- Speaker #0
Bienvenue dans cet épisode de Ta Pause Sexy, je suis Anne-Elisabeth, ta coach en sexualité, et je t'accueille dans cette nouvelle saison accompagnée de mes invités, qui comme moi sont convaincus qu'il serait temps de créer un monde où l'on parle de sexualité de manière beaucoup plus libérée. Je ne vais pas t'en dire plus, et je te laisse découvrir ton nouvel épisode. Bonne écoute ! Dans cette pause aujourd'hui, nous allons parler BDSM et principalement de la relation maître-esclave. Avant de commencer cet épisode, je te rappelle que le meilleur moyen de me soutenir, c'est de t'abonner et de laisser un commentaire sur Apple Podcast. Tu peux aussi bien sûr t'abonner, laisser 5 étoiles sur toutes les plateformes de ton choix et en t'abonnant, tu ne louperas jamais la sortie d'un épisode. C'est grâce à ces actions simples que je vais pouvoir continuer de te proposer des épisodes de qualité et qui dit épisode de qualité, dit aussi... invité de qualité. Et je dois te dire qu'aujourd'hui, je ne suis pas peu fière de mon invité du jour. Elle est coach BDSM et alignement de soins sur les réseaux et elle nous abreuve de beaucoup de contenus à la fois pédagogiques avec une dose non subtile de sexiness. Je suis ravie d'accueillir aujourd'hui Déborah Campaia. Salut Déborah !
- Speaker #1
Hello ! Wow, quelle introduction !
- Speaker #0
Ah bon, on essaye de faire les choses bien quand même.
- Speaker #1
Mais c'est très bien fait, j'adore.
- Speaker #0
Bon, écoute, bienvenue, bienvenue sur Ta Pose Sexy. Je suis vraiment ravie de t'accueillir. Le sujet est croustillant comme on aime. Je sais que toi comme moi, on aime avoir la parole libérée et pouvoir parler de sexualité de manière libérée. Donc, on est tout à fait dans une place où tu vas pouvoir t'exprimer de la manière dont tu le souhaites.
- Speaker #1
Trop bien, j'adore, c'est exactement ce que je veux.
- Speaker #0
Écoute, je pense que le meilleur moyen pour commencer, c'est aussi que tu te présentes, parce que moi j'ai fait une petite présentation de toi, mais je pense que c'est intéressant pour mes auditrices, parce qu'on est principalement des femmes sur ce podcast, que tu te présentes et que tu nous dises un petit peu qui tu es.
- Speaker #1
Très bien, avec plaisir. Alors, comme tu as dit, je m'appelle Déborah Kampaya. Professionnellement parlant, je suis coach BDSM et alignement de soi. aussi créatrice de contenu sur les réseaux sociaux quand on ne me censure pas. Et j'aide dans les coachings, que ce soit les couples ou les personnes célibataires à apporter un peu d'épices dans leur sexualité. Si ça passe par le BDSM, encore mieux. Et surtout, et avant tout, sans jamais oublier le principe d'alignement de soi. Et de l'autre côté, personnellement parlant, je suis dans une relation maître-esclave. 24h24, 7 jours sur 7, où je suis l'esclave. Voilà.
- Speaker #0
Alors, on va rentrer dans le vif du sujet parce que relation maître-esclave, alors moi, il faut que tu saches que j'ai appris ça avec toi, en suivant sur les réseaux, je suis abonnée à ta newsletter et tout. Donc, je découvre, je t'ai découvert, je crois que c'était sur une vidéo YouTube ou quelque chose comme ça. Tu es abonnée à ton compte et j'ai découvert plein de choses autour du BDSM grâce au contenu que tu proposes. Et la relation maître-esclave, du coup, je l'ai découverte avec toi. Et je me suis demandé, déjà, la première question que je me suis posée, c'est qu'est-ce que c'est que la différence entre une relation maître-esclave et une relation dominant-soumis, qui pourrait être un peu plus classique dans le BDSM. Et après, on va venir sur le côté 24-24, 7 jours sur 7. C'est encore un peu dynamique.
- Speaker #1
Totalement. Alors, en général, on a un peu, on va dire, comme trois... trois niveaux entre guillemets de BDSM. Alors, je dis niveau, mais en vrai, il n'y en a pas un qui est mieux que l'autre. C'est toujours ce qui est le plus adapté à la personne. Mais on va avoir les personnes qui font du BDSM juste au lit, ce qui est quand même beaucoup de personnes, juste dans leur sexualité. C'est trop bien, des petits jeux de rôle et tout. On va avoir des personnes qui vont aller dans les relations déesses, donc dominantes, dominantes, soumises. Et après, on va avoir des personnes qui vont aller dans les relations maîtresse-esclave ou maîtresse-esclave. Et il faut voir ça un peu comme un spectre. C'est-à-dire, pas un moment donné où tu Ausha case et t'es absolument tout et t'es la meilleure esclave du monde. Il y a des endroits où tu vas te rapprocher plus du déesse et l'autre plus du maître esclave. Et pour faire clair, plus on va se rapprocher du maître esclave et plus les notions, par exemple, de dévotion et de discipline vont être présentes. On va aussi un peu sortir de cette idée de jeu de rôle, c'est pas un jeu de rôle, c'est identitaire. c'est la soumise en moi, l'esclave en moi et pas juste Déborah qui joue à l'esclave en gros. On va avoir aussi, plus on avance et plus une idée de dressage, de stratégie aussi de la part du maître ou de la maîtresse, c'est-à-dire qu'on va un peu essayer de sculpter le ou la soumise sur le long terme. Là où en général, dans des relations DS, on vient surtout gérer le quotidien. Donc, on peut avoir même des routines, des rituels au quotidien, mais un peu la différence entre… J'aime bien l'image du business, moi. C'est un peu cette image de soit on va à son job tous les jours et on sait ce qu'on a à faire de la journée, ça serait un peu du DS, mais un business, c'est vraiment je construis sur un, deux, trois, dix ans des fois, là où je veux arriver avec ma soumise ou mon soumis. Et je le sculpte de cette façon-là. Et donc, il y a une vraie stratégie, on va dire, long terme. Et évidemment, après, il y a les notions de libre arbitre aussi qui vont changer. Plus on avance vers le maître esclave, plus la notion de libre arbitre, elle va être un peu différente. Il y aura beaucoup de choses à dire là-dessus. Donc, je ne sais pas si je reviens peut-être après. Oui.
- Speaker #0
On va revenir sur ce point après. Mais juste, il y a un truc qui m'est venu en t'entendant. J'ai l'impression qu'on ne commence pas par une relation maître-esclave. On commence un peu par une relation dominant-soumis ou même déjà juste jouer, entre guillemets, quand je dis jouer, mais pratiquer le BDSM de manière juste uniquement sexuelle, en fait, un peu au-delà. Exactement.
- Speaker #1
En fait, ce qui va se passer, c'est que... Plus on se rapproche du maître esclave, plus on va avoir aussi nos domaines de vie qui vont être avec cet échange de pouvoir-là. Et souvent, c'est dur de rencontrer une personne et dire, bon, le premier domaine de vie où on va me dominer, c'est mes finances. Ça peut arriver, mais c'est un peu compliqué. Donc souvent, on découe ça par la sexualité. Puis après, la sexualité, c'est le day-to-day au quotidien. Puis après, des fois, on va sur le business, on va sur les relations de l'autre. Et puis à la fin, le maître ou la maîtresse a un... On va dire le pouvoir, en tout cas, on pratique la dynamique d'échange de pouvoir dans tous les domaines de vie.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Donc, ce n'est pas juste du 24-7, c'est aussi du 24-7 et dans tous les domaines de vie.
- Speaker #0
Ok. Voilà.
- Speaker #1
Waouh !
- Speaker #0
Du coup, comment on va… J'allais dire comment on en arrive là, mais c'est plutôt comment toi, Déborah, dans ton histoire, tu en es arrivée à te dire que ce type de relation, c'était vraiment ce qui te rendait toi la plus épanouie. et qui était en fait ce dont tu avais besoin pour pouvoir mener une vie saine.
- Speaker #1
Alors, un long cheminement. En général, c'est vrai qu'on ne se lance pas dans des relations maîtres-esclaves comme ça du jour au lendemain. Genre, pourquoi pas ? C'est quand même très engageant, quoi.
- Speaker #0
J'espère pas, parce que sinon, je vais vraiment couper.
- Speaker #1
Oui, effectivement. Et ça existe, beaucoup de maîtres qui viennent un peu chasser comme ça des soumises novices et deviennent esclaves, malheureusement. Mais dans mon cas... ça s'est fait en plusieurs parties on va dire déjà quand j'étais plus jeune quand on était plus jeune j'utilise souvent le on parce qu'on est aussi un système donc je sais que c'est pas le but du podcast mais juste pour que les personnes sachent pourquoi je dis on donc quand on était plus jeune dans le système on avait déjà un peu exploré le BDSM et de manière pas saine et pour le coup que sexuel donc heureusement j'ai envie de dire On ne s'était pas aventuré plus loin. Et puis, on avait un peu oublié ça pendant un moment parce que des traumas, des mauvaises expériences. Donc, en fait, on avait surtout besoin de guérir. À ce moment-là, moi, j'ai tendance à ne pas mixer, on va dire, des pratiques BDSM et une guérison de trauma. En même temps, ça peut être un peu dangereux. Ça peut être bien fait, mais souvent, ça peut être dangereux. Donc, on a passé des années, des années, sept ans à peu près. à mettre notre sexualité de côté. Notre libido, elle était inexistante. On pensait même qu'on était asexuel. Donc, c'est pour dire, voilà, on s'était bien... Ce n'était pas la priorité. Et puis, j'étais tombée sur une chaîne YouTube. À l'époque, pendant que je faisais mes tags d'une vidéo YouTube, j'étais tombée sur une chaîne YouTube BDSM. Mais alors, vraiment de nulle part. Et j'ai vu pour la première fois ce que c'était une relation maîtresse-cadre. J'étais un peu comme fascinée. Et en même temps, c'est quoi ce délire ? Mais il y a vraiment du temps pour ça. Mais quand même fascinée. J'étais surtout fascinée par l'aspect développement personnel, en réalité. Parce que je voyais que ces personnes avaient une communication entre elles, mais hors pair, se connaissaient sur le bout des doigts. Enfin, ça me fascinait. Mais le copain avec qui j'étais à l'époque n'était pas du même avis, on va dire. Ce qui se comprend, on n'est pas toutes et tous obligés d'aimer. Bien sûr. Et c'est au moment où j'ai voulu remettre ma sexualité, mon polyamour au devant de la scène, en faire de nouveau une priorité de vie pour du plaisir et pas juste pour guérir, que la porte du BDSM s'est réouverte. Et là, très très rapidement, j'ai rencontré mon maître, qui à ce moment-là était juste mon petit copain. Et en fait, on a fait du BDSM au lit très rapidement, exclusivement. Et puis très vite, on est allé dans du DS, puis du DS 24-7. et puis du maître esclave, tout en sachant que jusqu'à ce qu'on arrive à la porte du maître esclave, on se disait non, mais ça, c'est pas fait pour nous. Je pensais vraiment pas qu'un jour je serais dans une relation maître esclave. Je me suis dit au maximum du DS et encore pas 24-7. Parce que pour moi, il y avait toute la notion de liberté qui me faisait peur. Il y avait aussi... Ça prend beaucoup de temps et d'énergie. J'ai d'autres trucs à faire de ma vie quand même. Bah oui. Et puis en réalité, j'étais aussi quand même pas mal jugeante des gens qui laissaient autant de place à leur sexualité dans leur vie. Parce que c'est un peu superficiel, tu sais, le sexe. Finalement, pourquoi c'est si important ? C'est les gens qui ne te parlent pas, qui ont besoin de faire du sexe pour bien s'entendre. Voilà, j'avais des croyances comme ça. Puis non, j'ai changé d'avis. Voilà. Mais ça s'est fait vraiment de façon évolutive. Et souvent, je trouve que c'est la façon la plus saine de le faire, c'est de façon évolutive.
- Speaker #0
C'est hyper intéressant de voir tout ton cheminement et aussi de passer par une période que j'appelle le désert. Moi, je l'ai vécu pour d'autres raisons, mais quand je t'entends dire qu'il y a un moment, je pensais que je n'avais pas de libido, je pensais que j'étais asexuelle, moi aussi, je suis passée vraiment par cette étape. Ma sexualité, de toute façon, ça n'existe pas. Ce n'est pas pour moi, c'est les autres et tout. Et c'est en fait un... C'est vrai que c'est un long cheminement, en fait, de réussir à se reconnecter à ses désirs et aussi à les accepter. Parce qu'en général, quand on... Moi, je trouve que quand on les sépare de cette manière et aussi fort, c'est parce que c'est tellement... Ça vient tellement aller chercher des choses qui peuvent être justement très jugeantes, des choses pour lesquelles ils vont sortir des codes, qu'ils vont sortir des normes et tout, que... Et qu'on ne sait pas comment faire. Moi, personnellement, je n'ai pas eu d'éducation. Donc, tu vois, quand tu n'as pas d'éducation sexuelle, que tu n'as personne qui parle de ça autour de toi et tout, tu te dis, je ne sais pas comment faire. Et donc, en final, ton seul moyen, c'est un peu de te dissocier et de dire, bon, ça, je vais te laisser côté et tout. Ce n'est pas important. Et du coup, tu vois, quand moi, je t'entends dire ça, j'ai quand même la question qui est, ça a été quoi le vrai déclic ? Parce que tu vois, tu as dit... Moi, je ne pensais pas du tout que la relation maître-esclave, c'était fait pour moi. Et jusqu'à ce qu'on arrive à la porte de ça, on disait ça, ce n'est pas pour nous. Et du coup, qu'elle a été le déclic qui dit, en fait, si c'est vraiment ça et c'est là où il faut qu'on aille.
- Speaker #1
Alors, il y a eu deux déclics. La première, c'était avant que je rencontre Maître, du coup, où ça a été un trop plein. En fait, j'en ai eu trop marre de ne pas vivre. ma vie sexuelle et ma vie polyamoureuse. Typiquement, ça faisait au total 5 ans que j'étais dans des relations amoureuses où je ne me sentais pas libre à ce niveau-là. Alors, tout le reste était génial. Mais à ce niveau-là, je ne l'étais pas. Et tu sais, je pense que c'est un peu comme si tu as une petite blessure à la jambe, tu ne fais pas attention. Et en fait, si tu n'en prends pas soin pendant 5 ans, au bout d'un moment, ça gangrène et ça vient prendre toute la jambe. Et j'en étais arrivée à ce point-là de j'en peux plus. Genre, Je m'en fiche maintenant ce que ça va me coûter de faire cette transition-là de vie, parce que c'est une transition de vie, on a changé de priorité, mais je ne peux pas passer ma vie à regretter et à me dire, ouais, ce n'est pas si grave. Non, c'est très grave de ne pas être dans sa sensualité et son énergie. Ça, ça a été le premier. Et le deuxième, ça a été pendant ma relation avec Maître, où on était déjà en relation déesse depuis un moment. Il vivait à l'époque trois jours par semaine chez moi et quatre jours par semaine chez son ex-femme. Et on a développé la relation DS, mais du coup, vu qu'on ne vivait pas 24-7 ensemble, c'est quand même plus dur de se projeter sur une relation maîtresse-esclave. Parce qu'on se dit, en gros, on se voit trois jours par semaine, mais tu sais, c'est un peu les trois jours où tu n'as rien d'autre à faire. Tu as déjà pris soin de ton business. Donc, c'est bon, tu peux dédier tes trois jours à ça. Et j'ai senti de son côté d'abord un peu une session qu'on avait fait ensemble, une session de sexualité où, pour la première fois, j'avais vu dans ses yeux un peu cette idée de dressage où il ne m'avait pas juste donné un ordre, mais je sentais que de la façon dont il me dressait, me sculptait à ce moment-là sur cette session, il y avait une idée un peu de long terme, de tu vas devenir comme ça.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Et pour moi, c'était le premier truc. Et en fait, vraiment très rapidement après, il y a eu vraiment une session de sexualité qui a duré, je ne sais pas combien d'heures. Mais en gros, il y a eu un enchaînement de plusieurs pratiques. Et je ne sais pas comment dire, mais vraiment, j'ai eu l'impression de lâcher prise dans mon identité d'esclave. C'est-à-dire que jusqu'à maintenant... Quand j'allais dans ce qu'on appelle le subspace, c'est un peu un endroit de trance que beaucoup de personnes soumises ont et dominantes aussi, donc le subspace ou le domspace. J'allais toujours dans ce subspace, mais je me sentais soumise. Et là, cette session en particulier, je me suis sentie bien à un niveau... Je ne sais pas comment l'expliquer, parce qu'on est très connectés avec Maître. Il a senti la même chose sur le côté Maître, à la même session. Et on s'est dit qu'elle a vraiment un avant et un après cette session-là.
- Speaker #0
évidemment après il y a 14 000 discussions et c'est pas après cette décision qu'on est devenu maître esclave mais il y a eu un avant après ouais ok ce que je trouve génial aussi c'est le vocabulaire que tu utilises tu vois parce que tu parles dans le monde vanille on va dire, on va parler de relations sexuelles tu vois tu vas parler de sessions de sessions qui durent des heures et je sais que moi j'ai un J'ai un public qui connaît, il y en a, il y a une partie qui connaît le BDSM, mais j'ai un public aussi où sont des gens très, très vanis qui ne savent pas.
- Speaker #1
Très normal.
- Speaker #0
Voilà. Et donc, du coup, est-ce que tu peux me donner un peu plus l'idée de qu'est-ce que tu appelles une session, une session de plusieurs heures ? Enfin, tu vas donner un peu plus de détails là-dessus.
- Speaker #1
Je pense qu'au départ, ça a été surtout mis sous le terme session parce que... ça permettait de définir les moments avec échange de pouvoir et les moments sans échange de pouvoir. Donc, il y a un début, il y a un pendant, il y a une fin. Et après, le terme, il est resté parce que maintenant, il n'y a plus de début ou de fin ce temps-là. Mais le terme est resté parce que c'est l'habitude. Mais on peut avoir de la sexualité dans une session, mais pas forcément. Donc, on peut avoir des sessions purement avec de la sexualité, dominants, soumis, surtout quand on commence en général. Comme dit encore, c'est là où on explore son BDSM. Mais avec le temps, on peut avoir des sessions purement de dressage ou de position, des sessions de soumission domestique, par exemple. Mais on le voit un peu comme si on allait à un entraînement de sport.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Voilà. Donc, on peut faire des entraînements où on va soulever des poids, mais on peut faire aussi des étirements. On n'est pas obligé de faire tout le temps du sexe ultra hard et sauvage et tout. Mais on va mettre en général en avant. un pilier du BDSM. Et dans notre cas, je ne l'ai pas dit en introduction d'ailleurs, mais on se définit en tant que maître-esclave, j'en parle très peu, mais en fait, on a surtout, surtout, avant tout, une relation de propriétaire-propriété. Et la notion d'appartenance, elle est très présente chez nous. C'est pour ça que je disais les mots, je me suis sentie sienne et tout. Donc, c'est esclave et propriété. Et donc, on pourrait imaginer une session juste pour mettre en avant le côté propriété et qu'il n'y ait rien de sexuel. C'est possible.
- Speaker #0
Wow, ça a l'air tellement intense. Quand on parle, je me dis, wow, il y a tellement de choses à prendre en compte. Et ça va bien, bien, bien au-delà de la simple sexualité. C'est aussi ce que je trouve assez fascinant dans ce type de relation. C'est que, en fait, c'est vraiment une vision de la sexualité, mais qui est tellement bien plus... développée et bien plus grande que juste un pénis dans un vagin, concrètement, parce que bon, voilà, c'est un peu ce qu'on nous vend comme étant du sexe. Et je trouve ça trop bien qu'on puisse avoir justement cet échange, parce que ça montre aussi à quel point ça peut être diversifié. Au final, mettre de la sexualité dans sa vie, ok, mais ce n'est pas forcément que des actes sexuels qui impliquent les parties génitales. Il y a ça aussi, tout le mindset que tu mets autour. et tous les ressentis qui sont hyper implicites mais qui sont présents et qui sont aussi là et qui ont besoin de vivre je trouve ça génial je suis tellement d'accord et je dis souvent d'ailleurs que pour moi la partie de moi que Maître utilise le plus c'est mon cerveau et
- Speaker #1
c'est pas tant mes parties génitales il est à l'intérieur de moi donc c'est ça qui est finalement excitant Et d'ailleurs, on n'est pas obligé d'avoir de la libido à 24 pour être dans une relation maître-esclave. Ce n'est pas mon cas. Et pour la petite anecdote, tu parlais de gros pénis dans le vagin. Nous, nos quatre premiers mois de relation, on était déjà en DS, on a fait zéro pénétration.
- Speaker #0
Oh, wow ! Ouais.
- Speaker #1
Donc, pour nous, ça faisait même... À ce moment-là, parce que... Alors, maître n'était pas du tout pénétration. C'est quelqu'un qui avait des difficultés à être en érection. C'est plus trop le cas. Sauf quand on est en groupe, ça peut arriver. En gangbang ou quoi. Mais du coup, c'était même pas une problématique. Je veux dire, ben... il y a dix mille autres choses à faire, donc pourquoi est-ce qu'on se se focusserait sur ça ?
- Speaker #0
Ce que je trouve aussi très intéressant dans ce que tu nous exprimes et dans ta manière de vivre ton BDSM, c'est qu'on a quand même cette vision du BDSM de quelque chose qui va être très violent. On voit beaucoup le côté masochiste, le côté douleur, sang, tu vois, toutes ces choses qui font flipper, je ne veux pas te cacher. Moi, je suis très... très intéressée sur tout ce qui est sujet de sexualité, mais aussi, du coup, sur le BDSM. Et ce que j'aime bien, moi, dans ce que tu montres, c'est le côté beaucoup plus cérébral, tu vois, de tout ça, de la pratique, parce qu'en fait, le côté corporel, que je respecte 100 peut être vraiment très violent. Et ça peut être très difficile, en fait, pour quelqu'un de lambda de se dire Ah ben, en fait, moi, c'est le BDSM qui m'intéresse. Parce que tu n'as pas forcément cette envie d'aller dans la douleur, d'aller dans la douleur physique, d'aller dans ce que moi je peux identifier, à ce qui peut être un peu de... Je n'aime pas dire des actes de torture, mais tu vois, des actes qui peuvent être vraiment très très violents. Et cette vision que tu es en train de nous montrer, qui est beaucoup plus cérébrale, et qui a l'air même beaucoup plus doux.
- Speaker #1
on n'entend pas souvent et on oublie qu'il y a ça aussi dans le BDSM il y a un manque de représentation mais aussi parce que c'est moins accessible c'est à dire que d'un certain côté si on va en donjon c'est beaucoup plus accessible de se faire fouetter que de laisser ton cerveau à quelqu'un et qu'il va t'ordonner de faire 14 000 choses Mais en fait, on est beaucoup à adorer le côté cérébral du BDSM. Et c'est pour ça qu'il y a plusieurs lettres dans BDSM, d'ailleurs. Et après, on peut avoir le côté masochisme et sadique, cérébralement parlant aussi. Oui. Donc, ça peut être intéressant.
- Speaker #0
C'est vrai, mais ça revient aussi à se dire à quel point on voit la sexualité d'un point de vue physique et pas assez d'un point de vue cérébral. Alors qu'au final, notre premier organe sexuel, c'est notre cerveau. C'est ce qui nous fait fantasmer. C'est ce qui fait que... tu commences à être excité avant même d'être touché, c'est parce que ton cerveau travaille et qu'on est des êtres dotés d'intelligence. Et notre cerveau travaille, il est là pour nous. Et donc, c'est vraiment notre premier organe sexuel.
- Speaker #1
Totalement, j'adore.
- Speaker #0
Du coup, tu as un rôle d'esclave dans ta relation. Et qu'est-ce que ça t'a apporté, toi, personnellement, de prendre vraiment possession de ce rôle ? Comment ça t'a permis, justement, comme tu fais de l'alignement de toi, comment ça t'a permis de t'aligner, toi, ce rôle ?
- Speaker #1
Déjà, de me voir de façon beaucoup plus complète, parce qu'il faut quand même se rendre compte que pour s'autoriser à aller dans la soumission et, on va dire, un peu plus extrême, si on peut appeler ça extrême, il faut déconstruire pas mal de choses de nous-mêmes. Donc, à un moment donné, c'est tabou, par exemple, quand on est féministe, de se soumettre. ou de laisser les rênes à un homme, ça peut faire peur. Donc il y a aussi une question d'entièreté par rapport à ses traumas, à son éducation, à ce qui est tabou. Donc je ne me vois pas dans mon alignement de soi que comme moi dans certains domaines de vie, mais moi dans mon entièreté, et je suis autant esclave que chef d'entreprise, que coach, c'est juste que c'est en symbiose. Alors qu'avant, c'était séparé. Ou alors, c'était OK que dans un certain contexte. Parce qu'il ne faut pas trop abuser non plus des plaisirs de la vie. Et donc, ça, c'est une chose qui m'a aidée. Aussi, d'un point de vue beaucoup plus pratique, ça m'a aidée sur ma discipline. Ça m'aide dans ma créativité énormément. Je n'ai jamais créé autant de contenu sur les réseaux sociaux depuis que je me mets dans ma soumission. Pourquoi ? Parce que... En fait, libido dit finalement créativité parce que stimulation, quoi. Et même si ce n'est pas que la libido, juste le fait d'accomplir un peu au quotidien, d'avoir cette sensation aussi d'être profondément soutenue par quelqu'un. C'est-à-dire que, par exemple, toutes les notions d'indépendance, on nous demande beaucoup. dans la société actuelle, il faut être une femme indépendante et forte, et ça veut dire ça, ça, ça. Mais en fait, on ne nous dit pas qu'on peut avoir toutes ces compétences-là et tout de même choisir d'être dépendante à certains endroits. Moi, demain, si j'ai envie de ne plus être avec maître et avoir mon indépendance, mais je peux sans aucun souci, mais je choisis au quotidien de dépendre de quelqu'un, de laisser de la place à quelqu'un pour prendre soin de moi. Et c'est aussi, du coup, toute une histoire de s'autoriser à recevoir. En tant que femme, c'est compliqué, souvent. Mais aussi de s'autoriser à donner, mais par plaisir et pas par pure obligation. Et c'est bizarre, parce qu'on se dit, mais c'est des ordres et tout. Donc, c'est des devoirs. Oui, mais je suis l'esclave de mon maître. Je ne suis pas l'esclave de n'importe quel maître. Donc, c'est quelqu'un qui me comprend, qui est aligné à qui je suis. Il ne va pas me faire faire des trucs juste pour le show. Ça fait sens avec qui je suis. Donc, c'est pour moi un support en plus, je dirais, dans ma vie, comme une ressource qu'on aurait d'énergie, d'argent. J'ai une ressource de quelqu'un et de ma dynamique au quotidien qui me soutient. Trop cool.
- Speaker #0
Mais tu vois, tu as parlé d'indépendance, tu as parlé de féminisme, etc. Et tu vois, on en reparlait en introduction où on se disait qu'il y a vraiment cette question du libre-arbitre qui va venir à un moment. Et du coup, tu vois, d'un point de vue vraiment pratique, on va vraiment rentrer dans le pratique, comment est-ce que tu t'assures d'avoir toujours justement ton libre-arbitre ? Parce que je pense qu'une des peurs aussi des personnes de rentrer, tu vois, dans ces relations de dynamique de pouvoir, que ce soit déesse ou maître-esclave, c'est aussi la peur de l'abus, tu sais. Ah bah oui. Hier, moi, tu vois, quand... Hier soir, j'étais avec des amis, on parlait du fait qu'on allait enregistrer toutes les deux et tout. Et la première chose, mes copines m'ont dit, Mais attends, comment on fait ? Comment elle peut faire 24 heures sur 24 dans les tâches domestiques ? Parce que tu vois, tu as tout ce côté de la charge mentale des femmes, la peur d'être abusée par les hommes, etc. qui vient et tu te dis, Mais en fait, si je laisse... 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, le pouvoir à un homme, la première chose qui vient, c'est, mais du coup, il va abuser, il va profiter. Je vais me retrouver esclave, donc c'est moi qui vais faire toutes les tâches ménagères à la maison. Je vais être épuisée parce que je vais être que à son service. Tu vois, tu as vraiment ce côté où est-ce que moi, je vais me retrouver en tant que personne, comment est-ce que moi, je vais pouvoir en prendre du plaisir, tu vois.
- Speaker #1
Totalement. Alors. Déjà, on pourrait faire un podcast entier, je pense, que sur ça. Je pense que déjà, de redéfinir ce que c'est un échange de pouvoir, ça peut déjà aider parce que le but d'une dynamique en échange de pouvoir, ce n'est pas de chercher l'égalité, mais l'équité. Il y a quand même une idée de la place où tu vas te mettre, c'est une place qui doit te correspondre profondément et qui te donne la sensation qu'en fait, tous les deux, vous êtes chanceux d'être là. Donc, typiquement, quand moi, je le sers, même sexuellement parlant, lui, il peut se dire je suis avantagée de fou parce que moi, j'ai quelqu'un qui me sert sexuellement parlant Mais moi, je peux me dire je suis avantagée de fou parce qu'il y a quelqu'un qui crée un espace pour moi pour ne plus penser, pour me laisser aller, pour me libérer de ma journée Donc, c'est un exemple, mais on peut aller pareil sur les tâches domestiques. Sur les tâches domestiques, lui, il peut se dire… avantage de fou, je suis le plus chanceux et tout parce que j'ai quelqu'un qui fait des tâches domestiques pour moi. Là où moi, je me dis, avantage de fou, j'ai quelqu'un qui m'aide à pouvoir développer ces compétences-là pour moi alors que je n'arrivais pas à le faire seule et qui, en plus, me permet de juste exécuter et ne pas penser. Là où toute la journée, en tant que chef d'entreprise, je pense énormément et toutes ces choses-là. Donc, il faut toujours se dire que c'est gagnant-gagnant. Si on est dans un moment où il y a un sentiment où on n'est pas en train de gagner, en fait, ce n'est peut-être pas la bonne dynamique qu'on est en train de mettre en place. Donc ça, c'est la première chose. Après, le libre arbitre, encore une fois, c'est censé se perdre, alors je mets des guillemets, parce que justement, il y a cette notion d'équité, petit à petit. C'est-à-dire que là, les inquiétudes que tu viens de dire, on est censé l'avoir, cette discussion avec notre partenaire.
- Speaker #0
On est censé dire à un moment donné, écoute, là, pour l'instant, tu n'as que le pouvoir que je te donne. Il faut quand même remettre les choses dans le contexte. C'est moi qui donne le pouvoir. Si je ne te le donne pas, tu n'as rien du tout. Donc, que je te donne, tu l'as au lit. Mais si demain, admettons, tu le prends sur le quotidien, qu'est-ce qui me fait dire que tu ne vas pas changer mon style vestimentaire de façon à ce que ça ne me corresponde plus du tout ? Et en fait, il faut les poser ces questions. C'est-à-dire que c'est aussi comme ça qu'on check, qu'on est d'accord avec comment la personne, elle réfléchit et dans quelle situation elle va nous mettre. Nous, on est allés tellement loin dans les discussions que je lui ai posé la question, mais si demain, tu as l'opportunité de m'abuser sexuellement au quotidien, imagine, j'ai même plus la capacité de penser, comment tu vas faire ça ? Qu'est-ce que tu vas mettre en place ? Donc, c'est ce que moi, j'appelle dans mes formations un peu les endroits où il n'y a pas de risque zéro. C'est de se dire, il faut aborder ces sujets tabous-là parce que c'est là où, justement, on voit comment les personnes manageraient ces situations-là. Moi, les réponses m'ont totalement convenu, donc c'est pour ça que je suis là où je suis aussi aujourd'hui. Et donc, du coup, par exemple, où je suis aujourd'hui, je n'ai pas tous les endroits encore atteints cette notion de je n'ai pas de libre-arbitre Parce que c'est en construction. Ça fait trois ans et demi qu'on est dans la relation. Typiquement, il y a des endroits de mon business aujourd'hui où juste maître ne connaît pas assez mon business pour prendre toutes les décisions. Donc, si demain, je lui dis, je suis en hésitation avec cette coachée ou quoi, par exemple, qu'est-ce que je devrais faire ? Il va me répondre en tant que petit copain parce qu'il n'a pas encore le pouvoir là-dessus, tout simplement parce qu'il ne connaît pas encore assez. Par contre, il y a d'autres endroits C'est bon, c'est déjà acté, on sait le faire, c'est naturel, c'est une nouvelle norme. D'ailleurs, pour moi, une grande différence, quand on passe du DS au ME, même si c'est un spectre, c'est que quand on est au DS, j'ai la sensation qu'on dit plus non à certaines pratiques. Là où, quand on va dans le ME, j'ai l'impression que si on dit non, on dit non en fait à la dynamique. Donc c'est-à-dire que plus on avance dans l'EME et plus les notions de pratique, elles seront moins importantes. C'est-à-dire que demain, tu as envie de me faire faire un entraînement à l'anal alors que je n'aime pas l'anal. Je fais assez confiance à la dynamique pour que tu puisses mettre ça en place de façon saine pour moi. Mais si je te dis non, c'est que là, il y a un problème dans notre dynamique. Il y a quelque chose qui ne va pas plus profondément en parlant.
- Speaker #1
Mais du coup, ça pose la question du consentement. Tu vois, moi, quand tu me dis si je te dis non, c'est qu'il y a un truc qui ne va pas dans notre dynamique. Je me dis, si tu n'as plus de place pour le non, il n'y a plus de place pour le oui quelque part, parce que l'un ne va pas sans l'autre. Et du coup, tu vois comment tu restes dans une relation qui est absolument consentie et qui, même si tu m'as parlé du gagnant-gagnant, mais tu vois, cette notion-là, j'ai du mal à la voir.
- Speaker #0
Totalement. Alors, ce qui va être important aussi, c'est de définir l'objectif que la personne a. Parce qu'il y a des personnes, ce n'est pas mon cas, mais... qui veulent ne plus avoir la place de ce consentement-là que tu décris. C'est-à-dire que pour elles, le consentement qu'elles vont vouloir mettre en place, c'est le consentement d'être esclave.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Et donc, dans mon consentement de ma condition d'esclave, ça veut dire j'ai consenti à être esclave, tu en fais ce que tu veux. Et du coup, c'est du consentement, mais identitaire et plus sur les pratiques. Moi, c'est le cas à certains endroits de ma relation. Purement, par exemple, sexuellement parlant, en dehors des douleurs physiques, c'est un but que j'ai. et avec lequel je me sens très alignée, mais ce n'est pas arrivé du jour au lendemain, évidemment. Mais ce n'est pas le cas partout. Et donc, du coup, ce qu'on peut avoir aussi, c'est de comprendre qu'il y a quand même une hiérarchie dans les relations maître-esclave et dominant-soumis, c'est-à-dire qu'en priorité, ça sera toujours le besoin de l'esclave qui sera prioritaire. Puis, on aura le besoin du dominant. En troisième, on aura le désir du dominant. Et en quatrième, on aura le désir de l'esclave. Donc, ce qui veut dire que normalement, il y a toujours la place pour l'esclave d'exprimer son opinion. Mon opinion, elle est constamment exprimée, mon nom, il est exprimé, mon besoin, il est constamment exprimé. Maintenant, il va falloir se poser la question, est-ce que ton nom, il est de l'ordre du besoin ou de l'ordre de l'envie, du désir ? S'il est de l'ordre du besoin, un bon maître l'écoute. S'il est de l'ordre de l'envie, son envie passe avant. il décidera à ce moment-là ce qu'il décide d'en faire.
- Speaker #1
Ok. Waouh. Et là, tu vois, là je sens, je suis en résistance, personnellement. Je comprends. Quand j'entends ça, je sens que là, je sens dans mon corps, je suis genre... Je ne sais pas. Non ? Non, non, non, non. Non, non,
- Speaker #0
non, non. Je comprends. Mais il y a des peurs aussi derrière.
- Speaker #1
Bien sûr. Bien sûr. Moi, je suis la pro du contrôle. Ah,
- Speaker #0
mais c'est vrai que la position de soumise et le contrôle, ça va très, très bien ensemble.
- Speaker #1
Mais c'est marrant parce que, tu vois, petit fait personnel sur moi, c'est quelque chose qui m'intéresse énormément, la soumission. Et j'ai presque des fantasmes de soumission. Je me dis, j'ai le fantasme d'avoir quelqu'un qui va prendre contrôle de mon cerveau et qui va... justement réussir à faire sauter les verrous et les barrières que je suis capable de mettre, mais d'un autre côté, je ne laisse pas du tout cette place. Mais je comprends,
- Speaker #0
tu vois, même moi en étant maître esclave, je vois certaines dynamiques maître esclave différentes où je me dis, en fait, c'est juste pas moi. C'est-à-dire, par exemple, il y en a qui n'ont pas forcément l'envie de partager leur opinion. C'est-à-dire, comme je l'ai dit, j'ai consenti à être esclave, donc point, ça me suffit. Moi, j'avoue que ça ne me correspond pas, ça. Donc, je crée ma propre dynamique, de toute façon. C'est ma vie, donc voilà.
- Speaker #1
Ça reste une relation et il n'y a pas de relation qui se ressemble. Exactement. Donc, qu'on conçoit une relation maître-esclave ou une relation hétérosexuelle tout à fait classique...
- Speaker #0
Mes relations vanilles, elles sont toutes différentes et au niveau du consentement aussi.
- Speaker #1
Oui, c'est clair. Du coup, comment cette expérience, tu vois, là, sur le BDSM ? Ah non, attends, attends, je n'ai pas posé la question. Non, il y a une question qui doit absolument être répondue. Comment est-ce que vous gérez les désaccords, les embrouilles, tout ça ? C'est trop important. Il faut qu'on sache comment on fait quand on est l'esclave de quelqu'un pour justement exprimer son désaccord sur des sujets du quotidien ou quoi, un peu important.
- Speaker #0
Totalement. Alors, encore une fois, ça dépend. Il y a des esclaves qui vont être en mode… juste, j'ai pas envie de partager mon opinion ou mon truc à partir du moment où le maître a dit que c'était comme ça, c'était comme ça. Nous, ça ne nous ressemble pas du tout autant pour mon maître que pour moi. Donc, ce qu'on fait, c'est qu'on a quand même l'échange de pouvoir. Alors, pendant très longtemps, on définissait les moments, c'est-à-dire que le moment où une dispute commençait, on verbalisait. Nous ne sommes plus dans l'échange de pouvoir. Et à la fin de la dispute, on verbalisait. Maintenant, on reprend notre échange de pouvoir. Donc ça, on l'a fait très longtemps et on l'a fait même en thérapie de couple pour pouvoir savoir comment cadrer, qu'est-ce qui ressortait dans ces moments-là, l'impact que ça aurait aussi dans la relation maîtresse-clave parce que finalement, une décision que tu prends pendant une dispute, elle ne va pas être forcément de la même façon implémentée dans la relation de couple et dans la relation maîtresse-clave. Donc ça, on l'a fait vraiment très très très longtemps, juste parce qu'on se sent assez à l'aise et aujourd'hui, on est dans l'échange de pouvoir même dans les disputes. Alors, ce qu'on fait, c'est qu'on a des rôles bien définis en fonction de nos forces. C'est-à-dire que moi, tant qu'esclave, j'ai un peu le rôle de l'assistante. C'est-à-dire que dans les disputes, j'ai, on va dire, l'ordre de cadrer la dispute. Donc, de pouvoir noter mentalement ce qui est en train de se passer, de reformuler ce qui est en train de se passer et de s'assurer que tout le monde a pu s'exprimer. Je suis un peu cette médiatrice, on va dire, dans ce moment-là. Mais depuis ma place d'esclave, parce que je le fais un peu comme je te sers, maître. Donc, c'est la même compétence qu'on pourrait avoir dans une relation vanille, sauf que je le fais depuis ma place de soumise. Et maître va être celui qui va décider ce qu'on va mettre en place à la fin de cette dispute. Alors, évidemment, ça va être discuté, mais typiquement, on a un problème, je ne sais pas, sur l'organisation de la maison. et je lui dis, j'en ai marre, ça prend vraiment trop de place, je suis fatiguée, je ne peux plus. Alors, dispute commence. Dans la dispute qui commence, maître, moi, mon opinion, c'est que j'en ai marre et je fais trop de tâches domestiques. Ok, moi, c'est que j'ai besoin que tu en fasses autant parce que blablabla. Bon, ça ne me convient pas et mon besoin, c'est que ça. Qu'est-ce qu'on met en place ? Maître dit, on teste pendant plusieurs jours et puis après, on réajuste. Alors ça, c'est vraiment 90% de nos disputes, parce qu'on l'apprend, ces skills de communication, c'est dur. Et puis après, il y a les disputes aussi quand on est déclenché. Ce qui, là, n'est pas pareil. C'est-à-dire, c'est des disputes sur base de traumatisme, où en fait, ça ne se règle pas de la même façon, ça se règle juste, j'ai quelqu'un en stress post-traumatique en face de moi, que ce soit maître, que ce soit moi. Et en fait, là, l'objectif, peu importe notre rôle, c'est le care. Donc, c'est on crée un espace. pour que la personne puisse exprimer et on sait qu'on reviendra après sur le schéma normal de dispute. Donc d'abord, on laisse l'espace de care. Ça nous arrive très souvent d'être rigueur, de déclencher pour rien et de crier et de dire J'avoue que je n'étais pas très bien, maître, je suis désolée. Oui, mais moi aussi, je suis désolée, je n'aurais pas dû dire comme ça.
- Speaker #1
au départ j'allais dire vous êtes des champions des émotions parce qu'il y a des fois où tu peux pas avoir la rationalité de dire là la défaite commence et tout parce que t'es tellement activé dans ton émotion que tu vris je pense à la colère qui peut être très très explosive ou un manque de tristesse, de peur etc et décrit comme ça je me disais waouh c'est fou il faut quand même être bien ultra aligné, ultra connecté à ses émotions pour pouvoir gérer toutes ces disputes de cette manière-là. Donc, c'est bien aussi de savoir que il y a le côté où on arrive à mettre de la rationalité, puisque rationnellement, on n'est pas d'accord sur quelque chose. Et il y a aussi le côté très explosif, très émotionnel, qui a aussi sa place. Mais vous avez trouvé aussi des systèmes pour pouvoir gérer ces situations-là.
- Speaker #0
Je pense que la différence, c'est juste que ce n'est pas une dispute, en fait. Quelqu'un qui est déclenché émotionnellement parlant, peu importe si c'est à... cause de l'autre ou parce qu'il y a eu... C'est juste quelqu'un qui est déclenché, mais c'est pas une dispute de couple, quoi. Donc, du coup, ça rentre même pas dans la catégorie dispute, donc ça a pas nécessité de se gérer comme une dispute. Ça se gère comme des fois, t'es au boulot, tu rentres, t'es épuisé, t'as envie juste de pleurer, ben tu le gères de la même façon, quoi. C'est une émotion.
- Speaker #1
C'est là aussi où on voit que l'un comme l'autre, vous avez fait... tu as parlé de thérapie de couple, donc j'extrapole. Et puis moi, je te suis, donc je sais que tu es suivie. Mais c'est là où on voit tout le travail que vous avez pu faire de développement personnel, que ce soit en coaching, en psy, toute méthode, parce que réussir à ce niveau de compréhension de l'autre et d'analyse des réactions de l'autre, ça demande... C'est une skill. Clairement, c'est une skill. Ah,
- Speaker #0
mais tellement.
- Speaker #1
Parce qu'aujourd'hui, dans le commun des mortels, je dirais, on parle d'une dispute. Quand on parle d'être déclenché, ça reste une dispute.
- Speaker #0
C'est ça. Mais moi, c'était un critère. C'est-à-dire que j'avais décidé que je ne daterais plus des personnes qui ne font pas de thérapie. Du coup, c'est la première question que je lui ai posée. Tu fais une thérapie ? Oui, ça va être à deux ans et tout. C'est là et ça restera toujours. C'est aussi mon boulot. Donc... J'ai déjà vécu les relations où la personne ne fait pas de thérapie et c'est trop mon boulot d'être coach. C'est un peu compliqué dans la vie de tous les jours.
- Speaker #1
Oui, parce que tu as un peu trop tendance du coup à... En tout cas, je vais parler pour moi. Un peu trop tendance à devenir aussi le coach dans la relation parce que tu vois l'autre qui n'arrive pas sans s'en dépatouiller à en sortir. Toi, tu as compris, analysé ce qui se passe, donc tu essayes de l'aider. Mais au final, ça te met dans une dynamique de couple qui n'est vraiment pas très saine.
- Speaker #0
Pas ton rôle, quoi.
- Speaker #1
exactement bon parlons de ton rôle de coach du coup puisqu'on est dessus comment ton expérience personnelle du coup elle est venue nourrir ton expérience de coach mais ton business tout autour du coaching comment tout ça est venu nourrir
- Speaker #0
absolument tout changer c'est à dire qu'avant ça la dernière spécialisation que j'avais c'était coach business pour les femmes entrepreneurs qui ont un syndrome de l'imposteur. Et en fait, à partir du moment où j'ai réexploré le BDSM, alors il y a quand même eu un fil conducteur tout le long de ces années, c'est l'alignement de soi. Donc, en fait, du coup, ça faisait sens que j'alignais tout le reste à cette découverte-là de moi, plutôt qu'essayer de fiter dans une case qui n'était pas la mienne. Donc, finalement, tout mon boulot se fait autour du BDSM aujourd'hui, de l'alignement de soi, tout mon quotidien. Je ne sais même pas quoi exactement répondre parce que j'ai l'impression que ça a absolument tout influencé. Donc, je suis là, qu'est-ce que ça n'a pas influencé ? Mais tout, mes amitiés, mes relations familiales. Après, moi, je suis quand même à un moment où je l'expose. C'est-à-dire que je pourrais avoir une relation maître-esclave cachée, et c'est très bien, et avoir des petits signes comme ça quand on est en public, et ça marche très bien. J'ai beaucoup de coachés qui font ça, mais moi, c'est exposé. Donc, tout ça, c'est un peu comme ça. Toute ma vie a changé autour de cette relation.
- Speaker #1
OK. Et du coup, les blocages, c'est quoi les blocages et les questions qu'ils ont, tes coachés, toutes ces personnes que tu accompagnes dans leur exploration du BDSM ? Qu'est-ce qu'elles ont au final comme principaux blocages ?
- Speaker #0
Alors, il y a des personnes qui vont avoir des blocages purement en lien avec le BDSM directement. Typiquement, je ne sais pas quel type de soumise je suis, je ne sais pas quel type de dominant je suis. Je ne sais pas comment trouver des personnes adaptées, comment lâcher prise, comment prendre en compte mes traumas, mes peurs, mon contrôle. Enfin voilà, des choses comme ça. Donc ça, on va beaucoup l'avoir. On va aussi avoir du rapport au corps. Parce que dans tout ça, il y a aussi le corps, il est souvent oublié, il porte le poids pendant longtemps, d'années, des fois, de femmes qui en ont trop pris sur ses épaules. Il y a plein de choses comme ça. Comme je dis, c'est aussi des hommes. Dans les hommes, on va aussi avoir des personnes qui ont leur propre tabou. Typiquement, un homme soumis, qu'est-ce que c'est censé être ? Un homme dominant. Du coup, ça vient poser toutes les questions autour des émotions. Là, on l'a abordé avec la notion de dispute, mais le nombre de couples qui viennent et qui disent En gros, j'ai des hauts et des bas dans ma relation DS ou ME. Pourquoi il y a des hauts ? Pourquoi il y a des bas ? Parce que quand tout va bien, la relation DS va bien, et quand le reste ne va pas bien, la relation DS ne va pas bien. Mais en fait, c'est des problématiques beaucoup plus profondes, ton rapport à toi-même, ta connaissance de toi-même, ta confiance, comment tu sais nourrir tes besoins, tes croyances limitantes. Moi, la façon de travailler, de toute façon, elle est toujours holistique. C'est-à-dire, c'est jamais juste du BDSM. Bien sûr. C'est du BDSM, toi, ton job, ta famille. C'est purement une expression de toi. Et nous, on est complexes dans la vie. Donc, ce n'est pas juste... Alors, prends un fouet, commence à taper des fesses et tu verras, tu auras trouvé la dominante que tu es. J'adorerais, mais malheureusement, ce n'est pas. Et après, il y a des trucs purement pratiques. Par exemple, des fois, je vais avoir des programmes autour de l'orgasme et toutes les pratiques d'orgasme contrôle. On peut avoir des techniques de chibaré qu'on veut apprendre. Mais en fait, le savoir-faire, ça peut toujours s'apprendre. Alors que le savoir-être, c'est un vrai boulot sur soi.
- Speaker #1
Oui, c'est un vrai travail, ça c'est clair. Et c'est même le plus gros du travail. Ah oui,
- Speaker #0
c'est sûr.
- Speaker #1
Quand on parle de coaching en sexualité, on voit toujours le côté savoir-faire. Je vais apprendre des techniques pour être un meilleur coup. Enfin, tu vois, on voit beaucoup ça. Et on entend très, très peu parler du savoir-être et de tout ce que tu dois mettre en place en tant que personne et tout ce que tu dois connaître sur toi avant de pouvoir vraiment réussir à atteindre l'alignement. Et moi, je parle aussi beaucoup d'assumer ses désirs profonds, tu vois, et quelque part, en final, d'avoir accès à ton véritable plaisir. Pas simplement le plaisir. que ton corps peut te donner, mais l'intégralité de ton être peut avoir et recevoir.
- Speaker #0
C'est exactement ça. La mission, moi, que je dis souvent, la phrase, c'est transforme tes tabous en déclics Et c'est vraiment ça. C'est que si tu veux accéder à tes vrais désirs, tu ne peux pas avoir un filtre de tabou dessus. Tu vois, je veux dire, il y a une grande… Pourquoi autant de personnes s'autorisent à fantasmer et pas à le vivre ? On pourrait se dire, si je le fantasme, c'est bon, c'est faisable. Il faut juste apprendre à le faire. Et puis, je vais dans un donjon demain et je le fais. Ben non, parce que finalement, t'es beaucoup plus bloquée que ça. Et comment ça va se passer ? Est-ce que je suis prête ? Est-ce que je suis assez belle ? Il y a 10 000 trucs entre le fantasme et la réalité.
- Speaker #1
J'ai un épisode qui va arriver sur le fantasme où justement, tu vois, on va parler de c'est bien de fantasmer et est-ce qu'on doit vraiment réaliser ces fantasmes et si on les réalise, comment ? Comment est-ce qu'on fait pour que ce soit dans les meilleures conditions ? Parce que c'est un vrai point. Tu vois ce que tu es en train de dire sur le... Oui, il y a ce que tu as dans ta tête, le fantasme, mais il y a tous les tabous que ça va apporter, tout ce que ça va emmener. Et tout, entre guillemets, j'aime pas ce terme, mais j'ai pas mieux qui me vient là. Les conséquences, c'est le lendemain, quand tu auras réalisé ton fantasme et que ça sera là, imprégné et tout, ce que tu vas ressentir et ce que... tu vas penser et dire de toi suite à ça, au final, c'est même bien plus important que la réalisation elle-même.
- Speaker #0
Ah, mais tellement. Ça change qui on est de vivre certaines expériences aussi intenses. Des fois, il y a des fantasmes qu'on a gardés dans notre tête pendant des années. Moi, le gangbang, c'était... Jamais je vais même le dire à quelqu'un, même l'écrire sur un bout de papier. Donc, après le premier gangbang, on a dit... Tu te poses des questions. Donc, vaut mieux être solide un peu avec soi-même et faire le boulot en amont, je suis d'accord.
- Speaker #1
Ça, c'est sûr. C'est pas le gangbang, c'était le libertinage dans sa globalité, qui était dans ma tête depuis très longtemps. Et il y a eu un avant et un après. Et d'ailleurs, si aujourd'hui, on a cette conversation, c'est parce qu'il y a eu cet après. Il y a eu vraiment ce... J'ai expériencé et tout, et donc la sexualité est venue prendre une place complètement différente dans ma vie aussi. Et c'est pour ça que j'ai fait un changement de carrière et tout, parce qu'en fait, je me suis dit, c'est bien plus que juste du sexe, c'est bien plus que de la gymnastique des corps dans un lit. Il y a quelque chose de bien plus... importants et énergétiques, même parfois, j'ai envie de dire, qui tournent autour de ça. Et c'est pour ça aussi que ce podcast, il existe, parce que je veux qu'on puisse en parler. Je veux qu'on puisse avoir ce genre de conversation pour montrer que, ouais, au fait, c'est bien plus que juste, encore une fois, un pénis dans un vagin. C'est bien plus que ça. Il y a plus de choses qui se jouent. Et même si on est vanilline.
- Speaker #0
Et même si on est vanilline. Je suis totalement d'accord.
- Speaker #1
Même si on est vanilline, vraiment. On va pas tarder à arriver à la fin et donc j'aime bien finir sur une petite note parce qu'on est tous pareil, on aime tous les petites anecdotes un petit peu croustillantes. Donc je suis sûre que tu as des choses à nous partager, des petites anecdotes sur une expérience qui a été particulièrement marquante pour toi et qui a pourquoi pas été même un moment clé de ta relation maître-esclave que tu pourrais partager avec nous.
- Speaker #0
Alors du coup, il y a eu cette fameuse expérience dont je parlais au départ, qui est un peu le moment où je suis passée dans mon être de soumise à esclave. Alors, est-ce que je suis censée raconter la session en top telle ou est-ce qu'on veut plutôt une anecdote genre marrante ? Je ne sais pas.
- Speaker #1
Tu es en totale liberté ici, Déborah. Tu racontes... Ce qui te vient et ce que tu as envie de partager, tu es vraiment obligée de rien. Donc, vraiment, c'est libre à toi. Très bien. OK,
- Speaker #0
cool. On est libre. Alors, du coup, pendant cette session-là, je pense que ce qui, moi, a déclenché un truc à l'intérieur de moi, ça a été la notion d'endurance. Mais à mon avis, ça fait un peu le même effet qu'on pourrait encore une fois avoir dans le sport de haut niveau. À la base, je suis sportive de haut niveau, d'ailleurs. OK. Donc je pense que voilà c'est des choses qui sont à l'intérieur de mon corps et typiquement une des parties de la session c'était du coq warming donc le coq warming c'est je veux dire c'est un peu comme une poule qui couve son oeuf alors oui mais c'est dans le sens en général ça va être un des trous qui va couver un pénis donc ça peut être le vagin, l'anus ou la bouche moi dans mon cas c'est la bouche puisque j'ai un king de la bouche Et donc, c'est typiquement je ne fais rien, genre juste j'ai le pénis dans ma bouche et je ne bouge pas. Et ça, après mêlé à de la fellation, on peut imaginer du coup que dans ces moments-là, la seule raison pour laquelle tu fais cette pratique, c'est pour être là, pour être présente. C'est par souci de dévotion, de discipline. Ce n'est pas parce que sexuellement parlant, il y a une stimulation, un truc qui se passe. Et toute cette pratique entre cockwarming, fellation, gorge profonde, blablabla, ça a duré trois heures. Juste cette partie-là. Et donc, moi, je pense que ça m'a amenée à un niveau de... Je ne sais pas, genre je suis capable et en même temps, je suis forte et puissante. Et en même temps, je n'ai jamais été autant endurante dans ma soumission. Et puis après, la scène, elle a continué où j'ai été attachée au bureau pendant que Maître travaillait. Très chou, d'ailleurs. Et je me suis endormie avec, en gros, tous les trous pleins et tout. J'ai fait ma petite sieste au sol. Et il y avait un peu cette idée de mixte entre douceur et... Alors moi, je n'aime pas dire toucher tes limites parce que je ne suis pas partisane du tout d'aller explorer tes limites. Mais on va dire plutôt d'aller explorer tes désirs à un niveau qui me paraissait... même pas atteignable. Tu vois ? Il y a aussi d'autres sessions où, par exemple, j'étais à deux doigts de tomber dans les pommes parce que c'était trop bon. Ça, c'est le type de moment, je trouve, où tu atteins une partie de toi presque spirituelle, presque. Où tu as l'impression de toucher un truc que tu ne savais même pas que ça existait. Donc, voilà, c'est cette petite anecdote-là. Après, s'il en faut d'autres types, ça me va.
- Speaker #1
non mais tu peux y aller j'ai juste une question qui m'est venue du coup est-ce que tu connais ton langage érotique à toi je sais pas si t'es familière des différents langages érotiques dis-moi t'as l'énergie l'éthique le sensuel le kinky le sexuel et j'en oublie un cinquième le métamorpe donc en gros c'est c'est ta manière de de vivre ta sexualité tu vois je pense que évidemment que t'es kinky puisque tu vois pour pouvoir aller explorer le tabou, le BDSM, etc. Il faut vraiment prendre du plaisir à aller dans ce qui est interdit. Mais tu vois, dans ce que tu viens de décrire, ce côté, c'était... presque énergétique, c'était tellement bon que j'ai failli tomber dans les pommes. Je trouve qu'il y a quelque chose, justement, d'une sexualité qui est presque dans les énergies qui se transmettent bien plus que dans l'acte en lui-même qui est vraiment physique. Et donc, c'est pour ça que ça m'a interrogé sur si tu connaissais ton langage érotique personnel, parce que je pense que il faut peut être aussi pour vous. Je ne sais pas comment dire, mais ce n'est pas Ce n'est pas tant que le subspace ou le domspace n'est accessible que si tu es quelqu'un de très énergétique. Mais je pense que ça peut être facilité. La manière dont tu le décris, je pense que ça peut être facilité si tu es très connecté à tes énergies.
- Speaker #0
Totalement. Mais tu vois, c'est intéressant tout de même parce que pour avoir fait aussi des sessions de tantra, où là, c'est aussi très spirituel et tout, ça a été génial. Mais ça ne m'a pas donné de... Désir sexuel.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Donc, je pense que ça en fait partie. Mais de toute façon, moi, j'ai un fétiche sur l'échange de pouvoir. Et sans l'échange de pouvoir, c'est pas dans le domaine du sexuel. C'est dans le domaine de... C'est cool, c'est kiffant, mais comme un bon massage, quoi. Donc, voilà. Moi, les orgies, là, où c'est en mode vanille et tout, et pendant beaucoup de temps de ma vie, où il y avait beaucoup de vanille... D'ailleurs, c'était une des raisons... Pour les cas, c'est si dur d'aller dans le BDSM parce que c'est un peu mal vu. Je ne prenais pas du plaisir à même niveau. Et pourtant, j'étais connectée comme ça à une personne aussi très intensément. Je pense qu'il y a un mix entre le kinky et le côté un peu plus sensuel. Sensuel, je ne sais pas.
- Speaker #1
Écoute, c'est hyper intéressant. Est-ce que tu veux nous partager une autre anecdote ? Tu as le droit.
- Speaker #0
alors une autre anecdote je veux juste pas prendre trop de temps non non mais là c'est bon on est encore dans les temps une anecdote que j'ai beaucoup partagé c'est une erreur que Maître a faite je pense qu'elle est cool du coup à partager où c'était justement dans mon premier blog gang donc en gros on était avec je crois 5 personnes à la pénis 4, je ne sais plus, plus 5, plus 1 peut-être. Et j'étais très stressée parce que c'était mon premier quand même. Alors, le but, c'était vraiment que faire que des fellations. Et on avait en gros ces personnes devant moi et j'étais sur le lit. Et maître commence. Et pour pouvoir commencer, il voulait m'introduire à un Lush, donc un vibro connecté par application.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Et donc, il voulait l'introduire. Et comme ça, quand je fais des fellations à certains pénis, les autres personnes peuvent en même temps jouer avec l'application. Très bonne idée pour que tout le monde se sente inclus et tout. Le problème, c'est qu'on arrive, il met le vibro à l'intérieur de moi et ça me pique. Et donc, je suis en mode, est-ce que tu es sûre que tu as utilisé le même vibro que d'habitude ? Pardon, le même lube que d'habitude. Et en fait, il a... interverti la boîte de lubrifiant avec la boîte de gel hydroalcoolique.
- Speaker #1
Waouh, waouh, waouh.
- Speaker #0
Voilà. Et moi, je suis pas très douleur physique, en plus, ça. Donc, il a paniqué de fou. Moi, je suis allée à la douche et en fait, il a pleuré. Alors, Mette pleure très facilement. Vraiment, si tu le rencontres un jour... il pleure avec tout le monde il adore il a pleuré parce qu'il se sentait évidemment responsable à ce moment là mais j'ai trouvé ça génial parce que toutes les autres personnes sont venues autour de lui et de moi l'ont rassuré c'est normal de faire des erreurs moi après une petite douchette franchement il n'y avait rien de grave qui s'était passé évidemment et en fait ça a totalement brisé la glace et donc du coup j'ai passé un excellent blogging après ça et je pense que ça n'aurait pas été le même si il n'y avait pas eu cette erreur donc c'est juste pour dire que les erreurs ça fait partie du parcours et que des fois elles sont même importantes et ce qui est important c'est pas tant de ne pas faire d'erreurs, c'est surtout d'avoir on va dire les bonnes personnes autour de soi et les bons mécanismes pour pouvoir prendre soin une fois que les erreurs elles sont faites Donc, voilà la petite anecdote.
- Speaker #1
Et ce que je trouve aussi hyper intéressant, et c'est vrai qu'on ne l'a pas du tout abordé parce qu'on parlait beaucoup plus de toi et donc de ta position d'esclave et tout, mais ça remet aussi en lumière la responsabilité que ça donne d'être d'homme ou d'être maître, parce qu'on a vraiment la responsabilité de la personne qui est notre soumis, notre esclave, etc. Et donc, on le voit beaucoup. Donc, c'est une position de pouvoir bien évidemment et tu vois dans ce qu'on parlait tout à l'heure sur le fait d'avoir des peurs des abus et tout mais c'est surtout une responsabilité d'être le dominant de quelqu'un le maître de quelqu'un c'est on a la responsabilité de son bien-être physique de son bien-être mental de son plaisir dans la relation maître-esclave de ce que j'entends même de la santé financière de la santé du business de la santé de la maison etc. enfin c'est une énorme responsabilité et qui n'est pas du tout à négliger et c'est Et on a un peu tendance à oublier ça, à voir qu'il y en a un qui se la coule douce et qui a tous les avantages, alors que non, en fait, il y a une vraie responsabilité sur la personne qui, du coup, est en charge de tout.
- Speaker #0
Et encore plus, s'il y a des objectifs d'appartenance et de dépendance, du coup, ça revient presque à le même niveau de responsabilité qu'avoir un enfant. La seule différence, évidemment, c'est que tu es un adulte en face de toi. évidemment, c'est pareil, mais aussi, on a envie, en général, quand on a une esclave, on veut la garder longtemps. Et donc, du coup, c'est un peu comme si on avait une belle voiture. Bon, je suis un peu mieux qu'une voiture, quand même. Tu vois, si on veut la garder longtemps et on veut rouler longtemps avec, on doit s'assurer de toutes les décisions qu'on fait, de tous les choix, de comment on en prend soin. Et en fait, ça ne vaut pas le coup du tout. de la casser au bout de deux sessions. Parce que t'as vu, on a exploré des limites et tout, mais voilà, on est dégoûté, on fera plus jamais ça. Et puis voilà. Donc, c'est ça. T'as tout dit.
- Speaker #1
Bon, on va arriver à la fin, Déborah. Avant de finir, je me demande, est-ce que t'as quelque chose à partager ? Tu vois, moi, du coup, je te disais, j'ai des auditrices qui peuvent être déjà dans le monde du BDSM, mais aussi des auditrices qui sont absolument vanilles, etc. Donc, est-ce que... tu as quelque chose à partager, et notamment autour de l'affirmation de la sexualité, avec mes auditrices.
- Speaker #0
Ne pas se dire que la sexualité, ce n'est pas important, au-delà même de si vous voulez le pratiquer ou pas. Parce que même en tant qu'asexuel, la sexualité est un sujet. Donc, ne pas en faire un sujet et le mettre sous le tapis, ça ne va pas le faire disparaître. ça va juste le pousser au lendemain et au lendemain et au lendemain jusqu'à ce qu'on arrive à 60, 70 ans et on se dit punaise j'ai passé toutes ces années à pas m'écouter voyez-le aussi comme un outil pour vous développer, c'est pas obligé d'être quelque chose comme dit on est pas obligé de pratiquer la sexualité pour faire du sexe ouais voilà, et puis la sexualité à ne pas confondre avec la libido C'est-à-dire qu'encore une fois, la libido, ça fait partie de ce qui est à l'intérieur de vous. Comme vous prenez soin de vos hormones ou de votre niveau d'énergie, de fatigue, la libido, c'est à l'intérieur de nous et ça a des fonctions. Donc, ne pas fermer les yeux dessus.
- Speaker #1
C'est un très, très joli message. Merci beaucoup.
- Speaker #0
Avec grand plaisir.
- Speaker #1
Merci à toi. Moi, c'était un plaisir. Je n'ai encore pas vu le temps passer comme d'hab.
- Speaker #0
Moi non plus.
- Speaker #1
Si on veut te retrouver, qu'on veut te suivre, voir ton travail, où est-ce que je redirige tout le monde ?
- Speaker #0
Alors, le plus simple étant le site Internet, parce que dessus, il y aura du coup les informations pour mon journal intime à recevoir par mail, gratuitement, et sans censure, Inside Deborah. Il n'y a pas très longtemps, le Télégramme qui a ouvert aussi, qui est un endroit du coup sans censure, mais plus pour avoir un partage au quotidien, autant personnel que professionnel. Et après, jusqu'à ce que je l'ai encore, il y a mon Instagram, en story surtout, encore une fois au quotidien. Et je poste des rixes quand je peux. À l'année prochaine, on aura certainement le podcast et on aura certainement de nouveau la chaîne YouTube qui va réouvrir. Donc ça, c'est pour le futur. Mais comme dit, sur le site Internet, on peut tout trouver normalement.
- Speaker #1
Je mettrai du coup dans la description du podcast, je mettrai le lien de ton site Internet comme ça. Si on veut te retrouver, ce sera plus simple. Merci beaucoup. Avant juste de finir, je pose une question à tous mes invités, qui est, si la sexualité était un animal, quel serait-il et pourquoi, pour toi ?
- Speaker #0
Je n'y ai pas pensé. Alors,
- Speaker #1
si la sexualité... Pour ne pas spontaner, c'est pour ça que je... J'en parle pas en amont.
- Speaker #0
Je dirais un renard. Alors, pourquoi un renard ? Déjà parce que c'est mon animal totem.
- Speaker #1
Ok. Voilà.
- Speaker #0
Mais aussi parce que je trouve que un renard, c'est un peu un tout. C'est un peu le chien sauvage, mais en même temps, il est trop doux et trop mignon. Mais en même temps, il peut attaquer s'il veut. Et puis, il est un peu rusé et futé. Donc, Il y a un peu cette idée de et en même temps, c'est solitaire, et en même temps, c'est avec d'autres Je trouve qu'il est très ambivalent, le renard, et puis il s'affirme, quoi. Le renard, à la fin de la journée, c'est un renard, quoi. Donc, il ne fait pas style je n'existe pas Voilà, le renard. Elle n'est pas ta question.
- Speaker #1
Il n'y a pas de bonne réponse. C'est juste pour avoir ta vision. Écoute, merci, vraiment. Merci beaucoup pour cet échange, pour ta généreuse... ta générosité dans tes réponses dans tout ce que tu as partagé avec nous, c'était vraiment ultra agréable, je ne manquerai pas j'ai noté que tu as dit qu'on pourrait refaire un deuxième épisode sur des thématiques et je pense que ça pourrait être hyper intéressant mais voilà, on va s'arrêter pour aujourd'hui parfait,
- Speaker #0
merci beaucoup pour tout, c'était incroyable,
- Speaker #1
je t'en prie