undefined cover
undefined cover
TCA : 7 repères pour être un·e proche aidant·e sans s'épuiser E.133 cover
TCA : 7 repères pour être un·e proche aidant·e sans s'épuiser E.133 cover
TCA etc - Comprendre et lutter contre les troubles alimentaires

TCA : 7 repères pour être un·e proche aidant·e sans s'épuiser E.133

TCA : 7 repères pour être un·e proche aidant·e sans s'épuiser E.133

30min |23/05/2025
Play
undefined cover
undefined cover
TCA : 7 repères pour être un·e proche aidant·e sans s'épuiser E.133 cover
TCA : 7 repères pour être un·e proche aidant·e sans s'épuiser E.133 cover
TCA etc - Comprendre et lutter contre les troubles alimentaires

TCA : 7 repères pour être un·e proche aidant·e sans s'épuiser E.133

TCA : 7 repères pour être un·e proche aidant·e sans s'épuiser E.133

30min |23/05/2025
Play

Description


Mon podcast t’apporte de l’aide ?

-> Tu peux m'aider à ton tour en faisant un don juste ici

-> Laisse moi 5 belles étoiles sur Spotify et Apple Podcast afin de me soutenir et me donner le boost pour continuer!
Cela permettra aussi à de nouvelles personnes de me découvrir et de profiter de mes outils! 🙏


Pour participer au podcast, merci d'écrire à podcasttcaetc@gmail.com


Les troubles alimentaires sont hyper répandus (de + en + malheureusement) et les proches de personnes concernées sont donc très nombreux également.

Ce sont des pathologies particulièrement difficiles à comprendre de l’extérieur et qui créent un grand sentiment d’impuissance pour les proches. 


Et c’est à vous, les proches, les accompagnants que je m’adresse dans cet épisode de podcast.

Je vous donne des outils et des pistes de réflexion pour traverser cette période compliquée dans cette place si particulière qui est la vôtre. 


Au programme : 



Ce n’est pas juste une histoire de bouffe

Attention aux commentaires sur la nourriture et le corps

Se questionner sur SA façon de manger et SON rapport au corps 

Questionner la personne sur comment elle va et se sent 

Inviter à demander de l’aide 

Aller chercher de l’information à l’extérieur 

Accepter le sentiment d’impuissance 

Permettre de raccrocher à la vie 

Warning autour de la notion d’urgence 



📲Retrouve-moi sur Instagram


👩‍💻Réserve un RDV avec moi


🎁 Consulte la liste de mes outils




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Mitsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute ! Bonjour, bonjour. Aujourd'hui j'avais envie d'aborder un sujet que j'ai peu, voire pas du tout abordé puisque j'ai fait une recherche dans mes anciens épisodes de podcast. Je pense que j'en parle ici et là dans différents podcasts mais je n'ai jamais fait un épisode dédié à cela et donc je vais vous parler des proches. Oui, je vais m'adresser à vous, les personnes proches de ceux et celles qui souffrent de troubles des conduites alimentaires. Que vous soyez le petit copain, la petite copine, la mère, le père, le frère, la sœur, le pote, la pote, collègue de taf, que sais-je, il se peut qu'autour de vous, il y ait des personnes qui souffrent de troubles des conduites alimentaires. Alors, en vrai, c'est même assez probable quand même, ou au moins d'une alimentation troublée, dirons-nous. Bref, on va parler là de personnes qui savent qu'elles ont un trouble des conduites alimentaires. Peut-être que ce trouble-là, il a été diagnostiqué, peut-être que la personne, elle est en grande souffrance et qu'elle s'est confiée à vous, ou peut-être que cette personne-là, elle a perdu énormément de poids, elle est dans une extrême maigreur, et quelque chose d'hyper visible sur le fait qu'il y a une problématique et qu'il y a un trouble alimentaire. En tout cas, voilà, l'idée, c'est de m'adresser à des personnes proches de celles qui ont un trouble alimentaire et qui en ont conscience. Un petit bémol par rapport à l'anorexie parce qu'il y a énormément de déni dans l'anorexie. Mais en tout cas, c'est tellement visible, j'ai envie de dire, l'anorexie, que bon, même si, allez, je vais prendre l'exemple de la maman du papa, même si votre fille, votre fils n'est pas dans l'acceptation de sa pathologie et dans le déni de l'anorexie, eh bien, vous savez, à peu près tout le monde sait, peut-être même vous avez consulté des médecins ou quoi, vous savez qu'il y a un problème. Parce que c'est ultra visible. Voilà, j'ai envie de m'adresser à vous les proches, parce qu'il y a des petites choses que je trouve utiles à savoir dans le comportement, et puis des pistes de réflexion qui seront sûrement très intéressantes pour vous permettre d'être présent au mieux, et aussi potentiellement sur la durée, puisque ce sont des pathologies qui peuvent malheureusement s'installer dans la durée. Le premier point qui me semble super important, alors oui, ça va se dérouler en sept points. Donc le premier point qui me semble important, c'est de comprendre que c'est pas juste une histoire d'alimentation. Comprendre qu'il s'agit pas juste de manger plus ou de manger moins, et que c'est sans doute un des pires trucs que vous pourriez dire. Bah écoute, il suffit de manger moins. Ah, si tu fais des crises tout le temps sur ce type d'aliments, n'en achète plus en fait. Bah écoute, il suffirait de manger plus, fais un effort quand même. remange quelques aliments comme ça, et puis pas trop, comme ça, ça ne te fera pas trop peur, mais comme ça, tu pourras peut-être reprendre un peu de poids, être plus en forme, et puis, bon, ce serait mieux pour tout le monde quand même, il suffit que tu manges. Non, il ne suffit pas. En fait, les troubles des conduites alimentaires sont des pathologies psy, des vraies pathologies, qui sont souvent solidement ancrées, c'est-à-dire qu'au moment où les choses deviennent visibles, Ou au moment où les personnes arrivent à trouver le courage d'en parler, dites-vous qu'il y a un peu de recul avant ça, c'est-à-dire qu'il y a quand même des mois, voire des années de souffrance avant ça. Donc c'est des choses qui sont solidement ancrées et le comportement alimentaire que vous, vous voyez à l'extérieur ou que la personne est venue vous témoigner, c'est juste la face émergée de l'iceberg. Mais en dessous de ça, il y a des tas de craintes. tas d'angoisse et puis il y a des tas de racines en fait qui expliquent la mise en place de ce trouble alimentaire. Donc non, ça n'est pas juste ça. C'est beaucoup beaucoup plus compliqué et surtout, ça va pas être aidant. Ça ne va pas aider la personne que vous lui teniez ce genre de discours, mais aussi ça risque de la braquer, ça risque d'abîmer un peu votre relation. Donc en fait, soit vous êtes une personne en première ligne en tant que parent, en tant que proche, soit vous êtes aussi peut-être une personne auprès de qui la personne en souffrance est venue se confier. Et donc c'est important de ne pas venir abîmer cette confiance et ce genre de mots. Ça va juste renvoyer le message de je ne comprends rien à ce que tu vis. Donc, s'il vous plaît, même si vous le pensez, et c'est bien normal parce que vous ne comprenez pas, et c'est normal que vous ne compreniez pas, c'est normal quand on est loin de cette pathologie, mais ravalez ces phrases-là. Je vais vous donner d'autres conseils par la suite qui vont vous permettre aussi de mieux comprendre, d'avancer de votre côté. Et d'avoir un discours plus adapté. Mais ce genre de phrases-là, ravalez-les en regardant la réalité aussi en face. Parce que vous le voyez, quelque part, que c'est plus compliqué que ça. S'il s'agissait de moins manger ou de plus manger, la personne, elle ne serait pas dans cet état de souffrance. Donc vous le savez, quelque part, que c'est plus compliqué que ça. Le deuxième point que j'ai envie d'aborder quand on est un proche d'une personne qui souffre de troubles alimentaires. C'est d'avoir une vigilance toute particulière à ne pas commenter ce que l'on mange et ce que mangent les autres. Et, a fortiori, ce que mange la personne qui souffre d'un TCA. Essayez au maximum de faire en sorte de ne pas être dans une hyper-observation que cette personne ne sente pas une pression énorme sur elle à chaque fois qu'elle doit prendre un repas en votre présence. Oui, c'est difficile, notamment si on parle de parents qui ont un enfant qui souffre d'anorexie. Mais même, de toute façon, c'est difficile. Si vous avez votre ami super proche, votre chéri, qui souffre de boulimie, et que vous le savez, peut-être que vous allez être tenté de jeter un oeil à ce qu'il y a dans son assiette, à ce qu'elle mange, et de lui dire « Ah bon, tu manges ça ? » ou « Ah, c'est bien, tu manges ça ? » Mais non, non vraiment, ce n'est pas quelque chose d'utile. Je vous invite à ne pas commenter ce qu'elle mange. Et à ne pas commenter ce que vous mangez non plus. Parce que être à côté d'une personne qui souffre de troubles alimentaires et dire, ah c'est bien, je me suis empêchée de manger ça ce soir, ou, oh non, je ne devrais pas manger tout ça, oh là là, j'ai encore trop mangé, n'importe quoi. Tous ces commentaires-là, ils vont être délétères. Je vous invite aussi à vous saisir de ça pour travailler sur vous. En fait, c'est utile de... Vous mettre au travail sur cette façon de commenter ce que vous mangez ou ce que mangent les autres est super important. Sur la façon dont vous commentez votre corps ou celui des autres. Ayez une attention toute particulière sur votre façon de commenter votre propre corps. Et bien sûr sur votre façon de commenter le corps des autres. Ça me semble évident, mais je le rappelle, ne commentez pas le corps de la personne qui souffre de troubles alimentaires. Même sous couvert de compliments. Ah mais t'es vachement mieux avec ces quelques kilos de repris. Non mais là, peut-être que là tu pourrais t'arrêter de maigrir. Regarde là comme tu es bien comme ça. Ça vous paraît peut-être être des compliments. En fait, ça va venir ancrer une pression sur le corps de la personne. Ça va venir marquer peut-être des espèces de normes là. Ah oui, donc là je suis bien, faut pas que je grossisse, faut pas que je maigrisse. C'est une pression en fait. Non. Évitez de commenter le corps, vous pouvez complimenter la personne sur tout un tas d'autres choses que sont physiques. Évitez aussi de commenter votre corps. Ah j'ai grossi, ah je devrais faire attention, toutes ces choses là en fait ce sont aussi des choses qui ont emmené la personne proche de vous à souffrir de TCA. Un TCA c'est multifactoriel donc il y a des tas de choses qui expliquent pourquoi elle en est là mais sachez que cette ambiance globale sociétale amène les personnes à souffrir de TCA parce qu'on passe notre temps à être focus sur l'image et sur nos corps. Et c'est profondément délétère. Donc veillez à ne pas commenter votre corps et vous allez voir comment ça va vous faire du bien à vous aussi en fait, de vous lâcher la grappe là-dessus, de moins être dans le commentaire, l'autocritique, etc. Et puis, ayez une attention particulière aussi sur votre manière de commenter les corps, les corps à la télé, les corps sur les réseaux, surtout Surtout, ne le faites pas à voix haute, mais je vous invite aussi à essayer de moins le faire pour vous dans votre tête. Dans un premier temps, déjà remarquez à quel point vous le faites et remettez ça en question. Et prenez conscience de à quel point c'est nul, ça ne sert à rien, et voire même ça peut être vraiment problématique. Le troisième point, mais en fait j'ai débordé mon deuxième point vers le troisième, donc ça va être un peu mélangé, mais... Je parlais du deuxième point de ne pas commenter ce qu'on mange ni le corps des autres, même quand on a l'impression que c'est pour faire un compliment. Et le troisième point, c'est d'être conscient de son propre rapport au corps et à l'alimentation. Donc, j'en reviens à ce que je disais déjà par rapport au fait de sur les commentaires. Ça sera hyper utile pour vous, mais aussi pour les autres et donc notamment la personne qui souffre de troubles alimentaires autour de vous de prendre. conscience de votre façon de manger, de votre propre rapport au corps, de... Voilà, comme je disais, tous ces commentaires qui surviennent mais il y a aussi tout ce qui se passe au niveau de vos pensées. Et donc de réfléchir à savoir si vous-même, vous ne seriez pas en restriction alimentaire sur certains points. Est-ce que vous-même vous n'êtes pas habité par une peur de grossir ? Est-ce que vous vous mettez une pression sur votre corps, l'apparence de votre corps ? Est-ce que vous le commentez souvent ? Est-ce que vous commentez le corps des autres ? Est-ce qu'il y a du stress à l'idée qu'on puisse commenter votre corps ? Enfin, de pouvoir venir réfléchir à tout ça, être en conscience vous-même de ce qui se joue pour vous. Et là, je pense notamment aux proches familiaux, quand on est père, mère, frère, soeur, oncle, tante d'une personne qui souffre de troubles alimentaires. Vraiment, je trouve ça intéressant et important de faire ce travail sur soi aussi à côté. Parce que ce trouble-là, il ne débarque pas par hasard. Et que ça devrait nous questionner, nous tous, sur notre fonctionnement avec notre corps, notre alimentation et sur un fonctionnement de groupe familial mais aussi sociétal. Quatrième point important, vous êtes un... une proche de personne souffrant d'un trouble des conduites alimentaires, je vous invite à questionner la personne sur comment elle va, comment elle se sent, ce qu'elle ressent. En fait, je vous invite à ouvrir le dialogue, ça peut paraître hyper basique, mais quand il y a un trouble alimentaire, et je pense notamment à l'anorexie, qui va être potentiellement assez visible, pas toujours, mais potentiellement assez visible, ... Quand il y a un trouble alimentaire, la question du trouble alimentaire peut rapidement prendre toute la place. Et en fait, le dialogue va tourner autour de ça. Encore une fois, je vous renvoie aussi à cette question de un trouble alimentaire, ça n'est jamais que ça, ça n'est jamais aussi simple. Mais du coup, et c'est bien normal et c'est un réflexe humain, peut-être que vous allez être tenté de lui parler de sa façon de s'alimenter, peut-être que vous allez être tenté de lui parler de comment elle pourrait manger différemment. Peut-être que vous allez avoir envie de lui demander ce qu'elle a mangé, etc. En fait, rappel important, le TCA, c'est la partie visible de ce qui se passe. Mais il y a tout le reste. Et je vous invite à parler finalement le moins possible de nourriture avec cette personne. Si on souffre d'un trouble alimentaire, l'idéal, c'est de pouvoir être accompagné en dehors. Et donc votre rôle en tant que proche, c'est pas d'être diététicien, c'est pas non plus d'être psychologue, on s'entend bien. Mais en tout cas, de pouvoir montrer que vous êtes présent et d'ouvrir le dialogue. Et d'ouvrir le dialogue sur, ok, comment tu vas ? Comment tu te sens en ce moment ? Comment ça se passe pour toi ? Et peut-être, de quoi tu aurais besoin ? Peut-être que ce sera hyper compliqué, voire impossible pour la personne de répondre à cette question-là. Parce que c'est difficile, mine de rien, surtout quand on est au cœur de cette pathologie. Mais peut-être qu'il y a des petites choses sur lesquelles elle pourra vous répondre. Soyez prêts à entendre qu'elle ne sait pas, mais peut-être vous pouvez aussi simplement déposer que, ok, moi je suis là pour t'aider, t'accompagner. Donc si à un moment donné c'est plus clair pour toi ce dont tu as besoin, n'hésite pas à me solliciter et je te redemanderai de temps en temps si je peux être utile d'une quelconque manière. Le cinquième point important pour moi en tant que proche, et je l'ai dit un petit peu juste avant. C'est d'inviter la personne qui souffre à aller demander de l'aide, à l'extérieur, vraiment. Ça, c'est un point super important. Ça peut être difficile. C'est très souvent une démarche très difficile d'aller demander de l'aide à un professionnel pour plein de raisons différentes. En tout cas, vous, en tant que proche, vous ne pourrez pas l'obliger. sauf dans certains cas, notamment avec des enfants mineurs, et j'y reviendrai en fin d'épisode. Mais globalement vous pouvez pas obliger quelqu'un à aller demander de l'aide mais vous pouvez ouvrir le dialogue aussi là-dessus et autre chose d'hyper important vous pouvez montrer l'exemple c'est-à-dire que si vous êtes quelqu'un de proche d'une personne souffrant d'un TCA c'est aussi très certainement très difficile pour vous et je vous invite à demander de l'aide. Dans ce cinquième point il y a le fait d'inciter l'autre à demander de l'aide et d'aller demander de l'aide soi. Vous savez, on parle souvent de la métaphore du masque à oxygène. C'est une métaphore qu'on utilise souvent en thérapie. Mais quand on est celui qui est à côté, c'est primordial de prendre soin de soi en premier lieu. Pourquoi cette métaphore du masque ? Dans un avion, en cas de problématique, si vous avez des enfants, si vous avez des personnes vulnérables dont vous êtes responsable, on va vous dire et vous répéter de mettre d'abord le masque sur vous, alors que vous auriez le réflexe de le mettre sur vos enfants. Sauf que si vous évanouissez, vous ne servirez plus à rien pour vos enfants. Donc dans cet esprit-là, pensez aussi vous à aller demander de l'aide, à aller trouver un espace où vous pourrez parler de vos craintes, de vos angoisses et de vos difficultés, en lien avec tout ça, d'avoir votre espace à vous. Et ça pourra aussi servir d'exemple pour la personne qui souffre. Et l'idée c'est aussi de légitimer sa souffrance, de renvoyer à la personne que Peu importe son poids, peu importe la forme de son corps, un trouble alimentaire c'est avant tout une maladie psy, je le répète, et que donc il n'y a pas un certain poids ou un certain nombre de crises qui rendraient légitime à aller demander de l'aide. Non, il y a une souffrance, il y a un envahissement, donc la personne est légitime à pouvoir se faire aider sur ces questions-là. Le sixième point important, si vous êtes un ou une proche et qui pourrait vous aider, c'est... d'aller chercher de l'information à l'extérieur. Lisez, écoutez des podcasts, renseignez-vous. Peut-être même chercher des groupes de paroles pour les proches. Je sais que ça existe dans certains endroits. Certains hôpitaux et peut-être même des professionnels en libéral proposent des groupes de paroles dédiés aux proches des personnes souffrant d'un trouble des conduites alimentaires. On en revient au fait d'aller chercher des ressources à l'extérieur et aussi sur le fait que... Comme ça, vous n'attendez pas de la personne qui souffre de tout vous expliquer et de vous guider sur ce que vous êtes censé faire. Parce qu'en fait, la personne, elle est paumée à plein de moments aussi. Ce n'est pas elle qui va pouvoir vous dire comment sortir de tout ça alors qu'elle-même, elle a du mal à s'en dépatouiller. Donc c'est important que chacun prenne ses responsabilités de sa place et que vous, en tant qu'aidant, si vous avez envie de pouvoir être ajusté auprès de la personne, vous pouvez lire des bouquins sur le sujet ou écouter des podcasts, en tout cas faire votre bonhomme de chemin en parallèle, sans attendre que ce soit la personne qui est en souffrance qui vienne vous donner les informations et vous expliquer. Peut-être aussi que ça rendra vos conversations un peu plus fluides par ailleurs. Le septième point, et il n'est pas facile, il parle de l'impuissance que vous allez ressentir, parce que ça me semble à peu près inévitable de ressentir ça. Et je crois qu'il faut l'accepter cette impuissance. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Accepter votre impuissance dans le fait de pouvoir guérir l'autre, c'est aussi redonner sa pleine place et son plein pouvoir à l'autre. Et c'est aussi conserver une place ajustée. Je l'ai dit déjà tout à l'heure, vous n'êtes pas le thérapeute, le ou la thérapeute de votre proche. Vous êtes à la place que vous avez, qui est hyper importante. Une personne qui l'aime, une personne qui est là. Pour lui montrer son soutien, une personne qui peut faire preuve d'écoute, une personne qui peut-être se renseignera de son côté et peut-être se mettra aussi au travail sur plein de choses en parallèle, mais vous n'êtes pas la personne censée la sauver. Pourquoi c'est important ? Eh bien parce qu'un surinvestissement entre guillemets de votre part pourrait nuire à la relation que vous avez, mais pourrait vous nuire aussi chacun de votre côté individuellement. Et puis vous pourriez vous épuiser. Vous pourriez avoir l'envie d'abandonner la personne à la longue. Pourquoi ? Parce que quand on met tous ses efforts, tout ce qu'on peut, qu'on met toute son énergie pour sauver l'autre, et que l'autre n'est pas sauvé, que ça ne fonctionne pas, que l'autre reste dans les troubles alimentaires, ça peut générer des sentiments très ambivalents, de la colère envers la personne de ne toujours pas aller mieux. Et c'est très difficile de vivre ces sentiments ambivalents à l'égard de cette personne qui va mal. Là encore, j'ai envie de revenir sur l'idée de vous faire accompagner. Ça vous sera toujours très utile de pouvoir poser tout ça auprès d'un ou d'une professionnelle de santé. Gardez en tête que vous ne pouvez pas faire à la place de la personne. Gardez en tête aussi que c'est un processus qui peut être long. Vous pouvez être là, vous pouvez signifier que vous êtes là, vous pouvez être là aussi pour demander comment ça va, vous pouvez être là aussi pour parler de tout un tas d'autres choses et ça finalement je ne l'avais pas prévu, allez je rajoute un huitième point. Quand je parlais de ne pas trop parler de la nourriture et de questionner de comment tu vas, comment tu te sens, vous pouvez être aussi en tant que proche cette ou ces personnes qui ramènent la personne à... plein d'autres choses, à tout ce qu'elle est. En fait, les troubles alimentaires, ça peut couper la personne de son essence, de ce qu'elle aime dans la vie, ça peut couper la personne de l'humour, du dessin, de la musique, de la danse, de plein de trucs, voilà. Et en fait, vous pouvez être ces personnes qui ramenaient un peu de vie là-dedans et qui rappelaient à la personne qui souffre qu'elle n'est pas que ça, que ça n'est pas son identité. Que derrière ce trouble, il y a aussi toute une personnalité, une identité et des valeurs et des loisirs et des choses qu'elle aime faire. Et vous pouvez l'amener à parler de ces choses-là, à reconnecter avec ces choses-là, voire même à tester de nouvelles choses qui pourraient l'épanouir et lui plaire. Je voulais faire un petit point important par rapport au septième point sur le fait d'accepter son impuissance. Je voulais quand même préciser quelque chose. si vous êtes parent. d'une jeune fille, c'est quand même plutôt souvent des filles, mais ça peut être aussi d'un jeune homme qui souffre d'anorexie, et qu'il y a un poids qui a dégringolé, qu'il y a un sous-poids inquiétant, on est bien d'accord qu'il y a la notion de protection, et de protection de la vie, qui fait que, de toute façon, je vous conseille, même si votre enfant ado n'est pas d'accord avec ça, je vous conseille d'engager des soins. le mieux c'est que ça puisse s'échanger, se discuter. avec lui ou elle et que les soins s'engagent d'un commun accord. Mais de toute façon, il faut qu'il y ait une surveillance médicale. L'idéal, c'est qu'il y ait aussi une prise en charge psychologique, nutritionnelle, etc. Et il peut y avoir l'obligation d'aller vers une hospite. À un moment donné, même si la personne n'en veut pas, c'est ce qui pourra lui sauver la vie. C'est très compliqué. Oui, et ces hospites, du coup, sont compliquées et souvent mal vécues, mais parce que La maladie amène un déni tel qu'elle peut faire mourir en fait. Donc on est bien d'accord que ça c'est important. Et si vous êtes des proches en présence d'une personne qui souffre de cette manière-là, mais qui n'est pas mineure et que donc vous ne pouvez pas contraindre de toute façon à aller vers le soin, vers l'hôpital et tout ça, vous pouvez alerter. Je ne sais pas, vous êtes une amie, vous pouvez peut-être alerter la famille, vous pouvez... Alors alertez votre médecin, vous pouvez demander conseil autour et un peu sonner, tirer la sonnette d'alarme aussi auprès de la personne. Lui faire part de vos inquiétudes. Ne pas être focus sur ce qu'elle mange et passer votre temps à commenter son corps, c'est une chose. Ça ne veut pas dire que vous ne pouvez pas lui dire là moi vraiment je suis hyper inquiète, hyper inquiet parce que je te vois mal, parce que je vois qu'il y a vraiment quelque chose qui ne va pas et que je crois que tu as besoin d'aide. C'est aussi le rôle des proches. Voilà, je récapitule mes 7-8 points finalement. En premier lieu, comprendre que ce n'est pas juste une histoire d'alimentation ni de poids et qu'on est bien sur une pathologie psychique importante. Le deuxième point, c'est de surtout ne pas commenter ce que vous mangez, ce que la personne mange, ne pas commenter votre corps, le corps de la personne ou le corps des autres. Le troisième point, c'est d'aller un peu plus loin dans cet empêchement-là des commentaires, c'est de vous mettre potentiellement aussi au travail. En tout cas, vous posez les questions, il y aura à vous mettre au travail ou non, mais vous posez des questions un peu essentielles à mon sens qui sont « ah ouais, ok, ça se passe comme ça pour elle, pour lui, mais finalement, moi, est-ce que je me sens en restriction ? Est-ce que l'image de mon corps prend beaucoup de place ? Est-ce que ça crée même des angoisses ? Voilà comment je me sens avec tout ça. » Le quatrième point, c'est de questionner la personne comment elle va vraiment profondément, d'aller sur des discussions un peu deep, de ne pas être en surface de qu'est-ce que tu as mangé, tu as grossi, tu as maigri, de garder en tête que ce que vous voyez, c'est vraiment juste la face visible et que la personne, elle a peut-être besoin d'échanger sur des choses plus profondes. Après, c'est une proposition, bien sûr, vous lui proposez. Et la personne, elle dira oui ou non, ou elle a peut-être des espaces de soins dans lesquels elle peut déjà échanger sur ces choses-là. Si justement elle n'a pas d'espace de soins, incitez la personne vraiment à demander de l'aide parce que c'est super important à mon sens, de préférence bien sûr avec des professionnels qui sont formés au trouble des conduites alimentaires. Et pour vous c'est pareil, n'hésitez pas à aller chercher de l'aide de votre côté pour pouvoir parler de tout ce que cela vous fait, vous fait vivre, tout ce qui se met en questionnement chez vous et des difficultés que vous avez à... Soit accompagner cette personne ou au moins juste vivre aux côtés, à plus ou moins grande proximité de cette personne qui souffre de TCA. Le sixième point, c'est que je vous conseille de lire, d'écouter des podcasts, peut-être même d'aller à des groupes de paroles si vous en ressortez le besoin. Mais vraiment de prendre des infos, de vous nourrir, de nourrir votre réflexion autour de tout ça et de ne pas attendre que ça vienne spécifiquement de la personne qui est en souffrance. Le septième point. C'est d'accepter votre impuissance et accepter que vous n'êtes pas la personne qui doit la sauver, qu'on se sauve tout seul avec de l'aide. En fait, on ne fait jamais un parcours de guérison seul, parce qu'il y a les professionnels, mais il y a aussi tous nos proches qui nous accompagnent, mais il y a nécessairement des choses importantes qui viennent de la personne qui est en souffrance et que c'est important pour vous, pour elle, que chacun... essaie de garder une juste place, même si c'est pas facile et même si des fois il y aura des ratés, mais en tout cas c'est important de l'avoir en tête. Je parlais aussi d'un petit warning par rapport à ça sur le fait que dans le cas d'une personne qui aurait énormément maigri, ou même, je ne l'ai pas dit tout à l'heure, mais une personne où vous savez qu'elle vomit énormément, très très souvent, c'est important de tirer la sonnette d'alarme auprès d'elle, auprès de ses proches, auprès de l'équipe médicale. Et dans le cas où vous êtes parent d'un jeune mineur, eh bien oui, parfois, il pourra être intéressant de forcer un peu le soin si vraiment il y a un déni trop fort et que la personne ne veut pas y aller. Il peut être question de vie ou de mort quand même dans les troubles alimentaires, donc c'est important. Et puis... Dernier point que j'avais un peu rajouté, c'est qu'en tant que proche, vous pouvez être aussi les personnes qui ramenaient la personne qui souffre de TCA à la vie, à ce qui est important pour elle, à ce qui la fait vibrer, aux passions qu'elle avait avant d'avoir cette pathologie et aux nouvelles passions qu'elle pourrait découvrir aussi en testant de nouvelles choses. donc n'oubliez pas de continuer d'amener de la vie et des choses qui pourront la raccrocher. Il y a une chose que j'aimerais ajouter. Je suis étonnée de ne pas avoir pensé en fait à la mettre en préparant l'épisode de podcast et là elle me vient vraiment très fort. Elle est très importante. Méfiez-vous de votre impression que le poids dit quelque chose de l'état de santé de la personne et de son TCA. Je m'explique. Une personne qui souffre d'anorexie et qui, par exemple, grâce à une hospite ou autre, reprend du poids, ça ne veut pas dire qu'elle est guérie. Ça ne veut potentiellement même pas dire qu'elle va mieux. Peut-être que rien n'est réglé. Peut-être que justement, c'est là où ça flambe et que c'est hyper compliqué dans son esprit. Donc ça rejoint ce que j'ai déjà dit, que ce n'est pas juste une histoire de poids ou de visuellement ce que la personne va manger. Et que, vraiment, je réappuie là-dessus aussi, méfiez-vous des compliments. C'est super, t'as pris du poids, ça te va bien. Alors que peut-être la personne, elle est en train de traverser le pire moment. Donc, restez en vigilance et vraiment pensez à demander à la personne comment elle va. Comment elle se sent dans cette étape. Dans cette étape de vie, mais aussi dans cette étape de maladie, cette étape de guérison. Voilà, j'espère que cet épisode de podcast vous aura apporté des pistes en tant que... proches, en tant que personne qui a un TCA et qui avait peut-être envie d'avoir plus d'outils de comment en parler avec ses proches, comment amener ses proches à se questionner, n'hésitez pas à partager cet épisode de podcast à vos proches, à toutes les personnes à qui ça pourrait être utile, et du coup je pense en fait ça pourrait être utile à peu près à tout le monde parce que les TCA sont tellement répandus que du coup les proches de personnes avec un TCA, eh bien il y en a plein. et partout. N'hésitez pas à me faire vos retours si vous en avez envie. J'espère que ça vous sera utile en tout cas. A bientôt, ciao !

  • Speaker #1

    Un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode. Comme je te le dis souvent, ton soutien est super important. C'est même ça qui permet au podcast d'exister encore aujourd'hui. Alors, si mon contenu t'apporte de l'aide d'une quelconque manière que ce soit, sache que tu peux m'en redonner à ton tour. Pour ça, il y a plusieurs façons de faire. Tu peux tout d'abord partager le podcast. en parler autour de toi, à tes proches, mais aussi à des professionnels. Tu peux laisser 5 étoiles, notamment sur Spotify ou Apple Podcast, ou laisser ton meilleur commentaire. Mais depuis peu, j'ai aussi apporté une nouveauté qui te permet de me soutenir encore plus concrètement avec de l'argent. Effectivement, tu trouveras en description de cet épisode un lien qui te permettra de faire un don à la hauteur de ce que tu trouves que ce podcast t'a apporté. Merci, merci beaucoup. C'est grâce à ton soutien que ce travail va pouvoir continuer. Je te souhaite de prendre soin de toi autant que ce sera possible et je te dis à très bientôt sur un nouvel épisode. Ciao !

Chapters

  • Ce n’est pas juste une histoire de bouffe

    03:05

  • Attention aux commentaires sur la nourriture et le corps

    06:01

  • Se questionner sur SA façon de manger et SON rapport au corps

    09:48

  • Questionner la personne sur comment elle va et se sent

    11:41

  • Inviter à demander de l’aide

    14:01

  • Aller chercher de l’information à l’extérieur

    16:24

  • Accepter le sentiment d’impuissance

    17:49

  • Permettre de raccrocher à la vie

    19:54

  • Warning autour de la notion d’urgence

    20:54

Description


Mon podcast t’apporte de l’aide ?

-> Tu peux m'aider à ton tour en faisant un don juste ici

-> Laisse moi 5 belles étoiles sur Spotify et Apple Podcast afin de me soutenir et me donner le boost pour continuer!
Cela permettra aussi à de nouvelles personnes de me découvrir et de profiter de mes outils! 🙏


Pour participer au podcast, merci d'écrire à podcasttcaetc@gmail.com


Les troubles alimentaires sont hyper répandus (de + en + malheureusement) et les proches de personnes concernées sont donc très nombreux également.

Ce sont des pathologies particulièrement difficiles à comprendre de l’extérieur et qui créent un grand sentiment d’impuissance pour les proches. 


Et c’est à vous, les proches, les accompagnants que je m’adresse dans cet épisode de podcast.

Je vous donne des outils et des pistes de réflexion pour traverser cette période compliquée dans cette place si particulière qui est la vôtre. 


Au programme : 



Ce n’est pas juste une histoire de bouffe

Attention aux commentaires sur la nourriture et le corps

Se questionner sur SA façon de manger et SON rapport au corps 

Questionner la personne sur comment elle va et se sent 

Inviter à demander de l’aide 

Aller chercher de l’information à l’extérieur 

Accepter le sentiment d’impuissance 

Permettre de raccrocher à la vie 

Warning autour de la notion d’urgence 



📲Retrouve-moi sur Instagram


👩‍💻Réserve un RDV avec moi


🎁 Consulte la liste de mes outils




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Mitsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute ! Bonjour, bonjour. Aujourd'hui j'avais envie d'aborder un sujet que j'ai peu, voire pas du tout abordé puisque j'ai fait une recherche dans mes anciens épisodes de podcast. Je pense que j'en parle ici et là dans différents podcasts mais je n'ai jamais fait un épisode dédié à cela et donc je vais vous parler des proches. Oui, je vais m'adresser à vous, les personnes proches de ceux et celles qui souffrent de troubles des conduites alimentaires. Que vous soyez le petit copain, la petite copine, la mère, le père, le frère, la sœur, le pote, la pote, collègue de taf, que sais-je, il se peut qu'autour de vous, il y ait des personnes qui souffrent de troubles des conduites alimentaires. Alors, en vrai, c'est même assez probable quand même, ou au moins d'une alimentation troublée, dirons-nous. Bref, on va parler là de personnes qui savent qu'elles ont un trouble des conduites alimentaires. Peut-être que ce trouble-là, il a été diagnostiqué, peut-être que la personne, elle est en grande souffrance et qu'elle s'est confiée à vous, ou peut-être que cette personne-là, elle a perdu énormément de poids, elle est dans une extrême maigreur, et quelque chose d'hyper visible sur le fait qu'il y a une problématique et qu'il y a un trouble alimentaire. En tout cas, voilà, l'idée, c'est de m'adresser à des personnes proches de celles qui ont un trouble alimentaire et qui en ont conscience. Un petit bémol par rapport à l'anorexie parce qu'il y a énormément de déni dans l'anorexie. Mais en tout cas, c'est tellement visible, j'ai envie de dire, l'anorexie, que bon, même si, allez, je vais prendre l'exemple de la maman du papa, même si votre fille, votre fils n'est pas dans l'acceptation de sa pathologie et dans le déni de l'anorexie, eh bien, vous savez, à peu près tout le monde sait, peut-être même vous avez consulté des médecins ou quoi, vous savez qu'il y a un problème. Parce que c'est ultra visible. Voilà, j'ai envie de m'adresser à vous les proches, parce qu'il y a des petites choses que je trouve utiles à savoir dans le comportement, et puis des pistes de réflexion qui seront sûrement très intéressantes pour vous permettre d'être présent au mieux, et aussi potentiellement sur la durée, puisque ce sont des pathologies qui peuvent malheureusement s'installer dans la durée. Le premier point qui me semble super important, alors oui, ça va se dérouler en sept points. Donc le premier point qui me semble important, c'est de comprendre que c'est pas juste une histoire d'alimentation. Comprendre qu'il s'agit pas juste de manger plus ou de manger moins, et que c'est sans doute un des pires trucs que vous pourriez dire. Bah écoute, il suffit de manger moins. Ah, si tu fais des crises tout le temps sur ce type d'aliments, n'en achète plus en fait. Bah écoute, il suffirait de manger plus, fais un effort quand même. remange quelques aliments comme ça, et puis pas trop, comme ça, ça ne te fera pas trop peur, mais comme ça, tu pourras peut-être reprendre un peu de poids, être plus en forme, et puis, bon, ce serait mieux pour tout le monde quand même, il suffit que tu manges. Non, il ne suffit pas. En fait, les troubles des conduites alimentaires sont des pathologies psy, des vraies pathologies, qui sont souvent solidement ancrées, c'est-à-dire qu'au moment où les choses deviennent visibles, Ou au moment où les personnes arrivent à trouver le courage d'en parler, dites-vous qu'il y a un peu de recul avant ça, c'est-à-dire qu'il y a quand même des mois, voire des années de souffrance avant ça. Donc c'est des choses qui sont solidement ancrées et le comportement alimentaire que vous, vous voyez à l'extérieur ou que la personne est venue vous témoigner, c'est juste la face émergée de l'iceberg. Mais en dessous de ça, il y a des tas de craintes. tas d'angoisse et puis il y a des tas de racines en fait qui expliquent la mise en place de ce trouble alimentaire. Donc non, ça n'est pas juste ça. C'est beaucoup beaucoup plus compliqué et surtout, ça va pas être aidant. Ça ne va pas aider la personne que vous lui teniez ce genre de discours, mais aussi ça risque de la braquer, ça risque d'abîmer un peu votre relation. Donc en fait, soit vous êtes une personne en première ligne en tant que parent, en tant que proche, soit vous êtes aussi peut-être une personne auprès de qui la personne en souffrance est venue se confier. Et donc c'est important de ne pas venir abîmer cette confiance et ce genre de mots. Ça va juste renvoyer le message de je ne comprends rien à ce que tu vis. Donc, s'il vous plaît, même si vous le pensez, et c'est bien normal parce que vous ne comprenez pas, et c'est normal que vous ne compreniez pas, c'est normal quand on est loin de cette pathologie, mais ravalez ces phrases-là. Je vais vous donner d'autres conseils par la suite qui vont vous permettre aussi de mieux comprendre, d'avancer de votre côté. Et d'avoir un discours plus adapté. Mais ce genre de phrases-là, ravalez-les en regardant la réalité aussi en face. Parce que vous le voyez, quelque part, que c'est plus compliqué que ça. S'il s'agissait de moins manger ou de plus manger, la personne, elle ne serait pas dans cet état de souffrance. Donc vous le savez, quelque part, que c'est plus compliqué que ça. Le deuxième point que j'ai envie d'aborder quand on est un proche d'une personne qui souffre de troubles alimentaires. C'est d'avoir une vigilance toute particulière à ne pas commenter ce que l'on mange et ce que mangent les autres. Et, a fortiori, ce que mange la personne qui souffre d'un TCA. Essayez au maximum de faire en sorte de ne pas être dans une hyper-observation que cette personne ne sente pas une pression énorme sur elle à chaque fois qu'elle doit prendre un repas en votre présence. Oui, c'est difficile, notamment si on parle de parents qui ont un enfant qui souffre d'anorexie. Mais même, de toute façon, c'est difficile. Si vous avez votre ami super proche, votre chéri, qui souffre de boulimie, et que vous le savez, peut-être que vous allez être tenté de jeter un oeil à ce qu'il y a dans son assiette, à ce qu'elle mange, et de lui dire « Ah bon, tu manges ça ? » ou « Ah, c'est bien, tu manges ça ? » Mais non, non vraiment, ce n'est pas quelque chose d'utile. Je vous invite à ne pas commenter ce qu'elle mange. Et à ne pas commenter ce que vous mangez non plus. Parce que être à côté d'une personne qui souffre de troubles alimentaires et dire, ah c'est bien, je me suis empêchée de manger ça ce soir, ou, oh non, je ne devrais pas manger tout ça, oh là là, j'ai encore trop mangé, n'importe quoi. Tous ces commentaires-là, ils vont être délétères. Je vous invite aussi à vous saisir de ça pour travailler sur vous. En fait, c'est utile de... Vous mettre au travail sur cette façon de commenter ce que vous mangez ou ce que mangent les autres est super important. Sur la façon dont vous commentez votre corps ou celui des autres. Ayez une attention toute particulière sur votre façon de commenter votre propre corps. Et bien sûr sur votre façon de commenter le corps des autres. Ça me semble évident, mais je le rappelle, ne commentez pas le corps de la personne qui souffre de troubles alimentaires. Même sous couvert de compliments. Ah mais t'es vachement mieux avec ces quelques kilos de repris. Non mais là, peut-être que là tu pourrais t'arrêter de maigrir. Regarde là comme tu es bien comme ça. Ça vous paraît peut-être être des compliments. En fait, ça va venir ancrer une pression sur le corps de la personne. Ça va venir marquer peut-être des espèces de normes là. Ah oui, donc là je suis bien, faut pas que je grossisse, faut pas que je maigrisse. C'est une pression en fait. Non. Évitez de commenter le corps, vous pouvez complimenter la personne sur tout un tas d'autres choses que sont physiques. Évitez aussi de commenter votre corps. Ah j'ai grossi, ah je devrais faire attention, toutes ces choses là en fait ce sont aussi des choses qui ont emmené la personne proche de vous à souffrir de TCA. Un TCA c'est multifactoriel donc il y a des tas de choses qui expliquent pourquoi elle en est là mais sachez que cette ambiance globale sociétale amène les personnes à souffrir de TCA parce qu'on passe notre temps à être focus sur l'image et sur nos corps. Et c'est profondément délétère. Donc veillez à ne pas commenter votre corps et vous allez voir comment ça va vous faire du bien à vous aussi en fait, de vous lâcher la grappe là-dessus, de moins être dans le commentaire, l'autocritique, etc. Et puis, ayez une attention particulière aussi sur votre manière de commenter les corps, les corps à la télé, les corps sur les réseaux, surtout Surtout, ne le faites pas à voix haute, mais je vous invite aussi à essayer de moins le faire pour vous dans votre tête. Dans un premier temps, déjà remarquez à quel point vous le faites et remettez ça en question. Et prenez conscience de à quel point c'est nul, ça ne sert à rien, et voire même ça peut être vraiment problématique. Le troisième point, mais en fait j'ai débordé mon deuxième point vers le troisième, donc ça va être un peu mélangé, mais... Je parlais du deuxième point de ne pas commenter ce qu'on mange ni le corps des autres, même quand on a l'impression que c'est pour faire un compliment. Et le troisième point, c'est d'être conscient de son propre rapport au corps et à l'alimentation. Donc, j'en reviens à ce que je disais déjà par rapport au fait de sur les commentaires. Ça sera hyper utile pour vous, mais aussi pour les autres et donc notamment la personne qui souffre de troubles alimentaires autour de vous de prendre. conscience de votre façon de manger, de votre propre rapport au corps, de... Voilà, comme je disais, tous ces commentaires qui surviennent mais il y a aussi tout ce qui se passe au niveau de vos pensées. Et donc de réfléchir à savoir si vous-même, vous ne seriez pas en restriction alimentaire sur certains points. Est-ce que vous-même vous n'êtes pas habité par une peur de grossir ? Est-ce que vous vous mettez une pression sur votre corps, l'apparence de votre corps ? Est-ce que vous le commentez souvent ? Est-ce que vous commentez le corps des autres ? Est-ce qu'il y a du stress à l'idée qu'on puisse commenter votre corps ? Enfin, de pouvoir venir réfléchir à tout ça, être en conscience vous-même de ce qui se joue pour vous. Et là, je pense notamment aux proches familiaux, quand on est père, mère, frère, soeur, oncle, tante d'une personne qui souffre de troubles alimentaires. Vraiment, je trouve ça intéressant et important de faire ce travail sur soi aussi à côté. Parce que ce trouble-là, il ne débarque pas par hasard. Et que ça devrait nous questionner, nous tous, sur notre fonctionnement avec notre corps, notre alimentation et sur un fonctionnement de groupe familial mais aussi sociétal. Quatrième point important, vous êtes un... une proche de personne souffrant d'un trouble des conduites alimentaires, je vous invite à questionner la personne sur comment elle va, comment elle se sent, ce qu'elle ressent. En fait, je vous invite à ouvrir le dialogue, ça peut paraître hyper basique, mais quand il y a un trouble alimentaire, et je pense notamment à l'anorexie, qui va être potentiellement assez visible, pas toujours, mais potentiellement assez visible, ... Quand il y a un trouble alimentaire, la question du trouble alimentaire peut rapidement prendre toute la place. Et en fait, le dialogue va tourner autour de ça. Encore une fois, je vous renvoie aussi à cette question de un trouble alimentaire, ça n'est jamais que ça, ça n'est jamais aussi simple. Mais du coup, et c'est bien normal et c'est un réflexe humain, peut-être que vous allez être tenté de lui parler de sa façon de s'alimenter, peut-être que vous allez être tenté de lui parler de comment elle pourrait manger différemment. Peut-être que vous allez avoir envie de lui demander ce qu'elle a mangé, etc. En fait, rappel important, le TCA, c'est la partie visible de ce qui se passe. Mais il y a tout le reste. Et je vous invite à parler finalement le moins possible de nourriture avec cette personne. Si on souffre d'un trouble alimentaire, l'idéal, c'est de pouvoir être accompagné en dehors. Et donc votre rôle en tant que proche, c'est pas d'être diététicien, c'est pas non plus d'être psychologue, on s'entend bien. Mais en tout cas, de pouvoir montrer que vous êtes présent et d'ouvrir le dialogue. Et d'ouvrir le dialogue sur, ok, comment tu vas ? Comment tu te sens en ce moment ? Comment ça se passe pour toi ? Et peut-être, de quoi tu aurais besoin ? Peut-être que ce sera hyper compliqué, voire impossible pour la personne de répondre à cette question-là. Parce que c'est difficile, mine de rien, surtout quand on est au cœur de cette pathologie. Mais peut-être qu'il y a des petites choses sur lesquelles elle pourra vous répondre. Soyez prêts à entendre qu'elle ne sait pas, mais peut-être vous pouvez aussi simplement déposer que, ok, moi je suis là pour t'aider, t'accompagner. Donc si à un moment donné c'est plus clair pour toi ce dont tu as besoin, n'hésite pas à me solliciter et je te redemanderai de temps en temps si je peux être utile d'une quelconque manière. Le cinquième point important pour moi en tant que proche, et je l'ai dit un petit peu juste avant. C'est d'inviter la personne qui souffre à aller demander de l'aide, à l'extérieur, vraiment. Ça, c'est un point super important. Ça peut être difficile. C'est très souvent une démarche très difficile d'aller demander de l'aide à un professionnel pour plein de raisons différentes. En tout cas, vous, en tant que proche, vous ne pourrez pas l'obliger. sauf dans certains cas, notamment avec des enfants mineurs, et j'y reviendrai en fin d'épisode. Mais globalement vous pouvez pas obliger quelqu'un à aller demander de l'aide mais vous pouvez ouvrir le dialogue aussi là-dessus et autre chose d'hyper important vous pouvez montrer l'exemple c'est-à-dire que si vous êtes quelqu'un de proche d'une personne souffrant d'un TCA c'est aussi très certainement très difficile pour vous et je vous invite à demander de l'aide. Dans ce cinquième point il y a le fait d'inciter l'autre à demander de l'aide et d'aller demander de l'aide soi. Vous savez, on parle souvent de la métaphore du masque à oxygène. C'est une métaphore qu'on utilise souvent en thérapie. Mais quand on est celui qui est à côté, c'est primordial de prendre soin de soi en premier lieu. Pourquoi cette métaphore du masque ? Dans un avion, en cas de problématique, si vous avez des enfants, si vous avez des personnes vulnérables dont vous êtes responsable, on va vous dire et vous répéter de mettre d'abord le masque sur vous, alors que vous auriez le réflexe de le mettre sur vos enfants. Sauf que si vous évanouissez, vous ne servirez plus à rien pour vos enfants. Donc dans cet esprit-là, pensez aussi vous à aller demander de l'aide, à aller trouver un espace où vous pourrez parler de vos craintes, de vos angoisses et de vos difficultés, en lien avec tout ça, d'avoir votre espace à vous. Et ça pourra aussi servir d'exemple pour la personne qui souffre. Et l'idée c'est aussi de légitimer sa souffrance, de renvoyer à la personne que Peu importe son poids, peu importe la forme de son corps, un trouble alimentaire c'est avant tout une maladie psy, je le répète, et que donc il n'y a pas un certain poids ou un certain nombre de crises qui rendraient légitime à aller demander de l'aide. Non, il y a une souffrance, il y a un envahissement, donc la personne est légitime à pouvoir se faire aider sur ces questions-là. Le sixième point important, si vous êtes un ou une proche et qui pourrait vous aider, c'est... d'aller chercher de l'information à l'extérieur. Lisez, écoutez des podcasts, renseignez-vous. Peut-être même chercher des groupes de paroles pour les proches. Je sais que ça existe dans certains endroits. Certains hôpitaux et peut-être même des professionnels en libéral proposent des groupes de paroles dédiés aux proches des personnes souffrant d'un trouble des conduites alimentaires. On en revient au fait d'aller chercher des ressources à l'extérieur et aussi sur le fait que... Comme ça, vous n'attendez pas de la personne qui souffre de tout vous expliquer et de vous guider sur ce que vous êtes censé faire. Parce qu'en fait, la personne, elle est paumée à plein de moments aussi. Ce n'est pas elle qui va pouvoir vous dire comment sortir de tout ça alors qu'elle-même, elle a du mal à s'en dépatouiller. Donc c'est important que chacun prenne ses responsabilités de sa place et que vous, en tant qu'aidant, si vous avez envie de pouvoir être ajusté auprès de la personne, vous pouvez lire des bouquins sur le sujet ou écouter des podcasts, en tout cas faire votre bonhomme de chemin en parallèle, sans attendre que ce soit la personne qui est en souffrance qui vienne vous donner les informations et vous expliquer. Peut-être aussi que ça rendra vos conversations un peu plus fluides par ailleurs. Le septième point, et il n'est pas facile, il parle de l'impuissance que vous allez ressentir, parce que ça me semble à peu près inévitable de ressentir ça. Et je crois qu'il faut l'accepter cette impuissance. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Accepter votre impuissance dans le fait de pouvoir guérir l'autre, c'est aussi redonner sa pleine place et son plein pouvoir à l'autre. Et c'est aussi conserver une place ajustée. Je l'ai dit déjà tout à l'heure, vous n'êtes pas le thérapeute, le ou la thérapeute de votre proche. Vous êtes à la place que vous avez, qui est hyper importante. Une personne qui l'aime, une personne qui est là. Pour lui montrer son soutien, une personne qui peut faire preuve d'écoute, une personne qui peut-être se renseignera de son côté et peut-être se mettra aussi au travail sur plein de choses en parallèle, mais vous n'êtes pas la personne censée la sauver. Pourquoi c'est important ? Eh bien parce qu'un surinvestissement entre guillemets de votre part pourrait nuire à la relation que vous avez, mais pourrait vous nuire aussi chacun de votre côté individuellement. Et puis vous pourriez vous épuiser. Vous pourriez avoir l'envie d'abandonner la personne à la longue. Pourquoi ? Parce que quand on met tous ses efforts, tout ce qu'on peut, qu'on met toute son énergie pour sauver l'autre, et que l'autre n'est pas sauvé, que ça ne fonctionne pas, que l'autre reste dans les troubles alimentaires, ça peut générer des sentiments très ambivalents, de la colère envers la personne de ne toujours pas aller mieux. Et c'est très difficile de vivre ces sentiments ambivalents à l'égard de cette personne qui va mal. Là encore, j'ai envie de revenir sur l'idée de vous faire accompagner. Ça vous sera toujours très utile de pouvoir poser tout ça auprès d'un ou d'une professionnelle de santé. Gardez en tête que vous ne pouvez pas faire à la place de la personne. Gardez en tête aussi que c'est un processus qui peut être long. Vous pouvez être là, vous pouvez signifier que vous êtes là, vous pouvez être là aussi pour demander comment ça va, vous pouvez être là aussi pour parler de tout un tas d'autres choses et ça finalement je ne l'avais pas prévu, allez je rajoute un huitième point. Quand je parlais de ne pas trop parler de la nourriture et de questionner de comment tu vas, comment tu te sens, vous pouvez être aussi en tant que proche cette ou ces personnes qui ramènent la personne à... plein d'autres choses, à tout ce qu'elle est. En fait, les troubles alimentaires, ça peut couper la personne de son essence, de ce qu'elle aime dans la vie, ça peut couper la personne de l'humour, du dessin, de la musique, de la danse, de plein de trucs, voilà. Et en fait, vous pouvez être ces personnes qui ramenaient un peu de vie là-dedans et qui rappelaient à la personne qui souffre qu'elle n'est pas que ça, que ça n'est pas son identité. Que derrière ce trouble, il y a aussi toute une personnalité, une identité et des valeurs et des loisirs et des choses qu'elle aime faire. Et vous pouvez l'amener à parler de ces choses-là, à reconnecter avec ces choses-là, voire même à tester de nouvelles choses qui pourraient l'épanouir et lui plaire. Je voulais faire un petit point important par rapport au septième point sur le fait d'accepter son impuissance. Je voulais quand même préciser quelque chose. si vous êtes parent. d'une jeune fille, c'est quand même plutôt souvent des filles, mais ça peut être aussi d'un jeune homme qui souffre d'anorexie, et qu'il y a un poids qui a dégringolé, qu'il y a un sous-poids inquiétant, on est bien d'accord qu'il y a la notion de protection, et de protection de la vie, qui fait que, de toute façon, je vous conseille, même si votre enfant ado n'est pas d'accord avec ça, je vous conseille d'engager des soins. le mieux c'est que ça puisse s'échanger, se discuter. avec lui ou elle et que les soins s'engagent d'un commun accord. Mais de toute façon, il faut qu'il y ait une surveillance médicale. L'idéal, c'est qu'il y ait aussi une prise en charge psychologique, nutritionnelle, etc. Et il peut y avoir l'obligation d'aller vers une hospite. À un moment donné, même si la personne n'en veut pas, c'est ce qui pourra lui sauver la vie. C'est très compliqué. Oui, et ces hospites, du coup, sont compliquées et souvent mal vécues, mais parce que La maladie amène un déni tel qu'elle peut faire mourir en fait. Donc on est bien d'accord que ça c'est important. Et si vous êtes des proches en présence d'une personne qui souffre de cette manière-là, mais qui n'est pas mineure et que donc vous ne pouvez pas contraindre de toute façon à aller vers le soin, vers l'hôpital et tout ça, vous pouvez alerter. Je ne sais pas, vous êtes une amie, vous pouvez peut-être alerter la famille, vous pouvez... Alors alertez votre médecin, vous pouvez demander conseil autour et un peu sonner, tirer la sonnette d'alarme aussi auprès de la personne. Lui faire part de vos inquiétudes. Ne pas être focus sur ce qu'elle mange et passer votre temps à commenter son corps, c'est une chose. Ça ne veut pas dire que vous ne pouvez pas lui dire là moi vraiment je suis hyper inquiète, hyper inquiet parce que je te vois mal, parce que je vois qu'il y a vraiment quelque chose qui ne va pas et que je crois que tu as besoin d'aide. C'est aussi le rôle des proches. Voilà, je récapitule mes 7-8 points finalement. En premier lieu, comprendre que ce n'est pas juste une histoire d'alimentation ni de poids et qu'on est bien sur une pathologie psychique importante. Le deuxième point, c'est de surtout ne pas commenter ce que vous mangez, ce que la personne mange, ne pas commenter votre corps, le corps de la personne ou le corps des autres. Le troisième point, c'est d'aller un peu plus loin dans cet empêchement-là des commentaires, c'est de vous mettre potentiellement aussi au travail. En tout cas, vous posez les questions, il y aura à vous mettre au travail ou non, mais vous posez des questions un peu essentielles à mon sens qui sont « ah ouais, ok, ça se passe comme ça pour elle, pour lui, mais finalement, moi, est-ce que je me sens en restriction ? Est-ce que l'image de mon corps prend beaucoup de place ? Est-ce que ça crée même des angoisses ? Voilà comment je me sens avec tout ça. » Le quatrième point, c'est de questionner la personne comment elle va vraiment profondément, d'aller sur des discussions un peu deep, de ne pas être en surface de qu'est-ce que tu as mangé, tu as grossi, tu as maigri, de garder en tête que ce que vous voyez, c'est vraiment juste la face visible et que la personne, elle a peut-être besoin d'échanger sur des choses plus profondes. Après, c'est une proposition, bien sûr, vous lui proposez. Et la personne, elle dira oui ou non, ou elle a peut-être des espaces de soins dans lesquels elle peut déjà échanger sur ces choses-là. Si justement elle n'a pas d'espace de soins, incitez la personne vraiment à demander de l'aide parce que c'est super important à mon sens, de préférence bien sûr avec des professionnels qui sont formés au trouble des conduites alimentaires. Et pour vous c'est pareil, n'hésitez pas à aller chercher de l'aide de votre côté pour pouvoir parler de tout ce que cela vous fait, vous fait vivre, tout ce qui se met en questionnement chez vous et des difficultés que vous avez à... Soit accompagner cette personne ou au moins juste vivre aux côtés, à plus ou moins grande proximité de cette personne qui souffre de TCA. Le sixième point, c'est que je vous conseille de lire, d'écouter des podcasts, peut-être même d'aller à des groupes de paroles si vous en ressortez le besoin. Mais vraiment de prendre des infos, de vous nourrir, de nourrir votre réflexion autour de tout ça et de ne pas attendre que ça vienne spécifiquement de la personne qui est en souffrance. Le septième point. C'est d'accepter votre impuissance et accepter que vous n'êtes pas la personne qui doit la sauver, qu'on se sauve tout seul avec de l'aide. En fait, on ne fait jamais un parcours de guérison seul, parce qu'il y a les professionnels, mais il y a aussi tous nos proches qui nous accompagnent, mais il y a nécessairement des choses importantes qui viennent de la personne qui est en souffrance et que c'est important pour vous, pour elle, que chacun... essaie de garder une juste place, même si c'est pas facile et même si des fois il y aura des ratés, mais en tout cas c'est important de l'avoir en tête. Je parlais aussi d'un petit warning par rapport à ça sur le fait que dans le cas d'une personne qui aurait énormément maigri, ou même, je ne l'ai pas dit tout à l'heure, mais une personne où vous savez qu'elle vomit énormément, très très souvent, c'est important de tirer la sonnette d'alarme auprès d'elle, auprès de ses proches, auprès de l'équipe médicale. Et dans le cas où vous êtes parent d'un jeune mineur, eh bien oui, parfois, il pourra être intéressant de forcer un peu le soin si vraiment il y a un déni trop fort et que la personne ne veut pas y aller. Il peut être question de vie ou de mort quand même dans les troubles alimentaires, donc c'est important. Et puis... Dernier point que j'avais un peu rajouté, c'est qu'en tant que proche, vous pouvez être aussi les personnes qui ramenaient la personne qui souffre de TCA à la vie, à ce qui est important pour elle, à ce qui la fait vibrer, aux passions qu'elle avait avant d'avoir cette pathologie et aux nouvelles passions qu'elle pourrait découvrir aussi en testant de nouvelles choses. donc n'oubliez pas de continuer d'amener de la vie et des choses qui pourront la raccrocher. Il y a une chose que j'aimerais ajouter. Je suis étonnée de ne pas avoir pensé en fait à la mettre en préparant l'épisode de podcast et là elle me vient vraiment très fort. Elle est très importante. Méfiez-vous de votre impression que le poids dit quelque chose de l'état de santé de la personne et de son TCA. Je m'explique. Une personne qui souffre d'anorexie et qui, par exemple, grâce à une hospite ou autre, reprend du poids, ça ne veut pas dire qu'elle est guérie. Ça ne veut potentiellement même pas dire qu'elle va mieux. Peut-être que rien n'est réglé. Peut-être que justement, c'est là où ça flambe et que c'est hyper compliqué dans son esprit. Donc ça rejoint ce que j'ai déjà dit, que ce n'est pas juste une histoire de poids ou de visuellement ce que la personne va manger. Et que, vraiment, je réappuie là-dessus aussi, méfiez-vous des compliments. C'est super, t'as pris du poids, ça te va bien. Alors que peut-être la personne, elle est en train de traverser le pire moment. Donc, restez en vigilance et vraiment pensez à demander à la personne comment elle va. Comment elle se sent dans cette étape. Dans cette étape de vie, mais aussi dans cette étape de maladie, cette étape de guérison. Voilà, j'espère que cet épisode de podcast vous aura apporté des pistes en tant que... proches, en tant que personne qui a un TCA et qui avait peut-être envie d'avoir plus d'outils de comment en parler avec ses proches, comment amener ses proches à se questionner, n'hésitez pas à partager cet épisode de podcast à vos proches, à toutes les personnes à qui ça pourrait être utile, et du coup je pense en fait ça pourrait être utile à peu près à tout le monde parce que les TCA sont tellement répandus que du coup les proches de personnes avec un TCA, eh bien il y en a plein. et partout. N'hésitez pas à me faire vos retours si vous en avez envie. J'espère que ça vous sera utile en tout cas. A bientôt, ciao !

  • Speaker #1

    Un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode. Comme je te le dis souvent, ton soutien est super important. C'est même ça qui permet au podcast d'exister encore aujourd'hui. Alors, si mon contenu t'apporte de l'aide d'une quelconque manière que ce soit, sache que tu peux m'en redonner à ton tour. Pour ça, il y a plusieurs façons de faire. Tu peux tout d'abord partager le podcast. en parler autour de toi, à tes proches, mais aussi à des professionnels. Tu peux laisser 5 étoiles, notamment sur Spotify ou Apple Podcast, ou laisser ton meilleur commentaire. Mais depuis peu, j'ai aussi apporté une nouveauté qui te permet de me soutenir encore plus concrètement avec de l'argent. Effectivement, tu trouveras en description de cet épisode un lien qui te permettra de faire un don à la hauteur de ce que tu trouves que ce podcast t'a apporté. Merci, merci beaucoup. C'est grâce à ton soutien que ce travail va pouvoir continuer. Je te souhaite de prendre soin de toi autant que ce sera possible et je te dis à très bientôt sur un nouvel épisode. Ciao !

Chapters

  • Ce n’est pas juste une histoire de bouffe

    03:05

  • Attention aux commentaires sur la nourriture et le corps

    06:01

  • Se questionner sur SA façon de manger et SON rapport au corps

    09:48

  • Questionner la personne sur comment elle va et se sent

    11:41

  • Inviter à demander de l’aide

    14:01

  • Aller chercher de l’information à l’extérieur

    16:24

  • Accepter le sentiment d’impuissance

    17:49

  • Permettre de raccrocher à la vie

    19:54

  • Warning autour de la notion d’urgence

    20:54

Share

Embed

You may also like

Description


Mon podcast t’apporte de l’aide ?

-> Tu peux m'aider à ton tour en faisant un don juste ici

-> Laisse moi 5 belles étoiles sur Spotify et Apple Podcast afin de me soutenir et me donner le boost pour continuer!
Cela permettra aussi à de nouvelles personnes de me découvrir et de profiter de mes outils! 🙏


Pour participer au podcast, merci d'écrire à podcasttcaetc@gmail.com


Les troubles alimentaires sont hyper répandus (de + en + malheureusement) et les proches de personnes concernées sont donc très nombreux également.

Ce sont des pathologies particulièrement difficiles à comprendre de l’extérieur et qui créent un grand sentiment d’impuissance pour les proches. 


Et c’est à vous, les proches, les accompagnants que je m’adresse dans cet épisode de podcast.

Je vous donne des outils et des pistes de réflexion pour traverser cette période compliquée dans cette place si particulière qui est la vôtre. 


Au programme : 



Ce n’est pas juste une histoire de bouffe

Attention aux commentaires sur la nourriture et le corps

Se questionner sur SA façon de manger et SON rapport au corps 

Questionner la personne sur comment elle va et se sent 

Inviter à demander de l’aide 

Aller chercher de l’information à l’extérieur 

Accepter le sentiment d’impuissance 

Permettre de raccrocher à la vie 

Warning autour de la notion d’urgence 



📲Retrouve-moi sur Instagram


👩‍💻Réserve un RDV avec moi


🎁 Consulte la liste de mes outils




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Mitsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute ! Bonjour, bonjour. Aujourd'hui j'avais envie d'aborder un sujet que j'ai peu, voire pas du tout abordé puisque j'ai fait une recherche dans mes anciens épisodes de podcast. Je pense que j'en parle ici et là dans différents podcasts mais je n'ai jamais fait un épisode dédié à cela et donc je vais vous parler des proches. Oui, je vais m'adresser à vous, les personnes proches de ceux et celles qui souffrent de troubles des conduites alimentaires. Que vous soyez le petit copain, la petite copine, la mère, le père, le frère, la sœur, le pote, la pote, collègue de taf, que sais-je, il se peut qu'autour de vous, il y ait des personnes qui souffrent de troubles des conduites alimentaires. Alors, en vrai, c'est même assez probable quand même, ou au moins d'une alimentation troublée, dirons-nous. Bref, on va parler là de personnes qui savent qu'elles ont un trouble des conduites alimentaires. Peut-être que ce trouble-là, il a été diagnostiqué, peut-être que la personne, elle est en grande souffrance et qu'elle s'est confiée à vous, ou peut-être que cette personne-là, elle a perdu énormément de poids, elle est dans une extrême maigreur, et quelque chose d'hyper visible sur le fait qu'il y a une problématique et qu'il y a un trouble alimentaire. En tout cas, voilà, l'idée, c'est de m'adresser à des personnes proches de celles qui ont un trouble alimentaire et qui en ont conscience. Un petit bémol par rapport à l'anorexie parce qu'il y a énormément de déni dans l'anorexie. Mais en tout cas, c'est tellement visible, j'ai envie de dire, l'anorexie, que bon, même si, allez, je vais prendre l'exemple de la maman du papa, même si votre fille, votre fils n'est pas dans l'acceptation de sa pathologie et dans le déni de l'anorexie, eh bien, vous savez, à peu près tout le monde sait, peut-être même vous avez consulté des médecins ou quoi, vous savez qu'il y a un problème. Parce que c'est ultra visible. Voilà, j'ai envie de m'adresser à vous les proches, parce qu'il y a des petites choses que je trouve utiles à savoir dans le comportement, et puis des pistes de réflexion qui seront sûrement très intéressantes pour vous permettre d'être présent au mieux, et aussi potentiellement sur la durée, puisque ce sont des pathologies qui peuvent malheureusement s'installer dans la durée. Le premier point qui me semble super important, alors oui, ça va se dérouler en sept points. Donc le premier point qui me semble important, c'est de comprendre que c'est pas juste une histoire d'alimentation. Comprendre qu'il s'agit pas juste de manger plus ou de manger moins, et que c'est sans doute un des pires trucs que vous pourriez dire. Bah écoute, il suffit de manger moins. Ah, si tu fais des crises tout le temps sur ce type d'aliments, n'en achète plus en fait. Bah écoute, il suffirait de manger plus, fais un effort quand même. remange quelques aliments comme ça, et puis pas trop, comme ça, ça ne te fera pas trop peur, mais comme ça, tu pourras peut-être reprendre un peu de poids, être plus en forme, et puis, bon, ce serait mieux pour tout le monde quand même, il suffit que tu manges. Non, il ne suffit pas. En fait, les troubles des conduites alimentaires sont des pathologies psy, des vraies pathologies, qui sont souvent solidement ancrées, c'est-à-dire qu'au moment où les choses deviennent visibles, Ou au moment où les personnes arrivent à trouver le courage d'en parler, dites-vous qu'il y a un peu de recul avant ça, c'est-à-dire qu'il y a quand même des mois, voire des années de souffrance avant ça. Donc c'est des choses qui sont solidement ancrées et le comportement alimentaire que vous, vous voyez à l'extérieur ou que la personne est venue vous témoigner, c'est juste la face émergée de l'iceberg. Mais en dessous de ça, il y a des tas de craintes. tas d'angoisse et puis il y a des tas de racines en fait qui expliquent la mise en place de ce trouble alimentaire. Donc non, ça n'est pas juste ça. C'est beaucoup beaucoup plus compliqué et surtout, ça va pas être aidant. Ça ne va pas aider la personne que vous lui teniez ce genre de discours, mais aussi ça risque de la braquer, ça risque d'abîmer un peu votre relation. Donc en fait, soit vous êtes une personne en première ligne en tant que parent, en tant que proche, soit vous êtes aussi peut-être une personne auprès de qui la personne en souffrance est venue se confier. Et donc c'est important de ne pas venir abîmer cette confiance et ce genre de mots. Ça va juste renvoyer le message de je ne comprends rien à ce que tu vis. Donc, s'il vous plaît, même si vous le pensez, et c'est bien normal parce que vous ne comprenez pas, et c'est normal que vous ne compreniez pas, c'est normal quand on est loin de cette pathologie, mais ravalez ces phrases-là. Je vais vous donner d'autres conseils par la suite qui vont vous permettre aussi de mieux comprendre, d'avancer de votre côté. Et d'avoir un discours plus adapté. Mais ce genre de phrases-là, ravalez-les en regardant la réalité aussi en face. Parce que vous le voyez, quelque part, que c'est plus compliqué que ça. S'il s'agissait de moins manger ou de plus manger, la personne, elle ne serait pas dans cet état de souffrance. Donc vous le savez, quelque part, que c'est plus compliqué que ça. Le deuxième point que j'ai envie d'aborder quand on est un proche d'une personne qui souffre de troubles alimentaires. C'est d'avoir une vigilance toute particulière à ne pas commenter ce que l'on mange et ce que mangent les autres. Et, a fortiori, ce que mange la personne qui souffre d'un TCA. Essayez au maximum de faire en sorte de ne pas être dans une hyper-observation que cette personne ne sente pas une pression énorme sur elle à chaque fois qu'elle doit prendre un repas en votre présence. Oui, c'est difficile, notamment si on parle de parents qui ont un enfant qui souffre d'anorexie. Mais même, de toute façon, c'est difficile. Si vous avez votre ami super proche, votre chéri, qui souffre de boulimie, et que vous le savez, peut-être que vous allez être tenté de jeter un oeil à ce qu'il y a dans son assiette, à ce qu'elle mange, et de lui dire « Ah bon, tu manges ça ? » ou « Ah, c'est bien, tu manges ça ? » Mais non, non vraiment, ce n'est pas quelque chose d'utile. Je vous invite à ne pas commenter ce qu'elle mange. Et à ne pas commenter ce que vous mangez non plus. Parce que être à côté d'une personne qui souffre de troubles alimentaires et dire, ah c'est bien, je me suis empêchée de manger ça ce soir, ou, oh non, je ne devrais pas manger tout ça, oh là là, j'ai encore trop mangé, n'importe quoi. Tous ces commentaires-là, ils vont être délétères. Je vous invite aussi à vous saisir de ça pour travailler sur vous. En fait, c'est utile de... Vous mettre au travail sur cette façon de commenter ce que vous mangez ou ce que mangent les autres est super important. Sur la façon dont vous commentez votre corps ou celui des autres. Ayez une attention toute particulière sur votre façon de commenter votre propre corps. Et bien sûr sur votre façon de commenter le corps des autres. Ça me semble évident, mais je le rappelle, ne commentez pas le corps de la personne qui souffre de troubles alimentaires. Même sous couvert de compliments. Ah mais t'es vachement mieux avec ces quelques kilos de repris. Non mais là, peut-être que là tu pourrais t'arrêter de maigrir. Regarde là comme tu es bien comme ça. Ça vous paraît peut-être être des compliments. En fait, ça va venir ancrer une pression sur le corps de la personne. Ça va venir marquer peut-être des espèces de normes là. Ah oui, donc là je suis bien, faut pas que je grossisse, faut pas que je maigrisse. C'est une pression en fait. Non. Évitez de commenter le corps, vous pouvez complimenter la personne sur tout un tas d'autres choses que sont physiques. Évitez aussi de commenter votre corps. Ah j'ai grossi, ah je devrais faire attention, toutes ces choses là en fait ce sont aussi des choses qui ont emmené la personne proche de vous à souffrir de TCA. Un TCA c'est multifactoriel donc il y a des tas de choses qui expliquent pourquoi elle en est là mais sachez que cette ambiance globale sociétale amène les personnes à souffrir de TCA parce qu'on passe notre temps à être focus sur l'image et sur nos corps. Et c'est profondément délétère. Donc veillez à ne pas commenter votre corps et vous allez voir comment ça va vous faire du bien à vous aussi en fait, de vous lâcher la grappe là-dessus, de moins être dans le commentaire, l'autocritique, etc. Et puis, ayez une attention particulière aussi sur votre manière de commenter les corps, les corps à la télé, les corps sur les réseaux, surtout Surtout, ne le faites pas à voix haute, mais je vous invite aussi à essayer de moins le faire pour vous dans votre tête. Dans un premier temps, déjà remarquez à quel point vous le faites et remettez ça en question. Et prenez conscience de à quel point c'est nul, ça ne sert à rien, et voire même ça peut être vraiment problématique. Le troisième point, mais en fait j'ai débordé mon deuxième point vers le troisième, donc ça va être un peu mélangé, mais... Je parlais du deuxième point de ne pas commenter ce qu'on mange ni le corps des autres, même quand on a l'impression que c'est pour faire un compliment. Et le troisième point, c'est d'être conscient de son propre rapport au corps et à l'alimentation. Donc, j'en reviens à ce que je disais déjà par rapport au fait de sur les commentaires. Ça sera hyper utile pour vous, mais aussi pour les autres et donc notamment la personne qui souffre de troubles alimentaires autour de vous de prendre. conscience de votre façon de manger, de votre propre rapport au corps, de... Voilà, comme je disais, tous ces commentaires qui surviennent mais il y a aussi tout ce qui se passe au niveau de vos pensées. Et donc de réfléchir à savoir si vous-même, vous ne seriez pas en restriction alimentaire sur certains points. Est-ce que vous-même vous n'êtes pas habité par une peur de grossir ? Est-ce que vous vous mettez une pression sur votre corps, l'apparence de votre corps ? Est-ce que vous le commentez souvent ? Est-ce que vous commentez le corps des autres ? Est-ce qu'il y a du stress à l'idée qu'on puisse commenter votre corps ? Enfin, de pouvoir venir réfléchir à tout ça, être en conscience vous-même de ce qui se joue pour vous. Et là, je pense notamment aux proches familiaux, quand on est père, mère, frère, soeur, oncle, tante d'une personne qui souffre de troubles alimentaires. Vraiment, je trouve ça intéressant et important de faire ce travail sur soi aussi à côté. Parce que ce trouble-là, il ne débarque pas par hasard. Et que ça devrait nous questionner, nous tous, sur notre fonctionnement avec notre corps, notre alimentation et sur un fonctionnement de groupe familial mais aussi sociétal. Quatrième point important, vous êtes un... une proche de personne souffrant d'un trouble des conduites alimentaires, je vous invite à questionner la personne sur comment elle va, comment elle se sent, ce qu'elle ressent. En fait, je vous invite à ouvrir le dialogue, ça peut paraître hyper basique, mais quand il y a un trouble alimentaire, et je pense notamment à l'anorexie, qui va être potentiellement assez visible, pas toujours, mais potentiellement assez visible, ... Quand il y a un trouble alimentaire, la question du trouble alimentaire peut rapidement prendre toute la place. Et en fait, le dialogue va tourner autour de ça. Encore une fois, je vous renvoie aussi à cette question de un trouble alimentaire, ça n'est jamais que ça, ça n'est jamais aussi simple. Mais du coup, et c'est bien normal et c'est un réflexe humain, peut-être que vous allez être tenté de lui parler de sa façon de s'alimenter, peut-être que vous allez être tenté de lui parler de comment elle pourrait manger différemment. Peut-être que vous allez avoir envie de lui demander ce qu'elle a mangé, etc. En fait, rappel important, le TCA, c'est la partie visible de ce qui se passe. Mais il y a tout le reste. Et je vous invite à parler finalement le moins possible de nourriture avec cette personne. Si on souffre d'un trouble alimentaire, l'idéal, c'est de pouvoir être accompagné en dehors. Et donc votre rôle en tant que proche, c'est pas d'être diététicien, c'est pas non plus d'être psychologue, on s'entend bien. Mais en tout cas, de pouvoir montrer que vous êtes présent et d'ouvrir le dialogue. Et d'ouvrir le dialogue sur, ok, comment tu vas ? Comment tu te sens en ce moment ? Comment ça se passe pour toi ? Et peut-être, de quoi tu aurais besoin ? Peut-être que ce sera hyper compliqué, voire impossible pour la personne de répondre à cette question-là. Parce que c'est difficile, mine de rien, surtout quand on est au cœur de cette pathologie. Mais peut-être qu'il y a des petites choses sur lesquelles elle pourra vous répondre. Soyez prêts à entendre qu'elle ne sait pas, mais peut-être vous pouvez aussi simplement déposer que, ok, moi je suis là pour t'aider, t'accompagner. Donc si à un moment donné c'est plus clair pour toi ce dont tu as besoin, n'hésite pas à me solliciter et je te redemanderai de temps en temps si je peux être utile d'une quelconque manière. Le cinquième point important pour moi en tant que proche, et je l'ai dit un petit peu juste avant. C'est d'inviter la personne qui souffre à aller demander de l'aide, à l'extérieur, vraiment. Ça, c'est un point super important. Ça peut être difficile. C'est très souvent une démarche très difficile d'aller demander de l'aide à un professionnel pour plein de raisons différentes. En tout cas, vous, en tant que proche, vous ne pourrez pas l'obliger. sauf dans certains cas, notamment avec des enfants mineurs, et j'y reviendrai en fin d'épisode. Mais globalement vous pouvez pas obliger quelqu'un à aller demander de l'aide mais vous pouvez ouvrir le dialogue aussi là-dessus et autre chose d'hyper important vous pouvez montrer l'exemple c'est-à-dire que si vous êtes quelqu'un de proche d'une personne souffrant d'un TCA c'est aussi très certainement très difficile pour vous et je vous invite à demander de l'aide. Dans ce cinquième point il y a le fait d'inciter l'autre à demander de l'aide et d'aller demander de l'aide soi. Vous savez, on parle souvent de la métaphore du masque à oxygène. C'est une métaphore qu'on utilise souvent en thérapie. Mais quand on est celui qui est à côté, c'est primordial de prendre soin de soi en premier lieu. Pourquoi cette métaphore du masque ? Dans un avion, en cas de problématique, si vous avez des enfants, si vous avez des personnes vulnérables dont vous êtes responsable, on va vous dire et vous répéter de mettre d'abord le masque sur vous, alors que vous auriez le réflexe de le mettre sur vos enfants. Sauf que si vous évanouissez, vous ne servirez plus à rien pour vos enfants. Donc dans cet esprit-là, pensez aussi vous à aller demander de l'aide, à aller trouver un espace où vous pourrez parler de vos craintes, de vos angoisses et de vos difficultés, en lien avec tout ça, d'avoir votre espace à vous. Et ça pourra aussi servir d'exemple pour la personne qui souffre. Et l'idée c'est aussi de légitimer sa souffrance, de renvoyer à la personne que Peu importe son poids, peu importe la forme de son corps, un trouble alimentaire c'est avant tout une maladie psy, je le répète, et que donc il n'y a pas un certain poids ou un certain nombre de crises qui rendraient légitime à aller demander de l'aide. Non, il y a une souffrance, il y a un envahissement, donc la personne est légitime à pouvoir se faire aider sur ces questions-là. Le sixième point important, si vous êtes un ou une proche et qui pourrait vous aider, c'est... d'aller chercher de l'information à l'extérieur. Lisez, écoutez des podcasts, renseignez-vous. Peut-être même chercher des groupes de paroles pour les proches. Je sais que ça existe dans certains endroits. Certains hôpitaux et peut-être même des professionnels en libéral proposent des groupes de paroles dédiés aux proches des personnes souffrant d'un trouble des conduites alimentaires. On en revient au fait d'aller chercher des ressources à l'extérieur et aussi sur le fait que... Comme ça, vous n'attendez pas de la personne qui souffre de tout vous expliquer et de vous guider sur ce que vous êtes censé faire. Parce qu'en fait, la personne, elle est paumée à plein de moments aussi. Ce n'est pas elle qui va pouvoir vous dire comment sortir de tout ça alors qu'elle-même, elle a du mal à s'en dépatouiller. Donc c'est important que chacun prenne ses responsabilités de sa place et que vous, en tant qu'aidant, si vous avez envie de pouvoir être ajusté auprès de la personne, vous pouvez lire des bouquins sur le sujet ou écouter des podcasts, en tout cas faire votre bonhomme de chemin en parallèle, sans attendre que ce soit la personne qui est en souffrance qui vienne vous donner les informations et vous expliquer. Peut-être aussi que ça rendra vos conversations un peu plus fluides par ailleurs. Le septième point, et il n'est pas facile, il parle de l'impuissance que vous allez ressentir, parce que ça me semble à peu près inévitable de ressentir ça. Et je crois qu'il faut l'accepter cette impuissance. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Accepter votre impuissance dans le fait de pouvoir guérir l'autre, c'est aussi redonner sa pleine place et son plein pouvoir à l'autre. Et c'est aussi conserver une place ajustée. Je l'ai dit déjà tout à l'heure, vous n'êtes pas le thérapeute, le ou la thérapeute de votre proche. Vous êtes à la place que vous avez, qui est hyper importante. Une personne qui l'aime, une personne qui est là. Pour lui montrer son soutien, une personne qui peut faire preuve d'écoute, une personne qui peut-être se renseignera de son côté et peut-être se mettra aussi au travail sur plein de choses en parallèle, mais vous n'êtes pas la personne censée la sauver. Pourquoi c'est important ? Eh bien parce qu'un surinvestissement entre guillemets de votre part pourrait nuire à la relation que vous avez, mais pourrait vous nuire aussi chacun de votre côté individuellement. Et puis vous pourriez vous épuiser. Vous pourriez avoir l'envie d'abandonner la personne à la longue. Pourquoi ? Parce que quand on met tous ses efforts, tout ce qu'on peut, qu'on met toute son énergie pour sauver l'autre, et que l'autre n'est pas sauvé, que ça ne fonctionne pas, que l'autre reste dans les troubles alimentaires, ça peut générer des sentiments très ambivalents, de la colère envers la personne de ne toujours pas aller mieux. Et c'est très difficile de vivre ces sentiments ambivalents à l'égard de cette personne qui va mal. Là encore, j'ai envie de revenir sur l'idée de vous faire accompagner. Ça vous sera toujours très utile de pouvoir poser tout ça auprès d'un ou d'une professionnelle de santé. Gardez en tête que vous ne pouvez pas faire à la place de la personne. Gardez en tête aussi que c'est un processus qui peut être long. Vous pouvez être là, vous pouvez signifier que vous êtes là, vous pouvez être là aussi pour demander comment ça va, vous pouvez être là aussi pour parler de tout un tas d'autres choses et ça finalement je ne l'avais pas prévu, allez je rajoute un huitième point. Quand je parlais de ne pas trop parler de la nourriture et de questionner de comment tu vas, comment tu te sens, vous pouvez être aussi en tant que proche cette ou ces personnes qui ramènent la personne à... plein d'autres choses, à tout ce qu'elle est. En fait, les troubles alimentaires, ça peut couper la personne de son essence, de ce qu'elle aime dans la vie, ça peut couper la personne de l'humour, du dessin, de la musique, de la danse, de plein de trucs, voilà. Et en fait, vous pouvez être ces personnes qui ramenaient un peu de vie là-dedans et qui rappelaient à la personne qui souffre qu'elle n'est pas que ça, que ça n'est pas son identité. Que derrière ce trouble, il y a aussi toute une personnalité, une identité et des valeurs et des loisirs et des choses qu'elle aime faire. Et vous pouvez l'amener à parler de ces choses-là, à reconnecter avec ces choses-là, voire même à tester de nouvelles choses qui pourraient l'épanouir et lui plaire. Je voulais faire un petit point important par rapport au septième point sur le fait d'accepter son impuissance. Je voulais quand même préciser quelque chose. si vous êtes parent. d'une jeune fille, c'est quand même plutôt souvent des filles, mais ça peut être aussi d'un jeune homme qui souffre d'anorexie, et qu'il y a un poids qui a dégringolé, qu'il y a un sous-poids inquiétant, on est bien d'accord qu'il y a la notion de protection, et de protection de la vie, qui fait que, de toute façon, je vous conseille, même si votre enfant ado n'est pas d'accord avec ça, je vous conseille d'engager des soins. le mieux c'est que ça puisse s'échanger, se discuter. avec lui ou elle et que les soins s'engagent d'un commun accord. Mais de toute façon, il faut qu'il y ait une surveillance médicale. L'idéal, c'est qu'il y ait aussi une prise en charge psychologique, nutritionnelle, etc. Et il peut y avoir l'obligation d'aller vers une hospite. À un moment donné, même si la personne n'en veut pas, c'est ce qui pourra lui sauver la vie. C'est très compliqué. Oui, et ces hospites, du coup, sont compliquées et souvent mal vécues, mais parce que La maladie amène un déni tel qu'elle peut faire mourir en fait. Donc on est bien d'accord que ça c'est important. Et si vous êtes des proches en présence d'une personne qui souffre de cette manière-là, mais qui n'est pas mineure et que donc vous ne pouvez pas contraindre de toute façon à aller vers le soin, vers l'hôpital et tout ça, vous pouvez alerter. Je ne sais pas, vous êtes une amie, vous pouvez peut-être alerter la famille, vous pouvez... Alors alertez votre médecin, vous pouvez demander conseil autour et un peu sonner, tirer la sonnette d'alarme aussi auprès de la personne. Lui faire part de vos inquiétudes. Ne pas être focus sur ce qu'elle mange et passer votre temps à commenter son corps, c'est une chose. Ça ne veut pas dire que vous ne pouvez pas lui dire là moi vraiment je suis hyper inquiète, hyper inquiet parce que je te vois mal, parce que je vois qu'il y a vraiment quelque chose qui ne va pas et que je crois que tu as besoin d'aide. C'est aussi le rôle des proches. Voilà, je récapitule mes 7-8 points finalement. En premier lieu, comprendre que ce n'est pas juste une histoire d'alimentation ni de poids et qu'on est bien sur une pathologie psychique importante. Le deuxième point, c'est de surtout ne pas commenter ce que vous mangez, ce que la personne mange, ne pas commenter votre corps, le corps de la personne ou le corps des autres. Le troisième point, c'est d'aller un peu plus loin dans cet empêchement-là des commentaires, c'est de vous mettre potentiellement aussi au travail. En tout cas, vous posez les questions, il y aura à vous mettre au travail ou non, mais vous posez des questions un peu essentielles à mon sens qui sont « ah ouais, ok, ça se passe comme ça pour elle, pour lui, mais finalement, moi, est-ce que je me sens en restriction ? Est-ce que l'image de mon corps prend beaucoup de place ? Est-ce que ça crée même des angoisses ? Voilà comment je me sens avec tout ça. » Le quatrième point, c'est de questionner la personne comment elle va vraiment profondément, d'aller sur des discussions un peu deep, de ne pas être en surface de qu'est-ce que tu as mangé, tu as grossi, tu as maigri, de garder en tête que ce que vous voyez, c'est vraiment juste la face visible et que la personne, elle a peut-être besoin d'échanger sur des choses plus profondes. Après, c'est une proposition, bien sûr, vous lui proposez. Et la personne, elle dira oui ou non, ou elle a peut-être des espaces de soins dans lesquels elle peut déjà échanger sur ces choses-là. Si justement elle n'a pas d'espace de soins, incitez la personne vraiment à demander de l'aide parce que c'est super important à mon sens, de préférence bien sûr avec des professionnels qui sont formés au trouble des conduites alimentaires. Et pour vous c'est pareil, n'hésitez pas à aller chercher de l'aide de votre côté pour pouvoir parler de tout ce que cela vous fait, vous fait vivre, tout ce qui se met en questionnement chez vous et des difficultés que vous avez à... Soit accompagner cette personne ou au moins juste vivre aux côtés, à plus ou moins grande proximité de cette personne qui souffre de TCA. Le sixième point, c'est que je vous conseille de lire, d'écouter des podcasts, peut-être même d'aller à des groupes de paroles si vous en ressortez le besoin. Mais vraiment de prendre des infos, de vous nourrir, de nourrir votre réflexion autour de tout ça et de ne pas attendre que ça vienne spécifiquement de la personne qui est en souffrance. Le septième point. C'est d'accepter votre impuissance et accepter que vous n'êtes pas la personne qui doit la sauver, qu'on se sauve tout seul avec de l'aide. En fait, on ne fait jamais un parcours de guérison seul, parce qu'il y a les professionnels, mais il y a aussi tous nos proches qui nous accompagnent, mais il y a nécessairement des choses importantes qui viennent de la personne qui est en souffrance et que c'est important pour vous, pour elle, que chacun... essaie de garder une juste place, même si c'est pas facile et même si des fois il y aura des ratés, mais en tout cas c'est important de l'avoir en tête. Je parlais aussi d'un petit warning par rapport à ça sur le fait que dans le cas d'une personne qui aurait énormément maigri, ou même, je ne l'ai pas dit tout à l'heure, mais une personne où vous savez qu'elle vomit énormément, très très souvent, c'est important de tirer la sonnette d'alarme auprès d'elle, auprès de ses proches, auprès de l'équipe médicale. Et dans le cas où vous êtes parent d'un jeune mineur, eh bien oui, parfois, il pourra être intéressant de forcer un peu le soin si vraiment il y a un déni trop fort et que la personne ne veut pas y aller. Il peut être question de vie ou de mort quand même dans les troubles alimentaires, donc c'est important. Et puis... Dernier point que j'avais un peu rajouté, c'est qu'en tant que proche, vous pouvez être aussi les personnes qui ramenaient la personne qui souffre de TCA à la vie, à ce qui est important pour elle, à ce qui la fait vibrer, aux passions qu'elle avait avant d'avoir cette pathologie et aux nouvelles passions qu'elle pourrait découvrir aussi en testant de nouvelles choses. donc n'oubliez pas de continuer d'amener de la vie et des choses qui pourront la raccrocher. Il y a une chose que j'aimerais ajouter. Je suis étonnée de ne pas avoir pensé en fait à la mettre en préparant l'épisode de podcast et là elle me vient vraiment très fort. Elle est très importante. Méfiez-vous de votre impression que le poids dit quelque chose de l'état de santé de la personne et de son TCA. Je m'explique. Une personne qui souffre d'anorexie et qui, par exemple, grâce à une hospite ou autre, reprend du poids, ça ne veut pas dire qu'elle est guérie. Ça ne veut potentiellement même pas dire qu'elle va mieux. Peut-être que rien n'est réglé. Peut-être que justement, c'est là où ça flambe et que c'est hyper compliqué dans son esprit. Donc ça rejoint ce que j'ai déjà dit, que ce n'est pas juste une histoire de poids ou de visuellement ce que la personne va manger. Et que, vraiment, je réappuie là-dessus aussi, méfiez-vous des compliments. C'est super, t'as pris du poids, ça te va bien. Alors que peut-être la personne, elle est en train de traverser le pire moment. Donc, restez en vigilance et vraiment pensez à demander à la personne comment elle va. Comment elle se sent dans cette étape. Dans cette étape de vie, mais aussi dans cette étape de maladie, cette étape de guérison. Voilà, j'espère que cet épisode de podcast vous aura apporté des pistes en tant que... proches, en tant que personne qui a un TCA et qui avait peut-être envie d'avoir plus d'outils de comment en parler avec ses proches, comment amener ses proches à se questionner, n'hésitez pas à partager cet épisode de podcast à vos proches, à toutes les personnes à qui ça pourrait être utile, et du coup je pense en fait ça pourrait être utile à peu près à tout le monde parce que les TCA sont tellement répandus que du coup les proches de personnes avec un TCA, eh bien il y en a plein. et partout. N'hésitez pas à me faire vos retours si vous en avez envie. J'espère que ça vous sera utile en tout cas. A bientôt, ciao !

  • Speaker #1

    Un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode. Comme je te le dis souvent, ton soutien est super important. C'est même ça qui permet au podcast d'exister encore aujourd'hui. Alors, si mon contenu t'apporte de l'aide d'une quelconque manière que ce soit, sache que tu peux m'en redonner à ton tour. Pour ça, il y a plusieurs façons de faire. Tu peux tout d'abord partager le podcast. en parler autour de toi, à tes proches, mais aussi à des professionnels. Tu peux laisser 5 étoiles, notamment sur Spotify ou Apple Podcast, ou laisser ton meilleur commentaire. Mais depuis peu, j'ai aussi apporté une nouveauté qui te permet de me soutenir encore plus concrètement avec de l'argent. Effectivement, tu trouveras en description de cet épisode un lien qui te permettra de faire un don à la hauteur de ce que tu trouves que ce podcast t'a apporté. Merci, merci beaucoup. C'est grâce à ton soutien que ce travail va pouvoir continuer. Je te souhaite de prendre soin de toi autant que ce sera possible et je te dis à très bientôt sur un nouvel épisode. Ciao !

Chapters

  • Ce n’est pas juste une histoire de bouffe

    03:05

  • Attention aux commentaires sur la nourriture et le corps

    06:01

  • Se questionner sur SA façon de manger et SON rapport au corps

    09:48

  • Questionner la personne sur comment elle va et se sent

    11:41

  • Inviter à demander de l’aide

    14:01

  • Aller chercher de l’information à l’extérieur

    16:24

  • Accepter le sentiment d’impuissance

    17:49

  • Permettre de raccrocher à la vie

    19:54

  • Warning autour de la notion d’urgence

    20:54

Description


Mon podcast t’apporte de l’aide ?

-> Tu peux m'aider à ton tour en faisant un don juste ici

-> Laisse moi 5 belles étoiles sur Spotify et Apple Podcast afin de me soutenir et me donner le boost pour continuer!
Cela permettra aussi à de nouvelles personnes de me découvrir et de profiter de mes outils! 🙏


Pour participer au podcast, merci d'écrire à podcasttcaetc@gmail.com


Les troubles alimentaires sont hyper répandus (de + en + malheureusement) et les proches de personnes concernées sont donc très nombreux également.

Ce sont des pathologies particulièrement difficiles à comprendre de l’extérieur et qui créent un grand sentiment d’impuissance pour les proches. 


Et c’est à vous, les proches, les accompagnants que je m’adresse dans cet épisode de podcast.

Je vous donne des outils et des pistes de réflexion pour traverser cette période compliquée dans cette place si particulière qui est la vôtre. 


Au programme : 



Ce n’est pas juste une histoire de bouffe

Attention aux commentaires sur la nourriture et le corps

Se questionner sur SA façon de manger et SON rapport au corps 

Questionner la personne sur comment elle va et se sent 

Inviter à demander de l’aide 

Aller chercher de l’information à l’extérieur 

Accepter le sentiment d’impuissance 

Permettre de raccrocher à la vie 

Warning autour de la notion d’urgence 



📲Retrouve-moi sur Instagram


👩‍💻Réserve un RDV avec moi


🎁 Consulte la liste de mes outils




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Mitsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute ! Bonjour, bonjour. Aujourd'hui j'avais envie d'aborder un sujet que j'ai peu, voire pas du tout abordé puisque j'ai fait une recherche dans mes anciens épisodes de podcast. Je pense que j'en parle ici et là dans différents podcasts mais je n'ai jamais fait un épisode dédié à cela et donc je vais vous parler des proches. Oui, je vais m'adresser à vous, les personnes proches de ceux et celles qui souffrent de troubles des conduites alimentaires. Que vous soyez le petit copain, la petite copine, la mère, le père, le frère, la sœur, le pote, la pote, collègue de taf, que sais-je, il se peut qu'autour de vous, il y ait des personnes qui souffrent de troubles des conduites alimentaires. Alors, en vrai, c'est même assez probable quand même, ou au moins d'une alimentation troublée, dirons-nous. Bref, on va parler là de personnes qui savent qu'elles ont un trouble des conduites alimentaires. Peut-être que ce trouble-là, il a été diagnostiqué, peut-être que la personne, elle est en grande souffrance et qu'elle s'est confiée à vous, ou peut-être que cette personne-là, elle a perdu énormément de poids, elle est dans une extrême maigreur, et quelque chose d'hyper visible sur le fait qu'il y a une problématique et qu'il y a un trouble alimentaire. En tout cas, voilà, l'idée, c'est de m'adresser à des personnes proches de celles qui ont un trouble alimentaire et qui en ont conscience. Un petit bémol par rapport à l'anorexie parce qu'il y a énormément de déni dans l'anorexie. Mais en tout cas, c'est tellement visible, j'ai envie de dire, l'anorexie, que bon, même si, allez, je vais prendre l'exemple de la maman du papa, même si votre fille, votre fils n'est pas dans l'acceptation de sa pathologie et dans le déni de l'anorexie, eh bien, vous savez, à peu près tout le monde sait, peut-être même vous avez consulté des médecins ou quoi, vous savez qu'il y a un problème. Parce que c'est ultra visible. Voilà, j'ai envie de m'adresser à vous les proches, parce qu'il y a des petites choses que je trouve utiles à savoir dans le comportement, et puis des pistes de réflexion qui seront sûrement très intéressantes pour vous permettre d'être présent au mieux, et aussi potentiellement sur la durée, puisque ce sont des pathologies qui peuvent malheureusement s'installer dans la durée. Le premier point qui me semble super important, alors oui, ça va se dérouler en sept points. Donc le premier point qui me semble important, c'est de comprendre que c'est pas juste une histoire d'alimentation. Comprendre qu'il s'agit pas juste de manger plus ou de manger moins, et que c'est sans doute un des pires trucs que vous pourriez dire. Bah écoute, il suffit de manger moins. Ah, si tu fais des crises tout le temps sur ce type d'aliments, n'en achète plus en fait. Bah écoute, il suffirait de manger plus, fais un effort quand même. remange quelques aliments comme ça, et puis pas trop, comme ça, ça ne te fera pas trop peur, mais comme ça, tu pourras peut-être reprendre un peu de poids, être plus en forme, et puis, bon, ce serait mieux pour tout le monde quand même, il suffit que tu manges. Non, il ne suffit pas. En fait, les troubles des conduites alimentaires sont des pathologies psy, des vraies pathologies, qui sont souvent solidement ancrées, c'est-à-dire qu'au moment où les choses deviennent visibles, Ou au moment où les personnes arrivent à trouver le courage d'en parler, dites-vous qu'il y a un peu de recul avant ça, c'est-à-dire qu'il y a quand même des mois, voire des années de souffrance avant ça. Donc c'est des choses qui sont solidement ancrées et le comportement alimentaire que vous, vous voyez à l'extérieur ou que la personne est venue vous témoigner, c'est juste la face émergée de l'iceberg. Mais en dessous de ça, il y a des tas de craintes. tas d'angoisse et puis il y a des tas de racines en fait qui expliquent la mise en place de ce trouble alimentaire. Donc non, ça n'est pas juste ça. C'est beaucoup beaucoup plus compliqué et surtout, ça va pas être aidant. Ça ne va pas aider la personne que vous lui teniez ce genre de discours, mais aussi ça risque de la braquer, ça risque d'abîmer un peu votre relation. Donc en fait, soit vous êtes une personne en première ligne en tant que parent, en tant que proche, soit vous êtes aussi peut-être une personne auprès de qui la personne en souffrance est venue se confier. Et donc c'est important de ne pas venir abîmer cette confiance et ce genre de mots. Ça va juste renvoyer le message de je ne comprends rien à ce que tu vis. Donc, s'il vous plaît, même si vous le pensez, et c'est bien normal parce que vous ne comprenez pas, et c'est normal que vous ne compreniez pas, c'est normal quand on est loin de cette pathologie, mais ravalez ces phrases-là. Je vais vous donner d'autres conseils par la suite qui vont vous permettre aussi de mieux comprendre, d'avancer de votre côté. Et d'avoir un discours plus adapté. Mais ce genre de phrases-là, ravalez-les en regardant la réalité aussi en face. Parce que vous le voyez, quelque part, que c'est plus compliqué que ça. S'il s'agissait de moins manger ou de plus manger, la personne, elle ne serait pas dans cet état de souffrance. Donc vous le savez, quelque part, que c'est plus compliqué que ça. Le deuxième point que j'ai envie d'aborder quand on est un proche d'une personne qui souffre de troubles alimentaires. C'est d'avoir une vigilance toute particulière à ne pas commenter ce que l'on mange et ce que mangent les autres. Et, a fortiori, ce que mange la personne qui souffre d'un TCA. Essayez au maximum de faire en sorte de ne pas être dans une hyper-observation que cette personne ne sente pas une pression énorme sur elle à chaque fois qu'elle doit prendre un repas en votre présence. Oui, c'est difficile, notamment si on parle de parents qui ont un enfant qui souffre d'anorexie. Mais même, de toute façon, c'est difficile. Si vous avez votre ami super proche, votre chéri, qui souffre de boulimie, et que vous le savez, peut-être que vous allez être tenté de jeter un oeil à ce qu'il y a dans son assiette, à ce qu'elle mange, et de lui dire « Ah bon, tu manges ça ? » ou « Ah, c'est bien, tu manges ça ? » Mais non, non vraiment, ce n'est pas quelque chose d'utile. Je vous invite à ne pas commenter ce qu'elle mange. Et à ne pas commenter ce que vous mangez non plus. Parce que être à côté d'une personne qui souffre de troubles alimentaires et dire, ah c'est bien, je me suis empêchée de manger ça ce soir, ou, oh non, je ne devrais pas manger tout ça, oh là là, j'ai encore trop mangé, n'importe quoi. Tous ces commentaires-là, ils vont être délétères. Je vous invite aussi à vous saisir de ça pour travailler sur vous. En fait, c'est utile de... Vous mettre au travail sur cette façon de commenter ce que vous mangez ou ce que mangent les autres est super important. Sur la façon dont vous commentez votre corps ou celui des autres. Ayez une attention toute particulière sur votre façon de commenter votre propre corps. Et bien sûr sur votre façon de commenter le corps des autres. Ça me semble évident, mais je le rappelle, ne commentez pas le corps de la personne qui souffre de troubles alimentaires. Même sous couvert de compliments. Ah mais t'es vachement mieux avec ces quelques kilos de repris. Non mais là, peut-être que là tu pourrais t'arrêter de maigrir. Regarde là comme tu es bien comme ça. Ça vous paraît peut-être être des compliments. En fait, ça va venir ancrer une pression sur le corps de la personne. Ça va venir marquer peut-être des espèces de normes là. Ah oui, donc là je suis bien, faut pas que je grossisse, faut pas que je maigrisse. C'est une pression en fait. Non. Évitez de commenter le corps, vous pouvez complimenter la personne sur tout un tas d'autres choses que sont physiques. Évitez aussi de commenter votre corps. Ah j'ai grossi, ah je devrais faire attention, toutes ces choses là en fait ce sont aussi des choses qui ont emmené la personne proche de vous à souffrir de TCA. Un TCA c'est multifactoriel donc il y a des tas de choses qui expliquent pourquoi elle en est là mais sachez que cette ambiance globale sociétale amène les personnes à souffrir de TCA parce qu'on passe notre temps à être focus sur l'image et sur nos corps. Et c'est profondément délétère. Donc veillez à ne pas commenter votre corps et vous allez voir comment ça va vous faire du bien à vous aussi en fait, de vous lâcher la grappe là-dessus, de moins être dans le commentaire, l'autocritique, etc. Et puis, ayez une attention particulière aussi sur votre manière de commenter les corps, les corps à la télé, les corps sur les réseaux, surtout Surtout, ne le faites pas à voix haute, mais je vous invite aussi à essayer de moins le faire pour vous dans votre tête. Dans un premier temps, déjà remarquez à quel point vous le faites et remettez ça en question. Et prenez conscience de à quel point c'est nul, ça ne sert à rien, et voire même ça peut être vraiment problématique. Le troisième point, mais en fait j'ai débordé mon deuxième point vers le troisième, donc ça va être un peu mélangé, mais... Je parlais du deuxième point de ne pas commenter ce qu'on mange ni le corps des autres, même quand on a l'impression que c'est pour faire un compliment. Et le troisième point, c'est d'être conscient de son propre rapport au corps et à l'alimentation. Donc, j'en reviens à ce que je disais déjà par rapport au fait de sur les commentaires. Ça sera hyper utile pour vous, mais aussi pour les autres et donc notamment la personne qui souffre de troubles alimentaires autour de vous de prendre. conscience de votre façon de manger, de votre propre rapport au corps, de... Voilà, comme je disais, tous ces commentaires qui surviennent mais il y a aussi tout ce qui se passe au niveau de vos pensées. Et donc de réfléchir à savoir si vous-même, vous ne seriez pas en restriction alimentaire sur certains points. Est-ce que vous-même vous n'êtes pas habité par une peur de grossir ? Est-ce que vous vous mettez une pression sur votre corps, l'apparence de votre corps ? Est-ce que vous le commentez souvent ? Est-ce que vous commentez le corps des autres ? Est-ce qu'il y a du stress à l'idée qu'on puisse commenter votre corps ? Enfin, de pouvoir venir réfléchir à tout ça, être en conscience vous-même de ce qui se joue pour vous. Et là, je pense notamment aux proches familiaux, quand on est père, mère, frère, soeur, oncle, tante d'une personne qui souffre de troubles alimentaires. Vraiment, je trouve ça intéressant et important de faire ce travail sur soi aussi à côté. Parce que ce trouble-là, il ne débarque pas par hasard. Et que ça devrait nous questionner, nous tous, sur notre fonctionnement avec notre corps, notre alimentation et sur un fonctionnement de groupe familial mais aussi sociétal. Quatrième point important, vous êtes un... une proche de personne souffrant d'un trouble des conduites alimentaires, je vous invite à questionner la personne sur comment elle va, comment elle se sent, ce qu'elle ressent. En fait, je vous invite à ouvrir le dialogue, ça peut paraître hyper basique, mais quand il y a un trouble alimentaire, et je pense notamment à l'anorexie, qui va être potentiellement assez visible, pas toujours, mais potentiellement assez visible, ... Quand il y a un trouble alimentaire, la question du trouble alimentaire peut rapidement prendre toute la place. Et en fait, le dialogue va tourner autour de ça. Encore une fois, je vous renvoie aussi à cette question de un trouble alimentaire, ça n'est jamais que ça, ça n'est jamais aussi simple. Mais du coup, et c'est bien normal et c'est un réflexe humain, peut-être que vous allez être tenté de lui parler de sa façon de s'alimenter, peut-être que vous allez être tenté de lui parler de comment elle pourrait manger différemment. Peut-être que vous allez avoir envie de lui demander ce qu'elle a mangé, etc. En fait, rappel important, le TCA, c'est la partie visible de ce qui se passe. Mais il y a tout le reste. Et je vous invite à parler finalement le moins possible de nourriture avec cette personne. Si on souffre d'un trouble alimentaire, l'idéal, c'est de pouvoir être accompagné en dehors. Et donc votre rôle en tant que proche, c'est pas d'être diététicien, c'est pas non plus d'être psychologue, on s'entend bien. Mais en tout cas, de pouvoir montrer que vous êtes présent et d'ouvrir le dialogue. Et d'ouvrir le dialogue sur, ok, comment tu vas ? Comment tu te sens en ce moment ? Comment ça se passe pour toi ? Et peut-être, de quoi tu aurais besoin ? Peut-être que ce sera hyper compliqué, voire impossible pour la personne de répondre à cette question-là. Parce que c'est difficile, mine de rien, surtout quand on est au cœur de cette pathologie. Mais peut-être qu'il y a des petites choses sur lesquelles elle pourra vous répondre. Soyez prêts à entendre qu'elle ne sait pas, mais peut-être vous pouvez aussi simplement déposer que, ok, moi je suis là pour t'aider, t'accompagner. Donc si à un moment donné c'est plus clair pour toi ce dont tu as besoin, n'hésite pas à me solliciter et je te redemanderai de temps en temps si je peux être utile d'une quelconque manière. Le cinquième point important pour moi en tant que proche, et je l'ai dit un petit peu juste avant. C'est d'inviter la personne qui souffre à aller demander de l'aide, à l'extérieur, vraiment. Ça, c'est un point super important. Ça peut être difficile. C'est très souvent une démarche très difficile d'aller demander de l'aide à un professionnel pour plein de raisons différentes. En tout cas, vous, en tant que proche, vous ne pourrez pas l'obliger. sauf dans certains cas, notamment avec des enfants mineurs, et j'y reviendrai en fin d'épisode. Mais globalement vous pouvez pas obliger quelqu'un à aller demander de l'aide mais vous pouvez ouvrir le dialogue aussi là-dessus et autre chose d'hyper important vous pouvez montrer l'exemple c'est-à-dire que si vous êtes quelqu'un de proche d'une personne souffrant d'un TCA c'est aussi très certainement très difficile pour vous et je vous invite à demander de l'aide. Dans ce cinquième point il y a le fait d'inciter l'autre à demander de l'aide et d'aller demander de l'aide soi. Vous savez, on parle souvent de la métaphore du masque à oxygène. C'est une métaphore qu'on utilise souvent en thérapie. Mais quand on est celui qui est à côté, c'est primordial de prendre soin de soi en premier lieu. Pourquoi cette métaphore du masque ? Dans un avion, en cas de problématique, si vous avez des enfants, si vous avez des personnes vulnérables dont vous êtes responsable, on va vous dire et vous répéter de mettre d'abord le masque sur vous, alors que vous auriez le réflexe de le mettre sur vos enfants. Sauf que si vous évanouissez, vous ne servirez plus à rien pour vos enfants. Donc dans cet esprit-là, pensez aussi vous à aller demander de l'aide, à aller trouver un espace où vous pourrez parler de vos craintes, de vos angoisses et de vos difficultés, en lien avec tout ça, d'avoir votre espace à vous. Et ça pourra aussi servir d'exemple pour la personne qui souffre. Et l'idée c'est aussi de légitimer sa souffrance, de renvoyer à la personne que Peu importe son poids, peu importe la forme de son corps, un trouble alimentaire c'est avant tout une maladie psy, je le répète, et que donc il n'y a pas un certain poids ou un certain nombre de crises qui rendraient légitime à aller demander de l'aide. Non, il y a une souffrance, il y a un envahissement, donc la personne est légitime à pouvoir se faire aider sur ces questions-là. Le sixième point important, si vous êtes un ou une proche et qui pourrait vous aider, c'est... d'aller chercher de l'information à l'extérieur. Lisez, écoutez des podcasts, renseignez-vous. Peut-être même chercher des groupes de paroles pour les proches. Je sais que ça existe dans certains endroits. Certains hôpitaux et peut-être même des professionnels en libéral proposent des groupes de paroles dédiés aux proches des personnes souffrant d'un trouble des conduites alimentaires. On en revient au fait d'aller chercher des ressources à l'extérieur et aussi sur le fait que... Comme ça, vous n'attendez pas de la personne qui souffre de tout vous expliquer et de vous guider sur ce que vous êtes censé faire. Parce qu'en fait, la personne, elle est paumée à plein de moments aussi. Ce n'est pas elle qui va pouvoir vous dire comment sortir de tout ça alors qu'elle-même, elle a du mal à s'en dépatouiller. Donc c'est important que chacun prenne ses responsabilités de sa place et que vous, en tant qu'aidant, si vous avez envie de pouvoir être ajusté auprès de la personne, vous pouvez lire des bouquins sur le sujet ou écouter des podcasts, en tout cas faire votre bonhomme de chemin en parallèle, sans attendre que ce soit la personne qui est en souffrance qui vienne vous donner les informations et vous expliquer. Peut-être aussi que ça rendra vos conversations un peu plus fluides par ailleurs. Le septième point, et il n'est pas facile, il parle de l'impuissance que vous allez ressentir, parce que ça me semble à peu près inévitable de ressentir ça. Et je crois qu'il faut l'accepter cette impuissance. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Accepter votre impuissance dans le fait de pouvoir guérir l'autre, c'est aussi redonner sa pleine place et son plein pouvoir à l'autre. Et c'est aussi conserver une place ajustée. Je l'ai dit déjà tout à l'heure, vous n'êtes pas le thérapeute, le ou la thérapeute de votre proche. Vous êtes à la place que vous avez, qui est hyper importante. Une personne qui l'aime, une personne qui est là. Pour lui montrer son soutien, une personne qui peut faire preuve d'écoute, une personne qui peut-être se renseignera de son côté et peut-être se mettra aussi au travail sur plein de choses en parallèle, mais vous n'êtes pas la personne censée la sauver. Pourquoi c'est important ? Eh bien parce qu'un surinvestissement entre guillemets de votre part pourrait nuire à la relation que vous avez, mais pourrait vous nuire aussi chacun de votre côté individuellement. Et puis vous pourriez vous épuiser. Vous pourriez avoir l'envie d'abandonner la personne à la longue. Pourquoi ? Parce que quand on met tous ses efforts, tout ce qu'on peut, qu'on met toute son énergie pour sauver l'autre, et que l'autre n'est pas sauvé, que ça ne fonctionne pas, que l'autre reste dans les troubles alimentaires, ça peut générer des sentiments très ambivalents, de la colère envers la personne de ne toujours pas aller mieux. Et c'est très difficile de vivre ces sentiments ambivalents à l'égard de cette personne qui va mal. Là encore, j'ai envie de revenir sur l'idée de vous faire accompagner. Ça vous sera toujours très utile de pouvoir poser tout ça auprès d'un ou d'une professionnelle de santé. Gardez en tête que vous ne pouvez pas faire à la place de la personne. Gardez en tête aussi que c'est un processus qui peut être long. Vous pouvez être là, vous pouvez signifier que vous êtes là, vous pouvez être là aussi pour demander comment ça va, vous pouvez être là aussi pour parler de tout un tas d'autres choses et ça finalement je ne l'avais pas prévu, allez je rajoute un huitième point. Quand je parlais de ne pas trop parler de la nourriture et de questionner de comment tu vas, comment tu te sens, vous pouvez être aussi en tant que proche cette ou ces personnes qui ramènent la personne à... plein d'autres choses, à tout ce qu'elle est. En fait, les troubles alimentaires, ça peut couper la personne de son essence, de ce qu'elle aime dans la vie, ça peut couper la personne de l'humour, du dessin, de la musique, de la danse, de plein de trucs, voilà. Et en fait, vous pouvez être ces personnes qui ramenaient un peu de vie là-dedans et qui rappelaient à la personne qui souffre qu'elle n'est pas que ça, que ça n'est pas son identité. Que derrière ce trouble, il y a aussi toute une personnalité, une identité et des valeurs et des loisirs et des choses qu'elle aime faire. Et vous pouvez l'amener à parler de ces choses-là, à reconnecter avec ces choses-là, voire même à tester de nouvelles choses qui pourraient l'épanouir et lui plaire. Je voulais faire un petit point important par rapport au septième point sur le fait d'accepter son impuissance. Je voulais quand même préciser quelque chose. si vous êtes parent. d'une jeune fille, c'est quand même plutôt souvent des filles, mais ça peut être aussi d'un jeune homme qui souffre d'anorexie, et qu'il y a un poids qui a dégringolé, qu'il y a un sous-poids inquiétant, on est bien d'accord qu'il y a la notion de protection, et de protection de la vie, qui fait que, de toute façon, je vous conseille, même si votre enfant ado n'est pas d'accord avec ça, je vous conseille d'engager des soins. le mieux c'est que ça puisse s'échanger, se discuter. avec lui ou elle et que les soins s'engagent d'un commun accord. Mais de toute façon, il faut qu'il y ait une surveillance médicale. L'idéal, c'est qu'il y ait aussi une prise en charge psychologique, nutritionnelle, etc. Et il peut y avoir l'obligation d'aller vers une hospite. À un moment donné, même si la personne n'en veut pas, c'est ce qui pourra lui sauver la vie. C'est très compliqué. Oui, et ces hospites, du coup, sont compliquées et souvent mal vécues, mais parce que La maladie amène un déni tel qu'elle peut faire mourir en fait. Donc on est bien d'accord que ça c'est important. Et si vous êtes des proches en présence d'une personne qui souffre de cette manière-là, mais qui n'est pas mineure et que donc vous ne pouvez pas contraindre de toute façon à aller vers le soin, vers l'hôpital et tout ça, vous pouvez alerter. Je ne sais pas, vous êtes une amie, vous pouvez peut-être alerter la famille, vous pouvez... Alors alertez votre médecin, vous pouvez demander conseil autour et un peu sonner, tirer la sonnette d'alarme aussi auprès de la personne. Lui faire part de vos inquiétudes. Ne pas être focus sur ce qu'elle mange et passer votre temps à commenter son corps, c'est une chose. Ça ne veut pas dire que vous ne pouvez pas lui dire là moi vraiment je suis hyper inquiète, hyper inquiet parce que je te vois mal, parce que je vois qu'il y a vraiment quelque chose qui ne va pas et que je crois que tu as besoin d'aide. C'est aussi le rôle des proches. Voilà, je récapitule mes 7-8 points finalement. En premier lieu, comprendre que ce n'est pas juste une histoire d'alimentation ni de poids et qu'on est bien sur une pathologie psychique importante. Le deuxième point, c'est de surtout ne pas commenter ce que vous mangez, ce que la personne mange, ne pas commenter votre corps, le corps de la personne ou le corps des autres. Le troisième point, c'est d'aller un peu plus loin dans cet empêchement-là des commentaires, c'est de vous mettre potentiellement aussi au travail. En tout cas, vous posez les questions, il y aura à vous mettre au travail ou non, mais vous posez des questions un peu essentielles à mon sens qui sont « ah ouais, ok, ça se passe comme ça pour elle, pour lui, mais finalement, moi, est-ce que je me sens en restriction ? Est-ce que l'image de mon corps prend beaucoup de place ? Est-ce que ça crée même des angoisses ? Voilà comment je me sens avec tout ça. » Le quatrième point, c'est de questionner la personne comment elle va vraiment profondément, d'aller sur des discussions un peu deep, de ne pas être en surface de qu'est-ce que tu as mangé, tu as grossi, tu as maigri, de garder en tête que ce que vous voyez, c'est vraiment juste la face visible et que la personne, elle a peut-être besoin d'échanger sur des choses plus profondes. Après, c'est une proposition, bien sûr, vous lui proposez. Et la personne, elle dira oui ou non, ou elle a peut-être des espaces de soins dans lesquels elle peut déjà échanger sur ces choses-là. Si justement elle n'a pas d'espace de soins, incitez la personne vraiment à demander de l'aide parce que c'est super important à mon sens, de préférence bien sûr avec des professionnels qui sont formés au trouble des conduites alimentaires. Et pour vous c'est pareil, n'hésitez pas à aller chercher de l'aide de votre côté pour pouvoir parler de tout ce que cela vous fait, vous fait vivre, tout ce qui se met en questionnement chez vous et des difficultés que vous avez à... Soit accompagner cette personne ou au moins juste vivre aux côtés, à plus ou moins grande proximité de cette personne qui souffre de TCA. Le sixième point, c'est que je vous conseille de lire, d'écouter des podcasts, peut-être même d'aller à des groupes de paroles si vous en ressortez le besoin. Mais vraiment de prendre des infos, de vous nourrir, de nourrir votre réflexion autour de tout ça et de ne pas attendre que ça vienne spécifiquement de la personne qui est en souffrance. Le septième point. C'est d'accepter votre impuissance et accepter que vous n'êtes pas la personne qui doit la sauver, qu'on se sauve tout seul avec de l'aide. En fait, on ne fait jamais un parcours de guérison seul, parce qu'il y a les professionnels, mais il y a aussi tous nos proches qui nous accompagnent, mais il y a nécessairement des choses importantes qui viennent de la personne qui est en souffrance et que c'est important pour vous, pour elle, que chacun... essaie de garder une juste place, même si c'est pas facile et même si des fois il y aura des ratés, mais en tout cas c'est important de l'avoir en tête. Je parlais aussi d'un petit warning par rapport à ça sur le fait que dans le cas d'une personne qui aurait énormément maigri, ou même, je ne l'ai pas dit tout à l'heure, mais une personne où vous savez qu'elle vomit énormément, très très souvent, c'est important de tirer la sonnette d'alarme auprès d'elle, auprès de ses proches, auprès de l'équipe médicale. Et dans le cas où vous êtes parent d'un jeune mineur, eh bien oui, parfois, il pourra être intéressant de forcer un peu le soin si vraiment il y a un déni trop fort et que la personne ne veut pas y aller. Il peut être question de vie ou de mort quand même dans les troubles alimentaires, donc c'est important. Et puis... Dernier point que j'avais un peu rajouté, c'est qu'en tant que proche, vous pouvez être aussi les personnes qui ramenaient la personne qui souffre de TCA à la vie, à ce qui est important pour elle, à ce qui la fait vibrer, aux passions qu'elle avait avant d'avoir cette pathologie et aux nouvelles passions qu'elle pourrait découvrir aussi en testant de nouvelles choses. donc n'oubliez pas de continuer d'amener de la vie et des choses qui pourront la raccrocher. Il y a une chose que j'aimerais ajouter. Je suis étonnée de ne pas avoir pensé en fait à la mettre en préparant l'épisode de podcast et là elle me vient vraiment très fort. Elle est très importante. Méfiez-vous de votre impression que le poids dit quelque chose de l'état de santé de la personne et de son TCA. Je m'explique. Une personne qui souffre d'anorexie et qui, par exemple, grâce à une hospite ou autre, reprend du poids, ça ne veut pas dire qu'elle est guérie. Ça ne veut potentiellement même pas dire qu'elle va mieux. Peut-être que rien n'est réglé. Peut-être que justement, c'est là où ça flambe et que c'est hyper compliqué dans son esprit. Donc ça rejoint ce que j'ai déjà dit, que ce n'est pas juste une histoire de poids ou de visuellement ce que la personne va manger. Et que, vraiment, je réappuie là-dessus aussi, méfiez-vous des compliments. C'est super, t'as pris du poids, ça te va bien. Alors que peut-être la personne, elle est en train de traverser le pire moment. Donc, restez en vigilance et vraiment pensez à demander à la personne comment elle va. Comment elle se sent dans cette étape. Dans cette étape de vie, mais aussi dans cette étape de maladie, cette étape de guérison. Voilà, j'espère que cet épisode de podcast vous aura apporté des pistes en tant que... proches, en tant que personne qui a un TCA et qui avait peut-être envie d'avoir plus d'outils de comment en parler avec ses proches, comment amener ses proches à se questionner, n'hésitez pas à partager cet épisode de podcast à vos proches, à toutes les personnes à qui ça pourrait être utile, et du coup je pense en fait ça pourrait être utile à peu près à tout le monde parce que les TCA sont tellement répandus que du coup les proches de personnes avec un TCA, eh bien il y en a plein. et partout. N'hésitez pas à me faire vos retours si vous en avez envie. J'espère que ça vous sera utile en tout cas. A bientôt, ciao !

  • Speaker #1

    Un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode. Comme je te le dis souvent, ton soutien est super important. C'est même ça qui permet au podcast d'exister encore aujourd'hui. Alors, si mon contenu t'apporte de l'aide d'une quelconque manière que ce soit, sache que tu peux m'en redonner à ton tour. Pour ça, il y a plusieurs façons de faire. Tu peux tout d'abord partager le podcast. en parler autour de toi, à tes proches, mais aussi à des professionnels. Tu peux laisser 5 étoiles, notamment sur Spotify ou Apple Podcast, ou laisser ton meilleur commentaire. Mais depuis peu, j'ai aussi apporté une nouveauté qui te permet de me soutenir encore plus concrètement avec de l'argent. Effectivement, tu trouveras en description de cet épisode un lien qui te permettra de faire un don à la hauteur de ce que tu trouves que ce podcast t'a apporté. Merci, merci beaucoup. C'est grâce à ton soutien que ce travail va pouvoir continuer. Je te souhaite de prendre soin de toi autant que ce sera possible et je te dis à très bientôt sur un nouvel épisode. Ciao !

Chapters

  • Ce n’est pas juste une histoire de bouffe

    03:05

  • Attention aux commentaires sur la nourriture et le corps

    06:01

  • Se questionner sur SA façon de manger et SON rapport au corps

    09:48

  • Questionner la personne sur comment elle va et se sent

    11:41

  • Inviter à demander de l’aide

    14:01

  • Aller chercher de l’information à l’extérieur

    16:24

  • Accepter le sentiment d’impuissance

    17:49

  • Permettre de raccrocher à la vie

    19:54

  • Warning autour de la notion d’urgence

    20:54

Share

Embed

You may also like