- Speaker #0
Bienvenue dans ce nouvel épisode de Ta Pause Sexy. Avant de démarrer, je te rappelle que t'abonner à ce podcast sur la plateforme de ton choix, mettre 5 étoiles et même mettre un commentaire sur Apple Podcasts sont les meilleurs moyens de me soutenir pour que je puisse continuer de te proposer des épisodes de plus grande qualité. Et c'est grâce à la qualité des épisodes que dans cette nouvelle saison nous allons recevoir des invités. C'est pourquoi, ultra important que tu continues de faire voyager ce podcast pour que tout le monde puisse enfin l'écouter. Il est temps que l'on crée un monde où on parle de sexualité de manière beaucoup plus libérée. Je ne vais pas t'en dire plus et je te laisse profiter de cette nouvelle saison et de ce nouvel épisode. Dans cette pause aujourd'hui, nous allons parler des fantasmes et notamment de savoir si on doit les réaliser ou non. Avant de démarrer cet épisode, je te rappelle que le meilleur moyen de me soutenir est de mettre 5 étoiles sur Apple Podcasts et aussi un commentaire. Tu peux bien sûr t'abonner au podcast sur la plateforme de ton choix, mettre 5 étoiles, etc. C'est grâce à ces actions simples que je vais continuer de te proposer des épisodes de qualité et aussi avoir des invités de qualité. Mon invité du jour est particulièrement cher à mon cœur car c'est dans son cabinet que j'ai appris et compris et déconstruit ma sexualité. Il est un peu le garde-fou de ma santé mentale et c'est donc une partie de mon intimité que je te dévoile aujourd'hui en enregistrant cet épisode avec mon psy François Galland. Bonjour François.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Bienvenue sur le podcast, je suis trop contente !
- Speaker #1
C'est un exercice différent que d'habitude.
- Speaker #0
Ben oui, pour tous les deux.
- Speaker #1
Ah oui, ça c'est clair. Mais pourquoi pas, ça m'intéresse.
- Speaker #0
Non, mais ça va être très simple, on est sur une conversation, donc il n'y a pas de tabou, on est dans un podcast, donc il n'y a pas de mots censurés, de choses comme ça, on peut vraiment parler de tout ce qu'on veut, ça c'est ce qui est vraiment génial sur cette plateforme. Et voilà.
- Speaker #1
Je ne trouve pas vraiment de séance entre paris.
- Speaker #0
Ce qui ne change pas des séances, c'est que j'ai l'habitude d'interviewer des gens qui sont sur les réseaux, etc. et donc qui ont l'habitude de censurer. C'est pour ça que je dis ça. Mais c'est vrai que vous, vous n'avez pas forcément ce problème dans vos séances.
- Speaker #1
Non, mais je le précise systématiquement. C'était le début de notre conversation quand on a imaginé faire ce podcast. C'était de voir un petit peu les limites, puisqu'il y en a toujours, et de poser un certain nombre de garde-fous.
- Speaker #0
Oui. C'est vrai. Mais en tout cas, je suis ravie qu'on fasse cet épisode aujourd'hui. Moi aussi. Et donc, pour commencer, moi, je vous connais un peu.
- Speaker #1
Pas beaucoup, mais c'est le principe. On n'est pas censé connaître son psy, oui.
- Speaker #0
Je sais qui j'ai en face de moi, en tout cas. Oui, quand même. Donc, l'idée, c'est que je vais vous laisser vous présenter comme ça, vous présenter de la manière que vous voulez, pour que mes auditrices, parce qu'on est principalement des femmes sur ce podcast, vous connaissent un petit peu mieux.
- Speaker #1
OK. Donc, vous avez dit... Mon nom est François Galland, moi je suis thérapeute depuis maintenant un peu plus de dix ans. Je n'ai pas toujours fait ça, et dans une vie antérieure j'ai fait de la communication financière. J'ai eu deux boîtes. Et puis en fait ce qui m'intéressait c'était d'accompagner les dirigeants, beaucoup plus que de formaliser leur discours, leurs documents ou leurs communications. Et puis au bout de, quoi, je dirais 15 ans, j'en ai eu un marre. Et je me suis dit que... j'allais tout reprendre de zéro. Alors, je n'ai pas été frappé par la foudre, je ne me suis pas ravi un matin en me disant « Tiens, bien sûr, thérapeute ! » Non, non, j'ai été accompagné par deux personnes, une psy et un mentor, et puis j'ai repris tout de zéro, mes études, la façon d'imaginer ma propre existence, la façon d'imaginer mon propre futur travail, et puis je me suis installé, donc il y a un peu plus de dix ans même. en fait et au moment où on se parle je sais plus je crois que j'ai fait entre 4 et 5 mille séances donc ça s'est très vite bien passé je le dois beaucoup à ma propre thérapeute et je le dois beaucoup à mon superviseur PA SONAM qui était un monsieur qui avait un parcours extraordinaire et qui m'a incroyablement boosté, poussé. driver sur ce métier-là. Alors, je le fais un peu de façon différente. Je suis beaucoup plus cash. J'ai pas mal de patientes qui se passent le mot. En fait, il paraît que je suis rock'n'roll.
- Speaker #0
Je confie en vous.
- Speaker #1
Merci. Alors, c'est un peu random, mais j'aime bien avoir un discours face à face. On a le même fauteuil, comme vous le savez. Et on a une vraie discussion. Et je n'hésite pas à sortir des sentiers battus, à sortir d'un certain confort. Je dis souvent, je ne suis pas dans la bienveillance et dans l'empathie, je suis dans le travail. Alors évidemment, comme je suis tourné vers l'humain, forcément j'ai une nature qui fait que je suis intéressé par ce qui se passe en face. Mais voilà, je suis distancié et je dois faire mon travail. Et ça, c'est très très important. Et comme vous avez pu le découvrir, il faut que ça soit efficace. Il faut que les gens se sentent bien. Et il faut qu'il puisse répondre à deux questions essentielles. Qui vous êtes et qu'est-ce que vous voulez ? Et dans qui on est et ce qu'on veut, évidemment, il y a le sexe.
- Speaker #0
Évidemment. Ce qui est intéressant, c'est que vous n'êtes pas spécialement sexologue.
- Speaker #1
Non. Non, mais par contre, c'est quand même une partie très importante. Alors, non pas que les psys soient… comment dire ? voyeuriste ou intéressé particulièrement. Le fait est que la libido est pour moi un énorme catalyseur et surtout un indicateur extrêmement fiable. Si la personne en face de moi n'a plus du tout de libido par exemple, homme ou femme peu importe, ça m'alerte immédiatement. En fait, la question que je pose va être plutôt d'abord est-ce que vous avez de la libido ? Est-ce que Salut ! Quelqu'un, mari, votre femme ou votre partenaire, ça c'est une de mes premières questions. Parce que ça me donne tout de suite l'idée de la personne que je vais avoir en face de moi. Les fantasmes arrivent bien après. Et au risque de plomber un tout petit peu le podcast, contrairement à la légende, c'est pas quelque chose d'assez fréquent et c'est pas quelque chose de très... très répandue dans les séances. C'est-à-dire que ça peut venir, mais uniquement si c'est important ou intéressant pour la thérapie, pour le travail qu'on fait. Voilà. Bien sûr, j'ai entendu à peu près de tout. C'est vrai, quand tu es de connerie. Mais voilà, ce n'est pas quelque chose qui vient tout de suite en évidence.
- Speaker #0
C'est important que vous le disiez, parce que... Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui commencent à faire des thérapies aujourd'hui, mais il y a encore des gens qui ne connaissent pas forcément et qui peuvent justement avoir peur de cette partie-là, de rentrer dans ce domaine d'intimité. Et le fait de se dire que ce n'est pas systématique, ça peut aussi beaucoup rassurer.
- Speaker #1
Oui, bien sûr. En fait, c'est dans le chemin du travail qu'on fait, ça peut se poser. Ça peut aller de choses très, très innocentes. à des choses beaucoup plus poussées. Ce qui est important, c'est de regarder comment c'est vécu dans le parcours de la personne, encore une fois, homme ou femme, et comment c'est admis et comment surtout, surtout, c'est assumé. Voilà. Je rappelle, en introduction de notre discussion, une chose absolument essentielle à mes yeux, le fantasme porte bien son nom. Le fantasme, c'est fait pour fantasmer. C'est-à-dire pour imaginer quelque chose, que ce soit transgressif ou pas, mais ça doit, à un certain sens, avant tout, rester un fantasme.
- Speaker #0
C'est intéressant. C'est tout le propos de cette épilogue.
- Speaker #1
C'est pour ça que je suis en face de vous, maintenant que je l'ai dit. Exactement.
- Speaker #0
C'est exactement pour ça que je voulais discuter avec vous. Et avant qu'on rentre dans le vif du sujet, déjà, j'avais une première question. Du coup, le fantasme, comment... Comment ils prennent naissance ? D'où ils viennent ? C'est quoi le mécanisme un petit peu derrière tout ça ?
- Speaker #1
Alors, le mécanisme, il est double. Il est, dans un premier temps, lié à l'éducation. Si vous avez reçu une éducation assez ouverte sur le sujet du sexe, et assez intelligente, ce qui, soyons clairs, est très très rare en France, et dans les pays du Sud en général. Là, vous avez accès à quelque chose de plus ouvert, qui n'est pas nécessairement fondé sur la morale. Donc, on peut vous dire, le sexe c'est chouette aussi. Le sexe, c'est un moment incroyable. C'est selon moi trois niveaux. Le premier niveau, c'est on bouge. de façon plus agréable qu'à la salle de sport. C'est à la portée de n'importe qui, y compris des crétins les plus aboutis. Ensuite, il y a un deuxième niveau où vous allez être sûr de ce que vous aimez et de ce que vous n'aimez pas, et de ce que vous êtes capable de communiquer à votre partenaire. Et le troisième niveau, selon moi le plus intéressant, qui est le cérébral, c'est-à-dire la zone érogène la plus puissante du corps humain, le cerveau. Donc en fonction de ça, si vous avez reçu une éducation qui prend tous ces paramètres en compte et qui sont donnés, et là je précise à vos auditrices que c'est surtout vis-à-vis des femmes, parce que c'est quand même la plupart du temps vraiment un problème assez profond, la discussion qu'on a avec les filles. qu'elles soient jeunes ou pas, et de leur dire ce qu'il en est. Et du coup, de l'éducation qu'on leur donne par rapport à ça. Si vous n'avez pas reçu une éducation très ouverte, très poussée, très intelligente sur le sujet, forcément derrière, ça va être un peu compliqué d'établir une sexualité. Et du coup, vous allez peut-être avoir des fantasmes qui seront, selon vous, selon la patiente, un peu terribles, mais qui en fait, non, correspondent à une réalité super simple. Je vais vous donner un exemple. Cette patiente n'est plus ma patiente, donc je peux le poser. De toute façon, je ne donne pas de nom. J'ai une femme qui arrive en face de moi, qui a passé la quarantaine. Nous sommes donc en 2024. Elle me dit que j'ai quelque chose dont j'ai honte en termes de sexualité. Je suis un petit peu attentif à ce qui va se passer. J'ai déjà entendu beaucoup de choses. Elle me dit que quand je me caresse, je ne pense jamais à mon mari. Et elle a l'air un peu fucking obvious comme ça, dire les choses un peu crûment. Mais en fait, je dis que c'était à peu près 90% des femmes qui ne pensaient ni à leur mari, leur compagnon, leur compagne ou quoi que ce soit. Et qu'il n'y avait pas de problématique là-dessus. Ça peut prêter à sourire, mais il n'empêche que pour elle, comme elle n'avait vraiment reçu aucune éducation là-dessus, ça lui semblait être un... énorme obstacle. Et voilà, en l'espace de quelques secondes, elle était beaucoup plus sereine par rapport à ça. Je sais que ça semble un peu, comme je l'ai dit, basique, mais le basique, forcément, ça ne l'est pas pour tout le monde. Quand on n'a reçu aucune éducation, tout devient un peu too much, d'une certaine façon. Le deuxième point, pardon, je suis un petit peu long. Le deuxième point, c'est la transgression. À partir du moment où on a découvert le sexe, et quand j'en parle avec une copine sexologue, elle me dit, tu sais, on en fait vite le tour dans l'absolu. Après, il y a le kamasutra, mais il faut être souple, jeune, et avoir beaucoup de temps devant soi, et un très bon ostéopathe. La transgression, c'est ce qui va venir de votre cerveau. C'est-à-dire qu'effectivement, se caresser en imaginant que son mari lui fait l'amour en missionnaire... Bon, il n'y a plus vivifiant, quoi, on va dire, pour arriver à l'orgasme. Je viens de dire vivifiant, ouais, bon.
- Speaker #0
C'est pas grave.
- Speaker #1
Non, oui, je sais pas.
- Speaker #0
Non, mais on a l'image.
- Speaker #1
Ouais, c'est pas très, très excitant, en fait. Mais si vous voulez, une fois qu'on est dans quelque chose qui doit dépasser, non pas les limites ou les bornes, mais aller chercher l'excitation, forcément, on est dans quelque chose de plus transgressif. Alors le transgressif, c'est pareil, ça dépend énormément des individus. J'ai en face de moi des gens qui sont allés très loin, d'autres qui le sont allés beaucoup moins. Peu importe, c'est quand tout d'un coup, vous vous autorisez à avoir une pensée dite transgressive. C'est-à-dire qui vous pousse et qui vous fait oser.
- Speaker #0
Si on prend l'exemple que venez de donner de votre patiente, déjà, elle, elle est dans la transgression au moment où elle se... elle se masturbe en pensant à quelqu'un d'autre que son mari, elle est déjà, pour elle, dans une forme de transgression.
- Speaker #1
Elle est déjà, pour elle, dans une très très grande forme de transgression. Donc c'est pour ça que ma vigilance, en tant que thérapeute, c'est de faire très très attention à bien baliser en amont où vont se poser les limites de mon ou de ma patiente. Pour qu'ensuite, si jamais elle amène à parler de ça, que je mesure en fait. Sa transgression par rapport à son parcours. Parfois, il y a des gens qui font un bond transgressif très puissant. Par exemple, des femmes de pouvoir qui vont imaginer des choses extrêmement dégradantes. Ou des femmes plus ou moins jeunes qui vont imaginer, parce qu'elles n'ont pas beaucoup d'expérience, donc plus jeunes que moins jeunes, des choses qui seront plutôt classiques. mais dont elles n'ont pas parlé à leur maman, par exemple, et qu'elles n'ont pas eu de discussion. Donc, elles se sont re-seignées avec leurs copines, qui sont tout aussi incompétentes qu'elles, et avec leurs mecs, qui sont à peu près nuls. Et ensuite, il reste le porno, qui donne quelque chose de super formaté, maîtrisé. Ce qui n'est jamais le cas. Voilà. Donc, en fait, pour moi, si vous voulez, quand on arrive dans le domaine du fantasme, j'ai eu tout... tout le parcours avant, et j'ai eu tout le temps de dessiner, entre guillemets, le portrait de la personne que j'ai en face de moi. Et j'invite aux auditrices à le faire d'elles-mêmes, non pas forcément d'aller voir un psy, bien entendu, mais de bien réfléchir à ce que je suis en train d'imaginer, où est-ce que ça me mène. Je peux me choquer et faire machine arrière, parce que, encore une fois, c'est une image mentale, c'est du fantasme. Et c'est pour ça que je reviens. Sur mes parts, c'est qu'à la base, un fantasme doit plutôt rester un fantasme.
- Speaker #0
Après, il y a différents types de fantasmes. C'est très différent de se dire « je fantasme de faire amour dans un ascenseur » ou « je fantasme de faire amour à un nombre illimité de personnes » , par exemple. C'est des choses qui sont vraiment différentes. C'est des fantasmes, pour le coup.
- Speaker #1
Alors, je ne le vois pas... Comment dire ? Je ne le vois pas forcément comme étant quelque chose de différent, parce que si vous avez une femme... qui, comme mon ex-patiente, considère que de se caresser en imaginant quelqu'un d'autre que son mari, pour elle, faire l'amour dans un senseur, on est déjà au bout du bout du bout. Elle ne va même pas avoir l'idée de faire l'amour avec plusieurs personnes, de toute façon. Donc, encore une fois, je n'ai pas un catalogue avec différentes limites. Après, il y en a, attention, c'est là où on est un peu dans le cœur du sujet, c'est qu'il y a des limites, d'abord il y a des limites légales. Et surtout, moi, la limite que je pose en face, c'est est-ce que vous l'assumez ? Est-ce que ça vous a plu ? Est-ce que ça s'est bien passé ? Est-ce que c'était du plaisir ? Avec un P majuscule. Si, tout d'un coup, ça commence à être un peu autre chose, là, il y a du danger. Voilà. Comme pour tout. Comme pour tout. Comme l'alcool, comme le sexe, comme la drogue, comme pour tout. Si au départ, c'est juste quelque chose d'absolument plaisant, sympa, fun, cool. et que c'est maîtrisé, je n'ai pas de problème par rapport à ça. Si ça devient autre chose, là, je tire immédiatement la salade d'alarme. Donc là, je vais paraître peut-être à vos auditrices un peu rabat-joie, mais je la tire très vite et très très tôt, la salade d'alarme.
- Speaker #0
Après, c'est aussi votre rôle de thérapeute, hein ?
- Speaker #1
Mon rôle ? Non, disons que je pose les choses. Après, de toute façon, il y a une règle de... D'or, c'est le libre-arbitre de ma patiente. Elle va faire ce qu'elle veut, et comme elle veut, etc. Moi, mon job, c'est de lui dire voilà le cadre, voilà ce qu'il en est de vos fantasmes, qu'elle me les exprime. Ensuite, elle fait ce qu'elle veut.
- Speaker #0
Bien évidemment. Du coup, vous avez répondu à toutes mes questions d'un coup.
- Speaker #1
C'est parce que je suis un peu bavard. Non,
- Speaker #0
mais c'est trop bien, parce que comme ça, on peut rentrer du coup dans le... un peu plus dans le vif du sujet, donc déjà d'aller plus dans le rôle du fantasme dans la sexualité. Vous l'avez déjà un petit peu abordé, mais dans notre sexualité au global, à quoi ils servent ces fantasmes ? Qu'on les réalise ou pas, ça pour le coup ?
- Speaker #1
Alors c'est du langage.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
En fait, dans un couple quel qu'il soit, quelle que soit la composition du couple, le sexe pour moi c'est un langage commun. Chacun arrive avec son expérience, avec son vocabulaire. avec son imaginaire, etc. À condition que tout le monde soit au niveau 3. Non, non, mais bon, je précise, parce que... Justement, puisque votre auditoire est beaucoup plus féminin, et je voudrais vous dire tout de suite un truc qui est pour moi absolument essentiel, et qui n'est pas souvent dit, c'est que vous êtes, à mon sens, infiniment plus sexuel que les hommes. Voilà. Et que votre champ lexical... C'est-à-dire que votre imaginaire est beaucoup plus vaste que celui des hommes. Je veux dire, j'ai tout le temps, tout le temps, tout le temps, les mêmes fantasmes masculins qui reviennent. On est sur Félation, ou je peux dire Pipe, non ? Pipe, Levret, Sodomie et Baiser avec deux femmes en même temps. Une fois qu'on a posé ça, j'ai dû avoir trois, quatre surprises qui sont sorties un peu de ça. Par contre, pour ce qui est des femmes... Je cale mon coude sur mon fauteuil, je bloque ma mâchoire avec mon poing et j'écoute attentivement ce qui va m'être dit. Et wow, j'ai eu parfois un peu de surprise quand même. Là, il y a trois petits points de suspension.
- Speaker #0
Vous disiez,
- Speaker #1
dans le couple, c'est un langage. Je reviens, dans le couple, c'est un langage. Et du coup, chacun arrive. avec son expérience ou son manque d'expérience. En soi, ça, c'est pas très grave. Ce qui est très très important, c'est de pouvoir être d'appeler à un dialogue. C'est un dialogue à la fois corps à corps, mais c'est surtout aussi un dialogue de cérébral à cérébral. C'est-à-dire, qu'est-ce que tu aimes ? Qu'est-ce qui te fait plaisir ? De quoi tu as envie de parler ? Ou pas ? Ou quelle va être la zone dans laquelle on peut s'aventurer ? Ou pas ? Alors je dis toujours ou pas, c'est encore une fois, pardon, je suis un peu rabat-joie, mais c'est tout aussi important le ou pas que le oui.
- Speaker #0
Il faut prendre en compte les deux.
- Speaker #1
Il faut prendre en compte les deux, et en fait... Ce qui est intéressant, c'est d'établir un langage commun. Quand on a une certaine expérience de la sexualité, en fait, ce qui est intéressant, c'est d'imaginer ce que votre partenaire a en tête et de venir le chercher là-dessus. Et réciproquement. Parce que sinon, on est d'accord pour dire qu'encore une fois, c'est quand même une gymnastique plus ou moins élaborée. Mais c'est pas... Si on ne se dit rien, si on n'imagine rien, si on ne partage rien, si on ne parle pas, bon ! En l'espace d'un mois ou deux, on a fait à peu près tous les trucs. Voilà, donc il y a les ascenseurs, les fameux, les transports en commun, les zones à risque, etc. Les portes que chèrent, les machins, les trucs. En soi, ça, pourquoi pas ? Enfin, ce n'est pas le sujet, c'est qu'est-ce qu'on partage ensemble et dans quelle intimité on va vraiment. Et ça, c'est un langage. Donc, c'est un langage commun et c'est un langage... qui peut être très poussée, effectivement, parce que c'est de l'intime. Donc, à partir du moment où c'est de l'intime, il n'y a pas vraiment de limite.
- Speaker #0
Mais du coup, le fantasme, il vient enrichir, au final, la sexualité. Alors,
- Speaker #1
du coup, le fantasme, il vient se partager, soit s'accepter, soit se refuser. Voilà, donc, écoute, là, tu imagines que tu veux que je te donne à d'autres hommes, oui. mais tel genre d'homme n'est pas comme ça, ou alors non, pas du tout, ou alors oui, pourquoi pas, est-ce que je suis là, est-ce que je ne suis pas là, est-ce que tu m'en parles, est-ce que tu ne m'en parles pas, est-ce que tu m'en parles après, enfin voilà, je vous donne juste un petit exemple comme ça, où chacun va poser des éléments qui ne vont pas forcément être des éléments de limite, mais qui vont d'abord être des éléments de plaisir, ou pas, parce qu'il ne faut jamais oublier ça, c'est que ça doit vraiment être dans une recherche. de quelque chose d'assez sophistiqué, qui est un plaisir. Plus sophistiqué, oui. Plus loin, plus... Plus intense. Oui, plus intense, plus puissant. Et ce qui est très intéressant, c'est que, puisque c'est du langage, et puisque c'est entre adultes consentants, forcément, c'est très agréable et très intéressant, même intellectuellement, de se dire, tiens, où est-ce que ça nous emmène ? Dans quel champ lexical on peut aller ? Dans quel imaginaire ? Et dans quelles limites ?
- Speaker #0
Mais du coup, ça peut aussi venir compliquer les relations, parce que quand on est face à quelqu'un qui a des fantasmes qu'on ne partage pas du tout, ça peut venir aller toucher des insécurités.
- Speaker #1
Alors oui, je me souviens d'un couple, parce que j'ai aussi des couples en thérapie, qui a littéralement explosé suite à quelques pratiques qu'ils avaient faites un peu dans le feu de l'action. En gros, en fait, elle avait utilisé son code. pour sodomiser son mari, qui avait trouvé ça formidable. Et puis ensuite, du coup, elle lui a dit, attends, je vais m'acheter un strap, pardon, un gant de ceinture. Et voilà, nouvelle nuit absolument formidable. Sauf que le lendemain, en fait, il n'assumait pas du tout, plus du tout, et elles non plus d'ailleurs. Et du coup, grand moment de gêne qui s'est ancré entre eux et qui a fait exploser leur couple, c'est qu'on, ils étaient fiancés, ils devaient se marier deux mois après. Voilà !
- Speaker #0
Et c'est donc là où on se pose toute la question de est-ce qu'on doit vraiment les réaliser ou pas ? Et si on les réalise, qu'est-ce qu'il faut prendre en compte en amont avant de se lancer pour justement éviter ce genre de situation qui est quand même assez dramatique ?
- Speaker #1
Je le dis en anglais, c'est pas pour faire genre... Il faut penser au day after. Le lendemain, pardon. Le jour d'après. Le jour d'après, le lendemain. Parce que sur le feu de l'action... c'est super ok je prends l'exemple par exemple de faire le moins de femmes en même temps à considérer que vous que aucune des deux soit votre compagne habituel que vous faites ça ou même si elle est votre compagne habituelle de toute façon ça veut dire quoi ça veut dire que ouais ça peut être absolument génial pour elle pour vous etc etc mais ça veut dire aussi que vous allez changer de préservatif à peu près continuellement pendant les actes que vous allez faire. avec ces deux femmes, et que ça va venir vite, c'est chiant. C'est ce qui vous fait tomber, mesdames de démasquer un gros mytho d'un quelqu'un qui l'a fait. C'est-à-dire que cette, par exemple, ça là, ben oui, ben voilà, voilà, voilà. Donc si tu as un ou deux préservatifs, tu es vraiment, vraiment... pas du tout outillé pour ce qui va se passer. Donc déjà, tu es là avec ta boîte de préservatifs, et déjà là, on casse un peu le mythe. Et puis ensuite, il faut que tu changes de préservatif en fonction des pénétrations que tu vas faire chez l'une et chez l'autre. Et tu vas devoir le faire à chaque fois. Et tu vas devoir te souvenir de laquelle, mais oui, mais non, mais si, mais voilà, etc. Et ça, ça va rentrer dans ton cerveau. Et tu vas devoir te dire, en fait, j'en suis où là ? Et en fait, est-ce que je ne suis pas en train de me pourrir le moment avec cette donnée technique ? Je donne cet exemple qui peut... semblait un peu cru, un peu limité, mais qui est absolument présent.
- Speaker #0
Il est tout à fait vrai.
- Speaker #1
Voilà. Donc ça, effectivement, ce n'est pas tant je le réalise, je ne le réalise pas, c'est qu'il y a tout de suite une donnée. Je vais vous donner un autre exemple, c'est encore une ex-patiente, sinon je ne parlerais pas, mais de toute façon, il n'y a pas de nom qui s'en donnait. J'ai une patiente qui a considéré que c'était vraiment génial de faire l'amour avec 10 hommes à la suite. Ma première question, c'est de lui avoir demandé, est-ce que ça a été bien ? Oui. Est-ce qu'il y avait quelqu'un qui était là pour faire un peu, sinon... La sécurité ? La police, mais la sécurité. Et elle m'a dit non. Et en fait, moi, mon interrogation, c'était là. Parce que je lui dis, ok, ça s'est bien passé. Mais si au troisième, vous en avez marre, vous dites quoi aux sept autres qui attendent ? Ouais. Voilà. Alors, c'est cru, ce que je vous dis, c'est un peu basique, c'est très terre-à-terre. Mais ça, c'est la réalité. Il y a une chose très intéressante que j'ai... que j'avais vécu de façon assez sympa, entre guillemets, drôle, ou pas, d'ailleurs. À mon ancien domicile, il y avait pas loin dans la rue, un peu plus loin dans la rue, pardon, il y avait un club échangiste. Et en face du club échangiste, il y avait un restaurant où j'avais mes habitudes. Je connaissais la patronne et tout ça. Et souvent, le soir, comme je rentre très tard, je grignotais un truc, elle avait la gentillesse de m'avoir regardé. Et on voyait les couples arriver. Alors, ce que j'adore, j'adore dire en dimanché sexuel. C'est-à-dire que si jamais vous êtes habillés comme ça toute la journée, c'est qu'il y a un problème.
- Speaker #0
Ouais, enfin, c'est souvent, pour les clubs échangistes, c'est souvent les femmes qui sont extrêmement sexy et les hommes, quand on en costume.
- Speaker #1
Ouais, alors, ils considèrent que d'ouvrir trois ou quatre boutons de leur chemise, ça les rend plus sexy. Je ne sais pas comment ça va être, ça m'a toujours interrogé ça, mais bon, bref. Mais ce qui est intéressant, c'est de voir comment les gens arrivent et comment ils ressortent. Et là, il y a des surprises. Il y a des grosses surprises. Et parfois, pas celles qu'on imagine. Parce que j'ai vu ressortir des femmes qui étaient franchement au bord de... Une crise d'honneur. Une crise d'honneur. Mais j'ai vu parfois ressortir des femmes qui avaient l'air vraiment ravies de l'expérience, avec leur mec, leur mari, je ne sais pas, qui tiraient vraiment la gueule. Ben oui, mon gars, si tout d'un coup, elle a vraiment bien plus kiffé avec ce type-là qu'avec toi, ben c'est ton problème, c'est toi qui l'as emmené là, mon dieu. Il fallait peut-être y penser avant. Donc, on était là tous les deux sur sa petite terrasse à regarder les gens arriver et ressortir. Et elle me demandait à chaque fois « Oh, alors là, tu penses que ça s'est passé comment ? » Donc, j'essaye d'apporter une petite note d'humour. Mais c'est vrai, c'est-à-dire que vous ne savez pas. Il faut vous poser la question avant, parce qu'il y a des enjeux quand même. Si vous êtes fiancé, peut-être qu'avant de sodomiser ton mec, tu réfléchis un petit peu de ce que ça représente et de ce que ça va être après, pour lui comme pour toi. Si tu vas dans un club échangiste, il faut savoir quand même que c'est à la fois formidable et assez violent, d'une certaine façon. Donc, comment on appréhende le truc ? Pourquoi on le fait ? Quels sont les enjeux ? Et quelles sont les conséquences ? C'est par exemple une de mes patientes qui veut absolument changer sa poitrine. Je lui ai demandé, c'est vraiment que pour vous, vous le faites ? Si c'est que pour vous, il n'y a pas de souci. Si ce n'est pas que pour vous, il y a une problématique. Toujours. Et donc, moi, je suis un peu... Bah ouais, je vais utiliser encore ce terme un peu chiant, boring, rabat-joie, casse-couille et tout ce que vous voulez. Parce que mon job, c'est que mon patient ou ma patiente, ou mes patients soient le mieux possible et bien alignés, bien incarnés. Donc ça veut dire conscient. Et cette conscience, elle doit se faire avant.
- Speaker #0
Alors, c'est sûr que si tout d'un coup, vous êtes là, dans ce fameux ascenseur, avec deux superbes femmes qui vous chauffent, vous n'êtes pas en train de vous dire « Oh zut, je n'ai pas de boîte de préservatifs sur moi » . Certains, ok. Mais d'abord, ça n'arrive jamais.
- Speaker #1
Il faut être très clair. Déjà, on n'est que dans les films porno.
- Speaker #0
Que dans les films porno. Ou en l'espace de 15 secondes, il a déjà une ouverture et un move, et qu'au bout de 20 minutes, il est déjà à bloc.
- Speaker #1
Il est à poil. Voilà. Il est à 50 étages,
- Speaker #0
voire beaucoup plus, il y a finité. Non, voilà, ce que je veux dire, c'est que l'intelligence doit se faire avant, la réflexion doit se faire avant. Et moi, je ne suis que là-dedans, et après le libre-arbitre s'exprime. Mais ce que j'ai dit à ma patiente, c'est qu'elle s'était mise en danger, en vérité. Après, moi, qu'elle aime ou pas, ce n'est pas mon sujet.
- Speaker #1
Oui, avec la chance, ça s'est très bien passé, etc. Bien sûr, mais donc sur les faits.
- Speaker #0
Non, mais c'est un coup de bol énorme. Et je lui ai dit, vous auriez dû avoir un gars pour garantir votre sécurité. Après, que ce soit 2, 3 ou 10, ce n'est pas mon sujet, moi. Ce n'est pas mon sujet. Ça devient mon sujet si tout d'un coup, ils me disent, elles me disent, bon, en fait, je voulais passer la barre des 50. Là je dis bon attendez, on est sur autre chose. Un peu comme j'ai eu un patient qui fumait 5 paquets par jour. Il ne fume pas, il fait autre chose.
- Speaker #1
Oui, parce qu'on est fait en plaisir à ce moment-là, il y a autre chose qui vient jouer.
- Speaker #0
Exact.
- Speaker #1
Mais déjà, est-ce que le fait de partager, de juste se dire, verbaliser, on va dire que c'est fantasme, ça peut être quelque chose de libérateur pour sa sexualité ? Oui. Oui, ok.
- Speaker #0
Et ça l'est d'autant plus si c'est partagé ? Et donc, en fait, plus vous voulez fantasmer, plus il faut être intelligent. C'est-à-dire, plus il faut réfléchir. Et plus il faut être capable de le poser correctement. C'est pas toujours très simple, ça. Et puis, il faut que ce soit entendu tout aussi correctement. Avec un mot qui... Est-ce qu'encore une fois, de faire vieux jeu, doit respecter un impératif ? c'est effectivement, je viens de le dire, le respect. C'est-à-dire qu'en fait, ça doit être toujours, toujours un filigrane. Même si le maître mot de la sexualité qui va être mis en place ce jour-là, c'est la porte de l'irrespect, c'est le momentum qui décide ça, la chambre à coucher par exemple, et puis une fois que c'est terminé, ça s'arrête, et le respect revient. Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il faut y réfléchir avant. Et il faut y réfléchir... avant, parce qu'avant on est lucide calme, on n'a pas un petit verre dans le nez et on ne se dit pas et si, voilà et on n'est pas sous l'effet de l'excitation, on n'est pas sous l'effet de l'envie on n'est pas sous l'effet de quelque chose qui est très très émotionnel et quand on est dans une forte émotion, qu'elle soit positive ou négative on a un cul de pointure de chaussure vous faites du combien chère amie ? 41 je fais le malin mais avec mon petit 45 je ne fais pas beaucoup de montégeau non plus et ça c'est très important c'est très important parce que c'est parce que vous êtes lucide que vous allez avoir ce respect c'est parce que vous êtes lucide et vous êtes dans la réflexion que vous allez avoir du plaisir c'est parce que vous êtes dans la réflexion et dans l'échange que ça va être formidable et c'est très intéressant parce qu'au delà du fantasme et au delà de ce qui se passe dans l'intimité, c'est toujours toujours pareil c'est-à-dire que s'il n'y a pas de réflexion préalable je ne vois pas comment ça pourrait marcher il faudrait un miracle complètement incroyable oui, il faut que les planètes s'alignent d'une manière providentielle pour que tout soit parfait mais bien sûr que j'ai envie de te faire ça mais bien sûr j'ai envie que tu me dises ça et toi aussi, génial mais jouez au loto, vous aurez plus de chances de gagner les bons numéros que d'avoir un échange extraordinaire du premier coup sans en avoir réfléchi ni imaginé ni même définir les bornes et les contours, le cadre. C'est totalement inusoire. C'est pour ça que j'ai pas mal de patients et de patientes, surtout des patientes, qui viennent me voir et qui ont vécu une expérience parfois traumatisante. En me disant, j'avais pensé que ça serait super, mais non. Ah oui, mais quand est-ce que vous avez pensé que ça allait être super ? Ah, au moment où vous vous êtes mis dans la chambre avec ces trois mecs ? Ah ouais ? D'accord. Aucune chance, en fait. Et là, oui, effectivement, le porno a un rôle plutôt néfaste, même si je ne suis pas raisonnablement que contre le porno. C'est que, évidemment, elle kiffe d'avoir trois mecs, mais bien sûr, tous les jours. Voilà, voilà. Et moi j'ai des... là pour le coup c'est plutôt des jeunes patients, mais pas que, à qui j'explique que ah bah non mais une sodomie, l'actrice c'est payé plus cher. Une éjac'face, elle gagne un peu plus d'argent aussi oui. C'est pas son kiff en arrivant le matin en disant tiens je vais faire tout ça. Non non. C'est réfléchi avant, c'est scénarisé et en fonction de ce qu'elle fait, elle est payée pas la même somme. Voilà. Mais ça c'est sûr que quand on regarde sur le Pornhub, on n'est pas là-dedans, on n'est pas dans la réflexion.
- Speaker #1
Mais on n'a pas les petites lignes, on n'a pas le contrat en face.
- Speaker #0
Non.
- Speaker #1
On a juste...
- Speaker #0
Et en fait, ce contrat, c'est intéressant que vous posiez ce terme-là, le contrat, il est là, déjà entre deux personnes, et surtout, surtout, d'abord vis-à-vis de soi-même. Et c'est pour ça que j'insiste beaucoup sur l'intérêt, l'évidence et la nécessité de fantasmer d'abord seul, parce que c'est seul que vous pouvez vous choquer, sans aucun risque, aucun, c'est seul que vous pouvez réfléchir, c'est seul que vous pouvez découvrir d'abord. Et après, vous pouvez le partager ou pas. Et que si c'est partagé, c'est génial. Mais les limites, la réflexion, elle doit d'abord se faire seule.
- Speaker #1
Après, moi, ce que je vois aussi parfois dans le fait de partager son fantasme, c'est que des fois, on va pouvoir parler de quelque chose, mais ça ne veut pas forcément dire qu'on a envie de le faire.
- Speaker #0
Mais ça, c'est à vous de le préciser. Oui,
- Speaker #1
c'est vrai, mais ce n'est pas toujours...
- Speaker #0
Alors ça, là, j'en viens... au seul moment où je vais critiquer la jante féminine attention, attention vous ne dites pas assez ce que vous voulez et vous ne le dites pas assez parce que vous n'avez pas été éduqué et parce que vous ne l'assumez pas toujours impeccablement après aussi parce que parfois c'est pas forcément bien reçu aussi alors si c'est pas bien reçu c'est que vous êtes avec un con et auquel cas il faut changer de gars, de mec de bonhomme, de compagnon, de mari, enfin ce que vous voulez. Ouais, je suis un peu radical, mais en l'occurrence, la jante masculine me gonfle un peu. Parce que j'en ai un peu marre de réparer derrière les conneries qui ont été prononcées ou faites. Mais vous avez une responsabilité, vous les femmes, de dire à votre partenaire ou à ma femme, vraiment de ce qu'il en est de votre envie, de votre plaisir. Vraiment, et de l'assumer. Et du coup, de le poser. d'une belle façon, voilà quoi. Après, si la personne en face n'est pas d'accord ou pas tout à fait, à vous de regarder ce qu'il en est. Mais il faut dire les choses. Et d'ailleurs, pour toutes celles qui ont des enfants filles, c'est bizarre de dire ça, bref, le plus beau cadeau que vous pouvez faire à votre fille, c'est d'un jour d'avoir une discussion de femme à femme. Vous ne pourrez jamais lui faire un plus beau cadeau que ça. Ah,
- Speaker #1
ça oui.
- Speaker #0
Ni sac, ni fringue, ni rien. du voyage, nous pourrons remplacer cette discussion. Et pour celles qui sont prêtes à l'entendre, ça commence à peu près à 8, 9, 10 ans. Voilà !
- Speaker #1
Eh bien, c'est un sacré programme !
- Speaker #0
Non, mais j'ai parlé tout au début de notre conversation, bien sûr,
- Speaker #1
bien sûr.
- Speaker #0
Et j'ai eu, bon, parce que j'ai eu une patiente qui était danoise, et puis une autre suédoise, etc. Donc, elles ont parlé de moi à des copines. qui était à Paris, expatrié en l'occurrence. Alors là, c'est absolument stupéfiant. C'est dans les pays du Nord, les choses sont dites. Voilà. Et alors, du coup, ils n'avaient vraiment aucun problème là-dessus.
- Speaker #1
Ah, mais après, c'est sûr, à partir du moment où on a un tabou sur la sexualité, sur la discussion et tout ça, le tabou, il est là, il reste.
- Speaker #0
Et puis, j'ai une vraie patientèle d'origine africaine. Et alors là... Wow ! Dans la série tabou, cadre et impossibilité de quoi que ce soit, c'est posé quand même.
- Speaker #1
Ah ben c'est sûr, moi la première.
- Speaker #0
Ah oui, oui.
- Speaker #1
Tu es arrivé ici en étant la plus libérée.
- Speaker #0
Ah alors, ce n'est pas tout à fait exact parce qu'il faut comprendre une chose et là c'est quelque chose aussi qui est un peu mythologique entre guillemets dans mon job. C'est que moi je ne crée rien du tout.
- Speaker #1
Ah oui, non.
- Speaker #0
Je n'invente rien, je ne suis pas un gros, je n'ai pas un pouvoir, je ne suis pas un magicien, je ne suis pas un sorcier. Je viens chercher en vous des ressources et des capacités que vous avez déjà. Oui. Donc, vous avez déjà quelque chose de l'ordre du fantasme en vous, vous avez déjà des envies, vous avez déjà des pulsions. Après, moi je vous aide à les mettre en place, à les verbaliser, et effectivement peut-être à définir un cadre, etc. La personne qui arrive en face de moi, elle est déjà porteuse de quelque chose.
- Speaker #1
Vous comprenez ? Bien sûr. Après, quand je dis « je ne suis pas arrivée en étant la personne la plus libérée » , c'est qu'il y avait certes le terreau et tout ça. bien évidemment, mais j'avais un certain nombre de barrières mentales qui m'empêchaient de m'exprimer de la manière dont j'avais envie en tout cas.
- Speaker #0
Ah non, mais ça je suis d'accord. Non, mais ça je suis tout à fait d'accord. Mais ce que je veux dire, c'est que votre capacité à aller vers une sexualité plutôt libérée, votre capacité à créer ce podcast, votre capacité à être dans une vision différente et particulièrement libérée de vous, de votre corps et de votre plaisir, c'était déjà là. Alors c'était peut-être très enfoui, un peu caché, quelques coins, dans un recoin, etc. Et on a dû aller tous les deux avec une lampe frontale, elle est cachée, en vouant, mais enfin, c'est forcément quelque part, mais on a su plutôt vite qu'il y avait ça. Alors évidemment, oui, ça prend un peu de temps, mais il faut que chacune de vos auditrices, vous aussi quelques auditeurs sûrement, se posent la question comme ça, c'est qu'il n'y a rien. de définitif, il n'y a rien d'inscrit à tel point que ça ne va pas être possible, ou je n'ai pas le droit de penser à ça, ou je n'ai pas le droit de faire ci, je n'ai pas le droit de faire ça. Tout est ouvert en vérité, à condition de rester dans les limites légales, évidemment, et du respect absolu. Mais à partir de là, chacun va développer quelque chose. Et plus vous avancez dans la vie, et plus vous développez. J'ai dit à un moment donné que les femmes étaient plus sexuelles que les hommes. Pourquoi ? Parce que les mecs y prennent. C'est pas très très compliqué. Je suis désolé, je suis juste pour l'instant sur l'hétérosexualité et les femmes. Ensuite, c'est beaucoup plus complexe. Les zones érogènes sont beaucoup plus multiples. Et puis tout d'un coup, arrivé vers 25-30, vous continuez à développer votre champ lexical, vos imaginaires, etc. Là où les mecs restent, à peu près là où je vous ai dit. Là, il y a toujours un décalage qui se rend. Moi, je fais des couples. quand je suis des couples, j'ai la question de la sexualité à la rive. Ensuite, je les ai séparément pour que chacun puisse me dire des choses que l'autre n'est pas en vie. Ah, mais attention, parce que le décalage qu'il y a entre les hommes et les femmes là-dessus, il est majeur. C'est-à-dire que quand je demande aux mecs, bon, ça se passe comment sexuellement ? Ça va. Au beau, ça va. La plupart du temps, ça va. Quand je demande aux femmes, comment ça se passe sexuellement ? Ça va pas. Voilà, donc c'est la petite blague que j'aime beaucoup qui résume très bien ça. C'est après l'amour, il y a un couple, l'homme fait « alors ? » et la femme répond « c'est pas grave » . Voilà, elle est un peu nulle, elle est un peu claquée, mais elle dit exactement quelque chose. C'est-à-dire qu'il y a toujours, toujours cet écart-là, tout le temps.
- Speaker #1
Mais vous parliez…
- Speaker #0
Et vive la responsabilité, la seule que vous ayez. Il n'y en a pas beaucoup parce que la plupart du temps, les mecs ne font pas ce qu'il faut. Mais vous ne dites pas assez de ce que vous voulez et de ce que vous devez dire. Vous ne dites pas assez. Vous ne l'assumez pas assez. Vous n'avez pas envie. Vous n'avez pas le courage. Ou peut-être pas l'opportunité. Je ne sais pas. Mais il faut dire les choses. Le meilleur mec du monde, l'amant le plus formidable du monde, si vous ne lui donnez absolument aucune information, il est nul. Il est nul. Voilà.
- Speaker #1
Mais oui, tout à l'heure, vous parliez, par exemple, des zones érogènes, etc. Alors, que les zones érogènes ou que la sexualité soient plus développées chez les femmes ou l'imaginaire et tout ça, je ne dis pas en l'état, mais est-ce que ça ne vient pas aussi d'une posture masculine, d'une éducation, du fait qu'on ne les pousse peut-être pas forcément aussi assez à aller dans cet imaginaire ?
- Speaker #0
Parce que je pense que la facilité... Du sexe chez un homme est beaucoup plus facile. Oui, déjà...
- Speaker #1
C'est évident,
- Speaker #0
la facilité est facile, bravo François. Non, non, mais c'est plus évident.
- Speaker #1
Déjà, anatomiquement, le pénis est sorti vers celui qui le autorise.
- Speaker #0
Oui, voilà, et encore une fois, c'est un truc qui arrive assez vite. Enfin, à mon sens, qui n'est pas très complexe. Chez une femme, ça l'est déjà beaucoup plus, à mon rapport. Et puis effectivement, l'éducation va être assez rapide, mais très frustre pour un mec. « Bon, tu fais ça sous la douche ou tranquillement dans ta chambre ? » Et voilà, le sujet est expédié. On ne dit jamais à une jeune fille « Ah, ben tu fais ça sous la douche ou dans ta chambre ? »
- Speaker #1
Non, c'est « tu fais ça sous la douche ou dans ta chambre ? » Il ne faut pas que ça se sache. Enfin déjà,
- Speaker #0
on ne t'en parle même pas à l'épreuve.
- Speaker #1
Si tu es surprise d'une fois à toucher, wow, wow, wow,
- Speaker #0
wow, wow. Or, pardon, mais ça réunit déjà dans l'intensité. Donc voilà, et une femme, elle est prise.
- Speaker #1
Ouais. Ok,
- Speaker #0
donc pardon, mais c'est quand même pas le même enjeu, c'est pas la même intimité, c'est pas la même conséquence. Il faut être... Vous discutez, toujours, pardon, c'est hétérosexuel ce que je vais dire, mais vous discutez avec chacun. Pour un mec, est-ce que tu as eu mal la première fois ? Non. C'était bien, ouais, c'était un peu rapide, mais bon, voilà. Vous discutez avec une jeune fille ou une jeune femme, sa première fois, non mais attendez, pardon, mais on n'est pas dans le même sujet en fait. On n'est pas dans la même gravité, on n'est pas dans la même importance. Parce que la première fois pour une femme, c'est rarement bien. Et puis ça fait mal, et puis ça peut saigner, etc. D'un côté, bon, voilà. Et puis de l'autre côté, on en parle. Donc voilà, déjà... à l'origine, il y a déjà un écart. Il n'est absolument pas insurmontable. Moi, je pense qu'en termes d'éducation et d'intelligence, si on éduque bien les jeunes femmes comme les jeunes hommes, et je pense que les générations... Futur et moi, celle de mes fils, sont beaucoup plus évoluées que le monde a pu l'être. Parce qu'aujourd'hui, c'est dans une idée commune. On a cette idée que si on veut réussir sa sexualité, ça va être à deux. Et donc, on n'en parle pas.
- Speaker #1
On commence enfin à parler de plaisir, même si parler de la sécurité, tout ça, est important. Mais avant, dans l'éducation sexuelle... en tout cas moi, ce que j'ai pu recevoir, le peu qu'on m'a donné d'éducation sexuelle, on ne m'a jamais parlé de plaisir. On m'a parlé de ne pas avoir de maladie, de ne pas avoir de bébé.
- Speaker #0
Mais même pas, je vais même aller plus loin. C'est toujours cette fameuse limite, par exemple. En gros, on nous dit, faire l'amour c'est beau, baiser c'est sale. Je caricature, mais il y a un peu de ça quand même. Alors, moi je voudrais bien savoir. j'ai 56 ans, je ne connais pas la limite, si elle existe, entre « je fais l'amour » et « je baise » . Déjà, pardon, mais la limite, c'est quoi ? C'est un mot ? C'est une position ? C'est une force ? C'est quoi en fait la limite entre faire l'amour et baiser ? Déjà, c'est un principe d'éducation complètement claqué au sol. Parce que, pardon, mais pour déterminer exactement où est la limite, good luck, good luck. Moi, je ne l'ai pas en tout cas. Et je considère que ce qui doit traverser ça, c'est le plaisir, avec un P majuscule. Donc à partir de là, déjà là, on a un premier problème. Et puis ensuite, c'est, par exemple, il y a eu un grand sondage qui a été fait sur combien d'hommes... en interrogeant les hommes combien ils ont eu de partenaires dans leur vie avant de se marier, et combien les femmes ont eu de partenaires avant de se marier. C'est intéressant, comme d'un côté c'est totalement majoré, et de l'autre côté c'est totalement minoré. Et je l'observe moi-même en séance, je l'observe avec les couples, tout le temps, tout le temps, tout le temps. Et puis quand j'ai la vérité, oh, les chiffres sont finalement beaucoup plus proches qu'on ne l'imagine. Donc à chaque fois... les fondations de la discussion, les fondations de ce que c'est que la sexualité, c'est déjà, les fondations sont fucked up. Et je n'entends que des conneries. La plupart du temps. Non, mais c'est affligeant. On est en 2025 quand même. J'entends que des conneries. C'est un peu terrible qu'une femme de 40 ans en 2024 me dise « Est-ce que c'est grave ? Si, je ne pense pas à mon mari quand je me caresse. » Quelque part, c'est affligeant. Je ne dis pas elle, mais qu'on puisse avoir cette idée en tête, c'est suffisant.
- Speaker #1
Encore une fois, c'est plus en termes de société qu'on n'arrive pas à démystifier ces sujets et à avoir de l'information et de l'éducation sur ces sujets de manière au crème.
- Speaker #0
Là, c'est parce qu'encore une fois, on revient à la morale et on revient au devoir. Tu dois, il faut. On en revient à de ce qui est beau, de ce qui ne l'est pas, de ce qui est du bon goût, de ce qui ne l'est pas. de ce qui est bien, de ce qui ne l'est pas. Voilà, donc on a beaucoup d'instances comme ça qui nous disent, que ce soit gouvernementale, sociétale, religieuse, etc. C'est formidable. En préparation au mariage, vous avez un prêtre, ou un imam, ou un rabbin. Bon, est-ce que ce sont les gens les plus qualifiés ? J'en sais rien. Mais ce que je veux dire, c'est que... L'axe majeur pour l'être humain, c'est le plaisir avec un P majuscule. Est-ce que j'ai un élan pour faire les choses ? Un métier, une place dans la société, un rôle, une envie ? A fortiori dans ma sexualité. Est-ce que déjà, c'est un plaisir ou pas ? Et à quel niveau je le place ? Déjà, c'est cette question-là, mais elles ne sont jamais, jamais répandues. Et quand je pose la question à des couples, par exemple, c'est « quel est votre langage de couple ? » Alors là, déjà, le mec, il bug. Et la femme va m'élaborer un truc qui est en général tout à fait légende ou mythologique. Donc là, je suis là, bon. Donc, il n'y a pas de raison que du coup, leur langage intime, hashtag le sexe, se passe bien. Ce n'est pas possible. Enfin, je veux dire, voilà, il faut vraiment... C'est comme, je veux dire, plus génériquement, pour beaucoup de sujets dans la vie, on doit mettre de l'intelligence et de la réflexion. Qu'est-ce que je vais faire plus tard ? Dans quel pays je vais vivre ? Le métier ? Est-ce que je vais avoir une vie de telle façon plutôt qu'une autre ? Et là, on est dans de la réflexion, on est dans de l'intelligence, on est dans des diplômes, on est dans du travail. Puis alors, tout d'un coup, parce que c'est de la rencontre amoureuse, ou sentimentale et sexuelle, alors là, on devient con. C'est-à-dire que là, du coup, on se dit « Wow, cool, on ne va pas réfléchir. Ça va être génial. Tiens, ça va être super. » Et on ne réfléchit pas. Oui,
- Speaker #1
parce qu'on nous dit « Non, tu ne dois pas trop réfléchir, ça doit être émotionnel. »
- Speaker #0
« Non, mais arrête, j'ai eu un énorme crush et en plus, il a fait un move. Super, génial. Mais je ne critique pas. Il faut du crush et du move et machin. Mais il faut aussi réfléchir. C'est-à-dire que en fait, je suis sourd, mais... Je me dis, mais merde, je suis vraiment un vieux con ou quoi ? C'est-à-dire qu'à un moment donné, il faut réfléchir. Il faut dire à la personne, pas forcément quelqu'un qu'on rencontre comme ça, dans une boîte échangiste ou quoi que ce soit, mais si vous avez en face de vous quelqu'un qui se trouvait de votre partenaire, mais on dit à la personne qui on est, ce qu'on n'est pas, ce qu'on veut, ce qu'on ne veut pas, et dans quelle mesure on a une grammaire et un vocabulaire sexuel. Ça me semble tellement évident. Mais vous savez quoi ? Eh ben non ! C'est-à-dire que, waouh ! Ouais, voilà, on s'aime, donc on baise, c'est nul. J'ai une patiente, par exemple, que je n'avais pas vue depuis six ans. Et donc, elle revient me voir, elle me dit, elle me tutoie. Parce qu'à l'époque, elle était beaucoup plus jeune, du coup, et elle me tutoyait déjà. Et elle me dit, bon, François, voilà, je viens te voir et tout, parce que j'ai une question que je veux te poser. Bon, enfin, en gros, elle va se marier. Et à l'époque, on avait déjà établi, elle et moi, que la sexualité prenait une grande part. dans son équilibre et dans sa joie de vivre et que c'était un plaisir très constant chez elle. Et là, je vois qu'il y a un truc qui ne va pas. Et donc, je la regarde, je fais, bon, c'est quoi le problème ? C'est le cul ? Elle me fait, ah putain, mais comment t'as deviné ? Je la regarde, je fais, écoute, quelle est la raison qui ferait que tu prennes rendez-vous six ans après avec moi pour me parler d'un truc que tu ne pourrais pas parler avec quelqu'un d'autre que moi ? Donc, c'est le cul ? Mais c'est, ouais, ouais, là, il y a un problème. Je lui dis, c'est quoi le problème ? Bah, c'est pas terrible. Je lui dis, ça veut dire quoi, c'est pas terrible ? Bah, c'est vraiment pas terrible, quoi ! Merde, t'es chiant ! Je lui dis, ouais, super, ok. Bon, vas-y, de 0 à 20, c'est combien ? Elle me dit, ouais, on est entre 3 et 5. Waouh ! Waouh ! Alors, moi, je peux pas dire waouh, hein ! Et donc, je lui dis, donc, tu vas te marier avec un mec, tu vas en prendre pour 70 ans. ce qui est déjà pour l'esprit humain un truc très compliqué, parce que déjà c'est une distance qu'on ne peut pas traiter, avec un mec, alors que tu es entre 3 et 5 sur 20, tu n'es pas sérieuse d'un minute là. Elle me dit, et là elle me regarde, et elle me dit gentiment, elle me fait, ah putain, j'étais sûr que tu allais me dire ça. Je dis, évidemment que je vais te dire ça, et Dieu sait que je vais te le dire. Je vais te dire tout ce que tu penses de moi. Comment tu vas faire pour te marier avec un mec, même si tu l'aimes, même si c'est l'homme de ta vie, tu ne peux pas rester entre 3 et 5 sur 20. sexuellement mais il faut que vous alliez bosser là tous les deux c'est pas possible voilà mais mais mais attention elle avait déjà look the ring et tout ça la date était faite la robe était prête quoi ça c'est sûr on a fait de la réflexion pour où est ce qu'on va se marier dans quel lieu la couleur des fleurs et ma robe elle est comme ci et comme témoin j'ai pris ma chinette et bidule et c'est formidable c'est génial mais je suis à 3 ou 3 3 4 5 sexuellement parlant Ah oui, tiens, c'est intéressant. Donc ça, la couleur des fleurs et de la robe, c'est vachement important. Mais que je sois trois ou cinq sexuellement avec l'homme que je vais épouser, ça c'est... Et alors tout d'un coup, je dis, tiens, ce serait peut-être pas mal que j'en parle à Galant. Alors on va prendre rendez-vous. Et puis elle arrive, elle fait, « Ah putain, comment t'as deviné ? » C'est évident. C'est évident. Et donc, je lui ai dit que ça ne pouvait pas être que de sa faute à lui, qu'elle a eu tendance un peu à lui coller ça sur le dos. Voilà, déjà, c'est un peu facile. Donc, encore une fois, je lui ai dit, écoute, peut-être qu'il est nul, mais jusqu'à présent, tu as le droit aussi de lui dire qu'il est nul et que tu ne vas pas te marier avec quelqu'un de nul, par exemple. Donc, il faut bosser. et donc ils ont bossé et il n'y avait pas de choses si bloquantes ou si définitives c'est que lui de toute façon elle, elle était un peu extravertie franchement extravertie bon, il y avait bossé, etc. et lui, il trouvait ça plutôt chouette mais ça le figeait plutôt parce que tout d'un coup il n'assumait pas qu'elle sache plus, mieux voilà, etc. et donc, lui, il a fallu qu'il bosse un peu et qu'il se dise mais non, en fait c'est super d'avoir une femme qui a plus de vécu que moi Bye. et qui sait plus de choses et qui les assume plus, etc. Il faut en profiter. Et à elle de lui laisser la place aussi, de dire aussi ce que lui... Parce qu'elle avait tendance quand même à un petit peu monopoliser le propos.
- Speaker #1
Oui, t'en sais plus, tu parles plus fort.
- Speaker #0
Voilà, voilà. Alors lui, il n'avait rien contre le fait d'avoir une femme qui pouvait passer de reine à chienne. C'est juste que le chienne, il avait un peu de mal avec ça. il trouvait ça plutôt cool mais juste peut-être pas tout de suite tout le temps voilà et elle est tellement amoureuse tellement fermée avec ses dames qu'elle se jetait sur lui et il disait allez allez attrape-moi machin et l'autre il était là oui mais je t'aime aussi oui ok d'accord mais enfin c'est ça et donc je lui ai dit tu peux pas monopoliser la conversation et en général je donne un exemple inverse mais dans l'immense majorité des cas les hommes monopolise la conversation. Pas très compliqué, je prends. C'est cool. C'est cool. Pas très compliqué. À ceci près qu'il faut avoir l'érection. Ça c'est quand même une donnée qui n'est pas tout à fait négligeable, c'est que les femmes, vous pouvez avoir, comment dire... une montée de plaisir plutôt douce, etc.
- Speaker #1
Progressive.
- Speaker #0
Progressive. Un mec, c'est...
- Speaker #1
Ça monte sa décision.
- Speaker #0
C'est-à-dire que tu ne peux pas dire à une femme « Non, non, mais je monte progressivement. » Si tu ne montes absolument pas, elle ne va pas hyper bien le prendre. Donc là, encore une fois, c'est du langage. C'est vraiment toujours, toujours du langage. Et donc de la réflexion. Et donc de l'anticipation. Voilà. C'est vrai qu'on pourrait parler crûment de plein de trucs. peut-être qu'on le fera dans un autre épisode. Mais avant, c'est de la réflexion. Et avant de la réflexion, c'est l'anticipation, la connaissance de ça. Si vous ne faites pas ce travail, désolé pour le nom, le mot, non d'ailleurs, je ne suis pas désolé.
- Speaker #1
Non, c'est la vérité.
- Speaker #0
Si vous ne faites pas ça avant, la probabilité qu'après ça soit chouette, elle est quasi nulle. Voilà, elle est quasi nulle. Ou alors si tout d'un coup, elle est miraculeusement bien, ça ne donne pas au mec ou à la femme le pouvoir sur vous. Ça, c'est très important aussi. Ah, c'est un sale con, c'est un loser, mais il me baisse bien. Ah, génial.
- Speaker #1
Non, ça, on ne veut pas.
- Speaker #0
Et voilà.
- Speaker #1
Merci beaucoup, François. C'était très riche comme conversation.
- Speaker #0
Oui, j'ai été un peu bavard, je crois.
- Speaker #1
Pas du tout. On est très, très bien sur le timing.
- Speaker #0
Pour une fois que je suis très, très bien sur le timing. Ceci dit, d'habitude, je suis toujours dans l'heure. Là, c'est ça ? Bon, voilà, je suis tout à fait disponible pour répondre à d'autres choses et creuser le propos.
- Speaker #1
Eh bien, c'est entendu. Merci, merci beaucoup. J'ai beaucoup apprécié cet échange.