Speaker #0Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Mizzono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur Flavie.mtca. Très belle écoute ! Bienvenue dans ce live hebdomadaire où je prends le temps de répondre à vos questions comme chaque lundi midi. Pour rappel, j'ai recensé vos questions depuis hier, voire même toute la semaine via mes DM. Et donc je vais y répondre, mais c'est un live, donc le but c'est qu'on puisse échanger aussi en direct, donc n'hésitez pas à poser vos questions. En attendant, moi je commence avec les questions que j'ai eues. Première question que j'ai eue, depuis que je lâche la restriction et réponds à mes envies, je passe par une phase de grande abondance d'aliments, gras et sucré très transformé. Et je me demandais dans quelle mesure il y a un risque d'habituation au fait de ne manger que... que ce genre d'aliments et que mes envies ne tournent plus qu'autour de ce genre de nourriture, que mon corps ne réclame plus que cela. Alors, c'est intéressant parce qu'effectivement, on peut parler d'habituation ou plutôt d'accoutumance pour reprendre le vocabulaire des addictions, sauf qu'on ne va pas... ça va être justement un phénomène inverse. Et c'est aussi ce qui fait qu'on ne peut pas vraiment parler d'addiction dans le cadre de l'alimentation. Je m'explique. Si je prends l'exemple de la drogue ou de l'alcool, quand il y a une addiction, en fait on va consommer le produit et en fait il va y avoir ce qu'on appelle de l'accoutumance et donc en fait la dose ne sera plus suffisante. C'est à dire qu'on va avoir besoin de toujours plus pour avoir l'effet que l'on recherche. Et ça c'est quelque chose qu'on n'observe pas avec l'alimentation. Dans les dernières recherches qui ont été faites, c'est d'ailleurs une des choses qui vient nous dire que non on peut pas parler d'addiction au sucre à proprement parler. Donc je disais c'est une des choses qui fait que on peut pas parler d'addiction au sucre à proprement parler comme comme la cocaïne voyez bien comme on s'amuse à le dire de temps en temps donc voilà en fait quand on parle d'accoutumance en tout cas moi quand je parle de ça d'accoutumance aux personnes que j'accompagne dans la relation à la nourriture C'est plutôt l'effet inverse, c'est plutôt je me suis accoutumée de ce truc là et je n'en veux plus. En fait, prenons, je sais pas moi, non j'allais prendre un exemple mais en fait j'ai pas envie de prendre cet exemple là. En fait, ce qui va se passer dans la relation à l'alimentation, finalement c'est exactement l'inverse de ce que tu crains, je m'adresse à la personne qui m'a posé la question, c'est exactement l'inverse de ce que tu crains. Là où toi tu te dis, ok, si j'ouvre la porte à ces aliments-là, alors j'ai trop peur que mon corps s'habitue et ne veuille plus manger que ça. En fait, en réalité, ton corps va s'habituer à ces aliments-là, tu vas te lasser en quelque sorte de ces aliments-là et tu n'auras plus besoin de ne manger que ça. Par contre, c'est normal qu'en début de processus, tu aies cette impression que tu n'as envie que de ça. Parce qu'en fait, tu rouvres la porte à quelque chose qui a été complètement... interdit dans ton alimentation, donc forcément il y a un côté un peu obsédé autour de cet aliment-là. J'ai envie de faire une précision et de mettre un bémol parce que c'est quelque chose que j'observe quand même, que j'entends en tout cas chez les personnes que j'accompagne. Le but ultime, c'est pas de ne plus du tout avoir envie de l'aliment. Mettons, tu rouvres la porte au chocolat et du coup tu sens que t'as tout le temps envie du chocolat, effectivement, moi je vais te dire, ok, n'aie crainte. il va y avoir un principe un peu d'accoutumance et tu vas voir que tu en auras moins envie, que ça va prendre place dans un quotidien et que du coup tu vas être moins dans l'obsession de cet aliment, tu y penseras moins, tu auras moins besoin, envie d'en manger. Ok, mais ton but ultime c'est pas de ne plus du tout en avoir envie. Et du coup, je dis ça parce qu'il y a des personnes comme ça où j'ai ressenti ça, où en fait elles disaient bah oui mais finalement je continue d'en avoir envie. Oui. Peut-être que c'est un aliment qui va réellement prendre place dans ton quotidien. Ce sera quelque chose d'anodin, au même titre que n'importe quel autre aliment, et t'en auras envie, voilà, selon... ta réalité aussi du moment. On sait aussi qu'on parle d'aliments gras, sucrés, ce sont des aliments qui vont être plus recherchés dans le cadre du réconfort. Donc c'est intéressant aussi de voir quand les envies restent, quand on a l'impression que... C'est pas forcément que ça ne s'apaise pas. En fait, souvent ce qui se passe, c'est que quand même on sent bien que l'obsession est complètement apaisée. mais c'est comme si le besoin de manger l'aliment y restait, et peut-être avec une légère surconsommation sans que ce soit vraiment des compulsions. Dans ces cas-là, ça peut être signe qu'il y a besoin d'aller peut-être creuser plus du côté du besoin de réconfort et de l'évitement émotionnel peut-être, et de voir un peu ce qui se joue de ce côté-là. En tout cas, pour rester sur la question qui m'était posée, non, n'ayez crainte si vous vous sentez concerné par ça. Par ça, le fait d'ouvrir à tout un tas d'aliments dans votre alimentation, ça ne va pas faire que vous allez vous y habituer et que du coup vous n'allez avoir envie plus que de ça, bien au contraire. En fait, le fait de vous habituer à ces aliments et de les rendre anodins finalement, va pouvoir rouvrir aussi la porte à tout un tas d'autres envies. Le corps humain, il n'est pas fait que pour manger un groupe d'aliments sans arrêt. Nos envies, elles sont très variées. Quand on n'est pas dans un... Dans des choix rigides, mentaux, en fait, il y a quelque chose qui se régule et on a besoin de choses très variées. Nos envies sont en lien avec ces besoins très variés. Il n'y a pas de questions, donc je continue. Même en voie de guérison, il vaut mieux culpabiliser ou se frustrer ? Alors, c'est marrant que ça commence par même en voie de guérison. Du coup, j'aurais été curieuse de savoir ce que tu voulais dire à toi qui a posé cette question. En tout cas, est-ce qu'il vaut mieux culpabiliser ou se frustrer ? Mon Dieu, est-ce qu'il faut que je choisisse la peste ou le choléra ? Enfin franchement, c'est un peu ça quoi. Est-ce que je me frustre, du coup je ne mange pas ce qui me fait envie, et à un moment donné je vais me jeter dessus ? Ou est-ce que je mange ce qui me fait envie, mais je continue de penser que ce n'est pas bien, donc je culpabilise, et donc je vais trop en manger, et je vais peut-être même quand même me jeter dessus. Tu vois bien que là, il y a quelque chose à déconstruire. Bien sûr que, sans doute, vous pourriez vous attendre à ce que je dise Ah non, il vaut mieux culpabiliser Et quelque part, oui. C'est-à-dire qu'au début, peut-être que tu vas manger des aliments avec de la culpabilité, mais qu'à force de reproduire l'expérience, à force de voir aussi qu'il ne se passe pas grand-chose quand tu manges ces aliments, à force de voir que, à condition de bosser sur toutes ces autres choses en parallèle, mais... Si en parallèle tu travailles sur le goût des aliments, le plaisir des aliments, tes ressentis et que tu renoues avec une forme de rassasiement, tu vas voir que, ah bah oui, finalement, quand je mange cet aliment, à la base, j'ai un peu de culpabilité, mais je me rends compte que ça va, je suis capable de me réguler même avec cet aliment-là. Tu vois, toutes ces choses-là vont enlever la culpabilité. Donc j'aurais plutôt tendance à te dire oui, à la limite dit comme ça, peut-être que dans un premier temps, il faut accepter d'aller manger les aliments. avec de la culpabilité, mais ça reste pas satisfaisant. Si tu restes à ce stade-là, si tu dis Ok, j'ai compris qu'il fallait pas me frustrer, mais du coup je mange systématiquement avec culpabilité ça veut dire que tu ne déconstruis pas ce que tu penses de l'alimentation, et tu restes persuadé que tu fais quelque chose de mal en mangeant ces aliments, et que donc tu ne devrais pas les manger, et que peut-être il va falloir te reprendre en main, que peut-être là tu ouvres une porte, mais qu'à un moment donné tu vas la refermer, bref, tout ça, ça va faire que... À un moment donné, tu vas te retrouver à compulser. Enfin, voilà. En tout cas, tu vas rester dans un format trouble alimentaire. Et il y a quelque chose qui ne va pas pouvoir s'apaiser. Et tu risques, si tu n'es pas dans les compulsions, tu risques fort d'être dans, de toute façon, de la suralimentation. Ou, à un moment donné, enfin, et, je dirais, de la suralimentation, et rebasculer à un moment donné dans la frustration en disant Non, non, mais il faut que je me reprenne en main parce que, bon, j'ai essayé d'écouter mes envies, mais franchement, ça ne marche pas du tout. En réalité, c'est parce que... tu ne déconstruis pas tout ce qu'on t'a inculqué autour de l'alimentation. Voilà ce que je pouvais dire. J'ai une question en direct. Je suis en guérison, mais souvent je doute de mon envie de guérir ou de rester boulimique. J'ai du mal à choisir la guérison. Eh bien, peut-être que c'est intéressant de te poser la question de pourquoi. Qu'est-ce que tu as à perdre ? Du coup, étant donné que tu viens de poser la question, peut-être que tu vas pouvoir me répondre en direct, on aura un échange. Voir même, je crois que c'est possible que tu interviennes en direct et qu'on discute ensemble, si tu en as l'envie, c'est possible. Qu'est-ce que tu as à perdre dans la guérison ? Qu'est-ce que tu as à gagner en restant dans la boulimie ? Si tu peux me répondre, ça peut être chouette qu'on échange en direct. Le fait de rester mince guérison plus manger ce que je veux. Attends, le fait de rester mince guérison plus manger ce que je veux... Ça c'est la boulimie. Et guérison, être libre, gain de temps et d'argent, moments sociaux, moins d'angoisse, moins d'isolement. Le fait de rester mince plus manger ce que je veux égale boulimique. Ok. Est-ce que réellement tu manges ce que tu veux ? Est-ce que les crises de boulimie, on peut considérer ça comme le fait de manger ce qu'on veut ? Je pense que ta question parlera à beaucoup de personnes. C'est quelque chose que je pensais, moi aussi. Je crois qu'il y a des phases dans la boulimie où on se dit Eh, mais j'ai trouvé la solution, regarde, je suis mince, je mange tout ce que je veux et je suis mince. Alors déjà, à quel point c'est important de rester mince ? Qu'est-ce que ça t'apporte de rester mince ? Et d'ailleurs, si t'en as envie, je t'invite à... Je vous invite, toutes les personnes qui se sentiront concernées, à passer à l'écrit. C'est vraiment important d'écrire, pas écrit, tac, tac, tac, clavier, écrit, crayon. C'est beaucoup plus introspectif. En quoi c'est si important de rester mince ? Qu'est-ce que ça apporte de rester mince ? Moi, à l'époque, je pourrais vous répondre, c'était alors clairement toute ma valeur, j'avais l'impression que c'était identitaire, mais il y avait une notion hyper importante qui était le fait de plaire, d'associer ça au fait d'être jolie et il fallait que je sois jolie et il fallait que je plaise. Et franchement, ma vie tournait autour de ça. Donc c'est intéressant de se poser la question, pas pour se dire, oh la honte, je pense ça. Il n'y a aucune honte à avoir parce que toutes vos pensées, toutes ces choses-là, c'est important d'aller les chercher parce qu'elles sont reliées à des constructions très très... très forte et ça va être important d'aller creuser ça. Donc voilà, à quel point c'est important de rester mince ? À quel point est-ce que si tu lâches la boulimie, tu vas grossir ? Est-ce si vrai que ça ? Je ne sais plus avec qui j'avais parlé de ça une fois. J'avais trouvé ça intéressant. Je ne me souviens plus, donc je ne veux pas dire de bêtises, mais une professionnelle. Ah si, je crois que c'était Marie, le soin par Marie. On parlait de ça, de la boulimie. En fait, la boulimie, petit rappel, il n'y a pas que les vomissements, c'est tout. les compensations que ce soit par le sport par le jeune etc en fait ce qu'on se disait c'est que souvent quand il ya les crises de boulimie et les compensations on compense jamais tout complètement c'est un peu une réalité Et il y a aussi des phases qui bougent, donc le poids, il peut quand même vachement bouger. En fait, elle, elle observait pour elle, mais moi, c'est un constat que je peux faire aussi pour moi, c'est que finalement, les apports apportés par la boulimie et puis les dépenses extrêmes apportées par les compensations faisaient que finalement, si on se mettait à manger normalement, ça faisait à peu près la même chose. Et que donc, eh bien, oui, finalement, en lâchant la boulimie, on n'était pas forcément à plus 10 kilos, quoi. Donc effectivement il y a des phases où on peut être dans la boulimie et on peut être en sous-poids. Ça dépend aussi de ce que vous mettez derrière boulimie, je ne veux pas trop m'étaler là, mais il y a nombre de personnes avec qui j'ai échangé qui se disent souffrir de boulimie. En fait on est plus proche de l'anorexie parce que si vous ne faites aucun repas que vous gardez et qu'à chaque fois que vous êtes en contact avec de l'alimentation ça part en crise et que derrière vous vous faites vomir, en fait il n'y a aucune prise alimentaire en dehors des compulsions. Et d'ailleurs la moindre prise alimentaire génère une crise tellement c'est insupportable. et que derrière, il faut aller se faire vomir, en fait, c'est plutôt, on est plus proche de l'anorexie. Mais dans le cas de... Il y a une alimentation plutôt restrictive avec des compulsions qui interviennent plusieurs fois par semaine avec vomissement et ou jeûne et ou sport à outrance. Là, on est dans la boulimie. Finalement, qu'est-ce qui vient te permettre d'être persuadé que si tu n'es plus dans la boulimie, alors tu ne seras plus mince ? C'est important de le questionner, tout comme de questionner à quel point c'est important d'être mince. Manger ce que tu veux, donc voilà, je reviens là-dessus. Est-ce que réellement tu manges ce que tu veux ? Est-ce que tu considères que tes crises sont des moments où tu manges ? Est-ce que c'est des moments où tu t'autorises à manger ce que tu es en train de manger ? Est-ce qu'en dehors de tes crises, tu manges ce que tu veux ? Est-ce que tu te sens libre ? Je sais que non, puisque dans la guérison, tu mettais être libre. Donc voilà, c'est quand même intéressant d'aller décortiquer chaque petite chose que tu mets du côté de j'ai ça avec la boulimie et je vais le perdre si je guéris de la boulimie. Franchement, chaque petit point. Va le questionner, allez le questionner si vous vous sentez concerné. Parce qu'en fait, vous êtes dans de la pure construction. Je sais aussi que beaucoup d'entre vous ont l'impression que les crises vont leur manquer. Je peux vous assurer que ça n'est pas le cas. Vous avez l'impression que vous en avez besoin, parce que vous avez besoin de relâcher la pression, etc. Vous relâchez la pression des restrictions. Vous verrez que vous n'avez plus besoin des crises. Vraiment. Voilà ce que je pouvais, ce que je peux te dire par rapport à ça. Je ne sais pas si ça répond un peu à ta question. J'ai vu que quelqu'un, quelqu'un disait grave, ça me parle. Pas tant pour la minceur, mais pour le côté défouloir. OK, bon, ben, tu vois, j'ai l'impression que c'est mon image. C'est moi. Je dois être mince. Mais tu vois, ça ressemble tellement à ce que j'ai pu dire moi aussi. J'ai le contrôle. Mais est-ce que tu as le contrôle ? Est-ce que tu as le contrôle ? Ça veut dire que tes crises de boulimie, tu les contrôles ? Est-ce que vraiment tu as le contrôle ? Je parais discrète, je ne suis pas le centre d'attention. Ok. Est-ce que c'est quelque chose que tu aurais l'impression de perdre ? Est-ce que... En fait, ça me vient comme ça, mais est-ce que c'est si important que ça pour toi ? Pourquoi vouloir être discrète et ne pas être le centre de l'attention ? Est-ce qu'à l'inverse, tu deviendrais le centre de l'attention et pourquoi ? Est-ce que finalement, c'est quelque chose qui pourrait te plaire et que tu luttes contre avec les crises ? Je dis n'importe quoi, je te balance tout ce qui me passe par la tête, mais c'est important de questionner, je pense. Depuis que j'ai choisi la guérison, j'ai pris beaucoup de poids. Ok, alors ce serait intéressant de pouvoir creuser plus, en parler. Qu'est-ce qui fait selon toi que tu as pris beaucoup de poids ? Qu'est-ce que ça a changé de choisir la guérison ? Tu vois, en disant j'ai choisi la guérison, quels comportements ont changé à partir de ce moment-là ? Je crois être à plus dix kilos, alors avec des bonhommes qui rigolent parce que je parlais de ça moi. Alors après, il y a différentes phases. En fait, je me rends compte que moi, je suis un peu une vieille quand même par rapport au réseau et tout. Et des fois, je vois des contenus de nanas qui parlent de leur guérison. Et elles ont plein de photos à partager de pendant, par exemple, l'anorexie, à différents moments. Moi, j'ai pas, j'ai très peu. En fait, par exemple, j'ai souffert d'anorexie quand j'avais... 17 ans, bon bah 17 ans, ça fait très longtemps. Bref, on n'avait pas plein d'appareils numériques et tout ça. Et du coup, des fois je me dis que ce serait sympa de pouvoir vous montrer plein de photos. Et d'ailleurs en plus même peut-être de déconstruire ce que vous imaginez. Peut-être que si je vous montrais une photo là, vous diriez Ah oui, là tu souffrais de l'anorexie je vous dirais Non, là je souffrais de boulimie Et à une autre vous diriez Ah là tu souffrais d'hyperphagie je vous dirais Non, je souffrais de boulimie aussi Et puis aussi de voir... Moi je le vois, c'est peut-être pas si flagrant que ça, mais moi je le vois sur mon corps, les étapes de guérison, et mon corps est même... c'est assez étonnant, peut-être que c'est en lien avec la guérison, je me dis aussi que par-dessus ça, il y a mon corps de femme qui a continué d'évoluer, donc il y a tout ça qui rentre en ligne de compte, mais ma morphologie aussi a changé, et donc quand je parle de 10 kilos de machin, c'est aussi se dire ok, je suis guérie. Et puis il y a la guérison, en mode les symptômes s'arrêtent, ça va mieux et qui s'installe sur plusieurs mois. Et puis la post-guérison qui s'installe sur plusieurs années. Et en fait le corps là il va rebouger en prise, en perte de poids, en morphologie, en plein de choses en fait. Il y a plein de choses qui bougent après. Donc tu peux très bien prendre 10 kilos à un moment T mais ça ne veut pas dire que tu vas les garder ad vitam aeternam derrière. Oui, ce que tu décris, c'était mon cas. Je ne sais plus si c'était... Ah, c'est intéressant parce que plein de gens ont répondu. Pour moi, être mince me permet d'avoir plus confiance en moi, de prendre la parole facilement, mais aussi de me fondre dans la masse, d'être moins voyante. C'est marrant parce que c'est complètement ambivalent. C'est à la fois, tu vas prendre la parole et à la fois, on te voit moins. Et c'est intéressant de se dire, OK, est-ce que si tu faisais 10 kilos de plus, tu serais... moins légitime à prendre la parole et pourquoi ? Et là aussi on est beaucoup soumise à des constructions. On nous apprend que être une femme, être une femme qui réussit, être une femme épanouie, c'est être une femme belle. Être une femme qui a le droit de prendre la parole, ça va passer par le physique. C'est délirant mais franchement prenez le temps d'y réfléchir, regardez les exemples autour de vous. On accepte de donner la parole à des femmes avant tout parce qu'elles sont dans les normes séduisantes. Est-ce qu'on peut en dire autant pour les hommes ? Et dans le même temps, on décrédibilise les femmes sans arrêt, on accorde peu de crédit à la parole féminine, beaucoup moins de crédit qu'à la parole masculine, et on renvoie souvent les femmes à quelque chose d'un peu superficiel, oui, retourne faire ton brushing, ou gérer ton maquillage, donc on nous demande, on nous... On nous impose d'être ultra focus sur notre apparence tout en nous le reprochant, tout en se servant de ça pour nous décrédibiliser. En tout cas, tout ça pour dire que cette question de confiance en soi, c'est une pure construction. Tout comme un homme, peut-être dans la société dans laquelle on vit encore aujourd'hui, aura peut-être plus confiance en lui s'il a des... signe de virilité. Peut-être qu'un homme pourra dire ça à l'inverse, sur une carrure plus imposante. Peut-être qu'un homme trop mince qui se considérera, en tout cas lui, comme trop mince, aura moins confiance pour prendre la parole. On est sur de la pure construction. Et en plus, on voit que c'est complètement inverse, hommes et femmes. Donc, on voit bien que ça n'a pas de sens. Oui, tout à fait. Oui, j'ai cette impression également. Donc, je pense que là, les personnes rebondissaient quand je disais de la peur de perdre les crises de boulimie. Oui, tout à fait, une soupape destructrice de soi à supporter trop de choses dans ma vie extérieure. Oui, mais tu verras que toutes ces choses extérieures que tu supportes, déjà, il y en a une grosse partie qui viennent de ce que tu t'imposes avec l'alimentation et le rapport à ton corps. Je pense que vous sous-estimez ce que vous vous faites vivre. Avec les restrictions, à commencer votre journée en pensant à ça, à vous regarder dans le miroir, soulever le t-shirt, regarder le ventre, regarder les fesses, passer dans la rue, regarder, vous autocritiquer, vous peser dès le matin, vous dire que vous avez trop mangé, que ce soir vous mangerez moins, que non, vous avez faim mais vous répondez pas à votre faim. En fait, tout ça, c'est énorme et c'est l'enfer. Et en plus on touche à des besoins primaires humains. Donc... forcément on fout un bordel monstre. Je veux dire si vous vous retenez de faire pipi pendant 8 heures, essayez de vous concentrer sur autre chose, essayez de gérer vos émotions, essayez de ne pas hurler si quelqu'un se met à mal vous parler. Et bien pourquoi ce serait si différent avec l'alimentation qui est notre premier carburant ? Donc en fait cette soupape dont vous avez besoin elle est en grande partie créée par ce que vous vous imposez en fait en termes de restrictions. Par ailleurs Il faut aussi prendre en compte que tout ce que vous vous imposez autour de votre corps, autour de votre apparence, autour de l'alimentation aussi du coup, est intimement lié avec la place que vous vous autorisez ou non à prendre dans le monde face aux autres, à prendre la parole ou non, à dire je t'emmerde aux gens à qui vous devriez dire je t'emmerde, à dire je t'aime aux gens à qui vous auriez envie de dire je t'aime. Il y a quelque chose de très très lié aussi avec la place qu'on prend. Enfin, moi, mon slogan, et d'ailleurs, je réfléchis vraiment à en faire une marque déposée, lâche le contrôle, reprends le pouvoir, c'est vraiment, pour moi, ça dit tout. C'est-à-dire qu'on ne parle pas que d'alimentation et de poids, là. On parle aussi de comment on s'autorise à vivre la vie qu'on a envie de vivre, à prendre la place qu'on a envie de prendre. Et du coup, tout ça, ça crée aussi un cumul. Si en lien avec un mal-être, avec l'impression de ne pas être comme il faut physiquement, vous ne vous autorisez pas à poser des barrières autour de vous, bah oui, tout ça vous vous le cumulez aussi en rentrant chez vous le soir, et oui, tout ça vous l'évacuez en crise. Mais tout ça, ça va ensemble. Ça en dit long sur la grossophobie. Oui, on vit aussi dans une société hautement grossophobe. C'est un peu décalé le moment où je lis vos messages, désolé. Je suis d'accord avec ce que tu dis, mais au final, on vit dans cette société avec ses constructions. Je n'ai pas envie de me mettre à l'écart en sortant des dictates. Très intéressant, effectivement. Il y a plein de choses qui se bousculent dans ma tête. Premier élément important, prendre conscience des injonctions et choisir de ne plus les subir, est-ce que ça revient forcément à devenir marginal ? Est-ce que ça veut dire qu'on ne peut plus vivre dans cette société ? Non, moi j'ai vraiment l'impression de continuer à être intégrée dans la société. Par contre, attention, il y a plein de trucs qui nous énervent après. Hier, j'ai écouté un épisode de podcast. qui n'a rien à voir, la nana parle d'investissement, de patrimoine immobilier, de plein de choses qui m'intéressent. La vache, tout le début de son épisode de podcast, elle est là en train de comparer au fait de vouloir maigrir et qu'en gros elle tient un discours en mode, ah bah oui, pourtant il y a même des gens, même en ayant du diabète à cause de leur surpoids, c'est pas suffisant et du coup, parce que ci ou ça, c'est trop compliqué. de se motiver à maigrir. Genre, c'est aussi simple que ça de maigrir, mais... Arrêtez de parler de ce que vous ne connaissez pas, au passage. Je referme la parenthèse, elle n'écoutera jamais cet épisode, mais voilà. Tout le monde parle de ça tout le temps, c'est ça que je veux dire. Et oui, on continue de vivre dans cette société. J'essaie d'amener ma mini goutte d'eau dans l'océan de la grossophobie au quotidien, mais je sais que c'est ridicule par rapport à tous les messages dont on nous submerge, inonde, sauf que, en fait... Il s'agit juste, toi, de sortir de ce truc-là. Je veux dire, j'ai envie de prendre l'exemple du racisme. On vit aussi dans une société globalement quand même très raciste. Bien sûr, il y a des choses qui ont évolué par rapport à d'autres périodes de notre histoire, mais globalement, on est encore dans une société très raciste. bon, on vit dans cette société-là, soit prendre du recul par rapport à ça, s'informer, étudier le truc, s'éduquer et faire un pas de côté par rapport à ça, est-ce que ça t'empêche de vivre complètement dans la société ? Non, tu fais le tri de ce que tu as envie de garder ou non. Et en fait, les dictates autour de la minceur, c'est pareil. Et sortir des dictates, ça ne veut pas forcément dire que tu vas prendre 50 kilos, parce que c'est pareil. En fait, ce n'est pas parce que tu es...... consciente de toutes ces injonctions que... Enfin, je ne sais pas comment expliquer. J'ai l'impression qu'il y a comme une pensée magique pour plein de personnes. Ben oui, si je sors des dictates, alors j'arrête de faire attention. Si j'arrête de faire attention, alors je grossis instantanément. Non, il s'agit de sortir de ces injonctions pour renouer avec toi et revenir à ton poids d'équilibre qui est censé être ton poids d'équilibre, qui est peut-être tout proche de celui que tu fais aujourd'hui, qui est peut-être au-dessus, qui est peut-être en dessous, j'en sais rien moi. Alors, mais... En fait, il s'agit de ça et il n'y a pas besoin de se marginaliser. J'ai l'impression de partir dans tous les sens, je ne suis pas sûre que ce soit très compréhensible, mais en tout cas, faire un pas de côté par rapport aux injonctions, ça ne veut pas dire devenir une marginale nécessairement. C'est juste trouver sa liberté, son équilibre. L'exemple que je prends souvent, c'est l'épilation. Moi, je ne veux plus subir ce truc-là, pour autant, je continue de m'épiler, mais tellement moins qu'avant. Je cours beaucoup en short, même maintenant en hiver. Et du coup, franchement, je ne sais pas, je m'épile les jambes tous les 2-3 mois peut-être. Je n'en sais rien du tout. Je n'en ai aucune idée. Ce que je peux vous dire, c'est que je vais courir avec du poil sur les jambes. Et que ça aurait été complètement impensable. Alors qu'en vrai, je cours, personne ne voit mes jambes. Et que si même des gens le voient, aujourd'hui, je m'en fous. Néanmoins, je ne sais pas, je vais à... Je sais pas, imagine je vais faire une conférence, je vais être en jupe, je vais m'épiler les jambes. Ok, je vais pas jusqu'au point d'assumer mes poils, mais pour autant, j'ai pris de la distance avec ça parce que je trouve ça débile, parce que c'est une pure construction et qu'en fait j'en ai marre que ça pèse aussi lourd sur mes épaules et je me sens plus légère et plus libre, même si je continue de m'épiler. Je sais pas si ça vous parlera cet exemple. J'ai pas eu le temps de répondre à toutes les questions, mais je vois que je suis déjà à 30 minutes, donc je pense que je vais m'arrêter là. Ça me fait penser à tous ces gens qui disent On a toujours fait comme ça. Oui. Énervant. Oh oui. S'il y a un problème, on peut changer les mentalités, même si on ne sait pas encore comment. Oui. Et moi, souvent, quand je prends cet exemple-là, je donne des exemples. Je parlais de racisme, on peut parler d'esclavage, en fait. On pourrait toujours être bloqué dans de l'esclavage. Bah oui, on a toujours fait comme ça. Nous, en tant que femmes, on pourrait ne toujours pas avoir le droit de vote. En fait... heureusement les choses bougent et évoluent et non on ne peut pas s'arrêter à on a toujours fait comme ça et je pense qu'on est un tournant important dans notre relation à l'alimentation et au corps et que on est un moment important où on va comprendre que en fait notre façon de contrôler de sur contrôler tout ce qu'on mange et qu'elle est vraiment délétère et nous a emmené pas vers une meilleure santé non vers beaucoup plus de troubles alimentaires mais vers aussi beaucoup plus d'augmentation du poids d'équilibre et de problématiques, de poids qui augmente, qui augmente. En fait, ce n'est pas du tout ce qui nous permet, comme on voudrait nous le faire croire, on nous fait croire que les personnes qui sont, par exemple, en situation d'obésité, considérées comme en obésité, parce que vraiment, c'est à prendre avec des pincettes tous ces mots-là, eh bien, c'est juste des personnes qui ne sont pas capables de faire attention. Non, ça n'est clairement pas ça. La question du poids, elle n'est pas là. Et moi, j'ai envie de vous alerter sur le fait qu'on est plutôt à l'inverse et que faire attention à l'extrême toute sa vie à ce qu'on mange, ça a plutôt tendance à emmener vers une augmentation du poids. Alors, tu répondais à Manon. Ah oui, pourquoi Manon disait pourquoi tu serais à l'écart. C'est trop bien vos échanges entre vous. J'adore. Pourquoi tu serais à l'écart si tu sors des dictates ? Et donc, on est dans une société grossophobe et misogyne. Déjà que les femmes n'ont pas beaucoup de place et sont énormément jugées sur leur apparence, si je ne suis pas normale, je vais encore souffrir. Mais en fait, c'est intéressant ce que tu réponds. Tu vois bien que je suis en train de chercher un exemple, mais qui n'irait pas non plus trop loin. C'est comme s'il était complètement normal de se faire tabasser par son mari, en fait. Et tu dis, bah oui, mais bon, déjà qu'on subit beaucoup de violence, si je commence à dire... Non, c'est peut-être pas normal de se faire tabasser par son mari et que son mari tabasse les gamins tous les jours. Ça va être encore pire. Je sais pas si c'est peut-être un peu extrême. Vous voyez bien comment je fonctionne maintenant avec mes exemples un peu, voilà. Mais tu vois bien que ce que je veux dire c'est que tu entretiens le système en disant on est dans une société grossophobe et misogyne donc en tant que femme j'ai pas beaucoup de place déjà. Et bien plutôt que chercher à avoir la place que j'ai le droit d'avoir, c'est à dire exactement celle que j'ai envie de... prendre, je vais rester dans ma minuscule place, surtout pas grossir parce que bon, sinon je vais souffrir. Mais non, ce qui fait souffrir, c'est le système dans lequel tu évolues. C'est ce système misogyne et grossophobe qui te fait souffrir. C'est pas les 3 kilos que tu vas prendre, c'est la lecture que tu vas avoir de ces 3 kilos, de ces 10 kilos, de ces 20 kilos. Alors attention, je vous dis pas, elle est facile prendre 20 kilos, c'est facile pour personne, pour plein de raisons, pour le schéma corporel, pour les articulations, pour l'image de soi, pour... La société grossophobe, personne n'a envie de prendre 20 kilos comme ça, je crois pas. Vous venez me voir si c'est votre cas. Mais moi je suis très au clair là-dessus. Si demain je prenais 20 kilos, je vais pas vous dire que ce serait facile, je suis pas capable de vous dire exactement comment je vivrais. Mais il faut avoir en tête que de dire ok dans ce cas-là je continue... De me restreindre en sachant que ça me crée des crises et que je me fais vomir et que du coup je risque l'hypocalémie, potentiellement l'arrêt cardiaque, de perdre mes dents, de je ne sais quel autre problème de santé, perdre mes cheveux, troubles hormonaux, machin, parce qu'on est dans une société misogyne et grossophobe, mais c'est horrible. Les TCA sont complètement reliés, j'ai fait une conférence il n'y a pas longtemps sur le sujet, et j'aimerais pouvoir la rendre disponible en ligne, donc peut-être je vais vous le proposer pour rendre cette information. accessible au plus grand nombre, mais bien sûr que les TCA sont des conséquences directes du patriarcat, de la misogynie, de la grossophobie. Merci Flavie d'avoir accompagné ma pause déj dans une journée compliquée niveau pression. Merci beaucoup, ça me touche trop ce genre de petits messages, c'est trop bien. Je vais arrêter ici parce qu'on arrive à 35 minutes. Du coup, Mademoiselle Nina, j'ai pas répondu à ta question, mais étant donné que Nina, tu fais partie de SOS Compulsion, je me permets de garder ta question pour notre live privé du programme demain soir, puisque c'est un live question-réponse. Je viens de faire une story à ce sujet, j'en profite pour vous dire que je lance une grande nouveauté, là en janvier, qui va être en test tout le mois de janvier par rapport aux formats, aux horaires et tout. J'ouvre des groupes de paroles, enfin. Ça fait déjà deux ans que je me suis formée au groupe de parole et je n'avais pas pris le temps de le lancer. Donc pour le moment j'ouvre des groupes de parole virtuels donc en ligne sur zoom. 2025 j'ai à coeur de créer pas mal de choses aussi sur Angers en présentiel mais là groupe de parole virtuel où il y aura des thématiques. Le premier groupe de parole il a lieu jeudi de 18h30 à 19h30 et le thème ça va être la peur de grossir. Donc voilà, si vous avez envie d'avoir des infos, écrivez-moi en DM et je vous envoie les infos et le lien d'inscription. Vous pouvez aussi aller jeter un oeil dans le lien dans ma bio, normalement j'ai ajouté ça, j'ai ajouté l'info. Voilà, j'espère que ce nouveau format, je le rends le plus accessible. possible financièrement aussi. Pour toutes les filles de SOS Compulsion, c'est compris dans le programme. C'est un service en plus que je vous apporte. Pour toutes les personnes qui ne font pas partie de SOS Compulsion, je vous le propose à 15 euros, le groupe de parole, pour le rendre le plus accessible possible. Voilà ! Sur ce, je vais vous laisser. Merci pour votre présence. J'ai adoré ce live. Les échanges entre vous et tout, franchement, c'est top. C'est exactement l'image, l'idée que j'ai d'un live. Donc, Pour celles qui viennent d'arriver, je suis désolée, ça se termine. Je vous invite à le regarder en replay sur Insta ou à l'écouter dès lundi prochain sur le podcast. D'ailleurs... Le live de la semaine dernière est sorti ce matin très tôt sur TCA, etc. N'hésitez pas à aller l'écouter. Merci pour votre présence. Belle année à toutes et à tous. Prenez soin de vous au maximum. En 2025, je vais continuer d'essayer de vous apporter de la valeur et d'être là pour vous soutenir dans les combats que sont notamment les TCA, mais aussi tout ce qui gravite autour et donc le patriarcat, tout ça, tout ça. Prenez soin de vous. À très vite. Ciao.