- Speaker #0
Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Mitsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute. Salut Marie, bienvenue, re-bienvenue dans le podcast TCA etc. Trop contente de t'accueillir.
- Speaker #1
Salut Flavie, merci beaucoup, je suis hyper contente de revenir aussi par ici.
- Speaker #0
Ouais, notre échange avait été hyper intéressant pour les personnes qui ne l'auraient pas encore écouté. ça parlait notamment on a parlé de plein de trucs mais notamment de la grossophobie médicale et je trouvais que t'étais très bien placée pour en parler puisque tu es médecin entre autres et du coup suite à 2-3 échanges sur Instagram on a eu envie de reparler toutes les deux en vrai c'est moi qui ai réagi à une de tes stories un jour où tu parlais je crois qu'en l'occurrence tu parlais de la grossesse et même je crois de la relation à ton enfant et de l'éducation et du fait que l'alimentation intuitive avait transformé plein plein de trucs dans ta vie et je me suis dit mais ouais trop intéressant, c'est un constat que je fais aussi et je trouvais ça trop intéressant de te proposer de revenir pour qu'on en discute toutes les deux, pour qu'on puisse aussi élargir le champ et la vision de l'alimentation intuitive et de tout ce que ça peut venir changer dans une vie au-delà de l'alimentation même si on peut parler évidemment aussi de ce que ça change dans l'alimentation.
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Je suis trop contente d'avoir reçu ton invitation, en tout cas, parce que moi, je crois que je partageais justement le fait qu'il y avait plein de choses que je réalisais et dont je voulais parler. Je me disais, mais comment, quand, avec un enfant, tu as envie de plein de choses. Et puis après, la réalité fait que tu prends le temps que tu as. Donc, je suis hyper contente de pouvoir revenir chez toi pour en discuter. Oui, oui, en fait, je dis souvent aux personnes que j'accompagne qu'on fait le constat ensemble qu'en général, on parle d'alimentation, la première, allez, les deux premiers rendez-vous. Et après, c'est plus rare. Il se peut des fois qu'on reparle, mais ça va des fois plus être des détails pratiques ou des choses comme ça. Mais en fait, on se rend compte que très vite, on a parlé d'alimentation deux, trois fois. Et après, on est sur des trucs plus profonds, quoi. Enfin, plus profonds, plus… Voilà, on enlève la première couche de l'oignon et après, on va dans… C'est une thérapie comme toute autre thérapie. C'est juste que pour moi, le déséquilibre personnel que tu vis se manifeste par les troubles du comportement alimentaire. Mais je pense qu'on aborderait les mêmes discussions. La thérapie serait similaire si tu suivais quelqu'un, si tu étais spécialisé dans l'anxiété, dans l'insomnie, certains TOC. Il y a des choses plus médicales dont je viens de parler là, qui suffisent. Une thérapie juste comme ça ne suffirait pas. Mais pour moi, c'est une porte d'entrée, l'alimentation, qui peut être une des portes d'entrée globalement. Et c'est pour ça que la thérapie s'appelle l'alimentation intuitive. Mais on parle de trucs bien plus perso. Au final, on reconnecte vraiment avec soi. Et ça, se connaître et connecter avec soi, quand on devient parent, c'est tout un sujet aussi. Donc, il y a vraiment plein de petits parallèles entre tout ça en ce moment.
- Speaker #0
Du coup, tu parles de tes accompagnements. Je me dis que c'est peut-être bien de commencer par une présentation, parce qu'il y a peut-être des personnes qui n'ont pas écouté le précédent épisode et qui ne te connaissent pas. Donc, ce serait peut-être bien que tu nous dises qui tu es, la manière dont tu as envie de le dire.
- Speaker #1
Oui, carrément. Je m'appelle Marie, j'ai 32 ans, bientôt 33. J'habite à Lyon et de formation, je suis médecin généraliste et puis maintenant, surtout, quasi exclusivement allergologue. Et je me suis aussi formée en alimentation intuitive parce qu'au cours de mes études et de mes expériences perso, je me suis rendue compte que pour moi, il y avait une clé qui manquait à la compréhension de nos comportements alimentaires et de nos troubles du comportement alimentaire. Et cette clé, moi, je l'ai trouvée dans l'alimentation intuitive et je suis persuadée que ça gagnerait à être vraiment mieux connu et plus connu, même s'il y a plein de visions maintenant des comportements alimentaires et de la diététique qui s'en rapprochent. Donc voilà, maintenant je fais un peu des deux, je fais à la fois de l'allergologie, enfin un peu des trois en étant maman, finalement c'est aussi un boulot, un peu d'allergologie et puis des accompagnements d'alimentation intuitive. par visio, en one-to-one, comme une consultation classique. Et puis, j'accompagne aussi à travers un workbook que j'ai créé il y a maintenant deux ans, deux, trois ans, deux ans, parce que j'avais envie d'un accompagnement qui puisse être financièrement ne serait-ce que plus accessible et puis qu'on puisse faire un peu chez soi quand on veut, qui permette... Chaque mois, je suis très exercice, journal, écrire, c'est quelque chose qui me plaît. Et donc, je voulais essayer de faire un condensé... un peu de ce qu'on voit en alimentation intuitive, au travers d'un petit workbook avec des exercices qui permettent déjà d'avancer soi-même sur la problématique. Si la problématique est légère ou légère à modérer, je dirais le workbook peut complètement gérer ça. Et puis s'il y a des choses un peu plus profondes, finalement, ça permet au moins de mettre le doigt dessus et de pouvoir commencer son cheminement tout seul avant de peut-être avoir besoin d'une consultation. Et puis si on est déjà suivi, ça permet d'appuyer un peu ce dont on parle en consultation. Enfin, voilà, c'est un... super outil que moi j'aurais bien aimé avoir il y a quelques années. Donc voilà, je fais un petit peu tout ça.
- Speaker #0
Ok, trop bien, merci. Et donc, que ce soit pour toi, j'allais dire que ce soit pour toi, dans ta vie à toi perso ou dans les accompagnements que tu fais, tu vois tous ces changements-là, et j'allais me reprendre en disant, l'idée en tout cas de base, c'était plutôt de parler de toi quand même, et de ce que toi tu constates, même si j'imagine que... Ça fonctionne aussi en écho avec plein de personnes que tu accompagnes. En fait, tu dis que l'alimentation intuitive, c'est venu modifier finalement ta vie de manière globale et bien au-delà de l'alimentation. C'est quoi le premier truc qui te vient ? Tiens, on va y aller un peu comme ça au feeling. Si je te questionnais sur c'est quoi les changements majeurs dans ta vie depuis que l'alimentation y est entrée, à quoi tu penses ?
- Speaker #1
Depuis que l'alimentation intuitive y est rentrée, je pense qu'il y a notamment le détachement vis-à-vis de son apparence physique. Alors, je vais nuancer un peu tout ça vis-à-vis des détails de son apparence physique. Parce qu'on est d'accord que si demain je prends 30 kilos, ça va forcément me faire quelque chose. Et ne serait-ce que d'un point de vue pratique, il y a peut-être des choses auxquelles j'ai accès aujourd'hui, auxquelles j'aurais moins accès. plus compliquées, il faudrait que je change de garde-robe. Je ne veux pas du tout minimiser l'impact que ça peut avoir des fois de vivre des grandes pertes ou des grandes prises de poids en l'occurrence. Mais par contre, sur du plus ou moins 3-4 kilos, sur un bourrelet en plus, sur un truc en moins ici, sur des poils, etc., je trouve que ça permet de vachement moins se regarder le nombril et d'être vachement plus main dans la main avec son corps et d'y aller en douceur. Je pense qu'il y a plus d'écoute. corporelle que d'observation corporelle. Je pense que ça, c'est un gros sujet qui a changé. C'est qu'en fait, je me regarde dans la glace comme tout le monde, mais ni plus ni moins. Et en tout cas, je ne me scrute pas. Et si j'essaye aujourd'hui une tenue qui ne me va plus, je ne vais pas me dire, il faut que je fasse un régime, je suis moins belle, j'ai moins de valeur, etc. Je vais me dire, ah ! manifestement, là, je suis dans une phase où j'ai changé de taille. Donc, je vais mettre un truc plus grand. Et maintenant, en fait, j'ai dans ma garde-robe des vêtements. J'ai deux, trois tailles différentes dans ma garde-robe parce qu'en fonction des jours, des périodes de l'année, des années. Et puis, on est une femme en fonction des cycles aussi. Des fois, il y a des pantalons, ils te vont deux semaines dans le mois et pas deux semaines dans le mois. Ça peut arriver aussi. Donc, je trouve qu'à ce niveau-là, il y a vachement plus de neutralité et d'absence de jugement, de valeur. cas vis-à-vis de comment mon corps évolue par rapport à moi disons que mon corps il évolue comme comme comme mes cheveux évoluerait tu vois si j'ai une période où j'ai une perte de cheveux ben je vais pas ne rien faire ça va pas ne pas m'affecter mais je vais pas tout d'un coup me mettre à faire des trucs à faire des choses drastiques en me disant là là je perds de la valeur enfin C'est comme ça, je sais que là c'est l'hiver, j'ai peut-être ma densité capillaire qui change, ça ne m'empêche pas de prendre un petit complément, mais je ne vais pas me raser la tête et acheter 10 perruques, parce que ça fait 15 jours que je perds mes cheveux, globalement. Et je trouve que des fois, avec les variations de poids ou d'apparence physique, on réagit un peu comme ça, parce que c'est parce que toute la société le connote très mal, et dès que tu prends 2 kilos, tu es mise dans une case, tu seras en mauvaise santé toute la vie. toute ta vie, attention, le diabète, les accidents cardio-vasculaires, globalement, il y a aussi cette espèce de... d'hypocondrie autour de la prise de poids. Donc, je pense que c'est vraiment des trucs qui ont changé. Je suis plus main dans la main avec mon corps. Je lui fais confiance. Et honnêtement, on se rend compte, je sais que tu t'en rends compte aussi, mais avec l'alimentation intuitive, si tu lui tends la main à ton corps, il te tend la main aussi. Il n'essaie pas de te la faire à l'envers. Il va avec toi. Et ce n'est pas pour ça que tu n'auras jamais de problème de santé. On n'est pas fait pour être... éternel, il peut y avoir des fois des cicatrices qu'on a, des choses ou des terrains génétiques qui font qu'on peut quand même avoir des blessures de santé, mais en tout cas, d'apprendre à plus écouter son corps, ça permet de faire les choses, d'être plus en accord et de ne pas se faire des blessures, de ne pas se faire mal, et puis de moins se juger et de moins avoir peur de 2-3 kilos qui bougent ou de variations d'appétit, etc., ça libère une charge mentale qui est... Et oh là là, il y a moins de... Ouais, ne serait-ce que pour la place que ça fait dans la tête et l'absence de ce stress et de cette autodépréciation chronique liée à son poids, ce qu'on a mangé, ce qu'on n'a pas mangé, etc. Ce qu'on devrait manger, le sport qu'on va devoir aller faire et donc à la place, on ne va pas aller voir ses amis et tout. Enfin, tout ça, ça disparaît, ça ne revient pas et c'est plutôt chouette parce que ça laisse plein de place pour autre chose. et pour des choses qui nous font plutôt vraiment du bien, quelles qu'elles soient, que ce soit de l'activité physique, de la cuisine ou des choses qui n'ont absolument rien à voir. Mais je pense que c'est un des premiers trucs qui a vraiment beaucoup changé.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui a bougé en premier chez toi au moment où tu as commencé à pratiquer l'alimentation intuitive ? Est-ce que c'est ton rapport à l'alimentation qui a bougé en premier ? Le rapport à ton corps, à ton poids ? Est-ce que tu t'en souviens ou est-ce que tout ça, c'était aussi un peu entremêlé ?
- Speaker #1
C'est sûrement entremêlé, mais je me souviens clairement que ça a été plutôt mon rapport à l'alimentation. Et en fait, ça a été la disparition de ce que j'appelle ces fameuses pensées de régime. Où en fait, je me rends compte que, comme beaucoup de personnes, j'avais toute une phase où je ne me considérais plus en restriction d'un point de vue matériel. Si je notais sur un cahier tout ce que j'avais mangé sur la semaine, je pense qu'il y avait vraiment de tout. Par contre, c'était la fameuse restriction cognitive où, oui, tu vas t'acheter un cadeau. gâteau à la boulangerie mais tu y penses deux heures avant et puis quatre heures après et puis du coup tu compenses avec un truc et puis du coup si t'as pas pu compenser parce que tu étais un repas le lendemain j'en sais rien quoi enfin voilà et en fait ça au bout d'un moment de savoir que ces pensées là elle ne vaut pas du bien ça n'a pas aggravé le problème parce que je l'avais constaté au bout d'un moment que ça aggravait le problème je n'ai pas d'autre choix que d'essayer de plus les avoir globalement je sais que J'avais fait un petit exercice où à chaque fois que j'avais une de ces pensées qui popaient, genre tu vas manger un gâteau au chocolat, mais du coup après il faudra aller au sport ou à cette recette, ce serait bien qu'on ne mette pas trop d'huile pour éviter d'avoir telle calorie en plus Dès que j'avais cette pensée qui popait, j'essayais de me dire que ça, c'est une pensée de régime. Et en fait, c'est chiant parce que j'ai décidé que je n'en avais plus. Mais je me disais juste ça, je n'essayais pas de me dire attends, je vais me poser, puis je vais trouver une alternative et ça va me prendre une heure dix Non, non, je me disais juste ça, c'est une pensée de régime Ça, c'est une pensée qui ne me fait pas du bien. Et en fait, à force de me dire ça, ton cerveau, il n'est pas bête. Il comprend qu'au bout d'un moment, ce n'est plus un schéma qu'on veut suivre globalement. Je ne dis pas que ça ne revient jamais. Je ne dis pas qu'en trois jours, tu sors de 10 ans de TCA, pas du tout. Mais de l'identifier en tant que tel et de se rendre compte qu'il y en a beaucoup et qu'elles ne nous servent pas et qu'on ne veut plus les avoir, petit à petit, ça arrête de nourrir ce fonctionnement. Et donc, il y en a de moins en moins. Et donc, tu te libères sur ta façon de cuisiner. Ça, c'est un vrai truc qui a changé aussi. C'est beaucoup plus de liberté en cuisine. Alors que tu as l'impression, quand tu es au régime, tu as des tonnes de recettes, tu dis waouh, tout ce qu'on peut faire sans gluten, tout ce qu'on peut faire sans graisse, tout ce qu'on peut faire et en fait, ça t'enferme quand même beaucoup. Et je me souviens que je regardais des fois, pendant que j'avais encore des TCA, je regardais des recettes, notamment des recettes de cuisine du monde ou comme ça, et je me disais oh là là, mais là, ils associent du riz et des pommes de terre, mais ça ne va pas du tout, tu vois, là, ils associent de l'huile et du beurre, mais pourquoi ? Pourquoi ? En fait, ça t'enferme beaucoup dans des recettes où il faut un féculent, une protéine, ce qui n'est pas la réalité de la cuisine, ni française, ni du monde. C'est comme si tous les jours, on voulait absolument s'enfermer dans je dors huit heures, je bois deux tisanes, je marche dix mille pas, et que tous les jours, tous les jours, tous les jours, alors que la définition même du vivant, c'est de pouvoir avoir de la flexibilité, d'être adaptable. Il y a des jours où tu ne vas pas bouger, il y a des jours où tu vas marcher 12 km, il y a des jours où tu vas manger beaucoup de féculents, il y a des jours où tu en mangeras moins. C'est ça en fait, c'est un équilibre alimentaire et physique, c'est un équilibre sur des semaines, si ce n'est des mois, si ce n'est des années d'ailleurs. Donc ouais, beaucoup plus de liberté alimentaire et du coup de curiosité et du coup d'éclate en cuisine. Cuisiner, c'est vrai qu'au bout d'un moment, ça a toujours été un plaisir, mais ça devenait un peu un stress. Ce qui fait qu'au final, tu ne profites pas vraiment de ce que tu as mangé, donc tu restes un peu frustré, donc tu tombes sur des compulsions. Alors que quand tu y vas plus au feeling et qu'il y a vraiment zéro jugement à mettre dans la même salade de l'huile d'olive et de la mayo, si tu veux. on s'en fiche et c'est pas un sujet, tu passes à autre chose et ton corps suit, ton corps ne prend pas 3 kilos dans la nuit, et oui !
- Speaker #0
Et oui !
- Speaker #1
Voilà, donc il y a quand même ça qui…
- Speaker #0
Oui, d'ailleurs ce que tu nommes, c'est sans doute aussi une étape très très importante, c'est que c'est le moment où tu passes d'une vérité intellectuelle à une vérité vécue, tu passes de la phase de compréhension de mais oui, ça fait sens cette histoire d'alimentation intuitive à… Ça fonctionne aussi pour moi sur mon corps. Et je peux constater que mon corps se régule dans ses envies, dans son appétit, que mon poids... Enfin voilà, comme tu dis, je ne prends pas 3 kilos en une nuit finalement. Et ça, c'est aussi une étape super importante pour ancrer finalement, pour pouvoir continuer l'alimentation intuitive. Parce que c'est vachement rassurant.
- Speaker #1
Oui, oui, je trouve le moment où vraiment ton poids se stabilise, quel que soit le chiffre auquel il se stabilise. C'est très intéressant et d'ailleurs... c'est très fluctuant en fonction des personnes, mais au moment où tu te rends compte qu'en fait ça se stabilise, c'est très rassurant, parce qu'en fait toi tu fais quand même un peu un saut dans le vide, au moment où tu dis ok j'arrête de contrôler, tu sais bien en plus que quand t'as un peu le contrôle fric, c'est effrayant, et je sais que moi j'ai fait le saut dans l'alimentation intuitive, parce que j'avais plus d'autres options, disons que dès que j'avais une micro-pensée de contrôle alimentaire, je faisais une compulsion immédiatement, donc en fait t'es là, t'es ok, j'ai plus d'autres choix, je peux pas faire autrement, donc tu fais vraiment un saut dans le vide. Et quand tu te rends compte qu'en face, il y a du répondant, et oui, ton poids change un peu, mais il ne change pas pendant 4 ans. Il change éventuellement sur 3-4 mois, peut-être plus, peut-être moins en fonction des personnes, mais tu ne fais pas des yo-yos avec des changements de 15 kilos en permanence. Ton corps bouge un peu, il se pose. Et en fait, je pense que tes apports, si tu avais tendance comme moi à avoir des compulsions, et du coup à compenser avec des repas plus légers, Au final, je pense que tes apports, si tu fais le total de ce que tu as mangé sur la semaine ou sur le mois, je ne suis pas sûre que ça bouge beaucoup. C'est juste que c'est réparti de façon vachement plus harmonieuse et vachement plus intuitive. Et du coup, ça améliore le vécu que tu as vis-à-vis de ça, ça diminue ton stress, ça améliore la digestion aussi. Ça, on n'en parle vraiment pas assez. Mais de manger ce dont tu as envie quand tu en as envie, tu le digères étonnamment vachement mieux que de te forcer à manger à certains moments ou à t'empêcher à d'autres. Je pense qu'à la fin, vraiment, ton poids varie un peu, mais si tu étais déjà dans une phase où tu alternais restriction-compulsion, ça reste assez proche de là où tu es déjà actuellement.
- Speaker #0
Tu parles là du stress. Est-ce que toi, c'est quelque chose que tu as pu observer aussi dans les changements notables dans ta vie ?
- Speaker #1
C'est marrant parce que tu vois, moi, je ne me considérais pas forcément comme quelqu'un de stressé au sens où je ne me suis jamais stressée d'être très, très en retard, tu vois. Ce qui ne m'empêche pas d'être à l'heure aux événements importants. Mais disons que je ne suis pas très angoissée sur ce sujet-là. Je suis plutôt celle qui rassure mes proches quand il y a quelque chose. Les examens ne m'ont jamais stressée plus que ça. Alors, c'est toujours le petit stress qui va. Mais je n'ai jamais été une grande anxieuse ou une grande stressée. Cependant, je me rends compte qu'en fait, je pense qu'il y a beaucoup de stress que je mangeais du coup finalement. Et donc, je ne me sentais pas stressée. Et en fait, c'est plutôt en n'ayant plus de... de plus me jeter dans la nourriture pour me réfugier, qui a un peu libéré du stress. Alors, ce n'est pas que ça a libéré du stress, c'est qu'en fait, c'est un stress qui existait et que juste j'ai arrêté de le manger et que je me suis plutôt retrouvée face à mes pensées, à mes émotions et à me dire, OK, alors en fait, comment est-ce qu'on gère ce truc-là ? Parce que moi, avant, je mangeais et du coup, j'avais d'autres stress. Mais j'avais le stress, je ne sais pas, mais le stress négatif de, ben voilà, tu as trop mangé, tu as mal au ventre et tu vas grossir et gna gna, enfin... Ce qui était à la limite des pensées très désagréables, mais des pensées familières. Donc je n'étais pas, mon Dieu, mais pourquoi est-ce que je suis en train de penser ça ? J'étais là, oui, c'est toujours les mêmes petites voix. Ce n'est pas un nouveau sujet. Donc je dirais que ça m'a enlevé quand même beaucoup, beaucoup, beaucoup de stress un peu caché. C'est vraiment plutôt de charge mentale, de charge mentale liée à tout le temps penser, est-ce que tu vas manger, est-ce que tu ne vas pas manger ? Et à quoi tu ressembles ? Est-ce que les gens pensent de toi, que tu es trop gros pour la tenue ? que t'as mises, tu vois t'as toujours ces trucs qui sont épuisants de tout le temps penser ce que les autres pensent de toi et est-ce que t'es légitime à avoir mis cette tenue ou pas c'est épuisant en permanence d'avoir un peu plus de je m'en foutisme là-dessus, franchement ça fait beaucoup de bien et par contre ça a démasqué d'autres source de stress, mais qui aurait été démasquée par autre chose. Sinon, je pense que si je n'avais pas fait des TCA à 20 ans, j'aurais fait des tendinites à 30, une dépression à 40. Enfin, je n'en sais rien quoi. Tu vois, si tu n'es jamais à l'écoute de tes émotions, de qui tu es vraiment à l'intérieur, il y a un moment où ça sort. Dans tous les cas, de plus ou moins jeune ou vieux, mais il y a toujours un moment où ça sort. Donc, ce serait sorti à un autre moment. Mais oui, après, du coup, ce qui... et on en reparlera peut-être avec le sujet de la maternité, mais ce qui est plutôt bénéfique, c'est que les outils que tu apprends avec cette thérapie de l'alimentation intuitive qui t'apprennent à identifier tes pensées, à prendre tes comportements avec plus de neutralité, voir les erreurs comme, pas des erreurs, mais comme des tentatives, de te voir avec un peu plus de neutralité et de recul, ça c'est utile après dans toutes les situations de ta vie. avec des stress que tu as sur d'autres sujets, sur des sujets persos, sur des sujets professionnels, sur des sujets évidemment très nombreux liés à la parentalité, ça t'aide à avoir déjà une petite notice de ta propre utilisation, qu'après tu ne fais qu'étoffer année après année. Mais à ce niveau-là, je trouve que ça, je ne sais pas, oui, c'est sûr que ça enlève du stress. Ça peut en démasquer d'autres, mais qui de toute façon seraient sortis à un moment.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. De toute façon, c'est une réalité de ce qui se passe à l'intérieur. Et on ne peut pas... Pour moi, je partirais du principe que c'est forcément pas sain de ne pas en avoir conscience, en fait. Tu vois, c'est juste un masque. Souvent, je parle des trucs qui sont mis sous le tapis. Et quand tu soulèves les TCA, c'est aussi une partie du tapis. C'est des fois un gros tapis. Et quand tu soulèves... Et ça, c'est un truc que je te rejoins complètement. Moi, je l'ai vécu personnellement. j'ai découvert que j'étais un peu même peut-être on pourrait parler d'anxiété au début ça a été un peu violent du coup de me rendre compte de ça j'ai pas trop compris quoi tu te dis attends mais pas du tout normalement non bah oui mais ouais effectivement je veux dire c'est intéressant tu dis je les mangeais et moi j'ajouterais parfois c'est de ne pas les manger enfin tu vois ça peut être en mangeant ou en ne mangeant pas parce que le contrôle qu'on met aussi dans les troubles alimentaires et une forme de gestion émotionnelle, c'est pas le bon mot, c'est au contraire un masque émotionnel. C'est quelque chose qui permet de ne pas voir, d'être complètement focus sur autre chose.
- Speaker #1
Je trouve que quand tu manques de contrôle sur certains points de ta vie, c'est très rassurant d'avoir le contrôle sur ce que tu manges. D'ailleurs, il y a plein de façons d'entrer dans les TCA, il peut y avoir la culture des régimes avec, on t'apprend qu'il faut absolument maigrir sinon tu vas avoir un AVC globalement. Mais il y a aussi plein d'autres raisons beaucoup plus sournoises qui peuvent être liées à des moments où juste tu as perdu le contrôle sur ta vie et hop, ça, ça a été une façon de prendre le contrôle, alors que tu n'avais pas forcément eu de réflexion sur ton poids. Quand tu es une femme, c'est très rare d'avoir jamais eu de réflexion sur ton poids, mais c'est rassurant, entre guillemets, de pouvoir contrôler ce truc-là. C'est sûr. Oui,
- Speaker #0
oui. Et puis, il y a pas mal de personnes que j'ai accompagnées comme ça. Pour qui ça a été ça ? Tu vois, la révélation de plein d'autres choses avec parfois... Le fait d'avoir oublié, dire ah mais oui, en fait, quand j'étais plus jeune, j'avais tout le temps peur de ça, j'étais anxieuse par rapport à ça, j'avais oublié que c'était le cas. Mais en fait, tiens, comme par hasard, j'ai développé des TCA et puis pouf, maintenant que ça va mieux, ça revient. Ou comme toi et moi, la découverte aussi de en fait, je suis plus anxieuse, stressée que je le pensais C'est cool que tu l'aies nommé. On pourrait ne pas l'envisager comme ça. Mais ça va tout à fait avec ce que tu disais dès le début, en préambule de l'épisode, en disant, en fait, le trouble alimentaire, c'est un moyen de... On pourrait le dire de plein de façons différentes. C'est un moyen de gérer, de nommer, ou de ne pas le nommer, justement. Mais en tout cas, c'est quelque chose qui vient parler d'un déséquilibre plus global.
- Speaker #1
Pour moi, c'est vraiment... Comment dire ? Si tu as une maison avec tes fondations, l'ossature, et puis à la fin, tu choisis ton crépi, pour moi, les TCA, c'est le crépi que tu as mis à la fin. C'est ce que tu vois de l'extérieur. Mais en fait, si ton crépi s'émiette, derrière, tu peux avoir plein de causes. Ce n'est pas toujours les mêmes. Et des fois, sur une maison qui a des problèmes d'humidité, tu peux avoir pas forcément un problème de crépi, mais un problème d'autre chose. Pour moi, les TCA, c'est une façon clinique. de présenter un mal-être intérieur qui peut s'exprimer de plein d'autres façons différentes.
- Speaker #0
Mais le risque, je trouve aussi... Enfin, je suis complètement d'accord. Et je trouve que c'est mal compris, par contre, ça. C'est-à-dire que je vois encore trop de personnes qui sont accompagnées par des psys, des psychiatres, à qui on dit non, non, non, mais je veux dire, vos crises, vos machins, on s'en fout. de comment vous mangez, de toute façon, votre trouble alimentaire, ça n'est qu'un symptôme d'autre chose. Et en fait, quand on vient me dire ça et qu'on me dit qu'est-ce que t'en penses ? Ben oui, mais non. C'est-à-dire que oui, c'est le symptôme d'autre chose, néanmoins, ça se doit d'être entendu pris en charge.
- Speaker #1
C'est un gros symptôme quand même, quoi.
- Speaker #0
Et on doit travailler... Tu vois, pour moi, le trouble alimentaire, il finit par s'auto-nourrir. C'est quelque chose que j'ai observé, notamment chez des personnes victimes de violences sexuelles, tu vois. parce que j'interviens bénévolement dans une asso pour accompagner les victimes à Angers où j'habite. Et en fait, le lien n'est plus à prouver entre les deux, entre le trauma sexuel et l'apparition d'un trouble des conduites alimentaires. Et en fait, ce qu'on constate quand même, et ce que j'ai constaté sur moi aussi, c'est que tu peux aller bosser ton trauma, mais tu peux suivre je ne sais pas combien de thérapies, être vraiment mieux avec ça, ne plus subir. le traumatisme au quotidien, donc du coup, le remettre à sa juste place dans le passé, c'est l'objet de toutes ces thérapies-là, et pour autant, faire des crises. Parce qu'en fait, ton comportement alimentaire, lui, le trouble alimentaire est quelque chose qui s'auto-nourrit, tu vois, de restrictions qui créent des compulsions, machin, même si du coup, il n'y a plus l'élément d'origine, le déclencheur de ton trouble alimentaire, ça existe. Donc en fait... J'avais envie de préciser ça parce que je trouve que c'est un peu dangereux des fois. En tout cas, ça peut être mal compris quand on dit que c'est le symptôme d'autre chose. Oui, mais, tu vois.
- Speaker #1
Tu fais complètement bien de le repréciser parce que c'est vrai que c'est assez mixte pour moi. Quand quelqu'un aujourd'hui vient en me disant que je fais des compulsions, souvent le problème est mixte entre qu'est-ce que tu gardes à l'intérieur de toi, quel est le stress, quel est... le trauma, quelle est la gestion des émotions, blablabla, et quelle est la part de la société qui attend de toi, que tu sois mince, qui t'a fait faire des régimes, qui t'a dit de manger ceci à telle heure, et qui t'a coupé de tes sensations alimentaires. Et en fait, pour moi, il y a vraiment les deux qui cohabitent, un peu chez toute personne qui va avoir des TCA, mais je ne sais pas dans quelle proportion. Il y a peut-être des gens chez qui il y aura 80% de juste, un jour j'ai fait un régime et puis du coup depuis je suis un peu perdue, mais tout va bien dans... dans ma vie, globalement. J'en ai eu vraiment eu. En général, tu fais deux consultations. C'est hyper rapide. Ça dépend du suivi de la personne, mais c'est souvent beaucoup plus rapide quand même. Et puis, tu as d'autres personnes où c'est plutôt enfance chaotique, etc. Et puis, souvent, c'est des personnes qui avaient ce qu'on peut appeler un léger surpoids depuis l'enfance. Alors, bien que le terme de surpoids ne me plaise pas du tout, mais disons que les personnes qui étaient plus rondes que ce qu'on attendait d'elles dans l'enfance. plein de traumas psychologiques, parfois plus, mais ne serait-ce que le trauma psychologique d'être mis au régime très tôt et puis de jamais savoir quelles ont été tes sensations de faim, de satiété, etc. Ou des personnes qui développent des TCA pour d'autres raisons de stress. Mais c'est ça qui est très compliqué, c'est que tu as toute la partie qu'on gère très bien en AI, d'ailleurs, de renouer avec tes sensations, de renouer avec tes émotions, tout ça. Et moi, il y a beaucoup de personnes où une fois qu'on a déconstruit toute cette partie-là, en fonction, s'il reste une grosse partie de trauma de base, j'ai toujours trauma, ce n'est peut-être pas le bon terme, mais s'il reste une grosse partie de stress, on va mettre au sens très global du terme, personnel qui était masqué par les TCA, à ce moment-là, on bascule en suivi chez une psy, chez un psychiatre, en psychothérapie, etc. Et ce ne sont pas du tout incompatibles et ce n'est pas du tout un échec de l'alimentation intuitive non plus. Non,
- Speaker #0
c'est clair.
- Speaker #1
Si tu n'avais fait que ta thérapie, peut-être qu'il serait resté cette mauvaise compréhension de qu'est-ce que je fais avec mes compulsions quand même qui sont toujours là, parce que j'ai plus de trauma, mais effectivement je suis coupée de ma sensation de faim et de satiété. En fait, c'est ça qui est compliqué, c'est que les deux vraiment cohabitent, et le fait que la société soit vraiment dans le culte de la minceur et dans le culte du régime tout le temps, ça rajoute une couche supplémentaire à une problématique qui déjà est bien suffisante en elle-même.
- Speaker #0
Oui, et puis il ne faut pas oublier que du coup... n'importe quel membre de la société, qu'il soit médecin, psychologue ou quoi, baigne aussi dans cette réalité sociétale. Et du coup, il va de ses petits préjugés sur le poids, le corps et l'alimentation. Et du coup, tous ces professionnels non formés, non seulement vont pouvoir dire, oui, c'est que le symptôme, on s'en fiche un peu. Et puis, vous n'avez qu'à ne pas acheter vos aliments de crise ou manger plus lentement, appeler un ami, brosser vous les dents. Enfin bon, tu vois. disons que c'est professionnel oui de un il soigne pas de deux des fois il aggrave donc bon ça oui mais bon dis donc c'est un autre sujet revenons à nos moutons qui sont ce que l'alimentation intuitive est venue changer bouleverser j'ai envie de dire dans ta vie on a parlé déjà de pas mal de choses on a parlé du rapport au corps de la charge mentale et de l'espace mental qui est regagné d'ailleurs moi ça c'est le premier truc souvent qui a lieu avec les personnes que j'accompagne et rien que ça ça permet de se dire non mais je ne referai jamais ma chine arrière, c'est pas possible la vie elle est trop cool comme ça le rapport à l'alimentation avec la liberté en cuisine on a parlé de stress, de digestion moi je me dis aussi il y a un truc dont on parle moins, c'est le rapport à soi global et la confiance en soi Parce qu'en fait, on nous vend toujours qu'en perdant du poids, on aura davantage confiance en soi. Et je me demandais si toi, ça avait fait bouger des choses de découvrir l'alimentation intuitive en termes de rapport à ça.
- Speaker #1
Probablement parce que je pense qu'au début, ça marche ce truc de tu perds du poids, tu as un physique qui rentre plus dans les standards ou en tout cas, quand tu as perdu du poids, quel que soit d'où tu pars, tu te préfères forcément avec ce poids en moins. Donc, tu as confiance en toi parce que tu te rapproches des standards, mais c'est une confiance en soi qui est très conditionnelle et qui est très fragile du coup, et qui du coup est illusoire. Enfin, ce n'est pas une confiance en soi pérenne, forte, malgré les épreuves, blablabla. Donc, c'est une fausse confiance en soi en fait. C'est comme si tu avais confiance en toi quand tu mettais un chapeau, mais que ce chapeau, il manquait de s'envoler tout le temps. À la fin, est-ce que tu as vraiment confiance en toi du coup, de te promener avec ce chapeau qui… qui vole tout le temps, c'est pas dit, tu vois. Et vraiment, d'avoir plutôt ce détachement. Et quand je dis détachement, c'est pas un je-m'en-foutisme vis-à-vis de son apparence physique, c'est pas du tout la même chose. Mais d'avoir un détachement et quelque chose de plus neutre et de plus... Ouais, bah mon physique, il est là... Enfin, il est pas là que pour être un ornement, quoi. Il est pas là que pour que les gens le regardent et me disent c'est bien ou c'est pas bien. Il est là parce qu'il m'aide à me lever le matin, à faire plein de trucs, à aller marcher là où j'ai besoin de marcher, à récréer. à réfléchir, à goûter de super bons aliments. Il y a tout un côté fonctionnel que dans les régimes, on laisse complètement tomber. On ne raisonne qu'en pousser des poids à la salle et être fit et voir tes abdos. Mais en fait, on oublie tellement de choses. Et du coup, je trouve que de percevoir plus ton corps comme ça fait que comme tu te détaches de ce côté conditionnel de j'aurai confiance en moi si je reste à tel poids, finalement, tu es obligé de travailler sur ta confiance à toi, justement, inconditionnelle, c'est-à-dire qui je suis vraiment et est-ce que ça me plaît ? Et si ça ne me plaît pas, comment je peux travailler pour être plus en phase avec moi et d'être en phase avec soi ? C'est ça aussi qui nous aide à mieux reconnaître ses forces, à mieux reconnaître... quels ont été les facteurs extérieurs qui nous ont aussi mis dans ces positions de non-confiance en soi et de pouvoir aussi un peu changer d'ennemi, tu vois, d'arrêter de se dire que l'ennemi c'est soi-même et qu'on ne sait pas prendre soin de soi et qu'on est nul et qu'on ne fait pas les choses assez bien et de se dire oui, en fait, j'ai aussi été mise dans tel système, j'ai aussi eu les réflexions de telle personne, j'ai aussi été mal accompagnée ici, j'ai aussi baigné dans les cultures des médias par là. Enfin, tu remets les choses un peu à leur place, tu arrêtes de penser que tu es toujours... nul et efflémasse et tout ce que tu veux. Et du coup, te rendre compte que l'ennemi, ce n'est pas que toi et que toi, au final, c'est plutôt l'inverse. On a l'impression que les personnes qui ne sont plus au régime, entre très grosses guillemets, se laissent aller. Alors que c'est vraiment l'inverse. Ça demande une énergie dingue de faire un régime, de le tenir, d'aller à la salle X fois par semaine, pendant X mois. On n'imagine pas l'énergie qu'il faut pour être au régime. et pour avoir subi tous ces régimes et pour aussi se dire un jour que je ne les fais pas les personnes qui ont traversé tout ça et qui subissent les conséquences d'années et d'années de régime sont absolument plus courageuses que plein de personnes qui n'ont jamais eu besoin d'en faire et du coup de te rendre compte que tu as été mis dans un système j'aime pas trop ce mot, des fois il fait un peu complotiste mais voilà dans un... dans un schéma de pensée de société qu'on a tous et que ce n'est pas ta faute et que ce n'est pas un manque de motivation ou quoi, ça aide à faire un peu la paix avec soi et à reprendre un peu les rênes, on va dire, de tout ça. Et donc, je ne sais pas comment on dit, à se cheer up, tu vois, tu te fais un high five et tu dis, OK, en fait, on est ensemble et on y va. Et ça, ça nourrit vraiment ta confiance en toi inconditionnelle parce que... Parce que c'est toi avec toi-même et que... ok tu guéris des TCA et tu soulèves un autre problème mais c'est pas grave tu te prends par la main et on va ensemble chez la psy tu te prends par la main et on va ensemble chez le dentiste enfin bon j'en sais rien où t'as besoin d'aller et ouais ça te permet de vraiment prendre soin de toi mais vraiment pas de prendre soin de ce que la société voudrait de toi tu vois c'est ça qui est très différent et en fait quand tu prends soin de toi de toi ça nourrit ta confiance en toi parce que hum Parce que tu as confiance dans tes capacités à prendre soin de toi, tout simplement. Et puis, tu pars à la rencontre aussi de qui tu es vraiment à l'intérieur. Et ça, ça nourrit quand même... Alors, il y a des trucs chez toi qui peuvent ne pas te plaire, mais en général, on peut aussi trouver des choses chez soi qui nous plaisent et qu'on peut cultiver. Et plus on nourrit son amour propre, et plus on nourrit sa confiance en soi aussi. Donc, ouais, franchement, c'est... Ce n'est pas du tout en perdant du poids qu'on gagne confiance en soi. Je dirais plutôt que ça brise complètement la confiance en soi parce que ça la rend complètement conditionnelle et conditionnée par un truc qui est très éphémère. On le sait, les études montrent que les régimes brisent l'estime de soi en mille morceaux. C'est très avéré et on le sait vraiment depuis très longtemps. On se demande pourquoi les gens continuent à en faire, mais c'est vraiment très avéré.
- Speaker #0
Et du coup, ce que tu dis, ça fait lien avec le regard des autres. qui prend une importance à la fois, j'allais dire démesurée, mais c'est aussi, j'ai envie de dire, plus très bien placée dans l'estime qu'on peut se porter. Et je trouve que c'est un lien parfait pour questionner ce que ça a pu changer, tout ce que l'alimentation intuitive est venue modifier dans ta vie. Qu'est-ce que ça a pu changer dans ton rapport aux autres, les autres au sens large ? amis, famille, couple, les autres aussi qu'on ne connaît pas, parce que ça c'est un truc que j'observe souvent, ça peut paraître fou mais il y a quand même pas mal de personnes que j'accompagne qui ont une grosse grosse crainte du regard de l'autre et quand je creuse et que je questionne, c'est pas forcément le regard de l'autre proche, c'est l'autre inconnu. Ce qu'on fantasme de c'est l'autre, l'autre avec un grand A que tu croises dans la rue partout et je suis curieuse de savoir ce que tu as observé toi comme changement. sur tous ces autres, en allant de la sphère très privée jusqu'à la sphère plus éloignée ?
- Speaker #1
Effectivement, d'avoir plus confiance en soi et de se détacher un peu de sa propre pseudo-responsabilité vis-à-vis de ses TCA, ça fait qu'on est moins accroché et accro au regard de l'autre. Et dans mon entourage proche, je me suis rendu compte... que j'étais vraiment, comment dire, je prêtais attention 10 000 fois plus au regard de mes proches que mes proches ne me regardaient, tu vois. Enfin, j'ai longtemps eu une SIA, évidemment, sans en parler parce que, évidemment, tu ne vas pas en parler, ça ne va pas la tête. Et du coup, il y a plein de mes proches qui, je pense, ne savent pas plus que ça que j'en ai eu. Enfin, c'est beaucoup plus facile pour moi d'en parler sur des réseaux à des gens qui... ou que je ne vais pas croiser en vrai, ou qui ont vécu la même chose, donc du coup on se comprend et on n'a pas besoin de se justifier forcément, que d'en parler à des proches et de leur dire, tu sais, pendant tout ce temps, je faisais mes calculs pour pouvoir manger ça chez toi, parce que ce n'est jamais très agréable cette position. Et en fait, je me rends compte que dans mes proches, il y en a plein qui ne m'ont jamais su, ils ne se sont jamais doutés. Et là où moi, je me prenais la tête sur 3 kilos ici, 3 kilos là, je me suis promenée dans une dizaine de kilos pendant une dizaine d'années et personne n'a fait gaffe en fait. Et c'est là où tu te dis, c'est quand même très risible, parce que toi, tu paniques quand t'es passée de 76 à 77, et les gens autour de toi, t'as beau t'être baladée entre 70 et 80, ils te font ah ouais et tout le monde s'en fiche, royalement. Alors tout le monde, parce que j'ai aussi un entourage qui me convient, et dans mon cercle familial, voilà, c'est le... C'est pas dans un mou de culture des régimes et c'est très bien et c'est aussi pour ça, je pense, qu'on est amis depuis si longtemps et que ça fonctionne si bien. Dans le contexte familial, c'est un peu plus subtil, mais globalement, disons que c'est pas non plus complètement toxique, mais c'est un peu plus la culture des régimes de la société, quoi, globalement. Enfin, tu manges un gâteau, c'est OK, t'as fait du sport avant, c'est pas toxique-toxique, mais c'est pas non plus forcément... très léger et quand tu as déjà des TCA, du coup, tout résonne 12 fois plus. Mais ouais, en fait, tu... tu prends de l'assurance sur les causes de tes TCA et sur les causes de tes pensées et sur celles que tu veux continuer à nourrir et sur les pensées que tu ne veux plus nourrir. Et du coup, quand tu as ce genre de remarques, tu sais que tu ne veux plus les nourrir, donc tu ne les nourris plus, en fait. Et du coup, c'est plus grave si tu les as. Et puis après, plus tu prends de l'assurance, plus tu es capable de dire aux autres, écoutez, ce sujet, je ne veux plus que ça en soit. Enfin, ne fais pas de remarques là-dessus, ne me fais pas de remarques sur ça. Et voir à force de faire... de me former en alimentation intuitive et de pouvoir en parler, tu as plutôt une forme d'éducation par l'exemple. C'est-à-dire, je ne suis jamais allée voir mes proches en disant Regardez, je vais vous faire un diapo sur l'alimentation intuitive. Mais de ta façon de faire et du fait de dire Vous savez, j'ai eu des TCA et maintenant, je fais ça. C'est comme ça, en fait, que les gens s'y intéressent et qui disent Tiens, est-ce que moi aussi, tu pourrais me prêter ton verbe pour que je le lise ou pour que je le prête à ma mère ? C'est comme ça que ça se fait. En fait, j'ai été surprise de voir qu'il y a des gens qui me demandaient un workbook pour un proche. C'était plus des branches en quelles je n'aurais pas pensé. Tu vois, finalement, des gens où je me serais dit on va en parler, on n'en parlait pas forcément. Et à l'inverse, tu te rends compte que ça gravite dans plein d'endroits et dans plein de sphères auxquelles tu n'as pas pensé. Et oui, je trouve que forcément, ce détachement, de savoir quelle pensée tu veux nourrir ou ne pas nourrir et d'être détachée de... du rapport entre ton apparence physique et ta valeur. Tu arrives à abonder dans le sens où ta valeur ne dépend pas de ton physique. C'est un entraînement de toute une vie. C'est comme le vélo, plus tu en fais, plus c'est facile de le faire globalement. Ça te permet aussi d'être plus détachée vis-à-vis de ce que pensent les autres. Il y a toujours des sujets sur lesquels tu seras plus à fleur de peau que d'autres. Maintenant, quand on me critique sur mon physique, je pense que ça me fait vraiment... plus rien, je ne sais pas, je ne me suis pas exposée non plus à une scène critique ouverte, tu vois, mais globalement, si quelqu'un me dit, ah, tu as pris 2 kilos, je vais lui dire oui, enfin, pour moi, c'est devenu très factuel comme donné, tu vois, je ne le prends plus comme du coup tu es moche ou du coup tu ne vaux rien, c'est très factuel et en fait, je me rends compte que les gens me disent que j'ai pris ou que j'ai perdu, mais de façon très random, qui n'a absolument jamais rien à voir avec la réalité, mais plutôt aux pantalons que tu as mis, tu vois, donc en fait, c'est vraiment du vent tout ça, quoi. Et après, il y a évidemment tous des sujets, des petits points sur lesquels on peut être plus facilement déstabilisable ou pas. Là, je sais que je suis maman depuis un an et demi. Par contre, des réflexions d'inconnus sur ma façon d'être ou pas avec ma fille, ça, ça me fait partir au quart de tour. Parce que c'est un sujet qui est très sensible pour moi. Et je vois ma psy, tout va bien. Mais voilà, les points de confiance en soi ou les points de... susceptibilité, je ne sais pas ce qu'il faudrait dire, peuvent ou se déplacer ou en tout cas il y a toujours des choses sur lesquelles on va être plus ou moins sûr de soi mais en tout cas, la vie des autres globalement, sur mon assiette ou sur mon physique ça ne m'importe mais vraiment plus du tout je ne vais pas dire plus du tout parce que j'en sais rien mais vraiment quasiment plus du tout, enfin ça fait très longtemps que je n'ai pas eu un exemple d'un truc qui m'a stressée sur mon poids ou mon assiette, globalement je ne pourrais même plus te dire quand c'était la dernière fois
- Speaker #0
Ok. Et du côté de tes relations amoureuses, on va dire ça, du côté de tes relations amoureuses, alors peut-être que tu étais déjà en couple avec la même personne depuis des années, que du coup, tu as vécu TCA, guérison, alimentation intuitive, tout ça, ou pas, mais tu fais oui de la tête, donc oui, c'est ce qui me semblait. Est-ce que tu observes des choses de transformées dans... Dans ton couple, dans ta relation à l'autre, dans la relation à l'intimité, au fait, tu vois, il y a des enjeux corporels, le fait d'être touché, le fait de sentir qu'on est désiré ou non. Et même peut-être, j'ouvre la question, plus globalement, dans ton rapport aux hommes et au regard des hommes sur toi. Est-ce qu'il y a des choses qui peuvent bouger ?
- Speaker #1
Alors oui, mais du coup, les deux réponses, j'ai une partie de réponse qui va dans un sens et l'autre dans un autre sens. Disons que globalement, dans mon couple, je pense que ça a amené plus de sincérité pas qu'on n'était pas sincère l'un envers l'autre, je te cache des trucs même si je cachais des TCA donc forcément ça aide pas mais plus de naturel je pense il y a une tension qui se relâche et c'est vrai que quand mon conjoint était en train de cuisiner, souvent je regardais combien d'huile il mettait, je lui disais de ne pas mettre trop ou alors je le regardais, ça me stressait et puis je partais ailleurs mais du coup j'étais stressée pendant le repas enfin, oh là là tu te... c'est à dire...... On reprend le scénario, tu dis, c'est pas possible de se mettre dans ces états-là, quoi. de te faire croire qu'il faut se mettre dans ces états-là pour ce genre de trucs. Donc oui, à ce niveau-là, je trouve que ça a amené vachement plus de tranquillisation et puis du coup de discussion, parce qu'il y a bien un moment où je lui ai un peu tout balancé sur les TCA, sur ce que je vis, où j'en suis, etc. Et donc lui, il est un peu tombé des nues aussi et il s'en est énormément d'avoir rien vu, même si ce n'était pas sa faute, je cachais très bien. Donc évidemment que tu ne vois pas. Et donc, ça nous a rapprochés à ce niveau-là parce que tu ouvres cette petite porte en plus et puis ça t'ouvre plus à l'échange et du coup, tu es plus naturelle sur plein de sujets. Et puis du coup, ça devient vachement plus facile aussi. Les TCA, c'est une partie de la santé mentale. Donc, ça devient vachement plus facile de parler de plein d'autres sujets de santé mentale. Et ça, ce n'est quand même pas du luxe. Et oui, au fil de ta thérapie avec l'alimentation intuitive, finalement, tu... tu te connais de mieux en mieux, du coup, tu peux plus aussi, comment dire, avoir une communication avec l'autre, de je me suis rendu compte que mes besoins, c'est plutôt ceci, et du coup, quand on fait ça, je pars au quart de tour, parce qu'en fait, ça me fait peur à ce niveau-là. Enfin, les échanges sont de plus en plus sincères, et on se comprend de mieux en mieux, et ça ne fait que nourrir positivement la relation, quoi, globalement. Donc, quel que soit le sujet de santé mentale, c'est vraiment top, quoi.
- Speaker #0
Ça me fait vraiment écho avec la confiance en soi, en fait, ce que tu dis aussi, tu vois, c'est... il y a une forme de confiance en soi, mais globale, c'est-à-dire aussi dans ses besoins. Et tu vois, c'est ça la première étape pour pouvoir exprimer des besoins à quelqu'un d'autre et aller lui dire moi, je fonctionne comme ça etc. Il faut déjà en avoir conscience et puis ensuite, il faut ne pas les rejeter. Je trouve qu'il y a vraiment quelque chose de transformateur dans cette thérapie-là. Tu vois, d'arrêter, tu le disais tout à l'heure, en fait, ton corps, c'est pas un ennemi, il veut pas te piéger, en fait. L'expression des besoins de ton corps, c'est juste quelque chose de naturel à entendre et tu vas affiner ça et tu vas mieux te connaître et ça te permettra de mieux les exprimer aux autres.
- Speaker #1
Complètement, oui, complètement. Et puis ça se fait de petit à petit parce que tu vois, il y a un an, ma fille avait 4-5 mois et je me suis re-rendue compte de plein de trucs que je ne disais pas et que je prenais sur moi parce qu'en fait, même s'il y a déjà plein de trucs que je disais, c'est que... finalement, quand tu n'as pas d'enfant, c'est facile d'aller t'isoler une heure. Enfin, c'est plus facile qu'avec un enfant, on va dire. Et du coup, là, tu dis, ah oui, en fait, là, du coup, ça démasque encore plus. Enfin, j'ai vraiment beaucoup moins de moyens de cacher et de prendre sur moi, parce que tout le temps que tu avais pour prendre sur toi, tu l'as beaucoup moins. Donc, ça rebat un peu les cartes. Et c'est pour ça aussi, je pense qu'il y a beaucoup de baby clash, etc. C'est parce que ça force à une communication drastique. Et du coup, c'est déjà bien d'avoir entamé un peu le... Enfin, voilà, d'avoir déjà... Oui. commencer à poser des bases avant parce que ça fait parler d'énormément de choses. Et plus tu te connais déjà en amont, plus tu as toujours des trucs à découvrir. Mais disons que tu as déjà fait une bonne partie, tu as amorcé les choses. Oui,
- Speaker #0
et puis comme tu dis, tu as presque une notice d'utilisation, mais une notice d'exploration, j'ai envie de dire. C'est-à-dire que tu as appris l'auto-observation, l'observation avec plus de neutralité aussi. Tout ça, c'est des outils qui sont... tellement utile dans tous les domaines. Et du coup, tu disais que tu avais deux réponses distinctes, voire opposées à faire, par rapport au regard des hommes.
- Speaker #1
Je disais que, enfin, je ne sais pas qu'elles sont opposées, mais ça touche vraiment à deux sujets. Donc, le regard des hommes, je dirais que ça rejoint un peu ce que je voulais te dire, finalement, sur la confiance en soi, sur tout ce qui aide au travers de cette thérapie. Moi, ce qui m'a aussi beaucoup aidée, c'est de me rendre compte que... encore une fois, ce n'est pas de ma responsabilité. Il y a une culture un peu quand même collective qui te pousse un peu au TCA. Et en fait, ça fait ensuite beaucoup le pont avec le féminisme et te rendre compte qu'on attend des femmes ceci, on attend cela. Et en fait, tout d'un coup, d'avoir entre guillemets une cause ou un ennemi un peu plus grand et un combat qui fait sens. Et au final, tous les jours, je me rends compte de nouveaux trucs qui sont liés au patriarcat, globalement. Plus ça va, plus tu dis, mais en fait, on est en colère contre ce truc-là. ça va pas quoi et en fait ça ça déporte le problème c'est pas les bons termes parce que il y a quand même des choses à faire sur soi mais il y a une grosse partie de choses sociétales et en fait ça te donne ça te donne la hargne ou en tout cas ça te donne des outils pour après te dire ok en fait on peut aller plus loin et c'est pas que moi et mes petits problèmes quoi et je trouve je sais pas en tout cas c'est peut-être très personnel mais de voir plus large et de Je vis la même chose en ce moment avec la parentalité, de me rendre compte qu'il y a plein de trucs que je vivais où je me sentais nulle. Et en fait, tu te dis, c'est normal que je sois en galère, c'est parce qu'être toute seule trois jours de suite avec un enfant, c'est factuellement compliqué. Ce n'est pas moi qui suis complètement naze. Factuellement, on le sait qu'il faut plus d'adultes pour un seul enfant que ce qu'on permet aujourd'hui d'avoir pour prendre le travail trop tôt. Enfin, il y a encore beaucoup à dire, mais tu te rends compte de... que tu n'es pas dans un contexte qui favorise le fait que tu vas être pleinement épanouie. Donc, quand tu te rends compte qu'il y a un peu le contexte qui dysfonctionne, ça te permet de te dire, ah, OK, donc en fait, changeons le contexte. Et ouais, je ne sais pas, moi, ça m'a donné une sorte de, pas de rage, mais de harne, tu vois. Ou pareil, je me suis dit, je vais me former en AI. Et puis, on va, cette parole qui n'est pas assez, enfin, cette parole, ça fait un peu chaman, mais c'est ces connaissances, on va dire, qui sont. vraiment pas assez diffusées et toute cette désinformation, notamment sur le sucre, tu vois qu'on diffuse, c'est plus possible et ça fait du mal aux gens et du coup, tu te mets à tourner vers les autres et vers l'extérieur et je pense que c'est à la fois très bénéfique pour soi d'aider quelqu'un d'autre, si tu vis la même chose, ça fait ricochet, ça fait beaucoup de bien, même s'il faut être soi-même guéri avant, sinon c'est un peu toxique, mais ça aide et puis ça t'aide à comprendre encore une fois d'autres points du problème et puis... ça te donne l'impression de reprendre le dessus sur les choses et de te dire, OK, j'ai traversé tout ça, mais ce n'est pas vain, parce que maintenant, je peux avoir un impact sur les autres, je peux avoir un impact sur autre chose. Et, ouais, je ne sais pas, moi, je trouve de me rendre compte que, enfin, ça peut être à double tranchant, parce que se rendre compte que toute la société a un problème, des fois, c'est un peu lourd, tu vois. Mais à la fois, je trouve que, je ne sais pas, ça permet de se dire, OK, donc, en fait, j'ai été que victime d'un... d'un schéma presque logique, en fait. Et du coup, faisons autre chose pour que ces schémas ne se répètent pas. Et du coup, il y a une autre phrase très percutante qui m'avait marquée quand j'avais au tout début essayé de déconstruire pourquoi je voulais absolument être mince. Et tout d'un coup, je m'étais rendue compte que ce n'était pas tant pour moi, mais pour le regard des autres, justement, dont certains proches dont j'avais eu des réflexions, tout ça. Et en fait, de façon très rationnelle, j'avais réussi à me poser et à me dire, mais attends, si cette personne... ne m'aime plus ou même moins parce que je prends 3 kilos, est-ce que j'ai envie de la garder dans ma vie, en fait ? Est-ce que j'ai envie d'avoir dans ma vie des gens qui ne m'aiment plus parce que j'ai pris 3 kilos ? Et en fait, le raisonnement rationnel, très vite, est ben non, j'ai même pas envie d'avoir l'avis de ces gens-là, en fait. Qu'est-ce que c'est que cette façon de penser ? Et donc, ça te permet de, un, de te rendre compte qu'il n'y a pas tant de gens qui pensent comme ça dans ton entourage. Alors, il peut y en avoir. Moi, j'avais cette chance d'avoir des gens. Alors, je ne dis pas que... physiquement peut-être que j'allais moins plaire à ces gens, mais je m'en fiche de physiquement moins plaire à des gens qui... Enfin disons qu'à la limite j'ai envie de plaire physiquement à mon conjoint et puis à moi-même, mais c'est à peu près tout quoi, normalement voilà, de plaire physiquement à ma mère, à ma grand-mère, à un tiers, à un ami, enfin je m'en fiche beaucoup plus tu vois, donc donc en fait d'avoir, voilà, de m'être dit ok je leur plairai peut-être moins physiquement, mais est-ce que cet avis doit régir toute ma vie à moi et tous mes comportements ? non je ne pense pas quoi et donc tu reprends un peu le contrôle sur ok qu'est-ce que de quoi moi j'ai besoin de quoi moi j'ai envie quoi et du coup quand ça aide aussi je trouve à se détacher justement du regard de l'autre de dire attends si cette personne trouve que ça va pas le fait que j'ai 2 kilos en plus ou que j'ai du poil sur les mollets est-ce que en fait c'est quelqu'un du coup comment dire est-ce que ça m'intéresse de m'intéresser à la vie de cette personne tu vois ce que je veux dire oui quelqu'un qui pense comme ça je veux l'avoir dans ma vie non donc en fait on s'en fout ça va pas plus loin ma réflexion que ça donc je dis pas des fois tu peux être confronté malgré toi à des gens dont la vie va t'importer parce que c'est un supérieur professionnel parce que j'en sais rien ça peut arriver ou parce que pour le coup je ne le vis pas mais quand tu rencontres quelqu'un que t'es dans cette phase de séduction bah évidemment que ça va te piquer un petit peu mais j'ai envie de dire même dans cette phase de séduction si tu te mets en couple avec quelqu'un qui est à cheval sur le fait que tu fasses 2 kilos en plus ou en moins... Je ne suis pas sûre qu'à terme, sur du très long terme, ce soit une relation très épanouissante.
- Speaker #0
Oui, c'est aussi un bon filtre. Ça me fait penser à une personne, elle va se reconnaître, du coup, d'écouter l'épisode que j'accompagne actuellement et qui aimerait rencontrer quelqu'un et qui me disait que, tu vois, sur des applis de rencontre avec les hommes avec qui elle discute, ça devient un filtre, en fait, dès le début. Il y a eu un mec qui lui parlait beaucoup de son physique à elle, qui semblait vraiment porter là-dessus et qui la complimentait beaucoup sur le physique. Il avait l'air de tourner qu'autour de ça. Ça a été rédhibitoire. Elle s'est dit, mais attends, qu'est-ce que c'est que ça en fait ? Est-ce que j'ai envie de baser notre relation là-dessus ? Je trouvais ça intéressant que du coup, ce soit aussi un peu un red flag maintenant pour elle.
- Speaker #1
Je trouve que c'est en ça que ça amène plus de sincérité à la relation. C'est que du coup… Je trouve que quand t'es petit, en tout cas moi dans l'enfance que j'ai eue, la relation c'était quand même beaucoup basé sur la séduction, du coup le physique, du coup être jolie, etc. Et surtout quand t'es une fille, on sait bien. Et du coup, tout d'un coup, de dire... Ok, on enlève, ça ne veut pas dire encore une fois qu'il y a un je m'en foutisme physique ou quoi, ou que je ne me maquille jamais, ou que je... Enfin, on se maquille ou pas, on s'en fout, mais disons que je ne suis pas tous les jours en survête dans la rue. Souvent, tu ne suis pas tous les jours... Mais ouais, tu mets ça un peu au second plan. Tu dis, mais c'est exactement ce que je dis en thérapie. L'idée, ce n'est pas de dire qu'on s'en fout du poids et tu n'as pas le droit de me parler de ta peur de prendre du poids. C'est juste que vient le poids, on le met au second plan. Ce n'est pas au dernier plan, c'est au second plan. Et bien, on focalise un peu sur autre chose. Et en fait, ça fait tellement du bien. Et tu as des échanges vraiment... Tu as des relations qui sont plus riches, qui sont plus sincères. Et il y a tellement plus de choses à parler que de son physique. Je veux dire, personne... On ne parle pas tous les jours de la taille que tu fais. Alors, si tu es très, très grand ou très, très petit, je ne dis pas. Mais globalement, on ne dit pas aux gens, Tiens, toi, tu ne fais qu'un mètre soixante, moi, je fais un soixante-trois. Et en fait, le poids et l'aspect physique, ça devrait être le même niveau d'information. C'est-à-dire, des fois, on en parle parce que pour X raisons, ça a été utile. mais c'est X raisons, c'est pas omniprésent globalement ça ne devrait pas l'être et en fait il y a énormément de gens je pense qu'on soupçonne pas qu'ils seraient soulagés de plus avoir à penser à leur physique, à parler de leur physique à se demander ce que les autres pensent de leur physique je pense que les gens les plus obsédés par leur physique aujourd'hui sont aussi les gens qui ont le plus peur je sais pas mais qui sont le plus attachés au regard de l'autre et le plus dépendant peut-être au regard de l'autre donc ouais Je ne veux pas juger absolument tout le monde, mais je pense que dans les gens sur Instagram qui sont très Youpi, je suis bien dans mon corps et regardez, je fais beaucoup de sport je ne sais pas à quel point c'est très neutre comme passion.
- Speaker #0
Il y a un sujet qu'on n'a pas encore abordé. Là, on parlait des relations. On est parti du cercle plus loin. On a recentré jusqu'au couple et t'en as parlé à plusieurs moments. T'es devenue maman. et du coup tu n'as pas le regard d'avant mais bon je pense que tu peux imaginer comment ça aurait été et ça me fait penser à un épisode de podcast enregistré il y a peu de temps avec Marion son compte Instagram c'est monalimentationintuitive qui parlait de la naissance de sa fille et qui me disait si j'avais eu des TCH je suis sûre que je me serais pesée dès le lendemain de l'accouchement etc Et qui me dit, et ça a généré beaucoup d'émotions chez elle, d'ailleurs de le verbaliser, elle ne s'y attendait pas, qui me dit, je crois que ma fille n'aurait pas été ma priorité, en fait, si je n'avais pas guéri de mes TCA. Et c'est fort, en fait, d'imaginer ça et de l'admettre. Et du coup, selon toi, l'alimentation intuitive, qu'est-ce qu'elle t'apporte dans ta vie de maman ? Que ce soit, j'ai envie de dire, autant dans ta façon. de vivre la maternité que ce que tu mets en place pour ton enfant aussi ?
- Speaker #1
Je pense que ça m'apporte le fait de ne pas élever ma fille justement dans une culture des régimes très inconsciente, parce que là, moi, je t'en parle comme si c'était un acquis pour 100% des gens, mais pas du tout, et c'est souvent très inconscient qu'on se contrôle, qu'on surveille ce qu'on mange, qu'on compense, et que si on prend 10 kilos, tout d'un coup, on se dit Oh là là, mais je suis une perte ! on s'auto-déprécie et ça casse un peu son estime de soi. Donc déjà, ça me permet presque inconsciemment maintenant de pouvoir l'élever sans tous ces conditionnements-là et sans attendre d'elle. En plus, c'est une fille, alors évidemment, sans attendre d'elle qu'elle soit dans ce rôle ou dans cette image de comme-ci, de comme-ça, de grande blonde, de j'en sais rien. Enfin voilà, c'est tout bête, mais d'être beaucoup plus neutre vis-à-vis de ça et d'être armée mine de rien. vis-à-vis de peut-être le regard futur de certains médecins qui, en fonction de comment évolue sa courbe de poids, je ne sais pas, je vais peut-être avoir des réflexions dans quelques années de le poids, il est comme ci, le poids, il est comme ça. Ça permet de s'armer face à ça quand même. Et même si, voilà, quand c'est son enfant, c'est toujours 12 fois plus de panique parce qu'on se dit, mais OK, moi, avec moi-même, mon poids, il est là et je gère. Mais avec un enfant, c'est évidemment plus inquiétant. Donc, d'avoir quand même cet apport de l'alimentation intuitive avant, ça permet d'être très... un peu plus armé et de peut-être pas prendre les choses tout de suite au premier degré, ça ne veut pas dire que peut-être, si un jour je suis très inquiète ou s'il y a quelqu'un dans le podcast qui est dans cette situation, ça ne veut pas dire que peut-être ça n'a pas le coup de consulter et d'en discuter, mais ça permet de poser un peu les choses et de se dire, ok, j'ai conscience de cette grossophobie ambiante et donc je ne prends pas tout premier degré tout le temps avec toute la panique que ça aurait été il y a dix ans. Déjà, je trouve ça génial de pouvoir l'éduquer là-dedans et puis ça me permet de l'ouvrir. petites mais petit à petit au kiff que j'ai à cuisiner tu vois et justement sans qu'il y ait de conditionnement ou de limitation de on a déjà mis telle matière grasse on en mettra pas une autre
- Speaker #0
Ça permet à ce niveau-là d'être plus tranquille. Et puis de faire, c'est tout bête ce que je vais te dire, mais du coup, de faire une éducation diététique globale sans passer par un truc diététique de, et les légumes, mange d'abord les légumes pour avoir ton dessert et de transformer le dessert en récompense et le sucre en récompense. Enfin, c'est ce qu'on dit maintenant de faire avec les enfants. Et c'est en plus ce que je fais avec la I. Vraiment, je lui présente tout en même temps. Tout en même temps, c'est la compote, le gâteau, les pâtes, les brocolis. Enfin, vraiment. Tout en même temps, elle mange dans l'ordre qu'elle veut et elle ne mange pas du tout plus les fruits que les brocolis. C'est très drôle d'ailleurs à constater parce que c'est très fluctuant. Il y a des jours où forcément, on a quand même des mini-filtres encore en nous. Quand tout d'un coup, elle va manger deux, trois gâteaux de suite ou deux, trois tranches de fromage, on se dit, c'est vrai que c'est des aliments sur lesquels elle ne va pas se réguler, etc. Et en fait, pas du tout parce qu'en fait, ça dépend de ce qu'elle a faim. Il y a des jours où elle va manger une assiette de brocolis quasiment comme la mienne et je vais me dire, waouh ! et des fois où elle en voudra pas du tout, mais en fait si je prends du recul sur tout ça, c'est très fluctuant et ça permet aussi justement, cette liberté que ça a avec l'alimentation intuitive, de pouvoir lui présenter tous les aliments, mais dont les légumes, sous plein de formes différentes et qui sont pas forcément que vapeur, qui peuvent être en nuggets, qui peuvent être dans des gâteaux, qui peuvent être cuits vapeur, qui peuvent être rôtis, et sans qu'il y ait une connotation de il faut les manger parce que c'est bien, t'auras le gâteau après En fait, on amène beaucoup de neutralité dans la composition de l'assiette et l'enfant, il le sent qu'il n'y a pas de stress. Et moins il y a de stress, plus il aura envie de toucher à tout. Et oui, il y a des périodes où les enfants mangent plus de féculents et d'autres, ils mangent plus de sucre et d'autres, ils en mangent moins. Mais de toute façon, les études le montrent que plus tu forces un enfant à manger quelque chose, plus tard, à l'âge adulte, il sera dégoûté et il ne voudra pas. Et à l'inverse, si tu empêches un enfant de manger, il risque de faire plus d'hyperphagie à l'âge adulte. Donc en fait, on a vraiment tout intérêt à laisser faire. Après, on peut toujours avoir des petits tricks sur des enfants qui mangent zéro légumes. On peut toujours faire des gâteaux dans lesquels on met de la patate douce, de la courgette. Il y a plein de trucs qu'on peut faire. En tout cas, je trouve que l'AIME a permis cette liberté et curiosité culinaire que je peux transmettre à ma fille et qui a un super effet ricochet derrière, qui est que les légumes, c'est autant l'éclate que les pâtes, que le fromage. On en reparlera quand elle aura 5-6 ans. Je ne dis pas, pour l'instant, elle est encore petite. Je trouve qu'il y a vraiment cet apport-là. Et puis, surtout concernant ce que ça peut apporter à ma fille, mais après, ce que ça m'apporte à moi, c'est du coup vachement plus de compréhension de moi que j'ai déjà un peu de base. Mais ouais, d'indulgence et d'observation, entre guillemets, de ces erreurs, non pas comme des erreurs, mais comme des expériences dont tu tires ton mode d'emploi. Enfin, je sais que je dis énormément ça quand... dans les accompagnements d'AI, mais c'est vrai dans tous les domaines, il y a des personnes des fois qui me disent, mais à ce moment-là, j'ai envie d'un gâteau, mais je n'ai plus faim. Qu'est-ce que je fais ? Je le mange quand même, je ne le mange pas. Si je le mange, j'aurai mal au ventre. Mais si je ne le mange pas, ça va m'obséder toute la soirée. Il y a souvent cette situation-là. Et souvent, ce que je dis, c'est tu prends l'une des deux options. On s'en fiche. Ce n'est pas très grave, ce n'est pas un gros sujet. Tu prends une des deux options. Déjà, tu prends cinq minutes pour y réfléchir. Comment je me sens ? Peut-être que si j'attends cinq minutes, finalement, je serai vraiment plus à satiété et je n'aurai vraiment plus du tout envie du gâteau. Ou peut-être qu'à l'inverse, je vais digérer. Et du coup, je pourrais manger mon gâteau dans un quart d'heure en ayant moins l'estomac plein. Et tu prends une des deux options et tu observes. Et tu regardes si finalement, est-ce que ça t'a fait du bien ? Est-ce que ça a nourri des pensées cool ? Est-ce que ça a nourri des pensées de culpabilité ? Est-ce qu'en fait, c'était la cata ? Est-ce qu'en fait, au lieu de manger qu'un gâteau, t'en as mangé 20 ? du résultat factuel de j'aurais dû en manger ou j'aurais dû pas en manger, c'était la bonne ou la mauvaise option, on s'en fout, c'était une option. Et ce qu'on veut savoir, c'est ce que tu as retiré de cette expérience. Est-ce que du coup, dans ces moments-là, si la situation se représente exactement comme ça, ça te permettra de savoir, est-ce que du coup, il faut temporiser ? Est-ce que du coup, il vaut mieux passer à autre chose ? Ou est-ce qu'il vaut mieux vraiment s'autoriser le gâteau aux souris de compulsion ? Tout ça étant évidemment très fluctuant en fonction des jours, des moments de la journée et des épisodes de ta vie. Mais voilà, je trouve que d'avoir cette observation plus neutre sur comment tu fonctionnes, moi, ça m'aide en tout cas en ce moment aussi à... J'ai un peu de mal à prendre du temps pour moi et à le trouver. Et du coup, il y a des fois où j'ai l'impression d'avoir gâché entre grosses guillemets une heure parce qu'au lieu de prendre vraiment du temps pour faire des trucs qui me ressourcent, j'ai traîné sur Insta ou voilà. Et je me dis, c'est bête, t'as trouvé une heure et là, t'as juste regardé des trucs nuls sur Insta. Enfin, pas forcément nuls, mais... Et en fait, ça me force, ce truc-là, à prendre du recul et à me dire... C'est pas grave, si tu fais jamais d'erreur, si tu vas jamais dans les mauvaises directions, tu sais pas que c'est les mauvaises directions, c'est que des routes que t'as jamais explorées, tu vois, et une fois que t'as été au bout de la route, tu vois c'est vraiment une map, une fois que t'as été au bout de la route, tu dis, ah oui non cette route elle est nulle, on la reprend pas, c'est pas grave tu vois, et c'est que en explorant tous les chemins que tu trouves les bons chemins à la fin, et je trouve que ça, ça aide. C'est vachement aidant. Et surtout dans la parentalité, qui est vraiment un océan de nouvelles routes que tu n'avais jamais vues, tu es obligé d'emprunter des mauvais chemins et tu es obligé de te retrouver dans des inconforts et d'avoir ce regard sur cet inconfort qui est ok, donc j'apprends Et c'est vachement plus facile de t'en parler à froid. Quand tu es vraiment dans l'inconfort, le nez dedans, tu es rarement en train de te dire ok, j'apprends Tu es plutôt vu pour quoi ? Mais voilà, ça t'aide à avoir ce recul-là qu'après tu peux avoir sur... plein de domaines de ta vie, professionnels, relationnels, etc. Et ouais, ça, c'est vraiment quelque chose. Je ne sais effectivement pas ce que j'aurais fait sans... Enfin, c'est sûr que si je n'avais pas géré mes TCA, si je n'avais pas guéri, travaillé sur mes TCA avant de tomber enceinte, déjà, ça m'aurait pourri la vie avec mon rapport au corps et puis tous les interdicts d'apprendre ta grossesse. C'est sûr que je serais partie en compulsion, mais violent après l'accouchement et puis toutes ces... 18 derniers mois qui, je dis pas qu'ils ont été difficiles, mais bon, c'est un bébé de 18 mois, t'as des moments plus ou moins compliqués, la carence de sommeil, tout ça, et c'est sûr que je me serais jetée sur l'alimentation 14 fois plus que ce qui a été le cas là, ce qui finalement n'a pas trop été le cas finalement, et ça aurait nourri encore plus de nouveaux problèmes, et encore plus de galères avec l'image de soi, et encore une moins bonne digestion, et ça c'est que le serpent qui se mord la queue, quoi, après, donc... Je fais un micro aparté parce que je crois que ça fait longtemps qu'on discute, mais la petite cerise sur le gâteau, c'est que tu apprends vachement plus à vivre avec tes émotions. Et ça, dans la parentalité, on se rend compte de plus en plus que c'est essentiel parce que si toi-même, tu n'es pas à l'aise avec tes émotions, comment tu veux gérer celle d'un enfant chez qui les émotions sont débordantes et hyper fortes, sachant qu'on a tous des tempéraments différents. Moi, j'ai un tempérament... très très dans l'empathie, ce qui fait que si ma fille pleure, sachant que les pleurs d'enfance c'est toujours horrible, horrible, horrible horrible, oh un oiseau et du coup moi ces pleurs là, ils me prennent et je me dis mais oh là là elle vit un truc horrible et tout d'un coup je me sens dans un truc horrible et en fait elle, une minute après elle est passée à autre chose et moi je suis toujours dans ce truc horrible de oh la pauvre c'était horrible quoi et c'est vraiment en ayant mieux conscience de tes émotions que tu vas mieux réussir je pense à accompagner celle de ton enfant et que vous allez arriver dans une co-régulation émotionnelle qui va être cool et qui va faire que tout le monde va grandir dans le bon sens en étant très posé, que des trucs qui vont partir en escalade de elle me cherche, ça me met hors de moi ou alors je suis hyper triste et je suis trop dans l'empathie et je suis trop dans le ma chérie dès qu'il se passe le moindre petit pet de travers, enfin ça c'est complètement un autre sujet sur lequel je ne suis pas assez qualifiée mais je ne peux que reconnaître l'utilité que ça a d'être à l'aise et en phase soi-même avec ses émotions et de pouvoir les nommer
- Speaker #1
Ce que tu dis, ça ouvre plein d'autres sujets, plein de portes. J'ai découvert un compte Insta dernièrement. J'ai perdu son nom, Marion Kuerk, ou je ne sais plus. Pour celles que ça intéresse, je mettrai en lien de description, qui parle beaucoup de la façon d'éduquer les enfants, notamment en Finlande. Le rapport qu'on a, ça aussi, c'est intéressant, parce qu'en fait, on peut vraiment faire le lien. Avec l'aspect sociétal des choses, tu disais, quand tu prends conscience qu'en fait, ton TCA, finalement, c'est un peu le produit de plein de choses. Des fois, je me dis, mais c'est terrible et je ne fais pas du tout les choses de manière robotisée, mais sincèrement, il y a des personnes qui viennent vers moi et en quelques mots, qui m'expliquent ou genre même, je ne sais pas, j'ai un premier appel avec certaines personnes, elles m'expliquent leur truc. Ben attends, mais elle coche toutes les cases, tu vois, avec tout un parcours. personnel, mais dans quelque chose de sociétal aussi, qui malgré tout est déterminant. Je ne suis pas dans le déterminisme, pas du tout, mais... Voilà, et le côté éducatif et notre façon d'accompagner nos enfants, notamment dans la petite enfance, en fait, on est ultra formaté par un système éducatif sociétal français. Et c'est dingue, effectivement, on a une façon de concevoir l'enfant et ses réactions en France qui est ultra différente d'autres pays.
- Speaker #0
C'est vrai que je me permets juste, c'est pas en Finlande, c'est en Suède, parce que je crois qu'en Finlande… Ah oui,
- Speaker #1
c'est en Suède, pardon.
- Speaker #0
C'est après dans les pays nordiques qu'il y a des similitudes, mais elle en parle vachement en Suède, qui était le premier pays à justement abolir les peines corporelles. et verbales, je ne sais pas, mais en tout cas, corporate sur les enfants et avoir mis en place des droits de l'enfant et tout. C'est un pays qui, pour le coup, a 40 ans d'avance. Du coup, c'est hyper intéressant de voir ce qui se passe et de voir que ce n'est pas tous devenus des enfants rois. Justement, ça a plutôt fait l'inverse. Et ce que j'aime bien, c'est qu'elle ne dit pas justement comment éduquer un enfant, mais elle dit... voilà en Suède quel regard on pose sur l'enfant. Et c'est tout quoi, enfin c'est tout, et c'est à la fois un énorme sujet, mais elle donne pas de technique d'éducation, et je sais que je la suis, en story elle partage souvent des questions des parents qui disent comment faire, comment gérer le nom, comment gérer, on est obligé de faire un vaccin, comment gérer... Et en fait elle dit mais moi je vais pas vous dire comment gérer, y'a pas de mode d'emploi des enfants, y'a des grandes... base, mais il n'y a pas de mode d'emploi de il faut lui dire ça à tel moment, puis faire ça, puis faire une caresse sur la joue, puis enfin, ça ne marche pas, quoi. Mais, essayez plutôt, au lieu de regarder votre enfant avec défiance, avec ceci, avec cela, essayez de le voir plutôt comme, voilà, enfin, je ne vais pas tout refaire son bouquin, mais en gros, elle donne vraiment une autre façon de regarder l'enfant, qui simplifie, qui de un, simplifie tout, enfin, je trouve, parce que quand on arrête de penser que l'enfant, il cherche à nous la mettre tout le temps, c'est quand même vachement plus reposant. Et ouais, qui est meilleure pour tout le monde, qui est meilleure pour soi, pour l'enfant, pour la famille, pour la société. Franchement, c'est vraiment une... Plus ça va, plus je te dis que je fais des liens entre justement cette culture des régimes et cette culture de la punition qu'on a beaucoup en France. En France, on fonctionne beaucoup à la punition. Si tu ne fais pas ça, tu seras puni. Mais pas que chez les enfants, chez les adultes, chez tout. Et si tu ne te gardes pas bien, tu as un PV et tout ça. Après, il y a des trucs où... En termes de société, on est obligé d'avoir ses règles et d'avoir des sanctions. Je ne dis pas, mais en France, on fonctionne très peu à la confiance. Extrêmement peu. Tu vois, le télétravail, quand ça a commencé, pendant le confinement, les chiffres ont montré que finalement, il y avait eu une aussi bonne, si ce n'est une meilleure efficacité des gens en télétravail. Parce que je pense que les gens, justement, avaient un peu ce truc de syndrome de l'imposteur. Genre, je suis chez moi au soleil, il faut quand même bien que je bosse et pas que je glande. Et puis, il y avait moins de trajet, donc il y avait moins de stress. Enfin, les chiffres ont été meilleurs. mais on a quand même trouvé le moyen de dire oui mais du coup on n'est pas sûr de ce qu'ils font chez eux peut-être qu'ils sont un peu trop heureux et qu'ils sont un peu trop en claquette sur leur terrasse donc on ne va pas trop autoriser le télétravail les boîtes font comme elles veulent mais on n'a vraiment pas une culture de la confiance en France pas du tout, on est toujours stressé d'une moindre personne qui nous demande le moindre truc et quand je te disais tu vois on a l'impression que cet enfant il va toujours chercher à nous tromper et à nous la mettre mais on a le même rapport avec notre corps on a tout le temps l'impression il y a vraiment énormément de similitudes qu'on peut faire entre les deux et de se rendre compte, pareil, qu'il y a un système de culture des régimes qui te met le nez dedans et qu'il y a un système de penser que les enfants vont nous la mettre alors que ça, c'est des héritages de la psychanalyse qui n'a aucun fondement scientifique et qui a 120 ans. Enfin, vraiment, il faut arrêter avec ce truc-là, ça ne repose sur rien. C'est très intéressant de se rendre compte comme en France, les vieilles idées ont la peau dure, globalement. et comme c'est beaucoup plus facile de continuer à dire qu'on a toujours fait comme ça plutôt que de se dire tiens il y a des avancées ça peut nous intéresser on se sent tout de suite mis en difficulté ou mis en... en porte-à-faux un peu il y a presque un truc intéressé par une nouveauté au lieu de dire ah bah tiens j'avais jamais vu les choses comme ça on se dit tout de suite ah non non mes parents ont fait ça et moi j'ai fait ça donc c'est ok tu vois au lieu de dire ouais mais peut-être qu'ils ont fait ça parce qu'à l'époque c'est ce qu'on disait et que... C'était le mieux pour eux, mais peut-être qu'aujourd'hui, on peut évoluer. Ça ne veut pas dire rejeter, ça veut dire évoluer. Et ça, en France, on n'aime pas trop évoluer. On est reparti sur deux heures de podcast, mais globalement, il y a vraiment beaucoup de sujets. Et c'est fou de se rendre compte, moi, je trouve, dans cette thérapie de l'AI, qu'il y a beaucoup de choses qui partent de l'enfance. Et pour autant, on ne parle pas tellement de l'enfance en général. Alors, en AI, mais en général, dans la société, je veux dire, les enfants... Si tu ne vas pas dans un parc où ils sont, si tu ne vas pas dans un endroit dédié aux enfants, tu ne les croises pas, en fait, si tu marches. La société n'est pas spécialement faite pour eux, parce qu'ils font du bruit, parce que ça bave, parce que tout ça, mais du coup, tu dis, c'est marrant, parce qu'on attend de toi, en tant qu'enfant, que tu sois sage et que tu ne fasses pas trop de bruit, et que tu restes bien parqué dans les trucs pour enfants, et on veut que tu sois un adulte épanoui qui ose prendre la parole. Il y a quand même un décalage intéressant. Mais voilà, on est partis sur deux heures de podcast.
- Speaker #1
Du coup, tu parlais de son livre. Tu l'as lu, le livre ? Parce que je l'ai lu. C'était moi.
- Speaker #0
Il est venu le lire.
- Speaker #1
OK. Mais je mettrai le lien de son compte Instagram à cette personne-là aussi en description parce que je pense que malgré tout, ça peut intéresser beaucoup de personnes. Et effectivement, je crois que quand on s'ouvre à un paradigme différent... en découvrant l'aïe, parce que c'est ça, c'est vraiment un renversement quand même total de juste toute sa vie. Parce que quand on a passé sa vie au régime, quand on a dédié sa vie à devoir rester mince, à devoir tout miser sur son apparence ou presque, tu vois, en fait, c'est quand même un renversement énorme et c'est intéressant parce que ça ouvre la porte à plein d'autres choses. Si tes parents, ouais, je pense que... Et tu peux t'y intéresser aussi si t'es pas parent, mais je pense que globalement, ça t'intéresse moins. Mais si t'es parent, forcément, avoir le même changement de paradigme du côté de l'éducation des enfants, bah oui, ça va être hyper intéressant. Et en fait, il y a des portes à ouvrir et des similitudes à trouver avec plein d'autres aspects comme ça. Donc ouais, je suis d'accord, c'est très intéressant.
- Speaker #0
Et ouais, même si t'es pas parent, moi, je trouve que c'est intéressant, même si... Je m'y serais peut-être moins intéressée si je n'avais pas été maman, évidemment. Mais déjà, c'est un peu la part oubliée du féminisme, les enfants, parce qu'il y a des mécanismes d'oppression, encore une fois, très similaires. On ne parle pas du tout, du tout, du tout assez. Et qu'il y a beaucoup de choses, encore une fois, notamment chez les petites filles qui commencent dans l'enfance, chez les petits garçons aussi. Et je trouve que même pour soi, des fois, comprendre pourquoi est-ce qu'on a telle peur, telle anxiété, d'avoir ce regard... ce regard nouveau sur l'enfant et de comprendre le regard qu'on avait sur soi à l'époque, je trouve que ça aide aussi à comprendre. Encore une fois, le but de ce livre, ce n'est pas du tout de dire regardez comment font les Suédois, c'est trop bien, faites ceci, cela c'est plutôt de dire peut-être qu'on pourrait voir les choses sous ce paradigme-là, parce que ça a l'air quand même de vachement être chouette en Suède, et nous, on garde cette façon de voir l'enfance qui fait du mal à tout le monde pour X raisons. Et donc, ne serait-ce qu'en réflexion sociologie ou en développement perso, finalement, c'est intéressant dans tous les cas. Parce qu'on a tous été enfants. Il y a des gens qui disent qu'ils n'aiment pas les enfants. C'est assez... Il faut comprendre, mais c'est drôle parce que... Du coup, tu n'aimes pas ton enfant intérieur et du coup, c'est questionnant quelque part, tu vois. Même si je respecte complètement le fait qu'on n'ait pas envie d'en avoir parce que c'est... Voilà, c'est un vrai boulot. C'est très fatigant. Enfin, c'est très prenant tout ce qu'on veut. C'est génialissime quand on en veut, mais je crois... Je comprends que ça puisse être vraiment éreintant si ça n'a pas été son choix. Mais de dire je n'aime pas les enfants, je ne sais pas, c'est une façon... Je trouve que c'est un vocabulaire très dur et qui met en question le rapport qu'on a à son enfant intérieur, encore une fois. Donc après, à explorer individuellement.
- Speaker #1
Si on devait conclure, comment on pourrait conclure cet épisode ? Qu'est-ce qui devient, toi, spontanément ? Parce que bon, je pourrais te demander de résumer ton changement de vie via l'alimentation intuitive en un mot, mais ce serait un peu challengeant.
- Speaker #0
Mais tu as quand même confiance, tu vois, finalement.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Tu as quand même confiance et ce qu'on pourrait dire aux gens, c'est faites cette thérapie, elle est géniale. Voilà, que ce soit celle-ci ou une autre, si vous n'allez pas bien, allez sonner chez quelqu'un pour... pour essayer d'aller mieux. Parce que plus vous allez vous connaître, et ça fait super peur au début, mais c'est que du bonheur après. Enfin, c'est que du bonheur. Ça ouvre vers du bonheur. Il y aura des passages peut-être un peu plus compliqués, mais dans tous les cas, si on ne s'occupe pas de ce qui ne va pas aujourd'hui, ça va revenir en deux fois pire dans dix ans, puis en quatre fois pire dans trente. Et puis, ça cherche toujours à s'exprimer quelque part, un mal-être, au bout d'un moment. Et si on ne se rend pas encore par an et qu'on prévoit de l'être, Il y a de fortes chances que la parentalité fasse un peu exploser des petits trucs qu'on avait mis sous le tapis, comme d'autres situations de vie, il n'y a pas que la parentalité, mais ça, ça en fait vraiment partie avec le manque de sommeil, le manque de temps perso et tout. Donc prenez soin de vous, on peut dire ça.
- Speaker #1
Je trouve que c'est une belle conclusion et j'aime bien rester sur le mot confiance. Dernière question. Si les personnes qui nous écoutent ont envie de prendre contact avec toi, que ce soit pour te remercier pour cet épisode-là ou commencer un suivi avec toi ou échanger sur tous ces sujets-là, comment tu préfères qu'on vienne vers toi ?
- Speaker #0
Honnêtement, c'est par Instagram où je suis le plus dispo. Dans mes messages privés à Instagram, c'est là où je réponds systématiquement. Il y a aussi un mail, mais j'y suis un peu moins, donc ça peut passer un peu plus à travers. et puis pour la prise de rendez-vous j'avais mis en place un site mais finalement c'est encore par message privé que c'est le plus simple mais par contre pour le workbook on peut ou passer en message privé pour en discuter, pour le commander d'ailleurs on peut télécharger les premières pages gratuitement dans ma bio s'il y a besoin d'aller voir et puis ensuite on peut depuis mon site du coup qui est lesoinsparmarie.com qui est dans ma bio aussi normalement tu peux acheter le workbook directement numérique ou en physique et réserver aussi un créneau avec moi mais c'est vrai que j'ai moins le réflexe de proposer le site donc sans le moindre doute si il y a la moindre complexité on passe en message privé Instagram et ça marche ok parfait bon je mettrai le lien de toute façon en description de cet épisode et puis moi j'ai plus qu'à te dire un immense merci pour
- Speaker #1
tout ce que tu as partagé à nouveau aujourd'hui
- Speaker #0
Merci à toi Flavie, c'est toujours passionnant d'échanger là-dessus.
- Speaker #1
Trop chouette, merci beaucoup.
- Speaker #0
Ciao, à bientôt.
- Speaker #1
Un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode. Mon podcast te plaît ? T'apportes de l'aide ? Alors partage-le, laisse un commentaire, laisse 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée. Ça va te prendre quelques secondes et pour moi c'est un soutien immense. Mon podcast c'est une ressource gratuite que j'ai envie de mettre à disposition. Comme tu l'as remarqué, il n'y a pas de pub avant, pendant, après. pouvoir me permettre de continuer à le faire, c'est hyper important de m'apporter ce soutien en le partageant, en en parlant autour de toi et en mettant ces 5 étoiles et ce petit commentaire qui permettront de valoriser et faire connaître le podcast. Je te remercie et je te dis à dans quelques jours pour un nouvel épisode. Ciao !