- Speaker #0
Bienvenue dans ce nouvel épisode de Ta Pause Sexy, le podcast qui explore la sexualité dans toute sa complexité, sans tabou, sans jugement, avec beaucoup de plaisir et pour te faire réfléchir. Je suis Anne-Elisabeth, ta coach en sexualité, et chaque semaine je t'emmène dans des conversations intimes, crues, tendres, politiques ou carrément provoquantes, mais des conversations toujours 100% vraies. Si tu veux prolonger l'expérience, viens me rejoindre sur Instagram. arrobasetaposesexy et c'est là que je parle de mes stories, c'est là que je vais échanger avec toi en DM et que la communauté vit. Et si tu veux être prévenu en avant-première de la sortie des épisodes, n'hésite pas à t'abonner à la newsletter, tu trouveras le lien dans la description. Enfin, si t'es une marque, un projet ou une mission engagée et que tu veux soutenir une voix libre, une voix féminine, une voix sexuelle, je recherche des sponsors pour cette saison. Donc n'hésite vraiment pas à me contacter et toutes les infos sont dans la description. Maintenant, je te laisse à ton épisode et je te souhaite une très bonne écoute. Dans cette pause aujourd'hui, nous allons parler de sexualité et de masculinité. Mais avant de démarrer cet épisode, je te rappelle que le meilleur moyen de me soutenir, c'est de t'abonner à ce podcast sur toutes les plateformes d'écoute. N'hésite vraiment pas à aller mettre 5 étoiles et mettre aussi un commentaire sur Apple Podcast. C'est grâce à ces gestes simples que je vais pouvoir continuer de faire vivre et grandir ce podcast. Je vais aussi pouvoir continuer à recevoir des invités de qualité. Et quand on parle d'invité de qualité, je peux te dire qu'aujourd'hui, on est dans le très très haut dans le monde de la sexo. Mon invité du jour, c'est un homme qui tous les jours sur les réseaux nous abreuve de ses connaissances en sexo et en psycho. Et il y ajoute toujours une petite touche d'humour. des références de la pop culture, tout ça en toute simplicité et authenticité. Aujourd'hui, il a accepté mon invitation pour nous parler de la masculinité de son point de vue personnel, mais aussi de son point de vue de professionnel. Et je suis ravie d'accueillir Pierre, du compte bien plus connu sous le nom de SexoPsycho. Salut Pierre !
- Speaker #1
Oui, bonjour ! Merci beaucoup pour cette invitation.
- Speaker #0
Avec grand plaisir, je suis trop contente ! Vraiment trop trop contente de te recevoir. Tu fais partie des gens que j'avais mis en tête de liste des gens que je voulais recevoir dans mon podcast. Donc voilà, on y est.
- Speaker #1
Je sais que c'est pas grâce à l'ordre alphabétique puisque S c'est très très loin donc ça me touche d'autant plus.
- Speaker #0
Non mais oui, t'es le premier invité de la saison 3 du coup tu vas inaugurer la saison 3 de ta pause sexy.
- Speaker #1
Très bien, je serai le parrain de cette saison 3 du coup.
- Speaker #0
Ah oui,
- Speaker #1
j'adore !
- Speaker #0
Très bien. Et on va parler d'un sujet, mais quel sujet ? La masculinité, tout ça dans la sexualité. Et avant qu'on commence, je te laisse te présenter, parce que moi j'ai dit deux, trois petits mots sur toi, mais je te laisse te présenter pour les personnes qui ne te connaîtraient pas.
- Speaker #1
Oui, du coup je suis Pierre Dubol, je suis psychologue clinicien, du coup j'ai une pratique principalement en cabinet libéral, je reçois dans le champ de la psychologie, donc toutes les pathologies en général qui sont de près ou de loin la psychologie. et en sexologie donc toutes les pathologies qui sont à la fois des troubles sexuels et un peu psychologique dans l'intimité je donne des cours en ifme dont des futurs éducs paix à la fac aussi donc de psycho l'être moderne et après je j'ai une pratique sur les réseaux sociaux donc par podcast entre deux consultes et le m le compte instagram surtout sexo psycho Voilà, c'est un sujet qui me passionne, que j'ai sur les réseaux depuis 5 ans, donc voilà, c'est mon dada, on va dire.
- Speaker #0
Eh bien, du coup, comme c'est ton dada de parler de ces sujets de sexualité, de psychologie, j'ai envie de te poser une première question qui est très très large, mais qui est, je pense, un peu le cœur de cet épisode. C'est, qu'est-ce que pour toi la masculinité ? Quand on parle de masculinité, qu'est-ce que ça signifie ?
- Speaker #1
En fait, il y a une réponse déjà qui va souvent être sur l'ordre de la biologie, qui va être toujours un peu apportée. Donc c'est ça aussi, c'est de savoir si on parle de masculinité plutôt dans la notion de sexe ou la notion de genre. C'est vrai que moi du coup, j'aurais tendance à essayer au maximum d'en repousser la définition plutôt de sexe, parce qu'elle peut être très limitante pour beaucoup de gens. Mais au départ en tout cas ce sont des attributs, ce sont des toutes caractéristiques qui permettent de reconnaître le sexe masculin. Donc le sexe en tant que sexe comme versus genre. Et après par contre dans une notion un peu de genre, souvent moi ça va être tout ce qui va être expression aussi. Du coup d'une certaine identité qui va souvent être associée à du masculin justement. mais dans l'idée que ce soit souvent des stéréotypes des clichés des choses qui peuvent autant aider une personne à se structurer avec des repères que d'être aussi un ensemble d'injonctions qui vont écraser une personne. On va dire que c'est un cap, un cadre, mais souvent, comme beaucoup de cadres, parfois ça enferme et parfois ça permet de guider.
- Speaker #0
C'est intéressant, tu parles d'un cadre qui peut enfermer, parce que j'allais te demander comment, selon toi, ça impacte
- Speaker #1
la sexualité des hommes de parler de masculinité souvent le fait d'associer sa sexualité à la masculinité ça sous-entend qu'on doit associer nos envies nono nos attirances en fonction aussi d'un rôle un peu préétabli ou en tout cas de quelque chose qui peut venir un peu de l'extérieur et pas forcément d'une écoute intérieure parce qu'aujourd'hui on sait que il aucune étude, il n'y a aucun travail qui arrive à nous prouver qu'il y a une différence dans le cerveau, entre le cerveau masculin et féminin, dans la sexualité. Aussi simple que ça. On peut avoir des variations corporelles, des choses comme ça, en fonction de son cycle, en fonction des hormones, en fonction de sa contraception, ça c'est sûr, mais déjà à la base en fait on ne peut pas prouver qu'il y a une différence. Donc c'est-à-dire que si on parle de masculinité dans la sexualité, ça va être forcément quelque chose qui sera de l'ordre des codes sociaux qu'on y met, des codes sociétaux aussi, donc la masculinité sera avant tout une posture.
- Speaker #0
et c'est quelque chose que tu vois très souvent toi en consultation du coup ?
- Speaker #1
je le vois très souvent en consultation pour deux raisons la première c'est sur les questionnements que ça peut apporter aux gens quand j'ai des hommes qui viennent en consultation il y a beaucoup de personnes qui ont des questions sur moi je sens que je ne suis pas attiré par les mêmes choses que d'autres hommes, je sens que je n'ai pas les mêmes attributs que d'autres hommes, donc beaucoup d'inquiétude là-dessus, puis parfois ça peut être aussi sous forme plutôt d'anxiété de performance des personnes qui ... veulent absolument bien faire, qui veulent obtenir un objectif dans la sexualité. Donc ça va occasionner des troubles érectiles, des éjaculations précoces, ça peut être parfois même des psychopathos qui vont en découler, parce que justement il y a cette injonction à la masculinité, que certains ont du mal à intérioriser de façon safe, et que ça ne soit pas quelque chose qui soit un plus, mais plutôt quelque chose qui les écrase.
- Speaker #0
C'est vrai que dans ma définition de la masculinité et du stéréotype, en tout cas, que je peux moins en avoir en tant que personne, j'y vois beaucoup de quelque chose de très rapide, quelque chose d'un peu brutal. En tout cas, ce n'est pas tant ce que j'attends, mais c'est ce que j'observe, on va dire, plutôt autour de moi. Et du coup, ce que je me demande, c'est comment se fait le rapport à la lenteur, à la douceur, à la vulnérabilité, tu vois, dans ce cadre de la masculinité, où en tout cas, on n'a pas l'impression, et même si les choses sont beaucoup en train d'évoluer, il y a beaucoup de personnes qui œuvrent pour que tout ça s'ouvre, je trouve que c'est encore un peu en retrait quand on parle de masculinité.
- Speaker #1
Oui. Alors... Peut-être que parfois il y a aussi deux notions à séparer, la notion de masculinité et la définition de virilité. Parfois il y a un mélange un peu des deux. C'est vrai que moi dans la masculinité, parfois j'ai pu voir, par exemple avec des éduxpés, imaginons qu'on est avec une population qui est dans le trouble du spectre autistique, parfois j'ai pu voir des éduxpés vraiment englober une personne autiste et la serrer un peu fort dans les bras. et il y avait quelque chose de très... de l'ordre de la masculinité là-dedans, mais il n'y avait pas un enjeu de virilité dans ce qui se passait. Peut-être que dans la virilité, j'y vois aussi un enjeu un petit peu de domination, d'essayer d'être dans des rôles de genre, des hiérarchies, alors que la masculinité, c'est essayer de peut-être faire ressortir des attributs qui sont propres au masculin, en tout cas sur le papier au départ, évidemment. Et du coup, ça peut être sous une forme positive, négative, mais par exemple, dans la sexualité, ça peut être quelque chose de très... de très masculin, de pouvoir par exemple englober une personne, la porter par exemple à bout de bras, et en même temps que ça ne soit pas quelque chose qui transpire la virilité, cette notion un peu de possession, de domination par exemple.
- Speaker #0
Ouais, une forme aussi un peu de jalousie et de performance qu'on va mettre dans la virilité par exemple.
- Speaker #1
En tout cas une susceptibilité.
- Speaker #0
C'est très bien choisi comme terme. de l'égo il y a des choses ok et du coup si on vient un peu plus sur ton vécu toi en tant qu'homme comment toi tu l'as vécu ta masculinité ?
- Speaker #1
j'en parlais avec une amie il y a pas longtemps je vais pouvoir me scotcher à ce que je lui disais c'est que ça a été compliqué parce que je me suis En tant que garçon, quand j'étais enfant, j'avais tous les attributs du masculin, dans le sens où j'étais très grand, j'étais un peu musclé parce que je faisais du judo, des choses comme ça. Et j'avais forcément une force brute qui faisait que, faisant deux têtes de plus que tout le monde, j'étais un potentiel danger, entre guillemets, pour beaucoup d'autres enfants, parce que si je ne contrôlais pas ma force, je pouvais leur faire mal. Et en fait, du coup, j'ai été beaucoup plus... On m'a beaucoup plus appris à essayer de déteindre un peu ça, à calmer ça, à être le plus immobile possible, à essayer de prendre le moins de place possible. Pendant très longtemps, j'avais cette fameuse tête en avant un peu tout encourbée parce que je parlais qu'à des gens beaucoup plus petits. Ou alors, je voulais aussi qu'on me repère un peu moins. Au niveau de la posture, je ne prenais pas forcément ma place. Mais en même temps, je la prenais parce que j'avais une voix qui portait. Ma masculinité était très écrasante, je pense, pour mon entourage, mais je n'en ai pas conscience en tant que petit garçon. Et je sais que tous les lieux où j'ai été heureux, de petit garçon jusqu'à étudiant, ça a toujours été dans des lieux de sororité. Ça n'a jamais été dans des lieux de fraternité. Moi, par exemple, quand j'étais dans des équipes de foot, je ne me sentais pas à l'aise, je n'aimais pas ces moments-là, même les moments les plus positifs, je ne m'y sentais pas bien. Même les moments de réaffirmation... masculines par exemple quand j'avais le brassard de capitaine dans mes équipes de foot ce n'était pas des moments où je ne me sentais pas à l'aise avec ça je sais que pendant très longtemps lycée, début étudiant c'était même un questionnement de savoir si je me reconnaissais dans cette identité homme alors ça ne veut pas dire que j'étais forcément dans un parcours des questionnements de transidentité mais c'était plutôt le côté moi je ne reviens pas de cette étiquette-là je voyais aussi en plus, je voyais de plus en plus des comportements masculins autour de moi et Je ne me sentais pas à l'aise là-dedans. En plus, j'étais un peu en décalage. J'écrivais des poèmes. J'étais un peu un poète maudit. J'étais dans mon côté. Je sais que quand je me sentais bien, c'était toujours avec des filles. Mais c'est vrai que quand collège, lycée, un garçon avec toutes les filles, souvent, ça pouvait... Par exemple, s'il y avait des soirées entre filles, je n'étais pas invité. Du coup, je me retrouvais plus isolé qu'autre chose. C'est vrai que c'est quand je suis devenu étudiant où là, d'un coup, ces codes sont tombés. parce que quand j'étais en psycho, il n'y avait que... des étudiantes de psycho, on était 4-5 mecs dans l'amphi et en même temps les 4-5 autres mecs ils étaient un petit peu plus comme moi aussi avec peut-être une autre sensibilité et ainsi de suite et en fait c'est aussi au contact d'hommes qui sont en psycho qui sont dans la sexo que j'ai pu commencer à me dire en fait ok non je crois que j'aime bien ce genre d'hommes là et donc c'est possible et voilà je pense qu'avec des figures aussi qui ont émergé on va dire les 5 dernières années parce que je pense que Aujourd'hui, on parle beaucoup de Pedro Pascal, mais moi, ça fait 5, 6, 7 ans que je vois des hommes un peu similaires comme ça, ce qu'on appellera les hommes soja, qui me permettent, moi aussi, d'avoir un modèle et de pouvoir me dire, OK, je ne suis pas obligé d'enlever mon étiquette homme pour avoir l'impression de devoir me décharger de tout ce que je n'aime pas finalement dans cette étiquette. elle peut être redessinée, réinventée et ça me... en fait le fait qu'il y ait de plus en plus de place aux female gaze en contraction male gaze, ça permet de pouvoir se dire, ah mais en fait, ok, moi c'est ça que j'aime. C'est cet aïe-là que j'aime bien. Le problème, c'est que quand il n'y a que du male gaze, tu te retrouves qu'avec des Wolverines, des trucs comme ça, comme modèle. Parce que souvent, quand on voit des Wolverines, tout ça, la torse nue, et les personnes un peu masques, disent que ça, c'est du female gaze, c'est pour faire plaisir aux femmes. Mais en fait, non. C'est filmé par un homme, on représente encore la puissance masculine. Donc non. Moi, ce que j'aime bien, c'est quand je vois Jonathan Baillé dans Jurassic World, c'est quand je vois Pedro Pascal dans les Cades Fantastiques. C'est un autre archétype et c'est beaucoup plus facile. Et je me dis, les petits garçons d'aujourd'hui qui ont peut-être un profil comme moi j'avais avant, peuvent peut-être déjà enlever ça un peu de leur matrice et ça fera du bien.
- Speaker #0
Tu as parlé d'Homme Soja ?
- Speaker #1
Oui, parce que c'est une vanne que je reçois sans arrêt sur les réseaux.
- Speaker #0
Ah ouais ? Oui. Oui, dis donc. Mais c'est que c'est pas un... Si là, je te dis, je ne sais pas ce que c'est qu'un homme soja.
- Speaker #1
L'homme soja, en fait, c'est un terme, c'est un peu comme, tu sais, il y a les woke, il y a les Ausha. Ce sont des termes qui sont souvent utilisés par des personnes de droite, pour ne pas dire extrême droite, qui vont peut-être essayer de stigmatiser une population dite déconstruite. Et souvent, l'homme soja, c'est un peu, pour caricaturer, c'est un homme un peu bobo, qui est vegan, qui est très éveillé, ce genre de choses. Dès l'instant où tu défends, ne serait-ce qu'un petit peu d'égalité ou de paix entre certaines personnes, forcément on t'associe à quelque chose de cet ordre-là. Si quelqu'un désigne quelqu'un par homme soja, en fait, pour moi, son avis disparaît automatiquement. C'est-à-dire qu'il n'a pas poussé sa réflexion plus loin. Et si on étiquette une personne, ça n'a n'importe aucune solution. Donc voilà, si tu veux, Pedro Pascal, c'est notre père homme soja à tous. Ah là là,
- Speaker #0
il est tellement sexy, je ne comprends même pas.
- Speaker #1
Tu vois en ce moment il est beaucoup attaqué par exemple Pedro Pascal parce que quand il est avec ses costards féminines il fait pas mal de câlins des bisous, il se tient de la main et c'est rigolo de voir l'effort qui est mis pour essayer de montrer à quel point cet homme là est peut-être un loup dans la bergerie alors que clairement on a des loups partout et c'est beaucoup plus facile à attaquer dès maintenant et en fait c'est... On ne se dit pas, tiens, c'est costard, le valide, c'est plutôt un bon signe. On va plutôt se dire, non, je l'ai vu par exemple avec la vidéo de Thibaut InShape, il y a beaucoup de gens qui disent, c'est trop bien qu'ils prennent la parole et tout ça. Mais la réalité, c'est que c'est une base, ça du coup. C'est basique au départ. Donc voilà, en tout cas, on s'attaque un peu plus aux personnes dont on peut peut-être avoir de la jalousie aussi.
- Speaker #0
Tu disais que quand t'es arrivé en fac de psycho, ça t'a un peu libéré de te retrouver avec des femmes et avec des hommes qui étaient comme toi, ou en tout cas qui représentaient une masculinité qui te parlait plus. Est-ce qu'il y a d'autres choses qui ont été libératrices dans ton cheminement pour toi ?
- Speaker #1
Oui, je pense que par exemple être en couple avec Léa Butin, qui est aussi créatrice de contenu sur le réseau, qui s'occupe de qui est sexothérapeute, ça m'a aussi beaucoup aidé. Ça reste quelqu'un qui a fait aussi une licence de psycho, donc je pense qu'il y a aussi ce profil-là. Mais entre le Pierre d'il y a cinq ans et celui d'aujourd'hui, il y a un monde incroyable. Et je pense qu'en fait, ce qui m'a énormément changé aussi, c'est qu'auparavant, j'étais dans des couples où se jouait justement cette masculinité, se jouait un petit peu ce rôle. Il y avait quelque chose forcément d'une hiérarchie claire et nette. Et je pense que j'ai tout gagné à passer mes journées avec une personne foncièrement féministe, qui fait beaucoup plus en coulisses qu'elle ne fait en public aussi. Donc ça aussi, c'est de ne pas être tombé dans le piège de... Comment dire ? Parce que je vois des personnes qui sont dans des luttes féministes, et en fait on sent qu'elles veulent remplir l'ordre du jour du parfait féministe, plutôt que d'essayer de... de peut-être en faire un peu moins, mais que ça soit plus incarné de l'intérieur parce que ça résonne, parce que machin. Et c'est vrai que du coup, de voir quelqu'un au quotidien avoir ces valeurs-là naturellement et qui s'y tient, c'est tout bête, mais ça va être par le choix des partenariats, par exemple. Il y a parfois des endroits, des marques qui ne sont pas transphobes ou LGBTphobes, mais simplement, ils ont un site qui n'est pas inclusif. Du coup, je travaillerai avec vous si c'est inclusif. Voilà, c'est aussi simple que ça. Et c'est vrai que c'est tout bête, mais je ne pense pas que ça se trouve beaucoup sur les réseaux. Et plein d'autres exemples que je donnerais, mais voilà, c'est le genre de choses, en fait, ça ne se voit pas. Et je trouve que c'est d'être au contact d'une personne comme ça, je pense, qui m'a aussi aidé énormément.
- Speaker #0
Et du coup, toutes ces influences, ça a eu quel impact sur ta sexualité en tant qu'homme ?
- Speaker #1
C'est toujours compliqué de parler de perte d'anxiété de performance parce que ça, c'est un truc, je pense que c'est aussi lié si on a une personnalité un peu anxieuse, ce genre de choses. Je pense que la masculinité va être un facteur précipitant, mais je ne pense pas qu'une fois que ça s'en va, ça y est, je n'ai plus d'anxiété. Mais je pense que ce que ça aide, ça aide aussi à se dire, j'aimerais le dire avec les bons mots, mais en gros, je pense que la différence se joue sur le fait de... D'oser demander et d'oser recevoir la demande aussi. En fait, il y a peut-être moins de place à l'interprétation. Se dire, tiens, si je demande ça, est-ce que ça va paraître ça ? Est-ce que si on me demande ça, est-ce que ça veut dire que la personne est comme ça ? Je pense qu'il y a un peu ce calcul de, est-ce que ça me convient ou pas ? Et c'est beaucoup plus libre. Je pense que quand il y a ce rapport à la masculinité, comme je pouvais avoir peut-être avant, dans mes premières relations, il y avait un peu ce rapport de, est-ce que ça se fait ? Est-ce que c'est comme ça qu'on fait ? Comment ferait les autres ? Je pense aussi que dès qu'on enlève un grand, grand diktat comme la masculinité, on enlève un peu ce calcul de « et les autres, ils font quoi ? » . C'est peut-être ça qui fait la grande différence, mais je pense que comme n'importe quelle étiquette on aurait, c'est-à-dire quel genre de ma communauté... Que feraient les gens de ma communauté ? Que feraient les gens qui ont tel attribut ? Dès qu'on enlève ça, c'est bon.
- Speaker #0
C'est hyper intéressant. Et tu as parlé d'anxiété de performance. Je ne sais pas si tout le monde est très offé de ce qu'est l'anxiété de la performance. Qu'est-ce que tu peux nous en dire plus ?
- Speaker #1
C'est très bien de le définir, effectivement, parce que même j'ai une patiente qui m'a dit hier... Moi je croyais que quand on disait performance ça voulait dire que mon mec était peut-être un petit peu mascu justement parce que il recherchait enfin parce qu'il était dans la performance voilà en fait non c'est même plutôt un petit peu l'inverse c'est que en gros anxiété déjà on va le définir c'est un stress qui se passe en anticipation c'est à dire qu'en gros j'ai un oral demain ça se trouve l'oral va bien se passer mais par contre j'ai stressé pendant 24 heures à l'idée qu'il y ait cet oral et je n'étais pas bien ça m'a mis à mal Donc c'est une pathologie, c'est un trouble avant tout. Par contre, si j'en ai pendant l'oral et que je fais une attaque de panique, ça c'est une angoisse, ça c'est du stress immédiat. Et voilà, il y a des gens qui sont beaucoup plus stressés avant un événement que pendant l'événement. D'ailleurs, c'est pour ça que moi, si je dois faire un arrêt cardiaque un jour, je veux le faire devant une personne anxieuse. Parce que je sais que si je lui dis demain j'aurai un arrêt cardiaque, cette personne-là, elle va défaillir. Par contre, si je tombe devant cette personne, je sais qu'elle va réagir rapidement, elle va se mettre en mode cabelléon et c'est parti tac tac Et de performance, pourquoi ? Parce que la personne s'est fixé des objectifs et souhaite les remplir. Alors ça peut être des objectifs qui sont implicites, comme il faut durer longtemps, il faut être bien dur, il faut donner un orgasme, il faut donner un orgasme aussi avec son pénis, donc ça sous-entend aussi assez en pénétration, point. Donc bon courage, parce que c'est pas tout le monde qui va y arriver. Et après il y a aussi cette notion de je ne dois pas renvoyer telle chose, je ne dois pas renvoyer telle chose, et ainsi de suite. Et donc, forcément, si on a... tous ces critères-là à remplir, dès qu'il y en a un qui commence un petit peu à manquer, on va avoir beaucoup d'anxiété en anticipation. Puis après, chaque prochain rapport sera anxiogène parce qu'on se dit, mince, la dernière fois, il se passait ça, ainsi de suite. Et ça, c'est énormément de gens qui leur sentent, que ce soit autant des femmes que des hommes.
- Speaker #0
Oui, je trouve que c'est important aussi de bien se le dire, que ça ne concerne pas que les hommes, l'anxiété de performance, on en parle beaucoup, de les hommes ou les personnes qui ont un pénis. On en parle beaucoup lié à l'érection, aux troubles de l'éjaculation, etc. On en parle beaucoup lié à tout ça. Mais en vrai, en tant que femme et en tant que bonne anxieuse, par exemple, c'est des choses aussi qu'on peut ressentir.
- Speaker #1
Il faut que je lubrifie bien, il faut que je n'ai pas de douleur. Il y a vraiment cette notion aussi de disponibilité pour l'autre qui est dans l'anxiété de performance.
- Speaker #0
il faut que je lui montre que je prends du plaisir j'espère que je serai assez il peut y avoir plein de choses aussi il est au physique etc il y a pas mal de choses qui rentrent là-dedans mais ça fait ça pour le coup les femmes consultent beaucoup plus facilement que les hommes sur ces questions-là les
- Speaker #1
hommes vont consulter quand il y aura une défaillance physique souvent qui va se passer alors que les femmes depuis toutes petites souvent elles sont un peu responsabilisées stabiliser, euh... prévenus de faire attention à leur santé. Ça ne veut pas dire que c'est bien ou mal, c'est juste qu'en fait, il y a du bon parce que du coup, elles prennent soin de leur santé, mais il y a du moins bon parce que souvent, elles prennent aussi en charge la santé du couple. Et ça, du coup, ça rajoute de la charge mentale.
- Speaker #0
C'est tout à fait vrai. Je dis souvent qu'on va en thérapie à cause de ceux qui n'ont pas fait l'effort.
- Speaker #1
C'est exactement ça. On n'a pas les bonnes personnes en thérapie, c'est sûr.
- Speaker #0
Ouais, ça arrive très souvent. On voit pas mal émerger en ce moment dans la sexualité plein de différentes formes de relationner avec les couples non exclusifs. On parle de plus en plus de BDSM aussi, avec des pratiques un peu plus extrêmes, etc. Et donc tout ça, ça peut venir toucher au code de la masculinité. Je prends un exemple de la non-exclusivité, par exemple, quand il y a beaucoup ce fantasme de « Ah, on va ouvrir le couple, on va faire du libertinage, on va être polyamoureux, etc. » Et en tant qu'homme, se dire « Ça va être pour moi l'opportunité d'aller à droite à gauche, d'avoir plein de copines, de coucher avec plein de nanas, etc. » C'est intéressant. Je n'avais pas vu comme ça. C'est quelque chose qu'on... En tout cas, moi, j'ai des amis qui ne sont pas forcément... penser se faire là et tout et première pensée quand j'en parle avec avec des hommes c'est ça c'est web en fait c'est à la porte ouverte ouais c'est possible d'aller coucher avec plein de monde etc et ce que les gens ne voient pas forcément c'est que L'inverse est aussi vrai pour madame et qu'il y a souvent ce côté prise de conscience de, en fait, les femmes ont plus d'opportunités et ça vient créer d'autres stress, d'autres difficultés. Est-ce que toi, c'est quelque chose que tu rencontres dans ta pratique et qu'est-ce que tu as pu observer avec l'arrivée de ces nouveaux couples, notamment sur l'impact sur la masculinité ?
- Speaker #1
Je ne sais pas comment ça évoque tout ça. Je ne savais pas si c'est par ça que tu allais terminer, de dire qu'on se rend compte de ça. Parce que moi, souvent, c'est même la base de la demande. C'est-à-dire que du coup, ils viennent en thérapie de couple, par exemple, pour peut-être ouvrir le couple. Et souvent, c'est le monsieur qui n'est pas trop trop chaud, si c'est des couples hétéros, parce qu'il se dit, oui, mais en fait, moi, je ne vais pas avoir autant d'opportunités qu'elle. Elle, elle claque des doigts, elle a un 4 qui tombe. Moi, je vais mettre du temps à rencontrer des gens, ainsi de suite. Et d'ailleurs souvent ils se mettent un petit peu des règles de comptabilité, un peu c'est si je vois une personne, tu vois une personne, sauf que c'est pas comme ça que ça se passe la vie, c'est les opportunités, c'est parfois il va rien se passer pendant des mois, puis d'un coup on fait deux trois rencontres, voilà et ça c'est vrai que c'est souvent cette notion un petit peu aussi d'être la personne lésée, mais ça je pense que c'est encore dans des codes un peu de possession, c'est à dire de sentir que oui on laisse l'autre être libre, mais attention pas trop non plus, pas trop vite, voilà. Ou alors, si cette personne doit être libre, je dois l'être autant, donc je dois vivre autant de choses. Le problème, c'est que très souvent, ce sont des personnes qui ont besoin aussi d'expérimenter que ce sentiment de liberté, il ne passe pas que par la pratique, il passe aussi par le sentiment de liberté. C'est-à-dire du coup, le fait de se dire, en fait, je peux, si je veux, je peux. Et c'est vrai qu'il y a encore beaucoup d'hommes qui ont la croyance qu'en fait, avoir... des partenaires pluriels, des choses comme ça, ça va forcément demander beaucoup de temps, beaucoup d'efforts, et qu'en gros, il y aura une sorte d'injustice qui va se mettre en place. Je pense que dans la masculinité, il y a aussi beaucoup cette sensibilité à l'injustice et à la frustration. Et c'est peut-être sur ces codes-là qu'on doit travailler avant tout pour réussir à se libérer, à se dire, en fait, non, je peux avoir ce qu'on appelle de la compersion, et en fait, si ma compagne va voir 15 personnes et moi qu'une, peut-être que dans cette une expérience, je peux aussi croire que je vais y avoir autant de nourriture qu'elle en 15. Je dois faire confiance à ma bulle que moi je crée et je peux être content pour l'autre personne aussi. Après, on peut mettre aussi des petites règles d'organisation pour avoir l'impression qu'on va étape par étape. Mais à chaque fois qu'on a une règle un peu comme non, chacun l'un, chacun l'autre, on doit toujours se demander, OK, mais pourquoi ? C'est quoi l'idée derrière ? Si on arrive à trouver une bonne justification qui ne soit pas basée sur... des choses erronées, c'est bon. Par contre, si on dit que c'est commencé à rencontrer plein de gens, après, moi, je vais être là, je vais attendre bêtement. Donc, en fait, il faut qu'on travaille sur qu'est-ce que je fais quand toi, tu es en train de voir quelqu'un d'autre. C'est-à-dire que je me sens lésé, je me sens abandonné. OK, qu'il y ait 15 personnels, une seule, tu vas le ressentir, ça. Donc, il faut travailler là-dessus. Donc, le pourquoi est plus important, finalement, que la règle en elle-même.
- Speaker #0
C'est hyper intéressant. Et notamment, si ce que tu as mentionné, le fait de... Déjà avoir le sentiment de la liberté, que parfois ça suffit presque. Le fait de pouvoir et de ne plus être dans l'interdit et dans l'injonction. Non, si tu vois telle personne et qu'elle te plaît, tu ne dois pas y aller. Alors que là, tu te dis, si en fait, je pourrais. Des fois, c'est hyper libérateur et ça suffit au final.
- Speaker #1
Il y a plein de gens, dès qu'on ouvre le couple libre, après ils ne le consomment quasiment pas. Parce qu'en fait, juste ils savent qu'ils peuvent. Et en fait, ils disent, non, je suis bien comme ça. Mais il y a beaucoup de gens, je pense, qui en arrivent à tromper parce que c'est un point de tension, et non pas que parce qu'il y avait vraiment une attirance, parce que vraiment, ça débordait. Non, non, il y a des personnes qui sont sensibles aux interdits et qui aiment jouer avec cette ligne-là, et après ont une mauvaise estime d'eux en se disant « c'est pas possible, dès qu'on me donne un interdit, je ne l'écoute pas » . Oui, mais il y a beaucoup d'interdits qui n'ont pas forcément du sens en nous. Et du coup, dès l'instant où on l'enlève, d'un coup, là, on peut y mettre du sens. On peut y mettre du sens de dire « j'ai pas envie, j'aime bien cette exclusivité qu'on a à la maison, parce qu'elle est consciente et pas implicite et pas imposée
- Speaker #0
Et comment est-ce que tu travailles avec des personnes ou des hommes qui auraient du coup eu un travail d'image de soi à faire du fait de cette non-exclusivité ? Parce qu'il peut y avoir une forme de « tiens, je perds un peu mon statut d'homme » ou cette peur de la comparaison, ou ça peut faire naître aussi de la jalousie parce qu'il y a des choses qui n'ont pas été anticipées, etc. et qui du coup ont vraiment un impact sur la personne, son image, son estime aussi parfois. Donc comment est-ce que toi tu traites ça ?
- Speaker #1
Il y a plein d'axes à aller bosser avec la personne. On repère un peu les axes aussi qui sont fragiles. Mais pour donner plein d'exemples, déjà il y a souvent un critère de charge mentale. C'est-à-dire qu'on ne parle pas forcément de charge mentale du couple parce que souvent dans les couples hétéros, ça va être souvent un peu à la charge de la femme. mais c'est vrai que Les hommes ont leurs charges mentales, mais parfois aussi des charges mentales qui se sont imposées eux-mêmes. Par cette anxiété de performance, de « je dois ramener de l'argent, je dois travailler » , etc. Et il y a un peu cette notion de se dire qu'on va déjà faire, par exemple, un agenda tricolore. C'est-à-dire qu'on va, pendant une semaine, noter tout ce qu'on fait. Et une fois qu'on aura noté tout ce qu'on a fait pendant une semaine, autant le pro, le perso, etc. Dès qu'on a fait une activité, on l'a notée. Et en fait, on va mettre en rouge tout ce qui nous paraît énergivore, chronophage, ennuyeux. En orange, tout ce qui nous paraît ni bien ni mal, c'est neutre, c'est à faire. Et en vert, tout ce qui nous a paru enthousiasmant, plaisant, qui nous a enrichi. Et en fait, on a une vue d'ensemble. Et là, avec cette personne, on peut lui dire déjà là, vous voyez, est-ce qu'il y a des choses qu'on peut peut-être lâcher prise ? On peut peut-être se dire, bon, ça, en fait, je me donne cette règle-là alors que je n'aime pas ça. Après, on peut aussi rétablir aussi les objectifs. On peut se dire, voilà, est-ce qu'on peut fixer 12 objectifs à remplir dans l'année à venir ? Comme ça, ça élargit le champ de vision. de se dire en fait je ne me réalise pas que parce que j'ai maintenant tout de suite c'est à dire que C'est pas parce que ce week-end ma compagne va voir quelqu'un que du coup ça y est je suis perdu. Non j'ai tout ça à vivre aussi moi dans ma bulle. En fait finalement c'est revenir aussi à ce côté individuel qui va regonfler un peu l'estime de soi, qui va redéfinir des objectifs. Et en fait l'idée c'est pas de s'émanciper de son compagnon ou sa compagne. Le but c'est de se dire bah en fait on a une bulle de couple qui est trop chouette. Et en fait quand cette bulle là bah en fait on ne peut pas l'investir à deux parce que chacun est dans ses activités. Moi, je ne suis pas dépossédé, j'ai mon autre bulle. Mais du coup, souvent, on va travailler sur ça. C'est-à-dire qu'un homme qui se sent abandonné, délaissé, c'est qu'il se sent perdu. Donc, en fait, il faut lui redonner un chemin à aller suivre, peu importe par quels moyens.
- Speaker #0
Ok, c'est hyper intéressant autour à l'individuel. C'est se rappeler que le couple, c'est trois entités. Il y a lui, il y a elle, en fonction des genres. Et il y a l'entité couple et tout ça doit nourrir et donc chaque individu doit aussi se nourrir individuellement. C'est hyper intéressant.
- Speaker #1
Sachant que cette bulle de milieu, ça va faire très brutal de le dire comme ça, mais souvent moi j'invite tout le monde à se dire, je regarde une balance, j'essaie de voir positif, négatif. Oui, il y a des fois des petites périodes où il y a un peu plus de négatif que de positif dans les couples, mais est-ce que sur la globalité, j'ai l'impression qu'il y a plus de plus que de moins ? Et donc, ça sous-entend que cette bulle-là, elle mérite d'être alimentée, etc. Par contre, si je sens qu'il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de moins que de plus, je suis aussi légitime à remettre en question et à me dire que peut-être, je ne sais pas pour rien que je veux peut-être aller vers ma bulle individuelle pour retrouver du contrôle, retrouver du bonheur, on va dire.
- Speaker #0
Ok, hyper intéressant. Il y a un sujet que mes auditeurs et auditrices adorent particulièrement, c'est le BDSM.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
À chaque fois que j'ai un épisode où on aborde ce sujet, j'ai plein de réactions, etc. Et moi, il y a quelque chose que je trouve hyper intéressant. Alors, c'est dans le BDSM, mais pas que. C'est la place de l'homme et notamment l'homme qui va avoir envie d'être soumis.
- Speaker #1
Ok, oui.
- Speaker #0
C'est quelque chose que je trouve qui est encore très, très, très tabou. et même euh Moi, tu vois, pour fréquenter des milieux qui sont plutôt ouverts, type milieu du libertinage, etc., eh bien, c'est encore quelque chose qui n'est pas très, très, très ancré. Donc, je me pose la question, toi, en tant que psy, mais aussi sexologue et aussi en tant qu'homme, tu vois, comment, toi, tu le vois, ce tabou autour de la soumission des hommes ?
- Speaker #1
Le psychologue aura du mal à répondre parce qu'il y a un peu cette notion de se dire s'il y a quelque chose qui doit relever de la psychologie, ça sous-entendra qu'il se joue des schémas ou des pathologies, donc plutôt des paraphilies, des choses comme ça. Donc moi en général j'essaye de dissocier absolument le milieu du BDSM de tout ce qui est paraphilie parce que pour moi les sexualités vanilles ont tout à gagner à prendre des codes de la sexualité BDSM, par exemple le safe word, parce que C'est tout bête, mais le safe word, par exemple, dans le BDSM, il y a vraiment cette notion de... L'objectif est de ne jamais entendre ce safe word. C'est-à-dire qu'on peut jouer avec le feu, mais le but, c'est qu'on est un petit peu perdu quand on en est arrivé à ce safe word. Enfin, pas perdu, mais en tout cas, on doit être à l'écoute suffisamment pour, justement, peut-être s'en rapprocher, mais sans jamais affronter cette ligne-là. Bref, il y a plein de choses comme ça, où finalement, dans la vie de tous les jours, il y a plein de gens qui vont être dans des situations non-consentement et non-écoute, parce qu'en fait on l'aura pas appris à... tendre l'oreille ou à exprimer des choses. Et puis il y en a certains qui s'en fichent totalement, et ça par contre, ça c'est des élèves-soeurs. Et c'est pour ça que quand il y a cette notion de soumission chez les hommes, là il y aura plutôt une partie sexuelle de se dire est-ce que c'est parce que j'y vois justement un rôle dans lequel j'ai pas l'habitude d'être ? Donc en gros, est-ce que par exemple, on voit qu'il y a beaucoup d'hommes riches et puissants qui se retrouvent dans des scandales parfois où ils ont été soumis justement Il y a plein de photos qui sortent de jeux comme ça, même associées à une honte. Donc c'est ça aussi, c'est que parfois dans la sexualité, il y a un peu besoin de flirter aussi avec cette notion de honte. Parfois ça peut jouer aussi. Je donne un exemple, mais par exemple j'ai des patientes, elles viennent consulter parce que quand elles ont des moments intimes avec elles-mêmes, parfois elles regardent des contenus où les femmes sont un peu malmenées. Et j'ai même une patiente qui m'a dit « mais je ne comprends pas parce que moi je suis féministe et je regarde ce genre de choses et ça m'excite » . Et je lui ai dit « mais en fait, je vais vous donner un autre exemple, c'est que... » beaucoup beaucoup beaucoup des femmes hétéros regardent du contenu lesbien, c'est pas pour autant qu'elles sont lesbiennes c'est aussi, alors déjà il y a un contenu qui est beaucoup plus orienté Valplaisie Feminin que n'importe quel autre contenu mais il y a aussi cette notion de se dire bah en fait c'est une chose, une rêverie qui est bien cadrée parce que je ne l'expérimente pas, parce que je peux y mettre toutes les intentions que je veux donc en tout cas déjà il y a ce côté un peu polarité, c'est à dire du coup si j'ai pas mal de pouvoir à tout ça je suis content d'être un peu dans la soumission Et après, il y a tous les enjeux aussi du prendre soin. Dans la soumission, il y a peut-être aussi ce côté, je déconnecte la partie de la charge mentale. Je suis sûr, je suis. C'est Léa qui m'en parlait l'autre fois à la butine, qui me parlait d'un couple d'amis qui fait du BDSM. Elle me disait qu'elle se baladait avec eux dans la rue. Et puis d'un coup, il y a eu plein de monde. Et en fait, ils sont dans une relation, donc c'est elle qui est soumise à lui. Et du coup, H24. Et du coup, il lui a juste dit... tu bouges pas, tu restes là. Et en fait, elle s'est figée, et en fait, Léa Butin a pu voir qu'elle s'était apaisée d'un coup. C'est qu'en fait, il y a eu un débordement un peu sensoriel de plein de gens qui arrivaient, et en fait, dans cette situation de soumission, elle a eu de l'aide, en fait, finalement. Donc c'est ça aussi, peut-être que les gens, ils voient le côté, quelqu'un est soumis, donc j'en fais ce que je veux. Non, c'est aussi dans la soumission, c'est j'en fais ce qu'il veut aussi. D'ailleurs, ce même homme me disait que son but, c'est qu'elle soit bien dans cette situation, qu'elle soit heureuse. Donc il n'est pas dans ce « tiens, j'en profite » . C'est vrai que je pense qu'il y a beaucoup de gens qui associent soumission à « en profiter » . Parce que je pense qu'il y a plein de fausses croyances aussi sur l'éducation, de tout ce qui va être esclavage, proxélétisme, toutes ces choses-là. Et en fait, les gens y associent ces croyances-là. Ils ne font pas l'expérience de ce que ça fait parfois de déléguer aussi sa charge mentale à ce qu'une personne nous dirige sans arrêt. Surtout qu'ils l'ont expérimenté, puisque la plupart du temps, les hommes font ça avec tout l'administratif, il leur faut regarder à leur compagne, ainsi de suite, ou à leur mère. Donc ça veut bien dire que c'est déjà été expérimenté, mais pas dans la sexualité.
- Speaker #0
C'est vraiment un point de vue que je n'avais jamais, jamais entendu. C'est vraiment très, très intéressant, et notamment la notion du prendre soin. tout à l'heure on parlait de je rapporte à la douceur, à la vulnérabilité, etc. Et c'est vrai que ça peut être aussi un accès à ça, en fait, en inversant les rôles. En tout cas, les rôles tels qu'ils sont définis dans notre société, de se dire, si je passe moi en tant qu'homme dans la soumission, c'est aussi un accès au fait qu'on prenne soin de moi quelque part. Et du coup, ça bouscule vachement la masculinité traditionnelle, ou en tout cas hégémonique, ce qu'on peut entendre. Et c'est aussi pour ça que ça doit déranger d'ailleurs.
- Speaker #1
Oui, ça dérange. Et puis bon, je pense que comme tout ce qu'on... Enfin, comment dire ? Si je juge une pratique, en général, ça dit plus de choses sur moi que sur cette personne. En fait, si je commence à me dire « non mais c'est n'importe quoi, c'est des malades » , voilà, c'est ce que je peux entendre parfois de la bouche de certaines personnes, je pense qu'il y a un peu cette notion de « moi, je mets ça à distance, parce que moi, ma sexualité, au moins, elle est morale, elle est éthique, ainsi de suite » . Sauf que du coup, les personnes ne comprennent pas que dès l'instant, il y a une notion de consentement. Peut-être que dans cette fessée ou cette soumission qu'ils voient et qu'ils sont en train de juger, il y a quelque chose de peut-être plus moral que le fait que eux, quand ils vont rentrer, ils vont peut-être bouder parce qu'ils n'ont pas eu leur séance de sexe. Donc voilà, c'est ça aussi, c'est où se porte l'œil. Ça en dit plus sur la personne.
- Speaker #0
Ok. Je sais que tu aimes bien les exercices de projection. On avait fait ça une fois en live. Imaginez. Donc là, si je te dis, à quoi pourrait ressembler la masculinité, une masculinité plus libre, plus alignée ? Comment tu l'imagines ?
- Speaker #1
En fait, j'ai une croyance, mais sur plein d'autres domaines, c'est qu'en fait, toute chose qui est saine et bien vécue est souvent un non-sujet, ou en tout cas moins spectaculaire. Par exemple, si je donne un exemple, pour moi, l'armée, les militaires, ça devrait être quelque chose qui soit moins visible, par exemple. C'est-à-dire que s'il y a des militaires autour de nous qui véritablement nous protègent, on devrait avoir ce côté spectaculaire de sentir qu'il y a des hommes avec des armes qui se baladent. Parce que la preuve, c'est que souvent, les gens, quand on leur demande ce que vous sentez en sécurité quand vous voyez des policiers à côté de vous, tout le monde... si on met des capteurs sur les gens, on va percevoir qu'il y aura une montée de stress. Alors que pourtant, c'est censé représenter une sécurité. Donc ça veut bien dire qu'il y a quelque chose qui a été loupé dans la projection que ça donne aux gens. Donc ça va être pareil pour moi dans la masculinité. C'est que du coup, si je dis à quelqu'un dans la rue « masculinité » , je pense que tout le monde tout de suite en a une image. Et en fait, ça sous-entend que du coup, on est dans un problème. Parce que si je dis « la mort » , en fait c'est plus flou pour les gens il y a un truc un peu d'un coup on va penser soit à de la presse soit d'un coup on va penser à ce moment où on meurt ou au vide que ça laisse mais en tout cas il y a plein de choses qui vont se mélanger alors que masculinité on pourrait presque avoir une personne un peu comme ça genre on voit Dwayne Johnson d'un coup qui apparaît comme ça donc je dirais que une projection de la masculinité plus saine ça serait une masculinité qui soit peut-être un non-sujet ... ou en tout cas moins projectiles justement. Ce sera quelque chose d'un peu un flou, un concept, mais en fait, finalement, comme tous les spectres. Tu vois, c'est comme là, quand les personnes leur demandent autisme, ils ont tous leur représentation de quelqu'un qui a des stéréotypies, de quelqu'un qui va peut-être compter le nombre de baguettes qui tombent au sol. Là, en fait, ils ont une projection de vraiment un style d'autisme. Donc, du coup, ils passent à côté de toute la pluralité que peut apporter l'autisme. J'ai déjà dit plein de fois, mais pour moi l'autisme ce sont plutôt des gens qui sont en avance en termes de... Pour moi ce sont des mutants, c'est-à-dire qu'en fait ils sont en avance au niveau d'une mutation. Ils perçoivent des choses qu'ils n'ont pas, s'ils tournent sur eux-mêmes pendant 50 tours, ils s'arrêtent, ils n'ont pas de problème d'oreille interne, ils vont tout droit, ils ne tournent pas. C'est tout bête, mais c'est la preuve que pour moi ils ont des choses en plus. Et bien là, c'est pareil, c'est-à-dire que dès l'instant où on apprend un peu de choses sur l'autisme, on se rend compte que c'est un spectre immense, et donc du coup, définir l'autisme, ça va être le réduire. Définir la masculinité, c'est aussi le réduire. Donc pour moi, la masculinité doit devenir un spectre.
- Speaker #0
J'adore cette réponse parce que, personnellement, moi, ça m'a beaucoup aidée le moment où je me suis dit que ma sexualité était un spectre. Le moment où j'ai arrêté de me dire « je suis hétéro » . je suis une femme ou plus me dire que je suis sur un spectre et que parfois je vais... ça va osciller ou je vais être plus ou moins hétéro, je vais être plus ou moins exclusive, je vais être plus ou moins... j'en sais rien, plus ou moins une femme, bref. En fait, voir plus les choses comme des cases mais plus comme des spectres sur lesquels on peut jouer et où on peut ajuster et que parfois c'est plus, parfois c'est moins, moi je sais que c'est quelque chose qui m'a vachement, vachement libérée personnellement. Parce que ça m'a enlevé de la pression.
- Speaker #1
C'est tout à ton honneur. Ce n'est pas tout le monde qui fait ce travail-là. Mais c'est vrai que si tu regardes bien, finalement, la sexualité qui te définirait le plus, ça serait la... Oui, ce serait, je dirais, Anne-Elisabeth Sexualité, du coup, parce que c'est peut-être la personne avec qui tu feras le plus de sexe dans toute ta vie. Donc, du coup, définir aussi ses activités, ses pratiques en fonction de ce qui se trouve de l'autre côté, c'est aussi réduire la place de nous, ce qu'on y joue. Donc, en fait, on n'aurait pas ce réflexe-là. Je ne sais pas, quelqu'un qui est cinéphile, il n'aurait pas absolument besoin de définir. que je sais les films et que de films coréens la personne pourrait dire c'est vraiment ce que je kiffe mais je m'ouvre peut-être à la possibilité qu'un jour il ya un film italien vraiment qui me submerge mais que ça soit pas pour autant que je dise que je suis quelqu'un qui aime le cinéma italien parce que bah c'est qu'un film voilà voilà c'est un peu pareil mais c'est vrai que souvent il ya un peu cette notion de si je teste des choses forcément ça me redéfinit et en même temps est ce que j'ai droit de me définir si je n'ai pas encore testé aussi parce qu'il ya beaucoup de gens qui se sentent par exemple J'ai une amie, elle dit aspirante bisexuelle, mais elle n'a jamais eu de sexualité avec une femme. Et voilà, donc ça doit être aussi une notion un peu de ressenti. C'est vrai que souvent, quand on est dans tout scientifique, dans le tout par la preuve, souvent, on en oublie aussi, je pense, la science du ressenti. Parce que ça reste une science, c'est une science d'expérimentation, une science d'essai-erreur, mais elle est peut-être plus interindividuelle.
- Speaker #0
J'aime beaucoup le aspirant bisexuel.
- Speaker #1
Oui, moi je suis aspirant femme. Et ce n'est pas pour autant que je ferai de transition.
- Speaker #0
J'aime beaucoup. On va arriver à la fin. Si là, je suis un mec, je suis un peu à côté de la plaque dans ma vie sexuelle, dans ma vie intime. Je ne sais pas trop où j'en suis. Tu me donnerais quoi comme conseil ?
- Speaker #1
consulter, ça me paraît être la moindre chose, on n'est jamais assez curieux quand il s'agit de soi-même sachant qu'il y a peut-être des gens qui vont dire oui mais ça j'ai déjà fait et c'était n'importe quoi, en fait ça aussi n'hésitez pas à aller consulter avec des personnes qui sont spécialisées sur la question du genre ça ne veut pas dire qu'on va vous aider à changer de genre, ça va vous aider peut-être à l'affirmer aussi autrement par vos passions, vos envies, voilà Et aussi peut-être parfois avoir de l'information, comprendre aussi comment ça fonctionne à l'intérieur, de comprendre pourquoi j'ai tel réflexe, ainsi de suite. Parfois, on va beaucoup pousser les gens vers le développement personnel, c'est-à-dire plutôt sur essayer d'apprendre des nouvelles compétences ou d'éviter de faire certaines erreurs. Je pense que parfois aussi juste comprendre pourquoi on fait certaines erreurs, ça permet d'être un petit peu plus doux avec soi. Et moins on est doux avec soi, moins on a d'anxiété de performance, moins on en veut aux gens de nous faire jouer nos schémas. donc On peut aller en thérapie juste pour comprendre certaines choses et si jamais vous n'avez pas accroché avec un ou une thérapeute, dites-vous aussi que quand vous êtes allé chez un ou une coiffeuse, vous ne vous êtes pas dit « Ah bah c'est loupé, je ne me couperai plus jamais les cheveux » . Non, vous êtes allé tester autre chose. Donc là c'est un peu pareil, oui c'est une somme, mais ça aussi, il y a des gens qui disent « Ouais mais moi je n'ai pas les moyens de me payer 10 séances » . Mais en fait si vous avez les moyens pour une séance, parfois il peut déjà faire la différence. Moi je sais que par exemple il y a des hommes qui viennent pour des troubles érectiles, parfois en une séance c'est réglé. Parce qu'en fait, c'était un problème très, très psycho bien de base. Et on a revu les bases. Et là, la personne s'est détendue la fois d'après. Elle est revenue. Elle dit, ouais, bon, en fait, là, ça y est. Ça y est, on m'appelle le bout de bois. Parce que c'est vraiment... Il faut se lancer. Et puis après, vous verrez la régularité en fonction de votre budget et vos possibilités.
- Speaker #0
Et si je suis là dans un couple hétéro et que je sens que... Je sens que mon mec, il a besoin d'une déconstruction, enfin d'une libération. Je n'aime pas le terme déconstruction. Je préfère le terme libération. Et je n'ai pas envie de me transformer en psy ou en maman. Comment je fais ?
- Speaker #1
Alors, bon, du coup, déjà désolé pour cette situation. Après, la deuxième, ça va être de se dire, il y a plusieurs options. Il y a souvent des patientes qui me disent « Oui, j'ai essayé de lui faire lire tel article, mais il ne l'a pas lu, et ainsi de suite. » Il faut favoriser ce qu'on appelle l'illusion du choix. L'illusion du choix, je vais expliquer rapidement le concept, c'est que si on met un distributeur de Coca, il y aura 50 canettes qui vont être vendues par jour. Si vous mettez un distributeur de Pepsi à côté, on pourrait penser que ça va faire 25-25, et non, ça va faire 70-70. En fait, les gens ne vont pas se dire « Est-ce que je veux un soda ? » ils vont se dire, est-ce que je vends un... un Coca ou un Pepsi. C'est pour ça que vous voyez beaucoup de Burger King et de McDo côte à côte. Il faut réussir à créer ça un petit peu dans cette notion-là. C'est-à-dire qu'on sent qu'il y a un besoin en face, mais on sent que la personne est encore en question de se dire est-ce que je fais quelque chose ou pas ? Il faut plutôt lui aider à se dire est-ce que je fais ça ou ça ? Donc par exemple, la personne, ça peut être lui dire je t'ai sélectionné des psys ou des thérapeutes, peu importe. Je t'ai trouvé deux noms. Il y a par exemple un homme et une femme. Donc c'est à toi de voir si tu veux plutôt aller voir un homme ou une femme comme tu te sens plus à zèle. Et la personne du coup elle est plus dans la questionnement, c'est-à-dire est-ce que je vais voir un thérapeute ? La personne se dit non. Et d'un coup il y a une projection de non je préférais quand même une femme parce que j'ai peur qu'un homme en fait je vais me comparer et puis je vais me sentir jugé. Ce sera peut-être plus accueillant avec une femme. Voilà il met les croyances qu'il veut derrière quoi. Voilà et voilà ça y est le travail est déjà un petit peu plus fait. Pareil pour les livres qu'on veut faire lire et tout ça. Tu vois, là, il y a deux livres. Il y a un livre où ça répond plutôt à des questions. C'est Charline Vermont, tu vois, c'est les questions que se posent les adultes. Et donc, une question gagne une réponse. Donc, d'ailleurs, hyper rapide. Ou alors, là, tu as plutôt un essai qui est plutôt un essai philosophique sur apprendre à faire l'amour, de la croix. Et là, par contre, c'est vraiment une lecture trop sympa. Et en fait, la personne, pareil, se dit, je préfère lire des questions ponctuelles Et c'est comme ça aussi qu'on aide l'entourage, parce qu'on a enlevé une petite charge mentale de savoir c'est quoi le chemin pour y aller. Maintenant, en fait, on a déjà tracé deux chemins, tu prends celui qui te plaît le plus. Mais après, ça veut dire que c'est la responsabilité de la compagne d'avoir cette charge mentale. C'est pas chouette, mais bon, si on est quelqu'un qui est un peu interventionniste comme ça, qui aime bien faire bouger les choses, ça peut aussi se détendre de se dire, OK, j'ai trouvé deux chemins, c'est bon, je peux souffler.
- Speaker #0
Et c'est intéressant parce qu'en fait, la technique que tu proposes, on enlève la question de « est-ce que je fais ou pas ? » On est déjà dans « je fais, mais qu'est-ce que je fais ? »
- Speaker #1
Oui, parce que si la personne ne veut vraiment pas faire, si elle l'affirme face à deux chemins, ça sous-entendra que cette personne-là, ce n'est vraiment pas le moment. Et donc, du coup, il faut respecter ça aussi. Parce que je vois, la première question que je pose aux patients et patientes qui arrivent en consultation, c'est « est-ce que vous avez déjà vu un ou une psychologue auparavant ? » Et j'ai plein de fois des réponses de gens qui me font « Oui, c'était quand j'étais petit, c'était pas incroyable. » Et en fait, la question du consentement est très importante. Donc, si on enlève l'anxiété autour de « Qu'est-ce que je fais ? » « Où je vais ? Je n'ai pas trop. » Et qu'il y a quand même du non, ça se sentra que c'est déjà plus incarné et ça mérite d'être respecté.
- Speaker #0
Ok, super. Trop, trop bien. Merci beaucoup pour tous ces conseils.
- Speaker #1
Merci beaucoup pour toutes ces questions.
- Speaker #0
ces éclairages et tout bah écoute si on veut te retrouver suivre ton travail et tout,
- Speaker #1
où est-ce que je renvoie les personnes qui vont vouloir le top c'est mon compte Instagram c'est vraiment à pierre angulaire pour combien de temps, parce qu'on sait que les comptes Instagram c'est un peu en danger sans arrêt, mais voilà sur Instagram sexopsycho et puis après j'ai mon podcast entre deux consultes c'est mon format court mon format long, c'est un format court je dis des petites
- Speaker #0
punchline par ci par là sur insta sur le podcast c'est l'occasion de détailler plutôt de la nuance une pensée voilà je trouve c'est toujours bien d'avoir un cours et un long donc voilà ouais je vous conseille le podcast moi je suis assez déjà j'adore le média podcast évidemment mais mais j'aime beaucoup beaucoup ton podcast parce que il ya à la fois des anecdotes de deux séances de thérapie des des choses à voir. Aussi des réflexions, je te trouve hyper généreux aussi parfois dans ce que tu peux partager de toi, etc. J'aime beaucoup les différents formats et la surprise que tu proposes à chaque épisode.
- Speaker #1
Là pour le coup, c'est vrai que dans mon podcast, j'essaie d'y jouer la même chose que je joue en thérapie. Donc je pense qu'une personne qui écoute mon podcast va se retrouver en séance avec moi, elle ne va pas voir une grande différence parce que c'est aussi un outil thérapeutique la révélation en soi. Il y a énormément de choses que je ne dis pas de ma vie, mais c'est vrai que, par exemple, quand j'ai traversé une dépression, je vais pouvoir en parler parce que c'est de la révélation de soi, mais en même temps, c'est tellement pas actuel que pour moi, je ne livre pas quelque chose qui est vulnérable pour moi aujourd'hui. Par contre, en parler, ça a permis que je reçoive des messages d'étudiants et étudiantes qui me disent « moi, je suis en psycho là et je suis en train de ressentir une, donc rien que savoir qu'un professionnel peut aussi en avoir un, ça détend » . Je pense qu'il ne faut jamais sous-estimer l'outil thérapeutique qui est la révélation de soi. Je suis très content que tu aies souligné ça.
- Speaker #0
Vraiment, je vous invite à aller écouter parce que c'est hyper intéressant. C'est aussi ça que je disais dans l'intro quand je disais que c'est très authentique. Je trouve que ton podcast est une vraie définition de l'authenticité. J'aime beaucoup.
- Speaker #1
Merci beaucoup. Ça me touche beaucoup.
- Speaker #0
Avec plaisir. Je suis ravie de t'avoir eu. sur cet épisode.
- Speaker #1
Moi aussi, grâce à une amie commune, on va dire.
- Speaker #0
Qui se reconnaîtra. Oui. En tout cas, merci beaucoup.
- Speaker #1
Merci à toi pour cet accueil et ces super sujets de réflexion.
- Speaker #0
J'espère que ça t'a apporté autant qu'à nous. J'espère que vous avez, vous aussi, adoré cet épisode. Et je vous retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Ta Pause Sexy.
- Speaker #1
Au revoir.
- Speaker #0
C'est terminé pour cette semaine. Si cet épisode t'a parlé, t'a secoué, t'a donné envie d'aller plus loin, pense à t'abonner au podcast et à laisser 5 étoiles, un commentaire et le partager. Partage-le autour de toi pour faire réfléchir et répandre la bonne parole. Et surtout, surtout, n'oublie pas de me rejoindre sur Instagram. Sur ce, je te souhaite une très bonne semaine et je te dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Ta peau sexy.