- Flavie
Merci Angélique d'être avec moi pour témoigner sur TCA, etc. Je suis très contente de t'accueillir. Ça fait un petit moment que je n'ai pas fait en plus de... d'interviews comme ça, enfin j'ai fait des interviews mais plutôt d'anciennes patientes ou de patientes actuelles, mais là c'est pas du tout le cas, c'est vraiment un témoignage de ton vécu sur la relation à ton corps, la relation à l'alimentation et donc aussi plein d'autres choses parce que c'est toujours relié à plein d'autres trucs mais avant d'en dire plus ce que je te propose c'est de commencer par te présenter de la manière dont tu le souhaites, tu es libre de dire ce que tu as envie de partager sur toi pour que les personnes qui nous écoutent puissent déjà savoir un peu plus qui tu es.
- Angélique
Eh bien, bonjour à tous. Merci à toi, Flavie, de m'accueillir sur ton podcast que j'ai découvert grâce à la magie d'Instagram, grâce aux algorithmes et aux posts ciblés que j'ai commencé à suivre. Puis, j'ai découvert le podcast parce que j'écoute souvent et régulièrement des podcasts. Eh bien, donc moi, je suis Angélique. Je suis à mon compte, je suis photographe. Je suis basée à Fontainebleau, au Sénémarne. Et mon rapport à l'alimentation, Enfin, j'ai découvert tout ça grâce à... Dernièrement, j'ai eu une petite phase, là, de deux ans de turbulence assez forte. Et en fait, tes partages sur Instagram m'ont non seulement aidée, m'ont peut-être aussi aidée à conscientiser que j'ai été malade parce que j'étais dans le déni, que je me sens aussi dans la voie de la guérison, et que ça a été un vrai accompagnement pour moi, parce que sur Instagram, on voit de tout, aussi du n'importe quoi, mais aussi des choses très bien. Et il y a des choses qui sont très instructives, et en tout cas, ce que tu partages... à contribuer en tout cas à m'aider. Et je te remercie beaucoup d'avoir osé prendre la parole, osé créer et les posts et les podcasts parce que ça a contribué en tout cas à améliorer mon cas. Et donc c'est pour ça qu'on t'a demandé un témoignage spontané. Bah écoute, moi c'est naturel, je réagis comme ça, paf c'est venu. Donc merci à toi de m'accueillir ici parce que grâce à toi, je réalise un de mes objectifs de cette année et que même si c'est pas lié au pro, ça me fait toujours plaisir d'atteindre un de mes objectifs sur les trois qui étaient... prévues et que je n'ai pas atteint pour les deux autres.
- Flavie
Trop chouette. En plus, on est le 30 décembre. On est pile poil pour que ce soit bien dans ton année. Du coup, j'ai déjà plein de questions qui fusent par rapport à ce que tu viens de dire, parce que si je comprends bien, tu as finalement découvert que tu avais un problème avec l'alimentation assez récemment, finalement. C'est-à-dire que j'ai l'impression que c'est hyper condensé. Tu as découvert que tu avais un problème avec l'alimentation et tu as...
- Angélique
quasiment aussitôt commencé à aller mieux comment comment tu expliquerais ça non pas du tout alors moi déjà je pars du principe que un problème est un problème uniquement parce qu'on considère que c'est un problème dans l'idée c'est juste que on est quoi 2024 donc fin 2022 il y a un événement dans ma vie qui fait que sans le vouloir sans le vouloir j'ai plus faim et sans le vouloir en fait je deviens anorexique émotionnel mais je le sais pas Et en fait, ça a eu des répercussions jusqu'à cette année. Et jusqu'ici, toute ma vie, j'ai été bonne mangeuse. J'ai découvert grâce à tout ça que j'étais une mangeuse émotionnelle. Avant, je ne le savais pas. Mais toute ma vie, j'ai été bonne mangeuse. La fille qui finit toujours bien ses assiettes. Quand on est invité, on se resserre. On fait honneur à la bouffe, la tradition, la bonne riz paille. Tout ce système-là, on boit bien, etc. Donc, j'ai toujours eu... des formes voluptueuses et j'ai eu des hanches généreuses. J'ai eu des pics aussi de variation de poids. Je ne me rappelle pas avoir été vraiment stable. J'ai toujours eu des pics sur tous les cinq ans, un pic, une redescente, un pic, une redescente. Et je sais que j'ai été anorexique dans ma vie, donc je suis vers la vingtaine. Là, c'était volontaire. J'ai eu pendant trois mois, je me suis vraiment restreinte, restreinte, restreinte. Et j'ai découvert plus tard que c'était parce que j'avais peur de passer à l'âge adulte. ça a été volontaire, c'était mon seul épisode en tête que j'avais. Et sinon, jusqu'à maintenant, moi j'aime bien bien manger, j'aime bien les gâteaux au chocolat noir, j'aime bien la bonne part de gâteau, le bon magret de canard, etc. Donc ce qui m'est arrivé, et puis toi le côté sucré, la bonne bouffe, on se remet pas... L'alimentation n'est pas remise en question, on mange varié, sain, équilibré, des légumes, des patates, des desserts, un peu d'apéro et puis basta. Mais dernièrement, tout ça a été... Je porte un autre regard aujourd'hui sur... L'alimentation en général est sur mon alimentation en général.
- Flavie
C'est hyper intéressant. Avant qu'on creuse davantage, il y a une question que j'aime bien poser à mes invités. En réalité, c'est même deux questions. La première, c'est quel est ton souvenir le plus ancien ou en tout cas le plus marquant, celui qui te vient, sur ton rapport à l'alimentation ?
- Angélique
Ok, ça commence fort. Moi, je suis de la génération où il fallait finir son assiette. Même si, même si... qu'on nous met dedans, c'est juste pas bon. Et en fait, mes parents avaient peur, tu sais, de se faire dominer par leurs enfants et qu'en gros, qu'on dise non, j'aime pas ça parce qu'on n'a pas envie de manger et qu'en gros, on laisse, c'est de la prendre à l'essai. Surtout que mon papa est né en 46, c'est un fils de la guerre, donc lui, il a connu le manque. Lui, tu vois, chaque pot, chaque truc, il racle tout jusqu'à la dernière miette. Enfin, c'est... Ce n'est pas dans le même sens que je dis, mais ça l'avait son ambulant. Je veux dire, son assiette, il ne reste rien. Je veux dire, c'est les conséquences de la guerre, donc j'ai grandi avec ça. Et donc, quand tu me parles de cette question-là, tout de suite, ce qui me vient, c'est que je me rappelle très bien. En plus, les odeurs sont très liées à ça. Mais tu sais, quand tu es enfant, tu sors de ta chambre pour aller dîner et quand tu sors, tu ouvres ta porte et tu as l'odeur de la cuisine qui est montée jusqu'à toi. Et là, tu sais, tu te dis, putain, la soirée va être merdique. Parce que tu as cette odeur typique du plat, que aujourd'hui je vais le dire, même si je sais très bien qu'il peut être très bon, mais moi il est juste profondément dégueulasse. Et rien qu'à l'odeur, et quand tu descends les marches pour rejoindre la cuisine, tu sais que tu vas en chier et que ta soirée, ton calvaire commence en fait. Et qu'en fait, il y a deux plats aujourd'hui que je ne peux pas manger, rien qu'à l'odeur ou au goût, c'est les blettes, le gratin de blettes, et les endives au jambon. Les endives crues, aucun problème, les endives au jambon, ça ne passe pas. Les endives cuites, en fait, ça ne passe pas. Et en fait, à cette époque-là, je mangeais beaucoup de pain pour faire passer ce goût infâme de la blette ou de l'endive, là, qui n'allait pas. Et je restais à table jusqu'à 22h, 22h30, 23h. Avec quel âge ? Je ne sais pas, 7-8 ans.
- Flavie
Ok.
- Angélique
7-8-10 ans, en fait. Donc, ma mère, elle ne faisait pas souvent ces plats-là, de toute façon. Et je sais qu'en plus, ce qui restait dans mon assiette, en fait, il le mettait de côté et je me le ressais pour le moment. Mais moi, c'était juste non. Aujourd'hui, il y a une fois, une année, ma mère en avait fait pour mon ex-conjoint, ce fameux gratin de blette. Mais moi, je ne le savais pas, il ne me l'avait pas dit, je n'étais pas informée. Il est parti voir les parents sans moi. Et à un moment donné, j'arrive, je sors de mon bureau, j'arrive dans la salle à manger. J'ai cette odeur. Et moi, en fait, je me suis dit, putain, comment ça fait que ça sent ça ? C'est ça, tout est revenu, quoi. Je cherchais le truc et en plus, mon ex-conjoint a vu mon comportement qui était… Il y avait quelque chose qui clochait. Et en fait, il m'a dit, je ne sais plus comment on est venu, mais du coup, j'ai découvert devant lui, c'était le plat de blettes. Et là, j'ai compris. J'avais une association d'odeurs et j'étais contaminée. C'était juste un germe. Donc voilà, les souvenirs. Ce n'est pas le souvenir joyeux, mais quand tu me parles, le souvenir qui vient avec l'alimentation de conflit, c'est ça.
- Flavie
OK. Et même question. Quel est le souvenir le plus ancien ou en tout cas le plus marquant, celui qui émerge ? Si je te parle de la relation à ton corps ?
- Angélique
Tout de suite, ce qui vient, c'est l'effet d'avoir des cuisses épaisses, des grosses cuisses, donc avec de la solite, etc. Et comme je mangeais souvent beaucoup, je ne bougeais pas assez, je n'aimais pas trop le sport quand j'étais petite ni rien, même quand j'étais jeune, et bien en fait, je mangeais beaucoup, je mangeais émotionnel, donc tout ce qu'il y a, puis c'est génétique aussi. Donc, tu vois, quand je suis arrivée au lycée, j'ai fait un lycée agricole parce que je suis aussi du terroir et pas le côté l'agriculture, le bon produit, etc. Ça, c'est mes valeurs, ça me touche à mes convictions, tu vois. En fait, quand je suis arrivée au lycée et que j'ai fait un lycée agricole où on bougeait beaucoup, etc. Évidemment, j'ai fondu. Mais en fait aussi, dès que je fonds, on me dit tiens, t'as fondu. Et on en vient souvent à cette histoire de remarque que les gens soulignent quand t'as fondu ou pas. Et qui en fait, avant je ne savais pas, mais aujourd'hui ça m'a vraiment marquée et encore plus là. depuis ces deux dernières années, il y a eu un gap incroyable. Il faut se relever de ça.
- Flavie
Ok. Donc quand même, ton souvenir, en tout cas, j'allais dire le plus ancien, en tout cas celui qui émerge quand je te pose la question, c'est quelque chose qui évoque une relation compliquée avec ton corps.
- Angélique
En fait, moi, je me suis toujours sentie à peu près bien dedans, mais c'est vrai que c'est que les remarques des gens, en fait. C'est le jugement des gens.
- Flavie
Ok, on te faisait des réflexions sur tes cuisses principales, par exemple ?
- Angélique
Souvent la famille, tu vois, de dire, ou les amis, tu vois, Bah tiens, t'as fondu ! Ou ma mère, des fois, quand on partait, tu sais, quand je grandissais, qu'il fallait acheter des fringues, etc. Oui, il y avait quelques remarques par rapport aux cuisses, mais même cette famille, ma mère a un petit peu l'air généreuse, ma sœur aussi, dans son adolescence, parce que ma sœur, elle a 7 ans plus que moi, elle a eu aussi un fessier des cuisses généreuses, on a tous toute la taille assez marquée, ma mère et moi, on a une poitrine assez voluptueuse, donc voilà, on a des formes, et c'est plus ou moins assumé, mais quand en fait, il y a des remarques à force de dire, même selon les jeans, selon ce que... Comment tu trouves le bon jean ou pas. Pendant un temps, pour moi, d'aller faire les magasins pour trouver le jean, d'emblée, c'était déjà un challenge de me dire, oh putain, merde. Pardon, j'ai été vulgaire. Chez moi, c'est spontané.
- Flavie
Et est-ce que ta maman et ta sœur avaient tendance à critiquer leur propre corps ?
- Angélique
Je ne m'en rappelle pas vraiment. Je sais que ma maman, elle a... Ce n'est pas une critique, mais elle n'appréciait pas vraiment sa poitrine voluptueuse qui s'est mise à grossir avec les années d'avoir eu deux grossesses et les hormones. Mais elle a préféré subir le poids de sa poitrine plutôt que d'aller se faire opérer pour la réduire. C'est le côté mal vu, etc. Après, c'est son choix, elle. Je sais que je suis presque génétiquement programmée à avoir aussi une poitrine voluptueuse dans mes vieilles années à venir. C'est vrai que par rapport à quand j'étais petite, Je vois bien que ça prend des formes sur les hormones et ce que je mange plus.
- Flavie
Du coup, tu as dit plusieurs choses tout à l'heure. Durant ta présentation, j'ai trouvé ça intéressant. Tu as parlé d'anorexie, d'anorexie émotionnelle. Effectivement, quand on dit anorexie, on dit rarement anorexie mentale. Alors qu'on devrait le dire à chaque fois, parce que l'anorexie, quand on décompose le mot, Ça veut dire la perte d'appétit, le fait de ne pas avoir d'appétit à anorexie. Donc en fait, on peut avoir une perte d'appétit totale liée à une maladie, liée à plein de trucs, et ça peut ne pas être de l'anorexie mentale. Dans l'anorexie mentale, il y a vraiment cette idée de vouloir volontairement réduire ses apports pour maigrir. Donc effectivement, tu as différencié les deux. Et donc, j'ai cru comprendre que tu avais eu une période d'anorexie mentale. À l'époque où tu étais plus jeune, autour de la vingtaine, c'est ça ? C'est ça.
- Angélique
À 20 ans, je ne sais même pas ce qui m'a pris. Je ne saurais même pas te dire pour quelles raisons. Je ne me rappelle plus. Mais je sais que volontairement, j'ai réduit les apports alimentaires de manière drastique. Et en moyenne, dans ma vie, je fais à peu près, en moyenne, mon poids de forme, je pense qu'il est aux environs de 55 kilos. En fait, je ne sais pas vraiment. Je ne sais pas trop, mais je crois que c'est à peu près ça. Et en fait, à cette époque-là, entre septembre et décembre 2009, je suis descendue volontairement. Je me pesais régulièrement. Le but, c'était de descendre, descendre. Le but, c'était de descendre. Vraiment, c'était ça. Je suis descendue. Le plus bas que j'ai atteint, mais ça a été très court, et après, je suis remontée. Mais je suis aussi remontée rapidement, ça, c'est clair. Le plus bas que je suis descendue, c'était 46 kilos. Un matin, en n'ayant pas mangé depuis 12 heures, tu vois. Mais sinon, après, c'est 48 plutôt. Mais ça, c'était volontaire, c'était recherché, tout était trop grand. Et je me rappelle quand je voyais mes amis, mes proches aux fêtes de Noël, tout le monde, là, commençait à me dire que j'étais trop fit, que ce n'était pas très bien, que les gens ne savaient pas moi. Mais ils me disaient clairement, là, tu es trop, tu vois, on voyait bien. Puis moi, je voyais bien que c'était un peu grand, mais j'étais fière que tout soit grand et je ne me sentais ni fatiguée ni rien. Et je sais que j'étais aussi un peu en cap de vie un petit peu particulier.
- Flavie
Et tu ne fais pas du tout le lien avec ce que tu décrivais avant, d'avoir fondu, comme tu le disais, naturellement à l'entrée au lycée et d'avoir été pas mal valorisée ?
- Angélique
Non, je n'ai pas fait le lien. Et par contre, je sais que 2009, ça correspond à une période où... Donc 2008, je passe le bac, où je suis assez large en plus. J'ai été au lycée avec les émotions, le stress, plein de trucs. Et en fait, je suis partie travailler dans des écuries, dans un aras normand, où je passais ma journée à marcher. Je pense que... Si à cette époque-là, j'avais un compteur de pas, je pense que j'explosais tout et que je n'arrivais jamais à retrouver ce nombre de pas-là. Parce qu'au bout, c'était en pente, tu vois, avec les chevaux, donc c'est très sportif, très dynamique. Il y a même des fois où, en plus, il manquait un salarié, donc des fois, je courais et tout. Enfin, c'était easy, tu vois, c'était logique. Et à cette époque-là, j'étais domifique parce que du coup, tu marches tous les jours, tu fais du sport sans te rendre compte, tu manipules des chevaux, des pursons. Donc, c'est ultra, c'est plein de sang, tu vois, c'est une masse de 500 kilos. Tu travailles, tu cures à la main, tu bouges des bottes de foin, de paille. Donc, tu vois, c'est du sport sans te rendre compte. Mais non, je n'avais pas fait le lien. Et en fait, je ne sais même pas déclencher. Je ne saurais pas dire qu'est-ce qui a déclenché cette volonté d'un coup. Pour moi, c'est une idée subite, pas subite, subitement, tu vois. De se dire, tiens, de descendre, tu vois. Mais je ne sais pas qu'est-ce qui a donné la motivation d'un coup de vouloir descendre l'aiguille sur la balance. Je ne me pesais pas au quotidien, rien. Je ne sais pas, d'un coup, paf.
- Flavie
Mais tout comme tu parles beaucoup de cette alimentation émotionnelle où on a l'impression que c'était en place très tôt chez toi. Oui, une façon de manger émotionnellement. Alors, c'est une façon de le dire, manger émotionnellement. Est-ce qu'on pourrait aller jusqu'à dire que c'était proche de l'hyperphagie ?
- Angélique
Oui, je pense. En fait, j'ai découvert ça récemment parce que récemment, ces deux dernières années, je me suis intéressée à ce qui se passait dans mon assiette, dans mon alimentation, mon rapport au corps. Et en fonction de ce que je mange, qu'est-ce que ça influe dans mon corps. Déjà, de base, j'ai toujours pris soin. Je faisais attention à ce que je mangeais. J'ai toujours, depuis plus de 15 ans, j'ai fait attention à tout ce qui était... Dès que je vais en cours, je regardais toujours les lignes d'ingrédients parce que je ne veux jamais de E-truc, E-412. Dès que j'ai découvert que tout ce qui était E, c'était quelque chose qui n'était pas naturel. J'ai tout de suite fait attention dans mes pots à ce qu'il n'y ait jamais de eux trucs, eux choses, eux machins ou le moins possible. Donc déjà, j'avais fait un choix alimentaire sain parce que je voulais les produits les plus chers parce que souvent, c'est ceux qui avaient le moins d'ingrédients et le plus qualitatif. Quand pareil, il y a des ingrédients que ça commence par du sucre ou de l'eau, alors qu'au départ, ça a commencé par de la farine, je ne prends pas ces ingrédients que ces produits où les ingrédients commencent parce qu'ils n'est pas souhaitables dans la recette. Je crée aussi des produits faits maison, faits tout nous-mêmes, etc. Et qu'en fait, oui, par exemple, quand j'étais au collège et que c'était les premières fois où j'étais toute seule à la maison, notamment le mercredi après-midi, etc., quand j'avais fait les devoirs et tout, moi, j'ai grandi sans la télé, sans rien, je passais mon temps à lire. Le matin, au petit déjeuner, par exemple, quand je mangeais mon petit déjeuner, j'étais toujours une BD en parallèle, ce qui aujourd'hui, on fait le rapport avec lire les réseaux sociaux sur son téléphone. Donc évidemment, je n'avais pas conscience de ce que je mangeais. Il fallait que je me sente toujours rassasiée, pleine, tout le temps ça. Il fallait toujours que je me sente pleine. Et même des fois, les mercredis après-midi ou les samedis, quand les parents n'étaient pas là, parce que s'ils sont là, on ne mange pas dans les placards, mais quand ma mère est partie faire un tour au jardin ou que le mercredi après-midi, les parents sont au boulot et moi, je suis à la maison, je mangeais délibérément dans le plaquet de cornflakes. Tu vois, c'est les fameuses, les chocapiques ou les pétales carrés pour le chocolat, là. Ça, je mangeais comme ça, mais parce qu'une petite poney par-ci, une petite poney par-ça, mais tous les quarts d'heure, en fait, tu bouffes le paquet, tu fais Oh, merde, maman va voir que j'ai mangé beaucoup. mais qui a le truc il a réduit en pensant ça manger donc tu te trouves un autre truc il ya des fois tu tu te goûtes bas des fruits secs un peu d'amande et tout fin voilà et mais à l'époque j'avais pas conscience que c'était pas forcément bien ou équilibré ou juste de faire ça et j'ai pas conscience qu'en fait je me faisais chier aujourd'hui j'en ai pris conscience là récemment cette année parce que j'ai recommencé à faire ces trucs là tu vois mais mais voilà j'ai fait ça régulièrement même quand j'étais j'ai avancent pendant un temps j'habitais orléans et j'ai remarqué aussi que Il y a un moment où il ne se passe rien, tu es dans ton appart, tu as fini de lire ou tu es en train de lire, mais tu aimes bien, du coup, par réflexe, manger en lisant, etc. Tu vas peut-être chercher une glace dans ton violateur, tu vas faire ci, tu vas faire ça. Donc, une fois de temps en temps, ça n'a rien de grave, bien au contraire. Si tu as envie de ce carré de chocolat, mange-le. Mais en fait, quand c'est quotidien, récurrent, ou que c'est toutes les heures, etc., là, pour moi, il commence à y avoir un léger... Il y a quelque chose de problématique.
- Flavie
Oui, c'est intéressant ce que tu dis. C'est vrai que dans l'alimentation, on pourrait le mettre en lien avec plein d'autres choses dans l'alimentation. C'est que pris isolément, ce n'est pas des comportements problématiques. Mais quand tu te rends compte que c'est tout le temps, et j'irai même plus loin, je dirais même que c'est quand tu te rends compte que tu es un peu prisonnière de ce comportement. Ce n'est pas quelque chose dont tu as la maîtrise. Là, effectivement, tu te dis mince. Mais j'avais une question à te poser par rapport à... Tu donnais l'exemple des céréales dans le placard quand tu étais plus jeune chez tes parents. Pourquoi est-ce que tu n'avais pas le droit de le faire si les parents étaient là ? De manger, ces choses-là, dans la journée ?
- Angélique
Pas parce que j'avais toujours une remarque de ma mère.
- Flavie
Et quels types de remarques ?
- Angélique
Les petits trucs classiques de Encore ? Oh, ça va aller, là, quand même ! Tu t'es déjà resservie tout à l'heure ? Ou Oh là là, dis donc ! Je ne sais même pas comment te dire comme ça, mais tu as toujours une remarque. Ce n'était pas… Ce n'était pas la question de est-ce que tu as faim ? ou la remarque, ce n'est pas l'heure de goûter. Ou tu t'es déjà resservie tout à l'heure. C'est un constat, mais il n'y a pas de je vois que tu t'es déjà resservie tout à l'heure. Est-ce que tu as faim ? Est-ce que tu voudrais manger autre chose ? C'est juste la critique qui tombe. Il n'y a pas d'appui.
- Flavie
C'est la sortée du cadre. J'ai l'impression qu'il y avait quelque chose d'assez cadré autour de l'alimentation.
- Angélique
En fait... Aujourd'hui, quand je vois les comportements de ma maman par rapport à l'alimentation, je vois un petit peu tout ça. Et en fait, on mange à l'heure fixe. On petit déjeune à telle heure, on mange à midi. Si il est midi et demi, c'est la fin du monde. Bon, des fois, ce n'est pas très grave, mais majoritairement, c'est la fin du monde. On mange à 19h, tu vois. 19h, c'est 19h. Si tu es un petit peu en retard, bon, ben voilà. Plein de choses comme ça. Et on mange parce que c'est l'heure. Moi, en fait, récemment, et c'est ça aussi que j'ai des difficultés, c'est le fait de manger parce que c'est l'heure. Mais si, en fait, tu as la dalle à 5h30, parce que tu as fait une grosse journée de sport, que tu as mangé à midi, etc., ben, en fait, si il est 5h30, tu peux très bien avancer ton dîner, te faire un dîner à 5h30. Ce qui en plus aura pour avantage de te faire, tu finis de manger à 6h15, au 6h, 6h15, du coup, tu vas te faire indirectement, sans chercher à le vouloir, un jeûne jusqu'au ton petit-déjeuner demain matin, parce que ton petit-déjeuner demain matin, il est à 6h30, 7h, tu vas te faire un jeûne de 12h, ça va être natural et ça va repartir, tu vois. Je veux dire, si t'as vraiment la grosse dalle de faim, parce que t'as une grosse journée, voilà. Mais voilà, c'est bien famille, parce qu'on mangeait tous ensemble. On a toujours partagé des moments. La table, c'était en famille, tu vois, on était tous autour de la table à telle heure, tu vois, c'était tous ensemble. Nous, on n'a pas connu certaines personnes qui ont volé à 20h, l'autre elle a la danse à 18h, ce qui fait qu'il faut qu'elle mange avant, mais l'autre qui a rendu volé, elle mange en 21h. Non, nous, on n'avait pas eu ça du tout. On n'a pas été à des trucs sportifs durant notre enfance. On n'avait pas d'activité en dehors du centre aéré le mercredi. Donc, on n'a pas connu ces trucs-là où il y avait une adaptation par rapport à des rendez-vous, etc. Si on était au médecin, on prenait rendez-vous. D'ailleurs, à l'époque, on ne prenait pas rendez-vous. On y allait en fait à la sortie des cours et on attendait pendant deux heures parce qu'il n'y avait pas de rendez-vous. C'était à la chaîne.
- Flavie
Est-ce que tu as l'impression que ta maman faisait attention à ce qu'elle mangeait ? D'ailleurs, je parle au passé, mais même ça pourrait être valable au présent aussi.
- Angélique
Non, franchement, ce n'est pas quelque chose qui m'a marquée. Je sais qu'à l'époque de la ménopause, peut-être qu'elle faisait attention à moins manger ou autre chose, mais je ne pense pas que c'était lié avec elle. Je pense que cette fois, elle n'avait pas faim parce que... J'ai remarqué aussi que les émotions sont très fortes, mais mises sous cloche chez ma maman. Mais j'ai pris conscience de ça récemment. Généralement, j'ai eu énormément de prise de conscience. Il y a une sorte de révolution qui est en train de s'opérer en moi. Il faut aussi que j'accepte tous ces changements-là, liés aussi à l'alimentation. Mais tout est un petit peu remis en question. Mais je sais que le seul aliment qu'elle sait, c'est pas qu'elle s'est interdit, mais je la comprends. Et je pense qu'à sa place, on ferait tous pareil. Elle a eu une salmonelle très grave suite à des œufs. Et depuis, rien que l'odeur d'œuf, ça ne la répugne. Elle a failli y passer. Elle est passée à l'hôpital. Je pense qu'elle a eu le sentiment de ne pas passer très loin de la fausse chose. Depuis, tout ce qui contient des œufs, des œufs plats, des machins, des trucs, c'est non, rien que l'odeur, elle ne peut pas.
- Flavie
Oui, donc ce n'est pas un truc qu'elle s'interdit de toute façon. Elle ressent du dégoût. C'est quelque chose qui se fait naturellement, j'ai envie de dire.
- Angélique
C'est la peur. Je pense que c'est la peur. Le fait de retomber aussi malade que ça. Et pareil, tu vois, ma mère, dans la famille, on est, ma soeur, moi et ma mère, on est sensibles des intestins. Et ma maman, tu vois, elle sait très bien que certains aliments vont lui faire un peu de tort. Donc, des fois, elle en mange parce que pour le côté équilibre, parce que des fois, elle a envie. Mais elle sait très bien que, par exemple, elle ne mange pas deux jours de suite tel ou tel aliment, ça va être un inconfort, tu vois. Alors, autant, moi, je suis en train de me... Je sais très bien que c'est un inconfort. Je ne suis pas en train de me dire... tiens il y a un inconfort, je vais en manger une fois et pas deux, je suis en train de me dire pourquoi il y a un inconfort de tel élément, tu vois. Je suis en train de me demander, je me questionne de me dire si c'est inconfortable, est-ce que c'est quoi, c'est une mauvaise association d'aliments, est-ce que c'est mon corps qui n'en veut pas, dans ce cas-là pourquoi je mange, si à chaque fois que j'en mange je suis malade, bah en fait arrêtons de se faire du mal et on n'en mange plus, tu vois. C'est tous ces rapports-là où en fait moi j'analyse, je conscientise et je prends conscience d'eux, je remets en question, alors que la génération d'avant… ma maman et la génération encore d'avant, mon papa, parce qu'ils ont 15 ans d'écart, en fait, tu vois, ils ne se posent pas ces questions-là. Ils mangent, c'est tout, et puis ils sont plus, tu vois.
- Flavie
Oui, mais c'est ça, j'ai l'impression que dans ton enfance, il y a quelque chose qui s'est instauré de très, comment dire, un peu mécanique autour de l'alimentation. Ils mangent, tu vois, parce qu'il faut manger, ils mangent à telle heure parce que c'est l'heure, et du coup, il n'y a pas d'écoute de, tiens, qu'est-ce que j'aime, qu'est-ce qui me fait plaisir, de quoi j'ai envie. À quel moment j'ai envie de manger ? Tu vois, il n'y a rien de relié aux sensations alimentaires, c'est très mécanique. Ah si,
- Angélique
parfois, si, parce que tu vois, j'ai grandi avec un jardin, mes parents ont toujours fait un potager, j'ai connu le fait de planter les patates, ramasser les poireaux, écuter les haricots, on a des vergers, des pommes, des fruits, etc. Et puis, dans le jardin, il y a ma variété, enfin, si je dis que c'est mes pommes, ce ne sont pas mes pommes, mais c'est celle de la variété où d'emblée, je peux te bouffer dix pommes à la suite, quitte à en avoir mal au bide. C'est ces pommes-là où ça ramène le souvenir d'enfance et c'est mon pommier qui est en train de péricliter. Donc le jour où ce pommier arrête, ça va être un vrai deuil à faire, tu vas opérer. Mais si par exemple tu es dans le jardin et que tu as des framboises qui te font envie, les mûres, les pommes, tu te fais plaisir. Et j'ai l'impression en fait que limite c'est moins grave et c'est logique. C'est vrai, selon moi c'est vrai. C'est moins grave de se faire plaisir avec... trois pommes en trop ou dix framboises ou deux prunes parce que c'est la saison qu'il faut les manger, que de toute façon, on va les perdre. Tu vois, le rapport à la perte avec mon père qui a connu la guerre, le fils de la guerre, c'est logique, plutôt que d'aller se goinfrer de bonbons et de gâteaux au chocolat, plein de trucs, tu vois.
- Flavie
Je ne sais pas. Je ne suis pas sûre, en fait, qu'on puisse faire une classification. Je vois bien ce que tu veux dire. Effectivement, les deux ne contiennent pas la même chose, mais moi, j'ai envie de te dire, à partir du moment où tu dépasses ce que tu aurais eu besoin de manger, et que du coup, potentiellement, tu bascules dans l'inconfort, pour moi, le problème, il est le même.
- Angélique
On est bien d'accord.
- Flavie
Et le fait qu'il y ait une classification de ça, c'est bien, ça, c'est pas bien, ça reste une catégorisation des aliments. Et rien que ça, ça peut aussi venir foutre le bordel dans le comportement alimentaire, tu vois. Exact. Dans le comportement, on va pas avoir le même comportement avec les pommes qu'avec les bonbons, avec les framboises qu'avec les gâteaux, ou les céréales, tu vois. Donc effectivement, il y a peut-être eu une forme de catégorisation qui s'est installée, mais c'est intéressant aussi ce que tu dis sur ton papa, il ne faut pas perdre. Donc finalement, si on sait que les pommes vont se perdre, ce n'est pas grave si on dépasse et qu'on mange trop, parce que c'est mieux plutôt que ça se perde. Je ne sais pas, en fait, quel est l'intérêt pour le corps humain de dépasser ?
- Angélique
Mon père, il ne percute pas. Il n'a pas la capacité, mais je le comprends, c'est lié à son... patrimoine historique. Récemment, quand j'ai compris que les rapports à l'alimentation de mon père, ils seront toujours différents de nous tous, parce qu'il est un baby-boomer et que sa génération n'est quasiment plus là, et que le rapport à sa génération, on ne l'a plus. Mon père n'a pas forcément suivi, n'a pas grandi avec son temps tout le temps. Je vois très bien le pourquoi du comment. Je ne remets pas en question la parole de mon père. Je comprends aujourd'hui pourquoi il pense comme ça. Et je pense qu'aujourd'hui, on prend des personnes qui sont en situation de guerre en Ukraine ou en Israël ou n'importe où. En fait, je pense qu'eux aussi, dans ce comportement-là, le fait d'avoir connu le manque, la restriction, pas volontaire.
- Flavie
Oui, mais ce qui est intéressant, c'est de mettre en lien avec ce que tu vis aujourd'hui. Parce que ça a un impact, en fait, forcément. Il y a même des fois, ce qu'ont vécu nos grands-parents a un impact. Parce que les grands-parents... On fait glisser des espèces de normes de comportement avec l'alimentation sur les parents, puis les parents sur les enfants. Et en fait, tout ça, ça peut avoir un impact sur ce que tu vis aujourd'hui. Et c'est marrant parce que quand tu dis ce que vivent les gens, ce que traversent ces personnes qui vivent la guerre, effectivement, je pense qu'il y a plein de choses qui, malheureusement, vont s'inscrire chez ces personnes-là et aussi dans le comportement alimentaire. Mais ce que je dis souvent aux personnes que j'accompagne, c'est que... ce qu'elles traversent aujourd'hui les personnes souvent qui souffrent d'hyperphagie ou de boulimie, en fait, il y a un rapport à l'alimentation qui n'est pas si loin de personnes qui ont connu la guerre. Parce qu'en fait, le corps, lui, ne fait pas la différence. Donc, quand tu t'infliges des périodes restrictives, des périodes de régime, ton corps, lui, il ne fait pas la différence de est-ce que je suis dans un pays en guerre ? Est-ce que je suis dans un pays où il y a la famine ou est-ce que je suis dans un pays riche qui m'impose juste le culte de la minceur et le culte des régimes, tu vois ? Et en fait, les mécanismes qui se mettent en place dans le corps, ils vont être à peu près similaires. À la différence que, je ne sais pas moi, tu as vécu la guerre, tu as manqué, mettons, tu es dans un pays où ça ne va pas, tu manques d'alimentation. tu as la chance de pouvoir être réfugié, d'arriver dans un pays où on peut t'apporter un peu de confort, de sécurité, tu retrouves l'accès à l'alimentation. Il va forcément y avoir un moment où peut-être que tu vas dépasser tes besoins. Tu retrouves, ou l'exemple que je prends, ça parlera, tu sais, les missions Koh Lanta, en fait, ils sont là sur une île, les aventuriers et tout. Il y en a certains qui ont témoigné de ça en rentrant. Ils ont été un peu dépassés par leur comportement alimentaire, tu vois. Il y en a, en rentrant, ils mangeaient 5000, 6000 calories par jour, parce qu'ils avaient énormément manqué. Et en fait, ce qui va différencier le TCA de quelque chose d'à peu près normal, c'est comment tu le vis ce moment-là. Le problème, c'est que quand tu as un TCA, tu flippes. Tu dis quoi ? Mais attends, mais qu'est-ce que c'est que ça ? Pourquoi j'ai tout le temps envie de manger ? Pourquoi je mange autant ? Mais j'ai trop peur, je ne veux pas grossir, nanana. Donc, tu mets en place des comportements compensatoires et du coup, tu es enfermé dans le TCA. Alors que tu rentres de la famine, tu rentres de Koh Lanta, tu rentres de... Tu vois, tu manges plus, tu acceptes de manger plus, ça se pose, tu reprends ta vie et c'est OK.
- Speaker #0
C'est passionnant ce que tu viens de partager parce que tu viens de lever ce fait du rapport au manque. Donc nous, on en a parlé du manque par rapport à la guerre, par rapport au Koh Lanta, les émissions où c'est l'émission que j'avais qu'eux, mais qu'après tu le retrouves. Mais en fait, je pense qu'il y a, et c'est ce que j'ai conscientisé récemment, le rapport au manque, en fait, le manque sous toutes ses formes. Puisque donc moi, je suis à mon compte, que j'ai fait aussi des choix par rapport à mon compte professionnel, le rapport à l'argent, plein de choses comme ça. Et par exemple, tu vois, cette année, je n'ai pas atteint mon objectif financier. Je reviens à la case départ de l'année dernière, où l'année dernière, c'était un peu délicat. Mais je savais aussi pourquoi. C'était un challenge. Je me suis dit, 2024, on va tout péter. Oui, j'ai tout pété, mais pas au niveau de l'aspect financier. Et donc, je ne suis pas à l'équilibre. Donc, il y a un manque, tu vois. Et le rapport à la bouffe, le fait de pouvoir s'alimenter, se gérer, faire face à ses besoins, le rapport à l'argent, tous ces trucs-là, en fait. récemment je viens de grâce à ce que tu viens de dire en fait ça y est un truc qui vient de popper dans ma tête mais en fait tu vois je viens de faire le rapport en fait que la bouffe c'est pas que le problème c'est que la partie hébergée de l'iceberg que l'histoire du manque c'est peut-être qu'est-ce qui manque dans ta vie en général dans ton équilibre de vie dans ton manque peut-être le rapport à l'argent le manque ou l'abondance d'argent comment tu gères l'abondance d'argent comment tu gères l'abondance de relations dans tes amis, tes relations sociales amicales, professionnelles que le manque de relations sociales, amicales, professionnelles. Dans tes relations amoureuses, plein de choses comme ça. Et là, en fait, aujourd'hui, ce que tu viens de dire, là, en fait, en t'en parlant, ça chauffe dans mon corps parce que je sais que le corps réagit beaucoup et je sais l'écouter maintenant. Mais il y a un truc qui vient de péter. Il y a un truc qui vient de popper que je vais aller rechercher. Mais il y a un truc qui vient de se faire comprendre dans ma tête. C'est un truc de dingue.
- Flavie
Trop cool. Mais clairement, la peur de mentir, C'est le truc que tu retrouves partout dans les TCA. Et c'est intéressant que tu parles d'argent. Moi, j'aime bien faire le lien dans mon programme d'accompagnement. J'ai déjà fait un coaching de groupe sur le sujet. Le lien entre rapport à l'argent et rapport à l'alimentation. Et franchement, il y a trop de choses à en faire. Moi, j'aime beaucoup écouter des podcasts. D'ailleurs, je te le partage. Et puis, pour toutes les personnes qui nous écoutent, j'écoute souvent Histoire d'argent. C'est Fabio Laurent qui anime ce podcast. Et j'aime beaucoup, c'est que des interviews, c'est que des témoignages. Les gens racontent leur rapport à l'argent. Mais c'est juste génial et c'est tellement intime. Et parfois, certaines personnes font un lien avec leur rapport à l'alimentation. Mais moi, je le fais direct, en fait. C'est vraiment...
- Speaker #0
Oui, tu es en tant que spécialiste, oui.
- Flavie
Il y a quelque chose de très lié.
- Speaker #0
En tout cas, pour le rapport à l'argent, j'ai découvert récemment aussi que c'était un aspect à travailler. C'est un... En fait, les trois sujets majeurs dans le monde, c'est quoi ? C'est l'argent, la mort, le sexe. C'est tout. Et qu'en fait, moi aujourd'hui, je me suis formée, j'ai travaillé mon rapport à l'argent, mais ça, on y travaille toute sa vie. L'élément déclencheur chez moi, ça a été le livre de Christian Junot, Ce que l'argent dit de vous Ça, ça a été le couvercle de la boîte, qui fait que j'ai constaté qu'il y avait un... Alors non, ce n'est pas un problème, mais qu'il y avait quelque chose à aller creuser. Et donc, depuis ce jour-là, j'ai lu ce bouquin-là. J'ai lu aussi La psychologie de l'argent de Morgane Mouzel. Je travaillais mon abondance à l'argent avec le livre de Lilou Massé. Tu vois, tout ce rapport à l'argent. Mais à l'époque, il y avait quelques petits exercices des fois qui sont liés avec la bouffe, mais je n'ai pas fait le lien. Mais récemment, j'ai fait le lien parce que, en fait, par rapport à mes rémunérations en tant qu'entrepreneur, il y a des mois où c'est plus compliqué que d'autres. Il y a des mois où, d'un coup, ça tombe d'un coup. parce que j'ai fait plus de prestations, que j'ai eu plus d'espèces aussi qui sont tombées, etc. Et qu'en fait, dans ma gestion de tout mon système, il y a des fois où comment on gère aussi ce stock ? C'est un peu comme le stock de bouffe. Je vois qu'aussi, j'ai aussi des complications dans mon quotidien à gérer le stock de bouffe parce que pendant un temps, là récemment, ce n'est pas que j'ai manqué, c'est que j'ai consciemment choisi de manquer parce que je n'avais pas besoin de bouffe puisque je ne mangeais pas. restons honnêtes, je ne mangeais pas mais je n'avais pas conscience de ça parce qu'à l'époque, même si je ne mangeais pas, je mangeais à ma faim et ça, c'est une notion qui est alors ça, ça m'intéresse mais en tout cas, depuis en fait aujourd'hui, j'ai beaucoup de mal à trouver l'équilibre tu vois, en plus en temps parlant, c'est le qui tremble mais je vois qu'il y a un problème je constate qu'il y a quelque chose à creuser que ça et j'ai aujourd'hui beaucoup de mal à trouver l'équilibre entre le frigo plein de frigo vide, tu vois, enfin plein de choses mais alors c'est juste t'intéresse le côté que je mangeais pas mais je mangeais à ma faim donc je vais être transparente, j'ai dit que je jouais juste sur ce podcast là et donc une épreuve personnelle que j'ai choisie c'est à dire que fin 2022 je me sépare Je me sépare d'une relation de 8 ans et je me sépare sous la condition que la maison qu'on a en travaux est vendue. C'est-à-dire que si la maison ne se vendait pas, je restais en couple. Ça, c'est dingue à dire. Je suis en train de te le dire, c'est absolument dingue. Et comme la maison s'est vendue et rapidement, puisque c'est une maison en travaux qui nous paraissait invendable, dans le marché en crise, enfin bref, l'Himalaya, tu vois. L'Himalaya, on l'a passé comme une colline à vélo. Donc du coup, ça me valide le fait que je puisse me séparer de cette relation de 8 ans. qui a contribué à me rendre la femme d'aujourd'hui.
- Flavie
Je me permets de te couper, parce qu'il y a quand même effectivement un truc un peu dingue, mais alors du coup, c'est ça, tu cherchais une validation extérieure, de dire, ok, il faut te séparer de ce mec-là. En fait, je me suis même demandé si tu n'avais pas un peu l'espoir, enfin, c'était difficile de te séparer. Et du coup, tu te disais, si la maison ne se vend pas, au moins, je reste avec. Qu'est-ce qui se jouait pour toi ?
- Speaker #0
Au moins, si la maison ne se vend pas, putain de merde, je ne peux pas le quitter. C'était dans ce sens-là. C'était pas au moins, c'est putain de merde, si ça se vend pas, je suis coincée. Donc pour moi, le fait de vendre la maison, c'était le gap que c'est bon, je pouvais, je pouvais, je pouvais. Et donc en fait, j'ai accepté et assumé de me séparer, mais à partir de là, en fait, déjà moi, je mettais un terme à une histoire de huit ans où, putain, alors en fait, là je suis en train de me dire si mes proches, même s'ils tombent dessus, enfin bon. Mais en fait, je mettais souvent... et régulièrement poser la question de est-ce que je reste ou est-ce que je pars ? Donc déjà, ça pose un problème. Je tiens tout de suite à le dire, il n'y a pas d'histoire de violence physique ni rien. Il n'y a pas du tout ça. Mais voilà, c'était moi avec moi-même de marquer mes limites et de m'imposer moi. Et en fait, comme j'étais en déséquilibre financier, que lui aussi était à son compte, mais à l'époque, j'étais à mi-temps. et que j'ai toujours, même dans mes salaires, j'ai jamais gagné grand chose. J'ai toujours gagné le SMIC, soyons honnêtes. En fait, les crédits financiers ont toujours été un peu ric-rac. Même si je sais que mes parents peuvent toujours m'aider à subvenir à mes besoins, que ça, c'est pas un problème. Mais moi, c'est un problème d'aller leur demander. Je me sens pas à l'aise de leur dire, je suis dans la merde, venez m'aider. Même s'ils nous ont aidés pour la fin de la maison, parce qu'on avait atteint les deux ans de crédit, qu'on commençait à rembourser, que c'était vraiment clairement la merde. C'était une histoire qu'on avait clairement mal gérée sur ce plan-là. Et en fait, le fait de me séparer, le fait de vendre la maison... activait le fait de me séparer, donc de déménager, de quitter un lieu que j'avais habité pendant huit ans, qui était juste magique, mais qui avait fait son temps. Il était temps de partir de là, parce qu'il y avait plein de choses qui n'allaient plus, et plein de trucs. Et en fait, la question, c'était de... Du coup, est-ce que je vais retrouver un logement qui correspond à mon niveau d'exigence ? Est-ce que je vais me sentir en sécurité ? Parce que, comme je suis photographe, je ne voulais pas avoir un... un logement en périphérie de grande ville au rez-de-chaussée parce que j'avais tellement peur de me faire cambrioler parce que si jamais j'ai une porte qui ferme mal et que je me fais cliquer mon ordi, mes ordi, mes boîtiers et tout, je n'ai plus de quoi gagner d'être autonome dans mon métier et de devoir retourner au salariat, etc. C'était une vraie angoisse. Je voulais un logement qui soit aussi bien que ce que j'avais avant, mais moins excentré, plus en centre-ville. Est-ce que je vais avoir les ressources financières de payer ? Parce que je savais très bien qu'à l'époque, c'était mon... Mon ex-conjoint qui permettait en tout cas que le loyer soit à l'équilibre, etc. En gros, lui, il payait le loyer, les charges et moi, je payais la bouffe. Donc, ça, on revient à l'émission de France Inter avec l'histoire des pots et des ourtes. Plein de choses comme ça, tu vois. Et aussi, est-ce que je vais arriver à subvenir à mes besoins ? Est-ce que quand je cherche un appartement, les agents immobiliers, ils ont été alors ultra condescendants et ça a été vraiment une phase très, très dure de ma vie. Je me rappelle très bien ce mois de janvier, c'était vraiment très, très noir, très, très dark. Et en fait, à partir de là, de toute façon, à partir de fin décembre, je n'ai plus eu faim. À partir de là, je n'ai plus eu faim, c'est-à-dire que le simple fait de manger un bol de riz, tu as l'impression de manger un repas de Noël.
- Flavie
Ce qui rejoint ce même si je ne mangeais pas, je mangeais à ma faim En fait, tu ne te ressentais pas la faim. Tu as vécu une anorexie, c'est là que tu parlais d'anorexie émotionnelle.
- Speaker #0
Et ça, en fait, ça a duré de fin décembre, tu vois, c'est le moment où on a acté la séparation, donc janvier, le fait de… déménager, chercher un appart, trier, etc. Jusqu'à fin août.
- Flavie
Ok. Donc, une longue période.
- Speaker #0
Oui, en fait. Au début, j'ai commencé à fondre. Mais comme j'étais avec des kilos émotionnels, etc., au début, ça ne s'est pas trop vu. J'ai même une photo de moi, fin mai, le 31 mai, j'ai posé ma démission de mon salarié à mi-temps. Et donc quelqu'un m'avait pris en photo, parce que c'est mon dernier jour avec le cheval que j'avais bien quand je le rentrais parce que je travaillais dans des écuries. Et en fait, quand je regarde les photos, je ne suis pas fit. On commence à voir là-haut l'os de la clavicule, un petit peu le sternum, tu vois. Mais quand on me regarde, je suis tout à fait normale, tu vois. Je veux dire, j'ai une poitrine généreuse, j'ai des hanches là, des hanches larges. Tout va bien, tu vois. Mais j'avais déjà fondu. Et moi, à cette époque-là, je sentais déjà, tu vois, quand j'étais dans l'engin mécanique, que bizarrement, le siège était un peu chelou. Enfin, il y avait une pointe dans le siège. Et en fait, ce que je ne savais pas à l'époque, c'est que je commençais à sentir mon coccyx. Parce que du coup, il y avait moins de graisse, moins de muscles. Et en fait, mais comme je ne mangeais toujours pas, tu vois, une grosse tomate cœur de bœuf, la moitié d'une tomate et avec une moitié de mozzarella, ça me suffisait, tu vois. Aris, comment tu le vivais ?
- Flavie
Tu étais contente de maigrir ?
- Speaker #0
Alors moi, je ne le percevais pas du tout. Parce qu'en fait, j'étais tellement dans l'affect, dans l'émotionnel, l'inquiétude, le fait de traverser ça. Parce qu'en fait, c'était vraiment une mise à nu. Moi, en fait, je ne savais pas que j'étais en train de tomber malade. Je n'avais vraiment pas faim. Je refaisais toute bouffe parce que je ne cuisinais plus. Moi, j'aime aussi beaucoup cuisiner, tu vois. Je ne cuisinais plus. Je n'avais plus à cœur de cuisiner. Mais ça aussi, ça datait aussi un petit peu d'avant, le fait de ne plus cuisiner. Oui, parce que les... Comment dire ? Dans mon couple, en fait, l'équilibre du partage et tâches ménagères n'était pas là. N'était vraiment pas là. Plein de trucs. Donc ça, ça a eu un impact énorme. Et donc, du coup, j'étais dégoûtée de cuisiner. Je ne voulais plus cuisiner. J'étais même en train de repenser à revendre les casseroles et les moules de gâteau parce que je n'avais plus besoin. Enfin bon, là, tu vois, plein de trucs. Donc en fait, je ne cuisinais quasiment plus. Enfin, c'était vraiment... C'était, je consommais du coup très peu d'électricité, très peu de bouffe, très peu de trucs. Et en fait, moi, je ne voyais pas que je maigrisais. C'est les gens qui me disaient Oh, t'as fondu ! Oh, t'as fondu ! Tu vois, tout le temps Oh, t'as fondu ! Et en fait, à force de ne plus manger, donc quand on compte de ne plus manger de décembre à mai-juin, ça commence à faire long et là, j'étais à peu près bien. Mais à partir de juin, comme je ne mange toujours pas, la pente vers le déficit s'est aggravée. Très vite. Et en plus, comme il y a des moments où les gens ne m'ont pas vu pendant longtemps, c'est-à-dire qu'on est longtemps, c'est le cap de trois semaines, un mois, voire des fois où on ne s'est pas vu de l'été, en fait, on t'y met en revue au bout d'un moment. Et là, c'est ça qui a été le plus dur et je pense que c'est ça qui a déclenché la peur. C'est que j'ai été saluée. J'ai été saluée du fond du cœur d'avoir fondu. Oh ! Ouais, t'as fondu ! Oh, comment t'as fait ? Quel est ton secret ? Et surtout que moi, je fais partie, donc tous les lundis, je suis au club photo. Et quand t'as 25 personnes, chaque lundi soir, 25 personnes qui viennent te dire Oh, t'as fondu ! Oh, c'est génial ! Comment t'as fait ? Quel est ton secret ? Oh, t'as fondu ! T'es bien ! T'es parfaite ! T'es comme il faut ! Comment t'as fait ? Etc. En fait, là, c'est dérangeant parce qu'en plus, moi, je ne l'avais pas... En fait, je commençais à prendre conscience que mes jeans commençaient à être amples. Mais ça va quoi, tu vois, je me sentais bien, souvent je me sentais bien. Je me sentais bien. Surtout qu'en plus des écuries, je passais chaque jour à aller marcher en forêt, à faire facilement 6 ou 8 kilomètres, en plus en marchant de manière tonique et dynamique. Et en fait, je me rappelle qu'un jour, j'étais dans une boutique de bouteilles de vin, c'était au mois de juin, pour acheter du vin pour l'anniversaire de mon père. Et j'ai vu une fille qu'on ne s'est pas vue depuis 2 ou 3 mois. Mais voilà. Oh ! Waouh ! T'as fondu ! What ? Mais en plus, du coup, comme je ne mangeais plus, j'avais une peau qui était resplendissante à cette époque-là parce que les monctoires, tous les toxines, j'étais détoxifiée sans le savoir, tu vois. Donc, j'avais une peau radieuse. En plus, comme j'étais souriante parce qu'il faisait beau, j'étais heureuse parce que je retrouvais une vitalité, parce que j'avais quitté un conjoint qui m'étoussait un peu, je reprenais vie, j'étais contente d'aller recroiser des gens, plein de choses, tu vois. Donc, j'explosais de joie, tu vois. J'étais pleine de sociabilité. Et en fait, j'étais saluée et elle me dit c'est quoi ton secret ? Et quand on me dit c'est quoi mon secret ? Moi, je sentais qu'au fond de moi, j'avais une douleur qui était là, que j'avais le fait de faire un choix et j'étais gênée. Et en fait, je laisse déblatérer pendant cinq minutes sur ces salutations, d'avoir fondu, d'avoir maigri. Je suis très bien, c'est parfait, qu'elle veut le secret, parce que oh là là, moi je veux bien le même secret. Moi aussi, je veux bien devenir comme ça. Comment t'as fait ? Donne-moi ton secret. Quelle est l'astuce ? Et là, en fait, ça me coûtait trop. Et j'ai dit écoute, l'astuce, tu quittes ton conjoint, tu ne manges pas. Parce que là, je savais qu'en fait, je ne mangeais pas. Je savais, mais parce que je n'avais pas faim. Et en fait, là, les gens comprenaient que finalement, en fait, ils auraient dû fermer leur gueule.
- Flavie
Je le dis comme ça,
- Speaker #0
mais c'était...
- Flavie
Dans le sens, la perte de poids, en fait, tu aurais pu être atteinte d'un cancer, que ça aurait été la même chose.
- Speaker #0
Alors, certains sont venus vers moi en me demandant discrètement, est-ce que ça va en ce moment ? Est-ce que dans ma vie, il y a un challenge ou pas ? Est-ce que... Est-ce que j'ai des problèmes financiers ? Est-ce que je rencontre quelques soucis ? Ou quel est mon problème pour le contactement ? Parce qu'il y en a qui voyaient très bien que c'était en train de partir en sucette. Et en plus, en septembre, j'ai fait une séance photo avec un confrère. On a fait un échange de services, parce qu'on avait chacun besoin de photos professionnelles pour... pour nous et qu'on voulait se rencontrer depuis longtemps, on échangeait sur LinkedIn, tout ça. Donc aujourd'hui, ces photos me permettent de marquer un cap et un gap. Parce qu'en effet, oui, je suis très jolie, oui, je suis replandissante, oui, il y a plein de trucs. Mais en fait, moi, maintenant, je le sais sur les photos, donc déjà, ma jupe est trop grande, mais pour moi, elle me va très bien. Et en fait, on voit les os du sternum, c'est les côtes en haut là et les clavicules. Ma montre est trop grande. Aujourd'hui, ma montre me va commencer à être un peu petite. Et surtout, aujourd'hui, je vois les photos, donc j'ai les joues creusées, moi, ça me va. Mais en fait, au niveau des yeux et des poches et des rides, j'ai les traits tirés. Parce qu'en plus, ce que les gens ne savent pas, c'est qu'entre décembre et septembre, je ne dormais pas. Je ne dormais pas parce qu'en fait, mon corps hurlait de faim. Hurlait de faim. Moi, je le sens ça.
- Flavie
Il y a quelque chose de très ambivalent dans ce que tu dis parce qu'à la fois, tu expliques très bien. Enfin, ça, c'est de mon regard extérieur. Je me dis, tu expliques très bien. cette perte d'appétit là, l'espèce aussi de déni, on pourrait dire, qui s'installe, où en fait, tu ne prends pas conscience de ce qui est en train de se passer. Mais donc, il y a une perte d'appétit reliée quand même, tu le dis, à quelque chose d'émotionnellement compliqué. De toute façon, tu le dis, c'est une anorexie émotionnelle. Mais à la fois, quand tu expliques que les gens te félicitent et tout, tu disais aussi, je me sentais bien. Et du coup, je me dis... ah mais c'est hyper ambivalent parce que tu dis je me sentais bien alors qu'à la fois quand même si tu... comment est-ce qu'on peut se sentir bien alors même que genre on mange pas et si on mange pas c'est que tu vois il y a quand même quelque chose qui dysfonctionne bah moi je pense que soit j'étais j'écoutais pas les signaux de mon corps peut-être mais en tout cas moi dans mon corps je me sentais bien j'étais déjà à l'enforage,
- Speaker #0
j'étais tonique j'arrivais à marcher vite, tonique, je me sentais ultra légère et le comble moi qui ne cours pas, qui ne courait pas En fait, à cette époque-là, j'avais plaisir. En fait, quand j'ai été sur mon parcours en forêt, il y avait des portions où tu avais le... En fait, ce que je ne savais pas, c'était qu'avec les sauts de ma vie, j'étais sous l'adrénaline. J'ai découvert ça, là, il y a trois semaines. Et qu'en fait, l'adrénaline va... Du coup, tu as l'énergie qui est là. Et des fois, comme je marchais vite, j'étais tonique. Qu'est-ce qui se passe si je fais quelques foulées de course, tu vois ? Donc, tu arrives à courir jusqu'à ce que tu sentes que ça tire un peu. Donc là, tu t'arrêtes. Donc, je pourrais peut-être aller 100 mètres, 200 mètres. Puis en fait, à force de faire ça quand j'en avais envie, c'est ça l'élément. C'est ce que je faisais quand j'en avais envie. Sur un parcours de 4 km, il y a des fois, d'un coup, l'envie était là souvent. Puis tiens, j'ai dit la dernière fois, j'ai couru jusqu'à l'arbre, est-ce que je peux le dépasser ? J'ai dépassé l'arbre. Tiens, la dernière fois, j'ai couru jusqu'au rocher, est-ce que je peux dépasser le rocher ? Elle me dit, est-ce que je peux courir jusqu'à l'autre rocher ? Est-ce que je peux courir jusqu'à l'autre arbre ? Et du coup, comme ça, sans en avoir conscience, j'avais augmenté ma zone de course. Et comme je ne mangeais pas, du coup, je tapais encore plus dans les réserves. Et en fait, à cette époque-là, toutes mes fringues étaient trop grandes. Mais quand je dis trop grandes, c'est que même des jeans où, avant même de rompre, je ne les aurais jamais achetés, je ne serais jamais rentrée dedans. Aujourd'hui, tout était trop grand. Tout. Même mes soutifs, tout était trop grand. Alors, il y a des fois, ça me faisait rire. Je me disais, putain, j'ai maigri et tout, c'est trop grand. Voilà. Et il y a eu des moments où ça me saoulait parce que c'était vraiment trop grand. En fait, ça ne servait à rien de porter un soutif. Quand j'avais fait les soldes au mois de janvier, Comme j'avais déjà amorcé une perte émotionnelle de kilos et tout, j'avais besoin de jeans. À cette époque-là, je m'étais acheté des jeans. À l'époque, ma morphologie ne me permettait pas de rentrer dans les slims. À cette époque-là, non seulement j'ai pu rentrer dans les slims, donc déjà, j'étais waouh, je rentre dans un slim surtout, je me sens bien dedans, je ne me sens pas serrée. Et en plus, j'avais gagné une taille de jean.
- Flavie
Oui, mais tu vois, quand même, dans ce que tu dis, tout à l'heure, je te disais, est-ce que tu étais contente de maigrir ? Tu me disais non, je ne m'en rendais pas compte En vrai, il y avait quand même quelque chose. Tu vois, je veux dire, il y a les gens qui te valorisaient, mais même toi, toute seule dans ton coin, tu portais des jeans que tu n'aurais jamais pu porter avant. En fait, il y avait quand même quelque chose là qui enclenchait peut-être l'anorexie, l'anorexie mentale et le déni, en fait.
- Speaker #0
Ah oui, j'étais dans le déni complet.
- Flavie
C'est hyper compliqué. L'anorexie, c'est vraiment la pathologie qui est associée à du déni.
- Speaker #0
Ah, complètement. J'étais complètement dans le déni.
- Flavie
Et physiologiquement, il y a des choses aussi qui t'emportent dans le déni, parce que tu le dis très bien, en fait. Il y a une espèce de sentiment de puissance, un sentiment de vitalité. Tu vois, il y a quand même un truc, tu te sens un peu au-dessus du monde, quoi, parce que tu te dis, mais attends, je ne mange pas, je suis en pleine forme. Tu vois, il y a un côté...
- Speaker #0
Je ne me rendais pas compte que je ne mangeais pas. Je ne me rendais pas compte, en fait, parce que je mangeais quand même, tu vois. Oui. Il y avait des soirs où, par exemple, il y a eu un mois de mai où j'ai cumulé les écuries, mon activité pro et des dépannages dans un restaurant dans ma rue. Et en fait, du coup, il y a des soirs où, en fait, quand je rentrais tard, je me disais… Mais là, ce n'était pas comme ça. Je me disais non, il est 9h30, c'est trop tard pour manger. Je mangerais demain matin, je mangerais mieux demain matin. Parce que ça va faire trop tard, je vais me coucher juste après, ça va faire lourd. La sensation aussi. Le fait d'avoir l'estomac toujours... En fait, j'avais l'estomac doux et je pensais le côté de digérer un épisode de ma vie, de digérer quelque chose d'émotionnel, d'impactant, etc., se ressentait dans le corps, qui fait qu'il avait... Mon corps était tellement occupé à digérer un événement de ma vie qu'il n'avait plus la place pour digérer les aliments physiques. Il digérait quelque chose de plus... de pas tangible, tu vois. Mais par contre, le retour de bâton... Il est arrivé, je me suis pris en pleine gueule parce que aussi ce qui s'est passé, c'est que je suis une femme, donc j'ai toujours eu des problèmes avec mes règles, des règles abondantes. J'étais même des fois très douloureuse au point d'avoir la respiration coupée. On a fait des recherches en métriose qu'on n'a jamais trouvées, etc. Et à cette époque-là, j'avais des règles qui non seulement n'étaient plus du tout douloureuses, qui étaient régulières parce que je ne suis pas sous contraception, mais aussi c'était... Oui, c'est le mot qui vient, je vais le dire. C'était rigolo d'arriver un matin, tu fais pipi et tu fais Ah, vous êtes là ! Ah, mais c'est bizarre, hier, je n'ai pas eu mal au ventre, je n'ai pas eu de diarrhée, je n'ai pas eu de symptômes, je n'ai pas essayé, je n'ai pas été énervée et tout. C'est bon, c'est que mon corps a trouvé l'équilibre, c'est que tout va bien. Et en fait, aujourd'hui, je me tape un retour de bâton à ce sujet qui est juste, qui est… Et en fait, à tous les auditeurs, ok, j'ai eu une période… soit disant génial de ressentir et tout mais le retour de bâton c'est actuellement la tempête revient derrière et c'est là où j'arrive pas à sortir de ça aujourd'hui j'ai conscientisé que j'ai été malade j'étais dans le déni complet donc je trouve que c'est un vrai gap d'avoir réussi à comprendre que j'ai été malade, que la situation que je jugeais comme normale et saine en fait c'était pas normal ni sain bien au contraire mais que quand t'as conscience de ça et que tu prends conscience de tout le... poids de ce que ça a amené derrière, toute la valise de conséquences, là, et là, en fait, c'est un peu comme un cyclone, tu vois, comme un maillot. Le truc est passé, tu fais, tu vois le résultat et tu fais, oh putain. Et quand t'es dans le cyclone, t'as pas conscience que t'es en plein cyclone, tu fais, oh c'est cool, il y a un peu d'air frais. Bah en fait, non.
- Flavie
Et tu pourrais nous en parler, justement, parce que là, tu parles d'un retour de bâton au niveau de ton cycle, mais j'imagine qu'il n'y a pas eu que ça.
- Speaker #0
Non.
- Flavie
Comment ça... Souvent, il y a une espèce de bascule. La restriction n'est plus possible aussi parce qu'en fait, physiologiquement, le corps reprend ses droits, physiologiquement et psychologiquement.
- Speaker #0
Tu as tout mis dessus. Actuellement, c'est ça mon challenge. Je vais déjà parler au niveau du cycle et après, je parlerai au niveau des conséquences d'emploi et de ce que le corps exige derrière. Au niveau du cycle, en fait, en plus, ce qui s'est passé, c'est qu'à un moment, quand je reprenais l'alimentation quasiment presque normale ou quoi que ce soit. Et à un moment donné, on s'est remis à chercher des traces dans des métrioses où il y a eu des petits trucs. Et donc, j'ai fait une prise de sang qui est juste, mais alors, mais alors, un perfect, incroyable. Et quand j'ai demandé à mon médecin qu'est-ce que ça voulait dire, le truc, etc., il m'a dit ça, ça, c'est parce que tu as du bon cholestérol, parce que tu manges de l'eau le matin. Oui, je mange de l'eau le matin, c'est grâce à ça. Ça, t'as ça, c'est grâce au sport. Ça, c'est ça, parce que c'est ça. Non, c'est absolument parfait. Tout est clean, tous les voiles sont en vert. T'es pas malade, t'as rien, tout est normal. Bon, ok. Alors que je commençais à avoir des cycles qui commençaient à merder. Je vais faire un profiteur de podcast. Je suis une femme. Et en fait, aujourd'hui, je n'ai pas eu mes règles depuis le mois de juillet. Je ne suis pas enceinte. Je n'ai pas l'activité sexuelle actuellement. Donc, il y a bien un problème quelque part. Et qu'en fait, j'ai des cycles. Il y a eu un moment donné, à partir du mois de janvier, où d'un coup, j'ai eu des cycles de trois mois. Après, d'un coup, j'ai eu un cycle tout à fait normal de trois semaines, enfin 28 jours. Et après, un recycle de deux mois. Et là, depuis le mois de juillet, je ne sais pas. Donc, en fait, je comprends qu'en fait, ce qu'on impose à notre corps, il y a un temps de décalage. Je pense que chez moi, il y a à peu près entre ce que j'ai… Oula ! J'estime que chez moi, apparemment, il y a un décalage d'à peu près trois mois. C'est-à-dire que si pendant… Si il y a trois mois, j'ai mangé pendant un mois très mal… très déséquilibré ou beaucoup plus que ce que mon corps avait besoin et que j'ai et que j'ai j'en ai fait une habitude surtout que j'ai pas re plus bouger depuis ces derniers temps là et je vais avoir les conséquences de ce mois là trois mois plus tard mais en fait là du coup c'est l'effet cumulé en fait actuellement je suis dans un effet cumulé de cumul de manger trop trop souvent parce que manger trop une deux trois fois c'est pas très grave et manger trop trois fois par semaine, toutes les semaines, pendant un mois, pendant deux mois, pendant trois mois, pendant six mois, c'est un effet cumulé en fait. Et aujourd'hui, je constate pleinement l'effet cumulé des choses, que ce soit en positif ou en négatif. L'effet de faire du sport aussi, parce que comme j'étais fit et que j'étais bien, que je me sentais bien, et comme j'ai arrêté les écuries, j'ai commencé à faire un petit peu de sport le matin. Quand je dis sport, c'est du pilates ou du renforcement musculaire pour conserver le corps que j'ai, parce que je me sentais bien. Et je voulais conserver ça, ne plus repartir dans le moment où j'étais un peu momole et pas trop envie de me bouger, mais parce que le corps était trop mou pour avoir envie de bouger, etc. Donc j'ai aussi eu des excès de sport le matin, à jeun, pendant une heure, etc. Aujourd'hui, je me fais... Aujourd'hui, non. Jusqu'en septembre, je me faisais une séance à peu près d'environ... entre 15 et 20 minutes et selon les séances parce que j'ai le décalage coach il y a certaines séances selon quand tu te fais un programme les premières durent 10 minutes et les dernières au bout de 4 semaines durent 30 minutes en moyenne il y a des fois où j'ai pas fait de séance de sport parce que j'avais un rendez-vous j'avais une journée donc j'ai décalé etc tu vois mais j'ai eu aussi un excès de sport pendant un temps qui aussi a contribué à me faire fondre et depuis septembre j'ai été malade j'ai eu plein de trucs etc et j'ai été très fatiguée ces derniers temps donc récemment j'ai cumulé l'effet inverse c'est à dire de faire plus de sport, d'arrêter le vélo hebdomadaire, de trop manger, plein de trucs. Donc là, je suis en train d'avoir le déni inverse. Donc voilà, on parlait en fait du retour de bâton, donc le retour de bâton au niveau des cycles. Moi, je vis très mal d'avoir, c'est une aménorée. Mon médecin me dit, oui, c'est normal, tu sais, il y a des femmes qui ont des cycles de trois mois, ça fait logique. Ouais, mais non, en fait, quand je suis cyclée à peu près normalement, là, on ne peut pas dire que c'est normal. Donc il y a bien un problème quelque part. J'ai aussi une réaction au sucre, puisque pendant un temps, j'ai très peu mangé, j'ai mangé plus de bonbons, plus rien, plus de sucre, plus rien. Et donc aujourd'hui, je suis très sensible au sucre. tu me sers une boisson industrielle, c'est les trucs mojito, un peu préparé et tout. Dans la foulée, j'ai une montée, j'ai un mal de crâne et ça me tourne. Je vois que j'ai une sensibilité au sucre. Dès que je bouffe trop de sucre ou dès que je me fais une hyperphagie, j'ai des éruptions de boutons sur la joue, j'ai une éruption et je le sens, j'ai le visage qui gonfle en mode hamster. À Noël, je sais que le lendemain, bizarrement, ma ceinture, j'ai gagné. J'ai pris trois trous de ceinture. Et j'avais le bas des joues qui était gonflé comme hamster et tout me gonflait. Je sais que j'ai fait une réaction à quelque chose, je ne sais pas à quoi. Le fait de ne pas avoir mangé pendant un temps a donné mon corps très réactif, et notamment au sucre, que je cherche aussi à diminuer parce que j'ai compris les impacts, les effets négatifs à long terme, etc. Et aussi, ce qui s'est passé, c'est que si on reprend l'historique, je n'ai pas mangé de janvier à septembre. Septembre, j'ai commencé à reprendre une alimentation normale. Et après, on est arrivés dans l'hiver, avec les jours qui raccourcissent. Et l'hiver était un événement, une période assez délicate et difficile à traverser chez moi et cette famille. De toute façon, ma mère aussi était délicate. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est qu'à partir du mois d'octobre, j'ai eu des pertes de contrôle. Ou même moi, aujourd'hui, en en parlant, je n'ai toujours pas compris. Alors, aujourd'hui, je sais que c'est le corps qui a exigé qu'il ait arrivé, à mon avis, je pense, à la limite. Et qu'il a fait en sorte d'être mon véhicule dans cette vie. Et je me suis retrouvée des soirées. à vider le frigo, c'est-à-dire à bouffer des cuillères et des cuillères de confitants de châtaignes, à bouffer des cuillères et des cuillères de flocons d'avoine purs tout seul, sans yaourt, sans lait, sans rien. Je venais de dîner, j'avais encore faim et d'un coup, tu ouvres le placard et tu as le pot de flocons d'avoine qui passe et le paquet de 500 grammes, tu ne comprends pas, il te dure deux jours ou trois. 500 grammes de flocons d'avoine en deux jours. Et je ne me rendais pas compte, en fait. Et il y a eu un moment, il y a eu un espace-temps. Il y avait une parenthèse et où en fait, j'étais juste en train de manger ça. Mais en fait, surtout que je ne m'en rappelais pas à un moment donné où je me rendais compte que j'étais en train de perdre le contrôle avec la cuillère sur le truc. Qu'est-ce qui se passe ? Hop, tu refermes. Mais en fait, dans ton moment où tu as ouvert le ventre, tu as refermé, ton pot, il s'est pris 5 centimètres dans la gueule. Et il y a eu régulièrement comme ça, le fait des patates, des pommes de terre. Alors, c'est ça, mais tu vois, de... La perte de contrôle d'aller manger, manger, manger, manger, manger, manger. Alors, au début, ça ne se voit pas parce que mon corps était devenu tellement maigre. Puisqu'en fait, même ma ceinture était beaucoup trop grande. J'en ai racheté une en plus. Puisque la première était abîmée, qui me faisait mal au dos et tout. Je l'ai arrachée. Alors, aujourd'hui, je suis toujours la même. Et aujourd'hui, je vois très bien que je suis loin de ce que j'étais avant. Mais tous ces épisodes-là, en plus, après, je me sentais ultra mal. Mal, parce que j'avais trop mangé. Mon estomac était douloureux. Mais alors, douloureux. Ça me faisait un poids, ça me faisait un poids sur la respiration. Et moi, je me sensais mal d'avoir pas compris, d'avoir perdu le contrôle comme ça. Et que c'était, tu vois, des flocons d'avoine, le pot de confiture de châtaignes, des trucs de ce type-là, tu vois. Père de contrôle. Et en plus, il y a des fois où ça m'arrive encore, mais aujourd'hui, j'en ai conscience. Il y a des fois où je vois très bien que c'est juste parce que je me fais chier dans mon quotidien, parce que j'ai des phases comme ça, un petit peu... Il y a un rapport dans la vie. Je vois très bien, il y a des failles dans ma vie. Et trouver l'équilibre, en fait, pour faire l'équilibre, il faut trouver les équilibres aussi. Donc, je suis un petit peu comme un métronome. Je ne suis pas avec le petit tac-tac. Je suis vraiment en train de basculer d'un extrême à un autre. Le temps, en fait, de trouver l'équilibre du milieu. Mais il faut accepter d'aller d'un extrême à l'autre.
- Flavie
Oui ou pas. En fait, en tout cas, je comprends tout à fait ce que tu veux dire, mais dans le contexte des troubles alimentaires, en tout cas, on va dire, dans le contexte du rapport à l'alimentation, on peut rester bloqué toute sa vie et aller d'un extrême à un autre et avoir l'impression que c'est notre personnalité, alors qu'en fait, il y a juste des petites choses à travailler. Ce que j'entends quand même dans ton discours, c'est qu'encore aujourd'hui, il y a une catégorisation des aliments. Je pense qu'il y a des... Enfin, ce n'est pas je pense, tu le dis. Par exemple, oui, les pommes de terre, c'est sain, mais quand même. Donc, ça veut dire qu'il y a des trucs pas sains. Et en fait, rien que ça, ça fout le bazar. Pour rebondir sur ce que tu viens de dire, sur ce qui t'est arrivé, sur les compulsions qui débarquent et où tu n'as pas du tout le contrôle, on est sur...
- Speaker #0
Je ne connaissais pas que je n'étais pas prête.
- Flavie
Je ne connaissais pas que c'était ça. Alors oui, je pense que jamais personne n'est prêt, mais encore moins... Quand ça arrive, c'est la majorité du temps en sortie d'anorexie ou en anorexie. Et du coup, t'es encore dix mille fois moins prête. Mais en même temps, c'est d'autant plus puissant, violent, inattendu. Et tu vois, comment je pourrais dire ? T'es d'autant plus impuissante face à ça que tu es dans une anorexie sévère. C'est-à-dire que ce que tu décris, c'est vraiment le truc, ça prend possession de toi. Tu le décris très bien. Tu dis en fait, t'es en train de manger ton truc. C'est comme s'il y avait une déconnexion. Tu t'es même pas vue. T'es censée à manger le truc. Et ça, c'est vraiment typique de l'anorexie sévère, en fait. C'est que tu étais en restriction depuis longtemps.
- Speaker #0
Ben ouais, deux ans quand même.
- Flavie
Physiologiquement, ton corps, là, il arrivait au bout, mais aussi psychologiquement. Je pense que le déni est très puissant dans l'anorexie, mais en réalité, il y a des tas d'aliments. En réalité, la faim, elle était là et elle te tenaillait. Et en réalité, il y a des tas d'aliments que tu avais peut-être envie de manger, besoin de manger. Et c'est ça qui t'explose au visage. C'est ça qui t'a explosé au visage. à ce moment-là. Et encore aujourd'hui, il y a peut-être encore de ça, de quelque chose de déséquilibré dans ton rapport à l'alimentation. Tu vois, je t'entendais dire, bah oui, j'essaie d'éviter le sucre. C'est le meilleur moyen de se taper des cravignes de sucre, en fait.
- Speaker #0
En fait, c'est pas que j'essaie d'éviter le sucre, c'est que non seulement... J'ai découvert aujourd'hui, par rapport à mes sensations dans mon corps, parce que je suis aussi très à l'écoute et il s'exprime de mieux en mieux, mon corps. Tu vois, par exemple, l'histoire des douleurs. lorsque j'étais en douleur de règles. L'anecdote, c'est que j'ai découvert aussi qu'est-ce qui, en fait, j'étais inflammée, je ne savais pas à l'époque. Mais j'ai découvert grâce à ça, parce que comme je ne mangeais plus nulle, je ne mangeais plus des ours, je ne mangeais plus rien, ni rien, etc. Il y a un jour où, en étant en anorexie, je vais avouer de le dire, je n'ai pas compris, j'étais en vacances chez ma meilleure amie à Toulouse, et en fait, il y a un matin, c'est les règles qui m'ont réveillée, de douleur. à 4h du matin j'avais la respiration coupée mais au point de même moi juste respirer c'était encore pire qu'avant c'était pire que toutes les douleurs que j'ai connues avant et je me dis mais qu'est-ce qui se passe, j'avais plus mal qu'est-ce qui m'est arrivé et en fait je me dis quel est le seul aliment que je n'ai pas mangé depuis longtemps que j'ai remangé ces derniers temps, c'était du skier donc c'est un truc de laitage encore plus concentrique du yaourt et donc c'est là que j'ai compris que en fait les yaourts et les laitages comme ça, notamment le skier, parce que j'ai mangé juste deux yaourts dans l'espace de mon cycle de 28 jours, tu vois. C'était le seul truc qui était nouveau dans tout ce que j'ai mangé. Et c'est là que j'ai compris qu'en fait, les yaourts, tout ce qui est laitage de vache, ça me défonçait. Et depuis que j'en mange plus, je n'ai plus de douleur. Et j'ai refait un test un jour. Et en effet, dès que j'ai mangé un yaourt, la fois d'après, non mal. Tu vois, ça m'a fait perdre des prises de conscience.
- Flavie
Oui, mais moi, j'ai envie de mettre un gros bémol. Tété, anorexie. Je veux dire, je vais te donner un exemple très personnel. Pour le coup, j'ai mon fils, celui du milieu, qui a 14 ans et demi. Quand il était bébé, il était intolérant au lait de vache.
- Speaker #0
D'accord.
- Flavie
Ce qui arrive très fréquemment. En fait, moi, j'ai allaité tous mes enfants. Et en fait, même moi... consomme beaucoup de fromage et en fait même au travers de mon lait bref ça créait des réactions à l'époque on était beaucoup moins calé sur les intolérances et tout et ce qui m'a été conseillé c'est des évictions total et tout ça est en fait je lui ai créé enfin je lui ai créé par le biais des conseils qu'on m'a donné une vraie intolérance presque une allergie parce que tout a été supprimé il n'est pas immunisé en fait on ne connaît pas la molécule en fait on a dû retravailler voilà mais en fait le corps à force de ne plus du tout y avoir accès. En fait, ils considèrent effectivement les grosses chaînes de protéines de lait de vache qui sont effectivement... Après, moi je suis d'accord, si tu veux, dans l'absolu, on n'est pas fait pour consommer du lait d'un autre mammifère. Il y a quelque chose d'un peu bizarre dans notre mode de fonctionnement, mais toujours est-il que c'est dans notre culture et qu'on fait ça depuis des générations. Et en fait, c'est des protéines qui sont très difficiles à digérer. Et effectivement, le corps, ce qui se passe dans le cadre d'une intolérance, c'est que ton corps considère que c'est une attaque. donc en fait tu vas avoir des réactions d'intolérance et en fait le problème s'est aggravé parce qu'il a été en éviction totale et ça me fait penser à ça ce que tu dis et tu vois mon troisième enfant il était intolérant aussi au lait de vache quand il était bébé et du coup j'ai fait une éviction je crois totale de 3 mois et à partir de ces 3 mois là on a commencé à réintroduire tout tout doucement donc dans mon alimentation donc ça passait dans mon lait... Et en fait, il n'a jamais eu de soucis. Et l'éviction totale, et ça me fait penser à ça, parce que l'anorexie, en fait, c'est en éviction totale de quasiment tout, tu vois.
- Speaker #0
Oui, mais en fait, je mangeais de tout, mais en très petite quantité. Sauf des ours que je n'avais plus envie ni rien. Par contre, tu vois, je mangeais encore du brie, du comté, etc. Mais en petite quantité, tu vois. Les fromages, ça ne me fait pas mal, tu vois. C'est vraiment typiquement, tu vois, les ours, tout ce qu'il y a. Et c'est par recherche dans mon alimentation de ces trucs-là, parce que je ne me suis pas interdit, tu vois, je ne me le suis pas interdit. Par contre, la douleur, elle est la seule, la douleur, tu vois, en fait, ce qui me fait mal, j'évite. Et le sucre, je ne m'interdis pas le sucre, tu vois, je mange des bonbons, je mange des desserts sucrés, tu vois, ces trucs-là. Mais je vois bien que je suis très sensible au goût du sucre. Le goût, rien que le goût, tu vois, je vois très bien, tu vois, l'alimentation des sucres. Tu vois, la Noël, j'ai eu des pains d'épices, en fait,
- Flavie
qui sont,
- Speaker #0
qui contiennent pas que, enfin, qui, en fait, qui sont, pour moi, pas bons, tu vois. Et en effet, rien que quand je le mange, je ressens dans la texture que ce n'est pas un truc ultra quali. Et je ressens en masticant que le sucre… Et là, c'est en plus… Enfin voilà, je n'ai jamais aimé le côté trop industriel des trucs. Ça fait mal au palais, ça fait mal au corps, ça fait plein de sensations super cheloues, tu vois. Et plus c'est industriel, plus c'est trafiqué, plus c'est pire. Et ces produits-là, justement, ils le sont comme ça. Et je le sens en fait. Je le sens quand je le mange parce que ce n'est pas une texture… habituel et surtout que ça laisse des traces en fait en moi, sur mon palais et dans ma digestion de ce produit-là je le sens passer, c'est un truc de dingue moi tu vois ce qui est McDo etc j'ai jamais pu, tu vois McDo ça m'a toujours fait du mal mais du mal en le mangeant, bon ça peut peut-être être bon j'ai jamais trop kiffé ça en plus mais je sais très bien qu'à partir du moment où ça arrive dans l'estomac jusqu'au bout jusqu'au bout, c'est-à-dire que le corps, le synthétisme dans tes cellules, je le sens passer c'est juste effroyable Tous ces produits-là, très transformés, très industriels, très pros, je le sens dans mon corps, c'est une punition en moi. Mais ça, c'est depuis facilement 15 ans. Et pourtant, je n'ai pas cherché à les évincer, parce qu'on les a au restaurant, on les a des fois sur certaines manifestations, ça ne fait pas de mal de manger une madeleine par-ci, par-ça. Ce n'est pas interdit, bien au contraire. Et moi, je vois très bien que plus que... Plus la qualité est basse, plus c'est transformé. Et plus ça a des effets délicats.
- Flavie
Loin de moi l'idée de remettre en question... Quand je parlais de tes sensations, du yaourt et tout, c'est que ça me semblait important aussi pour les personnes qui écouteront d'entendre qu'à mon sens, ce que tu vis avec la nourriture en période d'anorexie, tu ne peux pas le prendre comme acquis pour la suite. Pour ce qui est d'aujourd'hui... En fait, moi, j'aurais envie de t'inviter, si tu vis encore des compulsions.
- Speaker #0
Ah, complètement.
- Flavie
C'est un symptôme, en fait, qui vient de dire quelque chose, qui a quelque chose de déréglé dans ton comportement alimentaire. Et de mon expérience, il ne s'agit pas juste d'ennui.
- Speaker #0
Parce qu'en fait, moi, j'étais en train de me dire, donc là, on va arriver, donc là, ça fait aujourd'hui bientôt deux ans que je me suis séparée, donc il y a eu une année un petit peu cata, et donc il y a un an, j'étais en plein. dans la remontée de mon corps, de la remontée corporelle et en plein de l'écho vert des compulsions, mais vraiment de perte de contrôle. Aujourd'hui, en plus, il y a tout un tas de déséquilibres, etc. J'étais en train de me dire, en fait, ma question c'est un peu, combien de temps ça prend de se remettre de ça, de ce genre d'épisode-là ? Et surtout, comment accepter de voir son corps de nouveau se transformer, tu vois ? Avec aussi, je sais que je suis... Je suis la somme des actions et des non-actions que j'ai enjeuées ces derniers temps. Le fait de ne plus avoir d'activité physique, le fait d'avoir réduit drastiquement ma séance de vélo-pdémadaire, je n'en ai plus faite depuis septembre, parce que j'ai aussi été malade pour tout un tas de raisons. J'ai aussi beaucoup plus mangé. En fait, la... de manger trop, de ne pas respecter son corps qui te dit stop. Ou aussi, et ça c'est l'histoire du comment, c'est comment faire face après à tout ça. C'est parce qu'il y a des moments où je sais que je n'ai pas faim, il est 18h30, je n'ai pas faim, je n'ai pas trop envie de dîner. Mais il y a des fois, je ne mange presque qu'une soupe ou un bouillon, parce que je sais qu'en fait, et j'ai très peur, et ça c'est un aveu, j'ai très peur qu'en n'ayant pas mangé, parce que je n'avais pas faim à 18h, J'ai ultra faim à 21h et je pète un placard alors que j'ai... Et qu'en plus, je vais me coucher à 22h, tu vois. Et je me disais qu'en plus, plus je mange rapproché de mon heure de coucher, plus je dors le jeûne normal et plus je stocke à mort, tu vois. Là, j'ai retrouvé un corps que je n'avais pas trouvé depuis deux ans. Enfin, tu vois, c'est un peu une angoisse, tu vois, tout ça de comment, quand et comment faire face à, tu vois, la peur aussi. Ce qu'aujourd'hui, je sais que j'ai très, très peur de ces fameuses pertes de contrôle, tu vois, le fait de ne pas maîtriser. C'est pour ça que j'évite aussi de sauter des repas. Il y a des fois où je n'ai pas très faim, où je me vois, mais je n'ai pas faim. Ce matin, mon petit-déjeuner, je n'avais pas faim. Je me dis, meuf, si tu sais que tu ne fais pas de petit-déjeuner, à 11h30, midi, quelque chose, il va se passer un truc. Parce que je le sais, parce que je l'ai vécu, parce que j'ai essayé, parce qu'on se respecte, il faut écouter sa faim. Si je n'ai pas faim, je ne mange pas. Mais du coup, là, tu vois, il y a des fois, ça fait un peu le bordel. J'essaie de garder un peu des fois un rythme pour ne pas que ce soit plus grave après. C'est là que je me dis, mais en fait, combien de temps ça prend de se remettre de ça ? Comment faire face à ça ? Tu vois, le mode d'action.
- Flavie
C'est des vastes questions. Combien de temps ça prend ? C'est très aléatoire. J'ai envie de reprendre l'exemple que je te donnais tout à l'heure quand je te parlais de Koh Lanta. Il faut savoir qu'il y a des gens qui sont rentrés de Koh Lanta qui ont développé des troubles alimentaires. Il y a un exemple aussi, une expérience qui a été faite, ça s'appelle l'expérience du Minnesota. Tu pourras chercher sur Internet, on trouve facilement les infos, mais en gros, pour te la faire courte, c'est... des hommes, c'était autour de la guerre qu'on a voulu voir comment renutrir les gens, donc on les a affamés donc alors ça me fait rire parce qu'on les a affamés en fait en leur faisant subir des régimes typiques comme j'aime et tout en fait ils étaient affamés mais c'est ce que se font vivre énormément de femmes
- Speaker #0
1300 calories ou 1500 calories c'est dans un des deux sards là,
- Flavie
quand j'avais écouté ça j'étais aussi un peu j'avais des coulisses je pense que du coup on les a affamés moins que tu ne t'es affamé pendant 9 mois... En tout cas, eux, on les a affamés pendant trois mois, deux ou trois mois, je ne sais plus. Et puis après, il y avait la phase de renutrition où on leur redonnait à manger, on essayait de voir comment ça se passait. Et avant même la phase de renutrition, c'était que des hommes. Avant même la phase de renutrition, ils étaient tous complètement obsédés par la bouffe. Ils s'échangeaient des recettes, ils ne parlaient que de nourriture. Certains volaient dans les poubelles. Au moment de la phase de renutrition, certains ont mangé jusqu'à 10 000 calories par jour. Et certains sont restés bloqués avec des TCA. En fait, ont développé de l'hyperphagie ou de la boulimie.
- Speaker #0
Et t'es pas malade avant ? Bah non. Mais tout était bon avant ?
- Flavie
Bah oui. Donc en fait, c'est un exemple hyper parlant. Et on parle juste de 2-3 mois, quoi, tu vois, par rapport à toi qui t'es imposé ça pendant 9 mois. Donc en fait, ce qui va jouer, c'est la manière, si certains de ces mecs-là ont pu reprendre leur vie comme si de rien n'était, c'est à mon avis parce qu'ils ont juste accepté cette phase de dire, bah ouais. Bah ouais, j'ai rien bouffé, donc globalement, c'est normal que je me jette sur la nourriture là maintenant. Alors que d'autres ont dû stresser en lien avec ça. Peut-être que d'autres ont eu des compliments. Peut-être que d'autres ont été ultra valorisés ou ont adoré perdre du poids et voulaient surtout pas en reprendre. Ce qui fait que la guérison traîne ou que le trouble alimentaire se chronicise ou que tu passes de l'anorexie à la boulimie à l'hyperphagie. D'ailleurs... Le prochain épisode de podcast, celui qui sortira une semaine après la Notre Échange, c'est exactement ça. J'ai déjà préparé. C'est pourquoi est-ce qu'on passe d'un TCA à un autre et comment éviter de passer d'un TCA à un autre. En fait, c'est exactement ça. C'est la manière dont tu vas accepter de renouer avec la nourriture et la manière dont tu vas aussi sortir du déni. Parce qu'après coup aussi, on peut avoir du déni. Moi, je le vois à les personnes que j'accompagne tout le temps. elles sont dans une espèce de romantisation de la phase où elles mangeaient peu. Et mine de rien, même si tu le nommes, tu dis oui, j'ai souffert d'anorexie, j'entends ça quand même dans ton discours. Tu dis oui, je faisais beaucoup de sport. Je ne sais plus comment tu as dit tout à l'heure, j'étais en excès de sport, mais ce n'était pas suivi d'une conséquence négative. Tu disais j'étais en excès de sport, c'est ce qui m'a rendu fit. Du coup, tu étais en excès de sport, mais c'est hyper positif. Je bouffais rien, mais j'étais mince. Je bouffais rien, mais je portais les jeans que j'avais jamais pu porter. Je bouffais rien, mais j'étais en pleine forme. Je bouffais rien, mais tout le monde me disait que j'étais radieuse. Et il y a eu un tout petit morceau où tu as quand même parlé de tes traits très tirés, parce que... C'est ce qui se passe. Alors, ça ne va peut-être pas plaire, mais je vais en reparler. Il y a Inès de Lâche ton assiette qui en parlait l'autre jour et je suis allée commenter sous son poste, je l'ai soutenue là-dessus. Elle parlait d'Ariana Grande, qui a le physique, le visage typique. En fait, ça crée un visage ultra vieilli. Quand tu baisses ton poids, quand tu es fatiguée, tu ne manges pas. Non, tu n'es pas radieuse. Tu as l'air très inspirée, tu parais vieille. En septembre,
- Speaker #0
les photos que je vois, je vois que j'ai des rides qui sont apparues, alors que j'en ai un peu moins. Mais en fait, surtout, il y a eu deux personnes dans mon entourage qui étaient très inquiètes qu'ils l'ont manifesté. C'était ma mère, Vessée Critique, parce que ma mère est critique, c'est une grande histoire d'amour. Et aussi une amie qui était très inquiète pour moi, mais qui voyait très bien qu'elle ne pouvait rien. Pour moi, tant que moi-même, je n'avais pas accepté de réaliser que j'étais dans un état incroyable, oui, tu vois, de ces trucs-là. C'est qu'après, en fait...
- Flavie
Oui, mais même après, tu vois bien, même aujourd'hui dans ton discours, on voit bien que, oui, tu as conscience que tu as souffert d'anorexie, mais en même temps, quand tu en parles, finalement, il y a beaucoup de... Je ne trouve pas le bon mot, mais bon, en fait, tu associes ces comportements que tu juges de négatifs, mais en même temps, tu les associes à des conséquences finalement assez positives. Et en parallèle, tu parles de...
- Speaker #0
C'est très bon, nous. Tu parles de ces associés à quelque chose de petit, parce qu'en fait, je sortais d'une période de huit ans de ma vie, un petit peu entre parenthèses, de relation de couple, qui certes m'a construite et m'a permis de devenir la femme que je suis aujourd'hui, mais qui en vrai, sur ces huit ans... Il y a eu quatre ans de questionnements de ma part et des doutes, enfin, de est-ce que je reste avec ou pas ? tu vois, plein de trucs comme ça. Et en fait, j'ai retrouvé quelque chose que je n'avais plus avant, un sentiment de liberté que je n'avais plus avant. Tout ce que je cherchais à avoir, je n'ai jamais osé prendre,
- Flavie
tu vois. Mais tu n'avais pas besoin d'avoir tous tes kilos pour ça, tu vois. Non,
- Speaker #0
c'est une conséquence. Moi,
- Flavie
je te parle vraiment de… Mais même, tu vois, sur le fait que ce n'était pas choisi. Alors, j'ai envie de dire qui je suis pour te dire ça. Personne, mais j'ai envie de… d'enfoncer une porte et de te dire, moi, je pense qu'il y a une forme de déni. Je pense que tu es encore dans le déni en disant non, non, mais ce n'était pas du tout choisi. Moi, je pense que tu étais dans une anorexie mentale, tout comme tu l'as été à l'adolescence. Et que même si on est d'accord, le déclencheur, tu ne l'as pas choisi et tu as perdu l'appétit et tout, mais il y avait énormément de bénéfices secondaires à cette perte de poids et que malgré tout, tu l'as... entretenues de manière inconsciente. Je pense qu'il y a encore une forme de déni et peut-être que cette forme de déni encore sur cette phase-là, elle te maintient dans un TCA aujourd'hui. Et en tout cas, moi j'entends que en vrac, des pistes que je pourrais te donner, c'est ça, c'est peut-être regarder avec un autre œil cette période-là, même si c'est pas facile, pour te permettre de regarder avec un autre œil ce qui a suivi. Parce que souvent, ce que je vois, c'est On romantise la période de restriction et on déteste la période qui suit. Et c'est l'enfer parce que derrière, on prend du poids, parce que derrière, on bouffe trop, parce que derrière, tout d'un coup, on n'arrive plus à bouger, à faire du sport et tout. Et du coup, on a l'impression de te... En fait, c'est un peu comme si tu mettais deux trucs l'un face à l'autre. C'est d'un côté, il y a ce que je vis aujourd'hui, où j'ai l'impression d'avoir perdu le contrôle, et puis cette phase d'anorexie où malgré tout, j'avais le contrôle. Et en fait... en réalité, ce n'est pas tout à fait ça. Il ne faut pas oublier que c'est la même maladie et que ce que tu vis aujourd'hui, c'est juste consécutif à toute cette phase-là de perte de poids et que sans toute cette phase-là, tu ne vivrais pas ce que tu vis aujourd'hui. Et que de rester accroché à l'idée qu'il y aurait des bons et des mauvais aliments, même si j'entends tout ce que tu dis, ça, c'est pareil, je voulais t'en parler. J'entends tout ce que tu dis sur les aliments transformés et j'entends tout ce que tu dis sur tes sensations. Mais sur le côté, même au niveau du goût et tout, tout ce qui se passe, genre le pain d'épices, c'est ça qui m'a fait hésiter quand tu parlais du pain d'épices. Ouais, de toute façon, juste en le mangeant, je sens tous ces mauvais ingrédients quelque part et où je me dis... ne sous-estime pas le pouvoir du mental sur tes sensations, sur les sensations que tu as. En tout cas, si tu me disais ça, alors que tu n'as aucune compulsion, que tu vis ta best life, que l'alimentation est complètement libre et que tout est simple, je te dirais, vas-y, ok, très bien. Mais étant donné que tu as des compulsions, et à mon avis, tes compulsions, tu ne les fais pas sur des carottes râpées.
- Speaker #0
Ça m'est arrivé aussi. Il y a eu une époque où les compulsions sont très chocolatées. Très chocolat, en fait. Mais ça, c'est depuis le 7 septembre.
- Flavie
Est-ce qu'il y a des aliments transformés dans ce que tu manges dans les compulsions ?
- Speaker #0
Non. Non, parce qu'il n'y a pas d'aliments transformés chez moi. Parce que je n'en achète pas. Parce que je cuisine, etc. Par contre, tu vois, quand il y a eu... Quand il y a du compulsion, donc le chocolat noir, c'est quelque chose que je raffole, j'adore, mais je sais aussi l'histoire du magnésium, etc. Toi, récemment, j'ai, pour tout un tas de trucs, j'ai plus des parts à la maison, j'ai une autre boisson, et j'ai remarqué que, en fait, l'histoire du magnésium, en fait. Et récemment, là, depuis que je ne bois plus la même eau, les compulsions avec le chocolat noir, c'était un peu calmé, et puis, depuis deux mois, c'est reparti, et quand je... recherche un élément qui est plus tard en fait il peut y avoir un lien entre le fait d'avoir une aujourd'hui qui est totalement qui est pas très riche comparé à vos je voulais de départ tu as pour les magnésium pour le sommeil pour plein de structures et le truc mais sinon fait un élément transformé il n'a pas chez moi par contre je sais que l'histoire de quand on s'interdit un truc c'est pire parce que quand on en a la maison se contrôlent pas ça je l'avais découvert tout mais en vrai je m'interroge pense pas que je m'interdit quelque chose tu es juste que des fois j'aime pas tu vois enfin Je ne sais même pas comment décrire le truc.
- Flavie
En fait, je me dis, si chez toi, la question qui serait intéressante, c'est de se dire, si chez toi, tu parlais tout à l'heure du frigo vide, du frigo plein, si chez toi, il y avait des chips, plein de fromage, du chocolat au lait, des aliments transformés, des machins, peut-être te poser vraiment la question, ou peut-être même faire l'expérience, j'en sais rien. Comment ça se passerait, en fait ? Est-ce que tu taperais des compulsions sur ces trucs-là ? Quand j'entends, par exemple, moi, quelqu'un dire, autour de moi, Ah non, mais ne mets pas ça devant moi, je ne peux pas m'arrêter. En fait, il y a plein de gens qui disent ça. Franchement, il y a tellement de gens lambda qui peuvent dire ça, qui ont un aliment ou plusieurs aliments sur lesquels ils ne peuvent pas s'arrêter. C'est signe qu'il y a quelque chose de pas complètement libre et régulé dans l'alimentation. Donc, à partir de là, peut-être pose-toi cette question. Moi, dans mon accompagnement, dans le programme d'accompagnement, au tout début, c'est beaucoup d'auto-observation parce que c'est vraiment hyper important de s'observer dans son comportement alimentaire. Mais pas uniquement. L'idée pour moi, ce n'est pas de tenir un journal alimentaire, c'est plutôt d'observer, je ne sais pas, quelles émotions ça déclenche le fait d'être invité à manger à tel endroit, le fait de... Enfin, je n'en sais rien. Tous les éléments, même... Je ne sais pas, quand j'ai faim. Ah oui, tu parlais de la faim tout à l'heure. Ça, c'était intéressant. Effectivement, du coup, je rebondis là-dessus. Je fais des bons, des sauts de puce. Par rapport à la faim, je sais qu'il y a pas mal de personnes qui vont conseiller à des personnes qui font des compulsions d'avoir quelque chose de très régulier dans les prises alimentaires et de prendre, je ne sais pas, des collations, des trucs comme ça. Pourquoi pas ? À côté de ça... Moi, j'aime bien vraiment bosser sur les sensations alimentaires parce qu'on court toujours après le rassasiement, le fait de s'arrêter de manger sereinement. Mais c'est vachement plus facile quand on ressent la faim. Il ne faut pas oublier que la faim, c'est vraiment la porte d'entrée à la prise alimentaire. Donc moi, j'aime bien travailler là-dessus. Et je trouve ça intéressant aussi de faire le test, de respecter sa faim. Ce que tu décris, c'est plutôt le côté faim extrême qui fait que d'un coup, tu vas manger. Et peut-être qu'il manque une certaine finesse entre j'ai pas faim, la faim arrive, commence à arriver, je commence à avoir envie de manger et j'ai une faim extrême et vite, il faut que je mange. Donc peut-être qu'il y a quelque chose à bosser là de te dire tiens, je prends pas de petit-déj, mais par contre, même si j'ai des activités ailleurs ou quoi, j'emmène un truc. J'ai quelque chose à manger à partir du moment où j'ai faim et tant pis s'il est 10h, tant pis s'il est 11h et je verrai comment je décale derrière ma prise alimentaire. Mais aussi, derrière ces histoires de faim, ce qui crée quand même souvent les compulsions, c'est des espèces de règles qu'on a dans la tête et qui font que ça va foutre le bordel dans la prise alimentaire. C'est-à-dire que j'ai super faim, je commence à manger, mais du coup, peut-être que je mange vite et que comme je mange vite, je mange plus que ce que j'avais prévu. Donc, ça veut dire que j'avais prévu de manger telle quantité. Peut-être que j'ai une quantité dans la tête que je ne suis pas censée dépasser. Peut-être que quand j'ai très faim, ça m'amène vers des envies alimentaires particulières, je te donne un exemple moi si j'ai ultra la dalle que j'ai rien de prévu ou quoi, je vais ouvrir mon frigo mon repas de base ça va être du pain et du fromage pour des personnes c'est insupportable en fait, de dire bah oui mais non je suis censée, pourquoi pas manger du pain et du fromage mais avant ça je suis censée manger un légume une protéine, un nanana et du coup tu vois ça crée la compulsion Peut-être être attentive à ce qui se joue pour toi. On ne va pas avoir le temps de détailler, parce que ça fait longtemps qu'on discute toutes les deux. Mais je pense que c'est intéressant d'observer, de détailler ce qui se joue pour toi dans ces moments-là, qui font que potentiellement, ça va partir en crise, au-delà de l'histoire de la fin. Et puis, ce que j'allais dire aussi dans les phases d'auto-observation, ce qui est hyper intéressant, c'est d'aller regarder Parce que souvent, on n'a pas l'impression qu'il y a des aliments interdits, mais d'aller regarder, ce qui n'est pas complètement autorisé. Si, par exemple, tu devais faire trois colonnes et tu te dis Ok, il y a tous les aliments que je peux manger sans aucune condition. Mais quand je dis sans aucune condition c'est aussi sans aucune condition de quantité Ça fait le lien avec ce qu'on s'est dit au début du podcast, tu vois, où tu parlais des pommes. Oui, mais quand même, c'est mieux que si c'était des bonbons, tu vois.
- Speaker #0
En fait, oui, mais à la fin, tu vas quand même manger quatre pommes en trop qui te donnent mal au bide et qui restent un apport conséquent sur ta journée, quoi, je veux dire.
- Flavie
Mais en attendant, par exemple, c'est intéressant de voir que peut-être que les pommes, pour toi, ça va dans la colonne où, bah ouais, c'est des aliments. Moi, je parle des colonnes vertes, orange et rouge. Vert, c'est l'aliment. Il n'y a aucune condition. C'est-à-dire que même si j'ai fait zéro sport, même si j'ai énormément mangé la veille ou le repas d'avant, même si, enfin, sans limite de quantité, sans rien, hop, quels aliments il y a ? Les aliments orange, c'est les aliments, ouais, c'est OK, c'est OK, mais bon, pas trop quand même, parce que bon, il ne faut pas en manger trop, ou pas trop souvent. C'est un aliment, peut-être que je ne vais manger qu'une fois par semaine, ou que je vais éviter de manger si, par exemple, la veille, j'ai énormément mangé, pas parce que tu écoutes ta digestion, je parle bien du mental. Genre, non, quand même, ce n'est pas un aliment top top. Et puis en rouge, c'est les aliments soit complètement interdits, soit vraiment qui posent problème. C'est des aliments même... Oui, en fait, j'allais partir sur autre chose, mais en rouge, on pourrait se dire que c'est les aliments qui sont vraiment trop problématiques. Soit que tu ne manges jamais, soit que tu évites vraiment de manger ou que tu n'as mangé qu'une fois par an. Donc peut-être qu'effectivement, en rouge, il n'y a personne. Tu vois, tu me dis non, mais moi, je n'ai pas d'interdit. Mais en vrai, il se joue des choses entre le vert et l'orange. Et ça, ça peut aussi suffire à créer des formes de compulsion.
- Speaker #0
Très intéressant. C'est ça que j'adore dans ton podcast, c'est qu'à chaque fois, on en ressort avec plein d'informations qu'on peut se mettre à soi-même et qui nous permettent de... de prendre son cas et de regarder des fois, de prendre conscience que certaines choses qu'on pensait mettre en place qui étaient saines ne le sont pas. Juste avant, tu avais dit quelque chose comme les personnes qui se disent qu'elles ne peuvent pas manger le pain et le fromage tant qu'elles n'ont pas commencé, par exemple, à manger des crudités parce que ça apporte la société ou je ne sais pas quoi. Et qu'avant ça, il fallait une fête avec tant de protéines, etc. Ces fameux... Ces équilibres alimentaires, notamment, je sais que je m'étais aussi fait suivre par une naturopathe. J'avais fait un bilan de neuronutrition, d'ailleurs, qui est encore plus ciblé et qui, je pense aussi, a contribué à renforcer cet état de peur, de gestion de temps, etc. J'ai un petit peu mis de côté quand j'ai vu que ça pouvait apporter de mauvaises conséquences, mais ça me faisait penser à ça. Et donc, selon toi, ces fameuses aides de gestion de repas, d'ordre de repas, ça peut aussi amener à, voire même renforcer... les conséquences de l'anorexie, les fameuses TCA d'hyperplégie, de boulimie, etc.
- Flavie
C'est pas... Ça peut mener à un TCA. Quand on parle, les gens qui disent non, non, mais c'est pas un régime, non, mais avec moi, on se prive de rien. Mais en fait, à partir du moment où tu amènes une règle extérieure qui devient... En fait, cette règle extérieure, elle est supérieure à toi et à ton fonctionnement et à tes besoins. C'est impossible d'écouter ta faim, ton envie, pour arriver au rassasiement. Il faut que tu sois en mesure d'écouter ta faim et ton envie, de manger ce qui te fait vraiment envie, de manger avec plaisir.
- Speaker #0
En fait, ces règles-là peuvent venir empêcher ça, d'écouter ta faim, ton envie, ton rassasiement. Alors, ça peut ne pas avoir ces conséquences-là, mais ça peut avoir ces conséquences. Et c'est quand même, je veux dire, un régime alimentaire quel qu'il soit, c'est quand même souvent la première porte d'entrée vers des troubles alimentaires. Donc en fait, tous ces conseils-là, oui, ont des conséquences désastreuses qui emmènent vers l'anorexie ou des fois, on passe par l'orthorexie, tu vois. Non, mais dans l'obsession du manger sain, de bien faire les choses. Et en fait, ça rigidifie. Le truc, c'est ça. S'il y a un truc à retenir, c'est que ce qui nous plonge dans le pathologique, c'est la rigidité. Et c'est ce que j'entends un peu dans ton discours aujourd'hui. Par exemple, sur les aliments transformés, j'entends qu'il y a une rigidité. Alors, à la fois, j'ai envie de te dire, bah oui, bien sûr, c'est trop chouette. Par exemple, tu parlais de ton enfance, cultiver les légumes et tout, c'est génial. Moi, je suis la première à... J'achète mes légumes en direct à un producteur, ils sont bio, etc. Oui, mais pour autant, ça m'arrive de manger McDo. Alors pour le coup, moi, j'aime bien, pas souvent. Et puis il y a des fois où mon mec va dire, et moi juste d'imaginer le goût, non, ça ne va pas le faire, je n'en veux pas. Mais c'est des aliments qui peuvent avoir leur place. Manger des chips, manger des trucs. Tout à fait. J'aime cuisiner, j'aime les aliments bruts, j'aime ces goûts-là, et pour autant, l'alimentation transformée, a une place dans ma vie. En tout cas, elle peut avoir une place. Il y a quelque chose de complètement libre. Je ne vais pas diaboliser et je n'ai pas l'impression d'abîmer ma santé dès que je mange un aliment comme ça, tu vois.
- Flavie
Oui, j'entends.
- Speaker #0
Donc oui, pour répondre à ta question, c'est un grand oui. Malheureusement, ça peut créer du trouble alimentaire, ça peut maintenir dans le trouble alimentaire. Et c'est intéressant ce que tu dis, où tu dis, mais oui, quand tu veux sortir d'un trouble alimentaire... tu as envie aussi de bien le faire, et puis tu peux te tourner vers des approches qui vont en fait finalement encore plus t'enfermer ou t'enfermer d'une manière différente. Alors que la vraie liberté, la vraie liberté pour moi, elle réside dans la flexibilité, vraiment. Je pense qu'à partir du moment où on est dans une vraie flexibilité et une écoute de soi, ça ne veut pas dire qu'on ne fait plus de choix conscients, encore une fois. Les choix conscients, ils peuvent toujours exister. Enfin, ils existent toujours de toute façon dans l'alimentation, même quand on est ce qu'on appelle mangeur intuitif. Mais c'est des choix conscients qui sont faits dans un panel de choix hyper large et dans une flexibilité et où le fait de, je ne sais pas moi, prendre soin de son envie et de son envie émotionnelle ou prendre soin du fait de partager un moment avec ses proches va être aussi important. qu'il faut prendre soin de sa santé physique. Tu vois, en fait, on arrête de mettre tout le temps en avant, en premier plan, ce truc-là de on devrait toujours manger sain Et puis, arrêtons avec les assiettes, là. L'équilibre alimentaire, il se fait sur des jours, des semaines. Donc, pas sur un repas. Ça n'a aucun sens. Donc, même si surtout, tu pourrais te manger que des madeleines industrielles sur un repas ou comme parfois, moi, je le fais du pain et du fromage sur un repas, ça n'aura aucun impact sur ton alimentation, elle va se réguler avec toutes tes autres prises alimentaires.
- Flavie
Ok, alors ça, j'aime beaucoup ce que tu viens de partager. En gros, on a le droit à se faire plaisir comme ça, se faire péter un repas qui ressemble à rien, si, en fait, c'est ce que je disais au début, l'effet cumulé, parce que sur un repas, on mange beaucoup de madeleines, que si les fois d'après, on reprend un rythme habituel, ce qu'on mange d'habitude avec son poulet, ses légumes, ses pâtes, ses potis marrons, ses soupes, etc. On est bon, je veux dire, en gros.
- Speaker #0
Mais en fait, ça va se faire tout seul. Voilà. Et c'est ça le but, c'est que ça se fasse tout seul. Et je peux t'assurer que ça se fait tout seul. C'est-à-dire que je me prends en exemple, mais il commence à y avoir quelques témoignages quand même aussi sur mon podcast de Nana que j'ai accompagné. J'ai aussi des témoignages écrits que je mets régulièrement sur Insta. En fait, vraiment, je ne suis pas un cas à part. Non,
- Flavie
c'est clair que ça aide beaucoup tous ces potes.
- Speaker #0
Ça fonctionne, ça fonctionne. Le corps sait se réguler. Et donc oui, vraiment, et ça, c'est génial. Les nanas que j'accompagne, les premières fois où elles ont des cravings de, je ne sais pas moi, de brocolis ou de trucs comme ça, tu vois, qu'on va qualifier de healthy, ou d'elles-mêmes après des gros repas, ou même d'elles-mêmes en allant au resto, elles se disent mais non, mais en fait, moi, j'ai vraiment envie de la salade. Là, je n'ai pas envie de prendre une salade parce que je fais attention, j'ai envie de faire une salade parce que c'est frais, parce que c'est croquant. C'est incroyable, j'ai vraiment purement envie de ça, je sens que mon corps appelle ça. Je ne suis pas dans un il faut faire attention ou j'ai mangé plein de madeleines hier, donc aujourd'hui il faut que je me reprenne Non, le problème de cette pensée il faut que je me reprenne elle a plutôt tendance. à réenclencher des envies d'aliments interdits, je mets des guillemets, mais tu vois, interdits ou pas complètement autorisés, on pourrait le dire comme ça.
- Flavie
Alors qu'en fait, juste s'écouter, c'est une forme un petit peu d'alimentation intuitive, mais de s'entendre, si on a envie de ça, on y va sans se poser la question, c'est bien, c'est pas bien, c'est que le corps le manifeste, et si on le compense par autre chose, il nous donnera le retour de bâton plus tard, ou dans les prochains repas, les prochaines semaines. Donc, s'écouter est la clé, et c'est comme ça qu'il... sur le long terme, ce long temps permet de lisser en tout cas tous ces apports-là et tout ce retour à l'équilibre, en tout cas suite au déséquilibre des TCA, de l'anorexie ou de ces choses-là.
- Speaker #0
Oui,
- Flavie
tout à fait. C'est super instructif. En tout cas, je te remercie de m'avoir instruite durant ce podcast dans lequel je n'ai pas parlé parce que d'habitude, j'écoute. Je suis instruite aussi par les écoutes.
- Speaker #0
Mais là,
- Flavie
en plus, même moi, en venant témoigner et participer, j'ai aussi reçu un enseignement. Et des petits tips comme ça, des petits trucs. Donc, ça, c'est top. Et donc, je note quelques trucs pendant le podcast et l'intervention. Donc, merci pour ces instructions-là.
- Speaker #0
Avec plaisir. Écoute, c'est un juste retour des choses aussi. Tu vois, tu m'as fait l'honneur de venir partager des choses intimes. Et en plus de ça, tu étais d'accord. C'est vrai que je ne l'ai pas précisé au début du podcast, mais on en a parlé en off avant sur OK, est-ce que tu m'autorises ? à aller renfoncer des portes, à aller peut-être te dire si je sens qu'il y a des choses, des blocages. Donc voilà, en fait, pour moi, c'est un juste retour des choses. Tu viens partager des choses qui vont aider les personnes qui écoutent. Et du coup, si en plus, je peux t'amener des choses, des petites pistes pendant cet épisode-là, c'est avec grand plaisir. C'est fait pour ça. Et puis du coup, ça permet aussi, et tu le disais très justement, ça permet aussi aux personnes qui écoutent d'avoir ces outils concrets et de dire, ah ouais, non mais attends, moi aussi, je vais me le faire là. Tu vois le tableau, les trois pétales. Et c'est vraiment ça, c'est des outils pas compliqués qui permettent vraiment d'avancer et de se poser davantage de questions et de s'auto-observer. Je le dis beaucoup, mais l'auto-observation associée à l'auto-compassion, c'est des outils, franchement, qui sont primordiaux et que moi, j'aime bien dire aux personnes que j'accompagne, OK, là, c'est des outils que tu apprends à utiliser. Tu apprends à t'auto-observer et à le faire avec le moins de jugement possible, avec de l'auto-compassion. Et en fait, ça va te suivre toute ta vie. Moi, c'est des outils que j'utilise pour moi sur plein d'autres sujets que l'alimentation. Je suis tout le temps dans l'auto-observation et c'est ce qui me permet de... Et, dans la mesure du possible, dans l'auto-compassion. C'est ce qui me permet d'avancer vachement plus sereinement qu'il y a 10-15 ans. Merci beaucoup, en tout cas, Angélique. On a énormément discuté. Grave ! Et ça aurait pu durer... C'est normal, ça aurait pu durer encore très très très longtemps. Mais du coup, merci pour cette richesse. Merci pour ton authenticité. Je sais que tu as abordé des sujets pas faciles. Merci pour ton ouverture d'esprit aussi, parce que moi, je t'ai renvoyé des choses et tu dis, ouais, OK, vas-y, je prends, j'écoute, j'en prends note. Donc, merci, bravo pour ça.
- Flavie
Merci à toi pour ces retours-là et bien entendu pour ton audience. Si elle a des questions, elle veut partager certaines expériences ou une question sur certains événements qu'on n'a peut-être pas pu prendre le temps d'approfondir dans cet épisode-là, alors... Je me tiens à leur disposition. Alors, via mon compte pro ou perso, on va décider juste après comment je gère. Mais voilà, bien entendu, je me tiens à l'écoute de ton audience. S'il y a certains points qu'ils veulent approfondir pour mieux les aider à se comprendre eux-mêmes par rapport à ce que moi j'ai traversé, si ça donne des clés.
- Speaker #0
Ok. Bon, je mettrai le lien que tu me donneras alors. Ça marche. Merci beaucoup Angélique.
- Flavie
C'est moi qui te remercie pour ton accueil. Merci pour tout Flavie.
- Angélique
Un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode. Mon podcast te plaît ? T'apporte de l'aide ? Alors partage-le, laisse un commentaire, laisse 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée. Ça va te prendre quelques secondes, et pour moi, c'est un soutien immense. Mon podcast, c'est une ressource gratuite que j'ai envie de mettre à disposition. Comme tu l'as remarqué, il n'y a pas de pub avant, pendant, après. Pouvoir me permettre de continuer à le faire, c'est hyper important de m'apporter ce soutien en le partageant, en en parlant autour de toi. et en mettant ces 5 étoiles et ce petit commentaire qui permettront de valoriser et faire connaître le podcast. Je te remercie et je te dis à dans quelques jours pour un nouvel épisode.
- Speaker #0
Ciao !