant les pratiques sexuelles, le plaisir, le désir, cette espèce de fait de se sentir coupable, de prendre du plaisir etc. Et bien sûr ça a eu un impact sur la sexualité et tout ce qu'on va appeler un peu la sexualité hors normes. Donc ouais les orgies, la non monogamie, tout ce qui va être aussi. aussi orientation queer, mais aussi la sexualité des femmes. C'est un peu comme si les femmes étaient rentrées dans un espèce de protectorat des hommes, où il y a une espèce de contrôle sociétal, je ne sais pas forcément trop comment te l'exprimer, mais il y a ce côté où il y a une certaine forme de perte de liberté, de plaisir, de désir, de la femme et aussi de comment elle peut jouir de son corps. Donc ça semble très... Ça ressemble beaucoup à ce qu'on appelle le patriarcat, et je pense que si tu vis sur cette planète depuis quelques années, t'as forcément déjà entendu parler de ce mot. Mais en tout cas, c'est un peu tout ça qui fait qu'il y a une peur du jugement qui a commencé à arriver, notamment au niveau de la sexualité. Et si tu regardes, il existe plein de termes négatifs qui vont être reliés à la sexualité, et notamment à la sexualité des femmes. Ça va être des termes qui n'ont pas forcément de pendant massif. masculin. Alors ça peut être que des femmes sont frigides ou elles sont d'infomane, on va parler de putain, de salope, j'en passe, mais c'est vraiment des mots qui sont vraiment très connotés, connotés négativement, associés à la sexualité des femmes, et on se rend compte qu'en fait les femmes sont sévèrement jugées quand il s'agit de sexualité. Dans le trop peu ou dans le trop, enfin, peu importe ce qu'on veut définir, mais c'est déjà en fait difficile quand on est une femme d'être, ben, de réussir à correspondre à une certaine norme quand il s'agit de sexualité. Mais alors, une fois que tes fantasmes commencent à être hors normes, ça l'est d'autant plus. Pour lutter contre cette peur, on va avoir tendance à adapter des stratégies. Je vais faire une liste non exhaustive, parce qu'il existe autant de stratégies que de personnes, je pense. Mais par exemple, ça va être d'enfouir ou de réprimer ses désirs. Il y a des personnes qui vont céder à l'infidélité dans le seul but de se créer des zones dans lesquelles ils vont avoir le droit d'explorer ces facettes peut-être un peu plus dark, ou moins... ou moins présente dans la bienséance, on va dire. Il y a des gens qui vont pratiquer leur fantasme, ce qu'ils vont appeler des fantasmes dérangeants, mais que avec des inconnus pour garder un petit peu ce côté de ça ne va pas se savoir, etc. Honnêtement, il y a tellement de manières de jouer autour de ça que je te donne des petits exemples comme ça pour que tu vois un peu de quoi je parle. Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'il n'y a pas une stratégie unique par personne. On a tous... des manières de pouvoir gérer ça de manière un peu différente. Et on n'est pas forcément tous non plus sujets à la peur du jugement de la même manière, avec la même intensité aussi. Donc du coup, ces stratégies vont avoir un impact, et notamment la première, le fait d'enfouir et de réprimer ses désirs, ça a vraiment un impact et des conséquences sur le désir. On va faire très simple, c'est pas facile d'avoir envie de sexe quand je m'interdis d'avoir envie de sexe. C'est vraiment un cercle vicieux en fait, parce que je vais réprimer des désirs qui sont viscéraux chez moi et dont j'ai vraiment envie, et c'est pas des choses qu'on peut contrôler. Et le fait de les réprimer en fait, je vais avoir réprimé l'intégralité de mon désir. Donc je peux me retrouver dans une situation où je vais avoir l'impression de n'avoir aucun désir, de n'avoir pas de libido, tout simplement parce que je vais... complètement réprimé ce à quoi j'ai... ce dont quoi j'ai vraiment envie, en fait. Donc concrètement, la vraie question, c'est comment on en sort de ça ? Déjà, ce n'est pas un travail qui est très facile, parce que ce sont des choses qui sont ancrées, comme je l'ai dit, c'est viscéral, ça peut être relié avec la peur du jugement de la famille, etc. Donc il y a pas mal de choses qui se jouent là-dedans. Mais déjà, ce qu'il faut savoir, c'est quand on a peur du jugement, le jugement le plus dur... Ce qu'on entend, c'est le nôtre en fait. On est extrêmement dur avec nous-mêmes. Et donc déjà, la première étape, c'est de travailler sur soi et sur notre dialogue interne, et sur ce qu'on peut dire et penser de soi-même concernant ces désirs qu'on n'assume pas. Donc pour ça, moi ce que j'aime bien préconiser ou même faire, c'est des choses que j'ai aussi fait de mon côté, c'est de travailler par exemple sur du journaling. Donc le journaling, c'est le fait vraiment d'écrire, d'écrire ses pensées. Et cette pratique, en fait, idéalement, tu le feras dans des moments où tu es seule, où tu te sens assez libre de pouvoir penser et tout ça. Et l'idée, c'est d'écrire sans trop réfléchir ce que tu penses et ce que tu ressens concernant ces fantasmes qui te dérangent tant, en fait. Donc ça a l'air tout bête comme exercice, mais c'est vraiment pas évident. Parce que tu vas certainement devoir t'y reprendre à plusieurs fois, et commencer par des petits fantasmes, vraiment des petites choses, des choses qui sont assez faciles pour toi d'écrire. Parce qu'en fait, ça va quand même te demander d'aller chercher dans des zones dans lesquelles tu n'as pas forcément envie d'aller. Donc il faut y aller step by step. Et c'est aussi pour ça que je te dis de le faire avec toi-même, parce que déjà, si toi t'es pas en accord avec ça, le moment où tu vas t'exposer au monde, et quel que soit le monde auquel tu choisis d'exposer ça, tu vas être très alerte à toute négativité. et ça va venir faire écho avec tes propres pensées. Donc il faut vraiment commencer par travailler sur toi, tes pensées, et assumer pour toi, te donner l'autorisation, avant même d'exposer à qui que ce soit autre qu'une personne extrêmement bienveillante, ou un thérapeute, un coach, etc. Je te parle vraiment en parlant à tes partenaires et tout. Ça ne se passe pas forcément mal quand tu le fais, mais si tu n'es pas préparé à pouvoir recevoir du négatif, ça peut être très compliqué. C'est pour ça que moi, souvent, je préconise de commencer à travailler sur soi et sur ses pensées et commencer en tout cas à les identifier. Pas forcément faire tout un travail de casser ses propres croyances, etc. Mais déjà identifier quel est le dialogue que j'ai avec moi-même, quels sont les mots que j'utilise. comment je parle de moi dans ces situations-là, pour déjà avoir conscience, prendre conscience de ce que tu es capable de penser et dire de toi dans ces situations. Une fois que c'est fait, l'idée, si tu y arrives seule, c'est de commencer à rentrer en bienveillance, en empathie avec toi-même et te poser la question, comment, à la place de toutes ces pensées très négatives et très difficiles que je suis en train de prononcer pour moi-même, comment est-ce que je pourrais me donner de l'amour ? Et si tu y arrives à identifier comment tu pourrais le faire et que tu te sens à le mettre en place, eh bien, fais-le. Il y a plein plein plein de manières de se donner de l'amour, il y a des gens qui vont prendre soin de leur corps, qui vont prendre soin... de leur santé intérieure, de leur alimentation. Il y en a qui vont passer du temps avec des gens qu'ils aiment. Il y en a qui vont écrire des poèmes. Bref, il y a énormément de manières de pouvoir le faire. Et l'idée, c'est vraiment de réussir à se donner un maximum d'amour dans son entièreté, peu importe les pensées, les envies, les désirs qui m'habitent. tout ce que je te dis là ça va pas régler ton problème en un claquement de doigts ça c'est sûr mais c'est déjà commencer à se mettre en route et faire un premier pas un premier pas vers l'acceptation et voilà c'est terminé pour cet épisode si tu as aimé n'hésite pas à t'abonner et à partager ce podcast à tes amis retrouve